Electronique _ Fondements Et Applications.pdf

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José-Philippe Christophe Jean-Yves

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Fondements et applications

% Avec 250 exercices et problèmes résolus

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DUNOD

Tout le catalogue sur www.dunod.com

DUNOD ÉDITEUR DE SAVOIRS

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Electronique

Fondements et applications

Avec 250 exercices et problèmes résolus

2e édition

José-Philippe FEREZ Professeur émérite à l'université Paul-Sabotier de Toulouse

Christophe LAGOUTE Professeur au lycée Bellevue de Toulouse Jean-Yves FOURNIOLS Professeur à l'INSA de Toulouse Stéphane BOUHOURS Professeur ou lycée Pierre de Fermât de Toulouse

DUNOD

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Le pictogramme qui figure ci-contre d'enseiqnement supérieur, provoquant une mérite une explication. Son obiet est baisse orutale des achats de livres et de d'alerter le lecteur sur la menace que revues, au point que la possibilité même pour représente pour l'avenir de l'écrit, les auteurs de créer des œuvres particulièrement dans le domaine DANGER EP nouvelles et de les faire éditer corde l'édition technique et universl* redement est aujourd'hui menacée. r\ Nous rappelons donc que toute taire, le développement massif du f J reproduction, partielle ou totale, pholocopillage. I / de la présente publication est Le Code de la propriété infellec\ tuelledu 1er juillet 1992 interdit LEPHO HUGE interdite sans autorisation de en effet expressément la photoco- [TUE TUE LE I IVREj VRE l'auteur, de son éditeur ou du pie à usage collectif sans autoriCentre français d'exploitation du sation des ayants droit, Or, cette pratique aroir droit ae de copie (CFC, icrc,, /u, 20, rue des s'est généralisée dans les établissements Grands-Augustins, 75006 Paris),

© Dunod, Paris, 2006, 2012 pour la nouvelle édition ISBN 978-2-10-058115-3 Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5, 2° et 3° a), d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art, L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerail donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

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Table des matières

Avant-propos Les grands noms de l'électronique Constantes physiques, notations et symboles

xviii

Description de Fouvragc

xxii

L'électronique en vingt questions

xxv

Introduction expérimentale : Oscilloscopes et multimètres

xxvii

I. — Signaux

xxvii

II. — L'oscilloscope

xxix

IIÏ. —Les multimètres

xxxv

1. Lois de base des circuits en régime stationnaire I. — Dipôles en régime stationnaire

2

II. — Différents types de dipôles

7

III. — Lois de Kirchholï en régime stationnaire

15

IV. — Associations de dipôles

22

V. — Aspects énergétiques en régime stationnaire Exercices et problèmes

29 33

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire I. — Lois de Kirchhoff en régime quasi stationnaire

. . . .

II. — Signal sinusoïdal en notation complexe IIT. — Lois de base en régime sinusoïdal IV. — Puissance en régime sinusoïdal V. — Circuits électriques en triphasé VI. — Distribution d'électricité et problèmes de sécurité . . . Exercices et problèmes 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance I. — Oscillateur harmonique en électricité

.

II. — Oscillateurs amortis par un élément résistif III. — Oscillations électriques forcées. Résonance TV. — Amplitude de l'entrée indépendante de la pulsation V. — Circuit résonnant parallèle Exercices et problèmes

108

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vi

Table des matières

4. Régimes transitoires 1. — Étude expérimentale

113

TI. — Établissement d'un régime stationnaire

116

III. — Établissement d'un régime variable

134

IV. — Applications

136

V. — Utilisation de la transformation de Laplace Exercices et problèmes

139 143

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires I. — Théorèmes de base

149

II. — Cas des sources commandées III. — Analyse des réseaux

164

IV. — Utilisation de la transformée de Laplace

170

Exercices et problèmes

175

6. Fonctions de transfert Quadripôles I. — Systèmes électroniques linéaires II. — Quadripôles et filtres passifs

180 185

III. — Association en cascade de filtres passifs

194

IV. — Caractéristiques des quadripôles

198

Exercices et problèmes

203

7, Composants électroniques I. — Résistors, condensateurs et quartz II. — Bobines et transformateurs

210 216

HT. — Diodes semiconductrices et thyristors

222

IV. — Piles et accumulateurs

231

V. — Transistors bipolaires

232

VI. — Transistors à effet de champ Exercices et problèmes

243 252

8. Amplificateur opérationnel : montages de base I. — Description et représentation de TAO

257

II. — Électronique non linéaire avec AO

263

III. — Électronique linéaire à base d'AO

270

IV. — Réalisation d'impédances à l'aide d'AO

286

V. — Imperfections de PAO en régime variable Exercices et problèmes

288 295

9. Amplificateur opérationnel : compléments I. — Amplificateur à très fort gain II.—Amplificateur d'instrumentation

302 305

III. — Montages à rétroaction négative avec diodes

306

TV. — Influence des imperfections de PAO

314

Exercices et problèmes

319

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vii

Table des matières

10. Filtres actifs I. — Propriétés des filtres actifs

326

IT. — Filtres actifs d'ordre deux

332

III. — Synthèse de filtres

339

Exercices et problèmes

346

11. Oscillations couplées en électricité I. — Circuits couplés en régime libre II. — Modes propres ou normaux de vibration

353 360

III. — Modes de couplage

367

IV. — Système de deux circuits couplés en régime forcé

368

V. — Couplage entre plusieurs oscillateurs Exercices et problèmes

371 376

12. Effets non linéaires en électronique I. — Systèmes non linéaires

380

II. — Transfert non linéaire

389

III. — Génération d'harmoniques

398

TV. — Effets non linéaires sur un oscillateur

405

Exercices et problèmes

421

13. Rétroaction. Application aux asservissements I. — Rétroaction

428

II. — Rétroaction négative

432

m. — Analyse en électronique et en automatique

436

IV. — Stabilité des systèmes à rétroaction négative

438

V. — Réalisation de la rétroaction négative VI. — Applications physiques des asservissements Exercices et problèmes

444 447 453

14. Oscillateurs électriques I. — Différents types d'oscillateurs

459

II. — Oscillateurs quasi sinusoïdaux

463

III. — Oscillateurs de relaxation

475

TV. — Applications

481

Exercices et problèmes

485

15. Signaux déterministes I. — Rappels sur les systèmes linéaires II. — Systèmes causaux

491 496

III. — Propriétés énergétiques des signaux

500

IV. — Numérisation des signaux

503

Exercices et problèmes

508

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viii

Table des matières

16. Modulation et démodulation I. — Chaîne de transmission . II. — Modulation et démodulation d'amplitude

514

III. — Modulation d'argument ou angulaire

526

IV. — Modulation et démodulation spatiales en optique

532

Exercices et problèmes

538

17. Signaux aléatoires et bruits I. — Statistique des signaux aléatoires II. — Différents types de bruit

542 545

IIT. — Bruit dans les systèmes

551

IV. — Bruit dans les composants

557

Exercices et problèmes

563

18. Notions d'électronique numérique I. — Numération et algèbre binaires II. — Opérateurs logiques

569 575

III. — Technologie des portes logiques

589

IV. — Applications

594

Exercices et problèmes

599

19. Conversions analogique-numérique I. — Conversion analogique numérique ou CAN

604

II. —Conversion numérique analogique ou CNA

619

Exercices et problèmes

625

20. Théorie de la communication de Shannon I. — Information manquante associée à une source TI. — Information mutuelle de deux sources m. — Canaux de transmission

629 636 645

Exercices et problèmes

654

Annexe 1. Outils mathématiques de base

660

I. — Rappels de trigonométrie

660

II.—Fonctions hyperboliques

661

ITT. — Développements limités au voisinage de zéro

663

IV. — Nombres complexes

665

V. — Matrices

667

VI. — Équations différentielles

672

Annexe 2. Analyse de Fourier

676

I. — Séries de Fourier de fonctions périodiques II. — Transformation de Fourier

676 680

III. — Transformée de Fourier numérique

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691

Table des matières

ix

Annexe 3. Transformée de Laplace

697

I. — Définition et propriétés

697

II. — Signaux électroniques usuels Annexe 4. Fonction Gamma et fonctions de Bessel I. — Fonction gamma

704 708 708

II. — Fonctions de Bessel

710

Annexe 5, Lois de probabilité

713

I. — Langage des probabilités

713

II. — Théorie des probabilités

714

III. — Variables aléatoires

715

FV. — Différentes lois de probabilité

718

Annexe 6. Simulation des circuits I.—Simulations SPICE . . II. — Conception d'un conformateur sinusoïdal III. — Oscillateur à comportement chaotique Réponses aux vingt questions

727 734 746

Solutions des exercices et problèmes Glossaire Bibliographie Index

•a o c 3 Û CM O (N (5) A-l JZ ai "s_ >a o (J

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La culture doit rester au-dessus de toute technique, mais elle doit incorporer à son contenu la connaissance et l'intuition des schèmes véritables des techniques. Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, Paris, Aubier, 1958, page 227.

Avant-propos

Ce cours, intitulé Électronique, fondements et applications, correspond globalement à l'enseignement des circuits électriques et de l'électronique donné en licence et master de physique (Ll, L2, L3, Ml) de l'Université Paul Sabatier, et en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques (CPGE) pour les parties élémentaires. Comme pour les autres ouvrages de la même collection de physique « Fondements et applications », il nous a paru intéressant de le découper en leçons progressives et quasi autonomes. On peut y distinguer trois groupes de leçons. Dans le premier, on trouve les thèmes classiquement étudiés en première année Ll, ou première année des CPGE, c'est-à-dire les lois de base appliquées aux circuits, en relation avec l'électromagnétisme; il s'agit précisément des lois de Kirchhoff en régime stationnaire, en régime quasi stationnaire, des oscillations électriques forcées, de la résonance, des régimes transitoires, des théorèmes fondamentaux des circuits linéaires (de Thévenin, de Norton, etc.) et des fonctions de transfert des circuits passifs.

Dans le deuxième, les thèmes sont ceux couramment enseignés en deuxième année L2 de la licence de physique et en deuxième année des CPGE. On y développe les composants, les amplificateurs opérationnels, les filtres actifs, les oscillateurs couplés et la rétroaction. Enfin, dans le troisième groupe, on a rassemblé tous les thèmes généralement étudiés en troisième et dernière année L3 de la licence, voire en master, c'est-à-dire les effets non linéaires dans les circuits, les oscillateurs électriques sinusoïdaux et de relaxation, les signaux déterministes, la modulation et la démodulation. En outre, on y trouve des thèmes exigés dans des formations spécialisées ou approfondies, notamment à la préparation à l'agrégation de physique, précisément l'électronique logique et numérique, la conversion analogique-numérique, le bruit et la théorie de la communication de Shannon. Cette troisième partie rend incontestablement les objectifs de l'ouvrage ambitieux. Cependant, elle nous a semblé indispensable pour éviter qu'un ouvrage publié aujourd'hui sous le nom Électronique n'apparaisse pas trop éloigné des préoccupations actuelles dans ce domaine. Nous avons tenté de rendre compatible le respect des programmes d'enseignement de la nouvelle licence de physique en trois ans et la nécessaire actualisation de l'électronique. Mises à part l'organisation

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xi

Avant-propos

en leçons quasi autonomes (le renvoi à des formules éloignées est pratiquement inexistant), l'illustration par de nombreux exemples numériques et la volonté de ne proposer qu'un seul ouvrage, cet effort a notamment porté sur les points suivants : i) L'analyse physique des lois des circuits et la démonstration de tous les théorèmes dérivés (Millman, Thévenin, Boucherot), le plus souvent à partir des publications originales ; on a ainsi volontairement rompu avec le point de vue des adeptes de la pédagogie du seul savoir-faire. ii) La volonté de considérer l'électronique comme un excellent et efficace développement de la physique, et non comme une spécialité autonome, peu rigoureuse, n'exigeant qu'un enseignement pratique. L'ouvrage s'adresse principalement aux étudiants : il doit donc être clair, efficace, peu coûteux, et ne pas être un formulaire « sans physique » ou un recueil d'exercices calculatoires « sans intérêt ». Les exercices proposés à la fin des chapitres décrivent des situations physiques concrètes. Leurs solutions suffisamment détaillées, données à la fin de l'ouvrage, ou sur le site web : http ://www.ast.obs-mip.fr/perez permettront à l'étudiant, et plus largement à l'autodidacte, de tester sa propre compréhension du cours, de prolonger sa réflexion et de développer son autonomie. Nous pensons ainsi avoir rassemblé, dans un seul livre, les éléments indispensables à l'acquisition d'un savoir et d'un savoir-faire en électronique. Ce livre doit beaucoup aux étudiants de la licence de physique, des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, de l'INSA de Toulouse, aux agrégatifs de physique, ainsi qu'à tous nos collègues enseignants. Nous les remercions pour leurs remarques et commentaires constructifs. Les auteurs. Mai 2006

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Les grands noms de l'électronique

André Marie Ampère Physicien français, né à Lyon en 1775 et mort à Marseille en 1836. A la fois mathématicien, mécanicien, chimiste, il enseigne également la philosophie à la faculté des lettres de Paris. Ses principales découvertes concernent l'électricité : loi des actions électrodynamiques, hypothèse des courants dans la matière ; on lui doit les termes de courant et tension pour désigner ces grandeurs électriques. Il devient membre de l'Académie des Sciences en 1814, puis professeur au Collège de France en 1824. John Bardeen Physicien américain, né à Madison en 1908 et mort à Boston en 1991. Il contribue de façon décisive à l'essor de deux grands domaines au milieu du XX e siècle : les semiconducteurs et la supraconductivité, ce qui lui valut deux prix Nobel de physique, le premier en 1956 pour la mise au point du transistor à germanium avec W. Brattain et W. Shockley, et le second en 1972 qu'il partage avec L. Cooper et J. Schrieffer pour la théorie de la supraconductivité dite désormais BCS en hommage à ses auteurs. Heinrich Georg Barkhausen Ingénieur allemand, né à Brème en 1881 et mort à Dresde en 1956. Après des études d'ingénieur, il est nommé en 1911 professeur de physique à l'université de Dresde. Il est connu en électronique pour avoir produit, avec son collègue K. Kurz, des micro-ondes en faisant osciller le courant dans une triode à vide. En physique, il a étudié et mis en évidence, par voie acoustique, le processus d'aimantation des corps feiTomagnétiques (cf. Électromagnétisme). •a û

o

Alexander Graham Bell Physicien et inventeur américain, d'origine écossaise, né à Edimbourg en 1847 et mort au Canada, près de Baddeck, en 1922. Après un travail sur la phonétique et sur le langage des signes pour les sourdsmuets, il devient professeur de physiologie vocale à Boston et met au point une oreille artificielle, ce qui le conduit naturellement à l'invention du téléphone en 1876. Cette invention lui rapporte une fortune qu'il consacre à des actions humanitaires et à des projets scientifiques dans lesquels il fait preuve de capacités inventives exceptionnelles. Hendrik W. Bode Électronicien américain, né à Madison dans le Wisconsin en 1905 et mort à Madison en 1982. Dès 1926, il entre au laboratoire de la compagnie Bell Telephon ; il passe sa thèse en 1935 à l'Université de Colombia. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage sur les circuits linéaires électriques qu'il décrit à l'aide de deux graphes donnant le module et la phase du facteur d'amplification des circuits en fonction de la fréquence.

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xiii

Les grands noms de Vélectronique

Paul Boucherot Ingénieur français, né en 1869 et mort en 1943. Il est connu pour ses travaux sur la distribution de puissance électrique dans les circuits et réseaux électriques, notamment pour le théorème qu'il énonce pour la première fois au Congrès International de l'Électricité en 1900 : dans un circuit, la somme des puissances actives et la somme des puissances réactives sont nulles (cf. chapitre 2). Edouard Branly Physicien français, né à Amiens en 1844 et mort à Paris en 1940. À la sortie de l'École Normale Supérieure, il exerce des fonctions de professeur de lycée. Après sa thèse en 1873, où il fait preuve de grandes qualités expérimentales, il est nommé Directeur adjoint du laboratoire de Physique de la Sorbonne. Catholique convaincu, il devient professeur de l'Institut Catholique de Paris en 1875. Il est surtout connu pour le détecteur d'ondes électromagnétiques, le radioconducteur ou cohéreur à limaille, qu'il invente en 1890 ; ce dispositif est un tube isolant en verre, rempli de limaille de nickel et d'argent, dont la résistance entre ses extrémités en laiton varie sous l'action des ondes électromagnétiques. Ce système fut utilisé par Marconi pour réaliser des liaisons par ondes électromagnétiques sur de grandes distances. Walter Brattain Physicien américain, né à Amoy, en Chine, en 1902 et mort à Seattle en 1985. Après ses études universitaires, il est recruté par la compagnie Bell Telephon, principalement pour effectuer un travail expérimental. C'est là qu'il rejoint l'équipe de W. Shockley, où se trouve le physicien théoricien J. Bardeen, et qu'il montre des qualités exceptionnelles d'expérimentateur. Cette collaboration à trois aboutit, en 1948, à l'invention du transistor, ce qui leur valut le prix Nobel en 1956. Thomas Edison Expérimentateur américain de génie, né à Milan (dans l'Ohio) en 1847 et mort à West Orange (New Jersey) en 1931. Très jeune (à 17 ans), il réalise un télégraphe bidirectionnel alors qu'il n'est qu'un simple opérateur télégraphiste. Il invente ensuite le phonographe, perfectionne la lampe à incandescence et développe la production et le transport de puissance électrique. En industriel habile, il met en œuvre l'électrification de New-York. Cependant, il se fâche avec son ingénieur Nicolas Tesla, lequel tente en vain de le convaincre des avantages techniques du courant alternatif. On retient principalement d'Édison qu'il est le premier des scientifiques à avoir su développer une exploitation industrielle de ses propres découvertes scientifiques. •a Michael Faraday Physicien et chimiste anglais, né à Southwark en 1791 et mort àHampton Court en 1876. Garçon de courses chez un bibliothécaire, il devient autodidacte en lisant de nombreux ouvrages scientifiques, notamment de chimie. Employé dans un laboratoire de chimie comme apprenti, il se révèle rapidement expérimentateur de génie. Il devient alors directeur du laboratoire et professeur de chimie. Ses contributions remarquables furent d'abord l'énoncé des lois de l'électrochimie et la découverte du benzène en 1824. En 1854, il énonce la célèbre loi de l'induction puis la nature discontinue de la charge électrique et la propriété de cette dernière d'être conservative, c'est-à-dire de ne pouvoir être ni créée ni détruite. John Fleming Ingénieur électricien anglais, né à Lancaster (au nord-ouest de Leeds) en 1849 et mort à Sidmouth (dans le sud-ouest de l'Angleterre) en 1945. Après ses études d'ingénieur, J. Fleming entre au laboratoire Cavendish dirigé par Maxwell et devient professeur. Il est connu pour avoir inventé la diode à vide.

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xiv

Les grands noms de Vélectronique

constituée d'une cathode, qui émet des électrons lorsqu'elle est chauffée (effet thermoélectronique découvert par Edison), et d'une anode qui les recueille. Son but était de mettre au point un dispositif de détection des ondes radioélectriques. Il déposa un brevet sur la diode en 1904. Sur un plan pédagogique, c'est lui qui propose la règle des trois doigts de la main droite, équivalente à celle du bonhomme d'Ampère. Lee de Forest Ingénieur américain, né à Council Bluffs dans l'Iowa en 1873 et mort à Hollywood en Californie en 1961. Il invente la triode à vide en ajoutant, entre les deux électrodes de la diode de Fleming, une troisième électrode, appelée grille. Cette dernière permet de commander le courant du circuit anode, ce qui est à la base des tubes à vide amplificateurs de tension. Joseph Fourier Mathématicien et physicien français, né à Auxerre en 1768 et mort à Paris en 1830. Alors qu'il est préfet de l'Isère, il remporte le prix de l'Académie des Sciences pour son traitement mathématique de la diffusion thermique, à l'aide des séries trigonométriques. Il est le premier à avoir souligné le caractère fondamentalement irréversible de la diffusion thermique. La décomposition d'un signal variable en ses composantes sinusoïdales est devenue essentielle dans toutes les branches de la physique ; elle est aujourd'hui connue sous le nom d'analyse de Fourier. Joseph Henry Physicien américain, né à Albany en 1797 et mort à Washington en 1878. Spécialiste d'électromagnétisme, il découvre en 1832 l'auto-induction. On a donné son nom à l'unité internationale d'inductance. Oliver Heaviside Physicien britannique, né à Londres en 1850 et mort à Torquay (station balnéaire anglaise) en 1925. II dut quitter l'école en raison d'une surdité précoce ; aussi est-ce en autodidacte qu'il publie quelques contributions en électricité, dont la plus importante, la formulation vectorielle des équations de Maxwell. En 1902, il prédit l'existence de couches conductrices, dans l'ionosphère, lesquelles permettent d'expliquer la propagation des ondes radioélectriques entre des point distants sur la Terre, grâce à la réflexion sur ces couches. C'est lui qui a introduit, en électricité, la « fonction échelon » ; aussi cette dernière est-elle, ajuste titre, appelée souvent fonction d'Heaviside. Heinrich Hertz Physicien allemand, né à Hamburg en 1857 et mort à Bonn en 1894. II démontre en 1877 l'existence des ondes électromagnétiques, prévues par Maxwell, et fonde le domaine des télécommunications. John Bertrand Johnson Ingénieur américain d'origine suédoise, né en 1887 et mort en 1970. Employé des laboratoires de la compagnie Bell Telephon, il découvre en 1927 le bruit de la tension aux bornes d'un conducteur ohmique, lequel fut interprété par H. Nyquist. C'est à lui aussi que l'on doit la découverte en 1925 du bruit en 1//. James Joule Physicien anglais, né à Salford (près de Manchester) en 1818 et mort à Manchester en 1889. Expérimentateur de génie, il fait connaître les idées de von Mayer en étudiant les conversions énergétiques thermoélectriques (effet Joule) et thermomécanique (équivalent mécanique de la calorie).

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xv

Les grands noms de Vélectronique

Arthur Edwin Kennely Électronicien américain, né en 1861 à Coloba, près de Bombay, et mort à Boston en 1939. Entré comme simple opérateur télégraphiste à l'Eastern Telegraph, il devient le principal assistant de Thomas Edison. En 1902, il est nommé professeur d'électrotechnique à Harvard. Ses travaux concernent surtout Télectrotechnique théorique. Il a donné son nom à un théorème sur l'équivalence des systèmes de conducteurs disposés en étoile et en triangle, équivalence précieuse dans la distribution de puissance électrique. Gustav Robert Kirchhoff Physicien allemand, né à Kœnisberg en 1824 et mort à Berlin en 1887. Il est surtout connu pour ses travaux en électricité, précisément pour les lois des courants dérivés, qu'il établit en 1845 (à 21 ans !) et qui depuis portent son nom. On lui attribue aussi l'établissement de l'équation des télégraphistes. Après sa thèse en 1847, il devient professeur à l'Université de Brestlau. C'est là qu'il collabore avec Robert Bunsen sur la théorie du corps noir. La construction d'un spectroscope lui permet de découvrir le césium et le rubidium en 1860. Pierre-Simon de Laplace Astronome, mathématicien et physicien français, né à Beaumont-en-Auge en 1749 et mort à Paris en 1827. Bien que professeur de mathématiques et homme politique, ses travaux en physique sont nombreux. Il signe diverses contributions sur la capillarité, la propagation du son dans l'air, l'évolution adiabatique des gaz et le travail des forces électromagnétiques. Cependant, c'est sa publication sur la mécanique céleste, Exposition du système du monde, qui est la plus remarquée. On y trouve développée notamment les fondements d'une physique totalement déterminisme. Guglielmo Marconi Physicien italien, né à Bologne en 1874 et mort à Rome en 1937. Passionné très tôt par l'expérimentation en physique, mais peu intéressé par des études universitaires, Marconi tente de réaliser, dans la propriété familiale, un oscillateur capable de transmettre des informations à distance par voie hertzienne. Il y parvient en 1895, en s'appuyant sur les travaux de Hertz et de Branly notamment. N'étant pas soutenu par les autorités de son pays, il poursuit avec succès ses travaux en Angleterre ; en 1901, il parvient à réaliser une transmission radio entre Cornouailles en Angleterre et Terre-Neuve. II reçoit le prix Nobel en 1909. Tout en améliorant la transmission hertzienne sur le plan technique, il oriente son activité vers la réalisation industrielle et vers la création d'émissions radiophoniques. C'est ainsi qu'il participe à la fondation de la BBC en Angleterre. c

James Clerk Maxwell Physicien britannique, né en 1831 en Écosse à Dumfrieshire et mort à Cambridge en 1879. En 1857 il publie un article sur la constitution probable des anneaux de Saturne, ce qui le fait connaître de la communauté scientifique et l'incite à s'intéresser au système constitué d'un grand nombre de particules. Il établit alors les principaux résultats de la théorie cinétique des gaz. C'est ensuite comme professeur d'université au King's Collège de Londres qu'il travaille sur l'électromagnétisme, chez lui, assisté par son épouse. Il est ensuite nommé à Cambridge pour diriger la construction du célèbre Cavendish Laboratory.

u Jacob Millman Électronicien américain d'origine russe, né en 1911 et mort à Boston en 1988. Diplômé du MIT (Massachussets Institute of Technology), il devint professeur d'ingéniérie électrique à l'Université Colombia. Tout au long de sa carrière, entre 1941 et 1987, il écrivit plusieurs livres d'électronique. II est surtout connu pour avoir établi le théorème qui porte son nom, dans lequel la loi des nœuds est exprimée en fonction des tensions.

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xvi

Les grands noms de Vélectronique

Edward Lawry Norton Ingénieur électronicien américain, né à Rockland (Maine, USA) en 1898 et mort à Chatham (New Jersey, USA) en 1983. Il travailla durant toute sa carrière, pendant quarante et un ans, jusqu'en 1963, aux laboratoires de la compagnie Bell Telephon. C'est en 1945 qu'il établit un théorème, analogue au théorème de Thévenin, dans lequel les sources de tension sont remplacées par des sources de courant. Curieusement, il ne publia que trois articles dont aucun ne mentionne ce théorème. Ce dernier ne figure que dans un rapport technique de 1926. Harry Nyquist Ingénieur américain des laboratoires Bell Telephon, né en Suède en 1889 et mort à Harlingen aux Pays-Bas en 1976. C'est lui qui, dès 1930, introduit le concept de rétroaction négative sur les amplificateurs. Il participe activement au développement des asservissements pendant la seconde guerre mondiale. Il est surtout connu pour ses travaux sur les critères de stabilité des systèmes à rétroaction. En outre, il interprète le bruit de tension aux bornes d'un conducteur ohmique, découvert par Johnson. Georg Simon Ohm Physicien allemand, né à Erlangen en 1789 et mort à Munich en 1854. Alors qu'il est professeur au collège de guerre de Berlin, il découvre la loi sur les circuits linéaires entre tension et courant, qu'il publie en 1827 dans son ouvrage Die galvanische Kette. mathematish bearbeitet. En 1849, il devient professeur de physique à l'Université de Munich. On a donné son nom à l'unité internationale de résistance. Claude Shannon Ingénieur américain, né à Gaylord (Michigan) en 1916 et mort des suites de la maladie d'Alzheimer à Medford (Massachusetts) en février 2001. Durant ses études au MIT (Massachusetts Institute of Technology), il prouve que les règles de l'algèbre de Boole peuvent être appliquées à de simples circuits électriques, un relais ouvert étant associé au chiffre 1 et un relais fermé au chiffre 0. En 1938, sa thèse, intitulée « Analyse symbolique des relais et commutateurs », connaît un fort retentissement. Il s'inspire alors de la théorie de Boltzmann en physique statistique. Il s'intéresse ensuite à la mise au point des systèmes téléphoniques et des ordinateurs. Dans ce contexte, il a fortement contribué à la première victoire au jeu d'échecs de l'ordinateur Deep Blue d'IBM sur le grand maître russe G. Kasparov. Walter Schottky

fM

Physicien allemand, né à Zurich en 1886 et mort à Pretzfeld en Allemagne en 1976. Professeur de physique théorique à Rostock, il est connu pour ses recherches sur le mouvement des électrons dans les conducteurs et dans les tubes à gaz. En 1920, il découvre l'effet de granulation des électrons qui porte désormais son nom. Il inventa, indépendamment d'Edwin Amstrong, le récepteur superhétérodyne. William Shockley Physicien britannique né à Londres en 1910 et mort à Palo Alto en Californie en 1989. Après sa thèse au Caltech (California Institute of Technology), Shockley est employé à la compagnie Bell Telephon dans le but de remplacer les tubes à vide encombrants, notamment la triode, par des composants solides plus petits et plus fiables. Il y pâment en 1948, avec l'aide d'un théoricien J. Bardeen et d'un expérimentateur W. Brattain ; il invente ainsi le transistor, ce qui lui vaut le prix Nobel en 1956. Il termine sa carrière sur un poste de professeur d'ingéniérie à Stanford qu'il occupe à partir de 1963. Ses prises de position sur l'amélioration de la race humaine, notamment par la stérilisation des « faibles » et le don du sperme des savants, surprennent et déçoivent une grande partie de la communauté scientifique internationale.

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xvii

Les grands noms de l'électronique

Nicolas Tesla Ingénieur croate, né à Smiljan en 1856 et mort à New-York en 1943. Employé d'abord par les compagnies d'équipements électriques de Budapest, puis par Edison aux USA, il invente plusieurs dispositifs, dont le moteur polyphasé et le moteur à courant alternatif. Il fonde aux USA une société de construction de moteurs en courant alternatif ; ses résultats font de lui le fondateur de l'électrotechnique moderne. Il est le premier à montrer l'intérêt du transport de la puissance électrique sous une tension variable, en augmentant la tension avant le transport et en la diminuant après, à l'aide de transformateurs. Cette invention fut largement utilisée par l'inventeur et industriel américain G. Westinghouse. Piètre gérant de ses inventions, Tesla finit sa vie misérablement à New-York. Léon Charles Thévenin Ingénieur français de l'École Polytechnique, né à Meaux en 1857 et mort à Paris en 1926. Il est surtout connu pour avoir établi un théorème très utile qui permet de considérer un réseau linéaire entre deux points comme une source de tension entre ces points. Alessandro Volta Physicien italien, né à Corne en 1745 et mort aussi à Corne en 1827. Il est connu pour avoir introduit la pomme de terre en Italie et pour ses recherches en électricité qui le conduisent à inventer la pile électrique. Il fut fait comte par Bonaparte en 1801. L'unité SI de tension électrique dérive de son nom. Balthasar van der Pol Physicien hollandais, né à Utrecht en 1889 et mort en 1959.11 obtint son doctorat de physique en 1920, sous la direction de J. Fleming et J. Thompson. Intéressé par les aspects modernes de la physique expérimentale, il s'engage dans l'analyse de la stabilité des oscillations électriques, obtenues avec des circuits comportant des tubes à vide. Il découvre alors les mouvements chaotiques de nature déterministe, ce qu'il publie, dans le journal britannique Nature, en 1927, avec van der Mark. Il proposa aussi différents modèles pour représenter le mouvement périodique du cœur, dans le but de soigner les patients atteints d'arythmie. Charles Wheatstone Physicien britannique, né à Gîoucester en 1802 et mort à Paris en 1875. Autodidacte passionné par la technique, il s'intéresse d'abord à la propagation des sons produits par des instruments musicaux. Il est surtout connu pour avoir perfectionné un dispositif, imaginé plus tôt par Samuel Christie, qui lui permet de mesurer avec précision une résistance par la méthode du pont, laquelle porte désormais son nom. C'est lui qui inventa le relais électrique ou interrupteur électrique commandé à distance. Max Wien Physicien allemand, né en 1866 à Konisberg et mort à lena en 1938. Nommé professeur à l'École Technique de Dantzig en 1904, puis à l'Université d'Iena en 1911, il travaille sur les oscillateurs électriques et sur la télégraphie sans fil ; son nom est associé à l'oscillateur bien connu et au filtre de particules utilisé en optique corpusculaire. Il ne faut pas le confondre avec son cousin Wilhem Wien, connu lui pour avoir donné son nom à une loi sur le rayonnement du coips noir (cf. Thermodynamique). Clarence Zener Physicien américain, né à Indianapolis (Indiana) en 1905 et mort en 1993. Après sa thèse en physique quantique sur les molécules diatomiques, qu'il obtient à Harvard en 1930, il travaille dans les laboratoires Bell ; là, il interprète la forte conduction qui apparaît lorsqu'une diode est connectée en inverse et soumise à un champ électrique intense : par effet tunnel, les électrons de la bande de valence peuvent passer dans la bande de conduction. Cette diode, appelée depuis diode Zener, est utilisée pour réaliser des tensions stationnaires stabilisées.

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Constantes physiques, notations et symboles

Les symboles utilisés sont généralement ceux recommandés par l'AFNOR et par l'UTE (Union Technique de l'Electricité) e= 1,602176462(63) x 10-I9C

charge élémentaire (charge du proton)

—e

charge de F électron

eV= 1,602176462(63) x lO"19 J

électron-volt

£o = 8,854 187 817 x lO"12 F - m-1

permittivité du vide (valeur exacte)

cfc = e2/(473-60 )

q2e = 230.707 705 6 x lO"30 SI

— 47r x 10"7 H ■ m-1

perméabilité du vide (valeur exacte)

c = 2,997 924 5 8 x 108 ^3x lO^ s-'

vitesse de la lumière dans le vide (valeur exacte)

me = 0,910938 188(72) x 10-30kg,

masse de l'électron

2

(mec = 0,510998 MeV fy 0,511 MeV ) mp = 1,67262158(13) x lO"27 kg,

masse du proton

(inpc- = 938,272 MeV)

•d o c 3 Û CM iH O fM (0) 4-> s: r~T-i O' 's> Q. O U

h = 6,62606876(52) x lO"34 J • s

constante de Planck

h = h/iliT) = 1,054571596(82) x 10"34 J-s

constante de Planck divisée par 277- (h bar)

re = q2e/{inec2) = 2,817 93423 x lO^15 m

rayon classique de l'électron ( re « 2,8 fm )

G = 6,673(10) x 10-11 m3 • kg-1 • s-2

constante de gravitation

R = 8,314472(15) J-mol-' Kr1

constante molaire des gaz parfaits

Na = 6.022141 99(47) x 1023 mol"1

nombre d'Avogadro

kB = R/Na = 1,3806503(24) x lO"23 J-K"1

constante de Boltzmann

F = NAe = 96485,34.1 5(39) C • mor1

constante de Faraday

= ehl(2me) = 927,400 899(37) x lO"26 J-T-'

magnéton de Bohr

pN = eh/{2}np) = 5,050783 17(20) x lO"27 J ■ T" [ magnéton nucléaire ^o = /i/(2£) = 2,067 833636(81) x IQ-'5 Wb 1

quantum de flux magnétique

rk = h/e = 25 812, 807 572(95) fl

constante de von Klitzing.

a = q2/(hc)l. 297 352533(27) « 1/137,036

constante de structure line.

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xix

Constantes physiques, notations et symboles

loganthme népérien logarithme décimal logarithme binaire exponentielle sensiblement égal à de l'ordre de Symbole de la masse en électricité, origine des tensions dans un montage, et symbole de la terre valeur moyenne du signal.?(/) au cours du temps signal analytique associé au signal réel s{t) valeur moyenne du signal ^ sur un ensemble statistique signe de 5 valeur complexe associée à s module de s complexe conjugué de s parties réelle et imaginaire du signal s intensité d'un courant stationnaire et intensité efficace d'un courant sinusoïdal intensité d'un courant dans un conducteur dans le sens A vers B tension stationnaire et tension efficace d'une tension sinusoïdale tension entre les points A et B, aux potentiels respectifs VA et VB intensité d'un courant variable tension variable forces électromotrices stationnaire et variable (f.e.m) courants électromoteurs stationnaire et variable (c.e.m) ; prononcer iota puissances électriques instantanée, moyenne ou active, réactive, apparente, complexe résistance et conductance d'un résistor capacité d'un condensateur inductance propre et inductance mutuelle f.e.m et résistance interne d'un générateur de Thévenin en régime stationnaire f.e.m et impédance interne d'un générateur de Thévenin en régime sinusoïdal c.e.m et conductance d'un générateur de Norton en régime stationnaire c.e.m et admittance d'un générateur de Norton en régime sinusoïdal

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1KX

Constantes physiques, notations et symboles

T,f, w i(t) = im cos{ù)t + 0/) — I\/2cos{cût + <^£-) i{t) = i,n exp[/(W + (fri)]

période, fréquence, pulsation d'un signal sinusoïdal intensité d'un courant sinusoïdal expression complexe de l'intensité d'un courant sinusoïdal ou intensité analytique

u(t) = umcos{(ot + 0!() = t/\/2'cos(W4- (f>u) tension sinusoïdale u{t) = umexp\j{o)t + (f)u)]

expression complexe d'une tension sinusoïdale ou tension analytique

cp = (fru- (fri

déphasage de la tension sinusoïdale par rapport à l'intensité du courant sinusoïdal

q Z = R+jX

charge électrique

Y = \ jZ = G + jB

admittance F, conductance G et susceptance B d'un dipôle

y

conductivité d'un matériau, inverse de la résistivité p

impédance Z, résistance R et réactance X d'un dipôle

îei iet Ge, Ue, Ue

intensités et tensions à l'entrée d'un système

!. 4" 5 Îj' M S, M y Ze,Zs, Re, Rs

intensités et tensions à la sortie d'un système

xe,xs

matrices colonnes tension-courant à l'entrée et à la sortie d'un quadripôle

Uz,Ud

tension Zener et tension de seuil d'une diode

AO

amplificateur opérationnel

e = w+ — M_

tension entre les bornes non inverseuse et inverseuse d'un AO

impédance d'entrée et de sortie, résistance d'entrée et de sortie

tensions d'alimentation et de saturation d'un AO

•d o c Û (M iH O fN (0) 4-J _Di "s_ > CL O U

//(/6>)=i(/)=2iW

fonction de transfert en électronique, x étant la pulsation réduite ou la fréquence réduite

//(o) = i{0) = n(0)

facteur d'amplification stationnaire en tension

Gu = 201g\T(f)\

gain en tension exprimé en décibel

TFWO} ou?{f) TL-jAiV)} ou S{p)

transformée de Fourier de la fonction s(t)

î(f),W)

spectres de Fourier de /(/) et de u{t)

rect(t)

fonction créneau, de valeur 1 pour |/| ^ 0, 5

sinc(ï) = sin(7rt)/(-7rï)

fonction sinus cardinal

Y(f)

fonction d'Heaviside ou échelon

5

et

W Au

E^-oo ^ -

transformée de Laplace de la fonction s{t)

nT

)

distribution de Dirac et peigne de Dirac facteur d'amplification en tension

IX

coefficient d'atténuation linéique en intensité.

Sa{t) Cn{i)

signal analytique associé au signal réel s{t) fonction d'intercorrélation entre deux signaux s\{t) et 52W

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xxi

Constantes physiques, notations et symboles

s(t) = a!Km[l + mgi(t)] cos{û)pt)

expression canonique d une porteuse, de fréquence fp = ojp/{27r), modulée en amplitude coefficient de modulation de fréquence coefficient de modulation de phase

s{r;A)

expression d'un signal aléatoire, A étant la variable aléatoire variance d'un signal aléatoire

RSB

rapport signal sur bruit

Is = -]bPs

information associé au message

H = -y2Ps\hp

entropie de Shannon associée à un ensemble de messages s de probabilité Ps.

de probabilité Pi-

Alphabet grec

alpha

A

a

H

u

nu

N

p

bêta

B

B

gamma

F

y

A

8

kappa

K

k

pi

chi

X

x

epsilon

E

e

lambda

A

A

rho

psi

x

y

é

zêta

Z

C

M

/x

sigma

oméga



co

upsilon omicron

O

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o

ï

phi

v é

Description de l'ouvrage

Cet ouvrage « Électronique, fondements et applications » comporte trois grandes parties qui correspondent aux différentes étapes de l'enseignement de cette discipline dans les Universités ou dans les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques. L'organisation du cours est la suivante : i) Première année de la licence : fondements Leçons 1 à 8 : lois de Kirchhoff en régimes stationnaire et variable sinusoïdal, oscillations forcées, résonance, régimes transitoires, théorèmes de base sur les circuits linéaires, composants électroniques, amplificateurs opérationnels. ii) Deuxième année de la licence : développements Leçons 9, 10, 11, 13, 14, 15 : compléments sur les amplificateurs opérationnels, filtres actifs, oscillations couplées, rétroaction et asservissements, oscillateurs électriques, signaux déterministes. iii) Troisième année de la licence et master : compléments Leçons 12,16, 17,18,19,20 : effets non linéaires, modulation et démodulation, bruits, électronique logique et numérique, conversion analogique-numérique, théorie de la communication de Shannon.

■d o

Les leçons 1, 2, 5, 6, 8, 13, 15, 17, ont un rôle central, car elles contiennent les éléments indispensables (définitions, lois et principes) à l'étude des leçons qui suivent. Il faut donc les étudier avant d'aborder les suivantes. Par exemple, si l'on souhaite étudier la leçon 14 sur les oscillateurs électriques, il est recommandé de lire auparavant les leçons 1, 2, 5, 6, 8 et 13. Même si les autres leçons sont présentées dans un certain ordre, il est possible de les lire dans un ordre différent qui tienne compte des préoccupations particulières du lecteur ; en effet, les leçons sont quasi autonomes et le renvoi à des formules éloignées pratiquement inexistant. Méthode de travail

(M Lecture des leçons Dans une phase d'initiation, une leçon doit être lue une première fois, en insistant sur l'introduction, laquelle situe cette leçon dans l'ensemble du cours, et sur la conclusion qui répertorie l'ensemble des résultats essentiels. Dans une deuxième phase, l'étudiant doit refaire avec soin tous les calculs intermédiaires. Enfin, une dernière lecture devrait lui permettre d'appréhender complètement la leçon, notamment les résultats essentiels, les exemples significatifs et les ordres de grandeur. Exercices et problèmes L'étudiant doit ensuite passer à la phase d'application en faisant des exercices simples et courts, directement liés au contenu de la leçon ; il doit tenter de résoudre ces exercices avec le seul support que constitue le cours. En cas de difficultés, un coup d'œil rapide sur la solution, proposée en fin d'ouvrage ou sur le site web correspondant, devrait l'aider. Il lui faut éviter une simple lecture rapide de la solution

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Description de l'ouvrage

xxiii

proposée et la mémorisation de la démonstration : mieux vaut revenir sur les fondements de la leçon pour résoudre l'exercice ; en cas de difficulté majeure, consulter la solution et tenter de la refaire, sans aucune aide, un ou deux jours plus tard. Une fois ces exercices de base rédigés, l'étudiant pourra affronter des épreuves plus longues inspirées d'examens et concours. Révision Pour réviser, une ultime lecture devrait conforter l'apprentissage. Ne pas hésiter à souligner au crayon les parties essentielles et à porter en marge des remarques personnelles, suggérées par la lecture d'autres livres ou de documents annexes, tels que des revues scientifiques à grand public (La Recherche, Pour la Science, Science et Vie, Électronique pratique, etc.). Comment résoudre un problème sur les circuits On résout correctement un problème sur les circuits, si l'on s'astreint à répondre successivement à plusieurs questions, même lorsque le texte n'invite pas explicitement à y répondre. Le régime du circuit est-il stationnaire quasi stationnaire ou transitoire ? En régime stationnaire, on ne prend en compte que les générateurs et les résistors du circuit, les condensateurs éventuels se comportant comme des interrupteurs ouverts, les diodes pratiquement comme des interrupteurs fennés dans le sens passant et comme des interrupteurs ouverts dans le sens inverse (cf. chapitre 1). En régime quasi stationnaire sinusoïdal, l'analyse est analogue à la précédente, pourvu que l'on utilise la notation complexe pour exprimer les impédances associées à une inductance et à une capacité, respectivement jLco et 1 /{jC(à) (cf. chapitre 2). Soulignons que ce concept d'impédance n'a de sens qu'en régime sinusoïdal ; en régime quelconque pour les circuits linéaires une analyse de Fourier est indispensable. En régime transitoire, la relation vérifiée par les grandeurs du circuit se présente sous la forme d'une équation différentielle ; la résolution de cette dernière nécessite la connaissance des conditions initiales du circuit. Peut-on ramener le circuit à un diviseur de tension ou à un diviseur de courant ? Très souvent, les circuits simples se présentent comme des diviseurs de tension ou de courant, auxquels cas les expressions à retenir, duales l'une de l'autre, sont (cf. chapitre 1) : Ui = —^-—U R\+R2

et

/, = _ G' / G, + G2

Dans tous les cas, on doit tenter de simplifier le circuit (associations de dipôles, théorème de Thévenin, etc.) autour du dipôle étudié. N'est-il pas préférable d'appliquer la loi des nœuds sous la forme du théorème de Millman ? Lorsque les grandeurs intéressantes sont des tensions ou leur rapport, il est préférable d'éliminer directement les intensités et d'écrire la loi des nœuds en fonction des tensions. C'est précisément ce que permet le théorème de Millman (cf. chapitre 1). Le circuit présente-t-il des éléments de symétrie ? L'analyse des symétries d'un circuit permet de vérifier la cohérence physique des résultats obtenus et d'éviter des calculs fastidieux.

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Description de l'ouvrage

xxiv

Le système étudié est-il linéaire ou non ? Cette question est essentielle, car une faute fréquente consiste à appliquer, à des circuits comportant des éléments non linéaires, des théorèmes fondés précisément sur la linéarité (cf. chapitre 5). Doit-on effectuer un calcul en notation réelle ou en notation complexe ? Rappelons que la notation complexe n'est qu'un intermédiaire technique commode, voire indispensable, que l'on doit utiliser uniquement en régime sinusoïdal. En régime quelconque, une analyse de Fourier s'impose. Concernant la puissance en régime sinusoïdal, comme il s'agit d'une grandeur quadratique, le retour à la notation réelle est recommandé, à moins d'introduire le concept commode de puissance complexe (cf. chapitre 2). La caractéristique I{U) des dipôles est-elle tracée en convention récepteur ou non ? Dans tout l'ouvrage, nous avons privilégié la convention récepteur (de puissance) des dipôles, à la fois pour des raisons d'efficacité pédagogique et de conformité aux conventions adoptées en physique, précisément en thermodynamique : certains dipôles, tels que la photodiode, se comportent soit en récepteur (photodétecteur) soit en générateur (photopile). En outre, les caractéristiques de tous les dipôles ont été mises sous la forme standard 1{U), car très souvent l'entrée du dipôle, considéré comme un système, est la tension d'entrée alors que la sortie est l'intensité du courant qui le parcourt. La loi d'Ohm s'applique-t-elle ? Comment ? S'il s'agit d'un conducteur ohmique, la loi d'Ohm s'applique sous les formes simples U = RI o\x I = GU, encore faut-il préciser que, si A el B sont les bornes du dipôle, cela suppose précisément que : U=UAB = UA-UB et f = IAB Une façon mnémotechnique de retenir ce résultat est de noter que ces formules sont valables si les flèches de courant et de tension sont de sens opposés. Quel est le nombre de variables indépendantes dont dépend l'état électrique du système ? Une fois écrites les équations exprimant les lois physiques (de Kirchhoff, d'Ohm, de Faraday, etc.), effectuer le décompte du nombre de variables indépendantes, dont dépend l'état électrique du système, est essentiel avant de tenter de résoudre le système d'équations obtenues. Comment résoudre le système d'équations des circuits ? Tout dépend du nombre de variables. S'il est faible, inférieur ou égal à deux, la méthode de substitution est la plus rapide. S'il est de trois ou quatre, la méthode matricielle est intéressante. Au-delà, il vaut mieux prévoir l'utilisation d'un logiciel, par exemple MATLAB. Interpréter les résultats obtenus, notamment leur signe, et discuter la réalité des ordres de grandeur ? Cette phase finale est essentielle, car elle permet de déceler des erreurs de maladresse. Les résultats obtenus sont algébriques : il convient donc d'estimer la crédibilité d'une intensité parcourant un conducteur dans le sens opposé à celui adopté a priori ou d'une intensité trop grande pour être réaliste.

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L'électronique en vingt questions

1. Si on utilisait l'expression V = RI1 de la puissance reçue par un résister, aux bornes duquel une pile impose une tension U, on serait conduit à conclure que la puissance est proportionnelle à ^, ce qui est incorrect. Pourquoi ? 2. La mesure, à l'aide d'un obmmètre, de la résistance du filament d'une lampe à incandescence, sur laquelle on lit les indications 100 W pour la puissance et 230 V pour la tension efficace, donne 40 fl. Pourquoi la puissance inscrite n'est-elle pas 2302/40 = 1 322,5 W ? 3. Les distributeurs de puissance électrique utilisent préférentiellement des tensions sinusoïdales triphasées et de forte amplitude, qu'ils transforment en tensions monophasées, de faible amplitude, près de l'utilisateur. Pourquoi ? 4. On mesure les différentes tensions efficaces aux bornes du générateur, du résistor, de la bobine et du condensateur, dans un circuit résonnant série. On constate que la première tension n'est pas la somme des trois autres. Pourquoi ? 5. Une pile électrique, de f.e.m 1,5V, connectée aux bornes d'une diode, de tension de seuil 2,5 V, ne rend pas cette dernière passante, contrairement à deux de ces mêmes piles placées en série. Pourquoi le théorème de superposition ne s'applique-t-il pas dans ce cas ? 6. Pourquoi polarise-t-on une diode Zener en inverse ? 7. Un amplificateur peut fournir à sa sortie un signal variable d'une puissance supérieure à la puissance du signal d'entrée. Pourquoi ce résultat n'est-il pas en contradiction avec le premier principe de la thermodynamique, selon lequel on ne peut pas créer de l'énergie (cf. Thermodynamique) ?

X5 O CM

8. La résistance ohmique d'un conducteur est toujours positive. Or, on entretient les oscillations électriques produites dans un circuit oscillant en compensant la résistance ohmique de la bobine et du condensateur par un système de résistance négative. Pourquoi cette dernière affinnation est-elle néanmoins fondée ? 9. Pourquoi exprime-t-on généralement le facteur d'amplification en tension d'un amplificateur ou d'un filtre par son gain en décibel et définit-on la bande passante de cet amplificateur à —3 dB ? 10. Pourquoi, dans les montages de base d'un amplificateur opérationnel, les résistances ne doiventelles être ni trop faibles, ni trop fortes ?

4—' CL

11. Les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, les diodes Esaki (à effet tunnel) non plus. Pourquoi ? 12. Les filtres passifs sont le plus souvent délaissés au profit des filtres actifs. Pourquoi ? 13. L'espace des phases en théorie des circuits peut être de dimension impaire, alors qu'en mécanique il est nécessairement de dimension paire. Pourquoi ? 14. Sur un oscilloscope convenablement synchronisé, on peut observer la trace parfaitement stable des signaux délivrés par un oscillateur auto-entretenu, alors que ces derniers sont présentés comme des systèmes instables. Pourquoi ?

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xxvi

L'électronique en vingt questions

15. La fréquence d'un signal sinusoïdal est une grandeur physique définie positive, homogène à l'inverse d'une durée. Pourquoi le spectre de Fourier de ce signal fait-il apparaître des fréquences négatives ? 16. Il est possible d'échantillonner des signaux analogiques, c'est-à-dire de ne considérer que certaines valeurs, prises périodiquement, sans aucune perte d'information. Cette affirmation apparemment paradoxale est cependant vérifiée. Pourquoi ? 17. Dans l'enregistrement numérique des sons sur CD, les principaux constructeurs se sont entendus pour utiliser la fréquence d'échantillonnage de 44,1 kHz. Pourquoi ? 18. Pourquoi la transmission des ondes électromagnétiques à grande distance exige-t-elle la modulation en amplitude ou en fréquence d'une onde porteuse de haute fréquence ? 19. Pourquoi un bruit blanc présentant une fréquence maximale de coupure est-il qualifié de bruit rose ? 20. On dit qu'informer c'est surprendre. Pourquoi ?

•a o c a Û (N o fM (5) -C1 .S 's>O. O (J

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Introduction expérimentale oscilloscopes et multimètres

La réalisation expérimentale des montages présentés dans cet ouvrage nécessite l'usage d'instruments de contrôle des signaux, tels que les oscilloscopes et les multimètres. Aussi, dans une introduction expérimentale préalable, proposons-nous de décrire sommairement le fonctionnement de ces appareils de mesure. Il convient avant tout de préciser le concept de signal.

I, — SIGNAUX En électronique, un signal est une tension ou un courant qui peuvent soit transporter une information, par exemple audio, d'horloge ou de commande d'un système, soit ne pas en véhiculer, comme c'est le cas pour les tensions d'alimentation ou de polarisation. On distingue deux types de signaux issus de deux technologies distinctes : le premier type est analogique et le second numérique ou digital. Un signal est analogique si sa variation temporelle est continue ; c'est le cas de signaux provenant de capteurs physiques. Il est numérique s'il varie entre plusieurs niveaux discrets.

o c

On classe habituellement les signaux, selon leur « forme » au cours du temps. Ainsi, les signaux stationnaires ont une valeur qui n'évolue pas au cours du temps, par exemple la tension d'alimentation fournie par une pile de 4,5 V , alors que les signaux variables varient au cours du temps, comme la tension électrique efficace de 230 V fournie par le réseau électrique français ; ces derniers se classent en deux catégories : les signaux périodiques et les signaux apériodiques. 1.1. — Signaux périodiques Un signal périodique e{t) est caractérisé par sa période T et sa fréquence / définies selon :

(5) 4-J e(t) = e(î + T)

>~ CL O

U

et f = ]1

. .... Le domaine de fréquence de 1 électronique est très étendu, de quelques mHz (10

Hz) à plusieurs

9

centaines de GHz ( 100 x 10 Hz). Le domaine des basses fréquences est défini par la validité de l'approximation des régimes quasi-stationnaires (cf. Électromagnétisme) ; il s'étend jusqu'à la centaine de MHz( 100 x 106 Hz). Au-delà, la propagation des ondes électromagnétiques doit être prise en compte : c'est le domaine des hyperfréquences.

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xxviii

Oscilloscopes et multimètres

On reconnaît la caractéristique fondamentale des signaux périodiques par la forme de leur spectre de Fourier qui est constitué de pics régulièrement distribués (cf. annexe 2). a) Signaux harmoniques ou sinusoïdaux Un signal harmonique ou sinusoïdal a pour expression : e(t) = em cos{W + ) dans laquelle em est l'amplitude, (f) la phase à l'origine des temps, (o la pulsation et / la fréquence. Ces signaux sont fondamentaux en électronique, et plus généralement en physique, car ils permettent d'exprimer un signal réel , périodique ou non, sous la forme d'une somme discrète ou continue de signaux hannoniques (cf. annexe 2). b) Signaux symétriques Un signal est symétrique si : e{t) = -e ^-0 c'est-à-dire que l'alternance positive a la même forme que l'alternance négative (Fig. 1). <0 T

Fig. I. La valeur moyenne dans le temps d'un signal symétrique sur une période est nulle. En effet, on a, en surlignant la grandeur considérée pour désigner sa moyenne temporelle :

e(t)

= i

'

e(t)it=i

j^- e{t)it+1

i

rT/2

e{t)dt=11

dt = 0

e(t) + e{t+'^

puisque e(t + T/T) = e(t — T/2) = —e(t). Un signal symétrique n'admet pas d'harmonique pair. Montons-le en calculant les coefficients de Fourier C2n (cf. annexe 2) : *-2/i

rp ? L i ^

exp

(~"/27r^)

dr

e{t) exp 0y27r^^ dt + ^ ^ ^e{t) exp

d,

En posant t' = t — Tf2, cette dernière intégrale devient : 1

rT'2

T l

e\f

+

T -

1 ( . ^ -j2mr\ o a dr J / = -exp \-j2it—

r'2 e{t ) exp \-]2ir—\ ( -^ 2'"'\., dr

puisque e(t' + T/2) = —e{t'). On en déduit C2n = 0 .

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Oscilloscopes et multimètres

c) Signaux dé formés canoniques Les générateurs de signaux, dont font partie les Générateurs Basse Fréquence (GBF en abrégé), permettent de produire des signaux sinusoïdaux, mais aussi des signaux symétriques de forme canonique, carrée eu [t] et triangulaire e& (t), dont la décomposition en série de Fourier donne respectivement (cf. annexe 2), en désignant par ecc la valeur crête à crête des signaux : .. si n( ■7r7r/2) / nt\ eu{t) = eccY, ,2 cos(2^-j ;i=I

et

.. ^ v^l—cos(7rnj / nt\ eA{t) = 2gtT ^ coS (2^-] 7i—1 ^ ^

d) Rapport cyclique Si tp et t„ sont respectivement la durée de l'alternance positive et celle de l'alternance négative d'un signal périodique, de période T, les rapports cycliques à « l'état haut » aj-, et à « l'état bas » ai,, sont respectivement les facteurs suivants : T ai, — -jt

et

T <*b = jr

avec

tp -y t,, — T

et donc

ap -y a,, — l

On les exprime souvent en pourcentage. Exemple : un signal créneau, délivré par un GBF, de fréquence 50 Hz, est positif pendant 5 ms au cours d'une période ; le rapport cyclique du signal relativement à l'état haut vaut donc ; a/, — ~~

=

Tpf = 5 x lO-3 x 50 = 0,25

ou

25%

1.2. — Signaux apériodiques Un signal est apériodique, c'est-à-dire non périodique, si son spectre de Fourier est continu (cf. annexe 2). Les signaux aléatoires et le bruit (cf. chapitre 17), ainsi que les signaux chaotiques (cf. annexe 6), sont des exemples de signaux apériodiques. Notons que tout signal réel est apériodique, puisque limité dans le temps. Néanmoins, un signal limité dans le temps, mais constitué d'une succession périodique de motifs identiques en assez grand nombre, peut être considéré comme périodique avec une excellente approximation (cf. annexe 2).

•a o

fM

II. — L'OSCILLOSCOPE L'oscilloscope est un instrument qui fut inventé en 1897 par le physicien allemand K. Braun, ce qui lui valut le prix Nobel en 1909. On le considère comme l'ancêtre des téléviseurs construits dans les années 1920 et 1930. II. 1. — Oscilloscopes analogiques et oscilloscopes numériques

-C Avec cet instrument, on visualise l'évolution temporelle d'une ou plusieurs tensions dans un circuit, la forme de ces signaux. Aussi est-il souvent appelé « l'œil » de l'électronicien. Les oscilloscopes couramment utilisés sont principalement de deux types. i) Les oscilloscopes analogiques Les oscilloscopes analogiques possèdent une source, la cathode, qui émet des électrons, soit par effet thermo-électronique en raison de sa température, soit par effet de champ (cf. Quantique). Les électrons sont accélérés dans un tube à vide vers une anode trouée portée à une haute tension de l'ordre de 30 kV . L'impact sur un écran photo-luminescent forme un point lumineux ou spot (point en anglais).

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XXX

Oscilloscopes et multimètres

Deux séries de deux plaques parallèles, l'une portée à une tension proportionnelle à la tension à visualiser, l'autre orthogonale à la première série, soumise à une tension en dents de scie et proportionnelle au temps, provoquent la déviation du faisceau électronique et donc l'apparition d'une trace sur l'écran d'observation. La durée mise par les électrons pour atteindre le détecteur étant négligeable (de l'ordre de 10 ns ), le signal est visualisé pratiquement en temps réel sur l'écran. Les oscilloscopes analogiques sont encombrants et lourds, en raison du tube à vide et de l'alimentation du canon à électrons. ii) les oscilloscopes numériques. Dans les oscilloscopes numériques, on échantillonne la tension à visualiser, c'est-à-dire qu'on ne considère qu'un ensemble de valeurs discrètes régulièrement réparties au cours du temps. Ce n'est qu'après cette opération que le signal est affiché sur un écran, ou moniteur, dont la technologie s'apparente à celle des ordinateurs portables actuels ; le signal est donc visualisé en temps différé. Les oscilloscopes numériques se distinguent des analogiques par un encombrement et un poids moindre, car ils utilisent largement les possibilités de miniaturisation des composants ; avec ce type d'oscilloscope, on a aisément accès aux caractéristiques principales du signal : fréquence, période, valeur efficace, valeur moyenne ou valeur de crête, etc. Malgré des différences technologiques importantes, les fonctions les plus courantes sont communes aux deux types d'oscilloscope. Dans la suite, on approfondit l'analyse sur un exemple de façade d'oscilloscope « standard », (Fig. 2), ce qui facilite leur utilisation dans les divers montages. 14

13

8

9

Y

16

ç> □/

11

EXT.

NORMAL /AUTOY. pos. I

12 15 v 8 :yii

0-

5

GND AC-DC □ □ O Yll

4

s GND AC-DC □ □ CeO Yl

Test composant □

20

21

4 3 1 5

CH.I/II DUAL CHO □ □ □

7 6 10 17 18

19

3

2

Fig. 2.

II. 2, — Branchement de Poscilloscope a) Masse de Voscilloscope La plupart des oscilloscopes possèdent deux entrées ou voies que l'on désigne par les lettres Y\ et Y2 (points 1 et 2 de la figure 2). Ces voies ont une borne commune, la masse (point 3), ou tension de référence, généralement reliée à la prise de terre de l'instrument. Le branchement de la masse de l'oscilloscope dans le circuit doit obéir à quelques règles essentielles.

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Oscilloscopes et multimètres

i) Si la masse d'un autre appareil utilisé dans le montage, par exemple un GBF, est par construction reliée à la terre, le choix du point de masse est contraint. Il est alors nécessaire de relier la masse de l'oscilloscope à la masse de l'autre appareil. Si cette précaution n'est pas prise, la liaison commune par la prise de terre provoquerait un court-circuit, c'est-à-dire la mise au même potentiel de deux points différents du circuit. ii) Si au contraire, la masse est flottante, c'est-à-dire non reliée à la prise de terre, la masse de l'oscilloscope peut être choisie librement en n'importe quel point du circuit. b) L'entrée du signal Sauf réglage spécifique, les impédances d'entrée de l'oscilloscope sont élevées ; aussi, l'application d'une tension sur les voies Y\ et Y2 perturbe-t-elle peu le système. Un oscilloscope se branche donc en parallèle dans un circuit. Chaque entrée est couplée (point 4 sur la figure 2) à la chaîne de traitement interne de l'oscilloscope, selon le schéma de la figure 3. On distingue trois possibilités. i) Le couplage DC, de l'anglais Direct Current (courant direct), est le couplage « standard » à utiliser par défaut. La tension du circuit est directement transmise, sans traitement. ii) La position GND, de l'anglais Ground (terre), permet d'appliquer une tension nulle sur la voie sans débrancher aucun fil, afin par exemple de centrer verticalement l'origine des tensions en agissant sur le curseur (5). ni) Le couplage AC, de l'anglais Alternative Current (courant alternatif), supprime toute composante stationnaire du signal d'entrée, par un filtre passe-haut du premier ordre, dont la fréquence de coupure est de quelques hertz (cf. chapitre 6). Ce couplage est à utiliser lorsque la composante stationnaire d'un signal gêne sa visualisation. Citons par exemple la mesure du déphasage temporel entre deux signaux synchrones dont l'un est décalé en tension, ou encore la visualisation de parasites sur un signal stationnaire d'alimentation. Le couplage AC permet alors de mieux repérer le passage par l'origine de la tension décalée. Attention néanmoins à ne pas l'utiliser à trop basse fréquence, car le filtre peut modifier la forme des signaux. DC

0,1 (jlF

Signal d'entrée appliqué à l'oscilloscope

AC

• CM)

1 MÛ 10 pF

Fro. 3. II. 3. — Mode balayage temporel Un oscilloscope est capable d'afficher des signaux variables jusqu'à des fréquences de plusieurs dizaines de MHz. Le coût de l'instrument est d'ailleurs directement lié à l'étendue de sa bande passante. En mode balayage, l'axe horizontal est celui du temps et l'axe vertical celui des tensions à étudier. a) Sensibilité verticale Avec le sélecteur de calibre (6), on règle l'échelle verticale des tensions. Sur certains oscilloscopes munis d'un réglage fin (7), on peut supprimer manuellement le « calibrage » de cette échelle et donc ajuster l'amplitude d'une courbe sur l'écran. Il est alors possible de mesurer : i) une durée de montée, c'est-à-dire la durée nécessaire pour atteindre, en régime transitoire, une fraction déterminée de la tension établie,

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Oscilloscopes et multimètres

ii) une fréquence de coupure en recherchant la fréquence pour laquelle l'amplitude de la courbe est réduite dans le rapport 7/5 = 1,4 « s/2 , dans la pratique de sept carreaux dans la bande passante à cinq carreaux à la coupure. b) Base de temps Le sélecteur de calibre (8) permet de régler l'échelle horizontale temporelle, ou base de temps. Comme précédemment, sur certains oscilloscopes dotés d'un réglage fin (9), on supprime le calibrage de cette échelle, ce qui permet par exemple de mesurer, en mode bicourbe, le déphasage entre deux signaux synchrones : on ajuste la période à l'écran du signal de référence sur neuf carreaux ; chaque carreau de retard ou d'avance du signal déphasé correspond alors à 360/9 = 40° soit 0,7 rad. c) Synchronisation Le but de la synchronisation est d'afficher un signal stable sur l'écran de l'oscilloscope. Elle est essentielle pour observer confortablement un signal, car une mauvaise synchronisation provoque un déplacement plus ou moins lent du signal sur l'écran, appelé dérive. En effet, si les tensions en début et en fin de balayage diffèrent, deux traces consécutives ne se superposeront pas ; le signal dérive. Il existe plusieurs modes de synchronisation. i) Mode normal (15) : la représentation temporelle d'une tension sur l'écran d'un oscilloscope est celle donnée sur la figure 4. Une fois fixé un critère de déclenchement du balayage du spot, par exemple le dépassement d'un niveau de tension réglable (16), une première trace se forme à laquelle succède une durée d'attente, jusqu'à un autre déclenchement ; une nouvelle trace apparaît, et ainsi de suite. ii) Mode automatique (15) : dans ce mode, un déclenchement forcé permet de visualiser le signal, même si le critère de déclenchement n'est pas réalisé. iii) Mode monocoup : sur les oscilloscopes numériques, le mode de balayage monocoup produit, après son déclenchement et une fois l'instrument armé, une trace unique ; on l'utilise notamment pour observer un régime transitoire (cf. chapitre 4).

uit)*

l

lère trace 1 1 1

1 1

/~\ / \

Niveau de déclenchement 0

2ème trace

s~\ / \ \\ 11 // / V

\\ \ \y /

Écran

l\y / 1 1 1

//"\\ // /

1 ( 1

1 1

//~\\ / 1 \\ \\ 1 // // \ / V / *" î \ / \ / \y / \ ' y / 1 Écran 1 1

FIG. 4.

d) Signal de déclenchement Dans l'exemple précédent, le signal de déclenchement choisi était le signal affiché lui-même, c'està-dire l'une ou l'autre des voies internes Y\ ou Y2 (choisie à l'aide du bouton 10). Il est possible d'utiliser un signal externe pour déclencher le balayage du spot de l'oscilloscope (point 11) sur l'entrée spécifique (12) ; on peut même choisir la tension délivrée par le « secteur 50 Hz » (13) pour des signaux synchronisés sur le réseau électrique.

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Oscilloscopes et multimètres

Sur certains oscilloscopes, il existe un mode de déclenchement alterné, pour lequel les signaux des voies et Yj sont alternativement affichés. Ce mode est particulièrement adapté à la visualisation de deux signaux de fréquences différentes. En revanche, si les signaux à visualiser sont synchrones, leur déphasage temporel n'est plus apparent, les signaux semblent être en phase. Le signal choisi est alors couplé à l'étage de déclenchement, appelé déclencheur ou trigger (gâchette en anglais), selon les modes (14) : i) DC pour Direct Couplage, c'est-à-dire sans traitement, ii) AC pour Alternative Current grâce à la suppression de la composante stationnaire du signal, iii) LF pour Couplage après Filtrage des « basses » fréquences {low frequencies), inférieures à 50 kHz, iv) H F couplage après filtrage des «hautes » fréquences {high frequencies), supérieures à 50 kHz. e) Mode bicourbe En mode bicourbe (17), on affiche simultanément les deux tensions sur les voies Fi et Y2 à l'écran. Sur les oscilloscopes analogiques, on distingue deux modes d'affichage : i) Le mode alterné, Alternate, ou mode par défaut, exhibe, à tour de rôle, l'une puis l'autre voie. En raison de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, ce mode est adapté aux fréquences élevées. En effet, aux vitesses de balayage importantes, l'alternance rapide des deux courbes produit une impression de simultanéité. ii) En mode découpé, Chop (hache en anglais), on divise la durée de balayage en petits intervalles temporels que l'on utilise pour afficher, à tour de rôle, l'une puis l'autre voie (18). On visualise ainsi simultanément les deux signaux basse fréquence. II. 4. — Mode XY ou mode Lissajous En mode XY (point 19 de la figure 2), ou mode Lissajous, du nom du physicien français J. Lissajous, la voie Y\ est envoyée sur l'axe des ^ et la voie Yj sur l'axe des y. Ce mode est parfois utilisé pour déterminer le déphasage entre deux tensions synchrones sinusoïdales, par exemple : U] (t) = Uijn COS(&)/j

et

Uof) = «2,»; COs{ù}t + (g)

Éliminons le temps entre ces deux signaux :

—— = cos(W A- (p) = cos(W) cos cp — sin(ca/j sin cp = cos ip — j 1 UOjn MI. m \ d'où:

«2

«1

V 11 cos (p I =11 \,m J \

u

u

2,m

"l \ • 2 sin ip l,/n /

W

Il vient en effectuant : / Ml \ 1 \tl\,}nj

+

/ M2 \ 1 V^2,m )

_ Ml M2 . 2 —2 cos q? = sm (p M],m ^2,111

Plusieurs cas se présentent. i) Lorsque = 0 ou n rad, la courbe décrite par le spot en mode XY est une droite passant par l'origine du repère. En effet : M2

M]

"2,m

"1, fi

= 0

soit

«2

_

±

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M|

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Oscilloscopes et multimètres

ii) Lorsque (p = tt/I rad ou —tt/I rad, la courbe est une ellipse dont les axes sont parallèles aux axes de coordonnées puisque : U\ ll

Ul

+

\,n

= 1

M2,n

iii) Pour toute autre valeur de (p, c'est une ellipse dont les axes sont inclinés par rapport aux axes ( u\, 112 ) du repère. On obtient le déphasage cp dans l'intervalle ] — tt rad, tt rad[ en mesurant sur le graphe le rapport NN'/MM' (Fig. 5). En effet, MM' = 2ii2,m et NN' = 2u2>m \ sin^j, ce que l'on obtient en faisant u\ = 0 dans l'équation de l'ellipse : sin^c =

NN'

Nu 2,M

MM'

NU2.0

Si le grand axe de l'ellipse se trouve dans le premier quadrant du système de coordonnées, alors 0 < |^| < -71/2 rad ; sinon, 7r/2 rad < |^| < tt rad. Le signe de (p dépend du sens de parcours du spot sur l'ellipse. On le détermine en introduisant l'angle polaire $ défini par : „ _ «2(0 _ «2,m COS(W+ (p) f tan a — —— — —-— U\v) «l,m CO^[Cùt) et en calculant sa dérivée temporelle 0 : d{] + tan 9)

U2,m m[— sm(cot + ç) cos{û)t) + cos(w/ + ç) sin(«yf)] Ml, COS2{(Ot)

— ù)

sm cp «2, u\,m cos2((yt)

Si e > 0, l'ellipse est parcourue dans le sens direct, ce qui correspond à sin ^ < 0. Si ^ > 0, elle est parcourue dans le sens indirect ou rétrograde. nU2 M N

U] * N' M' Fie. 5.

II. 5. — Mode Test Composant Si l'action des curseurs de centrage verticaux ne produit aucun effet, c'est probablement en raison de l'activation du mode Test Composant (point 20 de la figure 2). Ce mode permet de visualiser la caractéristique d'un dipôle, par exemple une diode, une résistance ou un condensateur, afin de vérifier son bon fonctionnement. Le dipôle se branche directement sur l'entrée spécifique (21), laquelle se comporte comme un générateur de courant alternatif, de fréquence 50 Hz . La tension aux bornes du dipôle à tester est mesurée et portée en abscisse, alors qu'une tension proportionnelle à l'intensité du courant délivré est représentée en ordonnée, afin d'afficher la caractéristique du dipôle.

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XXXV

Oscilloscopes et multimètres

Un condensateur donne une courbe elliptique d'axes horizontaux et verticaux, un résister, une droite passant par l'origine, etc. Remarque : L'absence de dipôle produit à l'écran une trace horizontale caractéristique d'un conducteur ohmique de résistance infinie.

III. — LES MULTIMÈTRES Les multimètres sont des appareils de mesure regroupant plusieurs instruments au sein d'un seul boîtier. Ils assurent de nombreuses fonctions dont la mesure de tensions, d'intensités de courant et d'impédances ; les plus perfectionnés pennettent aussi de mesurer des températures, des fréquences et de contrôler le bon fonctionnement de composants électroniques tels que les diodes ou les transistors. Si la technologie analogique subsiste encore dans certaines applications, par exemple pour réaliser des vue-mètres ou petits cadrans à aiguille, la technologie numérique s'est imposée au cours de la dernière décennie. Moins fragiles et peu coûteux, les multimètres numériques peuvent aujourd'hui être connectés à un ordinateur en vue d'un traitement informatisé des résultats de mesure. Dans la suite, nous utiliserons le multimètre numérique Metrix MX54 (Fig. 6).

TfPÎïSiy

MX54

BAT AUTO REL MIN MAX AVG MEM AC+DC 1. O,UQ0ia,::.M A-fjS ^ UNE Q ^ SB "N- AU RS?32 ZOOM TRMS SEt/ON ZOOM

Hz

SURV

PRINT RANGE REL

Q

PK +/- HOLD

IPÔ77

AC DC ii.A mA OFF DC A MO" CAT JI IOOOV_L A . V ft -H- -►(- COM

mv AC DC

dB

AC+D ASY M-A mAFuSFn A

FIG. 6.

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Oscilloscopes et multimètres

III. I. — Sélecteur de fonctions et calibres a) Sélecteur de fonctions En façade de l'instrument, un sélecteur permet de choisir la fonction désirée (Fig. 6) : i) voltmètre stationnaire (point 1), entrées COM et V ii) millivoltmètre stationnaire (2), entrées COM et V iii) voltmètre alternatif (3), entrées COM etV iv) milliampèremètre stationnaire (4), entrées COM et rnA v) ampèremètre stationnaire (5), entrées COM et 10 A vi) ohmmètre (6), entrées COM et fl. b) Calibres Un calibre est une échelle qui fixe un intervalle de mesure. De plus en plus d'instruments sélectionnent automatiquement le calibre le plus approprié à la mesure, même s'il reste toujours la possibilité de choisir manuellement un calibre spécifique. Selon le modèle de multimètre, le choix manuel se fait en agissant sur un sélecteur ou par un bouton-poussoir qui provoque le défilement des différents calibres.

III. 2. — Mise en oeuvre Un ampèremètre, d'impédance faible, s'insère en série dans un circuit dont on veut mesurer l'intensité du courant qui le parcourt. En revanche, un voltmètre, qui présente une grande impédance, se branche en dérivation, entre deux points du circuit. L'impédance d'entrée d'un multimètre numérique dépend du calibre de mesure. Par exemple, sur le calibre « 5 V continu », la notice de l'instrument indique une résistance interne de 11 Mfi. On mesure une résistance à Vohmmètre en connectant directement les bornes du résistor à celles de l'instrument. Remarque : Si le résistor est connecté dans un circuit, il faut au préalable l'en extraire, sinon la résistance mesurée serait celle de l'ensemble du circuit aux bornes du résistor.

III. 3. — Affichage et précision a) Affichage Le cadran d'un multimètre numérique comporte des chiffres appelés digits. Chaque digit prend une valeur entière comprise entre 0 et 9. Ainsi, un affichage sur 3 digits donne un nombre compris entre 0 et 999. Actuellement, la plupart des multimètres disposent d'un digit supplémentaire capable de prendre les valeurs 0 ou 1. Aussi, le digit supplémentaire est-il compté pour « I/2 » dans le nombre total de digits. Par exemple, un afficheur 3 digits et 1 /2 peut donner tous les nombres entiers compris entre 0 et 1999. Notons que le signe des grandeurs affichées ainsi que la virgule flottante, dont la position varie en fonction du calibre sélectionné, font l'objet d'un affichage séparé.

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Oscilloscopes et multimètres

b) Précision Dans les notices techniques, la précision, c'est-à-dire l'incertitude e commise sur la lecture de l'intensité d'un courant par exemple, est mise sous la forme : e=xL

nD = xUi + nUd

où L désigne la valeur pleine échelle, c'est-à-dire la tension maximale U/ susceptible d'être affichée par l'appareil, et D la valeur Uj de la plus petite unité affichable, ou digit de poids faible ; j s'exprime en pourcentage et n est un entier. Exemple : l'incertitude 0,6% L + 30 D que l'on commet sur la lecture de l'intensité d'un courant alternatif, de valeur 2 mA , sur le calibre 50 mA , où 1 digit représente 1 pA, se calcule selon : e= ^

x

50 + 30 x 10-3 = 0,33 mA

La même mesure, sur le calibre 2 mA , serait affectée d'une incertitude de : 6 = 5^ x 2 + 30 x 10~3 = 0,04 mA Il est ainsi préférable de sélectionner le calibre le plus petit compatible avec la grandeur à mesurer. m. 4. — Bande passante La bande passante d'un multimètre numérique dépend de la fonction choisie et du calibre. Par exemple, sur le calibre 5 V alternatif, la notice de l'instrument indique une précision sur la bande passante qui est comprise entre 10 et 30 kHz : 1%, L + 30 D. III. 5. — Mesure de tensions efficaces On définit la valeur moyenne Um et la valeur efficace U ou Uef d'une tension variable périodique, de période T, par : 1 fT Um = u{T) = -J^ u(t)dt

et

r. .-i 1/2 \l fT , 1 2 Uef = ^ (/)J = u (/) d t

l//2

En séparant la tension «(r) en deux composantes, l'une stationnaire Um , et l'autre alternative de valeur moyenne nulle ucl(t), on obtient les relations suivantes ; u(t) = U,„ +

Uef — {[Um + M«W]2}



avec

Uh + 2Umua(t) + ul{t)

ua{t) = 0



u}n + u2a(t)

- (u}n + ulef)

1

Uthef désignant la valeur efficace de la tension ua(t). a) Voltmètre TRMS Un voltmètre TRMS, de l'anglais True Root Mean Square pour vraie racine de la moyenne du carré, est un voltmètre capable de fournir la valeur efficace Uef de n'importe quel signal périodique u{t) . Le sélecteur doit être placé sur V^c+dc (points 1 ou 2 de la figure 6) et la fonction TRMS activée par pression (7).

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Oscilloscopes et multimètres

b) Voltmètre RM S Un voltmètre RMS, de l'anglais Root Mean Square pour racine de la moyenne du carré, est un voltmètre qui fournit la tension efficace du signal, une fois ôtée la composante stationnaire. Un voltmètre RMS fournit donc la valeur efficace U(hef de la composante alternative iia{î) . c) Voltmètre non RMS En mode alternatif, un voltmètre bas de gamme ne peut pas fournir la valeur efficace d'une tension non sinusoïdale. Il donne la tension de crête Uc et affiche la valeur Uc/\/2. Cette dernière valeur correspondrait à un signal sinusoïdal, puisque, si u{t) = um cos(«yr), alors : 1/2 2

Uef = U {1)

=

r 1 f-T -1 t/2 ^ W COs2 W d? fj m ( 0 = ^|

car

^ COS {û)t) = 2

III. 6. — Mesure d'intensités de courants efficaces La technique de mesure des tensions efficaces se transpose à celle des intensités des courants efficaces. Ainsi, un ampèremètre TRMS fournit directement îej , tandis qu'un ampèremètre RMS donne hi,ef •

•a o c rs Û (M ,H O (N (5) A-) JZ .çn "s_ >■ Q. O (J

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Lois de base des circuits

en régime stationnaire

La science des circuits électriques est une science jeune qui s'appuie fondamentalement sur les lois de l'électromagnétisme de Maxwell. La résolution d'un circuit quelconque, c'est-à-dire la détermination des courants qui parcourent les fils de connexion et celle des tensions entre deux points quelconques du circuit, date de 1845, avec la contribution majeure du physicien allemand G. Kirchhoff, alors âgé de seulement 20 ans. Les lois qu'il a énoncées sont à la base de deux domaines importants, proches de l'électromagnétisme, sinon inclus : i) l'électrocinétique, ou science des réseaux électriques, dans laquelle on s'intéresse particulièrement au transport de la puissance électrique dans les fils conducteurs, entre les sources et la zone d'utilisation (Fig. Lia);

Source de puissance électrique

+1

R

a Charge Rr

-L Entrée

Sortie b)

a) Fig. 1.1.

ii) l'électronique, ou science des systèmes, laquelle traite des signaux qui contiennent une information (Fig. 1.1b). On exclut ici l'analyse des lois constitutives, telles que la loi d'Ohm dans les matériaux conducteurs (cf. Electromagnétismé), ainsi que la physique des composants, essentiellement celle des semi-conducteurs, laquelle exige le cadre de la théorie quantique (cf. Qiiantique). Dans ce chapitre, nous présentons les lois de Kirchhoff en nous limitant au régime stationnaire, dit aussi continu, pour lequel les tensions et les intensités des courants sont indépendantes du temps. L'étude des circuits en régime stationnaire est essentielle pour plusieurs raisons ; d'abord, elle est plus simple qu'en régime variable ; ensuite elle se généralise facilement aux régimes sinusoïdaux, et surtout elle constitue une étape incontournable car tous les circuits, y compris ceux destinés aux signaux variables, comportent des piles et alimentations stationnaires dont la fonction est notamment

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2

1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

l'apport de puissance aux composants actifs tels que les amplificateurs opérationnels ou les transistors. Enfin, les lois de Kirchhoff sont encore valables en régime variable, pourvu que cette variation ne soit pas trop rapide et satisfasse à l'approximation des régimes quasi stationnaires (cf. chapitre 2).

I. _ DIPOLES EN REGIME STATIONNAIRE 1,1. — Définition On appelle dipôle électrociné tique, un système accessible par deux bornes A et B, d'où son nom, et caractérisé par deux seules grandeurs : l'intensité / = Fab du courant qui le traverse, et la tension U = Uab ou différence de potentiel, entre ses bornes. Rappelons que / s'exprime en ampère et se mesure à l'aide d'un ampèremètre ; U s'exprime en volt et se mesure grâce à un voltmètre (Fig. 1.2). La nature de la correspondance entre l'intensité du courant qui traverse un dipôle et la tension à ses bornes caractérise ce dipôle. Plusieurs dipôles dont les bornes sont connectées, de telle sorte que l'ensemble forme une ou plusieurs boucles ou mailles, constitue un circuit électrique et plus largement un réseau électrique (Fig. 1.3). Dipôle 1 /l

Dipôle

B Dipôle 2

1 = 1AB

Dipôle 3

Dipôle 5 Dipôle 4

U = Uab FIG. 1.2.

FlG. 1.3.

1.2. — Le dipôle considéré comme un système En physique, un système est un dispositif capable de faire correspondre, à une grandeur physique, dite d'entrée, une autre grandeur physique, dite de sortie. On le caractérise par un opérateur S transformant la grandeur d'entrée e en la grandeur de sortie s : ^ — é>{e} Dans ce contexte, un dipôle est le système qui fait correspondre / à f/ et vice-versa. L'intérêt essentiel de ce point de vue est qu'il n'est pas nécessaire de connaître la constitution interne du composant ; la simple connaissance de la règle de correspondance entre l'entrée et la sortie suffit. En outre, une telle analyse est indépendante de l'évolution des technologies, puisqu'elle s'appuie sur la seule relation fonctionnelle. 1.3. — Puissance électrique reçue par un dipôle en régime stationnaire La puissance électrique que peut dissiper un dipôle est un paramètre important de son fonctionnement, puisque sa prise en compte permet d'éviter sa détérioration, voire sa destruction. En outre, la plupart des appareils domestiques sont choisis en fonction de la puissance qu'ils consomment; rappelons les ordres de grandeur des puissances consommées par quelques dipôles connus, respectivement une lampe de poche à incandescence, un téléviseur, une batterie de véhicule au démarrage et une

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bouilloire électrique : Vlampe ~ 0, 9 W

Vtv ~ 100 W

Vbatterie ~ 1 kW

et

VhouiUoire ~ 2 kW

La puissance électrique reçue par un dipôle électrocinétique AB, parcouru par un courant d'intensité / = Iab , mesurée dans le sens A vers B, aux bornes duquel la tension est Uab = La — Vg , Va et Vb étant les potentiels pris à partir d'une référence commune, a pour expression (cf. Électromagnétisme) : V = UabÉB — UI En effet, le courant /, algébrique, correspond à un déplacement de charges. Pendant la durée élémentaire d ?, la charge d ^ = / d r, pénètre en A dans le dipôle. Elle reçoit, lors de sa traversée de A vers B, le travail 5W = {VA — VB)dq, soit la puissance V = <5W/ dî = UI. Le choix adopté ci-dessus, qui consiste à travailler avec la tension Uab & l'intensité Iab , est appelé convention récepteur, puisque Uab et Iab sont de même signe pour un dipôle recevant de la puissance. D'après ce qui précède, la puissance fournie par le dipôle est l'opposée de celle qu'il reçoit : Vu = -V = -UabIab

soit aussi

Vll = UABIBA

Lorsqu'on écrit la puissance sous cette dernière forme, on dit que l'on s'est placé en convention générateur. Effectivement, la puissance reçue par un générateur électrique est négative puisque la vocation de ce dernier est de fournir de la puissance électrique au circuit. Par exemple, pour une lampe de poche, alimentée par une pile de force électromotrice £ = 4,5 V et traversée par un courant d'intensité / = 0,20 A , la puissance que fournit la pile au circuit extérieur est (Fig. 1.4) : ■p,, = £7 = 4,5 x 0. 2 = 0,90 W

Lampe de poche

Fig. 1.4.

1.4. — Caractéristique d'un dipôle a) Définition Expérimentalement, on constate généralement que l'on ne peut imposer qu'une seule des deux grandeurs, U on I. La relation entre elles, généralement écrite sous la forme I{ U), définit sa caractéristique. Pour être précise, cette caractéristique doit être accompagnée de la convention choisie. Cette précision sera ici superflue, car, sauf indication contraire, nous adopterons systématiquement, comme en thermodynamique par exemple, la convention récepteur, c'est-à-dire que U désignera la tension Uab et I l'intensité du courant Iab ■

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b) Point de fonctionnement La caractéristique d'un dipôle représente l'ensemble des états électriques possibles du dipôle. Cependant, l'une des deux grandeurs, I ou U, est imposée par les conditions d'utilisation, ce qui fixe l'autre. Le point correspondant sur la caractéristique est appelé point de fonctionnement. Il arrive souvent que l'on fasse varier la tension ou l'intensité du courant autour d'une certaine valeur; le point de fonctionnement varie alors sur la caractéristique, dans le voisinage d'un point de fonctionnement moyen.

c) Obtention des caractéristiques Il existe deux montages simples qui permettent de déterminer expérimentalement la caractéristique d'un dipôle, à l'aide d'un ampèremètre et d'un voltmètre. Dans le premier, dit de courte dérivation, on mesure la tension aux bornes du dipôle, à l'aide d'un voltmètre, et l'intensité du courant qui traverse l'ensemble dipôle et voltmètre, grâce à un ampèremètre (Fig. 1.5a). Dans le second, dit de longue dérivation, le voltmètre donne la tension aux bornes du dipôle et de l'ampèremètre, alors que l'ampèremètre fournit l'intensité du courant qui traverse le seul dipôle (Fig. 1.5b). Dipôle

Dipôle A

A I

V

V

U

U

R

R b)

a) Fig. 1.5.

Les deux schémas permettent de comprendre ces deux dénominations : dans le premier cas la dérivation comportant le voltmètre est plus courte que dans le second. On trace point par point la caractéristique I{U} en faisant varier la tension délivrée par le générateur. Comme les instruments de mesure ne sont pas parfaits, les deux montages ne sont pas équivalents : l'ampèremètre introduit une résistance RA , qui est faible devant toutes les autres, le voltmètre une résistance Ry au contraire grande comparée à toutes les autres. Cette imperfection fausse évidemment le relevé de la caractéristique, mais un choix judicieux du type de montage permet de minimiser cette erreur expérimentale systématique. Ainsi, le montage courte dérivation sera choisi lors du relevé de la caractéristique d'un composant de faible résistance interne, afin que le courant traversant le voltmètre soit négligeable devant celui traversant le dipôle étudié. De même, pour un dipôle de forte résistance interne, le montage longue dérivation conduit à une chute de tension aux bornes de l'ampèremètre négligeable devant la tension aux bornes du dipôle étudié (cf. Exercices). Remarque : Évidemment, si les deux appareils de mesure sont parfaits, c'est-à-dire si la résistance interne de l'ampèremètre est nulle et la résistance interne du voltmètre infinie, la tension aux bornes de l'ampèremètre est nulle, ainsi que l'intensité du courant qui traverse le voltmètre ; les deux montages sont alors équivalents.

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On rend automatique le relevé expérimental de la caractéristique à l'aide d'une interface d'acquisition reliée à un ordinateur, l'ensemble permettant d'assumer, à la fois le rôle du générateur et celui d'un multimètre (Fig. 1.6). Un logiciel de pilotage permet de paramétrer l'interface afin de déterminer la forme du signal à envoyer sur le circuit électrique, ici une rampe de tension, et d'enregistrer la tension aux bornes du dipôle, ainsi qu'une tension proportionnelle au courant qui le traverse. Avec ce même logiciel, on traite quelques centaines de points de mesure, ce qui permet de tracer la courbe I{U) et de déterminer ses paramètres ; par exemple, la pente de la tangente à une courbe. La figure 1.7 représente la caractéristique d'une diode obtenue avec un montage muni d'un ordinateur, de son interface et d'un logiciel de pilotage.

Sortie □□□□ □ □□□ a □oon

1 *

Entrée 1 f

J? = 1 kfl J L

/ -,

RI

Dipôle U

Entrée 2 1 Ordinateur

Interface Fig. 1.6.

/(mA)

30

20

10 (A V) 0,5

0,7

FIG. 1.7.

1.5. — Propriétés d'un dipôle a) Dipôle passif Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électrique, est dit passif n'échange de l'énergie qu'avec le circuit auquel il est connecté (Fig. 1.8a). C'est le cas, par exemple, des résistors et des diodes à jonction. Par extension, on appelle circuit passif, un circuit uniquement constitué de dipôles passifs. b) Dipôle actif Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électronique, est actif s'il échange de l'énergie avec le circuit et avec une source auxiliaire (Fig. 1.8b). C'est le cas des piles, alternateurs, photodiodes, amplificateurs opérationnels et transistors par exemple. L'énergie de la source auxiliaire peut donc être de nature diverse : chimique, mécanique, lumineuse, électrique, nucléaire, etc.

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Dipôle passif

I Dipôle actif I -I-

Reste du circuit

Source auxiliaire

Reste du circuit b)

a) Fig. 1.8.

La source auxiliaire d'un amplificateur opérationnel est son alimentation, laquelle n'est généralement pas représentée sur les schémas électriques. Pour un transistor, la source auxiliaire est la source de polarisation, le plus souvent représentée sur les schémas électriques (cf. chapitre 7). Par extension, on appelle circuit actif, un circuit comportant au moins un dipôle actif. c) Dipôle récepteur Un dipôle se comporte en récepteur lorsqu'il reçoit de la puissance du circuit. Le produit V = UI est positif et il fonctionne donc dans les quadrants 1 ou 3 de sa caractéristique (Fig. 1.9). Par exemple, un résistor, dont la caractéristique est entièrement contenue dans les quadrants 1 et 3 (Fig. 1.1 la), fonctionne toujours en récepteur.

I U "u Zone générateur

Zone récepteur

2

1

0

Zone récepteur 1

U

3

4

Zone récepteur

Zone générateur

4 Zone récepteur

FIG. 1.9.

U

Zone générateur

FIG. 1.10.

d) Dipôle générateur Un dipôle se comporte en générateur lorsqu'il fournit de la puissance au circuit. Le produit V = UI étant négatif, son point de fonctionnement est situé dans les quadrants 2 ou 4 de sa caractéristique (Fig. 1.9). Certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en générateur, pouvant ainsi recevoir ou fournir de la puissance électrique, d'où l'intérêt d'adopter une seule convention avec des valeurs algébriques. Sur la figure 1.10, on a représenté la caractéristique d'une photodiode en indiquant ses différents fonctionnements possibles. Dans les quadrants 1 et 3 , c'est un photorécepteur; dans le quadrant 4, la photodiode se comporte comme un générateur électrique : c'est une photopile. Dans ce même contexte, un dipôle actif peut dans certaines conditions se comporter en récepteur. Ainsi, la batterie d'un véhicule est un générateur électrique au démarrage, mais se comporte en récepteur

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lorsqu'on la recharge, par l'intermédiaire de l'alternateur au cours du déplacement, ou d'un chargeur de batterie, si le véhicule est au repos. e) Dipôle linéaire en régime stationnaire En régime stationnaire, un dipôle est linéaire si l'intensité du courant qui le traverse est proportionnelle à la tension à ses bornes ; sa caractéristique est donc une droite passant par l'origine. C'est le cas d'un résistor (Fig. 1.1 la). Précisons que les dipôles dont la caractéristique est rectiligne par morceaux, c'est-à-dire constituée d'un ensemble de segments, ne possèdent pas cette propriété ; il en est ainsi pour un modèle simplifié de diode (Fig. 1.11b). De même, les dipôles, tels que ceux dotés d'une force électromotrice, par exemple les accumulateurs, ne sont pas linéaires, même si la relation /([/) est affine, c'est-à-dire même si la caractéristique est une droite qui ne passe pas par l'origine (Fig. 1.1 le). 1'

/" /

0

/ U

a)

b)

i-E

U

c)

FIG. l.U.

Remarque : Nous verrons ultérieurement pourquoi un circuit composé de dipôles linéaires et de générateurs à caractéristique affine peut se comporter comme un système linéaire (cf. chapitre 5). f) Dipôle symétrique Un dipôle est symétrique lorsque sa caractéristique 1(11) est une fonction impaire de U. Un tel dipôle n'a pas de sens de branchement, puisque son retournement ne modifie pas son comportement : changer U en —U conduit à changer I en —/. Il en est ainsi pour un résistor (Fig. 1.11a).

II. — DIFFÉRENTS TYPES DE DIPÔLES Nous présentons ici les principaux types de dipôles, sans toutefois donner les caractéristiques techniques précises de chacun d'entre eux, lesquels feront l'objet d'une étude détaillée ultérieure (cf. chapitres 7 et 11).

II. 1. — Dipôles linéaires résistifs a) Résistors Un résistor est un dipôle récepteur qui satisfait à la loi d'Ohm, selon laquelle l'intensité du courant qui le traverse est proportionnelle à la tension à ses bornes (cf. Électromagnétisme) ; on l'appelle aussi conducteur ohmique. C'est le dipôle le plus utilisé.

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La seule caractéristique d'un résister est son coefficient de proportionnalité entre l et U, appelé conductance G ou son inverse la résistance R . Ainsi, pour un résistor de bornes A et 5, on a :

/ = GU

ou

U = RI

avec

/ — /^g

U = Vab

e

t

G= — R

Soulignons que ces relations sont valables, en valeurs algébriques, selon la convention récepteur que nous avons adoptée, et rappelons la règle mnémotechnique simple qui permet d'écrire la loi d'Ohm de façon automatique sans risque d'erreur de signe : U = RI lorsque les flèches du courant et de la tension sont de sens opposés. Le graphe de la caractéristique I{U) est une droite passant par l'origine dont la pente est G et son inverse R. Le résistor est donc un dipôle passif, linéaire et symétrique. Plus la résistance est élevée, plus la conductance est faible et plus la caractéristique s'approche de l'axe des tensions. Inversement, plus la résistance est faible, plus la conductance est grande et plus sa caractéristique s'approche de l'axe des courants (Fig. 1.12).

U

R = 50 kQ

/? = lOOQ

b)

a) FIG. 1.12.

Remarques ; 1) On confond souvent, par abus de langage, le composant résistor avec la résistance qui exprime sa propriété ohmique. 2) En convention générateur, où U = Uab rnais / = Iba , on aurait évidemment : 1=

U ou R

U =-RI

Les flèches courant et tension sont alors de même sens. Ordres de grandeur : en unités SI, la résistance électrique s'exprime en ohm, de symbole fl, et la conductance en siemens, de symbole S ; les valeurs des résistances utilisées varient entre quelques ohms et plusieurs mégohms ( 1 MO = 106 fl ). La résistance minimale du corps humain, mesurée entre les deux mains, vaut environ 5 kfi. Sachant qu'un courant stationnaire, d'intensité inférieure à 20 mA n'est pas mortel, déterminons la tension stationnaire maximale que l'on peut subir sans risque. D'après la loi d'Ohm, on a : [/ = /?/ = 5 x 103 x 0,02 = 100 V Ainsi, une tension stationnaire inférieure à 100 V est sans danger; par précaution, cette valeur est souvent abaissée à 50 V .

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b) Fils conducteurs et interrupteurs parfaits Les fils de connexion entre dipôles sont des conducteurs ohmiques de résistance négligeable devant les autres résistances du circuit. On peut les assimiler à des conducteurs cylindriques de longueur / et de section 5 ; leur résistance est donnée par l'expression (cf. Électromagnétisme) :

R=

l ys

y étant la conductivité du matériau. Par exemple, la résistance d'un fil de cuivre, de longueur / = 30 cm et de section s = 1 mm2 , vaut, puisque la conductivité y du cuivre est environ 5,8 x 107 S • m-1 : R=

0.3 5,8 x 107 x 10 -6

= 0,005 a

On peut donc les considérer comme des conducteurs parfaits qui n'opposent aucune résistance au passage du courant : la tension entre leurs bornes est nulle, quelle que soit l'intensité du courant qui les traverse. La caractéristique des fils conducteurs parfaits est très simple puisqu'elle est donnée par l'équation U = 0 ; le graphe correspondant coïncide évidemment avec l'axe des ordonnées. Lorsqu'ils sont fermés, les interrupteurs se comportent comme de simples fils de connexion. On peut alors les assimiler à des fils parfaits (Fig. 1.13a). Ouverts, ils ne laissent passer aucun courant (Fig. 1.13b) et l'équation de leur caractéristique est alors 7 = 0 et le graphe correspondant est une droite confondue avec l'axe des tensions. I ->—«■

r

u

u u

a)

u

b) FIG. 1.13.

c) Thermistance Alors que la résistance d'un conducteur ohmique métallique augmente faiblement avec la température (cf. Électromagnétisme), les thermistance s sont des dipôles passifs et symétriques, dont la résistance diminue fortement avec la température absolue T, selon :

R — A exp ^ j

A et S étant deux constantes. Ordre de grandeur : A = 1,2 x 10-5 XI, B = 5 500 K. Ainsi, à 7 = 300 K, /? = 1 100 fi et à 7 = 350K, /? = 80fi.

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Pour une valeur déterminée de 7, la caractéristique d'une thermistance est une droite passant par l'origine tant que les tensions ou les courants restent faibles. L'ensemble de ces droites, à diverses températures, forment le réseau de caractéristiques de la thermistance (Fig 1.14a). Le plus souvent, on utilise les thermistances pour mesurer et réguler des températures, car elles permettent de compenser les dérives thermiques et ainsi d'éviter la surchauffe de composants fragiles.

//É >

/A r=400K

Fort écl ai rement

r=350K

U Éclairement ambiant

u

Obscurité

r=300K u

U

h)

a) FIG. 1.14.

d) Photorésistance Les photorésistances sont des dipôles passifs, linéaires et symétriques, dont la conductance augmente avec F éclairement lumineux E (cf. Optique), auquel elles sont exposées, presque proportionnellement : G~KÉ où K est un coefficient qui dépend de la photorésistance. Pour une valeur déterminée de F éclairement, les caractéristiques sont des droites passant par l'origine (Fig 1.14b). Ordre de grandeur : dans l'obscurité, la conductance G d'une photorésistance au sulfure de cadmium vaut 1 jjlS , d'où 7=1 MO ; lorsqu'on la soumet à un faible éclairement, par exemple celui d'une lampe de poche placée à une vingtaine de centimètres ( É « 1 W • m-2 ), G augmente jusqu'à 40 fxS , soit 7 = 25 kfl. On utilise les photorésistances pour détecter et mesurer de faibles éclairements.

II. 2, — Dipôles passifs non linéaires a) Résistance dynamique Les composants non linéaires sont souvent utilisés de telle sorte que le point représentatif sur leur caractéristique varie dans le voisinage d'un point de fonctionnement. Une légère variation de tension produit une faible variation d'intensité qui lui est proportionnelle ; on définit alors la conductance et la résistance dynamiques selon :

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b) Varistances Ce sont des dipôles symétriques mais non linéaires, dont la résistance diminue en général avec l'intensité du courant qui les traverse. Brièvement, on les appelle RNL, pour Résistance Non Linéaire, (ou VDR, de l'anglais Voltage Dépendance Resistor). Leur caractéristique se met sous la forme : I = k\U\a où a est un facteur réel compris entre 2 et 10. On les utilise le plus souvent comme limiteur de tension. Sur la figure 1.15, donnant le graphe de la caractéristique d'une varistance, on a fait apparaître la résistance en régime stationnaire R = U/I ztl'd résistance dynamique Rj autour du point (U ,1). 1

/■ l

j

/

U Pente l/R / / Pente 1/7?^ — 1 w 7 o U

'

Fig. 1.15.

Exemple : établissons la relation entre la résistance en régime stationnaire et la résistance dynamique d'une varistance. Pour cela, écrivons l'expression d'une variation d'intensité d/ consécutive à une variation élémentaire de tension d U : d/ = akUa~{ d U

d'où

— — = akUa~l = a— = — Rd dU U R

Ainsi, la résistance dynamique d'une varistance est a fois plus faible que sa résistance R : Rci = Rla. Pour une varistance de coefficient k = 15,6 x 10-6 SI et cr = 5, on trouve, autour des deux points de fonctionnement / = 0,50 mA et / = 100 mA, respectivement : / = 0,50 mA /= 100 mA

U = 2,0V U = 5,8 V

R = 4000 O = 58 O

et et

Rd = 800 O 7^ = 11,60

On voit que R et Rd de la varistance diminuent fortement lorsque U augmente. Une surtension accidentelle provoque donc une surintensité dans la varistance, ce qui permet de protéger tout dipôle en dérivation d'une surintensité capable de le détériorer. c) Diode à jonction Une diode idéale est un dipôle qui ne laisse passer le courant que dans un seul sens, sans lui opposer aucune résistance. C'est donc un composant non symétrique qui se comporte comme un interrupteur, ouvert dans un sens et fermé dans l'autre (Fig. 1.16). Lorsqu'elle est traversée par un courant, la diode est passante ou « branchée en sens direct ». Elle est dite bloquée ou « branchée en sens inverse », dans l'autre cas, et oppose alors une résistance infinie au passage du courant. Le symbole de la diode (Fig. 1.16), formé d'une flèche indiquant le sens passant et d'une barre représentant le sens bloqué, traduit précisément la propriété de passage monodirectionnel du courant.

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-J-OI-

U

Pente 1 / Ri

u Diode passante

Diode passante

0

0 U

Diode bloquée

^

Diode bloquée

U

Diode idéale FIG. 1.16.

FTG. 1.17.

Les diodes à jonction de semiconducteurs, dont la caractéristique s'écarte de celle d'une diode idéale, seront étudiées en détail ultérieurement (cf. chapitre 7). Citons cependant dès maintenant deux inconvénients des diodes réelles : i) branchées en sens direct, elles ne laissent passer un courant que si la tension à leurs bornes atteint une tension de seuil Ud, laquelle est de l'ordre de 0,6 V pour les diodes au silicium ; ii) branchées en sens direct et fonctionnant en mode passant, la tension à leurs bornes ne reste pas constante mais augmente avec le courant qui les traverse ; elles présentent donc une résistance interne Ri. On tient compte de ces deux défauts en représentant la caractéristique d'une diode réelle par deux portions de droite (Fig. 1.17), l'une relative au régime bloqué et l'autre au régime passant, ce que l'on traduit ainsi : U-Ud T pour U > Ud 7 = 0 pour U < Ud et Ri d) Diode Zener Les diodes Zener, du nom de leur inventeur, le physicien allemand C. Zener, sont des diodes qui deviennent passantes en sens inverse lorsque la tension à leurs bornes atteint une valeur seuil Uz, appelée tension Zener, fixée qui est de l'ordre de quelques volts. Leur caractéristique (Fig. 1.18) est constituée de trois segments de droite, modélisant respectivement le régime bloqué, le régime passant en sens direct et le régime passant en sens inverse ; ce dernier est représenté par une portion de droite pratiquement parallèle à l'axe des ordonnées. Ainsi, on a analytiquement 7 = 0 pour —Uz
U + Uz R't

pour

r

U < —Uz

et

U - Ud I= — Ri

pour

U > Ud

R'i étant la résistance dynamique très faible de la diode en fonctionnement Zener.

U Diode passante sens direct

Diode passante en sens inverse

Diode bloo uee

U

Fig. 1.18.

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II. 3. — Source de tension et source de courant La fonction essentielle des sources électriques est de fournir, à des composants regroupés en circuits, la puissance électrique nécessaire à leur fonctionnement. Nous ne considérons dans cette introduction que les sources indépendantes du reste du circuit. Les sources commandées ou liées, très utiles dans l'étude d'éléments actifs tels que les transistors, seront analysées ultérieurement (cf. chapitre 5). a) Source de tension Une source de tension idéale est un dipôle qui maintient, à ses bornes, la tension délivrée, quelle que soit l'intensité du courant débité. Cette tension constante est la force électromotrice E, du générateur, f.e.m. en abrégé (cf. Électromagnétisme). La caractéristique d'une telle source est une droite, parallèle à l'axe des intensités d'équation U = —E (Fig. 1.19a) ; dans le coin supérieur droit de la figure, on a représenté le symbole d'une source idéale de tension. E

/

/

Pente l/i?;

U 2

-E

2

1

0

0

1

4 ^

3

b)

a) fig. 1.19,

Les points de la caractéristique, situés dans le troisième quadrant où l'intensité est négative, correspondent au fonctionnement du générateur en mode récepteur : dans ces conditions, la pile se recharge. Notons que si le générateur n'a pas été conçu pour être rechargé, ces conditions d'utilisation lui sont nuisibles au point de le détériorer. La plupart des sources électriques stationnaires disponibles sont des sources de tension. En effet, les appareils électroniques les plus répandus fonctionnent sous tension constante, par exemple avec des piles « bâtons », de f.e.m 1,5 V, ou une batterie d'accumulateurs au plomb, de f.e.m 12V. En réalité, lorsque la source de tension débite un courant, on constate que la tension à ses bornes varie de façon affine selon : U = RJ - E Ri étant la résistance interne du générateur. La caractéristique réelle d'un générateur est donc la droite, de pente l/R,, qui passe par le point 7 = 0. U = —E (Fig. 1.19b) :

/-

U + E

Ri Un générateur de tension réel se rapproche d'autant plus d'une source de tension idéale que sa résistance interne est faible comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Ainsi, une pile de 1,5 V, de type R\4, possède une résistance interne de l'ordre de 1 H , alors qu'une batterie de voiture possède une résistance interne beaucoup plus faible, de l'ordre de quelques centièmes d'ohm. Exemple : une lampe de poche fonctionne avec une pile plate de 4,5 V . A vide, on mesure la f.e.m £ = 4, 82 V . En fonctionnement, lorsque l'intensité du courant qui traverse la lampe est / = 0.30 A , la tension mesurée aux bornes de la pile est, en convention récepteur, U = —4,46 V (Fig. 1.20). On en

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

déduit la résistance interne Ri de la pile, ainsi que la résistance R de la lampe, selon : Ri =

U+E

-4,46 + 4,82

I

0,30

= 1,2 0.

et

Ui R= — = /

U

4,46

/

0,30

= 14,90

U[ = —U étant la tension aux bornes de la lampe. + Pile plate

u

Lampe U/

-+i Fig. 1.20. b) Source de courant Moins utilisés que les générateurs de tension, les générateurs de courant sont pourtant très intéressants, à la fois sur les plans pratique et théorique. Un générateur de courant idéal débite un courant T (grand iota), appelé courant électromoteur c.e.m ou courant de court-circuit, quelle que soit la tension à ses bornes. Sa caractéristique est donc une droite parallèle à Taxe des abscisses, d'équation 1 = 1 (Fig. 1.21a); dans le coin supérieur droit de la figure, on a dessiné le symbole d'une source idéale de courant. En réalité, lorsque la source débite, on constate que la tension à ses bornes varie. Si Rj est la résistance interne du générateur, la caractéristique est une droite, de pente l//?(, qui passe par le point U = 0, 1 = 1 (Fig. 1.21b): /

U

+x

Ri Comme pour les générateurs de tension, les points de la caractéristique situés dans la zone où f/ > 0 correspondent au fonctionnement du générateur de courant en mode récepteur et lui sont dommageables s'il n'a pas été conçu pour être rechargé. X

U ..-

hi Pente \IRi

u

X 2

X 1

0

2

4

3

U

1

0

4

3

a)

U

b) Fig. 1.21.

Un générateur de courant réel se rapproche d'autant plus d'une source de courant idéale que sa résistance interne est élevée, comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Les cellules photoélectriques, les ohmmètres et les antennes sont des exemples de sources de courant. Remarque : Les générateurs réels de tension et de courant seront généralement modélisés par un générateur idéal associé à une résistance. c) Équivalence entre source de tension et source de courant Les deux types de générateurs tension et courant sont équivalents, puisque leurs caractéristiques s'écrivent ; /=

U -VE

ou

en posant

X= Ri

~Rr

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Ainsi, un générateur de tension, de f.e.m E et de résistance interne /?/, est équivalent à un générateur de courant de même résistance interne et de c.e.m X = E/Rj. Cette équivalence, bien que très commode pour faciliter l'analyse théorique des circuits, n'a aucune signification pratique puisque les résistances internes des générateurs de courant et de tension sont très différentes. Exemple : le générateur de courant équivalent à une pile de 9 V, dont la résistance interne est Ri = 2 El possède un c.e.m X = 9/2 = 4,5 A. Évidemment, une telle pile doit, en pratique, être utilisée en générateur de tension et débiter des courants d'intensité très faible devant X, sous peine de détérioration. Cependant, conceptuellement, pour le calcul des courants et des tensions dans un circuit électrique, cette pile peut être remplacée par le générateur de courant équivalent. En pratique, il est très facile de différencier une source de tension réelle, pour laquelle la résistance interne est faible devant la résistance de charge, ce qui implique U = RJ — E m —E, d'une source de courant réelle caractérisée par une résistance interne élevée devant la résistance de charge, ce qui entraîne I = U/Ri + X œ X. Remarque : Les sources idéales de tension (/?, = 0) et de courant {Ri = oc) ne sont pas réalisables car la puissance qu'elles fournissent pourrait être infinie.

III. — LOIS DE KIRCHHOFF EN RÉGIME STATIONNAIRE En associant plusieurs dipôles entre eux, on réalise un circuit ou réseau dont l'état électrique est caractérisé par l'ensemble des tensions aux bornes des différents dipôles et par l'ensemble des courants qui les traversent. III. 1. — Nœud, branche, maille et potentiel de référence d'un réseau Les différents dipôles constituant un réseau sont reliés par des fils de connexion, de résistance négligeable devant toutes les autres résistances du circuit. Un point de connection, relié à trois dipôles au moins, est appelé nœud du réseau. Toute portion du réseau entre deux nœuds est une branche. Une boucle fermée, ne passant qX une seule fois par un nœud donné, forme une maille. Ainsi sur le circuit de la figure 1.22, A, B, C et D sont des nœuds, AB, AC, BD, AD sont des branches et ABDA , ABC A et ABCDA sont des mailles. A'-sV u,

u. Vi

hl

M u,

V,

VU. 4- L D

B

u.

^6 .

^5

U*

p, c FIG. 1.22. Une fois chaque composant d'un circuit identifié et son emplacement connu dans un réseau, on désigne arbitrairement les intensités des courants dans chaque branche, ainsi que les tensions aux bornes de chaque dipôle, en choisissant une orientation pour toute l'étude (Fig. 1.22). Les intensités des courants et les tensions sont alors des grandeurs algébriques : si, après analyse, la valeur de l'intensité dans

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1. Lois de base des circuits en régime statioimaire

16

une branche est positive, le courant circule bien dans le sens initialement choisi ; si cette valeur est négative, le courant circule dans le sens opposé. Le potentiel de référence ou masse d'un circuit est un point arbitraire du réseau, par rapport auquel toutes les tensions sont exprimées. Concrètement, on adopte le plus souvent pour masse d'un circuit la borne négative du générateur d'alimentation. Le potentiel de la masse M étant pris égal à zéro, on écrira, entre les points A et S, puisque Vm = 0 (Fig. 1.22) : Uab = Va — Vb = Uam — Ubm

avec

Uam — Va — VM = Va

et

Ubm — Vb — Vm = VB

III. 2. — Lois de Kirchhoff Les deux lois de Kirchhoff sont à la base de l'analyse et de la détermination de l'état électrique des circuits, lequel est déterminé par la connaissance de tous les courants dans les branches et de toutes les tensions entre deux nœuds. a) Loi des nœuds Cette loi exprime la conservation de la charge, ainsi que son caractère conservatif (cf. Électromagnétisme). En effet, entre deux dates infiniment voisines, la charge contenue dans un volume i n'entourant que le nœud A , se présente sous la forme de la charge qui pénètre dans ce volume en traversant la surface, augmentée de la charge éventuellement créée à l'intérieur de ce volume (Fig. 1.22) : dQ. = SQ{r) + ÔQ(c) Or, la charge est une grandeur qui ne peut être créée ; on dit qu'elle est conservative : 8QV) = 0 . Comme, en outre, en régime stationnaire, Q ne varie pas au cours du temps, dQ = 0, il en résulte : 5g(r) = 0 ce qui signifie que toutes les charges, qui pénètrent dans le volume F , en ressortent; il n'y a pas d'accumulation de charges en tout nœud du circuit et par conséquent la somme algébrique des intensités //_. des courants arrivant sur un nœud est nulle :

y>,A=o

Dans cette dernière expression, on compte positivement les courants orientés vers le nœud A ( — 1) — et négativement les courants orientés vers tout autre nœud ( sk = 1 ) ; soulignons que la somme porte sur les n branches qui concourent en A . Ainsi, en ce nœud sur la figure 1.22, on a : î\ — f — h = 0

ce qui donne

I\ = h + h

et que l'on traduit par : la somme des intensités des courants entrant dans le nœud A est égale à la somme des intensités des courants qui sortent de ce nœud. h) Loi des mailles La loi des mailles traduit, elle, l'additivité des tensions et la propriété du potentiel électrostatique de ne dépendre que du point considéré (cf. Électromagnétisme).

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17

Lois de base des circuits en régime sîationnaire

Ainsi, la somme des tensions aux bornes des branches d'une maille, décrite dans un sens quelconque, est nulle, soit :

k=\ où £ = 1 si la tension algébrique est orientée selon le sens choisi pour la maille, et £ = — 1 sinon. Par exemple, dans le réseau de la figure 1.22, cette loi, appliquée à la maille ABCA orientée dans le sens des aiguilles d'une montre, donne : -c/3 +1/6 - f/; - t/i = o c) Application au pont de Wheatstone On appelle pont de Wheatstone. du nom du physicien britannique C. Wheatstone, le circuit électrique qui permet de déterminer avec précision la valeur d'une résistance. Ce circuit, représenté sur la figure 1.23a, comporte quatre résistors de résistance R\ , R2 , R3 et R4 , formant un carré alimenté selon une diagonale par un générateur de tension ; un ampèremètre, équivalent à une résistance Ra , est connecté entre les bornes de l'autre diagonale. Afin de déterminer la résistance inconnue R4 , l'opérateur modifie la valeur de la résistance réglable R\ , jusqu'à ce que le courant dans la branche centrale soit nul ; le pont de Wheatstone est alors équilibré. La relation simple entre les résistances Ri avec * = 1, 2, 3 ou 4, que nous allons établir permet alors de détenuiner la valeur de la résistance inconnue.

a. Rx

Ux

«4

Ra

Rx A

B

h

C

R Ri

«3

Ri

Uo

ï

hi D

a)

"3 h

U3 J

b) FIG. 1.23.

Introduisons les grandeurs électriques caractérisant l'état électrique du circuit : courants dans les différentes branches et tensions aux bornes des différents dipôles (Fig. 1.23b). Pour établir les relations entre ces grandeurs, utilisons la loi des nœuds et celle des mailles. La première appliquée aux nœuds A , B et C donne les trois équations suivantes : / = /| + 74

/j = /2 + la

h= Ia+ h

La seconde, appliquée aux trois mailles ACDA , ABDA et ACBA , fournit les trois équations suivantes : £ - f/4 - f/3 = 0

£-£/]- f/2 = 0

f/| - f/4 + £/« = 0

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18

Remarques : 1 ) La loi des nœuds appliquée au nœud D donne une quatrième équation qui n'est qu'une combinaison linéaire des trois autres. Le nombre d'équations indépendantes données par la loi des nœuds est donc inférieur d'une unité au nombre de nœuds du circuit (cf. chapitre 5). 2) De la même manière, la loi des mailles appliquée à tout autre maille conduit à une équation que l'on peut obtenir par combinaison linéaire des trois équations précédentes puisque les trois mailles choisies englobent l'ensemble des branches du circuit (cf. chapitre 5). Il ne reste alors qu'à écrire les relations entre les tensions et les courants imposés par les dipôles : Ui = RJi où z = 1, 2, 3 ou 4, et Ua = Raîa . Le système d'équations se résout progressivement et donne finalement : E — ^4/4 + Rz{la + U) On en déduit

E = R\l\ + Rii—Iu-L h)

RJa — —R[h + ^4^4

et J\ en fonction de l'inconnue Ja : j _ E — Rjlq R3 + R4

j _ E + #24 1 R[ R2

d'où : ( la \Ra +

RxRt R2R4 \ R\5 R4 Lj - + = -E +E Ri+Ri R3 + R4J R1+R2 R3-LR4

E ^2^4-^1^3 L, = — tt: —rrz; r « (i?, + R2){R3 + ^4)

avec

. D a = Rn ^

^1^2 /?| + /?2

,

^3^4 R3 + R4

Le coefficient a étant strictement positif, Ia ne peut s'annuler qu'à la condition suivante : R1R2 = R2R4 Exemple : avec R2 = 1,0 kO , R^ = 10,0 kll et une valeur de R[ ajustée à 165 11, qui pennet de réaliser l'équilibre du pont, on trouve R4 = 165 x 10/1 = 1.65 kll. III. 3. — Lois dérivées pour les circuits linéaires Dans le cas très fréquent, où le circuit peut se ramener à un ensemble de dipôles linéaires et de générateurs de courant ou de tension, les lois de Kirchhoff prennent une forme simple. û (N o

a) Loi de Pouillet La loi de Pouillet, établie par le physicien français C. Pouillet en 1884, est relative à des circuits ne comportant qu'une seule maille et dont les générateurs réels de courant ont été remplacés par les générateurs de tension équivalents. On détermine alors simplement la valeur de l'intensité du courant dans la maille. En effet, sur l'exemple de la figure 1.24, la loi des mailles s'écrit :

o (J Uab + UBc 4- Uca = 0

soit

E\ + R\1 ~ E2 + R2I + R:J = 0

d'où

J? l = ——/——' D Ri E R2 E R3

d'où l'énoncé suivant : l'intensité du courant, dans un circuit ne comportant qu'une seule maille, est égale au rapport de la somme algébrique des fe. m des générateurs de tension sur la somme des résistances de la maille.

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Lois de base des circuits en régime sîationnaire

19

Remarque : Notons que l'application de la loi de Pouillet ne présente aucun intérêt si la maille comporte un générateur de courant parfait, ce dernier imposant par définition un courant dont l'intensité est égale à son c.e.m. Rn B

C

R.

G,

G. U.

R-. L

X. À

FlG. 1.24.

////

////

1

////

1

A

1 ^3 7777"

FlG. 1.25.

b) Théorème de Millman C'est en 1941 que le physicien américain J. Millman proposa une réécriture de la loi des nœuds en fonction des seules tensions, ce qui s'avère très commode et très efficace, notamment dans les montages comportant des amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8). Il est instructif d'établir ce théorème à l'aide de l'exemple choisi par Millman lui-même, dans sa publication originale. Les nœuds A/, avec i = 1 , 2 ou 3 de la figure 1.25 sont portés à des potentiels connus par les tensions Ui entre ces points et la masse. Comme l'intensité du courant dans la branche i, de conductance expression // = G/(G/ — G^), la loi des nœuds donne ;

, arrivant au nœud A a pour

3 V /, = G, {Ut - Va) + GjSUj - UA) + G3(C/3 -Ua)=0 (=1 d'où la tension Ua : Ua =

G\U\ + G2 G2 + G3 G3 G, + G2 + G3

Cette expression de la tension au nœud A constitue le théorème de Millman. On généralise aisément ce théorème à des circuits quelconques comportant en outre des générateurs de tension ou de courant. Il vient, dans le cas de la figure 1.26 : /j + /2 + /s + /4 + /s — 0 h = 02(1/2 + E2 — Ua)

avec

h = ^(Gs — £3 — Ua)

I\ = Gj {G| — G,4) h = ^4

et

I5 = —X5 + G5(G5 — Ua)

On trouve, en substituant : UA =

G, G, + G2G2 + G3G3 + G5U5 + G2E2 - G3E3 + 24 - X5 G| -F G2 -)- G3 + G5

Retenons, l'expression suivante du théorème de Millman généralisé, donnant la tension au nœud A , en fonction des conductances : Ua =

OkjUk + SkEk) + t'jU-k

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

20

G

R

G E _L

24

R

R

G

R 25

M

t

777T

5' FIG. 1.26.

FIG. 1.27.

les sommations portant sur toutes les branches arrivant au nœud A ; dans cette expression, les facteurs £k et e'k valent 1 si les flèches des f.e.m et des c.e.m sont orientées vers le nœud A , et —1 dans le cas contraire. On l'écrit souvent en fonction des résistances :

Ua =

+ £kEk)/Rk + 6'kIk

Remarques : 1) Le théorème de Millman s'applique également au point de masse M du circuit ; il convient, dans ce cas, de prendre en compte toutes les connexions du circuit à la masse (cf. Exercices). 2) Ce théorème ne présente aucun intérêt lorsque l'une des branches connectées au nœud A ne comporte qu'un générateur de tension parfait, puisque la tension est fixée par le générateur, quels que soient les dipôles dans les autres branches. Exemple : déterminons les tensions aux nœuds 1 et 2 dans le circuit simple, représenté sur la figure 1.27, pour lequel £" = 10 V, /? = 1 kfî et 2 = 10 mA, sachant que le nœud 3 sert de masse. Appliquons le théorème de Millman en 1 puis en 2 . Il vient : U2IR + EIR f/i =

l/R+l/R+l/R

et

U2

Ux/R + T l/R+l/R

La résolution de ce système linéaire à deux inconnues est simple. Elle donne : ?>RTA-E U2 =

10 30+10 _ — = ow 8V

et

_ RX + 2E r. U\ = R1 + 2E

5

10 + 20

6V

III. 4. — Utilisation des symétries du réseau Lorsque le circuit présente des symétries, l'analyse se simplifie puisque la distribution des tensions et des courants présente également des symétries. Nous rappelons ici les résultats utiles que Ton établit généralement dans le cadre de l'électromagnétisme (cf. Électromagnétisme).

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Lois de base des circuits en régime sîationnaire

21

a) Symétrie du réseau par rapport à un plan Un réseau présente un plan de symétrie électrocinétique V si, à chaque branche du circuit, on peut associer, par symétrie par rapport à ce plan, une branche identique. Notons que cela implique, pour des dipôles non symétriques, une correspondance borne à borne, entrée ou sortie, avec leurs symétriques par rapport au plan V (Fig. 1.28a). En outre, si la symétrie ne concerne qu'une portion du circuit, il faut que les points d'alimentation de cette portion soient contenus dans V (Fig. 1.28b). Plan de symétrie P

Plan de symétrie 'P T

t 2R

R

2R

2R

1

R'

R

:

\2R

R

R

R

R

J a)

b) Fig. 1.28.

Pour un réseau ou une portion du réseau qui présente un plan de symétrie P : i) les points symétriques par rapport à P sont au même potentiel, ii) la distribution des courants est symétrique par rapport à P ; aucun courant ne traverse alors P . Exemple : cherchons à déterminer, à l'aide des symétries, la résistance du réseau de la figure 1.29a, entre les points /4 et fi d'alimentation, sachant que chaque segment du réseau représente un conducteur ohmique, de résistance R = 10011. En raison des symétries, le plan perpendiculaire au plan du réseau, qui contient l'axe AJB, est un plan de symétrie. Comme aucun courant ne traverse ce plan, on a les relations suivantes : la = IJE

et

Îfj = bu

Le nœud J peut alors être dissocié en deux nœuds indépendants (Fig. 1.29b), ce qui simplifie l'analyse car les différents résistors peuvent être associés de manière simple (cf. paragraphe IV). Plan d'antisymétrie Q ? C"

D

V

D C

n j

G

E

v

H

H

H c)

Fig. 1.29.

b) Antisymétrie du réseau par rapport à un plan Un réseau présente un plan d'antisymétrie électrocinétique Q si, à chaque branche du circuit, correspond, par symétrie par rapport à Q , une branche identique dans laquelle les dipôles non symétriques sont inversés : à chaque borne d'entrée ou de sortie, est associée la borne de type opposé dans le dipôle image (Fig. 1.30a).

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Si l'antisymétrie ne concerne qu'une portion du circuit, les points d'alimentation de cette portion doivent être symétriques par rapport à Q (Fig. 1.30b). Plan d'antisymétrie Q i

Plan d'antisymétrie Q 2R

I 2R

4R

2R 4R

R/l

E 2R

2R

A .

R/2

R/2 2R

R/2

b)

a) Fig. 1.30.

Pour un réseau ou une portion de réseau présentant un plan d'antisymétrie électrocinétique Q : i) les points de Q sont au même potentiel ; ii) la répartition des courants est antisymétrique par rapport à Q. Exemple : reprenons le réseau de la figure 1.29a et déterminons, à l'aide des antisymétries, la résistance équivalente entre les points A et B d'alimentation. Le plan perpendiculaire au plan du réseau, qui contient l'axe DJG, est un plan d'antisymétrie ; on en déduit que les nœuds D, / et G sont au même potentiel. Il est alors possible de les relier entre eux par un fil de connexion sans modifier la distribution des courants (Fig. 1.29c). Le circuit obtenu est plus simple à analyser car les différents résistors peuvent être associés de manière simple (cf. paragraphe IV).

IY. — ASSOCIATIONS DE DIPÔLES On associe très souvent les dipôles entre eux, soit pour simplifier l'analyse d'un réseau, soit pour réaliser un circuit, lorsqu'on connecte les bornes d'un dipôle générateur à celles d'un dipôle récepteur. La simplification d'un circuit s'appuie essentiellement sur deux types d'association : série et parallèle. IV, 1. — Association en série La manière la plus simple d'associer deux dipôles est de les brancher en série, c'est-à-dire d'imposer qu'ils soient parcourus par le même courant, ce qu'on réalise en mettant en commun une borne de chacun d'entre eux, et en considérant le dipôle résultant entre les deux autres bornes laissées libres. Notons que deux dipôles sont encore en série si, malgré une connexion de la borne commune avec une autre branche, aucun courant ne circule dans cette branche (Fig. 1.31); ceci est réalisé avec un oscilloscope, un voltmètre ou un amplificateur opérationnel, tous trois ne prélevant qu'un très faible courant. a) Association en série de deux résistors Les relations caractéristiques de l'association en série, c'est-à-dire l'addition des tensions et l'égalité des intensités se déduisent directement de la définition : U = U\ + U2

et

/, = /2 = /

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Lois de base des circuits en régime stationnaire

23

V V

U,

v /=0

U

/^o

Ui

ir~C U2

V

s.) D] et D2 sont en série

h) D^ et V2 ne sont pas en série

Fig. 1.31.

Appliquée à deux résistors, avec U\ = R]I] et U2 = Rih, l'association en série donne une résistance équivalente Re égale à l'addition des résistances R\ et R2 : U = ReI = R\I\ + R2I2 = (^1 + Ri)!

soit finalement

Re = R\ + /?2

b) Association en série de deux générateurs parfaits Pour deux sources de tension parfaites, de f.e.m E\ et Eo respectivement, l'association en série donne une source de tension parfaite de f.e.m équivalente : Ee = £, + £2 Exemple : les piles plates de 4,5 V sont réalisées en associant en série de trois piles bâtons de f.e.m 1,5V chacune. Remarques : 1) Il est évidemment impossible de connecter en série deux générateurs de courant parfaits, qui n'ont pas le même courant électromoteur, puisque, par définition, chacun doit imposer la valeur de son c.e.m. On lève ce type de contradiction théorique en tenant compte des imperfections de ces deux générateurs, c'est-à-dire de leurs résistances internes. 2) Un dipôle, constitué de l'association en série d'une source de courant parfaite avec n'importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de courant parfait seul, puisqu'alors / = X, quel que soit U, et donc quel que soit l'autre dipôle placé en série. c) Association en série de générateurs réels L'association en série d'une source de tension parfaite, de f.e.m E et d'un résister de résistance Ri, permet de représenter un générateur de tension réel (Fig. 1.32). En effet, l'équation de la caractéristique de ce dipôle est : U = RJ — E. E R:

U FIG. 1.32. Pour deux générateurs de tension réels, de caractéristiques {E| ,R\} et {£2, ^2} » que l'on associe en série, on a : Ee = E| -|- E2

et

Rj = Ri

R?

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Lorsque deux générateurs de courant réels X\, R\ et Xi.Ri sont en série, il faut préalablement les transformer en générateurs de tension équivalents avant de les remplacer par le générateur équivalent :

Ee — R\X\ -(- R2X2

et

Rj — R\ + R2

IV. 2. — Association en parallèle ou dérivation Une seconde façon d'associer deux dipôles est de les brancher en parallèle, également appelé branchement en dérivation, c'est-à-dire de les connecter bornes à bornes (Fig. 1.33) : les bornes A\ et A2 des dipôles T)\ et X>2 sont reliées entre elles, ainsi que les bornes B] et Bj . Il en résulte que la tension à leurs bornes est la même et que l'intensité du courant dans le dipôle résultant est la somme des intensités : Ul = U2

et

/ = /, + h

A.IA, V1

i

2

U,

i

Vi

U2

\B2 Fig. 1.33.

a) Association en parallèle de deux résistors Établissons la règle d'association de deux résistors en parallèle, de résistances respectives R\ et : /

=

/|+/2

=

|

+

g

/ = f

(l

+

l)

puisque

U = Ui = U2

d'où

1 = 1 = 1 + 1

où Re représente la résistance équivalente à l'association. Il en résulte :

111 Re

R,

Ri

p 0U

R1R2 '

Ri+Ri

On note que l'association en parallèle de deux résistors donne une résistance équivalente Re , plus petite que la plus petite des deux résistances initiales. Ainsi lorsqu'on veut court-circuiter un résistor, il suffit de connecter en parallèle avec lui un fil conducteur de très faible résistance. Remarque : On note souvent la résistance équivalente à une association en parallèle sous la forme symbolique Re = R\lIR2 .

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Lois de base des circuits en régime sîationnaire

25

Exemples : 1) Détenninons la résistance Re du résister équivalent à l'association en parallèle de n résistors, de même résistance R : 11

l " l " 1 . . — -=y-=yR,, Ri. ^—4 R = R

d ou

n Re = — n

2) Revenons sur le réseau de résistors de la figure 1.29a qui, après analyse des symétries, est équivalent à celui de la figure 1.29b. On peut facilement déterminer la résistance entre les nœuds A et B ; en effet, le résister équivalent se réduit alors à l'association en parallèle de deux branches composées de résistors en parallèle ou en série. Il en résulte que : 3 Rab = 3R//3R = 2R=

150 n

car

Rce = 2R

//2R =

R

Il est possible de retrouver ce résultat à partir de la figure 1.29c obtenue après analyse de 1" antisymétrie. On a alors : r

ab= Rad + Rdb avec Rad

=

Rdb

=

A-{R//R)]//[R A-{R//R)] soit Rab = 2 x ( -R/] = -R 2

b) Association en parallèle de deux générateurs parfaits Pour deux générateurs de courant parfaits, connectés en parallèle et débitant des courants d'intensités respectives I\ et h, l'intensité du courant fourni par le générateur équivalent Ie est : h — h + f2

Remarques : 1 ) Le montage en parallèle de deux générateurs de tension parfaits n'est possible que s'ils ont les mêmes f.e.m. 2) Un dipôle constitué par l'association en parallèle d'une source de tension parfaite, avec n'importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de tension parfait seul, puisque U = —E, quel que soit I et donc quel que soit l'autre dipôle. c) Association en parallèle de générateurs réels ■a o c û CM 1—1 O (M (5)

Un générateur de courant réel peut être représenté par l'association en parallèle d'une source de courant idéale, de c.e.m X et d'un résister de résistance i?, (Fig. 1.34), puisque l'équation de la caractéristique du dipôle ainsi obtenu est : I = U/Ri + X. !

X R:

ai

•*—

a o (J

U Fig. 1.34. Pour deux générateurs de courant réels, de caractéristiques respectives {X|,R|} et {X2, ^2} » que l'on associe en parallèle, on a : R R

Xe — X\ + X2

et

Ri —

\ 2

R\ A Ri

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

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Lorsque deux générateurs de tension réels, caractérisés respectivement par (E!, E|} et {£2-^2} , sont en parallèle, il convient d'abord de les transfonner en générateurs de courant équivalents de c.e.m X\ = E\lR\ et X2 = £2/^2 > avant de les remplacer par le générateur de courant suivant : E\ Eo Te = — -\—E, R2

et

^1^2

Ri =

R[ + Ri

IV. 3. — Application aux diviseurs de tension et de courant a) Diviseur de tension La connexion des bornes d'une source de tension à celles de deux résistors connectés en série forme un montage simple et très utile, appelé diviseur de tension (Fig. 1.35). Il permet, en faisant varier l'une, Ei , des résistances par rapport à l'autre E2, de modifier la tension d'utilisation U] aux bornes du premier résistor. En effet, l'application des lois de Kirchhoff donne aisément : E, U\ =E1/ =

E] + E2

U

puisque

I=

U Ei + E2

Ainsi, la tension aux bornes du résistor 1 est une fraction de la tension totale. Lorsque E] varie entre 0 et 00, la tension U\ passe de 0 à E. Le diviseur de tension est souvent appelé potentiomètre. Remarque : Notons que cette relation ne vaut que si le diviseur de tension ne débite lui-même aucun courant, c'est-à-dire si aucun courant n'arrive ni ne part de la borne commune aux deux résistors. Le cas où E! est négligeable devant E2 est celui où l'on introduit un ampèremètre dans un circuit : la très faible résistance interne de l'ampèremètre ne modifie pratiquement pas la tension aux bornes du dipôle avec lequel il est en série. l7 E,

ii

Ui

Al I

U

f/2 : E| E2

El

Ui

U2

Ri

Fig. 1.35.

FIG. 1.36.

b) Diviseur de courant Il existe une version analogue au diviseur de tension, appelée diviseur de courant. La connexion des bornes d'une source de courant à celles de deux résistors connectés en parallèle forme aussi un montage simple (Fig. 1.36) qui permet, en faisant varier l'une, R\ , des résistances par rapport à l'autre E2 , de modifier le courant d'utilisation /1 dans le premier résistor. En effet, il vient en appliquant les lois de Kirchhoff : t r* TT ''= G'U'=

r

• pulsque

rr

TJ '

=

2 =

7l

G'i

7:2 =

(h

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=

+72 G7+G2

=

I Ch+Gi

Lois de base des circuits en régime sîaîionnaire

27

Ainsi, le courant qui parcourt le résistor 1 est une fraction du courant total. Lorsque G| varie entre 0 et oo , l'intensité /| passe de 0 à / . Le cas où G\ est négligeable devant Gi est celui où l'on introduit un voltmètre dans un circuit : la très faible conductance interne du voltmètre ne modifie pratiquement pas l'intensité du courant qui parcourt le dipôle avec lequel il est en parallèle. Remarque : La correspondance entre les expressions du diviseur de tension et du diviseur de courant est directe ; il suffit de permuter tension et courant d'une part, résistance et conductance d'autre part. Aussi la qualifie-t-on de duale. c) Exemple Dans le circuit de la figure 1.37, où E = 5,0 V et E = 100 D. déterminons la tension Uab et l'intensité / en considérant une succession de diviseurs de tension ou de courant. On trouve ;

UAB

= RTRUCB = "f

Or Ucb est la tension aux bornes d'une résistance équivalente Rt. = 2R//{R + R) = 2R//2R = R. En utilisant un deuxième diviseur de tension, on obtient : Ucb = ——E = x Re + 2R 2

d'où

UAti Ab = % = 833 mV 6

et

î=

— 8,33 m A

R

On retrouve la valeur de / à l'aide d'un diviseur de courant ; I=

2R

I î8 = -L 2R + R + R 2

h

c

avec

L8 =

E

E — = — Re + 2R 2R

d'où

E / = — = 8, 33 mA 6/?

R. R:

y/ CD' 2R

Uab

R

u

s

2R

U B FIG. 1.37.

R Fig. 1.38.

IV. 4. — Point de fonctionnement d'un circuit Associons deux dipôles afin de former un circuit, l'un des dipôles étant nécessairement actif. Proposons-nous de déterminer l'intensité du courant dans le circuit, ainsi que la tension aux bornes des dipôles. a) Cas simple Le circuit de la figure 1.38 représente un circuit simple obtenu en associant un dipôle générateur réel et un résistor, dont les caractéristiques, toutes deux en convention récepteur, sont les suivantes : i) celle du résistor est I = U/R et se trouve dans le premier quadrant (Fig. 1.39a),

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

28

ii) celle du dipôle générateur satisfait à l'équation :

1=

E + II, Ri

en convention récepteur E étant la f.e.m du générateur, /?, sa résistance interne et Ug la tension aux bornes du générateur (Fig. 1.39b). }■

0r

w u

Un

a)



b)

u

c)

Fig. 1.39. Comme Ug = —U, on détermine graphiquement le point de fonctionnement en portant les deux caractéristiques sur un même graphique, celle du résistor et celle du générateur après changement de Ug en -U (Fig. 1.39c) : U Ir = — R

et

Ir =

E

-U Rl

Le point de fonctionnement est évidemment donné par l'intersection de ces deux droites, puisque les tensions aux bornes des deux dipôles doivent être égales. Exemple : avec un générateur de f.e.m E = 1,5 V et de résistance interne Rj = 10 fi, débitant dans une charge de résistance R = 20 fi, on trouve : U E-U - = R Ri

soit

U =

R R + Rj

E = 1.0 V

et

U 1,0 / = - = ^- = 50 mA R 20

b) Cas d'une caractéristique rectiligne par morceaux Lorsque la caractéristique d'un dipôle est rectiligne par morceaux, ou lorsque l'équation de sa caractéristique n'est donnée que par morceaux, la détermination du point de fonctionnement exige que l'on connaisse la zone concernée de la caractéristique. On résout le système d'équations obtenues, en faisant une hypothèse a priori, et l'on vérifie que la valeur trouvée est compatible avec cette hypothèse ; si ce n'est pas le cas, on se place dans l'autre hypothèse. Exemple : un générateur de courant, de c.e.m J = 20 mA et de résistance interne E, = 1 kfi, débite dans une diode, de tension de seuil {/
U I—T— — Ri

car

U =—U8

alors que la caractéristique de la diode est définie par morceaux (Fig 1.40b).

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Lois de base des circuits en régime sîationnaire

29

/■ l l

U

0

Pente 1 /r.

/ u d

u

, u

K] b)

a) Fig. 1,40.

i) Hypothèse 1 : la diode est bloquée L'équation de sa caractéristique est donc / = 0 , avec U < Ud ■ On en déduit : f/ = /?f-X = 20V > Ud ce qui absurde, puisque la diode est supposée bloquée ; cette hypothèse est donc incorrecte. ii) Hypothèse 2 : la diode est passante L'équation de la caractéristique est la suivante : /=

U-Ud

Vérifions, par la résolution algébrique, que / > 0 ou que U > Ud : T

î=

U-Ud r

„ =T

i

U Ri

On trouve f/ = 0,98 V >

A, ^ d ou

Tr

U =

Rg-i

(TUd\ XH et Ri + n V n )

. U-Ud Ril-Ud / = = n Rt + r,

et / = 19 mA > 0 ; c'est la bonne hypothèse.

V. — ASPECTS ENERGETIQUES EN REGIME STATIONNAIRE V. 1. — Bilan d'énergie Considérons un dipôle AB convertissant en travail électrique de l'énergie qu'il reçoit d'une source d'énergie, d'origine électromagnétique, chimique ou autre. Soumis à une tension Uab entre ses bornes, il est parcouru par un courant d'intensité Iab ■ Appliquons, aux porteurs de charge électrique du dipôle, le théorème de l'énergie cinétique (cf. Mécanique). Il vient : à.£k ? —j-y = UabUB — RIAB + EIAB où Uab^ab est la puissance électrique reçue par le dipôle, due à la présence d'un champ électrique dans le conducteur, Vj = —RJ\b puissance perdue par effet Joule et EIAB la puissance reçue par le dipôle en raison de la conversion (cf. Électromagnétisme). Comme la variation élémentaire d'énergie cinétique d 6^ ^st nulle en régime stationnaire, il vient : UabIab — RIab + ^ab — 0

d'où

UabIab — RIab

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^ab

1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

30

Pour effectuer le bilan énergétique sur un circuit ne comportant qu'une seule maille formée de plusieurs dipôles, il suffit d'écrire de telles relations pour tous les dipôles et de sommer. Il vient, en utilisant l'indice k pour étiqueter les différents dipôles, / étant l'intensité commune dans le circuit : RJ2 - Fr-/ = /

= k

k

t/A = O

puisque

^ k

k

=o

d'après la loi des mailles. Retenons donc que, dans un circuit, la somme des puissances reçues par l'ensemble des dipôles est nulle, ce qui donne : 5>/ = 5>/2 k k Exemple : effectuons le bilan énergétique dans le circuit simple de la figure 1.41 dans lequel une pile, de f.e.m E = 1,5 V et de résistance interne r = 2,0 Xî , alimente une lampe électrique, de résistance R = 20 H. En appliquant la loi des mailles, on obtient l'intensité du courant dans le circuit, et les différentes puissances mises en jeu : /=

= 68.2mA

d'où

i?/2 = 93 mW

£7 = 1,5x68,2 = 102,3 mW

r/2 = 9. 3 mW

20 + 2 On voit que la puissance de conversion est dissipée par effet Joule, d'une part dans la résistance de la lampe, d'autre part dans la résistance interne de la pile. *■

Pile

U

Lampe électrique

FlG. 1.41.

V. 2. — Puissance électrique maximale fournie par un générateur Pour un générateur réel, de f.e.m E et de résistance interne Ri, débitant dans une charge résistive, de résistance R, cherchons à connaître la valeur de R pour laquelle la puissance dissipée est maximale (Fig. 1.42a). Cette question est essentielle lorsque le générateur est de faible puissance. La puissance dissipée par la charge a pour expression : ^ r, r? V = RE —

RE2 — {R + Rif

■ puisque r "

F

/=

R + R,

Elle passe par un maximum pour : 2 dV ./? + £,•-2/? y Ri - R 7 (R + Ri) - 2RiR + Rj) 1 —— = E ————-7 ^4 ^ lJ =E2 , =£ ^i tt = 0 3 dR {RE Ri) (R + R,) (R + R,)3

soit

R = Ri

car V est une quantité positive qui s'annule pour R nul et pour R tendant vers l'infini. Sur la figure 1.42b, on a représenté le graphe ■p(R) ; on voit que la puissance dissipée maximale et la tension aux bornes de la charge valent respectivement :

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31

V(R)

I

HlL ARi

E R

Ô1

%

R b)

a) FIG. 1.42.

Lorsqu'une telle condition de transfert maximal de puissance est réalisée, on dit qu'il y a adaptation de résistance. Notons que cette adaptation peut être un inconvénient, car la résistance interne du générateur, une pile par exemple, dissipe alors la même puissance, ce qui peut conduire à un échauffement interne pouvant limiter sa durée de vie. Remarque : Comme nous le verrons, ce résultat s'étend aux régimes quasi stationnaires sinusoïdaux (cf. chapitre 2). Il est souvent important de récupérer une puissance maximale lorsque les générateurs sont de faible puissance comme dans un microphone ou une antenne de télévision, car toute atténuation supplémentaire d'un signal déjà faible, dégrade considérablement la qualité du signal de sortie. Dans ce contexte, les générateurs basse fréquence utilisés en travaux pratiques possèdent en général une résistance interne de l'ordre de 50 H, bien plus faible que celle de la charge dans laquelle on les fait débiter ; on évite ainsi une trop grande dissipation d'énergie dans le générateur. V. 3. — Transport de la puissance électrique Analysons le transport de la puissance électrique fournie par un générateur, de f.e.m E et de résistance interne r, vers une charge de résistance Rc , via une ligne ohmique de résistance R{ (Fig. 1.43).

FIG. 1.43. La puissance fournie par le générateur et celle reçue par la charge ont pour expressions respectives : V8 = Uî

et

Vc = Ucî

avec

UC = U - Rd

U étant la tension à la sortie du générateur, Uc la tension aux bornes de la charge et I l'intensité du courant dans la ligne. Exprimons le rendement de l'installation en fonction de Ri, Vg et U : =

~

'Pc

=

=

vs

Pg - Ri'1

Rtl1 _ , — = 1 Vg

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RVz L u*

32

1. Lois de base des circuits en régime sîaîionnaire

Ainsi, pour une résistance de ligne fixée et une puissance électrique déterminée à transmettre, le rendement du transfert est d'autant plus proche de l'unité que la tension de distribution est plus grande. Remarque : On retrouvera ce résultat en régime quasi stationnaire sinusoïdal (cf. chapitre 2). C'est la raison pour laquelle la puissance électrique est transportée par des lignes à très haute tension (225 et 400 kV).

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Dans les circuits électriques, les dipôles électrocinétiques sont qualifiés de récepteur ou de générateur électrique, suivant que la puissance électrique reçue est positive ou négative. En régime stationnaire, cette puissance s'écrit, pour un dipôle AB : V = Uï

avec

U = Uab

et

/ = IAb

Cette algébrisation n'est pas superflue, car certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en générateur, suivant les conditions de fonctionnement. 2) La caractéristique d'un dipôle exprime la relation entre la tension à ses bornes et le courant qui le traverse. Elle met en évidence les propriétés du dipôle, notamment sa linéarité ou sa non-linéarité. Nous l'avons écrite systématiquement sous la forme I{U), avec la convention récepteur, dans laquelle on compte positivement la puissance électrique reçue. 11 est utile de reconnaître les graphes des caractéristiques idéalisées des principaux dipôles : résistors, diodes, générateurs électriques, etc. 3) L'état électrique des circuits est déterminé par les deux lois de Kirchhoff, la première relative aux nœuds, la seconde aux mailles d'un circuit :

^ £kh = 0

et

ekUk = 0

La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent an nœud considéré, avec = 1 si le courant est orienté vers le nœud et = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d'une même maille, avec ek = 1 si le sens de Uk est le même que le sens d'orientation de la maille et £k = — 1 4) Le théorème de Millman, qui est une simple réécriture de la loi des nœuds en tenues de tension, est très commode et très efficace, dès que l'on cherche un rapport de tensions. De même, les diviseurs de tension ou de courant, qui se déduisent aisément des lois de Kirchhoff, sont très utiles pour une gestion technique rapide de l'état électrique des circuits. 5) Sur le plan énergétique, la somme des puissances électriques algébriques reçues par les dipôles d'un circuit est nulle. En outre, la puissance fournie par un générateur à un résistor est maximale lorsque la résistance du second est égale à la résistance interne du premier.

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33

EXERCICES ET PROBLEMES PI-1. Caractéristiques d'une association de dipôles Cwëb> (Solution : http ://www.ast.obs-mip.fr/perez) Tracer la caractéristique des dipôles équivalents aux groupements de la figure 1.44, sachant que les diodes sont idéales.

R ^>i--i

H-

R

R

-t>-

-c

a)

b)

d)

c) R

-w-

£o ^o.

X

R

X

R -0-

R

e)

g)

f)

rCD'1 Xo

h)

-W£o -w-

i)

j) Fig. 1.44.

PI- 2. Mesure de la résistance interne d'un générateur Afin de déterminer la résistance interne d'un générateur, on réalise une première mesure à l'aide d'un voltmètre, de très grande résistance interne. On relève une tension U\ = 22,0 V . On ajoute alors un résistor, de résistance de /? = 47 H, en parallèle, et on relève une tension Ui — 19,5 V. Déterminer la f.e.m du générateur, ainsi que sa résistance interne en fonction de R, U\ et U2 ■ Application numérique. PI- 3, Modélisation de diodes Les dipôles, dont la caractéristique est rectiligne par morceaux, peuvent être remplacés, sur chaque partie de leur caractéristique, par une association en série ou en parallèle de dipôles idéaux simples. 1. Pour une diode réelle, de tension de seuil Ud et de résistance interne Ri, déterminer l'association en série équivalente à cette diode en mode passant. Quelle est l'association en parallèle équivalente ? 2. Reprendre la question précédente pour une diode Zener, caractérisée en mode passant direct par une tension de seuil Ud et une résistance interne /?,, et en mode passant inverse par une tension Zener Uz et une résistance interne X-.

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34

1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

PI- 4. Batterie tampon Dans le schéma de la figure 1.45, E\ > E2 et le dipôle étudié V a une résistance R. 1. Déterminer le type de fonctionnement des deux générateurs, en fonction de R . 2. On suppose que la f.e.m Eo du générateur 2 est constante, et que la f.e.m du générateur 1 varie entre E\ im et ■ La résistance R étant fixée, trouver la valeur de R] telle que le courant débité par le générateur 2 soit nul, lorsque Ei est maximal. 3. En calculant l'intensité I du courant dans le dipôle V, montrer que la présence du générateur 2 permet de diminuer l'influence des variations de E\ sur I. Application numérique pour E\ variant entre 6,0 et 7,0V, R = 100 fi, E2 = 1,5V et R2 = 1.0 fl. h

E -i— E R,

o

R mA

v

Ohramètre

Rt X T FlG. 1.45.

FIG. 1.46.

PI- 5. Ohmmètre analogique Un ohmmètre est constitué par l'association en série d'un résistor de résistance R. d'un générateur de f.e.m £" = 9,00 V et d'un milliampèremètre de résistance interne Ra = 100 O. Ce dernier est connecté sur le calibre 1m = 10,0 mA (Fig. 1.46) et son écran comporte 100 divisions. On le branche sur un résistor de résistance X. 1. Trouver R afin que la déviation soit maximale lorsque X est nul. 2. a) Pour X 7^ 0, la déviation de l'aiguille du milliampèremètre est de n graduations. Donner X en fonction de E, Îm et n . b) Quelles sont les valeurs de X correspondant aux différentes valeurs de n (de 10 en 10 ) ? 3. Pour quelle valeur de X l'incertitude sur n est-elle minimale ? PI- 6. Application simple du théorème de Millman A l'aide du théorème de Millman, calculer, en volt, la tension entre le nœud N et la masse M dans le montage de la figure 1.47. Retrouver ce résultat en appliquant ce même théorème à la masse du montage. £, = 12 V R, = 1 kfi /?3 = 3 ka H I-£3 = 18 V

N

R2 = 2 ka

R4 = 4 ka

FIG. 1.47.

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£2 = 24 V

Lois de base des circuits en régime sîationnaire

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PI- 7. Circuit comportant une diode Dans le circuit de la figure 1.48. le générateur de tension a une f.e.m E et le générateur de courant a un c.e.m constant J. La diode présente une tension de seuil Ua et une résistance interne R'. 1. Déterminer f/ et / en fonction de E, X ,Ri, R, Uj et R'. 2. Calculer U et I pour E — 1,5 Y, I — 100 mA, Ri = 10 Ù, R = 10 H , ^ = 0. 8 V et r' = 15 n. 3. La puissance maximale que peut dissiper la diode est de 0, 1 W. Convient-elle pour le montage précédent ? C E T/

X R

U

B/ xz

F D

Ri 4 / FlG. 1.48.

/ FlG. 1.49.

PI- 8. Résistance équivalente à un cube de résistors La résistance de chaque segment du cube de la figure 1.49 est égale à R . 1. Déterminer en fonction de /?, la résistance du dipôle équivalent, lorsque le cube est alimenté entre les points A et F. Application numérique pour R = 220 O . 2. Même question lorsque le cube est alimenté entre les points A et H. Application numérique.

PI- 9. Résistance par carré d'une interconnexion En électronique hyperfréquence, il est nécessaire de prendre en compte très précisément remplacement de chaque composant ; en outre, on ne peut négliger la résistance du matériau sur lequel sont gravés les composants. L'évolution des technologies conduit à des épaisseurs de conducteur de plus en plus petites, de l'ordre de 0,25 ixm . Afin d'obtenir des résultats indépendants de la technologie, il est commode de découper le support en portions dont la longueur est égale à la largeur ; la résistance Rp d'une portion est appelée résistance par carré du matériau considéré. 1. Rappeler l'expression de la résistance d'un conducteur parallélépipédique, en fonction de la conductivité y d'un matériau, sa longueur / et sa section rectangulaire, de côtés a et e (Fig. L50a). En déduire Rp pour trois matériaux différents, d'épaisseur c = 0.25 jxm, aluminium, cuivre et tungstène, de conductivités respectives : y ai = 3,65 x 107 S-mr'

rcM

= 5,8 x K^S-m-'

yw = 1,88 x 107 S-m"1

2. L'introduction des résistances par carré permet de déterminer la résistance d'une portion de substrat en se ramenant à un réseau discret et symétrique de résistances identiques. Ainsi, une portion de substrat peut se ramener au réseau de résistances de la figure 1.50 b, où chaque résistance vaut Rp . a) Sachant que l'alimentation électrique s'effectue entre les points A et F, déterminer la résistance du substrat. b) Exprimer la résistance d'une bande de substrat, de longueur très grande devant sa largeur (Fig. L50c).

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

36

-c=^-

B a)

B b)

c)

FIG. 1.50.

PI-10. Étude d'un circuit symétrique et d'un circuit antisymétrique -weta Dans le circuit représenté sur figure 1.51a, les diodes sont idéales. 1. Trouver l'intensité du courant qui parcourt chaque diode. 2. Cette portion de circuit est maintenant alimentée comme le montre la figure 1.51b. Calculer la nouvelle intensité dans chaque diode. 3. Reprendre la question précédente avec le circuit des figures 1.51c et 1.51d.

.

I "

T 2R

R

2R

1

T

2R

2R R'

R' y R

E

R

E

£|

E

R

E d)

n— a)

b) T T

î 2R

2R 2R

S

E C)'

R/2

2R

E CD*

R/2

E

:

:

4R Rjl

2R 4R

d)

2R

Ex R

c)

d) Fig. 1,51.

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R/2

E *

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Lois de base des circuits en régime sîationnaire

PI-11. Montages courte et longue dérivations Le montage, représenté sur la figure 1.52, permet de tracer la caractéristique d'un dipôle ; selon la position de l'interrupteur K, le montage est courte dérivation (position C ) ou longue dérivation (position L ). En général, l'ampèremètre possède une résistance Ra très faible et le voltmètre une résistance Rv très grande. L Le dipôle est un conducteur ohmique, de résistance R . a) Déterminer pour chaque position de l'interrupteur K, la résistance mesurée Rm = U/I en fonction de R, Ra et Rv où U est la tension lue sur le voltmètre et I l'intensité lue sur l'ampèremètre. b) En déduire l'erreur systématique relative àR/R = (Rm — R)/R pour les deux montages. c) Préciser, selon la valeur de R, le. meilleur choix pour l'interrupteur K .

I Dipole e

r

Vv*' —

/t—1

u FIG. 1.52.

2. On utilise ce montage pour déterminer la caractéristique d'une diode. Pour la diode branchée dans le sens direct, on a rassemblé les valeurs mesurées dans le tableau 1.1.

I (mA)

0

0,2

1,0

4,0

10,0

13,0

KenC

U{V)

<0,5

0,54

0,57

0,67

0,87

0,97

KenL

U (V)

<0,5

0,55

0,65

0,97

1,62

1,95

Tab. 1.1. a) Tracer les deux caractéristiques sur un même graphe. Quel est le montage le plus adapté à l'étude de la diode passante ? b) En assimilant la caractéristique à deux portions de droite, déduire la tension de seuil et la résistance interne de la diode. Déterminer la résistance interne de l'ampèremètre. 3. Pour la diode branchée en inverse, on a relevé les valeurs rassemblées dans le tableau 1.2 ;

f/(V) K en C K en L

-5

-10

-20

8

-5

10

-20

8

-0,01

10 x / (A) 10 x / (A)

-0,01

-0.01

Tab. 1.2. Quel est le montage le plus adapté à l'étude de la diode connectée en inverse ? Trouver la résistance interne du voltmètre.

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

38

PI- 12. Alimentation d'un train 5®^ Les moteurs électriques de locomotrices fonctionnent en régime stationnaire, sous une tension de 1500 V pour le TGV-sud et 750 V pour les réseaux urbains. L'alimentation s'effectue grâce à des sousstations qui abaissent la tension fournie par une ligne haute tension ( 3 000 V ) à la tension d'utilisation 1 500 V ou 750 V. Ces sous-stations sont réparties régulièrement le long de la voie et leur espacement dépend du trafic de la ligne considérée, de 8 à 15 km . Il existe deux alimentations possibles. Tune dite bilatérale et l'autre en parallèle (Fig. 1.53).

B Fil de court-circuit Caténaire 1 E

)

®'

M

U

m ^

Xm» 1 D

Rail

Rail D b)

a) Fig. 1.53.

Nous nous proposons de comparer ces deux modes d'alimentation sur un modèle simple. Le moteur de la locomotrice est branché entre les rails et la caténaire, qui est le fil aérien surplombant les rails. L'intensité du courant stationnaire qui parcourt le moteur est Xm et est indépendante de la tension à laquelle il est soumis ; aussi peut-on représenter le moteur par un générateur de courant idéal de c.e.m Xm . La résistance linéique de la caténaire est Ri (une longueur x de caténaire a donc une résistance xRi ) ; les rails ont, eux, une résistance négligeable en raison de leur grande section. 1. En alimentation bilatérale, les sous-stations sont assimilées à des générateurs de tension parfaits, de f.e.m E, répartis régulièrement et distants de D (Fig. 1.53a). On ne s'intéresse qu'à la portion entre deux générateurs successifs. On désigne par x la distance entre la locomotrice et le premier générateur. a) Déterminer, en fonction de x, la tension aux bornes du moteur Um . b) En déduire la chute de tension aux bornes du moteur, AL = E —

, en fonction de x.

c) Trouver la valeur maximale Dm de D , sachant que la chute de tension maximale acceptable est AUm • Application numérique pour AUm = 150 V et = 1 400 A ; la caténaire est constituée d'un fil de cuivre, de 300 mm2 de section, dont la résistance linéique vaut R[ = 4,2 x 10-5 fl • m-1 . d) Effectuer un bilan de puissance. 2. En alimentation parallèle, on utilise deux lignes court-circuitées au milieu du tronçon (Fig 1.53b). a) Déterminer la tension fournie au moteur en fonction de x. On notera que les points A et S sont au même potentiel ; il est donc possible de les relier par un fil de résistance négligeable, sans modifier le circuit. b) En déduire la nouvelle valeur DM . Application numérique.

PI-13. Mesure de température Le pont de Wheatstone, représenté sur la figure 1.54, est alimenté par un générateur de tension parfait de f.e.m E. L'ampèremètre a une résistance interne Ra .

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39 h T—■*— "1 Ra A

E

A V

R2

" B

/?3 I

FlG. 1.54. 1. Déterminer l'intensité / du courant qui traverse F ampèremètre. 2. Etablir la condition d'équilibre du pont. 3. Sachant le dipôle 1 est une thermistance dont la résistance varie avec la température selon : /?, = /?n



et que est une résistance réglable que l'on peut modifier jusqu'à l'équilibre du pont, exprimer la température T de /?] , en fonction de Rq , R2 , R3 , ^4 et Tq . 4. Initialement, le pont est équilibré pour T = Tq . On porte R\ à la température Tq + AT. La valeur de R\ devient alors i?o(l + e) avec e -C 1 . L'intensité minimale détectable étant /m = 0,1 fxA, détenuiner le plus petit écart de température décelable autour de 7" = 300 K. On donne /?2 = /?3 = /?4 = 1 000 H, £ = 10 V et /?fZ est négligeable. PI-14. Modulateur en anneau La figure 1.55a représente un modulateur dit en anneau ; sur la figure 1.55b, qui en donne une vue en perspective, on peut apprécier les symétries du circuit. Les quatre résistances R sont identiques ainsi que les quatre éléments V\ , î>2 , X>3 et D4 ; ces derniers sont des dipôles passifs non symétriques et non linéaires, par exemple des diodes. L'orientation de la pointe du triangle qui représente l'un de ces dipôles, permet de préciser le sens de branchement des bornes. Un générateur, connecté entre Ai et £1, impose une tension U[ . Un autre générateur, branché entre A2 et Bi, impose une tension Ui. Les branchements extérieurs au modulateur sont représentés sur la figure 1.55c. On désigne par U la tension qui apparaît entre a et /?. On réalise avec ce circuit les quatre opérations indépendantes A , B, C et D suivantes : i) opération A : on court-circuite les points A2 et B2 : U2 = 0 et U{ yé 0, H) opération B : on court-circuite les points A] et Si : Uj = 0 et f/2 / 0, iii) opération C : le modulateur étant invariant par rotation d'un demi-tour autour de l'axe A[—B\ , on fait subir aux intensités une rotation d'un demi-tour autour de l'axe de symétrie, iv) opération D : le modulateur étant invariant par retournement de chaque dipôle et de chaque résistance, suivi de la symétrie par rapport au plan A1S1A2S2 , on transforme les intensités comme précédemment. 1. Dessiner le circuit après la transformation A . Que vaut alors U ? 2. Quel est le circuit après la transformation S ? En déduire U. 3. Détenuiner, après la transformation C, les valeurs des nouvelles tensions U\ , U'j et U', en fonction des anciennes U\ , U2 et U.

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1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

40

V [> 2>z

^1

b

.

. ■V3

f/l B\

V. B2

A

Bi

> Va ■à)

b

C)

Fi g. 1.55.

4. Exprimer, après la transformation D, les valeurs des nouvelles tensions U[', U'd et U" en fonction des anciennes U\ , U2 & U ■ 5. Pour de petites valeurs de U\ et U2, on suppose que U est bien représenté par le développement : U — ci\U\ -f- <22^2 ~b "b /22C/1U2 d- ^3^2 C] L/J + C2U^ U2 c^Ui + C4U2 En utilisant les opérations A , B, C et D, montrer que certains coefficients sont nuls. Quelle est la fonction d'un tel dispositif?

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2

Lois de base des circuits

en régime quasi stationnaire

Nous nous proposons dans ce chapitre de généraliser l'étude faite sur les signaux stationnaires aux signaux lentement variables au cours du temps. Ces derniers sont essentiels, car, pour la plupart des signaux considérés dans les circuits électroniques, seule la partie variable au cours du temps contient l'information intéressante ; la composante stationnaire, définie par les alimentations, fixe seulement le point de fonctionnement des composants.

I. — LOIS DE KIRCHHOFF EN RÉGIME QUASI STATIONNAIRE I. I. — Approximation des régimes quasi stationnaires La vitesse de variation des signaux sépare l'étude des circuits électroniques en deux domaines distincts : i) Si les signaux sont de variation lente, c'est-à-dire si la dimension l du circuit est très faible devant la longueur d'onde A du rayonnement électromagnétique associé à leur fréquence (cf. EJectromagnéîismé), il est possible de représenter les composants du circuit par une association de dipôles séparés par des fils de connexion. C'est l'approximation des régimes quasi stationnaires, brièvement l'ARQS, que l'on traduit aussi par une durée caractéristique de la variation d'une tension ou d'un courant, très grande devant la durée de propagation du signal d'un point à l'autre du circuit. Exemples : pour la fréquence 50 Hz de la tension sinusoïdale d'alimentation du réseau de distribution électrique qui alimente un montage, on a A = c/f ~ 6000 km et / ~ 1 m . Pour une fréquence de 100 MHz, typique d'un signal radioélectrique en modulation de fréquence, on trouve : A ~ c/f 3m, alors que la longueur des circuits des postes récepteurs n'excède pas quelques centimètres. ii) Si les signaux varient trop rapidement (domaine des micro-ondes ou des hyperfréquences), l'analyse est totalement différente, car elle exige la connaissance exacte de la position de chacun des éléments du circuit, la longueur des conducteurs entre les éléments du circuit jouant un rôle décisif en raison de l'influence non négligeable de la propagation des ondes électromagnétiques d'un point à l'autre du circuit. C'est ce que l'on observe dans les antennes qui se présentent comme des circuits ouverts parcourus par des courants ! (cf. Électromagnétisme). Exemple : pour les signaux reçus par les récepteurs paraboliques, dont le diamètre est de quelques dizaines de centimètres, l'ARQS n'est plus valable, car les fréquences sont de l'ordre de plusieurs GHz : A = c/f ~ 3 cm . Dans la suite, nous limitons l'étude à celle des signaux lentement variables.

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2. Lois de base des circuits en régime quasi sîationnaire

Remarque : Notons que certains signaux, qui ne semblent pas vérifier l'ARQS, comme les échelons de tension délivrés par un générateur de signaux carré, sont cependant traités dans cette approximation. En effet, le saut de tension n'est pas instantané, puisque le passage de 0 à £0 s'effectue en une durée très courte. L'ARQS décrit bien la réalité si cette durée de montée est longue devant la durée de propagation du signal. Dans la suite, nous nous placerons dans l'ARQS, tout en négligeant la durée de montée, ce qui revient à assimiler le signal carré réel au signal théorique. 1.2. — Lois de Kirchhoff Comme tous les effets dus à la propagation d'un signal sont négligés dans l'ARQS, il est légitime de conserver le concept de courant dans une branche ou dans un dipôle : l'intensité dans une branche est la même en tout point de cette branche, à tout instant. De même, la notion de différence de potentiel et de tension aux bornes d'un dipôle est conservée (cf. Électromagnétisme). Pour les notations en régime variable nous nous confonnons à l'usage international : les lettres minuscules i ou i{î) et u ou u{t) désignent l'intensité du courant et la tension à l'instant t. Retenons donc que les lois des nœuds et des mailles en régime stationnaire, se transposent directement en régime variable dans l'ARQS. a) Loi des nœuds La somme algébrique des courants concourants en un nœud est nulle :

^2 £kik k

= 0

où F on compte positivement les courants orientés vers le nœud ( Sk — 1 ) et négativement les courants orientés vers tout autre nœud ( = — 1 ). La sommation sur k porte sur toutes les branches arrivant au nœud considéré. b) Loi des mailles La somme algébrique des tensions aux bornes des branches d'une maille décrite dans un sens arbitraire est nulle : ^ g ^5

fM (5)

E^=o ^ Ici, £k = 1 si les tensions ont le même sens que celui choisi sur la maille et contraire.

= — 1, dans le cas

1.3. — De nouveaux dipôles en régime variable En régime variable, de nouveaux dipôles apparaissent (cf. Électromagnétisme) : les circuits comportent toujours des résistors, des diodes, mais aussi des générateurs variables (de tension ou de courant), des bobines et des condensateurs. a) Générateurs variables En régime variable, les générateurs sont représentés comme en régime stationnaire, mais il faut préciser la nature du signal délivré, par exemple un signal sinusoïdal, un signal de fonne carrée, ou un signal en forme de marche appelé échelon (Fig. 2.1).

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Lois de base des circuits en régime quasi sîationnaire

43

; u(t) -©^

u(t) u(î>

JT t

0

0

t

FIG. 2.1.

Les générateurs utilisés dans 1" ARQS sont les GBF (Générateurs Basse Fréquence) dont la plupart sont capables de délivrer des signaux de formes variées et de fréquence et d'amplitude réglables par l'utilisateur. b) Condensateurs Un condensateur idéal est caractérisé par sa capacité C, qui est le coefficient de proportionnalité entre la charge q de l'une de ses armatures, par exemple A , et la tension à ses bornes (cf. Electromagnétisme) : q,\ = Cuab

ou

q — Cu

Notons sur la figure 2.2 les conventions adoptées : l'extrémité de la flèche de tension pointe l'armature A dont la charge est q. Dans ces conditions, on a, pour l'intensité du courant qui est orienté vers cette armature : — ét

r— dr

d ou

Remarques : 1) En régime stationnaire, un condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert, c'est-à-dire un coupe-circuit. 2) La charge de l'armature du condensateur est une grandeur continue, tout comme la tension à ses bornes, ce qui se justifie par la continuité de l'énergie électromagnétique du condensateur (cf. chapitre 4).

i{î) 4(0 —>—

-4(0 B

00 —>—

"(0

«(0

FIG. 2.2.

FIG. 2.3.

c) Bobines Une bobine idéale est caractérisée par son inductance L, qui est le coefficient de proportionnalité entre la tension à ses bornes et les variations temporelles du courant qui la traverse (cf. Électromagnétisme) : Tdi u = L— ét La convention adoptée pour la tension et le courant est explicitée sur la figure 2.3.

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44

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Une bobine réelle est généralement bien représentée, jusqu'à des fréquences de quelques kHz, par l'association d'une bobine idéale en série avec un résister représentant la résistance du bobinage (cf. chapitre 7). Remarques : 1) En régime stationnaire, une bobine idéale est équivalente à un court-circuit et une bobine réelle à la seule résistance de son bobinage. 2) Tout comme la charge de l'armature d'un condensateur, l'intensité du courant dans une bobine est une grandeur continue (cf. chapitre 4).

II. — SIGNAL SINUSOÏDAL EN NOTATION COMPLEXE II. 1. — Importance du régime sinusoïdal Les signaux sinusoïdaux basse fréquence ont une importance considérable dans la pratique, cela pour plusieurs raisons : i) ils sont faciles à réaliser (alternateurs, générateurs basse fréquence, etc.), transportables sur de longues distances, sans grandes pertes, pourvu que l'amplitude de la tension soit suffisamment élevée, y ce que l'on réalise aisément à l'aide de transformateurs ; ainsi, le distributeur français EDF (Electricité De France) fournit un courant sinusoïdal de fréquence 50 Hz, alors qu'en Grande Bretagne et aux USA, la fréquence du réseau de distribution électrique est 60 Hz ; ii) en outre, l'étude des circuits est particulièrement simple avec des signaux sinusoïdaux, puisque ces signaux conservent leur forme, lorsqu'on les dérive par rapport au temps ou lorsqu'on les intègre ; iii) enfin, un signal électrique quelconque est équivalent à une somme de signaux sinusoïdaux. Par exemple, l'étude d'un circuit linéaire, siège d'un signal périodique carré, peut se ramener à celle de signaux sinusoïdaux dont les fréquences sont des multiples entiers d'une fréquence fondamentale (cf. annexe 2). La réponse obtenue est la somme des réponses relatives à chaque signal sinusoïdal. Pour cette dernière raison, nous limitons notre analyse aux circuits constitués de résistors, de bobines, de condensateurs et de générateurs sinusoïdaux (de courant ou de tension).

II. 2. — Du régime transitoire au régime établi Observons, sur l'exemple concret simple d'un circuit associant en série, un générateur de signaux sinusoïdaux, un résistor et un condensateur, l'évolution de la tension iicit) aux bornes du condensateur (Fig. 2.4a). eitlUfiî) R ii / Régime transitoire

Régime établi b)

Fig. 2.4.

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Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

45

La figure 2.4b représente l'enregistrement de la tension uc{t) obtenue sur un oscilloscope à mémoire ; ce dernier a permis d'enregistrer uc{t), à partir de l'instant pris comme origine ( ? = 0 ) où l'on ferme le circuit. On constate que le signal devient sinusoïdal, avec la même fréquence que l'excitation, après une durée relativement courte : la première phase durant laquelle le signal n'est pas sinusoïdal forme le régime transitoire ; dans la seconde, le signal est sinusoïdal de fréquence identique à celle du générateur. On dit que le circuit a atteint le régime établi (cf. chapitre 3). Retenons le résultat expérimental suivant, que l'on justifiera ultérieurement (cf. chapitres 3 et 4) : quel que soit le signal sinusoïdal fourni par le générateur, après la fermeture de l'interrupteur, les tensions et courants, en tout point d'un circuit linéaire, sont aussi sinusoïdaux, avec la fréquence du signal du générateur. II. 3. — Notation complexe des grandeurs électriques sinusoïdales a) Signal analytique associé à un signal réel Pour étudier les circuits en régime variable, nous venons de voir que nous pouvons nous limiter à l'étude des signaux sinusoïdaux. Pour ces signaux sinusoïdaux, il est très commode d'associer, à chaque variable sinusoïdale s{t) = smcos(cot -)- (f)x), la variable complexe s{r) appelée signal analytique correspondant (cf. chapitre 15) ; s(t) = Re{*(/)}

avec

s{r) = sm exp(/(//) exp(/W) = s/tl exp(/W)

sm = sm exp(J(f)) étânt l'amplitude complexe et j le nombre imaginaire tel que j2 = — 1. Évidemment, toutes les informations sur s{t) sont contenues dans s{t) : l'amplitude sm de .ç(ï) est le module de 5(if), sa phase cot + cf) est l'argument de jr(r) . Remarque : Pour éviter toute confusion avec l'intensité i d'un courant, en électronique on désigne par j le nombre complexe tel que y2 — — 1, h) Intérêt de la notation complexe Un premier intérêt de la notation complexe est la simplification des équations à résoudre pour déterminer l'état d'un circuit en régime sinusoïdal. En notation complexe, une dérivation par rapport au temps se traduit par une simple multiplication de la grandeur complexe par jto : às _ d^expOO] _ , = dt =joJsmexV(jcot)=jios

et



De même, une intégration se traduit par une simple multiplication par 1 /(Jco) : f s dt = f s m expijcot) dt = -7-sm exp (jmt) + Cte = ^ + Cte J J }(*> Les équations différentielles linéaires se ramènent ainsi à des équations algébriques simples. Par exemple : d s

1 d,? — — + ù)q s = em cos(ruf) Te dt

donne

d~ s 1 d .y —^ H — + coç, s = em expijcot) drt Te dt

avec s = sm expijcot). Il vient, après simplification par expijcot) : / o I ~or \

•w T«

2

em

soit

s,n = ^

;— y -byru/r, + ru2

On en déduit facilement la solution s{t) du régime établi en prenant la partie réelle de s[t) : s{t) = Re{.ç} = Re{.çw exp(/0) expijcot)} = sm cos{cot + cb) avec sm =

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et é = arg{^

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

46

Un second avantage de la notation complexe est qu'elle permet de comparer très facilement deux grandeurs dans un circuit. En effet, soit x{t) et y{t) deux grandeurs réelles, de même pulsation, que l'on souhaite comparer en amplitude et en phase. Le rapport des amplitudes réelles est tout simplement égal au rapport des modules et le déphasage (f> de y par rapport à x est l'argument de y/x : yjn

et

X/it

(}) = (j)y — (f)x

On note que si est positif, alors la grandeur y est en avance sur la grandeur x. Le nombre complexe y/x fournit donc tous les renseignements nécessaires pour comparer y(f) à x{t) . Deux grandeurs particulièrement intéressantes à comparer sont précisément l'intensité i{t) du courant sinusoïdal, qui traverse un dipôle, et la tension u(t) à ses bornes. c) Représentation de Fresnel La représentation de Fresnel d'un nombre complexe z = a + jb, attribuée au physicien français A . Fresnel, est la représentation géométrique de ce nombre dans un plan cartésien Oxy, Ox étant l'axe des réels et Oy l'axe des imaginaires. Le point A , qui représente le nombre complexe z, est tel que la norme du vecteur OA est égale au module de z et l'angle ( Ox, OA ) à l'argument de z (cf. annexe 1 ). Si le nombre complexe décrit une tension sinusoïdale, d'amplitude um, de pulsation oj et de déphasage à l'origine ,« — iimcos(ù)t + 4>), alors le vecteur de Fresnel, de longueur un,, tourne autour de l'origine O à la vitesse angulaire w ; à / = 0, ce vecteur fait l'angle avec l'axe Ox (Fig. 2.5). y = Im {w U

Mt -y à) a

x—

Re

{«m)

Fig. 2.5.

Il. 4. — Impédance d'un dipôle passif linéaire Le concept d'impédance permet de comparer, en régime sinusoïdal, l'intensité du courant qui traverse un dipôle à la tension à ses bornes. a) Définition En régime sinusoïdal, Vimpédance d'un dipôle linéaire passif est le rapport entre les nombres complexes représentant la tension à ses bornes et l'intensité du courant qui le traverse : Z = u/i. Remarques : 1) Conformément à l'usage international recommandé, l'impédance est un nombre complexe que l'on ne souligne pas. 2) L'impédance n'a de sens qu'en régime sinusoïdal; ainsi, l'impédance offerte par un dipôle, lorsque la tension à ses bornes est un signal carré périodique, n'a pas de sens. Dans ce cas, on doit décomposer le signal en série de Fourier (cf. annexe 2) et définir une impédance pour chacune de ses composantes (stationnaire ou sinusoïdale).

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Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

En régime sinusoïdal établi, m et / ont même pulsation, mais des phases respectives généralement différentes (pu et (p-,. Par conséquent :

Z = = = ^ = \Z\ exp j(p l lm

avec

\Z\ = -pl m

et

(p = (pu — (pi

Notons que Tirapédance d'un dipôle est indépendante du temps et qu'elle est homogène à une résistance ; elle s'exprime donc en ohm et (p , qui est le déphasage de la tension u par rapport à l'intensité i du courant, s'exprime en radian dans le système international d'unités. La partie réelle de l'impédance du dipôle est sa résistance R, la partie imaginaire est sa réactance X : Z = R+jX On définit également Vadmiîtance Y d'un dipôle, inverse de l'impédance :

Y=l- = lz M Z

1 Y= , - = \Y\ exp(-7» \Z\ QXp{j(p}

d'où

avec

|F| = ~ \Z\

Le module de Y est l'inverse de celui de Z et sa phase est opposée à celle de Z. Sa partie réelle est la condiictance G et sa partie imaginaire la susceptance B : Y = G+jB

Remarques : 1) Puisque Y = 1/Z, les relations suivantes s'imposent : G = R^R1 + X2) et B= -X/(i?2 + X2). 2) Comme nous le verrons, la résistance R d'un dipôle passif est toujours positive, alors que la réactance est de signe quelconque. Ce résultat est relié à l'interprétation physique de X (cf. Électromagnétisme). De même, la conductance G est toujours positive, alors que la susceptance est de signe quelconque. b) Impédances des composants usuels En régime établi sinusoïdal de pulsation co , on associe à la tension u{t) aux bornes du dipôle et à l'intensité i(î) du courant qui le traverse, respectivement : u = um exp(/(£„) exp(/&>/)

et

i = im exp(;V>(-) expijcot)

i) Résistor Pour un résistor, la relation entre u{t) et i{t) s'écrit simplement : u = Ri

soit

u = Z^i

avec

Zr = R

L'impédance complexe d'un résistor est réelle, car le courant et la tension sont en phase ( ^ = 0 ) ; cette impédance est indépendante de la pulsation co. Remarque : Comme l'oscilloscope ne permet de visualiser que des tensions, on étudie l'évolution d'un courant variable dans un circuit à partir de la tension aux bornes d'un résistor parcouru par ce courant ; la courbe obtenue est en phase et proportionnelle au courant.

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2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

48

ii) Condensateur idéal Pour un condensateur idéal, de capacité C, la relation entre u{r) et i{r) est: i =

dq

du = C —— dt dt

car

q = Cu

Il vient, en régime sinusoïdal et en notation complexe :

i = jCtou

d où

u = Zci

avec

Zc =

1 JCÙ)

Ainsi, l'impédance complexe d'un condensateur idéal est un nombre imaginaire : le courant et la tension sont en quadrature, précisément (p = — 7r/2 rad ; u est en retard de 7r/2 rad sur i. Le module de l'impédance d'un condensateur idéal diminue quand la pulsation augmente. A très basse fréquence, il devient très élevé : le composant se comporte comme un coupe-circuit. A très haute fréquence, c'est l'inverse puisque le module de l'impédance est très faible : le composant est équivalent à un court-circuit. iii) Bobine idéale Pour une bobine idéale d'inductance L, la relation entre u(t) et i(t) est : di u = L—

d'où

di , . u = L-j-^ = jLcoi

. soit

u = Zii

avec

Zi = jLco

L'impédance d'une bobine idéale est donc un nombre imaginaire ; le courant et la tension sont en quadrature : (p = tt/2 rad ; u est en avance de tt j2 rad sur i. Le module de l'impédance d'une bobine idéale augmente avec la pulsation ; à très basse fréquence, la bobine se comporte alors comme un court-circuit. En revanche, à très haute fréquence, c'est l'inverse : le composant devient un coupe-circuit. Sur la figure 2.6, on a dessiné les représentations de Fresnel des impédances des trois dipôles passifs principaux : résistor, condensateur idéal et bobine idéale.

Im {/?}

Im{ZL} ' ii

ImlZcl Re{Zc}

0

0

Re{ZL)

Re{R} FIG. 2.6.

c) Caractéristique d'un condensateur ou d'une bobine idéale En régime sinusoïdal, la caractéristique i{u) d'un condensateur ou d'une bobine idéale ne présente que peu d'intérêt, puisque la courbe obtenue dépend de la fréquence d'étude. En effet, pour un condensateur : i = imcos{ù)t)

et

u = umcos{cot + (p)

avec

um = \Zc\im = —et

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(p = arg(Zc) = —7r/2 rad

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

49

On reconnaît l'équation paramétrée d'une ellipse dont le rapport des axes vaut 1/CVu. La figure 2.7 représente cette ellipse pour un condensateur de capacité C = 1 /jlF soumis à une tension sinusoïdale d'amplitude constante et de fréquences successives 50, 200 et 500 Hz . A la fréquence la plus basse, la caractéristique se rapproche de celle d'un coupe-circuit, qui est précisément celle obtenue en régime stationnaire. d{î) "x\ \\ \\ 111/ *» \ n Sr. * * ,• i C~~- 1 N 1\ iV 1« «« *\ \\ \ s.

I : 50 Hz II : 200 Hz III : 500 Hz

u{t)

**

t* 1« * ti

FlG. 2.7. Il est possible d'observer de telles courbes en utilisant la fonction « test de composants » de certains oscilloscopes, lesquels fournissent une tension sinusoïdale de fréquence 50 Hz. Au cours d'une période, on constate que le condensateur se comporte tour à tour en générateur et en récepteur, puisque sa caractéristique explore les quatre quadrants. Le condensateur est néanmoins un dipôle passif, puisqu'il n'échange de l'énergie qu'avec le circuit ; aussi l'énergie qu'il fournit n'excèdet-elle jamais celle qu'il a reçue du circuit lors de la phase précédente où il s'est comporté en récepteur. Il en est de même pour les bobines idéales qui ne peuvent que stocker de l'énergie sous forme magnétique.

II. 5. — Association d'impédances Les lois d'association des impédances complexes sont identiques à celles relatives aux résistors en régime stationnaire (cf. Électromagnétisme). a) Association en série Comme les différents dipôles associés en série sont parcourus par le même courant et que la tension aux bornes du dipôle équivalent est la somme des tensions aux bornes des dipôles qui le composent, on trouve, en notation complexe : 1 = h =12 = ■■• = ik

=

•••

=

in

et

M = M| + M2 + ••• + Mfc + ••• + M,,

Il en résulte : U Ml . M2 . .Un Ml . M2 . M/i Ze — — — —:—I—:—h...H—r — t——h...— — Z\ —2 hi

Z2

Zn

soit

-7 Ze — > Z^ k=\

Exemple : déterminons l'impédance complexe équivalente à l'association en série d'un résister, de résistance /?, d'une bobine idéale, d'inductance L, et d'un condensateur idéal, de capacité C. D'après

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2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

50

ce qui précède, on trouve :

Z = R -\-j { Loj —

d'où

|Z| =

R2 +

Lùj

On voit que [Z| passe par une valeur minimale qui vaut R, pour co = 1/(LC) 'Z2 (cf. chapitre 3). b) Association en parallèle Comme les différents dipôles associés en parallèle sont soumis à la même tension et que l'intensité du courant qui traverse le dipôle équivalent est la somme des intensités dans chaque dipôle qui le compose, il vient, en notation complexe : i,. + ... + z,,

? = il ?i -M r £2

et

u = u, = Uy — ... = m = ... = u,

Par conséquent :

y. = - = - + - + U U U

+- = — + — + U M| «2 un. u.

= F, + 72 + ... -f F»

u

soit

Ye = y^ Yk

Exemple : calculons l'admittance complexe équivalente à l'association en parallèle d'un conducteur de résistance /?, d'une bobine idéale d'inductance L et d'un condensateur idéal de capacité C. D'après ce qui précède : r Y= R+iCco+]L

=

R+i{Ca'~èa)

d oiI

'

171 =

211 /2

2 (i)

+

(Cû'"i)

Ce circuit oppose donc une admittance minimale qui vaut i/R à un courant de pulsation co = ojq avec ù>o = l/(LC)i//2. Comme cette admittance est nulle lorsque R est infini, le courant entrant dans le circuit dans ce cas est nul ; le circuit semble s'opposer à un tel courant, d'où son nom de circuit bouchon (cf. chapitre 3). II. 6. — Générateurs en régime sinusoïdal établi En régime sinusoïdal établi, les générateurs délivrent un signal, tension ou courant, caractérisé par l'amplitude, la fréquence / = ù)/(27r) et le déphasage éventuel (f) par rapport à une référence. On écrira, respectivement pour un générateur de tension et un générateur de courant, qui fournissent respectivement la f.e.m e(t) et le c.e.m t(r) (prononcer iota) : e{t) = em exp(/*>? + 0,,) = em exp(/W)

et

L(t) = tm exp(Jojt + ^t) = Lm exp(/wt)

Le plus souvent, le circuit ne comporte qu'un seul générateur, lequel sert alors de référence pour les déphasages ; (f)e ou (f)L sont alors nuls. Les générateurs réels présentent en outre une impédance interne Z/ qui prend en compte l'écart de leur comportement par rapport aux modèles de générateurs idéaux. Pour un générateur de tension, l'impédance interne Z,- est en série avec la source de tension ; pour un générateur de courant, l'admittance interne F,- = 1 /Z/ est en parallèle avec la source de courant (Fig. 2.8). Les relations entre le courant i et la tension u sont donc les suivantes : u = Zii- em

et

i = F; zz + L

pour un générateur de tension et de courant, respectivement.

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Lois de base des circuits en régime quasi sîaîionnaire

51 Yi = 1/Zf


Z/ FTG. 2.8.

Tout comme en régime stationnaire, on passe d'une représentation à l'autre, en remplaçant la source de tension par une source de courant selon la correspondance = em/Zi = em F/ et en associant l'admittance interne F(-= 1 /Z2- en parallèle. Les GBF les plus couramment utilisés présentent une résistance interne de 50 O et imposent que l'une de leurs bornes soit la masse du circuit, car elle est reliée par une connexion interne à la prise de terre. Il existe également des GBF, dits à masse flottante, pour lesquels aucune des bornes n'est reliée à la terre et qui n'imposent pas de masse au circuit.

III. — LOIS DE BASE EN RÉGIME SINUSOÏDAL III. 1. — Écriture des lois de Kirchhoff en régime sinusoïdal Nous avons déjà vu que les lois de Kirchhoff restaient valables dans FARQS. Réécrivons-les en régime établi sinusoïdal, de préférence à l'aide de la notation complexe, cette dernière permettant l'utilisation habituelle des règles simples du calcul algébrique sur les nombres complexes. a) Loi des nœuds Comme les tensions et les intensités des courants sont de même pulsation co, tous les termes en exp(/û>r) se simplifient ; aussi la loi des nœuds porte-t-elle uniquement sur les amplitudes complexes :

Ç ek 40) = Re |Ç e* 4.| = Re | exp(/&>/) Ç ek i^k| = 0

donne

Ç ek i^k = 0

avec £k — \ pour les courants orientés vers le nœud considéré A et = — 1 pour les courants orientés y vers un autre nœud. Evidemment, la somme porte sur toutes les branches arrivant en A . b) Loi des mailles La loi des mailles, elle aussi, s'écrit uniquement en fonction des amplitudes complexes :

ÇefcMfcO) =Re|ç^Mfc| =Re|expOW)Ç£^a| =0

soit

avec £k = 1 si les flèches qui représentent les tensions sont orientées dans le sens de parcours de la maille. La sommation porte sur toutes les branches formant la maille considérée. c) Application à la détermination d'impédances On a vu, en régime stationnaire, que le pont de Wheatstone permettait de déterminer la résistance d'un résister inconnu. De façon analogue, un tel pont peut être utilisé en régime sinusoïdal établi pour

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2. Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

déterminer l'impédance d'un dipôle linéaire inconnu. Le montage est alors appelé pont de Maxwell ; on l'utilise pour déterminer les caractéristiques d'une bobine réelle que l'on modélise à basse fréquence en associant en série une bobine idéale d'inductance Lj et un résistor de résistance R[ . Les résistances /?2 et /?4 sont connues, R3 et C3 sont réglables. Lorsque le générateur délivre une tension emcos{ù)t) entre les points P et l'ampèremètre de résistance Ra indique l'intensité i du courant dans la branche AB (Fig. 2.9).

C3 ~e

Fig. 2.9. L'expression de l'intensité est obtenue en utilisant les lois de Kirchhoff en notation complexe. La loi des mailles appliquée dans les trois mailles donne les trois équations suivantes : Z\i] + Rai — Z$i_2 = 0

— £ 'L Z\i\ -f Z2(f j — /) — 0

—e

Z4I2 "L 23(^2 "fî) — 0

On en déduit : Z21: il -

et

Z, +Z2

D'où:

e — Z3/ h — " Z4 + Z3

Z2Z4 — Z1Z3

= e

Ra (2| + Z2 ) (Z3 + Z4) + Z\ Z2 (Z3 + Z4) + Z2Z3 (Z 1 + Z2) Le pont est équilibré si l'ampèremètre n'est traversé par aucun courant, ce qui implique une relation entre les quatre impédances analogue à celle qui a été établie en régime stationnaire ; Z1Z3 — Z2Z4

soit

(Pj -f- jL\co)

P3 — P2P4 1 + /P3 C^oj

Il en résulte que P1P3 + jLxR^ù) = P2P4 + jR2RARiC3CO, ce qui donne, en identifiant partie réelle et partie imaginaire : R\ = P2P4/P3 et L| = P2P4C3. Exemple : afin de déterminer les caractéristiques d'une bobine à air de 1000 spires, on réalise le montage en prenant P2 = P4 = 1 kfl et un générateur de tension stationnaire. L'équilibre est obtenu pour P3 = 72 kfi. Le générateur stationnaire est alors remplacé par un GBF et l'équilibre est de nouveau atteint pour C3 = 42 nF. On en déduit la résistance interne de la bobine, Pi = P2P4/P3 = 13,9 fi, ainsi que son inductance Li = P2P4C3 = 42 mH . III. 2. — Théorème de Millman Le théorème de Millman reste également valable en régime sinusoïdal dans l'ARQS, pourvu que l'on utilise les amplitudes complexes des tensions. Au nœud A d'un circuit, la tension a donc pour expression : 11

^ I2/c

;

+ £khn,k

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Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

53

la sommation portant sur toutes les branches qui aboutissent en A ; rappelons que Ton compte positivement les f.e.m orientées vers le nœud A ( £* = 1 ) et les c.e.m dirigés vers le nœud A ( ^ = 1 ). Exemple : déterminons la tension u{t) aux bornes du résister dans le circuit de la figure 2.10 où les générateurs de tension et de courant fournissent des signaux de même fréquence /, déphasé de 7r/2 rad : e(t) = emco$(cûî)

et

t(?) = tmcos

^

d'où

e(l) = emexp(/<wt)

et

i(t) = jimtxpijojt)

Si on choisit une valeur nulle pour la tension au point M où les deux générateurs sont connectés, la tension u{t) recherchée est égale à celle du nœud A reliant le résistor et le condensateur. En appliquant le théorème de Millman en ce point, on obtient : jeCcoA-i emC(o + Lm M = TT: T—- = — —r exp(/û>r) jCco-Ll/R Cco—j/R On en déduit l'expression de u{t) = um cos(W + (f) avec : Um

emCo) ~f" r»!

-p(C^^ + l/R2)'7-

, f \ \ é = arctan —— \RCui)

et

A C R A

© M Fig. 2.10.

III. 3. — Symétries d'un circuit Il est judicieux d'utiliser les propriétés de symétrie et d'antisymétrie des tensions et des courants (cf. chapitre 1 et Elecîromagnéîisme). Rappelons les résultats essentiels : i) si le réseau (ou une portion du réseau) présente un plan de symétrie V , aucun courant ne traverse ■p et les points symétriques par rapport à V sont à la même tension ; ii) si le réseau présente un plan d'antisymétrie Q, la répartition des courants est aussi antisymétrique et les points de Q sont au même potentiel. Remarque : Il existe d'autres théorèmes importants relatifs aux circuits linéaires (théorèmes de superposition, de Thévenin et de Norton), que nous verrons ultérieurement (cf. chapitre 5). III. 4. — Diviseurs de tension et de courant Les expressions établies en régime stationnaire pour les diviseurs de tension ou de courant se transposent aisément (Fig, 2.11 ) :

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54

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

I Z,

-2 1

R —2 e{t)

C

I

uc{î)

b)

a) FlG. 2.11.

FlG. 2.12.

Exemple : un générateur de tension impose une tension sinusoïdale aux bornes d'un circuit RC série, avec C = 2,2 jxF et R = 50011 (Fig. 2.12). Calculons l'amplitude et le déphasage de la tension aux bornes du condensateur. En notation complexe, il vient, puisqu'il s'agit d'un diviseur de tension : Zc Me,m =

Zc

p R-m

.. . d'où

1 Me,mi = Y"

1 1 + JRCoj

R/Zc

L'amplitude de la tension wc est alors égale à : 1 1 avec r = RC = 500 x 2,2x 10 6 = 1, lins em — 1 + jû)T 1 + (iur)2]1/2 _ Cette amplitude se réduit quasiment à em pour ru = arg

= -arg(l +jcoT) = -arctan(wr)

Notons que ce déphasage varie entre 0 en régime stationnaire et tt j2 rad à haute fréquence. IIT. 5. — Application à la mesure de l'impédance interne d'un GBF Il est possible d'utiliser un diviseur de tension pour déterminer l'impédance interne d'un GBF. Il s'agit de la méthode dite de la tension moitié. Après avoir relevé la f.e.m em du GBF, on branche sur celui-ci une résistance variable que l'on ajuste jusqu'à ce que la tension u à ses bornes soit égale à em/2 (Fig. 2.13). GBF _e Ri R e

Fig. 2.13. La résistance variable est alors égale à la résistance interne du GBF. En effet : u = e. Exemple concret :

R R + Ri

fit = — 2

J, V d ou

RI ——— = R +Ri 2

= 10 V , i? = 50 O d'où Rj = 50 El.

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et

r> ri R = Ri

Lois de base des circuits en régime quasi sîaîionnaire

55

IV, _ PUISSANCE EN REGIME SINUSOÏDAL IV. 1. — Puissance active ou puissance moyenne En régime variable, la puissance instantanée V-, reçue par un dipôle s'obtient à partir de l'expression stationnaire, valable à tout instant (cf. Électromagnétisme) : Vi(t) — u(t)i{t)

soit

Viit) — umim cos{ù)t + (f)u) cos(wr + <^)

puisque, en régime sinusoïdal, u{t) et i{t) s'écrivent respectivement : u{t) = um cos(
et

i{t) = im cos(i)

En raison des fréquences habituellement utilisées dans TARQS, le plus souvent supérieures à 50 Hz, et de la durée Tc( d'une expérience généralement très supérieure à la période T = 1//, la grandeur intéressante est la puissance moyenne reçue : v = nf) = L

avec : Vi(î) = umim cos(wf +

VM dt

cos(^r + ^/) = ^umimlcos(2ùJt +

+ 0,-) + cos(0;( - ^(-)]

Ainsi, la puissance instantanée Vi{r) varie sinusoïdale ment avec la pulsation 2(o autour de la valeur moyenne V : 1 V =

^

1 fTd X^r [C0s(2û)r + 4>lt + 4-) + COS{(^ - ^)1 Jd Jo

d r

1 = ^rdnhn cos(^M - <j>i) X Td d

puisque le premier terme sinusoïdal donne, par intégration, une valeur pratiquement nulle, ce qui justifie la définition précédemment donnée (cf. Oscilloscopes et multimètres) dans laquelle on a remplacé Td par T. La puissance moyenne ou puissance active V s'écrit donc simplement en fonction du déphasage cp — (pi, ~ tpi de la tension par rapport à l'intensité : V = (nwzm/2) cos (p. On l'exprime souvent en fonction des grandeurs, {/ et / , appelées respectivement tension et intensité efficaces :

V = -umim cos ç = Ulcos cp 2

avec

U = —7= ffi2

et

I=

Ç = fpu-
Par définition, la valeur efficace d'une tension ou d'un courant variables est la valeur qu'il faudrait donner à cette grandeur, en régime stationnaire, pour dissiper la même puissance que dans un résistor. La puissance V dissipée dans un résistor soumis à une tension sinusoïdale est V = iimi,n/2 = UI soit V = u}n/(2R). En régime stationnaire, la puissance dissipée dans un résistor, soumis à une tension U, est Vs = U2 jR ; en identifiant, on conclut que ces puissances sont égales si on a bien U = um/\f2 . Le même raisonnement peut être conduit avec l'intensité et donne / = imj\i2. Exemple : la tension efficace du réseau d'alimentation électrique sinusoïdale des particuliers est de 230 V , ce qui correspond à une tension d'amplitude iim = 230 x \/2 = 325 V . La définition de la valeur efficace X d'une grandeur x{t) périodique, de période T, est donc telle que (cf. Introduction expérimentale, oscilloscopes et multimètres) : T x2 =

'f Jo

x2

^

dr

expression valable aussi pour des grandeurs périodiques non sinusoïdales.

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2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

56

Le facteur coscp, qui apparaît dans l'expression de V, est le facteur de puissance ; il s'exprime simplement à l'aide de l'impédance du dipôle : cos cp =

Re{Z}

Ainsi, pour {/ et / fixés, la puissance moyenne reçue par le dipôle peut varier de 0 lorsque (p — ±tt/1 rad, à U1 pour ^ = 0. Pour un résister, dont l'impédance est réelle, le facteur de puissance est maximal ( cos la puissance active reçue vaut alors UI.

= 1 ), et

Pour un condensateur idéal ou une bobine parfaite, le facteur de puissance et la puissance reçue sont nuls puisque (p = ±tt/2 rad ; pour de tels composants la puissance active V est nulle, alors que la puissance instantanée ne l'est pas : elle est tantôt positive, tantôt négative, car le dipôle stocke de l'énergie puis la restitue au cours d'une période (cf. Électromagnétisme). Précisément, la puissance instantanée reçue par un condensateur s'écrit : Vi(t) = u(t)i{t) = LlC^ = ^ (jc"2) soit le taux de variation de l'énergie stockée par le condensateur. De même, la puissance instantanée reçue par une bobine idéale a pour expression ; ^ QL*2)

Vé(t) = u{t)i{t) = soit le taux de variation de l'énergie stockée par la bobine.

Seule la partie résistive d'un dipôle absorbe de la puissance active. En effet, pour un dipôle quelconque, d'impédance Z = /? +yX, la puissance reçue a pour expression ; ^ Uinim

tp — ^ Ri m — -, r,?2 2R +X2

car

um - |Z| im

et

cos ^

R R ^ - J^Txïy/ï

Cette puissance s'annule, quelle que soit la valeur de X, pour R = 0. Notons que la réactance X influe en général sur la valeur de um ou im et donc sur la puissance dissipée, bien que la dissipation ne se produise qu'au niveau des parties résistives. IV. 2. — Puissance apparente et puissance réactive c û (M

"l-

a) Puissance apparente La puissance moyenne reçue par un dipôle, V = UJ cos (p, ne peut dépasser la valeur S — Ul, laquelle fournit une estimation rapide de l'équipement indispensable en tension et en courant. Pour distinguer cette quantité S de la puissance active 'P exprimée en watt, on l'appelle puissance apparente et on l'exprime en volt-ampère (VA). Exemple : un transformateur est un appareil permettant, grâce au phénomène d'induction entre un circuit primaire et un circuit secondaire, une modification de la tension sinusoïdale sans variation de puissance (cf. chapitre 7 et Électromagnétisme). Sur sa plaque signalétique sont inscrites les caractéristiques suivantes : 230 V au primaire, 12 V au secondaire et 60 VA, ce qui correspond dans le secondaire à Us = 12 X et Is — S/U = 5 A . Ce transformateur pourra donc débiter dans le circuit secondaire un courant maximal de 5 A. Dans ce cas, la puissance disponible dépendra de l'impédance de la charge connectée aux bornes du circuit secondaire ; elle est généralement inférieure à 60 W et égale à cette valeur lorsque la charge est purement résistive.

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Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

57

b) Puissance réactive Il est utile d'introduire, en dehors de la puissance active et de la puissance apparente, une autre puissance qui exprime les rôles des composants, tels qu'un condensateur ou une bobine. Ainsi, définiton la puissance réactive Q selon :

Q=

sin (p = Uî sin (p

Pour la distinguer de la puissance active et de la puissance apparente, on l'exprime en volt-ampèreréactif (VAR). La puissance réactive d'un résister est nulle, car ce dipôle n'introduit aucune différence de phase entre la tension et le courant. En revanche, celles d'une bobine d'inductance L et d'un condensateur de capacité C valent respectivement : 7 Q = UJ sm ç = UI = LmI

et

. Q = UI sin (p = —UI =

I2 Cco

Ce concept de puissance réactive permet de caractériser le type d'installation : i) si Q > 0, le système reçoit de la puissance réactive, puisque sin ç) > 0 ; l'installation est de type inductif, H) si Q < 0, le système fournit de la puissance réactive, puisque sin ç) < 0 ; l'installation est de type capacitif. Notons que les puissances active, apparente et réactive, sont reliées par la relation simple suivante : S2 =V2 + Q2 ce que l'on retient sous la forme d'un triangle de puissances où les trois puissances sont les trois côtés d'un triangle rectangle d'angle (p (Fig. 2.14).

" I IQ _J Lj V Fig. 2.14. Exemple : sur le transformateur d'une guirlande de sapin de Noël, qui comporte 180 petites lampes connectées en série, on peut lire les informations suivantes : PR/Entrée :

230 V - 50 Hz

SEC/Sortie

24 V - 850 mA - 20,4 VA

En outre, il est indiqué que chaque lampe consomme une puissance de 0.112 W. Ainsi, le transformateur est constitué d'un circuit PRimaire aux bornes duquel la tension sinusoïdale du secteur de valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz est appliquée. Aux bornes du SECondaire, la tension efficace est de 24 V, l'intensité de 0, 85 A, d'où la puissance apparente de 20,4 VA.

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2. Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

58

On peut en déduire le cos cp de l'installation selon ; COS(0 = ^ = S

180

f 112 ' = 0,988 20.4

d'où

tan (p —

t cos1 (p

] — 0,155

Comme la résistance de l'ensemble des lampes est telle que V = U^jR , 'û vient : U2

242

= 28.6fl 20,15

V IV. 3. — Puissance complexe

La notation complexe, qui est un intermédiaire de calcul très commode, n'a pas été utilisée dans l'analyse énergétique précédente, car cette dernière fait apparaître des grandeurs quadratiques. Cependant, on peut l'introduire en remarquant les égalités suivantes : exp(/<£„) im exp(—y<£,■)} = ^umim cos (p et : -lm{umg} = -lm[uin expijéu) im expÇ-yV^-)) = -umimsin(p désignant le complexe conjugué de im . Il vient donc :

V = Re{V}

Q = lm{V}

S = \V\



V = V+jQ=

désigne la puissance complexe reçue par le dipôle considéré. Pour un dipôle d'impédance Z — R+jX, ou d'admittance Y — G-LjB, on a: = {z\u2 = zi1 = ri2 +jxi2

2= ou bien

= \y*\%„\2 = w2 = gu2-jbu2

2 = IeX, =

Remarque : La partie réelle de la puissance complexe est la puissance moyenne réelle (puissance active) et non la puissance instantanée réelle. IV. 4. — Grandeurs efficaces complexes Ce qui précède suggère de définir des grandeurs complexes efficaces, associées aux tensions et aux intensités sinusoïdales : U=

= U exp (/(/»„)

et

/ =

= / exp(/^)

On écrira alors : u{t) = U\/2exp(Jù)t)

i{t) = [s/îexpijcot)

et

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V — Rc{UI*}

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

59

IV. 5. — Théorème de Boucherot Dans un circuit électrique, certains dipôles générateurs fournissent de la puissance électrique que des éléments résistifs dissipent par effet Joule et que d'autres, tels les condensateurs et les bobines, stockent sous des formes différentes. Le théorème que le physicien français P. Boucherot a établi en 1900, s'exprime comme suit. Dans un réseau électrique, parcouru par des courants sinusoïdaux, la somme des puissances actives est nulle, ainsi que la somme des puissances réactives. Pour l'établir, commençons par l'exemple simple d'un réseau constitué de quatre nœuds, numérotés 1 , 2, 3 , 4, et disposés comme le montre la figure 2.15. 3

. FlG. 2.15. En régime quasi stationnaire sinusoïdal, la puissance complexe du réseau est la somme des puissances complexes sur toutes les branches :

2 = E 2* = ^ E b b

= E 2*2 b

ce qui s'explicite dans le cas considéré selon : £ = [ILnCn + U-nLn + HuCu + U23Lh +

+ UUL»]

Si l'on introduit les potentiels électriques efficaces complexes aux nœuds, V, , • • • V4 , les différents termes de puissance entre crochets s'écrivent respectivement, en introduisant les potentiels efficaces complexes : (Vi-EjUn

iv^^LU

(Yi-W-n

[YI-YÙËA

En sommant ces quantités et en les regroupant par potentiel, on obtient : £ = r, {Ln + £3 + £4) + £2(-£2 + £3 + £4) + £3(-£3 - £3 + £4) + £,(-£4 - £4 - £4) D'après la loi des nœuds, les sommes sur les intensités sont nulles, d'où : Vb = 0 b

ce qui donne b

Vb = J]] Ubh cos (pb = 0 b

et

en séparant partie réelle et partie imaginaire.

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^ Qb = ^ Ubîb sin (pb = Q b b

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

60

On peut établir ce résultat de façon générale en considérant un circuit contenant un nombre quelconque de branches, k et l étant les nœuds aux extrémités de la branche kl. On a : Es, = b kl

= î E^s = 5 Efe kl k,l

Y.k et Yi étant les potentiels efficaces complexes aux nœuds â: et / ; le facteur 1 /2 provient de la sommation sur les branches, car ces dernières ne doivent pas être comptées deux fois. Les deux sommations précédentes s'écrivent aussi, respectivement : Em = E^E& kj k I'

et

-E^^= k,l

-E^E^ = E^E^' k l' k V

puisque //^ = —Jw '■> dans le premier terme, on a commencé par fixer une valeur de k puis on a fait varier l'entier l' sur toutes les branches issues du nœud k : dans le second, on a permuté d'abord les indices muets k et /. Il en résulte que ces deux sommations ont finalement la même expression, d'où : EB.=E^ES' h kl.' On reconnaît, dans la sommation sur l', la loi des nœuds selon laquelle Yli' £ki'IXu quent : E^ = b

=

0. Par consé-

0

ce qui établit le résultat recherché.

yZ'ph=yzUhib cos ^=0 b b

et

53 ^=53Uhib h h

sm

vb=0

Exemple : dans un local industriel, alimenté sous une tension efficace de 230 V, sont branchées en parallèle cinq lampes, consommant une puissance de 100 W chacune, et deux moteurs de puissances actives Vi = 5 kW et TE = 6 kW ; les facteurs de puissance de ces moteurs valent respectivement cos i^i = 0,84 et cos cp2 = 0.75 . Dans le but de déterminer le facteur de puissance de l'ensemble, calculons les puissances active Vg et réactive Qg du générateur d'alimentation à l'entrée du réseau. D'après le théorème de Boucherot, on a: 7E + 5 x 100 + 5 000 + 6000 = 0 d'où V0 = -ll.5kW

Qs + 5 x 0 + 5 000 x tanfarccos 0,84) + 6000 x tan(arccos 0,75) = 0

d'où

On en déduit, à l'aide du triangle des puissances (Fig. 2.14), tan^ cos (pg = 0,80.

=

Qg = —8,5 kVAR Qg/Vg

=

0.74 et

IV, 6. — Distribution de puissance électrique Tout distributeur de puissance électrique, par exemple EDF en France, cherche à diminuer les pertes de puissance le long des lignes conductrices en raison de l'effet Joule. Sur la figure 2.16, on a schématisé cette distribution : on désigne par r la résistance des lignes, Z la charge, I l'intensité efficace du courant dans la ligne et U la tension efficace aux bornes de la charge.

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Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

61

Ligne w

C Distributeur de puissance électrique

u

(D

Utilisateur

l

il

z

Ligne

1 T

I

FTG. 2.16. Les installations électriques industrielles ne sont pas purement résistives mais possèdent un effet inductif non négligeable dû aux enroulements des moteurs ( Im{Z} > 0 ). Aussi est-il judicieux d'étudier, pour une puissance utile Vu fixée consommée par l'utilisateur, l'influence du facteur de puissance sur la perte de puissance Vi occasionnée par les lignes de transport. On a :

Vi = rl~

et

Vu = UI cos (p

d"où

Vi — r

V' 2

U COS2 cp

Ainsi, la puissance Vi perdue dans la ligne est inversement proportionnelle au carré de la tension fournie à l'utilisateur et au carré du facteur de puissance de son installation. Afin de minimiser les pertes en lignes, sans modifier la puissance reçue par l'utilisateur, le distributeur impose à ses clients un facteur de puissance minimal de 0, 90. En cas de non respect de ce minimum, il applique une tarification pénalisante. Si une installation électrique possède un facteur de puissance trop faible, on connecte, en parallèle ou en série avec l'installation, un condensateur qui compense l'effet inductif et amène le facteur de puissance à une valeur proche de 1. Donnons les facteurs de puissance de quelques appareils usuels : i) lampe à incandescence ; cos (p = l, ii) four à induction compensé par condensateurs (prévus par le constructeur) : cos

= 0, 85 ,

iii) lampes à fluorescence avec compensation : cos 9? = 0,93 , iv) poste de soudure à l'arc, sans compensation : cos

= 0,5 .

Afin de diminuer les pertes en ligne, le distributeur augmente, à l'aide de transfonnateurs, la tension efficace sur les lignes de transport entre la source de production et l'agglomération à desservir; cette tension peut atteindre 400 kV. À proximité du consommateur, la tension est abaissée, en plusieurs étapes, jusqu'à environ 230 V , grâce à des transformateurs abaisseurs de tension. Ce procédé fut proposé pour la première fois en 1887 par l'ingénieur électronicien croate N. Tesla. V A l'entrée des installations industrielles, le distributeur utilise des wattmètres pour mesurer la puissance électrique active consommée ainsi que des VARmètres, précisément dans le but de contrôler le facteur de puissance de l'installation. Exemple : une installation électrique est équivalente à un dipôle d'impédance Z = R + jX avec X > 0, en raison de son caractère inductif. Elle est alimentée par le réseau de distribution U = 230 V et / = 50 Hz. Le courant efficace consommé est de 16 A pour une puissance disponible de 3 kW. Déterminons le facteur de puissance cos (p ainsi que R et la capacité du condensateur qu'il faut placer en parallèle sur l'installation pour obtenir un facteur de puissance de 1. Nous avons : V= UIcoscp

d'où

3 000 V cos (p = — = = 0. 82 ^ UI 230 x 16

En outre, puisque V = RI2 et U = |Z|/, on trouve : R

V I2

11,712

et

v-ï

14,412

d'où

X = (|Z|2-R2)1/2 = 8,412

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2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Pour que le facteur de puissance ait sa valeur maximale, il faut que la capacité C du condensateur, connecté en parallèle, réalise une susceptance (partie imaginaire de l'admittance) de l'ensemble nulle :

ïm{Fe} =0 1 e/

avec

Ye = JjCco H

1

R / = —2 + J/ ( Cco 2 R+jX R +X \

X

\ ) R +X J 2

2

ce qui donne C = X/[ù}{R2 + X2)] = 129 p^F .

IV, 7. — Adaptation d'impédance en puissance Comme en régime stationnaire, il y a adaptation d'impédance entre un dipôle générateur et un dipôle récepteur, lorsque le transfert de puissance du générateur vers le récepteur est maximal. Cherchons donc à établir les conditions dans lesquelles la puissance, dont un utilisateur peut disposer sur une impédance de charge Z = R+jX, est maximale lorsqu'elle est connectée à un générateur de tension sinusoïdale, d'amplitude em et d'impédance interne Z/ = Ri + jX-,. Exprimons pour cela la puissance active disponible dans le récepteur :

P

= Re{Z}/2 = Re{Z}^ = f

En annulant les dérivées partielles par rapport à

et par rapport à X, on trouve :

' + Ri){Ri-R) + {X + Xi):

R{X + K

2

Ri)2 + (X -

[(R + Rif + iX + Xif]

d'où : X = —X, et R = Rj. Finalement, l'impédance de charge qui permet de récupérer le maximum de la puissance active fournie par le générateur et l'impédance interne de ce dernier doivent être conjuguées :

z=zr

d^ù

vM^r-

Cette adaptation d'impédance est souhaitable lorsque les générateurs délivrent des signaux de faible puissance comme un microphone ou une antenne de télévision, car toute atténuation supplémentaire d'un signal déjà faible dégrade notablement la qualité du signal de sortie. Notons que l'impédance interne du générateur dissipe la même puissance que la charge, ce que l'on évite de réaliser lorsque le signal fourni par le générateur est suffisamment puissant, puisqu'une trop forte dissipation d'énergie dans le générateur peut affecter son fonctionnement. C'est ainsi qu'à la sortie d'un amplificateur audio, on évite souvent d'adapter son impédance interne sur celle du haut-parleur à la sortie. Exemple : un générateur sinusoïdal, de résistance interne Ri, délivrant une tension d'amplitude em et de pulsation co, doit fournir le maximum de puissance à un résister de charge R ^R,. On se propose de réaliser l'adaptation d'impédance à l'aide du montage représenté sur la figure 2.17a pour lequel un condensateur de capacité C est branché en série avec le générateur et avec l'association en parallèle de la charge et d'une bobine idéale d'inductance L.

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63

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

X

Jl~

c

Ri

C

Ri L

R

L

R

b)

a) FlG. 2.17.

En associant en série la résistance interne du générateur et le condensateur, on obtient un générateur d'impédance interne Z, = R. + 1 /jCco . Ce générateur débite dans la charge constituée par le résistor de charge associé avec la bobine en parallèle ; l'impédance de la charge est alors : JRLco Z = R/IZl = " R+ jLto

RL2oj + jR2Lco R2 + L2Ù)2

et la puissance qu'elle dissipe est maximale si : 7 = Z, 7Z

> soit

P = R,

RL20)1

R2 + L2(o:

et

1

R2Lco

Cco

R2 + L2(x)2

II en résulte : L2o)2 = RiR2 j(R — Ri) et C = Lj(RRi). Cette solution n'a évidemment de sens, que si R > Ri. Sinon, il faut envisager le montage de la figure 2.17b, pour lequel on a permuté la bobine et le condensateur, ce qui conduit à : L2cu2 = R2R/{Ri — R) et C = L/(RRi). Dans chaque cas, la puissance transmise, qui vaut e2n/ (8/?/), représente la puissance maximale que peut délivrer ce générateur. Cette puissance est entièrement dissipée par effet Joule dans le résistor de charge, le condensateur et la bobine ne dissipant pas d'énergie. IV, 8. — Mesure de la puissance à l'aide d'un wattmètre a) Fonctionnement d'un wattmètre Un wattmètre présente quatre bornes d'entrée, deux pour la mesure de l'intensité du courant qui traverse le dipôle considéré et deux pour celle de la tension à ses bornes (Fig. 2.18). Il indique la puissance active UI cos (p dissipée dans le dipôle, et non la puissance apparente UI. Dans les wattmètres électromécaniques, le courant pénètre dans une bobine et, en créant un champ magnétique proportionnel à l'intensité, exerce un couple sur une seconde bobine, placée en parallèle sur le dipôle. Cette dernière est donc parcourue par un courant proportionnel à la tension aux bornes du dipôle ; un ressort en spirale la ramène vers sa position d'équilibre. En raison de l'inertie, la déviation du cadre, et donc celle de l'aiguille d'affichage qui en est solidaire, est proportionnelle à la puissance active. -

-C

<w>

u" Symbole d'un wattmètre FIG. 2.18. Dans les wattmètres analogiques, on multiplie deux tensions dont l'une est celle aux bornes du dipôle et l'autre est proportionnelle à l'intensité du courant qui le traverse. Le résultat de la multiplication

64

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

est ensuite envoyé sur un filtre passe-bas qui ne restitue que la valeur moyenne, laquelle est proportionnelle à la puissance active. b) Branchement d'un wattmètre La résistance interne du circuit entre les deux bornes permettant la mesure de l'intensité est faible, alors que celle entre les bornes du circuit servant à mesurer la tension est très grande. Lors du branchement, deux bornes sont mises en commun ; le wattmètre est alors équivalent à un montage courte ou longue dérivation (Fig. 2.19a et b respectivement). Le critère pour le choix du montage est la résistance du dipôle étudié : si elle est faible devant la résistance du circuit de mesure de tension, c'est le montage courte dérivation qui est adopté (cf. chapitre 1). Remarque : Les wattmètres électromécaniques ne sont sensibles qu'à des puissances élevées, c'est-àdire à celles qui sont supérieures à une dizaine de watts ; ils ne conviennent donc pas pour les mesures de faible puissance qui sont les plus fréquentes.

b)

a) Fie. 2.19.

Y. — CIRCUITS ELECTRIQUES EN TRIPHASE Dans le domaine de la distribution de la puissance électrique, le système triphasé est universellement utilisé ; c'est un ensemble de trois tensions sinusoïdales de même fréquence, de même amplitude et déphasées l'une par rapport à l'autre de 2-7r/3 rad, soit 120° . Dès que la puissance à fournir est supérieure à 1 kW, la distribution en triphasé présente par rapport à celle en monophasé plusieurs avantages : 0 à la production, un alternateur triphasé fournit une puissance supérieure de 50 % environ à celle d'un alternateur monophasé de même volume et de même prix, ii) dans le transport, la même puissance est transportée avec trois fils, alors qu'il en faut six en monophasé, iii) à l'utilisation, d'une part deux tensions sont disponibles avec la distribution en triphasé, 230 V et 230 x \/3 ~ 400 V , d'autre part le moteur asynchrone qui est le moteur électrique le plus répandu fonctionne en triphasé. V. 1. — Description du système triphasé Dans un système triphasé, les sources de tension fournissent, entre un fil conducteur commun, le neutre, et trois autres fils conducteurs, les phases, trois tensions sinusoïdales dites tensions simples ou tensions de phase :

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

65

auxquelles on associe respectivement les tensions complexes suivantes :

Ui = vm expijajt)

ex

P (/w?)

v2 = vm exp

et

^3 = vm exp

ex

P (Jwt)

Ces trois tensions sont déphasées entre elles de 27r/3 rad. Dans le plan complexe, on les représente par trois vecteurs, en prenant vi comme référence (Fig. 2.20). La somme de ces trois vecteurs est nulle, ce qui signifie que la somme des valeurs instantanées des trois tensions v{ , ^2 et L3 est nulle à tout instant : tJ] + ^2 + ^3 = 0

''—3 ii3l -277/3 —23 277/3/ \/ ! 77/6 V 277/3

1

;

^ u —2 —4 / ^ Fig. 2.20. Remarque : Généralement le neutre est dans une gaine plastique bleue alors que les phases sont dans des gaines noire, rouge et marron. On appelle tensions composées, ou tensions de ligne, les tensions entre les différentes phases. Ainsi, entre les phases 1 et 2, la tension de ligne s'écrit, en notation complexe :

M12 = Li - L2 =

exp (/Va/)

2 77 11 - exp |1 -j—

soit

= vm v^3 exp

exp(/a>/)

puisque :

1 — exp

= \/3 exp (

De même, on trouverait :

«23 = vm\/3 exp (-7^)

ex et

P

M31 = Vm C3 exp

L'amplitude des tensions de ligne est donc : um = V3vm

soit

U = Va/S

ex

P(J(ot)

2. Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

66

Comme V = 230 V dans la plupart des pays européens, on dispose de tensions de ligne sinusoïdales, de valeur efficace : f/ = V3 x 230 = 398 V « 400 V Notons que les tensions de ligne forment aussi un système triphasé, puisqu'elles sont déphasées les unes par rapport aux autres de 27r/3 rad (Fig. 2.20). En outre, elles sont déphasées de tt/ô rad par rapport aux tensions simples. On retrouve donc une relation analogue à celle qui relie les tensions simples (Fig. 2.20) : U]2

M23 3" —31

=

^

V. 2. — Courant dans une charge équilibrée Il existe deux configurations symétriques pour connecter trois charges sur un réseau triphasé : celle en étoile et celle en triangle. a) Montage en étoile Dans le montage en étoile, chaque charge est branchée entre un fil de phase et le fil neutre (Fig. 2.21). m

Z2

12 V\

Z3 V2

'3

Fie. 2.21. Le courant circulant dans le conducteur neutre est la somme des courants de ligne, i, , [2 et *3, qui circulent dans les dipôles d'impédances Z\ , Z2 et Z3 : in = ii + ia + is On dit que le système est équilibré, si les trois charges sont identiques ; l'intensité du courant circulant dans le conducteur neutre est alors nulle. En effet, si Z| = Z2 = Z3 = Ze, alors : U\ —i\1 = —'y r jçt

. v.2 u = — —L ry /j

et

■ IZ3 h = — —J "y r

. d ou

IZi + + ^3 ^ 1,, = — =0 —il ry e . £?

L'équilibrage des trois phases présente de l'intérêt, d'une part parce qu'il est adapté au fonctionnement normal d'un moteur dont les trois enroulements sont équivalents, d'autre part en raison de l'économie qu'il permet, le fil neutre n'étant alors plus nécessaire. Ce quatrième fil est parfois conservé sur des distances courtes afin d'assurer l'écoulement d'un éventuel courant de neutre pouvant résulter de dissymétries accidentelles du système, la présence de ce fil neutre ayant justement pour effet d'atténuer ces déséquilibres. Toutefois, sa section est plus faible que celle des fils de phase. Le système à quatre fils est utilisé aussi dans le transport entre le transformateur moyenne-basse tensions et les usagers d'un même quartier.

67

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

b) Montage en triangle Dans le montage en triangle, chaque charge est connectée entre deux fils de phase ; elle est donc soumise à une tension composée (Fig. 2.22). Ce montage ne comporte pas de fil neutre et le courant circulant dans chaque impédance est différent du courant circulant sur chaque ligne. Lorsque le circuit est équilibré (Z12 = Z23 = Z31 = Zr ), les courants circulant dans les trois impédances sont : U1 o . Uti. . M-Î r 1 — —-=1 — —ri et / = -12 Zf -23 Z, -31 Z,

ii

k.

h

A

"31

-4 t ./23

"23

V2

h[\

./3I

U]2 V\

-3

Lu

b

Z23

J\1 —

•'31

'3

ïhi>

FIG. 2.22.

Fig. 2.23.

Il est alors possible d'en déduire les courants circulant dans chaque ligne : M|2 -12

-31

1131 Z;

vm s/Z

exp {jojt) exp \j

77 exp

Itt -J-

Zr

ce qui s'écrit aussi : îi =

exp

expiait)\/3 exp (-;^) = ^ exp(/w/)

De la même façon, on obtiendrait : 32',, h =J-23

7,. -12 =

Zf

2-ît P ( -7y I expOr)

ex

et

477 3?x ^ =7., -./„ = — exp ( -7— ) exp(/wf) J -31 23 ^ 3 / Z;

L'amplitude des courants de ligne est donc liée à celle des courants parcourant les impédances :

3m

am |Z/|

. 3?;m l,n = |Zf|

d'où |Zr|

iw = jm\/3

et

I = JV3

La figure 2.23 est la représentation de Fresnel des courants de ligne et des courants parcourant les dipôles. Exemple : sur la plaque signalétique d'un moteur triphasé équilibré, on peut lire les indications suivantes : 230 V/400 V , 6,0 A/3,5 A . Ces chiffres indiquent les conditions normales de fonctionnement du moteur pour lesquelles le rendement du moteur est le plus élevé. Connecté en triangle sur un réseau, dont la tension de ligne vaut 230 V , le moteur impose un courant de ligne de 6,0 A , alors que branché en étoile sur un réseau, dont la tension de ligne vaut 400 V , le courant de ligne est de 3,5 A. Quel que soit le réseau dont on dispose, il est possible d'alimenter ce moteur de façon optimale en choisissant le montage adapté, triangle pour un réseau 230 V ou étoile pour un réseau 400 V . Le courant dans chaque enroulement sera de 3,5 A et la tension aux bornes de chaque enroulement de 400 V .

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

68

V. 3. — Puissance en triphasé reçue par une charge Dans l'exemple précédent du moteur triphasé, une question se pose naturellement : quelle est la puissance reçue par le moteur, en fonctionnement normal ? a) Expression générale de la puissance La puissance complexe reçue par les charges dans un circuit est la somme des puissances complexes : J

H — £| + ^2 +^3 =

r'p2+Vï +j{Q\ + Ql + Q3)

Dans un montage étoile équilibré, les trois tensions fi , V2 et V3 ont même valeur efficace V ; en outre, le montage étant équilibré, les trois courants ont même valeur efficace I et le facteur de puissance est le même pour les trois phases. II en résulte : V = 3V7(cos (p

jsin (p)

L'expression que l'on utilise généralement contient U et non V\ car V n'est pas accessible dans un montage sans fil neutre. Il vient donc, puisque U = \/3 V : V = \/3UI{cos (p

j sin (p)

d'où

V = V3UIcos

Q= s/3UIsi\

et

S = V3U1

pour les puissances active, réactive et apparente respectivement. Cette expression de V est encore valable dans le montage triangle. En effet, on obtient de façon analogue, puisque J = \/31 : V_ = 3UJ(co$(p-\-j&[n(p)

soit

P = v^f//(cosç»-fjsin
d'où les mêmes expressions pour P et Q. Cependant, soulignons que (p ne représente pas le déphasage entre m et z, mais celui entre v et i, précisément l'argument de Zc, et qu'en outre cette expression suppose que le montage est équilibré. Notons que le montage triangle et le montage étoile ne donnent pas les mêmes puissances actives dans trois charges identiques. Exemple : considérons le cas simple de trois lampes, de résistance R = 500 fi, branchées sur le secteur triphasé pour lequel V = 230 V . Dans une association en étoile, chaque lampe est soumise à une tension de phase V = 230 V . On en déduit l'intensité du courant qui la parcourt et la puissance active qu'elle reçoit : V 230 I = ~ = —— = 0,46 A R 500

d'où

^ = 3 x 230 x 0,46 = 320 W

Dans une association en triangle, chaque lampe est soumise à une tension de ligne U = 400 V ; l'intensité et la puissance valent donc, respectivement : / = ^ = ^ = 0,80 A

et

V( = 3 x 400 x 0,80 = 960 W

On voit que la puissance reçue par chaque lampe est le triple de celle reçue dans un montage étoile. Remarque : Pour le relèvement du facteur de puissance d'une installation triphasée équilibrée, il suffit de brancher en triangle trois condensateurs identiques avant le récepteur, indépendamment de son type de branchement. D'après le théorème de Boucherot, la capacité des condensateurs doit être telle que la puissance réactive soit nulle : ^. r ri , rrr „• . r r2 , ti + a —3Cù)U + UI sïn


J'E Xât] (p d'où C = jmU2

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

69

b) Puissance fluctuante On sait que, pour un récepteur alimenté par une tension sinusoïdale, la puissance instantanée Vj a pour expression : V-, = v(t)i(t) = vV2cos(cot + (f)u) x lVïcos[cot + ^>/) = VIcos(
+ 0f-)

Elle présente ainsi deux contributions : l'une est la puissance active et l'autre une puissance fluctuante qui varie sinusoïdalement avec une fréquence double de celle du générateur ; elle se retranche ou s'ajoute à la puissance moyenne selon l'instant. Bien que de valeur moyenne nulle, elle est gênante dans certaines applications telles que l'alimentation des moteurs où elle crée un couple fluctuant (freinage ou non), qui se superpose au couple utile. Dans ce contexte, le système triphasé présente un avantage, car la puissance fluctuante, qui est la somme des trois puissances fluctuantes déphasées de 27r/3 rad, est nulle. Il s'agit là d'une propriété importante des systèmes triphasés équilibrés : leur puissance instantanée est égale à la puissance moyenne. Soulignons que les relations précédentes ne sont valables qu'avec une charge équilibrée constituée de trois impédances identiques. Un déséquilibre de la charge se traduit, selon le montage utilisé, par une surtension sur une phase ou une surintensité dans un fil de connexion. Dans tous les cas, le déséquilibre est indésirable, voire dangereux. Son origine peut être accidentel (mise en court-circuit de deux fils, rupture d'un fil, etc.) ou résulter d'un mauvais équilibrage des charges. En outre, le réseau triphasé doit le plus souvent alimenter des charges de natures différentes (résistives dans le cas de l'éclairage et du chauffage, inductives pour les moteurs électriques, etc.) qu'il n'est pas toujours possible d'équilibrer. Retenons que, dans toute installation, on doit s'efforcer d'équilibrer au mieux les différentes charges. c) Mesure de puissance En pratique, la mesure de la puissance active s'effectue à l'aide d'un ou de plusieurs wattmètres. Si le circuit est équilibré, il suffit d'un wattmètre qui donne la puissance sur une phase et de la multiplier par trois. La mesure nécessite la présence du fil neutre (Fig. 2.24). La nature du branchement du dipôle, triangle ou étoile, n'a pas d'influence sur le résultat.

FIG. 2.24.

FIG. 2.25.

Lorsque le circuit est déséquilibré mais comporte un fil neutre, la mesure exige l'utilisation de trois wattmètres branchés entre chaque fil de phase et le fil neutre (Fig. 2.25). Si le circuit n'a pas de fil neutre, deux wattmètres 4 et S suffisent (Fig. 2.26). Ici aussi, la nature du montage est sans importance. Cette méthode convient évidemment si le circuit est équilibré. Les wattmètres A et 5 donnent les puissances respectives :

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

70

Or, pour un montage en étoile, on a : £3 = —i{ — h,

— «3, et «2

P — 2 RejlZi ii + ^2 i2 + ^3 ^3} De même, pour un montage en triangle, on a : «12

=

^13





=

^3 + M23 > d'où :

9 MMIS ^ d" -23

)

M23 > Â3 = 12 + in -12

et

Â, -31

=

13 + i„ , d'où -23

P = ^ Re{wi2 j;2 + u23j_*3 + Msiig,} = ^RejMniî +££2312} Ainsi, quel que soit le montage, triangle ou étoile, la puissance s'écrit : V = Va + Vb ■ il /- N W

a. z

"23 WA | |

"13

I1 i "23

.

V[

Montage triangle ou étoile sans neutre

i1

z

11— 1

N

Z •

1*2

in = 0

T | "3

Fig. 2.26.

Fig. 2.27.

Pour un circuit équilibré, la mesure de la puissance réactive est réalisée directement avec un seul wattmètre branché afin de connaître l'intensité du courant sur un fil et la tension entre les deux autres (Fig. 2.27). En effet, la lecture fournit le produit f/23/1 cos((/>23 — /,! ). Cette mesure donne Ulsin (p , puisque (Fig. 2.20) : 4>23 - 4*1,1 — (4*23 - 4>v,\) + {4>v,\ - 4*1,1)

— —

■7T 2"

^

Pour obtenir la puissance réactive Q, il suffit de multiplier la lecture du wattmètre par a/B • Cette puissance peut aussi être déterminée à l'aide du montage à deux wattmètres (Fig. 2.26) : VA = UIcos(4*n - <^,1) = UIcos(^i3 - 4*v,i + 4*v,\ - 4*i,i. soit (Fig. 2.20) : / Va = Uîcos (

77

\ car

77 ^13 - (f)v^ = —— rad

car

023 - 4*v,2 =

On a de même : (77 — +

\

77

rad

On en déduit que : Va — Vb = —2f//sin
Lois de base des circuits en régime quasi sîationnaire

VI. _ DISTRIBUTION D'ELECTRICITE ET PROBLEMES DE SECURITE VI. 1. — Production de puissance électrique La consommation quotidienne moyenne d'énergie électrique de la toute la France est de l'ordre de 1,33 térawattheure ( 1 TWh = 1012 Wh ), c'est-à-dire environ 3,6 x 10'^ J . Comme le travail électrique est difficilement stockable (les meilleurs accumulateurs ne pouvant stocker plus de 600 kj - kg-1 ), le travail électrique doit être disponible au moment de sa consommation. La puissance totale dont dispose le distributeur français EDF (Électricité De France) dépasse les 100 GW , alors que le record de consommation s'établit légèrement en dessous de 102 GW (pic atteint le 8 février 2012). Tout distributeur électrique prévoit la puissance à fournir en fonction des données statistiques qui indiquent la consommation probable en fonction de l'heure, de la saison et des températures observées. Si la consommation dépasse la production prévue, la tension et la fréquence du réseau baissent légèrement et la réaction du distributeur est immédiate : ce dernier augmente la puissance électrique des centrales ou importe de la puissance électrique des pays voisins. En cas de sous-consommation, c'est l'inverse, on exporte de la puissance et on diminue la production. Comme les sources de production de puissance électrique, que sont les centrales hydrauliques, thermiques et nucléaires, sont généralement éloignées des lieux de consommation, le transport de cette puissance joue un rôle essentiel dans la limitation des pertes occasionnées. VI. 2. — Distribution de puissance électrique a) Différents types de lignes de transport Afin de limiter les pertes énergétiques, lors du transport de la puissance électrique, l'utilisation de tensions sinusoïdales de basse fréquence s'impose. En effet, à haute fréquence, lorsque que l'approximation des régimes quasi stationnaires (ARQS) n'est plus satisfaite, l'effet de peau provoque réchauffement des câbles, par réduction de la section effective, et la nature inductive des lignes induit une augmentation des pertes (cf. Electromagnéîisme). Historiquement, c'est le développement du chemin de fer en Europe qui a joué un rôle décisif dans le choix de la fréquence de 50 Hz. En effet, cette fréquence correspond à celle utilisée par les constructeurs de locomotrices allemands AEG et Siemens, au début du XXe siècle ; les performances des moteurs synchrones triphasés, inventés par AEG, étaient optimales à 50 Hz. Aux USA et dans le Royaume Uni, cette fréquence est de 60 Hz. "ri

°

En France, les pertes énergétiques sur les lignes de transport, qui sont inversement proportionnelles à la tension de distribution ( 230 V ), s'élèvent à plus de 12 TWh par an, soit 3 % de la consommation, ce qui correspond à un coût de plus de 300 millions d'euros. On distingue plusieurs réseaux de distribution. i) Le réseau Très Haute Tension (THT), à 400 kV et 225 kV, et celui Haute Tension (HT), à 90 kV et 63 kV, assurent le transport de la puissance, sur des distances de plusieurs milliers de kilomètres, entre les centrales de production et les postes de transformation principaux. Il alimente aussi les transformateurs implantés dans les quartiers des grandes villes, ainsi que dans les très grosses entreprises. Il est composé de lignes aériennes constituées de fils conducteurs nus, en cuivre ou en aluminium, entourant un câble intérieur, l'âme, en acier qui permet d'augmenter sa résistance mécanique ; ces câbles tressés, d'un diamètre total d'environ 30 mm, ont une masse linéique de 2 kg par mètre. ii) Le réseau Moyenne Tension (MT), à 20 kV et 5,5 kV, relie les postes de transformation principaux à ceux qui alimentent les villes, ainsi que les petites et moyennes entreprises.

72

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

iii) Enfin, le réseau Basse Tension (BT), à 230 V ou 400 V, est destiné aux particuliers, le plus souvent en monophasé, et aux entreprises qui consomment peu de puissance, en général en triphasé. Notons que l'alimentation d'un quartier s'effectue en triphasé ; le neutre et l'une des phases sont distribués à chaque habitation ; si le réseau est bien équilibré, les charges sur chaque phase sont équivalentes et le courant dans le fil neutre quasiment nul (Fig. 2.28). Réseau 230/400 V N

Atelier

□ □ Usine

Fig. 2.28. Remarques : 1) La lampe à incandescence, inventée par T. Edison, qui permit l'illumination des premières villes, fonctionnait bien à 110 V stationnaire qui est le standard américain actuel de la valeur efficace de la tension sinusoïdale utilisée. Un peu plus tard, Edison déposa un brevet de distribution de l'électricité à faibles pertes sous des tensions stationnaires de 220 V, valeur un temps adoptée en France pour le réseau basse tension sinusoïdale EDF, actuellement augmentée à 230 V . 2) Bien que quatre conducteurs (le neutre et les trois phases) assurent le transport de la puissance électrique dans les villes, la plupart des poteaux électriques en ville portent un cinquième fil; ce dernier, relié à l'une des phases, assure l'éclairage municipal (Fig. 2.29a). b) Protection des lignes On protège les installations électriques de la foudre, capable de provoquer de très fortes surtensions, en surmontant les lignes THT d'une ligne de garde qui sert à intercepter la foudre avant que celle-ci n'atteigne les conducteurs sous tension. Ces fils anti-foudre, qui ne sont parcourus par aucun courant, en situation normale, sont évidemment reliés à la terre, à chaque pylône, afin d'évacuer sans dommage les courants parasites de forte intensité. Malgré les fils anti-foudre, les lignes conductrices sous tension sont parfois touchées directement ou souvent chargées par influence, lorsque la foudre frappe le fil de garde ou un objet situé dans le voisinage de la ligne. La charge électrique reçue produit une onde de tension, de forte amplitude (plusieurs centaines de kV ), qui se propage le long de la ligne, à la vitesse de la lumière (cf. Electromagnétisme). Cette onde peut détériorer les isolateurs en porcelaine qui fixent les lignes aux pylônes, ainsi que les transformateurs situés en bout de ligne. Les isolateurs, dont le nombre permet de connaître la tension de la ligne (9 pour 63 kV, 14 pour 225 kV et 18 pour 400 kV) sont protégés par des éclateurs qui canalisent la décharge électrique, lors d'un coup de foudre (Fig. 2.29b). Les lignes sont équipées de disjoncteurs et de parafoudres. i) Les premiers ouvrent le circuit, en cas de surintensité, en jouant le rôle de fusible mais n'ont pas besoin d'être remplacés après utilisation. L'arc électrique qui se produit est éteint par de l'huile ou

Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

73

par un gaz, en général de l'hexafluorure de soufre SFf,. Ils ouvrent la ligne en quelques centaines de millisecondes, puis la refennent dès que la charge électrique du coup de foudre a été évacuée vers la terre. ii) Quant aux seconds, ils sont constitués d'une série de disques qui se comportent comme des varistances dont la résistance diminue lorsque la tension s'élève. Ils assurent la liaison entre la ligne à protéger et la terre. En fonctionnement normal, la résistance totale est très importante et la ligne est isolée de la terre. Lorsque la tension augmente et dépasse la valeur maximale autorisée, les disques ne présentent qu'une faible résistance et la décharge vers la terre peut se produire. Une fois la décharge terminée, quelques dizaines de millisecondes après, les disques présentent à nouveau une résistance très élevée et la ligne est de nouveau isolée de la terre. Une manière de protéger les lignes et les personnes consiste à enterrer les fils de transport. Même si ce procédé est très coûteux et si la chaleur dégagée ainsi que la nécessité d'accéder aux câbles conduisent à aménager une large zone dépouillée de toute végétation, les distributeurs augmentent progressivement la proportion de lignes enterrées. Actuellement, en France, un quart des lignes 63 kV sont enterrées ; leur coût est alors multiplié par 3 ou 4. Pour les lignes en 225 kV , seules les portions en agglomérations sont enterrées, car le coût est, dans ce cas, multiplié par 10.

a)

b) FlG. 2.29.

VI. 3. — Sécurité d'une installation électrique domestique a) Effets physiologiques en électricité L'effet d'un choc électrique sur le corps humain dépend de plusieurs facteurs : la durée du passage du courant dans le corps, son intensité, sa nature stationnaire ou alternatif, ainsi que des organes traversés. Lorsque l'intensité du courant est inférieure à 10 mA, les effets du courant ne sont pas dangereux, quelques picotements seulement. Au-delà de 10 mA , l'intensité et la durée doivent être pris en compte : 20 mA pendant 10 s a le même effet que 100 mA pendant 1 s ou encore que 500 mA pendant 50 ms . De telles intensités provoquent la tétanisation des muscles traversés : les doigts se crispent et n'arrivent pas à lâcher le conducteur électrique touché. En outre, le diaphragme, qui permet de comprimer ou de dilater les poumons, au cours de la respiration, risque de se bloquer et ainsi provoquer l'asphyxie ; le cœur lui ne subit pas de tétanisation mais, lorsque l'intensité dépasse 50 m A , son rythme est troublé (c'est la fibrillation).

74

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Le courant alternatif de basse fréquence est plus dangereux que le courant stationnaire, précisément en raison de ses variations au cours du temps, lesquelles favorisent les contractions répétées des muscles et la tétanisation ; aussi les normes imposent-elles des tensions maximales utilisables moins élevées en régime alternatif qu'en régime stationnaire. Pour une tension déterminée, l'intensité du courant qui traverse le corps humain dépend évidemment de sa résistance. Cette dernière n'est pas constante et dépend de l'humidité de la peau : elle varie de 1 kfl pour une peau humide à 50 kfl entre deux mains sèches. En outre, il faut tenir compte de la résistance de contact entre la peau et les conducteurs, laquelle varie de quelques kfi au niveau des mains à plusieurs centaines de kfl entre le sol et les pieds dans des chaussures isolantes. Pour ces raisons, dans les conditions habituelles, la valeur limite de la tension éliminant tout risque d'électrocution est de 50 V en régime stationnaire et de 25 V efficace en régime sinusoïdal. Cette dernière valeur est obtenue à partir de la résistance électrique du corps humain évaluée en moyenne à 2 500 H et du seuil d'intensité du courant admissible qui est de 10 mA : f/ = ^/ = 2500 x 0,01 =25 V b) Sécurité domestique Les normes de sécurité française imposent le schéma de liaison à la terre nommé TT (terre-terre) : le fil neutre de l'installation doit être relié à la terre, ainsi que la carcasse métallique des appareils domestiques. La reconnaissance du fil de terre est aisée puisque son enveloppe plastique est de couleur jaune et vert. En général, les installations domestiques sont munies d'un disjoncteur différentiel dont la fonction est d'ouvrir tout circuit dans lequel l'intensité du courant dans le fil neutre est différente de celle dans le fil de phase ; en effet, cette différence de valeur traduit généralement un défaut d'isolement (Fig. 2.30a). Certains disjoncteurs différentiels sont très sensibles : ils provoquent l'ouverture des circuits dès l'apparition d'une différence d'intensité de 30 mA. Ils sont techniquement constitués d'un circuit magnétique en forme d'anneau (cf. Électromagnétisme), autour duquel on a enroulé trois fils conducteurs (Fig. 2.30b) ; l'un relié est au neutre, le deuxième à la phase et le troisième commande un interrupteur. Si une différence d'intensité apparaît brutalement, un courant induit dans le fil de commande actionne l'interrupteur. Disjoncteur différentiel Neutre CA l\

Commande de l'interrupteur Neutre

Phase

V/

h Rupture d'isolant

Terre

Phase

b)

a) Fig. 2.30.

Dans une installation domestique, les causes d'accidents électriques sont multiples. i) Le corps humain, qui est en contact avec la terre, peut toucher un fil électrique soit directement soit par l'intermédiaire de la carcasse métallique d'un appareil électroménager défaillant. Si le fil touché est le neutre, il n'y aura aucun dégât. En revanche, s'il s'agit du fil de phase, le courant traversant le corps n'est limité que par sa résistance : l'intensité peut alors être mortelle.

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

75

Le disjoncteur différentiel se déclenche lorsque l'intensité dans le fil neutre n'est plus égale à celle dans le fil de phase; c'est précisément le cas lorsqu'une partie du courant de phase traverse la personne électrocutée. Le disjoncteur peut être différemment réglé : 30 mA pour les prises de courant et pour l'éclairage des salles d'eau, 100 mA ou 300 mA pour les chauffages ou les gros appareils électroménagers. ii) Line autre cause est le contact direct avec les deux conducteurs neutre et phase. Aucun système de sécurité n'est ici possible, car le corps humain se comporte comme un dipôle électrique quelconque. Aussi est-il indispensable de couper systématiquement l'alimentation d'une partie du réseau électrique avant toute intervention, même pour le simple changement d'une lampe sur une douille ; cette dernière peut en effet présenter un défaut d'isolation.

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Dans l'approximation des régimes quasi stationnaires, les lois de base des circuits ont, à chaque instant, la même expression qu'en régime stationnaire. 2) En régime sinusoïdal, les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles se transposent directement à l'aide de la notation complexe : ^£^ = 0

et

5>^ = 0

La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent au nœud considéré, avec 6^=1 si le courant est orienté vers le nœud, et ^ = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d'une même maille, avec = 1 si le sens de Uf. est le même que le sens choisi pour parcourir la maille et Et — — 1 sinon. 3) En régime sinusoïdal, les composants passifs sont caractérisés par leur impédance Z, qui est le rapport tension sur courant en notation complexe. Ainsi, l'impédance complexe d'un condensateur de capacité C est 1 /jCù) alors que celle d'une bobine d'inductance L est jLco ; le facteur j dans ces expressions traduit un déphasage de ±7r/2 rad de la tension par rapport au courant. 4) En régime sinusoïdal, la puissance moyenne reçue par un dipôle, ou puissance active, a pour expression : V = Uî cos (p 17 et / étant les grandeurs efficaces, cp le déphasage de la tension par rapport au courant. On introduit la puissance complexe V_ = ui*/l dont la partie réelle est précisément la puissance active V et la partie imaginaire la puissance réactive Q = Ulsïn ç 5) Selon le théorème de Boucherot, la somme des puissances actives et la somme des puissances réactives sont nulles dans tout circuit. 6) La puissance électrique est distribuée en régime sinusoïdal triphasé, en raison de plusieurs avantages techniques, notamment la facilité de production dans les alternateurs et le moindre coût du transport.

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

76

EXERCICES ET PROBLEMES

P2-1. Circuit RL Un circuit associant un résister, de résistance R = 50 fl, en série avec une bobine idéale, d'inductance L = 100 mH, est alimenté par un générateur qui délivre la tension sinusoïdale e{t) = Es/2cos{(x)î) avec E = 10 V . 1. a) Trouver l'expression de l'intensité du courant dans le circuit. Quelle est sa valeur efficace et son déphasage, d'abord pour la fréquence / = 50 Hz , puis pour / = 100 Hz ? Pour quelle valeur de / le courant est-il en retard de phase de tt/A rad sur la tension ? b) Tracer les graphes donnant l'amplitude et le déphasage de i(t) par rapport à e{t) en fonction de la fréquence /. 2. Déterminer la tension aux bornes de la bobine. Tracer le graphe représentant son amplitude en fonction de /.

P2- 2. Mesures de tension à l'aide d'un voltmètre Dans le circuit représenté sur la figure 2.31, un voltmètre fonctionnant en régime sinusoïdal est connecté successivement aux bornes du résister, de la bobine et du condensateur : il indique respectivement 15 V, 10 V et 30 V. 1. Quelle est l'indication du voltmètre aux bornes de la source de courant ? 2. Calculer la puissance fournie par cette source pour R= 100 fi.

C

FIG. 2,31. P2- 3. Nature de dipôles inconnus On désire identifier trois associations (en série ou en parallèle) de deux dipôles choisis parmi les trois suivants : une bobine idéale, un condensateur et un résistor. Les dipôles obtenus sont notés D\ , D2 et Z>3 . En régime stationnaire, la mesure des résistances donne respectivement : R\ — Ri = 50 fi et /?3 — 00 . En régime sinusoïdal, on observe que : i) quelle que soit la fréquence /, la tension u\ aux bornes de D\ est en avance sur l'intensité i\ du courant qui le parcourt ; en revanche, pour £>2 , 112 est en retard sur Ï2 ii) aux basses fréquences, la tension M3 aux bornes de D3 est en retard sur Ï3 ; aux hautes fréquences, c'est l'inverse. 1. Déterminer la nature de chaque association et les dipôles qui la constituent. 2. Quels résultats obtiendrait-on avec les autres associations possibles ?

77

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

P2- 4. Lecture à Toscilloscope Un circuit comportant une bobine réelle (inductance L en série avec un résistor r) et un résistor, de résistance R = 20 Ll, est alimenté par un générateur de tension : e{t) = em cos{ojt). Un oscilloscope, connecté comme l'indique la figure 2.32a, fournit les courbes de la figure 2.32b. Les calibres sélectionnés sont de 1 V ■ carreau-1 pour l'échelle verticale et de 2,5 ms • carreau-1 pour le balayage horizontal. 1. a) Déterminer la fréquence et la valeur efficace de la tension appliquée. Même question pour le courant. b) Calculer la valeur du déphasage observé entre les deux tensions. En déduire les valeurs de r et L. 2. a) On intercale, entre les points A et C, un condensateur de grande capacité C = 112 jjlF ; on obtient les courbes de la figure 2.32c, sans modifier les réglages de l'oscilloscope. Calculer l'intensité efficace dans le circuit. b) Retrouver les valeurs de r et L.

Voie B

Voie A

L mm

B

R = 2011 sh

carreaux

7777 b)

a)

c)

FIG. 2.32. P2- 5. Réseau en régime sinusoïdal - webDans le circuit de la figure 2.33, la tension e = emcos{o)î) est imposée par un générateur de tension parfait. Avec un voltmètre, on mesure la tension us aux bornes du résistor R . 1. a) Trouver la relation entre us et e, en fonction de R, Z et Z'. b) Établir la relation entre les intensités ^ et ^ , en fonction de R , Z et Z'. 2. a) Que deviennent les relations précédentes si Z est une résistance R' et Z' l'impédance d'une capacité C ? b) Déterminer le rapport des amplitudes us^mjem et R' = 2,2 kfi et / — 1,0kHz.

pour R = 1.5 kfi, C = LOjjlF,

"1

T R'

B Z'

M

UA

R R'

FIG. 2.33.

FIG. 2.34.

2. Lois de base des circuits en régime quasi staîionnaire

78

VI- 6. Circuit déphaseur Le circuit de la figure 2.34, dans lequel e = em cos{ù)t), représente un circuit déphaseur. Le GBF étant à masse flottante, on adopte comme masse du circuit le point M . 1. Comparer, en amplitude et en phase, les tensions ua et ub . À quoi peut servir un tel circuit ? 2. Représenter graphiquement l'avance de phase de ub sur uA. Pour quelle valeur de R les tensions ug et Ua sont-elles en quadrature, lorsque C = 0,22 jjlF et / = 1,2 kHz ?

P2- 7. Impédances équivalentes ' On alimente un moteur, composant inductif représenté par une bobine, d'inductance L et de résistance R, par un générateur sinusoïdal qui maintient la tension e{î) = em cos(
A

mmn L

R

B

c

e e rs->

R

b)

a)

Fig. 2.35.

P2- 8. Absence de variation de courant à la fermeture d'un interrupteur Dans le circuit de la figure 2.36, on souhaite que l'indication donnée par l'ampèremètre ne varie pas lorsqu'on ouvre ou lorsqu'on ferme l'interrupteur. Quelle valeur de la capacité C faut-il choisir ? Calculer C sachant que L = 22 mH, R = 330 fl, r = lOO et que la fréquence du GBF est de 50 Hz .

Xmm, ^QQOowo^ooooooo. C

C

C

^ C

U2

7777" FlG. 2.36.

7777

7777 Fig. 2.37.

7777"

«3

Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

79

P2- 9. Cellules à retard de phase La figure 2.37 représente une ligne infinie, constituée de cellules identiques LC. On impose, avec un générateur parfait, la tension uo{t) = em cos(W) . 1. Établirlarelation de récurrence existant entre un+i , un et un_l ; on introduira coq = 1/(LC)1//2 2. On cherche une solution de cette équation sous la fonne un = m0 d' avec i/0 = em expijcot). a) Déterminer q pour co > Imq . b) Pour co < Iojq , montrer que a est de la forme a = exp[/<£{û>)] et déterminer la phase 4>{o)). c) On suppose que co coq et on pose r — , sachant que cj) est négatif. Établir l'expression de r en fonction de L et C . Application numérique pour L = 0.68 mH et C = 22 pF . Donner une interprétation physique de l'expression obtenue pour u„ .

P2-10. Impédance itérative Le circuit représenté sur la figure 2.38 est alimenté par un générateur de tension sinusoïdale : e = em cos(W). 1. Exprimer l'impédance Z^b , en fonction des impédances Z\ , Zo et Zc . 2. Déterminer la valeur de Zc pour laquelle Zc = Z^b ■ Pourquoi cette valeur de Zc est-elle qualifiée d'impédance itérative ? s w 3. On conserve la valeur précédente pour Zc . Etablir la relation que doivent vérifer Z\ , Z2 et Zc afin que im = ïm . 4. a) Si Z| est un condensateur, de capacité C = 68 nF et Z2 une bobine, d'inductance L = 1,5 mH , quelle impédance Zc faut-il prendre ? b) Même question avec Z\ , bobine d'inductance L = 1,5 mH et Z2 , condensateur de capacité C = 68 nF ? A Z,

'-É ■^n Z2

z,

il FIG. 2,38.

R

L FIG. 2.39.

P2-11. Puissance dans deux branches en parallèle •web Dans le circuit de la figure 2.39, on désire que les deux branches absorbent la même puissance moyenne lorsqu'on connecte un générateur de tension sinusoïdale entre A et B : e = em cos{cot). Détenniner l'inductance L en fonction de la résistance R et des capacités C et C . Calculer L pour R = 11 kO, C = 15 jxF, C' = 22 jxF, à la fréquence / = 1 kHz.

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

80

VI-12. Mesure de puissance à l'aide d'un voltmètre On dispose d'un voltmètre et d'un résister, de résistance R connue, pour mesurer la puissance dissipée dans une impédance Z inconnue. On effectue les mesures indiquées sur la figure 2.40. 1. Déterminer la puissance dissipée dans l'impédance Z , en fonction des tensions U\ , U2 et t/3 lues sur les trois voltmètres. 2. Calculer cette puissance pour f/| = 20 V, f/2 = 147 V, f/3 = 162 V et /? = 10 O. 3. En déduire la résistance et la réactance de l'impédance Z. R ^

Z I-

^

U\

IU2

Û3

^

FlG. 2.40.

P2-13. Puissance consommée dans un circuit industriel

vveb 1

-

Le circuit de la figure 2.41 est alimenté par le réseau basse tension d'EDF : fréquence / = 50 Hz , tension efficace U = 230 V . 1. Exprimer, en fonction des données sur la figure, la puissance dissipée par ce circuit. 2. On constate que la puissance fournie par le générateur atteint une valeur maximale Vm pour i? = 20 El. En déduire la valeur de L' et celle de Vm . 3. Pour une valeur de R supérieure à 20 O , le facteur de puissance devient égal à 1 et la puissance consommée est de 500 W. En déduire les valeurs de i? et C , sachant que L = 100 mH .

1

L' 230 V 50 Hz

L C

R

r* 230 V 50 Hz

Fie. 2.41.

R

C

Fie. 2.42.

P2-14. Facteur de puissance d'une installation et relèvement Dans une installation alimentée par un réseau basse tension (/ = 50 Hz et tension efficace U = 230 V ), on fait fonctionner simultanément un moteur de puissance Vm ■> dont le facteur de puissance vaut 0,65 , et une rampe d'éclairage de résistance R, de puissance Vr , branchée en parallèle et de facteur de puissance égal à 1 (Fig. 2.42). 1. Calculer les valeurs efficaces complexes des intensités des courants dans les différentes parties du circuit, en fonction de U, Vm , Vr et du déphasage (p de la tension par rapport au courant qui parcourt le moteur. 2. En déduire le facteur de puissance de l'ensemble. Application numérique pour Vm = 5 kW et Vr = 3 kW. Retrouver ce résultat à l'aide du théorème de Boucherot.

Lois de base des circuits en régime quasi sîaîionnaire

81

3. Quelle est la valeur de la capacité du condensateur qu'il faut placer en parallèle sur l'installation pour relever le facteur de puissance jusqu'à 1 ? Rappeler l'intérêt d'avoir un facteur de puissance proche de l'unité.

P2-15. Exemple tiré de la publication originale de Boucherot Dans sa publication originale, Boucherot illustre le théorème qui porte son nom, avec l'exemple suivant. On alimente, à l'aide d'une tension sinusoïdale, de valeur efficace Ue , une ligne d'impédance Z; = 20 + y 30 en ohm, au bout de laquelle se trouve l'enroulement primaire d'un transformateur. La tension efficace aux bornes de cet enroulement étant U\ = 4 kV, sont branchés en série, aux bornes de l'enroulement secondaire du transformateur (Fig. 2.43) : i) un moteur synchrone A de puissance apparente 10 kVA et de cos cp — 0,8, dans lequel le courant est en avance sur la tension, ii) deux moteurs asynchrones, B de 20 kVA et de cos ^ = 0,9, C de 5 kVA et de cos «p = 0, 8 , dans lesquels la tension est en avance sur le courant, iii) une série de lampes D, de puissance 10 kW, iv) un condensateur E de puissance réactive 2 kVAR. 1. Effectuer les bilans de puissances active et réactive dans le circuit comportant l'enroulement secondaire du transformateur et déterminer les puissances active et réactive fournies par le secondaire. 2. Sachant que les pertes du transformateur sont de 2,5 % pour la puissance active et de 5 % pour la puissance réactive, calculer l'intensité efficace dans le primaire. 3. Trouver la valeur de la tension efficace Ue . Moteurs asynchrones Moteur synchrone

Primaire Secondaire FIG. 2.43.

P2-16. Importance du fil neutre en triphasé On alimente, en triphasé (/ = 50 Hz et tension efficace de phase 230 V ) les trois enroulements d'un moteur que l'on assimile à trois bobines idéales, d'inductance L. Initialement, le branchement présente la configuration en étoile (Fig. 2.44a). 1. Déterminer l'intensité io du courant dans le fil neutre ; en déduire l'intérêt de l'alimentation en triphasé. 2. Suite à une erreur de branchement, l'enroulement 1 se retrouve en parallèle avec un résister, de résistance R. Le montage en étoile n'est plus équilibré. Déterminer l'intensité ig du courant dans le fil neutre ainsi que les tensions aux bornes de chaque enroulement. Calculer la valeur efficace de Lq pour R = 100 ù et L = 0,22 H.

82

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

3. Suite à un incident, le fil de neutre est coupé (interrupteur K ouvert). L'enroulement 1 étant toujours en parallèle avec le résister R, détenniner les tensions aux bornes de chaque enroulement. Quel est l'intérêt de la présence du fil neutre sur un montage en étoile équilibré ? 4. La connection est maintenant en triangle et le résistor R n'est pas branché (Fig. 2.44b). a) Trouver la tension aux bornes de chaque enroulement, l'intensité jki du courant dans chaque enroulement ainsi que dans les fils de phase 4 . b) Calculer les valeurs efficaces des grandeurs déterminées précédemment. 5. L'enroulement 1 est de nouveau en parallèle avec le résistor R . Quel est alors le courant dans chaque fil d'alimentation ? Application numérique. T— 12 1J Z,

«12

*731

Zn

Z2 m.

Vi Ji

Z3

V2

'3

JL

31

Z23

«23

V2

«31

Z

1/23

'2

V\

X

I V3

10 a)

b) FIG. 2.44.

P2-17. Mesure de puissance en triphasé Le réseau triphasé de la figure 2.45a alimente, sans fil neutre, sous 230 V de tension efficace de phase, trois récepteurs inductifs identiques montés en étoile. WA

w

X

X

«13 >2

W*

X J

R

«23 13

«23 J a)

n

b) FIG. 245.

1. Exprimer la puissance active totale V et la puissance réactive totale Q, en fonction du facteur de puissance et du module |Z| de l'impédance de chaque dipôle. Application numérique pour |Z| = 80 O et cos = 0,5 . Quelle est l'indication de chaque wattmètre ? 2. On ajoute alors un résistor, de résistance R = 100 fi entre la phase 2 et la phase 3 (Fig. 2.45b). Déterminer la nouvelle expression de la puissance active totale V et la puissance réactive totale Q'. Quelles sont alors les indications des deux wattmètres ?

Lois de base des circuits en régime quasi sîationnaire

83

P2-18. Séquence des phases en triphasé Sur un réseau triphasé, il est parfois nécessaire de connaître l'ordre successif des phases, lorsque l'on veut fixer le sens de rotation d'un moteur ou que l'on souhaite brancher en parallèle des lignes triphasées. Avec les notations habituelles, on a : Ul = U]

U2 = U{ exp (-j^Y

et

U3 = U\ exp

= U i exp

les trois phases passent par leurs valeurs maximales, dans l'ordre chronologique 1,2.3. Les numéros affectés sont arbitraires, car les phases se succèdent indéfiniment avec un déphasage de 27r/3 . Afin de déterminer l'ordre des phases, on branche en étoile, sans neutre, les trois dipôles suivants ; un condensateur, de capacité C, et deux lampes, de même résistance R , comme sur la figure 2.46. On observe que l'une des lampes brille plus que l'autre. Déduire du calcul de la puissance dissipée dans chacune des lampes l'ordre des phases, condensateur-lampe brillante-lampe faible ou condensateur-lampe faible-lampe brillante.

C R ylb R C

le >Fig. 2.46.

Oscillations électriques harmoniques,

amorties, forcées. Résonance

Les oscillations harmoniques, amorties, forcées ont déjà été vues en mécanique à partir de l'exemple concret d'un pendule élastique (cf. Mécanique). Nous nous proposons ici de considérer des oscillations analogues, dans le cadre purement électrique où elles jouent un rôle au moins aussi important. Pour cela, nous commençons par l'oscillateur électrique harmonique, lequel est constitué d'une bobine d'induction et d'un condensateur. Nous étudions ensuite l'influence des phénomènes dissipatifs associés au caractère partiellement résistif des composants. Enfin, nous analysons les oscillations électriques forcées dans un dipôle RLC, excité par une tension sinusoïdale, et donc le phénomène de résonance.

I. — OSCILLATEUR HARMONIQUE EN ÉLECTRICITÉ 1.1. — Définition Un oscillateur électrique harmonique, ou sinusoïdal, est un système dont l'un des paramètres x{t), qui est soit l'intensité du courant i(t) dans le circuit soit la tension u(t) aux bornes de l'un des composants, varie au cours du temps suivant une loi sinusoïdale : .xfr) = xm cos{o)Qt + ^) = xm cos(27r/of + ^>) Dans ces expressions, xm, wq , /o, et Tq = 1 //o sont des constantes appelées respectivement l'amplitude, la pulsation, la fréquence, la phase à l'origine des temps et la période (Fig. 3.1). , i *(0

0

Fig. 3.1.

85

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Comme en mécanique, toute l'importance des oscillations harmoniques repose sur la possibilité de représenter une oscillation quelconque par une somme d'oscillations harmoniques de pulsations différentes (cf. annexe 2).

1.2. — Mise en évidence expérimentale Le circuit électrique fermé de la figure 3.2a est constitué d'un condensateur de capacité C, d'une bobine d'inductance L et d'un conducteur ohmique de résistance R , placés en série. Si le condensateur est initialement chargé, c'est-à-dire si son armature A a une charge q et son armature B une charge opposée —q, on constate qu'il se décharge dans le reste du circuit, de façon oscillante : q varie au cours du temps suivant une loi sinusoïdale amortie. On met en évidence une telle variation en visualisant sur un oscilloscope la tension uc = qjC aux bornes du condensateur. On rend possible cette visualisation en utilisant un générateur de signaux carrés qui reproduit périodiquement l'excitation initiale du condensateur. R

R

n_

n_ A

%

q

uc 'c"' I—n

L

Résistance négative

A

uc

1

C '

L

1

—wœr b)

■à) Fie. 3.2.

■a o c 3 û (M i—l

On supprime l'amortissement observé en ajoutant au circuit série RLC une « résistance négative », ce qui permet de compenser le terme résistif (cf. chapitre 8 et 14). Une telle résistance peut être obtenue, par exemple à l'aide d'un composant à résistance dynamique négative comme une diode à effet tunnel ou un tube à décharge. On préfère utiliser aujourd'hui un système actif tel un amplificateur opérationnel comme le montre la figure 3.2b ; conformément à l'usage, la source auxiliaire d'énergie n'a pas été représentée sur le schéma équivalent. On obtient approximativement un oscillateur harmonique électrique dont on peut vérifier l'expression de la période Tq = Itr jcoQ = 27r(LC)1/2 . Ordre de grandeur : dans un circuit électrique typique, où L = 0,1H, C — IOjxF, R= 100 H, muni de la résistance négative d'environ —100 fl, on trouve : fo»o = 103 rad - s-1

d'où

/o = 159.15 Hz

et

Tq = 6,28 ms

© 4-1 .C 1.3. — Equations différentielles caractéristiques D. 0

a) Loi des mailles : équation différentielle du second ordre La loi des mailles, appliquée à un tel circuit en régime quasi stationnaire, donne (cf. chapitre 2) : q Tdï — = —L C dt

„. Ri

. soit

L

df q „ \- Ri -]— = 0 dt C

. puisque F 4

. dq i = — dr

86

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

q étant est la charge de l'armature A du condensateur vers laquelle est orienté le courant d'intensité i. Il en résulte l'équation différentielle canonique, en utilisant la notation habituelle pour toute dérivée par rapport au temps (cf. Mécanique) : ..

q 0 r. ^o)^q = ri Tp

avec

il-\ coq = \ — V /

et

^ Te = iv

Ce système électrique est dynamiquement équivalent à l'oscillateur mécanique amorti : la correspondance entre les différentes grandeurs est donnée dans le tableau 3.1. Le rôle de la charge q est tenu par celui de la position x, celui de i par la vitesse v ; dans ce contexte l'inductance L remplace la masse m , la capacité C apparaît à la place de l'inverse l/K de la raideur, enfin la résistance R se substitue au coefficient d'amortissement a . Electricité

q

Mécanique

x

i

L

v

C

R ]

m

K~

a

Tab. 3.1. L'oscillateur est hanuonique, lorsque le terme dissipatif, qui est proportionnel à l'intensité du courant, est nul ou négligeable. L'équation différentielle se réduit alors à : d2qq L dr1

+

C

... S01t

9

^

^=

n

v

0

ou

f ^ \1^2 Ù)Q=

\ ïfc]

est la pulsation propre. La solution d'une telle équation est bien connue (cf. annexe 1). Elle peut prendre les différentes formes suivantes : q{î) — A cos(û)ot) + Bsw(coot) = qm cos(tuot + f)

qm = (A2 H- jÇ2)1/2

et

tan f = —— A

Remarque : Il convient de souligner que, pour un tel oscillateur, les conditions initiales n'ont d'influence que sur l'amplitude et la phase et non sur la fréquence. b) Conservation de l'énergie : équation différentielle du premier ordre On passe de l'équation différentielle du second ordre à l'équation du premier ordre correspondante, en multipliant la première par q et en intégrant :

qq + ojQqq = 0

donne

q2 ~2 ^

q2 ^^2

co

=

^'t:e

Pour interpréter cette dernière équation, il suffit d'expliciter <Wq et ainsi faire apparaître l'énergie électromagnétique du condensateur et de l'inductance, respectivement q2/{1C) et Lq2/l = Li1 /2 (cf. Électromagnétisme) : — + ^=£em 2 2C Ainsi, dans l'oscillateur harmonique électrique, l'énergie électromagnétique se conserve en changeant périodiquement de nature, électrique dans le condensateur puis magnétique dans la bobine, comme l'énergie mécanique d'un pendule simple change périodiquement de nature, potentielle puis cinétique.

87

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Explicitant q(t), l'énergie électromagnétique de l'oscillateur s'écrit : ^ — _ t'em

L< 2

^? 2

i ^^ — 2C

Lù)lql

2

sin2(fc»or + ^)

+

^ cos2(^o/ + 0) = 2

2

Ainsi l'énergie £em de l'oscillateur harmonique est une constante qui est proportionnelle au carré t?2 de l'amplitude. Le graphe de la figure 3.3 montre bien qu'au cours du temps, il y a transformation d'énergie magnétique en énergie électrique et vice-versa. Notons que l'écriture directe de la conservation de l'énergie électromagnétique dans un tel système conservatif permettrait de restituer l'équation différentielle du second ordre en dérivant par rapport au temps et en simplifiant par q, la solution ^ = 0 ne présentant aucun intérêt.

* \

2C L2/2

FTG. 3.3.

II. _ OSCILLATEURS AMORTIS PAR UN ÉLÉMENT RÉSISTIF Au cours de la décharge d'un condensateur dans une bobine, on constate généralement que l'amplitude des oscillations de la charge q du condensateur, que l'on visualise par la tension uc = q/C aux bornes du condensateur, n'est pas constante, mais décroît constamment, ce que l'on attribue au caractère partiellement résistif des composants; s'introduit alors naturellement la tension Ri = Rq aux bornes d'un élément résistif équivalent. s II. 1. — Equation différentielle de la décharge du condensateur Rappelons l'équation différentielle canonique de la décharge du condensateur que fournit la loi des mailles : ■■ Q y o I ^ q-\- — + (oQq = 0 avec co0 = — et re = T (/ i\ Le terme d'amortissement étant proportionnel à q, cette équation différentielle est, elle-aussi, linéaire : toute combinaison linéaire de solutions est aussi une solution.

II. 2. — Nature de la décharge En cherchant des solutions de l'équation différentielle en exp(rr), on trouve l'équation caractéristique du deuxième degré suivante ; O f Os-, r~ H h û>q = 0 fe dont les solutions sont :

88

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

La solution q(t) la plus générale se met donc sous la fonue d'une combinaison linéaire des deux solutions exp(r|t) et expf/^t) (cf. Mécanique) : q{t) = Di expfn t) + D2 exp{r2t) Suivant les valeurs du produit sans dimension : Q = (ooTe appelé facteur de qualité, on distingue trois types d'évolution. a) Oscillateur faiblement amorti (Q> 1/2) Lorsque O > 1/2 , ce qui est le cas le plus fréquent, on a, en introduisant j1 = —\ :

r=

^±>-



=6,0 f1 ^ i)

est la pulsation en présence d'amortissement ou pseudo-pulsation. On en déduit :

q(t) = Dexp fj cos((oaî + (j)a)

On détermine les constantes D et à l'aide des conditions initiales sur la charge et sur l'intensité du courant. Supposons qu'à l'instant / = 0 on ait
et

^(0) = Iq = D

sin (f)a — -— cos (f)aj

car q = Dexp [—//(2Te)] [—o)a sin(û>rt/ + ff) — 1/{2Te) cos{a)at + 4>a)]. Il en résulte : fa = ic rad 2

D = —— (On

et

^(r) = — exp COn \

2t„

) sin(w0r)

Remarque : Contrairement à l'exemple mécanique du pendule élastique (cf. Mécanique), ces conditions initiales, q = 0 ei q = f , sont plus difficiles à réaliser que q = qo et ^ = 0 , mais la solution mathématique est un peu plus simple, d'où notre choix. Sur la figure 3.4a, on a représenté le schéma du dispositif électrique : aux bornes du condensateur, on connecte un générateur d'impulsions ; entre deux impulsions, la tension aux bornes du condensateur et donc sa charge varient bien comme le prévoit la théorie précédente (Fig. 3.4b). L'allure de la courbe q{t) est caractéristique d'un mouvement oscillatoire amorti, de pseudo-période Tcl :

On voit que Te est la durée au bout de laquelle l'amplitude de la charge est divisée par e1^2 « 1,5. Comme cette amplitude est pratiquement nulle après quelques valeurs de re, on dit que Te caractérise la durée de vie de ces oscillations amorties et on l'appelle la durée de relaxation en énergie (Fig. 3.4b).

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

89

Q> ^

exp

2r

o

Oscillateur peu amorti

/

l

z/

o t exp - — (Ûa \ 2Te b)

a) FlG. 3.4.

On note aussi que la durée de relaxation de la charge q{î) vaut le double de celle définie ici : Ta = 2Te . La pseudo-sinusoïde est en contact avec les courbes d'équations : et

exp _ f W = r" (\ 2T" (On 2.T.

^2(0 =

^0 ex P (Or

"

2r.:

qui délimitent la zone au sein de laquelle q{t) évolue. Déterminons les instants tc pour lesquels ^ = 0 : sin(^L)

«KG = 7rexP (On \

2tp

2T o

ù)a cos(ù}atc)

=0

d'où : itm(o)atc) = 2ù)aTe

1 nT tc — — arctan(2&>are) H——^ (On 2

et donc

avec

n

entier

Le rapport coa/coq , qui est toujours inférieur à l'unité, est supérieur à 0.97 pour Q > 2 . Pour Q = , ce qui est une valeur typique d'un oscillateur électrique suffisamment amorti, (oa/mq « 0,999 . Lorsque Q est très grand, précisément Q^> 1 /2, on peut utiliser les expressions approchées suivantes : (Or

wo I 1 —

1

et donc

8£L

7^ « Tq ( 1 +

1 8£p

L'expression précédente de tc calculée dans les conditions initiales précédentes se réduit alors à : 1 tt

nTa

Ta

nTa

(oa 2

2

4

2

Remarques : 1) Le choix de Te, plutôt que Ta = 2Te, revient à privilégier le concept d'énergie d'un oscillateur par rapport à celui d'amplitude ; il est fortement suggéré par la définition de la durée de relaxation introduite dans les oscillateurs en physique moderne. 2) Le facteur de qualité d'un oscillateur harmonique est infini. 3) La lecture du nombre umax de maxima d'oscillation, au-dessus d'un certain seuil, permet d'estimer le facteur Q. En effet, considérant un seuil de 5% de l'amplitude maximale, on a, d'après l'expression de q{r) :

eX

P V

ïr~)

= 0 05 =

'

2^

avec

ts = nmmTa +

90

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Il en résulte : 1 t 4

2re, _ In 20 In 20 = ù)aTe Tn TT

=

d'où f7max « 0,95 <2 — 0- 25 , si 0 > 10, ce qui est souvent le cas. i) Décrément logarithmique On caractérise aussi la décroissance de l'amplitude d'un oscillateur électrique amorti par son décrément logarithmique A défini comme suit : 1 a = 1 A In T — n lq{t + nTcl)_

q{t) et q{t + nTa) étant les charges du condensateur à des instants séparés par un nombre entier de périodes. On a ainsi : 1 f D &xp{—t/2Te) cos{coat + \ A = - in < r 7 ^ . n [ D exp[—(ï + nTa) j2Tt\ cos[ù)at + fa, d'où: 2Te Retenons que A est le rapport de la durée de la pseudo-période du mouvement sur la durée de relaxation en amplitude Ta = 2Te . Exemple : la durée de relaxation re d'un oscillateur électrique, de pseudo-péri ode Ta = 1 ms, dont la charge q a une amplitude qui est divisée par quatre au bout de cinq oscillations, est obtenue selon : T 1 re = —A avec A = - In 4 ^ 0.28 d'où ^ 1,8 ras 2A 5 ' ii) Facteur de qualité et perte d'énergie relative On caractérise souvent l'amortissement de l'oscillateur par le facteur de qualité Q . Montrons que Q est relié à la perte d'énergie relative d'un oscillateur très peu amorti. Il vient, pour 1 et donc Ma ~ û>0 : (Lil\ 2

2C

\2ùjï)

( eXP

V

t \ ( T 7/ I

,

/

sin(&)ar)l2

C0S Wn

(

^

2T—

7.7.

s

+ û>0sin

Or, le tenne entre accolades vaut pratiquement co^ . Par conséquent :

|)exp(7)^=-"(0)exp(7) On en déduit la perte d'énergie relative par unité de temps : 1 d£em _ J_ Egfft d t ra ce qui donne, pendant une durée égale à la pseudo-période Ta : -àSem f, 277 — « — = — £em Te Q

et

Q = 2'tt -&£em

Ainsi, le facteur de qualité de l'oscillateur fournit une mesure de l'inverse de sa perte d'énergie relative pendant une durée égale à une pseudo-période.

91

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Ordre de grandeur : le facteur de qualité d'un oscillateur électrique, dont le décrément logarithmique est A = 0,28, vaut Q = tt/A = 11,2. b) Oscillateur très amorti (Q < 1/2) Pour Q < 1/2, la solution de l'équation caractéristique du deuxième degré est : 1/2 r = -^±P

avec

^ =-o (^ - 1

La charge se met donc sous la forme :

q{î) = exp f - — j [Dj exp(/3r) + LL exp(-/3/)]

Avec les mêmes conditions initiales que précédemment, on trouve (Fig. 3.5) : 4W = | exp ^"27 j sinhO) Notons que la décroissance des courbes sans oscillation est d'autant plus lente que /S est grand et donc Q plus petit.

Q < Oscillateur très amorti

Cas critique

FIG. 3.5.

FIG. 3.6.

c) Amortissement critique (Q = 1/2) Lorsque Q = (ooTe = 1/2, l'équation caractéristique du deuxième degré admet une racine double r = — l/(2Te) ; D\ exp[—r/(2Te)] est une première solution de l'équation différentielle. Cependant q{t) = D2t exp[—t/{2Te)] est aussi une solution, puisqu'en injectant cette expression dans le premier membre de l'équation différentielle canonique q q/Te + co^q = 0 , on trouve bien : D2 exp

2r.

1 2t

+

(1"2/

Te l1

lTe

lTe

co;

=0

Il en résulte que q{t), qui est une combinaison linéaire des deux solutions, se met sous la forme suivante, pour £>=1/2 : q(t) = exp (-^7) Pi +^2?) Dans les mêmes conditions initiales que précédemment, on trouve (Fig. 3.6) : q{t) = îq t exp

r 2r.

92

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

L'amortissement est qualifié de critique, car il définit la frontière des deux cas précédents. Dans la pratique, on règle souvent l'amortissement près de sa valeur critique afin que la décharge soit la plus rapide possible. II. 3. — Diagramme de phase Par analogie avec l'espace des phases en mécanique, l'espace des phases ou l'espace des états d'un oscillateur électrique est le plan cartésien {q,q) dans lequel q désigne la charge du condensateur (cf. Mécanique). a) Oscillateur harmonique dans Vespace des phases D'après l'équation de conservation de l'énergie électromagnétique, on a (Fig. 3.7) : '■2 il 2C

Lr

„ „ Sem = Cte

soit

cf

a2 o~

= 1

. /2£, a = {2C 8em)^2 et h — . \ Lj

avec

1/2

Dans l'espace des phases bidimensionnel, le point représentatif de l'oscillateur harmonique décrit donc une trajectoire elliptique. col Amortissement faible /Amortissement critique (parabole) O Amortissement fort If Te FIG. 3.7.

FIG. 3.8.

b) Oscillateur amorti dans l'espace des phases On a vu que, lorsque l'oscillateur était amorti par un résistor, la résolution de l'équation caractéristique du deuxième degré donnait les solutions suivantes : r=

1 2t,

±

1 4T2

1/2 - (O?

On répertorie parfois les différents cas dans le plan cartésien ( l/Te, coq ) (Fig. 3.8) ; comme l/Te et coq sont positifs, seul le premier quadrant convient ; dans ce plan, la courbe donnant û)q en fonction de 1 jTe, à l'amortissement critique, est une parabole puisque : COr, —

1

1

4T^

2T.

Sur l'axe des ordonnées, pour lequel l'amortissement est nul, on retrouve le cas harmonique : r = ±jojo . Les points situés entre l'axe des ordonnées et la parabole correspondent à des oscillateurs faiblement amortis. Ceux qui sont situés au-dessous de la parabole représentent les oscillateurs fortement amortis. Il est instructif de représenter la courbe des points figuratifs dans l'espace des phases {q, q) . C'est une spirale convergente, lorsque l'amortissement est faible (Fig. 3.9a); si l'amortissement est fort, la spirale se réduit à un nœud (Fig. 3.9b), lequel est qualifié de critique pour Q = (OoTe = 1/2 .

93

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Q>

Q< î\

2

b)

a) FlG. 3.9.

III. — OSCILLATIONS ELECTRIQUES FORCEES. RESONANCE La question à laquelle nous nous proposons de répondre maintenant est la suivante : comment se comporte un oscillateur électrique amorti tel qu'un circuit RLC, lorsqu'on applique à ses bornes une tension excitatrice sinusoïdale (Fig. 3.10)? Cette question est essentielle car, à l'aide de l'analyse de Fourier, on peut ramener le cas d'une excitation quelconque à celui d'une somme d'excitations sinusoïdales (cf. annexe 2).

Fig. 3.10.

III. 1. — Source de tension sinusoïdale aux bornes d'un dipôle RLC Maintenons, aux bornes d'un dipôle RLC, la tension sinusoïdale e{t) = emcos{ù)t + fg) (Fig. 3.10). La loi des mailles appliquée au circuit donne, si q(t) désigne la charge de l'armature A du condensateur (cf. chapitre 2) : dï L——h Ri + dt

, s = eit)

avec

. dq i = — dt

Il en résulte que :

soit, en introduisant ol = \/{LC) et Te = L/R

q -\

\- (oï, a = am cos{

+ a>„ )

avec

an, = —

Notons que l'amplitude em de l'excitation peut a priori être constante ou fonction de la pulsation m

94

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

III. 2. — Réponse linéaire En théorie des systèmes, on considère l'oscillateur électrique non excité comme un système qui fait correspondre une réponse ou « sortie » à une excitation ou « entrée » (Fig. 3.11). La question initiale posée peut alors s'exprimer autrement sous la forme suivante : quelle est la réponse du système lorsqu'on le soumet à une excitation sinusoïdale ? Entrée

Sortie

Système

Fig. 3.11. Pour y répondre, on teste d'abord la linéarité du système. On sait que l'oscillateur amorti par frottement résistif est linéaire ; si on le soumet à une combinaison linéaire de deux excitations ou entrées, ei(r) et ^(V), de sorties respectives s\{t) et sjit), le système admet, comme sortie, la même combinaison linéaire des réponses : e(t) = ei{t) + e2(t)

—^

s{t) = s{(t) + S2{t)

Dans ce cas, l'intérêt de l'analyse ne se réduit pas à la seule détermination du mouvement de l'oscillateur sous l'action d'une tension sinusoïdale. L'étude concerne toute la théorie de la réponse linéaire d'un circuit électrique, lorsqu'on le soumet à une excitation quelconque. Cette dernière est décomposée en signaux sinusoïdaux dont on étudie les réponses qu'en donne le système. En recomposant linéairement ces sorties élémentaires, on obtient la réponse à l'excitation initiale. Le système se comporte différemment suivant la valeur de la pulsation to de la vibration excitatrice. Le phénomène d'exaltation de certaines grandeurs, que l'on observe lorsque co = coq, est appelé résonance ; on le retrouve dans plusieurs domaines de la physique. III. 3. — Régime transitoire et régime établi La solution de l'équation différentielle précédente : q + — + (olq = am cos{cot + fe) Te est la somme de deux termes : i) la solution générale de l'équation sans second membre du paragraphe précédent : q(t) = Dexp

cos{oj(lt + (f)a)

ii) une solution particulière de l'équation totale : qm cos(ù)t + 4>q) Entre l'instant initial et une certaine durée, qui dépend de Te , au-delà de laquelle le premier terme est négligeable devant le second, le régime est transitoire : q(r) =£>exp (-jr) cos(o)at + (f)fl) + qmco&{o)t + (})q) Une fois le régime transitoire achevé, on observe le régime établi, caractérisé par l'expression : q(t) = qmcos(o}t + (})q) Dans la suite, nous n'étudierons que le régime établi, réservant à une étude spécifique ultérieure le régime transitoire (cf. chapitre 4).

95

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

III. 4, — Charge du condensateur en régime établi Utilisons la méthode complexe pour détenniner la solution particulière de l'équation différentielle canonique précédente. On sait que cette méthode consiste à associer, à cette dernière, l'équation différentielle suivante à laquelle satisfait la grandeur complexe q = q+jK avec j1 = — \ (cf. Mécanique) :

q + ^ + o}0q = am exp[/(wf + ^)] -Te La solution réelle q{î) s'obtient alors en prenant la partie réelle de q{t) . Cherchons une solution de la forme : q{t) = qm exp[/(*tf + (^)] = q^ z\p{jo)t) où = qm exp(/^) est Vamplitude complexe de la charge. Comme q — —(o2q et q = jojq, il vient :

+j— + (o0J qm = am exp\j{ùjt + ^e)] = ain expijojt) qm = am exp{j(f>e) étant Vamplitude complexe de l'excitation. On en déduit, en introduisant la pulsation réduite x = (ojcùq , qui est aussi la fréquence réduite, et le facteur de qualité Q = ù)QTe : am Qxp{j(f)e)

am exp(j(f)e) -m

{-(o1 + ojD + jù)/re

Qam expijffce)/Wq

( 1 - x2)

jxioUg +

x\j -PQ(\/x- x]

Il en résulte que q{t) = qm cos(W + (jtq) avec : &m — 77 i 2 [{(O- - (O )- +

. / , t \ tâtiycpg — (pe)

7 2 / 2'Ml/ /T ]1/2

OifTe 7 (O2 - co2

ce que nous retiendrons sous la forme : Q aml &>g

et

tan (<£4 — (f)e) =

^[i + e2(^-i/.Y)2]l/2

Q(x- 1 /x)

avec

a,.

III. 5. — Intensité du courant dans le circuit en régime établi Comme l'intensité du courant dans le circuit est donnée par q , écrivons q sous la forme : q = im exp [/(&>/ + 4>fi\ =

expijcot)



ini = im exp(/0/)

est l'amplitude complexe de l'intensité du courant, im son amplitude et 0,; sa phase à l'origine. Or, d'après ce qui précède : q{t) = q expijcot)

d'où

q = jcoq expijcot)

En identifiant, on obtient :

im

=JXù)oq,„ =

Qam expijé,,) /oj() x

i +jQ{ - i A)

Qqm!coo 1

+JQ{X - 1 A)

96

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

On en déduit :

im

Qam/ojQ

ù) qm

et

[l + Q^x-l/xf]"2

tanÇ^i - (j)e) = -Q

x— i x

Le courant i(t) — q est ainsi en avance de phase de 7r/2 rad par rapport à la charge q{t) et donc à la tension aux bornes du condensateur ii{t) = qif/C : 7T (f>i '■— q + —

. SOit

(f>i


7T (pç + —

III. 6. — Admittance maximale : résonance a) Impédance électrique du circuit RLC L'impédance du circuit RLC est le rapport de la tension sinusoïdale complexe, imposée par le GBF, sur l'intensité complexe du courant sinusoïdal qui parcourt le circuit :

z =

emcxp(jo)t)

=^L

L exp(/'w?)

z=|Z|eXR/V



i

est la différence de phase entre la tension d'excitation et l'intensité du courant. Exprimons l'impédance du circuit, en fonction de R, x = cof ù)q et Q . Il vient

Z—R

j \ Lo) -

\ C(o }

=

R

! iM i+jôU-V x .

avec Q = cooTe = Lcoq/R = {/(CcooR), puisque LCcol = 1 . On en déduit : 1/2 |Z| =R

l + Q2

{x~l)

et

tan (p = Q (x

Sur la figure 3.12, on a représenté l'impédance Z dans le plan complexe dans les deux cas, cp < 0 : R est sa partie réelle et Lto — 1 /{Coj) sa partie imaginaire.

jLio

JLûj

jCa)

Z R b)

a) FlG. 3.12.

1 jCù)

> 0 et

97

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

b) Admittance électrique du circuit RLC L'admittance est l'inverse de l'impédance : 1 F=i = Z R[l+jQ{x-l/x)] On en déduit le module et sa phase, respectivement l'inverse et l'opposée de ceux de l'impédance F = |F| exp(—jjp)

avec

1

|F| =

et

jj2

~V

=

1 arctan Q\

x

R 1 + Q2 {x - 1 /.y) ' c) Résonance Sur la figure 3.13, on a représenté |F| et —(p en fonction de x pour une valeur détenuinée de Q. On voit que, pour x = 1 , c'est-à-dire pour une pulsation de l'excitation égale à la pulsation propre du système, le module de l'admittance passe par un maximum \ Y\max, qui vaut \/R ; l'intensité du courant est alors en phase avec l'excitation. ~
max A

*~x =

X= x, 1 x2

co (oo

co Û)()

— -7r/2

a)

b) FIG. 3.13.

On appelle résonance le phénomène physique d'amplification que l'on constate lorsqu'il y a égalité de la fréquence de la tension excitatrice et de la fréquence propre du circuit oscillant : CO = (Oq

ou

/ = /o

On estime l'importance de la résonance par la finesse du pic représentant le graphe |F(x)|. Pour cela, on calcule les valeurs de x pour lesquelles, conventionnellement : iFl

IFI

ce qui correspond à un rapport des puissances associées égal à 1/2, comme nous le justifierons plus loin. Il en résulte : Q2 (x — -] \ xJ

=1

soit

x— - = — x Q

avec

e = ±1

On doit alors résoudre l'équation du deuxième degré x2 — ex/Q —1=0, dont les racines positives sont : ^, = -— + —K(1 +4e2)1/2 2Q 2Q '

et

y. = -L 2Q

+

-L(i 2QK

+

4e2)J1/2 *

98

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Par conséquent, X2 — x\ — 1/£>■ En posant Awi/2

Q=

<*>0

ou

^ Q=

fo A/i/;

1/2

en fonction de la fréquence. Ainsi, le facteur de qualité Q s'identifie au rapport de la pulsation propre coq sur la largeur spectrale A&q/2 du pic de l'admittance généralisée à la résonance. Lorsque Q est grand, c'est-à-dire Awj/2 faible devant coq , la résonance est qualifiée cVaiguë. Dans des systèmes oscillants électromagnétiques comportant un quartz piézoélectrique, Q peut atteindre des valeurs de l'ordre de 106 (cf. chapitre 14). Au contraire, si Q est faible, la résonance est dite floue. Notons que le module de l'impédance |Z| passe, lui, par un minimum pour oj = ùjq , quelle que soit la résistance R (Fig. 3.14a). A la résonance, l'impédance que présente l'oscillateur au milieu excitateur est minimale et vaut R. Évidemment, la finesse de l'effondrement de l'impédance est la même que celle de l'exaltation de l'admittance. Sur la figure 3.14b, on a représenté la phase cp de l'impédance Z.
X=

X=

co coq

ù) (Oo

a)

b) Fig. 3.14.

Remarques : 1) On aura probablement compris que la notation Awi/2 a été choisie pour rappeler que le rapport des puissances, qui correspond au rapport 1 /-Jl. des admittances, est 1/2. 2) Le choix de privilégier l'admittance et non l'impédance a été motivé par le souci d'une définition de la résonance qui implique l'exaltation d'une grandeur plutôt que son effondrement, conformément à l'idée intuitive que l'on se fait de ce phénomène.

IV. — AMPLITUDE DE L'ENTRÉE INDÉPENDANTE DE LA PULSATION Supposons que l'amplitude de l'excitation, en entrée, soit indépendante de la pulsation m , ce qui est fréquemment réalisé ; c'est le cas d'un dipôle électrique aux bornes duquel un générateur maintient une tension sinusoïdale e{t) dont l'amplitude em est indépendante de oj . IV. 1. — Intensité du courant au voisinage de la résonance a) Amplitude de l'intensité. Résonance d'intensité L'amplitude de l'intensité du courant s'écrit, en fonction de x et Q : Qojjij o)o i + Q2 {x-i/xy avec am = em/L, Te = L/R et Q = o)oTe .

em 1/2

1/2 R i +Q2{x-\/xy

99

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Ainsi pour ^ = 1 , im est maximal et vaut im,max = Cm/R (Fig. 3.15a). Comme l'admittance, l'amplitude de l'intensité du courant passe par un maximum im,max , pour oj = coq , quelle que soit la résistance R et donc 0. Il en résulte qu'un moyen d'analyser le phénomène de résonance est d'étudier la variation de l'intensité du circuit considéré en fonction de la pulsation excitatrice co : on dit qu'il y a résonance d'intensité. Cette variation de l'intensité du courant en fonction de la fréquence peut être mise en évidence à l'aide de l'expérience initiale. Il suffit de considérer la tension Ri{t) aux bornes du résister. On constate bien que l'amplitude de l'intensité du courant est maximale pour co = coq, quelle que soit la résistance. fi — fc = —(p

.//?]-TT / 2

X=

0 Cm/Rl--

f/\\ X—

ù)

to COQ

— TT jl

CÙO b) Fig. 3.15.

La finesse du pic d'intensité est la même que celle de l'admittance :

Q

Ùsù) 1/2

ce qui s'écrit

^\/2 Te = 1

puisque

<2 — ^0^

b) Phase de l'intensité On obtient directement la différence de phase entre l'intensité du courant et la tension excitatrice à partir de (p , puisque : 4>i -fe = -

ojq . Remarques : 1) Du point de vue de la théorie du filtrage spectral d'une excitation par un système, on peut dire que le circuit se comporte comme un filtre passe-bande, puisqu'il transmet l'excitation avec une efficacité maximale, lorsque celle-ci a une pulsation égale à sa pulsation propre (cf. chapitre 6). 2) La condition = 0 permet de déterminer expérimentalement la fréquence de résonance, avec une meilleure précision qu'en recherchant le maximum de l'admittance. En effet, en mode Lissajous sur un oscilloscope, la tension aux bornes de la résistance, qui est proportionnelle à l'intensité du courant, et la tension aux bornes du GBF donnent une ellipse qui se réduit à un segment de droite à la résonance. Sur le plan pratique, il faut noter la contrainte sur la masse, car cette dernière doit être évidemment commune afin d'éviter de court-circuiter le GBF (Fig. 3.16a).

100

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance Voie X>\

Voie X —nwmL

c

e{t) R

Voie Y

Voie Y

7777

7777 a) Fig. 3.16.

IV. 2. — Tension aux bornes du condensateur et charge au voisinage de la résonance a) Amplitude de la tension et charge La charge du condensateur étant directement reliée à la tension à ses bornes par q[t) = Cuc{t), il suffit d'étudier l'évolution de l'une des deux grandeurs, par exemple la tension lorsqu'on veut visualiser le phénomène sur l'écran d'un oscilloscope (Fig. 3.16b). L'amplitude réelle qm de la charge du condensateur, s'écrit, en fonction de v et Q : q.

QOinj o:

i //>

x [1 + Q2{x - l/x)1]111

soit

q,n —

CQe,,

. [x1 + Q^x2 - 1)2]1/2

puisque am = em/L et LCwq = 1 . Pour analyser la variation de qm , étudions la fonction suivante qui a la signification d'un facteur de transmission : m =

1

[jr2 + Ô2U2- i)2]'/2

Il vient, en dérivant : df 1 +2Q2 (.y2 — 1 ) ^ = ^[,2 + 62(,2_1)2]3/2

• . , ce qm s annule pour

A

,v = 0

e,

.=

t, ' = (^1 - —

1/2

Ainsi, l'amplitude réelle de la tension uc,m = qc,mlC vaut em lorsque x = 0, Qem si x = 1 et s'annule pour x infini. Deux cas se présentent : i)Si Q < l/\/2 ^ 0,7, ce qui arrive rarement, l'amplitude de uc,m est maximale pour x = 0, puis décroît lorsque x augmente. Pour x = 1 , uc,m = Qcm < em . ii) Si Q > 1/V2, ce qui est souvent le cas, ucym passe par un maximum pour x = xm < 1, c'est-à-dire pour une pulsation û)m inférieure à la pulsation amortie û)a et donc à la pulsation propre coq , puisque : 1/2 1/2 1 1 com < (oa < coq avec iûm = f 1 — et û)a = coq { 1 — 2Q2 J ^ 4Q2 Notons que xm « 1 lorsque Q /§> 1 (Fig. 3.17a). Précisément, pour Q = 5 on a o)m/o)Q = 0,99 . On met en évidence expérimentalement ce maximum à l'aide du montage de la figure 3.16b : en faisant varier la pulsation du générateur électrique, on observe aisément, pour une résistance faible, une forte augmentation de la valeur maximale uc,m de la tension aux bornes du condensateur. V A la résonance ( tu = fo»o ), la tension précédente vaut Q em , précisément Q fois la valeur de em , d'où le nom de facteur de surtension souvent donné à Q .

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

101

Soulignons que, contrairement à l'admittance et à l'amplitude de l'intensité du courant, l'amplitude de la charge qm ne passe par un maximum que si £) > 1/^2, et qu'en outre ce maximum, lorsqu'il existe, ne se produit pas rigoureusement pour co = ojq . C'est pour cette raison que nous avons évité de parler de résonance à propos de la charge ou de la tension aux bornes du condensateur. Remarques : 1) Évidemment, dans le cas limite où il n'y a pas de résistance, l'amplitude Mc> de la tension devient infinie pour co = mq . 2) La forte surtension précédente n'est pas incompatible avec la nature passive du dipôle RLC, car cette amplification, supérieure à l'unité, concerne la tension et non la puissance. ne, m

' fit, — fie = cp - rrjl

Qe* 1 |

co wo

- K/2'

4v "-^ôi1 J

^. r-— Û>0

JT TT-

a)

b) Fig. 3.17.

b) Phase de la charge ou de la tension Concernant la différence de phase — 4>e , entre la tension aux bornes du condensateur et l'intensité du courant dans le circuit, on l'obtient immédiatement en retranchant 7r/2 rad à la différence de phase du — (f)e : - d>e = - f

^

Cette différence de phase varie donc entre 0 et —tt rad, lorsque x passe de 0 à l'infini. Ainsi la tension et la charge du condensateur sont toujours en retard sur l'excitateur, et ce retard vaut tt/I rad à la résonance (Fig. 3.17b). Lorsque la résistance est nulle, le maximum est infini et se produit pour a) = (Oq \ la phase vaut alors 0 si tu < wq et — rad si co > ojq . Remarques : 1) Ici aussi, du point de vue de la théorie du filtrage spectral d'une excitation par un système, le circuit RLC se présente comme un filtre passe-bande (cf. chapitre 6). Cependant, pour la tension, le filtrage peut être moins efficace si la résistance est trop grande. Par exemple, Q < \/s/ï, il n'y a pas de maximum dans le voisinage de la pulsation propre ; c'est alors un filtre passe-bas. 2) On pourrait s'intéresser aussi à la tension aux bornes de la bobine, mais l'analyse reste formelle, car la résistance de la bobine n'est pas négligeable. Théoriquement, cette tension s'écrit : X Ml,m

jLML =JQer.

i +7Ô0-1 A)

On voit qu'elle est en avance de phase de 7r/2 rad par rapport à l'intensité ; en outre, l'allure du graphe de son module, en fonction de x, ressemble à celle de la tension «c.m > mais les comportements aux faibles et aux fortes pulsations sont permutés.

102

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

IV. 3. — Analyse énergétique a) Puissance électrique reçue par le circuit A chaque instant, la puissance électrique V[î) reçue par le circuit oscillant, de la part du générateur, par l'intermédiaire du terme em cos{cot + ff), a pour expression (cf. chapitre 2) : V{t) = e(t)i{t) = em cos(cot +


+ f f) + cos cp\

puisque im = emj\Z\. La puissance varie donc sinusoïdalement avec le temps autour de la valeur moyenne V suivante : V = —r^r COS (p = R-y^ = R — 2\Z\ * 2|Z|2 2 d'après la relation coscp = R/\Z\, ce que l'on établit aisément à l'aide de la représentation de Fresnel de l'impédance (Fig. 3.12). En remplaçant im par son expression, on trouve : 1 2R 1 + Q2ix - 1 /x)2 Cette puissance moyenne reçue par l'oscillateur sert à compenser la variation de la puissance du circuit, en raison de l'effet Joule ; en effet, en moyenne, cette variation a pour expression : =

Ri~ ~~Y

Puiscllie

= -^2W = -R%v COS2(wt + fi)

Elle s'écrit aussi, en introduisant l'intensité efficace Ief = im(\/2 (cf. chapitre 2) : vj= h) Variation de la puissance électrique reçue par l'oscillateur en fonction de la pulsation Étudions, en fonction de x: = co/coq = f/fo- pulsation ou fréquence réduites, l'expression de la puissance moyenne V transférée au circuit oscillant par la tension excitatrice. Cette puissance s'annule pour les valeurs extrêmes de x et passe par un maximum lorsque x = 1 (Fig. 3.18a) :

1 + <22 (x - 1/x)'

avec

Vmnr =

Si l'on représente cette puissance moyenne en fonction, non de x, mais de V = Igx, on obtient une courbe symétrique (Fig. 3.18b) d'équation :

i+Q2 [10A' - 10(-A)] On voit que le transfert de la puissance moyenne de l'excitateur vers l'oscillateur est maximal à la résonance. Du point de vue énergétique, la résonance est définie, dans ce cas, par le transfert maximal d'énergie moyenne entre l'excitateur et l'oscillateur. La largeur spectrale du pic de résonance en énergie s'obtient directement à partir de celle de l'intensité ; rappelons que cette largeur, définie par les pulsations pour lesquelles cette puissance est égale à la moitié, est telle que : Aco 1/2 1 — = — Q

ce qui s'écrit aussi

Aù)\/2 Te = 1

103

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

v/v

V/Vn

x— —

X — Irab)

a) FIG. 3.18.

Remarque : Pour observer, avec le montage initial de la figure 3.16a, le pic de puissance transférée en moyenne à l'oscillateur, une méthode consiste à multiplier le signal d'excitation par le signal aux bornes de la résistance, à l'aide d'un multiplieur, et à filtrer le produit en ne laissant passer que le terme stationnaire, lequel est proportionnel à V .

IV. 4, — Applications a) Réception d'un signal radio La surtension observée aux bornes d'un condensateur est utilisée dans la réception des signaux électromagnétiques des postes radio, afin de sélectionner la fréquence d'une onde porteuse déterminée (cf. chapitre 16). Le circuit se présente comme sur la figure 3.19a : la tension excitatrice est celle induite par une antenne, laquelle est représentée par e{t) dans le circuit équivalent de la figure 3.19b. Antenne

► "r ■O <3L

iL

C

Radio récepteur

Radio récepteur

_ HP

a)

e(t)

b) FIG. 3.19.

À la résonance, lorsqu'il y a égalité des fréquences ou syntonie, la tension aux bornes du condensateur, qui est connecté à l'entrée du radio-récepteur, a une amplitude sensiblement égale à Q fois la tension induite par l'antenne. En modifiant l'un des paramètres du circuit oscillant, par exemple l'inductance, à l'aide d'un noyau de fer doux que l'on introduit dans l'enroulement cylindrique (cf. Électromagnétisme), ou la capacité, en faisant varier la surface de ses anuatures, on sélectionne la fréquence de la porteuse choisie. b) Circuit bouchon résonnant Un simple diviseur de tension constitué d'un résister, de résistance Ri , et d'un ensemble RLC placé en série, permet de réaliser le blocage de l'une des fréquences que contient le signal d'entrée non sinusoïdal (Fig. 3.20). Pour l'une des composantes sinusoïdales e{t) du signal d'entrée, la tension

104

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

sinusoïdale de sortie us{t), aux bornes du circuit résonnant RLC, a pour expression : uAt) = eit) -çW Z + /?! -w

avec

Z = R + j (Lco — —— j ^ V COJ)

En choisissant les valeurs L et C telles que la pulsation co\ soit pulsation propre du circuit, on obtient, puisqu'alors LCù)\ = 1 : ^ = r-ÎR^ Ainsi, pour i?i = 990 O et /? = 10 H, la tension u^it) ne représente que 1% du signal d'entrée. En revanche, les autres fréquences seront transmises, pratiquement sans altération, pourvu que le facteur de qualité Q soit suffisamment élevé.

Ri L e{t) R hc FIG. 3.20.

y, _ CIRCUIT RESONNANT PARALLELE Le circuit résonnant parallèle RLC est formé d'un ensemble bobine-résistor (inductance L et résistance totale R ), en parallèle avec un condensateur de capacité C. Le générateur impose à ses bornes la tension d'excitation, comme le montre la figure 3.21a : le résistor auxiliaire, de résistance Ra , pennet de maîtriser l'intensité i du courant que débite le générateur.

l n

&R-

L M Ra

C R

a)

b FIG. 3.21.

V. 1. — Équation différentielle du circuit Désignons par q l'intensité du courant dans la branche comportant le condensateur et par i celle où est connecté le générateur; l'intensité du courant qui traverse la bobine est donc i — q . Il vient, en

105

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

appliquant la loi des mailles au circuit RLC (cf. chapitre 2) : ÎL=R{i^U)+LiJ^fl C df

SO*

L^+Rh +

at

îi=Ri C

+

Lf dr

Comme q = dgj/d?, on trouve, en introduisant Te = L/R et ù)q = 1/(LC) : q\ H

q\ Te

9 di i h û>o
./ % . / . , i{t) = im cos(wr + (pi)

L'équation différentielle à laquelle satisfait la charge q\ du condensateur est donc de la même forme que dans un circuit résonnant série ; seule l'excitation fait apparaître une somme de deux termes directement reliés à i. La solution établie qui s'impose, du fait du terme d'amortissement, s'obtient alors en injectant une solution de la forme : (0 = qi,m exp./(W + (pq)

dans l'équation

§, + — +

^ = T7 + —

V. 2. — Impédance du circuit résonnant parallèle Calculons l'impédance qu'offre le circuit résonnant parallèle RLC au générateur. Elle s'obtient aisément selon : Z = —1 - 2 Zj d Z2

avec

Z] = -7—

et

Z? = i? + jLo

d'où; R -LjLù)

^

1

1 — LCù) + JRCùj

] +jQx 1 — a;2 + jxj Q

en fonction de R, x = (o/ojç) ti Q = Loy^/R = 1 /[RCcoif). On en déduit le carré du module de Z : 2 |Z|2 = R

1 + <22*2 (1 -a2)2-KY2/<22

Cherchons les maxima ou minima de [Z|2 , lorsque la fréquence réduite x varie. Il vient : d|Z|2

=

....2K1 -X2)2 +x2/g2]62 - (1 + gV)(l/e2 - 2(1 — x2)

=

[(1-x2)2+x2/Ô2]2

dx d'où, en effectuant :

Q2{1 - 2x2 + x4) + x2 ~ ^ - x2 H- 2 + 2ô2x2 - 2x2 - 2C2x4 = -Q2xA - 2x2 + 2 + g2 - ^2 = 0 On doit donc résoudre l'équation du deuxième degré suivante en x2 :

a4+

^"i"Iï+^-0

dont les solutions sont : 2 x =^±l^+1

J_

ë2 "ë4

ô2

±

V1

+

Comme x2 ^ 1 , ces dernières n'existent que si :

soit

e4+2e2-i^o

ô2

106

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

ce qui implique Ô2 =£ ôi

,2 - ^2 Q'^Qi

ou

Q'I et £>2 étant les deux racines en Q2 de l'équation du deuxième degré précédente. La seule solution acceptable étant = ~1 + x/S, la condition pour laquelle l'impédance passe par un minimum ou un maximum est : Q2 ^\/2-~î En général Q2 vient :

Q2 2> 0,64

soit

1 ; aussi développe-t-on (1 + l/Q2)" — 1 + nx

2

1

2

1

(\ V

2

Ô

1 +

n(n — \)x2/2 avec n — 1/2. Il

1

M -1 2g4/ —

2

<2

204

Comme le module |Z| de l'impédance varie entre et 0, lorsque la fréquence passe progressivement de 0 à oo, l'extrémum est un maximum, qui se produit pour :

M - fi! x— — ^ «o v

1

r 2e4

Pour x œ 1, l'expression de l'impédance se réduit à : l jQ iO o Z^R—^^R^- = Q2R j/Q J/Q

n \Zmax\^Q1R

d'où

Sur la figure 3.21b, on a représenté la variation du module de l'impédance, en fonction de x, pour 0 = 20 : 1 + Q1x1

|Z| = R Notons que, pour ^ = 1 et g2

11/2

1 -x2)2^xllQ2_

1 :

Z] — ——— — ——— — —-jlaiQ jCù) jCùJQ

et

Z?

=

R ri- jhco — R ri~ JLojq ~ JLojq

Les deux impédances Z\ et Zj sont donc en opposition de phase. Il en résulte que les intensités q et *2 des courants dans les branches le sont aussi ; |Z| devient alors très grand. Ordre de grandeur : pour /?=10n, C=1|jlF et L = 40 mH , on trouve :

Wo

= 5 000 rad ■ s"1

=

/o = 796 Hz

\ LC )

g = ^2 = 20 R

et

|Z(mr| = 4 kO

V. 3. — Circuit bouchon. Antirésonance Lorsque l'excitation est constituée d'un générateur de tension, qui maintient à ses bornes une f.e.m sinusoïdale, de la forme e{t) = emcos{û)t + fie), l'intensité /(/) du courant débité par le générateur, que l'on mesure à l'aide de la tension aux bornes de Ra , passe par un minimum pour co « coq .

107

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Aussi un tel circuit est-il appelé circuit bouchon ou circuit antirésonnant. L'amplitude im de l'intensité de ce courant minimal vaut alors : - Q2R

+ Rii

Ordre de grandeur : pour em = 5Y, \Zmat\ = Q2R = 8 kfl et Ra = 100 H,

vaut 0, 62 mA.

V. 4. — Excitation par une source de courant On peut exciter le circuit par une source de courant, laquelle fournit un courant d'intensité déterminée i{t) — im cos(wr + 4>i) . On réalise aisément une telle source de courant à l'aide d'un amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8). L'amplitude um de la tension aux bornes du condensateur du circuit parallèle, qui vaut Zim , passe alors par un maximum um>max , lorsque l'impédance offerte par le circuit est maximale, c'est-à-dire pour ruo . Ordre de grandeur : pour im = 1,5 mA et \Zmax\ = 8 kfi , ununax = Zim = 12 V .

CONCLUSION Énumérons les points essentiels. 1) Lors de la décharge d'un condensateur dans une bobine, l'intensité du courant, la tension aux bornes du condensateur et sa charge oscillent avec une pulsation <wo qui ne dépend que des caractéristiques de l'oscillateur, la capacité du condensateur et l'inductance de la bobine : a,0 = (LC)-''2

fa =

et

r„ = l^LC)1/2

2) Le caractère partiellement ohmique des composants est à l'origine de l'amortissement de l'amplitude des oscillations, selon une décroissance exponentielle, et modifie la valeur de la pulsation : on peut caractériser cet amortissement soit par la durée de relaxation en énergie re , soit par le décrément logarithmique A, soit par le facteur de qualité Q : avec

co,

4^

et

O — coqt e —

3) L'équation linéaire : q -\

\- co^q — 0 fe

caractérise la variation de la charge d'un condensateur dans un circuit électrique RLC série, en régime quasi stationnaire ; elle détermine l'évolution temporelle de la tension uc{t) aux bornes du condensateur, puisque q = Clic ■ En raison de la linéarité, ces oscillateurs satisfont à des équations simples et leur évolution est prévisible. 4) Lorsqu'une tension sinusoïdale est appliquée aux bornes du circuit RLC, la charge satisfait à l'équation d'évolution suivante : Cj -j- — + COq Cl = ùm COS^COt Te

(ffe)

L'excitation impose sa fréquence en raison de la dissipation par effet Joule dans les conducteurs ohmiques. Pour déterminer l'amplitude et la phase de l'oscillateur, il suffit de chercher une solution particulière de cette équation, sinusoïdale et de même pulsation que celle de l'excitation. 5) Lorsque la pulsation de l'excitateur est égale à celle de l'oscillateur, on constate que le module de l'admittance est maximal, ou que le module de l'impédance complexe est minimal. C'est la résonance.

108

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Pour une amplitude de l'excitation indépendante de la pulsation, on observe, à la résonance : i) un maximum de l'amplitude de l'intensité du courant, ii) une puissance moyenne transférée de l'excitateur vers le circuit qui, elle aussi, est maximale, iii) une amplitude de la charge du condensateur proche de sa valeur maximale, laquelle n'existe que pour des systèmes peu amortis ( <2 > 1 / v^) • 6) Avec un circuit résonnant parallèle, les résultats sont inversés. Enfin, la résonance en électricité peut être un avantage, lorsqu'on veut augmenter la sensibilité d'un circuit, comme lors de la réception de signaux hertziens ; le circuit se comporte alors comme un filtre passe-bande (cf. chapitre 6).

EXERCICES ET PROBLÈMES

P3-1. Diagrammes de l'impédance et de l'admittance d'un circuit RLC Un générateur maintient, aux bornes d'un circuit série RLC, une tension sinusoïdale, de pulsation o). Ses caractéristiques sont les suivantes :R= 100 fi, L = 25 mH et C = 33 nF. 1. Déterminer la fréquence propre de ce circuit, la durée de relaxation en énergie Te, le facteur de qualité et la fréquence des oscillations amorties. 2. a) Rappeler l'expression de l'impédance Z du circuit. Calculer le module de Z ainsi que son argument ç pour une fréquence de 5 kHz. b) Représenter géométriquement Z , dans le plan complexe. Quelle est la courbe décrite par l'extrémité I du vecteur OI, associé à l'impédance complexe Z, lorsque co varie de 0 à l'infini ? 3. a) Rappeler l'expression de l'admittance Y du circuit. Calculer son module, ainsi que son argument, pour une fréquence de 5 kHz. b) Représenter géométriquement Y dans le plan complexe. Quelle est la courbe décrite par l'extrémité A du vecteur OA , associé à l'admittance complexe F, lorsque m varie de 0 à l'infini?

P3- 2. Modèles série et parallèle d'une bobine On schématise une bobine d'induction par les deux modèles représentés sur la figure 3.22. 1. Donner les expressions de l'admittance de la bobine dans les deux modèles. En déduire, en régime sinusoïdal, de pulsation w , la relation donnant /?' et L' en fonction de R, L et co . 2. Que deviennent ces expressions si Lù)jR 1 ? Sachant que R = 5 Ll, L = 25 mH, calculer R' et L' pour les deux valeurs suivantes de la fréquence : / = 100 Hz et / = 10 kHz . Commenter.

L

R

R' FIG. 3.22.

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

109

P3- 3. Facteur de qualité d'une bobine en forme de solénoïde Une bobine est constituée de 500 spires, en fil de cuivre enroulé autour d'un mandrin cylindrique, de rayon r = 3 cm et de longueur / = 10 cm. Le champ magnétique qu'elle produit, en son intérieur, est celui d'un solénoïde infini. On donne le diamètre du fil et on rappelle la conductivité du cuivre, respectivement : D = 1 mm et y = 5,8 x 107 S • m-1 . 1. Calculer l'inductance L et la résistance R de la bobine. 2. La bobine forme avec un condensateur, de capacité C = 0, 5 jjlF , un circuit oscillant. Quel est le facteur de qualité du circuit ?

P3- 4, Décharge d'un condensateur à travers une bobine Sur la figure 3.23, le condensateur, de capacité C = 0,3 /xF, est d'abord chargé à travers un résistor (résistance /? = 8 fî ) par une source de tension stationnaire. 11 se décharge ensuite dans une bobine, d'inductance L = 50 mH et de résistance r = 5 ù. 1. L'interrupteur est en position 1 a) Établir l'équation différentielle à laquelle satisfait la tension u{t) aux bornes du condensateur. En déduire la loi d'évolution u{t) et calculer la constante de temps r du circuit. b) Représenter graphiquement uit) avec soin. Au bout de quelle durée la charge du condensateur diffère-t-elle de sa charge limite de 0,01% ? 2. L'interrupteur est en position 2 a) La charge du condensateur étant considérée comme achevée, on bascule l'interrupteur dans la position 2. Établir l'équation différentielle à laquelle satisfait la tension u{t). En déduire les caractéristiques de cet oscillateur, c'est-à-dire la fréquence propre /o et la durée de relaxation en énergie re. b) Quel est le régime de la décharge du condensateur dans la bobine ? Exprimer u{t), sachant qu'en début de décharge la tension vaut Uq . Calculer la valeur de la pseudo-fréquence f, du phénomène. c) Au bout de quelle durée l'amplitude des oscillations est-elle divisée par 10 ? Comparer cette durée à la pseudo-période Ta . —[ L

r

FIG. 3.23.

P3- 5. Résonance d'intensité Un condensateur (capacité C = 0,22 pJF) et une bobine (inductance L = 150 mH et résistance r = 15 fi) sont connectés en série aux bornes d'un générateur, de force électromotrice e{t) = E\/2cos{ù)t) avec £ = 2 V et d'impédance interne négligeable.

110

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

1. Donner, en la justifiant, l'expression de l'intensité du courant, en régime sinusoïdal établi. En déduire l'intensité efficace /, en fonction de E, L, r C et û) . Tracer l'allure du graphe /(&>) et déterminer la valeur maximale Imax de / lorsque la fréquence varie, ainsi que la fréquence correspondante. 2. Exprimer la tangente de l'angle du retard de la phase ç de i(î) par rapport à e[î), en fonction de L, r, C et . Calculer cp pour les valeurs suivantes de la pulsation : Ù) = (ÛQ

I -

1 \ 20/

et

CÛ2 — fc>0 ( 1 + 4

P3- 6. Q-mètre ''"5© Le ^-mètre est un appareil qui pennet de mesurer le facteur de qualité Q d'une bobine, d'inductance L et de résistance R. Il est constitué d'un générateur sinusoïdal, dont la haute fréquence / est connue, d'un condensateur dont la capacité C est variable et d'un voltmètre d'impédance infinie connecté aux bornes du condensateur (Fig. 3.24). Les pertes du condensateur sont négligeables. 1. On place la bobine entre les bornes A et S, et on ajuste la capacité pour obtenir la valeur maximale de la tension efficace U, aux bornes du condensateur, lue sur le voltmètre. On constate que ce maximum varie beaucoup, lorsque l'on fait varier légèrement C. Calculer l'inductance, sachant que / = 20 MHz et C = 76 pF. 2. En modifiant la valeur de la capacité C de 2 pF, on constate que la tension U est réduite au cinquième de sa valeur maximale ; en déduire la valeur de R ainsi que celle de Q .

q
-/vlFIG. 3.24.

P3- 7. Condensateur de syntonisation Dans un récepteur audio, la sélection de l'onde porteuse sinusoïdale (cf. chapitre 16) est réalisée à l'aide d'un circuit résonnant série, dans lequel la capacité C du condensateur peut varier entre les valeurs extrêmes suivantes : Cm = 25 pF et Cm = 400 pF. L'inductance de la bobine vaut L = 20 mH et sa résistance est r = 20 . L Calculer la bande spectrale sur laquelle le circuit peut être accordé. 2. Quelles sont les valeurs extrêmes du facteur de qualité du circuit ? Sachant que l'amplitude de la tension induite par l'antenne dans le circuit est de 0,2 mV , trouver les valeurs extrêmes des tensions aux bornes du condensateur, lorsque le circuit est accordé.

Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

P3- 8. Premier étage d'un récepteur audio

111

i web

Le premier étage d'un récepteur audio peut être schématisé par la figure 3.25. La f.e.m e[t) de la source de tension variable est produite par l'antenne du récepteur qui reçoit les signaux hertziens. La bobine a une inductance L = 3 mH , la résistance vaut i? = 50 fl et la capacité du condensateur C = 330 pF. 1. Déterminer la fréquence fm pour laquelle le module du facteur d'amplification en tension Au{f) du circuit, rapport de la tension aux bornes du condensateur sur la f.e.m, est maximal.

de

2. Dans quel intervalle spectral Au est-il supérieur à Aiumaxl V2, An^nax étant la valeur maximale ?

3. Aux bornes du condensateur, on mesure une tension efficace de 4,2 mV pour le signal sinusoïdal capté, de fréquence fm . Quelle est la valeur efficace de la tension de ce dernier ? Antenne ♦ r

7777 FlG. 3.25.

P3- 9. Numérisation de signaux hertziens

wet)

-

Un système reçoit un signal d'entrée e{t) et fournit à sa sortie un signal .ç(/) satisfaisant à l'équation différentielle suivante : s(î) +

+ colsf) = o)le(t) Te

Un convertisseur analogique-numérique (CAN) effectue ensuite le codage suivant (cf. chapitre 19) : si e{t) < E, avec £" = 2 V, pendant la durée T, le caractère 0 est transmis, alors que si e{t) > E, pendant la même durée, c'est le caractère 1 qui l'est. L Après une longue suite de caractères 0, apparaît le caractère 1. Sachant que le régime est apériodique critique, quelle est la valeur de re, sachant que fo = (Oo/(27r) = 5 kHz ? Calculer l'écart relatif [E — s{t)]/E au bout d'une durée de 150|jls. 2. Comment s'effectuerait le passage d'une longue suite de caractères 1 au caractère 0 ? Calculer le rapport s{f)/E au bout d'une durée de 150 |xs.

P3-10. Mesure de l'inductance d'un circuit RLC parallèle On se propose de mesurer l'inductance L d'une bobine, de résistance négligeable, en réalisant un circuit REC parallèle (Fig. 3.26) avec un condensateur de capacité C variable et un résister de résistance R = 1 kO. Le générateur impose aux bornes du circuit une tension sinusoïdale e{t) = emcos{ù)t) , de fréquence / = 1,2 kHz et d'amplitude em = 5 V. On constate que l'intensité du courant débité par le générateur est la même pour les deux valeurs suivantes de la capacité : Ci = 0,28 {jlF et Ci = 0,72 p,F.

112

3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

1. Calculer l'inductance de la bobine. 2. Quelles sont les intensités efficaces î\ et h ainsi que les phases associées aux intensités des courants i\{f) et iif) correspondant aux deux valeurs de C ? 3. Pour quelle valeur Cm de C l'intensité du courant est-elle minimale ? En déduire la valeur de cette dernière.

FIG. 3.26. P3-11. Circuit bouchon dans un récepteur audio L'inductance d'une bobine, dans un circuit résonnant parallèle accordé d'un récepteur audio, vaut L = 45 pJH , alors que sa résistance est R = 250 fi . Le condensateur en parallèle avec la bobine a une capacité C = 220 pF. 1. Pour quelle valeur f. en MHz de la fréquence de l'onde reçue, l'impédance du circuit est-elle uniquement résistive ? Comparer cette valeur à la fréquence propre /o du circuit et à la fréquence fm pour laquelle l'impédance est maximale. 2. Calculer l'impédance Z à cette fréquence fr. Comparer |Z| à \Zmax\ et à |Z(/o)|. P3-12. Comportement électrique d'un quartz piézoélectrique -5?^ Du point de vue électrique, on peut représenter un cristal de quartz par un circuit électrique parallèle, dont l'une des deux branches contient un condensateur de capacité C\ = 0,5 pF et l'autre un second condensateur, de capacité C2 = 10 pF en série avec une bobine non résistive de forte inductance L = 50 H (Fig. 3.27). Le système est excité par une tension sinusoïdale, de fréquence /, aux bornes des deux branches. 1. En étudiant la variation du module de l'impédance qu'offre le circuit à l'excitation sinusoïdale, montrer que le circuit se comporte comme un circuit résonnant pour une certaine fréquence f\ et comme un circuit antirésonnant pour une seconde fréquence fi. Calculer f\ et fi. 2. On désigne par F et Z l'admittance et l'impédance du quartz. Calculer d |F|/d/ autour de / = 0 et de / =/2. De la même façon, calculer d |Z|/ d/ dans le voisinage de f =f\ . Commenter.

C,

Y Fig. 3.27.

Régimes transitoires

La mise sous tension d'un circuit alimenté par des sources électriques stationnaires provoque l'apparition de courants et de tensions aux bornes des différents dipôles. Evidemment, l'établissement du régime stationnaire n'est pas instantané, mais précédé d'un régime transitoire que nous nous proposons d'analyser en appliquant les lois de base des régimes quasi stationnaires (cf. chapitre 2). De même, lorsqu'on alimente un circuit en régime sinusoïdal, un régime transitoire précède le régime établi. Nous nous proposons dans ce chapitre d'analyser en détail ces régimes transitoires.

I. — ETUDE EXPERIMENTALE 1.1. — Réponse d'un circuit RC à une excitation sinusoïdale Considérons un circuit constitué d'un résistor et d'un condensateur en série, alimenté par une source de tension sinusoïdale, de force électromotrice ue{t) = cos(fur) (Fig. 4.1). Initialement, l'interrupteur iC est ouvert et le condensateur déchargé. En pratique, on utilise le bouton poussoir Ki, qui permet de court-circuiter les armatures du condensateur, pour le décharger.

Ue

uc

Fig. 4.1. La figure 4.2a montre l'évolution de la tension aux bornes du condensateur, après la fermeture de Ah . On observe que le régime sinusoïdal s'établit, après une certaine durée de transition T0f,. iie>m

Expérimentalement, on constate que la durée du régime transitoire est indépendante de l'amplitude et de la fréquence / = co/ilTr) de la source (Fig. 4.2b).

En revanche, elle dépend des valeurs /? et C des composants. Analysons les dimensions de ces grandeurs afin d'en extraire une durée caractéristique r. Puisque u est une tension, Cu2 possède la dimension d'une énergie (cf. Electromagnétisme) et ir jR celle d'une puissance, le rapport de ces deux quantités est homogène à une durée : Cu2 = RC = t u2 jR

114

4. Régimes Transitoires

Dans le cas concret considéré, où R = 5 kD et C = 0,2 [xF, on obtient par le calcul r = 1 ms. Cette durée est du même ordre de grandeur que la valeur ^ 3 ms observée expérimentalement pour le régime transitoire, même si elle en est sensiblement différente. MCO) «c(r)T Régime transitoire -H Régime établi

ms

A/VWAAAAAA «C(0

"c(t)

3 ms ■à)

b) FIG. 4.2.

1.2, — Régime forcé et régime libre Lorsqu'un système évolue en présence de sources extérieures d'énergie électrique, il est dit forcé alors qu'en l'absence de ces sources, on le qualifie de libre. Selon que les sources délivrent des tensions ou des courants respectivement stationnaires ou variables dans le temps, le régime forcé est stationnaire ou variable. Ainsi, le circuit de la figure 4.1 fonctionne en régime sinusoïdal forcé dès la fermeture de l'interrupteur K\ . En revanche, à l'ouverture de K\ , son régime est libre. Les phénomènes dissipatifs dus à l'effet Joule provoquent une diminution de l'énergie du circuit. Il en résulte que, en l'absence de source interne d'énergie, c'est-à-dire de composants actifs, tels qu'un transistor polarisé (cf. chapitre 7), un amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8) ou un dipôle à résistance négative par exemple, les tensions et courants s'amortissent au cours du temps.

1.3. — Régime établi et régime transitoire a) Régime établi En régime forcé stationnaire, le régime est qualifié d'établi si l'on n'observe aucune évolution des grandeurs électriques. En régime forcé variable et périodique, le régime est établi lorsque que l'évolution des grandeurs électriques est devenue périodique. Ainsi, le circuit de la figure 4.1 atteint le régime établi au bout de la durée r,,/, 3 ms . Remarque : Le régime établi est parfois appelé régime permanent, expression ambiguë, notamment en régime forcé variable, puisqu'elle suggère que les grandeurs n'évoluent pas au cours du temps.

115

Régimes transitoires

b) Régime transitoire Le régime transitoire est le régime qui précède le régime établi. Notons que le régime transitoire correspond à l'effacement progressif des conditions initiales, c'est-à-dire à la disparition de l'influence du passé du système sur son évolution. Signalons que sa durée est déterminée par la précision recherchée. Sur l'exemple précédent, le régime établi est atteint à environ 5% près au bout de 3 ms ; la précision est de 1% après une durée d'environ 5 ms. 1.4. — Circuits linéaires dans l'ARQS Considérons le cas fréquent où le circuit est constitué d'éléments linéaires. En outre, plaçons-nous dans l'approximation des régimes quasi stationnaires, ce qui permet de négliger les phénomènes de propagation (cf. Electromagnétisme) et donc d'admettre que l'intensité du courant électrique dans le circuit est, à tout instant, identique en tout point d'une même branche du circuit (cf. chapitre 2). a) Dipôles linéaires Rappelons qu'un dipôle est linéaire si la tension à ses bornes et l'intensité du courant électrique qui le traverse sont liés par une relation linéaire (cf. chapitre 1). Exemples : i) dipôle purement résistif, uab = R i ii) dipôle purement capacitif, Uab = Qa/C

ou

* = C d Uab / d t

iii) dipôle purement inductif, uab = Lài/ dt La courbe caractéristique d'un dipôle purement résistif est une droite qui passe par l'origine du repère. Pour les dipôles purement capacitifs ou inductifs, la caractéristique dépend des variations temporelles de la source, c'est-à-dire du régime. Lorsque ce dernier est sinusoïdal, la caractéristique d'un condensateur est une ellipse dont les axes coïncident avec ceux du repère, puisque : ii{t) = umcos{cot)

et

i{t) = —Ciimco sm(cot) = iin cos (^cot +

avec

L, = Cu,,,co

donnent, en éliminant la variable t :

La fonction test composant d'un oscilloscope donne en effet une ellipse de demi-axes im et um , à la fréquence de 50 Hz . h) Équation d'un système linéaire Dans un système linéaire, c'est-à-dire constitué de dipôles linéaires, l'application des lois de base des circuits conduit à combiner, entre elles, des relations linéaires. Ainsi, l'évolution d'une grandeur électrique de sortie s{t) prélevée dans le circuit, en régime forcé, sous l'action d'une source e(t), obéit à une équation différentielle linéaire de la forme :

+ ... + aos(t) — bi -j-p- -t- bi-i

e{t)

où les coefficients et bi sont indépendants de s{t) et e(t) . Les termes contenant la grandeur de sortie à gauche et ceux contenant la grandeur d'entrée à droite sont bien séparés. Le membre de droite est à l'origine du régime forcé.

4. Régimes Transitoires

116

La solution générale s{t) de cette équation différentielle linéaire, se présente sous la forme d'une somme de deux fonctions : s{t) = s,{r) + se{t) si{t) étant la solution générale de l'équation homogène, c'est-à-dire sans second membre : dk s ak

d7

dk~] s + ak

~] dT37

+

+ a{iS

^

=

et se{t) une solution particulière de l'équation avec son second membre (cf. annexe 1). Physiquement, la solution si[t), obtenue en l'absence de source extérieure, correspond au régime libre. Si une partie de l'énergie est dissipée, ce qui est toujours le cas pour un circuit réel, le régime libre tend vers zéro; la réponse se{t), caractéristique du régime établi, demeure alors la seule. Le régime transitoire est donc la somme des deux réponses si(t) et se{t). Remarque : En pratique, on obtient directement la solution particulière qui correspond au régime établi en recherchant une solution de forme sinusoïdale, de même pulsation que le signal d'excitation en régime harmonique (cf. chapitre 3), et en recherchant une solution stationnaire si l'excitation est elle-même stationnaire. c) Amortissement du régime libre Pour un système linéaire, l'établissement du régime forcé suppose l'amortissement de la réponse libre. Certains systèmes, instables, ont un régime libre qui se développe au lieu de s'amortir. Cela se traduit par l'existence de solutions exponentiellement croissantes. Dans ce cas, une racine au moins du polynôme, caractéristique de l'équation différentielle, est réelle positive, ou imaginaire à partie réelle positive. Comme nous le verrons ultérieurement, certains critères fixent les conditions nécessaires et suffisantes sur les coefficients de l'équation différentielle, qui pennettent de conclure sur la stabilité du système (cf. chapitre 13).

II. _ ÉTABLISSEMENT D'UN RÉGIME STATIONNAIRE II. 1. — Réponse indicielle La réponse indicielle d'un circuit est la réponse qu'il donne lorsque la source électrique extérieure qui l'alimente passe d'une valeur nulle à une valeur finie stationnaire. Aussi les anglo-saxons la désignent-ils par "unit step response". Le qualificatif indicielle vient probablement de Vindication que donne cette réponse sur le comportement du système lorsqu'on le soumet soudain à une excitation. Dans la suite, nous supposons cette source parfaite, c'est-à-dire capable de délivrer instantanément le courant ou la tension demandée sans présenter de régime transitoire. La commande de l'établissement du régime forcé stationnaire, ne nécessite que l'utilisation d'un interrupteur. On choisit fréquemment un interrupteur électromécanique dont le rôle est de mettre en contact des lames conductrices. Les contacts mécaniques peuvent entraîner de petits rebonds à la fermeture du circuit sur une durée pouvant atteindre 1 ms . Par ailleurs, ils introduisent des résistances supplémentaires dans le circuit, de l'ordre de quelques milliohms, ainsi que des petites capacités ; dans la suite, nous négligerons ces imperfections. Dans ces conditions, on peut représenter la source de tension commandée par un interrupteur à l'aide de Và.fonction d'Heaviside ou échelon , du nom du physicien britannique O. Heaviside (Fig. 4.3). Cette fonction est généralement notée Y(r) (lettre grecque upsilon majuscule) définie par ; Y{t) - 0

si

/ < 0

Y(0 = 1

si

f> 0

117

Régimes transitoires

Si E désigne la f.e.m de la source, la tension qu'elle délivre se met sous la forme : ue{t) = EY{t). La réponse du système à ce signal échelon est appelée réponse indicielle. Dans la suite nous préciserons ce concept sur l'exemple simple et concret du circuit RC . Y(t)

0 Ftg. 4.3. Remarques : 1) La fonction d'Heaviside est discontinue en r = 0. Cette singularité n'a aucune réalité physique, puisqu'un signal réel est toujours continu. La valeur de Y(0) n'a en fait aucune influence sur l'évolution du système, en raison de sa durée nulle ; la valeur en zéro de la fonction d'Heaviside est donc arbitraire. Notons que certains auteurs la fixent à 1 /2. 2) La fonction d'Heaviside est reliée à la fonction signe sgn{r), laquelle vaut 1 pour f > 0 et —1 pour ? < 0 (cf. chapitre 15) ; YW = \ [1 + sgn(r)] 3) En informatique, on choisit la valeur à l'origine sgn(O) = 0 pour des raisons pratiques d'algorithmique. On a alors Y(0) = 1/2 . Il. 2. — Circuit RC s a) Equations du circuit Injectons, dans l'analyse du circuit de la figure 4.1 l'expression de la nouvelle source de tension : RCd^ dt

+

uc = EYir)

ou

i

^ + u£ = EY(r) dtrr

en faisant apparaître la constante de temps r = RC du circuit. Avec les valeurs standard R = i kfi et C = 1 jxF, cette constante vaut r = 1 ms . b) Régime libre Le régime libre uCj permet de caractériser le système, car il est indépendant de la source. L'équation différentielle à laquelle il satisfait s'en déduit simplement en annulant le second membre : d Uç i Uç/ „ ——^ H =0 dt r

, . de solution

, , / t\ uc lyt) = Cte x exp — ' \ r/

puisque, cherchant une solution de la forme ucj{t) = exp(rt), on trouve l'équation caractéristique r + 1 /r = 0, soit r = — 1/r (cf. annexe 1). c) Régime établi On obtient le régime établi en recherchant une solution particulière stationnaire de l'équation différentielle d'évolution avec la source externe, après fermeture du circuit : dUce ' H d/

u

Ce E — = — r r

. . . ... de solution immédiate

. , lie e\t) — Cte = E

4. Régimes transitoires

118

d) Régime transitoire Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. Par conséquent : «c(0 = "c./W + «C,e{0 = Cte x exp

+

E

L'existence du courant électrique provoque l'accumulation des charges sur les armatures du condensateur. La charge totale du condensateur varie donc sans subir de discontinuité : q{t) -q{0) = q(t) = f i{t')dt' Jo Il en résulte que la tension uc{t) = q{t)/C est, elle aussi, continue. Comme, initialement uc{0) = 0 , alors : uc{0) = Cte + £" = 0 d'où Cte - —E Ainsi, la réponse indicielle du circuit RC a pour expression : uc(t) = E 1 - exp L'exponentielle décroissante, qui apparaît dans cette expression, ne devient négligeable au bout d'une durée égale à plusieurs fois la constante de temps r , ce qui est bien conforme à ce que l'on observe expérimentalement. Pour t = 3t , l'exponentielle est inférieure à 5% de sa valeur initiale : si la précision recherchée est de 1%, alors il faut r > 5t . Précisons que la tangente à la courbe en r = 0, coupe l'asymptote en t = r. Les autres grandeurs électriques du circuit se déduisent de uc selon : i(t) -

^

ex

P (~~)

et

W/?

W

=;

R*

= Eex

P (~~)

Sur la figure 4.4, on a récapitulé ces résultats. Remarquons que la tension aux bornes du condensateur est continue (Fig. 4.4a), alors que l'intensité /(/) = iiR(t)/R du courant est discontinue (Fig. 4.4b). it

uR(t) l/ // / j/

/' /■ /! 0

t

i

W-

a)

b) Fig. 4.4.

e) Bilan d'énergie Calculons le travail électrique total We:S fourni par la source au circuit, au cours du seul régime transitoire puisque la source ne débite pas en régime établi. Il vient : /oo

poo EY{t)idt = E

= -oo

rCE idt = E

JQ

dq = CE Jù

Régimes transitoires

119

Ce travail est en partie dissipé dans le résister par effet Joule : f00 W' = l

f00

o , -Rldt

=

E1

f

2t\

E2t

A

l

CE2 = -—

Une autre partie de ce travail fourni par la source, est stockée sous forme d'énergie électromagnétique dans le condensateur. Elle a pour expression (cf. Électromagnétisme) : Se = ^C4(oo) - ^C4(0) = Le bilan énergétique s'écrit donc : + Wj

avec

Ee =-Wj

Ainsi, par effet Joule, le circuit dissipe la moitié de l'énergie fournie par la source, quelle que soit la valeur de la résistance. Le condensateur, lui, emmagasine l'autre moitié, sous forme électrostatique, qu'il est susceptible de restituer. Exemple : pour un condensateur, de capacité C = 2 pp, soumis à une tension de 10 V , l'énergie emmagasinée par le condensateur, qui est aussi celle dissipée par effet Joule, vaut 0,1 mj . f) Décharge libre du circuit Lorsqu'on ouvre l'interrupteur Ki, l'état électrique du circuit n'est pas modifié. L'intensité i du courant et la tension uR aux bornes du résister restent nulles. Le condensateur chargé impose, à ses bornes, la tension uc — E ■ Si la source de tension est remplacée par un fil de connexion et si K\ ferme à nouveau le circuit, le système évolue en régime libre en satisfaisant à l'équation différentielle : d Ur Ur —r— H—- = 0 dt r Seule change la condition initiale mc(0) = E. En adoptant comme nouvelle origine des temps l'instant de fermeture du circuit, on obtient l'évolution suivante des grandeurs électriques (Fig. 4.5) : uc(t) = Eexp

=

c

=

ex

P (_~)

uc{t) ■

ur{î) '

E V. \\\\ \\\ \\ \\ \\ \\ \\ \

= Ri =

L r

0 / / R// -Et'

1 a)

b) Fig. 4.5.

-^exP (_~)

4. Régimes Transitoires

120

Le travail dissipé par effet Joule dans le résister, lors de la décharge libre du circuit, a pour expression :

W/,= /

—Ri2 d t =

E

R

( exp -* (

î

\\

E2t A t = —— d - = R 2

CE1 =

Ainsi, lors de la décharge libre du circuit, l'énergie emmagasinée dans le condensateur est entièrement dissipée par effet Joule. Lorsque la décharge libre est pratiquement achevée, mc{oo) = 0 ; le condensateur ne stocke plus d'énergie. g) Continuité de la tension aux bornes d'un condensateur Nous avons vu que, lors d'une charge ou d'une décharge, la tension aux bornes d'un condensateur évoluait continûment (Fig. 4.4a et 4.5a). Ce résultat très général doit être attribué à l'énergie électromagnétique d'un système physique macroscopique qui ne peut subir de discontinuité (cf. Électromagnétisme). Ainsi, comme l'énergie électrostatique d'un condensateur, Cu2cl2, la tension uc à ses bornes évolue sans discontinuité. h) Perte de mémoire du circuit Le condensateur étant initialement chargé sous différentes tensions, il est intéressant de noter la rapidité de la progression exponentielle vers la tension E d'alimentation. Au bout d'une durée égale à quelques r seulement, la tension uc aux bornes du condensateur devient pratiquement E. Il est alors impossible de retrouver l'état électrique du circuit avant la fermeture de l'interrupteur; on dit que le système perd rapidement la mémoire de son état initial. Autant pour la réponse indicielle que pour le régime libre, on constate que la tension E n'apparaît pas dans la durée du régime transitoire ( ?« 3t ). En effet, cette dernière est indépendante de la différence de tension entre l'état final et l'état initial. Ceci est dû à la nature exponentielle de l'évolution : quelle que soit la tension à atteindre, la durée de charge est une grandeur intrinsèque du circuit. Notons la différence avec les évolutions proportionnelles au temps que nous rencontrons souvent dans la vie courante. Remarque : La disparition exponentielle du régime transitoire est une caractéristique des systèmes linéaires (cf. annexe 1 ).

II.3. —Circuit RL Analysons le circuit représenté sur la figure 4.6, constitué d'un résistor (résistance /? ) et d'une bobine idéale (inductance L ) en série. K

Ur R

E

L

Fig. 4.6.

UL

121

Régimes transitoires

a) Equations du circuit Écrivons la loi des mailles, sachant que l'interrupteur K est fermé à l'instant pris comme origine :

Ri + L— = EY(t) dt

soit

— + - = - Y{r) ât 7 L

en faisant apparaître la constante de temps du circuit t = L/R. Exemple : Avec /?=100n etL = 03lH3on obtient r = 1 ms . b) Régime libre Le régime libre // est caractérisé par l'équation différentielle homogène : ^ + - = 0 àt t

de solution

ii{t) = Cte x exp f——1 \ tJ

comme pour le circuit RC. c) Régime établi Le régime établi est donné par la solution particulière, stationnaire, de l'équation complète, laquelle admet comme solution évidente :

d) Régime transitoire On obtient le régime transitoire en superposant la réponse libre et la réponse établie :

i{t) = ii + ie = Cte x exp

/

t\ E j + ^

L'auto-induction dans la bobine s'oppose à toute variation brutale de l'intensité du courant ; ce dernier évolue donc sans subir de discontinuité : i{t) - i{0) = i(t) = 1 JQ

udt') L

df/

Initialement, /(0) = 0. La constante est donc déterminée selon : E 0 = Cte H— R

soit

E

Cte =

R

d'où l'expression suivante de l'intensité dans le circuit RL :

,(r) =

f f1 "

eX

P (~t).

ainsi que celle des autres grandeurs électriques : uR(t} = Ri = E 1 — exp

et

=

=

Sur la figure 4.7, on a rassemblé les résultats obtenus pour i{t) et Ui{t).

L'exp

122

4. Régimes transitoires

uiit)

KO

EJ-

E R

a)

b)

FlG. 4.7.

e) Bilan d'énergie Contrairement au circuit RC, la source de tension dans le circuit RL fournit constamment de l'énergie. En régime établi, la source débite le courant d'intensité I = E/R sous la tension puissance électrique Ve^ délivrée par la source et la puissance Vj dissipée par effet Joule :

d'où la

Vj = -RI2 = -El

= EI

On voit qu'en régime établi la somme des ces puissances est nulle. En régime transitoire, Ve,s ti Vj ont pour expressions respectives : —

R

I

exp

et

Vj = -

R

1

exp

Calculons la somme des travaux correspondants : ■pi R

fOO I

p-2 [Pe,s + VJ]dt=R

exp

1 — exp [ —

dr —

TE2 ~ÏR = 2L

= 2L'

Ce travail est précisément la variation d'énergie magnétique de la bobine entre l'instant initial où i = 0 et l'instant final où i = E/R .Le bilan d'énergie du circuit s'écrit donc : = W.

VF/

Ainsi, en régime établi, toute l'énergie fournie par la source est dissipée par effet Joule dans le résister; en revanche, durant le régime transitoire, la bobine emmagasine, sous forme d'énergie magnétique, une partie de l'énergie électrique fournie par la source. f) Ouverture du circuit À l'ouverture du circuit, le courant dans la bobine diminue et provoque l'apparition d'une force électromotrice qui s'oppose à l'extinction brutale du courant. Une étincelle de rupture peut se former au niveau de l'interrupteur. Si le courant est important, il est nécessaire de lui permettre de s'écouler dans une autre branche du circuit. On peut alors utiliser une diode, montée en parallèle sur le circuit RL (Fig. 4.8). Dans ce cas, à la fermeture du circuit, le courant évolue en régime libre. Si l'on suppose la diode idéale, le circuit obéit à l'équation différentielle :

Régimes transitoires

123

Initialement ?(0) = E/R = /. UR

K

R e

î(B

L

S

UL

FIG. 4.8. En adoptant comme nouvelle origine des temps l'instant d'ouverture du circuit, les grandeurs électriques évoluent selon (Fig. 4.9) : iif) = /exp ^^

ui{t) = L— = —Eexp ^^

"/?(?) = Ri = Eexp ^^

On en déduit le travail dissipé par effet Joule dans le résister, lors du passage du courant : W'j = f -Rfdt = f -RI2 exp ("Y')

df

= -■R/24

=

"ii/2

=

~£m

Ainsi, l'énergie emmagasinée dans la bobine est entièrement dissipée par effet Joule lors du passage du courant dans le circuit. i(t)%

ulU)

E R

b)

0 Fig. 4.9. g) Continuité du courant dans une bobine

Lorsqu'on met sous ou hors tension une bobine, le courant qui la parcourt évolue continûment (Fig. 4.7 a et 4.9 a). Ici aussi, on attribue ce résultat très général à l'énergie totale d'un système physique qui ne peut subir de discontinuité. Il en résulte que, comme l'énergie magnétique Li2(2 emmagasinée dans la bobine, l'intensité du courant i qui la traverse évolue sans discontinuité. II. 4. — Circuit RLC série Sur la figure 4.10, on a représenté le circuit RLC constitué d'un résister, d'une bobine et d'un condensateur en série (cf. chapitre 3). a) Équations du circuit On ferme l'interrupteur K à l'instant origine. Ecrivons la loi des mailles pour ce circuit en série en veillant à l'orientation du courant afin que les charges s'accumulent sur l'armature de charge q du

124

4. Régimes Transitoires

cz> o o o

«c FlG. 4.10. condensateur. Il vient : Ri + L^- + uc = EY{t) Cl T

avec

uc = ^

et

i

=<

~rL Qt

Cette équation linéaire du deuxième ordre se met sous la forme canonique suivante :

ïïc-\- — ùc + Tp

u

c = (*>lEY(î)

COf

en posant

et

LC

t* = —

b) Régime libre Le régime libre iicj est solution de l'équation différentielle homogène : d2Mc,/ , 1 d t1 t„

d/

, +

2u

n c,i — 0

La solution dépend des racines de l'équation caractéristique que l'on obtient en cherchant des solutions en exp(rr) : r2 4- — + (4 = 0 Te dont le discriminant a pour expression : 1 A

= 4-

4

^H4±!-lUW0 'O ' e

/

-1

\4<22



Q — 0))T t

est facteur de qualité du circuit (cf. chapitre 3). On est conduit à envisager trois cas suivant la valeur du discriminant (cf. annexe 1). 1) C>l/2 (A<0): régime libre pseudo-périodique L'équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées : 1 . r, =-^ - -t-V]o) iù)„a 2r,

et

1 . r2 = — -—-j(o io)..a 2ts

1

avec

/»,. o)a — = /wn (o0 I[ lI -

1/2

r I 4Q*

La solution de l'équation différentielle homogène peut se mettre sous les formes suivantes : uc,i(t) = Z)exp

cos(û>«r + 4>(l)

ou

Mc,/(0 = exp

[Di cos(war) + D2 sin(^?)]

en désignant par D, (f)a,D\ et D2 les constantes d'intégration. L'évolution est dite car l'amplitude des oscillations n'est pas constante au cours du temps mais décroît proportionnellement au facteur exp(—^/2Te). Sur la figure 4.1 la, on a représenté le cas correspondant à la condition initiale «c,/(0) = uq et i(0) = 0, c'est-à-dire [d«cy/ d /] (0) = 0 .

Régimes transitoires

125

Uc{t)'

Uc{t)' ;

Q > 1/2

uc{0)

uc{0)

Y\e< 1/2 \

0 //

/y

I/2

\

t

0 a)

b) FlG. 4.11.

2) Q < 1/2 (A>0): régime libre sous-critique ou apériodique Les racines r\ et ig sont réelles et négatives : 1 n = -—+p

et

1 •■, = -—-P

avec

0=

/

1

^l/2

La solution de l'équation différentielle homogène se met alors sous la forme (cf. annexe 1) :

«c,/(0 =

exp(ri/:) + Dt exp(r2/)

ou

Mc,/(0 —

ex

P

2—)

cos

h(/S0 + D'2 sinh{/Sr)]

En pratique, on obtient ce régime en augmentant la valeur de R pour des caractéristiques données de la bobine et du condensateur. 3) Q = 1/2 ( A = 0 ) : régime libre critique L'équation caractéristique admet une racine double cq = —coq .La solution de F équation différentielle homogène se met sous la forme (cf. annexe 1) : «c,/ = {Dit+ D2) exp(—fuo?) Le régime critique impose une relation précise entre R, L et C. Puisque Q

=

1/2, alors

^0 = l/{2Te) = R/IL. Les régimes critique et sous-critique sont apériodiques, comme le montre la figure 4.11b, dans les mêmes conditions initiales que 4.1 la. En électronique, on introduit souvent, au lieu du facteur de qualité Q, le facteur m appelé paramètre critique ou facteur d'amortissement, relié à Q par l'équation : 1 1 "î = :r~r = 2Q 2ù)oTe Notons que la valeur singulière (2=1/2 correspond alors à m = 1 . Exemple : pour un circuit RLC avec C = 2p.F, L = 0,5H eti? = 50fi,on trouve Te = 10 ms, û>o = 1 000 rad.s-1 soit /o ^ 160 Hz , Q = 10 ou m — 0,05 . Le régime libre est pseudo-périodique. On obtiendrait le régime critique avec R = Rc = 1 kfl.

4. Régimes Transitoires

126

c) Régime établi Le système étant linéaire, lorsque l'interrupteur est ferané, le régime établi est la solution particulière stadonnaire de l'équation avec son second membre ; d llr e

1 d Ur e 0 o „ ' + OJ0 lie,6 = Ol>qE Te d /

df

. SOlt

_ „ Uc.e = Cte = E

d) Régime transitoire Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie : uc{t) = UcA1) + wc,eW = E>]_ exp(r]r) + D2exp(r2r) + E Initialement, le courant dans le circuit est nul et le condensateur déchargé. A la fermeture de l'interrupteur, le courant dans la bobine et donc dans le circuit ne subit pas de discontinuité. Il en est de même pour la tension aux bornes du condensateur. Les conditions initiales sont alors : duç wc{0) = 0

et

/(O) = 0

soit

dr

(0)=0

En explicitant ces conditions initiales, on trouve : 0 = Di + Dt + .E

et

0 = r|Di+/*2D2

d'où les expressions suivantes de Dj et D2 : f2

D\ = -E-

et

r

2 - ri

f'i Dj = Eri - ri

La nature du régime transitoire dépend de re et donc de Q . Sur la figure 4.12. on a représenté la tension uc{t) et l'intensité i{t) du courant au cours du temps pour différentes valeurs de Q. 1) Régime transitoire pseudo-périodique Pour Q> 1 /2, on a : ''1

:

1 2r.

joia

et

ro

et

D5 =

J^a

2r,

d'où: E ( 2ù)aTe "D O C 3 O (M O (M

fe

Il en résulte : uc = E < \ — exp

uclr) 's_ >CL O (J

-2

1 1+

2r,

cos{cûat)

K*)

Ô> 1/2

sm{(oat) 2Te(i)(l

Q> 1/2 ,0=1/2

/

/A

Q<1 2 r\Q < 1/2

0=1/2

a)

FIG. 4,12.

b)

127

Régimes transitoires

2) Regnne transitoire sous-critique ou apériodique Pour Q < 1 /2, il vient : -I- b

et

ro = —

p

avec

B = coq

d'où: Di =

1

et

Dt =

-Ç 2 V

2Br

Par conséquent : uc = E <1 — exp



cosh{/3t) +

sinh(/3r)

3) Régime transitoire critique Pour Q = 112, ri = ri = tq = —\ /(2r^) = —coq . Comme dans ce cas singulier : uc = iD\î + Dj) expf-woO + E les conditions initiales donnent : 0 = Do + £"

et

0 = — omDo + D

les expressions de D) et Dj sont les suivantes : D\ = —coqE

et

Di = —E

On en déduit : lie = E[l — (loqî 4- 1) exp (—wqC] e) Bilan d'énergie Effectuons un bilan d'énergie en faisant apparaître les puissances instantanées consommées dans chaque dipôle. On peut obtenir directement ce bilan d'énergie en multipliant l'équation différentielle issue de la loi des mailles, par l'intensité i du courant : « .9 Ri

di. E——i -p lie i — Ei at

En tenant compte des relations uc = q/C et i = dq/dt, l'équation se met sous la forme explicite suivante : dr \2 C

2

J

Cette forme fait apparaître la puissance instantanée fournie par la source Ve,s = Ei, la puissance instantanée dissipée par effet Joule dans le résistor Vj = —Ri2, ainsi que les énergies électrique £e = q112C et magnétique Sm = Zi2/2, stockées respectivement dans le condensateur et dans la bobine. On a alors : — (£e -P £m) — Ve^ + Vj

soit

A {Ee + £,„) —

+ Wj

en intégrant. Lorsque le régime stationnaire est établi, le courant dans le circuit est nul. La source électrique ne fournit alors plus d'énergie. L'énergie magnétique de la bobine est nulle et le condensateur, chargé, emmagasine l'énergie électrostatique £e = CE212.

4. Régimes Transitoires

128

Évaluons le travail total fourni par la source : Wes=

f00

Eidt = EC

Jo

f00 dur f o —±dt = EC duc = CE2 Jo d/ Jq

On en déduit le travail total dissipé dans le résister : Wj = £e-

=

CE2

- CE1 =

CE2

Ainsi, la moitié de l'énergie apportée par la source est dissipée dans le conducteur ohmique, le reste est stocké dans le condensateur. L'énergie électromagnétique du circuit évolue au cours du temps selon : £em = Se + £m = -Cu2c + -Lr

avec

,duc i= C dt

En régime pseudo-périodique, l'énergie du circuit oscille entre la forme électrique et la forme magnétique. Les phénomènes dissipatifs amortissent cet échange au bénéfice de l'énergie électrostatique du condensateur, au fur et à mesure que le courant s'atténue dans le circuit. Lorsque le courant commence à circuler, le condensateur et la bobine emmagasinent de l'énergie ; quand l'intensité du courant diminue, l'énergie du condensateur continue d'augmenter, tandis que l'énergie magnétique de la bobine, elle, décroît. Dès que le courant s'inverse, l'énergie magnétique de la bobine augmente à nouveau. Le condensateur se décharge, mais pas totalement, car la dissipation d'énergie dans le résister amortit le courant retour (Fig. 4.13). £em{t)

em

- CE f

\y , Fig. 4.13.

II. 5. — Circuits linéaires quelconques a) Méthode d'analyse Pour un circuit linéaire quelconque, la recherche du régime transitoire s'effectue en plusieurs étapes : i) établissement des équations du circuit, à l'aide des lois de Kirchhoff, ii) recherche des conditions initiales en précisant les grandeurs électriques de chaque dipôle, immédiatement après la fermeture du circuit, iii) résolution des équations, iv) vérification des solutions obtenues par comparaison avec l'état du circuit pour t infini.

Régimes transitoires

129

b) Exemple Dans le circuit de la figure 4.14, aucun courant ne parcourt le circuit avant la fermeture de l'interrupteur, et le condensateur est initialement déchargé. Intéressons-nous à l'évolution de la tension ««(r), lorsqu'on ferme l'interrupteur.

*

'C

T 1

UL

FlO. 4.14. La loi des mailles donne ; ur + ^ — EY{r) C

et

ur = L—— + rii at

Avec la loi des nœuds : .

le =

, . + iR

• • qui s écrit aussi

• dq iL = dt

Ur — R

on obtient : ^ R q = CEY{t) — Cu

et.

Ldu r ,d2^ R , r---„ „R = L—-+ R

d'où, en dérivant la première équation pour / > 0 et en la combinant avec la seconde : dq diiR —— = —C—— dî dt

et

d2 ur Ur = —LC ——r2 dr

LduR R dt

„duR rC — dt

r —UR R

Finalement, on obtient, en ordonnant les différents termes : d2 ur 2

dr

f

r\

r-\-R Ur _

\RC

Ljdt

R

LC~

Recherchons les conditions initiales M/?(0) et [dM«/d?](0). Immédiatement après la fermeture du circuit par l'interrupteur K, la tension aux bornes du condensateur reste nulle et aucun courant ne circule dans la bobine : Mc(0) = 0

et

iL{0) = 0

On a alors : uR{0) =-uc{0) + E = E

et

,R(0) = /c(0) = C^(0) = C^7^(0) = -C^(0)=0

Il en résulte : "/?{0) = E

et

=

^

Compte tenu des conditions initiales, l'équation différentielle étant homogène et du deuxième ordre, en régime pseudo-périodique, la solution se met sous la forme (cf. annexe 1) : uR(t) = Eexp j) cos(^r) + —J— sm{û)at) \ ^e) [ éTeCOa

4. Régimes Transitoires

130

avec ; rV1

/ 1 Te ~

+

Zj

1 [ A{r + R) et

(i)a

~l

RLC

^\211/2

( 1 V.Zc

+

Zj

La solution précédente conduit à ur(oq) = 0. On vérifie aisément que ce résultat est physiquement acceptable. En effet, en régime stationnaire, le condensateur se comporte comme un coupe-circuit ; on obtient alors un circuit RL qui s'amortit en régime libre, ce qui implique : Z/?(oo) = 0 =

11

SOit

Ur{oo) = 0

II. 6. — Identification des systèmes linéaires a) Contenu de la réponse indicielle À première vue, la réponse indicielle renseigne sur la nature pseudo périodique ou apériodique du régime d'évolution libre. Comme nous le verrons ultérieurement (cf. chapitre 15), son contenu est plus riche encore, puisqu'il permet de reconstituer l'ensemble du comportement fréquentiel du système. Pour identifier un système linéaire, on peut chercher à déterminer les n-\-\ coefficients de l'équation différentielle d'ordre n . Lorsque n = \ ou /? = 2, il est possible de détenniner graphiquement les constantes de temps du système et de remonter ainsi aux coefficients de l'équation différentielle. Les ordres plus élevés, mettent en oeuvre des méthodes plus complexes ayant recours aux transformations de Fourier (cf. annexe 2) ou de Laplace (cf. annexe 3), mais aussi à la modélisation. b) Durée de réponse La durée de réponse à x% est la durée tx% nécessaire à un signal pour atteindre (100 — v) % de sa valeur finale d'équilibre à x% près. s{OO)-s{Tx%)

=

s (oo) — s (0) Exemple : la durée de réponse à 5% d'un circuit RC, excité par une tension échelon, est la durée nécessaire pour que la tension aux bornes du condensateur initialement déchargé, atteigne 95% de la tension finale, c'est-à-dire 75% 3r = 3RC . c) Durée du régime transitoire On appelle durée du régime transitoire à x% , r!r, la durée de réponse à x% de la réponse indicielle. C'est la durée au bout de laquelle la réponse libre du système est négligeable. Sans autre précision, nous désignerons ainsi la durée du régime transitoire à 5% . d) Durée de montée La durée de montée rm est la durée nécessaire à un signal pour passer de 10% à 90% de sa valeur finale d'équilibre. On la relie simplement aux durées de réponse : T

m — T10%

— t

90%

De nombreux oscilloscopes analogiques présentent, sur leur cadran d'affichage, une échelle verticale marquée de repères gradués 0%, 10%, 90% et 100% . Ces repères permettent de mesurer la durée de montée. Pour cela, on décalibre la sensibilité verticale de manière à remplir l'échelle 0 — 100% . Avec les repères horizontaux 10% et 90% on mesure Tm comme indiqué sur la figure 4.15. Les oscilloscopes numériques disposent généralement d'une fonction de mesure de la durée de montée d'un signal.

131

Régimes transitoires

100 90

0

FlG. 4.15.

e) Systèmes du premier ordre L'équation générale d'un système du premier ordre qui donne la réponse s{t) à une excitation e(t), est la suivante : T

^7

+

=Aoe

W

r est la «constante de temps» ou durée caractéristique du circuit et Aq le facteur d'amplification On comprend pourquoi : pour s et e stationnaires, Aq est le rapport s/e. Notons que les circuits RC et RL précédemment étudiés sont des circuits du premier ordre. D'après ce qui précède, sachant que .v(0) = 0, la réponse .v(/) à un échelon e[î) = emY{t) est donnée par : s(î)=A0em l-exp^--^ La mesure de 5(00) permet d'accéder au facteur d'amplification stationnaire :

A0 = ^ Quant à la constante de temps r, elle est reliée à la durée de montée selon : ^15?9=0,9=I-exp(-^) 5 (oo) \ r / On a donc Tio% = —t In 0,1,

et

s (oo)

=

q, 1 = 1 -exp

V

r

/

= —r In 0, 9 et finalement : Tm — T 10% - t90% = t In 9 ^ 2,2 t

En pratique, il est préférable de mesurer la durée de montée à l'aide d'un oscilloscope et d'en déduire la constante de temps, en divisant par 2,2. La méthode qui consiste à tracer la tangente à l'origine de la courbe et d'en déduire r par intersection avec l'asymptote horizontale est déconseillée, car peu précise. Elle conduit généralement à une surévaluation de r . Enfin, remarquons que la constante de temps r s'identifie à la durée de réponse à 27% « 1/e, le signal atteignant 63% de sa valeur finale.

132

4. Régimes Transitoires

Exemple : si la durée de montée d'un circuit RL est de 2,4 ms, la constante de temps correspondante est r « 2.4/2.2 « 1,1 ms. La durée du régime transitoire (Fig. 4.16) est donnée par : t

5%

=

In 0,05 = r In 20 « 3 r

C'est précisément ce que nous avons observé lors de l'étude expérimentale du circuit de la figure 4.1 : T0h = 3 ms et r = 1 ms . Évidemment, si une précision de 1% est recherchée, la durée du régime transitoire devient : ri% — r In 100 « 4,6 r « 5 r

s{î)/s{oo) 0,90 0,63 -

3r 2,2r Fig. 4.16. f) Systèmes du deuxième ordre L'équation générale d'un système du deuxième ordre, qui fait correspondre la réponse 5(4) à l'excitation d'entrée e[i), est la suivante : ld5 7 / \ 2 / \ —7 + -— + W5i(r) = (OoAoeit) Cl tTe d t

■a o c û fM 1—1 O (N ©

Aq étant le facteur d'amplification sîaîionnaire. Si la grandeur Te , homogène à une durée, est positive, l'amortissement du régime libre est assuré : le système est stable. La réponse s{t) à l'échelon e{t) = emY{t) dépend de re et donc de Q . 1) Si g > 1/2 (réponse indicielle en régime pseudo-périodique), s{t) s'écrit, sachant que 5(0) = 0 et 5(0) = 0 : s{t) = Aq em \ 1 - exp ( -

ai a. o u

cos(ct)n/') +

2r.

avec :

sin((1T(j

1/2 ^ — ^>0 ( 1 —

4Ô2

et

Q = CÛQTe

L'oscilloscope permet de mesurer la pseudo-période Ta . Il est souvent commode d'introduire le décrément logarithmique A , défini expérimentalement comme suit : A = - In n

s(t) — 5(00) 5(t + nTa) — 5(00)

^

1

eXP In [ \ = n \ exp [-(r + nTa)/(2re)] J 2re

Régimes transitoires

133

Les notations sont celles de la figure 4.17. On en déduit : ùj„ —

27r 77

et

tpe —

s{t)

Tn 2A Q > 1/2

/¥\ Ai', s(oo)

h

0

t)

52 /t\A

FIG. 4.17. 2) Si Q <1/2 (réponse indicielle en régime sous-critique), alors : s(t) = Aq ein ^ 1 - exp

-

2r,

cosh(/3r)

sinh(^r) 2Tefi

3) si <2 = 1 /2 (réponse indicielle en régime critique), on trouve : s(t) = Aq em [1 - {wot + 1) exp {-(OQt)] En régime critique, la concavité de la courbe s(t) s'inverse au point d'inflexion rc = l/o>o qui définit la constante de temps, en régime critique. g) Systèmes d'ordre n supérieur à 2 La réponse indicielle d'un système d'ordre n > 2 est plus difficile à analyser. La solution se met sous la forme d'une combinaison linéaire de réponses d'ordre 1 et de réponses d'ordre 2 (cf. annexe 1). Deux observations peuvent être faites néanmoins : i) le système est pseudo-périodique ou apériodique, ii) le régime transitoire présente une durée caractéristique. Par exemple, la figure 4.18 représente la réponse indicielle d'un système d'ordre 5 , superposition de deux ordres 2 et d'un ordre 1 ; deux pulsations propres différentes sont présentes, ce qui se traduit par une modulation de l'amplitude du signal. s{t) s{oq)-

0 Fig. 4.18.

134

4. Régimes transitoires

III. — ETABLISSEMENT D'UN REGIME VARIABLE III. 1. — Circuit du premier ordre en régime harmonique Dans le circuit de la figure 4.1, supposons l'interrupteur Ky fermé, à un instant pris comme origine. La loi des mailles donne alors : Ri-\-~ = iie{t) ue désignant la tension sinusoïdale délivrée par la source : ue{t) — um cos(wr). TI vient, en exprimant l'intensité i = Aq/d^ du courant dans le circuit en fonction de la tension uc = q/C aux bornes du condensateur, et en introduisant r = RC : duc , 1uc Um [ -, — h — = -— COSicot ) dt T T Le circuit est du premier ordre, puisque l'ordre de dérivation le plus élevé dans l'équation est un. La solution de l'équation homogène ucj , c'est-à-dire le régime libre, s'écrit (cf. annexe 1) ; «c,/(0 = Cte x exp où Cte est une constante fixée par les conditions initiales. Le régime libre s'amortit donc d'autant plus rapidement que la constante de temps r du circuit est faible, c'est-à-dire que R est faible. Quant au régime établi, on l'obtient en recherchant une solution particulière de forme sinusoïdale. En notation complexe (cf. annexe 1) : d ur

uc u _j—x — —t dt r r

avec

u = um ~~m

. soit encore

iir =

um 1 + jù)T

On obtient finalement le régime établi uc,e (t) '■ Uc,e(t) = Re{Mcexp ijcot)] = - —

UmCOs{ù)t) + -

+^t^2

Um sin

(^0

On en déduit la solution générale de l'équation différentielle : uc{t) = Uc,i{t) + UcA*) =

Cte x ex

P

\

t/

+ -—-7—7X Um cos{ù)t) + ^ I + I -H

- um sm{cot)

Notons que la charge du condensateur et la tension à ses bornes évoluent sans subir de discontinuité : q(t)-q{$)= f i^dt' Jo Le condensateur étant initialement déchargé, la condition initiale Mc{0) — 0 conduit à : 0 = Cte -t-

7—77 1 + {(OT)2

soit

Cte - —

7—77 1 + (cot)2

Finalement, on obtient : «c(0 = r-—7—77 um [cos(
Régimes transitoires

135

III. 2. — Circuit du premier ordre alimenté par des signaux carrés Reprenons le circuit RC de la figure 4.1 en l'alimentant par une source de tension qui délivre des signaux carrés symétriques (de rapport cyclique 1/2 ), c'est-à-dire dont la durée r/2 des alternances positives est la même que celle des alternances négatives, T étant la période. On suppose qu'initialement le condensateur est déchargé. La tension uc aux bornes du condensateur évolue au cours de chaque demi-période selon un arc d'exponentielle. L'intensité i du courant électrique, proportionnelle à la tension ur — rdwc/dt aux bornes du résistor est, elle, discontinue. En pratique, plusieurs cas se présentent, selon la fréquence / = l/T des signaux carrés d'entrée, comme le montrent les figures 4.19 et 4.20. Ces dernières correspondent au cas concret où R = 2 kfi et C = 100 nF, d'où la constante de temps r = 0,2 ms qu'il convient de comparer à différentes périodes du signal délivré par la source d'alimentation : 6 ms , 0. 8 ms et 67 (jls respectivement inverses des fréquences 167 Hz, 1,25 kHz et 15 kHz. uc{t) Um

f= 1,25 kHz

f = 167 Hz

/ = 15 kHz

Un 3r

15r

b)

a)

FIG. 4.19.

167 Hz

i{t)

/ = 1,25 kHz

i(t)

/ = 15 kHz

Um ~R L.

4 -► 15r a)

21 b)

c)

FIG. 4.20. i) Basse fréquence (/ -C (2r)

1

ou J,/2 >■ r )

Le régime établi est atteint au cours de chaque demi-période. La réponse du système est une succession de réponses à des signaux échelons. Le condensateur se charge et se décharge entièrement dans le résistor. La tension aux bornes du condensateur est proche de celle imposée par le générateur de signaux carrés à sa sortie. Le courant électrique circule par alternances impulsionnelles, pendant la durée d'une charge ou d'une décharge du condensateur, soit environ 3t .

4. Régimes Transitoires

136

ii) Fréquence intermédiaire (/ ~ (2r)

1

ou 7/2^7)

Une demi-période est trop courte pour établir un régime forcé ; comme les arcs d'exponentielles ne sont pas achevés, le condensateur ne se charge que partiellement. Le signal est fonné d'une succession de régimes transitoires et devient périodique après quelques r. iii) Haute fréquence (/

(2r)_1 ou 7/2 C t )

Les arcs d'exponentielles n'ont pas le temps de se développer et sont proches de droites, dont les pentes sont alternativement positives et négatives. La tension lic ressemble à des signaux triangulaires et l'intensité du courant à des signaux carrés. Le condensateur se charge très peu, la tension à ses bornes tic = q/C est donc d'autant plus faible que la fréquence est grande. On retrouve le comportement en court-circuit du condensateur en haute fréquence. Le régime variable ne s'établit qu'après amortissement du régime libre, c'est-à-dire sur environ 3t , ce qui représente plusieurs périodes de la source. On observe un régime transitoire au cours duquel la composante stationnaire de la tension triangulaire uc s'amortit progressivement. V Remarque : A basse fréquence, la tension aux bornes du résistor est proportionnelle à la dérivée de la tension d'alimentation du circuit. À haute fréquence, la tension aux bornes du condensateur est proportionnelle à l'intégrale de la tension d'alimentation du circuit. Nous préciserons ultérieurement ce comportement lors de l'étude des filtres du premier ordre (cf. chapitre 6). III. 3. — Circuit du deuxième ordre alimenté par des signaux variables Dans un circuit du deuxième ordre, la forme des signaux dépend de la valeur du facteur de qualité Q. La figure 4.21 représente graphiquement l'évolution de la tension uc aux bornes du condensateur d'un circuit RLC série, pour deux régimes : i) en signaux carrés, basse fréquence, pour un régime pseudo-périodique Q = 1,92. ii) en signaux sinusoïdaux pour un régime apériodique Q = 0,45 . uc{t)

ô= 1,92

0 = 0,45

a)

b) FIG. 4.21.

IY. — APPLICATIONS IV. 1. — Réalisation de tensions en dents de scie Il est possible de réaliser une tension en dents de scie, à partir d'un générateur délivrant des signaux carrés, à l'aide d'une cellule RC convenablement calculée, travaillant, sur chaque période, en régime transitoire (Fig. 4.22).

137

Régimes transitoires

Le condensateur subit une succession de charges et de décharges. Le circuit du premier ordre est caractérisé par la constante de temps r = RC. Si r est grand devant la période T des signaux carrés, les arcs d'exponentielles n'ont pas le temps de se déployer. On observe en sortie des signaux triangulaires. Le calcul des valeurs R ei C dépend de la fréquence f = 1/7' des signaux d'entrée iie. En pratique, t > 2T convient. Pour / = 10 kHz, C = 220 nF et r = 27, on trouve la valeur suivante de la résistance : _ r _ 27 _ 2 2 R

~C~~C~Cf~ 220 x 10-9 x 10 x 103 ^

R C

Ue

7777

Us

7777 FlG. 4.22.

IV. 2. — Circuit détecteur de crêtes On sait qu'un circuit électrique linéaire perd la propriété de linéarité s'il comporte une diode. La recherche de régime transitoire fait apparaître plusieurs cas qui correspondent aux états passant et bloqué de la diode. Considérons le circuit de la figure 4.23a dans lequel la diode est supposée idéale, c'est-à-dire sans tension de seuil ni résistance dynamique. La source électrique délivre une tension sinusoïdale, de fréquence / = &>/{27t) — 1/7, à partir de l'instant fo = —7/4, ce qui s'écrit à l'aide de la fonction d'Heaviside : ue — Y (V — /q) um cos (tôt) i) Lorsque la diode est passante, la tension à ses bornes est nulle, et la tension aux bornes du circuit RC parallèle est identique à celle de la source : due ue llC — ue l — le é- Ir — Cdt R .Ue,Uc

i

■ i "c

■r . r q

UR

R

C

iK^c

/ / 11 \ M G 0 t\ \ fîl \ Ue / \ /

' uc

T

1 ^ \ \ \

» t

b)

a) Fig. 4.23.

ii) Lorsque la diode est bloquée, c'est-à-dire polarisée en inverse, la tension aux bornes du circuit RC parallèle est supérieure à la tension de la source. Aucun courant ne traverse la diode. Le circuit évolue en régime libre et la loi des mailles fournit l'équation : uc > u.

avec

RC

d lie dt

h «r = 0

et

i=0

4. Régimes transitoires

138

Analysons le comportement du circuit au cours du temps. À l'instant r = ro, le condensateur est déchargé, uc = 0. Lors du premier quart de période, la tension ue de la source est croissante. La diode est passante et l'intensité i du courant est positive ; une partie ic = Céucj d / = C duel dt charge le condensateur et l'autre îr = iie/R s'écoule dans le résistor. À l'instant r = 0, la tension ue décroît. Le condensateur commence à se décharger et ic < 0. Lorsque Ïr ic = i = 0, h l'instant q , la diode se bloque et la tension de la source continue de décroître. La tension uc devient supérieure à ue. Le condensateur se décharge en régime libre, jusqu'à ce que la tension de la source, à l'instant ^ » soit suffisante pour qu'il se charge à nouveau. La diode se bloque à l'instant t\ tel que : diie i = C~â7

f =

0

ce qui donne : rwsin (ruq) = cos (wii)

soit

tan{wri) = — TCO

La tension aux bornes du condensateur évolue alors en régime libre : d Uc „ r— uc — 0 dî

. soit

. . ucit) = um sxp

t — t\

cos {toti )

avec

r = RC

L'annulation du courant impose à l'instant f| des tangentes identiques pour les courbes ue(t) et uc{t). Puisque rusin {cot\) = cos {W|) /r , il vient : d Uc / \ Ufll y . d Ug y . • / \ tlfjl y •. ——(q) = cos(w/i) et ——[ti) =—umù)sm{û)t\) = cos(aif|j d/ r dr r Le condensateur recommence à se charger à partir de l'instant t2 , pour lequel les tensions sont à nouveau égales uc(t2) = ^(/h) Une application intéressante de ce montage est souvent utilisée lorsque t T, c'est-à-dire lorsque la pente de décharge du condensateur est faible (Fig. 4.23b). Le signal en sortie épouse alors l'enveloppe du signal d'entrée, d'où le nom de circuit détecteur d'enveloppe ou de crêtes (cf. chapitres 9 et 16).

IV. 3. — Lissage d'une tension redressée Les régimes transitoires sont utilisés dans le lissage d'une tension redressée afin d'obtenir une tension proche d'une tension stationnaire. Supposons la diode parfaite dans le montage de la figure 4.24a. La tension d'entrée du circuit est une tension redressée en double alternance de forme ue = uin \ s\n{cot) \ (Fig. 4.24b). Ue, Wç B dZ R

C

r

A

D I Uf

7777" a)

b)

FIG. 4.24. Supposons que le condensateur soit en charge, ic > 0, d'où la tension croissante us à ses bornes dï/y lC — C—;— > 0 dr

Régimes transitoires

139

La diode débite le courant d'intensité i = ic+ô?, et donc us = ue (portion AB). Lorsque us commence à décroître, le condensateur se décharge. On a alors ic < 0 (portion BC). La diode cesse de suivre et se bloque dès que le courant d'intensité —ic, fourni par le condensateur, est suffisant pour alimenter la résistance, c'est-à-dire lorsque i s'annule : n i=0

soitt

■ = —ic • in

— = — C-.dw^ R dr ce qui se produit, sur la première alternance, à l'instant tc tel que : um sin{(otc) = RC umcocos{(otc)

soit

i et» donc

1 tc — — arctan (tco) O)

avec

r = RC

Une fois bloquée, la diode ouvre le circuit et le condensateur se décharge transitoirement dans la résistance R (portion CD). La diode redevient passante lorsque us = ue et le condensateur se charge à nouveau. Un lissage s'opère donc grâce à une succession de régimes transitoires. IV. 4. — Allumage des moteurs à explosion Le fonctionnement du système d'allumage des moteurs à explosion est donné sur la figure 4.25. L'objectif est d'obtenir, à partir de la tension stationnaire de 12 V fournie par la batterie du véhicule, une tension suffisamment élevée, afin de produire une étincelle dans les bougies et ainsi de provoquer la combustion du mélange carburant-air.

Bougie

Batterie

FlG. 4.25. Initialement, l'interrupteur Ai est fermé ; le courant dans le circuit 1 est stationnaire, i{jS)=E/r. Lorsqu'on l'ouvre, le courant s'écoule dans le condensateur qui se charge, et son intensité dans le circuit du second ordre oscille. Pour obtenir une tension élevée dans le circuit 2, aux bornes de la bougie, on utilise un transformateur élévateur de tension, en pratique un solénoïde plongeur (cf. Elecîromagnétisme).

V. — UTILISATION DE LA TRANSFORMATION DE LAPLACE V. 1. — Méthode L'utilisation de la transformation de Laplace pour la résolution des équations d'un circuit linéaire se révèle d'une grande efficacité technique. Les opérateurs de différentiation se transforment en multiplication par la variable symbolique p . Pour les signaux fondamentaux, tels qu'un échelon, une sinusoïde, une impulsion, l'équation du circuit se ramène à une fraction rationnelle. La décomposition en éléments simples permet d'obtenir la transformation inverse, en utilisant la table de transformation des fonctions usuelles (cf. annexe 3). Pour un système initialement au repos, les conditions initiales d'une grandeur qui ne subit pas de discontinuité s'expriment simplement. En effet, si à l'instant initial /o+ = Qui succède immédia+ tement à l'établissement du régime, le signal ^(0 ) reste nul, la transformée de Laplace de sa dérivée

4. Régimes Transitoires

140

s'obtient par simple multiplication par p de sa transformée de Laplace S(p) :

TL

{^w} =;?%)-^0+)

soit

tl{^W}=^{P)

V. 2. — Application à la réponse indicielle Considérons un système linéaire, d'ordre n , initialement au repos et supposons les dérivées successives du signal s{t) continues jusqu'à l'ordre w—1. Si le signal d'entrée est un échelon, e{t) — emY (t), l'équation de ce système se réduit à : dk s

a

k

d5 .... + ■ ■ • + ai — + rïo s{t) — emY(T)

La transformation de Laplace de cette équation donne, avec des conditions initiales nulles : akPk S{p) +

\-alp S{p) + ao S{p) = —

S{p) =

p(pkcik H

ai + «o)

a) Systèmes d'ordre 1 L'équation d'un système du premier ordre, excité par un échelon, s'écrit : ds r— +s(/) = Aq em Y(f) En prenant la transformation de Laplace de ses deux membres, on obtient :

s(p)

=

^

SW=Aoe

"'G"^Ti)

puisque

p(/?r + 1)

p

pr + 1

par décomposition en éléments simples. On retrouve alors, par transformation inverse, le résultat déjà établi : S(t)=Aoem 1 — exp h) Systèmes d'ordre 2 De même, l'équation d'un système, du deuxième ordre, excité par un échelon, s'écrit : à~ s 2

dt

+

1 Q. d iSs rP dt

+ 0)1 s{t) = Ao 0)1 em Y(/)

ce qui donne, en prenant la transformée de Laplace :

S{p) = Aoem

P (P2 +p/Te + col)

141

Régimes transitoires

En décomposant en éléments simples le membre de droite, on obtient, selon la valeur du facteur de qualité Q = ù)QTe , avec les notations habituelles : pour

pour

pour

Q

> ^

ô

Q

^

= -

S{p)= Aoc,

S

ip)

= A e

^ m

S{p) = A^e,

l/(2Te)

1

l/(2r.)

2

P

^+1/(2T,)] + W2

1

P + l/rg

P

[P + l/(2re)]2 — P2

1

1

p

p+

1^+I/(2T,)]2 + ^

(j? + ù)0y

La transformation inverse permet de retrouver les relations déjà établies relatives au régime transitoire (Fig. 4.26) : 1

pour

Q

>

pour

Q

<

pour

Q

2 1 2 1

~ 2

t

.(/)

2re t

s{t)

2t.

COS (ùJat) cosh (/3f) +

1 2Teù)a 1

sin {coat) sinh [fit)

s{t) = Aoem [l - (1 + ^o?) exp (-wq?)] s(t)

s(î) «2=1

0=1/4 0=1/2 (Ont FIG. 4.26. V. 3. — Réponse impulsionnelle a) Signal impulsion Physiquement, une impulsion est un signal dont la durée r est très courte devant les constantes de temps du système et dont l'amplitude est inversement proportionnelle à r . On la représente à Laide d'un pic de Dirac noté d(t) (cf. annexe 2) et relié à la fonction d'Heaviside par l'équation : 5(r) =

dY df

Remarques : 1) Il est impossible de réaliser physiquement un pic de Dirac ; cependant, il est possible de s'en approcher, par passage à la limite de fonctions, par exemple la fonction rect(r) (cf. annexe 2) : 8{t) — lim - rect ( r—*0 T \TJ \ T. 2) Le dirac S(t) a la dimension de l'inverse d'une durée.

142

4. Régimes Transitoires

b) Application aux systèmes La transformation de Laplace permet de calculer simplement la réponse impulsionnelle, c'est-àdire le régime transitoire de ce circuit lorsqu'il est excité par une impulsion. En effet, on a, au sens des distributions : TL {5(0} = TL { ^|i= pTL {Y(0} = P X

1

Un système linéaire soumis à l'impulsion e{t) = S{t), où d? est une constante homogène à un flux électrique, produit d'une tension par une durée, a pour équation : dks ^ d/*

d.? +

..

,

s

H «i — + «o-<0 = ^ 8{t)

En prenant la transformation de Laplace des deux membres de l'équation, le système devient : akpkS{p)

ai pS(j.i) +aoS{p) = <£>

d'où

S{p) = — pKa +

h p<3| + «o

c) Circuit du premier ordre Pour un circuit du premier ordre, par exemple un circuit RC série, alimenté par une impulsion de tension d>5(r), l'équation précédente donne, si le signal de sortie est la tension «cW ^ux bornes du condensateur : u

c(p) = y^-t

Le régime transitoire, c'est-à-dire la réponse impulsionnelle du circuit, s'obtient par transformée de Laplace inverse : «cW = fexp (-t)

Remarques : 1) La discontinuité de uc{t) en r = 0 est due au modèle théorique de l'impulsion qui suppose l'apparition d'un courant infini, ce qui est physiquement exclu. 2) Dans le cas simple du système linéaire précédent, il est possible de calculer aisément le régime transitoire, sans recourir au formulaire de la transformation de Laplace (cf. annexe 3). En effet, on sait que, pour f > 0, l'équation différentielle linéaire du premier ordre admet pour solution iis{î) — Cte x exp(—f/r). Pour calculer la condition initiale, il suffit d'intégrer l'équation différentielle de ce système autour de l'instant origine :

^ 5(r)

donne

J

dr = J

soit, en effectuant :

r Jo-

dw, = dW —df = <E) / d Y = Jo- ^r Jo-

Comme Mj(0 ) ^ 0 , on en déduit «5(0+) = <&/r .

d?8{t)dT

Régimes transitoires

143

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. La réponse libre est solution de l'équation différentielle homogène et la réponse établie une solution particulière de l'équation différentielle avec son second membre. Les constantes qui interviennent dans l'expression de la réponse libre sont déterminées par les conditions initiales. 2) La tension aux bornes d'un condensateur évolue sans subir de discontinuité en raison de la continuité de l'énergie électromagnétique. De même, le courant électrique qui traverse une bobine évolue sans subir de discontinuité. 3) La réponse indicielle d'un système permet d'évaluer ses constantes de temps. Un signal carré de tension [0 — «,?,] peut être considéré comme une répétition de signaux échelons si sa période est grande devant les constantes de temps du système. 4) L'équation différentielle d'un système linéaire stable du premier ordre se met sous la fonne :

r

57

+ 5= Aoe

^

La constante de temps r du système est reliée à la durée de montée par r « tm/2y 2 . 5) L'équation différentielle d'un système linéaire stable du deuxième ordre s'écrit : d2 s 1 d.v TT/T ^ ci r Te 77 Qt

9 . , 0'ç(r) —

2

,

. ,

+ w

Le régime libre est pseudo-périodique si Q = coo^e > 1/2 et apériodique si 0 < 1/2, 6) La transformation de Laplace présente un intérêt technique dans la recherche du régime transitoire d'un circuit linéaire.

c Û (M T—1

EXERCICES ET PROBLÈMES

P4-1. Durée de montée d'un circuit RC (5) Un condensateur, de capacité 1 pP, monté en série avec un résistor, est alimenté par une source de tension stationnaire de 6 V . La figure 4.27 représente l'écran d'un oscilloscope à mémoire, obtenu après la mise sous tension du circuit, avec un balayage de 1 ms • div~1 . u 1. Calculer la valeur de la résistance du circuit ? 2. Quelle est l'énergie emmagasinée dans le condensateur à l'issue du régime transitoire ? 3. Comment mesurer la durée de montée si l'on ne dispose pas d'un oscilloscope à mémoire ?

144

4. Régimes Transitoires

100 90

10 0

Fig. 4.27.

P4- 2. Réponse indicielle d'un circuit RL Une bobine, d'inductance 50 mH, est alimentée par une source de tension stationnaire de f.e.m 12 V et de résistance interne 50 Û. L'enroulement de la bobine présente une résistance de 5 0. On ferme le circuit à l'instant initial / = 0. 1. Etablir l'équation différentielle donnant l'intensité i du courant électrique. 2. Comment évolue la tension ue aux bornes du générateur ? 3. Effectuer un bilan d'énergie et calculer l'énergie dissipée, lors du régime transitoire, pendant une durée égale à trois fois la durée caractéristique du circuit.

P4- 3. Décharge d'un condensateur dans un autre condensateur Un condensateur, de capacité Ci = 20 nF, a été chargé sous une tension stationnaire de 3 V par le biais d'un interrupteur à deux positions (Fig. 4.28). 1. L'interrupteur est en position 1. Calculer la charge Qi du condensateur et F énergie électrique £i qu'il emmagasine, lorsque le régime est établi. 2. On bascule l'interrupteur en position 2 . Le premier condensateur se décharge dans un second condensateur, de capacité C2 - Comment évoluent les tensions u\ et 112 aux bornes des condensateurs ? 3. Quelle est l'énergie 82 du second condensateur, de capacité 0,1 jxF ? Calculer l'efficacité rj = £2/Es du transfert d'énergie de la source Es vers le second condensateur. 4. Quelle aurait été l'efficacité du transfert d'énergie dans ce condensateur, si les deux condensateurs avaient été de même capacité ?

P4- 4. Oscillations de relaxation avec un tube au néon Un tube au néon s'allume lorsque la tension à ses bornes dépasse «/, = 60 V ; sa résistance est alors r — 90 11. Le tube s'éteint si la tension descend en dessous de Lih = 50 V, car sa résistance devient alors très importante. Le tube est incorporé dans le circuit de fonctionnement de la figure 4.29, dans lequel E = 100 V , i? = 1 kO et C = 2 jjlF . 1. Établir les équations différentielles qui traduisent l'évolution de la tension aux bornes du tube. On considérera successivement le tube au néon éteint puis allumé.

145

Régimes transitoires 1

Tube au néon r 5) c

2 •-

u\

C, V

E UR

c2

U2 1

R

R UR

FIG. 4.28.

FIG. 4.29.

2. Montrer que la tension lie aux bornes du condensateur oscille avec la période : T = TR]n

\E-uhJ

\ET/TR-UbJ

tr et r étant deux durées que Ton déterminera. Calculer la valeur de la période de ces oscillations de relaxation. P4- 5. Décharge d'un condensateur dans un circuit RLC

: vje



Dans le circuit de la figure 4.30, le condensateur 1, de capacité Ci , porte initialement la charge Qi = 10-5 C . Le condensateur 2 de capacité C2 est déchargé ; en outre, C| = 100 nF, C2 = 220 nF, L = 50 mH et R est réglable de 100 fi à 1 kfi. 1. Établir l'équation différentielle d'évolution de la charge qi (t) du condensateur 1. 2. Résoudre l'équation précédente pour R = 400 fi . Étudier l'évolution de l'intensité i du courant dans le circuit. 3. Comment éviter les oscillations ? UR r"C C,

C2

ic

lL

\ o

\ c

r

L

UL FlG. 4.30.

Fig. 4.31.

P4- 6. Circuit RLC parallèle Sur la figure 4.31, le condensateur est initialement déchargé et aucun courant ne circule dans les branches du circuit. A l'instant initial, on ferme l'interrupteur ; la source délivre une tension stationnaire £, C — 10 nF, L = 40 mH, R — 5kÙ et r= IkO. 1. Quelles sont les valeurs de Îr , ic , ii, h et ur, immédiatement après la fermeture de l'interrupteur ? Que deviennent-elles en régime établi ? 2. Déterminer l'équation différentielle d'évolution de la tension ur. Calculer le facteur de qualité Q et la constante de temps du circuit. 3. Résoudre l'équation différentielle précédente. 4. En déduire l'évolution temporelle de toutes les grandeurs électriques, intensités et tensions, du circuit.

4. Régimes Transitoires

146

P4- 7. Trains d'impulsions rectangulaires dans un circuit RC Un circuit RC série est alimenté par une source de tension qui délivre des signaux rectangulaires, de période T = 0,1 ms. La tension délivrée est E = 10 V, en début de période sur la durée ah T, ah = 0,3 étant le rapport cyclique, et 0 V le reste de la période. On suppose la durée caractéristique r = RC = 10 ms du circuit très grande devant la période T de la source de tension. Le condensateur est initialement déchargé. 1. Calculer les valeurs de la tension tic aux instants q = ahT et ^ — T . Le régime est-il établi à l'issue de la première période ? 2. Établir une relation entre les tensions minimale et maximale, aux bornes du condensateur, respectivement, n étant un entier, = uc{nT) et Umaxin) = uc{nT + o^T), 3. Exprimer et umax(n) en fonction de n , T, r et £ . On remarquera que le terme général de la suite = aiik + b s'écrit = akUQ + è(l — cik)/{l — a). 4. Quelle est la durée du régime transitoire ? Commenter. 5. Calculer le taux d'ondulation {umax — «,„,„)/£.

P4- 8. Inductance alimentée en simple alternance Une bobine, de résistance interne r, est alimentée, à travers une diode supposée parfaite, par une source de tension sinusoïdale d'amplitude um et de pulsation a) : u-e = umsm{o)t) (Fig. 4.32). 1. Étudier l'évolution du courant dans le circuit. 2. Quelle est la durée du passage du courant par période? La calculer à l'aide d'un microordinateur, pour L = 100 mH, r = 10 Q et / = 50 Hz .

FIG. 4.32. P4- 9. Diode de délestage ou diode de « roue libre »

Fig. 4.33. : vveb

^

Dans le circuit de la figure 4.33, les diodes sont supposées idéales et la source délivre une tension sinusoïdale d'amplitude iim et de pulsation m : iie — umûïi(o)t). 1. On désigne par /'o l'intensité du courant dans la bobine, à l'instant initial. Quelle est l'intensité du courant à l'instant t = T = 2tt jco ? 2. Calculer îq en régime établi pour L = 100 mH , r = 100 O,, f = 1 kHz et um = 24 V . 3. En s'appuyant sur une analogie mécanique de roue de bicyclette entraînée par un pédalier, justifier l'appellation de diode de « roue libre ».

147

Régimes transitoires

P4-10. Circuit RC parallèle Le circuit de la figure 4.34 est alimenté par une tension sinusoïdale ue = um cos{cot). Initialement, le condensateur est déchargé et aucun courant ne circule dans le circuit. 1. Quelles sont les conditions initiales sur les grandeurs électriques du circuit immédiatement après la fermeture de l'interrupteur? 2. Établir et résoudre l'équation différentielle d'évolution de la tension uc ■ 3. La fréquence de la tension d'alimentation est / = 2 kHz et son amplitude vaut 6 V. Sachant que /? = 10 kQ et C = 100 nF, sur combien de périodes s'étend le régime transitoire ?

ic '1 R

c:

Uc

R Fie. 4.34. P4-11. Impulsions dans un circuit RLC Un circuit RLC série est alimenté par des impulsions de tension <3><5(r) et de fréquence / = 1 kHz ; en outre, C = 0,2 pF, L = 2 mH et R = 5 kfi. 1. Déterminer l'équation différentielle d'évolution de la tension uc aux bornes du condensateur. 2. Résoudre l'équation précédente. Le régime établi est-il atteint entre deux impulsions successives ?

P4-12. Sonde d'un l'oscilloscope La voie d'entrée d'un oscilloscope peut être représentée par l'association en parallèle d'un condensateur Cos = 25 pF et un conducteur ohmique de résistance Ros = 1 Mfi . Introduit dans un circuit, l'oscilloscope peut en modifier significativement les caractéristiques. On observe alors des signaux déformés. Pour pallier cet effet indésirable, on utilise une sonde de compensation qui prélève le signal du circuit, et dont les caractéristiques sont données sur la figure 4.35. H

Oscilloscope

C* Ros Sonde

FlG. 4.35. 1. Etablir l'équation différentielle d'évolution de la tension u0 en fonction de ue .

148

4. Régimes Transitoires

2. Quelle condition doit être réalisée pour avoir uox(t) — Kue{t) ? Préciser la valeur de K. On désigne alors par Cso la valeur de la capacité de la sonde. 3. On règle la sonde compensatrice, à l'aide d'une tension échelon. En pratique, on utilise un générateur de signaux carrés. Quelle gamme de fréquence doit-on choisir ? 4. Établir la relation entre les transformées de Laplace TL {w(W} et XL {we} ■ 5. On dit que la sonde est sur-compensée lorsque Cos > Cso . Quelle est alors la valeur de u0 immédiatement après le début du régime transitoire. Même question pour une sonde sous-compensée r ^ < C ^OS ^SO ' 6. Donner l'allure du signal uos(t) observé à l'oscilloscope, pour une sonde sur-compensée, une sonde compensée et une sonde sous-compensée.

T! O C 3 Û rsi O (N (5) 4-1 JZ "s_ >CL O U

5

Théorèmes de base dans

l'analyse des réseaux linéaires

L'analyse des circuits par application directe des lois de Kirchhoff s'avère souvent très laborieuse, surtout lorsqu'on ne s'intéresse qu'à l'état électrique d'une seule branche, précisément à la tension entre ses deux nœuds et à l'intensité du courant qui y circule. Lorsque les circuits sont linéaires, il est possible et commode de remplacer le reste du réseau soit par un générateur de tension soit par un générateur de courant. Si l'on souhaite déterminer l'état électrique de l'ensemble du réseau, c'est-à-dire l'ensemble des courants et des tensions, la linéarité du système d'équations à résoudre suggère fortement d'utiliser le calcul matriciel, en s'aidant de méthodes numériques (cf. annexe 6).

I. — THÉORÈMES DE BASE Le premier des théorèmes de base des circuits linéaires est le théorème de supeiposition. Il permet d'établir tous les autres.

1.1. — Théorème de superposition a) Relation linéaire La mise en équation d'un réseau, constitué de dipôles linéaires, par application des lois de Kirchhoff, conduit à un système d'équations linéaires dont les seconds membres sont des combinaisons linéaires des termes de source, forces électromotrices (f.e.m) ou courants électromoteurs (c.e.m) stationnaires et 2* (iota majuscule) ou variables et i(t) (iota). Nous supposons ces sources indépendantes, c'est-à-dire que leurs caractéristiques ne dépendent d'aucune intensité ou tension du réseau. Ainsi, l'état électrique du circuit représenté sur la figure 5.1a, qui est alimenté par les sources stationnaires de tension E et de courant X, satisfait aux deux équations de mailles suivantes : E = RyJ\ + R{J\ -f L)

et

0 = R(J{+h)+R2h-Rï{X-h)

ce qui donne, en regroupant les différents termes ; £={/?,+/?)/,+i?/2

et

R^X = RI] +{R+R2+R3)h

150

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

Ce système peut se mettre sous la forme matricielle suivante : [S] = [R][I] où les matrices « source », « résistance » et « intensité » ont pour expressions respectives [S]

E R3I

[*] =

-^1

A

^2

R\+R R

R R2

R

R3

et

R\

E

/1

A

[/] =

^2

h R

R R3

R3

B

B

}■Ox

-CD- X b)

a) Fig. 5.1.

L'état électrique de ce réseau peut être considéré comme la superposition de deux états : i) le premier a admet 1les courants l\a) et soit [S^j = [R] [/^-)] avec :

, lorsque les générateurs se réduisent à la f.e.m E, ria) et

[S^] =

H) Le second (3 admet les courants soit [S^] = [X] [T'bbj avec :

[s(/3)]

et

0 R3I

[/(")] =

r(«)

, lorsque les générateurs se réduisent au c.e.m X,

rih) et

[7^]

rU)

En sommant les deux équations matricielles [5'^^] = [R] [/^] et [S^] = [7?][/^] on restitue l'équation matricielle initiale : [s'"'] + [S<«] = [«]([/<"'] +[/<«])

qui donne bien

[S] = [/?] [7]

h) Énoncé du théorème de superposition En raison des équations linéaires qui relient les courants dans les différentes branches d'un réseau linéaire, comportant des sources de tension et de courant, le théorème de superposition s'énonce ainsi ; le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs indépendants est la somme des courants produits par chacun d'eux, les autres étant éteints. Éteindre un générateur de tension signifie ramener sa f.e.m à zéro et donc à le remplacer par un court-circuit ; éteindre un générateur de courant signifie ramener son c.e.m à zéro et donc à le remplacer par un coupe-circuit.

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

151

Exemple : calculons l'intensité du courant qui parcourt la branche AB, avec la résistance R, dans l'exemple précédent, pour R] = 30, R2 = 12 H, i?3 = 6n, R = 6 fl, E = \2W et X = 3 A. i) L'état a est celui dans lequel la source de courant est passivée, c'est-à-dire remplacée par un coupe-circuit (Fig. 5.2). On reconnaît ici un diviseur de tension avec deux résistances, l'une Ri et fa) /?3 ). L'intensité /^e du courant dans la l'autre la résistance équivalente à i? en parallèle avec (R2 branche AB, avec la résistance R, vaut : (a) _ UAB IAB R

avec

UAb =

R//{R2A-R3)

9/2

Ri XR/I{R2A-R3)

3 + 9/2

R^

x 12 = 7,2 V

d'où

R\

Ri

Ri

/(+

/(a)

a)

I

R

!i

R

Xb = 1,2 A

(iS)

R3 R3

B

X B

Ox FIG. 5.2.

Fig. 5.3.

ii) L'état (3 est celui dans lequel la source de tension est passivée, c'est-à-dire remplacée par un court-circuit (Fig. 5.3). On reconnaît là un diviseur de courant avec deux conductances, l'une G3 et l'autre la conductance G'2 équivalente à G2 en série avec G et G\ en parallèle. L'intensité du courant dans la branche où se trouve G2 vaut donc : I (X)

G' G2 + G3

L'intensité

X

1

x=

I + G3/G2

1 \ A-R2/R3

X

R3 X R3R2 A-R//R\

6 + 12 + 2

x3 = 0,9 A

s'écrit alors : r(^) _ MB

G

rGS) _

G + G,

On en déduit : Ïab = ri? + ri?

=

z

/?. R + Ri

ri/3) = - x 0,9 = 0,3 A

F5A.

1.2. — Théorème de Thévenin Dans le circuit linéaire de la figure 5.1a ouvrons la branche AB, et calculons alors la tension (Uab)<j entre les points A et S (Fig. 5.1b). Il vient : (UAB)0 = E-RIII avec I\ satisfaisant à la loi des mailles E = {R\ + R2)Ii + i?3(/i + X). On en déduit : 71 =

E-R3X 3^—TT—TT R\ + R2 + R3

12-18 =

3 + 12 + 6

2 -7 7

=

=

-0'286

A

La tension {Uab)o vaut donc : 12 + 6/7 = 90/7 V. C'est bien ce que l'on mesure avec un voltmètre numérique, de très forte impédance. La question qui se pose alors est la suivante : comment retrouver l'intensité du courant qui circule dans la branche extérieure de connexion AB comportant le résistor, de résistance R = 6 fl, sans recalculer tout le réseau, à partir de la seule tension {UaB)o que l'on vient de calculer ? Le théorème de Thévenin permet d'y répondre.

152

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

a) Démonstration de L. Thévenin Reprenons le raisonnement que fit le physicien français L. Thévenin dans sa publication originale en 1883. Il appliqua le théorème de superposition à un réseau linéaire actif, en ne s'intéressant qu'à la branche extérieure AB reliant deux points A et 5 du réseau et en considérant les deux états suivants. i) Dans la branche extérieure AB, on insère, en opposition avec la tension {Uab)o entre A et S, mesurée lorsque la branche extérieure AB est ouverte, un générateur de tension de f.e.m Eti, égale à (Uab)o ■ Comme ces deux tensions sont en opposition, aucun courant ne parcourt la branche extérieure : = 0. ii) On passive le réseau initial, c'est-à-dire que l'on supprime tous les générateurs, en remplaçant les sources de tension par des courts-circuits et en ouvrant les branches contenant des sources de courant. La tension entre les points A et S est donc nulle et le réseau se comporte comme un résistor, de résistance Rfh ■ On insère alors dans la branche extérieure AB un générateur de tension, de f.e.m Ejk , de même sens que la tension initiale {Uab)o ■ L'intensité du courant dans la branche extérieure AB de résistance R vaut alors : /(«

Et

=

'' Rn + R

La superposition de ces deux états donne l'intensité du courant qui circule dans la branche extérieure AB (Fig. 5.4) I = /O) + 7^) soit :

1 =

avec

ETh =

K m -r K

En = (Uab)

ETh= [Uab)o An

A Réseau linéaire actif B

Réseau linéaire passivé

A

a)

l\ = 0

0

a)

b)

Fig. 5.4.

Exemple : retrouvons l'intensité du courant qui parcourt la branche AS, la résistance R = 6 El étant connectée. Pour cela, déterminons la résistance interne Rm du réseau entre A et S passivé. Entre ces deux derniers points, cette résistance Rm s'identifie à R\ en parallèle avec Rj et R \ en série, soit : RTh = 7/1

i| 3 + 18

=

i? 7

=

2,57 O '

d'où

1=

90/7 18/7

= 1,5 A

b) Énoncé du théorème Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs répartis d'une manière quelconque, on considère deux points A et S appartenant au système, entre lesquels la tension est Uab = La — Le ■ Si l'on vient à réunir les points A et iî par un résistor de résistance R, ne contenant pas de générateur, la tension Uab devient nulle et l'intensité I du courant

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

153

qui parcourt ce résister est donnée par l'expression :

/=

{Uab)o R'Th + R

dans laquelle Rth représente la résistance du système initial, mesurée entre les points A et 6 , une fois passivés tous les générateurs. Soulignons bien que VA — Vg est la tension (Uab)o , avant que l'on ne relie les deux points A et B par le dipôle de connexion de résistance R. Retenons comment, en pratique, appliquer le théorème de Thévenin : i) on ouvre d'abord la branche AB dans laquelle on veut calculer l'intensité, ii) cette branche étant ouverte, on détermine successivement la tension (Uab)<> et la résistance équivalente Rn entre A et 5 en passivant toutes les sources. Il suffit alors d'utiliser la formule précédente pour en déduire le courant dans la branche. c) Extension au régime quasi stationnaire sinusoïdal Cette extension au régime quasi stationnaire sinusoïdal est immédiate. Il suffit de considérer, en régime sinusoïdal, en plus des résistances, les impédances offertes par les bobines et les condensateurs (cf. chapitre 2), ce qui implique d'utiliser la notation complexe. L'intensité complexe du courant dans la branche extérieure AB d'un réseau linéaire est donc donnée par l'expression : _ {iLab)O Ztu + Z dans laquelle (uAB)0 est la tension entre les deux points A et 5 et Zth l'impédance du réseau mesurée entre ces points avant que l'on ne les relie par un dipôle de connexion d'impédance Z. Exemple : dans le circuit représenté sur la figure 5.5, on souhaite détenniner la puissance dissipée par la charge résistive = 8 O. -12/ 1 12 a 24 V

8a /12 a

FIG. 5.5. Déterminons, à l'aide du théorème de Thévenin, l'intensité complexe i du courant qui parcourt cette charge. Il vient ; . _ (M.4g)o Zn + Rc Le circuit de charge étant ouvert, la tension {uAB)0 vaut, en reconnaissant un diviseur de tension : («4B)„ =

x 24 = 24(1 +j)

154

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

Quant à l'impédance interne ZTh du générateur de Thévenin, on l'obtient en passivant la source de tension ; elle se présente comme le résultat de deux impédances en parallèle : „

12(1 + j){—\2j)

ZT

" - 12(1

- 12/ "

12(1

Il en résulte pour F intensité en ampère ; 24(1 "

+i-)

=

12(1-j) +8

6(1+^^6(1+4;) 5-3/

=

17

^^+7^

On en déduit la puissance dissipée par la charge : /y i|2

8 x 36(1 + 16) _

2

8.5 W

2 x 172

Remarque : Dans un circuit constitué de deux sous-systèmes dont l'un est linéaire et l'autre non, le théorème de Thévenin permet de remplacer le premier par un simple générateur. On utilise cette propriété pour déterminer le point de fonctionnement d'un dipôle non linéaire, telle qu'une diode, connecté aux bornes d'un sous-système qui lui est linéaire.

1.3. — Théorème de Norton a) Démonstration Le théorème de Norton, du nom de l'ingénieur américain L. Norton qui l'établit en 1926, permet lui aussi de calculer l'intensité du courant qui circule dans une branche extérieure d'un réseau linéaire entre deux points A et B ; cependant, dans ce cas, on considère que le réseau se comporte, entre ces deux points, non comme un générateur de tension, mais comme un générateur de courant (Fig. 5.6). On l'établit aisément à partir du théorème de Thévenin. En effet, ce dernier s'écrit aussi, en régime stationnaire (Fig. 5.6a) : Rrii

Rn + R

En x — n+R Rn

soit, en introduisant le courant de court-circuit Icc ou courant de Norton

R Th

T-

R^+R

T

N

:

Zv — trr —

Le schéma correspondant est celui représenté sur la figure 5.6b. II est instructif d'écrire le théorème de Norton sous une forme, dite duale de celle du théorème de Thévenin, dans laquelle on souligne la correspondance entre tension et courant, impédance et admittance, série et parallèle. Pour cela, il suffit d'exprimer la tension UAb aux bornes de la charge R :

UAb = RI=

RRTh

1 IN = — Rn + 7? 1 /Rn

— Zv l/R

soit

Uab = ——— Gn + G

où Gn st G représentent les conductances l/Rn & 1/7? (Fig. 5.6c).

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

155

Xn

Xn

«77i En

©

Grh

©

Vab

En

Fig. 5.6.

b) Énoncé Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs répartis d'une manière quelconque, on considère deux points A et S appartenant au système. En réunissant les points A et S par un simple fil conducteur, l'intensité du courant qui le parcourt est l'intensité de court-circuit ou de Norton lcc = X^ . Si l'on insère entre A et fi , à la place du fil de court-circuit, un dipôle de conductance G, ne contenant pas de générateur, le courant entre A et fi prend une valeur différente de Icc, mais la tension UAb est donnée par l'expression :

Uab —

X,N G Th

G

dans laquelle Gn représente la conductance du système initial passivé, mesurée entre A et fi. Notons que l'intensité du courant de court-circuit ou de Norton est directement reliée aux caractéristiques du générateur de Thévenin par l'équation Icc = X;v = {UAb)oGti! Exemple : sur le montage de la figure 5.7, cherchons la tension aux bornes des points A et fi, lorsqu'on les réunit par un conducteur de résistance fi = 10 fi : Uab = „In, „ Gn + G

avec

G = 0,1 S

On obtient Gth en remplaçant le générateur de tension par un fil et en ouvrant la branche comportant la source de courant. Les conducteurs sont alors en parallèle :



G

=

è

+

è

=

l)

=

A=

0 083 S

d où

R

'

"' =

12n

Quant à T/v , on l'obtient rapidement en calculant l'intensité de court-circuit, c'est-à-dire en connectant directement les points A et fi par un fil de résistance nulle : In = Icc = ^ - 5 = —4,25 À

Remarque : On peut retrouver Xv en effectuant ErhGm , ETh étant la tension entre A et fi, la charge fi = 10 H n'étant pas connectée. La résolution du circuit initial donne l'équation : 15 = 207 + 30(7- 5)

d'où

1 = 3,3 A

et

LUg = 30(3, 3 - 5) =-51 V

Il vient donc : XN = UABOth

=

~~\2

= —

^^ ^

156

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires 7

20 n

30 a

^

j 40 a A

+

n

15 V

2v

10 Ù

30 il

-j 50 fi

5A B FlG. 5.7.

FÏG. 5.8.

c) Extension au régime quasi stationnaire Comme pour le théorème de Thé venin, l'extension au régime stationnaire est immédiate. Il suffit de considérer, en régime sinusoïdal, en plus des conductances, les admittances offertes par les bobines et les condensateurs (cf. chapitre 2), ce qui implique d'utiliser la notation complexe. La tension complexe recherchée est donc donnée par l'expression : —,4S

=

_|_ Q

aveC

%

=

(MAB)oGTh

dans laquelle G est l'admittance du dipôle de connexion et Gj/j Fadmittance du système initial, mesurée entre les points A et B. Exemple : déterminons les caractéristiques du générateur de Norton équivalent aux bornes des points A et B, dans le montage étudié sur la figure 5.8. Calculons Fadmittance équivalente en passivant le circuit : 1 1 1 w 3 + 4; —5/ = 1 3 — j _ 3 +7 + Gril = X X -;50 ' 30+740 ~ 10 57(3 + 4/) ~ 50 4 - \i ~ 250 Quant à %, on l'obtient aisément en cherchant le courant de court-circuit. Comme le condensateur est court-circuité, on trouve : 2 0,2 % — = „ ' . N = — 30 + 407 3 + 4j

soit

iN = 0.04 exp{/(/>) -N '

avec

4 tan ô = —^ 3

Un réseau linéaire entre deux de ses points A et 5 peut donc être représenté indifféremment par un générateur de tension ou par un générateur de courant ; le passage d'une représentation à une autre est illustrée sur la figure 5.9. A

-N

A

Zr/i en Zn © '77;

B

Yn =

Zn

B FlG. 5.9.

1.4. — Représentation de Thé venin et représentation de Norton a) Représentation d'un système linéaire D'après ce qui précède, un système linéaire peut être représenté, entre deux de ses nœuds A et B, relativement à son extérieur, soit par une source de tension, de f.e.m ejh et d'impédance Zjh , soit par une source de courant, de c.e.m qv = £77,/Zj/, et d'admittance Yn = l/Zj/,.

157

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

On a alors les deux équations suivantes reliant la tension u entre les bornes A et B et l'intensité i du courant de A vers B (Fig. 5.10) : u = e-fh — 2/77, i

ou

i = tpj — Yti/M

Le choix de l'une ou l'autre de ces représentations relève uniquement de la commodité. Lorsque Zn est faible devant les autres impédances du circuit, le modèle de Thévenin sera privilégié car les effets de Zn seront négligeables (Fig. 5.10a). En revanche, on adoptera le modèle de Norton dans le cas inverse, où c'est Yti, = l/Zn qui est faible devant les autres admittances du circuit (Fig. 5.10b), car ce sont les effets de Yj/, qui seront négligeables. A

i

A

_L Zn Yn evi

'(B B a)

b) Fig. 5.10.

b) Application à la simplification d'un réseau Le passage d'une représentation à l'autre permet souvent de simplifier un réseau. C'est le cas du montage de la figure 5.11a, lequel comporte, en régime stationnaire, deux résistances R[ et R2 alimentées par une source de tension, de f.e.m E et de résistance interne r, et par une source de courant, de c.e.m T et de résistance R . B

K

Rl

A

R',

I Ri

R

I Ri

ù

R',

R'i R'2I

ù

E a)

c)

b) Fig. 5.11.

Pour déterminer l'intensité I\ du courant qui parcourt i?i , on commence par remplacer les ensembles r, R{ en série et /?, R2 en parallèle par, respectivement (Fig. 5.11b): R\ =R[+r

et

R'2= Ri//R =

R2R Ri A- R

Ensuite, on se ramène à une seule maille en remplaçant la source de courant par une source de tension équivalente (Fig. 5.1 le). On en déduit ; E-R'2I /. = R\ + R'2

158

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

L'application du théorème de Thévenin entre les points A et B du montage donne évidemment le même résultat : /

=

—{Uab}o— RThA-R{A-r

=

{Vab)o RThAR\

r

= R

,,R '

= R, 2

et

.JJ V

, '

= E_Xx(R2llR)

\ m

= E-XR'2

>

Exemple concret : £" = 48 V , J = 12 mA ,R\ — \ kfi. R2 = 2,2 kfl, r — 250 CL, R = 10 kli. On trouve : i?'l = l,25kl2

/?22

=

l-8kO '

d'où

l — ——X 1250+ 1803

=8,6 mA

1.5. — Effet de fermeture d'un interrupteur dans un circuit linéaire a) Fermeture d'un interrupteur Considérons deux points + et <2 d'un réseau linéaire entre lesquels il existe, en régime stationnaire, une différence de potentiel Upq (Fig. 5.12), en raison des sources de tension ou de courant existant dans le réseau. P Réseau linéaire

P / K

Réseau linéaire

E=Upq Q-

a) P

P E

Réseau linéaire

K

Réseau linéaire E y

b) Fig. 5.12. Réunissons les bornes P eî Q à celle d'un interrupteur K ouvert. La branche PKQ est donc caractérisée par la tension Upq et par un courant nul. L'état de cette branche ne change pas si l'on insère entre P et Q une source idéale de tension, dont la f.e.m E est précisément égale à Upq , le pôle positif en P et le pôle négatif en Q. L'effet de fermeture de K revient à ajouter, en série avec la source idéale de tension précédente, une seconde source de tension identique mais en opposition. La différence de potentiel entre les deux points est alors nulle, comme lorsqu'on ferme K. Ainsi, la fermeture d'un interrupteur est équivalente à l'adjonction, au réseau comportant l'interrupteur ouvert K, aux bornes duquel la tension est Upq , d'une source de tension idéale en opposition avec Upq . Ce résultat se généralise aux signaux variables dans l'approximation des régimes quasi stationnâmes.

159

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

b) Application à la mesure de la résistance interne d'une pile par la méthode de Mance Considérons le pont représenté sur la figure 5.13a dans lequel les résistances et Rj sont connues avec précision, Rv est une résistance variable, E est la f.e.m de la pile et R-, sa résistance interne. On réalise l'équilibre du pont, entre les points -4 et S, en cherchant la valeur de Rv qui annule le courant dans la branche AB. Désignons par Upq la tension aux bornes de l'interrupteur et insérons une source de tension idéale de f.e.m Ek = f/pg . Un tel système est équivalent au pont, avec K ouvert.

P e

P e i

/ >< A

Ri

(a)

Q =

2K

P

p} ô

Ri

^2

+

A

P Ri

K b) FIG. 5.13. D'après le théorème de superposition, un tel montage peut être considéré comme la superposition de deux montages : i) dans le premier (Fig. 5.13b), on maintient la pile et on passive la tension idéale en connectant directement les points P et Q. Ce montage est équivalent au montage initial avec interrupteur fermé. L'intensité du courant qui circule dans la branche AB est . ii) Dans le second (Fig. 5.13c), on maintient la tension idéale Ek et on passive la pile en la remplaçant par sa seule résistance interne. Ce montage est équivalent à un pont de Wheatstone. L'intensité du courant qui circule dans la branche AB est . On sait qu'elle est nulle lorsque le pont est équilibré, c'est-à-dire lorsque : R

i

Ri

Ri

Rv

On en déduit que l'intensité / est égale à

,, . d ou

Ri = Rv^Ri

, que l'interrupteur soit ouvert ou fermé.

Une telle détermination de la résistance interne d'une pile, insérée dans l'une des branches d'un pont de Wheatstone équilibré (dans la branche AB ), avec un interrupteur K dans la branche PQ, est connue sous le nom de méthode de Mance . Application : P| = P3 = 2 kO et Rv = 14,5 fi ; on trouve P, = 14,5 fi. c) Extension au régime quasi stationnaire Le résultat précédent s'étend sans précaution particulière aux circuits variables dans l'approximation des régimes quasi stationnaires. Par exemple, considérons le circuit de la figure 5.14a dans lequel, lorsque l'interrupteur K est ouvert (Fig. 5.14b), on mesure entre les points P et Q une tension efficace Upq = 12 V , en présence des sources de tension, de f.e.m efficaces Pi et £2 inconnues, mais avec les valeurs d'impédances données sur la figure.

160

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

24 ù

24 il

K

12 V 48 n

£ Q E2

48 il

c 70 n

^

70 i>. B

B a)

b) FlG. 5.14.

On se propose de déterminer la variation de la tension entre les bornes A et B de la bobine, lorsqu'on ferme l'interrupteur. Pour cela, ajoutons entre P et Q une source de tension de f.e.m 12 V , mais en opposition avec la tension avant fermeture de K .La variation de tension recherchée est obtenue en calculant l'intensité du courant que fait circuler cette nouvelle source de tension, lorsqu'on passive le circuit initial. On trouve aisément cette intensité en appliquant le théorème de Thévenin. Il vient : [r + jLù))i La tension complexe

= -12\/2



{Hab)" r + JLoj + Zrh

i

est, en choisissant r = 14 fi et Lco = 20 fi (Fig. 5.14b) : 2 24

*4Si cos{ù)t) = -4V2cos{(ot)

d'où

i= -

1Qq

^2Q cos(^)

Quant à l'impédance interne Zjy,, elle vaut, puisque le condensateur est court-circuité : ZTh

70

24x48 24 + 48

86 fi

On en déduit la surtension mesurée lorsqu'on ferme K : 4+2 = —(14 + /20)y —— — cos(wr) ^ 100+j20 " ' dont la valeur efficace est : At/AB

4

14+720 100+720

1/2 53

-4( ) [104)

= 2, 85 V

II. — CAS DES SOURCES COMMANDEES Jusqu'à maintenant les sources de tension ou de courant considérées étaient indépendantes. Or les composants actifs, tels que les transistors sont représentés par des schémas électroniques dans lesquels des sources de tension ou de courant ont des caractéristiques qui, elles, dépendent des autres paramètres du réseau. Par exemple, sur le montage de la figure 5.15, représentant un transistor (cf. chapitre 7), le c.e.m de la source de courant dans la deuxième maille est proportionnel à l'intensité £, dans la première ; il s'écrit précisément : i.2 — 13 i\ . Lorsqu'on applique les théorèmes de Thévenin ou de Norton, la détermination de ej^ , qui est la tension entre les points A et S d'une branche ouverte, ne pose pas de problème particulier.

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

161

-[

A /?! Ud

Ri

012

B FIG. 5.15.

En revanche, celle de Zm par la passivation des sources d'un réseau, qui consiste à court-circuiter une source de tension et à « coupe-circuiter » une source de courant, ne peut plus convenir. En effet, la suppression d'une f.e.m indépendante dans une branche impliquerait automatiquement celle de l'intensité i dans une autre branche, ce qui reviendrait à annuler la f.e.m commandée. On évite cette difficulté en utilisant les deux méthodes suivantes de détermination de l'impédance de Thévenin, moins simples mais valables, elles, dans tous les cas.

II. 1. — Détermination de Pimpédance de Thévenin En présence de sources commandées, on peut déterminer l'impédance de Thévenin du réseau entre les points A et fi, de deux façons différentes plus ou moins commodes, selon la nature du réseau considéré. a) Méthode du courant de court-circuit Le courant de court-circuit entre les points A et fi est, comme on le sait, le courant qui parcourt la branche Afi lorsqu'on court-circuite ces deux points par un simple fil de connexion. En régime quasi stationnaire sinusoïdal, le rapport de la f.e.m de Thévenin eTh sur son intensité icc donne précisément l'impédance interne (Fig. 5.16) : y Ç-Tk ^Th — —

' ■a o c a û (M 1—1 O CNI © ai a. o (J

R

Ih

A

e

Th

FIG. 5.16.

FIG. 5.17.

Exemple : déterminons la f.e.m de Thévenin entre les points A et fi du circuit, représenté sur la figure 5.17, dans lequel les éléments passifs sont des résistors ; le c.e.m de la source de courant est commandé par l'intensité i de courant qui parcourt la résistance R\ . La branche Afi étant ouverte, on trouve aisément que e-fh = ^ • Quant au courant de court-circuit, il a pour expression, avec les notations de la figure : icc - i(l + «) avec i est tel que e — R\i

e = lr

Ro

Rih . Il en résulte : fii a

d'OÙ

Lr =

e(l + «0 fi2 + fii/(l+«)

fi2(l + cr)+fi|

162

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

On en déduit la résistance de Thévenin : n _eTh _ Kn — — —R rCl Te

R\ 1 +«

b) Méthode du générateur auxiliaire Neutralisons les f.e.m indépendantes et connectons un générateur de f.e.m eg entre les points A et 5. Si l'intensité du courant débité par le générateur est L , l'impédance de Thévenin est (Fig. 5.18) :

Zn = % k

Th en

Fig. 5.18. Exemple : reprenons le circuit de la figure 5.17. Le courant i

satisfait aux deux équations suivantes

[g = -(1 + oi)i avec z tel que eo = R2Lo — R\ î- H en résulte : Ri . e — R2 Ls + t-:— L 1 + rr ^

„ v ^ 011

Zw —

+

Ri 1 +a

Remarques : 1) On retrouve évidemment l'intensité zcc en résolvant le circuit simple considéré, avec A et B reliés par un fil de connexion. En effet, on a alors : R

icc — (1 + odji

et

£ = /?iz + /?2 icc = Ri icc

\ . ' 1 + a ïcc

r . a011



_ ^ ~/?2+ /?,/(!+«;

?cc

2) La méthode de passivation de toutes les sources, ici inadaptée, aurait donné pour Z77,, les résistances étant en série : ZTh = R\ -\- Ri et donc icc = e/{R\ + Ri) comme valeur de l'intensité, ce qui est inexact.

II. 2. — Applications a) Générateur de Thévenin associé à un transistor La figure 5.19a représente le schéma équivalent simplifié d'un transistor. La f.e.m du générateur équivalent de Thévenin, que Ton obtient en l'absence de branche AB extérieure, a pour expression : Zip Çn = -ZiPlb

avec

ib = ^ -M

d'où

eTh =

z,

u,

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

163

Quant à l'impédance Zn , on la trouve en déterminant l'intensité du courant de court-circuit. Pour cela, on relie les bornes A et S par un simple fil de connexion (Fig. 5.19b). Il vient : Le = -PL = -fiTr Z l

d'où

zTh = — = Zj lec

Ordres de grandeur : avec le transistor bipolaire NPN 2N2219, pour lequel : /3 = 180

Z2 = 5 kfi

Z\ = 2,5 kO

et

ue = 25 mV

on trouve : e-ru = —360 m. = — 9 V vr/î

"

et

-r-c l b z.

Zn, = 5 kll

l

b

A

Z,

Z2

Z2 8

b) FIG. 5.19. b) Générateur de Thévenîn associé à un réseau avec bobines couplées Un exemple de circuit à sources commandées est fourni par le couplage de deux bobines (cf. chapitre 11). Proposons-nous de déterminer les caractéristiques du générateur de Thévenin entre les points A et 5 du réseau représenté sur la figure 5.20. /,

L\, ri

2 \ Li.n

l

v ei

Zi

A

/ > 1 2 |

I

B

FIG. 5.20. Dans la maille 1 (respectivement 2 ) apparaît une f.e.m supplémentaire proportionnelle à la variation de l'intensité du courant qui circule dans le circuit 2 (respectivement 1 ) et au coefficient d'inductance mutuelle M, lequel est positif ou négatif selon le sens des enroulements (cf. Elecîromagnéîisme). Les deux équations du réseau s'écrivent donc : e

\ — nO + Li

+ M+ Z| (q — 12)

et

^z2'2

0 — r2i2 +



Z\ (q — ij)

ce qui donne, en régime sinusoïdal et en notation complexe : ^1 = (r\ EjLxCû)^ -\- jMù)i2 + Zi(f, - i2)

et

0 = (^ +

La résolution laborieuse de ces équations fournit l'intensité ^

+jM(oi_x + Zi^ - Zi(f, - i2] et

donc la f.e.m de Thévenin selon :

164

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

On trouve Zti, en déterminant icc , lequel s'identifie k [2 si Z2 = 0 : ei = (n +JLiù))il +jM^4c + Z, (z, - 4C)

et

0 = (r2

+JMûjij - Z, ([, - i^)

Exemple : plaçons-nous dans le cas concret où la pulsation est telle que : L, w = Lo w = 5 O En outre, r\ = r2 ~ 0 et

Mù) = -4 H

Zj = (3 — 4/) O

et

Z2 = 5 fi

= 10 V . Le système numérique à résoudre est alors le suivant : ô,m(3 + j) — 3*2,m — 10

3zi;r„ — (8 -\-j)i2,m — 0

On trouve : l2,m — Pour déterminer le courant

14 -f 1 ij

Ct

CT-;, ,,, — -Th'm 14 +1 y

, il faut résoudre le nouveau système :

ô,m{3 +7) -

= 10

3zj,ni - (3 +7)icc:m =

0

On obtient : 150 ^ - ^TTÔj

et

Zr

w

-I + 67 _

-1 +67

X

_

^ 14 + 11/

14 + 117

"-/,

30

Ainsi, le générateur équivalent de Thévenin est caractérisé par : ^«=<^^'=(^2-75,2^

et

Zr/i = 5I^_| = (0,8+7 1,5) fi

III. __ analyse des reseaux Analyser un réseau, c'est-à-dire un circuit comprenant un nombre suffisant de mailles, c'est mettre en œuvre une méthode qui permet de connaître son état électrique, présent et futur. III. 1. — Variables d'état d'un réseau électrique a) Inconnues du réseau Considérons un réseau tel que celui représenté sur la figure 5.21, lequel est un pont de Wheatstone modifié, qui comporte six branches (b = 6 ), contenant chacune un résister, et quatre nœuds N\,./V2, A3 et A4 (n — 4). La connaissance des intensités des courants, dans les h branches du réseau, détermine l'état électrique du réseau, puisque les tensions entre deux points quelconques du réseau s'en déduisent, en appliquant les relations entre courant et tension aux bornes de chaque dipôle. En fixant arbitrairement un potentiel de référence, origine des tensions dans le circuit, que l'on appelle la masse, le nombre total Af de variables inconnues du réseau est la somme des b intensités iki des courants qui circulent dans les branches A/CA/, délimitées par les nœuds et Nj, et des n — \ tensions de nœud : Nt = b + n-\ Le circuit de la figure 5.21 comporte Af = 6 + 4—1 = 9 variables inconnues, 6 courants et 3 potentiels de nœud.

165

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

x i\ N2 ~ i Rs

R3

n4

Rs

! 3"

FIG. 5.21. b) Variables d'état Les h variables d'intensité du réseau ne sont pas indépendantes, car elles sont reliées entre elles par les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles. Appliquée aux n nœuds du circuit, la loi des nœuds fournit n équations, dont seulement n — \ sont indépendantes. En effet, aux deux extrémités d'une même branche N^Ni, le courant 4/ converge en Ni et diverge de A4 . Par conséquent, en considérant les courants externes à cette branche, au nombre de j au nœud A4 et de / au nœud Ni, la loi des nœuds en ces points s'écrit, respectivement : j

f

ikl "F ^ ^ ~mhn w=\

=

0

Ct

4/ "F ^ ^ Xw'm — 0 m=\

où £m traduit l'orientation des courants im . La somme, membre à membre, des n équations de nœuds, donne l'égalité 0 = 0, puisque chaque courant apparaît deux fois avec des signes opposés, ce qui retire une équation au décompte initial. Ainsi, le nombre Ne de variables indépendantes d'un circuit électrique, appelés variables d'état, qui déterminent toutes les autres grandeurs électriques, est relié aux h branches et n nœuds du système par la relation : Ne = b — {n — })= b — n + ^ Dans le réseau de la figure 5.21 le nombre de variables d'état est donc : A4 = 6 — 4+1=3. III. 2. — Analyse des réseaux linéaires a) Réseaux linéaires Dans les circuits linéaires, qui sont constitués uniquement de dipôles linéaires et de générateurs de tension ou de courant, les relations courant-tension aux bornes des dipôles du circuit se réduisent à des relations affines, en présence de f.e.m ou de c.e.m, ou à des relations de proportionnalité : i) entre grandeurs stationnaires en régime établi, {U — RI) -, ii) entre grandeurs complexes en régime sinusoïdal forcé dans l'ARQS ( u — Zi), iii) entre les transformées de Laplace des courants et des tensions, en régime variable quelconque dans l'ARQS ( TL{u} = Z(p) TL{ï} ). Dans ces conditions, les équations issues des lois de Kirchhoff deviennent des combinaisons linéaires des grandeurs inconnues. Le formalisme matriciel est alors particulièrement adapté au traitement des réseaux linéaires.

166

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

b) Méthodes d'analyse Les méthodes d'analyse des réseaux visent soit à trouver l'ensemble des b courants de branche, soit à connaître l'ensemble des n — 1 potentiels de nœud ; les grandeurs inconnues restantes, tensions de nœud ou courants de branche, se déduisent évidemment des relations tension-courant aux bornes des dipôles du circuit. Il existe principalement trois méthodes d'analyse équivalentes qui, par des écritures spécifiques des lois de Kirchhoff, permettent d'obtenir toutes les grandeurs électriques d'un réseau : i) l'analyse par les courants de branche, qui cherche à accéder aux b intensités des courants dans les branches du circuit, ii) l'analyse par les tensions de nœud qui conduit à déterminer les n — 1 tensions de nœud, un nœud étant choisi comme référence des tensions, iii) l'analyse par les courants de maille qui, en introduisant Ne = b — n + 1 courants fictifs indépendants, de maille, permet d'accéder aux courants dans les branches du circuit. Nous nous proposons dans la suite de mettre concrètement en œuvre ces méthodes sur l'exemple de la figure 5.21, avec les valeurs suivantes des caractéristiques des composants : = 1 kfl, R] = l kfi, r2 = 10 kO, = 10 kfi, /?4 = 10 kfi ,^5 = 1 kfi, £î = 5 V, £3 = 12 V, la = 10 mA et R2J2 = 100 V . Notons que les sources, réelles, sont représentées par un générateur de tension ou de courant avec sa résistance interne.

III. 3. — Méthode des courants de branche Pour déterminer les intensités des h courants de branche, on exprime d'abord les n — 1 relations indépendantes issues de la loi des nœuds, écrites en fonction des courants de branche. On complète ensuite le système d'équations par b — n -\- \ relations, issues de la loi des tensions appliquée à un même nombre de mailles dans le circuit. Afin que les équations obtenues ne soient pas redondantes, le choix des mailles doit inclure toutes les branches qui comportent des sources, ces dernières ne pouvant évidemment pas être sans effet sur le réseau.

(NI (3) £ "l-

Notons qu'il est impossible d'appliquer la loi des tensions à une branche du circuit constituée d'une source parfaite de courant, puisque la tension à ses bornes dépend du reste du circuit. En revanche, le courant dans la branche est connu, ce qui réduit d'une inconnue le système d'équations. Il suffit donc de choisir b — n mailles qui ne comportent pas cette source de courant pour compléter le système d'équations (cf. Exercices).

a) Mise en équations La loi des nœuds, en iVi , A? et A4 par exemple, donne trois ( n — l = 3), équations indépendantes : —il + h + i6 = 0 en N\ il + h + /s

=

0

en

N2

h + U + *5

=

0

en

A4

Appliquons alors la loi des tensions dans trois (h-n-yi = 3), mailles choisies parmi les sept que compte le réseau. Les mailles A1A2A3/M , A1A2A4 et A2A3A4 conviennent puisqu'elles englobent

167

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

toutes les sources. En veillant à Torientation algébrique des courants, on trouve : E[ ~ R]i] + Riih ~ Zi) + £3 — Rek

=

0

E\ —R[i\ 'E R5I5 —£3'3



0

Rii}! ~ Tô) + £4/4 — £5/5



0

ce qui donne, en séparant les termes de source : R{i\ — Rih + Reie

=

E\ + £3 — R-iT-i

R\i\ + R3I3 ~ Rsis

=

E\

Rih + Râ,U — Rsh



R%Ei

Le système linéaire précédent, constitué par les six équations de branche, peut ainsi se mettre sous la forme matricielle : [Z]['l = [5] dans laquelle [/] est le vecteur colonne des courants de branche, [S] le vecteur colonne des sources et [Z] la matrice impédance. Cette équation s'explicite selon : -1 1 0 R\ Ri 0

0 l 0 -Ri 0 Ri

1 0 1 0

0 0 1 0

0 1 1 0

£3 0

0 £4

-Rs -Rs

0 0 0

i\ h h U is

£1 +£3 £1 R2Z2

A

b) Résolution du système Les méthodes de résolution du système d'équations linéaires précédent sont nombreuses. En pratique, il est efficace d'utiliser une calculatrice scientifique, ou mieux un logiciel de calcul qui inverse la matrice des impédances et donne : [^[zr'is] On trouve les valeurs suivantes des intensités en mA : i[ se —4,38

*2 ^ 7,36

13 se 0,64

?4 se 2, 34

-2,98

-5,02

III. 4. — Méthode des tensions de nœud Une fois choisi le nœud de référence, on détermine les valeurs des n — 1 tensions de nœud, en exprimant les n — 1 relations issues de la loi des nœuds en fonction des tensions de nœud. a) Mise en équation Choisissons l'origine des potentiels en N] .La loi des nœuds en N2 , A? et Yl[Et~U2) + Y5{Ui~U2) + Y1(U^U2)+X2

=

0

Y4{U4-U3)~Y2{U3~U2)~l2-Y6{U3 + E3)

=

0

F3{C/4-0) + 75(£/4-f/2) + F4(f/4-£/3)

=

0

ce qui s'écrit aussi, en séparant les termes de source : (Fl+y2 + y5)C/2-JW3-î'5£/4

=

lî + FlO

-Y2U2 1 {Y2 \ v.i + Y^)U3 — Y4u4



—X2 — y

-yst/î-ya^ + fFs + ya + ys)^

=

o

donne :

168

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

s b) Ecriture matricielle Le système linéaire constitué par ces trois équations peut se mettre sous forme matricielle : IY][U] = [S] dans laquelle [£/] est le vecteur colonne des tensions de nœud, [,5] le vecteur colonne des sources et [Y] la matrice admittance : -y| + y2

+

y5

Y2 -Y5

_y2

_y5

L2 + 74 + L6 -74

ir^l

F X2 + YyE]

-74 f/3 = -l2-Y6E3 0 73 + 74 + 75J L^J [

Comme la matrice des admittances est simple et symétrique, cette méthode est remarquablement efficace. Notons les points suivants : i) un élément diagonal 7^ de la matrice des admittances est la somme des admittances reliées au nœud , ii) l'élément non diagonal 7/c/ est égal à l'admittance de la branche N^Ni changée de signe, iii) la ligne k du vecteur colonne des sources est la somme des c.e.m qui aboutissent au nœud Nk , avec la convention habituelle consistant à compter positivement les courants dirigés vers le nœud et négativement les courants qui en sortent. Remarque : Si une branche comporte un générateur de Thévenin, il est nécessaire de convertir ce dernier en son générateur de Norton équivalent. c) Résolution du système La résolution numérique donne : f/2 ^ 9,38 V , F/s ^ —17,02 V et t/4 ry 6,40 V . On déduit l'intensité des courants de branche à l'aide des relations courant-tension dans chaque branche : il =

K]

~ —4,38 m A

z2 = J2 +

_ U4—f/s ^

« 7,36 m A

/\2

^^ —2,98 m A

7?4

R5

*3 —

iç, =

'

Rq

~i 0,64 mA inA « —5.02 m A -5,02 mA

III. 5. — Méthode des courants de maille Cette méthode consiste à effectuer, directement sur le circuit, un changement de variables, en introduisant Ne variables d'état, homogènes à des intensités, appelées courants de maille. Ces derniers, qui ne correspondent à aucun courant réel, sont construits en choisissant Ne mailles, parcoumes par ces courants de maille d'intensité im^ . L'application de la loi des mailles aux branches communes de deux mailles adjacentes, permet de calculer les courants de maille. Aussi cette méthode est-elle dite des mailles adjacentes. Enfin, avec le théorème de superposition, on relie les courants de maille aux courants de branche. a) Mise en équation Les mailles choisies sont représentées sur la figure 5.22. La loi des tensions, appliquée aux mailles /VjAAA/j, N2N2N4 et NiNiN^BA parcourues respectivement par les courants de maille /mj , èn,2 et .30 s 1

im,3 , donne : hn,l) F R3 (^»,3

i/n, 1 )

-

0

Ejiim,! + Zj) 'F ^4 ('m,3 " Ci,2) -F R5 {hn, 1

Imy)

=

0

*m,3)

=

0

F Rs (hn,2

E3

Rèhn.S F R3 (h?;, 1

_

*111,3) ~F R4(hn,!

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

169

ce qui s'écrit, en séparant les termes de source : {Ri + /?3 + Rs) inifi — Rsim,! — ^3im,3

=



^5^,1 + (^2 +

=

—RT^l





=

^3

+ ^5) 'm,2 — + {^3 + -^4 +

Notons sur la figure 5.22 que q — im,\ ■> I2 — et z<5 = ZW)3 .

hi,3

'm,2 ? '3 — 'm, 1

^1 7V2

'j«,3 » ^4 — im,3

hn,2 » '5 — hn,2

,

J# ^2

1. ' Ni

1

13

) >3

16

/?6

12

4 2 i?4

^

N3

4 3 : A

B £3 Fie. 5.22.

b) Écriture matricielle Le système linéaire précédent peut aussi se mettre sous la forme matricielle [Z] [zm] — [5], dans laquelle [im\ est le vecteur colonne des courants de maille, [5] le vecteur colonne des sources et [Z] la matrice des impédances. En explicitant, on obtient : 1 + i?3 + /?5 —/?5 —R3

—i?5 /?2 + /?4 + R5 ~R4

—i?3 —R4 i?3 + /?4 + Rf,

hn, 1 hn,2 *m,3_

=

Ei —R2T2 E3

La forme des matrices obtenues est ici aussi remarquablement simple. Notons les points suivants : i) l'élément diagonal Z^ de la matrice des impédances est la somme des impédances de la maille k, ii) l'élément non diagonal

est égal à l'impédance de la branche commune aux mailles JA^

et

Mi, affectée d'un signe positif si les courants des deux mailles parcourent la branche dans le même sens, et négatif dans le cas contraire ; iii) la ligne k du vecteur colonne des sources est la somme des Le.m de la maille M^, affectées d'un signe positif si le courant de maille z'^Jc sort par la borne positive, d'un signe négatif dans le cas contraire. Notons alors que, si une branche comporte un générateur de Norton, il devient nécessaire de le convertir en son générateur de Thévenin équivalent. c) Résolution du système La résolution numérique donne les intensités suivantes des courants de maille : im,i = —4, 38 mA

z,„;2 = —7,36 mA

ilt,^ = —5.02 mA

170

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

On en déduit, à l'aide du théorème de superposition, les courants de branche selon : h = imj = -4, 38 mA U = int ,3 - ht.2 = 2. 34 m A

A = -hn,2 = 7,36 mA i5 = im,\ -

i3 = zmj - im)3 = 0,64 m A

= -2, 98 mA

k = 'm,3 = -5,02 mA

III. 6. — Comparaison des méthodes d'analyse des réseaux L'analyse par les courants de branche a l'avantage de conduire directement à la détermination de tous ces courants, mais au prix d'une résolution d'un système d'ordre élevé {h — 6). L'utilisation des tensions de nœud ou des courants de maille présente, elle, l'avantage d'introduire un nombre plus faible d'inconnues indépendantes {h — n h 1 = 3 ) ; les courants de branche sont alors calculés en combinant les tensions de nœud ou les courants de mailles obtenus.

IY. — UTILISATION DE LA TRANSFORMEE DE LAPLACE En appliquant les propriétés de la transfonnée de Laplace (cf. annexe 3) aux équations définissant les relations tension-courant des dipôles passifs, résistor, condensateur et bobine, s'introduisent naturellement les impédances symboliques de ces composants, avec lesquelles les théorèmes précédents d'analyse des circuits s'appliquent sans modification essentielle. IV. 1. — Impédance symbolique d'un résister La relation uR = IUr , entre la tension ur aux bornes du dipôle et l'intensité Ir du courant qui le traverse, donne, en prenant la transformée de Laplace des deux membres :

t/fiW = Rh(p)

d'où

zR(p) =

Ir\P)

= R

IV. 2. — Impédance symbolique d'un condensateur De la même manière, la valeur de l'impédance symbolique Zc{p) d'un condensateur de capacité C, s'obtient à partir de la relation entre la tension lie et l'intensité ic du courant qui la traverse. On sait que l'on a : uc{t) - uc{0) = — [ icit^àr' ^ Jo Or la transformation de Laplace d'une fonction (cf. annexe 3) :

est reliée à celle de sa dérivée g{t) par l'équation

TL{jAt)} = ^ + ~-

avec

G(p) = TL^f)}

ce qui donne dans l'exemple d'un condensateur, de charge initiale (à r = 0) Cwc(0) : u

c{p) = ^7^ + hp

p

ou

Icip) = CpUc(p) - Cmc(0)

En introduisant l'impédance symbolique du condensateur :

= z-

171

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

les relations précédentes deviennent respectivement : Uc{p) — Zplcip) +

wc(0)

et

Ic{p) = CpUcip) - Cmc(O)

P

Sur la figure 5.23a on a dessiné le schéma symbolique équivalent du condensateur, avec la condition initiale uc{Q)/p représenté par un générateur en série dont la tension indicielle correspondante s'écrit uc{0) Y(f) . En b, le schéma s'appuie sur la deuxième équation ; la condition initiale Cmc(O) est traduite par un générateur de courant impulsionnel d'expression Cuc{0) 8(t) (cf. annexe 2). l/Cp l/Cp

u

c{0)/p

Ic(p)

lc(p) Cuc{0) (D-

Uc(p)

Vcip) b)

a) Fie. 5.23.

Remarque : On peut vérifier l'homogénéité des équations précédentes en notant que p a la dimension de l'inverse d'une durée, U{p) celle du produit d'une tension par une durée et/(/?) celle du produit d'un courant par une durée, c'est-à-dire d'une charge. IV. 3. — Impédance symbolique d'une bobine On sait que la relation entre la tension ni aux bornes d'une bobine, d'inductance L, et l'intensité il du courant qui la traverse s'écrit : , diL UL

=

L

d7

Comme la TL d'une fonction est reliée à celle de sa dérivée par l'équation (cf. annexe 3) :

TL

{ ~d^ }

=

^

aVeC

~

= TL

{gW }

Il vient, en prenant la TL de l'équation de départ : UL{p) = L[plL(j?) - ?L(0)] = LpfL(p) - LiL(0)

ou

IL{p) =

Lp

+ l^l p

En introduisant l'impédance symbolique Zi(p) d'une bobine : Zl(p) = Lp les équations précédentes s'écrivent : Ul{p) = ZL{p)IL{p) - Lil{0)

et

IL{p) = Zlip)

p

On en déduit deux représentations de la bobine : sur la figure 5.24a, on prend en compte le courant initial en introduisant un générateur de tension impulsionnel, de f.e.m —Lii{0) ô{t) ; en b, on représente ce courant par un générateur de courant indiciel de c.e.m ïl(0) Y (?).

172

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

h{p)

Lzl(O) h(p)

Lp ■mm-

<Xh^(0)

Vdp)

Vdp) b)

a)

FlG. 5.24.

IV. 4. — Application au filtre passe-bas RC On sait que l'équation différentielle linéaire et du premier ordre, à laquelle satisfont de nombreux systèmes électroniques, dont le filtre passe-bas type RC de la figure 5.25 (cf. chapitre 4), se met sous la forme : ds{t) , , , , tc ^ + s(t) = e(t) avec rr = RC En prenant la transformation de Laplace des deux membres de cette équation différentielle, on obtient, avec les notations habituelles : Te [pS{p) - .v(0)] + 5(p) = E{p)

E{p) Uo S{p) = — + 1 + pTc PTr p-\-\/Tc

soit



Uq = s(0)

représente l'influence de la charge initiale du condensateur. R

R

e(f)

C

s(/)

Cp

R(p)

s(p)

Uc,0 p

FIG. 5.25.

Fig. 5.26.

Remarque : On retrouve ce dernier résultat en remplaçant la résistance et le condensateur par leurs impédances symboliques. Le circuit de la figure 5.25 se transforme selon la figure 5.26, où la tension {/qY(r) traduit la charge initiale du condensateur. En effet, avec des diviseurs des tensions E{p) et t/o(p), on obtient :

s{p)

i/(cw m R+l/[Cp)

Uo

R

p R+l/{Cp)

soit

S{p)

E{p)

|

Uo

puisque tc = RC. a) Réponse transitoire à un échelon de tension À un signal d'entrée, de type échelon de tension e(t) = eniY{t), le circuit donne la réponse suivante : p/ \ , Uo . em r/ s S( ? = J) "7 / c puisque E{p) = — p{pTc +Tn 1) + p +. i1/t p

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

173

Il vient en décomposant S(p) en éléments simples : B S( ) = (dl (-+ \ Te \P p + l/Tc)

rA(p+ 1/tc) + Bp tc [ p{p + 1/tc)

p -y \/rc

ç( ) — Tc [

P(A + ^) + A/rr p0+ 1/tc) \

P+Ï/Tc

p -y l/rc

On obtient, par identification, A = —B = tc , et donc : S(p) = em

fl \p

1 u \ , o ——— + — p-yl/TcJ p + l,

on en déduit le signal s{t) pour / > 0 , en prenant la TL inverse (cf. annexe 3) : s{t) - em

l - exp

+ f/o exp ^ ^r

h) Réponse transitoire à un signal sinusoïdal Appliquons à l'entrée du système défini par la fonction de transfert H(jco), à un instant pris comme origine, un signal sinusoïdal e{t) = em cos(2) p + l/rc

jr,/ \ P E(/7 = em——y p- + co2

puisque

ce qui s'écrit aussi : ç/ \

e =

jy(

A

BpjyC\ 2

Tc\P+i/Tc

Up

2

p + (x) )

P+1/Tf

On détermine les trois coefficients A , S et C en réduisant au même dénominateur et en identifiant : Bp + C _ A (p2 + to2) + {Bp -y C)(p + 1/tc)

A p -h 1 /rc

p2 + m2

(p + 1 /rc) (p2 + co2)

soit : ,

=

(A + g)p2 + Aco1 + CItc -y p(C + B/tç)

Uq

(p+l/Tc)(p2 + ^

P+1/tc

KP)

On en déduit : A+5—0

Aù)~ H

—0 Tr

et

C -f- — — 0 rr

d'où : A = —B = —

^+

C

=

C

f7i2+lN)=1

61

C

= 1 + (û2T]

Finalement, en exprimant A et S en fonction du seul facteur C qui ne dépend que de {tor^)2, on obtient : û>2T2 V

p+l/rc

p2 + (02J

p + l/Tc

ce qui se simplifie selon :

1 + ùj2t2 \ p + 1/tc

p+ p2 + co2 J

p + 1/r

174

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

Il vient alors, en revenant au signal s{t) (cf. annexe 3) :

1 + (O

^ cos(^r) + (yrcsin(wf) — exp

+ f^oexp

~

En faisant tendre t vers l'infini, on restitue évidemment le régime établi, (cf. chapitre 4) : s{t} =

1 + co2T^

cos(£a/) + ù)tc sin

On voit que le calcul opérationnel permet d'obtenir globalement la réponse complète du circuit, en régime transitoire et en régime établi.

CONCLUSION Rappelons les résultats essentiels que sont les théorèmes de superposition, de Thévenin et de Norton, ainsi que les méthodes d'analyse des réseaux linéaires. 1) Le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs est la somme des courants produits par chacun d'eux, les autres étant remplacés par des courts-circuits pour les sources de tension et par des coupe-circuit pour les sources de courant. 2) Selon le théorème de Thévenin, le courant dans une branche a pour expression, en régime stationnaire ou quasi stationnaire : . _ (ijUgX' Zn + Z dans lequel Zj/, est l'impédance du système initial, mesurée entre les points A Qi B, une fois les générateurs passivés. 3) Selon le théorème de Norton, on a en régime stationnaire ou quasi stationnaire : avec YTH + Y

LN = icc = {uAB)0 Yth

et

Yn =

dans laquelle Y est l'admittance du dipôle de connexion et Yn 1 admittance du système initial passivé, entre les nœuds A et B . 4) La fermeture d'un interrupteur dans un circuit linéaire est équivalente à l'adjonction, dans la branche comportant l'interrupteur ouvert K aux bornes duquel la tension est Upq , d'une source de tension idéale en opposition avec Upq . 5) Avec des sources commandées, les théorèmes de Thévenin et Norton sont toujours valables pourvu que les systèmes soient linéaires. Cependant la méthode de détermination de l'impédance de Thévenin par passivation des sources ne convient plus ; on doit lui substituer soit la méthode du courant de courtcircuit, soit celle du générateur auxiliaire : 7 — -— -Th 7.77,

nu OU

7 — - — ~g 7.r/i

6) Concernant la détennination de l'état électrique d'un réseau, l'analyse est conduite à l'aide de trois méthodes qui s'appuient largement sur l'efficacité du calcul matriciel.

175

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

EXERCICES ET PROBLEMES

P5-1. Théorème de superposition Le circuit de la figure 5.27 comporte deux sources de tension, de f.e.m respectives E\ = 12 V , £2 = 24 V, et une source de courant de c.e.m X = 10 m A . 1. a) Calculer l'intensité du courant qui parcourt la branche AB, de résistance R, lorsque seule la source de f.e.m £1 est activée. b) Même question pour l'intensité /(^, du courant qui parcourt la branche AB, lorsque seule la source de f.e.m £2 est activée. c) Même question pour l'intensité /X) du courant qui parcourt la branche AB, lorsque seule la source de c.e.m X est activée. 2. En déduire l'intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées. Trouver sa valeur sachant que R = l kll. 3. Retrouver l'intensité du courant qui circule dans la branche AB en déterminant la f.e.m £77, et la résistance Rth du générateur équivalent de Thévenin. 4. Toutes les sources étant activées, calculer la puissance reçue par chacun des dipôles. Commenter. x -CDQ A

R

R

R

B Fig. 5.27.

P5- 2. Réseau en régime statîonnaîre On considère le réseau en régime stationnaire représenté sur la figure 5.28. 1. Calculer, à l'aide des lois de Kirchhoff, les intensités des courants dans les différentes branches, sachant que la f.e.m de la source de tension est £ = 6,4 V . 2. Quels sont les générateurs de Thévenin et de Norton correspondants, entre les nœuds A et B du réseau ? 3. Entre A et B, on connecte une charge résistive. Quelle doit être la valeur de sa résistance R pour que la puissance dissipée dans la charge soit maximale ? Calculer la puissance correspondante.

176

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires B C /j

40 fl

y,

"1 6,4 V

160 O

160 fi ™

A

El 1

R2

1

320 n

D

A

R

R B FÏG. 5.28.

FIG. 5.29.

P5- 3. Courant stationnaire dans un ampèremètre Le réseau de la figure 5.29 associe un montage potentiométrique, de f.e.m Zsi , et un montage diviseur de tension, de f.e.m £2 • On connecte le curseur C et le point D aux bornes d'un ampèremètre de résistance interne r. 1. Trouver, en appliquant le théorème de Thévenin, l'intensité J du courant qui parcourt l'ampèremètre, en fonction de E\ , E2, R\ , £2 > R et x, rapport de la résistance du conducteur AC sur 2. Pour quelle valeur de x, / s'annule-t-il ? Effectuer l'application pour £1 = 3 V, £2 = 6 V , R = 100 fi et £2 = 400 fi. Retrouver ce résultat directement, sans prendre en compte la première question.

P5- 4. Bolomètre à pont de Wheatstone Un bolomètre à pont de Wheatstone est un instrument qui permet de mesurer la température T d'un corps, à partir de la variation de la résistance du conducteur ohmique que l'on met en contact avec ce corps. Initialement, les quatre résistances sont égales à £ et le pont, alimenté par une source de tension de f.e.m £, est équilibré. 1. En utilisant le théorème de Thévenin, trouver l'intensité du courant qui circule dans le milliampèremètre, de résistance r, placé dans la branche AB de recherche d'équilibre, lorsque la valeur de l'une des quatre résistances varie faiblement : ( A£
avec

To = 273,15 K

Dans le montage, £ = 12 V, £ = 100 fi et r = 2 fi, à la température ambiante Ta = 293,15 K. Expérimentalement, en plaçant l'une des résistances en contact avec le corps considéré, à la température T, le milliampèremètre détecte un courant de 0,1 m A . Sachant que A = 4 x 10-3 K-1 , quelle est la température recherchée ?

P5- 5. Rôle d'un interrupteur dans un pont de Wheatstone On se propose d'analyser l'ouverture et la fermeture d'un interrupteur K dans la branche diagonale AB d'un pont de Wheatstone, comportant trois résistors, de résistances £1 , £2 et £3 connues avec précision, et un quatrième composant, de résistance inconnue £4 (Fig. 5.30); £1 et £2 sont fixées,

177

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

alors que l'on peut faire varier /?3. Le pont est alimenté, entre les points P oi Q, par une source de tension stationnaire, de f.e.m E et de résistance interne négligeable. A

B

Fig. 5.30. 1. a) Établir, en fonction de £, /?i , 7^2 , ^3 et R4 , l'expression de la tension entre les points A et B, mesurée avec un voltmètre de très grande résistance interne. K étant ouvert. b) Dans ce montage R\ = R2 = 2 kO. On fait varier i?3 jusqu'à réaliser l'équilibre du pont ; on obtient cet équilibre pour la valeur {Rije = 804 fi . En déduire la valeur de R4 . 2. a) Dans le montage précédent, avec K ouvert et E = 1,23 V, on donne à la résistance du troisième composant, une valeur R^, différente de la valeur d'équilibre (Rp^e, sans modifier les autres éléments. On constate alors expérimentalement que la tension Uab vaut 0.5 V . Calculer les courants qui circulent dans les différentes branches du pont, ainsi que la valeur de R3. b) En appliquant le théorème de Thévenin, calculer l'intensité /q du courant qui parcourrait le conducteur reliant les points 4 et i?, si on fermait K . c) En présence du générateur, on insère, dans la branche AB, en série avec K fermé, une source de tension supplémentaire idéale, de f.e.m E' = 0,5 V , le pôle positif en A et le pôle négatif en B . Les intensités calculées à la question 2.a sont-elles modifiées. Si non pourquoi, si oui comment? d) On maintient le générateur, de f.e.m E = 1, 23 V , ainsi que la source de tension idéale, de f.e.m E' = 0,5V, mais on ajoute en série, entre A et B , une troisième source de tension, de même f.e.m 0,5 V et en opposition avec la précédente. Quelle est alors l'intensité / du courant dans la branche AB lorsqu'on ferme K ? Comparer / à /q ? Commenter. En déduire la représentation d'un interrupteur ouvert ou fermé à l'aide de sources de tension idéale. P5- 6, Rôle d'un interrupteur en terme de source de courant

w b l

®

Dans le circuit représenté sur la figure 5.31a, avec les trois sources de tension, de f.e.m respectives E\ , £2 et £3, on mesure, à l'aide d'un ampèremètre, de résistance interne négligeable, l'intensité du courant qui traverse l'interrupteur K fermé. On obtient, de D vers B, une valeur de 1,0 A . 1. On supprime les trois sources de tension dans le réseau précédent, mais on connecte, entre les points B et D, une source de courant d'intensité 1 A , orientée de B vers D (Fig. 5.31b). Calculer l'intensité du courant dans la branche BC. 2. Quelle est la variation de tension entre les bornes B et C du réseau initial, avec les trois sources de tension, lorsqu'on ouvre K ?

178

5. Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

20 a

K

D

20 a 60 a

40 a

A

D

40 a

60 a

50 a 50 a

&

c

Fig. 5,31.

P5- 7. Puissance dissipée dans une impédance de charge adaptée Déterminer le générateur de Thévenin équivalent au circuit représenté sur la figure 5.32, entre les points A et 5 , en régime sinusoïdal. L'amplitude de la f.e.m est 12 V . Un tel circuit générateur débite dans une impédance de charge adaptée, c'est-à-dire que la puissance dissipée dans la charge est maximale. 1. Calculer l'impédance de charge adaptée. 2. Quelle est la puissance dissipée dans la charge ?

K

j

30 a

w5mv- A 40/ a

' 20 a '

^ i -20; a

30 a 20; a

-50; a

A -50; a r = 10 al B

s FIG. 5.32.

fig. 5.33.

P5- 8. Puissance dissipée dans un conducteur ohmique, en régime quasi stationnaire

vveb

-

Entre les bornes A et 5 du circuit représenté sur la figure 5.33, on connecte un conducteur ohmique de résistance R = 10 O. La valeur maximale de la f.e.m de la source de tension sinusoïdale est 90 V. 1. À l'aide du théorème de Thévenin, déterminer le courant qui circule dans ce conducteur, la valeur maximale de son intensité, ainsi que son déphasage par rapport à la source. 2. Quelle est la puissance dissipée dans le conducteur ? P5- 9. Mesure d'une tension par la méthode d'opposition À partir d'une source de tension connue (£"1 ), il est possible de déterminer la tension d'une autre source inconnue (£2) par la méthode d'opposition (Fig. 5.34). Cette dernière consiste à régler la valeur du facteur a du potentiomètre, de résistance R, constitué des résistances en série aR et ( 1 — a)R dans le but d'annuler le courant h .

179

Théorèmes de base dans l'analyse des réseaux linéaires

1. Déterminer les intensités des courants /| et h . 2. À partir de la condition Ï2 = 0, donner l'expression du rapport des f.e.m. E2/E1 . 3. Retrouver les courants I\ et f2 en utilisant la méthode des mailles adjacentes et en orientant les deux mailles dans le sens horaire. h >

(1 - a)R -y h

£1 A

1 ""-1=

aR

E.

Fig. 5.34.

P5-10. Triple réseau RC La figure 5.35 représente un réseau électrique itératif dans lequel /? = 10 kfl et C = 39 nF. On désigne par r la constante de temps de l'une des cellules. 1. À l'aide de la méthode des mailles adjacentes, établir l'expression du facteur d'amplification en tension usjue. 2. Pour quelles valeurs de la pulsation m , le rapport uslue est-il réel ?

R Uc 7777

R C

R c:

7777

c: 7777"

Fig. 5.35.

7777" ////

Fonctions de transfert. Quadripôles

Le concept de fonction de transfert joue un rôle essentiel en physique, surtout en électronique, mais aussi en mécanique et en optique. En effet, chaque fois qu'un instrument fait correspondre une réponse en sortie à une excitation en entrée, se pose le problème de son influence dans la relation entre l'entrée et la sortie. Le cas de l'électronique présente un intérêt particulier, en raison de la facilité technique avec laquelle on peut illustrer concrètement ce concept à l'aide de circuits simples. En effet, si l'on applique à l'entrée d'un circuit RC (Fig. 6.1), une tension ue{r), on constate qu'en général la tension à la sortie iis{t) est différente de ue(t). L'étude de la relation entre us{t) et ue(t) relève précisément de la théorie du transfert. Plus généralement, on peut caractériser tous les systèmes linéaires en électronique par une fonction de transfert. Aussi convient-il d'abord de rappeler la définition des systèmes linéaires en électronique. •-C ue{t)

R

LC

ei

S\

e2

S2

X FIG. 6.1.

Fig. 6.2.

I. — SYSTEMES ELECTRONIQUES LINEAIRES Considérons un système électronique faisant correspondre les tensions de sortie .çj (/) et .^(V) aux tensions d'entrée e\(t) et ^(V) (Fig. 6.2), 1.1. — Définition d'un système linéaire Un système électronique est linéaire si toute combinaison linéaire des tensions à l'entrée admet comme réponse la même combinaison linéaire des tensions de sortie correspondantes : A| e\ + A2 ^2 —> Ai si + A2 ^2 Ai et A2 étant deux constantes réelles ou complexes (Fig. 6.2). Cette propriété justifie l'importance de la décomposition du signal d'entrée en une superposition de signaux sinusoïdaux selon l'analyse de Fourier (cf. annexe 2). En effet, on peut considérer tout signal d'entrée, fonction du temps, comme une superposition discrète ou continue de signaux sinusoïdaux dont l'amplitude complexe est une fonction de la fréquence.

Fonctions de transfert. Qiiadripôles

181

Remarque : Les signaux sinusoïdaux sont simples car, relativement aux opérateurs qui apparaissent dans l'expression des lois physiques, ils gardent leurs formes, lorsqu'on les dérive ou les intègre par rapport au temps. Par exemple : ^ cos{(ot) = —o) sin(W) = wcos (mî + ^ La forme complexe de ces signaux donne un résultat techniquement plus intéressant, puisque l'opération de dérivation d / dt se traduit par une simple multiplication : ^ exp(/û>r) = jco exp(jojt) En langage plus élaboré, on dit, dans ce dernier cas, que le signal sinusoïdal, sous sa forme complexe, est une fonction propre de l'opérateur dérivation. 1.2. — Fonction de transfert Appliquons à l'entrée d'un circuit RC, tel que le précédent (Fig. 6.1), une tension sinusoïdale ue , de pulsation co = Irrf : l

Ie{t) -Me,,„expOr)

On sait que la tension de sortie aux bornes du condensateur s'écrit ; M.W = MVMexp(>r) La relation entre les tensions d'entrée et de sortie est simple à établir puisque le système est un diviseur de tension (cf. chapitre 2) : , ,

Zc

(r) =

^

,

R+-ZC R+Zc^

1 /{jC(o)

x

lIÀ,) evJ

. ,

= R+l/ijCù))^''' RTmc^) ^ = T 1 + jRCco ^

On en déduit le rapport u^{t)/ue(T) : u^t) ue(t)

=

1

:— \+jio/ù)o

en posant

1 con = —RC

Il est souvent commode d'introduire le nombre sans dimension suivant : x=~ =

f

-

/o qui est une pulsation réduite ou \me fréquence réduite. Ordre de grandeur : dans le cas concret ou /? = 5 kfl, C = 20 nF , on trouve : ojo =

RC

= 104 rad s

1

et

/o = — — ^ = 1. 59 kHz 2-77 IttRC

J

Pour tout système linéaire, tel que le précédent, le rapport de la tension de sortie sur la tension d'entrée, qui dépend de la pulsation oj , est Xz. fonction de transfert du système ; on la note très souvent H (Jco) en électronique (cf. chapitre 13) :

1 Cjù)/ù)o Le cas singulier où

= 0 correspond évidemment aux signaux stationnaires.

L'équation précédente est facile à interpréter : le système affecte chaque composante sinusoïdale, en la multipliant par la fonction de transfert H {jco) .

182

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

1.3. — Diagrammes de Bode Pour des raisons pratiques, on utilise généralement comme variable, non la pulsation co exprimée en rad ■ s-1 , mais la fréquence f = coj (2-7r) en Hz. On pose alors : H(jto)=T{f) = \T(f)\exp[j4>(f)] En outre, le domaine de variation de la fréquence, dit spectral, étant très étendu, puisque compris entre quelques hertz et quelques centaines de mégahertz, on utilise en abscisse, non la variable /, mais son logarithmique décimal 1g/, ce qui permet de resserrer l'extension du domaine significatif. a) Gain en tension On appelle gain en tension d'un système, exprimé en décibel, la quantité suivante : G,(dB) = 201g|I(f)| Cette définition fut introduite par l'ingénieur américain A.G. Bell pour deux raisons : i) le module de Tff) pouvant lui aussi varier fortement, une échelle logarithmique permet, ici aussi, de resserrer le domaine significatif de variation, ii) la loi expérimentale du physiologiste G. Fechner montre que la sensation sonore d'un signal acoustique est proportionnelle au logarithme de la puissance mécanique reçue par le tympan de l'oreille et donc au logarithme de la puissance électrique fournie au haut-parleur (cf. Mécanique). Comme l'unité logarithmique qui en résulte s'avère en pratique trop grande, on introduit le décibel en multipliant le logarithme par 10. Le facteur 20 qui apparaît dans l'expression du gain en tension G;, se justifie aisément, car la puissance est proportionnelle au carré d'une tension, ce qui se traduit par un facteur 2 supplémentaire lorsqu'on prend le logarithme. On appelle diagrammes de Bode, du nom de l'électronicien américain H. Bode, les représentations du gain en tension G„(dB) et de la phase de la fonction de transfert en fonction de 1g/. Remarque : Pour des raisons pratiques, on utilise parfois du papier semi logarithmique dont l'échelle des abscisses, qui est celle des fréquences, est logarithmique et l'échelle des ordonnées, qui est celle du gain, linéaire. b) Détermination expérimentale Expérimentalement, on détermine le diagramme de Bode relatif au gain comme suit : pour chaque fréquence, on mesure les amplitudes des tensions d'entrée et de sortie à l'aide d'un oscilloscope. On en déduit leur rapport et donc le gain que l'on porte sur le diagramme relatif au gain. Notons que le module de Tff ) est évidemment non négatif, mais que le gain en décibel est lui négatif dès que |r(/)| < 1 ; en outre, pour |r(/j| = 0, G,, = — oo . On trace le diagramme de Bode relatif à la phase en comparant la phase de la tension de sortie à celle de la tension d'entrée, ce que permet un oscilloscope utilisé en mode de Lissajous (cf. Introduction expérimentale) : 0(/) = M)-(f>e{f)

avec

ue = ue,m ex p [/"(/»,(/")] exp(/27r/r)

et

m, = us,m exp[/"^(/")] txpijlTrf t)

On utilise de plus en plus des décibelmètres qui sont des voltmètres numériques gradués en dB ; dans ces appareils, la tension efficace de référence est 0,775 V, ce qui correspond à une puissance de 1 mW dissipée dans un conducteur ohmique, conventionnellement de résistance R = 600 fl. Pour la phase, on préfère utiliser aujourd'hui un phasemètre, lequel donne une valeur plus précise que celle obtenue avec un oscilloscope.

Fonctions de transfert. Quadripôles

183

Remarques : 1) Les filtres passifs sont caractérisés par un facteur d'amplification en puissance toujours inférieur ou égal à l'unité, et donc un gain en puissance non positif, puisque par définition ils n'utilisent pas pour leur fonctionnent de sources auxiliaires (cf. chapitre 1 ). Cependant leur gain en tension peut, lui, être positif; c'est ce que l'on observe par exemple dans l'étude de d'un circuit RLC lorsque la tension de sortie est la tension aux bornes du condensateur (cf. chapitre 3) : si le facteur de qualité Q est supérieur à 1 , alors le gain en tension sera positif pour une fréquence égale à la fréquence propre du circuit. 2) Une autre façon de détenniner expérimentalement la fonction de transfert consiste à utiliser un générateur d'impulsions qui fournit en sortie la réponse impulsionnelle dont la transformée de Fourier est précisément la fonction de transfert (cf. chapitre 15). 1.4. — Exemple du filtre RC a) Diagramme de Bode De la fonction de transfert Hijco) du circuit RC (Fig. 6.1), on déduit : 1 !(/) =

d'où

1

\T(f)\ =

[l + Cf/Zo)2]1/2

1 +Jf/fo

Par conséquent : O» = 201g

[i + 07/o)2]1/2

= — 101g

et

é = —arctan /o

foj

Sur la figure 6.3, on a représenté le gain en tension G,, et la phase cô en fonction de X = Igx (^ = 10* ), x = ///o étant la fréquence réduite ; on porte directement x en abscisse, sur une échelle logarithmique. Il vient : Gh = —101g (l + x2) = —101g (l + 102*)

et

f = —arctan(10A)

On voit que la valeur maximale du gain en décibel est 0, lorsque x = 0, soit X = —oo, ce qui n'est pas surprenant puisque la valeur maximale de |Z(/) | est 1 . Les valeurs de Gu et 0 pour la valeur singulière x = 1 ou X = 0 sont respectivement : — 101g2 « —3 dB

0„(1) =201g

et

TT 0(1) =--rad

i ^(rad) 0 0 ^ --H -3^

. X = Igx

, X = Igx

" - - \ \

Vv

\ — tt/A- -

V

\ \ \

-20\

— TT jl b)

a) Fig. 6.3.

"-s

184

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

b) Représentation asymptotique Le tracé point par point des diagrammes de Bode étant laborieux, on lui substitue généralement une représentation asymptotique. Dans l'exemple du filtre RC, on décompose l'espace des fréquences en deux zones délimitées par la fréquence /o ( x = 1 ), et on introduit la fonction de transfert normalisée H :

T(f) = n{x) =

= -L

d'où

G„ = 20lg 1 - 20lg{2l/'2) = 0 - 10Ig2 = -3 dB

é = —arctanx = —arctan 1 = —- rad 4 Les deux zones sont donc les suivantes : i) Pour x =///o
d'où

G,, = 201g |2i| ~ 0

L'asymptote du gain est une droite horizontale et la phase est nulle. ii) Pour x =flfn

— jx

1, on trouve :

-jx

d'où

G„

201g \H\ « 201g ( - j = -201gx = -20X \ -^ /

L'asymptote du gain est une droite qui passe par G = 0 pour x = 1 et dont la pente vaut —20 dB par décade, puisque qu'une décade correspond à XX = 1 , soit une multiplication par 10 du rapport ///q . La phase est constante et égale à —-77-/2 rad . Notons que ce même gain diminue de 6 dB , lorsque la fréquence / est multipliée par 2 : Gu = -201g2 ^ -20 x 0,3 = -6 dB On dit aussi que la chute de gain est de 6 dB par octave, car l'octave musicale est définie par un rapport de fréquence égal à 2 . On peut constater, sur la figure 6.3, que le tracé asymptotique donne l'allure des vrais diagrammes avec une très bonne approximation. Retenons que le gain en tension de ce circuit électronique s'effondre pour les hautes fréquences. Aussi est-il utilisé pour privilégier le transfert des faibles fréquences au détriment des hautes fréquences présentes dans le signal d'entrée. c) Bande passante « — 3 dB La fréquence caractéristique /o , correspondant à x = 1 , symbolise une rupture dans la courbe de gain et de phase. Aussi l'appelle-t-on fréquence de coupure à —3 dB , car 20 Ig iZC/o)! = —3 dB et la note-t-on souvent fc. Comme fc —fo — 1/{27tRC) délimite la limite supérieure de la bande passante à —3 dB du filtre et que la limite inférieure est la valeur nulle, la fréquence de coupure fc détermine la bande passante du système. Dans cette bande, le déphasage entre les signaux d'entrée et de sortie est pratiquement constant ; il est nul pour / /o ; pour / =/o sa valeur est —-77/4 rad .

185

Fonctions de transfert. Quadripôles

1.5. — Diagramme de Nyquist Dans le diagramme de Nyquist, du nom du physicien américain H. Nyquist, on représente la fonction de transfert H(Jo}) dans un plan complexe : on porte sur l'axe réel Re{/^} et sur l'axe imaginaire en fonction, par exemple, de la pulsation réduite x. Le point figuratif M décrit, dans ce plan, une courbe lorsque x varie. Dans l'exemple précédent, l'élimination de x entre : =|ilï2

=

et

l-{"l

donne ; Hj = H^x1 = H2r(jj- -lSj=Hr- H;

ce qui s'écrit

(Hr - 0, 5)2 +

= 0,25

Ainsi, le diagramme de Nyquist est, dans ce cas, le cercle de centre C de coordonnées (0.5 :0) et de rayon /? = 0,5 (Fig, 6.4). Lorsque / augmente, le point représentatif M décrit le demi-cercle inférieur AIO, A étant le point de coordonnées ( 1 ; 0 ) et O l'origine du diagramme. Dans la pratique, ce diagramme est moins utilisé que le diagramme de Bode, car la lecture des fréquences est moins commode. En revanche, il présente un intérêt pour analyser la stabilité des circuits (cf. chapitres 12, 13 et 14). ijj —

0,5

1

X = Rel//} Quadripôle

us

M FIG. 6.4.

FIG. 6.5.

II. — QUADRIPÔLES ET FILTRES PASSIFS Le circuit simple de la figure 6.1 peut être considéré comme un quadripôle, c'est-à-dire un système à quatre bornes, deux à l'entrée, entre lesquelles on applique une tension ue, et deux à la sortie entre lesquelles on mesure la tension de sortie us, même si une borne de sortie est reliée à une borne d'entrée (Fig. 6.5). Si le gain en tension varie, lorsqu'on fait varier la fréquence, on dit qu'on a réalisé un filtre en fréquence. Comme, en outre, la puissance à la sortie est nécessairement inférieure à la puissance à l'entrée, puisque le système ne reçoit pas d'énergie d'une source auxiliaire, le filtre est passif II. 1. — Classification des filtres passifs a) Selon leur fonction Dans cette classification, on distingue les filtres passe-bas, les filtres passe-haut, les filtres passebande et les filtres coupe-bande (ou réjectecteur de bande). On les désigne parfois, de façon plus précise, par le nom de la fonction qui les caractérise ou par celui d'un auteur historiquement lié à leur étude.

186

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

Ainsi, en électronique, le filtre passe-bas exponentiel et le filtre passe-bas de Butterworth ont pour fonctions de transfert respectives, en fonction de la fréquence réduite x : n{x) = exp( -x)

et

H{x) =

(1

Remarque : En optique incohérente, le filtre spatial de Butterworth est souvent défini par la fonction de transfert en puissance, laquelle est donnée par le carré du module de F expression précédente (cf. Optique). b) Selon leur ordre De façon technique et spécifique à l'électronique, on classe les filtres selon leur ordre, c'est-à-dire selon le degré le plus élevé des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert H(jco). Ainsi, les fonctions de transfert : H(j.co.

Aco-\-B Coj + D

ou

Hijio) —

B Cco -f D

A , B y C, D étant quatre coefficients constants, sont des filtres d'ordre î. En revanche : A i (o~ -(- 5

-f- C|

-|- B2O) -f- C2

H{j(o) =

B\ o) F C\ A2àfi -|- B2à)

C2

et

H{jo)) —

C, A2&^ "h B2O) -f- C2

caractérisent des filtres d'ordre 2. II. 2. — Gabarit d'un filtre passif On appelle gabarit d'un filtre passif la zone géométrique qui le caractérise dans le diagramme de Bode. Pour un filtre passe-bas, cette zone peut être définie par la fréquence de coupure /1 , à G\ dB , en dessous de laquelle tous les signaux sont transmis, et par la fréquence /2(> /î) à G2(< G]) dB, qui donne l'atténuation minimale dans la bande de fréquence à rejeter (Fig. 6.6a). On montre que les gabarits des autres filtres peuvent se déduire du gabarit d'un filtre passe-bas ; par exemple pour un filtre passe-haut, la zone est symétrique par rapport à la fréquence moyenne, comprise entre f\ et /2 (Fig. 6.6b). Les gabarits des filtres passe-bande ou réjecteurs de bande sont des juxtaposition de gabarits passe-bas et passe-haut. G,,

Gu

«1

«1

@2—

«2—

Fig. 6.6.

187

Fonctions de transfert. Quadripôles

II. 3. — Filtres passe-bas d'ordre 1 a) Filtre RC L'exemple le plus simple de filtre passif passe-bas est celui du dipôle RC précédent (Fig. 6.1). Son étude expérimentale est simple à conduire. On a vu que, pour R — 5 kfl et C = 20 nF, on avait /o = l,59 kHz. Le choix pratique d'une valeur de R de l'ordre de quelques kO n'est évidemment pas hasardeux, car l'impédance interne du GBF (générateur basse fréquence), de l'ordre de 50 lî , a ainsi une influence négligeable ; on peut donc se fier à la tension affichée par le GBF. Sinon, il faudrait ajuster l'amplitude de cette dernière, afin que la tension réelle à l'entrée du filtre ne change pas lorsque la fréquence varie. De façon qualitative, c'est-à-dire sans calcul, il est facile de montrer qu'un tel système se comporte comme un filtre passe-bas. En effet, l'impédance offerte par le condensateur, qui est \/{jC(o), s'effondre pour les hautes fréquences ; la tension à ses bornes devient donc très faible. C'est évidemment l'inverse à très basse fréquence. Un filtre passe-bas, tel que le circuit simple précédent, est utilisé lorsqu'on veut privilégier les basses fréquences dans un signal électrique; c'est ce que l'on réalise à la sortie d'un amplificateur audio, en connectant, aux bornes du haut-parleur (HP), un condensateur (Fig. 6.7).

R C

P

Fig. 6.7. b) Filtre LR La fonction de transfert Hifco) du diviseur de tension LR , représenté sur la figure 6.8a, est facile a exprimer ; = ^ = R M s?

R

1 :— = — jLco 1 -f jx

avec

(o f x= — — — ù)o f)

R coq = — L

et

On en déduit : H(x) =

1 1 +jx

ou

H{x) =

O)

avec

i + O)-'

1

R

/0 = —27r L

Il vient, comme précédemment : 1 m = {\+x2yn

Gu = —201g|21| = — 101g(1 +a-2)|

et

f = —arctan.*

Le résultat est donc le même que celui obtenu avec le circuit RC. Dans la pratique, l'utilisation des bobines est moins commode, car ces composants sont plus encombrants et souvent mal représentés par une seule inductance ; on doit prendre en compte une résistance supplémentaire. On tend de plus en plus à les remplacer par des montages équivalents avec amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).

L

L R H

a)

b) FIG. 6.8.

188

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

Application : filtrage des basses fréquences à la sortie d'un baladeur On sélectionne les basses fréquences à la sortie d'un baladeur à l'aide d'un filtre LR, L étant l'inductance d'une bobine et R la résistance du haut-parleur (Fig. 6.8b). Les ordres de grandeur sont £ = 0,5 mH et /? = 8 D. Par conséquent : 1

/o

=

8

=

= 2 540 Hz

277 0,5 xlO-3

2-77 L

soit

/o = 2,54 kHz

Remarques ; 1) Avec un condensateur au lieu d'une bobine, il aurait fallu une forte capacité, puisque : 277/??

20 jjlF

2) Soulignons que tous les filtres passe-bas d'ordre 1 sont décrits par la même fonction de transfert, laquelle est complètement définie par la valeur d'une seule caractéristique, la fréquence de coupure fa . II. 4. — Filtres passe-haut d'ordre 1 a) Filtre CR L'exemple le plus simple et le plus répandu de filtre passif passe-haut est le dipôle CR (Fig. 6.9a). Une analyse qualitative préalable permet d'obtenir rapidement le comportement d'un tel filtre. Pour une fréquence / faible, la tension aux bornes du condensateur est bien plus grande que la tension de sortie aux bornes du résistor; cette dernière est donc négligeable devant la tension d'entrée. La fonction de transfert s'obtient facilement puisqu'on a toujours un diviseur de tension : , .s

i±s ^

iV =

L

R+l/(JC(o)

=

soit

H(j(o) =

1 + \/ijRCù))

—— 1 —JÙJQ/Ù)

avec

wq = ^ RC

On en déduit, en fonction de x =///o : O) 1 -j/x

1 4- (jx)-

1+ (/■*)

d'où : Gu = —101g ( 1 + -^

et

f = arctan

Vx

et

é — arctan 10"

En fonction de X = 1g x:, il vient ; G„ = -ioig(i + i(r2X;

Remarque : Notons que l'on passe d'un filtre passe-bas du premier ordre à un filtre passe-haut du premier ordre en procédant au changement de variable : {jx) en (jx)~[ . Sur les figures 6.9b et 6.9c, on a représenté les diagrammes de Bode en gain et en phase d'un tel circuit avec /? = 10 kO et C = 10 nF. On voit que le gain croît lorsque la fréquence augmente ; le filtre est passe-haut avec une fréquence de coupure fa = fa = 1,59 kHz. On déduit aisément Gu et f , relatifs au filtre passe-haut CR, des mêmes grandeurs relatives au filtre passe-bas RC, en procédant au changement X en —X. En effet, le gain et la phase sont des fonctions respectivement paire et impaire de X : = — 101g (1 + 10

2X

)

et

(f) = arctan 10

x

Fonctions de transfert. Quadripôles

189 G„(dB) 0 ^=

. ^>(rad) tt/2

C - -7r/4 R 7777

\ \

-20

4.

0

b)

a)

X = \gx

c) Fig. 6.9.

b) Applications 1) Filtrage des hautes fréquences à la sortie d'un baladeur Pour sélectionner les hautes fréquences de la tension à la sortie d'un baladeur, on utilise un filtre passe-haut en ajoutant un condensateur en série avec le haut-parleur. Par exemple, si /? = 8 fi et C = 5 |jlF , la fréquence de coupure est : 1 fc =

4 kHz

2ttRC

2) Utilisation de la voie AC d'un oscilloscope Dans un oscilloscope, la voie AC se distingue de la voie DC par un condensateur en série à l'entrée (cf. Introduction expérimentale) ; ce dernier, associé à la grande résistance d'entrée de l'instrument de mesure, forme un filtre passe-haut (Fig. 6.9a) qui étouffe les fréquences faibles, notamment la fréquence nulle. Calculons la capacité C nécessaire pour que la fréquence de coupure d'un oscilloscope, de résistance d'entrée R = 1 MO, soit de 1 Hz : C

1

1

27rfcR

27r x 106

0,16 |jlF

Remarque : On peut réaliser des filtres passe-bas ou passe-haut plus sélectifs en plaçant en cascade plusieurs filtres d'ordre 1 identiques, comme on le verra plus loin. On obtient ainsi des filtres d'ordre 2 ou plus élevé, suivant le nombre de cellules. Cependant il existe aussi des systèmes électriques globalement caractérisés par des fonctions de transfert d'ordre 2 ou plus élevé (cf. Exercices). II. 5. — Filtres passe-bande d'ordre 2 a) Circuit RLC série Le circuit oscillant RLC série peut être considéré comme un système qui fait correspondre, à la tension d'entrée aux bornes du circuit, la tension de sortie, aux bornes du résistor, proportionnelle à l'intensité du courant (cf. chapitre 3). Il se comporte comme un filtre, puisque, lorsqu'on fait varier la fréquence de la tension sinusoïdale à l'entrée, l'amplitude de la tension de sortie varie (Fig. 6.10). On sait que cette dernière passe par un maximum pour une pulsation to du GBF égale à la pulsation propre ojq du circuit : a)

(Oo

/j_V/2 KLCJ

190

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

c o o o

R

Oscilloscope 7777 Fig. 6.10.

Le calcul de la fonction de transfert H(j(o) ne présente pas de difficulté : RCù) HCco) = ^ = = ^ ue R F jLoj +1/ (jCoj) RCù) + j(LCù)2 — 1 )

Le filtre est donc du deuxième ordre. Il est commode d'exprimer H{jco) en fonction de wq et du facteur de qualité Q — Loyo/R : . . 1 Hijco) = ; ; 7—1 +jQ{(o/(O0 - COQ/M] On en déduit, en introduisant la fréquence réduite x = co/coq =f/fo :

n{x) =

i

i

i +jQ{x - i A)

1

x

+ Ql(J ) + (/^)_,]

d'où: 1/2 Gu = 201g \H\ = 201g

[1 + Q2(X — i/x)2]1/2

-101g

1+0

[x~x

et ; d> = — arctan eu-En fonction de la variable X = Igjc, on obtient : Gu = —101g

1 + Q2{\0x - 10-x)l/2]

et

f = -arctan [Q (10x - lO^

Sur la figure 6.11, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction de X = \gx = lg(/7/o) • H s'agit ici d'une autre représentation que celle donnée habituellement (cf. chapitre 3) du pic de résonance qui apparaît pour X = 0 , soit x = 1 ou / = ^ . Lorsqu'on réalise un tel montage, on doit prendre en compte la résistance r de la bobine, dans le calcul de Q, ainsi que la résistance interne du GBF, de l'ordre de 50 fl. Ordres de grandeur : si L = 0,1 H , /? = 90 fl, C = 0,2 pE, on trouve : 1/2 /o = è(è

= 1,13 kHz

et

Q=

L(OQ ~R~

= 7.9

On peut utiliser un tel filtre pour sélectionner une fréquence déterminée dans la tension d'entrée ; il suffit de modifier la valeur de la capacité jusqu'à obtenir un gain maximal aux bornes du résistor. On rend le circuit sélectif en augmentant Q , concrètement en diminuant R.

191

Fonctions de transfert. Quadripôles

G,,

<9(racl) X=\gx

tt 2 X=\gx 0=5 0 = 20

— TT 2

0= 5 (9 = 20

b)

a) FlG. 6.11.

Remarques .■ 1) On s'affranchit de la résistance interne du générateur en utilisant un amplificateur opérationnel monté en suiveur (cf. chapitre 8). 2) Entre la tension de sortie prise aux bornes d'un condensateur et la tension d'entrée, la fonction de transfert est évidemment différente : le gain en tension passe par une valeur maximale non nulle, alors que le filtre est passif (cf. Exercices). b) Filtre de Wien Le filtre de Wien, du nom du physicien allemand C. Wien, à ne pas confondre avec son cousin W. Wien à qui l'on doit des travaux sur le corps noir (cf. Thermodynamique), est un filtre passe-bande d'ordre deux constitué de deux résistors et de deux condensateurs identiques, disposés comme le montre la figure 6.12.

R

X C R 7777"

7777 Fig. 6.12.

Établissons l'expression de sa fonction de transfert, en nous appuyant sur le diviseur de tension ainsi constitué : 1 Z2 H(JÛ)) ue Z, +Z2 1 + Z1/Z2 avec : Z|=*+

1 jCù)

R

et

jCù)

Z2=

"

/^o) _ R-F 1/ {jCù))

« 1 + jRCco

Il vient, en effectuant : Zj

1 + jRCo)

Z2

jCco

x

1 + jRCù)

1 — R2C2ù)2

R

j2RCû) 2+9 "' \^o

jRCù)

6,0

ù)

On en déduit : H(Jco) =

———^ 3+7(a)/&)o —

——

soit

lLix) =

77 ~—n-T 3+j{x—l/x)

OU

0){)

RC

192

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

en introduisant la fréquence réduite x = oj/coo —f/fo . Ainsi : n{x)

i

Q l F Q[(jx) + (jx)-1]

aVeC

^

3

d'où: 1 \U{x)\ =

2 1 2

[9 + (x — 1/x) ] /

' x — X/x f = — arctan " V 3

et "

Sur les figures 6.13a et 6.13b, on a représenté les diagrammes de Bode du gain G,, et de la phase f en fonction de X = Ig^:. Gu = 20\g\n\ = —101g |9 + (10 - 10

-X\2\

et

é = —arctan

iox-io-x\

On voit que Gu passe par sa valeur maximale — 9,54 dB , correspondant à |r| = 1/3 , lorsque X = 0 , soit x = 1 ou f = fo . Pour R = 5 kfi et C = 10 nF, fa vaut ; 1 /o

G„(dB) 0

x

3,18 kHz

ITTRC

firaâ)

= ]ëx

- tï (2 0

X = \gx

— 7r/2 b)

a) Fig. 6.13.

II. 6. — Filtres coupe-bande d'ordre 2 en double T Le filtre, en double T, représenté sur la figure 6.14, est constitué de deux filtres en T, l'un formé de deux condensateurs identiques, de capacité C, séparés par un résistor, de résistance R/2 , l'autre formé de deux résistors, de résistance R, séparés par un condensateur de capacité 2C. C

N

C

K R

R

2C

Us

R/2

Fig. 6.14. Notons, avant tout calcul, que us ^ Me à haute fréquence (o) « oo), ainsi qu'à basse fréquence (û> « 0). Dans le cas concret où R = 10 kfi et C = 15 nF, coq et /q valent respectivement : cûq =

RC

=6,61 x 10 ' rad ■ s-1

et /o = —= 1,062 kHz Itt

193

Fonctions de transfert. Quadripôles

On obtient rapidement le facteur d'amplification en tension, en appliquant le théorème de Millman aux nœuds ^et 5, le filtre ne débitant sur aucune charge. Il vient, respectivement : _ Ile/R + Hs/R MK v — _ ,_ _ 2/R + j2Coj

.. _iCcoue+jCo)us ll\r — __ -N jlCoj + l/R

_UK/R+jCo}UN — 1 !R JCco

^ et

ce qui s'écrit, en introduisant la fréquence réduite x = RCco = oj/cûq =f/fo : _ + UN = Jx ^ ^2(1+jx)

Uy — -K 2(1 F jx)

ei

-

rr _ Hk+MN Us — \+jx

Ainsi, remplaçant dans cette dernière équation uK et uN par leurs expressions respectives , on trouve : _ fe + - x2) 2(1 +jx)2

ue + ul; _ 2(1+jx)2 1-x2

. soit

On en déduit : ue _ 2{] u —o

jx)2

1 =

\ — x2

2(1 + jx)2 - l+.v2 1 - x2

1 -

1 — x + /4x : 4— 1 -x2

h. — =

et

1 -x2 1 — x2 + j4x

Finalement : 1—X2 n(x) — — 0 —w 1 - x2 + ;4x ce qui s'écrit aussi, en divisant les deux membres par jAx : n(x) =

(1-x2)/{47x)

Q[ijx) + (ix)-

2

i + (i - .v )/4/.v

Q=

avec

i+eio'A-) + (/.t)-1:

Ainsi : Gu = 201g

1 — x2 2

1 - x + ;4x

et

f = —arctan

4x 1 -x2

Sur la figure 6.15, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction de X = lgx : ^

11 ~

g

11-102X| [(1 - lO2^)2 + 16 lO2^]'/2

et

, ^"

arctan

4 x 10A i _

Les fréquences voisines de /o sont étouffées. Le système se comporte bien comme un filtre coupe-bande. . 1 G„(dB)

0

TT j2 -

% = ]ëx

> 0(rad)

0

f — 7r/2 a)

b) FlG. 6.15.

— 1g x

194

6. Fonctions de transfert. Quadripôîes

III. — ASSOCIATION EN CASCADE DE FILTRES PASSIFS Très souvent, les filtres passifs réels se présentent comme des associations en cascade de quadripôîes, tels que ceux qui ont été étudiés précédemment. Il est alors commode de décrire le comportement linéaire de ces systèmes par une matrice de transfert, laquelle permet de passer des caractéristiques tension-courant, à l'entrée, à celles tension-courant, à la sortie (Fig. 6.16). Notons que le courant de sortie is, qui traverse l'impédance de charge Zc , sort de la borne 3 du quadripôle. Désignons par Xe la matrice colonne formée par les données tension et courant à l'entrée et par Xs la matrice colonne correspondante à la sortie. Il vient :

X, = [T]

avec

[T] =

a c

b d

car

1

hf

et

cu^-i-df

3 •a c

b d

Zc

Us

2 FIG. 6.16.

III. 1. — Matrices de transfert élémentaires Les matrices de transfert des systèmes électroniques peuvent être obtenues à partir de deux matrices de transfert élémentaires de quadripôîes simples Qi et Q{ représentés sur la figure 6.17 : le premier Qi est constitué d'une impédance ^ longitudinale entre les bornes 1 et 3 du quadripôle et le second Qt d'une impédance 2 transversale entre les bornes 1 et 2. —>■ . 'e ue

-[

z

> i l.s Us

* b) Q,

a) Q, Fig. 6.17.

a) Matrice de transfert de Qi Les relations entre l'entrée et la sortie sont très simples à établir (Fig. 6.17a) Ht = Ue - ZÎe

et

f —f

ce qui se met sous la forme matricielle suivante :

X^lTjiXe

avec

Notons que le déterminant de la matrice [T]i vaut 1.

[7^ =

1 0

—z 1

195

Fonctions de transfert. Quadripôles

b) Matrice de transfert de Q, De même, pour le quadripôle Çf (Fig 6.17b) : et

M* = He

'v —

H le

Z

d'où, matriciellement : Xx = [T]tXe

avec

[7],

1

0

-l/z

1

Le déterminant de [7], est, lui aussi, égal à 1. III. 2. — Matrice de transfert d'une association de quadripôles en cascade Les matrices de transfert élémentaires permettent d'en déduire simplement la matrice de transfert du quadripôle Q formé par l'association en cascade de quadripôles élémentaires. En effet, en procédant de proche en proche, on voit que la relation entre Xe et Xs s'obtient en multipliant entre elles les matrices élémentaires. Notons que l'ordre dans l'écriture des matrices élémentaires est l'inverse de celui dans lequel les quadripôles se suivent (Fig. 6.18). Ainsi, on écrira, pour n quadripôles, qui se suivent en cascade dans le sens Q\ , Qi > •■•Qk • • • > de matrices de transfert respectives [T)], [To],[T^] .,. [7,,] : [T] = [r]„x...[r]tx...[r]2x[T]1 Le déterminant de [7] vaut 1 puisqu'il est le produit de déterminants tous égaux à 1 .

02

« ... «

Qn

Fig. 6.18. Pour trouver la fonction de transfert de Qf\\ suffit de rappeler les relations linéaires suivantes : My = a ue

b ie

et

is = cu^-^-d i_e

et de noter que l'on doit avoir iy = 0. Il en résulte que : hc us = aue-—ue d

d ou

u hc ad — hc 1 — = a- — = — = ue d d d

puisque le déterminant ad — bc de la matrice vaut 1 . Ainsi, la fonction de transfert FKjto) = Tif) s'identifie finalement à l'inverse de l'élément de matrice d :

Remarques : 1) On aura probablement noté l'analogie de traitement avec l'analyse matricielle en optique géométrique (cf. Optique). 2) Les électroniciens définissent souvent la matrice de transfert par l'inverse de la matrice précédente, c'est-à-dire la matrice qui détermine l'entrée à partir de la sortie, probablement pour éviter l'ordre inverse dans l'écriture des matrices successives. Notre choix est conforme à celui que l'on a déjà adopté en optique, précisément « la sortie en fonction de l'entrée ».

196

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

III. 3. — Exemples a) Matrice de transfert du quadripôle passif en T Pour le quadripôle passif en T (Fig. 6.19a), on a : soit

Xs = [T]Xe

avec

[F] = [rj/fe) [r]?fe) [F]/(z,)

Il vient, en explicitant :

H r

1 .

zi

0

1

Z3

^

1

-1/Z2

0

1

-23 1

1 1

1

1 0

[71

1 + Zl/zo -1/Z2

A

-(z\Z2 + Z\Z3 + zizfjlzi 1+Zl/Z2

Zl

12

Zi

Z3

b) Fig. 6.19. b) Matrice de transfert du quadripôle passif en H De façon analogue, avec le quadripôle en II (Fig. 6.19b), on obtient : soi:

x, = [r]zf

avec

[r] = [r],^) [r],(4) [r],(ai)

On trouve, en explicitant : 1

i + 4 Al -{z\ + 4 + 4)/(44 )

-4 + 4 As

T—1

-4 ' 1

(Tl

" 1 0

0 T-H

0

1

1

1

m

1

"

1

1

1

III. 4. — Théorème de Kennely ; conversion triangle-étoile Ce théorème, qui porte le nom de Félectrotechnicien américain du début du XXe siècle A. Kennely, donne les relations auxquelles doivent satisfaire les impédances pour que les quadripôles en T et en II soient équivalents. De façon plus imagée, le quadripôle T est dit en étoile et II en triangle. En identifiant les éléments des matrices précédentes, on obtient respectivement ; Z\Z2 + Z1Z3 + Z2Z3 22

Z\

, — Z2

22

J_ _ 2l + 4 + 4 22

44

1+^ = 1+4 22 23

On retient généralement cette équivalence sous les deux formes suivantes :

et

Zk = Eiï

4 = Zk

selon que l'on passe du montage en triangle (Il d'impédances 4) vers celui en étoile (T d'impédances Zk ), ou l'inverse. La conversion triangle-étoile est largement utilisée en électrotechnique, précisément pour économiser un fil conducteur dans le transport de la puissance électrique, en triphasé (cf. chapitre 2).

197

Fonctions de transfert. Quadripôles

III. 5. — Association de deux cellules identiques RC

1 o

1

On détermine la matrice de transfert de l'association de deux cellules identiques en portant à la puissance deux la matrice de transfert Trc d'une seule cellule (Fig. 6.20) : [7V = [r],(c) [r];(«) =

-jCo)

1 0

1

-R 1

1 —jCco

-R 1 + jRCco

La fonction de transfert d'une cellule, H(Jco) = , s'en déduit à l'aide de l'inverse du quatrième élément de la matrice : . . i 1 H(jio)7 = — = ^ d 1 + jRCco

R C —'—

Ue

C——

FIG. 6.20. Pour obtenir la fonction de transfert de l'ensemble, effectuons la multiplication matricielle Trc Trc en introduisant la fréquence réduite x = RCco : [T]

1 -jx/R

-R 1 +jx

x

1 -jx/R

-R 1 -Fjx

1 + jx —jlx/R -(- x2/R

5

—R — /?(1 + jx) jx + (1 + jx)2

Ainsi : m =

1-fjr'x —jlx/R + x2/R

—R{2 -\-jx) 1 — x2 + j3x

d'où l'on déduit : 1 U{x) =

1— x2 + j3x

On trouve alors aisément le gain en tension Gu et la phase cf? : Gu = 201g \H{x)\ = — 101g[(l — x2)2 + 9x2]

et

é = arctan

3x 2

x - 1

Ce filtre est donc du deuxième ordre. Pour / /c , Gu s'effondre ; lorsque f = fc , Gu = —101g 9 « —9,54 dB . Sur la figure 6.21, on a représenté les diagrammes de Bode correspondants. > » ^>(rad)

' G,, (dB) X - Igx >-

0

0

-934^ — 7r/2-

— TT a)

b) Fig. 6.21.

X - Ig.i

198

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

IV. _ CARACTERISTIQUES DES QUADRIPOLES Nous venons de voir que les quadripôles se comportaient comme des filtres dont la caractéristique essentielle était leur fonction de transfert en tension Tff) = u^li±e, d'où leur nature passe-bas, passehaut ou autre, selon la variation du gain Gu = 201g |T| en fonction de 1g/. Comme le gain en tension de ces filtres est souvent positif, c'est-à-dire que le module du rapport des tensions est supérieur à l'unité, on les qualifie d'amplificateurs en tension. Un quadripôle se comporte généralement comme un filtre passe-bande. Le diagramme de Bode donnant le gain en fonction de la fréquence permet de déterminer la bande passante à 3 dB , à l'aide des fréquences f\ et fi pour lesquelles le gain Gu satisfait à l'inégalité : Gu ^ Gu>max - 3 dB On obtient expérimentalement ce diagramme en appliquant à l'entrée une tension sinusoïdale et en déterminant le facteur d'amplification en tension Au et donc du gain Gu correspondant pour chaque fréquence / (Fig. 6.22). La bande passante à —3 dB est l'intervalle spectral : A/=/2-/l f\ et /2 étant respectivement la fréquence de coupure basse et la fréquence de coupure haute. Gu (dB) 1 3

(Cjômax vr:

TN

r 4 f

\ /2

Fig. 6.22. En dehors du gain en tension et de la bande passante des quadripôles, il existe d'autres grandeurs caractéristiques.

IV. 1. — Impédance d'entrée d'un quadripôle Schématiquement, un quadripôle reçoit un signal d'entrée d'un GBF, lequel peut être assimilé à une f.e.m eg et une impédance interne Z? . Ce générateur débite un courant d'intensité ie dans {'impédance d'entrée Ze de l'amplificateur (Fig. 6.23). À la sortie, l'amplificateur se comporte comme un générateur de Thévenin, de f.e.m Auue et d'impédance interne Zs, appelée impédance de sortie du quadripôle ; il débite un courant d'intensité is dans une c/iarge d'impédance Zc . L'impédance d'entrée Ze est définie par le rapport (Fig.6.23) :

En général, Ze dépend de l'impédance de charge Zc .

199

Fonctions de transfert. Quadripôles

_L

n Auuc u*

FlG. 6.23.

Exemple : mesure de l'impédance d'entrée d'un oscilloscope Le schéma représenté sur la figure 6.24a permet de mesurer la résistance d'entrée Re de l'oscilloscope ; on applique, à l'entrée verticale 7 de l'appareil, une tension stationnaire délivrée par un dipôle, lequel est formé d'un générateur de tension, de f.e.m £, et d'un résistor de résistance réglable Rv . Pour Rv = 0, la déviation verticale du spot est yo î on fait alors varier Rv jusqu'à la valeur R^/j telle que la déviation devienne )'o/2 - On a alors Re = Rv = R\/2 \ on trouve généralement une valeur de l'ordre de 1 MO. Remarque : En toute rigueur, on devrait tenir compte de la résistance interne du générateur, mais cette dernière est négligeable devant Re.

■Y oscilloscope

R,

Y oscilloscope

R.

R. Rr

a)

Ce uc

R.

-TL

b)

FIG. 6.24.

L'impédance d'entrée ne se réduit pas à Re ; elle présente aussi un caractère capacitif que Ton traduit par un condensateur, de capacité Ce en parallèle avec Re . Pour le vérifier et mesurer Ce , il suffit de remplacer, dans le montage de la figure 6.24a avec Rv = R\/2 > la tension stationnaire précédente par une tension carrée, de hauteur E égale à quelques volts et de fréquence quelques kHz (Fig. 6.24b). Lors de la charge du condensateur, la tension aux bornes du condensateur satisfait à l'équation différentielle suivante (cf. chapitre 4) : E = Rvi + iic

avec

i=

d qç

uc_

df

Rfi

C

àuç

Uc

~àT

Comme Rv — Re , il vient : ^ ^ âiic E = RPCp— h 2uc dt

. soit

duc E r— h uc = dt 2

en posant

ReCe r = —-— 2

Ce type d'équation différentielle est bien connu (cf. chapitre 4). Sa résolution donne : , ,



, t\ Cte x exp ( —J

E —

. soit

, , E uc{t) = —

1 — exp ( — — T

200

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

Ainsi, pour t = r : Uc(f)

= |(l-«■■') «0 316E

On accède à Ce en mesurant r. Ordre de grandeur : avec i? = 6 V , on a obtenu une tension égale à 1, 9 V pour / = r « 8,5 [jls . On en déduit la capacité suivante : Ce = — ^ 17 F pF R Une autre façon de déterminer Ce consiste à ajouter, en parallèle avec Rv = Re , un condensateur de capacité variable Cv . Le circuit admet alors comme fonction de transfert : H(Jù)) = — = ue Ze

Ze Z

avec

_ Ze =

Re ;——— 1 -)- JReCeù)

et

Z=

R,-

Re

1 -f- jRvCvù)

1 4"}ReCvo)

On trouve, en effectuant : H{JOJ) =

1

1 4" jRgCyiO

1 4- Z/Ze

2 F jRe{Cv 4- Cfjo)

On voit que la fonction de transfert est indépendante de co si Cv = Ce et vaut alors 1/2 . En envoyant un signal carré à l'entrée, on fait varier Cv jusqu'à la valeur Ce pour laquelle la tension de sortie est aussi un signal carré sans distorsion. IV, 2. — Impédance de sortie Entre les deux bornes de sortie d'un quadripôle (Fig. 6.23), ce dernier se comporte, relativement à la charge, comme un générateur de Thévenin de f.e.m Auue et d'impédance Zs. L'impédance de sortie du quadripôle est précisément Zv, On calcule Zs en passivant la tension d'entrée «g = 0 et en remplaçant l'impédance de charge par un générateur auxiliaire idéal de tension de f.e.m eg ; ce dernier permet d'exciter les sources liées et donc de déterminer correctement l'impédance de sortie selon : zS — — ■ 1 in étant l'intensité du courant débité par ce générateur. Exemple : mesure de l'impédance de sortie d'un filtre RC passe-bas (Fig. 6.25a) En passivant la tension d'entrée et en connectant un générateur idéal de f.e.m eg, on obtient (Fig. 6.25b) : R d'où Zs — — Zc//R — ZJ/R 1 4" JRCùj h R

C

b)

a) Fig. 6.25.

Fonctions de transfert. Qiiadripôles

201

IV. 3. — Facteurs d'amplification en courant et en puissance Lorsque le quadripôle débite dans une charge, on introduit, comme pour la tension, les facteurs d'amplification en courant et en puissance respectivement, selon : et

P

VP

Le plus souvent, on exprime les facteurs d'amplification en courant et en puissance, en décibel, selon : G, = 201g A,-

et

Gp = 101g A,,

Dans le langage courant de l'électronique, on désigne par amplificateur, ou plus brièvement ampli, sans autre précision, un quadripôle dans lequel la puissance électrique à la sortie Vs, associée à la tension de sortie us, est supérieure à la puissance électrique à l'entrée Ve, associée à la tension d'entrée ue (Fig. 6.26). Évidemment, l'énergie étant une grandeur conservative (cf. Thermodynamique), le facteur d'amplification en puissance Vs/Ve n'est supérieur à l'unité que grâce à des sources auxiliaires d'énergie, lesquelles sont regroupées dans l'alimentation. Un tel quadripôle est donc nécessairement actif-, son gain en puissance 10 ^(7^/7^) peut être positif, contrairement au quadripôle passif. L'intérêt d'un gain positif vient de l'objectif généralement visé pour un amplificateur qui est d'augmenter la puissance électrique d'un signal. Par exemple la puissance électrique à la sortie d'un microphone est faible, de l'ordre de 1 nW, alors que celle qui est nécessaire pour faire vibrer une membrane de haut-parleur est bien plus grande, de l'ordre de 1 W.

«^=1 Microphone

Ampli HP Fig. 6.26.

IV. 4. — Classification des amplificateurs On classe les amplificateurs selon leur fonction amplificatrice ou selon leur domaine spectral. a) Fonction amplificatrice L'amplification en puissance est généralement l'objectif d'une chaîne amplificatrice constituée de plusieurs étages connectés en cascade (Fig. 6.27). Cependant, les fonctions amplificatrices de chacun des étages ne concernent pas nécessairement la puissance. Parfois, on souhaite transmettre une tension maximale, ce qui exige que l'impédance de sortie d'un étage soit négligeable devant l'impédance d'entrée de l'étage suivant. Si c'est l'intensité maximale que l'on souhaite transmettre, c'est Finverse; l'impédance de sortie de l'étage doit être grande devant l'impédance d'entrée de l'étage suivant. En fin de chaîne, c'est la puissance maximale que l'on désire généralement transmettre; dans ce cas, on sait que la résistance de sortie du dernier étage doit être égale à la résistance de la charge. Signalons que, dans la pratique, on n'hésite pas à s'écarter de cette condition lorsque la dissipation d'énergie dans la résistance de sortie est jugée trop grande et donc dangereuse pour l'ampli.

202

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

Pour que le facteur d'amplification en tension de l'ensemble soit le produit des facteurs d'amplification en tension des étages considérés séparément, il faut que la mise en série des amplificateurs ne modifie pas chacun de ces facteurs. On dit dans ce cas qu'il y a adaptation d'impédance en tension. On réalise pratiquement cette condition en imposant à l'impédance de sortie d'un étage d'être très faible devant l'impédance d'entrée du suivant. Pour un ensemble de n amplificateurs en tension placés en série, on a alors : Au^Alun x ••• x Aup xA^i

V

+

Remarque : Cette adaptation d'impédance est facilement réalisée dans le montage suiveur et plus généralement dans les filtres actifs, munis d'amplificateurs opérationnels (cf. chapitres 8 et 10).

£




A

Ue{t)

» ■L<.2

>

.\

m- — -•

•m

U+

#■

Us{î)

Fig. 6.27.

' .

U-

FlG. 6.28.

On distingue en général trois types d'amplificateur. i) Les amplificateurs en tension L'objectif recherché par les utilisateurs de préamplificateurs est la récupération dans les meilleures conditions de fidélité du signal à transmettre. Les caractéristiques essentielles des préamplificateurs sont donc leur fonctionnement linéaire avec des gains en tension élevés. Ils sont placés juste après le microphone qui transforme le signal acoustique initial en signal électrique. ii) Les amplificateurs en puissance Ce sont les amplificateurs placés en fin de chaîne, avant le haut-parleur qui transforme le signal électrique en signal acoustique. Souvent l'amplificateur n'est linéaire que dans le voisinage d'un point de fonctionnement ; on travaille alors sur des réseaux de courbes de fonctionnement. iii) Les amplificateurs différentiels Ces amplificateurs fournissent à leur sortie une tension proportionnelle à la différence de deux tensions d'entrée (Fig. 6.28) : us = A^e avec e = «+ — L'amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8) est avant tout un amplificateur différentiel. b) Classification selon leur fréquence On classe souvent les amplificateurs selon la fréquence, en trois catégories : i) les amplificateurs audio qui ont une bande passante comprise entre 20 et 20 kHz ; en téléphonie, la fréquence maximale ne dépasse pas 3,4 kHz, ii) les amplificateurs des récepteurs radio dont la bande passante, comprise entre 20 et 20 kHz, est centrée sur l'onde porteuse dont la fréquence varie typiquement entre 100 kHZ et 100 MHz ; c'est le cas des ondes radio modulées en amplitude ou en fréquence (cf. chapitre 16), m) les amplificateurs vidéo dont la bande passante est comprise entre 1 MHz et 10 MHz.

203

Fonctions de transfert. Quadripôles

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Le concept de fonction de transfert suppose que le système électrique considéré soit linéaire, c'est-à-dire qu'un signal d'entrée, combinaison linéaire de deux signaux, admette comme sortie la même combinaison linéaire des sorties correspondantes. 2) La fonction de transfert, entre la tension à la sortie et la tension à l'entrée, se met sous la forme ; H{jo)) = — = T(f) = \T(f)\expj4> —e 3) On représente le comportement spectral du système à l'aide des diagrammes de Bode, donnant, en fonction de 1g/, le gain Gu = 201g \T(f ) \ en dB et la phase f . Il est souvent préférable d'introduire la fonction de transfert normalisée H{x) dans laquelle x désigne la pulsation ou la fréquence réduites x = (jo/oyc —f/fc , fc = (oc/(27t) étant une fréquence caractéristique. 4) Les filtres passifs ont un facteur d'amplification en puissance inférieur à l'unité et donc un gain en puissance négatif; ils sont passe-bas, passe-haut, passe-bande ou coupe-bande. 5) Les quadripôles sont caractérisés par une bande spectrale, une impédance d'entrée et une impédance de sortie. Dans une chaîne de quadripôles en cascade, l'influence des éléments placés en aval sur ceux situés en amont n'est négligeable que si les impédances d'entrées sont très grandes devant les impédances de sortie, typiquement 1 Mfî pour les premières, quelques ohms pour les secondes. Cette adaptation d'impédance est aisément réalisée grâce aux amplificateurs opérationnels (chapitre 8).

EXERCICES ET PROBLÈMES

P6-1. Filtre passif passe-bas Le filtre, représenté sur la figure 6.29, est constitué par un résistor (résistance Ri ) en série avec un ensemble résistor-condensateur (résistance R2 et capacité C2 ). 1. Que devient la fonction de transfert uju^ = H(Joj) = T(f), dans les cas extrêmes des très faibles et des très grandes fréquences ? 2. Établir l'expression de T{f ) ; on introduira la fréquence particulière /o que l'on exprimera en fonction des caractéristiques du circuit. Retrouver les valeurs extrêmes précédentes. 3. Dans l'exemple concret où R\ = 15 kfl, R2 = 20 kil et C2 = 15 nF, calculer T{0) et /o . Quelle est la fréquence de coupure à —3 dB . Tracer les diagrammes de Bode.

R\

R^ C2 Ri 7777

us

C,

7777 Fie. 6.29.

Fig. 6.30.

Ri

204

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

P6- 2. Filtre passif passe-haut Dans le schéma de la figure 6.30, représentant un filtre passif passe-haut, les valeurs des composants sont R] = 19 kO, #2 = I kfi et C\ = 20 nF. 1. Quelles sont les valeurs de la fonction de transfert H{jco) = T(f) aux fréquences extrêmes? Justifier la fonction d'un tel filtre. s i 2. Etablir l'expression de la fonction de transfert en calculant les deux fréquences caractéristiques. Représenter les diagrammes de Bode correspondants. 3. La tension à l'entrée du filtre a pour expression iie{t) = ue_mcos{27rfr) avec ue>m = 0.1 V. Calculer la tension de sortie, successivement pour / =f\ , / — fz et f = (f\ .

P6- 3. Circuit RLC Un circuit série RLC, constitué d'une bobine, d'un résistor et d'un condensateur (Fig. 6.31), est alimenté par un générateur de f.e.m e{t) = em cos(27r//) . 1. Trouver la fonction de transfert Hijcd) entre la tension aux bornes du condensateur et la tension d'excitation ; on introduira la pulsation propre &»o et le facteur de qualité Q. 2. Calculer le gain et la phase pour 0) = cûq , sachant que O = 15 .

C Us{î) 7777 Fig. 6.31.

P6- 4. Filtre passe-bande RLC Le filtre RLC, représenté sur la figure 6.32, est constitué d'un condensateur et d'une bobine en parallèle alimentés, à travers un résistor, par un générateur de f.e.m e{t) = em cospTr/r). Le condensateur, la bobine et le résistor sont caractérisés par la capacité C = 20 nF, l'inductance L = 0,2 H et la résistance /? = 100 li, respectivement. 1. Montrer qualitativement qu'un tel filtre est passe-bande. 2. La fonction de transfert de ce filtre est définie par le rapport Tff) de la tension complexe ^{t), aux bornes du condensateur et de la f.e.m complexe e(t). a) Trouver l'expression de Tff). b) Déterminer la pulsation propre coq de ce filtre, ainsi que le facteur de qualité. c) Exprimer le gain G et la phase 4> en fonction de la fréquence. 3. Pour quelle valeur de / le gain est-il maximal ? Calculer ce gain maximal. En déduire les fréquences de coupure à —3 dB et la bande passante du filtre ainsi constitué.

205

Fonctions de transfert. Quadripôles

Ri R Ci ft)

T ^ ^ o

Ci

KO

£.

R

uft)

c

-X

7777

FlG. 6.32.

7777 FlG. 6.33.

P6- 5. Système à gain uniforme Un générateur de signaux sinusoïdaux, dont Fimpédance interne Z, est celle Ri d'un résister en parallèle avec un condensateur de capacité C,, débite dans une charge formée d'un résistor (résistance /? ) en parallèle avec un condensateur, de capacité variable C (Fig. 6.33). 1. Trouver la fonction de transfert, rapport de la tension aux bornes de la charge sur la f.e.m du générateur, en fonction de la fréquence. On introduira deux fréquences caractéristiques f et fe que l'on exprimera à l'aide de Ri, R, Ci et C . 2. Quelle doit être la valeur de C pour que le facteur d'amplification en tension soit indépendant de la fréquence ? Trouver le déphasage entre la tension à la sortie et la f.e.m. Calculer C et le facteur d'amplification pour /?, = 50 fi, R = 0,5 kfi et C/ = 0.5 pT.

P6- 6. Filtre de Colpitts

C

S)

Le filtre représenté sur la figure 6.34 est le filtre de E. Colpitts. À l'entrée, un générateur fournit une tension sinusoïdale, de fréquence /, et, à la sortie, la tension est celle aux bornes du condensateur de capacité C2 . 1. Montrer, à l'aide de considérations qualitatives, qu'un tel filtre est de type passe-bande. 2. Trouver sa fonction de transfert. On souhaite sélectionner la fréquence /o = 150 kHz avec une inductance L = 50 mH, une capacité C\ = 40 pF et un facteur de qualité O = 20. Calculer les valeurs de C2 ei R. Quel est le gain pour f =fo 7 C, t

R

R

L KO

C2 7777"

7777

c:

«.(0 7777"

R

7777"

R c:

7777"

FIG. 6.34.

c: 7777"

7777

7777

Fig. 6.35.

P6- 7. Filtre passif constitué de trois cellules identiques en cascade Un filtre est constitué par la succession de trois cellules élémentaires identiques RC, comportant chacune un résistor ( /? = 0,8 kfi ) et un condensateur ( C = 50 nF ) (Fig. 6.35). 1. Déterminer, à l'aide de i? et C, la fréquence caractéristique f\ d'une cellule. Etablir, en fonction de la fréquence réduite x = ///1 , l'expression de la matrice de transfert T d'une seule cellule,

206

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

définie comme suit : X* = [T]Xe où X est une matrice colonne dont les deux lignes sont respectivement la tension u et l'intensité i du courant. 2. Quelle est la fonction de transfert H(a:) du filtre constitué des trois cellules identiques ? En déduire le gain et le déphasage (f) de la sortie par rapport à l'entrée. 3. Déterminer la fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition par rapport à l'entrée. Trouver le gain correspondant.

P6- 8. Filtre passe-bas de Butterworth Un filtre de Butterworth est un filtre dont le carré du module de la fonction de transfert a pour expression : \T(f)\2 =

ï i + c/y/c)2"

n étant un entier. Le quadripôle, représenté sur la figure 6.36, est un filtre de Butterworth ; il est constitué de deux bobines inductives, d'inductances respectives L\ et Lj, d'un condensateur de capacité C et d'une résistance de charge Rc. 1. Montrer que la fonction de transfert de ce filtre peut se mettre sous la forme :

H{X) =

\ + c[(jx) + c2{jx)- + (jxY

x étant la fréquence réduite par une fréquence caractéristique /o que l'on déterminera. 2. Comment faut-il choisir les facteurs cj et C2 pour un filtre de Butterworth d'ordre 3 ? En déduire les expressions de L\ /R et L2/R en fonction de /o . Calculer Lj, C et Rc pour /o = 10 kHz et L\ =0,5 mH. 3. Tracer les diagrammes de Bode associés à fifx) . Calculer le déphasage introduit par le filtre, successivement pour x = 1 / \/2, x = \/2 et x = 1 .

Z3 = z, C 7777

7777 Ffg. 6.36.

R

Z2 X Ffg. 6.37.

P6- 9. Impédance itérative Un générateur de tension sinusoïdale alimente un filtre passif symétrique constitué de trois impédances Z\ , Z2 et Z3 = Zj (Fig. 6.37).

{

1. Détenniner, en fonction de Z\ et Z2 , la matrice « ahcd » de transfert du filtre, donnant la sortie , f } en fonction de l'entrée {ue, ie}.

207

Fonctions de transfert. Qiiadripôles

2. On appelle impédance itérative (qui se répète) Zf celle qu'il faut brancher en sortie pour que l'impédance d'entrée soit égale à cette impédance de charge. a) Exprimer Z/ en fonction de Z\ et Z2 . Application au cas où Z\ est l'impédance d'un condensateur de capacité C = 0,5 pJF, Z2 celle d'une bobine non résistive d'inductance L = 20 m H, et où f =f0 , f0 étant la fréquence de résonance du circuit LC. b) Exprimer Z,- en fonction de Ze o, impédance d'entrée en sortie ouverte et Zej-, impédance d'entrée en sortie fermée ou en court-circuit. Quelles sont les valeurs de ces impédances d'entrée pour f=fo ? 3. On ferme le filtre, à la sortie, à l'aide d'un dipôle d'impédance égale à l'impédance itérative Z,. On désigne par F le rapport de la tension de sortie sur la tension d'entrée. a) Montrer que us/Ue = L/L l'élément a de la matrice « abcd ».

=

^ et en déduire l'équation vérifiée par F faisant intervenir

b) Établir l'équation à laquelle satisfait F. c) L'analyse du transfert de l'énergie depuis l'entrée jusqu'à la sortie implique une condition, sous forme d'inégalité, à laquelle doit satisfaire F . Quelle est cette condition ? d) On souhaite que la transmission du signal s'effectue sans atténuation énergétique. Trouver la condition sur la fréquence / pour qu'il en soit ainsi.

P6-10. Approche de la fonction de transfert d'un filtre à l'aide de son gabarit On cherche à approcher la fonction de transfert d'un filtre passe-bas à l'aide de son gabarit, lequel est caractérisé par les coordonnées suivantes, dans le diagramme de Bode, des points Ai et A2 : /, = 300Hz

G] = —3 dB

et

^ = 600 Hz

G2 = -l2,3dB

On suppose que la fonction de transfert H(jù)) est caractéristique d'un filtre de Butterworth :

mM)l

'

=

TTW^ÔF

coq étant une pulsation caractéristique et n un entier. 1. Quelle est la valeur de n pour laquelle la fonction de transfert est conforme au gabarit? Même question pour la fréquence fo = o)Q/{27r). 2. Montrer que, si n = 2,1a fonction de transfert Hfx) peut s'écrire : UM = j

+ JCiX — C2X2

x étant la fréquence réduite x: —f/fo , C] et C2 deux facteurs positifs que l'on calculera.

P6-11. Filtrage par une suite infinie de cellules identiques Un système électrique se présente comme une suite infinie de cellules identiques, constituées de deux composants, d'impédances respectives Zi et Z2 , comme le montre la figure 6.38. La tension à l'entrée est celle fournie par un générateur de tension sinusoïdale, de fréquence /. 1. Trouver, en fonction de Z\ et Z2 , l'impédance Zq de cette suite entre les deux bornes d'entrée ; pour cela on remarquera que l'on ne change pas le résultat en ajoutant une cellule à la suite considérée.

208

6. Fonctions de transfert. Quadripôles

2. On désigne par un la tension aux bornes de la cellule de rang n, par m,i+i celle aux bornes de la cellule ^ + 1 et par in l'intensité du courant dans la branche . a) Trouver l'équation reliant

, i_n , i,(+1 et les deux impédances Z\ et Z2.

b) Chercher une solution de la forme : i_n = îman exp(/&>r), a étant un facteur que l'on déterminera. 3. Les impédances Z\ et Z2 de la cellule sont celles respectivement d'une bobine et d'un condensateur : L = 10 mH et C = 5 [xF. a) Établir la relation entre m,!+| et un en fonction de Z, et Zq . En déduire un en fonction de Z\ et Zq .

,

b) Montrer que cette ligne infinie de cellules se comporte comme un filtre dont on précisera la nature et dont on calculera la fréquence de coupure fc. c) Calculer le gain pour / = 1,5 kHz et n = 5 . E

K

'

Z2

77^/7

5

r

z

i

7777

L

Z2

C +\/ R

Z2

77^77

1

C

: 7777"

7777

Fie. 6.38.

7777

FlG. 6.39.

P6-12. Relations de Kennely, filtre coupe-bande Sur la figure 6.39, on a représenté un filtre constitué d'une bobine résistive ( L = 0,1 H, r = 20 fi ), de deux condensateurs de capacités identiques C = 1 jxF et d'une résistance variable R . 1. A l'aide de considérations qualitatives, montrer qu'un tel filtre est du type coupe-bande. 2. Remplacer le triangle d'impédances ESK par l'étoile correspondante. 3. Établir l'expression de la fonction de transfert. À quelles conditions sur R et sur la fréquence /, cette fonction est-elle nulle ? Calculer / et R. P6-13. Filtre passif de Wagner et Campbell Le schéma de la figure 6.40 représente la structure d'un filtre passif proposé dès 1915 par K. Wagner et G. Campbell. On donne les valeurs suivantes des composants : = 10 kfi, R^ = 30 kfi, L = 1 mH, C = 1 |xF. L Pour un signal d'entrée Ue stationnaire, établir l'expression de la tension de sortie Us. 2. Montrer, à l'aide du théorème de Thévenin, que la fonction de transfert de ce filtre peut se mettre sous la forme suivante : H(JÙ)) =

H{0) 2

1 + (jù)) a + (Jco) b + (/Vu)3 c + (/Vu)4 d + (/Vu)5 e

H{0) étant un facteur que l'on déterminera, a, b, c, d, e, cinq coefficients que l'on exprimera en fonction des quantités suivantes : ÙJQ =

■j_y/2 LC)

Tr = C

^1^3 Ri ^ R2

et

T[ =

L Ri + R3

Fonctions de transfert. Quadripôles

209

3. Retrouver le résultat précédent par la méthode des mailles adjacentes, en orientant les mailles dans le sens horaire. 4. Tracer les diagrammes de Bode correspondants à H{x) en fonction de la fréquence réduite X = ùi/cOQ .

Rx

L

L

L i?3

C FlG. 6.40.

Us

Composants électroniques

On classe généralement les composants électroniques, c'est-à-dire les constituants des circuits électriques, en deux grands groupes : i) les composants passifs, tels que les résistors, les bobines, les condensateurs et les diodes, déjà introduits (cf. chapitres 1 et 2), mais aussi les transfonnateurs qui jouent un rôle essentiel dans la distribution de la puissance électrique, ii) les composants actifs, tels que les générateurs, les amplificateurs opérationnels et les transistors. Nous nous proposons d'analyser le comportement des composants passifs déjà rencontrés, en précisant les caractéristiques qui les décrivent le mieux, diode et transformateur inclus. Pour les composants actifs, nous rappelons d'abord les caractéristiques connues des piles et des accumulateurs (cf. Électromagnétisme), puis nous analysons celles des transistors bipolaires et à effet de champ. Concernant les amplificateurs opérationnels, nous leur réservons une étude spécifique suffisamment exaustive (cf. chapitres 8 et 9).

I. — RÉSISTORS, CONDENSATEURS ET QUARTZ 1.1. — Résistors Comme nous l'avons déjà vu (cf. chapitres 1 et 2), un résistor, appelé aussi conducteur ohmique, est un composant qui satisfait à la loi d'Ohm, laquelle exprime la proportionnalité entre la tension aux bornes d'un dipôle et le courant qui le traverse (cf. Électromagnétisme). Cette relation s'écrit, lorsque le régime est stationnaire, sous la forme dépouillée U = RI, dans laquelle U représente la tension entre les bornes A et B , précisément — Vg , I l'intensité du courant qui le traverse dans le sens A vers B (Fig. 7.1) ; le coefficient de proportionnalité R est la résistance. En régime quasi stationnaire, c'est-à-dire dans l'ARQS, cette relation est valable, à chaque instant ; u(t) = Ri(t). 1

R

A^

^B U

Fig. 7.1.

211

Composants électroniques

Rappelons que pour un conducteur ohmique cylindrique, la résistance est reliée à la conductivité y du matériau, sa longueur / et sa section S par l'équation (cf. Électromagnétismé) :

R= — yS

a) Différents types de résistors On distingue principalement deux types de résistors : ceux qui sont bobinés et ceux dits à couche. i) Résistors bobinés Ils sont constitués d'un conducteur, à base de nickel, enroulé autour d'une tige isolante qui est recouverte d'un émail cuit à haute température. On les utilise comme résistors de précision ou comme résistors de puissance, car ils peuvent dissiper des puissances électriques importantes, jusqu'à quelques milliers de watts ; dans ce dernier cas, un diffuseur thermique est indispensable. Comme le bobinage présente des propriétés inductives, on élimine cet effet parasite en utilisant deux fils bobinés en sens inverse que l'on connecte en parallèle. ii) Résistors à couche Ces résistors sont constitués d'un cylindre isolant en céramique sur lequel on a déposé une couche de carbone ou de chromure de nickel. On trace alors un sillon en spirale afin d'enlever une partie du dépôt conducteur. L'ensemble est entouré d'une protection isolante. Leur gamme de valeur est très étendue : de 1 Û à 10 MO, avec une précision de 2 à 5% . Ils ne sont pas très coûteux (inférieur au centime d'euro) ; cependant, ils ne peuvent dissiper qu'une puissance inférieure au watt. b) Valeur nominale et tolérance Les résistances s'expriment en ohm ( û ) ; leurs valeurs sont comprises entre quelques dixièmes et plusieurs millions d'ohms. Elles sont généralement données avec une certaine tolérance s définie par : \R-R„\

R étant la valeur réelle et Rn celle affichée, dite nominale. Les tolérances s'échelonnent de 10% à moins de 0,1% ; dans la gamme courante, s est compris entre 2 et 5 %. Généralement, sur la surface cylindrique des résistors sont peints quatre anneaux ; le quatrième indique la tolérance, le troisième une puissance de dix et les deux premiers le nombre à multiplier par cette puissance. Les résistances très précises portent, elles, cinq anneaux : le dernier pour la tolérance, F avantdernier pour la puissance de dix et les trois premiers pour le nombre à multiplier par cette puissance. Sur le tableau 7.1, on a explicité le code des couleurs universellement adopté. Exemples : 1) Un résister avec quatre anneaux, orange-orange-brun-or, a une résistance électrique de 33 x 10 = 33011 avec 5% de tolérance. 1

2) Avec cinq anneaux, brun-bleu-vert-rouge-brun, la résistance de 165 x 102 = 16,5 kfl est donnée avec 1% de tolérance. La tolérance sur la valeur d'une résistance est une indication impoitante fournie par le constructeur. En effet, une tolérance de 5% sur une résistance de 1,0 kll signifie que cette valeur est comprise entre 950 fi et 1 050 fi ; aussi de tels écarts doivent-ils parfois être pris en compte dans l'étude d'un circuit.

212

7. Composants électroniques

Chiffre associé

Tolérance associée

Argent Or

Brun ou Marron Rouge Orange Jaune 0,5% 0,25 % Violet

0,1 %

Blanc Tab. 7.1. Toutes les valeurs des résistances ne sont pas accessibles sur le marché des composants : celles qui sont disponibles sont d'autant plus nombreuses que la gamme considérée est précise, puisque avec une précision de 10% , elles doivent être séparées de 20%, alors que pour une précision de l % , elles ne le sont que de 2% . Dans la pratique, à chaque précision est associée une série dont le numéro indique le nombre de résistances par décade : par exemple, la série E12 pour la tolérance 10% et la série E96 pour la précision 1%. Les valeurs exactes de la série n sont données par l'expression : Rk = 10k/" La série E 24, qui est la plus utilisée en électronique, a un dernier anneau doré, ce qui correspond à une précision de 5 % ; elle comporte 24 valeurs normalisées, comprises entre 10 et 91, soit : 10

11

12

13

15

16

18

20

22

24

27

30

Ainsi la résistance 50 fi n'est pas disponible dans une série standard, mais on trouve des résistances de 47 fi ou de 51 fi qui encadrent cette valeur, compte tenu de la précision relative de 5 % et donc de l'incertitude absolue de 2,5 fi. c) Dissipation nominale d'un résistor La dissipation nominale d'un résistor est la puissance maximale Vm admissible en régime stationnaire, dans le voisinage de la température ambiante ( 293 K ). Elle est de l'ordre de 0,1 W, ce qui implique une tension maximale d'utilisation : f/2 V = —- < Vm

entraîne

U < Um

avec

Um ~

1/2

Le dépassement de Um peut conduire, sinon à la destruction totale du composant, à une forte modification de sa résistance. Il est donc essentiel de respecter la puissance nominale admise par un résistor.

Composants électroniques

213

d) Coefficient de température La résistance d'un composant ohmique varie avec la température. Pour exprimer ces variations, on introduit le coefficient de température suivant, homogène à l'inverse d'une température : _ I R{T)-Ra T

Ro

T-T0

R{T) désignant la résistance à la température T et Rq la résistance à Tq prise en général égale à 293 K. Pour les métaux ou alliages, il est positif et la résistance augmente lorsque la température augmente (cf. Électromagnéfisme). Ainsi, il vaut 0,004 K 1 pour la plupart des métaux purs et atteint de très faibles valeurs pour certains alliages tels que le constantan (cuivre-nickel), ou le manganin (cuivre-manganèse-nickel) dont les coefficients de température sont respectivement : 2 x 10"5 K et 10-5 K"1 . Exemples : 1) Entre les froides journées d'hiver à 253 K et les chaudes journées d'été à 303 K, la variation relative de résistance d'une ligne haute tension en aluminium, matériau pour lequel C7- = 4,4 x 10-3 K_l , vaut : AD =cvx (r-T-o) =22% A Comme les pertes de puissance électrique en ligne sont proportionnelles à la résistance des câbles (cf. chapitre 2), ces dernières varient aussi de 22% entre l'hiver et l'été. 2) La résistance d'une lampe électrique à incandescence, marquée 100 W, peut être aisément mesurée avec un ohmmètre. A froid, on a trouvé 40 fl, alors qu'en fonctionnement normal, sous une tension efficace de 230 V , lorsque la température du filament est 2500 K, cette résistance devient : R = U2/P = 2302/100 = 529 fi. Le coefficient de température du filament vaut donc : _ 1 Cr

529 - 40

" 40 2500- 293

-3 tr-l 5,5 x W K

Remarque : Les résistons sont sensibles à l'humidité, ainsi qu'aux déformations mécaniques ; en outre, ils sont caractérisés par un bruit thermique ou bruit Johnson (cf. chapitre 17).

1.2. — Condensateurs On sait qu'un condensateur est constitué de deux armatures métalliques (surface S) séparées par un isolant, d'épaisseur e et de permittivité relative e,- (cf. Électromagnétisme). Sa capacité a pour expression : _

£06 rS

Comme la constante eo est très faible ( 8,85 10 12 SI ), les capacités usuelles sont très faibles, précisément comprises entre quelques mF et une fraction de pF. Il existe principalement trois familles de condensateurs classées selon la nature des isolants utilisés et donc selon la technique de fabrication. Ces isolants sont soit des céramiques, soit des films plastiques, soit des couches d'oxyde métallique obtenues par électrolyse.

214

7. Composants électroniques

a) Différents types de condensateurs Les condensateurs à céramique sont formés d'empilements successifs de couches métalliques et isolantes comprimées d'épaisseur 20 pm environ. La constante diélectrique relative sr de l'isolant étant comprise entre 10 et 10000, la capacité de ces condensateurs varie entre 1 pF et 1 /xF. Les condensateurs à films plastiques sont constitués de quatre couches (métal-diélectrique-métaldiélectrique) enroulées ; le diélectrique est un film plastique, d'épaisseur 20 pm environ, dont la permittivité électrique relative est comprise entre 2 et 4 . l'ensemble est entouré d'un isolant. Leurs capacités sont comprises entre 100 pF et 10 [jlF . Ils se présentent sous forme de cylindre, dont la longueur varie de quelques millimètres à quelques centimètres. Dans les condensateurs électrolytiques, le diélectrique utilisé est une couche d'alumine {£r = 9 ) ou d'oxyde de tantale ( er = 21) déposée par électrolyse sur une feuille d'aluminium ou de tantale pur. L'électrolyte qui imbibe un papier forme la seconde armature. L'épaisseur étant inférieure au micromètre et les surfaces en regard de l'ordre du mètre carré, les condensateurs obtenus sont de forte capacité, comprise entre 1 pF1 et 1 mF. Ces condensateurs électrolytiques sont polarisés et caractérisés par une tension inverse maximale d'environ 1,5 V et un courant inverse maximal, au-delà desquels leurs propriétés sont altérées. On les utilise le plus souvent pour polariser les composants actifs tels que les transistors et pour maintenir sous tension les mémoires pendant de courtes durées. Ils présentent un inconvénient : l'intensité des courants de fuite peut atteindre 1 jxA par jxF. b) Caractéristiques des condensateurs La valeur de la capacité d'un condensateur est parfois exprimée avec un code de couleur analogue à celui employé pour les résistors, mais le plus souvent, elle est directement inscrite sur le composant. La tolérance sur la valeur de la capacité varie entre 50% pour les condensateurs électrolytiques et 1% pour ceux constitués de multicouches à céramique. La tension nominale d'un condensateur est la tension efficace maximale que l'on peut appliquer entre ses bornes sans le détériorer ; elle est en général de quelques centaines de volts. Au-delà, le diélectrique peut devenir conducteur, c'est le claquage. c) Représentation électrique d'un condensateur réel Chargeons un condensateur à céramique, de capacité C = 0,1 pF, avec une pile de 9,0 V, et étudions l'évolution de la tension à ses bornes, une fois la pile déconnectée. La mesure effectuée à l'aide d'un voltmètre à haute impédance d'entrée ( 1012 fl ) donne, immédiatement après le débranchement, uc{0) = 9,0 V ; cependant on constate que le condensateur se décharge, même en circuit ouvert. En effet, trois minutes après, la tension obtenue n'est plus que de iic{t\) = 5,74 V ; après six minutes, elle tombe à iiciti) = 3,66 V et, après neuf minutes, elle ne vaut plus que udh) = 2,33 V . Ainsi : »c(0) _ «cfe) _ uçjh) uc{0) Mc(ri) uciti)

mc(L) _ »c(o) «c(0) Uc(0)J

et

ln[Mc(/3)/nc(0)] _ ^ ln[McOi)/wc(0)]

ce qui représente précisément le rapport des durées t^/ti . La chute de tension n'est donc pas proportionnelle à la durée de décharge, mais au logarithme de cette durée ; on en déduit que la décharge suit une loi d'évolution, selon une exponentielle décroissante du temps. Comme cette loi est celle de la décharge d'un condensateur dans un conducteur ohmique (cf. chapitre 4), on représente le composant par l'association d'une capacité C en parallèle avec une résistance de fuite Rf (Fig. 7.2a). Cette résistance est en général de plusieurs milliers de MO ; la durée de décharge r = RfC est donc très longue. Dans l'exemple précédent, on trouve : = exp (

'O )

d'où

t= —

_ ln[n(/|)/M(0)]

180 = 400 s ln{5,74/9)

R. = 4x10'11

Composants électroniques

215

C JCù)

s' R, mr b)

a) FIG. 7.2.

On traduit souvent cette imperfection du condensateur en introduisant l'angle de perte 8 suivant, défini à partir de l'admittance Y du composant (Fig. 7.2b) : tan 8 =

Re{F}

l/Rf

1

lm{F}

Cto

RfCto

Cet angle tend vers zéro lorsque Rf est très grand devant 1 /(Cù)) . Dans l'exemple précédent, tan5 = 1/(80077/) ; on peut le négliger dès que la fréquence dépasse quelques Hz, en pratique dès que le régime d'utilisation est variable. 1.3. — Quartz La piézo-électricité, découverte en 1881 par les physiciens français Pierre et Paul Curie, tous deux frères, est l'apparition d'une polarisation de certains corps, tels que le quartz, lorsqu'on les soumet à une contrainte mécanique. Les oscillations mécaniques d'un cristal de quartz sont donc accompagnées d'oscillations électriques. En raison de la grande stabilité de sa période d'oscillation, le quartz s'est imposé comme résonateur dans toutes les horloges et dans de nombreux filtres à bande passante très étroite. Leur fréquence propre varie, selon la nature de la déformation (flexion, élongation ou cisaillement), de quelques kHz à 200 MHz. Sur la figure 7.3, on a représenté le symbole et le schéma électrique équivalent à un quartz ; aussi son impédance s'écrit-elle : Z=

i/ijCoù)) \jLsùj + 1 /(jCsù))] jLso) + 1/{jCs(o) + 1/{JCqco)

1 - LsCsù)2 2

jo){Cs -F Co)(l — LsCeo) )

avec

C.

Cs-Cq Ce -F Cn

En introduisant les pulsations caractéristiques m] — l/(LsCs) et o)2e = \/{LsCe), Z se met sous la forme : 1 - ù)2lùrs Z = j(t){Cs -F Co)(l - ù>2/û)1) Pour un quartz d'horlogerie, de fréquence 32768 Hz = 215 Hz, on peut relever, sur la notice du fabricant, les valeurs suivantes : Cq = 1,5 pF

Cs = 3 f F(= 3 x 10~15 F)

et

Ls = 1879 H

D'où les fréquences fs = 32736 Hz et fe = 32768 Hz La figure 7.4 représente la courbe donnant le module de Z en fonction de la fréquence. L'impédance est purement imaginaire et son signe indique que le quartz a un comportement capacitif pour / < fs et / > /è, et inductif entre fs et fe. Pour f = fs, l'impédance est nulle, tandis que si f =fe, l'impédance tend vers l'infini. Notons que, fs et fe étant très proches, le comportement inductif n'est observable que sur une gamme de fréquence très étroite (fe — fs = 32 Hz). Dans ce domaine spectral, l'impédance varie très rapidement avec la fréquence, ce qui est mis à profit pour réaliser des oscillateurs très stables en fréquence (cf. chapitre 14).

7. Composants électroniques

216

a)

J

b) FlG. 7.3.

k

/

Fig. 7.4.

II. — BOBINES ET TRANSFORMATEURS Les bobines sont des composants généralement encombrants, coûteux et lourds. Dans la plupart des circuits électroniques actuels, on les remplace par d'autres composants, notamment par des systèmes à amplificateurs opérationnels qui permettent de les simuler (cf. chapitre 8). En revanche, les transformateurs, qui sont constitués de deux bobines en interaction, restent des composants essentiels, principalement dans le transport de la puissance électrique, après sa production et avant son utilisation.

II. 1, — Bobines a) Les différents types de bobines Les bobines sont constituées d'un fil de cuivre gainé enroulé sur un support cylindrique. En raison de la longueur importante du fil, on utilise souvent un vernis isolant. La valeur de l'inductance est proportionnelle à la section de l'enroulement et au carré du nombre de spires (cf. Electromagnétisme). Pour une bobine en forme de solénoïde long et rectiligne, de longueur /, de rayon R , avec n spires par unité de longueur, l'inductance a pour expression :

L = p()7rR2n2l = 47r2 x 10

1

R2n2l

Notons que l'inductance d'une bobine à air est très faible, puisque, pour les valeurs typiques n = KF m-1 , R = 2 cm et / = 6 cm, la valeur calculée n'est que de 0,1 mH environ. Aussi est-il souvent nécessaire d'introduire un matériau ferromagnétique dans l'enroulement. Avec un noyau de fer doux, on obtient des inductances bien plus élevées. En effet, l'inductance initiale de la bobine est alors multipliée par la perméabilité relative p,, laquelle est de l'ordre de 1 000 (cf. Electromagnétisme). Cependant, la masse du composant augmente fortement ; en outre le composant perd sa propriété de linéarité. Dans les bobines à noyaux de ferrite, le fer doux est remplacé par un isolant de grande pennéabilité relative, typiquement 5 000, par exemple l'oxyde mangano-ferreux. L'intérêt principal est une grande valeur de l'inductance pour des dimensions comparables à celles des résistances ou des condensateurs. Cependant, ces composants étant fortement non linéaires, on ne doit les utiliser que pour de faibles variations de courant.

217

Composants électroniques

b) Représentation d'une bobine La résistance d'une bobine n'est jamais nulle, car le fil conducteur de l'enroulement est généralement fin et long. C'est ce que confirme une mesure effectuée avec un ohmmètre : on trouve plusieurs ohms. Par exemple, pour une bobine de 500 spires, d'inductance 10 mH, l'ohminètre indique une résistance r « lOO. Une bobine réelle est, par conséquent, bien représentée par l'association en série d'une bobine idéale d'inductance L et d'un résister de résistance r (Fig. 7.5a).

z '^

L

8

jLco

L C

b)

a) FIG. 7.5.

Fig. 7.6.

À basse fréquence, l'impédance de la bobine est due principalement à la résistance du fil, Lco ayant alors une contribution beaucoup plus faible. Cette imperfection est caractérisée par un angle de perte, défini à l'aide de l'impédance Z du composant (Fig. 7.5b) :

tan ô =

Re{Z}

r

Im{Z}

Lco

Notons que cette définition est différente de celle relative aux condensateurs, afin que l'angle de perte croisse avec les imperfections. Dans les bobines supraconductrices (cf. Electromagnétisme), pour lesquelles la résistance a disparu, l'angle de perte est nul. A haute fréquence, des effets capacitifs apparaissent entre les spires ; aussi ajoute-t-on au modèle précédent une capacité en parallèle avec L et r (Fig. 7.6). Exemple : à haute fréquence, on constate qu'une bobine comportant une dizaine de spires non jointives, d'inductance 0, 1 mH, se comporte comme un circuit résonnant de fréquence propre /o = 1,5 MHz ; on en déduit aisément sa capacité parasite par (cf. chapitre 3) : 1 /o =

,

277-(LC) /2

d'où

C=

1 2

47r L/02

= 0. llnF

II. 2. — Transformateurs Comme son mode de fonctionnement s'appuie sur le phénomène d'induction électromagnétique, un transformateur ne concerne que les régimes variables, le plus souvent sinusoïdal ; une tension variable aux bornes du primaire crée un courant, lequel produit, dans le circuit magnétique, un champ magnétique dont la variation induit une tension aux bornes du secondaire (cf. Electromagnétisme). Ils doivent leur nom à leur capacité à modifier l'amplitude de la tension sinusoïdale délivrée par un générateur, ce qui est à l'origine du rôle essentiel qu'ils jouent dans le transport de la puissance électrique ; en effet, cette dernière est produite par les alternateurs, couplés aux centrales électriques, sous une tension sinusoïdale efficace d'environ 25 kV , laquelle est transformée en une très haute tension de 400 kV avant le transport, car la puissance dissipée par effet Joule dans les fils conducteurs est alors bien plus faible (cf. chapitre 2). En fin de transport, des transformateurs abaisseurs de tension réalisent la distribution domestique de la puissance électrique sous 230 V .

7. Composants électroniques

218

a) Description Sur le circuit électrique d'un appareil photographique jetable, on reconnaît aisément un transformateur placé à coté d'un condensateur destiné à alimenter le flash. Une pile de f.e.m E = 1.5V alimente un circuit oscillant RLC siège d'oscillations de tension dont l'amplitude est fortement amplifiée grâce à ce transformateur. Après redressement et filtrage de cette tension, le condensateur, de capacité C , est chargé jusqu'à une tension stationnaire de l'ordre de 200 V . Aussi est-il déconseillé d'ouvrir ce type d'appareil, sans précaution, car le condensateur chargé peut provoquer, en se déchargeant dans le corps, un choc électrique dangereux. Si, une fois le condensateur déchargé, on démonte ce transformateur, on distingue sur une carcasse métallique deux enroulements : l'un, très fin, d'environ 1 000 spires, l'autre, de diamètre plus grand, formé d'une dizaine de spires. De façon générale, un transformateur est constitué de deux bobinages couplés, appelés respectivement enroulement primaire, ou plus simplement primaire, et enroulement secondaire ou secondaire. Le couplage s'effectue par l'intermédiaire d'un circuit magnétique (Fig. 7.7). En général, les fils des enroulements, sont en cuivre ou, au besoin, en aluminium plus léger. Ils sont comprimés lors du montage et parfois imprégnés de résine afin de résister aux effets des forces de Laplace (cf. Électromagnétisme). Les carcasses sur lesquelles sont enroulés le primaire et le secondaire sont souvent des tôles en alliage fer-nickel, fer-cobalt ou fer-silicium, d'épaisseur de Tordre de 0,1 mm, isolées les unes des autres par un vernis afin de limiter les courants de Foucault.

e~

No

c1

Fie. 7.7.

b) Propriétés du transformateur idéal Le transformateur peut être considéré comme un quadripôle (cf. chapitre 6) : deux homes au primaire et deux autres au secondaire. Pour un transformateur idéal, c'est-à-dire sans pertes, le facteur de proportionnalité entre les tensions sinusoïdales aux bornes du secondaire et du primaire est égal au rapport n du nombre de spires du secondaire et du primaire (cf. Électromagnétisme). uijf)

Ni

m (t)

Âfl

Comme le transfonnateur est un composant passif, la puissance électrique maximale que peut fournir le secondaire est celle reçue au primaire. Il en résulte qu'en régime établi, pour un transformateur idéal, le facteur de proportionnalité des courants est égal à T opposé de l'inverse du rapport du nombre de spires :

"FV, i = Mi(/)ri(ï) = Vf,2 = —donne

l(0

Ng

*i (0

N2

1

Composants électroniques

219

Notons que les courants doivent être convenablement orientés pour que la relation soit algébriquement satisfaite. Sur la figure 7.8a, on a précisé cette convention : si les courants pénètrent par les points, les flux s'ajoutent ; en 7.8b, on a représenté le symbole du transformateur. Retenons que, si > iVi , le transformateur élève la tension et abaisse l'intensité du courant, et notons que le transformateur est un composant réversible, c'est-à-dire qu'il est possible d'inverser primaire et secondaire.

'■ a)

b) FIG. 7.8.

c) Utilisation du transformateur en adaptateur d'impédance En utilisation normale, la tension d'alimentation est connectée aux bornes du primaire et le secondaire est fermé sur une charge (Fig. 7.9). Au primaire, le transformateur et sa charge sont équivalents à une seule charge dont les caractéristiques dépendent du rapport de transformation et de la charge réelle. En régime sinusoïdal et en notation complexe, nous avons les relations suivantes : —2 —

^ —2

n kL\ u

U.2

et

12 = —

d'où

n

LL\

et ii

.z rÏ2

Ainsi l'ensemble équivaut au primaire à une charge d'impédance :

De même, au secondaire, le transformateur et son alimentation sont équivalents à un dipôle dont les caractéristiques dépendent du rapport de transformation et de l'alimentation. Ainsi, pour un générateur de tension, de f.e.m e et d'impédance interne Z,, le générateur équivalent, vu du secondaire, est caractérisé par un générateur de tension, de f.e.m ne et une impédance interne «2Z/. 12 •X «1

112 y

\ Fig. 7.9.

Exemple : on souhaite alimenter, à l'aide d'un GBF, une lampe qui fonctionne habituellement sous une tension 4,5 V et consomme une puissance de 1,35 W. Sa résistance est donc R — U1 jV = 4,52/l,35 = 15 H. Le branchement direct de la lampe sur le GBF, de f.e.m 15 V et de résistance interne 50 D, ne donne qu'un très faible flux ; on constate, en outre, que le générateur s'échauffe rapidement. Calculons la puissance dissipée dans la lampe et dans la résistance interne du générateur ; il vient, puisque / = 15/(50 + 15) = 0.23 A, respectivement : -Pt^RÎ2 = 0,19^

et

Vg = Rf2 = 2,64 W

220

7. Composants électroniques

Dans ces conditions ou R < Ri, on dit que la charge n'est pas adaptée à l'alimentation. Cette adaptation peut être réalisée à l'aide d'un transformateur, placé entre le GBF et la lampe, de rapport de transformation n — 1/2. En effet, dans ces conditions, le générateur débite dans une charge, qui n'est pas R, mais R/n2 = 60 H ; la lampe semble alimentée par un générateur de f.e.m 15 x n = 7,5 V et de résistance interne 50 x n2 = 12,5 D. Les puissances dissipées dans la lampe et dans la résistance interne du GBF sont alors, respectivement :

Vi

Rîl = 15x

7,5 12,5 + 15

1,1 W

et

Vg = Rj]

r. 7*7 RiUly

=

7,5

50

12.5 + 15

= 0, 9 W

Ainsi, l'introduction du transfonnateur réalise l'adaptation d'impédance en récupérant un maximum de puissance du générateur (cf. chapitre 1). d) Transformateur d'isolement Lorsque le rapport de transformation n est égal à l'unité, le transformateur ne modifie pas l'amplitude de la tension aux bornes du secondaire, mais présente l'avantage d'isoler le circuit de la source d'alimentation. Montrons l'intérêt du transformateur d'isolement sur un exemple. Exemple : dans le circuit RLC de la figure 7.10, visualiser simultanément sur un oscilloscope, la tension ur aux bornes du résistor et la tension tic aux bornes du condensateur pose problème, car le GBF et l'oscilloscope sont alimentés par le secteur et possèdent, par construction, une liaison entre leur masse et la prise de terre. Grâce au transformateur d'isolement, la tension qui alimente le circuit RLC n'a plus de potentiel imposé et le montage est réalisé sans court-circuit. Voie 1 de l'oscilloscope

GBF Transformateur d'isolement Fie. 7,10.

Voie 2 de l'oscilloscope

e) Alternostat Dans un alternostat, il n'y a qu'un seul enroulement qui sert à la fois d'enroulements primaire et secondaire. L'enroulement secondaire est parfois à prise variable : en modifiant son nombre de spires, on fait varier la tension de sortie (Fig. 7.11). En outre, le nombre de spires dans le secondaire peut être plus élevé que dans le primaire. Notons que, les circuits primaire et secondaire étant confondus, les alternostats n'assurent pas d'isolement électrique, ce qui présente un danger en cas de branchement sur la tension du secteur. En effet, on peut voir sur la figure 7.11 qu'une permutation du neutre et de la phase, à l'entrée connectée au secteur (230 V ), donne une faible tension en sortie entre les conducteurs (par exemple U2 = 50 V), mais le fil de connexion commun est alors porté au potentiel de la phase. En revanche, avec un transformateur d'isolement, tout danger est écarté, puisqu'entre la terre et l'un des deux fils du secondaire les circuits ne sont jamais fermés. On peut permuter sans danger neutre et phase dans le primaire.

221

Composants électroniques

Phase

fi o__ g-

Ml Neutre

\U2

it FlG. 7,11.

f) Transformateur réel Sur un transformateur réel, on lit les indications suivantes fournies par le constructeur pour un fonctionnement optimal : 50 Hz ; 230 V ; 12 V ; 60 VA , ce qui signifie que : i) le transformateur doit être alimenté par une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz et de valeur efficace U\ = 230 V, ii) la tension de sortie, elle aussi sinusoïdale et de fréquence 50 Hz, a pour valeur efficace [72 = 12 V , iii) enfin que la puissance apparente 6" — Uih vaut 60 VA . On en déduit l'impédance de la charge selon :

^ = ^ = 25H <S 60 Notons que la puissance dissipée dans le circuit secondaire ne sera égale à 60 W, que si le facteur de puissance ( cos (p) de l'installation vaut 1 (cf. chapitre 2). Le modèle du transformateur idéal n'est qu'une première approximation du transformateur réel car, il faut prendre en compte les différentes pertes de puissance : i) pertes Vt dans les bobinages, par effet Joule, ii) pertes de fer Vf, dues à la fuite des lignes de champ magnétique, aux courants de Foucault crées par induction dans le circuit magnétique, à l'hystérésis magnétique attribuée au processus microscopique de magnétisation (cf. Électromagnétisme). Le rendement d'un transformateur est naturellement défini par le rapport des puissances, secondaire sur primaire : r= ^ Vi

avec

V\ — V2 V Vt, d- Vf ± » j

soit

r— V2

+

Vf

+ Vb

Les transformateurs actuels ont des rendements très élevés, supérieurs à 95 % . Exemple : sur la fiche technique d'un transformateur 400 V/24 V, on peut lire les valeurs nominales suivantes : 10 kVA, rendement 95 %, cos (pj = 0.80 et pertes fer 120 W . On en déduit les pertes de bobinage : Vh=

V2 r

V2 — Vf J

avec

TV = S cos ^9 = 10x0,8 = 8,0 kW

d'où

Vt, = 300 W

Remarque : Pour limiter les pertes par courants de Foucault, les carcasses métalliques sont formées de tôles très fines isolées les une des autres. Ce sont les vibrations de ces tôles qui sont responsables du ronronnement bien connu des transformateurs. A haute fréquence, on préfère utiliser des carcasses en ferrites, car ces dernières ne sont pas conductrices.

222

7. Composants électroniques

III. — DIODES SEMICONDUCTRICES ET THYRISTORS III. 1. — Diodes à jonction Comme nous l'avons déjà vu, la diode semiconductrice est un composant passif non linéaire qui se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé selon le sens du courant ou de la tension (cf. chapitre 1). Nous nous proposons d'analyser le comportement de ce composant de façon plus détaillée. Nous n'étudierons que les diodes semiconductrices car les diodes à vide, constituées d'une cathode chauffée et d'une anode métalliques placées dans une ampoule vidée d'air, ne sont pratiquement plus utilisées. La diode à jonction est constituée de deux zones adjacentes d'un semiconducteur dopées différemment, p pour l'une et n pour l'autre (cf. Electromagnétisme), d'où son nom. Le côté dopé n est la cathode repérée sur le composant par un anneau rouge ou blanc; le côté p est Vanode. Sur la figure 7.12, on a représenté la structure du composant et son symbole. P

n Symbole FlG. 7.12.

a) Approche expérimentale Traçons la caractéristique I{U) d'une diode au silicium typique, de référence 1N4001,en utilisant un ordinateur muni d'une interface. La courbe obtenue, représentée sur la figure 7.13 pour des tensions comprises entre 0 et 0,8 V, a l'allure d'une exponentielle, ce que l'on pourrait confirmer en traçant le graphe In /, en fonction de U . On constate que, pour {/ > 0, 60 V , l'intensité qui est de quelques dizaines de milliampères croît très rapidement. /(mA) 4020-

0.1

0,3

U(W) —**■

0,5

FlG. 7.13.

b) Fonctionnement en sens direct Si la tension appliquée entre l'anode et la cathode de la diode est positive, la diode est connectée en direct. Une analyse expérimentale soignée montre que l'équation de la caractéristique peut se mettre sous la forme approchée suivante :

h exp

( U — \Ut

- 1

Is étant l'intensité du courant de saturation qui est de l'ordre de quelques dizaines de nanoampère, ce qui est très faible. L'intensité / n'est donc significative que si la tension est supérieure à une certaine tension de seuil Ud ■ Au-delà de U(i, la diode fonctionne en régime passant.

Composants électroniques

223

Conventionnellement, on définit Uj par la tension pour laquelle l'intensité du courant est égale à 1 mA . Avec la fonction « test diode », les multimètres, qui se comportent alors comme des générateurs, de courant de c.e.m X = 1 mA , affichent la valeur b'd de la tension qui apparaît aux bornes de la diode. Ordres de grandeur : £/
— ATexp Ç-J^P ke V kBT

•y

ce qui donne, pour le silicium, à X = 300 K , A/j/A = 0,15 AX . Ainsi, l'intensité Is est multipliée par deux tous les 7 K environ pour une diode au silicium. Un risque d'emballement thermique existe, puisqu'une augmentation de ls entraîne celle de I, laquelle peut provoquer une élévation de température et donc une nouvelle augmentation de îs. Afin d'éviter cet enchaînement thermique qui peut conduire à la destruction de la diode, les constructeurs donnent généralement la puissance maximale qui peut être dissipée à température ambiante ou le courant maximal correspondant. c) Fonctionnement en inverse Lorsque la diode fonctionne en inverse, la tension U est négative dans l'expression de la caractéristique î{U). Dès que \U\ devient inférieure à quelques dixièmes de volt, le terme exponentiel est négligeable. Il en résulte que I ~ —Js avec A ~ 10 nA . On ne doit pas donner à |f/| une valeur trop importante, car, au-delà d'une certaine tension de claquage le courant augmente exponentiellement et détruit le composant. En effet, les porteurs de charge assurant la conduction acquièrent suffisamment d'énergie pour ioniser les atomes lors des chocs ; les électrons arrachés, à leur tour, ionisent d'autres atomes : c'est Vavalanche qui conduit à la destruction de la diode. La zone de la caractéristique pour laquelle I = —Is est donc assez limitée puisque les prémisses de l'effet d'avalanche viennent se superposer à A dès que \U\ dépasse quelques volts. Les tensions de claquage des diodes varient de quelques volts à 1 000 V pour les diodes de redressement.

224

7. Composants électroniques

d) Schéma électrique équivalent à une diode Comme nous l'avons déjà vu (cf. chapitre 1), il existe différentes représentations d'une diode, suivant la zone de la caractéristique considérée et du niveau d'approximation souhaité. On retrouve la caractéristique de la diode idéale en négligeant le courant inverse, ainsi que la tension de seuil, et en assimilant l'exponentielle à une droite parallèle à Taxe des intensités, dès que le courant n'est plus négligeable. Le composant est alors équivalent à un interrupteur : coupe-circuit pour f/ < 0 et court-circuit pour U > 0 (Fig. 7.14a). Si l'on tient compte de la tension de seuil, et que l'on assimile l'exponentielle à une droite faiblement inclinée par rapport à l'axe des intensités, la diode est un coupe-circuit tant que U < Ud ■ Pour U > Ud , elle se comporte comme un générateur en opposition, de f.e.m Ud , en série avec sa résistance interne (Fig. 7.14b). On affine la représentation de ce composant, en introduisant une capacité parasite, de l'ordre d'une dizaine de picofarads, placée en parallèle avec le générateur de f.e.m Ud ■ La valeur de cette capacité est généralement donnée par le constructeur. n

Ia

Régime passant

Régime passant

0

0 U

Régime bloqué

U

Régime bloqué

a)

b) Fig. 7.14.

e) Hyperbole de puissance Les diodes ne peuvent dissiper qu'une puissance limitée, spécifiée par le constructeur, comprise entre quelques dixièmes de watt et plusieurs dizaines de watts. Il en résulte que, dans le plan de la caractéristique, les points de fonctionnement, pour lesquels la puissance dissipée est inférieure à la valeur maximale Vm , sont situés sous l'hyperbole d'équation I = Vm/U.

III. 2. — Autres types de diode a) Diode Zener Lorsque l'une des deux zones de la jonction est fortement dopée, apparaît, pour une tension inverse supérieure à une valeur seuil Uz, une forte augmentation de l'intensité du courant, pratiquement indépendante de U (Fig.7.15a). C'est l'effet Zener, découvert par le physicien allemand C. Zener, en 1934 ; on l'interprète par le passage des électrons de la bande de valence à la bande de conduction, par effet tunnel, sous l'action du champ électrique intense qui règne dans le matériau (cf. Quantique). Le symbole de la diode Zener est représenté dans un coin de la figure 7.15a. Il existe des diodes avec des tensions Zener comprises entre 1 V et quelques dizaines de volts. On représente souvent la diode Zener, en inverse, par un générateur de tension en opposition, de f.e.m Uz (Fig. 7.15b).

Composants électroniques

225 /' t,

Uz

'u 2

1<0

1

— Uz u(l

U

3

u

4 b)

a) Fie. 7,15. b) Diode Schottky

Les diodes Schottky (Fig, 7.16a), qui portent le nom du physicien américain W. Schottky qui les a réalisées et étudiées, sont constituées d'un métal et d'un semiconducteur, silicium ou arséniure de gallium, faiblement dopé. L'allure de la caractéristique est identique à celle des diodes classiques, mais la tension de seuil est plus faible : 0,3 V ou 0.4 V ; en revanche, le courant inverse de saturation est bien plus élevé, de l'ordre de quelques microampères. Le grand intérêt de ces composants vient de leur capacité parasite Cp très faible (inférieure à 1 pF ), ce qui permet d'obtenir une durée de commutation très courte entre l'état bloqué et l'état conducteur : 0,1ns pour la diode Schottky AAS70-04 au lieu de 30 p.s pour la diode classique 1N4001. C'est la raison pour laquelle on les utilise dans la réalisation des portes logiques (cf. chapitre 18). c) Diode varicap Lorsque les diodes sont polarisées en inverse, leur capacité parasite Cp dépend de la tension inverse U appliquée. Dans les diodes varicap, la géométrie et le dopage sont choisis de telle sorte que cette dépendance soit de la forme : K C,, IC/I'/2 K étant un coefficient homogène au produit d'une capacité par la racine carrée d'une tension. Ces diodes sont alors utilisées comme condensateurs, dont la capacité est commandée par la tension appliquée en inverse, d'où leur nom. Elles permettent d'accorder de façon précise la fréquence de résonance de filtres utilisés en radio et en télévision. Les valeurs usuelles de ces capacités vont de 1 pF à quelques centaines de picofarads. Sur la figure 7.16, on a représenté les symboles de la diode Schottky et de la diode varicap. n

Diode Schottky

11b)

a) Fig. 7.16.

III. 3. — Applications des diodes Il existe de nombreuses applications des diodes qui seront illustrées ultérieurement sur différents montages. Nous proposons ici uniquement trois applications essentielles : le redressement d'une tension alternative, la stabilisation d'une tension redressée et l'écrétage d'une tension.

7. Composants électroniques

226

a) Redressement Une diode, soumise à une tension sinusoïdale, est bloquée pendant l'alternance négative et passante durant l'alternance positive. Avec le montage représenté sur la figure 7.17, pour lequel R = 100 -Q , on peut réaliser le redressement à simple alternance de la tension e{t) = em cos(wr) délivrée par un générateur sinusoïdal GBF d'amplitude 10 V . eiî)

Us{tj i i

L\J\

FIG. 7.17. Contrairement au signal d'entrée, le signal de sortie ^(f) a une valeur moyenne non nulle. Calculons cette valeur, en négligeant la tension seuil de la diode. A la sortie, la tension redressée a pour expression, T = Itt joj étant la période ; us{t) = emcos{ù)t)

pour

?

T ^ ^

et

3T

us{t) = 0

pour

T 3T — < r^ —

On en déduit : u

s{t) = -

/■r/4 fT / em cos(ù)t) d r + / em cos(cot) d t 'o J3T/4

mT

[sin(wf)]o/4 + [sin(^)]3r/4}

TT

Expérimentalement, on doit s'assurer que le courant direct reste inférieur à la valeur maximale prévue par le constructeur. Si la tension de seuil de la diode n'est pas négligeable devant l'amplitude de la tension du GBF, le signal de sortie est nul sur une durée supérieure à la demi-période du signal d'entrée ; la valeur moyenne du signal de sortie est alors inférieure à la valeur calculée précédemment. Il est possible de redresser chaque alternance grâce à un pont de quatre diodes ou pont de Graetz (Fig. 7.18). Lors des alternances positives, les diodes Xh et Vt, sont passantes et is est positif. Aux alternances négatives, ce sont les diodes Xb et X)4 qui sont passantes et is est encore positif. Usit)

m v. <

fVW\ X3

x2 FIG. 7.18.

La valeur moyenne de la tension de sortie est le double de la précédente, 2emj7r, ce que l'on établit sans calcul supplémentaire, en considérant que la tension redressée en double alternance est la superposition de deux tensions redressées en simple alternance et de même valeur moyenne. En pratique, cette valeur moyenne est directement accessible en branchant, en parallèle sur la résistance R, un voltmètre en position « mesure de tension stationnaire ». La valeur lue est inférieure à la valeur théorique précédente ; en effet les maxima de us sont inférieurs de 2U(i à ceux de e{t). Cette chute de tension correspond aux tensions de seuil des deux diodes passantes à chaque alternance. Il en résulte que le redressement des très faibles tensions est impossible.

227

Composants électroniques

On peut observer simultanément les tensions e(t) et iis(t) sur un oscilloscope à condition d'utiliser un transformateur d'isolement entre la résistance de charge et l'entrée de l'oscilloscope afin d'éviter un problème de masse entre le GBF et l'oscilloscope (Fig. 7.19). Pour une tension d'entrée efficace Zs = 12 V et une résistance de charge R = 100 O , on a mesuré une puissance d'entrée Ve = 1,75 W , alors que la puissance de sortie est 7^ = 1,15 W . Le rendement du redressement est donc r = Vs/Ve = 0,66, une partie de la puissance étant dissipée dans les diodes du pont de Graetz. Ce montage est utilisé à la sortie des alternateurs qui équipent les véhicules ; après filtrage à basse fréquence par une cellule RC et stabilisation par une diode Zener, comme nous verrons plus loin, la tension stationnaire obtenue permet de recharger la batterie pendant la rotation du moteur. Les diodes utilisées pour le redressement supportent couramment des intensités en direct de quelques ampères et des tensions inverses de plusieurs centaines de volts. Voie 1 de l'oscilloscope

Voie 2 de

-Tensions

Transformateur d'isolement Fie. 7.19.

b) Stabilisation d'une tension Comme la portion intéressante de la caractéristique d'une diode Zener est située dans le troisième quadrant avec t/ < 0 et / < 0, et qu'elle est parallèle à l'axe des intensités, on utilise ce composant pour stabiliser une tension. Les diodes employées ont des valeurs de Uz qui s'étendent sur une gamme très large : 3 V < f/z ^ 200 V En outre, il est toujours possible de placer plusieurs diodes Zener en série pour obtenir une tension plus élevée. Dans le montage représenté sur la figure 7.20, on souhaite obtenir une tension stationnaire aux bornes de la résistance de charge R, bien que celle-ci soit variable et que la f.e.m E de l'alimentation fluctue autour de sa valeur nominale E. Une diode Zener fonctionnant dans la zone de conduction inverse, en parallèle sur la charge, répond à cette exigence. La résistance de protection Rp , placée en série avec le générateur, limite l'intensité du courant qui traverse la diode, afin de ne pas dépasser la valeur IM recommandée par le constructeur.

FIG. 7.20.

228

7. Composants électroniques

Tant que E reste supérieure à Uz

diode Zener impose U = Uz , d'où le courant Iz :

h — h—h —

E-Uz

Uz

Rr

R

Le choix de Rp exige que l'on connaisse les valeurs maximales Em et Im de la f.e.m du générateur et du courant que peut supporter la diode. En effet : h ^ /m

s'explicite selon

E -Uz —— Rr

Uz — ^ Im R

. ce qui donne

Rp ^

Em - Uz lM

dans le cas le plus défavorable où la charge R est débranchée. En outre, la stabilisation n'est possible que si le point de fonctionnement de la diode est dans la zone Zener, afin que Uz = RIr , ce qui suppose une charge suffisante. Le courant délivré par le générateur doit toujours avoir une intensité Ig supérieure à l'intensité Ir nécessaire dans la branche de la charge. L'intensité L du courant débité par le générateur est minimale lorsque E atteint la valeur minimale h ^ Ir

avec

h

Em - Uz Rr,

et

IR

Uz — R

. donne

Uz R^ — h

Exemple : supposons que le générateur utilisé possède une f.e.m qui varie entre 8 V et 12 V, alors que l'on souhaite, aux bornes de la charge, une tension de 6 V , stabilisée par une diode Zener qui ne peut supporter un courant inverse supérieur à 100 mA. En réalisant le montage étudié précédemment, on doit avoir : Em — Uz = bon RP > lM La résistance normalisée de la série £24 de valeur 68 fi convient. Quant à la résistance de charge elle doit satisfaire à : Uz = 204 fi R ^ Io c) Écrêtage d'un signal Les diodes peuvent facilement protéger les circuits d'éventuelles surtensions. Sur la figure 7.21, deux diodes Zener identiques, de tensions caractéristiques Uz et Ud , sont branchées tête-bêche, en parallèle avec le composant à protéger. Ce montage limite la tension de sortie us entre les deux valeurs extrêmes —Ud — Uz et Ud + Uz ■ En effet, si \us\ est inférieur à Ud + Uz, alors les deux diodes sont bloquées et leur présence n'a aucune influence. Dès que 1^ | atteint la valeur Uj+Uz , les deux diodes deviennent passantes, Tune en direct et l'autre en inverse ; la valeur de us{t) est alors constante. .(/)-r-C

Uz + Ud

R„ e

R •

1 i

-Uz-Ud T FlG. 7.21.

Cette limitation est importante pour tous les systèmes comportant des bobines, car ces dernières peuvent provoquer de fortes surtensions lors de l'ouverture du circuit. Pour éviter ces surtensions, il

Composants électroniques

229

suffit de placer une diode en parallèle avec la bobine (Fig. 7.22). En effet, lorsque l'interrupteur K est fermé, la diode est bloquée ; lorsqu'on ouvre K, elle devient passante, mais la tension aux bornes de la bobine reste fixée à une valeur proche de Uj . La diode se comporte donc comme un écrêteur de tension aux bornes de la bobine ; évidemment il faut qu'elle soit capable de supporter de fortes intensités.

A

FIG. 7.22. III. 4. — Thyristors a) Description et fonctionnement des thyristors Le thyristor est un composant semiconducteur similaire à une diode à jonction, mais il possède une électrode supplémentaire appelée gâchette. Il ne laisse passer le courant que dans le sens direct, de l'anode vers la cathode, et cela, à condition d'avoir été amorcé par un courant arrivant sur la gâchette. Une fois l'amorçage réalisé, le thyristor devient passant et le demeure tant que la tension entre l'anode et la cathode reste positive ; la gâchette est alors sans effet. Si cette tension s'annule, il se bloque. Ainsi, grâce à un faible courant sur la gâchette, on peut commander, un courant très intense. il 1 r/ 11 1

\\ // \ 11 / v y

1

/ ' \\ \ / v -/

\ V

1 1

/ /t

1

R,

l

c

Rr. 3 G

i i i i i i i n n iii 1 1 i"\

1

K

i

t

A

7777" Fig. 7.23.

FIG. 7.24.

Sur le montage de la figure 7.23, le circuit principal, alimenté par un générateur sinusoïdal de forte amplitude comporte une thyristor et une résistance de charge. On peut y voir le symbole du thyristor. La gâchette G du thyristor est reliée à un générateur stationnaire, de f.e.m E = 5 V ; cette branche comporte une résistance de protection Rp = 10017 et un interrupteur de commande. Tant que l'interrupteur est ouvert, aucun courant ne traverse la résistance de charge puisque le thyristor est bloqué. Une brève impulsion sur l'interrupteur, lors d'une alternance positive du signal d'entrée sinusoïdal e{t) , amorce le thyristor, lequel reste passant jusqu'à ce que la tension du générateur e{t) s'annule. La charge est alors traversée par un courant intense. Une impulsion sur l'interrupteur, lors d'une alternance négative, est, elle, sans effet, puisque le thyristor est alors en inverse. Une fermeture prolongée de l'interrupteur rend le thyristor passant sur les alternances positives. La réouverture de l'interrupteur bloque le thyristor dés l'annulation suivante de e{r) (Fig. 7.24). Comme les diodes, les thyristors sont caractérisés par la tension inverse maximale qu'ils sont capables de supporter et par le courant direct maximal admissible sans détérioration du composant ; le

7. Composants électroniques

230

fabricant donne ces deux caractéristiques ainsi que le courant de gâchette nécessaire pour amorcer le thyristor. Exemple : le thyristor TIC 116D peut supporter un courant direct d'intensité efficace 7 = 6 A , une tension inverse maximale 77/ = 400 V, et le courant de gâchette a pour intensité 7^ — 2 mA . b) Application à la protection contre les surtensions Il est possible d'utiliser un thyristor pour protéger un circuit d'éventuelles surtensions de l'alimentation. Dans le montage de la figure 7.25, un thyristor est placé en parallèle avec le circuit à protéger et en série avec un fusible. La gâchette du thyristor est reliée à l'alimentation par une diode Zener, connectée en inverse, dont la tension Zener est égale à la surtension maximale admissible ; elle reçoit donc un courant dès que la tension d'alimentation dépasse la tension Zener. Le thyristor est alors passant et un fort courant provoque la fusion du fusible ; l'alimentation est alors coupée et le circuit ainsi protégé. Fusible ^—

Diode . Zener r7\~ 1 R

Thyristor ; —/

l

Circuit à protéger 7777"

7777"

FlG. 7.25. c) Triacs Le triac est un composant semiconducteur équivalent à deux thyristors tête-bêche commandés par la même gâchette, d'où le symbole représenté dans le montage de la figure 7.26a. Un triac est donc bloqué tant qu'aucun courant ne traverse la gâchette ; une fois amorcé, il devient passant dans les deux sens, tant que la tension ne s'annule pas. Il en résulte que le courant traversant la gâchette, à l'origine de l'amorçage, peut être positif ou négatif. La plupart des triacs sont conçus pour fonctionner sous la tension du secteur, avec un courant de commande de la gâchette d'environ 50 mA . d) Application au contrôle de puissance Les triacs sont très souvent utilisés pour contrôler la puissance fournie à une charge, en régime sinusoïdal, en bloquant une partie de chaque alternance. Sur le montage de la figure 7.26a, un triac est placé en série avec la charge, sa gâchette est reliée à la tension d'entrée ue{t) sinusoïdale par l'intermédiaire d'un résister, de résistance variable R. Lors de l'alternance positive, la diode D\ conduit et l'intensité du courant sur la gâchette du triac atteint la valeur de déclenchement 7^ lorsque : {iie — U^/R = 7^ ; le réglage de R permet donc d'ajuster la portion de l'alternance qui alimente la charge. Lorsque l'alternance positive se termine, le triac se bloque. Dans l'alternance négative, c'est la diode Do qui conduit ; le triac ne redevient conducteur que pour une valeur de ue suffisamment négative ; il faut que {ue + Ud)/R = —fj. La condition est donc symétrique de la précédente. Notons que seule une portion des alternances de la tension d'alimentation fournit de la puissance à la charge (Fig. 7.26b). Ce montage simple ne permet pas de réduire la puissance en dessous de la moitié de la puissance maximale, car le déclenchement du triac a toujours lieu dans la première moitié de chaque alternance.

Composants électroniques

231

Tensions 'Pi Ug

V A

v2

R(

Ue T

S )/~\

TY_2f\

« Triac

V X a)

V

'

b) Fig. 7.26.

IV. — PILES ET ACCUMULATEURS Les sources électriques autonomes, piles et accumulateurs, qui sont caractérisées par leur capacité à fournir de la puissance électrique au circuit extérieur, sont indispensables pour tout équipement nomade : véhicule, téléphone, ordinateur, satellite, etc. La différence de nature des réactions électrochimiques, mises enjeu dans les piles et les accumulateurs, permet d'expliquer, qu'une fois déchargées, les piles doivent être remplacées, contrairement aux accumulateurs qui, eux, peuvent être rechargés.

IV, 1. —Piles Une pile électrique est un générateur électrochimique comportant une électrode positive, siège d'une réduction chimique, et une électrode négative, où se produit une oxydation. Si les deux électrodes sont connectées entre elles par un conducteur extérieur, on constate le passage d'un courant électrique dans ce conducteur. Les paramètres d'une pile sont sa tension à vide, ou f.e.m, de quelques volts en général, sa résistance interne, environ quelques ohms, et la charge totale qu'elle peut débiter, de Tordre de 1 A • h, ce qui correspond à une charge totale <2 = 3 600 C . Ordres de grandeur : Le tableau 7.2 donne la charge totale de quelques piles. Pile

LR03 (AAA)

LR06 (AA)

LR14 (C)

LR20 (D)

Charge (A ■ h)

1,17

2,25

7

15

Tab. 7.2. Remarque : Dans la dénomination des piles, la première lettre est relative à Télectrochimie (L pour alcaline manganèse, M pour oxyde de mercure, S pour oxyde d'argent, C pour lithium et P pour zinc/air), la seconde concerne sa géométrie (R pour cylindre, F pour plate, S pour parallélépipède), et les chiffres qui suivent codent les dimensions ( 6 pour 14,5/50,5 mm, 12 pour 21.5/60mm, 20 pour 34,2/61,5 mm) Au cours de la décharge, la polarisation progressive de Télectrolyte provoque une diminution de sa f.e.m et une augmentation de sa résistance interne ; une fois la charge totale débitée, la f.e.m s'annule. Les piles alcalines sont recommandées pour les appareils électriques qui nécessitent une puissance suffisante : appareil photographique, appareil audio-portatif, jouet, etc. En revanche, les piles salines, dont la durée de vie est moins longue, sont utilisées pour les appareils dont le fonctionnement est occasionnel : sirène, lampe-torche, télécommande infrarouge, etc.

232

7. Composants électroniques

IV. 2. — Accumulateurs Les accumulateurs, appelés improprement « piles rechargeables » et plus justement batteries, sont le siège de réactions chimiques qui peuvent se produire dans les deux sens. Les plus courants sont les accumulateurs au plomb, utilisés en batterie de six, dans les véhicules ; leur f.e.m est 2,2 W et leur résistance interne ne dépasse pas quelques milliohms. Leur capacité est élevée, mais ils sont lourds et contiennent un électrolyte acide. Actuellement, la f.e.m des batteries qui équipent la plupart des automobiles est de 12 V, mais, en raison de la multiplication de petits moteurs électriques qui assurent freinage, assistance à la direction, confort de l'habitacle, pilotage du moteur, etc., les constructeurs prévoient dans les prochaines années, l'utilisation de batteries de f.e.m 48 V qui permettent d'augmenter la puissance électrique sans modifier l'intensité débitée. Les accumulateurs au nickel (Ni) ou au lithium (Li) sont les plus répandus dans les applications domestiques, car ils n'exigent aucun entretien, sont d'un emploi facile, durent suffisamment longtemps et sont plus légers que ceux au plomb. Les énergies massiques des accumulateurs sont sensiblement plus faibles que celles des piles comme l'indique le tableau 7.3. Cependant, la possibilité de les recharger un grand nombre de fois, environ un millier, représente un avantage certain pour nombre d'applications.

7 Energie massique (W-h-kg"1)

Pile

Accumulateur Li

Accumulateur Ni/MVHV

Accumulateur Ni/Cd

Accumulateur Pb

500

150

70

50

35

Tab. 7.3. Les accumulateurs se déchargent assez rapidement par auto-décharge ; c'est pour cette raison qu'ils sont toujours vendus déchargés et qu'on déconseille de les utiliser sur de longues durées avec une demande de puissance faible, comme dans les télécommandes ou les horloges. En revanche, malgré leur prix dix à vingt fois plus élevé que celui des piles, on les recommande pour les appareils nécessitant une forte puissance électrique, comme les appareils de photographie numérique, les voilures électriques, les camescopes et les téléphones portables. Au cours de la décharge d'un accumulateur, le métal de l'une des électrodes se dissout dans la solution, alors que, au cours de sa charge, ce même métal se redépose sur l'électrode, mais pas exactement à l'endroit où il s'est initialement dissous. Après un certain nombre de charges et décharges successives, une modification de la fonne de l'électrode se produit, provoquant à tenue un court-circuit entre les deux électrodes et rendant alors l'accumulateur inutilisable.

Y. — TRANSISTORS BIPOLAIRES Le transistor bipolaire est un composant semi-conducteur actif qui, pendant longtemps, a constitué l'élément essentiel des montages amplificateurs. Actuellement, dans beaucoup d'applications, on lui préfère l'amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8), dont il est l'un des constituants avec les résistors, les condensateurs et les diodes. Un transistor bipolaire est un système capable d'amplifier la puissance d'un signai d'entrée, en puisant la puissance nécessaire dans une alimentation stationnaire. laquelle fixe son point de fonctionnement. Il a été inventé en 1948 par les trois physiciens américains W. Shockley, J. Bardeen et W. Brattain, alors qu'ils travaillaient aux laboratoires Bell ; le mot transistor vient de la compression des mots

Composants électroniques

233

transii (du courant) et résistor. On qualifie ces transistors de bipolaires car leur fonctionnement repose sur deux types de porteurs, les électrons et les trous (cf. Elecîromagnéîisme). Dans la suite nous commençons par décrire le composant, puis nous présentons ses caractéristiques et quelques montages de base.

V. 1. — Description a) Constitution Un transistor est un composant actif à trois bornes, Vémetteur, la base et le collecteur. Les caractéristiques des deux jonctions émetteur-base et base-collecteur peuvent être obtenues à l'aide de la fonction « test diode » d'un multimètre ; rappelons que ce dernier affiche la valeur de la tension de seuil d'une diode connectée dans le sens direct. En testant les bornes deux à deux, nous obtenons une valeur de 0,68 V entre l'une des bornes et les deux autres. Le testeur indique une résistance infinie entre ces deux dernières, quel que soit le sens de branchement. Ainsi, un transistor est constitué de deux jonctions pn ou np tête-bêche, d'où deux types de transistors bipolaires : les premiers npn, les seconds pnp. Plus précisément un transistor bipolaire npn est un cristal de silicium dopé alternativement n (le collecteur), p (la base) et fortement n (l'émetteur) (cf. Electromagnétisme). Il est donc effectivement constitué de deux jonctions pn, en inverse l'une de l'autre, ce qui lui donne le même comportement que celui de deux diodes tête-bêche. La zone centrale est faiblement dopée et de largeur très faible par rapport aux deux autres zones. Les noms émetteur et collecteur dans un transistor npn viennent de la circulation des électrons depuis l'émetteur jusqu'au collecteur. Le fonctionnement des transistors npn est identique à celui des transistors npn, si l'on inverse les polarités. Dans ces transistors, ce sont les trous (cf. Électromagnétisme) qui circulent depuis l'émetteur jusqu'au collecteur. Sur la figure 7.27, on a représenté les schémas de transistors npn et pnp de façon standard. Dans les deux cas, la flèche qui repère l'émetteur est orientée dans le sens passant de la jonction émetteur-base. Dans la pratique, un ergot permet de situer l'émetteur ; le collecteur est à l'opposé et la base évidemment entre les deux autres zones. Collecteur Base

Collecteur Base

Emetteur Transistor npn

Émetteur

tî> c

Transistor pnp FIG. 7.27.

b) Effet transistor Bien que le transistor soit constitué de deux diodes tête-bêche, son fonctionnement est singulier, en raison de Veffet transistor, lequel consiste en une forte amplification en courant, entre la base et le collecteur, lorsqu'on polarise en direct la jonction np émetteur-base et en inverse la jonction pn collecteur-base.

234

7. Composants électroniques

Le rapport entre l'intensité ij, du courant de base et celle ic du courant collecteur est désigné le plus souvent par (3 :

Ordre de grandeur : ce facteur /3 étant généralement compris entre 50 et 800, on voit qu'un faible courant de base provoque un fort courant de collecteur. Malgré l'information donnée par le constructeur, on constate pour différents transistors, de même référence, une grande dispersion des valeurs de (3 ; aussi est-il préférable de mesurer son facteur (3 avant d'utiliser un transistor et de choisir ce dernier à partir d'autres paramètres qui présentent peu de dispersion. Le tableau 7.4 présente les caractéristiques fournies par les fabricants pour quelques transistors.

Références

Uce,max (^0

4 (mA)

VM (mW)

(3

Petits signaux 2N1711

50

1000

800

100 à 300

Petits signaux BC 107

45

1000

300

125 à 500

Petits signaux PN 2222

30

600

625

100 à 300

Puissance (Darlington) BSS 51

60

1000

5000

> 2000

Puissance BC 141

60

1000

3700

40 à 250

Haute fréquence (400 MHz ) BF 198

30

25

500

>10

Tab. 7.4.

V. 2. — Caractéristiques du transistor bipolaire A l'aide du montage de la figure 7.28, on peut tracer les caractéristiques d'un transistor, puisqu'il est possible d'agir séparément sur les courants stationnaires //, et Ic , ainsi que sur la tension Uce. Pour le transistor npn de référence 2N 1711, nous avons obtenu les courbes de la figure 7.29 donnant 1C en fonction de Uce , à //, constant. On distingue quatre zones de fonctionnement.

'L(mA) 4 = 60 (xA 5A Rb Eb

Ur. E

4 = 40 (xA 4 = 20 (i-A

j

Ul 4 =0 50 FIG. 7.28.

Fig. 7.29.

«v(V)

Composants électroniques

235

a) Zone linéaire Dans la zone linéaire, qui correspond au fonctionnement le plus courant du transistor, Injonction émetteur-base est passante, alors que la jonction collecteur-base est bloquée. Les valeurs correspondantes de Uce sont comprises entre 0,2 V et 50 V . On constate que l'intensité îc est pratiquement indépendante de Uce et qu'elle est proportionnelle à U : Ic — (Slt avec /3 = 100 ici. Pour le collecteur, le transistor se comporte comme une source de courant commandée par le courant de base d'intensité 4 • La mesure de Ut,e dans cette zone donne une valeur à peu près constante Ube = 0,6 V , correspondant à la tension Ud de la jonction émetteur-base en mode passant. On en déduit que, dans la zone linéaire, le transistor est équivalent au schéma de la figure 7.30.

B

W-

h Ud y 'h i FIG. 7.30.

FIG. 7.31.

Application : la figure 7.31 représente un montage dans lequel on utilise le fonctionnement linéaire du transistor 2N1711, dans le but d'amplifier le courant 4 délivré par la photopile OAP12. Cette dernière, qui travaille dans le visible, se comporte comme un générateur dont le courant électromoteur est quasiment proportionnel à son éclairement. L'amplification, avec un transistor dont le gain mesuré est p = 200, permet de lire sur un milliampèremètre un courant d'intensité Ic = pi/, proportionnel à l'éclairement ambiant. Sans le transistor, ces intensités n'auraient pas pu être mesurées avec précision sans utiliser un montage plus complexe comportant un AO (cf. chapitre 8). La figure 7.32 donne le schéma équivalent du transistor npn dans la zone linéaire, en tenant compte de la résistance interne r/, de Injonction base-émetteur de l'ordre du kfl et de la résistance interne rC(,, de quelques dizaines de kfi, du générateur de courant commandé. B

C

H— >1 lb rb Ud

E FIG. 7.32.

Remarque : Le facteur d'amplification en courant p augmente avec la température. Aussi les transistors bipolaires peuvent-ils subir un emballement thermique car une élévation de température conduit à une augmentation de p, donc de Ic, ce qui entraîne à nouveau une élévation de température.

236

7. Composants électroniques

b) Zone saturée La zone de saturation de Ic correspond aux faibles valeurs de Uce, c'est-à-dire inférieures à Uce,s = 0,2 V. Dans cette zone Ic ^ /34 et une augmentation de C n'a pratiquement aucune influence sur Ic ; le transistor est quasiment équivalent à un court-circuit entre l'émetteur et le collecteur, avec une tension résiduelle Uce^ = 0,2 V (Fig 7.33).

*b

rt

Ic

C

Rt

Ud

h

Uhe eT Fig. 7.33.

FIG. 7.34.

Exemple : dans le montage de la figure 7.34, où E = 10 V et Rco = 2 kfi , déterminons la valeur de Rb telle que le transistor fonctionne en zone saturée. Les caractéristiques du transistor 2N1711 fournies par le constructeur sont : /S = 200

£/c^ = 0,15 V

Ube = 0,6 V

et

= 500 Û

On en déduit : 1 =

E-Ur

10-0,15

R.

2 x 103

= 4,925 mA

et

Ib ^

= 24,6 |xA

et

Rb < 381,2 kO

D'où, en tenant compte de U^e = 0, 6 V : Rb + rb ^

E — Ube

10,0-0,6

h

24,6 x 10^6

= 381,7 kO

On constate que rb est négligeable devant Rb . c) Zone bloquée La zone de blocage du transistor correspond à une valeur nulle de Ic . La façon la plus simple de réaliser ce blocage est d'appliquer une tension Ube inférieure à la tension de seuil = 0, 6 V . Cette tension Ube peut être négative, à condition de ne pas dépasser les valeurs extrêmes données par le constructeur. Dans cette zone, le transistor est équivalent à un interrupteur ouvert entre l'émetteur et le collecteur. En réalité, Ic n'est pas nul et vaut (3Ib avec Ib égal au courant de saturation de Injonction émetteur-base, de l'ordre de 1 nA . Exemple : dans le circuit de la figure 7.35, déterminons la valeur de la résistance R pour laquelle le transistor est bloqué. Les paramètres du montage sont identiques à ceux de l'exemple précédent, avec Rb = 5 kfi. Le transistor étant bloqué, on a : fc = Ib = 0

et

Ube < 0,6 V

On trouve en utilisant le pont diviseur de tension entre l'émetteur et la masse : uhP =

R R + Rb

E

d'où

R <

Ube E-Uht

Rb = 3\9El

Les fonctionnements en zones bloquée et saturée sont généralement associés dans les montages où on veut réaliser un interrupteur commandé par la tension Ute ■

237

Composants électroniques

Rr Ri, B

Ur n a

R

k -s ube

T Fig. 7.35. d) Zone d'avalanche Lorsque la tension Uce s'élève, apparaît une zone d'avalanche dans la jonction collecteur-base appelée perçage de la base. Les tensions limites, qui sont fournies par le constructeur, varient de 20 V à plus de 200 V . Évidemment, le point de fonctionnement normal du transistor doit être éloigné de cette zone. e) Puissance maximale Comme pour les diodes, les transistors ne peuvent dissiper qu'une puissance limitée Vm , indiquée par le fabricant, de quelques dixièmes de watt à plusieurs centaines de watts. Dans ce dernier cas, ils sont équipés de radiateurs afin de faciliter l'échange thermique avec le milieu ambiant. Exprimons la puissance reçue par le transistor : V = Uheh + UcJc

avec

lc > h

et Uce de l'ordre de Uhe. Il vient donc: V « Ucdc

d'où

lc <

Vm Vr

On détermine ainsi sur la caractéristique du transistor l'hyperbole limitant la zone de puissance acceptable. f) Paramètres stationnaires et paramètres dynamiques L'étude précédente était relative au fonctionnement du transistor en régime stationnaire. Cependant, le transistor fonctionne, le plus souvent, avec des signaux variables, de faible amplitude, autour d'un point de fonctionnement stationnaire déterminé par les alimentations. On fixe ce point avec le montage de polarisation du transistor. Le signal variable d'entrée provoque de faibles variations des tensions et des courants autour du point de fonctionnement stationnaire. Les intensités ifh et i'c des courants de base et de collecteur ont alors pour expressions respectives : i'b = h + 4

avec

\ib\
et

i'c = 4 + 4

avec

|4| < h

De la même façon, la tension collecteur-émetteur u'ce se met sous la forme : u'ce = Uce + uce

avec

\uce\
On peut alors déterminer les paramètres dynamiques du transistor qui lient les grandeurs variables entre elles, à partir des caractéristiques graphiques de ce composant : ce sont généralement les pentes des tangentes au point de fonctionnement stationnaire. Comme ces pentes dépendent de ce point, les constructeurs donnent généralement des valeurs moyennes de ces paramètres.

7. Composants électroniques

238

En raison de l'influence du point de fonctionnement, de la grande dispersion des valeurs des paramètres au sein d'une même gamme de transistors et de leur faible écart par rapport aux valeurs stationnaires, dans ce qui suit, nous ne distinguerons pas valeurs stationnaires et valeurs dynamiques. Il en résulte que, dans la zone linéaire et en régime variable, le transistor est équivalent au montage de la figure 7.36. B-M 'b n

T

c

Fig. 7.36.

V. 3. — Montages simples avec transistors bipolaires a) Polarisation La première étape, commune à tous les montages, est la polarisation du transistor, laquelle fixe le point de fonctionnement, autour duquel les grandeurs évoluent. Cette polarisation, assurée par l'alimentation, fournit la puissance électrique nécessaire afin que l'on puisse avoir une amplification de la puissance entre l'entrée et la sortie. La polarisation peut être réalisée par une seule alimentation et des résistors ; la figure 7.37 représente les deux polarisations les plus couramment utilisées : la polarisation économique (Fig. 7.37a) et la polarisation par pont de base (Fig. 7.37b) ; le qualificatif d'économique provient du nombre réduit de résistors nécessaires à la réalisation du montage.

I Rro /?/, LT E s Ri

Rr T

b)

a) FIG. 7.37.

Établissons l'expression des courants et des tensions, dans le montage de polarisation économique (Fig. 7.37a), pour un point de fonctionnement dans la zone linéaire. Dans la maille extérieure, les lois de Kirchhoff donnent : E = Rb1h + Ube + Reh

avec

îe

{fi + 1)L

d'où

Ib

E-UbÉ Rh + {fi+V)Rt

Pour que Injonction base-émetteur soit passante, il est nécessaire que E soit supérieure à la tension Ube de cette jonction qui vaut 0,6 V . Le courant dans la base, d'intensité //,, est ainsi fixé par Rb et Re .

Composants électroniques

239

Dans la maille passant par Rco , on a de même, en zone linéaire : E = RcoIc + Uce + ReIe

avec

/c =/?//,

d'où

Uce = E- Ih [Rcofi + Re{p + 1)]

Comme 4 est déjà fixé, la valeur de la résistance Rco détermine Uce. Le fonctionnement est effectivement linéaire si Uce est supérieure à la tension de saturation, laquelle vaut environ 0.2 V. Il faut également vérifier que le produit /c x Uce soit nettement inférieur à la puissance maximale que peut dissiper le transistor. Avec une polarisation par pont de base (Fig. 7.37b), il n'est pas nécessaire de reprendre toutes les étapes précédentes ; en effet, le générateur de Thévenin équivalent au diviseur de tension, formé par E, Ri et /?2 , permet de se ramener au montage de la polarisation économique en remplaçant E et R/,, respectivement, par : w

^2 R] +

^ E

. et

„/ K

^1^2 R\ -\- Ri

b) Classes d'amplification La polarisation étant fixée, on envoie, en entrée, un signal variable, et on observe, en sortie, le signal amplifié. Pour définir une entrée et une sortie, il faut choisir une borne qui sera commune à l'entrée et à la sortie ; la nature spécifique du montage, émetteur, base ou collecteur commun, n'apparaît que lors de l'application des signaux variables, la polarisation étant la même quel que soit le montage. L'amplitude du signal d'entrée ne doit pas être trop grande, afin d'éviter d'une part la saturation dans l'alternance positive, d'autre part le blocage du transistor dans l'alternance négative. On distingue les amplificateurs selon la position de leur point de fonctionnement : i) Les amplificateurs de classe A ne fonctionnent que dans leur zone linéaire. ii) La classe B correspond à un point de fonctionnement placé à la limite de la zone de blocage. Ainsi seule l'alternance positive du signal variable est amplifiée pour un transistor npn . Afin d'éviter la très forte distorsion qui en résulte, un second transistor est utilisé pour amplifier la seconde alternance. Une distorsion résiduelle est observée pour les petits signaux, car le transistor n'atteint la zone linéaire que si l'entrée dépasse la tension de seuil de la jonction base - émetteur. Le principal avantage de cette classe d'amplification est la très faible consommation au repos, puisque /c est nul. iii) La classe AB est relative à un point de fonctionnement placé dans la zone linéaire, mais très proche de la zone de blocage. La consommation au repos n'est plus nulle mais la distorsion résiduelle observée pour les faibles signaux en classe B disparaît. iv) La classe C correspond, elle, à un point de fonctionnement qui ne permet le déblocage du transistor que sur une très faible portion du signal d'entrée. La sortie est alors formée d'une succession d'impulsions ; l'ensemble a évidemment un comportement fortement non linéaire. v) La classe D utilise des transistors de puissance en commutation et n'est utilisée que pour la commande de moteurs. c) Montage amplificateur en émetteur commun Intéressons-nous ici à un amplificateur dans lequel le transistor 2N1711 fonctionne en zone linéaire (Fig. 7.38). Le signal à amplifier est sinusoïdal, de fréquence fo . Afin de le superposer aux courants de polarisation du transistor sans modifier ces derniers, on utilise un condensateur de capacité Cg en série avec le générateur sinusoïdal. En effet, ce condensateur se comporte comme un court-circuit en régime sinusoïdal et comme un coupe-circuit en régime stationnaire.

240

7. Composants électroniques

c.

H Me

Us e

Ri

u

Ri

FIG. 7.38.

FTG. 7.39.

De même, la résistance de charge /?c = 1 kfi qui ne doit pas influer sur la polarisation, est connectée en série avec un condensateur de capacité Cc . Enfin, l'émetteur étant la borne commune à l'entrée et à la sortie pour le signal sinusoïdal, on court-circuite la résistance Rc à l'aide d'un troisième condensateur de capacité Ce. La figure 7.39 représente l'équivalent du circuit en régime stationnaire, dans lequel les condensateurs sont des coupe-circuit. Le schéma est identique à celui qui a servi à la polarisation du transistor ; l'application du signal variable n'a donc pas d'influence sur la polarisation. Les capacités des condensateurs sont choisies afin que leurs impédances soient négligeables à la fréquence /o. En régime sinusoïdal, le circuit est alors équivalent à celui de la figure 7.40 puisque le générateur stationnaire de f.e.m E se réduit à un court-circuit et que l'on utilise le transistor en zone linéaire (Fig. 7.36) : hT

Ri u.

Ri

n Ri

T R.

rb

R, T

T

FIG. 7.40. Déterminons le facteur d'amplification en tension Au, sachant que la tension aux bornes de la résistance de la base est la grandeur d'entrée. Il vient, en utilisant un diviseur de courant pour déterminer is et en introduisant Rt, = R\l/Ri = 300 kfi et R'co = Rco/jrco « Rco = 1.46 kfi : ue = rbib

et

us = ~Rcis = -

RL + R,

pib

d'où

=

RcoRc

R'rn + Rc

^ b

r

Avec les valeurs usuelles pour un transistor 2N1711, = 150 et rb = 1,0 kfi, on trouve Au = — 89 . Ainsi, les tensions d'entrée et de sortie sont en opposition de phase : c'est un amplificateur inverseur. Établissons l'expression du facteur d'amplification en courant A, :

e

Rhfb = ~ Rh i? -r _i_ } h

et

us = —Rcis

d"où

PR'coRb A/ = É = h {R'co + Rc} {Rh + rh)

La résistance d'entrée du montage s'obtient selon : Re = ue/ie = {rbRb)l{rb -F Rb) ^ rb — \ kfi . Quant à la résistance de sortie, on la trouve en remplaçant la charge par un générateur idéal de tension

241

Composants électroniques

de f.e.m. us et en passivant le générateur d'entrée ; Rs — — — — r'co — 1,46 kfi h

car

4 =0

Remarque : Le fil reliant rh et le générateur de courant commandé (/S4) n'est parcouru par aucun courant. L'hypothèse inverse conduirait à une accumulation de charge dans la partie droite ou gauche du circuit puisqu'il n'y a pas de fil de retour pour ce courant. d) Montage Darlington Le facteur d'amplification en courant et la puissance que peut supporter un transistor varient en sens inverse ; les transistors de puissance présentent en général de faibles valeurs de (3 . L'association de deux transistors, l'un de facteur d'amplification en courant élevé, l'autre de puissance, permet de contourner ce problème ; c'est ce qui est réalisé dans le montage Darlington du nom de l'électronicien américain S. Darlington (Fig. 7.41). Les deux collecteurs sont réunis et l'émetteur du premier transistor est relié à la base du second. Le courant de base du premier transistor est amplifié par un facteur , puis par un facteur p2 • Le facteur d'amplification en courant du montage est alors :

4,1

= PlPl

Ce montage est généralement disponible sous la forme d'un composant discret à trois connexions : la base du transistor 1, l'émetteur du transistor 2 et le collecteur de ce dernier. Il se comporte comme un transistor de facteur d'amplification en courant très élevé, qui atteint plusieurs milliers, avec une tension émetteur-base de l'ordre de 1,4V, C , • l

b \lbA

TX

h,2

B

A le,2 L

ieE ->—3

Fig. 7.41. e) Étage de sortie push-pull Les montages de classe A présentent l'inconvénient de consommer une puissance électrique, même en l'absence de signal d'entrée ue, en raison du circuit de polarisation. Cet inconvénient devient rédhibitoire lorsque le montage doit alimenter un composant nécessitant lui-même beaucoup de puissance, comme un haut-parleur dans un étage de sortie d'un amplificateur audio. En revanche, le montage de la figure 7.42, qui fonctionne en classe B, permet de fournir une grande puissance au haut-parleur, avec une consommation nulle lorsque ue = 0. Le transistor npn conduit aux alternances positives du signal d'entrée, alors que le transistor pnp conduit, lui, aux alternances négatives. Cette configuration, dans laquelle les deux transistors ont des rôles complémentaires, est dite en push-pull (de l'anglais pousser-tirer). Cependant, dans ce montage, la tension de sortie suit celle de l'entrée à la tension base-émetteur près. C'est la distorsion de croisement, que l'on corrige simplement en augmentant de 0, 6 V le signal

242

7. Composants électroniques

d'entrée sur la base de chaque transistor, à l'aide de deux diodes (Fig. 7.43). Ainsi corrigé, le montage travaille en classe AB. Pour les très fortes puissances, on remplace chaque transistor par un montage Darlington. 15 V

X

FIG. 7.42.

Fig. 7.43.

f) Commutation Un transistor commute lorsqu'il passe de l'état bloqué à l'état saturé ou inversement. Dans l'état bloqué, le transistor est équivalent à un coupe-circuit entre le collecteur et l'émetteur ; dans l'état saturé, il se comporte quasiment comme un court-circuit entre les mêmes points, puisque la tension Uce reste inférieure à 0,2 V. Tout l'intérêt de la commutation réside dans la faible consommation de puissance du transistor, lorsqu'il est dans l'un des deux états : s'il est bloqué les courants sont nuls, s'il est saturé c'est Uce qui est très faible. En revanche, pendant la commutation, la consommation électrique n'est pas négligeable, surtout si la fréquence de basculement est élevée. Exemple : le circuit de la figure 7.44 permet d'allumer une lampe électrique à partir d'un transistor 2N1711 utilisé en commutation et d'une photorésistance sensible à l'éclairement ambiant. La lampe fonctionne normalement sous une tension de 4,8 V et une intensité de 0,10 A, ce qui correspond à une résistance en fonctionnement /?/ = 48 fi. La photorésistance, elle, présente une résistance R\ = 100 fi sous un éclairement ambiant, et une résistance supérieure à = 5 kfî pour un éclairement inférieur au seuil d'allumage souhaité de la lampe. Le facteur (3 du transistor vaut 300 .

FIG. 7.44. Cherchons à déterminer la résistance R afin de provoquer le blocage du transistor sous éclairement ambiant et sa saturation dans l'obscurité. La première condition exige que la jonction émetteur - base

Composants électroniques

243

soit bloquée. Par conséquent, il vient, en utilisant un diviseur de tension :

/C| + K

Ud

0,6

La seconde condition, transistor saturé dans l'obscurité, se traduit par : /;,>! p

avec

Ic =

8

a;

" Q; 4O

2

= 0,096 A

d'où

JUU

= 0,32 mA

D'après la loi des mailles, on a :

U^E-U.

avec

%=

d'où

R=

<

0

= 9.5 kiî

Il suffit donc de choisir R = 2 kli pour obtenir le fonctionnement en commutation désiré.

VI. — TRANSISTORS A EFFET DE CHAMP Contrairement aux transistors bipolaires, qui font intervenir deux types de porteurs de charge, les transistors à effet de champ n'impliquent qu'un seul type de porteurs de charge ; aussi sont-ils qualifiés dé unipolaires. Leur conception fut proposée par W. Shockley, dès 1952. Par rapport aux transistors bipolaires, leur intérêt est double : d'une paît ils sont plus faciles à fabriquer, d'autre part ils sont commandés, non par un courant, mais par une tension. Il existe deux types de Transistors à Effet de Champ, brièvement TEC (FET en anglais pour Field Emission Transistor) : i) les JTEC pour lesquels la commande s'effectue par l'intermédiaire d'une Jonction polarisée en inverse, d'où la première lettre J, ii) les MOSTEC pour lesquels la commande est réalisée à l'aide d'une électrode métallique isolée ; les trois premières lettres MOS viennent de Métal Oxyde Semiconducteur. VI. 1. — Transistors de type JTEC ■d o c

a) Constitution Un transistor JTEC est constitué d'un barreau de silicium, dont la partie centrale, le canal, est dopée p ou n, et dont les extrémités sont reliées à deux électrodes, la WMrce S et le drain D. Le canal repose sur un substrat, d'épaisseur de l'ordre de 0,1 mm , dopé différemment et relié à une troisième électrode, la grille G ou porte (Eig. 7.45a). La jonction entre cette dernière et le canal est le siège d'un champ électrique interne, mais elle se comporte comme un isolant car elle est dépeuplée de porteurs de charge. Sur la figure 7.45a, le canal est dopé n, contrairement à la grille qui est dopée p, comme le substrat. La figure 7.45b représente un modèle équivalent au JFET de la figure 7.45a.

u

Les symboles des JTEC à canal n ou p sont représentés sur la figure 7.45c ; la flèche sur la grille est orientée dans le sens passant de la jonction. h) Effet de champ Si la grille n'est pas connectée, le barreau de silicium dopé se comporte comme un conducteur ohmique dont la résistance dépend du dopage et de la longueur du canal.

244

7. Composants électroniques Zones dépeuplées \ Dt \

Source

Drain

A

Grille G

G P



n

p Ugs
G

P

"X ;

1 a) JFET à canal n

JTEC à canal n

>

JTEC à canal p

Canal

b) JFET à canal n

c)

FlG. 7.45.

On commande la résistance entre le drain et la source, en polarisant la jonction grille-source en inverse : Ugs < 0 (Fig. 7.45b) pour un JTEC à canal n . Une telle tension augmente le champ interne ainsi que la largeur de la zone dépeuplée ; il en résulte une diminution de la largeur du canal et par conséquent une augmentation de la résistance R^s entre le drain et la source. C'est Veffet de champ produit par la tension Ugs. Deux évolutions sont alors possibles : i) une augmentation de la tension inverse sur la grille \Ugs\, qui provoque un resserrement du canal jusqu'à sa disparition et donc une résistance infinie entre le drain et la source ; le transistor est bloqué (Fig. 7.46a), il) une augmentation de la tension Uds, entre le drain et la source, sans modifier la tension inverse sur la grille. Le courant augmente d'abord proportionnellement à , la résistance RdX restant pratiquement constante. Au-delà d'une tension s, le canal se pince et sa résistance Rcis augmente avec la tension U^s, de telle sorte que le courant n'augmente plus : c'est la zone de pincement (Fig. 7.46b). Zone dépeuplée ^ ^ \

Pincement.

G p

i

G p

D

p

p

vds > 0

. Ugs<0

Ug5 < 0

telD

/

b)

a) FIG. 7.46.

Remarque : Au-delà d'une tension de claquage Uds,c » Ie canal subit une avalanche comparable à celle des diodes polarisées en inverses ; le transistor est alors hors d'usage. c) Réseau de caractéristiques d'un JTEC à canal n On approfondit l'étude précédente, à partir du tracé des caractéristiques du JTEC à canal n , ce que pennet de réaliser le montage de la figure 7.47. Les relevés les plus instructifs sont, d'une parten fonction de f/^ , à f/?J constant (Fig. 7.48a),

Composants électroniques

245

D h

G

I ^

J

Vds



É

vjs T

S Fie. 7.47.

et d'autre part en fonction de (/çs, la tension Uds étant maintenue égal à Uds.s (Fig. 7.48b). On distingue aisément les grandeurs suivantes caractéristiques du JTEC 2N 3819 : i) la tension de blocage qui vaut ici UgSû = —4 V, pour laquelle

= 0,

ii) la tension de saturation Uds,s > égale à —UgS,o , pour laquelle le pincement se produit sans polarisation de la jonction grille-source ( Ugx = 0), iii) le courant d'intensité qui vaut ici 12 m A,

, correspondant à Ugs = 0 et à Uds,s » que l'on note souvent Jp et

iv) la tension de claquage Uds,c , de l'ordre de 25 V . Le courant entrant par la grille est le courant de saturation inverse de la jonction ; il est très faible, de l'ordre de 1 pA . On constate, expérimentalement, que lors d'une élévation de température, la tension Ugsfi diminue de 2,2 mV • K-1 et que Ids,s devient lui aussi plus faible, ce qui exclut tout emballement thermique du JTEC, contrairement au transistor bipolaire. On peut distinguer sur ce réseau de caractéristiques trois zones : le comportement ohmique, le pincement et le blocage. Us (rnA)

Us (rnA) Zone de pincement = 0V

Us, s

-12 -10

10

_ QO

ugs = -1 V -Zone ohmique

\ Zone d'avalanche

j, _ ^V = -2 Ugs — L

- 6 - 4

2--,

- 2 Ugs ^ -4 V

0

l

Uàs.S

10

15

20

^(V) 25

r 1 Ugs fi —2

^•(V)

b)

a) FIG. 7.48. d) Zone ohmique

La zone ohmique est la zone d'augmentation de Us avec Uds (Fig. 7.48). Pour les faibles valeurs de Uds > de l'ordre de 1 V, les courbes représentant Us en fonction de Uds sont des droites passant par l'origine, d'où le comportement linéaire autour d'un point de fonctionnement : le canal est équivalent à un résistor dont la résistance Rds dépend de Ugs. Dans cette zone, on peut faire varier la résistance Rds, en commandant uniquement Ugs, précisément entre une centaine d'ohms, lorsque U8S = 0, et l'infini : c'est une résistance commandée par une tension (Fig. 7.49a).

246

7. Composants électroniques

Remarque : La commande d'une résistance par une tension, sur une large gamme de valeurs, peut s'avérer très intéressante dans la réalisation d'un circuit intégré, car elle évite l'inclusion dans le circuit de plusieurs résistors et surtout le basculement d'une résistance à l'autre.

.D

G

G

iï-D i

gs

R(ls ( Cgs

f'ds

' M a) Zone ohmique

b) Zone de pincement Fie. 7.49.

e) Zone de pincement La zone de pincement correspond aux valeurs pratiquement constantes de Ux observées pour une tension comprise entre Uds^ et Ucjsx . L'intensité îds suit approximativement la relation empirique suivante (Fig. 7.48b) : U

*C2 u.8S,0.

/ — tds,s (\ tds I t

dans laquelle et Ugs$ dépendent essentiellement de la géométrie du transistor et du dopage ; on voit que est, dans ce modèle, indépendant de Uds. Cette zone est l'équivalent de la zone de comportement linéaire des transistors bipolaires. La contribution d'un signal variable ugs, qui se superpose à la tension de polarisation Ugs, donne un courant variable drain-source ids qui s'ajoute au courant stationnaire Ids. Comme la relation empirique précédente est toujours satisfaite, il vient : T I ; — f f1 tds + lds — tds,s 1 A \ d'où, en retranchant l-

_ _9/ f1 ds — ^'ds,s \ J\

rj U gs,0

1 J

_ r ( 1 — tds,s I 1 \

, ugs jj2 ^ tj2 Ugsp Ugs0

9

Ugs T! * tJgs,0

n

Ugs îln Ugs fi

„ Ugs2ugs TJ ug50

dans les deux membres : ^85 \ UgS | r f UgS \ I ,, "i" *ds,s 1 rT I Tr UgS fi J Ugs fi V UgS fi )

_ —

,2 U j Ugs) gS I u ^-{Ugsfi 1j ds,s gs ' dsvs T .-y 7T2 f/?S)0 c-S)û

Cette relation n'est pas linéaire en raison du terme en u^s. On retrouve la linéarité si : \ugs\ < 2\UgSfi - U. Il est alors intéressant d'introduire la transductance g du transistor, c'est-à-dire le rapport courant/tension entre la sortie et l'entrée : r ^-{Ugsfi ~ Ugs) lds = -lds,sUgs 772 Ugs fi

d 0U

lds 8= — = U g*

f. Ugs \ 1 - 77— \ Ugs fi J

avec

lds,s A go = -2—— > 0 Ugs fi

go étant de l'ordre de 1 mS , Ugsfi étant négative. Le schéma équivalent du transistor JTEC dans cette zone est une source de courant commandée par une tension ; la grille est parcourue par un courant dont l'intensité est négligeable de l'ordre de 1 pA (Fig. 7.49b).

247

Composants électroniques

f) Zone bloquée La zone bloquée correspond à — 0. La tension de grille est alors inférieure à la valeur de blocage : Ugs ^ — C/^o • C'est l'équivalent de la zone bloquée dans les transistors bipolaires. Remarque : Les caractéristiques des JTEC à canal p sont analogues à celles des JTEC à canal n . On déduit les secondes des premières en inversant toutes les polarités, ce qui revient, dans l'analyse, à remplacer toutes les tensions par leurs opposées. Les JTEC à canal p sont beaucoup moins utilisés que ceux à canal n, car les trous sont moins mobiles que les électrons, ce qui confère à ces JTEC une valeur plus grande de la résistance du canal. VI. 2. — Transistors de type MOSTEC La différence entre un JTEC et un MOSTEC provient de la grille qui, pour ce dernier, est isolée du canal, par une très mince couche d'oxyde de silicium (SiOi), d'une épaisseur d'environ 10 nm. Sa conception date de 1930, mais sa réalisation est plus récente, dans les années 1960, en raison des difficultés de réalisation d'un excellent isolant. a) Fonctionnement du MOSTEC Il existe deux types de transistors MOS : dans les premiers, dits à appauvrissement, un canal entre le drain et la source existe initialement, mais sa section diminue au cours du fonctionnement, d'où leur nom (Fig. 7.50a) ; dans les seconds, au contraire à enrichissement, ce canal, initialement absent, se crée au cours du fonctionnement, d'où leur nom (Fig. 7.50b). La grille agit sur la conductivité du canal par effet capacitif, en la réduisant en régime d'appauvrissement, ou en l'augmentant en régime d'enrichissement. Pour chaque type de transistor, le canal peut être dopé n ou p. Dans la suite, nous nous limitons aux seuls transistors à canal n, à appauvrissement ou enrichissement ; Ugs$ est négatif pour les premiers et positif pour les seconds. Les transistors MOS à appauvrissement peuvent fonctionner sous deux régimes : celui d'appauvrissement et celui d'enrichissement. En revanche, les MOS à enrichissement ne fonctionnent que sous le régime d'enrichissement, seul capable de créer un canal entre le drain et la source. Drain

Drain

SiCb

SiO? Grille

Grille

Canal J Source

Source

D , G

G

a) n—MOS à appauvrissement Fig. 7.50.

b) n—MOS à enrichissement

248

7. Composants électroniques

Remarque : Les transistors MOS sont très sensibles aux charges électrostatiques qui peuvent s'accumuler sur la grille et ainsi créer des tensions pouvant entraîner la destruction de l'isolant. Afin d'éviter les décharges électrostatiques, il est conseillé d'utiliser un bracelet anti statique qui relie le corps du manipulateur à la terre afin d'éviter toute accumulation de charges lors des manipulations de circuits comportant des MOSTEC. C'est notamment le cas pour les circuits numériques utilisés en informatique tels que les cartes mères d'ordinateurs. b) Caractéristiques du MOSTEC Les caractéristiques du MOSTEC sont semblables à celles des JTEC puisque les fonctionnements sont analogues ; en particulier, le canal pouvant également se pincer, le courant est alors quasiment indépendant de Uds • Seules les valeurs de Ugs changent, puisqu'elles peuvent prendre des valeurs positives. Sur la figure 7.51, correspondant à un transistor 2N 3819 à appauvrissement, on distingue aisément les zones de pincement, ohmique et de blocage. hs (mA)

Ids (mA)

L^=L5V U8s=lV

24 -Enrichissement

/

U,s= 0,5 V / / / 12 A tds.s

t/tfï = 0 V

12 -ri,

Ues= - 0,5 V i Appauvrissement

=— 1 V

/

< -3 V Uds i^)

10

-2

-1

0

i

Mv)

Fie. 7.51. c) Schéma équivalent En zone de pincement, le MOSTEC est représenté par les schémas équivalents de la figure 7.52, à basse et à haute fréquence respectivement ; les capacités parasites, qui apparaissent à haute fréquence, sont beaucoup plus élevées que celles des JTEC, puisqu'elles sont de l'ordre du nE au lieu du pF. Évidemment, les schémas équivalents n'ont de signification que pour les petits signaux variables autour du point de fonctionnement, lequel, on l'a vu, est déterminé par la polarisation du transistor, en régime stationnaire. Notons que la présence de capacités parasites non négligeables augmente les durées de réponse des circuits.

Ids

G tgs

f'ds

D

G

Ji Ugs

Le

u

8 ss S»a) A basse fréquence

b) A haute fréquence FIG. 7.52.

Cds

Composants électroniques

249

VI. 3. — Montages de base avec des transistors MOSTEC et JTEC Comme les montages sont similaires à ceux déjà étudiés avec des transistors bipolaires, nous nous contentons de souligner les avantages des transistors à effet de champ, JTEC ou MOSTEC.

a) Polarisation Avant tout, il est nécessaire de polariser le transistor JTEC, ce qui fixe les paramètres qui interviennent dans les schémas équivalents, notamment la transductance g . Comme pour les transistors bipolaires, la polarisation peut être économique (Fig. 7.53a) ou à pont de grille (Fig. 7.53b). Cette dernière est, ici aussi, souhaitable car elle stabilise davantage le circuit, compte tenu de la disparité des caractéristiques des JTEC. Analogue à la polarisation par pont de base des transistors bipolaires, elle permet, en outre, de polariser les MOSTEC à enrichissement, pour lesquels il est indispensable que la tension UgX soit positive.

Rd

Ri

Rd

id

u

U

R.. I

1

a)

b) Fig. 7,53.

Sur les schémas, les résistances Rg et R2 sont de Tordre de 1 Mfi ; quant à l'intensité I8 du courant de grille, elle est comprise entre 10 et 100 pA, ce qui est très faible; comme la chute de tension RgIg « 10 [xV est négligeable devant les autres tensions, on considère généralement que la tension de la grille par rapport à la masse est nulle. Les équations permettant de déterminer /<& , Ugs et Uds, à partir de R,/, Rs et des caractéristiques du transistor, sont les suivantes (Fig. 7.53 et 7.47) :

U Ugs — —RJds

E—

+ (Rs + Rd)lds

et

fds — Us,s

résolution graphique sur le réseau de caractéristiques est souvent très commode (Fig. 7.54) ; i) la droite d'équation Ugs = —RJds coupe la courbe /^(t/^), précisément au point de fonctionient ; on obtient par simple lecture Us et Ugs, u) sur la droite d'équation E = Uds + {Rs + Rd)Us, on obtient Uds, grâce à Us déterminé :édemment.

250

7. Composants électroniques A

Ids (m A)

Ids (mA)

12

12

Droite de charge — [E — Uds) j {Rs + Rd)

Droite d'entrée* Us = -VvlR\

i■ / 1\

0

H 5

1

1 10

^ E

1 20

^(V) UdsW)

FlG. 7.54.

-2

Ugs 0

b)

h) Montages amplificateur et suiveur Comme les transistors bipolaires, les JTEC permettent de réaliser, soit un amplificateur inverseur lorsque la source est commune, soit un suiveur si le drain est commun. L'intérêt des transistors à effet de champ est la valeur très élevée de leur impédance entrée de l'ordre de 1 GO. En revanche, le facteur d'amplification en tension est plus faible que celui des transistors bipolaires, ce qui constitue un inconvénient sérieux. Les montages sont très proches de ceux comportant des transistors bipolaires (cf. Exercices). Retenons la méthode : 0 la polarisation, c'est-à-dire le choix de Ids, Uds et f/?,v, permet de déterminer la transductan ce g — ids/ugs ; les capacités des condensateurs de découplage dépendent évidemment de la fréquence des signaux variables considérés, ii) relativement aux signaux variables, on utilise le schéma équivalent habituel du transistor, dans lequel le circuit de polarisation ne figure plus. c) Générateur de courant Le montage à grille commune est souvent utilisé comme source de courant dans les circuits intégrés, notamment pour réaliser les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8). Il consiste simplement à relier la grille à la source ( Ugs = 0 ) et à maintenir une tension Uds supérieure à Uds,s (Fig. 7.55a). Le JTEC se comporte alors comme un générateur de courant, précisément entre Uds,s = 2,0 V et Uds.c = 100 V dans le montage considéré. Notons que, dans une même série, les valeurs de Ids,s et de Uds,s peuvent varier d'un facteur 5 . Si l'on veut que le générateur débite un courant d'une intensité déterminée, il vaut mieux prévoir un système d'ajustement de ce courant, comme dans le circuit de la figure 7.55b. La résistance R assure une bonne stabilité du courant délivré, car une légère augmentation de Ids conduit à une diminution de Ugs et ainsi à un affaiblissement de Ids . On se déplace alors parallèlement à l'axe des intensités sur le réseau de caractéristiques Ids en fonction de Uds > lorsque Ugs varie. Le choix de R fixe puisque :

Il suffit donc de résoudre l'équation du deuxième degré suivante, pour en déduire l'intensité Ids du

Composants électroniques

251

courant drain-source, en fonction de la résistance R :

J

— I

f] \

^ds ^

f1

-nit

I I

| r

i ^g5'0 — 0

ce qui donne, pour U8Sfi = —4,0 V , /<& 5 = 12 mA ci R = 670 fi : /^ = 3,0 mA . i f/,rfs

X

*^5 R,

fds

f/

f/ E

tWgs y

u,s*

G

j

r

rq R

G a)

b)

c)

FlG. 7.55. En réalité, les courbes du réseau en fonction de U^s, à Ugs constant, ne sont pas parfaitement parallèles à l'axe des abscisses : le générateur de courant n'est pas idéal; il possède une résistance interne que l'on détermine en utilisant le schéma équivalent en signaux variables (Fig. 7.55c). En effet, écrivons les relations entre la tension d'entrée u et le courant d'entrée i. Il vient : u = r^O" — gUgs) — UgS

avec

Ugs = —Ri

d'où

u = i [r^v(l + Rg) + R]

On en déduit la résistance interne : Ri

=

~7

=

q&O + Rg) + R

Avec R = 670 fi, = 500 kfi et g = 3 mS , on trouve i?, = 1, 5 Mil, ce qui rend le générateur de courant quasiment parfait.

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Les composants de base d'un circuit électrique sont les conducteurs ohmiques et les condensateurs. Les premiers sont caractérisés par leur résistance, ainsi que par la puissance qu'ils sont capables de dissiper. Conventionnellement, la valeur de la résistance est donnée par un code de couleurs peintes sur le composant lui-même; l'une de ces couleurs indique l'incertitude relative. La capacité caractérise les seconds ; elle est le plus souvent inscrite sur le composant avec la tension de claquage. 2) Les bobines présentent des imperfections rédhibitoires (encombrement et coût) ; aussi sont-elles de plus plus souvent remplacées par des montages à amplificateur opérationnel, capables de les simuler. En revanche le transformateur, ensemble de deux bobines en forte interaction magnétique, est précieux, car il permet de modifier la valeur de la tension ou du courant avec un rendement en puissance excellent. 3) Les diodes sont les composants non linéaires les plus répandus ; on les utilise surtout pour redresser les courants alternatifs, pour stabiliser les tensions (diode Zener), pour la protection contre les surtensions (thyristors) et pour le contrôle de puissance (triac).

252

7. Composants électroniques

4) Les piles et les accumulateurs sont évidemment des éléments essentiels, puisqu'ils fournissent l'énergie nécessaire aux systèmes pour qu'ils puissent amplifier la puissance transportée par le signal d'entrée. Ils sont caractérisés par leur f.e.m et la charge totale qu'ils peuvent débiter. 5) Les transistors sont les composants actifs élémentaires des circuits intégrés actuels. Les transistors bipolaires sont équivalents, en régime linéaire, à des générateurs de courant commandés par un courant ; aussi les caractérise-t-on par le facteur d'amplification en courant /3 = ic/ib entre la base et le collecteur. En régime non linéaire, ils se comportent comme des commutateurs. 6) Les transistors à effet de champ, JTEC et MOSTEC, sont, eux, des générateurs de courant commandés par une tension. Ils sont plus faciles à fabriquer, d'où leur intérêt.

v EXERCICES ET PROBLEMES P7-1. Lampe à filament de carbone On mesure la résistance d'une lampe électrique à filament de carbone, sur laquelle on lit 140 W ; l'ohmmètre indique R = 588 fi, lorsque la température est 293 K. En fonctionnement normal, sous une tension efficace de 230 V , la température du filament atteint 2000 K . Calculer le coefficient de température du carbone supposé indépendant de la température; en déduire la valeur de la résistance du filament pour une température de 673 K. P7- 2. Charge totale d'un accumulateur de caméra numérique Sur la figure 7.56, on a représenté les courbes, fournies par un fabricant d'accumulateurs pour caméra numérique, donnant l'évolution de la f.e.m d'une source lors d'une décharge à courant constant ; la référence de l'accumulateur est HR14 et sa f.e.m nominale E = 1,2V. L'intensité du courant de décharge correspondant est indiquée sur chacune des courbes ; elle varie entre 220 mA et 6 600 mA . Calculer la charge totale que cet accumulateur peut débiter. À quel nombre d'électrons, cette charge correspond-elle ?

£(V) "D f-\

1,4

£(V) 1,4

2 200 mA en "s_ CL O U

50

t (min)

b)

P7- 3. Détermination de l'inductance d'une bobine Pour déterminer l'inductance L d'une bobine, on réalise un circuit RL série, que l'on soumet à un échelon de tension Eq . On mesure, à l'oscilloscope, la durée caractéristique t = LjR : on trouve

Composants électroniques

253

r = 1,2 ± 0,2 jxs . Avec un ohmmètre, on relève que la résistance totale du circuit est R = 1,03 kfi à 1 % près. Une seconde méthode consiste à former un circuit série RLC très peu amorti, avec C = 22 nF à 1 % près, que l'on soumet à l'échelon de tension Eq . On relève à l'oscilloscope la durée de dix pseudo-périodes ; on trouve 300 ± 10 jxs . 1. Trouver la valeur de L en précisant l'incertitude dans chacune des méthodes. 2. Les résultats sont-ils compatibles ? Comparer la précision des deux méthodes.

P7- 4. Représentation d'une bobine réelle V A basse fréquence, une bobine réelle peut être représentée par l'association, en série, d'une inductance L et d'une résistance R. 1. Calculer l'impédance et l'angle de perte ô, pour les deux fréquences / = 50 Hz et / = 500 Hz, sachant que L = 1,2 mH et R= 1,5 ff. 2. Détenniner l'intensité i{î) du courant dans la bobine, lorsque cette dernière est soumise à la tension u{t) = um cos(W). 3. Pour des fréquences supérieures à 10 kHz, on ne peut plus négliger la capacité parasite qui apparaît entre les spires et que l'on représente par un condensateur, de capacité C, en parallèle avec la bobine précédente. a) Établir l'expression de la nouvelle impédance Z' de la bobine. b) Sachant que C = 10 pF, trouver la fréquence d'anti-résonance, c'est-à-dire la fréquence pour laquelle le module de Z' est maximal.

P7- 5. Mesure de la résistance de fuite d'un condensateur Dans le circuit de la figure 7.57, on ferme l'interrupteur Ki , l'interrupteur Ki restant ouvert. Lorsque la charge du condensateur est tenninée, K\ est ouvert et K2 fermé. Après une minute, la tension mesurée aux bornes du condensateur est U\ . 1. Sachant que la résistance de fuite du condensateur est négligeable devant la résistance interne Ri du voltmètre numérique utilisé, calculer Ri pour £" = 10,0 V , C = 2,2 (xF et Ui = 0,54 V. 2. En réalité, le condensateur n'est pas parfait et on souhaite calculer sa résistance de fuite Rf . Pour cela, on le charge jusqu'à la tension E : K\ est fermé et K2 ouvert; on ouvre alors sans fermer K2 . Une minute après, on bascule K2 et on lit la tension U2 = 8,29 V aux bornes du condensateur. En déduire Rf et corriger la valeur précédemment obtenue de la résistance interne du voltmètre.

X

K2

R C

FlO. 7.57.

254

7. Composants électroniques

P7- 6. Condensateur réel Un condensateur, de capacité Q dans l'air, est rempli d'un diélectrique, dont la permittivité relative complexe £r admet l'expression suivante, en fonction de la pulsation de la tension sinusoïdale appliquée : (j)2r —T I "7 ' / (x)^ — ù) + }(0/T Dans cette écriture, la convention adoptée est celle des électroniciens, selon laquelle les retards de phase sont comptés négativement : Déterminer l'association de dipôles simples, résistor, condensateur et bobine, équivalente à ce condensateur réel. Calculer la valeur de ces composants pour : /r == 859.4 kHz ZTT

fQ = ^- = 843,5 kHz LIT

r = 7,14 ns

et

Cq = 5 pF

P7- 7. Quartz Un quartz piézo-électrique peut être représenté par le schéma électrique de la figure 7.58. A 1. a) Etablir l'expression de son impédance Z . b) Exprimer la pulsation de résonance (j)r, pour laquelle Z = 0, et d'anti-résonance par Z infini.

définie

c) Calculer (x)r et ii>ar, ainsi que les fréquences fr et far correspondantes, dans le cas suivant : Cp = 9,55 pF

Cs = 7,5 x lO-15 F

et

Ls = 4,54 H

2. Dans quel domaine de fréquence, le quartz peut-il être assimilé : a) à une bobine parfaite, b) à un condensateur parfait ? 3. Quelle est la pente de la courbe représentant |Z| en fonction de la fréquence. Calculer sa valeur à la fréquence de résonance.

4 Fig. 7.58.

P7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur Le primaire d'un transformateur, de N\ spires, est alimenté par une tension sinusoïdale, de fréquence / ; le secondaire possède, lui, spires. 1. En négligeant la résistance des bobinages, montrer que le champ magnétique maximal est donné par les expressions suivantes, dans lesquelles S désigne la section du circuit magnétique :

Composants électroniques

255

2. Un transformateur 230 V/6 V, dont la section du noyau est 5 = 7 cm2, doit fonctionner avec une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz , de telle sorte que le champ magnétique, dans le noyau, ne dépasse pas 1,1 T. Quel est le nombre nécessaire de spires, au primaire et au secondaire ? P7- 9, Réponse spectrale d'un transistor bipolaire en émetteur commun •web / Sur la figure 7.59a, on a représenté un transistor monté en émetteur commun. Pour l'étude suivante on adoptera le schéma équivalent au transistor de la figure 7.32 en admettant que les résistances R\ , Ri et rco sont très supérieures à et Rco .

R.; ■< ; Co rr)

Cbe r'b

Us

T

b) Fig. 7.59. 1. a) Établir la fonction de transfert en tension H = u^/u^, aux fréquences moyennes pour lesquelles les impédances des capacités de polarisation Ce et Cq sont négligeables. b) Aux basses fréquences, l'impédance de la capacité Q n'est plus négligeable. Déterminer la fonction de transfert et tracer le diagramme de Bode. Reprendre ensuite la question lorsque c'est l'impédance correspondant à la capacité Ce qui n'est plus négligeable. 2. Aux hautes fréquences, les capacités de polarisation Cq et Ce sont bien équivalentes à des courts-circuits, mais la capacité parasite Cbe entre la base et l'émetteur n'est plus négligeable. En outre, la résistance r/, est remplacée par r'b , en série avec rb . Le schéma équivalent pour les petits signaux est alors celui de la figure 7.59b. a) Établir la nouvelle fonction de transfert et tracer son diagramme de Bode. b) Calculer les différentes fréquences de coupure pour fi = 150, rb = 1,0 kfî, r'b = 100 O, Re = 2,0 kD, Rco = 1,5 kD, Cbe = 100 pF, Cq = 2,2 pJF et Ce = 220 pE.

P7-10. Transistor JTEC en haute fréquence Lorsque la fréquence des signaux dépasse 1 MHz, il est nécessaire de tenir compte des capacités parasites qui apparaissent entre les différentes jonctions du transistor JTEC. Le schéma du circuit et son équivalent en signal variable sont représentés sur la figure 7.60. Entre le drain et la source du transistor, la résistance de charge est Rc. 1. Déterminer les facteurs d'amplification en tension et en courant, respectivement :

7. Composants électroniques

256

Application : / = 1,2 MHz, Rc — 800 H, et Cds = 0,6 pF.

= 1 jgds = 500 kfî, gm = 30 mS, Cgs = Cgd = 7 pF

2. Donner l'expression de l'impédance d'entrée Ze. Application numérique.

D G

H7

ugs

Rr

D 'cl i

Cgd

G*—> Cgs

i'ds

Cds

Rc

"ds

t gm UgS b)

a) FIG. 7.60. P7-11. Transistor JTEC monté en source commune

Sur la fiche technique d'un transistor JTEC à canal n, monté en source commune (Fig. 7.61), on peut lire les valeurs suivantes : Ugs,o = —4,0 V et = 12 mA. On souhaite polariser ce transistor autour de Ug5 — —2,0 V et de — 10 V . En ce point de fonctionnement, gm = 3 mS et fds = 500 kfi . L'alimentation est une source stationnaire, de f.e.m E = 15,0 V et la résistance de charge vaut Rc = 1,0 kO . En outre, l'intensité du courant de base étant de 100 pA , on fixe la valeur de Rg à 1,0 MD . 1. Déterminer les valeurs de

, Rs et Rd .

2. Pour les petits signaux, trouver les valeurs des capacités afin que le montage fonctionne correctement à la fréquence / = 1,5 kHz , avec eo = 0.5 V et une résistance interne du générateur de 100 D. 3. Etablir les expressions des facteurs d'amplification en tension et en courant. 4. Calculer l'impédance d'entrée et de sortie du montage.

Rd

C'n

D Co

Ids

G

L s Rr

Ri lie

Kg

Rs Cs

e

g Fig. 7.61.

us

8

Amplificateur opérationnel :

montages de base

C'est en 1947 que le terme amplificateur opérationnel, en abrégé AO. est mentionné pour la première fois, et c'est en 1963 qu'il est conçu sous la forme d'un circuit intégré par B. Widlar. Il s'agit d'un amplificateur différentiel destiné à effectuer des opérations fonctionnelles, d'où son nom. En raison de son faible coût et de ses performances, c'est aujourd'hui un composant actif de base considéré comme une brique élémentaire dans tous les montages actuels d'électronique. Son champ d'application est considérable : il s'étend depuis le traitement de grandeurs électriques issues de capteurs (microphones, thermocouples, photopiles, ...), jusqu'à la réalisation de signaux capables de commander des dispositifs aussi divers que des moteurs, des haut-parleurs, des résistors chauffants, des relais,...). Dans ce chapitre, nous proposons une introduction à l'étude des amplificateurs opérationnels en nous limitant à sa description et à son fonctionnement dans le cas idéal. Les imperfections de l'AO ne seront abordées que pour interpréter les limitations qu'elles imposent aux montages réels.

^ o c o (N t-H

I. _ DESCRIPTION ET REPRÉSENTATION DE L'AO 1.1. — Description L'amplificateur opérationnel est essentiellement un amplificateur différentiel, c'est-à-dire un amplificateur capable de fournir à sa sortie, une tension us directement reliée à la différence e — u+ — udes deux tensions d'entrée «4. et .

CL

Sur la figure 8.1, on a représenté le symbole électrique normalisé de ce composant actif. On y dis, , • , • * tingue au moins cinq broches, ou plots de connexion : deux entrées respectivement notées 11+ et il- , une sortie us, une tension d'alimentation positive Ua et une tension d'alimentation négative —Ua. Remarques : 1) Par convention, dans les schémas électriques des montages, on ne représente ni les tensions d'alimentation, ni la connexion à la masse, ni les générateurs de tension à l'entrée. 2) Dans certains documents, on trouve encore l'ancienne représentation de l'AO par un triangle.

258

8. Amplificateur opérationnel : montages de hase

U— \\\\

\-Ua 7777

\\\\ FIG. 8.1.

La plupart de ces composants électroniques, fabriqués à partir de semiconducteurs, principalement du silicium et du germanium, sont encapsulés dans différents types de boîtiers (Fig. 8.2a), ce qui assure une connexion avec le circuit environnant, une bonne tenue mécanique et une isolation suffisante. La fiche technique de l'AO penuet de situer les différentes entrées et sorties ; la broche numéro 1 est repérée conventionnellement par un point ou une encoche, la numérotation s'effectuant dans le sens trigonométrique (Fig. 8.2b). La plupart des AO sont présentés dans un boîtier de huit broches ; l'AO est seul ou apparié avec un autre AO (Fig. 8.2c).

Balance

1

U-

h

i

1—

s

1 -

NC

"M

Ua

«-,1

Sortie

"+4

1

8

-

«5,2

+

^

«-f

«-,2 +

+

-Ua

a)

Ua

4

— 5 "+,2

Balance —Ua 4 c)

b) Fig. 8.2.

■a o c ^5 Q (M O fM

's>CL O U

Remarques ; 1) Certains constructeurs fournissent des AO non encapsulés. 2) Les broches Non Connectées de l'AO sont notées NC. 3) Les deux connexions « balance » permettent d'équilibrer l'étage différentiel à transistors qui forme l'amplificateur différentiel. Dans certains boîtiers, les fabricants insèrent un potentiomètre entre ces broches, afin que l'utilisateur puisse lui-même compenser une éventuelle tension de décalage. Ce point sera développé dans l'étude des imperfections de l'AO. a 1.2. — Equations de fonctionnement d'un AO Comme nous le verrons, un amplificateur opérationnel est généralement utilisé en ramenant, à l'une de ses entrées, une partie au moins du signal de sortie. On réalise ainsi une rétroaction (cf. chapitre 13), qui est négative ou positive ou selon que l'entrée est inverseuse ou non inverseuse. On dit que l'AO travaille en boucle fermée.

Amplificateur opérationnel : montages de base

259

Auparavant, il est indispensable d'étudier l'AO en boucle ouverte, c'est-à-dire comme un système sans rétroaction qui fournit une tension de sortie iis, lorsqu'on lui applique une tension différentielle e entre les deux entrées. Il n'est pas nécessaire de connaître la structure interne d'un amplificateur opérationnel pour en déduire l'équation reliant us à e, en boucle ouverte. L'étude expérimentale montre que l'équation différentielle suivante, linéaire d'ordre un, permet de décrire correctement le comportement de l'AO : dwj Tc-r- + «,. = Aoe df Notons que cette équation est aussi celle qui caractérise un filtre linéaire passe-bas de type RC (cf. chapitre 6). La durée rc, constante de temps de l'AO, est de l'ordre de 10 ms. Quant au facteur sans dimension Aq , sa valeur typique est comprise entre 104 et 107 . Il représente l'amplification différentielle stationnaire. En effet, l'équation précédente devient, dans ce cas :

us = Ao(i/+ — «-) = Aoe

d'où

Aq = —

On voit que si «+ est reliée à la masse, us et m_ ont des signes opposés, d'où le qualificatif mvcr.ç^.çg donnée à l'entrée correspondante. De même, si il- est reliée à la masse, us et w+ sont de même signe, d'où le qualificatif non inverseuse donnée à cette dernière entrée.

Remarques : 1) L'AO étant un composant actif, la fonction linéaire entre la sortie et l'entrée différentielle ne peut être obtenue que sous réserve de le polariser grâce à deux sources de tension stationnaires symétriques Ua et —U(l. Ainsi, la tension de sortie est limitée en amplitude selon la relation : — Ua < us < Ua

soit encore

— Usal < us -fi UMi

avec Usa, tension de saturation, légèrement inférieure aux tensions de polarisation de l'AO. 2) Afin d'éviter la saturation en courant, l'intensité is du courant de sortie doit vérifier la condition : tv ^ ts.max avec is.max > intensité maximale du courant de sortie donnée par le fabricant. 3) On évitera une déformation du signal de sortie par saturation en vitesse en garantissant une variation maximale de us au cours du temps, d'où la condition :

max

d Lis df

^ v,

avec vm , vitesse maximale de balayage de l'AO, ou slew rate, (cf. paragraphe V).

260

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

1.3, — Réponse d'un AO en régime sinusoïdal En régime sinusoïdal, à la tension d'entrée e(t) = em expijojt) en notation complexe, correspond la solution us de la forme : Usit) = Us,m exp(/^0

avec

u^m = ii5ym expijfis)

En injectant cette forme de solution dans l'équation différentielle, et en simplifiant par exp(jojt), il vient : (1 +jù}Tc)usm = Ao€m

d'où

A =

= -

+ jcOTc

On en déduit le module et l'argument de A : |d| = {l + ^2r2)i/2

et

4)s = — arctan(it>rc

ce qu'il est commode d'écrire en fonction de la pulsation ou la fréquence réduite x = co/ù)c avec : 1 1 r 0}c= — et fc = Tr ITTTr

f/fc ,

On a alors : 4o 141 = (I+.t2)1^

et --

(})s = — arctanx

car

4W =

4o l+jx

Les diagrammes de Bode correspondants sont représentés sur la figure 8.3. Ils ont même allure que les diagrammes de Bode des filtres passifs passe-bas déjà étudiés (cf. chapitre 6). Rappelons que l'on utilise non pas la variable x mais X = Igx et que Ton introduit le gain en tension Gi( = 201g \A \. Cependant, dans le cas présent, TAO étant un système actif, le gain passe par une valeur maximale qui n'est pas nulle mais qui vaut : (Gu),mix = 201g/\o

soit

201g 106 = 120dB

pour

Aq = 106 fi (rad)

Gu (dB)

100-

X= Igx

—tt -7r/2-

V

Igx

Fie. 8.3. Sur la figure 8.3, on identifie aisément la fréquence de coupure à —3 dB , égale à fc, pour laquelle le gain vaut {Gu)max - 3 en dB. Dans le cas d'un AO, une autre fréquence caractéristique, dite de transition, présente de l'intérêt, celle pour laquelle le gain GH est nul. Le facteur d'amplification étant alors égal à l'unité, on a, en désignant par fr cette fréquence : 4o :i +j?/fsy

/2

= 1

d'où

f =/(?(Aq — l)1^2 ~fcAo

Amplificateur opérationnel : montages de base

261

Comme G,t est une fonction décroissante de la fréquence, f, représente la fréquence de transition entre le mode d'amplification, pour lequel G,, > 0, et le mode d'atténuation de l'AO, défini par G(< < 0. Remarques : 1) Les constructeurs donnent généralement à fi le nom de produit facteur d'amplificationbande passante PAB (gain-bandwidîh product en anglais). 2) L'identification de la fréquence de coupure fc est immédiate lorsque la fonction de transfert A{f) est exprimée sous la forme canonique :

Aif) =

A-jf/fc

Aussi, est-il judicieux de s'y ramener systématiquement. Par exemple :

A(f) =

10s 2000 + j200/

5 x 104 _

I +;7/10

implique /c = 10 Hz et Aq = 50 000.

1.4. — Schéma électrique de PAO Aux propriétés précédentes de PAO, il convient d'ajouter l'impédance d'entrée, l'impédance de sortie et l'intensité maximale du courant de saturation. a) Impédance d'entrée de l'AO C'est l'impédance entre les entrées -|- et — de PAO. Dans la bande passante de l'amplificateur, c'est souvent une résistance Re dont la valeur s'échelonne de 100 kfi à 10 MO . b) Impédance de sortie C'est l'impédance interne du générateur, de f.e.m commandée Aqc , placé en sortie de PAO. Dans la bande passante de l'amplificateur, c'est une résistance Rs. Sa valeur varie entre 10 et 100 fl ; pour PAO LM741, par exemple, elle est de 75 fi. c) Saturation en courant La structure interne d'un AO limite la valeur maximale du courant en sortie, ce qui protège des courts-circuits. Cette valeur iS;mciK est de l'ordre de 20 à 80 raA pour un AO typique. En pratique, on peut déterminer ce courant de saturation en connectant une charge résistive variable en sortie de PAO ; en diminuant cette charge, à partir d'une certaine valeur, apparaît un écrêtage (symétrique ou non) du signal, correspondant à une saturation en courant. Sur la figure 8.4a, on a représenté le schéma équivalent de PAO avec l'ensemble de ses caractéristiques. Un tel schéma présente deux avantages : il facilite l'analyse du système; en outre, il permet de prendre en compte l'impédance de charge. En effet, la connexion d'une impédance de charge Zc modifie la tension de sortie mS)CO , qui existerait en l'absence de cette impédance, selon l'expression donnée par le diviseur de tension :

Zr + Rs

262

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

t>

+

Rs R. u+ U— 7777"

////

h-

e=0

m

Z

Ae

u+

Uk

7777"

7777"

a)

U—

(D 7777

//// b)

Fig. 8.4.

1.5. — Régime linéaire et régime saturé Le graphe donnant, en régime stationnaire, la tension de sortie us que donne l'AO lorsque la tension différentielle d'entrée e varie, est représenté sur la figure 8.5. On distingue trois zones de fonctionnement, suivant les valeurs de la tension d'entrée : 0 une zone de saturation négative ; us — — Usat pour e < — Usat/Ao , n) une zone de saturation positive : iis = Usat pour e ^ Usnt/Ao , iii) une zone intermédiaire, pour —Umt/Ao < e < Usat/Ao , qualifiée de linéaire, car us = Aoe. Cette relation us = Aqe implique, en raison de la très grande valeur de Aq et de us limité par Ua de l'ordre de 10 V , une tension différentielle quasiment nulle : 6~0 La figure 8.4b représente le schéma équivalent de l'AO idéal, dans lequel le générateur de f.e.m Ae est remplacé par un générateur parfait de f.e.m u5. On voit que cette approximation ne peut être satisfaite que si la tension de sortie est toujours inférieure ou égale aux limites de tension Usât e,: — Usat imposées par les tensions d'alimentation Ua et —Ua avec une différence en partie liée à la tension base-émetteur des transistors constituant le composant : avec | Usa{ | < | | |%| ^ |Usai us. UaT1 Usât

0

O

£

1

Modèle idéal

Usat/Ao

e

Usai -u; FIG. 8.5. Les propriétés des montages en boucle fermée découlent du type de rétroaction, positive ou négative, laquelle conditionne la stabilité du montage (cf. chapitre 13). En effet, dans l'équation différentielle en boucle ouverte de l'AO réel : dus , . tc— 1- us — A^e at

Amplificateur opérationnel : montages de base

263

la rétroaction intervient selon : e = M_j. — w_ = ue± a iis a étant un facteur positif compris entre 0 et 1, ue la tension d'entrée et us la tension de sortie. Avec le signe +, la rétroaction est positive ; avec le signe — , elle est négative. On en déduit l'équation différentielle suivante de l'AO en boucle fermée : y + M5^l - =b40Q^ = MUe Puisque Aq»

1, cette équation admet une solution générale de la forme :

= K exp V

iAocv — Tr

où K est une constante détenninée par les conditions initiales. Comme la fonction exponentielle diverge si le signe est +, on en conclut que les montages à rétroaction positive fonctionnent en régime de saturation de l'AO, contrairement aux montages à rétroaction négative.

1.6. — Amplificateur opérationnel idéal Les hypothèses associées à l'AO idéal sont : i) un facteur d'amplification Aq infini, ii) une impédance d'entrée infinie (par rapport aux impédances utilisées dans le montage), ce qui suppose que les intensités des courants d'entrée soient nulles, iii) une impédance de sortie nulle (par rapport aux impédances utilisées dans le montage), iv) une fréquence de coupure infinie, c'est-à-dire rc = 0 et donc A = Aq . Compte tenu des valeurs typiques de fc, quelques dizaines de Hz, cette hypothèse semble difficilement justifiable ; nous reviendrons sur ce point un peu plus loin dans l'analyse des imperfections de l'AO. On résume ces hypothèses par le symbole oo à côté du petit triangle, lequel donne le sens d'utilisation de l'AO. Avec les progrès récents dans la réalisation technologique des AO, le modèle idéal s'avère très efficace, au moins dans une première approche à la fois théorique et expérimentale qui est celle que nous adoptons ici.

II. — ELECTRONIQUE NON LINEAIRE AVEC AO II. 1. — Comparateur simple

Le système représenté sur la figure 8.6 fournit une tension de sortie iis égale à ±(/w,. En effet, si la tension différentielle e — ue^ —Ue,2 est positive, soit uei\ > ue 2 , alors le point de fonctionnement se situe dans la zone de saturation positive et ux = Uxa! ; dans le cas contraire, ue_ \ < ue_2 et us = —Usat (Fig. 8.7), d'où le nom du montage : us = Usat

si

Ue,] > ue,2

et

us = -UsaT

si

ue,] < uei

264

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

On voit que si, l'on impose à l'une des deux tensions d'entrée, par exemple uep , d'être nulle, alors ce montage devient un détecteur de signe pour l'autre tension ue_\ : Usa,

pour

et

M,,,] > 0

-Usa,

pour

< 0

Il arrive souvent que les tensions extrêmes atteintes par us ne soient pas symétriques, bien que les tensions d'alimentation le soient. Dans ce cas, on remplace la notation ±Usa! par USa,,+ et Usa[irespectivement. Us l Usât

Us. Ue,2

Ue, 1

-Us. 7777 Fin. 8.6.



7777

Usai -

FIG. 8.7.

Exemple : connectons sur les entrées + et — du montage comparateur de la figure 8.6, respectivement les f.e.m E\ = \, 607 V et £2 = 1,605 V de deux piles A A, pour lesquelles le constructeur indique 1,5 V, L'AO choisi est un LM741, avec f/(, = 15 V et — f/ff = —15 V . En visualisant la sortie du montage avec un multimètre, on mesure ms = 14 V = Usât avec £1 > £2, alors que, si on permute les deux piles on trouve = —13,5 V . Dans ce cas concret, = 14 V et Usa^_ = —13,5 V. Remarques : 1) En associant les variables logiques binaires 1 et 0 aux tensions de saturation Usa,,+ et Usât - . on exploite le régime saturé de PAO dans les montages de l'électronique numérique (chapitre 19). 2) Le montage comparateur est largement utilisé dans les Convertisseurs Analogiques Numériques dits instantanés (cf. chapitre 19). b) Application à la surveillance d'alimentation Dans les systèmes embarqués (téléphone portable, ordinateur portable, véhicule, satellite, etc.) une chute du niveau d'alimentation de la source d'énergie (piles ou accumulateurs), peut s'avérer désastreuse : pertes d'information dans les mémoires, dysfonctionnement du système, etc. Un exemple de surveillance d'un niveau de tension stationnaire est présenté sur la figure 8.8. Supposons que l'on souhaite détecter une chute de 20 % de la tension Ucc , en utilisant une diode Zener de type BZX55-5,1 avec f/z = 5,1 V pouvant dissiper une puissance maximale de 500 mW. X " Ri 7777

4 u

ra Rd

777T 7777 A Uz 7777 FIG. 8.8.

tL 7777

Amplificateur opérationnel : montages de base

265

La tension différentielle à rentrée du comparateur est reliée à Uz et à Ucc par : 6 — W-j-

U— — Uz

Me — Uz

„ „ Ucc K] + iv2

en utilisant la division de tension. La tension de sortie us du montage comparateur basculera de —Usa, à USÛ/, lorsque la tension iie de l'entrée inverseuse deviendra inférieure à Uz. ha diode électroluminescente, connectée en sortie, s'éclairera donc si : Ue < Uz

Ucc < [1

soit

+

^J

Uz

Avec les résistances R\ = 21 kO et R2 = 20 kfi, dans la série £24, le seuil de détection Ue = Uz est obtenu pour une tension d'alimentation minimale Ucc,m qui vaut :

V1

+

2ôJ5'I~12V

Quant à la résistance de polarisation Rp de la diode Zener, déterminons ses valeurs minimale et maximale : i) sa valeur minimale Rppn est obtenue pour le courant maximal Îm correspondant à la puissance maximale que peut dissiper la diode, soit : Vm

0,5

100mA

d'où

R,

Ucc - Uz

100 n

1m ii) sa valeur maximale RP)m est donnée par le courant minimal nécessaire pour polariser la diode Zener dans le cas le plus défavorable de la chute maximale de tension de 20%, soit Ucc,m — 0. Sf/cc ; en supposant Im = 5 mA, on trouve : Rn m —

-Uz

1380 n

Ainsi, avec Rp = 470 fi, on réalise la polarisation de la diode. Pourvu que la chute de la tension d'alimentation de 20 % n'affecte pas le fonctionnement de PAO en comparateur, le système peut être utilisé pour déclencher une procédure d'alarme. Un tel type de montage est utilisé pour surveiller le niveau de la batterie d'un téléphone portable, ou encore pour déclencher une procédure de sauvegarde dans un ordinateur portable. Dans ce cas, le circuit est qualifié de superviseur de microprocesseur. Remarque : Il existe des composants qui réalisent directement la fonction de surveillance de tension d'alimentation ; citons par exemple la référence TCM809R du fabricant Microchip, dont le seuil de détection est 2,63 V. II. 2. — Comparateur à hystérésis ou bistable ou trigger de Schmitt Le comparateur simple présente l'inconvénient d'être sensible aux fluctuations dues au bruit qui accompagne nécessairement toute tension de référence (cf. chapitre 17). Aussi lui préfère-t-on le comparateur à hystérésis. C'est un système bistable car il présente deux états stables Usa! et — Usal, qui passent de l'un à l'autre lorsque la tension différentielle d'entrée e varie faiblement autour de la valeur nulle ; € joue le rôle de déclencheur, d'où leur nom anglais trigger qui signifie gâchette. On l'appelle aussi trigger de Schmitt, du nom de son inventeur américain Otto Schmitt, en 1934, alors qu'il était encore étudiant !

266

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

a) Comparateur non inverseur Le comparateur non inverseur, représenté sur la figure 8.9a, est constituée par un AO, dont la tension de sortie us est appliquée sur l'entrée non inverseuse à travers la résistance R2, ce qui permet d'effectuer une rétroaction positive, d'où son fonctionnement en régime de saturation. Afin d'analyser son fonctionnement, exprimons la tension différentielle d'entrée, en fonction de ue et Us, à l'aide du théorème de Millman appliqué à l'entrée non inverseuse : e = M+ —

= M+ =

UejRx + Us/Ri

Ri

i/R\ + 1/^2

^1 +^2

tic +

^1 +-^2

avec iis = USa[ ou us = —Usa,, selon que e est positif ou négatif. i) Si initialement iis = Usar, alors la tension différentielle d'entrée vaut : Ri

e=

R]

:

R\ A- R2

R\ A- R2

Pour que us bascule en —Usat, il faut que : p e < 0 soit ue < — — USai ce qui s'écrit ii) Inversement, si initialement us

U.sat

ue < un

avec

Il 11 —

avec

Hp —

^irr r. tJ sat *<2

-Usai, alors : uf, —

6 =

U.sat

^1+^2 Pour que us bascule en Usat, il faut que : e>0

soit

Ri ue > — Usat Ri

ce qui s'écrit

u» > u■p

n

Ai

tJ sat

Sur la figure 8.9b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue , dans le cas où Usnr = 14 V , R\ = l kO et i?2 = 2 kfl. Lorsqu'on part de la valeur us = Usat = 14 V obtenue pour ue suffisamment grand, et que l'on diminue progressivement ue , on voit que iis garde la valeur Usa, tant que ue > u,, = —7 V ; le basculement vers us = —Usat = —14 V se produit alors. Si on change alors de sens de variation de ue en l'augmentant, iis garde sa valeur —Usat tant que ue < up — 7 Y. li y à alors basculement de us vers la valeur L!sat. Le graphe décrit par le point figuratif est donc un cycle dont le sens de parcours est le sens trigonométrique entre deux points extrêmes situés dans les quadrants / et ///. On dit que l'on a réalisé un comparateur à d'hystérésis, ce mot étant issu d'un mot grec signifiant retard de la variation de us par rapport à celle de ue. Usai • ' Us

'1

y

(

R] Up = —ri Usât Kl

t=-^-Usa, ' K2 -Usât Bistable «non inverseur» b)

a) FlG. 8.9.

Ue

Amplificateur opérationnel : montages de base

267

Remarques : 1 ) Notons que, pour un < ue < iip , il existe deux états possibles, mais la tension de sortie us conserve sa valeur, laquelle valable, pour m,, = 0 , se maintient tant que les tensions d'alimentation de PAO sont maintenues, comme c'est le cas pour la mémoire vive (Read Access Memory) d'un ordinateur. 2) Dans les matériaux magnétiques, l'hystérésis traduit le retard de son aimantation volumique M par rapport à l'excitation magnétique H (cf. Électromagnétisme). b) Comparateur inverseur Le comparateur inverseur diffère du précédent car la tension d'entrée ue est appliquée sur l'entrée inverseuse (Fig. 8.10a). Comme précédemment, exprimons la tension différentielle d'entrée e = m+ U- . Il vient, par division de tension : R\ e = u+ — u_ = — us — ue + R^+Ri avec ils = Usai si 6 > 0 et us = — Uxal si e < 0. i) Supposons que us soit égal à Usat. Il vient : Ri -

«l+iî2£/s<"

"f

Le basculement de us vers — Usat se produira lorsque e deviendra négatif, soit : e <0

d'où

R ue > — — Usat Ri + /?2

ce qui s'écrit aussi

+

avec

iip = —

R

— Usa, + R2

n U.

Ri Ri

ue > up

U,

*-

[>00 Ue

-

Un =

Ri Ri

R2

U,

Up

Bistable inverseur

7777

Ri Us. R\+R2Usa'

—Usât b)

a) Fig. 8.10. u) Inversement, si us = —Usat, il vient : Ri R\ -\- R2

Usât

Ue

Le basculement de us vers Usat interviendra pour : e > 0

soit

u. <

Ri Ri + Rj

Usat

ce qui s'écrit aussi

ue < un

avec

u,, =

Ri R] + R2

U.sar

Sur la figure 8.10b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue, dans le cas où Usar = 14 V, /?( = 1 kO et R2 = 2 kFl. On obtient un cycle d'hystérésis décrit dans le sens horaire entre deux points extrêmes situés dans les quadrants II et IV.

268

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Remarque : Si l'on supprime la rétroaction positive en choisissant pour R2 une valeur très grande, les deux seuils u}ln et u Upp se confondent e en une valeur nulle. On retrouve alors la caractéristique du montage comparateur simple. c) Commande de basculement On réalise le basculement du système d'un état à l'autre, à l'aide d'une impulsion de tension avec les propriétés suivantes : i) l'amplitude est supérieure au niveau du seuil, ii) la durée prend en compte l'inertie de basculement liée aux constantes de temps du montage, iii) enfin, le sens de la tension d'impulsion est déterminé par l'état précédent du système. II. 3. — Comparateurs monostables ou univibrateurs En insérant dans les montages précédents, par exemple le comparateur inverseur, une source de tension stationnaire, de f.e.m E (Fig.8.1 la), il est possible de provoquer une translation du cycle d'hystérésis, dans le plan ( ue, us ), de telle sorte qu'il n'y ait plus qu'un seul point d'intersection entre le cycle et l'axe ue = 0, et donc un seul point de repos stable (Fig.8.11b) ; le comparateur devient alors monostable. ' Us

Ri Ri +

-

Usa,

[>OÛ Un

-

lie

Up

Ue X

Usa,

a)

b) Fig. 8.11.

Afin d'analyser le fonctionnement de ce comparateur monostable, exprimons, à l'aide du théorème de Millman, la tension différentielle e = u+ — ii- . Il vient, avec £ > 0 : u

+

=

wç//?2 — E/R\ -, /T> 1/R2 + l/i?l

et

U— = lle

d'où : R\ Ri E, 6= — — us — — —E — ue R\ -\- R2 R\ -\- R2 i) Si us = Usat, alors : R\

e=

Ri — usa, - -——^ E - Ut R[ + R2 Ri + R2

Le basculement de la tension us de t/ra/ vers — Usa, se produit lorsque e devient négatif. Par conséquent : rr — — r — u
d ou

ue ^ > up

avec

tt , — — rr up = —— U —E sa R\ + R2 R\ A- R i

Amplificateur opérationnel : montages de base

269

ii) En revanche, si us = —Usa,, alors : T1sae U

€ — Rl+R2

zr — lie t Ri+Ri

Le basculement de la tension us de — Usat vers Um! se produit lorsque e devient positif, c'est-à-dire pour :

R\+R2

Usât

Ri E — ue > Q R\+RI

soit

ue < u,,

avec

u,, =

K\ Usa, RXERI

/?2 E RX+RI

Dans notre hypothèse où E est positif, u,, est négatif. Un tel comparateur est monostable si up est négatif, car il n'y a pas alors de point d'intersection entre le cycle et l'axe ue — 0 . On en déduit la condition suivante sur la f.e.m E :

£> ^-£/sa, El Lorsqu'une tension d'entrée ue négative est appliquée, le système peut basculer en us = Usat, mais revient en — Usat, dès que ue devient supérieure à up , condition vérifiée si = 0 et <0. À la différence du comparateur bistable qui nécessite deux tensions de basculement, le montage monostable n'exige qu'une seule tension de basculement, celle à la sortie d'un capteur par exemple. Remarque : En associant un condensateur et un montage bistable, on réalise un montage astable qui est un oscillateur de relaxation (cf. chapitre 14).

II. 4. — Comparateur monostable avec constante de temps On réalise de tels comparateurs avec constante de temps en insérant un condensateur, de capacité C, dans la branche de rétroaction (Fig. 8.12). On augmente ainsi la durée du retour vers zéro de la tension d'entrée ue, ce qui présente d'intéressantes applications. Par exemple, dans l'ouverture d'une barrière de parking, de tels systèmes permettent de laisser suffisamment de temps à un conducteur pour manœuvrer après l'introduction de son titre de paiement ; on trouve aussi ce mode de fonctionnement dans un minuteur d'extinction de lumière, dans la gestion de l'éclairage d'un habitacle de véhicule ou encore dans la fermeture des portes d'ascenseurs. uc

x

7777 Fig. 8,12. Supposons que la tension d'entrée soit nulle, sauf lors du déclenchement par une impulsion négative. A l'état de repos (ue = 0), la tension de sortie est us = —Usât \ Ie condensateur est

270

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

chargé et, comme aucun courant ne traverse les résistances R] et Rj, uc = uc,o =

tension à ses bornes est

s = Usât ~ E ■ L'état de repos est bien stable puisque :

— u

e = u+ — w_ = —E — ue{t = 0) = —E <0

et

us{t = 0) = —Usa1

Le système bascule instantanément dans l'état us = Umt si : 6 = m_i_ —

= —E — ue > 0

soit

ue < —E

et reste dans cet état, tant que U+ = —E-\-R\z > 0. Il appaïaît ainsi nécessaire d'analyser l'évolution de i(t). Pour cela établissons l'équation différentielle à laquelle satisfait l'intensité i. La loi des tensions appliquée à la maille extérieure donne : —E E R\i E Rii — uc ~ iis = 0

avec

iis = —Usat

et

i = —C

d tic dt

En dérivant par rapport au temps l'équation de maille précédente, on obtient : t+ z — 0

avec

t = (R\ E RjjC

dont la solution s'écrit (cf. chapitre 4) /(/) = A exp {—t/r), A étant une constante que l'on détermine en exprimant la continuité de la tension aux bornes du condensateur : ucit = 0) = -E+ (R, + R.Jiit = 0) - U„, = -£ + (R, + R,)A - Ua, = Ust„ - E

R[ E R2 Le re-basculement intervient à l'instant (2 pour lequel e devient négatif, c'est-à-dire : E u+(t2) = 0 = -E E RiHh)

soit

z(r2) -

E\

Le condensateur se décharge à travers les résistances R\ et /?? •

R\

R\ E R2

exp

d'où

tj = {R\ -f ^jLln

2^1 Usai (RiER2)E

Avec Ri = R2= 10 kLt, C = 10 p,F, Usar = 13,5 V et E = 4,5 V , on trouve /2 = 0,22 s .

III. — ELECTRONIQUE LINEAIRE A BASE D'AO En régime linéaire, les amplificateurs opérationnels sont utilisés dans la zone de la variation linéaire de la tension de sortie en fonction de la tension différentielle e . On réalise un tel régime en effectuant une rétroaction négative de la tension de sortie, ou d'une partie de celle-ci. En boucle fermée, avec une rétroaction négative, PAO présente une nouvelle fonction de transfert H{jcû) = T_{f) qui dépend de sa fonction de transfert en boucle ouverte. C'est ce que nous préciserons dans une étude générale ultérieure sur les systèmes bouclés (cf. chapitre 13). La rétroaction provoque une réduction importante du facteur d'amplification Aq , ce qui est souhaitable, puisque une valeur de Aq de l'ordre de 105 implique une tension d'entrée inférieure à 100 p.V, c'est-à-dire de l'ordre de grandeur d'une tension de bruit (cf. chapitre 17). Dans ce qui suit, nous présentons des montages bâtis autour d'AO idéaux en régime linéaire.

Amplificateur opérationnel : montages de base

271

III. 1. — Amplificateur non inverseur a) Facteur d'amplification en tension Le montage amplificateur non inverseur est celui représenté sur la figure 8.13a dans lequel l'AO étant idéal, on a e = 0. En utilisant la division de tension, il vient : M_ = ^1+^2

us

avec

ue

soit

u+ - ue

et

m+ =

On en déduit : Us

1 +

^

+

Ry

V

«.(V +

^2

0^

-1,83

Ue 7777

Ri Ri

a)

b) Fig. 8.13.

Supposons que l'on souhaite fixer le facteur d'amplification en tension A,, du montage à 11, soit = 201g 11 = 20,8 dB . On dispose d'une seule équation Rj = 10/?i pour déterminer les valeurs de R\ et R2 . Néanmoins l'hypothèse de l'AO idéal qui a conduit à cette relation, suppose l'utilisation de résistances, d'une part inférieures à l'impédance d'entrée Re considérée comme infinie, d'autre paît supérieures à l'impédance de sortie Rx considérée comme nulle. Aussi les résistances sont-elles choisies dans la gamme du kfL, par exemple R\ = 1 kfi et /G = 10 kfl. Remarques : 1) Un couple de résistances R\ = 10 H, R2 = 100 fi, avec des tensions de l'ordre de quelques volts ( Ua de 10 à 20 V ), donnerait en outre des courants de sortie de l'AO d'intensité supérieure à l'intensité maximale is^max tolérée par le composant (cf. Exercices). 2) On sait que les résistances sont données dans certaines gammes de valeurs, séries El2 , E24, E48 , E96, avec une tolérance variant de 5 % à 0,1 % et aussi des fluctuations qui dépendent de la température. Aussi, à faible coût, il serait vain de tenter de construire un amplificateur non inverseur avec un gain strictement égal à 11 ! b) Vérification expérimentale On réalise un montage de facteur d'amplification théorique égal à 11 , en utilisant un AO type LM741C, polarisé par les sources externes Ua = 15 V et — £/rt = —15 V.

272

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Avec un signal d'entrée sinusoïdal, de fréquence 2 kHz, on constate que le signal de sortie est en phase avec le signal d'entrée et présente une amplitude environ 11 fois plus grande, la mesure donnant Au = us,mlue,m ^ Ij 83/0,17 « 10, 8 dans le cas de résistances données avec une précision de 10 % (Fig. 8.13b). Avec un signal d'entrée de forme carrée, on mesure sur la figure 8.14a, un facteur d'amplification Ai( sa 1,9/0,17 sa 11,2, même si, en analysant soigneusement la transition, on observe une déformation du signal de sortie. Cette distorsion dépend de F AO utilisé. La raison de cette déformation du signal sera analysée plus loin (cf. paragraphe V). uAV)

V)

u,{V)

«Ç(V) 13,70

M.,

-13.40 a)

h) Fig. 8.14.

En augmentant l'amplitude du signal d'entrée, on constate sur la figure 8.14b une saturation en amplitude. Soulignons que les niveaux de saturation ne sont pas symétriques, Usa{<+ = 13,7V et USat,- = —13,4 V, avec des valeurs absolues inférieures à = 15 V . L'amplitude maximale ue^nax du signal d'entrée, qui permet d'éviter la saturation du montage, est alors donnée par : Hp m/7 y

min(f/ra?,+ , |Usât,— |)

| Usa!,— An

13,4 10,8

L 24 V

ce qui est inférieur à sa valeur théorique égale à Ua/Au = 15/11 = 1,36 V . Ces relevés expérimentaux ont été obtenus dans une configuration où aucun courant n'est débité par F AO, puisque la charge connectée en sortie est infinie. On peut alors prédire l'évolution de la tension de sortie, en fonction de la charge Rc connectée, par simple prise en compte de la division de tension : lie =

R,

A,m.

Rc + Rs La limite de validité de cette relation demeure la capacité de FAO à fournir l'intensité du courant demandé is = Us/Rc > pour Rc faible (Fig. 8.15a). En pratique pour un AO type 741 , is,max est de l'ordre de 25 mA. Dans notre exemple, la valeur minimale théorique de l'impédance de charge Rc est donnée par l'expression : min(t/sfl?)+, It/jA^-l) \USat,-\ | 13,4| = 536 O Rcjniu — is,max i.ï,max 0,025 Pour vérifier l'effet de la saturation en courant, dérogeons à la condition précédente en connectant une charge Rc < Rc,mm avec Rc = 235 fi, et en choisissant ue^m < ucmax afin d'éviter la saturation en amplitude, soit ue,m = 0,72 V .

Amplificateur opérationnel : montages de base

273

uP V)

XOO

oo ue

-- 6,60 0,72—/r.

777/ 7777 7777

5,80

7777 a)

b) FIG. 8.15.

Sur la figure 8.15b, on voit que, dans le cas d'une saturation en courant, la tension de sortie us est comprise entre —5,8 V et 6,6 V, ce qui est nettement inférieur à la valeur théorique «.v — AnUçjn — 7,8 V . Remarque : À la saturation en courant, la tension us peut légèrement différer de Rc is,max de par la mise en conduction de protections internes de l'AO contre les courts-circuits. III. 2. — Suiveur de tension ou adaptateur d'impédance en tension a) Facteur d'amplification et impédances

V 8

+

L'amplificateur suiveur de tension, représenté sur la figure 8.16, est le plus simple des dispositifs à rétroaction négative, puisque cette dernière se réduit à un simple fil de connexion reliant la sortie de l'amplificateur à son entrée inverseuse.

1

i 7777

7777 Fig. 8.16.

Dans l'hypothèse d'un AO idéal, la tension différentielle d'entrée e est nulle : e = U+ — il- = 0

avec

= ue

et

m_ = us

On en déduit le facteur d'amplification en tension du montage :

Au = — = \

soit

Gu = 201g 1 = 0 dB

Bien que l'amplification par le composant se réduise à l'unité, à condition évidemment qu'il soit polarisé convenablement, ce montage simple est probablement l'un des montages les plus utilisés en électronique, en raison de impédance d'entrée pratiquement infinie et de son impédance de sortie pratiquement

274

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

nulle : Z,, = —

avec

L

0

d'où

Z,

oo

et : Zs = -fi

avec

ue — 0 —

— «_

et

iis = «_

d'où

=0

Ces deux dernières propriétés permettent de connecter des systèmes entre eux, sans chute de tension, et donc d'assurer une association des systèmes en cascade. La fonction de transfert globale est alors le simple produit des fonctions de transfert de chaque système. On dit que le montage suiveur est un adapteur d'impédances en tension. Remarque : Avec un AO réel, on obtient le même résultat (cf. Exercices). b) Applications du suiveur i) Augmentation de la résistance interne d'un voltmètre Sur le montage simple de la figure 8.17a, mesurons la tension aux bornes du générateur stationnaire, de f.e.m E = 12 V et de résistance interne /?? = 10 kfi, à l'aide d'un voltmètre de résistance Rv = 20 kfi, On trouve, d'après la division de tension : R, U = E= 8V Ro + Rx

U Rv R„

E

h-'+

oc

7777

7T7T a)

b) FlG. 8.17.

En insérant un AO monté en suiveur, comme sur la figure 8.17b, on mesurerait, puisque la tension aux bornes du voltmètre est égale à la tension d'entrée et que l'intensité du courant à l'entrée de l'AO est nulle : Us = Ue = E- RgI = E = 12 V ii) Suppression de la résistance interne d'un GBF Un générateur basse fréquence (GBF), de f.e.m maximale em et de résistance interne Rj, débite un courant dans une charge Rc (Fig 8.18a). La résistance interne du générateur n'étant pas négligeable, la valeur maximale de la tension aux bornes de Rc ne vaut pas em mais, par division de tension : Rr tirc w m — ' Rc + Ri

m

s Evidemment le générateur de tension doit être conçu pour débiter un courant d'intensité maximale ic,m ~ em/Rc sans subir de dommage.

Amplificateur opérationnel : montages de base

275

Ri H. 4^1PN

i Rc Uc

1

7777

7777 a)

b) FIG. 8.18.

En intercalant un montage suiveur de tension comme sur la figure 8.18b, la tension uc^m vaut : Uc,m = ue = em - Rii

avec

i=0

d'où

us>m = e,„

On dit qu'il y a adaptation d'impédance en tension. Notons que l'AO doit alors délivrer un courant iSjm qui doit être inférieur à l'intensité maximale is,max du courant que peut délivrer un AO standard, de l'ordre de 20 m A. Ordres de grandeur : si em = 2Y, /?, = 50 fi et /?c = 200 fl, alors : ^in — I; 6 V

Me,!» — En revanche, si

M s, m —

—2V

et

is,m —

0

— 10 mA

= 12 V , /?, = 1 kfl et Rc = 5 fl, on trouve 5 5 -f 1000

12 se 60 mV

l

x,m

12 V

mais

12 i^m = — = 2,4 A

ce qui est bien supérieur à l'intensité maximale que peut délivrer un AO. Pour diminuer ce courant, on insère, dans la boucle de rétroaction négative, avant la charge Rc , un montage push-pull à transistors (cf. chapitre 7) de facteur d'amplification en tension unité (Fig. 8.19).

8 + ^

■-

_L Mv = U,.

-Ua Fig. 8.19.

III. 3. — Amplificateur inverseur Dans le montage inverseur représenté sur la figure 8.20, l'entrée non inverseuse est connectée à la masse, ce qui impose = 0 et donc w_ = 0. Il vient, puisqu'un même courant parcourt les résistances R\ et /?2 :

276

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Le facteur d'amplification en tension étant négatif, le signal de sortie est en opposition de phase par rapport au signal d'entrée, c'est-à-dire que le déphasage est tt , d'où le nom du montage. Notons que R\ représente l'impédance d'entrée du montage amplificateur inverseur : -=Ri h Cette résistance doit être très supérieure à l'impédance de sortie du générateur pour satisfaire à l'adaptation d'impédance en tension, explicitement pour que le signal d'entrée ne subisse aucune atténuation de tension. Typiquement, on choisit le couple de résistances R\ = 10 kfi et Rj = 100 kfi, ce qui donne un gain Gu = 201g 110| = 20 dB .

X ue

u*

7777

7777

7777

Fig. 8.20. Remarque : Pour que le courant sur l'entrée non inverseuse au nœud E soit quasi nul, PAO doit compenser le courant d'entrée ie, lequel est limité à la valeur maximale /vnax du courant de sortie. On en déduit la valeur minimale de la résistance R\ : R I .min

. u

III. 4. — Convertisseurs courant-tension et tension-courant a) Convertisseur courant-tension La conversion courant-tension s'avère indispensable lorsqu'on utilise des capteurs dont la sortie électrique est un courant (capteurs photoélectriques, capteurs chimiques, etc.). Le traitement du courant issu de ces capteurs, par des chaînes à base d'AO, nécessite une conversion courant-tension (Fig. 8.21). Un convertisseur courant-tension idéal réalise l'opération : us — —RtI i.le dans laquelle R] est la îrans-résisîance.

-H 0X

7777

7777 FIG. 8.21.

7777

7777

7777 FIG. 8.22.

Amplificateur opérationnel : montages de base

277

b) Convertisseur tension-courant La figure 8.22 représente un convertisseur idéal tension-courant. La rétroaction négative permet de réaliser un fonctionnement en régime linéaire, soit 6 = 0, d'où la relation entre la tension de sortie et le courant is dans l'impédance de charge : iis — Rfis L'AO étant idéal, le courant entrant dans l'entrée inverseuse est nul, la totalité du courant is parcourt la résistance R[ : . ^ . iie ue — R i is "h € — R ] is d ou is — —— et z's-
"

~

l/i?, + l/i?2

_ 6

"

u fi/?3

~ l/R-i + l/Ri

Il en résulte, puisque e = 0 : /, ^3^ Ri lie = ( I -f- —— 1 —- Ue 2 ~\— ^~Ue 1 V R4j[R\+R2 ' R{-YR2 Notons que les résistances R\ et Rj permettent de pondérer la somme des deux tensions, amplifiée par et R4 . Pour R] = R2 -, l'expression se simplifie, on voit que la tension de sortie est proportionnelle à la somme des tensions d'entrée :

^1 +

(uej -f Ugg)

si

Ri — R2

Remarque : Les résistances R^ et R4 fixent le gain du montage, alors que R\ ci Ri déterminent l'impédance d'entrée sur la borne non inverseuse. Il en résulte que les résistances R\ et R2 doivent être à la fois inférieures à l'impédance d'entrée Re de l'AO, et suffisamment grandes devant l'impédance interne des sources de tension à l'entrée, afin d'assurer l'adaptation d'impédance : R\

ZjhA

et

Ri^Zjbp

Zrh,i et Zjih2 étant les impédances internes des deux générateurs de Thévenin à l'entrée non inverseuse. Lorsque l'adaptation d'impédance n'est pas réalisée, on intercale, entre les générateurs de Thévenin et ces résistances, un suiveur de tension.

278

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

"C'A 7777

U

e,2

UeA

Ri

7777

7777

7777 Ri

lie,2

Ri

7777

R4 TÀtt FIG. 8.23.

Ra

FIG. 8.24.

III. 6. — Soustracteur Sur la figure 8.24 on a représenté un AO dans un montage soustracteur, fonctionnant en régime linéaire. Appliquons le théorème de Millman aux entrées inverseuse et non inverseuse. Il vient respectivement ; _ He, 1 /R1 + Us/Ri l/Rt + I/R2 Il en résulte, puisque e = u+ —

U+

Ueg/Rs

' I/R3 + I/R4

=0 : R2

R\

_ 6

R\ R2

He I A*

R\

R4 z" Us — — —— Lie 2 R2 i?3 + /?4

soit ; f. , RA ( *4 l, +/?,j U W*'2

Ri ^ Rx+RiUe'x)

On fait apparaître la différence des tensions ue,2 — ^e,\ en imposant la condition suivante : R4 /?3 + i?4

Ri R\

R2

SOit

/?4(/?| + /?2) — RliRl 4" ^4)

OU

R]R4 — R2R2

On a alors :

d"où la propriété de soustraction du montage : Ro . us = — [iig -> — ue \ ) R]

avec

^|i?4 — R2R3

Remarque : Pour des signaux de faible amplitude, ce montage exige un compromis car la résistance R\ , qui représente l'impédance d'entrée sur la borne inverseuse, doit être, d'une part, assez grande pour assurer l'adaptation d'impédance avec le générateur ue^ , d'autre part assez faible pour que le facteur d'amplification soit suffisant. Aussi, dans ce cas utilise-t-on un autre montage, appelé amplificateur d'instrumentation (cf. chapitre 9).

Amplificateur opérationnel : montages de base

279

III. 7. — Intégrateur Bien avant l'avènement des calculateurs numériques, un moyen pour résoudre les équations différentielles consistait à câbler les termes de l'équation avec des montages à base d'AO, puis à identifier la solution. Le montage intégrateur que nous allons présenter réalise la fonction d'intégration d'un signal. a) Montage intégrateur Ce montage est semblable au montage amplificateur inverseur, mais on a remplacé la résistance de contre-réaction par un condensateur de capacité C (Fig. 8.25). Rappelons que les éléments R Ql C sont ceux qui définissent un filtre passif passe-bas (cf. chapitre 6). Comme l'AO est idéal, le courant qui parcourt la résistance R est aussi celui qui charge le condensateur. On peut écrire, si q désigne la charge de l'armature proche de l'entrée inverseuse : iie

dq

R

àî

= —-1 C

avec

On en déduit : d us d/

=

u T

soit

1 f us = — ue{t) dt

K

en posant

r = RC

K étant une une constante qui prend en compte la charge initiale du condensateur. On obtient bien us à partir d'une intégration de ue à un facteur multiplicatif près ; ce dernier étant négatif, le montage intégrateur est inverseur, d'où un déphasage de tt entre le signal d'entrée et le signal de sortie. Remarque : La modification qui consisterait à remplacer le résistor par une bobine et le condensateur par un résistor, conduirait aussi à l'intégration de la tension d'entrée. On obtient cependant des résultats médiocres, car il n'existe pas de bobine purement inductive, en raison des effets parasites résistif et même capacitif. R' C oc

R

ue

uc

7777

7777 Fig. 8.25.

[> + 7777

ji Us 7777

FIG. 8.26.

h) Réalisation du montage intégrateur Le montage précédent présente un inconvénient majeur : il amplifie considérablement les signaux stationnaires ou de basse fréquence ; en effet l'impédance offerte par la capacité est alors très grande, d'où un facteur d'amplification Alt = —Zc/R capable de provoquer la saturation de l'AO à partir d'un simple signal de bruit à l'entrée. Pour y remédier, on ajoute, en parallèle avec le condensateur, un second résistor (Fig. 8.26). La nouvelle résistance R' permet en outre au condensateur de se décharger et donc d'annuler la constante d'intégration K précédente. L'équation, vérifiée par us, devient alors, en notant qu'ici le courant d'entrée se partage entre deux branches, celle de C et celle de R' :

280

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Il en résulte : dus Us — 1—- = A f t' dr r'

ue avec nt

r = RC

et

f • r =RC

Pour un signal d'entrée ue, de période 7, on a : i) Si T
Usjr' et l'équation initiale se réduit à à.us/ d/ = —uejr, de

la constante d'intégration étant nulle puisque le condensateur s'est déchargé grâce à R'. Ordre de grandeur : avec /? = 10 kO, C = 10 nF, R' = 1 MO, on trouve r = 0,1 ms, t' = 10 ms ; la fréquence des signaux à intégrer doit donc être suffisamment grande devant I/r' = 100 Hz. ii) Si 7» r', alors d«v/df
Us (V)

Ue (V)

11

Ue (V)

US (V)

1-- r7 =|43 ! jxs

--2,6

1

t

4-7,6 b) FIG. 8.27.

Amplificateur opérationnel : montages de base

281

Remarque : Nous analyserons ultérieurement plus en détail le fonctionnement de ce montage intégrateur, en prenant en compte les imperfections de l'AO (cf. chapitre 9).

III. 8. — Dérivateur a) Montage dérivateur Alors que le montage intégrateur est réalisé à partir d'un filtre RC passe-bas, le montage dérivateur l'est avec un filtre CR passe-haut (Fig. 8.28a). Comme le courant qui traverse le condensateur est le même que celui qui parcourt la résistance, puisque l'AO est idéal, on a : àq le = — = Qt

Us K

avec

„ q = Cue

Il en résulte d ue us — 1 =0 d/ r

avec

_ r = RC

d ou

lie = —T

due ~â7

Ainsi, la tension de sortie est proportionnelle à la dérivée de la tension d'entrée par rapport au temps, d'où le nom du montage. J

M.V)

X-(V)

-- 0,36 0,2 30 0,2

T = 2 ms -0,38

7777

7777 *■ t a)

Fig. 8.28.

h)

b) Illustration expérimentale Sur la figure 8.28b, on a représente la réponse du montage dérivateur à un signal d'entrée, de forme triangulaire, pour /? = 10 kO et C = 100 nF, soit r = RC = 1 ms. On obtient bien la fonction dérivée, de forme carrée et de valeur moyenne nulle. On peut réduire les oscillations observées, en adoptant le montage de la figure 8.29a, où l'on ajoute une résistance R' en série avec la capacité. Le résultat affiché sur la figure 8.29b, pour R' = 250 fl, illustre bien l'influence de cette résistance. Remarque : En pratique, les applications du montage dérivateur restent limitées, car tout bruit superposé au signal d'entrée provoque une forte variation du signal de sortie. Un exemple est fourni par le capteur équipant les airbags ; on ne dérive pas la vitesse du véhicule pour obtenir l'accélération, mais on mesure directement cette dernière, à partir de la variation d'une capacité entre une masse et des structures mobiles usinées dans le silicium. Ces capteurs équipent la plupart de nos véhicules depuis le début des années 1990.

282

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

uAV)

(V M.,

-- 0,36

0,2

R

UT 0,2—

Ug

T = 2 ms -0,36

a)

b)

Fig. 8.29.

III. 9. — Amplificateur logarithmique a) Description du montage Dans le montage de la figure 8.30 on a placé une diode dans la boucle de rétroaction négative d'un AO. On sait que la caractéristique courant-tension de la diode id{ud), s'écrit, lorsque la diode est passante (cf. chapitre 7) : irf — h expiai-1 où Is est l'intensité du courant de saturation de la diode et Ut = ^bT/c ,T étant la température absolue, kft la constante de Boltzmann et e la charge électrique élémentaire. Dès que 3Ut , la diode est passante et on peut faire l'approximation : soit

id ~ h exp

u

d =

est supérieur à environ

u

t In (^j-

Sur ce montage où l'AO fonctionne en régime linéaire, on a : Ud = -Us

et

ue id = — K

Par conséquent, pourvu que la diode soit conductrice, on trouve la relation suivante entre la tension de sortie et la tension d'entrée : us = —Ut In

ue

ce qui justifie le nom du montage. Remarque : Les grandeurs îx et Ut dépendent toutes deux de la température T mais pas de la même façon ; alors que Ut est proportionnel h T, Is est proportionnel à T3. La fonction logarithmique obtenue avec ce montage n'est donc pas utilisable dans une large gamme de températures. Rappelons qu'on impose aux systèmes électroniques de supporter des plages en température allant de 230 K à 400 K ou plus parfois, comme c'est le cas dans les systèmes chargés de contrôler l'injection dans un moteur thermique. On contourne ce problème, en remplaçant la diode par deux transistors câblés en diode. Ces transistors doivent absolument être appariés, c'est-à-dire fabriqués dans le même substrat semi-conducteur, afin de présenter le même courant de saturation Is (cf. chapitre 9).

Amplificateur opérationnel : montages de base

283

l-W

7777

7777

7777

Fig. 8.30.

7777

FIG. 8.31.

III. 10. — Amplificateur exponentiel L'amplificateur exponentiel ressemble à l'amplificateur logarithmique mais le résistor et la diode ont été pennutés (Fig. 8.31). La diode est passante pourvu que la tension ue soit positive et supérieure à sa tension de seuil ; l'égalité des courants, qui parcourent alors la diode et le résistor, donne : ■ «L 1 exp j( — \1 = ^

. soit

yyj Sexp (I — Ue us = —RI

en inversant la fonction. Ainsi la tension de sortie est proportionnelle à l'exponentielle de la tension d'entrée, d'où le nom de l'amplificateur. Remarque : La présence de la diode à jonction rend ce montage sensible à la température, ce qui devra être compensé (cf. chapitre 9). III. 11. — Multiplieur Le multiplieur est un système qui fournit à sa sortie une tension us proportionnelle au produit des deux tensions ue^ et ue2 que l'on applique à ses deux entrées : Us = Km Ue^ i Uep où Km est un coefficient homogène à l'inverse d'une tension ; son symbole est représenté sur la figure 8.32. Bien que souvent réalisé à l'aide d'étages à transistors, le multiplieur peut aussi être construit avec des AO, en associant en cascade un amplificateur logarithmique, un amplificateur sommateur et un amplificateur exponentiel. On s'appuie alors sur la relation : a x h = exp(ln<2 + ln/p), dans laquelle a et b sont deux réels positifs. Ainsi, en l'absence de saturation de l'étage exponentiel, on obtient le produit de deux tensions. Très utilisé dans la transmission des signaux, le multiplieur permet de réaliser notamment la modulation de signaux (cf. chapitre 16). K X Ue.2

Km «c,! "«,2 7777

7777 Fig. 8.32.

284

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Sur la figure 8.33, on distingue aisément les trois étages qui assurent successivement les fonctions logarithme, somme et exponentielle. Les tensions d'entrée uet\ et uet2 étant positives, les tensions en A et Zî, en sortie du montage logarithmique, avec l'interrupteur K ouvert, ont pour expressions respectives : Ue, I Me,2 et iig = — f/?- In m,4 = — Uj In \RIs,\ J \RIs,2 Tandis qu'en sortie du sommateur inverseur, la tension en P est positive : up = —{uA + Mg) = f/r In f ^rr-} + UT\n^ 116,2 RI.s,\ RI.s,2 Si les intensités des courants de saturation sont identiques, /5j = Is>2 = fi, ce que l'on réalise en utilisant des diodes appariées, c'est-à-dire fabriquées sur le même substrat, on obtient : n i fue,\Me2\ up=uTln{ -Wir)

avec

iieA >0

et

ue^ > 0

Par conséquent, la tension de sortie du troisième étage, s'écrit, avec K ouvert : us — —Rfi exp ( jÇ- ) = —Rfi exp In \UtJ

fit y/ ^ | fit g m 0

soit

iis —

Me, 1 Me2 Rfi

Cependant, cette fonction multiplication n'est pas réalisable en pratique, car on atteint très facilement la tension de saturation du montage. En effet, la faible intensité du courant, de l'ordre de 1 nA, rend le terme quadratique Rrïl très faible et donc la fonction exponentielle rapidement croissante.

X «4',1

A " UA 7777

7777

K/ y.. Ue.l

B "

7777

UB UP

7777

li

7777

7777 FIG. 8.33. En revanche ce problème disparaît si l'on ferme l'interrupteur, puisque, le facteur d'amplification en tension du montage sommateur valant alors —1/2, on a : 1 / . x Ut \ f UeA ue,2\ Up = - -{uA +UB) = — ln ^ R2l2 J d'où, l'interrupteur K étant fenné :

Ms = -Rfi exp f ^ j = -Rfi exp

( lle | lle 2 A ^

et

^ = -(>^,1^,2)

1/2

Amplificateur opérationnel : montages de base

285

Ainsi, en connectant simplement en parallèle une seconde résistance identique à la résistance R de rétroaction négative, on évite la saturation. On obtient alors la fonction racine carrée du produit des deux signaux d'entrée. Une façon de réaliser la fonction multiplication consiste à remplacer le coefficient Km = 1/{RIs) trop grand et donc responsable de la saturation par un coefficient Km plus faible. Pour cela, ajoutons le terme Uj ln(7?fv/E) en entrée du sommateur inverseur, dans lequel E est la f.e.m d'un générateur stationnaire. La nouvelle expression à la sortie P du sommateur ne fait plus apparaître {Ris)2 mais RIS (Fig. 8.34) :

up = UT [ln(uej «e,2) - 21n{R/s)] + UT\n(R!s) - UTln{E) = C/rln

Il en résulte la tension suivante à la sortie du multiplieur, dans laquelle figure F à la place de RIS :

Ms —

Me, 1 Me^2 ^ —

„ &-mue,\ Me>2

avec Km = E 1 . Cette fonction multiplieur étant indépendante de Ut et îs, elle est en outre peu sensible aux variations de température.


1 1 7777

7777

7777 R CO X

8 i

7777

UB 7777

P " ri 7777

HP 7777

+ 7777

Us 7777

Fig. 8.34.

Remarques : 1) Le choix de la résistance R s'effectue en définissant le courant nécessaire à la polarisation des diodes ; la valeur /? = 10 kfî , très inférieure à l'impédance différentielle d'entrée de PAO, permet la circulation d'un courant dont l'intensité est de quelques mA . 2) On prendra soin de placer des capacités de découplage sur les tensions d'alimentation des AO afin de limiter l'influence des perturbations inductives entre les composants.

286

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

IV. — REALISATION D'IMPEDANCES A L'AIDE D'AO On utilise souvent les AO pour réaliser des impédances, ou des fonctions d'impédances très utiles dans la conception des filtres actifs ou des oscillateurs.

IV. 1. — Réalisation d'une résistance négative Sur la figure 8.35, on a représenté un système se comportant comme une résistance négative (NIC, en anglais pour Négative Impédance Converter en anglais). On suppose l'AO idéal et R R2 . En régime linéaire, la tension différentielle e est nulle, d'où, en utilisant l'additivité des tensions et la division de tension : R ue = R]ie + us et ue = Ri + R Il en résulte, en éliminant us : ue = R]ie

Ro

R R

ue

. soit

R') ue— = —Riie R

On en déduit l'impédance équivalente du montage : iie _

Ri

Z

'-Te---RR;

qui est réelle et négative. En choisissant R\ = Ri ex R variable on obtient une résistance négative —R ajustable.

X

A?

'2 777/

7777 7777 Fig. 8.35.

Remarques : 1) Physiquement, on aura compris ici le rôle essentiel de PAO qui, comme élément actif, puise, dans les sources d'alimentation stationnaire, l'énergie nécessaire pour compenser et dépasser les pertes de puissance électrique par effet Joule. 2) En outre, on aura noté que, pour R\ = Rifies intensités ie et *2 des courants qui pénètrent dans PAO par sa sortie S sont égales (Fig. 8.35). Aussi le résister, de résistance R, est-il parcouru par un courant qui, grâce à PAO, est orienté dans le sens opposé au sens habituel en l'absence d'AO, d'où l'effet de résistance négative. 3) Un des domaines d'application des résistances négatives est la réalisation d'oscillateurs, dans lesquels on doit compenser les pertes par effet Joule (cf. chapitre 14).

Amplificateur opérationnel : montages de base

287

IV. 2. — Système se comportant comme une impédance Le montage représenté sur la figure 8.36 est un système qui se comporte comme une impédance. Il est construit autour d'un seul AO, en rétroaction avec les trois dipôles passifs d'admittances Yy , Y2 , F3. L'impédance qui en résulte est le quotient Ze = ue/ie.

Y3

1

Fig. 8.36. LAO étant idéal et travaillant en régime linéaire (6 = 0), l'application du théorème de Millman au point E donne : ueYi + usY3 ue = —— —— Y] + F3

avec

v

ue = u~ = 0

d ou

Fi us = ——ue F3

Écrivons au point A la loi des nœuds. Il vient, les courants d'entrée dans l'AO idéal étant nuls : ie = is + Ô

d'où

ie = {ue - Us)Y2 + UeYi

En reportant dans cette équation l'expression de us, on trouve :

1- Fj j

ie — Ue 1 F2 H—— F3

d'où

Fe — ( F2 H—+ F| F.

Suivant la nature des admittances F/, le montage est un simulateur d'inductance ou de capacité. i) Simulateur d'inductance Si l'on choisit Fj = 1 /Ry , Fo = 1 /R2 , F3 = jCco , il vient : K = 3i?i avec :

+

3R2

1 jR 1R2CÙ)

R1R2 R,- = — 3R\ R2

et

. soit

11 Fg = — + Ee .iEeo)

Lg = R1R2C

Ainsi, l'impédance d'entrée du montage est un résistor de résistance Re placé en parallèle avec une bobine de grande valeur d'inductance Le. Exemple : pour R\ = R2 = \ kFi et C = 1 (xF, on trouve Rt = 500 H et Le = 1 H, ce qui est énorme pour une inductance. H) Simulateur de capacité En choisissant Y\ = jCco, F2 = 1/^2, F3 = l//?3, on trouve l'expression suivante de Fadmittance d'entrée ; Y

' = i

1

11)

288

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

ce qui se met sous la forme ; Y

e=

-éjCeù)

avec

R( = R2

et

Ce = C

L'impédance d'entrée du montage se présente donc sous la forme d'un résistor, de résistance Re = R2 , placé en parallèle avec un condensateur de capacité C,, = C(1 + R3/R2) ■ Exemple : pour R2 = 1 kfi, R3 = ]0 kfi et C = 1 p^F, on trouve Re = 1 kfl et Ce = 11 jxF, ce qui est une grande capacité. IV. 3. — Réalisation d'une inductance positive de grande valeur On peut aussi réaliser de grandes impédances à l'aide de la structure connue sous le nom de Convertisseur d'Impédance Généralisée (GIC en anglais pour Generalised Impédance Converter) (Fig. 8.37). Dans les conditions habituelles de fonctionnement de FAO idéal, on a : Ue = Us

Z, le = Z2/2

^-t

Z3?2 —

^4/5

Il en résulte le facteur d'amplification en courant suivant : ^ _ fi _ ie

Z, Z3 Zj Z4

Comme iis = —Zcis et ue = iis, on en déduit l'impédance du montage : ry

tle ~T~ le

^ Z\Z3 C y ry ^2^4

Exemple : si l'on choisit Z\ = Z2 = Z3 = R, Z4 = l/(JCco) et Zc = r, l'impédance d'entrée est une bobine pure, d'inductance L = RCr. Pour R = 5 kfi, r = 0.5 kfi, C = 0,5 p,F, l'inductance vaut 1,25 H, ce qui est énorme, surtout si l'on songe à l'encombrement d'une bobine réelle, de même inductance.

Z\

Z\ >4

Z2 Z3 +

+?2

rn

^1.

Fie. 8.37.

V. — IMPERFECTIONS DE L'AO EN REGIME VARIABLE La figure 8.38 représente le schéma constitutif le plus simple d'un AO à transistors bipolaires. On reconnaît successivement : i) en entrée, un étage différentiel de très forte impédance d'entrée, ii) un étage amplificateur,

Amplificateur opérationnel : montages de base

289

iii) un étage de sortie en push-pull (cf. chapitre 7), lequel permet d'augmenter le courant de sortie de l'AO et donne une impédance de sortie très faible. Les différents étages sont réalisés avec des transistors en technologie bipolaire ou CMOS, selon les caractéristiques et les perfonnances souhaitées. Ce montage met en évidence les limites du modèle de l'AO, précisément la saturation en tension l%| ^ |Usa!| avec \Usat\ ^ Ua , la saturation en courant is ^ i.s,max et la valeur de la fréquence de coupure /C)t, due à la présence de capacités.

Étage amplificateur

Etage k. différentiel .A > «+ 777/

'

7777 -U.

Etage push-pull

7777

Fig. 8.38.

V. 1. — Limitation en fréquence et bande passante Dans tous les exemples précédents, l'amplificateur opérationnel était considéré comme un composant idéal caractérisé par la relation simple us = Aqe avec Aç, de l'ordre de 105. En réalité, on a vu que l'AO en boucle ouverte se comportait comme un filtre passe-bas du premier ordre, avec une excellente approximation : A(f) =

1 +jf/fc.o

où fc,o est de l'ordre de 10 Hz. Comme Aq est très grand, il est quasiment impossible de déterminer expérimentalement le diagramme de Bode de l'AO, c'est-à-dire son gain en tension et sa phase en fonction de 1g/. En revanche, on peut illustrer la limitation spectrale d'un AO en boucle fermée avec rétroaction négative. Dans le cas d'un montage non inverseur avec le couple de résistances, 1 kH et 100 kfl, le facteur d'amplification en tension vaut Au = 100 , c'est-à-dire que Gf( = 40 dB . En faisant varier la fréquence du signal d'entrée sinusoïdal, on remarque que ce montage ne remplit sa fonction que dans un intervalle de fréquences du signal d'entrée. Pour l'AO type LM741C, le facteur d'amplification est encore de 100 à / = 1 kHz , mais il ne vaut plus que 59 à / = 15 kHz (Fig. 8.39a) et 11 à / = 150 kHz (Fig. 8.39b) ; cette décroissance se poursuit aux fréquences plus élevées. En outre, dès que le gain n'est plus égal à 100, apparaît un déphasage entre le signal de sortie et le signal d'entrée qui se stabilise vers —tt/I rad. En utilisant l'OPA 2604, on observerait le même phénomène, mais déplacé vers les hautes fréquences. Ce résultat montre l'influence de la fréquence de coupure fc>0 de l'AO, en boucle ouverte, sur le montage de PAO en boucle fermée par rétroaction négative.

290

8. Amplificateur opérationnel : montages de base Ue(y)

us m

0,07--

Ue (V)

W(v)

0,07--

4,15 \

\

\U

u 0,79

W—A— 66 ILS

/ \

\

/

r = 66 [XS

/ \

4 \ \

/

v. ^

^

b)

a) FIG. 8.39.

Une expression réaliste de la fonction de transfert de l'AO en boucle fennée, encore de type filtre passe-bas, est la suivante : Z(f) =

m 1 +jf/fc,,

où fCjr et r(0) représentent respectivement, la fréquence de coupure et le facteur d'amplification stationnaire du montage en boucle fermée ; ces quantités dépendent des paramètres de F AO et des éléments de rétroaction. Par exemple, les mesures ont donné : pour AO LM741

T{0) = 100

pour AO type OPA 2604

et

r(0) =100

/Cjr = 15 kHz et fc
Remarque : Dans le tracé expérimental des diagrammes de Bode, la courbe de phase est essentielle pour s'assurer que le système étudié n'est pas un déphaseur pur, lequel est de la forme : Pour le(luel

Idif) = | ■a o c û CM 1—1 O ("Ni ©

l

a) Limitation en fréquence du montage suiveur Sur la figure 8.40a, on a représenté un montage suiveur dans lequel PAO a pour fonction de transfert, en boucle ouverte :

Di CL O u

\Li(f)\ =

^ ^ rrfe: À l'aide du schéma équivalent de la figure 8.40b, l'application des lois sur les tensions permet d'écrire : i =

ue — Lis Rr-

— Ae Re + Rc

=

avec

e = u+ — «_ = ue — iis

d'où: Ue ~ A {lie ~~ Us) Re + Rs

l{e ~ us R.

et

ARe + Rs Us = ——— —Ur. ( 1 + 4) + Rs

Amplificateur opérationnel : montages de base

291

* "I

I i ç W l Ae i Us I

j

Rs R, m\

u,. 7777 7777

Re

c

Rs h-

Us

lle

Ae

7777

7777

7777

7777"

a)

b) Fig. 8.40.

Comme Re

Rs par conception de l'AO, la relation précédente se simplifie selon : —

Us=—"e

.1 s dou

T(s\ — Tif) = - = —

Ainsi, en remplaçant A par son expression fonction de la fréquence, on trouve ; mtr\ T\j) =

ce qui s écrit aussi.

1 -Mo -\-jf/fc,o

rrrr\ = T{f)

^(0) 1 +jflfc,r

avec : HO) =

A(i . ~ 1 1 + Aq

1

et fCjr =fc,o (1 + Ao)

soit

fC;r œfc^Ao

si

Ao > 1

Notons que le produit du facteur d'amplification stationnaire par la bande passante à —3 dB se conserve entre l'AO en boucle ouverte et l'AO en boucle fermée : m xfc,r = Ao x fCj0

avec

7(0) « 1

On en déduit la nouvelle fréquence de coupure à —3 dB , selon : fc,r ^ Aq fc^ b) Limitation en fréquence du montage amplificateur inverseur Considérons le montage amplificateur inverseur avec l'AO réel (Fig. 8.41). En supposant l'AO idéal, on avait établi l'expression suivante du facteur d'amplification : . _ Us _ Rl Ai — — —— Up R Appliquons le théorème de Millman successivement aux points 5* et E de ce montage, dans lequel l'AO est réel : i) au point S Ae/Rs-e/Ri lh=

f AR^ - Rs\ £

i/^ + i/M (ATAj"-6

pmsque

ii) au point E, en négligeant le courant de polarisation sur l'entrée inverseuse de l'AO : _ ue/R\ + us/i?2 1/E, + I/E2

292

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

x: R H

1— Ae

1+ 777/

7777 7777 FIG. 8.41.

7777

On en déduit le facteur d'amplification : AR2 (1 A- A)

Ro

soit ; 7-(0) !(/■) =

i +if/fc.

avec

r(0) = -

AoRi R\(1 + AQ) + i?2

-TT

et

Aofc^O fc,r

i+Ri/Rx ~ i + ino)!

Remarque : Pour R] = R2 = R, avec R de l'ordre de quelques kfi compatible avec la non-saturation en courant, on obtient un facteur d'amplification stationnaire r{0) = — 1 et une fréquence de coupure fc^ = {Ao/c,(,)/2. Ce montage se comporterait donc comme un montage suiveur inverseur, avec une bande passante à — 3 dB deux fois plus faible que celle relative au montage suiveur. V. 2. — Vitesse maximale de balayage a) Mise en évidence Appliquons à l'entrée d'un montage amplificateur non inverseur, pour lequel Au = 10, un signal de forme carrée, d'amplitude fixée. Si on augmente la fréquence du signal d'entrée, on constate, à partir d'une certaine valeur, que le signal de sortie se déforme pour prendre une forme trapézoïdale avec des pentes finies, environ 20 V • |jls_1 pour un AO TL081 et 0,5 V - (xs-1 pour un AO LM741 (Fig. 8.42). Ainsi, en valeur absolue, la pente d ufi d t du signal de sortie, qui représente la vitesse de variation du signal us{t), est limitée par une valeur vm finie :

max

d ir. dr

A Vr.

Cette vitesse vm est appelée la vitesse maximale de balayage. Comme les droites de montée ou de descente du signal ne sont plus verticales, on dit de façon imagée qu'elles ont subi un pivotement autour du point de variation de la tension, d'où le nom anglais slew rate qui signifie vitesse de pivotement. Pour un signal sinusoïdal de fréquence fi (Fig. 8.43), ue = ue,m cos(27r/r), la réponse d'un montage de fonction de transfert Tif) a pour expression : «sW = \T{fi)\Ue,m COS {ItTfiî + fif)

Amplificateur opérationnel : montages de base

Aus(V)

Ue (V)

293

Us (Y)

f^(V)

r- 10 1-

-1 10 l

FlG. 8.42.

FlG. 8.43.

dans laquelle |ZK) | est le module de la fonction de transfert de F AO en boucle fermée, à la fréquence fi, et (f)s l'argument de T(fj). La non-saturation en vitesse implique : 2^1 Ue,m \Z(fi)\ < Vm d'où la contrainte à respecter sur l'amplitude du signal d'entrée : Vm m <

"'•

2^. m)

Cette condition s'ajoute évidemment à celle de non-saturation en amplitude ue^m < Usaî/\Tifi)\. Remarques : 1) En régime sinusoïdal, la saturation en vitesse se traduit par une déformation du signal qui prend une forme triangulaire, d'où le qualificatif de îriangularisation donné au phénomène. 2) La vitesse de montée d'un AO est un paramètre très important. En effet, dans le montage suiveur, la bande passante à —3 dB , définie par fCjr = Ao/cv,, peut s'avérer difficilement exploitable sur sa totalité : la non-saturation en vitesse impose une amplitude uejm inférieure à 53 mV pour un LM 741, 200 mV pour un OPA 2604 et 1,3V pour le THS 4062. Ainsi, comme dans le cas du 741, une faible amplitude, et par conséquent un faible rapport signal sur bruit (cf. chapitre 17), impliquent souvent une difficulté dans la détermination de la fréquence de coupure . b) Durée de montée d'un AO Sur la base de l'étude précédente, les constructeurs introduisent une autre caractéristique dynamique de l'AO en boucle ouverte, la durée de montée tm d'un signal. On appelle ainsi la durée mise par le signal de sortie pour passer de 10% à 90% de sa valeur maximale, lorsque le signal à l'entrée de PAO est un échelon de tension ue = EY{t) (Fig. 8.44). Rappelons l'équation différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie de PAO en boucle ouverte, lorsque la tension différentielle entre ses deux entrées est E : d ii% Te— h Us = AqE dt

294

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

Us(t) AqE0,9 AQE

ue(t)

II

E

0,1 AoE

tl

Te

é

t2

a) FlG. 8.44.

Sa résolution est bien connue (cf. chapitre 4) : / \

t \ = AQE Tc)

r

1 - exp

( V

tw r

c/.

puisque m, = 0 à l'instant initial. En inversant l'expression, on obtient ; t = -tc In

1 -

us(t) A^E

On vérifie évidemment que, pour t suffisamment grand devant tc , on a : iis ze. Aç)E < Usat Désignons par t\ et tj les instants en lesquels le signal atteint respectivement 10% et 90% de sa valeur maximale. On déduit de ce qui précède :

tm = h-t[ = Tc <(-In - In [ l

.

Ain AQE

(r i )

} AoE . J

[

avec %(ri) = 0,10 AqE et ufitfi) = 0,90AqE. Il en résulte la relation suivante entre la durée de montée et la fréquence de coupure du montage :

îm — ^2

t\ — Tc In

(MA 0,lj

In 9 27r/c

soit

ty,

0,35 fc

Remarque : 11 existe aussi des imperfections de FAO en régime stationnaire. Citons les intensités des courants aux entrées + et — , notées respectivement */+ et b?,- » qui assurent la polarisation des transistors de l'étage différentiel d'entrée. Notons également la présence d'une tension de décalage u0f (offset) des jonctions des transistors. Négligées dans le modèle idéal de FAO, ces imperfections peuvent s'avérer néfastes sur la fonction réalisée en boucle fermée (cf. chapitres 9 et 17).

Amplificateur opérationnel : montages de base

295

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) L'AO est un amplificateur différentiel qui fournit une tension de sortie iis lorsqu'on applique entre ces deux entrées la tension e. C'est un composant actif, que l'on polarise par des sources de tension stationnaires en général symétriques Ua et —Ua . Par une rétroaction de tout ou partie de la tension de sortie sur l'une des deux entrées différentielles, non inverseuse (+), et inverseuse (—), il fonctionne soit en régime saturé soit en régime linéaire. 2) En régime saturé, la tension de sortie us ne peut prendre que deux valeurs discrètes us{t) = Usat ou us{t) = —USat • Un tel système est largement utilisé comme comparateur, notamment en électronique numérique. 3) En régime linéaire et en boucle ouverte, PAO se comporte comme un filtre passe-bas de fonction de transfert : A0 A(f) = ^= , K>l e 1 +iflfc

dans laquelle Aq est le gain stationnaire de l'ordre de 105 et fc la fréquence de coupure de l'ordre de 10 Hz. 4) En première approximation, on décrit bien PAO en admettant qu'il est idéal, c'est-à-dire que son gain Aq est infini, sa résistance infinie, sa résistance de sortie nulle. Il en résulte que e ainsi que les courants d'entrée sont nuls en régime linéaire. 5) Avec une rétroaction négative, on réalise des montages dont le facteur d'amplification Au est plus faible mais totalement maîtrisé par l'environnement de PAO. En outre, la nouvelle fréquence de coupure fCj est beaucoup plus grande. Les montages amplificateur non inverseur et amplificateur inverseur permettent de réaliser un gain stationnaire respectivement positif ou négatif, déterminé par le quotient de deux résistances. 6) Le montage suiveur est utilisé comme adaptateur d'impédance, notamment dans le but de connecté entre eux divers systèmes sans que la connection ne modifie les caractéristiques de chacun d'entre eux. 7) Avec un ou plusieurs AO, on peut réaliser des systèmes fonctionnels très divers, permettant par exemple de dériver un signal, de l'intégrer, et même de réaliser des composants présentant une inductance en l'absence de bobinage ou une résistance négative.

EXERCICES ET PROBLEMES

P8-1. Fonction de transfert d'un AO en boucle ouverte Un fabricant d'AO annonce un gain stationnaire en tension égal à 120 dB et une constante de temps, rc = 5,3 ras. La fonction de transfert en boucle ouverte de PAO est de la forme :

1. Calculer Aq . Exprimer le facteur d'amplification en V • mV"^1. 2. Déterminer la fréquence de coupure fc de cet AO. Pourquoi la qualifie-t-on de fréquence de coupure à — 3 dB ?

296

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

3. À partir de quelle fréquence, dit-on que cet AO se comporte en atténuateur, et pourquoi ? 4. Calculer la valeur du module et de l'argument de A(f) pour les fréquences /] = 3 Hz et /2 = 300 Hz . P8- 2. Pertes par adaptation d'impédance On estime à 6 dB les pertes dans une prise reliant un ampli-audio à un haut-parleur d'impédance 8 O. On souhaite envoyer une tension us d'amplitude 2 V à l'entrée du haut-parleur. 1. Trouver l'amplitude du signal i{e nécessaire en amont de la prise. 2. Déterminer l'impédance de sortie réelle de l'ampli-audio. 3. Comment peut-on diminuer ces pertes ? P8- 3. Stabilité d'un montage à rétroaction à base d'AO La figure 8.45 représente un amplificateur non inverseur dans lequel l'AO utilisé est polarisé par deux sources de tension symétriques de f.e.m ±15 V . Le fabricant indique la valeur de la vitesse maximale de balayage vm = 0,5 V ■ jxs-1 , ainsi que l'intensité du courant de saturation iS;max = ±20 m A . 1. Donner les conditions auxquelles doivent satisfaire les résistances R\ et Rj , pour que, d'une part l'amplification en tension soit de 40 dB, d'autre part il y ait saturation en tension avant toute saturation en courant. 2. L'équation différentielle caractéristique de l'AO réel s'écrit, avec les notations habituelles : diiç dt

A- us — Aoe

où rc = 1,6 ms est la constante de temps de l'AO et Aq = 104 le facteur d'amplification stationnaire. a) Montrer que le montage est stable seulement si le nœud intermédiaire du pont de résistances est relié à l'entrée inverseuse. b) Estimer la durée de basculement entre les deux états de fonctionnement non linéaire.

Ri A 777/

R2 7777" 7777 Fro. 8.45

>

/?i

V

BX FIG. 8.46.

P8- 4. Impédances d'entrée et de sortie dans le montage suiveur de tension 1. Pourquoi le montage suiveur de tension est-il si apprécié en électronique ? 2. Établir l'expression des impédances d'entrée et de sortie du montage suiveur de tension sachant que l'AO est réel, avec son impédance d'entrée Re et son impédance de sortie Rs. 3. Ce résultat reste-t-il conforme au résultat obtenu avec l'AO idéal ? Justifier.

Amplificateur opérationnel : montages de base

PS- 5. Utilisation d'un mauvais voltmètre

297

web

Dans le montage de la figure 8.46, dans lequel R2 = 80 kfl, /?, = 20 kfl et E = 9 V , on souhaite mesurer la tension UAb entre les points A et B. 1. Établir l'expression de Uab ■ 2. On effectue la mesure en utilisant un voltmètre, que l'on positionne entre les points A et B, en fermant l'interrupteur K. Le constructeur spécifie que la résistance interne du voltmètre vaut 10 kD V-1. Indiquer la mesure affichée par le voltmètre sur le calibre 2 V. Expliquer le résultat obtenu. 3. Proposer un montage à base d'AO permettant d'utiliser ce mauvais voltmètre.

P8- 6. Voltmètre multicalibre On ne dispose que d'un voltmètre dans le seul calibre 2 V, car le bouton de changement de calibre est inutilisable. On souhaite mesurer avec précision des tensions plus faibles. Montrer que le montage de la figure 8.47 permet d'obtenir un voltmètre multicalibre. Préciser la valeur du calibre selon la connexion de l'entrée inverseuse aux nœuds S, A et B.

77 FIG. 8.47.

FIG. 8.48.

P8- 7. Montage amplificateur non inverseur 1. Donner l'expression du facteur d'amplification stationnaire AH du montage de la figure 8.48. 2. On donne la valeur des résistances R\ = 100 kfl, R2 = Ri = Ri = i kfl, ainsi que les tensions de saturation de l'AO, Usat = ±10 V . Trouver la valeur de A;( et déterminer la valeur maximale de E qui évite la saturation en tension du montage. P8- 8. Gyrateur à amplificateur opérationnel Un gyrateur est un quadripôle actif caractérisé par les relations suivantes entre les tensions et les intensités des courants à l'entrée et à la sortie :

A et 7 étant deux nombres positifs (Fig. 8.49a). 1. a) Sachant que A est un facteur numérique, trouver la dimension physique de Y. b) Écrire la matrice de transfert du système.

298

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

c) Établir la relation entre l'impédance d'entrée du gyrateur et son impédance de sortie. 2. On connecte en sortie un condensateur de capacité C et, en entrée, on branche un générateur qui maintient une tension sinusoïdale de pulsation co entre les bornes d'entrée. a) Trouver l'expression de l'impédance d'entrée. Justifier alors le nom de gyrateur et conclure sur l'utilité d'un gyrateur. b) Application numérique pour C = 0,1 fxF et 7 = 1 /2000 S . 3. Dans le montage de la figure 8.49b, l'AO est idéal et la sortie débite dans une charge de résistance Rc . Calculer l'impédance d'entrée du gyrateur en fonction de Rc, Z| et Z2. Conclure pour Z| = Z2 et Rr = 0,2 kfï.

le

ls

1

Z,

k Ue

'

U,

777/ 7777 7777

a)

b)

Fig. 8.49.

P8- 9. Réalisation d'une inductance en parallèle avec une résistance On se propose de réaliser avec un AO un composant se comportant comme une bobine purement inductive (Fig. 8.50). 1. Montrer que l'impédance d'entrée du circuit est équivalente à une inductance en parallèle avec une résistance. Calculer les valeurs de l'inductance et de la résistance pour R\ = 10 kfî, Rj = 10 kfi et C = 1 nF. 2. Comment modifier le circuit pour que le composant soit équivalent à un dipôle RLC parallèle.

Ri

«H

7777 Fig. 8.50.

7777

P8-10. Convertisseur tension-courant Dans le montage représenté sur la figure 8.51a, l'amplificateur opérationnel est idéal et fonctionne en régime linéaire. 1. Établir l'expression du courant ic circulant dans la charge en fonction de la tension d'entrée ue et de R] . Comment améliorer l'architecture du système afin qu'il assure la fonction de conversion tension-courant ?

Amplificateur opérationnel : montages de base

299

2. On réalise le montage de Howland représenté sur la figure 8.51b. Établir l'expression de ic. 3. La structure de la figure 8.51c peut-elle rendre ic insensible à un bruit sur la masse, c'est-à-dire à une fluctuation de faible amplitude de la tension de référence ?

Ri oo ue 7777

Ur 7777

Ri

7777 7777 a)

_

_

D>

^ GO

UeA Us

Us

7777 R\

7777

i

Ue,2 Zc

7777

-

7777

*7

,

Uc

Ur

A

7777

7777

7777 c) Fig. 8.51.

P8-11. Convertisseur d'impédance de Riordan Le montage de la figure 8.52 représente le convertisseur d'impédance de Riordan. 1. Établir l'expression de la tension de sortie iis en fonction du courant d'entrée ie. 2. On choisit Z] = Z2 = Z3 = i? , Zc = r et Z4 est l'impédance d'un condensateur de capacité C. Montrer que l'impédance d'entrée de ce montage, entre le point E et la masse, est équivalente à une bobine dont on précisera l'inductance. Z,

Z3 GO

Ug

Z2

Z4 FIG. 8.52.

300

8. Amplificateur opérationnel : montages de base

P8-12. Filtre passif suivi d'un AO Un filtre passif est constitué d'une bobine (inductance L = 10 mH), d'un résistor (résistance /? = 5 fi) et d'un condensateur (capacité C = 1 |jlF) en série (Fig. 8.53). La tension d'entrée est une tension sinusoïdale, d'amplitude efficace Ue = l V et de pulsation co . La tension de sortie est celle aux bornes de l'ensemble RC . Ri /?. ue

-L _

R

t>^

+ r

7777 c:

Rr

ï 7777" Fig. 8.53.

7777

1. a) À l'aide d'un raisonnement qualitatif, trouver la valeur de la fonction de transfert Hijco), entre la tension d'entrée et la tension de sortie, d'un tel système utilisé comme filtre, aux fréquences extrêmes (très faibles ou très grandes). Commenter. b) On introduit û>o = (LC)_1//2 , Te = L/R Qi Q = &>o Te . Calculer ces grandeurs en précisant leurs unités SI. c) Établir l'expression de la fonction de transfert Hijco). En déduire Hix) — H{jto), en introduisant Q, sachant que x est la fréquence réduite x =///o ■ d) Tracer l'allure du diagramme de Bode relatif au gain, en fonction de X = 1g a:. Calculer la valeur du gain en tension Gu , successivement pour X = —oo, X = 0 etX = oc. Commenter. 2. En sortie, on connecte une charge Rc = 80, par l'intermédiaire d'un amplificateur opérationnel idéal dont la rétroaction est constituée par les résistances /?i = 1 kO et #2 = 10 kO. On suppose que l'AO n'est pas saturé en courant. a) Justifier sommairement l'intérêt de l'AO en précisant ses fonctions. b) Calculer la puissance dissipée dans la charge, pour x = 2.

P8- 13. Réponse d'un comparateur inverseur à hystérésis à un signal triangulaire La figure 8.54 représente un comparateur inverseur à hystérésis, les résistances R[ et R2 valent respectivement 1 kO et 2,5 kO ; en outre Usat = 14 V. X

7777 Ri

7777" Fig. 8.54.

Amplificateur opérationnel : montages de base

301

1. À quelle condition doit satisfaire la tension d'entrée ue pour que la tension de sortie us soit égale à Usat ? Même question pour que us vaille — Usnt. En déduire le diagramme donnant us en fonction de ue. On trace le graphe iis en fonction de ue en adoptant l'échelle suivante : 1 cm représente 10 V. 2. On applique à l'entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les valeurs —8 V et 8 V pendant une durée totale de 4 ms . Représenter graphiquement les tensions ue(t) et us{t) sachant que sur l'axe des abscisses 1 cm représente 0,5 ms.

P8-14. Utilisation de l'AO OP - 470 On a extrait de la documentation constructeur de l'AO OP — 470 les données suivantes : i) la courbe de gain en fonction de la fréquence en boucle ouverte (Fig. 8.55a), ii) la courbe de gain en fonction de la fréquence en boucle fermée (Fig. 8.55b), iii) la courbe du facteur d'amplification stationnaire en boucle ouverte en fonction de la tension d'alimentation (Fig. 8.55c). (dB) 40

Ua — 15 V

120

Boucle ouverte

Facteur d'amplification

Gu (dB) 5 x 10°Boucle ouverte

Boucle ouverte

IOO-80--

40

60--

20 -

40--

/ (kHz)

20-Hz

lO'-1Ua ( V)

1 kHz a)

MHz

20^-

I 10

I 100

I 1000

b)

I 10000

15

20

c)

FIG. 8.55. 1. Commenter en le justifiant le tracé de la figure 8.55a. 2. Calculer le gain stationnaire Gu en dB pour Ua = 10 V . Même question pour Ua = 15 V . 3. Quelle est la fréquence de coupure /Cj0 de l'AO en boucle ouverte lorsque Un = ISW 7 4. Comment réaliser avec cet AO un filtre passe-bas de fréquence de coupure fc = 20 kHz ? Donner l'expression de la fonction de transfert T(f) du filtre obtenu. 5. Sachant que la vitesse maximale de balayage est vm = 2 W • jxs-1 et que les tensions de saturation sont Usa{ = 12 V et — = —12 V , déterminer l'amplitude maximale d'un signal sinusoïdal à l'entrée du filtre, de fréquence 20 kHz , qui évite la saturation en amplitude et en vitesse.

Amplificateur opérationnel :

compléments

Nombreux sont les systèmes électroniques où l'amplificateur opérationnel est utilisé comme un composant élémentaire : filtres actifs, oscillateurs, convertisseurs analogique-numérique, etc. Nous proposons dans ces compléments d'apporter des précisions sur des systèmes spécifiques, tels que 1"amplificateur à fort gain, l'amplificateur d'instrumentation, l'amplificateur logarithmique compensé en température. On analyse évidemment l'influence des imperfections de l'AO sur les différents montages, notamment l'intégrateur.

I. — AMPLIFICATEUR À TRÈS FORT GAIN Les amplificateurs opérationnels étant des systèmes actifs qui sont alimentés par deux sources de tension symétriques, il convient avant tout de montrer comment l'on réalise une telle alimentation à partir d'une seule source de tension stationnaire. Le caractère différentiel de 1" AO nous impose d'utiliser un système de polarisation avec deux tensions stationnaires symétriques Ua et —Ua avec un point milieu à la masse. 1,1. — Alimentation stationnaire symétrique On peut réaliser une telle source de tension stationnaire bipolaire, à l'aide d'une source de tension stationnaire de f.e.m E comme le montre la figure 9.1. T R +

[>oo

R

Ejl

1 Fig. 9.1. Le premier étage réalise une division par deux de la tension d'entrée = 30 V ; cependant, si on se limitait uniquement à cela, la connexion des deux résistances /? = 10 kfi respectivement en parallèle avec les deux résistances de charge différentes /?cj et Rcp_, romprait cette symétrie.

Amplificateur opérationnel : compléments

303

En ajoutant un amplificateur suiveur de tension (cf. chapitre 8), on sépare les fonctions du premier étage de celles des étages qui suivent. On augmente le courant débité par le système, en connectant, à la sortie de l'AO, un montage push-pull constitué de deux transistors (cf. chapitre 7). En choisissant le point milieu M comme nouveau potentiel de référence, on obtient l'alimentation symétrique EjT. et —E(1 recherchée, capable de s'accomoder de résistances de charges R( \ et R(p différentes. 1.2. — Connexion en cascade de montages à rétroaction négative Les montages avec AO étudiés jusqu'à maintenant n'avaient pas de très grand gain, puisque le facteur d'amplification restait inférieur à 1000, cela en raison des valeurs des résistances compatibles avec les hypothèses AO idéal et courants faibles. Une première solution, immédiate bien qu'onéreuse, consiste évidemment à connecter en cascade deux montages amplificateurs. Considérons donc deux montages amplificateurs non inverseurs connectés en cascade (Fig. 9.2), de facteurs d'amplification en tension respectifs AUi\ et AUj2 ; Ze,\ et Ze,2 sont leurs impédances d'entrée, Zs, i et ZS)2 leurs impédances de sortie. Lorsque l'interrupteur K est ouvert, c'est-à-dire, lorsque les deux montages sont déconnectés, on a les relations suivantes (cf. chapitre 8) : Rç,l — Au^\Ue — ( 1 -|-

^

\^

K

GO

+ Wf,2 7777"

a)

M.

7777

7777 Ri

Ra Ri .77 z.1

Zv,2

K

A AuAUe

eA

b)

Ue,2

Ze2

Aii 2 II e.l T

Fig. 9.2. Lorsqu'on ferme K, ce qui connecte les deux systèmes entre eux, la tension d'entrée ue2 du second diffère alors de la tension de sortie iis^ du premier, en raison de l'impédance d'entrée Ze^ ■ Apparaît en effet une division de tension : _ 2^2 lif? 7 — ry | ry lie 11 2^,2 + ZS! i Il en résulte que : Ur =

A?,2 Ze.2 + Zc 1

AUtxAU:2Ue

d'où

^,2 Al. = — = A,h]AUj2 ue Ze.2+ZsA

304

9. Amplificateur opérationnel : compléments

On voit que le facteur d'amplification de l'ensemble se réduit au produit des facteurs d'amplification des deux systèmes en cascade pourvu que Zep Zs y . Lorsque cette dernière condition est réalisée, il y a adaptation d'impédance pour la tension. Retenons : Au ^ Au^Aup

si

Zep ^ Z5)]

1.3. — Montage avec plusieurs cellules en rétroaction négative La figure 9.3 représente un montage amplificateur avec un seul AO et des résistances dans la gamme du kO . La rétroaction est ici constituée de deux cellules passives en cascade.

7777

A A

7777"

IU

Ri 7777

7777 Fie. 9.3.

Montrons qu'un tel arrangement des résistances autour de l'AO permet d'obtenir un fort gain, au prix évidemment d'une fréquence de coupure plus basse. Pour cela, appliquons le théorème de Millman aux nœuds A et 5 du montage. Il vient, en introduisant les conductances G| , Gi, Gt, et G4 , l'AO étant idéal ; UgG^ + usG] G3 Ua = ub — U- — ue et ub = G3 + G? + G] G a + G3 Il vient, en éliminant ub entre ces deux expressions : «5 _ G4(G3 + G2 + G| Ue

^3(^2 + Gi)

O3G,

ce qui s'écrit aussi : us G4 G2 G4 G2 G4 — = 1+ — + — + — + —x — iie Gi G\ G3 G, G3 Finalement, le facteur d'amplification en tension Au a pour expression, en fonction des résistances : R\ Ri R3 R\ R3 A;( = l + — + — + — H x —R4 /?2 R4 Ri R4 Notons que l'ensemble des deux premiers termes représente le facteur d'amplification du montage non inverseur classique dans lequel on aurait supprimé les résistances Rj et R3 en faisant Ri ~ oc- et R3 =0 (cf. chapitre 8). Ordre de grandeur : pour deux cellules identiques en cascade, telles que R| = R3 = 10 kfl et = ^4 = 1 kfi, on obtient :

, +

ê

= 11

et

= 1 + 10+10+10+(10 x 10) = 131

Expérimentalement, avec de tels systèmes, on a trouvé Ai( « 6,532/0,046 ~ 142 (Fig. 9.4). En choisissant R\ — R3 = 100 kil et ^2 = ^4 = 1 , le facteur d'amplification serait d'environ 10000, ce que l'on ne saurait réaliser avec un amplificateur non inverseur classique, en raison des contraintes qu'imposerait une résistance R\ = 10 MO. L'efficacité de la multiplication des cellules réside dans l'affaiblissement de la rétroaction sur l'entrée inverseuse de l'AO.

Amplificateur opérationnel : compléments

305

MV)

" «.(V) 4,5 ms

6,532 0,046

FlG. 9.4.

II. _ AMPLIFICATEUR D'INSTRUMENTATION Certaines techniques, telles que la suppression du bruit d'un détecteur ou du courant d'obscurité pour un CCD, conduisent à effectuer la différence entre deux signaux très faibles ; il est alors nécessaire de disposer d'une impédance de charge très grande, afin de recueillir une tension suffisante en sortie. Comme ceci n'est pas réalisable avec un montage soustracteur classique (cf. chapitre 8), on utilise un système particulier appelé amplificateur d'instrumentation. Ce dernier est constitué d'un premier étage, bâti selon une structure symétrique, avec deux AO non inverseurs, qui garantissent une impédance d'entrée infinie sur chaque entrée, et un second étage soustracteur (Fig. 9.5). Ces deux étages sont intégrés dans un boîtier et les bornes de connexion de la résistance R variable sont accessibles à l'utilisateur.

r3 UcA 7777

UsA H

n

GO

1 R4

7777

*5

Rl

7777

7777 Soustracteur Us,2 Ue.2 7777

7777 Fig. 9.5.

Supposons que deux capteurs fournissent les tensions ue^ et ue^2 et que l'on cherche à amplifier leur différence : iiCj\ et uc^2 sont les tensions associées aux signaux utiles des capteurs, tandis que la tension umc représente le signal de mode commun associé à une tension additive que l'on souhaite supprimer : UpA — Mme "F tlca

et

Ue 2 — tlmc + Uc 2

306

9. Amplificateur opérationnel : compléments

Le premier étage d'un amplificateur d'instrumentation se distingue d'un montage amplificateur ou d'un montage soustracteur par les deux propriétés suivantes : i) un signal est appliqué sur chacune des deux entrées d'un AO d'instrumentation, ii) le signal utile est amplifié sans que le mode commun le soit, ce qui permet d'éviter une saturation en tension à la sortie du premier étage. On a, dans ces conditions, en appliquant le théorème de Millman aux entrées inverseuses des deux premiers AO, de tensions respectives ue_i et «^2 : Ils, | //?1 ~f" Ue 2/R Ue 1

' ~

1/7?, + 1//?

^

Us,2 /^2 + lie, 1 /R

e

"e'2

et

u

_

1 /7?2 + 1 /R

d'où l'on tire, respectivement :

«.,1 = (^1 + ^ «.,1 -

j «.,2

s,2=

Il vient, en fonction de la différence des signaux utiles iiCi2 ~ mc,i

Us,] = Un,c + UC)2 - ^1 +

(Uc.2 " "c,l )

et

+ :

USj2 = Umc +

+ ^1 +

(llcp " «c.l)

Si les résistances satisfont à la relation R^R^ = R4R6, le second étage fournit en sortie la tension suivante (cf. chapitre 8) :

Re 1 \ Us = — («s,2 " «5,l)

SOlt

^ iis = — n-\

N

I {uCi2 - lie, 1 )

qui est une tension proportionnelle à la différence des tensions des deux signaux utiles, sans le signal parasite de mode commun et donc sans le risque de saturation. Exemple : dans un bolomètre infra-rouge, constitué d'un pont de Wheatstone (cf. chapitre 2), on cherche à amplifier la différence entre la tension du signal électrique associé à un pixel exposé à un flux thermique et celle donnée par un pixel recevant le flux thermique de l'environnement. Or, l'ordre de grandeur des tensions mesurées est de 1 V et leur différence de 1 mV. L'amplificateur d'instrumentation permet de connecter la sortie de chaque pixel à une même charge infinie, ce qu'un montage soustracteur ne pourrait réaliser. En outre, en choisissant dans le montage précédent R[ = R2 = R5 = /?6 — 100 kO , R = 50 kfî et i?3 = 7?4 = 100 kilt, on supprime le signal associé à l'environnement, ce qui permet d'amplifier, sans risque de saturation, la différence de signal utile d'un facteur de l'ordre de plusieurs centaines.

III. — MONTAGES A RETROACTION NEGATIVE AVEC DIODES III. 1. — Modification des niveaux de sortie d'un comparateur Certains AO sont polarisés par des tensions stationnaires non symétriques, unipolaires, 0 et Ua > 0 ,cq qui implique un point milieu, de tension f/fl/2 ; cette tension est équivalente à une composante stationnaire qui risquerait d'être supprimée par tout filtre passe-haut dans le montage.

Amplificateur opérationnel : compléments

307

Pour conserver une polarisation bipolaire symétrique et transformer le signal de sortie bipolaire en signal unipolaire compatible avec les niveaux de tension des circuits logiques, on ajoute au montage comparateur classique (cf. chapitre 8) une diode Zener, dont la tension caractéristique Uz est compatible avec le niveau 1 des circuits logiques (Fig. 9.6). Dans l'exemple considéré, on choisit f/z = 3,3 V . En l'absence de diode Zener, on sait que : i) si £ > 0 soit ue < 0. alors iis = Umt avec | Usat \ < |f/«|, ii) si e < 0 soit iie > 0 alors us = —Usa,. Uz = 5V

oc

777Z

7777 Fig. 9.6.

Lorsque l'intensité ie = ue/R du courant est positive, c'est-à-dire que we > 0, la diode Zener, placée entre l'entrée inverseuse E de PAO et sa sortie S, est passante. La chute de tension Uj aux bornes de la diode passante implique : Ues = Vd

avec

f/,/ = 0,6 V

L'AO est donc en rétroaction négative et fonctionne en régime linéaire. On en déduit : ii- = M_i_ = 0

d'où

Ues = Ud = —us

soit

us = —Ud = —0,6 V

si

ue> 0

En revanche, lorsque l'intensité ie est négative, c'est-à-dire ue < 0, la diode est bloquée : il en résulte, par effet Zener (cf. chapitre 7), que : Ues = —Uz = —us

soit

us = Uz = 3,3 Y

si

ue < 0

On en conclut que ce montage comparateur, auquel on a associé une diode Zener en rétroaction négative, voit ses niveaux de tension de saturation Usat et — f/jaf, modifiés en Uz et —f/j, niveaux de tension compatibles avec ceux des familles de circuits logiques TTL ou CMOS. III. 2. — Montage logarithmique compensé en température On sait que l'amplificateur logarithmique déjà présenté (cf. chapitre 8) était difficilement utilisable en raison de la dépendance de ses caractéristiques avec la température T :

u

*=-

UTla

{ws

avec

Ut =

ksT

En effet Ut est proportionnel à T, alors que I,~ varie comme T3. Dans ce nouveau montage, représenté sur la figure 9.7, les deux transistors bipolaires 7) et 7^ sont appariés : fabriqués dans un même substrat semiconducteur, les intensités de courant de saturation sont identiques. La rétroaction négative sur PAO, effectuée par le transistor Tj , impose une tension différentielle e nulle, d'où il- = 0 . L'analyse du montage s'effectue en considérant successivement deux blocs.

308

9. Amplificateur opérationnel : compléments _L_ Ri

7777 7777

^ y: Uhe

fi. Ube,2

u

+ 7777 Rx R3

7777

7777

II.

7777

7777

FlG. 9.7.

i) La base et le collecteur du transistor T\ sont connectés à la masse : la jonction np collecteurbase est en court-circuit car l'AO impose une tension nulle sur le collecteur. Le transistor % est utilisé comme une diode et l'intensité uelR\ du courant injecté dans le collecteur traverse la jonction pn, base-émetteur. On a donc, en désignant par Uhe,\ la tension base-émetteur du transistor 7j et par îSi\ l'intensité de son courant de saturation : M-ë — Ri

ttbe,[

ic,\ = L,i exp

UT

Jî v d ou

rr i | L,1 ubeA = f/7-ln — \ L, i

en inversant l'expression. ii) Le transistor %_ fonctionne également comme une diode ; l'intensité du courant dans In jonction base-émetteur est donc, avec des notations analogues aux précédentes : Mbe,2

4,2 = 4,2 exp

E

~U+ R~,

Uf

d ou

4,2 iibe>2 = TT r/7- 1In ( — v 4,2

en inversant l'expression. Les tensions ube>\ , ubep et ii+ sont reliées simplement par l'additivité des tensions : 4,24, i \ ll-\- — llhe,2 ~ Uhe I — f/j In ( 7 . V 4,i 4,2/ Les transistors étant appariés, 4,1 = 4,2 , la relation précédente se simplifie donc selon : u+ = f/jln ( ^ ) \ 4.1 /

soit

u+

car

E

\ RlUg

Comme l'amplificateur non inverseur de l'étage de sortie fonctionne en régime linéaire, on obtient finalement : u+ = II- =

R3 /?3 + ^4

Uc

d'où

u.

r3'

\erJ

Ainsi, on réalise la fonction logarithme en compensant la dérive en température du courant de saturation 4 - H persiste néanmoins une variation linéaire avec la température liée à Ut . Remarque : L'utilisation de transistors à la place de diodes ne se justifie que sur le plan pratique, car les transistors appariés disponibles sont bien souvent plus performants que les diodes.

Amplificateur opérationnel : compléments

309

III. 3. — Amplificateur redresseur de tension à simple alternance a) Redresseur à simple alternance Un redresseur simple alternance est un quadripôle qui impose, entre la tension d'entrée ue et la tension de sortie us, la relation simple suivante : uK = u.

si

u* >0

et

Ur =0

si

up < 0

Ces relations peuvent être condensées selon :

us[î) = - ue{t) + \ue{t) |

ce qui implique

us{t) ^ 0

Mise à part sa tension de seuil, la diode T) apparaît comme le composant le plus adapté à cette fonction ; cependant ce défaut sur le seuil peut être corrigé par le montage avec AO de la figure 9.8.

~

V W 1/

«y,0

Us

777/

7777 7777

FlG. 9.8. Analysons ce redresseur simple alternance en distinguant deux cas : i) La diode conduit Comme l'AO est en régime linéaire, us = ue ; en outre, la diode étant passante, l'intensité is du courant qui la traverse est positive. On a donc :

Ue = Us — Rfis >0

d'où

Us = Ue

pOUr

lle > 0

La tension seuil Uj de la diode, qui constituait un défaut de décalage pour un redressement sans AO, se retrouve dans la tension amont us_o , puisque uSjo = us + Ud . H} La diode est bloquée L'AO est alors en boucle ouverte et fonctionne en comparateur à saturation. Le courant à l'entrée inverseuse étant négligeable, la tension en sortie de la diode est nulle : % = 0 . La diode étant bloquée, la tension de sortie usfi de l'AO est inférieure à us ; ce dernier est alors en régime de saturation, d'où: usp = —Usât

ce qui implique

6 < 0

et

ue <0

Testons expérimentalement cette analyse, en utilisant un AO LM 741 avec une charge Rc, laquelle détermine l'intensité du courant qui traverse la diode. Le résultat obtenu est meilleur pour Rc = 1,5 kfi (Fig. 9.9a) que pour Rc infini lorsque l'intensité U du courant est nettement plus faible (Fig. 9.9b).

310

9. Amplificateur opérationnel : compléments

Rc=h5 kQ.

K (V)

u

AO 741 5,5

5,5

/?f. infini

K (V)

s (V)

VV)

AO 741 5,5

5.5

u.. W

,

7' /T = 0,2 ms't

^ 7' /T - 0,2 ms\

u

e\

-5,5

-5,5

-\r*:

-5,5

1

-5,5 -*■ t

a)

b) FIG. 9.9.

b) Amélioration du montage On constate qu'une légère distorsion du signal sur l'alternance positive persiste; cette distortion n'apparaît pas si on utilise l'AO OPA 2604, connecté sur la même charge Rc = 1,5 kO (Fig. 9.10). C'est ce que nous nous proposons d'analyser. Rc= 1,5 kQ AO 2604

" MV) 5,5

V) 5,5

u.. •*

7 /T = 0,2 ms\ -5,5

-5,5

t Fig. 9.10. Lorsque la tension d'entrée ue augmente depuis une valeur négative, pour laquelle us$ = —Usat, elle prend une valeur nulle, puis légèrement supérieure à zéro ; la tension de sortie us_q bascule alors de — USat vers la valeur positive de la tension d'entrée ue. Il en résulte une forte variation d'amplitude du signal de sortie, en une durée très brève, alors que PAO présente une vitesse maximale de balayage vm (cf. chapitre 8). En comparant les vitesses maximales de balayage des deux amplificateurs utilisés, on constate que celle de l'OPA 2604 est cinquante fois plus rapide que celle du LM741. Cette remarque permet de justifier la différence des comportements observés .sur les figures précédentes. On peut réduire l'influence de vm sur le signal de sortie, en modifiant le montage à l'aide d'une seconde diode V connectée en inverse, comme sur la figure 9.11a, où uS)q = —Ud lorsque ue est négatif. La transition en tension est alors plus faible lorsque ue change de signe. Cette distorsion que l'on avait observée sur la figure 9.10, est supprimée, y compris en utilisant un AO 741 pour lequel vm est assez faible, avec un signal d'entrée non sinusoïdal (Fig 9.11b).

Amplificateur opérationnel : compléments

311 Rc= 1,5 kl2 AO 741

(V) 5,5

,x

-, >

V' A

V >

5.5

o-r = o. 2 qis

Ws,0

7777 777/

«.(V)

-5,5 7777 7777

r b)

a) FIG. 9.11.

III. 4. — Détecteur crête Transformer le montage précédent en détecteur crête, dont le rôle est de prélever la valeur maximale de la tension de sortie, n'est pas envisageable en pratique. En effet, si on avait stocké la valeur crête de la tension us à l'aide d'un condensateur placé comme une charge du circuit, on observerait une décroissance de us lorsque la diode est bloquée. Ce phénomène, qui a tendance à s'accentuer pour les valeurs de capacité de quelques nF, est lié à l'existence de courants aux entrées de F AO. Aussi, pour des applications nécessitant un fort courant à la tension crête, privilégie-t-on le montage de la figure 9.12.

E

-

\>

7777 H/'

C2 7777 7777

7777 FIG. 9.12.

La présence de la diode Vi impose un seul sens de circulation du courant dans le condensateur de capacité C. Après un régime transitoire, la tension aux bornes du condensateur, de capacité C, s'établit comme suit, si iie{t) = ue,mcos(cot) : lt+ — Me,m ~ Ud,\ La diode V2 doit être toujours passante, de façon à maintenir une rétroaction négative sur l'AO ainsi qu'un régime linéaire, ce que permet la source stationnaire de f.e.m E. Il en résulte : e=0

d'où

u+ = m_

avec

u+ = ue^m —

et

«_ = us — £7^,2

On en déduit : Us = lie,m + Ud,l — UdA

SOit

Us = Ue,m

si les tensions aux bornes des diodes sont égales. Dans le cas contraire, un léger décalage persiste.

312

9. Amplificateur opérationnel : compléments

III. 5. — Redresseur à double alternance a) Montage déduit du redresseur à simple alternance Rappelons qu'un redresseur à double alternance est un quadripôle dont la tension de sortie iis^ est reliée à celle d'entrée ue par l'équation : ~ \^e{t) | Par rapport au redressement simple alternance, celui à double alternance d'une tension périodique provoque un doublement de sa fréquence et de la valeur de sa composante stationnaire. On a vu qu'avec un pont de Graetz, on pouvait réaliser le redressement à double alternance d'un signal sinusoïdal de 50 Hz (cf. chapitre 7). Pour des fréquences plus élevées, on utilise plutôt le montage de la figure 9.13 réalisé à partir d'un redresseur à simple alternance et d'un amplificateur soustracteur.

X

V r.s

î>2 7777

7777

2R 2R

Redresseur à simple alternance

À.

Soustracteur 7777FlO. 9.13.

En effet, les deux signaux redressés, le simple alternance Mr,.r(r) et le double alternance Us,d{t), s'écrivent respectivement, en fonction du signal ue{r) à redresser : *v(/) = 2 WO + KWIl

d,0Ù

"mW = KWI =

2u

r,s{t) - Ue{t)

En multipliant urrS{t) par deux et en soustrayant le signal initial, on obtient bien avec un tel montage le signal redressé double alternance. b) Autre montage Sur la figure 9.14, on a représenté un autre montage redresseur à double alternance. L'analyse s'effectue qualitativement en considérant successivement les quatre états de fonctionnement que définissent les deux diodes V\ et V2 . /j Hypothèse de conduction de Xô et XL L'AOl est en régime linéaire en raison de sa rétroaction négative à travers V\ : 6 = 0. Comme les deux diodes conduisent, on a ; «4 > 11% et ug > ue puisque le courant X traversant Xb est orienté de B vers E et que l'intensité du courant à l'entrée de 1'A02 est nulle. On en déduit, le fonctionnement idéal de 1'A02 impliquant ug = uf : 11 a > ue

et

ua > up

De ces inégalités, il en résulte, d'après la loi des nœuds, que la diode T)\ ne peut être passante. L'hypothèse de conduction des deux diodes doit donc être exclue.

Amplificateur opérationnel : compléments

R

E

313

V

oo

UA

AGI

A02

7777 7f77

7777

7777

UR 7777 FIG. 9-14. ii) Hypothèse de blocage de V[ et V2 Si V\ et V2 ne conduisent pas, il n'y a pas de rétroaction sur F AOl. Ce dernier fonctionne donc en régime de saturation avec uS)\ = ±Usa!. Or : si

11 s 1 = U.ml

V-y

conduit

et

si

m,s-1 = —Usa,

"Ci

conduit

L'hypothèse du blocage des deux diodes doit donc être écartée. iii) Hypothèse de la diode T>i passante et de la diode T>2 bloquée On a, ici, *2 = 0 puisque XA ne conduit pas et qu'il n'y a pas de courant à l'entrée de rA02. En outre : Ua i\ = 4 avec ie = — et i\ = —— ~R puisque ue = 0 . Comme up = us =

= 0, on en déduit :

4 >0

ue > 0

d'où

uA = —ue < 0

L'A02> monté en amplificateur inverseur, donne alors, si iie > 0 : ht g

hlg

À l'alternance positive, le signal de sortie recopie le signal d'entrée. iv) Hypothèse de la diode Î>| bloquée et de la diode X4 passante Dans ce cas, on a :

u b 12 = — >0 R

et

iip = ub > 0

puisque «£: = 0 et qu'aucun courant ne pénètre dans l'AOX. L'application du théorème de Millman aux nœuds E et F, entrées des AO, donne : 0

uelR

Ub/R "F Upf {2R)

l/i?+ l/i?+ 1/(2/?)

ue/R

3ug j {2R)

1//?+ 1//?+ 1/(2/?)

et

iip —

usl R l/R + 1/(2/?)

On en déduit, si ue <0 : 3 ue — --Ug < 0

avec

3 us = - iip

s

d'où

3 us = ~ub = ~ue

la sortie recopie le signal sur l'alternance négative. Ainsi, les relations établies dans les hypothèses iii) et iv) confèrent au montage la fonction de redresseur à double alternance, sans influence des tensions de seuil des diodes.

314

9. Amplificateur opérationnel : compléments

IV. — INFLUENCE DES IMPERFECTIONS DE L'AO On sait que, dans un amplificateur opérationnel, l'étage différentiel d'entrée est réalisé avec deux transistors (cf. chapitre 8). Désignons par ^,+ et 4,- 'es intensités des courants de polarisation, qui pénètrent respectivement par les entrées + et — de l'AO, et par u0f la tension de décalage (offset) ; avec deux transistors bipolaires, u0f est la tension base-émetteur de la paire différentielle d'entrée. Les courants de polarisation varient, selon le type d'amplificateur, de 100 pA à quelques pA, alors que la tension de décalage peut atteindre quelques mV. Aussi, négligées en première approximation, dans le modèle idéal de l'AO, ces grandeurs doivent-elles être prises en compte dès que l'on souhaite affiner l'analyse. IV. 1. — Influence des courants de polarisation dans un montage inverseur Dans un montage inverseur, on évalue cette influence en introduisant une tension de bruit en sortie, notée Ui,tS (cf. chapitre 17), donnée pour une tension d'entrée ue nulle (Fig. 9.15). Z2

r*H JT

Ub.s 7777

Z3 7777

7777

FIG. 915. Exprimons les tensions u+ et «_ : 11+ — —Z^ib^

et

U— —

jZi

ib,—

1/Z, + 1/Z2

en appliquant le théorème de Millman au nœud E. Le régime étant linéaire, il vient : ,, S d ou

u+ = m_

ry . Z\ {llb s ~ Zllb,— ) - z3ib}+ = Zi + Z2

Ainsi, la tension Ub^ , qui représente l'erreur sur le signal de sortie, a pour expression : ry • Mb,s — ^2^b,—

Z3 (Z, + Z2) . ^ tb,+ Zi

Dans les documents fournis par les constructeurs, on donne le courant de polarisation moyen ip et le courant de décalage i0f , définis comme suit : l

p—

lb,+ + 4,2

.

. 1. L/ — \lb,+

. | h,— \

l

Si l'étage différentiel d'entrée présentait une symétrie parfaite, on aurait évidemment i0f = 0. Ces courants de polarisation se déduisent des paramètres précédents, selon, pour 4,+ > 4,- : 4,+ — lp

^

— lp

^

avec

4

4/

Amplificateur opérationnel : compléments

315

L'influence des courants de polarisation sur le signal de sortie se traduit donc par le signal d'erreur uh^ : Mb, s —

z?-

Z3 (Z, + Z2)

Z2 +

l

p

z,

Z3(Zi +Z2) z,

lof y

avec

. . ip > iof

L'erreur est sensiblement réduite si : Z2 - Z3 ,

Z,

^ Z,

Z2

=0

. soit

Z3 =

ZjZ? Z| + z2

La connexion de l'impédance Z3, d'une valeur égale à Z\ et Z2 en parallèle, équivaut à restituer la symétrie externe de l'étage de polarisation, puisque sur l'entrée inverseuse, Z\ et Z2 sont en parallèle. Lorsque la condition précédente est réalisée, un écart persiste cependant : Mb,s —

Z,2lof

L'influence de cette tension d'erreur résiduelle dépend du système considéré. i) Dans un montage amplificateur inverseur, de fort gain, c'est la résistance R2 qui conditionne le gain stationnaire —/?2//?i où R\ représente l'impédance d'entrée du montage qui doit être assez grande, de l'ordre du kO . Comme l'intensité i0f du courant de décalage varie entre quelques pA et une dizaine de nA, l'erreur lit,s sur la tension stationnaire liée au courant de polarisation est de l'ordre du mV. ii) Appliquons à l'entrée du montage intégrateur inverseur pour lequel Zj = /? et Z2 = 1 /{jCco), avec par exemple /? = 15 kfi et C = 150 pF, un signal d'entrée de forme carrée, d'amplitude t/o = 1 V, de valeur moyenne nulle et de fréquence / = 23 kHz. Les résultats de l'analyse faite en supposant l'AO idéal sont expérimentalement confirmés : le signal de sortie est intégré et sa pente est de signe opposé au signal d'entrée ; alors que la valeur théorique de cette dernière était C/q/(RC) = 0,44 V ■ jjls-1 , celle mesurée est 0,438 V ■ jjls-1 (Fig. 9.16a). En revanche, le signal de sortie présente une composante stationnaire importante qui peut être filtrée en aval du montage, avec par exemple un filtre passe-haut, de fréquence de coupure 10 Hz , réalisé par une cellule CR, dans laquelle C = 150 nF ti R = 100 kli. Une fois cette composante supprimée, on note cependant par endroit une saturation du signal de sortie, laquelle produit une dissymétrie (Fig. 9.16b). (V)

Us (V)

Us (V)

fie (V)

1--,



43 as

T = 43 jjls

2,6

-4 -1 -13,4 -7,6 t

t

a)

b) Fig. 9.16.

La compensation des courants de polarisation, par la connexion d'un réseau, constitué par la résistance R en parallèle avec C sur l'entrée non inverseuse, ne suffit pas, puisque l'erreur de tension

316

9. Amplificateur opérationnel : compléments

ubs = —i0f/(jC(o) est intégrée, et par conséquent évolue au cours du temps, d'où la saturation du signal de sortie, en dépit d'un courant i0f très faible. Rappelons que la solution adoptée dans l'étude introductive du montage intégrateur (cf. chapitre 8) consistait à placer une résistance R' en parallèle avec le condensateur de contre-réaction ; elle pallie ce défaut car le courant i0f n'est pas intégré, même si une tension de décalage —R'i0f/R persiste. Le montage se comporte comme un intégrateur inverseur pour des signaux d'entrée de période T
%e(V)

^ (V)

T = 44 (JIS rn

rn

r~i

ri

Ue (V)

(V) T = 178 jjls

r

—l

13,7

I -1

I

-- 13,7

4,5 w a)

b) Fig. 9.17.

IV, 2. — Influence de la tension de décalage La tension de décalage u0f a des effets sur les montages à comparateurs, mais aussi sur les montages à rétroaction, où elle peut entraîner une valeur moyenne non nulle du signal de sortie. Dans l'exemple précédent du montage amplificateur inverseur (Fig. 9.15), la tension de décalage provoque une tension d'erreur : Ub,s - - (l +

U0f

Dans le montage intégrateur, la solution consistant à placer une résistance R' en parallèle avec le condensateur permet de ne pas intégrer la tension de décalage qui est stationnaire (Fig. 9.18). Persistera néanmoins l'erreur : R' Ub,s - - I 1 + ) %

Amplificateur opérationnel : compléments

Ue (V)

317

«s (V)

(V)

«e (V) r I

Lt 7" = 140 ixs

■ 7~=| 40 as 1

4,25

2,5 -6 L

I

J

'

-4.25

t

t

b)

a) Fig. 9.18.

Dans certains AO on peut annuler cette tension de décalage u0f en intercalant une résistance variable entre les deux bornes extérieures de réglage « balance » ou « offset null » (Fig. 9.19a). On obtient alors un signal intégré idéal (Fig. 9.19b). Avec compensation _

«C- V)

>

7 = 43 pis

MV 4,25

2 — 7777 t ioo ka

10 kO

-6,5 Us{V)

H/' W/ // é_-V

n// W/ w V

*\// W/ w V

L— -4,25

Sans compensation b)

a) FIG. 9,19.

Remarque : Tous les AO n'offrent pas la possibilité d'un réglage externe de la tension de décalage. On privilégiera donc, dans le choix de F AO, une faible tension de décalage ou, sous réserve de ne pas altérer la fonction réalisée, on placera un filtre passe-haut à la sortie. Par exemple, l'intégrateur décrit plus haut, réalisé par un AO type 2 604 avec compensation de courant, aura sa tension de décalage compensée par un filtre passe-haut de fréquence de coupure 10 Hz (Fig. 9.19b). Résumons les étapes dans la réalisation d'un montage intégrateur à l'entrée duquel la tension appliquée est un signal d'entrée carré, de période T, d'amplitude Uo et de valeur moyenne nulle (Fig. 9.20) : i) on fixe la résistance R connectée sur l'entrée inverseuse qui joue le rôle d'impédance d'entrée du montage et doit être au minimum de 1 kfl, ii) on choisit la capacité C qui détennine avec R la pente de l'intégrateur qui vaut UqI{RC) en valeur absolue,

318

9. Amplificateur opérationnel : compléments

iii) on compense l'intégration des courants de polarisation en plaçant une résistance R' en parallèle avec le condensateur. Il s'en suit une condition sur la période T des signaux d'entrée : T ue 7777

+ 7777

Us 7777

Fig. 9.20.

IV. 3. — Tableau comparatif des amplificateurs opérationnels Selon les modèles d'AO, les paramètres caractéristiques diffèrent. Dans le tableau 9.1, on a rassemblé les grandeurs caractéristiques typiques de l'AO idéal et de quelques composants réels. Remarque : Les fabricants ne précisent que très rarement la valeur de la fréquence de coupure fCj0 en boucle ouverte. Les valeurs que nous donnons ici sont déduites de l'équation Aq = ft qui suppose que l'AO ne comporte qu'une seule fréquence de coupure, caractéristique d'un système d'ordre un. Ainsi, la constante de temps rc = 1 /(27rfc/)) vaut 21 ms pour l'AO 741.

Valeurs typiques

AO idéal

Nombre d'AO

LM 741C

TL 081

TL 071C

OPA2604

THS4062

1

1

2

2

2

i2à ±18 V ± 3,5 à ±18 V ± 3,5 à ±18 V ± 5 à ±24 V ± 9 à ±16 V

±Ua

±ua

Ao

oo

200 V ■ mV_1

100 V • mV-1

200 V-mV"1

100 V • mV-1

15 V-mV"1

GM(dB)

oo

106 dB

100 dB

106 dB

100 dB

83,5 dB

ft

oo

1,5 MHz

4 MHz

2 MHz

20 MHz

50 MHz

fc,o

oo

7,5 Hz

40 Hz

20 Hz

200 Hz

3 333 Hz

Rc

00

2 x io6n

1012D

iol2a

10l2a//8 pF

106n//2 pF

h,inax

oo

25 mA

20 mA

40 mA

35 mA

115 mA

Ip

0

80 nA

50 pA

65 pA

100 pA

3 jxA

lof

0

20 nA

25 pA

5 pA

4 pA

75 nA

U0j

0

2 mV

Vm

oo

15 mV

0,5 V-ixs"

1

13 V ■ |xs

-1

Tab. 9.1.

3 mV

1 mV

16 V-ijls"

1

2,5 mV —

25 V • jxs '

400 V • JJLS-1

Amplificateur opérationnel : compléments

319

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) On peut étudier séparément des montages à rétroaction négative et en déduire le facteur d'amplification en tension de l'ensemble connecté en cascade, en multipliant entre eux les facteurs de chaque montage, pourvu que l'adaptation d'impédance en tension soit réalisée. 2) Il est possible de réaliser des montages à un seul AO possédant un fort gain, grâce à une rétroaction négative constituée de plusieurs cellules passives connectées en cascade. 3) Un amplificateur d'instrumentation amplifie la différence de tension entre deux signaux, en respectant la symétrie des deux étages d'entrée. On l'utilise pour des applications de traitement de signaux, lorsque le rapport signal sur bruit est faible. 4) Associés à des diodes, les montages à rétroaction négative réalisent des fonctions non linéaires : amplificateur logarithmique compensé en température, redresseur, détecteur de crête. 5) L'analyse des imperfections des AO dépend des applications. Par exemple, avec une structure à fort gain, on privilégiera le choix d'un AO ayant une faible tension de décalage. Quant aux courants de polarisation des transistors de l'étage différentiel d'entrée d'un AO, on peut neutraliser leurs effets en veillant au respect de la symétrie électrique du montage.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P9- 1. Détermination des caractéristiques d'un AO On utilise un AO dont la courbe de réponse en fréquence, dans le diagramme de Bode, est celle représentée sur la figure 9.21. Ses impédances d'entrée et de sortie sont des résistances : Re = e/L = 100 kO et Rs = ujix = 100 O. 1. Déduire du diagramme de Bode, relatif au gain en boucle ouverte de PAO, le facteur d'amplification stationnaire Aq et la fréquence de coupure fC:0 à —3 dB . 2. Donner l'expression du facteur d'amplification en boucle ouverte A{f) . En déduire la valeur en dB du gain en boucle ouverte de PAO, à la fréquence /Ci0 . f G„(dB)

10

102

103

104

105

10^ /(Hz)

Fie. 9.21. 3. On souhaite réaliser un montage amplificateur non inverseur de gain stationnaire Gu = 40 dB . Proposer un schéma de câblage électrique ; on respectera le code des couleurs : masse en noir avec câblage en étoile, alimentation positive en rouge, alimentation négative en bleu ; on supposera en outre que le brochage est le même que celui de PAO LM741 (cf. chapitre 8).

320

9. Amplificateur opérationnel : compléments

P9- 2. Montage suiveur de tension Un AO, monté en suiveur, est alimenté par deux sources de tension symétriques ±10 V. Les courants de polarisation sont nuls, la vitesse maximale de balayage vaut vm = 0, 5 V • jxs_l , l'intensité du courant de saturation est = ±20 mA, le facteur d'amplification stationnaire Aq = 104 et la constante de temps tc = 1,6 ms . 1. a) En supposant l'AO idéal, trouver le facteur d'amplification stationnaire en tension r(0) du montage en boucle fermée. Citer trois limites d'application de l'expression établie précédemment. b) Établir l'expression de la fonction de transfert T(f ) du montage, en précisant la valeur de la fréquence de coupure /cv à —3 dB du montage. 2. Quelle est la tension de sortie us{t) de ce montage, en régime établi, lorsque la tension d'entrée a pour expression : ue{t) = ue^mcos{27Tfit)

avec

iie>m = 12 V

Étudier successivement les trois cas suivants : /i = 1 kHz, f2 = \ MHz et /s = 10 MHz, on négligera la limitation due à la vitesse maximale de balayage de l'AO. 3. Dans la bande passante de l'AO, en régime sinusoïdal, établir la valeur maximale de l'amplitude compatible avec une non-saturation en vitesse. Quelle influence ce résultat a-t-il sur les résultats précédents ? En déduire un critère de choix de l'AO. 4. En négligeant l'influence de la vitesse maximale de balayage, détenniner la tension de sortie us{t) de ce montage lorsque la tension d'entrée est un échelon de tension : ue{t) = EY{t) avec E = 8 V.

P9- 3. Amplificateur inverseur et amplificateur suiveur Sur la figure 9.22, dites laquelle des quatre affirmations suivantes est correcte ; i) les deux montages ont la même fréquence de coupure et un facteur d'amplification stationnaire respectivement égal à — 1 et 1, ii) les deux montages ont un facteur d'amplification respectivement égal à —1 et 1 et une fréquence de coupure respectivement égale à /c et 0,5/c , iii) les deux montages ont un facteur d'amplification respectivement égal à —1 et 1 et une fréquence de coupure respectivement égale à 0,5fc et fc , ïv) les deux montages ont des facteurs d'amplification stationnaires égaux. 10 kO 10 m

[>00

—[

+

ii +

7777

7777

7777 FIG. 9.22.

7777

7777

Amplificateur opérationnel : compléments

321

P9- 4. Extracteur de racine carrée Le multiplieur de la figure 9.23a, qui fonctionne avec des tensions d'entrée bipolaires, réalise la fonction multiplication du composant AD835 : Ws = Km{X[-X2){Yx-Y2) + Ue 1. Quelle est la dimension physique du coefficient Kin , sachant que X\ , X2, Y\ et Yj sont des tensions ? Exprimer 11$ en fonction de Ua ■ s m 2. Etablir la condition pour que le montage de la figure 9.23b soit équivalent à celui de la figure 9.23a, dans lequel on souhaite obtenir, pour Us, la même relation que celle déterminée précédemment pour Uç). X, 77/7 K I AD835

X

Ri

X Ua 7777

7777

u Uo 7777

2R

?

X2 Y\ Yi 7777

a) Fig. 9.23.

P9- 5. Réalisation d'un oscillateur contrôlé en tension -web. Dans le montage de la figure 9.24, on suppose que les AO sont alimentés par deux tensions symétriques (non représentées) égales à ±15 V . Les imperfections de l'AO provoquent des tensions de saturation non symétriques avec Usa,t+ = 12 V et Usa!^ = —9 V . Les valeurs des composants sont les suivantes ; /?i = 1 kO, R2 = 3 kfî, /? = 10 kO , C = 0, 1 jjlF . 1. Quels sont les deux types de montage à base d'AO ? 2. a) Tous les interrupteurs étant ouverts, on ferme les deux interrupteurs Ko et Kj à l'instant t = 0, alors que u2 = Usat- et us = 9. Trouver la forme du signal us et calculer sa période en estimant le rapport cyclique à l'état haut. 2. b) Montrer que la période des oscillations a pour expression T = ARCR\IR2 si les seuils de saturation sont symétriques ( \ USat,-\ = Usat,+ )• En déduire le nouveau rapport cyclique et proposer une solution technique pour réaliser la symétrie des seuils de saturation. 3. Dans un multiplieur, la tension de sortie us est reliée aux tensions d'entrée uet\ et uet2 selon iis = Km ue,\uep . Les seuils de saturation sont symétriques et Km = 1 SI. On ouvre K2 et on ferme les deux interrupteurs K\ et K\ en conservant Kq fermé. Exprimer la période du signal us en fonction de ue . Conclure sur la fonction obtenue, en donnant votre avis sur l'endroit où se trouve placé le multiplieur.

322

9. Amplificateur opérationnel : compléments

K X a:.

A,

Ao A2 x

co "2 7777

7777 7777

7777

Fig. 9.24.

P9- 6. Amplificateurs connectés en cascade L'amplificateur opérationnel, utilisé dans les deux cellules identiques de la figure 9.25, est caractérisé, en boucle ouverte, par les données techniques suivantes : i) le facteur d'amplification stationnaire vaut Aq = 104 et la constante de temps tc>0 = 1,6 ms, ii) les impédances d'entrée et de sortie se réduisent à des résistances, de valeurs respectives Re = 100 kfi et Rs = 100 0. Il est en outre précisé que les seuils de saturation en tension sont symétriques, avec AzUsat = ±10 V , et que les résistances R\ et Rj valent respectivement R\ = 100 O et R2 = 10 kO. 1. L'interrupteur K est ouvert. a) Calculer le facteur d'amplification Au = u^\/uej de l'AO supposé idéal, en boucle ouverte. b) En utilisant la conservation du produit facteur d'amplification par la bande passante, trouver la fréquence de coupure /C)r à —3 dB et la constante de temps TCjr du montage. c) Tracer le diagramme de Bode relatif à la représentation asymptotique du gain Git de l'AO en boucle ouverte et en boucle fermée. 2. On connecte en cascade les deux cellules en fermant l'interrupteur K. a) Établir le facteur d'amplification global T(f ) = uxp/uej du système. b) Calculer le facteur d'amplification stationnaire et la constante de temps r du système. c) Tracer sur un même graphe le diagramme de Bode relatif à la représentation asymptotique du gain du système et d'une seule cellule. Pour quelle fréquence a-t-on une chute de 3 dB du gain ? 3. En supposant H(jù)) de la forme :

H(Jw)

H{0) (1 ±j
trouver, par la transformée de Laplace, la réponse indicielle usp {t) que fournit le système, lorsque la tension d'entrée ueji{t) est un échelon, d'amplitude E.

Amplificateur opérationnel : compléments

323

oo

K +

UeA

7777

U

e,2 7777

7777

R

-

U

S,]

OoD V

r2 u

s.l

Ri

7777 X Fig. 9.25.

P9- 7. Montage comparateur avec rétroaction positive Dans le montage représenté sur la figure 9.26, où les AO sont idéaux et alimentés en tensions bipolaires, on a introduit un montage amplificateur inverseur dans la chaîne retour du montage comparateur. y* Etablir la relation entre ue et us. Le choix du type d'AO conditionne-t-il la relation obtenue ? Justifier.

ue

'

7777

io m 10 kfl

Us 10 kO

10 kO

7777

^ -

Fig. 9.26.

P9- 8. Analyse d'une fiche technique d'AO et montage non inverseur 1. A partir de la fiche technique de l'amplificateur opérationnel OPA 2604 (Fig. 9.27), estimer les valeurs du facteur d'amplification stationnaire et de sa constante de temps. 2. On se propose de réaliser un montage amplificateur non inverseur, de gain stationnaire 40 dB en utilisant PAO OPA 2604. a) Trouver la fréquence de coupure de ce montage. b) Calculer la valeur minimale de la résistance de charge Rc compatible avec le courant de saturation. c) Quelle est la tension maximale autorisée en entrée pour laquelle le phénomène de saturation en amplitude est évité ? 3. A l'entrée, le signal est sinusoïdal, de fréquence fc . Déterminer la valeur maximale de son amplitude afin que la vitesse maximale de balayage ne soit pas atteinte. Peut-on visualiser expérimentalement cette limitation ?

324

9. Amplificateur opérationnel : compléments

SPECIFICATIONS ELECTRICAL At TA = +250C, Vs = 15V, unless otherwise noted. OPA2604AP, AU PARAMETER OFFSET VOLTAGE Input Offset Voltage Average Drift Power Supply Rejection INPUT BIAS CURRENTd) Input Bias Current Input Offset Current

CONDITION

Vs = 5 to 24V

MIN

TYP

MAX

UNITS

5

70

1 8 80

mV pV/0C dB

VCM = 0V Vcm = 0V

NOISE Input Voltage Noise Noise Oensity: f = 10Hz f = 100Hz f = 1kHz f = 10kHz Voltage Noise, BW = 20Hz to 20kH2 Input Bias Current Noise Current Noise Densily, f = 0.1 Hz to 20kHz INPUT VOLTAGE RANGE Common-Mode Input Range Common-Mode Rejection

Vcm= 12V

12 80

INPUT IMPEDANCE Differential Common-Mode OPEN-LOOP GAIN Open-Loop Voltage Gain FREQUENCY RESPONSE Gaini Bandw dlh Product Slew Rate Settling Time: 0.01% 0.1% Total Harmonie Distortion + Noise (THD+N) Channel Séparation OUTPUT Voltage Output Current Output Short Circuit Current Output Résistance, Open-Loop POWER SUPPLY Specified Operating Voltage Operating Voltage Range Current, Total Boîh Amplifiera

Vq = 10V, R L = IkQ

80

G = 100 20Vp p, RL= 1kQ G = —1, 10V Step

15

0 = 1,1 = 1kHz V0 = 3-5Vrms, RL = 1ka f = 1kHz, Rl = IkQ RL = 600Q V0 = 12V

11

100 4

pA pA

25 15 11 10 1,5

nV/^Hz nV/VHz nVAlHz nV/VRz pVp-p

6

fA/vHz

m

V dB

lO12 II 8 lO12 II 10

Q II pF Q II pF

100

dB

20 25 1.5 1 0.0003

MHz V/ps us us %

142

dB

12 35 40 25

V mA mA Q

15 4.5 lo = 0

TEMPERATURE RANGE Spécification Storage Thermal Résistance!2!, gJA

10.5 —25 —40

+85 +125 90

NOTES: (1) Typical performance, measured fully warmed-up. (2) Soldered to circuit boardNsee text.

FlG. 9.27.

24 12

V V mA 0

C C a c/w 0

Amplificateur opérationnel : compléments

325

P9- 9. Résistances parasites et choix du nœud connecté à la masse La mesure de la température d'un corps peut s'effectuer sans contact grâce à un capteur type thermopile, qui transforme, par effet Seebeck, une différence de température en une force électromotrice (cf. Thermodynamique). Une thermopile, de sensibilité 5 = 710 (jlV.K-1 , est connectée à un montage amplificateur non inverseur de facteur d'amplification 100. L'AO est alimenté par une tension unipolaire entre 0 et = 10 V ; l'intensité ic du courant débité est de l'ordre de 7 m A (Fig. 9.28). On assimile la connexion filaire à une résistance parasite Rp de 1,4 fi. 1. Quelles sont l'amplitude du signal parasite et Terreur équivalente sur la température en kelvin, lorsqu'on connecte la masse au nœud M\ . 2. Justifier qualitativement le choix de la connexion des nœuds Mo ou M3 à la masse.

+

1 [>00 i1

Capteur

7777

U -i Mi

H 1M3 Fig. 9.28.

J

10

Filtres actifs

Comme leur nom l'indique, les filtres actifs diffèrent des filtres passifs par la présence d'éléments actifs, généralement des amplificateurs opérationnels, lesquels apportent l'énergie auxiliaire qui est nécessaire pour que la puissance des signaux en sortie soit supérieure, voire très supérieure, à celle des signaux d'entrée. Il en résulte que le gain en puissance des filtres actifs, exprimé en dB, est généralement positif. Les filtres actifs sont caractérisés, comme les filtres passifs, par leurs fonctions de transfert, rapport de la tension complexe de sortie sur celle d'entrée (cf. chapitre 6) : H{jco) =!(/■) = ^ Z-e a) et f = ù)/{27r) étant respectivement la pulsation et la fréquence. Rappelons que ce concept de fonction de transfert n'a de sens que pour les systèmes linéaires. Le filtre amplifie, atténue ou déphase différemment les composantes spectrales d'un signal suivant la fréquence. Dans ce chapitre, on analyse d'abord les différents types de filtres actifs comportant des AO, à partir des expressions canoniques des fonctions de transfert. On présente ensuite différents types de filtres actifs : cellule de Rauch, cellule de Sallen-Key, cellule universelle, ainsi que les filtres à capacités commutées dont la fréquence de coupure dépend de la fréquence d'ouverture et de fermeture des interrupteurs. Enfin, on tennine sur la synthèse de filtre, c'est-à-dire la réalisation du schéma électronique d'un filtre à partir de spécifications précises.

I, _ PROPRIÉTÉS des filtres actifs 1.1. — Classification Rappelons que l'on classe les filtres par leur ordre ou par leur fonction. L'ordre d'un filtre est le degré le plus élevé des polynômes qui pennettent d'exprimer sa fonction de transfert H{jco). Une fois cette dernière connue, les techniques d'analyse de Fourier ou de Laplace permettent de passer du domaine spectral au domaine temporel (cf. annexes 2 et 3). Comme pour les filtres passifs, on distingue quatre catégories principales de filtre : i) le filtre passe-bas qui privilégie les signaux de basse fréquence, ii) le filtre passe-haut qui, au contraire, transmet préférentiellement les signaux de grande fréquence,

Filtres actifs

327

iii) le filtre passe-bande qui ne laisse passer qu'une bande de fréquence, iv) le filtre coupe-bande ou réjecteur de bande qui atténue les signaux dont la fréquence est située dans un intervalle spectral déterminé.

1.2. — Gabarits des différents types de filtres actifs Le gabarit d'un filtre est la zone du diagramme de Bode, avec le gain Gu = 201g tracé en fonction de 1g/, dans laquelle on soumet le graphe donnant le module de la fonction de transfert à des contraintes ; on hachure généralement les régions exclues du diagramme. a) Filtre actif passe-bas Pour un filtre passe-bas, le gabarit a l'allure de la courbe représentée sur la figure 10.1 : pour les faibles fréquences, le gain est important, alors qu'il est faible pour les grandes fréquences. Les caractéristiques d'un tel filtre sont : i) la fréquence de coupure fc avec le gain correspondant Gu(fc), ii) la fréquence d'atténuation fa et le gain associé Gu(fa). On définit la sélectivité d'un filtre par sa capacité à réaliser la fonction assignée sur un intervalle spectral déterminé. Le filtre passe-bas est sélectif si fc et fa sont très proches avec Gu(fa) très inférieur à Gu(fc) ; aussi introduit-on le facteur positif kf, suivant, inférieur ou égal à 1 :

^< i la avec k/y = l pour un filtre passe-bas parfait. 'u i lg/c lg/« 1| l|

ig/

te

ig/

ig/

r

G.— ■ \

m

ig/«

"3

G,,—

ji Fig. 10.1.

Fig. 10.2.

b) Filtre actif passe-haut De façon analogue, on a représenté, sur la figure 10.2, le gabarit d'un filtre passe-haut. La sélectivité est mesurée par le facteur positif k/j, inférieur à 1 :

= 7 < 1 Je avec kh = 1 pour un filtre passe-haut parfait.

10. Filtres actifs

328

c) Filtre actif passe-bande Sur la figure 10.3, on peut voir que le gabarit du filtre passe-bande peut se déduire de la juxtaposition des gabarits d'un filtre passe-haut, de fréquence de coupure /c-i , et d'un filtre passe-bas, de fréquence de coupure fc^ ■ La différence fC2 —fc,\ est la largeur de bande du filtre, c'est-à-dire l'intervalle de fréquence dans lequel les signaux ne sont pas affectés. Aussi, un filtre passe-bande est-il caractérisé par son comportement aux fréquences extrêmes, / = 0 et / = oo . Aussi introduit-on la sélectivité du filtre passe-bande kpb et la largeur de bande relative B, respectivement définies par : fc 2

- ~fcA la,2 Ja, I

kpb =

et

fca

B=

~fc-' JO

/o étant la fréquence centrale du filtre telle que : ir lg/c,2 + lg/c,l 'g/o = 2

SO t

fo

=

r \\/2 (fc,lfc,2) '

Gu

Gu lg/«.l. lg/C,l

lg/c2 }gfa.2

lg/c2

lgfa.2

IgL.I

Ig/cl

G" fa G" fa FIG. 10.3.

Fig. 10.4.

d) Filtre actif coupe-bande Le gabarit de ce filtre, qualifié de réjecteur de bande, est représenté sur la figure 10.4. On le déduit du gabarit de deux filtres associés, l'un passe-bas, de fréquence de coupure /C)2 , l'autre passe-haut, de fréquence de coupure /C)| . La sélectivité du filtre coupe-bande et la largeur de bande relative sont respectivement : j fa,\ fa,2 kch = 7 Jc,\ - Je,2

et

jr, B

faA - fa,2

avec

fo

fo

Remarque : Certains filtres n'introduisent qu'un déphasage du signal de sortie par rapport au signal d'entrée : \H(jùj)\ = 1 ; ce sont des déphaseurs purs. On les utilise comme correcteurs de phase pour résoudre des problèmes d'instabilité dans les systèmes bouclés (cf. chapitre 13). 1.3. — Comportement d'un AO en filtre actif Un exemple simple de filtre actif est fourni par l'amplificateur opérationnel en boucle ouverte ; on sait que l'AO se comporte comme un filtre passe-bas (cf. chapitre 8). Rappelons que sa fonction de transfert peut se mettre sous la forme caractéristique d'un filtre passe-bas : „(j(0)

=

^ e

=

- "df1 +J{o/ù)c

soit

2f{x) —

^(0) 1

ou

^ / X= — = fc

Filtres actifs

329

représente la pulsation ou la fréquence réduite, fc = 6>c/(27r) la fréquence de coupure de l'AO, H le facteur d'amplification stationnaire, que l'on note souvent Aq dans le cas de l'AO. Ordre de grandeur : pour l'AO OPA 2 604 , ces paramètres fournis par le constructeur valent : ù).~ Ao = 2 x 105 soit Gu - 20 1g Aq = 106 dB et fc= — = 10 Hz Itt 1.4. — Influence de l'impédance de charge Reprenons l'exemple du filtre passif RC déjà étudié (cf. chapitre 6) et rappelé sur la figure 10.5a. On a vu que ce filtre était un filtre passe-bas du premier ordre et que sa fonction de transfert s'écrivait : TI(■ \

1 ur T+isCo)

Hlj<0) =

soit encore

R Ue

H{x) =

1 1+jx

R

7777

C

Ue

c: 7777

Rr T 7777

7777

Us

T 7777"

b)

a)

FIG. 10.5.

En connectant une charge Rc en sortie du filtre, on modifie les caractéristiques du montage de telle sorte que (Fig. 10.5b) : Rcj{\ -f jRcC(o) Rc ~'s

R -\- R,:/(1 + jRcCù)) ~e

R -F Rc + jRRrCoj

puisque, dans le diviseur de tension, ce n'est plus 1 /(JCco) qui intervient mais cette même impédance en parallèle avec Rc . On en déduit la nouvelle fonction de transfert : H{j(o) -

R.

1

//

R + R. [1 +j{R//Rc)Cw\

avec

=

RRc m

On constate qu'apparaissent une nouvelle pulsation de coupure ojc = (R//Rc)C et un nouveau facteur d'amplification stationnaire H(0) = RC/{R + R, ) • Ainsi la charge Rc modifie la fonction de transfert d'un filtre passif. On évite cet inconvénient en connectant la sortie du filtre passif à l'entrée d'un montage suiveur (cf. chapitre 8) ; un tel système, que l'on réalise aisément à l'aide d'un AO (Fig. 10.6), se comporte en adaptateur d'impédance. L'ensemble forme alors un filtre actif dont les caractéristiques sont indépendantes de la charge.

OC'

7777

7777 FIG. 10.6.

T 7777 7777

10. Filtres actifs

330

1.5. — Cascade de filtres passifs séparés par des suiveurs a) Filtres passe-bas identiques en cascade Plaçons en cascade deux filtres actifs passe-bas identiques, tels que le précédent (Fig. 10.7). On supprime ainsi l'influence de la charge sur le facteur d'amplification. oo

7777 7777 Fig. 10.7. Avec des suiveurs de fonction de transfert unitaire (cf. chapitre 8), la fonction de transfert de l'ensemble est le produit des deux fonctions de transfert des filtres passe bas : H(jo>) =

1

1

1 -f 2jù)fo)c — tu2/ co:

(I +j(of(Oc

L'expression de la fonction de transfert réduite est donc la suivante : H{x) =

1 —— 1 — x + 2jx z

avec

0) f x= — = — coc jc

d'où : Gu = 201g |77| = —101g [(1 — x2)2 -(- 4x2]

et

2x

4> = arctan

2

x -l

Sur la figure 10.8, on a représenté les deux diagrammes de Bode donnant le gain et la phase en fonction de X = Igx, avec les courbes asymptotiques. On voit que le gain stationnaire est nul, pour X = 1 , il vaut Gu = —6 dB, et enfin pour X 1 il varie selon la droite asymptote d'équation Gu = —401gx = —40X. ■ (f) (rad)

'G./dB) 0

X = 1g x

0

X= Igx

""-6^

TT/I-

\\ \ \ -40 -

— TT J

\ b)

a) Fig. 10,8. Dans ce dernier cas, le taux de décroissance du gain est de 40 dB • dec AG„ " = —40 AX

soit

AGm = —40

pour

AX = 1

1

, puisque :

et donc pour

Ax = 10

Filtres actifs

331

Le diagramme de Bode relatif à la phase montre que f = —tt/I rad pour X = 0 Qt f ze —tt rad pour X> 1. h) Filtre passe-bas et filtre passe-haut en cascade Sur la figure 10.9, on a représenté deux filtres, l'un passe-bas constitué d'une cellule R\C] avec un AO suiveur, l'autre passe-haut formé d'une cellule C2R2 avec un second AO suiveur. Rappelons que la fonction de transfert du filtre passe-haut C2R2 a pour expression (cf. chapitre 6) : R

rr f . 2{JÙ))

2

_

Ri + l/ijCico)

1

_

l + l/(jR2C2
1 \-jcoc,2/co

x.

_ aVeC

1 R2C2

OO

Ri

7777 7777 FIG. 10.9.

Le critère d'adaptation d'impédance en tension étant respecté grâce aux propriétés du montage suiveur, la fonction de transfert de l'ensemble est le produit des deux fonctions de transfert : 1

= Hiijco) H\ {joi) =

(1 -JÛ>c,2/Û>){1 +j(*>lo>c,\ où tOcj = l/(/?|Ci) et (oC:2 = ]/iR2C2) sont les pulsations de coupure de chaque bloc. Il en résulte, en introduisant les fréquences caractéristiques /Ci 1 et fC)2 : I

d'où

T(f) = (i-jfc.i/m +jf/fc,i)

/ /2 G„ = 201g |I(/)| =-101g I 1 + ^- | - 101g ( 1+^ f f,c,\

Sur la figure 10.10, on a représenté le diagramme de Bode donnant la courbe asymptotique du gain. Cette cascade d'un filtre passe-bas et d'un filtre passe-haut donne un filtre passe-bande. On voit que le gain est maximal et vaut 0 entre les fréquences fCt2 et /Cji , avec /C)2 < fc.\ ■ Les pentes de part et d'autre du plateau à OdB valent respectivement 20dB -dec_I et —20dB dec_l . Gu (dB)

lg/c-,2

-20--

Fig. 10.10.

Ig/cJ

332

10. Filtres actifs

II. — FILTRES ACTIFS D'ORDRE DEUX II. 1. — Sensibilité d'un filtre Même s'il n'y a pas de limite au degré des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert, il est souvent nécessaire de concilier une très forte pente de filtrage, laquelle exige un ordre élevé, un faible coût de réalisation et une faible sensibilité du filtre. Ce dernier paramètre est essentiel dans le choix de la structure qui réalise la fonction de transfert H(J(o) du filtre. Afin d'illustrer l'importance de la sensibilité d'un filtre, supposons que dans un montage, dont le facteur de qualité a pour expression Q = 0, 5(/?i//?2)1^2 , les résistances choisies dans la série E12 soient connues avec une erreur de 10% . La sensibilité du facteur de qualité du filtre à la résistance R\ est donnée par le rapport des variations relatives de g et i?i ; 7= s

dQ/Q

=dQ_Ri=

dR,/R,

dR, Q

1

R1=\l

MR^yr- Q

2

Ainsi, le facteur de qualité de ce montage varie de 5% lorsque la résistance R\ varie de 10% : ce filtre réduit de moitié l'influence de la variation de l'un de ces composants sur le facteur de qualité. Il existe diverses structures qui conduisent à différents types de filtres d'ordre deux, appelées hiquadraîiques ; seules celles qui ont une faible sensibilité sont présentées dans la suite. Dans les structures étudiées, les AO sont supposés idéaux. Cette hypothèse implique nécessairement que les fréquences de coupure des filtres, construits autour de l'AO, soient inférieures à la fréquence de transition ft de ce dernier (cf. chapitre 8).

II.2. —Cellule de Rauch La structure de la cellule de Rauch présentée sur la figure (10.1 la) est constituée par cinq dipôles passifs d'admittances F/ associées en double rétroaction sur un AO. On dit que l'on a réalisé ainsi une Boucle à Rétroaction Multiple, connue sous l'acronyme MLF (de l'anglais Multiple Loop Feedback).

F4

-

Fs

H/-

c.

X

!

: 7777

R

F5

Fi

ue

Fo

R

R +

C,

777T 7777

[>co

7777

a)

7777"

Us 7777

b) FlO. 10.11.

L'AO étant idéal, la rétroaction négative impose une tension différentielle d'entrée nulle, soit u+ —ii- avec W-}- = 0 (cf. chapitre 8). La fonction de transfert en tension du montage se déduit aisément, en appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et F, ce qui donne respectivement : Uji + «çF4 F, + F2 + Fs + F4

et

uE = 0 = -c

UaY2 +«^5 F3 + F5

puisque uE = u+ = 0. On en déduit l'expression .suivante de la fonction de transfert de la cellule de

Filtres actifs

333

Rauch : M (in) = ^ RU 1 Ue

Y5(Yl + Y2-FY3 + Y4)FY3Y4

Selon la nature des admittances F,, résistances ou condensateurs, on réalise un filtre passe-bas, passe-haut ou passe-bande. Exemple : avec Y\ = l/R, Y2 = jC]o), Y3 = X/R, Y4 = 1/R, Y5 = JCjoj (Fig. 10.11b), la fonction de transfert du filtre devient : H(jCÔ}

1 - R^-C^o)2 + jo) 3RC2

En introduisant la pulsation caractéristique û)c = {R2C\C2)~^2 et le facteur Q = [C|/(9C2)]i//2 , on en déduit la fonction de transfert canonique suivante, en fonction de la pulsation ou de la fréquence réduite x : -W

=

~l-x*+jx/Q

Cette expression, au signe près, peut être considérée coinine la forme canonique d'un filtre passe-bas d'ordre deux. Cependant, c'est comme filtre passe-bande que la cellule de Rauch est le plus souvent utilisée, car elle présente l'avantage d'offrir un gain réglable à l'aide d'une résistance, mais sans influence sur la fréquence de coupure (cf. Exercices). Remarque : De nombreux logiciels permettent de représenter le module et l'argument d'une fonction de transfert, à partir de son expression dans l'espace de Fourier ou dans celui de Laplace (cf. annexe 3). En fonction de p, la fonction de transfert H(p) devient, en remplaçant jco par p :

I + 3RC2P + R-CtC^j)2

1 + p{T/Q) + T~p'

avec

r=

II. 3. — Cellule de Sallen-Key L'architecture d'une cellule de Sallen-Key, du nom des électroniciens américains R. Sallen et E. Key qui la proposèrent en 1955, est construite sur la base d'un montage amplificateur non-inverseur, de facteur d'amplification en tension Au (Fig. 10.12a), et d'une rétroaction positive par un ensemble d'admittances F, (Fig. 10.12b). En appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et E, il vient, respectivement, l'AO étant idéal : ueY\ + UsY2 + m^FS F, + F2 -F F3

et

uF =

Y3 + Y4

A,,

A» = 1 F R2/R\ étant le facteur d'amplification en tension de l'AO monté en non-inverseur. On en déduit, en égalant les deux expressions de ua : lie F i F lis Y2 F ME ^3 _ F3 F F4 Fi F F2 F F3

~

AnY3

:

ce qui donne, en simplifiant ; jj/ [}Û))

Mj

AUY\ F3

~ Me ~ {Yi + F2)(F3 F F4) F F3(F4

avec AnF2)

/!„ = 1 F -7 A,

334

10. Filtres actifs

. XI > T

13

777/ 777/

R!

R'

7777

R' R'

7777

b)

a) FIG. 10.12. Considérons la cellule de Sallen-Key pour laquelle (Fig. 10.13) : F2 — jC2C0

Ct

Y4 — jC[(0

2

2

soit

La fonction de transfert Hifoj) devient alors : H{jù)) =

1 + jR[2Cy + C2{1 - Au)\o> - R CyC2(0

mo) Hix) = W " 1 - X2 +

en introduisant le facteur d'amplification stationnaire 7Y(0), la pulsation de coupure ojc et le facteur de qualité Q, respectivement : R'. H(0)=Au = l + ^

= (R^Cj)-'/2

et

(2 =

1 , 2

2(C1/C2) / [1 — {Au — 1)C2/{2C|

On retrouve ainsi l'expression d'un filtre passe-bas d'ordre deux. Le montage est stable si Q est positif, ce qui entraîne la condition suivante sur Ai( : A;( < 1 + 2^C2

soit

1 + ^7 < 1 + 2^c2

<-

C,

Fig. 10.13. Remarques : 1) On introduit souvent, à la place de (2, le facteur d'amortissement m = 1/i2Q) . 2) C'est le plus souvent sous la forme d'une cellule passe-bas ou passe-haut que l'on utilise la cellule de Sallen-Key, puisqu'elle est assez peu sensible à la variation des éléments passifs qui la constituent (cf. Exercices).

Filtres actifs

335

II. 4, — Cellule de Kerwin-Huelsman-Newcomb Cette structure, proposée en 1967 par les électroniciens américains W. Kervin, L. Huelsman et R. Newcomb, est réalisée en connectant en cascade un montage amplificateur non inverseur, et deux montages intégrateurs, avec deux rétroactions, l'une négative et l'autre positive (Fig. 10.14). Entre u{ , «2 et u3 , on a, en régime sinusoïdal, les relations suivantes, que l'on obtient en appliquant le théorème de Millman aux entrées inverseuses de A02 et A03 (cf. chapitre 8) : Il | Hi —

JRCOJ

d'où

_1 R2C2OJ2

—2 jRCco

M3 =

'X, Ml 777/ {2a - 1 )/?i AO

U->

AO2

AO3

7777

"3 7777

FIG. 10.14. Appliquons le théorème de Millman aux deux entrées de l'AOl, de même tension puisque l'AO est idéal. T1 vient : uelR\U2/\{2a — V)R\\ Uj_ , = — r-rrA , -+4 11/J?, /o. _u 1 /[/Oxv _ np.i + l/[(2a — l)R\

. soit

(2a — l)ue + U2 2a

M_j_ j = —-1-0

et : u 11 = -~'

m/R + lls/R M) + M3 ; :— = l/R+i/R 2

{2a — l)ue + 112

a d'où uu

2a

=

U\ + M3 2

Cette cellule est qualifiée d'universelle en raison des propriétés de chacune des sorties. i) si la tension de sortie est «3, la cellule se comporte comme un filtre passe-bas : M3

2a — 1

1



a

\ + jùyRCj a — R2C2co2

ii) si la tension de sortie est m, , c'est un filtre passe-haut : «i

2a — 1

—R2C2Û)2

m^

a

1 + jojRC / a — R2C2ù)2

iii) si la tension de sortie est 112 , c'est un filtre passe-bande : 1*2

2a- 1

—JRCoj

Ug

a

1 + joiRC/a — R2C2ù}1

avec, dans les trois cas, un facteur de qualité Q égal à a. On obtient toutes les formes canoniques de filtre d'ordre deux, en associant ces trois cellules à un quatrième AO monté en sommateur (Fig. 10.15). En effet, le théorème de Millman appliqué à l'entrée inverseuse de cet AO donne : 0

Hs/RA + "h {£2/^2 l/R4 -F l/R'3 + l/R'2 + \/R\

Ra , £*3 R

Ra / —2 R

Ra / Ml R

Le circuit UAF42 (Universal Active Filter en anglais) est un exemple de cellule universelle.

336

10. Filtres actifs

Ri

«3 7777

x

U2 «1

|+ A04

7777

7777 FlG. 10.15.

II. 5. — Cellule de Tow-Thomas La cellule de J. Tow et L. Thomas présente la particularité d'avoir les entrées non inverseuses de trois AO directement reliées à la masse (Fig. 10.16). On minimise ainsi l'influence des capacités parasites. En revanche, il faut s'assurer que les courants de polarisation des AO sont bien symétriques afin de limiter leur influence (cf. chapitre 9). aR

ex +

Ui

AO

X

OC

AO2

AO3

FIG. 10.16. Comme les trois AO fonctionnent en régime linéaire, on a, pour chacun d'eux, «+ = il- = 0. Le théorème de Millman, appliqué aux nœuds E, F et G, donne, respectivement : 0=

u^/R

u^/R + U\ [!/{«/?) + jC(o\

0=

1//?+ 1//?+ \l(aR)+iCù}

m, /R + u-fCco 1 j R T jCù)

0=

U2/R + «3/F 1/F+l/F

On obtient alors, en effectuant : 1 + jaRCco —3

a

vi j

rt2 ll-y =

M-j jRCco

et

«3 = —«2 —

Il j jRCco

Analysons les propriétés de chacune des sorties : i) si la tension de sortie est u3 : 1 + jaRCco u3 = —— jRCcoth —3 a

1, v d ou

i±3 — =

1 + jcoRC/a - R2C2co2

La cellule se comporte comme un filtre passe-bas avec Q = a . ii) si la tension de sortie est m, : «i = —jRCco «2 = jRCco u3 = jRCco

/

—ue

La cellule est passe-bande avec Q = a.

1 + jaRCco a

«j

\

d'où

— =

—jRCco 1 + jcoRC/a — R2C2co1

337

Filtres actifs

II. 6. — Cellule de Akerberg-Mossberg Alors que les deux cellules précédentes sont bien adaptées à des filtres dont la fréquence de travail est très inférieure à la fréquence de transition f, des AO (cf. chapitre 8), on constate expérimentalement, au voisinage de f, une dégradation du facteur de qualité. Dans ces conditions, la cellule proposée en 1972 par les ingénieurs suédois D. Akerberg et K. Mossberg, que l'on a représentée sur la figure 10.17 , s'avère plus performante, en partie grâce à l'AOB placé dans la rétroaction du second montage intégrateur.

aR x

«3

O.

AO

ACh

7777

AO. FIG. 10.17.

Notons que, même si rA02 semble câblé en rétroaction positive, il est en rétroaction négative et fonctionne en régime linéaire, puisque le signal «3 est rendu négatif par l'AOS inverseur. Comme les relations entre les tensions sont identiques à celles écrites pour la cellule de Tow et Thomas, on a : Mj Uç

—1 2

2

2

1 + jù)RC/a — R C û)

«2

—jRCù)



1 + jcoRCja — R2C2(o2

II. 7. — Filtres à capacités commutées Les filtres à capacités commutées sont constitués par des condensateurs, des interrupteurs analogiques, périodiquement fermés et ouverts, et des AO montés en intégrateurs. Ces filtres, proposés pour la première fois en 1972, présentent l'intérêt d'avoir une fréquence de coupure paramétrable. a) Résistance apparente Dans le montage simple de la figure 10.18a, on ferme alternativement l'interrupteur K\ puis l'interrupteur K2 , de façon alternée, grâce à un signal d'horloge, de période Tk, produit par un oscillateur piloté par un quartz (Fig. 10.18b). Chaque interrupteur est fermé puis ouvert pendant la durée Tk/2, ce que Ton réalise grâce aux deux tensions de commande pouvant prendre les valeurs 1 ou 0 ; lorsque le premier vaut 1, le second est 0 et vice-versa. Pour simplifier, admettons les hypothèses suivantes : i) le condensateur est placé entre deux sources idéales de tension, ii) la fréquence d'horloge f: est grande devant la fréquence d'évolution des signaux ue et us, iii) les interrupteurs K\ et K2 , qui ne sont jamais dans le même état, sont réalisés avec des transistors MOS (cf. chapitre 7), iv) le régime établi est atteint entre deux signaux d'horloge, y) la capacité C du condensateur, qui peut être faible si elle est intégrée dans le circuit, doit être supérieure aux capacités parasites des connexions.

10. Filtres actifs

338 ^U\ Ki •

1

r

IL

*

K, P

_

0

us

Tk

*

t i «2

0

^2

nb)

a) FTG. 10.18.

À chaque période 7^ , la charge

transférée de l'entrée vers la sortie a pour expression : ù^q = C{us — ue)

Il en résulte que, pendant une durée t courant s'écrivent respectivement :

q —

ik

T/., la charge transférée q et l'intensité moyenne Im du

é-/: (u.v

uf)

et

Jm —



— ~~ (wy 1 k

'

tif)

ce qui s'écrit aussi, en introduisant la fréquence de commutation fk = 1 /Tk :

a, — u* = fkCk

soit

lis — iie = Ra Im

avec

Ra =

fkCk

par analogie formelle avec la loi d'Ohm. La commutation du condensateur peut donc être assimilée à une résistance apparente Ra , qui s'exprime en ohm, en fonction de Ck et de fk . b) Intégrateur à capacités commutées Transformons le montage intégrateur classique représenté sur la figure 10.19a en remplaçant la résistance d'attaque R par une capacité commutée Ck (Fig. 10.19 b), grâce à un interrupteur K dont la fréquence de commutation est fk = 1 /7)-. C

C

1

2 K

777/

7777

7777

7777

Ck 7777

7777

7777

b)

0 FTG. 10.19.

À l'instant t, alors que K est en position 1, le condensateur de commutation, de capacité Ck , se charge sous la tension ue : Aqk{t) = Ckue{t)

Filtres actifs

339

À l'instant / + 7^/2, on bascule l'interrupteur K en position 2. Le condensateur de commutation se décharge dans le condensateur d'intégration ; tic varie alors de : Aqk(t) Ck Amc = —= ue{t) — On en déduit la relation suivante, à l'instant t + T^, juste avant le retour de K en position 1 : uc(t -f Tf) = uc{t) + Aiic d'où, puisque, l'AO étant idéal, us{t) = —uc{t) ■ F Us{t + Tk) = -Uc{t) -

F = Us(t) - Ue(t)-^

Cette dernière relation s'écrit dans l'espace de Fourier (cf. annexe 2) : us{f ) exp(/27r/rA-) = «,(/') " %if )^

soit

%{f) [l - txpQlTrjTk)\ =

On en déduit la fonction de transfert en régime harmonique : T(f\ =

_ %{f)

c

k 1 _ C exp(/27T/T/;) - 1

Ck c\p{~j7TjTk) C z\\){jTTjTk) — exp{—777/^-)

Pour un signal, de fréquence / très inférieure à fk, soit

=

Ck exp(—/tt/T/,) 2C sin(7r/7t)

]


1 Tif) ~J ~ ■Ck 2^/^ -\J) c

On voit ainsi que le montage intégrateur inverseur, dans lequel on a remplacé la résistance par une capacité commutée, conserve sa fonction initiale d'intégration : Z(f) « -7 j2nfTkC

jf/fc

avec

fc =

ITTTICC

puisque

27TR,,C

Ra = —

En fonction de la variable jco, les relations précédentes s'écriraient : ZI/- \ ^ ^ Hijùj)

1

jco ifC

avec

jco/coc

Ck ==-— l wc = — TkC RaC

. puisque

Tk D = — R a Ck

Ce montage intégrateur à capacités commutées présente ainsi deux avantages : d'une part, sa fréquence de coupure fc = coc/{27r) est contrôlée par la fréquence de fermeture des interrupteurs fk = \/Tk ; d'autre part, comme fc fait apparaître le rapport de la capacité de commutation Ck sur celle d'intégration C, elle est insensible à leurs variations : d (oc

d Tk

dCk

dC

ùjc

Tk

Ck

C

dCk

dC

Ck ~ C

III. — SYNTHESE DE FILTRES Effectuer la synthèse d'un filtre consiste à établir l'expression de la fonction de transfert qui respecte un ensemble de contraintes, rassemblées selon un gabarit, puis à réaliser le circuit correspondant. Montrons d'abord comment l'on peut ramener l'étude de tous les types de filtre à celle du seul filtre passe-bas, par des changements de variables convenables.

10. Filtres actifs

340

III. 1. — Transformations a) Transformation d'un filtre passe-haut en filtre passe-bas Rappelons les expressions canoniques des fonctions de transfert de deux filtres d'ordre un, le premier passe-bas et le second passe-haut (cf. chapitre 6), respectivement : Hh(jco)=Hh(0)-

1

et

1 -f j(o/cOc

Hh(j(o)=Hh{0)-

jù)/(Oc 1 +j(x)fù)c

En fonction de la fréquence normalisée x = co/coc =f/fc , ces fonctions de transfert s'écrivent : 24 O) = Hb (0)

1

1 . + JX

24 (Jx) = Kh (0) T~7: = 1 + jx

et

(0)

l + (Jx] -1

On voit ainsi que l'on passe aisément d'un filtre passe-bas à un filtre passe-haut et vice-versa, en changeant seulement la variable (Jx) en (Jx) ~1 . Sur la figure 10.20, on a représenté le gabarit, en fonction de ^ = f/fc, d'un filtre passe-haut, fc étant la fréquence de coupure. Le changement jx en (jx)~[ implique, dans le diagramme de Bode relatif au gain, le changement de variable x en Ijx. Notons que cela change X = Igx en son opposé —X = — Igx. Ainsi, tout point de l'axe des abscisses se transforme alors en son symétrique par rapport à l'axe des ordonnées passant par X = 0. Il en résulte que, par retournement, le gabarit du filtre passe-haut est identique à celui du filtre passe-bas. 1 'Gu X= Igx

0 s s / / / / Filtre / passe-haut / /

\

Filtre \ passe-bas

Fig. 10.20. Ce changement de variable est le même pour des filtres passe-bas et passe-haut d'ordre deux. En effet : i O)' et 240) = 0,(0) 24 O) = nb((fy 2 i + (/•*)/Q + O) i + 0)/ô + O)2 soit, en divisant cette dernière expression par (jx)2 : i 240) = nh(Q)

l

i + 0)" /ô + 0)"2

b) Transformation d'un filtre passe-bande ou coupe-bande en filtre passe-bas La juxtaposition des gabarits de deux filtres, l'un passe-haut et l'autre passe-bas, donne un gabarit de filtre passe-bande ou coupe-bande (Fig. 10.3 et 10.4). Rappelons les expressions réduites des

341

Filtres actifs

fonctions de transfert de filtres passe-bande et coupe-bande, respectivement ;

nph{ii) = npb{0) j

+

^2 ^

e,

^(j*) = Hcbio)

i +

J^aï)2

où ô sst le facteur de qualité de ces filtres, avec respectivement, pour le filtre passe-bande, puis pour le filtre coupe-bande : Q = —— Ul-fc.l

et

Q= —— fa,2-fa,l

/o étant la fréquence centrale. Ces deux fonctions de transfert s'écrivent aussi :

^ = npii,0)l

u

^x)

+ Q/(jl) + (Jx)Q

= n

^0) i + om + o-)-']

et

et

ncbQx) = nA0)TTm^TW]

^(/■v) = wrf.(o)1

+ 2_l[(/x) + w_1]_I

On passe ainsi du filtre passe-bas au filtre passe-bande et réciproquement en effectuant les remplacements suivants, respectivement :

(Jx)

par

Q (Jx) + (jx)'

et

(jx)

par

O

1

(Jx) + (Jx)

III. 2. — Détermination de la fonction de transfert à partir du gabarit L'analyse précédente permet de ramener l'étude de tout type de filtre à celle de la fonction de transfert du filtre passe-bas, compatible avec les contraintes de son gabarit, lesquelles sont données par les valeurs Gu c et Gt^a du gain aux fréquences caractéristiques fc et fa du filtre. Analytiquement, le problème à résoudre revient à détenuiner le module \'H{x)\ de la fonction de transfert du filtre, à partir des contraintes suivantes : i) pour x = l , G,, = GU}c, ii) pour .t < 1, on doit avoir Gu = 201g |2i(x)| > G,ljC avec une atténuation réduite, iii) pour x > 1 , c'est-à-dire dans la bande atténuée du filtre passe-bas, on doit avoir Gu < avec fa=fc/k, k étant le facteur de sélectivité du filtre. On ne sait calculer analytiquement qu'un petit nombre de fonctions caractéristiques répondant à ces critères. On classe ces fonctions en deux catégories selon que ces fonctions se présentent sous la forme d'un polynôme (Butterworth, Chebyshew, Legendre, etc.) ou sous la forme d'une fraction rationnelle (fonctions de Cauer, Chebyshew inversé, etc.). Pour un gabarit donné, cette seconde forme en fractions rationnelles donnera un filtre d'ordre inférieur, au prix d'une plus grande difficulté de réalisation et de réglage. Dans la suite, on se limitera aux fonctions de transfert de Butterworth et de Chebyshew. Remarque : Il existe plusieurs orthographes de Chebyshew ; on trouve aussi Chebychev, Chebycheff, ou encore Tchebycheff, ce qui est évidemment lié à la difficulté de transcription de la langue russe dans notre alphabet.

342

10. Filtres actifs

a) Fonction de transfert de Butterworth La fonction de transfert de Butterworth , qui satisfait aux trois contraintes énoncées plus haut, est telle que : B{x) = \H{jx)\ (14-/32*2")1/2 où n est l'ordre du filtre et f> un paramètre traduisant l'atténuation à la fréquence de coupure. Les conditions imposées par le gabarit du filtre passe-bas permettent de déterminer les valeurs de /3 et n qui définissent la fonction de Butterworth. En se plaçant à / = /c et / =/« , on trouve : — I01g(l + fi2) = G,iC

et

-101g(H-/32.v2")
Supposons que la fonction de Butterworth admette une atténuation de 3 dB à la fréquence de coupure fc du filtre, quel que soit l'ordre. Le facteur /3 est alors égal à 1 . On en déduit l'ordre minimal du filtre selon, sachant que xu =fa/fc • _ x] lg(l 4 xl") > —^

d'où

xl" > lO^/10) - 1

et

n >

2\gxn

Pour obtenir la transmittance du filtre qui satisfait aux critères du gabarit, on cherche la fonction £3(v) qui admet IfLix) \ comme module, les racines du dénominateur, appelées les pôles devant impérativement être à partie réelle négative sous peine d'instabilité du filtre (cf. chapitre 13). Ainsi, dans l'hypothèse où = 1, la fonction B{x) associée à la fonction de transfert de Butterworth se réduit à la détermination des racines n-ièmes de 1 avec partie réelle négative. Le tableau 10.1 donne les fonctions d'atténuation I3{x) jusqu'à l'ordre n = 6 inclus. Ordre du filtre

Inverse H

1

(jx) des fonctions d'atténuation normalisées de Butterworth pour (3 = 1

i + (ix) l 4 V2{jx) 4 (Jx)2 (1 -\-jx)[[ F jx 4 (Jx)2] = 1 4 2jx 4 2(/.\-)2 4 (jx)3 [1 4 1, 848/v 4 (jx)2] [1 4 0.7653/* 4 (jx)2] = 1 4 2,613/* 4 3,414(/*)2 4 2,613(/*)3 4 (jx) (1 +jx)[l 4 0, 618j*: 4 (j^)2][l 4 1, 6lSjx 4 (jx)2] = 1 4 3,236/* 4 5,236(jx)2 4 5,236(Jx)3 4 3,236(/*)4 4 (jx)5 [1 4 V2jx 4 (/x)2][l 4 l1932jx 4 (jx)2]ll 4 0,5176# 4 (jx)2] = 1 4 3, 864/* 4 7,464(jx)2 4 9, ]42(jx)3 4 7,464(/x)4 4 3, 864(/*)5 4 (jx)6 Tab. 10.1. b) Fonction de transfert de Chebyshew La fonction de transfert de Chebyshew est de la forme : cosh(x) = \H(jx)\ =

[i + r2c2(.v)]'/2

Filtres actifs

343

n étant Tordre du filtre, y un facteur et suivante : Co(x) = 1

un polynôme défini selon la formule de récurrence

C| (x) = A'

et

Cll+\ (a) = 2aC„(a) - C„_i (a)

La contrainte du gabarit sur la fréquence de coupure est facile à prendre en compte, car, pour cette fréquence ( a = 1 ), tous les polynômes sont égaux à 1 . Il vient donc ; Gu(fc) = 20\g\H{l)\ = -101g(l + y2)

d'où

y2 =

- 1

Ainsi : pour

Gu>c = -3 dB

y2 = 100'3 - 1 = 10Ig2 -1=2-1 = 1

i) Pour a ^ 1 , on simplifie les polynômes en effectuant le changement de variable a = cos f . Il vient : Cq = 1

Ci = cos f

€2 = 2 cos f C\ — Cq = 2 cos2 é — \ — cos(2<^)

En supposant la récurrence vraie à Tordre n, on a C,, = cos(n^), ce qui donne à Tordre n + 1 : C„+i{a) = 2cos(f) cosfif) — cos[(rt — 1)^»] cos[(n + l)4>\ + cos[(« — 1)(^] — cos[(/î — 1)0] soit cos[(n + 1)0]. Ainsi, pour a ^ 1 , C„(a) = cos(n0) étant toujours inférieur ou égal à 1, la courbe de réponse du gain en dB varie entre 0 et — 101g(l + y2) . ii) Pour a > 1 , on ne peut évidemment plus utiliser le changement de variable précédent. Cependant, si a 1 , on peut se ramener à une progression géométrique, de raison 2a . En effet : Cyj (a) « 2AC„_i(A) entraîne : C„{x) = [Ixy-'C, = {2.v)2C„_2{,ï) = ■ ■ • = (Ivy-'C, = {2xy-'x = l-{2xf pour /r ^ 1. La fonction module cosh(A) devient alors :

cosh(A) = |KW -

[1 + y2 (2a)2"/4l C2 ^ y (2a)"

d'où :

avec

/c

" = u)

2

et

G„ = 201g|r(/')| = 20 ;i (Ig/c, - 1g/)

On en déduit que Tasymptote de la courbe donnant le gain en fonction de 1g/ est une droite de pente —20n dB • dec_l , qui passe par le point d'abscisse correspondant à la fréquence feu ■ Une fois les paramètres y et n fixés, le premier par l'ondulation maximale acceptée dans la bande passante, le second par la pente de Tasymptote du gain, on détermine la fonction de transfert en cherchant les racines, à partie réelle négative, de |2fWI • Le tableau 10.2 présente les polynômes C„(a) jusqu'à Tordre n = 6 inclus.

344

10. Filtres actifs

Polynôme de Chebyshew

Ordre du filtre

C„(x)

1

X

2

2x2 — 1

3

4x3 - 3x

4

8x4 - 8x2 -f 1

5

16x5 — 20x3 + 5x

6

36x6 — 48x4 -F 18x2 — 1 Tab. 10.2.

III. 3. — Exemple de synthèse de filtre Proposons-nous de réaliser la synthèse d'un filtre passe-bas pour lequel F affaiblissement maximal est de 1 dB , de 0 à 1 kHz, alors que l'affaiblissement minimal est de 40 dB , au-delà de 2 kHz. On trace d'abord le gabarit du filtre spécifié, en normalisant les unités comme sur la figure 10.21. Gu (dB) / (kHz) 1--

-40-FlG. 10.21. On détermine ensuite le facteur y2 à partir de l'ondulation résiduelle dans la bande passante ; si cette dernière vaut 1 dB , alors : Gu{fc) = -1 dB

d'où

y1 = lO^"^/101 - 1 = 10l/l0 - 1 « 0,259

On en déduit la fonction de transfert du filtre en cherchant les racines à partie réelle négative de l'équation : 1 + y2Cl(x) = 0

soit

1 -f (101/10 - 1) C25(x) = 0

pour un filtre d'ordre 5, puisque, pour Gu = —40 àB , xa = 2 et y « 0,51 , on a : 20 In

2 y{2xyi

ce qui donne

n « 4, 8

La résolution numérique, à l'aide de Matlab par exemple, fournit les racines suivantes, à partie réelle négative : X! = -0,0895 i; 0,9901

x2 = -0, 2342 i^/ 0,6119

X3 = -0,2895

345

Filtres actifs

La recomposition du polynôme à partir de ces racines conduit à l'expression de la fonction de transfert. On obtient : Hijx) =

1 5

4

8, U{Jx) + 7,63(jx) + 13,750)3 + 7,93(jx)2 + 4,73(jx) + 1

ce qui se met sous la forme d'un produit de trois fonctions, deux d'ordre deux et une d'ordre un :

~ [l,0118(;x)2+0,181(/x) +1] [2,3294(Jx)2 + 1,0911 (Jx) + l] [3,45530x) + l] On réalise le circuit correspondant en connectant en cascade, deux cellules d'ordre 2, type Sallen-Key, et une cellule d'ordre 1 type RC. Comme la fonction de transfert de la cellule Sallen-Key, représentée sur la figure 10.13, a pour expression : Hsk(JM) =

A, 2

avec

2

/? CIC2(/U>) + {J(o)R[2Ci + (1 - AU)C2] + 1

A.j =

r

R R

on trouve, en identifiant, les relations suivantes entre les valeurs des composants : i) pour la première cellule type Sallen-Key : /?2C,C2û)2 = 1,0118

et

2RCiù)c = 0,181

avec

Au = 1

ii) pour la seconde cellule type Sallen-Key : C2(o2c = 2,3294

et

2RC2ù)c = 1,0911

avec

/C = 1

iii) pour la cellule RC : RCCO, = 3,4553 En choisissant fc = 1 kHz et R = 10 kO, on en déduit les valeurs des autres composants. Sur la figure 10.22, on a explicité l'architecture du filtre avec les valeurs des composants. 178 nF 10 kii

10 m

y

1.44 nF 7777

68 nF 10 ktl H

■C

10 W. 1-41

10 kfi

8,58 nF 77

77

i

54,92 nF ttVT

Fig. 10.22. Remarques : 1) Comme les valeurs obtenues pour les composants ne seront pas toutes disponibles, il conviendra, avec des filtres nécessitant une forte précision, de contrôler les conséquences d'un choix de valeurs normalisées. 2) Les impédances d'entrée des cellules de Sallen-Key, doivent être assez grandes, afin de satisfaire aux contraintes de non-saturation en courant et d'adaptation d'impédance ; la multiplication des fonctions de transfert des cellules biquadratiques s'effectue alors sans perte (cf. chapitre 9).

10. Filtres actifs

346

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Les filtres actifs, que l'on réalise avec des éléments actifs tels que des AO, présentent l'intérêt de pouvoir être connectés entre eux sans modification de leurs caractéristiques, ce qui permet une étude préalable de chacun d'eux. 2) Plusieurs exemples de filtres actifs sont largement utilisés : cellule de Rauch, cellule de SallenKey et la cellule universelle. 3) Un filtre actif à capacités commutées présente deux avantages : sa fonction de transfert dépend d'une part du quotient de deux capacités, ce qui garantit une valeur pratiquement constante, d'autre part de la fréquence de fermeture et d'ouverture des interrupteurs, ce qui permet de choisir la fréquence de coupure. 4) L'étude d'un filtre à partir des spécifications de son gabarit peut se ramener à celle d'un filtre passe-bas équivalent, grâce à un changement de variable. Quant à sa résolution, elle exige de travailler avec des grandeurs normalisées, et d'approcher la fonction de transfert souhaitée à l'aide de fonctions de transfert polynomiales, par exemple les polynômes de Chebyshew.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P10- 1. Diagrammes de Bode d'un filtre avec ou sans AO On souhaite comparer les performances d'un filtre passif et d'un filtre actif. 1. Un filtre passif est constitué d'un résister, de résistance R\ = 10 kfl, et d'un condensateur, de capacité Cj = 1 nF (Fig. 10.23a). a) Établir la fonction de transfert H\ (jef) = T, (f) — iix/ue. Calculer la constante de temps ti du c zs

r\l

montage. b) Tracer les diagrammes asymptotiques de T_{ (f) dans le plan de Bode. Préciser la valeur de /C)| fréquence de coupure du montage. Quel type de filtre obtient-on ? c) Calculer la réponse du montage au signal d'entrée iie{î) = EY{t) avec E — 10 V, Y(r) étant la fonction échelon de tension. On suppose le condensateur déchargé à t = 0.

'C >• û. 2. Dans le montage de la figure 10.23b, les tensions d'alimentation de PAO sont de ±15 V . La fonction de transfert du système actif est la suivante :

u f \

Us

lle

u /m

1

+ÎÙ>T\ 1 -\-JÙ)T2

347

Filtres actifs

a) Établir les expressions de H2{0), t\ et t? . b) Sachant que R2 = 100 kli et C2 = 10 nF, trouver la valeur de R\ pour laquelle le gain correspondant à /^(O) vaut 40 dB . En déduire les deux fréquences de coupure. c) Tracer le diagramme asymptotique de Bode relatif au gain. Proposer un nom fonctionnel au montage. C2 C,

Ri Rx

I><

R\ Us +

T 7777 ////

7777

7777

ue 7777

7777

a)

b) Fig. 10.23.

P10- 2. Filtre actif passe-bande Dans le montage de la figure 10.24 où F AO est idéal, les valeurs des composants sont les suivantes : C, = 10 nF , C2 = 1 nF et R] = R2 = 10 kO . 1. Établir l'expression de la fonction de transfert H(jco). 2. Pour quelle(s) fréquence(s) le module \H(Jco)\ est-il maximal ? Calculer cette valeur maximale et conclure sur le type de filtre.

C2 S

Ri

A 1

Ri

7777

C

ue

C

R/2

7777"

7777 Fig. 10.24.

P10- 3. Filtre actif réjecteur de bande

FIG. 10.25.

: wet>

Montrer que le filtre actif de la figure 10.25 est réjecteur de bande.

P10- 4. Calcul d'un filtre passif passe-bande Dans le montage en tt de la figure 10.26a, les valeurs des composants passifs sont les suivantes Ra — Rb — 50 Q,, La — Lb — 10 |xH, Ca — Ch — 330 pF, Lc — 18 jxH et Cc — 220 pF.

10. Filtres actifs

348

1. Montrer que le réseau peut être représenté par le schéma de la figure 10.26b. Donner alors les expressions de ie , Za , et Zc . 2. Déterminer la pulsation ù)\ qui annule Zc et calculer la valeur de la fréquence f correspondante. 3. Pour quelle pulsation ruo l'impédance Za est-elle purement résistive ? Calculer la fréquence /o associée. 4. Établir l'expression suivante de la fonction de transfert H(j(o) = H (jeu) =

pour Zt, = Zn = l/Ya :

1 RaYa {ZcYa + 2)

5. On étudie à présent la fonction de transfert obtenue en remplaçant Ya et Zc par leurs expressions. a) Montrer que, pour les basses fréquences, H(joj) peut être mis sous la forme : (0 H (Jv) = [J— \ ^3 dans laquelle to^, est une pulsation que l'on calculera. En déduire la valeur correspondante de fo . b) Quelle est l'expression de la fonction de transfert H (Joj) pour des fréquences voisines de f\ et fo ? c) Analyser H (joj) pour les hautes fréquences ; on calculera la fréquence /4 qui caractérise ce domaine spectral. 6. En déduire les propriétés du montage. Cr. Ue

Ra Ca

1 \Lb

Cb\

La

iek

r

Rh Us

Zc z.

z,, '

X ■à)

U

b) Fie. 10.26.

P10- 5. Simulateur d'inductance et filtre actif Dans les montages des figures 10.27a et 10.27b, les AO impliqués sont idéaux et les composants valent : Rn = lOkfl, R3 = 22kfi, C| = InF et C2 = 10 nF. 1. Montrer que le dipôle, situé entre les points A et M de la figure 10.27a, est équivalent à un dipôle Z constitué par la mise en série d'éléments R':L', C' dont on déterminera les expressions et les valeurs. 2. On insère le dipôle Z dans le circuit de la figure 10.27b. Calculer la fonction de transfert H{jco) en fonction de R',L', C et des éléments du montage. 3. Quelle est la valeur de R{ pour laquelle \H(jû)c)\ = 0, &»c étant la pulsation de résonance du dipôle /?', Z/, C ? Calculer la valeur de la fréquence associée fc .

Filtres actifs

349

4. Sachant que |//(/wc)| — 0, déterminer les pulsations ojc^ et coc^ pour lesquelles le gain vaut —3 dB . Donner les fréquences associées /c.i et /C)2 . Etablir l'expression de la Largeur de Bande Relative {LBR) du filtre et calculer sa valeur : Me,2 — MCj i LBR = (0,

_

\> X

Ro Ro

«y,0 '<2

C2

t>130

7777

A

jf Ue\ 0

:

7777

Ri

A

L

+

H. 7777

«o IM 7777

M

b) FlO. 10.27.

P10- 6. Filtre actif en structure de Rauch Dans le filtre actif, en structure de Rauch, représenté sur la figure 10.28, l'amplificateur opérationnel, supposé idéal, fonctionne en régime linéaire. La tension d'entrée ue sinusoïdale, s'écrit, en notation complexe = ue^m exp(/W) = iie^m QxpijlTrft), ue>m étant l'amplitude, co la pulsation et / la fréquence. 1. Etablir l'expression de la fonction de transfert du système, entre la tension d'entrée et la tension de sortie us, en fonction des admittances des composants Fi , ¥2 , L3 , et Es (Fig. 10.28) : H{j(û) = T{f) = ^ ' -K"

Y\Y-x 7 Y2Ya + Y5(Y{ + Y2 + Y?> + Ya)

2. On analyse le cas où les composants 1, 3 et 4 sont des résistors, de même résistance R, et où les composants 2 et 5 sont des condensateurs, de même capacité C. a) Dessiner un schéma du filtre. En analysant les cas extrêmes des très basses puis des très hautes fréquences, trouver la nature du filtre, passe-bas, passe-haut ou passe-bande. b) Expliciter la fonction de transfert Tff) et tracer le diagramme de Bode donnant le gain en fonction de 1g/. Calculer la ou les fréquences de coupure à —3 dB, sachant que R = \2 kfi et C= 15 nF. 3. Les composants 2, 3 et 4 sont à présent des résistors, de même résistance R, et les composants 1 et 5 sont des condensateurs, de capacités respectives C\ et C2. a) Dessiner le schéma du filtre. En analysant les cas extrêmes des très basses puis des très hautes fréquences, établir que le filtre est de type passe-bande. b) Expliciter la fonction de transfert T_{f), en introduisant f =1/(2ttRC\ ) et /2 — 1/(27rRC2). Montrer que son module passe par un maximum pour une valeur f) de la fréquence que l'on exprimera en fonction de R, Ci et C2 - Application numérique ; calculer /o, sachant que R = 5 kfi, Ci = 300 nF et C2 = 300 pF.

10. Filtres actifs

350

_ '3

Ur 7777

> >c II.

Y2

7777

7777 Fig. 10.28.

P10- 7. Filtres actifs passe-bas et passe-haut en structure de Rauch Cwëb) La figure 10.29a représente le schéma d'un filtre d'ordre deux. 1. Établir l'expression de sa fonction de transfert H(Jco). Quelles sont les caractéristiques de ce filtre, fréquence de coupure et facteur de qualité ? 2. On souhaite réaliser un filtre passe-haut, de fréquence de coupure 100 kHz ayant les caractéristiques précédentes, en utilisant des condensateurs de capacité de 1 nF. Montrer que le schéma de la figure 10.29b conduit à la réalisation d'un tel filtre. Donner les valeurs des résistances R\ et qui confèrent au filtre les caractéristiques souhaitées.

10 kii 380 pF X 10 kii

10 kii 2 nF

Ri 7777

7777

7777

7777

7777

b)

a) FIG. 10.29.

P10- 8. Filtre passe-bande en structure de Rauch Le montage de la figure 10.30 représente un filtre passe-bande. 1. Etablir l'expression de sa fonction de transfert. 2. Les deux condensateurs ayant la même capacité C, montrer que la fonction de transfert peut se mettre sous la forme canonique suivante : = -7^(0)T-777 y l+Wô-a-2

avec

x= —

En déduire l'expression du facteur d'amplification stationnaire r(0), de la pulsation de coupure wc et du facteur de qualité Q . Quelle est la nature de ce filtre ? 3. On souhaite filtrer un signal dont les fréquences sont comprises entre 190 kHz et 210 kHz. a) Sachant que la bande passante à —3 dB est égale à ù)cjQ, détenniner les composants du filtre en fonction de C, T(0), Aw et û>c .

351

Filtres actifs

b. Le filtre étant très sélectif, on suppose satisfaite la condition : 1/2 CO, im\ Énumérer les étapes de réglage du filtre et calculer la valeur des composants sachant que C = 0,1 nF et que le gain du filtre est 20 dB .

Cl

Ri

Ci

rfr

7777

TtTT FIG. 10.30.

P10- 9. Filtre passe-bande en structure de Sallen-Key Le montage de la figure 10.31 représente un filtre passe-bande en structure de Sallen-Key. 1. Établir l'expression suivante de la fonction de transfert : a(.v) = K(0)1

-ec

.v = |

dans laquelle 7i{0), Q et fc sont à déterminer. 2. Établir l'expression de la bande passante à —3 dB . 3. Énumérer les étapes de réglage du filtre passe-bande. Quelles sont les limites du modèle ?

X

Ri

7777

*4 7777

7777

7777

Rj

FIG. 10.31.

P10- 10. Filtre actif du deuxième ordre Dans le filtre actif représenté sur la figure 10.32, les résistances R\ et Rj sont égales à 2,2 kfi et les capacités Ci et C2 à 470 pF et 1 nF respectivement. 1. En appliquant le théorème de Millman au point A , situé entre les deux résistances, et au point S de sortie de l'AO, établir l'expression de la fonction de transfert H(jo)) du montage.

352

10. Filtres actifs

*1 —[

+

H—I A

>0°

7777 7777 FIG. 10.32.

2. Montrer que cette fonction de transfert est bien décrite par la fonction suivante :

U{x)

1 - v +jxlQ

dans laquelle x est une fréquence réduite, rapport de la pulsation oj du signal d'entrée sur une pulsation caractéristique (Oq que l'on exprimera en fonction de R] , Rj , Ci et C2 , et Q un facteur que l'on reliera à û>o , C) , /?i et • Calculer coq , la fréquence /o correspondante, ainsi que Q . 3. Étudier le sens de variation de |KWI ■ Tracer les diagrammes de Bode (gain et phase) du filtre ainsi constitué, en fonction de X = 1g x. Quelle est la nature du filtre ? 4. Retrouver la nature de ce filtre à l'aide de considérations uniquement qualitatives.

P10- 11. Sensibilité d'un filtre actif Dans la structure du filtre actif de la figure 10.33, les deux condensateurs ont des capacités de même gamme, égales respectivement à /3C et yC. 1. Établir la fonction de transfert H(jù)) du montage. 2. Quelle est l'expression de la fonction de transfert ftijx), dans laquelle x est la fréquence réduite de référence celle définie par RCcoq = 1 ? En déduire le facteur de qualité Q du montage. 3. Estimer l'erreur sur le paramètre Q due à l'erreur de précision de la capacité yC, y variant de 1 % avec la température. 4. Même question lorsque

varie de la même quantité. Conclure sur la structure du filtre. pc

[>00 A 7777 7777"

FIG. 10.33.

11

Oscillations couplées en électricité

L'étude des régimes transitoires (cf. chapitre 4) a permis de montrer qu'un système linéaire, d'ordre supérieur ou égal à deux, pouvait présenter, en régime libre, des oscillations qui, sauf entretien, s'amortissaient au cours du temps. Il arrive que deux ou plus de ces systèmes, susceptibles d'être le siège d'oscillations indépendantes, entrent en interaction ; ces systèmes oscillent encore, mais différemment, avec des propriétés qui dépendent de leurs caractéristiques, ainsi que de la nature de cette interaction. Les oscillations sont alors dites couplées. On rencontre souvent le couplage d'oscillateurs en physique, par exemple en mécanique (cf. Mécanique) et en physique quantique (cf. Quantique). Nous nous proposons d'étudier le comportement des circuits linéaires couplés, en commençant par l'analyse de deux circuits couplés, puis en l'étendant aux systèmes constitués de N circuits identiques.

I. — CIRCUITS COUPLES EN REGIME LIBRE Dans le système représenté sur la figure 11.1, deux circuits électroniques oscillants interagissent par l'intermédiaire de la capacité C\2 d'un condensateur de couplage ; C\ et Cj sont les capacités, L\ et Lj les inductances, /*] et r2 les résistances des bobinages des deux circuits respectivement. Les pulsations propres de ces circuits en l'absence d'interaction sont bien connues : et

0)2

Le générateur parfait, présent dans le circuit 1, sert à exciter les oscillateurs. La période T du signal qu'il fournit est très grande devant les périodes propres Ty = Itt/coi et T2 = 27r/û>2 des circuits : 7 > 7,

et

7 > 72

Si l'impédance Z12 de la capacité C12 est très inférieure à la plus faible des impédances dans le circuit, le condensateur de couplage est équivalent à un simple fil de connexion, les deux circuits sont indépendants. Les équations qui régissent ces circuits sont alors les suivantes, avec des notations explicitées sur la figure ; 1 d «| 2 9 u\ + ri q + L\ H h &)| U\ = ojj ue T 1 dr

354

11. Oscillations couplées

puisque ui = q\/C\ , i\ = dq\/ôt, T\ = L\/R\ , et : ^ T d ii Ml + f2l2 d" Ll-.— — 0 dt

. SOIt

d2 u2 0 z

dt

\

] dui 2 ; \- OJ, Ui — 0 ti dt

puisque, de façon analogue, ui = qi/Ci, ii = dqi/ df, ti = L2/R2 ■ Précisons que les intensités i\ et ii sont orientées vers les armatures des condensateurs de charges respectives q\ et qi. Dans la suite, nous supposons que chacun des deux systèmes présente une réponse libre pseudopériodique. UL, n

q\

UL2 ®5SS®M C2

L C12!

c.

i\

n

«12

02

U2

Ci q2 12

Ue ru FlG. I I.I.

1.1. — Oscillations libres du circuit 1 en Pabsence de couplage Établissons, en l'absence de couplage entre les deux circuits, le lien entre la réponse du circuit 1 à des signaux carrés et la réponse que ce même circuit fournit en régime libre (cf. chapitre 4). a) Réponse en régime libre Remplaçons la source de tension par un interrupteur que l'on ferme à un instant pris comme origine. Si le condensateur 1 est initialement chargé, le circuit est le siège d'oscillations libres de la charge q\ du condensateur et donc de la tension à ses bornes. On sait que la réponse de ce circuit, en régime libre, se met sous la forme (cf. chapitre 3) : u\,t(t) = Ai exp(rit) +B/exp(r2r) où ri et ri sont les racines complexes de l'équation caractéristique : r2 + - + ^ = 0 D Les constantes Ai et Bi sont déterminées par les conditions initiales sur la tension et sur l'intensité sont les suivantes : ii\ (0) = «o et q (0) = 0, précisément par le système linéaire d'équations algébriques suivant : Ai -f 5/ = mq et T\ Ai -F ro 5/ = 0 issu des expressions générales précédentes de u\j(i) et i\,i(t) = Cd uij(t) / dt ,h r = O.Onen déduit aisément : 1 . n -n/f'l Ai — 7— Mo et Bi — 7— MQ 1 — f\/f2 1 — D / f'2 Ainsi, une première méthode d'obtention des oscillations libres d'un circuit consiste à charger d'abord le condensateur, le circuit étant ouvert, puis à fenner ce dernier à un instant pris comme origine des oscillations.

Oscillations couplées

355

b) Réponse indicielle Réintroduisons la source de tension dans le circuit. Elle délivre une tension échelon iie = EY{t). Si le condensateur 1 est initialement déchargé, la réponse indicielle du circuit a pour expression : u\ti(t) = A/exp(ri/-) + S/expfo/1) + E Comme précédemment, les constantes Aj et 5, sont déterminées par les conditions initiales sur la tension sur et l'intensité du courant ; Ai + Bj = —E

et

r\ A/ + ^ B; = 0

d'où : Ai = — et i-ri/r2

81=

r r2 ^ i g i-r\/r2

En comparant la réponse indicielle à la réponse en régime libre pour laquelle le condensateur 1 est initialement chargé sous la tension U] (0) = E, on voit aisément que A/ = —A/ et 5, = —fî/. Les deux réponses sont donc liées par l'équation : wuO) — E — c) Réponse à une tension carrée La source de tension délivre maintenant des signaux carrés, symétriques, d'amplitude E et de basse fréquence, de sorte que le régime établi soit atteint à chaque alternance. Le passage d'une alternance négative à une alternance positive modifie les conditions initiales selon : Ac -f- Bc Y E — —E

et

r\ Ac -j- ro Bc — 0

et

Bc= - r'///"2/ 1E \-r]/r2

d'où: Ac =

— 2E 1 — C\j rj

On voit que : Ac = —2Ai

et

Bc = —2Bi

Par conséquent, la réponse du système à la transition de l'alternance négative vers l'alternance positive est reliée à la réponse en régime libre par l'équation : c S o (M £

M^c(r) = E-2uij/(r) Par un raisonnement similaire, on obtient, pour la transition de l'alternance positive vers l'alternance négative : uyc{t) = 2u\j{t) — E

CL Il en résulte qu'une méthode d'obtention des oscillations libres d'un circuit (cf. chapitre 3) consiste à utiliser comme source de tension, des signaux carrés, de fréquence assez basse, afin que ces derniers se comportent comme une succession de signaux échelons. L'évolution de la tension ii\ aux bornes du condensateur, observée sur un oscilloscope, s'identifie alors, à un facteur multiplicatif et à une constante additive près, à la réponse libre de la charge q\ du condensateur, avec pour conditions initiales :
11. Oscillations couplées

356

1.2. — Équations des circuits couplés en l'absence de résistance Intéressons-nous aux oscillations libres du système des deux circuits oscillants, couplés par la capacité C12 ■ La source de tension est remplacée par un interrupteur que l'on ferme à l'instant pris comme origine. Le condensateur 1 porte initialement la charge q\ (0), le condensateur 2 la charge <22 {0} ; quant au condensateur de couplage, il est initialement déchargé. Supposons que les résistances du circuit soient négligeables considérablement l'analyse sans la modifier qualitativement.

^ 0 et /?2 ~ 0), ce qui simplifie

La loi des mailles appliquée aux deux circuits donne respectivement (Fig. 11.1) : dfi H| + L\ — dr

. h U\2 = 0

. SOlt

S) _ d zq L\C[ ^ dr

U | + U\2 — 0

7" dï2 Ih +, Lo— " dr

U [9 — A 0 '

V SOlt

r ^ d2M2 L-yO-)—— " " d r2

lll — U[2 — 0

r

r

car i\{î) = C[ô.u\/àt, Z2(t) = C2&U2I dt et «12 = qvi/Cn . Comme Z]2 = i\ — 12 = dqi/ dt — dqj/ dr, il vient, en intégrant, compte tenu des conditions initiales :
i2

^,(0) -
C12 <22(0) -^(0)

d2

^ , H , 1 dT^ + l^ + c;

C|2

Il présente un second membre constant qui ne dépend que de la charge initiale des condensateurs. Notons que ce second membre, au coefficient C12 près, s'identifie à la charge de la portion du circuit isolé des générateurs. Il est judicieux d'introduire les charges d'équilibre q\ie et <22,c correspondantes à la solution particulière du système. Ces charges sont celles des condensateurs 1 et 2 que l'on obtiendrait à l'équilibre en présence de résistances. En effet, dans ce cas, la dissipation d'énergie par effet Joule conduirait à la disparition de la solution des équations sans second membre. Ces charges à l'équilibre satisfont aux équations suivantes :

C,

C,

1 _ 9,(0)-
61

( 1 VCl

1 +

C12

qi.e - T^q\,e = <-12


La résolution de ce système donne, après simplification :

9i.e = „ Xr Vr ^ ® ~ C] -(- C2 + C12

et

qi c =

rlTr Vr " C-I + C2 + <-12

Notons que, si le système n'est pas dissipatif, les charges d'équilibre correspondent à des solutions jamais atteintes. Dans la pratique, il est naturel d'introduire les écarts Q\{t) et (22(0 des charges des condensateurs, par rapport aux charges d'équilibre : Qi(0 = q\(0 - q\.e

et

<22(0 = 92(0 -
357

Oscillations couplées

Le système d'équations devient alors homogène et s'écrit : d2Ôi ( 1 1 \ ^ 1 ^ . ,.22 + ( 77^ + j r ) Q\ - j r Qi — 0 d/ \L|C| L\C]2/ L\ Ci2 et +

{piQ,

+

L^Cn)

02

= 0

"

Cette démarche est comparable à celle adoptée en mécanique pour l'élude de deux masselottes reliées par des ressorts (cf. Mécanique). Dans ce cas, les variables adaptées sont les écarts des masselottes par rapport à leurs positions finales. Si l'on modifie les charges initiales des condensateurs, seules varient les charges d'équilibre. L'introduction des écarts de charge conduit donc aux mêmes équations, quelles que soient les conditions initiales. 1.3. — Nature des oscillations On résout le système précédent d'équations différentielles en cherchant des solutions oscillantes de formes complexes : Q = Ai cxpijùt)

et

Q2 = A2 exp(Jflt)

il étant un nombre réel. En injectant ce type de solution dans les équations différentielles, on obtient le système suivant de deux équations algébriques : +

"cl;'4l

+

+

(_a■i2+à+^)y,2

=

0

=

0

Les solutions en fl2 ne présentent de l'intérêt que si les amplitudes A] et A2 sont différentes de zéro ; aussi le déterminant de leur coefficient doit-il être nul, ce qui fournit l'équation caractéristique suivante : (_tf £i + i- +

+ i- + A) _ (1_)

=

0

En divisant par L1L2 et en développant, on obtient l'équation du deuxième degré en O2 suivante :

a4 - a2

9 coï

^ L\Ci2

L2C12/

LjCn

9 9 cosco^ — 0

L\C\

laquelle admet toujours deux racines réelles et positives fi2 et fi2 ; nous envisagerons plus loin le cas singulier où l'une des racines est nulle. Remarque: Avec un couplage négligeable (Z12 = 0 soit C12 infini), on devrait retrouver pour fi les deux pulsations propres des circuits. C'est bien ce que l'on obtient à partir de l'équation réduite : fi4 — a2 + oX) + ùy\(i)2 — 0 qui admet effectivement comme racines a2 = ùj] et a2 = ws.

11. Oscillations couplées

358

La solution générale du système différentiel est une combinaison linéaire de solutions complexes de la forme exip(j£ï\t), , exp^/TLO et exp(—. Par conséquent, elle s'écrit : Q\ = A]] cos(fi]/4- ^i) H-A^cos^t + <^2)

et

£2 = Aji cosfOit + 0|) + A22Cos(n2t + <^2)

le premier indice des ternies d'amplitude étant relatif au circuit 1 ou 2 et le second à la pulsation fi| ou fÏ2.11 vient donc, en condensant l'écriture :

Q\it) = ^2A]pcosiÇïpt + 4>p)

Q2{t) = ^2A2pCOs{ùpt + (f)p)

et

Les amplitudes A[p et A2P ne sont pas indépendantes, puisque suivant la valeur de vaut, d'après le système algébrique précédent : 1

^ = 5, = -nîLlC,2 + ^

et

leur rapport

^ = 82 = -Ù\LxCn + ^ + 1 A12 C\

Finalement, Q\ et Q2 ont pour expressions respectives :

Q\ij) =

cos(%r + (l>p)

et

Qjit) =

BpAip cos{flpt + 0/,)

Les conditions initiales, au nombre de quatre :

<2i(0)

=

q\ (0) — q],e = ^i(O) -

QliO)

=

22(0) - q2,e = qiiO) -

^(0)

=

^(0) = 0

et

Cl Ci + C2 H- C12 C2 Cl + C2 -f- C|2

tei(O) -r/2(0)] 1^2(0) -r/i(0)]

^(0) = ^(0) = 0

permettent de déterminer complètement les constantes An , A12 , 0i et 02 , selon : Al ) cos0i COS 01 A Ai2cos02 Ai2 cos 02 An cos 0i A 52Ai2COS02 i^A 12 cos 02 SiAn cos0i

= —

Q\{0) 62(0)

An sin0i AA12sin02 fijAn sin 0i A ^2^12 sin 02

= =

0 0

En substituant, dans les deux premières équations, les expressions de sin 0] , sin 02, cos 0| et obtenues à l'aide des deux dernières, on trouve : A12 sin 02(^1 —82)

=

0

A|2 COS 02 (jB| —82)

=

01(0)^1 ~ Q-lity

A,, sin0l (S2 — S,)

=

0

Ancos0i (S2-B,)

=

<2i(0)52 - ^(O)

On obtient alors les constantes : 2,(0)6,-22(0) '

4l1

^

62

6,

Ap —

ai(o)B, -^2(0) 82 — B[

01 ~ 0

Oscillations couplées

359

1.4. — Étude complète d'un système symétrique Le cas symétrique, pour lequel L\ = Li = L et C\ = C2 = C, est très important car le couplage des deux oscillateurs est alors maximal. Comme to] — o)\ — oy^ , l'équation caractéristique devient : 1

fi4 - 2fi2 ( a)l

2

co.

OJn — 0 0

LCn de racines : t il — (On

et

fii — (On

LCn

fii et fi2 étant les pulsations propres du système. Comme, dans ce cas : B\ = -a\LCn + ^ + 1 = 1

et

£2 =

+ ^ + 1 = -1

il vient : Q\ (t) — An cos(fii? -p ^1 ) L A12 cos(fi2f + ^2) Avec les conditions initiales, £2i(0) obtient : B2 Al1

=

- 1

02(0 — A| 1 cos(fiit -P ^1 ) — A12 cos(fi2t "P ^2)

Qo , 02(0) = 0, [àQ\/ d t] (0) = 0 et [d Qij d/-](0) = 0, on

A12 — —Qo

Bo — Bi

= 1

(^>1=0

02 = 0

La solution précise est donc :

Qi =

[cos(fiir) + cos^r)]

et

Qi =

[cos(fiir) — cos(fi2f)]

Ainsi, l'évolution des charges Q\ et Qi n'&st pas harmonique, mais une combinaison simple de deux oscillations harmoniques (Fig. 11.2). <220

Qi(t) I

W

w

y 'W

M

FIG. 11.2. Notons cependant que leur somme Q\ -P Q2 et leur différence Q\ — Q2 évoluent, elles, harmoniquement avec les pulsations respectives fl| et O2 : ôi + Ô2 = ôocos(fiir)

et

Q] - Q2 = Qo cos{fl2t)

Exemple : avec L = 100 mH, C = C12 = 1 piF et un condensateur initialement chargé sous 5 V, on obtient : qo = 5 (xC

/, = ^- « 500 Hz 277"

et

/2 = ^ « 870 Hz 277

11. Oscillations couplées

360

1.5. — Écriture matricielle On pourrait écrire les équations différentielles du système sous une forme matricielle plus condensée. En effet, si l'on note d'une part [Q] et [A] les matrices colonnes des charges et des amplitudes, d'autre part [L] et [C-1] les matrices carrées des inductances et des inverses des capacités : [2] =

L\ o

W =

0 u

[c ']= [1/Cl + !./Cl2

-1/C,2 I/C2 + I/C12

le système d'équations différentielles s'écrit :

[^[0 + Ie"1!®

=

M

Le vecteur colonne solution, d'expression : [Q] = aI

ex

P(/^0

donne, une fois injecté dans l'équation précédente, (— [LjO2 + [C-1]) [A] = [0], ce qui entraîne, puisque [A] 7^ 0 : det {—[L]fi2 + [C-1]) = 0 On obtient ainsi, sous une forme concise, l'équation caractéristique donnant les deux pulsations propres. On en déduit alors la relation entre A) et A2, pour les deux pulsations propres, à l'aide de l'équation : Liil" -f- 1/Cj + I/C12 1/0(2

i/cl2 1 p, —L2O- + I/C2 + I/C12 A2

II. — MODES PROPRES OU NORMAUX DE VIBRATION II. 1, — Définition On appelle modes propres ou normaux de vibration d'un système les modes de vibration harmonique. Us sont réalisés pour des conditions initiales particulières qui annulent, dans la superposition des solutions harmoniques, toutes les contributions sauf l'une d'entre elles. Montrons qu'il en est bien ainsi sur l'exemple symétrique précédent.

Si les condensateurs 1 et 2 portent initialement la même charge, q\{0) =
et

£2(0) = ^2(0) - q2,e = qo

Par conséquent : qo 0

= =

Au cos^]+Ai2cos02 —fî|Ai] sin <£]--LLA^ sin <^2

Qo 0

= =

An COS <£1 — A12 cos <^2 —fiiAn sin (£1 + fUA^ sin (£2

On en déduit que 0] = 0 , 02 = 0, Ai 1 = qo et A12 = 0, précisément : Q[(t) = qocos(flit)

et

Qif) =
Ainsi, l'ensemble oscille, de façon hannonique, à la pulsation fl] . On dit que ces conditions initiales choisies ont excité la première pulsation propre Hi .

Oscillations couplées

361

Pour réaliser ces conditions initiales, on utilise deux sources de tension carrée, synchronisées, basse fréquence, que l'on insère dans les circuits, comme le montre la figure 11.3a. Les deux sources ayant un point commun, on peut les obtenir à partir du même générateur.

C 12

C

J

mmii L

mrn^ L

C

Ug nu

J

WW^ L

c

iig nu

WW^ L

C\2'.

C

iig ru b)

a) Mode symétrique

Ue ru

Mode antisymétrique

Fie. 11.3.

b) Mode 2 Si les condensateurs 1 et 2 portent initialement des charges opposées, q\ (0) = —qj(0) = qo , et si aucun courant ne parcourt les circuits, on a, comme précédemment :

<2i(0)

=

qi (0) — q\je = qo

Qi (0)

=

^2(0) — q2,e = —qo

1

2C

C\2

2C + C12

2C + C\2

qo = Qo

2C 2C + C12

= -Qo

Par conséquent : Qo 0

= =

An cos^i + Ai2Cos^>2 —HiAii sin
-Qo 0

= —

Al 1 COS (f>\ — A|2 cos 2 —a,A,, sin^i -h •n2Ai2 sin^>2

On en déduit (f)\ = 0, (j>2 = 0 , Au =0 et A\2 = qo , soit :

Q\{t) = Qo cos (112 r)

et

Q2Q) = -^ocosf^O

Ces nouvelles conditions initiales ont excité la seconde pulsation propre 112 • Comme précédemment, on peut réaliser ce jeu de conditions initiales, en utilisant deux sources de tension carrée, synchrones, basse fréquence, incorporées dans les circuits, comme sur la figure 11.3b. Les deux sources n'ont pas, dans ce cas, de potentiel commun, ce qui nécessite une tension symétrique. On peut, par exemple, utiliser un générateur basse fréquence capable de fournir deux signaux carrés, de même amplitude, mais en opposition de phase. Il est également possible d'utiliser un inverseur de tension pour produire la tension symétrique à partir d'une même source.

II. 2. — Détermination des modes normaux de vibration Pour connaître les modes normaux de vibration d'un système, il suffit d'injecter successivement dans les équations différentielles les solutions de la forme Ai exp(Jflt) et At exp(/flf) ; on obtient alors un système d'équations algébriques en A] et A2 dont on annule le déterminant de la matrice formée par les coefficients de A1 et A2 .

362

11. Oscillations couplées

a) Bobines et condensateur en dérivation Si le circuit est composé de deux bobines et d'un condensateur montés en parallèle comme le montre la figure 11.4a, les équations différentielles s'obtiennent aisément, à partir des équations précédentes, en faisant 1/Ci = I/C2 = 0 et C12 = C :

d" Q\

, Q\ - Qi UC

=0

Qi , Qi — Q\ =0 dt7 L2C

et

Notons que le circuit de la figure 11.4b étant identique, sa mise en équation doit conduire au même système ; en effet, en appliquant la loi des mailles, on trouve : , r d2Q2 r d'ûi n Il ——r- + Li , 0 =0 dt' d t2

^ et

r I2

d2Q2 dP

Q,-Q2 =a 0 C

équivalent au précédent. Il suffit alors de soustraire la seconde équation à la première, pour retrouver le même système.

Ii

«C L2

C

II

Uj

U2

I2S "2

c:

uc

A 02 12 b)

a) Fie. 11.4.

Injectons les solutions harmoniques dans le système d'équations différentielles. On obtient les équations algébriques suivantes : -IVI, + C

A, - -A2 C 1 —fi"l2 + — | A2

1 A! C 1

=0 — 0

L'équation caractéristique du deuxième degré en fï2 s'en déduit aisément : iV

c KL,

=0

I2

d'où les deux pulsations propres : 1/2 fii = 0

et

02

La pulsation flj = 0 correspond à un courant stationnaire d'intensité Iq , dans les inductances. En effet : <2i - 62 = 0

d'où

dîl

=0

et

dt

- il = lo

Le condensateur est déchargé et sa branche parcourue par aucun courant.

Oscillations couplées

363

Avec la pulsation fb , les courants dans les inductances sont en opposition de phase. Comme : 8,=^ = ! An

et

82 = ^ = -^ A12 Z/z

et

Cîf?) = Zo ^

la solution générale du système s'écrit : <2i (t) = /o ? + A|2 COSlïV + 02)



Ai2—C0s{fl2t + 02) L'I

Exemple : avec C = 0,1 jjlF , Li = L2 = 50 mH , on trouve : f2 =£12/(Itt) «3,2 kHz . b) Circuits couplés par inductance mutuelle Considérons deux circuits oscillants identiques, couplés par induction (Fig. 11.5). On désigne par M le coefficient algébrique d'inductance mutuelle (cf. Electromagnéîisme). La loi des mailles donne, en désignant par L et C les valeurs communes des inductances et des capacités des circuits oscillants : d(Zi| + M2)

Qi

df

d(L/2 + MQ)

62 _

dt

C ~



C

n

Comme fi = dQxj dt et fi = d^fi/dt, il en résulte, en divisant par L et en introduisant «5= l/(LC) : d2ôi , Md2e2 , +

^

2^ _n 0

h

L

i^

+ Uoei

'

-

C

d2e2 , M^Qi

. et

+

^

L

u

<0 <0

U

,

2_A

+Woe2

L^

-0

*2 U

L,2 C

42

Fig. 11.5. TJ O C û (M 1—1 O (M © >CL O U

Les modes normaux de vibration se déduisent des deux équations algébriques obtenues en cherchant des solutions de la forme Ci = Ai expfin?) et C2 = A2 expfifir). Il vient : M [o)q - fl2) A] - yÙ2 Aj

=0

--a2Al + {ù,l-a2)A2 L

=0

L'équation caractéristique, du deuxième degré en fl2, est donc la suivante : ^1 —

M2



+ 6>o — 0

Il en résulte les deux pulsations propres : col±col [l — (1 — M2/L2)]1/2 1 — M2/L2

364

11. Oscillations couplées

d'où: Qi —

et

fi 2 =

'1 +M/L

1 — MjL

Lorsque les circuits sont découplés, il ne reste alors plus qu'un seul mode correspondant aux pulsations propres fii = fi2 =
II. 3. — Coordonnées normales a) Définition Rappelons l'équation différentielle du deuxième ordre caractéristique d'un oscillateur harmonique (cf. chapitre 3 et Mécanique) : + fig^ = 0 où q désigne la charge du condensateur dans l'oscillateur électrique. Lorsqu'un système est constitué de deux oscillateurs harmoniques couplés, et plus généralement de N oscillateurs harmoniques couplés, on peut se demander si, pour faciliter l'étude, il ne serait pas possible de trouver un ensemble particulier de coordonnées pour lequel le système se comporte comme deux ou N oscillateurs harmoniques indépendants. Les coordonnées normales d'un système de N oscillateurs électriques couplés sont les N coordonnées indépendantes {X/} telles que l'énergie du système puisse être mise sous une forme canonique caractéristique de l'énergie d'un ensemble de N oscillateurs hannoniques indépendants :

Pour un système à deux degrés de liberté, cette énergie s'explicite selon : c _ 1 """ " 2 l d7

l

+

n2xi+ 1 fdxA2+laV 2n'Xl + 2 dJ + 2

Remarque : Notons que X; n'est pas homogène à une tension, une charge ou une intensité, mais au produit de la racine carrée d'une énergie par une durée. b) Système symétrique à deux degrés de liberté Pour le système symétrique étudié précédemment, la recherche des coordonnées normales est particulièrement simple, car les charges Qi et Q2 n'évoluent pas de façon harmonique :

Qi (t) = ^ [cosÇfV) + cos(fi201

eI

fMO = Y' [cos(^|r)

_

cos(fV)]

On voit que leur somme et leur différence, elles, oscillent harmoniquement : Q+(t) = Qi +Q2 = Qocos(nit)

et

Q-(t) = Qi - & = Qo cosffLr)

365

Oscillations couplées

Pour trouver de façon précise les coordonnées normales, exprimons la forme canonique caractéristique de l'énergie électromagnétique en fonction de Q+ et • Puisque 0\ = (<2+ -|- Q-)/2 et Qi = {Q+ -Q-)/2,tt vient: .

.

, <■

..cc a avec

2

2 o ~ ^ 1ÔI +, ^ 125 + 21(0,-22) £e C,2 " ot 4C

Qi 4C

+ .2-1 2

2C^

V dr

En introduisant les carrés des pulsations propres fij = ojI et f — W'JH

+

4 V

= a^(l + 2C/C12), on obtient :

d(

en fonction des coordonnées normales Xi et X2 : /L\

1/2

Xl = (2)

// \ e^U)

1/2

/r\ (21+22)

et

X2=(-j

1/2

/r\ e_=

-

1/2

(Gl-e2)

Évidemment, X| et Z2 n'ont pas la dimension d'une charge électrique. c) Système asymétrique à deux degrés de liberté Lorsque le système est asymétrique, la recherche des coordonnées normales est considérablement facilitée par l'utilisation du calcul matriciel (cf. annexe 1). Nous avons précédemment montré que l'équation différentielle d'évolution du système se mettait sous la forme :

[L]^Q] + [c- 'ne] = [0] En introduisant les matrices ; m-' =

L1

r 0

^ 1 .o Lï\

et et

flVl - [LT'ir-'l [C J - .

-f (L1 C]2) -{LiCnr1

-ICCnC1 (L2C2) ' + (7.2012)

1

le système différentiel donne : [2] + [rc][e] = [0] Recherchons les modes propres en y injectant une solution harmonique : [Q]=

= [A] exp (jat)

On est conduit à : rc]-n2[/])W = [0]

avec

[7]=^

°

ce qui s'écrit aussi : [rdW = n2 [A] Sous cette dernière forme, les carrés des pulsations propres flj apparaissent comme les valeurs propres A/ de la matrice [Te] ; les vecteurs colonnes [A] correspondants sont les vecteurs propres [V/] associés (cf. annexe 1 ).

11. Oscillations couplées

366

On trouve ces derniers en remplaçant fi par fi, dans le système d'équations algébriques. La solution générale du système s'exprime alors sous la forme d'une combinaison linéaire des vecteurs propres. On a donc en notation réelle, puisque [L,] exp (±/fir) est solution (cf. chapitre 3) : [Q\ (r) = [V, ] cos (Lti r + (W + [^2] cos (fLr -h ^2)

[Vi] = A,, ^

et

[V2] = A12 ^

Effectuons le changement de base qui permet de rendre la matrice [Fc] diagonale. Pour cela, on construit la matrice de passage [P] en disposant en colonnes des vecteurs proportionnels aux vecteurs propres [V,-]. On obtient :

i]

et

[D]

=[1

ni

puisque les éléments diagonaux de [D] sont les valeurs propres de [Fc]. La matrice diagonale [D] et la matrice de couplage [Fc] sont reliées par l'équation [Dl = [P]~1 [Fc] [P] • Écrivons le système d'équations dans cette nouvelle base. En notant [X] le vecteur colonne des nouvelles coordonnées, on a :

[Te] = M [O] [py1

[Q] = IP] [*]

et

[P] [X]

+

[/>] [D] [P] ■ I [/>] [XJ

=

0

La multiplication matricielle à gauche par [P]"1 conduit à :

[X] + [D][X] = [0] ce qui donne, en explicitant :

+ £1% = 0

et

+ a?X2 = 0

Dans la nouvelle base, les équations sont découplées, c'est-à-dire indépendantes l'une de l'autre. On retrouve l'énergie électromagnétique en multipliant respectivement ces équations par dX, / d r et 6X2/ ét et en les ajoutant : XiX] + OjXiX, + X2X2 + £11X2X2 = 0

d £eiu „ — =0

avec

^ c Sem = ^(=i

+

On vérifie ainsi que les nouvelles variables X; sont bien les coordonnées normales du système. Cette méthode s'applique aussi à des systèmes comportant N oscillateurs harmoniques. La dimension de la matrice [rc] est alors N x N. L'analyse du problème se résume au calcul des valeurs et des vecteurs propres d'une matrice. Cet aspect technique est important, car commun à tous les domaines de la physique linéaire. Le recours à la simulation, et plus exactement à des méthodes informatiques de diagonalisation de matrices, est souvent incontournable si les oscillateurs couplés ne sont pas identiques et en nombre supérieur à deux.

367

Oscillations couplées

Exemple : la figure ll.l représente des circuits couplés, dont les valeurs sont les suivantes : C] = 2 jxF, C? = 3 jjlF, C12 = 2 jxF, L] = 250 mH, L2 = 500 mH. En utilisant comme unité de capacité le jiF et d'inductance le henry, on trouve : [rc] =

2+2 -1

-2 2/3 + 1

4 -1

-2 5/3

ce qui donne après calcul des valeurs propres et vecteurs propres : A| = flj = 1

A2 = Vl\ = —

[/>]-' =

[9/11

[Fi] =

-6/11

-1/3

[P] =

-3/2

— yjQï ~ Jï®2

et

1 -1/3

1 3/2

~ ÏT+ TT^2

III. — MODES DE COUPLAGE III. 1. — Différents types de couplage a) Couplage capacitif Dans l'exemple des circuits couplés du montage introductif (Fig. 11.1) ou du montage simplifié de la figure 11.4, le couplage était assuré par un condensateur. On dit que le couplage est de type capacitif. Rappelons que dans ce cas, les équations associées étaient les suivantes : d2Ôi ^

, Qx-Qi +

n = Q

. et

d2 Qi , Ô2-Ô1 ^

+

A =0

-^

soit, matriciellement : ^[ô] + [Telle] = 0

avec

[Te] =

"/J-/"

b) Couplage inductif Dans un couplage inductif ou magnétique, les deux oscillateurs interagissent par l'intermédiaire d'un transformateur sans noyau de fer; c'est le circuit de la figure 11.5. Les équations relatives à ces circuits s'écrivent : d2 Q\ d2 Qo LC—^-MC—^ + Ôi =0 d/2 d/2

et

d2 Q-y d2 Oi LC—^ - MC-^-+ 02 = 0 dt2 dr2

soit, matriciellement : 2 r

r

[ d^2 lô] + [Ô] = 0

avec

[FJ =

LC -MC

-MC LC

Notons que cette dernière équation peut être mise sous une forme similaire à celle relative au couplage capacitif, en la multipliant matriciellement à gauche par la matrice inverse pT^]-1 : [ci + inr 1[q] = o

11. Oscillations couplées

368

c) Couplage résistif Sur la figure 11.6, on a représenté un système de deux oscillateurs liés par un couplage résistif. Les équations différentielles se mettent sous la forme suivante (cf. Exercices) : 2 ^[e] + [rR]^[e] + «5[Q] = o La dérivée d'ordre un, supplémentaire, est à l'origine d'un facteur d'amortissement dans la solution. UL,\

ML,2

wsm KXJuO—T4i C

UR

R

UC,2

C 42

i\ ->



h

Fig. 11.6. III. 2. — Facteur de couplage L'influence du couplage entre deux oscillateurs est maximale lorsque les deux oscillateurs en interaction sont identiques. Ainsi, pour deux circuits couplés par inductance mutuelle, le couplage est maximal pour un système symétrique. On a vu que les pulsations propres s'écrivaient : fli =

620 (1 +M/L)1/2

et

Ho =

620 , , , rr 1 — M/L)1/2

avec

Ù)f)0 =

f 1 ' — \LC

1/2

Le couplage sépare les pulsations Cl\ et 112 , de part et d'autre de 62o . On appelle/«cfôwr de couplage de deux oscillateurs harmoniques, de même pulsation propre, le nombre sans dimension x A0' permet d'exprimer les pulsations fii et fL sous la forme symétrique suivante : O] =n0{l —/y)1/2 Si x

est

et

02 = no{l + A/)l/2

avec

Oo = 6^0 (^1 -

j

et

M X=T

voisin de 0 ( M -C L ), le couplage est lâche ; si x est voisin de 1 ( M ss L ), il est serré.

III. 3. — Analogie mécanique Il existe de fortes ressemblances entre les circuits électriques et les systèmes mécaniques (cf. Mécanique). Ainsi, les systèmes mécaniques à couplage élastique, par inertie et par frottement, sont respectivement analogues à des circuits à couplage capacitif, indue f if et résistif.

IV. — SYSTEME DE DEUX CIRCUITS COUPLES EN REGIME FORCE Insérons dans un circuit composé de deux oscillateurs électriques couplés, tel que celui de la figure 11.7, une source de tension sinusoïdale u(t) = umcos{cot), et intéressons-nous au régime établi, lorsque l'influence des conditions initiales a disparu (cf. chapitre 4). Il est alors naturel de choisir un état initial de repos où les condensateurs sont déchargés et les courants nuls : les charges d'équilibre sont alors nulles, et les écarts de charge introduits en régime libre s'identifient aux charges portées par les condensateurs en régime forcé.

Oscillations couplées

369 Ur,\

Ul,

UL2

UrO.

L2

n

^-y®S5555v ri u «C.l

c.

Uc

C12!

ne,2

C2 ^2 12

Uer^j Fig. 11.7.

IV. 1. — Équations différentielles Les équations différentielles s'établissent aisément; il suffit d'ajouter aux équations de base initiales un second membre à la première équation. Il vient, après simplification : 62qi

1 dq]

i

2

dt

T] df

Cl2y

d ^2 , 1 dqz + ^2 d t2 T2 dt

2 Cl ) ^2 - Mi—qi C12

1

Um

2 - *>l 7^^2 C12

U =

0

où coi = (LjCi) 'Z2 et 0)2 = (C2C2) l//2 sont les pulsations propres des deux circuits avant couplage. y* Evidemment, les termes d'amortissement dus aux résistances sont proportionnels aux dérivées premières de q\ el q2 • IV. 2. — Amplitudes complexes Comme pour les systèmes forcés à un seul degré de liberté, cherchons des solutions complexes de la forme : qft) =A\ expO>f)

et

q2{t) = A2 exp(jù)t)

Al et A2 désignant des amplitudes complexes de charges électriques. ■a o c u û fM 1—1 O CN! (5) 4—J sz 1 .5 >û. o u

a) Système non amorti Négligeons les amortissements en faisant r| = T2 = oc dans les équations différentielles. Leur suppression ne change rien à l'analyse; elle s'exprime simplement par une amplitude des oscillations qui peut atteindre une valeur infinie. Les équations se transforment en équations algébriques : 222 — CO + W| + —— C12

A, — OJ 1

C, A-, = —£12 — — 7— C 12 L\

et

Ci .2 ^2 — CO-, — A, = 0 <JJ2 ~—A, + j —O)" + £t»2 + —— 1 0.2 C 12 C\2

On en tire : (—û)2 + û>2 + W2C2/C12) UmjL\ à[

-co1 +

+ oj\C[/Cn) [—or- + co\ + cû\C2/C{2) - o)\co\C\C2lC\2

et ; A2 —

{ooiCi/Cn) um/L\ 2

2

2

[—OJÎ + w + Û> C|/C]2) [—co2 + «y2 + ^2^2/^-12)



o)^tt)2C1C2/C212.

11. Oscillations couplées

370

Les amplitudes complexes Ax et A2 sont réelles et deviennent infinies lorsque la pulsation d'excitation o) est égale à l'une des deux pulsations propres Li| et fL solutions de :
=

0

C'est le phénomène de résonance pour un système à deux degrés de liberté (cf. chapitre 3). Le rapport des amplitudes complexes des oscillations est évidemment réel et du signe de : —2 _ \ — D\ù)\ — t Ai —ûj- -p (Dj +

llm/L] r C\2

Comme le rapport des amplitudes complexes des oscillations est du signe du dénominateur X(tu), introduisons ce dernier dans l'équation aux valeurs propres du système. Il vient : X (x — toi - à>27r~ A- o)] A\ ~ C12

C12

2 2C\C2_ - ^>1^2 r2 — 12

0

Étudions le signe des solutions réelles X{ = X{ùi) et X2 = X{Ù2) de cette équation. Puisque le produit des racines est négatif (X1Z2 — — Ci/C^ ), l'un des modes correspond à des oscillations en phase des deux circuits et l'autre à des oscillations en opposition de phase. Le premier est le mode symétrique, le second le mode anti-symétrique. h) Système amorti La prise en compte de l'amortissement, c'est à dire des phénomènes dissipatifs, modifie le système d'équations algébriques selon : .Ù)C]Ù)\ 2 -CO^+J -|- £t). + Ojl 0)\C2

Ai +

,0)020-, +
A - ûq2 —-A2 A Al L12 -, 2 £-2 + 0)2—- A2 ^12

=

0

d'où: (—«y2 + ioCioy^j^2 + o)\ -(- o)\C2lC\2) umjL\ Ai =

{—eu2 4"jo)C\eu2/t 1 + tu2 + £u]Ci/C]2){—ru2 -\-jù)C20)\l72 + eu2 + oy^CijC12) — 1/(LiL2C22)

coq OJj C1C2 W/m j 0\2 A2 —

2

2

2

2

eu + jeuC)w /r 1 -f eu + £u Ci/C]2) (—eu2 A- jejC^oj^jT) + eu^ + £«^2/012) — l/LiZ^C^)

Les amplitudes ne divergent plus en Hi et 0-2 : elles restent finies. La dissipation d'énergie, toujours présente même faiblement dans le système, a donc pour effet d'adoucir les pics de résonance. La représentation graphique de l'amplitude |Afj des oscillations conduit à deux situations : i) Si le couplage n'est pas trop lâche, la courbe présente deux raaxima et un minimum (Fig. 11.8a). Les maxima se situent au voisinage des pulsations propres fi] et 02 . Le minimum, appelé antirésonance, se produit pour
371

Oscillations couplées

IA.

\à.2

fi 1

(0

Ho fi2

il

a)

On b)

C)

FIG. 11.8.

Exemple : en utilisant des bobines identiques d'inductances L\ = L2 = 50 mH, de résistances ri = r2 = 8 O, des condensateurs de capacités C\ = C2 = 1 p.F et C12 = 0,5 jxF, on trouve expérimentalement :

f —

27r

~ 770 Hz

fi —

2it

«1,7 kHz

et /0 = ^ « 1, 3 kHz 2TT

V. — COUPLAGE ENTRE PLUSIEURS OSCILLATEURS V. 1. — Équations différentielles du système Le système représenté sur la figure 11.9 est formé d'une chaîne de N oscillateurs linéaires identiques, couplés par capacité ; les valeurs communes des inductances et des capacités sont respectivement L et C. ln+]

hl-l J

IN

\ L Qn— I

.qN+\ C

Hn

Fig. 11.9. Appliquons les lois de Kirchhoff aux circuits n et n + 1 , en introduisant les intensités in des courants dans les bobines. Si l'on désigne par qn la charge de l'armature supérieure du condensateur n, on trouve :

=

. d "d7

r d iu — 1 ^r,

L

qn— i qn ^ ^+c=0

et

r d i

i qn ^r-c

+

qn— i ^ =

0

d'où, par différence de ces deux dernières équations :

r E

d(L

L—i) ^

^Qn C

^«+i C

Qn— i _ a C~

.

d q2u dr

|

2/ o(^"

\ 0

2/

\

n ^

372

11. Oscillations couplées

en divisant par L et en introduisant la pulsation propre = {LC) teurs. Cette équation n'est valable évidemment que pour n tel que : /? — 1 ^ I

et

n-\- \ ^ N

soit

]/f2

, commune à tous les oscilla-

2^n ^N— ]

Une manière de détenniner les modes propres de vibration consisterait à chercher, comme pour deux oscillateurs couplés, des solutions de la forme exç(jilt) et à résoudre le système des N équations algébriques qui en résulte. Cependant la résolution de ce système d'équations différentielles n'est pas aisée, car la méthode s'avère vite difficile à mettre en œuvre, dès que le nombre d'oscillateurs dépasse quelques unités. Aussi est-il judicieux de traiter d'abord le cas d'un nombre infini d'oscillateurs, ce qui permet de retrouver une équation différentielle caractéristique dont la solution est bien connue. V. 2. — Extension au cas continu : N infini Le circuit précédent, dit à constantes de capacité et d'inductance localisées, correspond à une valeur finie de N. Lorsque N est infini, le système se comporte comme un milieu continu avec ces constantes réparties. Les lignes coaxiales sont un exemple de système électrique à constantes réparties. Introduisons alors la fonction q{x, r) qui remplace qH , et la très faible distance cl qui sépare deux condensateurs successifs ; il vient : Cjn

g»+i - g,, _ 1" dc/Çx, t) ci dx

dq(x, t)

Q>\ — \

ce qui donne, en remplaçant d2^„/dr2 par d2q(x,r)/dt2 : d2q(xj)

— coqcI

dq{x: t)

9q{x, r)

dx

dx

Comme : 1 | ïdqjxo) cl |

dx

d2gC, t)

dqjx, t) dx

dx2

on obtient d2q{x,t)

d2q(x: t) -"o ; -Q 2

^it

d2q{Xi t) dx2

1 d2q[xj) v2

dt2

où v = o)cl a la dimension d'une vitesse. Cette équation différentielle est caractéristique de la propagation d'une, onde électromagnétique le long d'une ligne. On montre que la solution a pour expression (cf. Optique ou Electromagnéîisme) :

q+ et

étant deux fonctions quelconques des variables t — x/v et r-\-x/v.

Lorsque les fonctions q+ et q- sont sinusoïdales, on peut les mettre sous la fonne complexe suivante : q± = A± exp jfl ± —^ = A± exp(/T)r) exp{±jkx) où k = fl/v, homogène à l'inverse d'une longueur, est le nombre d'onde.

Oscillations couplées

373

La vitesse v s'exprime simplement en fonction de la capacité et de Tinductance linéiques de la ligne d'oscillateurs. En effet, si Q et L/ désignent ces grandeurs, on a : 1/2

1/2

1

WQ =

d'où

UQd2

v = wod =

1

1/2

LiQd2

d=

1

1/2

UQ

V. 3. — Modes propres de vibration d'un ensemble d'oscillateurs identiques Le résultat précédent suggère de chercher des solutions harmoniques complexes de l'équation différentielle ; d2 g,, + —
=0

Par analogie avec un milieu à constantes réparties, on peut introduire le nombre d'onde k et la distance d qui sépare deux oscillateurs successifs, en posant 6 = kd .On en déduit la relation suivante entre fi et k : fi = 2co.

sin

kd'

La relation fi(Â:), donnant la pulsation propre fi en fonction du nombre d'onde k , est la relation de dispersion (Fig, 11.10); notons que deux valeurs k et —k correspondent à une seule valeur de fi.

2(oq

kd — TT

0

77

Fig. 11.10. La solution générale q se met donc sous la forme : ^ —» qn{t) = A+ exp(/fi/) exp(—jknd) + A_ exp(/fir) exp(Jknd) Ce résultat est analogue au cas d'un milieu infini ; il suffit de remplacer le produit nd par une variable continue x. Comme = 0 et qN+l = 0, quel que soit t, il vient : ^0(0) = (^-i-+^-) =

0

et

^+l(0) =

A

+exp|-j£(Af-M)d]+4_exp[/£(;V+!)<-;] =0

ce qui implique : /4+ + A- =0

et

A4. exp[jk{N + 1)
374

11. Oscillations couplées

Les valeurs de k et par conséquent celles de fi qui conviennent sont donc respectivement 7T kp =P

{N+\)d

et

p étant un nombre entier. Finalement, q

fi,; — Imq sin P

■7T 2{N + 1)_

a pour expression, en posant

N

/

\ )

sin

qn{t) = E^ p=i

= 2/A+

ex

PO'apO

Exemple : le couplage de quatre oscillateurs identiques, harmoniques, de fréquence propre 1 kHz, fait apparaître quatre modes normaux d'oscillation : /, =

fii 277

620 Hz

fio /2 = ^~L2kHz 277

/s = ^ ~ 1,6 kHz 277

et /4 = ^ ~ 1,9 kHz 277

Les modes normaux obtenus peuvent ainsi être représentés en fonction du nombre N d'oscillateurs (Fig. 11.11). Lorsque N devient grand, l'ensemble des modes normaux tend vers un continuum, limite d'un milieu continu. Des ondes peuvent alors se propager dans le milieu, jusqu'à une pulsation limite, appelée pulsation de coupure, cûc = Iojq . i, m/o)o 2 ■■

Vv

Fig. 11.11.

V. 4. — Application à deux oscillateurs identiques En imposant N = 2 dans les expressions précédentes, on trouve : =

fil = 2(Uo sin

<^0

e

t

kïi = 2^0 sin

=

ce qui correspond bien aux valeurs trouvées lorsque Cj = C2 = Cji = C. Les solutions sont alors 2 =

Xl^osin

)

ex

PO'npO

Oscillations couplées

375

On voit que, dans le mode 1 : y/j £,(/) = Ao—expO'Oif)

et

y/j q^t) = Aq—expO'^iO

alors que, dans le mode 2 : W

=

^ expOXV)

et

q2(t) = -A0-y- expO^t)

En passant aux notations réelles et en introduisant go — Aov'/3/2 , on retrouve bien des solutions harmoniques, de pulsations propres O] et : q\{t) = qi (0 — flcos(fiir)

et

q\{t) — ~go(r) = ûC0s{fl2t)

CONCLUSION Rappelons les points importants. 1) Les grandeurs électriques de deux oscillateurs harmoniques couplés n'évoluent pas de façon harmonique, mais comme la supeiposition de deux oscillations harmoniques. Les charges à considérer doivent être les écarts de charge par rapport à la situation d'équilibre, si initialement les condensateurs ne sont pas déchargés. 2) On détermine les deux pulsations propres du système couplé en annulant le déterminant des coefficients qui apparaissent dans le système d'équations algébriques, issu de la recherche de solutions harmoniques de la forme expQr'fir). 3) La nature des oscillations suggère de rechercher de nouvelles coordonnées qui évoluent au cours du temps, selon des lois hannoniques indépendantes qui sont les modes propres de vibration. L'analyse est facilitée par la recherche des valeurs propres et vecteurs propres d'une matrice. 4) Le nombre de modes propres est égal au nombre de variables d'état du système ; c'est ce que confirme l'analyse de l'ensemble de N oscillateurs identiques couplés. 5) Lorsque les oscillateurs couplés sont soumis à un régime forcé sinusoïdal, on observe, comme pour les oscillateurs à un degré de liberté, un phénomène de résonance pour des valeurs de la pulsation excitatrice voisines des pulsations propres du système. 6) Pour un système de N oscillateurs identiques couplés, les solutions sont de la forme : ■d q_n{t) = AexpO&O exp(/n/) o dans laquelle n est le rang de l'oscillateur, d la distance qui sépare deux oscillateurs successifs et k le S (5)

nombre d'onde. La relation de dispersion entre fi et k est alors la suivante :

§

Ù{k) - 2û)o sin

a. u

(oq étant la pulsation propre de l'un de ces oscillateurs.

11. Oscillations couplées

376

EXERCICES ET PROBLÈMES

Pli- 1. Couplage capacitif Dans les oscillateurs couplés représentés sur la figure 11.12, les condensateurs de capacités Ci = C2 = C = 1 jjlF ont été chargés sous les tensions respectives U\ = wc,i(0) = 5 V et U2 = «c,2(0) = —3 V . Le condensateur, de capacité C12 = 0. 1 pE, est initialement déchargé. L'interrupteur K, à deux positions, ferme le circuit à un instant pris comme origine des temps. Les bobines, identiques, ont pour inductances L] = L2 — L = 10 mH . 1. Établir les équations du système reliant les charges q] , qz et ^12 des condensateurs du circuit. 2. On prend en compte les résistances des fils des bobinages. a) Calculer les charges des condensateurs au bout d'une durée infinie. b) Trouver les tensions finales aux bornes des condensateurs, respectivement wi(oo), «2(00) et «12(00). 3. Dans la suite, on néglige les résistances du circuit. À quelles équations satisfont les écarts de charge Q] et Q2 aux charges d'équilibre des condensateurs 1 et 2 ? En déduire les pulsations propres du circuit, ainsi que les modes normaux d'oscillation. 4. Comment évoluent les charges des condensateurs qi et q2 en fonction de fi| , D2 , C, C\2 , Ui et U2 ? On visualise l'évolution de la tension u\(t) sur un oscilloscope. Qu'observe-t-on ? Calculer la fréquence et l'amplitude des modes. u

U

Lt\

cj

Ci

M

-nmw £2 klQ-12

L\

Yi u

L,2

U

U

C,1

CX2 C2

C12"

11


r

Cl i ^ L

C2 L UL <0 o

l

2

K Fie. 11.12.

FlG. 11.13.

Pli- 2. Couplage inductif Les deux oscillateurs de la figure 11.13 interagissent par couplage inductif. La source électrique délivre une tension échelon ue = EY{t). Les condensateurs sont initialement déchargés. Les valeurs des composants sont C] = 3C2 = 22 nF, L = 150 mH , M = 50 mH et E = 6 V . 1. Écrire les équations du circuit donnant l'évolution des charges q\ et ^2 des condensateurs, de capacités respectives C{ et Ci. 2. Calculer les pulsations propres du système couplé, ainsi que les modes normaux d'oscillation. 3. Comment évoluent les courants i\ et i2 ? 4. Étudier l'évolution de la tension

et calculer l'amplitude des deux modes correspondants.

377

Oscillations couplées

Pli- 3. Couplage résistif Dans le circuit représenté sur la figure 11.14, l'interrupteur K est fermé, à l'instant initial. Les condensateurs, de capacité C] et C2, portent à cet instant les charges respectives q\ (0) = qo et 42(0) =0. s w 1. Ecrire les équations du circuit donnant révolution des charges q\ et qi des condensateurs. 2. Rechercher, à l'aide des coordonnées normales, les modes propres du circuit. On donne C\ = C2 = C = 10 jjlF , L = 0,8 H, i? = 30 fi. 3. Déterminer l'amplitude des modes propres de vibration pour les tensions aux bornes des condensateurs, sachant qu'initialement, le condensateur de capacité Ci a été chargé sous la tension E = 20 W . Qu'observe-t-on ? 4. Que deviennent les modes propres quand on augmente la valeur de la résistance de couplage ?

r-nmmL

C2 C2

Cl

L\

<3 7-2

12 FiG. 11.14.

FIG. 11.15.

Pli- 4. Résonance de deux circuits couplés On étudie la résonance dans le circuit de la figure 11.13 dont la source électrique délivre une tension sinusoïdale ue = um cos((y?). 'm 1. Ecrire, en régime établi, les équations du circuit donnant l'évolution des charges q\ et ^2 des condensateurs. 2. Calculer les pulsations de résonance et d'anti-résonance des tensions et 112 {t) aux bornes des condensateurs du circuit, pour L = 0,3 H , M = 90 mH et Ci = IOC2 = 220 nF. 3. Tracer l'allure du graphe représentant les rapports u\fum et 112 j11 m en fonction de (ù . Pli- 5. Recherche de pulsations propres Calculer les modes normaux de vibration du circuit de la figure 11.15, sachant que C2 = 40 nF, Ci = 10 nF et L, = 5L2 = 150 mH.

Pli- 6. Recherche de pulsations propres par la méthode matricielle On souhaite déterminer les modes propres des oscillateurs couplés de la figure 11.16. 1. Écrire les équations du circuit sous forme matricielle, en introduisant la matrice de couplage [rc] des courants de maille. On introduira les pulsations coh = 1 /(QL/). 2. Déterminer les valeurs propres de la matrice de couplage pour ù)\\ = co\2 = ^23 = o)q , CO22 = 2ûJq et W32 = 3&)q . En déduire les fréquences propres du circuit, sachant que fo = 3,2 kHz.

11. Oscillations couplées

378

rcmmu

Li

Ci!

Li C2

C3

FIG. 11.16. Pli- 7. Mesure du facteur de couplage 1. Afin de déterminer l'inductance propre L d'une bobine, on associe en série cette dernière avec un résistor, de résistance r = 10 O. L'ensemble est alimenté par un générateur d'impédance interne purement résistive, de valeur r, = 50 fi, qui délivre une tension stationnaire de 5 V. Une mesure préalable à l'ohmmètre a permis de déterminer la résistance r/, — 5 fi des fils du bobinage. a) Déterminer, en fonction de L et de résistances que l'on précisera, la constante de temps du circuit. b) Aux bornes du résistor, une durée de montée de la tension est Tm = 8,5 ms . Trouver l'inductance L de la bobine. 2. On souhaite mesurer le facteur de couplage x — de deux bobines identiques à la précédente, M étant l'inductance mutuelle des deux bobines. On réalise pour cela le circuit de la figure 11.17. Le générateur délivre la tension d'entrée ue = um cos(W). a) Établir l'expression de la fonction de transfert H(jco) = ip/ip et calculer le facteur d'amplification en tension du montage. b) A quelle condition peut-on négliger la résistance des fils du bobinage dans l'expression de la fonction de transfert ? c) À la fréquence / = 5 kHz le gain en tension est 0,17 . Calculer ^ et M. M f / \\ Y T

i\ H

i

T

\

C2 n. FIG. 11.17.

Fig. 11.18.

Pli- 8. Circuits couplés dissipatifs en régime forcé Le circuit de la figure 11.18, pour lequel L = 10 mH , M = 6 mH et R = 20 fi , est alimenté par une tension sinusoïdale ue = iimcos{cot). 1. Les condensateurs sont différents : C| = 2,2 jxF et C2 = 1 pJF. a) Établir les équations auxquelles satisfont les charges qi et qi des condensateurs. b) Déterminer les amplitudes complexes A, et A2 des oscillations. Calculer les pulsations propres de résonance flj et fi2 en l'absence de dissipation d'énergie. c) Tracer l'allure des courbes donnant l'amplitude des tensions aux bornes des condensateurs, lorsque les résistances des circuits restent faibles mais que la dissipation n'est pas négligeable.

379

Oscillations couplées

2. Les condensateurs sont identiques ; Ci = C2 = C = 1 jxF. a) Établir l'expression de la fonction de transfert mètres sans dimension : coM et Q" = Q' = R

H{j(o) = uJlLe '

en

faisant apparaître les para-

1 / 1 - [ Lco - —R \ COJ

b) Exprimer le facteur d'amplification en tension An . c) Calculer la pulsation propre ùjq et le facteur de qualité Q = Lcoq/R de. chaque circuit. d) Effectuer un développement limité au premier ordre du gain autour de coq . On introduira l'écart spectral relatif : rj = {co — coq)Iù)q
Pli- 9. Analogie mécanique Cwëg) 1. Etablir les équations différentielles auxquelles satisfont les positions des masselottes de la figure 11.19a, assimilées à des points matériels repérées à partir de leur position de repos. 2. Etablir l'analogie entre les grandeurs électriques et mécaniques. 3. Trouver un système mécanique analogue au circuit de la figure 11.19b.

§

I

72

A\{m\) KT

L\

Aiinn)

C, C2

K[2 1 >1 ' V2 •

1— ■ v, '

Kl

• Li

R b)

a) Fig. 11.19. Pli- 10. Chaîne de N oscillateurs identiques

On considère une chaîne de N oscillateurs électriques identiques couplés (Fig. 11.9). 1. Établir le système d'équations différentielles auquel satisfont les charges qn des condensateurs. 2. Pour toute maille non située aux extrémités du circuit, rechercher des solutions de la forme q^{t) = A+ exp(J6n) exp(/fi?) + /!_ exp(—j0n) exp(j0.t), Expliciter la solution générale obtenue. 3. Calculer les fréquences propres de cinq oscillateurs identiques, de capacité C = 50 nF et d'inductance L = 200 mFf.

12

Effets non linéaires en électronique

Jusqu'à présent, nous n'avons étudié que des systèmes linéaires, lesquels jouent un rôle essentiel, car très souvent, dans le voisinage d'un point de fonctionnement d'un système complexe, on peut choisir de nouvelles variables d'entrée et de sortie, de telle sorte que ce dernier ait un comportement linéaire. Sur le plan technique, les méthodes d'analyse de ces systèmes appartiennent au vaste domaine d'une physique qualifiée de « linéaire ». Les résultats sont en général assez simples. Les effets non linéaires traduisent un écart au comportement linéaire d'un système. Parfois non souhaités, quelque fois recherchés, ils jouent, en électronique, un rôle important, notamment dans la réalisation de systèmes oscillants. L'étude des systèmes non linéaires étant techniquement plus difficile que celle des systèmes linéaires, on a souvent recours à l'informatique pour résoudre les équations qui se posent. On constate alors que certains de ces systèmes, bien que déterministes, ne sont pas prédictibles, d'où leur intérêt scientifique. Ils font actuellement l'objet de recherches très actives dans les différents domaines de la physique, de la chimie, de la biologie, car ils ouvrent la voie à l'analyse de phénomènes complexes, auparavant incompréhensibles.

I. _ SYSTEMES NON LINEAIRES 1.1. — Rappels sur la linéarité et non linéarité a) Relations linéaires La relation s{î) = c)|e(V)] entre deux grandeurs physiques e{t) et s{t) où S désigne un opérateur, est linéaire, si on a, Ai et A2 étant deux constantes indépendantes des grandeurs e et ^ considérées (cf. chapitre 6) : «S[Aicj -f A2C2] = Ai^i -f A2.S2



51 = «Sfci]

et

52 = »S[c2]

Cette relation s'exprime aussi à l'aide de l'équation différentielle linéaire suivante ; dl']e

d*-' 5 ak

d7

+ ak ]

~ dr^"

+

+ a(>

~ ^ d7

+ bl l

~

cTF1"

+

"■

+ boe

^

dans laquelle les coefficients tels que et bi sont indépendants de s{[) et e{t). Si l'un au moins de ces coefficients dépend du temps, la relation est dite paramétrique. Le plus grand des nombres k ou / est/'onire /« re/cùfon. La connaissance des k conditions initiales sur s{t) permet de résoudre complètement l'équation s(t) = <S'|e(r)].

Effets non linéaires

381

Montrons que la propriété générale de linéarité est satisfaite par la forme précédente, précisément que toute combinaison linéaire A|ei(/) + , des signaux d'entrée e\{T) et ^(t), admet comme solution la même combinaison linéaire A].vi(/) + > des signaux de sortie s\{t) et S2(t) correspondants : dk

d^i at

+ at

1

, dl e\

5]

1

dl

1

e\

a

-

+ -+ osl{t)-bl — +bl.1- —

+ ... -bèo eiff)

et : dk S2 ak

'dff

d^"1 52 + ak

{

~

1 +

dT^

d/

d 62 ■"

+ ao S2

hl

^ ~

r+ hl

~dt

l

1

62

171- +

+ ho e2

~ "d?

^

donnent, en multipliant la première équation par A] , la seconde par A2 et en ajoutant :

ak

dk s dtk

dk-ls dl e dl-le ^-i dt . ^_i «0 s{t) — bj bi- d{l_ï —* k-\ + ••■ +—vv - —j dfi + —. a

-

bo e{r)

avec : e(t) = Xiei{t) + A2€2(/)

et

s{t) = Aj.v, {t) + A252O)

Exemples : i) Caractéristique d'un dipôle ohmique (Fig. 12.1a et chapitre 1) : i = u/R . ii) Montage suiveur à amplificateur opérationnel (Fig. 12.1b et chapitre 8) : dus tq— h us = Aqg dr

avec

e — ue — iis

iii) Couplage inductif de deux oscillateurs LC identiques (Fig. 12.1c et chapitre 11) : d

2fô]

+ [r][ô] = o

_

D>

dr

M I \ y r "k S

1/R C 7777 a)

b)

L

o o
12 L

C Qi

C) FIG. 12.1.

b) Relations affines La relation entre e{t) et s{î) est affine si elle se met sous la forme suivante s(t) = K e{t) + 50 K et 5o étant des constantes indépendantes du temps. Évidemment 5o est nécessairement non nul, sinon la relation serait linéaire. En revanche, K peut être éventuellement nulle.

382

12. Effets non linéaires en électronique

Notons qu'une relation affine n'est pas linéaire puisqu'elle ne vérifie pas les propriétés de linéarité. L'importance de ce type de relation est néanmoins considérable. En effet : i) un système constitué de dipôles de caractéristiques affines et de sources idéales est décrit par un ensemble d'équations linéaires reliant les courants dans les branches du circuit aux sources, conformément aux lois de Kirchhoff (cf. chapitres 1 et 5) ; le système ainsi constitué est alors linéaire. ii) on peut décomposer une caractéristique de dipôle non linéaire en un ensemble de segments s'exprimant chacun par une relation affine. Cette méthode, mise à profit dans l'idéalisation des caractéristiques de dipôles, par exemple des diodes (cf. chapitres 1 et 7), est aussi utilisée dans les logiciels de simulation des circuits. L'informatique permet en effet la gestion de nombreux segments et ainsi d'approcher les caractéristiques réelles. Exemples : i) Source de tension stabilisée usuelle (Fig 12.2a) : ,9 = f/s = 30 V

d'où

K=0

et

xq = 30 V

ii) Cellule photoélectrique de marque SOLEM au voisinage de sa tension à vide (Fig 12.2b) ; en fonction de l'intensité I du courant, la tension de sortie a pour expression : s — Us — —l 200/ + 3,2

avec

I=e

d'où

K = —l 200 O

et

.vq = 3,2 V

iii) Source de courant (Fig 12,2c) ; l'intensité du courant débité par la source s'écrit, si / est en ampère et U en volt : 5 = 7 = 5 — 0,02 C

avec

U=e

>7

d'où

K = —20 mS

et

5o = 5 A

7\

/ i

0

50

Us

o

\ ■î0\

Us

U7P U ^ 1

1

FIG. 12.2. c) Relations non linéaires Lorsque la relation entre e{t) et 5(/) ne satisfait pas à la propriété de linéarité précédente, elle est qualifiée de non linéaire, ainsi que les systèmes caractérisés par cette relation. Une conséquence importante est que le théorème de superposition ainsi que les théorèmes de Thévenin et de Norton, qui lui sont directement liés, ne sont plus valables pour les systèmes non linéaires. Il s'agit là d'une différence fondamentale qui, comme nous allons le voir, est à l'origine de phénomènes physiques spécifiques, inaccessibles aux systèmes linéaires. L'analyse des systèmes non linéaires est généralement plus complexe que celle des systèmes linéaires en raison des difficultés techniques dans la résolution des équations qui les régissent. Exemples : i) La diode, dont la caractéristique 7(77) est représentée sur la figure 12.3a, est un composant passif non linéaire (cf. chapitres 1, 2 et 7). il) Le multiplieur à deux entrées (Fig. 12.3b) est un composant actif qui fournit une tension de sortie proportionnelle au produit de deux tensions d'entrée : us = Km U\U2 , Km étant le coefficient du multiplieur, évidemment homogène à l'inverse d'une tension.

Effets non linéaires

383

/(mA) X u,,o "e.l U

u

7777

777/ 7777

a)

b) Fig. 12.3.

1.2, — Dipôles non linéaires Un dipôle est non linéaire lorsqu'il n'existe pas de relation linéaire entre la tension u à ses bornes et l'intensité i du courant qui le traverse. Les exemples de dipôles non linéaires sont nombreux (cf. chapitres 1 et 7). Sur la figure 12.4, on a représenté les caractéristiques de plusieurs dipôles non linéaires. a) Diode à vide La diode à vide fut inventée par l'électricien anglais J. Fleming, à la fin du XIX ^ siècle. C'est un tube en verre, où règne un vide poussé, dans lequel une cathode métallique chauffée émet des électrons ; ces derniers, en raison de l'agitation thermique, s'extraient du métal par effet thermoélectronique. Le courant électronique est recueilli par une anode portée à une tension positive par rapport à la cathode. Les diodes à vide sont encore utilisées de nos jours, notamment pour redresser les hautes tensions alternatives (cf. chapitre 2). Notons que l'intensité de saturation îsat dépend de la température Tc de la cathode (Fig. 12.4a). b) Triode Schématiquement, une triode est une diode à vide à laquelle on a ajouté, entre l'anode et la cathode, une grille. Lorsque la grille est polarisée par une tension positive ( > 0 ), la caractéristique de la triode présente une région à résistance négative (Fig. 12.4b). Les triodes précédèrent les transistors actuels. Historiquement, elles équipèrent les premiers amplificateurs électroniques et les premiers oscillateurs auto-entretenus. De nos jours, elles sont encore utilisées par les radio-amateurs pour l'amplification HF, en raison de leur faible coût, et occasionnellement dans certains dispositifs de traitement du son, par exemple ceux destinés à produire certains effets musicaux de distorsion dans les guitares électriques. c) Diode à jonction Ces diodes formées par une jonction de semi-conducteurs ont des usages très variés (Fig. 12.4c) : i) traitement des signaux : suppression d'alternances négatives ou charge de condensateurs sous tensions alternatives (cf. chapitre 7), etc. ; ii) détection : détecteur de crêtes (cf. chapitre 4), démodulation d'amplitude (cf. chapitre 16), etc. ; iii) redressement à basse et haute tension (chapitres 2 et 9). d) Diode Zener Comme on l'a déjà vu (cf. chapitre 1), la régulation de tension est la principale utilisation de la diode Zener dont la caractéristique est rappelée sur la figure 12.4d. e) Diode Esaki et diode Gnnn La diode Esaki, du nom de son inventeur le physicien Japonais L. Esaki. fonctionne par effet tunnel, d'où son autre nom plus répandu de diode à effet tunnel (cf. Ouantique). Sa caractéristique est représentée sur la figure 12.4e ; elle a été tracée en régime variable à très haute fréquence ( 1 GHz ).

384

12. Effets non linéaires en électronique

La portion de caractéristique à pente négative a été utilisée dans le passé pour réaliser des oscillateurs à résistance négative. De nos jours, elle est remplacée par les résistances négatives que l'on réalise aisément avec les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8). Dans le domaine des hyperfréquences, on utilise une diode de technologie comparable mais plus rapide, la diode Gunn, du nom de l'ingénieur américain J. Gunn. On trouve ce type de dipôle dans les détecteurs de mouvement par effet Doppler travaillant à 9,9 GHz . f) Varistance Les varistances, qui sont constituées de grains de carbure de silicium ou d'oxydes métalliques, ont une caractéristique assez bien représentée par la relation suivante (Fig. 12.4f) : I — kUn

avec

2 < n < 10

Elles sont généralement utilisées pour protéger les circuits contre les surtensions, par exemple celles provoquées par la foudre. g) Lampe à incandescence à filament métallique La résistance électrique d'un conducteur métallique augmente avec la température. Lorsque le courant croît dans une lampe à incandescence, la dissipation d'énergie échauffe le filament, généralement en tungstène, ce qui entraîne un accroissement de la résistance de la lampe (Fig. 12.4g). h) Tube à gaz Ces tubes contiennent des gaz rares ou des mélanges de gaz rares avec parfois du dihydrogène. Le tube s'illumine, dès que la tension à ses bornes atteint une tension de seuil Us (Fig. 12.4h). La diode à gaz, qui est un tube à vide que l'on a rempli de mercure gazeux, était utilisée pour redresser des tensions triphasées (cf. annexe 2). Son avantage réside dans sa capacité à tolérer de fortes intensités de courant, de l'ordre de 1 kA . Les tubes néons, communément appelés « néons », produisent une lumière de couleur rouge caractéristique du néon ; ils ne sont plus guère utilisés de nos jours que dans des enseignes publicitaires. Les tubes fluorescents actuels, que l'on appelle parfois « néons » à tort, contiennent des vapeurs de mercure et non de néon. Ils émettent dans le domaine ultraviolet, mais une fine poudre de terres rares, qui recouvre l'intérieur du tube, absorbe ce rayonnement et provoque une émission lumineuse dans le domaine visible. Ces terres rares du bloc / de la classification des éléments chimiques se désexcitent par fluorescence dans le domaine visible en produisant un spectre riche en raies, ce qui confère au tube § o o

o. > u

une couleur blanchâtre ; le spectre obtenu est intense et proche de celui de la lumière solaire naturelle, ce qui évite la fatigue oculaire. i) Cellule électrolytique Dipôle essentiel en électrochimie, la cellule électrolytique joue un rôle déterminant dans l'industrie : fabrication de soude et du dichlore, obtention de métaux purs, plaquage électrolytique, etc. (Fig. 12.4i). j) Photodiode Une photodiode est une jonction pn éclairée (cf. chapitre 1). Ce photodétecteur couramment utilisé, présente deux modes de fonctionnement distincts : le mode photoconducteur du troisième quadrant caractérisé par une bonne linéarité courant-éclairement et le mode photovoltaïque du quatrième quadrant où la photodiode se comporte en générateur (Fig. 12.4j). Les photodiodes sont utilisées comme détecteurs dans le domaine visible, ultraviolet et infrarouge, ou comme générateurs, par exemple dans les panneaux solaires.

385

Effets non linéaires

1* i Tc,\ > Te,2 J 'sal, 1 " isai,2- —/

I■

TC 2

'

/~Vo U

0

\

a) Diode à vide

I.

1 ' Effet d'avalanche

1

/

U

Uj

b) Triode

c) Diode à jonction

/

S\ 1 Eà

;/ Diode / / à jonction

* V

U

d) Diode Zener

e) Diode Esaki

J

f) Varistance

l'

J"

! Diode à vide

0 U

\

j 0

-J g) Lampe à filament

q

/'

/ 'Amorçage

1 Us

" V

V

E

~ É2 > É\ j) Photodiode

>. ^

(.)n



i) Cellule électrolytique /■

I'

0 ^-/h

1 y f |

h) Tube à gaz

/.

Eo

j

j Diode / à jonction

Ar

r

Up

/j _ÉJ J É2 > É, k) Photopile FlG. 12.4.

u

0 y \

É, £2 > £1

1) Phototransistor

12. Effets non linéaires en électronique

386

k) Photopile ou cellule photovoltaïque Une photopile est une photodiode qui fonctionne en mode photovoltaïque, c'est-à-dire qu'elle est polarisée en inverse (Fig. 12.4k). Elle se comporte alors comme un générateur électrique qui convertit l'énergie lumineuse en puissance électrique. Ce composant est utilisé notamment dans les panneaux solaires et dans certaines calculatrices de poche. /) Phototransistor Un phototransistor est un transistor dont la base est éclairée (cf. chapitre 7). Son comportement étant moins proche de la linéarité dans la relation courant-éclairement que la photodiode, le phototransistor est souvent utilisé en commutateur (Fig. 12.41). 1.3. — Résistance négative à base d'AO Un dipôle à résistance négative est un dipôle actif qui fournit de la puissance électrique au circuit au lieu d'en recevoir comme dans un résistor habituel. On le réalise aisément avec un amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8). ?J rz X

-înl,-

1

! ; sb Unl,7777"

Ri

'«/,+" l

o,+,r

a)

| 1 | \ 1

U

> S/

b) Fig. 12.5.

Étudions le fonctionnement du dipôle représenté sur la figure 12.5a. i) En régime linéaire de l'AO, on a : U — U— — Il-Y- =

R R -\- R2

us

et

u — us = R\i

ce qui donne ; R u = ———iu — R\i) R -f R2

soit finalement

R u = —R — i Ri

La caractéristique du dipôle en régime linéaire est celle d'une résistance négative. Remarquons qu'avec R] = i?2 , on obtient simplement u = —Ri. ii) Lorsque l'AO est en régime saturé, la tension de sortie us a pour valeur Usat^+ ou US(lt- . Faisons l'hypothèse d'une saturation haute, us = Usa!.+ > 0 :

u

+

=

R p D usar,+ K , /v2

et

u = u_ = Usa{!+ + Rii

d'où

1 i = -—{u - Usa[,+, K|

Effets non linéaires

387

La saturation haute impose une condition supplémentaire u+ — ii- > 0 : ~

= /? + i?2

Esai,+

^sa!,+

E[i > 0

d où

i <

Le point de transition du passage de l'AO du régime linéaire au régime saturé s'obtient pour ;

L/,+ —

rTTrî i t> N A|(A+K2/)

^

^fj/,+ — ^7.ra/,+ "L

La tension aux bornes du dipôle, u = f/raf)+ I _

ï0)+

L/,4- — 7î i n ^sai,-\- ^ d A + A2

R]i, s'annule alors si : Usat,+ —
_

Dans l'hypothèse d'une saturation basse, u5 = Usat- < 0, on obtient des résultats similaires :

U

+

=

R d , /\2 d Usa!,K -f-

et

U = u- = Usar- + R\i

La saturation basse impose la condition m+ — R w+ ~ U— = ^



d'où

1 i = —{u - Usât-) A]

<0 : Ri

Usât,- ~ Rlî <0

d OÙ

i rel="nofollow">

Usat,-

Le point de transition du passage de l'AO du régime linéaire au régime saturé s'obtient pour :

hil,—

=

Ri n (r> i n \ Usât,— >0 A ] ^A "T A2 J

et

tl/il,—

=

R UsaJ^— + R\ijti — = — - —Usnr<— < 0 A "h A?

La tension aux bomes du dipôle, u = Usât,- + Rii, s'annule donc si : U
i = *o,~ -

La caractéristique totale du dipôle est tracée sur la figure 12.5b. Le point de discontinuité de la dérivée première dz/ du introduit une non-linéarité franche. Exemple : pour le dipôle à résistance négative de la figure 12.5a, les valeurs sont les suivantes : Usa{>+ = -Usnr- = \5W

i?i=i?2 = 5kn

La transition linéaire non-linéaire s'effectue aux points Lia. = —ini _ = ———- = —1 m A ,+ ' 10 + 5

et

et

, /„/,+} et

R=l0kn avec:

u,,! ,+ + = —uni - = — 15 = 10 V ' 10 + 5

La tension s'annule dans le domaine non linéaire pour :

zo,+ = -k - = - y = -3 mA

12. Effets non linéaires en électronique

388

iii) Stabilité du régime linéaire L'AO étant doublement rétroactionné, la stabilité du régime de fonctionnement linéaire n'est pas assurée. Considérons un circuit passif en régime stationnaire comportant un dipôle AB à résistance négative et une résistance Rc (Pig. 12.6). Les équations de ce circuit s'écrivent : dwç r— h Qt

. i , = Au{u+ - W_)

Circuit de charge 1

R M+ = r——-—Us K -\- K j

. A

et

u- =

Rc , ^ Us Kc + K i

x

7777"

Ri

Fig. 12.6. Puisque Ai(

1, l'équation donnant la tension de sortie iis de PAO devient :

d My r— + {pn - pp)us « 0

avec

p

P

= R

R + Rl

et

pn =

R, Rc +

où pp et pn sont respectivement le taux de réaction positive et le taux de réaction négative. Le système n'est stable que si l'argument de l'exponentielle solution de l'équation différentielle précédente est négatif, c'est-à-dire si p,, > pp . Lorsque la résistance de charge en régime stationnaire est très faible, pn 0 et pp > p,, œ 0, l'AO sature systématiquement, le système est instable. C'est le cas par exemple, si la charge est une cellule LC parallèle. Notons qu'il suffit d'inverser les entrées + et — de l'AO pour stabiliser le système (Fig. 12.7a). En 12.7b, on a représenté la caractéristique correspondante. En revanche, pour une résistance de charge très élevée, pn ^ I et pn > pp ; l'AO est donc stable. C'est le cas lorsque la charge est un circuit LC série. i i

A""~

- Ei. -

A 0 / "k"2

u

'f+ J 'Uo,+ U

U V

b)

a) FIG. 12.7.

Effets non linéaires

389

Remarque : Le système représenté sur la figure 12.7a est analogue au système précédent dans lequel on a inversé les entrées de l'AO. On voit que la caractéristique de ce système, qui est donnée sur la figure 12.7b (cf. Exercices), a une allure « en N » et non plus en « S », comme précédemment. Ces deux configurations sont associées respectivement aux oscillateurs RLC parallèle et série (cf. chapitre 14).

II. — TRANSFERT NON LINEAIRE On sait que l'on peut caractériser un système par sa caractéristique de transfert, c'est-à-dire par la représentation graphique de la relation entre l'entrée et la sortie qu'il en donne. Pour un système non linéaire d'ordre zéro, c'est-à-dire insensible aux variations temporelles des signaux d'entrée ou de sortie, la caractéristique de transfert est une courbe dont l'équation est donnée par la relation s(t) = é>|e(/)], où <S est une fonction de e, donc indépendante de t et de la forme de e{t).

II. 1, — Amplificateurs fonctionnels Un amplificateur/(Mcfi(Mne/ est un système électronique capable de transfonner un signal d'entrée e(t) en un signal de sortie .9(/) selon une fonction 6" souhaitée : s(t) = S [e(t)] L'intérêt majeur de ce type d'amplificateur est de réaliser un transfert non linéaire. a) Systèmes avec AO Un moyen de réaliser un amplificateur fonctionnel est, par exemple, d'associer à un dipôle V, un AO travaillant en régime linéaire. La fonction réalisée est donnée par la caractéristique : i = S{u)

soit

u=S

1

(/

si la fonction réciproque S 1 est définie. Par exemple, dans le système de la figure 12.8a, la relation entre l'intensité i du courant dans le dipôle et la tension ue d'entrée, est non linéaire et s'écrit : i = S{ue) = —R

d'où

iis = —RS{ue)

R -i V

i-

Ud

[>oo

id

Ud 47

n 7777

+

a) Fie. 12.8.

12. Effets non linéaires en électronique

390

De même, pour le système de la figure 12.8b :

*

=

~R

=

S{~us)

et cIonc

li

s

=

S ' (^■)

Ainsi, la réalisation d'un système à transfert non linéaire donné se ramène à la construction d'un dipôle non linéaire dont la caractéristique détermine la fonction non linéaire désirée. Les limitations de ce type de montage sont dues, d'une part à l'AO, qui présente une bande passante de largeur finie, une vitesse maximale de balayage et à la saturation en tension (cf. chapitres 8 et 9), d'autre part au dipôle qui impose aussi sa bande passante et dont les caractéristiques peuvent varier avec la température. b) Amplificateur exponentiel Un amplificateur exponentiel (cf. chapitre 8) est un système dont le transfert non linéaire est une fonction exponentielle : fur\ us — us,o exp «s o et uefi étant des tensions constantes. c) Amplificateur logarithmique Un amplificateur logarithmique (cf. chapitre 8) est un système qui réalise le transfert non linéaire suivant : us = sq In («Ê./
qui donne en soitie un

Afin d'analyser soigneusement le rôle d'un multiplieur, appliquons à l'entrée du multiplieur deux tensions sinusoïdales, de fréquences f\ et /2 , auxquelles on a supetposé des composantes stationnaires U[ et U2 : U] = U] + Um I COS {ù)\t -\- fi\) et U2 = U2 + llnh2 ^OS {ù)2t + fil) avec (ù\ = Irrfx et 0)2 — 217/2 ■ La tension de sortie us = Km u \ «2 du système est alors : us = KmU\U2 + K-mlli nmj cos {o)\t + ^1) + kmU1 um^2cos [(x>2t + fii) + «12

«12 = ~KmumAumacos [(^1 + ù)2)t + fix+ fil] + -KmUnifiUm!2 cos [{wj - ù)2)t A fi] - fil] On constate que le signal de sortie comporte une composante stationnaire (fréquence nulle) ainsi que quatre pics de fréquences f\ , fi, f\ + fi et |/i — fi] (Fig. 12.9a). Le signal de soitie contient les harmoniques du signal d'entrée et deux harmoniques supplémentaires f\ Afi et \f\ —/2I. Le transfert non linéaire effectué a donc eu pour effet d'enrichir le contenu harmonique du signal.

Effets non linéaires

391

Remarquons que l'annulation en entrée du système de la composante stationnaire U\ (respectivement U2 ) 'à pour effet de supprimer l'harmonique de pulsation ojj (respectivement oq ). En outre, si les signaux d'entrée n'ont pas de composante stationnaire U\ = Ui = 0 , le signal de sortie se limite aux deux harmoniques de fréquences l/i—/2I et/i-|-/2 (Fig. 12.9b). Notons que si les tensions d'entrée sont identiques et les composantes stationnaires nulles, le signal de sortie possède une composante stationnaire, et un signal de fréquence double Iff de celle des entrées.

K

K

Uni. I nm,2

Um. I Uni,2

K.,

\m\' Um, 1 Um,2

U2

K U2 um. 1 k U[ um.2 /1 f2

f]

h f] +/2

/

/2-/1

/1 +/2 /

b)

a) FIG. 12.9.

Les systèmes multiplieurs permettent de moduler l'amplitude d'un signal par un autre. Cette opération joue un rôle important en télétransmission de l'information, détection synchrone etc. (cf. chapitre 16). Notons enfin que les systèmes multiplieurs entrent dans la conception de nombreux appareils de mesure, tels que phasemètres, wattmètres, voltmètres RMS, etc. Exemple : multiplieur AD633 à quatre quadrants Le circuit analogique AD633 (Fig. 12.10) est un circuit intégré multiplieur de tension, à haute impédance d'entrée ( 10 Mfi ), à bande passante étendue ( 1 MHz ), capable de travailler dans les quatre quadrants et qu'on alimente en ±15 V. Ce multiplieur à transistors possède quatre entrées différentielles Xi , X2, Y\ , Y2 et une entrée supplémentaire Z , ce qui permet de réaliser l'opération suivante : u^K^-X^iY.-¥,)+!

avec

Les entrées acceptent des tensions entre — 10 V et 10 V .

AD633 t>oo

X] 1

X2 2

é) î

Ua

+ r X

Y\

6 Z

¥2 4

5 -Un Fig. 12.10.

392

12. Effets non linéaires en électronique

e) Racineur Un racineur est un circuit qui réalise un transfert non linéaire proportionnel à la racine carrée d'un signal d'entrée ue positif (cf. chapitre 9) : us = Kr uj2 où Kr est un coefficient constant homogène à la racine carrée d'une tension. Sur la figure 12.11, on a représenté un montage réalisant un racineur à partir d'un AO et du multiplieur AD633. En mettant à la masse du montage les voies X\ et 13 et en reliant les voies Xi et Y\ , ce dernier fournit : = Km (X2 — 0)(0 — F] ) + Z = —Km u2 + ue

puisque

X2 = Y] = us

et

Z = ue

-K X2 +Z u+

Ua

7777

2R 7777

FIG. 12.11. Pour nous assurer de la stabilité du montage, nous devons analyser la limitation en bande passante de l'AO dont la tension de sortie un satisfait à l'équation différentielle (cf. chapitre 8) : d ua

. , -YUa= ^o(«+ - U-)

La tension de saturation de l'AO peut atteindre ±15 V, valeurs des tensions d'alimentation ; le pont diviseur de tension [R, 2i? ) a pour but de limiter à ±10 V l'entrée du multiplieur, ainsi que l'exigent les caractéristiques techniques du composant. Par conséquent : 2R D K -Y, OD IK Puisque

=

Q 3

Ua = adUa

^

=

Q J

= 0, ua satisfait à l'équation différentielle non linéaire suivante :

+ 11(1 = A

^~Kml^

Finalement, puisque A(<

+

= A

v(~Kmad u2a ± Ue)

soit encore

± ua ± AQKmad u2a = Aç)Ue

1 : d ua 2 , r— \-AQKinadua ^ AQUe dr

En régime stationnaire établi, sous la tension ue = U, cette équation admet comme solution l'état d'équilibre suivant : 1/2 U Un = Km(xd J ce qui est bien homogène puisque Km s'exprime en V-l et ad est un facteur sans dimension. Vérifions sa stabilité par la méthode des perturbations. Plaçons-nous au voisinage de cet état d'équilibre en introduisant l'écart relatif de tension (i{î) -C 1 défini par ua{t) = mq [1 + MO] ' l'équation du système devient alors : uqT

± A^Kmad ul [1 ± (i{t)]2 = A^tie

393

Effets non linéaires

En développant le carré et en ne conservant que les termes du premier ordre, il vient, puisque mq est solution du régime établi : d /x t — -t- 2AQKmadUQ fi{t) = 0 aï On sait que la solution de cette équation différentielle linéaire a pour expression : MW = M(0)

t

ex

P

avec

-

t. =

2Ao Km (Xd wq

< 1

Initialement écarté de l'état d'équilibre, le système y retourne avec la durée de relaxation rr. L'équilibre est donc stable. En régime variable, dans la bande passante du multiplieur et de PAO, le système réalise le transfert recherché : 1/2 1 ue = Klnadu2a d'où us = adua = ( j = KrulJ2 avec Kr = 1/2 K, Exemple : mesure d'une tension efficace On sait que la valeur efficace d'une tension périodique ue{t), de période T, est donnée par l'expression (cf. chapitre 2) : ' ] fT -i 1/2 1 / - J ufftfdt Uef Un exemple de montage permettant d'extraire la tension efficace d'un signal périodique est donné sur la figure 12.12. Le carré de la tension d'entrée est obtenu à l'aide d'un multiplieur usj = Kin u2 . La valeur moyenne d'une grandeur périodique se réduisant à sa composante stationnaire U, le filtre passe-bas RC permet de l'extraire (cf. chapitre 6) : -T rx rT S) 1 K„ u,a=-Jo "s^'=TJo uz dt Le racineur en bout de chaîne achève le calcul analogique de la tension efficace : „ _ ^ 1/2 _ lff2 u s — Krus2 — I ^

1/2

1 T

1/2 2

U e(t) dt

= U.ef

KX2 K X"2 X Uu

C

US.2

Quadrateur

Racmeur

FIG. 12.12. II. 2. — Écrêteur Un écrêteur est un système qui limite le domaine de variation d'un signal. En désignant par e(t) l'entrée, s(t) le signal de sortie écrêté, et deux constantes respectivement positive et négative, on a : s{t) = e(t) si < e[t) < s+ s{t) = s+ L'écrêtage est dit symétrique si

si

e(t) > .v+

et

s{t) = s~

= — .v_ , dissymétrique sinon.

si

e{t) < s~

394

12. Effets non linéaires en électronique

Les systèmes écrêteurs jouent un rôle important dans les dispositifs de protection contre les surtensions ; c'est le cas lorsqu'il s'agit de protéger une installation électrique contre la foudre. Les limitations en tension et en courant des amplificateurs provoquent un écrêtage à rapproche des tensions ou courants de saturation ; l'écrêtage n'est pas en général désiré car il provoque la déformation du signal de sortie. a) Écrêtage par saturation en tension Prenons l'exemple de l'amplificateur de tension à AO représenté sur la figure 12.13 dont la caractéristique de transfert est donnée sur la figure 12.14a. /?i = 4,7 kO

«2=10ka

X

FIG. 12.13. Le système est supposé travailler dans sa bande passante et dans des conditions de non-limitation de la vitesse de balayage. Tant que la tension d'entrée iie évolue entre ue^ et ue!+ , le comportement du système est linéaire. En désignant par us la tension de sortie et en tenant compte du diviseur de tension, il vient, PAO étant idéal : R\ -(- i?2 . ils - — ue = AuUt Ri

avec

. R\ Rj Alt = — ^3,1 Ri

Les limites iiet+ et ue- du domaine linéaire en sortie sont atteintes autour des tensions de saturation haute Usatj+ et basse Usatt- , proches des tensions d'alimentation de PAO : II* 4. = '

Usat,+ — A

. et

U*e _ = '

Usa/,: — — A

Pour un AO alimenté en ±15 V, on obtient : uei+ = —ue,4. 8 V . En dehors du domaine linéaire, l'amplificateur sature en tension. En régime sinusoïdal établi, on observe un écrêtage de la tension de sortie (Fig. 12.14b). Ue{î),Us{î)

«s Zone de destruction

Saturation haute

Usat,+

/ \

/ '

\ V

/ /

N \

C',+ Ue

asat.

Usât,—

\ \ Saturation Usatbasse

Zone de destruction a) FIG. 12.14.

/ l

\ Usât—

f

\ /

395

Effets non linéaires

b) Obtention de signaux TTL Le montage de la figure 12.15a est constitué d'une résistance R et d'une diode Zener connectée dans le circuit secondaire d'un transformateur dont le primaire est alimenté par le secteur; la tension ue(i) délivrée par le secondaire est une sinusoïde d'amplitude uejn = 12 V et de fréquence / = 50 Hz . Le rôle de la diode Zener est d'écrêter à f/z = 4,7 V. Pour ue < 0, la diode Zener est passante, la tension de sortie est environ us = —Ud ~ —0,6 V . Pour ue > 0, la diode Zener est bloquée ; à ses bornes la tension suit celle du secondaire du transformateur jusqu'à la tension d'avalanche us = —Uz = 4,1 V. Les signaux obtenus sont proches de signaux carrés 0 — 5 V, assimilables à des signaux TTL (pour Transistor Transistor Logic) (cf. chapitre 18). Ce montage est simple à réaliser, mais il présente l'inconvénient de posséder une durée de montée rm assez importante. En mettant ue sous la forme u

e =

u

e,m sin(2irj7) et en désignant par Tm l'instant de saturation à f/z , il vient (Fig. 12.15b) : ne(rm) — ue m sin{27r/rw) = Uz

soit

rm = ——-arcsin (—— ] « 1,3 ms 27r/ y ue,w J

R = 4,7 kfi

/ \Ue ' \

Secteur

7^

Us

>
% * b)

Fig. 12.15.

II. 3. — Comparateurs Un comparateur de signaux est un système à deux entrées e\ (/) et
si

— e\{t) >0

et

s{t) = s~

si

^(t) — e\{t) < 0

La comparaison est une opération essentielle de mise en forme du signal. Par exemple, le système de déclenchement d'un oscilloscope, ou trigger, nécessite un système de comparaison du signal à une tension de référence. On distingue deux grandes catégories de comparateurs : les comparateurs simples, dont la vocation est de fournir le signe de la différence des deux signaux d'entrée, et les comparateurs à hystérésis qui comparent un signal entrant à un signal de référence prélevé à la sortie du système (cf. chapitre 8). a) Comparateur simple Dans un comparateur simple la tension de basculement est indépendante de la tension de sortie ; il permet donc de comparer deux tensions, par exemple une tension donnée à une tension de référence. On a vu que l'on pouvait réaliser un tel comparateur à l'aide d'un amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8). Il existe des comparateurs intégrés plus performants qu'un AO seul, par exemple le LM339 (Fig. 12.16). Leur durée de basculement est d'environ 0,5 fis, ce qui permet une utilisation à des fréquences plus élevées.

12. Effets non linéaires en électronique

396

«s,3 ^5,4 -Ua «4,+ «4,- «3,+ "314

13

12

II

10

LM339

1 2 3 4 5 6 7 «5.1 «5,2 f/n «2- «2,+ «1- «I.+ FIG. 12.16.

b) Comparateur à hystérésis ou bistable Un comparateur simple n'est pas adapté à un signal d'entrée bruité, car plusieurs basculements successifs non souhaités peuvent se produire, comme le montre la figure 12.17a, aux instants f\ , tj , . Le comparateur à hystérésis permet d'éviter cette difficulté (cf. chapitre 8). Lorsqu'un signal bruité, globalement croissant, dépasse le seuil de déclenchement, il est judicieux d'abaisser ce seuil juste après le basculement, afin d'éviter que le bruit ne fasse basculer à nouveau le comparateur (Fig. 12.17b). Pour cela, le signal de comparaison ec doit dépendre de l'état de la sortie s(t) : ${{) = $+

si

^,(r) < ^^(r)]

et

s(t) — S-

si

ea{t) > ec[s{t)]

Le comparateur à hystérésis est aussi appelé bistable en raison de la stabilité des deux états possibles de la sortie.

U\(t)

uAî)

Comparateur à hystérésis

Comparateur simple

«2-—a

y

A/zj «2 *

/_

t

t

\ h

h h)

a) Fig. 12.17.

Exemple : Trigger de Schmitt Le trigger de Schmitt est un comparateur à hystérésis que l'on peut réaliser avec un AO (12.18 et chapitre 8). La rétroaction réalisée avec les résistances R\ = 500 kfi et /?? = 10 kfl est positive ; F AO fonctionne donc en commutation, c'est-à-dire en régime saturé.

397

Effets non linéaires

ce

R1=500 kÛ i?i= 10 kfi 7777 7777

7777

FIG. 12.18.

II. 4, — Conformateurs à diodes Un conformateur est un système dont la caractéristique de transfert, affine par morceaux, est utilisée pour produire des signaux de forme déterminée, d'où son nom. Sa tension d'entrée triangulaire (Fig. 12.19a) est issue par exemple d'un oscillateur de relaxation commandé en tension (cf. chapitre 14). «/ri us A

ult) '

El T/2

A

a. «0 T

a)

b) FIG. 12.19.

La figure 12.19b représente la caractéristique de transfert d'un conformateur sinusoïdal destiné à produire des signaux harmoniques. Si les différents segments de la caractéristique sont convenablement ajustés, les signaux de sortie sont d'autant plus proches de la forme recherchée que le nombre de segments de la caractéristique de transfert est important. Les générateurs basse fréquence utilisent des conformateurs sinusoïdaux que l'on préfère aux oscillateurs sinusoïdaux, car ces derniers présentent l'inconvénient de fournir des signaux beaucoup plus difficiles à moduler en fréquence (cf. chapitre 16). Les signaux ainsi créés s'écartent de moins 1 % d'une sinusoïde dès que la caractéristique comporte au moins sept segments, convenablement ajustés. Pour obtenir la caractéristique de transfert d'un conformateur, on utilise un ensemble de diodes convenablement polarisées associées à des générateurs que l'on a représentés sur la figure 12.20 par leur modèle de Thévenin (cf. chapitre 5) ; les tensions délivrées par les sources sont telles que Zij.+i > . Le suiveur à la sortie du système permet de réaliser une adaptation en tension sur le circuit de charge. Exemple : conformateur sinusoïdal Le système de la figure 12.20 comporte 2{n -F 1) diodes. Pour des raisons de clarté, sa caractéristique a été tracée sur la figure précédente 12.19 pour n = 1, c'est-à-dire pour un conformateur constitué de quatre diodes.

12. Effets non linéaires en électronique

398

X

Ro

X

Ri ^);?+1 S

R: V ■P

^5

Y^+i Ei

£(1+1

Fig. 12.20. La parité de la tension à produire réduit l'étude à une demi-période, par exemple dans l'intervalle 0 < t < T/2 . Pendant cette durée, l'alternance de la tension d'entrée ue étant positive, seules les diodes du groupe situé à droite du plan de symétrie V peuvent conduire. Pour 0 < us < E\ , aucune diode ne conduit : us = ue

de pente

d us

«o

1

d llr.

Le système fonctionne en régime linéaire. Pour E\ < us < £2 5 seule la diode V\ est passante. Alors : de

us = (Rq/IR\) (^ +

Pente

ûf| =

d us

(£o//£i)

£1

d llr.

Ro

Ro + R\

Pour E2 < us < Et, , les diodes P| et P2 sont passantes : Us = iRo//R\//R2) Pour £/. < ux <

\Kq

+

K]

+

; les diodes P| ,

de

KJ /

Pente

2

{Ro//Rl//R2)

R\//R2

Rc

£0 + ^1//Ri

, Vk sont passantes :

Ei = {Rof/Ri // ■ ■ • //Rk) ( / + TT + * * * + Ri Rk J Pour {n + 1 )£„-)-1 <

a

de pente

, la diode Pn+i impose us = Elljr\ de pente

R\llRill---llRk R0 + R,/lR2l/---llRk =0.

Ainsi, la caractéristique de transfert se présente sous forme d'une succession de segments, dont les pentes ak sont détenninées par les résistances R^ et les tensions Ek . On reproduit une tension us sinusoïdale en choisissant soigneusement Rk et . Un raisonnement fondé sur l'analyse harmonique de la dérivée du signal de sortie permet de calculer les valeurs des composants d'un conformateur rudimentaire à quatre diodes (cf. Exercices).

III. — GENERATION D'HARMONIQUES III. 1. — Signaux isomorphes Un signal est isomorphe lorsque, appliqué à l'entrée d'un système, il donne en sortie un signal de même forme, d'où son nom. Les seules transformations qui réalisent cette conservation de forme sont l'amplification (multiplication par un réel supérieur ou inférieur à l'unité) et le déphasage : .?(/) = Ae{t — t)

Effets non linéaires

399

où A et t sont respectivement le facteur d'amplification et le retard. Un signal sinusoïdal est isomorphe pour tout système linéaire ; en effet, en notation complexe, le signal d'entrée s'écrit : e(0 =

exp (jcot)

La relation entre l'entrée et la sortie étant linéaire, il vient (cf. chapitre 6) : s{t) = HiJùj) e(t) = H{jù)) em exp (Jcot) = ^ exp [jcot)

avec

sm = H(jco) em

Notons que la multiplication par un nombre complexe équivaut à une amplification (augmentation ou atténuation) par le module de ce nombre, et à un déphasage correspondant à son argument. On voit que l'isomorphie des signaux sinusoïdaux est directement reliée à la linéarité. Réciproquement, si l'isomorphie des signaux est réalisée à toutes les fréquences, il est possible de construire une fonction de transfert linéaire EHjca) ; le système est alors linéaire. La nonrisomorphie du signal de sortie correspondant à une entrée sinusoïdale est a contrario caractéristique de la non-linéarité du système. Exemple : dans un quadrateur, l'entrée harmonique ue et la sortie correspondante iis ont pour expressions respectives : K iP' ue = um cos.(tôt) et ifç = Km iç = Km iifn cos2{cot) = In [l + cos(2w/)] La tension de sortie, dont la partie sinusoïdale a une fréquence double de celle de l'entrée, n'est pas isomorphe à la tension d'entrée : le système est non linéaire. III. 2. — Création d'harmoniques par les systèmes non linéaires a) Signal d'entrée sinusoïdal Appliquons à l'entrée d'un système non linéaire, un signal sinusoïdal e{î), de fréquence / = a)/(27r). En régime établi, la sortie s(t) est périodique, mais non isomorphe à l'entrée, puisque le système est non linéaire. La symétrie des causes se retrouvant dans celle des effets, selon le principe de Curie (cf. Electromagnétisme), la période du signal de sortie est aussi égale ù T = l/f. On peut alors écrire : s{t + T) = s{t) D'après l'analyse de Fourier (cf. annexe 2), s(t) peut se mettre sous la forme d'une série de signaux sinusoïdaux comprenant, en plus d'une composante stationnaire, des composantes sinusoïdales de fréquence fondamentale / et de fréquences multiples nf :

cos(277/2/?) + bn sin(27rnft)

Un système non linéaire engendre donc un signal de sortie de contenu spectral plus riche que celui du signal d'entrée. Cet enrichissement harmonique est une propriété essentielle caractéristique des systèmes non linéaires (Fig. 12.21). Exemple : dans le système redresseur de la figure 12.22, la tension appliquée à l'entrée est iie = um cos (ojî) . On observe en sortie : us = ue

si

ue >0

et

us = 0

si

^ 0

12. Effets non linéaires en électronique

400

Système non linéaire

Signal périodique

Distortion harmonique

Signal sinusoïdal /a / Signal sinusoïdal i /o

/ Système Imeaire

Isomorphie

/o Système non linéaire

Déformation >

/

Signal périodique

Signal périodique /o / Signal périodique /o

/ Système linéaire

Déformation *• éventuelle /o

/

FlG. 12.21.

Calculons le spectre de Fourier de la tension de sortie. La fonction us{t) étant paire, seuls les coefficients an ne sont pas nuls : 2 fT/2 2u fT/4 us{t) cos^Trnf t) d t =—— / cos{27rf t) cos(27rnf f) dt j. / J-T/2 ^ J-T/4 4uni T

fT/4

cos{ù)t) cos{nù)t) dt

soit, en introduisant d = 277/1 : 2u E1*/2 an = —— / cos(^) cos(/2^) d^ 77 ./a

W

ttL Fig. 12.22.

Effets non linéaires

401

Pour n = 1 , on a :

a\ =

çirj2 çirll 2 / COS 0 66 = — [1+ cos(2^)] d 0 = 77 7T Jo Jo

2ut.

Pour nff\,on trouve : ••7r/2 um f sin [(;i + an = — [ (cos [{n + 1)^] + cos [(n — l)6]}d6 = — [ 77 77 ;t + 1 Jo ' [

sin [{n — 1)^/2] n— 1

Si n est impair (n = 2/7 + 1), les coefficients de Fourier s'annulent : aip+x = 0. Si n est pair {n = 2/7), les coefficients valent : 2^ (-iy —t. tt 4/7 — 1

a2p =

puisque

77 sin (2p+I)-J =(-!)"

Comme les coefficients bn sont nuls, en raison de la parité du signal, le développement final est le suivant : i i ? 00 (—] y - + - cos{«r) - - £ cos (2pcot)

Us{t) = Ur

P=\

^

Le spectre de us, c'est-à-dire la représentation \an\ en fonction de n , fait apparaître un ensemble de fréquences harmoniques du fondamental (Fig. 12.23). La décroissance des amplitudes des modes est rapide puisque proportionnelle à l/p2 pour p grand. On voit que le transfert non linéaire, opéré par le système redresseur, a produit en sortie un signal dont le spectre est enrichi en harmoniques. Avec une tension d'entrée de 10 V, on observe en sortie une composante stationnaire d'environ 3,2 V, un fondamental à 5 V et les harmoniques 2, 4 et 6 respectivement à 2,1 V, 0,4 V et 0,2 V.

Pn\ 5— i

FIG. 12.23.

b) Signal d'entrée périodique non sinusoïdal Appliquons, à l'entrée d'un système non linéaire, un signal e{t) périodique mais non sinusoïdal, de période Tq , en régime établi. Chaque harmonique du signal d'entrée fournit, à la sortie du système, son propre ensemble d'harmoniques. Ces différents ensembles d'harmoniques se combinent entre eux de façon non linéaire pour former le signal de sortie ^(r).

402

12. Effets non linéaires en électronique

En régime établi, s(t) possède la symétrie temporelle de l'entrée, c'est-à-dire la même période 7b que le signal d'entrée. Cependant, le spectre du signal de sortie diffère de celui de l'entrée, car les deux signaux sont de formes différentes. On observe ainsi en sortie un signal périodique déformé par rapport à l'entrée. Avec un système linéaire, attaqué par le même signal e[t), l'ensemble des harmoniques de l'entrée est transféré en sortie avec une amplification et un déphasage différent pour chaque fréquence. En régime établi, on observerait, en sortie, les mêmes harmoniques qu'en entrée, mais d'amplitudes modifiées par le système, selon leur fréquence. Lorsque la plupart des harmoniques significatifs du signal d'entrée sont contenus dans la bande passante du système, la sortie est proportionnelle à l'entrée ; la sortie et l'entrée ont même forme. En revanche, si les harmoniques significatifs du signal d'entrée sont partiellement ou totalement hors de la bande passante, le spectre du signal de sortie diffère sensiblement de celui de l'entrée ; il en résulte alors des signaux de sortie déformés par rapport à l'entrée. La déformation d'un signal d'entrée, périodique mais non sinusoïdal, n'est donc pas caractéristique d'un effet non linéaire.

III. 3. — Distorsion harmonique La distorsion harmonique est la déformation d'un signal sinusoïdal par un système non linéaire, un système linéaire ne produisant aucune distorsion harmonique. Si la tension d'entrée iie est sinusoïdale, ue = um coff tot + <£), la tension de sortie, périodique en régime établi, peut se mettre sous la forme d'un développement en série de Fourier : oo „ cos(27r/î/r) -b b,, sinpTni t) 2

,,=1

L'écart à la forme sinusoïdale est d'autant plus grand que les amplitudes des harmoniques sont importantes. Aussi introduit-on le taux de distorsion harmonique :

Ce nombre sans dimension est en général très inférieur à l'unité ; on l'exprime souvent en pourcentage. Le signal de sortie est d'autant plus affecté par la distorsion harmonique que D/( est proche de l'unité. Si £>/, = 0, la tension de sortie est une sinusoïde de même fréquence que la tension d'entrée, laquelle est éventuellement affectée d'une composante stationnaire ; le système ne présente alors aucune distorsion harmonique. Le taux de distorsion harmonique peut s'exprimer aussi en fonction des tensions efficaces du fondamental et des harmoniques, U\ et Uh;ef , somme des contributions de l'ensemble des harmoniques :

U^ Pf =

[a] + b]

et

Uh w =

Di, -

On mesure la tension efficace des harmoniques £//,.
403

Effets non linéaires

Exemple : distorsion par saturation Appliquons une tension sinusoïdale ue = ueimcos{(ot) à l'entrée d'un amplificateur linéaire, qui entre en saturation au cours d'une fraction de période (Fig. 12.14a). Pour calculer l'enrichissement harmonique de la sortie, consécutif à la saturation et donc à l'écrêtage, ainsi que le taux de distorsion harmonique, introduisons l'angle ^ . Explicitons l'expression de us{t) sur l'intervalle [0; r/2], sachant que la durée de saturation au cours d'une période est rT (Fig. 12.24). Il vient, en posant ds = (ots/4 : us = iis,m cos 9s us = us>m cos 9

si

us = —us,m cos 6s

si

0 ^ f < tç/4

ts/4 < r < 7'/2 - ts/4 si

sr m

T/2 — ts/4 ^ t ^ T/2 uAT)

Ms.tn COs(ù)t)

Ms,m COs((XiTJ)y-

Ts 2

TJI

T 1

-ts!4

T 1

.v/4

-li.mCOS.{ù)îé)

l

V

>>

s

/

/

/

!

Fig. 12.24. Déterminons les coefficients de Fourier de la tension de sortie us(t). La parité de s([) a pour effet d'annuler les coefficients b,,. Quant aux a,,, on les obtient par la méthode habituelle : 1 fT/2 2 fT/2 a,, = — f us{t)cos{no)t) dt — — / iis{t) cos{mot) d t T -r/2 T '0 Comme coT = 27r , il vient : i r an — — / us cos{n9) dd 77 Jo L'intégrale s'explicite en trois termes : p0s / JO

fTT — 6 s Us,m cos ds coffnd) d ^ + / J ûs

(■TT us,mcosdcos{nd) dd — / Jtt—Os

cos 6S coffnd) d 6

On peut regrouper les termes extrêmes, en effectuant le changement a = tt — 9 dans la dernière intégrale. On obtient :

Ux,incos9$ /

cos{n6) dd — u^mcosds /

coffmr — na) d{—a)

= us in cos ds / Jo

[cos(/î^) — cos(n7r — nd)\ d 9

404

12. Effets non linéaires en électronique

la variable a étant muette. On en déduit : a,, =

Mo

•77--0,0

COS 0o 77

cos(«0) — cos(/i-7r —n0)] d0-

Itt ^ " Jes

-h

{cos [(m +1)0] + cos [(« — 1)0]} d0

Comme ces deux intégrales s'annulent pour n pair, a2p = 0. Finalement, on trouve pour « = 1 : ai =

tls,m COS us 77

2 cos 0 d 0

Itt

J0

[l + cos(20)] d0 r

0.v

soit, en effectuant l'intégration : <21 =

u^m sin(20.v) 0

27r

LIT

(tt - 20,) =

ZTT

[tt + sin(20,) - 20,]

Pour m ^ 3 impair, on obtient, en effectuant : a,, —

luspn cos 0, sin(n0,) HTT

us>m f sin[(;2 +1)0, TT

|

sin[(n - 1)05]

n+ 1

n— 1

Le taux de distorsion harmonique se réduit donc à : 1/2 ». -

( E»;

Sur la figure 12.25 on a représenté l'évolution du taux de distorsion harmonique en fonction de l'angle 0,, qui caractérise la saturation. Pour 0, petit, ce taux reste faible, car la saturation agit tangentiellement aux sommets des crêtes. La valeur atteinte pour 0, = ojT/4 correspond au taux de distorsion de signaux carrés d'amplitude uc_m . En effet, lorsque l'écrêtage est maximal, la fonction n'admet plus que deux valeurs symétriques, une tension haute et une tension basse. Dh 0,483-

T/A Os FIG. 12.25. En désignant par Uef = uc,m , U\:ef et Uihef les tensions efficaces du signal carré, de son fondamental et des harmoniques, le taux de distorsion DihC a pour expression : 1/2 Uhrf Dh,c — u +/

Kef

Uef

1/2 1

U

lef

Comme la tension créneau est paire, alors b\ =0 et : a\ U[,ef — 7= v2

avec

/-TV4 6e 1'' . 4 f77/2 4 a\ — —; / Uc,in COs{ù)t) df — / MC!,fjCOS0 d 0 — Mc,m TJ0 77 J0 77

On en déduit finalement D/,ïC = (2r2/8 — l)

« 0,483 .

405

Effets non linéaires

IV. _ EFFETS NON LINEAIRES SUR UN OSCILLATEUR On sait qu'un oscillateur est un système dont l'évolution au cours du temps présente des oscillations, c'est-à-dire des variations alternativement croissantes et décroissantes de ses grandeurs caractéristiques. Cette définition recouvre une multitude de systèmes depuis les plus simples comme le circuit LC en électricité jusqu'aux plus complexes, sièges de phénomènes chaotiques. Aussi l'oscillateur apparaît-il comme un élément essentiel d'étude des phénomènes variables. En électronique, les oscillateurs sont utilisés pour produire des signaux périodiques, de fréquences ou de formes déterminées. Alors que dans les signaux d'horloge, seule compte la fréquence de l'oscillateur, dans les opérations de production ou de traitement du signal, la nature de ce dernier est essentielle. Dans les deux cas, les non linéarités jouent un rôle déterminant que nous nous proposons d'analyser ici. Le fonctionnement et la réalisation d'oscillateurs feront l'objet d'une étude spécifique ultérieure (cf. chapitre 14). IV. 1. — Oscillateurs auto-entretemis Un oscillateur auto-entretenu est un système capable de réaliser et d'entretenir des signaux alternativement croissants et décroissants, à partir de sources stationnaires d'énergie nécessaires pour alimenter les dipôles actifs. En effet, tout système réel étant dissipatif, un apport d'énergie est nécessaire pour entretenir des oscillations. Le plus souvent, cet apport est fourni par les sources de polarisation des transistors et des AO. On classe généralement les oscillateurs en deux catégories principales ; /) les oscillateurs quasi-sinusoïdaux qui délivrent des signaux très proches de signaux harmoniques, ii) les oscillateurs de relaxation, qui oscillent par transitions successives entre deux états. Ils sont caractérisés à la fois par les durées de ces transitions, appelées durées de basculement, et par les durées, plus longues, pendant lesquelles ils occupent ces états en se relaxant. A ces deux catégories, on peut ajouter celle des oscillateurs paramétriques pour lesquels les équations linéaires comportent des paramètres qui peuvent varier. Par exemple, un oscillateur LC dont la capacité du condensateur ne garde pas sa valeur est un oscillateur paramétrique. Examinons les effets de la non-linéarité sur des exemples d'oscillateurs choisis dans chacune des catégories précédentes. IV, 2. — Effets de non-linéarité sur un oscillateur quasi sinusoïdal Un exemple d'influence d'une non-linéarité sur un oscillateur quasi sinusoïdal est l'oscillateur à résistance négative. a) Oscillateur à résistance négative Un oscillateur à résistance négative est un oscillateur auto-entretenu quasi-sinusoïdal. Le circuit RLC série de la figure 12.26 en est un exemple. La résistance négative que l'on réalise avec un AO est un élément non linéaire, dont la caractéristique déjà étudiée est représentée sur la figure 12.5b. Choisissons, dans ce montage, la relation suivante entre les résistances, R2 = 100, ce qui permet d'ajuster finement la valeur de la résistance négative dans le régime linéaire : R,, = -R — = Ri

— <0 100

La bobine est caractérisée par son inductance L et par sa résistance r en série ; quant au condensateur, il est supposé parfait, de capacité C. Le second AO est monté en convertisseur courant-tension, afin de pouvoir visualiser aisément le courant dans le circuit sur un oscilloscope.

12. Effets non linéaires en électronique

406

ul

:x.

msw L r

Ri

MR n r2

X 7777 -Ra

Fig. 12.26.

b) Amorçage des oscillations Supposons le circuit initialement au repos, c'est-à-dire sans courant qui le parcourt : ?(0) = 0. Le dipôle à résistance négative, qui est aussi au repos, fonctionne en régime linéaire. La loi des tensions donne : q di tic + ul + ur + ur = 0 avec ur,, = Rni soit — + L-—h ri + Rni = 0 C at avec les notations habituelles, i = àqj At pour l'intensité du courant et q pour la charge de l'armature du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant et en introduisant la pulsation propre «0 = l/^C)'/2 , on obtient : Os \ A i ( r + Rn\ Ai

2

L'état initial i{0) = 0 est un état d'équilibre, solution de l'équation d'évolution. Pour étudier sa stabilité, supposons qu'à t = 0 une petite perturbation bio , d'origine électromagnétique ou thermique, écarte le système de son état d'équilibre. Admettons en outre que le système ait un comportement pseudopériodique, ce qui est réalisé avec les valeurs des composants qui satisfont à l'inégalité : r A Rn N 1 E J

a 7 r\ — 4û>o <0

■ a ■ ce qui s écrit

^ Q=

Lûjq

1 > ^ "F Rn 2

La solution de l'équation d'évolution peut alors se mettre sous la fonne suivante (cf. chapitre 4) :

i(t) =

. 0( exp | sin (f) \

-— j sin(û>n/ -f é) 2r„ J

avec

r,, =

L r + Rn

et

con = û>o

/ V

1 —

1

1/2

4^ rj

(j) étant une constante déterminée par la charge initiale du condensateur. Comme il est impossible de réaliser parfaitement r = —Rn , deux cas se présentent : i) si Tn >0, soit r > —R,,, l'amplitude des oscillations décroît exponentiellement au cours du temps. L'état initial est stable et le système reste dans son état de repos ; ii) si Tn <0, soit r < —Rn , l'amplitude des oscillations croît exponentiellement au cours du temps ; l'état initial est instable et le système oscille.

407

Effets non linéaires

La réalisation du circuit permet d'observer la croissance exponentielle de l'amplitude des oscillations de la tension u\ = —Rff aux bornes du convertisseur (Fig. 12.27). Concrètement, les composants choisis ont pour valeurs : L = 200 mH

C = 10 jxF

/?, = 1 kO

/?2 = 100ka

R3 = \ kEt

r se 20 Et

et

R^3 kil

La mesure de la pseudo-période donne la valeur attendue :

Tn =

27T

277

(O,

0)Q

2tt{LC)x/2 ^ 8,9 ms

On constate que l'amplitude des oscillations cesse de croître au bout de quelques périodes, ce que nous nous proposons d'interpréter. uc{t)

URn ij )

-

A A fî A aaA v vyvvy

FIG. 12.27.

Fig. 12.28.

c) Entretien des oscillations Le système fonctionne en régime linéaire tant que l'intensité du courant dans le dipôle à résistance négative reste contenue dans les limites < i{t) < i,,^- (Fig. 12.5b). Supposons que l'intensité du courant atteigne le seuil limite i{tni) = à l'instant t = r„/. À l'instant ultérieur i > , la tension URn aux bornes du dipôle à résistance négative a pour expression : MRii

=

Usât,—

Rl i

En dérivant l'équation sur les tensions fournie par la loi des mailles, on obtient : d{uc + ut + ur + UR,, ) dî

=0

soit

d^

r-\-Ri\di

2

ht

2 . +ù, l=0

dr

°

.

duRn

puisque

di = Ri

dt

Écrivons les solutions de cette équation semblable à la précédente. Il vient, en changeant l'origine des temps t' = t — fnj, avec i{0) = îq : 1/2 ,(

' '')

=

i^exp(-^)sinW/

+

^)

avec

r

''

=

7T^

et

a

'"

= b0

' {'-^)

où (/>' est une constante déterminée par la charge du condensateur à / = 0. Comme la nouvelle constante de temps est positive, l'amplitude des oscillations décroît dans le domaine non linéaire.

408

12. Effets non linéaires en électronique

i<

Un résultai analogue est obtenu lorsque le domaine non linéaire est situé en deçà du seuil limite , puisque la tension % est alors donnée par : UR,n = Usar,+ + ^i *

avec

duRii di —— = R\ — dr at

L'équation différentielle est identique : d2 i dt2

( r±R\\ di 2. H- 1 : — h COnu l — 0 \ L ) dt

En régime établi, le système évolue donc en suivant une succession de phases. i) Domaine linéaire L'amplitude des oscillations croît jusqu'à atteindre les limites du domaine de fonctionnement linéaire du dipôle à résistance négative. ii) Transition du domaine linéaire vers le domaine non linéaire Lors du changement de domaine, la charge du condensateur et l'intensité du courant dans le circuit ne subissent pas de discontinuité, la continuité de ces deux grandeurs étant assurée respectivement par le condensateur et la bobine. iii) Domaine non linéaire L'amplitude des oscillations décroît jusqu'à atteindre la frontière du domaine de fonctionnement linéaire du dipôle à résistance négative. L'amplificateur opérationnel fonctionne donc périodiquement en régime linéaire et non linéaire. Le point de fonctionnement du dipôle à résistance négative évolue alternativement entre les deux coudes de la caractéristique (Fig. 12.5b). L'amplitude des oscillations est donc limitée au domaine : hii,+ < i < hii,— Aux bornes du dipôle à résistance négative, la tension présente, au voisinage des extrema, des pics marquant les excursions du point de fonctionnement dans le domaine non linéaire (Fig. 12.28). Ainsi, sur une période, un oscillateur quasi-sinusoïdal fonctionne le plus souvent en régime linéaire. Notons que la non-linéarité du dipôle à résistance négative a pour effet de limiter l'amplitude des oscillations du système. Cet oscillateur est simulé par le logiciel SPICE (cf. annexe 6). IV. 3. — Effets de non-linéarité sur un oscillateur de relaxation Un oscillateur de relaxation est caractérisé par deux durées très différentes : la durée de basculement Tf, du détecteur de niveau et la durée de relaxation Tr T(7 (cf. chapitre 14). Analysons le fonctionnement de l'oscillateur de relaxation électrique représenté sur la figure 12.29. Supposons qu'à un instant pris comme origine la sortie du comparateur bascule à la valeur . Celle en sortie de l'inverseur, et donc à l'entrée de l'intégrateur, est donc us = — UsaJ+ . L'intégrateur délivre alors la tension uq telle que :

Uc =

~C

aVeC

i=<

dt

= l

R

et

=

+

/ ^d

ce qui donne :

"c(f) =

^ /W)

d

'' = MO) + A £ Usah+ dr' = «c(0) +

t

409

Effets non linéaires

Integrateur Inverseur

R:.

X, cc ur XI

7777 Uv Ri 7777

Comparateur à hystérésis

7777

Fig. 12.29.

Le comparateur change d'état à l'instant t\ , lorsque le seuil de basculement

M-h,+ — Wc(^l ) —

est atteint :

avec

Usar,+ —

=

Ri R\ + Rj

La sortie du comparateur devient Usât,- < 0, et après inversion, l'entrée de l'intégrateur passe à — , d'où la tension uc{t) : uc{t) = uffti) + ^ ^ Us{t')àt' = mcOi) +

^

La période s'achève à l'instant ti, lorsque le comparateur bascule à nouveau, c'est-à-dire lorsque la tension seuil ut,,- est atteinte :

Mb,— — Mc{î2) — aj Usât,— — (Xd

"c(ri) +

^ (c - ri)

La tension de sortie de l'intégrateur retrouve alors sa valeur de début de cycle, uc{ti) — mc(0) - La période T = t2 & la tension crête-à-crête ucc = Mc(ri) — wc(0) en sortie de l'intégrateur s'obtiennent selon : Mc{0) = ad Usât,- = Uc(t\

Usât, — {t2 - ri) RC

et

«c(ri) = adUSat,+ = uc(0)

U.^■+ (ri - ri) RC

On obtient, en combinant ces équations : T = adRC[ 2-

Usat,+

Ux„, _

Usât,—

Usât,-

et

Lt-cc — (*d(Usat,+

Usat,-

Si les tensions de saturation sont symétriques, Usat^ = —Usai,- = Usât, alors ucc = 2adUsat et : T = Aad RC Exemple : réalisé avec C = 1 piF, R = R\ = R2 = R?. = 2,2 kfi et des tensions de saturation symétriques ( Usa, = 15 V ), on trouve pour les caractéristiques du circuit : a,/ « 0,5

r « 4,4 ms

et

ucc « 7,5 V

12. Effets non linéaires en électronique

410

Les tensions us et uc sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 12.30). Les deux échelles de temps du système sont effectivement très différentes : la durée de basculement du comparateur est de l'ordre de la microseconde, tandis que la période des oscillations est de l'ordre de la milliseconde. Le comparateur à hystérésis est l'élément non-linéaire du circuit; ses seuils de basculement sont commandés par le facteur ad , lequel détermine l'amplitude des signaux triangulaires et la période des oscillations. Retenons que, sur une période, un oscillateur de relaxation fonctionne le plus souvent en régime non linéaire.

u,sat.+ a U

d

Sot,

a

d UsatU.sa!,Fig. 12.30.

IV. 4. — Modèle de van der Pol Il est toujours possible de mettre, par un changement de variable, l'équation différentielle d'un oscillateur harmonique sous la forme canonique (cf. chapitre 3) : x + (OqX = 0. La grandeur x est alors proportionnelle à une charge en électricité, une élongation en mécanique, une pression en acoustique, une concentration en chimie, etc. Pour introduire l'énergie £ de Foscillateur, on multiplie l'équation précédente par x : xi -1-

-,

=0

ce qui s'écrit

d <5 — = 0 dt

avec

x2 -> x2 £= —h col— 2 2

Exemple : pour une cellule LC parallèle, la charge q de l'une des armatures du condensateur satisfait à l'équation différentielle (cf. chapitre 3) : ^ Q 1 r\ — + ojQq = 0

avec

9 1 095 = —

La grandeur q satisfait donc à l'équation canonique précédente. Comme toute réalisation physique est dissipative, il est nécessaire de prendre en compte la puissance dissipée, par effet Joule dans l'exemple considéré. L'équation du circuit devient, en notant Vj cette puissance : dé: = Vj avec Vj <0 dt L'entretien des oscillations n'est donc possible que si l'on fournit au circuit une puissance supplémentaire V5 : dé* -J- = 'Pj + VS avec > 0 df

411

Effets non linéaires

Pour un oscillateur linéaire, pour lequel les forces associées à Vj et Vx sont proportionnelles à la vitesse, les puissances dissipée et reçue, s'écrivent respectivement : Vj=-

x

V,

x

avec

Td > 0

et

Td

rr > 0

Si \Vj\ < Vs, les oscillations s'amortissent exponentiellement. En revanche, si \Vj\> 'Ps, les oscillations croissent indéfiniment, ce qui n'est pas ce que l'on souhaite réaliser. L'entretien des oscillations exige donc que |iP/| = Vs. Cependant, il est expérimentalement impossible de réaliser rigoureusement cette condition à chaque instant. Un oscillateur auto-entretenu ayant un fonctionnement linéaire est donc impossible à réaliser. Il en résulte que tout oscillateur auto-entretenu doit être non-linéaire. En régime établi, l'énergie de l'oscillateur est en moyenne constante au cours du temps, ce qui implique une compensation des pertes par apport d'énergie sur la durée d'une période : ff = ps + rJ = o at

d'où

vs = -Vj

a) Oscillateur de van der Pol Les premières études expérimentales de la dynamique des systèmes oscillants ont été réalisées, à partir de 1920, par l'ingénieur hollandais B. van der Pol: aussi, le premier de ces oscillateurs autoentretenus, que l'on a représenté sur la figure 12.31, porte-t-il son nom. Un

ICI

IR

lia

V FIG. 12.31. Le dipôle non linéaire T) est constitué par une triode polarisée au voisinage de la tension uq , dont la caractéristique i = i{u) est bien représentée par l'équation suivante du troisième degré (cf. Exercices) :

-ii'-'Q Dans cette expression, R,, < 0 désigne la résistance dynamique négative de V au voisinage de la tension nulle. La loi des nœuds donne : + b? +

^ +? =0

avec

r

u=L

d iz. q = Rir = — dr C

et

. d <7 ic = — at

En dérivant l'équation précédente et en substituant afin de faire apparaître la seule tension u , on obtient l'équation suivante du circuit :

412

12. Effets non linéaires en électronique l//2

En introduisant la pulsation propre wq = (LC) ..

. / 1

et la variable x = u \fC, cette équation devient 3x2

1

\

,

Évidemment, la croissance des oscillations n'est possible que si (cf. chapitre 3) : 1

1

\RC

RnC

RnChil)

On voit que, pour un système initialement au repos (x = 0 ), il est nécessaire d'avoir :

+

^

i<0

soit

i R

Rn

et donc

R > —Ri,

Dans le cas contraire, la dissipation provoque un amortissement. Il est commode de mettre l'équation de van der Pol sous la forme réduite suivante :

xH

X 2^-1 ✓ r + ru0 x = 0 ou —— Te(x) Te[x)

1

R+R — >0 RR

tq

e,

x

ro V

xi = u0C '

f

j

b) Analyse de la non-linéarité Pour effectuer le bilan d'énergie, multiplions l'équation précédente par x. Il vient : d /X2 dt \ 2 ^

2x2\ 0)0

2)

x2

1 f.

Te (x)

^2\ -2 x

j)X

tq V

ce qui s'écrit : dS

= V{-"c)

avec

„ x2 0X2 £ = -+(Â-

V{nc) =-

et

x2 Te{x)

1 T(l v

x

l

On reconnaît l'équation-bilan d'un oscillateur harmonique, d'énergie 8 , qui reçoit la puissance supplémentaire . Deux cas se présentent : i) v(nc) > 0, soit x < X/, l'oscillateur reçoit du dipôle non linéaire plus d'énergie qu'il n'en dissipe et l'amplitude des oscillations croît. H) ■p("c) ^ q ^ sojt x > x;, l'oscillateur dissipe plus d'énergie qu'il n'en reçoit et l'amplitude des oscillations décroît. Ainsi, en régime établi, l'amplitude des oscillations est tour à tour croissante puis décroissante, au cours d'une période. Comme la puissance moyenne reçue doit être nulle, on a :

0

d'où

x2 xf = x2 x2

Effets non linéaires

413

c) Naissance des oscillations L'étal initial x = x = 0 n'est pas stable, puisqu'au voisinage de * = 0, on a \/re{x) et par conséquent l'équation linéarisée suivante de l'oscillateur :

x

|-6;5x = 0

Comme les racines de l'équation caractéristique correspondante r2 — r/ro + 1

2to

-iAo

±J0)(]

= 0 sont :

i v/2 ^oTo)

A V

on trouve, pour Qq = (oqTq > 1/2 , la solution générale suivante : x(f) = C/^exp

cos{(ûpt -f-

avec

(op — (oq

1 4w t

o O

Cp et (f)p étant deux constantes. Ainsi, l'amplitude des oscillations croît exponentiellement ; le bruit électromagnétique ou thermique est alors suffisant pour amorcer les oscillations. d) Intérêt du modèle de van der Pol L'entretien des oscillations n'est rendu possible qu'à condition de réaliser < 0 pour de faibles valeurs de x, et > 0 pour des valeurs de x plus grandes. Le passage par zéro et la singularité qu'il entraîne incitent à analyser des fonctions l/r^(x) assez régulières pour être développées en série entière : "777 = E ^ La parité Te(—x) = Te(x) étant souhaitable pour obtenir des oscillations symétriques, les coefficients Ai, avec i impair, doivent être nuls. La méthode la plus simple consiste à tronquer ce développement à l'ordre 2 : 1 . 9 -r-- — AQ + A2X rffx) En choisissant Ao < 0 et A2 > 0, on a bien Te{x) < 0 pour les faibles valeurs de x, et re(x) > 0 aux grandes valeurs. On retrouve donc, pour le terme dissipatif, la même forme que celle du modèle de van der Pol, ce qui confère à ce dernier un caractère remarquablement simple. L'équation de l'oscillateur de van der Pol comporte trois paramètres cuq , tq et x/. Cependant la discussion de son comportement ne nécessite que l'un des trois, qu'il est naturel de prendre égal à go =

lorsqu'on introduit les variables réduites de position et de temps : X

=



d

=

(Oot

On a en effet : Te (x) d d

COqXI X — 0

ce qui donne, en divisant par ùj^ x/ : d2 X

l-X2dX Qo

dd

+x= o

414

12. Effets non linéaires en électronique

Notons que Qo est directement relié au rapport de deux durées caractéristiques : Qo = O)0Tq = 277 ~ Jq En effet, la durée Tq est précisément la période des oscillations sinusoïdales associées à l'oscillateur harmonique que l'on obtiendrait en annulant tout apport ou dissipation d'énergie dans le système. Quant à la durée ro , elle caractérise l'échelle de temps sur laquelle l'amplitude des oscillations varie de façon significative depuis l'état de repos. En régime linéaire, pour lequel : x

x + co^x = 0

to représente la durée de relaxation en énergie de l'oscillateur de van der Pol, linéarisé au voisinage de l'état de repos. Il reste à examiner l'influence du paramètre critique Qq sur la nature des oscillations du système en envisageant deux cas limites, Qq l pour les oscillations quasi sinusoïdales et (2o ^ 1 pour les oscillations de relaxation. Remarque : Il existe de nombreux oscillateurs réels qui, de manière approchée, sont décrits par cette même équation, par exemple l'oscillateur à diode Esaki. e) Oscillations quasi sinusoïdales Supposons le paramètre Qq très grand : Qq > 1

soit

Tq > Tq

Dans ce cas où l'équation canonique se réduit à à~X/ à9- -EX = 0, recherchons une solution de l'oscillateur réel de la forme : X = Xm{e) sin(6> + ^) où Xm{d) est lentement variable, c'est-à-dire qu'il ne varie pratiquement pas pendant une période. Comme : éX dX. —- = —— sm(0+(l>)+Xm cosO-t» d8 dv

et

d2 X —^ dv*-

d2X„ ^ sjn{6>+^)+2—— cos{dE4>)~Xni dudd

l'équation de l'oscillateur devient :

sin

(^ +

+ 2^ cos(^ +

~ [1 - X,; sin2(0 H- ff)]

sm{ô +

+ Xm cos(d +
=0

En tenant compte de la faible variation de Xlll{6), on obtient, en multipliant les deux membres de l'équation précédente par Xm cos(# -f (p) et en moyennant sur une période :

-d8X-

_n(l_KL\_0 QA1 4 ff0

sin(^ + (f)) cos(6 + cj>) = 0 cos2($ -j- 0) = ^ 2

sinJ(^ + cp) cos{6 E
sin2(^ E fp) cos2{6 E (p) = ^ 8

Effets non linéaires

415

L'équation différentielle précédente s'écrit aussi : dg-ffl-ÇUo Ôo V

en posant

soit

4/

d#<2o\

.=^

4/

En vue d'intégrer cette équation non linéaire, séparons les variables (cf. annexe 1) : 4dF/F2

dF F(1 - F/4)

=

477^1

d6 =

. _

^

.

ce qui s écrit

du;

d6



Qo

pour F < 4, en posant w = 4/F — 1, ce qui implique du; = —4/F2 d F. Cette dernière équation s'intègre aisément selon : ln

ôo+C

7

C étant une constante, d'où :

^

1 2

[1 + exp(—0/go + C)] /

et

2xi

jc(?) =

^ sin(u;o/ + ff)

[1 + exp (—t/re + C)]

Ainsi, après un régime transitoire, dont la durée peut être estimée à ?>Te , les oscillations tendent vers une sinusoïde, de période Tq = 2-77/coq . Vérifions qu'en régime établi, le mécanisme d'entretien des oscillations est une succession d'apports et de dissipations d'énergie : x{t) = 2xi sinf^ot + 4>)

et

x(t) = 2xi (ûq cos((Uot + (f>)

d'où: x2 x2 = 4x/(yoCOS2(û;o/


et : K 4
r + 0)] AI 2

^ 4w 2 = x,x 2-2z = 2x, / (On0 — •

On a donc bien x2x2 = x2x2 . Sur la la figure 12.32a, on a représenté la courbe X{d) pour Qo = 10. En régime établi, les oscillations sont quasi-sinusoïdales. Ôo=10

m 2-

e„=o,i 2-

ôo=l 2--

- « A A aAl » v y vy

f ¥ Jllll

-2a)

-2-b) FIG. 12.32.

c)

12. Effets non linéaires en électronique

416

f) Oscillations de relaxation Lorsque le paramètre Qq est faible ( (2o 'C 1 ), par exemple Qo = 0. I (Fig. 12.32b), on observe que le régime transitoire est très court et que l'écart à la forme sinusoïdale est significatif : à une variation rapide du signal, succède une durée beaucoup plus longue de faible variation, et les signaux sont plus proches de créneaux que de sinusoïdes. Il est possible d'estimer deux échelles de durées caractéristiques des oscillations de relaxation. Pour cela, utilisons l'équation de van der Pol linéarisée autour de l'amplitude Xq = Xffo) : â2X d^

1 — Xq dX +X=0 dtf

La résolution de l'équation caractéristique, r2 — r(l — Xq)/Qq + 1=0, conduit à introduire les deux durées suivantes de 6 : 0 = ^ {0 - + ± [(I - +2 - 405],/2} Pour simplifier la discussion choisissons le cas technique simple pour lequel Xq = 0 . Il vient : 0 = + [l ±(l-4e5)l/2l ~ J J-Qo

d'Où

e,

et

0^QO

Qo

On en déduit les deux échelles de durée en divisant $[ et 62 par coq : et mqQO

~ — & = To T] ~ (OQ

Autour de $q , une solution approchée de l'équation de l'oscillateur s'écrit : X{0) = affo) sinh

^

^ Qo

+ hffo) cosh [Qo{d - é'o)]

où affo) et i'(^o) varient peu sur le palier. Au point A sur la figure 12.32b, «(#0) « 0 puisque le signal varie peu et que la tangente est horizontale. L'angle caractéristique du palier est d'environ 1 /(2o • En B, (2(^0) 7^ 0 » l'angle caractéristique du basculement est d'environ Qo , d'où la période angulaire des oscillations et la période temporelle correspondante :

M ~Qo +

■ soit Qo

Qo

^ Aé» 1 T « — = —— ^0 Qo^o

Retenons que la présence des deux échelles de temps très différentes caractérise les oscillations de relaxation. L'oscillateur de van der Pol produit des oscillations quasi-sinusoïdales pour des fortes valeurs du paramètre critique <2o 1, et des oscillations de relaxation pour les faibles valeurs de <2o -C 1 • La transition entre les deux régimes est continue comme le montre la figure 12.32c obtenue lorsque <2o~i. IV. 5. — Espace des phase et portrait de phase d'un circuit a) Espace des phases d'un circuit En mécanique, Vespace des phases d'un système est l'espace des états, dont on sait que la dimension est le double de celle de l'espace de configuration ou des degrés de liberté (cf. Mécanique) : n coordonnées généralisées {qî] , auxquelles on ajoute un même nombre n de moments conjugués {/?,}

417

Effets non linéaires

définis selon : Pi -

dcn

C = £k — £p désignant le lagrangien du système, différence des énergies cinétique et potentielle. À chaque instant, l'état mécanique du système est déterminé par la connaissance des 2n variables {qi.Pi} , issues des 2n équations différentielles du premier ordre que sont les équations canoniques (cf. Mécanique), ce que l'on représente par un point figuratif dans l'espace des phases. Notons qu'en mécanique, la dimension de l'espace des états est ainsi paire. En électronique, on recherche d'abord le nombre de variables indépendantes qu'il faut se donner pour connaître l'état électrique du système ; un circuit comportant h branches et n nœuds est analysé à partir d'un ensemble de Ne — b — n-\- \ équations différentielles indépendantes (cf. chapitre 5). On en déduit le nombre Np d'équations différentielles du premier ordre qui décrivent totalement le système, et donc le nombre de variables indépendantes qui définissent l'état électrique du circuit. Il en résulte que l'espace des états, ou espace des phases en électronique, est un espace à Np dimensions. Comme l'état d'un système électronique est entièrement déterminé par la connaissance des courants dans ses branches, ce qui n'implique pas nécessairement un ordre pair, la dimension de l'espace des phases peut être impaire. Exemples : 1) Un oscillateur harmonique en électronique est décrit par une seule équation différentielle du second ordre, d'où l'ordre = 2 et la dimension 2 de l'espace des phases. 2) Un ensemble de N oscillateurs harmoniques électriques couplés est caractérisé par N équations différentielles du second ordre; l'ordre du système est donc Np = 2N et l'espace des phases de dimension 2N. 3) Le circuit, proposé par l'électronicien américain L. Chua, est connu pour son comportement chaotique. Comme le montre la figure 12.33, il possède 5 branches et 3 nœuds ; le nombre de variables indépendantes est donc iVe = 5 — 3+1=3 reliées par 3 équations différentielles du premier ordre qui s'écrivent (cf. annexe 6) : C, Cl

dnç,] ât d uçp ât dit L ât

^ («C,2 — Wc, 1 ) - £ "C, I + - ^ (Mc,2 - «C, I ) -"+2

g désignant la conductance du dipôle résistif V. Le circuit de Chua est donc d'ordre Np = 3 et l'espace des états de dimension 3 .

c,i

FlG. 12.33.

FIG. 12.34.

12. Effets non linéaires en électronique

418

b) Portrait de phase d'un circuit électrique Dans l'espace des phases, l'évolution à partir d'un point figuratif Mq initial est une courbe paramétrée par le temps. Un même état initial définissant de manière univoque l'évolution, les trajectoires de l'espace des phases ne peuvent se croiser. L'ensemble des trajectoires de l'espace des états forme le portrait d'état ou portrait de phase du système. Exemple : on sait que l'équation d'évolution du second ordre q + oi^q = 0 d'un oscillateur harmonique électrique peut se mettre sous la forme de deux équations différentielles du premier ordre : q= i dont la solution s'écrit, si qm et

et

i — —(n^q

sont deux constantes définies par l'état initial :

q = qm cos{(ûqî + (p)

et

i = ~ù)Qqm sin(wo? +
L'espace des phases est à deux dimensions (Fig. 12.34). Les trajectoires sont des ellipses de même rapport d'axe wq , puisque q et i sont reliées par l'équation caractéristique d'une ellipse :

Qui )

o)Qqm

Les petit et grand axes des ellipses, obtenus pour différentes conditions initiales, coïncident évidemment avec les axes du repère {q. i) . Remarque : L'étude dans l'espace des phases de l'évolution au cours du temps des systèmes quelconques, mécaniques électriques ou autres, s'est avérée très efficace dans l'analyse du rôle des termes non linéaires dans les équations qui régissent ces systèmes. Une branche nouvelle s'est ainsi développée sous le nom de systèmes dynamiques ; elle fait actuellement l'objet d'activés recherches en physique classique ou quantique. c) Attracteurs On appelle attracteur un point, une courbe, une surface ou une hypersurface de l'espace des phases, vers lesquels tend un ensemble de trajectoires. Il existe de nombreux types d'attracteurs. Citons-en quelques exemples. i) Positions d'équilibre Dans l'espace des phases, un point d'équilibre est un attracteur. Si l'équilibre est stable, les trajectoires convergent vers le point attracteur (Fig. 12.35a). Ainsi, un système linéaire du second ordre décrit par l'équation bien connue (cf. chapitre 3) : x -\

X

o f- û)0 x = 0

avec

r,, > 0

Te admet l'origine comme point attracteur. Si l'équilibre est instable, les trajectoires divergent du point attracteur (Fig. 12.35b). Il en est ainsi pour un système linéaire du second ordre décrit par l'équation : y

1-û>oJic = 0

avec

re > 0

Effets non linéaires

419

x

b)

c)

FlG. 12.35.

ii) Cycle limite Un cycle limite est une courbe fermée de F espace des phases vers laquelle convergent les trajectoires. Une trajectoire qui, dans cet espace s'appuie sur un cycle limite, caractérise une évolution périodique. Ainsi, un oscillateur périodique d'ordre deux converge vers un cycle limite (Fig. 12.35c). iii) Évolution quasi-périodique Considérons un système bipériodique d'ordre 3 tel que le système linéaire admettant les solutions suivantes : x,(t) = an cos(2-7r/i r + <£ii)+ai2Cos(27r/2t + <£i2) X2(0

=

a1{ COs(277/| t + 021 ) + ^22 COSpTT^ t + 022)

Xfft)

=

(33, COS(277-/| t + 03| ) + Û32 COS(27702 t + 032)

Dans l'espace des phases de dimension 3 , l'attracteur est un tore (Fig. 12.36a). Deux cas se présentent : - si les fréquences f et fy sont commensurables, c'est-à-dire si le rapport /1//2 est un nombre rationnel, les trajectoires se referment sur elles-mêmes ; l'évolution est périodique, - à l'inverse, si le rapport /1//2 est irrationnel, les trajectoires s'enroulent autour du tore sans jamais se refenner; la surface du tore est alors remplie de façon dense. Ce type d'évolution, rigoureusement apériodique, est qualifié de quasi-périodique. iv) Évolution chaotique La caractéristique essentielle du chaos déterministe (cf. Mécanique) est la sensibilité aux conditions initiales, ce qui se traduit dans l'espace des phases par la divergence exponentielle des trajectoires issues de deux points initialement proches. L'évolution d'un système chaotique est apériodique et les trajectoires convergent vers un attracteur étrange ; sur la figure 12.36b, on a représenté, en projection dans le plan («c,! 5 uc,i) > l'attracteur étrange du circuit de Chua, à comportement chaotique (cf. annexe 6).

b) FIG. 12.36.

12. Effets non linéaires en électronique

420

d) Portrait de phase d'un oscillateur quasi-sinusoïdal Le circuit RLC à résistance négative de la figure 12.26, est décrit par une équation différentielle du deuxième ordre. Ce système est donc d'ordre 2. On peut choisir de l'analyser à l'aide des variables q eX q = i. Expérimentalement, on préfère prélever sur le circuit la tension lie = qfC aux bornes du condensateur et celle —R^i à la sortie de l'AO, respectivement proportionnelles à ^ et ^ Le portrait de phase que l'on obtient révèle l'existence d'un attracteur, qui prend la forme d'un cycle limite presque elliptique (Fig. 12.37a). Les écarts à l'ellipse sont dus aux effets non linéaires qui entretiennent les oscillations. Le point central O est un état d'équilibre instable, duquel la trajectoire s'écarte exponentiellement. lis

R'i i

l-lsat,+

0

u

c

Usât, — b)

a) FIG. 12.37. e) Portrait de phase d'un oscillateur de relaxation

Pour l'oscillateur de relaxation représenté sur la figure 12.29, l'état du système est univoquement défini par la connaissance des variables tic et us. La trajectoire dans le plan de phase exhibe des points anguleux (Fig. 12.37b). f) Portrait de phase de l'oscillateur de van der Pol Le portrait de phase de l'oscillateur de van der Pol peut être tracé en utilisant les variables réduites XAX/àe. Pour une forte valeur du paramètre critique Co = 1CL portrait de phase ressemble à celui d'un oscillateur quasi-sinusoïdal, c'est-à-dire à une ellipse (Fig. 12.38a). Pour une faible valeur ( Co = 0^ 1 )» Ie portrait de phase présente des points anguleux, comme pour l'oscillateur de relaxation (Fig. 12.38b). Enfin, pour Qq — \, le portrait de phase présente un aspect intermédiaire entre les deux formes (Fig. 12.38c). Ainsi, l'observation du portrait de phase d'un oscillateur renseigne sur sa nature : quasi-sinusoïdale ou relaxation. Le modèle de van der Pol montre qu'il est possible de passer continûment de l'une à l'autre. dX/dO* 1

Qo = 10

dXj d 6 ' s

Ôo = o, i S

A \

s/ X

\

\

\

\

S \

N\

X^

^ Cycle limite b)

FIG. 12.38.

il

dX/dÔ

lr i\ \\ \

f \1\ \\

0

) y

vV \« VV i\ V \ V1' 11 ^ * x

s' x '' Cycle limite c)

Effets non linéaires

421

CONCLUSION Rappelons les points essentiels. 1) Le caractère non linéaire d'une relation de correspondance entre les grandeurs d'entrée et de sortie du système s'exprime par la non-proportionnalité de ces deux grandeurs. On sort alors du cadre d'application du théorème de superposition. 2) De nombreux dipôles en électronique ne sont pas linéaires, par exemple les diodes. Les opérations de comparaison, de redressement, de mise en forme des signaux, de multiplication, sont des opérations typiquement non linéaires. 3) Le transfert non linéaire d'une entrée sinusoïdale provoque la distorsion du signal d'entrée. Le taux de distorsion harmonique D/? permet de mesurer l'écart du signal à la sinusoïde de son fondamental E>k = Uihef/U\)ef 4) L'entretien des oscillations d'un oscillateur auto-entretenu doit être attribué à un effet nonlinéaire. En régime établi, au cours d'un cycle, l'oscillateur reçoit une quantité d'énergie d'une source et en restitue autant. 5) Un oscillateur quasi-sinusoïdal fonctionne le plus souvent en régime linéaire, contrairement à un oscillateur de relaxation. 6) Dans l'espace des phases, le cycle limite d'un oscillateur quasi-sinusoïdal est proche d'une ellipse, alors que celui d'un oscillateur de relaxation s'en écarte notablement. 7) L'équation de l'oscillateur de van der Pol fait apparaître un terme non linéaire d'expression caractéristique dans l'équation canonique en variables réduites :

d^ i-x^d* de2 Qo de

o

Pour les fortes valeurs du paramètre critique Qq , l'oscillateur délivre des oscillations quasi-sinusoïdales, alors que pour de faibles valeurs, il produit des oscillations de relaxation. Retenons qu'entre ces deux grandes familles d'oscillateurs, la transition est progressive.

xi o c Û r-i

EXERCICES ET PROBLEMES

P12- 1. Dipôie non linéaire (M

D. 0

Le dipôie représenté sur la figure 12.39 comporte deux diodes de même résistance dynamique — 10 û dans le sens passant ; en inverse cette résistance devient pratiquement infinie. La tension de seuil Ua des diodes vaut 0,7 V . Quant à la f.e.m de la source stationnaire, elle est de £" = 15 V . 1. Déterminer la caractéristique du dipôie AB. Quel dipôie réel simule-t-il ? 2. Le dipôie AB débite un courant d'intensité 7=15 m A . Calculer la tension U . Même question pour un courant d'intensité —15 mA . 3. Quels sont les générateurs de Thévenin correspondants aux cas / > 0 et 7 < 0 ?

422

12. Effets non linéaires en électronique

U :x ©

« V V u 7777 7777

Vn FIG. 12.39.

7777

7777

FIG. 12.40.

P12- 2. Inverseur commandé Le circuit de la figure 12.40 est commandé par la tension Uc. Les diodes sont supposées idéales et sans tension de seuil, la tension d'entrée l]e est une tension stationnaire positive telle que lJe < \UC\. 1. Déterminer la caractéristique de transfert du système en fonction de la tension de commande. 2. Quelle est la résistance de sortie du montage ?

P12- 3. Division d'une tension Dans le circuit de la figure 12.41, le coefficient du multiplieur vaut Km = 0,1 V-1 . Déterminer la caractéristique de transfert us = us{u\, U2) du système. K X



^

Rr.

7777

ic

i Uk

A1

1.1, 7777"

'p . Iz*

_r

7777 7777 FIG. 12.41.

FIG. 12.42.

P12- 4. Stabilisation Zener Sur le circuit de la figure 12.42, la diode est représentée par sa tension Zener = 15 V et sa résistance dynamique en régime d'avalanche rz = 10 H . La résistance de charge et la résistance de protection valent respectivement Rc = 1 kfl et Rp = \00 El. 1. Déterminer la valeur minimale alors us ?

de la tension ue, afin que us soit régulée. Que vaut

2. La diode Zener ne supportant pas une puissance électrique supérieure à 1 W, calculer la valeur maximale Ue,max de la tension ue admissible. 3. Calculer la variation relative des tensions us et ue dans le domaine de stabilisation. Conclure. P12- 5. Base de fonctionnement du wattmètre analogique

vWet)

Sur la figure 12.43, on a représenté un circuit comportant un multiplieur analogique qui réalise l'opération s = Km(X2 — ^i)(y2 — yi) » avec = 0,1 V-1 . Le dipôle V est parcouru par un courant

Effets non linéaires

423

d'intensité i. Le circuit est alimenté par une tension variable ue d'amplitude 8 V. On donne r — 10 O, /? = 100 kn et C = I jjlF . 1. Déteraiiner la tension u\ en fonction de u-p , i, Km et r. Que représente u\ ? 2. Quelle fonction réalise la cellule RC sachant que ue est une tension sinusoïdale de fréquence 1 kHz ? Que représente us ? 3. Calculer successivement les valeurs prises par us dans les trois cas suivants : T> est un condensateur parfait, une bobine pure, un résister de 1 kfi.

r Up

li i V

V2 X| >'2

x K

R

n

S ni

);l

C

7777

X

FIG. 12.43.

u*

U\

Us

V 77777777

7777

7777"

FIG. 12.44.

P12- 6. Analyseur de spectre Dans le montage représenté sur la figure 12.44, le quadripôle T> est un filtre passe-bande, centré sur la fréquence ff = 2,5 kHz, de facteur de qualité Q = 15 . Le signal d'entrée ue{t) est périodique, de fréquence /, alors que la tension uv est sinusoïdale de fréquence fv . 1. Trouver les harmoniques présents dans la tension de sortie u \ du multiplieur. 2. La tension uv est maintenant produite par un vobulateur qui balaie le domaine de fréquences de /0 à fmax = 100/o . a) Qu'observe-t-on à la sortie de D ? b) Calculer la bande passante du dispositif. P12- 7. Contenu harmonique de signaux symétriques et de signaux non symétriques 1. On rappelle qu'un signal périodique eff), de période T, est symétrique si e{t + T/2) = —e(t). a) Montrer qu'un signal symétrique ne contient pas d'harmonique pair. b) La limitation de la vitesse de montée d'un montage suiveur, à base d'AO, a pour effet de « triangulariser » les signaux de sortie. On suppose l'entrée sinusoïdale, d'amplitude 8 V , et la sortie triangulaire de même amplitude. Quel est le spectre de Fourier de la sortie et l'amplitude des deux premiers harmoniques ? 2. Calculer le spectre de Fourier ainsi que l'amplitude des deux premiers harmoniques d'un signal dissymétrique produit par un redresseur parfait, simple alternance, qui est alimenté par une tension sinusoïdale d'amplitude 10 V .

424

12. Effets non linéaires en électronique

P12- 8. Distorsion d'intermodulation La caractéristique de transfert d'un amplificateur réel est approximativement représentée par la relation suivante entre la tension d'entrée ue et la tension de sortie us : "f- Kntue

11$ — dans laquelle /12( = 10 et Km = 0,08 V-1 .

1. Calculer le taux de distorsion harmonique de cet amplificateur pour une tension d'entrée sinusoïdale de valeur efficace 8 V . 2. L'amplificateur est soumis à une tension d'entrée ue qui est la somme de deux tensions sinusoïdales, de même amplitude et de fréquences respectives 5 kHz et 5,5 kHz. a) Quel est le contenu spectral en sortie de l'amplificateur. b) On appelle intermodulation, l'apparition de fréquences non contenues dans le spectre de la tension d'entrée. Déterminer la fréquence la plus basse d'intermodulation pour l'entrée précédente. P12- 9. Conformateur sinusoïdal La caractéristique de transfert du conformateur sinusoïdal à quatre diodes de la figure 12.45a est représentée sur la figure 12.45b. H

_L

Ro

5A

3C

EiE, llp m

ue

IL A

V

V

Me^2

M.

\/D2

' O /

El

,r «1

i

Ei

ai

| Mef2 Uç

*-uf.

K —E2 b)

FlG. 12.45. 1. On cherche à établir les relations entre ue^\ , circuit.

et les paramètres Rq , R\

y

E\ , E2 du

a) Quel est le rôle de F AO ? b) Montrer que iis = ue tant que | Ue\ < E{ . En déduire la relation simple entre ue^ et E\ . c) Établir la relation entre us et ue pour ueq < \ue\ < «^ 2 • Trouver alors, en fonction de Rç) et R\ , la pente a\ = {E2 — £'i)/(Me,2 — ue,[) ■ Exprimer uej2 en fonction de E\ , ZL et a\ . 2. Pourquoi la tension de sortie us devient-elle indépendante de ue pour | Ue | ^ Uej2 ? 3. La tension d'entrée du système, nulle et croissante à l'instant origine, est triangulaire, d'amplitude ue^n = 10 V et de période T. Calculer les coefficients de Fourier de la dérivée ùs(t) de la tension de sortie en fonction de uej , ue^2, £2 et ai , 4. On cherche à optimiser le conformateur étouffant le plus possible d'harmoniques. a) Trouver les valeurs de ue_\ et

pour lesquelles l'harmonique de rang 5 s'annule.

Effets non linéaires

425

b) Quelle valeur de ai faut-il choisir pour que l'harmonique de rang 3 s'effondre complètement ? En remarquant que sin^-jr/S) = — sin(37r/5) et sm(147r/5) = — sm(67r/5), montrer que l'harmonique de rang 7 s'annule également. Calculer la valeur des paramètres Ei , E2 et R\ du circuit, lorsque Rq = 5 kfi. c) Représenter l'allure de la tension de sortie. Quel est le rang du premier harmonique non nul ? Calculer le pourcentage de la puissance du fondamental qu'il représente.

P12- 10. Oscillateur parallèle à résistance négative Dans le montage de la figure 12.46a, les valeurs des composants sont les suivantes : C = 22 jjlF , L = 75 mH , r = 500 fî et R\ = R2 = 2,2 kfl. Le dipôle T> est celui représenté sur la figure 12.46b. 1. Trouver la caractéristique de D , étudier sa stabilité et conclure sur son comportement dans le circuit. 2. En régime de fonctionnement linéaire de tension uc aux bornes du condensateur.

, établir l'équation différentielle satisfaite par la

3. Dans quelle condition obtient-on des oscillations ? Quel phénomène limite leur amplitude ? Donner une valeur approchée de l'amplitude de la tension uc ■ Ri l> " 'c Uc

t

IR

C

IL L

i^ n: —c

V

Ri R 7777 a)

b) Fig. 12.46.

P12-11. Oscillateur de van der Pol à AO Un exemple de réalisation de l'oscillateur de van der Pol, à base de circuits multiplieurs et d'AO, est donné sur la figure 12.47. Les valeurs des composants sont les suivantes : R\ «2,2 kO, R? ~ 100 kfl, i?3 « 1 MO, « 5 kfi, « 1 kn, r « 100 El, -Rn « 100 D, Km « 0. 1 V-1 , C « 0,2 pE et L « 150 mH. 1. Quelle est la nature du dipôle Dn ? Préciser les rôles joués par les quadripôles Q\ et Q2 ? 2. À quelle condition peut-on négliger les courants i\ et *2 devant i ? 3. On suppose la condition précédente réalisée. Établir l'équation du circuit en fonction de la tension uc aux bornes du condensateur et de la tension uni à la sortie de Q2 • 4. Calculer u\ , 112 et «3 en fonction de uc ■ En déduire de la question précédente m,,/ en fonction de uc et trouver l'équation différentielle du circuit.

12. Effets non linéaires en électronique

426

5. Montrer que l'équation différentielle précédente peut se mettre sous la forme : d uc 2

dr

1 dr^c ^ r dr

+ (OqUc = 0

avec

1

— =

( 1

j

*0

On explicitera les quantités wo, to et iq en fonction des valeurs des composants du circuit, et on précisera leurs unités SI. 6. Trouver le paramètre critique Qq de l'oscillateur en fonction des composants du circuit. Calculer les valeurs de la résistance variable Rv de Vn telle que (2o = 100 et go = 0^ 1 • 7. Comment réaliser expérimentalement le portrait de phase de cet oscillateur ? Décrire la nature des oscillations obtenues pour chacune des valeurs de go ■ Quadnpole Qi Ri

U\ oc

KW X " *>

Ri

X ZiA

/o*

Ri , K.

/?, oc

L, r —

X

■* Uc

m

UL

+

Un! Ur

R4 Rs 7777

IX

7777

/

Quadnpole Q2

^ / Rn

7777

R\ Dipôle

FIG. 12.47. P12- 12. Oscillateur historique de van der Pol Sur la figure 12.31, on a représenté l'oscillateur à triode construit par van der Pol. On désigne par M le coefficient d'induction mutuelle reliant la tension grille ug à l'intensité it du courant dans la bobine du circuit oscillant. 1. En négligeant l'intensité ig du courant de grille, établir l'équation différentielle reliant l'intensité ia du courant dans le circuit anode à la tension ua de l'anode, la triode étant polarisée par une source de tension stationnaire f/o . 2. L'intensité ia dépend seulement de la différence ua — yug entre la tension de l'anode et celle ug de la grille affectée du facteur fixé y . En introduisant l'écart de tension uv = ua — I/q , établir l'équation différentielle du circuit à laquelle satisfait ia . En explicitant ug , montrer que ia n'est fonction que de la différence Uq — auv , a étant un facteur que l'on détenninera. 3. Le graphe de la fonction ia{Uq — auv) est donné sur la figure 12.4b. Développer ia jusqu'au troisième ordre, au voisinage de uv = 0. Que devient l'équation du circuit dans ce voisinage ?

13

Rétroaction.

Application aux asservissements

Nous savons qu'un système est un dispositif physique qui fait correspondre une grandeur de sortie à une grandeur d'entrée. Ce concept est très général puisqu'on le trouve dans tous les domaines de la physique, et même en biologie. i) En électronique, les amplificateurs sont des systèmes qui font correspondre une tension de sortie à une tension d'entrée ; on définit alors les facteurs amplification en tension, en puissance et en intensité, rapports des grandeurs de sortie sur celles d'entrée (Fig. 13.1). Puissance mécanique Amplificateur

FIG. 13.1.

u.

Puissance électrique

to

Fig. 13.2.

ii) En électromécanique, les moteurs électriques sont des systèmes qui réalisent une conversion de puissance électrique en puissance mécanique ; précisément, la grandeur d'entrée peut être la puissance électrique d'alimentation du moteur et la grandeur de sortie la puissance mécanique disponible sur l'arbre du moteur, ou la vitesse de rotation de ce dernier (Fig. 13.2). iii) En optique, les lentilles font correspondre une répartition de l'amplitude complexe, ou de l'intensité, de l'onde lumineuse dans un plan image, à une répartition de cette même grandeur dans un plan objet; le grandissement transversal est alors le rapport des extensions spatiales dans les deux plans objet et image (Fig. 13.3). iv) En thermodynamique, un four peut être considéré comme un système qui fait conespondre une grandeur de sortie, la température du four, à la grandeur d'entrée, la puissance électrique fournie au résistor chauffant (Fig. 13.4). v) En biologie, les organismes vivants sont aussi des systèmes qui fournissent, par l'intermédiaire du métabolisme interne, une grandeur de sortie, l'énergie nécessaire à la vie de l'organisme (travail pour ses déplacements, compensation des pertes d'énergie par conduction thermique ou par évaporation, etc.), à partir d'une grandeur d'entrée, l'énergie apportée par la nutrition des aliments absorbés.

13. Rétroaction. Application aux asservissements

428 ou /,

^0 OU /o

Résister

M

Secteur

Plan objet

Lentille

Plan image

Fig. 13.3.

Puissance électrique

Four

Fig. 13.4.

Cependant, lorsqu'ils se réduisent à cette seule correspondance, entrée vers sortie, les systèmes présentent un inconvénient majeur : ils ne prennent pas en compte la valeur effective de la grandeur de sortie, alors que cette dernière peut ne pas satisfaire aux attentes, soit que le système n'ait pas pu être totalement maîtrisé lors de sa conception, soit que des actions extérieures indésirables le perturbent de façon significative. Il apparaît alors indispensable d'introduire le concept général de rétroaction ou de système bouclé, notion que nous avons concrètement approchée avec l'amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8).

I. —RÉTROACTION 1.1. — Intérêt et nécessité de la rétroaction Les systèmes physiques envisagés précédemment fournissent en réalité une grandeur de sortie soumise à des contraintes; par exemple, la grandeur de sortie doit être reliée d'une certaine façon à la grandeur d'entrée, ou bien elle doit avoir une valeur déterminée. On dit que le système est asservi. Pour réaliser de telles contraintes, on doit d'abord déterminer, grâce à un capteur, ce que fournit le système, dit actiomeur, lorsqu'il est soumis à une grandeur d'entrée. Compte tenu de l'information acquise en sortie, il doit ensuite réagir à l'entrée ; cette rétroaction est réalisée à l'aide d'un soustracteur, lequel effectue la différence entre le signal d'entrée et un signal proportionnel au signal de sortie. On est ainsi conduit à transformer le système initiai en un système bouclé. Par exemple, la tension de sortie d'un amplificateur doit être proportionnelle à la tension d'entrée avec un facteur d'amplification en tension déterminé, ou bien elle doit avoir une certaine valeur, choisie en fonction de la charge à la sortie, même si, accidentellement, la tension d'entrée devient trop grande. De même, la répartition de l'intensité lumineuse, dans le plan image, doit être proportionnelle à celle dans le plan objet ; en outre, elle ne doit pas dépasser un certain seuil défini par la sensibilité du photodétecteur utilisé (cf. Optique). Dans un four, la température ne doit pas excéder une certaine valeur. 1.2. — Systèmes régulés Lorsque la contrainte d'asservissement consiste à imposer une valeur déterminée à la grandeur de sortie, quelles que soient les perturbations autres que la grandeur d'entrée, on dit que le système est régulé. L'organisme humain est un bel exemple de système régulé : quel que soit l'environnement, désert chaud ou banquise, la nutrition doit conduire à une température interne du corps voisine de 310 K (37° C).

Rétroaction. Application aux asservissements

429

Un autre exemple est fourni par le maintien d'une température constante dans un four électrique. C'est un problème courant et important dans la vie quotidienne, pour des raisons évidentes de sécurité, mais aussi gastronomiques. Or, une variation accidentelle de la puissance électrique fournie au résister peut provoquer une forte augmentation de la température, et donc des dégâts. On pallie cet inconvénient en introduisant une chaîne retour dont le rôle est précisément d'injecter, à l'entrée du système, un signal directement relié à la différence entre la température T, mesurée par un capteur dans le four, et la température Tr régulée que l'on souhaite maintenir dans le four. Si 7j — T > 0 , l'intensité du courant dans le résister est maintenue, voire augmentée, c'est la rétroaction positive ou réaction. En revanche, si TV — T <0, l'intensité du courant dans le résister est abaissée, voire annulée, c'est la rétroaction négative ou contre-réaction. Le remplissage d'un réservoir d'eau, jusqu'à une hauteur donnée fournit un troisième exemple ; la figure 13.5 montre comment, une fois la hauteur d'eau atteinte dans le réservoir, on interrompt l'alimentation en eau grâce à un flotteur. En soulevant le clapet, on évacue l'eau. Ce système est celui couramment utilisé dans les chasses d'eau. Régulateur Flotte

Fig. 13.5.

Fig. 13.6.

Enfin, exemple historique, le régulateur de Watt est un système articulé, constitué principalement de deux masselottes, qui tourne autour de son axe de révolution, sous l'action d'un moteur thennique ou d'un moteur électrique (Fig. 13.6). Lorsque la puissance délivrée par le moteur est trop élevée, la vitesse de rotation du régulateur augmente et les masselottes s'écartent de l'axe de rotation, en soulevant un collet qui coulisse le long de l'axe de rotation. En se déplaçant, ce dernier provoque une diminution de la puissance fournie, ce qui entraîne un ralentissement de la rotation et donc une retombée du collet. Ce dernier entraîne une tige dont l'extrémité fait varier la tension d'alimentation d'un moteur à courant continu, grâce à un montage potentiométrique. Nous étudierons plus en détail ce dispositif comme exemple mécanique d'asservissement.

1.3. — Schéma synoptique d'un système linéaire avec rétroaction positive Les fonctions des dispositifs précédents peuvent être résumées par une même représentation symbolique, appelée schéma synoptique ou schéma-bloc (Fig. 13.7) : Kd est le rapport entre la grandeur de sortie s et celle d'entrée e dans la chaîne directe, Kr est le rapport analogue dans la chaîne retour entre le signal retour r et 5. À l'entrée, s'ajoute donc, au signal d'entrée initial e, le signal r issue de la chaîne retour, d'où le signal de rétroaction positive ur_p : iir p = e

r

avec

r = Kr s

et

s = K(j ii^p

Lorsque le système est linéaire, K(i est indépendant de ur^p et K, est indépendant de s .

430

13. Rétroaction. Application aux asservissements

Remarque : Toutes les grandeurs considérées peuvent être complexes. Cependant, dans la suite, nous n'alourdirons pas l'écriture en soulignant les lettres qui les représentent.

e+r —>-—

Kd

Entrée A L

Sortie

Kr FIG. 13.7.

a) Facteur d'amplification en boucle fermée On déduit de ce qui précède : s = K(i{e A- Kr s)

soit

^=

Kd l-KdKr

d'où le rapport Kf = s/e, appelé facteur d'amplification en boucle fermée : Kd

Kf =

1 - KdKr b) Facteur d'amplification en boucle ouverte Notons que le produit KdKr est le rapport entre l'entrée et le signal retour, lorsque la boucle est ouverte. En effet, on a alors : r = K, s

s = Kde

d'où

r = Kr Kd e

soit

r — Koe

K0 = KrKd

étant le facteur d'amplification en boucle ouverte. c) Cas particuliers Deux cas particuliers importants, car fréquents, méritent d'être soulignés. i) \K0\ = \KdKr\ » 1 On a, alors : Kd

. e

KdKr

'

01

s ^

1 Kr

Ce dernier résultat est très intéressant, car il montre que l'on peut s'affranchir aisément des imperfections de la chaîne directe en imposant la condition facile à réaliser \Kr\ \Kd\~] . En outre, on voit que cette condition suggère un moyen de réaliser un filtre inverse, caractérisé par la fonction de transfert K~x ; un tel filtre permet en effet de compenser le rôle d'un filtre de fonction de transfert Kr. ii) \KdKr\ = 1 : Kf est alors infini Physiquement, cela suppose que le système est capable de fournir un signal fini à sa sortie, en l'absence de signal à l'entrée, c'est-à-dire sous l'effet d'une simple fluctuation ; le système se comporte alors en oscillateur. De tels systèmes seront étudiés en détail ultérieurement (cf. chapitre 14).

431

Rétroaction. Application aux asservissements

Remarques : 1) Le produit K^K,- n'a aucune dimension physique. Cela implique, soit que Kd et K, n'aient pas séparément de dimension physique, ce qui est le cas lorsque les grandeurs d'entrée et de sortie sont de même nature, soit que Kj et K, aient des dimensions physiques inverses. Dans la première hypothèse, Kd est le facteur d'amplification en chaîne directe et K, le facteur d'amplification en chaîne retour. Dans la seconde, ces quantités sont des coefficients dimensionnés. 2) Lorsque Kr = \, on dit que le système est à retour unitaire (cf. chapitre 8). 1.4. — Exemple de rétroaction en optique : cavité optique Un exemple de rétroaction en optique est fourni par les cavités optiques, qui équipent les lasers, lesquels sont, comme on le sait, des sources lumineuses très intenses et très cohérentes (cf. Optique et Quant ique). Une cavité optique est constituée de deux lames de verre, identiques, planes, parallèles, distantes de e et d'épaisseur négligeable devant e (Fig. 13.8). l /

! ., in' 'A'

>r\i

r-rra-

h +

Ji

I 1I I

i 1i1

mt

Fig. 13.8. On montre que, en raison des multiples réflexions sur les faces en regard des lames, à la sortie de la cavité, dans la direction incidente normale, c'est-à-dire perpendiculaire aux lames, l'amplitude complexe de l'onde lumineuse a pour expression (cf. Optique) : T és = é — I - R exp ixj) —e

avec

T= \—R

R étant le facteur de réflexion en intensité de chaque lame, (f) — (27r/A) x le la différence de phase entre deux rayons émergents consécutifs et A la longueur d'onde du rayonnement. Dans l'expression précédente, on voit apparaître, en dehors du facteur T, la formule générale de la rétroaction, dans laquelle : Kd = l et Kr = R exp icj) La relation entre l'amplitude complexe ip' de l'onde, après la première lame, et son amplitude complexe tp', avant la seconde lame, est en effet la suivante :

£ =



Kf = ~

— KdKr

1 — i? exp icp

Or p/ = Ttp et tp = r ip', r étant le facteur de transmission en amplitude complexe de chacune des lames. II vient donc : T2 é = T X Kfj X T Ip = lp -e \ — R exp i(p Comme l'épaisseur des lames est faible, r est réel et positif ; r2 s'identifie alors au facteur de transmission T du flux de chaque lame.

432

13. Rétroaction. Application aux asservissements

II. — RETROACTION NEGATIVE Très souvent, notamment en électronique, la rétroaction est négative, c'est-à-dire que le signal retour r est soustrait au signal d'entrée. Les résultats sont analogues aux précédents, mais il faut changer la fonction de transfert retour Kr par son opposé —K, car, avec une rétroaction négative, on a : tir,a = e — r

avec

r = Kr s

et

s = Kd urjU

Sur la figure 13.9, on a représenté le schéma synoptique de la rétroaction négative. e—r —>—

s

Kd

Entrée •1 L

Sortie

K,Fig. 13.9.

II. 1. — Facteur d'amplification en boucle fermée On déduit de ce qui précède : s = Kd{e — K, s)

soit

s=

Kd \A-KdKr

d'où le facteur d'amplification en boucle fermée K? = sje :

Kf =

Kd 1 + KdKr

Comme pour la rétroaction positive, K0 = KdKr est le facteur d'amplification en boucle ouverte. De même, il existe deux cas particuliers importants. i) \K0\ = \KdKr\

1. On a, alors : ^

1 Kr

ii) Pour KdKr = —] , Kf est infini.

II. 2. — Exemple de l'amplificateur opérationnel non inverseur Analysons, dans ce contexte général des systèmes à rétroaction négative, l'exemple de l'amplificateur opérationnel non inverseur, en rappelant quelques ordres de grandeur (Fig. 13.10) : Kd = Aq ^ 106

et

Kr = — =

i?. R] T R2

avec

R] = 1 kfi

et

Il vient : K0 - KdKr > 1

d'où

ustt — = Kr

Ri

^R2 - 11

Rj = 10 kO

Rétroaction. Application aux asservissements

433

oo

Us

7777

7777 Ri

Fig. 13.10.

II. 3. — Sensibilité aux perturbations de la chaîne directe et de la chaîne retour a) Influence des facteurs d'amplification À partir de la relation générale donnant la tension de sortie lis en fonction de la tension d'entrée ue , étudions d'abord l'influence sur la sortie d'une variation du facteur d'amplification de la chaîne directe. Pour cela, prenons le logarithme népérien de l'expression de us, en fonction de ue, et différentions In Us par rapport à Kj . Il vient : In «c = In

Kd

Ka

m* ) = In

+ In M,

d'où

dus

1 + KdKr

1 + KdKr

dKd

d{l+KdKr]

Kd

1 + KdKr

Il en résulte : dMc

àKd /

1 -

KdKr

dK,

1 + KdKr

Kd

1 \\+KdKr

On voit, qu'en choisissant \KdKr\ 1 , on diminue très sensiblement l'influence d'une perturbation du facteur d'amplification de la chaîne directe. Par exemple, pour KdKr = 999 les variations relatives de Kd sont divisées par 1000. De même, avec un montage non inverseur, pour lequel KdKr ~ 10' , une perturbation relative de 10% de Kd ne se traduit que par une variation relative de 10 6 du signal de sortie. En revanche, il n'en est pas de même pour une perturbation de la chaîne retour. En effet, il vient, en différendant le logarithme de iis par rapport à K, : TJ O c û (M O ("Ni © .S1 CL o u

dus

d{\+KdKr]

Us

1 + KdKr

KdKr

\ d Kr

\+KdKrl

dK,

Kr

Kr

si

KdKr > 1

Les perturbations relatives du facteur d'amplification de la chaîne retour se répercutent directement sur le signal de sortie. b) Influence d'une perturbation extérieure Si un signal extérieur perturbe, de façon additive, la chaîne directe, les équations de base s'écrivent : e = iie — ur

avec

ur = Krus

et

us = Kd€ + iip

iip désignant la perturbation additive de la chaîne directe. On en déduit : Us = Kd(Ue — Krus) + llp

d'où

us =

Kd 1 + KdKr

,

1 1 + KdKr

434

13. Rétroaction. Application aux asservissements

Pour \K(,Kr\

1 , on obtient :

Kr

KdKr "

Kr

Ainsi, la perturbation additive, en chaîne directe, est fortement atténuée par la rétroaction. En revanche, comme précédemment, une telle perturbation en chaîne retour jouerait un rôle non négligeable. En effet, les équations donneraient alors : € = ue — ur

avec

ur = Kr us + Upir

et

us = Kj e

uPp. désignant la perturbation additive de la chaîne retour. Il en résulte : us = Kd{ue — K, iis — uPj )

d'où

iis = —

+ KdKr

e

X+KjEr

ce qui donne, pour \KdK,.\ >■ 1 : Us ~ p, {Ue

Upj/

Il. 4. — Fonctions de transfert des systèmes bouclés L'étude précédente concernait des signaux stationnaires, c'est-à-dire indépendants du temps, ou des signaux non stationnaires pour lesquels les facteurs Kd et Kr étaient des constantes. Or, avec les systèmes linéaires, qui sont les plus utilisés, les résultats obtenus peuvent être étendus aux signaux quelconques, grâce à l'analyse harmonique (cf. annexe 2). a) Fonctions de transfert harmonique Remplaçons, dans la relation générale entre l'entrée et la sortie, les grandeurs physiques qui dépendent du temps, par leurs expressions sinusoïdales. Il vient, en désignant par 'ue{f) et respectivement les amplitudes complexes des signaux sinusoïdaux, de fréquence / ( « se lit u chapeau) : 21.(f)exp(/2^,) =

TT^L_2,(nexp(/2T/,)

d'où

^

en simplifiant. Les coefficients précédents Kd et Kr sont remplacés par des fonctions de la fréquence, Kdif) et Kr{f), qui sont les fonctions de transfert harmonique de la chaîne directe et de la chaîne retour. La fonction de transfert harmonique globale du système en boucle fermée, Kfif) = m5 {/)/»<,(/), a donc pour expression : /r m f[J)

=

K ^) i+Kd(f)Kr(f)

Comme précédemment, le produit Kd(f)Kr(f) des fonctions de transfert directe et retour est la fonction de transfert en boucle ouverte K0(f) : Ko(f) = Kr(f)Kd(f) Pour >• 1, la fonction de transfert du système bouclé se réduit à : Kf(f) « Kf](f). On voit ainsi comment on peut réaliser en électronique la fonction de transfert inverse d'une fonction de transfert donnée, d'où l'importance de la condition \Ku(f)\ 1 .

Rétroaction. Application aux asservissements

435

b) Systèmes bouclés constitués d'un filtre passif du premier ordre Analysons l'influence d'une chaîne retour de fonction de transfert Kr(f ) = K, = Cte indépendante de la fréquence, sur un filtre passif passe-bas de fonction transfert Kd(f) — T(f) : 1(0) T(f) =

avec

7(0) = 1

1 +jf/f

La fonction de transfert du système en boucle fermée est alors : 1

1

KM

Kr+\IKd(f)

Kr+{\+jflfc)IKM

KMKr + \+jflfc

Kd(f) Kfif) = Y

Kd(f)Kr

ce qui s'écrit aussi : et

fc.r=fc[l+KMKr]

On voit ainsi que la fonction de transfert du système bouclé se présente sous la forme du produit de sa fonction de transfert stationnaire (pour / = 0 ) par une fonction de transfert analogue à celle du filtre, mais dont la fréquence de coupure est augmentée. Notons que le produit du facteur d'amplification stationnaire par la fréquence de coupure est indépendant de la fonction de transfert retour K, : KMfcr = YTÉmk/^

+

d où

K

f^f" =

'

Ainsi, une rétroaction négative permet d'augmenter la bande passante des systèmes du premier ordre. Exemple : la figure 13.11 illustre l'influence du bouclage d'un filtre passif passe-bas, type RC de fréquence de coupure fc = \ j{IttRC) (Fig. 13.11a), par un simple pont diviseur constitué de deux résistors (Fig. 13.11b); Kr s'exprime alors sans difficulté en fonction des résistances R\ et Ri associées, selon : Kr = R2l{R\ + Ro) ■ Les AO montés en suiveurs adaptent les impédances entre les deux chaînes passives. S\ R\ = 5 kfi et /?2 = 10 kLl, alors Kr = 2/3 ; comme KfiO) = 1 , la fréquence de coupure est multipliée par 5/3 , alors que le facteur Kf{0) est, lui, divisé par 5/3 . E ■a o c û CM O (M © 4—J sz 1 .5 > D. O U

R

R

ut

S

T.

P

Ue

c

7777

7777 x

O00

c

x

a)

1

b)

7777

Fig. 13.11. c) Systèmes bouclés constitués d'un filtre actif du premier ordre Avec un filtre actif du premier ordre (cf. chapitre 10), les résultats sont analogues, mais le gain en puissance peut être supérieur à l'unité. On trouve, pour une valeur constante K, de la fonction de transfert de la chaîne retour : Kf(f) =

1

^(0)

Kr + l/Kd(f)

1 + KrKd(0) +jf/fc

puisque

Kd(f) =

Kdi0) 1 +jf/fc

13. Rétroaction. Application aux asservissements

436

Il vient donc : ^(0) m

Kf{0)

^

avec

T^mr

On a bien, ici aussi, conservation du produit de la fonction de transfert par la fréquence de coupure : K

Am,r =

ï +

K^O)KMfcl}

+

d 0Ù

Kf{0)fc r = Kd{0)fc

'

-

Comme |/^ ^(0)| peut être très grand devant I , la rétroaction sur les systèmes actifs du premier ordre permet d'augmenter considérablement la bande passante. Exemple : Si Kj-K^Q) = 999, la fréquence de coupure est multipliée par 1 000 !

III. _ ANALYSE EN ELECTRONIQUE ET EN AUTOMATIQUE III. 1, — Fonctions de transfert d'un système en électronique En électronique et en automatique, on s'intéresse, non seulement aux régimes harmoniques établis dans les circuits, mais aussi aux régimes transitoires, lesquels peuvent être mis sous la forme caractéristique suivante : A exp(û'/) exp(Jojt) — A exp{pt)

avec

p = a A- jco

On voit que l'amplitude A exp(a'r) d'un tel signal augmente pour a > 0 et diminue pour a < 0 ; elle est constante et vaut A , pour a; = 0, c'est-à-dire lorsque le signal est harmonique. En outre, dans ces domaines, la linéarité des systèmes s'explicite par une équation différentielle linéaire, reliant le signal de sortie s{t) au signal d'entrée e{t), dont la forme générale est la suivante : dks at

dt*

dk'~ls +

71

dr^ "

. , +

ao

'"

d!~le

d'e =

'd?

+

. .

t e

d^i" + ' ' '

(')

les coefficients ai et étant des constantes. En appliquant la transformée de Laplace aux deux membres de l'équation précédente (cf. annexe 3), on trouve, si E{p) de S{p} désignent les transformées de Laplace de e{t) et s{t) respectivement : {ao +pa\+ p2a2 A

f pkak) S{p) = (bo + ph[ A-p2b2 A

h plbi) E{p)

d'où \a fonction de transfert électronique H{p) :

H{

) P

_ E(jj)

ho +

+ • • • + p1^ ao A-pai A p a2 H + pkak 2

Exemple : on sait, que dans un amplificateur opérationnel fonctionnant en boucle ouverte, la tension de sortie us satisfait à l'équation différentielle .suivante (cf. chapitre 8) : d us t0— h us = AqC dt dans laquelle t0 est une durée caractéristique de l'établissement de la valeur Aoe en boucle ouverte. En cherchant des solutions de la forme exp(p/), avec p = a + jto, on obtient : (1 + pT0) S{p) = Au E{p)

d'où

Hp =

E{p)

1 A-pTc

437

Rétroaction. Application aux asservissements

La solution de l'équation différentielle précédente est bien connue (cf. chapitres 4 et 8) : us[t) = Aq€ + Cte x exp ( — — ) \ ToJ

soit

us(t) = Aq€ 1 — exp ( — — ) L \ ToJ.

si l'on tient compte de sa valeur nulle à l'instant initial. Dans un tel système, en boucle ouverte, la tension de sortie prend deux valeurs symétriques Usa, ou —Usai, selon la valeur de e autour de 0 ; en effet, comme le facteur d'amplification en boucle ouverte Aq est de l'ordre de 106 , on a : soit

-15jjlV<€< 15|xV

si

Usa! = 15 jjlV

ce qui rend le système très sensible à une perturbation infime en entrée.

III. 2. — Fonction de transfert harmonique d'un système en électronique On retrouve l'analyse harmonique en remplaçant p par j(o , dans l'expression de H{p) . On obtient alors la fonction de transfert harmonique : HQOJ) -

hp + (j
que l'on explicite généralement selon : H(Jù)) = \H(jco)\exp\j(l?((o)] La quantité 20\g\H(jco)\ représente le gain en dB et ^ la phase en radian.

in. 3. — Fonction de transfert d'un système bouclé en électronique On obtient la fonction de transfert Hf(p) d'un système bouclé, telle qu'elle est utilisée en électronique et en automatique, en remplaçant, dans les expressions générales, K^(f) et Kr[f) par H^Qy) et Hr{p) respectivement, ce qui donne ;

Hf

^

=

1 +Hd{p)H,lj>)

=

HAp) TThjJ>)



est la fonction de transfert en boucle ouverte. Reprenons l'exemple déjà étudié de l'AO non inverseur dans lequel iie = E (Fig. 13.10). Comme le montre la figure, une partie de la tension de sortie us est réinjectée à l'entrée du système. L'équation différentielle à laquelle satisfait us devient : Tc-r1 + Us = AQ { E -

Ri + /?2

us 1

puisque

e=E— Ri + Ri

l'intensité du courant entrant dans l'AO, par la borne non inverseuse, étant pratiquement nulle. Il en résulte : dus iis _ AqE _ Tc dt

+

rC!r ~

tc

aVeC

Tc r

' " 1 + AoR] /{R\ + Rz)

13. Rétroaction. Application aux asservissements

438

ce qui donne, en intégrant, comme précédemment ; is(t) =

_

I -exp(- — ^\ V TcJ

Au bout d'une durée de quelques valeurs de tc , la tension de sortie est donc : ^

^ r.R^A-Rl

Us{t¥A0E-~*E—

. .ont

Us /?] + i?2 -É = ^r

Comme : Hr=

R ' R1+R2

et

Hd=^1 + pro

on a Hr -C Ha, d'où : JJ / s TI-\/ \ ^1+^2 Hfip) ~ Hr (p) = —

-,

+

Rl

IV. — STABILITÉ DES SYSTÈMES À RÉTROACTION NÉGATIVE La stabilité des systèmes électriques quelconques est définie comme celle de tout système physique : un système est stable s'il ne s'écarte pas de sa position d'équilibre ou reste confirmé dans son voisinage, lorsqu'il en est occasionnellement écarté. Cette définition est illustrée simplement, en mécanique, par un pendule pesant que l'on écarte de sa position d'équilibre stable, pour laquelle l'énergie potentielle de pesanteur est minimale, et qui revient à cette position après quelques oscillations amorties, en raison des forces de frottement (cf. Mécanique). Un exemple analogue en électrocinétique est le circuit RLC, dont le condensateur possède initialement une charge électrique ; au cours du temps, cette charge s'écoule dans le circuit, en oscillant avec amortissement, en raison des effets dissipatifs dans le résistor, jusqu'à la décharge complète du condensateur (cf. chapitre 3). IV. 1. — Condition de stabilité des systèmes à rétroaction négative Rappelons l'expression de la fonction de transfert des systèmes bouclés, à rétroaction négative :

=

soit

H {P) =

'

I,

W)

W =

1

+ ^WH'-W

Si l'on désigne par {/?/} l'ensemble des n valeurs de p pour lesquelles V{p) = 0, appelées pôles de Hf{p), et si l'on factorise le dénominateur T){p), alors on peut mettre Hf{p) sous la forme suivante :

«M =

(p-p\){p-pi) ■■■{?-?„)

Appliquons à l'entrée du système une excitation e{t), ayant la forme d'une impulsion, de faible durée r et de hauteur Ao/r, Aq étant une constante dimensionnelle. Cette excitation s'exprime aisément en fonction de l'échelon Y{t) : <') = y [YW -

- r)]

La transformée de Laplace S{p) du signal de sortie s{t) a donc pour expression (cf. annexe 3) : S(p) =

=

Hd{p)

- E(p) {P-P\){p-P2)---{P-Pn)

avec

E(j,) =

T

J?

ex

P^T) p _

Rétroaction. Application aux asservissements

439

Comme r est supposé suffisamment faible, E{p) devient:

E<

KP) = —I1 ~

ex

P(-PT)] ~ ^I1 - (! +P'r)]

Par conséquent :

S(p) =^o

{p - Pi)(p - Pl) • • ■ (p - Pn)

ce qui s'écrit, après décomposition en éléments simples, en supposant qu'il n'y ait pas de pôles multiples : 0/r S{p) — Aq

a P-P\

i 1

^2

e>

, , h•••H

P — Pl

"

P-Pn.

On en déduit le signal s{t) en prenant la transfonnation inverse de Laplace : s{t) = Aq [D] exp(/?ir) 4- D2 exp(/?2t)

Dn exp(p,(r)]

Comme les pôles sont a priori complexes, le signal de sortie s{[), après excitation, ne tend vers 0 que si toutes les valeurs pi sont à partie réelle négative. En effet :

si

pi = a, A- j(t)i

avec

ai < 0

alors les facteurs exp(cqr) = exp(—feront décroître, au cours du temps, chacun des tenues formant le signal. Notons que les solutions complexes sont conjuguées deux à deux, car les termes complexes doivent se combiner pour donner des termes réels d'oscillation ou de non-oscillation (cf. chapitre 3). Sur la figure 13.12, on a représenté, dans le plan complexe de p, différents cas. a) Le pôle est réel négatif: le système est stable. b) 11 y a deux pôles complexes conjugués dont la partie réelle est négative : le système est oscillatoire stable. c) Les deux pôles complexes conjugués sont situés sur l'axe des imaginaires : le système zsi purement oscillatoire. d) Avec un seul pôle réel positif: le système est instable. e) Avec deux pôles conjugués, de partie réelle positive : le système est oscillatoire instable. Très souvent, on cherche à réaliser la stabilité de tels systèmes. Aussi éioigne-t-on les pôles de la zone interdite, qui est le demi-plan complexe défini par Re(p) > 0, en introduisant une marge de stabilité : a; < «0

avec

ao < 0

La marge de stabilité est évidemment d'autant plus grande que cro négatif s'éloigne de 0

440

13. Rétroaction. Application aux asservissements

iS{t) y ——

s(ty

i ' si t)
t

v

iv) ■»

i)

?1 / / \é

^f î

\) l v)

■ Re{p}

5(0

«') FIG. 13.12.

IV. 2. — Critère algébrique de stabilité Un critère algébrique de stabilité a été établi au XIXe siècle par le mathématicien britannique E. Routh; il s'appuie sur le signe des coefficients aj du développement polynomial du dénominateur T>(p) de la fonction de transfert en fonction de p : V{p) = ao

a\ p A- a^ p2 H

h an pn

L'analyse est complexe, sauf dans le cas des systèmes du premier et du deuxième ordre. a) Systèmes du premier ordre Lorsque la décomposition du dénominateur Vip) en éléments simples est du premier ordre, il n'existe qu'un seul pôle {n = 1 ) ; 'T){p) se met sous la forme : T>{p) = oq A- a\p

d'où

p\ = —

OQ a\

On voit que si a® et ai sont de même signe, le pôle p\ est réel et négatif, et le système stable. On choisit généralement ces coefficients positifs, en changeant éventuellement le signe du numérateur de la fonction de transfert. Ainsi, les systèmes du premier ordre sont-ils stables si : ai > 0

quel que soit

i

b) Systèmes du deuxième ordre Pour un système du deuxième ordre, T>{p) a pour expression : V{p) = ao + a\p A- «2p2 Pour que le système soit stable, il faut que toutes les racines de ce trinôme du deuxième degré aient des parties réelles négatives. Comme ces racines ont pour expression : -a\ ± {a] - 4aoa2)1/2 P = trois cas se présentent :

2^2

441

Rétroaction. Application aux asservissements

i) ai < 4^0 «2 : rj r 1

Û1

r, J

2 \ '/^ 0«2 -«1



a- • /

si aç,, ai et <22 sont de meme signe. ii) a] = AoqOj : Rel;?} = Re ^ ici aussi, pour vu que ao , a\ et <32 soient de meme signe. iii) a\ >

2 : a\ — 4ao ai 2ai

si la somme et le produit des racines satisfont aux inégalités : ^<0

et

^>0

Cela implique que, la encore, «o , a\ et 02 soient de meme signe. En résumé, un système du deuxième ordre est stable si : ai > 0

quel que soit

i

c) Systèmes du troisième ordre Pour les systèmes d'ordre égal ou supérieur à trois, l'analyse est techniquement plus compliquée et son développement présente peu d'intérêt. Retenons seulement le résultat sur les coefficients du développement de î^(p), relatif au système du troisième ordre (n = 3). Pour qu'un tel système soit stable, les coefficients {c/, } du développement polynomial du dénominateur 22(p) de la fonction de transfert : 22(j?) = ao -\~ ci] p 3- aip~ 3- a?, p^ doivent satisfaire aux conditions suivantes : ai > 0 T3 O C o OJ

quel que soit

i

et

a 1 <22 — <20^3 > 0

IV. 3. — Critère géométrique de stabilité de Nyquist On peut aussi analyser la stabilité d'un système en étudiant la fonction de transfert en boucle ouverte Hoijco) = Hd{J(n)Hr{jù}), obtenue en imposant à la variable p la valeur imaginaire jco. Le critère de Nyquist s'appuie précisément sur le tracé de la courbe C0(ù)) dans le plan complexe : pour chaque valeur de (o, on porte en abscisse la partie réelle de H0(jù)) et en ordonnée sa partie imaginaire ; on obtient alors le diagramme de Nyquist, soit théoriquement à l'aide de la mise en équation du système, soit expérimentalement en envoyant à l'entrée du système, en boucle ouverte, un signal sinusoïdal, de pulsation oj , et en mesurant la réponse correspondante, à la fois en module et en phase. Rappelons que les pôles sont définis par l'équation : 1 + H0{jo)) = 1 + Hd{jo))Hr{j(o) = 0

soit

Hn{jù)) = Hd{jù))Hr{jo)) = -1

On est ainsi conduit à tracer, en coordonnées polaires, le module et l'argument de H0{j(o), et à comparer les valeurs prises par H0(joj) à la valeur critique —1 .

442

13. Rétroaction. Application aux asservissements

s a) Enoncé du critère de stabilité de Nyquist À l'aide du théorème de Cauchy, selon lequel le nombre de zéros et de pôles d'une fonction complexe F{j(o) est égal au nombre de fois que l'on décrit la courbe fermée jr, tracée dans le plan complexe, à partir de la partie réelle de Fijoy) et de sa partie imaginaire, lorsque (o varie, Nyquist a établi le critère géométrique suivant de stabilité d'un système bouclé : Un système bouclé est stable, si la courbe C0 représentant, dans le plan complexe, la fonction de transfert en boucle ouverte, H0{jo}), parcourue de co = — oo à w = oo, entoure le point critique C, de coordonnées —1,0, dans le sens directe, autant de fois que H0{jco) présente de pôles instables, c'est-à-dire de pôles à partie réelle positive. b) Critère simplifié de Nyquist ou critère du revers Lorsque H0(jco) ne présente pas de pôles instables, ce qui est très fréquent, la condition nécessaire et suffisante de stabilité est que la courbe C0 n 'entoure pas le point critique C. Plus précisément, C doit être situé à gauche de cette courbe, quand on la parcourt en faisant varier w de — oo à oo (Fig. 13.13). Im {Hoijoj)}

C "1,0

1

oj = oo

M

a> = 0 AB Re {Ho{j(o)}

Co

FIG. 13.13.

Remarque : En raison des fluctuations ou du nécessaire régime transitoire, on adopte une marge suffisante, en maintenant le point figuratif M, sur la courbe C0 , suffisamment éloigné de C ; la marge prise est souvent égale à 15 dB pour le module de H0{jo)) et 77/4 pour sa phase. c fM o (N

Exemple : un amplificateur passe-bas se comporte comme un système bouclé qui admet pour fonctions de transfert directe et retour les expressions suivantes : Hd(p)=

SI U} "io u

1

f + P/ Me

et

Hr{p)=B

A eX B étant deux constantes. Sa fonction de transfert en boucle ouverte est donc : AB

H

<M = Hd{p)Hr{jf) =

1 + p/wc

Analysons le système en régime établi, en faisant p — jto . On trouve : Ho(Jm} =

AB

, - \H0{Jù)}\exp[i(f)[ù))\ 1 + JCO/û)c

avec

\H0{(o}\ =

AB —, , 2M/2 (1 + CO-fû)*)1'1

et

tan 0 =

co (Oc

Rétroaction. Application aux asservissements

443

Comme le pôle de H0{p) a une valeur réelle négative {p — —o)c ), le système ne présente pas de pôle instable. Établissons l'équation polaire du diagramme de Nyquist. Si M désigne un point du diagramme, on a : AB = (1+^2^)1/2 =AB\cos\ = |//„(0)| Icos^l

OM

Comme OM = \H0\ = AB pour w = 0 , et OM = 0 pour co infini, le diagramme de Nyquist correspondant est un demi-cercle, de rayon AB/2, dont le centre a pour coordonnées AB/2 et 0 (Fig. 13.13). Le point critique C, de coordonnées — 1 et 0, étant situé à gauche de la courbe, le système est stable.

IV. 4. — La rétroaction comme moyen de réaliser la stabilité Montrons, sur l'exemple simple d'un amplificateur opérationnel, que la rétroaction constitue un moyen de réaliser la stabilité d'un système instable. On a vu que la fonction de transfert directe d'un AO, en boucle ouverte, avait pour expression (cf. chapitre 8) : 1

HAp)=Ao

1 + Pri

Aq étant le facteur d'amplification en tension à /? = 0 et tc une durée caractéristique. Ce système est stable puisque le pôle p = —\jrc est réel et négatif. À l'aide d'une chaîne retour sur la borne non inverseuse, constituée d'un point diviseur (Fig. 13.14a), on obtient un système bouclé, à rétroaction positive, dont la fonction de transfert a pour expression : Hd{p) Hf{p)=

avec

"r{p) = HrtP = -

r2

La fonction de transfert retour, qui est sans dimension, traduit un taux de rétroaction positive. Il vient donc : 1

H

f(p) =

puisque Aq

1

l/^C/(p)

l/Aq

1

pTc/Aq

Hr.p

P"?c,r

A

^r,p

1. Comme le pôle de la fonction de transfert est réel positif, le système est instable. Ra F.

Ri

Ri

777/

Ri

7777

7777 a)

b) FIG. 13.14.

7777

444

13. Rétroaction. Application aux asservissements

Modifions la chaîne retour en introduisant une rétroaction négative, à l'aide d'un second pont diviseur fonué de deux résistors (Fig. 13.14b). L'expression de la nouvelle fonction de transfert, en boucle fermée, s'obtient à partir de l'équation différentielle à laquelle satisfait l'AO : ttej R3 + us/^4 ^ \/R3 + \/R4

-p lls — A()£ — AQ ^r,p tls

—Aq{Hi^p

Aq

R3 +

avec HrM = ^3/(^3 + ^4), équation que l'on établit en appliquant le théorème de Millman à l'entrée inverseuse F. Il vient, puisque Aq » 1 : T

càus , A<1it+{r'"

R

o

\ _ Hr ^Us-

* Ri + rP'

On en déduit, en introduisant tC),- = tc/Ao : {ptc.r + Hrj, - Hr,P)lls =

. D ^ D K3 + K4

& OÙ

Hf{p)

R3 + /?4 \prCp. + Hrp — Hr4

Ainsi, la fonction de transfert précédente est modifiée, d'abord par l'introduction d'un facteur d'amplification en tension égal à —R^/[R3 4- ^4), ensuite par le remplacement de par : Hr.p

fir,n —

R\ -\- Rl

R3 F RA

Le système peut devenir stable, puisque p est réel négatif si Hr


R2 = l0kn

R3 = R4 = 4,1 kù

Les taux de rétroaction positive et négative valent alors : Hr p = 0.32 et Hr n = 0,5. Remarque : Évidemment, en faisant R2 infini dans l'expression précédente, on retrouve le facteur d'amplification du montage inverseur. En imposant Hrp = 0 et TCjr = 0 ; on trouve bien ; R rr / \ 4 1 ^4 /?3+/?4 Hr,,

/?3

V. — RÉALISATION DE LA RÉTROACTION NÉGATIVE o En électronique, les grandeurs d'entrée et de sortie sont généralement des tensions entre deux points d'un circuit, ou des intensités de courants qui parcourent les conducteurs ohmiques. Nous nous proposons ici de préciser, à l'aide de montages simples connus comportant des amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8), le mode de réalisation de la connexion entre les chaînes directe et retour. > D. V. 1. — Différents types de rétroaction Dans un système bouclé, la connexion entre la chaîne retour et la chaîne directe doit faire apparaître la différence des signaux d'entrée et retour. Comme ces signaux peuvent être des tensions ou des courants, il existe quatre types différents de rétroaction : î) type tension-tension iie/us, à la base des amplificateurs en tension, ii) type courant-tension ie/us, sur lequel fonctionnent les convertisseurs courant-tension.

445

Rétroaction. Application aux asservissements

iii) type tension-courant ue/is, que l'on peut utiliser pour réaliser une source de courant commandée par une source de tension, iv) type courant-courant ie/is qui se comporte comme un amplificateur de courant. Dans la suite, nous n'analyserons que les deux premiers types de rétroaction, car ils sont les plus utilisés.

V. 2. — Rétroaction tension-tension a) Mise en œuvre La rétroaction tension-tension, qui est la plus fréquente, est celle pour laquelle l'entrée et la sortie sont toutes deux des tensions, respectivement ue et iis. Il en résulte que la tension à l'entrée, après rétroaction iir, est la différence :

ce qui implique une connexion en série ; en revanche, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi une telle rétroaction est-elle qualifiée de série-parallèle. Dans l'AO, la tension différentielle ue^ est généralement notée e (cf. chapitre 8). La figure 13.15a montre, sur l'exemple de l'amplificateur opérationnel non inverseur, le fonctionnement d'une telle rétroaction tension-tension. Sur la figure 13.15b, on a représenté le schéma global correspondant. Comme 1//^//, | 1, on trouve : 1 u _ Hf ^ — Hr

avec

„ "r Hr = — = Ux R[ + /?2

+ i ..

e.r

;

Ue.r

Hd

l> Hd

7777 7777

R2

Ri Hr

7777

7777

7777 b)

a) FlG. 13.15. b) Influence de la rétroaction sur l'impédance d'entrée

D'après le schéma général de la rétroaction négative tension-tension (Fig. 13.15b), l'impédance d'entrée Z,. ^ de la chaîne directe et celle Zej de la chaîne en boucle fermée ont pour expressions respectives : ■y —e,r . r-, Ue .- v -, r-, lie Zetd — . ^ Ze jy — Zej le le r Or: Re

Re Us

^ + HdHr

446

13. Rétroaction. Application aux asservissements

Par conséquent : Zej = Ze>d(l + HrHd) > Ze>d

avec

\HdHr\ » 1

Ainsi, la rétroaction tension-tension augmente considérablement l'impédance d'entrée. À la limite, pour Hd infini, l'impédance d'entrée est infinie. V. 3. — Rétroaction courant-tension a) Mise en œuvre La rétroaction courant-tension est celle pour laquelle l'entrée est un courant d'intensité ie et la sortie une tension us. Après rétroaction par un courant d'intensité ir, à l'entrée de PAO le courant a pour intensité : le.r —

Ir

ce qui implique une connexion parallèle en entrée ; de même, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi une telle rétroaction est-elle qualifiée de parallèle-parallèle. Sur la figure 13.16a, on rappelle, en s'appuyant sur l'exemple d'un amplificateur opérationnel inverseur, le fonctionnement d'une telle rétroaction négative courant-tension ; en b, on a représenté le schéma global correspondant. Comme \HdHr\ 1, on trouve : Hf zc -~r Hr

avec

Hr — — u..

—^r R

e,r

+

>

——/// « —R L

i

e

_

d'où

Hd

T* Us Hr

7777

7777

7777 7777

7777 b)

a) Ftg. 13.16. h) Influence de la rétroaction sur l'impédance d'entrée

D'après le schéma général représentant la rétroaction courant-tension (Fig. 13.16b), l'admittance d'entrée Yetd de la chaîne directe et celle Ye f de la chaîne en boucle fermée ont pour expressions respectives : et le,r

Yej=l± h

d'où

Yeif = Yeid^ le,r

le désignant l'intensité du courant à l'entrée et ie r l'intensité du courant après la connexion de la chaîne retour. On en déduit, en tenant compte de la relation générale i_e/ie r = 1 + HdHr : Yej

avec

\HdHr\^l

447

Rétroaction. Application aux asservissements

Ainsi, la rétroaction courant-tension diminue considérablement l'impédance d'entrée. À la limite, pour Hd infini, l'impédance d'entrée est nulle.

VI. — APPLICATIONS PHYSIQUES DES ASSERVISSEMENTS Les asservissements constituent une application très importante des systèmes bouclés. En effet, très souvent, on souhaite que l'un des paramètres du système physique considéré ait une valeur fixée : par exemple la température d'un four, la vitesse de rotation d'un moteur, l'orientation d'une antenne parabolique. Parfois, on est encore plus ambitieux : on veut qu'un paramètre suive des variations imposées, comme dans une boucle à verrouillage de phase (cf. chapitre 17). Voyons d'abord comment transformer en asservissement un système bouclé. VI, 1. — Schéma synoptique d'un asservissement Sur la figure 13.17 qui représente le schéma synoptique d'un asservissement, on distingue aisément le système linéaire S, de fonction de transfert Ks, qui fournit la grandeur de sortie ^ à asservir. A la sortie, le signal s est reçu par un capteur, qui renvoie ce signal sur une chaîne retour, de fonction de transfert Kr. Grâce à un soustracteur, on effectue la différence e — r, laquelle est amplifiée par un autre système Sa , de fonction de transfert Ka ; le rôle de ce dernier est d'augmenter la précision de l'asservissement : avec un gain suffisant, l'amplificateur Sa fournit, à l'entrée de é> , un signal significatif qui correspond à une faible valeur de la différence e — r. On en déduit la fonction de transfert de la boucle d'asservissement : Kf = -——— 1 + KdKr

avec

Kd = KsKa Sa Ka

d'où

Kf =

^ 1 + KsKaKr

KK

rï Kr FlO. 13.17.

VI. 2. — Exemple mécanique de système asservi : le régulateur à boules Le régulateur à boules date des années 1780, précisément de l'époque des moulins à vent que l'on utilisait dans les minoteries. Ce système, mis au point par le britannique T. Mead, pour réguler la vitesse de rotation des moulins, fut adapté et perfectionné par J. Watt dans les machines à vapeur (cf. Thermodynamique). Écrivons l'équation du mouvement de translation du collet, de masse mc, le long de l'axe de rotation Oz, vertical, descendant, sachant que (Fig. 13.6) : i) il est relié à un ressort, de raideur K et de longueur à vide /q , ii) il subit une force de frottement visqueux, proportionnelle à sa vitesse, d'expression —a\, a étant le coefficient de Stokes (cf. Mécanique), iii) il est soumis aussi à la force 0^(11 — Ho) qu'exerce le régulateur sous l'effet d'une augmentation de sa vitesse angulaire fi . Cette force est attribuée à la variation de la force centrifuge, laquelle est proportionnelle au carré de la vitesse angulaire de rotation. On a donc : Fr = Kin2 - n^) - /<(fi + OoKo - fio) « crf(fî - fio)

si



13. Rétroaction. Application aux asservissements

448

Il vient, en projetant le théorème du centre de masse, appliqué au collet, sur Oz (cf. Mécanique) : mcz = -a'z -K{z-k) + mcg + Q(fl - Oo) Notons que, Taxe étant vertical, on peut remplacer Klo + mcg, par Kl\ , cette nouvelle longueur l\ prenant en compte le poids du collet. En choisissant l'origine O de la coordonnée z de telle sorte que les tenues constants s'annulent, l'équation différentielle précédente se réduit à l'équation : C* z-é — -é oÂz— — fl T fi m,.

avec

1 ol — — — T. Mr

= — lUr

et

Kl\ — C^Ùq — 0

La recherche des solutions en z, de la forme exp(/?r), donne la fonction de transfert directe Hj{p), entre la vitesse de rotation ù à l'entrée et la coordonnée z à la sortie: C f ? , P , 2\ dn ( p~ H h Wn z = il \ Te J mc

z u Cd/wc Hd - — = —2 y n p + p/Te + «Wq

A' ^ d ou

Quant à la fonction de transfert retour, on la trouve en appliquant le théorème du moment cinétique au système, en projection sur l'axe de rotation (cf. Mécanique) ; en désignant par I le moment d'inertie du système, par rapport à l'axe Oz, et en tenant compte d'un couple contrariant —Cr z, dû au déplacement z du curseur sur le potentiomètre, il vient : m " -CVz Il en résulte, en cherchant ici aussi des solutions de la fonne exp(pr) : r o — —C rz Ipil r

A' d ou^

n C v = — H = ——' r z Ip

On en déduit la fonction de transfert en boucle ouverte : o — Hdti u — H 0 r

/ 7 i t 2\ p{p2+p/Te + 0)$

ave

c

^ _ — Cd j C, Imc

Par conséquent le dénominateur V{jj) de la fonction de transfert Hf {p) a pour expression : \+H0(p) = l~

_ p3 + p2 / T g + pO)l + Cq

Co P(P2 JrPlTe + toi)

P3 + P2/Te + PC00

Les pôles de Hf{p) sont les zéro de ce polynôme du troisième degré qui s'écrit : 7 T Q A- a] p A- «2P + a3 P

a

avec

= Cq

7 a\ = ojq

1 02 = — te

et

a?, = l

On a vu que le critère se stabilité de Routh donnait, à l'ordre 3 : quel que soit

i

ai >0

et

a\a2 > 0004

soit

ù)1 — > Co

En remplaçant ces grandeurs par leurs expressions respectives, la condition de stabilité s'écrit finalement : CdCrTe

Rétroaction. Application aux asservissements

449

VI. 3. — Exemple optique de système asservi : l'optique adaptative On sait que la résolution spatiale d'un grand télescope réflecteur, au sol, est limitée, non par la diffraction, mais par la turbulence atmosphérique (cf. Optique). La solution de placer un instrument, comme le Télescope Spatial Hubble (HST), sur une orbite terrestre, en dehors de l'atmosphère, s'avérant très coûteuse, les physiciens ont développé V optique adaptative, c'est-à-dire une technique consistant à restaurer en temps réel, par rétroaction, la qualité des images détériorées par la turbulence atmosphérique. Ainsi, les améliorations obtenues par le système ADONIS (ADaptative Optics Near Infrared System), installé sur le télescope européen de 3,6 m de diamètre, de la Silla au Chili, sont remarquables : on atteint la résolution ultime imposée par la diffraction. On a récemment installé un système analogue, NAOS (Nasmyth Adaptative Optical System), sur l'un des quatre télescopes européens du VLT (Very Large Telescope), de 8,2 m de diamètre, installé au mont Paranal au Chili. Remarque : L'optique adaptative suppose que, dans le champ d'observation astrophysique, il y ait une étoile suffisamment intense, afin que l'on puisse analyser la surface d'onde optique, à l'entrée du télescope. Comme ce n'est pas toujours le cas, on envisage de créer des étoiles artificielles en excitant, à l'aide de faisceaux laser, des atomes de sodium présents dans les hautes couches de l'atmosphère, à une altitude de 90 km . Sur la figure 13.18a, on a représenté les différents éléments optiques formant le système bouclé, à la sortie du miroir principal du télescope. Le signal d'entrée est la fonction d'onde ^ , perturbée par l'atmosphère, le signal de sortie est le signal d'erreur if/^ ^ ^ — ifj^, c'est-à-dire l'écart entre l'entrée et le signal retour.

Miroir adaotatif

Onde incidente

Miroir adaptatif

Lame semi-transparente

—r

Hd

Lentille Hc

Système de contrôle

Détecteur de front d'onde

Compensateur

H0

H,

Calculateur

Détecteur de front d'onde

Plan image

a)

b) Fig. 13.18.

La figure 13.18b donne elle un schéma synoptique du système bouclé. En raison de son inertie, le miroir adaptatif se comporte comme un filtre passe-bas dont la fonction de transfert au repos vaut pratiquement 1 dans le domaine des fréquences intéressantes. La fonction de transfert de la chaîne directe est donc //^ = 1. Quant à la chaîne retour, elle est constituée principalement de trois éléments : i) un premier système analyse le front de l'onde incidente perturbée par la turbulence ; la fonction de transfert de cet analyseur de front d'onde est : 1 — exp(—pr) Haip) =

PT

où r désigne la durée nécessaire à l'exécution de l'ensemble de toutes les opérations de boucle, de l'ordre de 10 ms,

13. Rétroaction. Application aux asservissements

450

ii) un calculateur de front d'onde constitué d'un ordinateur qui, en temps réel, enregistre les informations fournies par la détection physique, les traite et en déduit les modifications géométriques à faire subir au miroir, afin de neutraliser les effets de la turbulence ; sa fonction de transfert a pour expression : Hc{p) = exp(—pr) iii) un compensateur de boucle, chargé, comme son nom l'indique, de compenser tout écart stationnaire de front d'onde et d'améliorer les performances techniques de la boucle, précisément d'élargir la bande passante et d'éviter les zones d'instabilité ; le premier et le plus simple des compensateurs de boucle a pour fonction de transfert : C Hcb{p) = —

avec

C « 40 s-1

La fonction de transfert en boucle fermée est donc : Hfip)

p2T + C[1 - exp(-pr)] expf-pr)

1 -(- Hch{p)Hc{p)Ha(j?)

En se déformant, le miroir adaptatif doit compenser les perturbations atmosphériques. Par conséquent, sa fonction de transfert doit avoir pour expression : p1T = 1 - Hf(p) = 1

_

2

p r -1- C[1 — exp(—pr)] exp(—pr)

C[1 — exp(—pr)] exp(—pr) 2

p r + C[1 — exp(—pr)] exp(—pr)

La compensation des perturbations atmosphériques par la boucle de rétroaction peut être spectaculaire. Remarque : En réalité, un tel système s'appuie largement sur les avantages du traitement numérique des données en ligne. Il faut alors ajouter au schéma synoptique précédent un convertisseur analogique-numérique (CAN), placé avant le compensateur, et, après ce dernier, un convertisseur numérique-analogique (CNA) (cf. chapitre 19). Les fonctions de transfert de ces deux éléments sont respectivement : 1

et

Hr

I - exp(—pr,,)

Pour gérer techniquement l'analyse de tels systèmes numériques, l utilisation de la transformation de Laplace conduit à introduire la transformation en Z que l'on définit comme

U{Z) = V u{nTe)Z~" dans laquelle n est un entier et Te la période d'échantillonnage, conformément au théorème de Shannon (cf. chapitre 15). VI. 4. — Exemple quantique de système asservi : le microscope à effet tunnel a) Fonctionnement d'un microscope à effet tunnel Le microscope à effet tunnel est constitué de deux électrodes métalliques, une pointe de tungstène et une surface métallique, dont on souhaite détenniner la structure, entre lesquelles on maintient une différence de potentiel électrique U. Il date de 1982, année de la publication, par un physicien suisse

Rétroaction. Application aux asservissements

451

>' Pointe métallique

Atomes de la pointe COCCCCOOO Atomes de la surface

Surface analysée FIG. 13.19.

G. Binnig et ses collaborateurs, d'une image d'une surface de silicium, obtenue à l'aide d'un instrument, dont le fonctionnement s'appuie sur l'effet tunnel (cf. Quantique). La distance entre les deux électrodes, de l'ordre du nanomètre, est contrôlée par un élément piézoélectrique (Fig. 13.19). Un microampèremètre, placé dans le circuit extérieur, permet de détecter un courant d'intensité /, que l'on attribue au transfert d'électrons dans le vide, d'une électrode à l'autre, par effet tunnel. On déplace la pointe latéralement devant la surface à analyser, c'est-à-dire parallèlement à cette surface, tout en maintenant constante l'intensité, ce qui implique un facteur de transmission tunnel constant et donc une largeur L de la barrière invariable, grâce à un déplacement longitudinal minutieux. On reproduit ainsi fidèlement les irrégularités de la surface étudiée. A première vue, l'instrument est simple, mais les espoirs qu'il suscita à ses débuts furent rapidement déconcertants, notamment lorsqu'on découvrit sa grande sensibilité aux dérives mécaniques, thermiques et électriques. Ces problèmes techniques furent précisément résolus grâce à une boucle d'asservissement. b) Asservissement dans un microscope à effet tunnel Sur la figure 13.20, on a dessiné le schéma synoptique de la boucle de rétroaction : l'entrée est constituée par l'intensité Ic du courant tunnel que l'expérimentateur commande en appliquant une tension déterminée entre la surface à analyser et la pointe. Si l'intensité de ce courant mesurée en sortie n'est pas Ic mais /, on amplifie la différence /c — 7, laquelle est transformée en une tension qui s'exerce sur l'élément piézoélectrique ; ce dernier modifie alors la largeur L de la jonction, de telle sorte que cette différence devienne très faible. La tension de sortie devient alors précisément celle qu'il convient d'appliquer sur cet élément. ïr-I

Ampli Log

Ai

Hr

Au

Hd

Jonction tunnel

Piézo

FIG. 13.20. La chaîne directe est constituée de deux éléments, un amplificateur de courant et un amplificateur de tension ; la fonction de transfert de l'ensemble est de la forme : Hd = D

(Or P+

(oc étant une pulsation de coupure et D un facteur constant.

452

13. Rétroaction. Application aux asservissements

La chaîne retour comporte, elle, trois blocs : l'élément piézoélectrique, la jonction tunnel et un amplificateur logarithmique, dont le rôle est de corriger les effets non linéaires introduits par la jonction tunnel. Sa fonction de transfert a pour expression : ù)2p{\ é-p/Tc Hr(p) = Hr{0) avec tc — 4 [xs, fp — cûp/(2tt) — 1,1 kHz, Q = o)pTe = 20 ; dans cette expression, //r(0) est le facteur d'amplification en régime stationnaire. On en déduit alors la fonction de transfert en boucle fermée selon l'expression générale : H f

Hd

\+HdHr

CONCLUSION Rappelons les points essentiels. 1) La rétroaction est un phénomène général qui joue un rôle essentiel, non seulement en électronique mais aussi en optique et dans d'autres domaines de la science. Elle consiste à injecter, à l'entrée du système, via une chaîne retour, une partie du signal de sortie, issu de la chaîne directe. 2) Lorsque la rétroaction est positive, la fonction de transfert en boucle fermée a pour expression, si Kd et K, sont respectivement les fonctions de transfert directe et retour : où

Kf =

K0 = KdKr

1 - K(lKr représente la fonction de transfert en boucle ouverte. Un exemple de rétroaction optique est fourni par l'interféromètre de Fabry-Pérot. 3) Lorsque la rétroaction est négative, comme c'est le cas en électronique et en automatique, la fonction de transfert en boucle fermée a pour expression, si et H, sont respectivement les fonctions de transfert directe et retour : Hf= .

H

:[ „ HdHr



H0 = HdHr

représente la fonction de transfert en boucle ouverte. L'amplificateur opérationnel est l'exemple électronique typique d'une rétroaction. 4) Même avec une rétroaction négative la stabilité des système bouclés n'est pas nécessairement réalisée. Elle l'est si certaines conditions sont réalisées, d'où les critères de Routh et de Nyquist. 5) La rétroaction débouche naturellement sur les asservissements. De nos jours, avec le développement des outils informatiques, elle est introduite de plus en plus en physique instrumentale, chaque fois que l'on veut corriger les instruments de leurs imperfections ; l'optique adaptative et le microscope à effet tunnel sont les exemples les plus spectaculaires de l'intérêt de la rétroaction et des asservissements en physique. 6) Enfin, une application importante de la rétroaction concerne la réalisation des oscillateurs, pour lesquels la rétroaction est positive ; l'importance du sujet est telle qu'une étude spécifique lui est consacrée (cf. chapitre 14).

Rétroaction. Application aux asservissements

453

EXERCICES ET PROBLEMES

P13- 1. Régulation thermique On veut réguler la température intérieure T, d'une enceinte que l'on chauffe en lui apportant une puissance électrique V (Fig. 13.21). 1. En chaîne directe, la relation entre 7) et V est 7) = RUV + Te, Te étant la température extérieure et Rlt un coefficient. a) Calculer Ru , en précisant l'unité SI, sachant que, en l'absence de rétroaction, pour V = 2 kW et Te = 273 K, la température de l'enceinte serait 7) = 293 K. Justifier la notation adoptée pour le coefficient Ru. b) Pour quelles variables d'entrée et de sortie de ce système peut-on définir une fonction de transfert directe K(i ? En déduire alors Kj . c) Quelle est la variation de température AT, de l'enceinte, lorsque la température à l'extérieur varie de AT^ = 5 K ? 2. La chaîne de rétroaction est constituée par un capteur de température suivi d'un système de commande qui fournit une puissance "P,- reliée à 7} par l'équation Vr = G'u{Ti — Te), Tc étant une température dite de commande et G',, = 1 kW ■ K"1 . a) Justifier la notation du coefficient G^ . Pour quelles variables d'entrée et de sortie de cette chaîne retour peut-on définir une fonction de transfert retour K, ? En déduire alors K, . b) Établir l'expression de 7) en fonction de V . Quelle doit-être la valeur de Tc pour que, lorsque P = 0 à l'entrée, on ait encore Tt = 293 K ? c) Quelle est la variation de température AT, de l'enceinte, lorsque la température à l'extérieur varie de AL = 5 K ? Conclure. Capteur de température i T, c<

Capteur de température 7777 Chaîne directe

7777 Ri

Chaîne retour Fig. 13.21.

Fig. 13.22.

P13- 2. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du premier ordre L'amplificateur opérationnel non inverseur, représenté sur la figure 13.22, se comporte comme un filtre linéaire passe-bas, dont le facteur d'amplificateur stationnaire vaut Aq = 5 x 105 et la fréquence de coupure fc = 20 Hz. Les valeurs des résistances sont respectivement /?i = 1 kfi et /?2 = 9 kfi.

454

13. Rétroaction. Application aux asservissements

1. Donner les expressions de la fonction de transfert directe Hj(j(o) et de la fonction de transfert retour Hr(Joj). 2. En déduire les fonctions de transfert H0 et Hf , respectivement en boucle ouverte et en boucle fermée. Tracer les diagrammes de Bode relatifs aux gains correspondants à Hj et à H, , en fonction de la fréquence. 3. On applique, à l'entrée de l'AO, un échelon de tension, de hauteur E = 15 mV . Trouver Lis{t), sachant que % = 0 à r = 0. P13- 3. Rétroaction sur un filtre passif du premier ordre Sur la figure 13.23a, on a représenté un filtre passif RC . 1. Déterminer sa fonction de transfert H(Jco), ainsi que sa fréquence de coupure fc . 2. On ajoute une rétroaction à l'aide d'un pont diviseur de tension (Fig. 13.23b). Etablir la nouvelle fonction de transfert. 3. Reprendre la question précédente, avec la rétroaction constituée par l'amplificateur sur la figure 13.23c. X R 2

R Uc

\\\\ RI Kl

Ko h

C

ï

-

Us

777/

Ko

a) FIG. 13.23. P13- 4. Rétroaction complexe Un amplificateur réel a une fonction de transfert directe H(j constante et une fonction de rétroaction complexe Hr{Joj) = 1 /{jù)) . 1. Quelle est l'action caractéristique d'une telle rétroaction ? 2. Déterminer la fonction de transfert hannonique, en boucle fermée, et tracer le diagramme de Bode relatif à son gain. 3. La rétroaction précédente est remplacée par un quadripôle dont la fonction de transfert a pour expression : Hr = Hrp{\ +j(or) Calculer la nouvelle fonction de transfert, en boucle fermée, et tracer le nouveau diagramme de Bode relatif à son gain.

P13- 5. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du deuxième ordre L'amplificateur opérationnel non inverseur, représenté sur la figure 13.24, se comporte, avec une bonne approximation, comme un filtre linéaire passe-bas de deuxième ordre, dont le facteur d'amplification stationnaire vaut Aq = 106 et les deux fréquences de coupure fc,\ = l kHz et fcp = 100 kHz . Les résistances R] et valent respectivement 1 kfi et 99 kfl.

Rétroaction. Application aux asservissements

455

1. Donner Texpression de la fonction de transfert directe Hd{jù)). Quelle est, en fonction de R\ et R2 , la transmittance Hr{jo)) de la chaîne retour? 2. En déduire la fonction de transfert en boucle ouverte. Montrer que la fonction de transfert, en boucle fermée, peut se mettre sous la forme «/(H = 7 /V . 1 — (*) ( (L>q + JCOT Af , et r étant des quantités que l'on calculera en précisant leurs unités SI. Tracer le diagramme de Bode pour Hf. 3. À l'entrée de l'AO, on applique un échelon de tension, de hauteur £ = 10 mV . Établir l'équation différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie us ; en déduire us{t), sachant que ws = 0 à f = 0.

rr Mt 777T

7777

Ri

Ri £3

Ri 77

77777777

V Fie. 13.24.

7777 FlG. 13.25.

P13- 6. Stabilité d'un montage à résistance négative L'amplificateur, représenté sur la figure 13.25, possède un facteur d'amplification stationnaire Aq = 5 x 105 et une fréquence de coupure de 10 Hz ; il est caractérisé par la fonction de transfert suivante en boucle ouverte : ^

=

YTpr

1. Déterminer la fonction de transfert Hf = us/eg du montage ; en déduire la condition sur la stabilité du montage et donc celle sur la résistance Rg , sachant que R\ = Ri = R3 = \ kfi. 2. Exprimer le rapport Ug/i^ . Quelle est la fonction d'un tel montage ?

P13- 7. Asservissement de la vitesse d'un moteur à courant stationnaire Dans un asservissement de la vitesse angulaire d'un moteur, la chaîne directe est constituée par le moteur, précédé d'un amplificateur, de facteur d'amplification A = 10 (Fig. 13.26). Lorsqu'on applique une tension u, à l'entrée du moteur, sa vitesse angulaire fi satisfait aux deux équations différentielles suivantes : dfi u = Oq fi + Ri et J = <E>o i at i étant l'intensité du courant qui parcourt l'induit du moteur et J le moment d'inertie du moteur par rapport à son axe de rotation. La chaîne retour est constituée, elle, d'un capteur de vitesse angulaire fournissant une tension ur proportionnelle à fi : ur = KÇl.

13. Rétroaction. Application aux asservissements

456

1. Quelles sont les significations physiques des deux équations précédentes. En déduire les dimensions physiques de J, d>o , K et t = RJ/Qq ? Dans la suite, on prendra pour ces quantités les valeurs SI suivantes : <î>o = 2, R = S , J = 25 x 10~3, K = 3 et A = 10. 2. A l'instant pris comme origine, 0 = 0. Étudier l'évolution de O au cours du temps, en boucle ouverte, lorsqu'on applique, à l'entrée, à l'instant pris comme origine, une tension u constante qui vaut Mo ~ 12,6 V . 3. Exprimer, en fonction de A , <J>o et r, la fonction de transfert directe Hdip) ■ Quelle est la fonction de transfert retour Hr(p) ? En déduire les fonctions de transfert, en boucle ouverte et en boucle fermée. 4. Comparer l'évolution de Û au cours du temps en boucle fermée à son évolution en boucle ouverte. Commenter l'influence de la boucle.

Moteur Ampli

i ll

e i 7T7T

/

^

u

m Hî Moteur Disque

|

7777

Hr

fi.

Disque moteur

-O

firf -G-

-{jû Engrenage Disque D

llr 7777 Fig. 13.26.

Fig. 13.27.

P13- 8. Asservissement de position d'un moteur à courant stationnaire Un moteur à courant stationnaire, que l'on utilise dans un asservissement de position, est alimenté par un courant d'intensité / (Fig. 13.27). Le couple moteur est proportionnel à /, Mm = d>o /. Il existe en outre deux couples résistants, l'un constant —C, , dû à un réducteur constitué par un engrenage entre deux disques, l'autre de frottement visqueux —anifl proportionnel à la vitesse angulaire H. 1. Appliquer le théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l'axe de rotation, sachant que le moment d'inertie par rapport à cet axe est Jm . 2. Même question pour le disque D relié au disque moteur par l'engrenage, sachant que le moment d'inertie de ce dernier est J(j, qu'il est soumis à un couple de frottement visqueux —a^ , proportionnel à sa vitesse angulaire fÉ/, et que l'engrenage transmet, sans perte, la puissance mécanique. Grâce à cet engrenage, les vitesses de rotation du moteur et du disque sont reliées par l'équation de proportionnalité : fi = /x avec /r > 1 . 3. Le moteur a une f.c.e.m Em = d>ofi, proportionnelle à la vitesse angulaire, et une résistance électrique Rtn . Exprimer Mm en fonction de fi et de la tension u appliquée à ses bornes. 4. Établir F équation différentielle à laquelle satisfait fi. En déduire la fonction de transfert H{j?) entre m et fi . Calculer /7(0) et r , sachant que Oq = 0,5 N • m ■ A-1 , Jm = 1CP4 kg • m2, /x = 10 , Jd = 2x \ O-3 kg ■ m2 , am = 5x10-3 N ■ m • s , aj = 10-3 N ■ m ■ s et, Rm = 25 fi .

457

Rétroaction. Application aux asservissements

P13- 9. Influence de la rétroaction dans un montage à transistor en émetteur commun Cwëb) Le circuit de la figure 13.28a représente un montage en émetteur commun dans lequel le transistor utilisé présente une résistance de base , une tension de seuil de In jonction base-émetteur Ube et un facteur d'amplification en courant (3 . Les paramètres stationnaires sont supposés égaux aux paramètres dynamiques. Les capacités choisies sont telles que les condensateurs sont équivalents à des coupecircuits en régime stationnaire et à des courts-circuits aux fréquences utilisées. La f.e.m de l'alimentation stationnaire est E. 1. Déterminer le facteur d'amplification en tension, d'une part en régime stationnaire, d'autre part pour les petits signaux. Quelles sont les impédances d'entrée et de sortie, Ze et Zs. Application numérique pour E = 10 V, (3 = 250, et en outre ; Rc = 3,3 kO

Ri = 95 kfl

R2 = 6,5kn

= 1 kfi

E/ = 2,2kn

Ube = 0; 6 V

2. Sachant que (3 varie fortement d'un transistor à l'autre, au sein d'une même série, et que rh dépend du courant de la base, quels sont les inconvénients d'un tel montage ? 3. On cherche à améliorer le montage en introduisant une résistance de rétroaction rh = 800 Q, comme sur la figure 13.28b. Établir les nouvelles caractéristiques du montage et commenter l'effet de la rétroaction.

Rc

\

Ri

Rc

Ri

Fig. 13.28. P13- 10. Rétroaction idéale sur une chaîne directe imparfaite

-web

Sur la figure 13.29a, la source de courant, commandée par l'intensité i\ , n'est pas idéale, car l'impédance d'entrée Re n'est pas nulle. A l'aide d'une source de courant idéale, commandée par une intensité is, on réalise une rétroaction. 1. En l'absence de rétroaction, déterminer la fonction de transfert en courant H = i jie, ainsi que l'impédance d'entrée Ze du montage. 2. En présence de rétroaction, calculer le nouveau facteur d'amplification en courant du système complet, ainsi que son impédance d'entrée. Comparer le résultat à celui obtenu dans la question précédente, pour Hd = 1000, = 0,1 et /C = 1 kQ. 3. Mêmes questions avec la source de courant commandée par la tension u\ et la rétroaction réalisée avec une source de tension commandée par le courant C (Fig. 13.29b), la fonction de transfert étant alors définie par H = is/ue . Comparer la dimension physique de cette dernière à celle de la fonction de transfert introduite à la première question. Pour l'application numérique, on prendra les mêmes valeurs que précédemment, les unités physiques étant évidemment différentes.

458

13. Rétroaction. Application aux asservissements

4. Étudier l'influence de la dispersion sur la chaîne directe lorsque Hj est connu à 10% près, puis sur la chaîne de rétroaction sachant que est détenuiné à 0,1 % près.

j*

h1

4h

©'

R.

o 1

R.

R
^i

U\ ©

Rr

Rr

(Dt«-/S

Hrh a)

b) FlG. 13.29.

P13- 11. Filtre passe-bande à capacités commutées Le schéma synoptique de la figure 13.30 représente un filtre à capacités commutées. On donne pour la fonction de transfert du préamplificateur Hp = 200, pour la fonction de transfert de la chaîne retour Hr = 2, pour le facteur d'amplification de l'intégrateur a = 0,4 et pour la constante de temps T = 1 JJLS .

H,,

JCOT

Ue

U.

7777

7777

1 j(OT

â

7777

U2 7777 FTG. 13.30. 1. Montrer que la fonction de transfert H{j(ô) = u jue se met sous la forme : H {](*>) =

1 + j [ùjt - a/(wr)] /Hr

Déterminer l'expression de Au en fonction des paramètres du filtre. 2. Étudier le module et l'argument de H{joj) lorsque ru —> 0 et w —> oo . En déduire la nature du filtre. 3. Pour quelle valeur com de co, \H(jo))\ est-il maximal ? Préciser la valeur maximale du module et la fréquence correspondante. 4. Dans ce filtre, les intégrateurs sont à capacités commutées, à la fréquence fa , la capacité utilisée dans la rétroaction négative est cent fois supérieure à la capacité commutée sur l'entrée inverseuse de PAO. Montrer que la fréquence centrale du filtre est accordable par fa et a . Déterminer la valeur de la fréquence de commutation qui permet d'avoir une fréquence centrale du filtre égale à 100 kHz .

14

Oscillateurs électriques

Les oscillateurs électriques sont des systèmes capables de produire des signaux temporels alternativement croissants et décroissants, souvent périodiques. Leur rôle est essentiel car, d'une part, ils interviennent dans la production, le transport et la détection de l'information, et d'autre part, ils sont largement utilisés pour mesurer des durées et réaliser des compteurs ; aussi, les retrouve-t-on en modulation et démodulation (cf. chapitre 16), ainsi qu'en électronique numérique (cf. chapitre 18).

I, _ DIFFERENTS TYPES D'OSCILLATEURS 1.1. — Oscillateurs et oscillations a) Différentes familles d'oscillateurs Un oscillateur est un système dont l'évolution présente des variations alternativement croissantes et décroissantes de l'une de ses grandeurs caractéristiques. En électronique, les grandeurs concernées sont des courants ou des tensions. Un oscillateur s'amortit lorsque, en moyenne, la puissance dissipée est supérieure à la puissance des sources électriques (cf. chapitre 12). C'est le cas, par exemple, d'un circuit oscillant passif en régime libre (cf. chapitre 3). Trois méthodes permettent d'entretenir les oscillations d'un circuit oscillant passif. i) On met le circuit en relation avec une source d'énergie externe alternative, par exemple une tension sinusoïdale. On réalise ainsi un oscillateur forcé entretenu dont la fréquence des oscillations est celle de la source (cf. chapitre 3). ii) On fait varier périodiquement un paramètre caractéristique du circuit. On réalise alors un oscillateur paramétrique (cf. Mécanique). iii) On insère dans dans le circuit un dipôle actif, lequel est relié à une source auxiliaire d'énergie stationnaire ; l'oscillateur est dit auto-entretenu. On distingue dans cette catégorie les oscillateurs quasi sinusoïdaux et les oscillateurs de relaxation (cf. chapitre 12). Dans chacun de ces cas, en régime établi, l'énergie dissipée est précisément compensée par l'énergie apportée par les sources. Sur la figure 14.1 on a classé ces différents oscillateurs. Dans ce chapitre, nous étudierons principalement les oscillateurs auto-entretenus qui sont les plus courants car les plus utilisés.

460

14. Oscillateurs électriques

Oscillateurs

entretenus

amortis

forcés

paramétriques

autoentretenus

quasi sinusoïdaux

de relaxation

Fig. 14.1.

b) Caractéristiques des oscillations électriques Les oscillations électriques produites par un oscillateur se caractérisent par : i) leur fréquence /o , ii) leur fonne ou contenu harmonique, iii) leur amplitude ou, pour les signaux non symétriques, leurs valeurs de crête, iv) leur stabilité en fréquence ou en amplitude. Selon les besoins, on peut être conduit à rechercher une fréquence très stable, à contrôler ou moduler l'amplitude ou la fréquence des oscillations, à produire des signaux de forme spécifique, par exemple sinusoïdale ou carrée. 1.2, — Classement des oscillations Il est possible de classer les oscillations en différentes catégories, selon leur forme. a) Oscillations sinusoïdales ou harmoniques Un signal sinusoïdal ou harmonique s{t), produit par un oscillateur harmonique, a pour expression : s{t) = sm COS{>of + (p) («o étant la pulsation, /o = 1 /7o =

la fréquence et (p la phase à l'origine des temps.

Sur la figure 14.2, on a représenté l'évolution temporelle d'un oscillateur harmonique, ainsi que son spectre de Fourier î(/"), qui ne comporte qu'une seule composante de fréquence /o et donc deux pics à / — /o et / = —fo (cf. annexe 2). sit)

m

l//o

/o

-/o a)

FIG. 14.2.

b)

/

Oscillateurs électriques

461

On sait que Toscillateur harmonique satisfait à l'équation différentielle suivante (cf. chapitre 4) : 2 d2^ 1 9 ^ 1 + -o)\s2 = Cte s 2 + WÔ = 0 OU df

que l'on obtient en intégrant la première équation après l'avoir multipliée par .v. On réalise approximativement un oscillateur harmonique électrique à l'aide d'un circuit rLC série, dans lequel r est la résistance inévitable des fils du bobinage (Fig. 14.3a). L'intensité du courant dans un tel circuit série satisfait à l'équation différentielle suivante que l'on obtient aisément en appliquant la loi des mailles : d* q àq L— + n + — = 0 avec i = — dt C dt puisque q est la charge de l'armature du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant cette équation par rapport au temps et en simplifiant, on obtient l'équation canonique caractéristique : d2i d?

1 di . + ûri / — 0 Te dt

avec

1 — = ->0 Te L

et

wq =

1/2

1 \ LC

La durée de relaxation en énergie re étant positive, en régime pseudo-périodique, l'intensité oscille avec la pseudo-pulsation o)a : 1/2 s{t) = 5W exp (—^ J cos(coat + (j)s) \ reJ

avec

coa = o)Q(\ \ ) \ 4O)-0T-J

et s'amortit inévitablement selon un terme exponentiel de la forme exp[—r/(2re)] (cf. chapitres 3 et 4). Le spectre de Fourier d'un tel signal amorti exponentiellement est centré autour de la fréquence /o (Fig. 14.3b), avec une répartition spectrale qui a une forme dite lorentzienne (cf. chapitre 15)

«o Sl

c:

fo

f

a) Fig. 14.3. L'introduction d'un composant actif dans le circuit est donc nécessaire pour limiter les pertes énergétiques. Cependant, il est impossible de compenser exactement la dissipation d'énergie, ne serait-ce qu'en raison de la dérive temporelle des valeurs des composants du circuit. En cas de compensation par défaut, les oscillations s'amortissent exponentiellement ; avec une compensation par excès, elles croissent exponentiellement, ce qui a pour effet de rendre le système non linéaire. En résumé, un oscillateur harmonique est impossible à réaliser, en raison des effets dissipatifs des éléments résistifs qui accompagnent nécessairement les bobines, les condensateurs et les fils de connexion (cf. chapitre 4).

462

14. Oscillateurs électriques

b) Oscillations quasi sinusoïdales Les signaux quasi sinusoïdaux sont des signaux dont la forme est très proche de celle d'une sinusoïde. Le spectre de Fourier correspondant comporte des harmoniques de faible amplitude ; le taux de distorsion harmonique est donc faible. Reprenons l'exemple de l'oscillateur à résistance négative à amplificateur opérationnel (Fig. 12.26) déjà étudié (cf. chapitre 12). Le système produit des signaux quasi sinusoïdaux dont l'évolution et le contenu harmonique sont donnés respectivement sur la figure 14.4. L'harmonique de rang 3 est faible mais pas nul. m

h

3/o b)

a) FIG. 14.4.

c) Oscillations de relaxation Les oscillations de relaxation sont des signaux qui peuvent prendre deux valeurs au cours du temps, l'une haute, l'autre, basse. La durée de chacun de ces deux niveaux est très supérieure à celle nécessaire à la transition entre ces niveaux, ce qui engendre des signaux à fort taux de distorsion harmonique, puisque plus proches de la forme rectangulaire que de la forme sinusoïdale. Dans l'exemple de l'oscillateur de relaxation (Fig. 12.29) déjà analysé (cf. chapitre 12), le système produit des signaux carrés dont l'évolution et le contenu harmonique sont représentés sur la figure 14.5 ; ces signaux sont riches en harmoniques. us(t)

Z(f)

/o a)

3/o

5fo

7/o

/

b) FIG. 14.5.

d) Autres types d'oscillations Il existe des signaux qui n'entrent pas dans les deux catégories précédentes, par exemple les signaux apériodiques produits par un oscillateur présentant du chaos.

Oscillateurs électriques

463

L'oscillateur chaotique de Chua (Fig. 12.33) déjà étudié (cf. chapitre 12) est un système d'ordre 3. Sur la figure 14.6, on peut suivre l'évolution d'une tension du circuit au cours du temps et constater que le spectre de Fourier est continu.

b)

a) FIG. 14,6.

1.3. — Classement des oscillateurs On classe habituellement les oscillateurs selon la forme des oscillations qu'ils produisent, d'où l'existence de deux catégories d'oscillateurs, les oscillateurs quasi sinusoïdaux et les oscillateurs de relaxation (cf. chapitre 12). Cette classification est néanmoins réductrice car, comme l'a montré van der Pol, un même système peut adopter soit un comportement quasi sinusoïdal soit un comportement de relaxation, selon le domaine de valeurs de ses composants.

II. _ OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX Deux méthodes permettent d'obtenir des oscillations quasi sinusoïdales : la première consiste à associer en boucle un amplificateur et un circuit sélectif, dans la seconde on insère dans un circuit résonnant un dipôle dont la caractéristique présente une portion à résistance négative . II. 1. — Oscillateur bouclé L'association d'un amplificateur et d'un filtre forme un système bouclé d'entrée nulle, qui peut être représenté, en régime linéaire et harmonique, par une chaîne directe et par une chaîne retour (cf. chapitre 13).

Fig. 14.7. Remarque : Les rôles des chaînes retour et directe peuvent être permutés. Cependant, dans l'analyse générale des oscillateurs considérés comme des systèmes bouclés, on a l'habitude d'associer la chaîne directe à l'amplificateur.

464

14. Oscillateurs électriques

Comme exemple d'oscillateur bouclé, étudions l'oscillateur à pont de Wien, représenté sur la figure 14.8, dans lequel on reconnaît un AO , monté en amplificateur non inverseur (cf. chapitre 8), et un filtre de Wien (cf. chapitre 6). La chaîne directe de fonction de transfert est constituée par un amplificateur inverseur à AO, la chaîne de retour est un filtre de Wien.

+

C

R

M] 7777

Pont de Wien

n
«3 C 7777

«2

Ri b-1 Chaîne directe -A 7777 7777

Chaîne retour 777 FIG. 14.8.

Recherchons l'équation différentielle à laquelle satisfont les tensions représentées sur le circuit. L'intensité h du courant qui charge le premier condensateur dans le pont est reliée aux tensions d'entrée «2 et de sortie «3 du pont par l'équation : C

J~t(Ll2 - "3 - ^2)

h =

puisque «2 — ^3 — Rii est la tension à ses bornes. En outre, les tensions u\ et «2 » respectivement à l'entrée et à la sortie de l'amplificateur, sont reliées par l'équation d'un pont diviseur : Uo

]

+1)

Comme PAO, qui fonctionne en régime linéaire, est idéal, son impédance d'entrée est infinie ; il en résulte que A est la somme de deux contributions : U3 , dqs i2

+



113

du3

+c

^7^«

^7

Il vient, en éliminant ij , puisque u\ = 113 : 21 + ^ = ^ R dt dt

âui

j>r —-— 1 4- —-- I U\ — U\ — U\ — /vC R2 j d/

ce qui donne en effectuant et en ordonnant les différents termes : d mi 2

dt

1 du\ t d/

(WqMi = 0

avec

r = RC

Ri IRj - Ri

et

coq

RC

Notons que les trois tensions u\ , 112 et 113 vsatisfont à cette même équation différentielle, caractéristique d'un oscillateur. Le circuit est le siège d'oscillations spontanées si r < 0, c'est-à-dire s\ R\ > IR2 . Pour r infini, on obtient la période propre de l'oscillateur harmonique correspondant : 277 7b = — = ITTRC ù)o Pour réaliser un tel oscillateur, on adopte les valeurs suivantes : R = Ri = 10 kll et C = 20 nF .

465

Oscillateurs électriques

i) Pour /?i < 20 kO, on n'observe pas d'oscillation dans le circuit. ii) Pour R\ = 20,2 kli, les oscillations sont quasi sinusoïdales (Fig. 14.9 a). La période mesurée est en excellent accord avec la valeur calculée : Fq = IttRC = 2tt x 104 x 20 x lO-9 « 1,25 ms

soit

/0 = — « 796 Hz Tq

L'amplitude de la tension iij est voisine de la tension de saturation haute de PAO, environ 14.7 V. Celle de la tension u\ est dans le rapport du facteur d'amplification : Ml =

1

1

l+/?i//?2

"2

1+2,02

14,7 «4,9 V

Pour de plus fortes valeurs de l'amplification, obtenues par exemple avec R\ = 50 kfl, PAO sature en sortie. Les signaux se déforment, s'enrichissent en hanuoniques, et deviennent des oscillations de relaxation (Fig. 14.9 b). La nouvelle période, dans ce mode où les effets non linéaires dominent, est plus élevée ; on trouve une valeur voisine de 1,7 ms. La tension efficace en sortie de PAO étant plus importante du fait de la forme rectangulaire des signaux et donc de l'enrichissement harmonique, l'amplitude de M] à la sortie du filtre de Wien linéaire a, elle aussi, augmenté. M(V)

"(V) U2 10 U\ r (ms)

(ms)

-10

-10

a)

b) FIG. 14.9.

Remarque : La fonction de transfert d'un pont de Wien a déjà été établie (cf. chapitre 6) : 1

Hijo)) = 3+

1 - Û>o/U>)

aVeC

0)0

RC

II. 2, — Oscillateur à résistance négative a) Résistance négative avec AO dans un circuit série Nous avons déjà étudié l'influence des non-linéarités sur un oscillateur présentant une résistance négative avec AO (cf. chapitre 12). Rappelons les principaux résultats. En régime linéaire, l'intensité du courant dans le montage série (Fig. 14.10a) obéit à l'équation différentielle du second ordre :

466

14. Oscillateurs électriques

en désignant par r la résistance de la bobine et par R,, la résistance négative : =

Ki

<0

Le circuit présente des oscillations non amorties si |/y > r. R\ oo Rn Sr = î *

Ri

Hd

r

Sel — U Hr

7777

7777

7777

b)

a) FlO. 14.10.

Ce système se ramène à un oscillateur bouclé (cf. chapitre 13) ; pour s'en rendre compte, il suffit de délimiter le dipôle V à résistance négative et de disposer le système comme le montre la figure 14.10b. Déterminons, en régime sinusoïdal, les fonctions de transfert des chaînes directe et retour : = — = -Rn

et

HrjS(Jù)) = — ^

1

\/R

R + jLù) + 1 /(JC(o)

1 + jQx(o)/ojo - coo/co)

avec : wo =

1 (Lcyr-

et

a=

( l ^1/2

b) Résistance négative avec AO dans un circuit parallèle De même, la tension aux bornes du montage parallèle (Fig. 14.1 la) obéit à l'équation ; d2 u

\ àu +

+

7

^

v

0oU

0

ou

/ 1 \

1/2 Te = C

0)0

rR,

'âfi VeTt ' ~ (Zc ) Rr. Ce circuit présente aussi des oscillations non amorties pourvu que \Rn\ < r.

et

R Rn = —R — < 0 ^2

Ici aussi, le système se ramène à un oscillateur bouclé. On s'en rend compte en délimitant le dipôle T> à résistance négative et en disposant le système comme indiqué sur la figure 14.11b. On a alors : 1 Hd^ijo)) =

K,,

et

Hr<s{jùj) =

R

1/i? + 1/(JLù)) -\-jCù)

1 A jQp(o)(tuo



vjq!co)

avec : 0)Q —

/CR2\ (LC)1/2

et

Qp =

1/2

L

Remarques : 1) Même si ces deux types d'oscillateurs quasi sinusoïdaux, série et parallèle, se distinguent dans la réalisation expérimentale, il n'y a aucune différence fondamentale entre oscillateurs bouclés et oscillateurs à résistance négative. 2) On notera l'inversion des entrées + et — de F AO dans les oscillateurs série et parallèle (Fig. 14,10a et Fig. 14.1 la), cela pour éviter la saturation de FAO dans le dernier montage.

467

Oscillateurs électriques

Hd Rn

,x

fSd - l X

:c

-o «o <3

T L Ri

7777

7777

c

L

Sr = U

7777 7777 a)

b) FIG. 14.11.

c) Résistance dynamique négative d'un dipôle On peut aussi réaliser un oscillateur à résistance négative en utilisant un dipôle dont la caractéristique présente une région à résistance dynamique négative, par exemple une diode à effet tunnel ou un tube à décharge (cf. chapitre 12). Sur la figure 14.12a, on a représenté la caractéristique d'une diode tunnel. En ajustant convenablement les valeurs de la résistance r et de la f.e.m stationnaire E du dipôle AB (Fig. 14.12b), on fixe le point de fonctionnement de la diode au point d'inflexion de sa caractéristique (Fig. 14.12a). Désignons par Ra sa résistance dynamique, qui est négative en ce point. Le condensateur de découplage, de forte capacité Q, supprime la tension stationnaire E aux bornes de la diode, pour le reste du circuit, alors que la bobine, de forte inductance Ld , rend négligeable le courant variable dans le générateur. B j^®5fflS5Y VRd

Cd V

C A uci E

L

C Rd

R

L <3 <3 <3

'd

Eo E a)

R

A b)

c)

FIG. 14.12. Le dipôle AB se comportant comme un dipôle à résistance négative, on l'associe à un circuit RLC parallèle. Le circuit équivalent de l'ensemble est représenté sur la figure 14.12c. L'intensité dans le circuit oscille si \Rd\
14. Oscillateurs électriques

468

est positive, la fonction de transfert globale du système a pour expression (cf. chapitre 13) : Hn =

1 - HdHr

De façon explicite, en régime sinusoïdal, on a : 14 = Hd{j(o)sr

et

sr =

ce qui donne (cf. chapitre 13) : ^ = Hd{jù))Hr(jLo)s4

soit

I1 - Hc,{Jù))Hr{j(i))\ ^ = 0

b) Critère de Barkhausen Pour qu'un signal puisse exister dans le circuit, en l'absence de signal d'entrée, il est nécessaire de réaliser la condition suivante, connue sous le nom de condition ou critère de Barkhausen, du nom de l'ingénieur allemand H. Barkhausen : Hd{jo))Hr{j(o) = 1

soit

\Hd{joj)Hrijo))\ = 1

et

arg [Hd{jù))Hr{jco)\ = 0

Notons qu'une telle condition correspond à une valeur infinie de la fonction de transfert H0 du système en boucle fermé : un signal d'entrée infinitésimal est capable de fournir en sortie un signal fini. Montrons sur un exemple que la première impose une contrainte sur le gain de l'amplificateur, et que la seconde détermine la fréquence des oscillations du circuit. Exemple : pour l'oscillateur à pont de Wien étudié précédemment, la condition d'oscillation de Barkhausen s'exprime selon : / \

/?]\

1 fy —

RiJ 3 +y( /

^ ^o/

ce qui donne respectivement, en séparant les parties réelle et imaginaire : R] 1 + — =3 i?2

et

co

coq

^0

'V

=0

On retrouve le résultat déjà établi : — 2R2

et

co — coq — —— KC

Notons que le critère de Barkhausen traduit la condition pour qu'un signal sinusoïdal puisse exister au sein du système. La réalisation expérimentale précise de ce critère est en réalité impossible. Deux cas se présentent alors. i) Si la condition est réalisée par défaut, c'est-à-dire si \Hd(jco)Hr(ja>)\ < 1 , les oscillations éventuelles s'amortissent exponentielleraent ; on finit par ne plus observer que des oscillations aléatoires de faible amplitude, appelées bruit. L'énergie apportée par l'amplificateur est insuffisante pour compenser les pertes dissipatives. ii) Si, en revanche, la condition est réalisée par excès, c'est-à-dire si \Hd{jco)Hr(j(o)\ > 1, les oscillations s'amplifient exponentiellement au cours du temps ; on finit alors par sortir du domaine de fonctionnement linéaire du circuit, ce qui a pour effet de limiter l'amplitude des oscillations. Aussi, pour obtenir des oscillations quasi sinusoïdales, faut-il se placer dans le voisinage supérieur du critère de Barkhausen : \Hd(joj)Hr(jco)\ & 1 et \Hd(jco)Hr(jco)\ > 1 On comprend dès lors que le critère de Barkhausen soit parfois appelée condition d'accrochage du système.

Oscillateurs électriques

469

c) Équation différentielle du système On peut établir l'équation différentielle à laquelle satisfont les signaux direct et retour, respectivement sd et s,■, à partir des fonctions de transfert Hd{j(o) et Hr{jto), en développant le numérateur de 1 — Hci{jù))Hr(j(o) dans l'expression du critère de Barkhausen. Montrons-le sur l'exemple d'un circuit RLC parallèle à résistance négative (Fig. 14.11b). On a :

Hd{j(o) =

~

et

Hr(jù)) =

1 +jQp(à>/— ^o/

l'égalité 1 — Hd(jù))Hr(jû)) = 0 devient : I ù) i+M-

(On \

R +ir=o Ù) ) R

(Oo

En multipliant par j(o(o^jQp , on trouve : a\ 1/2 O)2 + (/w)^

avec

+ rao - 0

Qp =

et

wq =

(LC)'/2

On en déduit finalement l'équation différentielle à laquelle satisfait sj , ou sr, que l'on désigne indifféremment par s en identifiant les produits jco à des opérations de dérivation : d2-v , d^

+

1 /I

,

cU

+

1 \ d^ , /d d7

2

+ û

^-0

d) Naissance et entretien des oscillations Au repos, l'oscillateur ne présente que du bruit (signaux aléatoires, de faible amplitude), dont l'origine est multiple (cf. chapitre 17). Si le critère de Barkhausen est expérimentalement satisfait, l'état de repos est instable : les oscillations naissent et se développent jusqu'à atteindre la limite du domaine linéaire, c'est-à-dire le domaine non linéaire. Notons que ce dernier doit, lui aussi, être instable pour permettre les oscillations. Si ce n'est pas le cas, on observe une saturation et des signaux stationnaires, comme à la sortie d'un AO en saturation. L'amplitude des oscillations est ainsi déterminée par la nonlinéarité du système.

CM

o. 3

Analysons l'exemple de l'oscillateur à pont de Wien, en considérant les valeurs maximales sj^,, et srjn des signaux quasi sinusoïdaux sd[t) et ^r(0 ■ ' La chaîne directe, de facteur d'amplification linéaire légèrement supérieur à 3 , impose la relation de transfert = T{srpil). Quant à la chaîne retour, elle impose, à la fréquence des oscillations, la relation linéaire : S(l Sr n '' ~ pour satisfaire expérimentalement la condition de Barkhausen. La résolution graphique de ce système à deux équations permet d'obtenir les tensions efficaces des signaux et donc l'amplitude des oscillations du système (Fig. 14.13a). On voit que le point de fonctionnement F détermine l'amplitude des signaux. Sur la figure 14.13b, F est situé avant le coude et non après.

470

14. Oscillateurs électriques

A Sd m

Sd.m Chaîne retour m. i F Chaîne directe

r^m b)

a) FIG. 14.13. II. 4. — Instabilité angulaire

La chaîne retour d'un oscillateur bouclé définit la fréquence des oscillations, en sélectionnant une fréquence avec d'autant plus d'efficacité qu'elle est sélective. Sur les figures 14.14a et 14.14b, on a représenté les diagrammes de Bode du pont de Wien : le comportement est celui d'un filtre passe-bande peu sélectif. En effet, la fonction de transfert s'écrit : = , , .^/ TTT 1 - 1A)

ou

x= —

û>0

= 7 /o

et

2=4 3

sont respectivement la fréquence réduite et le facteur de qualité. *é

G„ dB) -2 Ig*

2

20

x

-40 b)

a) FIG. 14.14.

Examinons l'influence d'une petite variation de la fréquence d'accrochage du circuit sur le déphasage en sortie du pont de Wien. Pour cela, développons la phase 0 = arg)#, ] au voisinage de x = 1 : (£(x) « <j){\) + (x- 1) \éxJx=\ avec : ^^-arctangM

avec

^ = g (^ - B)

et

^

On obtient : ô(j) = (f){x) — <£(1) ~ —2Q{x — 1)

d'où

|x — 11

M 2Q

471

Oscillateurs électriques

Ainsi, un écart angulaire toléré par le système engendre une variation relative de la fréquence des oscillations, d'autant plus faible que le facteur de qualité de la chaîne retour est grand : f-fo fo

2Q

On voit qu'en raison de la faiblesse de Q et donc de la mauvaise sélectivité du pont, la stabilité en fréquence de l'oscillateur à pont de Wien peut s'avérer insuffisante dans certaines applications. Exemple : dans un oscillateur à pont de Wien, une variation de phase de 3° , soit environ 0,8% du cercle trigonométrique, provoque une variation relative de la fréquence de 3(7r/180) x 3/2 0,078 soit environ 8% ! II. 5. — Stabilisation d'amplitude La stabilisation d'amplitude a pour but d'améliorer la forme des signaux et par conséquent le taux de distorsion harmonique. L'analyse spectrale de la tension de sortie 112 de l'AO dans l'oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8) révèle la présence de nombreux harmoniques impairs, mais aussi pairs du fait de l'absence de symétrie des tensions d'alimentation de l'AO (Fig. 14.15a). 'I«2(/)|

I«2(/)| 1

v _/ 1\ 0

0,8

\ J1 \

ft V

1,6

2,4

h

— 3,2 /(kHz)

0

a)

0,8

1,6

2,4

3,2/(kHz)

b) FIG. 14.15.

Pour améliorer le taux de distorsion du signal, il faut éviter le coude de saturation en sortie de l'amplificateur, lequel provoque une augmentation de l'amplitude des harmoniques. Pour cela, il est nécessaire de faire varier le facteur d'amplification, de telle sorte qu'il diminue avec l'amplitude des oscillations et que le point de fonctionnement F se situe avant le coude C (Fig. 14.13b). a) Utilisation d'une varistance Rappelons qu'une varistance est un résister dont la valeur dépend de la tension appliquée à ses bornes, et qu'il en existe deux types (cf. chapitre 7) : celles à coefficient de température positif (CTP) dont la résistance croît avec la tension, et celles à coefficient de température négatif (CTN) dont la résistance décroît avec la tension. Dans le cas de l'oscillateur à pont de Wien, le facteur d'amplification de la chaîne directe est : HtI= 1

R. R2

En remplaçant la résistance R\ par une varistance CTN, ou la résistance R2 par une varistance CTP, on obtient l'effet voulu. Il convient ensuite de calculer convenablement la valeur de la résistance restante et de s'assurer que l'amplitude Sd,m ^ inférieure à la tension de saturation de l'amplificateur.

472

14. Oscillateurs électriques

Exemple : dans l'oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8), on utilise une varistance CTP dont la résistance vaut Rp = R2 = 350 O , sous une tension d'amplitude um = 1 V . Au point de fonctionnement F , le facteur d'amplification valant 1/3 , l'amplitude de la tension de sortie vaut : U2iin = 3um = 3 V Quant à la valeur de la résistance R\ , elle est telle que : 1 H

=3

r

et donc

p

R] = 2RP = 700 fi

Comme on peut le constater sur la figure 14.15b, l'amélioration de la qualité harmonique du signal est significative. b) Commande automatique de gain Une autre technique de stabilisation d'amplitude consiste à prélever une partie du signal oscillant dans le circuit et à l'utiliser pour commander le facteur d'amplification. Cette méthode, appelée commande automatique de gain, peut être réalisée avec un transistor à effet de champ (cf. chapitre 7) utilisé dans sa zone ohmique (Fig. 14.16). ////

////

////

Ui

Detecteur d'enveloppe S,

-W Cd

Rd 7777

Uds U.,y< 0 FIG. 14.16.

Sur cette figure, le signal «2 prélevé est traité dans le système détecteur d'enveloppe (cf. chapitres 4 et 9). La chaîne directe est constituée par l'amplificateur non inverseur à AO, la chaîne de retour est un pont de Wien. En sortie, la tension négative ugs, proportionnelle à la tension de crête des oscillations «2(0 , est utilisée pour polariser la grille du transistor à effet de champ (TEC) dans sa zone ohmique ( < IV). Rappelons que, dans ce mode de fonctionnement, la caractéristique est proche d'une droite dont la résistance Rjs augmente au fur et à mesure que uss diminue (cf. chapitre 7). Le facteur d'amplification de la chaîne directe devient : Hd= 1 Rl + Rds Lorsque l'amplitude des oscillations U2{t) augmente, ugs diminue, Rds augmente et le facteur d'amplification diminue, ce qui permet de stabiliser l'amplitude des oscillations du circuit. Exemple : l'oscillateur peut être réalisé avec un TEC à canal n BF245C et les valeurs suivantes des composants : C = 10 nF

/?=10kfl

Q=1|jlF

Quant à Rd , on l'obtient avec un potentiomètre de 100 kfi

i?i=4,7kn

R2 = 330fl

Oscillateurs électriques

473

c) Avantages et inconvénients de Voscillateur à pont de Wien L'oscillateur à pont de Wien présente l'avantage d'être peu coûteux et peu encombrant parce qu'il ne comporte pas de bobine. En revanche, sa stabilité en fréquence est médiocre et la commande en tension de la fréquence peu aisée, puisqu'il est nécessaire de faire varier simultanément les valeurs des composants du circuit (résistors ou condensateurs). D'autres limitations existent : une due à l'AO, à sa bande passante, mais aussi à sa vitesse maximale de balayage, une autre provoquée par les capacités parasites du circuit. En pratique, la fréquence maximale que l'on peut atteindre avec un oscillateur à pont de Wien est de l'ordre de 500 kHz.

II. 6. — Oscillateurs à haute fréquence a) Oscillateur Colpitts L'oscillateur Colpitts, du nom de l'ingénieur américain E. Colpitts, permet de réaliser des oscillations quasi sinusoïdales, de fréquence élevée. La figure 14.17a en montre une réalisation avec un amplificateur TEC, monté en source commune (cf. chapitre 7). Les condensateurs, de capacités Çv et Ci, se comportent comme des courts-circuits en régime variable ; sur la figure 14.17b on a dessiné le schéma équivalent du montage.

(

Fie. 14.17.

La fonction de transfert de la chaîne directe se réduit au facteur d'amplification H a — Am du TEC. Quant à la fonction de transfert de la chaîne retour, on la trouve en transformant le générateur de Norton en générateur de Thévenin et en reconnaissant un pont diviseur de tension (cf. chapitre 5) : (l/^+^J-Hl/^+yC^)-1 {l/Rg +jC20))

1

+jLoj + {l/Rd +jC\û})

1

ce qui s'écrit : Hr

RdRg Rd -\- Rg — Lm~[C[Rd + C2Rg) + jto\L + (Ci -F C2)RdRg ~ 7.Ci C?/QRoco2j

Le critère de Barkhausen, HdH, = 1 , donne le facteur d'amplification et pulsation coq des oscillations,

474

14. Oscillateurs électriques

en exploitant les parties réelle et imaginaire. On obtient ; Rd + Ro

=

L

, {

RdRs

RdRg

2g)

' "

m

~ RsC2

1

C2 +

RjCt

,

C|

c

UA iC2

soit ; C,

1

+r R \ (

+

(

1

1

RjR, {RsC2

+

+

C2

^

LCiC.) \

RjC, )

et : 1 ( {RjRgC^

« W0

ci+^v72 LCiC. )

b) Oscillateurs à quartz Dans un oscillateur à quartz, on utilise un quartz piézoélectrique inséré entre deux électrodes collées sur deux faces opposées du quartz (cf. chapitre 7). Un oscillateur à quartz est remarquablement stable en fréquence, et permet d'obtenir des oscillations dont la fréquence est comprise entre quelques dizaines de kHz et quelques dizaines de MHz. En outre, son comportement est indépendant de la température. Sur la figure 14.18, on a représenté le schéma électrique équivalent d'un quartz piézoélectrique. Lq

Cq

—t-wm—II—T-

FlO. 14.18. L'admittance du dipôle équivalent a pour expression : y ' ce qui s'écrit aussi :

=

.w J

qÙ>

1 jLclC0+\l{jCclC0)

=

./(Q +

c

'q)M - jC'qcoLqCqco2 1 — LqCqû)2

■p

o (M (5)

Ainsi, le quartz est un élément purement capacitif, sauf dans le domaine de fréquence \fs,fp] où son comportement est purement inductif. Il existe plusieurs architectures d'oscillateurs à quartz. On a représenté, sur la figure 14.19, Foscillateur à quartz de Pierce, qui est un montage de Colpitts dans lequel on a remplacé l'inductance L par un quartz piézoélectrique. Pour obtenir la fréquence des oscillations du circuit, il suffit de remplacer 1 /{jLto) par Yq , c'està-dire 1/L par: g(o>)

= -or(Cq + C'q) I _

Le critère de Barkhausen sur la partie imaginaire donne alors : (Ci+C2)gH-ClC2w2 = 0 RdRg

d'Où

CiC2 g{oj) = Ù)2 — " ' C,+C2 RdRg{Cl + C2)

475

Oscillateurs électriques

C/i

Rd

Quartz

D S 'S Rc

R<

C2

C

i 7777 G

FlG. 14.19. ce qui se réduit à, puisque 1 /[Rd^g) est négligeable devant C|C2
2 : ( ^ Cita) M 7

=

C1C2

ta

2

C, +C2

On en déduit, en égalant les deux expressions de g (ta) : _(r a- rM

1

- (^/^p)2

cc

'

2

Cl + C2

d'où l'on tire la pulsation tao des oscillations : w

o = (! + T?) ^

avec

C1C2 V=

(Q+QKQ + co

Exemple : avec Ci = C2 = 20 pF, C(/ = 0.02 pF, C'q = 30 pF, L/; = 1 H, on trouve les fréquences suivantes : C = 1,1258 MHz

fs = 1,1254 MHz

et

/o = 1,1257 MHz

III. — OSCILLATEURS DE RELAXATION La commande de la fréquence des oscillateurs quasi sinusoïdaux est délicate, car elle implique que l'un au moins des composants du circuit varie (cf. Exercices). Aussi leur préfère-t-on souvent les oscillateurs de relaxation qui sont plus faciles à commander ; c'est le cas pour les générateurs basse fréquence. III. 1. — Multivibrateur astable a) Montage Le multivibrateur astable, appelé ainsi en raison de son instabilité, est un oscillateur de relaxation (cf. chapitre 12), c'est-à-dire un système à deux étals, qui est constitué par l'association d'un filtre passif passe-bas du premier ordre (cf. chapitre 6) et d'un comparateur à hystérésis (cf. chapitre 8). Avec le montage de la figure 14.20a, dans lequel R = R\ = R2 = 4-.1 kfi et C = 22 nF, on observe l'oscillation de la tension u\ à la sortie de F AO et celle de 112 à l'entrée non inverseuse (Fig. 14.20b). Les sources de cet oscillateur de relaxation sont les alimentations de l'AO, le réservoir est le condensateur, enfin le rôle de détecteur de niveau est tenu par le comparateur à hystérésis.

476

14. Oscillateurs électriques

U\ , «2

R —r Filtre passe-bas 7777"

c

////

r/ J

D>c +

r «2

U2 /?2

7777"

400 t (us

ôl

Comparateur à hystérésis

-î/^-b

H 7777" a)

b) Fig. 14.20.

b) Fonctionnement du multivibrateur astable Étudions le fonctionnement de ce système en régime établi. L* AO étant idéal et donc son impédance d'entrée infinie, les équations reliant les tensions d'entrée et de sortie du filtre s'écrivent : u\ — 112 = Ri

et

i=C

dU2 77

d'où la relation différentielle suivante entre U] et «2 : d«2 U] — RC —-— -\- U2 aî Supposons qu'à un instant pris comme origine, la tension de sortie u\ du comparateur à hystérésis bascule de l'état bas à l'état haut; la tension d'entrée du filtre vaut donc mi(0) = Usat, alors qu'en sortie «2(0) = —AuUsat, puisqu'on avait us = —USat, avec : =

R\ + i?2

en raison du pont diviseur. Le condensateur se charge tant que u\ = Usat, conformément à l'évolution de la tension 112 à ses bornes donnée par (cf. chapitre 4) : «2W = Usat + Cte x exp

= Usa, - (1 +Au)Usatexp (-^;)

en tenant compte de sa valeur initiale. Le comparateur à hystérésis bascule à nouveau, à l'instant b tel que «2(^1 ) = u+ = AuUsclî, puisque us = Usat. On a donc : Usa1 - (1 +AH)Usa[cxp (-^) = AuUS(lt

d'où

t\ = RCAn Q

La tension de sortie du comparateur devient m = — Usal et l'évolution de «2 satisfait alors à l'équation : d iio — Usat — RC— h Ul at laquelle s'intègre aisément, comme précédemment, mais en tenant compte de la nouvelle valeur initiale "2 (h) 1 t-ti Ulit) = -Usât + Cte X exp (-^) = -Usa, + (Au + 1) exp 1^-

RC

Oscillateurs électriques

477

La première période s'achève alors à l'instant ^ lorsque le comparateur bascule : «2(^2) = -Al,Usât

soit

t2 = ti+ /?Cln

l +Af(N\ 1 - A,

Si les tensions de saturation de l'AO sont symétriques, les signaux obtenus le sont aussi. La période des oscillations s'en déduit aisément :

T = /?Cln 1 j

+ RC\n

= 2^Cln

soit

T = 2RC\n (l + 2^

en explicitant Au en fonction des résistances. Les amplitudes des tensions u\ [t) et U2{t) ont alors pour expressions respectives : Usa, et UsatR[l(R\ +/?2)Exemple : avec les valeurs précédentes des composants, on trouve une période proche de celle qui est mesurée, 7 = 2 x 4,7 x 103 x 22 x 10 -9 x In 3 ~ 0,227 ms.

Remarques: 1) La forme du signal 112 obtenu s'écarte notablement d'une sinusoïde. 2) Le comparateur à hystérésis est un système non linéaire ; aussi, les signaux obtenus sont-ils à contenu harmonique riche. 3) Un tel oscillateur peut servir à déterminer la capacité inconnue C, d'un condensateur : on compare les périodes de relaxation 7/ et Tm obtenues avec deux capacités, C, et une autre connue Cm ; il suffit alors d'utiliser la relation de proportionnalité Ci = Cin{Ti/Tin).

III. 2. — Générateur de signaux L'oscillateur représenté sur la figure 14.21 est utilisé comme générateur de signaux rectangulaires et triangulaires. Il est constitué d'un intégrateur et d'un comparateur à hystérésis non inverseur (cf. chapitre 8), montés en cascade.

Intégrateur inverseur "c"

Comparateur à hystérésis non inverseur Ri

00

7777

7777 7777 Fig. 14.21.

14. Oscillateurs électriques

478

Avantd'analyser le fonctionnement du système, calculons les tensions f//,+ et Uh- qui produisent respectivement le basculement vers l'état haut et vers l'état bas du comparateur à hystérésis. Pour cela, appliquons le théorème de Millman à l'entrée non inverseuse du comparateur : llc lls a 0 = — -f^ — A| A2

A' ou^ d

iiç — -AA uus

A - — A ll A2

avec

La sortie du comparateur à hystérésis ayant deux valeurs possibles, Usatt+ ou Usa,^ , les tensions de basculement ont pour expressions respectives : Up —

AnUsai,-^-

St

Un —

AnUsat,—

Supposons qu'à l'instant pris comme origine, la tension de sortie du comparateur bascule à Usa,i+ . Le condensateur se charge, à courant constant. L'intégrateur délivre la tension tic suivante : q iic — --p,

avec

, Us = Ri

,

él q ~ —

1

d'où : dwç _ dr

Lr/ RC sa''+

C

ce qui donne en intégrant : tlC —

r.y-.Usal"b Cte aC

SOit

lie —

"b ^c{0)

KL-

en tenant compte de la tension initiale. Le comparateur change d'état à l'instant î\ , lorsque le seuil de basculement f//,_ est atteint : Ucih) — Un

soit



KL

AuUsat,—

La sortie du comparateur devient alors USUI- < 0. On en déduit la tension uc(t) pour t > t\ : «c(0 = --^Vsat,- + cte aC

soit

Uc(t) =

aC

_ + «c('i)

en tenant compte de la valeur de lie à t = t[ . La période s'achève alors à l'instant t2 , lorsque le comparateur bascule à nouveau parce que la tension seuil £//,+ est atteinte : ^c(^2) — Up

SOit

"C (t I )

^2 — t ] n/-' ^sat.— ~ aC

Au Usai,—

En régime établi, la tension en sortie de l'intégrateur retrouve sa valeur de début de cycle, «cfe) ~ uc(0) Ainsi, la tension aux bornes du condensateur, et donc en sortie de l'intégrateur, est triangulaire. La période T = t2 et la tension crête à crête ucc = uc{0) — uc{t\) en sortie de l'intégrateur s'obtiennent à partir des équations : ^c(O)

:

'AuUSar,— — Wc(?i)

Usat,—

et

Uc{t] ) =

AuUsai,+ = ^(7(0)

II vient, en combinant ces équations : T = AHRc(2~l^±~ L \ Usât,— sat,— U -'sat, sat,+ J

et

«cc=A,(CW-C4,,,-)

-j^USat,+

479

Oscillateurs électriques

Pour des tensions de saturation symétriques réduisent à :

= Usat, les expressions précédentes se

T = AAURC

et

ucc = 2AuUSnt

Exemple : réalisé avec C = l p^F, R = R3 = 2,2 kfl, Rj = 2R\ = 20 kH et, avec des tensions de saturation symétriques Usât = 15 V , on trouve : An se 0.5

Tq « 4,4 ms

et

ucc se 7, 5 V

Les tensions us et iic sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 14.22). La tension triangulaire peut être utilisée en entrée d'un conformateur sinusoïdal, afin de produire une tension sinusoïdale (cf. chapitre 12).

Us, Uc Usai> +

I

Us

—AuUSat,— Ur 0 AtiUsat,+ — Usât,—

Fig. 14.22.

III. 3. — Contrôle de l'amplitude Pour certaines applications, il est utile de limiter l'amplitude des signaux délivrés en sortie du comparateur à hystérésis, par exemple pour attaquer un système dont l'entrée est limitée en tension, comme une carte d'acquisition numérique, ou pour raccourcir le délai de basculement du comparateur aux fréquences élevées. On utilise alors deux diodes Zener identiques tête-bêche dont les caractéristiques sont représentées sur la figure 14.23a ; le montage étudié est celui du multivibrateur astable de la figure 14.23b. L'amplificateur opérationnel ne peut maintenir sa tension de saturation du fait de la présence des diodes Zener qui imposent la tension U? = Uz A- Uci, où Uz est la tension Zener et Ud la tension de seuil. La protection contre les courts-circuits de PAO provoque sa saturation en courant, et la tension de sortie devient alors \us\ = U'z ■ L'amplitude des signaux créneaux est donc limitée, par les diodes Zener, à U'z, d'où celle A^Uz des signaux triangulaires. Exemple : en utilisant des diodes Zener, de tension d'avalanche 6 V et de seuil 0,6 V, avec Au = 0,5 , l'amplitude des créneaux vaut 6,6 V et celle des triangles 3,3V. Remarque : La limitation de l'amplitude des créneaux abaisse la vitesse de balayage de PAO, ce qui permet d'éviter d'atteindre ou de dépasser sa vitesse maximale de balayage.

480

14. Oscillateurs électriques

X

-U'7

A U'z

U 7777

Ri

lV

7777 a)

FlG. 14.23.

III. 4. — Modification du rapport cyclique Rappelons que le rapport cyclique à l'état haut d'un signal périodique est le facteur positif défini par le rapport de la durée t\ de l'alternance positive sur la période T du signal : a/, -

T\ T

La modification du rapport cyclique des signaux du circuit peut être effectuée en agissant sur la constante de temps de l'intégrateur. En changeant la valeur de la résistance R en fonction du sens du courant, par exemple, on obtient l'effet désiré. On utilise alors deux diodes montées comme indiqué sur la figure 14.24 où les résistances rp sont des résistances de protection des diodes, ainsi qu'un potentiomètre qui permet de prélever la résistance (3R entre deux de ses bornes. Si l'AO est en saturation haute, X>i conduit et la constante de temps de l'intégrateur est : r, = (I3R + rp)C S'il est en saturation basse, Xb conduit et la constante de temps de l'intégrateur devient : t2 = [(1 — fi)R + rp]C V

C

r R2 co X X 44 SL

Km Ri 7777 7777 FlG. 14.24.

X

7777 FlG. 14.25.

La durée de chaque alternance étant proportionnelle à t\ et T2 , le rapport cyclique a/, s'obtient selon ; n pR + rp soit Œh TU p ait r, + T2 R + rn en choisissant R

rp .

Oscillateurs électriques

481

III. 5. — Commande de la fréquence Pour commander en tension un oscillateur de relaxation, on peut utiliser un multiplieur analogique, par exemple un AD633, dont les performances sont excellentes en terme de linéarité. Prenons l'exemple du générateur de signaux représenté sur la figure 14.25. Les diodes Zener sont utilisées pour limiter l'amplitude à U'z et empêcher la saturation en tension sur le multiplieur limité à 10 V. On applique, sur l'autre entrée du multiplieur, une tension de commande Uc. Ainsi, à l'entrée de l'intégrateur, la tension vaut, en désignant par Km le coefficient du multiplieur : ue = ézK», U'ZUC au lieu de iie = ±US(l, Les équations relatives au calcul de la période deviennent, tension de PAO comparateur : AuU^-AHU'z + KnU'zUj-TI^

et

désignant le facteur d'amplification en

- A,,^ = AUU'Z - Km

On en déduit la période : *AURC T = t2-t[ = —— K,nUc

avec

R, Au = — R2

pour le comparateur à hystérésis non inverseur. La fréquence / des oscillations est donc proportionnelle à la tension de commande Uc : f-

1

Kn ' u AA.RC c

Remarque : La relation linéaire entre la tension de commande Uc et la fréquence / des oscillations n'est pas valable pour tous les oscillateurs de relaxation. Par exemple, pour le multivibrateur astable, on a (cf. Exercices) : KmUç +^» R-m Oc

A tl

IV. — APPLICATIONS IV. 1. — Oscillateur à réseau déphaseur Un oscillateur à réseau déphaseur est un oscillateur dont la chaîne directe est constituée d'un amplificateur inverseur. Pour respecter le critère de Barkhausen, la chaîne retour doit nécessairement déphaser de tt les signaux qui lui sont appliqués. a) Réseau déphaseur passe-bas L'oscillateur à réseau déphaseur passe-bas, représenté sur la figure 14.26a, fonctionne avec un AO monté en inverseur. Recherchons d'abord la fonction de transfert de la chaîne retour à partir de l'une de ses cellules. Les lois de Kirchhoff, en régime sinusoïdal, appliquées à un seul élément RC passe-bas de la chaîne, donnent (Fig. 14.26b) : «2 — Mi



^ii

e

t

ii — ii ~ JOoju^

=

ii (1 -\-jRCoj} — jCouy

482

14. Oscillateurs électriques

->C

R

-x

il

-H Ml Ud

C

U2 7777

TTTZ

7777 b)

a) FlG. 14.26. ce qui s'écrit, sous forme matricielle, en introduisant la fréquence réduite x = RCw : 1

«2

-R ' 1 +/X

i-i

—1 u

Après traversée des trois cellules, la matrice de transfert a pour expression : 1 -jx/R

3

-R 1 +jx

'a c

b d

avec a = l - x2 + 3jx, b = 4x2 - jx{3 ~ x2), c = -3 + x2 - 4jx et ^ = 1 - 5x2 + jx{6 - x2) . On sait que le facteur d'amplification de l'ensemble des trois cellules est donné par l'inverse de l'élément d de la matrice. On trouve donc : 1

Hr{j(o)

2

1 — 5x + jx{6 — x2)

Le critère de Barkhausen, Hci{j(o)Hr(jco) = 1 , avec HdHr =

Hd 2

2

1 — 5x + jx{6 - x )

= 1

= —Ro/Ry (cf. chapitre 8) donne alors : d'où

Hd = 1 — 5x' + jx{6 — x-

On en déduit : x2 = 6

et

Hd = —29

d'où

co =

1

7= RCVë

et

^

= 29

R\

b) Réseau déphaseur passe-haut Sur la figure 14.27a, on a représenté un oscillateur à réseau déphaseur passe-haut. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'utiliser un suiveur, car la résistance d'attaque de l'AO est la résistance de la dernière cellule RC. Les lois de Kirchhoff en régime sinusoïdal, appliquées à un élément CR passe-haut de la chaîne, donnent (Fig. 14.27b) : U') = U\ — - ï I jCo)

et

• • U — i\ '

—2 'fit ^ ^ = i\ 1 H— R V jRCo)

—I ~R

1 i

M.

1 -l/R

jR/x " 1 -j/x

i

i i

ce qui s'exprime, sous forme matricielle, en introduisant la fréquence réduite x = RCco :

Oscillateurs électriques

483

La matrice de transfert de l'ensemble des trois cellules s'en déduit selon : 1«

"Ci

1 X/R

avec ; a = 1

1 .3 r -jXX

b=

4/? X2

jR/x '

3 c

1 -J/x

d

4R 1 - 6x2 + jx(5 - x2' T c = —— + +j— et cl = R (Rx2) J x -Jx

3R + j— X

On en déduit : -Jx' Hr(j ) = 3 = cl 1 — 6x2 + jx(5 — x2) co

Le critère de Barkhausen,

= 1 , donne, en explicitant partie réelle et partie imaginaire ;

1 — éx2 — 0

d'où

co =

1

et

Hr —

RCy/6

R



-jx" jx{5 — x2)

29

R2 C C x 7777

12

C X

U\

Ud 7777

7777 7777"

112

R

7À7 7777

7777" b)

a) FlO. 14.27.

IV. 2. — Réalisation d'un GBF analogique Proposons-nous de réaliser un générateur basse fréquence possédant les propriétés suivantes : i) sorties en créneau (1), en triangle (2), sinusoïdale (3), ii) gain de sortie réglable en agissant sur un rhéostat R\ , iii) impédance de sortie 50 fl, iv) rapport cyclique réglable en agissant sur un premier potentiomètre R , v) commande de la fréquence en agissant sur un second potentiomètre R'. Le schéma incorporant ces spécifications est celui de la figure 14.28. Quant au schéma du conformateur sinusoïdal, nous l'avons déjà vu (cf. chapitre 12). La tension de sortie us peut être envoyée vers un oscilloscope afin de visualiser les signaux ainsi que l'influence des divers potentiomètres. Les valeurs des composants qui ont permis une telle réalisation sont les suivantes : i? = 10m

^ = lka

£ = 10 V,

R\ = 3,3 kO

R\ = R'o = lOkfl

/?2 = 10kn

Rs = 50 kfl

i?'= 100kn

C = 100 nF

484

14. Oscillateurs électriques

K u

R'

X C —K\-\

Intégrateur

ZH

Ri

Rr R Rr.

0^ +

-[ lJ

Comparateur à hystérésis

l>

+

-M-1 7777" 3V 1

Conformateur sinusoïdal

R.

n 7777

Étage de sortie Oscilloscope uK 7777

FIG. 14.28.

CONCLUSION Rappelons les points essentiels. 1 ) Les oscillateurs quasi sinusoïdaux produisent des signaux à faible taux de distorsion harmonique, alors que les oscillateurs de relaxation sont des systèmes à deux états qui se caractérisent par des signaux à fort taux de distorsion harmonique. 2) Un oscillateur à résistance négative possède une structure de système bouclé. 3) Le critère d'oscillation harmonique de Barkhausen, Hd{jco)Hr{j(o) = 1, se traduit par deux relations provenant des parties réelle et imaginaire : la première donne le facteur d'amplification en tension de la chaîne directe, la seconde la fréquence d'oscillations du circuit. 4) On contrôle l'amplitude d'un oscillateur quasi sinusoïdal à l'aide d'un élément non linéaire qui agit sur le facteur d'amplification de la chaîne directe. 5) L'oscillateur à quartz est utilisé pour des applications exigeant une grande stabilité en fréquence, par exemple pour réaliser un signal d'horloge très régulier. 6) Les oscillateurs de relaxation sont plus faciles à commander en fréquence que les oscillateurs quasi sinusoïdaux. Aussi, les préfère-t-on dans la réalisation des générateurs basse fréquence.

485

Oscillateurs électriques

EXERCICES ET PROBLEMES

P14- 1. Oscillateur à pont de Wien Dans l'oscillateur à pont de Wien, représenté sur la figure 14.29, C = 22 nF et /? = 4,7 kO. 1. Établir les fonctions de transfert

de la chaîne directe et Hr{J(o) de la chaîne retour.

2. Dans quelle condition le système présente-t-il des oscillations harmoniques ? Quelle est alors la fréquence de ces oscillations ? 3. À quelle équation différentielle obéissent la tension d'entrée non inverseuse et la tension de sortie de l'AO ? Que deviennent les oscillations des tensions précédentes si R\ R2 ?

X H

Rl 7777" FlG. 14.29. P14- 2. Contrôle d'amplitude L'amplificateur opérationnel de l'oscillateur à pont de Wien de la figure 14.29 est alimenté par deux tensions symétriques —15V et 15V. 1. On se place dans les conditions du critère de Barkhausen ( HciHr = 1 ). Quelle est l'amplitude des oscillations à la sortie de F AO ? 2. Le résistor de résistance R2 est remplacé par une lampe à filament de tungstène ; la résistance Ri de cette dernière dépend de l'amplitude de la tension à ses bornes, selon la relation : R,= I 500 + 50 iijm + 10 u]m a) Établir l'équation différentielle d'évolution à laquelle satisfait la tension us en sortie de l'amplificateur. Quelle valeur minimale de R\ faut-il choisir pour produire des oscillations auto-entretenues ? b) Comment varie le gain de la chaîne directe avec l'amplitude des oscillations ? Calculer la valeur de R\ qui permet de limiter à 10 V l'amplitude des oscillations de la tension de sortie iis. P14- 3. Signaux carrés de rapport cyclique réglable On réalise le multivibrateur astable de la figure 14.30, dans lequel les diodes D| et ÎA sont idéales et sans seuil. Les tensions de saturation de l'AO sont symétriques, de valeur absolue UsaI = 15 V . 1. Établir l'expression de la période T des oscillations. Calculer sa valeur pour C = 220 nF, /?i = /?2 = l kD et rj = 2r2 = 2,2 kfi. 2. Quelle est la forme des signaux à la sortie de l'AO ?

486

14. Oscillateurs électriques

3. Déterminer la durée T\ de l'alternance positive, puis calculer le rapport cyclique à l'état haut a

h = T\/T pour r\ = 2r2 .

ri

V]

n

-l^n ^2

-H ;i Uc

[>oo

A

+

ô(™(^

X 112

:c

U„

r2 /?]

7777

i 7777

7777

FIG. 14.30.

FlG. 14.31.

P14- 4. Oscillateur quasi sinusoïdal commandé en tension Cwëb) Sur la figure 14.31, le dipôle Xh est un dipôle à résistance négative de valeur R},, que l'on réalise avec un amplificateur opérationnel. Le dipôle Di associe un multiplieur, d'impédance d'entrée infinie, à une source de tension ue et à un condensateur, de capacité C = 0,2 frF. 1. Déterminer les caractéristiques de

.

2. À quelle équation différentielle obéit l'intensité i du courant dans le circuit ? 3. Dans quelles conditions le circuit présente-t-il des oscillations quasi sinusoïdales ? Calculer alors la fréquence /o des oscillations sachant que L = 100 mH , r = 20 fi , Km = 0,1 V-1 et ue — W. 4. La tension uc est maintenant un signal de basse fréquence (/
P14- 5. Instabilité du multivibrateur astable ^2^ Afin d'étudier la stabilité du multivibrateur astable représenté sur la figure 14.32, on représente l'AO par un système linéaire du premier ordre, de facteur d'amplification stationnaire en tension Aq = 106 et de fréquence de coupure fc = \I(27ttc) = 1 Hz. 1. Écrire l'équation différentielle qui relie la tension de sortie de l'AO aux tensions m_ et des entrées inverseuse et non inverseuse. En déduire l'équation différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie us de l'AO. 2. On donne R = R\ = Ri = kfl et C ;= 0,5 pJF. Le système est-il stable? L'inversion des bornes -F et — modifie-t-elle la conclusion précédente ?

P14- 6. Contrôle de fréquence d'un multivibrateur astable On désire contrôler par une tension de commande f/c, la fréquence du multivibrateur astable représenté sur la figure 14.32.

487

Oscillateurs électriques

1. Proposer un montage permettant de réaliser cette commande à l'aide d'un multiplieur de coefficient multiplicateur Km . 1. Exprimer la période T des oscillations en fonction de Uc et des paramètres du montage.

c, ex -

M3

U2

Ri x

n

+

U\

777/

[>00

777/

Ri

C2

7777

77V

FIG. 14.32

FIG. 14.33.

P14- 7. Générateur de signaux CvrôtG 1. Quelle est la nature des trois sous-ensembles qui forment le montage de la figure 14.33 ? 2. Trouver la forme, l'amplitude et la période 7q des signaux ui{t) et U2(r), sachant que les AO saturent à ±15 V et que R = 4/?] = IRj = 5 kfi, C = 0.3 p.F, n = 1 kH , Ci = 3 jxF . 3. En supposant négligeables les harmoniques d'amplitude inférieure à 1/100 du fondamental, calculer le taux de distorsion harmonique de la tension U2{t) sachant que ^Cz = 7o/(27r). Conclure. On donne le développement en série de Fourier d'un signal e(t) triangulaire, de fréquence / et d'amplitude a : 8a

772

1

v

cos pTr(2n ± 1 )/ r]

(2"+^

P14- 8. Générateur limité en tension Les diodes Zener de l'oscillateur représenté sur la figure 14.34 ne présentent pas de résistance interne, mais elles ont une tension de seuil Ud et une tension d'avalanche Uz égale à 5 V . 1. Placer la caractéristique du dipôle NM . 2. On suppose les tensions de saturation des AO symétriques ; ± 15 V . Calculer les valeurs prises par la tension unm • 3. Quelle est la forme des signaux us{t) ? Trouver la période de l'oscillateur, sachant que R = Rl = 2R2 = 3R3 = 12 kO et C = 30 nF.

488

14. Oscillateurs électriques

R3 Ri X N Ri 4 7777 M 7777 FIG. 14.34. P14- 9. Oscillateur à diode tunnel Un exemple de réalisation d'oscillateur à diode tunnel est représenté sur la figure 14.35a. Cet oscillateur quasi sinusoïdal exploite la portion de caractéristique à résistance dynamique négative de cette diode (Fig, 14.35b). La tension uj se met sous la forme de la somme d'une tension stationnaire E et d'une tension variable u{t) de valeur moyenne nulle. 1. En assimilant à une droite la portion de caractéristique de la diode, dans le voisinage de la tension E, donner l'expression de l'intensité du courant i^ . 2. On suppose L et C
. Dessiner les schémas équivalents du circuit en régime

3. Établir l'équation d'évolution de la tension u{t) aux bornes du circuit oscillant. À quelle condition obtient-on des oscillations ? 4. Calculer la fréquence des oscillations quasi sinusoïdales pour L = 5 mH et C = 0,1 nF. Trouver l'amplitude de la tension u. idifiiA) r'mw Cl*

\ - \ rd

Cd 400--

lVJ

Ud \

£' 100 a)

s Ud (mV)

b) FIG. 14.35.

P14- 10. Oscillateur Colpitts à transistor à effet de champ L'amplificateur de l'oscillateur Colpitts, représenté sur la figure 14.36a, fonctionne avec un transistor à effet de champ, dont le schéma équivalent est donné sur la figure 14.36b. On néglige l'influence des capacités Co et Cs, ainsi que celle de la conductance gds. 1. Dessiner le schéma équivalent de l'oscillateur en régime variable.

Oscillateurs électriques

489

E L

Ra

T

Ud5 I

Co

F

R<.

c;

0 •A»,mWov Y

c

5^5

Urfs

Cs

a)

b)

FIG. 14.36.

2. Établir l'expression des fonctions de transfert directe H(/{jco) de l'amplificateur et retour Hr(Jù)). 3. Calculer la fréquence /o de ces oscillations, pour L = 10 mH, C = 200 pF, en supposant Rg infini, P14- 11. Oscillateur de Clapp La structure d'un oscillateur de Clapp à AO est donnée sur la figure 14.37. 1. Identifier la chaîne directe et la chaîne retour. 2. Déterminer les fonctions de transfert Hd{jto) et Hr(j(o), respectivement pour la chaîne directe et la chaîne retour. 3. Calculer le gain minimal (en dB) de l'amplificateur pour lequel il y a oscillation. Sachant que L= 10 mH et C = lOnF, déterminer les capacités Ci = C2 qui réalisent une oscillation de fréquence 100 kHz.

R\

00 n c. «O C2 M

FIG. 14.37.

P14- 12. Premier harmonique d'un oscillateur quasi sinusoïdal

4^^'

Les résistors et condensateurs du réseau déphaseur de la figure 14.26a ont pour valeurs R — 4,7 kfi et C = 10 nF. 1. Calculer le facteur d'amplification Hdji de la chaîne directe qui déclenche l'instabilité du circuit, ainsi que la fréquence fo des oscillations. Les signaux observés en sortie de l'amplificateur sont quasi sinusoïdaux. Quelle en est la raison ?

490

14. Oscillateurs électriques

2, On fixe le facteur d'amplification à —30. L'amplificateur sature en tension à , avec Usar = 15 V. En outre, la chaîne retour, constituée d'un filtre passe-bas, ne sélectionne qu'un seul harmonique, de fréquence /o . a) Quelle est l'allure du signal Ud{t) en sortie de l'amplificateur? Calculer l'amplitude de son premier harmonique en fonction de l'amplitude um du signal à l'entrée de l'amplificateur. b) Quelle est l'amplitude du signal en sortie de la chaîne retour ? En déduire l'amplitude du premier hanuonique à la sortie de l'amplificateur.

T3 O C Û r-j I o (M (5) x: _Di > a. o u

15

Signaux déterministes

On sait que tout instrument de physique peut être considéré comme un système, c'est-à-dire qu'il fait correspondre, à un signal quelconque (mécanique, électrique, optique ...) e à l'entrée, un signal unique j à la sortie. En électricité, les signaux d'entrée et de sortie sont des fonctions de la coordonnée temporelle f ; en optique, ce sont des fonctions spatiales des coordonnées (x, y) dans le plan de front, en spectrométrie optique, ce sont des fonctions de la longueur d'onde A du rayonnement. Dans ce chapitre, les signaux sont déterministes, c'est-à-dire qu'ils sont complètement déterminés par leurs caractéristiques et la variable d'évolution dont ils sont une fonction. Ainsi, ils ne dépendent d'aucune variable aléatoire, et à ce titre ils ne sont pas affectés par le bruit (cf. chapitre 17). En outre, en raison de l'analyse de Fourier, une grande place est faite aux signaux sinusoïdaux, qui sont de la forme : g[{) = A cos{(ot

4>) = A cos{27Tf t -f-
ou

g(x) = A cos{kx -f 0) = A cos{27rux + (/>)

selon que la variable est le temps / ou l'espace x ; dans le premier cas, la pulsation (temporelle) est co et la fréquence (temporelle) /, dans le second la pulsation (spatiale) est k et la fréquence (spatiale) u. Ici, en électronique, la variable est évidemment le temps t.

I. — RAPPELS SUR LES SYSTEMES LINEAIRES Considérons un système électronique qui donne les tensions de sortie .V| (?) et tensions d'entrée sont ei(t) et eiit) /respectivement.

lorsque les

1.1. — Définition d'un système linéaire Rappelons qu'un système est linéaire si toute combinaison linéaire des tensions d'entrée ei et 62 admet comme tension de sortie la même combinaison linéaire des tensions de sortie correspondantes s\ et S2 : Ai ei + A2 €2 —^ A| Si -p A2 S2 Aj et A2 étant deux constantes réelles ou complexes. Or, selon l'analyse de Fourier, tout signal d'entrée peut être mis sous la forme d'une superposition discrète ou continue de signaux simples sinusoïdaux (cf. annexe 2) : e(t) = /

é(f) exp(/27r/1) âf

avec

é(f) = /

e{t) exp(-y2^//) dt

492

15. Signaux déterministes

On obtient le signal à la sortie en superposant linéairement les sorties sinusoïdales correspondantes qui sont de la forme "?(/) exp(/27r//) d/. Par conséquent : /CO

fOO ?(f) expijltrf t) df

avec

?{/)=

-oo

s{t) expi-jltrf t) dt J —oo

Remarque : Rappelons que 'e(f ) se lit e chapeau de /. En outre, afin de simplifier récriture, nous n'avons pas souligné le spectre 7(f), bien que cette fonction soit souvent une fonction complexe de la variable réelle /. 1.2. — Réponse impulsionnelle La réponse impulsionnelle d'un système est la réponse qu'il donne en sortie lorsque le signal d'entrée se réduit à une impulsion, c'est-à-dire en électricité à une tension ou une intensité de courant, de très courte durée r, mais de valeur inversement proportionnelle à r (Fig. 15.1). Évidemment, la brièveté de l'impulsion n'a de sens que comparée à une durée caractéristique tc du système. On représente bien une telle impulsion de tension par la limite de la tension rectangulaire suivante ; e{f)

= ^rect(^)

dans laquelle la durée r du signal est très faible devant tc ; on voit que l'amplitude du signal C/r est alors très grande, mais que le produit « durée x amplitude » est fini. Cette limite, que l'on note ô{t), est appelée impulsion de Dirac, du nom du physicien anglais P.A. Dirac qui l'a introduite en 1931, dans son livre « Les principes de la mécanique quantique » (cf. annexe 2). 1 C/r ^r



e(t) 0

t FIG. 15.1.

e(f) h(f) = W) Système

.(0

FIG. 15.2.

Remarque : En optique, l'impulsion est une source lumineuse brillante étendue sur une aire de dimension très faible devant une distance caractéristique du plan de la source (cf. Optique). 1.3. — Systèmes invariants par translation Un système est invariant par translation dans le temps si, à l'instant t, la réponse qu'il donne lorsque l'impulsion d'entrée s'est produite à l'instant t', ne dépend que de la différence t — t' :

Remarque : Cette propriété d'invariance temporelle est facile à réaliser sur le plan expérimental : on admet en général que, même si les instruments vieillissent, la réponse qu'ils donnent à un signal impulsionnel d'entrée ne change pas avec l'instant d'application. En cas de panne, on remplace le système par autre système semblable. En revanche, dans la vie sociale courante, elle n'est que rarement satisfaite; par exemple, on sait bien que la durée d'un trajet urbain en automobile dépend fortement de l'instant choisi dans la journée.

493

Signaux déterministes

1.4. — Relation de convolution Soit un système linéaire et invariant qui fait correspondre le signal de sortie sit) à un signal d'entrée e{t). Supposons en outre que e{t) et s{t) soient stables, c'est-à-dire que : /•OO \e{t)\ dt < oo

et

-oo

POO / j5(f)]dr
Le signal de sortie s'obtient en superposant linéairement les réponses impulsionnelles h(t—t') affectées du facteur de pondération e[t') dt' fonction du signal d'entrée : /oo e{t') h{t — /) dt'

ce que l'on écrit symboliquement

s{t) = e{t) * h{r)

-oo Cette équation reliant l'entrée e(t) et la sortie s(t) est appelée relation de convolution. 1.5. — Fonction de transfert a) Définition La relation de convolution précédente s'écrit plus simplement dans l'espace de Fourier, car dans ce dernier elle se traduit par une simple multiplication des transformées de Fourier associées (cf. annexe 2) :

Par définition, h{f) est \a fonction de transfert du système. L'équation précédente est alors facile à interpréter : le système affecte chaque composante sinusoïdale d'amplitude complexe e(f) en la multipliant par la fonction de transfert h(f) (Fig. 15.2). En général, h{f) est une quantité complexe. Aussi introduit-on le facteur d'amplitude \h{f)\ et le déphasage f) = tirghif) . En électronique, pour des raisons historiques et pratiques, qui seront analysées un peu plus loin, liées notamment au calcul de transformées de Fourier de fonctions généralisées très importantes, telles que l'échelon Y(r), on écrit la relation précédente en introduisant la variable p = jco = jlTrf (cf. chapitre 13). On a alors : -o c o

S(p) = H{p)E{p)

avec

E(p) = e{f)

S(p) =s(f)

et

H{p) =îi(f)

Remarque : Dans les chapitres précédents, notamment 6, 8 et 10, on a aussi écrit H{p) sous les formes H{jo>) et T{f). (5) gi

h) Détermination expérimentale Expérimentalement, on accède à la fonction de transfert d'un système électronique linéaire, comme on l'a déjà vu, en utilisant un générateur de fonction sinusoïdale : pour chaque fréquence /, on mesure le rapport î(/)/e(/) entre les amplitudes réelles des tensions sinusoïdales de sortie et d'entrée, ainsi que leur déphasage (fif ) = ésif) — e(f) (cf. chapitre 6). Une seconde méthode, plus rapide, consiste à réaliser expérimentalement la définition précédente : on utilise à l'entrée de système un générateur d'impulsions et, à la sortie, un oscilloscope qui, non seulement visualise la tension de sortie, mais aussi calcule sa transformée de Fourier, grâce à un module de calcul rapide de transformée de Fourier (cf. annexe 2).

494

15. Signaux déterministes

Sur la figure 15.3a, on a dessiné le schéma du montage, ici un simple filtre passe-bas RC dans lequel R = 1 kO et C = 4,9 pF ; en b, on a représenté le résultat obtenu avec un oscilloscope courant type TDS 2002, équipé du module FFT, abréviation anglaise de Transformée de Fourier Rapide (Fast Fourier Transform).

1 kÛ

C = 4,9 nF! 7777

7777 7777 /(kHz) a)

b) FIG. 15.3.

1.6. — Exemples de filtre On sait qu'en électronique, comme en optique, on distingue quatre types de filtres : passe-bas, passe-haut, passe-bande et coupe-bande, ces deux derniers se présentant souvent comme des combinaisons des précédents (cf. chapitres 6 et 10). a) Filtres passe-bas Le plus simple des filtres passe-bas est le filtre binaire ou rectangulaire, caractérisé par une fréquence de coupure fc (Fig. 15.4a): %) = rect

(0

Cette fonction de transfert vaut 1 pour f < fc et 0 ailleurs (cf. annexe 2). Un autre filtre passe-bas bien connu est le filtre triangulaire dont la fonction de transfert a pour expression (Fig. 15.4b) : ÂOT = i - f Je

■a o c a û CM 1—1 O ("Ni (5) 4—J sz > Û. O (J

KfY

i

i

-fc

0

m i

fc

f

-fc

a)

0

fc

f

b)

c)

Fig. 154. Citons aussi le filtre exponentiel d'exposant n = 2 (Fig. 15.4c) et le filtre lorentzien d'ordre 2 dit de Butterworth avec n = l, pour lesquels on a, respectivement : h{f) - exp

7 Je

= exp

f] /f

et

Kf) =

i

i

:i + (///c)2',]1/2

[i+z2//,2]1/2

495

Signaux déterministes

Les fenêtres de Hann et de Hamming, qui sont des filtres passe-bas très utilisés (cf. Optique), ont pour fonctions de transfert respectives : 0.5 -j- 0,5 cos [ 277^— VA/

rect

et

0,54 + 0,46 cos ( 27t^— V A/

h{f) =

" (a?

Remarque : La fenêtre introduite par Hann, est souvent dite de Hanning, par proximité phonétique et morphologique avec Hamming. b) Filtres passe-haut Ces filtres laissent passer préférentiellement les hautes fréquences. Citons le filtre passe haut binaire (Fig. 15.5a) et le filtre passe haut exponentiel (Fig. 15.5b), d'expressions respectives : h{f) = 1 - rect ^0

et

h{f) = exp 0^

Notons que cette dernière fonction s'obtient à partir de celle qui caractérise un filtre exponentiel passebas, en inversant ///c.. M/r i

M/y i

-fc

0

fc

\f 0

f

a)

/

b) FIG. 15.5.

c) Filtres passe-bande et coupe-bande De tels filtres sont des combinaisons de filtres passe-bas et passe-haut. Le plus simple des filtres passe-bande est le filtre binaire, de largeur spectrale A/, centré autour d'une fréquence moyenne /o , comme le montre la figure 15.6a : h{f) = rect (4-^ En électricité, les circuits résonnants sont utilisés comme filtre passe-bande (cf. chapitre 3). Sur la figure 15.6b), on a représenté un filtre coupe-bande d'expression : h(f) = l- rect (0^0

M/r i

M/V i i i i — ii "a/ i i —i— fo a)

L

— ► f

^a7 fo b)

Fig. 15.6.

f

496

15. Signaux déterministes

d) Lignes à retard Certains filtres ne modifient pas la structure du signal d'entrée, mais provoquent uniquement un retard temporel, d'où leur nom. La relation entre le signal de sortie et celui à l'entrée est alors la suivante : s{t) = e(t - r) r étant la durée du retard. On en déduit aisément la relation suivante entre les spectres d'entrée et de sortie, en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2) : s(f) = e(f)exp(J27TfT)

d'où

s(f) ^ e(f)h(f)

avec

h{f)=exp(j27rfr)

Aussi ces lignes sont-elles appelées filtres de phase, par rapport aux autres filtres qui sont, eux, des filtres d'amplitude. Un milieu dans lequel une onde électromagnétique se propage, sans déformation, constitue une ligne à retard, ce retard étant précisément la durée de propagation depuis l'entrée du filtre jusqu'à sa sortie. On utilise des lignes à retard dans les téléviseurs, notament dans la combinaison des trois signaux de couleurs primaires. Elles se présentent sous la forme de bâtonnets d'une dizaine de centimètres de longueur, avec quatre connexions, deux à l'entrée et deux à la sortie (Fig. 15.7) ; en général, l une des connexions d'entrée et l'une des connexions en sortie sont reliées à la masse du générateur qui fournit le signal d'entrée. Sur la ligne, figurent deux indications : la durée du retard, par exemple r = 68 jxs , et sa résistance caractéristique, par exemple Rc = \ kfl ; pour que la ligne n'introduise aucune distorsion, il est nécessaire de connecter à sa sortie une résistance ajustable de valeur proche de Rc . Dans la pratique, les lignes à retard présentent un facteur de transmission dont le module est voisin de l'unité, jusqu'à une certaine fréquence de coupure de l'ordre de 10 MHz. On utilise aussi des lignes à retard dans les oscilloscopes afin que le signal lui-même déclenche le balayage ; c'est un signal retardé, appliqué à l'entrée de l'amplificateur, qui provoque la déviation des électrons émis par le canon selon un axe vertical.

e{t)

Générateur

Ligne à retard

7777"

K / Rc

s(t) = e{t - r)

7777" Fig. 15.7.

II. — SYSTÈMES CAUSAUX II. 1. — Définition Lorsque les signaux transmis par un système dépendent du temps, comme c'est le cas en électricité, le signal de sortie s(î) ne peut être antérieur au signal d'entrée e(t) qui lui a donné naissance, cela en raison du principe de causalité, en vigueur en physique, selon lequel l'effet est toujours postérieur à la cause, ce que l'on formule ainsi : Un système est causal si e{t) = 0 pour f < 0 entraîne s{t) = 0 pour r < 0. Sur la figure 15.8, on a représenté un signal d'entrée e(t) et le signal de sortie s{t) qu'en donne le système. On voit que 5(/) est postérieur à e{t) qui lui a donné naissance.

497

Signaux déterministes

\h{t) 0

1J

Fig. 15.8. II. 2, — Propriété de la fonction de transfert d'un système causal Le caractère causal d'un système linéaire confère à sa fonction de transfert une relation entre sa partie réelle et sa partie imaginaire. Pour établir cette relation, décomposons d'abord la réponse impulsionnelle h{t) d'un système en la somme de sa partie paire hp{t) et de sa partie impaire /^(t), ce qu'il est toujours possible d'effectuer : h{t) = hp(t) + hi{î)

avec

hp(t) = ^-[h{t) + h{-t)\

et

h^i) = ^-[h(t) - h{-t)]

On vérifie bien que hp{t) est pair et hi{t) impair : hp{t) = hp{-t)

et

hi{t) = -/îi(-f)

En prenant la TE, on obtient : m=hpif)Jrhi{f) où hp{f ), TF de hp{t) est une fonction paire et réelle, alors que /?,•(/), TF de hi[t) est une fonction impaire et imaginaire (cf. annexe 2). Il existe une relation simple entre les fonctions hp{t) et hj{t). En effet, pour r < 0, on a : h(t) =0

d'où

hp{t) = —hi(t) =



En revanche, pour ? > 0 : h{—t) = 0

d'où

hp{t) = —hi(t) =

£

On en déduit : hp(t) = h^t) sgn(r)

ou

h^t) = hp{t) sgn(r)

Comme TF{sgn(r)} = 1 /(/V/) (cf. Exercices), il vient, en prenant la TF de ces deux équations : hp{f) = %{/) *

ou M

hiif) = îip{f) * ~r~~r m

soit, en explicitant :

î tf

-

^Lj£7,v'

0

"

= Lw^r,"'

L'indice PP, abréviation de Partie Principale, indique que l'intégrale doit être calculée en excluant, du domaine d'intégration, la valeur de f égale à / ; cette exclusion ne joue pas de rôle significatif, puisque la valeur de l'intégrale converge lorsque le domaine d'exclusion se réduit progressivement. Le plus souvent, on retient les relations précédentes, en réécrivant hij) sous la forme : W) = aif) +jbif)



a(

f) = hpif)

et

Kf) = -fiiif)

498

15. Signaux déterministes

On obtient alors :

JPP ^1/ -/ )

JPP Kif -f)

Ces formules de transformation, reliant partie réelle et partie imaginaire de la transformée de Fourier de la réponse impulsionnelle d'un système, sont appelées transformées d'Hiîbert, du nom du mathématicien allemand D. Hilbert. Remarque : On retrouve ces relations en physique, sous une autre dénomination, relations de KramersKrônig, évidemment dans les domaines où l'on étudie l'évolution des phénomènes au cours du temps (cf. Electromagnétisme).

II. 3. — Transformation de Laplace Pour les systèmes causaux, le domaine d'intégration des fonctions temporelles, dans le calcul de la transformation de Fourier, est évidemment [0; oo] et non [—oo ; oo]. Il arrive souvent que l'intégrale caractérisant cette transformation ne soit pas convergente, d'où un problème dans l'utilisation de l'opérateur TF. On évite cette difficulté, d'ordre calculatoire, en multipliant le signal s{t) par une fonction exponentielle décroissante, de la forme exp(—crt) avec a > 0. On est alors conduit à calculer l'intégrale suivante : /•oo / .y(t) exp(—af) exp(—727t//) d t Jo

ce qui s'écrit

ç oo / s{t)cxp{—pt) dt Jo

en posant p = a+jlfrf — cr+jw . La nouvelle transformation, ainsi définie, est appelée transformation de Laplace, du nom du mathématicien français P. Simon de Laplace, brièvement TL (cf. annexe 3) : /-OO S{p) = TL{.s(f)} = / s{f) exp{-pt) d t Jo

n. 4. — Signaux analytiques Comme le signal physique s{t) est représenté par une fonction réelle du temps, sa transformée de Fourier 7{f) est une fonction complexe hennitienne, c'est-à-dire qu'elle vérifie l'égalité (cf. annexe 2) :

*(/)= î*(-/) La connaissance de 7(f) dans le domaine fréquentiel / > 0 permet de déduire 7{—f ) selon V-/)=Ï*(0

Remarques : 1) Pour un physicien, ce résultat n'est pas surprenant, car les fréquences temporelles négatives n'ont pas de sens : elles n'apparaissent qu'en raison de la définition de la transformation de Fourier dans le corps des nombres complexes. 2) Le qualificatif hermitien vient du nom du mathématicien français du XIX C. Hermite.

e

siècle

499

Signaux déterministes

a) Signal analytique associé à un signal réel On appelle signal analytique, associé à un signal réel .v(/), le signal sa{t} tel que : Zif) = 2Y(f)s(f) où Y(f } (prononcer upsilon) est la fonction échelon ou d'Heaviside déjà définie (cf. chapitre 4). Cette fonction s'exprime simplement à l'aide de la fonction sgn{f) (Fig. 15.9) : Y

(f) = ^[1 +sgnOc)] sgn(/)

Y(/)

f

/ -1

a)

b) FIG. 15.9.

b) Exemples i) Signal analytique de ^(t) = û!mcos(27r/o/) Comme ?(/') = am[ô{f — fo) + 8(f +/o)]/2 , il vient (cf. annexe 2) : Sa(f) = am8(f -fo)

d'où

sa{r) = am exp(J27rfot)

Ainsi, le signal complexe habituellement associé à un signal sinusoïdal est le signal analytique correspondant. H) Signal analytique de .s(/) = am sin(27r/or) Pour un tel signal réel : m = ^w-fo) - sv+fo)] =

a ex

-"

p(-w2)[g(/. ./o) _

s(f+fo)]

Par conséquent : %>(/) = -jcim 8{f -fo)

et

sa{t) = -jam zxpiJlTrfot) = am exp (-7 y) exp(/27r/o t)

c) Fréquence instantanée d'un signal analytique Considérons le signal réel s{t) dont le signal analytique associé a pour expression : Sait) = ait) exp[/#(r)] l'amplitude a(î) étant une fonction réelle et lente du temps, comparée à la fonction réelle d{t). On appelle fréquence instantanée f du signal analytique s ait) la quantité suivante : _Lcu? ^

277 dt

La pulsation instantanée «y, correspondante s'écrit évidemment : co, = 27rf = dO/ dt.

500

15. Signaux déterministes

Exemple : calculons la fréquence instantanée du signal quasi monochromatique suivant, représentant une tension : s{t) = sm cos (277/0/ + /) avec sm = 20 mV, /0 = 15 kHz et / = vt2/t2 où r est une durée caractéristique qui vaut 1 ms . La fréquence instantanée a pour expression : fi —

277

d/

trt /r ) _^o ^

T

ce

donne à

r = 1 ms

/ = 15 + 1 = 16 kHz

d) Relation formelle entre les fonctions sa (/) e/ .v(/) Pour établir la relation entre le signal analytique 5fl(/) et le signal réel 5(/), il suffit de prendre la TF inverse de l'équation vue plus haut reliant leurs transformées de Fourier. Il vient (cf. annexe 2) : TF-1 {?„(/)} = TF-'pYf/)} *TF-1 {?(/■)} Or: TF-1{2Y(/)} =TF-1{] +Sgn(/')} = S{t) + — = JTTÎ

771

la TF inverse d'une fonction spectrale constante, égale à un, étant le dirac 8{t) (cf. annexe 2). On trouve donc, le produit de convolution étant commutatif : =■'(') * ko - Al = ■»(') ->(') * /=■<')-j f •<'') 77/_ 77/ Jpp 77[t

^àt' t)

III. — PROPRIETES ENERGETIQUES DES SIGNAUX En mécanique, en électromagnétisme et par conséquent en électricité aussi, les signaux temporels observés sont tels que les sommations : \s{t)\2 dt

et

|?{/) |2 d/

avec

's(f ) = TF{.//)}

sont finies et égales, car elles représentent toutes deux des grandeurs proportionnelles à l'énergie transportée par ces signaux. Aussi ces sommations sont-elles à l'origine des propriétés énergétiques des signaux, et donc le concept d'autocorrélation d'un signal. Remarque : En optique, les signaux dépendent, certes du temps, mais aussi de l'espace. Précisément, en optique de Fourier, les fonctions les plus intéressantes sont celles qui ne dépendent que de l'espace, d'où les relations suivantes : /OO r-OO /(x)|2 dx et / |T(m)|2 du avec 5(u) = TF{y/.y)} -00 «/—00 analogues aux précédentes. Ces deux intégrales représentent des puissances lumineuses.

III. 1. — Fonction d'autocorrélation d'un signal À un coefficient multiplicatif près, la quantité |/(/)|2 d/ représente la puissance transportée par la bande spectrale d/ autour de la fréquence /, du spectre sif) d'un signal s{t) ; aussi appelle-t-on ]?(/") |2 la densité spectrale d'énergie du signal. Les anglo-saxons la désignent par spectre de puissance (power spectrum) du signal.

Signaux déterministes

501

Il est donc naturel de s'intéresser à la transformée de Fourier inverse de \s(f) |2 : /OO

/'OO \s(f)\2 exp{J27rf t) 6f = / -oo J —OO

(f) expijlTrf t) df

Cette dernière intégrale se met sous la forme du produit de convolution des fonctions s(t) et s*{—t), puisque : /oo T if) exp(/277/1) df

roo / ?(/) exp(-j27rf t) df = s{-t) J —OO

est le conjugué de

-oo

Ainsi s'introduit la fonction suivante appelée fonction d'autocorrélation de s{t) : /OO

pOO s{tf) s*{t' — t) dt'

ce qui s'écrit aussi

C{t) =

-oo

s((

1") s*{t") dt"

J — oo

en posant r" = t — t'. Retenons donc :

C{t) = I s{t'] .9' (f - /) d ^

ou

C(f) - I s{t' + î) .9* (/) d t'

La fonction d'autocorrélation est henni tienne, puisque : /OO

rOO \?(f )\2 exp(j27rf t) df

\s(f)\2 exp{-j2TTf t) df

C{-t)=

-00

J—00

et donc :

/oo ■00

\s(f)\2 expfJlTTft) df = C{t)

On en déduit que, si le signal s(r) est réel, l'autocorrélation est aussi réelle et par conséquent paire : c(f) = C*(-t) = C(-r) III. 2. — Fonction de cohérence d'un signal Comme la fonction d'autocorrélation du signal s(t) est reliée au spectre ?(/) par l'équation ; /oo !?(/■)|2exp(/"277/r) d, -oc on en déduit, en prenant le module : /OO

fOO js(f)l2exp(J27Tft) dt < / \s(f)\2 dt -00 J — oo

soit

|C(t)| < C{0)

Ce résultat suggère de normaliser la fonction d'autocorrélation en introduisant la fonction de cohérence du signal ; rW =

d'où

IrWI ^ '

502

15. Signaux déterministes

III. 3. — Fonction d'intercorrélation entre deux signaux On généralise la fonction d'autocorrélation d'un signal en associant, à deux signaux différents S] (t) et ^2 (r), la fonction d'intercorrélation : /OO s[(î')sl(t - t') àt'

rOO C{1{t) = / J — oo

ou

-oo

d//

D'après l'inégalité de Schwarz, il vient : /■oc

2 ^(O^fr-Odr'

/-oo

2

^

-oo

dr' J— oo

/•oo 2 / s*_{t) à t' J—oo

Par conséquent : c,20)p< |c,(o)||c2{o) On est alors conduit à introduire la fonction de cohérence mutuelle des signaux s\ (t) et 52 (t), qui est la fonction d'intercorrélation normalisée :

y,Jt) = 7I U ci^(0)cf(0) Lorsque s\{t) = 52(t) = s{f), cette quantité s'identifie à la fonction de cohérence du signal s(t). Remarque : Le concept de cohérence entre deux signaux est bien connu en optique, puisqu'il est à la base des conditions d'obtention de phénomènes d'interférence produits par deux sources lumineuses (cf. Optique). III. 4. — Généralisation aux signaux sinusoïdaux Pour des signaux sinusoïdaux, tels que 5(/) = am cos(27r/r), l'intégrale : ,2 5(r)|2dr= /

/-oo

altcos2(27rft)dt =

[1 + cos^A-nf r)] d t

est infinie : ces signaux ne sont pas de carré sommable. On lève cette difficulté, intrinsèquement liée au caractère idéal de ces signaux , en considérant la quantité suivante :

lim < d T—>oo {r/:> | T j qui, dans le cas considéré, est une quantité finie : „2

rTO

Il en résulte que, pour les signaux sinusoïdaux, l'autocorrélation et l'intercorrélation sont définies selon :

/r//(0^(^-0d^j

et

CnW^ln^ji y ^ 5,(051 (r-f') dr'j

Signaux déterministes

503

IV. _ NUMERISATION DES SIGNAUX IV. 1. — Signaux numériques Les signaux provenant d'un instrument, tels que la tension électrique u{t) aux bornes d'un dipôle que l'on visualise sur un écran d'oscilloscope, la pression acoustique à la sortie du haut-parleur d'un radio-récepteur ou l'éclairement d'un point de l'écran d'un téléviseur, sont dits analogiques. Par opposition à ces signaux, un signal est numérique ou digital s'il se présente sous la forme de valeurs numériques discrètes, prises par une grandeur physique, pour une valeur de la variable d'évolution égale à un nombre entier de fois un incrément de durée. Généralement de tels signaux sont exprimés en bit (contraction de Mnary unit), c'est-à-dire à l'aide de 0 et de 1. L'intérêt des signaux numériques est multiple : d'abord leur transmission est moins sensible au bruit, car ces signaux sont faciles à régénérer, ensuite la numérisation rend le transfert de l'information universel, c'est-à-dire indépendant de la nature physique du signal initial.

IV. 2. — Conversion analogique-numérique La conversion d'un signal analogique en signal numérique est réalisée à l'aide de Convertisseur Analogique Numérique, en abrégé CAN. En électronique, les CAN sont des systèmes permettant de comparer la tension associée au signal s{t) à plusieurs tensions de référence ; s'il y a 2" — 1 comparateurs, la tension est représentée par un mot de n bits. Dans le traitement des images, on transforme d'abord le signal optique, associé à l'image, en un signal électronique, par exemple une tension qui dépend du temps t et des coordonnées spatiales (x, y ) du point analysé dans le plan de l'image. On utilise alors un CAN tel que le précédent. Pour une image en noir et blanc, on introduit plusieurs niveaux d'éclairement (de gris) ; souvent, on se contente de 256 = 28 niveaux, afin de réduire la quantité de données à analyser ou à stocker. Nous étudierons en détail les CAN ultérieurement (cf. chapitre 19).

IV. 3. — Conversion numérique-analogique Réciproquement, la conversion d'un signal numérique en un signal analogique, qui est l'opération inverse de la précédente, est indispensable en fin de chaîne pour percevoir le signal transmis : par exemple, entendre un signal sonore à l'aide d'un haut-parleur, lequel transforme une tension variable en une variation de pression dé l'air, ou voir une image sur un téléviseur, ce dernier transformant un signal électrique en variation d'éclairement chromatique en un point d'un écran. rsj

> û. o u

Les systèmes qui réalisent cette conversion sont des Convertisseurs Numériques Analogiques, en abrégé CNA. Ils font correspondre une tension électrique à un code numérique. On convertit alors le signal électrique en signal acoustique ou en signal optique, suivant le cas. Nous étudierons leur réalisation ultérieurement (cf. chapitre 19).

IV. 4. — Echantillonnage de Shannon-Nyquist a) Définition de l'échantillonnage Véchantillonnage d'un signal analogique s{t) est la technique qui consiste à extraire de ce signal une suite d'échantillons numériques s{nTe) obtenus pour les valeurs nTe de la variable t, Te étant le pas d'échantillonnage et n un entier positif, négatif ou nul (Fig. 15.10a).

504

15. Signaux déterministes

On conçoit aisément que, plus le pas Te est petit, c'est-à-dire plus l'échantillonnage est serré, meilleure sera l'information sur le signal. Comme un échantillonnage serré est nécessairement coûteux en durée et moyen de stockage, la question qui se pose naturellement est la suivante : le gain informationnel augmente-t-il toujours avec la fréquence d'échantillonnage fe = \/Te ? La réponse à cette question a été donnée séparément, d'abord par Nyquist en 1928, puis de façon complète par l'ingénieur américain C. Shannon en 1949. if)

JM

Te=l f a)

b Fig. 15.10.

b) Théorème d'échantillonnage de Shannon-Nyquist Ce théorème concerne un échantillonnage idéal, c'est-à-dire réalisé à l'aide d'impulsions de durée négligeable. Shannon et Nyquist ont montré que, lorsque les fréquences significatives d'un signal étaient regroupées sur un support fini, ce qui est généralement le cas, échantillonner un signal avec une fréquence fe supérieure à une certaine valeur, directement reliée à la largeur du support, n'apportait aucune information supplémentaire sur le signal. Pour établir ce résultat essentiel, considérons un signal réel s{t) dont la TF est à support borné, c'est-à-dire nulle au-delà d'une fréquence maximale /m (Fig. 15.10b). La fonction échantillonnée se{t) est obtenue à partir de s(t) en multipliant cette dernière par un peigne de Dirac, de pas Te (cf. annexe 2): se{t) = s{î) ^^<5

soit aussi

se{t) = ^5(/rre)5

— n^j

En prenant la transformée de Fourier, on en déduit la relation suivante entre le spectre fie(f) de la fonction échantillonnée et celui 's(f ) de la fonction initiale : Se(f) = Te?(f)*^2ôiJTe- n) = ^2s(f) *ô(f~ y) Il II \ ^/

=

T.

y) ^/

\

puisque : TF

|Es(^-',)| =

-n))

et

W)*à{f-Y)

=?

y~ Y

Retenons, en fonction de fe = \/Te : Seif) = ^2?(f-nfe)

L'échantillonnage provoque ainsi une multiplicité du spectre de la fonction initiale. On voit que, si fe est telle que : fe ^ 2/À/

ce qui s'écrit aussi

Te ^ —— 2/m

505

Signaux déterministes

toutes les fréquences du spectre ?(/"), et donc toutes les informations contenues dans le signal s{t), seront transmises malgré l'échantillonnage. La fréquence d'échantillonnage optimal, qui réalise la transmission complète de l'information au coût minimal, est donc la fréquence égale à deux fois la fréquence maximale /m , appelée fréquence de Shannon-Nyquisî : fsN = 2/v/ On en déduit l'énoncé du théorème de Shannon-Nyquist : un signal réel s{t), dont le spectre de Fourier contient la fréquence maximale /m , est entièrement déterminé par le même signal échantillonné si la fréquence d'échantillonnage fe est au moins égale au double de la fréquence maximale du signal à transmettre : fe ffsN

avec

fs = 2fM

c) Recouvrement de spectre Si le pas d'échantillonnage Te du signal ^(r) est trop grand, le spectre de la fonction échantillonnée n'est plus formé par la simple reproduction périodique du spectre initial ?{/), car deux spectres voisins se recouvrent (Fig. 15.11). Il en résulte que la contribution des fortes fréquences est altérée. C'est le phénomène dû au recouvrement de spectre (aliasing en anglais). En raison de la présence de bruit à haute fréquence, le recouvrement de spectre a toujours lieu au moins partiellement ; on neutralise son effet en procédant à un préfiltrage, à l'aide d'un filtre antirepliement, dont la fonction de transfert permet précisément d'atténuer les fréquences élevées.

V -2fe

v

V -fe -/m

0

fM

V fe

FIG. 15.11. IV. 5. — Interpolation d'un signal L'interpolation d'un signal 5(r) est sa restitution à partir du signal échantillonné correspondant se{t). Si on sélectionne l'un des spectres de feif), par exemple le spectre central, à l'aide de la fonction rectangle d'interpolation, de support fe= 1/7),, on a la relation simple suivante : s(f) = Se(f) rect

=fe X/(/" - O

rect

(jr^j =fe X/OT

- nfe)

reCt

Il en résulte, en prenant la TF inverse (cf. annexe 2) : s.m[7rfe(t - n/f)] •(■i -/, Ç'W j" (' -|)-f-'-gy ' Ç'

Je)

TTfJt-n/fe)

Finalement, en choisissant fe = \/Te = Ifw , on trouve : ( n \1 sin^Tr/w? — mr] j) = X51 \2/m / 27rfMt-n7r Cette restitution de s{t), à partir de se(t) et de la fonction filtrage rectangulaire dans l'espace de Fourier, est appelée V interpolation en sinus cardinal, en raison du nom de la réponse impulsionnelle correspondante qui est la fonction sinus cardinal (appelée brièvement sine), TF de la fonction rectangle.

506

15. Signaux déterministes

Remarque : Cette restitution est en général difficile à mettre en œuvre dans les instruments, car une réponse impulsionnelle en sine présente un support infini. Aussi limite-t-on le plus souvent son support par une gaussienne. La figure 15.12 représente le graphe d'un signal maxwellien d'expression : s(t) = sj- exp ^

^ '

ainsi que le module du spectre associé ?(/") calculé à l'aide de l'algorithme FFT (cf. annexe 2). s{t)

0,2--

s(t)

0,1--

/(Hz)

t(s) a) FIG. 15.12.

La figure 15.13 donne en a) une mauvaise restitution du signal à partir d'un échantillonnage insuffisant de fréquence fe = 2,67 Hz et en b) une bonne restitution grâce à un échantillonnage suffisant de fréquence /, = 5,33 Hz > fs . ! 'Se{î) 0,3-0,3'

/ 0,2--

0,2/

0,1 -

0,10

/ 1

| \1 ^^ v 2

3

r s

3

< >

a)

b) FIG. 15.13.

r s

( )

507

Signaux déterministes

CONCLUSION Énumérons les résultats essentiels relatifs au transfert des signaux déterministes. 1) Pour un système linéaire et invariant par translation, la relation entre un signal d'entrée e(t) et le signal de sortie s{t) correspondant, est une relation de convolution : /oo e(t') h[t — tr) dt' -oo ce qui donne, dans l'espace de Fourier : W) =h(f)e(f) h(f) étant la fonction de transfert du système, en général complexe. 2) En électronique où les signaux sont causaux, car la variable est le temps, les parties réelle a(f ) et imaginaire b(f) de la fonction de transfert h(f) sont reliées par la transformation de Hilbert :

JPP Vif -f)

Jpp TT{f -f)

3) Pour les signaux causaux, on lève des difficultés d'ordre technique en utilisant, non la transformation de Fourier, mais la transformation de Laplace qui s'écrit : JPOO s{t) exp(—/?r) d î

avec

p = a + ja) = a + jltrf

o 4) Le signal analytique, associé à un signal réel s{t), est le signal sa{t) tel que où Y[f ] est la fonction échelon.

= 2 ¥(/")"?(/"),

5) La fréquence instantanée d'un signal de la forme s(t) = A{t) cos[^(r)], où A(t) est une fonction réelle et lente du temps t comparée à la fonction réelle 6{t), est définie par ^ = [1/{27r)]d 0/ d t. 6) Concernant les propriétés énergétiques des signaux, on définit la fonction d'autocorrélation d'un signal i'f/), ainsi que la fonction de cohérence, selon :

C( ) =

'

/I■ï('V(,"'')d',

0U

C

W = /"■'('' + ') •'*('') d''

et

7(0 = §$

avec y(/')| ^ 1 . En généralisant, on obtient la fonction d"intercorrélation entre deux signaux et leur cohérence mutuelle : /oo *i(t'+ 0^(0 dt' -oo

et

Cl2(0

712(0 = cJ

tel que

|7i2(0l < 1

/2

(O)C2/2(O)

7) On peut remplacer un signal s(t) par son signal correvSpondant échantillonné, sans perte d'information, pourvu que la fréquence d'échantillonnage fe soit supérieure à une certaine valeur , liée à la largeur du support spectral de la fonction : fe^fs avec fs = 2fM . Si la condition d'échantillonnage est satisfaite, il est possible de restituer complètement le signal initial à partir d'une quantité limitée de données.

508

15. Signaux déterministes

EXERCICES ET PROBLEMES

P15- 1. Transformée de Fourier de la fonction rectangle 1. Calculer la transformée de Fourier de la fonction rect(?), laquelle vaut 1 pour \t\ ^ 0.5 et 0 ailleurs. En déduire la TF de rect(r/r — 1 ). 2, À l'aide d'une représentation graphique, trouver la fonction d'autocorrélation de la fonction rect(?/T) ?

PIS- 2. Transformée de Fourier d'une fonction gaussienne 1. En utilisant les propriétés de dérivation des transformées de Fourier, établir une équation différentielle vérifiée par la transfonuée de Fourier de la fonction de Gauss G{t) = exp(—77t2) . 2. En déduire sa transformée de Fourier G(f ), ainsi que celle de la fonction de Gauss normalisée :

G {,)

'

= ^WeXP[-2^

3. Calculer les moments d'ordre 0, 1 et 2 de cette distribution de probabilité. 4. Déterminer le spectre 7(f) du signal gaussien : s{{) = sm exp

—r

sm étant une constante. Quelle est la largeur totale à mi-hauteur de \s(f)\2 ?

P15- 3. Transformée de Fourier d'un signal amorti exponentiellement 1. Trouver le spectre de Fourier

w b

-

(f) d'un signal amorti exponentiellement, à partir de r = 0 : s\{t) = sm exp

i'», étant une constante. 2. Déterminer la largeur totale à mi-hauteur de [Î2 (f) \2, carré du module du spectre de : exp (- —

PIS- 4. Transformées de Fourier de la fonction signe et de la fonction d'Heaviside

4^,

1. Montrer que la transformée de Fourier de la fonction sgn(r) est 1 /(/V/). 2. En déduire la transfonnée de Fourier de la fonction d'FIeaviside ou fonction échelon Y(r).

509

Signaux déterministes

P15- 5. Spectre de Fourier d'un signal périodique 1. Trouver le spectre de Fourier fini par :

d'un signal périodique temporel s{t), de période Tq , dé-

t (A = sm sin ■ f s[t) (77— \1

To ^ ~ Y ^ f^ Y

pour

sin étant une constante. On introduira fo— 1 /7b .

srn

2. Quelle est la dimension du spectre, si s(t) représente l'intensité d'un courant électrique ? Pour — 30 m A , calculer le spectre réel de Fourier, jusqu'à l'ordre trois inclus.

P15- 6. Signal analytique associé à un signal réel 1. Quel est le signal analytique associé au signal réel positif ^(/j = cos2{27rfot) ? 2. Même question pour le signal sinusoïdal ^(r) = sm(47rjb?) • 3. Même question pour le signal suivant modulé en amplitude : s(f) = aP)m[\ + mcos(277/o/j] cospTr/^/) aPjm étant l'amplitude de la porteuse, fp sa fréquence et /o la fréquence du signal de modulation (cf. chapitre 16).

PI5- 7. Fréquences instantanées 1. Calculer la fréquence instantanée du signal réel suivant : .ç(/j = A cos[27r/or + <£(/)]

avec

(j){t) = —a sin (277/1?)

Dans cette expression, fo = \ kHz , /| = 50 Hz et a = A. 2. Même question pour le signal analytique : .çfl (?) = A exp/|27T/o? +
avec


On donne fo= 10 kHz et /] = 1 kHz.

PIS- 8. Autocorrélation d'un signal 1. Calculer la fonction d'autocorrélation associée au signal : .ç(?) = cos(ûjoO + 2sin(2coQt) 2. Comparer la fonction d'autocorrélation C(?) d'un signal s(t) à celle Cf/(t) de sa transformée de Hilbert s^f).

P15- 9. Distorsion d'amplitude et de phase d'un filtre passe-bas Un filtre passe-bas est défini, dans l'intervalle

[—/m ; Îm] , P^r l'à fonction de transfert

h(f) = IWI exp/(/(/) telle que : \h(f)\ = ^ + o; cos

et

fiif)

=

+ /3 sin (7r^)

510

15. Signaux déterministes

a, a Qi fi étant trois quantités positives telles que « < a et /3
P15- 10. Filtre linéaire sans distorsion d'amplitude Un filtre linéaire est sans distorsion d'amplitude si sa fonction de transfert h(f) peut se mettre sous la forme : Ti(f) = Aq exp[-70(/)] Aq étant une constante réelle positive et (f)(f) une fonction réelle de la fréquence /. 1. a) En introduisant la puissance instantanée Veit) du signal à l'entrée et celle Vs^) de la réponse à la sortie d'un filtre, montrer qu'un filtre, qui transmet toute l'énergie qu'il reçoit, est nécessairement sans distorsion d'amplitude. Calculer Aq . 2. Quels sont, pour un signal d'entrée sinusoïdal, d'amplitude em et de fréquence /o , l'amplitude sm et le retard de phase de la réponse donnée par le filtre ? 3. Un câble coaxial se comporte comme un filtre linéaire, unidimensionnel, non absorbant, dont le déphasage est proportionnel à la longueur z parcourue : k(f) est le déphasage par unité de longueur de propagation, le long du câble, d'un signal monochromatique, de fréquence /. Donner l'expression de la vitesse de phase. Quelle doit-être la fonction k{f) pour qu'un tel filtre ne soit pas dispersif ? PI5-11. Spectrophotomètre "w^b: Un spectrophotomètre permet d'étudier en optique, en fonction de la fréquence temporelle v, l'intensité spectrale monochromatique d'une source lumineuse . Le spectre observé g,,{V) est relié au spectre ev{p) de la source par une relation de convolution. 1. Comment détermine-t-on expérimentalement la réponse impulsionnelle de l'instrument ? 2. En raison de l'absorption par le milieu absorbant traversé et de la superposition d'un rayonnement fourni par une source à spectre uniforme, le signal à l'entrée du spectrophotomètre est de la forme : ev{v) = €o[l — ci{p)] avec 0 ^ a(p) ^ 1 e0 étant une constante. Montrer que l'instrument fournit un signal de la forme où b{p) est une fonction que l'on reliera à a{v) . 3. Montrer que la quantité :

= Bo[l — M1')] >

/oo b(p) d u -oo

est indépendante de la réponse impulsionnelle h{p). 4. On assimile la réponse impulsionnelle à une fonction rectangle normalisée (l/Ar») rect{p//Sp). À quelle condition satisfont les valeurs de p pour lesquelles h{p) passe par un maximum ?

511

Signaux déterministes

P15- 12. Échantillonnage optimal Le signal temporel s(t) = asin(<W|r) sin{w2t + caractéristiques valent f\ = 3 kHz et /2 = 7 kHz.

représente une tension dont les fréquences

1. Calculer son spectre. 2. Trouver, en kHz, la fréquence d'échantillonnage de Shannon-Nyquist.

P15- 13. Dérivation passe bande Un premier filtre est caractérisé par la fonction de transfert suivante : h\if) =jliTa{f -fo +B) hi (f) = j27ra(f

si si

/o - 5
et quelconque, sinon. On suppose que /o > 0 et 0 < B < fç,. Un second filtre admet pour fonction de transfert : hiif) = j27ra{-f +/o — B) Tu {f) = j27Ta(-f -fo + B)

si si

fo — B
et quelconque, sinon. 1. Exprimer, à l'aide de sgnif), les fonctions de transfert h[ [f] et hiif) dans le domaine où ces fonctions sont définies. 2. Un signal d'entrée e(t) est filtré à l'aide des fonctions de transfert h\ (f) et h2(f) ■ Quelle condition la bande passante de 5(/) doit-elle vérifier pour que l'on puisse écrire explicitement les signaux de sortie ? 3. La différence des sorties S]{t) et S2{t) forme le signal de sortie ^{r). Exprimer 5(7) en fonction de e{t), précisément de sa dérivée et de sa transformée de Hilbert £#(0 .

P15- 14, Égalisation d'un signal de transmission Un signal e{t), transmis à travers un canal de transmission, est reçu par un récepteur sous la forme : ■ri s{t) = a\ e{t — t[) + «2

— h)

avec

«] > 0

«2 > 0

et

t2 > ?i

o r-j CM

1. Déterminer la fonction de transfert hc(f) du canal de transmission. 2. On corrige la distorsion introduite par le canal sur e[t), à l'aide d'un filtre, appelé égalisateur, tel que e{t) à l'entrée du canal soit transformé en e{t — t\) à la sortie du filtre. Trouver la fonction de transfert he(f) du filtre égalisateur ainsi constitué, en fonction de a\ , a2 et r = t2 — t] .

CL 3. La distorsion introduite par le canal de transmission est faible : «2
16

Modulation et démodulation

La transmission d'information sans transport de matière, par le seul transfert d'énergie sous forme d'onde, tend de plus en plus à se substituer à celle avec transport de matière, bien moins rapide et plus coûteuse. En effet, les ondes choisies sont électromagnétiques et se propagent donc avec une vitesse qui vaut c sa 3 x 10s m ■ s"^1 dans le vide, à comparer à la vitesse d'une lettre dans un avion ou dans une sacoche de facteur. En outre, ces ondes sont faciles à produire sous forme de signaux hertziens ou optiques (cf. Électromagnétisme et Optique). Aussi actuellement les modes de transfert par matière (personne, lettre, cassettes audio ou vidéo, DVD, etc.) sont-ils ramenés à leur limite irréductible. Cependant, seuls les signaux de très haute fréquence, supérieure au gigahertz, s'atténuent faiblement au cours de la propagation, alors que les signaux d'information à transmettre sont en général de faible fréquence : c'est, par exemple, le signal électrique, issu d'un microphone, dont la fréquence est comprise entre 100 Hz et 20 kHz ; c'est aussi, dans le domaine spatial, le signal optique issu d'une mire de 5 à 50 lignes par mm. La modulation consiste précisément à combiner, en un seul signal s(t), un premier signal sinusoïdal porteur sp(r), de très haute fréquence, qui assure le transport de l'information, sans atténuation significative dans l'air, et un second signal Si{t) qui contient l'information à transmettre, de fréquence beaucoup plus faible. La démodulation est l'opération inverse ; il s'agit, une fois le transport effectué entre deux points éloignés, d'extraire le signal informationnel si{t) du signal modulé s{t). Sur la figure 16.1, on a représenté une chaîne de transmission du son, depuis l'émission d'un signal, par une source sonore, placée devant un microphone, jusqu'à sa détection, par un récepteur, par exemple un auditeur écoutant un haut-parleur en sortie. Modulateur

Démodulateur Propagation libre ou guidée Si

^

CE Microphone | vC) Porteuse

Porteuse FlO. 16.1.

rY

A/W-

Haut-parleur

Modulation et démodulation

I. — CHAÎNE DE TRANSMISSION 1.1. — Modulation et démodulation sur une chaîne acoustique On distingue sur la figure précédente les différents éléments d'une chaîne de transmission acoustique. La source est un signal acoustique, musical par exemple, qui est transfonné en un signal électrique S;(t) par un microphone piézoélectrique ; ce dernier est un transducteur qui transfonné les variations de la pression de l'air en une tension électrique (cf. Mécanique). On combine ensuite le signal s, (r) et le signal sinusoïdal porteur, d'expression : Sp{t)

=

tlp,in COS{&>y7/ + (f)p)

dont la fréquence fp = o)pI(27t) est très grande devant la fréquence maximale du spectre ?,(/) de Si{t). Cette combinaison de Si{t) et de sp[t) peut affecter : i) soit l'amplitude ap m de ce dernier ; c'est la modulation d'amplitude AM (de l'anglais Amplitude Modulation), ii) soit l'angle topt -1- 4>p ; c'est la modulation angulaire', cette dernière concerne la fréquence fp dans la modulation de fréquence FM (Frequency Modulation en anglais), ou la phase fp dans la modulation de phase PM (Phase Modulation en anglais). Le signal ainsi modulé, dont le spectre est centré autour de la fréquence centrale élevée fp , est alors transmis à grande distance sans affaiblissement notable, jusqu'au récepteur dont la fonction consiste d'abord à démoduler le signal reçu, c'est-à-dire à en extraire le signal informationnel Si{f). Après amplification, le signal est transformé, par un transducteur, ici un haut-parleur, en un signal sonore. Le support fréquentiel A/ du signal modulé, issu de la combinaison de sp(t) et de sfî), définit le canal de transmission utilisé. Par exemple, en modulation d'amplitude, ondes longues, le canal de transmission de Franceinter a une largeur spectrale A/ = 10 kHz, autour de la fréquence moyenne fp , qui vaut 162 kHz ( Ap = c/fp = 1852 m). Cette station audio émet aussi en modulation de fréquence, avec une largeur spectrale de A/ = 300 kHz et une fréquence de la porteuse qui vaut fp = 88.1 MHz {X.p = 3,4 cm ), en région Midi-Pyrénées.

1.2. — Influence du milieu Ce qui sépare la source du récepteur n'est pas en général le vide ; c'est de l'air dans la propagation libre hertzienne, et un matériau plus dense dans la propagation guidée par fibres (cf. Optique). Ce transport s'accompagne évidemment d'une certaine dissipation d'énergie dans le milieu intermédiaire, ce qui réduit l'amplitude du signal modulé et donc la qualité du signal transmis.

Cl

Dans l'air, ce sont les électrons des molécules d'air qui se comportent comme des dipôles électriques oscillants, sous l'effet de l'onde électromagnétique, qui les excitent en se propageant (cf. Élec. s s * • /V V y tromagnétisme). En raison notamment du champ électromagnétique que ces dipôles rayonnent à leur tour, l'amplitude de l'onde qui traverse le milieu décroît de façon exponentielle, dans la direction de propagation, selon : /(z) =/(0)exp(-^) où z est l'épaisseur du milieu traversé et p. le coefficient d'absorption. Comme p,, la vitesse de propagation des ondes varie avec la fréquence : c'est la dispersion (cf. Électromagnétisme) ; si l'écart spectral lié à la dispersion reste faible devant la fréquence moyenne fp de l'onde, le signal à la sortie diffère peu du signal à l'entrée. Les altérations les plus fortes proviennent de la perturbation atmosphérique

514

16. Modulation et démodulation

et de celles introduites par les autres signaux. C'est la raison pour laquelle a-t-on de plus en plus recours à la propagation guidée, par exemple dans les fibres optiques ; là, l'altération est occasionnée par certaines impuretés ioniques présentes dans le matériau, lesquelles altèrent la transmission de l'information en provoquant la diffusion de la lumière (cf. Optique).

II. — MODULATION ET DEMODULATION D'AMPLITUDE En modulation d'amplitude, la phase étant constante, on peut adopter, pour l'onde sinusoïdale porteuse, l'expression suivante : Sp (/ ) — ttip^ncos{o)pt) Supposons, ce qui est généralement réalisé, que le signal de modulation Si{t), présente un spectre temporel dont la fréquence maximale significative fM soit finie. Cette dernière est le plus souvent très faible devant la fréquence de la porteuse : ÎM ^fp Par exemple, dans la transmission radio de signaux audio, /m se 10 kHz alors que fp dépasse généralement 100 kHz. II. 1. — Définition de la modulation d'amplitude Une onde porteuse sinusoïdale, de haute fréquence fp , est dite modulée en amplitude par un signal démodulation ^(r), de faible fréquence, si son élongation Sp(t) est multipliée par s;(/) : s(t) = KmSp(t)si{t) = Kmap^Si{î) cos{ù)pt) Km étant un coefficient multiplicateur constant ; ce dernier a les dimensions de l'inverse d'une tension si Sp{t) et Si{t) sont des tensions. Il arrive que l'on ajoute la porteuse au signal précédent; le signal modulé en amplitude devient alors : s(t) = aPjn [1 + Kms}{t)\ cos(ûy)

soit

s{î) = [aP:m + s^t)] cos(&y)

si

Km = —

Généralement, on adopte la forme canonique suivante, en introduisant le maximum [s/Im de la valeur absolue de Si(t) : / \ i , s{t) = appn 1 H

(r) , , -pp cos(*y)

Retenons donc la forme canonique suivante :

•*(0 = laP>>n + Si{t)] cos(ù}pt) = ap.m [l + m£/(/)] cos{ojpî)

avec

gt{t) = pp

et

m=

?

La fonction g/(r), qui n'a pas de dimension physique, représente le signal S}{î) contenant l'information, normalisé par le maximum de sa valeur absolue ; quant à m, rapport de l'amplitude maximale de ,ç/(r) et ap,m , on l'appelle le facteur de modulation .

515

Modulation et démodulation

Si m < 1 , le signal est sous-modulé, alors que si m > 1 le signal est sur-modulé. Comme on ne peut pas reconstituer le signal modulé lorsque m ^ 1, en raison du mélange des alternances positives et négatives, on s'arrange pour satisfaire à la condition : m < 1 Sur la figure 16.2, on a représenté la modulation d'un signal porteur de fréquence 50 Hz, par un signal modulant sinusoïdal de fréquence 10 Hz , avec m = 0,5 : s{t) = [1 + 0.5 cos2(107rr)] COS(100777)

(0

FlG. 16.2. Si Si{t) est aussi une fonction sinusoïdale, de fréquence /o, Si{t) (Fig. 16.3a) : g/(r) = cos(ruo?)

e

t

.ç(r) = «^«[l + mcos{ruo?)] cos(wp?)

=

aijmcos{û)ot), alors ai.

avec

m

*p,m

s(t) W)

H

f

-fp -fp -/o -fp +fo FIG. 16,3.

fr fp -/o

fp +/o

b)

II. 2. — Analyse spectrale L'analyse spectrale du signal, avec porteuse, s{t) = ap^m [l +mg,-(r)] cos{copt), s'obtient aisément en prenant sa transformation de Fourier (cf. annexe 2) : l

m

p,m 's(f)+'"Uf)] OIV / J * L[sif-f v v P)+s(f+f P)] 2 L v7

l

p,in [àif^é-Sifé-f^+mgff-f^+mgiif-éfp)] 2

Rappelons que la fonction gf t) étant réelle, on a : Si(f)=SÎ(-f) ce qui montre que l'information contenue dans le domaine spectral de fréquence positive suffit à l'analyse.

16. Modulation et démodulation

516

Exemples 1) Le signal modulant est sinusoïdal Si Si{î) est une sinusoïde, de fréquence /o et d'amplitude a, alors gi{t) = cos(coot), d'où, en prenant la TF (cf. annexe 2) : W) = l[Sif-fo) + Sif+f0)] On en déduit : W) = f [Sif -fp) + «(f +/p) + «(f -fP +/o) + 5(f -fp -/o) + S{f +/„ +/0) + S{f +fp -/„)] Les fréquences qui apparaissent sont donc ; fp , fp —fo et ^ -f/o (Fig. 16.3b). 2) Le signal modulant est une superposition de plusieurs signaux sinusoïdaux Le spectre présente deux bandes latérales, centrées autour de la fréquence fp de la porteuse, dont la largeur est donnée par la fréquence maximale /m contenue dans le signal modulant : la Bande Latérale Supérieure BLS (en anglais USB pour Ultra Side Band) et la Bande Latérale Inférieure BLI (en anglais LSB pour Low Side Band). La fréquence maximale est fp +/m et la fréquence minimale fp —fsi ; la largeur du canal est donc If^ (Fig. 16.4). En acoustique, où une transmission fidèle des vibrations exige que fw soit égale à 20 kHz, la largeur du canal est de 40 kHz. Dans la pratique, on se contente souvent d'une valeur de /m égale à 10 kHz en modulation d'amplitude. Par exemple, pour le téléphone, qui sert à transmettre un message parlé uniquement, on limite la largeur spectrale à 3,1 kHz .

BLI —fp - Jm

BLI

BLS -fp

-fp +//w

BLS

fp —/m

fp + 6/

Fig. 16.4.

II. 3. — Puissance transportée ■a o c a û 2 o

On sait que la puissance électromagnétique "P,, transportée par un signal électrique, est proportionnelle au carré de son amplitude. Cette puissance a donc pour expression : Vif) = Kq s2{t) = Kq o2p>in [1 + mgft)] cos2 {(opt) Kq étant un coefficient homogène à une résistance, si s{t) est un courant, et à une conductance, si s(t) est une tension. Comme les signaux en cos(copt) varient bien plus rapidement que gft), la puissance moyennée dans le temps s'écrit :

> O. o

—— „ 7 TT ; V = Vif) = Kqa2m [l + mgif)] cos2{copt)

soit

2 a: V « Kq-^~ [l + m2g}f) + 2mgi

puisque cos2(^/,f) = 1/2. Pour gif) = cos(^ot), on trouve aisément :

V = Kq-f^- [l + m2 cos2(û;of) + 2mcos(^o?)]

so

fi

^

=

q

p,m

(]

Modulation et démodulation

517

On en déduit les rapports de la puissance du signal modulant et de la puissance du signal porteur sur la puissance totale : Vm

m2/2

m2

Vt

1 + m2/2

2-\-m2

Vf

1 + m2 / 2

Vt

2 + 0,25

2 + nr

Ordre de grandeur : pour m = 0, 5 , on trouve : V^n V,

0,25

=

2 + 0,25

0,11

et

Notons que, même dans le cas extrême où m = 1, la puissance est principalement fournie à la porteuse et donc au signal qui ne contient pas d'information à transmettre : Vm Vt

=

1

^ n ot « 0,33 2+1 '

<et

Vp 2 -+ = -—- « 0,66 V, 2+1

d'où l'intérêt de la modulation sans porteuse supplémentaire.

II. 4, — Bande latérale double et bande latérale unique La modulation à Bande Latérale Double (BLD), consiste à supprimer, avant l'émission, la fréquence porteuse fp , ce qui permet d'éviter de transmettre une information sans intérêt (Fig. 16.4) ; on la désigne souvent par DSB (de l'anglais Double Side Band). Dans la modulation à Bande Latérale Unique (BLU), on supprime aussi l'une des deux bandes, puisque les deux contiennent la même information. On libère ainsi de la place inutilement occupée ; on la désigne souvent par SSB (de l'anglais Single Side Band).

II. 5. — Multiplexage spectral Le multiplexage spectral est la technique permettant d'envoyer plusieurs messages sur différentes porteuses, en utilisant le même système physique. On le réalise en procédant comme le montre le schéma synoptique de la figure 16.5a, pour une modulation d'amplitude BLD. Les deux signaux modulants + i(Ô et .+2(0 sont d'abord multipliés respectivement par les porteuses +1 = cos^^jO et +2 = cos^^O , puis ajoutés, ce qui donne le signal de sortie suivant : S{t) = Sit\(0 008(6+1 0 + +,2(0 COS(6+20 On en déduit le spectre de s{t) en prenant sa TF (cf. annexe 2) :

m =

* [«(/■ -fp.i)+Kf+fp.i)]} +

* [«(/■-/„,2)+s(f +fP.2)]}

ce qui donne en effectuant (Fig. 16.5b) :

W) — 2{Soif ~fpp)

~fp,2) ++,1(0 +fpé) + s'p(f +^,2)}

16. Modulation et démodulation

518

isPé Mi'/xV S(t) î"£(x ; Sp,2

M fpé

0

a)

fpa

f

b)

Fig. 16.5.

II. 6, — Transposition spectrale ou hétérodynage La transposition spectrale, appelée aussi hétérodynage, est l'opération qui consiste à centrer le spectre du signal modulant sur une fréquence différente de la fréquence porteuse. Souvent, cette nouvelle fréquence est une fréquence moyenne inférieure à la fréquence initiale. Ainsi, les stations radio en modulation d'amplitude diffusent habituellement une même émission dans le domaine des ondes longues (LW, de l'anglais Long Waves), entre 250 kHz et 285 kHz, et dans le domaine des ondes moyennes (MW, de l'anglais Mean Waves), entre 530 kHz et 1 600 kHz. On réalise cette transposition, selon le schéma synoptique représenté sur la figure 16.6, en mélangeant l'onde porteuse, de fréquence fp , modulée par le signal Si{t), et un signal sinusoïdal, de fréquence fp , fourni par un oscillateur local incorporé dans le système. La multiplication de ces deux signaux, à l'entrée, donne, en sortie, un signal de fréquence plus faible f'p . En effet, si les deux signaux à multiplier sont, respectivement : e{t) = Siit) cos(^r)

et

ei(t) = eitin cos[(wp + JÀt]

il vient : s{t) = Km e(t) ei(î) = Km sfy) e^ cos(ay) cos

+ (o'p)t]

Km étant le coefficient du multiplieur. On en déduit le spectre en prenant la TF (cf. annexe 2) : W) =

* [«(f -fp) + S(f +fp)] * [Sif -fP -/;) + S(f +fp +f'p)]

d'où : m =

Kjl

j£L [w-fp) +%(f+fp)\ * m -fp -y)+Kf+fp +f'p)\

et : 'sif) =

m l,m

.

[^(/ - Vp - f'p) + siif +f'p) + siif -f'p) + siif + 2fp -\-fp]

Un filtre passe-bande permet de ne conserver que le signal centré autour de la fréquence fp . Notons qu'à une valeur fixée de fp peuvent correspondre plusieurs fréquences porteuses qu'on ne peut distinguer. Aussi introduit-on, après le mélangeur, un filtre sélectif qui arrête les fréquences porteuses indésirables. Porteuse modulée Si{t) COs((Opt) >

Si({) cos{ù)pt) n

Oscillateur À cos [{^+(o'p) t] local Fie. 16.6.

Filtre

Modulation et démodulation

519

Cette transposition spectrale est aussi utilisée sur le plan technique, dans les récepteurs audio et vidéo, afin de traiter électroniquement le signal reçu dans un domaine de fréquence moins sensible aux parasites que le signal haute fréquence. L'oscillateur local est ajusté sur le signal reçu, de telle sorte que le signal véhiculé dans les étages ultérieurs soit de moyenne fréquence. Cette dernière est 480 kHz dans les récepteurs audio AM et 38 MHz dans les téléviseurs. Dans les superhétérodynes, la fréquence locale est supérieure à la fréquence de la porteuse, ce qui permet de régler l'étage de moyenne fréquence sur une gamme fréquentielle plus étroite et donc de réduire considérablement les distorsions. Il. 7. — Réalisation de la modulation d'amplitude avec porteuse a) Montage sommateur et multiplieur On peut réaliser la modulation en amplitude d'un signal sinusoïdal, de fréquence ^ = 4 kHz, simulant la porteuse, par un signal d'information Si[î), lui aussi sinusoïdal, de fréquence /o = 400 Hz , en utilisant d'abord un montage sommateur, lequel fournit la somme aPjm+Si(t) d'une tension constante aPjn et de Si{t) ; ensuite, un montage mw/fïp/zewr donne le produit de cette somme par le terme cos{o)pt) de la porteuse (cf. chapitres 8 et 9). On obtient ainsi, sp{t) = aP:m cos{û)pt) étant la porteuse : s{î) = [appn + Si{t)] cos{ù)pt) = sp{t) + s lit) cos{(opt) Un analyseur de spectre permet de mettre en évidence les trois fréquences caractéristiques : fp — 4 kHz

fp —fo = 3,6 kHz

et

^+/o = 4,4kHz

Sur la figure 16.7, on donne le schéma synoptique de cette réalisation, ainsi que le spectre obtenu. W)

'pm s(t) ( n

Siit)

)

± - <* ■ i COsiiOpt)

0

fp -fo

fp +/o

a)

/

b) FlG. 16.7.

Une autre méthode consiste à utiliser un système électronique intégré qui réalise la fonction suivante s'fï), à partir de trois entrées e\{t), ^(f) et ^(f), selon : .?(/■) = Kme](t)e2{t)-\-e3it) Km étant une constante. En choisissant e[{t) = e3if) = sp{t), e^if) = Si{t) et Km = 1 fap^m, on obtient le signal recherché ,s(/) = \appn + ^(ï)] cos{o)pî). b) Montage sommateur avec une diode Dans le montage sommateur, représenté sur la figure 16.8, l'intensité U du courant qui traverse la diode semiconductrice est une fonction non-linéaire de la tension iid à ses bornes. En choisissant une valeur de la résistance de charge Rc suffisamment élevée, l'intensité ic du courant qui circule dans le filtre passe-bande RcLC est négligeable devant ij . Il en résulte, si up est la tension du signal porteur et tij celle du signal d'information : Id —

Up

— K

Ud

-j-

Mj — Urf Up + Uj — — ~ K K

2ud K

,, v d OU

r,. / \ Rldylld)

, Llld — Up -b Ui

0

16. Modulation et démodulation

520

Cette relation non-linéaire entre Ud et la somme up + m, se développe selon : Ud = a^

a\ {iip + M,-)

a2{up + m,-)2

— oq

Up{a\ + 2^2w,) -{-•••

En ajustant la fréquence de résonance du filtre passe-bande LC sur celle de la porteuse, on ne sélectionne que les contributions de up et du produit upUi, caractéristique de la modulation d'amplitude. Si la tension iij est une sinusoïde, de fréquence /o , le spectre de la tension de sortie us ne contient que les trois fréquences fp , fp-fo et fp +/o . R = 200 a

R = 200 n up(fp=l MHz) ////

«,-^=1 kHz) 7777"

R,. = 51 kfl

-2d k/T

L=1 mH C=100 pF

Diode 2 au germaniiim_^^

li 77^

7777"

FIG. 16.8. Il. 8. — Réalisation d'une modulation d'amplitude BLD sans porteuse Pour une modulation d'amplitude, à bande latérale double, sans porteuse, on réalise simplement, grâce à un multiplieur, le produit du signal d'infonnation Si{t) par le signal porteur sp = ap^m cos(wpt), comme le montre le schéma synoptique de la figure 16.9a : s{t) = S^t) Sp{t) = Opjn Si{t) cosiojpt) Le spectre de Fourier s'en déduit aisément (cf. annexe 2) : W) = apPnSi(f) * \ [(5(/' ~fp) -fp) + à(f ô(f +fp)] +//,)] = 2 [^(f

2

fiiif -fp) +?,"

ÎC/)

S jf) X—X ap,m si(/) cosiùjpî) —'—(X)—'—

BLU

BLU

i Up.m COs{û)t) fp

-fp a)

/

b) Fig. 16.9.

II. 9. — Réalisation d'une modulation d'amplitude BLU On réalise une modulation d'amplitude, à bande latérale unique, en ne sélectionnant dans le montage précédent qu'une seule bande latérale, généralement la bande inférieure, grâce à un filtre passebande, par exemple un circuit RLC bouchon. Sur la figure 16.9b, on a représenté l'effet de ce filtre sur le spectre initial, pour une modulation BLU. À l'aide de circuits déphaseurs de tt/I , on peut aussi réaliser une telle modulation. Sur la figure 16.10, on a représenté le schéma synoptique d'un tel système. Si le signal d'information est sft) = a-hm cos(û>o?) , on obtient, en sortie, avec un sommateur ou un soustracteur, respectivement : 5+(/) =

cos(û;ot) cos(^r) + (3(> sm(û)ot) cos{copt) = aijm cos [(^ - coof]

ou : s- (/) = aipn cosOqO cos{(x)pt) - apm sin(woO cos(^r) = apm cos [{(op + wo)t]

521

Modulation et démodulation

En prenant la TF de ces signaux, on trouve aisément : î+(f) = "f [S(f -fp +./o) + s(f +fp -/o)]

et

[S(f -fp -/o) - S(f+fp +/„)]

Pour 5+ (t), la fréquence sélectionnée est fp ~fo et donc inférieure à fp ; pour 5- (?), elle est supérieure à fp , puisqu'elle vaut fp -^fo ■ cos{coot) cos(a»pr) X i Si{t) = «,> cos{wo?) ■>—

O), ^(D

— 77"/2

— 77"/2

- -X. v ai,m sin(û)o?) —^ sin{ûJo?) s\n(ù)pt) FlG. 16.10. II. 10. — Réalisation de la démodulation d'un signal Pour détecter l'enveloppe g,(?) du signal .s'(?) = appn[\ +mg/(?)] cos(^?), il existe plusieurs techniques ; les plus connues sont la démodulation synchrone, la détection de crête, la détection quadratique et le bouclage à verrouillage de phase. a) Démodulation synchrone Cette technique consiste d'abord à multiplier le signal ^{f) par un signal local sinusoïdal, de même fréquence fp que la porteuse, puis à filtrer le produit à l'aide d'un filtre passe-bas. La figure 16.11 représente l'ensemble du processus. On a, en effet ; Sdc(t) = s(t)cos{ù)pt) =ap>m[\ +mg/(?)] cos2(ay) =

[l +mgi{t)\ [l + cosp^r

On en déduit le spectre correspondant (cf. annexe 2) : 'Sdcif) =

ô(f) +mgi

m+

2fp) + ^S(f + 2fp)

soit ; Sdcif)

a■p,m

S(f) + mgiif) +2S
m + 2S(-f + Z^+2 W "

2fp)

m + 2

îi(/ + 2fp)

Avec un filtre passe-bande, de largeur Ifw et centré sur 2fp , on restitue les informations contenues dans le signal de modulation sfî) par l'intermédiaire de g,-(?). Filtre ^(O /—\ Sdc{t) - -(x)- -

n

COs{(x)pt) Fig. 16.11.

522

16. Modulation et démodulation

b) Démodulation à l'aide d'un détecteur de crête La démodulation utilisant un détecteur de crête est réalisée à l'aide d'une diode semi-conductrice qui redresse d'abord le signal modulé, puis d'une cellule de filtrage passe-bas, de type RC. Sur la figure 16.12a, on a représenté le schéma électrique du dispositif, à l'entrée duquel on applique la tension ue{t) associée au signal modulé s{t). Supposons, pour simplifier, que le signal d'enveloppe gi{t) soit une sinusoïde, de pulsation &>o . Il vient, alors : s{t) = aPjm[l + mgi{t)] cos(ûy) = ap,m[\ + m cos(woO] cos{uy) 40 ^

r > r op

l

2

• T = T op

ue{t) 7777

c

^0)

R

Signal modulé a)

X

b)

FIG. 16.12.

Lorsque la diode est passante, le condensateur se charge jusqu'à ce que la tension à ses bornes atteigne la valeur maximale du signal modulé, soit aPjm[l + mcos(<wo0] • Ensuite, le condensateur se décharge dans le résistor selon une loi d'évolution exponentielle de la forme (cf. chapitre 4) : us{t) = aP}l„Qxp

^^ [l + 77îcos(u>oq)]

avec

r = RC

t] étant l'instant auquel le condensateur entame sa décharge. La tension aux bornes du condensateur reste proche de la crête du signal si r est suffisamment grand devant la période Tp = ijfp = Itt j(op de la porteuse. Cependant r ne doit pas être trop grand, afin que la décharge puisse suivre les variations du signal modulé ; aussi la valeur de r doit-elle être optimale, ni trop grande ni trop faible, comme le montre la figure 16.12b. La condition précédente devant être satisfaite à tout instant, pendant la décharge, on a : us{t\ + Tp) < ^(ri + Tp)

soit

a^exp

puisque cos(wp/i) ^ 1. En admettant que r généralement le cas, il vient : ^1 -

I1 + mcos(wori)] <

\ + mcos[&)o(ri + Tp

et donc exp(—7),/t) « 1 — Tp/t , cq qui est

[l + m cos(wo?i)] 4 1 + m cos[wo4i + Tp)]

Le second membre de l'inéquation précédente s'écrit, lui : 1 -(- m cos[fo)o(?i + Tp)] = 1 + m cos(a»oïi) cos ^2-77"^^ — m sin(wo6) sin ^2-77 Comme /o -C C , il vient : 1 + m cos[û>o(?i + Tp)\ ^ \ -\r m cos(ruori) — lirm — sin{mof|) Jp

Modulation et démodulation

523

L'inégalité précédente donne alors :

[l-f-mcos(ftio^)] ( 1 \



F7 ) ^ 1 + mcos(û>ori) — 27rm"^ sin(ûVi) Jp J Jp

d'où : /o . / \ lr /m zttm — sinlwoti ) ^ 7— 1 + m cos{
• soit

r^

1 + mcosfwoti ) — mo)Q sin(
Pour que cette condition soit valable, quel que soit l'instant t\ , cherchons la valeur maximale fonction v(x) = (1 + mcosx)/ sinx : dy dx

sin x{—m sin x) — ( 1 + m cos x) cos x =0 ,2 x sin"

pour

de la

— m — cos x = 0

On en déduit la valeur y m : »=

l+m(—m) ^ ^|/2 1 i / _ _ 2 / =( -" ) [1 ( m) ]l 2

Finalement, on retient la valeur optimale Top de la constante de temps r = RC du démodulateur à détecteur de crête : Tp

t < T0p

avec

t0p —

( 1 /m2 - l)'/2 IttÏM

fw étant la fréquence maximale contenue dans le signal informatif. Ordre de grandeur : pour m = 0,8 , /m = 3 kHz et fp = 500 kHz, on trouve : 1 fp

^ (1/0,64-l)'/2

^ —

«

To

p

et

27r x 3 x 103

Si la valeur choisie pour R est 1 kfi, alors C = 39, 8 nF. Remarques : 1) Dans la pratique, un tel détecteur de crête n'est exploitable que si ses caractéristiques i? et C ne sont pas modifiées par l'électronique située en aval du montage, ce que l'on réalise aisément à l'aide d'un montage suiveur (cf. chapitre 8). 2) L'amplitude minimale du signal modulé doit être supérieure à la tension de seuil de la diode. Avec des détecteurs de crête sans seuil (cf. chapitre 9), on évite cette contrainte. c) Démodulation à l'aide d'un quadrateur Cette démodulation consiste d'abord à multiplier le signal par lui-même, afin d'obtenir son carré, d'où le nom de quadrateur, puis à filtrer, afin d'éliminer les hautes fréquences (Fig. 16.13). On a donc, dans une première étape, l'élévation au carré : t K a^ q{t) = KqS1^) = KqaP)m[\ + mgi{t)\2 cos2 {ù}pt) = q

[l + 2mgi{t) + m2g2(t)] 1 + cos{2ù)pt)

(X> ■i'" s(r) >

'

FIG. 16.13.

524

16. Modulation et démodulation

Dans une seconde étape, un filtrage passe-bas exclut les hautes fréquences, précisément celles qui contiennent 2fp ; le signal se réduit alors à :

?/W = ^ [1 +

+ m^(r)] « ^ [1 + 2mg,-W]

si m est suffisamment faible. Le terme stationnaire Kqa2p^n j2 peut lui aussi être supprimé, en filtrant à travers un condensateur. Le signal émergent est alors proportionnel à gi(t), lequel contient l'information transmise. d) Démodulation par boucle à verrouillage de phase La Boucle à Verouillage de Phase, BVP ou plus communément PLL (de l'anglais Phase Locked Loop), joue un rôle essentiel en démodulation d'amplitude, car la détection cohérente suppose que l'oscillateur local fournisse une tension sinusoïdale, dont la fréquence // est égale à la fréquence de la porteuse fp et dont la phase <£/ est directement reliée à la phase (j)p de cette dernière. Ce système permet de maintenir une différence de phase constante, entre deux signaux sinusoïdaux, d'une part la tension d'entrée ue, d'autre part celle ui, fournie par l'oscillateur local, dont la fréquence peut être commandée par une tension. Cette commande est réalisée dans un Oscillateur Commandé en Tension, OCT en abrégé, ou VCO (pour Voltage Controled Oscillator en anglais). Ces deux tensions iie et ni s'explicitent selon : Ue = lie .m C0s{27rfet + (£e)

et

Ul — Ujjn COS {2lTfit + <^/)

où la fréquence f du signal fourni par l'oscillateur est reliée à une tension de commande uc par l'équation : fl ~ fb

K

l Me

fb étant la fréquence de base de l'OCT et /q un coefficient qui s'exprime en Hz • V-1 . Les grandeurs d'entrée et de sortie sont respectivement la phase 4>e du signal d'entrée et celle 0/ de l'oscillateur local. Le système se présente essentiellement comme un amplificateur de différence de phase, dont la fonction de transfert est définie par : Ms — Hdifil ~ fie) On réalise cette fonction à l'aide d'un multiplieur et d'un filtre passe-bas placés en série sur la chaîne directe (Fig. 16.14a). En effet, à la sortie du multiplieur, la tension um a pour expression, en désignant par Km le coefficient de proportionnalité : llM = Km Ue Ul = Km ue,niU}7l„ cos(277/ef + (l)e) COS (277/// + //) Dans le but de verrouiller la phase, on impose d'abord f —fe, ce qui donne : um =

K-m tle m U/ m . . Km Ue Ul m /A r ^ , , . , \ | — cos {(f)e — //) H ^—— cos (477/./ + + //)

À la sortie du filtre passe-bas, dont la fréquence de coupure / est très inférieure à la fréquence 2/ qui apparaît dans l'expression précédente, la tension um devient : U, =

Km Ue m U/ j/t , , , \ Km Uem 11/ m • ( , , , ^—— cos(e + —j

Modulation et démodulation

525

X K K X

M UM

7777 7777

X

77/7

UM 7777

Ul 7777

OCT

,Suiveur X

7777

OCT b

FlG. 16.14. Si la différence de phase

r

+ 7r/2 ^ 0, ce qui est réalisé dans le voisinage du verrouillage, alors : Kw ue^m Ui f

{, " ^ + f )

L'oscillateur commandé en tension forme la chaîne retour ; sa fonction de transfert Hr est telle que : f —fe = -—— (pe) — — ki us 277 dr 277 dr

ce qui donne

éi = 277 / kius d r = Ittki — J ' p

puisque l'intégration d'un signal de la forme exp(/7r) fait apparaître le facteur 1 /p (cf. annexe 3). On en déduit la fonction de transfert retour suivante, entre us et
x

us (pe

27TKI P

x Hr/i

27TKlHd P + 27rKiHd

Sur la figure 16.14b, on a représenté une réalisation concrète d'une boucle à verrouillage de phase. Le multiplieur est suivi d'un filtre passe-bas, de type RC, avec R = \0 kfl et C = 20 nF, d'où la fréquence de coupure du filtre : 1 = 796 Hz fc 277RC L'AO, monté en suiveur, a pour rôle d'adapter l'impédance de sortie du filtre à la faible impédance d'entrée du générateur sur la chaîne retour. Ce dernier fournit une tension sinusoïdale, d'amplitude ui,m = 3 V , dont la fréquence fi varie avec la tension ux selon fi =fh + ki us. On a, dans ce cas : //, = 100 kHz

et

/q = 100 kHz ■ V^1

Pour fi = fit,, la tension us est nécessairement nulle, d'où le verrouillage de phase : (pi - (pe + — = 0 On peut observer cette condition en utilisant, à l'entrée, un générateur dont on fait varier la fréquence fie : lorsque fie est très voisin de //, on constate le verrouillage de phase.

16. Modulation et démodulation

526

On peut aussi mettre en évidence la plage de capture de phase, qui est définie par : fi =fb + ki us =fb +

K Kl

'" UpÇ Ul,m sin

^

avec

- 1 < sin

^

^ < 1

d'où : x ^ ^ II,min ^Jl ^ Jl,max

UVCC

x x Jl.min —Jb



..

Upjn U^m ^

^

jp _ x i .. Jl,max —Jb i Kl

tip.m til,m ~

Sur la figure 16.15, on a représenté le schéma d'un démodulateur cohérent avec boucle à verrouillage de phase ; le déphaseur de —tt/I permet de fournir, à l'entrée du multiplieur. un signal issu de l'oscillateur local, qui a même fréquence que la porteuse et même phase. Remarque : La BVP qui équipe les ordinateurs permet de synchroniser l'horloge interne du microprocesseur et les horloges des différents périphériques.

BVP Multiplieur

Filtre passe-bas

Multiplieur

Filtre passe-bas

K.. Signal d'entrée

5 X

X

ue

7777 — 17 2

Signal démodulé

Boucle à Verrouillage de Phase

OCT

Déphaseur FTG. 16.15.

III. _ MODULATION D'ARGUMENT OU ANGULAIRE Pour transmettre le signal Si{t) contenant l'information à transmettre, à l'aide d'un signal sinusoïdal porteur, de fréquence fp , on peut aussi moduler l'argument angulaire d{î) = copt + <£(/), selon s{t) = appn cosfrupï + , d'où le nom de modulation angulaire. III. 1. — Expression d'un signal modulé angulairement Développons en série le terme de phase exp[/<£(/")] dans l'expression complexe s(t) associée au signal modulé s{t) : ■lit) = ap,m expj[ù)pt + ^0)]

avec

exp[/^(r)] = 1

+/

Il vient : s{t) = Re \ ap>m Qxp{Jojpt) soit : s{t) = appi < cos{ù)pt) —

sin{copt)

f-b)

COS{ù)pt)

H

Modulation et démodulation

527

Ainsi, le signal modulé s(t) se présente sous la forme de plusieurs ondes : Tonde porteuse et plusieurs ondes modulées en amplitude ; son spectre comporte donc, autour de la fréquence porteuse fp, les spectres de <£(/), ^2(r), etc. Si (^(f) {t)ap>in sin{o)pt)

III. 2. — Modulation de fréquence et modulation de phase La modulation d'argument peut être considérée, soit comme une modulation de fréquence (FM de frequency modulation en anglais) soit comme une modulation de phase (PM de phase modulation en anglais), suivant que Ton considère que le signal de modulation Si(t) est proportionnel à la dérivée par rapport au temps de la phase ou à la phase elle-même. a) Modulation de fréquence En modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal porteur à moduler s'écarte de la fréquence de la porteuse, proportionnellement au signal d'information sfî) : s(t) = ^)mcos[6y + 0(0]

avec

et f = J_dKf+^(0]

f =fp + Kfsft)

+

La grandeur Kf , qui s'exprime en Hz ■ V-1 si le signal est une tension, est le coefficient de modulation de fréquence . On en déduit la relation suivante entre ^(r) et sft) :

«fS'M =

Ztt

dr

à'0™

= ^Kf f sft^dt' J0

b) Modulation de phase En modulation de phase, la phase <£(?) est proportionnelle au signal d'information sft) : s{t) = aPiln cos[ojpt + (f){t)]

avec

0{r) = k# sft)

La grandeur est le coefficient de modulation de phase . ; ce dernier s'exprime en rad-V_I si sft) est une tension. On en déduit la fréquence instantanée f : f.

=

_L dK'/ + ^(0] 2tt dt

dSi = f p

2.77

^ dt

III. 3. — Modulation de fréquence par un signal sinusoïdal Lorsque le signal modulant est sinusoïdal, de pulsation co0 , on a : appn cos [ù)pt + fit)] = aPym cos [27rfpt + é{t)]

et

sft) = aipn cositoffi) = aiyincos{27rf(jt)

avec Mo ^ ù)p . La fréquence instantanée est donc : f=fp + Kf aiymcos(27Tfot) d'où la définition de Vexcursion spectrale en modulation de fréquence : A/ = Kf aiym

telle que

fp - kf ^ f ^fp + A/

16. Modulation et démodulation

528

a) Facteur de modulation Comme la phase du signal porteur a pour expression : 4>{t) = iTTKf / û/mcos(2'7t/o^) df = J '

^ sin{27rfot) +Cte fo

le signal modulé s'écrit, à une constante additive près sur la phase :

s(t) = aP;,n cos [cûpt + irif sm(ù)Qt)



A/"

mj fo

~ fo

est une quantité sans dimension, appelée, facteur de modulation de fréquence . Exemple : pour une tension modulée en fréquence, d'expression, en mV : s{t) = 10 cos(0,5 x 109? + 0,8sin7,5 x 103 r) on déduit aisément la fréquence porteuse et la fréquence de modulation, selon : Mxltf^^MHz 277

et

277

ainsi que le facteur de modulation et l'excursion : m/= 0, 8

et

A/" = 0,8 x/o = 0, 96 kHz

Si aipn = 50 mV, alors kj = /Sf/a,-^ = 19,2 kHz ■ V-1 . b) Spectre du signal modulé On obtient le spectre d'un signal FM en calculant sa transformée de Fourier (cf. annexe 2). Pour un signal de modulation quelconque, le calcul est très laborieux ; il est considérablement simplifié et cependant instructif, lorsque la porteuse est modulée par une seule sinusoïde : s(t) = ap,m cos [û)pt + mj- sin(wor)] =

exp[jù}pt + juif sinfcuoO] +

ex

P[M(ûpt ~Jmf sin(fuo0]}

On en déduit son spectre selon :

W) =

I

{exp [j27Tfpt +jmf sin(27r/or)] + exp [-j27rfpT -jmf sin(27r/o/)] | exp{-j27rjt) d t

ce qui donne, en effectuant : W) =

8(f -fp) * TF{exp[/m/sin(27r/or)]} + pp 8{f +fp) * TF{exp[-jmf sin(27r/o0]}

Comme les fonctions exp[/m/sin(27r/ô/)] et exp[—jm/sin(27r/flt)] sont périodiques, de période Tq = 1 //o , on peut les mettre sous la forme d'une série de Fourier (cf. annexe 2) :

exp [/m/ sin(2-7r/o?)] =

^ c„ exp(J27rnfot)

Modulation et démodulation

529

avec ; ! /IQ/A fTo/2

C,, =

| f-TT exp \jmf sin(2TTnf(it)] exp{—J2Tmfot) àt = -— / exp [/m/ sin{n0) — 0] d 0 = Ju{mf) 2 To J--r0/2 ' '"" J-tt

en introduisant d = lirfQt. Les quantités Jn{mf) sont bien connues : ce sont les fonctions de Bessel de première espèce et d'ordre n (cf. annexe 4). Par conséquent, le premier terme de ?(/") s'écrit :

7

f-ô(f -fp) * TF <j

Ju{mf) &\p{j27Tnf0t)

^

^

J

nimf)8(J -fp - nfo)

Comme le second terme se met aussi sous cette forme, on trouve :

W) = -jL

-fp - nfo) + ï/=—oo

ap,'" 2

+fP + nfo)

Le spectre 's(f) est ainsi constitué de deux groupes de raies symétriques, centrés autour des fréquences fp et —fp , de fréquences et d'amplitudes respectives : fi — fp

nfo

et

cn = Jn{inf)

Sur la figure 16.16, on a représenté le spectre, uniquement pour les fréquences positives. On en déduit le signal s{î) en prenant la TF inverse : {oo

oo J

expO/T) 11= — OO

" (m/) exp(jco0t) + cxp{-jojpt) Y Jf= — oo

exp(->of)

où évidemment (op = Itrfp et coq = lirfo .

^(f)

\ H fp-Va fp

: 1 0I fp ! fp + 2/o -/o fp ff

f

FlO. 16.16.

Remarque : On montre que la bande spectrale significative B, c'est-à-dire celle contenant la presque totalité de la puissance transmise, précisément 98 %, est reliée à la fréquence /o du signal modulant sinusoïdal et au facteur de modulation m/ par la formule de Carson : B = 2(1 + mf)fo

16. Modulation et démodulation

530

III. 4. — Modulation de phase par un signal sinusoïdal a) Facteur de modulation de phase Le signal modulant étant la sinusoïde Si{î) = a-h)n cos(


m

=

K

ai,m

est \q facteur de modulation en phase, sans unité. Comme la fréquence instantanée du signal s{t) vaut : f =fp - K^foa^m sin{ù)ot) elle varie entre les deux valeurs extrêmes fp — k^/q a-,)m et fp + k>/o a-um . On définit alors Vexcursion spectrale en modulation de phase par A/ tel que :

fp ~ A/ ^fi^fP + àf

avec

— = /o

a^m

telle que fp- kf ^fi^fp + A/

Exemple : le signal s(t) = 10 cos[0, 5 x 109 r + 0, 8sin{7, 5 x 103 r)], déjà étudié en modulation de fréquence, peut être aussi considéré comme modulé en phase. On a évidemment les mêmes caractéristiques que précédemment : a

p,m = 10 mV

fp « 79,6 MHz

fo « 1,2 kHz

7^ = 0,8

et

A/« 0. 96 kHz

Pour aipn = 50 mV , alors k# = &f/{foai,m) = B rad • V-1 . b) Spectre d'un signal modulé en phase par une sinusoïde Le calcul du spectre d'un signal modulé en phase par une sinusoïde se conduit comme pour la modulation de fréquence. On a s{{) = aP)m cos[^,7 +• cos(a7of)] , ce qui donne :

s{t) = ^

exp(j(opt) V Jnim^) expijiuoot) -f txp{-i(Opt) ^

expi-jncoot)

III. 5. — Réalisation de la modulation et de la démodulation angulaires a) Modulation angulaire On réalise simplement un modulateur de fréquence en utilisant un vohulateur, précisément un Oscillateur Commandé par une Tension (OCT), c'est-à-dire un générateur basse fréquence qui fournit un signal dont la fréquence varie linéairement avec une tension d'entrée imposée par un générateur auxiliaire. En l'absence de tension de commande, la fréquence du signal sinusoïdal fourni par l'OCT est la fréquence fp de la porteuse. Si le générateur auxiliaire délivre une tension sinusoïdale, de fréquence fs , la fréquence instantanée f du signal provenant de l'OCT est reliée à la fréquence de la porteuse fp par la relation : f =fp + Kfaipncos{ù)st) aiim étant l'amplitude de la tension du signal informationnel.

531

Modulation et démodulation

Une façon d'obtenir la vobulaîion de l'onde porteuse, c'est-à-dire la variation de sa fréquence à l'aide d'une tension de commande, consiste par exemple à faire varier la capacité du condensateur de cet oscillateur autour d'une valeur moyenne. Précisément, si la capacité varie, sous l'action d'une tension auxiliaire, selon : C = Cq -f ACm cos(u>g/)

avec

ACm
alors la pulsation propre du circuit oscillant varie aussi, conformément à : 1/2

1

(Ûp =

\

LCo )

1/2

-1/2

ACm co$(o)gt)

1

0)

Ô

Exemple : fp$ = 100 kHz, fg — 2 kHz et Kf = 100 kHz • V

1

( 1

l

ACm cos(û)gt) \ 2Co

)

.

h) Démodulation angulaire par détecteur de crête Démoduler le signal s{t) = ap^n cos[a>p? + 0(?)] modulé angulairement, c'est restituer Si{t) à partir de <£(/). Une méthode consiste à dériver ^(t) par rapport au temps et à détecter l'enveloppe du signal obtenu. En effet, en dérivant s[i) à l'aide d'un circuit dérivateur (cf. chapitre 8), on trouve : d^ d7

sin^r + ^W]

&p,m 1

L'enveloppe de ce signal, que l'on peut détecter à l'aide d'un filtre passe-bas, permet d'accéder à d(p/ dt et par conséquent à la différence f—fp, puisque : 1 ( à4>\ + ■ 2^ r'' dtj

r et

1 dd» ~ "-2v^t

f

r

f

Le discriminateur est précisément le système, constitué d'un dérivateur et d'un détecteur de crête, qui fournit à sa sortie un signal g{t) proportionnel à d(f>/ dt lorsque l'entrée est s{t) : dy> gif) = D

df

D étant la constante du discriminateur. Sur la figure 16.17, on a représenté le schéma d'un discriminateur très simple, dans lequel on reconnaît aisément un dérivateur passif constitué d'un filtre passe-haut CR puis un détecteur de crête (diode et filtre passe-bas R'C' ). C -o

T

C' s{t) 7777

R

cLv d7 X 7777

r! '7777

gif)

T 7777 7777-

FÏG. 16.17. Remarque : En utilisant un amplificateur dans la zone où la fonction de transfert varie linéairement avec la fréquence, on réalise une dérivation du signal d'entrée, comme on s'en rend compte en comparant les TF du signal dérivé et du signal initial.

532

16. Modulation et démodulation

Selon que la modulation porte sur la fréquence ou sur la phase, on sait que l'on a : _l_d^ 27r dr

= KfSi(t)

OU

(}){î) = K^S^t)

On en déduit respectivement :

277Kf d ?

et

Si{t)

=

Kj,

Dans ce dernier cas, il faut d'abord intégrer le signal g{t), puis diviser par

■^ =

et

. Il vient alors :

=

c) Démodulation angulaire à l'aide d'une boucle à verrouillage de phase La démodulation angulaire est souvent réalisée à l'aide d'une boucle à verrouillage de phase (BVP). Rappelons qu'en modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal modulé est reliée à la fréquence de la porteuse par l'équation : f =fp +

=fp + K/a-,^ cos{e>oO =fP + Kfa-hm cos(277;/br)

aijn étant l'amplitude du signal sinusoïdal contenant l'information à transmettre. À la sortie du filtre passe-bas de la BVP (Fig. 16.14a), la tension us est appliquée à l'entrée de l'OCT, lequel fournit une tension iii que l'on ramène à l'entrée du multiplieur, en même temps que la tension d'entrée à démoduler. La fréquence du signal à la sortie de l'OCT s'écrit donc : f =fh + Kl H s où la fréquence f, de l'OCT est choisie égale à fp . Comme // =f lorsque la boucle est verrouillée en phase, il vient : = fi -fp = K/a^n CQS(27r/Q?) Kl

Kl

Kf

Ainsi, la tension à la sortie du filtre passe-bas est proportionnelle au signal informatif

cos(27r/ot).

Ordre de grandeur : sur une boucle à verrouillage de phase, telle que celle représentée sur la figure 16.14b, on applique une tension d'entrée ue, modulée en fréquence, d'amplitude 5 V, de fréquence fp = 100 kHz ; le signal infonnatif est une tension sinusoïdale, d'amplitude 50 mV et de fréquence fQ = 2 kHz ; quant au coefficient de modulation de fréquence kj- , il est souvent égal au coefficient de modulation K[ de POCT : Kf = ki = 100 kHz • Hz-1 .

IV. _ MODULATION ET DEMODULATION SPATIALES EN OPTIQUE La modulation et la démodulation sont des techniques qui se transposent facilement en optique dans le traitement des images. Dans ce domaine, dit de l'optique de Fourier, où la variable est une longueur et non le temps, les fréquences sont spatiales et non temporelles. L'analogie optique présente, en outre, un avantage pédagogique, puisque les phénomènes observés sont stationnaires. Dans cette partie, nous supposons connus les résultats de base sur la diffraction et le rôle essentiel de ce phénomène dans la formation des images (cf. Optique).

Modulation et démodulation

533

IV. 1. — Modulation et démodulation spatiales d'amplitude Considérons le montage optique de la figure 16.18a dans lequel on forme l'image d'un objet en éclairage cohérent, spatialement et temporellement, c'est-à-dire que le vecteur d'onde du rayonnement optique issu de la source est de direction et de norme fixées. Pour simplifier, sans restreindre la généralité de l'analyse, réduisons l'instrument à une lentille mince convergente, de distance focale image /. L'objet est caractérisé par sa transmittance, c'est-à-dire le rapport de l'amplitude complexe de l'onde lumineuse, à sa sortie, sur son amplitude complexe, à l'entrée du plan qui le contient. Désignonsla par s^x). On observe, dans le plan focal de la lentille, autour du foyer principal image F,, le carré du module de son spectre, c'est-à-dire de sa transformée de Fourier %{u). Onde incidente

L

F

Image

Objet -»

d0

1/

- d; a)

b) FIG. 16.18.

a) Modulation en optique Plaçons contre l'objet un réseau d'amplitude, de pas a , dont le motif élémentaire est caractérisé par la fonction Sq(x) . Ce nouvel objet est bien décrit par l'amplitude complexe suivante : oo s(x) = si{x) Y, ■loix-na) n=—oc produit de la transmittance de la fonction modulante xf(x) par celle du réseau de motif ^(x). Cette multiplication, équivalente à celle réalisée en électronique par un multiplieur, est caractéristique de la modulation en amplitude. En décomposant le signal périodique en série de Fourier, on obtient (cf. annexe 2) : oo oo y(x) = ^(x) Sq (x — na) = ^ - (x) cn exp x^j n——oo n——oo avec ;

'■a/2 cn = - j ^(x) exp (-jl-TT- x) dx a J -a/2 ^ ^

Comme yf(x) est une fonction lente de x, comparée à exp(/27rnx/«), le signal 5,(x) se présente sous la forme d'une superposition de plusieurs porteuses, également modulées en amplitude par y-(x) : oo X

éi )=

'I/W^exp (j277^x) /!= —OC

L'intérêt de l'optique cohérente est précisément d'exhiber spatialement, dans le plan focal image de la lentille, une infonnation sur le spectre s{it) de l'objet. On a : /OO ^(x) exp( —j2.7rux) dx = -oo

£(w) * c""^ (11 \

) a/

534

16. Modulation et démodulation

Il en résulte, d'après les propriétés de la convolution (cf. annexe 2) : oo *"(")= H ^ S (z/ n=—oo Ainsi, le spectre 's{iî) est constitué d'une répétition périodique du spectre s^u), centré autour des fréquences spatiales porteuses suivantes (Fig. 16.18b) :

u,, = nui

avec

1 wj = — a

n étant un entier positif ou négatif. Le cas singulier où /i = 0 correspond à l'absence de porteuse; c'est la modulation sans porteuse à bande latérale double ! L'hétérodynage optique peut être facilement réalisé en changeant de porteuse, ici en changeant de spot dans le plan spectral. On pourrait aussi agir sur les éléments physiques du montage, par exemple la longueur d'onde A ou la distance focale de la lentille. b) Démodulation en optique Pour démoduler, il suffit de filtrer l'entourage fréquentiel d'un seul des spots, ce que l'on fait simplement à l'aide d'une fente (Fig. 16.18b). On illustre ainsi la technique du champ sombre, laquelle est largement utilisée en microscopie électronique, lorsqu'on veut visualiser les défauts à moyenne résolution d'un matériau cristallin (cf. Optique). Cette technique ne doit pas être confondue avec la strioscopie qui consiste à travailler en champ sombre en supprimant la composante continue ( m = 0 ) d'un objet non périodique de phase faible. c) Échantillonnage en optique La multiplicité du spectre |j(«) de s^x) rappelle celle induite par l'échantillonnage périodique d'un signal temporel .?/(?). En effet, le réseau réalise naturellement l'échantillonnage de ^(x) avec sa fréquence spatiale caractéristique = \(a ; si les fentes du réseau sont suffisamment minces, l'échantillonnage est idéal. On peut alors vérifier expérimentalement le théorème de Shannon, selon lequel la fréquence optimale d'échantillonnage usn d'un signal ^(x) est le double de la fréquence maximale significative um du spectre £(w) (cf. chapitre 15). Sur la figure 16.18b, on voit en effet qu'un échantillonnage plus serré, bien que plus coûteux, n'apporterait aucun gain d'information. En revanche, un échantillonnage moins serré provoquerait un chevauchement des spectres et donc une distorsion dans la restitution du signal initial à partir du filtrage de l'un des spectres ^(w). 1 o (M (G)

IV. 2. — Modulation et démodulation spatiales en fréquence et en phase L'holographie, qui consiste à restituer, par une méthode interférentielle, l'amplitude complexe caractérisant un objet, fournit un exemple intéressant de modulation et de démodulation spatiales. Comme nous allons le voir, la phase d'enregistrement de l'hologramme sur un film photographique correspond à la modulation, celle de la restitution à la démodulation. a) Enregistrement d'un hologramme ou modulation spatiale Analysons le montage classique en optique, dit à onde de référence inclinée, représenté sur la figure 16.19 (cf. Optique). Une onde plane tombe, pour une partie sur un objet transparent, lequel est caractérisé par la fonction transmittance v(-(x), et pour une autre sur un prisme de petit angle.

Modulation et démodulation

535

À la sortie du prisme, l'onde de référence, d'amplitude complexe sp{x), est inclinée de l'angle 9 . Comme elle interfère avec l'onde issue de l'objet, l'amplitude complexe de l'onde résultante a pour expression, dans le plan de détection, où on a placé un détecteur spatial (CCD ou film photographique) : *{•*) = sp{x) + ^-(x)

avec

sp{x) = ap>in exp(-/k • r)

et

^(x) = aijin exp[/^(x)]

k étant le vecteur d'onde, de norme Itt/à. , de l'onde de référence et r le vecteur position dans le plan d'enregistrement Oxy. Remarque : L'expression de ^(x) diffère de celle habituellement écrite en optique, par le signe moins dans l'exponentielle, en raison de la convention adoptée en optique, laquelle consiste à compter positivement les retards de phase, et non négativement comme en électronique. Comme le vecteur k est incliné de l'angle 9 par rapport à l'axe optique Oz, il vient : 2-77 — sin 0

k r

et

sp{x) = ap,mQKç{j27riipx)

avec

up

sin 6

409 x 103 m

Ordre de grandeur : pour 9 = 15° et A = 632,8 nm, up fréquence spatiale typique du signal modulant est 4 x 103 m-1 .

1

, alors qu'une

Lentille Hologramme

Prisme Laser Objet

Fig. 16.19. On trouve pour l'intensité de l'onde détectée, sachant que les signaux optiques sont en général complexes : /(x) = ^(x)s*(x) = [^(x) + ^-(x)] [^(x) + s*(x)] = a2pm + alm(x) + 2Re{^(x)^-(x)} avec : a

p,m =

W

a

i,m =

W

et

= a

m ai n e

P'

''

Xpy[^f(x) - 27rUpx\

Ainsi : /(x) = op m + alm{x) + 2aPim apm{x) cos [^/(x) - 27rupx] soit, si on suppose que ap m » a2m , ce qui est généralement réalisé : /(x) ^ a2p m + 2aP:m ai:m{x) cos[^(x) - 27rupx] On en déduit la variation de l'intensité autour de la valeur moyenne Ip = a2 m : A/(x) = /(x) — Ip ~ 2apptl apm (x) cos[o^(x) — 2ttupx\ Cette variation de l'intensité A/(x), enregistrée par le détecteur, est Vhologramme dont la transmittance optique r est une fonction affine de A/(x) : t=a o; et y étant deux constantes.

yA/fx)

536

16. Modulation et démodulation

i) Si l'objet est d'amplitude, la phase (pi{x) étant une constante éo, la répartition de AI{x) est caractéristique d'un signal modulé en amplitude : A/(x) « 2aPjn ai>m(x) cos[<£o - 2irupx]

ii) Si l'objet est de phase, l'amplitude a^m{x) étant une constante caractéristique d'un signal modulé en angle :

, la répartition de A/(x) est

A/(x*) ~ 2a/7i,„ a,im cos[0/(x) — liriipx] Évidemment, pour un objet quelconque, la modulation est à la fois en amplitude et en angle.

b) Restitution ou démodulation spatiale Pour restituer le signal , c'est-à-dire démoduler, éclairons l'hologramme précédent, de transmittance t(x) , avec l'onde porteuse de référence (Fig. 16.20). L'onde émergente a pour amplitude complexe : t(x) sp{x) = [a + 7A/(x)].s/,(x) = {« + 2y ap,m a^in{x) cos [^/(x) - 17tupx] }ap,m txp{J2Tnipx) ce qui s'écrit aussi, en exprimant le cosinus à l'aide d'exponentielles : cv aP)m QXpijltTUpx) -F ylp aip({x) exp[/;(x)| txp(-jA7Tupx)

Ces trois termes représentent les amplitudes complexes de trois signaux, respectivement : i) un signal porteur, de fréquence spatiale up , directement transmis, ii) un signal démodulé, évidemment proportionnel au signal modulant ^(x) =

exp[/(/»/(x)] ,

iii) un second signal porteur, de fréquence spatiale 2up , se propageant dans une direction faisant l'angle 26 avec la normale à l'hologramme, et modulé par le signal conjugué en phase de ^(x), soit s*(x) = û{>exp[-;^(x)]. On ne sépare aisément le signal démodulé des deux autres signaux que si l'angle d'inclinaison 6 n'est pas trop faible (cf. Optique).

Onde de référence

Hologramme C>Œil

Image virtuelle

FIG. 16.20.

Modulation et démodulation

537

CONCLUSION Rappelons les points essentiels. 1) Lorsqu'on veut transmettre rapidement un signal, il est judicieux d'utiliser une onde électromagnétique porteuse, de haute fréquence, que l'on module par le signal à transmettre. Cette onde porteuse modulée se propage alors à très grande vitesse c se 3 x 108 m ■ s -1 dans le vide, et de l'ordre de c dans un milieu matériel. A la réception, Tonde porteuse modulée restitue le signal transmis, après démodula2) La modulation d'amplitude (AM) est celle de l'amplitude ap^m de Tonde porteuse. On l'écrit généralement sous la forme : s{t) = [ap>!V + 5/(0] cos(ûy)

ou

s{t) = aPjm[] + mgi{t)] cos{o)pt)

dans laquelle û)p = 27rfp est la pulsation de Tonde porteuse, 5,(0 est le signal contenant l'information ; gi{f) est le signal si{t) normalisé par la valeur maximale |5,jM de sa valeur absolue et m le facteur de modulation : et

MO =

m=

Les fréquences caractéristiques de Si(t) ou gi{t) sont toutes très inférieures à . On réalise la modulation en amplitude en multipliant le signal Si{t) à transmettre par le signal de la porteuse : MO aP,m 008(2-77/^0 Le changement de porteuse ou hétérodynage s'obtient en multipliant d'abord le signal modulé par un signal sinusoïdal local, de fréquence égale à la fréquence de la porteuse, augmentée de la fréquence de la nouvelle porteuse, puis en filtrant. 3) La démodulation synchrone cohérente consiste à multiplier le signal modulé par un signal de même fréquence que la porteuse, puis à filtrer le signal obtenu à l'aide d'un filtre passe-bas ; on peut ainsi restituer le signal d'information MO • 4) Dans la modulation angulaire, l'information MO >d transmettre, est contenue soit dans la fréquence de la porteuse (modulation de fréquence ou FM), soit dans sa phase (modulation de phase ou PM). Entre la fréquence instantanée / du signal, la fréquence fixée fp de la porteuse et M/ 5 on a les relations suivantes, respectivement en FM et en PM :

fi =fp + x/MO

et

+^ LTT

Qf

Techniquement, l'analyse de la modulation d'argument est plus laborieuse que celle de la modulation d'amplitude. 5) Les concepts de modulation d'amplitude et de modulation angulaire se transposent en optique de Fourier, où la variable n'est pas le temps mais l'espace. C'est ainsi qu'il est instructif de revisiter l'holographie, technique bien connue en optique, à l'aide des concepts de modulation et de démodulation, issus de l'électronique.

16. Modulation et démodulation

538

EXERCICES ET PROBLEMES

PI6- 1. Transmission d'un signal audio par modulation d'une porteuse On veut transmettre, par voie hertzienne, un signal Si(t) qui occupe une bande spectrale dans la gamme audio, entre les fréquences fm = 50 Hz et fy = 6 kHz . 1. a) Pourquoi, du point de vue physique, n'utilise-Pon pas une antenne parcourue par un courant d'intensité proportionnelle à ^(f) ? Quel avantage présente la modulation pour le transport de l'information ? b) Pour transmettre le signal Si{t), on module l'amplitude aPjl„ d'une porteuse ap^mcos{copt) de haute fréquence. Dans la suite, on s'intéresse à un signal modulé de la fonne : s{t) = aPjm[a + K £/(>)] cos(*y) K étant un coefficient constant. Donner un exemple de schéma fonctionnel des opérations qui permettent d'obtenir le signal modulé et qui soient réalisables avec des composants électroniques courants. c) Quelle est l'allure du spectre "s(f) du signal s{t), pour Si(t) sinusoïdal, puis dans le cas général ? on précisera avec soin les grandeurs portées sur les axes. Déterminer la bande occupée par le signal modulé. Quel intérêt peut présenter la modulation à porteuse supprimée ? Comment modifier le signal modulé s(t), transportant le signal à transmettre Si(t), afin qu'il occupe une bande plus étroite ? 2. a) Le signal modulé, obtenu sous forme d'une tension ^(r), est redressé par une diode, puis envoyé sur un condensateur, de capacité C, placé en parallèle, avec un conducteur ohmique, de résistance S m R. Dessiner le schéma du montage. Etablir les conditions sur l'ordre de grandeur de r = RC pour que la tension aux bornes du condensateur puisse représenter, de façon acceptable, l'enveloppe de s{t). Comment peut-on améliorer cette représentation ? b) Le signal modulé est multiplié par le signal de la porteuse sp{t), puis filtré. Établir les conditions pour que le signal de sortie du filtre soit le signal recherché Si[t). Comparer dans l'espace des fréquences cette méthode de démodulation au procédé de modulation étudié plus haut. Quand on ne dispose pas de la porteuse, peut-on reconstituer le signal Si(t) simplement à partir du signal reçu s{t) ? P16- 2. Signal analytique associé à une tension modulée en amplitude La tension associée à un signal modulé en amplitude a pour expression, en volt ; s(t) = [5 + 2cos2(27r/or)] cospTr/pr)

avec

fp = 100 kHz

et /o = 2 kHz

1. Trouver le spectre 'sif) du signal modulé? Représenter graphiquement 1 ^

.

2. Quel est le signal analytique associé à s{t) ?

(5) P16- 3. Analyseur de spectre 'C Avec un analyseur de spectre, on détecte trois pics, pour un signal inconnu ,v(f) : un pic principal à la fréquence 650 kHz et deux pics secondaires, de même amplitude, respectivement à 640 et à 660 kHz, dans le rapport de 30% par rapport au pic principal. 1. Déterminer la fréquence de la porteuse et celle du signal de modulation. Quelle est la largeur spectrale du signal ? 2. Calculer le facteur de modulation.

Modulation et démodulation

539

P16- 4. Puissance d'un émetteur en modulation d'amplitude Un signal modulé en amplitude est créé avec une onde porteuse, de fréquence ^ = 162 kHz, et un signal de modulation sinusoïdal, de fréquence /o = 10 kHz . 1. Quelles sont les fréquences contenues dans le signal modulé? Calculer les longueurs d'onde correspondantes. En déduire la largeur spectrale correspondante, en fréquence et en longueur d'onde. 2. Trouver le facteur de modulation m, sachant que le rapport r de l'amplitude maximale sur l'amplitude minimale vaut 7 . 3. Calculer la puissance transportée par la porteuse et par les bandes latérales, sachant que la puissance totale est 2 000 kW . P16- 5. Hétérodynage Dans un récepteur radio AM, l'oscillateur local est accordé sur la fréquence du signal porteur reçu, de telle sorte que la fréquence du bloc MF soit fixée à 420 kHz. 1. Calculer, pour les fréquences des ondes moyennes, qui sont comprises entre 490 et 1 600 kHz , le rapport entre les valeurs extrêmes de la fréquence de l'oscillateur, lorsque ce dernier fonctionne en sur-hétérodynage. 2. Même question dans le cas d'un sous-hétérodynage.

P16- 6. Transmission d'un signal périodique par modulation d'amplitude On se propose de transmettre, à l'aide d'un signal sinusoïdal porteur, ap^, cos((ort), représentant une tension électrique, de fréquence fp = 1 MHz, un signal de modulation périodique y,(r), de fréquence fo = l kHz, et de motif : / ai,m cos

t \ 1

pour

T0 T0 -y O^ y

avec

1 Tq = -

1. Montrer que la tension Si{r) peut être mise sous la forme : Si{t) = 4o

2 2 1 + - COSpTT/oO - — cos(477/o/) + • ■ •

Aq étant un coefficient que l'on déterminera en fonction de a^in. Représenter graphiquement, pour 4o = I V, le spectre de Fourier T/(f), jusqu'à l'ordre deux inclus. 2. En déduire le spectre T(/) du signal s{t) modulé en amplitude : s{t) = [ap>m + siit)] cosicopt) Quel est le signal analytique sa(t) associé à s{î) ? 3. On souhaite transmettre les deux premiers harmoniques. Quelle doit-être, en kHz, la bande passante des circuits de transmission ? En déduire les fréquences caractéristiques du signal s{t) transmis. 4. On supprime la bande latérale inférieure du signal à transmettre ; en outre, on ne garde que la composante stationnaire et le premier harmonique de Si{t). Le signal résultant s'écrit alors : si (t) = A i (t) cos [copt + (^i (t)] Déterminer Ai(f) et

, sachant que a{Km = 10 V et Aq = 1 V .

16. Modulation et démodulation

540

P16- 7. Modulation d'amplitude d'un signal stéréophonique En transmission radio par stéréophonie, les signaux g(î) et d{t) correspondent à deux voies, la première à gauche, la seconde à droite. Chacun de ces signaux a une largeur spectrale identique, entre /j = 15 Hz et /a = 15 kHz. Pour permettre une réception de ces signaux, par des postes monophoniques, les signaux que Ton transmet sont ; "(0 = 8{t) + d{t)

et

v(t) = g{t) - d(i)

u{t) étant le signal reçu par les postes monophoniques. 1. Quelles sont les fréquences minimale et maximale contenues dans les signaux ii[t) et v{t) ? Comment restitue-t-on, dans les postes stéréophoniques, les signaux g(r) et d{t), à partir de u(t) et v{t) ? 2. On considère le signal s[t) suivant, représentant une tension électrique : s{t) = u(t) + v(t) cos{27r/5/7/) + Ao cos{27rfot) avec u{t) = Uq [cos(27r/ir) + cos(277/2/)] et v(t) = Vq [cos(27r/ir) —005(277/2/)] • Dans ces expressions, fSp = 40 kHz est la fréquence d'une onde monochromatique, dite sous-porteuse, fç, = 20 kHz , Uq = 40 mV, Vq = 20 mV et Aq = 20 mV . a) Calculer le spectre 7(f ) de s{t). Représenter avec soin son graphe ; on adoptera l'échelle suivante : en abscisse, 1 cm représente 5 kHz ; en ordonnée, 1 cm représente 5 mV. b) Quel est le signal analytique sa{t) associé à .s(/) ? c) Trouver la fréquence maximale /m du signal s{t). En déduire la période optimale d'échantillonnage de ce signal. Pourrait-on réduire fw en modifiant la modulation ? Justifier. 3. Le signal précédent module en fréquence une porteuse de fréquence /, admet que la largeur spectrale nécessaire à l'émission, a pour expression :

=

106,3 MHz. On

Bu = 2(1-1- mf)fM dans laquelle m/ est le facteur de modulation en fréquence. La gamme spectrale allouée à ce type de radiodiffusion s'étend entre 88 MHz et 108 MHz.

(N I

a) Sachant que nif = 4 et qu'un intervalle spectral de protection de 450 kHz est imposé entre les zones spectrales occupées par les émetteurs, combien d'émetteurs différents peut-on placer dans cette gamme ? b) Même question si l'on travaillait en bande latérale unique inférieure.

(5) 4-J 'l.

P16- 8. Démodulation cohérente d'un signal à l'aide d'un filtre passe-bas L'amplitude a{f) du signal s{t) = a{t) cos(27r/)/) a une transformée de Fourier d{f) contenue dans l'intervalle [—B ; S] avec B
Modulation et démodulation

541

P16- 9. Modulation angulaire La tension associée à une porteuse, de fréquence j/J, = 88,3 MHz, modulée angulairement, a pour expression : = aP:m cos[ûy + ma sinf^oO] avec aJKIV = 20 mV et ma = 0,6 ; la fréquence du signal modulant est /o = 8 kHz. 1. Trouver l'amplitude de la tension modulante, sachant que le coefficient de modulation en fréquence (FM) est Kf = 25 kHz • V-1 . En déduire l'excursion en fréquence. 2. Calculer le coefficient de modulation en phase (PM) correspondant

?

P16- 10. Modulation et démodulation spatiales d'amplitude en optique On forme, en éclairage cohérent, l'image d'une fente, de largeur / = 1 cm, à l'aide d'une lentille £ mince convergente, de focale / = 20 cm , placée à une distance d0 = 30 cm en avant de £. Un diaphragme en forme de fente, de largeur L = 3 cm, parallèle à la fente objet, est centré sur l'axe optique. La longueur d'onde du rayonnement est A = 500 nm. On place, contre la fente objet, un réseau de fentes infiniment fines, de pas « = 10 jxm. 1. Décrire l'aspect du plan focal de £ . Montrer que Ton réalise par ce montage une modulation d'amplitude que l'on précisera. Calculer, en m-1 , les différentes fréquences spatiales porteuses du signal fente s, (x). 2. On admet que les fréquences spatiales significatives de l'objet sont inférieures à la valeur il m = 400 m-1 . Quelle doit-être la valeur maximale de a pour que l'on puisse restituer sans altération la fente objet dans le plan image? Commenter. 3. Comment est modifiée l'image, lorsqu'on ferme le diaphragme centré sur l'axe optique jusqu'à une valeur de 30 jxm . Décrire l'aspect de l'image, si on a sélectionné uniquement le voisinage du spot central, dans le plan focal. Même question si on a laissé passer le voisinage d'un autre spot.

T3 O C Û r-j o (M 0 •w JZ 01 >Û. o U

17

Signaux aléatoires et bruits

Les signaux aléatoires, dits aussi stochastiques, sont des signaux qui dépendent, non seulement de la variable temps t ou espace x, comme les signaux déterministes, mais aussi d'une seconde variable A, qui est aléatoire (cf. annexe 5). Ils jouent un rôle essentiel en théorie du signal pour plusieurs raisons : i) ils permettent de mieux décrire certains signaux électroniques, ou optiques tels que ceux fournis par les oscillateurs comme ceux émis par les sources naturelles de lumière, ii) ils représentent bien les différents bruits parasites qui affectent les composants électriques ou optiques, iii) ils décrivent correctement les messages que pourrait émettre, de façon aléatoire, une source partiellement inconnue vers un récepteur ; c'est le point de vue adopté dans la théorie de la communication (cf. chapitre 20).

I. — STATISTIQUE DES SIGNAUX ALÉATOIRES 1.1. — Représentation des signaux aléatoires Un signal aléatoire, dépendant du temps t ou de l'espace a:, peut se mettre sous la forme ; s{t ; A) ou s{x ; A) et s{t. x ; A) si le signal dépend à la fois du temps et de l'espace. Par exemple, le champ électromagnétique E, émis par une source lumineuse, peut être écrit (cf. Optique) : E = s{î, x ; A) Ca



s{t, x ; A) = Em cos(o)t — kx -)- 4*a) rect

c

l - Ta/2\ t

a

J

. fi a et t\ désignant respectivement le vecteur unitaire aléatoire défini par la direction du champ E, la phase à l'origine du temps et de l'espace, et la durée du signal. En optique, un tel champ représente bien l'onde qui est émise, de façon spontanée et aléatoire, par une source lumineuse, lors du passage d'un atome d'un niveau énergétique à un niveau d'énergie plus faible ; ce caractère statistique est attribué au mécanisme de l'émission lumineuse spontanée, lequel est directement relié aux collisions entre les édifices atomiques ou moléculaires (cf. Optique). Un autre exemple est fourni par le signal reçu par un radar (acronyme de RAdio Detecting And Ranging). Ici, un générateur électrique, de haute fréquence, envoie un signal qui est réfléchi par une cible inconnue, dont on veut connaître la distance à la source. Si e{t) = em cos((uf) est le signal émis, le signal reçu a pour expression, après réflexion par la cible : s{t ; A) = sm cos(<wr — 2k d\) k étant la norme du vecteur d'onde et

la distance recherchée, laquelle est aléatoire.

Signaux aléatoires et bruits

543

1.2. — Stationnante Un processus aléatoire, que l'on représente par la fonction signal s{t ; A), est dit stationnaire au sens strict, s'il reste inchangé lorsque la variable temps f subit une translation : s{t]A) — s{t — t ; A) Par extension, on dit que le signal spatial

quels que soient

f

et

r

; A) est stationnaire au sens strict si :

.v(x ; A) = s[x — « ; A)

quels que soient

x

et

a

Cette propriété est rarement réalisée car trop contraignante ; aussi introduit-on la stationnarité au sens large : le processus aléatoire, décrit par s{t; A), est stationnaire au sens large, jusqu'à Tordre deux, si les grandeurs statistiques moyennes suivantes, portant sur la variable A : {s(t;A))

et

{s{t]A)s(t-r]A))

sont indépendantes du temps î ; l'opérateur {), qui agit sur A, représente, à r fixé, la moyenne statistique, on moyenne d'ensemble, d'un grand nombre de systèmes identiques, c'est-à-dire l'espérance mathématique (cf. annexe 5). Par extension, un signal spatial s(x ; A) est stationnaire au sens large si les moyennes statistiques : (5(x;A))

et

; A)5(x — « ; A))

ne dépendent pas de x, a étant fixé.

1.3. — Ergodicité Un processus stochastique, décrit par la fonction aléatoire éventuellement complexe s(t ; A), e dit ergodique, jusqu'à Tordre deux, si les moyennes simple et quadratique dans le temps sont égales ai moyennes statistiques correspondantes : 1

rTn

r^oo 7 J_T/2

*(';A)df = (*(f;A))

et

r fT/i .s2(r) = lim - / |*(t;A)|2d? = (l*(r;A)|2; T^oo 7 J—r/i

Dans la suite, les signaux considérés seront supposés ergodiques jusqu'à Tordre deux, ce qui est u contrainte facile à satisfaire. La seconde intégrale suggère de définir la fonction d'autocorrélation C(r) du signal aléato stationnaire s{t ; A) selon : 1 fT/2 C{t) = lim — / s(t : A) Ç (r - r ; A) d r T-*oo T J-T/2

ou

C{r) = (^(r; A)Ç(r — r; A)>

On introduit aussi la fonction d'intercorrélation de deux signaux aléatoires stationnaires s2{t:A) : 1 fT/2 Ci2(7-)=lim - / ^; A)^{t — T]A)dî T-'CG I J_Tj2

soit

C,2(r) = (^(r; A)^(r-T;A))

A)

544

17. Signaux aléatoires et bruits

1.4. — Puissance spectrale d'un signal aléatoire stationnaire Pour un signal aléatoire stationnai re, tel que s{t ; A), défini pendant une durée finie T, on appelle transformée de Fourier finie de s{t : A) la quantité : fT/2 îr(/' ; A) = / s(t] A) exp(-/277/1) d, ■J-TU et puissance spectrale du signal s{t ; A) la grandeur suivante :

<S(/')= lim T—t-oo J

; A)|2;

Remarque : Comme l[T{f ; A) est le produit d'un signal par une durée, la dimension de la puissance spectrale est la suivante :

[r]

"

[fl

soit le carré du signal divisé par une fréquence. En identifiant [S]2 à la puissance transportée par le signal, ce qui est vrai à une constante multiplicative près sans intérêt, on justifie l'appellation puissance spectrale pour S{f ). 1.5. — Relation entre la puissance spectrale et la fonction d'autocorrélation Remplaçons, dans la puissance spectrale S{f), le spectre %-{f ; A) par son expression. Il vient : 5(/)= lim -{2T(f-,A)tT(f;A)) 7—^oo / d'où, en explicitant : i / rT/2 5(/") = lim F ( / r ^oc I \^J_T/2

fT/2 ;

ex

P(~/2^/ t)àî J-T/2 -s*

5A)

ex

p(J27rf *')

dt

'

Par conséquent : ! fT/2 r fT/2 S{f) = lim - / exp(-j27r/ r) d / i / (s(t ; A) s*(F ; A)) expijlTrf t') ât' T^qo l J_r/2 [7-7/2 Comme la moyenne d'ensemble fait apparaître la différence t = t —

, S(f) s'écrit aussi :

i r7/2 f f'-T/2 ] S(f) = h™ = / exp(-j27r/f) d/ 7 / C(r) exp[/27r/(/ r)] df-r) \ 1 J-T/2 [Jt+T/2 ) ce qui donne, en simplifiant les termes exponentiels exp(—/277/1) et exp(/27r//) : l f'/t f!-r'/* fT/2 ft+T/2 S(f)= lim dt C(r)exp(-;27rr)d T—oo / J_T/2 Jt-T/2

Signaux aléatoires et bruits

545

Après intégration et passage à la limite, on trouve : /oo C(t) exp(—j2-7rT) d r -oo soit : sif) = C{f)

avec

C(r) = {sit ; A) ^{t - r; A))

Ainsi, la puissance spectrale et la fonction d'autocorrélation, associées à un signal aléatoire stationnaire, sont reliées par une transformation de Fourier. Ce résultat est connu sous le nom de théorème de Wiener et Kintchine , du nom de deux mathématiciens allemand et russe, respectivement N. Wiener et A. Kintchine. Remarque : En optique, ce théorème traduit la relation entre l'intensité spectrale d'une source et son degré complexe de cohérence temporelle (cf. Optique).

II. — DIFFERENTS TYPES DE BRUIT Lorsqu'on mesure, à plusieurs reprises, une tension électrique stationnaire, entre les bornes d'un dipôle, on constate que cette tension ne reprend pas exactement la même valeur; on dit que la mesure présente un certain bruit. On est alors conduit à considérer toute tension stationnaire ou variable dans le temps comme la somme d'une tension déterministe u{t) et d'une tension de bruit d'expression b{î,K) ou n{t ; A) (de l'anglais noise). Cette dernière peut généralement être considérée comme une fonction aléatoire, ergodique jusqu'à l'ordre deux et de valeur moyenne nulle : {b{,:A))=0 En optique, de façon analogue, la transmittance r d'une plaque de verre, sur laquelle on a enregistré des variations d'intensité lumineuse, est la somme d'un signal déterministe t(x) et d'un bruit d'expression h(x ; A), ergodique jusqu'à l'ordre deux ; dans ce cas, la valeur moyenne hm de la transmittance n'étant pas nulle, on se ramène au cas précédent en décalant le signal de bruit initial : bd(x ; A) = h{x ; A) - hm II. 1. — Bruit blanc On dit qu'un bruit est blanc lorsque son spectre de puissance S^if) ne dépend pas de la fréquence (Fig. 17.1a) ; on désigne souvent cette constante par /3/2 , d'où l'écriture suivante de St, :

Sh — 11 en résulte, en prenant la TF (cf. annexe 2), que l'autocorrélation correspondante est un dirac (Fig. 17.1b) : Cb(r) = | S{r] Notons que, le bruit étant de moyenne nulle, sa variance s'écrit (cf. annexe 5) : aj, = {b2(t;A)) = Ch{0) =

( Sb(J') txpQljrfr) d/ = f Sh(f ) df = Sh A/ J \ r=0 •'

546

17. Signaux aléatoires et bruits

Cb{r)

m) {3/2

(3/2 8{t) 0

/ a)

b) FIG. 17.1.

Le qualificatif blanc vient évidemment de l'optique ; en effet, on sait, depuis les travaux de Newton sur la lumière, que la couleur blanche est due à la coexistence de toutes les fréquences du spectre lumineux, entre le rouge et le violet. Évidemment la «blancheur» d'un bruit n'est qu'approchée, car sinon la puissance d'un bruit blanc serait infinie. Le spectre réel présente nécessairement une certaine bande spectrale, ce qui confère à l'autocorrélation une certaine largeur. Si la bande de fréquence est suffisamment large pour contenir la plupart des fréquences intéressantes dans l'analyse considérée, le bruit sera proche d'un bruit blanc. Lorsque la puissance spectrale est constante pour / < /c et nulle au-delà, fc étant une fréquence significative dans le problème considéré, le bruit est dit rose. Dans ce cas (Fig. 17.2) :

w-Hé) • Si la puissance spectrale comporte une bande de fréquence suffisamment étroite, le bruit est dit coloré. On comprend ces qualificatifs inspirés par l'analogie optique : lorsqu'on supprime les hautes fréquences, on privilégie les basses fréquences et donc les grandes longueurs d'onde qui correspondent, en optique visuelle, à la couleur rouge, lesquelles dans un fond blanc donnent l'aspect rose; de même, lorsque la bande spectrale est étroite en optique, l'aspect est coloré, précisément de la couleur de la longueur d'onde moyenne sélectionnée. a(r)

Snif) /3/2

1//c

-fc

0

fc

—0,5fc

0

0,5f

f

a)

b) Fig. 17.2.

II. 2. — Bruit gaussien Un bruit est si l'amplitude b du bruit est répartie autour d'une valeur moyenne bm selon une courbe de Gauss (Fig. 17.3). La densité de probabilité p(b) a pour expression (cf. annexe 5) ; p(b) =

1 (2-77 cr2)1/2

exp

(b - bm)r 2cr2

Le modèle gaussien de bruit est très commode, car complètement déterminé par la donnée de la valeur moyenne {bm) et de la variance
547

Signaux aléatoires et bruits

d'un bruit, se présente sous la forme d'une somme de variables aléatoires indépendantes {«,}, elle suit approximativement une loi gaussienne, quelle que soit la nature précise des différentes lois de probabilité suivies par les variables {«,} . Ce résultat important est un aspect du théorème de la limite centrale (cf. annexe 5). W)

FIG. 17.3. II. 3. — Bruit poissonnien On définit un bruit poissonnien par la loi de probabilité discrète de Poisson (cf. annexe 5) : h{t;A) = YjPm(t-tm ; A) m=0

1 >n = — 7 ml } \$

avec

P

exp

t/0 étant le paramètre sans dimension de cette loi. Sur la figure 17.4, on a représenté la distribution discrète pour les deux valeurs tjd = l et t/0 = 5 ; on voit que P\{t/0) et P^Çt/O) sont respectivement les probabilités les plus élevées. On rencontre très souvent une telle distribution en physique, précisément chaque fois que l'on s'intéresse au résultat d'un grand nombre de phénomènes élémentaires identiques et de faible probabilité : c'est l'approximation de la loi binomiale pour des événements rares (cf. annexe 5). Le bruit de granulation des photons et le bruit de grenaille des électrons, que nous verrons un peu plus loin, sont deux exemples de bruit poissonnien. On montre alors que, pendant une durée finie Af, la variance crjj du nombre de phénomènes élémentaires détectés est égale à leur nombre moyen N (cf. annexe 5). Il en résulte que le bruit poissonien est caractérisé par l'écart-type ctn = A^1^2 , d'où le Rapport Signal sur Bruit RSB suivant (ou SNR de l'anglais Signal Noise Ratio), caractéristique du processus poissonnien : RSB =

' Pn

N

= N{/2

- = 1

- =5

1-4o i

m

10 m b)

a) FIG. 17.4.

17. Signaux aléatoires et bruits

548

a) Bruit de photons Le bruit de photons est le bruit associé au nombre de photons émis par une source de lumière incohérente (cf. Optique). Montrons que l'émission de lumière par une source satisfait bien à une loi de Poisson. Pendant une durée élémentaire df, la probabilité élémentaire dP pour que la source émette un photon à la suite d'une désexcitation d'un atome ou d'une molécule, éventuellement perturbée par une collision aléatoire avec un autre atome, est proportionnelle à dr :

T t étant la durée qui sépare en moyenne deux collisions (cf. Thermodynamique). Pendant la durée finie A/ de l'expérience, le nombre d'événements élémentaires est grand, puisqu'il vaut Nev = A// dr. Il en résulte que le produit Nev par d P est fini : Ar Nev x dP = — r On sait que, dans ces conditions, la loi binomiale donne la loi de Poisson (cf. annexe 5). On a alors : Af N= — T

et

-, o-2n = N

On peut déduire de la variance du nombre de phénomènes élémentaires celle cr^ sur le flux énergétique O, qui est relié à l'énergie hv d'un photon par l'équation : , , N hv $ = hv-r = s-N A/ Ar hv étant l'énergie d'un photon (cf. Quantique). Il en résulte : h v2

hv N = — d) Ar Ar

(ri =

2

Le plus souvent, on exprime le résultat précédent à l'aide de la largeur spectrale A/, associée à la durée de l'expérience Ar. Afin d'établir la relation entre A/ et Ar, notons préalablement que l'influence de cette durée Ar se traduit par la multiplication du signal de sortie par la fonction rectangle de largeur Ar, à partir de l'instant initial de l'expérience. Du point de vue de l'analyse de Fourier, tout se passe comme si l'instrument de détection était caractérisé par la fonction de transfert : h(f ) = TF \ rect

r - Ar/2 =Af

sin(777Ar) , . exp(->/Ar) J/A,

Comme on s'intéresse à la puissance spectrale des signaux, la fonction de transfert relative à la puissance est le carré du module de la fonction précédente, soit : sin('77/Ar) m\2 = La bande de fréquence A/ à —3 dB , caractéristique de cette fonction de transfert relative à la puissance, de type filtre passe-bas, est donnée par la fréquence /] /2 pour laquelle : far \\- _ W0)l2 \hif\/2)\ — —2—

d'où

A/=/,/2-0 =

0,445

Signaux aléatoires et bruits

549

puisque s'm2(ttx)/(ttx)2 = 1/2 pour a* = 0.445 (cf. Optique). Retenons donc :

Finalement, on obtient l'expression suivante de la variance du flux de photons : = Ihv

A/

Notons que le coefficient de 2A/ représente le produit de l'énergie hv que transporte un photon par le flux énergétique <1>. Il est instructif d'analyser la dimension physique de chaque terme de l'expression précédente : =

I^]2 — [^]2[^]_2

et

[/î^A/] = [$]

d'où

[/2î'^> A/] = [4>]2

le symbole [<ï>] désignant une grandeur homogène à un flux énergétique, c'est-à-dire une puissance. Un tel bruit est hîanc car le coefficient de A/ ne dépend pas de la fréquence / du signal analogique considéré. La puissance spectrale du bruit de photons est donc : Sph = 2hv Ordre de grandeur : pour un détecteur optique, dont chaque pixel carré reçoit un flux lumineux = 5 x 10-12 W, de longueur d'onde A = 632,8 nm, dans une largeur spectrale A/ = 6 MHz, on trouve, h étant la constante de Planck et c la constante d'Einstein : cr\ = 2hv

A/ = 2/z- <E> A/ = 1,88 x KT23 W2 A

d'où : S

h

= ^ = 3,14 x KT30 W2 - Hz-1

et

= 4,33 x KT'2 W

soit une fluctuation du flux lumineux de 4,3 pW . b) Bruit de grenaille ou bruit Schottky Le nombre N d'électrons qui traversent une section d'un conducteur, pendant une durée Ar, satisfait aussi à une loi de probabilité de Poisson. En effet, un raisonnement analogue au précédent peut être reconduit ; si e désigne la charge élémentaire, le flux de charge ou intensité / du courant a pour expression : eN A9 ^ c2 2 e2N el . 1 I 2 1 — — d ou 0-7 = —rcrf = —= — avec Ar = —— 2 b 2 A/ ' Ar Ar A/ 2A/ La circulation d'un courant électrique dans un conducteur est donc caractérisée par un bruit dit de grenaille dont la variance a pour expression : a-2 = 2c/A/ A/ étant la bande passante du système. Ce résultat donnant 07 a été établi, pour la première fois en 1920, par le physicien allemand W. Schottky, d'où son autre nom bruit Schottky.

17. Signaux aléatoires et bruits

550

Vérifions que, dimensionnellement, l'expression précédente est bien cohérente : Wr] = [r]2

et

[eAf]=[r]

\elAf] = [r]2

d'où

Comme le bruit de photons, le bruit de grenaille est blanc, d'où sa puissance spectrale : Sg = 2el Ordre de grandeur : pour une intensité 7 = 1 A et une bande passante A/ = 10 kHz , on a : Sg = 2el = 32 x 10-20 A2 • Hz-1

crT = 2x l,6x lO-19 x 104 = 3,2x 10"15 A2

d'où ai = 5,65 x 10~8 A, soit une fluctuation d'intensité de 56,5 nA . Aux bornes d'un conducteur, de résistance /? = 10 kÛ, on peut alors mesurer une fluctuation de tension de 0,56 mV. Remarque : Le bruit Schottky suppose que les charges électriques soient indépendantes, condition qui est mieux satisfaite dans les conducteurs non métalliques que dans les conducteurs métalliques. II. 4. — Bruit thermique ou bruit Johnson Le bruit thermique ou bruit Johnson, du nom du physicien américain J. Johnson qui La mis en évidence en 1927, est le bruit que l'on observe sur la tension u[t ; A) aux bornes d'un conducteur, en raison de sa température T. Son interprétation a été donnée en 1928 par Nyquist : il est dû à l'agitation thermique des porteurs de charge, lesquels sont responsables de la conduction électrique, d'où son nom. Rappelons l'expression du travail élémentaire des forces électriques dissipé par effet Joule dans un conducteur, de résistance R, pendant la durée élémentaire dr : "2 A R*' dans laquelle u = u(t ; A) désigne la tension aux bornes du conducteur. Les fluctuations énergétiques, associées aux fluctuations de tension, de variance al, sont donc : ^Ar R

soit

^Ar R

pendant la durée finie A/. Or, un conducteur, à la température T, émet un rayonnement électromagnétique, que l'on peut représenter par un oscillateur à deux dimensions dont l'énergie moyenne a pour expression, en fonction de la fréquence p , d'après la statistique de Bose-Einstein (cf. Thermodynamique) : — ^ hv 1 n e = 2 avec = Tâî~\—T P TT expiphv) — 1 kgi kg étant la constante de Boltzmann. A basse fréquence, l'expression précédente se réduit à : f

^ l+f3hP-\

=

2kBT B

ce qui est le résultat classique fourni par le théorème de l'équipartition de l'énergie appliqué à un oscillateur bidimensionnel. Il vient donc : -At = IknT

d'où

al =

2RkBT

Signaux aléatoires et bruits

551

En introduisant la bande passante A/ = 1 /(2A/), on trouve l'expression établie par Johnson : a-l=4kBTRkf On voit que ce bruit est blanc. Il est en outre gaussien. On peut vérifier, ici aussi, que l'expression précédente est cohérente. En effet ; ki;] = m2

M = [f]

et

[«] = [vl2[£]-|[r]1

puisqu'une puissance est homogène au rapport du carré d'une tension par une résistance. On en déduit la puissance spectrale de ce bruit blanc : ST = 4kBTR Ordre de grandeur : à température ordinaire ( 300 K ), la variance de la tension aux bornes d'un conducteur, de résistance i? = 10 kfi , vaut, pour une bande passante A/ = 10 kHz : 0-2 =4 x I04 x 1,38 x 10-23 x 300 x 104 = 1,6 x 10~12 V2 d'où:

2 St = 4kBTR = ^ = 1,6 x I0"16 V2 - Hz-'

et

(Tu = 1,3 x 10~6 V

Ainsi, la fluctuation en tension est de Tordre de 1 jxV . On diminue ce bruit en refroidissant les composants. II. 5. — Bruit de scintiHation ou bruit en 1/f Les bruits précédents ont des origines physiques précises : fluctuations dans l'émission de photons pour le bruit de photons, fluctuations dans la circulation des électrons pour le bruit de grenaille, fluctuations de température pour le bruit thermique. En revanche, le bruit de scintillation, découvert aussi par Johnson en 1925, alors qu'il étudiait l'effet thermoélectronique, c'est-à-dire l'émission d'électrons par une cathode métallique chauffée, n'a pas d'origine physique précise. Sa caractéristique essentielle, établie expérimentalement, est la variation en 1 // de son spectre de puissance en fonction de la fréquence. Précisément, ce spectre coloré varie comme l/fa , avec a voisin de 1 .

rg

4-' x: _D) O u

On l'observe dans les domaines les plus divers, ce qui le rend universel : ainsi, le bruit qui affecte l'activité du Soleil est en 1//, d'où son nom, tout comme celui associé au débit du Nil ou au rayonnement électromagnétique des quasars (cf. Relativité et invariance). L'analyse actuelle conduit à l'attribuer à de nouveaux paramètres qui interviennent dès que la durée des mesures d'un signal devient trop longue.

III. — BRUIT DANS LES SYSTÈMES Le bruit intervient dans tous les systèmes de transmission des signaux, aux niveaux de la source, du canal de transmission et du récepteur. Le plus souvent, on décrit bien la réalité en supposant qu'il est additif, à valeur moyenne nulle et qu'il n'existe aucune corrélation avec son caractère statistique et celui éventuel du signal d'entrée e{î ; A). Le signal aléatoire que fournit le récepteur peut donc s'écrire : xfr; A) = e(r : A) + b{/-: A)

avec

=0

et

Ce^ =< c(r ; A) b*(r — r ; A) >= 0

552

17. Signaux aléatoires et bruits

III. 1. — Transfert d'un processus aléatoire dans un système linéaire La relation de convolution bien connue, entre l'entrée et la sortie d'un système linéaire (cf. chapitre 15), se transpose directement aux signaux, sous la forme : /co e(t;A)li{t — t')d. -oo dans laquelle la réponse impulsionnelle h{t — t') est une fonction déterministe. 11 en résulte, dans le domaine spectral, en omettant de souligner les grandeurs complexes : î(f ;A) =h(f)e(f-,A) a) Relation entre les puissances spectrales à la sortie et à Ventrée En multipliant l'équation précédente par sa conjuguée et en calculant la moyenne d'ensemble du produit, on en déduit l'équation entre les puissances spectrales Se{f]A) et Ss{J ;A) des signaux d'entrée et de sortie, respectivement : |î(f; A)|2 = l/^)!2 W; A)|2

d'où

Stf-.X) = \h(f)\2Se{f \ K)

On en déduit alors la fonction d'autocorrélation à la sortie en prenant sa transformée de Fourier inverse. Exemple : appliquons une tension aléatoire ue{t:,A), de fonction d'autocorrélation Ce(r) — /i exp(~of|T|), à l'entrée d'un filtre RC comme le montre la figure 17.5 ; la tension de sortie est celle mesurée aux bornes du condensateur, de capacité C. On sait que la fonction de transfert d'un tel filtre a pour expression (cf. chapitre 6) :

m =

r+7fjfc

avec

f

< = 2ÏRC

d où

m2

'

= YTjfJW

On déduit la puissance spectrale Se(f ) en prenant la TF de C^r). On obtient (cf. chapitre 15) : /OO

/-OC Cc,(t)exp(—j^tt/t) dr = A / exp(—q;|t|)exp(—y27r/T) dr = 2Aa or + Att2/2 -oo 7—oo

Par conséquent : Ss{f) = 2Aa

2A i + {frf

+Arr-

1

a i + ifrf i + {f/nf

en posant f'c = «/(2'7r). On peut récrire Ss{f) sous la forme plus commode : Ss(f) = - [r a 1 + if/fc)2

i + (f/rr

Les deux coefficients K et K' s'obtiennent en identifiant les deux expressions de la puissance spectrale en sortie. On trouve : i

r

Pf 2

i-dc/fn

(fA2

i

Uv

d'où : 2Ala

(fc/fiï

Ss(f) = l-C/c/Zc')

2

U + (f/Â)

2

l + tf/Zc')2

Signaux aléatoires et bruits

553

En prenant la TF inverse, on trouve la fonction d'autocorrélation associée à la tension de sortie us : 2

Aja CM =

2tt/c exp{—2-7r/c| r|) — 0^

i - ifdn)2

2-7^ exp(-27^1 r|)

C2 R

i* ; A)

Ri s{t ; A)

C

////

v - rc.

^

7777" Fig. 17.5.

FIG. 17.6.

b) Circuit RC alimenté par un générateur de bruit Alimentons un circuit RC à l'aide d'un générateur de bruit blanc, lequel impose une tension d'entrée de la forme e(r; A) (Fig. 17.5). La tension de sortie s(t]A) est celle mesurée aux bornes du condensateur. On sait que (cf. chapitre 6) : 1 T(f) 1+77//.

avec ""

fc ^

1 277 RC

Comme la fonction de transfert hif) s'identifie à T(f) et que le bruit est blanc, il vient : 5e(f;A) = |

d'où

Ss(J';\)=\m2Seif]A)=l^jj-2

On en déduit la fonction d'autocorrélation associée au signal de sortie en prenant la TF inverse (cf. annexe 2) : C,{t) = j - ^ expf/27r/T ) (1/ +f/J? et la variance 0^(0) =

d'où

C, ( r) —

^ exp( - 2—Ar , 4RC

= 05(0) = P/(4RC).

En électronique, on peut réaliser simplement un générateur de bruit à l'aide de composants tels qu'un conducteur ohmique porté à une certaine température ou une diode. Dans ce dernier cas, le phénomène est plus complexe, mais la puissance du bruit est plus grande. Sur la figure 17.6, on a représenté un générateur de bruit à diode Zener, que l'on utilise à faible fréquence; la capacité Ci sert à éliminer de la sortie le bruit de la tension d'alimentation stationnaire, alors que la capacité C2 permet, elle, de bloquer en sortie toute composante stationnaire. Avec la résistance /?2 on ajuste la résistance de sortie du générateur, alors qu'avec la résistance R] , on règle la puissance du bruit en sortie. Évidemment, la f.e.m E du générateur doit être supérieure à la tension Zener.

III. 2. — Bande équivalente de bruit d'un système Tout système linéaire est caractérisé par une fonction de transfert T(f), de bande spectrale B à —3 dB, dont le module 177)1 passe par la valeur maximale \T\m ■ Soumettons-le, à l'entrée, à un

554

17. Signaux aléatoires et bruits

générateur de bruit de puissance spectrale Sh,e(f) • La puissance spectrale de la réponse qu'il en donne à la sortie a pour expression, d'après ce qui a été déjà vu : = \T(f)\2 S^if) d'où la puissance totale du signal en sortie : sb,e |ï(f)|2d/ Comme les bruits sont d'origines différentes, il est commode, pour simplifier, de les assimiler à des bruits blancs dans une certaine bande spectrale Be, appelée bande équivalente de bruit, définie conventionnellement par la relation :

[ JB

|I(f)|2d/= f / |r(f)l2d/= f 111^, x Be z z JB

= ipL- /" Il(f)|2d/ \L\M JB

d'où

Ainsi, la bande équivalente de bruit Be d'un système est la largeur spectrale du système idéal, de fonction de transfert \T\m , qui transmettrait la même puissance de bruit que le système réel. Exemple : calculons la bande équivalente de bruit pour un filtre passe-bas, d'ordre 1, de fonction de transfert : ™ _ m !(/) = 1 +jf/fc II vient : 1

C00

M.L

r00 vrtv-L

1 m®)'

ce qui donne, en intégrant : s \ (fW™ r 77 Be =fc S arctan ( t ) f =fc 7 l \Jc / J 0

• soit

7TB n Be =—-

puisque fc définit la bande passante Z? à —3 dB de ce filtre passe-bas. III. 3. — Rapport signal sur bruit Dans les systèmes, le rapport signal sur bruit RSB est défini par le rapport des puissances respectives du signal et du bruit. Lorsque les signaux sont aléatoires, ce rapport est celui des puissances spectrales associées au signal et au bruit. Comme le bruit est supposé à valeur moyenne nulle, sa puissance spectrale s'identifie à sa variance. Il en est de même pour le signal d'entrée si ce dernier est aléatoire et si sa valeur moyenne est nulle. Remarque : Si le signal est déterministe, la puissance spectrale se réduit au carré de l'amplitude du signal (cf. chapitre 15). a) Rapport signal sur bruit en modulation d'amplitude Rappelons qu'en modulation d'amplitude, le signal modulé avec porteuse se met sous la forrme (cf. chapitre 16) : s{t) = aPym[l+mgi(t)]cos(ù)pt)

avec

m< 1

et

|g/(/)| < 1

Signaux aléatoires et bruits

555

gi{t) étant le signal contenant l'information à transmettre. En présence d'un bruit blanc additif b(t ; A), de variance cri ' Ie signal reÇu Par Ie récepteur a pour expression : r{t ; A) =

+ mgi(t)] cos{copt) +

; A)

avec

al = ^ x Sf = ^ x 2B x 2 = 2(38

car d'une part la largeur spectrale à considérer, autour de la fréquence de l'onde porteuse, est le double de la bande passante B du signal modulé s{f), d'autre part, dans l'espace de Fourier, la puissance spectrale comporte une partie centrée autour de la fréquence négative —fp . La puissance spectrale S,, associée au signal d'information g((r), est seulement affectée du facteur al nim2, si le système est muni d'un démodulateur cohérent qui supprime la porteuse. On en déduit le rapport signal sur bruit : al mm2Si RSB = .

soit

RSB =

al/ mm2Si

Exemple : un système à modulation d'amplitude (AM) est caractérisé par une tension de la porteuse d'amplitude appu = 50 mV et un facteur de modulation m = 0, 8. Le spectre du signal modulant s'appuie sur une largeur spectrale B = 5 kHz et sa puissance spectrale est Si = 0.5 V2 - Hz-1 . Le système est affecté d'un bruit thermique, additif, de puissance spectrale (3/2 = 5 x 10-10 W Hz-1 . Le rapport signal sur bruit vaut donc : 2500x10-^ 0,64x0.5 2 x lO"9 x 5 x 10-1 soit, en dB, 10 x 1g 80 = 19 dB (cf. chapitre 6). b) Rapport signal sur bruit en modulation de fréquence On sait qu'en modulation de fréquence, le signal modulé par l'information Sj{t) s'écrit (cf. chapitre 16): s{t) = ap,m cos[(opt

avec

Lit

cl t

= Kf-s^t)

s A l'entrée du récepteur, le signal, qui est entaché d'un bruit additif, a pour expression : r{t ; A) = 5(/) + bit ; A)

avec

b{t ; A) = bm{t ; A) cos[ù)pt + (f)h(t ; A)]

En notation complexe, il vient : r{t ; A) = ap,m expj[copt + 4>{t)] + bm(t ; A) txpj[ù)pt + (f)h{t ; A)] = ^{t ; A) Qxp(Jù)pt)

rm{t ; A) = appn exp[/^(r)] + hm(t : A) exp[/^(r ; A)] = rjt : A) exp[/^(r ; A)] On en déduit : exp\jd(t ; A)] =

exp[/^(/)] +

exp[/>/,(r ; A)]

soit, puisque \bm(t ; A)| «C aPim et donc rm{t ;A) ~ appn : exp[/0(/ ; A)] « exp[/^(r)] + ^

exp[/"0/,(r ; A)]

17. Signaux aléatoires et bruits

556

En développant d{t ; A) autour de (f>{t), on trouve : exp[/$(/• ; A)] « exp\J(f>{r)] +j[0(t ; A) - (/>(/)] exp[/"^(r)] ce qui donne, en identifiant ce dernier terme avec celui de l'expression précédente : 0{t ; A) = (f>{t) -/"•(* Qp.m

exp[jéh{[ ; A)] exp[-^(r)]

soit, en prenant la partie réelle : e(, : A) = ^(r) +

K{t ; A)

sin[^(r ; A) - {,)]

puisque les grandeurs angulaires sont réelles. La moyenne d'ensemble peut alors s'écrire, en introduisant le nouveau terme de bruit b{t) : eit) = m + ^ &P,IH ce qui donne en modulation de fréquence : d6 dé \ éb .x l dZj — = —L + — = l7TKfSi(î) + — dt dt Ctppn dt tipm d/ Le rapport signal sur bruit s'obtient en effectuant le rapport des spectres de puissance des deux termes du second membre. Comme la dérivée de h{t) par rapport au temps fait apparaître la pulsation en du signal de bruit, on trouve les contributions suivantes : S(f) = 4n2l<}si(f)

et

1 Att1 Bf{f) = ~a,2Sh(f) ^-^-fSh(f) ^p,m

On détennine la puissance totale du bruit en sommant sur toutes les fréquences comprises entre et B, B étant la bande passante de bruit. Il vient, en supposant que Sh(f) = fi/2 et en tenant compte de la même contribution des fréquences négatives dans le spectre : %7TB3 fi J-b

a-

J_B

a-

[ 3 J

3

<m

Finalement, en modulation de fréquence, le rapport signal sur bruit S/B 'à pour expression :

RSB =

2fiB3

Exemple : un système à modulation de fréquence (FM) est caractérisé par un coefficient de modulation de fréquence de Kf = 25 kHz -V^1 . Supposons que, comme en modulation d'amplitude, l'amplitude de la tension de la porteuse soit ap m — 50 mV, que le spectre du signal modulant s'appuie sur une largeur spectrale B = 5 kFlz et que sa puissance spectrale vaille <S/ = 0, 5 V2 • Hz-1 . Le bruit étant blanc, additif, de puissance spectrale fi 12 = 5 y. 10~10W - Hz-1 , on en déduit le rapport signal sur bruit suivant : nor,

H,,-Kfs' IpB2

3 x 2500 x lO"6 x 625 x 106 x 0.5 2 x 10-" x 125 x 10»

n^c

soit 10 x lg(9375) = 39,72 dB. Ainsi, dans des conditions comparables, RSB est bien plus grand qu'en modulation d'amplitude. C'est précisément là l'un des intérêts de la modulation de fréquence.

557

Signaux aléatoires et bruits

IV. — BRUIT DANS LES COMPOSANTS Le bruit dans les circuits électroniques est directement relié au bruit des composants avec lesquels on les réalise. Pour étudier son influence, on associe à ces composants des tensions ou des courants de bruit égaux à la racine carrée de leurs variances, les valeurs moyennes de bruit étant en général nulles. La puissance d'un signal de bruit b{î ; A), tension ou courant, s'obtient en calculant sa variance : /co Sbif) d/ -co Sbif) étant la puissance spectrale de bruit. L'écart-type correspondant est : at,=cl/2iO)=[{b2{f,A))\'/2 Exemple : calculons (t\ , pour un bruit b qui varie entre les valeurs symétriques A/2 et —A/2 , avec une densité de probabilité p{b) uniforme. 11 vient, puisque cette densité vaut 1 /A : M/2

i

( hl-)A

c>(0)-^v/(fc)62d^ld

A2 =

., .
ïï

Si, en outre, ce bruit est blanc dans l'intervalle A/, alors : Cb(0) = Sb/Sf

et

5,=

c^(Q) = (d = A2 A/ ~ A/ ~ 12 A/

IV. 1. — Tension de bruit et courant de bruit dans un dipôle passif Rappelons qu'un dipôle passif est décrit soit par son impédance Z = R+jX soit par son admittance Y = G jB. Les fluctuations de tension ou de courant dans ce dipôle sont produites par des sources internes de bruit thermique. On prend en compte ces sources en ajoutant soit une source de tension bu , soit une source de courant , d'expressions respectives : bH = (TU = (AksT RA/)1/2 = (4^7-A/RelZ})'/2

hi = (T j = {4kBT GA/)1/2 = (4^grA/Re{K})1/2 T étant sa température en kelvin et A/ la bande spectrale considérée. En effet, on passe de la première expression à la seconde aisément : hi = — ' R

a-l AkBThf 2 07 = —^ = = AksT G A/ 2 ' R

donne

Exemple : pour étudier le bruit dans un dipôle RC, on associe à R une source de tension de bruit, bu (Fig. 17.7) ; le bruit étant blanc, la puissance spectrale de bu s'écrit simplement : _Ci,(0)

a-l

s f

" -

La tension de bruit Zvc aux bornes du condensateur s'obtient par division de tension : bll,C



X/iJCto) _ r> I -t KT' \ ~ R+1/{}Coj)

1 1 1 --P /-F 1+7///c

_

avec

^ _ 1 fc — ^ n/-< ^TTRC

558

17. Signaux aléatoires et bruits

R C Mcb Fie. 17.7. On déduit le carré de la tension de bruit, aux bornes du condensateur, en sommant la puissance spectrale |^«,c|2

sur

tout le domaine spectral : pCO
rOO

i TTm-df

rOO = 4kBTRÂ

l

ïTvdx

Par conséquent :

Ce résultat est bien homogène à une tension, puisque k^T a la dimension d'une énergie et C celle d'une énergie divisée par le carré d'une tension. Ordre de grandeur : pour T = 290 K et C = 1 p-F, on trouve al(_c = 63 nV. Remarques : 1) La puissance de bruit
Signaux aléatoires et bruits

559

En pratique, les constructeurs fournissent une documentation technique dans laquelle les graphes représentent, non pas les puissances spectrales de bruit en fonction de 1g/, mais leurs racines carrées, S!/2 ou (5,1/2 , qui s'expriment en V • Hz-'/2 ou en A ■ Hz-1/2 , afin de faire apparaître explicitement une tension ou un courant (Fig. 17.8).

10-

1/2 5,;

iol

s;

/2

2 1 0,4 1 0,01

0,1

r 0,01

/( kHz)

0,1

/( kHz) b)

a) Fig. 17.8.

L'intersection des deux asymptotes définit la fréquence fi dite d'intersection. Les tensions et les courants de bruit internes à l'AO, que l'on associe à la tension de décalage et aux courants de polarisation, peuvent alors se mettre sous les formes respectives suivantes : <sa = .s„Ai + -|

et

Si = Si H

Su,b et Si^ étant les grandeurs relatives à la puissance spectrale du bruit blanc. Très souvent, f est faible devant la fréquence / du bruit, ce qui justifie l'assimilation de ces signaux à des bruits blancs. La puissance spectrale de bruit, en tension ou en courant, dépend de la technologie de fabrication. Pour l'OPA27, qui est un AO à transistors bipolaires et à faible bruit, les puissances spectrales de bruit valent respectivement : Sufi = 9 nV2 • Hz-1

et

Si fi = 0,16 pA2 • Hz-1

Pour l'OPA 2604, dont PAO est constitué de transistors FET, on a : Sufi = 100 nV2 ■ Hz-'

et

Si fi = 36 fA2 ■ Hz"1

Enfin, pour l'AO LM 741, Sufi = 441 nV2 • Hz"1 . On voit que, pour un montage à niveau de bruit imposé, le choix de l'AO est décisif. b) Bruit externe de l'AO dans un montage amplificateur non inverseur Pour comparer les performances des deux AO précédents, de types OPA 27 et OPA 2604, déterminons le bruit dans un montage, de gain fixé, que l'on utilise pour amplifier un signal audio avant sa numérisation. Le Produit Amplification-Bande passante, brièvement PAB, que Ton appelle aussi gain unitaire ou fréquence de transition, diffère d'un AO à l'autre : PAB = S MHz

pour l'OPA 27

PAB = 20 MHz

pour l'OPA 2604

Par conséquent, à gain stationnaire de 40 dB , ce qui correspond à un facteur d'amplification en tension Au = 100, les montages à rétroaction ont des bandes passantes à —3 dB différentes :

560

17. Signaux aléatoires et bruits

i) fc = PAB/AU = 80 kHz pour rOPA27, ce qui reste en conformité avec la contrainte de bande passante du signal audio, II) fc = PAB/AU = 200 kHz pour rOPA2604, ce qui est largement supérieur aux 20 kHz nécessaires à un signal audio. La bande équivalente de bruit Bc = fcTTfl diffère donc d'un AO à l'autre : Bett 125 kHz

pour l'OPA 27

et

« 314 kHz

pour TOPA 2604

Sur la figure 17.9, on a représenté un montage amplificateur non inverseur avec ses sources de bruit. Plaçons-nous dans l'hypothèse déjà évoquée où l'influence du bruit en 1 // est négligeable devant celle du bruit blanc. Le gain en tension imposé de 40 dB est obtenu par les résistances R\ = 1 kfl et R2 — 100 kli, alors que la résistance #3 = RxRn/iRx + Ri) ~ 1 kfi permet de diminuer l'influence de la tension de décalage produite par les courants de polarisation (cf. chapitre 9). On distingue sur la figure : i) les courants de bruits internes à PAO, et , associés aux courants de polarisation de l'entrée non inverseuse et de l'entrée inverseuse, ainsi que la tension de bruit bu^ correspondant à la tension de décalage, H) les bruits externes à PAO, associés aux résistances R\ , Ri, R3 du montage, respectivement bu,i , bu,2 , ^«,3 . supposés indépendants.

Ri b,.

h:i.bh7777

bu,

bu d

Uk 7777"

Rz

777/

n; b+ bu.

FlG. 17.9. Exprimons la tension de sortie us en fonction de celle d'entrée ue et des générateurs de bruit, en régime linéaire. Égalons les tensions aux entrées inverseuse F et non inverseuse E. Il vient, en utilisant le théorème de Millman au nœud F : iip = ug + bu^

avec

us =

bu,\/R\ + {us — bu^)/R2 + 1 fR\ + l//?2

Ce même théorème, appliqué au nœud E, donne : ue =

{.bu,3 + Ue)/R3 + bi^+ 1/R3

L'égalité des tensions up = up fournit alors l'équation : , . R2bu,\ , „ , 1 + R\{us — bU2) + R[R2bi,bbu,d + , ' — = bu,3 + Me + R3biyb+ D K\ -\- K2

Signaux aléatoires et bruits

561

ce qui donne, en ordonnant et en simplifiant : u

th =

e + bu,s



bUvS =

(^«,3 + R?,bi,b+ — buj) + hup_ —

£»jt>| — R^b-,^

représente la tension de bruit en sortie. Comme R^, = R]R2l{R\ + Ri), cette tension de bruit s'écrit aussi : / i?2 \ /?2 bu,s = (1 ^ ) (^".3 — bu^) + Ri{bi,h-\- — bj^-) + b„p — ^ bup Les sources de bruit étant indépendantes, la variance du bruit est la somme des variances de chacun des niv^o .: termes =

(' + ^")

("L + "m) + Rl2^
ce qui donne en remplaçant (r2u j par A-IcrTi?(- A/ dans le cas des résistances :

vis = (

1

+ ^)

{UbTR3 A/ + orip + Rjcrj^ + R\a-lb+ + ^ 4kBTR\ A/ + 4kBTR2 A/

Si l'on tient compte de la relation de Rt, = R\R2/{Ri + R2), le premier tenue du second membre se met sous l'autre forme suivante : ^1 +

(4kBTR3 A/) =

^ 4kBTR2 A/

Distinguons, dans l'expression de blljS, ce qui est uniquement dû aux résistances du montage, du reste. Il vient : K,s = (o-lr +

J1/2

avec

^ ald +

2 + ^)4^r/?2A/+

4kBTR]Af= ^ + ^^2

Dans notre exemple, on trouve les résultats suivants, lorsque

+ ^+)

RA 2 rJ ^

= 1 kfl et, /?2 = 100 kfî .

i) Pour l'OPA 27, avec ùsf = Be = 125 kHz , les bruits internes sont : o^d = Su,h x A/ = 1.125 x I0~'2 V2

= ojh_ = Si^ * bf = 2 x IO-20 A2

et

alors que les bruits externes, h. T = 300 K, valent : crfi

[

=4kBTRlBe = 2,07 x 10~,2V2

et

1U \7l -10 cr^p = 4kBTRn Be = 2,07 x 10V2

Ainsi, la puissance spectrale du bruit total en sortie, dans ce montage amplificateur non inverseur, de gain 40 dB ( 20 lg(/?2/^i ) = 201g 100 ), est la somme de la puissance spectrale de bruit externe à PAO qui vaut a2 r =4,18x 10-8 V2 , et de la puissance spectrale de bruit interne o-2 ao — l,18x 10-8 V2 . On en déduit : K; = Kr + ^.«.)I/2 = (5,36 x 10-8)'/2 « 0,23 mV ii) Pour l'OPA 2604, avec A/ = Bep = 314 kHz , on obtient pour les bruits internes : A, = 3:14 x 10_l 1 V2

et

(rlb+ =

= Si>b x A/ = 1,13 x lO-23 A2

562

17. Signaux aléatoires et bruits

Quant aux bruits externes, k T = 300 K, ils sont donnés par : a-2 , = 4kBTR]Bea ^ 5,2 x lO"12 V2

et

o-2

2

= 4kBTR2Bei2 ^ 5,2 x 10"10 V2

On en déduit la puissance spectrale du bruit externe de cet AO, cr2

r

se 10,5 x 10~8 V2 et la puissance

spectrale de bruit interne crl ao = 32 x 10~8 V2, d'où la tension totale de bruit : b„,s = (o-,2,,,- + <JI/2 = (42.5 X lO-8)'/2 « 0.65 mV

Remarques : 1) Un système électronique analogique, de niveau de bruit très faible, c'est-à-dire inférieure à 1 mV, est coûteux à la fois dans sa conception et dans sa réalisation. 2) En supposant une numérisation préalable de la tension d'entrée de ce montage amplificateur, à l'aide d'un CAN 16 bits, lequel accepte des tensions comprises entre 0 et 5 V , avec un pas de conversion A — 5/216 se 76 (xV (cf. chapitre 19), le bruit représenterait, avec l'OPA 2604 une perte des 3 derniers bits de conversion !

CONCLUSION Rappelons les définitions et les résultats essentiels. 1) Un signal aléatoire, dépendant du temps t, se met sous la forme s(t ; A), A étant une variable statistique. 2) Un processus aléatoire s{t ; A) est stationnaire au sens large, jusqu'à l'ordre deux, si : (j(r;A))

et

{s{t \ h) s* [t - t \ K))

ne dépendent pas du temps t. Il est ergodique jusqu'à l'ordre deux si les moyennes simples et quadratiques dans le temps sont égales aux moyennes statistiques correspondantes. 3) La fonction d'autocorrélation C(r) du signal aléatoire stationnaire s{t ; A) est : C{t) = l\S{t ; A)

T ; A))

Quant à la fonction d'intercorrélation de deux signaux aléatoires stationnaires s^t ; A) et elle s'écrit : C\2{r) = {^{t-, A) s*_(t-r: A)) 4) La puissance spectrale d'un signal aléatoire s(t ; A) est définie selon : Ssif) — iim ^(&(f;A)|2> /—>oo I Elle est reliée à la fonction d'autocorrélation par une relation de transformation de Fourier : Ssif) ^ /

Cs{t) exp(—/Zttt) d t

soit

Ss{f) = Cs{f)

5) On distingue différents types de bruit : i) le bruit blanc caractérisé par un spectre de puissance S^if) indépendant de la fréquence, ù'j le bruit rose, pour lequel Sbif) est constant pour /

; A),

Signaux aléatoires et bruits

563

m,) le bruit gaussien dont l'amplitude b est répartie autour d'une valeur moyenne bnl selon une courbe de Gauss, iv) le bruit poissonnien pour lequel la loi de probabilité discrète à laquelle il satisfait est celle de Poisson, soit Pm =*"'/(/«!) exp(—x) 6) On classe aussi les bruits par leur origines physiques : i) le bruit de photons associé à l'émission de photons par une source de lumière incohérente ; il est poissonnien et blanc, de variance et de puissance spectrale : (j% = 2hv

A/

et

Spi, = 2hi> cl>

ii) le bruit de grenaille ou bruit Schottky, lié à l'intensité I du courant qui traverse une section d'un conducteur, de variance et de puissance spectrale : a] — 2eJ ùgf

et

Ss = 2el

iii) le bruit d'agitation thermique ou bruit Johnson, que l'on observe sur la tension u{t ;A) aux bornes d'un conducteur, en raison de sa température T, de variance et de puissance spectrale : al = 4kBTR A/

et

<Sr = 4^77?

7) Enfin, le rapport signal sur bruit, RSB , rapport des puissances spectrales respectives du signal et du bruit, joue un rôle majeur dans tous les problèmes de détection des signaux, par exemple en modulation d'amplitude et en modulation de fréquence.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P17- 1. Autocorrélation de signaux différemment bruités Les signaux réels, s\ {t) et ^(t), observés à la sortie de deux capteurs différents, se mettent sous les formes respectives suivantes : r-J ("Ni ©

S[{t;A)=s(t)-\-bi{t;A)

et

A) = j(r) +/^(t; A)

où s{t) désigne le signal étudié, b\{t;A) et b2{t\A) des bruits différents. Les fonctions aléatoires ^(t), Z?i(V;A) et ^2(G A) sont centrées en / = 0, non corrélées et stationnaires; en outre, leurs fonctions de corrélation sont connues : C(r), C/,,i (t) , ■ u 1. Calculer les fonctions d'autocorrélation de s\ [t) et siij), ainsi que l'intercoirélation entre et V) (0 • 2. En déduire la fonction d'autocorrélation C^(t) de la somme des deux signaux S2{t;A).

(/j

A) et

17. Signaux aléatoires et bruits

P17- 2. Bruit Johnson et bruit Schottky dans une photodiode On mesure, aux bornes d'un résister, de résistance i?, la tension U produite par le passage d'un courant stationnaire, d'intensité f, fourni par une photodiode lorsque le flux lumineux incident est . Les fluctuations sont attribuées aux bruits Johnson et Schottky. 1. Montrer que les fluctuations de la tension U , dues à l'effet Johnson, sont prédominantes lorsque / est faible, et inversement que l'effet Schottky l'emporte lorsque I est grand. En déduire que les deux effets sont équivalents lorsque U atteint une valeur critique (Je que l'on calculera en fonction de la température T. Application pour T = 290 K. 2. Déterminer la valeur minimale de / pour laquelle les fluctuations relatives de tension ne dépassent pas ±10 % lorsque R = 1 MO et A/ = 1 Hz . En réalité, un courant d'obscurité /q = 10-14 A se superpose au courant photoélectrique. Comparer ce courant au courant minimal précédent.

P17- 3. Bruit Johnson et bruit Schottky dans un photomultiplicateur On mesure, aux bornes d'un résistor, de résistance R , la tension U produite par le passage d'un courant stationnaire, d'intensité I, débité par un photomultiplicateur lorsque le flux lumineux incident est d>. Le facteur multiplicatif est M — 106. Les fluctuations sont dues aux bruits Johnson et Schottky. 1. Montrer que les deux sources de fluctuation de la tension U sont équivalentes lorsque U atteint une valeur critique Uc que l'on calculera en fonction de la température. Application pour T = 290 K . 2. Quelle est la valeur minimale de l'intensité I pour laquelle les fluctuations relatives d'intensité ne dépassent pas ±10%, lorsque A/ = 1 Hz ? Comparer le résultat obtenu au courant d'obscurité d'intensité Iq = 10~14 A .

P17- 4. Signal aléatoire à l'entrée d'une ligne à retard Un système fait correspondre, à un signal d'entrée, un signal de sortie égal à la différence entre le signal d'entrée et le même signal d'entrée retardé de la durée r . 1. Donner l'expression du signal de sortie s{t) et en déduire son spectre de Fourier. 2. Montrer qu'un tel système permet de calculer la dérivée par rapport au temps d'un signal d'entrée e{t), pourvu que l'on multiplie le signal de sortie par une certaine quantité, à préciser en fonction de r , et que r soit suffisamment faible. Établir alors la relation entre le signal de sortie et le signal d'entrée. 3. Le signal à l'entrée est aléatoire. Établir la relation entre les puissances spectrales à l'entrée et à la sortie du système. Pour quelles valeurs de la fréquence / la puissance spectrale à la sortie estelle nulle ? Application pour r = 1 ms . Que devient la relation entre les puissances spectrales pour / suffisamment faible ?

P17- 5. Bruit blanc à l'entrée d'un système linéaire A l'entrée d'un système linéaire, de réponse impulsionnelle h{t), on applique une tension de bruit blanc, de puissance spectrale /S/2 . 1. Quelle est la relation intégrale donnant la fonction d'autocorrélation C(t) du signal, à la sortie du système, en fonction de h{t) et /3 ? 2. Application aux réponses impulsionnelles suivantes : a) Réponse causale rectangulaire : h{t) = i/T pour 0 ^ r ^ T et h{t) = 0 autrement.

Signaux aléatoires et bruits

565

b) Réponse causale amortie exponentiellement : h{t) = exp(—otf) pour ? > 0 et h{t) = 0 autrement. c) Réponse causale gaussienne : h(t) = exp{—a2t2) pour / > 0 et h(t) = 0 autrement.

P17- 6. Rapport signal sur bruit et rétroaction La chaîne directe d'un système à rétroaction est constituée de deux amplificateurs, de fonctions de transfert et Hdy2 respectivement; la chaîne retour a une fonction de transfert Hr. On se propose d'analyser l'influence de la rétroaction sur le bruit qui affecte le système. 1. La tension de bruit % s'ajoute au signal d'entrée, en raison d'une source extérieure non désirée : Ue,h = ue + iih . Quelle est l'influence de la rétroaction sur la tension d'entrée ue non bmitée, sur la tension de bruit et sur le signal bruité ue^ ? Application pour = 2, Hci^ = 15 et H, = 4. Que peut-on dire du rapport signal sur bruit ? 2. Même question lorsque les bruits des deux amplificateurs de la chaîne directe s'ajoutent.

P17- 7. Transmission d'un signal en modulation d'amplitude On souhaite transmettre un signal Si(t ; A), basse fréquence, sur un canal de radiodiffusion affecté d'un bruit additif, blanc et gaussien. Les caractéristiques du signal à transmettre, qui est une tension, sont la puissance spectrale Si = 0,8 V2 - Hz-1 et la largeur spectrale 5 = 20 kHz, La puissance spectrale de bruit blanc est fi/2 = 5 x 10~12 W • Hz-1 . En outre, la valeur moyenne de Si{t) est nulle et sa valeur absolue inférieure à l'unité. Sachant que le rapport signal sur bruit RSB est supérieur à 50 dB , calculer, en modulation d'amplitude, avec démodulation cohérente et suppression de la composante stationnaire, l'amplitude ap>m de la tension à la détection, pour un facteur de modulation m égal à 1 . La perte de puissance du canal de transmission étant de 60 dB , trouver la puissance à l'émission.

PI7- 8. Lecture d'un disque optique avec bruit La surface sensible d'une photodiode, fonctionnant dans le domaine infrarouge (A = 1,06 jxm ), est celle d'un carré de côté <2 = 0.15 mm . L'intensité I du courant de sortie est détectée aux bornes d'une résistance R ~ 5 x 109 fi. La photodiode est utilisée à la température T = 300 K, avec un -d o (-vj 1

•4-J

u

rendement quanti que

= 0,6 .

1. Quelle est l'énergie des pilotons associés à ce rayonnement? Trouver la valeur de I lorsque l'éclairement incident est É = 0,5 mW ■ m-2 . 2. Le bruit associé à la mesure du courant est dû au bruit Schottky et au bruit Johnson. Calculer le rapport signal sur bruit de la mesure du courant effectuée avec une bande passante A/ = 2 Hz. 3. La photodiode est utilisée pour lire un disque optique. Quel flux lumineux doit-elle recevoir pour détecter chaque bit, lorsque RSB = 30, sachant que le bruit Johnson est négligeable et que la bande passante est A/ = 1 MHz ?

P17- 9. Détection synchrone d'un signal dans du bruit Dans un spectrophotomètre, instrument d'optique analysant le flux lumineux que transmet une substance partiellement transparente, le signal portant l'information est une tension stationnaire U proportionnelle au flux transmis à déterminer. Grâce à un hâcheur, on crée un signal rectangulaire périodique

17. Signaux aléatoires et bruits

566

1s{?),

variant entre 0 et une valeur maximale C7, de période 7q = l/fo avec/o = 1 kHz, et dont le motif élémentaire est un créneau de durée Tq/4 . 1. Rappeler sommairement en quoi consiste la démodulation synchrone d'un signal modulé en amplitude. 2. a) Trouver le spectre du signal s{t), sachant que ce dernier est pair. Calculer, pour C — 100 mV, les cinq premiers termes du développement du signal analytique sa{t). Représenter graphiquement son spectre ^Sa(f) ■ b) Montrer que tout se passe comme si le signal contenant l'information modulait une infinité de porteuses dont on calculera les fréquences. 3. a) On sélectionne, à l'aide d'un filtre passe-bande, la composante sinusoïdale, de fréquence /o , du signal s{t). Le signal disponible Sd{t) est fortement entaché d'un bruit rose additif Sb{t), dont la fréquence de coupure est //, = 500 Hz. Quelle est l'expression du signal s(/{t) qui est expérimentalement accessible ? b) Grâce à un multiplieur, on réalise le produit de Sd{t) par un signal de référence sinusoïdal, de fréquence/o et d'expression : r(t) = arjnicos((Oot+(f>) où ar_m = 4V et est constant. Le coefficient Km du multiplieur, c'est-à-dire le rapport de la tension qu'il fournit sur le produit des deux tensions à l'entrée vaut 0, l V-1 . Déterminer le spectre du signal à la sortie du multiplieur. c) On utilise un filtre passe-bas RC pour ne sélectionner que les fréquences les plus faibles. Dessiner le schéma d'un tel filtre. Sachant que R = 10 klQ, calculer, en microfarad, la valeur de la capacité C du condensateur telle que la fréquence de coupure de ce filtre soit de 2 Hz .

d) Lorsqu'on fait varier la phase ({>, la tension transmise par le filtre passe par une valeur maximale qui vaut D = 36 mV. En déduire U .

P17- 10. Démodulation quadratique en présence de bruit

(

5i5)

Un signal analogique représente une tension modulée en amplitude, dont la porteuse a une fréquence fp = ^ MHz et une amplitude ap,,v = 10 V . On peut admettre que les fréquences de la tension modulante si{t) sont distribuées selon une fonction rectangulaire, de hauteur As et de largeur spectrale 2B = 3 kHz , centrée autour de la fréquence /o = 1,6 kHz . 1. Quelles sont les fréquences minimale et maximale contenues dans Si{t). Calculer, en /xs, la période optimale d'échantillonnage du signal modulant. Justifier son intérêt. 2. Le signal d'information Si{t) peut se mettre sous la forme : .v, (f) = a{t) cos(2-77/0?) • Trouver l'expression de a{t) pour ASB = 25 mV . 3. On utilise un quadrateur, c'est-à-dire un système qui fait correspondre, à une tension d'entrée e{t), la tension de sortie : //) = Kqe2{t)

pour

MÛJ. ^ 1

Kq étant un coefficient dont on donnera la dimension. Montrer que l'on peut restituer le signal .57(r) en associant un filtre au quadrateur. Donner la propriété caractéristique de ce filtre, ainsi qu'une façon simple de le réaliser à l'aide de composants de base. 4. La tension modulée à l'entrée du quadrateur est entachée d'un bruit he{t ; A), blanc dans la bande de fréquence considérée et de valeur moyenne nulle. La valeur de la puissance spectrale de la tension de bruit est /J/2 = 2 x 10-9 V2 • Hz-1 .

567

Signaux aléatoires et bruits

a) Quelle est la fonction d'autocorrélation de bruit be{t ; A) à l'entrée? En déduire sa variance. Application numérique. b) Montrer que, pour j^l
, le bruit bs{r ; A) à la sortie du quadrateur est approximative-

bs{t ; A) — a aP!in be(t ; A) cos((opt) a étant un coefficient que l'on détenninera en fonction de Kq . c) En déduire la puissance spectrale du bruit, à la sortie du quadrateur, ainsi que sa variance. Application pour Kq — l Y-1 .

P17- 11. Augmentation du rapport signal sur bruit d'un détecteur CCD Dans une caméra à détecteur CCD (Charged Coupled Device), dit à transfert de charge, les pixels, en forme de carré, de côté <2 = 10 jxm, ont une capacité individuelle de stockage de 2 x 106 électrons et un rendement quantique de <2 = ^ 55 . Le bruit de lecture du CCD est caractérisé par un écarttype cri = 75 électrons. Ce détecteur reçoit un flux lumineux monochromatique, de longueur d'onde À = 560 nm, pendant la durée de pose Tjy qui est celle d'une caméra de télévision fonctionnant à 25 images par seconde. LÀ température ambiante (300 K), l'intensité du courant d'obscurité vaut, pour un pixel, /o = 0.02 pA. a) Quel est le nombre d'électrons hq associé au courant d'obscurité pendant la durée Tjv ? En déduire le bruit correspondant, précisément l'écart-type associé o-q . b) Calculer le nombre minimal d'électrons détectés sur un pixel, ce minimum étant défini par RSB = 1 ? Même question pour le nombre maximal d'électrons. En déduire le nombre de bits nécessaires pour numériser le signal de sortie. c) Un pixel reçoit un flux lumineux <E>, pendant la durée Trv ; le nombre de photoélectrons correspondant est iip . Donner l'expression du RSB, pour un pixel, en fonction de cri, ao et np . En déduire d> pour RSB = 4. 2. On améliore le RSB en refroidissant le CCD. On constate que l'intensité du courant d'obscurité est divisée par deux chaque fois que la température diminue de 0 = 7 K . a) Trouver la loi d'évolution de /o(T), en fonction de la température T, ainsi que l'expression de la température 0 qui caractérise cette évolution, b) Quelle doit-être la baisse de température du CCD pour que l'intensité du courant d'obscurité soit 50 fois plus faible qu'à 300 K ? o CM x: Di o u

P17- 12. Bruit dans un circuit avec une diode Zener Dans le montage de la figure 17.10, on utilise une diode Zener, avec t/z = 5, I V , qui est polarisée en inverse par une source de tension de f.e.m E = 9 V . 1. Trouver la valeur de la résistance R, telle que la diode soit polarisée en inverse, avec un courant d'intensité / = 200 p.A . 2. Calculer la tension de bruit aux bornes de la résistance, pour une température de 300 K et une plage spectrale de 2 kHz.

568

17. Signaux aléatoires et bruits

7

^

I

U7

R

Fig. 17.10.

P17- 13. Rapport signal sur bruit dans le couplage capteur-amplificateur Une chaîne qui fournit un signal analogique comprend (Fig. 17.11) : i) un capteur représenté par un générateur, de f.e.m ug = 71 /xV, de tension de bruit d'impédance interne Rg = 1 kfi,

et

ii) un ensemble LC, avec L = 1 mH et C = 10 nF, qui assure le couplage entre le capteur et l'amplificateur, iii) un montage amplificateur non inverseur, de facteur d'amplification en tension Au = 100, d'impédance d'entrée Ze = 100 kfî, d'impédance de sortie = 1 O ; hu au et h^ao sont les générateurs de bruit indépendants, de puissances spectrales respectives 5» = b}iao = 14 nV2 - Hz-1 et Si = bjau = 16 nA2 ■ Hz-1 . 1. Exprimer le rapport A = us/ug entre la tension de sortie et celle délivrée par le capteur; on introduira l'impédance équivalente Z de l'ensemble LC. 2. Estimer la puissance de bruit en sortie du montage en S, ainsi qu'au niveau du capteur physique, en P. 3. Calculer, à la température T = 300 K, pour une fréquence / = 100 kHz, sur une bande spectrale A/ = 10 Hz , les différentes impédances qui définissent la puissance de bruit. 4. Montrer que la puissance de bruit St>.g de la résistance Rg du capteur est négligeable devant les autres puissances de bruit. 5. Déterminer RSBg qui représente le rapport signal sur bruit dans le capteur. Déterminer qualitativement RSBg à la fréquence de résonance du circuit LC.

hu ao

bu,s

o

1 b

h

©

Captem

A,

Amplificateur non inverseur Fig. 17.11.

Us

18

Notions d'électronique numérique

Les signaux analogiques que fournissent les capteurs physiques sont souvent transformés en signaux numériques ou discrets, car ces derniers sont plus faciles à transmettre, moins lourds à stocker et surtout beaucoup moins sensibles au bruit (cf. chapitre 17). Cette transformation s'opère à l'aide de systèmes physiques simples pouvant se trouver dans deux états seulement, par exemple les deux états qui correspondent à l'ouverture ou la fermeture d'un interrupteur dans un circuit. Aussi les variables et les opérations logiques associées sont-elles qualifiées de binaires. Les signaux numériques combinés à l'informatique et utilisés en télécommunications constituent probablement la plus grande révolution technologique de la fin du XXe siècle. Dans ce chapitre, nous commençons par la représentation binaire des nombres et l'algèbre correspondante. Ensuite, nous présentons les opérateurs logiques ainsi que leur réalisation à l'aide de circuits électriques simples. Enfin, nous donnons un aperçu de la technologie adoptée et nous développons quelques applications, précisément la construction de phasemètres, de fréquencemètres et de générateurs numériques.

I, _ NUMERATION ET ALGEBRE BINAIRES ,

A 1.1. — Etats logiques

c En électronique numérique, on ne produit et ne traite que des signaux discrets à deux états, appelés respectivement vrai-faux, ou haut-bas, ou mieux encore 1-0. Bien que les termes haut et bas (up et down en anglais) soient adaptés à la représentation de l'état électrique des points d'un circuit, nous utiliserons les symboles 1 et 0 qui se prêtent à l'élaboration d'un système de numération. Les variables qui ne peuvent prendre que les valeurs 1 ou 0 sont qualifiées de booléennes, du nom du mathématicien anglais G. Boole qui a développé en 1854 l'algèbre correspondante. On dit aussi que chaque variable est un bit, contraction de l'anglais Mnary dig/7 qui signifie chiffre binaire. 1.2. — Numération binaire a) Nombres entiers positifs On représente les nombres en système binaire ou en base 2 par une succession de bits, de valeurs 0 ou 1 .

18. Notions d'électronique numérique

570

Rappelons que l'on écrit un nombre N en base 10 (système décimal), par exemple 135 , sous la forme cdu suivante : /V = 135 = 1 x 102 + 3 x 10 + 5

soit

cdu = c x 102 + J x 101 + m x 10°

avec c = 1 , d — 3 et « = 5 . La place des chiffres est évidemment essentielle : c est le chiffre des centaines, d celui des dizaines et u celui des imités. Il existe d'autres systèmes de numération qui utilisent des bases différentes. De manière générale, un nombre entier N s'écrira, dans une base entière x, sous la forme : N = xhgf edcba = h x x1 N g x x6 +f x x5 + e x x4 + d x x3 + c x x2 N b x x1 + a x x0 Le préfixe x en indice identifie la base choisie, différente de 10. En dehors de cette dernière, la base la plus couramment utilisée est binaire (2) ou hexadécimale (16) ; dans ces deux derniers cas, les préfixes en indice sont respectivement h et h . En base 2, le premier chiffre en partant de la droite est le bit de poids faible ; en effet, il est multiplié par 2° = 1, alors que le deuxième chiffre l'est par 21 = 2, le troisième par 22 = 4 et ainsi de suite, jusqu'au chiffre de gauche, qui est évidemment le bit de poids fort. Ainsi, le nombre N = 135 a pour expression binaire iV = ^10000111 car : 135 = 1 x 27 + 0 x 26 + 0 x 25 + 0 x 24 + 0 x 23 + 1 x 22 + 1 x 21 + 1 x 2° = 128 + 4 + 2+1 Pratiquement, on écrit en binaire un nombre N, en notant, de droite à gauche, les restes des divisions successives de ce nombre par 2 : 135 —— = 67 2 8 - —4 2

reste

reste

„ 1

67 _ — = 33 2

0

4 - =2 2

, 1

reste

reste

0

33 _ — — 16 2 2 - — 1 2

reste

reste

0

1

16 ^ — = 8 2 1 - =0 2

reste

reste

0

1

Notons que le nombre de bits choisi pour le codage fixe le nombre maximal de valeurs considérées. Ainsi, un codage sur 8 bits, appelé octet, permet de représenter 28 = 256 valeurs, alors qu'un codage sur 16 bits permet d'en représenter 216 = 65 536. b) Addition binaire Les règles qui penuettent d'additionner des nombres binaires sont identiques à celles connues dans le système décimal : l'addition s'effectue en sommant les bits correspondants aux mêmes puissances de 2, évidemment en commençant par les bits de poids faible. La table d'addition en binaire est très simple puisque : 0+0=0

0+1 = 1

1 + 1 = 10

Dans ce dernier cas, la somme donne 0, mais il faut reporter la retenue 1 dans la colonne de gauche qui précède, laquelle contient les chiffres de la puissance de 2 suivante. Exemple : l'addition de ^111 et /,010 (7 et 2 en numération décimale) donne pour la colonne de droite 1+0=1, 1 + 1= 0 pour la colonne intermédiaire avec une retenue de 1 qui vient s'ajouter à la dernière colonne. Le résultat est donc /, 1001 ( 9 en numération décimale).

571

Notions d'électronique numérique

c) Nombres entiers négatifs Les nombres dont on désire coder aussi le signe, appelés nombres signés, sont codés selon le complément à deux. Dans ce codage, les nombres positifs sont précédés d'un zéro et les nombres négatifs sont les compléments à 2 de leurs nombres positifs correspondants. Le codage d'un nombre en complément à 2 s'effectue en deux étapes : i) la première est le complément à 1 d'un nombre binaire, ce qui consiste à changer chaque 0 par 1 et chaque 1 par 0. Par exemple, le complément à 1 du nombre binaire

101 (5 en numération décimale) est

010,

ii) la seconde consiste à ajouter 1 au bit de poids faible du complément à 1 de ce nombre. Ainsi le complément à 2 de ^ 101 est y, 010 + /, 1 soit

011 .

Pour éviter toute confusion, en codage par complément à 2, on fait précéder l'écriture en binaire du nombre considéré par le symbole C2 ; le bit de poids fort code alors le signe des nombres ; il vaut 0 pour les nombres positifs et 1 pour les nombres négatifs. Exemples : 1) Le nombre +5 se note C2 0101, son complément à 1 lequel représente donc —5 . 2) De même, le nombre —27 se note, avec 6 bits, c2

01 1011, son complément à 1

C2

C2

ci

1010 et son complément à 2

C2

1011,

100101, car 27 s'écrit i, 1 1011 , +27

100100 et son complément à 2

C2

100101.

Dans un codage sur 8 bits, le plus grand nombre positif et le plus petit nombre négatif s'écrivent respectivement : 7 et c2 1000 0000 c2 0111 1111 = 2 — 1 = 127 Pour évaluer ce dernier nombre, il suffit de soustraire I , ce qui donne en notation binaire /, 01111111, et de prendre le complément al,/, 10000000 = 27 = 128 ; C2 10000000 est donc le nombre —128 . Avec 8 bits, en complément à 2, il y a 127 nombres positifs, 128 nombres négatifs et le nombre 0, ce qui donne bien 256 = 28 valeurs de codage. Plus généralement, sur n bits, on peut représenter les nombres compris entre —2"~] et 2"~] — 1. L'intérêt majeur du codage en complément à 2 est précisément que la somme des nombres est égale à la somme des valeurs codées ; ainsi l'opération 5 — 27 se calcule en additionnant C2 000101 = 5 et C2

100101 = —27 soit c2 101010 qui code —22 .

d) Expression des nombres décimaux Les nombres décimaux, c'est-à-dire non entiers, peuvent aussi être écrits en base 2. La règle est la même qu'en base 10 : les chiffres à droite de la virgule sont multipliés par les puissances négatives successives de 2. Ainsi, 5,8 peut se développer selon : 5, 8 = 5 + 0,8 « 4 + 1 + 0,5 + 0,25 + 0,0625 = 5, 8125 soit : 5,8 ^ 1 x 22 + 0x 21 + 1 x 2° + 1 x 2-' + 1 x 2-2 + l x 2-4

d'où l'écriture binaire

b

101,1101

Retenons que pour écrire un nombre décimal en binaire, il suffit de noter, de gauche à droite, les retenues successives qui apparaissent à gauche de la virgule, lors des multiplications par 2 de la partie fractionnaire. Par exemple, avec le nombre 13,64 = 13 + 0,64, on a : 0,64 x 2 = 1,28

(retenue 1)

—»

0,28 x 2 = 0,56

(retenue 0)

0,56 x 2 = 1.12

(retenue I )

—*

0,12 x 2 = 0,24

(retenue 0)

et ainsi de suite. Comme 13 = /, 1101 , 13.64 s'écrit /, 1101,1010 - • • .

572

18. Notions d'électronique numérique

Dans le système décimal, on utilise généralement la notation scientifique pour exprimer des nombres très grands ou très petits. Dans cette notation, les nombres sont écrits sous la forme d'un nombre décimal, compris entre 1 inclus et 10 exclu, appelé mantisse, que l'on multiplie par une puissance de 10. Par exemple, la constante d'Einstein c = 299792458 m-s-1 est notée c = 2,99792458 x lO^-s"1 . Cette notation est également utilisée dans le système binaire avec une mantisse écrite en binaire, comprise entre 0 et 1, multipliée par une puissance de 2. Ainsi : ^ 10110011 1000

senote

/, 1,01100111000 x 211

Elle sert aussi de base au codage à virgule flottante, noté avec un préfixe vf en indice. La norme IEEE 754 qui date de 1985 définit les trois fonnats, selon le nombre de bits utilisés selon la précision : 32

en précision simple

64

en précision double

80

en précision étendue

Détaillons la répartition des bits pour le codage en précision simple. On a : i) 1 bit pour coder le signe 0 si le nombre est positif et 1 s'il est négatif, ii) 8 bits pour coder l'exposant de la puissance de 2, iii) 23 bits pour coder la partie fractionnaire de la mantisse. Afin de ne pas avoir de signe dans l'exposant, ce dernier est codé avec 8 bits, après ajout de 127 à l'exposant réel ; ce décalage permet de coder les exposants compris entre —127 et 128 . Exemple : le nombre 135, d'expression binaire 10000111 , s'écrit aussi ^1,0000111 x 2' en notation scientifique. En virgule flottante de précision simple (préfixe vf en indice), on le code selon : vf O(signe)

10000110(7+127 = 134)

0000111 (partie fractionnaire de la mantisse)

Réciproquement, le nombre suivant, codé en virgule flottante et précision simple, Vf

1 00101010 01100111010000100001000

s'écrit, en notation binaire scientifique, puisque h 0010 1010 = 42 et 42 — 127 = —85 ; 1,01100111 010000100001 000 x 2~85 La précision relative des nombres notés en virgule flottante, qui est définie par le rapport de l'écart entre deux nombres consécutifs sur la valeur de ces nombres, est donc au minimum de 2" -23 « L2 x lO"7. Le plus grand nombre positif que l'on peut coder en virgule flottante de précision simple, s'écrit : ^ 0 1111 1110 1111 1111 1111 1111 1111 111 = (2 — 2_23) x 2127 pe 3,40 x 1038 Quant au nombre le plus petit, il a pour expression : Vf0

00000001 00000000000000000000000 = 1 x 2"126 « 1,2 x lO-38

Les valeurs extrêmes négatives sont les mêmes en valeur absolue. Remarques : 1) L'exposant qui ne contient que des zéros sert à coder le nombre zéro, pour lequel la mantisse ne contient également que des 0. Le bit de signe pouvant être 0 ou 1, la notation à virgule flottante fait la distinction entre +0 et —0. 2) De façon analogue, l'exposant ne contenant que des 1, qui coderait normalement l'exposant 128, sert à coder l'infini en prenant une mantisse ne contenant que des 0.

Notions d'électronique numérique

573

1.3. — Autres représentations des nombres a) Décimal codé binaire Lorsqu'on veut représenter des nombres, il est souvent plus commode d'utiliser le codage Décimal Codé Binaire, brièvement DCB, pour lequel chaque chiffre d'un nombre décimal (unité, dizaine, centaine ou plus) est codé en binaire, à l'aide de quatre bits ; en effet, en notation décimale, le chiffre le plus élevé 9, s'écrit /, 1001 , ce qui nécessite au plus 4 bits, c'est-à-dire quatre symboles. Tout nombre se présente alors sous la forme de quadriplets successifs. Par exemple, le nombre 135 s'écrit en DCB : ^0001 0011 0101 b) Hexadécimal Comme les quatre bits du codage DCB permettent de coder jusqu'à seize chiffres, on utilise préférentiellement le codage hexadécimal (base 16), en ajoutant simplement les lettres A , B, C, D, E et F aux 10 chiffres habituels du système décimal. Ces six lettres codent respectivement 10, 11, 12, 13, 14 et 15. Par exemple, le nombre décimal 135 s'écrit en hexadécimal ffil, tandis que j/AE désigne le nombre décimal 174 : 135 = 8 x 16' + 7 x 16° = /i87

et

hAE

= 10 x 16 + 14 x 1 = 174

L'affichage des nombres codés en hexadécimal est réalisé grâce à un composant, appelé afficheur sept segments, qui commande la mise sous tension de diodes électroluminescentes, ayant la forme de segment. La figure 18.1 représente les sept segments permettant l'affichage des chiffres de 0 à 9, ainsi que les valeurs hexadécimales A , B, C, D, E et F. Notons que les symboles hexadécimaux sont écrits en majuscules, sauf S et D afin de ne pas les confondre avec les chiffres ressemblants 8 et 0.

n

r □

u Fig. 18.1.

1.4, — Algèbre de Boole L'algèbre de Boole est fondée sur les trois opérations suivantes que peuvent subir les variables booléennes de valeurs 0 ou 1 : i) l'opération complément qui associe, à chaque variable booléenne A , NON A noté A , ce dernier prenant la valeur complémentaire de A , ii) l'opération somme logique OU entre deux variables A et B, que l'on note A+i?, et qui signifie A ou S ; le résultat de l'opération OU prend la valeur 1 si l'une au moins des variables vaut 1, iii) l'opération produit logique ET entre deux variables A et B , que l'on note A.fi, et qui signifie A et fi ; le résultat de l'opération ET prend la valeur 1 si les deux variables valent 1.

574

18. Notions cl'électronique numérique

Ces trois opérations sont représentées sur la figure 18.2 où la partie grisée correspond au résultat de l'opération. 07)

07)

O b

a) NON A

) ^ OU 5

c) A ET B

Fig. 18.2.

a) Propriétés des opérations logiques Les opérations OU et ET sont : i) commutatives (Fig. 18.3a), A A- B = B A- A etA.B = B.A , ii) associatives (Fig. 18.3b), (A + B) + C = A + {5 + C) et {A.B).C = A.{B.C), iii) distributives, l'une par rapport à l'autre (Fig. 18.3c) : A.{B + C) = {A.B) A- (A.C)

et

A + (B.C) = (A + B).{A + C)

Les opérations OU et ET admettent comme éléments neutres respectivement 0 et 1 : A+0=A

et

A .1 = A

Retenons en outre que : A + A = 1 et A.A = 0 .

0007' AAB A-B

A+S+C

a)

A-{B+C)

ABC b)

A + {B-C) c)

Fig. 18.3.

b) Théorèmes de l'algèbre booléenne À partir des propriétés précédentes, on établit trois théorèmes supplémentaires, lesquels facilitent l'étude des opérateurs logiques qui interviennent dans les circuits électriques (cf. Exercices). i) Idempotence Les opérations OU et ET sont idempotentes, si appliquées à deux variables identiques, elles fournissent en sortie cette même variable : A+A =A

et

A.A = A

ii) Absorption Il y a absorption lorsqu'une variable en entrée s'impose en sortie, quelles que soient les autres entrées : A+ 1 = 1

A.O = 0

A + {A.B) = A

et

A.fA + 5)=A

Notions d'électronique numérique

575

iii) Théorèmes de De Morgan Les deux théorèmes de De Morgan, du nom du logicien anglais du XIXe siècle A. De Morgan qui les a établis, s'expriment par les équations suivantes : A + B = A.B

et

A.B = A + B

II. — OPÉRATEURS LOGIQUES Les opérateurs logiques sont définis par l'opération qu'ils effectuent entre une ou plusieurs variables à l'entrée et une seule variable à la sortie. Comme nous le verrons, une représentation simple de l'opération que réalise de tels opérateurs est fournie par la table de vérité, laquelle est construite à partir des valeurs 1 ou 0 que peuvent prendre les variables booléennes. Précisément, cette table se présente sous la forme d'un tableau, dont les colonnes de gauche affichent les valeurs des variables d'entrée, £], ZL, • • • s alors que la dernière colonne à droite donne la sortie S correspondante.

II. 1. — Portes logiques Les portes logiques sont les éléments de base de la logique combinatoire pour laquelle l'état de sortie des portes, à un instant, ne dépend que des variables d'entrée à cet instant; elles sont faciles à réaliser et disponibles sous forme de circuits intégrés. Ces composants sont actifs et non linéaires ; en effet, ils doivent être alimentés par un générateur stationnaire, qui fournit la puissance nécessaire à leur fonctionnement, et ils se comportent le plus souvent en commutateur. L'alimentation de ces portes logiques, que l'on ne représente généralement pas sur les schémas, sera simplement notée Un , l'indice n rappelant qu'il s'agit d'un système numérique. a) Opérateur logique NON L'opérateur logique NON (NOT en anglais) réalise la complémentation ou Vinversion d'une variable : o o fM Aussi l'appelle-t-on inverseur. Sa table de vérité, très simple, est explicitée sur le tableau 18.1. JZ CTi > D. O u

A

S=Â

0

1

1

0 Tab. 18.1.

Le symbole de l'inverseur, selon la norme européenne, est représenté sur la figure 18.4a; un petit cercle en sortie, parfois remplacé par un triangle, exprime la négation de la fonction réalisée.

576

18. Notions cl'électronique numérique

Un schéma électrique élémentaire permet de réaliser simplement cette opération (Fig. 18.4b) : la lampe indique l'état de la sortie et l'interrupteur celui de l'entrée ; pour la lampe, l'état 1 correspond à l'illumination et l'état 0 à l'extinction ; pour l'interrupteur, l'état 1 correspond à la fermeture et l'état 0 à l'ouverture. Si l'interrupteur est dans l'état l-fermé, la lampe est dans l'état complémentaire O-extinction ; de même, si l'interrupteur est dans l'état 0-ouvert, la lampe est dans l'état complémentaire 1-illumination.

NON A

A i Lampe

o-

1

R a)

b) Fig. 18.4.

b) Opérateur logique ET L'opérateur ET (AND en anglais) effectue en sortie l'opération suivante entre les deux entrées A et B : S = A.B La table de vérité est celle représentée par le tableau 18.2. A

B

S = A.B

0

0

0

0

1

0

1

0

0

1

1

1

TAB. 18.2. Son symbole « & » et le circuit électrique simple associé (Fig. 18.5) rappellent qu'il est nécessaire que toutes les entrées soient égales à 1 pour que la sortie vaille aussi 1 . Notons que l'opération logique ET peut comporter plus de deux entrées. ET &

a)

Lampe

b) Fig. 18.5.

c) Opérateur logique OU L'opérateur logique OU (OR en anglais) réalise l'opération suivante entre les deux entrées A et B : S=A+B La table de vérité est donc celle qui figure sur le tableau 18.3. Sur la figure 18.6, on a représenté son symbole ^ 1, ainsi que le circuit électrique simple associé. On voit aisément qu'il faut que l'une au moins des entrées soit égale à 1 pour qu'en sortie on ait 1 aussi. Comme ET, l'opération OU peut comporter plus de deux entrées.

577

Notions d'électronique numérique

A

B

S = A+B

0

0

0

0

1

1

1

0

1

1

1

I

TAB. 18.3.

OU > 1

Lampe

R b)

a) FlG. 18.6.

d) Opérateur logique OU-EXCLUSIF Avec l'opérateur OU-EXCLUSIF que l'on abrège en EX-OU (XOR en anglais), la sortie ne prend la valeur 1 que si les entrées A et 5 ont des valeurs différentes : ■S^Â.S + AJ^ (Â + 5).(A + i5)

ou

5 = A©5

On en déduit la table de vérité (18.4). A

B

S = A®B

0

0

0

0

1

1

1

0

1

1

1

0

Tab. 18.4. Le symbole de cet opérateur, — 1, est représenté sur la figure 18.7 avec le circuit électrique associé. Notons qu'il faut d'une part qu'tm
A

EX-OU

3

= 1

Lampe

B b)

a) FIG. 18,7.

578

18. Notions cl'électronique numérique

e) Opérateur logique NON-ET L'opérateur NON-ET, brièvement N-ET, (NAND en anglais, contraction de NOT et AND), donne, en sortie, le complémentaire de l'opérateur ET de A et 5 : S = A^ = Â + B = A/B La table de vérité est explicitée dans le tableau 18.5.

0 1 1

1 0 1

S = A.B 1 1

o

B o

A

I 0

TAB. 18.5. Le symbole est celui de ET avec le petit cercle en sortie qui indique la négation de l'opération (Fig. 18.8). Notons que la sortie ne vaut 0 que si toutes les entrées valent 1 ; en outre, la porte NONET peut, elle aussi, comporter plus de deux entrées. A

N-ET

AS

E

& B

Qx^ Lampe 'CD

B

R a)

b) FIG. 18.8.

f) Opérateur logique NON-OU L'opérateur NON-OU, brièvement N-OU, (NOR en anglais, de la contraction de NOT et OR), donne en sortie le complémentaire de l'opérateur OU des entrées A et B : S = AAB = A.B = AiB On peut lire sa table de vérité sur le tableau 18.6. Le circuit électrique simple associé, ainsi que le symbole NON-OU, sont dessinés sur la figure 18.9. En ajoutant un petit cercle à la sortie de la porte OU, on traduit la négation. Notons que la porte NON-OU peut comporter plus de deux entrées et que la sortie ne vaut 1 que si toutes les entrées sont dans l'état 0. A

B

S=A+B

0

0

1

0 1 1

1 0 1

0 0 0

Tab. 18.6.

579

Notions d'électronique numérique A

N-OU Lampe

^ 1 B b)

a) FIG. 18.9.

g) Universalité des opérateurs logiques NON-ET et NON-OU Les expressions booléennes précédentes peuvent toutes se ramener à diverses combinaisons des opérateurs OU, ET et NON ; ces trois dernières suffisent pour réaliser n'importe quelle opération logique. En pratique, ce sont les portes N-ET et N-OU que l'on utilise, car d'une part elles présentent un caractère universel, puisque chacune d'elles pennet de réaliser toutes les autres opérations logiques (cf. Exercices), d'autre part elles sont plus faciles à réaliser. II. 2, — Bascules Les bascules sont des systèmes logiques élémentaires dont la sortie dépend non seulement des entrées à l'instant présent mais également de l'état de la sortie à l'instant antérieur. À une combinaison des variables d'entrée correspondent plusieurs états possibles du système qui dépendent des états antérieurs de celui-ci. Comme la connaissance des entrées à un instant est insuffisante pour connaître l'état de la sortie à cet instant, l'évolution du système est toujours donnée sous la forme d'une séquence temporelle, Par opposition à la logique combinatoire des portes, la logique des bascules est séquentielle, c'està-dire relative à une suite ordonnée d'états. On distingue deux types de système séquentiel : i) ceux dits asynchrones, car leur état varie immédiatement après le changement des entrées, ii) ceux qualifiés de synchrones dans lesquels l'évolution des sorties est cadencée par les variations du signal de commande, le signal d'horloge ; les différents éléments du système sont ainsi synchronisés, d'où le qualificatif choisi. a) Bascule RS asynchrone Une bascule RS asynchrone possède deux entrées, la première notée R (de l'anglais Reseî pour remise à zéro) et la seconde notée S (de l'anglais Set qui signifie mettre), et deux sorties complémentaires, que l'on note Q et Q afin d'éviter la lettre T, qui suit R et S dans l'alphabet, mais que l'on réserve pour désigner des durées (Fig. 18.1 Oa). S

Q

R

Q a)

C -5

b) Fig. 18.10.

Les sorties Q et Q, h. l'instant r + Ar, dépendent des entrées R et 5, à l'instant t, mais aussi des sorties à cet instant t. Cette bascule est caractérisée par le fonctionnement suivant ; i) si R = l et S = 0, Q prend la valeur 0 ,

580

18. Notions cl'électronique numérique

ii) si /? = 0 et 5 = 1 , Q prend la valeur 1 , iii) si R = 0 et S = 0,Q consente sa valeur, ainsi que Q ; iv) l'état R = 0 et S = 0 est interdit. Sur la figure 18.10a, on a représenté le symbole de la bascule RS décrite ci-dessus. Remarque : Il existe une variante de la bascule RS asynchrone ; c'est celle pour laquelle la fonction de remise à zéro est assurée par l'entrée R = 0 et la mise à 1 par l'entrée 5 = 0; l'état interdit est dans ce cas /? = .S = 0. Le symbole correspondant est donné sur la figure 18.10b; notons la présence des petits cercles sur les entrées qui indiquent le fonctionnement complémentaire de celui de la bascule précédente. On réalise simplement une bascule RS asynchrone en associant deux portes NON et deux portes N-ET comme le montre la figure (Fig. 18.11) : les deux entrées de la porte 1 N-ET sont S et la sortie N-ET de la porte 2. De façon symétrique, les deux entrées de cette porte 2 sont R et la sortie de la porte 1. Analysons le système ainsi obtenu. Si i? = 0 et 5 = 1, l'entrée S de la porte 1 est dans l'état 0, quelles que soient les valeurs de Q et Q, d'où sa sortie dans l'état 1. Les entrées de la porte 2 sont donc toutes les deux dans l'état 1 et sa sortie dans l'état 0, ce qui est bien le complémentaire de <2 - La mise à 1 de S provoque la mise à 1 de la sortie Q. ii) Si R = l et S = 0, l'entrée R de la porte 2 est dans l'état 0, quelles que soient les valeurs de Q et Q. S'd sortie est donc 1. Les entrées de la porte 1 sont alors toutes les deux dans l'état 1 et sa sortie est 0, laquelle est bien le complémentaire de £L La mise à 1 de ^ conduit bien à une sortie Q dans l'état 0. iii) Si R = S = 0 et £> = 0, les deux entrées de la porte 1 N-ET sont dans l'état 1 et sa sortie est dans l'état 0. Pour la porte 2, ses deux entrées étant dans les états 1 et 0, sa sortie est dans l'état 1. ivj Si i? = 5 = 0 et ô = 1, les entrées de la porte 1 N-ET sont dans les états 1 et 0 et sa sortie dans l'état 1. Pour la porte 2, sa sortie est dans l'état 0 puisque les entrées sont dans l'état L Notons que l'état 0 des entrées R et S permet aux sorties de se maintenir dans leur état antérieur. v) Si R = S = 1 , l'une au moins des entrées de chaque porte est dans l'état 0 et leurs sorties dans l'état 1, quelles que soient les valeurs de Q et Q. Une telle combinaison des entrées est interdite, puisque les sorties ne sont pas complémentaires. NON 5

1

N-ET &

Q ®

N-ET NON R

Q

1

Fig. 18.11.

Notions d'électronique numérique

581

Application : interrupteur anti-rebonds L'interrupteur mécanique présente un défaut majeur : lors de sa fermeture, la mise en contact des lames conductrices s'accompagne de rebonds mécaniques successifs avant d'atteindre la position définitive (Fig. 18.12). Ces rebonds peuvent engendrer des dysfonctionnements dus aux variations brutales de la tension appliquée. Us Un-\7î = 0 U,, 7777"

R 7777

Us

\ r(ms)

TT/V b)

a) FIG. 18.12.

La présence d'une bascule RS (Fig 18.13), placée entre l'interrupteur et le reste du circuit, permet de détecter un seul saut de tension : au premier contact, la bascule change d'état, mais ce dernier n'est pas influencé par les rebonds successifs.

i—-c Us t=0

u 7777

77/7

Un 0 t (ms) b)

Fig. 18.13. b) Synchronisation des bascules Lorsqu'un circuit comporte plusieurs bascules, il est nécessaire de contrôler leurs instants de basculement, afin d'éviter l'apparition d'états transitoires au cours desquels seules certaines bascules ont changé d'état. En outre, il faut que les différents composants soient synchronisés. Aussi une horloge suffisamment précise est-elle indispensable. Le signal périodique fourni par cette horloge passe de la valeur 0 à la valeur 1 , pendant une durée qui doit être la plus faible possible. En pratique, on utilise un signal analogique carré, délivré par la sortie TTL des GBF, mais dont la forme et l'amplitude sont fixées et la fréquence réglable ; H désigne le signal d'horloge dont l'entrée sur les composants est repérée par un petit triangle (Fig. 18.14a). La transition de l'horloge entre les niveaux 0 et 1, pendant une très courte durée, est appelée le front montant, alors que la transition inverse aussi rapide est\Q front descendant. Les instants considérés pour les entrées dans les composants synchrones sont situés soit sur le front montant soit sur le front descendant de la transition. Lorsque ces instants concernent le front descendant, on l'indique sur le schéma du composant en précédant l'entrée H d'un petit cercle (Fig. 18.14b). c) Bascule D synchrone Une bascule D (de l'anglais data qui signifie donnée) comporte deux entrées, l'une pour la donnée D, l'autre pour l'horloge qui évolue sur des fronts déclenchants montants ou descendants. Sur la

582

18. Notions cl'électronique numérique

figure 18.14, on a représenté les symboles des bascules D à front montant et descendant. Ces bascules possèdent également deux sorties complémentaires Q et Q, ce qui évite d'ajouter un inverseur dans les nombreux montages où la valeur de Q est nécessaire. Elles possèdent parfois des entrées asynchrones R de mise à 0 , ou 5 de mise à 1, utilisées pour initialiser des circuits (Fig. 18.14c). Comme ces entrées peuvent être activées indépendamment de l'horloge, elles sont qualifiées d'asynchrones. D

Entrée de l'horloge

D

Q

-

1 D S

Q

Q

>

^

b)

a)

Fig. 18.14. Après déclenchement de l'horloge, la sortie de la bascule prend la valeur de la donnée D. En dehors des fronts déclenchants, la bascule est verrouillée : sa sortie n'évolue plus, même si D change, d'où le nom de bascule D à verrouillage. Une des applications des bascules D est le stockage de données. Sur la figure 18.15, on a représenté quatre bascules D associées en parallèle afin de stocker quatre bits de données Dq , D\ , ZU et D3 . Au front montant de l'horloge, les données sont stockées dans les bascules et n'évoluent plus jusqu'au front suivant, même si ces données changent. R H \ \ \ D3

s Z>2

Dr,

Z),

1 03

02

ôl

ôo

FIG. 18.15.

D,

— 2.

Z>2

— Qi

D3

— 23

Zb

— 24

FIG. 18.16.

Remarques : 1) Lorsqu'un composant comporte plusieurs bascules commandées par une même horloge ou possède une remise à zéro commune, le symbole utilisé regroupe les commandes communes dans un bloc surmontant le symbole du composant (Fig. 18.16). 2) La prise en compte des entrées de commande d'une bascule synchrone exige que l'on tienne compte de deux durées, avant et après le front déclencheur du signal d'horloge, respectivement la durée de stabilisation ts et la durée de maintien tm , dont les ordres de grandeurs sont compris entre 1 ns et 50 ns . d) Bascule JK synchrone Le fonctionnement d'une bascule JK synchrone est analogue à celui d'une bascule RS, avec l'entrée J jouant le rôle de S et l'entrée K celui de R , mais aucun état n'est interdit. i) Si / ® Zf = 1 , la sortie Q prend la valeur de J. ù) Si / et ZT sont dans l'état 0, la sortie Q conserve sa valeur. iii) Si J et K sont à 1, Q bascule en prenant l'état complémentaire. Remarque : La dénomination JK n'a pas de signification particulière, si ce n'est que ces deux lettres sont consécutives dans l'alphabet comme le sont R et S.

583

Notions d'électronique numérique

L'évaluation des entrées ainsi que celle de la sortie se font lors d'un front montant ou descendant de l'horloge. Les figures 18.17a et b représentent respectivement les symboles des bascules JK à déclenchement sur front montant et .sur front descendant de l'horloge. Il existe des variantes de cette bascule avec des entrées asynchrones R ex S de mise à 0 ou 1 (Fig. 18.17c).

J

J

Q -

> K

3

—c >

Q

—c >

K

Q

J S

Q

K R T c)

Q b)

a)

Q

FTG. 18.17. La table de vérité de la bascule JK synchrone est représentée dans le tableau 18.7, dans lequel Qn représente l'état de la sortie de la bascule, après n fronts déchenchants de l'horloge, et l'état de la sortie après le front déclenchant suivant. J

K

Qn+\

0

0

Valeur inchangée

0

1

Qn 0

1

0

1

Mise à 1

1

1

Qn

Changement de valeur

Mise à 0

TAB. 18.7. Application : division de la fréquence de l'horloge par 2" Si l'on impose l'état 1 à J et /f, on obtient en sortie un signal Q qui bascule de 0 à 1, avec une période qui est le double de celle de l'horloge puisque Q bascule vers Q à chaque front déclenchant de l'horloge ; la fréquence est donc divisée par deux. Sur la figure 18.18, on a représenté un chronogramme, précisément l'évolution de l'horloge et de la sortie Q au cours du temps. H

1 H1

J Q

>

Q\ t

K b)

a) Fig. 18.18.

En connectant la sortie Qo de cette bascule JK sur le signal d'horloge d'une seconde bascule JK, dont les entrées J et sont maintenues dans l'état 1, on obtient de nouveau une division par deux de la fréquence de basculement sur la sortie Q\ (Fig. 18.19). Plus généralement, l'association de n bascules JK permet de diviser la fréquence de l'horloge par 2" .

584

18. Notions cl'électronique numérique

H*

co

1 H 1

J >

J -

Qo



ôi >

K

1

K

a)

b) Fig. 18.19.

II. 3. — Compteur Un compteur est un circuit séquentiel synchrone particulier, car il n'y a pas d'entrée : le système évolue à chaque front montant de l'horloge et décrit une séquence fixe. Le plus simple des compteurs est le compteur binaire qui suit la séquence : 000 001 010 01 1 100 101 1 10 1 1 1 000 ••• Il est possible de coder chaque bit du compteur à l'aide de la sortie d'une bascule JK synchrone. La sortie Qq de la première porte, qui code le bit de poids faible, doit changer d'état à chaque front déclenchant de l'horloge. La sortie Q\ de la deuxième porte, codant le deuxième bit, doit basculer avec une période deux fois plus longue que celle de la première porte. Enfin, la période de basculement de la dernière porte, qui code le bit de poids fort, doit être quatre fois plus longue que celle de la première porte. Sur la figure 18.20, on a représenté l'association de trois bascules JK synchrones qui permet de diviser la période de l'horloge par 23 ; le déclenchement se produit sur les fronts descendants, la sortie de l'une jouant le rôle d'horloge pour la suivante. L'ensemble des sorties, écrites dans l'ordre £>2 Q\ Qo , forme le code binaire du compteur qui suit la séquence souhaitée. Pour initialiser le compteur, il est toujours possible de prévoir des entrées asynchrones de remise à zéro sur les bascules.

Qo

H

Qi

K

Qi

K

K

Qo

Qi

Qi11

QiQiQo

ooo

ooi

oio

on

ioo

101

FIG. 18.20.

no

111

ooo

001

585

Notions d'électronique numérique

Ce compteur, réalisé avec des portes synchrones, est asynchrone car les différentes bascules ne sont pas commandées par la même horloge. En effet, il y a accumulation des durées de transmission entre l'entrée et la sortie d'une bascule, ce qui peut être à l'origine d'un code de sortie <22 Ci Qo erroné, notamment si les durées sont courtes. Lorsque le nombre de bascules en série devient important, comme c'est le cas pour les compteurs à grand nombre de bits, certaines valeurs du compteur peuvent même disparaître ; c'est ce qui se produit lorsque le cumul des durées de transmission, entre la première porte et la dernière, dépasse la période de l'horloge. Aussi préfère-t-on utiliser des compteurs synchrones dans lesquels toutes les bascules sont pilotées par la même horloge. La réalisation d'un tel compteur est possible à l'aide de bascules JK, mais il est nécessaire d'utiliser des portes logiques afin d'imposer aux entrées J et ^ de chaque bascule les bonnes valeurs. i) Pour la bascule associée au bit de poids faible, il n'y a pas de changement, puisque sa sortie Qo doit basculer à chaque front descendant de l'horloge. ii) Pour la bascule associée au deuxième bit, le changement d'état de sa sortie Q\ ne doit s'effectuer que si Qo était dans l'état 1 avant le front d'horloge. Il faut donc imposer aux entrées 7 et de cette bascule, la valeur de (2o • iii) Quant à la dernière bascule, sa sortie O2 ne change d'état que si Qo et 0\ sont dans l'état 1 avant le front d'horloge. La valeur imposée à ses entrées J et ié est donc Qo ET Q\ . Sur la figure 18.21, on a représenté le schéma du montage dans lequel intervient une porte ET ; le compteur 3 bits, de capacité 23 = 8 , permet de coder successivement 8 valeurs différentes. ET

H

\j k r 1*

j

&

00 r> K

K FlO. 18.21.

Il existe des compteurs binaires que l'on peut connecter en série, afin d'augmenter la capacité globale de comptage. Remarque : Il n'est pas nécessaire d'utiliser un compteur de 64 bits, avec une fréquence d'horloge est de 10 GHz, puisque ce dernier mettrait 264/1010 = 1. 84 x 109 s , soit près de 60 ans, pour atteindre sa valeur finale ! II. 4. — Registres Un registre est un circuit logique qui pennet à la fois le stockage et le transfert de données. Aussi le caractérise-t-on par sa capacité à emmagasiner les données et à les transférer en sortie. Les entrées sont en série ou en parallèle : en série les données se succèdent à chaque période de l'horloge, en parallèle les données entrent ou sortent en une seule période d'horloge. Les sorties sont elles aussi en série ou en parallèle. a) Registres à entrées parallèles et sorties parallèles L'élément de base des registres est la bascule D synchrone. Avec de telles bascules, nous avions déjà réalisé un registre de quatre bits à entrées parallèles et sorties parallèles (Fig. 18.15).

586

18. Notions cl'électronique numérique

La figure 18.22a représente un registre (SRG pour Sériai ReGister) de quatre bits, à entrées parallèles et sorties parallèles ; en b, on montre une variante comportant une entrée asynchrone de mise à zéro de toutes les données ; enfin, en c, le registre possède une entrée supplémentaire EN (de l'anglais enable qui signifie permettre), dont la fonction est de provoquer, lors du front d'horloge, l'enregistrement des données lorsque EN = 1 , et leur maintien en mémoire tant que EN = 0. On peut ainsi stocker ces données pendant plusieurs cycles d'horloge et conserver leurs valeurs dans le registre, même si elles changent sur les entrées. Do D] D-i Dt,

Do Di D2 D3 1

R SRG 4

illl EN R SRG 4

r r t t Qo Q\ Q2 Qi

1 Qo Q\ Q2 Qi

Qo Qi Q2 Qi

■N

b)

c)

SRG 4

1

1

A, D, D2 D,

1

Fig. 18.22. b) Registres à entrées en série Les registres à entrées en série reçoivent les données d'entrée les unes après les autres. Il est facile de réaliser de tels registres avec des bascules D synchrones : la sortie de Lune joue le rôle d'entrée pour la suivante (Fig. 18.23). Qo

Q\

Qi

Q3

—lit n, Bl-U D-i Do

FIG. 18.23. Ces registres peuvent être utilisés soit avec des sorties en série si seule la sortie Q3 est utilisée, soit avec des sorties en parallèle si les sorties Q3, Q2, Qi et Qo sont accessibles. Sur les figures 18.24a et b, on a dessiné deux symboles d'un registre d'une capacité de 8 bits. •D

Q? SRG 8

SRG 8 (27 I I Qo Q, (22 Qs Q4 Qs Qb Qi b)

a) FIG. 18.24. c) Registres à entrées en parallèle et sorties en série

Ce dernier type de registre est plus délicat à réaliser, car il faut intégrer la commande EN afin de séparer la première étape de chargement des données dans les bascules du registre, pendant une période, de la seconde de transfert des données vers la sortie de la dernière bascule. Le montage de la figure 18.25 permet de réaliser un tel registre à trois bits. En effet, on a, respectivement pour la première bascule et pour les deux autres : D = Dq

et

D = {EN.Di) + (ËN.D^Q

avec

* = 1,2

587

Notions d'électronique numérique EN— D

D NON

ET &

ET &

NON

ET &

OU

ou

^ 1

^ 1 D

r

ET &

D

.j1

D D7 H Fig. 18.25. Le fonctionnement est le suivant : i) si EN = 1 alors D = Z)( pour toutes les bascules ; les données sont stockées lors du front montant de l'horloge ; ii) si EN = 0 et £> = £>2 avant le front de l'horloge, alors D = après le front d'horloge pour les bascules 1 et 2. Les données se décalent donc d'un cran vers la droite et la sortie Q vaut D\ . Le front suivant provoque un nouveau décalage et <2 — A) • Comme les données entrent toutes en même temps et sortent successivement, il s'agit bien d'une entrée en parallèle et d'une sortie en série (LU , D\ puis Dq ). La principale application des registres est la réalisation de mémoires, lesquelles se présentent comme des associations de registres capables de stocker une grande quantité d'information.

II. 5. — Multiplexeurs et démultiplexeurs a) Multiplexeurs Il est essentiel de pouvoir sélectionner une donnée parmi toutes celles qui résident dans une mémoire. C'est précisément ce que réalisent les multiplexeurs (MUX en abrégé). Ces derniers, appelés aussi sélecteurs de données, sont des systèmes logiques qui possèdent 2" entrées de données et une seule sortie, mais aussi n entrées supplémentaires formant l'adresse binaire, laquelle sélectionne l'une des 2" données à recopier en sortie. Ces systèmes transmettent ainsi plusieurs données à partir d'un seul dispositif, d'où leur nom. Un multiplexeur à 2" entrées nécessite ainsi une adresse de n bits. En général, il existe une entrée supplémentaire EN qui commande l'activation ou la désactivation du multiplexeur; la sortie, elle, est double : Q ti Q. Sur la figure 18.26, on a dessiné le symbole d'un multiplexeur à quatre entrées Dq, D\ , Dj et D3 {n = 2), avec deux bits d'adresse, notés /Iq et Ai , et une entrée de validation EN. Le tableau 18.8 indique, pour une entrée EN = 1, la donnée recopiée en sortie en fonction des valeurs prises par Aq et Ai .

588

18. Notions cl'électronique numérique

EN

MUX

A

EN

Do

MUX

Do-

Q Do Dx

Qo

D] —

An

P—Q

nD>

Al

Ao

Q

Di-

0

0

Do

Do-

0

1

D,

D\-

1

0

d2

Dc-

1

1

D3

D-

FlG. 18.26.

TAB. 18.8.

Q\ Qi -03

FIG. 18.27.

On constate que le nombre binaire AjAq , c'est-à-dire 21 x Ai + 2° x Aq , est le numéro de l'entrée recopiée en sortie; par exemple ^10 donne £>2 . C'est pourquoi les entrées A sont numérotées en commençant par l'indice 0 ; le numéro de chaque entrée A code ainsi la puissance de 2 par laquelle il faut le multiplier pour obtenir l'entrée choisie. Sur la figure 18.27, on a dessiné le symbole du composant 74HC157, lequel comporte quatre multiplexeurs à deux entrées et deux commandes communes A et EN. Ces dernières sont regroupées au-dessus des multiplexeurs qu'elles commandent. Si A = 0, les quatre sorties Q recopient leur entrée Do ; en revanche, si A = 1, ce sont les données D\ que l'on retrouve en sortie. Il est possible de réaliser, à l'aide de portes logiques, un multiplexeur simple à deux entrées Dq et D| et un bit d'adresse A . Si on souhaite que A = 0 corresponde à <7 = Dq et A = 1 à {7 = D| , l'expression logique de Q en fonction des diverses entrées doit être : Q = Dq A + Di .A Cette opération est réalisée dans le montage de la figure 18.28 constitué d'un inverseur, de deux portes ET et d'une porte OU. ET NON OU > 1 Q ET & D Fig. 18.28. b) Démultiplexeurs Les démultiplexeurs (DMX en abrégé), ou distributeurs de données, permettent de réaliser l'opération inverse des multiplexeurs : on envoie un signal d'entrée vers l'une des sorties possibles, en fonction d'une adresse codée en binaire.

Notions d'électronique numérique

589

L'application essentielle des multiplexeurs et des démultiplexeurs est la gestion de l'écriture et de la lecture des registres qui stockent les données.

III. — TECHNOLOGIE DES PORTES LOGIQUES Alors que les circuits logiques n'admettent que deux états, les composants électroniques qui les constituent fonctionnent avec des courants et des tensions qui sont des grandeurs analogiques et donc admettent une infinité de valeurs. Aussi se pose un problème de correspondance entre les circuits logiques et les composants qui les constituent. III. 1. — Codages des états logiques 1 et 0 Les correspondances entre les états logiques et les états électriques d'un point du circuit sont appelées codes de lignes. Le plus simple d'entre eux est le code NRZ unipolaire : le sigle NRZ, issu de l'expression anglaise Not Return to Zéro, signifie que la tension d'un point du circuit ne revient pas à zéro avant le codage de l'état suivant ; en outre l'adjectif unipolaire rappelle que les tensions utilisées sont toutes de même signe. Ce code associe une tension nulle à l'état 0, et une tension Un , généralement inférieur à 10 V , à l'état 1. Sur la figure 18.29a, on a représenté la suite suivante d'états logiques 101 10001 codée en NRZ unipolaire. En b, on peut lire la même série d'états logiques codée en NRZ bipolaire. Enfin, en c, le codage est RZ (Remise à Zéro) unipolaire ; pour ce dernier, la tension revient systématiquement à 0 avant le codage de l'état suivant. État logique unipolaire NRZ , a)

!

État logique bipolaire NRZ

^

1

b) État logique unipolaire RZ C) État logique AMI RZ

| 11

1

|

i

1

1 1



1

, j1 11 i11 ' i1 1' 1 1 ^ i.

00

0 0

0 0

| 1 i i .

i i i

i i ■

i i i

i

1 |

I |

;

i

; i

: i

I i i i I

i I ^^ i i i i I I

^1 . 1; 1 rn i i i I i i1 i 1i

, j/ : 1 1ii i 1 !1 11 1 1 T i '1!

I l m n i i I

i n n ;11 11 1

iI n p 1i 1i I1

1 II n

1

J1 i U |;

'i ! 1n11

! I

; i1

; i

^^ i i

U -1i' i1 i

1

1'

1

|

>1 1i

t

^ cl) État logique biphasé

0 j 0 i i

i i

i ;

1; |11

;

i 1

'

;

1 1i

i I •1 1i < lf

"1 1 ^ *

e) FIG. 18.29. Fin. Le format AMI RZ est de type bipolaire RZ, mais l'état 0 est codé par une tension nulle, alors que l'état logique 1 est codé alternativement par une tension positive et une tension négative (Fig. 18.29d). Ce

590

18. Notions d'électronique numérique

codage permet de détecter certaines erreurs de transmission puisque l'absence d'alternance traduit une amputation du message transmis. Enfin, dans le code biphasé, on représente électriquement les deux états binaires 1 et 0 par leurs phases, qui valent respectivement 7r/2 et — 7r/2 ; ce sont les fronts montants qui représentent l'état logique 0, et les fronts descendants l'état logique 1 (Eig. 18.29e). Dans la suite, on utilisera surtout le codage unipolaire NRZ avec la tension U,, positive. Remarque : Le code biphasé est souvent appelé code Manchester, en hommage aux travaux sur les machines de calcul, effectués dans les années 1940 par le groupe de G. Thomas de l'Université de Manchester. III. 2. — Différentes caractéristiques d'une porte NON On sait qu'il existe principalement deux technologies en électronique (cf. chapitre 7) : i) la technologie TTL, de l'anglais Transistor-Transistor Logic, dans laquelle on utilise des transistors bipolaires npn et pnp, ii) la technologie CMOS qui associe des transistors n-MOS et p-MOS, d'où le préfixe C pour rappeler que les transistors sont complémentaires. Les portes logiques NON ou inverseurs que nous allons étudier sont de technologie TTL et CMOS. Il s'agit précisément de portes N-ET (74LS00 et 74HC00), dont les deux entrées sont reliées et placées dans le même état logique : A.A = A ; elles sont alimentées sous une tension Un = 5 V . a) Caractéristique de transfert L'inverseur est commandé par une tension analogique d'entrée ue qui varie entre 0 et 5 V (Fig 18.30a). On caractérise le transfert entre l'entrée et la sortie par le tracé du graphe Us{ue), ce qui permet de préciser la tolérance sur la définition des états 1 et 0. TTL

«v(V) NON

V

CMOS

4

ue 7777

Mv) >-

7777" a)

b)

Mv)

c)

Fig. 18.30. Sur les caractéristiques des inverseurs TTL et CMOS (Fig. 18.30), on constate que la sortie est à l'état haut 1 tant que l'entrée est inférieure à une tension Ue^ et que l'état bas 0 n'est atteint en sortie que si l'entrée dépasse une tension . Pour t/;i — 5 V, les valeurs lues sur les caractéristiques sont Uefi = 1 V et U,,^ = 2 V pour l'inverseur TTL et Ue^ = 2 V et Ug^ = 3 V pour l'inverseur CMOS. Toute tension d'entrée, comprise entre Uejy et f/ei/2, ne doit jamais apparaître en fonctionnement normal, puisqu'elle correspond à une zone d'indécision. h) Caractéristique de sortie L'inverseur de la figure 18.3 la fonctionne en charge puisque sa sortie est connectée à une résistance ajustable. Son entrée est dans l'état 0 et sa sortie dans l'état 1. On trace la caractéristique de sortie isius) en relevant les valeurs de us et is (Fig. 18.31b et c).

Notions d'électronique numérique

591

is (mA)

TTL

CMOS

is (mA)

NON O—

h R /

10-

10-

1 Us

Us (V)

(V) 0

7777

1

0

a)

1

b)

c)

FIG. 18.31.

La figure 18.32a représente le circuit qui permet de relever la caractéristique de sortie is{us) pour l'état 0 en sortie. Les courbes obtenues pour les portes TTL et CMOS sont données sur les figures 18.32b et c. Dans les deux états la sortie se comporte comme un générateur de tension réel, dont la résistance interne vaut en TTL environ 150 fi pour le niveau 1 et 30 fi pour le niveau 0 ; en CMOS, la résistance interne est de l'ordre de 80 fi. TTL

is (mA) 1

NON o-i—wéi" R Ux Ue = Un 7777

is (mA)

Us (V)

Us (V)

-10-

CMOS

-10-

Un 7777 b) FIG. 18.32.

Lorsque la porte logique fonctionne en charge, c'est-à-dire que sa sortie est renvoyée à l'entrée d'une ou plusieurs autres portes, sa résistance interne provoque un écart de la tension us par rapport à sa valeur à vide. Aussi limite-t-on la charge de chaque porte, afin que la zone interdite ne soit pas atteinte. Le nombre maximal d'entrées que peut commander une sortie est sa sortance ou son facteur de charge (FAN OUT en anglais du verbe se déployer). c) Caractéristique d'entrée La caractéristique d'entrée de l'inverseur TTL montre que l'entrée consomme un courant à l'état 0, mais pas à l'état 1 (Fig. 18.33). La sortance est donc limitée par l'état 0 à une valeur de 10 environ. Pour l'inverseur CMOS, le courant d'entrée est quasiment nul, quelle que soit la tension d'entrée. La sortance est donc très élevée et généralement supérieure à 50. Elle n'est limitée que par les capacités parasites qui doivent se charger ou se décharger à chaque changement d'état logique. Remarque : En technologie TTL, une entrée non connectée impose un courant d'entrée nul, ce qui correspond à un état 1. En technologie CMOS, l'entrée non connectée joue le rôle d'antenne, et il est impossible de prévoir la valeur qui sera interprétée par la porte. Aussi ne laisse-t-on jamais les entrées sans connexion.

592

18. Notions cl'électronique numérique

r

g(raA)

NON

Me(V)

u,.

Uk-

7777"

7777

a)

b) Fie. 18.33.

III. 3. — Fonctionnement d'une porte NON Étudions le circuit électronique d'un inverseur réel en commençant, pour des raisons de simplicité, par la technologie CMOS. a) Inverseur CMOS Le fonctionnement d'un inverseur est très simple puisqu'il suffit de remplacer l'interrupteur manuel de la figure 18.4 par un transistor MOS à enrichissement pour réaliser un inverseur CMOS. On sait en effet qu'un tel transistor se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé, selon la valeur de la tension UgS entre la grille et la source (cf. chapitre 7) : i) si UgS > Ugs,Q , le transistor u-MOS est passant et équivalent à une faible résistance, de l'ordre de 1000 O (Fig. 18.34) ; pour un transistor p-MOS, le comportement est identique si Ugs < —Ugs,o ; ii) si Ugs = 0 V, les transistors /r-MOS et p-MOS sont bloqués; on peut alors les considérer comme des coupe-circuit.

D

S

Ugs ~C> Ugs.O

D

Ugs

Ugs,0

_ G

H

n sl

a

D

D Ugs = 0 V

Ugs = ON

K S]

D p-MOS

n-MOS Fig. 18.34.

7777

H 7777 7777 FIG. 18.35.

Il ne reste plus qu'à associer deux transistors n -MOS et p -MOS, tels que f/^o < Un , Un étant la tension d'alimentation, pour réaliser l'inverseur (Fig. 18.35). i) Si l'entrée est dans l'état 1, soit si ue = Un , le transistor n -MOS est passant et le transistor p -MOS bloqué, d'où us est nul et la sortie dans l'état 0. ii) Inversement, si ue est nul, le transistor p -MOS est passant et le transistor n -MOS bloqué, d'où iis = Un ; la sortie est donc dans l'état 1. Remarque : En pratique, le circuit comporte des diodes de protection aux entrées, afin de limiter l'influence des décharges électrostatiques auxquelles les transistors MOS sont très sensibles.

593

Notions d'électronique numérique

b) Inverseur TTL En technologie TTL, les transistors sont bipolaires et utilisés en commutation entre l'état bloqué et l'état saturé (cf. chapitre 7). Nous avons vu que la tension base-émetteur commandait l'état des transistors (Fig. 18.36). i) Lorsque iihe est égal à 0,6 V, le transistor est passant entre le collecteur et l'émetteur ; pour un courant de base suffisamment élevé, la tension résiduelle Uce est de l'ordre de 0,2 V. H) Pour iihe inférieur à 0,6 V, le transistor est bloqué et se comporte comme un intenupteur ouvert entre le collecteur et l'émetteur.

FIG. 18.36.

Fig. 18.37.

La commande de cet interrupteur ne pouvant être effectuée directement par la tension associée 0 ou 5 V , il est nécessaire d'introduire un second transistor dont la fonction est de déclencher l'alimentation du premier, lequel joue le rôle d'intenupteur. Sur la figure 18.37, on a représenté un inverseur simple en technologie TTL ; le transistor 70 est l'interrupteur commandé par le transistor % . i) Si ue = 0 V, un courant circule dans Rb et traverse 7j de la base vers l'émetteur; comme aucun courant n'arrive sur la base du transistor 73 , ce dernier reste bloqué. La chute de tension étant nulle aux bornes de Rcu , la tension de sortie iis est égale à U,,, d'où l'état 1. ii) Si ue = , la jonction base-émetteur de T\ est bloquée, mais sa jonction base-collecteur est passante ; le courant arrivant sur la base de 7? est suffisant pour saturer 73 , d'où Uce.2 = 0,2 V ; la tension de la sortie est alors proche de 0 V , d'où la sortie dans l'état 0. Remarque : Dans le montage réel, on utilise deux transistors supplémentaires associés selon un montage dit totem. La sortance est alors meilleure et la consommation de courant plus faible lorsque la sortie est dans l'état 0 (cf. Exercices).

III. 4. — Comparaison des technologies TTL et CMOS La technologie TTL fournit un courant de sortie plus intense que la technologie CMOS. Aussi la première est-elle utilisée en sortie des systèmes logiques, alors que la dernière est préférée dans le traitement numérique des signaux. L'association des ces deux types de technologie porte le nom de BiCMOS. La technologie CMOS permet une miniaturisation plus poussée, car les transistors MOS occupent une surface moins grande que les transistors bipolaires et la puissance qu'ils consomment est plus faible. C'est la raison pour laquelle les circuits CMOS représentent plus de 90 % des circuits intégrés logiques. Actuellement, les circuits intégrés agrègent, sur des « puces » de quelques centimètres carrés seulement, des microprocesseurs contenant des millions de transistors, ce qui contribue à réaliser des ordinateurs compacts et performants.

594

18. Notions d'électronique numérique

IV. — APPLICATIONS IV. 1. — Phasemètre numérique La réalisation d'un phasemètre est une application simple des portes logiques. On associe aux deux signaux sinusoïdaux, dont on veut connaître le déphasage, les signaux logiques correspondant ; une porte EX-OU suffit pour obtenir une tension de sortie dont la valeur moyenne, mesurée à l'aide d'un voltmètre en position « continu », est proportionnelle au déphasage des deux signaux. La transformation des signaux sinusoïdaux en créneaux est réalisée par un amplificateur opérationnel et un transistor qui fonctionnent tous deux en commutation, de telle sorte que la tension au point C du collecteur ne puisse prendre que les valeurs 0 ou 5 V ; rq est transformé en et uj en ^ (Fig. 18.38). Tant que le signal iq est négatif, la sortie de l'AO est en saturation haute ; le transistor est passant et saturé, d'où = 52 = Uce.s ~ 0,2 V . Lorsque le signal devient positif, l'AO bascule en saturation basse et le transistor se bloque ; le courant délivré par le générateur stationnaire est alors nul, d'où .91 = 52 = 5 V . Tensions (V) ■-

51

«1

f

\

/

r—\

A

00

52 ~r

J

X

..U2 EX-OU

\v , .. 10

V Un

7777

00

D> .

/ / 50

r(ms)

\ \

A5(V) ■■

^2 ,

/(ras) w

50

.. 10 Un

-,

7777"

/(ras) 10

7777

Fie. 18.38.

50 FIG. 18.39.

La figure 18.39 exhibe les différentes tensions du circuit, pour un déphasage de 7r/2 rad. La sortie de la porte EX-OU vaut 1 si ii\ et U2 sont de signe opposés. Or la durée pendant laquelle u\ et ih sont de signes opposés est proportionnelle à leur déphasage. En effet, pour ui = uiMlcos(cot) et 112 — «2,m cos(ù)T + 4>) avec (£ > 0, on a uiiq < 0 pour : cos{ojt) cos{cot + <£) < 0 soit, pour : cos^cot T (£) < 0

et

cos{ù)t) >0

ou

cos{(ot -F <£) > 0

et

cos(W) < 0

595

Notions d'électronique numérique

Il faut donc que : te

T T — — t. — 4 co' 4

ou

te

3T

t. oj 4

T

La durée recherchée est donc ht = 2(p/(o = ^T/tt . On en déduit que (f) = TrAr/T. Comme le signal de sortie a pour valeur efficace U = um At/T, <j) = tt U/iim . Ici, la durée Af est une demi-période ; la tension moyenne, lue sur le voltmètre en position « continu », est donc : {/ = 5xO,5 = 2,5V

d'où le déphasage

(p = tt x

U

77 X

77

2.5

rad

Remarques : 1) Si la valeur moyenne des deux signaux analogiques n'est pas nulle, on introduit un filtre passe-haut entre l'entrée du système et l'entrée non-inverseuse des AO. 2) Ce phasemètre ne donne pas le signe du déphasage. IV. 2. — Fréquencemètre numérique Le fréquencemètre numérique que nous proposons de réaliser compte le nombre de périodes d'un signal sur une durée d'une seconde. Au préalable, il est nécessaire de remplacer le signal étudié par une succession de créneaux d'amplitude 5 V , grâce à un système analogique. La mise en forme du signal est obtenue avec un AO et un transistor, de la même manière que pour le phasemètre précédent. Ainsi transformé, le signal est appliqué à l'une des entrées d'une porte ET, alors que l'autre reçoit un signal d'horloge de même amplitude et de période 2 s . La sortie de la porte ET est alors transmise à un compteur binaire (Fig. 18.40).

Compteur | binaire 6 bits

U ET W| n 777/ 7777

&

Us 7777

7777

Qx

I

02

I

03

04 05

H K Fig. 18.40. Sur la figure 18.41, on a représenté l'évolution des tensions en divers points du circuit, après la mise en forme du signal us, en //, ainsi que la valeur à la sortie du compteur, codée en binaire 0.5 Qa Os O2O1 Oo ■ La porte ET interrompt le comptage des fronts montants au bout d'une seconde. La valeur affichée par le compteur est donc égale à la fréquence, laquelle vaut 5 Hz dans cet exemple. Pour simplifier la réalisation, on remet le compteur à zéro à l'aide d'un signal créneau, de période T = 4 s , fourni par une bascule JK utilisée en diviseur par deux de fréquence. Remarque : Lorsque l'amplitude est insuffisante ou lorsque le signal présente une composante stationnaire, la mise en forme du signal est impossible à réaliser avec le circuit précédent. Aussi le signal est-il filtré puis amplifié dans les fréquencemètres commerciaux.

596

18. Notions cl'électronique numérique

•M.v(V) 5-i

4

'(s)

^

t(s)

-//(V)

5 . > Affichage du compteur Comptage Affichage

y Remise à zéro

./ 1

l

3

4

Ks)

FlG. 18.41.

IV. 3. — Générateurs de fonctions

Les oscillateurs stables en fréquence peuvent être réalisés avec divers types de circuit, selon le domaine spectral souhaité (cf. chapitre 14). Pour les fréquences inférieures à 1 MHz, un AO et un filtre suffisent ; pour des fréquences atteignant 500 MHz, il faut un oscillateur piloté par un quartz. Au-delà de 500 MHz , seule l'électronique numérique permet de réaliser des oscillateurs stables. Pour cela, on monte en série un nombre impair d'inverseurs formant un anneau (Fig. 18.42). Le système est instable puisqu'aucun état ne peut se maintenir durablement au cours du temps. Comme la sortie d'un inverseur ne répond à une modification de son entrée qu'après une durée de l'ordre d'une nanoseconde, les basculements périodiques de tension des inverseurs s'effectuent avec une période égale au produit de la durée de basculement par le nombre d'inverseurs de l'anneau. Cette durée de basculement des tensions est liée aux capacités parasites des inverseurs ainsi qu'à leurs résistances d'entrée et de sortie. Il est alors possible de commander cette durée à l'aide d'un transistor JTEC comme le montre la figure 18.42. En modifiant la tension de commande U appliquée sur la grille du transistor, on change la résistance de son canal et donc la durée de basculement des inverseurs. La sortie de l'un quelconque des inverseurs se comporte alors comme un générateur de signaux carrés dont la fréquence est commandée par une tension. Pour produire un signal sinusoïdal, il suffit de filtrer la tension de sortie, par exemple à l'aide d'un simple circuit bouchon (cf. chapitre 3).

597

Notions d'électronique numérique

NON 1

NON o—

1

NON 0—■

1

1

FlG. 18.42.

IV. 4. — Mémoires Une mémoire est une association de plusieurs registres, encore appelés mots mémoire, capables de stocker des données en vue d'une lecture ultérieure. Le nombre de mots mémoire ainsi que leur format sont généralement une puissance de 2. L'octet est un mot mémoire de 8 bits et le kilo-octet (ko) est l'unité de mémoire : 1 ko = 2 10

soit

1 024 octets — 1 024 x 8 = 2l3 = 8192 bits

1024 étant la puissance de 2 la plus proche de 1000, d'où l'appellation kilo. On trouve par exemple des mémoires de 16 ko . De même, un méga-octet ne contient pas exactement 106 octets, mais : 1 Mo = 220 = 1 048 576 octets

soit

1 048 576 x 8 = 2 23

8 388608 bits

Les registres, qui sont à entrées parallèles et sorties parallèles, possèdent une première entrée E permettant l'enregistrement des données, et une seconde entrée L autorisant la sortie pour la lecture. À l'aide d'un ensemble de fils conducteurs, appelé bus, on amène les données sur les entrées de tous les mots mémoires. Le nombre de fils du bus est égal au nombre de bits de chaque mot mémoire. En outre, une adresse binaire est affectée à chacun de ces mots. Pour le stockage, un démultiplexeur active l'entrée E du registre situé à l'adresse sélectionnée, ce qui transfère les données du bus vers le registre. Pour la lecture, c'est l'entrée L qui est activée ; les sorties du registre sélectionné sont connectées au bus. Le trajet des données dans le bus est bidirectionnel, car les données peuvent se déplacer dans les deux sens, l'un pour la mise en mémoire, l'autre pour la sortie de la mémoire. Sur la figure 18.43, on a représenté une mémoire composée de quatre mots mémoires, de quatre bits chacun. Pour l'enregistrement des quatre bits présents dans le bus de données, via le registre 2, il suffit d'envoyer sur le démultiplexeur DMX E, qui commande l'enregistrement, l'adresse AiAo = h\0, ainsi que Z> — 1. Seul le registre 2, qui correspond à l'adresse binaire 10 est alors activé pour enregistrer les quatre bits. Pour la lecture des quatre bits du registre 3, il suffit que le démultiplexeur DMX L, qui commande la lecture, reçoive l'adresse AjAo =è 11, ainsi que la donnée D = 1. Les données qui apparaissent sur les quatre fils du bus de données sont alors celles stockées dans le registre 3, d'adresse binaire /, 11 = 3 , dont les sorties sont activées. En réalité, un composant unique, appelé décodeur d'adresse assure la commande de l'enregistrement ou de la lecture des registres. Pendant ce temps, les registres qui ne sont pas concernés par l'adresse ne peuvent ni enregistrer les données provenant du bus, ni lire les valeurs stockées.

598

18. Notions cl'électronique numérique

Dq D| D2 D3 f SRG 4 ■>Ô0 Q\ 0,2 03 TZÏ

Bus de données Registre 0

Do D| D2 D3 f SRG 4 "^ôo Q\ Qi Qi TZÎ

DMXE Ao Ai

Registre 1

D 4: Dq D\ D2 D3 l SRG 4 ■>Ô0 ôl 02 03 TZ1

DMXL

Registre 2

i-

D Do D| D2 D3 !_ r SRG 4 >Do 61 D2 03

I

Registre 3

H FlG. 18.43.

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) L'arithmétique binaire obéit aux mêmes lois que l'arithmétique décimale, mais les puissances de 10 sont remplacées par les puissances de 2. On écrit généralement les nombres en utilisant divers codages, tous dérivés de la numération à base 2 : binaire, complément à 2, DCB, virgule flottante, etc. 2) L'algèbre binaire concerne les variables booléennes qui se caractérisent par deux valeurs possibles 0 ou 1. Les opérations fondamentales sur ces variables sont ET et OU de symboles respectifs «. » et « + ». 3) Les opérateurs logiques NON, ET, OU, EX-OU, N-ET, N-OU, sont mis en œuvre par des portes logiques, qui constituent les éléments de base de l'électronique numérique. 4) Les portes logiques peuvent être analysées comme des systèmes électriques à partir de leurs caractéristiques de transfert, d'entrée et de sortie. Deux technologies complémentaires existent : l'une TTL pour les forts courants de sortie et l'autre CMOS pour les faibles courants de sortie. 5) L'association de ces portes permet de construire des bascules, lesquelles jouent un rôle essentiel

599

Notions d'électronique numérique

dans la réalisation des compteurs, des registres, des mémoires et des multiplexeurs. Parmi elles, citons les plus utilisées, la bascule RS asynchrone et la bascule JK synchrone. 6) Parmi les très nombreuses applications des portes logiques, citons la construction d'appareils numériques de plus en plus performants, par exemple les phasemètres, les fréquencemètres numériques et les mémoires d'ordinateurs.

EXERCICES ET PROBLEMES

P18- 1. Numération et soustraction 1. Convertir le nombre 25 en binaire, en hexadécimal et en DCB. 2. a) Coder, en complément à 2 sur 6 bits, les nombres 25 , —8 et —28 . b) Montrer, en réalisant les opérations 25 + (—8), puis 25 + (—28), que le codage en complément à 2 permet d'effectuer des soustractions à partir d'un additionneur.

P18- 2. Codage en virgule flottante 1. Vérifier que le codage en virgule flottante de tt est : ^0 10000000 100100100001 1111 1011011 2. En double précision, les 64 bits sont répartis en un bit de signe, 11 bits pour l'exposant et 53 bits pour la mantisse. Sachant que l'exposant codé est l'exposant réel auquel on a ajouté 1023, et que les exposants ne contenant que des 0 ou que des 1 sont réservés pour l'écriture de nombres particuliers, calculer les valeurs positives extrêmes qu'il est possible de coder en double précision. Quelle est alors la précision relative des nombres codés ?

P18~ 3. Théorèmes de l'algèbre booléenne Démontrer, à l'aide des tables de vérité, les théorèmes suivants de l'algèbre de Boole : 1) Idem potence A+A=A

et

A.A — A

2) Absorption ,4+1 = 1

A.O = 0

A + (A.S)=>4

et

A.(A + 5)=>4

3) Théorèmes de De Morgan A + B = A.B

et

A.B = A + B

P18- 4. Universalité des portes N-ET et N-OU On propose d'établir la propriété d'universalité des portes logiques N-ET et N-OU, c'est-à-dire la possibilité pour elles de réaliser toutes les autres fonctions élémentaires. 1. Établir, en fonction de l'opération N-ET, les expressions des opérations logiques NON, OU, N-OU et EX-OU.

600

18. Notions cl'électronique numérique

2. Même question, en fonction de l'opération N-OU, pour les opérations logiques NON, ET, N-ET et EX-OU. PI8- 5. Comparateur (S^) Le mode opérationnel d'un comparateur simple est le suivant : si tous les bits de l'entrée A codée en binaire sont identiques à ceux de l'entrée B , alors la sortie vaut 1. Sinon cette dernière est 0. Etablir le schéma d'un circuit réalisant la comparaison de deux nombres A et S de quatre bits.

PI8- 6. Testeur de parité La parité d'un nombre codé A en binaire est 1 si la somme des chiffres binaires est paire, et 0 sinon. Montrer que le circuit représenté sur la figure 18.44 rend compte de la parité de ce nombre codé binaire selon Aq .

EX-OU = 1

^2-

EX-OU

NON

= 1

1

D— Q

EX-OU - 1

4. Fie. 18.44. P18- 7. Multiplication La multiplication de deux nombres de quatre bits, A^AïAyA^ et , peut se faire à l'aide du multiplieur série représenté sur la figure 18.45. Le registre A à décalage à droite sur les fronts descendants est initialisé avec les valeurs A3 , A2 , A] , Ao ; le registre B à décalage à gauche sur les fronts descendants l'est avec les valeurs 0, 0 , 0 , 0, #3, ZL , B\ , Z?o - Le registre parallèle V reçoit ses données Z>/ des sorties Qi de l'additionneur ; il les transfère à l'additionneur sur les fronts montants de Ao.H. S'il est initialisé à 0, il indique la valeur en fin de calcul. 1. Calculer le produit de /, 1101 par t, 1001 . 2. Vérifier le fonctionnement du multiplieur proposé, en donnant le contenu de chaque registre, ainsi que les sorties Qi de l'additionneur, lors de la multiplication de 61101 par /, 1001 .

P18- 8. Multiplexeur à quatre entrées Proposer un circuit qui réalise l'aiguillage de l'une des quatre données Dq , D\ , D? et D3 vers la sortie Q, en fonction d'une adresse AjAq codant en binaire le numéro de la donnée sélectionnée.

P18- 9. Générateur de nombres pseudo-aléatoires Le circuit de la figure 18.46 associe un registre à décalage à huit bits et trois portes EX-OU. La sortie du système est constituée par la sortie parallèle du registre à décalage, précisément par le nombre

Notions d'électronique numérique

601

ET & \/

\/

v

\/

v

v

Registre V Di

De

Pi

P6

04 Qs 06 Qi

Registre B

D.

D5

P4

Ps

Dy Pi

Di

Do Pv,

Pl

03 Qi Q\ ôo

Aditionneur parallèle de 8 bits

Bj D

Be D

V

/V 0k

Pi D

b4 D

Bi D

Bz D

/\

/\

/\

D

D

/\

Registre A ■*- D A3

D A? ■

D A

D An

/\

H FlG. 18.45.

QiQbQsQàrQzQiQxQç) codé en binaire. Le circuit est initialisé par le chargement d'un octet, appelé germe, à travers l'entrée parallèle du registre. 1. Quelle valeur du germe faut-il éviter si Ton souhaite que le contenu du registre évolue lors des décalages ? 2. Quelle est la plus longue séquence de nombres binaires différents ? 3. Déterminer les premières sorties lorsque le germe est 16. 4. La sortie du système est-elle déterministe ou aléatoire ?

P18- 10. Monostable Un circuit logique monostable a deux états : l'un stable est conservé en l'absence de déclenchement; l'autre instable n'apparaît qu'après une transition forcée et ne se maintient que pendant une durée fixée A?. Le montage de la figure 18.47, alimenté par un générateur de f.e.m lJn = 5 V , comporte une porte N-ET et un inverseur CMOS, dont le seuil de basculement est Ut = U„/2 = 2, 5 V , La masse est celle de l'alimentation. 1. Montrer que, si l'état logique du point E est 1, alors l'état {7 = 1 tension iic dans ces conditions?

est

stable. Que vaut la

2. En partant de l'état stable, à l'instant pris comme origine, E change brièvement de valeur; ce changement bref est appelé impulsion et permet le basculement du circuit vers l'état instable.

602

18. Notions cl'électronique numérique

h--: D]

Qi <26

EX-OU

Qs

= 1

QA

EX-OU

03

= 1

02

NON

N-ET P

EX-OU

F

= 1

Cl

1

i

7777

7777

FIG. 18.46.

a) Étudier l'évolution temporelle des tensions uq ,

R

Un

e\

Co

O-i Q UQ

^2

77*77 7777 FIG. 18.47.

7777

, «p et uq représentés sur la figure.

b) Déterminer la durée A? d'apparition de l'état instable. Application numérique pour R = 10 kH et C = 1 puF. c) Que se passe-t-il si l'impulsion sur E est reproduite avant que la durée A? ne se soit écoulée ? d) La valeur £ = 0 est maintenue au-delà de la durée A?. Quel est alors le comportement du circuit ? P18- 11. Porte N-ET en technologie CMOS Le schéma de la porte N-ET en technologie CMOS est donné sur la figure 18.48. L'alimentation est assurée par un générateur de tension stationnaire, de Le.m t/„ = 5 V . 1. Déterminer l'état logique à la sortie, lorsque les entrées A et 5 sont toutes deux dans l'état 1 : UA

UQ

f/;j .

2. Même question, si au moins l'une des entrées est dans l'état 0. Retrouve-t-on la table de vérité de la porte N-ET ?

62

AT

'a

A p-MOS'j Ua il

r

Ri 4kn

\

r2 1,6 m

R4 130 ka

Un 7777

l

" 4

B UB

B p-MOS

Rs 1 kfl

A UA 7777

P j'N T i,, ï k % 4,2 "X, 4,2 54

r

7777 FIG. 18.48.

4" 7777 Fig. 18.49.

L u \7 Q UQ 7777

603

Notions d'électronique numérique

P18- 12. Porte N-ET en technologie TTL

Cweb::

En technologie TTL, la porte N-ET est la porte de base, puisque toutes les autres portes peuvent être réalisées en associant des portes de ce type. Son fonctionnement est identique à celui de l'inverseur, mais le transistor d'entrée possède plusieurs entrées reliées à l'émetteur (transistor multiémetteur) : il est passant dans le sens base-émetteur si au moins l'une des entrées est au niveau logique 0. Comme dans le montage inverseur réel, la sortie est constituée de deux transistors supplémentaires, que l'on associe selon un montage totem dans lequel les deux transistors sont l'un au-dessus de l'autre (Fig. 18.49). La tension de saturation collecteur-émetteur est = 0,2 V , la tension des jonctions polarisées en direct Ud = 0,7 V et l'intensité du courant inverse dans une jonction Is = 10 pA . La sortie de cette porte est reliée à l'entrée d'une deuxième porte identique. 1. a) Montrer que la sortie est à 0, si les transistors 72 et 74 sont saturés et le transistor Tj bloqué. b) Déterminer, dans cette configuration, la tension en chaque nœud et le courant dans chaque branche. 2. a) Vérifier que, lorsque la sortie est dans l'état 1, 72 et 74 sont bloqués et

passant.

b) Établir les valeurs des tensions et des courants en tout point du circuit, lorsque la sortie est dans l'état 1. 3. En déduire la puissance moyenne consommée par la porte.

■a o c Û r-j 1 o CM O sz _Di > Û. O U

19

Conversions analogique-numérique

Historiquement, on doit associer les conversions analogique-numérique à Tenregistrement et la reproduction du son, depuis le téléphone inventé par Bell en 1876, le phonographe proposé par T. Edison en 1877, jusqu'au Compact Disc (CD) de Philips et Sony. La transcription numérique d'un signal analogique fut proposée pour la première fois, en 1937, par l'ingénieur britannique A. Reeves, sous la dénomination Puise Code Modulation ou Coded Step Modulation. La technologie associée s'est alors développée de façon spectaculaire dans les domaines du son et de l'image. On commence ici par présenter les fondements de la numérisation d'un signal analogique : c'est l'étape de conversion analogique numérique, réalisée par un Convertisseur Analogique Numérique, couramment appelé CAN, dont le symbole est représenté sur la figure 19.1a. L'opération inverse, mise en œuvre par un Convertisseur Numérique Analogique, en abrégé CNA (Fig. 19.1b) est, elle aussi, très importante, puisque, en fin de chaîne, les systèmes physiques, comme par exemple le haut-parleur, ne sont sensibles qu'à des signaux analogiques. N bP

A

bP

7777"

b) CNA

a) CAN

7777"

FIG. 19.1. Il n'existe pas de boîtier typique pour un CAN ou pour un CNA, car la conversion dépend du nombre de bits et de l'architecture qui réalise la fonction souhaitée.

I. — CONVERSION ANALOGIQUE NUMÉRIQUE OU CAN La conversion analogique numérique consiste à transformer un signal analogique ou continu, le plus souvent une tension, en un nombre binaire de n bits, prenant 2" valeurs différentes qui s'échelonnent entre 0 et 2" — 1 (cf. chapitre 18). 1.1. — Caractérisation de la conversion analogique numérique a) Quantification et résolution dans une conversion analogique numérique Dans une conversion analogique numérique, à n bits, on subdivise l'amplitude maximale scc crête à crête du signal analogique en entrée du CAN, en 2" intervalles, autant que de valeurs codées, de même

605

Conversions analogique-numérique

largeur A . La conversion est alors linéaire : A= — 2" Dans cette expression, A est le pas de conversion et scc la pleine échelle de conversion. On distingue : i) les conversions unipolaires pour lesquelles les signaux d'entrée sont strictement positifs et compris entre 0 et .vcc, H) les conversions bipolaires, pour lesquelles les valeurs des signaux d'entrée sont comprises entre ^cc j ^ et s ce 12 . On est conduit naturellement à introduire la résolution r d'une conversion analogique numérique définie par le rapport du pas de conversion A sur la pleine échelle scc , exprimé souvent en pourcentage :

Ce facteur, indépendant de scc, est uniquement fonction du nombre de bits du CAN. Remarques : I) L'étape de préconditionnement du signal analogique Sj à convertir, réalisée par des montages amplificateurs, atténuateurs ou translateurs simplement, permet de respecter la condition 0 < ^ < scc pour une conversion unipolaire, ou —5^/2 < sj < scc/2 pour une conversion bipolaire. 2) Certaines applications peuvent exiger une conversion analogique numérique dans laquelle le pas est une fonction logarithmique de l'amplitude du signal analogique d'entrée. De telles conversions non linéaires sont notamment utiles lorsqu'on veut réduire le nombre de bits de codage dans des algorithmes de compression ou de décompression des données. Nous étudierons ultérieurement la réalisation d'une telle conversion sur l'exemple important de la téléphonie numérique. b) Règles de codage Le CAN transforme l'amplitude Sj du signal d'entrée, à un instant tj, en un nombre entier p , codé sur n bits. On distingue deux modes de conversion : la conversion par arrondi et celle par troncature à la valeur inférieure. Pour un entier p, compris en 0 et 2" — 1, la représentation binaire codage est effectué par troncature ou par arrondi, respectivement :

s

j c [M, (p + 1)A[

ou

sj e

en sortie signifie, selon que le

+

A

Sur la figure 19.2, on a représenté les fonctions discontinues de codage pour une conversion analogiquenumérique sur 3 bits, par troncature et par arrondi. Par exemple, pour une conversion analogiquenumérique par troncature d'une tension d'entrée Sj = 6 V , avec scc — 10 V , on a : A = -t = L25V 23

d'où

SjJ

= 4, 8 A

soit

5/ G [4 A ; 5 A

Il en résulte que p vaut /, 100 par troncature. En revanche, par arrondi, on a ^ 101, c'est-à-dire sjG [4,5 A ; 5.5 A[.

606

19. Conversions analogique-numérique bPh

bPn 11

111 -

110

110 -

101 -

101

100 ■■

100 --

011

on -

010"

010 -

001000

001 -000

1

I

1

Si

s

5A

5A FlG. 19.2.

Remarques : 1) T1 ne faut pas confondre le codage binaire du nombre p, noté hP, associé à la tension d'entrée sj, et la représentation binaire b sj de cette tension : par exemple avec scc = 10 V et ^ = 6 V on a ^ 100 pour une conversion par troncature, alors que ^ = ^110. 2) Pour une conversion analogique numérique unipolaire, la valeur maximale Sjimcix du signal analogique s'écrit, en fonction de A : Sj:max = (2" — 1) A =

T— 1 — Scc = Sec

1

d'où

Sj\mox ^ Se

Comme le 0 V analogique est codé, la valeur scc correspondant à la pleine échelle n'est jamais atteinte ; aussi l'appelle t-on l'horizon de conversion puisqu'elle tend vers le maximum sans l'atteindre. Toute tension d'entrée supérieure ou égale à la pleine échelle provoque un dépassement, lequel est généralement signalé par un signal d'erreur alertant sur un risque de dégradation du composant. 3) Les règles de codage diffèrent parfois des codages par arrondi ou par troncature. Dans ce cas, la documentation technique nécessaire est fournie par le fabricant. 1.2. — Erreur de quantification Le caractère discontinu des valeurs en sortie d'un CAN provoque une erreur de quantification, que l'on peut considérer comme un bruit (cf. chapitre 17), puisque des grandeurs analogiques différentes, qui se trouvent dans le même intervalle, sont représentées par un même nombre binaire. On diminue l'erreur de quantification en choisissant une largeur plus faible de l'intervalle analogique A, ce qui augmente la précision de la conversion, évidemment au prix d'un plus grand nombre de bits à traiter. Un autre moyen de réduire l'erreur de quantification consiste à choisir une fonction qui donne une erreur centrée autour de 0, de manière à quantifier la valeur tantôt par excès, tantôt par défaut. C'est précisément ce que réalise la conversion par arrondi, dans laquelle on a fait subir une translation de A/2 à la fonction de conversion par troncature (Fig. 19.2b). Ici, le premier intervalle vaut 0,5A , alors que le dernier d'entre eux, qui donne le code p = 2" — 1, a une largeur de 1,5A ; il en résulte une erreur de quantification plus grande sur cette plage. Remarques ; 1) Nous reviendrons ultérieurement sur ce point en comparant les règles européennes et américaines de conversion en téléphonie.

Conversions analogique-numérique

607

2) Lorsqu'on mesure avec précision une grandeur physique, en utilisant une carte d'acquisition de données qui comporte un CAN, le réglage du gain et du décalage en tension de la chaîne de conversion s'effectue à partir de la première et de la dernière transition du CAN. a) Codage par troncature Dans l'exemple de la figure 19.2a, pour lequel la conversion idéale serait représentée par la droite y — x, avec y code numérique associé à la valeur analogique x, on constate qu'il existe une erreur de codage due à la différence entre la fonction de conversion et le codage idéal. Sur la figure 19.3a, on a calculé l'erreur de quantification pour un signal analogique croissant. Si cette erreur associée à un signal s peut être représentée par une loi de probabilité uniforme sur l'intervalle [0 , A] (Fig 19.3b), avec la densité de probabilité p{s) = po ,\] vient (cf. annexe 5) : /OO

nA l'A p(s)ds= / pq d 5 — pq 1 6s = po& -co Jo Jo

d'où

Po = j ^

On introduit alors la variance du signal 07 pour un codage par troncature : /•A 07 = / s2 p{s) d^ Jo ce qui donne en effectuant :

0"? = Po

1 x dx — —- / A

1 A3 A2 .v ds = — x — = — A

d'où

= 73

P^) Po

Erreur de quantification sur sj A—

b)

a) FIG. 19.3. b) Codage par arrondi

Lorsque le codage est effectué par arrondi, la caractéristique réelle du transfert est décalée de A/2 par rapport au codage par troncature (Fig. 19.4a). En supposant l'erreur de conversion uniformément distribuée sur l'intervalle [—A/2, A/2] (Fig. 19.4b), on a, comme précédemment : /oo

/'A/2 pis) ds = po

-00

d.v = Po A

d'où

po =

J —A/2

1 Â

On en déduit l'expression suivante de la variance du signal d'erreur, pour un codage par arrondi :

^

1 A

A2 O'2 , sAs=n —A/2

A

H- dou

Notons que c'est la moitié de la valeur obtenue par troncature.

0 =

'"

77!

608

19. Conversions analogique-numérique

Pis)

Erreur de quantification sur sj

Po A/2/ 5A -A/2 a)

A/2 b)

Fig. 19.4.

c) Rapport signal sur bruit La qualité de la conversion dépend du rapport du signal à convertir sur l'erreur de quantification. Aussi le rapport signal sur bruit RSB est-il défini par le quotient de la valeur efficace .S du signal sur l'écart-type a de l'erreur, lequel est la racine carrée de la variance (cf. annexe 5) ;

RSB =

a

Exemple : la valeur efficace d'un signal sinusoïdal numérisé, d'amplitude s,n = .vcc/2 , s'écrit, pour un CAN à n bits : „ sm = s^ . „ 2" A 2"-'A cc s= s_ V2

2V2

2V2



On en déduit les expressions suivantes du rapport signal sur bruit : i) pour un codage par troncature 5 2"~lA\/3 RSB, = — = =2"-'qi 5 cr, \/2A ce qui donne en dB :

= 201g

=2018(2"-'/u)

soit

= 6,02« - 4, 26

H) pour un codage par arrondi S 2"_IA x 2a/3 RSB„ = — = = 2"VL5 cr. AV^

d'où

RSB(hdB = 201g

/ c \ — = 6,02^+1,76 cr.

Cette dernière valeur diffère de la précédente de 6 dB , puisque le rapport des variances est de 2, ce qui correspond en dB à 201g 2 = 6. * 1.3. — Etapes de la conversion analogique-numérique On distingue trois phases successives dans la conversion analogique numérique d'un signal qui sont V échantillonnage, la mémorisation et le codage.

Conversions analogique-numérique

609

s a) Echantillonnage d'un signal On sait qu'échantillonner un signal s{t) consiste à discrétiser la variable temps du signal, avec une certaine période Te . La fréquence correspondante, fe = 1/7^., doit satisfaire à la condition de Shannon-Nyquist, pour éviter le recouvrement des bandes spectrales (cf. chapitre 16) : fe f fsN

avec

fsN = 2/m

/m étant la fréquence maximale du spectre du signal s{t) et /sn la fréquence de Shannon-Nyquist. Le système qui réalise l'échantillonnage, appelé échantillonneur, est un interrupteur périodique, de période Te (Fig. 19.5a), qui reste fermé pendant une durée t
x(t)

a)

b) Fig. 19.5.

Remarque : Certains CAN comportent un filtre anti-repliement dans le même boîtier. Le constructeur précise alors dans la documentation correspondante la condition d'utilisation : Îm C

fe

C'est grâce aux filtres à capacités commutées que l'on obtient la valeur désirée de fw en fonction de fe (cf. chapitre 10). b) Blocage du signal échantillonné Pendant la durée nécessaire au codage, il est souhaitable que le signal d'entrée s{t) ne varie pas d'une quantité supérieure ou égale au pas d'échantillonnage A. Aussi, la valeur de s{t) est-elle maintenue constante ou bloquée pendant cette durée de conversion rc . Pour comprendre la nécessité de bloquer le signal pendant cette durée, analysons le processus de numérisation d'un signal sinusoïdal d'expression s{t) = sm cos(2ir//). Pendant la durée de conversion tc , la variation maximale du signal s'obtient en différentiant s{î) : As =-Irrf smsm{27rft)ét

d'où

(ks)max = Inf Tcsm

Cette dernière variation doit rester inférieure à A, car sinon le code binaire de sortie varierait d'une unité binaire, d'où une erreur d'une unité sur le Bit de Poids Faible (BPF, en anglais LSB pour Least Significant Bit) : Scc < A avec A 2" scc étant l'amplitude crête à crête convertible par le CAN. On en déduit le domaine spectral du signal d'entrée qui permettrait une conversion sans erreur en l'absence de Moqueur : ~ r , SCC 27rfrcsm < — 2

Al d ou

£ ^ / <

^cd^m .— 7r2"+1 T c

610

19. Conversions analogique-numérique

Ordre de grandeur : avec « = 8, Te = 1 ms et snt = scc/2, la conversion sans bloqueur imposerait une fréquence maximale du signal d'entrée égale à fw = 1,24 Hz. Avec un bloqueur, la fréquence d'échantillonnage fe = 1/tc = 1 kHz, implique selon le critère de Shannon-Nyquist une fréquence maximale du signal d'entrée de /m = fe/2 = 500 Hz, soit plus de 400 fois supérieure à la fréquence obtenue sans bloqueur. Ainsi, il apparaît nécessaire de bloquer l'évolution du signal, à l'instant fo , avant de le soumettre à la conversion analogique-numérique : c'est le rôle de 1 'échantillonneur-bloqueur qui transforme le signal d'origine en un signal en marches d'escalier (Fig. 19.6). m

ii ii Ta

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

ii

]

Fig. 19.6.

c) Modification de spectre et sur-échantillonnage Analysons la modification du spectre 's(f) du signal qu'introduit le bloqueur. Supposons que la durée rc du blocage soit égale à la période d'échantillonnage, soit rc = Te . Tout se passe alors comme si le signal échantillonné traversait un système dont la réponse h{[) était un signal rectangulaire de durée Te (cf. chapitre 15). Il en résulte (cf. annexe 2) : h(î) = Arect

d'où

h(f) = A

Si Ton choisit le coefficient A égal à 1 fTe, la fonction de transfert du bloqueur/^(f) est normalisée et se réduit à : 7. m _ SHTTJT,) àbV) — _rT Cette fonction hb{f) traduit la déformation du spectre du signal analogique, après échantillonnage et blocage. On atténue cette modification du spectre en diminuant la période d'échantillonnage Te, puisque, si Te est suffisamment faible, hb(f) « 1 , ce qui implique un sur-échantillonnage du signal. Dans la pratique, on échantillonne avec une fréquence fe , égale à vingt fois la fréquence maximale /m du signal à numériser, soit dix fois la fréquence fs^ de Shannon-Nyquist. Une autre manière d'éviter la défonnation spectrale du bloqueur consiste à introduire un filtre dont la fonction de transfert est l'inverse hb (f) de la fonction de transfert du bloqueur ; c'est ce qui est le plus souvent réalisé par le constructeur. Un échantillonneur-bloqueur, dont le symbole est donné sur la figure 19.7, ne peut pas être réalisé par un simple interrupteur analogique associé à un condensateur, en raison de l'adaptation d'impédance en tension nécessaire. Aussi « entoure-t-on » le système par deux montages suiveurs adaptateurs d'impédances (cf. chapitre 8). Sur la figure 19.8, l'amplificateur d'entrée présente une forte impédance

Conversions analogique-numérique

611

au signal analogique et offre une faible impédance de sortie, ce qui permet, après fermeture de l'interrupteur, une charge rapide du condensateur, de capacité C : c'est la phase de mémorisation. Après l'ouverture de l'interrupteur K, l'amplificateur de sortie permet une décharge très rapide, d'où une tension pratiquement constante appliquée à l'entrée du CAN. Ce montage est dit suiveur-hloqueur.

K V (■

M., 1 7777

777/

7777 Fig. 19.8.

FIG. 19.7.

7777

d) Modèle équivalent d'un CAN On a vu que le fonctionnement en régime variable d'un CAN imposait, avant conversion, la mise en œuvre séquentielle d'un filtrage passe-bas anti-repliement, suivi d'un échantillonnage et d'un blocage du signal analogique. Ces deux dernières fonctions sont souvent intégrées dans un même composant avec le convertisseur. Sur la figure 19.9, on a représenté le schéma synoptique de numérisation d'un signal.



n bits

N 7777

7777 FIG. 19.9.

e) Codage numérique d'un CD Le Compact Disque (CD) audio fut développé par K. Compaan et P. Kramer chez Philips dès 1970, puis standardisé par Philips et Sony en 1980 selon un codage de 16 bits, une fréquence d'échantillonnage de 44,1 kHz et un diamètre de 12 cm pour 74 min d'enregistrement. Afin d'en faciliter la lecture, un CD enregistrable comporte un nombre fixé de secteurs qui varie en fonction de la capacité de stockage du CD. Chaque secteur forme un bloc élémentaire qui contient 98 cadres, présentant tous la même configuration : 24 octets (ou bytes) d'information utilisable, 8 octets au moins dédiés à la détection et à la correction d'erreurs, enfin 1 octet pour le contrôle de parité. Ainsi, au moins 9 octets par cadre ne sont pas exploitables, ce qui porte à 24 x 98 = 2 352 octets la capacité de stockage libre par secteur. Sur un CD-RW, R pour lecture (Read) et W pour écriture (Write), le constructeur indique systématiquement deux informations sur l'espace disponible : la durée d'enregistrement exprimée en minutes et le nombre de Mo (Mégaoctets) ou MB (cf. chapitre 18). Ainsi, sur un CD-RW80, on lit les deux inscriptions suivantes : 700 MB et 80 min . Exemple : un enregistrement stéréophonique s'effectue sur 16 bits, soit 2 octets, pour chacune des deux voies, à la cadence de 44,1 kHz. On en déduit le flux de données, en octets par seconde : 44,1 x 1 000 x 2 x 2 = 176400 octets • s-1 d'où la quantité d'information stockée sur le CD de 80 min : 176400 x 60 x 80 = 846,72 x 106 octets

soit

X

1 024 x 1 024

= 807. 5 Mo

612

19. Conversions analogique-numérique

puisque I Mo = 10242 octets . Le nombre de secteurs du disque est donc : 846,72 x 106

= 360000

Cette capacité de stockage de 807,5 Mo est supérieure à l'indication 700 Mo donnée par le fabricant, car, dans un CD audio, les 2 352 octets de chaque secteur sont utilisables, alors que, pour un enregistrement de données, en raison du mode de compression utilisé, la capacité effective de stockage de chaque secteur est généralement plus faible, le plus souvent égale à 2 048 octets . Il en résulte, pour les 360 000 secteurs du disque : 6

2048 x 360000 = 737.2 x 10 octets

73V 2 x 106 ' ' 1024 x 1024

d'où

703 Mo

ce qui justifie la double inscription apposée sur un CD, c'est-à-dire la capacité de stockage et la durée d'enregistrement. 1.4. — Réalisation de la conversion analogique-numérique a) Choix d'un CAN Dans le choix d'un convertisseur analogique numérique, le premier des paramètres à prendre en compte est le produit du nombre n de bits de codage par la fréquence d'échantillonnage fe . En effet, un nombre de bits suffisamment grand augmente la précision dans le codage de l'échantillon, alors qu'une fréquence d'échantillonnage élevée permet une meilleure reconstitution du spectre. Notons que le produit n x fe représente le flux d'information, c'est-à-dire le nombre de messages binaires par seconde que le CAN fournit pour l'analyse et le stockage à sa sortie. Des techniques de compression de données permettent de limiter ce débit d'information. Le second paramètre concerne la précision de l'information issue du CAN, laquelle est fournie par la valeur du pas A qu'il faut comparer au bruit du signal d'entrée (cf. chapitre 17) : les bits ne seront significatifs que si le niveau de bruit sur le signal échantillonné est nettement inférieur à A. Par exemple, avec un CAN de 14 bits et une pleine échelle de 5 V, on trouve : 5 ^ = ^4 = 16384

305 p.V

ce qui est comparable voire inférieur au bruit introduit par les composants, d'où la contrainte d'un système électronique de traitement du signal particulièrement soigné. h) Loi de correction d'un CAN à mi-marche On a vu que la conversion analogique numérique par arrondi se distinguait de la conversion par troncature par une translation de A/2 de la caractéristique de codage par rapport à la caractéristique idéale. Il apparaît ainsi une dissymétrie entre les bornes minimale et maximale de la pleine échelle : en raison du décalage, le premier intervalle est de largeur A/2 , alors que le dernier est de largeur 1,5 A . Cette correction appliquée à la téléphonie numérique est connue sous le nom de loi à mi-marche. Pour éviter cette dissymétrie, la loi de correction européenne définit un nouvel incrément A^ pour le CAN :

2" - 1

au lieu de

Aa = —

selon la loi de correction américaine. Cette correction réalise l'égalité entre le pas de conversion d'un CAN et celui d'un CNA (convertisseur numérique analogique).

Conversions analogique-numérique

613

c) Compression numérique en téléphonie Il existe des techniques de compression numérique qui permettent de diminuer le nombre de bits tout en maintenant une conversion de qualité. Cette compression repose sur un découpage non linéaire de la pleine échelle. C'est ce que réalisent les CODECS, qui sont des systèmes de COdage et DÉCodage du Son, avec lesquels on exploite le caractère logarithmique de la perception physiologique des sons (cf. chapitre 6). Dans ce cas, la conversion logarithmique s'effectue soit au niveau du CAN lui-même, soit après l'étape de conversion linéaire. Exemple : loi en A de la téléphonie numérique Après une conversion analogique numérique linéaire associée à une tension bipolaire, on transforme l'entier p, codé sur 12 bits (11 bits plus 1 bit de signe), en un nouvel entier pa , codé sur 8 bits ( 7 bits plus 1 bit de signe), ce qui correspond à une compression de 33 % . Analysons en détail la nature de cette compression. L'intervalle des valeurs de p , codé sur 12 bits, s'étend de -p12"1 - 1) = -2047 à p12"1 - 1) = 2047. En raison de la symétrie sur le codage, il suffit de ne considérer que l'intervalle des codes entiers positifs, p G [0 ; 2047] . Cette loi de compression, notée Cp), dans laquelle x = p/2047 désigne le code d'entrée normalisé, est donnée par : m

Cp) = A sgnp)

1+lgA

si

0 ^ Ixl < 4 A

et : C{x) — A sgn(x) Ip'fpl) w & w 1 + IsA

pour ^

P 11 |.v| < 1 A

A étant une constante empirique que l'on prend égale à 87,6 en Europe. En traçant la fonction de compression Cp), on remarque que l'on peut la linéariser par morceaux, précisément en huit segments associés aux valeurs suivantes de x (Fig. 19.10) : Xo = 0

Xi =

1

1 X2 =

128

^5 = 7:

X6=

4

X3 =

64

1

1

32

16

xs = 1

X7=

2

Cx

Pa 128 • 96

3/4

64

1/2

32 ■

■ 1/4

16

• 1/8 1

0

1/8 1/4

1 1 1/2

FIG. 19.10.

1

1

r

614

19. Conversions analogique-numérique

La représentation de pa avec 8 bits (bit de signe compris) s'effectue en deux étapes (Fig. 19.11) : i) la première est le codage sur 3 bits du nombre qui étiquette le segment d'appartenance de x ; ii) la seconde est le codage sur 4 bits, associé à une décomposition en 16 intervalles, de C{x) avec x variant entre les valeurs extrêmes du segment codé.

F3

s \

£2

Fi

D

C

B

A

I

Bit de signe

N0 de segment

Codage des intervalles

FIG. 19.11.

1.5. — Structures des convertisseurs analogiques numériques a) CAN à conversion simultanée La structure d'un CAN à conversion simultanée, ou CAN flash, repose sur des amplificateurs opérationnels montés en comparateurs, que l'on associe en parallèle, sur une échelle de tension découpée linéairement grâce à un diviseur de tension. La figure 19.12 représente l'architecture d'un CAN à conversion simultanée sur 3 bits, où la tension d'entrée iie à convertir est comparée aux tensions de l'entrée inverseuse des sept comparateurs de tension : Ua

2^

4^

5^

6^

7^

Le pas de conversion est donc :

oo

7777

+ [> c

co

L

u 7777

7-7 CODEUR

D Fig. 19.12. Dans cet exemple, si ue C [3 A ;4 A[, les valeurs logiques des sorties Si des comparateurs avec i variant de 0 à 7 , valent, selon le signe de la tension différentielle e entre les deux entrées de F AO, et selon les tensions de saturation Usat ou —Usat auxquelles on associe le niveau logique 1 ou 0 : .Çq =1

A| = 1

$2 — 1

et

S2 = S4 = S5 = Se = 0

Conversions analogique-numérique

615

À l'aide de trois variables binaires, D2 D\ Do , la dernière étant le bit de poids faible, on peut représenter les états de sortie des sept comparateurs. Dans notre exemple, £>2 = 0, D\ = 1, Dq = 1 , ce qui donne, en code binaire (^011 ), soit l'intervalle 3 d'appartenance de la tension d'entrée. Remarques : 1) L'utilisation de montages comparateurs où l'AO est en boucle ouverte, confère de la rapidité au montage, d'où l'appellation. En revanche, cette structure est limitée par le grand nombre d'AO nécessaires : par exemple, un CAN à conversion simultanée de 8 bits nécessite 2" — 1 = 255 comparateurs ! 2) En remplaçant, dans le montage de la figure 19.12, la résistance R proche de la source de tension Ua par 3/?/2 et celle R proche de la masse par /?/2, le codage devient conforme à celui recommandé par la loi européenne. b) CAN série-parallèle Comme la structure précédente impose 2" AO pour un CAN de n bits, on préfère parfois le CAN dit semi-flash, dont la structure série-parallèle laisse apparaître deux étages utilisant des convertisseurs à conversion simultanée, l'un sur n\ bits et l'autre sur 712 bits (Fig. 19.13). Analysons qualitativement le fonctionnement de cette structure. A l'entrée du montage, le CAN1 code grossièrement sur n\ bits l'échantillon sj présenté à l'entrée, tandis que le CAN2 code sur «2 bits l'erreur de conversion e,. Notons que la tension de sortie ej du montage soustracteur correspond à la différence entre la tension d'entrée et la tension analogique issue du convertisseur numérique analogique (CNA). La seconde étape de conversion n'est possible que si la tension ^,2 de pleine échelle du CAN2 est égale au pas de conversion duCANl : ^cc,l Scc,2 — 2'" puisque e, < Ai . La pleine échelle est souvent identique pour tous les CAN, ce qui suppose un facteur d'amplification stationnaire du montage soustracteur égal à 2"' ; on a alors sCCi2 = ^cc.i • CAN1

s(t) 7777"

CAN2

777/ 7777 A N «j bits

«2 bits CNA

FTG. 19.13.

Remarque : Si on fait le bilan du nombre d'AO utilisés, on en dénombre 2"' — 1 + 2"2 — 1 pour les deux CAN, auxquels on doit ajouter, un AO pour le CNA et un AO pour le montage soustracteur. Dans cette structure semi-flash, on utilise 2"' + 2n2 AO, alors qu'une structure à conversion simultanée aurait nécessité 2"l+"2 AO ; c'est le cas de l'AD 72821, CAN semi-flash 8 bits, avec une durée de conversion de 660 ns .

616

19. Conversions analogique-numérique

c) CAN à rampe numérique La structure d'un convertisseur à rampe, appelé parfois convertisseur tension-temps simple rampe, est constituée d'un AO et d'un compteur associés à un CNA (Fig. 19.14). Au repos, l'interrupteur K étant ouvert, il n'y a pas de signal d'horloge H sur le compteur. On initialise ce dernier à zéro par le signal Reset de remise à zéro ; puis à r = /) on envoie le signal iq sur le comparateur et on ferme l'interrupteur K . Le compteur de n bits démarre alors, et la tension u , qui est la tension analogique correspondante, évolue proportionnellement au temps, selon une rampe. Lorsque u devient légèrement supérieure à iq, le comparateur bascule, ce qui a pour effet de bloquer le signal d'horloge appliqué au compteur ; la valeur numérique i,p affichée par ce dernier correspond alors à la tension iq à convertir. H

K

ET bP

Compteur 4 bits

&

oo

N Reset RAZ 7777

7777

7777 FTG. 19.14. À l'aide d'une synchronisation entre l'instant de présentation du signal et celui de la fermeture de l'interrupteur, rôle qui peut être assuré par une bascule par exemple, on obtient la sortie binaire hp du compteur correspondant à la tension analogique uj :

hP

=£(!)

A étant le pas de quantification du CNA et E{x) l'opérateur valeur entière de dente présente certaines limites.

La structure précé-

i) Bien que la capacité en nombre de bits du CAN soit donnée par celle du compteur, elle s'avère limitée par la capacité du CNA associé au compteur. Cette limitation peut être contournée en remplaçant le CNA par une rampe analogique, que l'on réalise à l'aide d'un montage intégrateur inverseur (cf. Exercices). u) La durée de conversion, qui conditionne la fréquence d'échantillonnage du CAN, dépend de la fréquence d'horloge et surtout de l'amplitude de l'échantillon. En effet, la durée de conversion est donnée par le nombre de périodes d'horloge nécessaire pour atteindre le niveau de tension uj en sortie du CNA. On ne peut alors définir la période d'échantillonnage que dans le cas le plus défavorable, c'est-à-dire pour un signal égal à la tension d'alimentation du comparateur qui fixe la pleine échelle. On observe cette limitation à l'aide d'un multimètre du commerce où la fréquence de mesure est de l'ordre de 1 à 3 Hz. Remarque : Le signal en sortie du comparateur doit être rendu compatible avec les niveaux de tension de la porte logique ET (cf. Exercices).

Conversions analogique-numérique

617

d) CAN à double rampe Le problème majeur que pose un CAN à rampe analogique est sa grande sensibilité à toute variation indésirable de la constante RC du montage intégrateur, constitué d'une résistance et d'une capacité (cf. chapitre 6). Le CAN à rampe double, dont un exemple est présenté sur la figure 19.15, permet d'éviter cet inconvénient. Dans cette structure, comportant un système logique à bascule, on présente à l'entrée de l'intégrateur, soit la tension d'entrée Ue, soit une tension de référence Ur. Au début du cycle, on réinitialise le compteur, on positionne l'interrupteur K\ sur Ue, on ferme /C afin de décharger le condensateur du montage intégrateur. En ouvrant l'interrupteur Kj, l'intégration s'effectue selon une pente à l'origine —Uel[RC), positive si Ue <§. Une bascule D est nécessaire pour synchroniser cet instant de départ avec l'horloge interne.

1

R

V 8

C

[>oo

K Compteur 1

U„

u.

+

it u

s,l

7777

N

+

l U

7777

7777

J Compteur 2 A

Fie. 19.15. La tension uj à convertir, de signe opposé à Ue , va déterminer la durée tm de la première rampe, dont la tension u^\ évolue selon l'expression :

«V, i

Ue ^t RC

d'où

tm = RC

\Ue

On en déduit le nombre d'impulsions enregistrées par le premier compteur piloté par le signal d'horloge à la fréquence //, : /V, = E(fh tm) A l'aide d'un système électronique logique, on procède à l'initialisation du second compteur par une remise à zéro commandée par Reset, puis à la décharge du condensateur ; enfin, on fait basculer K\ sur Ur dont le signe est opposé à celui de Ue. La nouvelle pente d'intégration est alors donnée par — \Ur\/[RC). La conversion s'arrête, lorsque la rampe descendante passe par 0 (Fig. 19.16), soit après une durée de fonctionnement de la seconde rampe égale à : Uj td — RU

d'où le code

Wr

= Eifk td) affiché par le second compteur.

Si l'on construit le code numérique associé à l'échantillon iq , à partir du rapport des deux durées de pente td/tm , la constante de temps RC n'intervient plus; le convertisseur double rampe devient

618

19. Conversions analogique-numérique

î Un

tm + Td FIG. 19.16.

alors insensible aux variations de RC. En revanche, le système est rendu plus complexe par la présence de deux compteurs et d'un calculateur pour effectuer la division. La durée de conversion s'allonge et dépend de l'amplitude du signal. Remarque : En fixant N\ c'est-à-dire tm , le code numérique associé à iq se déduit de M . En choisissant tm multiple de la période du secteur, qui peut constituer une source parasite, on s'affranchit de ces fluctuations éventuelles. Notons que tm = 300 ms assure la compatibilité aussi bien pour les USA ( 60 Hz) que pour l'Europe ( 50 Hz ). e) CAN à pesées successives Contrairement à la structure du CAN à rampe numérique, dans lequel un compteur binaire forme l'image numérique de l'entrée, la structure d'un CAN à pesées successives ou à approximations successives (Successive Approximation Converter en anglais), s'appuie sur un registre de n bits. Le système logique de commande agit sur le registre afin de fixer successivement chaque bit, du poids fort vers le poids faible, jusqu'à atteindre l'image de la valeur analogique à convertir, après n fronts d'horloge. En raison de la propriété de division par deux lorsqu'on décale vers la droite un bit, une telle recherche du code associé à l'échantillon est qualifiée de dichotomique. Afin de préciser le fonctionnement du CAN à pesées successives, considérons un tel système avec n = S et 5CC = 8 V . Le pas de quantification correspondant est donc : A=^=0,03I5V Supposons que la tension analogique à convertir soit sj = 6, S V ; comme 6,8/0.0315 = 217,6, c'està-dire sj = 217,6 A , une conversion par troncature donne 217 , soit 61 1 01 1001 en code binaire, ou h D9 en code hexadécimal. Au début de la conversion, le registre est mis à zéro, la tension de sortie du CNA est nulle et le comparateur signale que ucna < ■ Le résultat logique de la comparaison, ici 1 , est mémorisé dans le bit 7 , de poids fort du registre au front d'horloge suivant. Le registre prend alors la valeur /,1000 0000 et la sortie du CNA passe à 4 V . Comme on a toujours ucm < sj » on mémorise 1 dans le deuxième bit ; le registre contient donc /,! 100 0000 et la tension du CNA passe à 6 V . À l'itération suivante, la combinaison /,! 1100000 est essayée et le CNA sort 7 V. Dans ce cas, ucna > sj : la combinaison /, 1110 0000 correspond à une tension analogique trop grande. Il faut donc mémoriser 0 dans le troisième bit et ainsi de suite. Le chronogramme de la figure 19.17 montre l'évolution de la tension de sortie du CAN au cours de huit périodes d'horloge. Remarque : Cette structure présente l'avantage d'offrir une durée de conversion constante, directement liée au nombre de bits du registre. Le CAN AD670 d'Analog Devices, 8 bits avec une durée de conversion de 10 (jls , exploite la structure à pesées multiples.

Conversions analogique-numérique

619

1110 0000 1100 0000 1010 0000 1000 0000

1 11 11 1 11 11 ( 1 11

1 — L1 11 1 11

J

"1 3

4

"1

0100 0000 0010 0000 0000 0000 0

1

2

1 -L1 1 1

tjH1 1 1 1U 4-1 11 11 1"1 I1 1 1 11 11 11 11 1 1 1 1 11 11

_|

0110 0000

1 11 1 1

5

J

J

1_

"1

r

~ ~

1

Valeur codée «

6

1 l_1 11 1 11 11 11 1 11 ii ii ii i i ii i~ i i 1—

7

FTG. 19.17.

II. — CONVERSION NUMERIQUE ANALOGIQUE OU CNA Un convertisseur numérique analogique ou CNA, effectue l'opération réciproque du convertisseur analogique numérique (CAN) : à l'entier p, positif ou négatif, représenté binairement sur n bits, il associe un signal analogique s tel que : s = pA Bien que le pas A soit arbitraire, il est courant, pour un constructeur, de relier ce pas à la valeur crête à crête scc disponible en sortie du CNA par la relation : A=

2" - 1

À la différence d'un CAN, où l'on distingue deux lois de codage, la représentation de s est parfaitement définie par l'image analogique associée au code binaire (Fig. 19.18). .V Srr

000 001 010 011 100 101 110 111

bp

Fig. 19.18.

Remarque : On note volontairement par la même lettre A les pas de conversion du CNA et du CAN, même si leurs valeurs peuvent différer.

620

19. Conversions analogique-numérique

II. 1. — Choix d'un CNA Il n'y a pas de paramètre essentiel qui permette de choisir un CNA, car la conversion numérique analogique ne commet pas d'erreur, tout code à l'entrée admettant une image dans la plage de valeurs analogiques. Le choix du CNA s'effectue donc sur la base de critères technologiques : structure série ou parallèle, nombre de bits, bande passante maximale, consommation, type d'alimentation, etc. Notons que certains CNA possèdent une fonction de lissage, c'est-à-dire un filtre passe-bas (Fig. 19.19) dont la fréquence de coupure fc est égale ou légèrement supérieure à la fréquence de fonctionnement ; on atténue ainsi les marches d'escalier qui affectent le signal analogique de sortie. L'ordre du filtre passe-bas a évidemment une influence sur la qualité de lissage du signal (cf. chapitre 10).

.v 7777" FIG. 19.19. Par exemple, avec un signal sinusoïdal d'amplitude IV ( .çcc = 2 V ), de fréquence 1 Hz , que l'on échantillonne à la fréquence de 50 Hz, on a obtenu en fonction des caractéristiques du filtre passe-bas ; i) un lissage insuffisant pour fc = 32 Hz , ii) un lissage correct, mais une atténuation en amplitude pour fc— 1,6 Hz, ni) un lissage correct et sans atténuation avec un filtre d'ordre deux pour fc = 16 Hz. II. 2. — Différentes structures de CNA Dans les processus industriels d'observation et de commande, on fait largement appel aux techniques numériques ; un CNA réalise généralement l'interface entre la sortie d'un ordinateur, type parallèle-série et un système physique qui agit sur commande, Vactionneur, par exemple un haut-parleur en fin de chaîne. On distingue deux familles de CNA : i) les CNA à n entrées parallèles, associées respectivement à chacun des n bits de codage, ii) les CNA à une entrée série, où les bits associés au signal d'entrée codé en binaire sont présentés en série sur une entrée. a) CNA à entrées parallèles et à résistances pondérées Le système représenté sur la figure 19.20 est un CNA à sommation de courant et résistances pondérées à 2 bits d'entrée. Son fonctionnement est celui d'un montage amplificateur inverseur à plusieurs entrées (cf. chapitre 8). Les interrupteurs Ki codent électriquement le bit ï, lequel prend la valeur ki = 0 lorsque l'interrupteur est connecté à la masse et la valeur fc; = 1 lorsqu'il est connecté à la borne d'entrée, de tension Ue . La tension de sortie Us de l'AO est reliée simplement aux intensités /q et /] par ;

Si l'on choisit R\ = i?o/2, la tension de sortie, dans le cas général des quatre configurations d'interrupteurs, s'écrit, si fco est associé à l'état du bit de poids faible :

621

Conversions analogique-numérique R /o [>.30

Ko ô 7777 hi

J

+

Ut

Us 1

K\ ? 7777"

7777

-

Ri

7777"

7777"

FIG. 19.20.

Pour n bits et n résistances décroissantes suivant les puissances de 2, avec pour chacun des bits la résistance Ri = Ro/2l, l'expression précédente devient :

Us=

§-Ue (Ao2° + A'i 2' + ... + A„_1 2"-') «0

ce qui s'écrit : D ^' Us = — — Ue ki2' = —hpés (=0



D A= —

est le pas de quantification du CNA et /,p la représentation binaire de l'entier p, présenté à l'entrée du CNA. Remarques : 1) La qualité de la conversion dépend de la tension de référence Ue , qui doit être maintenue constante en dépit de dérives éventuelles dues par exemple à la température. En ajoutant une tension de référence sur l'entrée non inverseuse de PAO, on peut transformer ce système en convertisseur bipolaire. 2) Ce système, de conception très simple, s'avère à l'analyse être bien vite limité au-delà de 12 bits, voire inexploitable, en raison des valeurs des résistances. En effet, la résistance minimale Rn-\ , associée au bit de poids fort, est reliée à la résistance Rq par l'équation : Rc Rn-\ — )n-\

■ . ce qui donne

p Rq RQ R,,., = _ = —

pour

n = 12

Cette résistance ne doit pas être trop petite, sous peine d'introduire un risque de saturation en courant de l'AO, alors que la résistance maximale Rq doit toujours rester inférieure à l'impédance d'entrée de l'AO (cf. chapitre 8). 3) Cette structure suppose une très grande précision dans la valeur des résistances (cf. Exercices). b) CNA à entrées parallèles et à échelle résistive Les CNA à échelle résistive permettent de corriger les défauts précédents, en n'utilisant que deux résistances, dont l'une est le double de l'autre (Fig. 19.21a). Cette structure en réseau est constituée de cellules élémentaires, de type R — 2R, agencées de telle sorte que la résistance, entre la masse et chacun des nœuds de l'échelle, soit identique et égale à R (Fig. 19.21b).

622

19. Conversions analogique-numérique R

R

R

R n

: Uc

U3

2R

U2

2R

2R

^1

C/o

2R

2R l

2i?

2R

R

2/?

J b)

a) FIG. 19.21.

Il s'ensuit une variation par pa/Zer des tensions f/,, de f/o à f/e, selon (Fig. 19.21a) : t/o

R

+

2

f/3 ^2 = v: U3 = /? + /? 2

TJ2 -U2 " T

+^

et

f/3

ce qui donne : u - u' -Y

u3 = ue

U..&

Ul

Associons le réseau R — 2R au montage amplificateur inverseur de la figure 19.22. U3

R

U2

2R\ 777T

Ilî

R

Uq T T/o

r

/i

2R\

/K3

Ux

U2

th U,

R

2R\

!K2

/Kx

llî

2R

2R

/KO

11]

A

J R -H 00

FIG. 19.22. La rétroaction négative de FAO lui assure un fonctionnement en régime linéaire, d'où Us = —R'i

et

/ = £3 73 + k212

k\ Ii + ko Iq

avec : f = 3

lh 2R

=

U1 2R

l^U2 =

— 2R

U1 4R

/

= 1

tA 2R

=

SR

Q

I =Uo = 0

2R

Ue 16R

La tension de sortie devient, si ko est la variable associée au bit de poids faible :

U^-R' fk3I^ + k2^l+kl^^+ ko V 2/? 2R 2 2R 4 2R S J

^ y>21 R 2A ^ 1

U.

623

Conversions analogique-numérique

soit :

Us = -pA

ou

bP = Ei'2'' i=Q

et

A = CHi R24

désignent respectivement le code binaire associé au nombre entier p à l'entrée du CNA et le pas de conversion du CNA. Ainsi, avec un CNA à 4 bits, l'entier 0, représenté par le code binaire ^0000, donne en sortie la tension Us = 0 V . En revanche, l'entier 14, codé /? 1 1 1 0, où le bit 0 est associé au poids faible, donne en sortie Us = —14 A . c) CNA à entrée série Dans le cas de transmissions sur des distances supérieures au mètre, il est souhaitable de diminuer le nombre de connexions en privilégiant une architecture série. La figure 19.23 donne un exemple de transmission série pour un code de 4 bits. 1 2 N

1100

/

hP

/ 7777 Fig. 19.23.

C 27 uc,i Cl| C2\ 7777 7777

UC,2

FIG. 19.24.

Le système de conversion, synchronisé par une horloge, doit être en mesure de détecter la présence du premier bit du mot à convertir, ou du bit précédent, appelé bit de démarrage. Notons que, dans beaucoup d'applications, on rajoute un code de détection et de correction d'erreurs afin de contrôler la qualité de la transmission série. Considérons le circuit de la figure 19.24, constitué par une source de tension stationnaire E, connectée à deux condensateurs C\ et C2 , de même capacité C, initialement déchargés. Un interrupteur K, pouvant se trouver exclusivement en positions 1 ou 2 , permet de relier les deux condensateurs. i) K est en position 1 Le condensateur Cj se charge jusqu'à ce que sa tension atteigne la valeur iicj = E = q/C. ii) K bascule en position 2 Le condensateur C\ transfère la moitié de sa charge à C2 jusqu'à l'équilibre, puisqu'il est de même capacité. Comme C2 est initialement chargé, alors ucpiO) yé 0 . A l'équilibre, les nouvelles tensions aux bornes des condensateurs sont égales et valent :

«C,l — UC,2 —

E + Me,2(0)

Dans le montage de la figure 19.25, on associe le réseau électrique précédent à un AO monté en suiveur. Au cours de chacun des n cycles, n = A étant la taille du nombre à convertir, l'interrupteur K est séquentiellement en positions 1 , 2 puis 3 . Le nombre binaire ^ p à convertir est représenté par 4 bits en série, depuis le bit de poids faible jusqu'au bit de poids fort.

624

e' C « C,2 —i—

C «ci C2\ 7777

Ci 77777777 7777 7777

1

+

.2 r.

V 8

19. Conversions analogique-numérique

Us 7777

7777

Fie. 19.25.

Analysons les différentes phases de la conversion analogique : i) Début du cycle 1, à / = 0 La conversion série démarre par le bit de poids faible auquel on associe la variable logique ko . En position 1 , l'interrupteur K permet au premier condensateur de se décharger, d'où uc,\ = 0. Lorsque K est en position 2, le condensateur 1 mémorise l'état du bit k® , soit wc,i = > alors que le second nu e condensateur est au potentiel ucg (0) l- L basculement de K en position 3 assure le transfert des charges entre les deux condensateurs selon : Uc,2 = uc,\ =

koE-U Ucgifi) —

avec

(f\\ r\ f/c^O) = 0

j' v d ou

! E uc,2 = ko-

ii) Démarrage du cycle 2, à t — t\ La charge précédente stockée par le condensateur 1 est remise à 0 , lorsqu'on bascule K en position 1, alors que le condensateur 2 conserve sa charge «c,2(^i) • On applique la même séquence avec «c,i = kyE pour K en position 2, puis en position 3 ; le transfert des charges implique : ne,2 =

k\E-\-iicgih) ^

avec

^ koE uc,2{ti) = —

E E ucg = k\--\- k^

d ou

iii) Début du cycle 3 , à t = to En effectuant le même raisonnement avec le basculement séquentiel de K en position 1 , 2 puis 3 , on obtient, en fin de cycle : E E E ne,2 = k2- + k\^ + ko — iv) La conversion se termine au quatrième cycle, puisque l'entier p à convertir est codé sur 4 bits dans l'exemple choisi. On décharge le condensateur 1 afin de définir le potentiel k^E à ses bornes, avant le transfert de charges entre le premier condensateur et le second qui est chargé. Avec l'interrupteur K en position 3, on a : E E E E ne,2 = h — + ki^ + k\Y + k^Y Ainsi, à la fin des quatre étapes de conversion, la tension aux bornes du condensateur 2 se met sous la forme :

Mc,2 =£U32+*2^+£i^+fco^) = ^ '

soit

j=0

"c)2 = (èP)A



A= —

est le pas de conversion du CNA. En fennant l'interrupteur J , on rend disponible en sortie la tension analogique, avec une adaptation d'impédance assurée par le montage suiveur de tension.

Conversions analogique-numérique

625

Par exemple, pour l'entier p = 12, représenté par le mot binaire i,p = 1100 (^3 = I, £2 = 1, k\ = 0, ko = 0 à la fin des quatre cycles), on obtient : 3E

\2E

- T - le" ce qui est conforme à la définition de la conversion numérique analogique iicp = P& avec A = E/24 .

CONCLUSION Retenons les points essentiels. 1) Les convertisseurs analogiques numériques (CAN) et numériques analogiques (CNA) réalisent la conversion réciproque entre un système entièrement numérique, par exemple un calculateur, et les systèmes analogiques placés le plus souvent à la sortie des capteurs physiques (de température, de pression, d'accélération, • • • )■ 2) Un CAN à n bits fait correspondre un code de sortie numérique à n bits à un signal d'entrée analogique stationnaire ; la fonction de conversion est le nombre de pas de quantification contenus dans la variation crête à crête du signal. 3) La fréquence maximale fw du spectre d'un signal à numériser est une grandeur essentielle puisqu'elle conditionne le choix de la fréquence d'échantillonnage fe du CAN, laquelle satisfait à la condition de Shannon-Nyquist fe ^ fsM avec fsw — 2/vf 4) Trois paramètres permettent de caractériser un CAN ; la pleine échelle, définie par les tensions minimale et maximale autorisées pour la tension d'entrée, le nombre de bits, qui assure la précision sur le codage, et la fréquence d'échantillonnage, qui détermine la bande passante du convertisseur et donc la fidélité du signal restitué. 5) Comme la fréquence d'échantillonnage et le nombre de bits jouent un rôle décisif dans le flux d'informations et le stockage des données, des techniques de compression de données sont-elles mises en œuvre afin de réduire le flux de l'information redondante. 6) Un CNA transforme réciproquement une valeur numérique en un signal analogique, tension ou courant, qui lui est proportionnel ; le coefficient de proportionnalité est le pas de conversion.

EXERCICES ET PROBLEMES

P19- 1. Graphes de transfert pour un CAN 3 bits Tracer les graphes de transfert pour un CAN 3 bits unipolaire ou bipolaire, dans les deux cas d'une conversion par arrondi ou par troncature.

PI9- 2. Codage CAN 6 bits Sachant qu'un CAN à 6 bits fournit le code & 1 0 1 101 par troncature, lorsque la tension d'entrée est 2,71 V, détenniner le code en sortie correspondant à une tension d'entrée de 3,4V.

19. Conversions analogique-numérique

626

P19- 3. Utilisation d'un CAN On considère un CAN qui code, par valeur inférieure, un enregistrement sonore, avec n — 16 bits et une fréquence d'échantillonnage fe = 44,1 kHz. La plage de conversion des tensions d'entrée s'étend de 0 à 10 V . 1. Calculer le pas de conversion A . 2. À l'instant , le signal d'entrée est la tension analogique iik . Trouver, à la microseconde près, la durée qui sépare tk de l'instant , auquel on peut présenter le prochain échantillon de tension. 3. Déterminer la fréquence maximale /m du spectre du signal d'entrée que Ton peut convertir avec ce système. 4. Donner le code, en base 10 et en base hexadécimale, correspondant à une tension d'entrée de 2,78 V . Quel est, au microvolt près, l'intervalle des tensions représentées par le même code numérique ? 5. Estimer Terreur commise sur la conversion de 2,78 V , si on arrondissait le pas de conversion à 152 jxV.

P19- 4. CAN unipolaire Un CAN unipolaire à 10 bits, de fréquence maximale d'échantillonnage /e = 10 MHz, est caractérisé par un pas de conversion de 2,1 mV . 1. Calculer la résolution du convertisseur. 2. Trouver le code en sortie si l'entrée vaut 1,57 V, pour une conversion par arrondi et pour une conversion par troncature. 3. Indiquer la durée de conversion selon la structure du CAN : à conversion simultanée, à rampe et à pesées successives. 4. Donner la valeur du signal d'horloge interne au CAN, permettant de respecter la valeur d'échantillonnage fe = 10 MHz, pour une conversion flash, à rampe ou à pesées successives.

P19- 5. CAN unipolaire et CAN bipolaire Un CAN à 16 bits fonctionne avec une pleine échelle en tension égale à 8 V . 1. Le CAN est unipolaire. a) Donner le code correspondant à la tension 2,071971 V pour une conversion par troncature, puis pour une conversion par arrondi. b) L'erreur spécifiée par le constructeur est de 1 % de la pleine échelle. Déterminer l'écart conespondant à cette erreur. Commenter. 2. Le CAN est bipolaire et son codage s'effectue par arrondi. Trouver le code associé à la tension d'entrée d'amplitude 2,071971 V.

Conversions analogique-numérique

611

PI9- 6. CNA à résistances pondérées Un CNA à 8 bits est réalisé sur la base d'une structure à entrées parallèles et à résistances pondérées. 1. Quelles sont les valeurs des résistances, sachant que la plus faible d'entre elles doit être égale à 2 kfi ? Préciser la valeur de la résistance qui code le pas de codage, précisément la valeur de la tension analogique correspondant à une variation d'une unité pour le bit de poids faible. 2. Sachant que la résistance de rétroaction négative vaut R = \ kfî et que la f.e.m du générateur d'entrée est £■ = 3,3 V, calculer le pas de quantification. 3. Trouver la valeur de la tension associée au code hexadécimal /j FF présenté en entrée. 4. On souhaite que l'erreur due à la tolérance des résistances ne dépasse pas la moitié du pas de conversion. On suppose, pour simplifier, que la résistance de rétroaction R ne présente pas de dispersion et que les huit résistances ont la même tolérance. Quelle est cette tolérance ?

P19- 7. Utilisation d'un CNA Un CNA unipolaire de 12 bits a son pas de conversion égal à 800 |jlV . 1. Calculer la valeur de la tension pleine échelle, ainsi que la résolution du CNA en pourcentage de la pleine échelle. 2. L'erreur pleine échelle est de ±0,5% . Donner la plage des sorties possibles correspondant au code hexadécimal 0 F 7.

P19- 8. Structure d'un CAN à modulation de durée Sur la figure 19.26, les AO qui composent la structure du CAN sont idéaux avec des tensions de saturation symétriques égales à 9 V en valeur absolue. La tension d'entrée est fF = 5 V.

Uz

NON

A

ET & Ri 7777

7777

Compteur n bits

-r + 7777

F3 RAZ \; 3,3 V

Fig. 19.26. 1. Quelles sont les caractéristiques du signal d'entrée (signe et plage de variation)? Le nombre de bits du CAN est-il limité? Donner les avantages de cette structure par rapport à celle d'une rampe numérique. 2. On présente, à l'instant t\ = 5 ms, une tension analogique de 2,5 V. En supposant nulle la charge du condensateur à cet instant, déterminer la durée nécessaire au montage intégrateur pour atteindre la tension —2,5V. On donne F = 10 kO et C = 1 jxF.

628

19. Conversions analogique-numérique

3. Quel est le mode de fonctionnement du second étage à base d'AO ? Justifier l'utilisation de la diode Zener. Déterminer la valeur de la tension Uz qui assure la compatibilité avec les étages logiques placés en aval. 4. Le signal d'horloge a une fréquence de 100 kHz . Sachant qu'à l'instant r = 5 ms le compteur est remis à 0, trouver le code numérique correspondant à 2,5V. Établir la loi de conversion numérique. 5. Expliciter la séquence de commande des interrupteurs. Comment améliorer le système afin de définir parfaitement le code de sortie ? Proposer une modification de la structure qui permette une conversion de signaux positifs ou négatifs. Comment évaluer la fréquence d'échantillonnage de ce CAN?

P19- 9. Séquence à décoder Dans le montage de la figure 19.27a, le bistable non inverseur du CAN a ses deux seuils de basculement à 1,25 V et 3 V , respectivement. 1. La tension ue varie entre 0 et 5 V . La capacité du CAN étant de 6 bits, avec le bit 0 de poids faible et le bit 5 de poids fort, calculer le pas du CAN. 2. Donner la ou les conditions sur ue pour lesquelles le bit 4 est toujours égal à 1, dans une conversion par troncature. 3. Le compteur est sensible aux fronts descendants de l'horloge. A la mise sous tension, l'afficheur indique 0. On applique à l'entrée le signal ue[t) présenté sur la figure 19.27b. Quelle est la valeur affichée par le système au cours de l'évolution de ue ? A Bit 4 N

N-OU > 1

7777 a) ue(V)

1,25-

b) FlG. 19.27.

Compteur 4 bits

Afficheur 7 segments

20

Théorie de la communication de Shannon

Dans le développement des communications, entre une source émettant un message et un récepteur éloigné qui le détecte, à travers un canal de transmission (vide ou milieu matériel), s'est posé rapidement le problème de la capacité du canal à transmettre un très grand nombre de signes avec une fiabilité suffisante. Aussi la nécessité d'évaluer quantitativement cette capacité à transmettre des symboles s'estelle très vite manifestée. Les premières tentatives d'évaluation datent des contributions de Nyquist en 1924 et de l'ingénieur américain R. Hartley en 1928, mais une étape décisive fut franchie en 1949 par Shannon lorsque parut son article intitulé « Théorie mathématique de la communication ». Dans sa théorie, Shannon s'intéresse essentiellement au canal de transmission, qui relie la source du message au récepteur, précisément à sa capacité à transmettre le maximum de symboles, sans se préoccuper de leur signification sémantique. Shannon ne répond pas à la question fondamentale « Qu'est-ce que le canal transmet? », mais à la question technique « Qu'est-ce que le canal peut transmettre ? ». Il en résulte que le concept d'information introduit par Shannon diffère sensiblement de celui qu'en donne le sens commun. En outre, sa théorie est essentiellement probabiliste (cf. annexe 5) : on admet que la source peut émettre plusieurs messages avec des probabilités différentes, et que ces messages, une fois émis, sont transmis par le canal de transmission, puis détectés par un récepteur avec une certaine probabilité, variable d'un message à l'autre.

I. — INFORMATION MANQUANTE ASSOCIEE A UNE SOURCE 1.1, — Messages émis par une source Soit une source X émettant, vers un récepteur Y, à travers un canal de transmission, un ensemble discret de s messages Xj, l'indice s rappelant source ou état (state en anglais), avec des probabilités respectives Ps, en général différentes les unes des autres (Fig. 20.1a). On sait que Ton peut se ramener aisément à ce cas en numérisant le signal émis, quelle que soit sa nature physique (acoustique, électrique, optique, etc.). A'. -Vs yrkP p.

A*2--Vi X[ - V\ Source a)

Emetteur X Canal de transmission b) fig. 20.1.

Récepteur Y

630

20. Théorie de la communication de Shannon

Exemples 1) Dans un télégraphe, la source émet deux messages, le point et le trait, le premier de faible durée 0,2 s, avec une probabilité P| = 2/3 , et le second, de longue durée 0, 6 s, avec une probabilité P2 = l-Pi = 1/3. 2) Un paquet de cartes à jouer peut être considéré comme une source d'information, si l'on s'intéresse au message constitué par exemple par quatre cartes tirées d'un jeu de bridge ; on rappelle qu'un tel jeu comporte 52 cartes, regroupées en quatre séries, deux noires (majeur-pique et mineur-trèfle) et deux rouges (majeur-cœur, mineur-carreau), et qu'il y a 13 cartes par série : quatre honneurs (as, roi, dame, valet) et neuf basses (10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2). La probabilité de tirer quatre cartes quelconques, dans un ordre déterminé, parmi les 52, est donc :

^

=

àX^X^Xi

=

6497400

fal 54xl0

'

~7

Notons que le nombre d'arrangements de 4 cartes tirées dans un jeu qui en comporte 52 est précisément l'inverse de P4 : A452 —

52! (52-4)! "

52 x 51 x 50 x 49 x 48! ÏST

= 52 x 51 x 50 x 49 = 6497400

3) Une image de télévision est définie par un ensemble de pixels (contraction de p/ctures e/ements), c'est-à-dire d'éléments picturaux, de dimensions très faibles, que l'on distingue à l'aide d'une échelle comportant souvent 28 = 256 niveaux équiprobables. La probabilité de l'un de ces niveaux, pour un pixel, est : P1 = 7- = 3,9xl0-3 4) En optique, on interprète le facteur de transmission en flux lumineux r d'un film partiellement transparent, qui est compris entre 0 et 1, comme la probabilité pour que le faisceau lumineux traverse le film (cf. Optique). On numérise le résultat en introduisant plusieurs niveaux de gris.

1.2, — Information manquante associée à un message

§ û cvj r\l

u

La définition de Vinfonnation manquante associée à un message s'appuie sur l'analyse simple suivante. i) Lorsqu'un message est totalement prévisible par un récepteur ( Ps — contenu, l'information qui manque à l'observateur est nulle.

] ), car on connaît son

En revanche, si le message est totalement inattendu {Ps = 0), l'information qui lui manquait était maximale. Ainsi, l'information manquante du message Xs, de probabilité Ps, est d'autant plus grande que sa probabilité est faible, ce que l'on résume sommairement par la phrase : « Informer, c'est surprendre ». . L'information manquante est celle que le récepteur acquenait en recevant le message ; elle est donc d'autant plus grande que le nombre de messages différents qu'il aurait pu recevoir est élevé. ii) Si les probabilités d'un événement composite sont les produits des probabilités d'événements élémentaires, comme c'est le cas lorsqu'ils sont indépendants (cf. Thermodynamique), les informations manquantes s'ajoutent. Aussi choisit-on une fonction logarithmique de la probabilité pour définir l'information manquante.

631

Théorie de la communication de Shannon

On appelle information manquante associée au message xv de la source, de probabilité Ps, la quantité sans dimension suivante : /, S lb

= - Ih Pt

lb étant le logarithme binaire (base 2) que l'on choisit généralement en raison de l'intérêt technique de la transmission binaire ; ls s'exprime alors en shannon, brièvement Sh. On aurait pu utiliser d'autres fonctions logarithmiques : avec un logarithme décimal, l'information s'exprimerait en deciî ou hartley, le premier nom étant la contraction de décimal digit, le second choisi en hommage à Hartley ; avec un logarithme népérien (base e = 2,71818... ). l'unité serait le nat, abréviation de logarithme naturel. On passe aisément d'un logarithme à l'autre à l'aide des relations suivantes : 2\hx =

io1»^ = exp1"*

soit

Ibxx ln2 = Igx x In 10 = Inx

ou

0,693 lbx= 2,30 lgx= Inx

en prenant le logarithme népérien. On établit aisément les propriétés suivantes : i) l'information manquante est une quantité non négative : 0 ^

^ 1,

ii) l'information manquante relative à un événement certain est nulle : si Ps = 1 alors ls = 0, iii) pour deux messages de probabilités P| et P2 telles que P\ > P2, on a /[ < h , iv) si deux événements sont indépendants, les informations manquantes respectives f\ s'ajoutent.

et P

Remarque : Soulignons que l'expression information manquante a ici un sens précis qui exclut toute la sémantique contenue dans le langage habituel, c'est-à-dire toute la signification des messages dans le langage courant. Exemples i) Dans l'exemple du télégraphe, les informations manquantes f et I2 valent respectivement : /, =-lb - = In (4^ = 0,585 Sh '~\3J 0,693 "" \2J

et ""

ln3 = 0,405 Sh /2 = -lbf^ = ; ^ '~\3J 0,693

puisque lb P, = In Ps/ In 2 = In Ps-/0,693 . ii) Dans le tirage de 4 cartes quelconques, dans un ordre déterminé parmi les 52 d'un jeu de bridge, l'information manquante vaut : /4 = - lb P4 = -4— In (6 497 400) = 22,64 Sh 0, 693 C'est précisément cette information que l'on acquiert lorsqu'on prend connaissance des cartes tirées. iii) Dans l'observation d'un pixel d'une image de télévision, l'information manquante qui correspond à ce pixel est : /P = -lb

— — lb(2-8) — 8 Sh

L'information que l'on acquiert en observant toute l'image s'obtient en multipliant ce résultat par le nombre de pixels. Si ce nombre est 625 x 500, on trouve : / = 625 x 500 x 8 = 2, 5 x 106 Sh iv) La densité optique d'un film, que l'on définit par : Z) = — 1g r = — j—— lb r « —0,3 lb r r désignant le facteur de transmission en flux lumineux du film (cf. Optique), peut être considérée aussi comme la mesure d'une information.

632

20. Théorie de la communication de Shannon

1.3. — Entropie d'une source a) Définition L'entropie d'une source est la valeur moyenne de l'information manquante associée aux différents messages qu'elle peut émettre. Désignons-la, comme Shannon, par la lettre H : "=Ep

= £ p,|b f ^ = - v>s m ps

la sommation portant sur les différents états .v. Notons qu'ainsi définie, H est une grandeur non négative puisque les probabilités sont des nombres compris entre 0 et 1 . Elle s'exprime évidemment avec la même unité que ïs, précisément le shannon. Lorsque tous les messages ont même probabilité, l'entropie H vaut, si H est le nombre total de

X

V

7

S

Exemples i) L'entropie d'un système à deux états, de même probabilité 1 /2 est :

H

=-lxlb GHxlb(C) =

lb2

=

1Sh

Ce résultat donne au shannon une signification précise : c'est l'entropie d'un système à deux états, de même probabilité. H) L'entropie des messages envoyés par le télégraphe précédent vaut : H = P]Il+ P2I2 = ^ x 0,585 + i x 0,405 - 0, 525 Sh iii) Lors du tirage de 4 cartes quelconques dans un jeu de bridge, les différentes probabilités sont égales à 1 /fi, d'où l'entropie : H=]ba= \b (6497400) -

In(6497400) = 22.64 Sh

PSJS = îs Ps = h ■ s zvj De même, l'entropie d'un pixel et celle de l'image totale de télévision valent respectivement ;

On trouve la même valeur que /s — I4 puisque H =

Tf, = 1bO = 1b (256) = 8 Sh

d'où

H = 625 x 500 x //, = 2,5 x 106 Sh

h) Entropie d'une source binaire Une source est binaire lorsqu'elle peut émettre seulement deux messages. Si l'on désigne par P] et P2 = l — P] les probabilités correspondantes, l'entropie a pour expression : H = -y2psKPs = -pln>pl-{i-p^ibn-p,) s Sur la figure 20.2, on a représenté, en fonction de x = P| , dans l'intervalle [0 ; 1], les fonctions : x In x h (x) = /1 ( 1 - x)

et

/(x) = /, (x) -1-/2 (x)

Théorie de la communication de Shannon

633

1

0

0,5

1

x

FlG. 20.2.

Comme /i(x)ln2 = —xlnx = ln(l/x)/(l/x) tend vers 0 lorsque v tend vers 0, l'entropie est nulle pour x = 0 et pour x = 1 . En outre, f{x) passe par un maximum pour x = 0.5 , puisque :

Ainsi, l'entropie de ce système est nulle pour x = 0 et x = 1, et atteint sa valeur maximale H = l Sh pour x = 0,5. Comme nous le verrons un peu plus loin, ce dernier résultat sur la valeur maximale de H, atteinte lorsque les événements sont équiprobables, se généralise à un nombre quelconque de messages. c) Entropie statistique La définition de l'entropie H rappelle celle de l'entropie statistique introduite par Boltzmann (cf. Thermodynamique) :

On voit que, mise à part la constante de Boltzmann ks = 1,38 x 10-23 SI, qui pennet d'utiliser les unités de la thermodynamique macroscopique, et le choix du logarithme népérien, les concepts d'entropie dans la théorie statistique de Botzmann et dans la théorie de la communication de Shannon sont identiques. Entre S et //, la relation est donc simple et directe : S = kB ln2 x H = 0.956 x KT23// puisque \nPs = ln2 x 1b Ps. Le logarithme népérien et kg n'introduisent qu'un banal changement d'unité : alors que H s'exprime en shannon, l'unité de S est le joule par kelvin {ci. Thermodynamique). d) Cas d'une distribution continue de probabilité Lorsque la source émet des messages dont l'ensemble forme un continuum, on définit son entropie à l'aide d'une densité de probabilité p{x) selon (cf. Thermodynamique) :

Notons que la densité de probabilité p{x) peut être supérieure à l'unité, et par conséquent H{X) négatif.

634

20. Théorie de la communication de Shannon

Exemple : calculons l'entropie d'une variable aléatoire, dont la densité de probabilité est uniforme, dans l'intervalle [—a/2, a/2], p[x) = po , et nulle ailleurs. Il vient, en utilisant la propriété de p{x) d'être normalisée : roc ra/2 r-a/2 / p(x) âx= po dx = po 1 d v — pq a = 1 J—oo J—n/2 J—a/2

d'où

| p{x) = pQ = ®

On en déduit : /oc

/>oo i /?(^) lb/?(^:) dx = — / po Ibpo dx = - Iba / dx= Iba -oo J—oo ^ J—a/2

On voit que, pour a > 1, H{X) > 0 ; en revanche, pour a < 1, H(X) < 0.

1.4. — Codage d'une source Le codage d'une source consiste à réécrire les différents messages qui sont émis par cette source d'information, afin d'augmenter leur concision, tout en assurant leur réversibilité, c'est-à-dire la restitution des messages initiaux malgré les perturbations que peuvent subir les canaux de transmission. Une telle concision, qui revient à réduire les redondances contenues dans un message, permet de minimiser le coût du transport de l'information en diminuant son flux à travers le canal de transmission. Entre la source d'infonnation caractérisée par l'ensemble {x^} des valeurs qu'elle peut émettre, avec la probabilité {Ps} , c'est-à-dire son alphabet, et le canal de transmission, on insère un codeur qui fait correspondre une suite binaire à cet alphabet. Remarque : Le codage a souvent une autre fonction, sans influence sur la réversibilité, que nous n'étudierons pas ici, celle de rendre le message intelligible au seul destinataire prévu et donc indéchiffrable à tout intercepteur indiscret. Il relève alors de la cryptographie, que l'on doit distinguer de la stéganographie, laquelle consiste à camoufler un message sans le coder.

a) Longueur moyenne d'un code Désignons par ns la longueur, en bits, du mot codé affecté au message xs, de probabilité Ps. On appelle longueur moyenne de code la grandeur suivante L, sans dimension physique :

L = y^Ps ns

Cette longueur représente le nombre moyen de bits, par symbole de l'alphabet, qui est nécessaire au codage de la source. Évidemment, L prend sa valeur minimale Lm , lorsque le codage a supprimé toute redondance. On introduit alors Vefficacité d'un code et sa redondance, respectivement par les facteurs suivants ?? et y : Lm p— — Li

. et

, 7=1—t?

On voit que l'efficacité p est maximale et vaut 1 pour L = Lm ; la redondance y correspondante est alors nulle.

Théorie de la communication de Shannon

635

b) Différents codes binaires Considérons une source produisant quatre symboles ^ tives : Po =

^1 = 1 8

\ 4

» avec les probabilités respecP

^3 = ^ 8

*

=

\ 2

L'entropie de la source vaut donc : H = -Y,ps^ps = - TTTKi 0,693

V8/

8

+ 4 ln 4 N) 7 f7

V /

8

V8/

+ 2 In ^

1 75Sh 2 (l^)] V / = '

A priori, on peut coder cet alphabet de plusieurs façons. Cependant, lorsque le codage ne présente pas d'ambiguïté et que sa longueur est minimale, on le qualifie d'optimal. On regroupe généralement les codes en deux familles : les codes de longueur fixe et ceux de longueur variable. i ) Code de longueur fixe Dans cette famille, tous les symboles sont représentés par des mots, de même longueur fixée, et en outre distincts, ce qui les rend univoques. Par exemple : *1 =00

Xi =01

^3 = 10

X4 = 11

Comme chaque chiffre binaire du code exige un bit, à chacun des symboles précédents correspondent deux bits. Il en résulte pour la longueur Lf de ce code : Lf = V />çUy = -x2 + -x2+-x2+ix2 = 2bit J ^ " " 8 4 8 2 e ii) Code de longueur variable Les quatre codes suivants, C| , C2 , C3 et C4 , sont de longueur variable : C]

X]=00

*2=0

*3 = 11

*4=1

C2

*| = 1

*2 = 01

*3 = 001

*4 = 0001

C3

*1=0

*2 = 10

*3 = 110

*4 = 111

C4

*1 = 110

*2 = 10

*3 = 111

*4 = 0

Notons que Ci est un code avec préfixe, c'est-à-dire que certains mots sont obtenus à Laide d'autres mots, en ajoutant un symbole. En outre, i) n'est pas déchiffrable de façon unique, puisque, avec ce code, les suites *3 *3 *4 *) et *4*3 *3 *1 sont codées de la même façon 1111100 . Sa longueur vaut : LVji =

Psns = ix2+ixl-l-ix2-|-ixl = l,25 bits

Les trois autres sont, eux, déchiffrables de façon unique, mais leurs longueurs diffèrent. En effet : L

P ns =

V,2 =

*

^X1+^X2 + ^X3 + ^X4 =

3 bitS

.y Lv,3 = Y Psns

Ly;4 = Y ' »

p

=

^X1 + JX2+^X3+5X3

= 2 5 bitS

'

dh = ^x3-fix2-t-ix3-fixl = 1.75 bits X /

636

20. Théorie de la communication de Shannon

On peut constater que les longueurs des codes déchiffrables sans ambiguïté sont toutes de valeur supérieure ou égale à celle de l'entropie ( 1,75 Sh), d'où la propriété fondamentale suivante : la longueur d'un code déchiffrable est toujours supérieure ou égale à son entropie : L^H Il en résulte que le codage optimal est le codage en tropique, c'est-à-dire celui dont la longueur est égale à son entropie. Dans l'exemple considéré, les codages 3 et 4 ne diffèrent que par l'affectation des codes aux symboles, et c'est le codage 4, pour lequel on affecte le nombre le plus important de bits aux symboles de faible probabilité, qui est optimal. Remarque : Il n'existe pas de méthode rigoureuse permettant d'obtenir le codage entropique. Cependant deux procédures permettent de s'en approcher : celle de Shannon-Fano et celle de Huffmann (cf. Exercices). I.5. — Codage d'un canal de transmission Alors que l'objectif du codage d'une source est la réduction des redondances, dans le but principal de réduire le nombre des informations à transmettre, sans perte d'information décisive, le codage d'un canal vise principalement à le protéger de perturbations extérieures et donc à réduire la probabilité d'erreur du fait de ces perturbations. On y parvient, d'une part en renonçant à la suppression totale des redondances dans le codage de la source, d'autre part en introduisant une redondance systématique dans le flux de données provenant de la source.

II. — INFORMATION MUTUELLE DE DEUX SOURCES Tout système de communication se présente comme un canal de transmission entre une source, l'émetteur X à l'entrée du canal, et le récepteur F à sa sortie. Comme ce dernier peut lui aussi être considéré comme une source vers un autre récepteur, on dira que X et F sont des sources qui délivrent des messages, de probabilités respectives {P{x(,)} et {P(}v)} ; les indices e et r ont été choisis pour rappeler qu'ils concernent respectivement l'émetteur à l'entrée et le récepteur à la sortie (Fig. 20.1b).

o

II. 1. — Information conjointe, information conditionnelle et information mutuelle Les messages délivrés par les sources étant reliés, on est conduit à introduire : ï) la probabilité conjointe P(xe,yr) pour que les événements xe et yr soient tous les deux réalisés, ii) la probabilité conditionnelle P(v, |xt,) pour que y,- soit reçu, sachant que xe a été émis, izï) la probabilité conditionnelle P{xe\yr) pour que xe ait été émis, sachant que y,- a été reçu. La relation entre ces différentes probabilités est donnée par la formule de Bayes sur les probabilités conditionnelles (cf. annexe 5) : PCWr) = Pfe)P(yrl^) = P(yr)P(^br) On introduit alors Tinformation conjointe aux événements xe et vr, ainsi que leur information conditionnelle I{xe\yr), c'est-à-dire l'information associée à xe, sachant que yr a été reçu : ^ {xe, y,-) = - 1b P{xe, »)

et

I (xe |yr) = - 1b P{xe |y,-)

637

Théorie de la communication de Shannon

Un concept commode est celui du gain d'information que procure la connaissance du message reçu yr, lorsque la source a émis le message xe, c'est-à-dire la différence : I(xe) - /(A'g|_-Vr) = ~ 1b P(xe) + 1b P{xe l^r) = 1b

P(xe)

Cette quantité est inchangée lorsqu'on permute les rôles de xe et de yr. En effet, d'après l'égalité de Bayes, on a ..

["^IVr)] [ P(xe) \

=



F PjXe.Jr) 1

" [ nyr).

Aussi désigne-t-on par information mutuelle la quantité :

fn(Xe? yr)

=

1b

r p\ Pfe,») y

MP(yr)

Remarque : Si les deux événements xe et Vr sont indépendants, l'information mutuelle est nulle car la probabilité conjointe P(xe.yr) est le produit des deux probabilités P{xe) et Pf»). Notons que l'information mutuelle peut être négative, car on peut avoir P(xe,yr) < P{xe)P{yr) (cf. Exercices). Exemple : dans une région où la probabilité pour qu'il pleuve est de 0. 3, un métérologue M fournit, la veille, des prévisions sur le temps pluvieux qu'il fera le lendemain, avec une probabilité de réussite de 0,75 . En outre, la probabilité pour qu'il annonce un temps pluvieux est 0,2 . On a donc, si x\ désigne l'événement « prévision d'un temps pluvieux annoncé par M » et si y\ est l'événement « temps pluvieux » : Pfx, ) = 0,2

PCv, ) - 0,3

P(y, h ) = 0,75

d'où: F(*],y]) = ^(yiMPC*)) = 0,75 x 0,2 = 0,15

et

P(vi|yi) = ^' '31 - = = 0,5 "(.Vl ) u, J

On en déduit les informations correspondantes : /(x,, vi ) = - 1b P{x] ,yl) = 2,74 Sh

/,„(.ïi,vi)-

lb

/(x, |y] ) - - 1b

_ P(,T|) _ -

|yi ) = 1 Sh

_ P(vi) . "

II. 2. — Entropie conjointe et entropie conditionnelle Ventropie conjointe de deux sources X et F, qui peuvent émettre plusieurs messages, est la valeur moyenne de l'information conjointe associée aux messages de X et F : h(X, y) = - E iC p(x"yJlb p(x"y^ e r

638

20. Théorie de la communicarion de Shannon

Explicitons cette expression de H{X, Y), à l'aide de la formule de Bayes : -

e

S PCWr) 1bP{xe,yr) = r e

lbP

(^)

r

_

e

X/ r

lb

Comme y]£, yr) = />(yr), le premier tenne du second membre représente l'entropie H{Y) du récepteur. Quant au second, on l'appelle Ventropie conditionnelle des sources X et Y :

HiX\Y) = - y] y>(,ïe,>v) lbP(.Yf|yr)

On a donc, entre l'entropie conjointe et l'entropie conditionnelle, la relation suivante : //(X, F) = H{Y) + H{X\Y) On trouve une relation analogue en permutant les rôles de X et F : #(F,X) = H{X)+HiY\X)

avec

H{Y:X) = H{X, F)

puisque

P(xe,yr) = P(yr,xe)

Remarque: Notons que, contrairement à H{X:Y) qui est égal à //(F,X), en général iï(X|F) ^ H{Y\X). Le cas particulier de l'égalité implique H{X) = H{Y). Exemple : l'alphabet d'une source d'infonnation binaire X est constitué de deux symboles 0 et 1 (Fig. 20.3) : ^(0) =0,4 et Pe(1) = 0,6. Le récepteur F est lui aussi binaire. \ PAO)

0^9

PAO)

0,1 Emetteur X

Récepteur F

0,2 Pe{\) 0,8 Pr(l) Canal de transmission FIG. 20.3.

Le canal de transmission vers le récepteur est caractérisé par P(yr = 0|jce = P{yr = 0\xe = 1) = 0,2 Piyr =l\xe = 0) = 0,l et P{yr = l\x'e = 1) = 0. 8.

0)

=

On en déduit : P{yr = 0,xe = 0) = P{y, = 0\xe = 0)P,(0) = 0,9 x 0,4 = 0,36, P{yr = 0\xe = l)Pe(l) = 0,2 x 0,6 = 0,12, P{yr = I\xe = 0)P£,(0) = 0,1 x 0,4 = 0,04, P(y,- = i\xe = l)Pe(l) = 0,8 x 0,6 = 0,48 . d'où : Pr(0) = P(yr = 0\xe = 0) x Pe(0) + P(yr = 0|xe = 1 ) x Pe(l) = 0,36 + 0,12 = 0,48 et : Pr{l) = P{yr = 1

= 0) x P£,(0) + P(yr = 1 |x, = 1) x Pe(l) = 0,04 + 0,48 = 0,52

0.9,

Théorie de la communication de Shannon

639

Toutes ces probabilités permettent de calculer H{X), H{Y), H{X\Y), H(Y\X) et /^(X, 7), respectivement : H(x) = - y P(xe) 1b P{xe) = - -4— (0; 4 x In 0; 4 + 0,6 x In 0,6) ^ 0.971 Sh ' 0,693 e ' //(7) = - y P(xr) 1b P{xr) = --4— (0,48 x In 0,48 + 0,52 x lu 0,52) « 0.999 Sh 0,693 r

=

e r —0,36 x IbO, 9 — 0,12 x lb0,2-0,04x IbO, l-0,48x IbO, 8 = 0,621 Sh

Quant à H(X: Y) = H{Y.X) = Ee

lbP(^,y,-), il vaut :

H(X,Y) = 0,36x IbO, 36 -i- 0,12 x 160,12 + 0,04 x lb0,04 + 0,48 x 160,48 = 1,592 Sh On vérifie alors que la relation H{X, 7) = H{X) -i-H{Y\X) est bien satisfaite, et on en déduit H{X\Y), respectivement : H{X) + H(Y\X) -0,971 +0,621 = 1,592 - 7/(X, 7) et : H{X\Y) = H{X, Y) - H (Y) = 1,592 - 0,999 = 0,593 Sh II. 3. — Information mutuelle moyenne a) Définition On appelle information mutuelle moyenne de deux sources X et 7 la moyenne statistique de l'information mutuelle :

(o(xo=çE^),b Puisque /m(X, 7) = 4,(7, X), on a évidemment : (4j>(X, Y) = {Im)(Y.X) Exemple : calculons (//„)(X, 7) pour la source binaire précédente, telle que 74(0) — 0,4, 74(1) = 0,6 , et, comme on l'a vu, Pr(0) — 0,48 et P/fl) = 0, 52 : ^

(7 )(X, 7)J - 0,36 Ib (Vû, 0416 (7^^-Vo,J 121b (7^^ V0,481b (7^7) = 0,378 Sh N,mA " ' ' 40:1927 ' V0,208y V0:288y ' \0.312y

o h) Relation entre entropie conjointe, entropie conditionnelle et information mutuelle moyenne On déduit aisément de la définition précédente une relation simple entre l'information mutuelle moyenne, l'entropie conjointe et l'entropie conditionnelle. En effet : S

(4,>(X, 7) = y y P(xe,yr) 1b e

r

= y y 7^,,+.) Ib P{xeI») ~ y/'(x,) IbP(xe) L

<2

v '/ J

^

f

e

On a donc, en tenant compte des définitions de l'entropie et de l'entropie conditionnelle : <7m)(X, 7) = H{X) - 77(X|7)

soit aussi

puisque 77(X, 7) - 77(X) + 77(7|X) = 77(7) + 77(X|7).

<7m)(X, 7) - 77(7) - 77(7|X)

640

20. Théorie de la communicaTion de Shannon

Exemple : retrouvons l'information mutuelle moyenne {Im){X, F) de la source binaire précédente, à l'aide des expressions déjà calculées de H{X), H{Y), H{Y\X) et H{X\Y) : {îm){X. Y) =H{X) - H(X\Y} = 0,971 -0,593 = 0,378vSh ou : {IW){X, Y) = H (Y) - H{Y\X) = 0.999 - 0, 621 = 0, 378 Sb c) Positivité de l'information mutuelle moyenne D'après la définition de l'information mutuelle moyenne, on peut écrire : P[xe)P{yr) . P(xe,yr) . Or, on sait que Inx < x — 1 (Fig. 20.4) :

-1 y In.ï

Fig. 20.4. Par conséquent :

e

P{Xe)P(yr) P{xe.yr) l \ /

r

soit : -(/„,)(x.F) s:

V^P(.vf)PW-P(.ïe,.v,

Comme : =

e

r

J2p^Y1pm e r

= 1

et

YuJ2p(Xe'yrï= e r

1

il en résulte que —{Im){X: F) < 0 , d'où : (/W>{X F) = H{X) - H{X\Y) >0

et

H{X) ^ H{X\Y)

On en déduit que l'information mutuelle moyenne est toujours positive, alors que l'information mutuelle peut être négative. En outre, l'entropie H{X) d'une source, qui représente l'information manquante sur cette source, est nécessairement supérieure ou égale à l'entropie conditionnelle H{X\Y) de cette même source, lorsque l'on connaît les messages de F. Toute connaissance sur le récepteur F induit une diminution de la valeur qu'avait l'entropie de l'émetteur avant la perception du message ; en d'autres termes, le manque d'information sur la source X a diminué, après connaissance du message perçu par le détecteur F. Exemple : on peut vérifier ce résultat avec la source binaire étudiée précédemment : H{X\F) < H{X)

puisque

H{X\Y) = 0,593 Sh

et

H{X) = 0, 999 Sh

641

Théorie de la communication de Shannon

d) Relation entre information mutuelle moyenne, entropies des sources et entropie conjointe La comparaison des deux relations précédemment établies : {îm)(XJ) = H(X)~H(X\Y)

et

H[X. F) = H[Y) 4- H{X\Y)

donne : (7W)(X, 7) = H(X) + H{Y) - H{X, Y) Si les sources X et 7 sont indépendantes, c'est-à-dire si l'information qu'apporte 7 à la connaissance de X est nulle, alors {Im){X, 7) = 0 ; l'entropie conjointe est, dans ce cas, la somme des entropies de chaque source : HiX, 7) = H{X) + 7/(7). Exemple : vérifions la validité de la relation précédente, dans le cas déjà étudié de la source d'information, dont l'alphabet est constitué de deux symboles 0 et 1, de probabilités /^(O) = 0,4 et Pe(l) = 0.6 , avec le canal de transmission considéré. On trouve, à l'aide des résultats déjà établis : (/m)(X, 7) = H{X) + H{Y) - H(X, 7) = 0. 971 + 0,999 - 1,592 = 0,378 Sh II. 4. — Cas d'une distribution de probabilité continue Les définitions précédentes se généralisent aux distributions continues. En effet, si p(x) et p(y) désignent les densités de probabilité de l'émetteur X et du récepteur 7, on a : /"OO H{x) = - / p(x) \bp{x) àx

/-OO H{Y) = - / p{y) lbp(y) dv

En outre, si l'on note p(y\x) et p{x\y) les densités de probabilités conditionnelles, alors : /•OO

pOO / p(x, v)lbp{y|x) dvdy -oo J — oo

/-OC

H{X\Y) = -

rQG / p(v,y)lbp{v|_v) dxdy J — oo J — oo

On en déduit l'information mutuelle moyenne selon : (/,„)(X, Y) = H(Y)-H(Y\X)

ou

{Im){X Y) = H{X) - H{X\Y)

Exemple : supposons que l'on ait, entre les variables aléatoires, X à l'entrée et 7 à la sortie, la relation simple suivante : y=x+b b désignant la valeur prise par une variable aléatoire gaussienne B, de valeur moyenne nulle. C'est le cas d'un système physique altérant les données d'un instrument par du bruit. L'information mutuelle moyenne s'écrit : (/,„>(X, 7) = H{Y) - H{B) puisque H{X \ Y) = H(B), l'entropie de 7 se réduisant à celle de B lorsqu'on connaît X . Calculons donc l'entropie de la densité de probabilité gaussienne du bruit. Si ce dernier est centré et de variance (Ty , il vient (cf. annexe 5) : /OO

1 p(b) \x\p(b) d b

avec

p(b) = ^1/2^ exp

/

A)- \ j

642

20. Théorie de la communication de Shannon

soit : E{B) In2 = j

+]n[(27r)l/2crj| ôb = ^ + ln[(27r)l/2crj = ^ + ln[(27r)l/2cr/,]

p(b)

Ainsi : =

Ine'^lnp^'/Vj

=

^

/2

In 2 Si, en outre, p(v) est une gaussienne, de variance cr2 :

''« = (^)W;exp(-2^) alors : H{Y) = \h (iTreo-y)1/2

d?où

{lm)(X.Y) = Ib (lireo-2,)1^2 — \b{27reaiy^2 = 1b

Ainsi, l'information mutuelle s'identifie au logarithme binaire du rapport signal sur bruit RSB. Les variables aléatoires X et B étant indépendantes, on a la relation suivante entre les variances : ay2 = ax2,2 + o-l7 Il en résulte : /

2

2\ '

(/OT)(Z, F) = 1b

/ = 1b ^1 +

2\ J

/ soit

(Im)iX. Y) & 1b

\ j

si

ax ^ ah

Il. 5. — Entropie relative de Kullback

Écrite sous la forme : (/„,>(Z.y) = EE^,.v,.)lb l'information mutuelle {Im){X, Y) peut aussi être considérée comme la valeur moyenne du logarithme d'un rapport entre la probabilité conjointe P{xe,yr) et une estimation de cette dernière, a priori égale à P(xe)P{yr), en l'absence d'indication sur une éventuelle dépendance de ces deux probabilités. Cette interprétation est à l'origine de la définition du concept d'entropie relative, introduite par les mathématiciens américains R. Kullback et S. Liebler en 1951. Pour deux distributions de probabilité, l'une réelle {Ps} et l'autre estimée {Qs} , on appelle entropie relative de Kullback la valeur moyenne du logarithme du rapport PJQs :

^ e) = Er
On voit que si Qs = Ps, l'entropie relative de Kullback est nulle. Exem/?/c : calculons l'entropie relative des deux sources binaires suivantes {P5} et {Qs} : P\ = 0,2

fb = 0,8

et

ôi=0,4

02 = 0,6

Il vient : ^ = 0.2 x 1b

0 8 x

ib

(B)=iM0-2

x ,n

B)+0,8

x in

B

0,13Sh

Théorie de la communication de Shannon

643

Remarque : Pour une source émettant des messages dont l'ensemble forme un continuum, l'entropie relative de Kullback a pour expression : /oo p(x) In -oo b) Propriété de l'entropie relative Montrons que l'entropie relative de Kullback est une quantité positive. Pour cela, exprimons Ps In

en posant Qs = Ps + Us. Il vient :

J2PJnQI = J2PMPs + Us) = Y,PVn s s s LV

ln

^+E

-s/Jj

P ln

»

s

f1 + f) \ s/

Or, on peut déduire du graphe de la figure 20.4 que ln(l + .t)0 . Il en résulte :

s puisque

s

Us = ^

s

s

= 1 — 1 = 0. On a donc, en divisant par In 2 :

K{P,Q)=--J2PVb

=ÇPslbPJ-^/'slbQs^0

C'est probablement parce que l'entropie relative /r(P, <2) est nulle ou positive qu'on l'appelle parfois « distance » de Kullback. Cette quantité n'est cependant pas symétrique puisque : m p) = x>lb (%) ^k{P,Q) s/ Exemple : avec deux sources binaires émettant deux messages, la première avec les probabilités p(l) = 0,2 et P{2) = 0,8 et la seconde avec les probabilités £)(1) = 0.4 et Q{2) = 0.6 , on trouve : K{P, Q) = 0,21b

+0,81b (^1) =0.129Sh

K{Q,P) = 0,41b

+ 0,61b ^ViO.lSlSh

c) Entropie maximale Comme l'entropie relative est positive, il vient : k{P Q) = yjps\bps~Y.pv'°Qs>p> s s Si la probabilité résulte :

d'où

H<

yyps\hQ. s

est uniforme, alors Qs est égal à l'inverse du nombre de messages O. Il en ^-Epab (E =-lb (EWp,

et

ff^lbn

Ainsi, l'entropie d'une distribution de probabilité est maximale lorsque cette dernière est uniforme. Remarques : 1) En thermodynamique statistique, l'estimation uniforme des probabilités des différents messages est connue sous le nom d'hypothèse microcanonique (cf. Thermodynamique). 2) Lorsque la distribution estimée {Qs} est unifonne, l'entropie relative de Kullback de la distribution {Ps} est maximale puisque — ^ Ps 1b Qs l'est.

644

20. Théorie de la communication de Shannon

d) Redondance d'une source La redondance R{S) d'une source est l'entropie relative de Kullback normalisée par l'entropie d'une distribution uniforme {Qs} : R(S] =

=

h.

E.^lb^/fe)

=

-H-E.filba

-E.aiba,

-E^aiba

=

B„-H

= ]

n„

Hu

puisque, {Qs} étant une distribution uniforme, on a ^ 'b Qs = Q* 'b Qs • Cette quantité mesure donc, en terme d'entropie, l'écart relatif par rapport à la distribution uniforme. Elle permet par exemple de quantifier l'utilisation que l'on fait d'une langue à partir de son alphabet. En effet, toutes les lettres d'un alphabet n'ont pas la même fréquence d'apparition, laquelle varie d'une langue à l'autre ; la redondance mesure l'écart à l'usage hypothétique d'un alphabet dans lequel tous les symboles utilisés auraient une même contribution. Exemple : l'alphabet de la langue française contient 26 lettres auxquelles il faut ajouter 13 lettres accentuées (à, â, ç, é, è, ê, î, ô, ù, û, ô, ï, ë). Pour simplifier, limitons-nous à 6 d'entre elles, d'où le nombre de lettres 26 + 6 = 32 = 25, ce qui revient à confondre i avec î, o avec ô, u avec ù et û, enfin à ne pas tenir compte du tréma. Sur un texte écrit, suffisamment long, comme cet ouvrage, on peut estimer les probabilités d'apparition des différents signes. Sur le tableau 20.1, on a rassemblé l'ensemble de ces probabilités; on constate, sans surprise, que la lettre e possède la plus forte probabilité d'apparition pe 0.13 ), alors que la probabilité de la lettre w est l'une des plus faibles ( Pw = 8 x 10-4 ). Le calcul de l'entropie, avec ces probabilités, donne : H = -^PJlbP[r«4;2Sh j

et

H» = IbO = lb25 = 5Sh

11 en résulte une redondance égale à P = 1 —/////„ ss 0,16 . Remarque : En réalité, l'entropie H précédente est sur-évaluée et donc la redondance R sous-estimée, car certaines lettres n'apportent dans certains conditions aucune information supplémentaire ; c'est par exemple le cas de la lettre u dont la présence est certaine après la lettre q.

T3 O C 3 O r-j 1 o (M O JZ > Q. o U

Caractère

e

t

a

n

i

s

r

u

Probabilité

0,131 6

0,079 6

0,073 2

0,073 2

0,071 0

0,067 3

0,067 2

0,057 3

Caractère

0

1

d

c

P

m

é

f

Probabilité

0,056 7

Caractère

g

Probabilité

0,015 8

Caractère

è

Probabilité

0,019 0 q

b

h

V

X

y

à 0,003 1

j

k

z

w

ê

Ç

â

0,002 l

0,002 0

0,001 6

0,000 8

0,000 6

0,000 2

0,000 1

Tab. 20.1.

645

Théorie de la communicaTion de Shannon

III. — CANAUX DE TRANSMISSION Le canal de transmission, entre l'émetteur X à l'entrée et le récepteur F à la sortie, peut être caractérisé par l'ensemble des probabilités conditionnelles P{yr\xe) donnant les probabilités pour que le message yr soit détecté, sachant que le message xe a été émis.

III. 1. — Représentation matricielle Les relations entre probabilités, dans la formule de Bayes, étant linéaires, il est commode de représenter matriciellement l'ensemble des probabilités. a) Matrice de transmission d'un canal On appelle matrice de transmission d'un canal, la matrice [P(F|X)] suivante, dont les éléments sont constitués par les probabilités P{yr\xe), chaque ligne étant caractérisée par une même valeur de yr et chaque colonne par une même valeur de xe. Ainsi, pour un canal de transmission reliant deux messages à l'entrée ( m = 2 ) à trois messages à la sortie (n — 3), |.P{F|X)] se met sous la forme (Fig. 20.5) :

[P(F|X)] =

P{y\\x\) ^{>"2 M ^(vski)

^Cvih) ^(>'2 M p (y 31^2)

par exemple

[P(F|X)] =

0,7 0.2 0.1

0,2 0. 3 0.5

Notons que la somme des probabilités conditionnelles sur une colonne doit être égale à 1, puisque tout message d'entrée aboutit nécessairement à l'un quelconque des messages de sortie (Fig. 20.5) :

^ P(yr|xe) = 1 r

quel que soit le signal d'entrée

0,7 0,2 Emetteur X

0,1

0,3

Récepteur >

Canal de transmission Fig. 20.5.

b) Matrices des probabilités d'entrée et de sortie Les matrices des probabilités d'entrée et de sortie sont les matrices colonnes fP(X)] et [P(F)] que l'on forme à l'aide des probabilités {Pe(.*:,,)} et {Pr(3v)} > respectivement. On passe de [P(X)] à [P(F)] à l'aide de la matrice de transmission selon : [/-(F)] = ^(FIX)] ^(Z)]

646

20. Théorie de la communication de Shannon

En explicitant, pour m — 2 et u — 3 , on obtient : '

p

(yi) 1 [ {y2) = _ PM J L

p

(y\M

p

1 Hyilxi) p (y3\x2) J

r prr ^ i [ + " p p \ = {y2\xi) (xi) + p( L V2j J 1^ P^lxj)?^!)+P(v3|j:2)Pfe)

ce qui montre bien que P(yr) = Ylc ^(yrl-^-e) ■ Il convient de noter avec soin l'écriture de la matrice de transmission : ici les lignes sont définies par un même indice de yr et les colonnes par un même indice de xe. En outre, les matrices de probabilités de X et F sont des matrices colonnes qui doivent être écrites à gauche de la matrice rectangulaire représentant le canal de transmission, comme il est d'usage ailleurs en physique, par exemple en optique géométrique matricielle (cf. Optique). Exemple : calculons la matrice colonne des probabilités à la sortie du canal de transmission, caractérisé par la matrice de transfert précédente, lorsque la matrice des probabilités à l'entrée admet comme ligne Pf(l) =0;6 et Pe(2) =0,4 :

1/>(F|X)][P(X)1 = [P(F)]

0.7 0.2 0,1

soit

0, 2 0,3 0,5

=

" 0,42 + 0,08 = 0,5 0,12 + 0,12 = 0,24 0,06 + 0,2 = 0,26

Les probabilités conjointes s'en déduisent par simple lecture : P(xe = 1, yr = 1) = 0,42

P(xe = 2, y= 1) = 0,08

p{xe = 1, yr = 2) = 0, 12

P{xe = 2,yr = 2) = 0, 12

P{xe = 1 ,yr = 3) = 0,06

P{xe = 2,yr = 3) = 0,20

Remarque : Dans une représentation matricielle différente, adoptée par certains auteurs, les matrices sont remplacées par leurs transposées (permutation des lignes et des colonnes) et l'ordre des produits matriciels inversé. c) Matrice des probabilités conjointes Les probabilités conjointes peuvent être obtenues par simple lecture de la multiplication matricielle donnant [/'(F)] . En effet, on a, d'après ce qui précède : (yi\xi)P{x]) + ^(>'i\x2)p(x2) 1 F ^(yi,) + P{yi,^2) ^(y2) = /'(yal^OEfx, ) + Piy2\x2)P(x2) = P(y2,X]) + P(y2,X2) . P(y3) J L Piy3\x\)P{x\) y P{y3\x2)P{x2) J L P(y3^l) +P(y3,^2) _ 1

[

p

La matrice /^(FlX) de transmission du canal permet aussi d'obtenir les probabilités conjointes {P(;q, v,-)} en la multipliant à droite par la matrice diagonale [P^PO] constituée des probabilités {P(x,)} qui caractérisent l'entrée :

[P{X, Y)] = [P(ylX)] [^(X)]

avec

[^(X)] =

^1) P(.X2)

Il vient, en explicitant, pour m = 2 et n = 3 : ^(yiW P(y3|x,)

^(yiN) 1 plyi\xi) P{y3\x2)

r p/ L

\

lj 0 U

0 P(x \ nX2)

1 = J

F P(yi|x|)P(x1) p (y2pi)^p'i) P(y3\xy)P{x])

P(yi|x2)P(x2) p lyi\x2)P{xi) PfeM^fe)

647

Théorie de la communication de Shannon

soit, puisque P(y;-|x<;)P(xe) = P{xe,yr) :

[P(X, 7)]=

P(A'i,yi)

Pfe,vi)

^i, V2)

P^yi)

P{x\,y?>)

Pix^y?)

Exemple : reprenons l'exemple précédent pour lequel la matrice des probabilités à l'entrée admettait comme lignes Pt>(l) = 0,6 et Pe(2) = 0,4. On obtient à l'aide de la matrice conjointe : " 0,7 [P(X F)] = 0,2 0,1

0,2 0,3 0,5

0,6 0

0 0,4

=

" 0,42 0,12 0,06

0,08 0,12 0,2

Là aussi, on obtient les probabilités conjointes par simple lecture. III. 2. — Exemple de calcul matriciel Proposons-nous de retrouver, par la méthode matricielle, les résultats relatifs au canal binaire déjà étudié (Fig. 20.3). Il vient, pour la matrice de transmission : [P(F|X)] =

0,9 0,1

0,2 0,8

On en déduit la matrice de sortie, selon ; [P(F)] = |P(F|X)] [P(X)]

d'où

0,9 0,1

Piyô P(y2)

0,2 0. 8

Quant à la matrice des probabilités conjointes, on la trouve comme suit : [P(X,Y)] = lP{Y\X)][P(liX]]

soit

|P(X,F)] =

0.9 0,1

0,2 1 I 0,4 0. 8 0

0 0.6

0,36 0,04

0,12 0.48

m. 3. — Capacité d'un canal Rappelons que l'information mutuelle moyenne, qui est toujours positive, apparaît comme la différence entre le manque d'information H{X) de la source X, avant la consultation des messages en sortie, et le manque d'information H(X\Y) de la source X, après consultation des messages reçus F. Cette quantité permet donc de mesurer l'efficacité du canal, entre la source et le détecteur, chargé de transmettre les différents symboles, d'où la définition suivante de la capacité d'un canal. La capacité d'un canal par symbole transmis, entre, l'émetteur X et le récepteur F, est la valeur maximale de l'information mutuelle moyenne {Im){X. F) de ces deux sources, lorsqu'on fait varier l'ensemble des probabilités sur X : Cs = max^ {lm){X.Y)

ce qui s'écrit aussi

Cs = maxx{H(Y) — H{Y\X)}

Elle s'exprime évidemment en shannon par symbole, brièvement Sh symb"1 . On définit aussi la capacité C, d'un canal par unité de temps, c'est-à-dire le flux maximal d'informations transmises par le canal, en multipliant Çv par le flux tqs de symboles dans le canal, ce dernier étant le nombre de symboles transmis par unité de temps : Ct — tc]sCs L'unité de C, est le shannon par seconde ( Sh-s_1)-

648

20. Théorie de la communication de Shannon

Pour un signal continu, la capacité C, s'exprime aussi par , mais qs doit prendre la valeur la plus grande, qui est celle pour laquelle le signal émis est restitué fidèlement à la sortie ; cette valeur est obtenue pour la durée minimale de Shannon-Nyquist qui vaut précisément Tsm = 1/{2B), B étant la largeur de la bande passante du canal. On a donc pour un tel signal : qs =

= 2B

d'où

Ct = 2BCS

Tsn III. 4. — Capacité d'un canal binaire symétrique Sur la figure 20.6a, nous avons schématisé un canal binaire symétrique : la source est constituée de deux messages dont les probabilités sont respectivement /^(l) = a et Pe[2) = 1 — a . On désigne par p la probabilité conditionnelle P(y,- = ll^ = 1) ; en raison de la symétrie, la probabilité conditionnelle P(yr — 2\xe — 2) vaut p aussi. Si i. P

P

.v(l)

1 -p Récepteur Y

Emetteur A 1-p Pe{2)

PA2)

0,5

Canal de transmission a)

1

P

b) FlG. 20.6.

Exprimons d'abord la matrice P{X) et la matrice de transmission P(1/|X). On a, respectivement :

im] =

a 1 —a

et

[P{Y\X)] =

P 1 -p

1 -P p

On trouve [P(F)] selon : [P(y)] = [P(F|X)] [P(X)]

soit

[P(Y)] =

P 1-p

1 -p p

a \ —a

pa + {l -p){l - a) {l-p)a-\-p{\ - a)

Il en résulte l'expression de H{ Y) : H{Y) = —\pa + (1 -p)(l -«)]lb \pa-\-{\ -/?){! -«)]-[(! -p)a+p{] -«)]lb[(l —p)a+p{] - a] et les probabilités conjointes suivantes lues directement sur [P(y)] : P{y\,xi)=pa

P(yux2) = (l-p)(l - a)

P{y2,xi) = (l - p)a

Pfe,^) = p(l - a)

On en déduit : H{Y\X)

= =

-^y>(3V,.vf)lbP(}vW e s —pa\hp — (1 — /?)(! — £»') 1b (1 — p) — (1 — p)cr 1b (1 — p) — /?(! — a) 1b/?

ce qui donne, en effectuant : H{Y\X) = -p\bp-{l-p) Ib(l-p)

Théorie de la communication de Shannon

649

Comme H{Y\X) est indépendant de X, on obtient la capacité par symbole du canal symétrique en déterminant la valeur maximale de H[Y), laquelle vaut 1 Sh , puisque, pour un message binaire, le maximum d'entropie est obtenu lorsque les probabilités sont égales : Pr{l) = /pr(2) = 0.5 . Finalement : Cs = maxj{//(F) - H(Y\X)} = maxx{H{Y)} - //(F|X) = 1 - [-p\hp - (1 -p)]h{\ -p)] soit : Cs = 1 + p 1b p + (1 — p) 1b ( 1 - p) Sur la figure 20.6b, on a tracé Cs en fonction de /? ; ce graphe s'obtient aisément à partir de la fonction f{x) représentée sur la figure 20.2 : Cs(p) = 1 —f{p) ■ On voit qu'il est symétrique autour de p = 0,5 et que est nul pour cette valeur de p , ce qui était prévisible puisque, dans ce cas, la transmission relève du hasard ; le canal ne sert à rien ! Exemple : soit une source qui émet une information binaire vers un récepteur, avec un flux de 10000 symb-s-1 et des probabilités égales /^(I) = Pe{2) = 0.5. En raison du bruit introduit par le canal de transmission, 0,5% des messages sont incorrectement transmis, c'est-à-dire que F(xi lyi) = F^bi) ne sont pas nuls, mais valent 0.005 . Calculons Cs : Cj = 1 + -4— x [0,995 x ln(0,995) +0,05 x ln(0-05)] ^ 0,7766 Sh ■ symb"1 0,693 On en déduit la capacité Cf du canal en shannon par seconde : Q = qsCs = 1766 Sh-s"1 III. 5. — Canal déterministe Un canal de transmission est déterministe si la connaissance des messages envoyés par X induit celle des messages de Y ; en d'autres ternies, pour un message xe à l'entrée, il n'y a qu'un seul message vr correspondant en sortie. Tout élément P{yr \ xe) de la matrice de transmission d'un canal déterministe vaut donc 0 ou 1 . Par exemple, le canal représenté sur la figure 20.7, reliant les deux messages à l'entrée aux trois messages en sortie, est déterministe : p(m)=

i

;

?

Emetteur X

Canal déterministe Fie. 20.7. L'entropie conditionnelle H{Y\X) associée à un canal déterministe est nulle. En effet : H(y\X) =

v^Av.v^ibPCv,^) =

=o

650

20. Théorie de la communicaTion de Shannon

car, soit P{yr\xe) = 0, soit IbPfvrlxe) = 0. On en déduit l'information mutuelle et la capacité du canal selon : {Im){Y\X) = H(Y) - H{Y\X) = H{Y) = - ^(y,-) lb/'(yr) r Comme la valeur maximale de (//„)(F|Z) est réalisée, lorsque les différentes probabilités P(yr) sont égales, on trouve, si n est le nombre de messages reçus par le récepteur : Ce = max

soit

"X^CVr) lbP(y.)

Ce = Ibn

Remarque : Le canal binaire étudié précédemment (Fig. 20.6) n'est pas déterministe. III. 6. — Canal sans perte Un canal de transmission est dit sans perte lorsque tout signal émis par l'émetteur X est nécessairement reçu par le récepteur Y ; en d'autres termes, il n'y a qu'un seul message xe en entrée qui correspond à un message yr en sortie. Cela implique des valeurs des probabilités conditionnelles nulles ou égales à l'unité pour tout message émis, lorsqu'on connaît les messages reçus : P&eM = 0

OU

P{xe\yr) = 1

La matrice P(X|F), formée par ces probabilités, qu'il faut distinguer de la matrice de transmission P(7|X), est donc constituée d'éléments égaux à 0 ou 1 . Par exemple, dans le diagramme représenté sur la figure 20.8, on a ;

P{X\Y) =

TJ O c û CM 1—1 O (N (5) 4—J .c 1 .O > Q. O (J

1 0 0 0 0

0 1 1 0 0

0 0 0 1 1

alors que

P(F X) =

1 0 0 0 0

0 0,75 0,25 0 0

0 0 0 0,1 0,9

0,75 Récepteur Y Émetteur X

0,25 0,1 0,9 Canal sans perte Fie. 20,8.

L'entropie conditionnelle H{X\Y) est nulle, puisque, soit P(ve|vr) =0 et donc P(v^|yr) IbPfXelvr) =0, soit P(xe|yr) = 1 et lbP(xe|yr) = 0 : H{X\Y) =

Vp(,ve,yr)lhP(^|yr) = V ^P(yr)P(.ve|yr) lbP(.ve|yr) = 0

651

Théorie de la communicaTion de Shannon

On en déduit l'information moyenne mutuelle : (/„,)(Z|F) = H(X) — H(X\Y) = H(X) = - ^P(xe) 1bP(xe) e La connaissance des messages de sortie ne modifie pas l'entropie de la source. Le canal n'introduit aucune perte dans le manque d'information sur la source, d'où son nom. Si le nombre de messages émis par l'émetteur est m, la capacité du canal s'obtient en prenant la valeur maximale de H{X) soit : Ce = max

^ P{xe) lb P{xe

i

lb

mE

soit

(\m

Ce = Ibm

III. 7. — Canal sans bruit Un canal est sans bruit s'il est à la fois déterministe et sans perte. La relation entre les messages à l'entrée et à la sortie est alors biunivoque, ce qui implique l'égalité m = n des nombres de messages à l'entrée et à la sortie (Fig. 20.9). On a donc : PiyMe) = 1

OU

P(yr\Xe) = 0

et

P{xe\yr) = 1

ou

P{xe\yr) = 0

T1 en résulte que H{Y\X) = 0 (canal déterministe) et H(X\Y) = 0 (canal sans perte). Dans ce canal, les matrices PiY\X) et P(X\Y) s'écrivent (Fig. 20.9) :

P(Y\X) =

1 0 0

0 1 0

0 0 1

et

1 0 0

P(X\Y) =

0 1 0

0 0 1

D'après ce qui précède, la capacité d'un tel canal a pour expression : Cs- = \hn = lb m

'A

-01

Récepteur Y

Émetteur X 30 Canal sans bruit Fig. 20.9.

Remarque : Les canaux de transmission présentent généralement du bruit. Ainsi, le canal binaire symétrique étudié précédemment (Fig. 20.6) est un exemple de canal avec bruit. III. 8. — Capacité d'un canal avec bruit blanc gaussien additif Reprenons l'exemple de l'addition d'un bruit gaussien B à une source X, au cours de la transmission par un canal. La capacité de ce canal s'obtient en cherchant le maximum de l'information mutuelle moyenne : {îm){XJ)=H{Y)-H(Y\X) soit {Im)(XJ)=H(Y)-H(B) puisque, connaissant X, l'entropie de Y se réduit à celle de B .\\ importe alors de déterminer la densité de probabilité qui réalise la valeur maximale de H{Y).

652

20. Théorie de la communication de Shannon

Montrons que la densité de probabilité p{y) qui réalise cette valeur maximale est gaussienne. Pour cela, cherchons, par la technique des multiplicateurs de Lagrange (cf. Thermodynamique), le maximum de la fonction de Lagrange C construite à partir de H{Y) et des contraintes à la fois sur la densité de probabilité et sur la variance (cf. annexe 5) : /OO p(y) In p(y) d y

avec

-oo

nOO / p(y) d v — 1 ■'—oo

et

rOO / y2p(y) d y = ^ J —OO

Cette fonction de Lagrange peut s'écrire : £(/?: Aj, A2) = -p{y) In/?(y) - A, /?(y) - A2 y1p{y) A| et A2 étant deux multiplicateurs de Lagrange. Il vient donc : — —1 — ln/?(y) — Ai — A2y2 = 0 On en déduit : ln/?(y) = —1 - Aj — Aay2

soit

p{y) — exp(—Ai — l)exp(—A2y2)

qui est une distribution gaussienne. Les relations de contraintes permettent d'exprimer Ai et A2 en fonction de crj : /oo

çoo / ^ \ '/2 p{y) dy = exp(—A, - 1) y exp(-A2y2) dy = exp(-A, " !)

f00 1 / 77 \ y p(y) dy = exp(—A] -l) J exp(-A2y2) dy = exp(-Ai - 1)- ^ j 2

^y =

Il en résulte, en divisant la première équation par la seconde :

A2 =

i|

exp(

-Ai - ^ = (^jW

d où

'

pW =

(2^7^exp(-èf)

d'où, d'après le résultat établi en ÏT.4, la capacité par symbole du canal et la capacité par unité temps : 2 \ 1/2 C = 1b

1

et

Ci = 2BCS = B 1b

1 +

B étant la largeur de la bande passante du canal. Voyons ce que devient cette dernière expression pour un bruit blanc, de puissance spectrale /S/2 ; il vient, puisque al ~ jS/l x 2B = pB (cf. chapitre 17) :

Ordre de grandeur : si B = 5 kHz, a^ = 0,5 mW, fi = 2 x lO-12 W.Hz-1 , on trouve Ci = 18 x 103 Sh.s-1 .

Théorie de la communication de Shannon

653

CONCLUSION Rappelons les résultats essentiels. 1) La théorie de Shannon est une théorie probabiliste dans laquelle l'information Is d'un message s, de probabilité Ps, est définie par le logarithme binaire de l'inverse de Ps : Is = 1b

=: —

Ps > 0

puisque

0 ^ Ps ^ 1

Elle permet de déterminer ce qu'un canal d'information, entre une source et un récepteur, peut transmettre. 2) L'entropie d'une source, qui émet plusieurs messages, est la valeur moyenne des informations associées :

Pour un ensemble de fi messages équiprobables, l'entropie est maximale et vaut H = 1b fi. 3) L'entropie conjointe et l'entropie conditionnelle d'un émetteur et d'un récepteur, de part et d'autre d'un canal de transmission, sont respectivement : H{X,Y-) = -^y]/'(^,yf)lbP(.Y0>v)

et

H(Y\X) = - ^^/'(.rf.yr)lb/'(yr|Yl)

Entre ces deux entropies, on a la relation suivante : H{X, Y) = H[X) + H(Y\X) = H{Y) + H{X\Y) L'infonnation mutuelle entre l'émetteur et le récepteur est la différence entre l'entropie de l'émetteur H(X) et son entropie conditionnelle E{X\Y), une fois révélés les messages détectés par le récepteur : (4>(X, 7) = H{X) - H(X\Y)

soit aussi

{îm){X., Y) = H(Y) - H{Y\X)

Cette quantité est non négative, car toute connaissance sur le récepteur Y induit une diminution de la valeur qu'avait l'entropie de l'émetteur avant la réception du message. 4) L'entropie relative de Kullback, entre deux distributions de probabilité, l'une réelle {Ps} et l'autre estimée {Qs} , est la valeur moyenne du logarithme du rapport Ps/Qs •

*

(4

5) La capacité d'un canal est la valeur maximale de l'information mutuelle moyenne, lorsqu'on fait varier les probabilités de l'émetteur. Il existe plusieurs types de canaux de transmission. Pour déterminer leur capacité, on doit calculer au préalable l'information mutuelle moyenne et donc les probabilités conjointes et les probabilités conditionnelles. Un moyen technique efficace d'y parvenir est l'utilisation de la matrice de transmission [P{7|X)]. Pour un canal binaire symétrique, on trouve l'expression suivante de la capacité : Cs = 1+ p]bp + (1 - p) 1b (1 - p) p étant la valeur commune des probabilités P{yr = 0|ve = 0) et P{yr = \ \xe = 1). 6) On a recours au codage des messages émis dans le but de diminuer les redondances, tout en préservant la réversibilité.

654

20. Théorie de la communication de Shannon

L'entropie de Shannon et l'entropie de Boltzmann représentent finalement le même concept exprimé avec des unités physiques différentes. La théorie de Shannon penuet d'interpréter l'entropie d'un système thermodynamique comme l'information objectivement manquante, du fait de l'absence de communication. Il est possible de déduire de la théorie de l'information les résultats importants de la physique statistique : on cherche pour cela les conditions dans lesquelles l'entropie est maximale, compte tenu des contraintes. C'est dire que la théorie de Shannon offre un cadre très général qui englobe celui de la physique statistique (cf. Thermodynamique). La relation entre entropie et information manquante joue un rôle essentiel dans la résolution des problèmes inverses, tels qu'ils se posent en théorie du signal et des images. Il s'agit là de restituer rationnellement un objet à partir d'une donnée-image affectée par du bruit, connaissant au moins partiellement le processus de formation de cette image. On utilise des méthodes de recherche du maximum d'entropie. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que le concept d'entropie apparaisse à certains égards comme encore plus fondamental que celui d'énergie.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P20- 1. Information et entropie d'une source discrète sans mémoire Un émetteur de signaux, discrets et sans mémoire, transmet vers un récepteur, à travers un canal, trois signaux successifs X] , xj et A'3. Les probabilités d'émission de ces signaux sont respectivement ; P] =0,3 P2 = 0,5 P3 = 0,2 . 1. Quelle est l'entropie H de la source ? 2. Calculer l'information manquante associée aux quatre messages suivants : X[ X2 *3

X[ X\ X]

X\ X2 X2

et

X3 X2 X\

P20- 2. L'information dans un jeu de cartes a Dans un jeu de 52 cartes (pique, cœur, carreau, trèfle), chaque groupe contient, par valeur décroissante l'as, le roi, la dame, le valet, le 10, le 9, le 8, le 7, le 6, le 5, le 4, le 3 et le 2. On tire quatre cartes.

u

1. Calculer les probabilités P| , P2 , P3 des événements suivants : Êj = 4 as, E2 = 4 cartes qui ne contiennent aucune figure (roi, dame ou valet) et E3 = 4 cartes dont aucune ne contient de carte inférieure au valet. En déduire les informations manquantes associées. 2. Quelle est la valeur de l'entropie H, lors du tirage de 4 cartes? Comparer 7/ à la quantité d'information qui est nécessaire pour connaître les quatre cartes tirées. 3. Calculer l'information mutuelle /,„(2,3) relative aux événements £2 et £3

Théorie de la communication de Shannon

655

P20- 3. Information contenue sur une feuille de papier portant des inscriptions Sur une feuille blanche, on a inscrit dans un cadre de dimensions 19 cm x 25 cm des caractères en noir. L'information contenue dans ce format est transmise par des pixels can és de côté 0,02 cm . Le noir ne couvre que deux pour cent de la page. 1. Quelle est l'entropie d'un pixel ? 2. On veut transmettre cette page en 6 secondes. Quel est le flux d'information correspondant ?

P20- 4. Flux d'information provenant d'une image de télévision Une image TV en noir et blanc comporte 4. 8 x 106 pixels et 32 niveaux de gris pour chaque pixel. La fréquence de renouvellement des images est de 25 images par seconde. Les niveaux de gris ont même probabilité et les pixels sont indépendants. 1. Calculer l'entropie d'un pixel. 2. On veut transmettre cette image. Quel est le flux d'information correspondant?

P20- 5. Efficacité et redondance d'un code Une source discrète comporte deux symboles x\ et X2 , de probabilités respectives P(a:i) = 0. 8 et P(x2) = 0,2 . On les code selon 0 pour x\ et 1 pour X2 . 1. Calculer l'entropie H{X) de la source. 2. Quelle est la longueur moyenne du code ? En déduire l'efficacité du codage et sa redondance.

P20- 6. Codages de Shannon-Fano et de Huffman Une source émet cinq symboles x\ , X2 , *3, xj, Pj = 0,1

P2 = 0,15

, avec les probabilités respectives suivantes :

P3=:0,15

P4 = 0,2

et

P5=0,4

1. Calculer l'entropie de la source. 2. On code la source selon deux codages, le premier de Shannon-Fano, le second de Huffman : 111

110

10

01

00

et

011

010

001

000

1

c Comparer les deux longueurs de code à l'entropie. Conclure. (N P20- 7. Probabilités des causes Ql

On dispose de quatre urnes, U\ , U2 , t/3 ment 2, 3, 4 et 5 billes noires.

f/4 , contenant chacune une bille blanche et respective-

Q. 1. On extrait une boule blanche d'une urne choisie au hasard. Calculer la probabilité P(1 |S) pour que cette boule blanche provienne de l'urne 1. En déduire la probabilité conjointe P{B, 1) . 2. De même, calculer P(2|S), P(3|P) et P(4|P). 3. On recommence l'expérience, après avoir remis dans son urne la boule blanche extraite. On tire cette fois une boule noire. Calculer P(1|A0 , P{2|V), P(3|V) et P(4|S).

656

20. Théorie de la communication de Shannon

P20- 8. Fiabilité du test de séropositivité sur le sida Un test T permet de diagnostiquer la séropositivité S sur le sida, avec les probabilités conditionnelles suivantes : />(r|1S) = 0,9 et P(f\S)=0,9 Dans ces expressions, T est l'événement « test positif» et T l'événement complémentaire « test négatif » ; de même, S est l'événement « séropositivité » et S l'événement complémentaire « séronégativité » ; P(71|1S) représente donc la probabilité pour que le test soit positif lorsque le malade est séropositif. En outre, dans la région étudiée, la probabilité pour que la séropositivité soit déclarée est p{s) = 2 x kt3 . 1. Établir l'expression suivante, donnant la probabilité F(5'|r) pour que le patient soit séropositif, sachant que le test a été positif : P{S\T) =

P{T\S)P(S) P(T\S)P(S) + P(T\S)P(S)

Calculer P(S\T). 2. Trouver l'entropie H{T) de la source T. 3. Quelle est l'entropie conditionnelle H[T\S) ? En déduire l'information mutuelle moyenne hn(SJ). P20- 9. Représentation matricielle d'un canal binaire non symétrique Sur la figure 20.10, on a représenté un canal binaire non symétrique dont la matrice de transmission a pour expression : ™=[o:2

a?

Les probabilités d'entrée sont P(x\) = 0,4 et Pfe) = 0,6 . 1. Calculer la matrice colonne des probabilités de sortie. 2. Même question pour la matrice des probabilités conjointes. 0 8 0.2 Emetteur X

Récepteur Y

0,3 0,7 FlG. 20.10.

P20- 10. Entropie relative de Kullback Une source discrète peut émettre trois messages de probabilités respectives vraies : Pi =0.2

P2 = 0,5

P3 = 0.3

Deux hypothèses différentes ont conduit a priori aux probabilités suivantes : PS1)=0,25

P{21)=0,55

p\l)=0,2

et

P{^=0,\5

P^ =0,45

P

(2)

0,4

657

Théorie de la communication de Shannon

1. Calculer l'entropie de la source dans les trois cas. 2. Quels sont les écarts quadratiques moyens sur les probabilités entre les deux hypothèses et la vraie loi de probabilité ? 3. Comparer, dans chaque hypothèse, les entropies relatives de Kullback avec la vraie loi de probabilité. Conclure.

P20- 11. Entropie relative symétrique de Kullback

'

On définit l'entropie relative symétrique de Kullback de deux distributions, de probabilité {Pç} et {Qs} ■> Par la quantité suivante :

1. Justifierson nom. Quelle doit être la relation entre Qs et Ps pour que ^ , appelée aussi distance symétrique de Kullback, soit minimale ? Trouver la valeur de ce minimum. 2. Calculer Kx pour les deux distributions de probabilité suivantes : P.v = Qs = {0,4; 0,6} .

{0,3 ; 0,7} et

P20- 12. Capacité d'un canal discret avec trois symboles transmis Un canal discret peut transmettre les trois symboles x\ , X2 et X3 émis par un émetteur, de probabilités respectives P| = a, Po = fi et P3 = 7, vers les trois symboles d'un récepteur yi , 72 et V3 . Alors que la transmission de xi vers 71 n'est jamais affectée par le bruit, celles de X2 vers 72 et X3 vers 73 le sont, de façon symétrique : p est la probabilité pour que X2 atteigne 72 ou que X3 parvienne à 73 ; 1 — p est la probabilité pour que X2 atteigne 73 ou que X3 parvienne à 72 , en raison du bruit (Fig. 20.11). 1. Quelles sont, en fonction de a et , l'expression de l'entropie de la source H(X), ainsi que celle de l'entropie conditionnelle H(X\Y) ? 2. On pose n = p Ibp -)- ( 1 — p) 1b (1 — p). Trouver l'expression de la capacité par symbole ce canal en fonction de n .

de

3. Calculer Cs pour p = 0,5 et pour p = 1 . Comment varie Cs lorsque n varie de —1 à 0 ?

1 2 Émetteur X

Récepteur Y 3 FIG. 20.11.

658

20. Théorie de la communication de Shannon

P20- 13. Succession de deux canaux binaires différents Deux canaux binaires différents sont connectés en série. On désigne par X la variable aléatoire à l'entrée, Y celle entre les deux canaux et Z la variable à la sortie. Le premier canal est caractérisé par = qi , le second par P{2)(zi ^2) = Pi et P^felvi) = ^2 •

1*2) = P\ et

1. Trouver, en fonction de p\ , q\ , P2 et #2, la matrice de transmission du canal formé par l'ensemble des deux canaux. Application pour p\ = P2 = 0,1 et q\ = ^2 = 0.2 2. Sachant que la probabilité P(x) ) à l'entrée vaut a, quelles sont les probabilités à la sortie P{z\) et Pizi) ? Application pour cr = 0,4 .

P20- 14. Capacité d'un canal binaire avec effacement Un canal binaire avec effacement possède deux entrées, xi = 0 et *2 = 1, et trois sorties, 3;] = 0, y2 = b (h pour « borrar » qui signifie effacer en espagnol) et 73 = 1 (Fig. 20.12). Les seules transitions transversales possibles concernent 72 ; comme la valeur reçue 72 = h n'est pas retenue, on dit qu'elle est effacée. On désigne par p la probabilité pour que xj — 0 donne y2 — b. En outre, la probabilité à l'entrée P(xi) est a. 1. Écrire la matrice de transition [P(F|X)]. En déduire les probabilités de sortie pour p = 0,3 et a = 0,1 . 2. Dans le même cas, calculer les probabilités conjointes P(0,0), P( 1,1 ), P(0, b) et P{\,b). 3. Établir, en fonction de p et or, la capacité par symbole Cs. Tracer le graphe C^p). 1-p Récepteur Y

1

bl

h

Emetteur a

Récepteur Y

Emetteur X

h FIG. 20.12

FIG. 20.13.

P20- 15. Capacité d'un canal binaire en Z Le canal binaire, représenté sur la figure 20.13, est dit en Z, en raison de sa configuration graphique : P(7i|x)) = 1 alors que P^ta) 7^ 1 ■ On désigne par p la probabilité pour que X2 donne 71 . En outre, la probabilité à l'entrée P(xi) est l — a . 1. Écrire la matrice de transition |P(F|X)]. En déduire les probabilités de sortie en fonction de p et a. Quelle est l'entropie de sortie H{Y) ? 2. Calculer les probabilités conjointes. En déduire l'entropie conditionnelle H{Y\X). 3. Trouver la capacité par symbole Çv d'un tel canal pour p = 0,1 .

Théorie de la communication de Shannon

659

P20- 16. Capacité de trois canaux discrets avec probabilités de transition symétriques Dans sa publication originale, Shannon étudie les trois canaux discrets représentés sur la figure 20.14. Ces canaux sont caractérisés par des probabilités de transition identiques de l'émetteur vers le récepteur et du récepteur vers l'émetteur. 1. Montrer que la valeur maximale de H (Y) se met sous une même forme simple ; calculer cette valeur dans les trois cas. 2. Établir l'expression de l'entropie conditionnelle H(Y\X), en fonction des probabilités de transition des messages de l'émetteur vers l'ensemble des messages détectés par le récepteur. Calculer sa valeur dans les trois cas. 3. Quelle est la capacité de chaque canal de transmission ? X

Y >-—

X

y?

A

0,5

1/2 /

0,5

l/ô.-f
^3

1

0,5

1/6

1/3 1/6^

1/6 1/6

o-V

/2 1/6

1/3

1/3 1/6

1/2

1/3 0,5 a)

b)

c)

FlO. 20.14. P20- 17. Capacité d'un canal de transmission avec bruit blanc gaussien En raison de la présence d'un bruit blanc gaussien qui s'ajoute au signal émis par une source, on sur-échantilionne le signal analogique issu d'une source, avec une fréquence égale à 1,5 fois la fréquence de Shannon-Nyquist. La largeur de bande du signal est 5 kHz. En outre, chaque échantillon est quantifié sur 512 niveaux différents, de même probabilité. 1. Calculer l'entropie de la source et le flux d'information qi émis. 2. Quel doit être le rapport signal sur bruit, RSB, pour que le canal transmette, sans erreur, les signaux émis par la source, malgré un bruit de bande passante 2? = 15 kHz ?

Annexe 1

Outils mathématiques de base

Nous proposons de rappeler brièvement les outils mathématiques simples de base qui sont indispensables pour une lecture efficace du cours d'Électronique : trigonométrie, développements limités, nombres complexes, matrices, déterminants et équations différentielles.

I. _ RAPPELS DE TRIGONOMETRIE 1.1. — Sommes cos(a

b) = cos a cos

— sin û sin b

sm{a + i») = sin r/ cos b + cos a sin b On en déduit cos (a — b) et sin(a — b) en changeant, dans les relations précédentes, en — ^ et en tenant compte de la parité de la fonction cosinus et de la nature impaire de la fonction sinus : cos {a — b) = cos a cos /? -)- sin <3 sin b sin(n — h) = sin a cos b — cos a sin b 1.2. — Duplication En faisant a = h dans les deux premières expressions précédentes, on obtient : * 9 9 9 cos 2a = cos « — sin a = 2 cos a — \ = 1—2 sin" a puisque cos2 a -f- sin a = l. sin2<2 = 2 cos a sin <3 1.3. — Somme et produit a) Transformation d'une somme en produit cos p + cos q = 2 cos

p+q

- . {P + q sin p -\-smq — 2 sin I ———

p-q

p-q

Outils mathématiques de hase

661

On peut en déduire cos p — cos q en changeant q en q + tt dans la première formule, et sin p — sin q en changeant q en —q dans la seconde : ~ . fp + q\ ■ (p-q cos p — cos q = —2 sin I —-— j sin I ———

sin p — sin q

. fp~q\ fp + q 2 sin I —-— i cos I —-—

= 0

b) Transformation d'un produit en somme cos a cos h = - [cos(a + b) + cos(a — b)]

sin<3 sin^ = — [cos(<3 — b) — cos{a + Z?)] On peut déduire sin a cos h et cos<3 sin h de ces formules en changeant a en 7r/2 — û ; on obtient respectivement : sin a cos b = - [sin{u! + £>) + sin(a — b)]

cos a sinb = - [sin(a -\- b) — sin(<3 — h)]

Il. — FONCTIONS HYPERBOLIQUES II. 1. — Définition On appelle cosinus, sinus et tangente hyperboliques de x, respectivement les trois expressions coshx =

exp;c + exp(—x) — 2

. . expx — expf—x) sinhx — —-—2

et

. expx — expf—x) tanhx= —r expx + exp(—x)

Ces trois fonctions sont liées par les deux identités suivantes : tanhx =

sinhx coshx

et

o • ,2 cosh x — smh x = 1

Remarque : Le qualificatif hyperbolique vient de cette dernière équation qui, en posant u = coshx et v — sinhx, donne l'équation cartésienne en m, v d'une hyperbole (cf. Mécanique) : u2 —v2 = \ Rappelons que lès fonctions habituelles cosx et sinx sont elles qualifiées de circulaires, précisément parce que, en posant u = cosx et u = sinx, la relation : cos" x -f sin- x = 1

donne

u" -|- ir = 1

c'est-à-dire l'équation cartésienne en u,v d'un cercle.

662

Annexe !.

II. 2, — Propriétés Les fonctions hyperboliques sont définies et continues partout sur l'ensemble des nombres réels. En outre, la première est paire et les deux autres impaires. Sur la figure Al .1, on a représenté le graphe de coshx, appelé chaînette, ainsi que ceux de sinh.* et tanhx ; on voit que ces deux dernières fonctions diffèrent peu lorsque x <^. I. Ces trois fonctions étant partout dérivables, calculons leurs dérivées : dcoshx: expx — exp(—x) . , — = —£ —^—- = sinhx dx 2

dsinhx expx + exp{—x) — = — ^ —- = coshx dx 2

et : d tanh x

cosh x cosh x — sinh x sinh x

1

2

dx

cosh2

cosh

On voit qu'en x = 0, les dérivées de sinhx et tanhx sont égales à 1 ; aussi, leurs graphes se confondent-ils en ce point avec la première bissectrice. Comme pour les fonctions circulaires sinx et tanx, les fonctions hyperboliques sinhx et tanhx sont équivalentes à x, lorsque x tend vers 0. Le formulaire connu sur les fonctions circulaires se transpose presqu'à l'identique aux fonctions hyberboliques. i i cosh x. /y sinh x 1 / jSvàxfo x 0 f X

/ /

/

/ Fio. A1.1.

II. 3, — Fonctions hyperboliques inverses Alors que les fonctions sinhx et tanhx , qui sont continues et strictement croissantes, s'inversent sans limitation, la fonction coshx, elle, ne s'inverse que pour x > 0. On introduit alors le symbole arg (pour argument) selon : u = arg coshx

avec

x> I

ou

x = cosh m

avec

« ^ 0

De façon analogue, on a, pour la fonction sinus hyperbolique inverse : v = arg sinh x

ou

x = sinh v

et pour la fonction tangente hyperbolique inverse : w = arg tanhx

avec

— 1 <x^ 1

ou

x — tanhu;

Ces fonctions sont partout dérivables. Calculons la dérivée de arg coshx : d( arg coshx) dv ——— = —dx dx

avec

x = cosh y

Ourils mathématiques de hase

663

On déduit de cette dernière équation, par différendation ; dx 7 7 ■ u = (cosh^v-1) i u2 t\i/2 / 2 - 1) ni/2 — = smh.v = u dy

d ou.

d(argcoshx)1 — àx

1 —ttt

De même pour argsinhx : d(argsinhx) dv

dy = — avec QX

v = sinh y

On en déduit : = coshy = (sinh2y + l)1^2 = (x2 + l)l//2

d'où

=

—L {x2 + \y/2

Enfin, concernant la fonction arg tanh.v, il vient : d(argtanhv)

dy

avec

v = tanh y

T1 en résulte : dx 1 cosh2 v — sinh2 y , 7 — = = —= = 1 — tanh" y — 1 — x dy cosh y cosh" y

s. d ou

dfargtanhx) 1 —— = -—

Remarques : 1) Ces résultats simples sur les dérivées des inverses des fonctions hyperboliques sont précieux dans le calcul intégral. 2) Les trois fonctions hyperboliques inverses peuvent s'exprimer explicitement par des logarithmes : arg cosh x = In x + (x2 — 1)I//2

arg sinhx = In x + (x2 H- l)l//2

et : arg tanh x = In

1 +x 1 -x

III. — DEVELOPPEMENTS LIMITES AU VOISINAGE DE ZERO III. 1. — Définition Soit / une fonction réelle ou complexe définie dans un intervalle I de l'ensemble des nombres réels admettant 0 pourpoint intérieur. On appelle développement limité de f, d'ordre n , au voisinage de zéro, un polynôme P de degré inférieur ou égal à n tel que : liin — [f (x) — P(x)l WJ = 0 x—'0 XnUy ' Si la dérivée d'ordre

de /,

f{x) = P{x) -\-x"e{x)

, existe et si elle est continue dans /, on montre que / s'écrit : avec

P(x) = ^

et:

6 Ji:

( )

^

quand

x —> 0

664

Annexe /.

III. 2. — Exemples de développements limités a) Fonction exponentielle Les dérivées successives de expx étant toutes égales à expjv, on a, quand x —> 0 : x'1

expx = 1 + x + — + 2!

n\

+ y'e^)

b) Fonction cosinus Les dérivées successives de cosjc étant — sinx, — cosx, sinx, cosx, puisque cette fonction, est en outre paire : v2

y4

1

coS.= --

+

-

on a, quand x—>0,

r2/? +

...

1

+ (- )"

—+^e(,v)

c) Fonction sinus Les dérivées successives de sinx étant cosx, — sinx, — cosx, sinx, .... on a, quand x —^ 0, puisque cette fonction est en outre impaire, r3 Si

-=I^

v5 +

^

r2yi+l +

---

+

(-,)"(2^

+ ï2 +2e

"

W

d) Fonction cosinus hyperbolique Les dérivées successives de coshx étant sinhx, coshx, sinhx, coshx, ..., on a, quand x —> 0, puisque cette fonction est paire : coshx = 1 + ^ + -^ + ... + XL H-^'+'^v) e) Fonction sinus hyperbolique Les dérivées successives de sinhx étant coshx, sinhx, coshx, sinhx, ..., on a, quand x —» 0, puisque cette fonction est impaire, ^

=

y3 ,+ _

+

y5 _

+

...

+

y2J;+ I ^_+^eW

f) Fonction (1 + x)a, a étant une constante réelle Les dérivées successives étant <x(l + x)"

1

, a(a — 1)(1 + a)a

/•* \« , «(cr—1} 2 (1+x) =l + axH — x'

2

, ..., on a, quand x —s- 0 :

a (a

'

~')---,(a'" ni

+

')x" + ^w

Ce développement est appelé développement binomial en raison des coefficients qui sont du même type que ceux qui interviennent dans la loi binomiale de probabilité (cf. annexe 5). Exemples : 1 a=-

^

,, >1/7 A {I+x) K

2

a = —1

, x x2 =1 + --- + ... 2 8

(l+,-)-1/2 = l-i-v + ^ (1 +x)"

— I — x -f- X" -p . . .

665

Ourils mathématiques de base

Cette dernière expression permet d'obtenir par intégration le développement limité de ]n(l + v) quand X —^ 0 ! 034 , ,, * Vln{l+x)=jr- — + j- — +

IV. _ nombres complexes IV. 1. — Définition On appelle nombre complexe le couple ordonné [a, h) de deux nombres réels a eX h . L'ensemble des nombres complexes est muni de deux opérations : i) la somme, (a, h) -f (c, d) = [a + c, h + d) ii) le produit, (<3, b){c, d) = {ac — hd, ad + bc). Le produit est commutatif puisque : [a, b)[c, d) = {ac — bd. ad + bc) = [ca — db, da + cb) = (c, d){a, b) IV. 2. — Forme cartésienne d'un nombre complexe Le nombre complexe ^ = (a, b) peut s'écrire, compte tenu des propriétés de définition : z = {a, 0) + {0, b) = (l, 0)a + (0, \)b Le nombre complexe (1,0) a les mêmes propriétés que le nombre réel 1. Quant au nombre complexe (0, 1) , il est tel que (0, 1)(05 1) = (—1. 0). On le note j en électricité et on l'appelle unité imaginaire, car j2 — — 1. Par conséquent ; z — {a, b) = a+ jb où a et b sont respectivement appelées parties réelle et imaginaire de z : a = Re{z} et b = Im{z}. Remarque : L'unité imaginaire est ainsi notée en électricité, et non i comme les mathématiciens la désigne, afin d'éviter toute confusion avec l'intensité i d'un courant électrique. IV. 3. — Représentation géométrique d'un nombre complexe Le nombre complexe (a, b) peut être représenté, dans un plan cartésien Oxy, par le point M de coordonnées a et b •, Ox est Vaxe réel et Oy Vaxe imaginaire (Fig. AL2a). La distance d entre l'origine O et M est le module \z\ du nombre complexe z : d=\z\ = {a2 + b2)]^ Si M] et M2 représentent respectivement les nombres complexes Zi = a\ + jb\ et Z2 = ^2 + jbi, la distance M1M2 est égale au module du nombre complexe (z2 — ) (Fig- Al .2b) : M1M2 = \z2 — Z\ \ = [(ai — ai)2 + (b2 — bi)2] ^ Le carré du module de z = a + jb, a2 y-Ir , s'écrit aussi : |z|2 = {a-éjb){a —jb)

soit

|z|2 = zz*



z* = a — jb

est le nombre complexe conjugué de z. Les parties réelle et imaginaire sont souvent écrites en fonction de z et z* : 7-1-7* 7 — 7* a = Re{z} = et b = Im{z} = —^

666

Annexe !.

Mi

"2

kl

G] FIG. A 1.2.

IV. 4. — Forme polaire d'un nombre complexe D'après la représentation géométrique, si 9 est l'angle {Ox. OM), on a : a = \z\ cos 9 et b = |z| sin 9 , d'où la forme polaire de z : z — a+jb — \z\ (cos 9 A-j sin 9)

IV. 5. — Formules d'EuIer Rappelons les développements en série entière des fonctions cosjc, sinv et expjc : x2 1 x4 x6 " 2! 4! " 6! x3 1 x5 " 3! "^5! + x -f

x7 7!

x2 | x3 " 2! f 3!

Pour tout nombre complexe z, on peut poser : expz=

1 + z+

2 3 Z Z 2! + 31 + •••

Dans le cas où z est imaginaire pur, z= jx avec x réel, on obtient : T3 O c û (M 1—1 O (M © 4—J sz 1 .5

x2 jx2 " 2! " + •••

1

exp{» =

En comparant exp(/x) à cosx et sinjr, on trouve les formules d'Euler : exp(/x) = cos v: + j sinx cos a: =

exp(/x) + exp{—jx)

a o u et

sinx =

2 exp(/x) - exp(-jx) 2;

Il en résulte que la forme polaire d'un nombre complexe s'écrit : z = |z| exp(/0)

avec

exp(Jd) = cos 9 A-j sin 9

Par exemple ; I + j — \/2 exp(/V/4), j = exp(/7r/2) et — 1 = exp(/7r).

Outils mathématiques de base

667

IV. 6. — Interprétation géométrique de la multiplication par le nombre complexe exp{/a) Soit z = |z| exp(/^) le nombre complexe représenté par le point M du plan cartésien Oxy (Fig. A 1.3). Si l'on multiplie z par exp(/«), on obtient : zf = z expier) = \z\ exp[/(0 + a)] C'est un nombre complexe de même module que z, mais dont l'angle polaire a augmenté de a-. Le vecteur OM' représentant z' s'obtient donc à partir du vecteur OM par une rotation de l'angle a autour de l'axe Oz perpendiculaire au plan Oxy.

M'

\a

M

Fie. Al.3.

V. —MATRICES V. 1. — Définition On appelle matrice q x n un tableau rectangulaire de nombres à q lignes et n colonnes (Fig. A1.4a). Les nombres du tableau, «y , sont les éléments de matrice ; le premier indice i est l'indice de ligne, le second j est celui de colonne. On note la matrice A = [a^] .Si g ^ rc, la matrice est rectangulaire ; si q = n, elle est carrée. Lorsque n = 1 , la matrice est colonne alors que si ^ = 1, la matrice est ligne.

ri

o- ■

-o

o- —o- —o- ■ o—o

o- ■

m —o

n a)

1 1 i

o— o

ri / / / y x / y y y y y y y y y .' x y y y y y / y y y y y y -ri—<3— & A C n b)

Fig. A1.4. V. 2. — Algèbre des matrices a) Matrices égales Par définition, deux matrices A el B sont égales si, et seulement si, ay = h y quel que soit le couple (ij), ce qui exige que A et i5 aient le même nombre de lignes et le même nombre de colonnes.

668

Annexe /.

b) Matrice nulle La matrice nulle est la matrice A = [a/j] où «,y = 0 quel que soit le couple (ij) . c) Matrice unité La matrice carrée {nn), dont les éléments diagonaux sont égaux à 1 et les autres nuls, est la matrice unité ou identité d'ordre n. Par exemple :

d) Somme de deux matrices g x n Si ^4 = [ûy] et B = [bjj] sont deux matrices q x n , là matrice somme S = A + B est telle que Sy — aij + bij, quel que soit le couple (ij). Par exemple ; 1

-0,5

4

1,5

3

1

/4 + S 2

0

e) Multiplication d'une matrice par un nombre réel Pour multiplier une matrice A par un nombre réel p, on multiplie chacun de ses éléments par /x : pA = [pan f) Multiplication de deux matrices Le produit dans/'orJre de deux matrices A et B est la matrice P dont les éléments pjj sont reliés à ceux de A et S : Q Pij

= a

i\j 4~

4" • • • Cljqbqj — ^ ^ k=\

Notons que le produit n'est défini que si le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes de B . Dans la pratique, on retient souvent le schéma de la figure AL4b. g) Propriétés du produit matriciel i) Le produit matriciel n'est pas commutatif : AB ^ BA . Vérifions-le : 87 AB =

alors que 18

17

24

6

10

BA =

19

Dans le cas singulier où l'une des matrices est l'identité, on d : IA = AI = A . ii) Le produit matriciel est associatif : C(BA) = {CB)A . Vérifions-le : 38

41

23

25

Outils mathématiques de hase

669

V. 3. — Déterminants de matrices carrées 2x2 a) Définition Le déterminant d une matrice carree 2x2, /l, est le nombre : det A — ^11'^22 — ^12^21 Par exemple : si

A =

det A = 11

Lorsque le déterminant n'est pas nul, la matrice est dite régulière. b) Déterminant du produit de deux matrices carrées 2x2 Le déterminant de la matrice produit AB est le produit des déterminants des matrices A et B : det (AB) = det A x det B Verinons-le sur un exemple :

et

11

8

11

5

AS =

on trouve : det A = 11. det S = 7 et det (AS) = 77 = 11 x 7 . c) Déterminant d une matrice carree n x n Le déterminant d'une matrice carree A , n x n, s'obtient a partir des mineurs et des cofacteurs définis de la façon suivante. 1) Le mineur associé à l'élément ag d'une matrice carrée A , de rang n, est le déterminant de la matrice carrée d'ordre n — 1 que l'on obtient en retirant de A les éléments de la ligne i et de la colonne j. Exemple : A =

2 1 3

3 2 1

1 3 2

Les mineurs va ent : Mn =4-3=1

Mn = 2 — 9 = —7

Moi =6-1 = 5 M3, =9-2 = 7

Moo =4-3 = 1

Mn = 1 — 6 = —5 M23 = 2 - 9 = -7

M32 = 6-1=5

=4-3 = 1

2) Le cofacteur «y s'en déduit selon a y = ( — l)'+iMy . Dans l'exemple précédent, on trouve : ai 1 = 1 Œ71 — —5 «31=7

a

=7

aïo = —5

CToo — 1

^23 — '

«32 — —5

0-33 = 1

670

Annexe /.

Le déterminant de la matrice carrée s'en déduit en effectuant la somme suivante, selon les éléments d'une ligne quelconque i : detA = an an H- a-aa-a

ce qui s'écrit

detA =

a^ay i

ou selon les éléments d'une colonne quelconque j : detA = a[ja\j + «2^2/ + - - -

soit

detA = i

On retrouve ainsi pour le détenuinant de A : detA = 2 x (4 - 3) - 3 x (2 - 9) + 1 x (1 - 6) = 18 V. 4. — Inversion d'une matrice carrée Si deux matrices carrées, A et B , sont telles que : AB = BA=Ï alors elles sont inverses l'une de l'autre : i? = A-1 et A = 5_1 . Par exemple, les matrices A et B suivantes sont inverses Tune de l'autre : 0,25

0,5

2

-0,5

1

0,25

puisque

AB = BA = I

Une matrice carrée est régulière si elle admet une matrice inverse et une seule. Une manière d'obtenir la matrice inverse d'une matrice carrée régulière consiste à diviser, par son déterminant, sa matrice adjointe A* , laquelle s'obtient en prenant la transposée de la matrice C des cofacteurs. Sur l'exemple de la matrice A à neuf éléments, donnée plus haut, on trouve :

C=

1 -5 7

On en déduit la matrice inverse A

7 1 -5 1

-5 7 1

d'où

1 7 -5

A* =

-5 1 7

7 -5 1

en divisant la matrice adjointe A* par le déterminant : 1 A

~'

=

Ts 18

r1

-5

1

1

-5

7

7

'

5

" 1

puisque detA = 18 . On peut alors vérifier que A-1 A — 1 . Retrouvons l'inverse de la matrice carrée régulière à quatre éléments donné un peu plus haut : [0,25

0,5]

Il vient, pour les mineurs : M,, =2

M\2 = -1

M21 = 0.5

M22 = 0,25

d'où les cofacteurs : «11=2

= 1

ooi — —0, 5

«22—0,25

671

Ourils mathématiques de hase

la matrice des cofacteurs, sa matrice adjointe et son inverse : 2

-0.5

= -0,5

0.25

et 1

A

1

2

-0,5

1

0.25

=

0.25

le déterminant étant égal à 1 . Retenons que, si det A ^ 0, alors : A-' = A—A* det A V. 5. — Vecteurs propres, valeurs propres et diagonalisation d'une matrice carrée a) Définitions On appelle vecteur propre d'une matrice carrée A tout vecteur v 7^ 0 qui est transformé en un vecteur colinéaire Av selon : Av = Av A étant la valeur propre correspondante. s b) Equation aux valeurs propres Pour simplifier l'écriture et analyser un cas important en physique, explicitons, pour des vecteurs v à deux dimensions, l'équation vectorielle précédente. Il vient, avec les notations habituelles : ^11 «221

Û12I kl = A.kl ^22 ^2

ki-A ^21

soit

an . 1 kl = [0 ^ ^22 — ^ 120

Un tel système admet une solution non nulle en et vi si le déterminant de la matrice des coefficients est nul : an — À a\2 = 0 soit (an — A)(a22 — A) — ai2û2i = 0 an a22 — A Il en résulte l'équation du deuxième degré en A suivante: A" — A(fln + ^22) + ^11^22

— a

i2a2{

=

0

Exemple : cherchons les valeurs propres de la matrice :

L'équation du deuxième degré, qui s'écrit, A1 — 3A + 1 = 0, admet les deux racines suivantes : A1 —

3 + 51/2 — 2

et

3-51/2 x A9 — — "2

Pour obtenir les deux vecteurs propres, il suffit d'injecter ces deux valeurs de A dans l'équation initiale. Il vient pour la première valeur propre A| : 1 1

11 h; 2 lo

= A1K!l v\ '

d'où

«î1) + «W=AlW;i)

et

«O)

= (Ai

_,)„(!)

=

Ai: 2

672

Annexe /.

De la même façon, on trouve pour la seconde valeur propre A2 : (2) /1 1 \ (2) 1—51//2 (2) ^2 =iM- iK = —2— '';i Notons que, les deux vecteurs propres sont orthogonaux, puisque :

VI. — EQUATIONS DIFFERENTIELLES Les lois de la physique et donc celles de la mécanique se traduisent le plus souvent par des équations reliant des fonctions dépendant d'une ou plusieurs variables à leurs dérivées première et seconde par rapport à ces variables. Ces équations sont appelées des équations différentielles. Parmi elles, celles qui sont linéaires jouent un rôle important en raison de leur simplicité.

VI. 1. — Équations différentielles linéaires Les équations différentielles que l'on rencontre le plus souvent dans les problèmes simples de mécanique sont linéaires, c'est-à-dire que toute combinaison linéaire de solutions est encore solution de l'équation. C'est le cas pour les équations suivantes, respectivement du premier et du deuxième ordre :

dV V ——j— _ 0 dr t

d~X 2

dr

\ dX ^ r dr

+ caX — 0

t et ca étant des constantes. Les expressions ci-dessus sont linéaires par rapport aux fonctions V , X et leurs dérivées. Remarque : Si V a les dimensions d'une vitesse et si t représente le temps, r est homogène à une durée. Si X a la dimension d'une longueur, ca est homogène à l'inverse d'une durée au

Ces deux équations différentielles peuvent se ramener aisément à des équations avec second membre, dites non homogène. En effet, posant v = V + ar et x = X + b/ca , on obtient respectivement : d?; v -—\- - = a dr r

et

d .r 1 d;c -rj + - -77 + dr r dr

. =P

Il suffit donc de résoudre les équations sans second membre précédentes (en V et en X ) et d'ajouter les solutions particulières suivantes : v = Cte = ar et .v = Cte = h/ca respectivement. a) Équation différentielle du premier ordre L'intégration de cette équation s'effectue sans difficulté. En effet, cherchons une solution de la forme Cte x exp(rr). L'équation différentielle : dV V — 1— =0 dr r

donne

(

1\ r H— expf/tj = 0 V t/

Outils mathématiques de base

673

d'où l'équation caractéristique r + l/r = 0. On en déduit : V = Cte x exp

et

v — Cte x exp

+ ar

Pour calculer la constante, il suffit de connaître v à un instant particulier. Par exemple, si, pour / = 0, f = t;o, alors (Fig. A 1.5) : v = (vq — ar) exp ^^ + ar

v VQ ar — x

O Fig. A 1.5. b) Équation différentielle linéaire du deuxième ordre Cherchons des solutions de la forme X = Cte x exp(rr) de l'équation différentielle du second ordre, sans second membre, suivante : d X

IdX

2

d/

r df

+ qA = 0

Il vient : (r2 + ~ + c^j exp(rr) = 0 d'où l'équation caractéristique du deuxième degré r2 + r/r + q = 0, dont les solutions sont : 1

1/2

1

1 et

r2 =

1/2

1

-27-l4^-^

La solution générale de l'équation différentielle se met alors sous la forme suivante : X = C+ exp(r|/-) + C_ exp^r) C+ et C- étant deux constantes quelconques. 1ercas : l/(4r2) — ca> Q Les deux solutions r\ et i'2 sont réelles : ri

1 2t

v/2

i V 4t2

- ca

1/2

i et

n =

2r

V 4t2

- c.

La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante : 1/2 X = exp

[C+ exp(ar/) + C_ exp(-crr)]

avec

a =

_

ce qui s'écrit aussi : X = exp

[Acosh(û'/) H-Ssinhfar)]

Les constantes C+ , C_ , A et B sont déterminées par des valeurs particulières de X et X .

674

Annexe /.

2ecas : 1 / (4t2) — £?„<() C'est, du point de vue de la physique, le cas le plus intéressant. Les deux solutions sont complexes : 1

l \1/2

/

l

r*=-2-r+J[C"~4?)

et

r2 =

1 \1/2

/

~2T ~J \

~ 4T2 )

La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante : t

X = exp

) [C+ exp(/^f) + C_ exp(-7^r)]

avec

/' = ( CVi

_

1 \ ^ 4^2 )

Cette solution s'écrit aussi, en raison des relations d'Euler : X = exp

cos{rt>rt/) + B sin(
Les constantes C+ , C_ , ,4 , S, C et 3ecas : 1 / (4r2) —

ou

X = Cexp

cos{coat + cp)

sont déterminées par des valeurs particulières de X et X.

=0

Les deux solutions de l'équation caractéristique sont égales : r, = r2

' -— 2r

Une première solution est donc : X(t) =C] exp (-^:) Montrons que X{t) = C2texp[—//(2r)] est aussi solution de l'équation différentielle. Comme : dX

^

~dt ~

2

î \ (

2r)

( ex

T \

P \2t )

d^X et

C2 ( ^

"dr^" ~ 2r \

t \ 3t)

/

t

eX

^ \2t

on retrouve, en effet : d2X IdX 1 ^ ~ X7 ^ ~Â7î dî T aî

_ Ca

^ ~

La solution générale est alors la combinaison linéaire suivante : X = (C, + Cit) exp (-^:) Comme précédemment, les constantes C] , Cn sont détenninées par des valeurs particulières de X et X. Exemple : supposons que 1/(4t2) < ca et que, à l'instant / = 0, on ait X = 0 et X = uq . Il vient : X(0) = C+ + C_ = 0 et X(0) = j(0a{C+ - C_) = uo On en déduit C+ = —C_ = vo/{2coa). Finalement : X{t) = — exp ù)a \

ZT '

sm{ùjat)

675

OuTils mathématiques de base

VI. 2. — Équation différentielle non linéaire Les équations différentielles non linéaires interviennent de plus en plus en physique contemporaine, car elles décrivent des phénomènes nouveaux intéressants. En raison de la complexité des solutions, ces équations différentielles sont de nos jours largement étudiées par des moyens informatiques (cf. chapitre 12). Un exemple simple d'équation différentielle non linéaire, est fourni par le mouvement d'un point matériel soumis à son poids et à une force de frottement visqueux proportionnelle au carré de la vitesse. On trouve (cf. Mécanique) :

Les quantités a et v\ ont respectivement les dimensions d'une accélération et d'une vitesse. En séparant v et r, cette équation différentielle s'écrit :

1 —u2/?;J) d'où, en intégrant, sachant que

= a àt 2(l-|-u/f])

2(1—v/wi)

=0 à /=0 :

ln

r +

On en déduit l'expression de v(t) : . . 1 - exp(—2«r) , . , vit) = v\ 7—-—r = v\ tanh(a/) w v ; ] +exp(-2flr) On voit que V] est la limite vers laquelle tend v lorsque t augmente infiniment.

■a o c Û r-j 1 o (M (5) 4-1 JZ _Di >Û. o U

Annexe 2

Analyse de Fourier

L'analyse de Fourier joue un rôle capital en théorie du signal. Elle a été élaborée par J. Fourier en 1815 pour résoudre l'équation différentielle du transfert thermique (cf. Thermodynamique). Depuis, on la retrouve dans les divers domaines de la physique, en mécanique pour 1 étude des vibrations, en électromagnétisme dans la théorie de la réponse linéaire des milieux matériels, en électronique dans la réponse fréquentielle des circuits, enfin très largement en optique car elle permet de décrire de façon efficace le phénomène de diffraction. Nous nous proposons de donner les principaux résultats de l'analyse de Fourier en nous limitant volontairement aux cas simples et importants que l'on rencontre en électronique où la variable est le temps ( r).

I. — SERIES DE FOURIER DE FONCTIONS PERIODIQUES 1.1. — Théorème de Fourier. Coefficients de Fourier réels On démontre que, sous certaines conditions de dérivation et de continuité que nous n'expliciterons pas car généralement satisfaites en physique, toute fonction réelle g{t), périodique de période T, peut se mettre sous la forme : oo cos

g(t) = y +

(27r^)

+ b sin

"

(27r7)

où les quantités aç,, a,, et bn sont des nombres réels appelés les coefficients de Fourier réels de g(t). Ces coefficients aç,, a,, et bn s'obtiennent à partir de g(r) à l'aide des expressions suivantes : •T «o = "1 ^ 8{t) dr

• T' an = f

*7 #(0

cos

dt

et

bn

^ f j0

sin

{27rY)

dr

En effet, si l'on multiplie les deux membres de l'équation donnant g(t) par cos^rTm/Zr) et l'on intègre entre 0 et 7", on trouve des intégrales du type ; a,, 1 cos{27Tnî/T) cos(27rmt/T) dr Jo

et

bn f sin(27rnr/r) cos{27rmt/T) dr Jq

677

Analyse de Fourier

fT l fT , 1 fT / cos(27Tnt/T) cos{27Tmt/T) dt — — / cos[27r(n-\-in)t/T] dt— / cos[27t(ii — m)t/T\ ât Jo 2 Jq 2 JQ vaut T12 pour n = wî et 0 pour n ^ m . Notons que pour /t = m = 0, cette intégrale vaut 7". L'autre intégrale est toujours nulle, puisque : fT \ fT . I fT / sin(2'7r7i//7') cos(2'7rmt/r) dr = — / sin[27r(7i + m)t/T] dt + — / sin[27r(7i. — m)t/T] dr = 0 Jo 2 Jo 2 J0 On procède de même pour établir l'expression de bl} : on multiplie les deux membres de l'équation donnant g{t) par sm{27rmt/T) et on intègre. Apparaissent alors des termes de la forme :

a„ /"cos (y^j) sin

df

et

b„ Lsin

sin (Zîfy) dl

Comme : , 1 /* . L (A + m)t] , 1 f F (n — m)t1 . cos ( 2-77—) sin ( 277—jd/=- / sin 277 dt+- / sin 277 dr = 0

J0

nt\ . / , 1 f F (n — m)/-] , 1 f \27r(nJrm)f — 1 sm (277— ) dr = / cos tt— dr — / cos Sin 2V [ T) TJ Sia{ V 2'TY) T'ydt=2l 2 J0 COS 57 — T 2 J0 T

vaut T1 /2 pour n = m et 0 pour n ^ m, il en résulte que : 'T1

•T' = fJ 8(t)cos (2^^;) o

et

bn = | ^ ^Wsin (2^^) dr

La valeur «0 s'obtient aisément en faisant 77 = 0 dans an . Si la fonction est paire, g{t) — §{—t) ; le développement ne comporte alors que des termes en cosinus : bn = 0 . Si la fonction est impaire, g{t) = —g{—t) ; le développement ne comporte alors que des termes en sinus : «jf, = 0 et =0. L'ensemble des valeurs an et hn forme le spectre réel de g(t). Le terme constant ûq/I représente la valeur moyenne de g{t) ; quant au premier terme sinusoïdal, on l'appelle le terme fondamental ou l'harmonique 1. 1.2. — Coefficients de Fourier complexes Dans l'expression de g(r), remplaçons cos(27777r/r) et sin(277nr/7j respectivement par : ]

- exp (J2tty) + exp (-/27r^

et

^ exp (j^y) "

ex

P

On obtient : CXJ r a •* /a «0 , " ~Jb" e (-n nt\ , f .n M S{t) = y + 2^ —f— xp (y277—j + —-—exp(^-;2.77n=]

678

Annexe 2.

soit aussi :

oo

oo C

gW = CO +

"

eX

27T

P (J

y)

«=1

+

X] c« i;=l

eX

P (-i27ry)

en introduisant : cin-jbn Co=

2

^

C

=

=

X] c-'"exp (j'27tY) fn=—1

"

et

C

"

an-\-jbn =

Comme :

XX'*exp (~j27ty) ji=1 puisque Ym = a~m + jb-m =

— fom ~ cm -, gif)

00

g if =

nx E ^exp^Tr—) û «=—oo

avec

=

E c'"exp (^y) /«=—I

se met sous a

l forme :

1 cn = - /

nf g{t) exp

dt

2o

L'ensemble des valeurs de c,, forme le spectre complexe de g(î). Ce dernier fournit le spectre réel selon : cin

c,, -\- cll

et

bn

jf/i

Ci )

Remarque : En définissant les coefficients complexes, s'introduisent naturellement des entiers négatifs ; on ne s'étonnera pas alors de voir apparaître des « fréquences négatives ».

1.3. — Exemples Nous allons calculer le développement en série de Fourier de fonctions souvent utilisées en optique et en électronique. Le plus simple est de calculer c-„ et d'en déduire si besoin an et . a) Fonction créneau Considérons la fonction créneau représentée sur la figure A2.1a ; sa largeur est égale à la moitié de la période T, sa valeur minimale est 0 et sa valeur maximale est 1 . En outre, elle est centrée, ce qui permet d'en conclure que bn = 0. t

tin

1 > 0 ^

1 1 1 < 1 T/2 1 l 1 - T---->1

\\ \\ \

t

a)

1

\\ \\ \\ \

\\ \ A 2\ 3 / 4 N^ b)

Fie. A2.1

I

5

1

6

n

Analyse de Foitrier

679

Calculons cn : >r/4 1 /■ 7 li — rj T LT/iexV(~j2n"'II">

1 /

C

dt=

T

\ r / . /. is\ \ i 1 sin(77n-/2) exp -y77/7/2) - exp(/77/7/2)] = —-jl-rrn ) Z 7777/ z j \ ~~j2m,

d'où : a,, =

sin (77/7/2)

et

77/7/2

=0

La figure A2.1b représente le spectre de g{f) formé par l'ensemble des coefficients an . Ainsi ; si n (77/7/2) si*) % + £ H=[

cos f 2^ y)

77/1/2

soit : 2 2 2 t\ ( 3A (r. — cos 277-) — X— COS 277 — + -— cos 1 277 — V TJ 77 377 l T 577 l T

2 ( 7r\ — -Z— COS I 277 — 777 l T

Sur la figure A2.2, on a représenté les courbes successives donnant une fonction rectangle avec une précision qui croît au fur et à mesure que l'on augmente le nombre de termes du développement. La première courbe donne la valeur moyenne, la deuxième prend en compte aussi le premier harmonique, la troisième ajoute les troisième et cinquième harmoniques, la quatrième représente la somme des dix premiers termes non nuls du développement. On voit que l'on restitue progressivement la fonction rectangle. ' 8{t) /K\ J

(p /Yvv \\

^ 1

\\\i \ \ il \ NI

¥

. (T\

0,5

/

l\ l\ |\V<2)

A y

FlG. A2.2. b) Fonction en dents de scie Considérons une fonction périodique en dents de scie dont le motif est de la forme : go(0 = t/T entre 0 et T, T étant la période (Fig. A2.3a). Calculons cn pour « 7^ 0 : C

n

\ fT t rp f JB

/

o

nt\

,

En intégrant par parties, il vient : 1 ii — ^

c

- r -j exp{—j27rnt/T) —7277/2 J

0~f

if (i)

if

680

Annexe 2.

soit : Cn =

nt i r / •-, mr i r f \}T J {rexp (-/2^) }o - —^ {exp (-j2^) }o = 2 —jlTrnT V \ J" / J o {—jlun) l v 7 /Jo 27r/i

et pour w = 0 ; 1

r ^ _ 1 ~ T J0 T ' 2 d'où l'on déduit (Fig. A2.3b) : ao = co=]r l

an = cn + c* = 0

et

bn = j{cn - c*) =-

ttu

8{t) 0,5 l/27r — 1/477I/Stt j

—11

2 b)

Fig. A2.3,

II. — TRANSFORMATION DE FOURIER II, 1. — Définition et propriété de réciprocité a) Définition La transformation de Fourier est l'opération mathématique qui associe à une fonction g{t), réelle ou complexe, de la variable réelle t, son spectre g(f ) ou transformée de Fourier, selon l'intégrale : /oo g{t) exp(—/277/1) dt -00 / ayant une dimension physique égale à l'inverse de celle de r. Cette définition n'a de sens évidemment que si l'intégrale existe. Notons que la valeur moyenne de g{t) est donnée par g(0) puisque : /oo -00

8(t) àt

Remarque : On définit parfois la transformée de Fourier sans faire apparaître explicitement le facteur 277 dans l'argument de l'exponentielle. C'est le cas en physique quantique (cf. Quantique). Les propriétés de la transformée de Fourier ne sont évidemment pas modifiées ; cependant un facteur numérique égal à 1/(277) doit être affecté à l'expression intégrale de g(t).

Analyse de Fourier

681

b) Réciprocité On démontre que les rôles de g(T) et g(/') sont réciproques, c'est-à-dire que l'on a aussi : /co -oo

W) exp(/'27r/r) d/

ce que l'on interprète comme une superposition linéaire de fonctions sinusoïdales, de fréquence f, pondérées par la fonction g(f). On notera le changement de signe dans l'exponentielle de cette dernière intégrale. II. 2. — Exemples a) Fonction rect (t) La fonction rect(r), appelée aussi fonction fente ou fonction porte, vaut 1 pour |/| < 1/2 et 0 ailleurs (Fig. A2.4). Le calcul de sa transformée de Fourier est aisé : /oo

y'1/2 1/2 rect(r) exp(-/27r/t)dt= / exp(-/2^/1) d t = [expf-^Tr/?)] -oo .7-1/2 ' — 1/2 ~zJ7rJ

d'où : —r/.N sin(7r/) . recîif) = —^^ = smcif)

Remarques : 1) Certains auteurs mathématiciens, de plus en plus minoritaires, définissent la fonction rect(7) de façon légèrement différente ; le support vaut 2 et non 1. 2) La fonction sincif ), introduite par P. Woodward en 1953, est appelée sinus cardinal (cf. Optique). Noter qu'elle fait apparaître explicitement tt , conformément à sa définition originale.

rect(r)

rect(/) =

sin(7r/) Ff

i

0 a)

b) FIG. A2.4.

b) Fonction A(ï) La fonction triangle, A (f), a pour équation 1 —|ï| pour |ï| ^ 1 et 0 ailleurs (Fig. A2.5). Calculons sa transformée de Fourier : ^

/-oo

à-if) = /

.0 à(t) zxp(-j27rf î)àt = /

/■ I (1 + r) exp(-j27r/r) dr + / (1 - r) exp(-727r/f) df

682

Annexe 2.

La première intégrale vaut, en posant w = lirft : o

1 fltTf

1 [0 + -7-TPi / 477 -217/ ""/ -/-277/

exp (-/»;)

w

exp(-» du;

ce qui donne, en intégrant par parties cette dernière intégrale : /

I

\

exp(-/u;) .U/)

1/9/1 W + 4

7Î-2/2 '

J"

\

I o [1 - exp(/277/)]

+ 1

J27Tf

297/

4

^2/:

De même, la seconde intégrale vaut : / 1 \ \j27rf)

exp (-/«;)

297/

1 2 2

Att /

-- + 1 \ j

1 + T-Wl1 y'W ' 4^2/2

o

ex

P(-;277"/)l

En sommant ces deux contributions, on trouve : 1

i [2 - exp(/277/) - exp(—/277/)] = . ?2 ,9 [1 - cos(277/)] 4TT f 27T p 2 2

Par conséquent : = vSinc2(/)

m =

- k A(t)

A/ =

sin(7r/j

L

-1

0

1

-2

t

-1 b)

a) Fie. A2.5. c) Fonction de Gauss

La fonction de Gauss g{t) = exp(—Trf2) a la particularité d'admettre comme spectre une fonction de Gauss de même caractéristique : g(f) = exp(—tt/2) (Fig. A2.6). En effet, on a : /OO exp[-7r{t2+j2ft)] ât

soit

-oo

/-OO ?(f) = exp(-7r/2) / exp(-77z2) dz J—oo

en posant z = t +jf. Or, (cf. Thermodynamique) : /oo exp(-7rz2) dz = 1 -oo Il en résulte que : gif) = exp(—tt/2)

Analyse de Fourier

683

G{t) = exp(—tt/"

G{f) = exp(—tt/2)

a)

b) FlG. A2.6.

II. 3. — Théorèmes relatifs à la transformation de Fourier a) Translation Une translation de la fonction g{t) se traduit par la multiplication de 'gif) par un terme de phase. En effet, on a, en introduisant t' = t — t : /OO

r-OO g{t - r) expi-jlTrft) dt=

-oo

gf) exp[-j27Tf(t' + r)] dr' J —oo

soit : - r)} = exp(-;27r/r) /

^(f') exp(-;27r/r/) df' = exp(-j27r/r) g(/)

Retenons : TF{^(/ - r)} = exp( —j2tt/t)g(f) b) Similitude Une dilatation des coordonnées dans l'espace direct se traduit à la fois par une contraction des coordonnées dans l'espace spectral et par un changement de l'amplitude du spectre. Montrons-le en posant t' = t/a, a étant le facteur de dilatation supposé positif:

TF

{< 8{~)} \Cl/ J

=

8 I (~) J—oo

ex

P(-iWÔ dr = a J—oo I fit') expi-jlnfat') dt'

Par conséquent :

Notons que les supports de g{t) et de g(f) varient en sens inverse. Exemple : la propriété de similitude pennet d'en déduire la transformée de Fourier de rect{?/n). On trouve : sin(7r/^) TF \ rect D} = Trfa Remarque : Le cas où <3 < 0 ne présente pas de difficulté ; le facteur multiplicatif de l'intégrale doit être remplacé par \a\ .

684

Annexe 2.

c) Convolution Le produit de convolution de deux fonctions e(t) et h{t) est par définition : /oo e{fr) h{t — t') d t'

ce que l'on note aussi

^(r) = e(t) * h{t)

-co

La transformée de Fourier du produit de convolution de deux fonctions e{t) et h{t) est égale au produit simple des transformées de Fourier ?(f) et hif). s Etablissons ce résultat : /oo

r-oo r-oo r oo r / e{t ) h(î — t') d t' exp(—7277/1) dt = / e{t') dt' / h{t — t') Qxp(—j27rf t) dt -00 J—00 J —00 J—00

soit : W) = /

eiO exp(-7277/r') dt' h(f) =e(f)h(f)

Ainsi : W) = e(f) h(f) La figure A2.7 donne une représentation géométrique de la convolution ; on distingue quatre opérations successives : un retournement de h{t') en h{—t'), une translation t de h{—rr) en h{t — t'), une multiplication par e{t') et une intégration selon t' dont le résultat est une fonction de î. Remarque : Le produit de convolution est commutatif : e(r) * h{t) = h{t) * e(t).

Retournement

Translation

A'

K-t'), hit')

\ hit-t')

î> /

/

y

\ 0

0

\ _

t

f

Multiplication

fN

hit')

Intégration

m/ A-

r /

/{t') x h{t -^)x . '>

FIG. A2.7.

I 1

v

Analyse de Fourier

d) Corrélation Le produit de corrélation de deux fonctions à valeurs complexes g{l) et h(î) est par définition : /oo g(t') h*(t' — t) dt'

ce qui s'écrit aussi

Csj,{t) = é?(r) *

-oo C'est donc un produit de convolution particulier. Dans le cas où les deux fonctions sont identiques, h{t) = g{{), on obtient Vautocorrélation : /■oo -oo

s{t') £*(/ -t)dt'

soit

Cgj, =g{t)* g*{-t)

On en déduit la TF de l'autocorrélation de la fonction g(t) : t

f{/; g(f'k*(''-0dr'J =?(/') xTF{g*(-0}=J(/) xr(f) = \g(f)\2

car, en introduisant /' = —t, on a : /OO

n—OO g*(-t) exp( fâtrf t) dt=-

-oo

g*{t') expijltrf t') dt' J oo

/OC

S nOO ^ * £*(/') QxpijlTTft') dr' = < / gir') exp(—/Ztt/t') dt' \ =g*(f) -oo U-oo )

Exemple : \a fonction A(f) est l'autocorrélation de rect(r) puisque: A(f) = |rect(/')|2 =

Sin

^^

=smc2(f)

e) Théorème de Parseval-Plancherel Le théorème de Parseval-Plancherel exprime l'égalité suivante : /■OO

POO 2

-oo

|g(')|

df = / \g(f)\2 df J —oo

On établit ce résultat comme suit : [ \g{t)\2dt= ( g(f)^(t) d/ = TF|g(t)g*(f)| = J-oo J OO l J f=:0 l

§(t)\2dt=\ /

Wf)8*(f-f')àf'

Or f*(f) = g*(-f), puisque : /OO

/ POO g*[t) &xp(-j27Tft) àt= < g(t) exp(J27Tft) d, -OO V. J —OO

) f={)

686

Annexe 2.

Il en résulte : noo /

l?W|2df =

WWif' -/) d/'

WTg'-if') d/' =

|g(f)|2d/

7=0 En électronique, la première intégrale représente l'énergie transportée par un signal électrique, alors que la dernière exprime la somme des puissances transportées par les différentes composantes harmoniques. II. 4. — Extension au cas des distributions a) Impulsion de Dirac Il est intéressant d'étendre la définition précédente de la transformée de Fourier aux distributions telles que l'impulsion de Dirac 8(t) introduite en 1931 par le physiciens P. A. Dirac. Cette dernière peut être définie comme la limite de la fonction ( l/r) rect(r/r) lorsque r tend vers 0 : â(f) = lnnirect(t) En électronique, 8{t) est une impulsion électrique, de durée extrêmement brève devant toute autre durée du système étudié. b) Spectre de Vimpulsion de Dirac Pour obtenir le spectre de 8[t), cherchons la limite de la TE de la fonction (l/r)rect(f/r), lorsque r tend vers 0 : 'sin(77;/r; lim = 1 r^O 77-/r AinsilaTFde 8(t) est la fonction constante 8{f) = 1 (Fig. g. A2.8). J

5(0

'5(/)

1

0 b)

0 a)

/

Fig. A2.8. c) Unité de convolution Considérons la convolution de la fonction g{t) et 5(0 . D'après ce qui précède, on peut écrire TF{g{t)*S(t)}=g(f)m=W) Par conséquent : /oo g(t') S{t — t') dt' = g{r)

ce qui s'écrit formellement

-OO Ainsi l'impulsion de Dirac est Vunité de convolution.

g{T) * 5(0 = g{t)

687

Analyse de Fourier

De l'intégrale de convolution précédente, on déduit, en faisant r = r et en remarquant que 5(r) est paire, la relation suivante : /OO g(t') 8(t' - t) dî' = g{T)

/"OO / g[î) 8{î-r) dt = gfr) 7 —GO

soit

-OO

Cette dernière relation permet de préciser la définition du dirac 5(r). d) Dérivée au sens des distributions L'étude des distributions conduit à généraliser la notion de dérivation d'une fonction continue à des fonctions présentant des discontinuités (Fig. A2.9). Ainsi, au sens des distributions, on introduit la fonction g'it) qui s'identifie à la dérivée usuelle de g{î), sauf au point de discontinuité îq où l'on a : g'ih) = [g(/+) - g{îQ )] 8(t - î0)

gin )-

^o>-

FlG. A2.9. Exemple : la dérivée de la fonction de Heaviside, nulle en tout f 7^ 0 s'écrit, au sens des distributions : dY — = [Y(0+) - Y(0 )] S{t) = S{t)

II. 5. — Peigne de Dirac Le peigne de Dirac pgnâ(r), de pas A, est un ensemble d'impulsions de Dirac régulièrement espacées (Fig. A2.10a), d'expression analytique :

PonA(?)

=

^2

5 ?

( -wA)

Afin d'établir l'expression de la transfonnée de Fourier de pgn^fr), considérons une fonction g(t) en dents de scie, de période A . Nous avons précédemment établi la décomposition en série suivante :

s(') = 7 + E ^ -p (pFj) La dérivée de cette fonction par rapport au temps est donc

688

Annexe 2.

Au sens des distributions, la dérivée de g{t) s'écrit, puisque la fonction est continue par morceaux de pentes 1/A : .

.

J2=co

.

n=co

-

+

-^ = -+ ^ {g[(nA) ]-g[{nà.)-]}§(t-n&) =-+ -5(r - uA) = - - pgnA(r) II— — OO 11= — oo d'où, en identifiant les deux expressions précédentes de gf{t) : .

»=co ex

P iJ2vj)

pgiAW = ^ 11= — oo

Exprimons maintenant la transformée de Fourier d'un peigne de Dirac : {12=00 22 = —CO

;z=oo

(2=00

S{t - hA) > = TF{5(f — «A)} = V exp {—jlirnfA) ) 22= —OO 22=—CO

en utilisant l'influence d'une translation et TF

= 1 . Comme :

22=00 5Z 22= —OO

^ eX

277

«/ ) = ^Pgnl/A(/)

P(--/

A

la TF d'un peigne de Dirac, de période A est un peigne de Dirac, de période 1/A , multiplié par 1/A (Fig. A2.10b) : TF{pgnA{f)} = ipgn1/A(/)

(l/A)E5(/-«/A)

Ô{t - nA)

—3A —2A —A

0

A

2A

3A

t

-3/A-2/A-1/A

a)

0

1/A 2/A 3/A

/

b) FIG. A2.10-

11,6. — Transformées de Fourier des fonctions périodiques On peut retrouver les résultats sur les séries de Fourier à l'aide de l'extension de la transformée de Fourier aux distributions. En effet, une fonction périodique, de période T, peut se mettre sous la forme : oo gif) =

J2 2l= —OO

nT

ï *

go(0 étant la fonction caractérisant le motif élémentaire. On en déduit son spectre selon : OO OO CO 1

avec ;

C22 =

Analyse de Fourier

689

Exemples : 1) Si le motif est un signal rectangulaire, de largeur 7/2, on retrouve le développement établi précédemment en ï. En effet, on a :

g(î)=

^ / 2t\ ^2 ô{t-nT)*vecti—j n— — r>r\ ^ /

^ OU d'or

^ Cil

1

^

w

X

T

w

X

2

sin(7r/r/2) _ 1 sin('7rn/2) _ — ~~ El 77/7-/2 2 77/7/2

On en déduit : a,, = 2cn et hn = 0. 2) Si g{t) = exp(/277/)/), alors, dans le développement en série, seul c\ = 1 est non nul et 'gif) — 8{f —/o). En combinant linéairement les exponentielles, on obtient :

TF {cos(W0,)} = TF { expO^/oO + expHWor) |

TF

{sin(2^)}

= TF {

}

=

=

>

[5(f

i_

_/o)U s(f +/o)]

_/o) _

+/o)]

3) Si le motif est une sinusoïde simplement redressée, de période T1, on a : / T\ f 2t\ go(0 = COS (277 — j rect f - j

^ //A sin('77/r/2) \\c.fr 1 go(/) = ^j (^ ~ 7

d ou

+

n/+r

En effectuant, on trouve :

cW;

T sinfTr/r^-TT^)

sin(7r/7/2 + 7r/2)

/T-l

/7 + 1

2-77

d'où l'on déduit : ni\ 0,1

~ T

8Q

1

fsin[(/7 — 1)77/2]

\t) ~ 2tt\

n~ 1

sin[(/7. + 1)77/2] +

ce qui donne co — 1 /77, C[ = 1 /4, 02= 1 /(377), C3 = 0 et

g„W

^+1 = — 1 /(1577). Ainsi :

= / + J cos (2^^) + f cos {4f) - f- cos (8^ +

La valeur de ci s'obtient en effet en faisant sin[(/î — 1)77/2] déduisent aisément : a,, = 2c,, et bn = 0.

(n — 1)77/2 . Les coefficients réels s'en

Il. 7. — Transformée de Fourier d'un signal échantillonné Dans le traitement des signaux, le signal i/r) à traiter se présente sous forme numérique ; plus précisément, on a le signal échantillonné se{t), c'est-à-dire l'ensemble des valeurs prises par s{t) pour N valeurs de la variable t, régulièrement espacées, avec un pas Te (Eig. A2.11a).

690

Annexe 2.

La relation entre le signal s{t) et le signal échantillonné correspondant se{t) peut être écrite, à l'aide du peigne de Dirac, sous la forme suivante ; oo se(t) = s{t) ^ 8(t-nTe) /) = —co n étant un entier positif négatif ou nul ; ainsi, seules les valeurs de .v(/) correspondant à t = nTt, sont considérées. On comprend intuitivement que la fonction échantillonnée se{t) représentera d'autant mieux le signal s(î) que le pas Te est suffisamment faible. Cependant, comme nous allons le voir, il n'est pas nécessaire que Te soit plus petit que les détails les plus fins du signal, lesquels correspondant à la fréquence maximale /m , au-delà de laquelle on peut négliger le spectre. sJf)

i—i—i

-IjTe -\/Te

fM IjTe

0

l/Te

2/Te

f

b) FIG. A2.11. Pour trouver la valeur optimale du pas de l'échantillonnage, prenons la TF de ^(0 : -

CO

/

X

Seif) =î(/') * — ^ Slf-yj ^ n— — rv-< ^ ^/

CXD SOit

7e(f) =?(f) *fe ^ il— —

Ô

(f-nfe)

fe

Tr

étant la fréquence d'échantillonnage. Sur la figure A2.11b, on a représenté le spectre ?e(/") ; ce dernier reproduit, autour de chaque fréquence n/Te , le spectre de la fonction initiale. Comme les supports de 'sif ) sont identiques pour / < 0 et / > 0 , l'échantillonnage restitue toute l'information utile pourvu que la fréquence de coupure fw soit telle que : 1 fe>fs

avec

fs = 2fM

ou

Te ^ Ts

avec

Ts =

2/m

Ce résultat constitue le théorème de Shannon ; le pas optimal Ts = 1/ (2/m) est souvent appelé pas de Shannon. Si la condition de Shannon n'est pas respectée, les spectres translatés du signal se chevauchent et donc s'altèrent mutuellement (Fig. A2.12). Ce défaut, appelé repliement ou recouvrement de spectre (aliasing en anglais), provoque une perte d'information dans le signal étudié. On peut l'éviter en filtrant préalablement le signal, à l'aide d'un filtre passe-bas, dont la fréquence de coupure est fm .

0 FIG. A2.12.

fM fe

f

691

Analyse de Fourier

III. — TRANSFORMEE DE FOURIER NUMERIQUE On réalise l'échantillonnage à l'aide d'un échantillonneur bloqueur (cf. chapitre 15 et 18). Le signal obtenu est alors représenté par un tableau de nombres, se[n] où n est un entier qui donne les valeurs du signal s{nTe) aux instants t = nTe . La fréquence d'échantillonnage est donc fe = \/Te et l'on a la relation : n=oo se[n] = s{nTe) = s{t) ^ 8{t - nTe)

III. 1. — Transformée de Fourier des signaux à temps discrets Dans le cas des signaux à variable temporelle discrète, échantillonnée avec la période et donc à la fréquence /i, = 1/Ae, il est d'usage de désigner la fonction échantillonnée de s{t) pour t = nAe, n étant un entier relatif, par : oo oc se(t)=s{t) ^ S{t-nAe)= s(nAe)Ô{t ~ nAe) «=—oo «=—oo La transformée de Fourier correspondante s'écrit : /•OO

/•QC se(t) exp(-jF'27r/1) dt= /

00

^p(—j27Tf r) ét

-oo ce qui donne, en permutant les deux signes de sommation : OO

/•OC s nA

%(f) = Y2 ( 1l= — 00

e) / S(t-nAe) QXp{-j27rf t) dt = Y2 s{n^e) expf-^Tr/nAJ j—oc (J——OO

Par conséquent, il vient, en introduisant la notation se[n] = s{nAe) :

00

f f\ p \^27rn'f)

ex

x(f) = Y1

Réciproquement, établissons l'expression de se[n] en fonction de ^eif ) ■ I' vient : /oo s(f) Qxpijlirf nAe) df -oo Or, d'après la convolution et la transfonnée de Fourier d'un peigne de Dirac, on a :

11——00

^

^

n——oo

^

ce qui donne, en multipliant les deux membres de l'égalité par Ae rect(/"/fe) :

Ae rect ( - 1 ?e(f) = rect

^

692

Annexe 2.

Il en résulte en remplaçant 7(f) par son expression dans l'équation intégrale donnant se[n

Ae rect f - 17e(f) exp(J27Tf nAe) éf

sfi\n\ = — r f %{f)Qxpfj27rnÇ) df JeJ-fe/2 \ Je J

Exemple : la fonction rectangulaire discrétisée, entre —m et m , avec la période largeur NAe, avec N = 2m + 1 , a pour expression :

, et donc de

se[n] = se{nAe) = rect f ^ j = rect

d'où sa transformée de Fourier : oo

,

s

m

,

exp y—j27Tn—j = ^ exp ^-;27r/î-

II vient, en effectuant la somme, après avoir posé é = Irrf /fe : se(f)

=

=

exp(jm4>) [1 + exp(—_/) + exp(-y20) +

=

exp(/m0)

txp(jmé)

&xp{-j2m(f>)]

1-exp[-;{2m+ —— i 1 - exp(-j^j

exp[-j{m + 1/2)^1 exp[/(m + 1/2)4)] - exp[-;(m + 1/2)0] exp (—y0/2)

exp(/"0/2) - exp(-70/2)

sin(A^0/2) sin(0/2)

puisque N = 2m+1. On retrouve la transformée de Fourier de la fonction réseau (fonction rectangulaire dont la variable est périodiquement discrétisée ), ce qui était prévisible (cf. Optique).

III. 2. — Transformée de Fourier rapide En pratique, on calcule la transformation de Fourier à l'aide d'un ordinateur, dont les possibilités de calcul sont désormais immenses, soit avec un oscilloscope pourvu de fonctions de calcul préprogrammées. Dans les deux cas, on utilise un algorithme remarquablement rapide, appelé FFT (de l'anglais fast Fourier transform pour transformée de Fourier rapide). Cet algorithme, mis au point en 1965 par J. Cooley et J. Tucky, connaît depuis un succès considérable en raison de sa faible durée de calcul, comparée aux durées qu'exigent les méthodes directes de calcul d'intégrales.

693

Analyse de Fourier

a) Duplication du signal acquis Désignons par N le nombre d'échantillons d'un signal échantillonné se[n\ , pendant la durée d'acquisition Ta , et par Te = Ta/{N — 1) le pas d'échantillonnage. Le signal Sd{t), considéré lors du calcul, est construit en dupliquant le signal acquis, précisément en le rendant périodique de période Ta (Fig. A2.13) : av(0 rect

^(0

* Pgnru(0

Tn

avec

^(0 = ^(0 Pgnre (0

a) Signal acquis

AA/

b) Signal considéré

[ Fig. A2.13. La transformée de Fourier se réduit alors à un développement en série de Fourier, dont la fréquence du fondamental est 1/7^ . Le spectre obtenu est donc constitué par un ensemble de pics espacés les uns des autres de 1/Ta. À l'issue du calcul, l'algorithme retourne N valeurs complexes, qui se répartissent, sur l'intervalle de fréquence, entre la fréquence nulle et la fréquence d'échantillonnage (N—l)/Ta = l/Te =fe. Notons qu'en raison du théorème de Shannon, seul le domaine [0 ; fe/2] est significatif. Exemple : Considérons un signal de durée 25 ms échantillonné sur 128 points. Comme le pas d'échantillonnage re = 25/127 ^ 0,195 ms et fe = \ jTe = 5,1 kHz, l'algorithme FFT fournit un spectre constitué de 64 pics entre 0 et 2,6 kHz, espacés de 1/0.025 = 40 Hz. Le fonctionnement optimal de l'algorithme FFT est réalisé pour un nombre d'échantillons égal à une puissance de deux : N = 2P où p est un entier positif. Si N diffère d'une puissance de deux, le signal est ré-échantillonné par interpolation ou complété par des valeurs nulles jusqu'à la puissance de deux immédiatement supérieur. En pratique, on échantillonne le signal sur 2P points. b) Application aux signaux sinusoïdaux Si le signal s(t) est sinusoïdal, de fréquence /o )+s{f+/o)] Le spectre du signal dupliqué est donc le suivant : ' t 'sdif) = TF { se{r) rect

TF{pgnra(r)} =7(f)*Ta

sm{7rfTa) TrjTa

Ta

Pgnl/Ta(f)

soit, en supposant le critère de Shannon respecté, Z(f) = TF {s(t) pgn^W} = 7(f) En explicitant 7(f), on obtient : ^

1 sin[^(f-/o)rJ

^ = 2

Tr(f-fo)T„

\ sm[7r(f+fo)Ta\ Pën

'/^)

+

2

irff +f0)Ta

^(f)

694

Annexe 2.

Ainsi, les raies spectrales de fréquences fo et —/o s'étalent en étant modulées par une fonction en forme de sinus cardinal. Deux cas se présentent. i) Si la durée d'acquisition est précisément égale à un nombre entier de période Tq du signal, Ta = mTo , m étant un entier positif, les valeurs discrètes sj [n/Ta] du spectre deviennent :

Sd

T„

1 sin[-7r(7i — m)]

1 sin[7r(n + m)]

2

2

Tr{n — m)

7r{n + m)

=0

si

m ^0

Le spectre retourné par l'algorithme FFT ne comporte qu'un seul pic, à la fréquence / = ^ , et est conforme au spectre 7(f) du signal harmonique (Fig. A2.14a). il) Si le rapport T^/Tq est différent d'un nombre entier, les pics situés autour de leur position initiale s'étalent ; l'étalement maximal est obtenu pour Ta/To = m + 1/2 :

Sd

T„

1 sin[7r(n — m — \/2)]

1 sin[7r(/t + m + 1/2)]

2

2

7r(/t — m — 1 /2)

7r{n + m + 1 /2)

Le module du spectre calculé par l'algorithme FFT se déploie autour de la raie centrale de fréquence / =/o , avec la lente décroissance en \/n du sinus cardinal (Fig. A2.14b). L'amplitude du pic central n'est donc pas restituée fidèlement. Le théorème de Parseval-Plancherel permet de calculer la moyenne quadratique sm du signal harmonique. La somme ne portant que sur les fréquences positives, cette moyenne a pour expression : 2 n 4 = 2^ Sd T.

îc [n/Ta]

[n/Ta]

f\ I \

—-\-

^ \ /

w

4^ /

/o a)

b) Fig. A2.14.

c) Fenêtres de pondération ou d'apodisation Le spectre calculé par l'algorithme FFT est pondéré par la fonction sinc^^) à lente décroissance, transfonnée de Fourier de la fonction rect(r/7/) à décroissance abrupte. Pour supprimer cette décroissance, on pondère le signal par une fonction à décroissance douce. Sa transformée de Fourier présente peu ou pas d'oscillations, ce qui permet d'obtenir une atténuation plus rapide de l'amplitude des pics. Cette technique permet de minimiser l'influence des variations brutales du signal entre deux motifs consécutifs (Fig. A2.15). On l'appelle en optique astronomique aussi apodisation, car elle tend à supprimer les oscillations résiduelles ou « pieds » de la fonction de transfert dans le domaine des fréquences spatiales (cf. Optique).

695

Analyse de Fourier

Signal

Signal

Sans pondération

Avec pondération

Forte discontinuité

Faible discontinuité

Spectre étalé

Spectre élargi /o

./

/o

a)

/

b) FlG. A2.15.

Généralement, l'atténuation de l'amplitude des pics latéraux s'accompagne de l'élargissement de la raie centrale. En pratique, de nombreuses fenêtres sont utilisées (cf. Optique), par exemple celle de Hamming, Sur la figure A2.16, on voit l'influence de l'apodisation sur un signal harmonique, après acquisition et calcul du spectre de Fourier ; la fréquence du signal est / = 3 052 Hz, le nombre d'échantillons N = 138 et la durée de l'acquisition Ta = 20 ms . 1

\m\

'^)l

..............■■■■iiiiniiil

llllin ./D

a) Sans pondération

/

0

.

1 1 70

■ /

b) Pondération par une fenêtre de Hamming FlG. A2.16.

d) Signaux non sinusoïdaux Pour des signaux périodiques, de période T, les fenêtres d'apodisation sont inutiles si l'on parvient à réaliser un rapport Ta/T = m entier. En effet, la linéarité de la transformation de Fourier permet de décomposer le signal en une somme de signaux sinusoïdaux dont les périodes Tjk où k est un entier, sont des sous-multiples de T. Dans ces conditions, on réalise pour chacun des harmoniques du signal, un rapport Ta/(T/k) = mk entier, ce qui conduit, après calcul du spectre, à des raies représentées chacunes par un seul pic. Si la condition précédente n'est pas réalisée, ou bien si le signal est apériodique, comme en modulation par exemple, alors les fenêtres de pondération s'imposent, d'où leur importance en pratique ! Notons qu'alors, l'amplitude d'une raie s'obtient en calculant la moyenne quadratique de l'ensemble des pics qui la constitue, avec un facteur de pondération dû au fenêtrage. Ce facteur, qui correspond à la moyenne quadratique de la fonction de pondération, vaut 0,397 pour la fenêtre de Hamming.

696

Annexe 2.

III. 3. — Effet de la conversion numérique-analogique Pour restituer un signal analogique en vue d'un traitement analogique, tel un signal audio, on doit utiliser un convertisseur numérique-analogique (cf. chapitre 19). Un signal échantillonné se{t) devient après conversion un signal analogique sa{t) qui présente une structure en forme de marches d'escaliers (Fig. A2.17) : W =

u (0

W * rect I — j

avec

se(t) = s{r) pgnr? (r)

■Sa(0

Signal échantillonné

Signal analogique

TP Fig. A2.17. Si la condition de Shannon est respectée, il n'y a pas de repliement de spectre ; dans la fenêtre spectrale [—fejl ; /e/2], 'Seif) = ■s(/) • Quant au spectre de Fourier du signal analogique sa{t) reconstitué, il diffère de celui du signal d'origine 'sif) par : sin(7r/r, 'Saif) = TF { se(t) * rect

— ) J- = T,

7rfTe

Ainsi, le spectre du signal restitué est modulé en amplitude par la fonction smc(fTe), laquelle s'annule à la fréquence d'échantillonnage fe = 1/7^ ; le signal reproduit n'est donc pas fidèle au signal initial. Afin d'atténuer la déformation du spectre par cet effet de modulation, on sur-échantillonne au-delà de la fréquence de Shannon, ce qui permet de réaliser la condition /
Annexe 3

Transformée de Laplace

L'analyse des signaux temporels conduit à s'intéresser à la réponse que donne un système lorsqu'il est excité, à un instant déterminé pris comme origine, par un signal d'entrée dépendant du temps. Elle complète l'analyse de Fourier (cf. annexe 2), dans la mesure où elle prend en compte toute l'évolution de la réponse, notamment le régime transitoire qui précède le régime établi. La transformation de Laplace, du nom du mathématicien français Pierre Simon Laplace, prend précisément en compte cette caractéristique des signaux temporels. En outre, la variable conjuguée complexe p, homogène à l'inverse d'une durée, que cette transformation introduit permet de remplacer la résolution d'une équation différentielle linéaire, à coefficients constants, par celle d'une équation algébrique. Cette technique développée par Hèaviside porte le nom de calcul symbolique ou calcul opérationnel.

I. _ DEFINITION ET PROPRIETES 1.1. — Définition À toute fonction du temps, g{t), nulle pour t ^ 0 et définie pour t > 0, on peut faire correspondre la fonction suivante G{p), ou TL{(g(r)| , de la variable complexe p = a joj , appelée Transformée de Laplace de g{r), définie selon ;

G(p) = TL

g{t) exp{-pt) dt

Pour a; = 0, cette fonction s'apparente à la transfonnée de Fourier (cf. annexe 2). En effet, on a, respectivement : nCO G(Jù))=

gf) Qxp{-jù)t) dt Jo

et

fCO g(f) = I g{t) Qxp{-j27rft) dt J—oc

sachant que co = Itrf et p = joj . Remarque : Les anglo-saxons désignent généralement par s la variable complexe p.

698

Annexe 3.

1.2. — Réciprocité Réciproquement, on montre que la fonction g[t), appelée original de G{p), est donnée par la transformation inverse, dite de Melin-Fourier : fao+joo G{p)exp(pt) dp

Si') = TLao étant un réel tel que l'intégrale soit sommable.

1.3. — Propriétés et théorèmes relatifs à la transformation de Laplace a) Linéarité Si gi(r) et g2{t) admettent respectivement G]{ji) et G2{p) comme transformées de Laplace, on a, A] et A2 étant deux facteurs réels ou complexes indépendants du temps : TL|A]g] (r) + A2g2(0}

=

^iTL|g] (r)| + A2TL|g2(0}

=

^1^1 (p) + ^2G2{p)

Ainsi, toute combinaison linéaire de deux fonctions g\{t) et g2{t) admet pour transformée de Laplace la même combinaison linéaire des transformées de Laplace correspondantes. De façon analogue on a : TL"1 {1,0,0) + A2G2(p)} = AiTL"1 |Gi (p)} + A.TL'1 {G2(/^)} = Mgi (0 + *182(1) b) Translation dans le temps ou théorème du retard La fonction G(p) étant la TL de g{t), cherchons à connaître la TL de g{t — r), r étant un retard temporel. Il vient, en introduisant la nouvelle variable t' = t — t et en remarquant que d F = d r : TL{g(f-T)} = ^

g(t- r)exp(-p/) df = exp(-pr) ^

g{t')exp{-pt') dt'

Ainsi, un retard dans la fonction g(r) a pour effet de multiplier la transfonnée de Laplace par un terme exponentiel : TL|g(/ - t)| = exp(—pr) G(p)

c) Similitude Si g{t) = TL_1{G(p)} , il vient, en procédant à une similitude, c'est-à-dire en changeant t' en î/a avec <3 > 0 :

TL

{.0} =

8 (~) exp(—pO

dT = a

jQ

sOOexpf-flp/') dr' =aG{ap)

puisque dt' = dtf a . Par conséquent :

TG{§ (^)} =aG(ap)

699

Transformée de Laplace

d) Dérivation Sachant que TL {g(/)} = G{jy), la fonction dérivée de g{t) a pour transformée de Laplace

TL

l
^7 exp(—pf) d/ = \g{t) exp(—p/)l

/

g{t)exp{-pt) dt

soit, puisque g{t) exp{—pt) = 0 pour t infini :

TL

=pG{p)-g{0)

Ainsi, dans l'espace de Laplace, la dérivation est équivalente à une multiplication par p, si g(0) = 0. En utilisant le résultat précédent pour la dérivée première g'{t) = d seconde :

d r, on obtient la TL de la dérivée

yj =pTL{/(?)} ~/(0) = p [pG(p) - g{0)] — g'(0) =p2G{p)-pg{0)-g,{0) d'où : — ^ = p2 G(p) -pg(0) - g'{0)

ce qui se généralise pour des dérivées à l'ordre n , selon :

où gW désigne la dérivée d'ordre i de g{t). Notons que si la fonction, ainsi que toutes ses dérivées, sont nulles à f = 0 , la relation précédente se réduit à : r d^ g i TL

{d7(l}-""GW

e) Intégration Considérons la fonction Jg(t), primitive de g{t) définie par g{t) = djg(î)l dt, dont la transformée de Laplace est G{p). Sa transformée de Laplace s'obtient par intégration par parties, selon : -, r00 | i 1 Z"00 d 7 (t) r WéfW[=/ Jg{t)exp{-pt) dt= —Jgit) exp(-pr) +- / —f—exp{-pt)dt l J J0 p JO p JQ Qt r

TL

avec : j0

dex

P(_^)

dt=:

fQ

ex

P(_^)

dr =

Il en résulte : TL JJt)

0{p) , J8i0) = ^ +

Évidemment, si éfg(0) = 0 , l'intégration se réduit à une simple division par p .

700

Annexe 3.

f) Convolution Considérons un système, de réponse impulsionnelle h{t), qui reçoit un signal s{t) à l'entrée. Supposons qu'il admette en sortie un signal s{t) tel que sa transformée de Laplace S{ji) soit égale au produit des transformées de Laplace E[p) et H{p) de e{î) et h[î) respectivement. On a : Jf-OO h{t) exp(-/?/) dr

et

o

t-OO £'(/?)= / e{t)exp{—pt) dt Jo

Il vient, en remplaçant H(p) et E{p) par leurs expressions dans la première équation :

s

(p) = J^

e{î') exp(—pr') {

ei1') {

h(t) exp(-pt) d r} d t'=

AWexp^^r + r')] d/| d/'

soit encore, en procédant au changement de variable r = r -t- r' : pOO pOC ^ S(p) = / e^') / /î(t — t') exp(—pr) d t dt' Jo *-Jt' hd réponse impulsionnelle h{t) étant nulle pour r ^ 0 , en raison de la causalité, on a : Iî{t — t') = 0

si

t ^ t'

d'où, en permutant l'ordre des intégrations : pOC poo S{p) — j J c(r')/2(T — r/)exp(—pr) d/'dr

soit

pOO S(j?) — TL| J e{t') h{T ~ t')dt'j

En identifiant à cette dernière équation la relation de définition de la TL, s{t) apparaît comme la convolution de e(t) et h{t) : poo s{t) = / e{t') h{t — Tf) d t' Jo

soit fonnellement

s{t) = e{t) * Ii{t)

Retenons donc que la transformée de Laplace d'un produit de convolution de deux fonctions est le produit de leurs transformées de Laplace.

tl{
Remarque : Comme les rôles joués par s{t) et h(t) sont interchangeables, la relation précédente s'écrit aussi : poo s{t)= / eit-t^h^dt' Jo

Transformée de Laplace

701

g) Théorème des valeurs initiale et finale En utilisant le calcul opérationnel, on peut déterminer les valeurs d'une fonction g(t) en zéro et à l'infini, à partir de sa transformée de Laplace. Pour le montrer, écrivons la propriété de dérivation de la fonction g{t) : TL

{^= PG(p) - ^(O)

soit

^

^Qxp{-Pt) dî = pG(p) - g{0)

En faisant tendre p vers l'infini dans les deux membres de l'équation précédente, on obtient : r Z*00 de 1 lim / — exp(—/?/•) d/ =0 /?—»00 Jq Qt

d'où

lim p G(p) = g(0) p—KX)

On en déduit le théorème de la valeur initiale : limgfr) = lim pG(p) f—»0 p—*oo ce qui permet de connaître la valeur initiale d'une fonction d'évolution, à l'aide uniquement de sa TL. De façon analogue, en faisant tendre p vers zéro, on a : r f00 d e 1 r / 77exP(-Pr) dr = lim pG{p) - g{0) p-* jo dt J p^o l lim 0n l

d'où: r^d?=iim !0 dt p^o

et

g(oo) - g{0) = lim pG{p) - g{0) P^O L

On en déduit le théorème suivant dit de la valeur finale : lim g{r) = ]\mpG{p) /—»oo p—'O Ce dernier permet par exemple de déterminer le régime établi correspondant à la fonction d'évolution g{t), cela uniquement à partir de sa TL. 1.4. — Exemples de calcul de transformées de Laplace a) Fonction linéaire La fonction linéaire, que Ton appelle souvent rampe en électronique, d'expression r{t) = at, a étant un coefficient positif ou négatif (Fig. A3.1), admet une transformée de Laplace en l/p2 .En effet, il vient, en intégrant par parties : ri/'00 ï R(jp) — TL-^ r(t) f = / ar exp{—pt) dt = ^ * Jo l

at ]cc a r00 exp(—pr) + _ / P lo P Jo

R

(j}) = -f [exp(-/")]r = f

Retenons donc : {at]

=

^

ex

P{—pO d/

702

Annexe 3.

e{t) — em exp(-ûr)

it)"

1 /a Fig. A3.1.

Fig. A3.2

b) Fonction exponentielle Calculons la transformée de Laplace de la fonction exponentielle décroissante, définie pour / > 0 selon e{t) = emcxp{—at) avec a > 0 (Fig. A3.2) :

E(p) = TL|e(r)| = f i j Jq

em exp{-at)exp(-pt) dt =

p

^|exp[-{p + û!)r]| = o i jo p

a

Ainsi : TL

exp(—af)| =

p+a

c) Fonctions sinusoïdales Pour calculer la transformée de Laplace des fonctions sinusoïdales em cos{ù)qt) et em sinfc^)/), il est commode de commencer par déterminer celle de e{t) = em oxpijo}^) : rOO f-OO E{p)= / emQxp{jù}Qt)zxp{-pt) dt = / emtxpl(jco0 - p)t\ dt Jo Jo ce qui donne, en intégrant :

E{p) = • {exp[(/6io 7^0 - P

P-J^o

P 9 i

2

7 i P +

2

Comme, en raison de la linéarité de la transformée de Laplace, on peut identifier les parties réelle et imaginaire de E{p) aux TL de cos(&;oO et sin(û>o/), on trouve respectivement, :

TL< Cm cos

= em o P

P (Or

et

TL |emsin(woO} = e m o P

0){) m:

1.5. — Table de transformées de Laplace de quelques fonctions Le calcul de la transfonnée de Laplace et de sa transformée inverse s'avère très rapidement laborieux. Aussi existe t-il des tables de correspondance entre fonctions temporelles et TL correspondantes. Sur le tableau A3.1, on a rassemblé les transformées de Laplace les plus fréquemment utilisées.

Transformée de Laplace

Fonction g(î)

Transformée de Laplace G{p)

gi* - T)

exp{-pT) G(jy)

g{t)exp{-at)

G{p + a)

d

g(0 dr

pG{]i) - g (0)

p+a P p2 + m2

cos{ù)ot)

ÙJQ sin(£t>oO

2

P + p+a

exp(—a?) cos{coQr)

(p + a)2 + col (ÛQ

exp{—at) sm{ù)Qt)

(p + a)2 + (al p cos (p — coq sin (p

cos{(oor + f)

P2 + psmcp + coq cos (p

smicoot + f)

P2 +

cosh{br) smh(bt) exp(—af) cosh{bt)

(p + a)2-h2 h

Qxp(—at) sjnh(è/-)

(p + a)2 - h2 I

Texp{—at)

(P + a)2 1

Tab. A3.].

704

Annexe 3.

II. — SIGNAUX ELECTRONIQUES USUELS IL 1. — Signal échelon ou fonction d'Heaviside La fonction d'Heaviside, ou fonction échelon, est définie selon Y(t) = 0

pour

f< 0

et

Y{r) — 1

pour

t^ 0

d'où

TL

Calculons sa transformée de Laplace :

TL

/»oo / exp(—/?r)d/ = Jo

i exp(~pt)

1 P

La fonction Y(r — r) qui est très utilisée, vaut évidemment 1 pour f > r ; sa TL se déduit simplement du théorème relatif à la translation : TL {y(/ — t)| = exp(—/?t) —

II. 2. — Signal échelon avec durée de montée non nulle En pratique, un signal échelon s{î) a une durée de montée Tm , jusqu'à sa valeur maximale, qui n'est pas nulle (Fig. A3.3a). On le représente bien en superposant deux signaux (Fig. A3.3b) : i) le premier, s\{t), de type rampe montante, ii) le second, 52(t), de même nature que le précédent, mais retardé de Tm et de pente opposée. On a donc : s{i) = — Y(f) —— Y(r - t,,,) Tm Tm d'où, sa TL, obtenue en utilisant la linéarité et la translation :

soit

S(p) = TL | — Y(/) 1 — TL | — Y(f — r„ \ Tm I \ Tm

TL<.v('r)^ =

■KO

KO

1 j S2{t) 0 a) Fig. A3.3,

1 - exp(-/7Tm) TmPÂ

705

Transformée de Laplace

II. 3. — Impulsion de Dirac En faisant tendre vers 0 la durée de montée rm du signal s{t) précédent, on restitue évidemment l'échelon Y(f) (Fig. A3.4a). La dérivée de s{î) est un créneau de largeur rm et de hauteur \/rm (Fig. A3.4b). Si l'on fait tendre rm vers 0, on obtient une impulsion de largeur nulle et de hauteur infinie ; c'est l'impulsion de Dirac, notée <5(?), déjà introduite dans la transformée de Fourier (cf. annexe 2). Y(t) i

s{t) '



1 -

o

0 rm

t

t

ds(t) àt b)

5(0 =

dY(0 dt

I/t,;

Fig. A3.4. Pour trouver la transformée de Laplace de 5(0 ' faisons tendre Tm vers 0 dans l'expression suivante de la TL de d d / : XL

ds vd7

= P 3"^ f1 - exp(-prm)] P2rm

d'où

TL{5(0} = lim p^- [1 - exp(-prm; Tm->o p-r,.

On en déduit : TL

{'^}=}!PoipP^lpTm)

et

On retrouve l'impulsion de Dirac, unité de convolution (cf. annexe 2), ce qui s'explicite comme suit : e{t)= / Jo

e(r')5(f-0 dO

II. 4. — Réponse impulsionnelle Expérimentalement, on montre que, si les conditions de linéarité et d'invariance par translation sont satisfaites par un instrument, la relation entre le signal de sortie s{t) que donne un instrument et le signal d'entrée e{t) est une convolution : /'OO ^(0= / Jo

df

La fonction h{t) est la réponse impulsionnelle de l'instrument. On la désigne ainsi car h{t) est le signal de sortie correspondant à une impulsion de Dirac 5(/) en entrée ; /•OO s(t)= / 5(0^-0^/ = ^/) Jo

706

Annexe 3.

La transformée de Laplace H(j?) de h{t) est la fonction de transfert de l'instrument, puisque c'est le rapport entre les transformées de Laplace, sortie sur entrée :

S{p) = E(p)H(p)

d'où

H(p) =

II. 5. — Transformation de Laplace des signaux périodiques On sait qu'un signal périodique g(t) est défini par la reproduction, à intervalle régulier T, d'un même signal élémentaire go(r), appelé motif (Fig. A3.5) : = £0 W + gùit - F) +

f g{t — riT) H

H{t) M

Fie. A3.5. On détermine aisément la transformée de Laplace d'un tel signal en utilisant les propriétés de linéarité et de translation : G{p) = TL{g(r)} = TL{g0(f) +

g0(t

- 7-) + ... + g(, - „r) + ■.. }

soit : G{p) =Go(p){l + exp(—pT) + ... + exp(—uT) + ...} Comme l'expression de la somme de la série géométrique, de raison exp(—/?7) inférieure à l'unité, est (cf. Optique) : ■a o c Z5 û fM 1—1 O (N © > CL O (J

1 + exp(-p7') + ... + exp{-«r) + ... =

1 - exp(—/xT)

on en déduit : G{p) =

Gq{p) 1 - exp(-pr)

II. 6. — Signal d'horloge On appelle signal d'horloge le signal, noté c{t) (de l'anglais clock), de période T, dont le motif co(?) est un signal rectangulaire d'amplitude 1 V (Fig. A3.6). On introduit le rapport cyclique à l'état haut du signal, ah = r/T < 1 , r étant la durée à l'état haut du signal sur une période. La transformée de Laplace C{p) de c{t) se déduit de ce qui précède :

C{p) =

Co{p) 1 - exp(-pr)

707

Transformée de Laplace

avec ; c

o{p) = / io

1 — exp{—pr)

c

"o(0exp{—/:>?) dr = / exp{-p?) dr= - -exp(-/?r) o 7o P

p

Ainsi, la transformée de Laplace d'un signal d'horloge, de période T, et d'amplitude unité, s'écrit 1 — exp(—p ahT) C{p) =

p[l - exp(-pr)]

avec

ah = -

c{t) ■ ; 1

t

0 T

T

Fig. A3.6. Remarque : Si — 1, alors C(p) = 1/p, ce qui était prévisible puisque c{r) s'identifie alors à la fonction Y(r).

Annexe 4

Fonction gamma et fonctions de Bessel

'Lqs fonctions de Bessel, du nom de l'astronome et mathématicien allemand du XIXe siècle F. Bessel, se classent dans un vaste ensemble mathématique de fonctions utiles, appelées fonctions spéciales, parmi lesquelles la fonction gamma joue un rôle essentiel. Elles interviennent dans de nombreux problèmes en physique, pour exprimer l'amplitude et l'intensité de la figure de diffraction de Fraunhofer donnée par un trou circulaire (cf. Optique), étudier les ondes stationnaires d'une corde verticale (cf. Mécanique ), déterminer le champ électromagnétique à l'intérieur d'un cable coaxial en régime harmonique (cf. Électromagnétisme), calculer la fonction d'onde radiale d'un puits d'énergie potentielle carré en géométrie circulaire (cf. Quantiqne) et analyser le spectre d'un signal modulé en fréquence ou en phase (cf. chapitre 16).

I. _ fonction gamma La fonction Gamma, ou fonction eulérienne de deuxième espèce, de la variable réelle x, notée r(x), joue un rôle important dans l'expression de nombreuses fonctions spéciales. 1.1. — Définitions Pour x > 0 la fonction Gamma s'identifie à l'intégrale suivante, dite d'Euler : POO r{x)= / r^1 exp(-r)df Jo Pour x < 0, elle se construit à l'aide de la relation de récurrence :

r(x) =

r(x+i)

que l'on établit en intégrant par parties : POO r{x) - / Jo

"1

00

POO jX m+i) exp(-r)dr = -exp(-r) + / -exp(-r)dr = X x L lo Jo

soit aussi r(x) = (x — l)r(x — 1), qui est une autre écriture de la propriété précédente.

709

Fonction gamma et fonctions de Bessel

Notons qu'en x = 0, l'intégrale d'Euler est divergente, donc non définie. En raison de la relation de récurrence précédente, l'intégrale d'Euler diverge aussi pour toute valeur de x entière négative. Le domaine de définition de la fonction Gamma est donc le suivant : l'ensemble des nombres réels moins {0; —1; —2; -3...}. Remarque : On définit parfois la fonction r{^) de la variable complexe z ■ On a alors x = Re(2). 1.2. — Valeurs particulières a) r(l) En x = 1, on obtient : /■oo r(l)= / exp{-r)df = {-exp(-/)}(J0 = 1 b) r(i/2) En x = 1/2, la fonction Gamma s'identifie à l'intégrale de Gauss (cf. annexe 2) ; en effet, il vient en posant t = u2 : /•OO -1 r-OO ç OO r(l/2)= / r_l/2exp{-f)df = - / exp(—M2)dif= / exp(—M2)d u = \ zt Jo 2. Jq J-oo c) Valeurs de r{ii) pour n entier supérieur à l'unité Lorsque n est un entier positif supérieur à l'unité, la relation de récurrence s'écrit : T{n + 1) = nT{n) = n x {n — l)r(/2 — 1) = ^ x (n — 1) x (n — 2) x r(n — 2) = n x (n — V)... r(l) Finalement, avec 17(1) = 1 : r(n + 1 ) = n! Sur la figure A4.1, on a représenté graphiquement r(x). r(A-)1

1/2 1

2

A FIG. A4.L d) Valeurs de F (x) pour x demi-entier Lorsque x est demi-entier, on trouve les valeurs successives de r(x) en utilisant la relation de récurrence r(x) = (x — l)r(x — 1) :

r

(l)-îr(î)-¥

"VH1#-"""

710

Annexe 4.

II. — FONCTIONS DE BESSEL II. 1, — Équation différentielle de Bessel L'équation différentielle de Bessel est une équation différentielle linéaire, à coefficients variables, c'est-à-dire dépendants de la variable de dérivation, du second ordre, et sans second membre (dite homogène) : 2 d" v dy , 2 2% r» x2—^l + x— + .y2 - a-)y = 0 ax dv: où « > 0 est un paramètre indépendant de y . Deux cas doivent être envisagés. a) a n'est pas un nombre entier Si a n'est pas un nombre entier, la solution générale de l'équation de Bessel se met sous la forme d'une combinaison linéaire des fonctions (y) et J_a(Y) :

y (y) = AJa (y) -f BJ-a{x)

A Qi B étant des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux limites ; (y) et J-a{x), appelées/o/zcborLv de Bessel de première espèce, s'expriment par le développement en série suivant dans lequel F est la fonction gamma.

•^^wr^ + a + i) (2

b) rr est un nombre entier Si a est un entier n , la solution de l'équation est une combinaison linéaire de deux familles de fonctions, J,, (y) et F,, (y) : y (y) = AJn(x) +BYn(x) A et B étant comme précédemment des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux limites ; ./,((y) et Y,,(y) appelées respectivement fonctions de Bessel de première et deuxième espèce, s'obtiennent par les développements en série suivants :

^ k\ (k + n)\ \2)

siniBir)

Remarque: Les fonctions Y,, (y) sont aussi appelées fonctions de Neumann ou fonctions de Weber.

711

Fonction gamma et fonctions de Bessel

II. 2, — Propriétés des fonctions de Bessel d'ordre n entier Sur les figures A4.2a et b, on a représenté les fonctions de Bessel de première et deuxième espèce, pour n = 0, 1,2. J„{x)

r„(x) fox

Mx) Jdx)

flW f2

Jlix

,

FlG. A4.2. a) Comportement à Vorigine À l'origine, les fonctions /„(x) sont finies, puisque : 7o(0) = 1

et

/„(0) = 0

si

n> \

Quant aux fonctions F„(x), elles divergent à l'origine, ce qui contribue à les exclure le plus souvent des solutions physiquement acceptables de l'équation différentielle de Bessel : lim Yn(x) = —oc x—*0+ b) Parité Les fonctions J„{x} ont la parité de n, puisque ; 00

=

s

('—1^ y

/_v\

(*+«)'

)

2k+

" =

c) Zéros Il est parfois utile de connaître les valeurs de x pour lesquelles les fonctions de Bessel, de première espèce, d'ordre entier, sont nulles. Sur le tableau A4.2, on a donné les huit premiers zéros des cinq premières fonctions Jn(x) ; on lit par exemple 7| (7,015) « 0. d) Développements asymptotiques Pour x grand, en pratique x > X| , premier zéro de Jn (x), on utilise les expressions asymptotiques suivantes pour représenter les fonctions de Bessel : / 2 \ 'Z2 -77 Jn (x) ~ ( — ) cos x — {2n + 1 ) — \ TTX / 41/2 F„(x) «

— \ TTX

sin X- (2n+ 1)

77

712

Annexe 4.

A,

A2

A3

A4

AS

Ag

JoM — o

2,404

5,520

8,653

11,792

14,931

24,352

J\ (a*) = o

3,831

7,015

10,173

=o

5,135

8,417

11,620

Mxk) = o

6,380

9,761

13,015

74 (A>) = 0

7,588

11,065

14, 373

19,616

22,760

21,117

24,270

16,223 r~r î 22,583 17,616 20.827

25,748

:

§

28.908 30,371

TAB. A4.2.

e) Formules de récurrence On établit les relations de récurrence suivantes, satisfaites par/„(a) et Yl,{x) ; J| (a) -f- JnA-X (-^) — n J,, (a) + A

2n

Jn(x)

(a) = A

Jn— I ('^)

I (a)

~ [a"/;,(a)] = a'7„_i (a) Q JC

(-*-) — 2.]y((x)

n Jn (A) - A J'n (A) = xJii+] (A) -^-(a_"/„(a)] = —x~"Jl,+] (a) Cl JC

f) Expressions intégrales Citons quelques expressions intégrales usuelles se ramenant directement aux fonctions de Bessel If7 /o(a) = — / cos(Asin0)d^ 77 Jq ]f7T Jn{x) — -— / exp[/(Asin 0 — 710)] d^ 2tt J-tt

f00 / cos(ACOsh w) du 77 Jo 2

FoW =

ou

] f77 /„(a) = — / cos{n$ — xsinO) dO 77" 7o

ou

1 /*2,r /«(a) = — / exp[/(ACOS 0 + nd)\ d 6 ï-rr Jo

Annexe 5

Lois de probabilité

La théorie des probabilités et plus largement la théorie statistique des processus stochastiques (dus au hasard) reposent sur trois axiomes énoncés par le mathématicien russe A. Kolmogoroff en 1933. Avant tout, il convient d'introduire le langage dans lequel on exprime ces axiomes.

I. — LANGAGE DES PROBABILITES 1.1. — Événements En théorie des probabilités, on considère une expérience E , c'est-à-dire une procédure détenninée, que l'on peut répéter N fois dans les mêmes conditions de préparation, soit successivement par le même expérimentateur, soit simultanément par N observateurs qui procèdent selon le même protocole expérimental. Chaque répétition de E constitue une épreuve qui donne un résultat observable. A chacun des résultats, on associe un événement Ak . Exemple : jeu de pile ou face L'expérience E est le lancé d'une pièce de monnaie; chaque lancé est une épreuve qui donne un résultat, soit pile P soit face F. On associe ainsi à cette expérience deux événements : P ou F. Si l'expérience consiste à lancer deux pièces identiques, trois événements peuvent se produire : PP, PF,FF. o (N CM

1.2. — Espace des événements L'espace des événements £ est l'ensemble de tous les événements {A^} que l'on peut associer, a priori, à une expérience déterminée E. Exemple : jeu de pile ou face Dans le lancé d'une pièce de monnaie, l'espace des événements est P. F. Dans celui de deux pièces identiques, c'est PP: PF, FF. 1.3. — Événements disjoints ou incompatibles Deux événements, A et B sont disjoints, ou incompatibles, s'ils s'excluent mutuellement, ce que l'on écrit formellement : A n i5 = 0 .

714

Annexe 5.

Par exemple, dans le jeu de dé à 6 faces symétriques, numérotées de 1 à 6, l'événement « sortie de 2 » et l'événement « sortie de 4 » sont disjoints. En revanche, l'événement « sortie d'un chiffre supérieur à 2 » et l'événement « sortie d'un chiffre inférieur à 4 », sont compatibles par l'événement « sortie du chiffre 3 ». 1.4. — Événement certain Un événement est certain s'il se produit systématiquement au cours d'une expérience. Par exemple, la réalisation de Vun quelconque des événements de l'espace des événements, associé au lancé d'un dé à 6 faces, est un événement certain.

II. — THEORIE DES PROBABILITES Il. 1. — Axiomes des probabilités de Kolmogoroff On appelle probabilité d'un événement A, issu d'une expérience E, le nombre réel P{A) qui satisfait aux axiomes suivants : axiome 1. La probabilité d'un événement est positive ou nulle : /^(A) > 0 axiome 2. La probabilité de l'événement certain est égale à 1 : P{A) = 1 axiome 3. La probabilité de la réunion de deux événements incompatibles, A et B, est la somme des probabilités de chacun des événements : P(A U B) = P{A) + P{B) Remarque : Ce dernier axiome est souvent appelé l'axiome des probabilités totales. II. 2. — Conséquences a) Somme des probabilités de deux événements contraires La somme des probabilités de deux événements contraires est égale à 1 . En effet, l'événement contraire à l'événement A , noté A , est par définition incompatible avec A , On a donc : P(AUÂ) = P{A) + P(Â) Comme A U A est un événement certain, on en déduit : P(A) + P(A) = 1 . b) Valeur des probabilités Toutes les probabilités sont comprises entre 0 et 1 . En effet, en combinant l'équation précédente et l'axiome 1, on en conclut que : 0 < P(A) sC 1 c) Événements équiprobables Soit une expérience à laquelle on peut associer un ensemble d'événements, A\ A2 ... A^ ... A,v , équiprobables. II vient : P(A|) = P(A2) = ■ •• = P{A^ =

1 ~

puisque

^ ^ P(At) = 1 k=[

Par exemple, les probabilités de P et P dans le jeu de pile ou face sont égales à 1/2.

Lois de probabilité

715

Notons que cette hypothèse d'équiprobabilité, justifiée essentiellement par des considérations de symétrie et par des expériences antérieures, permet de connaître la valeur de la probabilité d'un événement : à un dé à 6 faces, bien équilibré (non « pipé »), on associe un espace d'événements de même probabilité 1 /6. II. 3. — Probabilité conditionnelle Toutes les probabilités sont conditionnées par la connaissance que nous avons a priori de l'expérience. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas explicité cette information. Considérons un événement A , de probabilité P{A.), dont la réalisation est conditionnée par celle d'un autre événement B, de probabilité P{B), et désignons par P{A H B) ou P{A^ B), la probabilité conjointe ou probabilité pour que les événements A et B soient réalisés . Par définition, la probabilité conditionnelle de A , sachant que B est réalisé, est le rapport suivant noté P(A|B) : ^lfi) = fiw1 De même, on définit la probabilité conditionnelle de S si A est réalisé selon : P{B\A) =

P{A,B)

On en déduit la règle de Bayes (du nom du mathématicien anglais du XVIIIesiècle T. Bayes) P{A,B) = P{B)P{A\B) = P{A)P[B\A)

II. 4. — Événements indépendants Deux événements A et B sont indépendants si la probabilité pour que A se réalise ne dépend pas de la réalisation de B. On a donc : P(A|S) = P{A)

d'où

P(A,S) = P(A)P{B)

Exemple : dans le jeu de pile ou face, la probabilité pour que soit réalisé F deux fois de suite est : P{FF) = P{F)P{F) = ^ x t

j

puisque les deux épreuves successives sont indépendantes. Remarque : On ne doit pas confondre disjoints et indépendants ; deux événements disjoints ou incompatibles s'excluent mutuellement ; leur indépendance n'a pas de sens.

III. — VARIABLES ALEATOIRES III. 1, — Définition Considérons l'espace des événements {A^} d'une expérience E. À chaque événement A^, de probabilité P* , on associe un nombre Xk. La grandeur X qui peut prendre les valeurs a* , avec les probabilités respectives P^ , est appelée variable aléatoire. On définit alors la loi de distribution de la variable aléatoire X par le graphe donnant Pj- en fonction de ses réalisations x^ . Par exemple, dans le cas du lancé d'un dé à 6 faces, la variable aléatoire X peut prendre les valeurs 1,2,3.4,5,6 avec une probabilité uniforme égale à 1/6 (Fig. A5.1).

716

Annexe 5.

PM

Pk 1/6

^

2

3

5

6

a

exp{—x/a)

Xk

FlG. A5.1.

FlG. A5.2.

III. 2. — Densité de probabilité Lorsque les valeurs prises par la variable X ne sont pas discrètes mais forment un ensemble continu, on introduit une densité de probabilité p{x) . L'intégrale :

/ p{x) dx — P{a ^ X ^ h) Ja représente la probabilité pour que la variable aléatoire X soit comprise entre les valeurs a et Lorsque a = —oo et /? = oo , cette intégrale vaut 1 puisqu'elle représente la probabilité de l'événement certain : /oo p{x) dx = />(—oo ^ X ^ oo) = 1 -oo Sur la figure A5.2, on a représenté la loi de probabilité exponentielle qui vaut : p{x) = a pour x ^ 0 et p(x) = 0 pour x < 0.

1

exp(—x/a)

La loi de densité de probabilité uniforme po dans l'intervalle de largeur a et centrée en x = b est telle que : /oo

r-b+a/l pb+a/l "b+a/l p(x) dx = / po dx = po / dx = pqci = 1 ■>—a/2 -oo Jb—a/2 Jb—a/2

d'où

-j p(x) = po = ®

III. 3. — Fonction cumulative ou fonction de répartition La fonction cumulative F(x) d'une variable aléatoire est la probabilité pour que la variable aléatoire X soit inférieure à la valeur x : A , / F{x) = f p{x') d' X 7—oo

III. 4. — Valeur moyenne et moments d'une variable aléatoire a) Variable aléatoire discrète Soit X une variable aléatoire prenant l'ensemble des valeurs {x^} avec les probabilités {F^} • On appelle valeur moyenne de X son espérance mathématique ou sa valeur espérée définie par : {x) = y>.pt

717

Lois de probabilité

On définit aussi les moments d'ordre n {x") de la variable X et les moments centraux correspondants pj' par les moyennes de x!' et (x — {X))" respectivement : {X") = Y,4Pt k

et

m" = ((.v - {X))") - y> - {X))"Pk k

La variance cr est le moment central d'ordre 2 et sa racine carrée cr Vécart-type . La relation entre a2 , {X2) et (X)2 est facile à établir : ^ = /r = {{x - (x))2) =

+w2 E^ -2w E-ïPt =

- w2

Exemple : pour un lancé d'un dé à 6 faces : 1 1 21 (X> = lx- + 2x- + ... = T = 3.5

<X2> = 1 x 7+4x-H

=

d'où : =

6

(2é] V 6 /

=8 75

et

o- = 2,96

b) Variable aléatoire continue Lorsque la variable aléatoire est continue, les définitions précédentes se généralisent aisément à l'aide de la fonction densité de probabilité p(x) : (X) — /

xp{x) dx

{X") = /

x"p(x) dx

et

p" = 1

(x — {X))"p{x) dx

Exemples : 1) Pour une loi exponentielle, on trouve : (X) = / Jq

-expf—-^dx = fl a \ a/

(X"2) = / ,/o

2 — 0 exp f—dx = 2a \ a/

et

a2 = 2a2 — a2 = a2

2) Pour la loi de densité de probabilité uniforme po , le calcul des moments d'ordre 1 et 2 donne : fb+a/2 <X) =

no-x b+a/2 2

X) = / J b—(\

Ln

( x21b+a/2

a\2

If/

XPa d

^;'0 { 2 L/2 =

3 . b+o/2 x- po dx = po i — 3

^ 1 = ^

/,

2) -

/_ +x

J b—a/2

(

- 2) H

w-\ a\3l 2)

u\21

=

/ -r 9 ce 3<2/-?2 + a. <33/4 ^ —=b2 + — 30

IH. 5. — Fonction caractéristique d'une variable aléatoire On appelle fonction caractéristique d'une variable aléatoire X, de densité de probabilité p(x), l'intégrale suivante : /oo p (x) exp (/2 ttux) d x -00

718

Annexe 5.

Notons que (f){u) est l'espérance mathématique de la fonction exp(j27rii). Cette intégrale est la transformée de Fourier inverse de p{x) (cf. annexe 2). Il en résulte que la densité de probabilité p{x) est la transformée de Fourier (directe) de sa fonction caractéristique 4>{u) : /•oo d){u) exp(—/277ux) d u -oo Exemple : la fonction caractéristique d'une variable aléatoire uniformément distribuée sur un segment de largeur a, centré tn x = b est, puisque p{x) = \/a : /oo t-b+ajl j p{x)tXp{jlTTUx) àx — / - QXpijlTTUX) 6.X -oo Jb-n/2 a 1 r >.b-a/2 Q\p{j7Tiia) — expi-iTTua) | exp(/2i ^7TUX)\ = QXpijlTTUb) — ' b'X J 1 jlTTiia jlTTUa J b+a/2 ce qui donne, en effectuant (f){u) = QXpijlTTUb)

sin^ua) ir ua

Les fonctions p{x) et sm{7Tua)/(irua), dans le cas d'une distribution uniforme de probabilité 1 /a , sont représentées sur la figure A5.3. Asin(7rM<:;) 77 UCl

p(x)

a) Fie. A5.3,

IV. — DIFFÉRENTES LOIS DE PROBABILITÉ En dehors de la loi de probabilité uniforme sur un segment et de la loi de probabilité exponentielle, les lois de probabilité les plus connues sont la loi binomiale, la loi de Poisson, la loi normale de Gauss et la loi multinomiale.

IV. 1. — Loi binomiale a) Définition La loi binomiale est la loi de probabilité d'une série d'épreuves répétées qui possèdent les propriétés suivantes : i) chaque épreuve admet deux événements possibles A] et A2, de probabilités respectives déterminées p Qt q = 1 — p, ii) les épreuves sont indépendantes les unes des autres, iii) la variable aléatoire X est le nombre n d'événements Ai dans une suite de N épreuves.

Lois de probabilité

719

Par exemple, la probabilité pour que, dans le jeu de pile ou face, P ou F apparaissent n fois, suit une loi dite de Bernoulli avec p = 1/2 . Les différentes épreuves étant indépendantes, la probabilité P„ de réaliser n fois A\ , et donc N — n fois A2 , est proportionnelle à p" , à (1 — p)N~n et au nombre de façons de choisir n épreuves parmi iV, c'est-à-dire au nombre de combinaisons :

Notons que cette loi dépend de deux paramètres N et n . h) Moyenne et variance Pour calculer la moyenne {X) =

nP,,, écrivons l'identité suivante :

{px+qf =

= f>"P„

et dérivons ses deux membres par rapport à x. Il vient : Np{px + q)N

1

=

'P,,

En faisant x = 1 , on trouve, puisque p + g = l : (X) =Y,nP" = Np

On calcule le moment d'ordre 2, {X2) = x l'identité (px + q)N — "Pn • En effet :

rrP,, en dérivant, une seconde fois, par rapport à x,

NiN - 1 )p2{px + q)N~2 = ^ n{n - 1 )x"~2P,; ce qui donne, en faisant une nouvelle fois x — 1 ; N(N - l);r = V n{n - l)P„ = {X2) - {X} Donc : {X2) = N{N - 1 )pz + (X> -- N2p2 - Np2 + Np

et

2 _ {X /v2\ <j-2 = ) - {X)2 = Np(\ - p) = Npq

IV. 2. — Loi de Poisson ou loi des événements rares a) Définition La loi de Poisson est la loi de probabilité suivante :

Pn = — exp(—a) n\ n étant un nombre entier ou nul et a une quantité positive, appelée paramètre de la loi. Sur la figure A5.4, on a représenté P,, (a) pour différentes valeurs de n.

720

Annexe 5.

Pn(a) = —a" expf-a) ni \ H =0 n= 1 \1 Fig. A5.4.

Cette loi est ce à quoi se réduit la loi binomiale lorsque p est très faible et N très grand, de telle sorte que le produit Np soit une constante a . En effet, on a : N\

fay ^ _ a_\N-n

n\{N-n)\\NJ

\

NJ

N{N-\)...iN-nA-\) A _

x

n\

Comme : / lim (1 /V—>oo \

N"

\

NJ

a\N ) = expf—« v NJ

et : +

W->oo

llm

N"

lxG_nxG_nx.„G_^=1

N-~*oo

^

NJ

Pn= lim Cxp'l{\ -p)N~11 N—'Co

d'où

N

V

J

\

N

)

il vient : Pn =

n\

exp(-û)

Cette loi joue un rôle très important en physique, car l'émission aléatoire de particules, le nombre de collisions subies par une particule et les bruits fondamentaux (bruit de photon, bruit Schottky, bruit Johnson) satisfont à une statistique de Poisson (cf. chapitre 17). b) Moyenne et variance En utilisant les résultats relatifs à la loi binomiale, on obtient : n = Np = a

et

a2 = Npq = £3^1 — ^ « a

On peut retrouver ces résultats directement :

w = E " pii=0 '

ex

p(-û) = E v H=1 '

puisque :

ex

p(-a) =a exp(-fl) E ôtzti, ;i=l • ''

N

ECl..n- 1 7 7T7 in - 1)! t'A

ex

Pa

De la même façon : N (z2) = XX

ex

p(-û) =

ex

p(-û) x E

n(n — 1) + n^ m

= a

721

Lois de probabilité

d'où: N 2

2

(X ) = â exp{—<3) x

L >

n—2Z —+<2 = a2+a

o-2 = {X2) — {n)2 = a2+a—a2 = a

et

a=a

Ainsi, dans une loi de Poisson, moyenne et écart-type coïncident.

IV. 3. — Loi normale et loi de Gauss a) Définition La loi normale est la loi à laquelle satisfait une variable aléatoire continue X, de densité de probabilité de la forme : /?(*)= A exp

^

b) Moyenne et variance La distribution étant symétrique par rapport à la valeur x = m , la valeur moyenne de X est égale à m . Les constantes A et 5 sont reliées par la condition de normalisation. En effet, en introduisant y = x — m, on a (cf. annexe 2 ) :

J_j(.*)à*=*J_j*p{-y1)ày = M*By/2 = ï

d-où

A =

i-L[7,

Quant au moment d'ordre 2 , il se développe selon : {X2) = A

x2 exp —

(y + m)2 exp

dx = A

^

Comme la contribution du double produit 2my est nulle, il vient, en utilisant les valeurs des intégrales de Gauss Go et Gq (cf. Thermodynamique) :

AJ

y2 exp

dy + A m2 j

exp

dy = ^

/o B -|-Am2 (ttS)1^2 = ^ + m'

Ainsi a2 = {X2) — (X)2 = B/2 . La distribution p{x) s'écrit finalement :

1

[

(x-m)2

PW=(2^)VVeXP Lorsque cette loi est centrée ( m = 0 ) et réduite ( o* = 1 ), on l'appelle loi de Gauss (Fig. A5.5) :

p{x)

=(dpexp {-4

On se ramène à une telle loi en procédant à une translation et à une affinité de la variable aléatoire. La largeur de cette fonction à mi-hauteur est : 2(ln 2)1/2 — 2,35 .

722

Annexe 5.

p(x) =

1 (Itt) /2

i2nyntxp[-2

1-*, 35

FlG. A5.5.

IV. 4. — Théorème de la limite centrale ou de la tendance normale a) Propriété de la fonction caractéristique Considérons une variable aléatoire X, somme de deux variables aléatoires X\ et Xi, indépendantes, de même densité de probabilité et donc de même fonction caractéristique (j)e{u). La fonction caractéristique 4>x{u) de X a pour expression ; /OO

nOO

pOO p{x) cxpijl-TTUx) dx= / pe(x\ )pe(x2) exp^TTM^! + X2)] dX| dX2 -00 J —00 J —00

soit : = 4>e{u)(})e(u) = [4>e{u] Ainsi, la fonction caractéristique d'une somme de deux variables aléatoires indépendantes X[ et X2 est le produit des fonctions caractéristiques de ces variables. En prenant la transformée de Fourier de chaque membre, on en déduit que la distribution de probabilité de la variable X est le produit de convolution des distributions de probabilité des variables X\ et Xi (cf. Optique). En généralisant à la somme d'un nombre quelconque N de variables aléatoires, on trouve évidemment : 4>x(u) = [4>e{u)]N b) Limite gaussienne lorsque N

1

Supposons que le nombre de variables aléatoires, dont la somme est la variable aléatoire X, soit très grand devant 1. En outre, plaçons-nous, pour simplifier l'analyse, dans le cas où toutes ces variables soient centrées. Comme la variance cr2 de la variable X augmente avec N, considérons la variable plus intéressante S = X/N1/2 de variance N fois plus petite. Il vient, en remplaçant 4>e{u) par son développement autour de w = 0, jusqu'à l'ordre deux inclus, si les termes d'ordre plus élevé gardent une valeur finie : N d(f)e(u) ir rd2 e{ti) + M11) = \ M®) + + du ÏN du2 avec ;

/OO Pe{x) CXpijlTTllx) d. -00

Lois de probabilité

723

On a, par définition de la densité de probabilité de la variable aléatoire centrée : (l>e(0) = /

Pe{x) d,-*: = 1

déoiu)

et

(JZtt) /

du

xpe{x)exp(j2TTux) dx = 0

En outre : fCO = (j2Tr)\2 // x2pe{x) Qxp(j27rux) dx= —A-tt- /

"d2 du2

x pe{x)QXp(j27Tux) dx — —ai

Par conséquent :

0s(M)

=

-

277

^ d

^

et

ln

^(«) = A^ln ^1 - 2772H

^

Comme N est grand, il vient, en développant le logarithme ( ln(I + jr) « x ) : In ^(m) ~ N ( —27r2u2~-j = —27T2u2a2 Ainsi : ^ exp(—277 ira )

et

ps(x) =

(^277 y ' ae

exp

en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2). Ce résultat constitue le théorème de la limite centrale ou de la tendance normale : La distribution de la variable aléatoire 5, somme pondérée d'un grand nombre de variables aléatoires X,, est donc une gaussienne, pourvu que la fonction de probabilité des variables X-, admette des moments p!' d'un ordre supérieur à deux. Il en est ainsi pour la plupart des distributions de probabilité, notamment la distribution uniforme.

■a o c Û (N 1 O CM (5) x: _Di > a. o u

Annexe 6

Simulation des circuits

De nos jours, la simulation est une technique largement utilisée en physique, dans les laboratoires universitaires ou dans les centres de recherche appliquée. En raison de la puissance de calcul toujours croissante des ordinateurs et des soucis économiques de maîtrise des coûts, elle est devenue un outil d'analyse extraordinaire par son efficacité et par conséquent indispensable. Pour cette raison, elle s'est introduite naturellement dans l'enseignement, notamment en physique, car elle offre un moyen facile d'initier les étudiants à l'analyse de systèmes complexes. En effet, il n'existe pas de méthodes analytiques exactes pour décrire de tels systèmes. Avant les techniques de simulation, le physicien réduisait la complexité d'un système en invoquant des hypothèses simplificatrices partiellement justifiées. Bien que nécessaire, cette analyse simplifiée s'avère insuffisante, lorsqu'une description minutieuse et sans approximation est exigée. Le recours à la simulation s'impose alors. La précision n'est pas le seul intérêt de la simulation. La possibilité de changer les conditions du problème, de modifier l'ensemble des paramètres et d'observer le résultat obtenu, apporte un éclairage complémentaire qui contribue à approfondir notre connaissance des phénomènes physiques. Plusieurs thèmes d'électronique sont abordés : i) Simulations SPICE, logiciel de simulation électronique, dont l'acronyme signifie Simulation Program with Tntegrated Circuits Emphasis. ii) Conception d'un conformateur sinusoïdal. iii) Etude d'un oscillateur à comportement chaotique. Le lecteur trouvera des lignes de codes utilisées dans cette annexe sur le site suivant : http ://webast.ast.obs-mip.fr/perez

I. _ SIMULATIONS SPICE La conception des circuits électroniques est facilitée par l'utilisation d'outils de simulation permettant d'en évaluer les performances. Avec l'avènement de différents outils logiciels, la conception assistée par ordinateur (CAO), est devenue une étape incontournable qui facilite l'optimisation d'un circuit et réduit les étapes d'élaboration de prototypes dans la réalisation. Le logiciel de simulation le plus utilisé actuellement est SPICE, développé par l'Université de Berkeley dans les années 1970. Dans cette section, nous donnons un aperçu de l'utilisation de SPICE et de ses avantages, en laissant de côté la syntaxe du logiciel, laquelle est décrite dans de nombreux

SimulaTion des circuits

11S

1.1. — Simulation d'un oscillateur à résistance négative On sait que les pertes induites par la résistance parasite R d'une bobine d'inductance L peuvent être compensées par l'utilisation d'une résistance négative réalisée par un montage avec un AO. Le montage de la figure A6.1 est décrit en utilisant la schématique SPICE, où il est impératif d'alimenter PAO type de la série 741 que l'on aura choisi dans une bibliothèque de modèles. En considérant PAO idéal, rappelons (chapitres 8 et 15) : i) l'expression de la résistance négative Rn de PAO : k = —R\ R2 ii) la condition d'oscillation du montage à la pulsation cuq , obtenue en faisant varier la résistance R\ s'écrit : L , \ f R Rn = avec <w0n = — 1 H RC LC\ R,, soit : ^l = -R' r, ^2 =^ L R R3 RC R3

et

(O'r

LC

1

R2C

1

~L~

LC

pourvu que la résistance négative soit, en valeur absolue, très supérieure à la résistance de perte de la bobine. Cette représentation est confirmée par la simulation SPICE pour Ri = R3 = kfi, L = 0,1 El, C = 220 nF, /? = 10 fi ; où, lorsque R\ = 45,45 kfi, la fréquence de l'oscillation est 1 kHz. Alors que l'expérience confirme la schématisation précédente, la simulation du réseau telle que décrite sur la figure A6.1, avec initialement courants et tensions nuls, conduit curieusement à la tension nulle au noeud B. L'interprétation est la suivante : la solution us = 0 étant instable, toute perturbation éloigne le point de fonctionnement du circuit de cet état. En pratique, c'est le bruit électronique qui pennet le démanage des oscillations du système. Cette difficulté est contournée par la simulation, lors de la prise en compte de conditions initiales non nulles, par l'intermédiaire du modèle SPICE noté IC (Fig. A6.1).

" u .v{V 10-5 --

7777 -5--10 12

7777 FIG. A6.1.

16

20

t{ms)

Fig. A6.2.

Notons que l'on aurait pu simuler l'effet de la résistance négative sur un réseau R L C série avec une résistance négative optimale égale à la résistance de perte de la bobine. En raison de la faible valeur de cette dernière, quelques ohms, il serait très difficile, voire impossible, de réaliser une résistance négative de quelques ohms sans risquer de saturer en courant PAO.

726

Annexe 6.

Une fois introduites les conditions initiales, la simulation de l'oscillateur électronique fonctionnant avec un AO réel, dont les caractéristiques ont été fournies par le constructeur, confirme les prévisions : i) pour R\ = 4,545 kH, soit une résistance dix fois plus petite que la résistance limite de 45,45 kfl, la tension ns(r) est décrite au voisinage de l'état de repos électrique par une solution du type; — A Qxp{—at) sm(ù)t + (f>)

avec

a < 0

ce qui confirme le résultat de la simulation sur la figure A6.2 ; on observe une oscillation dont l'amplitude diverge, puis atteint le régime établi sous l'effet des non-linéarités. ii) Pour Ry = 454,5 kfl, soit une résistance dix fois plus grande que la résistance optimale, le coefficient de la fonction exponentielle est positif, d'où une oscillation qui s'amortit progressivement (Fig. A6.3). iii) Pour R] = 45,45 kfl, ce qui ne peut jamais être réalisé en pratique, l'oscillation est celle d'un oscillateur harmonique (Fig. A6.4). MV)

uJy)

0--4 /(ms)

/ (ms) 0

10

50

00

FIG. Ad.3

FIG. A6.4.

1.2. — Simulation d'un filtre passe-bande On construit un filtre passe-bande sur la base d'une structure de Rauch (cf. chapitre 10 ), de fréquence centrale 200 kHz, dans l'hypothèse d'un AO idéal (Fig. A6.5). Etudions l'influence des imperfections du modèle de PAO sur la qualité du filtre, en utilisant quatre types d'AO : le LM741, le TL084, le MAX403CP, et le modèle idéal de SPICE. Les résultats décrits sur la figure A6.6 démontrent l'importance du choix de PAO. MAX403CP

20

LM741

O.lmF 159,154 kO

10 AO idéal

7,957 kQ _

D> X

TL084 10

398 Q u.. 7777-

7777 FIG. A6.5.

7777

7777

>

20-100

200

300

FIG. A6.6.

400

/(kHz)

727

SimuîaTion des circuits

II. — CONCEPTION D'UN CONFORMATEUR SINUSOÏDAL

Un conformateur sinusoïdal (cf. chapitre 12), est un système dont la caractéristique de transfert, affine par morceaux, est utilisée pour produire des signaux sinusoïdaux, à partir d'une tension triangulaire issue, par exemple, d'un oscillateur de relaxation commandé en tension. Nous nous proposons de déterminer les composants d'un conformateur sinusoïdal, à l'aide de la simulation.

H '

ï

/?o

1

Ri

a)

Vn+\ A

î>2 S

V

^S

Eo

En+

El

Vy Ei

Ei

U
-E2-

tR]--

-Er-

«2 = 0 a\ «o

—U e.m

—UeA

i Fi

FQ

e.rn Ue.l i IC Ei ■

-di

-e\

o

-Ei 6»!

d2

17772

e.m

e. m

0

\-E\

—Ei —n 2

El

El

-Uel

-Vi

x

Ri

b)

L 2 !< T

FlG. A6.7.

\rPn+\ N+

728

Annexe 6.

II. 1, — Position du problème Sur la figure A6.7a, on a représenté un conformateur sinusoïdal, destiné à produire une tension quasi-sinusoïdale, à partir d'une tension d'entrée triangulaire. Dans le premier quart de période, les tensions d'entrée ue et de sortie iis ont pour expressions respectives : et

us = uSiin sin f —t j

d'où

us = u^m

. sin

/ TT Ue VT 2— iip

La caractéristique de transfert réelle doit donc approcher au mieux la caractéristique idéale donnée par l'équation précédente reliant ue à us. C'est ce que montre la figure A6.7b dans laquelle on a supposé pour plus de clarté que A' = 1 . La difficulté de réalisation du conformateur consiste à déterminer les coordonnées des points A/, i variant de 1 à + 1 , qui minimisent « l'écart »de la tension de sortie à la sinusoïde recherchée.

II. 2. —Méthode On mesure l'écart entre tension de sortie et la sinusoïde à réaliser à l'aide du taux de distorsion harmonique (cf. chapitre 12) : 1

(

Dh = (a]+ b\Yn

00

\1/2

i +

où an et bf, sont les coefficients de Fourier : , . ÛO ^ / 27r \ . f 277 \ t h{t) = y +2^a" cos ( n^ft) + b" sin ( )

l

o

Le problème à résoudre revient à rechercher le minimum de la fonction Dh qui dépend des 2{N A- 1) variables suivantes : uej , ue,2, ■■■, Ue,N+i > E] , E2 , £"Ar+i • H existe deux types de méthodes : les premières, directes, fournissent les valeurs optimisées des paramètres, c'est-à-dire les coordonnées du minimum ; les secondes, approchées, donnent des valeurs approchées des paramètres du minimum. Citons quelques exemples de méthodes approchées : i) Ajustement de la fonction ; les points

o

sont choisis sur la caractéristique idéale ;

ii) Ajustement de la dérivée de la fonction : la dérivée d'une caractéristique affine par morceaux est une fonction en marches d'escalier dont la hauteur des paliers s'identifie à la pente a/ des différents segments ; les différentes pentes 07 sont ajustées à la fonction dérivée de la caractéristique idéale. Les contraintes expérimentales seront finalement décisives sur le choix de la méthode. Les incertitudes sur les valeurs des composants ne penuettent pas de réaliser directement les valeurs calculées, ce qui nécessite une phase d'optimisation. Les valeurs des résistances seront affinées à l'aide de potentiomètres à réglages précis ; on s'approchera de la sinusoïde en agissant sur ces réglages, guidé par un distorsiomètre placé à la sortie du montage. Les valeurs optimisées des composants ne seront donc pas plus utiles sur le plan expérimental que les valeurs approchées. Comme, avec la méthode directe, les algorithmes sont plus complexes, le choix se porte sur une méthode approchée. Nous avons retenu la technique d'ajustement de la dérivée de la fonction.

Simularion des circuits

729

II. 3, — Analyse a) Grandeurs non dimentionnées Il est naturel d'introduire la grandeur 6 , sans dimension, homogène à un angle, de valeur maximale tt/2, ainsi que la grandeur analogue relative à la tension de sortie : 77 Ue e= ^ t-e.m

77 lls fi =77 — ^

et

Ainsi, les points anguleux A/ de la caractéristique, / variant de 0 à A+l , ont pour coordonnées :

en posant ue$ = 0, £o = 0,

= 0 et ^0 = 0.

b) Ajustement de la dérivée Relions les pentes a/, i variant de 0 à iV, aux coordonnées des points anguleux. Par construction : fii = ^2si j=i

1

^

0

et

^o = 0

Dans l'intervalle ue^ < ue < Uej+i, u* = Ei + («e — , d'où l'intervalle correspondant dj ^ 9 < ^f+i , obtenu en divisant l'expression précédente par 2ueim/7T : fi = fii — ocjOi H- a-fl

et donc

d fi a,- = ——■

La caractéristique idéale devient : , Ms,m ^ ■ a ip = —— — sin 6 tle.m 2

d ou

ai =

( ^fiS\ M s, m tt „ tlsm 77 —— = —— — cos 6i = —— —hj \du/ • Ue ,n 2 Ue m 2

avec

h, = cos d-,

Les paramètres hj se calculent par ajustement sur la fonction cos 6 (Fig. A6.8). On impose alors deux conditions : i) annuler sur chaque intervalle la moyenne des écarts à la fonction dérivée cos 9 : n f0i+i / f\ 7 N I/» 0=1 (cos 9 — hj) d 9 JOi

■ soit

7 sin6i \ -s'mOj hj = — + ^'+1 — @1

ii) répartir les écarts quadratiques ry, : l'di+l gj — f {cos9 — hi) d9 J di

et

7-77/2 ^+1 — / cos2^d0 J 0N+1

selon une pondération de la forme qf = aiqjj+l . Les valeurs des a;, arbitraires, ont une influence mineure sur le résultat final. Les simulations montrent que le choix «o ^ ^ = 4, avec i compris entre 1 et /V — 1 , et ûf/v = 6 , donne des résultats satisfaisants.

730

Annexe 6.

cos 6 q\

«0

qNhn-] c/N hN qN+ o

^1

62

6N 6N+\ ^ 2

6

FIG. A6.8.

Calculons les carrés des écarts quadratiques par intervalles : ^,+i
%+i

(cos2 6 — 2hi cos 9 + hj) dO

=

W'+i

_

=

(^ +

$0 + \ [sin(2^/+i ) - sin(2(9/)] - Ihi (sin ei+i - sin #/)



1 / TT \ 1 r/2 / cos2 ^ d ^ = - ( - - ^+| ) - - sin eN+i JeN+i 1 \1 / 4

c) Résolution par itérations Introduisons l'expression précédente de /?,• dans la relation donnant les carrés des écarts quadratiques : q- = -(0i+i - Si) + - [sm{2^/+|) - sin(2^)] !/ 2 4—-— --V

'sin dj+y - sin 0,] e^-e-,

On obtient ainsi un système à iV + 2 inconnues, ^/v+i et 9i, i variant de 0 à d'une relation de récurrence : 1 /TT (y - ^v+i) - 4 s'n ^v+i 2

2
, qui prend la forme

=

di + 2aiq1N+x - - [sin(20/-)-1) - sin(20f)] + 2

(sin 0/_j.| — sin 0,-' '4-1

La résolution de ce système d'équations ne présente pas de difficulté numérique. On procède par itérations successives. On introduit initialement un vecteur d'essai, par exemple 0/ = 777/(2(iV + 1)], l variant de 0 à iV -f 1 et on calcule les expressions précédentes, c'est à dire ^a?+i ainsi que les nouvelles valeurs des 0/. On introduit le vecteur 0/ ainsi obtenu dans le système précédent et ainsi de suite jusqu'à la convergence du système. Les coefficients h-, s'obtiennent par la relation déjà établie : hi =

sin 0/+i — sin 0/ 0/+] - 0/

d) Coefficients de Fourier Calculons les coefficients de Fourier afin d'obtenir le taux de distorsion harmonique et donc d'évaluer l'écart entre la sinusoïde recherchée et la sortie produite.

Simulation des circuits

731

La tension de sortie étant impaire, seuls les coefficients blt sont non nuls : 2 fT/2 / n \ 4 fT/2 ( n \ bn = - J ^ sin [2TT-tj us{t)dr — sin (27r-rj us{t)dt En effectuant le changement de variable t' = t — T/4, il vient : 4 f7/4 . n , 7r\ ( t' tt \ bn — — j sin ( 277—t + n— ) us 2tt— + — ] dt T 2 T 2 Or ^<5.(2-77/•/T,' + 77/2) = us{—27rt/T' + 77/2) (Fig. A6.7b). Si n est pair, en posant n = 2p : sin (277^/ +p7^j = (—l)^ sin{277^y) L'intégrant devenant impair, bip = 0. Si n est impair, en posant n = 2pJrl : Sin (277-|/ +p77 + ^) = (-l)/^OS(277|;t/) L'intégrant devenant pair, bip+i s'écrit : b2p+\

=

4 fT/4 n p -(-l) J r/4cos(2777f/)

=

^(-IF ^

Us

(

t'

+

77-\ 2J

dt

COS(277^//) lls ^-277^ + 1"^

En effectuant un nouveau changement de variable t = TjA — t' : Tj ^ p

hp+\ = j,{-\) j^

T/4 1

cos(^+p7T~27r ^ us(27r^jdt=^

sin ^2n^ iis

En introduisant l'angle 9 précédemment défini : e =

77 iie

t = 277-

on obtient : 4 f57/2 /■'î7'/'2 bu = — / sin(n0) nv{0) d0 = —~ / sin{n0) \lf{d)dd k Jo ^ Jo En explicitant bn

=

sur les différents intervalles, on trouve :

o.. r " r&î+i —^ IV 2 / (i/f/+ (
cos(nON+i)

Finalement, on obtient pour tout n impair :

T bn —

C'./, T" 77"

ET// (^f- /=() L

„ , cosM/) - cos(/7^+i) h ai ^-cosK-J-^+icos^+i) n n a/

sin(7702+i) — sin(n0/)l cos(n0N+\) r + ilfN+ ]

dt

732

Annexe 6.

e) Taux de distorsion harmonique Le taux de distorsion harmonique se réduit à l'expression : 1

co

Numériquement, le calcul de quelques centaines d'harmoniques £2/7+1 est suffisant, ce qui permet de limiter la somme infinie à 1000, par exemple. II. 4. — Résultats de la modélisation La simulation a été conduite dans les conditions suivantes, d'une part : Us,m = —Ue,m 7T

et donc

a,: = hi

d'autre part, 1 000 harmoniques ont permi d'évaluer la distorsion Z)/,. Nous donnons dans les tableaux A6.3 à A6.6, les résultats obtenus pour N variant de 1 à 4. 0

1

2

a

0.900

0.471

0

dt

0

0,785

1,361

0

0.707

0,978

i i

Tab. A6.3. — N = l, Du = 1,797%

i

0

1

2

3

ai

0,937

0,664

0,321

0

Bi

0

0,619

1,056

1,429

0

0.580

0, 871

0,990

TAB. A6.4. — N = 2, D/, = 0, 908%

i

0

1

2

3

4

aj

0,955

0,758

0,508

0,243

0

Bi

0

0,522

0, 885

1,186

1,463

VA

0

0,994

Tab. A6.5. — N = 3, Dh=0, 554%

i

0

3

4

5

ai

0,965

0.411

0,196

0

Bi

0

1,030

1,263

1,484

0

0, 857

0, 953

0,996

1

2

TAB. A6.6. — N = 4, Dh=01 376%

Simulation des circuits

733

II. 5, — Réalisation expérimentale a) Dimensionnement du conformateur Les sources de tension s'obtiennent directement à partir des valeurs ip, selon : El —

17

ue m ipi

Les pentes aj des segments de la caractéristique, i variant de 1 à iV, sont reliées aux résistances du circuit par (cf. chapitre 12) : Ri//R2//...//Ri ai

(!/«! +I/j?; + l/R3 + - + lM)"'

=

Ro + (1/«i + 1/R2 + 1/«3 + - + 1/«,)"1

Ro + Ri//R2//-//Ri

Ce qui s'écrit aussi :

Ro

R]

d'où l'on déduit la relation de récurrence suivante : 1^1 a,ai-i

Ri

Soit encore : Ro 1 — = Ri tXj

1

avec

^=

oii—|

Us,m TT -/i(ue m 2

b) Diodes réelles La tension de seuil Ud des diodes réelles introduit un décalage. Pour compenser ce dernier, il suffit d'augmenter les tensions des sources £, d'une quantité égale à la tension de seuil Ud ■ On peut aussi choisir des diodes au germanium, de faible tension de seuil, environ 0,15 V, et négliger cet effet. La résistance dynamique des diodes est un autre défaut éloignant le circuit du fonctionnement calculé. La compensation peut être envisagée en remplaçant les diodes à jonction par des diodes parfaites conçues à partir d'AO (cf. chapitre 12). c) Exemple Les sources de tension E,, peuvent être réalisées à l'aide d'un montage potentiométrique. La figure A6.9 est un exemple de conformateur sinusoïdal à six diodes correspondant au cas N = 2 . Les potentiomètres servent à ajuster les tensions des sources, et les résistances réglables à optimiser le montage, à l'aide d'un distorsiomètre ou analyseur de spectre placé en sortie du montage. Sur le tableau A6.7, on récapitule les résultats obtenus pour ue = 10 V et n

i

2

3

U V)

3,69

5,54

6,30

Rni n)

22 700

6 200

0

Tab. A6,7. — N = 2

— 10 kfl.

734

Annexe 6.

X 10 kO T

I 6,2 kH

-10V

/ 6,2 ka

^3ka

23 kfi

7777 -6,3 V

A j -5,5 V j

f i-t 470 a

h 470 a

i

-3,7 V

470 a

3,7 V

H 470 a

V

5^5 V

.

6.3 V

l-fe

H 470 a

470 a

-0-^ -15 V

15 V

Fie. A6.9.

III. — OSCILLATEUR A COMPORTEMENT CHAOTIQUE Un système chaotique présente une extrême sensibilité aux conditions initiales : un petit écart, aussi faible soit-il, sur les conditions initiales, engendre à court terme deux évolutions bien distinctes. Ce chaos, de nature déterministe, rend toute prédiction impossible à moyen terme ; le système est imprédictihle. Dans la suite, on se propose de simuler un système électronique susceptible de présenter un comportement chaotique afin de comprendre, qualitativement, par quel mécanisme le système est conduit au chaos.

III. 1. — Système simulé a) Uoscillateur de Chua Dans les années 1980 , Chua construisit un système électronique très simple pouvant présenter un comportement chaotique. La structure du circuit s'apparente à celle d'un oscillateur parallèle à résistance négative (A6.10a). A

ÏR

n ■'

12 c?

1

G,,,! 1N

U\

Ci

| -Un(

u

Hu)

Cn,0 0 Gnfi

Uni I1 i i

k * U

Gn,l b) Fig. A6.10. Le dipôle V est un dipôle actif, donc non linéaire. Il présente une caractéristique i(u) affine par morceaux, avec deux coudes symétriques (A6.10 b) : la relation i{u) s'écrit : i) i{u) =

pour

— uni ^ u ^ uni

Simulation des circuits

735

i(u) = G,h\u -f Ctei

pour

u ^ iini

iii) i{u) = G,h[ii + Cte2

pour

u ^ —u„[

Les constantes Ctei et Ctea se déterminent aisément en exprimant la continuité de la fonction /(«) : Gufiiini = Glh | u,,; + Ctei

d'où

Ctei = (G„5o —

et -Gn^Uni = —Gnjii,,! + Cte2

d'où

Cte2 = —(G/^o — G,h\)u„i

On vérifie alors que la caractéristique i{u) peut se mettre sous la forme synthétique suivante, dans tout le domaine de variation : i{u) = G„£U + -(G,^i — G)?;o)|" + ti/fj| + 2^"'° ~~ ^:".1 )1"

— u

"i\

III. 2. — Equations du circuit Le circuit comporte cinq branches et trois nœuds A , B, C. Trois variables indépendantes définissent donc son état électrique ( = b—n+1 = 5 — 3+1 = 3 ). Si l'on choisit les tensions u\ , ih aux bornes des condensateurs et l'intensité qui parcourt la bobine, une première équation entre ces variables s'obtient immédiatement : TdiL Ih = —L—-

Pour établir les deux autres équations, écrivons la loi des nœuds en A et 5 : Il = h + îr

et

iR = q + i

avec

d wj q = C, —— dt

d u~ rel="nofollow"> et

ij =

dt

Quant à la loi des mailles appliquée à ASC, elle s'écrit ; u\ + tiR — U2 = 0

avec

ur = RIr = R{ii — 12) = R ( + — C2^^^

ce qui donne une deuxième équation : du2

Ul —U2 +

~dT On trouve la troisième équation selon : 112 — ri — G( —— — Îr — i — dt

11

i

—i

soit

G

d U]

112 — Ul

III. 3. — Points de fonctionnement en régime stationnaire Supposons que le système fonctionne en régime stationnaire. Le circuit équivalent devient celui de la figure Aô.lla dans lequel on a remplacé la bobine par un court-circuit et les condensateurs par des coupe-circuits.

736

Annexe 6.

Le dipôle actif non linéaire V débite un courant stationnaire / dans la résistance R ; la droite de charge définie par / = U/R = GU, G = l/R désignant la conductance correspondante, est représentée en pointillés sur la figure A6.11b. Notons que le point de fonctionnement F s'obtient en portant la caractéristique de T> de la figure A6.10 b avec i = —/ (Fig A6.1 la). Trois cas se présentent : i) G < —G,,,! ii) —Gn;i < G < —Gnfi iii) — G,!;o < G

Fq est le seul point d'équilibre. il existe trois points d'équilibre, Fq , F| et Fj Fq est le seul point d'équilibre.

-G G «,(Vi

J-*Uni R

U

F(j

V

Uni

a)

G.

U

Fig. A6.ll.

III. 4. — Stabilité du régime stationnaire Étudions la stabilité du régime stationnaire, en fonction de G. Pour cela, adoptons, comme Chua, les valeurs arbitraires suivantes : C\ = 1/9 pJF, C2 = 1 p-F, L = 1/7 mH, G,()o = —4/5 mS, Gj?!] = —1/2 mS et m,,/ = 1 V . a) Méthode des perturbations La méthode des perturbations consiste à provoquer une petite perturbation au voisinage d'un état d'équilibre, puis à étudier l'évolution du système : si le système retourne à l'état d'équilibre ou reste confiné dans son voisinage, il est stable ; sinon, il est instable. Techniquement, la méthode consiste d'abord à linéariser le système au voisinage de ses points d'équilibre ; les équations linéarisées peuvent s'écrire sous forme matricielle : dX d7

= TX

où A est une matrice carrée n x n . Dans le cas simple mais répandu où les valeurs propres A/ de A (cf. annexe 1) sont distinctes les unes des autres (pas de dégénérescence), la solution générale se met sous la forme de la combinaison linéaire suivante des vecteurs propres X, de la matrice A :

X{t) = ^2 aiXi exp (A/t)

dans laquelle les coefficients ai sont des constantes déterminées par les n conditions initiales. Les valeurs propres A, étant des grandeurs complexes, s'il n'existe pas de valeur propre à partie réelle strictement positive, le vecteur X(t) reste borné au cours du temps : l'équilibre est alors stable. En revanche, s'il existe au moins une valeur propre à partie réelle strictement positive, le vecteur X{î) diverge exponentiellement au cours du temps : l'équilibre est instable.

737

Simulation des circuits

b) Application au circuit Linéariser le système au voisinage d'un point d'équilibre, consiste à envisager des évolutions de faible amplitude autour de ce point. Pour cela, on procède au changement de fonctions suivante : U]{r) = U[jS +

(r)

U2 (t) = ^2,s + «2(0

'£.(0 = h,s + 4(0

où U]iS, Ujj et sont des solutions stationnaires du système, c'est-à-dire les valeurs des grandeurs électriques du circuit au point d'équilibre considéré : G x {Ul:S - U2)S)+fL,s = 0

U2,s = 0

G x {U2:S - Uus) - i{UKs) = 0

On linéarise le système d'équations en effectuant un développement de Taylor : i{u\) = 4^,,5) + («i



U],s) (T" ) + • ■ • = i{Ui,s) + u'iGf ydwi/j/i^



G/r = f — — J \auiJUis

désigne la pente de la caractéristique du dipôle non linéaire, au point d'équilibre. Intéressons-nous à la stabilité des points de fonctionnement Fq , Fi et F, . A l'aide de la figure A6,l 1 b, on détermine aisément le coefficient Gp ■ Deux cas se présentent : en Fq , Gf = G„.o et en F! , ou FJ , Gf = G„;i . Il en résulte le système linéarisé au voisinage des points d'équilibre : = -u'2

C, ^ = G{,/2 - m',) - u\GF

C2à^ = G{u\ - u'2) + Â

et

ce qui s'écrit matriciellement : dX — = AX

avec

X=

"j u-,

et

A =

(G + GfI/CI G/C2 0

G/Ci -G/C2 —1/L

0 1/C2 0

En Fq , la matrice devient Aq s'explicite avec les valeurs des paramètres choisis et Gp = G,,^ = —4/5 , selon : "-9G + 36/5 9G 0" Aq = G -G 1 0 -7 0_ L'équation aux valeurs propres, det (Aq — A/) = 0 , s'en déduit aisément : A3 +

10G- —

A2

7 - yGi A + 63G -

=0

En Fj ou en F^ , puisque Gp = G,, ! = —1/2, A devient A] :

A, =

"-9G + 9/2 G 0

9G -G -7

0" 1 0

d'où l'équation aux valeurs propres, det (A] — XI) = 0 , A3+ ^10G —

A2 + (^7 - ^G^j A + 63G- y = 0

pour

- G,,,, < G < -Gnfi

Une analyse technique plus poussée montre que les deux équations précédentes, du troisième degré en A, admettent chacune une racine réelle Aq et deux racines complexes conjuguées, donc de même parties réelles, respectivement A, et Af .

738

Annexe 6.

Ainsi, la stabilité des points de fonctionnement en régime stationnaire, Fq , F\ et F[ , est donnée par l'étude du signe de Aq et de Re( Aj ). Si au moins l'un des deux est strictement positif, alors le point est instable. Sinon, il est stable et le système évolue vers un régime stationnaire. Il est instructif de représenter graphiquement la variation de Aq et de Re( A, ) en fonction de G. Pour cela, on résout numériquement les équations aux valeurs propres précédentes. Les figures A6.12 a et b montrent la variation des parties réelles des valeurs propres Aq , A, et Aj de Aq associée à Fq , tandis que la figure A6.12 c donne les valeurs propres de A[ associée aux points F| et Fj . Plusieurs domaines apparaissent selon la valeur de G. Sur ces figures, GCio et GCr\ sont les valeurs de G pour lesquelles Re( A, ) = 0 . Fq Instable Re(A)' '

Re(A)"

Ao

i Fq stable 1 1 1 1 1 1 1

Fo Instable Bruit ^Numérique Ai

0 —G,,,01

h c (j

Gc,o -G

—G,, o

V i \ | ^0 l b)

a) F\ et F[ instables

F, et F[ stables

Re(A)

Cycle -•-Chaos Limite

Ai

—G,,., 0

X \ \ Ao\

^ GCji

—G„,o

i Bruit ^ numérique

c) FIG. A6.12.

III. 5. — Exploration des domaines Précisons qu'à chaque valeur de G = 1 /F, correspond un circuit différent. L'évolution temporelle des grandeurs du circuit est alors susceptible de changer drastiquement avec G. Par exemple, le circuit peut passer d'un régime stationnaire à un régime périodique, ou d'un régime périodique à un régime chaotique ; c'est pourquoi G est le paramètre critique du circuit. a) Domaine G < — G„.i Dans ce domaine, il n'existe qu'un seul point d'équilibre en régime stationnaire : Fq . Sur la figure A6.12 a, on voit que Re( Aq ) > 0, donc Fq est instable ; le circuit ne peut pas rester dans l'état de repos électrique.

Simulation des circuits

739

Expérimentalement, on observe que le point de fonctionnement du circuit se stabilise dans une région de saturation du dipôle V , au-delà des tensions aux coudes d'abscisses uni et (Fig. A6.13). En effet, puisque la puissance UI fournie par ce dipôle reste limitée, la région de saturation existe toujours ! La courbe donnant U en fonction de / finit nécessairement par devenir décroissante, et ce, quelle que soit la technologie utilisée pour réaliser V.

Saturation G U„l

'Uni

U

Uni \ Saturation

FIG. A6.13. Il existe donc deux nouveaux points de fonctionnement en régime stationnaire, F2 et Fj susceptibles d'être stables. On montre par une analyse similaire à celle menée précédemment, mais avec Gf > 0, que F2 et F2 sont stables. Le circuit évolue donc vers un régime stationnaire, les conditions initiales déterminent lequel des points F2 ou Fj sera atteint. Pour G = 0.3 et les conditions initiales M|{0) = ±0,1 , «2(0) = 0 et ii{0) = 0, une résolution numérique montre que le système évolue selon la figure A6.14a. Dans l'espace des phases, les trajectoires convergent vers les points attracteurs F2 et F'2 (Fig. A6.14b).

Fi

U2

U] b)

a) Fig. A6.14.

On peut étudier analytiquement la limite G = 0 pour laquelle le circuit devient celui de la figure A6.15 : C

~^

=

~G"'oU]

d où

'

W = W| (0) exp

par intégration et prise en compte des conditions initiales (cf. chapitre 4). La solution est exponentiellement croissante puisque G^o < 0 ; l'état électrique de repos est instable, ce qui confirme le résultat obtenu numériquement.

740

Annexe 6.

Ml

FIG. A6.15.

b) Domaine —Gk>i < G < GC)i Il existe trois points stationnaires, Fo , Fi et F\ . La figure A6.12 c montre que F\ et F\ sont stables jusqu'à la valeur G = Gc \ pour laquelle Re( Ai ) s'annule. On peut déterminer Gc, i en résolvant l'équation aux valeurs propres :

A~

lOGc i — - ) A" + ( 7 — -Gc \

A + 63Gc, -

63

0

ce qui se met sous la forme : (A — Ao)(A — AjXA — A*) = 0

avec

A, = —Aj = j{3\

Il en résulte : (A — Ao)(A2 + /3f) = A3 — AqA" A- 0\X. — avec a2 = — Aq , a\ = fi] et aux valeurs propres :

= A3 + ûoA2 A- ai À A- ûq = 0

= a\a2 . On obtient Gc.i en identifiant aux coefficients de l'équation

63GC!i - y = ^10GC)i - 0 (l - ^GC)i^

qui donne

GC!i = ^ ^ 0,60555

Le point Fo étant instable dans ce domaine de variation de G (Fig. A6.12 a), le circuit finit par atteindre un état stationnaire en Fi ou F^ . L'évolution de la tension u\ {t), obtenue pour G = 0,55 avec les deux conditions initiales M|(0) = ±0,1, 1/2(0) = 0 et /l(0) = 0 est donnée sur la figure A6.16 a. Dans l'espace des phases, les trajectoires s'enroulent autour des points attracteurs, F| et F, (Fig. A6.16b).

F,

ui

U\ b)

a) Fig. A6.16.

741

Simulation des circuits

c) Domaine Gc^ < G < —G„,o C'est le domaine le plus intéressant (Fig. A6.12 c) : les points F\ et F\ perdent leur stabilité et Fq reste instable (Fig. A6.12 a) ; le comportement de l'oscillateur dépend alors de la valeur précise de G. Pour G = 0,62, il se forme, dans l'espace des phases, deux cycles limites qui naissent autour des points F] et Fj ; le système oscille alors périodiquement selon deux cycles limites possibles. Le cycle choisi dépend des conditions initiales au moment de l'amorçage des oscillations. Sur la figure A6.17a, l'évolution correspond aux deux conditions initiales : wi{0) = ±0,4, «2(0) = 0 et = 0. Sur la figure Ab.lTb, on a représenté le comportement du système dans l'espace des phases. «i(0

Fi «2 a)

«1 6)

Fig. A6.17. En augmentant la valeur de G, par exemple pour G = 0,7 , avec «i(0) = 0,1 , «2(0) = 0 et il(0) = 0, les oscillations deviennent apériodiques (Fig. A6.18a). Dans l'espace des phases, la trajectoire orbite en alternance autour des points Fi et F, (Fig. A6.18b). L'attracteur n'est plus un cycle limite, mais possède une structure plus complexe, dite frac taie en raison de ses propriétés de discontinuité et de fragmentation ; on le qualifie (ïattracteur étrange. Bien que déterministe, le système devient imprédictible à courte échéance, car d'une extrême sensibilité aux conditions initiales (cf. Thermodynamique) ; c'est le chaos déterministe.

UT

a)

U]

b) Fig. A6.18.

d) Domaine —GKjo < G < Gc,o L'état de repos électrique (point Fq ) devient stable (Fig. A6.12). Le changement de stabilité se produit pour la valeur critique G = GCjo qui peut être obtenue comme précédemment, en résolvant l'équation aux valeurs propres : AjH-

10G —

36

A2 +

7-

36

G

A H- 63G -

252

=0

742

Annexe 6.

ce qui se met sous la forme : (A-Ao)(A-A1)(A-At) =0

avec

Xx=jpQ = -X\

Il en résulte : (A — Ao)(A2 + jSç) = A3 — AqA2 + /3qA — Aq^q = A3 + djA" -\~ ci]X A- ciq = 0 et a2 = —Xq , a\ = /3\ et ciq = a\a2 ■ On obtient Gc-o sn identifiant aux coefficients de l'équation aux valeurs propres : 63G

252 / 36\ / 36 \ — = (lOG —— j (? —5"^ )

quidonne

Gc 0 =

'

1471 T8ÔÔ^

0,81722

La résolution numérique de l'évolution a été effectuée pour G = 0,81 avec u\{0) = 10-3, «2(0) = 0 et «7(0) = 0 (Fig. A6.19a). Dans l'espace des phases, l'attracteur est le point Fq (Fig. A6.19b). m i(0 Fa

vv U2

«1 b)

a) Fig. A6.19. e) Domaine Gc>o < G

Le point d'équilibre électrique Fq devient instable (Fig. A6.12c). La présence de bruit numérique est due à la complexité du problème. Cette instabilité provoque l'apparition d'oscillations périodiques dans le circuit, comme le montre la résolution numérique de l'équation d'évolution pour G = 0,85 avec hi(0) = 10-3, 1/2(0) = 0 et 0,(0) = 0 (Fig. A6.20a). Il se forme un cycle limite dans l'espace des phases (Fig. A6.20b). L'amplitude des oscillations est limitée par les effets non linéaires de la zone de saturation, comme pour un oscillateur quasi sinusoïdal. u\(t)

U2

U\ b)

a) FIG. A6.20.

Simulation des circuits

743

Étudions analytiquement la limite correspondant à G infini. Dans ce cas, le circuit devient celui de la figure A6.21. Le circuit devient alors un circuit RLC parallèle avec R = l/G^i < 0 et C = C1+C2 (Fig. A6.21) d"équation : d m 2

dr

1 du Te dt

-f ù)q m = 0

avec

rg =

La solution est exponentiellement croissante puisque qui confirme le résultat obtenu numériquement.

(Oq = (LC) 'Z2

et

Gn!\

< 0. L'état électrique de repos est instable, ce

C

L

U\ — U2

C

V

Fig. A6.21.

III. 6. — Chemin vers le chaos Pour comprendre comment le circuit passe d'un comportement d'oscillateur périodique vers un comportement de système chaotique, il est nécessaire d'étudier l'évolution du cycle limite en fonction de G. Afin de représenter graphiquement les cycles limites, on intègre une première fois les équations d'évolution du système à partir d'un état initial quelconque, pendant suffisamment de temps pour atteindre le régime établi. On intègre à nouveau les équations d'évolution du système, mais en prenant pour conditions initiales les valeurs finales obtenues à l'issue de la première intégration. Sur les figures A6.22a à A6.22d, on a tracé les cycles limites correspondants aux valeurs respectives G — 0,62, G = 0,64, G = 0,644 , G = 0,64547 et G = 0,7 . Sur les quatre premiers graphiques, on observe successivement le doublement de la période. Le cycle s'allonge, au fur et à mesure que G se rapproche d'une valeur critique au delà de laquelle la période devient infinie (Fig. A6.22e). Le système, devenu apériodique, continue d'osciller, mais de manière imprédictible à court terme, avec une grande sensibilité aux conditions initiales, signature du chaos déterministe.

m

U2

Kl

U\

V a

b)

M2

«1

FIG. A6.22.

m

«1

744

Annexe 6.

Il est intéressant d'analyser le phénomène de transition vers le chaos dans l'espace de Fourier (cf. Fig. A6.23a à A6.23e). Le doublement de période se traduit par l'apparition, dans le spectre, de sous-harmoniques , c'est-à-dire des fréquences /o/2'i si /o désigne la fréquence fondamentale. Le spectre s'enrichit dans le domaine des basses fréquences. Notons que ce phénomène est de nature fondamentalement différente de l'enrichissement du spectre dû à des effets non linéaires, qui se traduit par l'apparition d'harmoniques de fréquences nfa , multiples de la fréquence fondamentale. Le doublement successif de la période des oscillations, qui conduit le système au chaos, porte le nom de cascade sous-harmonique.

u\ (dB); i

«](dB)

l

li jr l ! /o

2/o

1 /b /o M ^ 2 2

3/o

b)

a) ÏÏt(dB)

U] (dB)

/o /o

fo h

2/o

d)

c) u\(dB)

/o e

)

FIG. A6.23

[

^

Simulation des circuits

745

III. 7. — Réalisation expérimentale du circuit de Chua Un exemple de réalisation expérimentale du circuit de Chua est présenté sur la figure A6.24. 1 kil /S kO

X a

C2

C,

47 nF

4,7 nF

L 12 mH

a

G

cri

cri

15 V

7777"

G r~-

15 V

Dipôle D non linéaire FIG. A6.24.

XL 081 1 kii 1,5 kii

Réponses aux vingt questions

1. L'expression V = RI2 de la puissance reçue est correcte, mais dans le montage c'est la tension U = RI qui est imposée par la pile et non l'intensité. Aussi faut-il écrire V en fonction de U, soit V — U2/R ; la puissance est donc inversement proportionnelle à R (cf. chapitre 1). 2. À froid, la résistance du filament de la lampe est 40 Ù, d'où l'intensité du courant correspondant, 230/40 = 5,75 A , ce qui est élevé ; c'est la raison pour laquelle la lampe « grille », le plus souvent à l'allumage par rupture du filament. Lorsque la lampe atteint son régime de fonctionnement normal et qu'elle brille, sa température est de l'ordre de 2000 K et la résistance beaucoup plus grande, ce qui rend la puissance électrique consommée différente de 1322,5 W (cf. chapitre 2). 3. La raison essentielle qui justifie ce choix est le coût du transport de la puissance électrique. D'une part, l'utilisation de tensions triphasées permet, grâce à la transformation étoile-tri angle, d'assurer ce transport avec trois fils et non six comme l'exigerait l'utilisation de trois tensions monophasées. D'autre part, pour une puissance déterminée à transporter, les pertes par effet Joule dans la ligne sont plus faibles à haute tension (cf. chapitre 2). 4. En régime quasi stationnaire sinusoïdal, les tensions instantanées s'ajoutent à chaque instant, mais pas leur amplitude, en raison des déphasages entre elles (cf. chapitre 2). 5. Le théorème de superposition n'est établi qu'en régime linéaire, alors que la diode est un composant non linéaire (cf. chapitre 5). 6. On polarise une diode Zener en inverse, car la tension Zener, qui correspond à la tension de déclenchement d'un effet d'avalanche, est négative (cf. chapitre 7). 7. Un amplificateur est un système actif qui fournit à sa sortie un signal électrique dont la puissance est supérieure à la puissance du signal électrique à l'entrée ; ce supplément de puissance est apporté par les sources d'alimentation stationnaires, lesquelles déterminent le point de fonctionnement du système (cf. chapitre 6). Il n'y a donc pas de contradiction avec le premier principe de la thermodynamique. 8. Les composants de résistance négative qui servent à l'entretien des oscillations électriques sont, soit des dipôles non linéaires, dont la caractéristique présente une partie de pente négative, par exemple la diode Esaki (à effet tunnel), soit des éléments actifs, par exemple un AO monté en résistance négative. Dans ce dernier cas, qui est le plus utilisé, la puissance électrique nécessaire est fournie par les sources d'alimentation stationnaires (cf. chapitre 8). 'C 9. On exprime très souvent le facteur d'amplification d'un amplificateur en décibel, d'abord en raison de la sensation acoustique de l'oreille, détecteur final d'un amplificateur, qui est de nature logarithmique, ensuite parce que le bel est une unité trop grande. Quant à la bande passante, la chute de 3 dB correspond à un affaiblissement de la puissance de sortie égale à la moitié de la puissance de sortie maximale (cf. chapitre 6) :

lg Q) =

lg 2 = —0,3 bel = —3 dB

Réponses aux vingt questions

747

10. Pour des valeurs de résistances supérieures à 1 Mfi, les impédances d'entrée de PAO, relatives aux deux voies inverseuse et non-inverseuse, ne peuvent plus être négligées, car les courants d'entrée deviennent comparables aux courants du circuit, ce qui altère le fonctionnement du système. Pour des valeurs de résistances inférieures à 1 OO fi, sous des tensions d'entrée de plusieurs volts, le courant dont l'intensité est de plusieurs dizaines de milliampères risque de dépasser la limite en courant de PAO et donc de provoquer la saturation du système (cf. chapitre 8). 11. Effectivement, les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, car elles sont encombrantes, coûteuses et qu'on peut les remplacer avantageusement par des AO, lesquels sont capables de se comporter comme elles, avec une très grande efficacité ; en effet les inductances équivalentes sont très élevées et ne présentent aucune résistance (cf. chapitre 8). La diode Esaki (à effet tunnel) est, elle aussi, délaissée, car, comme système à résistance négative autour du point de fonctionnement, elle peut être aisément remplacée par un AO se comportant comme une résistance négative (cf. chapitres 8 et 14). 12. Les filtres passifs sont de plus en plus délaissés au profit des filtres actifs pour trois raisons essentielles : la première concerne le facteur d'amplification en puissance qui ne peut pas être supérieur à l'unité, soit un gain en dB non positif; la deuxième est l'introduction perturbante des filtres passifs dans une chaîne, en raison de l'influence de la charge par inadaptation d'impédance (cf. chapitre 10) ; la troisième enfin est le faible coût des AO. 13. Comme en mécanique, l'espace des phases en électricité des circuits est l'espace des états. Cependant, en mécanique, cet espace est défini par l'ensemble de l'espace des degrés de liberté et par celui des moments conjugués de même dimension que le précédent, d'où sa dimension paire (cf. Mécanique). En théorie des circuits, cet espace est défini par le nombre de variables indépendantes, qui définissent l'état électrique du réseau électrique, par exemple les valeurs des intensités dans chaque maille ; ce nombre peut être impair (cf. chapitres 5 et 12). 14. Un oscillateur auto-entretenu est un système produisant des signaux variables à partir de sources d'énergie stationnaires. À la fermeture du circuit, un courant prend naissance et s'amplifie. L'état initial de repos électrique, courants et tensions nuls, ne pouvant perdurer, c'est un état instable ; par extension, on qualifie l'oscillateur d'instable. Après la durée du régime transitoire, on observe sur l'oscilloscope des signaux périodiques, donc stables, d'amplitude limitée par les effets non linéaires de l'oscillateur (cf. chapitre 14).

o

15. Le spectre de ce signal fait apparaître des fréquences négatives en raison de la définition du spectre par la transformée de Fourier, laquelle s'appuie sur le terme complexe exp(—ylTr/?). On évite ces fréquences négatives en introduisant le signal analytique associé au signal considéré (cf. chapitre 15). 16. En réalité, seuls des signaux analogiques, dont le spectre présente une fréquence maximale limitée

CM ■w _gi

fw , peuvent être restitués par échantillonnage, encore faut-il que la fréquence d'échantillonnage fe soit supérieure ou égale à la fréquence de Shannon fs = 2. Pratiquement, pour la plupart des signaux, on peut définir sans ambiguïté une fréquence maximale, au-delà de laquelle le signal se réduit au seul bruit (cf. chapitre 15). 17. On admet que l'on restitue pratiquement tous les sons dans l'enregistrement numérique sur CD, si la fréquence maximale est fM — 20 kHz. Les industriels se sont référés à l'analyse de Shannon et ont choisi ensemble l'échantillonnage à la fréquence fe = Ifw -I- 4. 1 = 44,1 kHz, estimant qu'il était suffisant (chapitre 16). 18. Les ondes électromagnétiques, de faible fréquence, ont une portée limitée, car la puissance émise est proportionnelle à la puissance quatrième de la fréquence (cf. Electromagnétisme). Aussi module-ton en amplitude ou en argument des ondes de haute fréquence, qui jouent le rôle de porteuse, par les signaux de faible fréquence qui contiennent l'information à transmettre (cf. chapitre 16).

748

Réponses aux vingt questions

19. On qualifie un tel bruit de rose car la fréquence maximale privilégie les faibles fréquences et donc les grandes longueurs d'ondes, lesquelles, dans le domaine visible, sont de couleur rouge ; le blanc teinté de rouge donne le rose (cf. chapitre 17). 20. Dans la théorie probabiliste de la communication de Shannon, les messages reçus qui sont les plus intéressants sont ceux qui, avant d'être reçus, avaient une faible probabilité de l'être. Par exemple, si le temps est pluvieux, l'annonce d'un beau temps le lendemain est plus intéressante que l'annonce de la poursuite du mauvais temps (cf. chapitre 20).

■a o c Û r-J 1 o (M (5) sz _Di > a. o u

Solutions des exercices et problèmes

* La solution des exercices et problèmes dont les énoncés sont affectés du signe (wëb) ligure sur le site internet http://www.ast.obs-mip.fr/perez

Chapitre 1

SI- 2. Mesure de la résistance interne d'un générateur La f.e.m du générateur est U\ . Lors de la seconde mesure, la tension Lh est celle fournie par un diviseur de tension entre R et /?,. Par conséquent : U2 = u

' RT~R

d où

'

R

'-RUlûr1

L'application numérique donne /?, = 6,0 fi .

SI- 3. Modélisation de diodes 1. En mode bloqué, c'est-à-dire pour U < Ud , la diode est modélisable par un coupe-circuit ou une résistance infinie. En mode passant, soit pour U > Uj , l'association en série d'un résistor, de résistance Ri, et d'un générateur idéal de tension, en opposition, de f.e.m E = Ud , permet de retrouver la caractéristique de la diode (Fig. S 1.1 a). En effet, l'équation de cette association s'écrit : I = {U — Ud)/Ri ■ L'association en parallèle d'un résistor, de résistance R,, et d'un générateur idéal de courant en opposition 2" = Ud/R, permet également de modéliser la diode passante puisque : / = —T + U/R; = {U — Ud)/Ri. En comparant avec la réponse précédente, on remarque que l'association proposée n'est autre que la substitution du générateur de tension réel caractérisé par Ud et Ri par le générateur de courant équivalent caractérisé par 2" = Ud/Ri et la même résistance interne. 2. En mode bloqué, donc si ~Uz < U < Ud , la diode Zener est équivalente à un coupe-circuit. En mode passant direct, on retrouve la modélisation de la diode simple. En mode passant inverse, si U < —Uz , l'association en série d'un résistor, de résistance R', et d'un générateur idéal de tension en sens direct E = Uz , donc en opposition au courant réel, permet de retrouver la caractéristique de la diode Zener (Fig. SI .1b). En effet : ,

U+Uz

750

Solutions des exercices Mode passant

I"

—[

Mode passant

]UA

a)

Mode bloqué

U..

U

Mode bloqué l

Mode passant sensdirect

1

Mode passant sens direct

Uz b)

Mode

.

,f/

4

H Ri

Ud

Mode bloqué

U Mode passant sensjnverse

sens inverse

-[

>R'

diode Zener

Uz

FIG. SU. SI- 5. Ohnimètre analogique 1. Pour X = 0 , on doit avoir I — 10,0 m A ; par conséquent : R — EjîM — RA — 800 O . 2. a) De la loi de Pouillet, on déduit ; /

R,\

E R

X

.. ... d'où

E I

E /100 = 1m 1m \ n

b) Sur le tableau S 1.1, on constate que la valeur de X décroît quand n augmente ; sur un ohmmètre analogique, l'échelle des résistances est effectivement croissante de droite à gauche. n x(a)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

00

8100

3600

2100

1350

900

600

385,7

225

100

0

TAB. Sl.l. 3. L'incertitude relative sur X s'obtient en calculant la dérivée logarithmique de la fonction : ■a o c: û CM 1—1 O (N © 4—J -C

X — f(n)

ce qui donne

dln(X) dn

100 /r ( 100 — n)

L'incertitude relative sur X est donc minimale lorsque «{lOO — n) est maximum. Or le produit de deux nombres de somme constante est maximal lorsque ces deux nombres sont égaux, on trouve 72 = 50. Ainsi, la précision relative de la lecture d'un ohmmètre analogique est maximale en milieu d'échelle. SI- 6. Application simple du théorème de Millman

> Cl O U

L'application du théorème de Millman au nœud N du montage donne directement : UN =

£, //?, - E2IR2 + £3/% + 0//?4 _ 12/1 000 - 24/2 000 +18/3 000 = F=2, 1 //?! + 1 / /?2 + 1 //?3 + 1 /£4 1/1 000 + 1 /2 000 + 1 /3 000 + 1 /4 000 25

V

Au point de masse M, placé à la base de la résistance £4 , le théorème de Millman donne, en notant que toutes les masses sont reliées : _ (^y - £1)//?! + {UN + E1)IR2 + [Un - E3]/R3 + Un/RL 1//?, + I/R2 + I/R3 + I/R4

751

et problèmes

d'où : Un — E\ , UN + E2 , J/,v — £3 /?1 /?2 /?3

^v=0 /?4

.

£,^,-£2/^+^3 l//?l+l//?2+l//?3+l//?4

^

ce qui est conforme au résultat précédent. SI- 7. Circuit comportant une diode 1. La présence de l'élément non linéaire impose de simplifier le circuit autour de la diode pour se ramener à un circuit à une seule maille dans lequel l'état de la diode est facile à déterminer. Transformons le générateur de tension en un générateur de courant équivalent E/Rj et associons les deux générateurs de courant qui se retrouvent en parallèle. L'ensemble est un générateur de courant de c.e.m X + E/R: en parallèle avec Req = RRi/(/? + /?,•) et est équivalent à un générateur de tension, de f.e.m Eeq = R{E + Z/?,)/{R + Ri) et de résistance interne Req . La diode est bloquée si Eeq ^ U(i ; dans ce cas / = 0 et U = Eeq . Sinon elle est passante et équivalente à une résistance interne R' en série avec un générateur de tension Ud en opposition. La loi de Pouillet donne alors : /=

Egq — Ud Req R'

et

EeqR' + UdReq

U=

R' + Req

2. Avec les valeurs données, on trouve Eeq = 1,25 V et Req = 5,0 fi. La diode est donc passante : f/= 1,14 V et 7 = 22,5 mA. 3. La puissance électrique reçue par la diode est UI = 0,026 W , ce qui est inférieur à la valeur maximale ; la diode convient donc bien pour ce montage. SI- 8. Résistance équivalente à un cube de résistors 1. Le plan BCGH étant un plan d'antisymétrie, les nœuds B,C, G q\. H sont au même potentiel. Le schéma peut par conséquent être remplacé par celui de la figure SI .2a. Comme deux résistors, de même résistance R . en parallèle sont équivalents à un résistor, de résistance /?/2, on est ramené au circuit de la figure S 1.2b. On en déduit la résistance entre A et F : Raf - 2

^ {4 = 7^ = (F/2 + 3F/2) 4

165 a

2. Le plan ACEH étant un plan de symétrie, les points fi et D sont au même potentiel ainsi que les points F et G. Le schéma devient donc celui de la figure SI .2c. On en déduit : RAH - R// { 2 +

?"(?

fi+ -

+

fl=fl//^= i^128-3" H

H

R/2

R/2 R/2

B=C=G=H

R/2

E

R/2

h . F=G

fi=F> H

R

F/2 A

R

R/2

R/2 H b) FIG. SL2.

F/2 H

F c)

752

Solutions des exercices

SI- 9. Résistance par carré d'une interconnexion 1. En choisissant a = l on obtient, Rp = 110 mO pour l'aluminium, Rp = 69 mfl pour le cuivre et /?/, = 213 mfl pour le tungstène. 2. a) Les nœuds du plan d'antisymétrie sont au même potentiel et peuvent donc être reliés. Le schéma se simplifie alors pour donner celui de la figure S 1.3. On en déduit que : 5 Ra« = 2 {«„// [RP + (^//2fiP)]} = -aRp 4* b) La bande de substrat étant de longueur infinie, il est possible de rajouter une cellule sans modifier la résistance entre les points A et 5 : Rar = Rp//{2Rp + Rar) ■ On en déduit l'équation : 1

1

1

Rab

Rp

2Rp + RAB

soit

x2 + 2x -2 = 0

avec

x=

Ainsi RAb = {—1 + V3)Rp .

x

R*-\

hH Fig. SI.3.

SI- 11. Montages courte et longue dérivations 1. a) Dans un montage courte dérivation, le courant mesuré est la somme des courants traversant le résistor et le voltmètre. On a donc : U U RR r \ U ri' x P 1 = =-r + t„ dou I = Pour le montage longue dérivation, la tension mesurée est la somme des tensions aux bornes du résistor et de l'ampèremètre. Il vient, dans ce cas : t/ = /?/ + RJ

d'où

Rm=j=R + Ra

b) Avec le montage courte dérivation, on sous-estime la résistance R du résistor ; avec celui de longue dérivation, c'est le contraire : on surestime la résistance R du composant. En effet : ^ = R

— <0 R + Rv

et

^ R

^ >0 R

c) Comparons ces deux erreurs : ACR AlR < —SI R

2 r.r. r. n i? — RRc, — RaRv < 0

soit

r, R<

+ 4/?„/?o)

1/2 2 (Ru Ri d/

puisque Ra ^ Rv .Si R est inférieur à la moyenne géométrique des résistances du voltmètre et de l'ampèremètre, le montage courte dérivation est le plus précis. Sinon c'est l'inverse.

et problèmes

753

J i / (mA) 10

Courte déri

0 1 Fig. S 1.4.

2. a) La courbe demandée est représentée sur la figure S 1.4. La résistance d'une diode passante est faible, inférieure à la centaine d'ohms. Par conséquent, le montage courte dérivation est préférable : la caractéristique nous permet de mesurer R,. b) La pente de la droite la plus proche de la caractéristique dans la zone passante vaut 1 /Ri. Ici /?, = 33 fi et f/rf = 0,53 V. En longue dérivation, la pente de la caractéristique obtenue (1,1 x 10~3 S) est en réalité 1 /{R + Ra) . On en déduit Ra —11 Çl. 3. Pour la diode en inverse dont la résistance interne est très grande, il est préférable d'utiliser le montage longue dérivation, lequel nous donne un courant stationnaire très faible, appelé courant de saturation de la diode : /, = 10"10 A soit 0,1 nA. En courte dérivation, la pente de la caractéristique obtenue est R + Rv ~ Rv . On en déduit Rv = 108 fi.

SI- 13. Mesure de température 1. La loi des tensions appliquée dans les trois mailles donne les équations suivantes ; R^b + RaI - R4l4 = 0

-£ + /?,/,+/M/1-/) =0

et

— E + RaU + Ri{h + /) = 0

On en déduit : I\ = {E + /?2/)/(/?i + R2) et U — (E — /?3/)/(/?2 + R4) ■ d'où : j_

RaRI - R\R-i. Ra{R\ + R2){R3 + R4) + RiRi (/?3 + R4) + /?3/?4(/?i + Ri)

2. Le pont est équilibré, si R4R2 = R\R3 • 3. Il en résulte que i?o(7o/r)3 = R2R4/R2 , ce qui donne T = En[E3E0/(E2E4)]

.

4. Tl faut relier e à AT". Un développement limité au premier ordre de la relation entre T et R\ donne R\ — /?o{l — SAF/Tb), d'où £ = —3AT/Tq . De l'expression de /, on tire : I = E

-R0R3S Ra{Ro + E2)(i?3 + R4) 4- RiRoiRi + R4) + R3R4(Ro + R2)

Connaissant le courant minimal détectable, on en déduit la valeur minimale de s et donc la valeur minimale de AT. Avec les valeurs numériques données et Ro = 1000 O, on trouve :Im = —£E/(AR2) et AT = hMiTo/iSE) = 0,004 K.

754

Solutions des exercices

Chapitre 2

S2- 1. Circuit RL 1. a) L'intensité du courant étant d'expression i{t) = Re{e/Z} avec Z = R+ jLco et e = E\/2exp(Jcot) , il vient : e ée xi eVT. , LOJ\ i= cos arg cos coî — arctan 1 — ) 2 2 2 l/2 Z (sJ. {R 4- L o) )

/m(mA)

^(rad) —i—i 100

200-

1

1—i 1—i—i— 200 300 400

/(Hz)

V \

100 -

-1,0100

200

300

400

\

/(Hz) b)

«l(V)

o-

100

200

300

400

/(Hz)

C) FIG. S2.1. On en déduit l'intensité efficace I = E/iR1 + L2^2)1/2, soit I = 169 mA et / = 125 mA respectivement à 50 Hz et à 100 Hz . Quant au déphasage, il vaut cp = —arctan{La)//?) , d'où (p = —0,56 rad et —0,90 rad respectivement. Le déphasage p vaut — 7r/4 rad pour f = R/ (2nL) = 79, 6 Hz . b) Les courbes donnant l'amplitude et la phase de l'intensité sont représentées sur les figures S2.1a et b. 2. Aux bornes de la bobine, la tension a pour expression : uL =

Zl ;
donc

EVïl.(O TT ( LiO «£,(/) = —— 2 2 2 2 cos coî + — — arctan 2 \ R {R +L
D'où la courbe représentée sur la figure S2.1c. S2- 2. Mesures de tension à l'aide d'un voltmètre 1. L'addition des tensions complexes ou la représentation de Fresnel donnent : u = uR uc uL , d'où la 1 2 relation entre les tensions efficaces U = U'R {Ui — Uc) ■ On en déduit l'indication aux bornes de la source : U = 25 Y.

et problèmes

755

2. La puissance dissipée par le résister a pour expression ; Vr = Ur/R = 2,25 W . Quant au condensateur et à la bobine non résistive, ils ne dissipent aucune puissance : Vc = 0 et Vl = 0 . S2- 3. Nature de dipôles inconnus L'étude des différents cas possibles est faite dans le tableau S2.1, Le signe de (p correspond au déphasage de u par rapport à i.

i? et L z

R//L

R + jLù)

R QÎ C

jRLco /?+

R + jLco

R//C

L//C 2

R

1 - LCÙ)

jLù)

1 + jRCù)

jCù)

1 - LCo)2

1

jCco

L et C

Z(0)

R

0

00

R

00

0

sgn(
+

+

-

-

— puis +

+ puis —

Tab. S2.1. On en déduit que l'association 1 est L en série avec /? ; la 2 est R en parallèle avec C ; la 3 est L en série avec C. S2- 6. Circuit déphaseur L Le régime étant sinusoïdal établi, utilisons la notation complexe. Le diviseur de tension des deux résistors R' donne : uA m = uAM m = em/2. De même, grâce au diviseur de tension dans l'autre branche, on obtient : Zc -ab,™ -

em R + Zc

_ 1 - e"' ! ^jrcoj

% S01t

_ ^

_

(\ ^2

1 \_emjRCio-\ I + jRCoy) ~ 2 1 +jRCo>

On compare les amplitudes en effectuant le rapport des modules des tensions complexes associées aux tensions réelles : \uB/uA | = 1 • Les deux tensions ont donc même amplitude. On compare les phases en calculant la différence des arguments des tensions complexes associées aux tensions réelles. Il vient, (j) étant la différence de phase entre uB et uA : (f) = arg(us) — arg(MA) = arg [ \1

^ ) — 77 + arctan {—RCo)) — arctan {RCo)) = 77 — 2arctan {RCa)) jRCo) J

puisque, lorsque la partie réelle a d'un nombre complexe a + jh est négative, arg(£ + jb) = 77 + arctan(/j/ût) . En agissant sur o) ou sur R, on peut modifier à volonté le déphasage entre les tensions entre ua et ub , sans changer l'amplitude des deux signaux : le système est un déphaseur. 2. La courbe donnant les variations de (f) avec la fréquence est représentée sur la figure S2.2. Les tensions uA et uR étant en quadrature, on a : «^ = 77/2 rad, d'où R = l/(Cu>) = 1/(277/0) = 603 O. "
)

(277/?C)-1 Fig. S2.2.

9*f

756

Solutions des exercices

S2~ 8. Absence de variation de courant à la fermeture d'un interrupteur Un ampèremètre indique la valeur efficace de l'intensité du courant qui le traverse. L'indication qu'il donne ne varie pas lorsqu'on ferme l'interrupteur, si la valeur efficace de l'intensité est constante, ce qui n'implique pas que l'intensité complexe soit inchangée mais simplement que son module n'ait pas varié. La tension à laquelle est soumis le circuit n'est pas modifiée par la fermeture de l'interrupteur puisque le condensateur est branché en dérivation. Comme = |y|e,„ , le module de l'admitlance du circuit ne change pas. Le condensateur ajouté ne modifie que la valeur imaginaire de l'admittance : Im-fL'} = Im{y + Cru} . Pour que le module soit constant, il faut que la partie imaginaire soit transformée en son opposée : wn = —im{7'}

soi.

r2 + LW

+

r2 + L2co2

— Cco

En simplifiant, on trouve ; C = 2L/(r2 -f Ûco2) = 298 jxF S2-10. Impédance itérative 1. L'impédance Zar s'obtient selon : Zab = 2] +

Z2 +2222] + 2c2i + 222c 2| + 2? + Zr

22(2, + Zc) 2] + Z2 + Zc

2. Si Zab — 2C, alors Zc{Z\ -\-Zi-\- 2C) — 2^ + 2222] + 2c2i + ZiZc , d'où 2C — {Z\ + T-ZoZy)^. L'adjectif « itérative » exprime que l'impédance Zab « se répète » pour un nombre quelconque de cellules. 3. Pour exprimer i' en fonction de i, il suffit de tenir compte du diviseur de courant, lequel donne : "2i -j- Z2 + 2^

Zi -{- Z2 + 2C

— 1

si

i,n — lm

4. a) Comme 2] — 1 /(jCco) et 22 — jLco , la condition précédente s'écrit : C

^

C

y—9 2 C~Ù)

Si a)2 > 1/(2LC), alors Zc = [2L/C— l/(C2w2)]1//2 est une résistance. En revanche, si o)2 < \ f{2LC), alors 2C = ±; [—2L/C -I- l/{C2w2)] est purement imaginaire. Concernant la condition qui permet d'avoir im = im , deux cas sont à envisager : i) o)2 > 1/(2LC) . II faut que : |Z21_ Zl+Z2+(2|-^

soit encore

2 2 1 oL — ——^ f 1 Lr co —2— 1 + ( — C C^ù) \ Cco

ce qui est toujours vrai. ii) Pour co2 < 1 / (2LC) : |Z2|= Zi+Z2±./(-2^+z1? Les trois impédances Zi , Z2 , 2C étant imaginaires, l'égalité des modules donne soit ; ! Crû 1 âo

/ V

/ \

L

L 1 + 2 2 c c^

1

=0

= —2Loj

car a)2 = 3/(2LC) est incompatible avec co2 < 1/(2LC).

ce qui est impossible

ce qui est impossible aussi

r La)

757

et problèmes

Avec les impédances choisies, il faut donc que co2 > 1/(2LC), c'est-à-dire / > 11,15 kHz, et Zc = [2L/C — 1/(C2û>2)]i'/2 pour que les deux conditions soient remplies. Ainsi Zc dépend de co mais reste toujours inférieure à 210 O, valeur correspondant à w infini. b) Ici, Z2 = l/ijCo)) et Zi = jLco , d'où ; Z2 = 2L/C — Lroo2 . Si a)2 < 2j{LC), l'impédance Zc = (2L/C — L2«y2)1/'2 se réduit à une résistance. En revanche, si co2 > 2/(LC) , Zc — ±/ (—2L/C + Ûco1)1^2 est purement imaginaire. Pour la condition permettant d'avoir im = i'm , envisageons comme précédemment deux cas : i) o? < 2}{LC) 1/2 |Z2| = Z, + Z2 + ( 2^ - L2C02 C

o^ L r1 022 2 = -p.~ C co C

soit

l

— Lco

l

Lco

ce qui est toujours vrai. ii) co2 > 2/(LC) 1/2 |Z2| = Zi + Z2 ±j (



7— + L~co'

Les trois impédances étant imaginaires, l'égalité des modules donne les deux conditions suivantes : T -U T2 co2 Lco it (| ———\-\ L et :

1/2

1/2 r ± -1- (I — — 7^ -f- L2 ûj2 Lco

=0

ce qui donne

2 —— Cco

. , ce qui donne

0 — 2^ O 2 2 co = —— LC

Ces deux conditions sont donc impossibles à réaliser. Il en résulte, d'après la première envisagée que : 1/2 co2 < —— LC2

d'où / < 22,3 kHz

et

Zc — | 2— — L"co" V C

Ainsi Zc dépend de co et reste toujours inférieure à 210 0. S2- 12. Mesure de puissance à l'aide d'un voltmètre 1.Un voltmètre ne donne que la valeur efficace d'une tension. L'expression de la puissance active est V — Ufcoscp avec £7 = f/2 et / = Ci//?. Pour déterminer cos , utilisons le diagramme de Fresnel de la figure S2.3 dans lequel on a représenté l'addition vectorielle des trois tensions. Il vient : «2 =

d'où

f/2 = U\ + u\ — 2U\ U2 cos(7r — ^) — U2

U2 ~l~ 2U\ U2 cos cp

et

T2

=



2R

2. L'application donne T7 = 211. 8 W . 3. Si Z = R' +jX, alors cos^p = R'/{R'2 + X2),/2 et [R'2 + X2)1/2 = U/I. Ici, cos^ = 0,72 et V/I = RUi/Ui = 73, 5 O . Par conséquent /?' = 52,9 O et X = 51, 0 O .

T

Mi FlG. S2.3.

758

Solutions des exercices

S2~ 14. Facteur de puissance d'une installation et relèvement 1. On a, en notation complexe ; U

Lr= -X K

U U r / • X lM = —■= — exp(-;^) Z,v/ |Z,v/|

et

Comme Vr — U2/R et Vm — U2 cos

- — __

'I,Vf -

U cos (p

ex])(-j
et

L = Lr+U

2. Pour déterminer le facteur de puissance de l'ensemble, il suffit de calculer le déphasage de l'intensité i par rapport à la tension délivrée par le fournisseur : COS (pt =

Vr/U + VM/U

RejZ/? + Im}

Vr + VM

Hr + IMI

[{VR/U + Vm/U) + [VM sm


Le calcul donne cos

= 0. 81 . Le théorème de Boucherot permet d'écrire :

2

Vr = Vr -j- Vm

2

et

[{VR V VM)2 + {n/tan^);

Qt = Qr + Qm = 0 + Vm tan cp

d'où : cos


Vt^ {Vf + Q2tyV ~ ^Vr

Vr + Vm 2 Vm) 4- {Vm tan (p)2]1/2 +

3. Pour que l'on ait cos (p = 1, il faut que l'impédance totale soit réelle. Les composants étant en parallèle, exprimons J'admittance totale : Yi = jCco + l/R 1 /Z,„ . Comme cette dernière doit être réelle, on a : Cco + 1Y m 1 sinf—ip) = 0

d'où

C = ^2 s'n ^ _ 332 (jp coU cos cp

Cette valeur de capacité est élevée. À puissance consommée égale, les pertes le long de la ligne d'alimentation sont moindres si le facteur de puissance est proche de l'unité (cf. chapitre 2).

S2- 15. Exemple tiré de la publication originale de Boucherot 1. Effectuons le bilan de puissance active : Vs — Va + Vi, + Vc + Vd + Ve avec : = 103 x 0,8 = 8kW Vb = 2x 103 x 0,9 = 18 kW "p, = 5 x I03 x 0,8 = 4 kW prf=]0kW et

P,=0kW

On en déduit Vs — 40 kW . Quant au bilan de puissance réactive, il s'écrit : Qs — Q0-\~ Q/, -p Qc -f Qa = -103 x (1 - 0, 82)1/2 = -6 kVAR Qc = 5x 103 x (1 — 0, 82)1/2 = 3 kVAR

+ Qe

= 2 x 103 x (1 - 0, 92)1/2 = 8,72 kVAR Qd = 0 kVAR et Qe = -2 kVAR . On en déduit Q, = 3,72 kVAR .

2. Les pertes du transformateur étant de 2,5% pour la puissance active et de 5% pour la puissance réactive, les puissances dans le primaire doivent être respectivement : "Pp = 4 x 103/0,975 = 41,0 kW et Qp = 3,72 x 103/0,95 = 3,92 kVAR. On en déduit la puissance apparente dans le primaire et donc l'intensité efficace correspondante : S, = (Pp2 + S^)l/2=4I,2kVA

d où

7p =

^ Up

=

l^ 1

= 10,3A

et problèmes

759

3. Pour déterminer la tension efficace U,,, il faut déterminer la puissance apparente au niveau de la source, ce que l'on calcule en tenant compte de la puissance active et de la puissance réactive de l'impédance de ligne ; pe = pp + Rjj = 41 x 103 + 20 x 10,32 = 43, 1 kW et : Qe= Qp + xjj = 3,92 x 103 + 30 x 10,32 = 7, 1 kVAR On en déduit la puissance apparente et la tension Ue : S, = [V] + Ql)1'2 = 43. 7 kVA

et

U, = ^ =

= 4, 2 kV

S2- 17. Mesure de puissance en triphasé 1. Le montage étant équilibré, on a V = 3V7cos (p avec / = V/lZj, d'où V = 3V2cos^/|Zj. De même Q = 3V7sin (p = 3V2 ûn(p/\Z\ . On obtient alors par le calcul V = 992 W et Q = 1,72 kVAR. La lecture sur le wattmètre A donne : Va = U\:Jx cos^.n - 0/,i) = Wcos

0i/, 13



77 y+ç 6

0/,i = 0/(,)3 — 4>v,\ + 0t',i — 0/.i =

77 ip = — rad 3

avec

Numériquement, on trouve Va — 992 W . La lecture sur le wattmètre B donne, elle : Vb = t/23/2 cos(0;fi23 - 0i,2) = U! 005(77/2) = 0

0//23 — 0/2 = 0//23 - 0 u2 + 0 02 — 0/2 — tt/6-\- ip

avec

p> — — ïad

On note que l'on a bien V = Va 4- Vu et Q = Vs^Va + Vb) ■ 2. D'après le théorème de Boucherot, la nouvelle puissance totale est égale à la somme des puissances de l'ensemble des dipôles. Pour les impédances Z, les tensions et les courants n'ont pas changé, car le résister est branché en parallèle. Il en résulte que V' = "P + {/2/i? = 2,58 kW ; pour Q , il n'y a pas de changement car le résistor ne consomme pas de puissance réactive : Q' = Q = 1,72 kVAR . Les tensions «13 et «23 sont les tensions composées et ne sont donc pas modifiées par la présence de R. Le potentiel du nœud N , qui est commun aux trois récepteurs inducîifs, n'a pas changé et est toujours nul ; pour s'en assurer, il suffit d'écrire le théorème de Millman en ce nœud. Ainsi, fi n'est pas modifié par la présence de R : l'indication du wattmètre A ne change pas. L'intensité 12 du courant est, elle, modifiée selon : _ -^2 -UV , =2 — ^-3 _ ; 2 , —23 £2 - —^^ ^ ir

a'

TV _ T) 1 u - vb+ —

On en déduit Va = 992 W et Vb = 1,59 kW. Remarquons que V = Va +Vb ■ puisque l'expression de V reste valable pour un circuit non équilibré. En revanche, Q ^ H-Ps), car cette dernière expression n'est relative qu'à un circuit équilibré.

760

Solutions des exercices

Chapitre 3

S3- 1. Diagramme de l'impédance et de l'admittance d'un circuit RLC 1. Déterminons /o , Te, Q ci fa (cf. chapitre 3) : = 5 54 kHz

fù = 2~

Te =

'

f ~

250

^

= ù,oTe =

7

et /„ =/o [1 - 1/(4Ô2)]1/2 = 5, 52 kHz . 2. a) L'impédance du circuit est Z = R + y [La) — 1 / (Ca))] . b) Le module et l'argument de Z , pour f = 5 kHz, se calculent aisément ; 1/2 IZl =

2

= (1002 + 179,22)1/2 = 205,2 O

R + { LÛJ — —— Co)

et : (p — arctan

LÙ) — 1 / (Cw) /?

= arctan (-1,792) = -1,062 rad

ce qui correspond, en degrés, à un angle de —60, 85° . La courbe décrite par l'extrémité / du vecteur 01, lorsque (o varie de 0 à oo , est la droite perpendiculaire à l'axe des réels passant par le point (R. 0) . Lorsque la réactance est inductive, le point / se trouve dans le premier quadrant; lorsqu'elle est capacitive, il est dans le quatrième quadrant. (Fig. S3.1a) ImjZ}

im{y} 1/2/?) Re{Z}

Re{F}

TV a)

b) FIG. S3.1.

■a o c 23 û fM 1—I O CNI © ai > CL O u

3. a) L'admittance Y du circuit est l'inverse de l'impédance : 1 7=1 = Z R+j[Lù)-\/{Cù))]

R Lto - 1/{C(0\ + j- 2 R2 + [La) — 1/(Cw)]2 /? + [Loj — 1/(Cru)]2

b) On déduit le module et l'argument de Y, pour / = 5 kHz , à partir de Z : Y = |F| cxp{—j(p)

avec

|F| = -j^-r = 4, 87 mS IZj

et

cp = 1,062 rad

On obtient la courbe décrite par l'extrémité A du vecteur OA , lorsque co varie de 0 à oo , en éliminant (o entre les parties réelle et imaginaire, x et >• respectivement (Fig. S3.1b) : x—

R R2 + [Lco-\/{Co})]1

R D2

et y —

Lco - 1 /(CO) R2-Y[LOJ-\/(CÙ))]:

avec D2 — R2 + [La; — 1 /(Cru)]2 . Il vient : T~.2 2^4 . 2^4 D — x D +y D

x dou

2,2 x +>•

=

1 fy

=

X f.

Loj - 1 /{Cco) "D2

et problèmes

761

Finalement, on obtient : A

- -iV-i y.22Rj V 2/? j

qui représente un cercle de rayon 1/(2/?) dont le centre est situé au point de coordonnées [1/(2/?), 0] . Ce résultat peut être obtenu plus rapidement en écrivant l'équation polaire à laquelle satisfait le module | Y\ : R = |Z| cos (p

donne

[F] =

Z|

=

C0

_^ R

ce qui représente un cercle, de rayon 1 /{2R), passant par l'origine et par le point de coordonnées ( 1//?, 0 ) en lequel |y| est maximal. S3- 3. Facteur de qualité d'une bobine en forme de solénoïde 1. L'inductance L et la résistance R de la bobine ont pour expressions respectives : =

=

et

=

/? =

_/ _ 27TrN = 2, 1 O y7rD2/4 ynD1 j\

2. Le facteur de qualité du circuit que forme la bobine avec le condensateur en série vaut :

S3- 4. Décharge d'un condensateur à travers une bobine 1. L'interrupteur est en position 1 a) L'équation différentielle, à laquelle satisfait la tension u[t) aux bornes du condensateur, s'obtient aisément en appliquant la loi des mailles. Si q désigne l'armature supérieure du condensateur et i = dqj At, l'intensité du courant qui charge cette armature, il vient : 0 — —E + /?/ -f- 7; C

soit

d/

-I- - = /(> r

avec

r = RC

et

/n = 7 R

La solution de cette équation, qui est linéaire, est bien connue (cf. annexe 1) : u{t) = Cte x exp

+ CF

soit

u{î) = CE 1 — cxp

puisque m(0) = 0 . La durée r est la constante de temps ; r — RC = 2,4 jxs. b) La charge du condensateur diffère de sa charge limite qj — CE, que l'on obtient en faisant tendre r vers l'infini, au plus de 0,01% si: CE - m(/)

= exp

0) 0001

d'où

r ^ 9,2 r = 22 (xs

2. L'interrupteur est en position 2 a) L'équation différentielle à laquelle satisfait la tension u{t) s'obtient en appliquant la loi des mailles au second circuit, i désignant l'intensité du courant qui charge l'armature supérieure du condensateur : 0 = —u + Ri + L— dt

avec

1= — d/

et

avec

wq = j ——

qit) w = Cu(t) w

Par conséquent : du. H

1 d«

h coqu = 0

et

Te = — R

762

Solutions des exercices

Les caractéristiques de cet oscillateur électrique sont donc : 1 / 1 \ 'Z2 ,/o = — — = 1.3 kHz 2tt \LC /

T Te = — = 10 ms r

et

b) Comme Q = ù)Q7e = 81,65 , le régime de la décharge du condensateur est pseudo-périodique avec la pseudo-fréquence : fo =/o

1

La solution générale de l'équation différentielle précédente est classique : u{î) = Cte x exp ( —— ) cos(&»fl/ + \ 2TeJ i(0) — C^(0) = 0 = C x Cte x exp ( —) d/ V 2tp /

avec

w(0) = Uo = Cte x cos (/>„

— w£7 sin(w(,;-f-—— cositoat + (p". Tp

d'où : O = CxCte[-MoSi„^-2-coS0„]

et

tan

= 0. 006

On en déduit (pu w 0 et Cte = Uo : u{t) = Uo exp

cos(£a
c) La durée au bout de laquelle l'amplitude des oscillations est divisée par 10 est telle que : exp ( — J =— V ZTe / 10

soit

t = 2Te In 10 = 46 ms

alors que

Ta = j- = 0,71 ms Ja

S3- 5. Résonance d'intensité 1. En raison de la présence d'un élément ohmique, le régime sinusoïdal est forcé par la fréquence du signal fourni par le générateur. L'intensité a alors pour expression réelle : i{t) = lV2cos{
,, Uv

E ~ {U + [Lco-\/{C(o)]iy/2

Lorsque co varie, l'intensité passe par une valeur maximale pour

=
2. Le déphasage retard (p de i{t) par rapport à e{t) est tel que : tan cp =

Eco - l/(Cw) — r

On voit que, pour co = coq , tan ^ = 0. Calculons tan cp pour eu = fUo( 1 — 1 /2Q) . Il vient ; m
_1 r

r

/! ^

1

^ 2Q^

i Cùioil-1/2Q)

_ i r-^o ~ r 2Q

]

Loq 1 _

2QCojq

La valeur correspondante de cp est donc —v/A rad . De même, pour co — euoO + 1 /2<2) , on trouve : tan cp «

Lo)o 1 , — = 1 r Q

. d ou

rr (p ze — rad 4

j

et problèmes

763

S3- 10. Mesure de l'inductance d'un circuit RLC parallèle 1. Uinductance de la bobine est telle que le module de l'admittance soit le même pour Ci et C2. Par conséquentt : |y.|2 = |F2r

ce qui donne

^ + (c,* -= J_

+

d'où : Cia

'-h,

=

-c^+h

et

i=

= 35,2mH

(ôTW

2. Les intensités efficaces /] et I2 sont égales et valent, puisque i—Ye avec Y = jCo) + 1//? + 1/ (jLco) : h=h =

î

~ Vî

^22 + R \

— 6, 84 m A

rLo>

Les phases (f)\ et ^>2 de i\(t) et i2(/), respectivement, sont telles que : , Cirt» — l/fLru) , ___ tan^i = Yjjr—- = -1,657

et

, C20J — 1/(LÙ))i tan ^2 = — = 1,657

Elles sont donc opposées. 3. D'après son expression, l'intensité du courant est minimale pour ; C(o —

La)

soit

C — —^-71 = Lw

1" ^ = 0, 5 aF 2

et vaut

/,„ = —^7= =3,5 m A R\/2

S3- 11. Circuit bouchon dans un récepteur audio 1. L'impédance Z du circuit résonnant parallèle s'obtient aisément en composant les deux impédances 1 /(/Cru) et R-YjLù) : {R+jLto)/{jCùY) _ R+jLù) R -\- jLoj + l/(/Cru) 1 — LCco2 + JRCoj

.

/? + jùj[L{ 1 - LCco2) - /?2C] (1 — LCw2)2 + R2C2û)2

Ainsi, Z ne présente qu'un aspect résistif si : L(\ - LCto2) - R2C = 0

soil

2 w

= u<; =

I \

car, dans un circuit bouchon, Q — R/iLcoç.) (cf. chapitre 3). On trouve numériquement : Wo

= (LC)-1/2 = lO^SMrad'S-1

fo = ^ = 1, 60 MHz ' ITT

Q=-—=/?(-) Lcoq \L J

=1,81

et f = ,/l)(l — l/ô2)1^2 = 1,33 MHz. On sait que la fréquence, pour laquelle le module de l'impédance est minimal, a pour expression (cf. chapitre 3) : fn =/o

+

-£2

d où

'

/"' = 0,982 x/o« 1,57 MHz

2. A la fréquence f -, l'impédance vaut : 7 '-

Z

R (1 - LCo)2)2 -Y R2C2û)2

R (1 -f2/j*)2 +f2/(Q2fS)

p fp ^

s1R o

Cette valeur est peu éloignée de la valeur maximale du module de l'impédance. En effet, à la fréquence fm , Zm = 937 fi. À la fréquence propre fo , Zb = 935 fi .

764

Solutions des exercices

Chapitre 4

S4-1. Durée de montée d'un circuit RC 1. Le circuit est du premier ordre. On mesure une durée de montée de 4,8 ms. La constante de temps, r = RC se calcule selon : tm 4,8 ^ —r = -1- « 2,2 ms 2,2 2,2 '

, d ou

t 1,45 x 10" n R = — = ——— C 10-6

2. L'énergie électrostatique du condensateur s'écrit : £e = CU2/2 = 10

6

= 2,2 kO x 62/2 «1,8x10

5

J

3. T1 suffit de remplacer la source stationnaire par une source de signaux carrés, de période assez grande pour atteindre à chaque alternance le régime transitoire. S4- 2. Réponse indicielle d'un circuit RL 1. Appliquons la loi des mailles au circuit en désignant E la force électromotrice et R la résistance interne de la source de tension, r la résistance de la bobine et L son inductance. On trouve : £' = (?■+ R)i + L—dr 2. Le courant électrique est la somme de la réponse libre et de la réponse établie : i(t) = ii + ie = A exp (" ^) +

r+R

avec t = /./(/? -f r) . Le courant étant stationnaire dans la bobine, à l'instant initial, /(0) = 0 , on déteratine la constante A selon : i(0) = 0 = A +

soit

A = -vRr

et

=-A_ [l-exp (-^)

La résistance interne du générateur provoque une chute de tension qui vaut : lie — E — Ri = E—+ E—exp (— — r +R r + R 1 \ TJ 3. Pour analyser le problème sur le plan énergétique, multiplions par i l'équation différentielle d'évolution du circuit. Il vient : /(r + . R)i rA-2 +Li— , . d / 1 2\| = —{r , + , R)i..2 +, Ei = Ei soit — ( -Li N dr dt \2 J De gauche à droite, on reconnaît l'énergie magnétique de la bobine, la puissance dissipée par effet Joule et la puissance fournie par la source (cf. Électromagnétisme). Le circuit étant du premier ordre, la durée du régime transitoire est 3r . Sur celte durée, l'énergie dissipée dans les résistances par effet Joule s'obtient selon :

L

{r+R) d =

'

'

7T^l

l-2exp(4)+exp(-^rf/

■t 3 + 2 exp(—3) — ^ exp(—6)

«7,4x10

3

J

et problèmes

765

S4- 3. Décharge d'un condensateur dans un autre condensateur I. La charge du condensateur est : Q\ = C\E = 20 x 10-9 x 3 = 6 x 10-8 C . La moitié de l'énergie électrique fournie a été dissipée dans la résistance, l'autre moitié a été stockée dans le condensateur : = 10 x 10~9 x 9 = 0,9 x 10~7 J

E\ =

2. Écrivons l'intensité du courant électrique dans le circuit : dm di/2 ur l = Cl —:— — — Co —:— — — d/ dt R On en déduit :

dliR _ U2 dt dt r, — RC]

U\ _ dt

UR RC2

UR RC\

1 1 1 - — —+— r n T2

T2 — RC2

avec

Ur = U2 — U\

801

Ce
d UR dt

_

-, (Cl + C2)

et

r = RCeei

Initialement, ^(0) = «2(0) — m (0) = ~E et donc ur = —E exp (—t/r) . On en déduit : ui — — [ undt' + E = E— exp T1 Jo Ti L V

T/

— 1 + E = E——— exp f — + E——— J T1+T2 v T/ T|-(-T2

f ur d t' = —E— exp (——} — 1 ,/() T2 L V r/

— E— r.

T2

E

exp Ti + T2

3. L'énergie fournie par la source étant £s — CiE2 calculons l'énergie £2 : ,, v

£2 = ^C2M|,2(oo) - ]-C2E2 f—j—^ 2 2 \ri + -2/

V

_ ^2 _ C2 / 7; \2 _ C1C2 £\ 2C\ \T| +72/ 2 (Ci -f- C2)2

4. Si Ci = C2 , alors r\ = 1/8 . La moitié de l'énergie de la source est perdue lors de chaque transfert. Comme les condensateurs emmagasinent chacun autant d'énergie, il reste dans chaque condensateur l'énergie 1/2 x 1/2 x 1/2 x £s = £sj%. S4- 4. Oscillations de relaxation avec un tube au néon 1. Lorsque la lampe est éteinte, le condensateur se charge. La loi des mailles donne alors : RC —-(- uq — E dt

d'où

m-= C 4-Cte exp f — — ) \ rR J

avec

tr ~ RC

Lorsque la lampe est allumée, la loi des nœuds conduit à : „dwc , «c . 1 — C— 1 soit d/ r

„duc tic E-uc C— 1 = —-— dt r R

_ et

duc , wc — 1 dt r

E tr

en introduisant t,- = rC et 1/7=1/tr + 1 /t,- . 2. La lampe s'éteint lorsque ifc(0) = ut = 50 W et le condensateur se charge sous la tension E = 100 V . On a donc : uc = Cte x exp ( \

) +£ trJ

avec

wc(0) = Uh

Il en résulte : Cte + E=Ub

d'où

uc{t) = E 1 — ^1 —

exp

^

766

Solutions des exercices

La lampe s'allume lorsque uc = ut, =%0 Y, c'est-à-dire à l'instant /] : , Tsln

" =

(E-ub\ /100 — 50\ 0) 2ln 0 45 j = j " '

ms

Le condensateur se décharge et l'on a : „r r

/

uhtrS

(

! - t\ \l

La lampe s'éteint à nouveau lorsque uc = Ub > c'est-à-dire à l'instant ^ suivant : h= t\ + t In

ET/tr - uh Et/tr - Ub

avec

r - —r, .n nn « 0, 17 ms, 1/1-1/0,09

= 2 ms

et

— « 0,08 ms TR

La période des oscillations est donc 7 = r2 = 0,45 +0,17 In [(100 x 0, 08 —60)/(100 x 0, 08 — 50)] » 0,48 ms . 84- 6. Circuit RLC parallèle 1. La continuité du courant dans la bobine entraîne /l(0) = 0. A l'établissement du courant, le condensateur se comporte comme un fil et court-circuite la résistance r : 7(0) = 0

/c(0) = /*(0) = |

Mr(0) = 0

En régime établi, la bobine se comporte comme un fil et le condensateur ouvre le circuit : lc{oo) = 0

£ 7,(00) = îr(oo) = — R

7{oo) = 0

Hr(oo) — 0

2. Les équations du circuit s'écrivent : . , . . . ir — ic + il + h-

, et

. qc r- D. T d7 ur — ri,- — L—— — — — E — Rir dr C

Il vient, en dérivant : d u,-

d i'r = -R^l = -R 2L{ic +

ZL +

/,.)

=

d Ur dr2

R L

-

Ré u,r ét

Finalement, l'équation du circuit est la suivante d M,. 1 d Ur , 2 n -—-rH — -F ù)0 Ur — 0 d t2 r,, d r avec :

_ ry x-i Te = ^ r_|_^ » 8,3 jxs

coq = {LC)~^2 = 50 x 103 rad.s-1

et

Q = cooTe » 0,4

3. Le régime est sous-critique, donc apériodique, puisque Q ^ 1/2 , L'équation caractéristique : X2

Te

+ toi = 0

admet des solutions réelles et négatives : 1

/ 1

\1/2

1

/ 1

d'où ; T\

=

A|

~ 10,7 (j/S

et

T2 =» 37,2 ps A2

A1/2

et problèmes

767

La tension aux bornes du condensateur évolue donc selon : ur{t) = A exp ^J + Bexp ^—— J Les constantes A et 5 étant déterminées par les conditions initiales : ^(0)=0

et

'C(0) =

= f

on trouve : A+5 = 0

— + — = -JL Ti T2 5C

A = -5 = —TlT2 /?C T2 ~ Ti

d'où

Finalement ; /a E riTi ( "'•(0 - 73exp 5C T2 — T| L \

! \ ^2 /

cxp

( \

î l

T

4. Les autres grandeurs électriques se déduisent des équations du circuit : h

=

E

le

=

"

=

t

Mr E T|T2 /M f — = exp T -exp r mC r2 ~ ri [ \ 2/ V Ur

E

dMr C —— = dt 1

E

r\T2

\

{

E riT2 F 1 ( — —exp R T2 — T] T2 \

f

^

\ i /.

T

t \

t

\ 72/

7^2 r2exp

{

t î

1 ( exp Ti \

^ Tl -

+ -Tiexp (-+ -(T2-T,

S4- 8. Inductance alimentée en simple alternance 1. Quand la diode est bloquée, l'intensité dans le circuit est nulle. La tension aux bornes de la diode est alors u(r = Ue < 0. La diode se débloque quand la tension ue de la source devient positive ; on a alors, à partir de l'instant / = 0 : , d /' . ■ / \ L-—h n = sintûjn d/ La solution de cette équation est la superposition du régime libre et du régime établi. Il vient, en posant r = L/r : i(t) = i/U) + ie(t)

avec

et

ii{t) = Aexp

'«(0

=

acos{û)t) +/2sin(rur)

On détermine les coefficients a et h en injectant la solution particulière dans l'équation différentielle : —Lcoû sin(w/) + Lcob cos(cot) + m cos(cot) + rb sin((ot) = um sin(cot) En identifiant les termes en sinus et cosinus, on obtient : u

—Ltoa + rb = uin

et

Eco b

ra = Q

d'où

a=

— -,—— r 1 + [OJT)2

6

_

1 m r 1 + (wr)2

Le régime établi s'écrit donc : Um COT TTT—v r 1 + [cor)2

cos w

( 0+— r + 1

sin((y/j

d'où le rénime transitoire : / = // + ie = A exp

V

r/

^ v cos(ûj?) r 1 + [cor)2

u,„ 1 sin(W) r 1 + (cor)2

768

Solutions des exercices La condition initiale i(0) = 0 permet de calculer A = Um cot/[rio?t2+\)\ . Finalement, tant que ue{t) > 0 : 1 ./ \ Mm MT f ^\ ( #\1 i Km 'SA '\n = — rrr—^2z exP( — )-cos(W) +—-5—7— z r I + {cot) 1 \ tJ J r 1 + {cot)

2. Le courant s'annule à l'instant t\ tel que : —

0 = cot exp

cos(a>ri) +sin(ruq)

Pour résoudre cette équation transcendante, on peut utiliser par exemple la méthode de Newton-Raphson accessible sur de nombreuses calculatrices. Avec r = 0, 1/10 = 0,01 s, et co = lit x 50 ?» 314 rad.s-1 , il vient ; wr ?» 3, 14

et

0 = 3,14 [exp (—lOOq) — cos(314ri)]-f sin(314/i)

On trouve q ?» 14,7 ms , soit près de 3/4 de la période, puisque F = 20 ms .

S4- 11. Impulsions dans un circuit RLC 1. Écrivons la loi des mailles : R/ + L^ + wc = 5(t) w d/ En posant rf = L//? , û>o = 1 /(LC) et 0 — d uc dt2

avec

/ = ^ = C— dr dr

, l'équation différentielle précédente s'écrit : 1 d uc + td/

uc — coq <1^5 (?)

2. En prenant la transformée de Laplace de cette équation, on obtient, avec les notations classiques (cf. annexe p2 + — + «o Wc = wq ^

soit

Uc —

p2 +p/re +

Calculons ruo , Te et Q : cou = 50 x 10 rad.s

tc, = 0,4 p,s

et

Q = (ooTe = 0, 02

Le régime est sous-critique puisque (2 < 0,5 . La solution de l'équation différentielle d'évolution de la tension uc s'obtient en prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3) : uc(t) — 6>o<ï>

Tl

T 2 " T2 - T|

exp ( —- ] - exp ( - — \ T2 / \ T1

1/(27,) + û>o[l/(4ô2) - l]'/2 « 0>4 FS

et

72

l/{2Te)

_

_ yy/2 ~

1 ms

La plus grande durée 72 est égale à la période des impulsions 7 = 1 ms . Le régime établi n'est donc pas atteint entre deux impulsions.

et problèmes

769

Chapitre 5

S5- 1. Théorème de superposition 1. a) Pour calculer , il suffit d'utiliser le schéma de la figure S5.1a, dans laquelle on a passivé la source de courant et la seconde source de tension, et d'appliquer la division de tension : 7^ = ^

avec

U($=E,

R//R R + R//R

=

Eb 3

Q R

1'

Ei

R

R

R

R

R

: B

B

a)

b)

-0-

♦ Q R

E2

I

1

-[

]- Q

R

R

R

Ei

R

R

: B

: B

c)

d)

3—

Q

e2

Fig. S5.1. b) De même, l'intensité

s'obtient selon (Fig. S5.1b) : (/?) jiP) ^ÀB Ub ~ MS — R

n/i-r avec

_ Eh rAE) p_ Rf/R uAR AB — £-2 R + R//R 3

c) Enfin, l'intensité du courant qui parcourt la branche AB, lorsque seule la source de c.e.m X est activée, est nulle, car la passivation des sources de tension court-circuite le générateur de courant (Fig. SS.lc) ; le courant ne circule que dans la branche PBQ . 2. Pour obtenir l'intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées, il suffit d'appliquer le théorème de superposition, le système étant linéaire ; on a : i*. = & + & + « = | +1+« = t =12 3. On retrouve l'intensité du courant qui circule dans la branche AB par le théorème de Thévenin. Pour cela, ouvrons la branche AB et calculons successivement Rrh et En (Fig. S5.1d): Rn = R//R = | = 0,5 kO

770

Solutions des exercices

puisque, les sources étant passivées, on a, entre ,4 et /?, deux résistances R en parallèle. On obtient En, en calculant la tension {Uab)o la branche AB étant ouverte. Il vient, en s'appuyant sur la figure S5.1d ; En = -RI' + £2

avec

£2 - Ri' -

- £1 = 0

si /' est l'intensité du courant qui circule dan la maille PBg/5 • Chi cm ctécluit : £1 - £2 £1 -b En = —2 h £2 = —2"

= 18 V

Par conséquent : t_ En 18 ~ R + R/2 ~ 1,5 x 103

10 _

A 111

4. Pour calculer la puissance reçue par chacun des dipôles, il faut connaître les intensités dans toutes les branches. Désignant par f\ l'intensité dans la branche PB, X + /] parcourt la branche AP et X + £ H- hn la branche QA . La loi des mailles appliquée à BPAB permet de trouver I\ : £1 +£(X + /i) -RIAb = 0

d'où

/j =£s-§-X= 12-12-10=-10mA R

On en déduit : V] =E]I\ = 0,12 W

£2 =-£2{/i +/as) =-0,048 W

= f/s^X = {£, - £2)X =-0,12 W

Ainsi, les valeurs des puissances reçues par les sources sont négatives ; ces dernières se comportent donc comme des générateurs de puissance. La puissance totale est dissipée dans les résistors selon : Vpa = R(T + /i)2 = 0 W

Vpa = R{T + £ + Iab)1 = 0, 144 W

et

Vab = RîIb = 0,144 W

Évidemment, la puissance totale dissipée est égale à celle fournie par les générateurs. S5- 2. Réseau en régime stationnaire 1. Écrivons les lois de Kirchhoff sur les deux mailles, sachant que h = h = h — h ■ Il vient : 6.4 = 40/i + 16O/2

et

16O/2 - 160(/i - h)- 320(7, - h) = 0

soit, en simplifiant : /,+4/2 = 0,16

et

37i-4/2 = 0

Il en résulte, par addition /, = 0,04 A, h = 0,03 A et £ = X = 0. 01 A . 2. Entre A et S, le générateurs de Thévenin a la f.e.m suivante : En = 320 x 0,01 = 3,2 V . Sa résistance interne s'obtient aisément par passivation en combinant en parallèle la résistance de 320 fi et : 160 +

X 40

160 + 40

= 192 H

d'où

Rn = ^ X ^ = 120 H 320 + 192

On en déduit le c.e.m du générateur de Norton équivalent : = ^ = 26,7 mA 3. On sait que la valeur de R pour laquelle la puissance dissipée dans la charge est maximale est celle de la résistance interne du générateur. Par conséquent, R = 120 û . La puissance correspondante est donc ;

771

et problèmes

S5- 3. Courant stationnaire dans un ampèremètre 1. Appliquons le théorème de Thcvenin pour déterminer l'intensité / du courant qui parcourt l'ampèremètre placé dans la branche CD : En /- — ;— avec En — [Uc - Un)o En. + '' En passivant les sources de tension, le réseau se comporte, entre C et D, la branche CD étant ouverte, comme la somme de deux résistances, qui sont des combinaisons parallèles de deux résistances : Rn

_ R2R - R2TR

+

xRi(l-x)Ri _ R2R Jît + {l~x)R1 - lïTR

,

.

Quant à En , il vaut, la branche CD étant toujours ouverte ; En = E]X - E2

R + Ri

puisque les deux circuits de même point A se comportent comme des diviseurs de tension. Il en résulte : ^Ei — RE2/[R + R2) r-b/?2/?/(/?2+/?)+x(l-x)/?, 2. D'après l'expression précédente, / est nul pour : x = — ——— = 0,4 £, R + R2 On aurait pu trouver directement ce résultat en écrivant que les tensions en C et D sont égales : Uc — Ua = Ud — U,\

soit

£jx = E2

R + R2

S5- 4. Bolomètre à pont de Wheatstone 1. Appliquons le théorème de Thévenin entre les points /4 et S de la branche AB de recherche d'équilibre. La résistance du réseau passivé, entre A et E, se présente sous la forme de deux résistances ; la première est formée de deux résistances R en parallèle, la seconde d'une résistance R en parallèle avec la résistance R + HR : 771

_ R 2

R{R + A/?) _ R 2R + Ai? 2

R l+AE/7? _ R 2 1 + A/?/ (2R) ~ 2

R 2'

AR

f

A/?\ 2/?/

A/? 4

La f.e.m En , qui est la tension entre A et 5 , la branche AB étant ouverte, s'obtient aisément, à partir de deux diviseurs de tension : rr

rr

En = Ua-Ub =

^E + AE

~

^R ^ ER 17, , kR\ A AR\ . 2R ^ T [ V Tj " 2^ j " 1

ER /AR ~2 \2R

On en déduit : /—

^Th ~ EA/? Rn + r ~ 4R{R + r)

On constate évidemment que le pont est équilibré lorsque AR — 0 . 2. Dans l'expérience considérée, la variation AR vaut : AR =

4j?/

(^+r)

=

0, 34 O

Des deux relations : i?(r) =/?„[!+A(r-ro)]

et

E(r„) =i?o[i+a(7-„ - To)]

772

Solutions des exercices

on déduit par différence ; R{T) - R{Ta) — AR — RoA{T - Ta) = R{Ta)

T-Ta 1/A + Ta - To

d'où : 7 _7 =

"

(i"+:r"~7"0)= ^x



270 = 0,92K

et

T

=294'07K

S5- 5. Rôle d'un interrupteur dans un pont de Wheatstonc 1. a) La tension Uar entre les points A et 5 s'écrit: E E Uab = UAP + UPB = —R\h +^2/2 = —R\ ——,—— -h Ri———r«i + «3 Ri x- R4

tj =E( ^ ^

R]

I

/?l+/?3

Rl + \ =E R2+R4) («1 +/?3)(«2+/?4)

b) À l'équilibre ; Uab =0

d'où

R\Ra = R2R3

ce qui s'écrit aussi

xr Rl

=

jr A4

On en déduit R4 = R3 = 804 Û . 2. a) Le courant dans la branche comportant les résistances R2 et Ra est simple à calculer ;

/2

= «yT«y = dïfT
On obtient I\ et R3 à l'aide des deux équations suivantes : I\ = -——R\ + R3

et

Uar

:

^3/1 — R4I2

Il vient, en substituant ; f 71

E-Uab-RaIi 1,23 - 0,5 - 804 x 0,44 x 10-3 n in A = ^ = 233^ =0',9mA ^

=

UabjtR^II h

= 4) 5 kn

b) Passivons le générateur en le remplaçant par un fil de connexion entre P et Q (Fig. S5.2a). La résistance interne du réseau entre A et P est la somme de deux résistances en parallèle, P1//P3 et P2//P4 : R, =

P1P3 P2P4 1 n/- 1 n i = 1. 96 kii R\ + P3 P2 + P4

D'après le théorème de Thévenin, l'intensité /o du courant qui parcourrait la branche AP en présence du générateur est (Fig. S5.2b) : /o

= 1j , yo x lu-' = 0'255

mA

Puisque

En = 0,5 V

c) En insérant dans la branche AP une source de tension idéale de f.e.m P' = 0,5 V , selon les polarités indiquées, les intensités ne sont pas modifiées (Fig. S5.3a).

et problèmes

773

R «3

Ri

k

Rl

/?3

p Q

«4

A

/?4 B {SR2

\/

\/

a) FIG. S5.2.

cl) Si on ajoute entre A et B en série une troisième source de tension, de f.e.m E', mais en opposition, l'intensité I du courant dans la branche AB vaut (Fig. S5.3b) : 0,5 = 0,255 mA Iab = lr = Ri 1,96 xlO3 On constate que cette intensité est égale à /o, ce qui n'est pas surprenant puisque le théorème de superposition assimile les deux situations étudiées : /) on connecte directement A et B à l'aide d'un fil de résistance nulle, ii) la somme des f.e.m dans la branche AS est nulle. Du point de vue du comportement en interrupteur, le premier cas correspond à l'ouverture, le second à la fermeture.

R3

Ri E'

E Ri

, R4

Ri

a)

> S4

b Fig. S5.3.

S5- 9. Mesure d'une tension par la méthode d'opposition 1. En considérant successivement chacune des deux mailles, on établit les relations suivantes Si = aR(I\ + h) +S(1 — a)Ii

et

E2 = aR{Ii + h) + Rih

avec 0 ^ a ^ 1 . Réarrangé, le système d'équations est le suivant : E\ = RI\ + aRh

et

£2 = aRh + {aR + R2)h

774

Solutions des exercices

La résolution, en multipliant la première équation par —a et en sommant, donne : E—

£2 — aEi ; r— /?2 + a(l - »)£

et

/| =

E\ — CX.I2 R

=

(Ri/R -L a)£i — «£2 -, ; R2 + a{\-(x)R

2. En déplaçant le point A du potentiomètre, on modifie la valeur de la résistance aR jusqu'à annuler £ pour : £2 — oiE\ — 0 soit £2 - - a£i Ainsi la connaissance de R et £1 combinée à la mesure de la résistance aR du potentiomètre, permet de déduire le potentiel £2 grâce à un ampèremètre détectant l'annulation de h ■ 3. Désignons par et /n,,2 les intensités des courants de mailles que l'on oriente dans le sens des aiguilles d'une montre. Le réseau peut être décrit par le système matriciel : £1

_

—Ei

R

—aR

—aR

Ri + aR

£,,2

On en déduit l'expression des courants de maille, par inversion de la matrice des impédances du réseau : £1,1

_

£,,2

_

1

Ri + aR

aR

£1

aR

R

-£2

2

££2 + a/? (l - cv)

D'où les expressions des intensités des courants de maille : £l,I —

{R2aR) E\ — a R E2 . r>2l /" 1 \ DD RRiA-aR \\ — a)

.

aRE\ a Ri — REi nn 1 nlf-i \ RRi A-aRl{\ — a)



aveC

£',1 — £

^

£'.2 —

£

d'après la convention d'orientation des mailles. On retrouve ainsi les expressions précédentes. S5- 10. Triple réseau RC Orientons les trois mailles dans le sens horaire. La relation matricielle [m] = [Z][èJ s'explicite selon : \u^

[R + l/(iC
-l/(iCco) -l/ifCco)

0

1 ÏL £i,i,1

R + 2/(jCco)

-l/OCco)

Un,2

-\/(JC
R-A2/ijCa>)_

.Un,3.

La tension de sortie us a pour expression : lls

_ ^.3 jCco

aVeC

1 • _ / 1 V - ' dctZ\jCco) ^

lm 3

d'où : ?k ue =—f—V detZ \jCco J

Or le déterminant se développe selon det Z = J — K avec : f/ J ={R +jLù>)

^\/

'ix

R

jCoiJ

/ i \ 23

/ et

\jCco

K=

JCmJ \jCo}

Finalement, on trouve, en posant r = RC : Ue

(1 +j(t)T)[{2 -f-./W)2 - 1] - (2 +jù)T)

ce qui donne en développant : =



1 2

= 2

3

1 + (jco) 6t + 5t Qù)) + r (Jco)

3

1 1 - 5t w + (Jcot) (6 - t2(o2) 2

2

et problèmes

775

2. Le rapport ujue est réel pour co — ù)\ = 0 ou pour ù)2 = \/6/t . On en déduit la valeur du rapport Us/ue à ces pulsations : ils . — = 1

pour

o) = i)

u 1 —s = —— Ua 29

et

A.N ; comme /? = 10 kfi et C == 39 nF, on trouve r

V6 10 = — r

pour

0,39 ms , <«2 ~ 6,280 rad - s

1

et /2 « 1 kHz .

Chapitre 6

S6-1. Filtre passif passe-bas 1. Dans le cas extrême des très faibles fréquences, le condensateur est un coupe-circuit. Par conséquent : rf { r \ m =

M.S Zz ^2 ^= r-^ = T^

• pu,sq, ;

"

r, "S2

Z2

Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit : 100 = — = ^ w0 Ue K\ + Z2

puisque

Z2 « 0

Le système se comporte donc comme un filtre passe-bas, 2. Établissons l'expression de T{f) : rrifr\ Z2 Tif) — ~KJ) Ri+Zi

avec

Z2 =

Rl 1 + jRiCiùi

d'où : M(icj) JJ

R2

Ri+Ri+jRïRiCico

_/?2/(j?i+/?2) 1 + jRCico RlR2 R\ +R2

m = Ri + Ri

t

r( ))

; _

0

_

1(0) 1 +Jf/fr

1 2ttRCI

Évidemment, pour / faible, on retrouve le diviseur de tension en régime stationnaire. 3. Calculons 7(0) et /o ; 7(0) = —= 0, 57 R\ -f Ri 35

R=

R]R \ = 8, 6 kH r R1 + Ri

et /o = ^ ' = 1.238 kHz 2ttRCi

La fréquence de coupure fc , à —3 dB , est la fréquence pour laquelle le gain G„( dB) = 20 Ig l7(f)| diminue de 3 dB par rapport à sa valeur pour / = 0, ce qui implique : d'où /=/c=/o Les diagrammes de Bode correspondants sont analogues à ceux relatifs au dipôle RC, mise à part la valeur du gain à / = 0 qui vaut 1g 0,57 = —0,244 et non 0 .

776

Solutions des exercices

S6- 2. Filtre passif passe-haut 1. Pour les faibles fréquences, le condensateur est un coupe-circuit : T{f) = ^ =

Ri

R2

Z\ + /?2

R\

car

R2

Z\ w R\

Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit : TV)='±= ue Z] +

1

puisque

Zj œ 0

Le système se comporte donc comme un filtre passe-haut, 2. La fonction de transfert s'obtient aisément : nf) =

R2 Z\ + Ri

avec

/?! 1 + jR 1 Ci (o

Z| =

Par conséquent : 07- \ = ——n ^2(1 +jR\Cio) H{jù)) r* U— R\ +/?2 +jR\R2C\o)

=

i?2 1 +jR\C\0} 7;—;—— — 1 /?]+/?2 l ~\~ jRCù)

avec

RïRl n ne kii 1 r> R = ——= 0,95 R] + Ri

Cette fonction s'écrit aussi : H(jù)) = H{0) ] +jù)/ù)^ 1 + j(0fù)2

T{f) = 1(0)1 + 1 +Jf/f2

soit

avec : m =

1

Rz R: + R2

20

/1 =

u>i 27r

1 ITTR] CI

419 Hz

et fz — ~~~ = Itt ITTRC)

8,4 kHz

Pour / faible, on retrouve évidemment le diviseur de tension, en régime stationnaire. On en déduit les diagrammes de Bode correspondants en précisant les expressions du gain et de la phase : Gu(f) = 201g|Z(/)| = 201g 7(0) + 10 Ig

V/12 1 +.f2/fî

et

/ / (p(f) = arctan 1 — ) — arctan — /1 h

Sur la figure S6.1, on a tracé les graphes en fonction de x = f jf .

-1 J

0'

\GJdB) 1

?

1

. X = \gx


b co

■a 0 c û fM 1 l O (M © j-i SZ Di 'i_ >■ Û. O U

-10

■7T/6

-20- / -1

\ 1 1

0

• 2

X=

FIG. S6.1. 3. Pour / == /] , la tension de sortie a pour expression Us,m = Ui',m\T(f\)\ = lie,,. et :

R2 Ri + Ri

cos(27r/ir + ^>1) , avec :

1 +J = 0,005 x V2 = 7,1 mV 1 +.//20

7T ^>1 = arctan(l) — arctan(0,05) « — — 0,05 = 0,735 rad

soit

p[ = 42,1

0

et problèmes

111

Pour f =fi, la tension de sortie s'écrit us = us^n cos(27r/2/ + ^>2), avec : ih,m = ue,m\ZiJi)\ = ue,m D - ^f"20 = 0, 005 x (= 71 mV D «1 + /(2 1 +7 \ l J et : ^>1 = arctan(20) — arctan(l) « —0,735 rad

soit

^>1 = 42, 1

0

Pour / = /o , la tension de sortie est w.s = Ws.„, cos(2tt^ot +
="'•■"srfft r+î/asé

= 0 005 x

'

= 46 5mV

(rii)

'

et :
soit

= 56,86

0

S6- 3. Circuit RLC 1. Le calcul de la fonction de transfert H(jco) ne présente pas de difficultés : l Hav) = /i>Ci0) U ) = ^ u, R +jLco + 1 /(jCco)

=

-iQlx 1 +jQ(x - 1 A)

en introduisant wo , la fréquence réduite x = co/coq et le facteur de qualité Q = Lojo/R = {/{RCcoq) . 2. On en déduit : H{x) =

-JQ/x 1 +jQ{x- l/x)

d'où : Gw = 201g \n{x)I = 201g

[l + g2(^l/v)2]1/2

= 201g ô = 23, 5 dB

et

= -arctanoo =

S6- 4. Filtre passe-bande RLC 1. Ce filtre est passe-bande, car pour / = 0 et / = 00 . l'impédance offerte par l'ensemble, condensateur et bobine en parallèle, est nulle ; la tension aux bornes aussi. 2. a) Etablissons l'expression de la fonction de transfert T{f ) . Comme le système est un diviseur de tension, il vient : rr,. x tv.x M.s 7-lc „ jLo)f{jC(o) jLoj #O) - Z(f) = — = avec Zlc = .T , x - 7 77^ ^ R ZLC H- 11/[JCojj 1 — LCo)^ On trouve, en effectuant : H{jù}) =

R{\ - LCco2) + jLco

1 +jR[Cû) - 1 /{Lœ)]

b) En identifiant avec l'expression générale de la fonction de transfert d'un filtre passe-bande du deuxième ordre, on trouve : HUco) =

—7—r1 ~l~ 7l2(w/û>o



avec 0->o/ru)

ojq = [ -^—r yLC

=: 15 811 rad.s-1

et

Q = -—=0,0316

c) On en déduit : inni =

[1 -b <22(/7/o -/o//)2]'/2

d'où : Gn{f) = —101g l + ô2(|-f)

et

0(/-) = artan 0 - ^

778

Solutions des exercices

3. Sur la figure S6.2, on a tracé les diagrammes de Bode correspondants en introduisant la fréquence réduite jc = ///o . Le gain est maximal et nul pour f =fo = a>o/(27r) =2,516 kHz.

-2 1

-1

0

' Gj^dB) 1

2!

<£(rad)

77" /2

X= ^

-10

-2

-1

0

1 ^ = lgA-

-20 -30

— 77"/2 ■ ■ b)

a) FIG. S6.2.

Calculons les pulsations de coupure à — 3 dB . Pour cela, il suffit de déterminer les valeurs de la fréquence pour lesquelles le module de la fonction de transfert est égal à 1 /\/2 de sa valeur maximale, laquelle vaut 1 . On a donc ; x — - — ±~x Q

x2 ± ^ — 1 =0 Q

soit

La résolution de cette équation du deuxième degré donne les deux valeurs suivantes de x : ,

y/2

/ ,

Xt='^

+

[W-

+ l

)

, ■ï2 = 5Q

et

y/2

/ , +

Utf

+ ,

Les fréquences de coupure sont donc : 1/2 f =/o

+1

:

4Q

2Q

et /2 =/o

V/2 W

+ l)

J_ +

y

20

Comme Q = R/Lioç, = 0,03
f\

(l+4ô2),/2-l

■/o^ x2Q2 = e/o = 79,6Hz

et : ,\ 1/2 l+4ô2j +1

!/o

2^

X2=/

4

=79 5kHZ

'

Notons que A///„ = (/i -/,)//„ » 1/0 ■ 0 « 1/0 .

S6- 7. Filtre passif constitué de trois cellules identiques en cascade 1. La fréquence caractéristique f d'une cellule est obtenue à partir de simples considérations dimensionnelles. Comme RC est homogène à une durée, /i = 1 /{2ttRC) ~ 4 kHz . La matrice de transfert T d'une seule cellule s'obtient aisément en multipliant, dans le bon ordre (de la droite vers la gauche), les matrices élémentaires (cf. chapitre 6) : TRc = Tv{C)Th{R) =

1 -jCb)

0 " 1

1 0

-/? ■ 1

x = RCco = ///i = (joIù)[ étant la fréquence réduite.

1 —jCco

-R 1 + jRCoj

1 . -jx/R

-R 1 +jx

et problèmes

779

2. On trouve la fonction de transfert de l'ensemble en effectuant la multiplication matricielle, toujours dans le bon ordre : 1 -R 1 -R 1 -R T= -jx/R 1 +jx -jx/R 1 +jx -jx/R 1 +jx soit : 1 -jx/R

T=

-R 1 +jx

1 +jx -j2x/R + x2/R

-R-R(l+jx) jx + ( 1 + jxf

ce qui donne, en effectuant : 1 — x2 + 3jx 4X //? — jx/R{3 — x2)

T=

-R{3 -x2 + 4jx) 1 — Sx2 + jx{6 — x2)

2

et

n(x) =

1 1 - 5x + jx{6 - x2; 2

puisque la fonction de transfert est directement reliée à l'inverse de l'élément de matrice ^ . On en déduit alors le gain en tension Gu : G. = 201g |W(,ï)| = -10lg[(l - 5.ï2)2 +/(6 - .ï2)] et la phase (f) : 4> = arctan

x(x2 — 6) 1 - 5x2

pour

x < -—^p — 0,447

et

= —v + arctan

x(x2 — 6) 1 — 5x2

pour

x > 0,447

3. La fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition de phase par rapport à la tension d'entrée est telle que : x(x2 — 6) = 0 soit x = y/ô et / = f\ Vb Le facteur d'amplification pour / = f\y/6 vaut alors : Gu = 201g |?7| =

1•

29

(dB) ] 1

0

4> (rad)

X=lgx w

-20-

1

X= 1g x *-

77/2 — 77

-100377/2 a)

b) Fig. S6.3.

S6- 9. Impédance itérative

-1/Z2

■c-

1

l

O

0

1 N

0

1 N T—1

r = 7},(Z3)rl,(z2)7},(Zi) =

Cl

1. La matrice abcd de transfert du filtre s'obtient selon :

1 _

c

d

"

l

avec a = 1 +Z1/Z2 , b = —2Z\ — Z2/Z2, c = — I/Z2 et d = 1 +Z1/Z2. On vérifie aisément que le déterminant de la matrice T est bien égal à 1 .

Solutions des exercices

780

2. a) Pour exprimer Z, en fonction de Zi et Z2 , écrivons que l'impédance à l'entrée est égale à l'impédance à la sortie. Il vient, puisque Z2 est en parallèle avec Z3 = Zi et Z,- en série : z = Zi + ^7+fi

d'où

zr=z,(z,+2Z2)

en effectuant et en simplifiant. Comme Z2 = jLco , Z] = l/(/C
' L L -~cwn+ c~c

.



0,02 0,5 x 10-6

[L (c

8011

- 200 a

b) Exprimons Ze,0 et Zej en fonction de Z\ et Z2 : Ze,o — ( "7~ )

-Zi+Zs

et

Zej={^ le

Z1Z2 Z\ +Z2

= Z, + / 4.^0,zc=o

Zi (Zi + 2Z2) Z| + Z2

=

Par conséquent, Zc,/ = Zf /Zf,o , soit Z,2 = Ze$Zej . Pour / —/o , les impédances d'entrée valent respectivement : 1 , .r l-LC,o2 n Ze,o = — +jLœ = —— =0 jCo) jCti)

, et

, Zi(Zi+2Z2) Z,/ = — Z] -t- Z2

' 00

3. a) Comme le filtre est fermé sur l'impédance itérative, il vient : % — z,

% = z,-

d'où

^ = %

X. = TX=TX..

soit

a-T c

et

^

^=r

b) On a donc : b d-r

L'équation à laquelle satisfait F s'obtient alors aisément en tenant compte de la relation ad—bc= 1 et de l'égalité a=d : [a — T)(d — F) — bc = F" — 2(ci + d)T + 1=0 d'où F2 — 2ar +1=0 C'est une équation du deuxième degré sur les nombres complexes ; la somme 2fl = 1 — 1 fLCù)2 étant réelle, les deux racines sont conjuguées l'une de l'autre. c) Les puissances dissipées à l'entrée et à la sortie ont pour expressions respectives : Ve = ^Re{Ze}/2m = ^Rc{Z,}/2

et

V, = ^Rc{Zs}/2„, = ^RelZ,-}/2,,,

Par conséquent, le filtre étant passif, on doit avoir : Vs_=%s = |r|2 + 1 Ve il.,.

soit

|ri < 1

d) Si la transmission du signal s'effectue sans atténuation ; |r) = 1 , ce qui s'explicite en F = exp(±;<£). D'après l'équation F2 — 7.a£ +1 = 0, les deux solutions Fi et r2 sont telles que : Fi + r2 = 2« = 2cos

d'où

—1^1 + 7^-^1 Z2

et

On en déduit que le filtre est passe-haut, puisque :

x/2

soit

/>^= = 1,13 kHz s/Ï

J

LCof ^ 0,5

et problèmes

781

S6- 10. Approche de la fonction de transfert d'un filtre à l'aide de son gabarit 1. D'après la définition du gain en tension, on a : Gu = 20 Ig \H(Jù)) | = -101g 1 + {(o/coo)2"

soit

w = û>o ( 10

-Gu/\0

1 /2n - 1

Ainsi, Gu < 0 . En outre : /, ^(lO-0^0- l)'/2"

et /2=/ = /nll(( lO-^710 - 1

\/2n

On trouve l'entier n en éliminant fo , ce qui est obtenu en effectuant le rapport : 2"

]0-^2/io_1

10-G,/IO _ ]

_ d'où

lg(10_G2/10 - 1) - lg{10_G|/l0 n=

1) - 2

21g(f2//i)

Quant à fo , ony accède comme suit : /i /o = (10-G,/10 _ \ y/2n

/(]Q0,3 _ ] y/2n

i/, - 300 Hz

2. Pour obtenir les coefficients ci et C2 demandés, identifions les deux expressions de ?-f (x) :

4

1 +X

et

|7f(x)|2 =

1 1 + jc\x — c^x2

(1 — C2X1)2 + C2X2

1 + (c'j — 2C2 )x2 + cjx4

On trouve : 2 C2 = 1

soit

C2 = I

et

ci = (2ci)172 = \/2

d'où la fonction de transfert recherchée : îi(x) =

—1=1 — v2 + j\/2x

sur la figure S6.4, on a représenté les diagrammes de Bode correspondants. 1 ' Gu (dB) 1 0

1 1 f (rad)

1

11

X=lgx

-10—irfl -20-30-

— TT -

b)

a) FIG. S6.4.

X= Igx

782

Solutions des exercices

S6- 12. Relations de Kennely, filtre coupe-bande 1. Pour une fréquence nulle, les condensateurs se comportent comme des coupe-circuit ; en l'absence de courant de sortie, la tension de sortie est égale à la tension d'entrée. Pour une fréquence infinie, les condensateurs sont des courts-circuits. Les tensions de sortie et d'entrée sont égales. La fonction de transfert est ainsi égale à l'unité dans les deux cas extrêmes : le filtre est donc coupe-bande. 2. D'après le théorème de Kennely, on peut remplacer le triangle ESK, d'impédances Z| = Z3 = 1 /(JCoj) et Z^ = r -f jLto , par l'étoile correspondante (Fig. S6.5) :

z, -

ZÎ+Z'-fZi

Z\Z'2 2ZÎ+Z'

Z2 =

7/2

0^3 z; + z^ + z^

z,

2Z( + z^

et

Z3 =

z\zï 7=Zl 2z; + z

Z3

—r— 112

Z2

Jl / / R

FIG. S6.5. 3. La fonction de transfert HJ(o) s'obtient aisément, puisque le filtre se présente alors comme un simple diviseur de tension, le courant de sortie étant nul : R + Z2 u„ — — — ue -s /? + Zl+Z2"e

11/• \

v

d ou

=

R + Z2 i? + Z|+Z2

Cette fonction de transfert est nulle si : r+zï =

r

+

Z'2 0 2Z,\Z, =

soitsi

«(2z;+z;)+zi2 = 0

ce qui donne, en explicitant : / 2 \ 1 [jc*+r+iLo')-c^

R





= 0

d où

'

R

'

=

1 cw

et

2 c*=Lù,

en annulant séparément les parties réelle et imaginaire. Finalement, les conditions d'annulation de Hijco) sont ;

f

=h(îcT=inm

et

fi

=^b-27c=2'5kfi

et problèmes

783

Chapitre 7

S7-1. Lampe à filament de carbone En fonctionnement normal, la résistance du filament est :

V

J_ 378 - 588 588 (2000-293)

140

4 k_,

Le carbone possède effectivement un coefficient de température négatif, c'est-à-dire que sa résistance diminue lorsque sa température s'élève. On en déduit la résistance, à 673 K : R = Ro-\- RqCt&T = 541 H .

S7- 2. Charge totale d'un accumulateur de caméra numérique Avant que la f.e.m ne devienne trop faible, la décharge de l'accumulateur, avec un courant d'intensité 220 m A , dure environ 10 heures. La charge totale débitée est donc : C = 220 x 10"3 x 10 x 3600 = 7920 C

soit

n=%= = 8.2 x 10~2 T 96 320

mole de charges élémentaires, F = iV^ x
S7- 4. Représentation d'une bobine réelle 1. Comme Z = R + jL(o et tan 5 = /?/{Lo)), on trouve : à / = 50 Hz, à / = 500 Hz

5 = 1,32 rad = 76° <5 = 0,38 rad = 21,7e

On voit qu'à basse fréquence l'angle de perte est important. 2. L'intensité du courant dans la bobine a pour expression : \ . / / \ /(/) = cos(w/ + 4>-)

avec

. im = ^2

el +

» &

=

( Lru -arctan \^—

3. a) Pour des fréquences supérieures à 10 kHz , la nouvelle expression de l'impédance est : R -)- jLco 1 -{■ jCù}{R -f- jLù)')

R jLo) 1 — LjCoj^ jRC(o

b) Aux fréquence considérées, le rôle de la résistance interne est négligeable devant celui de l'inductance car LùjCR : Z' &jLù)/{] - LCÙ)2) . Cette impédance tend vers l'infini lorsque (o — I/(LC)1^2 = 9, 13 x 106rad-s_l, soit/= 1,45 MHz.

784

Solutions des exercices

S7- 7. Quartz 1. a) Dans le modèle considéré, l'impédance du quartz a pour expression : ^ _ ZcpjZcs + Zjs) _ 1 — LsCfCo" Zcp + Zcs + Zls jio{Cs + Cp — CsCpLsO)2) b) On en déduit la pulsation de résonance pour laquelle l'impédance Z est nulle : (Or = {LSCS]~]^2 . La pulsation d'anti-résonance pour laquelle l'impédance tend vers l'infini est : ioar = [(C.ç + Cp)/(LsCsCp)]1^2 > co,c) Le calcul donne les pulsations suivantes : ù)r = 5,419 x 106 rad • s-1

et

w,,,-= 5,421 x 106 rad - s-1

soit les fréquences correspondantes très proches f- = 862,50 kHz et flr = 862, 84 kHz . 2. En introduisant les pulsations cor et cûar, l'impédance Z se met sous la forme simple suivante : z =

1 - co2/^ jlo{Cs + Cp)(l - Op-jo)},,.)

C'est un nombre imaginaire pur, dont le signe détermine la nature capacitive ou inductive de Z. a) Z est inductif pour o), < o) < (jjar, avec l'inductance équivalente suivante : — 1 /qt2 + 1 /a>r (G + Cp)(l b) l'impédance Z est capacitive pour to < eo,- ou a> > (oar avec la capacité équivalente suivante : (Ci- + Cp)(l — ru2/ù)2,) 1 — co1 j co}-

Cet, —

3. Calculons la dérivée du module de l'impédance par rapport à la pulsation pour ù) > to,- : d |Z| dto

d dw

—1 H- ù)2{to2 (Ci- + Cp)ùj(l — to2/colr).

Pour to < co, , il suffit de changer le signe du numérateur. Comme le numérateur s'annule pour to = co,-, il vient : / d |Z| A \ dtu } I.

2/(Or

2 2

(Ci + Cp)fOr(l - toljtdir)

(Ci -f Cp)t0 {\ - tof-ftolr)

soit aussi : ^||1 = Tr< 7^ TT^TS =60a-Hz-1 d/ (Ci + Cp)to2( 1 - to^-ftolr) Aux alentours de to,-, l'impédance du quartz varie fortement avec la fréquence. Cette propriété est utilisée pour réaliser des oscillateurs remarquablement stables en fréquence (cf. chapitre 14). S7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur 1. On sait que, dans un transformateur, on a : d<î> if i = N\ —— df

et

ddJ «2 — Ni —— df

avec

— BS

Comme U] = U]V2cos.(ù)î) , il vient ; $=

toNx

sin(û>r) v ;

d'où

B=

toNiS

sinfwr) v J

et problèmes

785

Puisque U\ /N\ = U2IN2, on en déduit la valeur maxirnale du champ magnétique ; _

UxVÎ (oN}S

UiVï. 2TTfN\ S

Ui AAAfN\S

U2 A,AAfN2S

2. D après ce qui précédé ; 4 44^®

^

N[

> TÙfSB =

1345 5

'

^

^^,^ = 1345.5 x-= 35,l

On prendra par exemple Ni =36 et iVi = 1380 qui donnent bien —^ = —— = 38. 3 . m 6 S7- 10. Transistor JTEC en haute fréquence 1. Le théorème de Millman appliqué au drain donne, en prenant le potentiel de la source comme référence -g'nRo +jCgdÙ)U l/Rc A-jCdsCO + 1 /l'ds A-jCge/O} Le facteur d amplification en tension est donc : A

_ 'Ad _ Ro !//?£• + 1/ i'ds + jiCgd + Cds ) co

Quant au facteur d'amplification en courant, on l'obtient selon : Li



ot

[

jCgsOJu A- jCgdO){u

IL,) — JOJ[C?5 -f- Cgd( 1

Alt)ju

d ou : ^

L

jioRc[Cgs + CgdU - A,,)]

Application numérique :



—3,0 x 10 + 5,3 x 10 / 1.25 x 10-3 + 5,7 x 10-5/

,, , U

et

l^l-22

2. On déduit 1 impédance d entree de ce qui précédé, selon : Z» = — = L J^iCgs + Cgd{l - AJ]

d'où

Z, =729 0.

Chapitre 8

S8- L Fonction de transfert d un AO en boucle ouverte 1. A partir de la définition du gain stationnaire exprimé en dB , G,fio = 201gAo, on détermine la valeur du gain stationnaire Ao : = ioc"/20 = 106

ce que l'on écrit aussi

A,, = 1 000 V ■ mV

Solutions des exercices

786

2. La fréquence de coupure fc de l'AO est reliée à la constante de temps tc par la relation : ^=2^=30HZ A la fréquence /=.£•, la fonction de transfert a pour valeur : A{fc) = -^-. 1+7

d'où

\A(fc)\ = ^ \/7.

et

G,, = 201g |A(/c)| = 201gAq — 201g Vl = G„,o — 3

en dB, ce qui justifie l'expression fréquence de coupure à —3 dB . 3. Dans le diagramme de Bode, le gain G,, = 201g lA(f) I devient négatif dès que \A(f) \ < 1 . On en déduit la limite fréquentielle, entre les modes d'amplification et d'atténuation de l'AO, définie par la fréquence de transition f ■

i 2

l-C"')'

=

= 71— [1 + [fi/fc) \

1

d où

'

f =fc

('4" " 0

2

soit

f

~ fcAo

= 30MHz

4. Le module et l'argument de A{f) sont donnés respectivement par : m)\ =

[i + (f/m]/2

et

arg[A(f)] = arg(Ao) - arg(l +jf/fc) = - arctan ^0

À la fréquence f = 3 Hz, on trouve ; lA(/i ) I = -7=== ~ ^0 VLUl

et

arg [A(fi )] = - arctan 0,1 » -6"

À la fréquence fz = 300 Hz, on trouve de même : et

lAifi)] = 0== ^

arg[Aif2)] = - arctan 10 « -84'

S8- 3. Stabilité d'un montage à rétroaction à base d'AO 1. On reconnaît un montage amplificateur non inverseur de gain stationnaire : A,, = l + -A = 100 Ai Si l'impédance de charge est infinie, on a : \is\ —

, „ < is,max n Al + f<2

d'0Ù

R] + Rz >

ls,nuix

Comme ji^l ^ Ustll fe 15 V, il vient R] + Rz > 750 fi. Les résistances utilisées doivent être inférieures à l'impédance différentielle d'entrée de l'AO, mais doivent aussi permettre des courants dont l'intensité est de l'ordre du mA . Il en résulte des valeurs de résistance de l'ordre de 1 kfi. 2. a) L'équation différentielle de l'AO en boucle ouverte s'écrit : dw,. Te— 4 Us =Aoe dt Le courant de polarisation sur l'entrée inverseuse étant supposé nul, il vient en considérant le diviseur de tension : R\ U- = -———us = ue - e A1+A2

d ou

du f Ai \ Tc— s h us = Aq 1 ue - -——=-us ) d/ V A1+A2 /

787

et problèmes

nouvelle équation différentielle de l'AO en boucle fermée par rétroaction négative. Il en résulte : Tç ([us An d/

i +

[ \ VAn

i

R\ \ _ Us /?, +R2) ~Ue

Le régime transitoire est de la forme : Us = Aa exp ( \

t

\ , Us,e + Tes-J

avec

tc,,_ -

T — c » Tc(/?I+/?2) — = 16 p^s 1+Ao/?i/(/?]+/?2) Mx

Us,e étant la solution du régime établi. La durée du régime transitoire est donc très brève pour ce montage amplificateur non inverseur. Avec une rétroaction de l'AO sur l'entrée non inverseuse, la structure serait celle représentée sur la figure S8.1. L'équation différentielle à laquelle satisfait cette dernière est la suivante ; à Us , / i?2 . R\ Te—, H Us — Ao ———~frue + -—■——Us d/ \R\ + Ri R\ -\-Ri soit : Mi£^ + f1 + M (l^_^_]Us ^ R2 J An dt ^ \ ^ R2J Uo Ri+Ri*

1 +

= Ue

La constante de temps tc>)+ du régime transitoire est : _

Te ^ l — AqR] / (R\ + Ri)

Tc(Ri -f i?2) _ AoR\

^

d'où une solution divergente du type :

Us = A exp ( T 7 ) + Us,e \ \ Te,r+ I / L'amplificateur atteint très vite la saturation positive ou négative selon le signe de la constante A et donc de celui de e. b) La vitesse maximale de balayage valant vm = 0,5 V • jxs-1 et le basculement étant de —15 à 15 V, la durée de basculement s'en déduit selon : Ails

30 =60 ^

r2 [>00

/?! r r E Fig. S8.1.

Us

788

Solutions des exercices

S8- 4. Impédances d'entrée et de sortie dans le montage suiveur de tension 1. Bien que le facteur d'amplification en tension du montage suiveur soit égal à 1, ce dernier est très utilisé, car il offre une impédance d'entrée Ze = oo et une impédance de sortie Z, = 0 . Cette propriété établie en supposant l'AO idéal permet l'adaptation d'impédance entre montages, en évitant l'effet d'un diviseur de tension lors de la connexion d'une charge. 2. Reprenons le schéma électrique de l'AO réel et déterminons Ze, impédance d'entrée du montage suiveur (Fig. S8.2a) : 7 _ Z '-L

avec avec

i - - '--R.-

Rt

-

SOlt

l

~ àe R.

En remplaçant e par Reie on en déduit : «e = «s +

et

4—

u — Ai R,, n Av

. ±s —

Par conséquent : R(>

Re

On en déduit l'impédance d'entrée du montage suiveur lorsque l'AO est réel : Ze = {Rc + Rs+ARe) = /?e M + ^ +A j = Re{\ + A)

h 1

1 R.

R. R<

Rr

\ Ae

T

(J)U

7777

7777"

7777"

7777 b)

a) Fig. S8.2. L'impédance de sortie du montage suiveur, définie par Zs = Ms/4 e — -m,

et

uc — Ae | —e _ E — -^-z: p —^ h ~R, Rj "

+ Aus ^

avec Ue =

^ (Fig S8.2b), s'obtient selon

us

us + Aus

us

R.

R.

RP

, 1 +A R*

1 R,-

Par conséquent : -i z

'=

|i

^

+

i

R, I +/A

puisque

Rg >> Rs

3. Par construction, Re , impédance différentielle d'entrée de PAO vaut plusieurs centaines de kl) , alors que Rs, impédance de sortie est de l'ordre de quelques fl. En régime stationnaire Ao étant très grand, on retrouve les propriétés établies pour le montage suiveur avec AO idéal : Zt- w oo et Z^ « 0 . C'est pour cette raison que le montage suiveur est aussi appelé montage adaptateur d'impédance.

et problèmes

789

S8- 6. Voltmètre multicalibre On reconnaît un montage amplificateur non inverseur utilisé en régime stationnaire. En connectant l'entrée inverseuse au nœud 5, on réalise un montage suiveur de tension avec un gain de 0 dB , d'où un calibre de 2 V à l'entrée de l'AO. Si l'on connecte l'entrée au nœud A , le facteur d'amplification en tension du montage est A,, = 1 + 90/10 = 10 ; le calibre équivalent à l'entrée de l'AO est donc 200 mV . De même, si l'entrée est connectée au nœud B , alors A» = 1 + 99/1 = 100 , d'où un calibre équivalent de 20 mV à l'entrée de l'AO.

S8- 8. Gyrateur à amplificateur opérationnel 1. a) Si A est un simple facteur réel, F a la dimension physique d'une admiltance, précisément une conductance puisque Y est un réel positif. b) La matrice de transfert T d'un tel système, dans lequel l'entrée ou la sortie sont caractérisées par des matrices colonnes tension-courant, est telle que : vs = rv X TXe

T T= F

avec

0 AY

-AJIY 1

c) Pour établir la relation entre l'impédance d'entrée du gyrateur et son impédance de sortie, il suffit d'exprimer cette dernière, en tenant compte de la convention d'orientation du courant de sortie : 7

^ YAYu^

is

=

Y2Ze

2. a) Comme l'impédance de sortie est Zs = 1/iJCco) , l'impédance d'entrée s'en déduit aisément selon : _ '

Y2Z,

_ JCÙ^ Y2

Un tel système se comporte alors comme une inductance pure. On l'appelle gyrateur parce que l'on passe de l'impédance d'entrée à l'impédance de sortie, dans le plan complexe, par une rotation, éventuellement accompagnée d'une homothétie. L'utilité du montage est de réaliser une inductance en entrée avec une capacité en sortie. b) Pour C = 0,1 (jlF et F = 1 /2000 S , l'inductance équivalente est :

l

'=^ = ôJ^=q'4H

ce qui est une forte inductance. 3. L'impédance d'entrée de ce gyrateur à AO idéal s'écrit : 7 Be Ze — -r Le

avec

^ ■ , - ZM_e =us-et

par division de tension. Il en résulte, en éliminant u —Z]/, = u, (^ V

— 1 ) u, /

d'où

u

=u_—ue=

Rc ^ Ac- + Zi

: Ze = — = ~ Re~r L Zz

pour Z| = Z2 . Le système est donc équivalent à une résistance négative.

soit

Ze = —Rc = —0.2 kl2

790

Solutions des exercices

S8- 9. Réalisation d7une inductance en parallèle avec une résistance 1. L'AO est en fonctionnement linéaire grâce à la rétroaction par le condensateur. Par conséquent : u- =

=0

et

ue = R\ «2

Comme l'impédance d'entrée du montage est Ze = , cherchons à exprimer ue en fonction de ie . La loi des nœuds en A impose ^ ^ h esl; l'intensité du courant qui traverse le condensateur puisque PAO est idéal. Sur la maille AESA , la loi des tensions donne : f /?! + —^— ) L2 — i?2/11 = 0 ^ jCcoJ-

avec

L = -2 R[

d'où

( 1 + —4r- I tL R. \ JRiCù)) ^

-1

On en déduit :

lc

~

r i a , ' \ /?2 V jR^Cù)y

11 *1. "e

„ ^

i ^

ou

i.i _

+

i }r\r2CÙ)

L'impédance d'entrée est par conséquent équivalente à une résistance R' en parallèle avec une bobine d'inductance L' telles que : R' =

=5m

R\ + A 2

et

Z/ = /?i /?2 C = 0. 1 H

2. En rajoutant un condensateur, de capacité C', entre le point A et la masse, le circuit se comporte comme un dipôle R' L' C' parallèle.

S8~ 12. Filtre passif suivi d'un AO 1. a) Pour / = 0 , l'impédance offerte par l'inductance est nulle, alors que celle de la capacité est infinie. Il en résulte que la fonction de transfert vaut 1 . Pour / = oo , c'est l'inverse ; la fonction de transfert est alors nulle. Il s'agit donc d'un filtre passe-bas. b) Ces grandeurs caractéristiques d'un dipôle RLC valent: (uo = ( — ) LC /

= 104 rad.s

c) La fonction de transfert

L

1

10"

= 2 ms

et

Q=

= 20

s'obtient aisément puisqu'il s'agit d'un simple diviseur de tension :

m/VA = l/Q'Cru) ^ ^ jLco + R+l/(jCù))

=

1 +}RCo) 1 +jRCù) - LCco2

' ^

=

1 +Jx/Q l - x2 + jx/Q

puisque Q = Lojq/R = 1/{RCù)o) . d) On tire de ce qui précède :

G„ = 201g

1 + x2/Q2 (1 -x2)2+x2/Q2

= 10 Ig

1 +x2/Q2 (1 -x2)2-{-x2/Q2

Pour A = 0 soit x=l, Gu= 10lg(C2 + 1) = 10lg40] = 26 dB . Pour ^ 0 avec |X| > 1 : Gu « -101g(ôV) = -20X - 201g C = -20X - 26 . Le filtre est donc en réalité un filtre passe-bande proche d'un filtre passe-bas (Fig. S8.3).

et problèmes

791

Gu (dB) 26

10

X=lgx 10

FIG. S8.3.

2. a) L'AO présente une double fonction, d'abord celle d'amplifier le signal de sortie par le facteur Au = —Ri/Ry = —10, ensuite celle de rendre nulle l'influence de la charge. b) La puissance dissipée dans la charge a pour expression : , jj1 V = RJs — ~ Rr

avec

Us — \Au'H{x)\Ue

d'où

V{x) —

Al\nix)\7u? Rr

Pour x = 2 , on trouve : «..«ipe.,,,»

p.—

wwf.jîîîg.j

S8- 13. Réponse d'un comparateur inverseur à hystérésis à un signal triangulaire 1. Pour que us soit égale à Usat il faut que £ > 0, soit : £ = M-j- —

=

R\ + ^2

lu — Uf, = _ "^1 _ Usât — Wg > 0 R] A- R2

ce qui s'écrit

Ug < Up = ^ ^ Usât = 4 V R] + R2

De même, pour que Us soit égale à —Usai, 'I faut que £ < 0. soit : £ = U-if. — U— —

R

R — u,, = — —Usât — +/?2 ' Rx+Ri

< 0

ce qui s'écrit '

R ue > un = ———;——Usât = —4 V Rx+Ri

On déduit de ce qui précède le diagramme donnant Us en fonction de ue (Fig. S8.4a). 1mm représente IV. J k Us (V)

y ^(V)

^(V) 14

14 »• 1

-4

4

1

8

-1 f" xS \

1

l '^N

UeQJ) ■J

j

2

2 1

^

-1

0

1

;

/

1 XI

-8 -14

-14 a)

b) Fig. S8.4.

c)

2 11

k * r(ms)

792

Solutions des exercices

2. Si on applique à l'entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les valeurs —8 V , 8 V et —8 V pendant 4 ms (Fig. S8.4b), la tension de sortie est celle donnée par la figure (Fig. S8,4c). S8- 14. Utilisation de PAO OP - 470 1. La figure 8.55a représente le diagramme de Bode asymptotique relatif au gain de l'AO en boucle ouverte, précisément Gu = 201g \H{jù))\ en fonction de la fréquence, l'AO étant alimenté avec des sources externes de tension d'alimentation ±15 V . Le gain stationnaire étant très élevé, la forme du tracé est quasi triangulaire avec une pente de —20 dB • dec-1 , et coupe l'axe des abscisses pour une fréquence de transition f = 6 MHz entre les modes d'amplification et d'atténuation ; cette quantité est aussi appelée le PGB (Produit Gain-Bande). 2. A l'aide de la figure 8.55c qui donne le facteur d'amplification stationnaire en fonction de la tension d'alimentation, on détermine les gains stationnaires de l'AO en boucle ouverte pour les deux valeurs de Ua : i) pour U„ — 10 V , on lit : Ao = 625 V • mV-1

soit

Ao = 625 000

d'où

G„ = 201g Ao = 115,9 dB

ii) pour f/a = 15 V , on a : Ao = 2350000

d'où

G,( - 201gAo = 127,4 dB

3. La fréquence de coupure de cet AO en boucle ouverte se déduit du PGB selon :

f=A°f"°

™ ^=

d

-55Hz

C'est cette faible valeur de la fréquence de coupure qui donne, au diagramme de Bode relatif au gain, sa forme triangulaire. 4. La figure 8.55b représente le tracé asymptotique du module de la fonction de transfert en boucle fermée pour différentes valeurs du gain stationnaire. Ces courbes sont caractéristiques d'un filtre passe-bas : on identifie un palier relatif au gain stationnaire puis une cassure et une pente décroissante de —20 dBdec-1 . Ainsi, pour un montage à rétroaction négative utilisant cet AO, on lit sur la figure 8.55b, en reportant en abscisse la fréquence f - — 20 kHz, Gu = 50 dB , soit un gain stationnaire du filtre passe-bas égal à lO50^20 = 316 . La fonction de transfert de ce filtre passe-bas s'écrit donc : m =

^ 1 +././ /je

avec

7o = 316

et /, = 20 kHz

5. Au signal sinusoïdal d'entrée du filtre iie{t) = em cos(2-7r/cr), PAO fait correspondre le signal de sortie suivant : us{t) = e,H|r(/c)| cos(277/0? ±
avec

\T{fc)\ =

\/2

V2

e|_

^ = — arctan(l) = —7r/4

La non-saturation en amplitude, réalisée si \iis\ < USat, conditionne l'amplitude du signal d'entrée : em < i^ferî

soit

em < 53 mV

La non-saturation en vitesse est réalisée elle si rnax (jd7rs/ d?|) ^ vm , ce qui donne : em27rfc\Z{fc)\ < Vm

soit

e,,, < 71 mV

793

et problèmes

Chapitre 9

S9- 1. Détermination des caractéristiques d'un AO 1. Avec les données déduites du graphe, on trouve : Gu = 80 dB

soit

Ao = 104

f = 106 Hz

et

d'où

fc,o = ^ = 100 Hz Aq

2. La fonction de transfert de l'AO en boucle ouverte, a pour expression :

À la fréquence de coupure, on se situe à — 3 dB en dessous du gain stationnaire : mcfi)\ =

soit

=

G^fc a)

= 80 - 3 = 77 dB

3. Le plan de câblage du montage amplificateur non inverseur, de gain 40 dB , est donné figure S9.1 où le couple de résistances fixant le facteur d'amplification stationnaire, doit satisfaire à la condition de non saturation en courant, soit des résistances de l'ordre du kfi. Il est nécessaire de connecter à la même masse, le circuit et les instruments, ce que l'on réalise avec un câblage en étoile. 100 kfl 1 kfi

1 2 3 4

gbf(^^) ////

//// u.

8 7 6 5

di 7777 Voie 1 _ Voie 2 Us Oscilloscope

7777

Fig. S9.1.

T3 O c û (M i-H o fM © 4—J gi

S9- 2. Montage suiveur de tension

CL o (J

La relation de linéarité, qui n'est réalisée que si F AO est alimenté par les sources de Le.m 10 V , reste valide :

1. a) L AO étant idéal, il vient ; u+ — Ue

avec

u- — Us

d'où

7o — — — I ue

i) s'il n'y a pas de saturation en amplitude, soit : [«si = ToUe ^ Ua

d'où

— 10 V < Mg < 10 V

ii) s'il n'y a pas de saturation en courant, soit ; /j = ^ < 20 mA

avec

Us,m = 10 V

et

Rc > 500 Ù

794

Solutions des exercices

Ui) si le montage fonctionne dans la bande passante du montage, soit : f
avec

Tofc,r =f = Aofc,o



To = 1

et fCt0 =soit /C!r = 1 MHz iTTTc

1. b) La fonction de transfert de i'AO en boucle ouverte a pour expression : Aif) = — f =

1

Ao , +jf/Jc,v

avec fc.o -

2tttc

- 100 Hz

En boucle fermée, la fonction de transfert du montage suiveur de tension devient : nn —

Us Ue

TQ

1

1 +Jf/fc.r

l +jflfc.

T

... ,,irT avec fc,,- =fc,oAo = 1 MHz

2. En régime établi sinusoïdal, la réponse du montage à la tension d'entrée ue{t) = ue,m cos(27rft) se met sous la forme : Us{t) = \T{fi)\ iie>m co${2TTfî +
,!(/■)« 1 , d'où : Us^{t) = ue,mcos{27rf\t)

Il y a donc saturation puisque

et

— 10 V < us^(t) < 10 V

= 12 V .

Pour fi = 1 MHz, on se situe à la fréquence de coupure du montage en boucle fermée, d'où : Kfc.r) =

soit

[I(/c,r)l =

et

(f)s = arg [r^,,-)] = - arctan 1 = - ^

Ainsi : UsJt) =

cos (lirfzl - y)

Il n'existe pas de risque de saturation en amplitude, puisque : UsM = -^ < 10 V v2 Le gain correspondant exprimé en dB s'écrit : Guifc,,) = 201g\T{fc,.)\ = 201g 1 - 201g

= 0 - 3 = -3 dB

Enfin, pour fs = 10 MHz, on se situe à la décade supérieure de la fréquence de coupure, fa = 10/.,., d'où, d'après le tracé asymptotique : ^,3(0 = ~~ cos (277;/ ' - f ) 3. La condition de non-saturation en vitesse du montage bouclé est donnée par la relation : dus{f) ^ max —;— ^ vm dt où vm est la vitesse maximale de balayage de l'AO; dans l'exemple considéré vm = 0,5 V • (xs-1 . En régime sinusoïdal établi, on sait que : Us{t) = \T(f )\île,,,, cos {2-Trft + (f)s)

avec

= arg [!(/-)]

d'où : max

dUsfa)

,^/.M o . 277/Ue,m = \T{fi)\ 277/ue,m = ^+/.2/,/.2)1/2

Cette expression se simplifie dans la bande passante de PAO où |r(//)| = 1 , d'où la condition de non saturation en vitesse :

On peut considérer que |r(/-)) = 1 tant que / < /Cir/1(), soit / < 100 kHz et uetm ^ 0,8 V . On observera le déphasage de —tt/A , à la fréquence de coupure, si ue,m ^112 mV .

et problèmes

795

On en conclut qu'une très grande fréquence de transition dans un AO ne suffit pas pour exploiter toutes les fréquences. Il faut que le critère de non-saturation en vitesse soit compatible, afin d'éviter tout risque de distorsion du signal. 4. Le signal d'entrée n'étant pas sinusoïdal, plaçons-nous dans l'espace de Laplace. On a alors : Us{p) = H{p)Ue(j?) La transmittance symbolique H(p) est obtenue à partir de l'expression de T{f), en substituant à jco la variable symbolique p : Hiito) =

t—7— l+jM/Mc

donne

H{p) =

avec

\-\-pTc,r

Tc

'

r

= —= 0,16 as 27rfc,r

Quant à Ue(jy), qui est la transformée de Laplace de ue{r) , son expression est : £/,(/>)= TL^

= TL^ E

- p

d'où

Us(p) - p 1 + pTCtr

Exprimons Us(j)) sous la lorme d'une somme de fonctions dont les transformées de Laplace sont bien connues (cf. annexe 3) :

Il vient en prenant la TL inverse : uJt) = TL~] Ie("W \ \P

—-t P H" 1/Tc,r

=TL

iphTL

p+ 1/ rc,r

= £ 1 — exp I —

S9- 3. Réalisation d'un amplificateur inverseur La troisième affirmation est vraie. Ces deux montages ont des facteurs d'amplification stationnaires A,, identiques en valeur absolue, et égaux à 1 , mais diffèrent du point de vue de la bande passante. On sait que pour le montage amplificateur inverseur, la bande passante à —3 dB est donnée par (cf. chapitre 8) : -T /0^0 fc,r\ = . , , 1 i- |A„|

avec

I. | . |A,(| = 1

-, r f soit fc
alors que pour le montage suiveur, on a (cf. chapitre 8) : /cV-2 — /o Ao/1 — f,. S9- 6. Amplificateurs connectés en cascade 1. a) Comme PAO est idéal, on considère Re infinie, soit ie = 0, ce qui implique «+ = «€li . Comme il y a division de tension sur l'entrée inverseuse de PAO, il vient : Ri /?, A-Ri1^1 La rétroaction négative à travers /?2 impose un fonctionnement de PAO en régime linéaire, d'où w+ = w- . On en déduit l'expression du facteur d'amplification en tension :

Uet[

/V]

i\]

/V]

b) La conservation du produit facteur d'amplification bande-passante, s'écrit, Tofc,r — Aofc,0 , avec un facteur d'amplification stationnaire Ao de PAO en boucle ouverte, qui vaut 104 soit 80 dB , et une fréquence de coupure : =

^TTTc^,

= 100 Hz

796

Solutions des exercices

On en déduit les valeurs de la bande passante et de la constante de temps de la fonction de transfert T{f) en boucle fermée : Aofc,o 106 . 1 in4TT IA1TT fcs = ——— = -rpr^2 = 10 Hz = 10 kHz et Tc,,- = = 16 (xs T0 10 Itt/cs La fonction de transfert est donc : m=

Tq

Us,\ -, I

1 +jf/fc,r

c) Les tracés asymptotiques des fonctions de transfert en boucle ouverte et en boucle fermée sont donnés sur la figure S9.2.

G(,(dB)

(p (rad) lg/

50-lg/ — TT /4 " -

t I

— tt/ 2

Fig. S9.2. 2. a) Relier les deux montages amplificateurs équivaut à effectuer le produit des deux fonctions de transfert, s'il y a adaptation d'impédance ( Ze^ Z5îi ) et une non-saturation en courant ou en tension du premier montage. Par conséquent, à la fermeture de l'interrupteur, on a à réaliser : Tif} — Comme Ze,2

Us 2

' — Ue,\

Us,2 u

^•r'1

e,2

ZCt2 + Zs^

ZSij , il vient : soit

T(f) k riif)

puisque

1,(0=1,(0

2. b) La fonction de transfert T(f) s'écrit donc : ■a o c T(f) = (N i—l

Ë o

T0 Vi+i/y/o

soit un facteur d'amplification de 80 dB pour le montage constitué par la mise en cascade de deux montages de facteur d'amplification de 40 dB . La fonction de transfert TiJ) présente deux fréquences de coupure égales à /C()-. La nouvelle constante de temps Tt vaut tout simplement Tc,r, mais est présente deux fois, ce qui se traduit dans le tracé de Bode par une pente de —40 dB • dec-1 , alors que, pour une fréquence de coupure simple, la pente est —20 dB ■ dec-1 . c) Le tracé asymptotique dans le plan de Bode se déduit aisément de celui de la fonction de transfert F, (f) :

G (

" ^2016 (irik)^4018 (irik

À la fréquence /C](-, Gu{fc,r) est affaibli de 6 dB par rapport au palier à 80 dB , ce qui est équivalent à un facteur d'amplification \T{fc,r)\ = r02/2 = 10000/2 = 5 000 (Fig. S9.3).

797

et problèmes

G,((dB)

-, 4> (rad)

50

lg/ —Trjl-— 77 --

Ffg. S9.3. Ce montage permet d'augmenter le facteur d'amplification stationnaire, pour une même bande passante, ce qui pourrait être résumé par la règle suivante : en connectant deux montages de facteur d'amplification 100 , on obtient un montage d'amplification 10000, qui conserve la même fréquence de coupure, alors qu'un gain de 10000 obtenu avec un seul AO présenterait une fréquence de coupure 100 fois plus faible. Cette règle ne doit pas occulter la très forte variation de phase et donc les risques d'instabilité (cf. chapitre 14). La fréquence de coupure à — 6 dB étant fc,r = 10 kHz on détermine la fréquence de coupure fc,2 à —3 dB selon : 42 201g\T(fca)\ = 201g(|I(0)| - 3 soit |I(/c,2)|2 = d'où 1 + = V2 fc,r V2 On en déduit : 1/2 - 6422 Hz 2- 1 fc,2 =fc,r 3. Dans l'espace de Laplace, la tension de sortie, US 2{p) est donnée par : Usaip) = T{p)VeAip)

avec

UeAip) = —

ou : m / t ,—r 2p / Ù),, p2 / ù)n

m Tip) = / nt — {l+pTk)2 \

avec

Tk = — COn

et

r(0) = Tq

On en déduit : ù)n 1 p + 2ù)n = T{0)E {p + ù)n)2_ P (jJ + 0)n)2_ En prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3), on trouve pour r > 0 : UsM = T{0)E

p

p + Ù)n

lisait) = T(0)E i-li + ^jexpC^

et

1^,2(01 < USl

S9- 7. Montage comparateur avec rétroaction positive Bien que l'AO semble être en boucle ouverte, tel un montage comparateur, il subit une rétroaction positive ; comme cette dernière est réalisée à travers un montage amplificateur inverseur dont le facteur d'amplification est — 1, elle est assimilable à une rétroaction négative, avec : 6

=

Me + Mçx(—1) Ue — us —— — —-—1 2 2

et

, Us = Ae

,, , d ou

Us A/2 1 — = , , = t-— ue \ -f A/2 1 + 2/A

1

Le montage se comporte comme un montage suiveur de tension. Une telle structure suppose la stabilité des AO, ainsi qu'un fonctionnement dans la bande passante de la chaîne de retour. Le test de cette structure avec un AO type 741 valide la modélisation adoptée.

798

Solutions des exercices

S9~ S. Analyse d'une fiche technique d'un AO et montage non inverseur 1. On déduit de la lecture de la documentation technique : G,, = 100 dB

Ao = 10100/20 = 105

soit

La constante de temps de l'AO est reliée à la fréquence de coupure en boucle ouverte par tc = 1 /(27r/f-i0) . Comme fc est délicat à mesurer, le fabricant n'indique pas sa valeur mais donne la fréquence de transition /, de l'AO ou produit facteur d'amplification-bande passante : // — 20 MHz —fCi0Ai)

d'où

=

20 x 10e

— 200 Hz

et

Te — -—— — 0, 8 ms 2'7r/c,o

2. a) La fréquence de coupure /c,,- du montage en boucle fermée avec le gain stationnaire T{0) = Tq dépend des paramètres constructeur de PAO. Comme le produit facteur d'amplification-bande passante se conserve lorsqu'on passe de la boucle ouverte à la boucle fermée, il vient : A0fc,o = T0fCtl.

avec

201g7o=40dB

soit

T0 = \00

On en déduit la valeur de la bande passante à —3 dB du montage amplificateur :

=

Aofco Tq

=

105 x 200 100

,

TI

=

b) Le courant maximal fourni par PAO est is^mx = 35 mA, pour une tension maximale en sortie Us,max — Usor = 12 V, obtenue avec des tensions d'alimentation de ±15 V. La valeur minimale de la résistance de charge est fixée par la condition de non-saturation en courant : Rc,m = -

35 x lO-3

342 0

c) La tension maximale en sortie est donnée par le constructeur : us^,ax = Usai = 12 V . Le montage ayant un facteur d'amplification de 100, on en déduit la condition de non-saturation en amplitude qui fixe l'amplitude maximale du signal d'entrée : Us,max , ,, Ue,rnax — — 120 mV 3. Le signal d'entrée en régime harmonique, à la fréquence de coupure fCtr, s'écrivant ue{t) = ue,m co^lirfc^t) , l'expression du signal de sortie en régime établi est la suivante : cos

us{t) —

t-

avec

Tq = 100

La non-saturation en vitesse liée à la vitesse maximale de balayage vn, de PAO, impose la condition : max ^

^ v,,,

avec

vm = 25 V ■ pis-1 = 25 x 106 V • s-1

soit : '^oU5i"' 27rfc,25 x 106 V2

et donc

ue

^281 mV

A la fréquence de coupure, la condition de non-saturation en amplitude se traduit par : ue m —p: < 12 V Vz

soit

ue

< 170 mV

Ainsi, la saturation en amplitude aura eu lieu avant que l'on observe la limitation en vitesse. Avec un AO type 741, on constaterait le contraire.

799

et problèmes

Chapitre 10

SIC- 1. Diagramme de Bodc d'un filtre avec ou sans AO 1. a) Il vient, en utilisant le pont diviseur en tension : R\ H] O) = — = ue R\ + l/(JC]Co)

]R\ Ci a) 1 +jR\C]ù)

l+j(OT]

avec

ti = i?iCi = 10 jo-s

ce qui donne, en introduisant cû] = l/ri =2'Trf\ et en remplaçant (o par Inf : 1,(7) = , i +y///i

avec /i = _ [ _ = 16 kHz 27r/?iCi

b) Le tracé asymptotique du diagramme de Bode relatif au module qui est donné sur la figure S 10.1 est bien caractéristique d'un filtre passe-haut. (dB)

(f) (rad) -7r/2 tt jA

lg W/10

lg/i

a)

lg/

b) Ftg. S 10.1.

c) L'expression précédente de Hijù)) s'explicite selon us{ \ -\-jo)T-\) = uej(t)T\ , d'où l'équation différentielle à laquelle satisfait le circuit : 6. Us d Us + ri = r. dt dr Pour tout / > 0, l'équation précédente devient ; Us + t 1 —7-- — 0 dt

dont la solution est

i/t=Aexpf—— V Ti

(cf. chapitre 4). La continuité de uc impose que «.,(0) = C, d'où la valeur de la constante A = E : us = E exp f —— | V Ti / Ce résultat peut également être obtenu à l'aide de la transformée de Laplace (cf. annexe 3). Avec les notations classiques, on a : Ue{p) = E/p, d'où, pour t > 0 : Us(p) =

R\Cip E R\C]p +1 p

p+ l/(i?iCi)

ce qui donne, en revenant dans le domaine temporel par transformée inverse de :

(, =£exp r

)

(-^)=£exp(H)

800

Solutions des exercices

2. a) L'AO étant monté en amplificateur non inverseur, dans lequel on a placé un condensateur C2 en parallèle avec la résistance de rétroaction R2 , on en déduit l'expression de la fonction de transfert en tension : u (■ \ = — -S = 11 H. Sïj——jZc,2 = ,1 H. HiUco) , U(/ R\ /?i

R] + R? + j(oR\ R2C2

/?2

R\ {jioRzCi + 1)

En factorisant l'expression précédente, de manière à faire apparaître un terme réel additif égal à l'unité, on obtient les constantes de temps : 1 + jù) (/?] //R2) C2 - (î + ^7) 1 + JojRjCI ce qui est conforme à l'expression recherchée en posant ; H2(0) = l + ^ K]

avec

n =(fii//«2)C2=

et

t<\ + K2

t. = R2C2

b) Le facteur d'amplification stationnaire correspond à une fréquence nulle, lorsque le condensateur est équivalent à un coupe-circuit. Le montage est alors de type amplificateur non inverseur. Le gain correspondant valant 40 dB , on a : 40 = 201g |//2(0)|

d'où

H2(0) = 1 + ^ = 100 Ri

si

/?i = 1 kO

On en déduit les deux fréquences de coupures : fl =

R] + /?2 lirR] R2C2

27rR\C2

= 16 kHz

et /2 = 1—~—— « 160 Hz 27r/?2C2

c) La propriété du montage (Fig. S 10.2) constitué par un AO est de permettre un facteur d'amplificateur stationnaire en puissance supérieur à l'unité, ce qui est l'un des intérêts des filtres actifs. Un tel réseau impose un déphasage de — 7r/2 rad sur un intervalle spectral : c'est un filtre correcteur de phase. Gu(dB)

lg/2

lg/i -^Ig/

TT ■a o c û CM 1—I O (M © .E? > a o u

2

^lg/ lg/i FIG. S 10.2. S10— 2. Filtre actif passe-bande

1. On reconnaît le montage amplificateur inverseur, avec le gain en tension Au = —Z2/Z1 ,où Z2 est constitué par la mise en parallèle de R2 et C2 , alors que le dipôle Z\ représente la mise en série de R\ et Ci .On en déduit: Z,=^-A-Ri=X+^CxÙ) jC\ oj jC\ co

et

Z2=

/Ç + 1/ ijCiù))

Ri 1 +jR2C2Û}

On en déduit la fonction de transfert du filtre actif : „

\ _ ^

JÙ)]

Z,

_

jRiCyco (1 +./i?,C1û>) (1 +jR2C2(o) ~

RzC\ m {/^iC, + R2C2) co +j (1 - /?i/?2CiC2û;2;

et problèmes

801

2. Le module de Hijco) est maximal si : 1-i?ii?2C|C2Wz =0

-i1 = (i?,i?2C1C2)~l/2 = 31622rad-s-

soit

(Oc ou /c = ^-= 5 kHz 2tt

On en déduit la valeur maximale du module : \H (JÙ)c)\ -

foc, = 0,9 R] Ci + R2C2

SI0- 6. Filtre actif en structure de Rauch 1. Pour établir l'expression de la fonction de transfert du système, entre la tension d'entrée ue et la tension de sortie us, appliquons le théorème de Millman : i) à l'entrée non inverseuse de PAO : 0=

Y^Us + Y^UA Y5-{-Yi

,, , d ou

I5 ua = —us — Y3

iïj au point d'intersection A : ua =

Y] Ug + Y4U3 Y]+Y2 + Y3 + Ya

,, -

Y]Ue + YaUs _ Pl + >2 + n + F4 ~

0U

Ys Y3

US

On en déduit l'expression demandée de la fonction de transfert : H(jo>) = T(f) = ^ = -

^3^4 + P5 (Pl + P2 + P3 + P4)

2. a) Le schéma du filtre est représenté sur la figure S 10.3. Pour / très faible, les condensateurs sont des coupe-circuits. Aucun courant ne circule dans Z3 . Le point A est à la masse, le même courant parcourt 1 et 4 . Par conséquent us = ue. Pour / très grand, les condensateurs sont des courts-circuits. La sortie est au potentiel de 11 - . d'où us = 0 . Le filtre est donc passe-bas.

/ faible

■a o c û fM O (M ©

E

ai

7777

t 7777

R

T

M, 7777

Xi

7777

7777

M, 7777

, 7777

U. 7777

/ tort _

a. o u 7777

7777

Fig. S10.3. b) La fonction de transfert T(f) devient dans ce cas : Hilco) = Tif) = -

l/R2 l/R + jC(o(3/R + jC(o) 2

1 1 + j3RCco - R2C2co2

802

Solutions des exercices

ce qui s'écrit ; Z(f)

= ■ i+;3///1-/V/?

enp0Sant

/l =

et

S

On en déduit : G,, — 201g\T(f) | = 10 Ig

1 {i-.f2/fï)2 + 9fyfï

et

Vdn
La fréquence de coupure à —3 dB s'obtient à partir de la relation : \T(f)\ = SM

soit

/2V , n f (l-^)+9^=2 ftJ ft

En introduisant la fréquence réduite x = f /f , on est conduit à résoudre l'équation du deuxième degré en x2 suivante : .4,^.2 . . _ -7 + (49+4)1/2 _ x + 7x — 1 = 0 de solution x2 = ^ — = 0,14 Par conséquent : Z

0 374 = 0-374/1 = 2^C=

331 HZ

3. a) Le schéma du filtre est représenté sur la figure S10.4. Pour / très faible, les condensateurs sont des coupe-circuits. La tension à l'entrée est nulle, et par conséquent de même à la sortie. Pour / très grand, les condensateurs sont des courts-circuits. La sortie est au potentiel donc passe-bande.

= 0. Le filtre est

GO / faible Us

C, 7777"

GO

"

7777

7777

L

■a o c a û CM 1—1 O ("M (5) 4—J 22 1 .E a o (J

7777"

7777

GO

7777"

7777"

/fort

î a,. 7777

7777

7777

7777

FTG. S 10.4. b) Explicitons la fonction de transfert 7//) . H(jo>) = T(f) = -

jRC\(0 1 - R2Cl C20)2 + IjRCiù)

}C\(o/R 1 /R2 + jCiù) (/Cl 04 + 3/R)

Posons 04i = l/(i?C]) et (02 = l/iRCi) .11 vient: un = -

Jf/f 1-/2//I/2 + 3;7//2

jd'où '

fin

|I(f)| = 2

2

_ 2

2 1/2

1 -/ //./2) + 9/ // ]

1 [(f/f -flfiY + 9/2//2]1/2

et problèmes

803

Cette quantité passe par un maximum pour / =/o tel que : à-i

soil

A = ^,/2 = 5^yT7î = 3'355kHz

S10- 8. Filtre passe-bande en structure de Rauch 1. Par comparaison avec l'expression générale d'une structure de Rauch, on a : H(i(o) = ^ =

JC22

2. Avec Ci — C2 = C, l'expression se simplifie selon : j-tf) — =l — j ~ ue~

jRy.R'Coj Ri + i?2 + 2jù)RiR2C - RIR2R3C2£U2

jRiRiCco/jRi + R2) 1 + IjcoCRiRiiR) +^2) - Ri^RsCW/fR, + r2)

_

En identifiant T(f) à la forme canonique d'un filtre passe-bande, on obtient : 7(0) =

Ù)c —

1 é/?i +R2 | c \RlR2R3

et

1 r/?3(R.+R2iI/2 Q— — — 2 R1R2

3. a) Sachant que la bande passante à 3 dB est égale à ùjc/Q , il vient : — = —— Q R3C

'

avec

Rï =

— CAÙ)

/?iR3C2W2 - 1

27(0)

C7(0)Aw

C 2w2 — 7(0)Aw2

b. Le filtre étant très sélectif, l'expression de R2 se simplifie :

Les étapes de réglage du filtre passe-bande sont : l'ajustement de la bande passante Aru, en réglant R3 , avec la condition R3 =2/(CAco) soit R3 « 160 kli dans notre exemple, ii) l'accord du filtre sur la pulsation centrale coc en ajustant R2 qui vaut 400 fl dans notre cas, iii) le réglage du gain dans la bande passante, ici 7(0) = 10 avec Ri = R3/[27(0)] « 8 kO . Cette valeur convient car cette résistance joue le rôle d'impédance d'entrée du montage. S10- 9. Filtre passe-bande en structure de Sallen-Key 1. On reconnaît la structure de Sallen-Key où l'admittance ¥4 est celle du condensateur, de capacité C, en parallèle avec le résistor de résistance R2 : ¥4 - jCco -f- I/R2 . On en déduit la fonction de transfert : H(jû)) =

!k

=

KjCu/R, (1/R| + ^1 Ri){2jCoj + I/R2) + jCù){jCco + I/R2 — Au/Ri)

avec <4,, = 1 -|- R4/R3 - On en déduit que le filtre présente la forme canonique d'un filtre passe-bande ;

n(o) =

[Ri(Ri +R2)]

et

coc =

804

Solutions des exercices 2. La bande passante Ao) du filtre passe-bande, définie à —3 dB , est donnée par Aù) = coc/Q , d?où :

Ao) = — = (l— 4-3 —/O Q R2C V 7

3. On peut régler la sélectivité du filtre indépendamment de la fréquence centrale, à l'aide du facteur d'amplification Au . La limite pour A,, est donnée par la condition de stabilité de la structure, ce que l'on réalise tant que le facteur de qualité Q est positif : R-> 2——|- 3 — i4„ > 0 R\

2R-> < 3 H— R\

soit

Enfin l'impédance d'entrée du filtre étant déterminée par la résistance R\ , on veillera à respecter les conditions d'adaptation d'impédance du filtre en utilisant une résistance d'entrée dont la valeur minimale est de l'ordre de quelques centaines d'ohms.

S10- 10. Filtre actif du deuxième ordre 1. L'application du théorème de Millman au point A , situé entre les deux résistances, et au point S de sortie de l'AO, donne respectivement : -(-Wj/22 + Mg/^2 G

-A ~

1 —

1 Y" jC\CO

2 —

1 j(-2(0

et

u,\ jR2 A'0f Z,\ «ç - j + 1 /Z,

_

1 1 1 ~f?ï ^ 7~ ^ V RI Z2 A2

01

Il en résulte, en éliminant u, : Ue/Rl "h Us 1^2 +i<e//?2

= "7 1 + — I

soit

— =

"

^ ^

/?i[G(i+i?2/zi)-(i/z) + i/i?2:

En effectuant, on trouve :

lie

1 + (/?!+/?2)/Zi +/?il!?2/(ZlZ2)

1 — Cl C2/^l/?2«W2 +7C1 ^(^1 + ^2)

ce qui est caractéristique d'un filtre d'ordre deux. 2. En posant : et

C\ CiR^Ri

Q=

(i?l + /?2)Cl (WQ

il vient : H{jù}) = . . ? ^ .—77——r ^ ' 1 - w2/û>2+>/(^o)

d'où

Hijto) — Hix) = U V

——— 1 — x2 A-jx/Q

Calculons les valeurs de (0(\, fo ti Q : coq = 660 krad • s~1

/o = 105,5 kHz

et

Ô = 0,733

805

et problèmes

3. Pour étudier le sens de variation de \H{x) \ , lorsque x varie, il suffit de le dériver par rapport à x. On a : |KW|=r,. [(1 -x2)2+x2/e2],/2

d'où

(1-X2)2+X2/Ô2

dx

On voit que cette dérivée s'annule pour : x=0

2-1/{22-2x2 = 0

et

soit

/ 1 x'/2 x = M - ^j =0,263

Pour cette dernière valeur de x, \H{x) \ est maximal et vaut 0,997 . Sur la figure S 10.5, on a tracé les diagrammes de Bode relatifs au gain Gu et à la phase (j) : a(=201g|7f(x)| = -101g[(l- 102X)2 + 102X/g2]

et

4> = arctan

)

On voit que : pour

X = -oo

pour

X=0

Gu = —101g[(l - 102x)2 + 102X/Ô2] = -101g l = 0

(f> = arctan

G,, = — 10lg[(l - 102X)2 + 102X/Ô2] = -101g(-^ ) = 201g g =-2,7 dB ( 10A7<2 ^ ^ ^ t (p = arctan I j = arctan(-co) = — —

pour

X = oo

G,i — —101g[{l — 102'Y)2 + \i)2x/Q1] ~ —20lg[102'v] — -40A' . ( ioVQ ^ = arctan ^|()2Y _ 1 ,| =

n

Ainsi le filtre est passe-bas. 1

; ' Gu(dB)

dKrad)

0 1 11

0

X = 1g x w *

X = Igx

— 7r/2 -

-10-20— 77 -

-30-

a)

b) Fig. S10.5.

4. Pour retrouver la nature de ce filtre, à l'aide de considérations uniquement qualitatives, plaçons-nous dans les situations extrêmes où co = 0 et <w = oo . Dans le premier cas, les condensateurs sont des coupe-circuits. Le montage est suiveur avec une tension sur la borne non inverseuse de PAO égale à ue puisqu'aucun courant ne parcourt le conducteur à l'entrée. La sortie de PAO est donc Ug. Dans le second, les condensateurs sont des courts-circuits : la borne non inverseuse est à la masse et la tension de sortie est nulle. On a bien un filtre passe-bas.

Solutions des exercices

806

Chapitre 11

SU-1. Couplage capacitif 1. Écrivons la loi des mailles pour les deux circuits : tfc,l + WL,1 + MC|2 = 0

ul,) — L-

et

UL,2 — L-

t., -

MC,2 + Ml.2 - Mcl2 = 0

MC,1 =

dq]

MC17

MC,2 =

. dqi IL,2 -

'Cp =

En substituant, on obtient les équations différentielles suivantes :

L

df ^

Cn~

dd ^ C

C,2~U

Quant à l'équation différentielle à laquelle satisfait qn , on la trouve avec la loi des nœuds, icv = 'l.i — ici ■ Cela donne ; dq\i _ dq^ _ dqi dt dr dr Il vient, en intégrant : #12 = #i - qi + Cle soit #12 = #i - #2 - CU\ + CVi en tenant compte des conditions initiales #12(0) = 0, #1 (0) = CU\ et #2(0) = CUi . Si l'on reporte l'expression précédente de #12 dans les relations issues de l'application des lois des mailles, on obtient le système suivant d'équations couplées : 1 ~ Ç_. fi L^' + + dt2 ' h"2 - CM u ^,) ^ d2 #2 L df

+

/' 1 l\ C '

1 \ _ C 1 Cn " - Cm

/7 -v Cu)

q2

2. a) L'amortissement a pour effet d'annuler, au bout d'une durée assez longue, la solution du système d'équations homogènes associé au système précédent. Il reste la solution particulière qui vérifie les équations stationnaires : i M c+cj ^

1

C /JT T, . =c^1 - ^

et

/I 1 \ u+^r2"

—q-\,e = <-12

^12

{U\ - Ui)

On en déduit aisément : #i,e =

2C H-Cn

{U\ — Ui) « 3,8 x 10-6 C

et

2C-I-C12

(f/. - t/2) «-3,8 x lO"6 C

La charge portée par le condensateur de capacité C12 vaut donc ; #12,
7

C

b) Les tensions finales se calculent selon : Mc,](oo) =

C

« 3, 8 V

mc,2(00) —

C

~

3, 8 V

Mq, (00) = re -3,8 V " C12

Notons qu'elles vérifient bien la loi des tensions lorsqu"aucun courant ne circule dans le circuit.

et problèmes

807

3. Introduisons les écarts de charge Q\ = (2c,i — d Ô. , /I , i

+

^

u

d Qi , /1 ,

1

+

■ Il vient :

et Q2 = Qc,2 —

Gi

^J

G2=o

et

-^

^nc

En injectant dans ces équations des solutions harmoniques de la forme obtient le système d'équations algébriques suivant : (-a2L+i + ~) A, - A-/l2=0

1

+

^G2-^=o

= Ai exp(/Hf) et

= A2 exp(/ftr) , on

-^-A1 + (-n2L+i; + ^ A2=0

et

Des solutions d'amplitudes Ai et A2 non nulles n'existent que si : (^a2L + 4 +1 -M -4-=o c c12/ cl

soit

m4 - 2n2L (1- + 4-^1 + 42 + ^=0 C C12 / C C?7

ce qui conduit aux pulsations propres suivantes : 1/2

fl, = (Z.C)"

4

1

« 10 rad.s-

et

/ 1 2 A ^'''2 Ii2 = —-f-« 4,6 x 104 rad.s-1 \LC LC\ 2 J

Les modes propres sont des solutions harmoniques de pulsations Oi et IL auxquelles correspondent les relations suivantes : Ai = A2 et Ai = —A2 respectivement. La solution générale s'écrit alors (cf. chapitre 11) : Q: = An cos(iV + <£i)+Ai2Cos(iV + 02)

et

£>2 = An cosffV + «M — Ai2Cos(fi2/+ <£2)

4. Les charges Qc,i et Qc,2 s'en déduisent alors selon : 6c,1 =

+ 61

6c,2 = q2,e + 62

=

+-^11 COs(a]f + ^>1) + A12 COs(fi2f + ^2)

=: c

l2,e + An COSfOjr + 0i) — Ai2COs(IÎ2t' + (f>l)

En raison de la continuité du courant dans les bobines : 4,1(0) =

d

^'1 (0) = -An sin^i - A^sin^ = 0

4,2(0) =

d

(Q) = -An sin<^i +Ai2sin^2 = 0

on a sin^i =0 et sin<^2 = 0 ; les phases à l'origine sont donc nulles. Quant à la continuité des tensions dans les condensateurs, elle impose : 6c,i(0) = CU\ = t?u + An +A,2

et

6c,2(0) = Cf/z = «?2,e + An — A12

On tire de ces deux dernières équations : An = — [C{U\ + U2) — {q\,e +• Ç2,e)] = "2 (^, d- U2) et : An = i [C (£/, - £/2) -

- çz,,)] =~{U1- U2)

Les équations d'évolution des charges sont donc : Qc., = , (f/1 -U2) + ~ {£/, + U2) cos{a,t) + f (f, 2C -f- C12 2 1

cos n2

ZC + Ci2

(

')

Qc.2 = ~

, r (^1 — U2) + — [U] + f/2) COS(fii/) — TT (U] — U2) cos(fV) ZC + C-12 Z Z ZC A* C12 La tension uc,\ s'obtient selon : «c,, =

=

G 2C

C[1

(C/, - c/2) +

cos fi

( >') + f (fi -

"Ck ™s(n2f)

C 2C

808

Solutions des exercices

L'amplitude du mode symétrique, de fréquence f\ — Ùi/Itt » 1,6 kHz, et l'amplitude du mode antisymétrique, de fréquence fo = fio/lTr ^7,3 kHz, valent respectivement :

2

e.

/

- (Ui - U^)J ——— 2 2C+ C12

0,19 V

On observe, autour de la trace de la sinusoïde de basse fréquence /i . une ondulation de faible amplitude et de plus grande fréquence (Fig. SI 1.1). Au ci (t)

Fig. Sll.l.

SU- 2. Couplage inductif 1. Écrivons la loi des mailles pour chacun des circuits : dii d/2 ,
et

, d 12 , d /i qi „ L— h M-—h — = 0 dr drC2

. puisque

. d^i n = —— dr

et

d^2 12 = —— dr

on obtient le système suivant en introduisant x=M/L, ûio.i — 1 /(LCi ) et 0)0,2 = 1 /(LC2) : d2 qi Xfi

d2 ^2 XF

+x

2

ue ^ = T

+

d2q2 I d2qi ^+A'^

et

+

2 ""-2'?2

n = 0

2. Introduisons les écarts de charge Q\ — q\ — C\E et la quantité analogue Qi — qi ■ Le système devient homogène : d2 Q2 , d2 Qi d2 ôi , d2 Ô2 0 et dfi +x^r+'^'<3'+ En recherchant des solutions harmoniques Qj = Ai exp(/fir) et Q0 = A2 exp(/fir) , on trouve : (ûio,! — ■fl2)Ai — ^a2A2 — 0

— ^n2Ai + (0)02

et



ff2)A2 — 0

Ce système linéaire n'admet de solution non nulle que si son déterminant est nul : (0)0,1 — n2)(a>l2 — fl') — ^2fl4 = 0

(1 — ^2)fi4 — (0)0,1 + 0)0,2+ «^o,1^0,2 = 0

soit finalement

dont les solutions conduisent aux pulsations propres H] et 02 telles que: w

O? et

o,i + «^0,2

[(^0,2

— w

o,i)2 + 4^2 0)0,2^0,1]

1

2(1-A2 w2

O^ =



0.1 +

w2

\f 2 0,2 + [(w0,2

\2 22 2-l^/^ 0,l) + 4^" 0)0,2 O)o, ij

— w2

2(1-A2) Notons que pour ^ = 0, ces pulsations se réduisent à Oi = 0)0,1 et O2 = 0)0,2 • L'application numérique donne ^0,33, û)o,i ~ 17.4x 10 rad • s

1

<2)0,2 « 30,2x 10 rad-s

1

Oi « 17x 10" rad • s

1

et

O2 ~ 32,8 x 10" rad • s"

et problèmes

809

Les modes normaux s'obtiennent en injectant, dans le système d'équations algébriques, les solutions harmoniques qui correspondent aux pulsations propres : A2 = BA\

avec

B—

wo i - Ù2

On obtient respectivement pour les modes 1 et 2 : /42i = ^lAn

A22 = ^2^12

^1 ~ 0,155

et

B2 ~



2,15

ce qui conduit à l'évolution suivante des écarts de charge : Q\ = An cos(ni/+ (■/>))+Ai2Cos(n2/ +(fc)

et

go = Anôi cos(0|/+ ^>1) + A12B2 cos{02t + ^2)

La continuité du courant dans les bobines impose un courant nul dans les circuits à l'instant origine, d'où (}>] — (pi — 0 . Les charges des condensateurs ont donc pour expressions : qi = An cos(fii/) + Ai2C0s(n2t) + CiE

et

qi = AnZ?i cos(nir) + Ai2i?2cos(n2/')

Les constantes An et A12 sont déterminées par leurs charges initiales : An + A12 = —CiE

et

BiAn + 52A12 = 0

d'où

An = ———^—-C\E 02 — 0[

et

A12 — ——Ci£ L)2 — o\

3. Il suffit de dériver par rapport au temps les expressions précédentes donnant gi et g2 pour obtenir les courants : i] —

= —HiAn sin{fii/) - OaAnsinf^g

et

h—

= —HiAn^i sin(nir) — n2Ai262 sin(O.20

4. La tension aux bornes de la bobine a pour expression : d 2 2 UL — ''L— — —LlitAnFi cos(nir) — LO2A12S2 cos(fi20 = UL,\ cos(nir) — M£,,2COS{ft20

UL,\ =

B\B2 — ) £ Ri 0,82 V B2 — B] \wo,i/

et

UL2 =

BxB2 f ^2 V r ~ i ne — £ « 3,08 V B2 — Bx \
SU- 4, Résonance de deux circuits couplés l.Les équations auxquelles satisfont les charges des condensateurs s'obtiennent en appliquant la loi des mailles aux deux circuits (cf. Exercices) ; d2 qx d" qi l 2 ^ + ojQ^qi = ù)0i]Qocos{ù)t) 2 + dt " d/ avec x = Mjh,

et

d2 q2 , d2 qx dr2 + X-r-r ^ dt + ^0,2^2 =0

= l/(£Ci), (*)la — 1/(£C2) et go = C\um .

2. On cherche des solutions harmoniques de la forme ^ = Ai expgoir) et q^ = A2exp(/£ur) . Le système d'équations différentielles donne le système d'équations algébriques suivant : 2 2 (û>oj — ûL)Ai —

2

2 — ^o.i go

et

2 2 2 —Xe0 Ai + (
de solutions : . _ 1 -

^0,1(^0,2 - ('y') - co2){
e

2

_ " « -

ùjIjCQ-X - ^2) - X2ù)4 ^

810

Solutions des exercices

Le maximum des tensions aux bornes des condensateurs est obtenu lorsque A|(a») et A2{co) sont eux-mêmes maximums. Notons que l'absence de dissipation d'énergie rend infini ces maxima. Ces derniers sont réalisés lorsque le dénominateur des expressions précédentes s'annule : / 2 {<wo,i

— 102\ / w2

2\ 2 4 A )( o,2 — w ) — ^ w —0

-../I 2\4 / 2 , 2\2I 2 2 n soit — x )o) — (wo,i + ^0,2)^ + w0,lw0,2 — 0

On en déduit les pulsations de résonance co,-,] et cor,2 '■ ^0,1 + <«o,2



[(^0,2

— w

0,l)2 + 4/Y2<«ojWo>2] ^

2(1-A2) et ^,•,2 -

<«0,1 + <«0,2 + [(<«0,2



<«0,1 )2 + 4^'2<«0,1 <«0,2] ^

2(1-^:

ce qui donne numériquement, puisque ^ « 0, 3 , <«o,i ~ 3,89 x KL rad.s-1 , (00,2 ~ 1,23 x KL rad.s" <«,,1 w 3,87 x 103 rad.s-1

et

wr,2 ~ 1,30 x 104 rad.s-1

Les pulsations d'anti-résonance réalisent elles Ai{<«) et A2(<«) minimums. Les deux condensateurs ne présentent donc pas la même pulsation d'anti-résonance en tension. L'anti-résonance en tension du condensateur, de capacité Ci , se produit lorsque l'amplitude \umj\ (w)| de «cj est minimale :

«c,i(0

= w

«.i(<«) cos(<«^)

avec

um,\{o)) =

Ai(^) C,

=

<«o,i (<«6,2 — <«") (Û>o,i - <«2) (<«0,2 - <«2) - X2

c'est-à-dire pour (o = ù)ar,\ = too,2 ~ 1,23 x 104 rad.s 1 . L'anti-résonance en tension du condensateur, de capacité C2 , est réalisée lorsque l'amplitude de uc,2 est minimale, c'est-à-dire pour co vérifiant l'équation : dA2 2 ^ d -1— = <«0,1 AÔo^— d<« dco

(O (W2_^]){W2_Û>22)

=0

ce qui donne ; / 2 2 \/ 2 2 \ 2/ 2 2,2 2 \ (<« — («,- ])(<« — <«,-,2) — <«(<« — ûJr | -(-
•. SOlt

4.22 ^ 4 tu + COr 1(0,- 2 — 2(0 — n ()

Finalement, on obtient tufli%2 = {(Or,icor;2)ljf2 ~ 7 090 rad - s-1 . 3. Les graphes \um,\/um\ {co) et |wm2/«m| (<«) sont représentés sur les figures SlL2a et b. Um,2

tUr |

tu«r,l tU,-2 a)

tUor,2 b)

FIG. SI 1.2.

tUr 2

et problèmes

811

SU- 5. Recherche de pulsations propres Établissons les équations du circuit. La loi des nœuds conduit à ic,i + îlj + iL.2 = 0. Quant à la loi des mailles, elle donne : Qc,\ r d/L,i -W-=b\—~Ci d/

. et

. d/i,i Qc,2 , r d /£, 2 U —^ + Lo —^ dfCa dt

avec

. d^c,] fc,i ~ . df

. et

. dgc,2 m. d/

En dérivant on trouve : 'c,i c7

d2

r

, d" /'l,i II,2 . T d2 ^,2 = li^ c7+i2^

61

Ll

d'où, en éliminant ic,\ '■ Ci Ci ——^—H /l,i + II,2 =0

et

L2C2

d2 il,2 1

f,t'1

+1)

= 0

Cherchons des solutions harmoniques de la forme [L , = Ai exp(jÇlt) et [L2 = A2exp(70r). En introduisant o)\ = (L]Ci)_,//2, (1)2 = (LoCa)-'^2 et k = C2/C1 , il vient : ((U| — Cl )Ai -f"

A2 — 0

et

ÙJ2KA1 H- ( 1 d-

— 1^'

^2

:=::

0

ce qui ne présente de l'intérêt que si : 2 2 {oh - Cl2] ( I -f- k)û>2 — H — 0) i0)2 K — 0

L'application numérique donne k: = 4 , eu2 = 5u>2/4 et (o\ alors solution de l'équation bicarrée ; f\A 29 lr\2 . 4 i — —— w | i i d4 On trouve aisément lii w 1,09 x 104 rad.s

1

« 5,17 x iO4 rad.s

1

. Les pulsations propres sont

^ 4 p. T ru | — 0 4 . -I1 . ~ 0,67 x 10■\53 rad.s

et

SU- 7. Mesure du facteur de couplage L a) Le circuit est constitué de résistors en série avec la bobine ; par conséquent, s'introduit naturellement la durée caractéristique r = L/(r d- r,- d- r/,) . b) La durée de montée est reliée à la constante de temps du circuit par (cf. chapitre 4) : „, T m 2~2

r SO

L

/ 1 1 « ('' + r' +

\ Tm '2~2

lb

250 mH

2. a) Les équations du circuit s'écrivent : f(ii rt,i + L— = ue dr

et

En notation complexe, ces équations deviennent r^i d- jLo)i_ = tension et son module qui est le facteur d'amplification : rr/- \ Ht ^ = û

ÎMO) =

et

tx
et us = jMcoi, d'où la fonction de transfert en

lr,/- M . / \ \nti*)\=M'o)= , , ,

mCU r2

^/2

812

Solutions des exercices

b) La résistance rt est négligeable devant Lco si w

20 rad ■ s

r/,/L

1

.

c) A la fréquence considérée, rt est négligeable devant Lco et le facteur d'amplification en tension devient Au{(o) pe M/L ^ ^ = 0,17 . On en déduit M = Ri 43 m H .

SU- 10. Chaîne de N oscillateurs identiques 1. La loi des mailles appliquée à une chaîne de N oscillateurs identiques s'écrit (cf. chapitre 11) ; dqn 1,,+] = In - -7dt

r din , qn L— + — dt C

q,,-] n — =0 C

7din+\ , qn+\ L—— + — dt C

et

q„ A 77 = 0 C

En effectuant la différence des deux dernières équations, on obtient : r

L

d(/„

in+î) nqn — 1- 2—

avec coq = (LC)

1 — —0



■ soit

d qn

2/ \ 2/ n n + ùj0(qn - q„-i) - co0{qn+] - q„) — 0

1/ 2

' .

2. a) Il vient, en recherchant un solution de la forme cxp(Jn$) expf/Or) : &T -f- 2ù)q — £t»o[exp(—+ exp(/^)] = —ft2 -f 2û>o[1 — cos(^)] = —fi2 -j- Acoq sin2

=

^

et donc fi = 2
et

qN^ (0) = A exp[/(iV + 1 )0] + 5 txp[-j{N + 1)0] = 0

ce qui implique ; A+5 = 0

et

A exp\j{N + 1)0] + Bexp[—j{N + 1)0] = 2/A sin[(A^ + 1)0] = 0

Les valeurs de 0 et de fi qui conviennent sont donc :

9

^p(nTT)

et

n

"=

2wo

s,n

/++)

où p varie de 1 h N. b) La solution générale s'écrit donc :

= 2;A^si sin i^fï)

3. Comme coq = 104 rad.s

1

ex

P(/fi/j7)

, les pulsations propres de ce système de cinq oscillateurs couplés identiques

sont : fii = 2coq sin fi4 = 2(oo sin

^2 = 2ù)o sin

j

fis = 2(oo sin

fis = 2coo sin

soit /, = 824 Hz, /2 = 1,6 kHz, /s = 2,2 kHz , /4 = 2, 8 kHz et f5 = 3, I kHz .

et problèmes

813

Chapitre 12

S12- 1. Dipôlc non linéaire 1. La diode T1] est passante si —U — E> si U > Ud . Ainsi, trois cas se présentent :

c'est-à-dire si U <

f/^ . La diode

, elle, est passante

i) U < —E — Ud : seule T>\ conduit ; on a U = rj! — E — U(i et / < 0. ii) —E — Ud ^ U < Ud : les diodes sont bloquées et donc 7 = 0. iii) Ud ^ U : seule T>2 conduit ; on a U = r(// + Ud et / > 0 . La caractéristique obtenue est représentée sur la figure S 12.1. Le dipôle simulé est une diode Zener, de tension Zener 15,7 V. /i j ' Pente ' h'd / ud U

-E - Ud 0 / Pente 1 /rj

FlG. S12.1. 2. Pour 7=15 mA , U = Uab = Ud + f'dl = 0,1 + 10 x 0,015 = 0, 85 V . Pour 7 = -15 mA, U = -E - {Ed + rd) = -15 - (0,7 + 10 x 0,015) = -15,9 V 3. La tension Uab aux bornes A et £ du générateur de Thévenin est reliée à 7 par les équations suivantes : UAB = Eti, — Rnl' = En + RTIJ puisque 7 = —I'. En explicitant cette relation en fonction de Ud et £, on obtient, comme le montre la figure S12.1 : Rn — rd, En — —E — Ud pour 7 < 0 et En — Ud pour 7 > 0. S12- 2. Inverseur commandé 1. Si Uc > 0, la diode V] est bloquée. Puisque Ue — Uc < 0, V2 est, elle aussi, bloquée. L'impédance d'entrée de l'AO étant supposée infinie, «+ = Ue = u- . Les courants dans les résistances R étant nuls, Us = Ue ; le système fonctionne donc en suiveur de tension. Si f/c < 0 la diode T>\ conduit. Le potentiel du nœud de jonction des diodes est nul. Puisque t/e > 0 , Vi conduit. On a «+ = «_ = 0 ; le système fonctionne ainsi en inverseur de tension. 2. La tension de sortie est indépendante de la charge dans les deux montages suiveur et inverseur précédents. L'impédance de sortie est donc nulle. S12- 3. Division d'une tension Le théorème de Millman appliqué à l'entrée inverseuse de l'AO donne : llx/R + KnillsUi/R =0= — , —7— l/R+l/R Le système fonctionne donc comme un diviseur de tension.

soit

1 «1 Us = — — Km U2

814

Solutions des exercices

S12- 6. Analyseur de spectre 1. La tension d'entrée peut se mettre sous Ja forme suivante, si n est entier et (o = 27rf : oo c COS nCo!

ue{t) = J+

"

(

oo "! (0 — Y^mUv'm COS(Û>1'0 4- ^ CnKnllvjn COS(«û>r + (f)n) COS(ûV) n=l

+

n=]

à la sortie du multiplieur avec o)v = 217^ . En linéarisant les produits de cosinus, on obtient les harmoniques de fréquences fv , fv + nf et \fv — nf\, n variant de 1 à oo . 2. a) Lorsque fv = /o 4* nf, il existe en sortie du filtre un harmonique de fréquence /o . Le système peut fournir ainsi l'amplitude des 99 premiers harmoniques du signal ue{t). b) Il permet aussi de mesurer des écarts de fréquences A/ entre deux harmoniques consécutifs, supérieurs à A/o tels que Q =fo/Afo , soit Afo —fo/Q « 167 Hz . S12- 7. Contenu harmonique de signaux symétriques et de signaux non symétriques 1. a) Les coefficients de Fourier complexes s'écrivent, pour n variant de 1 à oo : 2 fT/2 Cr, = e(t) cxpijnot) d t 1 J-T/2 ce qui donne, pour les harmoniques pairs n = 2p : 2 /-u 2 f1'/2 cip = / ef) cxp(J2pù)t) d / + / e(r) exp(J2p(or) d t 1 1 J-T/2 Jo En effectuant le changement de variable t' = t + T/2 , on obtient : 2 f0 f J /2

ex

2

P(/ F^0

dt=

2 fT^2 ( T\ e f jù " 2J

eXp

2pù)!

[j(

'~

27rp

d

^\ ^

=

2 f7/2 e(2 ~rl ') ^PO'2^^)d

car e{î' — 7/2) = ef + T/2) = —e{t) ■ On en déduit que cip = 0 . b) Choisissons l'origine des temps de telle sorte que la tension triangulaire us{t) soit impaire. Cela entraîne = 0 . La symétrie du signal implique bip = 0. Par ailleurs, le signal est de moyenne nulle, ao = 0 . Il reste à calculer les coefficients suivants : 2 fT/2 8 f7/4 ^2p+i = ~ / Us{t) sin[(2p + \)cot\ d / = - / us{t) sin[(2p -h 1 )w/] d t ' J-T/2 ' Jo Or, pour t compris entre 0 et 7/4 , us{t) = uSpn4t/T ce qui donne : h2p+i

=

■39,,, fT/4 J,"' / /sin[(2p+l)wt]dr /cosf(2/7 H-l)(wd 1 ^ {2p + 1)ûj .0

L'application numérique donne :

1 fT^4 r, + cos[(2 W^'l "

+

i , 1 1)M ld ' '

8

= 6,5 V , (/23I = 0,7 V et hs = 0,3 V .

2. a) Avec le signal d'entrée ue = uepn sinfoif) , la sortie a pour expression : us = Ue,m sin{a»/)

si

sin(W) >0

et

us = 0

si

sinfcaf) ^ 0

Les coefficients de Fourier s'écrivent pour n entier, variant de 1 à 00 : 2u

T/21ff'/f sin(ûjr) cos(nw/) d/ Jo

et

2uc,n f7'2 b,, = ff" / sin(«r) sin(n£t)f) d * Jo

(—l)7

et problèmes

815

Comme : sin{W) cos{n(i)t) =

sin[(/î + l)w/] — sin[(w — l)wr]

et

sin{o)t) sin(«û>r) =

cos[(n — 1)^] — cos[(/î + l)w/]

on trouve en intégrant ; (in =

Zit

2 {l - cos[(/î + l)7r]} ( ^ \m— 1 J

et

ho =

et

Z

h„ = 0

si

n> 1

Ainsi : 'è-Uc.m 1 2 r 77 4/72 ~ 1 Quant à la composante stationnaire, elle vaut :

et

û2p+i = 0

pour p > 1

pT/2 de.m 1 ■ / .\i. Me, m «0 = -=- / s!n(£urj d t = f Jo ^ Finalement ; s -, us{t) = ur,,.

11.,, -+

2 ^ cos(2pû)t)

1 P=1 L'application numérique donne : oo = 3,2 V, h\ = SV , |fl2! = 2, 1 V et |tt4| = 0,4 V .

SI2- 10. Oscillateur parallèle à résistance négative 1. Si l'AO fonctionne en régime linéaire, on a : R 11 = 11+ = ii- = ——— Us R + R2

et

u — Us = R]i

d'où

R u = ———(u — Ri i) R + /?2

et

R2 11 — —R —i R\

La caractéristique du dipôle en régime linéaire est celle d'une résistance négative de valeur 500 fl. En régime saturé, sa tension de sortie us a pour valeur Usai,+ ou Usm,- ■ Faisons l'hypothèse d'une saturation haute Us = Usar,+ > 0 : R U- = „ , „ Usilr,+ K + i\2

et

U — U+ = USat,+ + R]i

soit

1 i = — (m - Usar,+ ) K\

La saturation haute impose la condition supplémentaire s = u+ — u- >0 : e = u+ - u- = u -

R Usal,+ >0 K -|- /v2

d'où

u>

R Usat,+ n + «2

Le point de transition du passage de l'AO du régime linéaire au régime saturé s'obtient pour : Unl+ — n r r> b!sa!,i?* 0 R + Ri

Ct

ini+ —

Ki(/f + R2)

î/l

'"-+

<0

Le courant aux bornes du dipôle s'annule alors pour uo+ = Usar,+ > 0 . Dans l'hypothèse d'une saturation basse, on obtient des résultats similaires, us = Usât,- '■ u- =

R , „ Usa,A + A2 n

et

U = U+= Usa,,- + Rit

SOÎt

1 î = —(« - Usa,-) "1

La saturation basse impose la condition e = u+ — u- < 0 : E = W-f-

U— — U

R — - —— Usât,— <0 K + «2

d OÙ

R U< — ■ Usât,— A "F A 2

Le point de transition du passage de l'AO du régime linéaire au régime saturé s'obtient pour : Mal— — n i n ^sa!,— <0 A T AT

Ct

hû— —

R}{R+R2)U'°,-->0

Le courant aux bornes du dipôle s'annule alors pour uq- = Usai- < 0 .

816

Solutions des exercices

La caractéristique de D est représentée sur la figure 12.7b. Branchons un résister de charge Rg en dérivation sur V . Les équations du circuit s'écrivent : d us T— h dr Puisque

, , = Au{u+ v + — U-) '

R U- = — — Wj R + Ri

. et

Rc u+ = — —us Rc + R\

1 , l'équation donnant la tension de sortie us de l'AO s'écrit : dl< s , K / - a K. ^ « ^ 0 n r—+ P

R

avec

et>

^

«a =

où ocp et a,, désignent respectivement les taux de réaction positive et négative. Le système n'est stable que si l'argument de l'exponentielle solution de l'équation différentielle est négatif, c'est-à-dire si a,, > ap . Si l'impédance de la charge en régime stationnaire est très faible, ap « 0 et ap < a„ ; l'AO peut fonctionner en régime linéaire. C'est le cas de la cellule RLC parallèle proposée dans ce circuit. Le système est alors stable. 2. La loi des nœuds donne : ic + ?■/? -Hc -Hr = 0

. ~du ic = C— dr

avec

u iR = - R

r d ii u = L—— dt

et

. u ir = r

En dérivant la loi des nœuds par rapport au temps et en substituant, on trouve : d~ U

l /l +

l\ dt/ 2 dï+W|)"

n = 0

/r/^x-]/2 avet:

3. Les oscillations ne peuvent naître que si r > R, l'état de repos devenant instable dans ces conditions. L'écart de linéarité au niveau des coudes de la caractéristique de V limite l'amplitude des oscillations autour de Unl,-j- et Uni, — • S12-12. Oscillateur historique de van der Pol 1. La loi des mailles s'écrit : d/L L—— = RÎr = Uc = Ua — Uq dt

avec

dr/c ic — C—— df

En outre, % = M dit/ dt et i = ia + % ~ ia , le courant de grille étant négligeable. Quant à la loi des nœuds en A , elle donne : ....... ... dia dk . diR die A n h + il -b 'r + «c = 0 soit en dérivant — h— 1- — h =0 dr dr dr dr Il en résulte, en substituant : trf + (z+ zzz+cl?0 ^ -u^-0 2. D'après ce qui précède, il vient, en introduisant uv = u(l — Uo : d ia , „d uv 1 dz^ 1 b C-r-r + —, h yz/t, = 0 dr dr2 R dt L En outre : Ux = M~ = — — (t/o - «„) = (J l Lu Lu

avec

ua - gug = Uo — {yMfL + 1) uv = Uq — aih

et a = yMfL + 1 . On en déduit que Ua — yiig = Uo — auv et par conséquent que i{ua — gug) — i{Uo — kuv) .

et problèmes

817

3. Développons i„ au voisinage de Uq : ■ /rr '°(u° -

f d'A , f ^'A + UJ,, —

\ ^, • / r r ^

( d3ia\

Puisque ia(Uo) = 0 et que le point de coordonnées (t/o,0) est un point d'inflexion (dérivée seconde nulle), l'expression précédente se réduit à : iaiUo — auv) ^ —ciauv — ba3 u30

avec

«>0

et

b <0

4. L'équation du circuit devient alors : d2 uv

( 1 aa IbcC 2 \ d Wu 1 u + l «c ^ c" ^ ~ c- ') -KT + lc!'"

r, =0

ce qui donne les caractéristiques habituelles : aa 1 ^ >0 ^-«C

(

=

"

"'=

Cv -3^

et

ru/,,) = v \ — {uvjuiy

l'équation canonique de l'oscillateur de van der Pol donne : d uv \ duv 2 f\ ~7~5—I—7—r —7— + à)0 uv — 0 d tt{uv ) d t

Chapitre 13

S13- 1. Régulation thermique 1. a) Comme R,, = (7} — Te)/V , l'unité de R,, est le kelvin par watt et sa valeur : i?„= ^^=0,01K-W-1 La notation R,, rappelle le concept de résistance thermique, rapport d'une différence de température sur un flux d'énergie interne, analogue à celui d'une résistance électrique, qui est le rapport d'une différence de potentiel sur un courant, qui est un flux de charge électrique. b) On peut définir une fonction de transfert directe, lorsque la relation entre l'entrée et la sortie est linéaire. Pour la variable d'entrée V et la variable de sortie 6 — Ti — Te, la fonction de transfert est : d

^ -p

T

l-T* - R p) "

c) D'après la relation précédente, on a : ts{Ti — Te) = A(/?„'P) = 0 , d'où AT",- = ATi» = 5 K. 2. a) Le coefficient G',, représente une conductance thermique, d'où la notation. Pour la variable d'entrée {Ti — TV) et la variable de sortie V , on peut définir une fonction de transfert retour K, — V,-({Ti — Tc) — G'„ . b) Établissons l'expression de Ti en fonction de V : r, =

- j;)] + r,

d'où

^

^

G,

^ + É+fl'g^

818

Solutions des exercices

Pour V = Q, Te = 273 K et T, = 293 K, on trouve : Tr =

[X + RuG'^Ti-Te RuGi,

11 x 293 - 273 = 295 K 10

c) La variation de température AT, de l'enceinte, lorsque la température à l'extérieur varie de ATe = 5 K est, d'après l'expression de T : at; AT, = — = 0,45 K 1 + RuG'u La rétroaction permet ainsi de limiter les fluctuations de la température de l'enceinte, lorsque la température extérieure varie.

S13- 2. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du premier ordre 1. Dans le schéma synoptique habituel d'un système bouclé à rétroaction négative, les fonctions de transfert directe et retour ont pour expressions respectives : Hd(jco) =

Ao 1 + jiOT

et

Hr =

R\ Ri + Ri

2. On en déduit la fonction de transfert en boucle ouverte : H Mil H tl,j —n 11 r —

AoR]

Bo

(1 + j(OT){Ri +R2)

1 +j(x)T

avec

Bq =

Af =

Ao 1 +50

Ri +R2

ainsi que celle en boucle fermée : Hf =

Hd 1 + HdHr

Ao/{l + jojt) 1 + Bo/( l -f jiOT)

A/ 1 + jlOTf

avec

et

Tf =

l+Bo

Numériquement, on trouve : t — t——^ — 0,00793 s iTTfe

Hd =

Hr = 0,\

1 +>0,00795

Bo = 5x10

Af « 10

Sur la figure S 13.1, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs aux gains Gu^ Gu,,- = 201g \Hr\ , en fonction du logarithme décimal de la fréquence. " GM(dB) 114 GH,.(dB)

lg/ //

-20 lg/c

lg/ FIG. S13.L

et =

r/ « 0,16 jjls 201g Hd\ et

et problèmes

819

3. On peut déduire de Hj l'équation différentielle que vérifie us. En effet, il vient, à l'aide de la transfonnée de Laplace : Us{p) = -——— U,-{p) 1 + pTf

soit

Us{p){\ + pTf) = AfUeip) -

ce qui donne

Tf-j— + us = AfE -

La solution de cette équation est bien connue (cf. chapitre 4) ; t us = Cte x exp [ —— ) + AfE T \ fJ

soit

ils = AfE 1 — exp



avec V

AfE = }

l+5o

= 150 mV

puisque, pour / = 0, Mj = 0 . S13- 3. Rétroaction sur un filtre passif du premier ordre 1. On sait que la fonction de transfert de ce filtre passif a pour expression : ^ = ÏTPrc Il s'agit d'un filtre passe-bas, de fréquence de coupure fc = o)c}{2tt) = \/{2TrRC) . 2. Le montage est équivalent à celui de la figure S 13.2. Par conséquent : H(J(Û) =

Zc//i?] /?2 +/? + Zc///?i

Rx {R2R) {\-\-jojR\C) + R\

RxURx+Ri + R) ]jù)R]C {R2R) / {R\R2R)

On en déduit le facteur d'amplification stationnaire et la fréquence de coupure : Ri m = Rx +R2 + R <1

et /; =

Ri +R2+R IttCRX [RI + R)

Notons que l'on ne retrouve pas le résultat précédent en utilisant l'expression Elf = Hd/{1 + HdH,-) dans laquelle H, = R\/{R\ + Ri), car la fonction de transfert de la chaîne directe est modifiée par la présence de la rétroaction.

R+ R2

C

ue ï Fig. S13.2. 3. En appliquant le théorème de Millman, successivement au point A et à la sortie, on trouve, puisque la tension sortie de l'AO est l'opposée de la tension us aux bornes du condensateur : 2

2 M, ua M., r'= w^wi-tri

,, x dou

et

1 / 1 2 \Z^R^R.

2u,i R

ii

Il vient : Zc/î'o 2i?o H=—=-— Ue 3 RRi) IZCRQ -(- RZc 3(2i'?o H- ^ -f jtoRCRo^ On en déduit le nouveau facteur d'amplification stationnaire et la nouvelle fréquence de coupure : 2R0 3(2/?o + R-)

11 < ô 3[1+/?/(2/?o)] 3

et

2/?o + R fc - 2'îtRCR x {

1 (. R ITTRC V2+*o

>

^

Comme précédemment, on n'obtient pas le même résultat en utilisant l'expression générale Hf = Hd/(l + HdHr) dans laquelle Hr = —l. On trouverait Hf = 1/(JûjRC) .

820

Solutions des exercices

S13- 6. Stabilité d'un montage à résistance négative 1. L'application du tliéorème de Millman, appliqué aux points des entrées non inverseuse et inverseuse de l'AO, donne respectivement : /

1 +

-+

I \ 4 us Ri) ~ Rg+ Ri

f 1 \R3

61

l \ us R2) ~ Ri

En outre, e = u+ — u_ — usjA avec A = Ao/(l + pr), d'où : M, |Ao I -

R]

Ro

R2

l+pr =Aa--+Tçs

Ri

Ainsi : _ t±s_ eg

AqR\I{R\ +/?■>) Ao[—{R\ + Rg) + R3/{R2 Z??)] + 1 +^7"

Le système est stable si la racine du dénominateur a une partie réelle négative, précisément si : Re |-A00 ( \ V

R3 + R] -\-Rg R2+R3

— ll<0

soit

Aq „ ^ +1 > Aq ^ Rg R] + R? /?2 + /?3

ou

Rx < Ri

^ « R\ An — 2

qui est la condition à laquelle Rg doit satisfaire. 2. Exprimons le rapport ue/ie, en négligeant e devant toutes les autres tensions : D Us ~ Ug — —ai««

et,

Me — — —Mj Ri H- «3

l f donnent

^ — — L

3 -^l^ — Ri

C'est bien d'un montage à résistance négative. S13- 7. Asservissement de la vitesse d'un moteur à courant stationnaire 1. Les deux équations données expriment respectivement la loi des mailles et le théorème du moment cinétique en projection sur l'axe de rotation. Les dimensions physiques de i , fbo , r = /?7/o el; R sont obtenues à l'aide des équations différentielles : J est un moment d'inertie, tPo le rapport d'une tension sur une vitesse angulaire et donc le produit d'une tension par une durée, soit un flux de champ magnétique, puisque e = —d
[cI>ol = m m ( Wb)

et

[K] = [V] [T] ( Wb)

Quant à r , il est homogène à une durée puisqu'on obtient, en combinant les deux équations : /?/ dfi „ « -y — hû— — (f>l dt
. soit

dû „ m r— hû = — df $0

avec

RJ r = -y <ï>2

Le facteur A n'a évidemment pas de dimension physique. 2. Intégrons l'équation différentielle précédente lorsque u = uç,. Il vient, en ajoutant la solution générale de l'équation sans second membre à une solution particulière de l'équation complète : n = Qe x exp (--t) + ^

^ [l - exp (-t)_

car, à / = 0, û = 0 . Application numérique : 6,3 rad • s"

1 t•s '

et

r—

8 x 25 x 10"

= 50 ms

821

et problèmes

3. La fonction de transfert directe s'obtient en cherchant des solutions en exp(/?/■) de l'équation différentielle à laquelle satisfait ft . Il vient : (pr + 1)0 = ~ <J^o

d'où

Hd(j:)) = A~ = w 1 + pr

Notons que Hci{p) a la dimension de l'inverse d'un flux. On trouve la fonction de transfert retour selon : "•-n =

K

dont la dimension est celle d'un flux. On en déduit aisément : AK/®0 rr rr „ H0 = HdHr = —— 1 + pr

^ et

Ù H, Al IT Hf = - = . , ^ „ - 777—ÏT 1 7777 u 1 + HfiH, AK + 4>o 1 pTf

avec

r f = TTTTi 1 -MA7
T

4. L'évolution de O en boucle fermée diffère de celle en boucle ouverte, d'une part sur la durée caractéristique Tf et d'autre part sur la valeur maximale de fl, toutes deux sensiblement plus faibles ; Tf _ 1 _ 1 _ _ 7 1 + 10 x 3/2 Tb

et

1 _ 1 T+ÂÂT^ ~ Tô

Pour obtenir la valeur maximale de il en boucle ouverte, il suffit de multiplier la tension de commande à l'entrée par 16.

S13- 8. Asservissement de position d'un moteur à courant stationnaire 1. L'application du théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l'axe de rotation, donne (cf. Mécanique) : Jm ^ = 4>o/ - C - am fi dt 2. De la même façon, le mouvement du disque T> satisfait à l'équation différentielle suivante : r d0rf Jd , — d/

r Cf/

n CXd^ld

—Cd étant le moment résistant exercé par l'engrenage. Comme la transmission mécanique est parfaite, on a : ■P2-0 + ■Pi-»2 = 0

soit

_ — C-fi — Cd Cld = 0

et

fi Cd = ~Cr— = —llC,S ld

d'où

d fi,/ Jd—— = pCr — cxdCld d/

3. Appliquons la loi des mailles au circuit dans lequel se trouve le moteur : u — RmI + Em = RmI + ^ufi = —-rqjfi

H
d'où

Mm = —u — —-^fi Rm Rm

4. On trouve l'équation différentielle à laquelle satisfait fi en éliminant C, et Mm entre les équations mécaniques précédentes ; Jd \ dfi im + —r — = Mm — fi ( M / cl/

( ad\ l>o n H—^2 ) = -rru - —fi p 7 Rn, Rr.

ocm + —

fi

avec

Ainsi, l'équation différentielle reliant m et fi s'écrit : dfi «ï>o Jt—, 1- a fi = —u

avec

, , , Jd J, = Jm +

t

et

cE)2 ad a = — + am + —x

p=

822

Solutions des exercices

On en déduit la fonction de transfert en cherchant des solutions en exp(/?/) : ,, , {J'P +

*0,, = -^-up /?„,

,, ,

. dp ^/Rm H{0) ip) = 77= r , = ,X ' t/p y,/?-)-» 1 + pr

u/ H

d ou

Qo = 7— R,„a

avec

ett

T

J, = a

Application numérique : + 7 ~ 15 x lO"3 «m

a = a,„ + ^f + ^ M «m

^ = 1, 2 x 10-4kg-m2 /X-

d'où : "

T =

= 8ms

Chapitre 14

S14-1. Oscillateur à pont de Wien 1. Dans la chaîne retour, on reconnaît un diviseur de tension : ^r(/w) =

ZI ^ avec — = - +./Cw Z\ -r Z2 Z\ R

et

Z7 = R+

1

soit encore, en posant ojq — \ /{RC) : Hr{jù)) =

I+Z2/Z1

1-f (/? + l/j'Cru) (I//?+7C(y)

3+7 (w/two — <wo/<w)

Le facteur d'amplification de la chaîne directe est celui de l'amplificateur non inverseur à AO : Hd = \

R\/Ri ■

2. La condition de Barkhausen, Hd(jù))Hr(Jù)) = 1 donne w = û>o et 1 + Ri /R2 = 3 . Finalement, f =/o = 1 /{InRC) « 1,54 kHz et i?, = 2i?2 • 3. Avec us = flr,.'(/fv)»+ et u+ = Hr(jco)us, il vient : « [1 - Hc/(Jù))Hr(J(o)] =0

et

w , [1 - HdO(o)Hr(j(o)] = 0

d'où

HAjco) =

^ . nd\J(0)

L'explicitation de celle dernière relation donne : R] T A2

3+i(—- —) - 1 \ù)o ù) J

011

0 2

R] f Ù) " "i7 +-M A2 \(Oo

ùjo\ Ù) ^ J

0

En multipliant par 7
=

^ 0

et

d2 u+ ^

"'0(2_l')^f+ Û'°i'+_0

Si R] R2 , le signal est écrêté fortement et les oscillations ne sont plus quasi sinusoïdales ; on observe alors des oscillations de relaxation.

et problèmes

823

S14- 2. Contrôle d'amplitude 1. L'amplitude des oscillations est limitée par les effets non linéaires dus à la saturation en tension de l'AO. La tension de sortie us de l'amplificateur a donc une amplitude de 15 V. 2. a) Le facteur d'amplification direct devient //f/ = 1 + Ri/Ri{ui^,) et l'équation différentielle du circuit s'écrit (cf. Exercice PI4-1) : d2 , L 1 , 2 ,, —-7—— + cof) us — 0 2 + «wq 2 — àt Ri{ui,m)j Pour des oscillations de très faible amplitude, pour lesquelles Ri « Ri{0) , les oscillations sont auto-entrelenues si : 2

-57^=° Rl[V)

b) La résistance R/ croissant avec tions se stabilisent pour : o2 — — —a 0 Rl{Ul,m}

soit

=

, le facteur d'amplification de la chaîne directe diminue. Les oscilla-

Rl{u/,m) ^ uSt>„ R\ + ul,m

avec

=3kn

. aussi. soit

I = -——ru s>m = — « 3,33 V 1+2 3

On obtient alors : +1o(f)

i?, =2/?, fy) =2 1500 + 50

4,85 m

S14- 3. Signaux carrés de rapport cyclique réglable L Supposons le condensateur initialement déchargé et la sortie de PAO en saturation haute : UC = 0

et

us = Usât > 0

Le condensateur se charge sous la tension Usai à travers la résistance ri . La diode 2+ est passante et la diode Z>2 bloquée. On a : u-l- > U—

U4- — aUsm

et

r\i +

= Usar

avec

d Us i — C—— dr

et

/?2 a= — — /?i + R2

soit encore, en posant ri = n C : duç ^ UÇ _ Usât d/ Ti ti

qui s'intègre en

uc{t) = Usât 1 — exp ^

La tension uc(/) augmente jusqu'à atteindre le seuil de commutation à l'instant /i tel que : uc(t\ ) = et Usât

soit

1 — exp ( — — ) = a V Ti /

d'où

0 = Ti In ( —^— V 1 —a

Le condensateur se décharge sous la tension —Usai à travers la résistance r2 . La diode 7+ devient passante et la diode V] se bloque. On a : u- >

u+ = —aUsai

et

rii + uc = — Usai

avec

son encore : duc -I. Uc = dr 72

Usai avec 72

T2 —

1— 72 +

i=

824

Solutions des exercices

L'intégration donne, en tenant compte de la continuité de la tension à l'instant î\ : uc{t) = -Usai + usat{l + or) exp

-

t-t\ Tl

La tension uc{t) diminue jusqu'à atteindre le seuil de commutation à l'instant Î2 tel que: uc{t2) = —ocUsai

soit

— 1 + (1 + a) exp ( — ——— | = —a T2

c'est-à-dire

h = î\ + T2 In

^ ^a 1 —a

Le condensateur se charge à nouveau sous la tension Usât '■ duc . 1 Usar — 1 uc = (Xt Ti Ti

. . ce qui s intégré en

,A tt n , \ ( TT ucit) — Usât - f/saf(l + a) exp \

*-h T\

en tenant compte de la continuité de la tension à l'instant t2 . On détermine la période en écrivant uc{T) = mc(0) = 0, c'est-à-dire : Usât - Usati} + a) exp j - T T

t2

j =0

soit

T = ^ + r, ln(l + a) = (r, + T2) In f | ^ ^

0,80 p.s

2. L'AO fonctionnant en régime de saturation, les signaux de sortie sont carrés. 3. La durée de l'alternance positive est : 7j = /] + T — r2 = ri In ( | ^ a j se 0, 53 ps 1 —a On en déduit le rapport cyclique ah : Tj n an — — = T T] + T2

1 1+1/2

n n +1-2

3

S14- 6. Contrôle de fréquence d'un multivibrateur astable l.Le montage représenté sur la figure S14.1 permet de contrôler en tension la fréquence de l'oscillateur (cf. chapitre 14).

Uc K X X +

Ri U2

Ri

7777 FIG. S14.1.

et problèmes

825

2. En régime établi, les équations reliant les tensions d'entrée et de sortie du filtre s'écrivent : D' u\ — u-i = Ri

112 i■> = s-à C —— dt

et

dv ou-

2 or-à™ Ih ui u\ = RC — dt

Si la sortie du comparateur bascule à l'instant to , de l'état bas à l'état haut, le filtre est alors attaqué par la tension d'entrée U] — KmUcUsat, tandis qu'en sortie «2(^0) = —AUsat avec A — R2/{R\ + R2) ■ En tenant compte de cette condition initiale, on trouve : U2(/)

=

KmUcUsat

(KmUc + A) Usât CXp ^

Le comparateur à hystérésis bascule à nouveau, à l'instant /] tel que ; «2(^1) = AU soi

soit

t\ — RC\n f ~ ^ ^ \ \ KmUc — A J

d'où la période

T = 2t\ — 2RC\n ( ^-77——7^ \KmUc — A J

S14- 8. Générateur limité en tension 1. Selon le sens du courant, l'une des deux diodes Zener est passante, la tension à ses bornes est Ud , l'autre présente une tension —Uz 3. ses bornes. La caractéristique de l'association des deux diodes est donnée sur la figure S14.2. Inm '

r

0

Jz

Uz

Unm

FTG. S 14.2. 2. Le premier AO ayant une rétroaction sur son entrée non inverseuse, il fonctionne en commutation, on a donc en sortie : |mSio| = 15 V . Le courant imi dans les diodes Zener s'obtient en appliquant la loi des nœuds en N : Us ,0 — unm UNM 'm'-~ r2 T car la tension aux bornes de /?, à l'entrée du deuxième AO est unm . Puisque Inm unm ^ 0, le dipôle NM étant récepteur (Eig. S 14.2) il vient : Us fi unm ^ ^2 1^— + — ^ u2Nm > 0 La tension unm est donc du signe de itsfl . Quand l'AO est en saturation haute, umm = Uz + Ud ■ A saturation basse, uNm = -Uz - Ud ■ 3. Le second AO est un intégrateur inverseur. Le signal d'entrée étant carré, le signal de sortie est triangulaire. Supposons qu'à l'instant initial, l'entrée unm bascule a. Uz A- Uj . On observe en sortie de l'intégrateur : us{t) =

[ {Uz + Uc,)dt' + us{0) Jo

La tension u+ à l'entrée du comparateur s'écrit, en appliquant le théorème de Millman ; = U+

(Uz + Ud)/^ + us/R3 i/Ri + I/R3

826

Solutions des exercices

qui s'annule à l'instant t = T/2, instant de basculement du comparateur. En régime établi, la tension à l'instant T/2 est l'opposée de celle à l'instant initial. Ainsi : «Î ( ^ ) — —Ms(0) —



L'amplitude des signaux de sortie est donc {Uz + Ud) -^3/^1 • La période s'obtient à partir de l'expression donnant Us{{) : T Us ^{Vz + Ud) + f-(Uz + Ud) = -^{Uz + Ud) On en déduit : R3 T = 4— RC ^ 480 jxs R\

S14- 10. Oscillateur Colpitts à transistor à effet de champ 1. En régime variable et pour de petites oscillations le système se réduit au circuit de la figure S14.3a. Z, J

WSWL c c

T Rd

R*

Mv

Z.

—Th

n.v

gmuxs\ b)

a) FIG. S 14.3.

2. Le facteur d'amplification vaut Hd = gm . Pour calculer le transfert de la chaîne retour, il est judicieux de transformer le générateur de Norton, de courant électromoteur 1 = gmUgs et dont l'impédance interne est donnée par l'association en parallèle de Rd et C, soit Zc = (l/Rd+jCù))~x en générateur de Thévenin de force électromotrice eTh = Zct. On reconnaît alors un nouveau générateur de Thévenin, association de même force électromotrice eTh mais d'impédance interne Z,- = Zc + jLco (association en série de Zc et L). Ce générateur débite dans l'impédance Z? — (1 /Rg + jCo))~1 correspondant à l'association en série de Rg et 1 /(/Cm). ■a o c a û (M 1—1 O ("M ©

Lfn diviseur de tension permet de relier us à eTh (Fig. S 14.3b) : u =

En explicitant Zc , Z, et Zg , on obtient la fonction de transfert de la chaîne retour : Hr{j(o) =

Di a. o u

Zp ZPZc — eTt = — gmUgs Z, + Zi Z.+Zi

_ gmll■gs

{l/Rg+jCcor\l/Rd+jCoj)~] ( 1 / Rg + jC m) 1 + jLco + ( 1 / Rd + JC co) -1

soit encore ; HrQcû) -

I 1 /Rd + jCto + l//?g + jCo) + jLco [1/{RdRg) — C2co2 + jCco ( l/Rg + 1/Rd)]

Finalement ; Hrijùj) = -

RdRg Rd -\- Rg — LCico^(Rd T Rg) T jco{L

2RdRgC — LRdRgC2co2)

et problèmes

827

3. La condition de Barkhausen HdQbAHrijoj) = 1 donne:

^

0)0

_ / 1 ^ 2 V\RdRgC1 Le)

t 6

gm

_ Rd + i ^(LC.2-l) = ^(l RdR,

+

R/lR n C

La fréquence fo correspondante s'en déduit aisément lorsque Rp est infini ; /o=~=(7-) 277 LC

«160 kHz

S14- II. Oscillateur de Clapp L La chaîne directe est constituée de l'amplificateur non inverseur à AO. La chaîne retour est le quadripôle d'entrée MA et de sortie MB . 2. On a pour la chaîne directe H(i — 1 + R2/R] . Appliquons le théorème de Millman aux points D et 6 : -D

uA/R + /Ci co Ur. jCia)+l/\iL
-B

jcoiQ+Cz)-0

Ci + C2 ~D

En éliminant uD , on obtient : , ] +

Ci\ ct)

( (Cl

+

C Cl \ . 1 ;m+ T^muî"c7TôJ fi

u. " fi

afl

d ou hnalement : ij ('KJP ;

=

1 =11 = l uA C, -t- C2 1 -\-jùjR[Ci C2/(Ci + C2) — Cj[LCo)1 — I )]

3. La condition de Barkhausen Hti[jù))H,-{jcù) = 1 donne: 1/1 L(c

1 +

1

c7

+

et

â

= 1 +

(-1

Pour une fréquence de 100 kHz, on trouve : C

>=C2 = 4^.2L_1/c«0;52nF

Chapitre 15

815-1. Transformée de Founer de la fonction rectangle 1. La transformée de Fourier de la fonction rectf/) s'obtient aisément. En effet : /co

m/i r exp(-;277/f) ( rect(r) exp(—j2vf t)dt = 1 exp( —jlnf t) d7 = < -oo J—]/2 l {-&*■/) j_I/2

S(/)

=

expC-yW) - expC-M-) (-/277/)

=

sin(^) 77/

= sinc(f)

828

Solutions des exercices

La TF de rect(/ — r) se déduit de la précédente en la multipliant par un terme de phase, car : /co -

r oo rect{/ — r) exp(—/27r//) d t = / rect(r') exp [—y27r/(/ + r)] d / «2 — OC'

soit :

/oo rect(/)exp(—/27r/) d/' = exp(—y277;/"T)sinc(/) -OO

Celle de rect(//r — 1) s'obtient en tenant compte d'une affinité positive égale à r : J

rect

^ exp(—;27r//) d t = r J

rect(r') txp{—J27rf t't) dt' = t sincf/r)

en posant t' = tjr . Par conséquent : = r &x

P{~J^7rfT)s'in(:(fT)

TF |rect

2. Traçons le graphe de la fonction rectangle rectf/'/r), ainsi que celui de la fonction décalée de t (Fig. S15.1). L'aire de la partie commune, en forme de rectangle, représente la fonction d'autocorrélation recherchée. Si / < r , on trouve aisément : T / T 1 x =T—t _ L2 V 2 Pour t > r , l'aire est nulle. Enfin, pour / < 0 , on trouve de façon analogue \ t — t . Finalement, la fonction d'autocorrélation de la fonction rectangle, de largeur r , est la fonction triangle de largeur 2t .

T 1

0 — 7■/2

r/2 *

1 1 1 1 t'

FTG. S 15.1,

SIS- 2. Transformée de Fourier d'une gaussienne 1. Déduisons d Gif)/d/ de l'expression de G(f), TF de Gf) : dGif) d/

/00

f00 d t exp(—TTC) exp(—/Ztt/ t) dt=j j — exp(—n-f2) exp(-;27r/r) d { -oo J — OO ^ '

Or : /CO J /-OO — exp{—tt/2) exp(—j27r/1) d î = {exp(-7r/'2) exp(-y27r/r)}^0oo- / exp(-7r/2)(-y27r/) exp(-;27r/r) d/ - oo ■/ —oo ce qui vaut jlrrf G{f), puisque G(oo) = G(—oo) = 0 . Ainsi : dG(f) df

= jxiJ27rf) Gif) = —277/ Gf)

et problèmes

829

2. L'intégration de l'équation différentielle précédente est aisée. En effet : à Gif)

=—Itt/df

donne

Gf/") = G(0) exp(—tt/2)

G{0) = / exp(—tt/2) d / = 1

avec

(cf. Thermodynamique). Finalement, la TF d'une gaussienne est une gaussienne : TF{exp(—jVr2)} = exp(-/V/2) A l'aide du théorème sur l'affinité, a étant positif, on déduit la TF de la fonction de gauss normalisée : TF < exp ( —jn—z 1 > = aexp(—/Va / )

avec

a = (27r) '"a

Il en résulte : G,,[f) = 0.(2^12

x

(2-77)!/2o-exp(-27r2/2o-2) = exp(-2772/2
3. On calcule les moments d'ordre 0, 1 et 2 de cette distribution de probabilité à partir d'intégrales connues (cf. Thermodynamique) : Z'00 2pt = / r exp(—Trr ) dr = 0 j — oc

r 2 po — / exp(—7rr ) dr — 1 J—OO

et

Z"00 2 2 I pi = / r expf—tt/-) d r =— ■/—OO 2'îr

4. En utilisant le théorème sur l'affinité, on trouve ?(/) = r'?r1/'2s,m exp (—■7r2T2/2) . La largeur totale à mihauteur A/i/2 de \s{f)\ est telle que : 1 / 0 2 2 f\/2 — — exp —ITT T — F 2 4

d'où

A/i/2 =

(2 In2)1/2 _ 0,37

S15- 5. Spectre de Fourier d'un signal périodique 1. On sait qu'un signal périodique s(t) peut se mettre sous la forme suivante (cf. annexe 2) : s{t) =

c ex

"

P (j27r^/)

aveC

Cn =

f}/"1

Le spectre est constitué par l'ensemble des différents Cn . On a donc :

/ / T0I_

Sin

exp

^~/2^^

dr

c"=ik /Jl {exp br-m {f ' à)] -exp h27" (^+à avec f = n/To . On trouve, en effectuant : — s"' / " ~ 2/To \

C

- 1/27"q)] _ sin[-n-ro(a/rQ + 1/270)] 7r{nfTo-l/2To) ~ 7r{n/To + l/2To)

d'où, en simplifiant : _ 5,,, " 2j

— cos(n7r) 7r(n—1/2)

cos(;i7r) 7r(n+l/2)

_ sw cos(n-7r) jn

—1 2n — 1

1 2n + 1

2

tt

4a 4a — 1 2

830

Solutions des exercices

On vérifie bien que les coefficients réels an sont tous nuls : „ _ „ + . c** = (-1)" —^ -(/■ -j)s = 0 a„ = c„ m TT 4nz — 1 Quant aux coefficients /?« , ils valent : _.v, du —J[en

Cn) —J

tt

4» [J 4n2l — 1

_ J)Sm —

2(—l)" 4n /I 2 1 tt 4nl — 1

2. Si le signal représente l'intensité d'un courant électrique, le spectre a la dimension physique d'une charge. Le calcul donne : _n . 12 S.ni C'O — O C] — J- 1 S. m C-3 — J„ c d'où : h] = ' T"" sm — 25 mC ÔTT

15TT

— —10.2 mC

bs — ttj—S,,, — 6,54 ntC 3577"

S15- 6. Signal analytique associé à un signal réel 1. Comme cos2(2Trfot) = 0,5 -I- 0; 5 cos(4-3T/or) , il vient (cf. annexe 2) : W) = ^ [m + S(f - 2/o) +S(f+ 2/o)] Le signal analytique correspondant a donc pour TF : ?«(/) = ô{0) + 8{f — 2fo), d'où, en prenant la TF inverse (cf. annexe 2) : .^(f) = 1 + exp(/47r/o/) 2. On sait que la TF de sin(47r/b/) est [Ô(f ~ 2fo) — 8(f + 2/o)]/(2/). Par conséquent, le signal analytique correspondant a pour TF —jS(f~ 2fo) , d'où : Sa(t) - -/exp(/47r/or) = exp j (477/0/ -

3. Le spectre de s(t) est : W=

+ 0, 5m[S(f -/o) + S(f+f0)]} *lO,5S(f-fp) + 0, 5 S{f +/„)]

d'où la TF du signal analytique correspondant : 's a if) = aPim 8(f -fp] + 0,5 aPi„, m[ô{f —/o -fp) + 8{f +/ô - fp)] et le signal analytique lui-même : scl{t) = cip,m expf/Wpt) + 0,5 ap,m m {exp[/(tUp + coo)f\ + exp[/(^ - cuo)r]} ce qui s'écrit : Sa{t) = (ippn &xpijojpt) {1 -4- 0: 5 m [exp(/wo/) + exp(-/woO] } = cip,m [1 + mcos(wof)] expQ&y)

et problèmes

SIS- 7. Fréquences instantanées 1. La fréquence instantanée du signal réel s'obtient aisément, à partir de sa définition : f = tt- t: [27r/o' + ^(0] =/o - «,/i cos(27r/,r) = 103 - 200cos(100-7j7) Z7T (il 2. De même, on obtient pour le signal analytique : fi — — — pîr/o/ + (è(f)J —/o —/1 sin(2'ïï-/i t) = 10 — 10 sin(200077?)

S15- 8. Autocorrélation d'un signa) 1. La fonction d'autocorrélation C{r) du signal s{t) considéré est telle que : C(A) = !?(/■) I2

avec

?(/■) = 5 [S(/--/o) + «(/'+/o)] + j[«(f-2/„)-5(f+2/i))]

On en déduit : c{f ) = 4 m ~/o) + Ô{f +/o)] -h [5(/- - 2/b) - S(f + 2fo)] d'où, en prenant la TF inverse : C(t) = - cos^oO + j 2 cos{2ù)()t) 2. La relation entre le signal s(t) et sa transformée de Hilbert est convolutive : suit) =s{t) * — ut

d'où

suif) =j7(f)sgn{f)

et

t?w(/)[2 = f?(/)(2

ce qui permet établir l'égalité des fonctions de corrélation en prenant la TF inverse : C(r) = CW(r) . S15- 10. Filtre linéaire sans distorsion d'amplitude 1. a) La relation entre les signaux d'entrée et de sortie s'écrit : ^(/O =%)■?(/)

\e{t)\2dt= /

avec

\e(f)\2 df

.(r)|2dr= /

et

\s(fi)\2df

Comme le filtre transmet toute l'énergie qu'il reçoit : /oo /»oo Ve{t)dt= / Ps{t)dt -00 J —00 alors : |e(/)|2d/,= /

|,v(/)j2d/

et

\è(f)\2df= /

\s(f)\2àf= /

\m2\eif)\2df

Il en résulte que Aq = ^(f)! — 1 . 2. Si le signal d'entrée est sinusoïdal, d'amplitude em et de fréquence fo , il vient ; e(f) = em S(f -fo)

d'où

7{f) = e(f) h(f) = em 8{f -fo) exp[-j(f){f)] = em 8{f -fo) exp[-j(f>{fo)]

On en déduit : s{t) = em exp[-y^(/b)] expO^Tr/o/1) d'où l'amplitude sm = em et le retard de phase 4>{fo) ■

832

Solutions des exercices

3. Comme ^(Z") = k{f)z, la vitesse de phase

= dz/ d r, définie par cf) = Cte , a pour expression :

d z. Irrf '-Tt-m

V

Pour qu'un tel filtre ne soit pas dispersif, il faut que proportionnel à /.

soit indépendant de f et par conséquent que k{f ) soit

SIS- 32. Échantillonnage optimal 1. Calculons le spectre de s'(t) : *(/■) =

W-f\) - Kf + h)] * ^

-h) -

+ f*)]

7{f) = -- [&xp(j(f})ô(f -/i - fi) - QKp(J4))S(f +f\ -/a) - &xp(—j)8{f +fi +f2)] les fréquences f\ et fz valant respectivement 3 kHz et 7 kHz . 2. Les fréquences minimale et maximale sont donc respectivement ; fim — fi - fi — 4 kHz

et /m =/i 4-/2 = 10 kHz

d'où la fréquence fsn de Shannon-Nyquist /sn — 2/w — 20 kHz . S15-14. Égalisation d'un signal de transmission 1. La fonction de transfert /;<• (f) de ce canal est telle que : W) = hc{f) e{f)

avec 7{f) = m e(f) txp{-j2TTfr\) 4~ 02 s{f) exp{-j27rf h)

Il en résulte : hcif) =

= a\ exp(—j27r//| ) 4- «2 exp(—7277/h)

2. La fonction de transfert de l'ensemble canal-filtre doit être telle que ; Mf) = MfW) = ^(f) hcif) W)

a ec

v

hc{f)hc{f) =

^P^'277"/^)

=

exp(--/"27T;Zh )

On a donc : he{f) =

exp(—/27r/?1) _ 1 «1 txp{-j2TTf Tfi 4- «2 exp(—72-77/ /2) «1 4- ai exp(—

en posant t — tz — t\ . 3. Puisque ^2 -C «1 , il vient, à l'aide d'un développement limité : he(f) -

ci] + C12 exp{—J27rf t)

— ci]

1 - f—) exp(-/27r/T) + f exp(-/4^T) \ ri 1J yûi y

Ainsi, au deuxième ordre près, /2e(f) s'écrit : 1

he(f) & Aq +Ai expi—jlTrfT) +A2 cxp{—j47rfT)

avec

An = —

. = _ —j «2 A]

et

= _

a2 1

et problèmes

833

Chapitre 16

S16-1. Transmission d'un signal audio par modulation d'une porteuse La) On n'utilise pas directement l'antenne parcourue par le courant proportionnel à Si{t) , car la portée d'un signal électromagnétique est proportionnelle au carré de la fréquence. En utilisant la modulation d'une onde porteuse de très grande fréquence, on a une longue portée sans altérer l'information à transmettre. 11 suffit à la réception de démoduler le signal reçu. b) Dans la suite, on s'intéresse à un signal modulé de la forme : s(t] = ap,m [n H- iLî,(r)] cofi(^r) Si « = 0 , la modulation est dite à porteuse supprimée. On réalise la modulation d'amplitude précédente en associant successivement les opérateurs fonctionnels suivants ; i) amplificateur de la tension Si{t) , de facteur d'amplification K , ii) sommateur de a et de Ksi(t) /ïi) multiplieur par

cos(<«,,/) .

c) En prenant la TE, on obtient le spectre 7(f) , lequel comporte autour des pics, centrés en / = 0 , / = ^ et / = —fp , le spectre ?/(f) qui s'appuie sur un support égal à 2/w , /m étant la fréquence maximale contenue dans le signal 5/(/). Si ce dernier est sinusoïdal, le spectre se réduit à deux pics symétriques, de fréquences /o et —fo ; la bande occupée par le signal modulé est alors 2fo , puisqu'apparaissent les fréquences fp — fo et fp -|-/o . La modulation à porteuse supprimée présente un intérêt énergétique puisqu'on supprime ainsi l'émission d'une onde qui ne contient aucune information. Le signal modulé s{t) transportant le signal à transmettre s/f) peut occuper une bande plus étroite car les informations de part et d'autre de la porteuse sont de même nature. On travaille alors non en double bande mais en bande latérale unique inférieure ou supérieure. 2. a) Le montage de démodulation, dit de détecteur de crête, est celui représenté sur la figure 16.12a (cf. chapitre 16). b) La technique utilisée est la démodulation synchrone représentée sur la figure 16.11 (cf. chapitre 16).

S16- 3. Analyseur de spectre 1. Les trois pics traduisent la modulation d'une porteuse pat" un signal sinusoïdal : la fréquence centrale à 650 kHz est celle f, de la porteuse, les autres sont la différence fp —fo = 640 kHz et la somme fp 4-/0 = 660 kHz . On en déduit fo = 10 kHz et la largeur spectrale A/ = 2fo = 20 kHz . 2. Le facteur de modulation m est défini par l'expression canonique : s{î) = Clppn [l -f m COS^o/)] COS{ù)pt) On déduit du spectre î(/") , qui s'écrit, sur l'axe des fréquences positives, la valeur m — 0,6 : fP) + ^[S(f-fp-fo) + S(/-fP

834

Solutions des exercices

S16- 4. Puissance d'un émetteur en modulation d'amplitude 1. Avec l'émetteur considéré, en modulation d'amplitude, les fréquences contenues dans le signal modulé par le signal de modulation sinusoïdal sont f, = 162 kHz, fp — fo = 152 kHz et fr +/o = 172 kHz. Les longueurs d'onde correspondantes valent respectivement : c 2x108 p = 7 = TT^ 17^ = fp 1,62 xlO5

X

1852 m

A

'

=

c 7 7" = 1974 m fp -fa

c A2 = -—- = I744m fr+fo

et

On en déduit A/ = 20 kHz et AA = 230 m . 2. En fonction du facteur de modulation m, l'amplitude maximale et l'amplitude minimale s'écrivent respectivement : ap,m{l + m)

et

ap,m(l - m)

d'où

r=

— i —m

et

m=

— = - = 0, 75 r+ i o

3. La puissance se répartit proportionnellement au carré des amplitudes du spectre du signal modulé, soit respectivement à a^m pour la porteuse et à ajl_mni2f4 pour les ondes latérales, puisque ces dernières ont pour amplitude cip^m/l. Il en résulte que : ] 1 , 1 -(- m2/0 12

V

'~

1 561 kW

fjf' j 4 1 Vi=V2= ,1 + m '2ln j2 V, « 220 kW

S36- 5. Hétérodynage 1. En sur-hétérodynage, la fréquence f de l'oscillateur local doit être telle que (mf =fi — fp , d'où : fi — fp +/a/F

et f.m^tf^ifl,M

avec //,w —fp,m +/a/F

et //,M —fp.M +/uf

Numériquement 910 kHz ^ f f 2020 kHz , d'où le rapport des valeurs extrêmes fxi/f.m = 2,22 . 2. En sous-hétérodynage, la fréquence fi de l'oscillateur local doit être telle que /mf = fp —fi - Par conséquent : f — fp

fMF

et flpn ^ fi ^:fi,M

avec f,m —fp,m

fMF

et fi,M —fp,M

fMF

Numériquement 70 ^fi ^ 1 180 , d'où le rapport des valeurs extrêmes fi^/fum = 16, 86 .

S16- 8. Démodulation cohérente d'un signal à l'aide d'un filtre passe-bas 1. Calculons le spectre de Sdcft) = s{î) cosflirfpt) = a{t) cos2(277;^,r) = a{î) [l 4- cos(477;/^/-)] /2 : %lc(f) = ^ * \s(f) + ^s(f- 2fp) + i S(f + 2fp)\ = lâ(J) + tâ(f - 2fp) + l-â(f+2fr)

2. Avec un filtre passe-bas, de fonction de transfert h(f), centrée autour de 0 et de largeur 2B , on peut extraire d{f) : Kf)fic(f) = ~ «(/') Il suffît alors d'amplifier le signal d'un facteur égal à deux et de prendre la TE inverse pour restituer a{t) .

et problèmes

835

S16- 9. Modulation angulaire 1. Établissons la relation entre l'amplitude facteur {i : f -fp = KfSiV) = K/a,-^,, cos{û>oO

du signal sinusoïdal modulant Si{i) = û,>cos(wot) et le

avec f =

1 d [wpf + yS sin(ûJoOl1 — =/,, + fifo cos(wo/) ZTT aT

Par conséquent : 0,6 x 8 x 10 «i,«( - — = —3—^— = 192 mV Kf 25 x 103 On en déduit aisément l'excursion en fréquence : Af = ftmax - fp = KfCiip,, = 25 x 103 x 192 x 10~3 = 4, 80 kHz 2. Avec la modulation en phase (PM), le coefficient kp correspondant est relié à la tension modulante par : = P sin(wor) = Kpsfî) On en déduit la relation suivante entre l'amplitude = /3

d'où

= A

du signal modulant, /3 et Kp : =

_M_=3,125rad.V-'

Chapitre 17

S17-1. Autocorrélation de signaux différemment bruités 1. Calculons les fonctions d'autocorrélation de .îi (/) et .^(z), ainsi que l'intercorrélation entre vi (j) et S2{t) : Ci (t) =< ,Ç| 0 ; A)4 (z - r ; A) >=< [^(z ; A) + Z>i (z ; A)] [s* {t - t ; A) + b* {t - t \ A)] > La sommation, exprimée par les parenthèses angulaires, porte sur la variable aléatoire A. Comme s{t ; A) et b\(z ; A) ne sont pas corrélés, on a : Ci(t) —< ^(z ; A).C(z — r ; A) >-(-*(z — r ; A) >= C,ç(r) +

(r)

De même : C2(t) =< s{! ; A)5*(z - t ; A) > + < /?2(z ; A)K(z - r ; A) >= Cs(t) + 0^,2 (r) Quant à la fonction d'intercorrélation, elle s'écrit : C12(r) =< x, (z ; A).V2 (z - r ; A) >=< [s(t ;A) + hi{t ; A)] [.C(z - r ; A) + /^(Z — r ; A)] > soit, compte tenu de l'absence de corrélation entre ^(z) , /2i(z) et hjit) : Cuir) =< ^(z ; A.)j*(z - r ; A) >= Cs(t) 2. La fonction d'autocorrélation C^fr) de la somme des deux signaux si (z) et ^(z) s'obtient aisément : CsÇr) =< [si(z ; A) +52(z ; A)] [s^ (f - r ; A) + 5|(z - r ; A)] >= Ci(t) + C-fr) + Ci2(r) + ^(t) soit, en explicitant, les signaux étant réels : Cli7)

=

2C(r)

ChAr) -i-Ch,2{r) + Cî(T) + C*(T) = 4Ct(T)

Cè,i{T) +

836

Solutions des exercices

S17- 2. Bruit Johnson et bruit Schottky pour une photodiode 1. Les fluctuations de la tension U, dues à l'effet Johnson, ne dépendent que de la température et sont donc indépendantes du courant. Aussi sont-elles prédominantes lorsque l'intensité / est faible. En revanche, lorsque / est fort, c'est l'effet Schottky qui l'emporte. Les deux effets sont de même contribution pour U = Uc , soit ; cri = 4kbT RAf = R"cr}

avec

crf = 2eIAf

Il en résulte, puisque /c = L'c/R : 4k gT RAf =

2R2eUcAf

, d'où

Ur =

2kBT 2 x 1,38 x 10~23 x 290 - 50 mV e ~ 1,6 x 10-19

2. La valeur de I, pour laquelle les fluctuations relatives de tension ne dépassent pas ±10% , doit être telle que : ^0,1

d-où

O/.,

avec

/„ = loiW± = (4<)0^)= I. 26 pA

Ainsi, l'intensité Iq du courant d'obscurité est 80 fois plus faible que l'intensité minimale précédente. S17- 4. Signal aléatoire à l'entrée d'une ligne à retard 1. Le signal de sortie s{t), résultant de la différence du signal d'entrée e{t) et de ce même signal retardé de la durée r par la ligne, a pour expression : s{t) =e{t)-e{l-T) La réalisation nécessite donc un sommateur (algébrique) et une ligne à retard. Le spectre de .s-(r) se déduit aisément de celui de e{t) , selon : = e{f) -

ex

P('~]2TTfT) e(/■ ) = ?(/) [l - exp(—y27r/'T)]

2. La dérivée du signal d'entrée s'écrit, si r est suffisamment faible : de ^ e{t) — e{t — t) _ s{î) dr r r Ainsi, pour avoir d e/ d /, il suffit de multiplier le signal de sortie par 1 /r . En prenant le spectre des deux membres de l'équation précédente, on trouve : )

*00 [1 - exp(-/277/r)]

?(/)[]-(]- jlnfr)

= j27rfe(f)

pour / suffisamment faible. 3. La fonction de transfert du système s'obtient aisément à partir de ce qui précède : Hf) =

= 1 - exp(—/277/t)

II vient donc, entre les puissances spectrales d'entrée et de sortie : ■Ss{f) = \h(f)\2Sc'(f) = [l - cxp(-J27rfT)] [l - exp(J27rfr)] Se{f) = 2[l - cos(27r/"r)]<5,(/) Si la puissance spectrale à la sortie est nulle, alors ; fr = m

et fi,= ~= m kHz T

m étant un entier. Pour r suffisamment faible, S, (f) = 4sin2{77/r) 5e(f) ~ 4772/2T2<Se(/") .

et problèmes

S17- 6. Rapport signal sur bruit et rétroaction 1. La relation directe entre l'entrée et la sortie est la suivante ; m4- = Hd^Hdaiue + Ub)

soit

Us = 30(wg + Ub)

puisque

Hd,iH<1,2 = 2 x 15 = 30

En boucle fermée, cette relation devient (cf. chapitre 13) : Us = Hfiue + ub)

avec

Hf = . ~ 0'25 I + nd^nd.irir

L'influence de la rétroaction sur le signal d'entrée non bruité ue est la même que sur le bruit : une réduction dans le rapport : 1 I 1 +Hd,{Hd,2Hr ~ 121 II en résulte que la rétroaction ne change pas le RSB. 2. Supposons que le bruit s'ajoute entre les deux amplificateurs de la chaîne directe et établissons la relation entre ue et iis, d'abord sans rétroaction, ensuite avec rétroaction. Dans le premier cas, on a : Us — Hd,l{ub "f" Hd,\Ue) — Hd,2Mb "b f^d,2bId,]Ue Dans le second : us = Hd,2 ut, + Hd,]{ue — u,)

avec

Ur — H,-Ils

d'où : rr f 1 rr / tr Ni Us = Hd,2 Ub + Hd,] [Ue - HrUJ/J s) ""L"

ett

Us =

Hd,2Ub + Hd,lHd.2Ue — rr 11, + +, fidAtid^riiHd,iH d,2Hr

Ainsi, la rétroaction introduit la même atténuation sur le signal d'entrée et sur le bruit, laquelle vaut :

\+HdAHdpHr

121

La rétroaction ne change donc pas le RSB .

S17- 7. Transmission d'un signal en modulation d'amplitude En modulation d'amplitude, avec détection cohérente et suppression de la composante stationnaire, on doit avoir (cf. chapitre 17) : RSB > 50 dB

soit

a1^, ^

^ 0,8

cin n.nVSi r>

2po

* ^ 105

Il en résulte : 5 a,v„>^fxl0 m2 Si

soit

2

*

10

2 X 104

x 10s = 0,05

et

La puissance à l'émission est donc, en tenant compte du facteur 106 introduit par le canal : Ve = 4,mm2Si x 106 = 0,05 x 0, 8 x 106 = 40 kW

224 mV

838

Solutions des exercices

S17- 9. Détection synchrone d'un signal dans du bruit 1. La démodulation cohérente d'un signal modulé en amplitude, s(t) = Si{t) cos{(Opt) , consiste à multiplier ce dernier par un signal sinusoïdal, de même fréquence fp que la porteuse, et à filtrer l'ensemble à l'aide d'un filtre passe-bas (cf. chapitre 16). On restitue ainsi le signal de modulation Si{t) contenant l'information. En effet : Sdc = s{t) COs{û)pt) = Si{t) COS2(ù}pt) =

s(t)

[l -b cos(2^r)]

ce qui donne le spectre suivant : S* = ^(h * s(f) + ±S(f - 2/,) + ^S(f + 2fp)

= ij,^) +

2fp) +

+ Ifp)

Un filtre passe-bas, par exemple une cellule RC, résistance en tête, éliminera les deux dernières contributions et permettra la restitution de Si{t) . 2. a) On sait que : ■*(') = è

Cn e

xP (~/27r^/)

avec

c„ = -sol-

et

SQ{t) = U rect

On a donc : _ U sin(7r/7o/4) _ U sin(7rn/4) " 4 |_ nfT0/4 \f=n/To 4 -nnlA On en déduit les cinq premiers termes du signal analytique : 2co = 2y = 50 mV 4 =

4

^/2) 7r/2

= 2

y 277

=

2c, =2^ sin^/4) =2^^ =45 mV 4 7r/4 Itt = 2^

mV

4

t/^nW=0 4 77

Ï^Zl) = 2^? = 15 mV 37r/4 677

y!i^r/4)=_2M 4 577/4 1077

=

_9mv

b) Le signal s{f) se met sous la forme du produit d'une valeur constante U à déterminer par la fonction périodique en créneaux. On peut considérer que IJ est le signal contenant l'information et que la fonction en créneaux est la porteuse. Cette dernière n'est pas une fonction sinusoïdale, mais une superposition de fonctions sinusoïdales, de fréquences fp = nfo , lesquelles jouent le rôle de porteuses, avec des contributions différentes données par les coefficients c„. 3. a) Le signal disponible est

= s\ (r) + Sb{t) = «1 cos(tuof) + Sb(f) avec en = 2c, .

b) A la sortie du multiplieur, la tension est proportionnelle au produit des deux tensions Sd(t) et r(/) : Km S) Km étant le coefficient constant du multiplieur, homogène à l'inverse d'une tension. Il vient, en effectuant : Km Sci{t)r{t) = K„, cnciy,», [cos ef) cos2{mt) - sin $ cos(ûin/) sin(<woO] + K„, si?([)ar,m cos(û)o7 + ep) Ainsi : Km sd{t)r{f) - Km

aiar

'"^OS(t>

+ cos(2ûioO]

- Km

a]ar

-"^in^ sin(2Wof) + K„, sb(t)cir,ni cos{ù)ot + ep)

Le spectre comporte donc trois termes, l'un de fréquence nulle, un deuxième de fréquence fo et un troisième de fréquence 2fo. Un filtre passe-bas supprime ces deux dernières fréquences. c) Si le filtre passe-bas est une cellule RC, résistance en tête, sa fonction de transfert est : Kf) = ,1 ,lf/f + jf/fc

avec

f<- =

cl où

ITTRC

'

C =

2'rrRfc

=

8

M-f

et problèmes

839

d) Le signal obtenu est maximal pour (/» = 0 et vaut : D

=

Km

ar,m „ a,-,mil "'2.,.UV2 -— = — y2 = K Km — 2 27r

d ou

„= _ IJ

ID-n — = IItt — «s 400 mV Kmar,mV2 0, 1 x 4^2

S17-12. Bruit dans un circuit avec une diode Zener 1. La résistance de polarisation de la diode en inverse s'obtient aisément en appliquant la loi des mailles : R=

E

~VZ - 19,5 kO

2. On dénombre dans le circuit deux sources de bruit non corrélées, dont les valeurs quadratiques s'ajoutent i) le bruit thermique de la résistance, de tension de bruit : h, = {4knTRAfy/2 = (4 x 1,38 x 10~23 x 300 x 19,5 x 103 x 2 x 103)1/2 « 0,8 pV ii) le bruit de grenaille de la diode, de tension de bruit : Rhi = /?(2e/A/)1/2 = /? (2 x 1,6 x i0~19 x 200 x I0~6 x 2 x lO3)^

soit

Rb-, « 7 ijlV

d'où la tension totale de bruit buj : bii,t = {R2b2 + hiy/2 « 7, 1 p.V

Chapitre 18

S18-1. Numération et soustraction 1. Comme 25 = 16 + 8 + 1 , il s'écrit 25 = & 1 1 0 0 1 en binaire. De même, 25 = 16 + 9 s'écrit ^,19 en hexadécimal, En code DCB, le chiffre des dizaines et celui des unités sont codés sur quatre bits chacun, d'où : 25 = dcsOOIO 0101 . 2. a) Comme 25 est positif, son codage en complément à 2 de 25 ne nécessite aucune modification par rapport à son écriture binaire ; il suffit d'ajouter 0 à gauche du bit le plus fort : 25 = ci 01 1001 . Pour coder —8 , il suffit de coder 8 et d'inverser tous les bits avant d'ajouter 1 : 8 = h 00 1000

d'où

- 8 = b 110111 + /, 00 0001 = C2 11 1000

De même : —28 = b 10 0011 +b 000001 — ci 10 0100 b) Puisque les nombres sont codés avec un même nombre de bits, l'addition de 25 et —8 se fait bit à bit et le résultat est c-2 01 0001, ce qui représente 17 . De même, l'addition bit à bit de 25 et —28 donne c2 11 1101, ce qui correspond à un nombre négatif puisque le premier bit est 1. La valeur absolue de ce nombre s'obtient en appliquant le complément à 1 puis en ajoutant 1. Î1 s'agit donc de ci 000011 = 3 . Le résultat de l'opération 25 — 28 est donc bien égal à —3 . On voit qu'en codage en complément à 2, la soustraction de deux nombres peut être effectuée à l'aide d'un simple additionneur.

840

Solutions des exercices

SIS- 3. Théorèmes de l'algèbre booléenne 1. Idempotence Pour l'opération OU, on a, si A = 0 , A + A = 0 . De même si A = 1, puisque 1 + 1 = 1 . Le théorème est donc vérifié. Le résultat est analogue pour l'opération ET. 2. Absorption Si A = 1 , A + 1 = 1 et A .0 = 0. Si A = 0, A + 1 = 1 et A.O = 0. Le théorème est donc vérifié. Les tableaux SI8.1 et S 18.2 représentent les tables de vérité des opérations A + (A.B) et A.(A + B) ; leurs valeurs sont bien celles de A . A

B

A.B

A + {A.B)

0

0

0

0

0

1

0

0

1

0

0

1

1

1

1

1

TAB. SI8.1.

A

B

A+B

A. (A +B)

0

0

0

0

0

1

I

0

1

0

1

1

1

1

1

1

TAB. S 18.2. 3. Théorèmes de De Morgan Le tableau S 18.3 représente les tables de vérité des opérations A + B et A.B ; leurs valeurs sont bien identiques.

A

B

A.B

A+B

0

0

1

1

0

1

0

0

1

0

0

0

1

1

0

0

Tab. S18.3. De même, le tableau S 18.4 représente les tables de vérité des opérations A.B et A + B ; leurs valeurs sont également identiques.

841

et problèmes

4

B

A.B

4+5

0

0

1

1

0

1

1

1

1

0

1

1

1

1

0

0

Tab. S 18.4.

S18- 4. Universalité des portes N-ET et N-OU 1. A l'aide de la propriété d'idempotence de l'opération ET, on peut écrire : A.A = 4 . Il suffit donc d'appliquer la variable logique à inverser sur chacune des entrées de la porte N-ET pour obtenir son complément en sortie. En prenant deux fois le complémentaire de l'expression A + B cl en appliquant le théorème de De Morgan, il vient : A + B= ÂTô = ÎÔ

d'où

A + B = ÂÂ.BH

L'expression N-OU étant la négation de OU, il suffit d'appliquer le résultat précédent aux deux entrées d'une porte N-ET: JTs - ÂÂ.KbJÂ.BH En prenant deux fois le complémentaire de l'expression /l 0Z?, on obtient l'expression de EX-OU en fonction de l'opération N-ET : A®B= (A.B) 0 (Â.B) = (4./?) + (4.S) = ÂJXfi

avec

4 = Â4

et

B — BJ?

2. De même, on a : 4=4+4

,

A.B=A+B

et

4.5=4 + 5

Comme 4 0 6= (4 + 5).(4 + 5), on obtient : 405=4+5+4+5

S18- 6. Testeur de parité La fonction EX-OU permet de réaliser l'addition de deux bits sans conserver la retenue. Avant l'inverseur, la variable est donc égale à la somme des bits de 4 modulo 2. Il ne reste plus qu'à inverser cette variable pour obtenir le testeur de parité.

S18- 8. Multiplexeur à quatre entrées Pour un multiplexeur à quatre entrées Z>3 , D2 , Di , Do, avec une adresse de 2 bits (4i4o), on a (Fig. S18.1) : S = (4o.4i .DQ) + (4o.4i.D|) + (4o.4),D2) + (4o.4I,D3)

842

Solutions des exercices

ET

D

&

NON

ET

D

& OU > 1 Q

ET D2

NON

&

ET et U3 Fig. S18.1.

S18- 10. Monostable l.Si£'=l etô=l, alors P = 0 et F = 0 V. Le condensateur est déchargé et le montage est stable. 2. a) A l'instant / = 0, £ passe à l'état 0 et provoque le basculement de P dans l'état logique 1. La continuité de la tension aux bornes du condensateur impose alors F = 1 et (2 = 0 . La résistance, soumise à une tension de 5 V, est traversée par un courant i = Cduc/ dt .Or ei = up — uc = Un — uc . L'équation vérifiée par uc est donc : PC ^ + wc = Un dt Comme mc(0) = 0 V , sa solution est uc = (/«[!— exp (—f/r)] où r = RC . La tension e2 évolue donc selon : eiit) — Un — uc — Un exp TJ O c û fM O (N ©

A l'instant î\ = rln2, ej = Un/2 = Ub et F inverseur bascule ; Q prend la valeur 1 et la porte N-ET bascule, puisque E est revenu à l'état logique 1, après le bref passage par l'état 0. A cet instant, l'état du circuit est le suivant : 0=1

F=0

et

e2 — up — uc — —uc = —Y ^ ^

donc

F=0

Le condensateur se décharge à travers la résistance : .S1 > o. o U

RC

dire dt

Uc — 0

avec

Un uc(t] ) = — = 2, 5 V

Sa résolution conduit à : «c = Un/2exp (—t/r) < Un/2 . L'état de l'inverseur ne varie plus et le système est revenu dans l'état stable. Après une durée de l'ordre de quelques valeurs de r, la charge du condensateur est à nouveau nulle. Sur la figure S 18.2, on a représenté les évolutions des diverses tensions du circuit monostable. Remarque :

En réalité, la décharge du condensateur après le retour à l'état stable est très rapide, car l'inverseur possède un système de protection à diode contre les tensions négatives, lequel permet une décharge caractérisée par une durée t' = rC où r -C P est la résistance du circuit de protection.

et problèmes

843

ei(V)

«c(V)

5-

5-

4-

4-

3-

3-

2--

2-

1-1

d

2

3

4

r(s)

■'c2(V)

H 0 1 i 1 Ml(V} Jc

1 2

i— 3

i 4

'{s

, 2

3

4

V(s

4 3 1

11

1 2

| —3—

1 4"

2r(s)

1 0

FlG. S 18.2.

b) La durée de l'état instable est A/ = RClnl = 6, 9 ms , quelle que soit la durée de l'impulsion sur E . c) La répétition de l'impulsion sur E ne modifie pas l'évolution des tensions, car l'état 0 de l'une des deux entrées est suffisant pour que la porte N-ET conserve son état P = 1 . d) Le maintien de E dans l'état 0 empêche le retour à l'état stable. Afin de remédier à cet inconvénient, on réalise le montage avec une porte N-ET qui n'est sensible qu'aux fronts descendants de son entrée E.

S18- 11. Porte N-ET en technologie CMOS 1. Comme les transistors MOS sont équivalents à des coupe-circuit ou à des courts-circuits, selon la valeur de la tension entre grille et source, les deux transistors p -MOS se comportent comme des coupe-circuits, puisque Ugs étant nul, et les deux transistors n -MOS comme des courts-circuits, puisque UgS = 5 V . La tension de sortie est donc 0 V et l'état logique 0 . 2. Lorsqu'au moins l'une des entrées est à 0, un transistor p -MOS au moins est passant et un des transistors n -MOS au moins est bloqué. Comme les transistors p -MOS sont en parallèle, le fait que l'un des deux soit passant implique «g = 5 V ; de façon analogue, les transistors n -MOS étant en série, le blocage de l'un des deux assure que uq n'est pas relié à la masse. La sortie est par conséquent dans l'état logique 1 . Cette porte assure bien la réalisation de l'opération logique N-ET, puisque la sortie ne vaut 0 que si les deux entrées valent 1 .

Chapitre 19

S19- 1. Graphes de transfert pour un CAN à 3 bits Les graphes de transfert sont donnés sur la figure S 19.1.

844

Solutions des exercices

CAN unipolaire 111

CAN bipolaire

bp

111+-

110

bP

110S 101,100 y\

101 ,

100

,

,

011

011

010

010

001

--001

000

--000 a) Conversion par troncature CAN bipolaire

CAN unipolaire ' bP

bP

111 110 101 100 011 010 001 000 0 16

09 16

S rr

13.9a16

5 16

16

b) Conversion par arrondi Fig. S19.1.

S19- 2. Codage CAN à 6 bits Le code ^ 1 0 1 101, qui correspond à 45 en décimal, est la sortie associée à une tension d'entrée appartenant à l'intervalle [45 A — 46 A[. On en déduit le pas de quantification pour les valeurs extrêmes de l'intervalle : Am -

45

= 60,22 mV

et

Am =

46

= 58,91 mV

Il en résulte Am < A ^ Am . Par conséquent, avec le pas Am , la tension 3,4 V est codée selon : 3,4

= 56, 45

d'où le code associé, 56 en décimal et ^ 1 1 1000 en binaire. Avec le pas Am , la tension est codée, elle, selon : 3 4 -h =57,71 d'où 57 en décimal et & ! 1 1001 en binaire.

et problèmes

845

S19- 3. Utilisation d'un CAN 1. Le pas cie conversion du CAN se calcule aisément : PF 10 A = — = -—— = 152,588 jjlV 2" 65 536 ' ^ 2. La tension d'entrée suivante à convertir se présente à l'instant :

h+1=

'l+l

d où

'i+l "fI-= 44.Tsnôî =23118

'

3. D'après le théorème de Shannon (cf. chapitre 15), la fréquence maximale du spectre du signal d'entrée audio vaut : =22,05 kHz 4. Comme la tension iik , qui vaut 2,78 V , appartient à l'intervalle [pA — (p selon : ^

A

^ = 18219.008 152, 6 x 10-3

d'où

p= 18219

1)A[, Je code p s'obtient

cequi s'écrit

/f472B

en code hexadécimal. Les tensions représentées par le même code numérique sont alors : [18 219 A; 18 220 A[

Remarque :

soit

[2,779999 V; 2,780151 V[

En notation selon la norme ANSI, reprise dans de nombreux langages de programmation dont le langage C, l'écriture du code serait 0x4725 .

5. En arrondissant le pas de conversion A à 152 jxV , on définit l'intervalle suivant d'appartenance de ip : [18 289 A, 18 290 A[

soit

18 289

et

,,47 7 1

en codes décimal et hexadécimal respectivement. On commet dans ce cas une erreur de 70 incréments de codage soit 70 bits de poids faible.

SI9- 4. CAN unipolaire 1. La résolution R d'un CAN 10 bits est par définition ;

R= 100

2^^r^~<)'1%

2. On détermine le code en sortie associé à la tension d'entrée de 1,57 V, en déterminant le nombre k de pas de conversion nécessaires, soit :

Pour un CAN tronqué, le code fourni est 747 soit ^1011101011 en code binaire. S'il est arrondi, le code en sortie est 748 , soit ,,1011101010. 3. La durée de conversion r du CAN est donnée par la relation r — l//c = 0,1 (xs . Elle est indépendante de la structure du CAN. C'est l'horloge interne du CAN qui va varier.

846

Solutions des exercices

4. a) Si le CAN est à architecture flash, la conversion s'effectue en une période Ti, d'horloge avec une durée de conversion égale à : T = — ^ Jpâ = 0,1 us

soit

Tit = 100 ns

b) Dans l'architecture à rampe, le compteur doit compter jusqu'à atteindre la valeur de sortie. Ainsi il faut autant de fronts d'horloge, soit pratiquement autant de périodes T), d'horloge que la valeur du code numérique correspondant à la tension maximale à convertir. Dans cet exemple, avec un CAN 10 bits, le plus grand nombre codé en sortie est 210 — 1 = 1 023 avec une durée de conversion r . La période d'horloge doit vérifier la relation : 1 023 7/, = r

soit

Th =

« 97 ps

c) Dans l'architecture à pesées successives, il faut autant de coups d'horloge qu'il y a de bits composant le code numérique, 10 dans notre cas, d'où : 107/, — r

soit

7/, = 10 ns

SI9- 6. CNA à résistances pondérées 1. Les résistances des composants s'échelonnent en puissance de deux, tout en restant compatibles avec les critères de consommation de courant et d'impédance d'entrée. Sachant que l'une des résistances vaut 2 kO , la série de résistances est la suivante, en commençant par le bit de poids fort : Rr=2kÙ, /?6 = 4 kfl, Rs = 8 kii, /?4 = 16 kfl, R3 = 32 kÙ, /L = 64 kÙ , Ri = 128 kfi et Ro = 256 kD . 2. La tension de sortie a pour expression : Us -= —

7

k, 2'

avec

=8

kj étant la variable logique associée au bit i. Le pas de conversion est donc ER/Rq que l'on conservera sous forme fractionnaire : A

=£l=M=i2'89mv

3. En code décimal, /, FF vaut 255 , soit une tension de sortie égale à : 255 — 3,3 « 3,287 V 4. Dans le CNA à n bits, la tension de sortie a pour expression ; ii

Us =

^ ~R0

i o' 2-^

i

trp

E

^ 2--Ri

avec

p

i=

7}

L'incertitude sur Us s'écrit donc, en négligeant celle sur R : Af7, =ERj2^2^Ri

avec

ARi A/?, 1 Mil' = iif ^RrirRo

, S01t

ARj . _, b s r, ^ r. , A 7, 2' ER ER k! '= ^Rf^= ^ icRa i=0 i=0

AU

Si l'on suppose que toutes les résistances, de même technologie, sont connues avec la même imprécision, ce qui est raisonnable, il vient : n p Ap ~\ MJs = E——2b où b = ki 2'

et problèmes

847

est la représentation binaire du nombre présenté en entrée du CNA. Comme l'erreur due à la tolérance ne doit pas dépasser un demi-pas, on a : 1 AU, < - —E 2 Ro

^ . d ou

ER A/?f ER Arr AU, = ———h < —— Rq Rj è.R()

et

AR/ 1 —— < — Rj 2b

qui représente l'erreur relative de tolérance sur les résistances. Le cas le plus défavorable est réalisé pour la valeur maximale de h codée sur les 8 bits, soit b = 255 ; tous les courants de branche sont alors entachés d'erreurs. Ainsi, avec 8 bits, la tolérance des résistances doit être de 0,2% , ce qui est très contraignant. S19- 7. Utilisation d'un CNA 1. Comme 212 = 4096, la pleine échelle est donnée par 4095 x 800 x 10-6 = 3,276 V . on en déduit la résolution R suivante du convertisseur :

2. Au code hexadécimal /, F 07 correspond 3 847 en décimal. La tension de sortie idéale devrait être égale à : 800 x 10~6 x 3 847 = 3,0776 V L'erreur maximale pouvant être égale à ±0,5% de la pleine échelle, soit ±16,38 mV, la plage des valeurs possibles s'étend de 3,06122 V à 3,09398 V .

Chapitre 20

S20- 1. Entropie et information d'une source discrète sans mémoire 1. L entropie de la source s obtient a I aide de la relation de définition : H=-VP,lbF, = —V/Unice qui donne numériquement :

"=^2

0 3In

(p)+0-51Hnl)+0'2lnfe)

'

=1'485

Sh

2. L'information manquante associée aux quatre messages considérés est, respectivement — In ( | — 5,06 Sh in 2 10,3x0,5x0,2/

/m = 1b

Gd = ^lnfe)=5'21sh /-=in^)=^in(MXô^)=3'74sh h2'=

lb

fc)

=

ln

(0.2x0,5x0.3) =5'06Sh

Solutions des exercices

S20- 3. Information manquante sur une feuille de papier portant des inscriptions 1. L'entropie d'un pixel vaut ; //„ = - VP.lbP. = ——(0,02 x In0,024- 0,98 x 1110,98) = 0, 14 Sh In 2 1 s 2. Le nombre de pixels contenus dans la page est : N

== \,\S15 x lif Uj U.Z X U-Z

d'où

H = NHp = \61,96kSh

entropie de la page. Si l'on transmet cette page en une durée r = 6 s , le flux d'information correspondant vaut " r

=

i^ 6

= 27 99kSh.s-.

S20- 4. Ffux d'information provenant d'une image de télévision 1. Comme la probabilité Ps est uniforme, l'entropie d'un pixel a pour expression : Hp = -Y^ Ps 1b Ps = lb (J^j = Ib (32) - 1b (25) = 5 Sh

2. Le flux d'information correspondant vaut donc : NH,,

4,8 x 10 x5

= 600 MSh • s"

S20- 5. Efficacité et redondance d'un code 1. L'entropie H(X) de la source est, par définition : H{X) = -^P.lbP, =

(—0,8In0,8 — 0,2In0,2) = 0,72 Sh

2. Comme chaque code nécessite une longueur de 1 bit, la longueur moyenne du code s'obtient selon L=

Psns = 0, 8x 1+0,2x I = lb

On en déduit l'efficacité y du codage et sa redondance y : V - -^-d- =0,72

et

y = 1 - r; = 0, 38

S20- 6. Codages de Shannon-Fano et de Huffman 1. L'entropie de la source vaut ; h

=T^ 0,1 xln

+0;15xln

—-

x2 + 0;2x1n

0 4xln

'

Im

= 2, 15 Sh

et problèmes

849

2. Les longueurs de codage se calculent aisément selon : Lsf = ^2 S

= 0,1 x 3 + 0,15 x 3 + 0,15 x 2 + 0,2 x 2 + 0,4 x 2 = 2,25

Lh =

= 0,1 x 3 + 0,15 x 3 + 0,15 x 3 + 0,2 x 3 + 0,4 x 1 = 2,20

On en déduit les efficacités correspondantes : Psf = 7— = 0,955 PSF

et

r}H = y- = 0, 977 LH

Le dernier codage est ainsi le plus efficace. S20- 9. Représentation matricielle d'un canal binaire non symétrique 1. La matrice des probabilités de sortie est la suivante : K

r 0,8 [ 0,2

J

0,31 0,7 J

r 0,41 [ 0,6 J

r 0,5 " [ O,5

Ainsi, P(y-i) = 0,5 et P(y2) = 0,5 . 2. Quant à la matrice des probabilités conjointes, elle vaut : r A m=ro'8 l\p(Y l 5 ^ 0;2

Par conséquent, P{x\, >'i ) = 0, 32

o 3

' 1J v [[o0 '4 0,7

P(v2, yi ) = 0,18

0 1J = r[ o '32 0,6 0,08

P{x\, 72) = 0,08

o 18

' 0,42

P{x2,y2) =0,42 .

S20-10. Entropie relative de Kullback 1. Calculons l'entropie de la source pour les différentes distributions de probabilité : // = -VP slbPs = -4—fO, 322+ 0,346+ 0,361) = 1,485 Sh z —^ 0, 693 est l'entropie de la source avec les probabilités vraies. Dans les deux hypothèses a priori, on trouve : //, = —i— (0,3466 + 0,3288 + 0,3219) = 1,439 Sh 0, 693 et ; H2 = —J— (0,2845 + 0,3593 + 0,3665) = 1,458 Sh 0, 693 2. Les écarts quadratiques moyens, entre les deux hypothèses sur les probabilités et la vraie loi de probabilité, sont respectivement : di = [(0,25 - 0, 2)2 + (0,55 - 0,5)2 + (0,2 - 0,3)2]1/2 = 0,1225 d2 = [(0, 15 - 0,2)2 + (0,45 - 0,5)2 + (0,4 - 0,3)2],/2 = 0,1225 Les deux distances sont donc égales. 3. Quant aux entropies relatives de Kullback, on les obtient comme suit : ^ = àÇ/)-'n(i+)=0

0424Sh

et

* = àÇftln(|)) = S

= 0 0345 Sh

'

Les deux écarts entropiques sont différents. L'hypothèse 2 est donc plus proche de la distribution réelle que l'hypothèse 1, au sens de l'entropie relative de Kullback.

850

Solutions des exercices

S20-13. Succession de deux canaux binaires din'erents 1. La matrice de transmission [P(Z|X)j du canal formé par la succession des deux canaux est le produit des deux matrices [P2(Z|y)l[P| (y|X)] , écrit dans l'ordre convenable : 1 -
P(ZIX) =

rpC7|y\l _

Pi 1 -P2

1 -
(1 — ^2)(1 — q\) +P2^l ^2(1 -^l) +^l(l -P2)

Pi 1 -Pi

(1 -^2)pi +P2(1 -pi) g2Pl + (1 -P2){1 -Pl)

Application ; si p\ = m = 0,1 , q\ = <72 = 0,2 , on trouve : 0,66 0,34

P Z X) =

0,17 0,83

2. Les probabilités à la sortie s'obtiennent aisément selon [PfZ)] = IP(Z!X) | [P(X) : \P(7\]-

(1 -
(1 -Ç2)pi +(1 -pi)p2 Pl^2 + (1 -Pl)(l -P2)

Il vient, en effectuant : PUi) = a[(]

qz)(1 -q]) + Pzqu + (1 - «) (1 - ^2)pi + {1 -pi)P2

P(Z2) = «[^2(1 -^1)4-^1(1 -P2)] + (1 -a)[/2l^2 + (l -Pl)(l -P2)j Pour pi = m = 0. 1 , q\ = ^2 = 0,2 et a = 0, 4, alors ; p(Zl) = 0,4 x 0,66 + 0,6 x 0, 17 = 0,366

et

PUi) = 0,4 x 0,34 + 0,6 x 0, 83 = 0,634

S20- 15. Capacité d'un canal binaire en Z 1. Ecrivons la matrice de transition P(F Xjl ; [p(yix) =

1 -p

0

p

1

On en déduit les probabilités de sortie, en fonction de p et a, en effectuant le produit matriciel P(y X)P(X) 1 -p im] =

P

0

a

1



^

a(l — p) 1 — a + ap

Par conséquent, l'entropie H(Y) est: H {Y) = -Z2ps IbP, = -[a{l - p)] Ib [a(l - p)] - [1 - a{i. - p)] 1b [1 - a(l - p)] Notons que H[Y) s'écrit : H{Y) — Hb[a(l - p)]

avec

Htiq) = —q \bq - (1 — q) 1b (1 — q)

et problèmes

851

2. Les probabilités conjointes sont obtenues en effectuant [P(X, F)] = [P(F[X)][Pr;(X)] : L[^.0]= v /J

'

p

°1

x

a " 0

0 1/ —a

_

a(l — p) ap

0 l —a

On en déduit l'entropie conditionnelle selon : H{Y\X) = -^2^2 P(-re'>v) lbP(y,j^) = -ar(l - p) Ib (1 - p) - ap Ibp - (1 - a) 1b 1

H{Y\X) = —«(1 — p) Ib (1 — p) — ap Ibp Notons que H(Y\X) s'exprime aussi en fonction de Hi, : H{Y\X) = aHb(p) 3. On calcule la capacité par symbole du canal en Z en cherchant la valeur maximale de l'information mutuelle moyenne, lorsque les probabilités d'entrée changent : 7W((X, F) = -[a{l — p)] 1b [a(l - p)] - [1 - a(l - p)] Ib [1 - Qf(l

+ ar(l - p) lb(l - p) +ap\hp

On détermine sa valeur maximale en dérivant Im (X, F) par rapport à a-, ce qui donne, après multiplication par In 2 : -(1 — p) ln[a(l - p)] + (1 - p) ]n[l - «(1 -/?)] + (1 - p) ln(l - p) +plnp - (1 - p) + (1 - p) =0 On obtient finalement ; 1—' = _ib \pp{l -p)1-"! 1 K I) . «(1-P) . .

1

soit

-1

a{l-p)

d'où :

pp/b-p)[i - p)

pp/0-p)

1 l+p^-^fl-p) a pP/O-p) Pour p = 0.1, on trouve rr = 0,456 , d'où :

et

a=

1 -f pP/(1l-^(l - p) l-YpP/( ~p)[l —

Cs = Hb[a{\ - p)] - aHh{p) = %(0,4I) - 0,456///,(0,1) = 0,76 Stesymb"1

S20-17. Capacité d'un canal de transmission avec bruit blanc gaussien 1. Comme les niveaux de quantification sont équiprobables, l'entropie de la source est : H{X) = 1b H = 1b 512 = Ib 29 = 9 Sh On en déduit le fiux d'information q, en multipliant le flux de symboles qs par l'entropie de la source : ^ = J- =/, .= ],SJW = 1,5 x 2 x 5 x I03 = 1,5 x I04 s-1 'e

d'où

q-, - qsH{X) - 135 kSh.s-1

2. Le bruit étant blanc et gaussien, la capacité par symbole du canal a pour expression (cf. chapitre 20) : C. = 5 Ib

1 +

Pour que le canal transmette sans eneur les signaux émis par la source, il faut que l'on ait : Cs ^ qs

soit

fi 1b

1 H

y I ^

Il en résulte que : RSB ^ 2£7i/s -1=511

soit en dB

RSBc,b ^ 101g (511 ) = 27 dB

Glossai

Français

Anglais

Alimentation électrique

Power supply

Amplificateur Opérationnel (AO)

Opération al amplifier

Bascule bistable

Bistable trigger circuit

Bit de Poids Faible (BPF)

Least SignificantBit (LSB)

Bit de Poids Fort (BPF)

Most Significant Bit (MSB)

Bobine d'induction

Induction coil

Boîtier de circuit intégré

Integrated-circuit package

Boucle à Verrouillage de Phase (BVP)

Phase Locked Loop (PLL)

Boucle fermée

Closed loop

Boucle ouverte

Open loop

Broche

Pin

Broche de raccordement Cahier des charges

Spécifications

Capacité

Capacitance

Code à Inversion Alternée (CIA) avec retour à zéro

Alternate Mark Inversion (AMI)

Code biphasé

Manchester code

Code cyclique de redondance

Cyclic redundancy code

Constante de temps

Time constant

Convertisseur Analogique Numérique (CAN)

Analog to Digital Converter (ADC)

Convertisseur Numérique Analogique (CNA)

Digital to Analog Converter (DAC)

Convertisseur à Résistance Négative (CRN)

Négative Impédance Converter (NIC)

Courant de polarisation

Bias current

Cycle d'hystérésis

Hystérésis loop

Glossaire

853

Français

■a o c O (N o (M (5) j-J JZ _gi >■ a. o u

Anglais

Débit numérique

Bit rate

Déclencheur

Trigger

Dénsité spectrale d'énergie

Power spectrum

Échantillons par seconde

S amples per second

Émetteur-récepteur universel asynchrone

Universal asynchronous receiver-transmitter

Facteur d'amplification

Amplification factor

Fiche technique

Data sheet

Filtre anti repliement

Antialiasing filter

Fréquence de coupure

Cutoff frequency

Gain stationnaire

Static gain

Gyrateur

Gyrator

Impédance

Impédance

Liaison électrique

Bonding

Loi en A

A law companding

Modulation par décalage de fréquence

Frequency Shift Keying

Métal Oxyde Semiconducteur (MOS)

Métal Oxyde Semiconductor (MOS)

Non Retour à Zéro (NRZ)

Non Return to Zéro (NRZ)

Octet

Byte

Oscillateur Contrôlé en Tension (OCT)

Voltage Controled Oscillator (VCO)

Pleine échelle (PE)

Full Scale Range (FSR)

Produit gain bande

Gain Bandwidth Product

Puce

Chip

Rapport Signal sur Bruit (RSB)

Signal Noise Ratio (SNR)

Réponse indicielle

Unit step response

Réponse impulsionnelle

Tmpulsionnel response

Réseau

Network

Résistance

Résistance

Rétroaction

Feedback

Télécommunications

Communication engineering

Temps de montée

Ri se time

Tension de décalage

Offset voltage

Tension de saturation

Saturation voltage

Transistor à Effet de Champ (TEC)

Field Emission Transistor (FET)

Variable complexe p

Complex variable s

Vitesse de montée ou vitesse de balayage

Slew rate

Bibliographie

AFNOR, Grandeurs et unités. Tour Europe, 92080 Paris, 1989 D. AUBERT, Dictionnaire de Physique expérimentale, tome 3, Éditions Pierron, 1992 G. BATTAIT, Théorie de l'information, application aux techniques de communication, Masson, 1997 J. BERTY, B. FAGOT et L. MARTIN, Électricité pratique (tomes 1 et 2), Vuibert, 1996 J. BLOT, Les transistors, éléments d'intégration des circuits analogiques, Dunod. 1995 H. BODE, Network Analysis and Feedback Design, New-York D. van Nostrand Co., 1945 P. BOUCHEROT, Sur la puissance virtuelle dans les réseaux à courants alternatifs. Congrès International d'Electricité, Paris, 1900 R. BOYLESTAD, Analyse des circuits, Éditions du renouveau pédagogique, INC. Québec, Dunod, 1979 J.C. CHAUVEAU, G. CHEVALIER et B. CHEVALIER, Composants, Mémotech. électronique, Éducalivre, 1997 P. CLERC et P. XAVIER, Principes fondamentaux des Télécommunications, Ellipses, Dunod, 1998 F. COTTET, Traitement des signaux et acquisition de données, Dunod, 1997 T. DESTOMBES et F. BOUTOILLE, Électronique, manipulations et simulations , Tomes 1 et 2, Dunod, 2001 J. DUFFAIT et J.-R LIEVRE, Expériences d'électronique , Bréal, 1999 T.L. FLOYD, Fondements d'électronique : circuits, composants et applications, Éditions Reynald Goulet, 1999 T.L. FLOYD, Systèmes numériques, Concepts et applications, Éditions Reynald Goulet, 2000 J.-M. FOUCHET et A. PÉREZ-MAS, Électronique pratique, Dunod, 1996 A. GLICHON et F. LUCAS, Électricité industrielle, Électronique, Composants actifs, Delagrave, 1978 C. HOCH et M. VUKONIC, Électronique analogique : composants passifs, composants actifs, normalisation, Nathan, 1996 P. HOROWITZ et W. HILL, Traité de l'électronique analogique et numérique, vol. 1 et vol. 2, Publitronik Elektor, 1996 H.P. HSU, Communications analogiques et numériques, Schaum, McGraw-Hill, 1994

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G. VASILESCU, Bruits et signaux parasites, Dunod, 1999 M. VAUCHELLES, Travaux Pratiques d'Électronique, Ellipses, 1997 A

T. WILDI, Électrotechnique, De Boeck Université, 1999 © 4-1 JZ > Û. O u

Index

A Accumulateur, 231 Adaptation d'impédance, 62, 202 de résistance, 31 Adapteur d'impédances, 274 Admittance, 47, 96 Adresse binaire, 587 Afficheur sept segments, 573 Aléatoire Signal, 542 Transfert d'un processus, 552 Aliasing, 505 Alimentation stationnaire symétrique, 302 Alphabet, 634 Alternostat, 220 Amortissement critique, 91 Ampère, xii

Amplitude complexe, 45, 95 Modulation d', 513, 514 Analyse des réseaux, 164 Angle de perte d'un condensateur, 215 d'une bobine, 217 Anode, 222 Anti-rebonds (Interrupteur), 581 AO idéal, 262 Apodisation, 694 Approximation des régimes quasi stationnaires, 41 ARQS, 41 Asservissement, 447 Attracteur, 418 Autocorrélation, 543 Fonction d', 500 fonction d', 543

Amplificateurs) à très fort gain, 302 r\i

a! o

B

classification des, 201 d'instrumentation, 305

Baladeur, 189

en émetteur commun, 239

Bande

exponentiel, 283, 390 fonctionnel, 389

équivalente de bruit, 553

inverseur, 275

latérale double, 517 latérale inférieure, 516

logarithmique, 282, 307, 390 non inverseur, 271

latérale supérieure, 516 latérale unique, 517

opérationnel, 257 opérationnel (Bruit dans les), 558

passante, 184, 198

Amplification (Classes d'), 239

Bardeen, xii. 232 Barkhausen, xii

858

Bascule, 579 D synchrone, 581 JK synchrone, 582 RS asynchrone, 579 Base, 233 Bell, xii, 182 Bessel (Fonction de), 529, 710 Bilan d'énergie, 29 d'un circuit RC ,118 d'un circuit RL, 122 d'un circuit RLC série, 127 Binomiale (Loi), 718 Bistable, 265 Bit, 569 de poids faible, 570 de poids fort, 570 Bobine, 43,48,216 Bode, xii Diagrammes de, 182 Bolomètre à pont de Wheatstone, 176 Boucherot, xiii Théorème de, 59 Boucle à verrouillage de phase, 524, 532 fermée (facteur d'amplification en), 430 ouverte (facteur d'amplification en), 430 Branche, 15 Branly, xiii Brattain, xiii, 232

.g1 ^ u

Bruit Bande équivalente de, 553 blanc, 545 coloré, 546 Courant de, 557 d'un détecteur, 567 dans les amplificateurs opérationnels, 558 dans les composants, 557 dans un circuit, 567 de grenaille, 549 de photons, 548 de scintillation, 551 gaussien, 546 Johnson, 550 poissonnien, 547 Rapport signal sur, 554 rose, 546

Index

Schottky, 549 Tension de, 557 thermique, 550 Butterworth Filtre de, 207 Filtre passe-bas de, 206 Fonction de transfert de, 342 C c.e.m, 14 CAN à double rampe, 617 à pesées successives, 618 à rampe numérique, 616 flash, 614 semi-flash, 615 série-parallèle, 615 Canal, 243 binaire symétrique, 648 de transmission, 645 déterministe, 649 sans bruit, 651 sans perte, 650 Capacité(s), 43 commutées (Filtre à), 337 d'un canal, 647 Caractéristique, 3 de transfert, 389 Carson (Formule de), 529 Cascade Cellules identiques en, 205 de filtres passifs, 194 sous-harmonique, 744 Cathode, 222 Causal (Système), 496 Cavité optique, 431 Cellule biquadratique, 332 de Akerberg et Mossberg, 337 de Kerwin-Huelsman-Newcomb, 335 de Rauch, 332 de Sallen-Key, 333 de Tow et Thomas, 336 électrolytique, 384 identique(s) en cascade, 205 photovoltaïque, 386 universelle, 335

Index

Chebyshew (Fonction de transfert de), 342 Circuit anti résonnant, 107 bouchon, 50, 103, 107, 112 RC (excitation sinusoïdale d'un), 113 RC en régime transtoire, 117 résonnant parallèle, 104, 105 RL en régime transitoire, 120 RLC parallèle, 145 RLC série en régime transitoire, 123

Amplitude, 95 Nombre, 665 Compression numérique, 613 Compteur, 584 Condensateur, 43, 48. 213 Conductance, 8, 47 dynamique, 10 Conducteur ohmique, 7, 210

Classe d'amplification, 239

Conformât eu r

Classification des amplificateurs, 201

à diodes, 397

CNA à échelle résistive, 621 à entrée série, 623 à sommation de courant, 620

Conception d'un, 727 sinusoïdal, 397 Convention générateur, 3 récepteur, 3 Conversion analogique numérique, 604 horizon de, 606 par arrondi, 605

Code de ligne, 589 des couleurs, 211

par troncature, 605

CODECS, 613

pleine échelle de, 605

Codeur, 634 Coefficient de modulation de fréquence, 527 de modulation de phase, 527 de température, 213 Cohérence Fonction de, 501 mutuelle (Fonction de), 502 Collecteur, 233 Colpitts (Filtre de), 205 Commande automatique de gain, 472 'l. ^

Complexe

Claquage d'un condensateur, 214

Codage à virgule flottante, 572 DCB, 573 en complément à 2, 570 hexadécimal, 573

(N

859

Commutation d'un transistor, 242 Comparateur, 265 à hystérésis, 265, 396 avec diode Zener, 306 inverseur, 267 monostable, 268 non inverseur, 266 numérique, 600 simple, 263, 395

Pas de, 605 triangle-étoile, 196 Convertisseur courant-tension, 276 numérique analogique, 619 tension-courant, 277 tension-temps, 616 Convolution, 493, 700 Relation de, 493 Coordonnées normales, 364 Couleur (Code de), 211 Couplage capacitif, 367 de circuits, 353 de plusieurs oscillateurs, 371 Facteur de, 368 inductif, 367 résistif, 368 Coupure (Fréquence de), 184

860

Index

Courant de bruit, 557 de court-circuit, 14 de court-circuit (Méthode du), 161 de polarisation, 314 de saturation, 222 électromoteur, 14 Crête (Détecteur de), 522 Critère de Barkhausen, 468 de stabilité, 440 de stabilité de Nyquist, 441 du revers, 442 Critique (Amortissement), 91 Cryptographie, 634 D Darlington (Montage), 241 Décalage (Tension de), 316 Déclencheur, 265 Décrément logarithmique, 90 Démodulation, 512 angulaire, 530 angulaire (en optique), 536 cohérente, 521 d'amplitude (en optique), 534 d'un signal, 521 en amplitude (en optique), 536 en optique, 534 quadratique en présence de bruit, 566 spatiale, 532, 536 Démultiplexeur, 588

cvj rM (0) £

Densité de probabilité, 716 spectrale d'énergie, 500 Dérivation Branchement en, 24 courte, 4, 37 longue, 4, 37 Détecteur crête, 311 de crête, 137, 522 de signe, 264 Détection synchrone, 521 d'un signal dans du bruit, 565 Déterminant, 669

Détenniniste (Signal), 491 Développement limité, 663 Diagramme de Bode, 182 de Nyquist, 185 de phase, 92 Diode, 222 à jonction, 12, 383 à vide, 383 Esaki, 383 Gunn, 383 idéale, 11 Schottky, 225 tunnel, 383 varicap, 225 Zener, 12, 224,383 Dipôle actif, 5 électrocinétique, 2 générateur, 6 linéaire, 7, 115 passif, 5 récepteur, 6 symétrique, 7 Dirac (Impulsion de), 492, 705 Discriminateur de fréquence, 531 Disjoncteur, 72 Dissipation nominale, 212 Distorsiomètre, 402 Distorsion harmonique, 402 Diviseur de courant, 26 de tension, 26 Double T (Filtre), 192 Drain, 243 Durée caractéristique, 131 de maintien, 582 de montée, 130 de montée d'un AO, 293 de réponse, 130 de relaxation, 89 de relaxation en énergie, 88 de stabilisation, 582

Index

861

E Écart-type, 717 Échantillonnage, 504, 609 en optique, 534 s Echelon Fonction, 499 Signal, 704 Écrêteur, 393 Edison, xiii Efficacité d'un code, 634 Électrocinétique, 1 y Electronique, 1 Émetteur, 233 Énergie (Bilan d'), 29 Entropie conditionnelle, 637 conjointe, 637 Équation(s) de l'AO, 259 différentielle linéaire, 672 non linéaire, 675 Ergodicité, 543 ET (opérateur logique), 576 Euler (Formules d'), 666 Événements disjoints, 713 indépendants, 715 Excursion spectrale, 527 en modulation de fréquence, 527, 530 c û

-t-j

F

Faraday, xiii Fenêtre de Hamming, 495 de Hann, 495 FET, 243 Fil anti-foudre, 72 Filtre, 326 à capacités commutées, 337 actif, 327 actif passe-bas, 327 coupe-bande, 192, 328 de Butterworth, 185, 207, 342, 494 de Chebyshew, 342 de Colpitts, 205 de phase, 496 de Wien, 191 double T, 192 exponentiel, 494 Gabarit d'un, 327 lorentzien, 494 Ordre d'un, 326 passe-bande, 189, 328 d'ordre 2, 189 passe-bas de Butterworth, 206 passe-haut, 188, 327 d'ordre 1, 188 passif, 185 Cascade de, 194 Gabarit d'un, 186 passe-bas, 187 Sélectivité d'un, 327 Sensibilité d'un, 332 Synthèse d'un, 339 Transformation d'un, 340

f.e.m, 13

Fleming, xiii, 383

Facteur d'amplification, 131, 201 en boucle fermée, 430 en boule ouverte, 430 en courant et en puissance, 201 de charge, 591 de modulation, 514, 528 de fréquence, 528 de phase, 530 de puissance, 56 de qualité, 88, 90, 98 de surtension, 100

Fonction caractéristique, 717 d'une variable aléatoire, 717 d'autocorrélation, 500 d'Heaviside, 116, 499, 704 d'intercorrélation, 502 de Bessel, 710 de cohérence, 501 de cohérence mutuelle, 502 de transfert, 180, 181,493 électronique, 436 de Butterworth, 342

862

Index

de Chebyshew, 342 des systèmes bouclés, 434 en boucle ouverte, 437 harmonique, 434, 437 échelon, 116, 499 gamma, 708 hermitique, 498 hyperbolique, 661 racine carrée, 285 Fonctionnement (Point de), 4, 27 Force électromotrice, 13

H Hamming (Fenêtre de), 495 Hann (Fenêtre de), 495 Harmonique Génération d', 398 Oscillateur, 84

Formules d'Euler, 666

Henry, xiv

Fourier, xiv

Hermitienne (Fonction), 498

France-inter, 513 Émetteur, 539

Hertz, xiv

Front descendant, 581 montant, 581 G Gabarit, 207, 341 d'un filtre, 327 d'un filtre passif, 186 Gain, 182, 201 en tension, 182 Gamma Fonction, 708 Gauss (Loi de), 721 § 'l. g;

Grille, 243

Heaviside, xiv Fonction d', 499, 704

Fréquencemètre numérique, 595

21

Graetz (Pont de), 226

Forest, xiv

Fréquence de coupure, 184 de Shannon-Nyquist, 505 de transition, 260 instantanée, 499 Modulation de, 513 réduite, 181

q

numérique de signaux carrés, 596

GBF, 43, 51 Générateur auxilaire (Méthode du), 162 basse fréquence, 43, 483 d'impulsions, 88 de courant, 14 de signaux, 477 de tension, 13 de Thé venin associé à un transistor, 162

Hétérodynage, 518 en optique, 534 Horloge (Signal d'), 706 Hystérésis, 266 Comparateur à, 265 I Impédance, 46 d'entrée, 198 d'un oscilloscope, 199 del'AO, 261 de sortie, 261 itérative, 79, 206 symbolique, 170 Imperfection de PAO, 314 Impulsion de Dirac, 492, 705 Générateur d', 88 Inductance, 43 Information conditionnelle, 636 conjointe, 636 mutuelle, 636 Intégrateur (Montage), 279 Intensité efficace, 55 Tntercorrélation (Fonction d'), 502, 543 Interpolation d'un signal, 505 Interrupteur, 158 anti-rebonds, 581 Invariant par translation, 492

863

Index

Inverseur, 575 CMOS, 592 Limitation en fréquence du montage plificateur, 291 Isolement (Transformateur d'), 220 J Johnson, xiv Bruit, 550 Joule, xiv JTEC, 243 K Kennely, xv, 208 Théorème de, 196 Kintchine, 545

Maille, 2, 15 Mance (Méthode de), 159 Marconi, xv Masse, 16 flottante, 51 Matrice(s), 667, 669 de transfert, 194 de transmission d'un canal, 645 des probabilités conjointes, 646 diagonalisation d'une, 671 Inversion d'une, 670 Multiplication de deux, 668 Maxwell, xv Pont de, 52 Mémoire, 597

Kirchhoff, xv Lois de, 16 L Laplace, xv Transformée de, 170, 697 Largeur de bande relative, 328 Ligne à retard, 496 de garde, 72 de transport, 71 Limitation spectrale d'un AO, 289 Limite centrale, 723 Linéaire Réponse, 94,180 Système, 491

rsl @

M

Logique combinatoire, 575 séquentielle, 579 . Lo1

à mi-marche, 612 binormale, 718 d'Ohm, 7 de Kirchhoff, 16,42 de Poisson, 719 de Pouillet, 18 des mailles, 16, 42, 51 des nœuds, 16, 42, 51 normale, 721, 723

Méthode d'opposition, 178 de la tension moitié, 54 de Mance, 159 des courants de branche, 166 des courants de maille, 168 des perturbations, 736 des tensions de nœud, 167 du courant de court-circuit, 161 du générateur auxiliaire, 162 du premier harmonique, 489 Millman, xv Théorème de, 19, 52 Mode normal ou propre, 360 Lissajous, xxxiii, 99, 182 Modèle de Norton, 156 deThévenin, 156 Modulation, 512 angulaire, 513, 526 en optique, 533, 535 d'amplitude, 513, 514, 554 avec porteuse, 519 BLD, 520 BLU, 520 de fréquence, 513, 527, 555 Coefficient de, 527 Facteur de, 528 de phase, 513, 527 Coefficient de, 527

864

Index

Facteur de, 530 en amplitude, 514 en optique, 533 Facteur de, 514, 528 spatiale, 532, 534 Monostable avec constante de temps, 269 Circuit logique, 601 Comparateur, 268

en triangle, 67 totem, 593 Mots mémoire, 597 Multiplexage, 517 Multiplexeur, 587, 600 Multiplieur, 283, 390 Multivibrateur astable, 475 N Neutre, 64 Nœud, 15 Nombre complexe, 665 NON (Opérateur logique), 575 Non linéaire (Système électronique), 380 NON-ET (Opérateur logique), 578 NON-OU (Opérateur logique), 578

(M

Opposition (Méthode d'), 178 Optique adaptative, 449 à pont de Wien, 463 à quartz, 474 à réseau déphaseur, 481

en étoile, 66

(N

ET, 576 NON, 575 NON-ET, 578 NON-OU, 578 OU, 576 OU-EXCLUSIF, 577

Oscillateur, 459

Montage Darlington, 241

-d o

Opérateur logique, 575

Norton, xvi ^ Représentation de, 156 Théorème de, 154 Notation complexe, 45 Nyquist, xvi, 504, 550 Critère de stabilité de, 441

'l-

à résistance négative, 405,465 amorti, 87 auto-entretenu, 405 commandé en tension, 481 de Clapp, 489 de Colpitts, 473 de Pierce, 474 de relaxation, 408,475 de van der Pol, 410 Effets non linéaires sur un, 405 harmonique, 84 local, 518 quasi sinusoïdal, 463 Oscillation de relaxation, 462 forcée, 93 harmonique, 460 quasi sinusoïdale, 462 sinusoïdale, 460 Oscilloscope analogique, xxix Impédance d'entrée d'un, 199 numérique, xxix Sonde de!',147 OU (opérateur logique), 576 OU-EXCLUSIF (opérateur logique), 577

0

ô

Outil mathématique, 660

Ohm, xvi

P

Loi d',7 Onde

Parafoudres, 72

longue, 518

Parallèle (Association en), 24

moyenne, 518

Partie Principale, 497

865

Index

Phase, 64 Diagramme de, 92 Filtre de, 496 Modulation de, 513 Phasemètre numérique, 594 Photodiode, 384, 386 Photon (Bruit de), 548 Photorésistance, 10 Phototransistor, 386

spectrale, 544 transportée, 516 Pulsation instantanée, 499 proprre, 86 réduite, 181 Push-pull Étage de sortie, 241 Montage, 275

Pile, 231

Q

Poisson (Loi de), 719

Q-mètre, 110

Polarisation à pont de base, 238 à pont de grille, 249 économique, 238, 249

Quadrateur, 523

Pont de de de de

Graetz, 226 Maxwell, 52 Wheatstone, 17 Wheatstone (Bolomètre à), 176

Porte logique, 575

Quadripôle, 180, 185, 198 en II, 196 en cascade, 195 en T, 196 passif en II, 196 passif en T, 196 Quantification (Erreur de), 606 Quartz, 112, 215 piézoélectrique, 112

Porteuse, 514 R

Portrait de phase, 416 Potentiel de référence, 16

Racineur, 392

Potentiomètre, 26 Primaire (Enroulement), 218

Rapport cyclique, 480 signal sur bruit, 554

Principale (Partie), 497

Rauch (Cellule de), 332

Probabilité conditionnelle, 715 conjointe, 715 densité de, 716

Réactance, 47

Pouillet (Loi de), 18

Processus aléatoire stationnaire, 543

Recouvrement de spectre, 505 Redondance, 634

Pseudo-pulsation, 88

Redressement, 399 à double alternance, 226, 312 à simple alternance, 226, 689

Puissance, 2 active, 55 apparente, 56 complexe, 58 électrique, 31 en triphasé, 68 fluctuante, 69 instantanée, 55 moyenne, 55 réactive, 57

Régime établi, 45,94, 114 forcé, 114 stationnaire, 1 (Établissement d'un), 116 transitoire, 45, 94, 115 à un échelon de tension, 172 à un signal sinusoïdal, 173 d'un système linéaire, 130 Durée du, 130

Pseudo-période, 88

u

Récepteur audio, 111


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