Caillet.pdf

  • Uploaded by: Vinny Terranova
  • 0
  • 0
  • January 2021
  • PDF

This document was uploaded by user and they confirmed that they have the permission to share it. If you are author or own the copyright of this book, please report to us by using this DMCA report form. Report DMCA


Overview

Download & View Caillet.pdf as PDF for free.

More details

  • Words: 129,316
  • Pages: 195
Loading documents preview...
 

Serge CAILLET

I

~1

LA F~NC-~MA4ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM Ii

2~ 6dition, revue, corrig~e et augment~e Preface par Robert Amadou

4

~DITIONS DERVY 204, boulevard Raspail 75014 Paris

DANS LA MNE COLLECTION “Annales initiatiques dirig6e par Serge Caillet

Serge Caillet, L ‘Ordre r6nov~ du Temple. Aux racines du Temple solaire. Suivi du Wmozgnage de Raymond Bernard Preface de Jean-Fran~ois Mayer.

Robert Vanloo, L ‘Utopie rose-croix du xviff si?cle ~ nosjours. A Albert Audiard et = Robert Ambelain, d’dternelle mdmoire

Les illustrations du Fonds Ragaigne proviennent de Ia bibliorh~que du Grand Orient de France. Leur utilisation est exclusivement r~serv~e au present ouvrage.

© Editions Dervy, 2003 22, rue Huyghens, 75014 Paris ISBN: 2-84454-215-8

e-mail: [email protected]

PREFACE PAR Remerciements

ROBERT AMADOU

I

Nombreux sont celles et ceux qui m’ont ~ d’un pr6cieux secours dans laipr~paration de Ia premi~re ou de Ia seconde er pr~sente edition de La franc-mafonnerle evptienne de Memphis-Misraim. Depuis 1988, date de Ia premi~re ~dirion,plusieurs d’entre eux sont, du resre, entr~s dans La lumi~ie sans d&lin. Ma tr~s vive gratitude va aux uns, qui restent vivants dans mon ccrurs, et aux autres, qui sont pour Ia plupart des amis tr~s chers Roland Raymond et Roger Mar6chal, ~qui je dois communication du fonds Lelarge, Claude Gleyze et Pierre Guinard, conservateurs au fonds ancien de Ia Bibliorh~que municipale de Lyon, Robin Marchev, l~ qui je dois communication des archives de Ia loge Libertas et Fraternitas, Robeit Ambelain, G6rard Kloppel, Albert Audiard, Pierre Mollier, conservateur des archives du Grand Orient de France, Philippe Subrini. ~ Enfin et surtout, m~on ami Robert Amadou, apr~s avoir second~ mon entree dans Ia carri~re, ne cesse de m’y assister depuis plus de vingt ans, dans une communion parfaite, en fr~re, en pare... et en pr~facier.

S.C.

SONDAGES 1. Alexandrie d’tgypte -2. La Grande Loge misraimite 3. ~Mouvement de rite» ii Misraim 4. Swedenborgisme et marrinisme 5. Le convent de 1908 6. Trois patrons au xxe si&le: Bricaud, Lagr~ze, Fructus 7. Quant ~ l’auteur —







ANNEXES A. Papus et Bricaud B. Convent de Memphis-Misraim (1934) C. Consecration d’une loge feminine de Memphis-Misraim (1938)

ADDENDUM (2003)

8

LA FRANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

1 ALEXANDRIE D’tGYPTE

Le 6 juin 1943, en pleine occupation allemande, je fus rec~u apprenti ma~on, au sein de Ia loge Alexandrie d’=gypte,~ l’orient de Paris, clandestinement assembke, 12 square du Limousin. A cette adresse i6sidait Robert Ambelain, v~n~rable en chaire, qui me donna Ia lumi~re, et deux fr~res l’assistaient, A.C., du Grand Orient de Fiance, et C.N., de Ia Giande Loge de France. Car, au vrai, Ia loge n’&ait encore qu’un triangle, et mon initiation se fit en vertu des dispenses que justifiaient les circonstances tant g~n~rales que personnelles. C’est au cours du mois pr&~dent que les tr~s illustres fr~res, titulaires du 95’ degr6 de Memphis-Misraim, Georges Lagr~ze, Roger Crampon et Camille Savoire (ce dernier gardait en reserve un projet d’alliance entre sa Grande Loge ~cossaiserectifi~e et Memphis-Misraim) avalent confi~ ~ Robert Ambelain le soin de constituer une loge qui maintint, sous Ia terreur, Ia tradition du rite et contribu~t ~ assurer Ia pr& sence de La franc-maionnerie pourchass~e. Premi~re &ape, donc: le triangle affect~ ~ l’~tude de Ia gnose ma~onnique, sous le titre distinctif Alexandrie d’=gypte.L’initiation ou l’affiliation de nouveaux fibres, ~ ma suite, transforma vite le triangle en loge simple au28 juin 1943; une patente fut 6tablie et, le 28 juillet suivant, apr~s que j’eus ~ ~lev~aux grades de compagnon et de maItre, en compagnie d’un autre apprenti, notre loge se trouva j uste et parfaite. La vie rituelle de l’atelier, dont j’assurais le secretariat, se d~roulait, avec prudence et discretion mais normalement. Les recherches allaient bon train. II me souvient d’une planche que je pr~sentai sur le rh~me Lucifer et Satan > t~ute lucif& rienne, c’est-~-dire christique, et, corrdati vement, aussi anti-satanique que possible. Parmi les nouveaux initi6s, il faut citer, en novembre 1943, Jules Boucher, le magicien et le disciple de Fulcanelli, qui publiera en 1948 la Symbolique ma~’onnzque, et Henri Meslin, dit Meslin de Campigny, ~veque gnostique, th~osophe et notoire ~crivain d’occultisme. Mainte fois pressenris avant La guerre, l’un et l’autre avaient refuse d’enirer en —

9

PR~.FACE

ma~onnerie, parce que Ia profanation de l’ordre suscitait leur m~fiance. De nouveaux temps &aient venus... A Ia Lib&ation, seize membres actifs constituent Ia respectable loge Alexandrie d L~gypte, quand elle a sa premiere tenue kgale, sous La pr~sidence de Michel Dumesnil de Gramont, grand maitre de Ia Grande Loge de France. Alexandrie d’L4~pte disparut en f6vrier 1945. Elle s’int~gra lila Grande Loge &ossaise rectifi&, sous le titre distinct if de lArche d’alliance, sauf cinq fr~res qui choisirent d’autres orientations ma~onniques. En versant d~hb&~nTient dans Le genre toujours un peu complaisant des souvenirs d’ancien combattant, j’ai souhait~ inscrire au seuil de ce livre, unique, lui, de par son exactitude, dans le genre des histoires d’un rite paradoxal, les d&ails in~dits d’un episode peu connu de MemphisMisraim en ce temps; il m’est agr~able aussi, avant de saluer le probe historiographe et le fr~re cadet, d’ouvrir cet ~loge en forme de preface avec l’hommage que je dois, en gratitude, au rite ~ La fois aventureux, cabinni6 et myst~rique vraiment voilli le paradoxe qu’illustra et oii m‘introduisit Robert Ambelain, mon premier maItre, au sens de Saint-Martin qualifiant Martines de Pasqually. Eloge, disais-je, que certe pr6face, tachons encore de continuer ~ Ia documenter. A plusieurs reprises, ma propre carri~re ma~onnique m’a associ& plus ou moms officiellement, plus ou moms officieusement, dans une symparhie sans faille, ~ l’ob~dience de Memphis-Misraim dirig~e par Robert Ambelain. C’est Le 13 aoOx 1960, ~ Coutances, que HenryCharles Dupont, successeur de Chevillon et de Bricaud, et t~moins Philippe Encausse et Ir6n6e S~guret, avalt nomm~ Robert Ambelain, grand administrateur du rite de Memphis-Misraim pour La France et ses d6pendances, avec succession li La charge de grand maitre. Comment Ia succession fut effective et f~conde, Serge Caillet le raconte, avec La caution du successeur; et, de meme, comment Ambelain se &mit de sa charge en faveur de G&ard Kboppel qut l’exerce li prdient, depuis Le 31 d&embre 1984. Ajoutons n~anmoins que Robert Ambelain avait disjoint de Ia grande maitrise et conserve Ia pr~sidence du Supreme Conseil des rites conf~d&~s. II a r~veill~ une loge de PEarly Grand Scottish Rite. Lequel revendique l’ascendance du Rite &ossais rectifi~, mais ici le doute s’impose. Non moms d6plorera-t-on Ia confusion qui, li partir de I’expression~ rite primitif >, fait parfois attribuer li Memphis-Misraim, ou Memphis ou li Misraim, l’antiquit6 d’autres tites aussi soi-disant primitifs », tels les Philadelphes de Narbonne en 1780, que d’aucuns vieillissent encore ind~ment. Mats ii en faut davantage pour piper Serge Caillet. —



10

LA FRANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

D’ailleurs, Henry-Charles Dupont ordonna Philippe Encausse et Ir~n~e S~guret r~aux-croix, selon le rituel dont Constant Chevillon (suivant l’exemple de Bricaud) avait us~ ~ l’endroit de Dupont lul-meme. Philippe Encausse ne jugea point opportun de transmettre ce d6p6t. Ir~n~e S~guret le transmit, le 22 septembre 1985, li Georges Nicolas. L’affaire est ici publi& pour Ia pxemi~re fois et mon fr~re et ami Georges Nicolas m’autorise li d&larei qu’il entend bien ne point laisser le d~p& dormit, envisageant de r~veiller l’ordre des dus coens qui &ait pat-tie int~grante de l’Ordre martiniste r~organis~ par Joanny Bricaud. (Quelle filiation a cet ordre-lli? Voir notre Martinisme », Paris, Documents martinistes n0 2, 1979, pp. 7-8).

2 LA GRANDE LOGE MISRAJMITE Sur l’histoire ancienne de Memphis, de Misraym et de MemphisMisraim, oir notre livre abat les pires l~gendes, que de sources restent li explorer! Par exemple, le r6le de Louts Blanc ~Memphis, et sur Misraim, outre les impr[m~s collection du Globe et fichier des collectivit6s de Ia Biblioth~que nationale sous Ia vedette < Ordre ma~onnique de Misraim» les liasses conserv~es aux Archives nationales sous Ia cote F7 6684: renseignements de police et meme des rituels. Ordre ma~’onnique oriental de Misralm ou d’=~pteconstitu~ r~guli?rement en France en 1803. Apr~s ce surtitre: Constitution, statuts et riglements ge~n~raux. 1803, c’est moms bien ou mieux que 1780, voire quelques d6cennies plus t6t, mais c’est aussi faux. L’ouvrage de 104 pages fut publi6 en 1890, et on le trouve souvent relul avec un opuscule intitul~, apr~s le meme surtitre que dessus: Reglement de la R.. M.. L.. [c’est-li-dire La respectable m&e loge] lArc-en-ciel. Gi, les archives de l’ordre oriental de Misraim, li La fin du XIxe si&le ont surv&u, en Ia propri&~ de mon fi~re et ami J. D., comme annonc6 dans l’Initzation, n0 2 de 1976. Je me contenterai d’en tirer pour l’heure le dossier du tr~s singulier Ren6 Philipon, le bibliophile Jean Tabris. (Sa biographie est pr& sag6e dans une note, p. 8, ~ l’~dition du Portraitde Saint-Martin par luimeme, dont il a d&enu l’autographe.) -

—,





11

PREFACE

Rena Philipon pose sa candidature le 25 mai 189~l; LArc-en-ciel l’admet comme apprenti, le 2 juin de Ia meme ann6e, et il livre ses impressions d’initiation le 6 novembre. Dans l’intervalle, ~l a ~ du secr~taire de Ia loge, le 16 octobre. Ii franchit les deuxThme et tIoisi~me degr~s respectivement les 6 et 20 novembre. Apr~s avoir ~ mis en minorite, il &missionne de son poste de secr~taire, le 5 mars 1895, et de l’ateher, le 6 Juin. Un mois plus tard, le 11 juillet 1895, deux loges misraimites, Le Buisson ardentet Les Pyramides, se joignent li lArc-en-Ciel, afin de constituer, en concurrence de Ia Puissance r~guhi~re du rite, une Grande Loge misraimite. Philipon sollicite sa r~int~gration dans le rite. On l’y retrouve, en effet, sur le tableau de Ia Grande Loge misraimite pour 1896, en corilpagnie notamment d~Abel Thomas, v~n~rable en chaire, d’Alb~ric Thomas, de Lalande-Marc Haven et de Chacornac, Henri Chacornac sans doute, le fondateur de Ia librairie qui ~ditera d’ailleurs, aux frats de Philipon, et sous les auspices du MisraYm dont celui-ci re]~ve, une premiere s~rie de la collection « Biblioth~que rosicrucienne >~ (Ia seconde s~rie garde le meme directeur et m~c~ne mats perd Ia r~f~rence li Misraim). En fac-simil~s, ce tableau, et une convocation pour Ia tenue de lArc-en-cieldu 4 d&embre 1894. Enfin, voici le rapport d’enquete du Dr Emmanuel Lalande sur le profane Rena Philipon, d’apres l’autographe: Je me suis rendu chez le profane le 1~ Juin et ai cause une heure avec lui. Ii est ~tudiant en lettres, s’occupe sp&ialement de langues orientales. Ses parents sont rentiers et habitent Paris. Au point de vue religieux le profane ne manifeste aucune pref&ence: ii estime peu les cultes qu’il connait et ne professe aucun culte; il n’a pas fait sa premiere communion. A~u point de vue philosophique, son instruction me semble tr~s profonde: U a sp&ialement ~tudi~ les philosophes du moyen ~ge et de Ia renatssance. II semble tr~s &sireux d’apprendre et de s’amdiorer. II est n~ li Satnie (sic) (Charente inf~rieure) en 1869. Il est teur li Paris. Je crois que son admission dans notre v~n loge ne peut qu’etre utile li Ia ma~onnerie et en particuhier li notre resp loge. .~.

12

LA FRANC-MA)ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

PREFACE

UX4IION

MEMBRES ACTIFS

AA~

Bacheller, 1~>,



PROGR~8

JUBTICI

:l~

JIIATEBNITt

AU NOM ET SOIlS LES AUSPICES BE LA PUISSANCE SUPREME, POUR LA FRANCE,~ DE L’ORDRE MACONNIQUE ORIENTAL DE MISR AIM Ot[ D’~GYPTE

GRANDE LOGE MISRAIMITE ARC-EN-dEL,

BUISSON ARDENT,, PYRAMIDES

TABLEAU

DES

~‘OP~i

MEMBRES

‘AMZt~bJ1

I ue de lEvangile ~I, ue Aumaire Obacornac, II. quai Saini-M,chel

Blaise,

Chadapaux, 15, rue des Vinaigriera. Chaptais. 3. I ii~ d~ In iloqiielie Charpentier, 35. ie Noilel CrAtin, 4, rue flebelleyme Danjaud. 75, asenue Niel David, 0, rae de Lyon Desponta, 97, rue de Tuienne. Durand. 4, tie dee Marais, a llosny-s/Bois Duval, IS, rue Gail. Eisenscbmidt, i20, rue de ileauc razor, 30. rue Aumaire Garaud, 66, faubeuig Saiiti-Ijeoi>,. Hazard, Saint-Gratien (Seine-ei-Oise~ Jouanne, 8, rue de Sa4ntonge Lach, 25. rue dee Ecouftes Lalande. 0, tee Durand-Clave LeiAvre, 41, nopasee ilerbAs, a Montreuji. ~oua-Bats

13

Lesisur, 7, boulevard Morlatid Li6nard, 24, rae Moreau Loisean, 61, rue de Ia Chine Maignan, 233, rue Saint-’~larlui Maulois, 218 Ia, avenue Daiime.am,I Mongin, 216, rue Lafiyetk. Morei, 3, rae Debelleyme. Oseelin, 2, rue Conimiiic~ Penot. 18, rue Cail Plion, 7, rue des Sajnh,.—P~u ,,~ Phllipon, 10. i~ue Quiliet, 3. place de i3relcuil Rapine du Nozet de Saint.e-Marie, a Sainle—Marie. pci Stiint-~.iiilgit (Nwvre) Renard, 2, iue Gambeiia.Na,derri.

Rondot. Virollax Rysto, 275, fauheun p b.aiil-Autoiii,’ Thomas (Abel), 10. ue Duranil ~.l.iye Thomas (Alheric~, 10, rue Di,ranil-t.lin’e Vasseur. 42. rue de Is iloqiteuc

~8O6 MEMBRES EN CONGE

OFFICIERS DIGNITAIRES V.n.-.

~

.

.

.

-I~ Ass 2•Ass’ Oeat

.

.

.

Chauvmn, 330, rae des Pvrdnees.

Abel THOMAS. Gataud.

~ecr6t

.

tre~ Eldmos M. des Cerdm 4~ 4eshe Gr Exp Couw.~ te~ Ac. 2’ Ac

LOCAL MAQ.~.

Obarpentior. Vasseur. E. P11on~ MauIoia~ Chapula.

Elaer. Mb~ri~ Thomas.

Despont&

Daifajid. David.

Durand.

42, ~u. ~xb,echouarL

Geneix file, 71, rue de M~n,lmoniant.

Mulot (G). Panayotidds, 95, boulevard Siint-Michel.

Gibert, rue de l’Epargne. i Yseiot. Mulct (E.), rue de Saiot-Ouen, a Caen.

Pollfor. 1, rue de Ia floquelte Slgot, 17, place dii G4—Maifinie. a l’onloiee

MEMBRES HONORAIRES Gautier, 33, rue de Ia Roquette Geneix pere. 71. rue do M~niImontant

Frants, ~9, rue Ordener Lomoine, 4 Poitiers

14

LA FRANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

A

L

G

D. G.A

D

PREFACE

15

3

L’U.

«MOUVEMENT DE RITE

F~AT~IUTh

»

A MISRAIM

Entre les dissidents de Ia Grande Loge misraimite et le rite dit ancien de Misraim, un accord flit conclu en 1901 et les details imprim~s li cette occasion dans Ia Revue ma~’onnique (f~vrier 1901, pp. 25-26) sur l’6tat actuel de Misratm m~ritent d’~tre reproduits:

Au ao~x ~4%LUT at zone SUER derOrd~~e ma9Gnniqne ___________ do LES ta Puiss.anca PenI’~TS oriental de SuprAme, flu Misraim TIRE pour %NGLE ~a France -

Viillee dt Paris, Le’ 24.~ \orernbre 1.594

T.. C> F~,

MOUVEMENT DE RITE

— Noa.. avons Is rae. ila cone inloriner qua Ia R M I.. . 1IAitC—EN-l,iEl,. .i~aiii en iivii;...~i cii.’ P,i4,CiiilC. Cette ~aIh~e, ‘e ~unira en ~T~NUE SOLENNEL~LE, ai, bet Jo Marditi DAcembre, huit ~eures et demie pr~cises ~ t~riee’, T.- C. 1’ . aaiginente~ duo eanean Is ehaine erioliolipee qiii iiiit site le., Vi tiC nilii~e~er~eo~ee ,i’isur~ rue coils trouverez, dane celie dun,6ii, hon :ieiii’iI Ii ili.i iii~ ei toii~ Ft. iIign~. do liorter Ce t~ire. liecever, T U F ., le huicer de paic . gage .sacrd do laIIi,iiice uieiii,’Ih’ IiiI iiiii a tiiii 1auie lee FF; 5la~ans tie toes lee ittee.

I.e I’ X5~

I,.. V,.ii~

EISENSCHMITT

Ci-tAtJVrN Oti. i tie tie> Per. tte,s,

ii,

~~-

CR ETI N Pm. MamJen,,i Ce

I..’ ViCe

I..’ C.c

-.

MAtJLOIS

R,p

-

-

DI)SPONTS

It,

L

‘Xe,”.,

L’iien

LALANDE

PHELI PON

Depuis deux ans, les membres parisiens du Ritede Misraim poursuivaient Ia conclusion d’un accord entre les LL.~. de leur ob& dience et les LL:. s~pat6es, dites du Rite ancien de Mtsratm. Les premieres n~gociattons train~rent en longueur par suite de Ia maladie et de Ia mort du Grand-Conservateur du Rite ancien, et le projet de fusion ne fut repris par son successeur, le F:. De Viller~al, qu’au mois d’aoiit 1900. Aujourd’hui, une communication du F Secret de Ia R.. M L Arc-en-ciel~ nous mnforme que le F de Viiler6al, 5:. G M 900 et dernier degr~ et Gr Cons du Rite de Misraim pour les LL.. s~par~es, vient d’accepter la direction de Ia Puiss.. Sup:. du Rite ~ Paris. L’acceptation du F.~. De Viller6al est de Ia plus haute importance pour certe Puiss Sup sous l’ob~dience de laquelle se rangent &sormais onze nouvelles LL des Vall6es ~trang~res, dont une li Ia vall~e de Merz, et les deux LL frani~aises, qui, cr~es vers 1864, li Ia suite de dissensions qu’il est inutile de rappeler, n’avaient conserve aucun rapport avec Ia Puiss Sup:. de Paris. Les conditions de l’accord qui r~gularise ces LL ont ~ arr~r~es d~finitivement en comit~ extraordinatre tenu, le 30 d&embre dernier, au domicile priv~ du F Abel Thomas, entre les F Allain, Bachelier, Chevalier, Julien et Paul Ducoudmay, Gabaroux, Lefevre, Munier et Alb6rmc Thomas, pl~nipotentiatres des RR.~. LL.~. contractantes. ..

ORDRE DES TRAVA-UX BE COMITt ~ limit heures et

-

~‘.

.~.

TENUE demie. Auttitio,, le. Pi’oli’ fItntvAien- i’t Ditseone.ioe. TENUE SOLENNELLE ~ motif beures l.eciw-e Is ~,l. pat liii et de Ia tiorreep Led dee rap. . cur lee I’, of.. l300vAi.n el Dr.aeoiioea, 3o toui do ‘.Criii — hub AIIoi:ieiuoii dii F ()iiitpiei

Confer’ence

pui

noure F.. ALBI!RiC

..

..

I v .~Ii~ii

..

..

..

..

.~.

..

TiIOM\~,

I-

~,,i,

.~.

SY~III~0LIS~IE DES COLQNNES DU TEII-PLE 11.-il font. iralbig Ciii tulut. doe Ic

ist L’lmii,ineiii

‘In I.ew Duaeoe’ra,file tic noti F. bLispeu~ion dee hay.

01 iii I.

..

~.)

Ibt-.-.rs\re

.~.

L~• IT

absents sent enstameeeot pdd. ~etie pes oe.iulier leua~ obole tic I i-la

it>

.~.

Texaiao Soism’, 1’~ Mardi.

a-

Tense do Comitb. 3s Mardi.

..

I

11 16

PREFACE

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYrTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

La R.. L.’. Enfants du Progr=s,de Liboume, s’~tait fait repr6senter par le F:. Allan; et les RR.-. LL Im-e~tiarables, Isis, MontThabor et Thebah, n’ayant pu envoyer de dd~gu~s, avaienr ~galement d~sign~ comme niandataires les FF. Chevalier, Dulaar et Alb&ic Thomas. Force a ~ de joindre simplement aux actes de l’Assembke les pleins pouvoirs que les RR.’. LL.’. Isis, d’Alexandrie, et El Wafa, de Port-Said, avaient envoy~s trop tardivement au F.~ Alb~ric Thomas. Quant ~ Ia R.’. L Enfants de la Vdrits’ et Sincdriti misraimite re~unies, qui n4a pas cm devoir s’associer a l’effort de ses SS.’. LL:., elle reste, de ce fait, en dehors de l’accord, en attendant qu’il soit statue li son ~gard.

17

.‘.

4 SWEDENBORGISME ET MARTINISME

.‘.

Les principaux articles du tratt~ sont les suivants: it> La quatri~me s~rie lintiatique est r&ablie dans les limites fnt&s par [article 11 des Statuts g~n~raux de I’ Ordre Mafonnique de Misrai’m, rev&us, depuis 1816, des signatures successives des TT.’. PP.~. FF .x Michel B~darride, Hay&re, Girault et Osselbn pare, d’une part, et des TT.’. PP.’. FF Michel B~darride, Hay~re, Gad B~darnde et Jacques de Viller~al, d’autre part; ..

2t> Le T P.. F de Villei~al reste nanti des droits et pr~rogatives attaches li son titre de Cr.. Cons par Particle 12 de ces statuts g~n~raux. II eKercera ses pouvoirs de S Cr Cons .. de concert avec les SS:. CC.’. MM.’. 900 dev~s par lui li Ia dignit~ de CC.’. Cons.~., conform~ment li 1’article 14 des memes Staturs g~n&aux. .‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

Toutes les dispositions financi~res relatives aux degr~s sup& reurs au 30 degr~ sont abrog~es conform~inent au vcru du XVC Congr~s regional des LL.’. du Midi. 30

Disons en termin ant que le F de Villei~al, dont un ancetre vint chercher asile dans notre pays lors des sanglantes pers&utions que les francs-mai~ons d’Espagne et de Portugal subirent de Ia part d’un clerg~ fanatique et maitre des pouvoirs publics, appartient li une famille dont tous les chefs ont ~r6 flancs-mai~ons depuis 1807. Le cas est assez rare pour m6riter d’etre cite. .‘.

Le rite mai~onnique dit swedenborgien a entretenu, li Ia Belle Ppoque, qui fut la sienne aussi (Swedenborg n’a rien li voir avec Ia francmai~onnerie, sauf pour quelques mai~ons occultistes li s’en r~clamer mdciment, jusqu’li lui imputer un syst~me mai~onnique), des liens non seulement personnels mais parfois organiques avec Memphis-Misratm. Le cas de Ia loge Inn rappelle, en l’esp~ce, celui de Ia loge Humanidad qui m6langeait pour sa part rite e espagnol » et martinisme. Quel imbroglio Certes, Serge Caillet l’~voquera dans l’~dition, pour laquelle ~la mandat, dun rituel swedenborgien de nom, passe des archives du Dr Philippe Encause li la Bibliorh~que municipale de Lyon et en provenance de T~der. T~der... John Yarker. Ce dernier ~tait grand maitre de Ia Supreme Grand Lodge and Temple du Rite swedenborgien. Le supreme grand marshal>t et responsable pour Ia France n’&ait autre que Papus, lequel... On reviendra lli-dessus. Mais un petit diltatl in~dit confirme l’intrication, li l’~poque surtout, des soci&~s initiatiques ou pr~tendues telles. D~s 1893, John Yarker avail demand~ li Papus, par l’inteim~diaire du baron de Leonhardi (voir sa lettre en date du 12 novembre li Ia Bibliorh~que municipale de Lyon, cot~e 5490) li etre rei~u dans l’Ordre martiniste. Plus g~n&alement, les attaques de Thomas et Philipon contre l’Ordre martiniste n’&aient pas sans relation directe avec l’ob~dience ~gyptienne oci les deux s’employaient. Probkme plus g~n&al encore, que celui des rapporis entre 1’Ordre martiniste et Ia mai~onnerie. Ainsi, le Supreme Conseil du Rite ~cossais ancien accept~, en 1894, avatt admis le principe d’une intervisite entre les membres de sa juridiction et les martinistes de Papus. Le projet resta en panne. Papus, en 1899, se vit refuse lila Crande Loge de France oii il avait pose sa candidature et il est permis d’accorder credit au bruit qui courut alors: l’intervention de Misratin aurait contrecarr~ 1’aspiration li Ia r6gularit6 toure relative du grand maitre de l4Ordre martinisre. En 1916, une correspondance attesre le d~sir mutuel de Joanny Bricaud et -

-

18

du Dr ~douard de Ribaucourt d’associer Orde martiniste et Rite 6cossats rectifi6. A tout cela reviendra I’&ude relative li < Papus franc-mai~on », connexe de la Tradition martiniste, oci Ia mai~onnerie, de divers rites, ne Iatsse de s’engager par li-coups avec I’ordre fonda par Papus. Papus, au nioins, ne fonda ni Memphis ni Misraim, mats en juin 1 908, li Ia suite du convent mai~onnique interne au congr~s spintualiste, Theodor Reuss ddivra une patente ~gyptienne li Papus et T~der. Reuss tenait ses pouvoirs de nul autre que... John Yarker. Les mai~ons r~guliexs, disons odinaires, fr~re Limousin en tate, avec son Acacia, attaqu~rent le convent de 1908, Ia patente venue de Reuss, Reuss lui-m~me, Papus... En mars 1909, LAcacza publia, en vertu du droit de re’ponse, une lettre de trois cosignataires de la conclusion du convent: Desjobert, Gue’non et Victor Blanchard, que Ia revue avatt range’s avec consorts dans Ia car~gorie des contrefacteurs ii

19

PREFACE

LA ERANC-MA)ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

».

Jean Desjobert, Th6odore Reuss,

330 330,

900.~ Lorenzo Peretti, 900, 960

330,

900.

-

4>

Les grades supe’rieurs au appartiennent en propre li l46chelle de Memphis-Misraim. Mais quel Memphis-Misraim? En compkment du rapport de Serge Cailler, 330

voici le texte du d&ret par lequel le Souverain Sanctuaire Grand Orient du Rite ~cossais et des Rites de Memphis et de Misraim » pour l’Allemagne de’claie autoriser Papus et ses cofanroches (!) li cre’er en France le a Supreme Grand Conseil etc. >~,

Proc~s-verbal de Ia 7~ Assembke G~n6ra1e Ordinaire du Souverain Sanctuaire La 7’ Assembke Ge’ne’rale a eu lieu le 24 juin 1908 li Beilin sous Ia pr~sidence du Souv. Grand Maitie Ge’ne’ral. Le S. Cr. M. C. ayant fait connaItre les de’cisions du Congr~s International mai~onnique tenu li Paris, li Ia Pentec6te, a d&lare’ qutun certain nombre de FF. de Paris ont demand~ une Constitution pour les travaux de nos degre’s en France et dans les colonies frani~aises.

5 LE CONVENT DE 1908 En 1908, s’&ait, en effet, tenu le Convent mai~onnique -des rites spiritualistes » dont Serge Caillet enregistre les r~sultats. II en utilise la resolution finale, d’apr~s le compte rendu publie’ en 1910, et devenu -T~r1ssime (mais dont longs extraits dans lAutre A4onde, n0 96 et 97 et li reparaitre en 1988 aux Pdinons Chanteloup). Ce texte impriipe’ donne seulement les initiales des noms des signataires, p. 221. II n’e’ratt pas difficile d’identifier les grands personnages; d’autres noms restaient tains. L’Acacia, page 48, en janvier 1909, a donna Ia decision finale avec les noms complets des signatatres et leurs grades, sous la forme suivante:
Ptant donna que le Grand Orient de France, dont il est park dans notre Constitution rei~ue de l’Angleterre a, ainsi que la Grande Loge de France, refuse li nos Rites et li nos membres, Ia reconnaissance mai~onnique, e’tant donna ~galement que le F Teder. 900, (cre’e’ pat le F John Yarker) a de’montre’ sur Ia base de documents historiques mai~onniques, l’irrdgularite’ absolue du Grand Orient de France, le Souv. Grand Maitre pour l’Allemagne, Theodore Reuss d&lare la France 330

950

.‘.

TERRAIN INOCCUPt G&ard Encausse (Papus), 900, 96g. Adolphe M~de’nc Beaudelot, 90g. Barrh~kmy Bonnet, 90t>. HenriJean Brouilloux, 90g. Louis Gastin, 900. Ernest Dalhaye fils, 90g. E. Gain (St-Quentin), 90g. Ch. De’tr~ (Teder), 900, ‘Paul Schmid (Ed. Dacq), 90g. -Victor Blanchard, 900. Rene’ Gu~non, 900. -

330,

-

330,

330

-

330

-

330,

-

330



330,

-

330,

950

330

au sens de notre Rite (et du proc~s-verbal du 9 juin 1908) et d&Ide d’accorder aux FF. frani~ais, Ia Constitution qu’ils sollicitent.

330

-

330,

-

Voici maintenant le texte de Ia

patente:

20

LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

PREFACE

A. L. C. D. C. A. D. L. U. Au nom du Grand Orient du Rite ~.cossais er des Rites de Memphis er de Misra’im. Le Souverain Sancruaire de l4Allemagne, en verru des droits ~ lui confe’re’s, er conside’ranr que le Grand Orient de France a refuse’ li nos Rites er membres, la reconnaissance ma~x, er que la France doir etre conside’re’e comme un terrain inoccupe’, accorde, pat les pre’sentes, li un nombre le’gal de FF. li savoir au FF. Dr Encausse (Papus) 900, 960; Charles De’tre’ (Teder), 900, Adolphe Me’de’iic Beaudelor, 900; Victor Blanchard, 900; Paul Schmidt, 900, li Paris, l’aurorisarion de fonder un 330

330

330

6 TROIS PATRONS AU )Q~e SIt~CLE: BR] CAUD, LAGRI3ZE, FRUCTUS

950;

330

330

Au peril dossier connu sous le nom de < dossier Te’der », que Philippe Encausse re~ut en don de Jean Chaboseau et qu4il me donna mandar d’exploiter (ainsi fis-je s’agissanr de l’ordre du Temple imagine’ par l4occulris~e Cue’non er quelques amis de son age, dans L4Erreur sririte de Rene’ Cue’non », Le Sphinx, n0 314 er 5, 1978 er 1979), li ce dossier ont e’te’ jointes des lertres de Bricaud noramment, notamment ~ Lagr&e. Parmi celles-ci, plusieurs e’voquent Memphis-Misraim, dont Bricaud e’rait le grand maitre, er l4une d4elles re’plique li Georges Lagr~ze, dir Georges Boge’ de Lagr~ze, le 12 de’cembre 1933, dans les termes suivants

SUPRNE GRAND CONSEIL G~N~RAL DES RITES UNIS DE LA MA(ONNERIE ANCIENNE ET PRIMITIVE ET GRAND ORIENT POUR LA FRANCE ET SES D~PENDANCES

it

er de travailler dans rous les grades du l~ au etc. En foi de quot nous avons re’dige’, sceile’ er signe’ Ia pre’sente Constitution donne’e dans notre Souv. Sanct., le 24e jour du mois e’gyptien Chocac, en l’An 000 000 000 de la Vraie Lumi~re, correspondant ~ juin 1908 E. V. Signe’ : The’odore Reuss, 900, 960, Souv. Cr. M. C. advitam pour l’Empire Allemand; Ernest Schwabe, 900, Cr. Chanc. Ge’n. ; Paul Kirmiss, 900, Cr. Sec. Ge’n. ; Henry Klein, 900, Enregistreur; Anatole Rembe, 900, Cr. Chanc. Ge’n. ; Mas Heilbronner, 900, Cr. Tr. Ge’n.; Maximiien Dotzler, 900, Cr. Insp. Ge’n.; Georges Gierloff, 900, Cr. Card. Ge’n. du Sancr. 330.950

330

330

330

330,

950,

330,

330

330,

330

.‘.

.‘.

950,

950,

t~

950,

Cerre patente a e’re’ de’livre’e et expe’die’e graruitement. Les FF. Adolphe Me’de’ric Beaudelor, Paul Schinid, Barth, Bonnet, Victor Blanchard, Henri-Jean Brouilloux, Rene’ Gue’non, Louis Gorrin (sic pout Gasrin), Jean Desjobert, Ernest Delhaye fils, Lorenzo Pererti, et E. Cam ont re~u leurs dipl6mes sans frais. Le F. Dr Encausse (Papus) a e’te’ nomme’ Carant d’Amitie’ de norre Rite er S. S. aupr~s du nouveau Supreme Conseil Ce’ne’ral pour la France; le F Charles De’tre’ (Teder) a e’te’ nomme’ son De’pute’ er Carant dAmitie’ li Paris. (LiAcacza, fe’vrier 1909, pp. 136-137.)

«Ce ne sont pas les S S usc. Souverains Sanctuaires] qui ont de’cide’ de se fe’de’rer: ce sont les FE.’. Rombautset Mallzngerqui ont de’cide’ de mettre la main sur le Rite de M.. M.’.. A cet effet, le F Rombaurs m’avair propose’ en fe’vrier 1932 de me reconnairre comme grand maitre Universel, e~ condition queje laisse constituer Bru.xelles un Centre international qu’ils dingeraient et qui de’livrerait des chartes pour tous lespays du monde. J4ai aussir6r compris de quoi il s’agissait er ai qualifie’ le F Rombaurs mon ex-repre’senrant en Belgique comme il le me’ritatt. Un nombre de S S e’crivez-vous! Saprisri! Auraienr-ils pousse’ de terre comme des champignons, au cours de l’e’re’ dernier Je n’en connais que trois dans le monde: celui des Erats-Unis, celui d’Iralie (en sommeil) et celui de France. Or, celui des Etars-Unis commence de tiouver bien suspecte cerre histoire de Belgique. Son grand maitre vient de m4e’crire pour me demander si je connats ce nomme’ Malinger de Bruxelles, qui de’clare e’tre le canal pour re’gularzser les chartes des Souv.’. Sanct’. ! Le .‘.

950

950

950,

21

-

it

.‘.

I

-

.‘.

.‘.

22

grand maitre ajoure: « Nous posse’dons une charte date’e de 1856 et signe’e du grand hie’rophanre Marconis; y aurait-il que]que chose de mieux? > Excusez-moi, mais vous semblez consade’ret les choses un peu du point de vue de Sirius, en disant que peu vous importe qu’il yair de 95.’., 98.’. ou 125~... Pour moi qui air (sic) pris li ccvur le r6le du rite de M.’. M.’. dans la May, qui y consacre ma peine, mon remps et aussi de l4argent, je ne vois pas les choses de Ia meme mankie. Vous me parlez de SS.’. du D H de’sirant faire partie du tite de M M:.. Vous ne savez donc pas que le rite de M.’ M n4esr pas un rite mixte? Mais de plus vous mannoncez qu’il y a en France une branche mixte dirige’e par le F.’. Fructus de Marseille! Jignorats cer e’tat de choses. En tout cas ii ces dames de Strasbourg n’ont pas assez des 33 degre’s du D.H. adressez-les li ce F:. Fructus. Ce n’esr pas de mon rayon. —

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

Bricaud en profire pour rappeler que l’Ordre marrinisre, comme il l’a re’organise’, est exclusivement mascu]in, lui aussi. Les Belges, pourtant, perse’ve’r~rent et, dans Ia foule’e de Frucrus, adopraienr Ia mixire’. A preuve, et en guise d’explicarion, le convent international de l’Ordre ma~onnique oriental mixte de Memphis-Misrafin, en 1934. A Bruxelles, naturellement. Le disposirif en est expose’ dans I’ensemble par Serge Caillet, il a paru inre’ressanr den fournir, en annexe de Ia pre’senre pre’face, ]e rapport original, selon l4exemplaire conserve’ dans mes archives. En regard Memphis-Misraim non plus mixte mats fe’minin; un <~irre document ne semble pas moms instrucrif li son sujet. C’esr le procbs-verbal de Ia tenue spe’ciale de conse’crarion d4une loge de scrurs, le 22 septembre 1938, li Maiseille, par autorisation du convent renu li Lyon, le mois pre’ce’dent: texte inte’gral transcrir de mes archives, en annexe aussi, ci-apr~s. Raoul Fructus, grand orareur du Rite oriental ancien er primirif, agissalt comme conse’crareur. «Parmi ceux qui ont pe’ri dans les bagnes nazis, un des plus puts e’tair certainement Raoul Frucrus. L’Astrologie e’tair pour lui un sacerdoce inse’parable de l4lnitiation. Le Centre dU~.rudes Astrologiques de Marseille, qu4ll dirigea, a contribue’ puissamment au rayonnement de norre science dans le Midi.

23

PREFACE

LA FR4NC-MAIONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHtS-MISRAIM

Avant son arrestation par Ia Gestapo, il avatr acheve’ plusieurs ouvrages dont les Viresses Cosmiques » consacre’es li l’expose’ d’un sysr~me personnel des directions, mats nous ignotons ce que sont devenus ces manuscrits. Puissent ces lignes ine’dires, e’crites peu de temps avant la guerre, etre lues avec recueillement, comme un testament d’un grand astrologue, d~sparu en mai 1944.» De grand ccrur associons-nous li l’hommage ansi rendu pat Alexandre Volguine, dans ses Cahiers astrologiques (n0 9, mai-juin 1947, p. 120), li son fi&e er confr&e, en tete d4un article de ce dernier: Les astrologues er l’asrrologie Raoul Frucrus a honore’ Memphis-Misraim. Comme maint ma~on de lArc-en-ciel~ comme Papus et Te’der, comme Bricaud et Chevillon, comme Dupont, Philippe Encausse, Robert Ambelaln qui nous pre’parair, en 1943, li Ia rekve de Chevillon er de Frucrus, marryrs de Ia gnose. t<

».

7 QUANT

A L’AUTEUR

Peu de rites ma~onniques, peu de socieres inatiariques ont compre’ et comprent sur leurs colonnes une proportion aussi e’leve’e de farceurs d’une part, quelquefois de gredins, er d’aurre parr, ou en revanche, d’inirie’s authentiques, quelquefois d’adepres. Sous le rapport de Ia science occulte, il y en eur, il y en a, Ion dolt croire qu4il y en aura roujours, li Memphis-Misratin, quelques-uns, et Memphis-Misrafin, assure’ment, c’esr, sous le rapport des arcanes, quelque chose car quelque chose, en de’pit de tour, s’y mainrient, avec quelques-uns. Tel serait, li parler gros er simple, ma vue de Memphis-Misrafin. L’aureur du livre qu’il me plait fort de pre’senrer er de publier sugg~re, li sa fa~on, pareille conclusion, que ses travaux e’rayent. Secrareur de Ia gnose ve’rirable, qui est religieuse en meme remps que tradirionnelle er initiarique, en passe d4acque’rir une formation the’ologique rr~s orthodoxe, mon ami, mon filleul, mon fr~re Serge Cailler devient li son tour quelqu’un. 1988

4.

ANNEXES

K.

GflVZ~flIll II SfIdVd

V



~

-

h 70 Jr’~

14&

9

~e~*4 i/ft

/

&~ __

~AA74~A

Af.’.~A4~a~.

LYON

DE

PR1MAT1~

~

t

i”?

S~1

~

,~;4

d~

~

A.~P

-

4A.~a4

-

A

J~A.it.d

~u

fl-c V..—

L4..(A.AA~.

A ~

__

4f~ J~.~-

...-

7~A. /~s~s4. ~

4,4~

4A~ c7~

/~.WLcA

Z~t&Z~

4

AC

-t~4 ~u~.vt~#/ ~

~

~ A~-4. AS

-

I,

d~f (4~Z4~.

4~4=....(Yt.y~

&4t~7W

~ed

~

1~~~~~•~

4/ -(jdi-i7~aIs4.

~~O.-4444~1AA

~

a4~ti/- t~4~

~

~Cp~it~v&A-

Celj- ~

Ii ~

~~AA-/~4.4.U.4.1~

c.e-~-~’ ~

a~r~g

/

~11~i4~~

h A~9~q~w;s.

p

Pr

~

AaV~e~d _____________

ZL 4-c.. 7’~9Y

4’. A~’. ~ bCAA~...CA.*

A~4r.kA~d

L4

~

\~YO14.4&

NtOGNOSTIQUE

EGLISE CHF~ETJENNE MODERNE

Pouvoirs de Papus, pouvoirs de Bricaud

t’Q

z



0

C’)

zz

0

t’Q

Q

0 0

0

--c~6

j~i~~’ ~

z 0

aN

~

?J5 ~‘m~r~/~//

•.

l~3~fl~f

0

/~‘7~~

0

~j

0

I-I

I-I

•—

-~

•—

0 •~

I~

I-’

p

2/V

P2~

~,(

.v~’./

#~22

-~

~

A~

~Vpy~

~•‘

?~

k’

b’

7

V.4Ir,~L!



.r~wf’~~724p

4

32

33

LA FPANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRA~M

ANNEXES

Au Ze’n:. de Bruxelles (Belgique) Le 111 aocit 193’4. E.V.

Le T:. Ill F:. MALLINGER donne lecture d’une P1:. du T Ill.’. F Le’on Lelarge adresse’e au Convent er dont les divers points seront repris au cours de Ia discussion. .‘.

.‘.

Au Temple de Ia rue d’Anglererre N0 10 On passe li la discussion de chacune des questions inscrites li l’ordre du jour. Les Tray du Convent sont ouverts li 15 heures A.L.C.D.S.A.D.M. sous Ia pre’sidence du T.’. Ill.’. F.’. Raoul Frucrus, S.C.M. pour Ia France et ses De’pendances. .‘.

1~- Admetrre le chiffre de 99 degre’s comme chiffre de’finirif er maximum de l’e’chelle Ma~onnique Egyptienne (3 x 33): Re’server ce degre’ au C Hie’r Invisible, liaison supreme entre le Rite de Stricre Observance de Memphis-Misratm et le Rite Mixte de Memphis-Misrafm. Cerre proposition est accepte’e li I’unanimire’. Une P1.. sera adresse’e .‘.

Sont pre’senrs: LeT.’. Ill.’. F.’.

La S Le F Visireurs LeT.’. Ill.’. F.’.

Frucrus Jean Mallinger Maurice de Seck Marcelle Frucrus Georges Delaive

France Belgique Belgique France Belgique

Boge’ de Lagr~ze Auguste Reichel Victor Blanchard

France Su isse France

.‘.

~anr le vote favotable du Convent. 20 Re’server le 980 au C:. Hie’r:. Mondial Chef supreme du Rite Mixte de Memphis-Misrafin, Pre’sident du Supreme Conseil International du Rite. Adopre’ li I’unanimire’. .‘.

-

Sont re’gulkremenr excuse’s: LeT.’. Ill.’. F.’. Le’on Lelarge Le’opold Augier Plarounoff Ernest Karpati La S Marie Orser Visireurs re’guli&ement excuse’s: LeT.’. Ill:. F.’. HansCrilter .‘.

30

-

Re’server le

li rous les membres composant ce Supreme

970

Belgique France Belgique Afrique du Nord France

Conseil Universel du Rite; fixer les attributions, les pouvoirs er les acrivire’s de ce Supreme Consed International de fa~on de’finirve. (Constitution du T Ill F PESSINA rectifie’e.) Adopre’ li I’unanimite’.

Suisse

4~-~lirele ler Sup’. Cons.~. Mixte.

CONSTITUTION DU BUREAU

.‘.

.‘.

.‘.

mt.’. erie

1erC...

Hie’r.’.

980

duRire

Sont de’signe’s li ]‘unanimire’ pour Ia constitution de’finirive du Sup Cons:. mt Mixte du Rite: .‘.

Pre’sident: leT.’. Ill.’. Orareur: Secre’raire: Conseiller: par de’le’gat ion re’guli~re le T Ill

F.’.Frucrus de Seck S :. Frucrus F .‘.Jean Malinger iempla~anr F Le’on Lelarge rerenu par ses occupations profanes. Les Travaux du Convent sont ~ Ia fois d’ordre Iniriarique er d’ordre administrarif. .‘.

.~.

Souv.~.G.. Hie’r.. Invis.’. du Rite

330

990

le T:. Ill.. F.’.

OR-ZAM

.‘.

G.. Secr.Adj ..................................~S.. C. - Tre’s: F..

SARHODA SARBODDHI

34

Ce nombre pourra &rre augmenre’ suivant les circonstances. 50-Re’serverle960auxC.’. M.’. Nat.’. desSouv.’. Sancr.’. duRire. Adopre’ li l’unanimire’. 60 Fixer de’fimtivement le chiffre des degre’s d’enseignement du Rite. Conside’rer les degre’s 910 li comme Administiarifs; les degre’s de 1 li 900 comme degre’s de Travail er d’Enseignement. Adopre’ li lunanimire’. -

990

70

-

~tablir Ia lisre des degre’s que l4on ne peur recevoir que par

Initiation compkte. Proposition de rendre obligaroires les Travaux re’guhers aux degre’s suivants: Grades Symboliques: l~ Philosophiques: ou Herme’ristes: 40

340

-

.‘.

Positive s4exprime seule. Le T. Ill. F. Blanchard dir que dans l’antiquite’, le Pr~rre e’rait seul Conse’crareui. On pourtair donner li ha femme he r6le d’assisranr. Le T I]h.’. F. Reichel parle du me’canisme occultisre qui ne doit cruvrer qu’avec ha force positive. La force spiriruelle participant du plus ou du moms devient neurre er participant du ne’garif seulement, devient de’sasrreuse. Le T. Ill. F. Frucrus est de h’avis du F. Reichel er pense qu’ih est plus prudent de re’server aux FF. les Pouvoirs de Conse’crareur. Le T. Ill. F. Malhinger propose alors de de’doubher le Riruel du 660 degre’: ‘.

Pour les FF.’. le Riruel de KADOSH GRAND CONSECRATEUR. 20) Pout les SS’. le Riruel de CHEVALIER GRAND KADOSH. Adopre’ li l’unanimire’. 10)

- 3O~

- l3~ ou 140 180 - 210 ou 32~ 660 - 87~ - 88~ 89~ er 9O~

90

300 -

-

3]0

330

-

Le T Ill F.. Lelarge propose dans sa P1.’. que les ne forment qu’une commission consultative qui ne peur prendre de de’cisions. Aprin discussion, le Convent accepre li l’unanimite’ que les vcrux soient soumis au Souv.’. Sanci:. qui statue en dernier ressort. .‘.

35

ANNEXES

LA FRANC-MAb?ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MtSRAIM

330

La discussion est ouverteau sujer des Rituels li employer pour le Degre’. Le T:. Ill.. F .x Lagr~ze trouve tr~s acceptable le Rituel qui lui a e’te’ adresse’ par le T:. Ill.’. F Frucrus, avec Invocation au de’bur er li la fin. ~Jl est naturel que les Inirie’s et les Afflhie’s acceprent les Riruels de 140be’dience dans laquelle ils ont e’re’ accepre’s. Apr~s intervention des FF. Delaive, Blanchard, de Seck er Malhinger, il est propose’ de laisser le choix des Riruels aux divers Areliers. Adopte’ li l4unanimite’. 40

80 Arrerer comme Tirre de l’Ordre Mixte: ORDRE IvIA§10NNIQUE ORIENTAL MIXTE DE MEMPHIS-MISRAIM» Adopre’ ~ l’unanimire’. -

>‘

Approuver hes codes, starurs er r~glemenls de’finirifs organisant routes hes acrivire’s de l’Ordre li rous les degre’s. Adopre’ li l’unanimire’. 90

-

10~- Approuver he plan d4enseignemenr progressif des Traditions iniriariques li rous les degre’s de l’Ordre. Adopre’ li l4unanimire’.

.‘.

La discussion s ouvre sur les deux aspects du 660 degre’ du Rite: Une S. peur-elle tecevoir les Pouvoirs de Parriarche Cd Conservareur? Le T. Ill. F. Fructus dir que ha Pretrise a e’re’ donne’e aux femmes dans l4antiquire’. Le T Ill F Malhinget fair remarquer que Ia question de pouvoirs ne se posair pas alors, l’~.tar nommant les Pretres, mais que dans Ia Magie Rituelle er lorsqu4il s’agir de mission re~ue d4En Haur, la Nature .‘.

.‘.

110 - Arr~rer he Tuil er hes Riruels de h’Ordre. Proposition de permertre he Travail du Rite Original de Memphis aux Quarre (4) premiers degre’s; au Rite ~.cossaisancien er accepre’, du au degre’ du Rite de Misraim, du au 860 degre’; er du Rite de Misrafm, re’gime de Naples (Arcana Arcanorum), aux 870, 880, 89~, er 900. Adopre’ li h’unanimire’. .‘.

50

330

340

-

CARTES ET SYMBOLES Les sceaux de 1’0 rdre:

.‘.

10 L’Aighe li Deux Tetes avec nouveau Tirre, pour les relations entre Arehiers Narionaux. -

36

LA FRANC-MAgONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPt-IIS-MISRAIM

- L’EEuf ~.gyptien, avec nouveau Tirre, ie’serve’ li l’usage des plis officiels e’mananr des Souv... Sancr.. Le Sceau de Memphis, pour correspondance internationale. Adopte’ li h4unanimire’. 30

-

Secret: Le T. Ill. F. Lelarge, dans sa Ph.’. demande la suppression des convocations atnsi que des adresses des FF. dans he Bulletin a Osiris e. La discussion est ouveire. Le F. de Seck demande de supprimer hes noms et adresses des FF. dans a Osiris » et d’envoyer des convocations en langage convenu. Le T. Ill. F. Frucrus dir qu’il emphoie Ce proce’de’ en France. Le T. Ill. F. Dehaive n4envoie pas de convocations et, malgre’ ceha, il y a tr~s peu d’absence. Le Convent piend la de’cision de laisser appre’cier hes Souv.’. Sancr.’. et heurs divers Arehiers. Adopre’ ~ h’unanimire’. 12~ - De’finir l’atritude des divers Arehiers de l’Ordre vis ~ vis des autres obe’diences Ma~onniques. Le T. III. F. Leharge demande dans sa Ph.’. que les rapports soienr re’duirs au strict minimum. Le T. Ill. F. Malhinger propose de ne recevoir aucun Visireur. C4esr aussi l’avis du T. Ill. F. Frucrus. Le Convent de’cide de ne recevoir des Visireurs que sur convocation personnelle. La Prudence est recommande’e aux Arehiers.

Aucune aurre question n4e’tanr inscrite ~ l4Ordre du jour du Convent, he T. Ill. F. Frucrus, Souv.’. C.’. Hie’r.’. Mond’. du Rite Mixte et Pre’sident du Sup.’. Cons.’. Int.’. Mixte du Rite de MemphisMistam prononce ha ch6rure des Travaux du Convent A.L.C.D.SA.D.M. er du Souv:. Cr.’. Hie’r.’. Invis.’., le T.’. Ill.’. F.’. OR-ZAIvI, Les FF. qui ont bien voulu collaborer li nos travaux sont rr~s fiat remercie’s. 330

990~

C CONS1~CRATION D’UNE LOGE F1~MININE DE MEMPHIS-MISRAIM (1938)

38

LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

39

ANNEXES

LIPPE, du Docreur DETRE (Te’der), deJean BR] CAUD er de Constant CHEVILLON.

Proc~s-verba1 de la tenue sp&iale de co ns6cration Z~n:. de Marseille 1e22 septembre 1938

~i. 18h30

E:. V.x V

Par aurorisarion du S C.’., lots des re’unions du Convent du 26 au 30 aoht 1938, leT.’ I.’. F.’. FRUCTUS Cr.’. Orar.’., du RITE ORIENTAL ANCIEN ET PRJMITIF DE MEMPUIS MISRAIA’I, de’le’gue’ comme conse’crareur, ouvre riruelhiquement (!) Ia renue de ce jour. .‘.

330.

Les SS

.‘.

950~~,

pre’senres signent he livre de pre’sence de Ia L h40r de Marseille, et le T

eAPPOLONIUS DE TYANE FRUCTUS expose ce qui suit:

<> ~

.‘.

.‘.

.‘.

N0 19 I.’. F

<Mes SS.. Depuis quelques anne’es, dans he monde ma~onnique, les ma~ons et les ma~onnes pratiquant la spirirualire’, demandaienr ~ ce que soir cre’e’ un Ordre ma~onnique stricrement fe’minin. Mais, il y a hongremps que norre Ordre ma~onnique du Rite Oriental Ancien et Primirif de Memphis Misrafm avait enrendu l4appeh. ~-Constituer de routes pi&es un ordre ma~onnique fe’minin Universel, devenair une t~che ingrate, difficile, de’licare, car, il fallair avant rout, renir compre du c6re’ ne’gatif de Ia nature dans he Cosmos et de ha nature m~me de vorre sexe; nous y sommes arrive’s grace li l’aide de nombreuii er de’voue’s FF er SS.’. En 1936, tour a e’re’ mis en cruvre; en 1937, ha forme ge’ne’iale s’est dessine’e er cerre pre’senre anne’e 1938 a vu nairre hes e’le’menrs constituant r~glements, riruels, enseignements, etc. [1y a d’ailleurs bien hongremps que cette ide’e de Ma~onnerie fe’minin avair getme’ dans he Mental de nos chefs, de nos anciens: PYTHACORE, COMTE Sr GERMAIN, CACLIOSTRO, puis ce fur au tout de MARTINEZ DE PASQUALIS, de VILLERMOZ, de CLAUDE de Sr MARTIN, de Sr YVES D’ALVEYDRE, de PAPUS, du Maitre PHI.‘.

Ni’

J’en oublie cerrainement, car he xiir si~cle vir fleurir de nouveaux groupements fe’minins, surrour dans he Sud et he Sud-Est de ha France. Depuis cerre e’poque, une ombre s’esr e’tendue un peu de partour, malgre’ les efforts er quehques re’ussires d’Initie’s du XV1[I~ si&he. Soyez fi&es d4apprendre que, grace li vorre bonne vohonre’, he soheil apparait de nouveau sur cerre terre celte, berceau de h’Initiarion Fe’minine. Vous voici aujourd4hui re’unies er je vous remercie au nom de nos Ordres et du Sup Cons:. Universel d4avoir re’pondu favorablement li l’appeh de nous tous, li cet appel qui semble nous de’passer parce qu’iI vienrd4enHauretduC.’. D.’. T.’ L.’. V.’. F.’. M’.. II ne s’agir pas ici de nous se’parer de nos SS.’., ou, pour elles, de se se’parer de leurs FF.’ Nous savons qu’ih est mare’riehhemenr impossible de mainrenir bien longremps l’union dans une Ma~onnerie Mixte, parce que hes membres n’onr pas su haisser li Ia porte du Temple heur mare’riahire’. Je ne parle pas ici du Marrinisme Libre dont vous etes membres, Ce groupement est jusrement he ~ filtre, ha premi&e de’canrarion, ce qui en sort de bon est emphoy~ li grossir hes rangs de nos divers Ordres, cela ne veur pas dire que routes les rectues soienr oblige’es de passer par ce groupement, mais il serair pre’fe’rable que ceha soir. Lots du Convent Universel de nos Ordres Ma~onniques sie’geanr au Ze’n.’. de LYON du 26 au 30 aoht 1938, le Sup.’. Cons.’. par aurorisanon officielle, a de’signe’ cerrains de ses membres, pour qu’ihs consacrent officiellement en leur Ze’n.’ respecrif, les SS Ma~onnes dont les noms avatent e’re’ remis par avance li ce Sup Cons.’.. Le jour de ha conse’crarion est arrive’, et je loue haurement vorre initiative. Nous pIa~ons nos Tray.’. sous l’e’gide du SubI Arch.’. des Mondes,duC.’. D.’. T.’. L.’ V.’. F.’. M:. erdelaM.’. D.’. M.’., cerre parrie ne’garive de la nature qui est bien he creuser de Ia manifestanon divine. Vous avez toures e’re’ re~ues ma~onnes en divers hieux, en diverses Obe’d.’., soir au D.’ H.’., soir dans des L d4adop.., soir dans he Rite Mixte de Memphis. Vous eres donc ma~onnes re’guhi~res er c’esr jusrement ce qui nous permer de conserver dans nos acres, ha re’gularite’ de ha Ma~onnerie Universelle. Mais, certe re’gularite’ er h’e’sore’risme dans ha nature, joints li la Tradition Originale, nous obligent li observer certatns de’raihs imporrants: La conse’cratzon d~ne femme par un homme de5it~ consacre’ Une fois consa.‘.

.

.‘.

.‘.

‘.

.‘.

I

41

ANNEXES

40

LA ERANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNEDE MEMPHtS-MISRAIM

cre’e, cerre femme, certe S.’., peur, par aurorisarion re’guhi~re consacrer li son tour, d’aurres SS.’., parce que ha filiarion n’a pas e’re’ rompue de ha meme fa~on que hes pouvoiis de MELCHISSEDEC n’onr jarnais e’re’ tompus ~ travers hes si&hes. 11 ne s4agir donc pas ici de magie mais de hie’rurgie. L’e’quilibre de ha nature ne peur re’ellemenr se faire que si hes deux plateaux de Ia Balance Universelle, produiseni chacun un effort spiriruel en chacune des Forces parricuh~res, positives er ne’gatives. Soyez convaincus que he r6he de ha femme est le plus beau de ha nature, he plus beau en routes choses e’sore’riques er spiriruelles. Soyez dignes de h’effort que vos FF ont fair pour vous donner une cruvre que vous me’ rirez de continuer. Comprenez ce me’rire er vous aurez compris h’Univers er Dieu. Ne vous enfermez pas dans une tour d’ivoire fe’minine, comme hes hommes ont fair avec ha heur masculine. Vous er nous devons collaborer en pheine conscience du devoir li accomphir. Les remps de cerre collaboration ont sonne’. Dans norre nouvel Ar’. vous aurez li connairre vorre Rituel qui est une belle page d’e’sote’risme er de spirirualire’ fe’minine. Vous aurez ~ he prariquer d’une fa~on parfaire er hie’rurgique. Vorre petit nombre, vous obhigera, chacune li avoir au moms deux fonctions en L.’., car h’art hie’rurgique veur que chacun soir li sa place et comprenne l’imporrance du r6he joue’ dans he ce’re’monial par ha fonction que chaque membre doir remphir. Vorre Riruel est enti~rement fe’minin, vous aurez li ccrur d’en observet l’e’sote’risme, car de cerre observation de’pend l’avenir de vorie Ob fe’minine. Que he C.’ D.’. T.’. L.’. V.’. F.’. M.’. erlaM.’. D’ M.’. vous c-pror~genr routes comme ils prore’geronr h4cruvre commencee. Er si parfois, quehques difficuhte’s surgissaienr, n’oubhiez jamais que vos FF er en parriculier ceux qui ont re~u pouvoirs de vous consacrer, seront roujours heureux de vous venir frarernellement en aide, parce qu’ihs connaissent hes responsabihire’s qu4ihs ont prises er hes devoirs qu’ihs ont ~ accomphir. Le Sup.’. Cons.’. de nos Ordres, par h4organe de son Cr.’. M.’. a bien vouhu de’signei, pour diriger le nouvel Ar.’. fe’minin de Marseille, norre S Marcelle MONTANT, qui sera assisre’e par les SS Marie ORSET er Marie-Claire BERGIA. Ces trois SS.’. seront hes trois premi~res responsables, ce qui n4emp&he pas que vous serez routes responsables au m~me rirre, de ha marche des Tiavaux, puisque he P:. V.’ de cerre se’ance sera rransmis li LYON. .‘.

.‘.

.‘.

.‘.

Je vats vous consacrer dans nos trois grades, consacrer ]‘At.’. N0 2 de FOb Fe’minine er de’signer offictellement ha S Marcelle MONTANT comme Ve’n du pre’senr AT feminin. Puis ha se’ance sera heve’e par moi er reprise, au Riruel Fe’minin par ha nouvelle Ve’n.’~.» .‘.

.‘.

.‘.

.‘.

Apr~s pre’senration du serment par hes SS Marcelle MONTANT, Marie ORSET, Marie-Claire BERCIA, Blanche CENESTON erJeanne BREMOND, he T I.’. F FRUCTUS hes re~oir er consacre dans hes grades Ma~ qu’ehhes avaienr par ailleurs. [I cre’e er constirue 1’ATELIER F~MININ N’ 2 li h’Or de MARSEILLE er installe ha nouvelle Ve’n sceur Marcelle MONTANT, haquelle prononce le serment ci-aprin: «Je promets de respecter er de faire respecrei hes constitutions de ha Ma~onnerie Un[versehhe, hes r~ghements ge’ne’raux er parriculiers de notre Ordre Ma>w. fe’minin. Je promers d’emphoyer route mon e’nergie pour que soienr apphique’es ha justice er ha frarernire’ entre routes nos SS.’. er que h’esprit d’Amour soir norre guide li routes, sous l’e’gide du S.’. Arch.’. des Mondes,heC.’. D.’. T.’. L.’. V.’. F.’. M.’. erdelaM.’. D.’. M.’.. J e promers en ourre d’observer er de faire observer hes Lois Universehhes rouchant h’e’sore’risme, ha hie’rurgie, et Ia spirirualire’. Je he promers. Aprin quoi he T Ill F Frucrus suspend les Tr. passe he Mail:. lila Ve’n S.’. Monrant, hui donne h’accohade er quirre he Temple. .‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.‘.

.,

.‘.

La Ve’n ouvre ha Ten.’.. Ve’n.’. erTre’s.’. 10 Surv.’. er Secre’taire 20Surv.’. erOrar.’. MaSt.’. desCe’r.’. erGr.’. Exp.’. Card.’. Inr.’.er Tuil.’. .‘.

S S S S S

.‘. .‘. .‘. .‘. .‘.

Monrant Marcelle Orser Marie Bergia Marie-Claire Cenesron Blanche Bre’mond Jeanne

La signature des SS pre’senres est appose’e sur he hivre de pre’sence de ha Loge Fe’minine n0 2, sous he rirre disrincrif de «PASSIFLORE» .‘.

LAVEN.’.

42

Nous voilli donc hivre’es li nous-m~mes er ce n’est pas sans e’morion, sans une ceiraine appre’hension, que je me vois li ha rare de ha L.’. qui vient d’&re cre’e’e. Notre F Frucrus m’a insralhe’e au poste de Ve’n.’., non pas de sa propre aurorire’, mats par mandement du Souv.’ Cons hors du Convent d’aofir 1938. Je ne pense pas posse’der routes les qualire’s, rous les dons qu’une relle foncrion demande. Si je l’ai accepre’e, c’est que vous deviez &re auprin de moi, vous mes sceurs, mes amies dont je connais ha vie de hurre er de habeur er aussi he de’sir de vie spiriruelle. Depuis des anne’es nous nous rerrouvons dans des re’unions, nous e’changeons des ide’es, nous travaillons li norre perfecrionnement moral, nous nous effor~ons de vivre sehon uri ide’al, nous cherchons ]a Voie. Peur-~rre aujourd’hui m~me, ce soir, h’avons-nous enfin rrouve’e. La Mac.’. Fe’minine doir, si nous savons ]a comprendre er nous e’levet jusqu’li e]he, nous redonner ce que Ia femme a posse’de’ dans h’anriquite’ par h’Initiation: le compher e’panouissemenr de nos facuhre’s spiriruehhes et ha connaissance de ce que nous sommes dans Ia Cre’ation. Ce n’esr pas dans un but de se’pararivite’ que de’soimais nous vouhons nous ne nous re’vohtravailler seules, sans l4appui apparent de nos FF tons pas, nous vouhons seulement reprendre norre place er, pour mieux hes aider er hes comprendre, de’vehopper en nous, en hes conrr6hanr, les facuhre’s d’inruition er d’amour qui sont h4apanage de ha femme. Nous ne soinmes ni plus, ni moms que h4homme, nous ne sommes pas non plus son e’gale, maSs seuhement son comple’menr. Le mascuhin n’existe pas sans le fe’minin, he posirif sans he ne’garif. Comme route Mac.’., ha Ma~ Fe’m.’ a pour-base le symbohisme. 4”4ous 14e’rudierons ensemble. Nous avons mes SS.’., un Rir.’. magnifique, il ne de’pend que de nous de he rendre efficace en he prariquant avec conscience er compre’hension. Peur-~tre alors, hes Forces Supe’rieures, desquelles nous parhons souvent sans bien nous rendre compre de ce qu’ehhes repre’senrenr, viendiont-elles li norre aide er, en vertu Jun jusre e’quihibre, pourrons-nous offrir ~ha Nature he me’ral put sorri du Creuser de nos ~mes, aprin ha spiriruelle transmutation. Je crois li cerre transmutation, je n4aurais pas accepre’ d’&re ici er je ne vous aurats pas demande’ de vous joindre li moi sans cela. Latssez-moi ajourer qu’ehhe ne s’exphique pas, maSs s’~=iccomplitseuhement dans he sihence, au plus profond de nous-m~me. On peur penser ou dire qu’une Ten.. dans haquelle aucune question du domaine inrehhectueh ou social n4a e’re’ riatre’e est vane er sans inte’r&. .‘.

.‘.

.‘.,

.‘.

—-

43

ANNEXES

LA FPANC-MACONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Jest une critique qui a souvent e’re’ fatre, mais je ne ha consid~re pas comme jusre. Si nous nous effor~ons de donner au Rir.’. route savaleui, une Ten est roujours efficace er c4esr hli du ve’rirabhe travail. Ceires rious devons enrichir norre esprir er norre intelligence, maSs si nous pensons que ha femme aura un jour li inrervenir dans hes affaires de h~rar, reporrons-nous li Pythagore qui ne jugeait pas incomparibles ha Sagesse er ha pohitique mais, bien au contraire, ne hes se’parair pas. Donc, mes SS.’., ih me parair indispensable denrichir norre lime aurant que norre esprir er cer enrichissement est foncrion de norre valeur spiriruelle. Comment hacque’rir, l’augmenter ? MaSs en vivant, mes pheinement er inrense’menr, en aimant hes joies de ha vie, en supporrant hes peines et hes rourments qu’elhe nous offre, je ne dirai pas, « avec r~signarion », comme he dir ha religion cathohique, maSs avec un courage e’chaire’, car ce marr~hemenr de norre caracr~re er parfois de norre coiur, fa~onne er pohir norre ~me comme une pi~ce de me’ral dont ha surface devient brillanre er hisse dans hes mains de h’ouvrier consciencieux. Nous sommes des ouvri~res, SS des Ma~.. de rous hes remps er (est dans norre L:. que nous viendrons chercher ha force er ha flamme qui nous aideront li rerrouver en nous he principe spiriruel. Lli est he profond secret des socie’re’s Iniriariques er c’est li mon avis, encore un symbohe : h’homme ne rejoint Dieu que lorsqu’ih est seul en face de hui-meme; c’esr dans le secret de son lime que se fair ve’rirabhemenr son initiation. Je sais que cerre me’rhode d’ascine, de travail sur soi-m~me a ses de’rracreurs. Nous faisons figure de gens inurihes, incapables de modifier ha socie’re’ er d’e’viter hes guerres. Je pense, mes SS.’., que he spectacle que nous donne he monde acruel peut nous faire re’fle’chir. Les groupements les plus imporrants, compose’s d’hommes inrelhigents er notables, favorise’s au point de vue nous ont compkremenr de’~us. Ni he droir, ni ha jusrice, ni ha Paix, ne sont sorris de heurs re’unions. C’esr donc que he probkme est difficihe er he mal profond. Nous ne pre’rendons pas trouver ha sohurion de h’un er extirper l’autre, mais nous ne sommes cerrainement pas dans l’erreur en disant qu4ih est impossibhe de modifier les aurres si h’on ne peur se modifier soi-m~me er que he premier travail li entreprendre, he premier jalon de ha Paix li poser est en nous-m~mes. Si ha majorire’ des hommes pouvair he comprendre er he re’ahiser, ha pense’e m~me de ha guerre n’eKisrerait plus. Ne perdons pas confiance er que ha Ma~ Fe’m:. soir h’e’cohe ide’ale pour hes femmes de bonne volonre’ qui veulent travailler li ha Paix du Mondeavech’aideduC.’. D.’. T.’. L.’. V.’. F:. M.’.. .‘.

.‘.

.‘.

LA FRANC-MA~ONNEmE EGYPTIENNE DE MEMPH]S-MtSRAIM

ADDENDUM

Apiin ha belle allocurion de ha Ve’n.’. er avant de fermer les TR.’. hes SS envoienr au TR.’ Ill F Chevillon heurs pense’es de reconnatssance.

ADDENDUM

.‘.

‘.

45

.‘.

La cl6rure des TR.’. est effecrue’e dans ha forme riruelhique (!) ~ 19 heures 30.

(2003)

Les SS Reygroheller er Maruchi sont convoque’es pour ha prochaine Ten.’. afin d’~tre affihie’es. Elles poss~dent de’jli he 3~ degre’ er plus. .‘.

Trois corrections ont e’re’ apporre’es li Ia pre’face de 1988 qui pre’c~de: chacun des sept chapirres a e’re’ pourvu d’un tirre; he fr~re Serge Cailler n’a jamais adhe’re’, sehon hes formes, li aucune branche de Memphis-Misraim, quoiqu4ih air parfois participe’ li des rencontres oh h’on avair solhicire’ son concours; ha loge consacre’e par Fructus en 1938 (procin-verbal de ha renue en annexe C) n’e’tait point mixte maSs frminine. D’autie part, un minimum de points a paru re’chamer les comph& ments suivants. S’agissant d’Alexandrze d’=gypte,sous h’Occupation, ce me fur un bonheur de re’pondre par de nouveaux renseignements aux questions de Ludovic Marcos, hors des « Entreriens » qu4a publie’s Arcana, (Revue du R.’. A.’. P:. M M.’., GODF, li parrir du n0 4, mer sem. 2002). A ha m~me occasion, j’ai commenre’ ha situation pre’senre de MemphisMisratm er sa vocation ge’ne’rale. Directement ou incidemment, certe vocation est e’voque’e, selon moi, avant ha pre’senre phonge’e, dans deux rextes inrerme’diaires et corre’harifs de celui-ci: « De h’alchimie comme chrisrianisme », en pre’face li Denis Laboure’, Alchimie du Feu cdeste (Cherves (86), Rafael de Surris, 2001) er « La re’ve’harion en question », en pre’face li Secret.s de Ia franc-ma(’onnerie dgyptienne du m~me aureur (Saint-Chef (38), l~dirions Chariot d4or, 2002). Les archives de Misralm li ha fin du XD(0 si&le auxquehhes mon er ami J.D., c’esr-li-dire Jacques Duviehbourg, d’e’rernehle me’moire, m’avair introduir, ont e’re’ acquises en 1995, par he fonds ma~onnique de ha Bibhiorh~que narionale. Est-ce un signe des remps? Nul travailleur n’a entrepris h’humbhe de’pouihhemenr dont h’exphoirarion piomer pourrant, mais hes rodomonrades bruissent ~ h’envi. Apt~s hes ne’gocianrs et hes insrirureurs, quels nouveaux hors-ha-hoi de l’Occuhre jerrent-ils donc leur de’volu sur h’e’sore’risme? L’e’dirion du riruel swedenborgien de La BML esr li parairre; un facsimile’ du manuscrir de Te’der a e’re’ pubhi~ dans l’Esprit des choses, n0 2526 (2000) au n0 29-30 (2001). La re’e’dirion des acres (1910) du Congr?s suivi du Conventde 1908, a e’re’ retarde’e; he Grand er Sublime Archirecre vouhant, elle n’attendra plus longremps de’sormais. .‘.

P iN

I

46

LA FRANC-MAcONNERLE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Sous ha rubrique de Georges Lagr&e (1882-1946), acreur e’minenr du Memphis-Misraim conrempoiatn, rangeons l’s Ensemble de 16 documents divers, dont diph6mes er passeports ma~onniques... », principalement li son nom, vendu aux ench~res, li Nanres, en novembre 2001 er hors acquis par he Grand Orient de Fiance1. Depuis ha succession de Ge’rard Kloppel ~ ha grande maStrise de Robert Ambehain, puis sa de’mission en 1998, multiples er hamenrables ont e’re’ hes pe’ripe’ries dans h’histoire du Rite. Serge Cailler a raison de ne les alhe’guei qu’auranr que de besoiri, c’est-li-dire fort peu, er je me conrenre ici d’en porter mention navree.

II

P LONGEE 1. L’ombre de Lucifer 2. En attendant Thot-Herm~s... 3. Oracles sur l’Egypte 4. A ha Gloire du Sublime Architecte des Mondes 5. Dieu est Amour —

1 L’OMBRE DE LUCIFER

I Nib

1. N0 163 du catalogue. Dipl6me de chevalier rose-croix, Antient and Primitive Rue ofMasoniy, drlbcern~ ~ Georges Lagr~ze, rite ~cossais 300, septembre 1909. Diplilme de maitre, d&svr~ par Ia loge Its Disciples dejean, ~ [‘or. d’Angoul~me, 1925. Ces-oficat de Ia Grande Loge du Danemark, 1936. Passeport dcossais rectefid, d~livr~ par Ia loge lee Amis bienfaisants, or de Rouen, [939 Parente de 300 du Rite dcossais ancien et accepts, 1922. Grade de v~n~rable et sublime prince du Royal Secret, 320, 1924 Deux carres de membre [‘une de l’Ordre inirsareque anceen et prsmsrefde Memphis-Misraim, [‘aurre de l’~glise goosrique universelle, ddivr& en 1923 Dipl6me de membre de [a Soci~t~ ibdosophique, [933. Deux “ Dipitlmes d’insriarion ‘t (charre n~ 3 et ~O 5) de l’Ordre marriniste er synarchique, 1923. Deux documents sign~s SIr Hieronymus, door chas-re au nom du F SIr Eques Rosae Caritatis [G.L.], en quaIsr~ de grand maitre du Grand Carr~ parfait des Gaules.

Du fond qu’arresndrair une phonge’e des plus pe’ne’rranres dans Ia franc-ma~onneise e’gyptienne de Memphis-Misrasm, le hivre de Julius Evola passe pour offrir un sfir panorama, qui porre ce rirre fian~ais, fid& hement traduir de h’original iralien : La Tradition hermStique2. Din ha sortie, en 1931, de Ia Tradizione ermetica nei suoi simboli, un aurre herme’risre, qui ne se revendique pas moms de ha tradition, non seuhement dans le cas parricuhser de h’herme’risme, mais d’une traditio perennis universelle, de’nonce h’ouvrage. Ii critique l’ide’e, peinscieuse er trop re’alisable he’las, y exhibe’e de ha forme tradirsonnelle en cause, ansi que de ses analogues. Le censeur a nom Phihe’as Le Besgue3. Que votre out soit oui, que votre non soit non, ce qut s ‘y ajoute vient du diable4. L’eKorde refuse sa part au diable: sL’orgueih hucife’rien qui renie Dieu s’affirme ici inre’gralemenr, er nous sommes obhige’s de marquer nos re’serves expresses.

2 La Tradition herrutitique, les symboles et Ia doctrine, l’arr royal hermduque, trad. Yvonne Torrar, ~d. traditionnelles, 1 962. 3. Compte rendu dans [a revue Atlantis, n” 36, 21 juin-21 juillei 1931, p 151-153 4 Evangile selon Marthieu, V. 37

48

LA FRANC-MA~ONNEPJE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

PRESACE

En face de ha spinirualire’, deux attitudes anragonisres sont possib]es l’attitude religieuse ou sacerdotale er hattitude magique er royale dont rel~ve ha Haute Science herme’tique selon Evoha, que hes anges rebelles auratent enseigne’e aux hommes. Nous y sommes. Evoha pre’conise « de conque’nir l’immortalite’ en passant, din cerre vie, sat he plan supe’rieur er extra-mare’rieh. Ceha, non par Ia pri~re, mais par h’audace re’fle’chse er par ha vohonre’ dilment avertie des e’rapes li parcount.»

*

Avec ce pharonisre qui signait encore Phikbe en Atlantis proce’dons. La tradition herm&ique, au sens du moyen ~ge er de ha Renaissance, se confond avec ha tradition alchimique de h’Occident, er h’ouvi age que Julius Evoha nous offre, sous un rirre synonyme, «tend li nous montrer hunite’ et ha conrinuire’ d’un enseignementprovenu des Grecs li travers les Arabes jusqu’au seuih de norre e’poque, enseignement tour li Ia fois sapienriel er pragmarique Fort bien. MaSs ha suite va de’vier peu f peu. «La premi~re parrie du hivre inrsruhe’e : Les Symboles et Ia Doctrineest desrine’e plus spe’cialemenr li merrre en humi~re h’esprir de ce m~me enseignemenr, ha seconde parrie: LArt royalherme’tzque, pie’cise hes moyens de re’alisation, de fa~on infiniment plus exphicire qu’il n’avair e’re’ fair jusqu’li ce jour par aucun des e’crivains verse’s dans ha mari~re. I.e but de cer art est cache’, les e’crivains d’alchimie ont, « travers heurs symbohes er heurs alhe’gories, e’nonce’ hes conditions e’rhiques er spinruelles li remphir, er, dans heurs allusions au sens vivant de ha nature, ils ont montre’ que leut monde ide’al est snse’parabhe du gnosricisme, du ne’opharonisme, de ha Kabale er de Ia the’urgie o. Ainsi, he Soufre symbohise ha Vohonre’, chez Basihe Valenrin er chez Pernety; pour Geber ha « fume’e repre’senre h’~me de’rache’e du corps »; er Zozime re’vde dans h’Arsenic «he myst~re de ha virihire’ Doir-on flairei de possibles contresens L’objet aurour duquel gravire certe tradition unique er primordiale tradition de Science sacre’e er d’Art royal Jacob Boehme nous he de’voihe: Entre ha naissance e’rernelle, ha re’inre’grarion er ha de’couverre de ha Pierre phihosophale, il n’y a aucurie diffe’rence. » Boehme, he prince des rhe’osophes chre’riens, hosannah! En fair, nous en sommes loin. Selon Evoha er en de’pir des apparences, il ne s’agit pas de mysricisme, mais de « quehque chose de plus, d’une science r&lle, dans laquelle ha re’inre’grarion a un sens qui ne serair ni mystique, ni subjecrif, maSs concier, er pout ainsi dire physique. Cerre science pourrast rout aussi bien, dir-il, confe’rer f cehui qui ha prarique des pouvoirs supranormaux, que permerrre ha transmutation des substances me’ralhiques. »

*

».

*

~.

».





<‘

5

Le dsalngue de Plarnn cnnnu snus le tirre Phdi>be er le snus-lirre ajnut~ on du plirisir traite, on le sait, de ces qua1it~s esdi&sques, morales et sntellectuelles donr Ia synth~se procure Ia sanid spiriruelle, autrement Ia Jousssance du snuverain bien, lequel fait, au fond,

le theme

de l’ouvrage.

49

Ni-

*

Phikbe, sous he masque li son tour, conchur: < L’inreipre’rarion hucsfe’rienne de M. Evola n’esr poui nous que h’un des aspects de ha doctrine aichimique. Dans ha hie’rarchie des valeurs, nous mertons he Saint au-dessus du Guerrier, er son he’roisme n’est pas moindre. Pour hui ha ve’rirable Sagesse ne saurair se se’parer de h’Amour. Ii ne de’fie pas hes dieux; il invoque heur grace. Ii croir qu’iI existe des intelligences supe’rieures li celle de h’Homme. C’esr hli une attitude fe’minine, dira sans doure M. Evoha. Est-il scir qu’ehhe soir infe’rieure li l’aurre Ce livre pose un redourable probkme. Nous croyons li ha supe’riorsre’ d’Aor. Ne iesrons pas sourds aux re’sonances de ce dernier mot, gardonsnous de le galvauder. Ii nous re’f’ere tin pre’cise’menr li ]a formule chef sortie par he Hie’ron du Val d’Or, li Paiay-]e-Monial, au de’bur du ~e si&le, oh he baron Ahexandre de Sarachaga er Jeanne Le’pine, suivie par Paul Le Cour er ses Adanres de compagnons, Phikbe au premier rang, re’capirulatent l’e’sore’risme chre’rien: Aor-Agnz. Aor-Agnz, en bref er au plus haur sens, encapsule h’Amour er la Connaissance, que ha qu~te d’une Tradition polymorphe (ha forme herme’rique, par exemphe, y incluse) ne saurair dissoceer, car elle de’bouche, passe’ h’Incarnation, sur he rerour du Christ, mais Aor premiei er dernier servi, qui signifie Lumi~re er qui est Amour 6~ Ainsi, contre h’occuhtisme si jusrement, si tnisrement dii de ha main gauche, qu’un Julius Evola illustre, se kve un sage de h’e’sore’risme chre’rien, phihologue prodige, po&e er philosophe admirable, un digne occulrisre Son averrissement s’adresse avec pertinence li ces francs-ma~ons ‘.

6 Voer, sous ces diffdrents noms, nos feches de La Petite Ernyclofrdie de I?redu Verseau mise en ligne par Unevers-sere com, dana see Cahiers, depues 1999. 7 [869-1958; son chef d’iceuvre est LAu a~’la desgrammaeres (E. Sanent, 1904) De Julius Evola (1898-1974) 1’r~uvre entier confirme le been-fondd du jugemene pasad par Pheldas Le Besgue sur La Tradition herrndtique, ainsi, par exemple, des Saggi sull’idealismo

50

LA ERANC-MA~ONNER1E ~GYPT[ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM PR~EACE

qus vosent en Memphis-Misraim, c’est-li-dire qu’ihs en font - er pourquoi pas? oui, maSs pourquoi? - un rite herme’rique.

bien bouche’, li comphe’rer son parcours e’pisodique d’une avenrure iniriatique quand m~me par une phonge’e pour ainsi dire doctrinale. En de~li du conflir enrre l’herme’tisme soir blanc soir noun, Serge Cailler, au moyen d’une hisroriographie tr~s affine’e er moms e’virabhe que jamais, li rapprocher de son anthohogie Arcanes et rituels soup~ons: de Ia ma(’on5t, nous confirme dansdes d’assez communs il nerie aucune &yptienne n~est preuve, voire aucun indice chair que he rite ma~onnique dir de Misraem ni he rite ma~onnique dir de Memphis aSent re~u aucune fihiarion herme’rique ou e’gypteenne riruehie (que hes deux qualificarifs soient renus ou non pour synonymes), non plus que h~apanage de quehque doctrine spe’cifique que ce soit. L’enseignement e’venruel du rite unifie’ de Memphis-Miss-aim consisre en ceha qu’on y ins~re, tant6t au niveau de ha grande hie’ropbame tant6t li cehul de l’initie’, maSs ne sont-ce pas hes deux bouts de l~e’chelhe du rite? La lecture des e’crirs qui pous-ratent erre renus pour fondareurs, ne fur heur me’dsocs-ire’, souhigne cerre indigence er cerre ouverrure. sujer

2 EN

ATTENDANT THOT-HERMi~S...

Depuss que paraissait en 1988, sous ha marque de Cariscript, La Franc-ma(’onnerie e’~yptienne de Memphis-Misraim, premi~re e’dirion, le remps bien emphoye’ par Serge Caller avec ]a grace de Dieu a renu hes promesses dont ha pre’face annon~air h’augure ~.Serge Cailler a grandi en science er en sagesse. Ii devient quelqu’un, e’crivais-je, il s’e’difie aujourd’hui et il s’affirme comme Serge Cailler, Dieu soir loue’. Ses nouveaux travaux de plume en re’moignenr ~heur tour, oii perce ha vohonre’ d’un discernement rant inrellecruel que spiniruel en progr~s constant dans l’&ie enrier Dieu vouhant, meliorapraesumo. Cependant, li ce point de h’aureur, ha nouvelle e’dirion que voics sous he m~me rirre, minurieusemenr cornige’e er rr~s richement augmenre’e, constirue, en fair, un nouveau hivre, d’une singuhi~re acribie. C’esr pourquos he m~me pre’facier, tour aussi heureux de h’~tre que nagu~re, s’esr senti aurorise’, que dis-je ? invite’, pour resrei dans he ron sinon dans he

51

* *

*

~.

orig

magico (1925), du Myst~re ah Graal (1967; 1937), du Yoga tantrique (1971 ; orig 1949), de La Mdtaphysique du sexe (1959; oreg. 1958), des k’>crits sur Lafranc-maiannerie >11987; orig 1984)... 8 Un addendum contemporain des pr~sentes legnes a ~tr mis au texte de 1988, cesta-dire ~ [a fin de [a premi~re parree de cette prdflice qui en comporre aujourd’hue deux. 9 L‘Ordre renovd du Temple Aux racines du Temple soLaire, sueve du t~moegnage de Raymond Bernard, prrface de Jean-Frani~oes Mayer (Dervy, 1997), Monsieur Philippe, LAmi de Dien NN (Dervy, 2000), Cours de haute magie L’exploration du monde invisibIt, par le D~ Fernand Rozier, puble~ pour [a preme~re fois (Grenoble, ~d. du Mercure dauphinnes, 2001) Rappel. L ‘Ordre de La Rose-Croix, Entretien rur It rosicrucianismecontemporain aver Raymond Bernard (Villeneuve-Saint-Georges, Ed. roseclbuciennes, 1983), ~ correger par [‘entreteen de 1 997; Arcanes et rituels de La ma 1anneree ~giprienne (op cit. infra, note suivante) Nombreux articles document~s et perspicaces cur Georges Lagr~ze d~J1 nomm~, Joseph de Masatre, [Cs marrinesres de [a FUDOSI, La Sainte Parole des I[lumsn~s d’Avignon (seule &hteon compl~te er aurhentique du rexte original), S~m~1as, Papus et les Fr~res d’Oreenr, Spencer Lewis, le Rite swedenborgien, les e~lua coens, etc Rappelons, en 1986, Sar Hidronymus et La F(JDOSJ (Gariscrept) L’Institut ~kazar (Les Auberts, 26340 Chastel-Arnaud), fond~ par S. C poar [‘enseegnement du marrinesme,

N’

~Ni

i

Dans hes riruels de Misraim, hes trois doubles fr~s-es Be’darride, Joseph, Marc er Michel, accenruent phut6t, selon leur penre narurelle, le caraci6re juifou he’braique inhe’renr ~.ha franc-mauionnerie oii ils ont enscrir heur rite. A ha rigueur, on discernerair une poinre de kabbale, ou meeux (c’est-li-dire moms bien) de kabbalisme. Point d’~gypre si ce n’esr dans he nom adopre’, point d’herme’risme m~me nominal. Curiosire’: une he’gende, dont j’ignore ha source, s-attache Misraim, j’enrends he tire dir de Misrafm, ~ Cagliostro, mais exclut ce s-ire de sa Haute Ma~onnerie e’gyptienne

dispense un cours rr~s recommandable sur La doctrine de Ia r~enr~grarion d’apr~s Marrenes de Pasqually. 10 G. Tr~daneel, 1994. 11. La rumeur nest pas m~chanre, on peur Ia colpos-rer. De Venese, en 1788, un groupe de sociniens s’adresse A Caglioss-ro, qui s~journait ants A Trenre, pour obrenir une parenre de constitution. Mass, refusant le reruel magico-kabbalisrique (sic) du Grand Copre, us choisessent de travailler au rite rempleer. Cagliostro leur conf~ra dooc les erois premiers degr~s anglais er les hauts grades de La maionnerie allemande, qu’il d~renair de meme. Ce rite e ~gypreen “ qui refusair de l’~rre gagna Milan, Genes, er, en 1810, A Naples, Pierre de Lassalle rransmsr les pouvoers de grand maltre A Mechel B~darrede. Ce deroser apporra le rite en France Etc

52

LA FRANC-MA~ONNER1E ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

PREFACE

En 1845, Marc &darride publie deux volumes, De l’Ordre maconnique de Misraim depuis sa crdationjusqu ~ nosjours, de son antiquite’ et de sesprogr~s’2. La franc-ma~onnerie, y apprend-on, vient des Pyramides et nous a touch~s via les Rose-Croix d’Allemagne.

ma~onnique est perdue; c’est l~ tin tr~s grand maiheur, car La force d’une institution est dans son unit& II est pourtant un moyen de contrebalancer cette influence pemicleuse, c’est d’appeler l’atrention de tous les grands maitres des diff&ents rites sur Ia partie dogrnatique, morale scientifique de cette sublime institution, et de reconstituer 1’unit~ des vues et des pens&s, si l’on ne peut encore esp&er de r&ablir l’unit~ d’action et de pouvoir 17•» Des indications ~parses n’aident pas ~ atteindre le but ainsi fix6. Martines de Pasqually et Saint-Martin, le Philosophe inconnu 18, g~n& reusement cr~dit6 ~ tort d’un rite ma~onnique de son cru, jouissent d’une bienveillance aveugle. Cagliostro de m~me, mais sans davantage d’information ni d’intelligence 19~ Nul privilege au Grand Copte, notons-le, mais non plus ~ d’~ Anciens myst~res d~~gypte2O >. Enfin l’~ Ordre ma~on-

* *

*

Le rite de Memphis aussi serait n~ en ]~gypte, terre d’Herm~s, selon Jacques-Etienne Marconis, souvent dit Marconis de N~gre, son arrangeur et un ancien de Misraym. Ainsi le Sanctuaire de Memphis ou Herm=s13situe bien ~ Memphis d’tgypte, oii Platon re~ut l’initiation, l’orlglne de tous les rites ma~onniques connus, en particulier du rite express~ment ~gyptien dit de Memphis. C’est encore vers Marconis de N~gre qu’il faut se toumer pour entrevoir quelques rendances symboliques ~gyptianisantes, que semble d~clarer le choix de la yule 6ponyme, pat exemple dans les Travaux comp/ets aes sublimes maitres du Grand ~TEuvre 14 et dans Ia Tribune ma~onnzque 15• Afin d’estimer Ia port6e du regard que Marconis lance vers l’~gypte, feujiletons, effeujilons serait trop dire, son maitre livre, au titre ni memphisien ni misraimite mais hell~ne, le Rameau d’or d’L7euszs 16 L’~pigraphe est prise de l’auteur m~me: La Franc-Ma~onnerie est la science de Ia vie physique, morale et spirituelle... Son souffle inspire; sa flamme r~chauffe; ses rayons &lairent... Banal; spiritualiste, du moms, dans le vague; un rai du soleil de R~ peut-etre. ‘ La Ma~onnerie est une, malgr~ ses rites divers, comme le genre ~ humain est un malgr~ Ia diversit6 des langues; unis par Ia m~me pens~e, marchant vers le m~me but, tous les Ma~ons doivent donner et recevoir le baiser de paix et foimer le lien indissoluble que la philosophie a tiss& N’oublions donc pas que ces rnyriades d’&res, qui peuplent l’univers, ne sont que les membres d’une m~me famille, parce qu’il n’y a qu’une seule essence vitale, qu’une seule nature d’Ame, qu’un seul souffle divin. Mais hdas, un fait immense r~sulte de ces dislocations, c’est que l’unit~ >.

12. Impr. de B~nard. 13 Berlandier, 1866. 14. 1866 151866 16 Chez l’Auteur, rue de Bondy, 66, 186]. Auteur hi -on au titre, de 1’Hi~rophante, du Sanctuaire, du Soled mystique, du Temple mystique, du Pantheon ma~onn1que, de lInitiateur, erc Membre de plusleurs puissances ma~onniques, etc.

53

V

17 Op cit, p 25-26. 18 Comrne le Rameau ~d’or ne court pas les rues, je cite. ~ Le rzte ~deSaint-Martzn fut fond~ ~ Paris le 7 j. du 5cm. 1798. Les doctrines de cett~ institution sont fond&s sur celles de Martrnes Pascalis Ce rite est divis~ en dix grades, dont sept forment le premier temple, et trois le second Ses instmctions traitent de Ia cr~ation de l’homme, de sa d~sob~issance, de sa punitlon, de sa r~g~n~ration et de sa rdint~graiion dans son Innocence et dans les biens qu’il a perdus par le p~ch~ originel Son but est le perfectionnement de l’homme afin qu’il puisse s’approcher du souverain Maitre, dont ii est dmand Lorsque ladepte a recouvr~ ses droits primitifs, ii peut connaitre les secrets de Ia nature et Ia th~o1ogie mystique Les c&~monies sont entl&ement tir~es de Ia Bible. Martines Pascalis ~tait un Allemand, n~, vers 1700, d’une famille pauvre, mais ~l’~ge de seize ans, ii savait le grec et le latin, 11 alla en Turquie, en Arabie et ~ Damas, ii s’instrulsit dans Les myst~res du Temple, il ~tablit un ordre parucuher de Rose-Croix; Ce rite a produit ~ Paris Ia Loge des Philadeiphes, qui avalt douze grades dont toute Ia science reposalt sur Ia chimie et les sciences occultes; cette Loge avait une biblioth~que riche en monuments ma~onnIques et litteraires. ~ (P 25.) 19 MA~ONNERIE ~GYPT1ENNE DE CAGLIOSTRO Joseph Balsamo, universellement connu sous le nom de Cagl2ost7o, naquit ~Parme. II se fit initier en A]lemagne dans les trois rites ma~onniques de Ia Stricte, de Ia Latte et de 1’exacte Observance. Ce furent ces prmcipes qui lul fournirent les mat~riaux n&essalres pour sa r~forme, en instituant sa haute Ma~onnerie ~gyptienne et en se faisant cr~er son grand Copte. Cagliostro avait puis~ aussi une partie de ses doctrines dans un manuscrit qu’il avait pu obtenir, en Angleterre, de George Coston, Swedenborg Im a fourni aussi des mat& riaux dans le Muse~um allemana~ journal dans lequel ii dir qu’une revolution religieuse preparalt sur Ia terre, que celle des patriarches serait Ia dominante et quelle serait r~~l~e ~Cagliostro dont le corps est ceint du triangle par ic Sublime Architecte de l’univers [..] Son rite est un m~lange de science herm~tique, de d[vination, d’~vocation, de morale, avec les offices usit~s par les chr~tiens. Cagliostro s’~tait propos~ Ia r~g~n&ation physique et morale de l’homme Voici quelques passages de son cat~chisme. [.1 (P. 296) 20 ANCIENS MYST~RES D’~GYPTrE. MA~ONNERIE PRIMITIVE Introduite en Allemagne en 1770, et ~ Berlin en 1771 (p 299).

II

54

LA FRANC-MA~ONNEmE ~.GYPT]ENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

nique de Memphis. (Rite oriental) 21 Ce dernier Ordre, celul de Marconis, fleure l’~gypte, au fil d’une mediocre rh&orique. Un 6loge des patriarches de Memphis, puis « [es contr~es fortun~es de l’Inde, Jes ddicieuses campagnes de lAttique, les bords sacr~s du Nil, furent les jardins de la Ma~onnerie22 Marconis entre dans le vif. « Le rite ma~onnique de Memphis a pour origine les myst~res de l’antiquit~; il apprit aux hommes ~ rendre hornmage ~ Ia divinit~. Ses dogmes reposent sur les principes de l’humanit~; sa mission est 1’~tude de Ia sagesse qui sert ~ discerner la v~rit~; c’esr l’c~uvIe bienfaisante du d~veloppement de la raison et de l’intelligence, c’est le culte des qualit~s du c~ur humain et Ia r~pression de ses vices. Cette Ma~onnerie a donc pour base l’existence de Dieu, Fimmortalit~ de 1’~me, et pour objet l’exercice de la bienfaisance, l’~tude de la morale universelle, des sciences, des arts et la pratique de toutes les vertus; elle est enfin l’6cole de Ia tol6rance religieuse, l’union de toutes les croyances, le lien entre tous les hommes, le symbole des suaves illusions de l’esp6rance pr&hant la foi en Dieu qui sauve et la charit~ qui fait b~nir 23• Et l’Egypte? ((LOrdre ma~onnique de Memphis fut introduit en Europe par sage d’]~gypte du nom d’Ormus, converti au christianisme par saint Marc. Il purifla la doctrine des ~gyptiens se[on les pr6ceptes du christianisme. Vets le m&ne temps, les Ess~niens fond~rent une &ole de science salomonique qui se r~unit ~ Ormus. Ses disciples, Jusqu’en 1118, rest~rent seals d~positaires de l’ancienne sagesse ~gyptienne; mais, ~ cette 6poque, ils Ia comm~niqu~ient en partie ~ plusieurs chevaliers de la Palestine qui, en 1150, arriv~rent ~ ]~dimbourg, oii fut cr&e par eux une Grande Loge, d’apiis les formules initiatoires qu’on leur avait donn&s. C’est l~ qu’il faut chercher l’origine de Ia Ma~onnerie moderne. Les disciples d’Ormus rest~rent fiddes aux antiques traditions, les autres fond~rent un nouveau rite; voil~ donc, d~s Ia fin du quatorzi~me si~cle, deux rites existants 24 Marconis pose un lien tr~s facile, puisqu’il est fragile ~ l’eKtr~me. “ Le rite de Memphis fut introduit en France par Samuel Honis, natifdu Caire (]~gypte) en 1814

PREFACE

55

>•

~.

Apr~s le Tua’eur, Jusqu’au 33~ degr~ seillement, qui ne nous retiendra pas, Marconis dresse le statut organique du Rite, avec ce pr~ambule. «La voix qui parle du sein de ~a nue a dit. “Homme, tu as deux oreilles pour entendre le m~me son, deux yeux pour percevoir le m~me objet, deux mains pour executer le m~me acte; c’est pourquoi la science ma~onn1que, Ia science par excellence, est ~sot6rique et exoterique. L’~sot6risme constitue la pens6e, l’exot~risme le pouvoir; t’exot~risme s’apprend, s’enselgne, se donne; l’~sot6risme ne s’apprend, ne s’enseigne ni ne se donne, il vient d’en haut” 26 L’article premier du m~me statut institue la grande hi&ophanie: « Le Grand Hi~rophante est le d~positaire sacr6 des traditions, ii est premihe lumihe du temple mystique; ii d&lare Ia doctrine et Ia science; toute ~uvre ma~onnique ~mane de lui 27•» La doctrine et ~ascience, mais lesquelles ? L’~sot~risme, en somme, mais lequel? Un <‘ Discours sur l’~sot&isme ma~onnique nous renseigne quelque peu sur ~achose, dont il commence par r~it&er Ia n~cessit6, rapport& inprimis ~ l’~gypte ancienne. Mais Marconis ajoute ceci qui a de quoi d&oncerter: ‘
~.

21 P 398ss 22 P 399 23 P 400. 24 lii

25. P 400 SuIte La prem1~re Loge fut fond& ~ Montauban le 30 avril 1815, par les soins des FF Samuel Horns, Gabriel Mathieu Marconis de N~gre, le baton Dumas, le marquis d~ Laroque et Hippolyte Labrunie, elle se conslitua sous le titre distinctifdes Disciples de Memphis, le 23 mai de Ia m~me ann~e. Cette Grande Loge se d&lara en

sommeil le 7 mars 1816 et ses archives furent confides au F Marconis de N~gre (G.M.) son Grand [-lidrophante, nomm~ par d~cision du 21 janvier 1816. Le rite ma~onnique de Memphis reprit ses travaux ~ Ia va1l~e de Pans le 21 mars 1838 , ses trois conseils supremes furent install~s le 29 du meme mois et Ia G Loge d’Osiris fut constitute le 3 avril de Ia m~me ann~e Le ilte de Memphis publia ses statuts et r~glements Ic 11 janvier 1839, et le F Jacques-~tienne Marconis fils fut nomm~ G. Hi~rophante, d~positaire des traditions et des archives gdn~ra1es de l’Ordre, etc (P 400-401 26.P 401. 27 Id

56

tions, de soulever, en partie, le voile de la Ma~onnerie, mais sans routefois le ddchirer entihement 28 Au but Ihumanite’ deviendra < un peuple de FF.. . Pour moyen, Ia science identifide ~ l’dsotdrisme ma~onnique. Celui-ci « embrasse le cercle tout entier de 1’activitd de l’~me humaine: route science, tout art, toute pensde y trouve son cadre, son poste, son rang; seulement, ndghgeant la parrie dldmentaise et pratique, I’e’sotdrismen’embrasse que Ia partie transcendante et mdtaphysique, laissant ~ I’ exote’rzsme l’espiir qui dispose, le talent qui exdcute, il ne se rdserve que le gdnie qui cr~e 29 Trois cycles en correspondance forment le temple mystique: le Cycle historique, ~ trois stades: Sociabilitd, Famille, Liberte’; le Cycle podtique mu par les neuf Muses, « gracieuses filles de I’lmagination >; le Cycle philosophique Afin d’entrer dans le cycle philosophique, « nous allons demander au sanctuaire de Brabma, ~ l’Inde mysrdrieuse, r~veuse, philosophique, ~1’Inde instirurrice de l~tgypte, comme l’~gypte flit l’institutrice du monde, ses giands secrets, les secrets pat excellence, la science divine de Brahma30 a. II n’est que temps d’en rerminer avec ce livre interminable et ce sera par un rdsumd de l’dsordrisme du Rite de Memphis imagind par Marconis, sous le couvert de l’Inde autant que de l’~gypte. «L’horrtrne est coips, ~me et intellect; rdfldchis, et pourtant, si ces recherches profondes r’effrayenr, neuf cieux sont ddcrits sur La voi3xe symbolique du temple, tu peux les parcouris; neuf puissances cdlestes y prdsidenr, et tu pourras prendre place au milieu d’elles si tu sais t’en rendre digne. La volonre’ intelligente babire le premier, la parole sympathique le second, l’esprit organisareur le troisi~me, la puissance qui crde Ia soumission le quatri~me, l’dnergie sociale le cinqui~me, le gouvernement des peuples le sixi~me, la domination des intelligences le septi~me, le gdnie qui ddcouvre La vdritd le huiti~me, le sage qui pense et vit en Dieu occupe le neuvi~me et se repose drernellement au pied du tr6ne de Brabma 3i~ C’est Ia fin, en effer, le bout du discours et le terme de La francma~onnerie de Memphis, auquel il est advenu de rejoindre Misraim. Telles sont, mes FF.•., autant qu’il m’a dre’ permis d’~tre clair, les grandes masses de la science dsotdrique32 »• >.

~,.

28.P 446.

29.P 447 30. P. 447-448. 31.P 448 32 Id

57

PREFACE

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

V

Ainsi, ~ Memphis comme ~ Misrasm, dans l’un et l’aurre rites et dans le troisi~me qui les rdunit, ~quelques nuances pr~s, La tromperie sur Ia marchandise resre tacite. Mais l’omission ne demande qu’~ ~tre rdparde. Si lU~gypte est ~ Ia portion congrue et l’hermdtisme absent, libre aux amateurs et aux dventuels mystagogues d’y faire appel pour justifier l’dtiquette dont le libelle’ a de quoi tenrer Les mystes de ddsir. On entend que l’~gypte (laissons l’Inde antdcddente) ainsi invoqude, dventuellement rallide, est celle d’Herm~s-Thot, ois Thor s’accomplir en Herm~s. Paradoxalement, Hermes est Thor libdrd d’une Egypte pharaonique en arrente de sa propre assomption, et du rerour d’Herm~s.

3 ORACLES SUR L’EGYPTE

A quoi hon partir pour l’Ag,’pte, c~ quoi hon boire

l’eau du Nzl33? Le proph~te Jdrdmie applique en ces termes-l~ au peuple de Juda qui s’dgare l’oracle sur Misraim oii est Memphis; l’oracle contre Misrafm, s’entend, du genre le plus frdquent mais non point le seul. Un kabbaliste chrdtien, ou, du moms, soi-disant l’un et l’autre tels, Blaise de Vigen~re, au XVIC si&le, dlabore l’anath~me: a .le nom de ~ Ehieb, qui ddsigne le P~re, fur celui (en EKode 3) que Dieu rdvdla ~ MoYse pour retirer corporellement Les Isradlites de la servitude d’~gypte; l~ ois notre Rddempteur, Ichouah ou Iahve, est la fin er accomplissement de la Loi, pour ddlivrer ceux qui croiront en lui de la captivird du diable, dont l’Ammomzno, le patron er gdnie turdlaire des ~gyptiens, est un symboLe; car parrour oii vous rrouverez en l’~criture ce mot de ~ MizraYm, qui veur dire ~gypte, dont la propre signifiance est angusrie et compression de douleur, cela ddnote roujours quelque chose de sinistre er malencontreux a. En idalite’, L’Exode est [a Pique du Christ, mars l’enfant jdsus re~ut asile en ~gypte. Comme le Ddluge baptisa, Misraim a sa part de bon, ou p]ut6t ses aspects, ses fonctions boniflees. •.

33. J&~mie, II, 18 34. Blase de Vigen~re, Trazrd des chzffies.

., A.

L’Angelier, 1586, p 21.

58

PREFACE

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Ouvrons sous l’c~il du cc~ur le livre des saints oracles. La parole sur l’~gypte y est double et rdcurrente, elle vaur parrour er ~perpdtuitd. Gui, continue Jdrdmie, tous ceux qui ddcideront de ~erendre en tgypte poury sejourner en immigre’s mourrontpar l’e[pde, par Ia famine ou par Ia pei~te et il njy aurapour eux ni survivant, ni rescape’ du malheur quejeferaz venir sur eux. C’est ainsi queparle le Seigneur des armdes, le Dieu d’hrad35. II parle, ce Seigneur, ce Dieu, et il rappelle et rappelle: Je suis le Seigneur votre Dieu je vous aifait sortir du pays d’L~jpte pour que vous ‘en soyezplus les esclaves .1 ‘~~i brise’ les barres de votrejoug, etje vous aifait marcher Ia te’te haute 36• Du jugement, ~ prendre en compre, s’ensuir La peine. Les trois versets suivants d’Isaie donnent le ton d’une tirade vengeresse Le Seigneur est monte’ sur un nuage rapide, il arrive en Egypte. Les faux dieux de l’L~g,’ptefrSmissent devant lui, le cteur de l’L’g,pte fond. J’armeraz l’L~gypte contre l’L~gypte, chacun se battra con tre sonfr=reet contre son ami, ville contre ville, royaume contre royaume. L ‘esprit de l’tg,’pte disparaitra du milieu d’elle, etj ‘engloutiraz ses projets; on consultera les faux dieux et les esprits des morts, les spirites ei les mddiums 3i• ~zdchiel rei~oit des paroles semblables qu’il prophdtise ainsi: Fils de l’homme, tourne ~aface vers Pharaon, roi d’tgypte, etprophdtise contre lui et contre toute l=gypte~~! Jdrdmse annonce aussi er rant d’autres avant et apr~s lui! - l’invasion du pays que nous savons de Cham, de Chem, de KM, et c’esr contre les Juddens qui le prennent pour un refuge que le proph~te des Lamentations a lance’ tout ~ l’beure l’inreidir d’aller en ~gypte, d’une ampleur ndanmoins immense40.

I.

*

*

A Patmos, Jean you l’]~gypte symboliser de concert avec Sodome le lieu de La pire abjection. Deux tdmoins de Dieu qui parlent en proph~tes, leurs cadavres seront dani~ Ia grande rue de Ia grande ville qui est appele’e, 35.J~r~mie, XLII, 17; cf J&~mie, XLII, 7-22. 36 L~viiique, XXIV], [3. 37 Isaie, XIX, 1- [5 38 Isaie, XIX, 1-3. 39 ~Iz~chiel,XXIX, 2, cf. chap XXIX, XXX et XXXI] 40. Jdr~mie, XLII Cf. XL-XLV, pasom, qui s’ach~veni par les detuc proph~ties contre l’~gypte, XLVI, 1-12 et 13-28

dans un sens spirituel, Sodome et l’$gjpte, Ia me’me oi=leur Seigneur a dtd cruc~fid4i. Pourtant, dir Paul dans la synagogue d’Antioche en Pisidie, pourrant avant de sortir d’~gypte, Israel y fur en honneur: Le Dieu de ce peuple, le Dzeu d’Israel, a choisi nospives et afaitgrandir lepeuplependant son exil en tgypte, puis il l’en afait sortir le bras 1evd42. Lexil au soleil de R~ n’avait d6j~ pas dtd que simple probation pour Jacob, la promesse a dtd tenue : Je suis Dieu, le Dieu de ton pare. N~iiepas peur de descendre en Lgypte, car c‘est Ia queje te ferai devenir une grande nation. Je descendrai moi-mdme avec toi en Egypte, etje t’enferai moi-me’me monter43. C’est en ~gypte que Jdroboam, condamne’ par Salomon, s’est enfui Avant lui, aux abois, Hadad l’~domite ~dom typifie l’ennemi par excellence Hadad avait trouvd grace aux yeux de Pbaraon Urie qui fassair le proph~tes tenre d’dchapper en N4israim au roi Jofaquim qui le rarrrape et l’exdcute 46• En regard, sinon en revanche, apchs que furent partis les mages d’Orient venus adorer l’enfant Jdsus, l’ange du Seigneur apparut c~ Joseph et dit: L~ve-toi, prends l’enfant et sa m=re, fuis en tgypte et restes-yjusqu ~ nouvel ordre; car Hdrode va rechercher l’enfant pour lefaire disparaitre. ~ Joseph se leva, prit de nuit l’enfant, se retira en tgypte et y resta jusqu ~ Ia mort d’Hdrode. Cela arriva jusqu ~ ce que s ‘accomplisse ce que le Sei~neur avait ditpar l’entremise duproph?te: o D’E ,ptej’ai appeld monfils47 ~.





-

3

59

~.

;.

* **

Plus dnigmatiques peut-&re que le myst&e de Ia captivite’ et de l’exode, trois personnages, trois types cement trois fois mystdoieusement dans Ihistoire et hors l’histoire l’office de l’~gypte: Misralm, en fran~ais 41 Apocalypse, XI, 8 Les detuc tdmoins ne sont pas n~cessairemeni Hdnoch et ~.lse, Ia ville raval~e au rang des dewc cites abominables cit peut-~tre Jerusalem, plus probablement Rome, peut.etre les detuc I Ia foss Mais ne nous importent ici que les T~moins et Ia Ville, I travers le tempo et l’espace 42.Actes, XIII, 17 43 Gen~se, XLVI, 3-4 44 ] Rois, XI, 40, cf. l4ss 45.] Rois, XI, 19 46.J~r~mie, XXVI, 20-24. 47 Marthieu, II, 13-15, in fine, citation du proph~te Os~e (XI, 1) qm rappelle l’exode du peuple &u.

LA FRAI’~C-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPH]S-MISRAtM

PR~EACE

~gypte, est l’un des quatre fils de Cham, le fils maudit de Nod48; Agar l’]igyprienne (rien de pdjorarif) dont Abram (bienr6r Abraham) eut son premier-nd, Ismad49; la prophdtesse Marie, ou Myriam, sc~ur, probablement alnde, d’Aaron er de Moise dire tradirionnellement Marie la Juive, dire, selon certaine tradition, Marie l’~gyptienne, quoiqu’elle ne le fur pas, elle, ~ l’inverse de personnages synonymes, autrement que ses deux fr~res, c’est-~-dire que comme eux elle est nee en Egypte, et secr~ternent associde, elle aussi, entre autres synonymes, avec La Vierge Marie, ou Myriam, mere de Jdsus De ces trois piliers d’une dgyptosophie biblique, ne retenons que l’ambiguitd symbolique qu’ils jalonnent. Mais quand les ~gyptiens sont d~clards sages, l’ambiguftd tourne ~ l’ambivalence. Or, Etienne, le protomartyr, prdvient de mdpriser leur savoir: Moise a dtd eleve’ dans toute Ia sagesse des tgyptiens, et il dtaitpuissant dans ses paroles et cIans ses euvres52. Quelle matihe de sagesse engendre-t-elle certe puissance? Entre maint docteur, Philon d’Alexandrie tdmoigne de l’opinion en cours, a quelques varianres pchs. Programme, selon lui, des dtudes de Moise: eL’arithmdtique, Ia gdomdtrie, la thdorie du ryrhrne, de l’harmonie et de Ia mesure, et Ia musique dans sa totalird, c’est par l’usage des instruments et des mdthodes plus particuli~rement employds en ~gypre dans les arts et les trairds que les savants lui en rransmirenr La connaissance, ~ quoi il faur ajouter Ia philosophie des symboles, philosophie qui est exposde dans ce qu’ils appellent leurs rextes sacrds ~ travers les traditions dont sont l’objet les animaux auxquels ils accordent meme des honneurs divins. Le cycle ordinaire de l’dducation, ce furent les Grecs qui le lui enseign~rent; les savants venus des pays voisins lui apprirent, eux, la langue assyrienne er la science chalddenne de l’astrologie. II apprenait aussi les mathdmatiques aupr~s de ceux des ~gyptiens qui s’adonnent tout particuli~rement ~ cerre science ii Pourtant, Moise n’dtait pas un magicien noir et, selon Philon, il ne fraya pas avec les sciences illicites. (Justin ddfendra I’opinion opposde.)

Philon conclut: Erudiant avec prdcision chez les uns er les autres les points sur lesquels ils s~accordent, ceux aussi sur lesquels ils divergent, ndgligeant Ia poidmique er ddpassanr leurs querelles, il recherchair Ia vdrird, car sa pensde ne pouvair admettre aucune forme de rnensonge ii. Cerre sagesse dvoque celle d’Herm~s, puisque Hermes rient ~Thor er de Thor, au plus pr~s. Et ii est advenu que l~hermdtisme trouvkt sa perfection en se rdvdlanr chrdrien, er le Maitre inconnu en s’intitulant Grand Copte. Cependant les p~lerins dErnmaiis comparent aux pouvoirs de Moise les dons ostensibles de Jdsus le Nazarden. Celui-ci, en effer, e’tait un proph?te puissant en ceuvres et en paroles devant Dieu et devant tout ire peuple

60

~,

~‘.

~

48. Gen~se, X, 6.

49 Gen~se, XVI XXV, 19-27 50 Exode, XV, 20-21; Nombres,XII, 1-15, XX, 1,XXiVI, 59; Deutdronome, XXIV, 9, I Chroniques, VI, 3; Mich~e, VI, ‘1. 51 Marie Ia Copie, spouse chr&ienne du Propkte de l’islani, Marie Ia Sage, fille du roi de Saba, rejoignent, avec Marie de Magdala, d’autres Marie, Myriam, Maiyani encore, ausc r6les combin~a et ausc noms souvent substitu~s. 52. Acres, VII, 22

61

~

* *

*

Cerre puissance-li, propre ~Jdsus-Chrisr, ne descendair-elle droir du Pare cdlesre, ainsi qu’elle avair assurd l’avantage ~ Mofse sur les magiciens er les pr~tres dont il partageast linstruction infdrieure? Sur ordre de Pharaon, en effet, JanneV et Jambri’s se sont oppose’s c~ Moise 56, par leurs pratiques occultes Moise les vainquit en duel. Comment? Par Ia parole de A’Ioile, le Seigneurfit cesser lesprodiges Avant d’interprdter les songes des hauts fonctionnaires de Pharaon, Joseph se qualifie: N’est-ce pa.s c~ Dieu qu ‘appartiennent les interpre’tations” ? et quand les mages er les sages d’Egypte dchouent ~ interprdrer pour Pharaon ses propres ri’ves de vaches er d’dpis, Joseph prdvient: Ce n’est pa.s moi, dit-il, c’est Dieu qui donnera une re[ponse favorable c~i Pharaon60 Pharaon lui-mi’me le nomme son ministre: Pourrions-nous trouver un autre homme comme celui-ci, qui a en 1iii le souffle de Dieu 6i? ~

~.

53. Pholon, Vie tie Moise, I, §§ 23-24 (trad. Arnaldex, Mond~sert, Pouilloux, Savinel), ~d duCerll967,p.37 54 AL, § 24, p. 37. 55. ~vangile de Luc, XXIV, 19, 56 11’ lertre ~Timothde, III, 8 Les noms dea mages ne sont pas donn~s dans Ia Torah, Paul les avait lus dans un Targum de l’Exode.

57. Exode, VII, 11 58. Siracide, ~(LV, 3 59. Gen~ae, XL, 8. 60. Gen~ae, XLI, 16. 61. Gen~se, XLI, 38. Daniel, I l’instar de Joseph, l’emporte en oniromancie sur les Chald~ens, mass ce sera chez Nabuchodonosor qm le merrra ~ leur tale. Le mysrire que le roz cleniancse, ce ne sonipas k’s sages, let envoo2reurs, k’s mages et k’s clevins quo soni capables

62

~s.

PREFACE

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

er incendide Puis, dans cer drar, Salomon pria pour recevoir Ia sagesse er l’~rernel la lui accorda Sans plus de reproches, Salomon rechercha des alliances politicocommerciales avec ]‘~gypte D’autres rois d’Isradl firent de mi’me, Osde 76 Ezdchias Sdddcias 78, dernier roi de Juda. ~

L’histoire se poursuir quand Jacob descend en ~gypte, ~ 1’invitation de Pharaon er encouragd par Ptternel. II faut ensuite ~ Israel remonter. Heurs et rnalheurs de la diaspora! A Ia liberrd prosp~re er fdconde a succddd, en effer, l’esclavage 62 er, pour comble, le massacre des males nouveau-nds 63: Dieu choisir alors Moise pour lsbdrer Israd 64• Au moment de quitter l’~gypte, les enfants d’Israelfirencce que Moise avait dit et irs demanderent aux L4gyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des ve’tements. L‘L4ternelfit trouver grcice aupeuple auxyeux destgyptiens et ceux-ci acce’di’rent c~ leurs demandes. Ainsi de[pouilli’rent-ils l’Pgypte 65 Le sens lirrdral, tout y repose ou tout y aboutit (c’est simple affaire de point de vue), recevons-le donc, mais avec les commenrareurs de tous ordres qui s’en donnent ~ cc~ur Joie, usons des trois aurres sens de l’~criture er nommons ces objers er ces vi’tements requis des ~gyptiens. Un exemple sera ropique: selon les Anciens Devoirs des mai~ons opdrarifs, la science emportde de Misraim a permis ~ David er ~ Salomon de b~tir le temple de Jdsusalem. Tourefois, comme Ia sagesse de Moise er de Joseph er de Daniel, issue de Ia mi’me source, Ia ~agesse de Salomon est supe’rieure c~ celle de tous lesfils de l’Orient et toute ira sagesse de l=gypte 66 Mais c’est l’astrologie qui a conduit les mages de lEst ~ Bethldem 67 et Joseph prariquair Ia divination au moyen d’une coupe68. Pourrant, ire roi Salomon aima beaucoup defemmes e’trangi’res69, dont l’tternel avair proscrir le commerce; c~ l’e[poque de sa vieillesse, elles inchni’rent son cceur vers d’~iutres dieux70, lui le roi de sagesse, d’inrelligence er de science 7i Mais Salomon s’allia par manage avec Pharaon roi d’L4gypte, ilpritpourfemme irafile de Pharaon et il l’amena dans Ia ville de David72, er Pharaon la dora avec la terre de Gudzer qu’il avair tout jusre conquise

tie le tire au ros, mais ily a tans le roe! un Dieu quo rdvde k’s mysr~res (Daniel, II, 27; cf. V, 11). Etc. 62. Exode, I, 13-14 63 Exode, 1,15-22. 64 Exode, III, 1-12. 65 Exode, XII, 35-36; cf III, 22, Xl, 2. 66.1 Rois, IV, 30 67 Cf ~vangiIe selon Matrhieu, II, 1-16. 68 Gen~se, ~(LIV,2, 5 69. I. Rois, XI, 1-2 70 I Rois, XI, 4 , cf 5-8 71.Cf [Rois, IV, 29 72.1 Ross, III, I; cf. VII, 8, IX, 24

63

~

~

~

* *

*

Au temps de Ia fin, ire roi du midi se heurtera contre ire roi du nord... et ire roi du nord e’tendra sa main sur pirusieurs pays et ire pays d~L’~gypte 79 ne’chapperapoint De mi’me et selon que des exdg~tes modernes 80 ont intituld respecrivement les deux prophdries du chapirre XIX, apr’s qu’Isale a prononcd contre l’~gypte l’avenir de l’~gypte est prddir. Or, n’entrevoit-on pas dans cer avenir comme une rddemprion? En ce mi’me temps ily aura un auteir et ir’tterneir au milieu dupays d’tgypte, et sur Iafrontii’re un monument c~ ir=terneir.Ce serapour ir’L
I S -0

73 I Rois, IX, 16. 74 I Rois, III, 5-15 751 Rois, III, 1 , IX, 16-24 76 II Rois, XVII, 4 77 II Ross, XVIII, 21. 78. J&~mie, XXXVII, Sis., XLIV, 30, ~z~chiel, XVII, 11. 79 Daniel, XI, 40, 42. Sur Ia guerre des deust rois, des deust royaumes, ch. XI,passom 80. La Nouvelle Bible Segonti (2002). 81 hale, XIX, 19-22. 82 Isase, XXXI, 3.

64

PRLFACE

LA FRANC-MA~DNNERIE ~GYPT1ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

est nu. La philosophie de Memphis-Misraim sera, par consdquenr, celle que nous lal octroierons, que nous lui imposerons, que nous lui reconnalirons en rdponse ~ ses appels, fussent-ils pleins de nos dchos provocants. Il sied donc d’esquisser ~ nouveaux frais la question dgyptienne lancde, mais non rdsolue, par le Rote ancien er primitif85 de MemphisMisraim, un, deux ou trois.

et ddsiranre, car, enseigne l’Ap6tre, tout vous appartoent, soit Paul, soot Apoir~os, soit Ce’phas, soot ire monde, soit ira vie, soit ira mort, soit ire pre’sent, soit ir’avenir Tout est c~ vous, mais vous, vous i’tes au Christ et ire Christ est c~ Dieu 83

4

* *

A LA GLOIRE DU SUBLIME ARCHITECTE

*

Memphis, Misraim, Memphis-Misraim, l’hermdtisme en est absent ~l’origine et ces rites ma~onniques merrent l’~gypte au rabais. D’oij leur vient ce peu? Egyptian Revival, Egyptomania, .ilgyptenrezeption, Agyptosophie, Egyptophilia, Egyptianizing86, des nuances disringuent chacun de ces mors, dont la traducrion fran~aise va de soi. A premii’re vue, er il n’est pas s~r que l’hisrorien ordinaite dispose d’une seconde qui y irair mieux, Memphis-Misralm n’a d’dgyptien pas mi’me une allure ni un vernis, mais une aura, et un nom, bien si?ir. Er cerre aura er ce nom ressorrissent en bref ~ l’dgyptomanie. Dans l’dgyptomanie Roger Caratini ddnonce une imposture 87: l’Egypte ancienne fair r~ver er vendre. Depuis deux si&les, l’Occident en gdndral et les Fsan~ais en particulier sont fascinds et brodent sans fin sur le mystdre des pyramides er les con naissances perdues que ce peuple

DES MONDES aLe secret de Gdrard de Nerval, de Villiers de 1’ [sle-Adam er de bien d’autres, c’est que, sur Ia foi de documents incomplers er apocryphes, remontant pour la plupart ~ l’dpoque alexandrine, ils se crurent in kids ~ des mystdres, ~ des rdvdlarions qui n’existaient pas Maurice Maererlinck s’abuse doublement. D’abord, il manque ~ l’dquird er insulte l’esprit quand il disqualifie le Corpus hermeticum ~ cause d’une rddacrion relarivement rdcenre, au premier sii’cle de norre ~re, er d’une signature pseudonyme. Surrour, Nerval er Villiers sont, dun mor, initie’s. Ce serair restreindre l’dtendue de leur initiation que de les enr6ler chez le seal ThorHermds, pour trans-hisrorique qu’il soit. (Mais on comprendrair addquatement cerre initiation, ou route aurre initiation aurhenrique, en la rapporrant ~ l’dtesnel Hermds-Christ, forcdmenr Christ er Hermds par exemple.) Pourrant, ces rdvdlarions particulii’res arrribudes au Trismdgisre, les deux podres non seulement y ont cru mais ils les ont connues, expdrimenrdes: Hermi’s n’est pas qu’un mythe. (Mais serair-il davanrage sans le Christ? Hermi’s est un autre.) Lucifer rombd du ciel menace Ia tradition hermdrique ~ travers les kges d’une ombre sinistre er les oracles sur l’]~gypte dans leur ensemble merrent le nomade spiriruel en garde, c’est dire le moms. En revanche, Memphis-Misrasm se revendique de l’~gypte er s’en recommande dans une dnigme peinre en vague. A dissiper le vague, l’dnigme ira se rdsolvanr : quel conrenu pour ce propos verbal? Le pharaon 83 I”lettre de Paul aux Connrhiens, III, 2 1-23 84 LAutreMonteou le Catransie/jaire, NewYork, ~d delaMaison franiaise, 1942, p. 146-147.

65

4-

85 Promotof celte appellation frdquenre du Rite n’s rien que de symbolique (est-elle ce litre justifide ?). D’autres Rites ma~onniques l’arboreni, notammeni le Rite primitif, ou Rue dcossais primitif, dir encore Rite (primitif) des philadelphes (de Narbonne), fondd au sem de sa propre fansille par Fran~ois-Anne, vicomre de Chefdebien d’Armissan, le 27 novembre 1779 (yost Les Le9ons te Lyon aux I/us coens, Dervy, 1999, p. 147). D’aucuns fr&es de Memphis-Misraim, en feignant (je l’esp~re) de confondre les deusc Rites primirifi er en Jouanl our Ia commune dpi±~te,ont remontd Ia date de fondation de leur Rite ~ celle du premier Rite primirif ainsi ddclard, soit un gain en anciennerd de plus d’un quart de si~de T Le renforcement par ancoen ne valide pas promotofau LiI des dvdnements remporels. 86. 1zak Cornelius ap hrtp.//www.ucl.ac uk /archaeology/evenrs/conferences/enco/ Sunday/Cornelius hrm (cit par Paul Rich et David Merchant, a The Egyptian Influence on Nineteenth-Century Freemasonry ss, Heretom, The Transactions of the Scottish Rue Research Socoeoy, Washington D.C., vol. 9, 2001, p 48, n. 4). L’arricle lui-mdme dd~oot, en d~pit de ses renseignements pirtoresques sur l’dgyptomanie dans Ia ma~onnerie des Etars-Unis, er de ses rdfdrences 1. plusieurs sites Internet relatsfs au~s rites ma~onniques dgyptiens. 87. L ‘=gyptomanoe,une imposture, A Michel, 2002.

r 66

~

PREFACE

67

LA FRANC-MA~DNNEPJE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRMM

aurair nagu~re possdddes. Voihi tout le th~me, car cer encyclopddiste, dont l’c~uvre considdrable rdmoigne tout au long d’un talent supdrieur ~ celui de ses coll~gues du XVIIIa si~cle, semble psocdder d’un pire secrarisme encore que le leur. Pourrant, le fart bruralisd d’une collecte de faux innombrables et faussement inrerprdrds n’exprime pas la rdalird ddsirante d’une Que’te disis88, mende en Occident, dans l’antiquitd, au XVIC, au XVIIC au XVI]Ie si&les er jusqu’~ nos Jours: cerre aspiration poss~de une signification sacrde qui renvoie ~ l’histoire sante. Dans un livre ignord, dont l’aveuglement ne doir pas masquer l’envergure, Auguste Le F lamanc a mis l’dgyptomanie dans sa perspective, conformdmenr au rirre: Les Utopiespre’re’volutionnaires et Ia philosophie du 18~ si=cire89• Le point de vue a de quoi nous rerenir. Puisqu’ on n‘avair pu riouver, ni sur les continents, ni au sein des mess, les hdrsriers directs des peuples anrdrieurs, il fallair essayer de reconstiruer leur hisro ire ~ l’aide des ddbris des premiers ages. Or, on ne pouvait imaginer une plus belle masse de ruines anciennes que celles que les voyageurs avarent ddcouverres dans la vallde du Nil, “si haures, si longues er si larges, dcrivair l’un d’eux, qu’il n’y a rien de pareil en aucun lieu du monde”. Ne savair-on pas en ourre que l’~gypte avair dtd Ia a patrie des sciences er des arts », avec des ritres plus aurhenriques peur~tre que la Tarrarie de Bailly? Si l’on pouvait pdndrrer le secret des hidroglyphes, l’irnmense biblioth~que d’Herm~s Tiismdgisre, les ~35.525 livres des premi~res connaissances verses aient sur le monde moderne le torrent des lumi&es du monde anrdrieur. Or ces merveilleux ouvrages on savair oii les trouver. Ils draienr encore a dans des antres rdservds par la nature; dans les sourerrains construirs ii cerre intention, sur des colonnes, sur des pyramides, enfin sur rous les monuments a. Pendant tour le cours du si~cle de nornbreux ouvrages avaienr drd consacrds ~ li~gypte. Warburron, de Maillet, Fourmont, Jauna, d’Arvieux, Goguer, d’A.nville, de Pauw, Savary, Volney, avaienr parld soir de ses hidroglyphes, soir de sa religion, soir de son drar prdsenr. Plusieurs voyageurs l’avaient parcourue Ne le salt-on de resre? Sur la philosophie, rant des thdosophes que 88 Jurgis Baltrugaitis, La Qu~5te t’Jsss, sntrotuction d 1’dgyptomanie, 0. Perrin, 1967. En 1985 le sous-titre est mods6d en Eoai sur La legente t’un mythe (Flammarion) Une fois de plus, Iouons le discernement d’Eiik Hornung, L ~=gypte ~‘sote’rsque Le savosr occulee tes=gyptienserson influence en Occiteni, Rocher, 2001 (orig all 1999). 89.J. Vrin, 1934. 90.P 152-153.

A

des cacouacs, l’influence de l’dgyptomanie ambianre est flagrante, er expressdment celle des dgyptomanes classiques qui l’onr nourrie au XVIIP er au XIXa ss&le, depuis (j’dchantillonne en vrac) les tr~s philosophiques et pas du tout philosophisres Voyages de Cyrus, dont le lecreur est subjugud par la personnalird ma~onnico-quidtiste de Ramsay, son aureur; l’obsddanr moralisme du Se’thos de l’abbd Terrasson Si er Ia discrlste mais puissante Crata repoa, jusqu’aux Volney, Dupuis, L’Aulnaye, Lenoir, Boulange, Lerronne 92••~ Influence certaine, disions-nous, mars aussi superficielle; plutlst un pressentiment, plut6t un appel. L>~gypte dans Memphis-Misraim? C’est pour aurant que l’on ddcide d’en y merrre, er c’est ce que l’on aura ddcidd d’y merrre. La vocation dgyptienne est suggdrde, Ia situation oblige ~ prendre un parri acrif, nous supposons que ce parti re~oit cerre vocation. Alors que le symbolisme, assorri de l’alldgorie, constirue Ia mdthode spdcifique de Ia franc-mai~onnerie, cerre socidrd de mystlsres dans l’Occident moderne, qui s’dmerveille des hidroglyphes, sans plus, dddaigne d’en analyser le principe coinme l’avaient fair les philosophies occultes du XV~ silscle: art de mdmoire, le Physiologus, Polyphile le jardinier... Faure de quoi, les hidroglyphes, pris en un sens gdndrique, ne fondent ni ne perfecrionnent explicirement la prarique riruelle er la mddiranon personnelle des premiers francs-ma~ons. Premier mouvement, premier pas. Plorin, au livre V des Enne’ades, dcrir: a Les sages dgyptiens dessinls. rent er gravlsrent pour chaque chose dans leur temple une image qui Ia manifesrair. Chaque image est donc comprdhension, sagesse er substance tout ensemble, sans raisonnement discursif ni ddlibdrarion > A quoi Ficin, traducreur de Plorin, ajoura cerre lurnineuse remaique: a Les pr~tres dgyptiens n’utilisaient pas des lerrres discr~tes pour signifiet des myst~res, mais des images enti~res de planres, d’arbres er d’animaux, parce que Dieu a un savoir des choses qui ne se donne pas dans la complexird de l’intellection mais par une forme simple er ferme de la chose ~

91 Le hdros de ce roman de 1 731 s’apparente au Tdldmaque de Fdnelon (ses Aventures en 1699), voile au Cyrus de Ramsay, bus un ddguisement dgyptsen. II ne surmonte ni ne ddcrit aucun rituel ma~onnique, quoiqu on en ecrive ~ er h, mais les dpreuves prdparatoires ~ une initiation imaginaire dans l’I~gypte pharaonique sont rdmi. niscenres du rite des dpreuves dldmentaires en usage dans Ia Franc -ma~onnerie. 92 Des fiches ont dtd consacrdes I chacun des aureurs mentionnds, leo deux premiers exceptds, dans Ia Petite encyclopdtie te l’=re tu Verseau, op cit. s v 93 Cerre citation de Ploisn er Ia suivanre de Ficin, ap Rudolf Wittkower, Allegory ant The Migration ofSymbols, Thames & Hudson, 1977, p 116

a

I 68

en question. Dans ce commenraire d’un philosophe par un pr~tre er un mage, quelle belle le~on pour des mai~ons dgyptiens! quelle planche raborde! On peur aller plus loin. Une crainre s’y oppose parfois, une mauvaise crainre, ~ peine consciente, de la rdvdlarion, ftlt-elle celle d’Hermlss Trismdgisre (mais il ouvre, pour son honneur, Ia voie ~ al’inflme a), une crainre obscure des dieux dgyptiens er de leur Dieu, dans une ]~gypte rerournde, c’est-~-di re redressde. Une rendance modernisre, au sein de Memphis-Misra:im~ aujourd’hui, rarionalise cer effroi devant le buisson ardent en prdconisant contre Ia spirirualird une spirirualird qui nen soir pas une, une spirirualire’ < laique a, aurrement non religieuse er difficilement mdraphysique, qu’~ Ia rigueur on pourtair enrdrsner comme un spirirualisme. Les prdsocrariques y supplanrent Plorin. La sagesse que poursuivraienr les ma~ons dgyptiens consisrerair en ceci: a Connaitre qu ‘une raison gouverne tout ~ travers tout a, et non pas a connaItre Ia raison qui gouverne tout Ce renoncement a pour prix l’idol~trie. La Sagesse, l~-dessus, rend l’oracle dans le livre dponyme: Ceux-ci pourtant ne me’ritent qu ~n bIame le’ger pironge’s dans ires euvres de Dieu, zl~ scrutent et zl~ c=dentairors c~ ir’apparence, car zir est beau ire spectacle du monde! Etpourtant eux non plus ne sontpointpardennables. S’iirs ont e’te’ capabires d’acque’rir assez de sciencepourpostuirer l~nite’ du monde, comment n ~nt-iirspasplus t6t de’couvert ire Maitre94? Contre ir’impie’te’ et ir’injustice de ceux qui tiennent Ia ve’rite’ captive dans Pinjustice95, Paul explique l’oracle aux chrdriens de Rome: Ce quz chez Dieu est invisible sapuissance e’ternelle et sa divinite’ se voit fort bien depuis Ia cre’ation du monde, quand ir’inteirligence ire discerne par ses ouvrages. firs sont donc inexcusabires puisque, tout en ayant connu Dieu, irs ne ir~ntpas glorfie’ comme Dieu et ne lui ontpas rendu grc2ce, mais irs se sont e’gare’s elans des raisonnementsfi~tiles, et ireur cteur sans intelligence a e’te’pironge’ dans ires te’n=bres.Sepre’tendant sages, irs sont devenusfous, et irs ont change’ Ia giroire du Dieu impe’rissabire en des images de l’e’tre humain pe’rissabire, des oiseaux, des quadrupides et des reptiles. /...] firs ont change’ Ia ve’rite’ de Dieu pour ire mensonge et adore’ Ia cre’ation, en iruz rendant un culte, au lieu du Cre’ateur, qui est be’ni pour toujours96! )).



e~

PREFACE

69

LA FRANC-MA~DNNERIE ~GYPTIENNEDE MElvfPI-{IS-MISRAIM



94. Livre de Ia Sagesse, XIII, 6-9 95 Lerrre de Paul aux Romains, I, 18. 96. It, I, 20-25 Selon certe ddmonsrration, que les piensiers succ~s de Ia science moderne viendront drayer, l’athde qu’excluent les premiers statuts de Ia franc-ma~onnerie

Exit l’hermdrisme, du coup; disons, si l’on veut, qu’il n’est pas invird ~ entrer dans le temple qui sert d’atelier aux mar~ons. Exit l’hermdrisme selon Evola, mais Phildas Le Besgue nous offre, comme ~l’hermdrisme, un recours Qu’apporte donc au jusre Thot-Herrnlss ~ Memphis-Misraim? L’hermdrisme nest pas un exercice inrellecruel, rnais une rdvdlarion, er une rdvdlation ~ metrre en prarique; une rdvdlarion ~ assimiler qui clicre de s’assimiler au dieu; rectifions: d’obtenir que Dieu nous assimile. (Dans quelle mesure, d’assimiler le rexte m~ne-r-il i cerre assimilation mitiatique qu’il reclsle; c’est-~-dire comment Ia rdvdlation rec~le- r-elle l’inination? La question est pendanre, qu’on n’oublie de Ia creuser.) Devenir Dseu, voil~ le but du disciple d’Hermlss, er les trois sciences occultes concourent, au bout du compte, ~ l’y acheminer. Ourre une prarique ~ moddrer des sciences occultes, ourre mlsme la mystique cdrdmonielle ou inrdrieure des ndo-plaroniciens, de modernes adepres des rites e’gyptiens ont rdsumd er prdcisd l’articulation des prariques er du but de l’hermdtisme en usant de l’expression a voies internes a. Ces s’ voies inrernes a astreignent les sciences occultes ~ servir un processus rant spiriruel que psycho-physiologique de rdgdndrarion rant physique que morale, ordonnd ~ La divinisarion de I’~.me et ~ la liberre’ de l’esprit: La rdgdndrarion y tend ~ La rdinrdgrarion de l’homme er des lstres. Cagliostro dirigeair des rerraires oii le processus drair mieux surveille’ er accdldrd. Entre les a voies inrernes a er les procddds, d’ailleurs peu dgyptiens, peu e’gyptianisants, de Cagliostro en sa Haute Mar~onnerie e’gyprienne ~ il y a plus que des affinite’s. II y a des affinite’s entre les a voies inrernes a er les procddds de Cagliostro, d’une part er, d’autre part, les travaux d’Enel sur l’e’neoge’tique des anciens ]~gyptiens dont il a exhume’ Ia science er La sagesse lides. (Ce lien ne suppose ni n’exclut que soienr vdrifides er encore moms appliqudes les reconstirurions techniques de cerre sagesse er de cerre science qu’Enel-Skariatine effecrua.)

spdculative (1723), ne pourra dtre, au remps de John Locke, qu’un athde stupide, stupide par ddflnition. 97 Pas facile, mass pas impossible de saisir Ia nature de ces procddda, comme je m’y stiss efforcd dans diverses drudes. Suffise ici de donner une rdference stue pour commencer a Notes sur les travaux de Cagliostro ~Lyon ‘s, avec les souvenirs d’un ancien pupille, L’Jnitiation, mars 1906, p. 25 5-262.

70

PREFACE

LA FRANC-MAcONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

71

signification. Or, la signification de chacun des trois facteurs ddcoule de celle du premier: Dieu est amour

Assurdmenr, peu d’hommes, er mlsme peu de ma~ons er m~me de ma~ons e’gyptiens sont capables de suivre les voies inrernes. Graces ~ Dieu! Grandes ouverres, ces voies risquent souvent de mener aussi loin vers le bas qu’elles promerrent de mener en haur. C’esr de quoi Phildas Le Besgue s’rnquidrair en lisant Evola. Leurs partisans d’ailleurs, y voienr les Arcana arcano rum, qu’ils enchassent dans quarre des plus haurs grades de Misrafm incorpore’s l’dchelle de Memphis-Misraim, les 87e, 88c, 89e, et 9Oadegrds. Ces grades, qu’on rapporte jolie alldgorie - ~ Naples er ~ Cagliostro, existaient, cerres, sous ce nom, au XIX~ sidcle, mars quelle ne fur pas ma ddception quand, un riruel dir des arcana arcanorum ddcouverr jadis dans le fonds Gaborria de Liesville, ~ Ia Bibliothdque municipale d’Alen~on, m’apprit que son extreme pauvrerd allait jusqu’~ ignorer les avoies inrernes , le nom er La chose!

5 DIEU EST AMOUR

-

* *

* 0-

~

D’un pas ultime, nous aborderions, par un saur incommensurable, cerre ]~gypte compldre, comme son nom l’indique: L~gypte copre, ou e’gyptienne. Du coup, Memphis-Misraim peur assumer ~ plein son lieutitre. Quel serair, en effer, le desrin promis ~ Memphis-Misraim, si ce ndtait d’assumer la tradition dgyptienne? L’assomprion de 1’tgypte est donc l’assomption de la mai~onnerie dgyptienne, de Memphis-Misraim. Memphis-Misraim n’est pas plus un rite cbrdrien que le pharaon n’e’taat disciple du Christ; mais pas moms l’un que l’autre. L’tgypte inre’rieure er L~gypte gdographique, qui font ensemble son hisroire sante, ne jurent que par l’immorralird er ne vivent que pour l’imrnorralird, en fait pour l’e’ternite’, pour les dieux, en fair pour Dieu en mol, en soi er poui soi, pour moi en Dieu. A l’inverse de l’hermdtisme lucifdrien, la synrlThse des re’ve’lations, qui purifie, qui rransmue, qui sublime, re’vdle le divin arche’type. Or, la vdrird ~ l’dgyptienne, avec le secret des voies inrernes, nt.d ne l’a mieux per~ue que le tr~s haur podre mind, lui aussi, er patient pddagogue 0. V. de L. Miosz, nul ne l’a annoncde miewi que lui dans ires Arcanes9m. Instruir des rapports qui existent entre Dieu, l’homme er l’univers, il salt leur donner sens, c’esr-~-dire qu’il les orienre selon leur 98 Teillon, s d. [fin 1926 ddbur 1927’]

La franc-ma~onnerse moderne, dire spe’culanive depuis ~757, proclame sans ambages l’existence de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers ou le Sublime Architecte des Mondes; statutairement elle exige de ses membres qu’ils croienr en len er au livre ois il re’vdle sa volonre’, quel que soir ce Dieu, quel que soir ce livre iSO. Cerrains rdgimes er certains rites ma~onnique spe’cifient, en suppldment ou en compldment, Ia nature du thdisrne instaurareur, er organisent des rituels analogues; ceux-ci induisent, Dieu voulant, Ia de’marche spirituelle des personnes qui s’y conforment. Une seule religion exisre sous des noms divers depuis Ia crdarion du monde, ~ savoir le chrisrianisme, qui a pris ce nom aprds la venue du Christ. La franc-ma~onnerie rhdisre, par ddfinirion, religieuse, est donc chrdrienne, sans Ia lerrre dans Ia plupart des cas, mais ~ la lerrre dans le Rote dcossais recrifid er l’Ordre suddois. Sans Ia lerrre, le chrisrianisme irrigue Ia franc-ma~onnerie dans son enrier. La franc-mna~onnerie e’gyprienne y e’chappe d’autant moms que son ~gypte s’approchera sans partage de l’~gypte ide’ale et rdelle. Si les rites de Memphis, de Misrarm er de Memphis-Misraim n’dtaient gudre e’gypriens au ddparr, rien ne ddfendair ni ne ddfend de les e’gyprianiser peu ou prou er l’on ne s’en est pas privd, surrour au cours du XX5 si&le. Aujourd’hui, ces suppldments de kci sont renus pour acquis er les ma~ons dgyptiens fiers de leur dpirhdte, s’effotcenr de faire frucrifier Ia succession rdcenre afin de s’inre’grer mieux ~ l’~.gypre, de mieux inre’grer l’tgypte; une ~gypre ~ quelque degre’, diversement traduir, de son inrdgralird. Les moments majeurs de Ia gradation ont dre’ releve’s tout ~ l’heure. 99.1” lerrre de Jean, IV, 8, 16 100. a “De Dieu em de Ia religion” a (Alpina, avril 2001, p 113) enrerre ddfinitivement leo voeslles lunes laicardes du Grand Orient de France er du Grand Orient de Belgique qu’un ancien de Ia premiere obddience avait tenrd d’exhumei (a Le piemier anode des “Constitutions d’Anderson” a, Alpina, ocrobre 2000, pp 237-239)

K 72

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

PRLFACE

Voici qu’en haur de l’dchelle, oii l’~.gypte est toute copre, le Sublime Archirecre des Mondes, arbirrairement tenu pour le Grand Archirecre dgyptien de l’Univers, se rdvde en son essence: Dieu est Amour. Fions-nous-en au Philosophe inconnu: Pascal approcha de [a rhdosophie comme nul aurre que lui qui ne fur point thdosophe. Or, Pascal affirme a Le Dieu des chrdriens ne consisre pas en un Dieu simplement aureur des vdrirds gdomdrriques et de l’ordre des dldments; c’est la part des pafens et des dpicuriens. Ii ne consisre pas seulement en un Dieu qui exerce sa providence sur [a vie et sur les biens des hommes pour donnei une heureuse suite d’anndes ~ ceux qui ladorent; c’est la portion des Juifs. Mais le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu des chrdriens, est un Dieu d’amoui er de consolation; c’esr un Dieu qui remplir l’Thie er le cc~ur de ceux qu’il posslsde; c’est un Dieu qui leur fair sentir inrdrieuremenr leur mis~re er sa misdricorde infinie; qui s’unit au fond de leur Thie; qui la remplir d’humilird, de Joie, de confiance, d’amour; qui les rend incapables d’aurre fin que de lui-meme ~. Comment Dieu peut-il aimer ses crdarures, [‘Archirecreses mai~ons L’amour, en effer, implique l’e’galite’ des amants, er la crdarure n’est pas dgale au Crdareur. Norre capacird d’abandon inhdiente ii l’amour fair que nous sommes, pour ainsi dire, plus a adultes a que Dieu, comme Nietzsche l’a vu, aux yeux lui-m~me du rhdologien McCabe. Mais le Dieu de Nietzsche, le Dieu des arhdes est un Dieu prd-chrdrien. Le Pare lui peur aimer il est meme tout Amour er Dieu lui-meme est l’objer de cer amour : tel est le message de Jdsus. Er nous, les hommes, nous sommes suscepribles aussi de l’amour de Dieu par Ia mlsme raison qu’il nous a fairs capables de lui. Si Dieu ne peur nous aimer en rant que crdarures, l’amour muruel de Dieu er du Fils, le Dieu fair homme, nous saisir, nous drreinr, puisque Christ est 1’ Fiomme, et qu’en Christ nous devenons Dieu par une grace qui nous lib~re d’un esclavage hyporhdrique. De ce nous er, par consdquenr, de cer amour, Dieu-Arnour exclurair-il les hommes qui ne connaissent pas ou qui mdconnaissenr le nom du Verbe incamne’? Le Fils de Dieu apporre la solution, parce qu’il est Ia solution; il rdsour en parriculier, dirair-on, le probllsme de la rdgdndrarion er de la rdinrdgrarion, mais n’esr-ce pas l~ le probkme gdndral? II est l’image du Dieu invisible, ire premier-ne’ de toute ira cre’ation , car c’est en lui que tout a e’te’ cre’e’ dans ires cireux et sur ira terre, ire visible et linvisible, trdnes, sei~neuries, dominations, autorite’s. Tout a e’te’ cre’e’par lui etpour lui; il

est avant toutes choses et toutes choses se tiennent en lui. Ii est Ia tdte du corps qui est l’i5girise. Ilestire commencement, ire premier-ne’ d’entre ires morts, afin d’dtre en tout ire premier. Car ilaplu Dieu defaire habiter en lui touteple’nitude i02. Le Plsre de glo ire a mis le Christ au-dessus de toutes principautes, autorite’s, puissances, seigneuries, de tout nom qui puisse se prononcer, non seulement dans ce monde-ci mais encore dans ire monde i~ venir. II a tout mis sous ses pieds et il Pa donne’ comme te’te, au-dessus de tout, ~ P=glise,qui est son corps, ira ple’nitude do celui qui remplit tout en tous i03• Comme ire corps est un, tout en ayant une multitude do parties, et comme toutes les parties du corps, en de~zt, de leur multitude, ne sont qu ~n seul corps, ainsi en est-il du Chrirt 104 C’esr norre destin er c’esr norre tache er c’esr norre grace deformer irem saints pour l’ceuvre du ministir’re, pour ira construction du corpm du Christ, jusqu ‘c=ce que nous soyons tous parvenus ~ Panite’ de Iafoi et de Ia connaissance du Firs de Dieu, d l’e’tat de l’homme adulte, ~=Ia mesure de Ia stature parfaite du Christ103. Mesure de Ia stature parfaite du Christ... la seule er vraie kabbale applique cetre dernilsre expression au grand homme, ~ l’homme primordial er ultime, Adam Kadmon, que l’aplstre Paul, e’llsve de Gamaliel, qui l’dtart de l’immense Hillel, identifie avec le Christ i06 Osiris fair le type e’gyptien d’Adam Kadmon, ddmembrd puis remembre’ ~[a diligence d’Isis. Par le bapteme nous ressuscirons et l’eucharisrie nous donne Ia vie drernelle. C’est ici ire pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis ire pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu ‘tin mange de cepain, il vivra e’ternellement Ainsi, vous e’tes ire corps du Chrimt, vous enfaitespartie, chacun pour sa part Chacun de nous peur s’e’crier: Ce n ‘estpas moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi 109 Pourrant, ire baptdme nepurifiepas ire corps, mais l’engagementc=Dieu dune bonne conscience et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par ira re’surrection de Je’sus-Christ110 Pourrant, si le Christ est ressuscird, nous

-

~

-

101. Pensa~es, n” 419, dd Le Guern (Pldoade)

73



‘~

~

‘~.

102 Lerrre de Paul aux Colossiens, I, 15-19 103 Lettre de Paul aux Ephdsiens, I, 2 1-23 104 I” lettre de Paul aux Corinthiens, XII, 12. 105 Lertre de Paul aux ~phdsiens, IV, 12-13 106. Ceire identification a dtd avancde dans a De l’alchimie comme chrisrianisme prdface cit., p. 27-28. 107. Evangule scion Jean, VI, 50-5 1 108.1” lerrre de Paul aux Corinthiena, XII, 27 109 Lerrre de Paul aux Galares, II, 20 110.1” lerrre de Pierre, III, 21

a,

LA FRANC-MAIONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHtS-MtSRAIM

PREFACE

qui vivons en corps morrel er nous disons en meme remps ressuscirds avec lui, nous ne le sommes pas encore. Ceux qui souriennent le contraire se sont e’carte’s de ira ve’rite’ en pre’tendant que Ia re’surrection a dejA~ eu lieu, irs renversentainsi Iafoi deplusieurs ~. Ce dej~-pas encore, rdcurrenr dans norre condition prdsenre, laisse place aux effers psycho-physiologiques des techniques du mdme ordre : le fant6me des a voies inrernes a apparair, sur fond de [‘immorralird gracieuse perdue par Adam. Ce n’esr pas le lieu d’appidcier la porrde Ismirde er les limires fort loin repoussdes des techniques, auixquelles les sacrements parricipent dminemmenr, si l’on ne prdfere voir en elles routes des sacrements sous la coupe, voire the’orique, du bapteme er de l’eucharisrie. Marquons ndanmoins deux points sensibles de l’alchimie comme christianisme: Lucifer er la femme. Pour bannir Lucifer, il suffir de ne point confondre le faux Lucifer avec le vial Lucifer, Dieu nous y aide! Le faux Lucifer est le plus beau des anges en son drat de ddchdance, c’esr Saran, dont les dons pervertis se sont muds en presriges; d’un mor, c’esr Satan. Le nouveau Lucifei a remplace’ en infiniment mieux le Lucifer falsifid, er c’esr le Christ. Tu es tombe’ du cieir, e’toiire du matin, flirt de l’aurore f..J Tu disais en ton cceur Je monterai au ciel, j ‘e’tablirai mon tn3ne au-dessus des e’toiles de Dieu iii. Cerre adjusarion vise le faux Lucifer. Le Christ rei~oit ces rirres, entre beaucoup : Le rejeton et Ia poste’rite’ de David, l’dtoile brilIante du matin ii3 Le latin de saint Je’r~me rend les trois derniers mors par Lucifer. Et que l~totie du matin se bye donc en vos cceurs ii4 !Lucifer lus-meme n’a-r-il pas promis de soi : Je lui donnerai l’e’totie du matin ii5? Double paradoxe: dans la mouvance lurhdrienne, la gr&ce divine et la m~thode humaine sont dgalemenr mises en valeur; dans l’Orsenr chre’rien, l’Esprir saint, qui vient par le Christ, occupe une place singuli~re qui accueille aussi [a mdrhode. D’aurre part, [a gnose lucifdrienne en mauvais part caricature souvent le r6le de la femme dans la rdgdndrarion er [a rdinrdgrarion.

Sa Sagesse, que les hommes ne peuvent ddsormais penser que dans Ia cardgorse du fdminin, Dieu la conremple avant Ia crdarion du monde ii6 D’apr~s ce rexte, c’esr bien [‘homme qui serait le premier-nd, mais c’esr la femme qui serait la premi~re-cons~ue. Er si, figure choisie de Ia Sagesse drernelle, elle n’esr e’trang~re ~sla cause, ~ la crdarion et ~ la pre’sence de rien de ce qui existe, elle ne l’esr donc pas ~ la suscitarion de l’bomme lui-m~me ~ a Le r6le de la femme, que les faux lucsfdriens, ces demeurds, vilipendent, se trouve ansi exalte’ dans la sainrerd. Er le r6le sans mesure de cerre femme unique, Myriam, qui n’esr assimilde ~ la Sagesse que par l’effer d’une illusion saranique, mais qui y participe davanrage qu’aucune crdarure, perfection de la crdarion, nouvelle ~.ve, a la femme dans la Grace enfin resrirude a, apre ~ tout et qui joue depuis le commencement, sous le regard complaisant du Sublime Archirecre des Mondes. Elle, elle, la Toure-Pure, Norre-Dame, elle, le col du corps mystique dont le Christ porte-lumi~re, son Fils, est Ia tete, elle qui parricipe singuli~rement ~ Ia Sagesse, elle vient prier ~ norre c&e’ quand nous nous appr~tons pour accueillir, grace au Rdparareur, Sophie Ia promise. Cerre voie mrerne, par excellence, peur s’accommoder avec quelle prudence ! avec quelle discrdrion des a votes inrernes a d’un hermdrisme bien compris. Louis-Claude de Saint-Martin, p~lerin er mdrreur, dclaire un compaguon sur le chemin par lequel il est parvenu ~ la possession de ce rrdsor qu’esr [a Couronne sensible ~ l’inte’sieur er dans le visible. Ce n’est point, lui dcrir-il, la volonre’ forte de l’obrenir ni l’abandon sans volonre’ disrincre, c’esr une fructification narurelle. Er le rhdosophe d’espdrer, a avant de mourir, un ddveloppemenr plus considdrable encore. La volonre’ de Dieu~soit faire. Amen a. Si les a voies inrernes font le secret de Memphis-Misraim, le secret des voies inrernes a rdside dans la voie inrerne. Apr~s rout, il n’esr franc-mas~onnerie, ~.gypte, Bible, tradition universelle et religion ple’ni~re que de se rdgdndrer avec la grace de Dieu: le nouvel homme, implicite ou explicire, pour tous er pour chacun.

74

.

111 II’ lettre de Paul ~Timoth&, II, 18 112 Isaie, XIV, 12-14. 113 Apocalypse, XXII, 16. 114.11’ lerree de Pan] ~Pierre, I, 19 115 Apocalypse, 11,28

75









2003 116

Livre des Proverbes, VIII 117 Paul Claudel, Seigneur, apprenez-nous 4 prier, Galhsmard, 1942, ch IV, p. 47. 118 Paul Claudel, La Vierge ~ midi a in Po~mer te guei-re, ap cEuvre po~’tique (P1~iade), p 532. 119 Lerrre ~ Kirchberger, du 18 ocrobre 1795

AVANT-P RO PG 5

QU’EST-CE QUE 1.

LA FRANC-MA~ONNERIE I~GYPTIENNE?

La prdsenre rdddition, rr~s largement augmenrde, de l’ouvrage publid en 1988 sous le meme rirre er sur le meme sujer ~, ne rerracera pas plus que [a premiere, avouons-le d’enrrde, [‘hisroire fort mouvement& de route la franc-ma~onnerie dgyptienne, ni meme l’hisroire, fort turbulente elle aussi, er pout tout dire souvent assez navranre, des rites sdpards de Memphis er de Misraim qui en ont dre’ tout au long du XIX’ si&le les principaux reprdsenranrs. Au vras, nous nous consacrerons surrour ici ~ la franc-ma~onnerie de MemphisMisrasm, qui en est d’ailleurs, sous de multiples formes, la branche conremporaine la plus sdpandue. Cependant, deux questions se posent d’emblde, dont il faur au moms esquisser les rdponses avant d’enrrer pleinement dans norre sujer. D’abord, qu’esr-ce que la franc-ma~onnerie dgyprienne ? Ensuite, que sont les rites de Misraim er de Memphis? La franc-ma~onnerie spdcularive, voire opdrarive, prendrait-elle sa source sur les rerres du Ni[ comme le prdrend, d~s 1731 er pour la premi~re fois semble-r-il, l’abbd Jean Terrasson (1670-1750), professeur de philosophie grecque er larine au Colkge de France, membre de [‘Acaddmie des sciences er de l’Acaddmie fran~aise, dans un roman

I

1 La Franc-ma~onnerie i~gyptienne te Memphis-Misraim I Histoire, Paris, Cariscript, 1988 Jinaugurais alors, desquels apr~s quelque cinquanre ans de S’agsssanr silence surde le I’hssroise sujet, une fran~arse, s&se d’ouvrages au nombre ii faur au moms disrsnguer le livee de G~rard Galrier, Ma~onnerme i~gyptienne, Rose-Croix et na~o-chevalerie Les FiLs te Caglsosrro, Monaco, Editions du Rocher, 1989, au champ d’invesrigarion plus large

I.

78

AV~NT-PROPOS

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

~succ~s inrituld Sethos 2, mainres fois rdddird ? Au demeurant, Terrasson drair-il l’aureur ou se faisait-il simplement l’dcho de l’idde d’une filianon entre Ia franc-ma~onneiie spdcularive naissanre er les anciens myst~res pharaoniques, qu’on trouve de’j~ en germe, d~s 1727, dans ires Voyages de Cyrus d’Andre’-Michel de Ramsay ~? En tout cas, les premiers ma~ons modernes, fdrus de myrhologie antique, lecreurs du tr~s fameux cEdi~pus .cfgyptianicus dAthanase Kircher voire de la somme bien moms connue de Jean-Pierre Valerian ~, n’ignoraienr cerrainement pas que l’r.gypte avair dre’ ddj~ considdrde, pr~s d’un si~cle plus t6t, comme [‘ancetre, assurdment Idgendaire, de la non moms myrhique frarernird de la Rose-Croix 6 Or, en labsence avdrde d’une filiarion hisrorique rarrachant [a franc-ma~onnerie, ou quelqu’autre dco[e iniriarique que ce soir, aux myst~res de [‘~.gypte antique, s’agissant de la Rose-Croix comme de Ia franc-ma~onnerie, la rdponse ne soufre aucun doure: c’esr pure Idgende sur le plan de l’histoire dvdnemenrielle. Car si l’on discute encore des origines de [a mai~onnerie moderne, ii s’agir d’apprdcsei le lien entre les corporations opdrarives er l’influence des modernes dans la naissance de [a Grande Loge de Londres er de Westminster, premi~re du monde, en 1717 ~, il n’esr pas question de remonret ~ quelque civilisarion antique, furce ~ l’r.gypte des construcreurs de pyramides er des pretres de Pharaon. Voil~ pour l’hisrosre. Mats l’histoire n’esr pas tour, et [‘dgyptosophie des mai~ons e’gypdens a du si&le des lumi~re, comme de leurs successeuts jusqu’aujourd’hui, surpasse et sublime, en assumant leurs contradictions, ‘~,

2 Sethos, histone ou Vie tirk tes monuments anectotes te I’ancsenne Egypte, tratuite t’un manuscrit grec , Paris, H. L Gu&in, 1731 3 Voyages te Cyrus aver un tiscours sur La mytho/ogie, Paris, Quillau, 1727 4 i2TEtspus £gyprsacus Hoc est Universalis Hseroglyphscae Veterum Doctrsnae sensporum sniursa abolitat instauraiso, 3 vol , Rome, Vitalis Mascardi, 1652- [654. 5. Les Hiriroglyphes Commentaires tes lectrer et fignres sacrr~er tes £gyptiens e~autres nations .., Lyon, Paul Frellon, 1615. 6. D~s 1614, Ia Fama frarernitaris al1~gue d’ailleurs un bref s~Jous de Christian Rosenkreurz en Egypte (Bernard Gorceix, La Bible tes rose-croix, Paris, Presses univerasraires de France, p. 5). 7. Lhypoth~se de Is filsarion m~di~vale fait l’objet de La th~se de Robert Amadou, La Tratinon ma~onnsque, Paris, Cariscripe, 1986. L’&at des travaux sue le sujet ese commod~ment r~sum~ er discut~ dans le num~ro sp&ial de Ia revue Renaissance rratsrsonnelle De Ia Maj~onnerse op6rative 4 Ia Franc-/Viaj~onnerie sp&ulative fihsa0 118tions ruptures. Acres 119, et avril-juillet 1999. du III’ colloque du Cercle Renaissance eraditionnelle, n

79

l’dgyprologie er l’e’gyptomanie Relisons Plurarque : a Il existe une doctrine qui se ranrache ~ la plus haute anriquird en qui, des fondareurs de connaissances sacrdes en des ldgislateurs, est descendue jusqu’aux po~tes et jusqu’aux philosophes. a ~ Et pourquoi pas jusqu’~ Ia francmai~onnerie, qui, sous la forme de cerrains rites les plus singuliers er les moms sages, peur ainsi revendiquer une filiarion de ddsir, voire une filianion symbolique, er pourquoi pas? une filiarion spinruelle avec les myst~res e’gyptiens ? Car, malgrd l’absence de lien hisrorique, [‘esprir souffle oii il veur, qui n’en valide peut-etre pas moms le ddsir de rattachement de certains de ses rites mysriques ou occulrisres. Telle est, depuis la seconde moirid du ~qj 1e si&le, la francmai~onnerie e’gyptienne, aux rites mu[riples er vane’s. Quand apparair, de’j~ marginale chez les siens, cerre ma~onneriel~, Champollion n’ayanr pas encore ddchiffrd les hidroglyphes, l’r.gypte ancienne, dont on sair bien peu de choses, hormis ce qu’en disent les classiques de l’Antiquite’ grecque, est encore mais cessera-r-elle jamais de [‘erre? une Egypte de ldgende. Marquons donc [es drapes de [a ldgende non moms que le progr~s de [e’gyprosophie. D~s 1758, le bdnddicrin gyrovague Antoine-Joseph Pernety (17 161796) s’inrdresse aux Fables e’gyptiennes et grecques ~ qu’il enrend ddvoiler ~ l’inrenrion de ses confr~res alchimistes. Cependant, si Pernety a bien re~u [a lumi~re ma~onnique, il n’a pas fonde’ le rite herme’rique qu’on [ui arrribue encore trop souvent, er le riruel de chevalier du soleil, atresre’ pour la premiere fois ~ Paris en 1761 ~ dont on le dir l’aureur, est apocryphe. Quant au cerc[e d’illumine’s, fdrus d’a[chimie er de rhdosophie qu’il diiigea en effer ~ Berlin en 1779 plus rard, puis en Avignon, celui-ci n’eut rien de ma~onnique, ni d’e’gyptien ~.









~

8 Cf Robest Amadou, a~gypte ss, Encyclop&Ise te Ia franc-ma~onnerse, sous Ia direction d’~ric Saunier, Paris, Librairie g~n~rale fian~aise, 2000, pp. 244-247 9. Plurasque, Isis et Osiris. Traducrion nouvelle avec avant-propos, prol~gom~nes er notes par Mario Meunser, Paris, Guy Tr&ianiel, 1979 10 Les Fables egyptiennes ec grecques tdvosldes et rdtustes au mfrne principe, avec explication tes hs&oglyphes et te La guerre te Troie, 2 vol, Paris, 1758 , puis 1786 er 1796, nouv it, Milan, Arch~, 1971 Paris, La Table d’~meraude, 1982. 0 91-92, jusller11 Pierie I’vlollier, ,, Contribution ~ 1~tude du grade du chevalier du Soles] 1. Apparition octobre 1992, du pp grade 160-217, et riruels ,2.originels Sources ss, er Renaissance doctrine du grade rratzisonnelle, a, it, n’ n93, Janvier 1993, pp 2-30, a 3. Le grade dana Ia prarique ma~onnsque du XVIII’ ss&le a, it., n0 9495, avrsl-juillet 1993, pp. 78-173. 12 Cf Robert Amadou aPernery (Antoine, Joseph), 17 16-1796 , Diction naire te Ia franc-ma~onneru., 2’ it, Paris, Presses universitaires de France, 1998, pp 9 17-922

AVANT-PROPOS

En 1766, l’i5toile flamboyante13 de Louis Henri Thdodone de Tschoudy (1724-1769) ignore encore la filiarion e’gyprienne, comme l’ignorenr d’ailleuns les niruels apocryphes dont on fair endosser la parernird au fameux baron. Mais la fin des anndes 1760 marque une nouvelle drape, lorsque commencent ~ circuler des trairds d’inirianson a e’gyptienne ~>, comme celui de Karl Fniedrich von K6ppen (17341797) en Johann Wilhelm Bernhard Hymmen (1731-1787), Crata repoa, publid en Allemague en 1770 ~ qui passe pour reproduire d’anriques rites e’gyptiens. Ce traird, qui n’esr qu’un roman, dont il semble d’ailleurs que Cagliostro air revendiqud la pat ernird, se rapporre vraisemb[ablemenr aux rites de 1’ Ordre royal du silence des architectes surnomme’s Africains, fonde’ ~ Berlin par Kdppen en Hymmen vers 1767. Ce serair ainsi le premier rite ma~onnique e’gyptien connu, dont un chapirre provincial sera installe’ ii Paris, en 1778, pan Frdddnic Khun. Mais cer ordne-l~ attend encore son hisronien. En maige des marginaux, mais au cc~ur de la ma~onnerie dgyprienne dont il incarne ~ l’en croire l’orrhodoxie, la haute figure, longremps mdconnue er injusrement maltrairde, de Balsamo-Cagliostro intrigue er sdduir Le Grand Cophre rdpandna, ddveloppena ~ son tour la franc-ma~onnerie e’gyptienne qui [us doir pour beaucoup ses lerrres de noblesse, en implantant dans plusieurs villes d’Europe son

propre tire, arresre’ d~s 1778 ~ La Haye, puis ~ Mirau, Vansovie, Srrasbourg en 1780. Le 24 ddcembre 1784 en est instalide ~ Lyon une loge-mane, au rime disrincnif La Sagesse triomphante. Le rite de Cagliostro ddpasse sans doure de beaucoup les syst~mes prdcddenrs par sa richesse en sa porrde iniriatique en rhdurgique, noramment par les travaux alchimiques er Ia recherche de l’immorralird spiriruelle, quoique l’r.gypre n’y air pas rant de place. Mais, en 1789, le desrin du Grand Cophre le poussera ~ introduire son rite ~ Rome, peuretre afin de le faire reconnaitre par l’~.glise, en cerre folie le conduira dans les ge6[es de l’Jnquisirion romaine, oii il mounra, martyr, en 1795. Ddcapirde, sa a haute ma~onnerie dgyptienne a lui survivna pourrant quelque remps sous la direction de Fran~ois de Chefdebsen d’Armissan (1753-1814), second Grand Cophre, dont on ne sair encore sil eur ou non quelque posrdnird iniriarique 16 En nevanche, le rite pnimirif, dir des Philadelphes, fonde’ par son pare, le vicomre de Chefdebten d’Aignefeuille, ~ Narbonne, en 1780, que daucuns accrochenr souvent dans la galenie des ancemres du rite de MemphisMisrasm, est un ancLstre myrhique de plus, sans lien direct avec Ia ma~onnenie e’gypnienne. En 1787, Louis Guillemain de Saint-Victor ddfend ~ son tour [‘onigine e’gyptienne de la fnanc-ma~onnenie dans son Recueil pre’cieux de ira ma~onnerie adonhiramite 17• En 1795, dans ir’Origine de tous ires cultes ~ Chanles-Fian~ois Dupuis (1742-1809) sacrifie lui aussi l’e’gypromanie ambtanre.

~.

~

81

LA FRANC-MA§ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

80

Quant ‘a l’oracle du groupe, on peur se reporter ‘a I’ariscle toujours utile d’Alice Joly La Sainre Parole des Illumsn~s d’Avignon a, Les Cahiers te Ia Tour saintJacques, II, III, IV (1960), pp. 98-116; er ‘a mes etudes La Samre Parole des illumsn4s d’Avsgnon ,,, Le Fil tAriane, n0 43-44, ~t&automne 1991, pp 19-5 1 ; n0 45, prinremps 1992, pp. 32-55, no 46-47, ~t&auromne 1992, pp. 164-185, no 48-49, printemps-~t~ 1993, pp. 163-18 1 , Le myst~re de La sainre Parole ~s, Le PsI tAriane, n0 53-54, auromne 1994-prinremps 1995, pp 71-91, qui annoncent un ouvrage ‘a parairre, qus compiendra en introduction ‘a l’itstson autoris~e du manuscrir d~Avsgnon une etude de loracle er du cercle alchimique er th~osophique qui en suivait lea directives

13 L ~toile Jlamboyanre, ou Ia Soiss~ts~ tes francs-ma~ons consitdrse sous toiis ses aspects, ‘a lOrient, chez le Silence, s.d (1766), 2 vol. Cf aussa du m~me aureui, Tous les ritueli alchimiques, Paris, Arma Arris, a. d. 14. Crata repoa. Oter Finweyhungen in ter alcengeheesmen Gesellsraft terEgyptischen Priester (Berlin ~), 1770 , ititions fran~aise. Crata repoa, ou initiations aux anciens myst~res tes pr&res t’h’gypte, traduir de lallemand, er publs~ par le F Ant Bailleul, Paris, Chez Ant Bailleul, 5821 [sc 1821] ; nouv ititions en fas-simik, ap Michel Monereau, Les secrets herms~tiques te La Franc-ma 1~onnerze et lea rites te Murasm et Memphis, Paris, Asris Mundi, 1989; it, en 2 vol., Rouvray, Les editions du Prieur~, 1993. Pour m~mosre, une ititions parrielle par Marconsa de N~gse, Le0 4, Rameau avrsl 1909 t’or au n’7, jucllet 1909.I’auteur; et une autre par Papus er Titer, Hiram, n t’Eleusis, Paris, chez

15. Sur Ia haute figure de Cagliostro, renvoyons au fondamenral Marc Haven, Le Maitre inconnu Cagliosiso Etute hiscorique et critique sur Ia haute magie, Lyon, Detain, 1966, nouv. it Paris, Dervy, 1995 Le Rituel te La ma~onne,ie sgyptienne, annot~ par le Dr Marc Haven, er pr&it~ d’une introduction de Daniel Nazir, Nice, Lea Cahiers astrologiques, 1948, le compl&re fort utilement. Fort utile aussi le catalogue de l’exposition organis~e par Bruno Marry, Le comte te Cagliostro Exposition 27 mai-11 j’uin 1989, Lea Baux de Provence, Lea Amis du Prince noir, 1989 Enfin, le petit chef-d’reuvre de Robest Amadou, Cagliostro ec le rituel te La ma~sonnerie dgypcienne Echos aucour te Monsieur Philippe Caglioscro, Marc Haven, Sctir (avec tes tocuments int’tzzs), Paris, SEPP, 1996, rend au Grand Cophre un hommage aussi respecsueux que documents. Cf. ausas sous Ia plume du m&me aureur a Cagliostro ,,, LAutre Monte, n0 81, aveil 1984, pp 20-26, n0 105, avrsl 1986, pp 20-25 16. Bruno Marry, a Cagliostro er Franciscus Eques a Capire Galearo s, Lea Amitids spzriruelles, n0 112, octobre 1977, pp 7-11. 17 A Philadelphie, chez Phslar’arhe, 1787; nouv it en 2 vol, Rouvray, Lea Editions du Prseur~, 1993. 18 3 volumes de rexte er un volume de planches, Paris, H Agasse, 1795

82

LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MtSRAIM

Quant Cag[sosrro con statue La Sagesse triomphante, apparair ~ Lyon un aurre rite ma~onnique, dir des parfaits initie’s d’Egypte, en sept grades, peut-etre fonde’, en en tout cas dinige’ vers 1785, par le fameux carromancien er alchimiste Erreilla, qui avait inverse’ son parronyme Allierte. A sa mont, en 1791, [us succdda Charles Geilles i9• Or, sil faur en croire Jacques-Etienne Marconis — ce dont je me gardenai bien en l’absence d’inventaire ce courant [~ n’aurasr pas dre’ sans rapport avec les Architectes africains, pour avoir ere compose’ ~ Lyon ~ parrin d’un exemplaine de Crata Repoa A la fin du XVIII0 si&le (je ne puis prdciser) apparait encore en France le rite des A/Iages de Memphis, dont le niruel fran~ais original, longremps conserve’ ~ la Biblioth~que du musde ma~onnique de Bayreuth, est aujourd’hui perdu. Mais il bdndficia d’une traducrion allemande publide en 1928 21 oia d’aucuns trouvent des points communs avec La Flute enchante’e. Cerres! Mais Mozart s’esr-il inspire’ de ce rite, ou les rddacreuns de ce nouveau syst~me ont-ils dre’ influence’s par le fameux opdna, joud ~ Vienne pour la premiere foss en 1791, qui sera ensuire prdsenrd ~. Paris, en 1801, sous [a forme de myst~res d’Isis Pow mdmoire, dans les premieres anndes du XIX0 si&le, un cercle de plus, l’Ordre sacre’ des Sophisiens, fonde’ ~ Paris en 1801 par Jean Cuvelien de Trie (1766-18 24), revendique lus aussi quelque lien avec [‘antique r.gypre, du moms selon Ragon, seul rdmoin en l’esp~ce ~ Pour mdmoire encore, ~ Toulouse, ~ Auch er ~ Monrauban, en 1805 ou 1806, se forment des loges d’un autre rite e’gyptien, dir des .Amis du de’tert, en quarre grades qui paraissent devoir leun onigine ~Alexandre Du M~ge, er dont un certain Pag~s est le grand souverain aa. Pour —,

~.

19 Robert Amadou, Le Temple philosophique du soles1 ,,, LAutre Monte, n’ 98, seprembre 1985, pp. 24-29, a Lea philosophes inconnus s~, LAutre Monte, n’ 99, octobie 1985, pp 18-23 er 57 , que compksent Pierre Mollier et Jacques L~che1le, a Des lsvres et des rites Une qu~re ma~onnique — et bibliophilique — sous 1’Empire Ia correapondance Thory-Geille ,,, Renaissance tratitionnelle, no 123-124, jusllet-octobre 2000, pp 26 1-273 20. Jacquea-~rienne Marconas de N~gre, Le Tuileur gt~na~ral te tous rites matsonniques connus , a.l n.d, p 6 21. Traducrion allemande par Otto Schaaf, Dos Freimaurer-Museum Archiv fir freimaurerssche Ritualkunte unt Geschichasforichung, t. IV, Zeulenroda/Lespzsg, 1928, pp. 207-245 Cf aussi KasI R. H. Frick, Lichr unt Finsternis, r. II, Graz, 1978, pp. 149-157 22. Jean-Marie Ragon, Orthotoxie matsonnique, Paris, Denru, 1853, pp 181-184 23. Maurice Casliet, ‘a qui on en doir Ia d&ouverre, en a publs~ er comment~

lea

AVANT-PROPOS

83

mdmoire enfin, faur-il accrocher dans norre galenie le rite Oriental, dir encore des Mages vraiment asiatiques, place’ en 1807 sous Ia direction de l’abbe’ Ales de Bermont d’Anduze? Cerre anne’e-[~, La FrancheMa~onnerie rendue ~i sa ve’ritable origine24 d’Alexandre Lenoir (1761-1839) trouve encore dans l’antique religion du pays du Nil [asource premiere des sept grades du rite frani~ais. Chdrifs pour la plupart, pour ne pas dire mont-ne’s, [esaires e’gypriens spdcifiques du xiviije si&le illuminisre, ne lui survivront pas de beaucoup. Pourrant, dans Ia premiere moirid du XIX’ si&le, la rel~ve se prdpane sous [a forme de deux nouveaux syst~mes, qui s’en inspirent sans doure pour parrie [es rites de Misraim er de Memphis, promus ~ bien meilleur avenir. En ddpir des bagarres mdmorables qui les oppos~renr, leur panenre’ drair relle quils finirent par s’associer er quelquefois fusionner, pour donner naissance au rite de Memphis-Misrafm. Du rite ancien et primitif ou oriental, de Memphis-Misraim, pour donnen de ce rdgime les times les plus communs aujourd’hui, ou des rites unis comme on disair parfois jadis, l’histoire complexe en mouvemenrde, principalement en pays francophones (mais l’Jralse, l’Allemagne, la Grande-Breragne er [es r.tats-Unas ne senont pas exc[us de nos investigations), mdnire d’etne raconrde, en rombant le masque des fairs embrouillds qui Ia composent, qui cache le vrai visage de Memphis-Misraim. Car auroun de ces rites e’gyptiens fossonnent d’abond de faux myst~res, is dclaircin ou is dcannen comme le voile d’Isis. Ici comme ailleuns en domaine iniriarique, il n’esr pas rare, en effer, que soienr trompeuses les appanences. Aucun aurre rite ma~onnique que celui-lis n’a peut-~rne dre’, au cours de son hisroine, fur-ce du remps oia Memphis er Misraim se combarraienr avant de voguer de concert, aurant pensdcurd par la police de maint gouvennement, de la Resraunarion ~ Vichy. Nul aurne aussi, c’esr enrendu, qui n’air fair se c6toyer sun les colonnes de ses temples plus d’exrnavaganrs, pour ne pas dire de fnipons, er qui n’air enrnerenu en son sein plus de discondes! Nul aurre assurdmenr qui n’air end plus naille’ er ddcrid, par des anri-mai~ons rn~s narurellement, mais aussi par des obddiences ma~onniques er d’aurhenriques francsmai~ons, las des quenelles en des fanraisies. Exemple des plus signifilea seula documeni a connus sUn rite ma~onnsque initit ‘a Toulouse et ‘a Auch en 1806 a, Socsaita~ archt~ologsque tu Gers, 1” trimearre 1959, pp. 27-57 24. Paris, 1807

84

carifs que ce passage d’une lerrre, cenres assez piroyable quoique le propos en soar vdnace, adressde le 14 ocrobre 1941, au cabinet du Mate’chai Pe’rain, et cite’ par les peu recommandables Documents mafonniques~ en mai 1944, ota Memphis-Misnaim est ainsi qualifid: a Anrificiel, sans valeun ma~onnique mysriques, teveurs, amateurs de times amusant nien de plus 25» On, l’aureun de ce jugement sans appel, Jean-Henri Probsr-Binaben, que nous rencontrerons, n ‘est pas un ennemi de [afranc-ma~onnerie, mais un haur diguiraire du rite qu’il condamne. Plus troublant encore, cer aurne passage d’une lerine adnessde en 1933 au meme Probsr-Biraben, par Jean Bnicaud, grand maitre du rite de Memphis-Misraim pour la France < Peur-erne iguonez-vous que le Rite de Memphis-Misrafm a roujouns passe’ aupt~s des aurnes obddiences pour un Rite d’avenruniers, de trafiquants de grades maibonniques. Je dois avouen que ce jugement n est pas faux 26~ Avouons nous aussi en elfet que ce jugement n’esr pas faux, en saluons [a lucidird de Bnicaud, dont le propos resre malheuneusemenr d’acrualard, can [a race des avenruniers er des trafiquants, hdlas, ne s’est pas dreinre. Mais gate is jerer le bdbd avec l’eau du bain! a Tu sais bien me disair un ma~on a e’gyptien a rr~s convaincu que Memphis-Misnaim est is la fois le tire des charlatans er celui des vnaas minds Car en son sein se cache aussi, je le crois, un aurhenrique mystdne iniriarique, un enseignement vnai, et se mainriennent des a mine’s a dont la lignde ne s’esr pas non plus pendue. De cetuc-ci, Constant Chevillon, martyr de la gnose, est assundmenr un des meilleuns exemples, aux cdrds d’un Rudolf Steiner, sans oublien le grand anc~tne Gdrard Encausse, Papus [‘admirable. Que l’hisroine de Memphis-Misraim soir souvent navranre, le [ecreur s’en nendra compre pan [ui-meme. A quoi bon se cachet [a vdnird, ou la cachet is aurrui? Ce senait faire le jeu main du pdne du mensonge. Can il n’esr pas vrai que la vdnitd travesrie soir prdfdtable is la vdnird nue. Plus gdndralemenr, is quoi bon cachet que [‘histome de mainre socidre’ iniriarique occidenrale est navranre, embarnassanre meme is en constaren cenraine pudeur? L’amour de Ia —







~>.

~

85

AVANT-PROPOS

LA FRANC-MAIONNERIE SGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

25 Charles-Louis Boudet, a Le Rite Ancien er Piimatsf de Memphia-Miarasm ~ Les Documents matonniques, mai 1944, p 205 nouc it en fac-aimik, Paris, Lea Ed. du Dragon, 1998 26 Item.

vdnird, en de Celui qui est [aVdnsrd, exige au contraire que soir mise is nue l’hisroire de ces socidre’s, pout norre instruction propre en celle d’auriui. Car il y a [is de quoi mddiren, er j’aflitme qu’il y a de quoi s’insrruine. On, de l’hisroine parfois piroyable de cenrains ondres inirmariques, Memphis-Misraim offie un exemple, le plus beau peur-ette, je veux dine le pire, que l’hisroire route ndcenre ne contredir pas 27 Il faur pourrant ddpasser ce trisre constar. Car, de MemphisMisnaim [‘cdl du chencheun ne voir souvent que le rdgime, c’esr-isdire l’onganisarion voire la ddsorganisarion sociale oh se prarique le rite, qui pose souvent ptobl%me. Le cherchant seul pe’n&ne lespace sacre’ oh se manifesre pamfois l’esprir que vdhicule, malgrd tout, ce rite dont [a vocation sublime dchappe is l’hisroniographie Hisroine doulouneuse aussi que celle de ce fire mop pensdcurd en ce monde pour ne pas porter en [‘aurre que[que espdrance. Nous vennons comment, en sa qualird de grand maitre ftan~ais de MemphisMisrafm er de [‘Ondre manrinisre, Constant Chevillon a dre’ assassine’, pnd Lyon, un soir de mats 1944, par [a mi[tce de Vichy. Assassine’ aussi, Georges Delaive, qui fur [‘un des grands mairres du tire en Belgique, avant de s’engagen dans la Rdsisrance, d’dtte atrete’ en France, er exdcurd dans sa prison de Brunswick. Mont en ddporration, Raoul Frucrus, qui joua is Memphis-Misraim un grand rdle dans les anndes trenre. Er de combien d’aurnes ma~ons encore faudrairil honorer [a mdmoine, n’imporrenr rites er obddiences, convictions er nationalirds, rous fn&es en Hiram er devant le Sublime Architecte des mondes! Sun l’anbne ma~onnique, le tire de Memphis-Misnaim occupe une branche verdoyanre, aux mameaux multiples er touffus (pour d’aucuns en revanche il se confond avec le rnonc, er cerre affirmation n’esr peut-erne pas aussi fausse qu’il ny parair, pourvu qu’on ne parle pas d’hisroire). Au sein meme de [a grande famille d’une franc-

S







~

27. Conform~menr ‘a Ia a tradition a, depuis quelques ann~ea, Ia branche de Memphia-Maarafm l6gu6e par Robert Ambelain ‘a G’arard Kloppel, souffle de schismes en caacade, er a ainas donna naissance plus d’une dazasne d’obitienrea ou de pseudo-

obitiences plac&a sous Ia direction dautant de grands mairres ou de pseudo-grands mairres. Que le lecteur me pardonne~ cerre hiatoire ear trop r&ente et trop embrouill6e pour envisager de la retracer sci avec le recul n&eaaaire. Une rrossi’ame itition peuterre 28 Pour une premkre approche des rituels, yost mes Arcanes et rituels te La matonnerie dgyptienne, Paris, Tritansel, 1994. Quant au rite de Miarasm, you lea ruruels du fonda d’Alen§on, en coura de publication dana lea revues l’Esprit tes choses er Renaissance tratitionnelle

87

LA FRANC-MA~ONNERLE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

AVANT-PROPOS

ma~onnerie marginale qu’on dit ilium iniste ou mystique, voire occultiste ou herm~tiste, dont 11 est au fond le dernier descendant, ii appartient, on 1’a dit, au genre de la franc-ma~onnerie ~~gyptienne Qu’est-ce que la franc-ma~onnerie ~gyptienne de Memphis-Misraim? A sa fa~on, Papus en dit 1’essentiel lorsqu’ll ~crit: “ Certains Ma~ons rattach~s ~ des soci~t~s de Rose-Croix ou s’adonnant d’une mani~re sp~ciale ~ 1’~tude de La Science Ma~onnique, ont voulu approfondir cette Science en y adaptant des grades kabbalistiques et mystiques. “ Ce genre de Ma~~onnerie a toujours &~ r~serv~ ~ une &ite et souvent ne comprend que des hauts grades laissant aux autres rites le sorn de preparer les initi~s futurs. ~Le plus connu de ces Rites est le Rite de Misraim, puis le Rite de Memphis, fond~s tous deux en vue d’un but sp6cial. us ont souvent form~ des Puissances anies sous le nom Memphzs-Misrazm29 Sans attendre, compktons ces explications de Papus par ces propos de son ~pigone Jean Bricaud: “ Ii...] on comprendra facilement que le Rite de Memphis-MisraYm ne peut convenir qu’~ un nombre rr~s restreint d’individus. us se recrutent principalement parmi les &udiants de l’Occultisme et de 1’Herm~tisme, lesquels, du fait de leurs &udes, sont plus aptes que les autres ~ comprendre les secrets ma~onniques r~e1s, ainsi que parmi les Ma~ons studjeux qui ne Se contentent pas de savoir fare certains signes ou d’apprendre La prononclation de certains mots dont us ignorent le sens, mais sont d~sireux de remonter Jusqu’~ Ia source r~e11e de nos institutions et d’~tudier La partie occulte et transcendante de la Mac~onnerie 30•» Voici donc, sommairement pos& le cadre de notre etude. ~ Papus l’a dit tout ~ 1’heure, Memphis-Misraim r~sulte de 1’union ou parfois de La fusion du rite de Misraim et de celui de Memphis. D’une fa~on g~n&ale, I ~tiquette Memphis-Misrafm» recouvre des regimes qui, souvent, Oflt Pu conserver des rites diff&ents, par leurs grades, leurs doctrines, leurs rituels, oiii rares sont les responsables qui n’y sont aiks d’une r~forme ou d’un “retoul aux sources» Leur point commun est une ~chelle vertigineuse, en 90 ou 95 degr~s

davantage si 1’on tient compte de certains grades “administratifs » qut fut quelquefois r~duite, ii est vrai, ~ 33 grades 31• La fianc-ma~onnerie de Memphis-Misraim forme donc elle-meme 6t ch~tives, tant6t un arbre vivace aux branches multiples, tant verdoyantes, dont les rites originaux de Misrafm et de Memphis

86



~>.

forment le double tronc noueux. Avant d’entrer en plein dans notre sujet, commen~ons pai survoler leur histoire 32•

~>•

31. Cf Arcanes et rztueIs de Ia ma~onnene igyptzenne, op cit. 32. Le present ouvrage s’adresse principalement ~ I’amateur des pays francophones C’est donc surtout I’histoire du rite de Memphis-Misraim en France, en Belgique et en Suisse, disais-je, qut y a ~ prIvIl~g1& Sur les rites de Misraim et de Memphis en Italte, voir notamment, mais avec quelques reserves, Gastone Ventura, Les rues ma~onzques de Mzsrazm et Memphzs, Paris, Maisonneuve & Larose, 1986 Quant ~ 1’Allemagne, on Jira avec profit le fondamental Karl Frick, Licht und Finsternis, Graz (Autriche), Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1978, et, pour tout ce qul touche ~ Th~odor Reuss et ~ ~‘ Ordo templi orzent2s, on se reportera notamment aux travaux de Peter Konig



29 Papus, Ce que dozt savozr Un maitre mafon, Paris, Ficher, 1910, nouv. Anvers, Lumen, 1929 4~ ~d Paris, Niclaus, 1952, p 21 30 Jean Bncaud, Notes historiques sur le Rzte Ancien et Prim ztzf de MemphzsMzsrazm, Lyon, [933 2e ~d. augment~e, Lyon, aux Annales Initlatlques, 1938, pp. 5-6 4

CHAPITRE I

HEURS El MALHEURS DE MISRAIM El MEMPHIS 5

Aux sources de Misraim 1)

.4> 51

Des deux plus fameux rites de [a ftanc-ma~onnente e’gyptienne, Misnasm, qui est le plus ancien, apparair pout la pnemi~te fois en Iralie, veis 1810, dans [es milieux ftani~ais installe’s apn~s Ia conqu~re napoldonienne. N4ais ce rdgime est-il antdrieur is cerre date ou a-r-i[ dre’ dlabord seulement vets 1810? Rien ne permer encore de ndpondre ddfinirivemenr ~ cerre question. Presque rout ce qui a pu etne dcnin sun Misnaim avant son implanration is Paris est incertain. En parriculien, l’exisrence du tire, is Milan, en 1805, resre is ddmonrrer, comme est is prouven sa prdsence is Naples, ~ Venase, dans les iles ioniennes, les Abruzzes er [es Pouilles, is [a fin du XVIIIe si~c[e ou m~me dans [es premi~res anndes du XIX0. Ii est vnai que beaucoup siruent [a constitution du rite de MisnaYm au si&[e des lumi~res, par exemple en rapport avec Cagliostro, lequel aunast donne’ la lumi~re is quelque cercle socinien, is Venise, en 1788 Mais le ruileun manuscnir date’ de 1778, acquis par Jean Mallingen, n’est-il pas annidard ~? En rout drar de cause, le rite priminif de Misraim, tel qu’il semble avoit dre’ prariqud en Iralie, appanait comme ~.

-6 1 Sur cette kgende r~pandue par Robert Ambelain (Csre1monies et ritueli te La matsoneerie symbolsque, Paris, Laffont, 1978, p. 12-13, a Extrait de l’snteryiew du S G M.. d’honneur Robert Ambelain ‘a l’occasion du bicenienaire ~ Bulletin intsriesir n0 36, 2’ trimearre 1989, p 47), on se reportera ‘a l’~tude de Philippe Subrini, a Robert Ambelain er le socinsanisme ~ Fragments, n0 2, 2003, pp. 58-65. 2 Cf .infra. chapitre V, note 9

S

90

91

HEURS ET MALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

LA FRANC-MA~ONNERLE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

un sysr~me compler de soixanre-dix-sept degre’s, dlabond par des ma~ons amateurs de haurs grades. Si les soixanre-six premiers sont emprunre’s is dsffdrenrs sysr~mes dassiques du XVIIJ0 ss~cle, [es onze derniens lui semblent spdcifiques. D~s 1811, un dipl6me de la loge La Concorde de Lanciano arresre de Ia prarique d’un prem ten rite de Misnafm, sous la direction d’un certain Lasalle, a grand prdsidenr a, seconde’ par Durand, piemien prdsidenr; Guiguer, deuxi~me prdsidenr; M. Bddarnide est-ce Michel ou Marc ? grand garde des sceaux en nimbres a; Lechangeur, a grand secrdrasre a, rous reverus du grade ultime de a grand inspecreur intendant rdgulareur de l’ordre a, ~, qui rappelle drrangemenr le 33’ grade du tire dcossais ancien accepre’. La ddcouverre de cerre ps&e capitale confinme le rdmoignage de Ftani~ois Ttmoldon B~gue-C[avel, au sujer d’un aurne dipl6me ddlivrd is son pane, is la meme dare, pai le m~me corps ma~onnique ‘K Du resre, les fnhes menrionne’s pan le dipl6me de La Concorde ne sont pas des anconnus, tout patticuli&emenr Charles Lechangeur, membre du Supreme Conseil de Naples, Lasalle er Bddannide % que nous nernouverons dans un instant. Ce syst~me marque sans doure une drape provisoine de [a constitution du rite de Misrafm, qui, au plus rand entre 1811 er 1813, passe de soixante-dix-sept is quatte-vingt-dix grades, ainsi que l’arpi&e manuscrite, darde de ala vallde de Naples le 190 jour du 1 1e moss de l’an de la V.L. 5813 a 6 soir vnaisemblablemenr du 19 novembre 1813 ~, qui constirue [‘dbauche d’une chanre du rite de —



Misnatm, dont Ia version ddfinirive est hdlas perdue. Ce document acconde pleins pouvoins aux fretes du chapirre A/lane-Louise de la vallde de Rome: Pierre Charles Auzou, ties sage; Armand Gabornia, 100 grand surveillant; Pierre Anselme, 20 grand surveillant; Pierre Chardin, grand secrdraire; Joseph Pichar, grand rndsonier; Angelo Monrani, grand dldmosinaire; en au frere Victor Alauzer, du chapirte Elisa de Florence, pout drablir le rite de A’Iisphraim ~ Rome, dans ses quarre sdties, du 100 au 90’ degre’s. Leur demande se trouve patticulierement recommande’e par le T:. Ill er T P.~. Fn.~. Charles Lechangeur ami inrime de p[usieuns de ces ff.~. a, er le meme document mandate is cer effer Fnan~ois Joly, 900 “auronise’ par nos pouvoins du 240 jour du mois dernier is drablin le nt de Misphraim is Rome en ailleurs a, is qui est remis un bref pour chacun de ces frenes, a ansi que les cayens des divers deg dont [es may .~. sont les plus en usage a. Cerre chatte arresre d’ai[leurs de [‘existence d’un Supreme Conseil gdndral des grands maIrres absolus a du nit de Misphrasm ss, is Naples, en 1813 au plus rand. He’las, comme il ne s’agir en somme que d’un bnouillon, nous ignonons quel a grand prdsidenr a, quel a garde des sceaux et rimbres a er quel a grand chancelier a devaienr y apposer leur signanune. 11 pourrain s’agit des fretes Lechangeun, Lassalle er Bechenar, rous trois cite’s comme ritulaires de ces charges nespecrives, en ddcembre 1813, pan Mario Reghellini de Schio ~. Au demeunant, [es noms de Lechangeur er de Lassalle figuraienr ddjis sun le dipl6me de 1811, en le premier est dgalemenr menrionne’ sun Ia charre de 1813. Quant is Fran~ois Joly, nous le netnouvenons is Paris, en 1816. De route dvidence, l’dchelle appanemment folle mais gandonsnous d’une conclusion mop Mtive du iire de Misnaim, a pour premiere source le rite dcossais ancien accepre’. Claude-Andre’ Vuillaume l’a releve’ des 1830 dans [a deuxieme ddirion de son cdlebne A’Ianuel ma~’onnique9 Mais cerre source n’esr pas unique. D’auttes grades du systeme, dont les fameux arcana arcanorum, qui cotffenr une version .~.

770

I’

Is

.~.

.~.

SI

‘1 55

C



3 Ce dipl6me, publi~ pout Ia premi~re foss par Francesco Landolina,

I docu-

ments di Lanciano .,, Hiram, n’ 6, dscembre 1980, 5gyptienne, pp. Rose-Croix 178-182, aet~nt~o-chevalerie commod& Lesfili te Cagliostro, op cm, pp 421-422, qui t s’efforce aussi sr~a uralemeni de faire ment reproduit par G&ard Galtier, Matsonnerie

le point sur les origanes iralsennes du rite de Masraim, notasnmenr ‘a partar des notes publs~es par dsff&ents aureurs du xix’ as’acle 4. Histoire pittoresque te La franc-malonnerie et tes socit~tds secr~tes anciennes et moternes, Paris, Pagneire, 1843 fac-asmik de Ia 3’ itition revue avec soin et augment~e de fasts er de documents nouveaux, Paris, Ed. Henri Veyrier, 1987, pp 213-214. 5 Cf Gerard Galtier, Matsonnerie i~gyptienne, Rose-Croix et nt~o-~hevalerie, op nt, pp 73-75. 6 Bib1iorh~que munscipale d’A1en~on, fonda Gaborria, ps&e 442. Certe pi&e capirale a ~ reprodusre pas 5’ar Uriel et s’ar Raphael, s, Contribution l’hsstosre de Ia Ma~onnerie ~gyprsenne. I. Lea hauta-grades primarifa du Rite de Misraim ~ Renaissance tratitionnelle, n’ 109, janvier 1997, pp 19-48 7 A moms qua1 ne faslie tradusre 5813 par 1809. . selon Ia chronologie adopt~e



enausre par lea fr~res Bitarride, ce qus permetrrait encore de semonrer de quelques ann~ea Pourtant, Ragon lus-m~me (cf. infra, note 10) donne 1813 comme date de r~ceprion de La charre de Fran~ois Joly, i Naples. 8 Ia lviatsonnerie consitdri~e comme le ri~sultat tes religions e5gyprienne, juice et chre~tienne, Paris, Dondey-Dupr~, 1833, vol II, p 291 9 Manuel ma~onnique ou Tuileur, Paris, S~tier, 1830 (Ia 1” itition eat de 1820); it en fac-simsl~, avec une preface de Jean Tourniac, Paris, Dervy-Livtes, 1975 et 1983, nouv it., Monaco, ~ditiona du Rocher, 1990.

92

HEURS FT SAALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

LA FRANC-MAIONNRRIR ~GYPTIRNNRDR MEMPHIS-MISRAIM

de l’dchelle de Misraim, ont en parriculier une onigine obscure, qui n’en parait pas moms iniriarique is~ D’apres les didments connus is ce jour, l’hypothese la plus probable est que le rite a vu le jour en Iralie, au plus rand en 1810, d’abord sous Ia forme dun systeme en soixante-dIK-sept grades, porte’ ensuire is qu’atre-vingt-dix, enrie 1811 en 1813, dare is laquelle des ma~ons en ont re~u des pouvoirs avant leur rerour en France. D’une parr, d’apres Ragon qui en rdmoigne ~, les freres Joly, Gaborria er Garcia ont re~u du Supreme Conseil de Naples les fameux arcana arcanorum, qui pat aissent spe’cifiques de la branche napoliraine s~. D’aurre part, les freres Bddarnide se sont vu confdrer leurs propres pouvoirs d’une aurre source italienne, qui ignorast peur-erre l’apport napolitain.

-S

Les fr~res B6darride implantent Misra~m en France Des 1814, Misraim simplante en France. Le 21 mai de cerre

annde, selon Ragon, les freres Bddarnide en drablissent un grand chapirre, is leur domicile parisien, 27, rue des Bons-Enfants i3 Le 24 juiller 1814, une lerrre dont une copie est conservde is Lyon, arresre d’un rite ade MysphraYm a 90 degre’s s>, er le 20 seprembre 1814, selon une aurre lerrre de la meme provenance, un aConseil souve rain du nt de Mysphraima du 700 degre’ est en formation is Marseille, dont une aurre lerrre encore, du 18 novembie de la meme annde, nous apprend l’ouverrure. Le meme manuscnir arresre du resre de [‘existence d’un Souverain Conseil du 70~ degre’, is Paris, des le 4riois d’aofit 1814 i4

10 Voir notamment le chapirre qui leur ear consacr~ dana Arcanes et rituels te La matsonnerse Ligyptienne, op cit, pp. 267-297; que compkre fort urilement le facsimik des riruels de cea grades conaerv~s ausippArchives d~parremenrales 0 12, 1995, 119-142; er lea quarre d’A1eni~on, monograpubli~ dana L’Esprit tes choses, n phies reproduires par Denis LabouM, Secrets te Lafranc-matsonnerse e’giuptienne, SaintChef, 1~d. du Chariot d’Or, 2002, pp. 139-175 11. Jean-Marie Ragon, Tuileurgdneral te Lafranc-matsonnerse ou manuel tes initie5s, Paris, Collignon, 1861, p. 305, nouv. it, Paris, T&~tes, 2000. 12. Lea archives de Gaboirsa, conrenant noramment de nombreux riruels du rite de Misraim, sont aujourd’hui consery&s ‘a la bibliorh~que municipale d’A1en~on. Celui du 77’ degr~ a ~ publi~ par si.i Uriel er skr Raphael, Renaissance tratitionnelle, n0 109, art. cit 13 Tuileur ge~ndral te La franc-matsonnerie , op cit. p. 236

-SJ

93

Ce rite a pout dinigeants trots demi-soldes de l’armde impdniale les freres Bddanside: Joseph, Marc er surrour Michel. La biographie er la carriere ma~onnique des Bddasnide peuvent etre reconstirudes dans leuts grandes lignes, noramment is parrir de l’ouvrage de Marc Bddai ride De l’Ordre ma 17onnique de Misraim depuis sa cre’ation jusqu nos jours, de son antiquite’, de ses lutes et de ses progres ~ publid en deux volumes en 1845, qui conrient aurant de pisres is suivre que d’dldmenrs is vdnifier. Rdsumons-les, avec les rdserves d’usage. Marc Bddarnide est nd is Cavaillon en 1776, de Gad Bddarnide, un mtliraire qui aurair dre’ lui aussi franc-ma~on. En 1792, [a Rdvolurion fran~aise le contraint is inrerrompre ses drudes. Ii rejoint alors le baraillon des Bouches-du-Rh6ne, er entre is Nice avec l’armde, avant de s’engager comme conducreur dans l’arri[lenie. Il regagne ensuire le fort Monrauban, puis les monragnes du Pidmont oii il est blesse’, avant d’etre envoyd is Saint-Mairin de Lanrosca. Le 21 ddcembre 1794, il est nomme’ conducreur en second, er se rend dans [a nivtere de Genes. Ii starionne is Manron, Saint Rdme, Porro-Monicio, avant de revenir is Nice. Passe’ sous le commandement de Bonaparte, il franchir is nouveau les Alpes, parricipe is d’aurres barailles, er se rend dans les drars vdniriens. Attache’ is l’armde de Naples, il est is nouveau blesse’ dans les Abbruzes. Le 14 janvier 1799, le voilis promu capitame d’drar major de la rdpublique de Naples, dont il est nomme’ chef de baraillon en fdvnier. Ii prend part is Ia baraille de Trdbia, puis rerourne is Nice, avant d’erre incorpord dans l’armde de rdserve de Boung-en-Bresse qui franchir le Mont-Saint-Bernard er s’illusrre is [a baradle de Marengo. A [‘en croire, Marc Bedarnide aurait dre’ mind, sans doure en 1801, is Cdsena, avant de rentrer en France pour raison de sante’, er d’erre alors affilid is [a loge Mars et The’mis de Paris, oh nous savons qu’il re~ur en effer le grade de maitre, le ier ocrobre 1802, ainsi que l’arresre son cerrificar d’iniriarion i6~ Apres avoir parricipe’ is la fondanon des loges Les Emules de Mars, au 180 rdgimenr de ligne is Paris, er La Gloire militaire, is La Rochelle, il aurair re~u les grades du rite dcossais ancien accepre’, jusqu’au 310 inclus, avant d’erre dleve’ au 700 degre’ du rite de Misraim. Oh er quand? II n’en dir nien. De rerour en Iralie, il assisre, dir-il, au couronnement de Napoldon comme roi ‘~

14. Bsbliorh’aque municipale de Lyon, ma. 5485, if. 210 er 513-516 15. Paris, Bernard, 1845, 2 vol. , nouv it. en fac-simik, Plan-de-la-Tour, ~.disions d’Aujourd’hui, 1985.

I 94

HRURS ET ~AALHRURS DR MISRAIM RT MRMPHIS

LA FRANC-MA(ONNRRER ~GYPTIRNNEDR MRMPHES-MESRAIM

d’Italie, is Milan, puis se rend is Naples. C’esr [is, is une dare qu’il ne prdcise pas, quil aurair enfin dre’ re~u au 900 degre’ du rite de Misnaim. Il se rend alors is Milan oh il est acrdd er proclame’ [‘un des G ~. C membres d’honneus de Ia puissance supreme de l’ordre pour le royaume d’Iralie er ddcord de la grande droi[e de Misraim par le P:. Thdodonic Ceibes, S.~. G C.~. dgypriens> i7~ En 1814, Marc Bedarnide, de rerour en France, passe is Lyon, pub is Nevers, avant de rejoindre is Paris son frere Joseph. Ses deux freres Michel er Joseph sont ne’s dans le comrar venaissin, le premier en 1778, [e second en 1787. Peut-~tre ontils dre’ minds dans une loge miliraire de l’armde fran~aise en Iralie. Leurs acrivirds ma~onniques ddburenr, comme celles de leur frere, dans [a premiere ddcennie du XIX0 siecle ott l’on rerrouve l’un d’eux sun les colonnes de la loge La Concorde, en 1811. Selon un tableau du tire, Joseph Bddarnide senair entre’ is Misraim a le 50 jour du 40 mois 5810 » ~ En 1814, les deux frdres rentrent d’Iralie, pour s’insrallet eux aussi is Paris. D’apres Marc Bddarnide, son frere Michel, attache’ aux anmdes d’Iralie, de Naples er d’Allemagne, aurair dre’ mind par [eur pete ~ Anc6ne, puis, apres son rerour is Paris, en 1803, il aurair dre’ re~u grand conservareur de Misraim, is Naples, en 1810, apres avoir dre’ mind au 770 degre’ quelques remps auparavant ~. Selon un tableau du rite, Michel Bddarride senair entre’ is Misraim ale 50 jour du 50 mois 5803» ~ Quant is l’implanranion de Mismafm en France, tour commence officiellement, selon Marc Bddanmide, le 12 fdvsier 1814, au moment oh il aurait, dcnir-il, accueilli is l’h6tel des Indes, rue du Mail, is ~ss.Panis, le comre Muraire en quelcjues freres, dont Pierron er ClaudeAntoine Thory Q is qui il aurair communique’ ce Jour-his ases pouvoirs, divess manuscnirs conrenant [a parrie scienrifique des quarne sdnies de l’ondre »~ 52 Ayanr dre’ d[eve’s aux 770 er 870 degre’s, ceux-ci forment pour la France un Grand Conseil gdndral des mrnisrres constituants

-i

..

.

1> -17

95

du 870 degre’. Enfin, le 9 avril 1815, Michel, Maic et Joseph Bddarride fondent ‘a Paris le Sups~me Gand Conseil gdndsal du 900 degne’ pour Ia France, er des le moms de mat, une loge prarique le rite de Misraim is l’onient de Paris, sous le rime disrincrif lArc-en-ciel. Les riruels de Missaim, rapporre’s d’]ralie pour une parr, soir par les freres Bddarnide, soit par Ftan~ois Joly ou Armand Gabosria, oh dlabords par les Bddarnide pour ceux qum leun manquament, ont donc tres vire dre’ en usage en France. Les grades symboliques prariquds par les Bedannide ont dre’ compose’s plus nardivement, vets 1 821 23• Ils s’inspirenr sans l’ombre d’un doure de leurs dqusvalenrs du rite dcossais ancien accepre’.

Du c6t~ des Trinosophes

17

SI

‘5

16. BN, fonda ma~onnique, ma. FM5 771. 17 De l’Oetre matsonnsque te Misraim, op cit, tome u, p. 154 18. Tableau tes membres composant Ia Puissance suprfme, pour La France, te l’Ortre matsonnsque te Misraim et te ses quatre se5ries, suivant leur rang t’atmission, ei avec La tate te leur enrre’e tans l’ortre, 5818, B N, ma FM impr 2363 19 Item, some II, p. 166. 20. Tableau tes membres composant La Puissance supreme . , 5818, op cit 21 Thory a par ailleurs conssgnd son propre t~moignage sue Misraim dana sea Acta Latomorum, 2 vol. Paris, Dufart, 1815

En 1816, les freres Bedarnide admerrent dans leur tire JeanMarie Ragon (1781-1866), qum psdsmde is Paris la loge des VraisAmis, qus prend cerre annde-lis pour ritre Les Trinosophes, sous lequel elle deviendra cdlebre. L’anelier envisage aussin6r de prariquen Misraim, en des pourparlers s’engagenr. Le 7 seprembre 1816, Ragon ayanr te~u une patenre du 880 degre’, incite les fretes Bddarnide is prdsenrer leur rite au Grand Orient de France oh il espere qu’i[ pourrair ette inndgrd sous leur direction. Mais, le 18 ocrobre 1816, [aloge lArcen-ciei~ prdsmdde par Marc Bedarnide, se prononce is une tres forte majonird contre. Ragon quirre la renue sdance nenanre. Pourrant, des le lendemain, le frere Mdaller, orareur de lArcen-Ciel er membre du Grand Orient, se rallie is Ragon qui fair aussit6t de lui l’orareur adjoint des Trinosophes. Le 20 ocrobre, Ragon re~oit chez lum Fran~ois Joly, orareur des Trinosophes, Mdaller, en Henkelbem, qui lui prdsennenr [esfreres Ddcollet en Pigniere qui sollicirent une foncrion dans sa loge. Joly est accompagne’ des freres Garcia er Armand Gaborria, qui se sdparenr eux aussi des Bddarride, pour constmruer, le 11 novembre 1816, un second Supt~me Conseil du 22. Item, tome [I, p 161 23 Lea riruels d’apprenrs, de compagnon er de maitre, dards de 1820 (mais ne sont-ils pas plur5s de 1821-1822 ?), sons conserves ‘a la Bsbliorh~que municipale de Toulouse, core 1207 Jen as publid une version du riruel d’apprenri, ‘a peine corrigde par Marconsa de N~gre pour son propre rite de Memphis, suivie des versions originales des grades de compagnon er de maitre (Arcanes et rituels te La matsonnerse dgyptienne. op. nt, pp. 33-116)

I-

96

HRURS RT MALHRURS DR MISRAIM ET MRMPHIS

LA FRANC-MAIONNRRIR ~GYPTIRNNR DE MRMPHIS-MISRAIM

degre’ de Misraim. La rupture est consommde, mais l’avenrure sera de courre durde. Consignons avec les rdserves d’usage le rdmoignage de Ragon: a En 1816, onze frenes, apparrenant au rite, fort mdconrenrs er scandalise’s du rraf~c que des imporrareurs osaienr faire de cerre ma~onnenie, et dans le but louable er ddsinrdressd d’y mentre un rerme, sdsolurenr de puriFier [‘arche er de cnder une nouvelle supreme puissance du tire mis formetent un Supreme Conseil, 900 degre’. a Les membres charge’s de nemplin les offices funent les freres Ragon, chef de bureau, vdndnable fondareur de la loge impdrranre des Tninosophes; Gabornia, souv. G.-M. absolu, au 900 er dernier degre’, vallde de Naples ; Ddcoller, chef ~ [‘administration des monnaies en mddailles, en Mdaller, secrdraire de Ia Socidre’ acaddmique des sciences, sous [a prdsidence du frere Joly, auronise’ ~ crder, drablir er constiruer en France le tire de Misraim dans ses quanie sdnies er dans rous les degre’s qum les composent, en verru des pouvoirs qum lui avament dre’ ddldguds ~ Naples, en 1813, par la puissance drablie en cerre capirale. a us ddclarerenr, dans leurs staruts, ne reconnairre en France d’aurre auronind ma~onnique er ldgale que ]e G.-O., er, le 8 ocrobre, ils lui porrerent le tire, qum fut accueilli. Des commissaires futent nomme’s des deux parts; la discussions mama en longueur. Les ofFiciers du G.-O., consulne’s en parriculier, avaienr promis leur adhe’smon; le frere Langlace’, orareur, l’annon~a formellement dans le discouss qu’il pronon~a le 24 juin 1817, jour de [a fete solsniciale; mais les meneurs du G.-O. en jugerent aurrement, en le rite fur rejerd le 27 ddcembre suivant. Les pndsenrareurs, qui voulaienr armer le G.~O. de ce tire, afin que personne ne pht continuer ~ en abuser, y senoncerent pour noujours, er de’clarerenr dissous leur Supreme-Conseil du 900 degre’. 24 L’arrene’ adopre’ par [e Grand Orient de France dans sa sdance solennelle du 27 ddcembre 1817 est en effer des plus clams, qui stipule non seulement que le rite de Misraim n’esr point admis au Grand Orient, mais encore qui mnnerdit aux ma~ons de le praniquen, sous peine d’etne ddclands irrdguliers er exclus de leur obddience. Le 27 aoht 1821, une nouvelle circulaire vient confirmer en rous points l’arrete’ prdcddenr ~5.

97

900

Misraim se d6veloppe En ddpmn des protestations du Grand Orient, tres vine, le rite de Misraim s’esr ddveloppd en France. Le Tableau des membres compostint Ia puissance suprdme pour Ia France, pout l’annde 1818, n en comprend pas moms de dix-sept digniraires composant le Supreme Conseil du 900 degre’, sept aurres membres du meme grade, vingrr~ois freres du 890 degre’, douze du 880, quarorze du 870, en vingrdeux membres d’honneur de ce dernier grade Paris compre alons quarre loges : lArc-en-Ciel~ ire Mont-Sinai, Les Sectateurs de Zoroastre, Saint-Candide des francs-hospitauiers; auxquelles s’ajoure une loge de Cavallon (est-ce Cavaillon?) : Les Me’diateurs de ira Nature. A Paris, foncrionnent par ailleuts un conseil du 330 degre’, un aurre du 450, un sdnan du 51~, un tribunal du 660, un conseml du 700, un aurre du 73’, un aurre encore du 770 en enfin un aurre du 860 degre’. En Psovince, [a meme piece mennionne deux conseils du 700, l’un ~ Bordeaux, l’aurre ~ Marseille 26 Misraim n est pas pour aurant confine’ aux fronnieres fran~aises. Le 15 mars 1817, Michel Bddannide l’inrroduir en Belgique, er les snarurs en sont publids ~ Bruxelles, le 5 avnil 1818 Mais, des le 22 juin de cerre annde, une premiere rdacnion hostile provient du Supreme Conseil du tire dcossais ancien accepre’ pout les Pays-Bas; d’aunses susvronr tout au long de l’annde, qui entrainent rdponses des misrammires pnis ~ parrie. Le 18 novembre 1818, le prince Fsdddnmc, grand maitre de Ia franc-ma~onnetie pout les Pays-Bas, men un rerme ~ [a querelle en inrerdisant dans son royaume les loges de Misraim. Des 1821, un Souverain Conseil du 700 degre’ de Mistaim siege ~ Toulouse, oh le rite vient d’erre introduir par Louis-Emmanuel Dupuy 27~ La meme annde, Michel Bddarnide se tend en Suisse oh Ia loge genevoise Les Amis re’unis adopre son sysneme, randis qu’il constitue le 17 mai 1821 un aurre conseil du 700 degre’, avec le rime de loge-mete helvdnique. La charne de ce nouvel anelier porte les signatures de Michel Bddarnide lui-meme, Louis Fonranes, 770; Louis Falconnier, Daniel Seguin, Georges Agiet, Claude Gerbenne, JeanAntoine Maigron en Martin, rous nirulaires du 700 degre’. Puis, le

S

24 Ragon, Orthotoxie ma~onnique, Paris, Denru, 1853, pp 186-187 25 Archives narionales, F7 6685 Isasse 1296. I

I

26 Tableau tes membres composant La Puissance supr6me. , 5818, op. cit. 27 Lea riruels et lea dd1ib~rations en soni conserves ‘a Ia Bibliotheque munscipale de Toulouse. legs Dr Chalor, cores 1196, 1207, 1208. 1209.

98

LA FRANC-MA~DNNRRIE CG1’PTIRNNE DE MRMPHIS-MISRAIM

3 aoht 1821, avec l’appui de Jean-Samuel dIllens (1758-1825), grand maitre du Grand Orient national helvdnmque romand, Michel Bddarnide fonde ~ Lausanne la loge Les me’diateurs de ira nature, qui sera installde ]e 9 aoht suivant. Mais celle-ci est aussit6t renide pat cenrains digninames du Grand Orient helvdrique lui-meme, dont cerre affaire provoque l’e’clatemenr. Dans le meme remps, Michel Bddarnide mnaugune ~ Geneve une nouvelle loge, sous le nirre disnincnif Les Amis de ira vraie lumiere, qui entrera en sommeil en 1834 D’un tres prdcieux tableau des membres composant la puissance supreme du tire pout l’anne’e 1822, nmrons [a lisne des 900 ~ certe date : Michel Bddarnide a ex-mnspecreur des services rdunis des armdes mmpdniales ~; comre Honord Mutaite, prdsidenr d’un des grands conservaromnes de l’Ordre; baton Ftan~ois-Annoine Tesre, premier grand examinareur; Monet, avocan ~ [a Cour royale de Paris, deuxieme grand exammnareur; comre de Fernig, grand orareur; Edme-Claude Rathery, grand chancelier; Joseph Bddarnide, ex-capiraine du train d’arnilenie, secrdraire gdndral, grand conservareur de l’Ordre; comre Louis de Fauchecour, grand nrdsonier; Marc Bddarnide, grand garde des sceaux en timbres, premier grand conservaneur er reprdsenranr du Supreme grand conservaroire de [‘Ondre en des Puissances supremes d’Irlande en d’i~cosse aupres de celle de France; Jean-Joseph Bnior, grand maitre des cdidmonies ; Bdnddicn Allegni, grand dldmosinaire en reprdsenrann [a Puissance supreme des Pays-Bas auptes de celle de France; Charles Teste, grand e~rpert ~. La meme piece donne [a lisre des reprdsenranrs de [a Puissance supreme : Pierre Lasalle, 900, pout la vallde de Naples ; Jean Fawler, 900, pour [a vallde de Dublin; comre Joseph de Chabran, 900, pour ~ Ia vallde d’Avignon; Dubreuml aind, 90~, pour [a vallde de Lyon; Louis-Baptiste Devilly, 900, pour Ia vallde de Merz; Abraham Saspottas, 900, pour [a vallde de Bordeaux; Thdodonie Cerbes, 90~, pour Ia Pologne; Fe’lix Riviere, 900, pour [a vallde de Rio-de-Janeiro, Davmd Demonrel, 890, pour la vallde de Livourne; le chevalier Reibesthal, 89e, pour la vallde de Snrasbourg; un certain Messine, 890, pour Ia ~

28 Cf Claude R. Triper, Hisrosre du rite de Memphis-Masraim en Suisse o, Rite ancien et primsrifde Memphis-Misraim. Souverain Sancsuaire helv~rsque Grande 0 5, a d (1978] Jacques C Herman, aLe rite ancien Loge suisse. Bulletin tes loges, n er primirif de Memphis-Misraim en Suisse rep’ares chronologiques ‘, Bulletin intelrseur, n0 39, 1” trimestre 1991, pp. 33-34. 29. Manuscrir du fonda ma~onnique du Mus~e du vieux Gen~ve, rianscriprion an Bulletin tu Souverain Sanctuaire helvdtique, n0 18, a l.n.d.. pp. 43-44

HRURS RT MALHRURS DR MISRAIM ET MRMPHIS

99

vallde de Mons; le frete Declercq, 890, pour Ia vallde de Countray; Jean-Samuel Bergier d’Illens, 890, pour Lausanne; le Dr Cavalier, 890, pour Ia vallde de Sens; le comne de Saint-Cldment, 890, pour l’Ame’rique; le chevalier Rdal de Chapelle, 870, pous la vallde de Besan~on; Louis Falconnier, 870, ~ Geneve; le frere Fonranes, 870, pour Ia vallde de Nimes; Jean-Raymond Cardes, 870, ~ Toulouse; J ean-Fran~ois Darsonval, 870, ~ Clermont-Ferrand; Thomas Hussey, 870, ~ Londres; le frere Julliera, 870, ~ Nion; Louis-Thdodore Olmvmer, 870, ~ Stockholm; le frete Gibbes, 870, pour les iles anglaises ; JeanBaptiste Chevalier, 870, pour la vallde de Nanres ; le frene Jumllmon Comperar, 870, ~ Sedan; le ft=rePirraye, 870, ~ Rouen; le frete Vernhes, 870, ~ Monrpellier; le frete Coudreux, 870, ~ Touss ; Chelle, 870, ~ Saint-Omer; Albern-Besson, 870, ~ Jarnac. J’y televe aussi quelques 900 dnrangers : le duc de Saxe-Weimat, Joseph-Nicolas Dame, major gdndral des armdes du nol, Philippe-Casimis Marchor, un certain Decountray, en un certain Hulst, rous membres de la Puissance supreme des Pays-Bas; le duc Augusre-Frdddric de Sussex en Anglererre; le duc de Lemnster en Irlande; le duc de Arhol en Ecosse; Lambert Guenindi en Iralie; er Polaco Vinna ~ Jdsusalem Voict enfin, pout [a meme annde, le tableau des loges missammines ftan~aises er suisses : sept loges ~ Paris : lArc-en-ciel, ires Douze tribus, ire Mont Sina4 ires Enfants dApollon, ire Buisson ardent, ires Sectateurs de Misrafm, l~nglaise des Amis bienfaisants; ~ Bordeaux, ira Re’union philantropique; ~ Rouen, ires Sectateurs de Pythagore; ~ Lyon, Memphis; ~ Merz, J-Ie’liopolis renaissante; ~ Toulouse, ire Sentier de Ia Ve’rite’; ~ Besan~on, ires Sectateurs de ira Ve’rite’; ~ Monrauban, Nil de’borde’; ~ Sedan, ires Amis re’unis; ~ Cavaillon, ires Sages me’diateurs de ira nature; ~ Dardenan, ira Parfaite tole’rance; ~ Geneve, Helve’tie; en ~ Lausanne, ires Me’diateurs de Ia nature35. En France, Ia police a exerce’ tres r6n sa surveillance sun les loges misraimires oh elle a place’ quelques mouchands, depuis qu’elle rient ~.

30 Item, pp. 44-54 31 Item, pp 54-55 Certe hare paralt fiable, qus rend caduque Ia hare souvent reprodusre (par exemple par Robert Ambelain, Ce~re’monies et rituels te La ma~onnerie symbolique, op cit. p 13), qui, pour Ia meme annie, donne un nombre de loges de route &sdence rr~s eug~r~ vingr.deux pour ha seule capirale, six ‘a Lyon, six ‘a Metz, csnq ‘a Toulouse, trois ‘a Bordeaux, trois ‘a Geneve, trois ‘a Lausanne, er une au moms dana lea daparrements des Ardennes, du Bas-Rhan, de Ia Meurthe, du Doubs, du Nord, de Ia Loire, du Puy-de-D6me, de Ia Loire inf&ieure, de l’Isbre, de Vaucluse, des Bouches-du-Rhm5ne. du Gard. de h’H~rauht. de h’Aude, du Tarn-er-Garonne.

100

HRURS RT MIAI.HRURS DR MISRAIM RT MRMPHIS

LA FRANC-MASONNRRIR RGYPT1RNNR DR MRMPIiLS-MISRMM

5,

pour suspecres les sympathies napoldoniennes des Bddarnmde er de leurs affilie’s. Dans les derniers mois de l’annde 1822, une offensive gdndrale est ddclenche’e contre les loges misraimires Le 7 sepnemb re 1822, Maic Bddarnide est granifid d’une perquisition en regle, ~ son domicile, 20 rue des Jehneurs; le 9 ocrobre, les archives de [a loge de Besan~on sont confisqudes, er la meme scene se reproduir dans quelques villes de France: penquisinions chez les pnincipaux digniraires en confiscation des archives. Le coup de gt~ce est porte’ le 8 janvier 1823, lonsque le Tribunal correcnionnel condamne Marc Bddarnide a une amende pour infraction aux articles 291 en 292 du Code pdnal, inrerdisant les rdunmons de plus de vingr personnes sans auronisation, en ptonon~e la dissolurmon de l’Ordre de Misraim qui entre aussir6r dans un sommeil rdparareur de quelques anndes. La rdvolunion de 1830 en l’avenement de Louis-Philippe offrenr ~ Misraim un climar plus favorable. Michel Bddarnde obrient ainsi du ministre de l’Inrdrieur Ia re’ouvetrure des loges parisiennes lArcen-ciel, ires Pyramides, en ire Buisson ardent, qui reprennent force en vmgueur en 1831. Joseph Bddarnide ayanr rejoint I’orient e’~etnel en 1840, en Marc Bddarnide en 1846, Jean-Simon Boubde, digniraire du rite, entre en conflir avec Michel P,e’darnide, seul survivant des trois frdres, dont ii se sdpare le 4 avnil 1851 ~ pour fonder un dphdmere Grand Orient des valldes dgypniennes, vine tdduin au statul de loge chapitrale des valldes e’gypniennes, laquelle ne rarde pas ~ se rallier au Grand Orient Les ftdres Bddannide ont dre’ souvent mal juge’s. En de’pir des calomnies, jusqu’~ preuve du contraire ils ne furent point conspiraneurs. S’ii advint que des propos contre Pun ou (‘aunre rdgmme fussent prononce’s en loge, ce ne furent vraisemblablemenr que paroles sans acre. Cerrains misraimires ont dre’ impliquds dans Ia charbonnenie. Est-ce ~ dire que le tire de Misraim lui-meme y drain favorable? Jen doune. En revanche, d’aucunes loges mistaimires ont-elles servi d’an-

5,

~

4

-t

101

richambre ou de couverrure ~ la fameuse socidre’ secrete, active en France ~ parrir de 1821 ? Dans l’artenne d’dnudes is venir ~ la question resre posde. On a aussi accuse’ les Bddarnide de faire commerce des nombreux grades ma~onniques de leur tire. C’esr probable, hdlas! Mais c’esr qu’ils dtaienr perpdtuellemenr court d’argenr en que [a rennarion drain trop forte pour qu’ils n’y puissent succomber. Michel Bddasnide, en parniculier, s’esn vu reprocher son aurocranie en son manque de sdnieux. Ii n’drair pas le seu]

La succession des B6darride

5

‘a 5

S

4

~.

4 St

SI

32 Cf. Pierre Mollier, ss De la ma~onnerie symbolique ‘a ha R~puhhique universelle le Rapport du Prefer de Police au Minsarre de 1’1nt~rieur pout Ia dassohurion du Rite de Miaraim en 1822 ,,, Arcana, is’ 2, 1” semearre 2000, pp. 1-9 33. Sa herrre de damission ear repioduire, avec d’aurres ps&es relatives ‘a h’affalre in Les membres composant les loges et conseils te l’Ortre ma~onnique te Misraim pour La France ~i La vallee te Paris, aux ma~ons te rous Ies rises, s.l.n d. (1854] , nouv itirsons en fac-samak, N’smes, Lacour-Redivivia, 1998 34. Jean.Ssmon Boub&, Souveniri ma~ronniques, Paris, Lebon, 1866, pp 56-57.

Quant Michel Bedarnide rejoint ~ son noun l’Onienr drernel, le 10 fdvrier 1856, Un cemnain J. T. Hayete ddsignd par lui comme son successeur en dane du 24 janvier prdce’denr, devient asupdnieus grand conservaneur a, grand maitre du rite. Lorsqu’en avnil 1862, le mare’chal Bernard Magnan invite les rites ma~onniques de France ~ se rallier au Grand Orient, Haydre en les siens reftisent fierement de se soumentre, en Misraim conninuera donc de gdrer en France, en noune inddpendance, une dizaine de loges. le 4 mai 1864, le Dr Girault succdde ~ Haydre, qun devient supdrmeur grand conservareur honoratte. Cerre anne’e-lis, mdconrenrs de Ia direction du tine, une quarannaine de frenes se constituent en une loge provisoire, au nirre distincrif 1’Orientaire de Misrai~n qui, en dare du 21 ddcembre 1864, demande son admission au Grand Orient. La Puissance supreme du tine s’en inquiere, qui, dans deux lentres successives, dardes des 24 ddcembre 1864 er 3 fdvnier 1865, avise le Grand Orient que plusieurs de ces freres sont frappe’s de radiation. Le 11 fdvrier 1865, refusant d’alimenter [a querelle, le Grand College des rites, ~ qui [‘affaire a dre’ rransmise, rejerre [a demande d’affilianon d’un tire en quatte-ving-dix grades, mais accepre ndanmoins de recevomr [a loge, sous re’serve qu’elle s’en nienne seulement aux nioms grades symboliques de Misraim. Dans la dromne ligne des Bddarnide, la charge magistrale de Mistaim passe de Girault ~ Hippolyre Osselin (1814-1887), prdcddemmenr 35 Pour un premier ~ta de la recherche, voir Ia communscarion de Francis 5e le 2 juillet 1994 Laget, CommSmoratson bons cousins Communication preisentate l’oraroire te Saint ~1La Brerons~re en For& tes te Chaux,’a I’occasron te La bSna~tsction Thibauc, er la th~ae de Pserre-Arnaud Lambert, La charbonnerie fran~saise 18211823 Dis secret en politique, Lyon, Presses univesairaires de Lyon, 1995.

L

102

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

grand orateur, qui d~signe comme giand maitre adjoint pr~s les valkes du Midi Emile Combet, de qui d~pend ~ Marseille La loge lAvenir, dont ii assume le secr~taiiat de 1872 1873. En 187’~1, celle-ci noue des relations officielles avec le Grand Gijent de France, en vue d’~changes fraternels avec les autres loges du m~me otient. D’ailleurs, ~ partir de 1875, ZAvenir sera h~berg& ~ Marsedle dans les locaax du Grand Otient. En 1 877, une nouvelle loge, l’Ltoile d’Orzent, ouvre ses travaux Martigue, tandis que vojent le jour des projets d’implancations ~ Saint-Tropez et Salon-de-Provence; mats seule aboutira, en 1878, Ia constitution de La loge l’Esp~rance misrai~mite, ~ l’orient de La Ciotat. Cette ann~e-l~, une quinzaine d’atehers de Misraim est repr~sent~e ~ Ia fete du banquet de 1’ordre, dont Les loges p~risiennes Buisson ardent et IArc—en-cze1~ ainsi que les enfants de la V~’rzt1, ~ l’orient de Tours. En [881, les trois loges du Midi sont encore bien actives, sous Ia direction locale d’Emile Combet, qui entretient avec le grand maitre Osselin une volumineuse correspondance, relative tant aux affaires quotidiennes du rite qu’~ son histoire, par exemple au sujet de quatre-vingt quinze cahiers ~gyptiens mais se rapportent-ils ~ Misrafm ou ~ Memphis ? retrouves dans les archives d’une tr~s ancienne loge, les vrais amis fid~’Ies, ~ l’orient de Sete. D’autre part, des relations ont ~ nou~es avec un parent des fr~res B~darride, avocat pr~s la cour d’appel et ancien maire d’Ajx-en-Provence 36 Dans le m~me temps, alors que les misraimites fran~ais s’inqui~tent des nouvelles orientations du Grand Orient de France, Emile Combet entre en relations avec Ferdinand Fran~ois delli Oddi, grand maitre du Grand Orient d’~gypte, qui pralique le rite de... Memphis. ~ Un trait~ de reconnaissance r~ciproque est sign~ eritre les deux puissances, en 1877. Combet, qui cumule d~sorruais le 90C grade de MisraYm avec le 95e grade de Memphis, sera tout naturellement le

HEURS ET MAI~HEURS DE M1SRAIM ET MEMPHIS

tienne. L’ann& pr~c~dente, les deux garants de l’orthodoxie ~gyp-

~.



garant d’amit~ de La puissance fran~aise aupr~s de La puissance ~gyp-

36 Tout ce qui se rapporte aux loges misralmites du Midi de La France est extrait d’un gros manuscrit totalement in~dit, acquis en 1995 par Henri Parsi, antlqualre Len connu sur Ia place de Marseille, qui ma fort g~n~reusement permis de 1’~tudier ~ ma guise Quil en soit ici chaleureusement et fiaternellement remerci~, ainsi que Philippe Subrini, libraire ~ 1’enseigne de L’=rozlei/u Mage, ~ Marseille, qui m’avaIt pr&~demment signa1~ cette piece exceptionnelle. Ce manuscrit, d~sormais &s1gn~ Manuscrit Parsi, contient une cople de nombieuses lettres (1S74-1881) en particuller cUEmile Combet Hippolyte Osselin et aux dignitaires du Grand Orient d’~gypte.

tienne s’~taient inqui~t~s aupr~s du Grand Orient d’Italie ~du soidisant grand hi~rophante du Supreme Conseil du rite de Memphis si~geant ~ Catane » Giambattista Pessina sans doute. A Ia mort d’Hippolyte Osselin, le 12 avril 1887, ~ l’~ge de 73 ans, le Souverain Grand Conseil g~n~ra1 pour Ia France a pour responsables les fr~res Picard, grand orateur; Placide Couly, grand chancelier; Studei, grand capitaine des gardes; Rode, grand examinateur; Burck, grand maitre des c~r~monies; Jules Osselin, son fils, grand secr~taire et Emile Combet, grand maitre d~kgu~ pr~s les valkes du Midi. Esprit Eug~ne Hubert, dans Ia Cha~’ne d’union, r~sume alors ainsi l’ceuvre ma~onnique de son fr~re et ami d~funt: «Par 1’affabi1it~ qut &ait inn~e en lul, par 1’honorabilit~ de son caracm=re, par la ferrnet~ constante qu’ii avait apport~e ~ maintenir les prJncipes vraiment Ma~onniques dans son rite, il avait fait reconnaitre et admettre le Rite Oriental de Misra=msur un pied d’~galit~ par les diff&entes Ob6diences Ma~onniques fran~aises: Supreme Conseil de France, Rite Ecossais Ancien et Accept~; Grand Orient de France et Grande Loge Symbolique. C’esr grace au F Osselin pare, je saurais insister trop ~ cet ~gard, que les Ma~ons du Rite de Misraim ont ~ reconnus et accept6s comme des Ma~ons compktement r~guliets et qu’ils sont entr5 dans La Grande Famille Ma~onnique. » 38 C’est peut-~tre beaucoup dire. Mais l’ceuvre dOsselin aura en effet permis au rite de MisraYm de tisser des relations avec les ob~diences fran~aises. Le 27 d~cembre 1875, ii est invit6 personnellement par le Supreme Conseil du rite &ossais ancien accept~ pour Ia France, dans les locaux duquel les ateliers parisiens de Misrafrn se reunis5oile sajent, Le 10 octobre La loge I’re~oit du sud, semble-t-i[, qui pratiquedepuis le rite1874. de Misraim ~ [‘orient18~0, de Martigue, en visiteurs des fr~res de tous les rites, dont un, Br~mont, qui est 33e membre du Conseil de I’Ordre du Grand Orient de France. En 1883, enfin, le merne Grand Orient d~signe comme garants d’amiti~ aupr~s de l’Ordre de Misraim les fr~res Cammas, Blanchon et Penchinat, tandis que Misraim mandate trois des siens: Burck, Jules Osselin et Emile Combet, pour le repr~senter aupr~s du Grand Orient (mais une tentative de fusion avait avort~, semble-t-il, en 1882, et une autre subira le m~me sort, en 1886). La Grande Loge symbo— ~

~.



103

• •

37. Manuscrit Par~z. 3S La Chatne d’unwn, mal 1887

I 104

HEURS ET MALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

IA FR.kNC~MA(ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

lique ~cossaise, fond6e en 1880, suivra ~ son tour, en recevant une d~kgation du rite de Mjsraim, en d&embre 1883. A Ia mort d’Hippolyte Osselin, en [887, son fils Jules lui succ~de ~ la charge magistrale. En 1890, ks Constitution, statuts et r~gIements g~ne~raux, adopt~s ~‘a Ia Vail.. de Paris, le Ixe jour du mos de juin 1890 sont sign~es J. Osselin, ~grand president de Ia Puissance supreme»; Comby, grand orateur; Di Chailloux, grand chanceliersecr~taire; Dauriat, premier grand examinateur; Berry, deuxfeme grand examinateur; Lesieur, grand tr6soricr; Lebean, grand garde des sceaux; Morel, grand maitre des c~r~monies; Rode, grand ~kmosinaire; Studer, grand capitaine des gardes; Emile Combet, grand maitre dd~gu~ pr~s les va1l~es du Midi De bonnes relations ont ~t6 nou~es a’vec le Supreme Grand Conseil g6n~ial du rite de Memphis et Misram de la valke de Naples, dont deax dignitaires, Laviard d’Alsena, grand maitre honoraire, et Domenico Margiotta, membre du Supreme Conseil, sont accueillis en tenue solennelle, ~ Paris, le 19 novembre 1891, par La loge le Buisson ardent et Pyramides Quciques ann~es plus tard, quand ii aura quitt~ la puissance napolitaine de MisraYm, comme 1’ensemble des ordres ma~otIniques, Margiotta s’en souviendra, dans une lertrc ~ Jules Osse1~n, dat& de Bru~e11es ~e 6 septembre 1894, dont je tire 1’aveu touchant d’Qn fr~re dont La carrY~re ma~OflfliqUC n’avait pas toujours ~ heureuse «Dans 1Ordre Oriental de Misraim de Paris, je n’ai connu que d’honn~tes fr~res, et vous, je vous sais honnete homme 41~ Margiotta en profite aussi poui mettre en garde le grand maitre fran~ais: ~i..13 je cro~s devoir vous dire que, point de vue de ihonneur, tel qu’il doit ~tre compris par tout homme, en dehors de toute opinion politique ou religieuse le Misrairnisme fran~ais qui vous a pour chef, devrait rompre absolument avec le >~,

~

‘~.

39. Ordre ma~onnzque oriental de Misraim ou d’Egypte Constu’ution, statu~i et r~gLements gdndraux, Paris, Imprimerie ma~onruque Hugons, 6, rue Martel, 1890, p 7. Un tuileul manuscrlt cle cette ~poque, en provenance de Ia r~g1on de Pettuis (Vaucluse), comprenant les quaare-vingt-dix degr~s inasculins et ks quatre degres de la ma~onner1e dadoption de i’Ordre tie Misraim, acquls en 1995 par Ia biblioth~que du grand Orient tie France ~ qui j’en avals sgnal~ Ia vente par 1’excel[ent libraire Bnino Many, ~ i’ensei~e du TStragramme~ ~ Saint-R~my de Provence, comporte tie kg&es vanantes par rapport ~ Ia liste des grades de 1816. 40 Convocation, Bib1ioth~que dii Grand Orient de France, fonds Ragaigne 41 IDomenico Margiotta, Souvenirs d~ne trente4rozsz~me, Adriano Lemmi, chef supreme de~ francs-ma~ons, 3C ~d, Paris, Lyon, De1homm~ et Briguet, s. d. 111894], p. XI

105

Rite de Memphis et Misraim de Naples, lequel n’a pas raison d’exister; car c’est une honte d’appartenir ~ cette ob~dience, lorsqu’on sait que le chef de son Souverain Sanctuaire est un vulgaire flibustier. Arriv~ ~ Ia Grande-Maitrise par la tromperie, Ic sieur Giambattista Pessina est un simple tr~fiquant, qui fait argent de tout 42~ Margiotta n’est sans doute pas le seul de cet avis. Mais Ossehn a-t-il pour autant suivi son conseil En France, de nouvelles difficu1t~s surgissent quand voit le jour un mouvement r~formateur, conduit par le grand secr~taire Chailloux, qui vise ~ remplacer les principes de Ia croyance en Dieu, de I’immortaht~ de 1’~me et de 1’amour du prochain par les valeurs r~publicaines: Libert& ~ga1it$, Fraternit~. Les traditionalistes ayant tenu bon, Chaulloux et les partisans de La voie substitu~e rejoignent finalement le Grand Oiienr de France. Dans les toutes derni~res ann&s du xiX~ si~c1e, le rite de Misraim se crouve pratiqu~ en France par deux branches concurrentes: l’une, dite du rite ~ancien sous La direction de Jacques ViI1ar~a1, qui compte encore plusieurs loges, l’autre qui rassemble les ateliers pansiens du rite de Misraim iArc-en-czel, le Buisson ardent et les Pyramza’es, unis sous [es auspices d’une Grande Loge misraimite dirig~e par Jutes Ossehin. A Paris, en tout cas, les misralmites rassembks autour d’Osselin sont aussi des hommes de d~sir. “C’est I~ se souvient en 1934 J. Durand qu’Emmanuel Lalande et ses amis se firent un devoir de porter Ia vraie lumi~re. us furent &out~s dabord avec ~tonnement, puis avec sympathie, enfin avec confiance. L’atelier acquit grace ~ kurs efforts une heureuse reputation d’activit~ et de haute culture, si bien que des fr~res appartenant au Rite Q.cossais ou rm~me au Grand Otient et parfois des ma~ons ~trangers vinrent prendre part ses travaux. Le succ~s fat constant pendant longtemps et si la d&adence survint, c’est que he destin Se plut ~ disperser les bons avant que l’ceuvre ne flit achev& ». Au nom d’Emmanuel Lalande (~868-1926), dit Marc Haven, joignons ceux de ses amis occultistes de la Belle ~poque: Yvon Le ~,





42. li/em, p. X. 43 Dr J Durand, ~Emmanue1 Lalande. Ses amis de Jeunesse et ses premiers disciples ~,, in M~ Emmanuel Lalande, Andr~ Lalande, L. Chamuel, Jules Legras, D~ J Durand, Justin M~umus, Marc Haven (le Docteur Emmanuel Lalande,), suivi de pagei rares ou znddztes tie Marc Haven, Paris, ~.ditxons Pythagore, 1934, pp 62.

106

HEURS PT MALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM 2

Loup (1871-1926), dir Paul S~dir44; Rena Phihipon (1870-1936), dir Jean Tabris 45; Abel Thomas, dit Abel Haa~an, astrologue et alchirniste 46 et son fr~re A1b~ tic Thomas, dir Marn~s. En 1896, he «Balzac de l’occultssmeo G~iard Encausse, dit Papus, vient ~ IArc-en-CieI porter ha bonne parohe, par une conference sur ha tradition marrinisre er l’Ordre du m~me nom qu’il repr~sente es qualird avant de frapper lui-miime sans succha ~ ha porte du temple, en 1896 et 1897, ce qui provoque le d~past de plusieurs de ses amis 48• En 1897-1898, he tableau des membres de ha Grande Loge misraimite, qui rient ses assembldes au 42, rue Rochechouarr, ~ Paris, comprend les officieis digniraires suivants: Abel Thomas-Haatan, vdndiable; assist~ d’Henri Chacornac, Garaud, Albdric Thomas, J. Durand, Chapus, Maulois, Mongin, Elzer, Vasseur, Desponts, A Fromageor, M. Soyer. Lalande, 10, rue Durand-Claye, figure encore parmi hes mernbres mais Stidir, Iui, aurair-il d~j~ quittd Misraim En 1899, c6td Grande Loge misraimire, seuhe ha loge lArc-enciel, composde d’une vingraine de fr~res, ouvre encore ses travaux, quand, ~ Ia fin de cerre ann~e ~clate un nouveau conflir, entre Abel Haaran, soutenu par IArc-en-cieldonr il est v~n~rable, et Jules Osselin et Morel, ~ qui Haaran reproche de monopoliser ha direction du rite. Ce nouveau ddsaccord abourir, en 1901, au regroupement des loges du rite ancien de Misraim er de IArc-en-ciel, ddsormais plac~es sous ha prdsidence de Jacques de ViIlar~al

J acques-Etienne

~,

‘~<,

~.



107

Marconis et le rite de Memphis

Le rite de Memphis a-r-il vu he jour dans une loge des Disciples de Memphis sfondSe ~ Monrauban, 70, rue Lacapelle, le 30 avril 1815 <>51 par Gabriel-Marhieu Marconis, nSgociant de cerre vilhe, er un certain Samuel Flonis, natif du Caire doji il aurait rapportd he rite en 1814 ? En d~pir de ha rumeur, rien n’est moms sfjr. Moms sfire encore l’origine loinraine alkgutie par Marconis qui accroche dans Ia galere des ancStres de son rite les frires d’Orient, soi-disant fond~s par un sage d’~.gypte nommd Ormus, aurrement dir les chevahers de ha Palestine, ou rose-croix d’Oiient... C’est pure kgende, mais les ldgendes ont parfois ha vie dure et ceIIe-l~ ne manquera pas, nonobstant quelques varianres, d’Stre vThicuhdes jusque dans certains rameaux conremporains de Memphis-Misraina 52• Une pisre ~suivre cependant, mais conduir-elle au rite de Memphis oii a quehqu’autre systSrne ~gyptien? Une loge, au rirre disrincrif les sectateurs des mystbres de Memphis, foncrionne ~ Paimboeuf, en 1810, er ceirainement quelques annSes plus t6t, sous he vdndralat dun certain J Delaage, qui demande cerre ann~e-I~ son rarrachement au Grand Orient de France oii elle enriera officielhemenr en 1811. Sa dissolution interviendra en 1 832 S’agissant de ha loge originelle de Monrauban, Marconis n’est pas avare de d~tails il faudrait v=rifier puisque cer arelier aurair dtd, ~crit-ih, constitu~ he 23 mai 1815, avant de se d~charer en sommeil le 7 mars 1816, puis s les &brss de cet Atel:. se r~unirent en 1826, dans he mSme local; mais incapables de marcher seuls, ils demand~rent au Grand Orient ~ uitre reconnus s. Dans lintervalle, Gabrieh-Marhieu Marconis aurair du resre re~u hes archives du rite, au rirre de grand hiSrophante. Il est certain en tout cas qu’en 1838 son fils Jacques-~tienne Marconis, dir de N~gre (c’~tait le patronyme de sa mSre) commence, ~ Paris, ~ propager le rite de Memphis, dont il se prdsente d’ailleurs souvent comme le v~ritable fondareur. ~



—,

~

44. Dans 1’arrente de La biographic pr~par~e par Philippe Collin, dont on attend beaucoup de neuf, cf. Emile Besson er Max Camis, SSdn, vie er ceuvre, Paris, Les Arniti~s spiriruelles, 1981 45 BibliophiLe auquel s’int~resse ici m~me Robert Amadou, Preface, p. V 46 Disciple de Barlet, pharmacien dans Ia vie profane, auteur d’un TraitS d’asrrologiejudiciaire (Paris, 1895), d’une RSvdarion alchimique, par les peintures d’un pode defayence (Zurich, 1896) et d’une Contribution S /‘Stude de l~ilrhimie Thdorie et pratique i/u Grand cEuvre (Paris, 1904). 47 Cf. l’Iniriarion, n0 3, juillet-septembre 1983, pp 128-1 30, qui reproduit on article de La Revue ma~onnique doctobre 1896, avec one rSponse de Papus publi6e dans les m&mes colonnes en d~cembre 1896 48 Cf. infra, chap irre III. 49 Document, tir~ des archives Duvielbourg, ieproduit en fac-simik par G&ard Galtier, Ma~onnerie Sgyprienne , op cit 50 Cf. PrSface, pp. IX-X.

51 Marconis de N~gre, La Rurhe mat7onnique, p 88. 52. Sur Les Rose-Croix d’Orienr, voir mon Stude SSm&as, Papus er les fr~res d’Orienr,, l’Esprir des choses, n0 10-11, 1995, pp 106-112 53. Henri Librec, La franc-ma~onnerie dans La Loire infSrieure, 1744-1949, pp. 144-145 54 Marconis de N~gre, La Ruche maconnique, op nt, p 88.

[08

HEURS PT MALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

La biographie de Marconis resre ~ ~crire. Il est ni~ ~ N4onrauban, le 14 niv6se de h’an III (3 janvier 1795), de Gabriel-Marhieu Marc onis, ndgocianr, et de Marthe NSgre, son ~pouse De son enfance, son ~ducarson, sa vie anrdrieuremenr ~ 1 838, on sait peu de choses, sinon qu’d aurait ~ quelque temps le prScepteur des enfants du ministre des finances Humann 56~ Oti et quand a-r-il re~u ha humkre ? Peut-Stre dans une loge de... Misraim oti, selon hes fr~res Bddarride, Marconis aurait en effer ~ mind le 21 avmil 1833, et eicchu he 27 juin suivant. Puis il se serait ~ nouveau affilid ~ Misraim, sous son pseudonyme N~gre, pour fondem ~ Lyon ha loge la Bienveillance, avant d’etre ~ nouveau radid, en 1838... l’anndemuime oti Memphis apparair sur Ia sc~ne ma~onnique. Le 21 mai de cette annde-h~., Marconis installe ~ Bruxeltes ha loge Ia Bienveillance seconde du nom, placde sous Ia prdsidence du fr~re Wittebohe, joaillier du roi, assistd des fr~res Vandelaer, Lits, Delporre, Georges Fehrmans, Gloden, Polls. Le 6 ddcembre [839, viendra ha rejoindre une loge chapitrale, au titre distinctif Hdliopolis, installde ~ Bruxelles par he frSre Delacour, reprdsentant de l’ordre En 1838, Marconis fonde ~ Paris, 11, rue du jour, une autre loge au nom dvocateur, Osiris, dont sont fondareurs: Eugene Houille, Antoine Delcour, Ruaux, Louis Deligne, Dr Silvain, de Lacombe, Napoldon Josset. Le tableau de ha loge, publid en 1839, comprend ddj~ cinquante quatre membres ~lu grand hidrophante de son ordre le 7 juiller 1838, ~VIarconis entreprend d’en constituer hes chambres supremes, et le 5 octobre de Ia n-iSme annde, il procide ~ l~installation d’un Sancruaire de Memphis, d~un Temple mystique et d~un Souverain grand conseil a~iministrarif. Le Sanctuaire rassemble sous Ia prdsidence du grand hidrophante Marconis, 95e, six parriarches conservareurs nommds pour ~.

~.

~.

sept ans: Delapline, ancien chirurgien de Ia marine, au rirre de grand chancelier; Audibert, membre de l’Insritut, chef de Ia section scien-

55. L acte de naissance 1~atteste, sur lequel oni sign~ comme r~moins Jacques Descaaa]s, son oncle, orf=evrede profession, er Marguerite Lagarde, sa grand-mere Archives dSpartemenrales du Tarn-et-Garonne, Montauban, coae 6E 121/108 56 Andre Combes, Des origines du rite de Memphis ~ La Grande Loge des Philadelphes, 1838-1870 ‘, Chroniquesd’hisroire rna~onnique, IDE R.M , n’ 34, 1985, pp. 39-61 57 Si J’en crois Hiram (no 2, f~vrier 1908, p 3), one partie des archives de cette loge aurair Sr~ ensuite d~pos~e au Grand Orient de France 58 Hiram, n~ 2, f&ener 1908, p 3 , er n’ 3, mars 1908, p 3.

109

tifique Napoldon Mourer, homme de lertres, secrdtaire gdndral interpr~te des traditions ; le baron de Poederhd, conservateur des rites, Laroussie, inrerpr&e des hidroglyphes, symboles, embkmes er alhdgories; et enfin he Dr Morison de Greenfield, mddecin du duc de Sussex, grand inspecreur gdndmal de l~ordre. La seconde chambre, ou Temple niystique, compostie d~un grand maitre et de six grands officiers nommds sphilosophes », ddsignds pour cinq ans par he Sancruaire, veille ~ l’instructson er au ddveloppement des dognaes, de Ia morale et de ha parrie scienrifique de Ia maionnemie. Le grand maitre, Henry de Payen, y est assistd des fr~res titulaires du 92e degrd: Augusre Amic, grand orateur; Rousseau, he baron de Braunecker, Honord Gazay, Labreau, et Villanre de LaforSt. Le souverain Grand Conseil des mnspecreurs rdguhateurs, composant ha troisi~me chambre de h’ordre, chargd de l~administramion et de h’inspection des loges, est lui miirne composd de sept membres du 91e degrd, nornmds pour cinq ans: Moreau, prdsident; J.B. Fabre, orareur; De La Lamerli~re, secrdtaire ; Georges Felimans; Thdodore Pons, archivisre; Hdnault d’Augy, et J. Ruaux La muime annde, Marconis fair parairre L ‘Hidrophante. Derveloppement complet des mystbres ma1onniques, co-ssgnd par un certain E. Napoldon Mourrer 6O~ Celui-ci s’ouvre sur une sHisroire abrdgde de ha rnai~onnerieo d’un genre myrhologique hdlas assez rdpandu, ou Marconis entend aussi se diffdrencier du rite de Misraim contre hes fondareurs duquel il ne se prive pas de lancer au passage une diatribe: sQuetques personnages, peu versds dans les recherches ma~onniques, confondent ensemble he nt de Memphis et le nt de Misraim. Le nt de Misraim n’a d’dgyptien que son nom [...]. Ii est, au resre, tout entier he produir de, l’imagination de MM. Bddarride. Le nt de Memphis ou Oriental, au contraire, est de [a plus haute antiquird; ii se rarrache, ainsi que nous l’avons expliqud [...], ~ ]‘antique doctrine de l’~gypte, par Ormus, pruitre de Memphis. (On sait que Memphis drair ha ville d’~gypre qui possddair le plus beau colkge sacerdoral qui air jamais exisrd) 6i La seconde paine de l’ouvrage, <‘S rarur organique de hOrdre ma~onnique de Memphis », nous apprend que cer ordre <‘se compose ,

~

02, f~vrier 1908, pp 2-3. 59 A Hiram, 60 Paris, nchez Morel, rue Git-Le-Cocur, 5. Des extraits de cet ouvrage rare ont StS rep ris dans mes Arcanes et riruels de Ia matonnerie Sgyprienne, op cit 61 L’Hie’rophanre, op cit, p 11

I-I L

110

LA FRANC-MA~DNNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

de quarre-vingr-onze degr~s, divisds en trois sdrses, er r~partis en sept classes 62 o. Ces sept classes renferment les connaissances de tous hes rites ma~onniques 63 o. S’ensuivent hes travaux comphers du grade d’apprenri, er un abr~g~ des degr5 de compagnon, de maitre et de rosecroix, un ruileur universel des grades du rite fran~ass er du rite de Memphis, un discours sur l5ot~risme ma~onnique prononcd «en conseil du 90e:. degr~, ha valISe de Paris, he I 0 jour du 8~ mois de l’an 5839 a, er un ruiheur des quelques degrSs de Ia ma~onnerie dadoption. C’est aussi en 1839, ce semble, que se constirue (ou se reconsrirue ?) he 21 mars ha loge les Disciples de Memphis, installSe ~ Paris, rue de Grenelle Saint-HonorS, par Marconis, avec NapolSon Moutet, Henry de Payen, he Dr Audibert, he baron Adoiphe de PoederlS, he Dr Morison de Greenfield et maintes autres personnalitSs parisiennes, dont bon nombre de membres de Ia Idgion dhonneur. Au muime orient et ~ ha mSme adresse, ha loge chapirrale les Philadeiphes est instahlSe le 21 mai 1839 64 Deux nouveaux arehiers, Ia Bienveillance er les Sages d’I-JSliopolis, vojent le jour ~ Bruxelles, hes 21 novembre 1839 er 29 fSvrier 1840, respecrivement. En 1840, deux aurres loges allument encore leurs feux: les Chevaliers de la Palestine, fondde ~ lorient de Marseille he 21 novembre (ou he 30 ddcembre?) 1840 65; er les Sectateurs de Mdnbs, instalhSe par Marconis en personne, ~ Paris, he 25 dScembre 1840. Bien quil s’en soir roujours dSfendu, c’est de route Svidence du rite de Misraim que s’inspire Jacques-Erienne Marconis avec son rite de Memphis. Les secrareurs du premier rSgime sen aper~urent aussst6t, accusSrent Marconis de contrefa~on, er le dSnonc~rent dSs he mois de novembre 1839 ~ Ia Prdfecture de Police, qui, a~srSs enquuite, ordonna, he 25 fdvrier 1841 66, ha fermeiure des hoges soup~onnSes, ~ tort sembhe-r-il, de sympathies iSpublicaines. Tourefois, sehon Marconis, qui piononce ha mise en sommeil le 21 mai 1841, ha dissolution du gouvernement de l’Ordre ne sera effective qu’en 1842, et ~.

62.1/em, p 18. 63. li/em, p. 19. 64. Fondareurs Audibert, baron de Poederlet, Delaplane (Pierre Mollier, La 0 1, pp. 12r~onion du rite de Memphis au Grand Orient de France , Arcana n 13) 65 Fondateurs Rotor, Dumas, Durbec (art nt, Arcana, n0 1) 66. Cest donc sans doute par erreur que Robert F Gould (History ofFreemasonry, 1887, Londres, vol 3, p. 134) donne pour cette fermerure Ia date du 17 mai 1840.

HEURS ET MALI-IEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

ill

en France seuhement, car hes aurres pays o~i Memphis s’esr implantS he tolSrent sur leur sol. Cependant, Marconis prend soin d’Stablir un nouveau Temple mystique, du 95e degrS, sous sa direction, avec J. Eug Audibert, chef de ha section scienrifique; Henri de Payen, interpriite des traditions ; De Larousie, conservareur des rites; HonorS Gazay, chef de Ia section mystique; er he baron de PoedethS, grand inspecreur des carSchistes 67~ Ce nouvel arSopage aura pour foncrion de conserver les archives du rites er de he propager hors de France.

Quand Memphis fait flor~s II faur arrendre ha seconde RSpubhique pour qu’apr~s sept ans de sommeil Memphis rSapparaisse en France, er dabord ~ Paris, he 5 mars 1848. Ses hoges reprennent alors force er vigueur, le 25 mars, sous ha direction d’un gouvernement de h’Ordre renouvelS phusieurs de ses membres ayant rejoint horient Sternel composS de trois conseihs supr~mes instailSs par Marconis, grand hiSrophanle en ritre. Premier de ces conseils, le Temple mystique du 95e, constiruS sous ha prSsidence de Marconis, comprend parrni ses membres Henri Delapline, grand chancehier; Ferdinand Moreau, chef de Ia section scientifique; Jusrin Rousseau, interpr~te des traditions; he baron de PoederhS, conservareur des rites; Esprit-Eug~ne Hubert, membre Sminent du Grand Orient de France, chef de ha section mystique; Mensa de Villa, commandeur de l’Ordre de Malte, inspecteur des carSchisres de 1’ordre. Seconde chambre, he Sanctuafre de Memphis, est composS d’un grand maitre, J. A. de Peterson, enrourS de six parriarches 95e: Benjamin Netter, EugSne Labourei,ir, Joubert, J. Maillard, H. Pradel, J. Merle. Enfin, he souverain Grand Conseil gSnSral, troisiSme chambre suprSme, a pour digniraires Eugene de LamerliSre, prSsidenr; J.B. Fabre, J. Ittienne, Hiharion Sylvestre, Tondeur, Saulnier, Michaux et Emile Genevoix 6i La loge parisienne les Disciples de Memphis rep rend force vsgueur le 21 avril 1848, randis que he chapirre du miime nom, prSsidS par Haraur Gazart, dSj~ composS de quaranre cinq membres, est rSinsrallS he 29 du m~rne rnois 69 —



67. Uiram, no4, avril 1908, p 1 68 li/em, p 2 69 li/em

112

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

I

En 1848, un nouveau livre de Marconis, Le sanctuaire de Memphis, ou Herm~s. DSveloppement complet des myst~’res ma1onniques.. 70, annoncS «sous presse» d&s 1839, qui reprend er compkre pour une bonne parr lHisrophante, iSvSle pout he rSgime de Memphis une organisarion plus complexe quant au gouvernement de h’ordie. DSsormais, he rite comprend quarre-vingr-douze degrSs, dont l’Schelle a StS profondSmenr modifiSe. Er lOrdre est rSgi par cinq supremes conseils: le Souverain Sancruaire; le Temple mystique, grand empire des souverains princes de Memphis; le cohlSge lirurgique; he souverain grand consisroire gSnSrah des sublimes princes de ha ma~onnerie; er enfin he supreme grand tribunal des grands dSfenseurs de l’Ordre. DSs hors, Marconis ayant entrepris d’Stendre Memphis hors de France, en dSlivre des chartes constirurives ~ des ma~ons de Buenos Aires, Smyrne, Bucarest et enfin Londres, oii il se rend en 1850 pour ouvrir hes travaux d’une Grande Loge des secrareurs de MSnSs. Le 7 mai 1851, il revient y installer, Jean-Philibert Berjeau comme reprSsenranr de h’Ordre dans hes hhes britanniques. RSfugiS en Angleterre en 1850, er pris depuis longremps dans l’action polirique, Berjeau engage ~ son tour ha Grande Loge anglaise dans ha voie substiruSe, au point que N4arconis7t.doir rompre routes relations avec hui en 1853, ott 1854 au plusha tard En France, situation n’est, du reste, guere plus brillante, depuis he coup d’etat de Louis-NapolSon Bonaparte, ~ Ia suite duquel he rite de Memphis est une fois de plus interdir, le 23 dScembre 1851. Pourrant, quelques frSres paraissent continuer de se rSunir dans ha clandesrinirS, er en 1852, Marconis sollicire, par h’intermSdiaire d’Emmanueh Rebold, h’intSgration des areliers de Memphis au Grand Orient de France. Mais cette tentative se solde par un Schec 72~ Tandis qu’en Angleterre Memphis parait dSfinitivement sorri de Ia franc-ma~onnerie universelle, une dSlSgarion suisse se rend ~ Londres ,en 1855, er de rerour ~ Gene~ve, en 1856, cehle-ci fonde ha premiere probablement unique hoge belvSrique de Memphis, les Amis de Ia vSritS, prSsidSe par un certain Homberg, grand maItre national du

70. Paris, Bruyer, rue Saint-Martin. 71 Sur limplantation du rite de Memphis en Angleterre, et sa continuation sous Ia forme d~vi~e dune Grande Loge des Philadeiphes, voir 1’arricle ken documentS d’AndrS Combes, dSjl citS. 72. Emmanuel Rebold, Histoire i/es trois Grani/es Loges defrancs-ma~ons en France, Paris, Collignon, 1864, p 598.

HEURS ET MALHEURS DE MISRA~M ET MEMPHIS

113

rite, surphombS d’un chapirre, dirigS par Camille Faucon. Le 13 mars 1856, he prince Pierre Dolgoroukow est nommS grand reprSsenranr du rite de Mempbss en Suisse. Cependant, cerre hoge ne rarde pas de se rarracher ~ ha Grande Loge suisse Alpina oti elle est accuejilie he 6 ocrobre 1866 En 1856, he rite est enfin implantS en... Egypte, ott est constiruS ~ Alexandrie un Grand Conseil gSnSrah er un Souverain Sancruaire, dont he marquis Joseph de Beauregard est he premier grand maitre. La meme annSe, ha mere-loge The Golden Bough of Eleusis voir le jour ~ Ballarat, en Australie. C’est vets le continent amSricain que se rourne ~ prSsenr Marconis. En 1856, il se rend ~ New York oji, he 9 novembre, il Stablir un Supreme Conseil des sublimes maitres du Grand Efluvre phacS sous ha prSsidence de John Mitchell, 95e pour une durSe de sept ans. Puis il constirue peu aprSs un Temple mystique, Souverain Grand Conseil du 94e degrS, sous ha grande mairrise de David Mac Leltan, 95e 74 qu’il reconnair comme seul en droir d’Stablir aux Erars-Unis des areliers de Memphis. Le rite y prospere au point qu’en [860 Marconis peur annoncer que le chapirre de New York comprend dSj~ cent pastmasters En 1861, un nouveau sSnar voir le jour en NouvelleAngleterre, sous ha prSsidence de J.-D. Jennings. Cerre annSe-l~, Harry Seymour succede ~John Mitchell, mort ~ ha baraille de Williamsburgh, er ~ David Mac-Lellan dont le mandar arrive ~ expiration. ~

A

~.

Memphis au Grand Orient de France I

Le 30 avril 186~, he marSchal Bernard Magnan, nouvellemeni promu par dScrer de l’empereur NapolSon JII ~ Ia grande mairrise du Grand Orient, adresse ~ l’ensemble des ma~ons fran~ais une circulaire en vue de h’unitS de l’Ordre ma~onnique. Tandis que Misraim refuse fierement route alhSgeance, apres l’essai avortS de ralhiement au Grand Orient de France, rentS en 1853, Memphis, en Ia personne de son grand hiSrophanre, adopre une position contraire. Des he

0 6, s d. 74. Le texte de R cesTriper, denx charres a StS Bulletin reproduit n0 5, mai 1908, 73 Cf Claude article citS, i/es dans loges, Hiram, n p.2 75. La Ruche ma~onnique, cirSe par Hiram, n0 4, avril 1908, pp. 2-3.

114

HEURS PT MALHEURS DE MISRAIM ET MEMPHIS

15 mai 1862, cetui-ci fair acre d’adhSsion er dobSdience ~ l’autorirS de Magnan, he rite de Memphis donnant, lui Scrir-il, «l’exemphe de labnSgation personnelle, de ha chantS n-iai~onnique er du dSvouement dSsinrSressS ~ ha prospSrirS de norre sublime institutions> 76, er, he 29 juihler suivant, [a loge des Sectateurs de MSn~s demande son admission au Grand Orient. Le 4 aoOt 1862, le Conseil de l’Ordre agrSe Ia requite, er le 18 ocrobre suivant, Ia loge des Sectateurs des MSnis est insrallSe au rite fran~ais. Enfin, he 12 novembre 1862, par suite d’un rapport trSs favorable des frSres LSzerer, Bugnor er Razy, mernbres de Ia commission d’examen, he rite de Memphis est admis de plein droir dans le Grand Cohkge des rites, et les loges pansiennes les Philadelphes, les Disciples de Memphis, er les sectateurs de MSnis sont dSsormais aurorisSes ~ travailler aux trois premiers degrSs Sgyptiens Se pose cependant he probl~me des haurs grades. Dix he 30 ocrobre 1862, Marconis propose leur rSducrion de quarre-vingrquinze ~ trenre-trois, par souci dSquivalence avec ceux du rite Scossais ancien acceptS. Ayanr «fair virruellement abandon de rous les rirres er dignirSs qu’il possSdair dans le rite de Memphis >s, ~ commencer par son tilte de grand hiSrophatare, Marconis se rSsigne donc au port du cordon du 33’ grade du Grand CohlSge des rites Seule, ha loge marseillaise des Chevaliers de la Palestine, sous he mailler du frire Guibert, continue d’arborer flixement er indSpendamment h’Srendard dun rite de Memphis en quatre-vingr-seize grades, se transformant en un SphSm~re Souverain Sancruaire, en 1 867. Mais s’il faur en croire un digniraire de Misraim qui parait bien renseignS, en [876: «Tous les membres du Suprime Grand Conseil gSnSral des puissants grands conservateurs de lOrdre, qui consriruaienr ~ ha valiSe de Marseille ha Puissance suprime du rite de Memphis pour Ia Fr~,nce er ses dSpendance, se sont rSunis pour Ia demure fois, il y a environ trois ans er se sont ensuire sSparSs s> Consignons donc ha probable disparirion de Ia derniite puissance fran~aise indSpendanre de Memphis, vers 1873.

Dix ans plus t6t, en juiller 1862, Harry Seymour se rend ~ Paris ott Marconis lui confere he 96’ degrS, avec he rirre de grand maitre ad vitam, er Stabhir une charte, rarifiSe par le Grand Orient le 3 seprembre suivant, er conrresignSe par he marSchal Magnan, pour ha fondarion d’un Souverain Sancruaire amSricain de Memphis, qui se substirue au Grand Conseil dSj~ inslallS ~ New York. Seymour, h’Stablir dSfinirivemenr en 1863, avec John W. Simons (par aihleurs grand maitre de ha Grande Loge de h’Stat de New York) comme grand chancelier, er John B. Taylor comme grand secrSraire. Dix novembre 1862, deux sSnars voienr le jour, h’un ~ Bridgeport, dans he Connecticut, sous he rirre Osiris, l’autre ~ Hoboken, dans he NewJersey, suivis d’autres areliers de haurs grades en aottt 1863, Se’sostris, ~ Brooklyn; en juithet 1864, Zoroastre, ~ New York; he 5 seprembre 1864, Hermis, ~ Washington; he 7 juin 1865, le sdnat Samothrace, ~ New York; en juin 1865, les chapirres rose-croix Gramercy er Georges Washington, en dScembre 1865, he sSnar Socrate, ~ New York. On ne rarde pas de procSder un Schange de garanis damitiS, et le ler mai 1865, Magnan dSsigne ~ cer effer aupris du Souverain Sancluaire amSrscain Robert D. Holmes qui reprSsenre dSj~ le Grand Orient aupris de Ia Grande Loge de New York ~ Quelques semaines plus rard, le 26 aottt 1865, Guiseppe Garibaldi, passS grand maitre du Grand Orient d’Italie, et Francesco di Luca, grand maitre en exercice, sont Slus membres honoraires du Souverain Sancruaire amSricain, randis que Louis Frappohli est nommS garant d’amitiS du mime Souverain Sancruaire aupris du Grand Orient d’Italie. Le 20 dScembre suivant, conformSmeni ~ h’accord survenu entre Marconis eI le GIand Orient de France, he Souverain Sancruaire amSricain adopte hui aussi ha rSducrion de quarre-vingr-quinze ~ tr~entetrois des grades de Memphis, el renonce ~ ses droirs sur les trois premiers degrSs symboliques, he rite Stant dSsormais rSservS aux mairres maions Dans les mois qui suivent, de nombreux chapirres sont constituds: Co/ombien, en juin 1866; Architecte, ~ Yorkvihle, en aofit 1866; Primitif ~ New York, he 7 seprembre 1866; Passaic, ~

~.

S

~.

~

~-

115

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPT1ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

~

76 Pierrr Mollier, La r~union du rite Se Memphis au Grand Orient de France Arcana, n’ 1, 1999, pp 1-25. 77 En 1863, le Grand Oriena de France fair m~me imprimer ~ Paris un rituel intituk Rite de Memphis admu au sein i/u Grand Orient Travaux complets i/u 1’~ i/egr~ maronnique. 78 Cf les pieces du dossier rassemblSes par Pierre Iviollier, La r~union du rite de Memphis au Grand Orient de France op nt, pp 1-25 79. Manuscro Parsi.

7,1

A ‘1

S

~.

80. Cajeni/rier officiel i/u Grand Orient de France, 1867, p. 251 Cf. ~galemena les deux ]errres, dakes du 27 avril et du 1’ mai 1865, respecrivement signSes Heullant et Cussois, d~pur~ giand maitre du Grand Orient de France, publi~es 2 dans 6, juin p. a Std reprodoir dans Hiram, n’ 7, juiller 1908, 81 Hiram, Le rexten’de cette 1908, rSsolution pp

1.2.

~1 ii

116

HEURS PT MALHEURS UP MtSRAIM ET MEMPHIS

LA FRANC-MA~ONNERtE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

New-Jersey, le 2’~l seprembre 1866; Branche d~livier, ~ Brooklyn, he 17 octobre 1866; Oriental, dans le district de Cohombie, en novembre 1866; Ancien, ~ Washington, en novembre 1866. En 1867, un temple mystique du 32’ degrS est Stabli en Louisiane sous hes auspices duquel un chapitre, un sSnar et un grand conseil ne rardent pas de voir he jour. Sur he continent nord AmSricain, Memphis fair dSsormais parrie du paysage maionnique. Pour he grand hiSrophanre de Memphis, en revanche, ha page est rournSe. Contraint de dSmissionner du Grand Orient avairil procSdS ~ des initiations clandesrines ? Jacques-~tienne Marconis meurt ~ Paris, he 21 novembre 1868. Contrairement ~ ha rurneur, les soucis pohiriques hui Stasent Strangers, comme ils Sraienr Strangers ~ ce rite de Memphis quil a, cest lSvidence, fondS ; er sil lui advint de sassocier au proscrir Jean-Philibert Berjeau, ce n’Stait pas ~ des fins poliriques, puisquil sen sSpara dSs quil comprir que cehuici s’Stait dSfinitivement engagS sur ha voie substiruSe. On lui a reprochS aussi de dSlivrer un peu ~ ha hSgSre des haurs grades de son rite, er muime de les vendre. PerpSruellemenr ~ couir dargent, dans un monde Stranger ~ linitiation, sans doure a-r-ih cherchS, comme dautres, ~ les concilier, dans he seul souci de vivre. Ce ne fur pas non plus un mysrificareur, er son dSsir de faire du tire de Memphis une aurhenrique Scohe de mystites ne fur pas que vanirS er mSgalomanie. Je crois, je crams que ce grand hiSrophante dSchu soir mort sans avoir rSalisS ses plus beaux espoirs, reniS par un Grand Orient oti il se senrair irop ~ l~Srrost, abandonnS par beaucoup des siens, usS d~un labeur dSnarurS, er incompris. Jacques-Erienne Marconis a sans doure ratS Ia franc-ma~onnerie, comme il a ratS hinitiation, ~ parce quil n’a pas su domprer en Lii le vertige que l~une er laurre lune dans lautre avair provoquS. Son dSvouemenr tour anarchique ~ h’instsation, son ceuvre ma~onnique marginale nen demeurent pas moms des plus respectabhes. Er les fruits de cer arbre-h~ ne sont pas, et de loin, hes moms nourriciets du paysage ma~onnique. —





3

>7,



1.

L’h6ritage de Memphis, en i~gypte et aux i~tats-Unis Alors que he Souverain Sancruaire des ~tats-Unis semble fort bien saccommoder de [abdication de Marconis en faveur du Grand Orient de France, l’ILgypte ne l’enrend pas de ha sorre, qui ha refuse carSgoriquemenr, sous prStexte puisqu’il en fallair un que lacte —

S I

117

signS par he grand hiSrophanre en faveur de lobSdience fran~aise na pas SrS conrresignS par he grand chancehier du rite, comme l’exige larticle 26 des Starurs de Memphis i2 En 1866, Joseph de Beauregard, grand maitre pour h’~gypte, commence donc par refuser ha rSducnon de l’Schehle de Memphis opSrSe en Fiance er aux ~tats-Unis. Puis, n’ayant pas non plus acceptS ha dissolution du Souverain Sancruaire de France, en 1867, Beauregard appelle rous hes parriarches de sa juridiction ~ une assemblSe gSnSrale, qui, en verru des parenres re~ues de Marconis en 1856, prend ha dScision de fonder un Sancruaire er suprilme gouvernement de hOrdre, dans ha droire ligne de h’ancien Souverain Sancruaire fran~ais. Aussit6t organisSe, Ia nouvelle puissance supruime du rite, dSsormais deux fois sSgyptien o, se donne pour grand maitre he prince Halim Pacha, fils de Mohammed Ahs, sous ha protection duquel le Grand Orient d’~gypte constirue de nouvelles loges, dont he nombre de inembres se serair assez rapidement SlevS ~ plusieurs cenraines. Dans he m~me remps, le bruit court cependant que he prince er grand maitre projerrent, avec ha complicirS de lOrdre, denvoyer en exil he khSdive Ismad. De vives rSacrions du Gouvernement Sgyprien entrainent ha fermerure des arehiers du rite, randis que he Souverain Sancruaire continue de vivre clandesrinement, prrvS de sa psemi&e humiSre condamnSe ~ lexil, sous ha direction du grand maitre supphSanr Joseph de Beauregard, er de quehques parriarches. Mais la pression est si forte qu’en 1869 lOrdre prSfere se merrre en sommeil. Il faur arrendre 1872 pour que Salurore A. Zola puisse obtenir du khiSdive IsmaSh haurorisarion de rSveihher le Grand Orient d’Egypte, dont il est Shu grand maitre, he 21 novembre 1872, en succession du prince Halim. Consignons son tSmoignage: Aussit6r invesri dSfinirivemenr de norre charge er des prSrogarives y artachSes, nous nous consacrames de route notre Snergie aurant physique que menrale ~ ha consolidation de Ia puissance maibonnique Sgyptienne qui fur dSfinitivement proclamSe er fondSe he 21 mars 1873. 82 Cer arride dit clasrement en effet En cas de circonstances inrSressant Ic Rite ma~onnique de Memphis, le Grand HiSrophanre pourra prendre une dScision spScsale, laquelle devra Stre enregistrde au Livre dOt avec indication queue Stair urgenre et, iou> cetre condition, ii pourra aussi prendre relies mesures quil jugera convenables dans linrSr&r du Rite, leui exScurion ne sera sujerre ~ aucune autre formalirS que le visa du Grand Chancelier de lOrdre Tout acte non rev~ru de cc visa sera nul (cirS par Hiram n’ 4, avril 1908, p 1)

118

[19

LA FRANC -MA~UNNERIP ~CYPTIPNNP UP MEMPHIS-MISRAIM

HEURS PT MALHEURS UP MISRAIM ET MEMPHIS

«Le 19 avrih de cetre annSe, hOrdre fur plus que jamais consolidS par Ia protection de l’auguste souverain de ce pays dhisroire. «L’auguste IsmafI nous accorda sa puissanre protection, nous promerrant une plesne adhSsion ~ nos travaux pacifiques, assurS que 1ordre ne prenair aucune part ~ ha politique hostite au progrSs de h’~gypte. «Nous hassuixmes par norre parole dhonneur que nous ne prendrions jamais parr ~ des actions pohiriques, ~ moms dagir diffSreirsment selon Ia vohontS de h’~tat, er c’est ainsi quun jour, nous assist~mes, lOrdre er quehques membres, ~ hSlaborarion de plans de FLtat er du Gouvernement qui devair rendre ~ laccroissemenr du bien du peuphe er au progixs de l~gypte. «L’Auguste Souverain qui Stair en avance dun si~cle sur son peuple comprir nos dSsirs er se dSchara lui-m~me enti~rement sansfair. Ainsi fur Stablie Ia concorde enrie Ia Ma~onnerie Sgyptienne er ha Loi de h~gypte civile. « I...] Notre action er les rSsulrars obrenus furent haurement apprSciSs par lAuguste Souverain, qui, en remerciement, nous assura de sa haute er souveraine protection, er c’est ~ cerre protection que le Grand Orient d’~gypte dur son dSvehoppemenr, car sans lapprobarion du KhSdsve er sa protection h’Ordre aurair SrS rroubhS par des questions dordre religieux er par Ia persScurion du pouvoir civil, mais, sous he patronage du KhSdive lui-muime, les plus Sminents personnages furent initiSs er affiliSs ~ norre Rare rSvSrS. M~me les sommirSs de lIsham nous prititenr main Forte pour Sloigner les difficulrSs avec he peupte Sgyptien er quehques membres de ce peuphe obrinrent leur initiation. • «Le 27 Juin 1873, he Supreme Conseil de l’Ordre nous accorda les pouvoirs absohus er illimirSs, accompagnSs par un vote unanime de confiance, er he 15 aoCit lAssemblSe Constiruanre approuva er confirma Ia dScision du Supreme Conseil. «Le 1” novembre de ha m~me annSe, nous fumes SlevSs au er he 11 janvier 1874 par un vote unanime nous fumes ShevSs au rirre de grand hiSrophanre en lieu er place du grand hiSrophanre Marconis ayanr abdiquS. «V.] Le 8 tam 1876 par norre dScrer n’ 77, nous avons rSorganisS ha Grand Orient er constiruS Ia DiSte ConfSdSrale de ha Ma~onne tie Sgyptienne «Nous fond~mes une grande Loge Symbolique sous he rirre de Grande Loge Narionale d~gypte er nous nous procham~mes libres

er indSpendanrs de tout aurre corps aussi bien quant ~ leurs dogmes qu~ heur administration. » 83 Le 18 juiller 1876, Ia Grande Loge d’Angleterre reconnait ha Grande Loge narionahe d~gypte qui, rSciproquemenr, admer ha ISgirimirS des hoges symboliques de h’obSdience anglaise sur son ternroire. Puis, le 25 ocrobre 1876, le grand hiSrophanre Zoha confere hes 95e er 96’ degrSs de Memphis, avec he rirre de grand maitre

S

5

ii

5.

d’honneur ad vitam du Souverain Sanctuaire d~gypte, ~ Giuseppe Garibaldi, dans les troupes duquel ii a combarru en Iralie. En seprembre 1877, Zola transfere he si~ge de ha Grande Loge narionale d~gypte au Caire, er he 28 mai 1879, celle-ci se dSrache de ha confSdSrarion «Sgyptsenne» quelle avair rentS de merrre sur pieds en 1876. Elle prochame son indSpendance er conclur malgrS tout un accord avec he Grand Orient d’~1gypte, en vertu duquel lui revient le droir de confSrer hes grades symboliques du rite i4~ En 1880, Salurore Zoha dScide de limiter hes travaux au Grand Temple mystique pour l’~.gypte er met en sommeil he Souverain Sanctuasre. Puis, par dScret du 17 et du 27 avrih 1881, ih en transfete le siSge au Caire, er rransmer Ia grande mairrise ~ son grand chancelier, Ferdinando Francesco delli Oddi. Pous leur parr, hes fr~res amSricains ne resrent pas inacrifs. Le 24 avrih 1867, Harry J. Seymour, accompagnS de plusieurs dShSguSs du rite de Memphis, se rend ~ P5km oh 85. il proc~de ~ linstallation dun Avec chapirre, au rirre disrincrif Emmanuel ha France en revanche rien ne va plus. En effer, en date du 5 novembre 1866, he Grand Orient a reconnu en Louisiane un Supreme Conseil du rite Scossais ancien acceptS, aureur de charres sonstitutsves de loges symboliques, en violation des droirs de Ia Grande Loge de h’Srar de Louisiane, dans Ia juridicrion de haquelle prospSrenr quarre corps de Memphis. Aussi, he 20 mars 1869, le Souverain Sancruaire des ~rars-Unss adresse au Grand Orient de

83 S A. Zola, Sommaire hisrorique concernani le Grand Orient national d~gypre labdication du grand hi~rophanre grand maitre , Bulletin officiel i/u Grand Osienr National d=gypre,avtil 1883 , repris in MacBean, Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite of Memphis, RR. Aria at the Vesanra Press, Adyar, Madras, 1927; traducrion franiaise hois commerce, par Sirius, 1960 84 Sur Ic conrexte gSnSral de Ia ma~onnerie en ~gypre, voir ]~rude d~ric Anduze, La franc-ma~onnerie ~gypisenne (1882-1908) , Chroniques dhistoire ma 1~onnique, n’ 50, 1999, pp.0 10, 69-88 octobre 1908, p 1 85 Hiram, n

120

HEURS PT MALHEURS UE MISRAIM PT MEMPHIS

LA FRANC-MA~UNNER1E EGYPTIENNE UE MEMPHIS-MISRAIM

France les rSsohurions suivantes « [...] Arrendu que he Rate de Memphis a toujours reconnu ha suprSmarie des Giandes Loges d~tats sur les trois degrSs symboliques ou degrSs dune Loge bheue [...] arrendu que les officiers er frSres du Rate Ancien er Primirif repoussent h’sntervention de tout corps Stranger dans hes droirs dSrerminSs des grands Corps ma~onniques Stablis en A.mSrique; il est dScidS: [...] que rant que he Grand-Orient de France n’aura pas rS’voquS son dScrer du 5 novembre 1868, routes frarernelles relations avec cerre grande Puissance sont er resreront suspendues en verru des prSsenres » 56. L’affaire en resrera ix, qui merrra probablement un rerme dSfinirif aux relations Spisrolaires entre he Souverain Sanctuaire amSricasn et le Grand Orient de France. Aux ~tats-Unis, Seymour exerce ses foncrions Jusquau 23 juin 1874, dare ~ laquelle il hes rSsihie en faveur dPslexander B. Mort. Le nouveau grand maitre gSnSral du Souverain Sancruaire de New York publie alors The Constitution and generaZ statutes for the government of the Ancient & primitive rite offreemasonry in and for the continent of America 87• Peu sarisfair de ha rSducrion ~ trenre-trois des degrSs de Memphis, un certain nombre de frSres amSricains s en sSpare pour organiser une nouvelle branche de Memphis, prSsidSe par Calvin C. Burt qui avair SrS re~u comme 90’, avant d’itre exclu de Ia Grande Loge de l~tat du New-Jersey en 1866, er par voie de consSquence du rite de Memphis, par Seymour hus-m~me, en date de 1er mars 1867 Mais, presque aussit6t, cerre nouvelle puissance

121

hSchelle primitive de Memphis, en quarse-vingr-qulnze degrSs. Dans he m~me remps, Mort irtaplante au Canada un grand temple mystique sous dSpendance amSricaine. Mais ce groupe ne rarde pas de rompre avec Mort, pour choisir lautonomie er se mSramorphoser en un Souverain Sancruaire prSsidS par G.C. Longley. Darius Wilson ayanr hui aussi installS un Souverain Sancruaire sur le sol canadien, les deux groupes finiront par sunir en une unique puissance ma~onnique 89• Loin des querelles amSricaines, hEurope, quant ~ elle, sorganise afin de mainrenir elle aussi hhSrirage Sgyptien.

~.

~.

se sSpare de Bust er procide ~ lSlecrion de Judge Parrisch pour lui succSder. Refusant cerre dSsignarion, Burt se choisit alors ~ son tour un aurre successeur en ha personne de Darius Wilson. Lbisroire est aussi classique que navranre. Passons. Fair notable, sous ha grande mairrise d’Pslexander B. Mort, he Souverain Sancruaire de New York prend Ia dScision de revenir ~

86 Hiram, n’ 11, novembre 1908, p 2. 87 The Constitution and general statutes for the government ofthe Ancient d~primitive rite offreemasonry in and for the continent of America Also, a complete history of the rite, from its establishment in America down to the present time, together with translation od original manuscriti Illustrated Issued under the auspicer ofthe Sovereign Sanctuary 33 and last degree as compiled and amended June 1874, New York, The excelsior printing company, 81 83 and 85 centre street, 1874 (dont je dois la commonicarion d’une copie ~ Pierre Molber ~ qui grand merci) 88. Le rexte de cerre ordonnance a ~ reproduir dans Hiram, n’ 9, septembre 1908, pp 1-2

i 57,

89. The Kneph, tevue ma~onnique trimestrielle, organe du rite ancien er primirif dans le Royaume Uni, mai 1884.

- --

I

Chapirre II

LE RITE ANCIEN ET PRIMITIF DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

John Yarker et le Souverain Sanctuaire anglais Parce que dautres remps sont venus, un mouvement d’union des deux principaux rites Sgyptiens s amorce d~s les annSes 1870, quand cerrains digniraires de Mistaim commencent ~ nouer des relations frarernelles avec ceux de Memphis, ou inversement. En Europe, John Yarker, dont he nom est indissociable d’une foule dorganisations SsorSriques, er surrour de ha «fringe masonry» des annSes 1870 ~ 1913, sera he principal artisan, ou du moms hun des plus actifs, dans he rapprochement de Misraim er de Memphis. Curieux personnage, rSmenr, entre bien dautres, que cer occultisre qui a vouS sa vie linitiarion er aux sociSrSs mysrSriques. John Yarker est-il parvenu ~ sinitier lui-m~me? Je ne prendrai pas he risque dun jugement. Mais il a servi linitiation, er ce faisant il a servi ses frites, quimporrent ses extravagances, il a au fond beaucoup servi ha franc-ma~onnerie, fht-elle marginale comme Stair marginal son servireur. NS he 17 avril 1833 ~ Swindale Sharp, dans he Wesrenorhand, sa famille sinstalle ~ Lancashire en 1840, puis ~ Manchester, en 1849, oti il devient nSgociant en import-export. II fair de frSquenrs voyages en AmSrique, aux Indes nSerlandaises er ~ Cuba. En 1857, il Spouse une cerraine Ehiza Jane Lund, de York. Tr~s t6t, ha francma~onnerie he sSduir: ~ 21 ans, il rei~oit ha lumi~te ~ Manchester, he 25 ocrobre 1854, dans ha loge Integrity n0 189, sous hes auspices de ha tr~s officielle Grande Loge Unie dAngletetre, puis il saffihie, le 29 avril 1855, ~ ha loge Fidelity n0 623 de Ducklnfield, oii il est SlevS ~ Ia maitrise he 11 juillet 1856. ExaltS au chapirre de l’Indurtrie

I DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

124

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPt-{IS-MISRAIM

n~465, ~ Hyde, he 6 avrii 1856, il saffihie ha m~me annSe au chapitre de Saint-Jean n0 407, ~ Eccles, er figuie en 1860 parmi les fondareurs du chapitre Fidelity n0 63. Le 11 juiller 1856, il entre au Jerusalem conclave des Kntghtr templar, ~ Manchester, dont ii devient commandeur en 1862-1863. II rejoint aussi he Love and Friendship Encampement, en 1860, dont he voil~ commandeur en 1861. La m&me annSe, il est promu grand vice-chancelier provincial du grand conclave de Lancashire; en 1864, il est grand constable au Grand Conseil dAngleterre. Rei~u supreme grand marSchal, il quirrera en 1873 hes Knights Templar, dont il a dailleurs pubhiS l’histoire en 1869. Yarker frSquenre aussi les hauts grades du rite Scossais ancien acceptS, oh il est re~u en 1862 dans un chapirre de Manchester. Mass, he 19 novembre 1870, ses relations avec cerrains Supr~mes Conseils « irrSguliers » entrainent sa radiation du Supreme Conseil du REAA pour lAngleterre. Le 10 juiller 1871, F. G. Irwin propose sa candidature au Bristol college de ha Societas Rosicruciana in Anglia (SRJA) er il figure en 1891 parmi les membres dhonneur du Metropolitan college. Membre d’honneut de ha SociStS rhSosophsque, en 1879, he 24 novembre 1877 il remerrra ~ son tour ~ Helena Blavarsky he grade de «princesse couronnSe », dernier degrS dadoprion de Memphis-Misraim. Peut-~tre sera-r-il te~u quelques annSes plus rard encore dans ha fameuse Golden Dawn, fondSe en 1888 par Samuel Liddell N4ac Gregor Marhers (1854-1918) er son ami William Wynn Wesicort (1848-1925), qui associe nSo-rosicrucianisme, nosralgie dune initianon Sgyptienne de dSsir er nSo ou pseudo-kabbale. En 1881, he voil~ docteur en sciences hermSticjues de l’~cohe cjue Papus dirige ~ Paris. En 1893 ou 1894, il est admis dans l’Ordre marrinisre dont il re~oit une charte pour hAngletetre. Er ~ combien dautres groupes encore a-r-il adhSrS, relle ha singuhi~re ma~onnerse «arabe» du rite of Ishmael, fondS par K. R. H. Mc Kenzie er F. G. Irwin, auxquels il succSdera ~ ha r~te de cer ordre, ~ ha mort de ce dernier, en 1893. En 1872, il re~oit du m~me Irwin l’Order of the Red Branch of Fri que cehui-ci avair lui-m~me rei~u ~ Gibraltar, en 1858. De 1871 ~ 1872, il est co-sponsor du Royal Oriental Order and Sat B’hai. La lisre esr encore longue... 1. Pout plus de d~rails voir 1’article de J M. Hamill charlatan> Ars Quatuor Coronatorum, vol. 109, 1997

John Yarker

Masonic

125

Aureur prohifique, ses Studes sont ~ prendre aujousd’hui avec rSserve Il collabore de m~me ~ ha phupart des revues ma~onniques anglaises, dont The Freemasons magazine, The Freemason, The Rosicrucian, Notes and Querries. D~s 1862, Yarker prend ses distances avec ha Grande Loge Unie d’Anghererte pour ne plus conserver que des relations avec ha fameuse loge Quatuor Coronati dans hes Transactions de laquelle il pubhie encore de remps ~ aurse quelques communications. Mais il frSquenre dSj~ hes courants marginaux de ha ma~onnerie illuminisre, quil va largement contribuer ~ rSpandre en Grande-Breragne er ~ travers he monde. Que resre-r-sl alors des rites Sgypriens en Grande-Breragne? En 1850, ha loge des Sectateurs de IVIt~nt~s smphanrSe ~ Londres sous parenre de Marconis, devenue Grande Loge des Philadeiphes en 1853, ha grande mairrise de Jean-Philippe Berjeau, avait donnS he jour ~ de nouvelles loges de Memphis, ~ Londres er Birmingham. En 1857 une scission sSrair produire entre Berjeau er Benoir Descjuesnes, fondareur dun Ordre mai~onniCque rSformS de Memphis. Mass en 1866, he groupe de Berjeau Stair enrrS en sommeil er Memphis disparur dAngleterre. Quant au Supreme Conseil gSnSral de Miss aim, fondS ~ Londres he 28 dScembre 1870, par quarre mai~ons anglass, parmi lesquels Robert W. Little, qui se rSclame curieusemenr d’Adolphe CrSmieux, il naura gu&e de lendemain Dans ces circonstances, comment John Yarker hSrire-r-il, en 1871 dir-on, de ha grande mairrise de Misraim pour lAnglererre Pour Memphis, en revanche, lhisroire est plus claire en 1871, hAmSricasn Harry J. Seymour, grand maitre du Souvesain Sancruasre de Memphis pour les Prats-Unis, dSpure en Grande-Bieragne he fr~re Benjamin D. Hyam, ancien grand maitre de ha Grande Loge de Californie, pour recevoit aux 33’ er 95e degrSs des ftSres de Manchester er de Londres, randis que John Yarker, rei~u lui-m~me dans he rite de Memphis mais par qui er ~ quelle date? est mandarS pour ~.

~.



2. Ses principaux ouvrages sont The Scientific and Religions Mysteries ofAntiquity, 1875; Notes on the Orders ofthe Temple and SaintJohn, and theJerusalem Encampement, 1869, Masonic Charger and Lectures, 1880 Recapitulation of all Masonry, 1883; Speculative Freemasonry 1883, The Arcanes schools, Belfast, William Tait 1909. 3. Voir Ellic Howe Fringe Masonry in England 1870-85 , Ars Quatuor Coronatorum vol. 85, 1972

126

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPI-US-MISRAIM

Slever aux haurs grades quelques aurres frSres du nord de lAnglererre De Londres, Michael Caspari er A. D. Loewenstack adressent alors une requ~te au Souverain Sancruasre amSricain, en vue dSrabhir officiehlement une nouvehle puissance de Memphis en Anglererre, dont ha charge magistrale est aussit6t proposSe ~ Yarker. Ainsi, avant de se dSmerrre de ses foncrions au profit dAlexandes B. Mort, he 4 juin 1872, Harry Seymour dShivre ~ John Yarker ha charte constirurive dun Souverain Sancruaire de Memphis pout lAngleterre er hIrlande, dont ha revue Hiram donne ha composition comme suit: John Yarker, 33e 96e, souverain grand maitre gSnSral; Michael Caspari, 33e 95e grand chancehier gSnSral ; A.D. Loewenstack, 33C 95e, grand secrSraire gSnSral; P.J. Graham, 3? 95e, grand gardien du livre dot; S.P. Leather, 33C 95e, grand rrSsorier gSnSral; Ch. Scott, 33e 95e, grand inspecreur gSnSral ‘K Cest aussi loccasson pout Seymour er son Grand Conseil royal des anciens tires de dSlivrer ~ Yarker er ~ ses cohlaborareurs une charre du rite Scossais Cerneau, version du rite Scossais ancien acceptS, en trenre-trois grades, fondS ~ New York, en 181 3, par Joseph Cerneau, qui revendique ha ISgirimirS contre he Supreme Conseil de Charleston. Seymour aurair-il en ha m~me circonstance dShsvrS ~ Yarker quehque parenre daurres tires, dont celus de Misrafm, dont ii aurair dSrenu des pouvoirs depuis 1865? En tout cas, dSs 1872, Yarker semble prariquer he tire de Misrafm en association avec celui de Memphis. Entre remps, trois dispenses ont SsS accordSes par he nouveau Souverain Sancruaire anglais en formation, les deux premiSres en date du 16 mai 1872, ~ Londres, pour un chapirre, sSnar er conseil ~u ticre distinctif Mount Sinai n’ 1, er ~ Manchester, pour ha ha fonda02, er rroinon dun aurre arehier inritulS Palatine and Jerusalem n silsme en date du 21 juin pour Ia constitution dun aurre chapirre, sSnar er conseil, Orion n03, ~ Havant, haquelle sera converrie en charre he 21 juin suivant. P. 3. Graham rei~oir par aihleurs une dShSgarion du rite pour Dublin. Le Souverain Sancruaire, qui adopre les starurs amSricains, est dSfinsrsvemenr er officiellement installS, he 8 ocrobre 1872, hors dune assemblSe gSnSrale, renue ~ Londres, ~ ha Free Mason Tavern, sous ha prSsidence de Seymour, qui a fair he dSplacemenr depuis he nouveau 4. Esquisse hisrorique Quarii~me parrie Le Rite A Hiram, n’ 2 f~vrier 1909, p 2

et P

de Ia Ma~onnerie

I

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

127

continent. En mas er juin 1873, un manifesre est adressS ~ rous les membres de h’Ordre ordonnant ha constitution sur lensemble du rerrirosre du Royaume-Uni de temples mysriques (32’, 94’), conseils (30e, 90e) sSnars (20e, 30e) er chapirres (lie, 18’). Peu ~ peu, verront he jour dautres arelsers, dont ha revue The Kneph, en janvier 1881, donne ha hisre suivanre : pour les chapirres des 1 Mount 0 1, ~ Londres; Palatine and Jerusalem 1e~18e n0 2, ~grades, Manchester; Sinai~ n Orion n’ 3, ~ Havant; Sirius n0 4, ~ Burnhey; Primitive Pilgrimr, ~ Holyhead; Rose of Sharon n0 6, ~ Londres; Lily of the Valley n0 7, ~ Liverpool; Sphynx n’ 8, ~ Glasgow; St. Andrew n’ 9, ~ Glasgow. Ceux-ci se doublent ha plupart du temps de sSnars (20-33’) er de conseils (30’-90’) Ii ne faudra pas plus d’un an pout que les digniraires du Supreme Conseil du REAA sinqui&enr du rerour de Memphis dSsormass baprisS site < ancien et primirif [, er plus encore du rite Scossais Cerneau. En novembre 1873 Yarker er Learhes qustrent les Knights Templar er le Rite Scossais ancien acceptS, pour ne plus se consacrer dSsormass quau Souverain Sancruaire... er ~ bien d’autres Scoles! Le 1” jushler 1876, Yarker obrient par ailleurs de ha Grande Loge du rite swedenborgien pour he Canada, dirsgSe par W. B. McLeod Moore (+ 1890), Sgahemenr grand maitre des Knights Templar canadiens, er de G. E. Longley, du Supreme Conseil du Canada, une charre pour implanrer er diriger un nouveau corps ma~onnique marginal: ha Supreme Grand Lodge and Temple pour ha GrandeBreragne er lIrlande du rite primirif er originel swedenborgien. Ce rite quon confond souvent ~ tori avec he rite suSdois, en six grades, dont les trots supSrieurs seulement semblent avoir SrS prariquSs, a une origine obscure, cjuoiquEmanuel Swedenborg (1688—1772) ne lair certainement pas fondS 6• Mats he visionnaire suSdois eur en tout cas dans son entourage des rhSosophes er des masons illuminisres, dont cerrains ont propagS dans cjuelques chapelles sa doctrine, bien ~.

5 The Kneph, n’ 1, janvier 1881, pp 6-7 6. Sur le rite swedenborgien en Grande.-Bretagne une seule ~tuSe ~ ce jour, mais dIe cit excellenre R. A. Gilbert, Chaos out of oider the rise and fall of the swedenborgian rite <, Transactions of Quaruor Coronati Lodge, vol 108, 1995 pp. 122-1 49 Mon article Ic rite swedenborgien au remps de Papus , IInitiation, juiller-septembre 2000, pp 164- 179, plus ipSesfiquement consacrf au rite swedenborgien en France, annonce lui-meme une frude liminairt ~ l’~dirion ~ parairre des rituels du temple INRI de Ia Grande Loge swedenborgirnne de France, fond& ~ Paris en 1906 par Papus et Tfder sous parenre de Yarker.

128

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

ou mal comprise, quirre ~ y adjoindre des SlSments Strangers. AntoineJoseph Pernery fur du nombre, dont on connair he r6le majeur chez hes IlluminSs de Berlin er d’Avignon, mais he bSnSdicrin gyrovague n a constiruS aucun rSgime ma~onnique. En revanche, BSnSdicr Chastanniei (1739-1818) er he marquis de ThomS on propagS, apr~s havoir vrassembhablemenr fondS, un rite ma~onnique d’inspirarion swedenborgienne, donr se rSclamera sur he continent amSrscain Samuel Beswick, qui en a pubhiS 1’histoiie, en 1870 Des I~irats-Unis, he rite swedenborgien passe au Canada he 3 juin 1872, doit i[ se rSpand en Europe, oh Yarker fonde alors un Supreme Conseil mondial, qui lui donnera dSsormais plus d’importance quil nen a jamais eu, point quon en comptera de pat he monde, sur he papier au moms, plus de cinquanre temples, dont une dizaine en Anglererre. ~.

L’unit6 des rites 6gyptiens

A laube des annSes 1880, le rite de Memphis, en sommei[ sur le sol fran~ais qui h’a vu nairre, se irouve encore reprSsenrS en AmSrique, en Grande-Breragne, en Pgypte er en Iralie. Sa rSunificarion parrielle se fera ~ Naples berceau prSrendu du rite de Misraim. A Naples, en 1880, Yarker a dSsignS comme dShSguS Giambattista Pessina (1833- ?), qui semble dailleurs cumuler les hignSes Sgypisennes. Nest-il pas he fondateur d’un certain rite Sgyptien rSformS, ou rite rSformS de Memphis ~ en trenre-trois degrSs, dont Gasrone Ventura nous apprend ha constitution, ~ Carane, en 1876 ? ~ Sehon LSon de Mouhin-Peuillet :
..

7. Samuel Beiwick, Swedenborg Rite and the Great Masonic Leaders of the eighteenth century, New York, Macoy Publishing & Masonic Supply Co., 1912. 8 The Kneph, op cit mai 1884, pp 125-126 (repris in R.G.M., Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite of Memphis, op cit p 67 9 Gastone Ventura, Let rites ma~onniques de Misraim et Memphis op cit, p 81. 10. Comre L~on M de Moulin-Peuiller, «La succession royale d’Araucanie er l’Ordre ma~onnique de Memphis ci Misraim (Rites ~gypriens) <, Cahiers de lAcai/imte i/es Hisuies Etudes araucaniennes (sic), Paris, 1963, p 8

I

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

129

Pessina prSsrde aussi un « ancien rite Sgyprien rSformSs> de Misraim, dont The Kneph donne, en 1881, ha composition du Supreme Conseil p[acS sous ha prSsidence d~honneur de Garibaldi ii~ Le papier ~ en-t&e urilisS par Pessina au ritre dun Supreme Conseil gSnSral pour lIralie du < rite ancien et primirif oriental », ne craint pas de menrionner que celur-ci a SrS fondS he 10 dScembre 1747! II nen est rien, Svidemmenr. Mais Pessina nen est pas ~ une mystification pr~s, qui se fair parfois passer pour fr~re de sang du jurisconsulte er sSnareur, bien connu en Iralie, Enrico Pessina! En 1894, Domineco Margiorra, ancien membre de son Supreme Consesh, [e dSnonce ~ Jules Ossehin : «ArrivS ~ ha Grande-Mairrise par Ia tromperie, he sieur Giambarrisra Pessina est un simple trafiquant, qui fair argent de rout i2 »~ Rendu ~ hSvidence, Yarker Scrir lui-m~me « [...] il fur Stabhi plus rard que Fr. Pessina n’avair aucune aurorirS [Sgirime pour se prSrendre successeur de ha Puissance napolitaine de Misraim 13 »~ En rout cas, hunificarion du rite de Memphis est dSsormais en marche, dont Guiseppe Garibaldi (1807-1882) passe pour I’arrisan. Comment? PassS grand maitre du Grand Orient d~Italie, membre honorarre du Souverain Sancruarre amSricain depuis 1865, de cehui de GrandeBreragne depuis 1872, du Grand Orient d~gypre depuis 1876, er du rite rSformS de Memphis de Pessina, lunificareur irahsen est candidar i~vS pour lunificarion rant espSrSe du tire de Memphis. A Naples, en seprembre 1 881, une ConfSdSrarion voir donc he jour, composSe des Souverains Sancruaires de New York (Mort), Londres (Yarker) er Naples (Pessina), qui proc~denr ~ h’Shection de Garibaldi comme grand hiSrophanre de Memphis, en succession direcre de Marconis. Absence remarquSe: he Souverain Sancruaire pour l~gypte qur a dSj~ procSdS, dlss 1874, ~ IShecrion -de Salurrore A. Zoha ~ cerre m~me foncrion. Le 24 dScembre 1881 i4 ha Roumanie vient rejoindre he trio initial, quand Pessina, probablement, dSlivre ~ Constanrin Morain [a charre constirurive d’un Souverain Sancruarre de Memphis er Misraim, qui reconnair aussir6r Garibaldi comme grand hiSrophanre.

11 The Kneph, mars 1881, p 24. 12. Domenico Margiorra, Souvenirs dun trenre-troio=meAdriano Lemmi

cit, p XI. 13. li/em 14. The Knrph f~vrier 1884.

.

op

I-J 130

DE JOHN YARKER

LA FRANC-MA~ONNER1E ~GYPT1ENNE DE MEMPHIS-MISRkIM

LOrdre de Memphis se trouve ainsi reconstiruS sous une unique aurorirS supreme. Parriellement reconstiruS en vSrirS en sera-r-ih jamais aurrement? parce que manquent ~ happel h’~gypte, qus revendique pour he compre de Zoha ha grande hiSrophanie en succession direcie de Marconis, le Canada er phusseurs branches amSricaines dissidenres. Quant au rite de Misraim, roujours en acrivirS en France, il resre Stranger ~ lunion, quoiquih y soir associS un peu vaguement, sans doure par hintermSdiaire des hgnSes de Pessina dont horigine est doureuse er de Yarker. On peur, on doir cependant sinterroger sur he r6he exact que hunificateur dSj~ ~gS de lIralie ~ pu jouer dans ha rSunificarion parrielle du tire de Memphis ? Sans doure celus-ci, qui cumulair hes foncrions honorifiques dans hes puissances Sgypriennes, a-r-il simplement acceptS ha nouvelle foncrion qui hui Stair proposSe, Yarker, au loin, et Pessina, tour ptSs, ayant vraisemblablemenr SrS hes vSrsrables artisans de l’entreprise. A parrir de janvier 1881, The Kneph, officialjournal oftheAntient and Primitive Rite ofMasonry, organe du Souverain Sancruaire anglass, rSpand ~ ha surface du globe les nouve[hes du rite ancien er primirif. Cerre annSe-h, Yarker publie d’aihheurs un Manual of the degrees of the Antient dr Primitive Rite of Masonry ~ cjui conrient hensemble des rituels des trenre-irois grades prariquSs par son Souverain Sancruaire. D~s 1875, cehui-ci avair dSj~ SdirS, ~ Londres, hes Constitution, Statutes, Ceremonials dr History ofthe Antient dr Primitive Rite of Masonry, er deux aurres publications Publics Ceremonials i6 er A sketch of the history of Antient and Primitive Rite of Masonry17 qui seront dSsormais prises pour r~fSrence par ha phupart des souverains sancruaiies. Dans ha m~me veine suivronr les Rituals of the Rite ofMizraim; The Royal Oriental Order, er enfin, en 1903, The Laws and Regulations of the Grand Mystic Temple. A parrir de 1882, dare ~ laque[le il devient grand chancehier des rites confSdSrSs sous lautorirS de Garibaldi, un accord aurair SrS —







.

15 Issued by the Sovereign Sanctuary, 33’~ Degree, in and for Great Britain and Ireland. Merci ~ Pierre Mollier, direcreur des archives et de Ia biblioth~que du Grand Orient de France de mavoir communique une copie inr~grale de cet ouvrage rare, dont Ia Bibliorh~que municipale Sc Lyon ne conserve elle-m~me quone edition parnelle, porrant Ia signature de T6der, 33’ 16. 1875, 101 pp. (installation dun chapirre s~nat ou conseil; cons&iation dun temple, f&re du ienouveau de Ia naruic, bapreme et fun6railles ma~onniques). 17 Londres, 1875.

A THEDDOE

REUSS

131

passS entre Yarker er ha Grande Loge Unie dAngleterre, selon hequel h’obSdience anglaise aurair eu rous les droits sur hes grades symbohiques, randis que Yarker pouvair travailler dans les haurs grades avec hes maitres masons rSguhiers. II parair plus vraisembhabhe d’imaginer que hobSdience anglaise, dont Yarker prenair soin de ne point enfreindre les prSrogarives, ne se souciair guSte des haurs grades en rous genres quil pouvair confSrer, dSs hinstant oh il nempiSrair pas sur les giades symboliques. Lorsque Garibaldi rejoint horient Srerne[, he 2 juin 1882, Giambarrisra Pessina, candidar ~ ha grande hiSrophanie vacanre, se fair Shire par les siens ~ ha direction supreme des rites Sgypriens. En vSrirS, seul he Canada enrSrine ha dScssion iralienne, randis que Yarker refuse daccorder ~ cerre Slecrion he moindre crSdir, rappehant ~ Pessina quil dSrienr ses propres pouvoirs du Souveram Sancruaire anglais. Quant ~ l~gypie qui, du reste contesrait dSj~ ISlecrion du prScSdent grand hiSrophanre, en 1896, elle dSnonce officiellement laccaparement du rirre par un frlsre dont elle ne reconnair m~me pas hautorirS sur ihalie Trois hignSes concurrenres se parrageni donc dSsormais de par he monde lhSrirage des rites Sgypriens. De Giambarrisra Pessina dSpend ~ ses origines he Grand Conseil gSnSral de l’antiguoy y primitivo rito oriental de Memphis y Mizraim, Stabli en Espagne he 15 fSvtier 1887, par Manuel Gimino y Calaran, son premier grand maitre, ~ qui Pessina dShivre une charre de reconnaissance, he 10 janvier 1889. A Gimino y Catalan succSderonr, he 25 octobre 1890, he marquis di Sancra Maria, remphacS he 8 ocrobre 1893 par Ferdinando Lozano y Monres, qui aura hui-m~me pour successeui, he 30 mars 1894, Isidoro Vsl[arino del Villar, aupr~s de qui Papus se flarrair davoir pu Studier ha vSrirabhe origine de ha science ma~onnique. Sous ha grande mairrise de Villarino del Vi[lar, he Grand Conseil gSnSral se transformera en un Souverain Grand Conseil ibStique, souchS sur une Grande Loge symbohique espagnole, du rite national du m~me nom, en sept grades i9~ Mais lEspagne ne tardera pas d~abandonner Pessina pour rejoindre Yarker, qui simpose dSsormais en Europe comme he plus haute autotirS des rites Sgypriens. ~.

18 R GM. Notes on the Antiene and Primitive Oriental Rite of Memphis, op. cit., pp 51 19. li/em, p. 55 (notamment pour Ia succession dii grands mairres) que Jean Bricaud, dans ses propres Notes hiscoriques. op cit ne reprend Iui-m~me que parriellement.

I 132

LA FRANCIvIA(ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

De h>~1gypre, dSpend en parriculier he Souverain Sancruasre de Palerme. En 1874-1875, he grand hiSrophanre Zoha a re~u au 33’ degrS de Memphis cerrains ftSres irahiens Gaerano ha Loggia, Enrico Parisi, Giovani Lucifero, Pietro Tondu, Guiseppe Cohosi er Salvarore Sorrile. Puis, en 1876, il hes a SlevSs ~ ha dignirS de “sublime mage o, 96’, avani de leur dShvrer, en date du 15 novembre 1876, une charre constirurive d’un Souverain Conseil gSnSral administrarif de lOtdre de Memphis pour lIralie. En verru de cerre parenre 20, nair ~ Palerme, he 15 juin 1890, un Souverain Sancruaire du rite de Memphis, dont Salvarore Sorrihe est he premier grand maitre. Celuici ayanr rejoint horienr Sternel le 26 mars 1900, Salvarore Morrorana hSoire de sa succession magistrale, avant de dSmissionner, he 21 novembre 1901, au profit de Paoho Figlia. Le 7 juin 1903, he grand maitre Figlia se dSmer ~ son tour de sa charge, pour ne plus se consacrer quau rite Scossais ancien acceptS. Son successeur, Benederro Trigona, ayanr lasssS sa foncrion en 1906, sans posrSrirS magistrale, he Souverain Sancruaire de Palerme rombera en sommeil, avant d&tre rSveihlS en 1921 par Reginald Gambier MacBean. Nous y teviendions 2i Le 30 mars 1900, he grand maitre Sgyprien Ferdinand Fran~ois delhi Oddo, qui a succSdS ~ Zola en 1883, est enfin reconnu comme grand hiSrophanre mondial, 97’, par hes Souverains Sancruarres de Memphis ou de Memphis-Mistaim des ~tats-Unis (est-ce encore Mort ou Harvey G. Goodale donnS comme grand maitre en 1896 ? 22), d’Angl ererre-Irhande (Yarker), de Roumanie (Mora in), d Iralie (Mortorana ?), d’Espagne (Villarmno del Villar) er bien enrendu d’~gypte (dells Oddi). Mais, annon~ant ha nouvelle, he 31 mai 1900, lEgittio ~ massonico, organe du Grand Orient dPgypre, associe ~ ha dScision un Souverain Sancruaire pour ha France 23! De quoi peur-il bien s’agit? Seul ou presque en dehors de ha puissance fran~aise de Misraim qui rient ~ son indSpendance Pessina, grand hiSro—



20. Le resae de cerre charte a ~ publi~ par Gastone Ventura, Les rites maconniques de lAdisraim et Memphis op cit p 80. Cf. aussi R.G M., Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite ofMemphis op cit. pp. ~8-50. 21 Cf infra chapitre IV. 22 Societas rosicruciana, Resume Arcane associations, Manchester, 1896, p 2 Le court article qui y est consacr~ ~ Memphis donne pour organe officiel du rite aux ~tats-Unis The Lybic Chain, public depuis 1883 23. Cir6 par R.G M, Notei on the Ancient and Primitive Oriental Rite of Memphis op cit., pp 12-13

OE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

133

phante purarif, manque ~ happel, qui, depuis quelcjues annSes, a SrS ScartS par ses pairs, noramment Yarker er Zola. II ne faur cependant pas ariendre hongremps pour que de nouve]les difficuhrSs surgissent au sein du Grand Orient dPgypre, entrainant en 1902 ha dSmission de delhi Oddi, auquel he vice-grand hiSrophanre pour ]‘Europe, John Yarker succSde he 11 novembre de cerre annSecomme grand hiSrophanre, 97’. Mais h’~gypre ayanr refusS ~nouveau de reconnaiitie un europSen, en 1903, Fiancesco delhi Oddi nomme ~ sa succession, rant ~ ha r6re du Grand Orient d~gypte que comme grand hiSrophanre de Memphis, Idris Bey Ragheb, qui ne semble pas avoir Srendu sa juridicrion en dehors du Proche-Orient. De Yarker dSpendra donc dans hes fairs route hEurope, ~ commencer par hAhhemagne.

L’extravagant Theodor Reuss Tandis que hoccultisme fran~ais de ha Belle Spoque, passS ha vogue d’Hehena Perrovna Blavarsky, se dSveloppe principalement, nous le verrons, aurour de Papus, de ses frSres es sciences secr&es, er de son 0 rdre marrinisre florissant, qur mainrient haut he flambeau de 1SsotSrisme chrSrien; alors que h’occulrisme brirannique, nous havons vu, 5 arricule principalement aurour de ha ftanc-ma~onnerie marginale sous ha houherie de John Yarker, de ha Societas roncruciana in Anglia er de ha Golden Dawn; h’occulrisme allemand se disringue surroul quant ~ lui par sa quote dun illuminisme oh se m6hent nSo-rosicrucianisme (doji ha Golden Dawn rirerair d’aihleurs ses principales sources) er magie, sur fond de nSo-rempharisme er de thSosophie. En Allemagne oh hes rites Sgyptiens ne semblent pas s 6tre imphanrSs durablement au xix’ siScle, cest en 1902 que Misraim er Memphis parviennent ~ Berlin. Ils trouvent dans ha capitale germanique un milieu parricuhiSrement propice ~ heur dSvehoppemenr, entre hes rhSosophes en qu~ie dune aurhenrique rose-croix, rels Franz Harrmann er Rudolf Steiner; hes occultisres nosralgiques des IhluminSs de Bavi~re, rassembhSs par Leopold Engel; hes gnosriques hSrSrodoxes, curieux de magie sexuelle soi-disanr rempliSre, tels Karl Kehlner er Theodor Reuss, rous masons marginaux au sein de ha franc-masonneiie universelle. AprSs avoir briSvemenr campS he dScor, passons sans arrendre au premier acre.

I DE JOHN YARKER A THEODOP REUSS

134

LA FRANC-MAi~ONNER]E ~GYPTIENNE

135

DE MEMPHIS-MISRAIM

NS he 28 juin 1855, dun p&e Allemand, aubergisre d’Augsbourg er d’une m~re anglaise, plus extravagant que Yarker cerres, plus inquiSrant aussi, Karl Ahbrechr Theodor Reuss, alias Reuss-Wihlsson, alias Theodor Regens alias Hans Merlin, alias Fr~re Peregiinus, ou Pendragon aprSs s~rre tour jeune essayS au commerce en Autriche, se rend en Angleterre en 1876. Il y re~oir ha humiSre mai~onnique, he 8 novembre 1876, au sein de ha loge hondonienne Pilgrim n0 238, qus a ha parricularirS de rassembler des Allemands son ami Heinrich Klein en est membre travaillant dans heur hangue narale, sous lobSdience de ha Grande Loge Unie d’Angleterre. Il y est admis comme compagnon he 8 mai 1877, er ShevS au grade de mairre, he 9 janvier 1878, avant d’en 6tte exclus d~s 1880, vrassemblabhemenr faure de setre acquirtS de sa capirarion. De rerour en Allemagne, au dSbur des annSes 1880, il se prSsenre sans succ~s comme chanreur, aprSs avoir renconrrS, dSs 1873 dir-il, Richaid Wagner dont il aurair parricipS ~ ha ptemi&e reprSsenranon de Parsifal, en 1882. Puis il regagne hAngleterte en 1885, oh il parrage ses acrivirSs entre he chant, ha comSdie, he journalisme er... ha pohirique. Au dSbur de l’annSe 1885, il sengage dans ha route nouvelle William Morris Socialist League24, oh il siSge bienr6r au comirS exScurif, randis quil enseigne hanglais aux SmigrSs allemands. Mais, soup~onnS ~ tort ou ~ raison? laffaire nest pas rranchSe dinrelhigence avec ha police polirique prussienne, il est expuhsS de ha League dSs 1886. Il poursuir alors ses acrivirSs journalisriques, en resrant acrif dans he monde du rh5tre er de l’opSra ~ Londres, jusquen 1889. Il rerourne ensuire ~ Berlin, comme correspondant de lagence Central News, jusquen 1897, rout en collaborant au Daily Chronice, er ~ ha United Press. En 1897, il couvre Sgalemenr les hosrihirSs entre ha Grbce er ha Turquie, pour he compre du Das Kleine Journal de Berlin. En 1905, il fair, explique-r-ih, des confSrences de physique, qui ne sont pour beaucoup que des tours de music-hall avec de hair liquide! De 1919 ~ 1921, il sSjourne ~ Bkle, comme correspondant du Service rSlSgraphique international de renseignemenrs. On a dit quil aurair collaborS avec cerrains services de renseignements, ce qui n’esr pas impossible. II esi vrai que Reuss, qui ressemble ~ phusieurs Sgards ~ Aheisrer Crowley, auquel il lus advint d’ailheurs de sassocier, ne haisse pas —







24. Issue Ia F~dSrarion sociale thmocrate dont aStair s~par~s, en 1884, William Morris Edward Aveling et son ~pouse Eleanor, Lilly de Karl Marx.

dinquiSrer par ses orientations, parce quil apparrient ~ un genre doccultisres instables er provoquants, que he psychisme meur: Caghiostro au XVIII’ si&he, daurres avant hui, Raspourine er plus proche encore, disions-nous, Crowley La race nest pas Steinre. Le sera-r-elhe jamais ? Mais il y a chez Cagliostro beaucoup de divin, Marc Haven ha ladis monrrS; chez Raspourine aussi, er chez Crowley sans doure 25 parce quil y a du divin chez tour homme, fur-il ici presque compkiemenr occultS par un psychisme envahissant. Chez Reuss aussi, nen dourons pas, malgrS rant daberrations. II me parait significatif que ce magicien air pris pour hun de ses pseudonymes Merlin, que Ia hSgende fair naitre dune femme er dun dSmon incube, mi-homme mi-dSmon hui-m6me, ou ranr6r hun er ianr6r laurre. ~L’habilerS er lacrivirS exrraordinaire de cer homme, sa ruse, sa connaissance des hangues, son talent de jouer nimporre quel r6he, font de hui un vSrirabhe danger international. Il rappelle sous cerrains rapports, Cagliostro Au point de vue journalisticjue, Reuss est une figure assez inrSressanre. Nous voyons en lui he type de [aventuner, tel que hes Scrivains des XVII’ er XVIIJ~ siScles ont su he dSpesndre Tel esi lavis de deux anciens compagnons de Reuss, publiS en 1907 dans lAccacia 26, que corrobore maint aurre tSmoignage, dont cehui de Gustav Meyrink (1862-1932), qui avait patticipS avec Reuss ~ Ia rSsurgence des IhhuminSs bavarois dont il fur membre en 1897, er qui haurair qualifiS «d’inf5me flsbusriero (Henri Birven he rapporre ~ Jean Bricaud dans une correspondance inSdire 27). Pourrant, he r6he de rransmerreur de Theodor Reuss ne doir pas non plus ~tre sous-esrimS, rant il est vrai que, dans un monde occidental qui lui est hostile, 1 initiation se propage parfois par de bien curieux [..].

>.

28

canaux AptSs son premier sSjour ~ Londres, Reuss rencontre en Allemagne hes trois direcreurs du Verband Deutscher Okkultisten, une association 25. Cf Ia th~se de doctorat en ethnologic de Christian Bouchet, Aleister Crowley et le mouvement rht’limite, ChIteau-Th~baud Les ~Sitions du Chaos 1998, qui vient utilement complSrer les articles de La Tour saint-Jacques qus sont rest~s longtemps les seules &udes iSricuses de langue franlaise sur Ic magicien En revanche, Ic lecreur anglophone et geimanophone peut consulter depuis longtemps dexcellents rravaux sur le magicien et ion entourage. 26 FF Weinholta ci Augsbourg LAffaite Theodor Reuss , L Acacia... p 387 27 Biblioth~que municipale de Lyon, fbnds Biicaud, core 6 120. 28. Sur Theodor Reuss, voir I~tude dRelmut Moeller, Merlin Peregrinus Vain Untergrund i/es Abendlandes, Snde, Wursburg, 1966, ci limporrante documentation rassembke par Peter R Konig, Der kleine Theodor Reuss Reader, Hiram, 1993.

I

~1

136

DE JOHN YARKER i~ THEODOR REUSS

137

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

d’occuhristes: August Weinhohrz, Max Rahn, qui publient rous deux ha ievue Die Ubersinnliche Welt, oh Ion traire principahement de phSnomSnes psychiques, er Leopold Engel (1858—1931) dir Theophrastus, naruroparhe er magnStopathe de Dresde 29, rSdacreur de ha revue Das Wort er aureur d’une histoire des IhhuminSs de Bavi&e Avec ce dernier, dont il fair ha connaissance ~ Berlin en 1895, il renre de provoquer La rSsurgence des IhluminSs de Bavi~re, dans ha lignSe fictive quant ~ hhistoire, er sans doure aussi quant ~ ha doctrine de l’Ordie, fondS au XVIII’ si&he par Adam Weishaupt, inrerdir en BaviSre en 1784. Ce rSveih, entrepris concurremment par Reuss en 1895 er par Enge] en 1897, prSalabhemenr ~ ha fusion des deux groupes en 1899, abourir ~ ha fondarion dune piemi~re loge, rirre disrincrif Ludwig, qui voir le jour ~ Berlin, he 12 mars 1901, sous he vSnSralar de Reuss, que rejoignent ensuire quehques aurres hoges, dont cerraines proviennent de micro-obSdiences concurrenres. Mais il manque encore aux cerches doccultisres constiruSs par Reuss une reconnaissance SrrangSre, qui ne rardera pas de lui venir de lAnglererte qui, quehque vingt-cincj ans plus r6r, lui a dSj~ donnS ha humibre ma~onnique. Le 25 juiller 1901, Reuss est re~u par correspondance? au grade de ssublime er parfait franc-mason is, dans ha loge Emanuel n01 de Londres, de l’obSdience de ha Supreme Grand Lodge and temple ofGreat Britain and [reland, du rite swedenborgien35. Puis, Papus ayanr installS ~ Paris [a loge INRI n0 14, qui prarique he n~me rite sous patenre de Yarker, Reuss, qui cherche ~ imphanrer en Allemagne les organisarions de ce derniei, conracre he chef de file des occultisres fran~ais, qui vient dailleurs de he nommer, en date du 24 juin 1901, inspecreur spScial de lOrdre marrinisre a Berlin Papus hui~ugg~re dentrer en relation avec William Wynn Wesrcorr, coroner de Londres, secrSraire du rite swedenborgien en ~





~

29 Leopolod Engel restc m&onnu en France. Les lcrtres qu’il adressa ~ Papus dar&s de 1900 ainsi que des notes son sujet, consctv~es ~ Ia Bibliorh~que municipale de Lyon (fonds Papus, dossier~ Allemagne , cote 5.486.1) sont encore inexploir&s. 30 Geschichte i/es Iliummacen -0ri/ens — Em Beitrag zur Geschichte Bayerns, Berlin Hugo Bermuhkr Verlag 1906. 31 Le dipl6me, ~rabli Ic 26 juiller 1901, est aujourdhui consetv~ dans les archives de Ia loge Libereas et Ftaternicas ~ Zurich. 32 Archives de Ia loge Libertas ei Fraternitas ~ Zurich. Une lertre de Reuss ~ Papus, relative ~ cetre charte, cit ~galemenr consetwe dan Ic fonds Papus, ~ Ia Biblioth~que municipale de Lyon, core 5 486

Anglererre, mage supreme de Ia SRIA depuis 1891, er co-fondareur de ha Golden Dawn. En dScembre 1901, Reuss se rend ~ Londres pour y rencontrer Wesicort, qua, le 31 janvier 1902, linforme quil esr en relations Spisrolaires avec Yarker ~ son sujet, quosque cerrains masons allemands soienr hosriies ~ ses entreprises, ha Grande Loge dAnglererre ayanr dailleurs re~u une demande dinformarions qui he concerne. Wesrcorr intercSde auprSs de Yarker, qui, he 14 fSvrier 1902, consent enfin ~ auroriser Reuss ~ installer ~ Berlin une loge swedenborgienne. Mais Reuss nenrend pas en rester h~, qui rSchame hautorisarion de fondei six aurres loges, ou plus vraisemblablemenr de rSgu[ariser o, si jose Scrire, ses hoges existentes. Yarker hSsire, ce dont Wesrcorr se fair l’Scho auprSs de son correspondant: «Jai obrenu sa permission pout crSer une Grande Loge provinciale dAllemagne pour vous; mais mainrenant il hSsire, car il ne veur pas voir ha moiriS des Masons ahlemands he condamner, comme ha moiriS des Masons anglais Le feraienr pour he Rite Ancien er Primitif~ Finalement, ha charre dSfinirive, de ha main de Wesrcorr, accorde ~ Theodor Reuss hes pouvoirs de grand maitre provincial du tire ancien er primirif pour hAllemagne, er hautorise ~ ouvrir Berlin ha loge Holy Grail n0 15, ~ fonder daurres loges du m~me rite, er dresse La lisre des six hoges allemandes acceprSes sous sa grande maitrise. Dans he m~me remps, Wesrcort dSlivre ~ Reuss, au rirre de magus, er ~ Engel, au rirre de magus delegatus prim us ha charre constirurive darSe du 24 fSvrier 1902, dun grand conseil de ha Societas rosicruciana en Allemagne qui naura dailleurs quune existence SphSm~re er sera officiellement dSclarSe en sommeil le 11 juiller 1907 er Reuss est lui-m6me admis dans ha Golden Dawn. En Janvier 1902, un nouveau pSriodique, Oriflamme, SdirS ~ Berlin par Carl Lauer, se prSsenre dSsormais comme lorgane officiel du rite swedenborgien er de lOrdre rosiciucien, cesr-~-dire de ha SR[A allemande. II ne manque plus guSre ~ larc des occultisres aliemands cjue ha corde sensible des rites Sgypriens ~





33. Lady Qucenborough [Edith Starr Paget], Occult Theocracy Abbeville, Paillart, 1933 2 vol

11 138

LA FRANC-MAc,ONN ERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

DE JOHN YARKER

Un Sotiverain Sanctuaire pour l’Allemagne Le 24 seprembre 1902, John Yarker SlSve Theodor Reuss au 33’ grade du rite Scossais Ceineau, er lui dShivre une charre constirurive dun Souverain Sancruaire er Grand Orient pour lAllemagne er ha Suisse de ce dernier rite er de ceux de Memphis er de Misrairn, avec he rirre de grand maitre gSnSral, 96’. En sont co-desrinaraires Franz Harrmann, comme grand administrareur gSnSral, er Heinrich Klein, comme grand gardien du livie dot. Le 11 novembre suivant, Reuss est officiellement invesri de sa foncrion, ~ Berlin, er [‘ensemble des loges prScSdemmenr rarrachSes au rite swedenborgien sont absorbSes par ha nouvelle puissance, dont Oriflamme devient horgane officiel. Aureur rSpurS docculrisme rhSosophe de henrourage dHehena Perrovna Bhavasrky avec laquelle il aura des relations rendues er dHenry Olcort, mSdecin admirareur de Paracelse, Franz Harrmann compre dans Ihisroite de loccultisme, de ha SociStS rhSosophique, ~ laquelle il adhSre en 1878, er du rosicmcsanisme. NS ~ Donauworrh, en Bavilsre, he 22 novembre 1838, dun p~te mSdecin dont il suivra hexemple, er dune nThre de souche irlandaise dont ha famille avair SmigrS en France avant de rejoindre ha BaviSre, il manifesre dabord he dSsir denrrer dans un monasrlsre d~obSdience capucine. Pourrant, il ne rarde pas de changer de cap, er s~engage alors dans he marS~,





34. Son dipl6me, signs par tous les dignitaires du Supreme grand Concilde Yarker cit aujourdhui consetv~ dan les archives de Ia loge Libertas et Frarernitas, E Zurich 35. Les ouvrages de Franz Hartmann ont ~ originillement publi~s en langue ~allemandr et en langue anglasse Cinq dentre eux ont bSn~fici~ duni Sdition fran~aise An Adventure among the Rosicrucians Boston, Occult Public. Co 1 Traduction franlaise de l~dirion de 1893 par Fdix Krishna Gaboiiau, Une Aventure chez les rose-croix, Paris, Chacornac 1913 nouv Sd en fac-similS, Grenoble lOt du Temps 1981 The secrets symbols of the rosicrucians of the 16sh and ]75 century, Boston Occult Public. Co 1888, traduction franlaise de lintioduction par Chauvel de Chauvigny, sous Ic titre Les Symboles secicts des Rose-Croix en feuilleton dans le Voile i/Isis, 1921 (nouv Sd. parrielle des planches originales avec une piSface de H Spencer Lewis, sous le titre Symboles secrets i/es rosicruciens i/es XVI’ et XVII’ si~cles, Villencuve-Saint-Georges, Editions rosicruciennes, 1980) La Magie blanche et noire, Paris, Librairie de lArt inciSpendant, 1905 Philosophie etyoga Rose-Croix et alchimisees, Paris, Librairic de lArt indSpcndanr, 1920 In the Pronaos ofthe Temple of Wisdom Contain the history of the true and false Rosicrucians with examples of shier leade?s and dirciples, Londres, Theos. Pub Soc 1891, Boston, Occult Publishing Co 1891 , tiaducrion franlaise par Ronald Jacquemot, sous Ic titre Au seuil i/u sanctuaire Rdsumd de Ihuto ire i/es ve~titables et i/es faux Rosecro ix, Paris, Librairie de lArt indSpcndanr 1920.

A THEODOR REUSS

139

rialisme. En 1862, il obrient un dipl6me de pharmacie, er, en 1865, il dScroche son docrorar en mSdecrne. Cerre annSe-l~, il quirre lAllemagne pour ha France, sSjourne ~ Paris er au Havre, puis embarque pour hAmSrique, visire New York, Sarnr-Louis (oh il parricipe ~ ha lurre contre une SpidSmie de chohSra), devient ciroyen amSricain, er sinstalle ~ ha Nouvelle OrhSans jusquen 1871. Apr~s un sSjour au Mexique, il regagne ha Nouvelle OthSans, puis vir au Texas, en 1873, au Colorado, en 1879, en Californie, en 1883, apr~s une Stape ~ Salt Lake City. La mSme annSe, il embarque pour Hong Kong, er, he remps dune Stape au Japon er dune aurre en Chine, il arrive aux Indes oh il se fixe ~ Adyar, le quarrier gSnSra[ de ha SociStS rhSosophique ~ laquelle il a adhSiS en 1882. U, ii correspond avec les fameux maharmas er prend une parr active ~ ha direction de ha SociStS. H. P. Bhavarsky juge pourrant son influence nSgarive, er lemm~ne avec elle, ~ Naples, en 1885. 11 rejoint alors Munich, puis Kempten, puis repart pout hes ~tats-Unis, en 1888, avant de revenir en Allemagne. En 1897, il entreprend un dernier voyage sur le nouveau continent, pour reprSsenrer hes rhSosophes allemands ~ ha convention thSosophique amSiicasne. Paralkhement ~ Ia rhSosophie, il sintSresse aux rose-croix er, en 1888, il fonde, l’Ordre de ha Rose-Croix SsorSricjue, qui est restS discrer. Il na pas non plus nSg[igS Ia ma~onnerie tradirionnelle a re~u haenlumiSre, ~ Georgetown, logeIhluminSs Washington 0 12, erohdeil rerour Allemagne, il entre dans dans hahes de n Engel. Cest ~ Kempren quil mourra, he 7 aoCir 1912. Au sein du nouveau Souverain Sancruaire allemand de MemphisMisraim, Reuss er Harrmann ont pour collaborareurs quelques anciens compagnons de route, issus pour ha plupart de hOrdre des illumines: Henry Klein, un industriel, propriSraire dusines ~ Londres er Leipzig, oh hon fabrique des instruments de musique er des phonographes; Robert Gross, grand eirperr gSnSral, propriSraire dun Stablissement thermal, qui ne rardera pas ~ se quereller avec Reuss; Rudolf Barth, grand maitre gSnSrah des cSrSmonies, direcreui dune usine ~ gaz; Max Heihbronner, hibraire spScsalisS dans hes ouvrages anciens; Reinhold Augsburg, grand chancelier gSnSral, homme daffaire bethnois; August Weinhohrz, grand reprSsentanr gSnSral; er Franz Held, un industriel de Hambourg. Enfin, he Souverain Sancruarre sest dSsignS comme grand maitre gsnSral honoraire Karl Kehhner (18 50-1905), qui en est aussi er surrour he responsable du cerche inrSrieur occulte. Chimisre viennois, devenu maitre de forge er fabriquant de papier, Kellnes a, dir-il, voyagS aux

I

140

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPT[ENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Indes er au Moyen Orient doji il a rapportS une connaissance cerrasne des rhSories er des prariques du yoga er plus parriculiSrement de certaines formes de rantrisme. 11 se rSclarne par ailleurs dune Snigmalique Fraternitas Lucis Hermeticae, ou Hermetic Brotherhood of Light, qui nesi peut-&re pas sans rapport avec Pascal Beverly Randolph (1825-1875), fondareur lui-m~me dune Fraternitas Rosae Crucis dont he cerche inrSrieur ha FrarernirS d’Eulis enseignair Ia magie sexuelle. Aux environs de 1900, er peut-~rre d~s 1895, Karl Kehhnei, qui publie en [896, un ouvrage sur he Yoga ~, entreprend, aprSs er avant rant daurres, de rSveilher lOrdre du Temple mSdiSval, ~ parrir de lenseignement dune magie sexuelle recueshhi par lui, dir-il, auprSs de tross mairres orienraux, sur lexisrence desquels, cependant, le doure simpose: un soufi hSrSrodoxe nommS Sohiman Ben Aifha, er deux rantrikas hindous: Bhima Sen Prarap et sri Maharma Agamya Paramahansa. Mais que ce sort au cours de ses pSrSgrinarions orientales, ou par des contacts avec des Scoles occidenrahes qui, relle hHB. ofL. diffusent ~ ha m6me Spoque un enseignement proche, Kehhner sembhe bien avoir obrenu ha mairrise dun systSme magique ayanr, selon Francis Klng, ~quelques ressemblances avec, ~ ha foi, he tantrisme bengali er des rormes hStSrodoxes de soufisme38 s. Lerreur de Kellner, ou de Reuss, aura SrS de croire ~ ha parentS de cer enseignement avec ha doctrine er ha prarique de hOtdte du Temple mSdiSval, assurSmenr fort loin de relles prSoccuparions Kellner fonde donc, ou Sbauche 1’Ordo temp/i orientis (OTO), sur hes dSburs duquel nous disposons, il est vrai, de peu dinformarions. A son origine, celui-ci se prSsenre plur6r comme he cerc[e occulte du Souverain Sanctualte de Memphis-Misrarm, vraisemblablement sans structure concr~re, mais Kellner avair hespoir de constiruei une sorre dacadSmie ma~onnique inrernarionahe. A parrir de —



~

~.

36. Yoga, em Skizze uber denpsycho-physiologischen Teil i/er aleen indischen Yogalehre Munich, Kasrer & Lossen 1896 37 Cf H B ofL Tezees et documents secrets de la Hermetic brotherhood ofLuxor, Arch~ Milan, 1988 et surrout Ic fonSamental Christian Chanel John P Deveney et Joscelyn Godwin, La Fraterniti hermdtique de Louxor (H B of L) Rstuels et instructions docculcisme pratique, Paris, Dervy, 2000. 38. Francis King Hisroire de lOrdrc du Temple dOrient ~ Thd6ma, 1986 n’ 14 39 Sur l~sotSrismc rSel et imaginaire de lOrdie du Timple m~di~val, voir Ic dossier constitu~ par Robert Amadou, l~sor~risme de l’Ordre du Temple ~, LAutre monde n’ 111, 1” trimestre 1987 pp 62-107 et mon ~cntrcricn sur lordre du Temple , Fragments n’ 1 ocrobre 2002 pp. 68-7 6

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

141

1904, Reuss er Kehhner commencent ~ strucrurer l’OTO, qui apparair officiellement dans ha revue Oriflamme oh nous pourrons dSsormais survre son dSvehoppemenr. Mais Kehlner est malade, er les secours spiriruels rSchamSs par Reuss auprSs des membres du cercle occulte, en novembre 1904, ne suffiront pas ~ he sauver. II meurt ~ Vienne, he 8 juin 1905, haissant ~ Reuss ha direction de son cerche. En ocrobre de ha m~me annSe, Harrmann hui sucixde comme grand maitre gSnSral honoraire du Souverain Sancruaire, randis que hOTO parair absorber ou occulter ha Rose-Croix SsorSrique, qui, sil faur en cioire RenS GuSnon, en serair devenu he cerche inrSrieur 40, ou encore, sehon SSdir, aurart fusionnS avec lui 4i• A Paris, en 1908, celle-ci sera pourrant reprSsenrSe au convent ma~onico-occultisre oh hOTO napparair pas officiellement, er en 1911, ha revue 1’Initiation qualifie encore Reuss de «rapporreur gSnSral de lOrdre SsorSrrque de [a Rose-Croix m, dont Charles DSrrS-TSder est ~ ha mlsme Spoque he rapporreur pour ha France. Selon sa constitution de 1906, hOTO se divise en trois classes principales : impSrranrs, Studiants ou frSres laiques, er iniriSs, qui seront ensurre dSvehoppSes en neuf grades iniriatiques couronnSs par dixi~me grade administrarif. On y enseigne que he secrel de ha ma~onnerie iSside dans ha magie sexuelle, hon y prarique ha “masturbation magique >, er lultime degrS en est consactS ~ ha magie hSrSrosexuelle 42, hensemble, sehon Aleisrer Crowley, incorporant “route ha connaissance mai~onnique En aohr 1905, Reuss, qur vir ~ Grosslichrefehde, pr~s Berlin, envisage de rerourner ~ Londres. II convoque alors une assemblSe extraordinaire du Souverain Sancruaire, renue ~ Berlin le 27 aohr 1905, qur enrSrine ses dScisions ~n rSorganisanr hes diffSrenrs corps masonniques qui en dSpendenr, er en dissociant noramment hes rites de Misraim, de Memphis er de Cerneau, prariquSs jusque-h~ sous les auspices dune unique structure. Ladministrarron des loges symboliques revient dSsormais au Grand Orient du rite Scossais Cerneau, que dirige depuis Hambourg Franz Held, son grand commandeur 40 Le Thc~osophisme Histoire dune pseudo-religion, Paris Nouvelle librairic nanonale, 1921 nouv ~d, Paris, ~dmtions traditionnellcs, 1978, p 41. 41. Les Rose-Croiz, Paris Les Amiri~s spirituellcs, 1972 p. 77. 42 Cf. norammint Francis King, The sec?ee rituals of the OTO Londres, C W Daniel 1973, et du m~mc auteur Hisroire de lOTO. La naissance er Ic d~vcloppement de lOTO , Th~
142

LA FPANC-MA(ONNEPJE ~GYPTIENNEDE MEMtHIS-MISRAIM

gSnSral, avec deux grands conseils, h’un ~ Hambourg sous haurorirS direcre de Held, laurre ~ Munich, sous ha prSsidence de Maximilian Doraher. Mass Held er Dorzher ne rardent pas de se quereller, ha branche de Hambourg est mise en sommeil en dScembre 1905, er ha phupart de ses membres saffihient aux grandes obSdrences allemandes. Le Grand Orient er he Souverain Sanctuarre pour hAllemagne se rSduisenr alors ~ six hoges, pour quehque cent quaranre membres. Cependant, au prinremps 1904, ha nouvelle puissance allemande a engagS des pourparhers pour ha < rSgularisation» de La Grosse Freimaurer Loge von Deutschland, forte de quehques vingr-neuf loges er de sept cents membres. Mais cerre Shauche d~accord ne semble pas avoir pheinement abouri er, en dSpir de sa s reconnaissance », ha Grande Loge resra indSpendanre. Au vial, rien ne va plus pour Reuss, qui, en novembre er dScembre 1905, fair aussi h’objer d’une poursuire judiciaire, puis quirre lAllemagne pour Londres, he 8 janvier 1906, aprlss avoir SrS dSnoncS par Maximilian Dorzher pour hui avoir communicjuS, dans un h6reh de Munich, une initiation phalhique », imphiquant h’arrouchement des organes gSnrraux... exercice de yoga sehon hes uns, arrenrar ~ ha pudeurs sehon les aurres. Le 16 dScembre 1905, un article du Freemason de Londres, signS s Past Grand Officer », ouvre he feu, qui prSrend que Reuss s’esr enfui dAllemagne pour Londres ce dont Charles Limousin, qui croise he fer avec Papus dans hes colonnes de lAcacia s’empresse de se faire h’Scho en France”. Dorzher finir par se rSrracrer dans les colonnes m6mes de 1’ Oriflamme de Reuss, he 17 avrih 1906, au moment oCr Papus rSpond ~ Limousin, er he numSro suivant du Freemason, en dare du 21 avrih 1906, offre 45 ~.

des excuses Cerre annSe-h~, une nouvelle publication de Reuss sous son pseudonyme Pendragon qui ne heurre personne, aggrave encore hes choses, quand parair ~ Berlin er ~ Londres, ha brochure LingamYoni 46, qui n’esr d’ ailleurs quune adaptation allemande de Phallicism: A Description of the Worship ofLingam-Yoni pubhiS par Hargrave Jennings, ~ compre d’aureur, ~ Londres, en 1889. A Paris,

44. Charles-M. Limousin, Papus er Ia ma~onnerie LAcacia 1906 p. 223 45. Papus Papus et Ia Franc-ma~onnetie LAcacia second volume de 1906 pp 362-363 46 Verlag Willsson Lingam-Yoni oder die Mysterien i/es Geschlecht<-Kultus, Berlin er Londies 1906, nouv. ed., Hiram, 1984

I

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

143

La France chr&renne, revue anri-mai~onnique qui fast feu de tour bois, a pris he rehais de ha croisade contre Reuss, en mlsme remps que lAcacia, revue du Grand Orient er de Ia Grande Loge de France, cjur pohSmique dSj~ avec Papus au sujer de ha rScenre implantation en France du rite swedenborgien Le 28 fSvrier 1 907, Carl Lauer adresse ~ Charles Limousin une hongue herrre publiSe dans lAcacia, oCr il prend ha dSfense de Reuss. En rSponse, Emihe Adrianyi, ancien grand secrSraire gSnSral du Souverain Sancruaire allemand, prend ha plume ~ son tour, dans une lerrre ~ Limousin darSe de Nuremberg, he 18 avrih 1907, er aussit~r insSrSe dans les m6mes cohonnes 48 De Londres oCr il est dSsormais employS ~ h’agence Central Press, Reuss nen continue pas moms de diriger he Souverain Sancruaire er Grand Orient de Berlin, er pubhie ha premilsre constitution de 1’ Ordo Temp/i Orientis. Le rite Scossais Cerneau a SrS confiS, pour hes grades supSrieurs, ~ un Supr6me Conseil, siSgeant ~ Leipzig sous ha direction de Paul Eberhardr. En 1907, selon Carl Lauer, cehui-ci compre encore en Allemagne quehque quaranre-crnq loges qui, sehon Emihe Adrianyt, nexisrent que dans ha fertile imagination de Reuss pour environ mille cent membres ahors que foncrionnent par ashleurs s dix areliers du rite de Misraim, ainsi quun certain nombre de hOrdre de Memphis, travaillant d’une manilsre auronome er sSparSs hes uns des aurres » Or, parmi hes arehiers de Misraim, il faur comprer une route nouvelle branche mixte, qui a pour dShSguS un certain... Rudolf Steiner. ~

~

~.

La ma~onnerie ~sot6rique de Rudolf Steiner En qu6re hui aussi de hSrernehle confrSrie de ha Rose-Croix, Rudolf Steiner (1861-1924) dirige alors, avec he rirre de secrSraire gSnSral ha branche allemande de ha SociStS rhSosophique dont il finira du resre par se sSparer, fondant en 1912 ha SociStS anthroposophique.

47. Cf. infra, Ic chapitre iii er mon introduction aux rirueLs de Ia Grande Loge swedenhorgienne de France ~ parairre. 48. Emile Adrianyi «LAffarre Theodore Reuss (suite) , lAcacza 1907 49 LAffarre Theodore Reuss en Allemagne , lAcacia 1907 p 203. 50 li/em p 203

n 14~

LA FRANC-MA~ONNERIE ECYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Si ha question de happarrenance de Steiner au cerche de Reuss

a SrS discurSe ~ linrSressS hui-mlsme, qui semble avoir cherchS ~ minimiser cer Spisode de h’hisroire de son Scole, n’Stant gulsre enchin aux confidences en h’esp~ce, un faisceau convergent dindices permer aujourd’hui de conchure avec une trlss grande probabihirS que Steiner a SrS re~u formehlement dans hes diffSrenres organisarsons de Reuss, avant de voher de ses propres aihes. Reuss dans ZOriflamme, puis Crowley, arresrent de lapparrenance de Steiner ~ hOTO, er sehon un rSmoignage anonyme cirS par Francis King 52, he fondareur de hAnthroposophie aurair adhSrS dSs 1902 ~ ha smai~onnerie occulte» de Klein er Harrmann, c’esr-~-dire sans doure ~ Memphis-Misrafm er peut-6tre au rite swedenborgien. Mais, doutant de sa sincSrirS, ceux-ci hauraienr dabord consrdSrS avec mSfiance. Finahement, Steiner aurair SrS admis dans hes IhhuminSs de Engel, avant de se voir confier en 1905 ha direction dune loge de hOTO. Selon lOriflamme, he 24 novembre 1905, Reuss dShivre en effer ~ Rudolf Steiner, comme dSpurS grand maitre, er ~ Marie von Sivers, une charre pour ha fondarion, ~ Berlin, d’un chapitre er grand conseil, peut-lstre sans lien avec h’OTO, au ritre disrincrif Misteria Mystica ifterna. Puis, he 3 janvier 1906, il hui accorde une aurre parenre avec hes grades 30’, 67’, 89’. Enfin, he 15 juin 1907, Reuss adresse ~ Steiner une aurre charre, de grand maitre gSnSral du rite de Misraim er des loges d’adoprion en Allemagne, er peur-lsrre d’un cerche intSrieur de h’OTO, ce dont lOriflamme rend compre en ces rermes Frixe R. 5., 330 950 de Berlin er hes frlsres er sceurs associSs avec ]ui, ont obrenu ha permission de former un chapirre er un grand conseil sous he rirre de Misteria Mystica ifterna. Le Dr Steiner a SrS ~dSsignS comme grand maitre avec juridicrion sur hes membres dSj~ re~us er ~ recevoir ~ Celui-ci fonde alors des hoges ~ Berlin, Kdhn, Leipzig, Munich, er Stuttgart, qui auraient comprS jusqu’~ six cents membres. Sehon le rSmoin cirS par Francis King, ‘ il appelait parfors cerre loge maionnerie secrete... ~“s Pourrant, si jen crois Emihe Adrianyi, ‘
I

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

145

Berlin, ha nomination du rhSosophe Dr Steiner comme G.M. dSpurS, etc. [...] sont de vSrirabhes renrarives de chanrage, arrendu que he Dr Steiner, dans phusieurs herrres, dSmenr de ha fai~on ha plus formelle he DScret» de Reuss reharif ~ sa nomination er proresre Snergiquement contre hes prariques immondes de ce dernier ~ r. Sil ny a pas lieu de dourer que Steiner air protestS contre les agissenlents er hes prariques supposSes de Reuss, quil pouvair dans un premier remps ignorer, ceha ne signifie pas que he fondareur de lAnthroposophie nair pas fair usage de ha charre de 1905 de mani~re route personnelle, ce que confirme daihleurs sa biographe Simonne RahouStCoroze: “Pour illustrer henseignement quil donnair sans ses confSrences, Rudolf Steiner pouvair recourir ~ June ou ~ hautre des traditions exisrantes. Ce fur le rite Yarker qui, en auromne 1905, hui fur offert. II 1 accepra Faure de documents er de rSmoignages, nous ne savons cjue peu de choses sur he ou hes cerches fondSs par Steiner, qui y trouva vrarsemblablement un cadre utile pour y dispenser son enseignenlent assex personnel, avec des riruels sans doure parriellement drffSrenrs de ceux de Reuss. Que Steiner air urihisS lui aussi he rite de MemphisMisraim comme un vecreur privihSgiS de transmission n’esr assurSment pas de moindre importance, er doir faire rSflSchir bien davanrage sur hinfluence des rites occultisres sur hceuvre er ha personne de Steiner, er sur hAnthroposophie quil fonda, aprlss avoir quirtS ha SociStS rhSosophique, en 1912. 11 parair probable quen dSpir des nSgarions de Steiner (~ Waite en 1912 par exemphe), cest h~ que fur re~u, vers 1905-1906, Robert William Felkin (1853-1926), fondareur de ha Ste/la matutina, qui sinspire pour beaucoup de ha Golden Dawn quelle enrend continuer. En 1911, horganisarion de Steiner aurair pris pour dSnomrnation Misraim Dienst. Puis, avec ha fondarion de [a SociStS anthroposophique, en 1912, usant des riruels d’initiarion de forme ma~onnique, apparenrSs ~ ceux de Reuss, oCr sinspirant de ceux de Yarker ~, Steiner transforma vraisembhabhemenr ha Mysteria Mystica “

55 Emile Adrianyi, ‘ LAffarre Theodore Reuss o, lAcacia 1907, p 298 56 5 Rihouer-Coroae, Qus diait RudolfSteiner ‘ Une epop& de lesprit au A2’ ss~cle, Paris, Triades-Edinons, 1973, p 254. 57 La description de Irnirrarron au premier grade a ~ puhli~e par L~once de Grandmarson, La rheosophie et lanthroposophie Paris Beauchesne 1939. Pp 149154

I’ 146

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMtE-IIS-MISRAIM

ifterna en un cerche inrSrieur secret, sur hequel nous disposons de fort peu dinformarrons ~s. Cependant, si Steiner hui-m~me dSchare avoir cessS route acrivirS ~ Misraim en SrS 1914 ~, daucuns pensent quil nabandonna les rites ma~onniques quapr~s 1917 65 er que cerre branche parmi hes plus discrbtes de ha ma~onnerie Sgyprienne ne sest pas Steinre avec hui. Un correspondant allemand mapporre hes prScisions suivanres, que je ne puis que consigner, faure de pouvoir hes vSrifier: he 3 novembre 191{ he si~ge de cerre branche aurair SrS rransfSrS de Berlin ~ Hambourg, er Steiner aurair ahors rransmis sa charge ~ un certain Otto Palmer, he 27 dScembre 1914, avec un certain Otto Wesrphal comme grand maitre adjoint, hequel hui aurair succSdS, avant dlsrre arrlsrS par hes nazis er internS en camp de concentration, en 1934.

Quand Reuss succ~de ~ Yarker Dans henrourage de Reuss, quehques hustres plus r6r, saluons henrrSe en sclsne du mage Aleisrer Crowley (1875-1947). En 1910, Yarker he re~oir au 33e grade du rite Scossars Cerneau, au 90’ de

~.

N4israim et au 9S~ de Memphis, er he nomme inspecreur gSnSral er universel des rites unis. En 1911, aprlss havoir reconnu comme dSposirarre des secrets du VII’ degrS de [‘OTO Reuss hadmer ~ son tour dans son ordre, ~ ce grade. DSs h’annSe suivanre, il he rei~oir au IX’ degrS er hui accorde he X’ grade, avec une charre de grand maitre national er gSnSrah pour ha Grande-Breragne er hIrhande de ha Mytteria Mystica Maxima, section narionale de lOTO Peur-6rre Reuss hui conPere-t-ih aussi ~ cerre occasion hSpiscopar gnosrique. La m6me annSe, le Souverain Sanctuaire de Yarker Slit Crowley 96e er Eduardo Frosini er Arturo Reghini hui accordent pour heur conlpre une patente du Rate phihosophique iralien Crowley fonde alors une loge de ~

~

58 Cf Rent Gu~non, Le Tht’osophisme, op cit pp 223-224 er Frana Wirremans, Histoire i/es rose-croix, nouv ~d en fac simik sous Ic ritre La v~ritei sur let rose-croix i/bier et dau1ourd hut, Paris, Roherr Dumas, 1975, P 165-166 59 The Story of my Life 1928 60. Francis King, Magie rituelle et socuttt9 secretes, op cit p 300. 61 Certe charre a ~td puhli~e en appendice ~ Lady Qucenshorough, Occult theocracy, op cit vol II. 62. Cf Francis King, Magie ricuelle et socsStSs secr~te~, op cit p. 87

DE JOHN YARKER A THEODOR REUSS

147

hOTO ~ Londres, randis que G. M. Cowie, Sgalemenr nommS au Vile degrS, en fonde une aurre ~ Edinburgh, cjui seront toures deux fermSes d~s hes hosrihirSs de 1914 ~ cause de lorigine allemande de hordre 63 Peur-lsrre [aloge de Crowley a-r-ehhe aussi foncrionnS comme une loge de Memphis-MosraYm, avec des Squivalences de grades. En rout cas, dlss 1913, cehul-ci rScrir hes riruels de hOTO er compose une nouvelle messe gnosrique, simuhranSnlenr urihisSe dans h’~.ghise carhohique gnosrique er dans hOTO, dont Reuss pubhie ~ son tour une version allemande, qui hui vaudra quehques annSes plus rard hes hourds reproches de Jean Bricaud. Mais John Yarker, patriarche des rites mai~onniques occultisres er grand hiSrophanre dSsormais quasiment inconrestS qui veille le devenir des rites Sgyptiens, nest pas Sternel. Ii sSreinr he 20 mars 1913, haissant vacanre ha grande maitrise pour ha Grande-Breragne er surrour ha grande hiSrophanie de Memphis-Misraim quil assume dans hes fairs depuis 1902. Le 30 juin 1913, ~ Londres, une assembhSe du Souverain Sancruaire, oCr silsgenr alors Theodor Reuss, Aleisrer Crowley, Henry Quilhiam er Leon Engers-Kennedy, Slit, sur proposition de Crowley, Henry Mayer comme grand maitre pour ha Grande Breragne er hIrhande, en succession direcre de Yarker Sibs Quant ~ sa succession ~ ha grande mairrise mondiale, Yarker huim~me havair sembhe-r-ih proposSe ~ TSder, qui dSchina hoffre er recommanda ~ Yarker de sadresser ~ deux personnages quil jugeaienr plus dignes de cerre charge : A.J. Provost, ~ New York, er GSrard Encausse-Papus, ~ Paris. Le 21 aodt 1913, Georges Loiselle qui sinquilste du devenir de ha grande hiSrophanre Scrir hui-m6me ~ Papus: «Je profire de cerre herrre pour vous dire que nous comprons bien, mes amis er moi, vous voir prendre [a succession de John Yarker. La nomination dun aurre successeur serair un vSrirabhe dSfi jetS ~ [a face des ma~ons 64 Las, ni Provost ni Papus, dont je ne sais ou non si ha charge heur fur rSelhement proposSe er sils ont alors dSclinS hoifre, nassumeront ha grande malt rise gSnSrahe. Le dSfi se prSsenre donc sous hes 63 Letrre de G J Yorke ~ R Swinhurne Clymer, 28 f~vrrer 1948, Th~lema 14 1986. 64 Correspondance Lorselle, fonds Papus. BrhIsoth~que munrerpale de Lyon core 5.48 8 63hrs. Oriflam me, juiller 19 13, reproduir in Denus Iahour~, Secrets de la francma~onneree e~gyprienne, op cit. pp. 55-58 ~O

148

~1 LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNEDE

traits dEduardo Frosini, qui prend sehon N4acBean he rirre de grand hiSrophanre 65 er de Theodor Reuss qui, hui, hSrire sembhe-r-ih de [a grande hiSrophanie. Dans quelles circonstances? Si j’en crois Constant Chevillon, en 1913, Reuss “est prochamS hSgirimemenr er exerce h’aurorirS suprlsme Jusqu~ sa mort 66 Les charres porrant sa signature anrSrieuremenr ~ cerre dare sont en effer accompagnSes des grades 33C 96’, X, randis quil signe peu aprlss 33C 97’, X. Depuis Londres, puss de B~1e oCr r1 s’est installS pendant ha Premrlsre Guerre, Reuss continue de veiller ~ [a bonne marche du Souverain Sancruasre allemand, er ~ rSpandre hes rites de Memphis er de Misrasm dans le monde. Mais dSj~, du vivant de Yarker, ha France, pour commencer, [ui devra he rerour du rite ancien er primirif sur son sol oCr sacrive Papus er TSder, que nous allons rencontrer. >‘~

CHAPITRE III

LE SUP RME GRAND CONSEIL GJ~NJ~RAL DES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

Le mage Papus Quel cherchant ne connair, quel amateur doccultisme n’a hu GSrard Encausse (La Corogne, Espagne, 13 juiller 1865 Paris, 25 ocrobre 1916), dir Jacques Papus, ou Papus? Papus que JosSphin PShadan, dSs 1890, dSsignair comme «he plus mSriranr er le plus haur des mages kabbahisres Schecriqueso; Papus, rSnovareur, er mlsme ‘
•-—



65 R. G. M, Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite of Memphis op cit p 15. 66 Un pornr dhsstorre , Bulletin officiel de IOn/re ma~onnique oriental i/u rite ancien etprimitifde Memphis-Misraim , ti 3, Sr-Jean d~t~ 000934 [sc1934] p 7

1 Son fils, Ic Di Philippe Encausse (1906-1984), ~ qui Ia Providence confia Ia resraurarron de lOrdre marrinusre, en 1952, lus a rendu un juste hommage (Papus Le Balzac de loccultisme e, Paris, Belfond, 1979), en r6re duquel Robert Amadou rappelair forr opporrun~menr lui-m&me: e Nous lur sommes tour redevahles Honte ~ qui sen d~die!

I

A ~.0

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

150

151

LA FRANC-MA~ONNERIE tGYPTIENNE DE MEMPHLS-MISRAIM

pour hesquels Papus a ainsi servi dSveihheur, dupaguru. On peur a

bon droir penser que route une gSnSrarion celle qui naissair avec he srlscle a cherchS dans ses ouvrages sa voie, er ha Voie 2 » Ce constar de Marius Lepage, en 1949, peur aussi s’appliquer ~ ha gSnSration daprlss guerre. Ce pourquoi, rSmoigne Charles de Saint-Savin: «Cest une hongue expSrience qui me permer de venir dire ~ mon tour, ici, ~ rous ceux qui cherchent encore hes sources des grandes vSrirSs : Papus nest point mort. Il a harssS des livres qui hui survivent er qui vous serviront de guides. Le premier maitre que vous cherchez, he voici. Lisez-he. Ecourez-he. Comprenez-he. Suivez-he ~ Papus, au panrhSon des «maitres passSs », na pas fini, en effer, de stimuher he zShe des fils de ha haute Science. Or Papus, dont ha qu6re fur toure pure, fut souvent incomptis, parfois calomniS, er mlsme mSprisS. Un aurre compagnon de route, Georges Descormiers, dir Phaneg, rSmoigne ~ son tour, en 1920: «RestS rr~s parisien de Montmartre, d’alhure parfois vulgarre impSnSrrabhe au moment m6me oCr h’on croyair he comprendre obSissant ~ des mobiles inconnus de rous, Papus, par une sorre d’ascSrisme, se faisair volonrairement mal juger. Nul honime peur-6rre, plus cahomniS, nul qui air aimS ha calomnie, qus sy soit, pour ainsi dire comphu davanrage. Nul plus hai, mais nul aussi plus aimS quand on h’avarr compris ~.r> Ainsi, curieusemenr, Papus stimuhe ~ prSsenr ha plume de nouveaux instirureurs —



~.

2 Le Symbolisme ocrobre 1949, reprir dans lInitiation, jurllet-dSccmhre 1958, 8i5 p. 3 L’Initiation, n0 ??‘ 4 Cf aussi du m~me aureur, Le Docrenr Papus Paris, Librairre herm~tique 1909 5. Cest ainsi quun livre cons~quenr (Marie-Sophie Andt~ ci Chriatophe Beaufils, Papus Biographie la belle epoque de loccultisme, Pairs, Berg international, 1995) dresse on invenraire tr~s d&ailk des fairs et des gesres du mage er de son entourage, affichant une sor-disant > neutralit~ critique qui se suhatituerait ~ la ‘ neurralit~ hienveillante daureura pr&~denrs Dailleurs, cer ouvrage qui serait Ia premiere biographic s~rieuse de Papus, poacrart Ia premi~rc pierre done crude scienrif’ique de loccultisme au ~1x’ si&le, d~voilanr enf’in Ic vrai visage du mage et de sea coreligionnaires contrairement au Papus du Dr Philippe Encausse, jugs partial ci inexacr, qui en aurair camp~ un portrait beaucoup imp bienveillant Or, sour couvert de neutralir~ critique, cc lrvre d~sormais inconrournable pour sa documentation in~dire constirue une attaque en r~gles de Papus er des occultistes de Ia Belle ~poque et passe A c6t~ de Papus, tie le comprend pas Ic m~connalr quand il tie Ic m~prise pas. Merci A Robert Amadou de nous avoir offert un hommage de reparation A i/ewe Amis de Dien Papus et Philippe Encausse, Hommage de r4paration Gu~rrgny CIREM, 1995.

Quand GSrard Encausse ne sappehair pas encore Papus er quil Stair marStialisre, h’ceuvre de Louis Lucas (1816-1863), biologisre soucreux des sciences d’Hermlss 6 hui fir dScouvrir halchimre, er hui enseigna que ha nature nest pas une machine, mais un 6rre vivant, er celle dEliphas LSvi (1810-1875) ~ hut dSmonrra que hunivers physique nest que ha parrie visible du monde, que 1’aurre monde est peupiS, er cjue he commerce avec hes peuphes de hocculte est he propre du mage. JuchS sur hes Spauhes dAnroine Fabre d’Ohiver (1768-1825), Alexandre Sainr-Yves dAlveydre (1842-1909) 8, en qui il avair rrouvS son maitre inrellecruel, hui montra ensuire que h’hisrorre des hommes ~ un sens, parce quils ont une mission ~ remplir, er que ha sociStS quon dirart profane peur elle m6me s~organiser sur des bases tradirionnelles, parce que ce qui est en bas doir rendre ~

Car lea hommes de d~sir — et Papus en ~tait un — tie sont par des cadavres a autopsier parce quils stint vivanra dana nor ecrurs er dana Ic rein dAbrabam Tu es vivant Papur lan~air jadia Julien Orcel. Our, et aver lur tour lea compagnona de Ia hierophanie dont rI fist Le chef de file Ic bateleur pour la cause Papur fur un vrai mage (quil me pardonne! >1 narmart gu~re cc trite) un ami de Dreu et de sa Sagease Comment se rarguer de comprendre as carri~re sans entrer stirm&me dana Ia qu&te, dana Iamrri~ de Dieu er de ra Sagesse? Comment Ic comprendre sans larmer, parce que connaitre et aimer stint une seule et m&mc chore Le v~rrtable ~sot~rrsme, nour dir Papus err Ia science des adaptations cardiaques Cear trahir Papur Ihomme de d6air lami de Dreu, que de roccuper fur~ce en hiarorien, fur-ce en brographe, de sa carrr~re doccultiate sans essayer aor-m~me de partager son d~sit Ce pourquor, dana une aurre discipline, Paul-Emile Victor milirair dailleurs pour une «ethnologic amoureuse . Au demeurant, scion Sigmund Freud, celui qur devient biographe soblage au mensonge, et al car impossible davoir la v~rrr~ brographique, parce quil nest par dobrervarcur objectaf Philippe Encausac neut pas Ia pr~renrion de ac dare, ni de Sc crorre hirrorren Son livrc conrient, certes, comme toure reuvrc, des inexactiruder, er il err des points rue Icaquela Ia recheiche, depura, a progrerr~ Mair Philippe Encaurre ~rair, comme Papus, un homme de dCrrt, et sa p~dagogie route papusienne virair l~ducation du cmeut, reul organe de Ia connarasance ci de lamour vrais. On pourra roujoura dircurer, on pourra roujoura dirr~qucr lea oraganca lea motivations conacrenrer ou dema-conacrenrer du jeune Gerard Encausre er de sea compagnona de route id~ale Er alora? Que vorre langage roir ~ our, non?, non, cc quon dir de plus vient du Mauvair (Matrhieu, V,37) Er forn des comm& rages 6 Cf Papus
152

IA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRA]M

&re comme ce qui est haut. L’c~uvre du Philosphe inconnu, LouisClaude de Saint-Martin, que dis-je? Saint-Martin lui-meme (17431803) dont Henri Delaage (1825-1882) fut aupr~s de Papus un relais (ii n’importe en quel sens ici), engagea ~ son tour le jeune G&ard Encausse dans la th~osophie martiniste. Papus apprit aussi que l’initiation ne passe pas n~cessairement par les ordres initlatiques. Le Maitre inconnu, I ‘Anii de Dieu et des hommes, sous les traits de Nizier Philippe (1849-1905) 10, a engag6 Papus, qui aspirait ~ ~tre son ~d~vou~ petit fermier >, sur La voie cardiaque, ii lui a donn6 le golit de la pr1~re. Mieux, ii lui en a montr~ La n&essit~ pour l’homme, soucieux, selon le mot de SaintMartin, de se rapprocher de son principe, de retourner au Pare, ce en quoi consiste l’initiation. Mais nul ne va au Pete que par le Fils, que Papus d~signait le plus souvent sous le nom de Ieoschouah. Enr6l6 par Monsieur Philippe au nombre des soldats du Christ, Papus engagea son tour ses compagnons dans cette voie ~troite: Papus t~moigne Chamuel m a r&v~l6 Ia Science f&onde qui fait prendre en piti~ tout le savoir humain ». Et Phaneg confirme ~ son tour: l’enseignement venu de Monsieur Philippe, que Papus ~nous transmet, ~ transform~ plusieurs d’entre nous. Par lui les myst~rieuses profondeurs de l’Evangile sont peu ~ peu ~cIair~es et ii nous apprend vivre, alors que pr~c& demment nous n’avions aucune Iumi&e vraie pour nous guider dans le chemin de l’Initiation. Papus exhortait de ne jamais adh&er ~ quelque groupe ~ vocation initiatique oii l’on ne prierait pas. II prlait pour les malades, ii soignaiit de son mieux les ames et les corps, de toute sa force et de toute son ~me. A Ia fin de sa vie, ayant re~u, nous dit Victor-Emile Michelet, tant de coups quil les rendajent comme ii les recevait, en souA~nt, Papus finit par ne plus les rendre du tout, d6clarant avec s&~nit~: ~nous resterons simplement des chevaliers fervents du Christ, des ennemis de Ia violence et de la vengeance.» Car le cc~ur de

II





~.

9 Pour une premi~re approche, voir Robert Amadou,

~

Martznzsme~~

2e editions revue et augn~ent~e, 1993, diffusion CIREM, qui donne toutes r~f&ences bio-bibliographiques utiles. 1 0 Cf. les dew~ ouvrages d~sormais classiques Dr Philippe Encausse, Le Maitre Philippe, de Lyon, thaumaturge et Homme de Dieu >~, ses prodiges, ses gue’risons, ses enseignements, Paris, editions traditionnelles, 1985 Alfred Hahel, Vie et paroles du Maitre Phil2ppe, Paris, Dervy, 1997; et mon propre Monsieur Ph2lzppe, lAm2 de Dieu ~, suivi du recuezl a’e Papui et d’un journal a’e sSances, Paris, Dervy, 2000.

153

Papus, ~crit Marc Haven ~ Philippe Encausse, ~tait comme de l’or pur» Dans sa bouche, quel ~loge! Papus, l’~tudtant ~ternel ~ l’Ecole du seul Maitre, Papus notre ain~, Papus le <sup&ieur lnconnu », c’est-~-dire le serviteur inconnu, et combien m6connu, devant l’adversit~ a fix~ ainsi, comme le sien propre, le programme de ses fr~res martinistes <‘ us &udient, us prient, et us pardonnent les injures de leur mieux». Papus qui avait le gout il disait la maladie! des organisations en tous genres appartint ~ maintes soci&~s initiatiques, ii en a dirig~ beaucoup et constitu~ quelques unes. Sa fondation Ia plus notoire, 1’Ordre martiniste, brille comme un pI~are aux environs de 1900. C’est, explique-t-il, «une ~cole de chevalerie morale, s’effor~ant de d~veloppei la spiritualit~ de ses membres par l’&ude du monde invisible et de ses lois, par 1’exercice du d6vouement et de l’assistance intellectuelle et par la creation dans chaque esprit d’une foi d’autant plus solide qu’elle est bas6e sur l’observation et sur La science 12» L’Ordre martiniste, fond6 en 1887-189 1 sous le patronage posthume du Philosophe inconnu, ceuvrant ~ La gloire de Ieoschouah, Grand Architecte de l’univers, se pr~sente comme une chevalerie chr6tienne, aux formes rituelles tr~s d~pouilkes. De m~me, dans une moindre mesuje, quels services aura rendu l’Ordre kabbalistique de La Rose-Croix, n~ en 1888 de 1’enthousiasme de quelques 6tudiants, Stanislas de Guaita (1861-1897) en tate, son premier grand maitre trop t6t disparu, aux c6t~s de Papus et du tr~s remuant Jos~phin P~ladan (1859—1918), ~kve lui-m~me de son fr&e Adrien! La Rose-Croix r~nov~e sera d’ailleurs presque aussit6t ent6e sur lOrdre martiniste, lun et l’autre soutenus par une revue merveilleuse dont le titre dit tout: Z’Inztzation, dont le premier num&o parut en octobre 1888. Et avec eux combien d’autres soci&6s plus ou moms ferm6es, telle Ia tr~s secr~te et tr~s haute Fraternitas Thesauri Lucis de Paul S~dir et de Marc Haven, point &rang~re au message de M. Philippe, laquelle aspirait ~ ~tre le reflet en ce monde profane de l’~glise int&ieure, l’&ernelle Rose-Croix? Au moment oii Papus vient de le fonder, dans sa puret~ originelle, 1’Ordre martiniste est une soci&~ tr~s peu structur~e: point de loges, de rares r~unions, et des initiations tr~s simples transmises ~

~,

~.

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

-i



I

11 Philippe Encausse, Papus, op 12 Papus.

Ca



F 154

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPT]ENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

d’homme homme, hors cadre social ou presque 13• Dans les ann6es 1890, l’Ordre prosp~re en France et ~ ]‘&ranger. En 1891, ii se dote d’un Supreme Conseil de douze membres, et peu ~ peu sa structure se complexifie. II entietient des relations de bon voisinage parfois avec Ia franc-ma~onnerie, et du reste nombre de martinistes sont masons, ou nombre de ma~ons sont aussi martinistes, comme on voudra. Pourtant, maIgr~ tant de malentendus, d’erreurs et de d~viations, l’Ordre martiniste, d’hier comme d’aujourd’hui, n’est pas plus ma~onnique que para-ma~onnique, et son symbolisme, d’ailleurs tr~s sobie dans La foime premi~re imagin~e par Papus, ne l’est pas non plus. ~Papus, et la plupart de ceux qui ~voluaient autour de lui, n’~taient pas ma~ons. On peut m~me dire qu’ils nourrissaient ~ J’~gard de I’Ordre de solides pr~vent1ons, en partie motiv~es par l’attitude nettement antispiritualiste de certains Ma~ons ~ l’~poque des dures luttes anticl&icales de Ia fin du xIx~ si&]e et du d~but du xx~ Q» Pour Marius Lepage, franc-ma~on 6minent devant le Grand Architecte de 1’Univers, et admirateur de G~iard Encausse, ~Papus a donc pass~ ~ c6t6 de La Franc-Ma~onnerie, en d~pit de tout ce qu’il a pu ~crire de sense sur son symbolisme 15>)• Papus est-il passe, comme L’affirme Lepage, ~ c6t6 de Ia francma~onnerie? Oui, de toute ~vidence, s’agissant des deux ob~diences fran~aises d’alors: un Grand Orient, sorti depuis quelques d~cades de Ia franc-ma~onnerie universelle, dont il d6nonce l’engagement sur la ; et une Grande Loge, fond~e en 1895, qui lui a reFuse l’initiation en 1899. Mais il en va tout autrement de cette ma~onnerie marginale et occultiste qui oserait lui refliser pour at~tant le qualificatif de traditionneLle? dont Yarker en GrandeBretagne et Reuss en Allemagne sont alors les repr6sentants actifs?

155

LES SITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

~.









13 Sur I’Ordre martiniste aujourd’hui ramifi~, et sa tradition multiforme, renvoyons une fois pour toutes ~ la plaquerte de Robert Arnadou, ~ Martinisme “, op cit., qui donne toutes r~f&ences utiles. 1~ Marius Lepage, ~Papus ‘, I’Jnzt2ation, op cit, p 88. 15 Idem, pp 86-89, oili je rekve encore cette admirable conFidence de Marius Lepage, qui ~crit ~ Ia prem1~re personne En effet, ~ peine avais-je rerm1n~ le ilyre de Papus (ii sagissalt du Traitd m~thodique de sciences occultes) que je m’en allai tout tranquillement tirer le cordon d~ sonnetre du V~n~rabIe de la Loge, et lul demandai sans plus d’ambages de vouloir bien m’accueilhr dans la Ma~onnerie. .1 C’est que Papus avait d~flnitivement ~vei1I~en rnoi Ia cur1osit~ de l’occulte, et je pensals que Ia Ma~onnerie seule pouvait m’ouvrlr les portes ics plus secr~res des Mysr~res merveilleux de I’lnconnu ~‘ (p 86)

Du temple INRJ ~ Ia loge Humanidad D~s 1888, quand il consacre au ((symbolisme dans la francma~onnerie > son tout premier article de 1’Initzatzon, Papus est encore, certes, un 6tudiant en occultisme cesse-t-on jamais de l’&re? aussi un profane au regard du monde ma~onnique. Il faudra attendre six ans pour que le president de l’Ordre martiniste vienne frapper ~ Ia poite du temple. La loge lArc-en-czel, qui tassemble alors les misraimites parisiens du dernier carr& compte sur ses colonnes bon nombre d’~minents martinistes, parmi lesquels Emmanuel Lalande-Maic Haven et Yvon Le Loup-S~dir. En 1896, saluant Misrafm comme un rite “kabbalistique» proche du martinisme, Papus vient vanter la haute tradition de son &ole devant les membres, pas tous convaincus, de l’ar~opage. Ce n’est qu’une tenue blanche, et c’est pour Papus une premi~re approche, qui ne tarde pas de pr6senter une requ~te d’admission en bonne et due forme. Hdas, Ia pr~sence de ses amis ne suffit pas ~ contrecarrer la prise de position d6favorable de Ia majorita des fr~res de Ia loge, sous Ia conduite d’Abel Thomas, dit Abel Haatam, v~n6rable en chaire, soutenu par Rena Philipon, dit Jean Tabris, et Alb&ic Thomas, dit Marn~s, qui s’en expliquera lui-m~me dans lAcacia, en 1907 16• Sa candidature reJet~e deux fois par lArcen-ciel, fin 1896 et debut 1897, Papus se pr~sente alors la toute nouvelle Grande Loge de France, qui Le refuse ~ son tour, sans doute apr~s une intervention d’Abel Thomas venu sp~cialement assister ~ la tenue du 12 juilLet 1899, pendant laquelle G&ard Encausse sera laiss~ plus de deux heures dans la salle d’attente, sans m~me &re admis ~ comparaitre sous Le bandeau 17~ Cette m~me annie 1899, rien ne va plus ~ Misraim: m&ontents du sort r~serv~ ~ Leur grand fr~re, les amis de Papus ont quitt~ ZArc-en-cieldeux ans pLus t6t, et le torchons brciLe entre Jules Osselin, grand maitre en titre, et Abel Thomas, v~n~rable de la loge pansienne, au point que L’ordre 6clate en deux fiactions concurrentes. Aussi ne serais-Je pas &onn~ qu’une nouvelle loge de Misraim ait, —



~.

0 51, mars 1907 16 17 N Cetre affaire a ~ r~sum~e

par Philippe Encausse (Papus Le ~BaIzac de I’occultisme», op cit, pp 71-73) et Bertrand de Maillard (~ Papus et Ia franc-ma~onnerle, Papus franc-ma~on,,, l’Jnztzatzon, juillet-septembre 1977, pp 144-15 1).

I 157

LA PRANC-MAIONNERIE ~GYPT]ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

tres peu de remps apres, donn6 la lumiere ~ Papus. Charles Limousin ne 1’exclue pas, qui publie sa version de l’hsstosre, en 1907 : «II se pourrair que Papus air dtd rdellement mine en France, cela dans une loge misraimite irrdguliere ou schismatique. [...] j’ai re~u dEspagne la lisre des Puissances Ma~onniques avec lesquelles est en relation le Rite Ancien et Primitif, et j’y ai trouvd la Puissance Supreme du Rite de MisraYm ou d’tlgypte avec indication du F Osselin comme Grand Pr6sident II...] Je me suis empress6 de me mettre en relation avec le F Osselin. J’ai rencontrd un homme charmant, qui m’a remis Ia constitution de son Rite, er m’a donnd des renseignements sur les causes de la fin de celui-ci, dont ne subsisre plus que Ia Puissance Supreme. Ces causes sont au nombre de deux: 10 la rupture avec le Grand Orient en 1889; 20 un schisme qui se produisir ~ propos de Papus. «II parairlair qu’avant ou apres le refus de celui-ci par une Loge du Grand Orient er par une aurre du Rite tcossais, de jeunes membres de lunique Loge de Misraim qut existat ~ Paris, lesquels s’occupaienn d’occulrisme, s’&aient fdrus de Papus, et voulaienr l’initier. A cela, Ia Puissance Supreme rdsisnain sagement, Ia suite l’a prouve. Les Papusiens, alors firent schisme er probablement ce n’esr qu’une vraisemblance firent entrer leur ami, peur-erre leur maitre, dans leur Loge schismarique Jean Bricaud lui-meme dcrin ~ MacBean qu’en 1901-1902, lorsque le rite de Misraim entrair en sommeil, Ia plupart de ses membres se rattachaient au rite dcossais, tandis que Papus er Teder choisissaient l’inddpendance Ajourons, faure de mieux, ces deux pieces au dosier. Au demeurant, les critiques de Papus ~ l’dgard des deux obddiences fra~aises enaient-elles injusri fides quant aux sciences tradirionnelles, en meme quant au symbolisme? Pour Papus, la ma~onnerie est initiatique, parce que Ia Tradition que cerre confn6rie vdhicule dans ses grades compldmentaires est elle-meme occulniste er gnosrique. Le rerour en France des rites de Memphis er de Misrafm, que nous lui devons, aura permis que se maintienne au sein de Ia franc-ma~on-

nerie universelle des rites, dgypniens de nom et d’innennion, conservareurs eux-memes de grades, pour la plupart nds au siecle des sombres lumieres, et qus sont bien capables d’aider les ma~ons ~ cheminer vets la pure lumiere 25 A c6nd de la ma~onnerie, selon Marius Lepage, au vrai plun6n en marge de celle-ci, Papus a en l’espece nrouv~ sa voie dans les rites ma~onniques occultisres. Quoi d’&onnant? Des 1897, le grand maitre de l’Ordre martiniste apparait sur la liste des grands officiers du rite primitif en originel swedenborgien de John Yarker, avec le ninre de supreme grand marshal, c’est-~-dire grand maItre des c~rdmonies, aux c6t~s nonamment de William Wynn Wesnconn en d’Henry Olcotn. Quanre ans plus rand, muni d’une charne de Yarker, Papus installe ~ Paris un chapinre du meme rite, au nirre disnincnif INRJ n0 14, dont il nient le premier mailler. En novembre 1901, l’Initzation range le ‘< tine swedenborgien (loge INRI) parmi les sysnemes dont elle est l’organe officiel en France. Le cercle recrute parmi les mainies ma~ons, ~ qui y sont confdrds trois degrds supdnieurs: frere vert, frere bleu et frere rouge. Mais cen anelier foncnionne si discrerement que ni le Grand Orient ni Ia Grande Loge de France ne semblent s’en inquidner, pas meme quand Papus, le 9 mars 1905, vient porter la bonne parole ~ la loge La libre pense’e du Grand Orient, avec une planche sun
18. »Papus et la Ma~onnerie o, lAcacia, janvier 1907, pp 29-30. 19 »In France, Memphis was dormant; only Miaraim continued with irs 90 degrees In 1901-1902 Miaraim in its turn, became dormant and its membeis, for the most part, passed over to the Supreme Council of the Scottish Rue A few, like Papus and Tader, remained independent (R.G M., Notes on the Ancient and Primitif Oriental Rite of Memphis, op cit, p. 52).

20. Dc nos jours, Ia Grande Loge de France a rendu hommage ~ Papus en pla~ant deux de ses loges sous son patronage, sous le litre disrinctif Papus ci G~rard Encausse, fond&s I’une er l’autre par son fils, Philippe Encausse. 21 Voii mon etude liminane ~ l~dition des riruels de cc rite, i~f~r~e sup ra, chapirre II, note 6

156

.~.









~.

~









S

158

159

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

er qu’on laisse se ddbrouilles en route libernd les Loges non symboliques. Par le jeu de Ia libre concurrence, les Masons qui voudront travailler le symbolisme viendront dans les Loges des Rites universels &ablis en France, en ceux qui prdfdreronr faire de la polirique mont dans les aunres. En de rappeler une precedenne lentre de son comespondant dans laquelle celui-ci lui declare: «Je ne sais si vous savez que je neprdsenne ~ Paris le Rite Suedois [sic pour swedenborgien] d’Yarker et qu’une Grande Loge de France vient d’enre chartde depuss

que les Loges fran~aises abandonnent linvocanion du G.. A: Peunenre ennendrez-vous bient6t parler de nous Ce Rite est regulier en universel, en relations officielles avec les Rites reconnus. Du resne l’Annuaire du Grand Orient vous renseignera ~ ce sujen 25 ><~ Les Annuarres du Grand Orient antdrieurs ~ 1904, rappelle Limousin, mennionnent en effen Ia Grande Loge swedenborgienne de Yarker, siegeant ~ Manchester, mais comme un organisme de hauns grades, pas comme une Grande Loge symbolique. Desoimass, l’habinude est prise. Limousin insere dans le numero suivant de ZAcacia Ia nouvelle r6ponse de Papus, qui [‘assure que Teder n’est pas un dddoublement de sa personne, puisqu’il vir en Anglenerre en qu’sl est connu de plus de cinquante personne ~ Paris. Afin de convaincre son coirespondant, Papus se propose meme de le faire venir en France pour «lui demander de faire une causerie sun la science hisnorique des collaboraneurs de lAcacia... 26» Puis il passe ~ l’essentiel: » Je fais parrie d’une commission chargee d’organiser ~ Paris une Grande Loge du Rite Priminif en Originel de la Franc-Mai~onnerie, din Rite Swdenborgien. Cetne formation dost s’occuper de veritable Ma~onnerie en dehors de route question polirique ou religieuse en elle doin renablir les liens entre la France Ma~onnique en l’tlnranger Ma~onnique. 27 Car, ajoure Papus, qui rappelle au passage qu’il preside depuis plusieurs annees le chapitre INRJ n0 14, » ce Rite enend son action. Ii ajoune un Temple ~ son Chapinre en il charge un Comine d’organisanion de crees cenne nouvelle form anon. On ne recevra dans cetne formation que des Mainres, puisque la caracrerisnique de nos travaux est de ne pas empieter sur les travaux des loges 2i» Enfin, ayann rappele que le rite swedenborgien compte de par le monde cinquanre-sept chapinres en temples, Papus conclun, magistral: «Je travaille ~ ma maniere pour les FF de France. Vous nravaillez ~ Ia v6nre. II est possible que nous ayons raison nous les deux 29» Mais lAcacia n’entend pas en rester h. Dans son numero de janvier 1907, sous le rune desormais recurrent «Papus en la ma~on-













22 L’Jnitiarion, juiller 1906 23 Li4cacza, juiller 1906, pp 19-22 24 Charles M Limousin, Papus er Ia ma~onneric o, LAcacia, seprembre 1906, pp 212-213.

.

..

25 26 27 28 29

Idem, p 220. » Papus ci La franc-ma~onneric o, lAcacia Idem, p 361. Idem, p. 361-362 Idem, p. 363 30 Une piece, reproduire par Ic Dr Philippe Encausse (Papus, op cit, p 72) arresre que cc temple a r~ellemcnr foncrionne E Paris.

i

160

LES RITES UNIS DE PAPUS FT TEDER

LA FRANC -MA(ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

nerie », Limousin continue de croiser le fer avec son correspondant, nandis que Teder, dans Z’Inztzatzon de decembre 1906, vient au secours de Papus. Le temple de perfection du chapitre INRJ ayann vu le jour, sous l’obedience de Ia route nouvelle Grande Loge swedenborgienne de France ~ oji, demande I‘auneur, [esmembres du chapinre INRJ, qui est un chapinre de grades superieurs, ont-ils re~u en pranique les grades symboliques? La question se pose en effer. Mais elle est defininivement resolue depuis le 15 novembre 1906, dane laquelle Papus a obnenu l’aunorisanion de fonder ~ Paris une aunre loge marginale, au rinre disnincnif Humanidad n0 240, qui ouvre ses travaux aux grades symboliques du rite national espagnol que dirige ~ Madrid Isidoro Villarino del Villar (1827-1914) Ainsi peun-il ddsormais admentre aux grades supenieurs du chapinre JNRJ des freres qui ont prealablement re~u les grades bleus ~ Humanidad. Le 25 ocrobre 1907, y sera re~u apprenni de choix: Rene Guenon, eleve au grade de maitre le 10 avril 1908 32, tres peu de remps avant son exclusion des cercles papusiens d’occul nisme. ~.

~

161

enres differents rant pai l’aspect exnerieur que par les conceptions innellecruelles Le propos s’adressain parniculierement ~ Limousin, mats cenain vrai. Charles Denre est un personnage meconnu. II a joue aupres de Papus un grand r6le, quoiqu’il n’ain jamais ene je ne sais quel grand maitre secret du martinisme, ni detenneur d’aucune filiarion marninesisne aunhennique, en depit de Ia legende repandue par Jean Bnicaud. Beaucoup plus que Papus, que Monsieur Philippe avair definitivement engage vers Ia haute voie cardiaque, Teder qui derenain, cernes, quannite de fihiations, enain porte vers les formes en les rites de routes sornes, parniculierement ma~onniques. Sans Teder le convent-congres parisien de juin 1908 seran peut-enre resne ~ l’enan de projen. N~ le 27 mai 1855, ~ Vincennes, Charles-Henri Denre, qui prendra pour hieronyme Teder, anagramme de son patronyme, quinne la France pour la Belgique oh il devient, en 1882, redacteur en chef du National de Bruxelles. Expulse de Belgique pour opinions liberales », il se refugie en Hollande, avant de gagner [‘Anglenerre. A Londres, il devient nedacteur au IVioniteur des consulats, puis se fitre ~ Nottingham C’est en Anglenerre que Teder aurait ene mine au marninisme, par Papus lui-meme selon Jean Bnicaud, ce dont je ne suis pas sur. Dans une lentre du 30 decembre 1902, Papus le felicine en tout cas pour son ddvouement, et lui adresse un rinuel en anglais en des papiers pour Ia propagande en les loges de l’Ordre. Er Papus envisage de mernre Teder en relation ....... John Yarker Or Teder connait dej~ Yarker depuis Ia fin des annees 1880. Les deux occultisnes ont correspondu, puis se sont rencontres ~ Manchester, pour le jubile de la reine Victoria, en 1887, dans des circonstances relanees par Teder lui-meme: je vis un vieillard s’arr&er devant moi; il me fixa un moment de ses penins yeux noirs, vifs en penillants, en me salua en ~

~

Un ma~on surnomm~ T~der Papus confie aussin6n le veneralan d’Flumanzdad ~ Charles Henri

Derre, din Teder, qui ne va pas narder ~ en devenir l’adjoint, apres suivi ounre-Manche ses multiples acnivines. Dans le m~me nemps, Yarker, en Reuss qui yin desormais ~ Londres, innensifient en GrandeBreragne leur collaboration. Ted~~ en Papus, pornes l’un vers l’aunre pat une solide amine franernelle, une genereuse complicine ininiarique, une force d’entreprendre en de mainnenir I’occulte, ne se ressemblaient guere. Sur son compagnon, son frere Teder, Papus, le plus serieusement du monde, declara aux participants du convent de 1908: «Considerez-le bien, mes freres, regardez-moi aussi, en assurex-vous que nous sommes deux

‘I

L L

3 1 Cf Ic fac-simsl~ de Ia parenre provenant des aichives du D’ Philippe Encausse, Archives et Documents o, Le Monde inconnu. N0 10, seprembre 1980, p. 71. 32 Rend D~sagulsers, » Deux episodes inconnus de la vie ma~onnique de Rena Gu~non o, Renaissance Traditionnelle, n0 56, ocrobre 1983, pp. 239-266 que compl~te A propos de Ia vie ma~onnique de Rcn~ Gu~non (rextes d’Yves Gablin, Rcn~ D~saguliers, Robert Amadou), Renaissance Traditionnelle, n’ 58, avril 1984, pp 112124

~

33 Robert Amadou, r>Le grand Congres spiritualiste de juin 1908 ~ lAutre Monde, no 96, jusller 1985, p.28 34. ScIon Jean Bricaud, dont on peur consulter avec la prudence d’ussge les deux articles suivants Papus et T~drr o, Annales initiatiques, n0 I, janvier-mars 1920 In memorsam Henri-Charles D&r~ ~, Annales initiatiques, n0 35, juiller-seprembre 1928. 35 Cerre lerric a ~ publi~e par Robert Ambelain, Le Martinisme contemporain et ses veritables origines, Paris, Les Cahiers de Desrin, 1948, p. 26. D’autres lerrres de T~der ~ Papus soot conserv~es dans Ic foods Papus, ~ Ia BiblsothCque municipale de Lyon, core 5488.

162

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPH]S-M]SRAIM

LES RITES UN]S DE PAPUS ET TEDER

m’appelanr par mon nom. Je ne [‘avais jamass vu auparavant en n avais Jamais eu avec lui que des rapporns de coirespondance. Enonne devant cen inconnu qui semblain si bien me connaitre, je voulus lui expnimer ma surprise; mais il ne m’en laissa pas le nemps, er, d’une voix mesuree en grave, avec un petit sourire mysterieux, il me din des choses qui, ~ ma giande stup~facrion, repondaienn ~ l’avance aux questions que j’allais lui poser. A Ia fin, il me livra son nom, que je commen~ais ~ soup~onner, en je n’ai pas besoin de dire avec quel respect je re~us alors les explicanions qu’il voulun bien me donner au sujen de cernains travaux dont je l’avais ennrenenu par lentre 36• Quant il le revin ensuine, vers 1901 «nous ehmes ensemble se souvient-il en 1913 dans sa Vtlla des Peupliers, ~ West Didsbury, de longues conversations [...] » Ted~~ ayann reussi ~ niaduire un manuscrin code dont Yarker ne parvenait pas ~ trouver la clef, leurs relations deviennent plus enroires, au point que Yarker songe ~ lui pour lus succeder ~ la tene des rites dont il est le panriarche, mais il decline l’offre. C’esr en Anglererre, vraisemblablemenn, que Teder re~oin l’ininianion ma~onnique, en en 1903, quand sa signature apparaIr dans l’Initiation, i[ se consacre aux origines de la ma~onnerie, en, confien-il lui-meme, il enudie au British Museum, ~ la bibliorheque du cMteau de Windsor en dans cernaines archives ducales, l’hisnoire en le r6le des principales socienes secretes d’Europe. Cela ne veun pas dire que Teder soin un bon hisnorien de la franc-ma~onnenie. Une nouvelle lentre de Papus, du 5 mars 1905, apprend ~ Teder que le Supreme Conseil de l’Ordre marniniste vient de le nommer inspecreur general pour l’Anglenerre en les colonies anglaises 3i• De retoun en France, en 1906, Charles Denre, se fixe ~ Paris oii il prend tres vine de l’importance dans l’ennourage de Papus. Bricaud croyain ou laissain croire? que Teder avain ene le >< direcreur occult e» des differents groupes d’alors, dont Papus n’aurain ene que le «grand maitre of(iciel ». C’esn pure legende. Mais il est vrai que Teder a eu sur Papus une certaine influence enait-elle bonne ou mauvaise? et des occultisnes comme Lagreze en Bricaud, que Papus avain

engages sur Ia voie en que leur penchant nanurel poussain vets les socienes d’initiation, ont considere Teder sur un pied d’egaline leur premier maitre. A rime d’exemple, cente declaration de Georges Lagreze, apprenni chez Papus, dans une lentre de 1910 au president de I’Ordre marninisne: «Je ne veux point abandonner la Loge Humanidad rant que vous-meme, Illustre Grand Maitre, en mon maitre Teder ne m’en aurez pas donne la permission... » C’esn Teder, qui dinige deja la revue INRJ, version anglaise de l’Initiation, que Papus confie noun nanurellement Ia redaction d’une nouvelle feulile dont le premier numdro voir le jour en mars 1907: Hiram, revue d’e’tudes symboliques et initiatiques, organe fran~ai3 de Ia Grande Loge Swedenborgienne de France et dii Rite National Espagnol, dont le siege est fixe Paris, 13, rue Seguier. Au pave lance dans la mare ma~onnique par ce nouvel Hiram, lAcacia, organe de la ma~onnenie frani~aise officielle, antendra, pour repondre, son numero de juiIlet-aoi~it 1909, qui conneste, d’ailleurs ~ raison, un article de Papus sun «les grades ma~onniques»





—,

~.

4,

r 1







36 T~dcr, > Un grand homme disparu o, Mysteria, n’ 3, juiller 1913, commod~menr repris in Thdl~ma, n~ 5-6, septcmbre-d&cmbre 1998, pp. 26-28 37 Idem 38 Robert Ambelain, Le Martinisme contemporain et ses o~ritables origines, op cit, p 26.

163

~.

~.

Le Convent parisien de 1908 Des le mois de Janvier 1908, Papus, dans le Voile d’Jsis

41,

annonce pour le mois de juin suivant un Convent ma~onnique des rites spirinualisnes, organise pat l’Ordre marninisne, sous Ia direction de Teder, represent ann parniculier de Yarker. En fevrier, le Voile revient sur le sujen, car «il est urgent que les Fran~ais rannaches aux formations ma~onniques soienn mis ~ meme d’enablir un parallele avec la veritable franc-ma~onnerie tradinionnelle er spirinualiste en les extrains d’ignorance en d’erreurs qu’on debine en France sous couleur ma~onnique » Le non est donne, Ia cible esm facile ~ identifier! Six mois ~ peine permernronr ~ Teder en ~ Papus de preparer le convent, apres avoir constinue un Comine d’organisanion provisoire dont le secretariat est confie a un jeune marninisre, Victor Blanchard, ~

39 Lerrrc du 13 jusller 1910, Biblsorh~que munscipale de Lyon, fonds Papus, ms 5488-125 Daurres lerrics de Lagr~ae scront exploit&s infra 40. F Schion, Papus hisrorsen », lAcacia, juiller-ao6r 1909, pp 27 1-273 41. Cerre annonce a ~ reproduire, comrne du resre beaucoup de rextes rclarifs au l~meux congr~s, par Robert Amadou, Le grand congr~s spiritualiste de juin 1908 o, L’Autre monde, no 96, jusller 1985, pp 26-29. 42 Idem, p 27

F

164

2

LA FRANC-MA§ONNERIE PGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

qui a pour secretaire adjoint Paul Veux, en pour tresonier Paul Chacornac. En sont membres: Medenic Beaudelon, Dr Biagini, Charles Blanchard, Bonnet, Henri-Jean Brouilloux, Edmond Dace, Jean Desjobern, Ch. Dubourg, Hector Durville fils, Louis Faugeron, Patrice Genty (1883-1961) ~tienne Ganin, Albert Jounen, Merle, Albert en Leon Noel, Georges Descormiers-Phaneg, Schmid, Alexandre Thomas en... Rene Guenon qui sera la meme annee chasse de l’Ordre marninisne apres avoir fonde un Ondre du Temple renove, “~ avant d’etre admis Ia Grande Loge de France en 1914. Le 15 mars 1908, Papus devient le garant d’amitie ~ Paris du Souverain Sanctuaire et Grand Orient de Berlin ~ qui va jouer un r6le central au convent, en Ia personne de son grand maitre, Theodor Reuss. En Juin, dix-sept puissances ma~onniques, marginales 6 combien, mais qui nen reconnaissent pat moms routes pour ce qu’Il est le Grand Architecte de l’Univers, ont repondu ~ l’appel. En voici Ia lisre, dressee par la revue Hiram que viendra confirmer deux ans plus nard le tres rare Compte rendu complet des Travaux du Congri’s et dii Convent ma~onnique spiritualiste. Spiritualisme. Christianisme e’sote’rique, Magne”tisme et Sciences annexes, lVLa~onnerie spiritualiste A tour seigneur tout honneur! Memphis-Misraim, sous les especes du rite ancien en primitif pour l’Anglenerre en l’Irlande, autrement din du Souverain Sanctuaire fonde en 1872 par John Yarker, sous panenne de Seymour, est represenre par Teder, qui, en l’absence de Yarker, en est le delegue officiel au congres. Le Grand Orient en ~.

~

I’

‘4

4.

5

14

43 Laffasre a et~ erudice par Robert Amadou, 44 l’Errcur spirste de Rene Guenon ‘~h l’affaire du icmple renove ~ Le Sphinx, n’ 3-4, auromne 1978; n’ 5, prinremps 1979 44 Selon un dipl6me ma~onnique ddlivre ‘a Papus, 33’, par le Grand Orient de Berlin, datC de Londres (oL reside Reuss) er Berlin (siege du Souverain Sancruaire), qui porte tross signatures. Theodor Reuss, 33’, 90’, 96’, grand maItre general pour lEmpire allemand; Heinrich Klein, 33’, 90’, 95’, grand chancelser general, er John Yarker, 33’, 90’, 96’, grand maitre general pour Ia Grande-Breragne er l’Irlande. Mais, euricusement, Ia signature de cc dernier est biffec (cf le fac-simile du dipl6me provenant des archives du D’ Philippe Encausse, in o Archives et documents o, Le Monde inconnu, n’ 12, novembre 1980, p 79) 45 Paris, Librairie hrrmCtique, 4 rue de Fursrenberg, 1910. Cc document tres recherche, dont aucun exemplaire nest conserve dans aucune bibliothCque publiquc, Crait jusquici quasiment introuvablr. Robert Amadou a cu l’hcurcuse idee d’en publier d’importants exirairs, introduirs er commcntCs (44 Le grand Congr~s spin0 97, tuabste de juin lAutre Monde, Ian’ prochasne 96, lusllet reedition 1985, pp.du26-29, er rendu. n aoCit 1985, pp 1908 14-17),~ qus annonceor compre

LES RITES UNIS DE PAPUS ET ~EDER

165

Souveratn Sancruarre des rites ecossais Cerneau et de Memphis-Misraim pour l’Empire d’Allemagne, dont le siege officiel est ~ Berlin, mats qui est desormais dirige depuis Londres par Theodor Reuss, qui y a elu domicile en 1906, est lui-meme represenne au convent par son grand maitre. Quant au rite swedenborgien, primirif en originel, selon les adjecnifs abusiFs de son rinre complen, la Grande Loge swedenborgienne d’Angleterre, fondee par Yarker en 1876, qui a essaime de par le monde, est elle aussi represennee pas Teder. Ajounons-y ses filiales de Berlin en de Paris, respecnivement designees comme Grande Loge d’Allemagne du tine swedenborgien, sous la responsabilire de Reuss qui l’a fondee quelques annees plus n6n, et Grande Loge swedenborgienne de France, fondee par Papus en 1906, qui chapeaune le temple er le chapinre INRJ. Dans la meme lignee se place la ma~onnenie Arabe dine des «Fils d’Ismael» dont John Yarker a herine quelques annees plus t6n de Kenneth Mackenzie. D’une lignee tres voisine, qui revendique sous une aunre etiquette l’apparnenance aux rites e~pniens, la Grande Loge symbolique espagnole er le Souverain Grand Conseil national iberique qui la surplombe pour les hauns grades, praniquent l’un en l’aunre le rite national espagnol, sous la presidence d’Isidoro Villarino del Villar, qui a accorde ~ Papus Ia charne de Ia loge symbolique Humanidad~ ~ l’orienn de Paris. La Grande Delegation pornugaise du tine national espagnol a la meme origine. Ouvrons une parenthese. Le 18 janvier 1908 46, Eduardo Frosini, din Hermes, a lui-meme re~u de Villarino del Villar une « carta di grand delega ~> pour l’Italie du rite national espagnol. Le 16 mai suivant, ses pouvoirs ont ene ratifies par John Yarker lui-meme, avec les grades 33, 90, 96, afin de represenner les rites de Memphis en de MisraYm de Ia World Federation en Inalie. Quinnant le Grand Orient d’Iralie, le 8 fevrier 1909, Frosini fonde, le 10 mars suivant, la loge Ausonia dont il sera le premier venerable maitre. En decembre 1910, il constituera enfin le Supreme Giand Conseil general du Rite philosophique italien en des rites unis pour l’Iralie en les colonies, dont Papus sera des 1911 l’un des conseillers d’hon46. Eduardo Frosini, Massonneria italiana e Tradizione iniziatiche, pp 178-179, er R G. M, Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite ofMemphis, op cit, p. 15

‘I 166

LA FRANC-MA§ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPJ-HS-MISRAIM

neur, aux c6nes de Teder, Reuss, Yarker en quelques aunres D’aunse part, un trains conclu, le 24 juin 1911, entre cenne derniere organisanion en Ia Grande Loge marninisne inalienne, dont Frosini est aussi grand maItre, reconnain une equivalence de grades entre le premier degre marninisne (associe) en le grade de maItre ma~on, le deuxieme grade marninisne (initie) en le 18’ degre des rites unis, le troisieme grade marninisne (superieur tnconnu) en le 30’ degre des memes rites Des 1911, Un conflin eclare entre Frosini en Pericle Maruzzi, grand secrenaire du Supreme Grand Conseil general du rite, dont ce dernier est exclu le 17 avnil 1911, ainsi que de routes les aunres franernines dirigees par Frosini Selon MacBean ~o, que reprend Bricaud 5i, le rite philosophique inalien serain entre en sommeil en 1914, ce que connesnent ses modernes conninuareurs 32• Cependani, selon Michele Moramarco ~ le rite eut rapidement ~ faire face ~ une crise innerne, en, en 1919, Frosini se rangea sous l’obedience de la Piazza del Gesu. Le Supreme Conseil de l’ordre ma~onnique oriental de Misraim en d’~gypte pour l’Italie, qui figure parmi les organisarions du convent aurain-il quelque Lien avec Frosini? Plus probablement Ia puissance du rite de Misraim pour l’Inalie, dont Papus enair devenu, en mars 1907, le delegue pour la France ~ dont le grand maitre est un certain Pienro Amoroso... Mais est-ce le meme Ondre e~ptien de Mttzrarm, siegeant Paris, que mennionne encore en 1911 l’Initiation? ~

IES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

‘~.

~

~

4-I

-4

5,

~.

4~i

~,

I

47. Rite philosophique italsen ci Rites unsi d’Italse ci des colonies ~ l’Jnitiarion, novembie 1911, p. 184-188. 48 > L’ordrc marnoisre en Italic ~ I‘Initiation, art cit., novembre 1911, pp 180182 49 De~>~~ publi~ dans l’Jnitiation, art. c-it, novembre 1911, p. 188 50 R G. M, Notes on the Antient and Primitive Oriental Rite of Memphis, op c-it, p 16 51. Notes historiques sur It rite ancien et prim ic-if de Mempha-Misraim, op cit., p 12. 52 Cf Roberio Sestiro er Emirene Armenrano, 4411 Riro Filosofico Italiano e il Riro di Memphis e Misraim ~ Cahiti it Tedbes, n’ 1 53 Nuova enciclopedia masionica. 54 Selon que l’arresrenr deux dipl6mes cites par Ic D’ Philippe Encausse, Papui op cit, p 75. L’un de cci dipl6mes a ete publie en fac-simile dans les Arc-hives secrites du Monde inconnu, Paris, Societe Mociss Kephien-Le Monde snconnu, s d. (1980). Il provient des archives du D’ Philippe Encausse, er fast de Papus un souverain grand delegue gCnCial pour Ia France Got signC Arrilio de Amicis, grand sccrCtaire, 33’, 90’, 95’, er Pietro Amoroso, souverajo grand maitre, 33’, 90’, 96’

167

Presence anachronique: le Supreme Conseil universel de La Ma~onnerre mixte, c’est-~-dire l’Ordre ma~onnique mixte international du Droin Humain, Fonde en 1893, dont Ia branche fran~aise, contrairement ~ nounes les aurres, est alors eloignee de noune th6osophie, er meme de route spirinualine, en qui, en 1899, a adopre les hauts grades du rite ecossais ancien accepte. Offrann son temple aux congressisnes, l’obedience mixte gardera pournant ses distances quant aux resolutions, en aux appreciations du convent oti La represenne la sceur Gedalge. C6te amenicain, puisque le convent revendique en effer son caracrere international, mennionnons encore La Grande Loge du Cap-Vert; le Rite bleu de la Republique argentine; Ia Grande Loge des ma~ons anciens en accepres de l’~tat de l’Ohio; la Grande Loge Saint-Jean des francs-ma~ons anciens en accepres de l’enat de Massachusetts ; le Supreme Conseil, 33’, du Mexique. En mange des marginaux, l’Ordre des Illumines d’Allemagne de Leopold Engel, que Reuss represenne es qualine, est-il ma~onnique ou para-ma~onnique? Non-ma~onniques sont en revanche les trois socienes suivanres, admises au convent parce qu’elles ne sont pas sans lien, en effet, avec les autres organisarions. D’abord, l’Ordre marninisne, que Papus a fonde comme une ecole de chevaletie chrenienne, aux formes rinuelles tres depouillees, mais qu’il ne cesse depuis de rapprocher de la ma~onnenie hermenique, dans la foime en dans le fond, parniculierement sous l’influence de Teder, dont sera publie en 1913 un riruel de reception en d’assemblee, ma~onnisann ounrance 36, Ensuite, I’Ordre kabbalisnique de la Rose-Croix fonde par Snanislas de Guaira, son premier grand maitre, Josephin Peladan, Papus en quelques aunres en 1888 passe apres la morn de Guaina, en 1897, sous Ia presidence de Fran~ois-Charles Barlen, qui ne tarda pas d’en laisser le flambeau ~ Papus. Arniculee sur l’Ordre marninisne, cetne ecole de kabbale chrenienne, en trois grades accessibles ~ l’examen (bachelier, licencie er docteur en kabbale) avain tres rapidement cesse de recruner, et ses membres s’eraient engages < au silence absolu en ce qui nouche les mysneres de l’Ordre »3~. ~.

4-445

S

55 sRire philosophique iralsen. 56 Paris, Dorbon, 1913, oouv

arc- c-it, p 187 Cditioni en fac-similC, Paris, DCmCter, 2002. ~

169

LA FRANC-MA§ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

Dans un aurre genre enfin: [‘Oidre des Rose-Croix esoneriques, fonde par Franz Harnmann en 1888, sera parniellement absorbe par l’OTO de Reuss, dont Teder est alors le rapporneur ~ Paris. Selon le compre rendu du convent, quanorze aunres socienes ininianiques, dont la lisne seia nenue secrete, ont ene represennees par leurs propres delegues, arrives le 9 juin, deux jours apres l’ouvernure des travaux. Represennees par qui? Par Papus, Teder, Reuss tres vraisemblablement, en quelques aunres occultisnes peut-enre. Mais quelles organisanions? I dennifions quelques candidates probables. L’ Ordo Templi Orientis sans doune, que Reuss, nous l’avons vu, avain associe ~ Memphis-MisraYm, le IX’ grade du premier ordre correspondant au 95’ du second. En depin de la mention de Ia revue sVlysteria, qui, prenant le relais de l’Initiation, en janvier 1913, se presente en effet comme l’organe officiel» de dix formations, dont 1’» Oriental remplar order (OTO) (Londres en Berlin) s5~, Papus, apres en avoir re~u une panenne de Reuss en 1908, a- r-il reellement implanre ou fain implanner l’OTO en France, ffir-ce sous la forme d’une unique loge parisienne? J’en doune. De l’~glise gnosnique sans doure, que Jules Doinel (1842-1902) a fondee en 1892, apres avoir ene consacre en 1890, a-n-il explique, par les eveques desincarnes ~du synode albigeois de Monns~gur En 1892, Doinel a consacre ~ son tour Lucien Chamuel, din T Bardesane, Emmanuel Fabre des Essarts (1 848-1917), dit T Synesius, qui lui a succede au patriarcar en 1896, en... Papus, qui prend pour nom d’eveque son troisieme prenom, Vincent. Au convent, l’~glise doinelienne est representee par Fabre des Essarns, patriarche en tinre, mais une aunre ~glise gnostique, canholique ou universelle, dont le ~iege est ~ Lyon, vient d’enre consnituee par Jean Bricaud, er elle ne tardera pas de supplanter dans le cceur en dans la pranique de beaucoup d’occulnisnes l’~glise gnosrique premiere du nom. A l’issue du

convent, Papus consacrera ou fera con sacrer, dans Ia filianion de Doinel, Theodor Reuss, qui fondera ~ son tour une Gnostisch Katholische Kirche, dont Ia doctrine en la pranique sont ~ cent lieues de celle de Doinel comme de celle de Bnicaud. Passons. Faur-il y ajouter le Groupe independant d’enudes esoteriques, qui avair vu le jour sous la ferule de Papus en 1889, rue Turbigo, ~ Paris? Faun-il y ajourer l’Hermetic Brotherhood ofLuxor de Peter Davidson (1837-1915) que Papus considerain comme son maitre de pranique occulte, de Thomas H. Burgoyne (1855-1894) er de Louis Maximillian Bimsnein, din M~ Theon (-1848-1927), dont Fran~oisCharles Barlet, de son vrai nom Albert Faucheux (1838-1921) est alors le represenrant officiel en France? Mais quoique Papus air souhaine arniculer Ia HB of L sur l’Ordre marninisne, en 1908, celleci n’ avait-elle pas deja disparu sous sa forme premiere ? 60 Faur-il y ajouner la Fraterniias The3auri Lucis, fondee en 1897 par Sedir, Marc Haven en Papus? Cenne confrenie, authenniquement chrenienne er verinablement secrete, s’inspirain du message evangelique de Monsieur Philippe, er elle ennendain nransmenrre ~ quelques rares elus une tres pure initiation rosicrucienne. Faun-il y ajouner Ia Societas rosicruciana in Anglia dont Reuss avain re~u delegation pour l’Allemagne, en oii il serain surprenant que Teder en Papus n’aienn pas ene admis? D’autant que la Rose-Croix kabbalistique avaienn signe un accord, en Ia personne de son grand maitre, avec la SRIA, represennee par son «supreme magus », selon lequel les membres des deux organisarions avaienr un droin de visire reciproque, chacune mennant ~ Ia disposition de l’aunre ses propres revues 6i Faun-il y ajouner Ia Golden Dawn in the Outer, fondee en 1888 par Wynn Wesnconn, Samuel Liddell Marhers en W. R. Woodman ? 62

168

60 Sur I’hisioire er la doctrine de cerre organisation, voir, supra, note 37 61 Dans l~atrcnte du chapitre de l~ouvrage ~ parairre sur Les stIrs de Ia Rose-Croix, qui exploiters noramment Ics pieces du dossier OKRC du Fonds Papus (bibliothequc municipale de Lyon, ms 549 1-7), cf mon article consacre ~ La Rose-Croix kabbalisrique ~ lInitiation, n’ 3, juiller-seprembre 2001, pp 173-185, qui reprodust norainment le rexte de cer accord. Du meme dossier, Robert Asnadou a lui-meme publie les feusllers d’examens de Marc Haven er de Paul SCdir pour le baccalaurCat er Ia licence en kabbale, avec isis ritucl: Ordre kabbalistique de Ia Rose-Croix. Riruel dci assemblees ~, l’]nitiation, n’ 4, ocrobre-decembre 1978, pp 206-210 62. Sur cer ordrc, volt R. A Gilbert, The Golden Dawn Twilight of the Magic-ians, 1983

57 Cf.

infra, note 61 58 Alfysteria, revise mensuelle illustrCe d’etudes initiatiques publsee sous Ia direction du Docreur Papus, avec pour secreraire de redaction Leon Combes, avait son siege is, rue SCgssser, E Paris. File cessa de parairre en 1914 59 Sur l’~glise gnosrique aux ramifications er aux deviations multiples, von l’escellent entrerien d’Alain Pedron avec T Jacques Quest-cc que l’~glise gnosriquc ? ~ l’Jnic-iation, n’ 3, juiller-seprembre 1978, pp 147-162, (qui repiodust noramment Ic tCmoignage de Dosnel sur sa consCeration spiriruelle), que vient fort uulemeni complCter er corriger sous le m~me tine le dossier constirue par T Jacques, l’Esprir des c-hoses, n’3, hiver 1992, pp. 4-16. 4-3<

170

LA FRANC-MA~ONNERtE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

En 1893, Manhers en a constirue ~ Paris le temple Ahathoor n0 7 o~i Papus, le 21 mars 1895, a re~u le grade de neophyte, mais il n ‘ira pas plus loin 65 Cest Papus, ennoure des membres du bureau, qui le dimanche 7 juin, ~ 10 heures, ~ lH6tel des Socienes savannes, 8 rue Dannon, recoin les delegues des differents nines, avant dexposer le bun de l’assemblee en l’ordre du jour. Apres une premiere reunion 4 ~ 14 heures, dont les sujens ne sont pas ma~onniques, il ouvre enfin les travaux rinuels, ~ 17 heures 30, au Temple du Droin Humain, 51 tue du Cardinal Lemoine, par une nenue blanche marniniste. Lassisnent Georges Descormiers, din Phaneg, en Edmond Dace, qui president chacun une loge marrinisne parisienne 64 Les travaux se poursuivent, ~ 21 heures, par une nenue blanche ma~onnique, placee sous La presidence d’honneur de John Yarker, que son grand ~ge ret tent en Anglenerre, en Ia presidence effective de Papus, qut passe ensuine le mailler ~ Teder. La journee du lendemain, lundi 8 Juin, enant consacree ~ des causeries non-ma~onniques, nous n’en reniendrons que le banquet, donne ~ 19 heures ~ lH6tel des Socienes savanres, o~i sont pornes plusieurs roasts, dont un du grand maItre allemand dont nul article, pas plus d’ail]eurs que le Compte rendu, ne trahissent l’identine. Seules apparaissent quelquefois les initiales de son pseudonyme... II sagin evidemment de Theodor Reuss, qui va jouer un premier r6le dans la soiree du lendemain. La journee du 9 juin est elle-meme occupee par des travaux er des causenies sans rapport avec la franc-ma~onnerie. Mais, ~ 20 heures 30, Teder ouvre dans le meme temple les travaux d’une nouvelle nenue ma~onnique, assisne de Dace comme oraneur, en presence des delegues des rites ma~onniques spirinualisnes en mention significanive du >< rite marninisre ». —



Une F6d~ration internationale des rites unis La premiere resolution adopree se soir-l~ implique la fondarion sd’une Federation Ma~onnique Universelle soumise aux anciennes 63 Robert Amadou, les enfants fran~ais dAhathoor ~ Thc’Idma, juiller 1990 64 Il y avair alors tross loges marrinisres en ictivite ~ Paris, lune dirigec par Phaneg, lautre par Dare, et Ia trossieme peut-~trc placCe sous Ia presidence de Papus Cetre derniere loge erast absolument fermee er lidentite m~me de son prCsident er de ses membres ne devair pas ~ne reveler

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

171

constitutions reconnaissant le G A D L U.~. » (sc. le Grand Architecne de l’Univers), ~ laquelle adhereratent les rites spirinualisnes represennes, dont eie rite marrinisne ». Teder est aussit6t designe comme chef du secretariat de La Federation, dont le siege est fixe ~ Paris. Il sera dailleurs nomme par l~.glise gnosnique universelle de Bricaud, le 25 octobre 1912, comme lun des deux ~legansgnosniques» (launre legan enant l’Italien Eduardo Erosini) aupres des puissances ma~onniques de la Federation spirirualisne. Des le mois de juiller 1908, l’Orjlamme de Reuss publie les articles discunes en adopres le 9 juin precedent, que voici: 1. La Federation Ma~onnique Universelle a pour bun l’Union en le Progres de rous les Rites Ma~onnique qui La composent. < 2. Chaque Rite federe conserve son aunonomie complete, son organisarion inrerieure en ses snanurs, sans que la Federation atn a s en occuper. «3. Chaque Rite federe s‘engage seulement ~ recevoir franernellement les Membres des aunres Rites egalement federes en ~ enablir des Relations franernelles avec rous les Rites de la Federation. <4. Pour organiser en centraliser les efforts de La Federation Ma~onnique Universelle, un Bureau Central est enabli ~ Paris (France) sous le nitre de: Secretariat de Ia Federation Ma~onnique Universelle. “5. La Federation Ma~onnique Universelle groupera aunour des Rites federes exisnant dans un pays les nouveaux elements qui pourront enre constitues. s 6. Quand aucun rite federe n’exisre dans une Contree, La Federation Ma~onnique Universelle se reserve le droit derablir des formations rannachees ~ un des Rites federes, sans avoir ~ renir compre des protestations des Rites non federes, enablis dans Ia contree. a 7. Quand un Rite Ma~onnique enabli dans une contree quelconque refuse d’ennrer en relations avec la Federation Ma~onnique Universelle, la dine Federation se reserve le droin derablir dans Ia dine contree des formations dun Rite federe 63 En decembie 1909, dans les memes colonnes, Papus en personne enfonce le clou, qui donne lambitieux programme de la Federation, dans une note danee de Paris, le 30 novembre 1 909, que l’Initiation reproduir ~ son tour le mois suivant: .~.

..

..

..

65 Oriflamme, Berlin, juiller 1908, pp 3-4 Nous avons conservC lexces de capstales initiales, mass les abrCviarions ma~onniques oni ere deseloppees er quelqucs coquilles corrigCes.

LA ERANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

«La Mai~onnerie Universelle a mainrenant constinue ses moyens dacnion, il sagin de les mentre en ceuvre sans plus nous inquiener de nos adversaires qui ne nous inneressent en nien. «Nous devons passer aux acres. «A cet effen nous avons consninue un Bureau Central d’Informanions ~ Paris. Nous possedons nous les instruments uniles. De plus, nous avons organise des bureaux correspondants pour routes les langues enrangeres, en chacun des Rites Unis peun cotrespondre avec nous dans sa langue sans avoir ~ rien faire traduire. [...] «De grandes reformes sont ~ accomplir dans Ia Franc-Mai~onnenie. «10 Revision soigneuse des Rinuels en etablissement defininif des Mons de Passe er des Mons Sacres dapres leur origine hebraique ou cabbalisnique. «20 Enablissement du sens hisnorique symbolique er social de chaque grade des divers rites. «30 Adaptation du Rituel des Grades reconstinues ~ Ia Science Moderne en ~ nonre epoque sans toucher au symbolisme original. «40 Enablissement de cahiers secrets de chaque grade enablis de relle some que noune indiscretion des profanes ou des ma’~ons nonaffilies ~ nonre union sort impossible. «50 Modification legere des signes de reconnaissance pour permentre aux Membres des Rites Unis de se reconnainre entre eux sans eveiller l’attention des membres des aunres rites. «6~ Transformation des Dipl6mes en creation effective du Passeporn Mai~onnique. «70 Organisanion rapide du Convent Postal periodique. [...] « Nos relations avec les divers centres de Rose Croix, nos grou‘pements de cabbalisnes en dhermenistes, nos archives provenant des centres dillumines Marninisnes, l’appui donne ~ nos efforts par les Mai~ons les plus instruins en Europe en en Amerique, nous permenrent d’essayer cenne reforme avec de serieuses chances de succes 66 Er Papus de reclamer Ia nomination immediate dun correspondant de la Federation dans chacun des supremes conseils unis. Las, ce beau projen nira pas bien loin, qui sera pourrant repris, nous le verrons, en 1920, sans guere plus de succes, puis en 1934, ~ Bruxelles, oii nainra Ia FUDOSI 67

Voici, riree de Ia meilleure source la Issne des represennants de Ia Federation, en 1909: John Yarker, 33e, 90~, 97e, grand hierophanre mondial; en les 33e, 90’, 96’, grands maitres nationauxsuivants:

172

66 > Secretariat Ma~onnique International (Union des rites ma>~onniques) 4>, Oriflamme, art. cit , p 4 Nous avons respecre lexces de capirales initiales Cf egalement I‘Initiation, janvier 19 10 67 Cf StIr I-Jidronymus ec- Ia FUDOSL op c-ic-, door Ia preface de Robert Ainadois

173

Gerard Encausse ~ Paris ; J. Villarino del Villains ~ Madrid, le capiname C. Moroiu ~ Bucarest, le Dr Marando au Nepal, le senaneur Figlia, H.G. Goodale, le senaneur Filipescu, le baron Salverda, le Dr Crisnoforo, Guirana y Garcia Max Scheuer, l’amiral H. Howard, le professeur Emanuel Galanis ~ Athenes, Abramino Ti]che, Eduardo Frosini, ~ Florence 65

Le Supreme Grand Conseil G6n~ra1 des rites unis La seconde resolution du Congres implique le renour en France des rites egyptiens. Car apres avoir constane lirregularine de Ia francma’~onnerie frani~aise, en du Grand Orient de France au premier chef, contre lequel Teder n’a pas menage ses critiques (alors meme que le Grand Orient a au Convent ses observaneurs), l’assemblee decide «~ l’unanimite de ses membres, de constinuer ~ Paris4 un Supreme Grand Conseil er Grand Orient du Rite Ancien er Priminif de Ia Ma~onnerie pour Ia France en ses Dependances, daccepter du Souvetain Sanctuaire er Grand Orient de Berlin Ia Panenne constirurive, en denablir un Bureau central sous le ritre de Secretariat de Ia Federation Mai~onnique Universelle 69 Le proces verbal de cerne resolution est aussit6t transcrit sum le livre d’or du grand maItre Theodor Reuss, en ces nermes «Trois 33’ en onze 30’ signerent ce document qui apparnient desormais Ihisnoire. Les F P. (Papus), R. (Reuss), T. (Teder), 33’, er les FF. H.B. (Brouilloux), B.B. (Biagini ?), A.B. (Beaudelon), V.B. (Blanchard), P.S. (Schmidt), L.G. (Gasnin), E.D (Dace), J.D. (Desjobern), P.L. (Phaneg), en E.G. (Gatin) 30’ ~ ii Etape suivante : lors de deux reunions, respectivement renues le 23 en le 24 juin 1908, le Souverain Sancnuaire en Grand Orient ~.

..

esquisse Ihistoire d’une aurre federation inusarique, Ia FUDOPSI, fondee ~ Paris en 1939 68 Oriflamme, Berlin er Londres, dCcembre 1909, p. 1 69 Compte rendu tomp let des Travaux du Congres op c-sc-, repris par Robert Ainadois, » Le Grand Congres
.

17 174

LA FRANC-MAIONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

de Berlin examine Ia resolution vonee par le convent. En le 24, il decide ~ l’unanimite de ses membres d’accorder aux quanorze signanarres du proces verbal une panenne constinunive d’un Supreme Grand Conseil general et Grand Orient pour Ia France en ses dependances des rites unis, qui sont, rappelons-le, les riles de Memphis en de Misrafm, auxquels il convient generalement d’associer le rite ecossais Cerneau, rival du tine ecossais ancien accepre. La parente est signee en scellee ce jour-li ~ Berlin 7i• Elle designe Papus comme grand maitre pour Ia France, 33e, 96e, en Teder comme depute grand maitre, 33’, 95’. De Londres, Ia revue Oriflamme de Reuss s’empresse d’annoncer Ia nouvelle, er diffuse [es principales resolutions du congres. En France, le grand maitre allemand ayant adresse le meme compre rendu ~ lAcacia, Ia revue le publie assorni de commennaires, en janvier 1909, dans un article signe 0. Ponren, sous un nirre qui en dir long: >< Les contrefacreurs de Ia franc-ma~onnerie» ~ qui range dans le meme panier le Drorn Humain, cerrains rites egyptiens en Amerique en Ia nouvelle formation de Papus. Deux mois plus nard, dans les memes colonnes, une nouvelle annaque en regles vise «La fumisnerie papusienne », sous Ia meme signature, qui reproduin le nexte du proces verbal du Souverain Sancruaire de Berlin En avril 1909, un nouvel article de l’Acacia insere dans ses colonnes une lentre, danee de Paris le 22 fevIier 1909, co-signee par trois jeunes eleves de Papus, qui y prennent sa defense, fiers de leur tout neuf 90’: Jean Desjobern, Victor Blanchard en 75. Rene Guenon En mai 1909, A. Thomas leur repond ~ son tour ~

~.

71 Cerre parenre cit aujourd’hui perdue. Prut-&tre faisait-rile parrir des dspi6mrs alirmands aliegues par Philippe Encausse (Papus, op c-it, p 75), qui iui furent voiCs, Ic 17 aoCir 1942, par Ia Gestapo, rt quil ne put rerrouver ~ Ia Liberation, conrrairement ~ d’aurres dip l6mes dr Papus qui avairnt ete conserves au siege du fameux Service dci socieres secretes. Mais i’rxisrrncr de cerre charte nr fair aucun doure, et Irs interrogations soulevees ~ son sujer par Gasrone Ventura (Les rites ma 1wnniques de Misraim c-c- Memphis, op c-ic-) n’onr pius lieu detre II cit vrai qur Ventura, qui avait une confiance limiter en Jean Bricaud, sa source principair en i’rspecr, n avair pu consuirer ni Ic Compte rendu du convent, ni irs articles de I’ Oriflamme er de I’Ac-ac-ia. 72 Janvier 1909, pp 31-5]. 73 L’Ac-ac-ia, mars 1909, pp 135-137 Cci rextes ont ere fort opportunement irprodusts par Robert Ainadou, Preface, pp. XIiI-XIV. 74 LAc-atia, 1909 75 » Toujours Papus », L ‘Ac-ac-ia

K

175

76, En assez 1910,discrenement, lorsqu’il publie Ce que doit le savoir un du maitre mafon Papus, en sans precher moms monde pour son camp, fain allusion ~ Memphis-Misraim, quoique cenne evocanon, unique dans l’ouvrage, ne constinue pas un appel. Car le soin de preparer les mines de cenne ma’~onnerie, dont Papus reconnaIn au passage le caracrere marginal, est laisse, ecrin-il, d’autres tines, dont Memphis-Misraim constinuerain en quelque some un sancnuaire innenieur. Un ensemble de hauns grades ~ vocation illuministe, telle est bien Ia definition que Papus pourrain donner des rites egypniens, er parniculierement de Ia puissance mai~onnique qui s’est consninuee en France pour les administrer, en dont il ne souffle mor. Le nemple-chapinre INRI en Ia loge Human idad de Paris, sont alors vraisemblablemenn les seuls aneliers ~ travailler rinuellement, er c’est, ce semble, ~ partir de 1908, au rite ancien en priminif, qui est en realine le rite de Memphis. Sur Ia loge [-lumanidad, consignons ~ present non sans quelque prudence compre renu des circonstances le nemoignage nardif de Victor Blanchard, son secrenasre, aux aurorines de l’Occupation venues l’interroger sur ses acnivires initianiques : <>Une branche du Rite ancien er primirif de Ia ma’~onnerie ayann ene creee ~ Paris, en 1906 ou 1908, par Charles Denre, din Teder, ami du Dr Papus, j’en devins membre du 3’ degre en assisnai jusqu’en 1910 ou 1912 ~ ses nenues tres irregulieres (trois ou quatre par ans). La loge dont je fis parnie s’appelait Humanidad en tomba en sommeil ou meme disparut en 1912. Les travaux y enaienn stricrement consacres ~ l’etude des philosophies officielles er esoneriques, au symbolisme religseux, hermenique en mai~onnique, aux sciences hermeriques, ~ l’hisnoire philosophique de l’humanite en de Ia ma’~onnerie en ~ Ia morale de celle-ci. [...] Je dois ajouner que j’avais re’~u par l’intermediaire de Denre, en 1908, ~ Ia suite du CongIes spirinualisne nenu aux Socieres savantes, Paris, un dipl6me de 30’, 90’, 95’ du Supreme Conseil de MemphisMisraim de Berlin en, cela, sans aucune initiation ou consecration et sans paiemenn d’aucun droin. En 1916, un dipl6me idennique me fun encore remis par Denre, dans les memes conditions que precedemment, pour le Rite ancien en priminif de Ia ma’~onnerie snalienne ii. ~.





~.

76 Paris, Fiches, 1910 A Ia demande de Philippe Encausse, Maisus Lepage a rendu un nouvel hommage ~ Papus, en 1952, en prefa~anr Ia quarrieme edition de err ouvragr (nouv. editions, Paris, Teleres) 77 Archives Grand Orient de Francs.

176

LES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

LA ERANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

S’agissant des memes hauns grades, une equivalence avain ene decrenee, dans un souci de bonnes relations avec l’Ordre marninisne, dailleurs de plus en plus ma’~onnrsanr. Au grade de maitre correspondain le degre marninisre d’associe, au 18’ grade de chevalier rosecroix, correspondain le second degre marninisne, dininie, le 30’ grade de l’ecossisme equrvalant quant ~ lui au supenieur inconnu, troisieme grade marninisre. Le Grand Conseil general de Papus en de Teder ne parviendra pas on s’en doure ~ supplanter les deux grandes obediences fran~aises. Du resne, le Grand Orient ira jusqu”a reconnaitre Ia loge Humanidad, en 1910 ~ D’autres nemps, alors, sont venus. En 1913 voin le jour la Grande Loge Nanionale Independanre et Reguliere, aussit6t reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterte, qui travaille au rite ecossais recnifie, pour lequel Papus ne peun avoir que sympathie. Des 1914, le patron de l’Ordre marrinisre engage des pourparlers avec le grand maitre de Ia nouvelle obedience, ~douard de Ribaucourn, afin de constinuer en son sein quelque anelier ma~onnique. Le projen resre en plan quand Ia Grande Guerre survient, alors que Papus se porte volonnaire sur le front oCr il sern comme medecin-chef, avant d’etre evacue apres avoir contracre Ia nuberculose dont il meurn, le 25 ocrobre 1916. Il er~.in nanurel que lui succed3.t [e plus proche de ses collaboraneurs. Alors meme que Gerard Encausse avain, semble-n-il, souhaire Ia dissolution de l’Ordre marninisne, Teder est donc elu ~ sa ptesi. dence par le Supreme Conseil, le 29 novembre 1916, en ii prend aussi Ia tete de l’Ordre kabbalisnique de Ia Rose-Croix. S’ensuit parallelement sa designation ~ la grande maitnise du Supreme Grand Conseil general des rites unis pour Ia France, doni il etait jusque-l~ le depute grand maitre. Mais Memphis-Misraim esi alors en sommeil en France, comme d’ailleurs en Allemagne, en Teder n’aura pas le nemps de le reveiller. Les deux ans de guerre de sa grande mairrise ne se caracrerisent par aucun aunre fain marquan que celul d’une accentuation des rapprochements de Memphis-Misraim en de l’Ordre marninisne, que Jean Bricaud porrera un peu plus nard ~ l’extr~me. Deux lentres, l’une de Teder en 1916, l’autre de Bricaud en 1917, nemoignent alors des relations des deux hommes avec Edouard de Ribaucourn, qui abounissent en 1917 ~ Ia constitution d’une ephe—

78 Robert Ainadou,



»

l’errcur spirire de RenC Guenon

»,

arc- c-it.

177

mere loge du tine ecossais recnifie, La France n0 .7, qui realise ainsi, sous les auspices de Ia Grande Loge independanne er reguliere pour Ia France, le projen lance par Papus des 1914. Installee en 1917, au 282, rue Saint-Jacques, ~ Paris, la loge reservee aux membres de l’Ordre marninisne compre parmi ses fondaneurs, Edouard de Ribaucourn, venerable, Macaignes, Thibaud, Grand, Bricaud, Lagreze, Perrin, Jollois, Wyss en Bormand. Mais elle eneint ses feux des 1918 Charles Derre semble alors manquer ~ l’appel, qui, selon Bricaud, travaille pourtant acrivement, en pays errangers surnoun, ~ Ia prosperire de ses organisarions. De rerour d’un sejour en Iralie, ii est atneint d’une phlebine qu’il neglige de soigner, en part pour l’Angleterre. Son erat de sante s’aggrave, qui l’oblige ~ regagner la France, au mois de mars 1918. Mais Paris est quonidiennement bombarde. Bricaud raconre: <>J’enais alors mobilise ~ Clermont-Ferrand. II resolut de venir s’installer dans cenne ville afin de pouvoir plus aisement travailler avec moi ~ la reorganisanion de nos Ordtes que Ia guerre avain desorganises. Mais, de mois en mois, sa sante devint plus mauvaise er en seprembre ii dun enre transporne dans une clinique chirurgicale pour subir l’operation de l’ablanion d’un pied. Ii etal~ trop nard, helas... » «Je le revois ecrin encore Bricaud dix ans apres comme si c’etait hier, lurtant desesperement contre Ia morn: il ne voulain pas mount! » Dans la nuin du 25 au 26 seprembre 1918, exienue par une lunne inurile, Charles-Henri Denre s’en va rejoindre son frere Papus ~ l’e~~-~~l orient. ~





79 FIle scra rardivement reveillee, Ic 16 avrtl 1961, sous les auspices de Ia GLNF OpCra, pat Vincent Pianquc er quciqucs ma~ons marrinisres, dont Pierre Mariel, qus en scra Ic premier venerable, Robeir Ambelain, Jean de Foucauld, Pierre de Ribaucourt, er beaucoup d’iurrcs freres eminents (cf. Aperr-u hisc-orique du Regime cic-ossiiv rec-tifid», de I~i Griinde Loge c-riidic-ionnelle ec- symholique — Opera ec- de Ia R I La France >~, Chaponost, Imprimerte Bosc, 2000). La GNLF ayanr ~ son tour reveillee La loge La Franc-c-, ii existent done aujourd’hui deux loges qui Sc r~ciamint din Ia loge snirsale din cc 80 J. Bricaud, >, In Memoriam », Anniiles inic-iiic-iques, n’ 35, juiller-seprembre 1928, p.429 81 Idem, pp 427-428

Si

CHAPITRE IV

JEAN BRICAUD El LE SOUXTERAIN SANCTUAIRE POUR LA FRANCE

Apprenti cherchant ~ Lyon Le lyonnais d’adopnion Jean, ou Jean-Baptiste qui signair souvent Joanny Bnicaud imporne ~ l’occulniste connemporain, il ne peun laisser indifferent le gnosrique chrenien, le marrinisne, le ma’~on spirinualisre d’aujourd’hui, par del~. les ecoles ou les groupes D~5 l’adolescence, le monde de l’occulte l’a seduit, en il chercha des —



~.

lots avec plus ou moms de bonheur ~ associer occultisme en teligron, en peri~ant les arcanes occulnes du chrisnianisme en en sondant les mysneres de l’initiation. N’tmpornent au fond les extravagances et les faiblesses humaines, il en a servi Ia cause, ~ Ia gloire du Grand Architecte de l’Univers, dans une quete sincere, conscient de Ia vocanon que le desnin lui avain fixee, qui erain de nransmennre Ia tradition qu’il avarn lui-meme rei~ue, parniculierement en ce milieu occultiste de l’entre deux guerres, dans la mouvance de Papus en des anciens compagnons de Ia hierophanie. Ce mage au regard de mystique avain Ia carrure d’un ininiareur, en son ceuvre meme est encore capable d’instruire en d’eclairer les hommes de desir, pourvu que ceux-ci 2. sachent en separer le bon grain de l’ivraie 1 Cf Ic poirrair, inCvitablcminnr un pcu hagiographiquc, quinn dresse son epouse, » Jean Bricaud ~>, Ilnitiation, janvier-mars 1962, pp 33-38; ins surrour Constant Chevillon, » La vie ~r ~ idees din Jean Bricaud ~ Annales initititiques, n’ 56-5 7, janvier-juin 1934, pp 687-705, »Jean Bricaud, ecrivain er confe. ineneser 44, Annales initiac-iques, n0 58, juiilct-iotit 1934, pp 708-712. 2 Pour un premier apcr~u bibliographique, voict Ia hare din sea piincipaux ouvragcs imprimCs: Un disciple de Saint-Marc-in Duc-oic--Memhrsni d’apri~s des doc-umenis inedits,

Mm, Jean Bricaud,

—4

P

180

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Jean Bricaud nait le ] 1 fevrier 1881, au hameau de Thol, commune de Neuville-sut-Ain, de Jeannerne er Gabriel Bnicaud, culnivaneurs, en il passe son enfance au ch3.teau des barons de Saint-Didier. Au petit seminaire de Meximieux oCr le placent ses parents, l’esotedeja [‘interesse, alors qu’il decouvre Papus sous le regard inquien de ses instrucreurs religieux. A seize ans, decevant l’espoir des siens, il refuse d’entrer au grand seminaire en de prendre Ia robe sous l’egide de [‘~glise romaine. La vocation I’appelle en dautres lieux oCr Ia Providence va le fixer: sa famille l’envoie alots ~ Lyon, oCr il arrive au mois d’octobre 1897, en oCr ii demeurera jusqu’au rappel de Dieu. Aussit6t employe au Credit lyonnais, il y suivra Jusqu’~ Ia fin une carriere sans enthousiasme. Pour lui, l’important sera roujours ailleurs, c’est-~-dire au sein du riche microcosme de loccultisme lyonnais, tout aussi renomme que du nemps du grand ancetre JeanBaptiste Willermoz (1730-1824) dont il ne va pat nardet de revendiquer l’heritage. Bricaud ne quinnera Lyon que le remps de son service milinaire, ~ Modane, en Savoie, er de sa mobilisanron pendant la Grande Paris, Chacoinac, 1901 , Premiers didments doc-c-ulrisme, avec- figures, 1904, Fldmenc-s dic-strologie pour faire un horoscope, Par]s, Librairse du magnetisme, s d [1906], La pc-iste .=gliseantic-onc-ordataire Son histoire. Son dc-ac-actuc-I~ Paris, Bodin, 1906, Catdc-home guosrique ii I’usage dc-s fidi.lc-s de I’L’>glise c-ac-holique guostique, 1907, (ed. en fac.simsle CIREM, 1995) , E.c-posic-ion de Ia religion c-hrdtiennc- mode>-ne (en collaboration avec Louis-Sophrone Fugairon), Paris, Charcornac, 1909; JK Huysmans c-c- Ic- sac-anisme d’aprds dc-s documents inddiis, Paris, Chacornac, 1912 (nouv ed, id, 1913), Huyrmans, oc-c-ultistc- ec- magic-ic-n, avec une notice sur Ic-s hosrses magiques pour c-omhac-c-re les envodtements, Paris, Chacornac, 1913, L Arnidnie qui agonist Ic-s massacres arnidnic-ns, l’Armdnic- c-c- Ia guerre, Paris, Chacornac, 1916, La guerre er Ic-s prophdties c-dldhrc-s, dtude hutorique c-i tric-iquc-, Paris, Chacornac, 1916, Le mystic isme ii Ia c-our de Russic(de M>” de Krudc-ner tI Raspouc-ine), Paris, Chacornac, 1921, La messe noire anc-ienncc-c- moderne, Paris, Chacornac, 1924 Le Maitre Philippe, Paris, Chacornac, 1926 (nouv. ~d. en fac simile, Paris, Le Monde mconnu, 1989), LAhhd Boullan, (Docteur Joha>snes de L~l-Bas) Sa vie, sa doctrine c-c- sc-s prac-iques magiques, Paris, Chacornac, 1927, Les iIIu minds dAvignon, dc-udc- ss c-c- Ic- chanoine Docre, annonce ~ paraIrre en 1935, ne semble pas avoir CrC publie. Les articles din Bricaud, noramment dana l’Inzruirion, Lc- Rdvc-il gnostiquc- er lea Annales inituic-iques, scrasent recenser D’aurre part, un fonda Bricaud auquel nous aurons souvent recours dana Ic prisent chapirre er dana lea suivanra a CrC sommairement invenrorid par Robert Amadou, ap » Lea archives din Papus er Ia Bibliorheque municipale din Lyon 4>, I’Initiation, op c-ic-, p 87

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

181

Guerre. Le 7 ocrobre 1905, il epouse Marie-Anne Neysson, dont il divorce en 1911, pour se remanier, le 2 decembre 1929, avec EugenieAntoinette Allemand (1884-1958), qui le secondera desormais dans routes ses entrepnises. Des son arrivee Lyon, en 1897, Bricaud frequenne, 9 rue de Bonnel, la boutique du libraire Gervais-Annet Bouchen (1863-1927), alias Elie Alta, ou Elie Steel, maitre es sciences occulnes Ce marninisne le remarque comme un neophyte sun le seuil, er le presente ~ un guide tres sflr: le Dr Emmanuel Lalande, din Marc Haven ~, innime de Papus, qur l’introduit aupres de leur maitre commun, son beau-pete, Nizier Philippe, qui realise des prodiges par son magnenisme tout spiriruel, au 35 rue Tete d’or. A cerne adresse siege aussi la branche lyonnaise de l’~cole de magnetisme, fondee ~ Paris en 1893 par Hector Durville, dont Philippe a ene nomme direcreur ~ Ia demande de Papus. Le 6 decembre 1897, Bnicaud sy fain inscnire, en ii s’y fera desormais instruire S’ensuivent dautres frequentations lyonnaises: le philosophe Pierre-Camille Revel (1853-1932) 6 le magneniseur spinine Alphonse Bouvier (1851-193 1), en le mage Jacques Charron (183 1-1911), eleve dEliphas Levi, qui devient le maitre de kabbale en de magie que Bnicaud ira ecourer pendant des annees, deux fois par semaine, dans Ia chambre qu’occupe le mage, rue de Ia Vilenne, en ban[ieue lyonnaise7. Si j’en crois Eugenie Bricaud, des 1899, k dix-huin ans, alors ~.

~.

~.

3. Sur Boucher er sea relations avec in milieu occultism, cf. l’excinllenre etude din Jcan Saunier, Else Steel-Mater er Ic renouveau des Crudes sur Ia Franc -Ma~onninrse illumansare ~ Ii fin du dur-neuvieme sierle 4~, ap. Smeel-Marer, Arc-hives secrdtes de Ia Franc--miqwnnerie, Geneve-Paris, Slaikine, 1985, pp. IX-XIVII 4 Dana in court article necrologiquc ssgnC 4 J.B. ~>, consacrC ~ Maic Haven, Annales initiac-iques, n’ 28, ocrobrc-dCccmbre 1926, p. 342, Bracaud confie iui-mCme: 44 c car iui qua guida mci premiers pas dana i’occulissme ~> 5 Cf son propre remoignage sur Le Maitre Philippe, op c-sc-, int, sur Ic comexte general din l’cnainigncmcnr er des guerasons de Philippe ~ Lyon, mon propre Monsieur Philippe, lAmi de Dieu, op c-it. 6 Cf lea hommages ~ lui respecrivement rendus par Jean Bracaud, Camille Revel occultism ~ Annales initiatiques, n’ 50, juslier-seprembre 1932, pp 616-618 em Constant Chevillon, P Camille Revel philosophe ~>, idem, pp 6 19-623. 7 Sur Jacques Chariot, voir Ic rCmosgnagc din Bricaud ~ propos din Ia publication du isvrc d’Elsphas LCvt, Les Mysc-=rc-sde Ia Kahhalc- (Paris, F Nourry, 1921), dana lea Annales initiac-iques, n’ 3, ocrobre-dCcembre 1921, pp 87-89 Dc Charror ius-mCme, Bricaud a publiC une 44 Introduction ~ Ia Sainre Science ~>, Annales mindtiques, n’ 2, avrsl-jusn 1920, pp 19-21, er n’ 3, jusller-seprembre 1920, pp 30-33. HClas, le gros manuscrar d’un Dictionnaire dc-s c-c-roses hc-rmdc-iquc-s, jadas conacrvC dana in fonda Charrot din ii Bibisorheque munscapale din Lyon, sous Ia core 5 836, a aujourd’hus dssparu

182

LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

qu’il hesine encore entre l’Occident en l’Orient, Bnicaud correspond avec un «mystique nibenasni> du nom de G.X. Kopp-Robur qui est-ce? qui le dissuade d’embrasser une religion oriennale. En 1902, le voil~ secrenarre adjoint de la Biblionheque idealisne lyonnaise fondee par Marc Haven, oCr Papus vient quelquefois donner des causeries. Desormais, sa voie est tracee. —



De 1’i~g1ise gnostique ~ 1’Ordre martiniste 5

183

rine l’union des trois chapelles : l’~glise johannine, l’~.glsse carmeleenne en l’~g1ise gnosnrque frisionnent en une unique l’~glise canholique gnosnique, qui prend en 1908 le ninre definirif d’~glise gnosnique universelle. Elle sera d’emblee associee ~ l’Ordre marlinisne, puis ~ Memphis-Misraim De cette nouvelle ~glise gnosnrque, dont il assume la fonction panriatcale de 1907 ~ 1934, sous le nomem Jean II, Bricaud elabore, avec Fugairon, les nituels en les canechismes, publies des 1907 ~ Cenne annee-l~, apres avoir collabore Ia revue La Vote, dirigee par Albert de Pouvourville (1861-1940), alias Margioi, eveque gnosnique de Ia lignee Doinel, Bricaud lance sa propre petite revue, Le Rdveil gnosi~ qus sera l’organe de sa propre communaune jusqu’en 1914. tique A Ia meme epoque, dans l’entourage de Papus, Bnicaud, qui frequenne deja Oswald Wirnh (1860-1943), rencontre Teder, dont ii subin [‘influence ma’~onnssante. En 1907, il est mninie dans Ia loge Le Droit Humarn n”2, ~ l’orienn de Lyon, oCr il rei~oit les trois grades symboliques, avant d’etre admis au 18’ grade de cenie obedience qu’sl quinne en 1919, apres avoir ere regulanise par Ia Grande Loge de France, au sein de Ia loge La ftrusalem &ossarse 097 ~ l’onienn de Paris, le 20 octobre 191812 En 1911 au plus nard, le jeune panriarche gnosnsque entre au rite ancren er primitif nouvellement installe en France, er il re’~oit par ailleurs une panenre de 90’ er 95’ du rite philosophique inalien. Sans parniciper au congres-convent panissen de Paris, oCr le panriarche Fabre des Essatns represenre es qualmne l’~gIise gnostique de France, desormais sa nivale, des 1908, Bricaud inrensifie ses relations avec Papus. Le pas est franchi, en 1911, avec un traine d’aminse entre l’Ordre marninisne en l’Lglise gnosnique universelle dont la revue l>Inrtration devient aussin6n l’organe officiel, qui publie d’ailleurs, en janvier 1911, un article de Bricaud sun «La gnose en l’~glise gnosnique moderne»53. ~.

Bricaud rencontre alors Papus, er s’affilie sans doune peu apres ~ l’Ordre marninisne oCr il re’~oit, le 10 fevnier 1903, l’initiation rinuelle, ~ moms que ce ne soin qu’un simple dipl6me, de «supetreur rnconnu », des mains d’un certain capinaine Lachan. En janvier 1901, il entre en relation avec le panriarche gnosnique Emmanuel Fabre des Essarns, dir Synesius, successeur, depuss 1895, de Valennin II, ou Jules Doinel, que nous avons l’un en l’autre deja rencontres. En cenne annee de son vingnieme anniversaire, Bnicaud adhere donc ~ l’~glise gnostique, en le 3 mars 1901, il rei~oit I’mvesninure episcopale de Synesius, dans Ia filianson «spirine ~> de Doinel, pour le diocese de Lyon-Grenoble. Il y c~uvrera aux c6res d’un aunre compagnon de sennier, Louis-Sophrone Fugairon (1846-1922), din Sophronius, docteur en medecine, eveque gnosnique Iui aussi Dans l’intervalle, Bnicaud rencontre Marius Brenon (+1908) em ~douard Souleillon (1825-19 18) ~, derniers survivants des ponrifes du Carmel, fonde par Eugene Vintras (1807-1875), ~ Tilly-sur-Seulles, ~ Ia suite d’appanitions mariales dont celui-ci aurain fain l’objet. Bricaud s’affilie au Carmel, en entre aussi en contact avec B. Clement (+ 1911), dernier represennant de l’~glise johannine de Bernard-Raymond FabrePalapran (1773-1838). En 1907, un concile reuni ~ Lyon par Bricaud er Fugairon confirme Ia separation d’avec Fabre des Essarns en enme~.

~

8 Cf. larriclin necrologique que lui consarre Jean Bricaud, Le Docmeur Fugairon », AnnaIc-s initiac-iques, n’ 11, jusller-seprembre 1922, pp. 125-130. Bracaud lus airrabue par ailleurs un t61e, vrassemblabiimenr ficraf, dana Ia transmission, probablement fictive dIe aussi, din Ia filsarion coen dont il sin rCciame poui i’Ordrin mairinsare. La Bibliotheque municipale din Lyon conserve un fonda Fugasron, comes 5 812 ~ 5 835 (anvenraire ap Roberi Ansadou, » Lea archives din Papus a Ia Bibliorheque munscipale din Lyon », I’Inic-iation, avinil-juan 1967, pp 85-86), dont lea pieces inrCiessenm principalement i’~glise gnosmique. 9 Cf. B [Bricaud], » M Edouard Souleilion », Annales initiac-iques, n’ 2, avriljuan 1920, p 22

-4

10 Jean Bricaud, Cac-dc-hismc- de l’L”glisc- guostique, op c-a Depuss 1995, des Documents de IE>glise guostiquc- de Bricaud, en pinovenance din Ia Bsbliorhi’que munscapale din Lyon, sont Cgalemenr disponibles aupres du CIREM. 11 Organe officiel de l’Eglise guostique universelle (chrdnenne modemne) Paraissant tous Ic-s dc-use mois sous Ia direction de S.B + Jean II, Souverain pac-riarche. Une collection en ear conscrvCe ~ Ia BsblsorhCque munscipale din Lyon Le fac-simaiC daffisaC sur CD-Rom par lea Cdirsons Gourmelermes de rosCe souffre din lacunes. 12.44 Extrair d’une Iemrre du fri’c-e Bracaud en dare du 29 avrsl 1929 o, Rite Ancien ec- Primic-if de Memphis-Misraim Souv Sancc- Pour Ia France c-c- sc-s ddpendanc-es, Bulletin inidric-ur, p 42 13. Repris dana l’Insc-iac-iori, janvier-juin 1957, pp 13-18

I

184

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUATRE

LA ERANC-MAIONNERIE 6GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

185

lyonnais qui re’~oit de lui une derniere lernre, danee du 24 ocrobre 1916, Ia veille meme de sa morn 15 Au moment oCr il quinne Langres pour Clermont-Ferrand, Bricaud figure aussi, avec Edouard de Ribaucourn et Georges Lagreze, parmi les fondaneurs de l’ephemere loge La France, consninuee en octobre 1917, sous les auspices de Ia Grande Loge nanionale independanne er reguliere. Le projet reve par Papus en 1914 vient enfin d’abounir. Au debut 1917, Teder, nouveau grand maitre de l’Ordre martsniste nomme Bricaud legan pour Ia province de Lyon. D’arlleurs, des le 11 janvier de la meme annee, un accord manuscrin entre Teder en Bnicaud, ranifie le maine d’alhiance de 1911 entre l’Ordre marrinisre er l’~glise gnostique universelle. En 1928, Bricaud se souvient: «Je peux dire que les dirigeants verinables de l’Ordre Marninisne enaienm : Papus, Teder en moi. Le F Phaneg conservain le ninre de Secrenaire General, foncrion plut6m honorifique en qu’il allain petit ~ petit abandonner pour se rourner vets le mysnicisme pun, vers 1913, je crois. A cenne epoque le F Blanchard etair president d’un groupe Mart:. de Paris (Loge Melchissedec). Apres Ia morn de Papus, Teder en moi avons prepare Ia reorganisation de l’Ordre complerement en sommeil (en France au moms) depuis aoi3t 1914. J’ai renouvele avec Teder le maine passe en 1911 avec Papus, en l’amplifiann puisque l’~glise gnosrique devenain l’~glise officielle de l’Ordre Marninisne (le nouveau traine fun impnime ~ l’epoque en envoye aux FF.~.. Le F Blanchard fun nomme Secrenaire General en remplacement de Phaneg i6•» Mais Teder s’eneinn ~ son tour, le 25 seprembre 1918, ~ ClermontFerrand, oCr, selon Bnicaud, il enair venu le rejoindre au mois de mars 1918. Teder a-r-il pour aulant designe Bricaud, alors ~ son cheven, comme son successeur ~ Ia nene de l’Ordre manlinisne? Dans les annees vingn, une polemique surgin sur ce point entre Bricaud, ~ Lyon, er Blanchard ~ Paris, qui connesne alors ~ son profit Ia leginimine de Bricaud 17 Il y aura donc desormais deux ondres marni-

La succession de Jules Doinel, que Bricaud a re’~ue, dabord sous Ia forme d’une simple investiture en 1901, puis par une consecranion ninuelle des mains de Papus en 1911, pose un probleme nheologique que les occulnisnes de Ia Belle epoque, ~ commencer par Doinel lur-meme, n’avaienn pat pose. Le panniarche Jean II, lui, ne rarde pas d’esrimer que la filianion spinine» de Doinel ne peun valablement se substinuer ~ la succession aposnolique. En 1912, il prend donc contact avec le parniarche de l’~glise gallicanne, dans Ia lignee du brave abbe Julio, Mrr Louis-Frani~ois Giraud (1876-1 950), qui, selon Eugenie Bricaud, l’ordonne pretre, le 25 juillen 1912, er le consacre eveque, ~ La-Mine-Saint-Amand, le 21 juillen de l’annee suivanne t4• Alnsi, conntairemenn ~ l’~glrse dornelienne, l’~glise gnosnique universelle beneficie, des 1913, d’une aunhennique succession episcopale (qui pourrait bien, cependant, s’etre perdue ensurre, mais ceci est une aunre hisnoire...). En 1914, Bricaud installe enfin ~ Lyon, rue Conforn, l’Ordre marninisne, sur les bases de l’accord passe en 1911. La meme annee, Papus charge Diminri Semelas (1883-1924) d’entreprendre des pourparlers avec Edouard de Ribaucourn (1865-1936), premier grand maitre de Ia Grande Loge nansonale independanne en reguliere pour Ia France en les colonies frani~aises (GLNIR), fondee en 1913 sous reconnaissance de [a Grande Loge Unie d’Anglenerre, pour enablir une loge du rite ecossais rectifie reservee aux matninisnes. Bricaud, mobilise ~ Langres depuis le mois d’avril 1915, encourage en seconde Papus en l’espece, en le projen abounit, ce semble, fin 1916, au moment oCr le patron de l’Ordre marninisne rejoint l’onient enernel. Malgre la guerre, Papus est resne en etroimes relations avec son delegue

..

.~.

14. Sur lea conditions din I’ogdinamson em din La consecration din Jean Br]caud, cc sur sa lignCe Cpiscopale, on peum sin reporter ~ l’Crude din RA., Notice sur ic- sac-erdoce c-c- I’c-rsiscopiit de Mi’ Victor BIanc-hiir4 Paris, h.c., 1945, pp 19-25, que reprend en parrie, en La compiCrant, largicle din Robert Anshelain, » L’Cpiscopam din M~> Jean Bricaud em sa succession >~, linitiation, n’ 2, avril.juin 1964, pp 6 1-73. Le dossier conariruC par T Jacques, » Quest-ce que l’Eglise gnosrsque ~ I’Esprit des c-hoses, 0 3, hiver 1992, pp. 4-16, conrient notamment un tableau din Ia succession aposn molaque dana l’~glise gnosrique, em un tableau des ~gIises em parriarches gnosriques, oCi figure Jean Bricaud, sea prCdCcesseurs em sea successeurs, em un fac-ssmilC din l’accord din 1911, repris din linitiiition, ao(im 1911 Un fac-ssmilC du proces-verbal Crablir en 1948 par M’ Arthozoul, huissier pres Ic Tribunal civil din Bordeaux, enregiarrant Ic mCmoignage de Mi’ Giraud sur cerre consCcrarion, a CiC reproduar par Edmond Pseacha, Gnose c-c- guosticisme, dc-ude sur Ia guose inrerdite par un piitriiirchc- de P=glise guostique iiposc-olsque dAntioche, Lyon, A.C.V, 1998, pp.62-63

15. La correspondance din Bricaud avec Papus n’esr maiheureusement conservCe ni dana in fonda Papus, ni dana in fonda Bricaud din Ia BML. Qui sast oils nile sin crouve aujourd’hui? 16 Extiasm d’une iemrre du 2. 11 28 de M. Bracaud de Lyon cotnmuniquCn par Jean Baylor au S. P. G M Robert Ambelain ~ Bulletin inc-drieur, p. 40. 17. Faure din preuve, conaignons au moms rCmoignage de Brscaud~ En 1918, TCdnr mourrair apres mavoir tranamis mous sea pouvosra din Grand Maitre din l’Ordre Marranisre mm PrCsmdmnm du Sup . Cons par une charre signCn par lum ~ Clermont-

-54

F

186

LA ERANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-M[SRAIM

nisnes, l’un Paris, chenif, preside par Blanchard sous le nom d’Ordre marrmnasne en synarchique, l’aurre ~ Lyon, qum se developpera sous Ia ferule de Bricaud. Des le 29 septembre 191 8, dans une lentre-circulaire danee de Lyon ~, Bnicaud annonce aux responsables en aux membres de l’Ordre marninisne le passage ~ l’onienr enernel de la premiere lumiere de l’ordre, en se reclame de sa succession. Arguant d’une decision prise en commun entre Teder er lui, en date du 18 septembre 1918, il constinue alors, avec le ninre de grand maItre, un a Comine direcreur international, sous le nom de Souverain Directoire Dogmanique du Supreme Conseil» de l’Ordre marnmniste, avec Ausonio Filalene 19 comme premier depute grand maitre, grand conservaneur du rite en president du Grand Conseil d’Inalme, en le baron Aymar de Sanje de ~.

4+



t4

L

Fesrand, em cela In F Blanchard ne i’ignoraim pas. Cependant, en 1920, ml inCunam qunlquna PP parmainna, leur dCciara quil Crasm In Gr Maim de l’Ordre Marrmniarn & Synarchiqun. II nomma in F Muasidon din Paris 330 Ccossams, grand sccrCrasre em rCunir quclqucs FF Ii y cur ~ cemme Cpoque quciques polCmiquea dont on peur rerrouver plus ou moms Ia trace dana Le Voile d’Isis, juaqu’au jour oils, sur consemis, trouvant qun Ia plassanrerin avair asset durC, des PP , a qui j’avaia envoye en communication Ia charm Crabimasant ma succession ICgirmmn dana Ia grande mairrian din l’Ordrn, provoquCment une reunion avec Ic P Blanchard affirmant qu’iI devaim Ctmin grand maitre din i’Ordme marmmnisme, mass an bomnant a cerre acule affirtnanon. C’esm alora qun fur misc sous lea yinux des PP prCsenra, Ia charm de TCder me designant comme son succeascum Le P Blanchard ne put que reconnairre quc cerme charm Crasi bien mnvCtuin din Ia signature din TCdcr Le rCsulram din cerre entrevue fur Ia desorganisarion du groupe Blanchard. Le P Musaidon m’ayanr envoyC son dmpi6me, signC din Blanchard pour quc je In lus rempiace par un aumme signC par moi & tcvCru du scnau du Sup Cons d’aurres PP I’imitCmnnr. Enfin, lea PP ~ qui j’avais confiC Ia charm din grand maitre allement, apres avoir aignC sorre din proces-verbal, Ia montrer is M. Chacornac ainC, direcreur du Voile d’Isia, en lum demandant de bien vouloir publier In rexte din cerme charm er Inur procCaverbal dana Le Voile d’Iais, asmesmant que j’Crais In lCgmrimn grand maitre din i’Ordre marrinsame. M Chacornac qum avaim auparavant mnsCrC des communiquCs du F Blanchard publia In rexte de Ia charm [. .1 (44 Extraim d’une herman du 2 11 28 din M. Bricaud din Lyon communiquCe par Jean Baylor au S P G. M Robert Ainbelain >~, Bulletin inrdric-ur, pp 40-41). Un fac-similC dna annonces du Voile disis 0 3, alieguecs par pp. Bricaud hiver 1992, 84-86a CrC commodCmnnr reproduir dana l’Esprit dc-s c-hoses, n 18. Cc document, dont Robert Ainbelamn a publiC Ic mexte dana Le Martinisme contemporain c-c- sc-s vdritahlc-a origines, Lea Cahinra din Desrin, Paris, 1948, pp 2627, a CrC reproduir en fac-simmiC dana Ins Propos du sdrdniss,mc- grand maitre Gdrard Kloppc-l~ Rime ancien em primirif din Memphia-Miaraim Souverain Sancruasre international, mars 1988 19 Tirulaimin des 33’, 90’ cm 95’ grades en [918, celui-ci semble avoir CrC CcarrC enausme din Ia dmincmion din I’Ordre marrmniamn

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

187

Thoren (+1931) 20 comme deuxieme depute grand maitre, grand inrerprete des symboles er president du Grand Conseil d’Anglenerte ~m. II fixe enfin le nouveau siege de l’Ordre au chateau de Thorent, au sommen d’une monnagne dominant Ia villee de Sahorre, dans les Pyrenees orienniles 22~ Bricaud revendique egilement la succession de l’Ordre kabbalisnique de Ia Rose-Croix, dont le nom sera nounefois change en Ordre de Ia Rose-Croix kabbilisnique en gnosnique en 1922 23• Mais quid de Memphis-Misraim?

Un Souverain Sanctuaire pour la France Au bas de sa circulaire de seprembre 1918, Bricaud ne se reclame encore que des 330, 900 en 95e grades des rites unis, dont il enain deja ninulaire du memps de Papus Comment Bricaud, qui etait donc membre du Grand Conseil general pour Ia France, succede-n-il en l’espece a Charles Denre? Voici, selon l’inneresse Iui-meme, qui s’en ouvre a son homologue inilien Reginald Gambier MacBean: Papus mourun en 1916 (25 ocrobre), Teder lui succeda comme Grand Maitre, puis il mourun ‘a son tour en septembre 1918 en me nransmernanr (‘a moi Jean Bnicaud) ses pouvoirs. Mais le rite enain en sommeil. En 1919, je demandais a Reuss, en raison de Ia situation en France en selon mon desir, de faire revivre le Rite avec les membres qui resnajent. Theodot Reuss, le 10 septembre 1919, me remit une parenne datee de Bile, oCr il residart, me confer ann nous pouvoirs pour constinuet un Souverain Sancnuaire en France, en d’un aunre ~.

20 Sui cc personnage tnCconnu, qui mourra snul, dana son chateau des PyrCnCna p 562 orienralna, dana Ia nuir du 10 au 110 45, avrsi avrml-Jumn ] 931, voir1931, l’arricie necrologique que lum ronsacment 21. Cf IaInspiisce Annales pubbCe initiac-iques, dana lea Propos n do sdrdnissimc- grand maitre Gdroisd Kioppc-L op c-it 22 » Situation aeruelin din I’Ordc-c Marrinsare >, Annales inituitiques, n’ 1, janvierMars 1920, p 9. 23 Pour Robert Anshelain dont j am asilnurs conasgnC l’avma (> La Roan-Croix kabbaliarique ~>, l’Iniriation, n’ 3, juiller-anpmembre 2001, pp 173-186), Bricaud ne pouvair aucunement prCrendre is Ia succession din TCdnr is Ia tCte de I’OKRC, parce qu’il napparrenasm pas is son Supreme Consemi, em n’avamr pas mCmn CrC rc~u docmeur en kabbale.. 24 Ainsi que I’amrearn noramment Ia signature din son article nCcrologsqun du grand hiCrophanre John Yarkem, » Le P . John Yarker ~ Le Rdveil guostiquc-, n0 36, 1913, pp 4-5

r 4—

4.44

I 188

LA ERANC-MA(ONNERIE 6GYPT]ENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

le Grand Conseil des Rites Confederes d’~.cosser me delsvra le 30 septembre 1919 une parenne me permetnant d’enablsr en France nous les rites du Grand Conseal (Rite ~cossais, Memphis en Misraim, Sanctuaire Mystique (Mystic Shrine), Ordre Royal d’~cosser, etc. 25» Tirons a present quelques complements d’snformanions d’une aunre lentre de Bnicaud, en date du 2 novembre 1928: a Par suite de diverses circonstances, le rite de M.. M n’a pas prospere, en lorsqu’eclana Ia guerre de 1914, II etain presque en sommeil; seule Ia loge Humanidad fonctionnain tant bien que mal. La guerre desorganisa rout. Apres Ia mont de Papus, Teder [...] s’occupa avec mos, a Cletmont-Ferrand [...], a reorganiser le Rite (sun papier tout au moms, car il fallarn arnendre Ia fin de Ia guerre pour reprendre l’acnivine). En 1918, Teden mourun. Je dus atrendre Ia signature du Traire de Paix pour faire part a Reuss-Peregrinus qua enain Allemand, de Ia morn de Papus en Teder. Apres examen de Ia situation, Th. Reuss-Peregninus 970 qui erain legar de l’~glise gnostique aupres des ordres secrets OTO-OHO en M M: M me transmit le 960 en me delivra le 10 septembre 1919 une parenne impnimee en latin, me conferant nous les pouvoirs pour organiser en France un Souvenain Sancnuaire, 950 du Rite de Memphis-Misnaim en un Sup Cons 330 du Rite ecossams (Cerneau). De plus, apres ennenne de R. Peregrinus avec T. M. F. Thomson, de Salt Lake City (Amenique) Souv.~. Gr.. Maitre du Sup Cons des Rites Confedenes pour l’Amerique, ledin Sup Cons m’a delivne une panenne en anglais danee du 30 seprembre 1919, m’aunorisann a etablir en Ftance nous les rites issus ou pransques par le Sup Cons des Rites confederes [...J Tounes ces panennes sont en ma possession. Cest ions que j’ai enriepnis la reor~ ganisarion du rite de M M;. en France. » 26 En 1’espece, Bricaud succede donc a Teder, en vernu d’une panenne de Reuss, qui [‘autonise ‘a fonder en France un Souverain Sancnuaire de Memphis-Misraim, en lui donne par surcroin delegation pour I’ Ordo tempIi orientis que Papus avain lui aussi precedemment represenne en France (mais je ne sache pas que Bricaud, c6re

..

.

..

.~.

..

..

..

.~.

..

..

I

..



JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

189

pas plus que Papus en son nemps, am fait le moindre usage de ce dernier pouvoir). Bnicaud beneficie enfin d’une charne americaine, dont le signanaire n’esn aurre que Matthew McBlain Thomson (1854—1932), grand maItre de l’Amerzcan masonic federation, que nous illons rencontrer. Tres vine, les ondres lyonnats» se donent d’un organe de diffusion. Car si Z>[nitiation a laisse la place ‘a Mysteria en 1913, cenne derniere publication n’a pat survecu a Ia Grande Guerre. En janvier 1920, Bricaud lance donc les Annales initiatiques27, qui seront pendant vingn ans l’organe de lOndre marninisne, de la Rose-Croix kabbilisnique, de l’~glise gnosrique universelle, du Rite oriental ancien en pniminif de Memphis-Misraim, du Supreme Grand Conseil des anciens rites d’~cosse en Grand Conseil des rites pour la France, de Ia loge symbolique Humanidad, puis de Ia Societe occulniste innernarsonie, en passagerement de Ia Federation ma~onnique spininualisne, de I’ Ordo templi orientis en de l’Ancien and accepted scottish rite de l’American masonic Federation. 1-lelas, l’espoir caresse par Bnicaud de transformer sa revue tnimestnielle en un mensuel digne de I’Initiation d’anran, sera vine de~u. Mais les Annales riendront, sous leur forme snitiale, Jusqu’en 1939. Dans chaque numero, une note avise les ~ma~ons en bonne position» qu’ils peuvent desormais s’adresser a [a tevue pour tout ce qui concerne Memphis-MisraYm. Revendiquant la plenitude de I’h~ninage, Bnicaud consacre rout nanurellement les pages inaugurales du premier numero a a Papus en Teden ». Un peu plus loin, Ia rubnique a Franc-Mai~onnenie» proclame: Un Souv.. Sancn.. du Rite Or.. Anc.. en Prim.. de MemphisMisraym a ene constinue en France avec l’aunonisanion de la Puissance Supreme du Rite: Grand Maitre General: T.. 1ll.~. F.~. Jean II Bricaud, 96e; Grand Chancelien: T Ill F:. baron de Thoren, 95’; Grand Secrenaire: T Ill F Inhier, 95’. Le Sup Cons Confedere et Grand Conseil des Anciens Rites ~cossais pour les Enans-Unis d’Amenique, a delivre au T Ill:. F.~. Bnicaud une Parenne, en date du 31 aoCrn 1919, l’aunorisann a enablir pour Ia France en ses dependances un Sup Cons des 4>

>

..

..

.~.

.~.

..

..

.~.

..

..

14—

FL

hi

25 R.G.M., [“bc-eson c-he Ancient and Primitive Oriental Rite of Memphis, op c-it, pp. 52-54; trad fran~aian par Sirius, h c., pp. 26-27 A ma connaissance, in rexme de ces charms n’a pas CrC publiC du vivant din Bricaud, ni apres, em J’ignotin ou an riouvent aujourd’hua ces documents 26. » Extrasm d’une Inrrmn du 2 11. 28 din M. Bricaud de Lyon communiquCe par Jean Baylor au 5 P G M. Robeir Ainbinlain 44, arc-, c-ic-, pp. 39-40 27. Bulletin officiel din l’Ordre marmansarc er des frarernarCa affiliCes, publiC par

.~.

.~.

In ComsrC aupCrscur du Supr&me Conanil de I’Ordme, 8, rue Bugnaud, Lyon, dont une collection complete (1920-1939) ear consnrvCn is Ia Bibisothequn tnunscspale din Lyon, coin 950299. 28. Anniiles inic-iiic-iques, n’ 1, janvier-mars 1920, p 1]

F1~

~1 190

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

Anciens Rites d’~cosse (Early Grand National Scottish Rite) en Grand

succession de John Yarker. Des le 18 septembre, le haur synode gnosrique lyonnais fera de Reuss son legan pour Ia Suisse Premier acne symbolique, en 1919: Ia loge Humanidad, manialement constinuee ‘a Paris par Papus, est officiel[emenn transpornee en reveillee ‘a Lyon, en le 31 Janvier 1921, le registre de la loge ennegistre sa consecration solennelle, sous Ia presidence de Bracaud 32• Sous le time distinctifHumanidadceuvrent en realine plusieurs arelsers: une loge bleue (qui sera doublee un nemps, au moms theoriquement, d’une loge dadoption, placee sous l’autoaite d’une grande maInresse) un grand chapitre, oCr se praniquent les hauns grades, du quarrieme au trenne-troisieme; enfin un grand areopage souche sun le tout, adminisniant les degres superieurs au trenre-trossieme. A Paris, Edmond Inhier, que Bricaud a ondonne prenne gnosnique le 7 seprembre 1919, reveille Ia loge ftrusalem des vallees c-gyptiennes n0 512 (celle-ci prendra plus modesnement par Ia suite le n0 2 qui lui revient reellement), dont le temple est sis 13, rue Chaudron, puis rue Lepic, si j’en crois les mepnisables Documents ma~onniques ~< Le bun de Ia loge qui travaillera aux deux rites (Memphis-Misraim en Marninisme) est l’erude des sciences hermenaques. Seuls les ma’~ons possedant le grade de maitre dans [a F.M. neguliene pourront enre membres de Ia R.L. n0 5 12» annoncent les Annales initiatiques34. a Les deux rites»? Le non est donne. Car des son arnivee a Ia presidence de l’Ordre marninisne, accennuant l’ceuvre de Papus en de Teder, Baicaud en poursuin la ma’~onnisanion, sous prerexte d’un renoun aux sources. Quelles sources? En 1927, le grand maItre de l’Ordne marninasne nevendique pour son compre une filianion coen en ligne directe, en e,rpliquann que l’Ordre a ene renabli a sun les bases solides de [a mai~onnenie symbolique ~‘o. La Constitution em le reglement general, promulgues a Lyon le 15 janvier 1931 36, abrogeant ceux de

Conseil des Rites, avec pouvoir en aunorine pour gouverner les memes Rites et Ordres que le Supreme and Gtand Concil of Rites d’~cosse. Les trois premieres lumieres en sont les TT 111.111 FF Jean II Bricaud, 33e, 90~, 96e, XLVII, X, Dep Grand Commandeur; .~.

.~.

.~.

..

Edmond Irhien, 33’, 90’, 95’, XLVI IX Grand Secretaire 29» Les Notes historiques sur le rite ancien et primitif de MemphisMisraim, produines par Bnicaud en 1933, confirment en precasent, pour l’annee 1919: Un groupe de Mai~ons apparnenant sort au Rite frani~ais (G.O.), soin au Rite Ecossais (G.L. er S.C.) er possedant egalement les hauns grades du Rite de Memphis-Misraim, desireux, tout en resnant fideles ‘a leur Obedience (Grand Orient, Grande Loge ou Supreme Conseil), de travailler Ia Mai~onnenie au point de vue punement ininiatique, prend Ia resolution de renablir le Rite de Memphis-Misnarm en France. Ils reveillent, ‘a l’Onienn de Lyon, Ia Mere-Loge Humanidad~ d’accord avec Ia Puissance Mai~onnique qui delivra Ia Charne de Constitution en 1908, du Rite de Memphis-Misraim pour la France. » 29 Des 1930, de semblables propos avarent deja attire une protestation de Camille Savoire, qui, le 20 decembre de cenne annee, ecnir ~ Bricaud: a Le Grand College des Rites s’esr emu en constanant par

Ia lecture d’un document emanant d’un soi-disann Rite de Memphis ou de Misraim, Ia presence patina les fondateurs, de FF possesseurs des Hauns Grades du G 0 de France. En participant ‘a Ia constitution d’une organisanion ma’~onnique dont le Grand Orient ignore officiellement l’exisnence en pan suite n’a pas eu a examiner la regularmne, ces FF ont ainsi manque a leurs engagements en au ~serment par eux librement prete au moment oCr ils ont ene admis aux An.. Sup du Grand Orient de France ~o~»Mais l’affaire en resna probablement l’a. ..

.~.

I-

..

..

.

-:1-

a-

Ic

Apres avoir obrenu une premiere charne de McBlain Thomson, en date du 31 aoht 1919 ~amoms que celle-ca n’ait ene danee dii 30 septembreui), le 10 septembre 1919, Bracaud a donc re’~u a sa demande une aurre charne de Theodor Reuss, grand hierophanne en

29 Notes hutotiques , 30 Ponds Bricaud, ma 31 Cerme seconde date Cd, op cit, p. 12 32 Ponds Bricaud, ma

op c-ic-., pp. 13-14 6 120 ear donnCe par Bricaud Iui-mCmin, Notes historiques, 2’ 6120 L’annonce din cemme consCeramion fur faire dana lea

191

~

Anna/c-a inic-iiic-iquc-s, n0 6, aviil-juin 1921, p. 67. Le fac-similC d’unn untrue din Bricaud a Chevillon, sum papier inn-t&tc din cerre login, a CrC publiC par Jacqueline Encausac, Un aServic-eur ]nconnu» Philippe Enc-iiusse Fils de Papus, Paris, Cariacript, 1991, pp. 62-65. La derniere renue conssgnCn ear ceile du 7 novembme 1926, quosqun Ia loge ne an soar pas pour autant misc en sommeil 33 Charles-Louis Boudem, » Le Rite Ancien er Primiraf din Memphas-Miarasm ~>, Documents ma~onniquc-s, mai 1944, p 205. 34 N04, ocrobme-dCcembrc 1920, pp. 45-46 35 Notice hiac-oriquc- sur Ic- miirtanisme, op c-ic36 Ordmn marransame, Constitution c-c- RCgIc-mc-nc- ge>ndriil puhlu~ par Ic-s soim du Sup rCmc- Conseil de l’Ordrc-, Lyon, 1 931 Un exemplaimn en ear conacrvC is Ia Babliorhequn municipale din Lyon, corn 451666

F I; L. 9-4

I:-

192

LA FRANC-MA~ONNER1E ~.GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

1913, decrivent un Ondre desormais reserve aux mainres ma~ons, en compose de deux temples, le premier regroupant les quanre grades classiques du marninisme de Papus, en le second comprenant trois aumres degres, au mieux d’inspiration coen, reserves aux ma~ons de haurs grades. Desormais, le marninisme revu en corrige par Bnicaud, successeur punanif de Jean-Baptiste Willermoz, voire de Marnines de Pasquily, se developpe en France en erroire association avec le iine de Memphis-Misraim qui lui sent d’annichanibre. Dans me letrre dii 19 fevnier 1924, Bnicaud rappelle au jeune Constant Chevillon: «10 Il faun etre 30 pour etre mine au 10 marninisre; 20 Il faur erre 180 en Associe marninisre depuis 3 ans pour etre mine au 2~ mardniste; Il faur etre 30~ en mine marnitusre depuis 5 ans pour etre mine au 3’ degre marninisre (superieur mine) ~ ». Ainsi, des loges de Bnicaud ont souvent pranique parallelement sles deux rites ~>, relle Ia ftrusalem des valle’es tc-gyptiennes, qui entra en sommeil en 1933, en sera reveillee en 1938, sous le veneralat d’Andne Nauwelaers, avant de se mentre ‘a nouveau en sornmeil avec la guerre. Des 1920, Bnicaud constirue de nouvelles loges des rites egypniens sous les auspices de son Souverain Sanctuaine, en France en dans les colonies fran~aises En 1920, Ia loge Hermes n03, voir le jour ‘a Alger, qui, entrant en sommeil en 1938, sena alors prolongee par un triangle sous le meme rime disnincrif. En 1922, ‘a Angouleme, nair la loge Concordia n~S39, que surplombe a parnir de 1923 un chapirre du meme nom, sous la direction de Gaston Saulnien, 33’, 95’, (1863-1924) 40, qui entre en sommeil en 1938. Le 21 mars 1925, sont allumes les feux de la loge Sphinx n0 74i que preside le frere Labiunie, ‘a l’onienr de Bordeaux, laquelle passe en 1939 sous 30

.5

~

441

14

I.

37 Ap. Jacqueline Encausse, Un “Serviteur Jnc-onnu» . , op c-it, p. 64 38 Invenrasre Crabla d’apres Ia sousce princapale suivante 44 Organiaaraon du S S . de Memphia-Misraim pour Ia Prance er sea dCpnndancea ~, ap Jean Bricaud, Notes historiques sur ic- Rite ancien c-c- primic-if de Memphis-Misraim, 2’ Cd , op c-it p. 14. Qunlquns prCmisiona ont CrC pusaCes dana lea Anna/es initiatiques, er quniques informarsons aupplemenrasres viennent enfin de Bouder, art c-ic-. 39. Le doasini de cerre loge cam conaervC is la BML, fonda Bricaud. 40 Sum c-er anesen Ckve din Papus, membre du Souverain 0 18, Sanctuasre avril-juinde1924, Bracaud, pp voir in court article nCcrologiqun des Anna/es initiac-iques, n 223-224. 41. Lea dossiers de c-nine loge, comprenant le relevC des capimamiona, lea convocaranna aux renuns, dna extrairs din easier judiciairn dna membres, Ia correapondance de Labrunan sync Ia Grande Login de Prance, un discoura d’orarnur, lea questions is poser au profane er au postulant au grade din compagnon, Ia misc en sommeil de Ia login, nrc , sont conanrvCs is la BML, fonda Bracaud.

V

F

Harryf Seymour, grand maitre du Souverain Sanctuaire am6ricain.

John Yarker, grand hkrophante des iires unis de Memphis er Misraim.

h ‘K

K

Di#ldme dii Rite de Memphis; 1856, (BibliodQque du Grand Orient de France, Fonds Raga[gne).

y

Gerard Encausse, (Papus), premier grand maitre des rites unis pour La France (coil, part. C P).

~obcx~ 3T

~r~’ -

D A2TI~

I~A.Sr ,

A~ F f&

~



~

P4 ~~J5 rOIr(;1~EA-T 1~rTA

.‘~YIT ~kELAXD

~:i~iiboii,~t fcinber 26~ ~ ~ fl~i~ SIR .~fl 13irni~j~, You ue fraternally inviL~d ~oatfrnd a PUBLIC rNSTALLKrION ‘ ~ ~he Q~cer~ ofth~ Arnuent ~nd Prii,ubve I{ite, o~ TU1~SDAY, OctoJ,~~r 8th, at j~nui-~o’d~ck pr~c~sdy, it the FREEMASONS’ TAVERN. FREEMASONS’ ~1ATL,~r~t Quoen StTe~t, Lincoins Iwi Ti~ Mast III 8w. HARRY J SEYMOUR, ~ (=r~vidM~ter Gen~raI pjfAm~xica, will be ~e~ent ~nd dffie~te.wIien rh~4~afl and. ~1L13r?thnm ~,1I h~v~ rn oppoitunily of e mining th~ ~arterawid O~ffic~il ~or t~nden~e of the Rit.~ fr~, tli~Gmnd QrI.~nt~ of Frai~iWIUy ~vith tagmpIi~1~ter~ from the Ill. ~I3n~ G~GAR1BALDI,3~ P G.M.a~ rtalian Freerna~t~nry; ~ late AI3RAHAM UNCQ~N, ~rm~ Pre~i,~knt ofthe ~niked State~ and Brutber¶ HEtj!LLAN’1~ u~i~ H1W~NOT. P.G~M. Adjwnt of the G.O. ~f France and S~T~t~v ot ~y Order if Eli 3mth~

JOHN YARKER, 33: ~ 12~ ~EWENS1

P$~-~Ai1

ARK,

~

~

Brevbren ~ii~pIiease~

b~eidth~d

Crett.~Crothjng

~v~t~us

occasion an

-

Invitation ~ l’ouverture des travaux du Souverain Sanctuaire tie Grande-Bretagne fondSparJohn Yarker en 1872, (~Bib1ioth&jue du Grand Orient de France, Fonds Ragaigne).

Que/ques intervenants au convent-congr~s de Paris, enjuin 1908. On remarque au premier plan Theodor Reuss (Peregrinus), G6ard Encausse (Papus), Charles D~tr~ (T~der), et au second plan, ~ gauche, le jeune Rena’ GuSnon. Photo dAcouverte par RobertAmadou dans Le Mona’e zllust,i (coil particu1i~re C.P)

IC. ii

Lettres de Theodor Reuss A Papus,

1901-1906,

(fonds Papus, BM de Lyon)

Charles DStrS (Tdder), second grand maitre des rites urns pour Ia France.

Diffibme dii Supreme Conseil animtipar Jean Bricaud circa 1930, (Bsb1iorh~que du Grand Orient de France, Fonds Ragaigne)

I

K

Jean Bricaua~ grand maitre du Souverain Sancruaire lyonnais de Memphis-Misraim.

Ir i

Constant Cheviion, grand maitre du Souverain Sanctuaire lyonnais de Memphis-Misraim

Dipl6me du 9O~ grade du Rite de Memphis-Misraim ddivrt’ t~ Georges Boge~ tie Lagr~’ze par John Yarker en septembre 1909 (Bib1ioth~que du Grand Orient de hance, E~onds RagaLgne)

Hans Griiter, en tenue ma~onn1que, 1934 (coIl, priv&). Rassembks sur sa tombe, au c1met1~re de Francheville-le-Haut, les compagnons de Jean Bricaud. De g. ~ d. Raoul Fructus, Antoine Fayolle, Henry Dupont, Cotte, Laug~nie, Constant Chevillon, Etienne Barassat, Pierre Debeauvais, Lucien Raclet, Bonnivais, Delille, Andre’ Nauwelaers, Rene’ Ghambel/ant (coil Philippe Encausse).

Dip It$me du Souverain Sanctuaire dejean Bricaud circa 1930, (Biblioth~que du Grand Orient de France, Fonds Ragaigne)

[ Jean Mallinger, secr6taire du Supreme Conseil international, en 1934

Diplt$me du Rite de Memphis du Grand Orient de France, circa 1865, (Bibliorh~que du Grand Orient de France, Fonds Ragaigne)

Nomination de Robert Ambe/ain par Henry-Charles Dupont, 1960 Certificatde Georges Bog~’ de Lagr&e reconnaissant Robert Ambe/ain comme MaItre Mafon (Fac-simik, Bibhorh~que du Grand Orient de France, Fond.s Ragaigne)

(Fac-simik, Bib1ioth~que du Grand Orient de France, Fonds Ragaigne).

I

Diple$me de 95~ de Robert Ambelain (Fac-simik, Bib1iorh~que do Grand

Diplt$me de 66e de Robert Ambelain (Fac-simik, Bsb1sorh~que du Grand

Orient de France, Fonds Ragaigne).

Orient de France, Fonds Ragaigne).

193

JEAN BRICALJDET LE SOUVEPAIN SANCTUAIRE

l~ob~dience du Grand Orient de France, avec pour nouveau urre disrincriffnstruire et Construire. En 1932 enfin, la loge Herm~is n0 1142 est fondde ~ Rabar. A Lyon, ourre les areliers iassembks ~ V enseigne d’Humanidad, skgent un grand conseil (72e~9Oe) au rirre disrincrif Lei Disciples de Memphis (du nom de l’ancsenne loge parisienne de Maiconis de N~gre), er narurellement aussi, du moms en rhdorie, le Souverain Sancruasre des grands conservaseurs du rite, drulaires du 95e degrd, qui ne rarde pas de s’droffer. Le baron de Thoren, Edmond lihier et Francis Dionner, aux c6tds de Bricaud depuis 1919, sont donc rejoints, h parrir de 1921, par Constant Chevillon; Georges Lagr&e, dir Mika~l, ancien compagnon de Papus er de Tdder, le 14 juin 1927; l’asrrologue lyonnais Jean-Baptiste Roche (+1932) ‘~ ; le pansien Charles Michaud (1873-1932); Eug~ne Combe; ~rienne Barassar (qui remplace Saulnier); J.P. Henry; Padovani; Henri-Charles Dupont; Antoine Fayolle; Marcel Cotre, tous membres du Supreme Conseil de l’Ordre marrinisre. Le 21 janvier 1929, les onze grands conservareurs signent ]e ddcrer liminaire aux Constitutions et

Albert Audiard (Sirius), grand maitre du rite de Misraim, dans son oraroire ~gyptien, 1986, (coil prsv&).

RI’glements ge’niraux de I Ordre ma~onnique oriental du Rite ancien et primitif de A~Iemphis-A~Iisraim, ddirds l’annde suivanre rr~s forte~,

ment inspir~s de ceux de MacBean. Au nombre des grands conservareurs encore, comptons: Hans Grurer, le 26 juin 1932; J. Ch. Duprat, le 14 ddcembre 1933; Jean-Henri Probsr-Biraben; Charles W. Leadbearer, correspondant en Australie, et le colonel Cordeire. En 1933, Bricaud dote l’ordre d’un Bulletin officiel de l’Ordre

ma~onnique oriental du Rite ancien et primitf de Memphis-Misraim, paraissant aux denx Saint-Jean45 et publie des Notes historiques sur le rite ancien .~t primitif de Memphis-Misrafm, elles aussi forrement inspirdes de la brochure anglaise de MacBean.

Robert Ambelain et GdrardKloppel, au banquet du

bicentenaire de Memphis-Misraim, en 1988 (coIl. prsv~e)

42 Le dossier de cerre loge est conserve ~ la BML, fonds Bricaud. 43 Voir C Chevillon ~Un grand astrologue ‘>, Annales snstzarzques, n0 67, octobreddcembre 1936, pp. 820-822 44. Souverain Sanctuaire pour la France et ses d~pendances, Lyon, 1930, repris infra, appendice IL 45 Le si~ge en cit fix~ ~ Lyon, 16, rue Godefroy, puis 20, rue des Macchab~es. Sous la cote 451 669, la Biblioth~que municipale de Lyon conserve seulement les deox premieis num&os de ce bulletin dont aucune biblioth~que publique ne conserve ma connaissance la rare collection compkte. On peut y susvre, Jusqu’au douzi~me er dernier numdro de Ia Saini-Jean d’hivei 1938, les ~vdneinents majeurs de la vie du Souverain Sanctuaire lyonnais.

194

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISPAIM

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUATRE

Reprenani le flambeau de Papus et de Tdder, pendant les quinze anndes de sa grande maitrise, Jean Bricaud ddveloppe donc peu h peu le rite de Memphis-Misraim en Fiance. Mais ii ne se prive pas non plus d’essaimer au-deh des fronri~res.

et du rite de Memphis-Misraim, qu’exploire notamment le caracti’re particulier du 66e degrd 46 Selon le mi’me numdro des Annales initlatiques: sLe Souv Sanct du Rite Or:. Anc:. et Prim:, pour la France a dtd avisd officiellement de la constitution, h Zurich, d’un Grand Orient pour La Suisse des Francs-Ma~ons du Rite Ecossais Ancien et Acceptd, 33e (Cerneau, New-York 1807). Le Sup:. Cons:. du Gi Or•. pout La Suisse se compose des dignitaires suivants : TT Ill .x FF HilfikerDunn 33e 95e VIJe Pt~sidenr; Dr E. Pargaetzd, 33e, Grand Chancelier; Martin Bergrnaser, Grand Trdsorier; RolfMerlitschek, 33C Grand Inspecreur Gdndral ~ En voici l’origine. En pleine Grande Guerse, des magons dtablis en Suisse et initids en Allemagne par Reuss, ou dans l’enrourage de Reuss, fondent h Zurich, le 24 octobre 1917, une loge du rite dcossais Cerneau, au titre disiinctif Libertas et Fraternitas. Au nombre des fondateurs, figurent le chotdgraphe Rodolphe Laban et certains de ses 61i’ves, dont Mary Wigmann, Flilfiker, Bomsdorff, Biena, Pargaerzi et Schreiber. Les principaux officiers sont dlus, le 3 novembre 1917, et les feux de Ia loge sont officiellement alluruds, le 10 janvier 1918, sous le vdndralat d’Hilflker. D’autres fri’res ne tardent pas ~ les rejoindre, dont ceux de la loge aurichosse Zur Treue. L’atelier prospi’re, et le 25 mai 1919, se constirue, sous patente de Reuss, un Grand Orient pour la Suisse du rite &ossais Cerneau, dotd d’un Supreme Conseil placd sous la grande maitrise d’Hilfiker, qui va bien vite essasmer. En 1920, le Suisse compte ddjh tross autres nouvelles loges: Franz Hartmann, Mons Olympicus, Paracelse45. Aussit6~, des relations officielles sont dtablies entre d’une part l’Os4re martiniste et le Souverain Sanctuaire ftan~ais, que reprdsentent Francis Dionner, et d’autre part Ia nouvelle puissance ma~onnique helvdtique qui mandate le Dr Pargaerzi De son c6td, le 12 mar 1920, Bricaud ddlivte h Hilfiker une patense de membre d’honneur de son Souverain Sanctuaire.

Le congras de Zurich

.~.

.‘.

.‘.

D~s leur second numdro du mois d’avril 1920, les Annales initiatiques annoncent, sous La rubrique sNouvelles instiatiques a, qu’un nouveau congr~s maionnique international se tiendta h Zurich, en juillet prochain, ssous la psdsidence de l’Illustre Grand Prieur des Templiers ~cossais et Souv: Prds:. Gdn:. de l’s American Masonic Federation a, le T Puissant et T.. Ill:. F:. Mac Blain Thomson, dans le but de crder l’Union de toutes les Corporations ma~onniques spirirualistes et former une grande et puissante Fdddrarion Maionnique Universelle (Universal Masonic World Federation) Saluons l’enrrde en sc~ne d’un nouvel acteur: Matthew MacBlain Thomson, qui prdside depuis Salt Lake City une American Masonic Federation, et h qui, en juillet 1919, Theodor Reuss, au titre de 97~ a ddlivrd une charte de l’OTO et de Memphis-Misraim, avec les grades 33, 96, iX, en l’invirant h participer au congres. Plus bas, le programme du futur convent est annoncd en trois points : union de toutes les puissances ma~onniques reconnaissant le Grand Architecte de l’Univers, qui est Dieu; constitution d’un secr& tariat de Ia nouvelle Fdd~ratson, sous la direction g~ndrale du fr&e Theodor Reuss; adoption de la religion gnostique comme religion of,fscielle des puissances des rites anciens et primitifs de la Fdddrarion. Le premier point est classique, qui repose sur l’arricle premier des Constitutions d’Anderson, et il figure ici ~ la place qui doit erre Ia sienne. Du second, il n’y a rien ~ dire, sauf h remarquer l’imporsance accordde h Reuss. Mais quoi de plus normal pour le grand hkrophante en ritre ? Le troiskme point enchante par sa naivetd. II dtait irrdalisable, c’est l’dvsdence, quoique selon Albert Pike, Ia gnose soit Ia moelle de la franc-ma~onnerie. Mais quelle gnose? Car Ia messe gnostique d’un Theodor Reuss ou d’un Aleistes Crowley s’inscrit dans la droite ligne de la gnose au nom menteur, ddnoncde di’s le if sii’cle par saint Irdnde, tandis que chez le patriarche Jean II, Ia gnose, selon le mot de Cldment d’Alexandrie, sublime et perfectionne ]a foie nue. Ainsi s’affirme Ia parentd naturelle de lU~glise gnostsque ..

~

195

.~.

33C

‘~.

46 Sur l’histoire, les rites et la doctrine de ce grade singulier, voir Arcanes et rztuels de La ma~onnerze egyprzenne, op cit., pp. 25 1-263 47 Annales snstzatsques, n0 2, avril-juin 1920, p 23 48 Renseignements communiquds par Robin P Marchev (lettre ~ S C., 18 juillet 1990) ~ qui je dois aussi d’avoir pu dtudier er exploiter snfra les prdcieuses archives anciennes de la loge Liherras et Fraternitas, toujours en activitd ~ Zurich. 49 Annales snsrsarsques, n0 3, juillet—septembre 1920

196

JEAN BRICAUDET LE SOUVEPAIN SANCTUAIRE

LA FFANC-MAKONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS MISP.AIM

L’id& de relancer une frd~ration rna~onnique internarionale, en continuation directe de la d~funre F~d~ration des rites spiritualistes de 1908, est-elle venue de Reuss? de Thomson? ou de Bricaud? D’ailleurs, ce detnier n’alkgue-t-il pas ses ~pouvoirs du secretariat de la F~d~ration ma~onnique spitirualiste» de 1908, qu’il d~c1are avoir rransmis ~ Hilfiker, en accord avec Reuss, afin d’&ablir la f~d& ration zurichoise Mais Bricaud ne s’arrange-t-il pas ici avec 1’histoire? Car les pouvoirs de T~der avaient-ils encore quelque valeur alors que la F~d~rarion de 1 908 avait rejoint le n~an~ d’oii elle ~tair ~ peine sortie? En tout cas, revendiquant la succession de T~der, ii &ait juste que Bricaud re1an~a 1’id~e, aux c6r~s de Reuss qui, en 1908, avait d~j~ tenu le devant de la sc~ne. Mais qui de Reuss ou de Bricaud car Thomson me parair ici hors de cause eut 1’id~e de faire de la ‘








~‘

50 R.G.M Notes on the Anczent and Primitive Orzental Rite of Memphis cit. pp. 53.54

op

197

resre, le compte rendu ne signale pas la moindre intervention du grand hi~rophante en utre, qui ne repr~senre pourrant pas moms de trois organisations? L’explication est simple: Reuss vient de se broujiler avec Thomson qui a pris en main La nouvelle f~d~ration. Du coup, que de changements entre le programme initialement annonc~ et le programme r~alis~ I A-t-on, par exemple, discut~ de la question, ch~re ~ Reuss et ~ Bricaud, de la religion gnosrique» cornme culte officiel des puissances adh~rentes ? En revanche, le congr~s reconnait officiellement le Early Grand Council of Scotland comrne le premier rite originel &ossais, d~sorrnais r~serv~ aux seules puissances adh~rentes. Mais 1’ambirieux projet d’une ~co1e ma~onnique, r~serv~e aux enfants des fr~res, siru~e ~ Kiosrers, en Suisse, dans un ancien colkge dont on ira Jusqu’~ envisager 1’achat, restera sans lendemain. En 1921, Ia nouvelle f~d~ration ie~oit du Bureau de relations rna~onniques internationales de Neuch~te1 l’invitation de participer ~ un nouveau congr~s, renu ~ Gen~ve, du 19 au 23 octobre suivants, dont 1’objet est de merrre sur pieds une autre f~d&ation, sous les auspices de la Grande Loge suisse Alpina Mais le secr&ariat de Ia premi~re d~c1ine 1’offre, au motif qu’il n’est pas n~cessaire d’en former une seconde 51 Au vrai, rien ne va d~j~ p[us pour Ia nouvelle f~d~ration qu’~pingle, d~s d&embre 1920, Ia franc-mafonnerie d~masqu&, alors m~me que des dissensions graves opposent d~j~ les membres de son comit~ directeur. Car la publication de sa messe gnostique de Reuss 52 a valu une protestation officielle de Bricaud, qui a se d~so1idariset de son encombrant kgat gnostique ~ en publiant une mise au point dans les Annales initiatiques qui, en 1922,~essent de se pr~senter comme organe de L’OTO en France, et ne feront d’ailleurs pas m~me mention de La moir de Reuss 1’ann& suivanre. De son c6t~ Thomson a quelques soucis avec la justice am~ricaine, pour avoir &~ d~nonc~ au Gouvernement, en mai 1922, par les grandes loges r~gu1i~res, pour s’~rre servi de La Poste dans ses activir~s, noramment en percevant de l’argent des membres de sa F~d~ration, fait assimi]~ ~ une 51 Message pour le Congr~s Ma.onnique International ~ Gen~ve. Du 19 au 0 8, octobre-d&embre 1921, pp. 85-87 23 octobre 1921 ~>, Anna/es znztzatzque~, n 52 The Gnostzsche Messe, Aus dem Original Text des Baphome~, uhertragen die deutsche Sprache von Merlin Peregrinus, 1918. 53 Anna/es znzt~atzques, n0 7, juillet-septembre 1921, p. 80, no 36, Janvler-mars 1929, pp 453-454.

I JEAN BRICAUDET LE SOUVEP.A]N SANCTUAIRE

198

199

LA FRANC—MAqONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMFH]S-MISRAIM

En 1922, le Giand Orient dcossais pout Ia France et l’American Grand Lodge offree and accepted masons ofthe Scottish rite in Roumania &hangent des garants d’amiri~, en la personne de Constant Chevillon pour la France et de IT. Ulic pour la Roumanie Mais la r~alisation majeure de cette annde-lh n’est-elle pas la Socidtd occultiste in~ernationale (501), qui, revendiquant l’hdritage du Groupe inddpendant d’drudes dsotdriques de Papus, se donne pout objet de lutter contre les doctrines du mardrsalisme et de l’arhdisme, d’&udier la philosophie occulte, d’exp~rimenter et d’observer les forces inconnues de l’homme et de Ia nature? En sont membres fondateurs, aux c6tds de Bricaud qui la prdside: le Dr Abel-David Bertrand-Lauze (1857-193 1) 60 le Dr Louis-Sophrone Fugairon, Carolino Acacio Cordeiro, Caeslaw Caynski, de Varsovie, le Dr J. Ferrua, de Turin, le Dr Theodor Krauss, ~ Regensburg (Bavii’re) 61 Serge Marcotoune 62, k Paris et h Kiev, le baron Aymar de Sarje de Thoren, h Londres, Constant Chevillon, h Paris, et Ldon Tournier, ii Conception, au Chili, presque tous digniraires de Memphis-Misraim. En Italie, c’est en vertu d’une charte du Grand Orient d’~gypte de 1876 63 que Reginald Gambier MacBean, consul g~ndral de GrandeBretagne ~ Palerme, Guiseppe Sullirao, avocat, dditeur de la maison Ars Regia, h Milan, et Giovanni Sottile, avocat, fils du d~funr grand maitre Salvatore Sottile, r~veillent ~ Palerme, en 1921, le rite de Memphis, dont MacBean est dlu grand maitre, afin de prdvenir, seLon leur propre tdmoignage, un rdveil illdgitime. Dans la meilleure tradition ma~onnique, fin 1922 ou ddbut 1923, celui-ci dchange avec Biicaud des garants d’amitid, Adelchi Boras, 33e, 95e grand expert du rite, ieprdsenrant la puissance fran~aise aupri’s de son Souverain

fraude par la loi amdricaine. Thomson, Thomas Perrot et Dominique Bergera seront ainsi condamn~s chacun k deux ans de prison et 5 000 dollars damende, peine finalement commude h une amende de 15000 dollars chacun54. En 1923, Bricaud prendra, certes, la &fense de Thomson, estimant combien est injuste, pout ne pas dire stupide, la ddcision de la justice arndricaine mais le mal est fait. Ddsormais, l’Europe ne se rdclamera plus gui’re de Thomson. Di’s 1921, c’esr au titre de son seul Souverain Sancruaire que le grand maitre fran~ais ddsigne des reprdsentanrs h l’dtranger et autorise Ia fondarion de plusieurs loges de Memphis-Misrafm en dehors de sa juridiction supposde. Au Portugal et dans les colonies portugaises, Bricaud nomrne un grand conservareur du rite en la personne de Carolino Acacio Cordeiro (1865-1927) 56, sous l’auroritd duquel, en 1921, la loge Salvador Correa no4 voit le jour h Loanda (Angola), qui compte soixante-onae membres en 1931. Le 28 octobre 1924, est fondde la loge Paz e Trabalho n0 6, placde sous l’autorit~ du fri’re Antonio Caetano de Sousa, h l’orienr de Malanga (Angola). Un Ri’glement des loges symboliques du Portugal et des colonies est d’ailleurs publid en 1925. Le 31 juillet 1921, Bricaud ddlivre ~ A. A. Jensen, comme souverain grand commandeur, et ~ Ch. A. Leisner, une charte constitutive d’un Grand Orient i’cossais pour le Danemark et les pays du nord, dont le sii’ge est fixd k Copenhague. Composde de neuf loges, dun chapitre et d’un ardopage, comprenant en tout pr’s de quatre cent cinquante membres, la nouvelle puissance est aussk6t admise dans Ia Fdddraiion aurichoise, et di’s janvier 1922, elle publie un bulletin, Primurer Bladet. Paralli’lement, Bricaud dli’ve Jensen aux et 95~e grades, et le ddsigne comme son grand reprdsentanr de MemphisMisraim pour le Danemark La mi’me annde, il nomme encore grand reprdsentant en Hollande le fri’re V. Hendryckx,

~‘.

~,

~

0 10, avril-Juin 1922, p. 118 60 ce m~decin magn~tiseur, conseiller g~n~ral du Gard, membre du Supreme 59 Sur Annales iniciarsques, n Conseil de 1’Ordre martinisre, voir > Le Docteur Bertrand-Lauze o, Annales initsariques, n048, Janvier-mars 1932, pp 591-593 61. Sur Theodor Krauss, directeur du Monaeschriffjkr Complex-Homeopathie, grand maitre de 1’Ordre des Samaritains inconnus, et d~kgu~ de l’Ordre martinisre, voir l’arricle n~crologique des Annales inieiaczques, n0 20, octobre-d~cembre 1924, pp 241-242. Sur son ordre, cf oOrdre des Samaritains inconnus Manifesre », Annales initiatiques, avril-juin 1922, pp 112—i 14, er les pages consacr~es ~ cerre organisanon dans Les Sars de La Rose-Croix, ~ parairre. 62 Pr~sidenr du Comir~ national ukrasnien, auteur d’ouvrages d’occultisme, ddkgu~ de lOrdre marninisre au remps de Papus, que daucuns accrochenr parfois dans 1’arbre g~n~alogique du martinisine o russe o. 63 Cf .ospra cbapitre Is

33e,

past master du rite d’York, et grand rrdsorier gdndral du rite mixte dans ce pays 95e,

54 Toure l’affaire fair 1’objer de l’ouvrage document~ d’Isaac Blair Evans, The Thomson masonic Fraud, Salt Lake City, Arrow Press, 1922 0 13, jancier-mars 1923, pp Bricaud, 150-153, LAffaire er n0 14, Thomson avril-juin ~,1923, pp 165-166, 55 J. Annales inieiatiques, n 56 Cf l’ariscle n~ciologique que lui consacrent les Annales inieiariques, n0 32, janvier—mars 1928, pp. 403-404. 57. Annales inieiaeiques, n0 8, op cit., pp 95-96 n0 9, anvier—mars 1922, p 108 58 Annales inirsariques, n0 8, op dc, p.96

4

200

Sanctuaire, tandis que Constant Chevillon est chargd de reprdsentes l’Iralie aupri’s du rite de Memphis-Misraim en France. Las, en 1925, alors que Memphis, fort de plusieurs loges, prospi’re depuis deux ans, la montde alarmante de l’anti-ma~onnisme en Iralie contraint MacBean h mettre le rite en sommeil, au moment oiis l’Ordre martiniste italien piend lui-mi’me des mesures d’urgence. Les Annales initiatiques annoncent tristement: >~La franc-ma~onnerie italienne est actuellement pers~cutde par le gouvernement de M. Mussolini. Une rdcente loi interdit mi’me k tous les foncrionnaires de faire partie d’une association secri’te quelconque sous peine de idvocation immddiate. Af~n d’dvner tous ennuis e1 persdcurions ~ nos fri’res italiens, le Souv. Gr. Maitre du Rite de Memphis pour l’Italie a prit la ddcision de mertre momentandment le rite en sommeil. Nous souhaitons qu’il soit bient6t en mesure de rapporrer cerre ddcision, qui dtair la plus sage de la circonstance ,> 64 Prudent, MacBean d~livre alors une patente de 33e, 95e k trois th~osophes: Curuppumullage Jinarajadasa, grand maItre et souverain grand commandeur du Droit Humain pour linde, et h deux fri’res anglais, Kollestroom et James Ingall Wedgewood, avec pouvoir de rdveiller le Souverain Sancruaire de Palerme h l’endroit oii ils le jugeraient opportun, ce qui ne se fera pas avant l’issue de la seconde guerre mondiale. Dans la mi’me lignde, le registre de la loge Humanidad alli’gue, pour la tenue du 7 mars 1922, une <~Lertre du F Leadbeater de Sydney, membre correspondant du Rite remerciant de l’envoi par le T.. Ill.’. Gr.’. M.. de sa Paten~e (95e) du Rite:. M M et que l’on peur (sic) compter sur lui pour faire le n~cessaire au sujet de la marche er du recrutement de no~re Ordre Le thdosophe de la seconde gdndration Charles Webster Leadbeater (1847-1934), dvi’que de l’tglise carholique libdrale, auteur d’un ouvrage sur Le c6tt~ occulte de Ia Franc-A/Iafonnerie65, renait lui-mi’me ses pouvoirs des rites dgypriens de MacBean. .‘.

.‘.

..

.‘.

».

~‘

201

JEAN BRICAUDET LE SOUVER~JN SANCTUAIRE

LA FRANC-MAqONNERIE ~GYPT1ENNEDE MEMFHIS-MISFAIM

Qui succ~de ~ Theodor Reuss?

vingt-dix degr~s d’instruction er cinq degrds officiels. II existe de plus un quarre-vingt—seizii’me et an quatre-vingt-dix-septii’me degrd, apanage des Grands Maitres et du Grand Hidrophante du Rite 66 La question d’une grande hidrophanie rnondiale, ou de grandes hidrophanies nationales, a toujours agir~ la franc-ma~onnerie dgyptienne depuis la mort de son premier hidrophante, au vrai du seul rite de Memphis, Jacques-Etienne Marconis de Ni’gre, en 1868. C’esr une question complexe dont on ne peut se ddbarrasser en quelques lignes, d’aurant que d’aucuns l’onr embrouillde k plaisir. Nous y reviendrons. Theodor Reuss, officiellement reconnu par quelques-uns tous seralent beaucoup dire comme grand hidrophante en titre, en succession de Yarker, depuis 1913, meurt, ~ Munich, le 28 octobre 1923. Di’s lors, sa propre succession est ouverte, tant pour la grande maitrise du Souverain Sanctuaire allemand que pout la grande hidrophanie mondiale. Accessoirement ou devrais-je dcrire principalement? elle est ouverte pour l’OTO. Parmi les prdrendanrs, Heinrich Tr~nker (1880-1956), dit frater Recnartus, qui dirige ddjh an cercle nommd Pansophia et publie une revue du mi’me nom, se proclame 33’, 90’, 96’, X, grand maitre de l’OTO pour l’Allemagne. Dans une lettre de 1936, Hans Rudolf Hilfiker-Dunn dcrit h Chevillon: <‘La charte originale de Yarker qui drair en sa possession [sc. Reuss] avait dtd endossde h mon nom comme son successeur autoris~. A sa mort, sa veuve rn’ayanr offert de m’envoyer certe charre contre paiemenr de La somme de 1 000 Francs suisses, alors que j’avais d~jh payde environ 6 000 Bien enrendu, j’ai refusd cette offre et je crams que la charte ait dtd vendue h quelque personne indigne 67~» Voici, quelques semaines plus tard, de nouvelles prdcisions sous la plume du m~n8e correspondant: cette charte drair endoss& h mon norn er une dame dtair chargde de me lapporrer avec les documents de cession. Or, cetre dame est morre en route et presque en mhme temps Reuss a succombd 68 La veuve de Reuss aurair alors proposd la charte h Tr~nker, qui l’aurait acherde. Mais celui-ci ne s’esr Jamais, que je sache, proclamd grand hidrophanre de Memphis-Misraim, ni ne seruble jamais avoir en son remps ou h ritre posthume, considdrd comme tel. —



En 1933, Bricaud explique: oL’dchelle ma~onnique, dans le Rite de Memphis-Misraim, a quatre-vingr-quinze degrds, divis~s en quatre64 N’ 22, juillet-septembre 1925, pp 273-274 65 Nouvelle ~ditions, Paris, Adyar, 2002.

66 Jean Bricaud, oLe Rite de Memphis-Misraim o, BuLLetin off cseL , n’ 1, p 2. 67 Letrre du 14 avril 1936, archives de Ia loge Liherras et Fraternitas 68 Lettre ~ Constant Chevillon, 21 Juillet 1936, archives de Ia loge Lihertas et Frarernitas

I

K 202

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUAIRE

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

En revanche, en 1932, Jean Bricaud refuse de ddivrer au Dr Henri Birven (1883-1969), ~diteur de La revue Ham der Isis, 6 a Berlin, une patente de 96~, et meme une chaite de 95c, alors qu’il iui a octroy~ deux ans plus t6t une patente de 33e du rite &ossais Cerneau et l’a ~ cette occasion affili~ au rite de Memphis-Misraim. Compte tenu de leurs excellentes relations, dont t~moigne une abondante et riche correspondance 70, Bricaud s’expliqua sur ce refus dans une lettre ~ Birven, (dont ii ne semble pas, hdas, qu’il ait garde copie), et Birven l’assura alors qu’il en comprenait les raisons. Mais celui-ci fonda pourtant, en 1932 vraisemblablement, une petite soci~t~ berlinoise de Memphis-M[sralm, afin explique-t-il, d’en conserver et d’en propager La same doctrine, contre quelques-uns de ses compatilotes, Tranker au premier chef sans doute, qui s’en r&]amaient 71• Aleister Crowley lui-m~me, ievendiquant La succession de Reuss pour l’OTO, dont ii ~tait depuis 1912 grand maitre, 33~ 90~ 96~ pour La Grande Bretagne, s’est-il pour autant consid&~ comme grand hi~rophante de Memphis-Misraim? Bricaud a rencontr~ Crowley, ~ Lyon, en 1924, mais [article qu’il lui consacre en 1931, ne dit mot de La question 72, et l’int&ess~ lui-m~me ne semble pas non plus avoir ~ consid6r~ comme tel. En tout cas, quelques ann&s apr~s La mort de Reuss, Bricaud parait commencer de se comporter comme l’autorit~ internationale de Memphis-Misraim. Le 25 juin 1929, ii ddivre La patente constitutive d’un Souverain Sanctuaire au fr~re Elias Nahas, du Caire, pour l’Egypte, La Syrie, La Palestine et leurs d~pendances Dans La plupart des cas cependant, ii se contente d’autoriser La fondation de simples 0 8, loges ~trang~res: le 19 et, janvier 1931, Les Disczjples de Pythagore n ~ l’o~rient de Bruxelles, La m~me annie, La Smnc~rite~ n0 9, ~ l’orient d’Alep, et la loge de Managua n0 10, ~ l’orient de cette yule du

Nicaragua. Mais une loge, qui devait allumer ses feux ~ Conception, au Chili, en 1922, et un triangle, annonc~ en formation en 1931 sous le titre distinctif Fraternitas, ~ Tananarive, ~ Madagascar, ontils vu le jour Dans les ann~es 20, en Grande-Bretagne, le rite semble d~sormais peu actif. En Suisse subsiste Ia Mystica Mysteria Veritas fond~e par Reuss lui-m~me, mais est-ce l’OTO ou Memphis-Misraim dont un Souverain Sanctuaire avait ~ ~bauch~ par Reuss, pour ce pays, en 1916? L’Italie n’a plus de Souverain Sanctuaire actifdepuis 1925. La Roumanie non plus, depuis 1916, bien que Bricaud se soit inqui&~ de La fonction que s’attribue en 1924, le lieutenant-colonel I.T. Ullic, qul I avait dirig~ avant la Grande Guerre, et venait de signer du titre ~ex-grand hi~rophante» un travail sur l’histoiie de La franc-ma~onnerie roumaine. Or, ii ne pouvait y avoir pour Bricaud qu’un seul grand hi&ophante, qui ne pouvait ~tre, avant guerre, le lieutenantcolonel Ullic, puisque La charge ~tait ~ cette ~poque reconnue ~ John Yarker. Le fonds Bricaud ne conserve pas trace de Ia lettre, ou des leitres que le grand maitre frant~ais adressa ~ Ullic, et c’est dommage. Mais on peut assur~ment en deviner le contenu en lisant Ia r~ponse de son homologue roumain, dont on excusera l’orthographe fautive et le frant~ais h~sit ant: Ties Ill et Tr~s Puiss. Fr. Gr. Maitre.. Pour La question de mon ..

97e:

~

69 Auix c6t~s d~ Birven, Peithmann, Crowley, Oswald Wirth, Bricaud collabora un temps ~ cette tevue mensuelle consacr& ~ l’occulrisme er ~ Ia magie, dont le si~ge ~rair situ~ au domicile de Birven, Berlin-Tegel, 7, Schulster, 70. BML, fonds Bricaud Ce~te correspondance se rapporte ~ rnainres reprise ~ Aleisrer Crowley que Birven semblair fort bien connaitre 71 Tranker et beaucoup d’aurres occultistes de son temps ~taient aussi en rela— tion avec le Grand Orient de Patmos, sur lequel une seule &ude a ~ publi6e ~ ce jour F Cl~ment Jeur6me et F Jacques, Le Grand Orient de Patmos La Confr&ie de Saint Graal >~, Avec Regi~rd, n0 2, 1997, pp 58-65 72 J Bricaud, Sur Aleister Crowley ~, Annides znztu~tzques, n0 44, janvier-mars 1931, pp 543-546. 73 Anmiles znztzatzques, no 42, juillet-septembre 1930, p 527

203

Je

poss~de 97c••• le titre du ~Grand Hi&ophante (ad vitam) dans Ia Grande Loge nationale de Roumanie (Morain). Je poss~de ma dipL6me, qui ~mane du mon Souv.. Gr:. Pon~ife.., dans laquelle est mentionn~e que je suis son h~ritier pour Memphis-Misraim. Je suis le d~positaire (de I’arche v~n~r~e) des traditions. J e poss~de toute L’archive. Toutes Les actes de La mat~onnerie roumaine.

Aujourd’hui je suis en inactivit~! J’ai ~ en cette dignit~ depuis 1911 jusqu’en 1916 august 15, quand toutes les loges de notre pays ont ~ ferm&s ~ cause de Ia Grande guerre; Apr~s Le guerre, nous avons eu la possibiLit6 de ouvrir seulement Le nt 6cossaise. Tandis que Les rites Memphis-Misraim sont encore endormis!

204

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Je fais aucune parade de mon 97~. Si vous avez vu, dans mon travaille sur l’histoire de la francmat~onnerie en Roumanie, mon titre: Ex-Hi~rophant. J’ai ~crit 1 pour montrer qu’aussl chez nous a ~ jadis les rites MemphisMisraim. 2 J’ai &rit aussi, intentionn~e, toutes mes titres parce que nous sommes en guerre avec la Gr.. Or.. de France. J e me permet de donner un exemple: a! Albert Pike. Celui qul a donner le d&ret de 15 octobre 1888 pour mettre le Cr Or.. de France hors la communione de la Massonerie universelle a ~ Souv.. Cr Com.. et Grand hi&ophante 3 Y, 9O~, 97e, ~ Washington! Dans son pay~. hi Giambatissa Pessina, 33e 90e 97e: Grand Hi&ophante de .

.

~.

Naples. En Italie! Dans son pays. J’ai connu les deux, depuis quand j’al ~ souslieutenant. Et comme je poss~de toute larchive. Je poss~de aussi l’original de Ia lettre, Ia circulajie du 15 octobre 1888 de Albert Pike, il se signe avec 33.. 90.. 97.. Chacun dans son pays! Dans son pays! Aussi moi, dans mon pays, j’ai ~ ~lu comme Giand Hi&ophante 97e dans la Grande Loge nationale de Roumanie (Morain) libre et ind~pendante! Je ne suis en rien fautif. Nous n’avons pas connaissance que sur toute Ia terre il y a un seul grand hi&ophante 97e• C’est Ia hi~rarchie de notre ~Memphis»! Je vous aie dit que je ne fait pas aucune parade de mon 97c• Je suis en inactivit~! Alors je vous d&lare q~e si nous aurons I’occasion d’ouvrir encore les rites Memphis-Misraim dans notre pays, naturellement que moi, Ex-Gr. Hi~rophant en inactivit~ je m’adresserez chez vous pour vous donner (sic pour demander) une nouvelle autorisatione, une nouvelle r~guIarisatione, une nouvelle patente. Je reconnait toujours en vous le chef en activit~ La controverse ne fera sans doute pas long feu, car les arguments du ~grand hi&ophante» Ullic p~sent leur poids. Et puis ne reconnait-il pas en Jean Bricaud le chef en activit~» ? Serait-ce ~ dire qu’ll voyait en lui le grand hi~rophante mondial, successeur de 74 Fonds Bricaud

JEAN BRICAUDET LE SOUVERAIN SANCTUA]RE

205

Theodor Reuss? On voit bien que non puisqu’iI nie l’existence d’un seul chef international. Mais Bricaud ne semble pas avoir eu alors cette haute pr&ention, qui n’a, semble-t-il Jamais revendiqu~ officiellement le grade de 97e qu’on lui attribue parfois, ni cherch~ ~ se faire reconnaitre officiellement comme grand hi6rophante mondial. D’ailleurs, la stde fun&aire, &ig~e par ses disciples en 1934, le qualifie simplement ~Grand Hi&oph ante pour la France... Reste le cas des ~,tats-Unis, oji, ~ Boston, H. Theodore Fletcher dirige un Souverain Sanctuaire. Le 30 avril 1929, Bricaud ]ui adresse une patente de membre honoraire du Souverain Sanctuaire de France, et de garant d’amiti~. Les relations ainsi amorc~es se poursuivront sous Ia grande maitrise de Chevillon, et elles auront pr&~demment bien servi Bricaud ~ qui Fletcher resteia fidde lors de l’affaire
970

..

990

75 Bulletin officzel de l’Ordre mi~r. orient du Rite i~nczen etprzmztzfde MemphisMisriam , n0 2, St-Jean-d’Hiver 1933, p 1’~ 76. Lettre de Chevillon ~ Fletcher du 10 novembre 1934, l’Jnztu~tzon, n0 2, avriljuin 2000, pp 119-122

V

K

CHAPITRE

V

LES ESPOIRS D=~USDU SUPRIME CONSEIL INTERNATIONAL DE BRUXELLES

Les Disciples de Pythagore» C>est en Belgique que se Joue, en 1933 et 1934, l’un des dpisodes ~ la fois les plus grandioses dans ses espoirs et ses rdalisations, et les plus tragiques, les plus bouleveisants, les plus accablants m~me de lhistoire contemporaine des rites ~gyptiens, qu’illusire notamment une volumineuse correspondance, conservde dans le fonds Lelarge doni j’ai ai]leurs cont~ l’histoire Le premier acteur en est un ingdnieur bruxellois: Armand Rombauts, initid dans l’Ordre martiniste, dans la loge INRI de Bruxelles, mise en sommeil pendant la Grande Guerre. En 1920, apr~s avoir ~td nommd par Jean Bricaud d~ldgud gdndral de l’Ordre martiniste pour la Belgique, Armand Rombauts est l’artisan de son r~veil, qui organise alors un cercle extdrieur, le groupe Phanar, oii il donne tous les quinze jours un cours de “philosophie occultiste~’, et o~i se tient tous les mois une conf~rence patticuli~re, sur invitation. ~levd au grade de maitre ma’~on en 1909, le 31 janvier 1914, Rombauts prend langue avec Georges Loiselle, compagnon de Papus, au sujet de son affiliation au rite national espagnol. Sur le conseil ~.

4ronymus et As FUDOSI, op Cit Un haut dignirasre de N4emphis1 Sdr ourre-Rhin, Hu Misrasm ~ qui javais montr~ cette correspondance me dir un jour “Mseux vaudiair peur-etre queue rest~t sous le boisseau “ Mass, puisque Ia plupart des acreurs ont aujourd’hus rejoint l’orsent ~rrrnel, oi~i le Sublime Architecie des Mondes, n’en dourons pas, les r~conciliera, pourquoi ne pas exploiter cette mine, Ia prudence d’usage S’y adjoindiont daurres pkces manuscrites, et quelques pi&rs imprsm&s d’autre provenance. De quos r~fkchsr, avanr de comprendre

208

ESPOIRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPT]ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

209

Mais cer ordre-l~, comme les ordres rosiciuciens dont il est l’dmanation, est une dcole mixte diniriarion. Une question se pose donc aux fr~res belges: faut-il refuser les femmes y adhdrentes qui souhairent etre admises ~ Memphis-Misraim. D~s le xviii’ si~cle, Ia question a dtd rdsolue en France, er la solution vaur pour Ia francma’~onnerie universelle, dont les rites de Misraim er de Memphis s’inspireront au si&le suivant, sous Ia forme de loges fdminines, ou loges d’adoption. A son tour, Jean Bricaud consrirua une loge d’adopnon, ~ l’orsent de Lyon, placde sous une autorird diff&ente de Ia sienne, un peu comme Cagliostro avair en son remps ddldgud ~ sa compagne la grande mairrise de ses propres loges Edminines. D’autres remps venus, la fin du xix’ si~cle avair vu naIrre des loges co-ma’~onniques mixtes, dont Rombaurs er Mallinger vont s’inspirer ~ leur tour en transformant les Disciples de Pythagore en une loge mixte. Jean Mallinger surrour y ,joue aupr~s de Rombaurs un premier r6le, qui, le 7 f~vrier 1931, est dev~ par celui-ci au 33’ degr~, devient vdndrable de la loge de Bruxelles, er r~dacteur, en 1933, d’une nouveau bulletin mensuel des rites dgyptiens en Belgique Adonhiram A parrir de l’annde 1933, suivons donc l’dvolunion du groupe belge, en parcourant Adonhiram ~ Depuss 1931, foncrionnent en Belgique ti ois loges symboliques: Les Disciples de Pythagore n’ 1, ~ Bruxelles (3, rue des Quarre Fils-Aymon); Lumen n’ 2, ~ Anvers (57, rempart Sainte-Carherine) er Scientia vincere tenebras n’ 3 ~ Li6ge (37 A, rue de la Casquerre, dans les bureaux du fr~re Lion Baria, son v~n&able maitre; puis 18, place Mar&hal Foch ~ partir de mai 1933), dont le tirre distinctif rappelle la devise de l’Universird

de Papus, Loiselle transmet sa demande ~ Villarino del Villar, ~ Madrid: » il d~sire constituer ~ Bruxelles une loge du rite espagnol. Nous vous l’adressons donc pour que vous vouliez bien donner suite si vous le jugez convenable, ~ ma proposition. En le nommant il pourrair faiie beaucoup car i1 esr extremement d~voud.2» Las, Villarino del Villar ne donne pas suite, parce qu’il rejoint l’orient &ernel le 16 mars 1914. Pass~e la Grande Guerre, Rombaurs est re>~u chevalier rose-croix, le 1er avril 1920, au sein du chapitre bruxelloss Les Amis Philanthropes, du rite dcossais ancien accept~. Puis, le 25 juiller 1920, Bricaud conf’ere drait-ce par initiation? j’en doute son repr~sentant pour la Belgique le 90e grade de Memphis-Misraim. Enfin, le 19 janvier 1931, apr~s l’avoir dlevd au 95e degrd, le grand maitre lyonnais lui ddlivre une ultime charte pour l’&ablissement d’une loge symbolique, ~ l’orient de Bruxelles, qui prend pour titre disrincrif: Les Discz~ple3 de Pythagore. Ce titre-l~ n’est pas surprenant, mais il est ici significatif. De quoi? Au m6me orient, un aurre groupe revendique en effer, plus spdcifiquement encore, le parrainage spirituel du vieux maitre de Sarnos: I’Ordre herm&iste tdtramdgiste et mystique (0 FITM), dir encore Ordre pythagoricien, fondd en 1927 sous le parrainage bien physique celui-l~, non moms que spiriruel, du bon S~r Hidronymus, alias Emile Dantinne (1884-1969), imperator des rosicruciens de Belgique, 3. Celui-ci a pour qui en a confi~ la direction ~ Frani~ois Soetewey adjoint Jean Mallinger, avocat pr~s la Cour d’appel de Bruxelles, militant socialiste anticl~sical et souvent anti-chr&ien, qui a dtd introduit en occultisme, en 1923, par S~r Hi~ronymus, alors qu’il drait encore ~tudiant en droit ~ l’Universitd de Louvain Rombauts, Mallinger, peut-etre Soerewey, et sans doute d’autres n~o-pythagoriciens de I’OHTM, se retrouvent parmi les fondateurs des Disciples de Pythagore, quatre ans plus tard ~ peine. —



~,

-

‘~.

~‘

5. Sur Ia question de l’initiation feminine et de l’iniriarion mixte, r&urrente en ma~onnerie ~gyptienne depuis le debut du ss&le, cf. le chapirre Rate mixte et rite des dames» Arcanes et rituels de Ia ma 1wnnerie dgyptienne, op cit, pp 299-317, le petit dossier de l’Esprit des chases, n’ 12, 1995, pp 25-28, qui comprend un arriculer de Sebastiano Caracciolo, »La science herm~raque, le rite ~gyptien f~msnin d’adoption» Cr une note de Robert Amadou, » L’insriarion ma>~onnique er les femmes o. 6. Organe officiel de l’ordre ma~onnique oriental du rite ancien er primirif de Memphis-Misraim. Jusqu’en novembre 1933, cerre Feujile sera d’abord pub1i~e » Au Nom er sous les Auspices du Souverain Sanctuasre pour Ia France et pour ses D~pendances o. Puis, a parrir du mois docrobre suivant, »Au nom er sous les auspices du Sup Cons . mt. du Rare Anc. er Prim de Memphis-N4israim» En [986, le Cenrre d’~tude de l’~poque des Lumi&es, de lUniversir~ libre de Bruxelles (section n~rrlandophone) en offrit au Grand Orienr de Belgique Ia rare collecrion compli.te (janvier 1933 1 ao6r-septembse 1934), Un fraternel merci a L~on Verlee qua s’empressa alors de men communiquer une phorocopie int~graIe.

2 BML, fonds Papus, correspondance Loiselle, ms 5 488 3 Ssir Hii~ronymus et As FUDOSI, op cit, pp 71 er suivanres, et surrour Ia nouvelle ~dirion annonc~e supra, qui comprendra un chapirre sur 1OHTM, donr on a fini pat r~v&er qu’il subsisrair aujourd’hui plusieurs branches acrives, norammenr en Belgique (Cf “Annexe. Quelques reactions I » Si~rHie’ronymus et As FUDOSI recueillies par Robert Amadouo , Renaissance tiaditionnelle, n” 101/102, pp 86-87 4 Les principaux ouvrages de Jean Mallinger soni Pythagore et les myskres, Paris, Niclaus, 1944, nouv. ed., LiMe, F . Planquart, 1974, Les seriets ~sotbiquei dans Plutarque, Paris, Niclaus, 1946, Note sur les secrets i’sodriques des pythagoriciens, Bruxelles-Paris, Niclaus, 1946, nouv ~d Lille, F Planquart, 1973, Les origines s~gyptiennes des usages et symboles rna~ronoiques, Lille, F. Planquart, 1978 Des initiatiom antiques aux initiations modernes, LiMe, F Planquart, 1 980. C

I

El 210

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

libre de Bruxelles » vaincre les tdnlsbres par Ia science » Depuis 1932, exisie aussi un premier arelier supdrieur: le chapitre des Ditciples tie Pythagore, ~ Bruxelles (chauss~e de Gand, 82). Dans leur enthousiasme, les Belges franchissent un pas suppldmenraire, le 23 mars 1933, dont la dare, selon le numdro d’Adonhiram d’avril, peut se marquer d’une pierre blanche au tableau des rdalisarions ma>~onniques, lorsque neuf frlsres dddguds du chapitre et des trois loges belges, constituent une association sans but lucrarif, inntulee: ‘sOrdre ma>~onnique oriental de Memphis—Misraim ». L’acte officiel est sign~ devant le frlsre Alfred Vanisterbeek, prdsident de Ia Chambre des notaires de Bruxelles, par les membres du conseil d’administration qui se compose comme suit: prdsident, Georges Gor; vice-pr~sident, Jules Defresne; second vrce-prdsident, Edmond Terfve; secr&aire, Jean Mallinger; tr~sorier, Raymond Baltus; dconome, William Hoorickx; membres, Paul Mathy, Georges Gaspar et William Monteyne. L’article 2 des statuts donne le but de l’association, qui est: a) de mainienir et de propager en Belgique et dans ses ddpendances les Institutions de l’Ordre Ma>~onnique Oriental du Rite Ancien et Primitif de Memphrs-Misraim, destinies ~ ddvelopper les principes d’une morale scientifique, rarionnelle et qualitative; la pratique de la solidaritd; la lutre contre l’ignorance sous toutes ses formes; le perfectionnement inrellecruel et social l’exercrce de la toldrance; le respect du Libre-Examen et de l’ordre public. b) d’~tudrer tout sp&ialement Ia philosophie iniriarique de l’Antiquitd et ses rapports avec les connaissances scienrifiques conremporaines s.» Si Georges Gor semble alors tenir le premier r6le, qui n’est gulsre qu’un r6le ficrif, I’ddifice repose tout entier sur Rombauts et Mallinger. Au mois de mai 1933, nait le premier ardopage belge. Quant aux trois loges symboliques, elles se sont routes d~doubldes en un atelier dit » de stricte observance », c’est-~-dire masculin, er .

K

211

un arelier mixte, sous les rirres disrincrifs Thot n” S, fondd le 22 aot~t 1933, er [sis n” 6, qui allume ses feux le 30 seprembre de la mlsme annie, porrant d~sormais ~ six le nombre de loges belges.

~.

Naissance du Supreme Conseil international

-3

,

7. Fond~e en 183A pas le fr~re Thodore Verhaegen et Ia loge Les Amis phi/anthropes, du Grand Orient de Belgique. 8.Adonhiram, avril 1933 La constitution de [‘association sans but lucratif, conform~ment ~ Ia los beige du 27 juin [921, sera officiellement publs~e dans le Moniteur beige du 8 avril 1933 (fac-simik de Ia premi&e page in Rena Philippe, “Le rite ma~onnsque de Memphis-Mistaim en Belgique 1931-1940» Rate ancien er primirif de Memphis-Misraim Souvetam Sancruaire pour Ia France er ses d~pendances Bulletin indrieur n’ 34-35, 2’ er 3’ trimestres 1988, p. 47

ESPOIRS D=AUSDU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

Il n’est pas surprenant qu’~ ce stade Armand Rombaurs air souhaird obrenir de Jean Bricaud Ia charre constirurive d’un Souverain Sancruaire pour Ia Belgique, puissance auronome du rite. Il lui en formule donc la demande, assortie d’une proposition: pourquoi le grand maitre fran>~als ne collaborerair-il pas ~ un Suprlsme Conseil international ? Las, Bricaud refuse l’une et l’autre requlstes, exige Ia suppression des loges mixtes et demande le rerour au respect des Constitutions de 1929. Dlss lors, les choses s’accdllsrent. Dans les premiers mois de l’ann~e 1933, au moment oiii Armand Rombaurs est sur le point de rompre avec Bricaud en se d&larant auronome, un projei de Suprlsme Conseil international a en effet pris forme, qui pourrair accorder la charre constirurive d’un Souverain Sancruarre pour la Belgique. Les frlsres belges ont d’ailleurs bdndficid d’une d~couverte, ou peut-lstre d’une transmission, qu’ils estiment providentielle, er qu’on peut raisonnablement siruer ~ la fin des ann~es vingt ou au d~but des anndes trenre, date ~ laquelle ils sont entr~s en possession de plusieurs man uscrits originaux, du ddbut du Xix’ voire de Ia fin du xviii’ silscle ~ les en croire notamment les riruels et le ruileur des quatre derniers degrds du rite de Misraim, les fameux Arcana arcano rum9. C’est ainsi qu’esr confide ~ Jean Mallinger la direction d’une Commission charg~e de idviser les riruels (notamment des 18’, 66’, 87’, 88’, 89’ et 90’ degrds), les ornements, les bijoux et les symboles du rite, dans un souci de retour aux sources dgyptiennes. Dans cerre perspective, une nouvelle loge, Isis, installde le 30 septembre —



3’

9 Bien des ann~es plus rard, Jean Mallinger confiera publiquemeni . ‘>Nous avons en norre possession A Bruxelles, o~i le rite de Misraim fur introduir en 1817, une partie de ses archives slaturs (parus chez R~my, rue des Escaliers, le 5 avril 1818) , dipl6mes, pokmaques avec les aurres rites, et un ruileur manusciir, sur parchemin, contenant norammeni les Arcana Arcanorum” — sur papier et avec une &riture absolument idensique ~ un aurre document dat6 de 1778’> (‘> Les Rases dits “~gyptsens’ de Ia Ma,lonnerse », Inconnues, Lausanne, ocrobre 1956, p 11). Cf aussi Arcanes et rituels de Ia ma~onnerie ~gi>ptienne,op cit., pp 265-296

I LA ERANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

ESPOERS D=AUSDU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

1933, 3, rue des Quarre-fils-Aymon, prarique d~sormars le seul rite de Memphis. Ce Suprlsme Conseil international, qur doit regrouper les Souverains Sancruaires nationaux, sur le modlsle de la Fdd~rarron des Suprlsmes Conseils du rite dcossais ancien acceptd, commence par unifier les riruels et les constitutions de l’Ordre, sur la base des documenrs les plus anciens des rites de Memphis er de Misraim. Les intentions sont des meilleures, mais les vieux ddmons de MemphisMisrarm veillent dans I’ombre... Deux membres seulement du Souverain Sancruaire fran>~ais ne suivronr pas Bricaud dans son refus de caurionner l’entreprise: Hans Grurer ~ qui reprdsente ddsormais en France I’PLMORC de Spencer Lewis, er surrour Georges Lagrlsze, un ancien compagnon de Papus. Les rejoignent aussi d’autres occultisres ftan>~ais, dont Jean-Henri Probsr-Brraben, rirulaire d’une charte de 95e de Bricaud, et Victor Blanchard, ancien fidde de Papus lu aussi, qui conresre son profit la ldgitimit~ martiniste de Bricaud. Le 28 aoCit 1933, Jean Mallinger est heureux de donner ~ son ami Lion Lelarge » quelques nouvelles sous le sceau aurhenrique de Misraim J’ai re’~u ce mann par recommandd l’adh~sion du Gr M du G:. Orient de Bolivie, ~ norre Supr:. Conseil Inrernarronal. Celui-ci est form~ de 7 membres » Rombauts (OR-ZAM): pour Ia France er Ia Belgique »Jinaradajasa: pour les Indes (il est secr&aire de Ia Grande Loge Blanche du Thibet). » Crhlar : pour l’Autriche. » Brunner: pour l’Amdrique du Nord >‘ Troilo: pour l’Am~rique du Sud. >< Spencer Lewis : pour la Californie » er moi-mlsme. >Deux perirs pays ont donnd leur adh6sion depuis: l’Uruguay, par son Gr.. M.., le F.~. Pedro Berserche (Mont~viddo), la Bolivie par son Gr... M.. le F.. Josd Raphael Canedo (Cochabamba).» ii

Er Mallinger de remercier Lelarge de bren vouloir en aviser s Le F D... ». Le frlsre D., c’est bien si~r leur commun maitre et ami: Emile Dantinne, en initiation S~r FIi~ronymus, que voici parairre dans cerre affaire, dont il est tenu inform~, mais ii laquelle il paraIr bien aussi parriciper: s Que le F D... n’dcrive rien encore ~ Gor pour le moment, ce n’est pas encore utile [...] 12 Folkloriste er drudit local, ayanr le gofit de l’histoire, le don des langues, l’amour de l’occulte, S~r Halronymus, dont la haute et modesre figure enchante, est en effer depuis une ddcade le guide spiriruel des principaux chefs de file du mouvement occultisre beige: Soerewey, Lelarge, Mallinger (le disciple indisciplind !). Er c’est en son nom qu’ils ont maintenu haur le flambeau de l~initiation en Belgique, randis que lui, fonctionnaire tranquille ~ la vie route simple, fidlsle presque incondirronnel de l’~glise romaine, souhairair que ne se remarqu~t pas trop sa stature de mage. Depuis 1932 au moms, S~r Hidronymus entretrent en relations fraternelles, ourre-Arlanrique, avec le brillant et bruyanr fondareur et imperator de 1’AMORC: H. Spencer Lewis (1883-1939), dont l’organisarion a commencd, dlss 1931, de se propager en Europe sous forme de juridictions narronales, plus ou moms inddpendantes. La nouvelle branche fran>~aise de I’AMORC a sa rlsre le Dr Hans Gruter, rallid depuis peu aux frhres belges, tandis qu~en 1933 le Dr ~douard Bertholer (1883-1965), ami de Danrinne, a lur aussi fondd un ordre de [a Rose-Croix suisse, dgalement nomm~ AMO RC. Quand nair l’id~e de fdddrer, aussi harmonieusement que possible, tous ces mouvements rosicrucrens, et quelques aurres, se constitue, en 1934, la Fdddration universelle des ordres er socidtds init~atiques (FUDOSI), dirig~e par trois imperator: Emile Danrinne, Spencer Lewis er Victor Blanchard Tandis que point le projer de la future FUDOSI, le Suprlsme Conseil international de l’Ordre ma>~onnique oriental de Memphis er de Misraim, lur, prend forme, dont Jean Mallinger, son grand secrdraire, mlsne les nombreuses d~marches. L’adhdsion de Spencer Lewis est, en aofir, acquise depuis plusieurs mois ddj~ pour reprdsenrer la puissance suprlsme du rite en Californie, voire diriger un

212

213

...

.~.

.~.

~.

10 Sur ce charurgien denrisre qui v~cut ~ Nice, puis en Suisse, er s’impliqua notamment dans Ia FUDOSI, cf. l’arracle bio-bibliographique que lui consacre, sous ma signature, le dicrionnaire des Marges du christianisme, 0 sectes dissidences, dsotii~ ritme, sous Ia direction de Jean-Pierre Chanrin, Paris, Beauchesne, 2001, p 117 11. Lerrre de Jean Mallinger ~ Lion Lelarge, du 28 aofit 1933, fonds Lelarge

12 Idem 13 Sur Leon Lelarge, Emile Danrinne, Spencer Lewis, et Ia FUDOSI, ‘c~ Hic~ronymus et Ia FUDOSI, nouv ~d ~ parairre, op cit

I

214

LA FRANC-MA~ONNER1E EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

ESPOtRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

Souverain Sancruaire pour l’Amdrique du nord i4~ Celui-ci a en effer re’~u de Theodor Reuss, en 1921, une charre de membre honoraire, 33’, 90’, 95’ du Souverarn Sanctuaire allemand, puis il s’est associd, en 1930, ~ l’occultiste allemand Heinrich Tr~nker, soi-disant successeur de Reuss. Ddbut 1933, Lewis a mis Mallinger en relations avec des frlsres dtrangers. Dans une lerrre du 26 mars 1933, celui-ci lui en sait grd: » Je vous remercie trlss vivement d’avoir bien voulu me merrre en relations avec nos FFF de Memphis-Misraim d’Argentine et d’Autriche, grace ~ leur prdcieuse collaboration, ce Rite sera ranimd dans le monde entier sous la direction rosicrucienne ~ Les frlsres d’Argentine, ce sont les membres de la Grande Loge de Santa-Fd, dirigde par Guerino Troilo, qui se rdclame d’une charre de Giambatrisra Pessina, des 26 janvier et 10 fdvrrer 1903. A Troilo, est confid un Souverain Sancruaire pour l’Argentine i6~ Les frlsres d’Autriche, dans Ia mlsme lerrre, ce sont quelques ma’~ons et rosicruciens, rassemblds par Many Cihlar, ddldgud de I’AMORC dans ce pays. Cihlar reprdsente ddsormais le Suprlsme Conseil international de Memphis-Misraim en Autriche. La prdsidence du Souveiain Sancruaire pour les Indes revient lIndien Jinarajadasa, haur responsable de Ia Socidtd thdosophique, qui a en effet re’~u, en 1925, une charte du grand maitre iralien de Memphis, Reginald Gambier MacBean, lequel, dans l’Italie fasciste, a dtd contraint de merrre son Souverain Sanctuaire en sommeil. Le frlsre Brunner, ~ qui a dtd en partie confide la juridiction nord amdrrcaine, ayant rejoint I’orient drernel le 18 avril 1934, est aussrt& remplacd par Spencer Lewis. Le grand maitre du Grand Orient de Bolivie, le Dr Josd-RafaEl Canedo, restera fidlsle ~ l’entreprise. Mais qu’est devenu le fr~re Pedro Bersetche, reprdsentant de l’Uruguay? Pourtant, une tlste solide manque encore ce nouveau corps international des rites dgyptiens. Aussi, probablement ddbut 1933,

Theodore Fletcher, grand maitre du Souverain Sanctuasre de Boston, ddtenteur de la charre de Seymour, est pressenri par Rombaurs er Mallinger pour en occuper la prdsidence. Mais Fletcher est en relations frarernelles avec le Souverain Sancruaire fran>~ais, avec lequel il a d’ailleurs dchangd des garants d’amitid, en 1929. Il demande ~ voir les chartes de ses correspondants belges, qui ne sont gulsre ~ mlsme de les lut fournir, er se renseigne auprhs de Jean Bricaud, qui se charge de l’informer. Ayanr ddclind l’offre, son propre Souverain Sancruaire le nomme la mlsme annde grand hidrophante pour les Erars-Unis. Serair-ce en rdactton contre la constitution du Suprlsme Conseil international? 17 En cerre fin d’dtd 1933, au moment ot’.r les relations avec Fletcher sont au point mort, deux nouvelles loges viennent de voir le jour en Belgique: Thot, ~ lorient de Bruxelles (82, chaussde de Gand dans le mlsme local que le chapitre Les Disciples tie Pythagore); er Isis, au mlsme orient (3, rue des Quatre-Fils-Aymon dans le mlsme local que la loge Les Disciples tie Pythagore), randis que la loge Scientia vincere tenebras, ~ l’orient de Lilsge, est sise ddsormass 18, place du Mardchal Foch. L’important surrour, le voici, annoncd par Adonhiram en aofitsepternbre 1933: > Le Comird International d’Unsfication des divers Rites de la Ma>~onnerie ~gyptrenne, rdpandus ~ la surface du Monde, vient d’unsr la majorird des Souv.~. Sanc des Rites en un Suprlsme Conseil International de Memphis-Misraim. Le Gr.. Secrdtarrat du Conseil a dtd rdservd ~ norre Puis.~. Supreme. Au bord adverse, pour Jean Bricaud qui se tient informd de loin, c’en est trop. Le 31 aocit 1 933, il informe Rombaurs que les acrivirds des frlsres belges ne permerrent plus de les considdrer ddsormais comme rarrachds au Souverain Sancruaire fran~ais. Er, sans plus tarder, le 5 septembre, le comird permanent du Souverain Sancruaire lyonnais prononce la radiation des Disciples tie Pythagore, l’annulation de Ia charte de cerre loge, ddclare rrrdgulrers les autres areliers

.~.

~

14. En mai 1933, Adonhiram annonce La Puissance Supreme du Rate de Memphis-Misraim pour Ia Belgique viene d’dtablir des relations d’amsti~ avec le Supr&me Conseil de [‘A M O.R C. pour l’Am&ique du Nord, pr~ssd~ par le Tr III - F Spencer Lewis, 33’ 95’ de Memphis-Misraim er Imperaror de I’Ordre Rose + Croix 15 Fac-simik in Rosicrucian documents, AMORC, San Jose, 2’ editions, 1978, p. 37 16 Adonhiram de juin 1933 consacre auix frEres argenrins une bonne demi-page, qui precise » Des Garants d’Amniti~ seront incessamment &hangds entre les Ar belges et sud-am~ticaans de Memphas-Misraim»

215

H.





.~.

17 Charles-Louis Bouder (3> Rare Ancien er Primirif de Memphis-Misraim Documents maionniquei, art cit.) reproduar lus-mfme on extrait d’une Ierrre de Constant Chevillon ~ Fletcher, au sujer de laquelle une note de pied de page, pi&ise Extrair d’une lerrre sn~dire adress& le 10 novembre 1934, par le G M Chevillon, 330 - 90’ 960 au T [II F Fleicher, 13’ - 330 - 900 - 990 G M du S . S des Erars Unis» Mais avant Ia rupture, Fletcher ne manquera pas denvoyer aux ateliers belges salutations et renseignements, ansi que le rapporte Adonhiram, pour Ia derni~re fois dans son num~ro d’ao6r-seprembre 1933.

ESPOIRS D=~USDU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

belges, er rdvoque la parenre de 95’ accordde ~ Rombaurs comme reprdsenranr pour la Belgique. Pourrant, parce qu’il ne rient pas ~ alimenrer les poldmiques, si ce nest les arraques, dont souffre l’ordre ma>~onnique dans son ensemble, Bricaud ne rend aucune sanction publaque. Peur-lsrre esplsrer-il aussi voir les frlsres belges rentrer dans le droit chemin, et manager-il ainsi leur dvenruel rerour. Quant aux Fran>~ais Hans Gruter et Georges Lagrlsze, leur cas ne sera r~gld qu’en ddcembre 1933, par leur radiation ddfinirive du grand livre d’or du Souverain Sancruaire fran~ais. (le second enverra d’ailleurs sa d~mission, en date du 8 Janvier 1934). La seule mention imprrmde parair dans le Bulletin ofliciel de l’ordre, sous la forme d’un court et discret recrificarif qu’il faur lire entre les lignes: » Nous avons appris que cerraines personnes, ~ l’dtranger, disent que le Rite de Memphis-N4isralm est un Rite mixte. II n’en est iien. Respectueux des traditions ma>~onniques, le Rite de Memphis-Misrafm n est pas un Rite mixte En seprembre 1933, Ia composition du Suprlsme Conseil international a dtd provisoirement arrlstde. Ationhiram d’octobre 1933 peur donc annoncer: ~Sonr Membres Rdgulrers du Supr Cons Intern du Rite, tray:. au 97’ Degrd, les Tr..Ill.~. FFF.~. Spencer Lewis et Brunner (Souv.~. Sanct.. d’Amdrrque du Nord); J~narajadasa (Souv:. Sanct.. des Indes); Troilo (Souv.~. Sanct.~. d’Amdrique du Sud) ; Many Cihlar (S S d’Europe Centrale); Phanar et Mallinger (S.~. S de Belgique); Valenrin Roth (S S.~. de Chine); J. A. Wetterwald (S S de Suisse) , H. Grirter (5:. 5.~. de France) Pedro Bersetche (S.~. S.. d’Uruguay). >Le Sup:. Cons.~. Inrern.. a pour Gr:. Hidroph:. Inconnu, le T:. Ill.~. F.. Or-Zam, 33’ 99’... ». Ce hi~ronyme, qui doit cacher auK yeux de tous ou presque l’identit~ r&lle, connue seulement des haurs digniraires, de l’ulrime supdrieui du rite de Memphis-Misraim, grand hidrophante inconnu et invisible, revlstu d’un degr~ nouveau, le 99’, 6labor~ pour Ia circonsrance, ddsigne... Armand Rombaurs (Or-Zam n’est-il pas I’anagramme de son hi&onyme marrinisre Rosam ?). Mais il faur ~ Or-Zam une reconnaissance que ne saurait lui accorder Theodor Fletcher er moms encore Jean Bricaud! Faure de mieux, celle-ci viendra, ourre-Arlanrique, d’une source aussi incertaine que ridicule Il faur, dcrit Jean Mallinger,

le 28 ao~t 1933, » que la candidature de Or-Zam soir acceptde en Arn&ique 19 Las, elle l’est aussir6r I Ationhiram pr~cise: > La Grande Loge Blanche du Thiber, Organisarion Supreme rdgissant routes les Frarernirds iniriariques du globe, a bren voulu manifesrer sa confiance en l’activit~ des FFF belges du rite de Memphis-Misrarm, en leur accordant une Charte sp&iale, leur donnant pleins pouvoirs pour organiser le Secrdtariat International du Rite Iniriarique de Memphis-Misrarm. Cer important document est signd par le T: Ill F Sri Sobhita-Bikkhu, Grand Haltophante de Ia G.~. L.~. BI:.. Seul norre Rite est ainsi reconnu comme ayant gardd inracres les grandes Traditions dsotdriques des anciens Mystlsres. Nos FEF apprdcient vivement l’honneur qui leur a ~ rdservd par les Maitres de l’Initiation rdelle er auront ii cc~ur de rdaliser toutes les esp~rances que ceux-ci ont fond~es sur leur d~vouement ~ la Rdsurrection de la V6ritable flamme iniriarique, que bien des Obddiences ont roralement perdue 20» Les frdres belges se sont en effer adressds i... Spencer Lewis, parce que celui-ci a re~u des mains de son ami persan Sri E. L. A. M. M. Massananda Khan, prophlste d’une » ~glise» bouddhiste amdricaine, er hi~rophante d’une soi-disant >‘ Grande Loge blanche du Thibet », une charre le ddsignant, le 17 aofit 1920, comme son successeur, sous le nom de Sri Sobhita-Bhikkhu 2i En d~cembre 1931, lorsque meurt Massananda Khan, Spencer Lewis devient donc ogrand hi&ophante» de la dite Grande Loge blanche. En ocrobre 1933, la mlsme pseudo-Grande Loge blanche du Tibet ddivre ~ Or-Zam une nouvelle charte spdciale, » lui confdrant pleins er ddfinitifs pouvoirs pour diriger souverainement les deuir branches inrernariona]es du Rite oriental de Memphis-Misraim dans toure l’&endue de l’univers22.a Ce nouveau document n’a pas plus de valeur que le prdcddent, mais tout est ptlst pout l’organisation d’un premier convent national belge. ~

.~.

..

.~.

~.

.~.

.~.

..

.~.

..

.~.

-

18 Bulletin officiel.

,

n’ 2, Saint Jean dhiver 1933

..

..



~

217

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

216

19 Lerrre de Mallinger ~ Lelarge, 28 ao6r 1933, fonds Lelarge. 20 Adonhiram, ocrobre 1933. 21 . Le rexie er le fac-simik de cerre charre ont ~ pub1i~s et commenr~s par Robert Vanloo, Les rose-croix du nouveau monde, Paris, Claire Vigne, 1996, pp. 155-160 et VIII. 22. Adonhiram, novembre 1933

.4 ->3

TI

218

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Le convent beige d’octobre 1933

~

La matinde du dimanche 29 ocrobre 1933, premier jour des d~bats, est rdservde au convent du rite co-ma’~onnrque de MemphisMisrafm, dont les travaux, ouverts ~ 9 heures 30, ~ Bruxelles, au temple de la rue des Quarre-Fils-Aymon, commen cent par la lecture de la charte accord~e par Or-Zarn ~ Ia nouvelle Grande Loge narionale beIge mixte. II sera cbs par un banquet frarernel er v~g~tarien. On y apprend aussi que Or-Zam a ddrvrd ~ Raoul Fructus, fondareur de la loge Saint-Germain, ii l’orrent de Marseille, une charre de grand maitre gdndial du rite co-ma>~onnique mixte de MemphisMisraim pour la France er ses ddpendances. Raoul Frucrus reste mdconnu. Consacrons lui les lignes qu’il mdrite. N~ le 4 novembre 1884, ~ l’Isle-sur-Sorgue, dans le Vaucluse, d’un plsre professeur de latin, de fran’~ais er d’anglais, prdcepteur dans une famille russe apparentde au tsar, et d’une mlsre instirurrice que son pdre avair renconrrde en Russie, Raoul Frucrus qui vient au monde peu de temps aprlss le retour en France de ses parents, est dlevd par ceux-ci jusqu’~ l’~ge de seize ans. Les circonstances lui font renoncer ~ poursuivre ses 6tudes dans un lyc~e de Marseille, et il entre ~ la maine de Ia ville oir il devient sans enthousiasme souschef du service de l’urbanisme. En 1913, il s’dprend d’une drudiante de son pixe, Marcelle Monrant, er leur manage est c~kbi~ dhs le 18 seprembre de cerre ann6e. Aprlss la premilsre guerre mondiale, Fructus re>~oir Ia lumilsre ma~onnique et il frdquente successivement le Grand Orient de France, la Grande Loge de France et le Droit Humain. II dirige paralllslement la section marseillaise de Ia Soci&d thsiosophique 23~ Accessoirement, il tate de l’astrologre, collabore ~ Ia revue l’Astrosophre, prarique la chiromancie er la radiesth~sie, er magndtise quand se prdsente l’occasion de soulager son entourage 24~ Le voil~ d~sormais en charge de la route nouvelle branche fran’~aise du rite mixte de Memphis-Misraim.

23 Cf Ia revue Le Lotus b/eu. 24 Une seul article, ~ ma connaissance, renseigne sur Raoul Frucius, extrait de l’expos~ prononc~ le 27 mars 1965, lors de l’inauguration du groupe de lOrdre marrinisre qui, ~ Marseille, a ~ plac~ sous son patronage Charles Berthelin, > Raoul Frucrus» I’Jnitiation, octobre-d~cembre 1965, pp 211-215

ESPOIRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

219

A 15 heures 30, au mlsme orient, Jean Mallinger ouvre ~ son tour les travaux du convent national de la » stricre observance» du rite, sous la pr~sidence du grand maltre Phanar, pour qui c’est aussi l’occasion de donner au convent les instructions pr~cises du grand hidrophante inconnu Or-Zam, c’est-~-dire... de lui-mlsme! De nouvelles Constitutions er de nouveaux r~glements gdndraux ayanr dtd adoptds, le convent diner le vc~u de voir le Suprlsme Conseil international dire sa prdsidence er ~ Ia foncrion de grand hidrophante, 98’, Guerino Troilo, proposition qui ne rarde pas d’etre approuvde par les frdres dtrangers. Car l’important est mainrenant la prdparation du grand convent mondial, prdvu pout le mois d’aocrt 1934. En novembre 1933, le Souverain Sanctualre pour l’Uruguay est rdgulilsrement constitud par Pedro Bersetche, grand maitre, er Juan J. Scampint, 0. Ferrari Ferrero, et Angel M. Sanz, rous membres par ailleurs du Suprlsme Conseil du rite dcossais ancien acceprd En ddcembre, deux digniraires viennent encore grossir les rangs du Suprlsme Conseil international: Georges Lagrlsze, en rupture avec Bricaud, qui fleurerre avec les frlsres belges depuis quelques mois er Josd-Raphael Canedo, de Cachabamba, en Bolivie. Mais, au mlsme moment, dans l’Autriche fasciste, le rite a drd contraint de rentrer en sommeil. Pour prdvenir route confusion entre les loges mixtes et les loges masculines, c’esr aussi en ddcembre que sont modifids les rirres disrincrifs des nouveaux ateliers belges. La loge mixte des Disciples tie Pythagore a ddsormais pour rirre Les Disciples tie Mithra, qui laisse le premier rirre disrincrif ~ la loge masculine. En revanche, Ia loge de <>stricre observance» Isis devient Osiris, qui laisse son rirre primirif ~ une loge mixte. A Lilsge, Scientia vincere tenebras adopre pour nouvelle ddnomination Sphinx, en laissant elle aussi son tirre ~ une loge mixte. En France, ~ Marseille, fonctionnent ddsoimais quarre loges mixtes, sous la prdsidence de Raoul Fruct us: Saint-Germain, Apollonius tie Thyane, Isis, er Giortiano Bruno. A Strasbourg, le triangle Herm?s, prarique le rite » de stricte observance En mai 1934, Lagrlsze se rend en Belgique, pour y miner des fr~res er surrour prdparer le convent, prdvu pour le mois d’aoflt. Entre remps, enregistrons Ia ddfecrion du grand maitre pour les Indes, Curuppumullage Jinarajadasa, intervenue fin 1933 ou ddbur ~

».

25 Adonhiram, d~cembre 1933

-j

220

LA ERANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

ESPOIRS D~US DU SUPRLME CONSEIL DE BRUXELLES

1934, que Constant Chevillon, au bord adverse, qualifie: » homme ~clair~ er loyal autant qu’occulriste de valeur”, pr&isant: il se ddsolidarisa de l’aventure, sans heurt, avec une douceur er une poliresse tout orienrales, d~s le premier contact avec les Belges er leurs associds Une fois n’est pas coutume, le plan parfait du convent de 1934 confirme, en les compldrant, les impressions de Chevillon: “(Jinarajadasa) ~ re>~u une charte du rite de Memphis des mains du Gr~. Hidrophante N4acBean, le 22 aoCrt 1925 ~ Palerme et a refusd de l’employer, il a ~td dlu membre d’honneur du Souv:. Sanct:. Argentin de notre Rite, le 8 janvier 1931. Mais, dir le F.. Mallinger, lors de son passage en Europe, le F.. Jinarajadasa est venu me voir. Je l’ai rei~u en prdsence des Tr:. Ill FFF Rombaurs, Plarounoff, Nyssens, Lelarge et Baltus. Il a examind nos documents et a ddclard ne pouvoir appartenir au rite de Memphis-Misrarm. Depurs Ia resraurarion de loccultisme dans le Rite, il apparrient en effer ~ d’autres Centres dsotdriques er tout en affirmant sa symparhie ~ notre Ordre, il ne peur acceprer d’autres discip]ines occultes que celles qu’il poss6de ailleurs 27~» En d~pit de cerraines aberrations, le nouveau Supreme Conseil international ne manque parfois ni de rarson, ni de courage. C’est ainsi que Valentin Roth, ~ qui a ~ confid la reprdsentation du rite en Chine, ne tarde pas d’etre mis ~ I’dcart, parce qu’il ne peut prouver sa qualitd ma’~onnique, pour avoir dt~ re’~u, de fa~on tout ~ fair fantaisiste, par... Spencer Lewis 28~ Si lInde et Ia Chine n’ont plus de reprdsentant au Supreme Conseil international, Ia France y rient ddsormais une place de choix, avec deux Souverains Sancruaires, l’un pour le rite de » stricte observance» sous Ia responsabilird de Hans Grilter er Georges Lagr~ze, ~ Nice; l’autre sous la direction de Raoul Fructus, pour le rite mixte, ~ Marseille. D’autres liens ont &d soud~s avec des frixes isolds de par le monde. Tout est pr~t pour l’oiganisation d’un grand convent mondial, qui sera l’apog~e de l’entreprise, avant Ia chute.

Le grand convent international de 1934 Le 10 aocit 1934, » ~ l’orient de l’univers, sous la vo~te azurde du zenith, sous un point fixe de l’dtoile polaire, rdpondant au 50’ degr~, 51 minutes, de latitude seprentrionale, en la vallde de Bruxelles », s’ouvre donc le grand convent du Supreme Conseil international du rite » de stricre observance Prdcisons l’adresse du temple 10, rue d’Angleterre. En l’absence du grand hidrophante mondial Guerino Troilo, c’est le grand maitre fran>~ais Georges Lagr~ze qui conduit les travaux. Avant 1 ‘ouverrure officielle, » les ddl~gu~s prdsents ddcidenr ~ l’unanimrt~ de se soumerrre rdcrproquement leurs pouvoirs er de vdrifier Ia rdgularitd de leurs titres ma>~onniques Ce sera pour nous l’occasion de passer en revue les grades et qualit~s des fr~res prdsents. Commen>~ons par Georges Lagr6ze dont le cursus est ddj~ fort impressionnant. Il a re~u Ia lumi~re ma>~onnique, ~ 21 ans, le 29 fdvrier 1904, dans une loge du Grand Orient de France oii il a ensurre 6t6 dlevd aux grades de compagnon, le S mars 1905, er de maitre quarre jours plus tard, le 9 mars 1905. Affili~ ~ la loge L Encyclop~tiique, de la m~me obddience, ~ l’orient de Toulouse, il en sera radii le 23 ddcembre 1912. Puis ii adh6re ~ la loge Fraternity ~‘cossazse, de la Grande Loge de France, le 19 mai 1921; fonde sous les memes auspices les Disciples tie saintJean, ~ l’orient d’Angoul6me, le 15 juin 1924, dont ii est v~n&able d’honneur, et s’affilie aux Amis eicossazs, ~ l’orient de Royan, en 1925. Lagrixe n’est pas non plus drranger ~ Memphis-Misraim. Dans les ann~es [910, ii a ornd les colonnes de Ia loge symbolique Humanitiati de Papus er Tdder. Rose-Croix, le 25 avril 1908, dans un chapitre de Manchester oii il &ait probablement de passage, chevaher Kadosch, 30’, le 3 septembre 1909 (parente du Souverain Sancruzire du rite ancien er primitif pour la Grande-Bretagne er l’Irlande grand maitre: John Yarker), il sera r~gularrs~ ~ ce dernier grade, au sdn du Sup r~me Conseil du rite &ossais ancien accepr~ pour Ia France, le 30 mars 1922. 90’ du rite de Memphis-Misrafm, par parenre n’ 75 de John Yarker, en septembre 1909; 95’, le 14 juin 1927, par parenre n’ 77 de Jean Bricaud, il est aussi membre du rite philosophique iralien de Frosini.

~

.~.

~.

221

».

.~.

~

26 Circulaire de Chevillon, mars 1936, reproduire infra, appendice IV. 27 Plan parfait du convent d’aoCit 1934, p 3, fonds Lelarge 28 Idem.

29 ‘3

Idem.,

p 1

I

ir~r. ~ £25

222

~

ESPOIRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXPLLES LA ~RANC-MA~ONNERtE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Au sein du meme Supreme Conseil du REAA, il re~oit les 31’, en 1923; 32’, en 1924, er 33’ degr~s, le 27 novembre 1925. Affrli6 au chapirre Rosenkreutz; fondareur et president provisoire, en 1925, du chapirre Chevaliers tie Ia fraternite’, valke de Nice (grand expert en 1926-1927, ddput~ en 1927, chevalier d’doquence en 1928); ~l adhere au chapitre Caritas, valke de Cannes (d~missionnaire le 31 ddcembre 1924). 11 a ~ successivement ou parallelement affilk aux ar~opages suivants: L ‘Union philosophique, valke de Cannes (chevalier d’~loquence en 1923, d~missionnaire le 31 d&embre 1924) Discipler tie Pythagore, valke de Bordeaux (chevalier d’doquence provisoire en 1923, hospiralier de 1926 ~ 1928, puis orateur) ; Justice et fraternitc-~, valke de Nice (d~put6 en 1927) 30• Lagreze fair circuler ses dipldmes er d~clare qu’il repr~sentera aussi au convent Jean-Henri Probst, dir Probst-Biraben, dont il fair circuler les diph5mes de 33’, er de 95’ du Souverain Sanctuaire de Bricaud. Probsr-Biraben a ~t6 mark le 19 mai 1897, dans la loge La Franfaise et les neufsceurs rdunzes, sous l’ob~dience du Grand Orient de France, ~ Portent de Bordeaux, qu’il a quirke le 31 d~cembre 1900. II a ~ re~u maitre, le 27 mars 1904, 18’, le 30 avril 1907, 30’, le 22 juin 1923, 31’, le 24 octobre 1924, 32’, le 27 novembre 1925 et 33’, le 23 mars 1928. Il rejoindra en 1938 le Supr6me Conseil du REAA pour la France 3t• Vient le tour du grand secr&aire international Jean Mallinger, dont la carriere est assukment plus courre. Ma~on depuis 1930 ou 1931; 33’ le 7 f~vrier 1931, par Armand Rombaurs; 94’ le 23 mai 1933, des mains du m6me frere; membre d’honneur du Souverain Sancruaire argenrin de Memphis-Misraim, le 6 seprembre 1933, Mallinger, ~ son tour, fair circuler ses charres et dipb5mes, puis. il signale avoir re~u, par mandar 6crit du 12 juin 1934, pouvoirs de 30 La riche cairi~re ma~onnique de Georges Lagrize a pu ~rre reconstitute dans ses grandes lagnes grace ~ sa longue fiche des services de Vichy (communication frarernelle d’Andr~ Combes ~ qui grand merci), er quelques aurres documents, imprim~s ou manuscrars Ont ~ seulement prises en compre ici les ann~es anr&. rieures ~ 1934. Lagr~ze collecrionna rant dinatiations qu’il serast laborieux d’en dresser ici Ia lure Mass sa carri~re a ~ r~sum~e dans mon article rr Qu&teur de linvisible, franc-ma~on, martiniste er rosicrucien exemplaire Georges Lagr~ze (18821946)» I’Jnitiataon, aviil-Juin 1989, pp. 74-80, er dans larticle que je lui as consacr~ dans le dictionnasre de Jean-Pierre Chantin, Les marges du thristianisme, » settes» 3sore3risme, op cit., pp 149-150 dissidences, e 31. Selon sa fiche dress~e par lea services de Vichy (communication Frarernelle d’Andr~ Combes).

‘3

223

repr6senter au convent le grand hi6rophante mondial Guerino Troilo. (les charres d6lrvr6es ~ Troslo par Pessina sont alors communiqudes aux fr6res). Un aurre mandar 6crit, dat6 du 28 juin 1934, sign6 du Dr Jos6-Rafa6l Canedo, grand maitre du Grand Orient de Bohvre, charge Mallinger de reprdsenter aussi certe aurre puissance. Enfin, deux fr6res isoks l’ont 6galement mandat6: le fr6re Accardo, de Chicago, membre du Souverain Sancruaire de Grande-Bretagne depuis le 10 avril 1917; er J. Mossaz, de Gen6ve. Vient le tour du fr6re Garregno, d616gu6 du Grand Conseil g6n6ral pour l’Uruguay, mandat6 le 19 juin 1934 (par le grand maitre Pedro Berserche ?). Puis celui de Victor Blanchard, d6j~ 30’ er 90’ au grand convent parisien de 1908, qui figure cerre ann6e-h parmi les sagnaraires de l’acte constiturif du Souverain Grand Conseil g6n6ral des rites urns pour la France 32, chart 6 par Theodor Reuss le 1” janvier 191 1, (95’?) er membre du rite philosophique iralsen. Blanchard est d6sormais rattach6 au nouveau Souverain Sancruaire fran~ais. Se succ6dent ensuire les fr6res Hans Grtiter, qui pr6stde un chapitre du Supreme Conseil du REAA pour Ia France; 95’, membre du Souverain Sancruaire de Bricaud, le 26 juin 1932; er August Retchel, repr6senrant du rite en Suisse, admis ~ Memphis-Misraim par Georges Lagr6ze. Enfin, c’est ~ Armand Rombaurs de prouver ses pouvoars, dont le proc6s verbal du convent nous dir seulement qu’al fur » charr6 par les FFF Papus er Bricaud Passons sur les parenres de Bricaud, que nous connaissons. Mais quel est donc cerre charre de Papus, laquelle, selon Chevillon, serair de 1907 ? Car, constare ce dernier, en 1907, non seulement Rombaurs n’6tatr pas encore mairre-ma~on, mats Papus n’avair pas encore le droir de d6livrer des charres -~le Memphis-MisraYm! Ne s’agirait-il pas tout sirnplemenr de quelque document du rite national espagnol, ou plus probablement de quelque diph5me marrinisre? Ces v6rificarions rermin6es dans l’atrenre des aurres d6l6gu6s qui se joindront au convent dans les jours suivants Georges Lagr6ze ouvre officiellement les travaux, au 97’ degr6, ~ la gloire du Sublime Archirecre des Mondes ..

~

~





32. Cf Prrface er chapirre III Sur Victor Blanchard plus g~n&alemenr, cf La notice que je lui aa consacr~ in Jean-Pierre Chanran, Les marges du christianisme, op tic, pp 16-17 33. Plan parfait du convent, page 1, fonda Lelarge. 34 Circulaire de mars 1936, infra, annexe IV

I

-5

224

ESPOIRS D~US DU SUPR6ME CONSEIL DE BRUXELLES

Mes tres illustres fr~res, c’est avec une joie profonde que j’ouvre ce premier Convent international de l’Ordre, qui fera date dans l’hisroire de norre rite bien-aim~. Voici longremps d6j~ que le grand hi&ophanre John Yarker m’avait re~u ~ la lumkre ~gyprienne, et jamats je n’avais songd que j’aurais un jour la Joie et l’honneur de parriciper de fa~on ausst active ~ Ia r~organisarion mondiale de l’Ordre. Un grand r~veil inariarique se fair jour. II est des ordres ma~onniques qut sont romb~s dans le plus bas mar&ialisme er le plus trisre esprit polirique. Ii est remps de ramener l’Ordre ~ sa purerd primitive, de ressuscirer les rites spirtrualisres, seuls suscepribles de conserver intact l’esprir iniriarique que les autres obediences ont parfois soir ignore, soir perdu... » A ces paroles inaugurales, succ~de un message frarernel du grand hkrophanre mondial Guerino Trodo, que Lagr&e lit solennellement, debour devant l’assembl6e 36, De Troilo sera lu ausst un t~kgramme, accompagn~ d’un aurre t~kgramme du grand maitre pour le Danemark, G. Sjallung. Jean Malhnger passe alors ~ l’attaque, qui, ainsi que le rapporre le plan parfait, ne m6nage pas ses critiques ~ l’~gard des grands absents qui m~prisent l’initiative beige : Le F Mallinger signale que le plus grand reproche que l>on a pu faire ~ norre Rite est l>irr~gularit~ de cerraines Charres de l’un ou l>aurre Rite ~gyprten. Ce n’est pas le Rite qui peur etre rendu responsable, mais, hdas, les schismes er la division qui n’ont pas cess~ de d&hirer l>Ordre er les anragonismes entre Naples et l’~gypte, qui ont amend la plus facheuse confusion inrernarionale pour tout ce qui est Memphis-Misraim. Le present Convent aura pour avanrage de merrre fin, une fois pout routes, ~ un sernblable a,bus qui jerre le discr~dit sur norre Rite et le rend suspect aux aurres Obediences. Avant de se faire reconnaitre par les aurres Obddtences, il est absolument n6cessaire que norre Rite fasse preuve d’Unit~, f~dere ~nergiquement er mondialement routes ses activ1t~s et metre impitoyablement ~ l’tndex les Souverains Sancruaires irr~guliers ou les Hi6rophantes sans Pouvoirs On d&ide donc de ne point vabder les pouvoirs des Souverains Sancruaires qui ont refus~ route representation au convent, er, sans

roujours nter pour aurant l’authenttcat~ de leurs charres, on ira jusqu’~ d~nter ~ ses puissances le droir de se dtre d~sormais de MemphisMtsraim. Seront donc d&lar6s irr~guliers: Valenrin Roth (Chine) parce qu’il a ~ re~u d’une maniixe fanraisisre dans le rite; Curuppumullage Jinarajadasa (Inde), parce qu’il a refus6 de parriciper ~ l’c~uvre d’unification er de resraurarion; H. Theodore Fletcher (USA), parce qu’il ne possede, dir le proces verbal, que de vieilles charres ddivr&s ~ ses prdd&esseurs; et enfin Constant Chevillon (France), parce qu’il a succ~d~ ~ Bricaud qui ne poss~daat soi-disanr ni documentation ni riruel. Enfin, le cas embarrassant de Spencer Lewis est laiss~ en suspens, dans lattente de son arriv& en Belgique. C’est bien le moms pour le hi&ophante de Ia Grande Loge blanche, dont Ia charre de reconnaissance, ddivr& ~ Or-Zam un an plus t&, commence ~ devenir quelque peu embarrassanre. Lorsque Lewis se joint peu apres aux travaux d~j~ ouverts, ses pouvoirs sont valtd~s de fa~on d6finitive, apres que Jean Mallinger, Georges Lagreze er Maurice de Seck l’aient tniti~ aux 66’ (non occulte), 87’, 88’, 89’, er 90’ degr~s. Dautres freres ayanr, comme lut, re~u des charres sans l’initiation correspondanre, sont ~galemenr dev~s par les memes iniriareurs aux haurs grades du rite : Many Cihlar re~oir le 18’ degr& Hans Grater, Raoul Frucrus, Victor Blanchard, Luis Firau, August Reichel, er Garregno, reuloivent les 66’ (compler er occuire), 87’, 88’, 89’, er 90’ degr~s. Le Convent a voulu de cerre fa~on revenir ~ la Tradition ~sor&ique du Rite qut exige non seulement la transmission d’un Pouvoir 6crir au moyen de Chartes officielles du Rite, mais encore l’Initiatton individuelle de tout digniraire de l’Ordre aux degr~s essenriels de l’I~chelle ~gyprienne, de fa~on ~ leur conf~rer l’inr~gralir~ des Pouvoirs Occultes dont l’Oidre est le kgirime d6posiraire La d6cision est sage. D~non~anr par ailleurs Ia r6ducrion ~ trenre-trots degr~s de l’&helle du rite, le convent Ia fixe d~sormais ~ quarre-vingr-dix grades d’instrucrion, que surplombent neuf degr~s adminisrrartfs, soir au total quarre-vingr-dix-neuf grades. Au sommer de la pyramide, le grand hkrophanre inconnu occupe le plus haur degr6. De lui, er de lui seul, d~pendenr deux 98’, qui en sont en quelque sorre les deux bras, lesquels pr~sidenr chacun un Supreme Conseil international, l’un

..

~

225

LA FRANC-MA~ONNERtE ~GYPTLENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

~‘.»

35. Plan parfait do convent, fonda Lelarge. 36. Cf Ia reproduction nt~grale de ce dascoura, d’un compre iendu do convent. 37 Plan parfait du convent, fonda Lelarge

infra,

~

annexe III, accompagn& 38. Idem

ffi

226

LA FRANC-MAtONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MtSRAIM

ESPOIRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

pour le rite masculin, l’aurre pour le rite mixte. Les membres de chaque Supreme Conseil international occupent le 97’ degr~, les grands mairres narionaux, le 96’, er les membres de leurs Souverains Sancruaires, le 95’ grade. Cerre structure ayanr ~ d6finitivement arrer6e, le convent masculin a confirme» Guerino Troilo dans ses foncrions de grand hi~rophanre mondial, 98’, et lul d~stgne Georges Lagr~ze, 97’, pour adjoint er substirur Sont alors nomm~s: Jean Mallinger, grand secr& raire international; Pedro Berserche, grand secr~raire adjoint Victor Blanchard, grand orareur ; Jose Rafael Canedo, grand mar6cFial Armand Rombaurs, grand tresorier; Hans Grurer, grand maitre des c&~monies; er Jean-Henri Probsr-Btraben, grand expert. Pour sa part, Armand Rombaurs conduit roujours les acravrr6s du Souverain Sancruatre du rite masculin pour Ia Belgique, randis qu’esr rarifi& Ia charre du nouveau Souverain Sancruasre >< de stricre observance a pour la France, dont la juridictron est ~rendue ~ la Suisse, avec Lagreze pour grand maitre; Grurer, pour substirur; Probsr-Biraben, pour grand chancelier; Blanchard, pour grand lirurgisre; er Reichel pour grand tresorier. Le [endemain 11 aoti’it, sont ouverts au meme orient les travaux du convent du Supreme Conseil international mixte, que preside le grand hierophante mondial, 98’, Raoul Fructus, qut cumule sa charge avec Ia grande mairrise du rite mixte pour Ia France. De cetre aurre puissance inrernarionale, sont nommes: Leon Lelarge, grand secretaire; Leopold Augier, grand tresorier; Marcelle Frucrus, grand secretaire adjoint; Constanrin Plarounoff, grand maitre des ceremonies; Georges Delaive, grand orateur; er Ernest Froment, grand orareur ad~oint. A Constanrin Plarounoff a ete conflee Ia grande mairrise glu Souverain Sancruaire belge pour le rite mixte. Mais un grave accident automobile l’ayant contraint ~ demissionner, ii est remplace par Georges Delaive, nomme par Raoul Fructus, le 30 aoCtt 1934, qui prendra officiellement ses foncrions le 5 novembre 1934. Le meme acre donne la composition definitive de ce Souverain Sancruaire, comme suit : S~r Kapros (Delaive), grand maitre national; Sir Elgim (Mallinger), grand maitre adjoint; Sir Agni (Lelarge), grand secreraire; Sir Fulgur (De Seck), grand orateur; Sir Kryptos (Ernest Froment), grand tresorier; Sir Aryart (Platounoff), passe grand maitre

Las, aussit~t passes le convent er ses merveilleux espoirs, s’eveille le feu qui, dej~, couve sous Ia cendre.

227

Le d~sastre

a

1

Des querelles, en effer, ne rardent pas de se faire jour, dont Jean Mallanger, le plus en vue, le plus actif aussi des freres belges, sur qui repose une grande parrie de l’organrsation inrernarsonale du rite restaure de Memphis-Misraim, est la premiere cible. Les conresrataires ne sont guere plus d’une dizaine, parmi lesquels ii faur relever les noms de Constanrin Plarounoff, Raymond Baltus, et Georges Grangier, venerable maitre de la loge Osiris, qui a amasse contre Mallinger une foule considerable de griefs. Par ailleurs, un certain Stanislas Mornard, jeune responsable d’un curteux Ordre de Rama, commence ~ recrurer deputs peu dans les loges belges les membres de son cercie. Averri er inquier, Mallinger enquete, er croir bon de soumerrre, sous le sceau du secret, cerratnes reflexions sur l’un ou l’autre frere, au grand maItre Delaive. Las, Delaive parle, er peut-etre amplifie les propos de son collaborareur. Pour corset le tout, Maurice de Seck, president du chapirre Les Disciples tie Pythagore, ~ B ruxelles, ayanr quirre ses foncrions (pour une raison errangere au conflir en germe), Jean Mallinger souhaire que lur succede son ameilleur eleve ~ Bruxelles» dir-il : Ernest Froment, dej~ grand tresorier du Souverain Sancruaire mixte pour la Belgique. Le grand hierophanre Frucrus, loin de tout ~ N4arserlle, accepre la candidature, mais Georges Delaive, lui, n’y est pas favorable... Rien d’autre encore, en ce mois de seprembre 1934. Er Jeart. Mallinger, confiant malgre tour, peur encore ecrire ~ son » tr~s cher Leon» Lelarge : » Toures ces mesquineries mechanres me pernent mats je ne me laisserat pas abarrre er j’empecherai le rite mixte de romber a zero 4a» Mais ce que Mallinger ignore encore, c’esr que le conflir n’en est qu a son debut. II ira s’amplifianr tout au long du moas d’ocrobre 1934, er le 26 de ce mois, l’esperance ~ fair place au desespoir. Lisons, presque dans son enrier, la lerrre de ce jour, de Malinger ~ Lelarge, qui en dir long:

~

39 Fonda Lelarge

-33

~1

40 Lerrre de Mallinger ~ Lelarge dar~e de Brnxelles, le 26 ocrobre 1934, fonda Lelarge

-i 228

LA FRANC-MA5~ONNERtE ~GYPTLENNEDE MEMPHLS-MtSRAtM

ESPOIRS D~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

Mon Leon tr~s cher, C’esr Ia fin de norre ~uvre. 1. J’ai demissionne de rous mes emplors au sein du rite mixte mass en resrerai simple membre. 2• Grangrer vient de convoquer au Gembloux 18 FFF.~. de M:. M stricre observance pour m’y merrre en accusation pour avoir offense Oor, Grangier, etc. Ils ont meme convoque Deseck qui ne fair plus parrie du Rite er vont sommer Rombaurs de me revoquer. Bien que j>are la conscience tranquille je suis consterne de rant conscience er de mechancere j’ai telephone i. Romb. liRombaurs] qui m’a donne ordre de convoquer rous les 33es pour le 5 novembre

brillanre. Lisons la reponse de Frucrus ~ Malinger, du 28 ocrobre 1934:

>

..



~

~ 20 Ii. au Temple de la rue d’Angleterre; si votre sante vous le permer je vous demanderai vorre secours ce jour l~ er aussi l’aide de Defresne. Tous les reacrionnarres ont fair bloc er ont jure de me faire demissionner de l’Ordre. J>ai offert ~ Rombaurs de m’en aller immediarement mais il ne veur pas me laisser m’en aller. Ii les laisse cependant se reunir au Gembloux avec Baltus demain ~ 15 heures. Le 5 j>exigerai leur expulsion pure er simple car il est inadmissible de voir les subordonnes monrer de pareilles cabales contre l’Ordre er ses dirigeants sans prendre de severes sanctions. Le lendernain 27 ocrobre, les r6volres sont reunis au Gembloux, un cafe de Bruxelles. Jean Mallinger, qui, en bon avocar, rient connairre le dossier de l’affaire, a depeche sur place un observareur, qui lur fair aussit3t son rapport, que Mallinger adresse, avec commenraires confldentiels, au grand maitre Rombaurs. Le peu d>importance des fairs reproches ~ N4allinger, risibles, quand ils ne sont pas stupides, nous empeche de les cirer. Mais on lira avec profit les dernieres lignes du rapport de l’inreresse ~ son superieur : » Le 5 novembre, le F Mallinger compre proposer ~ rirre de sanctions pour: md iscipline, trahison des Secrets de l’Ordre er calomnie, l’exclusion des organisareurs de cerre cabale indigne : Grangier, Oor, Fran~ois, Platounoff, Smers er Baltus er Ia suspension des EFF Mornard, qui ont pour seule excuse [eur jeune ~ge 4t~ En cerre fin ocrobre, tour repose encore sur Ia reunion du 5 novembre. Mais, ~ Marseille, Raoul Frucrus a dej~ re~u la demission de Mallinger, ~ laquelle il ne comprend rien. On va voir qu’en France la situation, pour d’aurres raisons II est vrai, n’est guere plus

-3

Le 30 ocrobre 1934, Malinger adresse ~ son Bien cher Maitre er Arni» Or-Zam une nouvelle missive confidennielle, qui complete le precedent rapport. Des arraques des conjures, Malinger n’est plus desormais Ia seule cible; Or-Zam lui aussi en ~ subi, er son iden— rite a ere devomlee, avec force commenraires, lors de la fameuse reunion du 27.

.~.

41. Rapport confidentiel au Tr Ill F Rombauts, 33’ du Rate. (3 pp. dactylographi~es), fonda Lelarge.

.

97’

Souv

.

Tres cher er Sublime Frere er Arni, all est 9 heures [du] mann, je re~ois ~ l’insrant vorre mor du 26 courant, m’annon~anr vorre demission de Grand Maitre adjoint! Que s’est-il passe en Belgique «Dans vorre derniere planche vous m’aviez adresse, ~ ma demande, tin tres beau projer delimirant les responsabilires des deux Grands Mairres narionaux, er, aujourd’hut, je re~ois vorre demission ? > Vous demissionnez au moment meme oi~ Memphis-MisraYm mixte est arraque durement et en tiesLous bien ententiu, par ses ennemis que ronge la jalousie; au moment meme ou les faux Theosophes er membres du Droir Humain, ont jure norre perre, o~i ~ Marseille nous avons ere oblige de reduire au stricre minimum nos acrivires, etc. etc. O~i en France en en Algerie, nous ne renons que par nonre courage er norre volonre indomprables. > Main tenant si c’est ma personnalire qui est cause de tout cela, ayez la grande amabilire de me dire l’exacte verire qui vous a pousse ~ donner vorre demission par une decision si imprevue. «Je pense que nous avons assez d’amities communes pour que vous me disiez tour ce qu’il y a au fond de vorre cceur, er quelles sont les causes imponderables qui ont provoque vorre decision. Je compre sur vous comme rI est de mon devoir de comprer sur un ami er un Frere. Nos pensees tres affectueuses vous deux. (signe :) Sir Laya Le Grand Hierophan~e mondial, 33, 98 President du Supreme Conseil international mixte 42~» ~.

.~.

M

229

Gr

42. Fonda Lelarge Plusicura abr~viaaions onr ~ lecture

‘I

d~velopp~es afan de Facilirer La

I 230

ESPO]RS D~US DU SUPREME CONSELL DE BRUXEILES

fournar un rapport officiel. ale m’en ansptreras loyalement er prendrar les sanctions officielles ~ appliquer ~ des ma~ons ~ des groupes de mai~ons ~ des areliers.o Mais il attend encore avec calme la suite de l’affaire. Quelques jours plus t6r er Frucrus semble l’ignorer OrZam a pris la meme decision, pour les deux rites dont al est le grand hi~rophanre anconnu, ou sor-disant tel desormais, ainsi que nous lapprend une lerrre bouleversanre de Mallanger ~ Lelarge, daree de mercredi soir» (1” novembre ?)

Le 31 ocrobre, Raoul Frucrus re~oir ~ Marseille deux nouvelles lerrres, l’une d’Ernesr Froment, 1’aurre de Leon Lelarge, qua se rapporrent routes deuir Georges Delarve, accuse d’aurocranie. Le jour m6me Frucrus repond aux deux digniraires belges, dans tine lentre commune. Ii les rassure en voir, dir-il, le salur de l’Ordre mixte dans la fermerune meme de cer ordre en Belgique >< La decision sera suivie d’un arrere net en precis qui fera mention de cerre clause que nous avons appliquee en France : “Nie peuvent erre membres de norre Ondre mixte, les hommes poliraques ; les employes en foncrionnaires de route police; les employes en foncnionnaires de route administration locale, deparremenrale ou nanionale en meme inrernarionale s’occupanr des acrivires dires de renseign ements” (espionnage er conrre-espionnage)43. S’esrimant dans l’impossibilire d’exercer ses foncrions de grand tresorier, Ernest Froment a envoye sa demission Delaive. Sans arrendre, comme il l’avair d’abord decide, l’issue de la fameuse reunion du 5 novembre, Frucrus adresse finalement ~ Delaive un ordre de mise en sommeil du rite mixte en Belgaque, dare du 4 novembre: ~D’apres ce que je comprends il est necessaire de fermer provisoirement l’Ordre mixne en Belgique, car, il doir y avoir chez nous, des membres de la Stricre Observance qua ont manque roralement de dignare ou qui onn eu la malencontreuse idee de faire cause commune avec les dissidents. a Comme “noblesse oblige”, il est de route evidence que ces manquements sont ~ reprimer quel que soir leur auteur. Je donne les aurorisarions necessaires pour que le Maxte en Belgique, soir mis au repos en sommeil ferme pendant tout le nemps necessarre au rerablissement du Calme qui est la sauvegarde d’une Chambre ma~onnique ‘Q Er Frucrus de prevoir qu’apres Ia mise en sommeal, il desagnera des delegues pour liquider les affaires couranres, mentre de l’ordre dans les finances, er recuperer les pieces ma~onniques ofEicielles, les riruels, en le materiel. «Le tout sera remis ~ la garde de ma~ons qui en deviendront responsables devant le Supreme Conseil international mixte er devant le Grand hierophanne mondial Dans quelques jours, conclur-il, je demanderai rous les digniraires, presents er passes, de





~.



~.



La desolanre nenue du 5 novembre 1934, dont il n’est point besoan de decnire aci l’insourenable atmosphere, depasse de loin routes les crainres de Jean Mallinger. Armand Rombaurs demissionne de sa grande mainnise du Souverain Sancruarre du rite ‘<de stnicre observance» pour la Belgique, declarant que Or-Zam disparaIn momenranement en abandonne les freres belges ~ leur tnisne sort. II confie ses pouvoirs de grand maItre ~ Jean Mallanger er quirre le temple, apres avoir decrere que les conjures n’onr qu’~ se rallier au Souverarn Sancnuaire mixte. Le soar meme, Mallinger er Lelarge quarrent le rite

».

~.

43 Fonda Lelarge 44 Idem



Mon Leon tres cher, C’est Ia fin tie rout. Rombauns nous l~che. II est venu me voar, m’annoncer qu>il esnimair utile de donner satisfaction aux revoltes en tenant la seance de lundi non au gratie 33 mars ~ celui ti~apprenu. De cerre fa~on il va donner la majonire ~ ces voyous er nous sommes barrus d’avance par les supporters du club Delaive-Baltus. <>11 a pris un Arrer: 1 fermant tous les grades de 4 ~ 89 dans les deux Rites, a2 inrerdisant de faire de l’occulrasme aux 3 premiers degres «3. supprimant le Sublime Archinecre des Mondes de rout rttuel de meme que l’invocarion; «4. ordonnant que routes communications lul soienr adressees sans passer par mes mains ou les v~nres, mass tizrectement. «Tout aurre que moi, devant un pareil affront, demissionnerair. Moi pas. Je tientirai hon. Venez ?t mon secours luntii sans faute. Ne tit~mzssionnez pa.s ti’zci l?L a ~
~.

~

231

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHLS-MtSRAIM

S

i

a

45 Lerrre manuscrare, fonda Lelaige.

232

LA FRANC-MA~ONNERIE LGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

ESPOIRS DC~US DU SUPREME CONSEIL DE BRUXELLES

mixte en ecrivent ~ Frucrus : «Avec l’accord du sublime frere Hieronymus, nous rerirons rous pouvoirs spariruels des mains indagnes qua les ont re~ues Mais Frucrus ne l>enrend pas de cerre oreille. Dans tine interminable leirre dacnylographiee, de sax pages, il refuse d’une parr les deux demissions, en d’aurre part que sosent retires les pouvoirs spinruels de qut que ce soir, car ce serain h, dir-il, un acre de magre noare. Le 9 novembre, Leon Lelarge reprend ses foncnions de grand maitre adjoint du Souverain Sancruaire mixte, er de grand secreraire general du Supr&me Conseil international mixte, er Frucrus en soulage. Le 15 novembre, ii lui adresse une nouvelle longue missive dans laquelle il s’efforce de rehabiliner Georges Delarve : >< Vous avez cru, rous, qu>il erair un de vos plus grands ennemas alors qu’al m’a ecoure en se montrant le moms possible ~ des reunions oii le Mixte pouvair erre pris ~ parri. Peut-erre en rant que grand maitre er surrour grand orareur du Supreme Conseil internariona] mixte a-r-il emas quelques idees qu’il n’aurair pas dii prononcer; mais encore faun-il savoar si cela est vrai en qui sonn les personnes qut ont rapporre la chose. Mais, c’est peur-erre grace ~ lui, que nous pourrons renir le coup, contre les aurres en sauver l’Ordre mixte a L~ des querelles, Jean Mallinger souhaine quant ~ lui prendre du recul, er remer ses nouveaux pouvoirs magistraux du rite de stride observance au grand maitre adjoint Marc Lanval. «Je constare loyalement ecnir-il ~ Or-Zam que des freres orguealleux ont ere vratmenr empornes par le courant noar, c’esr une bonne mais dure le~on pour l’avenir. Ayanr promis ~ l’lnvisible de resnaurer dans Ia mestire de mes moyens la ma~onnerie egyptienne, je reconnais aussa avoir fair confiance ~ des freres pleans de zele mais qui par apres se sont reveles inreresses, ambsnieux er cruels. Cela ne se rep roduira plus en l’initiation ne sera plus donnee qu~. de rares privilegies 4a•» En d’assurer Rombaurs que celui-ci restera pour lui non seulement son ininrareur ma~onnique, mars aussi son maitre, ~ jamais. Se rerirant momenranement du rite masculin, Rombaurs en confie la grande mainrise du Souverain Sancruaire belge ~ Georges Delaive, le S decembre 1934. Mars Or-Zam ne reprendra jamais ses hautes

foncrions. Apres d’ulrimes efforts, Raoul Frucrus prend eai vain, le 27 mars 1935, un dernier decrer, dans lequel il renonce lur aussi ~ la grande hierophanie. «J’ai essaye, ecrar-il Lelarge, de redresser Ia vote sun laquelle des imprudences du debut avarent achemine le Mixte mats contre le nombre il n’est guere possible de longremps resister. » D’ailleurs, ii est mainrenant «de plus en plus convaancu qu’il n’y ~ rien ~ faire en Belgique », en conclut : «Je n’en veux ~ personne, je continue mon petit travail d’esorenisme avec la cenraine de membres qut me resre je n’ai ni besoin de grades ou de rirres II y en a qui atiorent les titres en ce, aussi bren parmi les separarisres que parma les aurres. Personnellement je ne riens ~ aucun rarre, aucune foncrion mon dernier arrere le prouve amplement. «La Sc~ur Frucrus se joint ~ moi pour vous envoyer nos sanceres er tres joyeuses frarernelles pensees ~<. En France, apres la rourmenre, est revenu le calme. Quelques moas encore en Raoul Fructus er quelques-uns des siens vont rejoindre Constant Chevillon. Quant ~ Georges Lagreze, ii a choisi lut aussi l’independance er la tranquillire. Mais en Belgique, si la rempere s’est aparsee, le calme ne s’esr pas pour aurant installe. Georges Delaive opre lur aussi pour l’autonomie, apres avoar cherche, ce semble, une reconnaissance que Constant Chevillon ne lua accorde pas, mais dont ii grarifie en revanche d’autres freres belges, er au premier chef Raymond Baltus, qui devient le nouveau represenrant pour Ia Belgique du Souverain Sancruaire lyonnais. Delarve renonce donc ~ Ia mixire, ~ laquelle il ne semble d’ailleurs guere favorable, en, le 21 juin 1936, il promulgue une nouvelle Constitution fondamenrale, aurorisant l’existence de la derniere loge mixte de son ressort, qui, sous le rirre disrincraf Les Pyramities, ouvre encore ses travaux ~ Anvers. Apres la muse en sommeil de celle-ci, en 1937, en l’annulanion de sa panenre, en 1938, Delaive obriendra un vote du Souverain Sancnuaire innerdisant la mixire. Le 22 mars 1936, une Grande Loge centrale, dont le siege est fixe ~ Bruxelles, a vu le jour, sous l’aurortte d’un Supreme Conseil des 33’ du rare en des 90’ du Souverarn Sancruaire, oir siegent les delegues des areliers belges desormais places sous l’autorire de Delaive. Le 25 fevnier 1939, il fonde encore ~ Bruxelles une grande loge erranne, Memphis n dont Il est le venerable maItre en rime, assisre de freres de rous grades

~‘.







~

233

~.









09

46 Cite par Fructua, dana sa r~ponse ~ Mallanger er Lelarge, le 8 novembre I 93~

47 Fonda Lelarge 48 Letrre du 8 novembre 1934, fonda Lelarge.

49 Lertre dar& de Marseille, Ic 2 avral 1935, fonda Lelarge.

234

LA ~RANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHtS-M[SRAtM

Olrhof, 95’, Fischer, 87’, Mangin, 95~ Coopman, 95’, Alleman, 22’, Lecomne, Barbaix, 30’, Collignon, 18’, Crols, 87’, Wagschall, Van Gyseghem, 22’, en Deses ~ Quant ~ Jean Mallinger, volonrairement mrs en conge le 6 novembre 1934, ii ne parair pas avoir repris les foncrions magistrales par lui rransmises Marc Lanval. «J’ai promis ~ H. [Hieronymus] de m’en allen, ecrin-il ~ Lelaige le 13 novembre 1934, en je riens parole. J’ar ecrir ~ Reichel pour lur annoncer que je lui passerai mes pouvoirs de grand secrenaire international du Rite des que je serai ~ jour dans mes proces-verbaux du Convent Le 1~r aoir 1935, les

CHAPITRE

VI

~.

CONSTANT CHEVILLON,

~

deux branches eclarees de Memphas-Misraim sont radiees pour roujours de la FUDOSI. En 1936, Jean Mallinger, Leon Lelarge en quelques aurres freres belges resres en bonnes relations avec Guerino Trorlo, obriendront de celui-ci tine nouvelle charre constirurave d’un Souverain Sancruaire pour la Belgique, aux acnivires aussi restreinnes que silencietises 52 La loge Les Disciples tie Pyshagore n’a pas echappe elle-meme ~ l’eclaremenr. Une parr des freres choasir l’inddpendance, en gardant le numero 1, tine autre demeura sous l’obedrence de Delaive, sous le numero 10, avant d’entrer en sommeal. Reveillee le 9 fevrier 1939, sous Ia forme d’une loge dinstrucrion, elle ne survivra pas aux hosniltres routes proches. Le grand corps dOsiris, que le Supreme Conseil internationa] avair cherche ~ reconstinuer, avec rant d’espoirs en de maladresses, se rerrouve ainsi ~ nouveau epars dans le monde.

OU LE VRAI VISAGE DE MEMPHIS-MISRAIN’I

5<

IA

ii I-

Un modde de pr~tre initi~ L’ami, le compagnon, le disciple de Jean Bnicaud dont il le successeur, Constant Chevillon, patron des occulnisres lyonnais, dont l’hisroire a surrour rerenu le nom cause de sa fin tragique, offre un modele de science en de sagesse ~. De tres modeste famille paysanne, Constant Martin Chevallon naquir, aine de trots enfants, ~ Annoire, petite localire du Jura, le 26 ocrobre 1880, ~ cinq heures du soir. Des l’enfance, une intelligence d~j~ vive, allaee au goit certain de l’erude, le fair remanquer de son maitre d’ecole, randis que son cure lui apprend le latin. A 12 ans, le voil~ inscrar au college de Monrcrel, pres Lons-le-Saunrer. La famille est preuse : elle l’envoie ~au petit seminarre. Cceur saignant, lucide face ~ l’egoisme des gens en des choses du monde, blesse rout narurellement de se separer des siens er d’une mere qu’il aime, pris de verrige aussi dev ant le service accomplir, dourant de lui comme il sied, jusqu’i se sennir miserable comme il convient aussi afin que naisse le nouvel homme, mais roujours confiant dans Ia force en l’amour de Celui auquel il se donne, il entre rout narurellement au grand seminaire de Lons-le-Saunier oir il recevra sans ~.

ii

50 Cf. le fac-simik de La convocation iniriale er La hare des officiera to Renttrieur n0 34-35, an ma>~onniqu~ cic, p. 72. Philippe, >r Le rite de Memphis-Masraim en Belgique» Bulletin antc 51 Fonda Lelarge 52. Cf. chaparre VI.

ii 33-3

2 Ii

2

1 Pour one d~couveite de l’homme ci de son oeuvre, voar Ia plaquerre Constant Chevillon (1880-1944), philosophe et martyr Sa vie Son wuvre, Paris, l’Iniriation, 1980, Rena Sen~ve, La paix universelle D’aps~s La gnoce de Constant Chevillon, Paris, Ediriona tradirionnelles, 1984

236

CONSTANT CHEVILLON

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-M[SRAIM

doure le diaconar. La prerrise ? J’en doune. Entre bien d’aumres, admitables en combien emouvanres sont ces lignes inrimes, alors jerees stir tine cahier d>ecolier : « je me trouval seul dans mon humble cellule, en face de mes seules pensees, mes larmes coulerent en je nombai stir le sol, aneanri, benissant Dieu> me donnant tour ~ lui en lui demandai force> lumiere, secours, car> qu’erais-je en face des dons de Dieu en de l’oeuvre ~ laquelle j>aspirais 2 Cerre vocation religieuse tres t~t affirmee, cerre aspiration ~ Ia pretrise Jusqu>~ vouloir descendre> selon sa propre expression, dans le bourbier du monde> en comme il dir encore, y souffrir pour enre suffisamment pr&tre, cer engagement total, Constant Chevallon le realisera pourrant, ~ l’insrar de son maItre Jean Bricaud, ailleurs en aurrement, hors l>i~glise de Pierre qu>il quirnera dans des circonsrances f eclaircar. Son passage pourrant, l>a mar que; l’empreante resnera forte> qui influence route son ceuvre lirreraire, tres haute en tres digne Mais Louis-Claude de Saint-Martin, que Chevillon n>avair pas encore decouvern, reprochair aux pretre de son XVIII’ siecle finissant de n>etre point mines, en de n>etre guere apres, de fain> Ia mediation que constirue leur service. Du prenre-inirie, Chevillon, un siecle en demi plus rand, offrira un modele, quoique son cas ne soir pas unique. Etit-il mieux servi Dieu er les hommes sous les auspices de l’i~glise de Rome qu>il ne le fir chez les hommes de desir, marni nisres, ma~ons en gnosniques ? L’ininrarion erair le desran de ce servireur, de ce cherchant er de ce souffranr, elle l’erait jusqu’au bout du senrier, adjacent f Ia Voie, en imitation de son pete myrhique, Hiram> [...]

~.

~.

2 Cit~ par Rend Sen~ve, La pays universelle , op cit, pp 30-3 1 3. En voics lea principaux rirrea Orient ou Occident, Paris, Chacornac, 1926, Reflexions sur it temple social, Lyon, Ed des Annales snarsatiques, 1936, nouv en fac-simak, Nice, Bchsane, 1991 , Le vrai visage de Ia Franc-ma~onnerie (prrface do Dr Camille Savosre), Lyon, Detain-RacIer, 1939, nouv. ~ditionaaugment~e, Lyon, Detain, 1945, nouv ~d en fac-simik, avec une de 1942, Ren~ ci ticre, Lyon,introduction Desain-Racler, ~harnbeIlant, Nice, B~liaane, 1991 Cbevallon, Du ne3-antParis, nouv ~d in La gnose de Constant ~d tradirionnelles, 1982, pp 117-156, Et Verbum caro faci-um est, 1944, nouv ~d. an La gnose de Constant Cbevillon, op cit. pp 157-238 II faut y ajouter deux ouvrages poathumes La Tradition universelle, Lyon, Detain, 1946, nouv ~d.an La gnose de Consiant Cbevillon, op c~it, pp 15-114, Mc~ditaaaons iniciatiques, Lyon, Detain, 1953, nouv. ~d, Cantaron, Lea Feusllers d’Hermopohs, 2001 , des textes in~dars rassembks er commenr~s par Rent Sen~ve, La paix universelle d’apr~s Ia gnose de Constant Cbevallon, op c~ir, er on recoed de correaporidance Letcrei >1 Marcelle, Lea Fetaillets d’Heimopolis, vol III, 2000.

-‘3

237

er de Jesus, son maitre unique. Au grand seminaire abandonne, succ&deronr des etudes ~ la Faculte de Lentres de Lyon> couronnees par une licence en peur-etre l’agreganion. Les cours d’Arthur Hannequin le marquenr profondement. Mais point d’innerrupnion> point d>abandon dans Ia quene de l’horrtme, Apres un passage I. l>abbaye de Solesmes, il enseigne la philosophie religteuse chez les Jesuires. En 1906> Chevillon adhere ~ lAthenee, un groupe de varieres dont il est tresorier, par amine peur-erre plus que par vocation, mais l’homme ne fur ni tnisne ni racirurne si l’on excepre la derniere peniode de sa vie. En 1911> rI fonde I. son tour lAttique, une societe lirreraire ott il s>exerce ~ instrusre un audaroire. C’est en 1906 aussi qu’il se marie avec Caroline Maurice : union imparfaine, anfrucnueuse er probablement rat ee. La separation sutvra. Point de foyer pour ce solitaire> qui souffrir je crots tour humainement d>une solitude quelque peu compensee par une surcharge volonraire de travail. Une famalle pournant l’accueille> dans le cercle frarernel du marninisme, d’une franc-ma~onnerie marginale et d’une petite eglise, er au foyer de Jean en d’Eugenie Bricaud> leurs responsables. A Lyon, alors, c>est rout un. Mars ne faun-d pas descendre dans le bourbier du monde Constant Chevillon entre donc comme simple employe, i. la Societe generale, i. Lyon> qu’il quitre en 1913 pour Ia Banque narionale pour le credit industriel, dont il gravit rous les echelons, devient inspecneur, en 1927> ~ Paris, purs connrs5leur er fonde de pouvoir, pendant la Deuxieme Guerre mondrale. Alors charge de liquider les compres de dafferenres succursales> il parcourt Ia France occupee, sejournant nant3r ~ Paris, ~ l’h6rel des Bernardins, au 42 de Ia rue du meme flom, tanns5t en province oh laccuerlient d’aurres chambres d’hdtels. Mais f Lyon, Jean Bricaud men ~ sa disposition tin logement adjacent ~ son domicile, 22, rue des Macchabees. Son orientation vets l’occulrisme, Chevillon la doir, selon Eugenie Bricaud f sa rencontre avec un compagnon de Bnicaud, le poereastrologue Jean-Baptiste Roche implique dans la directions des ordres lyonnais, qu met Chevillon en rapport avec les occulnisnes de ‘~,

~‘,

3

>1 a a5.

4 M»’> I Bracaud, » Constant Chevallon », l’]nataaason, ocaobre-d~cembre 1970, pp. 163-165 Plosseura renseignemenra ca-dessos proviennent ~galemenr de Ia m~me source, hdaa quasameni unique. S Cf le r~mosgnage admaratif de Chevallon, » Un giand astrologue », Anna/es initiaciques, n0 67, ocrobre-d&embre 1936, pp 820-822

r 238

239

CONSTANT CHEVILLON

LA FRANC-MA~ONNERtE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

son remps, dont le plus celebre d’enrre eux, Papus »J’ai connu vorre pete avant Ia guerre ecravair Chevillon au Dr Philippe Encausse, en decembre 1938 er c’esr l~ le plus precieux de rous mes souvenirs ~» Une aurre rencontre, que nous avons suggerde Jean Bricaud, que lus presenre Jean-Baptiste Roche, en 1914 au plus rard sera decisive pour ce demi-novice La grande guerre advenue ne l’epargne pas mobilise en Alsace, puis en Champagne oh ii est blesse tine premiere fois, en 1916, il rerourne une seconde foss sur le front, dans la Somme, oh une balle lui brise le bras. Allant d’h5piral en h~pital, il manqtiera d’erre infirme, en longremps son bras le fera souffrir. A lissue de la guerre, Chevillon rentre enfin ~ Lyon oji il rerrouve Roche en Bricaud, en en 1919, a1 franchin le seuil du temple. Le 14 ddcembre, Bricatid le re~oir dans l’Ordre marranisre ~ probablement apres l’avoir agrege au rite de Meinphis-Misraim, peurerre au sein de la loge Humanitiati. Le regastre de cenre loge n’en souffle mor, mais il ne debure qu’en 1921, avec Ia consecration officrelle du temple. Toutefois, la quahte ma~onnique erant exigee de quaconque voulais etre admis dans l’Ordre marranisre revu er corrige par Bricaud, il ne fair aucun doure que Chevillon air re~u la lumiere ma~onnique, depuas plus de 25 ans, ecrir-il en 1939, sans doure peu de remps avant la Grande Guerre. Le 15 juillen 1920, Bricaud lui donne les conditions d’adhesion ~ l’~glise gnosraque universelle. Ptiis Chevillon gravin rapidement les echelons. Le 10 mars 1921, sI entre au Supreme Conseil de l’Ordre marninisre ~, en sans doure est-il dans le meme remps admis patina les grands conservareurs du Souverain Sancruaire de Memphis-Misraim. ~zc~En tout cas, en 1923 au plus rard il est 95’, en en 1929 sI figure parmi les onze sagnaraires des nouvelles Constitutions de l’Ordre pour la France. Mais en 1927, une promotion professionnelle le fair quitter Lyon pour Paris. Eugenie Bricaud remotgne > Ensuine ils [sc. Bricaud et Chevillon] correspondront presque chaque jour; er lorsque J. Bricaud se senrant flechar, demandera ~ C. Chevillon de continuer son c~uvre

s’il succombair, son ami repondir: “C’esn une bien lourde charge que vous me confiez, Maitre; cependant je feras rout pour la mener ~ bren, c’esr entendu”. Ce pacte erain conclu en seprembre 1932 s.» Bricaud designe alors ofliciellement Chevillon comme substirun grand maitre.



—,

[...]





Chevillon succ~de ~ Bricaud

~,

5

Souffranr depuis decembre 1933, le 21 fdvnier 1934, Jean Bricaud regagne l>orient erernel. Aux obseques du grand maitre lyonnais, le 24 fevraer suivant, ~ Francheville-le-Haur, pres Lyon, sun la rombe encore ouverre, ses freres rassembles pretent serment de fidelire ~ Chevillon, qui henire en bloc de la grande mairrise de l’Ordre marninisre et du Souverain Sancruasre du rite de Memphas-Misraim pour la France, en dti rectorar de l’Ordre de Ia Rose-Croix kabbalisrique er gnosrique. Dti meme coup, Chevillon recuerlle le parriarcar de l’figlise gnosrique universelle, quotqu’il n’air ere ordonne pr&rre que le 3 novembre 1935, par Mg’ Garaud, qua avair d~j~ consacre Bricaud, en qui le consacrera i. son tour, sous le nom de T Harmonius, le 5 janvier 1936. Quant la Societe occultiste inrernanionale, Chevallon en confie rapidement la presidence ~ Eugenre Bricaud to. S’agissant de Memphis-Misraim, voici la proclamation officielle de sa succession A rous les Ma~ons reguliers repandus dans les deux Hemispheres Force, Paix, Sagesse. Nous, Sublimes Princes Pan. £sc. Panriarches] Grands Conservareurs constiruant le S .~. 5:. du Rite Oriental An en Prim de Memphis-Misraim pour Ia France er ses dependances, en accord avec la volonre nernement expramee du S G .~. M.. [sc. souverain grand maitre] Jean Bricaud, renoumne ~ l’Or:. Enernel le 21 fevrier de la presenre annee, reconnaissons le T .~. II] en S .~. Fr.~. Constant Chevillon, comme S G.. M.. ad viram 33. 90. 96:. avec tous les Devoirs, Droirs er Prerogatives attaches ~ ce Tarre. ~.

~.

.~.

~.

6 Un fac-simiI~ de cerre Ierrre a ~ publi~ en 1980 dana Ic n0 sp&ial de consact~ ~ Chevillon, op i-ic, pp 64-65 7 Selon sa carte de membre, dont one reproduction photogtaphiqtae a ~ pubIa~e pour Ia premi~re fois en illustration de M”’ Bracaud, art cit , p. 165 8 Cf La reproduction phorographique de sa carte de membre, ap 1Am~ Bticatad, air cii-, p 167 /‘fnitiation

9 M”, Jean Bracaud, »Jean Bracaud », l7naraation, art car, p 38 10 ScIon le r~moagnagc de Rent Chambellana, lean-c ~ S.C , 11 Janvier 1989

TI

240

CONSTANT CHEVILLON

LA FRANC-MA~ONNERIE EG’YPTIENNE DE MEMPHIS-MLSRALM

Nous mandons ~ rous les Areliers rant du rerriroire Merropolarain que des Colonies en Prorecrorars Fran~ais, de respecter les directives qu’il donnera pour la Prosperire er le Bien de l’Ordre En foi de quoi nous avons sagne la presenre Proclamation, en verru des Pouvoirs qui nous sont conferes par les Constitutions en Reglements de norre Rite Bien-Aime. a E. Combe, 33-95.. Er. Barassan, 33.95:. J. Ch. Duprar, 33.95:. Padovani, 33.95.. A. Fayolle, 33.95.. H. Dupont, 33.95.. M. Come, 33.95.. ~ Des 1934, Chevillon prend tine sense de directives quant ~ fadministration du tire. Le 21 octobre, lots d’une assemblee du Souverain Sancruaire, ~ Bordeaux, Henri-Charles Dupont (1877-1960) est nomme grand chancelier, er plusieurs grands mairres adjoints sont charges des nouvelles provinces administranives : Guyenne-Gascogne, dont le siege est fixe i. Bordeaux, avec J. Ch. Dupran pour grand maitre adjoant en Marc Rambeaud, 30’, pour chancelier provincial; Madagascar, dont le siege est fixd ~ Ambrositra, avec Eugene Combe (+ 1938) t2 pour grand maitre adjoint er Louis Cambrezy (18741 938), i3 33’, 90’, pour chancelier provincial; Afrique du nord (comprenant l’Algenie, la Tunisie er le Maroc), dont le siege est fixe ~ El-Biar, pres Alger, avec Padovani pour grand maitre adjoint, er Ra~ida, 30’. pour chancelier provincial. Enfin, Jean de Czarnonski esi designe comme represenrant du rite pour la Pologne i4~ Cenre annee-l~, Chevillon correspond avec le grand maitre amencain H. Theodore Fletcher dont Bricaud n’avair pas hesire ~ publier en 1933 l’annonce de Ia proclamation comme grand hierophante pour les i~1tats-Unis ~ qui lui ecnir pour Ia premiere fois, de Boston, le 12 ocrobre 1934. Fletcher vient de refuser de se joindre Supreme Conseil international en formation ~ Bruxelles, qua lui fair les memes reproches qu>~ Bricaud. Dans une longue lernre, daree de Paris, le 10 novembre 1934, Chevillon lur decrin le mode travail er les princapes du Souverain Sancruaire fran~ais, er le 12 janvier »

-

-



-

-

.~.





~

11. Bulletin officiel de l’Ordre ma~zonnaque oriental du Rite ancien et puamatif de 03, St-Jean d’~t~ 1934, p 2 Memphis-Misraim n 12 Cf Ia notice ,n&rologique do Bulletin officiel , op cii-, n0 12, p. 8. 13. Cf Ia notice n&rologique do Bulletin officiel , op car, n’ 11, Sr Jean d ere 1938, p 6. 14. Bulletin officiel op cii-, n04, Sr Jean d’hiver 1934, p 7. 15 Bulletin ofi/ciel op. cii-, n0 2, p 14.

1 935, r] lur delivre une parenre de 96’, par laquelle ii le reconnair grand maitre pour les ~tats-Unis. Le 10 avirl 1 935, R. Swinburne Clymer, grand maitre de Ia Fraternitas Rosae Crucis, arrive donc trop rard, qui ecrir ~ Chevillon au stijer de Memphis-Misra~fm: > Je pense que si vous pouviez m’en confier la supreme auronire pour l’Aineraque, sous cerne direction, ii me serair possible de recruter les hommes qui conviendraienr ma~ons de haurs grades pour s>en occuper. Sr apres une periode determinee, j’echouais, je vous resriruerais route auronire et vous pourraez essayer avec un aurre ~. D’un nouveau convent annuel renu ~ Lyon, les 1” er 2 seprembre 1 935, dans le temple de l’areopage Humanitiati, rerenons quelques points du compre ten du: Le S .. G M a expose Ia situation de l’Ordre dans l>ancren en le nouveau continent en la situation de Ia Ma~onnerie universelle dans le monde. Ii a rendu hommage ~ l’acntvit~ des organisarions des Souv:. Sanc.~. de France aussi bien dans le rerrinoire merropolirain que les colonies er Prorecrorars fran~ais en ~ l’etranger, noramment: en Pologne, en Grece, etc. Ii a rappele, ensuire, les travaux effecrues par les divers areliers ati cours de l’annde ecoulee en mis au point un certain nombre de questions relatives aux relations anrernantonales de l’Ordre. D’importantes decisions ont ere prises ~ ce sujen. > Le lundi 2 seprembre, rous les membres du Convent se sont rendus au cimeriere de Francheville-le-Haur, sur la tombe du G M .. Jean Bricaud. Dans l’emotion generale, us ont procede I. Ia consecration de la stele erigee grice aux souscripnions des adepres i7• Paint les decisions relatives ~ l’administraaion du rite en France, en cerre annee 1935, Henri-Charles Dupont est nomme grand administrareur du tire, fonction qu’il cumule desormais avec celle de grand chancelier er de grand secrenaire general, assisre i. rirre de conseiller par ~nienne Barassar, er Marcel Come ~ En Pologne, Jean de Czarnonski forme en 1935 un Grand Temple mystique, admanistrant rous les degres du rite jusqu’ati 90’ —

-

-

241

.5

.~.

16 Correspondance Clymer.Chevallon, BML, fonda Bricaud. 17 Bulletin officiel op cat, nO 6, Sr Jean d’hiver 1935, pp. 6-7 Une photographie de cerre side a ~ reproduare in Comtant CYsevil/on (‘1880-1944), philosophe et martyr, op. cit., p. 62 18 Idem, p.7 19 Bulletin officiel , op cat, n’ 5, Sr Jean d~t~ 1935, p 8

i. ‘3—

-i

LA FRANC-MA§ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISPAIM

CONSTANT CI-IEVILLON

en il est eleve cenne meme annee ~ Ia dignite de 95’, en compagnie de Leon Bargoud, delegue ~ Alep, pour Ia Syrie en Ia Palestine, er de Leon Tournier, qua represenne le rite ~ Concepcaon, au Chili, pour l’ensemble de l’Amerique du sud 25

Dans le courant de 1935, Raoul Fructus, qut a demissionne de fonctions de grand hierophanne mondial du rite maxte du Suprdme Conseil international, se rallie ~ Chevillon, qui le regularise atissit6t 95e avant de faire de lui le nouveau grand orateur du Souverain Sanctuasre frana~ais. Dans les premiers mois de l’annee suivante, se cree ~ l’onient de Marsealle, oh reside Fructus, tin triangle maa~onnique, qua deviendra en 1937 Ia loge symbolique Apoionius tie Tyane n0 19. Mais des 1936, tin chapitre fonctionne en Ia vallee de Marsealle, au ninre disrinctif Clartei n 02 installe sun parenne delivree par le Souverain Sanctuatre ~ tin nombre constitunionnel de ma~ons pourvus du 18’ grade23.» Frucrus sent ainsa d’intermediaare entre Chevailon, soticietix de rerablir en Belgique tine branche » reguliere a, en certains freres belges separes des leurs, qut notient oti renouenr avec le Souverain Sanctuatre fran~ais des liens franernels. Ainsa, le 30 novembre 1935, Chevillon regularise Ia situation des freres Raymond Balnus, Georges Grangier en Georges Oor. En decembre 1935, ati nom de Chevillon, Fructus leur propose de constaruer tin Grand Temple mystique (94e degre) pour Ia Belgique, dans l’obedience du Souverain Sancnuaire frana~ais, en, le 31 decembre 1935, celui-ci ecrmn ~ Balnus : a Vous pouvez vous considerer rous troas comme reguliers en comme les represennants reguliers en aurhenriques pour la Belgique de Memphis-Misraim »~ 24 Enfin, le icr janvier 1936, Chevillon les aunorise par dispense ~ fonder tin Grand Temple mystique pour Ia Belgaque, en regularisant Balnus ati 911’ grade, Grangier ati 90’ en Oor ati 30’. Baltus, ~ qui Fructus recommande, le 4 janvier 1936, la plus grande discretion aupres des dissidents > pour dviter, de leur parr, route campagne de diffamanion s, p rend aussan6n contact avec Lucien Fran~ois er Constanrin Planounoff, qti’il prie de les rejoandre. Ce dernier est d’abord regularise ati 90’ degre, puss ati 94’, ati rirre de delegue du Souverain Sancnuaire de France aupres du Grand Temple mystique beIge dont il est suppleant du >< grand maitre de lumiere» Balnus. En revanche, les contacts pris en vue d’tin rapprochement avec Georges Delaive, grand maitre de l’obedience aunonome de Belgique, auquel Chevillon n’est d’ailleurs guere favorable, n’abotitassent pas. Cependant, les onze officiers belges requis pour constanuer le Grand Temple mystique

242

Retour

~t

Brtixelles

Si le compre rendu omer volonrairement de menisonner les entreprises des freres belges, ~ plusseurs reprases, Chevallon leur consacrera, aans~ qu’~ leurs allies de rous pays, des lignes aussi severes que bien informees 2i~ 1936 porte le coup de grace, ~ travers tine canctilame inrerne du Souverain Sancnuaire lyonnais, de hum pages, dont voici les lagnes inaugurales : >< Depuis l’annee 1933, des evenements regrennables, suscepnibles de jener le discredit stir l’Ordre de MemphisMisrasm, de troubler la conscience de ses membres en de mentre en cause les Lois en constitutions de Ia Ma~onnerie Universelle, se sont produans. Ces evenements que notis avons snigmanises dej~ ~ diverses repnises dans nonre Bulletin officiel, ont pras naissance stir le ternroire BeIge, mais als se sont repercures en divers pays d’Europe en d’Amerique. >< Nous voulons, pour l’ddification des membres de nonre Obedience en pour nous les Ma~ons repandus dans le monde, resumer l’ensemble des fairs en enoncer les sanctions qui ont ene prases contre des fauneurs de desondre en des usurpateurs sans mandar er sans Charne 22 ~ Le meme document rappelle enfin que lois de son propre convent des icr en 2 seprembre 1935, le Souverain Sanctuatre de France, preside par Chevillon, a declare irregulser le convent de Bruxelles en non avenues les decisions prononcees par celut-ci, en priant son grand maitre de les porter ~ Ia connaissance des aneliers de lobedience en des puissances ma~onniqties amies.

20 Bulletin officiel , op cat, n’ 6, Sr Jean d’hiver 1935, p 7. 21 Constant Chevallon, ~> En marge de la lCgirimir~ », Bulletin officiel , op cat, n’3, pp 2-5, n’4, p 6, n’S, pp 5-6. 22. p 1 de ce document > DonnC ata Z [sc ZCnith] de Paris le ler mars 1936 E. V lsc Ire v-ulgaare] 3>, aign~ Chevallon er M sac pour H] Dupont Cf appendice IV

33

-2 ‘3.

4 5.

23 Bulletin officiel , op cat, n’ 9, p. 6 24 Rend Philippe, > Le rite ma~onnique de Memphas-Misrasm en Belgique ait car, p 6S

243

.

244

LA ERANC-MA§ONNE9IE 6GYPTIENNE DE MEMPI—IIS-MISRAIM

CONSTANT CI—ILVILLON

sont rapidement er regulierement anvesnis des pouvoirs prevus par les Constitutions frans~aises de l’Ordre, en le 5 aottt 1936, celus-ci se reunin pour Ia premiere foss ~ Bruxelles. En novembre 1936, une loge symbolique, La Rose n0 14, voin enfin le jour ati meme orient 25~

245

Le 11 mars 1936, Chevillon, qui s’inqtiiete du projen de Reichel, en qui est sans nouvelle du Grand Orient du sire ecossais Cerneati pour Ia Suisse depuis de longues annees, prend l’initiave de renotier le contact avec d’tine part Hans Rudolf Hslfiker-Dunn, en d’autre part le D’ B. Pargaerzi. La lentre de Chevillon ~ ce dernier lui revient avec Ia mention ss snconnu Mais, le 15 mars, Hilfiker-Dunn lui repond de Zurich, qu’il avair lui aussi l’intention de reprendre contact, d’atitant qti’il ignorain Ia morn de Bricaud. Mais l’affaire Thomson a cause beaucoup de tort aux loges suisses du tine Cerneati qui se sont, pour Ia pluparn, affslsees ~ la Grande Loge Alpina, nandis que les freres des haurs grades se sont rannaches atix chapirres du Supreme Conseil du REAA, ~ commencer par Pargaerzi. Halfiker lui-meme a rejoint le Rite ecossals rectifie, en le rite Cerneati n’existe donc plus en Suasse. <s Ii...] Quant au Rite de Memphis en MasraYm, il y a encore quelques freres que je poumrais reunir pour former tin Souverain Sancruaire, erant le seul frere en Suisse qui possede le 96’ degre 29~» Son grade de 96e, Hilfiker le rient d’ailletirs de Theodor Reuss en personne. Des le 21 mars 1936, Chevdlon s’empresse de repondre ~ son nouveau correspondant suisse, dans tine lernre de renrouvailles interminable, qui s’otivre stir ces mors de soulagement: <sMainnenant, c’est tin fain acquis, nos routes redeviennent paralleles en j’en remnercie le Grand Archirecte. » Bien sttr, ecrin-il ~ Hilfiker, ssVous avez noujours ere masnnenu, en ce qui nous concerne, dans vos drosts er prerogaraves, en vous connsnuez, comme par le passe ~ figurer en nonre Livre d’Or, aussi bien qu’en nonre cceur franernel ~a. En de poursuivre stir Ia raison, tres grave ~ ses yeux, de son appel : ~Je cons adere egalement que Ia seule charne de 960 qui soin valable pour Ia Suisse est celle que vous denenez, en c’est precisement pour cerre raison que je me suis permis de vous ecrare ~. Car, explsque-r-il encore ~ Hilfiker, tin Souverain Sanctuasre dissident est en yore de formation en Suisse, sous parenne de l’Argensine en du Supreme Conseil international de Bruxelles. II enchaine: <sQuant frere suisse [sc. Reichel] avec lequel je suis en relation episrolaire (assistant du Congres de Bruxelles) en qui veur ressuscirer N4emphssMisrafin err Suisse, grace ~ tine charne de Troflo, il fun cernasnement ».

Fondation du Souverain Sanctuaire he1v~tique Le 18 decembre 1934, August Reachel (1898-1962), dir S~r Amertis, qui a re~ti les hauns grades de Memphis-Misrafin, ati moss d’aoctt precedent, ati convent de Bruxelles, ott il a ene designe comme grand tresonier du Souverain Sancnuaire de Lagreze, dont la juridicnion couvre Ia France en Ia Suisse, prend langue avec Eugenie Bricaud, en vue d’tin rapprochement entre le Supreme Conseil international er Chevallon dont il ignore l’adresse. Celui-cs lui repond, le 29 decembre 1934, en les deux hommes echangeront desormais une correspondance suivie 26 En 1934, Reichel a ere installe venerable maitre d’tine loge qti’il a consrsnuee ~ Montreux, sous le rime disnincnaf Stanislas tie Guaita, avec des freres de differennes obediences, par ailleurs rannaches pour Ia plupart ~ Ia Societe vaudosse d’enudes psychiques, fondee en 1927 par le Dr Edotiard Bersholen (18831965) 27 Reichel ne cesse pas pour aunant sa collaboration avec le Supreme Conseil international, en, le 15 mars 1935, al est fain membre honorasre du Souverain Sancnuaire d’Argennine, qui, le 23 novembre suivant, le nomme grand delegue exrraordinaire pour la Suisse, les grades 33, 90, 97 28 en vue d’y fonder tin Souverain Sancruasre.

.5

25 Bu//enn officiel , op cat, n’7, p 7, n08, p 7 et n’9, p 7. 26 Des lertres de Reachel I Chevillon sons conaerv~es I la BML, dana le fonda Bricaud, ma 6 [20 27 Sur ce m~decin I la Paracelse, aureura de mainres brochures et de quelquea gins oucrages uriles, qui longremps diragea une branche indapendante de l’AMORC en Suisse, laquelle a entrerenta d’~ttoits liens apiriroels et organiques avec la RoseCroix universelle de S~r Hafronymus, er qui h&ata aussi de la grande maitnise de lOindre martaniste er synarchique de Victor Blanchard, voir Hubert Foiesrarr, >~ Un grand m~decan de l’~me er do corps le docteur Edouard Bertholet », La Revue spiiite, Janvier 1965, repria an /‘Initaation, n’ 1, Janvier-mara 1966, pp 44-49, Ren~ePaule Guallor, > Cenrenasre do Docreor Edouard Beirholer », /‘Initiation, anviermars 1984, pp 17-20, Un savant doubk don sage - Edouard Bersholer m~dec in, humanasre er rose-croix, Hastoria, n’ 439, juan 1983, pp 108-114 28. Cerre charte, signee par Guerano Troilo, er contreaagn~e par Jean Mallinger, ear aujoord’hoi conserv~e dana lea archives de Is loges Libertas et Praternitas, I Zurich

29. Archives de la loge Laberias et Frarernatas Lea abr~vsariona ont souvent davelopp~es, er l’orshographe faurave a ~ cornigee -3 -‘3-3

247

LA ERANC-MA~ONNERtE EGYPTIENNE DE MEMPHLS-MtSRAtM

CONSTANT CITIEVILLON

de bonne fos J’as noun fair pour Its ouvrsr les yeux, mass il me parain lie d’amstie avec cernains arregulsers en represenne 1’AMORC de Spencer Lewis en de Hieronymus pour la Suasse. En tout cas al ignore rotalement vos droans amprescrapnibles. Je l’as mis en garde en Its ai signale vonre existence. II va de sos que s’il persisrast dans son dessein, je ne pourrass reconnainre ce nouveau Souv.~. Sancn:., surnoun s’il est appuye d’tine charne signee d’tin 980 nomme par des hommes sans mandan en violation des Constitutions de l’Ordre Le 14 avnsl 1936, Hilfiker se range ~ l’avis de Chevillon:»Il est absolument necessasre que les aunorines consciencreuses asent tin conrr6le severe stir routes ces organisarions pour sauver le rite en pour le garden contre rout abus. Je vous propose donc de regulanser l’organisation qua exisre en Suasse en de Ia mentre sous vorre connr6le er je n-re mets ~ vorre enriere disposition pour vous aider dans cerre t~che. En premier lieu il s’agirasr d’examiner si les FF .~. qui possedent la charre sont absolument dignes de confiance en dans l’affirmarive je vous proposerais de les regulariser par tine charre de vorre corporation qus doir etre Ia seule aurorisee ~ conferer des charres du rite de Memphis en Misrasm. s< Reuss a commis beaucoup d’erretirs les dernieres annees de sa vie en ii a fain tin veritable commerce avec ses charnes. En rout cas, en Allemagne il n’y a rien ~ faire en ce moment en quand les conditions changeront nous pourrons prendre nos mesures ~ l’asde de mes relations serieuses Er Hilfiker, qui envisage de reclamer l’aide de cerrains freres du Grand Prietire d’Helvetie, ~ Geneve, de demander ~ Chevillon l’adresse de Reichel, dont il ignore d’aslleurs le nom, afin d’entrer en rapport avec Its. Mais Chevillon resne stir ses gardes, qui reprend Ia plume, le 24 avril 1936: s< Pour le moment, je n’ai que peti de confiance dans le F .~. suisse dont je vous as parle En le regularisana, je craindrass qti’sl ne profire de ses pouvoirs pour legiramer les indesirables qui gravitent aurour de Its. N4algre sa bonne foi en sa spirirualire, aura-r-il la force de rompre route attache avec les fauneurs de trouble en les rheoriciens novices qus l’ont lie ~ etix. C’est ce que l’avenir nous dira. En attendant, je crois qti’il nous faur rester stir nos poss-

rions en stir norre bon droin ~. » Quant ~ Ia succession de Reuss, Chevillon a vu des documents signes d’un certain Recnarrus, 33’, 90e, 96e, x, lie tin nemps ~ Spencer Lewis, mass sI avotie: <>depuis Ia guerre nous avons cesse route relation avec l’Allemagne, meme avec les Illumines qui, ~ tin moment donne (1924/25) voulaienr se rapprocher de nous er nous dicrer norre ligne de conduire Renseignements pris stir Heinrich Tranker, alias Recnarrus, successeur de Reuss ~ Ia rere de l’OTO en Allemagne, Hilfiker reprend contact avec Chevillon, le 13 juin 1936 : >s De tots ces renseignements il resulne que l’OTO est morn avec Reuss, ou meme avant en je cross que ce sera tine chche noble pour nous de purifier le rite de Memphis en Misrasm, de b~rir tin nouveau temple des rusnes. II y a encore tine colonne debour, cest vorre Souverain Sancruasre en France en nous possedons les plans de construction Dans tine nouvelle lentre ~ Hilfiker, le 18 juin 1936, Chevillon rappelle ~ son correspondant que si l’OTO est en effer plus oti ~ l’agonse en Allemagne, Alessner Crowley continue d’en mainnenir le flambeati en Anglererre, quoiqu’d ne semble pas avoir beaucoup d’adherenrs. Le 21 juiller, Hilfiker lui precise : s> Concernant Ia charre de Reuss qus est en possession de Tr~nker je vous informe que cenre charre erast endossee ~ mon nom en une dame erair chargee de me l’apporrer avec les documents de cession. Or cerne dame est morre en route en presque en meme remps Reuss a succombe. Chose curseuse qui nous fast croire ~ tine action de magie noare. De ce que j’entends, Crowley est aussi considere comme magicien noir en je crors qu’il serair prudent de ne pas entrer en relations avec Iti en de considerer l’OTO comme non exisrant. Qu’en pensez-vous? Pour prariquer les sciences eccultes il faur avost les mains propres en c’esr uniquement apres avoir arreint Ia liaison errosre avec Ia Divinste qu’on a le droin d’exercer en de se servir des puissances secretes suivant le plan inalterable du G.A. D.I’U. ~. Le 23 juillen, Chevillon abonde dans le sens de son correspondant: s< Ce que vous me dines at sujer de Ia charre de Reuss endossee vorre nom est extremement troublant en, comme vous, je ne doure

246

~.»

[...1

~

[...1

[...]

30 31 32 33

Archives de Ia loge Libertas et Fraternitas Idem Idem. Idem L’orrhographe a EtE l~gIremenr cortigEe

~.

34 Idem 35 Cf Robert Vanloo, Les rose-croix du nouveau monde, op cat, 36 Archives de Ia loge Labertas et Fraterniacas. 37 Idem 38 Idem

pp.

[64-171

248

CONSTANT CHEVILLON

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS -MLSRAIM

pas qu’1l y ait eu, dans cette affaire, une action occuhe destin~e ~ jeter La perturbation dans notre Ordie. <Si vous aviez ~ d~tenteur de Ia charte ~mise par Yarker, nous aurions pu imposer une unite obligatoire ~ 1’Europe au moms. Mais, ne nous d~courageons pas. Pour ma part, je vous consid~re comme le seul d~tenteur l~g1time du titre de 960 pour [a Suisse, de fait et de droit. Par consequent, vous pouvez seul pr&endre, ~ mon avs, ~ Ia souverainet~ du rite dans votre pays. Tout essal de prise de possession, en marge de votre autorit~ personnelle, ne pourrait etre qu’ iikgitime. <Je suis en pourpailers indirects avec certains dissidents dii congr~s de Bruxelles qui me paraissent de bonne foi, afin de restaurer 1unit~ de [‘Ordre. Troilo, de 1’Argentine, jadis chart~ par Pessina, sera pressenti, mais le Souverain Sanctuaire de France ne permettra pas que quelque chose soit pr~vu, en Suisse, en dehors de vous. Le Souverain Sanctuaire de France, du reste, n’entreprendra rien saris votre accord pr~a1ab1e, surtout en ce qui concerne Ia reconnaissance ~ventue11ed’un 970 Et de se ranger ~ lavis d’Hilfiker au sujet de Crowley, plut6t, dit-il, ~ &vitel, car “sous son impulsion 1’OTO a pris une direction peu orthodoxe ~ Quant Hilfiker reprend contact avec Chevillon, le 22 aoi~it 1936, ii a fair Ia connaissance de Raoul Fructus, qui lui a &rit de Marseille, le 14 juillet, pour arranger une rencoritre ~ Gen~ve, et 11 se r~jouit de lern parfait accord. II s’est auss mis en r~pports ~pisto1aires avec August Reichel, que Fructus est alk visiter ~ Vevey. <Je suis assure par avance &Iit Fructus ~ Hilfiker, le 18 ao~t 1936 que vous vous entendrez tous deux parfaitement sit6t que vous aurez pns coriract. Notre fr~re qui habite dans La propri&~ de Rant-Port appartenant au fr&e Carnu, 1ng~nieur qui est actuellement en Autriche y a instalk un labotatoire d’alchimie, un petit sanctuaire particulier et un petk temple ma~onnique. II a autour de lui assez de fr~ies pour cr~er imm~diatement ~ Vevey et je crois aussi ~ Lausanne ou deux triangles ma~onniques en atrendant de les transformer en loges justes et parfaites. Aussi j’entrevois pour vous La possibi1it~ d’avoir bient6t plusleurs centres en Suisse 40 D’ailleurs, Fructus a aussi rencontr~ ~ Lausanne Oscar Daeppen, ami de Reichel, qui pourrait ~tre utile ~ la constitution d’un autie atelier. Mais Hdfiker [..1

».



k~

attend encore de Chevillon une confirmation de son 96e degr~: je suis d’avis que tout membre de ce degr~ devra[t ~tre r~gu1ar~s~ par vous comme seule auto rite r~guli~re et comp~tente, je vous prierais de bien vouloir me confirmer la r~gularit~ de mon degr~ 96 en Suisse 41>• J~ souhaite aussi obtenir un exemplaires des rituels des 9O~ et 95e giades pour initier quelques fr~res qu’il a choisis pour collaborateurs. Enfin, ii esp~re pouvoir se rendre au prochain convent du Souverain Sanctuaire de France, en septembre. Chevillon lui r~pond de Paris, le 26 aocit 1936: ~Puisque VOUS le d~sirez, je vais faire &ablir une charte de 960 ~ votre nom et La feral contresigner et sceller par notre grand chancelier. Voulez-vous me due ~ queue date ii faut 1’&ablir pour lui donner sa plus grande force? Notre fr&e Fructus m’a mis au courant de votre entrevue de Gen~ve, vous ne sauriez croire combien je suis heureux de 1’entente que vous avez r~a1is&. Je suis heureux ~galement que vous ayez pris contact avec notre fr&e Reichel de Vevey que le Souverain Sanctuaire de France reconnait comme 900. Je crois que vous pourrez faire avec son concours de 1’excellent travail. Ii vous appartient de lui conf~ier les degr~s administratifs, puisqu’il doit faire partie du Souverain Sanctuaire de Suisse, ii n’est pas douteux que le 950 ne lui soit kgitimement applicable en raison de son activit~, de sa science et de sa haute spiritua1it~. (<Je vais vous faire adresser par notre grand chancelier le fr~re Dupont, le r~tue1 du 900 ainsi que l’ouverture et la fermeture au 950

42





[...1

39 Ideni 40. Ideni.

249

»•

Le 31 aoCit, Hilfiker est au regret de ne pouvoir finalement se rendre ~ Lyon pour le convent. Mais les choses avancent en Suisse: {
I

F

250

LA ERANC-MA(ONNERIE LGYPTLENNE DE MEMPI-iIS-MtSRAtM

CONSTANT CI—IEVILLON

at 33e degre Je ne riens pas d’avoir tin grand nombre de membres mass de veiller ~ ce que ceux qua font parnie de none rite soienr des travaslleurs serietix en ardents, persuade qutin nombre Ismire de freres consciencietix en zeles emaneront plus de force qu’un grand nombre de mediocres. Je riens ~ ~rre lie errosrement avec vorre Souverain Sancruaire en de travailler suivant tin sysneme fixe sun le meme plan. J e verras frere Reichel demain oti apres demain en je in ‘assureras sa collaboration, ainsi que celle de quelques freres de Ia Suisse romande. A Zurich j’ai tin collaborareur serietix et bien avance dans l’erude des sciences occulnes, frere Merlarscheck, qui fassair parrie du Supreme Conseil de norre rite Cerneati, d’atirres vont nous suivre. Un cercle, fonde par Reuss en son remps exisne encore au canton de Tessin en me suis assure sa collaboration en son adhesion » Le 2 seprembre 1936, Chevillon renouvelle ~ Hilfiker son accord pour Ia charre de 96e: ‘s BIle sera erablie courant seprembre en vous sera adressee par Ia chancellenie. Je Ia darerai du 1er avril 1934. Je

dans l’atrenre des niruels complers ~ venir, Dupont lui a envoye les formules consecrarosres des 65e en 66’ degres, en il a aussi communique ~ Reichel, desormais superietir snconnu iniriareur er teat-croix de l’Ordre marninasre dont il esa delegue pour Ia Suisse 46, les naruels de consecration des temples, d’elecnion en d’insrallarion des officiers de loges symboliques. Dailleurs, le 11 ocrobre, Hilfiker annonce Chevillon qti’il souhasre aussi prariquer le marrinisme, en le 21 ocrobre, Dupont lua adresse, avec les riruels des 65’ en 66>, tin niruel pour Ia consecration d’tin temple marrinisre Entre remps, dans tine nouvelle lentre daree du 29 seprembre, Hilfiker a inforn-ie Chevillon de ses derniers projens: s< Pour commencer, ‘~.

nous aurons tross cercles qus pourront commencer leur travail atissir6r apres Ia constitution oti pltir6t le reveil de l’ancien Souverain Sanctuasre constirue par frere Reuss, en 1916g.

‘~.

Le 31 ocrobre 1936 Hilfiker procede donc ~ Ia constitution definitive du Souverain Sancruaire helverique, ott le secondent Reichel, comme grand chancelier, er Werrenwald, comme grand orareur. Quelques jours plus rdr, Chevillon l’a pnie de >s presenter ~ rous les ma~ons reunis sous les auspices du Souverain Sancruaire helvenique, ~ Ia date du 31 ocrobre, le salur franernel du Souverain Sancruaire de France. Vous leur donnerez l’assurance que tots les stib.~. Pr.. Panniarches 33, 90, 95’, sona au milieu d’etix par Ia pensee, se ~

suas coruplerement d’accord avec vous sur Ia mansere d’envisager votre travail de penetration dans le ressorn de vorre obedience. [...] Le grand chancelier vous adressera prochainement le ruileur de rots les grades praniques ainsi que copie des riruels qus vous seront necessaires ~‘~» Un nouveau convent annuel du Souverain Sancruasre de France se rient dans le temple de Ia loge Human itiati, ~ Lyon, les 6 en 7 seprembre 1936 : ss Ounre les membres du S.~. S.~., eraienr represenres: les Or de Lyon, Marseille, Romans, Vsllefranche-sur-Sa6ne, Cotrances, Amiens, Verberie er les Z de Paris en de Madagascar, s’draient excuses, en adressant leurs vceux chaletireux en frarernels: les Provinces de Guyenne er Gascogne, d’Afniqtie du Nord, de SyriePalestine en par pI:. speciales les Or.~. de Rabar en du H~vre. Les grands temples de Pologne en de Belgique avaient mandates des represenrants » Mais pas un mon ici stir Ia Suasse, dont, en l’absence d’Hilfiker-Dtinn, August Reichel represenre pourrant es qualire le Souverain Sancitaire en formation. Le 2 ocrobre 1936, Chevillon est heureux d’annoncer ~ Hilfiker que le convent ss s’esr deroule dans tine ambiance de cordialire en de serenire rernarqtiable Sa panenne de 96’, anridaree du 1’> avril 1934, Iti a ene adressee, munie de Ia signature de Frucrus. De son c6ne,

,

joignent ~ etix par le cceur er font les vceux les plus ardents pour

la prosperine, Ia grandeur en le rayonnemenr conrinti de norre ordre venerable. Que Ia Paix, Ia Serenire en Ia sagesse vous donnent ~ rots, en ce jour, l’illumsnarson de Ia Gnose erernelle ~ Des le lendemain, Hilfiker a le plaisir d’annoncer ~ Chevillon ss que le Souverain Sancruasre du rite ancien en primirif de .Memphis en Misrafin en Helverie a ere constinue defininivement hier, 31 ocrobre en nous vous remercions de rout norre cceur de l’assisrance que vous en les illustres freres du Souverain Sancruaire de France nous ona prere pour arriver bun ~i»~ La loge Stanislas tie Guaita, ~ present placee sous l’obe-

.~.

.~.

~.

‘~.

».

43 Idem. 44 Idem 45 Bulletin officiel

,

251

n’ 8, op cat, p 7. 331

ii 29

46 Un temple marrinisre sera d’ailleura conaacr~ par Reichel, I Vevey, en mars 1937 47 Leirres de Dupont a Hilfaker, aichives Laberias el Fraternitas 48. Archives de la loge Labertas et Fraternitas. 49. Cear donc par erreor — mais ne aerait-elle pas volonraire — que la aeconde edition des Notes hastoraques de Bricaud, augmenrCea par Chevillon, place ce r~veil en 1935 50. Leitre du 27 octobre 1936, archives de Ia loge Liberias et Fraternitas 51 Leitre I Chevillon, 1” novembre 1936, archives de le loge Labertas etEraternatas

252

CONSTANT CI—IEVILLON

LA FRANC-MA~ONNERiE ~GYPTIENNEDE MEMPHJS-MISRAIM

dience de la nouvelle puissance egyptienne ouvre desormass ses travaux ~ l’onienr de Corseati-Vevey.

D~ve1oppement...

253

en la personne de Frucrus en de Reichel, scelle l’tinion des deux Souverains Sancrualnes 56~ La meme annee, tin nouvel arelier vient grossir les rangs de l’obedience frans~aise ott il prend le numero 18, lorsque, le 16 novembre 1937, la loge parasienne LAge nouvear 5, que preside Henri Dubois quinre le Grand Orient pour MemphisMisrasm. Celti-ci res~evra successavement deChevillon les 21’/65’ en 22’/66’ grades, le 13 fevrier 1938; puis les 33’/90’, le 12 jurn 1938, en il sera eleve at 91’, le 30 aottt 1938 ~a. Le 17 mars 1938, annons~ant ~ Hilfiker le prochain convent annuel, prevu ~ Lyon, du 27 at 31 aottt 1938, Chevillon resre optsmasne: ss Norre convent de cerne annee doar avoir tine importance parraculiere, car nous avons l’intennion de creer tin cercle innenietir, mass seulement avec le concours des freres dont I’avancement sparsruel esr suffisant pour comprendre Le 14 aottt, le grand maitre frans~ais revient stir le projen ss d’tin cercle inrerietir de nos ordres er d’une chaine d’unson perpenuelle, tin programme d’ascese en tin rinuel special ont ere prevus. La question de l’initiation feminine sera egalement examinee ~ fond; je crois qu’une solution definitive sera acquise, pour la France, d’ici quelques mois 60 » Deslel 6 aottt, Hilfiker, qui regrenre de ne pouvoir se rendre ~ Lyon pour le convent, d’atrant que Reichel Its aussa sera absent, a prie Fructus de bien vouloar represenrer le Souverain Sanctuasre suisse. Ce qui interesse surrour Hilfiker, s c’est Ia creation d’tin cercle snrerieur en d’une chaine d’union perperuelle, car il est absoltirnent necessaire de mentre en pranique les verires profondes connenues dans les raruels. Vous savez petit-etre que depuis des annees je praraque des earercices qui conduisent ~ Ia naissance du Christ en notis-memes en les resulnans que j’ai obrenus sont vraimenr eronnants. L’union mystique est le bun final de noure initiation. ~sQuann ~ la question de l’snsniatson feminine je l’ai erudiee profondemena en je trouve qti’tine preparation assez longue serair necessasre avant l’ininianion, car le danger de Ia profanation serair beaucoup plus grand dans les loges feminines que dans les loges masculines. Un stage prepararoire pendant at moms une annee me ~

En 1936, le Souverain Sancruaire de France confirme dans ses foncrions le comne Jean de Czarnonski, ~ Ia direction du Grand temple mystique pour Ia Pologne, en designe ~ ses c6res moss aurres officiers, pour tine duree de trois ans: le coinre Stadnicki, grand orareur; Boris Smislowski en le comie Lopacinski, grands conseillers des rites er tin certain frere ssX. », grand analisre En fevrier 1937, Czarnonsks [naugure ~ l’orient de Varsovie Ia loge La Pyramitie tiu norti en La vall& tie La Vistule n0 16, er le chapirre Le Pdican c~ Z’aube naissante n035 Las, lorsqu’un decret presidenriel de novembre 1938 supprime Ia franc-mas~onnerie polonaise, le Grand Temple mystique entre officiellement en sommeil, mais travaille petit-etre dans le silence. En Yougoslavie, tine loge des rites confederes se constinue ~ Skopje, sous le rime disrincrif Vartiar n0 12. En t~gypre, ott les rites egypniens font ainsi tin rerour discren, Michel Levi est designe comme represenrant ~ Alexandrie En vue du convent de seprembre oh 1 a ene chaleureusement invite, le 28 aottn 1937, Hilfiker soumer ~ Chevallon deux nouvelles propositions: <s 1>’ De former tin Consesl du 96’ degre lequel seul est aunorise ~ donner des charres en ~ confirmer des charres exisranres. s< 20 D’annuler routes les chartes emises par Reuss sans le consenrement d’un Souverain Sancruaire, c’est-kidire des charres qui portent ~runsqternent son nom (Peregrinus, Albertus, Merlin, etc.). Les corporations eacistantes qui travaillent serieusemenn en qui seraienr d’accord de reconnalare le Conseil du 96’ degre en qui s’engagent ~ respecter les maximes de l’Ordre, pourront obrenar tine charre de confirrnanon ~ Au convent des 4, 5 en 6 seprembre 1937, Chevillon fast enfin la connaissance d’Hilfiker-Dtinn er Reachel qui s’engagent ~ travailler en parfait accord avec Ia France, en tin echange de garants damitie, ~

~

~

56. Bulletin

52. Bulletin offlciel op cat, n’ 7, p. 7 53 Bulletin officiel , op car, n’9, p.7. 54. Bulletin officiel. , op car, n’ 7, p 7 55. Archives de Ia loge Libertas et Fraternitas

officiel , op rat, n’ 10, p 6 57 Idem., p. 7 Le dosaser de cerre loge ear conaerv~ ~ Ia BML, fonda Bricaod, ma 6.120. 58 D’apr~a lea notes conserv~ea dana it fonda Sirius. 59. Archaves Labertas et Frateriaatas. 60 Idem.

254

LA ERANC-MA~ONNERIE ~GYPTLENNEDE MEMPI-IIS-MISRAIM

semble donc indique. L’OTO a deux degres preparanosres le >i Nos travaux sont bien avances. Nous avons deja redige tin ensemble d’insrrucaions er complerement rermine le riruel de l’apprennie. Une loge d’essai foncnionne depuis le 1” juin ~ l’onsent de Paris. Aussir6r apres le convent tine deuxieme pourra etre creee ~ Marseille en tine 3’ yenta le jour i Paris, des le debut de 1939. Nous ne prendrons des mesures definirives qt’apres avoir constare les resulrats obrenues en apres regularisarion de troas areliers jusnes en parfairs 62~ » Au convent de Lyon, du 26 au 30 aottr 1938, Ia question de l’sniriarion feminine, de~ abordee at cours des precedents convents narionaux de 1936 en 1937, est enfin defininivement resolue. Mandate spar Chevillon, le 22 seprembre 1938, Frucrus procede ~ Ia consecration de scetits originaires du Drost Humain oti du rite mixte de Memphis-Misrasm, qui constituent ~ present Ia loge Passiflore n 02 ~ l’orienr de Marseille, dont il installe Marcelle Monnant, comme venerable mairresse 63 Le 20 novembre suivant, selon le riruel redige par Chevillon, la loge, devenue jusre er parfasre, mine ati grade d’apprennie sept aumres femmes, dont six marrinisres libres. Stir le sol frans~ais, enregistrons pour Ia meme annee Ia naissance de nouveaux areliers masctilins~ ~ Paris, tin second chapirre de 61 Idem 62. Idem. 63 Cf le proc~s verbal de Ia tenoe sp&iale de cona~crataon pubIi~ par Robert Amadoo en annexe ~ Ia piemi~re parrie de sa pr~face, supra, pp )OC(I-)OO(VII.

CONSTANT CI—IEVILLON

255

rose-croix, sous le rime disrancnif JNRJ n0 4, que preside Rene Chambellant, en tin nouvel areopage du nom de Jacques tie Molay; ~ Caen, tin triangle, nomme Philatiephia, installe par Henri-Charles Dupont, sera vine converts en tine loge jusre en parfasre, qul, le 6 aottr 1 939, prend le numero 22, sous le veneralar du frere AlberoniJamer; ~ Romans enfin foncrionne tin atirre triangle, nomme Eliphas Levi6~. Seule ombre ati tableau: en Janvier 1939, la pluparn des rnembres de Ia loge Sphinx n’ 7 de Bordeaux se rallient ati Grand Orient de France. Mais l’ordre prospere aussi hors fronnieres. La meme annee, deux nouvelles loges, Les Inconnus n0 20, en Croce tii Malta n0 21, vosent le jour ~ Alexandrie en detix aunres loges encore naissent en Amerique du sud, l’une ~ Concordia, sous les rarres disrincrifs Los Hermanos tie Luxor n’15, l’aurre ~ Santiago, nominee Lumen n0 17. A Madagascar, le frere Palserne, 33’, 90’, 91’, succede, comme represenrant du rite, ~ Eugene Combe 65 emporre par tine longue maladie. A Alger, Tananarive er Arhenes, le Souverain Sancruasre fran~ais dispose aussi de triangles. Pourrant, dans maint pays de Ia vieslle Europe, Memphis-Misraim est au plus mal. En Allemagne, Ia franc-mauionnerse n’a plus d’exssrence officielle depuis 1933. Au dernier convent national, le 2 seprembre 1939, Chevillon s’inqtiiete des freres de deux aurres pays >s En Europe, nous sommes roujours sans nouvelles de nos formanions pornugasses, du fain de Ia dicrarure erablse en ce pays depuss de nombreuses annees. L’an dernier, nous avions parmi nous deux de nos freres rhecoslovaques, leurs areliers ont du se disperser la borre nazie en rout nous porte ~ crosre que beaucoup dentre eux sont dans les camps de concentration ott ont dd s’exiler, le marryrologue mas~onnique continue 66 »~ Pour d’atitres raisons, dans cerrains pays d’Europe, les rites egypnien semblent reduins ~ peti de choses. En Grande-Breragne par exemple, les arelsers sommeillent dej~ depuss Ia fin des annees vingr, en Chevillon, qus en avise tin correspondant curseux, semble meme avoir perdu noun contact avec les freres anglais.

64 Bulletin officiel , op cat, n’ 11, p7 65. Bulletin officiel op cat, n’ 12, p 7 66. Situation do rite de M M en 1939 », Rare ancien er Primiraf de MemphisMiaraim Souv Sancr. pour la France et sea d~pendancea, Bulletin antlraeur n’ 32, Juan 1987, p 36

256

CONSTANT CIiEVILLON

LA ERANC-MA~ONNER[E ~GYPTIENNEDE MEMPI—ItS-MISRAIM

Le vrai visage de Ia franc-ma~onnerie A Ia veille de la guerre, le grand maitre frans~ass parcoumn encore Ia menropole, pour visirer les freres en les loges en enseagner les siens, car il ne suffir pas de conferer des grades, encore faur-il que suive l’instrucnion y afferenre. Sans le moindre proselynssrne, Chevillon a beaucoup cetivre ~ servir ses freres en les instruisant, en al a ainsi donne ~ sa lignee de Memphis-N4israfm tine envergure qti’eIle n’avair pas eti du remps de Bracaud. Car si les querelles intestines sont helas ~ pet pres inevinables, elles ne doivent pas pour aurant faire pendre de vue l’essenrsel, qua est d’ordre inirianique, en masquer le vrai visage de Mernphis-MisraTm, que Chevillon a revele aux siens, d’abord par son propre exemple de fils de Ia ltims&re, n’imporrenr sci les charres en les grades, n’imporrenr 4es irregulanstes, les excommunicarsons en les querelles. Ayant eti l’occasion de trainer, ~ l’inrenrion de ses freres, inaint theme mas~onniqtie comme seul un vrai maitre mas~on pouvair le faire, des 1934, celti-ci publie dans son Bulletin officiel quelques articles qua vont former l’ebatiche d’tin petit livre, qui n’en est pas moms tin petit chef d’cetivre, patti en 1939, sun Le vrai visage tie Ia franc-ma~onnerie. Cunseusement, l’atiretir semble avoir cru aussi qti’il lui serair possible d’obrenir ainsi quelque audience bienveallanne aupres d’anni-rna1ons, en levant Ia confusion entre la franc-mas~onnerie tradirionnelle en la >s voie substirtee Le rinre de son premier article, s La vraie figure que Ia mas~onnerie iniriarique » 67, en 1934, ne laisse aucun doure stir sa parenre ~ avec l’ouvrage qui parairra tin lustre plus nard, en dont je ne sais si Chevillon avair dej~ forme le projer. Er les deux premieres lsvraisons ont ene monivees par Ia monte alarmanne de l’anni-ma~onnisme en France. Chevillon le dir sans ambages, qus se propose de corriger les erreurs des adversaires de Ia mas~onnerse >i De toune part, des annaques ouverres ot deguisees fusent contre Ia ...... Nous croyons que ces arraques ont pour origine tin malenrendu soigneusement explosne par ceux qui ont inrerer ~ voiler la lumiere. Nous allons essayer de montrer sommairement, evirant route con troverse irniranre, selon le principe mas~onnique de tolerance en ».

67 Bulletin officiel

,

op cat, n’ 4, Saint-Jean d’hrver 1934, pp. 1-6

257

de frarernire, pourquoi ces anraques se sont declenchees, en combien elles sont injusres ~ On se doure que ce sera peine perdue. Le deuxieme article, innsrule » Hierarchie, science en merhode dans Ia ma~onnerse inirsarique », s’ouvre stir ce constar: ss La manceuvre anni-mas~onnsque continue en prend chaque jour plus d’ampletr 69» Nous sommes alors en 1935, cela ne fair que s’amplifier, en s’amplsfiera bien plus encore dans les annees suivantes. Avec route l’energse en route Ia science dont il est capable, Chevillon enrend cerres monrer que >s les arraques contre Ia doctrine mas~onnsque sont injusriflees en procedent de lignorance oti de Ia mauvasse foi. », mais aussi, en c’est tin aunre drarne, que <>beaucoup de mas~ons ont perdu Ia clef des enseignemenas de leur frarernine en sont acruellemena dans l’erreur, parce qu’ils sont aussi ignorants que leurs adversaires ~ L’aureur s’adresse donc avant tout aux mas~ons de son propre rite, ~ qui sI veur epargner de tornber comme d’atirres dans l’ignorance qu’il condamne, ~ ses freres en Hiram, tin pet ses enfants aussi, qu’il ne cesse de vouloir mainrenir en le cas echeant ramener, dans le droir chemin de Ia ma~onnerie tradinionnelle, en les instruisant stir ce que cerre mas~onnerse doir erre ss une ecole ot l’on decouvre oti l’on forme: des homrnes d’abord, des mas~ons ensuire, des illumines enfin, c’esr-kidire des porreurs de lumiere 71 s Les symboles ~>, s< le sens iniasarique des epreuves >, ss tine parabole de Ia mas~onnerie symbolique », » la loi du silence ~, > science en mas~onnerse », >< ascese mas~onnique >~, s> le Grand Archirecte », rels sont les sujers que Chevillon aborde en approfondir souvent, de 1936 ~ 1938. En 1939, Le vrai visage tie Iafranc-ma~onnerie, vient couronner les instructions prealables, en les offranr aussi ati monde profane. Mass il est mop rard. Cernes, ni la terre frans~aise occupee, ni la francmas~onnerse europeenne rorruree ne dasparaIrront, mass combien d’hommes en de femmes mourront en leur nom, pour leur cause? La torture, rann morale que physique, en Ia mort, l’auneur du Vrai visage tie Ia franc-ma~onnerie l’eprouvera es qualire, qui mourra ».

68. 69

[dem, p 1 Bulletin officiel , op car, n’S, Sasni-Jean d’haver 1935, p. 1 2 er m~±ode dana la ma~onnerie inarsarique », Bulletin 70 Hi&archie, science officiel 71 [dem, , op p.3 cat, n’6, p

1=

258

LA FRANC-=vLA§VINNERIE~GYPTIENNEDE ~vfEMPHIS-MISRAIM

comme on le yenta, martyr, tin soir de 1944, entre les mains des miliciens de Vichy. Cerre morn tragique, qui sam si Le vrai visage, noun parriculterement, ne l’aura pas de quelque fas~on provoquee, qui depeint at plus jusne, remplissana ainsa Ia promesse de son rime, le vrai visage de Ia franc-mas~onnenie combanrue? La question est grave. Qui petit Ia resoudre? lVIais c’est assez de la soulever pour dire I’mporrance de cer ceuvre d’un nouvel Hiram, d’un homme libre, qui a donne sa vie pour ses freres, pour Ia franc-mas~onnenie en pour Ia liberre. C’eralr er ce resre noun tin Ce vrai visage de Ia mas~onnense, que le livre eclaire, est celui d’tine confrerie esonenique en pourquoi ne pas le dire puisque Chevillon le din ? religietise, ~ differencier cerres des socaltes confessionnelles, dont on redecouvre hetireusernent aujotird’hui Ia realine (le cas parniculier des pays larins ott Ia franc-ma~onnerie unaverselle esm minorstaire ne doin pas nous faire oublier le caractere inirianique en gnosrique de la confrense). Mais alors, en lespece regne le mensonge, de bonne ot de mauvaise foi, auquel tine cerraine rheologie canholaque iniegrisre, depuis Ia fin du Xix’ siecle, a prepare le terrain, dans tine Europe fascisanre. Le nazisme n’atira qu’~ passer aux acres dont avasent sans doure reve bien des anti-mas~ons frans~ais de l’entre-deux guerres, qui, pour simplifier, aenasent Ia francmas~onnerie aanr6r pour tine force polirique anrernanionale en secrete, tine conspirarion permanenne contre l’ordre enabli, tant6t pour l’anrachambre de Satan Le grand maltre frans~ass Iti-meme, en 1939, n’esr pas rendre ~ l’egard de ses freres: ss La mas~onnenie, dans les hommes qur composent son corps visible, porte I.. ] tine large part de responsabilsie dans les antaques auxqtelles elle est en butte ~ a Mais aussir6r il enchaine stir l’avenir qui viendra immanquablement apres Ia rourmente, dont il ne sait pas encore qu’elIe l’emporaera Le 3 seprembre 1939, au lendemain du dernier convent national de l’Ordre, l’Europe entre en guerre. Quelle emotion de lire aujourd’hui, ~ plus de soaxante ans de distance, sous Ia plume de Chevillon, cerre sublime exclamarion prophenique:

CONSTANT CI-IEVILLON

Les oppresseurs pensent avoir dej~ tue Ia mas~onnerie! les mas~ons peuvent enre disperses oti mount! Ia ma~onnenie ne meurn pas: couchee atijotrdhui sous Ia pierre du sepulcre, elle renainra demain plus grande en plus forte, car Ia mas~onnerie c’esr l’~me humaine ellememe ivre de liberne, de paix en d’amour ~.s> ss



~

~

72. Cf Marie-France James, Esotdrasme et chrastianome autour de Rend Gudnon, Paras, Nouvelles ~daraona laranes, 1981, er Jean-Pserte Laurent, L’antama~onnaame caiho/aque, Paris, Berg international, 19 73 Le vraa visage de tt franc-ma=onnerae,3e Cdaraona, op cat

259

74. Idem

CHAPITRE

VII

DE LA CLANDESTINIT=A L’APR~S GUERRE

«Les masons peuvent ~tre dispers~s ou mourir... Le 17 decembre 1939, Constant Chevillon avase Hilfiker: s J’ai ene oblige de quitter Paris ~ fan seprembre, envoye par ma firme ~ Lyon d’abord en ensuire ici ~ Besans~on ott je me motive depuis le 27 novembre. Au debut des hosnilines j’ai re~u tin mon de norre cher frere Reichel, je Its as repondu, mais depuis lots je n’ai eu aucun signe de vie de Its. Savez-vous ce qu’il esm deventi? Nos areliers parisiens en lyonnais conninuena de foncrionner presque normalement grace aux anciens non mobalisables; les aurres sont en derni-sommeil car la pluparn de leurs membres sont aux armees. J’ai res~ti de bonnes nouvelles de l’~gypte en du sud-Amerique ott nos freres resrent erroinement unis dans Ia sainne science.» Est joint ~ sa lentre tin mor, co-signe par ~me Bricaud, destine ~ Jean de Czarnonski sam en sauf ~ Varsovie depuis le 15 aottn que Chevillon prie Hilfiker de bien vouloir Iti transinentre de Suisse, pays neunre, car un courtier de France ne lus parviendrair pas. Le 9 janvier 1940, Hilfiker his repond qti’il est Iti aussi sans nouvelle de Reichel, qua ~ quirre Vevey pout La Tout de Peilz. L’annee precedenre, tin incendie a derruir tine parrie des archives de celti-ci, ~ Vennes-sur-Lausanne, en en 1940, quand Ia loge Stanislas tie Guaita entre en sommeil, ses derniers freres trouvent refuge dans le cercle marrinisne Hermi’s-Christos, ~ Vevey i. V.1





I. Selon Jacques C. Herman, » Le rite ancien er piamarif de Memphia-Miarafm en Susase rep~rea chronologiques », Rare Ancien er Primirif de Memphas-Masraim, Souv ~. Sancr.. poor la France er sea d~pendance, Bulletin antdraeur ., n’ 39, 1” tramearre 1991, p 36

262

Quant aux soci~t5 initlatiques de la France occup&, leur sort se joue en ao~it 1940 le 2, le Consed des ministres charge le garde des sceaux d’&ablir un projet de loi tendant ~ Ia dissolution des soci~t~s secr~tes; le 7, le pr~sident dQ Conseil de ]‘Ordre du Grand Orient en intertompt les travaux, et le 13 tombe Ia lol portant interdiction des associations secr~tes. Dernier acte, le 19 aoi2it, le marschal P~tain signe le d~crer de dissolution du Grand Orient de France et de Ia Grande Loge de France. Un autres d~cret, en date du 27 f~vrier 1941, prononcera Ia dissolution de toutes les autres <soci~t~s secr~tes ~>, ma~onniques au premier chef, dont Memphis-Misraim. Les loges n’ont pas d’autre avenir imm~diat que d’entrer en sommeil, tandis que leurs archives sont un peu partout r&up&&s par le service des soci~t~s secr~res, sous Ia direction de Bernard Faji, professeut au Colkge de France, nomm~ le 7 aoi2tt 1940 administrateur g~n&al de la Biblioth~que nationale, charg& ~ partir du 12 novembre 1940, de centraliser et d’invenrorier les archives ma~onniques. En Belgique, d~s le 29 avril 1939, Georges Delaive qui sent venir le vent a ordonn~ ~ la fois la mise en sommeil de toutes les loges de son ob~dience, et la reprise des travaux de la Grande Loge Memphis n0 9, con~ue comme un conservatoire. Le 1er mars 1940, ii se d~signe un substitut personne d’Adelin et, 0 11,en~IaLi~ge, donne encore Qithof, la ]umi~re le un 26 nouveau mars, Iaprofane. loge Sphinx n Ce sera le dernier: le 10 mai 1940, les troupes nazies envahissent La Belgique. En France, en septembre 1941, au cours de perqulsitions aux domiciles de Mine Bricaud et de Constant Chevillon ~ Lyon, des archives de Papus-T~der, des manuscrits de Chevillon, des ltvres et ~des objets divers sont saisis par les autotit~s d’occupation. En 1943, alors qu’il est ~ Clermont-Ferrand, un inspecteur de police foujile la chambre d’h6tel de Chevillon, emporte ses papiers et l’emm~ne ~ la Sflrer~ oCi on l’interroge toute une journk. Apr~s cette premi~re arrestation, Chevillon ~devint presque muet, on ne pouvait obtenir de lui un sourire > 2. ~ continue pourtant de venir passer ~ Lyon ses jours de repos, et de travailler ~ ses c~uvres en cours. Mais le danger vient d’une autre police. Le 25 mars 1944 soir, Chevillon dine chez Mine Bricaud, en compagnie d’une amie de 2 Les derniers moments de Constant Chevillon qui pitait son entourage de ne surtout pas le plaindre Iorsqu’1l s’en iraif, ont ~ d~crits par Eug~nie Bricaud (1Inztzatzon, n0 4, octobre-d&embre 1960, pp 139-142), qui en a ~ le t~mo1n direct. On s’y reportera pour plus de d~tai1s.

263

DE LA CLANDESTINIT~ A L’APR~S~GUERRE

LA FPANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISPAIM

celle-ci. Quatre hommes sonnent, se pr~sentent comme tout en refusant de montrer leur caite, font irruption dans La maison, perquisttionnent, raflent ses papiers et l’emm~nent “pour Interrogatoire ». M~ Bricaud se souvient: “Nous lui donnons pardessus et cache-col, et nous 1’avons embrass~ toutes deux. Il m’a bien regard& tout p~1e, tout triste. On le fit monter en votture. Les deux voitures partirent tous feux ~teints dans Ia direction < descente de Choulans ». Vers 9 heures, le lendemain, la police judiciaire venue son tour chercher M~ Bricaud, finit, apr~s de multiples questions, par ]ui apprendre ce qu’elle redoute: le corps de Constant Chevillon a ~ retrouv~ la veille, vers 22 heures 45, encore chaud et cribl~ de balles, en banlieue lyonnaise, ~ Saint-Fons, mont~e des Clochettes, en bordure de route, ~ I’endroit m~me oii d’autres assassinats du m~me genre ont &~ perp~tI~s. Au vu de son horoscope, un astro]ogue, dit-on, lui aurait un jour d~clar~: (
Au bout de dix jours, tine intervention du curd du village de Saint-Just, dans l’~gIise duquel La d~pouille mortelle a ~ transport~e, permet enfin ]‘inhumation. Eug~nie Bricaud assiste seule ~ la mise en bi~re: ~Mon maiheureux ami, ma1gr~ une forte ecchymose ~ la joue gauche, ~tait reconnaissable, les yeux cbs. Je l’ava~s fait v~tir. La bi~re capitonn& de satin violet, un cousin sous Ia t&e, j’examinais le pauvre supplici~ avant de le voiler de un; je laissais ma main sur son front glac~ en priant. Je mis une fleur rouge sur son ccrur, et un rouleau de parchemin oiii j’avais relat~ ce qui s~~tait passe et les titres du d~funt. Ma main resta encore un peu sur ce front qui avait contenu tant de belles pens~es et je donnais l~ordre de refermer sur lui, pour toujours, le cercueil Le lendemain, une messe fQn~bre cd~br~e ~ 8 huit heures, est suivie ~ 15 heures d~une absoute <devant ses amis et ses colkgues de la banque, avant le d~parr au cimeti~re en voiture » Le corps ,>

~.

3 Malheureusement, les services des Archives d~partementa1es de Lyon, que je remercie de leur pr~cieuse collaboration, n’onr retrouv~ aucune trace de l’enqu~ie men~e ~ l’~poque par Ia police judiciatre 4. Art czt, 1’Inztzatzon, p. 142. 5. Idem

264

DE LA CLANDESTINIT~ A L’APR~S-GUERRE

LA FPANC-MA(ONNERIE ~GYPTJENNEDE MEMPHIS -MISPAfM

unique, qu’un tout jeune fr~re a dirig~ de main de maitre, sous terreur nazie. Apr~s l’&hec des fr~res belges auxquels il s’&air associ~ avec enthousiasme, dans les derniers jours de 1934, Georges Lagr~ze avait en effet d&id~ de mettre en sommeil les loges symboliques de sa jutidiction, se contentant d’affiher ou de recevoir des maitre ma~ons dans les hauts grades. Mais un jeune fr~re ne tarde pas ~ rejoindre Lagr~ze, qui fait le lien avec La hgn~e de Chevijion. II se nomme Robert Ambelain et vient tout juste de recevoir la 1umi~re ma~onnique, le 26 mars 1939, dans une des deux loges parisiennes de Cheviflon, Je~rusalem des valle% egyptlennes, dont le fr~re Nauwelaers tient l’~querre Consignons le tr~s pr&ieux t~moignage d’Ambelain ~ui-m~me “ [...] demande, casier judiciaire, acte de naissance, furent remis ~ Paul Laug~nie. L’acte de naissance (inhabituel), donnait mon heure natale, et je sus plus tard, par M’~ Bordy qu’on avait charg~ J~e Fr~re Fructus, de Marseille, l’astrologue en titre du Rite de Memphis-Misraim, d’examiner mon cid de nattvit& II avait conclu en d&larant qu’il ~ne me voyait pas du tout dans J~e Cercle int~rieur Il avait fort vu juste, car je n’aurais Jamais admis ces traditions internes, propres ~ certains de ses membres, et contenant les histojies de Vintras ou du ~Maitre Philippe II ne demeurait donc, de l’avis de Fructus, que la ma~onnerie pour me recevoir. Ce qui fut fair.

de Constant Chevillon repose depuis, aux c6t~s de celui de Jean Bricaud, au cimeti&e de Francheville-le-Haut (o~i ~a d~poui1le d’Eug~nie Bricaud a ~ga1ement ~ inhum~e en 1968). D~s 1940, Raoul Fructus, grand orateur du Souverain Sanctuaire de Chevillon, adb~re au mouvement < Combat» dont son fils, Xavier, est le responsable pour Marseille. Apr~s 1’ariestation de ce dernier, le 25 f~vrier 1943, Fructus prend le rdais, et r~unit ~ son domicde marseillais, 8, place A1exandre-Labadi~, des r~sisrants de sa r~gion. La publication de son nom, dans les interminables listes de francsma~ons du Journal ofl2ciel, le pousse ~ d~truire prudemment ses archives initiatiques. Mais ii ne se sent pas pour autant en s~curit~ ~ Marseille. En avril 1944, Laccuejile un village du Lot, La Capelle Marival. Las, c’est l~ que 1’ari~t~ la Gestapo, le 8 mai 1944. Un mot alors griffonn~ en hate seta son dernier message ati siens < us m’ont arr~t~; ils m’ont tout pris. J’ai confiance. Courage» 6• D~port~ en Allemagne, interns aux camps de Newengamme, puis de BergenBelsen, ii y est mort du typhus, ~e 26 f~vrier 1945, ~ trois mois de la victoire des AIli~s La guerre n’~pargne pas non plus Ia lign~e concurrente. On connait J~e triste sort du grand maitre bdge Georges Delaive, qui, d~s 1940, apr~s avoir d~sign~ comme substitut Adelin Okhoff, s’engage dans Ia R~sistance. Arr~t~ en France cette ann~e-m~me, condamn~ ~ mort, transporr~ en Allemagne, traduit devant le conseil de guerre, puis condamn~ ~ mort une seconde fois, il r~siste ~ tous les traitements des ge6les allemandes, avant d’~tre, le jour m~me de la Lib&ation dit-on, fusill~ dans la cour de sa prison, ~ Brunswick

~.

~‘.

‘>.

‘>.

Je ne connus pas les trois enqu~teurs, on me connaissait par mes conf&ences et mes Iivres, articles, etc. Je subis simplement, un dimanche, en Janvier 1939, l’inrerrogaroire sous le bandeau [...] Je fus donc admis ~ l’u~nanimit~ des voix, ce qu’une indiscr~tion me fit savoir par la suite. Le parrainage du grand maitre C[~evi1lon avait ~videmment ~ d’un grand poids.

La ma~onnerie ne meurt pas» Si Chevillon, Fructus, Delaive et tant d’autres dont l’histoire n’a pas retenu le nom, ont quitr~ le bourbier dun monde sans lumi~re pour un autre qu’ils esp&aient meilleur, Ia franc-ma~onnerie de Memphis-MisraYm, qu’il ont tant servie, et jusqu’au bout, n’est pas morte avec eux. Elle a surv&u au cc~ur m~me de la tourmente qui les a emport~s, sous La forme d’une loge clandestine, quasiment 6 Charles Berthelin, art czt., p 213. 7. Idem. 8 On a &rlt souvent que Georges Delaive avair ~

d~capit~. C’est une l~gende

265

.4

«Et le dimanche 24 [sicpour 261 mars 1939, ~ 15 heures, dans le temple sis ~ la Porte d’Orkans, je fus re~u apprenti ~ Ia “Nouvelle J~rusa]em des valkes ~gyptiennes Le v~n&able &ait le fr~re Novelaeers >~.

9 Ailleuts, Ambelain precise que Chevillon pr~sidait Ia loge ( Extrait de I’mrerview du S . G . M d’honneur Robert Ambelain ~ loccasion du bicentenaire ~>, 0 36, Bulletzn zntdrzez~r n 2e Irimestre 1989, p. 43). Etair-ce ~ title exceptionnel? 10 Martiniste de 1’enrourage de Chevillon, et animatrice ~ Paris d’un Colkge internarional d’occultisme traditionnel, centre de conference oii intervenait notamment Chevillon

266

LA FPANC-MA(ONNERJE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISPAIM

[sic], iJ. y avair les fr~res Chambellant, Gesta, Laugenie et d’autres dont j’ai oubhd les noms, en tout une vingralne de fr~res. [...] Par Ia suite, je parricipais aux renues des mois d’avril et mai, mais pas ~ celle de Juin, dans laquelle seuls les mairres et les bauts-grades dtaient prdsents, eu dgard ~ Ia prdparation du convent de septembre 1939, qui devair selon l’usage avoir lieu ~ Lyon. [...] e Vint le temps des vacances, le retour ~ Paris et mon ddpart le 23 aoiit 1939 en tenue de campagne compkte, pour Ia for~t lorraine! Je ne devais en revenir qu’au ddbut de septembre 1940. L’Occupation nazie avair obligd le fr~re Novelaeers, dans le grand salon duquel avait drd meubld un temple mai~onnique compler, ~ quitter Ia Porte dOridans et ~ se rdfugier rue Lepic, sans temple dvidemment. Nous efimes h une rdunion ~ quelques-uns. Paul Laugdnie nous fit part de la lertre qu’ol avait rei~ue clandestinement de quelqu’un du gouvernement de Vichy l’assurant que le eMarrinisme pourrait continuer ~ cruvrer> (sic) Il n’en fur rien dvidemment o Entre remps, selon son propre tdmoignage, Ambelain a rei~u la mairrise ma~onnique, le 27 juin 1940, au camp de prisonniers d’Epinal, dans la caserne de Courcy, au cours d’une tenue clandestine de mai~ons ddtenus avec lui. Ayanr reconnu Ia idgitimird de cerre rdcepnon, ainsi que l’atteste un dipl6me du 24 Juin 1941, compre tenu des circonstances gdndrales, et en vertu de ses pouvoirs de 33e degrd ~

du rite dcossais ancien acceptd, Lagr~ze dkve Ambelain au 33c, le 20 aoflt 1942. Puis il lui confere les grades spdciflques des rites dgyptiens: le 66’, I.e 8 aoflt 1943, le 90e er enfin le 95e le 15 aoOr 1944, avec la fonction de substirur grand maitre de son propre Souverain -rcSanctuaire i2 Par bonheur, Ambelain est alors inconnu des services de rdpresston des socidtds secr~tes. C’est ainsi que, d~s 1943, sous le patronage de Lagr~ze, il peut constiruer sans &re inquidtd Ia loge clandestine Alexandrie d~Legypte, A son domicile parisien, 12 square du Limousin, oii ne rardent pas d’~tre minds plusieurs nouveaux fr~res. 11 Robert Ambelamn, Ma rencontre avec le giand maitre Chevillon ~, suivi d’une 0 2, avrml-juin 2000, pp 111-118. 12 de Dmpl6mes conserv~s IFaute, Ia Bibliorh~que note Jean-Christophe l’Jnztzatzon,du nGrand Orient de Ftance La parente, sign~e Lagr~ze, grand maitre g~n&al, grand hi~rophante subititut ~, eit antmdat& du 15 aoi~mr 1939 Dans Ia marge, Robert Ambelamo y a port~ Ia mentIon manuscrite~ date v&itable: 15 8 19.44 (sous l’occupanon) Asileurs, Ambelain ~crit que cette transmission sest faite en 1943, ce qui, au vu de cetre patente, paraft done in exact

DE LA CLANDESTINIT~ A L’APR~S-GUERRE

267

Robert Ambelain se souvient, en 1990 : Nous aurons la chance d’avoir le grand maitre mondial substirur Georges Lagr~ze, qui assistd de deux haurs digniraires, Camille Savoire et Rend Wibaux, prendra en main Ia ~rdsisrances mai~onnique du Rite de Memphis-Misraim er nous facilira la crdarion d’une loge er de son chapitre sous le nom d’Alexandrie d’=gypte.Jusqu’~ la Libdratmon de 1944 elle tiendra ses assises A norre domicile, avec les ddcors er les insignes d’usage, deux fois par mois. Nous ne sommes plus que trois survivants de cetre loge Citons les noms des disparus, qui os~renr pendant quarre anndes, malgrd les fouilles polici~res dans les rues er les transports en commun, venir parriciper, souvent A pied, aux renues d’Alexandrze d=gypte:Georges Lagr~ze, Andrd Chabro, Cyrille Novosseihof, Camille Zanolini, Andrd Ouvrard, Charles Muller, Jules Boticher, et Roger Mdnard. Surxqvent: Robert A., Edouard G. er l’auteur de ces lignes i3 Des trois survivants de 1990, qui dralent, avec Robert Ambelain, Edouard Gesra et Robert Amadou, les deux premiers ont aujourd’hui rejo inn l’orient drernel, mais le rroisi~me rdmoigne de ces remps hdromques i4• Ailleurs encore, Ambelain prdcise les circonstances de ces travaux clandesrins: eJ’ai rdussi A rassembler tout de suite un certain nombre de Fr~res apparrenant A Memphis-Misraim, au Grand Orient, au Rite dcossais. Nous avons tout d’abord fonctionnd en Loge absolument inconnue, non instailde (Alexandrie d’E
13 Robert Ambelamn, Les arcanes flairs de lhztle~rzsme 1848-1945 l’hzstozre occulte en sanglante du pangermanisme, Paris, Robert Laffont, 1990, p. 215 14 Cf. Pt~face, supra, er Ludovic Marcos, Entretmens avec Robert Amadou ,, Arcana, 004, premier semesire 2002, pp 29-38, et n~ 5, ~ paraltre

268

LA FRANC-MA(ONNER]E EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISPAIM

DE LA CLANDESTINtT~ A L’APR~S-GUERRE

fusilld, j’aurais dtd envoyd au camp de Rawaruska oii i~a valain pas mieux parce que, on s’arrangeain pour que i~a ne dure pas longtemps lA—bas... iS Robert Ambelain s’est aussi lid daminid avec des anciens de Ia loge martiniste Brocelzande, fondde sous les auspices de l’Ordre marriniste traditionnel d’Augusrin Chaboseau. En ddcembse 1940, psenant le nomen d’Aurifer, ii re~oit l’iniriarion riruelle de supdrieur inconnu er le mandan d’initiateur, des mains d’Henri Meslin, din Meslin de Campigny, dont la filiarion remonre A Augusrin Chaboseau et A Papus. Il la nransmenrra A son tour aux marninisnes de Ia clandesrinird. En 1942-1943, apr~s avoir re~u tin grade de rdau-croix des mains de Lagr~ze, Ambelain a aussi rdveilld [‘Ordre des chevaliers mai~ons dlus co~ns de I’univers, fondd er propagd au xVlH~ si&le par Marrines de Pasqually, en dreint peu apr~s lui, qui prendra bient6t Ia forme d’un Ordre marninisre des dlus cohens, dont Lagr~ze sera le premier grand maitre jusqu’en 1946, er Robert Ambelain le second, jusqu’en 1967, dare A laquelle il a remis sa charge A Ivan Mosca i6 En 1945, il recevra par ailleurs du m~me Lagr~ze, qui l’avait re~ue au Caire de Diminri Sdmdlas, quelque trenre ans plus t6t, l’initiat ion dite des rose-croix d’oroenr 17

15. Rite Ancien et Prsmsrifde Memphis-Misraim, Souv Sanct pout Ia France er ses d~pendances, Bulleizn zntirzeur, n~ 36, art. cit., pp. 43-44 16. Une mise en sommeil suivia, en 1968 Son r~veil officiel par Ivan Mosca, enregistr~ ~ Nice, en 1995, a ~ suivi d’une p~riode de quasi assoupissement Mais plusieurs ordres Mo-coens et des temples Mo-coens autoc~phales oni ~ constitu~s dans l’inrervalle ou depuis 17 Trois ouvrages de Robert Ambelain se rapportent en tout ou partie ~ cette initiation que I auteur croyait ~ tort li~e ~ Marsines de Pasqually er ~ Louis-Claude de Saint-Martin Tempizers er Rose-Croix Document pour servir ~ I’hzsroire tie I’zIluminisme, Paris, Adyar, 1955, LAichimie spirituelle Technique tie Ia ooze intirieure, Paris, La diffusion scienofique, 1961, et le Sacramenraire du Rosei-Croix, Paris, 1962 qui contient des prs~res tir&s d’un manuscrit ancien A son tour, Ambelain communiqua cerre initiation ~ quelques rates pinches collaborateurs, cinq tout au plus, door Andr~ Mauer, qui lui succ~da au patriarcar de l’~glsse goosrique apostolique, en 1967

269

La restauration du Souverain Sanctuaire lyonnais Ao~t 1944 sera A La lumi~re ce que le mois d’ao~t 1940 avair did aux tdn~bres. Le 9 aoflt, la franc-ma~onnerie est rdnablie en France par ordonnance, en, le 15 aofit, suit l’arrestation de Bernard Fa)r. Memphis-MisraYm peun enfin sornir de l’ombre. Contrairement A Jean Bricaud qui, sentant que Ia maladie l’emporrerair, avait prdpard sa succession, Constant Chevillon a sans doure rejoont l’orienr drernel sans avoir eu le nemps de rdfldchir A Ia transmission de ses pouvoirs magistraux. A La Libdration, le choix des responsables survivants du Souverain Sancnuaire lyonnais, qui pleurent leur chef comme ils pleurent aussi Raoul Fructus, se porte sur ii

4-

le grand chancelier er grand administraneur Henri-Charles Dupont adjoint de Chevillon depuis 1934, que ses pairs dlisenr dgalemenn A la prdsidence de l’Ordre marninisre er au recroran de l’Ordre de la Rose-Croix kabbalisrique er gnosrique. Quant au parriarcar de 1’~.glise gnosrsque universelle, la question est plus complexe, mais elle n’est pas sans lien avec Ia charge magistraie des aurres ordres. Ouvrons donc une parenth~se gnosrique. Comme successeur de Chevillon, A la n&ne des cercles (< Mais Dupont n’a pas l’inrenrion de 18 Pour un apenu biographique, marges du christianisme, op cit, pp. 19 D’apr~s les certiFicars, r~dsg~s rition du cons~crateur ~, le 1” mars 20. Letrre 1. 5 C., [5 ao=it1984

cf mon article Dupont Henry Charles ~, Lei 78-79 et ssgn~s par Dupont, ~en rasson de Ia dispa1946 Archives Rend Chambellant

270

LA FPANC-MA(ONNERIE ~GYPTJENNEDE MEMPHIS-MISPAIM

DE LA CLANDESTINITE A L’APR~S-GUERRE

recevoir l’dpiscopat, en souhaire donc ddldguer ses pouvoirs A un aurre fr~re, dont l’dlection serair rarifide par le vote des fiddes. Du resre, comme ii est peu favorable A tine sdpararion des pouvoirs du chef des frarerninds lyonnaises, il souhaine que le nouveau parriarche soir susceptible de recueillir, peun-~tre m~me de son vivant, la grande mairrise des aunres ordres 21 La Providence en ddcide aunrement, en Rend Chambellant prdsenre sa candidature pour l’ordination dpiscopale: sPrdcssdmenr, Chambellant, qui drair diacre, avair sollicird les suifrages des membies de l’P.glise en vue de son ordination er de sa consdcrarion: il drair seul candidar er a recueilli rous les suifrages. M~ Laemmer a donc ordonnd Chambellant, mais les deux aunres dv~ques se sont opposds A La consdcranion, non pas de Chambellant lui-m~me, mais d’un “gnostique”. ~gr Laemmer, sinc~rement navrd, n’a rien pu faire ~ Laemmer ayanr refusd de donnet la pr~nrise A Lucien RacIer er Antoine Fayolle, rous deux diacres gnosriques, le premier Ia recevra dans tine aurre ~.glise, er le second sera sans doure ordonnd, puss consacrd (par Marcel Conne?) dans la lignde ~spirire> de Jules Doinel. D~s lots, il lui advient d’officier A Lyon, comme dv~que gnosnique, coiffd de la mitre de Chevillon 23, et pour finir, il consacre A son tour Dupont, dans Ia filianion de Doinel, le 15 avril 1948. Parall~lement, Rend Chambellant est consacrd A son tour, en 1948, par tin compagnon de Chevillon, Edouard Gesra, dv~que gnosrique, lui-m~me ddnenneur de Ia filiarion aposrolique rei~ue de Victor Blanchard en 1945. Cependant, fin 1945, Dupont c~de Ia grande maitrise de Memphis-Misraim en de l’Ordre marrinisre A un compagnon qui est jusque-lA restd discrer: Pierre Debeauvais 24, qu e Chevillon a dlevd ati 30’ degrd en 1935, er ati 90~ en 1936. En 1946, Debeauvais prdside donc A Paris le premier convent de l’apr~s-guerre, au temple

de l’obddience mixte du Droir Humain, pr~nd pour Ia circonstance. Edotiard Gesra, prdsent aux travaux, se souvient: «Les participants draienr le grand maitre Debeauvais, son adjoint Paul Sainr-Yves Laugdnie en les membres du Souverain Sancruaire: (sauf l’un d’eux, rdsidanr A Alger: Padovani) Henry Dupont, psdcddent grand maitre; Fayolle, Isaac, Corre, Barassan en plus des membres des loges de Paris et des triangles de Resins er de Caen 25»• Mats ddjA Ia conresranion gronde sur les colonnes, parce que, selon Robert Ambelain, Pierre Debeauvais ne reconnair pas valables les ddcisions du grand convent de Bruxelles ce qui n’a rien d’dtonnant ni les initiations clandesnines de Ia loge Alexandrie d’Pgypte. Certains fr~res ayann manifesnd le ddsir de ddposer leur nouveau grand maitre, Debeauvais se retire er, en 1947, Dupont, probablement influencd par ~ Bricaud, er sans doure peu sarisfair lui-m~me de son successeur, reprend Ia grande mairrise. Pierre Debeauvais semble alors cesser route relation avec le Souverain Sancruaire lyonnais, petit~tre m~me tounes acrivinds mai~onnsques 26, nandis que les aunres grands conservareurs font corps autour de Dupont. Les Lyonnais Marcel Corre en Antoine Fayolle, le Bordelais J.M. Isaac, le Parisien Paul Laugdnie (ancien adjoint de Debeauvais), sont, en 1948, noujours c6tds de Dupont aupr~s de qui Antoine Fayolle en parriculier jotie tin grand r6le, qui prdside Ia Loge marrinisre de Lyon, la loge symbolique Humanidad, en Les areliess supdrieurs du rite de MemphisMissa~sm. Quant Fayolle meurt, Le 3 ocrobre 1948 (Marcel Corre le suivra peu apr~s), Pierre Constanrin lui succ~de, qui, apr~s avoir dnd afflilid ~ la loge Humanidad le 21 janvier 1947, a rei~u le 18’ degrd, le S octobre 1947, Le 30~, le 8 fdvrier 1948, er les 31’, 33’ er 91’ degrds, le 9 ddcembre 1948. Admis au 950 le 13 mars 1949, Constannin devient vire l’adjoint de Dupont. Mais, la plupart des responsables ayant rejoint l’orient dnernel, Les rates loges survivanres se vident, qu’il faur bient6t transformer en triangles, avant le sommeiL. Seul,

~

21 Lettre de Robert Amadou ~ Rend Chambellant, 17 mars 1945, archives Rend Chambellant 22 Lettre ~ S.C., 15 aol?u 1984. 23. idem Selon d’aucuns, Fayolle aurait ~ consacM par Chevillon lui-m&me, qurlque remps avant son maityr II n~en est rien, et T Jacques a pubh~ sur te point une note de mise au point que je lui avais communiqu~e (~ Qu’est-ce que l’Eglise goostique o, L’Esprzt de- choses, 003, hiver 1992, pp 8-9). 24 N~ ~ Toutencouri (Somme), le 30 avril 1885, er mort ~ Dompierre (Olse) le 9 juin 1974

271







25 Letrre ~ S C du 8 juin 1984 Le meme coriespondant avait bien voulu me pr&hser qu’il n’y avast pas de repr~senrant de Ia Belgique au convent. 26. II se colpoire quen 1946 Debeauvais aurait cependant accord~ une patente conslirutive d’une loge, au one distincuf R6novarzon d’J-Jerm~s, ~ l’orient de Paris, laquelle aurait donn~ naissance une nouvelle branche des rites ~gyptsens, dite du Rite r~nov~ de Memphis-Mistasm, qui aujourd’hui s’en r~clame (Cf. Michel de Monrigny, Le rice ancien et primirif r6novd tie Memphis-Misraim, Paris, Le L~opard d’or, 1988, p. 142) Mais faute d’avoir vu cette ps~ce, je ne puis le garantir.

272

LA FPANC-MA~ONNERIE ~GYPTJENNEDL MEMPHtS-MISPAIM

DL LA CLANDESTJNIT~ A L’APR~S-GUERRE

tin triangle ati litre disrinctif Sophia se mainrient A l’orient de Nanres, sous le maillet de Jules Palierne, membre du Souverain Sancruasre de Dupont, qus obrient de celtim-ci, le 10 mars 1952, tine dispense pout transformer son arelier en loge jusre er parfaire ~7.

Hdlas, Ia rdstirgence projerde ne s’op~re pas aussi vire qu’il l’esp~re. Un mois plus nard, dans tine aurre lentre A Jean Chaboseati, darde du 4 juin 1945, Lagr~ze revient A la charge, qui envisage noujours de ndgocier avec le Souverain Sanctuasre lyonnais: Installe la loge chez roi, peti imporne, en prends des amis sflrs, en puss laissemos enramer des pourparlers [avec Lyon]. Il faur agir, en pour marquer

Du r~vei1 de Memphis au retour de Misraim Alors que Robert Ambelain poursuir ddsormais au grand Jour, er dans i’inddpendance, les travaux de l’hdroiqtie Alexandrie d’=gypte, sous Ia forme d’une nouvelle loge, ati nirre disrincrif Alexandrie, qui conrinuera de mainrenir Memphis-Misrasm en se rdunissanr A son domicile Jtisqu’en 1950, Georges Lagr~ze chossit tine aurre vose. Celui-ci souhaire en effen redonner force er viguetir ati seul rite de Memphis, aux moss degrds symboliques duque] il aurorise tin anelier A travailler A Paris, avec le rime de Grande Loge m~re, le 8 novembre 1944. C’est ainsi que Ia loge Hermi’s, inirsalement placde A Stasboung sous le premier mailler de Maurice Failot, er accessoirement de Lagr~ze, est ddfsnirsvemenr installde A Paris, sous la prdsidence de Jean Chaboseati. Le 11 mat 1945, Lagr~ze envisage de rdveiller Ia roralind des grades de Memphis, sous ]es auspices d’un nouveau Souverain Sancruaire, er de ndgocier avec Henri-Charles Dupont, rant pour le marrinisme, au rime de l’Ordre martinisne tradirionne], que pour les rites dgyptiens. Ainsi dcrsr-sl A Jean Chaboseati : «Pour Memphis et La loge Hermi’s nous devons [...?1 pour ddfendre Ia tradition. Jarnends tine rdponse de Probsr-Bisaben er d~s que ]e ddcrer sera rerournd et ~que vous aurez Pu rdunir quelques amis A Hermi’s, je sonde Savoire, pour dchanger des garants d’amitids en je le bombarde (sic) membre honorasre et 95’ du Souverain Sanctuaire. On ne pourra nier nonre qualird en norre rdgularsrd de vieux mai~ons 28 ~• Mais le grand prietir du Grand Prietird des Gaules, le grand maitre d’honneur de l’Ordre marrinisne des dlus coens, Camille Savoire, a-r-il accepnd oti ddclind cen honneur de son ams Lagr~ze?

27 Archives C&ard Kioppel. 28 Copse parrielle de cette lerrre (door l’original est ~ ma connaissance peidu), foods Sirius.

273

•2

le coup, ouvrez les travaux, m~me a tross s. Hermi’s, continue Lagr~ze, se rdunira peur-&re quarre foss l’an, mais elle mainriendra l’Ordre, avec tin groupe constirud. Pour l’hetire, ce groupe comprend, ourre Lagr~ze, Jean Chaboseati, Maurice Fallor er le fr~re Delarue. Enfin, le 21 jumn 1945, le Souverain Sancruaire rdveilld er prdsidd par Georges Lagixze exerce, proc~de A l’dlecrion de Jean-Henri ProbsrBiraben comme nouveau grand maitre, pour tin mandar de sept ans. Ddsormais, Lagr~ze Ia charge de grand orareur et de Idgar du grand maitre, Maurice Fallor occupe le poste de grand chanceher, tandis que Jean Chaboseati rient les foncrions de maitre lirurgique er de grand inspecteur 3o. Georges Lagr~ze peur ddsormais se renter du monde. Un peti d’tin an plus rard, le 27 avril 1946, A Angess oii il est hospinalisd, il regagne l’orient drernel, er son corps rejoindra Ia trisre fosse commune. De ce
LA FPANC-MA~ONNERIE ~GYPTtENNE DE MEMPHIS-MISPAtM

DE LA CLANDESTINITh A L’APR~S-GUERRE

tine chaine invisible continue de circuler dans les ordres que nous frdquenrons 32 Ddsormais seal en charge du Souverain Sancruaire de Memphis, Probsr-Biraben commence par y agrdger le fr~re Delarue, ddjA 90’, en l’dlevant ati 950 degrd, I.e 10 fdvrier 1947 ~. Quant A Jean Chaboseati, il a lui-m~me succddd A son p~re A la prdsidence de l’Ordre marrinisre tradirionnel. En nant que grand maitre de l’Ordre marrinisne riadinionnel, vous pouvez, lui dcrsr Probsr-Biraben le 25 fdvrier 1947, sans ~tre cririqud, l’~ge profane important peti, signer 95’ oti 94’ Sm vous craignez les envieux o. Er il continue: eN’attendons aucune approbation dtrang~re. Tour de suite le ddcren de rdvei[ du Souverain Sancruaire de Memphis er constitution de La Grande Loge m~re de Memphis. Rddigez, taxez, envoyez-mom pour signature, je rdexpddie smmddiaremenr Duboss er ses amis esp~rent en nous, il ne faun pas les ddcevoir ~ Duboss? A ce nouveau proragonisre, que nous avons ddjA crossd dans le sillage de Chevillon, consacrons les lignes qti’il mdrsne. Henri Dubois est nd le 14 juiller 1882, A Robecq (Pas-de-Calass). mind le 3 mars 1906, dans Ia loge Union-Travail, A l’orienn de Lens, ii y acqumert les grades de compagnon, le 9 ddcembre 1906, er de maitre le 13 juiller 1907. ievd ati grade de rose-croix, le 22 juin 1910, par le Supreme Conseil du rite dcossais ancien accepnd pour La France, il est y admis ati 32’ degrd, I.e 26 mars 1914. En 1937, il s’affilme A l’Ordre marrinisre et ati rite de Memphis-Misraim dont il rei~oit de Constant Chevillon les 65’ et 66’ degrds, le 13 fdvrier 1938. Le 12 juin suivant, celui-ci l’dkve ati 33’ degrd des rites confdddrds, puis ati 90’ degrd, er enFin ati 910 degrd, le 30 aoi7it 1938. A Paris, Henri ~Dtibois tient le premier masher de la loge l’Age nvuveau, afPslide le 16 novembie 1937 ati Souverain Sancruasre lyonnais, qui se rdunir les seconds er quatrs~mes vendredis de chaque moss et consacre l’essenriel de ses riavaux ati «devoir social de Ia mai~onnerie Si Dubois er ses amis esp~rent en Probsn-Biraben er ses compagnons, en ce ddbur de 1947, c’esr que Ia gesrion du Souverain Sancruaire Lyonnais, passag~rement dirigd par Pierre Debeauvass, ne

les sarisfair gti~re. Le 7 mars 1947, quand nair Ia Grande Loge du rite ancien en primirif dgyptien de Memphis pour Ia France, Henri Dubois La rejoint, avant d’&re dlevd au degrd de Memphis, par Probst-Biraben, Le 10 novembre 1947. Un Souverain Sancnuaire administrant les degrds de perfection ayanr lum aussi vu Le jour, la constitution des deux nouvelles puissances de Memphis est officiellement promulgude le 27 ddcembre 1947, en leur si~ge est fixd A Paris. Mais, en ddpir de quelques articles nardifs de Ia Chaine d’Unzon, cenne

274

32 Foods Sirius 33 Copie parrielle d’uoe lerrre de Probsi-Biraben ~ Jean Chaboseau, dat~e du 25 ffvrier 1947, foods Sirius 34. Idem. 35 Bulletin officieltie I’Ordre ma~ Orient du Rite Ant ien et Primitif tie MemphisMisraim , n~ 12, saini-Jean d’hivei 1938, p. 7

275

950

36

branclie resrera discrete Alors que Memphis vient de renainre de ses cendres, faun-il aussi rdveihler Mis raYm? A cenre question que 1ui pose tin correspondant, Jean Mallinger, artisan du rdveil de 1934, rdpond vings ans plus rand: «Vu Ia renaissance d’tin Pynhagorisme auronome ddnachd de noure racine may, il ne me parait plus utile de continuer le rite misraimite. Si Ia may a pr~td A cersains moments son cadre A des ames qui cherchaienr la vdrird traditionnelle, il n’est pas indispensable que ce canal soir encore prariqud de nos jours, oh Ia mai~onnerse s’est discrddirde par son r6le poLirique er mardrialisse, surrour dans les pays larins. L’exemple des Tabacologiques est IA pour prouver qti’tin rite uniquement pynhagoricien petit vivre comme jadis sans aucune alrdrarion d’iddes jtid~o-cbrdrsennes, Misraim n’a drd qti’un des chemins par oh les secrets ont passd o Aunrement din, l’Ordre pynhagoricien suffir ddsormais A nransmennre tine tradition antique dont Le rite de Misraim aurair dnd l’un des vdbicules ati xix’ si~cle. Deux ans plus nard, Misraim reviendra pournant stir le devant de La sc~ne des rites dgyptiens Lots d’un nouveau convent, renu A Bruxelles, ati mois de ddcembre 1956, quelques anciens de 1934, forment tin nouveau Stipr~me Conseil inteinational du seul rite de Misraim, dont Jean Mallinger est nommd grand chancelier, Ambrogio Gerosa, grand oraneur; Ernest Froment, grand rrdsorier, et JeanHenri Probsr-Biraben, grand hidrophante. ~‘.

~

36. Henri Dubois oQue]ques mots sur Memphis ,,, La Cha±ned’Union, f~vrier 1957, pp. 298-300; ((La Ma~onnerie de Memphis’, iii. mai 1957, pp 478-48 1 juiller 1957, pp 617-620, juin 1958, pp 538-541. 37. R~mi Boyer, oDeux lerrres de Jean Mallioger o, L ‘Esprit ties choses, n’ 6, hiver 1993, pp. 113-114 38. Henri Dubois, oUne r~iurgeoce- Misrasm o, La Chaine d’Union, janvier 1959, pp 231-236

276

LA FPANC-MA~ONNERJE ~GYPT]ENNEDE MEMPHIS-MISPAIM J ean-Hensi

Probsr, dir Probsn-Biraben, est tin homme mdconnu. Nd A Pati, le 12 aoiit 1875, docreur es lentres, professeur honoraire de philosophie, sa lentre maladroire, exploinde par les services antimai~onniques de Vichy, lui a valti les foudres de Robert Ambelain. Mass l’homme drast tin cherchant stir la voie, en son engagement dans les socidrds tradinionnelles d’avant en d’aprds-guerre n’eut rien d’une comddie par Bsicaud en 1927, reconnu comme tel par Lagixze, le 9 juin 1934, il figure parmi les fondaneurs du nouveau Souverain Sancruaire pour la France, constirud sous la prdsidence de ce dernier, Le 9 ao~in 1934. Le 16 aocit 1934, Victor Blanchard le rei~oin dans l’Ordre marrinisne er synarchique, avec Ia foncrion de haur conseiller du Direcroire Supreme er de vice-prdsidenr du coll~ge des rites du Stipr~me Conseil universel o. Le 23 juiller 1935, ses pouvoirs seront drendus aux foncrions de esouverain instiareur ddldgud pour Ia Fiance, l’Espagne, l’Italie, La Gr~ce er La Turquse > en de ~ildgat gdndral d’Afrique, d’Asie en d’Ocdanie Le 15 aofit 1934, A l’occasion du convent de Ia FUDOSI, ii est admis par Lagr~ze ati 4’ grade de l’OHTM, comme membre du carrd Herm?s n0 1 de 45 Paris A Bruxelles, en cenne fin 1956, Jean Mallinger rransmer A ProbsnBiraben cernains documents du rite de Mtsrasm. Quels documents Mallinger ltii-m~me s’en ouvre A tin correspondant, en 1954: ce rexte compler des Arcana Arcanorum, donnd par Ragon en 1861, est exact car je posixde sost le manuscrin original de ces Arcana, soin tout ati moms sa copie de l’dpoque m~me car ce nexte fair parnie d’une collection de documents rates que j’ai achetds jadis er qus portent la date de 1777. Ils sont rous de la m~me main, du m~me ~ pap~er, d~ Ia m~me encre. Ils ne proviennent donc pas des fr&es Bddarride qus n’ont drd eux-m~mes minds ati rite de Misraim que le sidcle suivant Lots de la campagne d’Italie. Je posixde aussi le rablier original, peint A La main, sun soie, er le cordon original peint A Ia main, qui allaienn avec le mantiscrit en qui correspondent rigotireusement aux secrets du cahier manuscrir (90’ degrd). J’ai enfin ~(•

950

~.

-

39 Outre de oombreu,t ariscies, norammeni dans le Voile ti’Jsis, Probsr-Birabeo a publs~ deux ouvrages - Rabelais et les secrets tiu Panragruei~ Nice, l~dirioos des Cahiers astrologiques, 1949 , Les Mysr=resties Templiers, Nice, Editions des Cahiers astrologiques, 19 , oouv ~d, Paris, Omnium litr~raire, 1973 40. Les dipl6mes correspoodants soot cooserv~s dans un petit dossiers de pi~ces diverses, door je dois Ia communication ~ Christian Bouchet, I qui grand merci

DE LA CLANDESTINIT~ A L’APR~S-GUERRE

277

divers documents relarifs A L’introductton du rite de Misrafm en Belgique: noramment ses premiers starurs imprimds (Bruxelles, Rdmy, 1818) ; tine lettie de son ddldgtid; tin dipl6me, signd Joseph Bddarrtde; route une poldmique imprimde avec les Loges locales (aoCir 1818) >A~. Mallinger communique de m~me A Probsn-Biraben cernains secrets en provenance d’Armand Rombaurs, lequel les aurain peur-~tre nenus d’un fr~re dnranger. Quels secrets? ((Mon ininiareur A MemphisMisraYm, feti le To. Ill. F. Armand Rombauns, m’a donnd verbalement rous les secrets des 4 derniers degrds du rdgime de Naples. J’en as heureusement ptis note pour ne rien en perdre. Ils sont acruellement donn~s ati 40 degrd de L’Ordre pyrhagoricien, oii ils forment le cours n0 89, en 21 fascicules. Ils n’ont rien de commun avec La philosopbie dldmennaire; us constituent tin compendium exrraordinasre de nous les secrets occulrisres tradirionnels en nous ne permentons pas A nos dl~ves d’en prendre note seuls les pro fesseurs en ont le nexte 42 En 1956, Jean-Henri Probsn-Bsraben proc~de donc ati rdveiL du rite de Missasm en France, nandis que s’op~re la m~me renaissance en Belgique, avec Jean Mallinger en Ernest Froment, en en Inalie, sous la direction d’Ambrogio Gerosa, de Florence. Mais il n’aura pas, bdlas, le nemps de la conduire A son serme: ~gd de 92 ans, il rejoint L’orienn drernel le 15 ocrobre 1957. Ambrogio Gerosa lui sticc~de alors A Ia grande hidrophanie. En France, c’esn Henri Dubois, dlevd au 900 degrd par ProbsrBiraben Le 21 ddcembre 1956, qui a succddd au grand maitre ddfunn, A la n~ne de Memphis en de Misraim. —

41 L‘Eprir ties choses, n~ 6, art cit , pp 111-112 Dans son article sur oLes Rites din ‘~gyptiens’ de Ia Ma~onoerie (Inconnues, n~ 12, octobre 1956), Mallioger ~crin encore: ((Nous avons d’aurre part en notre possession ~ Bruxelles, o~i le rite de Misraim fist introdust en 1817, une parue de ses archives staruts (parus cher Remy, rue des Escaliers, le 5 avrsl 1818), dipl6mes, pokmiques avec les autres Rites, et un nuileur manuscrit, sur parthemin, coorenant notamment les Arcana Arcanorum — sur papier et avec une ~criture absolumeor ideorique ~ un autre document date de 1778 (p 11). C’esr en effer cetre detni~re date — et non pas l’ann~e 1777 comme 1’~crsr plus haut Jean Mallinger — qui Figure sur jun des frusilets de cc manuscrir, ainsi que Ia frateroelle oblsgeance de Jean-Pierre Cuidicelli de Ciessac Bachelerse m’a permis de le v~tsfses. Mais cc manuscrit esr-t-sl pour aurant r~el1ement de 1778 42. L’Eprir ties choses, 006, art cir, p. 113

278

LA FPANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNE DL MEMPHIS-MtSPAIM

Le convent beige de 1958 et les espoirs d’Henri Dubois En 1958, an convent de plus se prdpare, organisd A Li~ge en A Bruxelles, les 4 en S ocrobre de cerre annde-lA, par ces rains fr~res belges. Tournons de l’hisnosre mouvemennde de Memphis-Misraim en Belgique tine nouvelle page. Au Souverain Sancnuaire mixte de Belgique, dont Georges Delaive avait refusd la mise en sommeil ddcrdrde en 1935 par le grand hidrophanne Raoul Frucrus, avast succddd tine obddience auronome, A laquelle s’drasn rarnachdes les loges mixtes de Bruxelles, Memphis n0 9, en les Disciples de Pythagore. En 1937, Delaive avain procddd A Ia mise en sommeil de cerne derni~re (qui, en 1940, avain dnd rdnablie ati rite masculin, comme un arelier supdnieur pour officiers digninaires), tandis que Memphis n09 redevenair masculine, en tin triangle avast vu le jour A Li~ge, deventi rap idement tine loge jusne en parfaine, ati rime disrinctif Sphinx n0 ii. Peti avant Ia guerre, vets 1939, Delaive avatn envisagd tine sdrieuse rdvssion des Constitutions de son obddiences, visant en parniculier A supprimer les ~~potivoirsabsolus o du grand maitre, ddsormais soumis A l’dlection du Souverain Sancnuaire. Il n avain pas pa, on le sam, mener A bien la rdforme. Apr~s La guerre, lorsque l’obddience aunonome de Belgique reprend ses acrivinds, sous la prdsidence d’Adelin Olrhoff, reconnu grand maitre en succession de Delaive, les loges de Bruxelles, Anvers en Li~ge rouvrenn leurs travaux. Mais tin premier conflin ne narde pas d’dclaner ~ celle d’Anvers, qui, refusant les trop grandes ingdrences du nouveau grand maitre, se men en sommeil. A son tour, ~la loge Memphis n0 9 de Bruxelles prend le m~me -.chemin, parce qu’elle refuse elle aussi de se soumentre aux directives d’Olnboff lots d’tine dlection de son vdndrable maitre. Les fr~res des grades supdrietirs ayann rdclamd A OLnboff des explicarions que celui-ci refuse de fournir, Ia sanction ne narde pas de nomber: lots d’tine rdunion du Souverain Sancnuaire, celui-ci ddpose son grand maitre, en, en 1953, proc~de A l’dlection de son successeur, en Ia personne de l’ancien grand maitre Constantin Planounoff43. La loge Sphinx n0 11 de Liege, jusque-LA resnde dtrang~re ati conflin, se place alors ~ 43 Daboid d~sign~ ~ Ia t&e du Souverain Saocruaire mixte pout Ia Belgique, au fameux convent danCir 1934, ~ Ia suite d’uo accident de voirure, celus-ci avast ~ oomm~ grand maitre d’hoooeur, et remplac6 par Georges Delaive

2

DE LA CLANDESTINIT~ A L’APR~S-GUERRE

279

son aunosird, avant de se dddoubler en tin nouvel anelier: lArt royal, A l’ortenn de Lidge. A Ia Loge Sphinx n0 11, tin certain Marcel Claude organise bsenn6n avec les fr~res Rend Devillez, Fischer en quelques aunses Belges, tin nouveau convent ((international o. Contact est pris avec tine branche hollandaise de Memphis-Misrasm, dont Claude et Devillez deviennent les reprdsennanns en Belgique. D’aunres relations sont noudes avec des frdres suisses, chi]sens en frani~ais. Invirds eux aussi, les Frani~ais des deux branches concurrennes boudent le convent: Henri Dubois se fair reprdsenner, ainsi que Jacques Meisel, tin proche de Jean de Foucauld, en Pierre Mariel, ancien compagnon de Probsn-Biraben, qui prdfere garder ses distances en annendre de yost quels Fruits pornera ce nouveau rassemblement. En mdmosre de Chevillon, Charles Henry Dupont, refuse las aussi de s’associer A tine nouvelle entreprise ~belge Quant A Ia Suisse, Memphis-Misraim n’y a pas sepris force en viguetir sous Ia direction d’Hans Rudolph Ilfiker-Dunn, grand maitre en rime, qui a rejoint l’orienn drernel le 15 ocrobre 19SS. Mass en 19S7, la loge L’Equerre d’Or a vu le jour A Zurich, en August Reicbel a formd tin triangle A Lausanne, avec le rinre de ddldgud gdndral pour la Suisse. Invind officiellement, Louis-Simon de La [-louplidre, qui se rient dans l’enrourage de Reichel, a, lui aussi, fain Ia sourde oreille. Mais Arnoine Onto Emile Leuprechr, qu’on connair surnoun comme grand prietir du Grand Prietird d’Helvdrie de l’Ordre du Temple de Fernando Campello Pinto de Sousa Fonnds, reprdsenne aussi les rites dgyptiens. La premidre journde du convent, le 4 octobre 19S8, A Lidge, est d’abord consacrde A 1’dlecnion d’un nouveau gras’d hs~rophanre. Une seule candidature, celle de Marcel Claude, proposde par Rend Devillez, remporne les suffrages unanimes des treize ddldguds prdsenns. (Mais de la prdsence de Constanrin Platounoff, nulle trace ati convent, oCt Marcel Claude parain bien se prdsenner comme grand maitre pour Ia Belgique. .). Aussin6n du, Claude remer ati frdre chilien Prassel tine charne constinurive d’un Souverain Sancruasre pour l’Amdrique larine. Un nouveau eComind exdcurifs international se compose ddsormais de Marcel Claude, grand hidrophanne; Fischer, grand chancelser; Antoine Leuprechn, grand chancelier adjoint; Rend De-villez, grand trdsorien ; en Henri Duboss, grand orateur. ~.

280

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISBAIM

Le lendemain, S octobre 1958, oCt sont approuvdes A Bruxelles les ddcissons de la veille, l’on ddcide en ounre de supprimer les grandes mainrises ad vitam, considdrdes comme non ddmocrariques IL ne faudra pas anrendre plus de deux ans pour que cernains fr~res belges connesnent Ia ldgirimsnd de Ia grande mairrise de Marcel Claude qui est alors, semble-n-i], dans l’incapacind de prouver l’atirhenricind de ses pouvoirs. Tandis qu’il semble se renter, les connesnanasres se rallient A Ia branche beIge de Misrafm, de Jean Mallinger en Ernest Froment, qui n’avaienn pas drd convids ati couvent de 1958. Puis, le 3 avril 1962, Marcel Claude ddsigne Henri Dubois ssubsrinun grand hidrophanne o, probablement avant de se renter ddfinirivemenn de Memphis-Misrasm Quelques jours apr~s I.e convent, Dubois, qus correspond aussi avec Paul Laugdnse en Pierre Debeauvass, a rena, tine foss de plus, montrer sa bonne volonrd A Dupont: ~VoilA 20 ans que nous nous sommes quinnds A Lyon en nous disant “A l’annde prochasne”. Er depuis, hdlas, que de trisnesses en que de vides! De cerne pdriode de collaboration franernelle, il me resne quelques prdcieuses lentres de nonre grand ami Chevillon en le souvenir de belles iddes qui ne se sont pas mandrsalssdes. V..] Je crois fermement, aujourd’hus plus que jamais, que rien ne s oppose A La fusion de nos 3 obddiences; que c’est a nous de donner l’exemple er de recoller les morceaux. Pour mon compre, je suss tout disposd A examiner avec ddsinndressemenn en en route frarernind les dispositions pour y parvenir. ((Successetir de Probsn-Bsraben A Memphis, je n’ai pas encore compldnd mon Souverain Sancnuaire en pensant jusnement A cenne k-question d’unitd. ~ ~Je comprais stir Paiserne, membre du Souverain Sancruaise de Memphis, en m~me nemps que du v6tre pour poser les premiers jalons de nonre unird, mass hdlas, il est patti trop n6n o En novembre 1959, Henri Duboss, qui vient de former tin Supreme Conseil des ordies mai~onniques de Memphis en de Misraim rdunis pots Ia France, dont il est I.e grand maitre, en Jacques Meisel le grand oraneur, renotie des liens dpssnolaises avec Robert Ambelain, ~.

‘~.

—-

44 Cf Ia rubrique osoformarsons o, La Chaine ti’union, mai 1959. pp 483-506, qui reprodust Ic compte rendu du convent et Is communication qu’Heori Dubois avair adresi~e aux participants. 45 Lerrre de Dubois ~ Dupont, 22 octobte 1958, archives C~rard Kloppel

DE LA CLANDESTINIT6 A L’APR~S-GUERRE

281

parce qu’il espixe encore tine association des deux lign~es dgyptiennes fiani~aises, stir le moddle de lunion des ordres martinisnes qus vient de se concrdriser: ecroyez-vous qutin jour prochain norre fr~re Dupont acceprera tine unind mai~onnique comme il a acceptd une union martsnisne ? 46>~ Mais Dupont n’aura pas le nemps de lui rdpondre, qus rejoint lorient dresnel I.e 1” octobre 1960. L’unitd qu’il recherche, Dubois croin la trouver enfin aupr~s d’une nouvelle obddience frani~aise dans Laquelle beaucoup, il est vrai, ont comme lui placd leurs espoirs. Le 7 mars 1960, la Grande Loge de Memphis pour la France, ati nitre disrincnif Ammon-Ra, administrant les trois premiers degrds du rite, passe tin accord avec Ia route nouvelle Grande Loge nasionale frani~aise ~Opdra », qus prdvoit que le rite de Memphis sera ddsormais prariqud dans ati moms tine loge de cenne obddience. En voici lessenriel, selon Ia revue Le Symbolisme: ~La famille mai~onnique tenante des Rites de Memphis es de Misraim, rdunie ati sein du supreme Conseil de I’Ordre, se ddfinir comme tine mai~onnerie hermdrsque, initiatique en tradirionnelle. eLa Giande Loge Narsonale Frani~aise (Opdra) rappelant que Ia raison d’~tr&de la Franc-Mai~onnerie est de ((rester le point de convergence de routes les forces spirituelles mondiales ~, se propose ole renour A I.’Universalind, Ia fin des querelles sndrsles entre les Obddiences, Ia prddminence de Ia Loge, seule unind iniriarique de Ia FrancMai~onnerieo. oLe 7 mars de l’annde S960 de l’~re mai~onnsque. Entre Ia Grande Loge Symbolique Ammon-R~, travaillant ati rite de Memphis. ((Et Ia Grande Loge Narsonale Frani~aise (Opdra) il est convenu: ((La Fusion des Obddiences surnommdes (sic) pour c~uvser dans l’Unind A la rdilisanson des objecrsfs de La Mai~onnerse Inirianique et Tradinionnelle. oEn consdquence, il est formellement ddcidd qu’A comprer de ce jour la Grande Loge Ammon-R~ fusionne nonalement avec la Grande Loge Narionale Frani~aise (Opdra) dont elle revdn d~s lots les structures hidrarchiques et administranives er accepre les lois en r~glements. ((Le rite de Memphis devient l’un des Rites prariquds par la Grande Loge Nanionale Frani~aise (Opdsa) en nous les membres de Ia 46 oDocuments d’archives o, Rite Ancien et Primirif de Memphis-Misraim Souv Sanet. - pour Ia France et ses d~pendance, Bulletin inrSrseur, 0039, 100 trimestre 199], pp 45-50.

282

LA FRANC-MA~ONNERtE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

-

Grande Loge Ammon-R~ seront ipso facto affilids ~ la loge de Leur choix de Ia nouvelle obddience Cer accord n’ayant jamais dnd formellement appliqud sera suspendu en 1985. Misraim et Memphis auront, entre nemps, rerrouvd danis l’inddpendance leur vigueur d’antan. ‘~.

CHAPITRE VIII

LA PERIODE CONTEMPORAINE

Robert Ambelain succ~de

~.

Henri-Charles Dupont

En 1952, alors que l’Ordre martiniste ((lyonnais de HenriCharles Dupont ne subsisre qu’A travers de rares adeptes, Robert Ambelain a remis ~ Philippe Encausse L’initiation marrinisre qu’il a lui-m~me re~ue, en ddcembre 1940 des mains d’Henri Meslin, dont La lsgnde remonte A Augusrin Chaboseau et A Papus. IL encourage et parricipe ainsi ~ la rdsusgence de L’Ordre marrinisre, qui, nonobstant la succession riruelle susdine, rient sa principale Ldgitimitd de Ia filianion biologique en spirinuelle du fils de Papus, qui en sera d’emblde le nouveau grand maItre. Tant& sous son nom profane, tant& sous son nomen marrinisre Aurifrr ou encore son nom d’dv~que, T Robert, ou sous son nom de patriarche gnosnique, Jean III, Ambelain figure pasms Les collaboraneurs rdguliers de La revue l’lnitzatzon, oca.hiers de documentation dsordrique tradirionnelle o 2 organe d~ l’Ordre marrinisre, ravivde en 1953 par Philippe Encausse, dont il devient m~me rddacreur en chef en 1957 ~.

47 ((Documentation

0,

Le Symbolisme, n~ 349, jusller-seprembu-e 1960, p 397

1. Sur Philippe Encausse, renvoynos une fois pour i oures au Isvre fort document~ de Jacqueline Encausse, Un o Servireur Inconnu o, Philippe Encausse, fils tie Papus, pt~face de Robert Amadou, Patis, Cariscript, 1991 , er ~ La plaquerre de Robert Amadou, A tieiex Amis tie Dieux op cit 2. Une rr~s pr~cieuse lure des sommasres des num~ros des ann~es [953-1987 a ~ repi-odusre ap. Jacqueline Encausse, Un o Servireur Inconnu op cit. pp. 386420 3 Les articles que Robert Ambelain y a publi6s not 6r~ recens6s ap. S Cailler, Robert Ambelain (1907-1997), erplorareur des sciences secr~tes o, l’Iniriarion, octobre-d&embre 2000, pp 22 7-240.

284

285

LA FRANC-MA~ONNERtE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAtM

LA P6RtODE CONTEMPORAtNE

D~s 1955, l’Initzation invite les membres masculins de L’Ordre marriniste, ddsireux de mettre en pranique Les enseignements de Marnines de Pasqually et La thdurgie co~n, de prendre langue avec Robert Ambelain, grand maItre de l’Ordre marniniste des dlus cohens, en succession de Lagrixe. En 1958, un rapprochement s’opixe entre cenne derni~re dcole, I’Ordre marninisne prdsidd par Philippe Encausse et I’Ordre marninisne din de Lyon, dont Henri-Charles Dupont dont l’Initiation publie d’ailleurs une contribution, en 1959 ~ conserve Ia grande mainrise en succession de Chevillon, qui, le 26 ocrobre 1958, signent I’accord fondateur d’une Union des ordres marninistes L’annde suivanne, les m~mes signaraires constituent d’ailleurs sous l’impulsion d’Ambelain, un Grand prieurd marninisre, qus resnera discren Dans Ia m~me veine, l’Ordre kabbalisnique de Ia Rose-Croix, fondd par Snanislas de Guaira en 1888, a dnd concu d~s ses origines comme une dcole compldmennaire de l’Ordre marrinisne. Revendiquant la succession de Lagrixe, qui le Lui a Idgud dans une Ierrre de 1946, Ambelain, qui a ddjA placd sous son driquenne les travaux d’Alexandrie d’4ypte, le rdveslle officiellement en ddcembre 1957 En rdalitd, sa rdsurgence discr~te est anrdrieure de plus de dix Henri-Charles Dupont songe A sa succession. Il requiert d’Ambelain des explicanions sur ses acnivinds dgyptiennes, que celuici s’empresse de Iui donner, dans une lentre du 31 mai 1959. D~s Lots, Ia ddcision du grand maitre en rirre de Memphis-Misrasm est prise: il fera d’Ambelain son successeur, ce dont Philippe Encausse, qui vient de se rendre au domicile de Dupont, A Counances, dans La Manche, avec Irdnde Sdgurer ((pour y recevoir L’osdinanion supreme

de I’Ordre marnsnisre-marrindzisre avise aussit& Ambelain. Dans une nouvelle lernre A Dupont, en date du 8 juin 1959, celui-IA rdmoigne de sa gratitude: oAinsi que je vous en avais fair part en ma rdcenre lerrre, tout macon ddsignd par vous en cette succession eun dtd considdrd par mos comme absolument Idginime, nonobstant les charges en pouvoirs qui m’dtaient dchus, de John Yarker, par Lagrixe Vorre ddcision m’honore infiniment, et elle me touche tout aunant par cetne confiance que vous venez ddjA de me tdmoigner par ailleurs en un autre domaine. ((Comme vous, je crois qu’iI y a beaucoup A faire pour rassembIer les dldments dpars de ce rite tr~s ancien en mal compris souvent. II est digne de reprendre son ancien lustre d’aurrefois. Ii le mdrite. ((Mais, de m~me que du vivant de notre tr~s regrettd F Lagrixe, je ne me consid~re que grand-maItre substirun, c’est-A-dire vorre substinun maintenant, s’iI n’en exisne pas un parmi Les Fr~res. Ordonnez, ddcidez, je suss ~ votre disposition. Et je souhaire du fond du ccrur que cetne situation dure encore fort longtemps, votre prdsence nous est prdcieuse, par routes les qualinds morales en spirstuelles qui sont les v6tres. Vous savez en quelle esnime immense nous vous tenons, nos Frixes et moi-m~me Un an plus tard, dans une Iettre A Philippe Encausse, datde du 28 mai 1960, Dupont revient sur sa prdoccupanson majeuse: [...] je vis ma 84’ annde, il est donc prudent que je prenne des dispositions d’avenir quant A nos osdres. [...] Je me propose donc en ce qui concerne le M M de demander A norre F Ambelain d’accepter d’Citre grand administrareur du Rite, foncnion dont m’avain chargd le C M Chevillon en 1934, pour prendre ma suite uLtdrieun~ment D~s le 2 juin, Ambelain A qui Philippe Encausse A communiqud la letnre de Dupont le remercie une nouvelle fois de sa confiance en lui prdsente un premier plan d’action: ((Je vais, A Ia rentrde de seprembre, prendre toures mesures, avec nos frixes du chapirre Cohen de Paris en ceux de sa Loge, pour





~.

~.

‘.

~.

.~.

~.

.~.

.~.

.~.

..

~.

4. Qutlques mon sur Ihomme et I’univers o, l’Initiatson, juille~-d&embre 1959, pp. 76-80 5. Le rexte de cet accord a ~ publi6 dans l7nitiarion, oUnson des ordres martsnisres o, janvier-juillet 1959, pp. [-4, et un fac-simik en a ~ reproduir pat Jacqueline Encausse, Un o Serviteur Inconnu o, Philippe Encausse , op cit., pp. 82-85. 6 Cf. oOii en est I’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de Ia Cite Sainte ? o, ensign~ Eques a Vera Lucee [Dupont], Eques ab Unitare lEncausse], Eques a Reconciliatione [Ambelain], l’Instsation, jusllet-seprembre 1960, pp. 110-116. Cf. aussi Fr~re L’Esmite [Bertrand de Maillard], oRencontre avec un fr~re a~n~ Robert Ambelain marriniste o, L’Esprsr ties choses, n~ 27, pp. 43-52. 7. Sous son ~gide a ~r6 pubIi~e La magie sacr~e ou lsvre tiAbramelin le mage Tianscrire, pr~sent~e et annot~e par Robert Ambelain, Paris, Niclaus, 1959; nouv ed., Paris, Bussi~re, 1982, d’apr~s le manusetir de La bibIioth~que de I’Arsenal, que I’auteur avait exp~riment~e Iui-m~me, apr~s d’aurres occultisres.

8 Archives G&ard Kloppel Cf aussi preface, infra, p. IV. 9 Au vial, la charte de Yarker ~ Lagalae ne Ihabibrair en rien ~ fonder un Souverain Sancruaire puisque ce n’~rair qu’un dipl6me de 90’ Mais Lagr~ze renair ses pouvoirs du Supreme Coniesl international de Bruxelles, oppos~ ~ Bricaud et ~ Chevillon. Cf infra, chapiire V. 10. Archives G~rard Kloppel. 11 Archives G6rard Kloppel.

LA FRANC-MA(~ONNERtE ~GYPT1ENNEDE MEMPHtS-MtSRAIM

LA P~RIODE CONTEMPORAINE

rouvrir Ia Loge de Memphis-Misrasm Herm?s, A Laquelle renair rant Le regrerrd Fr~re Lagrixe, et confier le mailler de vdndrable ~ L’un d’eux. Puis je prendrai contact, peur-~nre mCime avant seprembre, avec les aurres puissances rdguIi~res de M M. A L’drranger 52• D~s le 13 aoCtn 1960, A Courances, Dupont proc~de A La transmission officielle en nommant Ambelain grand administrareur du rite, avec succession magistrale, en prdsence de Philippe Encausse, d’Irdnde Sdgurer en de Paul Corcellet. D~s le surlendemain, le nouveau substirur en rirre Iui rdmosgne sa reconnaissance ((Je riens encore A vous remercier en mon nom personnel, pour tour ce que vous avez bien voulu me confier er me remernre, vous redonner l’assurance que cela sera en bonnes mains er que nous allons, d~s Ia mi-seprembre, voir A rdveiller rdellemenr MemphisMisraim. A ce propos, il serair bon je crois que vous me communiquiez les noms er adresses des membres, ceux de Versailles tout au moms [...] nous avons les membres de l’Ordre Cohen, qui sont rous macons, de Ia CL ou du GO, er qui ne demanderont pas mieux que de se rerrouver rous en une belle loge parisienne commune, au sein de Memphis-N4israYm. Avec nos amis de I’Ordre marrinisne, nous pouvons espdrer constiruer au moms deux loges, de 25 A 30 membres au moms, pour la rdgson parisienne. Pour Le Souverain Sancruaire, j’aurai Encausse er Sdgurer A mes c6rds, avec quelques aurres, de vieux macons surs.

de Ia remise au nouveau parriarche du sceau de l’~.gLise, de l’anneau parriarcal de Bricaud, pornd apixs Lui par Chevillon er Dupont, er des archives. Un an auparavant, le m~me Jean III avair drd dlu par ses pairs au parriarcar de L’~.gIise gnosrique aposrolique, A prdsenr unifide avec l’P.glise gnosrique universelle i4 Quant A Ia grande maIrrise des rites dgypniens, un document similaire, sur papier en-rare du Souverain Sancruaire de MemphisMisraim en du Supreme Grand Conseil des rites confdddrds pour la France er ses ddpendances, dard du 13 aofsr 1960, rddigd Lus aussi par Ambelain, signd Henri-Charles Dupont et co-ssgnd, A rime de t~mo ins, par Philippe Encausse et Irdnde Sdguren, arnesre de sa transmission, en ces termes ((Nous, Souverain Grand-Maitre du Rite de Memphis-Misraim pour la France & ses ddpendances, Pidsidenr du Souvesain Sancruatre de France, ddsireux de permerrre Le rdveil er L’dpanouissemenr du Rite de Memphis-Misraim en Fiance, confions A dater de ce jour, pour les rerriroires sus-menrionnds, Ia charge de Grand-Administrateur du Rite au T.~. III:. F.. Robert Ambelain, ddjA 95’ du Rite depuis 1943, le din fixte drant de ce fair en ipso facto ddsignd comme mon successeur A la charge de Grand-Maitre du Rite de Memphis-Misraim pour la France er ses ddpendances i5 Enfin, A la m~me dare, un document du m~me genre artesre de Ia transmission par Dupont A Philippe Encausse de La prdsidence de L’Ordre marrinisre smarnindzisre o~6, ddsormais fondu dans I’Ordre marrinisre rdveilLd par Encausse en Ambelain en 1952. Le 16 seprembre suivant, Dupont s’adresse une dernidre fois aut marrinistes de rous horizons qu’il invite A reconnairre ddsormais Philippe Encausse comme nouveau grand maitre i7• Quinze jours plus rand, Le 1” ocrol~re 1960, il entre dans Ia Lumiixe sans ddclin, ce dont une note, co-signde

286

[. . o Je m’apercois qu’aucune pi~ce n’a drd faire pour L’~.glise gnosrique, comme pour Memphis-MisraYm er pour l’Ordre marrinisre. Je me suis donc permis de faire un projer. Vous Le remanserez A vorre ~csgrd er selon vorre judicieuse habirude. Si non, je vous demanderai de bien vouloir me le rerourner, pour nos archives. Car, vous absent, il en est qui seraienr bien capables de dire que je vous ai ddrobd I’anneau et le sceau! Ou que vous me les avez remis A rirre de souvenirs, er que cela ne prouve rien i3• Le document rddigd par Ambelain pour L’~.glise gnostique universelle, auquel vsaisembLablemenr T Henri-Charles, c’esr-A-dire Dupont, ne mit Ia main que pour y apposer sa signature, arresre en effer, ourre Ia transmission officielle du parriarcar A T Jean III qui a, L’annde prdcddenre, choisi ce nom en hommage A Jean Il-Bricaud —



12. Archives Gerard Kloppel. l3Archives G~rard Kloppel

287

14 Le rexte dei pi&es relatives I cetre succession a ~ reproduit par Robert Ambelain Iui-m~me dans un article sur 0 L’ipiscopar de ~gr Jean Bricaud et sa succession o, l’[nitiation, avril-juin 1964 pp 61-73, door La prems~re parrie s mspire largement de I’itude de R. A., Note sur le sacertioce er l’e’piscopat tie A,ti0 Victor Blancharti, op cit. Cf. aussi la note sur Vflglise goosrique aposrolsque, l’Initiation, Janvier-mars 1960, p 43. 15. ((Rite de Memphis-Misrasm o, l’Initiation, octobre-d~cembre 1960, pp 136137. Cf. infra le fac-simik de cette parenre, door I’original est aujourd’hui conserv~ au Grand Orient de France. 16. Cette ps&ce a souveor ~ reproduire en f~c-simsl6, par exemple par le Dr Philippe Encausse, Papus, op cit., p. 58, er Jacqueline Encausse, Un o serviteur Inconnu o, Philippe Encausse op cit., p 87

288

LA FRANC-MA(~ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHtS-MISRAtM

Philippe Encausse er Robert Ambelain, avise aussir6r Les lecreurs de l’Initzatzon Une autre note de PhIlippe Encausse, du 23 novembre 1960, leur rappelle Ia carri&e de Dupont ~ randis qu’un message de Robert Ambelain, du 20 ocrobre 1960, s’adresse a rous les fixtes de Memphis-MisraYm 20 dont celui-ci appelle A reconstiruer, la main dans la main, la chaine franernelle. ‘~.

Henri Dubois et Albert Audiard La m~me annde, Henri Dubois fair son enrrde A l’Inztzatzon qus publie coup sun coup deux articles sous sa signature 25• Une union avec ceLui-ci serast-elle possible ? Dubois L’avait ddjA envisagde avec Dupont, et sa correspondance avec Robert Ambelain rdmosgne de la volonrd des deux hommes de rerrouver enfin I’unird perdue en 1934. Fin 1960, Philippe Encausse, qui vient de rencontrer Dubois, incite Ambelain a faire de m~me. Dans une lernre du 29 janvier 1961, celui-ci rassure Duboss: Je suis absolument d’accord avec vous sur Ia ndcessird absolue er impdrseuse de l’unitd II n’a jamais &d question pour moi que de la rdaliser, aussi bien conformdmeiin aux vceux de Lagrixe que de Dupont. Mais, rinulasre d’une charre de grand maitre substirur de Lagrixe, darde du 15 aofsr 1943, au rinre de Memphis-Misraim, Ambelain ne saurast acceprer Ia dissociation des deux rites, opdrde par ce dernier, er leur transmission A Probsr-Bsraben dont Dubois est l’hdririer. Er voici ce qu’iI Iui propose ~1• Disolurion des Rites sdpards de Memphis en de Misraim; s2 Fusion des dldments isolds de ces Rites avec le Rite (tradi~ rionnel depuis Garibaldi), de Memphis-Misraim; ((3. Ddsignation du grand-maitre Dubois, hdrinier des Rites sdpards, comme grand-maltre d’honneur du “Rite Ancien er primirif de Memphis-Misraim o, Prdssdenr er Doyen dAge du Souverain Sancruaire du Rite uni 22 17. [Message de Henry Dupont], l7nitiation, octobre-d6cembre 1960, p 135. 18. o D~c~s du T. I F - Henri-Charles Dupont ~, l’Initiation, juiller-seprembre 1960, p. 101. 19. Philippe Encausse, [Adieu ~ Henry Dupont], l’]nitiation, octobre-d~cembre 1960, p. 134 20 o Rite de Memphis-Misraim l’Initiation, octobre-d~cembre 1960, pp. 136-137. 2 [. Vues - o, l’Initiation, avrsl-Jusn 1960, pp. 70-71 , ((Point de vue... o, juillerseprembre 1960, pp. 117-118 22 Archives Gdrard Kioppel

C

289

LA P~RIODE CONTEMPORAINE

Ambelain esrime d’ailleurs que Memphis-Misrasm pourrair se limiter ~ une existence vdgdranive, de facon A se perpdruer, en (si besoin drain), pouvoir se rdveiller insranrandmenr. (On ne sam jamais... II faur savoir oii se rdfugier quand Le vent se ldve) 23• >~ Pour Dubois, l’unird ne saurair passer par la dissolution de son Supreme Conseil, qui compre alors neuf membres, mais une nouvelle Lerrre du 2 avril 1963 esp~re encore dans une rencontre qui arrangerair rout. D’aunanr que les choses vont mal avec Ia Grande Loge Opdra, oFficiellement chargde d’adminisnrer les grades symboliques de Memphis depuis la dissolution de la Grande Loge Ammon-Ra. Le 17 janvier 1965, dans une nouvelle missive A Ambelain, Dubois revient Longuement sun sa carni~re maconnique en s’explique sur ses liens avec Chevillon, Dupont, Probsr-Biraben. Le 1,r fdvrier suivant, aprds un long argumenraire, Ambelain rditdre A Duboss sa proposinon : ((je vous redis, rids ches frdre Dubois, que Ia place de grand maItre d’honneur vous est noujours rdservde. Le Souverain Sancruatre n’arrend que vorre acceprarion! Er rout rentrera dans l’ordre, en rentrant dans l’Ordre! 24 Une nouvelle lerrre de Duboss A Ambelain, du 6 ocrobre 1965, ddcline son invitation au convent prdvu pour le 23 suivant, car sa sanrd ne lui permer plus de long ddpLacemenr, er insisre sur Ia ndcessird d’une rencontre pour Laque LIe il invite Ambelain A son domicile, A Cousance, dans le Juras. Mais Les pourparlers en vue de I’unird niront pas plus Loin. De m~me, en 1963, Dubois correspond avec un certain Philippe, soj-disanr roi d’Araucanie-Paragonie, ddnenreur d’une charre remise A Achille Laviarde, dir Achille 1”, recu au rime de Misraim par La Puissance Supreme de Paris, en 1891, en reconnu en dare du 20 fdvrser 1891 comme 33~, 90’, 97’ par Giantbarisra Pessina, au rirre d’une obddience australe de Memphis er Misraim 25 Ce Philippe, qui signe 33’, 95’, 97’ en 127’ (ce dernier grade se rappornant ~ Ia socidrd secixte dire de I’Hdrainie), l’a conracrd par I’inrermddiaire d’Andrd Laind, er qui rave d’drendre sa junidicrion Mais ces relarions ne seront que de simple cournoisie 26~ . -.

23 Itiem. 24 Archives G&ard Kioppel et foods Sirius. 25. Cf. comre Leon M de Moulin Feuiller, oLes mu dAraucanie et Ia francmaionnerie Cahier tie lAcati~’mie ties hautes druties araucaniennes, 006, 1962, La succession royale d’Araucanse et 1’Ordre maionnique de Memphis et Misraim (rite ~gyprien), Cahier tie lAcatie’mie ties hautes ~tuties araucaniennes, n~ 9, 1963. 26 Correspo ndance Dubois-Philippe, foods Sii ius

290

LA ERANC-MA(~ONNERtE ~GYPT[ENNEDE MEMPHtS-MtSRAtM

Plus sdrieusemenr, le 10 novembre 1963, Henri Dubois ddcide que Misrafm er Memphis sreprennenr chacun Leur aunonomie er qu’ en consequence est annuld en considdrd comme non avenu l’acre de rdunson des deux puissances dand de l’dquinoxe de Prinremps de L’annde 1959 du calendrier Grdgorsen. ~Qu’~ parnir de ce jour est nommd grand maitre de Memphis pour une durde de cinq ans, Le Tr~s Illustre Fr&e Pierre Constanrin, est nommd grand orareur, le Tr~s Illustre Fr~re Henri Dubois, en comme grand secrdraire, chancelser en administrareur gdndral, Le Tixs Illustre Fixte Albert Audiard. [ ..] ~ Pour dviner noun conflir ~ L’avenir entre Les haunes puissances de Memphis en de Mizrasm, il est convenu, conformdmenr A la charre commune aux deux rites, promulgude Le vsngr uni~me jour du mois de Thor [...] correspondant au 21 mars 11962 du calendrier grdgorien, que le rite de Memphis, perpdruera, en dehors des trois degrds symboliques, les degrds de maItre dgyprien en rose-croix dgypnien er que le rite de Mizrafm dont le Tr~s Illustre Fr~re Henri Dubois est le grand maitre ad vitam ne confdrera que Les quarre degrds~ du rite dir du rdgsme de Naples, pornant Les n0 87 ~ 90, er en ounre que Le 66’ degrd ne sera plus confdrd par aucune des deux haures puissances ci-dessus 27 Pierre Constanrin, qui a drd un remps L’adjoint de Dupont, est en coriespondance avec Duboss depuis Ia fin de I’annde 1960. 11 hdrine ddsormais de Ia grande mairrise de Memphis... qu’iL lalssera en sommeil. Quant A Albert Audiard, dir Sirius, pr~rre de l’~.gIise canholique Libdrale oh l’a ordonnd Mg’ Robert Louis HenrI, le 26 seprembre ~ 1948, maitre ma~on de Ia Grande Loge nanionale francaise depuis, 1958, passd ~ la Grande Loge tradirionnelle en symbolique eOpdra il adhixe ~ la Grande Loge Ammon-Ra de Duboss d~s Le 24 juillen 1959. II recoin du m~me Le 900 de MisraYm en le de Memphis, le 1” seprembre 1960, dane A laquelle celui-ci l’admet dans son Supreme Conseil 25 Le 22 ocrobre 1959, Audiard a recu de Dubois Le 66’ grade de Memphis-Misraim, ddsormais adminssrrd par un Souverain Sancruaire du rite des panriarches de MeLkirzedeq, selon i~,

950

29

27 Foods Sirius, pi~ce 41 28. Foods Sirius, pi&e 12 29 Foods Sirius, pi&e 11

291

LA PERIODE CONTEMPORAINE

une nouvelle formule qui le dissocie en tross degrds successifs: gardien du sancruaire, pr~nre d’Hdliopolis en panriarche de Melkirzedeq, correspondant dans son esprin aux trois ordinations majeures, d’origsne aposnolique: diaconan, pr~rrise, dpiscopar L’acre du 10 novembre 1963 enregistre Ia naissance de cerne nouvelle structure, sous la grande mainrise d’Audiard qui, entre nemps, a recu de Constanrin L’dpiscopar gnosrique, le 25 fdvrier 1962 Quant A Misraim, Dubois qui s’en drait rdservd Ia grande maltrise finin pax ddsigner Andrd Linge comme grand maitre, mais prdcise-r-sI encore A Robert Ambelain, en ocrobre 1965, ((Je me suis ddsisnd pour une durde limirde en raison de ma situation (age, sannd er... argent) car grand maitre ad vitam, vous savez que je ne puis ddmissionner 32 Ayanr finalement rep ris la grande mairrise de Misraim, Dubois nomme Albert Audiard comme grand maitre adjoint, le 25 janvier 1973 ~, puis ddpurd grand maItre en substirur, Le 1” ocrobre 1973 Au ddc~s de Dubois, Le 16 ocrobre 1975, Audiard Iui succ~de, en redonne force er vsgueur A La loge lyonnaise La Sagesse t-riomphante, qui reprend Le rime de La loge de Cagliostro Depuis, Albert Audiard, a remis la grande mairrise de MisraYm A Arcturus, en Ia charge du Souverain Sancnuaire des Parriarches de Melkstzedecq A Regulus, qui lui ont officiellement succddd ~ son ennrde dans La Grande Loge d’en haur, le 28 novembre 2001 ~

~

~

~

~

30 Le 66’ degr~ de Memphis-Misiaim, que Ia plupart des branches ~gyptiennes prariquent sous Ia forme dun grade unique, nest ni maionnique, ni chevaleresque, mais sacerdoral, ce qui ne signifie pas pour aurant que Ia filiarson aposrolique puisse se tranimerire de Ia sorre (Cf le chapitre Parrsaiche grand conaltrateur( de mes Arcanes et rituels tie La ma~ronnerie egyptienne, op cit, pp. 251-263.). 31. Arresiarson, foods Sirius. 32 Lettre de Dubois ~ Ambelain, 6 octobre 1965, archives G~rard Kioppel. 33 Lettre de Dubois ~ Audiard, 25 janvier 1973, foods Sirius 34. Foods Sirius, pi&e 25 35 Cette loge, qui reioir par cooprarion des mairres maions, rr~s gen~ralemenr anciens v~n&ables ma~ties, de routes les ob~dsences masculines fran~aises, reite dsscr~re Ladmission s’y fait par &~vation ~ Ia maitrise ~gyprienne o, au cours de laquelle le i~cspiendaire revit le myrhe dOssiss Cet atelier conf~ere ~galemenr les degr~s 87, 88, 89, et 90 du rite de Misraim, dans une version fortement ~gyprianss~e, ainsi que les iross degr~s sacerdorausc des Patriarches de Melkirzedeq. 36 Cf. notre Adieu ~ Albert Audiard o, Ilnitiation, janvier-mars 2002, pp 57-60.

292

LA PERIODE CONTEMPOR4INE

LA ERANC-MA(~ONNERtE EGYPTLENNE DE MEMPE-IIS-MISRAtM

Nais sance du Souverain Sanctuaire international En qu~re Iui aussi d’unird en de reconnaissance, depuis 19611, Robert Ambelain regarde du c6nd du Grand Orient de France, ainsi que I’arnesne une Lentre du 14 mars 1963 ~ Jean Corneloup, ancien grand commandeur du Grand CoLLage des rites: ((Devant ce ddsir gdndral de revivifier ce Rite, me souvenant qu’iI fur longremps inrdgrd au C 0.~. D F:., quil en fur exclu en pleine Terreur Blanche, pour son aide A la Charbonnerse antsroyalisne [...], je crois qu’iI serair utile que nous nous rencontrions. C’esn le vif conseil que me donne le Frixe Andrd Laind. ~ Si en effer les Haurs-Grades pourraienn (sic) ~rre facilement perpdnuds parmi Les Hauns-Digniraires des diverses Obddiences francaises, je ne vois, pour Ia Giande Loge Symbolique de ce Rite, quun climar, celui du Grand Orient de France, en un seul lieu de recrurement: Les Aneliers bleus de ce dernier. On pourrair rassembler facilement Les Fr~res du C 0 D F dpris ddsondrisme en de symbolisme, ii en existe plus que Ion ne croin commundmenr ! Je sais que Le C 0.~. en comprend environ 250, dispersds en ses Aneliers parisiens... Le Grand Orient de France abrirerair de nouveau un Rite ancien, en respectable, qui ne fur mis A L’index par le C 0 que par suite de mancruvres gubre honotables. ~ Pour cerne rdinndgrarson du Rite dans le sein du C 0., il suffirair de constinuer une L Foncrionnant au rite classique (j’ai les anciens riruels), avec un minimum de 30 A 35 Frixes. Er les rnacons symbolisnes du C 0.~. y viendraienr en vislteurs. Tout dabord~au moms. Cela n’appornerair aucun bouleversement dans leurs Areliers acruels. Qu’en pensez-vous ?s Quoique les relations de Robert Ambelain en du Grand Orient de France aienn drd des meilleures, Le projen n’aboutit pas alors. Pournant, quelques nrenne-cinq ans plus rard... Apr~s avoir rdveslld Ia loge Hermbs, A L’orient de Paris, le 22 juin 1963, Ambelain constirue Ia Grande Loge francaise de MemphisMisraim, en adresse une lentre-circulasre aux fr~res du rite qu’il appelle A La fondarion de loges en de triangles dans Leur orient Local, apixs le prdalabLe que voici: .~.

.~.

..

.~.

.~.

.~.

.~.

..

[...]

.~.

..

k~

.~.

~‘

37 Archives G~rard Kioppel

293

((Actuellement, forte rite bdndficie d’un regain parriculier de conssddranion de Ia parr des hautes aunorirds maconniques rectrices des grandes obddiences. C’esr ainsi que nous avons un accord avec Ia Grande Loge narionale francaise ~Opdra ~, impliquant les vissnes rdcsproques, les garants d’aminid, en I’affiliation de nos membres aux areliers en chapirres de sa hidrarchie, sans aucune difficuird. Avec le Grand-Orient de France, nous sommes en cours de contacts frarernels, en vue du rdveil d’un ou plusieurs areliers du dir Grand-Orient de France au sein de cerre obddience, aneliers qui, par cumul de rite, rravailleraienr selon nos rinuels en usages 3~. Le 20 janvier 196’1, une association est officiellement constirude A Paris, sous le rime ((Rite ancien en prirnirif de Memphis-Misraim s, que dirige un comird direcreur de tross membres A vie : Robert Ambelain, Philippe Encausse en Jean-Pierre T. En 1 964, un premier convent national prend acre des premi&es rdalisarions. L’annde suivanre, lots d’un second convent organisd A Paris, le 23 ocrobre, oii vingn-deux loges dgypniennes sont ddjA reprdsenrdes, Ia ddcision est prise de publier les riruels des trois premiers degrds prariquds par Ia Grande Loge de N4emphis-Missafm pour Ia France, ce dont se chargera Robert Ambelain, sous le rime Cere’monzes et rituels de Ia maf-onnerie symbolique, en 1967 D~s 1965, Ambelain ~ aussi produir A lintention des macons de rous orients un chef d’cruvre sun Ia Scala philosophorum ou Ia symbolique des outils dans l~zrt royal45. Depuis le 13 fdvrier 1965, Robert Ambelain a ouvern le rite aux femmes qui Fondent une premiixe loge d’adoprion, Hathor, fermde en 1970. Le 26 janvier 1971, une nouvelle loge feminine, Delta, d’ailleurs reconnue en 1971 par Le Grand Orient de France, permetnra de poser les bases d’une Grande Loge fdmsnine de Memphis-Misrasm, qui, A parnir du 10 fdvrier 1981, fdddrera les Loges d’adopnion francaises en dnrangixes, sous Ia grande maIrrise de Julienne BLeier. D~s lots que cerraines loges dgypriennes reprdsenrdes au convent de 1965 ne sont pas en rerrinoire fran~ass, se repose indvirablemenr aussi la question de Ia grande mainrise mondiale. Car ne nous y ~.

38 Souveraso Sanctuasre de Memphis-Misraim et Supreme Grand Conseil des rites conf~d~r~s pour Ia France et ses d~pendances, a~nirb de Paris, 22 Juin 1963 E.V., archives Gerard Kioppel. 39 Paris, Bussi~re, 1967, 2’ ed., Paris, Laffoor, 1978; nouv. ~d. sous le titre Franc-ma 1ronnerie ti’autrefois, Paris, Laffont, 1988 40 Paris, Edimaf, 1965, nouv ~dirions, Paris, Edimaf, 19..

294

295

LA ERAI-tC-MA(ONNERtE ~GYPTIENNEDE MEMP[-ItSIvIISRAtM

LA P~RIODE CONTEMPORAtNE

trompons pas: en ddpsn de Ia Idgende, Robert Ambelain n’a pas dnd appeld par Dupont A une aunre charge que Ia grande maIrsise pour La France Ce pourquoi les loges du convent ddcidenn: ((A l’unanimind absolue, que dans l’snrdrer m~me du Rite ancien en primirif de Memphis-Misrasm, aurant que pour souligner le principe de L’unind ma~onnsque universelle, une Aunorind centrale sost drablse au niveau des Souverains Sancnuaires nanionaux, administrant les hauns grades de L’Ordre, en, en consdquence, confient A L’unanimitd absolue au T:. IIl.. F.. Ambelain les foncrions de Souv:. Grand Maitre Gdndral pour l’Europe en les Enars susmenrsonnds en reprdsenrds au prdsenn convent de 1965 42 Cerne foncrion ne nardera pas d’&re rransformde en une grande maInrise mondiale que Robert Ambelain esrime ddnenis de trots sources compldmentaires: La charne de grand maItre substinun A lus ddlivrde le 15 aoiAt 1944 par Georges Lagixze, grand maItre mondial substinun depuis le convent de Bruxelles, dix ans plus n~sn; Le convent de Pasis de 1965, en enfin le ralliement de trois pays d’Amdrique larine : Le Chili, Ia Bolivie en le Pdrou, demandant que Ia charge supreme soir rdservde ~ Ia France. Par ailleurs, se ralliant A Ia proposition de Robert Ambelain, le m~me convent de 1965 ddcide qu’en nous Enars oii existent ati moms trois loges rdgali~res du tine, celles-ci poursont constituer une Grande Loge inddpendanre. Quant aux haurs grades, us ddpendronn de Souverains Sancruatres locaux, eux-m~mes rarnachds ~ un Souverain Sancrualte international, qus ne tarde pas de rayonner sur de nombreux pays de globe. au V~ndzudLa, en Australie, au Chili, en Centrafrinque en A Madagascar oii les Loges du rite ne sont cernes pas roujours dans ~ Ia possibilird de se consninsier en une Grande Loge. Au cours de l’annde 1966, voienr dgalemenn le jour les Grandes Loges du Chili, de Ia Bolivie en de L’Argenrine, qus reconnaissent Robert Ambelain pour grand maItre gdndral. D’aunres Grandes Loges encore se forment aux Pays-Bas, en lulie, au Centraflique en A Madagascar, sous le m~me patronage, auxquelles il faun ajourer des loges non obddiencielLes, nonamment en Grande-Breragne en au Canada. La Suisse et la Belgique ont

dnd les psemiers pays ~ franchir le pas en se constinuant en Grandes Loges. Arr&ons-nous sur leur hisnoire connemporaine.

4i•

Du c6t6 de Ia Suisse et de Ia Belgique La Suisse est alors officiellement placde sous Ia grande mainrise de Louis-Simon de Ia Houplixte ( ?-l 977), ddsignd A cerre foncrion par August Reichel qui L’a convoqud A son cheven, le 14 juin 1962, chargeant par ailleurs Maurice Ganioz de rdunsr les fr~res dispersds afin de rouvrsr une loge ~ Lausanne. Ce jour-IA, le triangle Les frbres inconnus reps end force en vigueur, en Reichel ayann rendu son ~me le 25 jumn 1 962, le 4 aoi2sn suivant, le triangle sera rransformd en loge jusne er parfaine, sous le rime disnincrif: Lesfr=resinconnus de A/Iemphis. Celle-ci allumera officiellement ses feux, le 22 ocrobre 1962, sous le vdndralar de Maurice Ganioz, en riendia ddsormais ses nenues, jusqu’en 1975, au domicile du grand maitre ddftmnt Reichel, A Epalinges. D~s 1963, Robert Ambelain mandate Claude R. Tripen pour drudier les modalinds d’une inndgrarion de la loge suisse, qui, en rdalind, n’esn guixe sanisfaine de son grand maitre officiel. Celle-ci obnient aussst6n son rarrachement ~ Ia route nouvelle Grande Loge francaise de Memphis-Misraim, en dans l’atnenre de la fondanion d’une Grande Loge suisse, Tripet est ddsignd ddldgud gdndral pour La Suisse, en Louis-Simon de Ia Houpli~re grand maitre honorasre. En 1965, une seconde loge suisse, qus peun s’enorgueillir de comprer sur ses colonnes un ancien d’Jlumanzdad, yost le jour ~ ]‘orient de Gen~ve, sous le time disnincnif l’.=tozleflamhoyante,que prdside Tripen. Enfin, en 1966, une nroiss~me loge du nom d’Hdiopolzs, fondde A Zdrich, permen aussin6n Ia constitution dune Grande Loge suisse, ~ Ia nene de laquelle Robert Ambelain place Claude R. Triper, avec Ia foncrion de grand maItre. En 1972, plusieurs sceurs de l’obddience mixte du Droin Humain qui ont demandd leur affiliation obniennent l’aunorisanion de fonder premsixe loge fdminine suisse, nommde Sekhmet, officiellement constinude ~ Gen~ve, le 23 ocrobre 1976 Un premier chapirre fdmsnsn de rose-croix, au rinre disnincnif Ram, yost Le jour A Lausanne, /4~~

41 Robert Atobelain ieconnatt d’ailleuis lui-m~me on ne peur plus clairement Papus, T~der, Bricaud, Chevillon, Dupont, ne furent jamass Grands Hi~rophantei [...]. Er de Dupont a Courances, je n’ai re~u que Ia grande maitrise pour la France en 1962. o (lettre du 17 d&embre 1981, archives Gerard Kloppel) 42. o Ordre du jour du convent de 1965 ~ Ilnusation, octobre-d~cembre 1965, pp 245-246

43 Cf o Histoire du rite de Memphis-Ivlsiraim en Suisse o, 3’ partie, Rite Aricien et Primitif de Memphis-Misrairn Souverain Sanctusire heIv~tsque. Crande Loge susase, Bulletin ties loges, 007, s.I n d, Pp 145-172.

296

LA FRANC~MA~ONNERtE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

le 10 janvier 1976. Une nouvelle Loge, Athanor, est fondde A Bienne, le 14 ocrobre 1978. En 1982, Robert Ambelain qui s’inqu~te du droin de vissne des deux sexes dans les loges genevoises du rite, rompn les relations officielles entre le Souverain Sancruaire international en le Souverain Sancnuaire lielvdtique, en nomme Maurice Ganioz grand maitre pour la Suisse, en remplacement de Triper. Mais, Les Suisses ne l’ennendent pas ainsi, qui, Ions d’une assembide gdndrale exnraordinaire renue A Lausanne, le 17 mai 1983, affirment leur fiddlind ~ leur premier grand maItre. D’ailleurs, en 1988, Maurice Ganioz rementra sa ddmsssion A Gdrard Kloppel, successeur d’Ambelain. Dans L’inddpendance oh Ia Suisse est ddsormass ancrde, une deuxi~me loge fdminine, du nom de Tiphereth se constinue A Bienne, le 8 seprembre 1984, et en 1985, tine nouvelle drape est franchie Lorsque le chapirre Ram adopre la mixind, qui provoque d’abord son dclaremenn (une parrie des fixtes rejoignant le REAA), puss son renour au rite masculin, randis que les scrurs fondent un chapinre fdminsn du nom de Maat. La Loge Les frbres inconnu-s de Memphis ayanr ellem~me drd dissoure, Ia pluparn de ses fr&es rejoignent la Grande Loge suisse Alpina qut inr~gse lanelier sous le ninre distincrif Les frbres inconnus. A parrir de 1991, d’aunres loges dgypriennes ont dnd constinudes, nonamment en France, sous L’obddience suisse de Claude R. Triper A son noun, en 1988, Gdrard Kloppel nomme un nouvel administrareur pour La Suisse en la personne du fr~re Jean C., qus ne dirige alors qu’un modesne triangle, Horus-Rci, A l’orienn de Lausanne. Pour sa parr, en 1990, Julienne Bleier, grande maIrresse du Souverain Sancruaire international fdminin, consacre un aunre triangle, La Votito dtoilde, A l’orienr de Lausanne. Quanir A la Belgique, qui a drd le nhd~tre d’un nouveau convent international, en octobre 1958, Les trois Loges placdes sous l’obddience de Marcel Claude, aux foncnions bien vine contesndes, n’avaienn pas tardd A dclaner Au ddbur des anndes 60, cernains fr&es rejoignent ~

~

44 Jacques C Herman, ((Le rite ancien et primirif de Memphis-Misraim en Suisse rep~res chronologiques (, Rite Ancien et Primirif de Memphis-Misraim Souverain Sancsuaire pour Ia France et ses ddpendances, Bulletin intt+ieur n~ 39 ~ trimestre 1991, pp. 33-43 45. Daucuns se r&lamenr encore aujourd’hui dune oFiliation Plarounoffo qui, ii j’en crois Michel Monereau (Les ecrets herm6tiques tie La franc-maionnerie et les rites tie Mnraim & Memphn, op cit. p. 127), n’exisie pas.

N

LA PERIODE CONTEMPORAINE

297

Rend Devillez, que Robert Ambelain ddsigne comme grand maitre de la nouvelle Grande Loge beIge de N4emphis-Misraim, fondde officiellement le 1” janvier 1966, en auquel succ~denn, en 1975, Oscar Jeusenne, puis, en 1977 Albern-LdopoLd Cools, er enfin, en 1980, Joseph Meuwis. Contre route arnenne, vets 1970, les quelques fixtes rarnachds A Lucien Fran~ois, qus avain succddd ~ Rend Barbaix, successeur luim~me de Raymond Baltus, chartd avant guerre par Chevillon, ne se sont pas rannachds A Robert Ambelain mais, eux aussi, au rite de Misraim reprdsennd en Belgique par Jean Mallinger en Maurice De Seck, oh us ont dnd rejoints par d’aunres pierres dparses de I’ddifice. A parnir de 1971, A La morn de De Seck, la direction des loges missalmines belges revient A Fran~oss Bruyninckx, din S~r Andreos. Apixs le passage A l’onient drernel du grand hidrophanre Ambrogio Gerosa, en des grands conservareurs Lucien Fran~ois, Jean Mallinger, Ernest Froment en DoIf Verheyden, le 25 juin 1983, un Souverain Grand Consesi universel de l’Ordre maconnique oriental de Misraim oti d’P.gypre est rdnabli A Bruxelles, qus ddsigne Bnuynincl~ aux foncrions de grand hidrophanne, Rend de L., grand hidrophanne adjoint er grand maitre pour la Belgique, Georges G., grand chancelier, JeanMichel R., grand chancelier adjoint, en Lucien S., grand maItre adjoint pour Ia Belgique. A Ia mont de Bruyninckx, Ia grande hidrophanie est revenue ~ Rend de L., qui cumule cenne charge avec La grande mairnise de l’une des branches de l’OHTM Enfin, le 29 ocrobre 1988, Jean-Pierre Guidicells de Cressac Bachelenie a recu une ddldganion de Misraim pour la France, avec Ia foncrion de grand maitre. ~

La Mere-Loge de Bretagne En 196’1, sun panenne du Souvenain Sancruaire d’Ambelain dont ii est alors grand secrdraire de Ia Grande Loge symbolique, l’aunonomisne breron Gdrard Toublanc, prdsidenr du Mouvement sodalisre brenon Labour, barde dun groupe celrique, fonde une Mdre Loge de Brenagne, qui fdd&e rapidement trois loges symboliques : le Droit international, dont il est Le vdndrable maitre A L’orient de Dinard; Garibaldi, placde sous le premier maillen du frixe Youen D., A Quimper, en Robert Bruce, que prdside ~ Saint-Nazaire Antoine 46. Sur Ia situation de 1’OHTIvI, ef. supra, chapirre IV, note 3.

298

LA FRANC-MA(~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHtS-MISRAIM

LA PERIODE CONTEMPORAtNE

B. Au ddbun de l’annde suivanne, les trois anelsers dlisenn Gdrard Toublanc ~ leur n&e. Mass Robert Ambelain, inqu sen du ddveloppemenn de l’obddience dans les milseux narionalisnes brenons, ne narde pas de Iui renirer sa caution. A Gdrard Toublanc, morn accidennellement A l’~ge de 32 ans, le 9 juillen 1 965, succ~de alors le grand orareur de Ia Mare Loge, Jean Prdvosn, din Comboronix, prdsidenn du Parts populasre brenon, membre de Ia Gorsedd de Brenagne, qui apparnient depuis 1949 A Ia Loge Sophia de Nanres, noun en drant reconnu comme par le Souverain Sancruasre snalsen d’Alfredo Vinali, Gasrone Marchi en Gedeone Gandolfo. Dans un document de dix-neufpages, leur ~Superum pour l’Inalie, qui revendique le plus sdrieusement du monde l’onigine de route filianon de Memphis-Misraim en proposant tin nr~s fannaisisne ~abrdgd de l’hisnoire de l’Ordre o, s’en prend violemment ~ Robert Ambelain en aux ddcsssons du convent de 1965. Ce groupe se rdclame de la succession de Marco Egsdio Allegri, mont ~ Venise en 1949, via Gasnone Marchi, jusqu’en 1955, puis Onnavio Ulderico Zasio, Lequel aurair did ddmis de ses foncnions fin 1958, au profit de Gedeone Gandolfo, 33’ 90’, din Apulejtis Uzerankh, qui s’associe au singalier Alfedo Vinali Ce dernier dkve Jean Prdvosn au 96’, Le 6 janvier 1966, avec le rime de grand hidrophanne national des Gaules, grand maitre gdndral de France 48, qui lui permen de constiruer Le Souverain Sancruaire des Gaules des sublimes ondres universels d’~.gypte, qui s’oppose ddsormais officiellement A Ia grande mainrise de Robert Ambelain. En mars 1966, ~ Ch~neaubriant, Ia Mixe-Loge se transforme donc en une Grande Loge de Bretagne, sous la grande mairrise de ~ Maurice M., din Morimanos, assisrd de Marcel B., din Rextugenos, premier grand surveillant, Pierre le P., second grand surveillant, Jean Prdvosn, grand oraneur, Youenn D., dir Nerrumaros, grand secrdnaire, Serge P., din Esunernos, grand expert; Antoine B., din Tanglier, grand rrdsorser; Robert C., din Eridanos, grand hospiralier; Loesz L., din J accirasios, grand maItre des cdrdmonies, en Pierre T., grand couvreur. Les trois loges prdcddentes ayanr drd officiellement dissounes au vras une au moms resnera fidde A Robert Ambelain sont 950

970,

~.





47. La question de Ia successson Vitali a ~ irait~e par Gasrone Ventura, Les rites ma 1-onrnques tie Misraim et Memphis, op cit., pp. 145-153 Faure de pouvoir juger sur pi&ei, je ne puis qu’y ienvoyer le lecteur. 48 Archives Jean B.

299

rempLacdes par trois nouvelles loges : G&ard Toublanc, placde ~ Nannes (oji Ia concurrence Sophia, de l’obddience d’Ambelain), sous le premier rftaillen d’Anroine B.; Morvan Marchal, que prdside A Rennes Youenn D.; St~bastien Le BaIp, qui a pour vdndrable maitre Pierre le P., A Vannes, en enfin Le Droit international, que dirige Maonis M. ~ l’orienn de Dinand. En 1966, vient encore les rejoindre Les deux horizons, que Jean Prdvosn prdside A Paris, mais elle entre en sommeil deux ans plus rard, Iorsque celui-ci quirne Ia France pour L’Algdnie. Les aurres loges de I’obddience, suivronn le m~me chemin. Il faudra annendre le rerour en France de Jean Prdvosn, en 1990, pour que Les deux Horizons reprenne force en vigueur sous les auspices de la Grande Loge symbolique des Gaules, le 10 ddcembre 11992 ~

Le Grand Sanctuaire adriatique D’emblde, les Lsgndes inaliennes des rites dgyptiens se montrent peu favorables ~ la grande mainrise gdndrale de Robert Ambelain. Le comne Onnavio Ulderico Zasio (19 —1966), din Artephius, hdnsnid luim~me, depuis le 10 mars 1949, de la succession de Marco Egsdio Allegri ~o,dir Flamelicus, qui a fondd Le Souverain Sancruaire adnianique des rites de Misraim er Memphis, le 16 mai 1947, revendique en effen l’inddpendance en refuse par consdquenr l’autonitd de Robert Ambelain sur l’Europe. Le 16 fdvrier 1965, Zasio ddssgne le comre Gasrone Ventura (1906-198 1), dir Aldebaran, ~ sa succession en qualird de grand hidrophanne, laquelle devient effective, A Ia morn de Zasio, l’annde suivanne, A la t&e du Souverain Sancruaire adrianique de Misraim et de Memphis, qui continue de pratiquer sdpardmenn ces deux rites. Au solstice d’hiver 1971, Ventura a rdveilld le rite dans route ses chambres en l’a dirigd jusqu’au 28 juiller 1981, dare de sa morn

49 (Notice hisiorique , archives Jean B 50. Aureur d’une Introtiuzione a! Segreto Massonico, Venezia, Ed Ordine Marrinisra, 1946. 51. Gasrone Ventura cit nolammeor l’auteur de I riti massonici tie Misraim e Memphis, 1~’ ed., Roma, Atanor, 1975, 2’ ~d. augmenr~e, id, 1980 (riaducnon fran~aise Les rites ma~ronniques tie A4israrm etMemphis, op nt), nia l’Iralie, et partscu1i~rement le Souverain Sanctuaire adriarique riennent Ia premi&e place II faut y renvoyer pour tout ce qui concerne cette lign& Des renseignements prdcieux ont ~galemenr ~ donn~s par Denis Laboui~, Secrets tie La franc-ma~ronnerie dgyprienne, op cit pp 44-48

301

LA FRANC-MA(~ONNER1E ~GYPTLENNEDE ~vIEMPHtS-MtSRAtM

LA PERIODE CONTEMPORAINE

parall~Iemenn ~ l’Ordre marninisre inalsen dont il avain dnd dlu grand maItre, le 5 novembre 1967, A la suite de Zasso 52~ Sa succession a La n~ne des deux ordres est revenue, en 1981, A Sebastiano Caracciolo ~ ddsignd comme grand hidrophanne, 97’, par testament de Ventura. Mais cernains fixtes qui ont refusd de le reconnainre comme tel ont fondd un Souverain Sanctuaire mddinesranden de I’ancien en priminif rite de Misraim dont le si~ge est ~ Palerme, sous la direction de Gaspare Cannizzo. D’aunre part, cernains membres bolonass de Ia loge Ra, d’abord resnds fiddes A Caracciolo s’en sont sdpards A leur tour en ddcembre 1989 Le 28 octobre 1988, Sebasriano Caracciolo a confdrd le rime de grand maItre pour la France A Jean-Pierre Guidicelli de Cressac Bachelenie ~, en a permis Ia fondation de csnq nouvelles loges francalses, dont Ia loge Ptah, A Nevers. Le Grand Sancruasse adniarique propose par ailleurs un rite fdminin en quanre grades dont les riruels s inspirent pour parnie de la maconnerie dgyprienne de Cagliostro 56• Soucieux de possdder sa propre ddldganion inalienne, le 14 novembre 1973, Robert Ambelain recoir A son tour Francesco Brunelli (1927-11982)~~, din Nebo, du Souverain Sancruaire de Ventura par panenre du 15 seprembre 1964, qu’iI habiline A fonder en Iralie

un Souverain Sancruaire, avec le rinse de grand maitre A la morn de Ventura, en 1981, Brunelli revendique sa succession en verru d’une charne, A lus ddlivrde le 100 juillen 1967, pour la fondarion d’un consisnoire du Grand Sancruasre adriarique dans le Larsum... mass il oublie de prdcsser que Ventura la lui a rdclamde en vain pendant des anndes, avant de I’excLure, le 30 novembre 19711. Le 28 mars 1982, Brunelli ddssgne Giancarlo S., qui Lus succ~de A sa morn, le 19 aoCit suivant, en, le 14 novembre 1982, Robert Ambelain le reconflair comme grand maitre pour l’Inalie. Depuis 1984, un accord avec le Grand Orient d’Inaiie oh Giancarlo S. a dtd rer~u es qualitd le 30 mars 1985 permer ~ cerre obddience d’uniliser les riruels dgypriens pour ses loges bleues Mais cerne lignde n’a pas non plus dnd dpargnde par le retour des vseux ddmons des rites dgypnsens. Pour mdmosre, une aurre branche, rdveiLlde en 1944 par le fr&e Arcara, a eu pour giands mainres successsfs, apixs lui, Gaenano Sanalinro en Pasquale Ragusna. Pour mdmoire encore, Ia lignde misrasmine de Florence a drd placde jusqu’en 1983 sous la grande hidrophanse d’Ambrogio Gerosa.

300

~.

~





~

950

G6rard Kioppel succ~de 52 Cf. Gastone Ventura, Turn gli uomini tie! Martinismo, Atanni, Roma, 1978, er l’srticle n~cro1ogique que lus consacre Emilso Loreozo, Comte Gasrone Ventura ~, !‘Initiatron, octobre-d~cembre 1981, pp 192-194. Quant ~ Ia situation de 1’Ordre marsiossie en Iralse, oii s’oppos~rent notamment Ventura et Brunelli, yost R~mi Boyer, Introduction ~ 1’~tude du marisnisme italien ~, L’Esprit ties choses, 007, ptintemps 1994, pp. 85-88. ~ 53. Auteui de La Scienza Ermetica Consitierazioni su//a Tratirzrone ne/PAntico Primitivo Rito Orientale tis Misraim e Memphis, Bologna, Lo Scaraben, 1992. CF aussi sous sa signature, oAncien et primitif rite oriental de Misraim et Memphis Cahier tie Th=bes, 00 1, s.l.n.d. , er son introduction ~ Jean-Pierre Guidicelli de Cressac Bachelerie, Pour La ro(e rouge et La croix ti’or, Paris, Axis Munds, 1988, pp 17-18. 54 Dr Massimo Introvigne, La Magre Les nouveaux mouvements magiques, Paris, Droguer & Ardent, p 61. 55 Auteur de Pour La rose rouge et La croix ti’or, op cit., qus a ~galement pr~fac~ l’ouvrage de Michel Monereau, Les secrets hermdtrques tie La franc-ma~ronnerre et /es rites tie Misrasm & Memphis, op cit 56 Cf Sebastiano Caracciolo, La science herm6rique Le Rite ~gyptien f~minin d’adoption~(, L’Esprit ties choses, 0012, 1995, pp 25-26 57 A qus Ion doit notammeni une edition des Rirua/r tier gratis simbo/ics tie/La mationeria tii Memphis e Misrarm, Foggia, Bastogi, er 1/ marsinismo e /‘Ortirne martsnista Documenti ru/La iniziazione tratiitziona/e in Occitiente Storia, teorre, pratiche rirua/i.

~.

Robert Ambelain

En 1984, Robert Ambelain pense A son tour sa succession, en il songe pour cela A son plus proche collaborareur, renconrrd bien des anndes plus t&, en 1956. Cerre annde-lA, un jeune homme de seize ans, Gdrasd Kloppel, rdpond A I’invitation de Robert Ambelain qui recrure pour l’Ordre marisnisre des dlus cohens dans les colonnes de l’Initsation. La suite, La voici, sous Ia plume m~me de l’inndres.sd, en 2002: ((Robert recevair dans un cafd, dont je ne me souviens plus du nom, A c&d de l’Olympia, place de La Madeleine. Apr~s une conversation de deux heures, il me donna un exemplaire de son ouvrage La Kabbalepratique avec cenne aimable dddscace: ‘A monsieur Gdrard 58 En 1986, Robeit Ambelain, ~ qur Javais confi6 en lecture le manuscrir de [a premi&e ~dsrson du pr~senr ouvrage, me pr&isair que c~rais parce quil avair

consrat6 le sommeil de [a franc-ma~onnerie ~gypnenne en Italse, lots dun s~Jour, en 1957, qusI avast d&idb ensuite de confier ~ Franresco Brunelli le Mvesl de Memphis-Misraim dans ce pays. 59. Misraim, Rivista tir stutis e tis ricerche muratorie tie!!antico e prrmsrsvo rrto tii Memphis e Misrarm, Numero speciale Note storiche e artivir~ in Isalsa, n~ 30 juin [988.

302

303

LA FRANC-MA§ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPH[S-MISRAIM

LA PERIODE CONTEMPORALNE

Kioppel, en nr~s sympanhique en rixs amical hommage A sa jeune en ddjA grande drudinion, ces pages qui lui abrdgeronn peut-etre certaines dtapes stir le sennier. Bien franernellement. R.A.’ Le ‘bien franernellement mintrigua, car A l’dpoque nous n’dtions pas Fr~res ati sens dsondrique du nerme. Mais quelques semaines plus nard, il madressalt tine convocation pour recevoir les degrds mineurs de l’~.glise Gnosnsque Aposnolique, dont il drain le Parniarche. Ce qus m inneressain, cdtait les Codns; mais je n’avais pas l’~ge, en puis il fallain ~tre Masninisne... Cest donc le Dr Phi]ippe Encausse qui me re~un en janvier 1958 Supdrieur Inconnu Ininiaseur ati niveati du Marninisme de Papus; je crdai alors tine loge deux jours apixs: Kosmos, loge (on disait A Ldpoque egroupe o, pour etre prdcis) dont je devais gander le premier maillen durant six ans en avoir Ia jose davoir, parmi ses membres, des dcrivains de l’dsotdrisme qui devinrent illustres par la suite, ainsi quen visine parfoss, Robert Ambelain... Devant cenne dnergie dont je faisais preuve A ldpoque, Robert Ambelain, alors que je faisais mon service milinaise, m’avain dcrit ‘je vans vous passer la suite s... ce qu’il a fain en me recevant A l’OKR+C, puis Cohen, enfin A Memphis-Misraim en 1965 6o~’ En enfin, en faisant de Gdrard Kioppel le grand maitre adjoint da Souverain Sancnuaire pour la France, en le grand maitre mondial substinun. Dans tine lentre dande de Paris, le 22 ddcembre 1984, Robert Arnbelain sadresse A celui-ci en ces nermes: ((J’ai la satisfaction de ne faire savoir que nu entreras en fonction oflicielle de Grand Maitre mondial du rite de Memphis-Misraim, grand maitre de France, Le br janvier 1985, A zdro heures solaires. Par la m~me d&cision je cesseral nonalement ces foncnions le 4undi 31 ddcembre 1984, Aminuit. A parnir de cen instant je quitnerai l’obddience de Memphis-MisraYm, que lon ma confide en janvies 1941, avec les risques que cela compornain, en aprds quaranne sept ans d’acnivitds ma~onniques, dont cinq de clandesnines. ((Je conserve bien ennendu l’inalidnable qualind ma~onnique, ayant re~u de 1941 A 1945 nous les hauns grades du Rite dcossass ancien acceptd, du Rite dcossais rectifid, en du Rite de Memphis-Misraim. J e garde la haute main, par le Supreme Conseil des Rites Confdddrds, hdritd en 1962, stir les Rites de Cerneati en Early Grand (York, 170 s.), confdrds ati grand maitre Bricaud en 1920, par le Supreme Conseil

des ~nans-Unis. A cela s’ajoune d’~tre, rr~s cernainement, le seul survivant des digninasres de l’ancsenne Grande Loge Ecossasse Rectifide, fondde jadis par les T Camille Savoire en Rend Wibaux, obddsence dont j~ai re~u nous les degids comme din plus haun, avec tine panenne de Loge bletie ad vitam ainsi que des documents d’archives venant du Grand Prietird d~Helvdnie en que me remit le Grand Prietir Camille Savosre aux fins de probation en de durde. a Je n’ai pas lintennion de me servir de rout cela! Mais ces documents en parennes me rappelleront l~dpoque oii il exisnalt encore tine Ma~onnerie sninsanique en sdvixemenn structurde. Une note annexe ne fera connainre les nombreuses raisons ddnallldes de mon ddparn. Nous conviendrons dune date pour La remise des archives resnannes, ainsi que des sceaux en nimbres 61~ a En 1985, Ambelain ayann ddcidd de rdvesller le rite dcossass primirif en vernu de la transmission de Dupont, constinue tine loge en tin chapirre de ce rite, A Paris 62 Le 4 juillen de cenne annee, tin document compldmennaire du m~me signanasre ati m~me desninanasre, A len-n~te du Supreme Conseil des Rites confdddrds pour la France en ses ddpendances, Rite dcossais priminif, cernifie ((avoir tratismis dans les formes rinuelles en nelles que nous les avons subses nousm~me, le 15 aofin 1942 E: V.~. du T.~. Ill.. F.~. Georges Lagrdze, conformdmenn ati rinuel manuscnin du xv1110 si&le qui nous fun remis A cen effes, les degrds ma~onniques de maitre dcossals en de chevaher de Saint Andrd, ati tr~s illustre fixte Gdrard Kioppel, ddjh chevaher Rose-Croix du Rite fran~ais din de Perfection. ((En par les m~mes lui avons nransmis cenne succession en sa forme rdguli~re, succession qui prendra effen lots de nonre passage A l’dternel Orient en ati chapinre drernel, sans quil puisse nounefois, avant cenne dare, nransmennre la dine filiation63. a Pournant, en 1990, noun en conservant la prdssdence du Supreme Conseil des rites confdddrds, Ambelain en ddnache le rite dcossass priminif en fonde avec Albert Cools en Andrd Fages la Grande Loge du rite dcossais pnimirif. En 1988, cdldbrann tin abi-cennenaire a symbolique (car, jusqu’A preuve du contraire ni Memphis ni Misraim ne remonnent A 1788),

60

o

~.

Ill

..

FF

..

61.Archives G&ard Kloppel. 62 Cf. Robeir Ambelaso, La Fran c-matconnerre oub/re~e 1352-1 688-1720, Paris, Robert Laffont, 1985, notammeor chapitre XXIII 63 Archives G&ard Kloppel

Interview de G&ard Kloppel o, www france-ipirituahres com.

K

LA ERANC-MA§ONN ERIE 6GYPTLENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

LA P~RIODE CONTEMPORAINE

le Souverain Sancnuaire international pouvain s’enorgueslhr de compter environ hum mille cinq cents membres, rdparnss sun l’ensemble du globe, en Amdrique du Nord (~nans-Unis, Canada), en Amdrique du Sud (Argentine, Bolivie, Chili, Brdsil, Vdndzudla), aux Antilles (Haiti, Guadeloupe, Martinique, Guyane), en Afnique nosre, dans l’Ocdan indien, en Australie, en enfin en Europe (Angleterre, Inalie, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, France). Depuis le 21 mars 1987, La Grande Loge fdmsnine de MemphisMisraim est coiffde d’un Souverain Sancnuaire international fdminin aunonome, placde sous la direction de Julienne BLeier, grande mainresse innernanionale, 98’, en de Marnine F.-G., grande maInresse pour la France, qui resre l’obddience fdminine dgyptienne Ia plus impornanne numdniqtiement. Mass les vieux ddmons de Memphis-Misrasm veillasent dans l’ombre en ils n’ont pas nardd A se rdvesller. En 1998 Gdrard Kioppel a confid la grande mainrise mondiale de Memphis-Missasm A Cheikna Sylla. Peu apixs, Memphis-Misrasm a connu, parniculkrement en France, tin dclanemenn sans prdcddenn.

pltisseurs loges strictement masculines, bdndficie de Ia reconnaissance de Gdrard Kioppel. Le Grand Sancnuaire adnianique mainnient sa ddldganion franmaise qui cruvre dans la dsscrdnion. Discrete aussi, Ia loge lyonnasse La Sagesse triomphante mainrient dans l’inddpendance La ligode misraimite dHenri Duboss en dAlbern Audiard. La Grande Loge symbolique du Rite ancien en priminif rdnovd de Memphis-Misraim, qui se rdclame d’une filianion Debeauvass, posixde elle-meme plusietirs loges acnives. Un Ondre oriental antique en priminif de Memphis-Misrasm, associd A tin Ordre d’Herm~s-Michael, placd sous la grande mainrise de Patrick J. Penn, se rdclame de Ia tradition des arcana arcanorum 64 La lignde Prdvosn compre elle aussi des reprdsennanns. En Allemagne, Wilke Lonhar a rdveslLd en 1985 le Souverain Sancnuaise du rite de Memphis-Misraim de Theodor Reuss, en vernu d’une lignde qus le rantacherain A Rudoph Steiner. La loge mixte Zu den dret Rosen an der Elbe, A l’onient de Hambourg, en est Le centre fort actif. Mass d’aucuns conresnent La Idginimird hisnorique de cenne filianson. Poui mdmosre, Les branches concurrennes de I’ Ordo templi orientis accrochenn pour la pluparn, pour ne pas dire routes, les rites de Misraim en de Memphis dans Ia galerse des ligndes que 1’OTO, prdcssdmenn, ennend incarner oti vdhiculer. Mais cenne revendicanion, qui s’applique d’aslLeurs aussi A quannind dautres ordres, ne semble ddboucher stir aucune pranique concixte des rites ma~onniques dgypniens. Singuui&e revanche de l’histoire! A la suite de la rixs grave cnise nraversde par Les hdrsniers de Robert Ambelain, en juin 1999, quelquer~ Loges errannes de l’ancsen Souverain Sancnuaire fran~ais, dont La loge Sophia, de Nannes, ont inndgrd le Grand Orient de France qui, apr~s les avoir accueilhes en versti des accords de 1862 avec Memphis en de 1865 avec Misraim, Leur permer de praniquer leur rite d’orsgine pour les trois premiers grades. Elles sont aujotird’hui vingn-neuf a avoir rejoint cenne obddsence oti a avoir dnd fondde en son sein, ce qui fain du Grand Orient de France le plus grande obddience fran~amsedes rites dgypniens. Quant aux hauns grades, ils y ont dnd rdna-

304

Un ordre en d6sordre Faune de recul, ii n’esn pas question, disais-je en introduction, de relater en moms encore d’exphquer les dvdnemenns qui, depuis qtielques anndes, ont fain que La franc-ma~onnerie dgypnienne a connu tin drame sans prdcddenn. Pour simple mdmoire donc, la Issne ciapixs qus ne sauramt de fort Loin ~tse exhaustive donnera ati ~moins tine petite idde de l’dtendue du mal. De Ia Grande Loge fran~asse de Memphis-Misrasm en du Souverain Sancnuaire international, sont aujourd’hui issues plusietirs dizaines de branches concumrennes, parfois rdduines A tine simple Loge, voire ~ tin unique grand maitre... A Iheure oils ses lingoes sont dcrires, consignons lexistence dune Grande loge fran~aise de Memphis-Misrasm, tine Grande Loge mixte de Memphis-Misraim, tine Grande Loge symbolique de France tine Grande Loge de Tradition, etc. Pour sa part, Robert Ambelain lui-m~me a rdveilld le rite de Misraim, en celui-ci na pas nardd a dcLand en deux branches concurrennes: Grande Loge de Misrasm en Grande Loge fran~a~se de Misraim. Une Grande Loge tradirionnelle du rite ancien en priminif de Memphis-Misrasm, fondde en 1998, qus compre aujourd’hui en France —



305

64 Cf. Patrick J. Perri et Fran~oise Zimmer, Les enseignements secrets tie Lafrancma~onnerre Arcana arcanorum tie Memphis el Mnrarm, Bensog, Les ~drrsons de Ia Lumr~re, 1993

306

LA FRANC-MA(~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

blis stir La base de 1dchelle en trenne-trois degrds de l’ultime rdforme de Marconis. Une dizainne dateliers supdrseurs, dirs colkges dgypniens, ont ainsi vu Le jour sous les auspices dun Grand Ordre dgypnien, door ]es pnincipes fondamennaux resnent les m~mes que ceux de I’obddience sun laquelle il est souchd, qui administre les grades du 4’ ati 300, Les 310 es 32’ degrds drant rassembLds par tine Acad~mne dgyptienne, eLLe-m~me chapeaunde par tin Souverain Grand Conseil, qui rdunir les 330 du nine. En vdrind, sont seuls praniquds Les grades de chevalier rose-croix de laigle noir, blanc en rouge (120), Philosophe hermdnique oti Philosophe snconnu (200), Maitre dgyptien, sage des pyramides, ami du ddsern oti panniarche dIsis (270), SubLime Maitre du Grand Ehuvre (30’), Grand ddfenseur du rite (31’) en Panriarche grand conservateur (33’), qui se rdfere A tort oti A raison aux fameux arcana arcanorum. Mais ics point de grand hidrophanne, ni de grande hidrophanie. Les ligndes fdminsnes nont pas non plus dchappd A lemprise des vieux ddmons dgypniens. Une premiere scission s’est produsne, en 1970, ati sein de la Grande Loge fdminine de Memphis-Misrasm, en c est ainsi qu’tine pane des scrurs de Ia loge Delta de cenne obddience a fondd A L’orient de Sainnt-Germain-en-Laye tine Loge sauvage nirre disrincnif Mat de Memphis. Depuss, La Grande Loge fdminine a connu d’autres schismes d’ois sont issues Ia pluparn des aumres branches, nonamment tine Grande Loge internationaie feminine. Au sornir de La seconde guerre mondiale, Robert Ambelain, HenriChasles Dupont, Hensi Dubois en quelques aumres r~vaienn de renrouver l’unind perdue... D’ausres nemps, alors, dratent venus. D’aumres nemps, depuis, sont venus.

EPILOGUE

RiEFLEXION SUR LA GRANDE HIFROPHANIE

Comment, apr~s avoir parcounti l’histoire de la franc-ma~onnerie dgyptienne depuss deux si~cles, relevd rant de querelles, constard rant despoirs souvent dd~us en de rdalisanions souvent avorndes, ne pas s’inrerroger: le grand corps ddmembrd d’Osiris finira-n-il par enre reconstintid par Les enfants d’Isis? Aumrement dit, la franc-ma~onnerie de Memphis-Misraim parviendra-n-elle tin jour A l’unitd organique quelle recherche depuis si Longremps? Au vrai, cenne fdddranion de La franc-ma~onnenie dgyptienne, qui, nant6r simulnandmenn, ranr6r successivement, ne cesse de se construire en de se ddnruire depuis qu’existenn les rites dins ((dgyptiens ~, reL~ve de lutopse. Elle est par consdquenr narurellement irrdalisabLe en surnanurellement A rdaLiser. VoilA pour Le rdgime oti l’organisarion sociale du rite, des rites en rdaLind, qui, de par leur diversind en leurs multiples expressions, font tout ensemble le malheur en Ia richesse de la masonnerse dgyptienne. Mass L’unitd des rites dgypriens est ailleurs que dans le corps dcland d’un rdgime, meumtri, perpdnuellemenn en ddcomposinion, en constamment reconstruin. Pourquoi? Parce qu’il faun diffdrencier le nine du idgime, comme l’~me du corps, en la save de L’arbre. L’~me de Memphis en Misralsm unit, malgrd tout en malgrd sous, le rite de Memphis-Misraim, Les rites de Memphis en de Misrasm. En Ia save du grand arbre des rites dgyptiens en abreuve chaque branche, chaque rameati, chaque bourgeon, chaque fruit, en parnicipe ainsi, malgrd les apparences, A l’unind de La ma~onnerie dgyptienne. Qu’est-ce que L’~.me de Memphis-Misnaim? Ce sont des arcanes, en ces arcanes, tine foncnion les prdserve, Les vdhicuLe en doin les transmentre, qui est Ia grande hidiophanie, dont le comne de Cagliostro, 2

309

LA FRANC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHtS-MtSRAIM

REFLEXION SUR LA GRANDE H1~ROPHANIE

Grande Cophne de La ma~onnerse dgypnsenne, offre A mes yeux Lavatar parfait en Le modde avant La lentre. Pour finir, rdfldchissons stir la grande hidiophanie. Depuis Jacques-~nienne Marconis, premies grand hidrophanne du tine de Memphis, nombreux, forts nombreux ont drd oti sont les grands hidrophantes en rime, grands hidrophanres punanifs. grands hidrophannes virnuels oti de ddsii plus oti moms reconnus comme nels, oti qus ont simplement pornd le ninre, A moms quils ne se le soienn accapard, pseudo-grands hidrophannes parfois. Qu’est-ce donc qu’un grand hidrophanne? En quest-ce, ati fond, que la grande hidrophanie ? Voici, en guise d’dpilogue A cenne hisnoire nourmennde, pour ne pas dire tragique, de Memphis-Misraim, tin essai de rdponse en forme de rdflexion. Un nr~s bref rappel hisnorique ne sera point inunile. Chez Marconis de N~gre, le rime ddsigne le chef du rite de Memphis, c’esn-A-dire lui-mi~me, qui d’ailleurs abdiqua apr~s avost rejosfin le Grand Orient de France. Chez ses successeurs, il ddsigne nann6n le chef mondial du rite sous rdserve de considdrer que celui-cs exisre ati-dessus des responsables nanionaux nant& le chef dun Souverain Sancnuaire national, ce qui reviendrain A en faire tin synonyme de ((grand maitre o. D~s l’union de Misraim en de Memphis, l’expressson ddsigne le chef mondial de Ia fdddrarion dgyptienne, A commencer par Garibaldi. Mass Itinion na jamais dnd parfaine en des branches sdpardes ont prolifdrd, dirigdes par autant de grands mainres oti de giands hidrophannes conresranaires en concurrents. Le grand hidrophanre serair-il le grand maitre gdndral, c’esn-~dire mondial, des rites dgypniens? Cest bien ainsi, en effen, que John ez~Yarker oti Theodor Reuss par exemple semblent considdrer La foncnon A Laquelle ils ont, apr~s Masconis, associd Le 97’ en ulnime grade. En 1934, le convent international de Bruxelles modifie Ia structure administrative en rdservann le 960 aux grands mainres nanionaux, le aux membres du Supreme Conseil international, le 980 aux deux grands hidiophannes mondiatix (lun pour le rite mascuuin, l’aumre pour Le rite mixte), en le ati grand hidrophanne snconnu, chef suprs~me des rites dgypniens. D~s Lots se disningue dans l’esprin des congressisnes Ia direction administrative, qui, ati plus haun, revient aux deux 980, de Ia direction spirisuelle, rdservde A tin unique 99’. Mais beaucoup alors refusent, en certains depuis conninuent de refuser Les innovations de Bruxelles, nandis que proliferent Les 990 pseudo 99’ en rdalind.

son tour, en sans faire pour aunant Itinanimind mais queL ((grand maitre mondial ausair Pu se vanner de diriger Ia francma~onnenie dgyptienne dans sa globalind? Robert Ambelain revendique ce dernier grade, Lorsque plusietirs puissances dgyptiennes le reconnaissent comine grand maitre mondial U Faudrain-il distingtier Ia grande maitrise mondiale de La grande hindrophanie? La clef, tine foss de plus, vient de Robert Ambelain, dans tine Lentre A tin collaboraneur, le 19 janvier 1991 : ((Ce n’est pas le 990 degrd qui comporne Ia ddnennion des 3 arcanes supremes, c’esn la dignind de grand hidrophanne! En on ne le devient que par cenne ddnennion, prdcddde dune rdcepnion. Avec Ambelain, en dans le sillage du convent de Bruxelles, disninguons donc, ati moms nhdoniquement, La foncnion route relative de grand maitre mondial, qu’on pourrain dire, si ce n’est profane, du moms administrative, en qui implique en tout cas la reconnaissance, voile Ia ddsignanion du nirtilame par les rep rdsennanns des diffdrennes nations, de la grande hidrophanie qus serain alors bien aunse chose. Faudrair-il parler dans le premier cas d’une foncnion royale, lide du rdgime, en dans le second dune fonction sacerdonale, Lide ati rite? Car si Ambelain consid~ie que La dignind de grand hidrophanne impLique La ddnenrion de quelque chose, Jean-Pierre Gundicelli de Cressac Baclielerie nient A peti prds le m~me langage, pour qui les hidrophanses sont ddposinanres des arcanes, en parniculidrement des arcana arcanorum dans leur inndgralind Dds lors, il imporne peti que le grand hidrophanne soit oti nom reconnu comme grand maitre mondial s’il est ddnenneur des arcanes de Ia Lignde ininnianique qu’iI incarne, en parnicipe ainsi, selon sa propre vocation en la volonrd du Sublime Archinecte des Mondes, A l’ornhodoxie de la ma~onnerse dgypnienne. En pourquoi alors chaque lignde, dds l’insnann oils elle est niadinionnelle ce qui implique tine transmission authentique ne serain-elle pas ddnennrsce de ses propres arcanes? Quels arcanes? A ~ sa u grande hidrophanie, dont il avair rassembid Les dLdmenns dpars, Robert Ambelain associast nonamment eL’oracLe d’Hermopo]is a,

308

..,



970

A



—,

~.



990

1 D’ailleurs, commentant [article 8 des Seatuts de 1934, selon lesquels ole 99 degr~, supreme dignir~ du Rite, est r~serv~ au Grand Hi&ophanre Mondial o, Ambelain &rit o Termes g~n~ralemenr rempIac~s par ceux de Grand-Maitre C~n&al du Rite. Comme tout Grand-Maitre national, il est ~videmmenr nomm~ ati vitam et comme lui, ii d~signe son successeur a (Cdr~5monres et rirue/s tie La mamonnerre symbo/ique, op crc, p 252) 2. Archives G&ard Kioppel 3 Pour /a rose rouge et La croix ti’or, op cit, p 77

310

LA FRANC-MA(~ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHtS-MISRAtM

basd stir tin rinuel divinanoire tixs prdcis, ((La Justice occulne o, comprenant nonamment tin ninuel dgypnien d’exdcranion, tin rinuel judaique du Hdrem Gdrard KioppeL, grand hidrophanne en ninre, s’en ouvre dans tin article rdcenn, qui reprend pasniellement des expLicanions A lui communiqudes par son prdddcesseur stir sa grande hidrophanie, rdservde au,t hommes, et qus ne concerne, dcrin-il, que deux personnes en demande six A sept ans pour ~tre nransmsse snndgralemenn: ((La Grande Hidrophanie se compose de trois parties, qui en font cinq en rdalind. ((La phase 1 de ]a premiere parnie qus a train aux mancies [...] permen d’obrenir des rdsulnass tout A fair excepnionnels ~. [...] LA, il s’agit de lOSA (Omnia Sapientia Alegyptiorium), tin oracle dgypnien, en provenance de Cagliostro en de L’~.gypte, d’inneirogation dun dieti (de l’ancsenne ~gypne), oracle reposant stir tin rinuel prdcis quans atix jours, heures, orientations er parfums [...]. Cen oracle rdpond, non par des signes oti des symboles, mais bien par des phrases. Cernains 1’ont eti malheureusemenn sans Les clefs de mise en action, ni Ia pranique avec linitiareur, ce qui est fondamennal en a demandd pour moi tin an de travail avec mon prdddcessetir. ~Toujours dans cenre premi~re parnie, on trouve Ia technique de ~LOroLomancie de Cagliostro. Elle consisne A uniliser le ecrisnal magique~ comme amplificateur pour La divination. [...] On motive les aunres dldmenns dans le dossies parniculier du Grand Hidiophanre, nonamment le Hdrem u, rinuel d’exdcration ultrapuissant pour se ddbarrasser des criminels (qui n’a rien A voir avec le Rinuel de Morn ma~onnique ddcnin dans les livres de Robert Ambelain ~et que je n’ai personneLlement jansais unilisd), Le rituel de maconnerie occulne, din de erna~onnerie personnelle s, le ninuel d’innerroganion astrologique, etc. La phase 2 de la premi~re parnie a trait A des procddds beaucoup plus spininuels, us sont ddcrins de ra~on sticcinre, pour ceux qus n ont pas Les suites, dans les deux ouvrages de Robert Ambelain, lAlchimie ipirii~uelle en Le Sacramentaire du Rose-Croix {...] La phase 3 de Ia premiere paine maine de l’extdrionisation des ~.

4 Note sur le ~, Dossier particulier du Grand E-{i&ophante ‘, archives G&ard Kloppel. 5 Cf aussi sur ce point [a pr~face de G&ard Kioppel ~ [a r~dirion de Robert Anibelain, Darts jombre ties cathdtira/es, Paris, Buiii~re, 200 [, p. 6

REFLEXION SUR LA GRANDE HIEROPE-fANtE

311

corps subnils, pouvoir de radiance en de ddconnecnion des cinq points clefs qus rendent A l’homme sa libernd pnimordiale. II faun remarquer que deux dcnsns seulement, A ma connaissance, existent A ce sujen (durde 3 A 4 ans). ((La deuxi~me parnie est en rapport avec Ia vrase Rose-Croix dine ~essennielle o [.. .1 ~ La derni&e parnie, non doctninale, consisne en La remise rinuelle de La Grande Hidrophanie (remise du grand pectoral dgyprien), des consignes en de cernaines archives secr~nes. o6 Mass dautres grandes hidrophanies soon Lides A daunres arcanes, A commencer par Les arcana arcanorum dont La transmission est caracndrisnsque dune part du Grand Sanctuasre adnianique, en d’aurre part de la puissance de Misraim qui descend en droine ligne de Jean Mallinger. En ddpin de maint dpssode navrann de leur hisnosre mouvemennde, en parfois niagique, en ddpin de quelques ddviansons poliniques, de quelques escroqueries, de rant dextravagances en de rant dextravagants, Memphis en Misralsm, nant6t cdldbrann leur noces, nann6n pletirant leur divorce oti parfois s’en fdLscinann, n’ont cessd de nransmennre A qui voulain comprendre tin enseignement snirsanique rdeL. VoilA l’impornann, lessentiel, que chacun, qui enrend l’appeL Osiris, selon Les ddsirs de son ccrur en Les aspirations de son intelligence, petit vdrsfier comme il sied, parce que les hidrophanies, qus sont L’ime des rites dgypniens, portent en effen quelque chose, en que ce queLque chose, envers er contre noun, chez quelques-uns qui ne sont pas nombreux peti imporne fast place A L’Esprsn. —



6. Gerard Kloppel, o Des Arcana Arcanorum ~is Grande Hi~rophanie de MemphisMisraim Quciques sp~csflcir~s du rite ,,, C. L T M. M., Bu//errn rnee~rreur, hors s~rie, mai 2002, pp. 17-18

t

APPENDICES

APPENDICE I LE CONGRtS MA(’ONNIQUE DE ZURICH

Anna/es initiatiq ues, n0 4 octobre-d&embre 1920, pp. 37-42

N’

316

LE CONGRZS MA~ONNIQUE DE ZURICH

LA FRANC-MA§XINNERLE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Premi&e Anndc N ~

I— ,8

Octobre-Novembre-D4cembre z~so

317



10’ Grand OrieM tour la Suisse drs RiM Ecossais Ancien

ANNALES INITIATIOVES Zurich



et 4ccept~, repr~cent~ par F.-. F.-. H. R Hiifikcr, R. Merlitschek, M. Bergmaier ii’ Prince Alexandre ~ie Grace, Grand Protecteur de La Franc Ma9onrienie Grecque, repr~.ent6 par F.. Schiitz. Uogverture officielle dii Qongr~s eut lieu Ic 17 juiflet~ A 8 heures dii soir, ~ Po~casion d’une teniic au x’~ degr65 au

0

OtigtneI~de~I.

CAtJD’.,

tie d~e ZurMi 5.

0’~’

00•-•~<~

1nterniationa1~a Je de 1a Loge~ y&des -r~spr~-

5.

00

-e 0

00

00

Temple de Ia Loge ~ Libertas et Fraternit~s~ Or.-. do Zurich) Le T.. Ill.’. F.-. Thomson, Pi~sident d’honneur~ ouvritle Conigr~s en remerciant de Vhoorteur qui Iui ~tait fait en ouvrant cc Congr~s. qui proniettait d’~tre isa fait hietonique de [a plus hauti importance. Une conference donn~e ensuite par F~. Dr E. Pargaetzi sun [‘onigine et Ia r6gulanit6 de ~a F.-, M:. moderne en Angleterre et en Frssiice-obtint le pli~s virsucc~s. Le 18 jrsi[lct, a 9 heures do rriatiri, le Prdsident ouvrit Ia seance en dimonant lecture d’une d~cIaratson. do Prince, Ale— xandre de Gr~ce, sahuant le Congr~s et sympatbisant avec L’id6oe d’une E~d~ration Ma~.’. universelle. Le qpngr&s prit alors connaissance dii proc~s—verbaI dii Gongrts dc Paris;, 1e9-yuifl 1908. Apr~s Iecture~ Ft.’. Hilfiker protita de -[‘occasion pour attirer [‘attention sur le mosu,vaii~ succ~s de cc Congr~s de x~o8, qni n~tait pas base cur des ton denients assezsolides. TI pria lee d~l~gu~s de tirer profit de ces exp~riencea et de former des liens plus torts au present Congr~s. La proposition do F.’, Thomson, second~e par F.’. HiL-~. fiker, de fonder me Union ma’~onnique universelic re~ot [‘approbationde tous lea repr~senstants. — Cette Union a 6t~ fond~e et a re~u le nom de Fea~dration~Maponrnque Interna’. tionale. Les Statuts de [a F~d6ration Ma~onnique Initernationale doivent cc baser cur les principes suivants, qui sont acieptis

-

318

39 par Ic Gongr&s Les repr6sentants des corporations ar~cienries et accept~es, r~tinis ~ Zurich en 1920, reconnaissant quc Ia Mac-’, universelle n’a ~ jusqu’ici qu’une parole sans action, doivent s’offorcer de faire renaitre La Maqonrierie ancienne et veritable. Tie so r~unissent sous Ic nqm de F~d6ration Ma9onnique Internationale. en uie for— macit qu’une seule corporation tna9onnique. ayant pour but do znettre en action lee princi~es de Ia F... dans sa signification historique pour effcctuer L’union de too tes les corpo’. rations non sectaires. La r~sidence de l’organisation eat en Suisse, ~. Zurich. Un Sccr6taniat y est 4tablj, cotnme atitoritd executive d’un Conseil d’administr-atson, 61x par les Grands~-t~laltres des Corporations adhr~rentes. La F~d~ration Md~onnique Internationale orerce La plus grande tolurance ; cha ~ organi— sation adh~rente a La F6d~ratiou est libra de travailler sus— vant sea rituels et d’~tab[ir sos propres. lois, pourvu quo ces rituels et Lois no soicrit pas cci d~accord avec Los principes des rituels et des lois de Ia F~d6ration. Pour couvrir ice frais de Ia F~d~ratron et du Secretariat, chaqixe Grand-Qrient adh~ran.t pai~ par membre de sa jundiction, posa~dant tons lee droits de membre, ~1necon tribu’tion de francs suisses: ~, on do Ia valeur cornespondante. La Secr6tariat est soumis an contr~[e du Conseil d’admi— nistration. Le Conseil d’administration est ~Iu par 1e Congr~s pour tine p~riode d.c demc ansCoinine ofliciers de Ia F~d6ration, formant le Conseil d’ad.i ministration, Lea FFrr.. suivants sont proposes et ~lus & I’unaniniit~ par le Congr~s: Prdsident de la Fdd~lration: Fr.’. Mathev Mc Blarn Thomson Grand-MaItre at PrEsident do Ia American Masonic Federation. Vicc-Pr4t!sidenz~: Fr. ‘.William Dunlop, Crand-Maitre de Ia National Grand Lodge of Scotland. Secr#aire: Fr.’.. H. R. Hil~ker, Grand-Maitre dii Grand —

-



40





-

~‘o

LE CONGR~S MA(~ONNIQUE DE ZURICH

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHJS-MISRAIM

Orient pour Ia Suisse, do Rite Ecossais ancien et accept~ (Early Grand). Tr~sorier: Fr.’. Rsilf Mcnliischek, Grand inspecteur G~n~ral du Gr, ‘Or.’, pour Ia Suisse dii Rite Ec.’. A.’. etA.-. 5~ Membre du Conseil: Fr.’. Jean Bricaud, Grand.. Maitre dii Souv. Saisct.. et Gr.’. Or.’. pour ‘a Erance dee Rites Unis Ecossas A.’. et A.’. (Early Grand) et de Memplsis.Misrairti Le Conseil di~cid~ de cr~er un dipl8me uniforme pour toutes les Corporator:s de Ia F~d~ration. Le texte propose par Er.’. Thomson a ~ approuv~ par le Congr~s. Los dioO~nes seront ~criss en deu~ [angucs: l’une, [a langue [atine, ct 1’aut~e, Ia langue dii pays pour [equel ces dipI~ines sont dcstin~s. Fr.’. Thom..on propose et Le Coiigr~sd~cided’introduirc des insignes j.uf~rrnes isussi bien pour [a Ma9.’. Syrnbo— lique quo pour [Cshaute degr~s. Une Ctirnrnirmion permanente est charg~e de l’~tudo des rituels et Je 1’etablisse.nienr des rituels officiels do Ia F~d~ration. Cette Ci’mznission est compos~e des trois membres suivants FFrt.’. Thomson, Pargaetzi et Bricaud. Poor naintenir ics relations entre lee diff~rents Grands Orients de [aF~d~nsstior, tine Commission pour [a comespondance est no;nrr~e. Cette Commission eat compos~e des secr~taires des diffdrentes Corporations et pr6eid~e par [e Secr~taire do Ia F~d~ration. Le Congr~s a pris note des nominations suivantes pour Ia Commission de correspon’ dance. Fr.’ H. R. HilIlker, President ; FFrr.’ A. Splimer, Thomas Perrot, Meetchem, correspondants de I’American Masonic Federation; Fr Roif Mer[itschtk, corre~pondant pour les [)aysslaves. Le Congr~s a d~cidt~, ~i L’unanimit~, dc piiblier in almanacb ma~onnique da’as [equel set ont reIev~s tout sp~cia1e- -

‘ -

-

-

-

~‘.

319

320

LA FRANC-MA§AINNERLE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM



41



—~

mont lee Grands Orients qui sont membres de [a Federadon, avec indication des poms et adres~es des fficiore. Le Secr~.tariat eat charge do I’esab[issement do cet a[manach, qt~i doit panaitre en r921. Poor pouvoir inettre en action lee principce do Ia Fr.’. Maq.’. ancienne et veritable, Ii e~t indispensable do les I~iro penetrer dans l’education de Ia jeunesee. Persuades quo, de cede maniere, la Fed.’. Ma9.’. pouX’ra Sc creer une place proeminante dans Ia Ma~.’. universelle, Fr’. Hdfiker propose et Fr’. Merlitschek appuic Ia proposition do fonder une premiere Ccole ma’~.’. a Klobters, canton des Grisons (Suis~e). par l’achat du co[~ge do RhaUa. Ce college serait destine, en premier lieu, ~ l’education des enfarits des Freres ; et il pourrait egalement servir comme lieu do vacaisces pour los Fi ~res s[e Ia Fed& ration Fr.’. Thomson et Jes autres Freres prisents so declarent d’accord avec los pnincipos do cetto proposition, et Le Secretaire est charge d’etablir un programme delinitif qui sora soumis aux differentes corporations adherenres. Fr. Hilfiker propose en outre [afondation d’un dipartement economique. dani l’interet dii bion—etre social. Ce d6partornqnt aurait pour but [a facilitation des rolations commerciales entre [Osdifferents pays et surtout [‘dimination du commerce intermediaire. Le Congres approuve vivo’ ment cette idCe ot le Fr.’. Hilfiker ost charge d’envoyer un programme ditaille aux difi’erents Grands Orients adherests. Fx.’ Mc B. Thomson propose et le Congr~s d~.cide l’imiasion d’un passeport officiel de La Federation Ma~onnique Internationale. qui sera nouns ~ tous [es membros tons Lea six mois, contre pajement do [a contribution do 5 fr. suisaes, ou La valour correspondanteEnfin, Ic Cangr~s terinine see travaux en reconnaissant, ~ l’unanmit6, quo Ic Early Grand Cou%cil of Scotland est le

mt.’.

-

--

-

LE CON GRES MA(ONNIQUE DE ZURICH

4z



premier rite originel Ecossais, et par coneCquent la Loge’ Mere de Is Ma~onnerie Ecossaise. Ce Rite est reserve exchuuivement aux Coiporations Membres do Ia Federation Ma~onnique 1o~ernationale.

321

322

LA FRANC-MAIONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

a

CONSTITUTION FT R~GLEMENTs G~N~RAUx

APEND ICE II

A CONSTITUTION ET R=GLEMENTSGENERA UX D U SO UVERAIN SANCTUAIRE D U RITE DE MEMPHJS-MISRAIM POUR LA FRANCE, LYON, 1930.

la GI.’. dii Sub!:. Arch:. des Mondes

ST

t~eg1etr2ents Geoetvsux DE

Les Constitutions et R~glements ge’ne’raux de l’Ordre ma~onnique oriental dii rite ancien etprimitifde Memphis-Misraim, publids A La gloire du Sublime Architecre des Mondes, par Le Souverain Sancruaire pour La France en ses ddpendances, A Lyon, en 1930, avaienn dnd drablis le 21 1an-

L’ORDRE MA~ONNIQUE ORIENTAL

vier t929. Pour La rddacrion de ce rexte, Jean Bnicaud en les siens s’inspiixtent ni~s vraisembLablemenr d’un document iralien, publid quelques anndes plus r6r, A Palerme, par Le Souverain Sancruaire du rite de Memphis, alors dinigd par Reginald Gambier MacBean, avec Lequel Bnicaud entretient d’exceLlenres relations frarernelles. Con opuscule de soixanne pages est intitald Statuto e regolamenti generali dell’antico eprimitivo rito orientale di Memphis per l’Italza e difrndenze, Pale rmo, Tipografia D. Capozzi E. A. Dolce, Piazza Croce dei Vespeni, 8, 1921.

Mempbis

DU RITE ANCIEN ET PRIMITIF DE

-

Mist~aim

La Constitution fran~aise de Bnicaud offre avec La Constitution iraLienne de MacBean de rixs grandes similirudes, en elle en esi m~me sotivent La simple copLe. SOUVERAIN SANCTtTAIRE Paul LA

?R&NCH ST

558

LYON 1930

D*P’ENDANCRS

323



~otsug

:‘ano9 5’I



Rite do Msmpbia-Misraim admet l’sxiutoncs des

clairOl

to Rita OrientalAncten ci Primitif do Msmpbis’Misrs!m oat Ihthritier tIes ancisnues traditions ,mnaponniques, dont II a gardth tons ics sages prinsipes, ta forso moralo st ia disoiplino. Par respect pour los prifloipsa traditlonnels do ia PranoMapon~ierie qu’ii a mainteno si vent maintemr Intasia, Is

Do lifts ds M.mpbis-Mlsratm

L’Ordrs Magonniqos sat partagt en difftrents Rites, qol, bion quo divers, tendont tons au mtmne but. Ohaqos Rite map... a son sotoritth rtgutatries, so hitrarchis, sties asise qul tmanent de son administration sunt obligatusres pour tes msmbres de bun Obthdienee. Lantorite recounne par cheque Rite a genie ie droit ds consliluer des Maqons, do promuiguer des dtcrats dana as Rib, ci de conferor ica degres de sa hitrarchie.

D.s aloes M.90510iqoes

La Pr. Map:, a pour but is porfestionuement mural do I’bumantta, et pour moyen Ia, propagation dune veale philanthropie, par lempiol des usages et des formes symboliques et usystiquas, qoi no peuvent tire rlvtites el expliqutes qua par tInitiation. La hr.:. Maej tl.rang&re a louta influence sectaire, impose t bUs ses adeptes te respect des opinions d’autrni, afin do cuzistitucr on centre permanent d’ui1son fraternaIls oh rtgne one harmonie parfaite de penstes. Los Pranes-Mapona sassembleot delis des eudroils spautaux, thin dy Irevailier ritooiiiqudu’ent avec eels et assidutit, ci. us doivent y admetiro qoc des hommes uiajeurs, do rtputaiiozi perfaito. gena dhooneur, io~aux ci diecrets, dtgns~ en tons points ditre bore I.’rtrss

—4—

—w

170 Bijiflqiuis UliJeAfloB np atlini, ‘a111.ilOOP 5)1W) ‘80615)08 5)00) ‘5~iUifll 8)flOJ~ — ~

~av.issodsL

•a.iP.iO,t 8P jiJ7li95J 8JlIiW

— ~IU~LOXI ~ AflO9 81 .iid 9jsddu ~p a A,u ~;.s jaji~u9d A 1nsd ou ‘aDb~uuo6iui 7JSsp 6105 1105 GOb ~sDb‘Uohiii inN 5UOi1lpiJJ~ 6Sf) 89J9U7A 840

w ns~oew 5)113 up

•i~ttdtu~ )aalW iso sse~muny uoe~eu o~ aumb ‘aenoj.spisbtu so eup.ljMusog eoesosepud ansi ~unaap enoa-IOUN3UV apd~~ ~y ‘500) ~ 15 ffl6501015 aUUOq 871 80701U01/ XDI) 5.1483 517 .1118 ZISId lIP 11 ‘8sflaUIIlOS A,s 7UOJA5P mb mao ~ 5:875111 rsAo~ liP 11 .18ifl09X8 8J~5J 581 8P 57~J1q0 lUOjal mob xnan v — XflVH~M~8 5J.MEIW’IO~1A tO 5LfUYJ~3 550 .is~qnd .p ‘sa 1dwaj~ sag suip 71100 a~so djusimilaoi ap api ~p~o~ps ~samiud sat salnol ~ us 1nb uoflu1siS7j it snip ~uun,I oluawvsw ap ~se 9smusi.io sd.ioo i~eip JIOAGP jainrejd 97 •nb U8197)15000 ‘w~ ssq-sm4dwSIq Gil Jlt1W7~d

•p lUOt* 07 altOs 680073

8~UNOW S~O ~LO~L1LHDUV~Wt’Ifff18

NOLtflJJLSNO~

PIMWJ ptiiou .t SflOB 89flbOAU1 ~s s~mpdxs sw~dng soii~ ‘9Ind 58111 58 souuLo.w u~ s~s~uassa ossq ,jnod ~ aDbiqdos p s~i~;uumnq uo~n~suj w-ouu.~* wj 8M WI xai~~u~S ~disUIJd 3 ~s -.

9~ 4~p•p ~ ~1i~ ui~ snbtI~~~ I~WB~II.W ~w8 w 11* ‘0b~I9lOUpO JUSI Pj~ SDb 4~UIAOISJ SD uiuupuod -9pU[ uiwoq.p uo~ijoosn s.xq~ sun i~s :~uw •~J~ WI ,aAoU ~.ay,ja~ nonuo;iddva pfqo~mod ~ ..pwx ua~ ujoqnIiO..V ewnqn~ no iJ.a~uf~a p ug~~i~ ~

-w~ •qa



:~

P83

Aaua11 d

:r .ti

-•



~6 ~B8 ‘poaqo

•83 ‘i8i~tiW ‘]O



v

Lea degrAa dinetrustion con ftrts par ie Rite Bunt dlvieli en Irois sInes qui sejistiluent : du 1” en 5’ degrth, Ia maponnerie symbulique; do 4’ au 85’ degrt, ia maqonnorio p/tUosopleiqne, do W so 30’ degrt, Ia maponnorie listnillique on occuue. La Magonnerie Symbolique Itudis Ia morale, donno one explication dn symbolisme ot dispose isa commenpants A ia recherche phiiosophiqos. La MagonDoris pbiiosopbtque cliseigne is phtiosuphie da iliestoire, ainsi quo los myihes potitiqucs do lantiqolit. Son objet ost de ponsier & Ia rechershe des causes at des urigines La magunnarie hermttiqne soscupe de Haute Phiiosophie, Itudie iea myibos rcligienx des dilitrents Ages de ihumanild el admot 10 travail phiiosophiqne oscoite is pine avanct et Ic pius sublime. Los Corps organists et autot’ists do Rite do MemphisMiBraim portent lea nome do Logos, do I” au 3. degrt Colllge:, do A’ ati 14’; CJzapilr~s, do IS’ au 18’; Shouts, dn 19’ ~n 20’, Ardopuges, do 80’ an 8hl~; Consesiolnes, dn 54’ ou 71’; Grand-s Conseels, do 72 au P0’; Grused Tsibonal, 91’, Gruvsds Temples MpOfiqoes, do 92’ an §4’; Sonseroin Sanctoaers, 95’ et dernior degrt.

Cumme It respeste ilodlpendance des antras Rites comme ii ne siminisce on riefl dana ies actes tmanant do icier ajitoreit ii eniend que isa anires Rites agissent A son tgsrd de Ia mime manitre Ltcheils magonnique, dens be Rile de Mempbss-Mmsratun a quatre-vingi quince degrts, divets en qoatre-vingi dix degrts d’instruction et sing degets officiobs. Ii existo en pius uii quacre-vioge seizitme deget rtservt aux Grands Maitros (Itutrane si on quaire-vingt dix-aeptitmo degrt, apanege do Souverain Grand Hierophante do Rite

Rites, travaiiiant comnie Ins & lacsomnpiissemsnt dn Grand OEuvre

—0—

spuo~ sop :tpiy :qflg “P .U) U~

I2HHO~C

-9W ~ 8~ ‘Usmq ~55mb ao 1001 51) Spflhlu9td ii 18 aOUStOS it Xiid ~l 1U8U~QJ 170 a.iIifllOUi9 8d10U US 9UU0~) 18 liii) •almu op sd.ioD 571 500) .xnod ‘soor so ap ,ss1.xid ) 58J10)007X8 X08.17U75J s1U8m0t~U 15 51fl1813 siuasi.zd 50j suowaigoid ‘SA!liWuld 15 suuspuv 8p~UUO~8)q 8! 8p 0.ii6IllOU8S iliS.i8AtiO3 a~ 1uiaoduioo ‘a~u up s.in8piA.iOsilOlJ spnolm3 ssqOlii.iTed 58OUIJd saw~qng is ‘iu~i.sasN-siqdrusW Sf) .ti1ti~~d la uaiouV 8~i1J ~1PlalusilO • Oi~&l alpiOl up l8~9U9O a.i)Jiy~ 7iUii(7 UIeJGADOS ‘5OO~



: ‘83 ‘aqwoa ~g — : : g~ ‘uoinAaqij o 83 na.io’tt 5P V 51113 Of) sJiialiAJ85000 spUiJf) saq :‘317 :83 ‘POlolifi usar tu~u9o 5J11iIAi p118.5(7 sq

J8i41~ p~

gg ~88 ‘15m.Zifl •1t7 —

~tOj1VNVIDO)id

.ozs..’j .1loAriod st awsl.i71oxs,t ~a7snad it surnsnoo sws~j~ -os7.TanbI~ioxa 18 snbu71os9lss souai~aoxa ~id soua~o9 ij aDbtUuObiDs sona~og ui ‘scn~w ea alii swim a! Jalmio,xa .inod 5U~iW xitap ‘~sfqo am~m 81 I;0A80J8d mod xs~aA Xfl8P ‘1106 Ultii 5) 58pUSf 615 .~ewd 58tfl8.iO 11181) 55 Ii) 8WWOH

~sj ~ su w suSsGu9.s GD I~UBA4U,S ~ ~mai~~ws~.t ~.nnop si ‘su8;sseis~s ‘pUGJdd5,I 5~I~71

K/i

U

C~)

C,

H

z

m

C~) m

m H

z

0

H U

C,

z

C-) 0

C,

m

m U m

z z

m

C~)

m

m

z z

0

zC-)

05o,piiy.id 63 55181

10611li6d WiOfiapOl U051 ~dmaz tli5MOP 13Db ‘6J.t!lgjO ~; op ,sodsoas 716 6libIISSM s~dlizsJ. on — 5t LUY

poll)

sosiosb



Pour lee Aisliere soptrteure, 11 feurnne rAunlende neofMsqone en moms, posstdsnt Is gisde soqasi irovelflers l’Atsltsr. en on grade emepdrteor. AnT. 2. — Aneon Alotlsr ne peist proeddese A one taillailon, f8~7jnn so rtgniorlsollon, eons en avoli ebeepo l’oo8orlsstlon e~o UA49~AtarIsS ginSe’s] on du Reprtaeniaot nltlonhL

do Moitro.

ARTCm., Issleisa.

La cellule embryonnalre de Ia Mseeonsrie eat le Triengle.Peor oblenlr loutortsatlsn de former on Triengle, II Sset use rAunton de troll Mo~simo so moisa~ 1,09 poestdanl Is grade de MeSSrs. Pour Sire ontorist A ouvrir one Loge sysebolique parialt5, II foul one rtmnnnn de pept Meposs ou wolums, possSdeusl Ic grads

Die Abhors an gAnAr6l

RJ~GLEMBNTS GI~N1~RAUX

ACT. 12. — La Ceoseit des Orsede Dt5eosesre du RinSe est sampesS de eeoc des OlSelers des 505316 sOberdosots qul porn’ stdeel Is 51’ degrt. ii esl ieee as scm dun Temple Mystique el. qoond It ems rtoel per ce Corps. II eel appeit TrIbusal des Gremads Otfeeceurt du 17115. Ass 13 — Le Grand Tribunal set chsrgt du centrAl, IluilSA des Groode Coeceti’, Artupages, Steals Cisoptires. CollAges 01 1.5gm. Ii sot conodArt combs chembre lodlelsire pour isul Ce qet Coeceree lee rtslemeele du tItle appilquje sue ledIrldnl. ACT. 14. — Le Grand Tt’lbunet set prtsidt per 61li Grand StmSle, Jege dee Statute. Ii hesS sitaqee leelo ens Aseembite rtgnltthrs pour Sure sen once OlDsters, 6151. pour on as.

3rsod Triboesi

ACT. Ii. — Des Senses trtssesirtelles peuveni a,olr lieu pour l’sxptdllion des slfairec soursolee, ol ens Asseesbite rtgoli8ro 8 lIeu cheque sects does is courset du mole do lots.

—8-.-

a395305 57007 ~jju~wo~~j mud e1ew ~ iiiuil sU8lOslflSs 5100 s0b~e9q 53U001Z51 93365.191 OP 1.153 .2 liii) 58J 5.iJ 910 ~Io36s5’P‘s55b~~5loC9 58 8550i71359eLi5q ‘si~b~t~0~S easues .550li00 sap apjs,i OSAC ‘~‘0~W 97Cl5’~3 eusiles lap 5003533154 5~I 5.iA~li5 531 18 issblje~ijtii COSilOteC 5531 Cs955531 ea~ s~.1de.p .Ob3510eCleiu anusiiouimnls s~ .zssmbjjdxa,p •~ • 9310568 at soep aspisedyl s.xosu~ iuo.ueod so opesdy.i 500 s~i0b 1sn51ojds jU9pI ieuq 61 aiAW so ~ise5.moJJs,5‘9lIUeWsH,l 531 s5JlieP(-CPue.1O sadpui.1d Cool stSetUi eoj8situp 101 63585 sOb 36035 ~5iU.1 tip saOb13tslUI 18 saubisedaeut — 13 ~5V i’e 13095u1910 83)9ip .t 589553553W sued mojit 519 700 s13501051s5 OSSJIAOOS 031 6aslell~ 516 551354 035 e705705395.i 661 79 il’905~ no 9~p.5o,l 531 esUpsoep 5913 76 somPop sos .eaa-ssiqo 0.5361 ep 79 .1asJssqo.p 89113.53 191

~ 7li5047)~li~ ‘.138 ‘5t1lOi~~JsC050 BplieJ~ eaqs.i53.iled uio.zi. sJie!4005S 03L15A505 op uolpjppisi ~t ~P 51si~ B~i80b spodiujo 60331 ganisI 3i511eJ 01 Jud tssiOaltsOOOU sseboasss 9159 toed oxisotaUsS liluJOaroS OP 685qW555V sun — 9 •aov

•libiuIAK o~dw.j~

3esjqu 0013 05 l5.I 55 lie •~uatasd i5qei~ iuuto~s*.id5H .5093 ep u5776p0601510051 p9 ~ 5~3504~””S 0t5J50 6UP~) IIsCo0O ‘sob~s41 sidws± P05.10 uClilS ~o sled uo soup lli6Ple?J ‘.10 ~l 1104 76 • . ‘.138 ‘I losPlseud C30J3 5U05) ‘CsBP.151J55d 05110 — L ~.av

‘~ ~ld~o~ O5,~) 10A831 031 159 U — 1 ‘56409(7 sJu3lN-Pli6.iO ‘AltoS 00 •~O~OgS1• psoadsip eon sole 60P013 .08 ~U .18 lip ~ 5’ 700is, iB sid itis~n5d so 53651 ‘SOjOU3 .08 on ..~ op t1iJsp ssj soot •jjis~ei8~t sap5.5135040058 iso, essbill4j ssjdw5j~ 55~9Th101 — 7 ~LUV lioltsipi.inlsdao~ ~li5i 5P li5115A005 ~l s50~ •pJsp ‘913 05 ..t op cuss -000 35 318055 .itjdWUfl nNe~j sip j~~qst~ 18 J89.l~ 9 55i105ii5 C55 100 eobfls4i sidwaL pUUJf) USe JOOd •t~~~t0 ~ .i

.00pJO 16 ~79761S~ ~ ~ Y07ti6~ 5P 16 p701 OP 6101681 .igtold 46J 915U~ ‘P joaflbd 85 I II •sqwrJ13-shltdmsw ‘P siwotsd 18 00 58 l5’~T6t55.13 Op sOb5)l5d~p 16 511.5010 sjiiid SI .ssddojaQp OP 75

pqssc~

1301 ~l9J

‘ii~o~* .APO~ .07 ~l3~tli569id2i sp e~j~ 98~.413ww-ptw~o 611w6134ud ~liU,I2~



7

,LUV

ACT. 5. — Le Vtlitreble eel Sc Chef do So Loge, doami ii prteldu luotec lea steeses Ii s seci is droll defalre ccnvsqosr Jo Legs. mVocwir Is sorrospondanse. ~oc otlrthunesms eacimsslves coet dsnvrlr el do former lea l8svsOx. do melire lea propenieloec soils Is sneIllet, slbnltier 1e# prolenes, do coctArer Sec grodos boequA selut do MaItre teslusivement, do prociames Is etenlial des dtllbtrailoes de elgumer len jioseben offlolelles et Orden. naneer looSes leo dAponses oolerlctes per Ia Loge. 0 vetlIe & Is coiniservellon dos mtienx. A.iecs Fr.,.. soon omleon prtlesie. 1,5 post c’eprslidre le VAnS. reble, eccere insIst tormuler A heolo vole des plotnlse, .0cc poIse do is volr reppeler A l’osdre et, en bacoln, do coms’erlr Is temple. L VAniroble petit lussi, ml 1’Ordre eot troobth el son onSorbei mAeonllOO. uoapendre ei, an becole, ferme? lie ireislix, mOm, at mlUeu d’um d6itbdrsitns.

ART. 5. — Lea Loges Symbcliques soisi dlrtgtes per des OlDcuers qul soci On VAntrabie, Cli Premier Cl en DeuclAmns Survelllenis. on Oraieor. uli Seerttolre, gorde des oseouc, oc Grand Eapert, Oli Trtcsrler, oo *iespilshisr, dese Experin, us MaItre des Ctetmsliioe, Cli Prthre Cousreur.

Logos. Symboliqoem

ACT. 7. — Ums Ateller eel libre de ironsporier ten oitge does ccc shire loseilid en Or . Ii dcli. en so eel, adreecer one demsede rtgoui5re III Sonvereac Seeslucirs, enpeesel tee metifs do sells dtlernsinelios.

An, 5. — Las Trionglee qut no soft pot sonsidtrts combs ites Alsitorl, so semmftrsnt de droll que is premier degrt , mote tie peiivem.t, en densoedsnl eheqee Sole cue outonsslmomt spAsIsle. senftm’er. aprOt avis favorable, Ic eesccd et le trelslAimie jeads. TMeson selif, rlguller sell eunhmmie liolmarelre. ACT 4 — Nisi s’ecl Me~sc elI monibre n’sppartteni A en ACT 5sate—scuims Aesun Alelier. essne Me~on lie pest dtltvrer. ci Atelier. litre mesoncique. it sestl11sel deelint A cc tenir Iten. qui c’tmcca ,Is Seertlartet g6n6ral du Snuvorcin Sasslesirs. Ass, 5. — Toot Alelier qut mis so sonferme pee rigoureseemenl sue prescriptions do is Concittelmon el dee llAglemeomc jhlitrece prumi Sire. luisslil he grevilS du sos. suspeede, mis en sommeli so ddcucll.

—9---

—9—

5q RU Ik~HWHN~IRAflO1’~

g~IUHO

•J13151t5013 DiliSAKSOS

55530 .5081 831 edmel 55 scesop aoIlnlaoes Olassklios lip 68.1qmoua jOCOW 6006 36.08050 9J535p5•pUlJe) 0315681505 Isp stueiooey.ids~ 6PU5.iO Cal 68101td 5001 75 eoobpg~ soIdma.L epos.5~ sop a.5935li51 Op ssiltuli-6ps6Jcj -isqfls op ssodiuoa s~ ‘weijk peIPueJO 3sJyli59s8i3S.11p7e,~ 8J1359.i-pliIJD 0111901503 661 •8557j lip 6ls67sA48soo~ mud 531365.58 ‘..iJliipane5 uj518u.ocs Q’J —

9isod jomysyl 0J53630-p51eJfj 031J9A005 i

550530013*8 1 iI4~WO .5nsIslmiEylJ .1napaod5nl [IUI.i9 98 tIjqSyiIO giog~qo~ ~ 1 O.1311a~j 935 .5591U539U p06.57) 900.m13.17l4 9OiiiqOS 138 3001 ~nb ‘571314 li~ 63538930 55~1S9p 193 J5193008 mood y53J01li5 spuas 613 sp

u •~P’O.1

3liJ~~ 3001 6 68510101 7001 f500300o60151 5ls310lLi79li13.I 18 5351 ‘I snep us9u~ loot 9 33 .190003) Op liOmP 61 61700 09 V 031 57.016100 67754 OP ty~Bsp 593 6003 JaZyJUOS 53) 75 lOP P06.10 9qamIIJWd ~itigq~s 138 sjqdoisli( Op 6003.Id 9qaJOI.179d

1a5mddn

1osafl9d job soqas .0016k loop —a., 13 “‘~3~ ‘ss~os~ud ‘igszq ‘esmpjdjp ‘quognios Up 053731)ydl.3 op sub 17016 ‘tysSap 616A3p tsp ussts~oa ap ~ wsn~iitmo~P o~o.zp bhs~ unpon1 na .1 lionolPi.5o~ 63 6006 706ll31a14 td.tos 307 6007 631 t5Ut~~lili~ tooglsq13jlisou sci .8 9761363,51 65i6078li1s Uj3J9A055 5156803 570 OJiOIIUSt 1001 IU6~ 16036 ‘66100100 18 SOUWtg 519 ‘551353 op idiOs 6.58kW 106 19p.5OOOI 610041371 ‘alloAflOd sat.ssesfl ealnsds,U .1 n;ouo13ol 660.1006 ISp 505A13.591) 6513UO1001S li13U~A00B lip 6059AOJ ‘5’l — -, J.S~ 5J 54i~i9-P’~~0 uiwaaaoog s~ ~1 •si)14 op ed.5oa U5A13p Isp liojwmaoi sj mod essuodeip 606 0ot~ ap syzap sun jnqd 07106800 too’ ue~aoao w onbg i5pJooai.p •ajseEoi~id 63 1 9I.15U9 -14S 65dDl8J~ pUlJ~) tip 18 8465)Sli15 liill9AliOS OP ~.~5IlGJ0 661 sob jenjy ‘lllilil6OjLZd9lJ 3p06J0 696 85510110 u iai md ey

ooguhi~qn ~O9’1 ‘Still pp *a5*1699i6p ~l67lUJ1l.lW~IllpliPd OP 91356101.1 76 UJUI ml ‘wS~i~o r5~4 R 59)I1Wli~ 07 137MA013 7A901130191 100666 gOb mm 5001 9 643008 1J07fl’071j4u5R OP 67340 JOP .95 0’J—~’M1V j14099 eJs3IN’p03JO U3UJ5AlU~3 OP 9s1lIp9~~ -.35014 jud 5JI11750065 UIaIsAOOS 06 51g6J 5,575

K/i

U

tel.

z

ri.

C-)

Ci

H

z

ri

ri

C-)

tIN

m H

z

H U H 0

z

C-) 0

Ci

Ci

ri

ri

U

ri

z z

ri

ri. C-)

ri

z z

0

C-)

z

ON

K/i

tu5059.1tsiiaiea 58 5110.131 saj .~sd sawlses eas 931 91130w

12 —

2O13A 93 1s~3)se atsellha~ns Sal



513

.LO’e~



S4oat. ACT. 28 — Lee Stneis, divista en deus slasson Steeta do 18’ as 28’ degrt. ec Artspagem die 25’ as 32’ degrh, eonS sosa is bsridlstion tmmtdisie do (Irend Toniple stynuique tiabli cona lee sospicon du Sccverein Soncmneire. Aar, 27. — Len degets socftrt-t intsr Sec Stnaie nont lee solvents IS. ChevalIer do hAigle liouge • 20. Chevolter do Tampie 21 Subltmo Alotophllele , 22 Cbsvclier du Libeo 28. Chovailor its Herodem : 24 Chovetier its Telsernasle 25 Cbsyeller do Serpent 25 ChevalIer Sage de Is vIrilt , 27. Chevalier Plolocophe Ifernitlique , 25 CIse-ealler do Is Clef; 29. Cho0 seller do h’AlgIs Bisee : 50 Chevalier icedgeeb; Si. Cbsvohttr da lAigle Noir, 32. Chev6lior do Reysi Secret ; 32. ChevalIer Grand laspociour.

ACT.

25. — Le itegrC do Chev Rose-Croix cc peltS tire ss’inftrt poor soc sommo mouinudre de 1130 frones. Los ClIspliros poiseS oo Sonvorsln Soneltinire, poor chaqno Chevellor rocevuet ce degrt, Is stoliet de cetie somme pssr Psnregtstremeinst et Se Brof.

ARt’ 22 — Nul ne petit tIre adincie done Sn Cliop~tre cil WoeS M,iire-ldo5un rs bonne povitiun depsls *u metes deox sits et pritpott per tic membre du Chiinpintre II dolt on suire prtsenter O isosinoten its Choptire Ito irovoll cnr se islet ma~onotqus qut liii cers hinidinqot En cos d’ergenrc mohinete. Ic Sony . Grand-Maitre us son re1lrAcenlslit penvent isitls occorder sne dispense ART. 24 — Aiteuc Chepitre nr peot itre onvert A niotna que trels de set Ofilciors 01 deux -membron 00 so Ofileter ds Souverals Sanctesire its du Tomple Mysitqce solent prtsenis

ACT 21 — !.‘Asueoibl,5e priceipsie d’un Chopinire a lieu vers Ic 21 men, 5 ltqeinoaoe dli orinisempo. As’s. 22. —. Chaqoc Choptire cot plact eons is dIrection duo Trth Sace Athirsots 01 it.- less siespeesables Chevaliermi I’ et 2’ Gsrdioinis.

don Trto Docte Clsevolier Second

Groudl Ocoseblo

Ssge Ilormtttqoe 44. PrInce do Zsdtsquo; 48. Sebilme Sags doe Myctirec; 48 Sublime Peetest’ des Ifols 47. ChevalIer du Sepi-Etolles 45. Sublime Gordien do Moni-Sacrt 48.

ART. 34. — Lee degrts confirts por lee Grends Csnaeils sont leo suiventS: ii. Chevalter ito Sescitlnavie ; 31. Sobimme Commandeer do Teuiple ; 313 SublIme Nttgocleio 37 Chevalier de Slista tatlople do Is Vtritt) 25 Seblinie Em do Se VtrItt : 38. Orend Em doa Eocc 45 Sage Stoslsto inege portalS) 42. Cbsvaitor do l’Are-eli-Ctel : 42. PrioCs do le Lusmiire ; 43. Soblhmo

ACT. 25, — Leo Grenda Csnseinlo des Subilmee Molirm do Grond-SEsvro ittvtstl on deus slesses: Grands Csssisiolres, do 34’ as 21’ degeS. et Gronds Conceits, do 72’ 55 1313’ degrl, sunt cuss is luridtcileu immtdtoio its Grand Templo Mynisque ttobhi nose lee auspices ito Souverain Sasetuslrs.

oils petenle.

denr its un Of5eier do Souverein Sancluetre ou do Greed Temple Myciiqse ne sotefli prtsecit ART. 32. — Les itegrts do SOnom Sos Pinmilosophee Hormttiquos no peuvent Atro eonftr5s peur une canine moindre do 150 francs paur Ic 20’ dogrt ci 2138 frsnce posr he 22’ degrt. Lee Slcats potent ou Susoerate Sanelnoise. psur choqos 171 ~. Frire rosetoot ace itegris. Is msttil ito see sanintec psor lonregtatreinnent

AnT. 21 — Aucun Stininet lie peut sire amuserS A moms que irols its set Oftelers, y cumprun be Tr III. Clsevalier Strand Common-

As’s 34) — Aocoo Cliesslier Rose-Croix lie pest tiro preosnit poor tire aitemlo dust on Sinot. sil neci bion rocommondt par Ic Chapitre ouqoel ii apportisel ci oil eo sest Seosht as ematos trots ses depuis ion tliv9tiitn so grade de Chevolter Rose-Croina. Ii dolt en ustre prtsenlein’ 5 i~csttmoc dint Socat un travail cur us su~el ms~ocnhque qul lot oers tndtqut. Eu cas d~urgcece moshivto. scsi lo Sativeroin Gmond-Msitre so sun reprtsenioei pouvent secorder name dispense

interprthte.

Pi ~miner idol prtir 05

Iter

b~



ChevalIer liese-Craix.



—013

ncrvsl - 10 Chevailer do le Telsan dOr 12. Groed Ela 543.50m,hinloie 12 Chevalter do Trlsisgie II Chovolier do lArebe S~crthc • 14. Chevalier its Ia Votte Seerte : 15. ~bova5ter do iltpte 16 Chevehiner its Itrecohom . 17 Chevoller it’Orleol , It

~

BitO3)

‘s.madx54 pue.zsj 9~ ~ etOeIhlaA,11i13 ea~ j~d anb1ql.1eo9Iq C053) ‘3aejitwa.1 719 aiqe.11309~ 53 ‘abitoeqep 501 554

-ehulWps.l

1503t013t15l cap leetoew 61 ‘eceihechiol eat liulsad 001.1059l.L 5i II~P ta 5a5t0.1sd9Jd ‘aSeiletag 53) lBS hJ9iili -BaAtlta.iy et COp93)e5tP~e0 i~o eSuOqo II eauinojd9 0931 501559.1131 54 3100,19 9’j ~Cli6l5,1tCap aeeilsbCaS 931 50551535,1 i~ a31 is teitti ‘0105.005 BOp alsepsedesAles S3 031 13iijelft 155 altmtt.5456 I’~ j0lt~lV,h Sit 6800 ~ sioled ~i .i~54Od 931 950541 10~ II ~ ~ ~tiSt.i13ttts eh5a68ai5135~ 5931 79 uohtethiCs5~.) 03 931 oatp.1eS 9j iea .~n9ho4Q’1 013A ep Bas steewapoew ClinOkap 55 5lih0i~ -6805 e5~ lestl9iOBue.1l ~Il eau0e~e1 091 IinIC 913140,3 ap is atttallC b.C ISIlliJO anbeql 9011 01 13 iUaltll.C t~ . lip 5.1iniolsAJasues Ia ana5p.1s9 ~9t ie0~ O~ ~ 05 93) nafle.1t

osalietiuse 19

‘0iy,l op won Ito 1.111961554 ‘91 3151 O1ttt00l9J9~) ‘~31 ~‘ll~i13s’1 5tieA5J~ Cap 9sa.1o~ ci ap is cjdwaj~ 53) Jli95.i9~xa,5 93) iospeediin.s e~.iadx54 ca-i a1eenl63sa~q 93) cs~ao C55 0001 Op 95411130 350 JOlteiidsSki.’1

1omu sit uotieosiqa.p 90093 555 BelOw etc slake tOaslap saSa’~ es-i — ii 10040J7 CS31 9i9.in§C it1 7 at.iodde.1 50 ISA 95 71103 COOp 07.1ad554 593 9111006 .1liO,1t.1t11 5J9.id 93

591 •‘

00 3)0.31 51363) 93 05165 liOOAliOii 9 9759535469 9179 essumod )ep~puss 53 ‘nOhle7nepI eon op sitS 054 s9~qe.1u&s3 5170.iSt 935 6.15181 cloCi 18 79pj3)lioa 95 .555 atyobsa sy..dt,ob 071tJ 9.579 ~od sit isnbencolem 159w130055c ‘06 “1 Slpna.1d5151 mod 95qeCeodclpoj 001555.nsst.I ep13seod 50 11.0 ehncawoe 5159t5119.p eea.SOlit ~P 9Uhi~~ib 95 31.6 18 91110.5 5 ‘(sslow 931 0313 sloe in hh.ob 555068 9) esloAgi ‘0004 nejaBs5old Olin CU 55,B e9tin7eq5OJdgJ.JI 5.1Is6868 93) 79 501151 500 135 635 909 71,90 3~~c eo2Otulso.mj 41195.93) toad it ,io~t -ndsu 131 155,5 R 91od9.5d 5~ 5115568031 18 soresajoed ‘51n555300 931 0911 ‘slg ‘ewau~.sd ‘56800 093 tu6flbIpm~I 53155109p 9951,31 913p993.sd .5.174 ih~l’ 055t55t501 6705J — 21 ~ay tsniate ‘settew seo51sej tuliOg 931 tOh9A9.s ‘.1aieleet d,p StunS 10.L 979,31 neehot 03 iiitpuad gIbe e 7 tool 09J~4J

ART. 2S. — LAssemblte priucipsle des Smote es Iieot vcrC le 21 mere. A l’tqsmnoee its prictemps. As’s 20 — Citaque Stost eci sass Is dirosilon don Trio ill Ch~nailer Grand Consnseodour 555151,5 dun TrOc fleets Cheve-



II— —

•ttlOiO 00 etC 1130.15 litOpli9d canes -itos ec asAed ~ jolc8na.s ~~ep busty 61li 15163) 5168311 9.1qinOliit 750J

05 ‘3.5131500

9.sMsp anbeles used e.mIel1185013 oh0.ls&minS no a~td e1o-~ amlboq) ‘9.1735313 93 .1liod ssue.i$ os i9 uo~a8edusOtJ 91 1usd 68115.55 813 htoo.iddy,i mod C555.55 80 aq eJpishoiO Osewoc ion mcd sysgIsol ~S9 iitea05d en sanbjgoqw.bs sg~hp sal — ‘~ ,eoy e.15005511U3 ulalo&lso2 ~ 561~h~l~ 9115068 15 1803) 5501,55 53) OP 9113 755.531 50 e7.aOdlOOS mw~9Ih0io,1 •55 1363j3U7 550 neod 9681001 ‘910k 18 at13tiboe egade 5h~I Os 00j30j51335.’i — 9t ISV •5015013151.l Op s.s05 sglSe.1tlieS 550555,195 0531 18 e9flb15u065561 018.1155 59p oshheIshA ig ted .2 135519 ‘05l54p h~ glIlejelO ap oadlsnh.1d ISO 9.116.51001 so1eoajo.sd suli.p slhl.iOXO,t jod .2 s7uo.1usOOqC13p Uo59Is 955 .1Od 4 .1u9p.sad ce subeli-suoud isp ess11sAes~.id s9 eOe11eflb ejIo.lp ,o.1 -.-.~1313 •.Lsy 9flbJsuOiOlO gttisab 05 700eCISqtt13 ‘iahelia.1u19 55 ~ 531 5555195.1OkltOO lip tUtstw13 owySd~p en .sap~esed 1303) elualp13qo,5 531 so~554.9JiieN auinieL — p13 joy 65354 lip ~e.i ~ 753.5o79J135g 05 55155015 i9llccnt 9.159 tI~P 553101t101 s7noJ~ 59~o.5q5 9.119 7oaAli~ S5055p 560 •.1s5ue.547~3 .1Isad ~.medgp s9guojoad asoonqe aidmuaxo .1ed •.saISaiyj 93) uolsoJ13qhS31p med 9g~tteuea ossaNinp 068 054 9.1710W ap 03)0.50 no 94aj9 5111 ‘e3unm idat e4.ide ~~sodoouiedme~j el .ifllit 55C y sou0edmo~ •p opod ne odsu 5~19 slew bnis sqida sinssd ii eaujatOOs9s 5950ttil00505 n9~ snlb~e ~ 17u9.idthV nn.nba~oi — ‘95 Any

5001

‘nollOhpOJ op onisd l.1307e8j3q0 799 051179t1300 9779S 93) IsomOsiod 91 J9l139iy,l 931 55515159P ~5O 55910951.ie5iiOl agAcd 79 99113 9hS900u0 00135t5h10a cusp 9054681 in5 o9o’j oslip 35555 9.iqseoue snoJ~ — g~ jinly

-06102 5136.155.005 lip 63934903 sag rneoo gqo~ 9obglsAW aidmoL poe.4) lip Osehp9Wiilh aejlltph.iliI ci enol suns ‘y.inMap e913 150 .213 Isp e9.5lldOiS9 18 ‘9.589p .3)13 00 .5 Op ‘5585fl59 : ssscejo xoop its 01313A3P s3ol~J’9tO35 e.19155A5q) OP •9~tld9l2) 101 —‘813 ‘~6V

IJIOUS

•1W ‘~iiq~B 1~ t131i4 935 lOfl6A5ss~) ‘9 551t51d3 ainuqog ‘~ om 1300? 9436ff’9 t 4503.154 91135513 9 5 iOJ0tiP OJSIW’t in 1501L7li5 501 5O~ e4J)745ll.~) 595 .ttd tg.i9jieOQ 09.585131 191 — 05 veBY

1!

I’-)

K/i

mm z mm

(ti

H

z

ri

ri

H

IN,

z

5

(ti

z

0

(ti

0

ri

ri

U

ri z z ri

0

C-)

ri ri

z ri

z

-C-) 0

z

00

K/i 13—)

~0

(14

(14 (14

0 z

(14 >1

(9 i14 (14 (14 z z 0 (9C-) z

-4

z ‘et~

~

~

i4 —

k

0 (4

d

‘2

8

Sebhinse Sage dee Pyremides; SO. SobliloE Phlieaopbss do isuite. thrsee; SI. Soblisos Titan dn Coocoso; 62, Sags do Labyrinths; 133, ChevalIer do Pbmnte ; 54. Ssbllme Scalds, ilS. Sobltme DoeSour Orpblqoe 55. Pnnmlfo do Cedmie 57. SublIme Nags 58. Prince Orebmlne: Si. Grssd Ponlife dOygle; 88. SubIbis Geedies doe Irots tone; 81. Sublime Philmepho Isoennit; 62. Sublime Ssge itElenein ; 83. Sobllme Ksvti ; 84 Sege do Mhlbeomi 53 Pesrlarehe Grand Instellateor : gg Patrtarsho Grand ConOtcroteor 57. Pserisrebo Grend Eulogleto ; 88. Patrlsrebo do it Vumiet ; 69 Chevalier do l~ Tslssn dOin 78. Peirlarebs des T’Isnicpbirec 73. PatrIarchs doe Vedee Seen, m 72. SublIme Meltee do Ia Sageme; 73. DosSour its Foil Sacri; 74. SublIme Malire do Slabs; 75. ChevalIer do Ia Chatro Lybique e 78. Pairlerebe d[eIs ; 77. Ssbllms ChevalIer Tbtosnphe ; 75, Grand Ponitfe do is Tbtbcids 79, Chevalier dim Saitch rodouteble 88 Sobilois Elo do Sonctoatre , 54). Petrlorche de MemphIs; 82 Greed Ems do Temple do Itidgord : 88. SublIme Chevalier its Is VolIte d’Oddy t 54. Docteur doe Icetlo; 88 Sobllme MaItre do lAnneco Issntnese 86 PoellIr do Staple; 87 SublIme PrAnce do Ia 5la~otnerlo ; 88 Grand Em do Ia Cour Soerte; 88. istri atehe do I. Ciii Myeilqno 98. PatrIarchs Sobtime MaItre dn i~,rend-(Eovre.

Aar. 35. — L’Aosemhltle prIncipals des Granda Consolls so lienS so moment nit event l’nntrte do Soleti deem So Biller, is 21 mere, so moment mite a ilso is fits do i’Eqisintae dii prielomps on l’isnnaeor dii renenveflement do Ia Nature. ties usem• bIte past tgolomeni ovots lIeu so moment so no pen avant t’eoti’to do Soloil dens Is Balance vera to 23 soptembre. Ant’s 138- — Chaque Graud Conoell eat pisct eons is dirocilnum don Sublime Dal, reprtsenisni Osirts, d~dn premier Slytie’ gegue reprtsentant Strapta it din second Myotegngus ropt’S. toniant Horns. Axir 37. — Lea degrin do Grand Cessall no poovant Airs confirm psite’ Un. comme motedre ds 268 france pour to 713’ St dqrnloi’ degrt do Grand Consintolse at 308 france pour to 98’ 05 dernter degri do Grond Censell Lea Greed, Consuls patent an SoovoretO Smeciosirs, ponr ebaque SublIme Frire rocsvoltt ow degris. is pitbili do cat sommes pans i’snrogbstrs. macisO 18 psienie.

0

,~,

in-

U U(4~ (4..., -u INN ON i-i

-u

- (4

sl.a

i--i

0 (4~

~

d A 0- I-a i-I ‘(-I

0~0 -d i-i

~ 0



C-,

(40

DttpOCItiOiis G6u6?eies AnT 53. — Leo prAildenie effictets doe Logee ChepitrOc 56nets- Grands Connolis ant pest’ devotr do faire etrictOisiOlli obnervot’ lee Staiste do born Corpo at len Csneilinstionn Stalotegiotrooc. liiglemecte at Edlin dim Soovereili SancSoslt’O doe Pr. Pa. ertershes Grenda CentorvstOot9 do RIte. An’s 39. — Lee psovotre 03 prIvIligee den divora Corps do Rite isut eeoc tiabile depris Is Peisote its chaSlini solon Ia CsnstltutiOli at lee tttglemeoic dii Temple Mymitiqos no dii Soit‘sorelO Sauinctiialt’0. AR’s. 413. — Lee dtvere Corps do Otto (Logs tChapitro, ci forts Stece. dons Grand Cosneititspemivesi Sirs Grand-Maitre constititmi oetsleinnee aettorleeticO Sosserate Gintral so do mine Gread ReprtienSenl cc dune Patenie tuisoset do Sonvorain Seactostrs.

WOY4MTJLB DI! MITE

Ass?. 41. — Torn niembie dii Rite do Itomphle’ttiOraIm qul. poise on motIf qoelesotlOs. miors ocpusloA do is Logo den Maltese’ Ms4)nne done SI eel menebro sora igelemont exclOn do bUs lee OUtrOl Cnrpe do 11114. An’s. 42. — tine Logo on Chapiere, Sinsi so Grend Conesit peoveni SIre oils on som5iOil no dm50515. at lose Peleolo rtva’ quie; I’ En can do dioobtleesltso & l’o0tOritt its Souveroin. Grand-M5ISIO Giotral no do con Grand Repl’t500S55l. so do Soooorailt SenetoatrO 04) ito Temple MysSiqoc; 2’ En ennirevenalit 13 is Conettlisilon si ass ttigleinnoeSt gSnirsit~ do l’Ordro. ART. 43. — Teot mmiisibt’O do Rite its MemphleMt5reIoi Ipil vinito us Corps Airangs? dn Rite eel SonS do prinonter 10 dIpitenso itis grade quit posaido signi aS scotiA per Is Snovorain GrandIteltro General’

A Ia gloire do SubItIslO ArnlmltertO des Atondea. ai~ aem do Sonvorsill Ssnotseiii do lOedro Mapoisslque Orteotsl do JIlts Austin at Primitif its MemPhls~MIit6lUl pnur Ia F;oncc 01 505 dipendances. Saint ant’t051S1el points des TrisOgle. Reapsot & ros’drei

332

LA FR4NC-MA~ONNERIE EGYPTIENNE DR MEMPHIS-MIS RAIM

.\ou~.~eplet~b. ~ I

MESSAGE DU GR4ND H1~ROPHANTE GUERINO TROILO

ORDO MI CHAt)

I

ADOIII-IIRAM

liii ItT tflI~ ~‘tIt’~ CrZIIIS Sn,~ Lusirts Cttlc Ill aqsurcr,, It inujilerir sii~ au’~ it cs.; ‘linat ri ~t di~ g.;lII..;llsrll I ‘run IZ’k t uhItr ent~ ring’ Ic~ Crg,, iii Ii,,, ut tic I;, tllt’tILt-tirt ~ It rU.,nt,,r RN

I.,,,. I qutII~. in dint etudirt tt~ n,tdjltr at it Ut tr it,’ er— I,, pris~rln ,,‘cr !e Irsir tie ‘i. or p.1—ser I )rvel >pptr wAre ‘~I,n ~jiii,IucI (1 IflI~flhI I, ~ttI I lint dry I oI,Jct 1,rnuord,aI. Ii, tin all ,Itv. ‘‘‘‘~ N~ acrg,rd,mi ~ tint Ir11)R~fl.ittccvXagtrtt — ILL Q~tt Oia’trkI 1k- ii..; ~ctiviIr’.C,i~’ labtlfl.~ U hi,,;. ,t. usW .,ig~ ,Iu t- i I~ j,r~t~dL ts’flLl i— ~cmaI —rr itIt qurkgx:mnieii&la’ Io.tdc Re’i1sen ii. ii .~,,i ,l& a ~.iuudr~ —erv~ItellwIM le’ d2vvr ~.t,—,k, ii’ AI,r~r.’t n,tre~dt.~gr dv k.sz .ksdopp. ~ ~ ~i~t ~ iC~ti-nrrn,~, ‘~ tii, u~ t~riit4iaenr C~ntal Ale. I~(~)jd~ ~, et de av1rt~. L~ites, nn .;pp~.rt~ Zt~blir ~ in - ~ i~Jitt=— r.Ol1~ en ~ttrh d —

s~

ORGANE oPPicta ORIENTAL DU RETE ANCIIN El PEUIITIF DE

DE L ORDRE MAC

t t

S

A. L. GL. D.~S. A. .0 .M .1 ~.

~

C4~..I

A~. ~m t ~

j.. HALLING~R d. P..~... ~ ~..fl.,

i.* ~ •1 Pan.

d.~ S,~p Con. I~i: ~o R~. Ant.. d. MenpI..,.H..,..o~

2

Un Message de T:. III:. F.; TROILO, Grand fli~rophante C OfltTflj I,flcr,,ot,vna! d.’ i/nnphus—.l~ isrcuin, Jr. I,,r, a at ti,,,,, 5Orf(’ SirnwIlI, aSr~u~ far I, T lIP F. 7rodo ii Ions ks rn-ps Su A,I.

~.OL’ E1< UN

~AXCTV’dRE

)1

Sc

in,ps.rtat,t ,ncs—

~.u~~aan (ianil

ALl,: 4LLX

I I~rt~phant~

~ciam

Grai~d Mnitr~ I ii,v~i~~I

SUPREME CE’~ElL MA~ONNl~t £ lNTEI~XA’f1()\AL I)L lUTE SaJ.

Sw.

%ul’.

Message: tiia,rts ile amti~ \~,ier, Hmt~ r.~j~ii,h, ~ur In •tarfai.e dii a)u.nd.~. (!d,bcrern ~I l~U~Ufli UM’fllbk par lfnterm~d,.~rv d.~• ~e $upr~m C~ii~,I ~lahut.. ~int dv ‘mitiijtv ~tnre vux k. d,2 itrt n~, ,hai~ ct dun.r taus k~ Enfaiit,. dt~ ~a \ci~e

t~$nwi~~&.i1t 2~)SI ~Il1c~

uti grand rnWl~r ~. n..1r~ Ordt0

Rue. igla, aura unc

,Uljn,rtallk ~:>,hI~>~

tii~iqu~. Ctu~ A n.bkY.~ ~lam~’r~ une’ Aut,n,rt. ilCjiija tnt Yore Sa:j,renie C,mscil ~illV11~fltltlfl.UeS~ Itia

rat J.t~c.ph Garibaldi. d~ ~aaa~isdi~pute~ et d•in Jutwabh~, ego~smes ~ ~mtr~ N~ple.. ~ lEg~pze. affaiNirent b ltss~n.-~ ~uI~i~m~ d.t flout Rite par Re sch,’4nt h. d~ ~.,.rn )UttAln.Illul, pour Ia ~ hns, dvpui~ ~Uc j.~ru~cieus~ ~t di..sith~int~ Isihargk et g,fi~c

cli. liorre

~

sow. .~a bmw das qu~ h~ Iti~ai~e2

Rii.~ An~arn d Pnmitif de ~.kmphi~ ~t (7.41 nile XTCfl.Ufl j)r~

d~ hmi,

kgr.5s

1~iC pour wit. ~1!1C It

c~inI,!:r. :u’>*i,~

de 1~hdr..

~•rIw-a~’.mjirrhcn~i.in

.u~1{t~oph4ue

~-I

i.e qui”-onccrne

4 d~ Ra~s A.,c~ens

,ntauvenante Con.

m.d r&lu,ts i 33~ r’ hi

I~1I~ — T01,ER )\(Ji — )‘ERITI~

du ~

a raterfl,’iv, lulls err.elk qn~’ii.,<

alit

I~1TE

GkA’~I) OI~iENT I)’~NGENTINE

ALL

ti— Ira

li

~

MEMPHIS-MISRAIM

F

333

vt1,r1Lalfl~~

pm~

k

>

a

~1 334

MESSAGE DU GRAND HEEROPHANTE GUERINO TROILO

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

• rnttilleIlT~ ~ t,I~ni;quc. at t i .~lt’,,t lit qtr~ iiat hit !ar,n,g CIC J Pn,ssant Suj~r~iiie. 41t1 hilT •tflllijtlcr iCilt .lcItgflhliafl. qIhillil tlllll))i tilt • ruir~a ituls ii,ahit pour It’. barn. z,lt.r’Is L ‘rdre Lii it p.m cogrccrne les Rjtgicts LIC~ divers gra.,t~ ik iloivt it dru urnIdIrnies cm, t,ti~ k-s Suurrflli)S $Aflt:tua,rCs di., Rite. Is tlozveng t-nn%crtcr k. ~.naIi~s habl~es par kurs f,,,,dau~urs En ti diitant 1e~ R,tuds .de M~niphms el c~uX (k en Un seul toUti± Porigmnaire C! printit- pureac. ions Its wscigncmehims d’ardne social .I, phito.~ophmque de a Ma~onu~rg~ jfla~iin~ ,iju,~t f,~I~Je.v~,gt coa1s~.rvi.s Et ~in~mroot. I~ ii l1St &utcr,que dv loire R,w &ant on,ervCi. ii pouna afilnhler. Mei. rdl,A)fl, qu

;a, .i.imquc. A mon avis, notre Ritv V~n~r~ dolt on~rvef

u Ics jAw cortIraIc-~ rtlatgrntc ilirniti,. Ii.- aic des vnnr, ptwr (4~It ilirt- Ciiitstil ‘41

lint—

dlt-I;herai,uuih (Pt ii ni rc..Uilt- tic ,r~’eu~ b~n~f~c&s, tant pour l~ gloire de l~Ordre a pitt r cclIt de I Humajicte Et ~t I•hcu.. is,— ilS~tliIn q..~ Vt! notr~ wiips. alors qu.~ d.~ ti,r~ .mgt-’ tie rcaczion deipoliquc sapprochetil pa ullllcrents hor,-~ons dr IUn,v.er a mn,a.ytu wre~ Ie~ Lcb~t~ hun~a,n~s jv su,uha,r~ ~ciw. glen, u ave~ ardi-ur quune parlaiti- — CUiflQIetc iii,,,, ratenielle d, rouw~ les Ohtdert. ~ et do ,,u~ k~ Rat~s Mai~ •. smm hi n,ov~n ~ ~r susceptabk de b~ha)vr C~ 11aa~c~ e I~i,icr Cli un~ scuJe for~ e~ en uti ~ul pouvoir ii, I~s Enfanu de I~ Veuvet ALL ALE. ALL tilt t e,. eli %VS

Iv~ ~

t~f1~uqu~ absr~lu~s d~_ Institution M:a1iIlqu~, sans adopt~i-. asrnnialer ou~opie? daer~ iristttudons smalaires.qur ne soient pas r2g~~uu~en,ent ma~onnIques: matS ~ pouna CuI!rV~

33 97-~: VS Gr~un.I H,~rt ph~nri dt LOrdre ~‘.tus. Gr

NOTRE CONVENT LE CON’~tNI’ INTERNAi!O\AL Ut LORR)RE MAC liE \t1IlS-~tITSRM~I. TE.YU EN LA VALLEE-IW BRUXELLfl~ UL 8 AC 14 AOLi’ 1934 1W L’E. \<. ‘~ REORGAXt~E LES ACTtVITE~ DF NO IRE l~1TE ~UR TOUTS LA ~:RFAcI~ DL GI OKE L A REUNI7 DES FFF. DE~ I)EL’X RIL\IISI~HERE~ DANS L~ ArvEC’rcE~x IRAVAB IRATERNEL AlL ~IL ALL..

Lc rnoisd~o,,i 7934 dc I’1~

se,o •IIa~qp;

~hcui 4,,,it

~bS

/ilt

last

-

Pour Ia pr~uut.rc 1,

—dir i



)rar-ailio,,t. r,i

I)

t’

a,ti~tw ~fl

Fat Sacn Jr rOrdr.r~ railu u,4 par dis smuts de toittcs )=~s~Votions .1LL.ALL-4UL It

1or,

1)

pb~t 5k bui, ,n,lh k4(’rn?frt~s /‘vl,r ~c r~udrc

a flair, Oft~i/

St pi,Lc lu ,aiorh’dis (rauht 5I’~lIfl

Ii

ftc ,;;,ds dc Ia lta( -Eqvpttcitia- s,- situ? rtun Cl, flit ( as: tnt rtt~tionjd in,, it, i nap’, iflhiSi ift~, ~,ti,id~ dici±c lb ra OrqOlfl$dflitli l,Itflttuna d1t Ru Ua~ • hiIc’npl;as— lisroi3n - sni Is~tgh lo surlac.. d4 i~ £crrc. dons u,r mi Parr firnara Inquc a discip~hzi grompoz.~ cii is fuisceun lout, Fes Pita so,, rs spsr,~in fl~r d. I~V,-dr,

mIt

a loW ks FFF’. d.~ lofts k~pays d~ Iii~ i,lleb~,rnlwgr a ret Asstscs RlG(

b.c Conycat Internat,i,nal

des Ortires NEat ~‘esr ouv-t~rI l~ ~r&i SS.uOf dernier eu Ia ValI&dc flrU\ei1~s all uouve~u~TempIe d. Memphis M~raini~ ~ H). vue-dAn~Ieterre La Rei~p.~. Loge-Mere ~ LeR4)is~pks d~~bagir~ ~ a offmiieI’,me,.t re.~, ~e IdC’~u~ ~lra:,. gers e~ ~u le privilege deiitendr~ u~niagmii~pi Mrn: dArch:sur Ie~ ~4yst~resEg)ptieng. dCi a notre Tr. In’.-. FA Dr Hans Grut~r; 3Y.

mk Memphis et de ~m~m

1~6-



335

97~ . de ~ Vail de Nice (BtAtv.e) - Gr Tr~sorier = te Tr III F Le~ Jours swvants. Jes d,,er5es d~1~-.z~tgons pri- P’rnbaui.. 33 97 , de Br;,’~elles (Rclgtquc) refit Unlai.¶ entry cites r:1 Iv vendred, 10 aQ,1. (.r ~I ,jy- t.xri. ones = It 0, ‘I., III F.- Gcorgct flog~ de I.ag~~ze. 33~ r ), Ilin. . i3 9= li N. ‘C - Souv Or du Rite pr,iir a irrniccd+, ia C ‘~ = k P Iii ~ Suisg,,., oi~vr~.t h-s rra’~ux onfidtiit~ds ds~ r.tI,~l-H,r~ ri,. 33. ~Z’ d.- Labor, S~prem~ Consed Intcrn~tionai de I’Ordre, a~ deg-re du RiLe. Les a;,lr.~ t).gni~atrcs p~rmanent~ 4xow~ique dii S11. ‘I oucs ks P~ct.sanc~s ~Yarker conswu&s par ~ C~t’i~i.il du Inmerruarional de ‘Ordre scront de wphaimt~ Pess..,a, John e~ Th~odore des decms’ons Convent d~ Chane~ r.~guii&es ~maneesdes Grands Hie- ~ignt~s uIii.r,~urerneiu. Vow,VAutriche le reswn~ et Reus~. etalent rep~sent&s au Convenc. En oune, Le Danemark, le Chdi, l~s pa~ comprenant des De1egu~s Extraordrnai- quc du Nord pow-ran! posru~er les sieges vac~n1s res s~t~tent iatt represenfer & Litre consu!t~tif. d~s quils ~ront e~i ordre avec les conditions iiApr~s avoi? v~ifid les pouvoirs &nts de tous tuelks ampo~es jar Ic Conve,~it i~ tous~ ies Soules delegues presents It Tr ‘. In.-. F. Rage de ,erains S~nctuaire~ du Rite Lagreze. Pr&sid~-nt du Convent - donna Jec~ure. i.e Con’ent titrfie Ia Charie d~!ivr~e au~ devarn tous Jes FFF: debout et ~ PO~dre, du 1FF . reguIie~s du Rave qu~ ont r&emm~nt ~t~Message eman~ du Souv GrY Hi~rophante, bit .~n Frauice et ~n Suisse Re Sou~ Sanctu~ire Ic Tr:. III FJ GueZino T?o~lo, Souvemin franco-heIv~tique de I’Ordre. Or: M Onuv~sel dii Rite Il danna aljssi conLe Convent raeitie e~fis~ Its Chartes ~t Pounaiss~nc~ au Convent du t~I~gr~mme sua~ant: ~oirs de cettains FFF iso1~s et d4sagne les Rowtia de So,Ua Fi — He’mcnos Grwu~e 9ouv. Sar2ct:. auxquel~ us seroi~t r~tt.aches. O~a,i:e Argeivi.na Gran We,ofante xafwla,i Co,i- Pui~ les tra~aux adm,n,st?atifs dii Convent sont gr~su oug~..amis~ ex~ta labor y union fa....Iia masuspeiidus sarnea £s,dsn los RilaS. .(s.) TROILO. I.e Convent organisa alors p1usieur~ Teiiues Ce salut affectueux de notre CheL Inteniai?~ r~iuelIes sp~ciales et soIem~elJes aim 66, 87, 8&. n~t et de nos FFP amkacamsfut i,vement - 89 et 9fr degr& ety donna Ilnit.at,on CompR~k appr&i~ et fut saiu~ dune. d,~~eri~ Ac Ia Ma~: E~yptiennea ceTtains FFF. de med’a1I~gresse -Il en jut de. m&~e du t~iijiamme rfle. du Tr. ID; F:1 S5a’Ruag. - 3Y•. 96 . • A ia repnse des travatnc adm,nistratafs, Re ConMX dii So,~v~ Sanct. du Danemark. -ent d&idaLe Convent d&ida d’adopt~ les Graxxdes I) De fixer d~finitivemei~t-~ 99 ici. degres d.~ Constitutions du Rne ~tabbes‘par Ia Puissance a M~y Egyptieirne, ifl~g~Iem~it r~du~ts ~ 33 Sup4me de NapRes sous Ia Gr. Ma,trise du ar a Puis~anc~ Suprbzie de Naples F Pes~,na, eti y appoitant diverses modihcat~ons rituelles qi~i scront r~sum4es pIus loin ii 2) De fi,,er 90 degres les grades de travail ~rr~ta ~ussut~,t13 constiFibon d~fhijtive du Su- ct dilnitlatlon; de r~serve~ les degT& 91 k 99au~ prr~i Conseci lnternatrnnal de lOrdre ci ~Jit dignit~s adminastrat~ves de I’Ordre not~mmenz; le 99’ degre au Gr...: Hi~r.. rnv~ le ses dmgnita.res p~rm~n~ts. Souv Gr.. Hi~i:. Inv. = IeTr P1. F.. 98’ au Souv.. Gr. Hierophante Uuiv~r5eI du Rite; le 97’ aux meinbies d~ SixprQ Cons Or-lam, 33’:. 99:. Intern’ du Rite,. le 96k’. auz Souv., G~ Grand H~.rophante du Rite, Souverain Gi-and Nat’onaux du Rite; 4 95 . au~ ~~bre~ M.~itre Universel de l’Ordre etPr~siderit du Su- M des diver~ Sony.’ Sanctiia~res Natio~au~ de prime Con~eiI International deI’Ordre = le Tr lIP F . Guermrio ?rotlo. 33~. 98’ de Rosa- lOrdre no Argenttn~) 3) De pratiquer Or Hi4rophan~e Adjorn~. Substitut Grand’ a) ~ Symbohayc ).4a,t,e Unaversel = le Ti hR .. F. Geotges Aux degr~-~ I ~ 3 libremern, sdon iv vtzu des Bog~ de Lagr~ze, 33”. 97, . de P~r~s (France). Atebers = ie Riiuel de Memphs-M~ss-aim. celui de Memphis ou cclui de Misrafm. Gr S~cr: -Cr Qianci de ~‘Ordn± = Ti-,~ - Ifi F: Jean MaI’rnger. 33 A 97C: de 5) Mo~.~ Philosophw~e. Bnsxehies (BeIgcq~~e)~ Gr:. Sea: Adjoint = A, 4 - degr~ (Maitre Secret). le RIIUd de ~e Tr.’. [112, F. ?ed~o Eer~etche. 3~3~ ?t4Cmph3~, adapt~ ~ l’Eds~isme. 97~ t de Monrevid& (Un±guay); Or:. OniDu 5’-.- au 33 degr~, Ic Rituel &ossais teur-Ministre d’EtAt = Ic Tr;. Ilt.. F:. Victor anc. etac. B1rn~chard, 33• . ~ dcParis (Pr~iice) G~. eJ Al ~ . HermdtisVa: Mardchal, O~-~rem Adjoant = k Tr~ In:. F.. Aw degres 34 ~ 63, 67 ~ 86, I~ Rite Ovient~ Dr Jose Canedo, 33’!. 97~. ide Godiabaznba d.~ Misraim.

157

336

LA FPANC-MA~DNNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-M]SEAIM

is iir-,)rt 66 Ir lJ~y iiThrjThil l/iii s/c ictits iii /cceit. i/is //‘P: s-is flcei dssris liZ il/I ?~t ii cAl I~ Ill-Aiclii ut cli, kihr ilc ~It,raiii, I Ari,iiT.i Ar lii-rntsi qii Un is las cit itn s aisis frau I iii ii. tics ici hitiit I.e (.iiiii Ciii .iii5ii5Tt hip. R.’ITt,tI. huh Ill—it I i)tc5tCt. sit Id I - ‘cc i iT fi 5 ,-:c tic ipacssiTrr Ii 4clgik’iTiriisn dv’ slrgrt nia.i pr iTisiltl I vs.
APPENDICE IV

‘4T\

hi-v

qssaii? a,i Rihn, I Sic cc ie qno’tii i/C

CIRCULAIRE DE CONSTANT CHEVILLON La circulaire,

mars 1936 n, par Constant Chevillon, grand maitre g~n&al du Souverain Sancruaire du rite de Memphis-Misraim pour la France et ses d~pendances, er HenriCharles Dupont, grand chancelier et grand administrareur, est un texte capital, difficrie ~ trouver. C’esr avec joie que nous reproduisons ici l’exemplaire que Constant Chevillon adressa ~Rena Chambellant, le 29 juin 1936, et que celui avait bien voulu, en 1988, nous auroriser ~ reproduire, avec Ia lerrre, instructive elle aussi, que Chevillon lui envoya de Paris, dans le m~me courtier. 1C~

rsyufis r riinfi Vs Si hit SPit. .1 ti/at Iainocil. c/s I i,istC,v N

158

donn& au Z~nirh de Paris, Ic

CIRCULAIRE DE CONSTANT CHEVILLON

338

LA FPANC-MA~DNNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

339

A.’. IJ.. T.. 0.’. A.’. G.. U. I - i-

——

—.



-

-

-- —

i: — —l

-t

-i

-

•~-

6~



v



Ordre Mcis:. Anc.~ et Prim cfe Me-mphiL-MisraTm Souv:, Sanct;’., pour Ia France et sei D~e~dwices-’

-

--

i

~

4

Salixt sx~rdous [es~aints du~ Tvia g{e

-

Respect ~ I’Ordre ~Aci

It,

-~

It -~

-

-

e§I~ It-04
-0

4:

0 j( A-.:3uit~~-

~

~,

-ICi~~

i--

,4~

~

IQUS- 1-ES MAqONS~~ .tQUI LIRONT FES PR~SENTEST

A J~-s

-

-~

~ FQRCE

TPU[SSANCE

SAGESSE

-

4At~~ ~

4#l.~oL~L

1-c

2. 5L,t~~

~

~04”

i

ii

~

- -

/,

It

0

-

‘4’.

ttu~

i.’~

-

-

AL

or

‘~o-..s~

J~s~

-

• bid
-, j~,Ld.44t ,~1Tcc#~tcE2~ii~

Ci -~

.0/1<



-

~

p~

-Inq-A~

/

2I,9d.j6~

-

.

4 t994-(

‘~

~

-~

Y”S 4<,t

-

It’ c

Itt~<~~It

~It4~

~~~-

4~~’! ~

4T s-

0~A’

,-t.

~It 4

IC - -i

~~-.

~



,>~

TRftS(I

4<~ 0t>tt

-v

--

z a ~-1

z

U H H

z a U

a

S U

CO

a z z

zz a U,

U

z

I.

343

CIRCULAIRE DE CONSTANT CHEVILLON

342

LA ERANC~MA(ONNERlE~ ~GYPTIENNEDE MEMPHIS~M1S~~M

A la ~ & c~ ~ un Coz~r~s~ kernahioi~at- fut c~nvaqU~ k Bmx~I Ie~ j~our I~ n,oi~ d~oii~ I~4 d~iis Ie ~hut~ tile ~uni~ersdk~

et~ ~k~conclanrner ~ So?w Sn~t.~ (c~Iu~ di p~tiCUkIer) quiZ~ia.v~ieflr pas c~hU~a, r~ecann e I’a InTl mes.san~ manda ~r ~iw~d~ {~1.:..~1§~A~c~ taU~I~

Fra~c& cn~ d~1~Q~fl une~

z 0 -4 -4

U

zH H

z

0 U 0

U U

0

z z 0

z z 0

C) z

cc~

346

i~ FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE Pour &re prarique, cette bibhographie devair ~tre sommaire. On se reporrera aussi aux notes de has de page, dans le corps de l’ouvrage, qui les cornpktent. ADONHIRAM, organe officiel de 1’Ordre ma~onnique ancien et primitif

de Memphis-Misra=m, Bruxelles, janvler 1 933-aoCit-septembre 1934. AMADOU (Robeit), ~Le grand congr~s spiritualiste de juin 1908 >, L Autre Monde, n0 96, juiller 1985, pp. 26-29 et n0 97, aoiXt 1985, p. 14-17. Preface ~ Serge Cajilet, S~2r Hidronymus et La FUDOSI, Paris, Cariscript, 1986. ((Cagliostro >, LAutre Monde, n0 81, avril 1984, pp. 20-26; n0 105, avril 1986, pp. 20-25. Articles <~ Pernety (Antoine, Joseph), 1716-1796 >, et Cagliostro, fragments d’une biographie impossible », in: Dictionnaire de La franc-ma~onnerie, 2~ ~d. Paris, Presses universitaires de France, 1987; nouv. ed., id., 1998. ~ Rituel de Ia haute ma~onnerie ~gyprienne », I ‘Esprit des choses, n0 10/1 1-19/20. Cagliostro et le rituel de La ma~connerze Sgyptzenne. A7hos autour de ~X, Monsieur Philippe: Cagliostro, Marc Haven, &‘dir (avec des documents znddzts), Paris, SEPP, 1996. Article Egypte », Encyclop~’die de Iafranc-ma~onnerie, sous Ia direcuon d’Eric Saunier, Paris, Librairie g~n~rale fran~aise, 2000, pp. 244-247. ~ Entretiens avec Robert Amadou ~>, Arcana, n0 4, 1er semestre 2002, 0 5 ~ paraitre. pp. 29-38; et n Preface ~ Denis Labour& Secrets de Iafranc-ma~onnerie dgyptzenne, SaintChef, editions du Chariot d’Or, 2002. AMBELAIN (Robert) C6r~monies et rituels de La ma~onnerie symbolique, Paris, Bussi~re, 1967, 2~ ed., Paris, Robert Laffont, 1978, nouv. ~d. sous le titre franc-ma~connerze d’autrefozs, zd., 1988.

348

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIJINNE DR MEMPHIS-MISRAIM

Articles Rite de Memphis ~, Rite de Memphis-Misraim ~, “ Rite de Misraim », in Daniel Ligou, Dictionnaire universel de Ia francma9Onnerie, Paris, ~.ditsons de NavarreI~,dirions du Prisme, 1974. La franc-mafonnerie oublie’e, 1352-1688-1720, Paris, Robert Laffont, 1985. ~Extrait de 1’interview du S.. G.. M.. d’honneur Robert Arnbelain ~ l’occasion du bicentenaire », Bulletin zntSrieur n0 36, 2~ trimestre 1989. AMIABLE (Louis) er Gui EYSSE (Paul) L’tgypte ancienne et Ia franc-ma~~onnerze, ~ditions critique par Christian Lauzeray, Pasis, Guy Tr~danie1, 1988. ARCANA, Revue iiu RiteAncien etPrimitifde Memphzs-Misra~m du Grand Orient de France. Arcana arcanorumn ~>, L’Espritdes choses, n0 12, 1995, pp. 119-142. BEDARRIDE (Marc) De I’Ordre mafonnique deMisraim, 2 vol., Paris, B~nard, 1845 ; 2~ ed., en fac-sirnil& Plan-de-la-Tour, l~ditions d’aujourd’hui, 1985. BELGIQUE. Ordre May. Universel du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraim, Convent intesnarional des Rites ~gypriens, La Chaine d’Union, mai 1959. BEGUE-CLAVEL (F. T.) Histoire piteoresque de Ia franc-ma~onnerie et des soci~te~s secr?tes anciennes et modernes, Paris, Pagnerre, 1843; fac-simil~ de Ia 3~ ~d. revue avec soin et augment~e de fairs et de documents nouveaux, Paris, fd. Henri Veyrier, 1987. BESWICK (Samuel) Swedenborg Rite and the Great Masonic Leaders of the ez~hteenth cen~ tu~y, New York, Macoy Publishing & Masonic Supply Co., 1912. BIASI (Jean-Louis de) Les rites mafonnzques t~gyptze-ns, philosophie et morale, Paris, i~ditions ma~onniques de France, 2001. BOUDET (Charles-Louis) Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraim >, Les Documents ma~onniques, mai 1944, p. 205; nouv. ~d. en fac-simik, Paris, Les liditions du Dragon, 1998. BRICAUD (Jean) Notes historiques stir 1’e Rite Ancien et Przmztzfde Memphis-Misraim, Lyon, 1933; 20 ~d. compkt~e et pr~c~d& d’un averrissement de Constant Chevillon, Lyon, aux Annales iniriariques, 1938. «Le F.. John Yarker o, Le Re’vezlgnostique, n0 36, Lyon, 1913.

BIBLIOGR4PHIE SOMMAIRE

349

Le Rite de Memphis-Misrasm o, puis Le Rite de Memphis en France <, Bulletin officiel a’e l’Ordre ma~onnique oriental du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misrazm, n0~ I et 2, 1933. BULLETIN OFFICIEL de l’Ordre ma 1~onnique oriental du Rite Ancien et Primi~ifde Memphis-Misraim, paraissant aux deux Saints-Jean, sous Ia direction du grand maItre gs’ni’ral de i’Ordre, no~ 1 ~ 12, 19331938. CAILLET (Maurice) <‘Un rite ma~onnique in~dit ~ Toulouse er ~Auch en 1806 >, Socititii arche’ologique du Gers, ~ trimestre 1959, pp. 27-57. CAILLET (Serge) StIr Hze’ronymtis et Ia FUDOSI, Paris, Cariscript, 1986. Arcanes et rituels de Ia ma~onnerie e’gyptienne; Paris, Tr~danie1 1994. ~ Le rite swedenborgien au temps de Papus », I’Inittation, juillet-seprembre 2000, pp. 164-179. Articles ~ A.rnbelain >, ‘ Bricaud >, Chevillon <, D~rr~ ,>, Dupont <, Gedrer <, Lagr~ze >, in Jean-Pierre CHANTIN, Dict.ionnaire du monde relz~’ieux a~sns Ia France contemporaine, vol. 10, Les marges du christianismg, sectesn, dissidences, e’sotdrisme, Paris, Beauchesne, 2001. “ Robert AMBELAIN (1907-1997), explorareur des sciences secr~tes, L’Initiation, octobre-d~cembre 2000, pp. 227-241. Adieu ~ Albert Audiard », I’[nitiation, janvier-mars 2002, pp. 57-60. CARACCIOLO (Sebasriano) «Ancien et0Primitif is.l. n.rited. oriental de Misraim et Memphis », Cahier de Thibes, n herm~rique. Le Rite ~gyprien f~minin d’adoption >, La science L’Espritdes choses, n0 12, l99S,’~op. 25-26. <‘Rites ma~onniques ~gyptiens ~, L’Origine4 n0 2, 1995, pp. 36-40. CI-IEVILLON (Constant) En marge de Ia kgidmit~ », Bulletin officiel de l’Ordre ma~onnique oriental du Rite Ancien et Primitifde Memphis-Misraim, n0 3, pp. 25; n0 4, p. 6; n0 5, pp. 5-6. COMBES (Andr~) «Des origines du tire de Memphis ~ Ia Grande Loge des Philadeiphes, 1838-1870 >, Chroniques d’hzstoire mafonnique, IDERM, n0 34, 1985. Le rite de Memphis au x1x0 si&le >, in Symboles, sz~nes, Iangages sacre’s, pour une idmiologie de Ia franc-ma~onnerie, Actes du colloque franco-italien, Pise, Edizioni ETS, 1995.

~1

350

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

BIBLIOGRAPHIE SOMMMRE

COMPTE RENVU complet des Travaux du Congris et du Convent macon-

(G&ard) Mafonnerie Igyptienne, Rose-Croix et nla-chevalerie. Les Fils de Cagliostro, Ed. du Rocher, 1989. GILBERT (R. A.) o Chaos out of order: the rise and fall of the swedenborgian tire o, Transactions ofQuatuor Coronati Lodge, vol. 108, 1995, pp. 122-149. GIUDICELLI DE CRESSAC BAC[-IELEPJE (Jean-Pieire) Pour Ia rose rouge et Ia croix d’or, Paris, Axis Mundi, 1988. HAMJLL(J.M.) «John Yarker: Masonic charlatan? o, Ars Quatuor Coronatorum, vol. 109, 1997. HAVEN (Dr Marc) Le Maitre inconnu Cagliostro, e~tude historique et critique sur Ia haute magie, Paris, Dorbon, s. d. (1913) ; nouv. ed., Paris, Pythagore, 1932; nouv. ~d. refondue, Lyon, Paul Detain (puis Paris, DenyLivres, 1964, 1966) ; nouv. ~d. avec une pi~face de Bruno Marry, Paris, Dervy, 1995. Rituel de Ia ma~onnerie eigyptienne, annor~ par le Dr Marc Haven, er pr&. c~d~ d’une introduction de Daniel Nazir, Nice, Les Cahiers astrologiques, 1948; nouv. ad., id., 1978. HERMAN (Jacques C.) « Le rite ancien er primitifde Memphis-Misraim en Suisse : rep~res chronologiques ~, Bulletin inte’rieur, n0 39, icr trimestre 1991, pp. 33-34. HIAAZvJ, revue d~itudes symboliques et initiatiques, organe fran~ais de Ia Grande Loge Swedenborgienne de France etdu Rite National espagnol. HOWE (Ellic). «Fringe Masonry in England, 1870-85 ~, Ars Quatuor Coronatorum, vol. 85, Londres, ] 972. The Rite of Memphis in Ftance and England, 1838-70 o, Arc Quatuor Coronatorum, vol. 92, Londres, 1979. HOWE (Ellic) et MOLLER (Helmur) cTheodor Reuss: Irregular Freemasonry in Germany, 1900-23 «, Arc Quatuor Coronatorum, vol. 91, Londres, 1978. INTROV]GNE (Dr Massimo) La Magie, les nouveaux mouvements magiques, Paris, Droguet & Ardent, 1993. KEOPPEL (G&ard) Propos du Se~re’nisszme Grand MaItre G6’ze’ral Ge’rard Kloppe~ Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraim, Souv.. Sancr.. International, 1 988.

nique spiritualiste, Spiritualisme, Christianisme e~sote’rique, Magne’tisme et Sciences annexes, IVIa~onnerie spiritualiste, Paris, Librairie herm~rique, 1910; nouv. ~d. par Robert Arnadou, ~ parairre. CONSTITUTIONS et R?glements Ge’ne’raux de l’Ordre ma~onnique oriental du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraim, Souverain Sanctuaire pour la France er ses d~pendances, Lyon, 1930; nouv. ed., Lyon, 1938; fac-simil~ ap. Serge Cailler, Lafranc-matwnnerze e’gyptienne de Memphis-Misraim, Paris, Cariscript, 1988, nouv. Paris, Dervy, 2003. COOLS (Albert) Essai sur lhistoire du Rite Ancien et Primitif de Ivlemphis-Ivlisraim, h.c., 1971. CP~TA REPOA. Oder Finweyhungen in der alten geheeimen Geseliscafi der Egyptischen Priester (Berlin ?), 1770; ~d. fran~aise Crata repoa, ou initiations aux anciens mystires despr~tres d’=gypte,traduit de l’allemand, et publi~ par le F.. Ant. Bailleul, Paris, Chez Ant. Bailleul, 5821 [sc. 1821]; nouv. ~d. en fas-simik, ap. Michel Monereau, Les secrets henn~tiques de Ia franc-mafonnerie et les rites de IVlisraim et Memphis, Paris, Axis Mundi, 1989 ; id., en 2 vol., Rouvray, Les Edidons du Prieur~, 1993. DUBOIS (Henri) <~La Ma~onnerie de Memphis », La Chaine d’union, mat 1957, juiller 1957 erjuin 1958. o Quelques mots sur Memphis >, La Chaine d’union, f~vrier 1957. «Une r~surgence: Misraim o, La Chaine dunion, janvier 1959. «Vers FUnit~. Modeste contribunon ‘>, La Chaine d’union, janvier 1960. ENCAUSSE (Philippe) Papus. Le ~Balzac de l’Occultisme ~, vingt-cinq ann&s d~ccultisme occidenta4 preface de Robert Amadou, Paris, P. Belfond, 1979. FRICK (Karl) Licht und Finsternis, Gnostisch-theosophische und freimaurerischokkulte, Geheimgesellschafren bis an die Wende zum 20. Jahrhundert, Wege in die Gegenwart t II, Geschichte ihrer Lehren, Rituale und Organisationens, Graz (Aurriche), Akademische Druck-u. Verlagsansralr, 1978. FROSINI (Eduardo) Masoneria italiana e traddizione iniziatica, Pescara, Traidelli, 1911.

‘~

GALTIER

351

353

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

KONIG (Peter R.) Der kletne Theodor Reuss Reader, Hiram, 1993. LABOUR~ (Denis) De Cagliostro aux arcana arcanorum >~, L’Origine4 n0 2, 1995, pp. 20-27. Secrets de Ia franc-ma~onnerie e’gyptienne, Saint-Chef, editions du Chariot d’Or, 2002. LES’ membres composant les loges et conseils de l’Ordre ma~onnique de Misraim pour Ia France ~ Ia vallee de Paris, aux ma~ons de tous les rites, s.l.n.d. [1854] ; nouv. ~d. en fac-simil& Nimes, LacourRedivivia, 1998. MACBEAN (Reginald Gambier) Notes on the Ancient and Primitive Oriental Rite ofMemphis, R. R. Aria at the Vesanta Press, Adyar, Madras, 1927. MALLINGER (Jean) Les Rites dits ‘Egyptiens’ de la Ma~onnerie, Inconnues, n0 12, Lausanne, octobre 1956, pp. 3-25. Les origines e’gyptiennes des usages et symboles ma~onniques, Lille, F. Planquart, 1978. Des initiations antiques aux initiations modernes, Lille, F. Planquart, 1980. MARCONIS (Jacques-Etienne) Le sanctuaire de Memphis, Paris, Bruyer, 1849. Le Soleil mystique, journal de Ia ma~onnerie universelle, Paris, 1853. Le Temple mystique, revue de Iafranc-ma~onnerie, Paris, 1854-1856. Travaux complets des sublimes maitres du Grand CEuvre, Paris, chez l’auteur, 1866. ~ Le Tuileur g~1uiral de tous les rites ma~onniques connus, s.l.n.d. Le Rameau d’or d’Eleusis, Paris, chez l’auteur. MARCONIS (Jacques-Erienne) er MOU’TTET (E. N.) L‘Hiecrophante, de’veloppement complet des myst?res ma~onniques, Paris, Morel, 1839. IVLkRIEL (Pietre) Rituels des socidte’s secri~tes, Paris, La Colombe, 1961. Dictionnaire des socie’te’s secr?tes en Occident, Paris, Culture, Art, Loisirs, 1971. Les authentiquesfils de Ia lumii~re, Paris, Le Courtier du Livre, 1973. Rituels et initiations des socieiteis secr?tes, Paris, Maine, 1974. MARTY (Bruno) Le comte de Cagliostro, Exposition~ 27 mai 11juin 1989, Les Baux de

Provence, Les Amis du Prince noir, 1989. «Cagliostro et Franciscus Eques a Capite Galeato ‘, LesAmitie’s spintuelles, n0 112, ocrobre 1977, pp. 7-11. MOELLER (Helmur) Merlin Peregrinus Vom Untergrund des AbendIandes, Snde, Wiirsburg, 1966, MOLLIER (Pierre) o La r~union du rite de Memphis au Grand Orient de Fiance o, Arcana, n0 1, 1999, pp. 1-25. « De la ma~onnerie symbolique ~ Ia R~publique universelle: le Rapport du Pr~fet de Police au Ministre de l’Int~rieur pour Ia dissolution du Rite de Misraim en 1822 o, Arcana, n0 2, lrr semestre 2000, pp. 1-9. Un t~moigage in~dit sur le Rite de Memphis en 33 degr~s: la cottespondance entre le Souverain Sancruaire am~ricain et le Grand Orient de France o, Arcana, n0 4, 1rr semestre 2002, pp. 1-18. MONEREAU (Michel) Les secrets hermeitiques de Ia franc-ma~onnerie et les rites de Misraim & Memphis, suivi de Crata Repoa, initiations aux anciens mysti’res des preitres d’Egyptes, Paris, Axis Mundi, 1989. MONTIGNY (Michel de) Le Rite Ancien et Primitif Re’novei de Memphis-Misraim, Paris, Le Leopard d’Or, 1988. MOULIN-PEUILLET (Leon de) Les rois d’Araucanie et la fsanc-ma~onnerie Cahiers de lAcadeimie 4tudes araucaniennes, n0 6, Paris, o,1962. L o des La Hautes succession royale d’Araucanie et l’Ordre ma~onnique de Memphis et Misraim (Rites eigyptiens) o, Cahiers de lAcadimie des Hautes ttudes araucaniennes, n0 9, Paris, 1963. Ordre ma~onnique oriental de Misraim ou d’L’gypte. Constitution, statuts et r?glements geine’raux, Paris, [mprimerie ma~onnique Hugons, 1890. PETRI (Patrick J.) er ZIMMER (Fran~oise) Les Enseignements secrets de Iafranc-ma~onnerie, Arcana arcano rum de Memphis et Misraim, Bening, ~.ditions de Ia Lumi~re, 1993. Publications du rite Ma~ de Misraim. Tolerance ma~onnique, Paris, Imprimerie Flenri Jouve, 1898. BACON (Jean-Marie) Orthodoxie mat~onnique, Paris, Denru, 1853. Tuileur geineiral de Ia franc-ma~onnerie ou manuel des initieis, Paris, Collignon, 1861 ; nouv. eid., Paris, Teileires, 2000.

352



.~.

354

LA ~RANC-MA(ONNER1E ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

(Emmanuel) Histo ire des trois Grandes Loges de francs-ma~ons en France suivie de l’histoire des rites de Misraim et de Memphis, Paris, Collignon, 1864. RITE Ancien et Prim itif de Memphis-Mistaim, Souv.. Sancr.. pour la France et ses deipendances, Bulletin inteirieur. RITE Ancien er Primitif de Memphis-Mistaim, Souverain Sanctuaire helveitique, Grande Loge suisse, Bulletin des loges. STATUTS G~N~RAUX de l’Ordte ma~onnique de Misraim er de ses quatre seiries pour Ia France, Paris, E. Martinet, 1864. REBOLD

.

TERNISSIEN

Aux misraimites et aux Francs-Ma~ons de tous les Rites, Le Rite oriental ou de Misraim attaquei par le F. Ternissien et difendu par Michel Beidarride, Paris, impr. de Mine Vve Dondey-Duprei, s. d. TERRASSON (Jean) Sethos, histoire ou Vie tireie des monuments anecdotes de l’~zncienne Egypte, traduite d’un manuscrit grec..., Paris, H. L. Gueirin, 1731. The Constitution and general statutes for the government of the Ancient & primitive rite offreemasonry in andfor the continent ofAmerica Also, a complete history of the rite, from its establishment in America down to the present time, together with transIation od original manuscrits. Illustrated. Issued under the auspices of the Sovereign Sanctuary 33.. and Iast degree, as compiled and amendedJune, 1874, New York, The excelsior printing company, 81, 83 and 85 centre street, 1874. The Kneph, official journal of the Antient and Primitive Rite ofMasonry THORY (Antoine) Acta Latomorum, 2 vol., Paris, Dufart, 1815 ; fac-sim., Gen~ve-Patis, Champio n-Slatkine. TRIPET (Claude R.) «Histoire du rite de Memphis -Misraim en Suisse o, Rite ancien et primitif de Memphis-Misraim. Souverain Sancruaire helveitique. Grande Loge suisse. Bulletin des loges, n0 5, s.d. [19781. URIEL (S~.i) et RAPHAEL (Sir) (
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

355

VERNHES (J.F.)

Defense de l’Ordre de ./Vlisraim, et quelques aper~us sur les divers rites ma~-onniques en France, Paris, Consranr-Chamrpie, 1822. VI~ (Dr Charles) <‘Vieux Rites ~, La chaine dUnton, deicembre 1948, pp. 113-118. VUILLAUME (Claude-Andtei) Manuel ma~onnique ou Tuileur, Paris, Hubert, 1820; nouv. eid. augmenteie, Paris, Seitier, 1830 ; eid. en fac-similei, avec une preiface de Jean Tourniac, Paris, Dervy-Livtes, [975, 1983; nouv. Monaco, I~ditions du Rocher, 1990. WITZHARD (Renei) Un si?cle de ma~onnerie eigyptienne, Lyon, ACV, 2000. YARKER (John) Manual ofthe degrees ofthe Antient & Primitive Rite ofMasonry Issued by the Sovereign Sanctuary, 33,d Degree, in andfor Great Britain and [reIand. Constitution, Statutes, Ceremonials & History of the Ancient & Primitive Rite ofMasonry, Londres, 1875. A sketch of the history of Antient and Primitive Rite of Masonry, Londres, 1875. Rituals ofthe Rite ofMizraim. The Royal Oriental Order. Rituals ofthe Ancient and Primitive Rite (The Rite ofMemphis), 1882. The Laws and ReguIations of the Grand Mystic ....... Supreme Grand Council ofRites (Scottish, Mizraim and Memphis), 1903. The Arcane Schools, Belfast, William Tait, 1909.

INDEX DES NOMS PROPRES

A Aaron,

60

Abraham 60, 151

AC

8

Accardo (N. ) 223 Adrianys (~mi1e) 143-145 Agamya Paramahansa 140. Agar. 60 Agier (Ceoiges) 97 Alauzer (Vicror) 91 AIb~roni-Jamer (N ..). 255 Ales de Bermonr dAnduze (abbe) 83 Alexandre 1’~, prince de Cr~ce. 196. Allain (N . ) 15, 16. Allegri (B~n~dict): 98 Allegri (Marco Egidso) 298, 299. Alleman (N.) 2~(i. Allierre (pseudo. Erteilla) . 82. Alsena (Laviand d) 104. Aba (~lie) volt Bouchet (Cervais-Annet) Amadou (Robert) 6,78,79, 81, 82, 106,

140, 149, 150, 152, 154, 160, 161, 163, 164, 169, 170, 172-174, 176, 180, 182, 184, 208, 209, 254, 267, 270, 283, 287 Ambelain (Robert) 6, 8, 9, 23, 46, 85, 89, 99, 161, 162, 177, 184-188, 265-268, 271-273, 275, 280, 283-289, 291-303, 305,306, 309-311. Amic (Augusre) 109. Amicis (Artilio de) . 166 Amoroso (Pietro) 166 Andrd (Marie-Sophie) 150

Anselme (Pierre) 91 Apollonius de Thyane 149 Apollos 64 Arcara (N. .) 301 Arcrurus 291 Aimentano (Emirene) 166. Aithozoul (Mc) 184. Audiard (Albert, pseudo Sirius) 6, 188, 288, 290, 291, 305. Audiberr(J Eug) 108,110,111 Augier (LSopold) 32, 226 Augsbourg (Reinhold) . 135, 139 Auzou (Pierre-Charles) 91 Aveling (Edward). 134 Aveling (Eleanor) 134

B B (Jean) 298, 299 B. (Antoine) 298, 299 B (Marcel) 298 Bachelier (N . ):15. Bailleul (Ant) 80 Balsamo (Cusseppe, pseudo Caglsostro)~ 38, 51, 53, 69, 80, 81, 82, 89, 90, 135, 209, 291, 300, 307, 310 Baltrusairis (Jurgis) . 66 Balius (Raymond) 210, 220, 227, 228, 231, 233, 243, 297 Bara.ssat (~tienne). 193, 240, 241, 271. Barbaix (Rend) 234, 297. Bargoud (Ldon) 242 Barlet (Fran~ois-Charles) volt Faucheux (Albert)

358

LA FRANC-MA(ONNERIE ~GYPTIENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Barth (Rudolf) 20, 139 Bastien (Andre) 267 Batta (L6on). 209 Baylot (Jean): 185, 186, 188. Beaudelot (Adoiphe M~d&ic). 18, 20, 164, 173. Beaufils (Chrisrophe). 150 Beauregard (Joseph, marquis de) 113, 117 Becherat (N...) . 91. BCdarride (Gad) 16, 93, B~darride (Joseph) 51, 91-95, 98, 100, 101, 108, 276. B~darride (Maic) . 51, 52, 90-95, 98, 100, 101, 108. B~darride (Michel) 16, 51, 90-95, 97, 98, 100, 101, 108, 109, 276 B~gue-Clavel (Franiiois Timokon). 90. Ben Aifha (Soliman) 140 Bergera (Dominique) 198. Bergsa (Marie-Claire). 40,4 1. Bergmair (Martin) 195. Berjeau (Jean-Philibert) . 112, 116, 125. Bernard (Raymond) 50. Berry (N...). 104. Berserche (Pedro) 212, 214, 216, 219, 223, 226. Berthelin (Charles) 218, 264. Bertholer (~douard) 213, 244. Berrrand-Lauze (Abel-David) 199 Besson (~mile). 106. Beswick (Samuel) 128. Bhima Sen Pratap. 140. Biagins (B ):164, 173. Bimstein (Louis Maximillian, pseudo: Th~on Max)- 169. Birven (Henri):135, 202. Blair Evans (Isaac)- 198. Blanc (Louis)- 10 Blanchard (Charles). 164 Blanchard (Victor). 18, 20, 32, 34, 35, 164, 173-175, 184-186, 212, 213, 223, 225, 226, 244, 270, 276, 287. Blanchon (N ) 103 Blavatiky (Helena Petrovna)- 124, 1 33, 138, 139 Bleier (Julienne). 293, 296, 304. Boehme (Jacob) 48 Bomidorif (N..)~ 195.

Bonaparte 93, 94, 112 Bonnet (Barthelemy) 18, 20, 164 Bordy (Mine) 265 Bormand (N )- 177 Born (Adelchi)- 199 Bossuer (Jacques Benigne) . 63 Boubee (Jean-Simon) 100. Boucher (Chrisiian). 135, 276. Bouchet (Gervais-Annet) 181. Boucher (Jules). 8, 267 Boudet (Charles-Louis)- 84, 191, 192, 215. Boulanger (Nicolas Antoine). 67. Boullan (abbd) 180 Bouvier (Alphonse) 181 Boyer (Rdmi) - 275, 300. Braunecker (baron de): 109 Bremond (Jeanne). 41. Bremont (N. ) 103. Breton (Marius):182. Bricaud (Eugenie). 179, 181, 184, 237239, 244, 261-264, 271. Bricaud (Cabriel):180. Bricaud (Jean) 9, 10, 17, 21-23, 28, 39, 84, 86, 131, 135, 147, 156, 161, 162, 163, 166, 168, 169, 171, 174, 176, 177, 179-205, 187, 192, 194, 196, 202, 204, 207-209, 211, 212, 215, 216, 221-223, 225, 235-239, 240, 241, 245, 251, 256, 264, 269, 276, 285-287, 294, 303, 322. Bricaud (Jeannette) . 180. Briot (Jean-Joseph) 98. Brouilloux (Henri-Jean) - 18, 20, 164, 173 Brunelli (Fiancesco) 300, 301. ~< Brunner(N...).212,214,216 Bruyninckx (Franuiois): 297 Bugnot (N. ) 114 Burck (N ..) 103. Burgoyne (Thomas H.) 169 Burr (Calvin C.) 120. C

C.(N .) 8 C (Robert). 298. Cagliostro voir Balsamo (Giuseppe) Caillet (Maurice) 82. Caillet (Serge). 9,17-19, 22, 23, 45, 46, 50, 51, 283.

359

INDEX

Cambrezy (Louis) 240. Camerata (Rocco) 128 Camis (Max) 106, Cammas(N .):103 Canedo (Jose Rafael) 212, 214, 219, 223, 226. Cannizzaro (Sebasriano) 128 Cannizzo (Ga.spare) 300 Caracciolo (Sebastiano) 209, 300. Caritani (Roger) 65 Carnu (N ) 248 Ca.spari (Michel) [26 Cephas 64 Cerbes (Theodoric) 94, 98 Cerneau (Joseph) 126 Chaboseau (Augusrin) - 268, 283. Chaboseau (Jean): 21, 272- 274 Chabian (Joseph de) 98 Chabio (AndrC) 267 Chacornac (Henri)~ 11, 106 Chacornac (Paul) 151, 164 Chailloux (D’) 104, 105. Chalot (Dr) 97 Chambellant (Rene) .236, 239, 255, 265, 269, 270, 337 Champollion (Jean- Ftan~oss) 79. Chain. 60 Chamuel voir Mauchel (Lucien) Chanel (Christian) 140. Chanrin (Jean-Pierre) 212, 222, 223 Chapuis (N ) 106 Chardin (Pierre) - 91. Charrot (Jacques) 181 Chars 60. Chasrannier (Benedict) - 128. ChauveldeChauvigny(N ) 138 Chefdebien d’Aigtefeuille 81 Chefdebien dArmissan (Fran~ois de) 65, 81. Chevalier (N.) 16. Chevillon (Caroline, nCe Maurice) 237 Chevillon (Constant). 9, 10, 23, 39, 44, 85, 148, 179-181, 191-193, 199-201, 205, 215, 220, 223, 225, 233, 235-258, 26 1-269, 274, 279, 280, 284, 285, 289, 294, 297. Ciancia (baron) 128 Cihlar (Many) 212, 214, 216, 225 Claude (Marcel) : 278-280, 296

Claudel (Paul) - 75 Clement d’Alexandrie 194 Ckment (B.) 182. Clymer (R Swinburne) 141, [47, 241 Collignon (N ). 234. Collin (Philippe) 106 Colosi (Giuseppe) 132 Combe (Eug~ne)- 193, 240, 255. Combes (Andie) - [08, 112, 222 Combes (Leon) 168 Comber (~ms1e) 102-104 Comby(N...) 104 Constant (abbe Alphonse-Louis, pseudo. LCvi Elipha.s) 151. Constanrin (Pierre) 271, 290, 291 Cools (Albert): 297, 303 Coopman (N .) 234. Corceller (Pau]): 286 Cordeire (colonel) 193 Cordeiro (Carolino Acacio) 198, 199 Corneloup (Jean) 292 Cosron (Georges) 53 Corre (Marcel)- 193, 240, 241, 270, 271 Coopman (N ) - 234. Couly (Placide) 103 Cowie (G M) 147 Crampon (Roger). 8. Crisroforo (Dr) 173 Cremie~ (Adolphe):125 Crols (N -) 234. Crowley (Alexander dir Aleisrer) - 134, 135, 141, 144, 146, 147, 194, 202, 247, 248 Cussois (N ..):115. o~ Cuvelier de Trie (Jean) 82 Czarnonski (Jean de) 240, 241, 252, 261 Czynsks (Czeslaw) 199 D

D (J) voir Duvielbourg (Jacques) D (Youen) 298, 299 Dace (Edmond) 164, 170, 173 Daeppen (Oscar) 248 Daniel 61,62 Danrinne (~ini1e, pseudo SIr Hieronyinus) 45, 208, 213, 232, 234, 244,246 Dauriar (N. ) - 104

360

LA FRANC-MA(ONNERIE 6GYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

David 62 Davidson (Peter) 169 Debeauvais (Pierre) 271, 274, 270, 280, 305 Declercq (N - ) 99 Decollet 95,96 Defresne (Jules) 210, 228 Delaige (Henii) 152. Delaage U ) 107 Delacour (N. - ) 108 Delaive (Georges) 32, 34, 36, 85, 226, 227, 230-234, 243, 244, 246, 262, 264, 278 Delapline ou Delaplane (N ) - 108, 110, 111 Delarue (N .) - 273. Delcour (Antoine) 108 Delhaye (Ernest) 18. Deligne (Louis) 108 Delli Oddi (Ferdinando Francesco) 102, 119, 132, 133 Delporre (N...) - 108. Demonrel (David 98 Desaguliers (Rene) voit Guilly (Rene) Descazals (Jacques)- 108 Descormiers (Georges, pseudo Phaneg). 150, 152, 164, 170, 173, 184 Deses (N .): 234 Deijobert (Jean) 18-20, 164, [73, 174 Desponts (N - ):106. Desquesnes (Benoit) 125 Detre (Charles, pseudo Teder):17-21, 23, 39, 46, 80, 130, 141, 147-149, 156, 183-189, 191, 193, 194, 196, 221, 262. Deveney (John P.) - 140 Devillez (Rene) - 278, 279, 297 Devilly (Louis -baptiste) 98. Dionner (Francis) 193, 195 Doinel (Jules) 168, 169, 182-184, 270. Dolgoroukow (prince Pierre) - 113. Donor (N) 263 Dotzler (Maximilien) - 20, 142. Duboss (Henri) 253, 274, 275, 277, 279-281, 288-291, 305, 306. Dubourg (Ch) 164 Dubreuil (N...) 98 Ducoudray (Paul) 15 Dulaar(N) 16

Dumas (N.. ) 54, 110, 146 Dumesnil de Gramont (Michel) 9 Dunlop (William) 196 Dupont (Henry-Chatles) 9,10, 23, 193, 240-242, 249-25 1, 255, 269-272, 279, 280, 283-290, 294, 303, 306, 337 Duptat (J. Ch.):193, 240. Dupuss (Charles-Ftan~oss). 67,8 1. Dupuy (Louis-Emmanuel) 97 Durand (J) 105, 106 Dutand (N. ) - 90. Durbec(N ..) 110 Durville (Hector) - 181. Durville (Hector, fils). 164 Duroit-Membrins 179 Duvielbourg (Jacques) 10, 45, 106 Du M~ge (Alexandre) 82. E Eberhardt (Paul)- 143. Elie artiste 273. Else 59 Elaer (N .) 106 Encausse (Gerard, pseudo papus). 18, 20, 23, 28, 38, 50, 80, 84, 86, [06, 107, 124, 131, 133, 136, 142, 147, 148-177. 179, 180-185; 187-189, 191, 193, 194, 207, 208, 212, 221, 223, 238, 262, 268, 283, 294, 302. Encausse (Jacqueline) - 191, 192, 283, 284, 287. Encausse (Philippe) 9, 10, 17, 21, 23, 149-I 53, 155, 157, 160, 164, 166, 174, 175, 191, 238, 283-288, 293, 302. Enel von Skariarine. Engel (Leopold) 133, 136, 137, 139, 144, 167 Engers-Kennedy (Leon) 147 Etienne (J.) 111 Etienne (saint) 60 Etreilla voir Alliette Evola (Julius) 47-49, 69, 70 Ezechias 63 ~zechsel 58

F F -G (Marrine) - 304 Fabte(JB.) 109, 111

361

INDEX

Fabre dOliver (Antoine) 151 Fabre des Essarts (Emmanuel) :168, 182, 183. Fabre-Palaprar (Bernard-Raymond):182. Fages (Andte) 303 Falconnier (Louis) 97, 99 Fallor (Maurice) 272, 273 Faucheux (Albert, pseudo Fran~oisCharles Bailet):106, 167, 169 Fauchecourt (Louis de) 98 Faucon (Camille) 113. Faugeton (Louis) - 164 Faure (Jean-Chiistophe) 266 Fawler (Jean) - 98 Fay (Bernaid) 262, 269. Fayolle (Antoine) - 193, 240, 269-271 Felkus (Robert William) 145 Felrmans (Georges) - 108, 109 Fenelon (Fian,~ois) 67. Fernig (coinre de) 98. Ferrari Ferrero (0 ) 219 Ferrua (J) 199 Ficin (Marc ile) 67 Fseschi (Edmond) - 184 Figlia(Paolo). 132, 173. Filalere (Ausonio) 186 Filipescu (C -) 173. Fischer (N ) 234, 278, 279 Fuau (Luis) 225 Fletcher (H Theodote) 205, 215, 216, 225, 240 Fonranes (Louis) 97, 99 Foresrier (Hubert) - 244. Foucauld (Jean de) - ~77, 279 France (Anatole) 149s Fran,~ois (Lucien) 228, 243, 297 Frappolli (Louis) :115 Fredetic ptince des Pays-Bas. 97. Freud (Sigmund) 151 Frick(KarIR H) 82,87 Fromageor (A.) 106 Froment (Ernest) - 226, 227, 230, 275, 277, 280, 297 Frosins (Eduardo). 146, 148, 165, 166, 171, 173, 221 Fructus (Marcelle nCe Montant). 32, 40, 41, 44, 226, 218, 233, 254. Fructus (Raoul) 21-23, 32, 34-36, 38, 41, 42, 45, 85, 218-220, 225-233, 243,

248, 249, 250, 252, 254, 264, 265, 269, 278. Fiuctus (Xaviet) - 264 Fugairon (Louis-Sophrone) 180, 182, 183, 199. Fulcanelli (pseudo de?) 8 G

G (Georges) 297. G (Jean) 296 Gabaroux. 15. Gablin (Yves) - 160. Gaboriau (FClix Krishna) 138 Gaborria (Armand) 91, 92, 95, 96 Galanis (Emanuel). 173 Galtsei (Gerard) - 77, 90, 106 Gamaliel 73. Gandolfo (Gedeone) 298. Ganioz (Maurice) 295, 296 Garaud (N .) - 106. Garcia (N. ) 92,95. Garibaldi (Giuseppe) - 115, 119, 128131, 288, 308. Garin (~tienne). 18, 20, 164, 173 Gaspar (Georges) - 210 Gastsn (Louis) 18, 20, 173. Gatregno (N ) : 223, 225 Gazart (Haraur) 111 Gazay (Honore) 109, 111 Gedalge (N ..) 167. Geber 48 Geille (Charles) - 82. Geneston (Blanche) : 41 Genevoix (~insle) 111 Genty (Patrice) - 164 Gerbenne (Claude): 97 Gerosa (Ainbrogio) 275, 277, 297, 301 Gesra (Edouard): 265, 267, 269, 270. Gierloff (Georges) : 20. Gilbert (R A.) 127, 169. Gimino y Catalan (Manuel) - 131. Giraud (Louis-Fran~ois) 184. Girault (Di):16, 101. Gleyze (Claude): 6 Gloden (N -) 108 Godwin (Joscelyn) 140 Goodale (Harvey G) 132, 173 Gorceix (Bernaid) 78

362

LA FRANC-MACONNERIE SCYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Gould (Robert F) 110 Graham (P. J.) 126 Grand (N - -) 177 Grandinaison (Ltonce de) 145 Grangier (Georges) 227, 228, 243. Gross (Robert) 139 Center (Hans) 32, 193, 212, 213, 216, 220, 223, 225, 226. Guasra (Stanislas de) 153, 167, 267, 284

Guenon (Rent) 18, 20, 21, 141, 146, 160, 164, 174, 176, 258 Gusbert (N -) 114 Guidicells de Cressac Bachelerse (JeanPierre) 277, 297, 300, 309 Guiguer (N ) 90 Guillemain de Saust-Virrot (Louis) 81 Cuilly (Rent, pseudo Desaguliers, Rent)- 160 Cuillor (Renee-Paule) - 244 Curnard (Pierre) 6 Guiranay Garcia (N. ):173

H Haatan (Abel) you Thomas (Abel) Hadad- 59 Hahel (Alfred) 152 Hamill (J.M.) - 124 Hannequin (Arthurl - 237 Hartmann (Franz) 133, 138, 139, 141, 144, 168 Haven (Marc) voir Lalande (Emmanuel) Ha~re(J.T) 16,101 Heilbronner (Max) 20, 139 Held (Fianz): (39, 141, 142 Htnaulr d~Augy (N - -) 109 Hendryckx 198 Henkelbein (V.). 95 Henn (Robert Louis) - 290 Henry (J-P.) 193 Herman (Jacques C) 98, 261, 296 Htnoch 59 Htrode (rdi) 59 Heullant [15. Hieronymus - voir Dantinne (Smile) Hilfiker-Dunn (Hans-Rudolph) 195, 196, 201, 245-254, 261, 279 Hillel 73.

INDEX

Hiram 85 Holmes (Robert D) - 115. Homberg (N - ) 112. Honis (Samuel) 54, 107. Hoorickx (William) - 210 Homung (Erik) 66 Houille (Eugtne) 108 Houssay (Julien Ernest, dir Abbe Julio) 184 Howard (H) 173 Howe (Elic)- 125, 144 Hubert (Esprir Eug&ne) - 103, 111. Humann (N ) 108. Huysmans(J.K) 180 Hyam (Benjamin D)- [25 Hymmen (Johann Wilhelm Bernhard) 80

I Illens (Jean-Sanuel d): 98, 99 Imbert (Francesco) 128 Introvigne (Massimo) - 300. Iienee (saint) - 194 Irwin (F G) 124 Isaac(J.M) 271 hare. 63. hamad. 60 Ismael, Khtdive 117, 118, 165. Ithier (Edmond) - 189-191, 193

J Jacob 59,62 Jacquemot (Ronald) - 138. Jacques (TI 168, 184, 270 Jambrts: 61. James (Marie-France) - 258 JannH 61 Jean (saint) 58. Jennings (Hargrave) - 142 Jennings(J D) 113 Jensen (AA) 198 Jeremie 57, 58 Jeroboam 59 Jesus-Chnst 49, 57, 59, 60, 61, 70-75, 152, 237, 253

Jeuserre (Oscar) 297 Jinarajadasa (Curuppumullage) 214, 216, 220, 212, 219, 225

200,

Joly (Alice) : 80. Jolliver-Castelor (Francqis) 149 Jollois (N - ) 177 Joly (Fransois)- 91, 92, 95, 96 Joseph 61,62. Joseph (salnr) - 59 Josset (Napoleon) ios. Joubeir (N. ). 111 Jounet (Albert):164 Julien(N) 15 Julio (abbe) voir Houssay (Julien Ernest) Justin (saint) 60

K Karpaui (Einesr) 32. Kellner (Karl):133, 139-141 Khun (Frtdtnc) - 80 King (Francis):140, 141, 144, 146. Kircher (Arhanase) 78 Kirchberger (Nicolas-Antoirse) - 75. Kirmiss (Paul) - 20 Klein (Heinrich) .20, 134, 138, 139, 144, 164. Kloppel (Gerard) 6, 9, 46, 85, 186, 187, 271, 280, 285, 286, 289, 291-294, 296, 301-305, 309-311 Kollestroom (N. .) 200. Konig (Peter R.) 87, 135. Koppen (Karl Friediich von): 80 Kopp-Robur (G. X) - 182. Kiauss (Teodor). 199 Kiuderser (Julie de) 180.

L L (Loeiz) 298 L (Rent de) : 297. L’Aulnaye 67. La Houpli~re (Louis-Simon de) - 279, 295

La Loggia (Gaeuano) 132. La Merlitre (Eugtne) - 109, 111 Laban (Rodolf) 195. Labonit (Denis): 45, 92, 147, 180, 300. Labouseur (Euglme) - 111 Labreau (N - ) - 109. Labrunie (Hippolyre) 54, 192 Lachar (N .) 182

363

Lacombe (N - - de) 108 Lacinmer (D’) 269, 270 Lagarde (Marguerite) 108. Lager (Francis) - 101 Lagr&ze (Georges) 8, 21, 32, 34, 45, 46, 50, 163, 177, 185, 193, 212, 216, 219223, 225, 226, 233, 244, 265-268, 272, 273, 276, 284-286, 288, 294, 303.

Lame (Andre): 290, 292. Lalande (Andre) - 105 Lalande (Emmanuel, pseudo. Marc Haven) 11,81, 105, 106, 135, 149, 153, 155, 169, 181, 182 Lalande (Mrnr Emmanuel):105 Lambert (Pierre-Arnaud( :101. Landolina (Francesco) 90. Langlact (N. - ) 96. Lanval (Marc) : 232, 234. Laroque (marquis de): 54 Laroussie ou Larousie (N.. - de) - 111 Lasalle (Pierre de) 51, 91, 90, 98. Lauer (Carl) 137, 143 Laugense (Paul, dir Sainr-Yves) 265, 266, 270, 271, 280. Laurent (Jean-Pierre) : 258 Laviarde (Achille, roi d’Aiaucanse Patagonie) 289. Le Besgue (Phileas) 47-50, 69, 70 Le Cour (Paul) - 49. Le Loup (Yvon, pseudo.: Sedur) 105106, 141, 153, 155, 169 le Flamanc (Auguste) 66. Leadbearer (Charles Webster) 193, 200 Leather (S. P)~ 126, 127. y Lebeau (N - ) 104 Ltpine (Jeanne) - 49 Lechangeur (Charles): 90, 91. Lechelle (Jacques): 82. Lecoinre (N. ) 234. LePevre (N) 15 Legras (Jules) - 105 Leisner (Ch. K) - 198. Lelarge (Leon) - 32-34, 36,212,213,217, 220, 226, 227, 230-234. Lemmi (Adriano) 104, 129. Lenoir (Alexandre) 67,83. Leonhardi (baron de) 17 Lepage (Ivlarius) 150, 154, 157, 175 Lesieur (N. ) 104.

364

LA FRANC-MA(ONNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRAIM

Letronne 67 Leuprechr (Antoine Otto Emile) 279 Ldvi (Eliphas) voir Constant (AlphonseLouis) L~vi (Michel) 252. L~zeret (N. .) 114 Lewis (H Spencer, pseudo.. Sri Sobbitha Bikkhu): 50, 138, 212-214, 216, 217, 220, 225, 246, 247 Librec (Henri) 107 Limousin (Charles). 18, 143, 156, 159, 161, 142, 158 Linge (Andre) 291 Lits (N ): 108. Little (RohertW) 125 Loewenstack (k D) 126 Loiselle (Georges) 147, 207, 208 Longley(G C) 121, 127 Lopacinski (comre) 252 Lorenzo (Emilio) 300. Lothar (Wilke) 305. Louis-Philippe, roi des Fran~ais 100. Lozano y Mon tes (Ferdinando) 131. Luca (Francesco di) :115 Lucas (Louis):151 Lucifero (Giovant) 132 Lund (EIi~a Jane) 123

M M (Maoris) 299 M (Maurice) 298. Macaignes (N ) 177 M~Cahe 72 MacBean (Reginald Gambier) 119, 132, 148, 156, 166, 187, 193, 199, 200, 214, 220, 322. MacBlain Thomson (N4atihew) 188190, 194, 196, 197, 198, 245 Mackenzie (Kenneth) 124, 165 Mac Lellan (David) 113 Maeterlinck (Maurice) 64 Magnan(Bernard,mar~cha1) 101,113-115 Maigrot (Jean-Antoine) 97 Maillard (Bertrand de) 155, 284. Maillard (J.) 111 Maistre (Joseph de) 50 Mallinger (Jean) 21, 32~36, 89, ~O8217, 219, 220, 222-229, 231, 232, 234,

244, 275-277, 280, 297, 311

Mangin (N ) 234 Marando (Dr). 173. Marc (saInt) 54 Marchev (Robin P) 6, 195. Marchi (Gastone) 298 Marconis (Gabnel-Mathieu) 107, 108 Marconis (Jacques-~tienne) 52, 54-56, 80, 82, 95, 107, 108, 110-1 18, 129, 130, 201, 306, 308 Marcos (Ludovic) 45, 267 Marcotoune (Serge). 199 Mar~cha1 (Roger) 6. Margiotta (Domenico) 104, 105, 129. Marie Ia Copte 60 Marie Ia Sage 60 Marie de Magdala 60 Marie (Vierge) 60,75 Mane (proph~tesse) 60. Mariel (Pierre) 177, 279 Martin (N ) 97 Martines de Pasqually 9, 38, 51, 53, 192, 268, 284 Marty (Bruno> 81, 104. Maruchi (N -) 44 Maruzzi (Pericle) 166 Marx (Karl) 134. Massananda Khan 217 Marhers (Samuel Liddell, dit Mac Gregor):124, 169. Mathy (Paul) 210 Mauchel (Lucien, pseudo.. Chamuel) 105,152,168 Mauer (Andre) 268 Maulois (N ..) 106 Maumus (Justin) 105. Mayer (Henry) 147 Mayer (Jean-Fran~ois). 50 McLeod Mooie (W B) 127 M~a1Iet 95,96 Meisel (Jacques) 279, 280 Melchissedec 40 M~nard (Roger) 267 Mensa deVilla (N ) ill Merchant (David) 65 Merle (N.. ) 164 Merle (J) 111. Merlitschek (Raif) 195, 196, 250 Meslin (Henri, dit ~Aeslinde Campigny)

365

INDEX

8, 268, 283 Messine (N ) - 98. Meunier (Mario) 79 Meuwis (Joseph): 297 Meyrink (Gustav). 135. Michaud (Charles) 193 Michaux(N ) 111 Michelet (Victoi-~mi1e) 152 Mikael voir Lagr&e (Georges) Milosz (Oscar Venceslaus de Lubicz). 70 Mitchell (John) 113. Moellex (Helmut). 135 Mohammed Au, vice-rot d’Egypte 117. Moise. 57,60-62. Mollier (Pierre) 6,79, 82, 100, 110, 114, 120, 130

Monereau (Michel) 80, 297, 300. Monet (N..3 98. Mongin (N ..) 106 Monrani (Angelo)- 91 Monteyne (William) 210. Montigny (Michel de) 271 Morain (Constanrin): 129, 132, 173, 203, 204. Moramarco (Michele) 166. Moreau (Ferdinand) 109, 111 Morel (N ) 104, 106, 109 Morison de Greenfield (Dr) 109, 110 Mornard (Stanislas): 227, 228 Morris (William) 134 Mortorana (Salvatore) 1 32. Mosca (Ivan) 268 Mossaz (J.) 223. Mott (Alexander B)• 12O,~12 1,126, 129, 132, 289 Moulin-Peutliet (Leon de) 128, 289 Mourtet (NapokonY 109, 110. Mozart (Wolfgang Amadeus) 82. Muller (Charles) 267 Munier (N ..) 15 Muraire (Comte Honor6). 94, 98 Mussidon (Georges) 186 Mussolini (Benito, duce du parti fasciste iralien) 200

N Nahuchodonosor 61 Nahas (Ehas) 202.

Napokon

1er empereur: 94 Napo1~on III, empereur des Fran~ais, 113 Nauwelaers (Andre) 192, 265, 266 Nazir (Daniel, pseudo Boudon, ~mi]e). 81. N~gre (Marthe) 108. Nerval (G~rard de): 64 Netter (Benjamin) :111. Neysson (Marie-Anne, ~p. Bricaud) 181 Nicolas (Georges) 10. Nietzsche (Friedrich) 72 No~ 60 Noel (Albert) 164 Noel (Leon) 164 NovosseihoF (Cyrille) 267. Nyssens (N. ) 220

0

Olcort (Henry) 138, 157 Githoff (Adelin> 234, 262, 264, 278 Gor (Georges) 210, 213, 228, 243 Orcel (Julien) :151 Ormus 54, 107, 109. Giser (~Aarie): 32,40,41 Or-zam voir Rombauts (Armand) Os~e: 63. Osselin (Hypolite) :16, 101-104 Osselin (Jules) 103-106, 129, 155, 156. Ouvrard (Andr~) 267

P P (Pieire le) 298, 299 P (Serge) 298 Pacha (Halim) 117 Padovani (N ):193, 240, 270 Pag~s (N ) 82. Palierne (Jules) 255, 27[, 280. Palmer (Otto) 146 Papus voir Encausse (Gerard). Paracelse. 138, Z44 Pargaetzi (E) 195, 196, 245 Parisi (Enrico) 132. Parrisch (Judge) 120. Parsi (Henri) 102 Pascal (Blaise) 72 Paul (saint) 59, 61, 64, 68, 73. Payen (Henri de) 109-111.

366

LA FRANC-MA~ONNERIE ~GYPT1ENNEDE MEMPHIS-MISRAIM

Ptdron (Alain) - 168 Peirhmann (N. -) : 202 Ptladan (Adrien) 153 Ptladan (Josephin)- 149, 153, 158, 167 Penchinar (N. ) 103 Pererts (Lorenzo) - 19, 20. Pernety (Antoine-Joseph) - 48, 79, 128, 180 Perrin (N. - -) 177. Perror (Thomas). 198 Pessina (Enrico): 129. Pessina (Giambairisra) - 33, 103, 105, 128-132, 204, 214, 223, 248, 289.

Pttain (Philippe, martchal de France, chef de l~tat): 84, 262, 273. Pereison (J.A. de) 111. Petri (PatrickJ ) :305. Phanar - voir Rambauts (Armand). Phaneg voir Deic ormiers (Georges) Philipon (Rent, pseudo Jean Tabris) 10, 11, 17, 106, 155.

Philippe (N. - -, roi dAraucanie Paragonie) 289, 290

Philippe (Nizier) 38, 50, 81, 152, 153, [61, 169, 180, 181, 265.

Philippe (Rent): 210, 234, 243 Philon d~Alexandrie 60, 61 Picard (N...) - 103 Pichar (Joseph) - 91 Pierron (N - -) - 94. Pigni~re (N ) - 95. Pike (Albert) - 194, 204. Pisans (Guglielmo) - 128. Planque (Vincent) - 177 Plaron - 48, 52 Pla~ounoff (Constanrin) 32, 220, 226228, 243, 278, 279, 297. Plorin - 67, 68 Plurarque: 79, 208 Poederlt (baron de) - 109, 110, III.

Polls (N .) :108 Pons (Thtodore) - 109 Ponrer (0.). 174 Pouvourville (Albert de) 183 Pradel (H.). 111. Prassel (N. -) - 279 Prtvosr (Jean) 298, 299, 305. Probir-Biraben (Jean-Henri) 84, 193, 212, 222, 226, 272-277, 279, 280, 288, 289

Provost (A. J) - 147 Pyrhagore. 38,43

Q Quceniborough (Lady) 137, 146. Quilliam (Henry):147

216, 220, 222, 223, 225, 226, 228, 231, 232, 277 Roth (Valenrin) 216, 220, 225 Rousseau (Jusrin) 109, 111

Rouic(N.. ) 110 Rozier (Fernand) 50 Ruaux (J.) 108, 109

R R (Michel) 297 Racier (Lucien) 269, 270 Ragheb (Idris Bey( 133. Ragon (Jean-Marie) 82, 91, 92, 95, 96, 276.

Ragusta (Pasquale( 301 Rahn (Max) 136 Rambeaud (Marc) 240 Ramsay (Andrt-Michel) 67, 78. Randolph (Pascal Beverly) - 140. Raphael (SIr) : 90, 92 Raspoutine (Grigori) 135, 180 Rathery (Edme-Claude). 98. Raymond (Roland) 6. Razy(N ):114. Rebold (Emmanuel) - 112. Reghellini de Schso (Mario)- 91 Reghini (Arturo) 146 Regulus 291 Reibesthal (N ) - 98 Reichel (August) 32, 35, 223, 225, 226, 234, 244-246, 248-253, 261, 279, 295

Rembe (Anarole) 20 Reuss (Theodor) 18-20, 33, 36, 87, 123, 133-148, 154, 160, 164-1 71, 173, 174, 188, 191, 194-197, 200-203, 205, 207, 214, 215, 222, 223, 225, 229, 231, 245247, 250-253, 305, 308

Rrvel (Pierre-Camille) 181 Reygroheller (N - ) 44 Ribaucourt (~douard de) 18, 176, 177, 184, 185. Rich (Paul) 65 Rihouer-Coroee (Simonne): 145. Rivi~re (Ftlrn) 98. Roche (Jean-Baptiste) - 193, 237, 238 Rode (N. ):103, 104 Rombaurs (Armand, pseudo Or-Zam ou Phanar) 21, 33, 36, 207-212, 215,

367

INDEX

S S (Giancarlo). 301.

S (Lucien) 297 Saint-German (coinre de)- 38 Saint-Martin (Louis-Claude de) 9, 10, 38, 53, 72, 75, 152, 153, 179, 236, 268 Saint-S avin (Charles de) - 150 Sainr-Yves dAlveydre (Alexandre): 38, 151, 158 Salomon (roi) 59,62,63 Salverda (baron) 173 Sanalitro (Gaerano) 301. Sancra Maria (marquis di) - 131 Sanz(AngelM) 219 Sarachaga (Alexandre de) 49 Sasportas (Abraham) 98 Satan 8, 74, 258 Sarje de Thoren (Aymar de) 186, 187,

Stintlas (Dimirii):50,107,184,268. Sen~ve (Rent) 235,236. Sesriro (Roberto) 166 Seymour(HarryJ) 113, 115, 119, 120, 126, 164, 215.

Silvain (Dr) - 108 Simons(JohnW) 115 Sinus yost Audiard (Albert) Sjallung (G.) 224 Skariarine (Vladimir) 69 Smers (N. ) - 228. Smislowiki (Boiis) 252. Soetewey (Fran~ois) 208, 213. Sorrile (Giovanni) (99 Sotrile (Salvarore) 132, 199. Souleillon (~douard) 182 Sousa (Antonio Caetano de) 198, 279 Sousa Font~s Fernando (Pinro de) 279 Soyct (M.) 106. Stadnicki (coinre): 252 Steiner (Rudolf) 84, 133, 143-146, 305. Studer (N. ):103, 104. Subrins (Philippe) 6, 89, 102. Sullirao (Guiseppe)- 199 Swedenborg (Emanuel) 17, 53, 127 Sylla (Cheikna) 304. Sylvestre (Hilarion) 111.

189, 193, 199

Saulnier (N ) 111 Saulnier (Gaston) 192, 193. Saunier (Eric) 79. Saunier (Jean) 151, 181 Savoire (Camille) 8,190, 236, 267, 272, 303 Scampini (Juan J.) 219 Scavazzo (baron) 128 Schaaf (Otto) 82 Scheuer (Max) 173 Schinn (frIre) 163 Schinid (Paul):18, 20, 164, 173. Schreiber (N ) 195. Schwabe (Ernest) 20 Scott (Ch.) 126. Seck (Mautice de) 32, 34, 36, 225-228,

I T (Jean-pierre) 293 T (Pierre)

299

Taylor(JohnB) 115 Teder you Dtirt (Charles) Terfv-e (Edmond)- 210 Terrasson (Abbe Jean) 67, 77, 78. Theon (Max) - voir Bimsrein (Louis Maiuinilhan). Tesre (baron Fran~ois-Anroine) 98 Tesre (Charles) - 98. Thibaud (N. ..):177 Thomas (Alberic, pseudo Manes) 11, 15, 17, 106, 155

297

Thomas (Alexandre) 164. Thomas (Abel, pseudo - Haaran) 11, 15,

Stdtcias 63 Stdsr (Paul) voir Le Loup (Yvon) Seguin (Daniel) 97 Segurer (Irtnte) 10, 284, 286, 287.

Thomas (Alexandre):164 Thome (marquis de) 128 Thory (Claude-Antoine): 82, 94.

106, 155, 174.

368

LA FRANC-MA(JONNERJE ~GYPTIENNE DE MEMPI-JIS-MISRAIM

Tilche (Abramino). 173 Tondeur (N .) - 111 Tondu (Pierro) 132 Toublanc (Gtrard) 297-298 Tourniac (Jean) 91 Tournier (Leon):199, 242 Tranker (Heinrich)- 201,202,214,247 Trigona (Benederso) 132. Triper (Claude R) 98, 113, 295, 296. Troilo (Guetino) 212, 214, 216, 219, 221, 223, 224, 226, 234, 244, 245, 248, 331

Tichoudy (Louis Henri Thtodoie de) - 80

U

Vitta (Polaco) 99 Volgusne (Alexandre) 23 Volney (Constanrin) - 66,67. Von Sivers (Marie) 144 Vusilaunse (Claude-Andrt) - 91

w Wagner (Richard) 134 Wagichall (N. - ) 234 Waite (A E.) 145. Wedgewood (James Ingall) - 200. Weinholsa (August) 135, 136, 139 Weishaupt (Adam) 136. Wesicort (William Wynn) - 124, 136, 137, 157, 169.

Ullsc(I T). 199,203,204 Drie 59 Driel (SIr) 90, 92

V Valessan (Jean-Pierre) : 78 Valenrin (Basile) : 48 Vandelaer (N...). 108. Van Gyseghem (N - ) 234. Vanisterbeele (Alfred) - 210 Vanloo (Robert): 217, 247 Vasseur (N.. ):106. Ventura (Gasrone) - 87, 128, 132, 174, 298-301. Verhaegen (Thtodore) - 210. Verheyden (Doll) : 297. V~ee (Lton) 209. Veux (Paul):164 Victor (Paul-smile) - 151 Victoria, reine d’Angleterre 161 Vigen~re (Blasse de) 57 Villanre de Lafortt (N ) 109 Villaseal 15, 16, 105, 106. Villasino del Villar (Isidoro) 131, 132, 160, 165, 173,208. Villiers de l’Isle-Adam (PhilippeAugusre): 64 Vintras (Euglme) - 182, 265 Vitals (Alfredo) 298

Wesiphal (Otto) 146 Wetrerwald (N. ) 216, 251. Wibaux (Rent) 267, 303 Wigmann (Mary) 195 Willermor (Jean-Baptiste) 38, 180, 192 Villereal ou Villareal 15,16,105,106 Wilson (Darius) 120, 121 Wirrh (Oswald) - 183, 202. Wirrkower (Rudolf) - 67 Wirremans (Franz) 146 Wirrebole (N -) 108 Woodman(WR) 169 Wyss (N. ) 177

Y Yarlcer(John) 17-19, 123-134, 136-138, 141, 145-148, 154, 157-166, 170, 173, 187, 191, 201, 203, 221, 224, 248, 285, 308

Yorke (G.)

141, 147

z Zanolins (Camille) 267 Zasio (Orravio Ulderico) 298-300 Zimmer (Pranloise) 305 Zola (Salurrose Aeventore) 117, 119, 129, 130, 132, 133

Zozime 48

Table des mati~res 6

REMERCIEMENTS PREFACE par Robert I SONDAGES

Amadou

1. Alexandrie d’Egypte 2. La Grande Loge misraimite

3. ~Mouvemenrs de Rite ~ Mssraim 4. Swedenborgisme er marrinisme 5. Le convent de 1908 6. Trois patrons au ~e si~cle; Bricaud, Lagtdze, Fructus Quant ~ l’aureut 7.

ANNEXES

A. Papus er Bricaud B. Convent de Memphis-Misraim (1934) C. Consdcrarion dune loge fdminine de Memphis-Misraim

7 7

8 10 15 17

18 21 23 25

27

31

37

ADDENDUM (2003)

45

II PLONGEE

47

1. Lombre de Lucifer 2. En attendant Thot-Herm~s 3. Oracles sur l’Egypre 4. A la Gloire du Sublime Archirecre des mondes 5. Dieu est Amour

47 50 57

64 71

AVANT-PROPOS

77

I. HEURS ET MALHEURS DE MISRAIM ET DE MEMPHIS

89 89 92

Aux sources de MistaYm Les ftdres Bddarride implantent Misraim en France Du c6td des Trinosophes Misrasm se ddveloppe La succession des Bddarride Jacques-~tienne Marconis et le tire de Memphis

95

97 101 107

370

LA FRANC-MA(DNNERIE EGYPTIENNE DE MEMPHIS-MISRSJM

Quand Memphis fair fords Memphis au Grand Orient de France L’hdiitage de Memphis, en ~gypte et aux ~.tats-Unis

TABLE DES MATIERES

111 113 116

Chevillon succdde ~ Bricaud Rerour ~ Bruxelles Fondation du Souverain Sancruaire helvdtique Ddveloppement Le vrai visage de la franc-ma~onnerie

II. LE RITE ANCIEN ET PRIMITIF, DE JOHN~ YARKER ATHEODORREUSS

John Yarker et le Souverain Sancruaire anglais Lunird des rites dgypriens Lextravagant Theodor Reuss Un Souverain Sanctuaire pour lAllemagne La ma~onnerie dsot~tsque de Rudolf Steiner Quand Reuss succdde ~ Yarker

123 123 133

138 143 146

III LE SUPREME GRAND CONSEIL GENERAL DES RITES UNIS DE PAPUS ET TEDER

Le mage Papus Du temple INRI ~ la loge Humanidad Un ma~on sutnommd Tdder Le Convent parisien de 1908 Une Fdddration internationale des rites unis Le Suprdme Grand Conseil Gdndtal des rites unis

VIII

149 149 155 160 163 170 173

239 242 244 252

256

LAPRES-GUERRE Les ma~ons peuvent drre dispersds ou moursr... ii - La ma~onnerie ne meurt pas a La resraurarion du Souvetain Sanctuaire lyonnais Du rdveil de Memphis ou rerour de MisraYrn Le convent belge de 1958 er les espoirs dHenti Dubois

261 261

PERIODE CONTEMPORAINE Robert Xmbelain succdde ~ Henry-Charles Dupont Hents Dubois et Albert Audiard Naissance du S ouvetain S anctuaue international Du c6td de la Sussse et de la Belgsque La Mdre-Loge de Breragne Le Grand Sancruaire adriarique Gdrard Kloppel succdde ~ Robert Ambelain Un ordre en ddsordre

283 283 288 292 295 297 299 301 304

VII. DE LA CLANDESTINITE A

128

371

264

268 272 277

IV JEAN BRICAUD ET LE SOUVERAIN SANCTUAJRE POUR LA FRANCE

~

Apprenri cherchant ~ Lyon De L~glise gnostique ~ lOtdre malrinsste Un Souverain Sancruaire pout la France Le congtds de Zurich Qui succdde k Theodor Reuss ~

179 179 182

187 194 200

V LES ESPOIRS DE§U5 DU SUPREME CONSEIL

INTERNATIONAl DE BRUXELLES

207

“Les Disciples de Pythagore Naissance du Suprdme Conseil international Le convent belge d’ocrobte 1933 Le grand convent international de 1934 Le ddsastre

207 211 218 221 227

VI CONSTANT CHEVILLON, OU LE VRAI VISAGE DE MEMPHIS-MISRAIM

235

Un moddle de ptdrte mind

235

EPILOGUE

REFLEXION SUR LA GRANDE HIEROPHANIE

APPENDICES

I. Le congtds maconnique de Zurich II. Constitution en rdglements gdndraux III. Meisage du grand hidrophante Gueiino Troilo IV. Circulaite de Constant Chevillon BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE INDEX DES NOMS PROPRES

307 313 315

322

331 337

347 357

ERRATA Par suite dune mdptise informanique, cerraines corrections n~onr pas dnd reportdes sur les dernieres dpreuves de La Franc-ma~onnerie dgyptienne de A/Iemphis-IVIzsrazm. Les principales omissions ou erreurs sont rectifides ci-dessous.

Page 80, none 14, ligne 2, lire ddition. Page 83, paragraphe 4, ligne 2, lire : fOx-ce. Page 85, none 27, ligne 3, lire donnd naissance Page 106, none 45, lire Prdface, p. 11 Page 106, none 50, lire : Prdface, pp. 15-16 Page 118, paragraphe 2, ligne 1, lire : Ismael. Page 139, paragraphe 1, det niece ligne, lire : meurn. Page 150, none 3, lire - L7ncuatcon. Page 153, none 12, lire : Papus, A/Iartindszsme, Willermozisme etfranc-ma~onnerze, Paris, Chamuel, 1899. Page 173, none 70, lire. Prdface, pp. 18-19. Page 174, none 73, lire: Prdface, pp 19-20 Page 184, none 14, ligne 10, lire : diabli. Page 188, paragraphe 1, lignes 1 en 4, lire : ~cosse. Page 195, paragraphe 3, ligne 5, lire : Rudolf. Page 236, none 3, ligne 4, lire: nouv. Page 254, none 63, ligne 2, lire supra, pp. 37~Ll4. Page 258, none 73, lire : 3e ddinion. Page 265, ligne 6, lire - Chevillon. Page 273, paragraphe 2, ligne 2, supprimer Je mon :

exerce

ligne 4, lire - Lagreze

exerce.

Page 273, Page 273, Page 279, Page 285, Page 293, Page 298, Page 311,

none 30, ligne 4, lire - exclu. none 30, ligne 6, lire supra, p. 84. paragraphe 3, ligne 2, lire. Hilfiker-Dunn. none 8, lire : infra, p. 10. none 40, lire: 2000. paragraphe 3, ligne 9, lire : Alfredo. derniere ligne, lire : nombreux mais peu importe.

More Documents from "Vinny Terranova"

Caillet.pdf
January 2021 1
Elus Cohen
January 2021 1
Ciclo Celular
February 2021 1