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Liolav.Bb M3876II1
Martuinov, Ivan Mikhailovich Les manuscrits slaves de la Bibliothèque Impériale de Paris,
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1^
A LES
MANUSCRITS SLAVES DE LA.
BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARI!
PAR LE D K
LA
P.
MARTI NO F
COMPAGNIE
n E
JESUS
AVEC UN CALQUE
PARl^
•
JULIKN, LANIER, COSiNARD ET n
iK nE
Bi;ci
1858
,
f
C«,
ÉDITEURS
^ V
t
LES
MANUSCRITS SLAVES BIBLIOTHEQUE IMPERIALE DE PARIS
III.
LliS
MANUSCRITS SLAVES UIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARLS
I
"1%
T AGUÊRE
^L JL
une chaire de langue
était créée
1
litut,
dans
de littérature slave
et
au collège de France. Aujourd'hui, l'fnsla
séance solennelle des cinq académies
(17 août 1857), vient de décerner
le
M. Miklosich, qui occupe avec
Vienne une chaire toute
éclat à
grand prix Volney à
semblable à celle que Mickiewicz a illustrée à
deux
faits
disent assez
que
l'intérêt
la
Pai'is.
Ces
France porte aux
études slaves. Elle veut se rendre compte de cette langue parlée dans ses divers dialectes, en Europe, par {)rès de quatre-vingts millions d'hommes, et de ce tuel qui s'est manifesté depuis le siècle chez les peuples
mouvement
intellec-
commencement de
notre
de cette race. C'est un puissant en-
couragement pour tous ceux qui forces, se livrent à ces études.
,
dans
la
mesure de leurs
N'est-ce pas dire
qu'il
y a
en France un public qui veut être tenu au coui'ant des
LES MANUSCRITS SLAVES
4
productions les plus remarquables de questions qui s'agitent dans qu'elles soulèvent?
nous avons
pris
Nous
monde
le
la littérature slave,
des
slave et des diseussions
l'avons pensé, et c'est pourquoi
pour objet de notre
manuscrits
travail les
slaves de la bibliothèque impériale de Paris.
Deux
motifs ont déterminé notre choix
La paléographie
intrinsèque du sujet.
mais
elle a
devant
elle
nents, parmi lesquels
veau lauréat de
vouement
un
il
apportent
éclairé et persévérant
d'un public instruit
de plus en plus
elle a
;
et intelligent
é{3ris
Des hommes émi-
compter M. Miklosich,
lui
l'Institut,
date d'hier,
slave
brillant avenir.
faut
d'abord l'intérêt
:
le
nou-
tribut d'un
conquis
parmi
le
les
dé-
sympathies
peuples slaves,
les
de leur passé et de tout ce qui se
rattache à leur nationalité.
La
solution de problèmes
im-
portants et qui piquent vivement la curiosité, dépend des
progrès que cette branche de
Ces progrès,
vœux;
il
il
ne
suffit
faut tâcher
de
science est appelée à faire.
la
pas de les appeler de les
tous nos
hâter par nos labeurs et nos
recherches. C'est par cette voie que
la
paléographie slave
verra se réaliser des résultats analogues à ceux que M. Mi-
domaine de
klosich vient d'obtenir dans le qu'il a
consignés dans sa
la
philologie
Grammaire comparée
,
et
des lanyucs
slaves.
Mais outre
cet intérêt général, le travail
entrepris en présente
un
autre
,
que nous avons
particulier à la France, et
qui lui est pour ainsi dire personnel.
Il s'agit
ventaire des richesses qu'elle possède en
fait
de faire l'inde manuscrits
slaves.
Disons -le tout de suite, ces richesses ne sont pas considérables.
Montfaucon nous a
laissé,
il
est vrai,
une longue
DE LA RIELIOTnÈQUE DIPÉRIALE DE PARIS. liste
5
des manuscrits qu'il appelle en toutes lettres Codices
slavici
qu'il
et
,
dit
avoir été portés sur les
de Saint-Germain-des-Prés en 1686. ont-ils péri
dans
les
désastres qui
de Reims? ou bien, sauvés
géliaire
Que
catalogues
sont-ils
devenus?
menacèrent l'Évan-
comme
celui-ci par
une main amie, enrichissent-ils quelque bibliothèque qui ne se doute pas des précieuses épaves qu'elle possède? C'est ce que nous ne saurions dire
sonnes
les plus
vérité,
même
est -il
aucun résultat,
et
comme
ces manuscrits
les questions
y avait
Il
là
satisfai-
perdus pour il
suffît
des ouvrages que la
Pour
la science.
de parcourir
les titres
les slavistes
première
ne rien dire des textes des saints Pères
sentir
docte béné-
le
auraient
peut-être;
fois
par exemple les Comédies d'Aristophane
telles sont
la
que nos investigations n'ont abouti
heureux de connaître pour
été
bibliographi-
nous sommes obligé de considérer
des quarante- cinq volumes mentionnés par dictin.
per-
par leur position de connaître
grandeur de cette perte,
la
et sur quoi les
pu nous donner aucune réponse
n'ont
sante. Toujours
à
dans
initiées
ques, les plus à
,
,
pour
et autres auteurs
ecclésiastiques, généralement assez répandus*.
Quoi
qu'il
en
de Paris
lui
a là des
textes
soit, le
donne
le
peu que possède
jour
;
bibliothèque
qui mériteraient d'être édités en
Nous ne renonçons point
un
la
pas sur celles de l'Allemagne.
à
l'espoir de
Il
y
entier.
nous en occuper
en attendant, nous nous contenions de donner un
aperçu général de tout ce dont nous avons pu par nous-
même *
constater l'existence.
Les voici
t. Il,
tels qu'ils
p. 104-2.
—
sont consig-nés dans la Bibliothccn bihliothecarum ms^.,
Mss. codicum slavicoruni,
etc., bibliothccœ Coisliulanae hic
LES MANT'SCRITS SLAVES
Ce
un
n'est poiiil
écrivons
:
lia'ité
de paléographie slave que nous
ce traité est encore à Aiire.
une description complète
nom
qui a immortalisé le
que viennent
et critique
,
Ce
n'est pas
dans
le
de M. Vostokof
non plus
genre de celle *,
ou de
celle
d'entreprendre deux savants professeurs de
catalogos proferimus quales ipsi, anno 1686, Parisiis adornati fuerunt. lUi vero calaloji nullo apposito
numéro
prostant.
Codices slavici. 1.
Ecclesiastici officii, cod. quatuor.
2.
Vctus Testaniciitum, cod. unus. Qu.iluor Evaiigelia, cod. unus. S. Joann. Ciimaci opéra et scala, cod. duo.
3. 4.
Joann. Clirysostomi oper., cod. deceni. Gregorii Nazianzeni oper., cod. unus. 7. S. Basilii quœdam, cod. unus.
5.
S.
C.
.S.
8. S. 9. S.
Gregorii Nysseni, cod. unus. Joann. Damasceni, cod. unus.
10. Tlieophylactus in E\angelia, cod. unus. 11. Vilit Patruni et 12. Tlieodoreti
Sanctorum, cod. très. vita; SS. Patrum, Palladius de Brachnianis
historia,
liber
,
Tobiiï, cod. unus. 13. Manuelis Palœologi dialogus 14.
Commentarius
in
cum
Persa, cod. unus.
Psalmos, cod. unus.
15. Hoiniliœ divcrsoruni,
Andntœ
Crelensis de Lazaro,cod. unus.
16. Aristoxeni moralia, cod. unus.
17. Georgii Syncelli et Theopliauis Ghronographia, cod. unus. 18.
Concilium Epliesinum, cod. unus.
19.
Gcrmani urchiepiscopi Constaiitinopolitani
serna. cod.
unus.
20. Concoidantia ciinonum, Niccphori patriarchœ Constantinopolitani cano-
nes pœniteiitialcs, Symboluin
fidci,
Joannis Jejunatoris canones pœni-
tcntialcs, cod. unus.
21. Simeonisnosi thcologi serm. cod. unus. 22. Evangelia
cum
notis
characlcrc
elegantissimo
et
antiquissimo
,
cod.
unus. 23. Catena in Lcviticura.
24. Paraîneses Patium, cod. unus. âo. Pliilo Jud;cus,cod. unus. 20. Aristophanis comicdia', cod. unus. 27. Graninialica, Epistohc Libanii, cod. unus.
28. I)iony>ii llalicarnassei antiquitales roinana;, Zozimi bisforis, cod. unu.^. 29. A!ban:isii rbuloris varia et adsersaria, ter in tribus coilitibus. *
Description
bourg,
18h-2.
des
manuscrits slaves du musée Houmiautsof.
Saint-Péters-
DB LA
MM.
Moscou,
BIin-IOTIIF.QUU;
IMPÉRIALE DE
Névostrouïef et Gorski*.
' l'AIUï^.
Un
loi travail,
au-
dessus de nos forces, n'aurait d'ailleurs d'intérêt que pour les slavistes.
Ce ne peut donc
être qu'un relevé
des manuscrits slaves, dispersés dans
de
la
qu'il
bibliothèque impériale
;
faible
peu
détaillé
les différents
fruit
fonds
de nos études
nous tarde de partager avec tous ceux qui
,
Slaves ou
non, peuvent y trouver quelque intérêt.
y a déjà plusieurs années qu'un
Il
chose de semblable.
En
quelque
slaviste a fait
sa qualité de
membre
de
la
Com~
missioîi archéographiqup de Russie, feu Serge Stroïef avait visité les principales bibliothèques
France,
de l'Allemagne et de
et rédigé sa Description des
monuments de
la
la litté-
rature slavo-russe^ , qui n'a été publiée qu'après sa mort.
(Moscou, 1841.) C'est
l'essai
mais un essai d'un mérite vrage, que je
sache
,
où
d'un débutant,
réel
les
il
est vrai,
d'ailleurs c'est le seul
;
manuscrits de
la
ou-
bibliothèque
de Paris soient passés en revue d'une manière un peu sérieuse.
Cet ouvrage est
écrit
en russe
français n'aura rien à regretter,
;
mais
le
lecteur
grâce au catalogue plus
complet publié dernièrement par M. Louis Paris % dont
nom
le
a depuis longtemps acquis droit de cité dans la répu-
blique des lettres slaves.
Description des manuscrits slaves de la bibliothèque synodale de Moscou. GnncaHienaMatHnKOBi ciaBano-pjivKoii .iiiTi'jjaTyriu, xpaiDiiniixcfiB'bnyû.iu'iuLlxli Onô.iioTeKaxi rcpMaHln n «tpaHqia, ai, cunMKaMU iisx piTionHCcu. CocTaBJeiio CepricMii ï
2
CTpoeBUM'b. MOCKBa, ISil. 3
Voyez
la
livraison d'avril
revue mensuelle.
1857
de son intéressant
Çahinci /(ùlorique,
LES MAN'L'SCRITS SLAVES
8
II
vA>r (rintrodnirc
4
r\.
nouveau pour
si
le
lui
,
lectour
dans un pays
français
nous croyons devoir
Ces notions
oi'ienter.
s'y
d'ailleurs
,
nous
,
donner
lui
qnelfjues notions préliminaires à l'aide desquelles
il
pourra
mettront à
jnêine d'éviter dans la suite des redites et des détails
peu
attrayants.
Puisque
nous allons parler des manuscrits slaves,
importe, avant tout, de se faire une idée précise de
dans laquelle
ils
nous appellerons
sont écrits.
La langue
;;a/eos/rtL^e;,
est celle
la
il
langue
slave ancienne
,
que
dans laquelle avaient
été faites les versions primitives de la Bible
,
des livres litur-
moyen chez
giques et des Pères de l'Église. Répandu par ce
tous les peuples slaves, devenu la langue de l'Église et de
science, le paléoslave obtint facilement sur les autres
la
idiomes slaves
la
jusqu'au delà
du xni% imprimant aux productions de
suprématie qu'il exerça depuis
littérature ecclésiastique, la seule qui existât là, je
ne
sais quel
la
la
dans ces temps-
cachet d'uniformité, qui ne contribua
pas peu à sa diffusion
gnés de
le ix^ siècle
parmi
les
membres
grande famille slave. Les
les plus
traits
éloi-
caractéristi-
ques de cette langue ancienne consistent, d'après un des slavistes les
plus éminents,
M. Yostokof
normal des sons nasaux m (on) Un jeune
,
a ou
a
',
(in)
dans l'usage ,
et
de leurs
M. Pypin, a eu riicureusc idée de réunir dans un seul les principes épars dans les nombreux écrits du célèbre arfliéolo.u:iie, et surtout dans son ^Tand ouvrage sur les manuscrits du musée Roumiantsof. Le travail de M. Pypin a été publié dans les Mémoires savants de >
corps
les
savant,
observations et
l'Académie de Saint-Pétersbourij, 185G,
t. II,
livraison 2.
DE LA BIBLIOTHÈQUE LMrÉRTALK TE PAUIS.
composés, dans h), véritables
{i,,
pour former
les
qui président à
distinction rigoureuse des
chevas slaves, soit à dérivés la
,
Les
langue.
,
nous venons de
le
des formes
et
monuments
retrouve ces caractères de sent
des mots, soit lois
permutation des consonnes, et en gé-
du système plionétique
lier
fin
la
demi- voyelles
dans l'observation exacte des
un développement plus complet
néral dans
la
la
9
la
dire
,
extérieures de
dans
littéraires
régu-
et plus
lesquels
on
langue paléoslave embras-
une durée de plus de
trois
siècles.
Toutefois, ne nous faisons pas d'illusions sur celte pureté
primordiale du paléoslave.
On
énuméré
a bientôt
les
ouvra-
ges où se retrouvent ces traits antiques et vénérables encore ceux-là
même
et
portent déjà l'empreinte des influences
locales, les traces plus
tés
;
ou moins visibles d'éléments eujprun-
au bulgare, au serbe, au russe,
etc.,
de manière qu'il n'y
en a pas un seul peut-être qui réunisse, en faveur de son caractère antique et pur de tout alliage
nimes des
slavistes. C'est qu'il
comme de ainsi
que
aryenne.
cette
le
On
la
les suffrages
una-
en est delà langue paléoslave
langue primitive dont
sanscrit et
,
les autres
trouve partout, et
elle tire
son origine
membres de
la
famille
elle n'est nulle part. Ainsi,
dans cbacun des dialectes slaves, on remarijue des caractères
de
ressemblance plus ou moins frappants avec
paléoslave; on reconnaît des traits de famille;
le
maison ne
peut affirmer son identité avec aucun d'eux.
Une
cbose cependant est certaine
numents sont anciens, plus ce caractère paléoslave.
Il
aussi
ils
,
c'est
que plus
conservent
est cui'ieux
la
les
mo-
pureté de
de suivre d'âge en
âge l'action permanente des dialectes vivants sur
la
langue
LES MANUSCIUTS SL.VVES
^0
devenue une langue immobile
écrite, bientôt
et
morte. Cette
dont on compi'end l'importance pour
intkience,
la
paléo-
graphie, s'exerçait peu à peu et ne devenait sensible qu'au
bout d'un certain temps. Ainsi, dans
c'est-à-dire au
ne se ressentait de
phe
tout au plus
qu'un
au
ix" et
x*"
l'influence locale
le
un
naître et passait sur
à côté de l'ancienne
les
peuples slaves
les limites
sol étranger,
du pays qui
exigées par
en
lui
une voie plus indi-
bulgare, par exemple, tombait entre
la
prononciation serbe, subir d'autres
faisait
de deux éléments étrangers
:
;
il
modifica-
les
passait à
portait des
(jui
La même
rien de plus naturel.
de celui qui
On
traces de
deux
ma-
diiïérents
dialectes
était familier.
lui
conçoit la confusion qui doit parfois en résulter. S'il
n'y avait que deux éléments en présence assez facile rieurs au cette
un
s'enrichissait ainsi
il
chose arrivait lorscju'un copiste avait sous les yeux un nuscrit
vu
l'avait
en apparaissait une nouvelle. Cette
il
Un manuscrit
russe qui
il
son orthographe variait;
mains d'un serbe, et, après avoir subi
tions
;
que dans l'orthogra-
altération pouvait s'accomplir aussi par recte.
texte primitif des
les
ce qui était à peu près inévitable. Lors-
,
franchissait
écrit
siècle,
chez tous
restait intact
livres sacres
commencements,
les
,
et c'est ce qui a lieu
xiv''
époque
;
siècle.
Mais
surtout au
il
dans
,
les
l'analyse en serait
manuscrits anté-
n'en est pas ainsi à partir de
xv** et
au wi*"
siècle, les
éléments
hétérogènes se multiplient et se fondent davantage, parce qu'ils ont
nombreuses, fluence,
sul)i
soit
le texte
formes primitives
l'action
soit
de causes extrinsèques plus
parce que, indépendamment de cette in-
ancien tombait en décadciicc ,
cf
,
avec elles son orthographe
perdait les ;
soit enfin
DE
IJlliLIOTnÈOUE IMPÉllIALE
L.\
parce que l'ignorance et
commence par
il
qu'il se
nuances et
étudier l'original
mélanges;
les
achevé cette pénible analyse produit
semble
sur
toile
des manuscrits du
composer
en présence
artiste
Que
;
la
il
et ce
qu'il
décompose
première n'est
saisit
le
;
il
(ait
les
qu'après avoir
pinceau et re-
l'œuvre du maître. Telle est
xv'^ et
les modifications
du \yf
,
ce
me
compte
siècle; lui aussi doit
nombreuses dues
-il?
cou-
en étudie
situation d'un slaviste qui veut se rendre
la
,
la
un
propose de copier.
leurs couche par couche jusqu'à les
il
capi'ke des copistes introduisait
le
de nouvelles variantes. Imaginez
d'un chef-d'œuvre
DE TARIS.
dé-
à l'action cons-
tante des époques, des localités, de l'arbitraire et de tant d'autres causes. Il
faut conclure, de ce
que nous venons de dire
,
que l'or-
thographe du manuscrit est un crilerium des plus importants pour en déterminer l'âge.
Communément on
variations de celte oi'tliographe en quatre catégories
comme
les rédactions
Nous avons
On
mélangées.
slave, bulgare, serbe et russe.
Chacune
ce sont
déjà parlé de
la
donne M. Vostokof, sous
la
les appelle
paléo-
d'elles a ses traits dis-
première; nous n'y
reviendrons plus. Quant aux trois autres, les
;
autant de couleurs dominantes qu'on doit retrouver
dans toutes
tinctifs.
classe les
les voici telles
à nous placer dans une question encore controversée
dont
la
solution
que
garantie duquel nous aimons ,
et
demanderait de notre part un examen
plus miîr*. M. Miklosich diffère dans la manière déclasser les inaniiscrils slaves. Lui paléoslave, russo-slave, serbeil admet quatre catégories, qu'il appelle slaTc et bulgaro-slave. (Voyez Verfjleichenrle luutlehre der s!avùchcn sprn1
aussi,
chen, p.
d'où
il
VII.
Vienne,
arrive
que
les
18j-2.)
Mais son paléos'.ave nVst pas celui de M. Vostokof, comme palooslavcs par l'un, ne le sont
manuscrits donnés
LES MAM'SCRITS SLAVES
i-2
L'orthographe bulgare a cola de caractéristique qu'elle possède
des
signes
nasales on, in le
bulgare
moderne
quoique cette
dont l'usage
^),
(<ï.,
pour rendre
particuliers
que dans
ainsi
dernière
les
conservé dans
s'est la
rende avec
voyelles
les
langue polonaise les lettres latines.
Les Français seront surpris peut-être de retrouver dans
moins développé.
slave leur système nasal, quoicpie
L'orthographe serbe confond oi'dinaircment et ia, ainsi
que
les
le
demi -voyelles
les voyelles e
finales (^, h), espèces
chevas, qui semblent n'être autre chose que les voyelles
de
o, e,
prononcées sourdement.
La
rédaction russe, enfin, est celle qu'ont suivie les livres
liturgiques imprimés
:
elle
ne connaît ni
son nasal des
le
bulgares, ni cette confusion des voyelles et de demi-voyelles
propre aux serbes. Je n'indique
ici
j'ajouterai encore
que
principaux
les points
que tous
les
et incontestés
;
manuscrits doivent être ran-
gés dans l'une de ces quatre catégories, et souvent dans plu-
comme on
sieurs à la fois,
A ce
purement paléographique, matériel
dire
le
verra par
crilerhim fondamental
la
la suite.
faut en joindre
il
et qui
du manuscrit,
matière destinée à
,
regarde
je
le
un autre
côté pour ainsi
veux dire
l'écriture et la
recevoir. Je ne dirai de cette dernière
point par rautrc. Il ne nous appartient pas de dcciiler entre ces roprcsentants des deux écoles, qu'on pourrait appeler occidentale et orientale. Toutefois, et en rendant justice à la coiniaissance profonde de l'éniinent slaviste de SaintPétersbourf?, nous remarquerons, avec le rédacteur des
Mémoires savants, que M. Vostokof n'a jamais exi)rimé d'une manière positive ce qu'il pensait des monuments |,Magoliliqnes, et de ce qui tient à la question glagolilique en général et cependant celle question est d'une importance souveraine, quand il ;
s'a;.nt
des origines de
la
langue slave. (\'oir
les
Mihnoires savants, publiés par
deuxième section de l'Académie de Saint-Pétersbourg, p. 19.)
t
II,
l.
ii,
la
1856,
DE LA WBLlOTilÈUUC DirÉRIALE DE PAULS.
que ce que tout
monde
le
sait
Quant
le papier.
qui est
la
la
et
,
que
les
anciens
qu'au vélin a succédé
à l'écriture, les paléographes slaves
distinguent trois sortes écriture posée;
à savoir,
:
manuscrits sont écrits sur vélin
13
:
l'onciale
denii-onciale et
ou oustav, c'est-à-dire
La première,
la cursive.
plus ancienne, varie d'un siècle à l'autre.
remarque principalement dans
différence se
sonnes suivantes
:
ter les voyelles
{on)
,7.
z
j,
retrouve tracées de
,
tch
,
(jk, 3,
a ou sorte
la
dans
On
'i) '.
[in),
a
en
les
con-
trois
pourrait y ajou-
(y)% qu'on
et y, ta
manuscrits
les
Cette
les
plus
anciens, ainsi que certains signes numériques. L'écriture demi-onciale, qui tient le milieu entre l'onciale et la cursive, apparaît dès la lin
très-répandue au xv* duite vers le milieu
et
du xvi"
au xvIl^ Ce qui
dentes
c'est
la
xiv*"
au xvi". Enfin
général ,
du
la
siècle
rondeur des
elle est
en est devenu
distingue des lettres
et
cursive s'est intro-
siècle, et l'usage la
,
et
deux précé-
l'abondance des
abréviations.
111 que nous CEforme de cyrilliques;
venons de dire de l'orthographe l'écriture
ne regarde que
car pour les glagolitiques
,
tres règles à établir.
*
Quant
et
do
la
manuscrits
qui forment dans
paléographie slave une branche à part,
la
les
il
y aurait d'au-
Mais ces règles ne peuvent être que
la lettre tch [i], la
forme angulaire, tout à
fait
semblable à
l'y
ma-
juscule (Y), paraît être plus ancienne que la forme arrondie. est propre aux langues slaves, dont quelques-unes le rendent par y. pourquoi j'emploie cette lettre. C'est un i très -ouvert , à peu près comme dans le oui des Français, ou le wornen des Anglais. 2
Ce son
C'est
I
MAiNUSClUÏS SLAVES
I.KS
i
de
friîit
le
nombre de manu-
consciencieuse d'un
l'cUiilc
anciens plus gi'and que ce qu'on en connaît jusqu'à
scrits
Nous nous bornerons aujourd'bui aux données
présent.
élémentaires
plus
nous
,
travail
d'y revenir dans
un
littérature glagolitiquc
en
rései'vant
plus approfondi sur
les
la
irénéral.
On que
lésait, les peuples slaves ont
la liturgie latine
;
d'autres emploient
quel que soit d'ailleurs
culier
,
nent.
Le
et
liturgies, la grec-
romaine. Quelques-uns ont adopté l'alphabet latin
et la
avec
deux
rite gréco-slave est
le
un alphabet
auquel
rite
rite
rite latino- slave,
—
étroites limites
il
de
la
,
—
la
de
la
Turquie
langue slave y est
renfermé dans
est
Dalmatie, jointe à
une partie
l'une et de l'autre
liturgique de
La langue
même;
langue latine
la
et
qui n'est autre que le
romain, avec cette différence que
substituée à
parti-
appartien-
répandu en Russie, en Galicie,
dans plusieurs contrées de l'Autriche
européenne. Le
ils
n'y a de différence que dans
la
les
del'Illyrie.
Église est
forme des
la
lettres.
Ainsi les Églises gréco-slaves se servent de l'alphabet cyrilli(jue
,
tandis que les Églises latino-slaves ont à leur usage
l'écriture
nom
glagolitique ou glagolitsa
,
connue aussi sous
le
de hiéronymieîine\
Celle-ci est de
carrée.
On
a
deux espèces, arrondie ou à
demandé
laquelle des
l'autre. Jusqu'à ces derniers
temps
deux les
lunettes, et
est antérieure à
monuments
les
plus
anciens, tels que l'Évangile d'Assémani, au Vatican, l'abé-
cédaire bulgare, à Paris, et le Glagolita Cloziamis, publié
1
Le nom de
?airit
Jcrômc
les rédaclioiis glaf^oliliqucs
cation qu'eu
donne M.
de la rcsscmbl.ince qu'offrent Vulgatc. C'est au moins Tcxpli-
lui est resté, à caiiso
de
li
Bible avec
Scliafarik, et qui
la
nous paraît
la
plus plausible.
,
DE LA Dir.LIOTllÈ0UE IMPÉUIALE DE TAUIS.
par
t'en
15
Kopitar, offrent des caraelères arrondis. C'est pour
cette raison, je le
présume, que M. Schaforik a cru nécessaire
de faire exécuter, sur leur modèle, de nouveaux caractères
Propagande de Rome, qui sont car-
différents de ceux de la
rés, et avec lesquels elle a
imprimé tant de
livres destinés à
l'usage des ïllyriens catholiques. C'est avec ces lettres rondes,
admirablement exécutées, que l'éminent glagoliste a publié ses Moiiumenls de
V ancienne
cieux pendant de ses slave
littérature glagolitique
Monuments de
\ Mais une découverte
M. Hœfler,
annoncée
et
ici
',
pré-
la littérature yougo-
récente, faite à Prague par
même',
vint jeter
une nouvelle
lumière sur cette question. Après un examen approfondi des Fragments glagolitiques
^,
M. Schafarik est
arrivé à cette
conclusion, que les deux espèces d'écriture connues jusqu'à
présent, la ronde et
la
carrée
,
ne sont que deux formes
différentes d'un type antérieur, dont ces
nent de nous révéler l'existence, sidérer
comme
primordial.
Ce
Fragments vien-
et qu'il est
permis de con-
type, en se développant sous
l'influence des modèles graphiques déjà existants, aurait pris
forme ronde ou
la
l'action
la
forme carrée
de l'élément grec ou
celle
,
suivant qu'il subissait
de l'élément romain.
Sans doute, être en possession de ce type quelque chose pas beaucoup
;
la
primitif, c'est
toutefois cette nouvelle acquisition n'avance
question des origines glagolitiques,
ment débattue parmi
les slavistes
modernes
,
et
si
vive-
dont l'im-
portance croît de jour en jour.
2
Pamatky hlaliolskelio piscmnictvi. Prague, 1853. Pamatky drcvniho piscmnictvi jihoslovanuv. Prague,
3
Études,
4
Glagolitische
1
t.
Prague, 1857.
1851.
l,p. 438.
Fragmente, herausgegcben von D' Hœfler
iind
D^ Schafarik.
LES MANLSGRITS SLATES
16
Les lettres glagolitiques
que il
les
cyrilliriiics? A
sont-elles plus anciennes,
cette question,
si
ou non,
simple en apparence,
n'y a pas encore de solution certaine. Les uns répondent
affirmativement
;
les autres, à la suite
du célèbre abbé Do-
bro\vsld, et entraînés parle poids de son autorité, tiennent le
glayolUïque pour une invention du xm'' siècle \
Il
y en a enfin
qui protestent hautement contre les exagérations de ces derniers, sans se prononcer pourtant pour l'affirmative.
pas
le lieu
d'entrer dans des détails qui trouveront
place dans
ment;
il
un
nous
que nous méditons en ce
travail spécial suiHira
elle est
C'est
la
n'est
mo-
de dire qu'à l'heure où nous écrivons,
l'écriture glagolitique est considérée
contemporaine de
Ce
mieux leur
cyrillique,
sa
pour
sœur,
le
moins comme
et qu'en tout cas
certainement de beaucoup antérieure au xm'' siècle^
un
fait
désormais acquis à
la science, et
sur lequel nous
n'insisterons pas.
Ce que nous tenons que
la
non-seulemcni par
mais encore par
la
tenant à
la
(du
elles la
l'une
an-
la
l'écriture,
phrase et par l'organisme liltéraires
appar-
qui embi'asse plus de trois
au xuf), sont en très-petit nombre.
est pas ainsi de la seconde.
c'est
sont bien distinctes l'une de
Les monuments
première période, ix*"
,
forme extérieure de
structure de
intérieur de la langue.
siècles
deux périodes
littérature glagolitique a
cienne et l'autre moderne; l'autre,
remarquer au lecteur,
à faire
Heureusement,
la
Il
n'en
bibliothèque
1 n n'est pas bien étonnant, après cela, de voir les écrivains les pins éminents de l'Occident jiartager cette opinion. Le docte et pieux auteur des Institutions liturgiques est de ce nombre, t. III, p. 12. - « Je n'hésite pas, dit M. Scbafarik en discutant Tàge des Fragments glagolitiques, je n'hésite pas de les placer entre 8G2 et 950, c'est-à-dire dans le premier siècle qui suivit iminédialcmcnt la venue ct la prédication de saint Cyrille et saint Méthode en Moravie ( p. 61 ). »
,
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMIÉIUALE DE PARIS.
de Paris possède des ccliantillons de toutes première regardé,
appartient
même
comme un
il
deux.
les
des restes
les
plus vénérables de
paléographie
la
une espèce de vade-mecum sacerdotal, qui
même
temps que ,
la
portion glagolitique du Texte
représente
la
cet
la({uolle
il
bulgare, nous avons évoqué
aperçu général. Nous voulons parler de
l'origine de l'alphabet
on a
tion
fait
du
manquerait, ce semble, quel-
est le
On nom
glagolitique.
pourquoi cet abécédaire porte
demander quel
est
du Sacre
seconde période.
En nommant V Abécédaire une question sans que chose à
la
après les découvertes de ces derniers temps,
slave;
(xiv^ siècle)
A
fameux Abeccdcmwn bulf/ancum
le
le
berceau de
la
a
souvent demandé
de
bulgare;
A
glagolitsa.
La plus
plus d'une réponse.
toutes est celle qui, sur les traces indiquées par
place en Bulgarie.
Au
c'est
cette ques-
plausible de la
dénomisim-
nation elle-même,
le
plicité, elle unit
celui d'être d'accord avec les découvertes
modernes;
une
et tout fait croire qu'elle
mérite de
deviendra
la
ou tard
tôt
vérité incontestable.
L'opinion de ceux qui croient retrouver sous cette déno-
mination l'œuvre des sectaires
nommés Bulgares ou Bogo-
miles et Patarins, ne diffère pas essentiellement de dente. éclose
Le bogomilisme, en au x^
France
oii
,
précé-
une plante vénéneuse
siècle sur le sol bulgare, et qui s'est reproduite
plus tard dans la Bosnie, la
effet, est
la
Serbie et enfin dans
la
ses adeptes ont pris le
nom
le
midi de
d'Albigeois.
Les
Bogomiles auraient donc adopté, pour leur propre usage, les
caractères hiéronymiens
vulgaire,
que.
On m.
,
comme moins
accessibles
au
grâce à leur aspect tant soit peu hiéroglyphile
voit, la question n'est pas résolue,
on se
et
2
LES MAJN'USCRITS SLAVES
^8
demande
toujours quel est l'inventeur de l'alphabet cjlago-
litique.
Quelques savants désignent saint Clément, évoque de Yélitsa^ et Bulgare d'origine; d'autres prétendent que cette
invention doit être attribuée à saint Cyrille
Clément
saint
était le disciple. Si
lui-même, dont
imporlante que
soit cette
question, nous ne pouvons que l'indiquer aujourd'hui, de crainte de dépasser les bornes assignées à ce travail
mais
;
nous nous proposons bien d'y revenir un jour. Il
m'est
ment qui
difficile
pénible.
de contenir
Le manuscrit
ici
l'expression d'un senti-
(fonds latin, n"
latin
2540)
renfermait VAbecedarium est depuis plusieurs années
au nombre des exemplaires égarés
!
Voilà du moins ce que
m'ont assuré Messieurs
les
conservateurs,
dont l'aimable
empressement à
aux demandes que
je leur ai faites
m'impose
satisfaire
devoir de
le
manuscrit en
reconnaissance. Espérons que
la
question n'est
y Èvangéliaire de Reims, raîtra
un
jour à
intéressent.
la
qu égaré
,
et qu'à
heureusement retrouvé,
si
,
M.
Silvestre a inséré
dans son édition splendide dudil Evangéliaire
et bien
avant
dans son ouvrage intitulé dernes,
;
Kopitar en
donné un dans son CUigoIila Clozianus
en 1856);
considérés dans
(Moscou, 1829).
On
s'y
nous en avons des calques qui ne
laissent rien à désirer. Tel est celui que
avait déjà
repa-
il
grande satisfaction de tous ceux qui
Par bonheur
le
l'exemple de
lui :
Les Bulgares anciens
leurs
(
publié
un auteur russe, Vénélin,
rapports
avec
en trouvera aussi un à
et
les la fin
mo-
Russes de ce
travail
Quelques mots seulement sur l'ordre que nous avons suivi 1
Au nord du mont
Atlios et de Thcssaloaique.
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉfllALE DE PARIS.
19
dans cette description des manuscrits. H n'est autre que celui
du catalogue. On
un plus
en adopter
,
rationnel, Tordre chronologique, par exemple, ou
Nous n'avons cependant pas cru devoir
celui des matières.
en
le faire, et tie
aurait pu, sans doute
voici la raison.
D'abord
,
plus grande par-
la
des manuscrits, c'est-à-dire tout ce qui forme
fonds
le
slave, est déjà catalogué, et partant peut être considéré
comme
inamovible, tandis que
le
forme qu'un accessoire. Donner
reste est peu de chose et ne la
préférence à l'ordre déjà
établi, c'est faciliter les recherches,
que chose. L'ordre chronologique nient était
:
date de
la
ce qui est bien quel-
offrait
un grave inconvé-
certains manuscrits étant incertaine
,
on
exposé à prendre, pour base de sa classification, des
conjectures. à la lin de
On
trouvera d'ailleurs un aperçu chronologique
ce travail.
nuscrits étant peu
Quant
ma-
à l'ordre des matières, les
nombreux, chacun pourra y suppléer par
lui-même. Jetons d'abord un coup d'œil sur l'ensemble de notre
modeste
collection.
Les manuscrits du fonds slave sont cata-
logués d'après les dialectes^, et sont au sept.
Les sept premiers appartiennent à
les trois suivants sont de
la
une grammaire
slave et
nous venons de parler. Enfin
;
;
onzième
est
est en
pa-
le reste
siècle).
Le fonds
Y Abécédaire bulgare
c'est
dans
que se trouvent un manuscrit tchèque 1
le
Le fonds grec possède un fragment bulgare caché
dans un manuscrit de Platon (xui° contient
;
rédaction russe
la
famille serbe
écrit avec des caractères glagolitiques
léoslave.
nombre de vingt-
le
latin
dont
fonds français
très -important et
Ce catalogue a été dressé par M. Ristisch, de Belgrade. Voir
torique, p. 81, avril 1857.
,
le
une
Cabinet his-
LES MANL'SCUITS SLAVES
20
petite collection d'ouvrages nasses, dont (juclqnes-uns sont
de nature à intéresser vivement les lecteurs français.
N"
{Ane.
1.
îi°
-IG.)
Vol. ia-40 de 253 feuillets, xyiii" siècle.
royaumes
Histoire des Scythes, c'est-à-dire des
de Kazan par
d'Astracan
,
Russes.
les
«
néanmoins que
de Crimée
Ce manuscrit, un
copié do dessus
,
lit
,
de leur conquête
et
-on
tartares
sur
original fort ancien.
»
cette histoire a été rédigée
la
garde, a été est certain
Il
en 1692, par
A-ndré Lyzlof. L'auteur dit dans
un endroit que
pris « d'écrire sur la Tartarie,
sur ses habitants
sa position géographique, sa population,
a entre-
s'il
ses rois
,
que
c'est afin
les
très- illustres souverains et tsars delà Moscovie orthodoxe,
suivant Texemple de facilement vaincre et
lement
les
Khans
leurs
même
prédécesseurs,
puissent
détruire entièrement
plus
non -seu-
tartares, mais encore les Turcs maudits,
le sultan
y compris, leur ruine devant arriver de nos jours,
d'après
les
Ecritures saintes
russe. Fiat, pat!
Le manuscrit livres,
il
»
est assez bien écrit,
Il
venir du
chapitre
des
où
peuple slavo-
mais incomplet
a été imprimé d'abord en
tersbourg, puis en
mœurs
et
n'y a que les trois premiers et le
quatrième.
Le
,
(Part. IIl, ch. vi, p. 194.)
1787, il
Tartares
,
:
sur cinq
commencement du
1776,
à
Saint-Pé-
à Moscou.
est question de
la religion ,
et
des
en temps de guerre aussi bien que
dans la paix, contient des détails fort intéressants.
,
M
LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
N°
VoL
in-fol.
de 509
21
[Ane. n" G.)
2.
feuillets, denù-oticiale
,
sur papier, du xvi« siècle.
Chronique russe commençant à l'année 1555, règne de Jean
ÏI
nommé que
1541
et finissant à l'année
,
le
dite
Terrible.
— Ce
,
règne de Jean IV, sur-
n'est qu'une partie de la chroni-
nom du
de Voskrésensk, du
couvent auquel
appartenait, quoique rédigée à Novgorod.
On
le
elle
Nes-
sait,
père de l'histoire russe (xf siècle), est l'auteur de la
tor, le
première chronique russe. continuateurs
11
d'imitateurs
,
eu beaucoup de copistes
a
;
sans les abréviateurs^ Chaque
son annaliste; Novgorod
,
de
on en compte près de mille, ville
un peu importante eut
Grande en eut plusieurs,
la
et
figurent parmi les plus estimés.
ils
Le manuscrit dont
il
s'agit est
une
très -belle copie faite
sur une de ces chroniques novgorodiennes qui avait été donnée en
couvent de
nom
la
1795
et
en 1794,
la
de
récit
la
51 chapitres
celle
,
patriarche Nicon au
dont
de Voskrésensk,
a
le
pu-
première partie de cette chro-
nique d'après un exemplaire qui tion contient
le
savoir
L'Académie de Saint-Pétersbourg
lui est resté.
blié, en
1658 par
Résurrection ou
,
lui
appartenait. Cette édi-
et finit à l'année
prétendue croisade de Magnus
,
1547 roi
,
par
le
de Suède
contre l'Église orthodoxe de Novgorod. Or, le manuscrit
de Paris est
mence mie, l'an
»
continuation du fragment publié
l'endroit
à
et
la
il
même où
:
il
com-
s'arrête l'édition de l'Acadé-
va jusqu'au lxx" chapitre, c'est-à-dire jusqu'à
1541.
Kararazin, Hist, de la Russie,
1.
1, p. xxxii. Saiut-Pclersbourç, 1818,
LES ilANUSCftITS SLAVES
22
remplis par une table des
I^os dix premioi's feuillets sont
matières très-détaillée,
et (jue Stroïef a
chapitre xxxviii'' contient, entre autres, le récit cile
de Florence. Rien de plus curieux que
ce grand
fait est
ce qu'il \
comme
présenté par
traditionnelle
En
ce sujet.
le
la
un
voici
parmi
du con-
manière dont
chroniqueur orthodoxe; et
de plus affligeant, c'est qu'elle
a
Le
l'exemplaire dit synodal\
manque dans
parce qu'elle
reproduite en entier,
devenue
est
les écrivains russes qui traitent
anonyme
échantillon. L'auteur
adresse
des reproches à l'empereur Jean Paléologue, qui se montra,
comme on «
Est-ce élever
le
respect
la
réunion des Églises.
voix à
la
dû aux Églises qui vous
la
Latins?
les
attire à
eux? Mais
manière des insensés, mais introduire dans
chant des enlacements
le
pour
sait, très-zélé
Qu'avez -vous, dit- il, trouvé de bon chez
artificiels
de voix, ce n'est pas res-
pecter la maison de Dieu. Jouer de l'orgue, sonner de la
trompette, danser avec les mains, frapper avec les pieds
y
,
mêler d'autres jeux de ce genre, qui réjouissent certaine-
ment
les
démons, voilà en quoi
ils
font consister la beauté de
leur culte. Et l'humilité et la discipline ecclésiastique sont-elles?
N'y voit-on pas
tions en fléchissant
un
pape lui-même
le
genou
seul
du pain azyme, sans ôter
sexe
,
s'ils
la
adora-
barbe
et
les
bagues?
moustaches,
voulaient plaire davantage aux personnes
et les fidèles
vont à
la
où
célébrer la messe avec
ses gants, et porter des
Leurs docteurs se coupent
comme
,
faire les
,
sainte table
du
accompagnés de
leurs chiens. »
Ce passage dore >
,
fait
un
singulier contraste avec la lettre d'Isi-
métropolitain de Kicf,
Cet exemplaire appartient à
la
un des héros du
concile. Elle
bibliothèque du synode de Moscou
(
n»
1
U
).
23
DE LA niBLlOTriÈQUE IMPÉRIALE TE PARIS.
de
est datée
vants
d'Olen
la ville
de toute
la
la
grâce de Dieu, archevêque deKiefet
Russie, légat a latere du siège apostolique, à tous
de
les tidèles
la
Russie
,
de
la
Pologne , de
l'Allemagne, salut. Réjouissez-vous
la
si
de
et
,
séparées depuis
longues années, viennent de retournera l'unité primi-
tive et de rétablir la paix et la concorde.
tiens
Lithuanie
et tressaillez d'allégresse;
car l'Église d'Orient et l'Église d'Occident
de
termes sui-
les
:
Moi, Isidore, par
«
eonçue dans
et
Latins et Grecs
,
,
Russes, Serbes
Que
tous les chré-
Yalaques
et
,
et tous
ceux qui sont sous l'obédience du patriarche de Constantinoembrassent cette sainte union avec vénération
ple,
au
;
nom
de Jésus-Christ, qui a usé de sa miséricorde également envers tous
Latins.
de
qu'il
Que
même
connaît
,
n'y
ait
désormais aucune scission avec
à l'égard des Grecs
le
puisque l'Église romaine re-
,
aucune défiance, aucun doute, considèrent
là
sainte
dans
où
il
messe
comme un Grec
choses. Ainsi,
bien
véritable et en
baptême grec pour saint,
égal à celui des Latins. Qu'il n'y ait
se
et
que
possédant en se trouve-t-il
,
uns
les
reçoive de sa
main
vent faire
même
le
qu'il
et les autres
commun qu'il
,
se confesse
mêmes
les
dans un pays
y adore Notre-Seigneur,
qu'il
tx>ut
donc plus à cet égard
n'y a que des églises latines
sa propre église,
la
les
ceux-ci, de leur côté, n'hésitent point à en agir
latin,
ou
y entende
comme
au prêtre
il
la
ferait
latin et
corps de Jésus-Christ. Les Latins doi-
chose vis-à-vis des Grecs, puisque les
du pain fermenté aussi bien avec du pain azyme et que les uns et
prêtres grecs consacrent avec
que
les prêtres latins
les autres
concile
,
ne font qu'un. Ainsi a statué,
œcuménique de Florence.
»
le (>
juin
1439,
le
21
LES MANUSCRITS SLAVES
recommandons
îVous
cet écrit d'Isidore à l'attention des
catholiques qui auraient quelque saint sacrifice chez les et partant
doute sur
Russes ou chez
validité
la
du
Grecs non-miis,
les
sur celle de leur sacerdoce.
C'est, de toute
morceau, que
la
seconde partie de
sache, qui
je
la
chronique
,
le seul
publié', sans doute à
ait été
cause de l'importance du sujet. Le reste est encore inédit.
Disons cependant que nous sommes à
une édition
la
de posséder
veille
critique de toute la chronique de Voskrésensk.
Elle doit remplir le septième
volume du Recueil complet des
Annales russes, véritable monument élevé par sion archéographique
,
et
dont
Commis-
la
six premiers
les
sont déjà sortis des presses de l'Académie.
Le
volumes
texte de la
chronique de Voskrésensk sera collationné avec trois
ma-
nuscrits dont l'un, avons-nous dit, appartient à la biblio-
thèque du synode de Moscou
Moscou,
l'autre, celui
;
connu sous
est plus
le
Rostof, et le troisième, qui porte
riographe russe, a été mis à
la
des archives de
nom de la Chronique de le nom de l'illustre histo-
disposition de la
Commis-
sion par M""' Karamzin, sa veuve.
Malheureusement
la
mort a ravi à
teur en chef de
la
cette édition
nous ne savons
volume
,
et
est livré
la
science
le
rédac-
Commission, Bérednikof, qui préparait si
,
à l'heure qu'il est, le
au public. Ce qui est certain,
c'est
que
Bérednikof n'ignorait point l'existence du manuscrit
de
donc permis de présumer
tiré
Paris
'.
parti
pour son édition, que nous regrettons de ne pas avoir
Il
est
qu'il
en aura
Voyez VAnciennc bibliothèque de Novikof, 1788, t. Vf, p. 48-70. Il avait rendu compte de l'ouvrage de Stroïcf dans le Journal du ministère de Cinstruclion ijubliqw, mai 18 i4. *
-
DE
LA.
2S
BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
entre les mains. Nous y aurions appris
valeur relative de
la
recommande par
l'exemplaire parisien, qui se
la
beauté et
im-
correction de son écriture*, par des variantes assez
la
portantes, enfin par les circonstances qui l'ont capitale de la France.
Après avoir été
la
amené dans
la
propriété du prince
George Fédorovitcli Stcherbatof, homonyme de l'historien, a été
il
donné au baron de Sparvenfeld
apprend une note
de
écrite
que nous
c'est ce
;
main du prince au bas des
la
premières pages. Sparvenfeld était à
la fois
bibliophile et
ami des
lettres.
possédait plusieurs langues, entre autres le russe
11
savait
comme un homme du
ticulièrement
^
plus
;
pays et
qu'il
,
cultivait
qu'il
par-
d'un des manuscrits de Paris a
autrefois partie de sa collection
,
comme on
le
fait
verra par
la
suite.
A
partir
du
feuillet
500
jusqu'au 309"
,
on
pages ces mots, écrits en cursive du xvif Annaliste de Novgorod
dit
lit
au bas des
siècle
:
Livre
de Pierre Trou.... Le reste
y
manque. 1
II
ne
lui
s'arrête à ces 3
rum
manque, pour mots
en
être complet, qu'une partie
même
temps vinrent
du dernier chapitre, qui
enfants des voiéiodes... « Juvenis prœclarissimus, et suae gentis spes maxima, pluriinarum linjna:
les
eamquc linguam didicit Leibnitz (Voyez Dobrowski, Inst. ling. slav., \\. lx. ) s'exprimait ainsi sur son compte « Nec prœtermittcndus est D. de Sparvenfeld, insigne Sueci<£ ornamentum, qui magnis in septentrionem et meridiem ilineribus, regiopartim jussu susceptis, opima doctrinae spolia, partim ex Russia Africaque retulit, et dum veteris Gothorum gloriai monumenta vesligat niulta alla in publicum profutura collegit, et nonnulla etiam in praesentis instituti usum ad me misit, plura quoque tum de suo tum de aliène daturus, etc. [Epist., peritissimus, qui eo ipso tempore agebat Mosquac,
Rutheno
—
pariter, etc. »
:
,
,
t.
III, p.
173, éd. Lipsiffi, 1738.)
26
jrANUscRiTs slaves
t^t:s
N" Vol.
in-fol.
Ce volume
de 355 feuillets, sur papier, du xviie
la
Le premier
reliure.
un
est
des événements militaires qui
récit
7087 (c'est-à-dire de 1545
eurent lieu de
7051
1579)
règne de Jean IV
,
sous
le
noms
enregistrés les
à
rangs
(les
la
Russie
allemande Rougodiv
Ivan- gorod
(ville
,
une
,
Terrible
où sont
et
,
de cette espèce s'ap-
les livres
»
(razriadnaia kniga). Celui qui
nous occupe commence ainsi
duc de toute
le
,
à
rangs respectifs des chefs des régi-
et les
ments. C'est pour cela que pellent « Livres
siècle.
deux ouvrages qui n'ont de commun
contient
entre eux que
3.
:
Ivan Vasiliéviteh, grand-
bâtir en face de la frontière
fît
ville qu'il
appela de son 7iom,
La même année (1545)
de Jean).
les
Tartares firent irruption dans VUkraine; mais avec l'aide
de Dieu
ils
en furent chassés
,
et
poursuivis par Koltovski,
Sidorof, etc. L'écriture de cette première partie est soute-
nue
,
témoin
fin
la
inachevé:
lettres capitales le
,
contient
le récit
comme
a eu soin d'en avertir dans
partie
très
du volume
baron
une note placée
-renommé le
,
forte
95
de
feuillets
fabuleux des gestes d'Alexandre
porte l'original
des voyages et de
Alexandre
le
que
texte.
dernière page.
La deuxième
et
aux
est resté
manque. Le docte propriétaire du manuscrit,
an bas de
,
travail
proposait de tracer après avoir écrit
de Sparvenfeld
ou
le
les places vides destinées
le copiste se
La
mais
nette, soignée,
la
et
,
a la
narration de
la
grande gloire du grand très- vaillant
tsar
Grand; de sa bravoure, de
le
Grand,
naissance, et
gloi'icux
de Macédoine, ses
marches de
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. l'Orient à l'Occident
avec délices.
»
,
etc..
Que
celui qui le désire, l'écoute
Cette légende est fort répandue parmi les
peuples slaves. Et
comment en
autrement? Phi-
serait -il
monarque de granl signorie
lippe, ce
27
suivant l'expression
,
des romanciers normands, ne tenait-il pas en
baillie le
des Esclavons ou des Illyriens, pour ne rien dire de et
de
Macédoine? Et son
la
comme
l'appelle avec
pouvait-il rester inconnu à
comme
le
berceau de
tils,
raison
devenu
même
la
langue ancienne,
la
chants populaires, donne à ses propres
l'esprit
slave? Aussi
le
temps un
romane,
Macédoine
et qui,
rois le titre
cédonien*, surtout quand on pense que veilleux a été de tout
la
le
Grèce
V univers,
s/re de
tradilion
une race qui regarde
la
pays
dans ses de Ma-
goût du mer-
caractéristique
trait
de
héros macédonien occupe-t-il une
place distinguée parmi les types de la force créés par l'imagi-
nation slave. Sa légende se retrouve chez tous les peuples de cette race. Joseph
Dobrowski parle d'une rédaction bohème.
(Histoire de langue bohème,
Pologne
,
plus d'une
commune, portent
la
p.
Serbie ont les leurs
^ Ces rédactions
,
167, ;
les
2''
éd., 1818.) La
Russes en possèdent
tout en découlant d'une source
offrent des variantes assez considérables, et elles
un cachet
spécial qui
donne aux personnages une
physionomie qu'on pourrait appeller gréco-slave. Nous n'en 1 Ainsi, dans un chant serbe où il y est question du kral Touratch Sméclérévatch, nous lisons les passages suivants Et le seigneur kral quitta la belle :
—
(SméMacédoine, le lieu célèbre de Smédéréro, où. est son éclatant palais. Et ailleurs: Salut ô kral de la Macédoine, dérévo est notre Semendria.) couronne d'or de la terre, étoile brillante de la Macédoine! (Voyez Exemples de la langue serbo-slave publiés par Vouk Karailjitch, p. 6. Vienae, 1836.) Le célèbre auteur remarque qu'on comprenait sous ce nom tous les pays de la
—
,
,
domination serbe. 2 Le musée Roumiantsof, par exemple, en a trois que M. Vostokof analyse dans sa Description [ï\°^ 175, 431 et A3U). Slroiel' en comiite autant dans le
musée du Comte
Tolstoï (n°» 34, 110 et 104).
LES MANUSCRITS SLAVES
28
voulons pour preuve que ce
manuscrit qui nous occupe en
le
moment. Dès
sance d'Alexandre est racontée de
chez
le
même
la
Pseudo-Callisthène ou son traducteur
garderai bien de répéter
narrateur slave a présenté les
magie
la
pense pas de
latin. Je
Chez
faits.
la
devant
me
manière dont le
lui aussi,
Nectanébo
source de sa puissance, ce qui ne
,
fuir
manière que
certains détails, et je ne dirai
ici
que ce qu'il faut pour donner une idée de
exerce
La nais-
début, on voit l'influence byzantine.
le
les rois ligués contre lui.
le
Le
disvoilà
donc qui quitte l'Egypte en disant pour adieu ces paroles prophétiques: Il
est
Je pars vieillard, je reviendrai jeune
«
en Macédoine
;
le
de la reine, désolée de sa
stérilité, et
d'être répudiée par Philippe. plicité
de
la
monde un Dieu
monar(jue de l'univers. Ce l'ère
chrétienne 56:2,
Nous avons vu Nectanébo
la
>
il
l'an
mars
prophétie
il
;
et
,
fut
le 1*2
plus encore de
la
menace
Le roi magicien abuse de la sim-
trop crédule Olympias
va mettre au
homme.
bruit de sa science parvient à l'oreille
à
lui fait accroire qu'elle
devient père du futur
de
la création
5155, de
9 heures ^
en voici l'accomplissement.
,
mort depuis longtemps, précipité du haut
est
d'une montagne par Alexandre lui-même. Celui-ci arrive
en Egypte; une siège.
ville
La chaleur
un grand
lac;
il
se
trouve sur son
était excessive
tombe malade.
,
A
passage,
il
l'as-
Alexandre se baigne dans cette nouvelle, les assiégés
écrivent à son médecin, et l'engagent à mettre
fm aux
jours
1 Le manuscrit du musée Roumiantsof (no 456), cité par M. Vostokof, donne une date difTérenlc de relle-ci, mais non moins précise. Alexandre y naît au mois de janvier avec la nouvelle lune, à l'heure du lever du soleil. Au reste, l'ère adoptée par notre manuscrit n'est point celle que suivent généralement les auteurs
russes ou çrecs,
,
DE LA (lu
malade par
Une seconde y
le
29
niBLIOTIlÈQL'E I.Ml'ÉRI.VLE HE PARIS.
poison. Philippe ne se laisse pas corrompre.
au
lettre est adressée
roi
lui-même,
et
Philippe
est accusé de vouloir attenter à la vie de son maître. Elle
est lue devant le conseil réuni et en présence de l'accusé
qui est
une coupe à
là
main. Philippe montre au
la
lettre qu'il a reçue, et à l'instant tous les
sipés.
Alexandre vide
coupe
la
et
roi la
soupçons sont dis-
recouvre
la santé.
Le
siège
recommence. Alors une députation arrive auprès du conquérant
:
il
est prié
de ne pas comhattre ses propres sujets
prêts à se soumettre à leur souverain légitime, au
Nectanébo, au descendant de Sésostris. déclaré, la
lui
dit
couronne de
-on, que
celui sur la tête
main de Nectanébo,
la
successeur légitime et son
fils.
dre vint au centre de
ville
de Nectanébo, ci
la
»
En
tanébo, parti vieillard, revint jeune
On toire.
le Il
voit
n'y
,
c'est
a que
exemple, transformer
celui-là est son lorsque Alexan-
effet,
couronne placée dans
la
s'en détacha et tomba sur sa tête.
«
le
la
statue
main de celui-
la
C'est ainsi que Nec-
homme.
une traduction bien
»
libre
copistes slaves qui aient
les
de
de qui tombera
s'approcha de
et
fils
Les oracles ont
«
fleuve Cyclnus en
un
de l'his-
pu
,
par
lac, et le trans-
porter en Egypte.
Le voyage d'Alexandre
à
Rome
de Charlemagne à Jérusalem culier.
,
,
porte
digne pendant de celui
un cachet
Cet épisode, à peine effleuré par
dentales, prend
sous
la
plume
tout parti-
les légendes occi-
slave des proportions épi-
ques. C'est tout un récit, mais un récit dans
le
genre de ces
fantastiques contes orientaux dont les traditions slaves sont pleines.
extenso.
Je
demande
la
permission de
le
reproduire in
LES MANUSCRITS SLAVES
30 a
D'Athènes, Alexandre voulut
Romains alarmés sont
velle, les
Vite
à Aiire
:
s'ils
Dans
force.
,
ou
l)iGn s'il faut
ils
,
:
«
Hommes
Alexandre; car
c'est
s'opposer à
de
la
mon
Le
un souverain,
et
la
propre fds, que
mants
;
,
portant
la
eu d'Olymd'Egypte.
roi
un seigneur
et
gloire qu'il mérite.
»
voix de l'oracle, et ce fut une la
réception qu'ils
des couronnes ornées d'or et de dia-
ensuite cent mille
hommes, en
habits rouges brodés
puis quarante mille autres, ayant tous des branches de
;
laurier à la
main
nombre de deux
;
nonpiirae ,
),
on
mille, portant de
lui
Rome
enfin des grands pontifes de
Lorsque Alexandre
«
remit
grands cierges.
n'était plus éloigné
les
habits
au
,
du grand
que d'un stade
roi
hébreu Salo-
déposés à Jérusalem par Nabuchodonosor, lors de
prise de
cette ville
;
saints, ainsi
la
en outre, douze cents plaques d'or ornées
de pierres précieuses, dont Salomon avait enrichi
roi,
et ils
,
Alexandre.
guerriers
nion
la
Ainsi, on envoya à sa rencontre d'abord quatre mille
€
(
j'ai
Nectanébo,
chose merveilleuse à voir et inouïe que
d'or
par
grande Rome, ne craignez point
rendez -lui
Les Romains obéirent à
firent à
lui
dieu leur apparaît en songe,
Ainsi recevez-le avec les honneurs dus à
« à
qu'ils ont
souvenant des pieux usages
« pias, grâce à l'intervention de «
d'une grande douleur.
s'adressent à leur dieu Apollon
supplient de les éclairer.
et leur dit
cette nou-
pour délibérer sur ce
cette incertitude, se
de leurs ancêtres
<
conseil
saisis
Rome. A
doivent recevoir Alexandre avec honneur et lui
des présents
offrir
le
un
réunissent
ils
aller à
le saint
que deux couronnes , l'une venant de ce
des
même
avec douze pierres précieuses correspondant aux douze
tribus d'Isrn.ël, et dont chacune avait
une vertu particulière
;
DE LA niBLIOTUÈQUE LATTÉRIALE DE PARIS.
de
Taiitre,
reine Sibylle, aussi avec des pierres précieuses
la
On
douées de vertus magiques.
couverts de peaux de crocodiles
diamants
On
d'émeraudcs.
et
31
amena des
lui
coursiers
aux harnais étincelants de
,
armes du
aussi les
lui offrit
roi
Âgaméouscli(Agamemnon), vainqueur de Troie,
du
roi
dion
,
Alexandre Paris, et
fils
de Priam
la
;
du prince Achatamonik
celle
Pan-
toutes
deux
(?)
ornées de diamants, et dix autres; de plus, roi
et celles
lance du roi ,
bouclier
le
du
de Kheimar (?), couvert de peau d'aspic. «
Une
réception
grandement
réjouit
pareille
le
cœur
d'Alexandre. Aussi
il
ordonna à ses troupes de revêtir leurs
plus beaux habits
il
fit
ment harnachés
;
venir ses meilleurs chevaux, riche-
conduits à
et
veilleux coursier, Bucéphale
;
la
main
il
;
monta son mer-
mit sur sa tête
il
la
couronne
de Cléopàtre, reine d'Egypte, ornée de douze pierres précieuses, et c'est ainsi qu'au son des trompettes et des ins-
truments, ville
il
se mit en
la
grande
et
fameuse
de Rome.
< Lorsqu'il
et
marche vers
en approchait déjà
des rois romains vinrent
leurs chevaux, en criant
:
le
Vive
,
des guerriers, des princes
saluer le
,
sans descendre
de
Alexandre,
fils
grand
roi
de Philippe,
seigiieur de l'univers entier! et cela dit,
s'éloignèrent.
Ceux
chevaux a
qui vinrent apiès descendirent de leurs
et rendirent gloire
au grand conquérant.
Les prêtres romains se présentèrent
avaient des cierges
Alexandre, ville, ils le
ils lui
ils
et
à leur tour;
ils
des encensoirs, et après avoir encensé
rendirent aussi gloire.
Quand
il
entra en
conduisirent au temple du dieu Apollon, pour faire
les adorations accoutumées; et, les adorations faites,
offrirent les présents qui conviennent
aux
rois
,
ils lui
à savoir
de
LES MANUSCRITS SLAVES
32
l'encens et de
l'or,
d{!
écrit
dans lequel on
« et
il
où
là
est le
une, et
« brisera
un
paraîtra
grand
bélier à
au cœur de
«
chant des Perses. Et quand
venu; car <
En
même corne,
il
émoussera
il
viendra à
en
Rome,
et
les
tran-
le
y recevra
Rome,
et
l'a
il
prise sans coup férir. »
entendant cette prédiction, Alexandre versa des
larmes de
joie, ainsi
que
les
personnes de sa suite, et
il
désira
connaître l'interprétation. Alors un philosophe romain
en
lui dit
ces paroles
« l'interprétation «
cette
il
en
son temps sera venu; or, ce temps est déjà
est à
il
s'en retournera
,
grands rois de l'Orient et tous
peuples médiques (Mc^nenucTie), et
« la gloire, alors
déposé
deux cornes, auquel
«
«
une corne, qui
et qui, après avoir
,
bélier à
qu'il frappera
fera trembler tous les
remirent un
ils lui
:
orgueilleux de l'Occident
« tous les rois
Orient,
il
royaume du léopard
« brisera le
«
ce qui suit
lisait
L'an cinq mille
«
myrrhe. Ensuite
la
que
grand
«
:
je vais
roi
,
en donner,
delà bouche d'un prophète hébreu
les
Orientaux;
macédonien, dont tu es
« et
invincible
à
comme
,
que
peuples
le
ton
j'ai recueillie
deux cornes,
voici
souverain entrée à
:
c'est le
:
c'est le
médiques, ce sont
mie corne, entin,
c «
le bélier
et
écoutez
,
nommé Daniel. La
« le léopard, c'est l'Occident; le bélier à
«royaume de Perse;
Alexandre
les
royaume
car tu es vaillant
Rome
le
rend
ma-
« nifeste. «
«
Que
« tout «
la
volonté de Dieu se fasse, répondit
pénétré de joie
dépend de
puissants
Et
les
la joie
;
:
la
l'homme ne peut Providence
c'est elle
Romains
et les
;
rien par
c'est elle qui
encore qui donne
la
force
Alexandre,
lui-même,
et
renverse les
aux
faibles. »
Macédoniens se livrèrent ensemble à
pendant longtemps.
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. «
Les réjouissances duraient encore
,
lorsque les pays de
l'Occident vinrent offrir à Alexandre leurs
soumission. Alexandre les agréa, et envoyei' des troupes et des tributs
avoir laissé à
nom
son
Rome
et
hommages
el leur
leur ordonna de lui
deux
fois l'an
;
après
et
son bien-aimé Laméouch gouverner en
l'Occident tout entier
lui-même
,
il
33
pour ses troupes
,
reçu quantité d'or pour
,
et
il
continua sa marche victo-
rieuse jusqu'aux extrémités de l'Occident, jusqu'aux bords
du grand Océan, dont personne ne merveilles, et de tentrion,
là,
saurait raconter toutes les
à travers les régions inconnues
du Sep-
revint en Orient. »
il
Ce morceau une idée de
n'a pas besoin de commentaire
l'intérêt qu'il y aurait à établir
:
il
nous donne
une comparaison
entre les légendes occidentales et les légendes slaves. Pour cela,
il
faudrait
dernières
Quant
slave.
longtemps; sont
la
commencer par
éparses sur
,
à la les
le
réunir en un seul faisceau ces
vaste
terrain qu'occupe la
France, cette tâche est accomplie
MM.
travaux de
Michelant
et
race il
Talbot
y a en
preuve. Espérons qu'un travail analogue pour les
Slaves ne se fera pas attendre. Déjà nous pouvons saluer
d'heureux commencements. ner un aperçu de toutes
Un jeune
les
slaviste vient de
don-
légendes sur Alexandre, dans
un important travail qui sera bien accueilli des archéologues. Nous voulons parler de VEsquisse historique
et lit-
téraire des anciens récits et contes russes, dont l'auteur,
M. Pypin,
est déjà
connu de nos
Nous ne pensons pas que
1
Voyez
les
bourg, 1856,
le
lecteurs'.
manuscrit qui nous occupe
Bulletins de la deuxième section de rAcadémic de Saint-PétersIII, p. 177. A l'heure où nous écrivons, Touvrage est probahlc-
t.
raent imprimé.
ni.
3
LES MAiNUdClUTS tSLAVES
34
en ce moment puisse rien ajouter les collections russes
toutes les autres.
à
la
Ce
ce
que possèdent
plus nombreuses et plus riches que
,
n'est qu'une copie assez récente, faite
hâte avec peu de soin et par plusieurs mains moins élé-
De
gantes les unes que les autres. car
à
le récit
et se
ne va que jusqu'à
termine par
prince
:
et il
les
le roi
Porus,
mots suivants qui se rapportent à ce
adora Philon.
Ce manuscrit
avait été d'abord la propriété d'un
Euthyme Timoféef Meissner
puis
,
C'est
du baron de Sparvenfeld.
même
plus, elle est incomplète;
guerre contre
la
il
nommé
passa dans les mains docte bibliophile lui-
le
qui nous apprend ces détails.
No^ (xvii*
-
[Anc.n°iA.) xviii» siècle.)
Vies et actes poliliques des grands-ducs de Russie;
compilation faite d'après
commence
Chroniqueur russe. Le
le
à Rurik, et finit à
sous Jean IV,
le
et
o.
{Ane. n° 462.)
méthode russe
et
dans la bibliothèque du roi
,
1724. Tel
,
manuscrit;, écrit moitié en français, moitié
Dobrowski pensait que
ru »
c'était
russe
et
polonaise
est le titre
de ce
en russe. L'abbé
une grammaire slave
,
et
que
auteurs du Nouveau traité de diplomatique avaient
de russe
toi't
de
la qualifier
liane
un
russicam dixere,
slav., p. Lxii.)
par Jean
française,
Sohier, interprète en langue esclavonne
les savants
récit
prise de Polotsk, en lo65,
Terrible.
N°
Grammaire
la
—
al
'.
L'erreur du patriarche de
slaionkam
esse
non dubito. (lasUt.
ling.
,
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE UE PARIS. la
philologie slave ne peut venir
que de ce
casion d'examiner par lui-même
le
qu'il n'a
35 pas eu l'oc-
manuscrit en question.
aurait vu que Sohier avait intitulé son ouvrage
Il
Grammaire
:
russc^ et que les Pères bénétliclins avaient eu parfaitement
raison de la donner pour
telle.
pour s'en convaincre de parcourir
Il sulïirait
la
préface de
l'auteur, écrite en
russe et en français, et adressée à Bi-
gnon (Jean -Paul),
alors président de l'Académie. Sohier y
distingue de la
manière
la
langue écrite,
:
langue des chancelleries, qu'il appelle
la
russe ou russienne
plus formelle ces trois choses
la
langue parlée ou
la
,
la dialecte
et
,
Ves-
clavon. « C'est
tendu
donc
,
dit-il,
du
style
de chancellerie que
comme
dans une méthode,
étant
le
nue-t-il, est
sa force de
un
la
style élégant et
dialecte (parlée), mais qui la
le
tire rien
emprunte
langue esclavonne
;
de
toute sa
en sorte (ju'on
secours de
la
langue
j>
C'est pour cela que Sohier a donné,
la
correspondance
la
énergique qui ne
ne peut rien écrire en russien sans
même
et
des livres. Ce style de chancellerie, conti-
beauté et son énergie de
esclavonne.
en-
seul, le plus utile et le
plus nécessaire à savoir pour l'écriture, et l'intelligence
j'ai
donner des règles dans une grammaire
traiter ici, et
comme
le dit
il
lui-
au commencement de sa grammaire, une teinture de
grammaire esclavonne, teinture bien légère,
mais suffisante pour
faire connaître, suivant
il
est vrai
son expression,
les rapports et les différences qui existent entre la dialecte et la
langue mère,
sonnes ou voyelles et des tours
«
dans
et
la
permutation de quelques con-
des terminaisons.
A
l'égard
du génie
de cette lawjue iiûre dont on doit se servir à
LES MANUSCRITS SLAVES
36 propos dans la
langue russe
la
deuxième partie de
livres ecclésiastiques le
c'est ce
de Russie
et
contenu du volume se rapporte à
que l'ouvrage a été
nombreuses
et
fait
dans
quelques exemples
langue russe.
la
les
,
tout
On
voit
par un étranger. Des inexactitudes
un système de déclinaisons très-compliqué
y en a vingt)
le
L'auteur a eu
la
(il
qu'on apprendra dans
j>
table des abréviations usitées
une
Ainsi, à part
,
ce livre.
prouvent assez. patience de donner en regard une tra-
duction latine de tous les textes russes qu'il
cite^,
en y ajou-
tant la prononciation figurée en français.
Avant de passer outre, disons quelques mots d'un manusappartenant au fonds latin
crit
sa véritable place.
ici
feuillets
C'est
in-4", en slave
et
[rf
un
5876),
et
qui trouve
cahier de soixante -douze
en latin, et ayant pour
titre
Gramniatica sclavonica scripla per Joannem Usevicium
: ^
sclavonum, celeberrimœ academiœ Parisiensis studiosum theologum. Parisiis, anno a Nativitate
Dobrowski et
il
dans
le
Dei 1645.
mentionne dans ses Institutions (p. LXii),
prétend que
emprunté
tin
le
Filii
c'est à ce
la table
manuscrit que Banduri aurait
rédigée par Oujévilsch
commentaire que ce savant
qui se
a publié sur
Porphyrogénète. [De Adminislratione hnperii,
On
se tromperait fort
si
titut,
lxh) ont
déjà
remarqué
slavon et de polonais.
A
la fin
qu'ii
du volume, Tauteur
se
nomme
Constant.
II.)
Dobrowski (Ins-
là
un mélange de
cités
par l'auteur en
y a
Les exemples
trouve
grammaire d'Ou-
l'on prenait la
jévitsch pour slavonne. Kopitar et après lui
'
,
Ugévicius, ce qui est plus correct.
,
37
LE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. sont
la
preuve;
et le
nièine de
titre
l'ouvi'age n'est
pas
exempt de polonisme'.
La
conclusion de
syntaxe est conçue ainsi
la
dicta de synlaxi sufficient, idque ad
B. V.
et
Amen. — vante
]\lariœ
majorem Dei gloriam
omnium
nec non sanctorum
,
Le volume
est
Et hœc
:
lionorem.
couronné par l'épigramme sui-
:
EPIGRAMMA AD LIBRUM Qui nunquara Ordine
patriis tali conspectus in oris
calamo cum partus in auras,
Lutetiae prodis
Patroniqiie
Ubere
verba liber,
clausisti sclavica
quem
sinum
gralificantis adis,
Pallas sacro lactavit
Pieridumque chori censuil
Non auctore magis, quam Fautor erat
:
tu leetare patrono
hune
speres
abunde,
esse decus, ;
fore praesidium.
JoANNEs Ugevicius, Sclavonus
Sacrœ
Quel
est ce
rides, ce
diant
la
nourrisson de Pallas
Mécène qui
recevait
théologie à Paris?
nous savons,
,
cet
theolog. studiosus.
ornement des Pié-
l'hommage d'un russe, étu-
Nous ne saurions
le dire
;
ce que
époque-là bien des Russes du
c'est qu'à cette
midi, surtout de Kief, venaient faire leurs études à
la
Sor-
bonne, aussi bien qu'à Rome.
Sur
le
dernier feuillet
dans l'ordinaire de
ment du grand
,
—
lit
deux hymnes prises
messe. La première se chante au
Introït
Vierge immaculée 1
la
(47P) on
;
la
titre
seconde est en l'honneur de
que
la
la
Sorbonne soutenait avec
scripta per Joannem est un polonisme, qui est bien plus seniianncana dans le titre slave que voici rpaMaiwKa c.ioBCiicuaH loannaynieBina, c.iOBHHnua, c.iaBiioi'i aKa,iCMiii IlapiiiKCKoii Bi Teo.loriH.CTi--
Grammatica
sible encore npe;hT)
mo-
:
4enTa, bx napua;y, poKV ort napojKeiua Cuiia Do;i;oro ic
,
i3.
LES MANTSCRfTS SLAVES
38 le zèle
que tout
connaît, et que l'Église grecque pro-
ses livres liturgiques, sans s'en douter peut-être*.
clame dans
Les
monde
le
voici telles
que
donne
les
le
Videmus lucem sinceram, ctum
;
manuscrit
cl
:
suscepimus Spiriium Smi-
Tn-
invenimus hicem sinceram, individuœ sanctœ
nitati capita fîeclimus
b'ujmun
est,
semper beatam
EXiSTENTEM
:
quomam et
rêvera
(sic)
immaculatam
rabiliorem Cherubim corruptione
hœc enim nos salvabil.
et
'
laudare
matrem Dei
et
Deipavaiu rs°
Deipara,
nostri,
gloriosiorem rêvera Seraphim
Beum Verhum parienlem(i. (sic)
te,
6.
te
quœ
e.
hono,
sine
peperit),
laudamus^.
[Ane. n° 2290.)
Vol. in-40 de 302 feuillets à deux colonnes, cursive du xvne siècle.
Dictionarinm latino slavicum
operi
verboriim intégra série conformatum
,
Calepini servata
studio atque opéra
Reverendorum in Christo patrum Epiphanii Sîavicîuckii
et
Arsenii Koreckii Satanoviensis, ordinis S. Basilii. Moscho-
\\x, anno reparatœ salutis 16... La date n'est pas achevée, ce doit être
I60O. (Voyez Mém, savants,
— Le manuscrit
est partagé en
dont on vient de
lire le titre,
slave;
la
deuxième,
deux
;
la
t.
III, p.
235.)
première moitié
contient le vocabulaire latin-
le slave-latin
*.
1 Voyez à ce sujet les intéressantes Lettres à une dame russe sur le dogme de l'immaculée Conception, par le PjSagarin, de la compagnie de Jésus. Paris
et
Tournai, 1857. 2
L'original porte
donne une slave.
:
wç
(xXyjOcoç fflKO BO ncrnflny).
Cette manière de traduire
idée de la servilité avec laquelle les textes grecs ont été rendus en
Souvent on ne comprend
la traduction qu'après avoir
eu recours à
l'ori-
ginal. *
*
Tr|V ovTwç ÔcOTo'xov
(7£
Elle porte le titre suivant
[jLîYaAuvouEv :
f
cnnvTO Boropojnqy
Tfl
Be.TH'jaeMi
.Iokciikoiii C.ioBeiio-.laTiincKlii, Tpv.io.iiorilpvii
\
uno-
Kom. ApccHia n Euu*ania, Bi DorocnacaejioMT. rpaAt MocuBt cocTaB.ienuLiii (de cent
quarante-cinq pages).
^
DE LA TJIIîLTOTnKQUK IMPÉRIALE DE
Le nom d'Kpiplianc dans
annales de
les
Slavc'niçki
un des plus connus
est
littérature russe.
la
nombre d'ouvrages dont
et
doit
Il le
Au
est l'auteur.
il
temporains, ce fut un philosophe
un
tJiéoîogien distin-
du slavon
et
,
enfin rempli de sagesse et de science. Chargé
avec Arsène Satanovski, par ser les livres liturgiques prit
au grand
dire de ses con-
gué, sans égal dans la connaissance du grec
un homme
3\)
l'ARÏS.
de refaire, d'après
patriarche Nicon, de révi-
le
et surtout la Bible slave
,
Septante,
les
la
,
entre-
il
traduction alors
en usage ^
On à
un Dictionnaire philologique
a de lui, en manuscrit,
l'instar
un lexique
du Thésaurus Ecclesiasticus de Suicer; de
plus,
seul qui eût cours en
Rus-
gréco-latino-slave,
le
sie avant la publication
du dictionnaire
pof, imprimé en 1704,
à
Moscou.
Le manuscrit de Paris
n'a pas
la
trilingue de Policar-
partie grecque.
— On
distingue sur la couverture en cuir, déjà bien usée,
images des apôtres saint Pierre
évangéliques répétés plus d'une crucifix
omnis.
:
»
«
Tu
—
«
es
Petrus
et
Paul
et saint
—
Ecce agnus Dei qui,,.
»
«
Data
—
«
les
des textes
disposés autour
fois et
super... »
et
,
est
du
mihi
Apparuit
benignitas... » N" 7. {Ane. n» 2290.)
En
lisant la préface
de ce manuscrit
au quatrième
tières placée
feuillet,
et la table des
ma-
on s'attend à voir des
dialogues écrits dans les huit langues énumérées par l'auteur
1
;
savoir
Voyez
le
:
le
flamand
,
le français,
l'allemand, l'anglais,
Dictionnaire des écrivains ecclésiastiques,
tershourg, 18-27
;
et les
Mém.
savants, à l'endroil cité.
1. 1,
p. 175.
Saint-Pé-
40
LES MANUSCRITS SLAVES
le latin, l'espagnol, le
portugais, et
velche (ou italien).
le
Il
n'en est cependant rien; car, au lieu de ces langues, lecteur
ne trouve que
le
russe et
le
petit-russien mis en re-
le
gard. Le manuscrit n'est donc qu'un fragment incomplet
d'un ouvrage plus considérable.
Il
est
d'une date assez
récente et de peu de valeur.
N»
8.
sur papier, du xvi» siècle.
Vol. in-S" de 226 feuillets,
Ce numéro ouvre serbe. C'est
connus par
un le
en slave pour
la
série des manuscrits de la rédaction
recueil de divers opuscules ascétiques
grand ouvrage première
la
intitulé Dobrotohibié, et publié
fois
en 1795, à Moscou.
de ce genre ne sont pas rares.
dérables.
(p. l,lol
Pierre,
opus-
les différents
citerai
que
les plus consi-
à l'ordre et à l'importance
l'église
de
Damas
la ville
dont
vui'' siècle).
et l'étude, a été
couronnée par une sorte de martyre.
Sa
vie,
partagée entre
la
langue coupée pour avoir combattu
et
il
en Arabie, où
il
la secte
termina ses jours
nuscrit présente des divergences assez
il
sous Constantin
Copronyme (au
fut exilé
est
,
).
surnommé Damascene, du nom de
évêque, gouverna
était
ne
y a
Y humble moine Pierre Damascene avec son
l'entretien de
âme
— Parmi
je
,
Le premier, quant
On
Les recueils manuscrits
joint des extraits des saints Pères.
cules que contient celui-ci
déjà
la
prière Il
eut
de Mahomet, '.
Notre
ma-
nombreuses avec
la
Vulgate. 1
dans
Voilà ce que dit de la
lui
TÉglise russe ; je tiens h en prendre acte, sans entrer
question de ridonlitc de ce saint avec Pierre Capitolicn, question d'ail-
leurs discutée dans les Acta p. 494 et suiv.)
sanctorum des PP. BoUandistes. (Octobre,
t.
II,
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE PE TARIS.
Le
marqué soixante-dix-bcpl, ne
feuillet volant,
partie
du manuscrit.
être le 5*2°
mier
traite
11
point
fait
contient la fin d'un chapitre qui doit
puis les deux cliapitres suivanls
,
Ai
de l'aumône, l'autre de
la
,
dont
le
véritable amitié
commencement du trente-cinquième, sur
;
preet le
les conversations et
le silence.
Au «
feuillet
cent trente-sept
,
nous
lisons le trait suivant
L'higoumène Martin, après avoir conféré
la
tonsure à Jean
Climaque, alors âgé seulement de vingt ans, Jean
le
Sabaïte.
Ce
ciple et lui baisa la
vieillard lava les pieds
Un
main.
des témoins,
le
higoumene du Sinaï que je viens de laver ques années après Sinaï...»
,
nommé
Etienne,
C'est
Entretien salutaire
:
comme on
Hésychius
vivait,
Jeune
mourut vers
et
à un
Quel-
les pieds.
Ce trait prophétique précède immédiatement
Hésychius avec Théodule, sur
,
:
Jean Climaque devint bigoumène du
d'Hésychius intitulé
cule
présenta à
du nouveau dis-
étant scandalisé, Jean le Sabaïte lui dit
s'en
:
l'an
la
sait,
continence
et
l'opus-
du prêtre vertus.
les
du temps de Théodose
435.
Photius parle
le
de son
ouvrage avec éloge. Mais qu'est-ce que Théodule? Est-ce un
personnage réel ou simplement, suivant l'étymologie de ce
nom
,
({uelque serviteur de
Dieu ?
L'opuscule d'Hésychius contient, en deux cent trois paragraphes, des sentences pleines d'images
On nous permettra «
Comme
ment, ni il
la
main,
et
d'un sens profond.
d'en citer quelques-unes, prises au hasard
mer Rouge
les habitants
est impossible
et
de
:
ne peut être transportée au firmala
terre se passer d'air, de
même
de retrancher les convoitises du cdMir hu-
d'en chasser les ennemis invisibles, sans l'invo-
cation fréquente de Jésus-Christ (n° 25). »
i5
LES MANI'SCUIT!^ SLAVES
Et ailleurs
:
«
Qui ne
pas concentrer
sait
Jésus, foyer de toute lumière, etc., celui-là
vertu en
la
marche dans
les
ténèbres.
nourrir dans son sein
« Flatter la chair, c'est
un serpent
(n^Sô). «
La
pluie,
en arrosant
la terre, l'amollit
Jésus, invoqué souvent, amollit ce
Quiconque regarde
le
le soleil
lumière; et quiconque regarde
,
;
ainsi le
nom
de
cœur du pécheur (n° 57). en recevra des
le ciel
de
flots
de son cœur,
sera
aussi illuminé.
Vouloir repousser les suggestions de l'esprit tentateur
«
sans
secours de Jésus-Christ, c'est vouloir traverser
le
mers sans vaisseau
Un
(n°
vaisseau pourrait -il marcher sans eau?
peut- il
veiller
les
426).
Un
esprit
longtemps sur lui-même sans exercer
la
mortification et sans recourir continuellement à Jésus-Christ
(n" 152)? »
On
le voit, c'est à
mateur de notre
Notrc-Seigneur, l'auteur
et le
consom-
que revient sans cesse
sanctification,
le
pieux
prêtre de Jérusalem, et c'est dans des ouvrages de ce genre,
d'un extérieur peu élégant,
que
les
âmes
il
est vrai, et difficiles à
manier,
pieuses, en Russie, vont chercher leur nourri-
ture spirituelle.
Le
reste
Pères, et le
le
Sinaïte.
est
composé de
volume
se termine par
au
de
saint
Athanase
salut de nos
:
La
vie de saint
de quelques autres Pores, trans-
par Paphmice, moine
homélie lons
et
des saints
un fragment de Grégoire
Remarquons -y entre autres
Onuphrius, anachorète, crite
courtes homélies
et :
ermite
(f.
194-209). Une
Mes bien- aimés, travail-
âmes, car
le
temps
est court,
etc..
DE LA BIlîLTOTHÈQUE
219-124). Fragment d'une
(f.
Chrysostome commençant la malice.
Denis oïl
i:\IPERTALE
,
Au
pécheur, a
écrit
je demeurais avec
Simon Romil Denis
et ,
,
du
milieu
ainsi
:
feuillet
DE PARIS.
liomélie de
La
le
et
:
mont Athos,
Théoctisle et
L'écrivain serait donc
*.
Jean
ce qui suit
lit
au Kakiplats sous
Thomas, par' ordre de notre père
ancien
saint
crainte de Dieu chasse
226^ on
mon père Kyr
/j-G
mes
frères
seigneur Kyr
un moine nommé
vivant avec trois autres dans un ermitage au pied
du mont Athos, Cependant
par ce Denis
ayant pour higoumène un
et
pas possible que
n'est
il
le
nommé
livre ait été écrit
son écriture est trop différente de
;
Romil.
celle
du
manuscrit.
A
partir de la
page cent cinquante-cinq,
l'écriture
surtout dans la manière d'écrire la lettre a, dont trait
dépasse des deux côtés
No
9.
la
change,
le
second
ligne
(Ane. n" 25S.
Vol. in-8o de 400 feuillets, sur papier, du
)
xvi<= siècle,
demi-onciale.
Échelle de saint Jean Climaque, suivie de quelques traités ascétiques
de
la
rédaction yougo -slave,
l'usage des voyelles redoublées
point au milieu.
— Les
sont très-répandues table. Ainsi le
;
il
et
la
comme lettre
copies de cet ouvrage
y en a
même
l'indique
a avec un
renommé
d'un âge assez respec-
musée de Roiimiantsof, par exemple, en pos-
sède six dont une remonte au
mence par une
,
de
lettre
xii' siècle.
Le volume com-
de Jean, higoumène de Raïtha, à Jean,
1 4nwHncie rpÈuinn nnca na Kai;nn.iaii-ï; no.i AeojnoM. Tyine npeôuBaxi ci. coTqeiiL MOHMi i;yp OeojKTiiCTcoMb n cb OpaiiaMii moiimh ClMouoMb ii cb OoMOMb, iio noB6.itniio
toTi^a
n rocnoAiina iiauiero uvp PoMiua cxapua.
LES MANUSCRITS SLAVES
Ai
higoumèncdu mont
Siiiaï, suivie
de
la
—Â
une préface
et
un abrégé de
vient
la suite
JeanClimaque, surnommé
moine de
Raitlia.
ayant
tières,
A la
réponse de ce dernier.
Scholastique, écrite par Daniel,
le
première
une
feuille est
ma-
table des
forme d'une échelle de trente degrés,
la
vie de
la
et
por-
tant en abrégé les titres d'autant de chapitres. Parfois, re-
marquons-le en passant,
ces titres diffèrent de ceux
texte, singularité assez rare dans les copies slaves
manuscrit ne porte pas de date précise
'.
Dou-
l'interprète
;
du
— Le
browski, dont nous avons parlé plus haut, en avait bien indi-
qué une dans une note
heureusement
au verso du
elle est effacée.
bas
ajoutée au
écrite
de
même
la
En
200 mal-
feuillet
revanche
,
;
une autre note
page nous apprend que
cette
Échelle a été achevée par Joannicius (lanyki), moine do
Xénophe, un vendredi de
semaine de Pâques.
la
On
sait
qu'il y a au mont Âthos une Laure serbe dite de Xénophon;
on connaît aussi un recueil des homélies de
saint
Jean
Chrysostome appelé Margarita, dont certains exemplaires ont été copiés
vivait au xvi'' siècle
alors
un
par ;
nommé
lanisko (Joannicius) qui
peut-être est-ce
le
même
individu, et
on aurait une donnée de plus sur l'époque du ma-
nuscrit.
A
du
partir
de Palericon
,
feuillet
241",
Sur >
En
(f.
volume contient une espèce
c'est- à-dire de petits traités ascétiques des
Pères du désert, dont voici anachorète
le
les
principaux
Vie
du B. Marc,
280).
le salut, par Pierre
Damascène
(f.
283).
parlant d'un manuscrit semblable du xii^ sicrlc (n" cxcVni),M. Vos-
toknf dit qu'il n'eu a point trouvé de pareils, ni dans la
:
première
crit slave.
fois
cm 1633 par
le
l'ori!,nnaI f^iec
publié pour
P, Raderus, S. J., ni dans aucun nuire
manus-
DE LA BIBLIÛTHÈOCJE IMPÉRIALE UE []i\
fragment de Grégoire
Un
autre fragment sans
Une
le
45
l'AUlS.
Sinaïle (f. 290).
nom
d'auteur
oOO).
(f.
exhortation adressée aux religieux par saint Basile
304).
(f.
Une tiens
autre par Siniéon le iNouveau Théologien.
de
saint
Grand
(f.
spirituels
d'Antoine
le
Macaire
l'Égyptien
Nazianze pour tième
et
la
le
jour de Pâques
quarante
et
(f.
unième de
319), Grand
f.
35^2), de saint Arsène
338). Extraits des deux homélies de
( f.
(
Entre-
le
saint Grégoire
342). C'est l'édition
de
quaran-
la
Paris
à
faite
en 1630.
Une homélie de de l'Evangile
:
saint Jean
Quand vous
Chrysostome sur ces paroles
comme
prierez, ne faites pas
les hypocrites... (Ibid.)
Enfin une instruction sur l'avancement spirituel et
une instruction aux religieux
,
par Isaac
363),
(f.
le Syi'ien
,
ana-
chorète, autrefois évêque de Ninive. Plusieurs de ces traités se retrouvent
dans
le
manuscrit que nous allons examiner.
N» 10. {Ane. n° 3o37.) In-80 de 247 feuillets, vélin, initiales,
Autre recueil ascétique cédent
,
,
xiii"=
siècle.
mais plus précieux que
le
pré-
tant par son ancienneté que par l'importance des
matières qu'il contient, et qui manquent aux meilleures collections de manuscrits slaves
connues en Russie ^ Disons
tout de suite que c'est à tort qu'on a
volume nouvellement
La *
relié le titre suivant
Vie de saint Siméon. Cette vie ne
C'est la
remarque de
mis sur
Slroïef.
en
le
dos du
lettres d'or
commence
:
qu'à I^
LES MANUSCRITS SLAVES
46 leuille
201%
et
note ajoutée au
n'occupe que quarante -trois feuillet
soixante-sixième
ce manuscrit a été acheté par
,
feuillets
ticularités propres à
la
ïhéophane du mont
langue serbe
redoublement des demi-voyelles
le
continuel de l'une à
la
finales
un
1
Au
le
offre des
par-
et l'emploi
Les majuscules sont
contenu de ce précieux
le
la
Paléographie
excellent fac-similé.
Récits des Pères sur
lement avec
dans
h)
(i.,
manuscrit, dont M. Silvestre a donné, dans universelle,
Atlios,
plus ancienne. Tel est
la
place de l'autre.
presque partout en rouge. Voici
Une
nous apprend que
Laurc serbe de Khilandari. L'orthographe
la
'.
manière de garder
la
le
recueil-
plus grand soin.
verso du feuillet vingt et un, laissé en blanc à cause
de sa trop grande ténuité, une main plus moderne a mis deux
hymnes en l'honneur du prophète
Élie
^
2. Différentes instructions sur la force à déployer dans les tentations de la chair (f. 59).
5. Exhortation sur la force
(f.
4. Qu'il ne faut pas louer ses
67).
œuvres devant
les
autres
{f.83). ^
5. Qu'il ne faut juger personne 6.
Qu'il faut veiller sur
(
90).
f.
soi-même
(f.
M6).
7. Qu'il faut accueillir les pèlerins avec douceur et charité (f.
8.
117).
De
l'humilité et de la sagesse (f.
9. Des voyants
(f.
141).
10. Les règles des Pères »
Je ne m'explique pas
Evidemment 2
il
comment
aura confondu
La première
Élie, 20 juillet.)
est
122).
les
( f.
160).
Stroïef a
deux
pu parler de
la
Vie de saint Sabas.
saints.
parfaitement conforme à l'imprime. (Voyez
l'office
de saint
,
DE L\ lilULlOTllÈuLE nirÉKIALE DE
11. Les douze préceptes d'Élienne
Éphrem
12. Homélie de saint
sur l'humilité
14. Sur
15.
mie
De
les
17.
f.
108).
progrès spirituel et
Pœmen
(f.
171).
pénitents du désert, extrait de l'Échelle spi-
pensée de
la
mort, par Siniéon de Mésopota-
189).
(f.
(f.
(
176). la
16. Sur le drie
Thébaïte
le
le
47
1G9).
(f.
15. Entretien de Moïse avec
rituelle (f.
sur
rAllIS.
même sujet,
par Théophile, patriarche
d' Alexan-
179).
La
Vie de notre saint père Siméoîi, instituteur et
docteur, seigneur
et
autocrate des pays serbe
et
porno-
riens.
Cette dernière pièce mérite, à plus d'un toute particulière. dire que
Pour en apprécier
M. Schafarik
la
titre,
une attention
valeur,
il
suffira
de
jugée digne de figurer parmi ses
l'a
Monuments de V ancienne
littérature des slaves
véritable trésor pour l'historien
,
le
géographe
du midi,
et le philo-
logue.
Cette vie du saint, dit le savant éditeur
telle
que
la
la
deuxième moitié du
Dométien, moine du mont Athos
tiers,
du même
manuscrit, a été,
le
à qui nous devons tous ces détails
certainement connue dès
plus détaillée
donne
saint, lui a
et
emprunté des passages en-
et même des expressions; or Dométien
écrivait
C'est encore dans cet écrit qu'un chroniqueur la
Serbie a pris
les
noms des
xiii° siècle.
auteur d'une autre vie
villes
en 1264.
anonyme de
conquises par Etienne
Niémania. Enfin Péialchévitch semble en avoir eu sous
les
yeux soit une copie, soit des extraits, lorsqu'il composait son histoire de
la
Serbie. (Colocœ, 1755.
)
LES MANUSCRITS SLAVES
48
L'auteur de cette vie, dont nous allons donner des frag-
ments
kial Etienne
est le
,
surnommé
,
ronné (Pervo-Yientchanny),
Grand
joiipan
en l!2^2, de
et
(ils
ou gospodar depuis
195,
1
le
premier (cou-
aîné de saint Siméon. il
fut
couronné
roi
main de rarclievêquc Méthode, avec une cou-
la
ronne que celui-ci venait d'obtenir, à sa demande, du pape Ilonoriuslll ^ et mourut six ans après (l'â^S). Ce fut un
Ses épîtres à Démétrius
prince instruit et ami des lettres.
Chomatin
où
,
il
qu'il était assez
de questions liturgiques
traite
versé dans
prouvent
,
On con-
littérature grecque.
la
serve cette correspondance manuscrite à la bibliothèque de
Munich ^
Un mot
maintenant sur Siméon Niémania lui-même.
Chef d'une dynastie célèbre, apnaraît dans l'histoire de auréole.
Son nom
vénère en
lui
et placé
le
souvenir du peuple, qui
son fondateur et son patron. Aussi plus d'un
deux
écrivain s'est-il exercé à retracer sa vie vertueuse. Ses fils,
Sabas
et
Etienne, furent
moire ce tribut de leur piété dire, la première pierre tres
après
laissons
le
les
premiers à payer à sa
filiale. Ils
du monument
continué.
eux ont
trouve aussi dans le
il
Serbie entouré d'une double
la
encore dans
vit
au rang des saints,
L'écrit
mé-
posèrent, pour ainsi littéraire
que d'au-
de saint Sabas se
précieux recueil de M. Schafarik. Nous
de côté, en nous bornant au travail
de son
frère.
Après quelques considérations générales, couronné annonce
qu'il
va parler de
la
le
biographe
naissance, de
la
vie et
1 Vie de saint Siméon, par Doniéticn, p. 309, cil(5o par Schafarik dans ses Antiquités slaves, X. II, p. 254. Leipzig, 1844. Voyez aussi Farlali , lllyric. sa-
crum,
t.
VII, p. 33.
8 Areliii,
Deitrœge, 2
vol.
Munich, 1804, in-S».
DE LA LIBLIOTIIÈQUE IMPÉRIALE DE
des vertus de Siméon
mauière suivante
,
Dieu
moine, à devenir
le
les
De la
se retira à
,
nommé Ryb-
mère de Notre -Seigneur
accordèrent cet enfant béni que
un jour
—
Serbie, de
la
Là, dans un endroit
et la très-sainte
nait à réunir
la
. Tikhoniil, poursuivi par ses
pour se soustraire à leurs cabales
et
Dioclée, son pays natal. nitsa*.
aborde sou sujet de
contrées de
les
Dioclétie et de la Travounia
^
49
d'Etienne, son double baptême.
grands troubles agitaient
frères
il
*.
Naissance
1.
et aussitôt
l'AllIS.
la
lui
providence divine desti-
portions dispersées de son patri-
pasteur,
le
docteur,
le
restaurateur de
son pays désolé ^
Comme
il
y avait dans ces contrées des prêtres latins, l'en-
fant fut baptisé suivant le rite latin. Plus tard
baptême pour
la
Léonce, dans
seconde
l'église
''
fois
de
la
,
il
reçut
de Saint-Pierre et Saint-Paul, à
Rassa'', capitale de la Serbie. Ses parents relevèrent
piété et la crainte de
la
1
Nous avons
2
Dieu
divisé le récit en
manuscrit, et nous
les
avons
le
main de l'archevêque
fait
;
ils
dans
ne se doutaient pas qu'ils
numéros, qui ne sont pas
les
mômes dans
lo
précéder de très-courts sommaires.
Travounia, Tspêouvix de Porphyrogénète, aujourd'hui ïreliinie.
Us s'appelaient Zavid Srétomir Ourosch, avait pour épouse Anne de 3
:
,
Le père de Tikiiomil, Béla franque, c'est-à-dire française
et Pervoslav. la race
d'origine. *
Situé sur le fleuve
loin de Dioclée
du
môme nom
(qui veut dire plein de poissons), non
ou Zêta.
L'année de sa naissance est incertaine saint Sabas la place en lll't. Saint Sabas répète la même ciiose; il fait même remarquer Tinterventioa étrange du nombre deux dans plus d'une circonstance de la vie de son père. Quoi qu'il en soit des autres, celle de son baptême ne doit pas passer inaperçue. Pour nous, tout ceci peut s'expliquer par Pusage assez connu de suppléer les cérémonies prescrites par PÉglise catholique. Remarquons, à celte 5
:
6
occasion, que depuis la séparation, PEglise orientale a varié touchant le baptême, et qu'elle enseigne autre chose à Pélersbourg, et autre chose à Constanlinople. ^
Aujourd'hui Novy Pazar.
ni.
4
LES MANUSCRITS SLAVES
50 préparaient à
la fois
aux anges du
ciel.
2.
un prince
prend possession de
Il
plusieurs églises
à
—
A
la
de
Toplitsa, de l'Ibar et
situé
,
Raschka,
la
il
bâtit
peine devenu ado-
lescent et possesseur de l'héritage paternel
bords de
un compagnon
l'héritar/e paternel, et
monastères.
et
terre et
la
sur les
se vit
il
en
butte à l'envie de ses propres frères. C'était lui tresser une triple coui'onne
:
ressentiment, et méprisant
et
lui
l'oreille
dans
se trouvant alors
Nisch), désira avoir avec
,
ce juste ne
bruit de ses vertus, de sa
Le
de son humilité parvint à
Manuel', qui,
toute pensée de
rage de Satan
la
s'appliqua qu'à plaire à Dieu.
douceur
cœur
car bannissant de son
le
de l'empereur
pays de Nisse (ou
une entrevue. Etienne se préqui, admirant sa sagesse
senta devant l'empereur grec,
précoce, le combla d'honneurs et de présents, et lui donna
en héritage perpétuel
nommés
pres domaines
Rien d'étonnant qu'il
était
et inaliénable
une portion de
Gloubotchitsa.
qu'il fut chéri des tsars
aimé par
ses pro-
le tsar
du
ciel
de
la terre
,
puis-
Notre- Seigneur Jésus-
Christ; or, chacun le sait, tout réussit à quiconque aime Dieu
de tout son cœur. Notro saint l'amour divin
,
et brûlant
,
de son côté, embrasé de
du désir de
plaire
au Seigneur,
s'appliqua avec diligence à ériger des temples à ses saints serviteurs. D'abord
il
éleva
une
église à la très-sainte Vierge
à Toplitsa, ville située à l'embouchure du fleuve Koselnitsa.
dota de terres, et y joignit un couvent de
la
femmes
confié
Il
aux
fenime
soins de son épouse
Anne, dont
forte de l'Écriture.
Quelque temps après, ne pouvant contenir
1
C'est
Manuel Comnène (1143
rable à ruuiou des Églises.
-
1180
les
)
,
vertus rappellent
la
prince qui se montra toujours favo-
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
amour pour Jésus-Christ, Etienne com-
l'ardeur de son
mence turge celle
,
de Saint -Nicolas, évêqueet thauma-
à bâtir l'église
à l'embouchure de la rivière
de
sainte Vierge.
la
accomplir
Banska
Le voyant marcher
parole de Notre-Seigneur
la
:
non
,
Celui qui s'exalte
«
grand thaumaturge
à bcâtir cette église au
prompt secours des malheureux
,
ton injurieux
:
Pourquoi
«
fais
germains que
je
et
poussés par
,
fais
pour
le
moi
seul
si
;
;
»
d'un
Lui, les re-
sur les lèvres
-il, ne vous
Seigneur
retombera que sur moi aussi pour
dit
le
-tu sans nous consulter des
et le sourire
bien-aimés,
occupé
et
et ils lui dirent
choses qui ne conviennent point à ton rang?
gardant avec douceur
»
;
saint Nicolas, le
ses frères
entrèrent en grande colère,
de
loin
pieds nus, pour
sera humilié, et celui qui s'iiumilie sera exalté
démon,
51
si je
je fais
fais le le
bien
mal ,
«
:
Frères
pas de ce
irritez ,
le
ce mal ne
bien
sera
priez plutôt le Seigneur notre Dieu
;
d'agir envers chacun de nous selon sa grande libéralité et sa
miséricorde infinie. établit aussi
sent
le
»
Et
il
acheva
une communauté de
Seigneur Dieu jour
l'église
commencée
les
frères
du
dèrent auprès d'eux l'homme de
charger de fers
ils
lui le
le
Dieu,
dans une prison
Joseph avait été jeté par ses frères dans sés,
— Cependant venin de sa
saint, ayant à leur tête
Zavid, leur aîné et alors seigneur de tout
et jeter
y
et nuit.
serpent infernal vomit de nouveau sur
rage envieuse: car
il
religieux pour qu'ils louas-
5. // est persécuté par ses propres frères. le
;
,
pays serbe, le
man-
firent saisir,
comme
autrefois
la citerne.
Insen-
oubliaient que le malheur n'atteint point ceux qui
mettent leur confiance en
Dieu! Aussi,
comme
autrefois
le chaste Joseph passa de la prison au palais et devint
le
LES MANUSCRITS SLAVES
52
chef
(le
la
lut relire
par
prison
sa
maison de Pliaraon
bras du Ïout-Pnissant de
le
placé sur
et
ce nouveau Joseph
ainsi
,
trône
le
de douleur,
qu'il élail accablé
de
la
profondeur de
Un
Serbie.
jour
adressa du Ibnd de sa pri-
il
Georges
son la prière suivante à saint
la
:
«
Grand martyr de
Jésus -Christ, invincible dans les combats, saint Georges,
vous qui avez souffert tant de blessures Jésus-Christ, et qui, attaché à
en
délivrer et
de vous guérir
et
de tourments pour
roue, le suppliâtes de vous
la
au milieu des supplices, doux
;
agneau du Christ, vous conjurâtes l'Agneau divin d'exaucer quiconque invoquerait votre nom. Et moi, qui ne suis qu'un pécheur indigne, comment oserai -je lever mes regards vers les
montagnes célestes? comment mes lèvres impures invo-
queraient-elles
le
juge terrible? Ayez donc pitié de moi,
qui suis plein de passions et de misères, obtenez du Seigneur
Jésus (|uc, selon
la
promesse
vré par vos mérites de
la
qu'il
vous a
la
grâce de
recouvra libérateur
Jésus- Christ.
sa liberté et se
une nouvelle
religieux, auxquels
il
je sois déli-
,
douleur des liens de
puisse vous servir désormais, jusqu'à
par
faite
»
mon
Sa prière
1er,
que
je
dernier soupir, fut
exaucée
,
il
hàla de bâtir en l'honiieui' de son
église, dont
donna une
règle,
il
confia le soin à des
en leur enjoignant de
louer sans cesse le glorieux martyr, secours des malheu-
reux. Saint Georges n'oublia pas son serviteur vant en est
la
;
le fait
sui-
preuve.
4. Guerre contre sort victorieux.
—
les
Grecs
et
Les ennemis
chasser du pays et de
le
perdre
près de l'empereur grec. Déjà
,
les
leurs alliés.
Etienne en
d'Italienne, résolus
de
le
cherchèrent un appui autroupes alliées
,
grecques,
franques, turques et autres, franchissant les frontières de ses
53
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE TARIS.
Étals, paraissaient devant
yeux
mains levés vers
et les
fond du cœur son patron m'insultent
armes
les
Etienne invoqua du
le ciel,
Jugez
«
:
,
les
lui dit-
il
ceux qui
,
défendez - moi contre leurs attaques, prenez
,
marchez contre mes persécuteurs,
et le bouclier,
mon âme
dites à
de Pantin, lorsque,
la ville
:
«
Je suis ton salut
» et saisissant le
;
signe
vivifiant de notre rédemption et une lance offerte par l'évê-
que Il
marcha d'un pas intrépide contre
il
,
y avait sur son passage, près de
une
église
prêtres
de saint Georges
chargé d'y réciter
,
il
;
les troupes alliées.
la ville
de Zviétchan ^
y envoya aussitôt un de ses
les prières
accoutumées
et
de
célébrer la messe. Or, pendant que celui-ci se repose de ses fatigues
le
,
d'un guerrier
:
glorieux martyr lui apparaît sous «
Qui es-tu?
m'appelle Georges, je suis
» lui
demande
la
forme
prêtre. « Je
martyr de Jésus - Christ. Je
le
viens combattre les ennemis de ton maître.
de la vision,
le
un grand combat eut
lieu
:
»
Le lendemain
l'ennemi fut vaincu,
anéanti, et l'un des frères du saint, qui avait pris part à cette
guerre sacrilège
,
périt
dans
les
flots.
capitale, Etienne ne cessa plus de
gneur
et sa sainte
mère
,
De
retour dans
remercier Notre
thaumaturge saint
le
sa
-Sei-
ÎNicolas et
grand martyr saint Georges.
le
5.
Une hérésie
se déclare
tion d\in concile. Zèle
vaise doctrine.
—
dans son royaume. Convoca-
du prince pour exterminer
Sur ces
entrefaites,
vient chez lui, et se mettant à ses
humilité
que 1
:
a
Seigneur,
je sois, à la
lui dit-il,
un de
et
mau-
ses guerriers
genoux avec une grande
quelque méchant serviteur
vue de votre piété envers Notre -Seigneur et
Sfentzanion ou Svetzanion des auteurs grecs, sur
Bulgarie
la
de la Serbie,
les confins
de l'ancienne
LES MANUSCRITS SLAVES
54 ses saints,
j'ai
osé annoncer à Votre Puissance qu'une doc-
maudite se propage dans vos
trine réprouvée, hérétique et
Aussitôt le saint
venir son archevêque
domaines.
»
ihyme,
les
higoumènes,
les prêtres,
glands
et
petits,
leur parle ainsi
et
il
fait
le
«
:
Pères
et frères,
considérez ce que je vais vous dire. Quoique je sois
mes
nier de
cependant Dieu
frères,
Eu-
clergé et la noblesse,
le
et sa très-sainte
der-
mère,
qui ne font pas acception de personnes, m'ont accordé le don
de
la
foi
dans
Trinité consubstantielle et indivisible
la
m'ont préposé à
garde de
la
zizanie.
Non,
je
mon
troupeau
sème maintenant
quel l'ennemi rusé
,
le
ils
au milieu du-
,
vous
savez
le
ne souffrirai jamais qu'on propage dans
royaume des blasphèmes contre
;
Saint-Esprit,
,
la
mon
et qu'à
l'exemple de l'insensé Arius, on divise l'indivisible et consubstantielle Trinité
nouveau
;
qu'en
la
séparant ainsi, on déchire de
robe sacrée du Sauveur. Insensés
la
qu'en suivant ses doctrines maudites, fond de l'abîme.
On
ils le
ignorent
ils
!
suivront aussi au
»
agitait encore la
question
,
lorsque la
fille
gneur orthodoxe, mariée à un de ces sectaires
d'un sei-
se présente,
,
se jette à ses pieds, lui raconte les abominations de la secte,
dont
elle avait été le
mettre un terme.
un
culte à Satan
«
témoin involontaire,
En
vérité, ajouta -t -elle,
déchu de sa gloire première,
produit au milieu du concile, et l'assemblée, fois le
il
,
d
conjure d'y ils
Etienne
Comme
prophète Éiie, enflammé d'un saint zèle pour
uns par l'exil
le ,
il
rendent la
après avoir pris l'avis de
envoie contre eux des soldats.
son du Seigneur,
par
et le
autre-
la
mai-
poursuivit ces hérétiques, et punit les
feu, les autres par divers tourments, ceux-ci
ceux-là par
la
privation des biens en faveur des
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE TARIS.
pauvres.
Le chef de
condamné
fut
aux
à
un
secte
la
(
Tesbite) eut la langue coupée, et
exil perpétuel
;
ses ouvrages furent livrés
Ainsi fut comprimée la doctrine blasphéma-
flanuiies.
toire contre l'indivisibihté des trois
6.
Nouvelle guerre conlrc
les
personnes divines \
Grecs.
— L'empereur grec
voulant s'emparer de quelques contrées de déclara
lui
guerre, dont
la
marcha avec
roi
le
Serbie
victorieux.
sortit
il
la
de Hongrie, Riza, son
fut détruit de fond en
^ qui
Sriedets
5a
,
Etienne
D'abord
allié,
comble
;
puis
il
seul assiéger Pernik^, qu'il prit et rasa jusqu'au sol.
de Stob\
villes
Lechsk, Gradets
même
le
sort
;
il
Zemlian, Velboujde, Jitomitsk
%
,
alla
Les
ScopP,
Prizrène, Nisse, Ravini, Kozel, subirent
n'en resta pas pierre sur pierre.
Les provinces de Nisse, de Prizrène, Liplian, Morava Vrani furent incorporées à
1
la
Serbie.
En
et surtout
De
de Satanaïl. C'est à ce dernier que je rapporte
l'autre côté, nous savons
que
la secte
et
outre, Etienne
On en
L'hérésie en question n'est autre que le bogomilisme.
extravagantes doctrines touchant la très-sainte Trinité, et haut.
il
contre
le culte
le
connaît les des démons,
passage cité plus
des bogomiles était à cette épo-
grâce surtout à la protection du Ban \mimpie gagna à la secte près de dix mille adeptes, parmi lesquels on comptait même l'évèque de Bosnie, Daniel. Voulcan, second en écrivit au pape Innofils d'Étionne et prince de la Datmatie et Diociétie cent III (en 1199), qu'il conjurait d'agir auprès du roi de Hongrie, alors souve-
que très-répandue dans
la
mèmc, Kouline,
zèle
à\ya\. le
Bosnie
,
,
rain de la Bosnie. Innocent
111
envoya en
effet à ce
prince des légats, qui prési-
dèrent un concile tenu probablement à Dioclée dans la même année. Mais ce concile est différent de celui dont parle notre auteur, car il n'y est fait aucune
mention de Thérésie bogomile , et le nom d'Euthyme ne se trouve point parmi ceux des évêques qui en oui signé les décrets. D'ailleurs Etienne Niémania n'était plus, depuis 1193, qu'un simple moine, et il se trouvait alors à Vatopède, au mont Athos, où (en 1197) il passa de Sloudénitsa. (Voyez Zygab. Karr. debogomilis, éd. Giessler. Gottingae, 1842. Farlatl, lllyr. sacr,, t. VII, p. 27 et suiv.) ^ Sardica des anciens, maintenant Sophia. ,
—
3
Pernk, aujourd'hui
*
Schtip, près des sources du fleuve Stvoxuna.
^
Ou
®
Probablement
Scopij
ville
Péfritsch, près de Philippopolis.
considérable de la Macédoine, sur le Vardar, le
même
avec Hissar d'aujourd'hui.
56
LES 3JANISCRITS SLAVES
aux Grecs
reprit
Dioclélio et
la
Dalmatie, héritage de ses
la
pères, et renversa toutes les villes qu'ils y avaient bâties, à savoir
Dan, Sardonique, Drivaste, Rosaf, Scadra, Svatch,
:
Letsin et Bari; qu'il fortifia
excepté Cataro, où
transporta sa cour et
il
^
7. Etienne promet à Dieu de quitter le
de gloire
rappela
la
présenta à
lui
se
il
;
:
parabole du riche qui amasse des biens et qui
remplit ses greniers, oubliant que son instant lui être
redemandée par
nant pour témoin
Seigneur de épouse,
— Comblé
lui-même
de puissance, Etienne rentra en
et
pensée du jugement dernier se
la
monde.
lui
la
âme
consacrer
le reste
où
vœu
il fit
à Notre-
de sa vie, de quitter son
-pure
et
immaculée
accomplirait le
il
peut à chaque
Créateur. Aussitôt, pre-
sainte vierge Marie,
et d'élever à la très
grâce une église,
le
vœu
"
mère de
qu'il venait
de prononcer. Il
disposa à ce grand acte par des bonnes œuvres.
se
D'abord,
il fit
construire
En même temps
fluneux monastère de Stoudénitsa.
le
de nombreuses
abondantes aumônes fu-
et
rent envoyées dans toutes les parties du
grande église de Jérusalem
PauP que,
à
et celle
monde catholique
de Saint-Pierre
Rome, Notre-Dame de Byzancc,
et bien d'autres
il
et
la
Saint-
de Saloni-
eurent part à ses pieuses libéralités
le saint roi joignit à ces
lesquelles
l'église
:
largesses d'ardentes prières
demandait sans cesse
à
Dieu
et
,
;
dans
à ses saints
faveur insigne de travailler à son propre salut, loin des
la
* Saint Sabas dit que Niémania conquit de plus les villes suivanles: Patkowo Khwostno, Podrima, Kostrcls, Drkowina, Silniça, T.ab, Ricky, Ousciika, Pomovava, Zagrinta, Liewatcli, Dielilsa, etc. (Sciiafarik,, Vie de saint Siméon,
par 2
3
sailli
Sabas. et Antiq. slaves,
t. II,
p. 270. éd.
IIocuBptnoyio.
Celle circonstance mérite d'ûtrc remarquée.
de Leipzig. 184
'i.)
57
DE LA BIBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS.
splendeurs du trône, et de suivre
le
étroite des conseils évangéliqiies.
Tout en répandant ainsi
àme devant Dieu,
son
vœu de
avait fait
céleste à laquelle
il
Sauveur dans
pressait l'achèvement
voie
la
du temple
qu'il
construire, et qui lui rappelail la Jérusalem aspirait si
il
ardemment. Ainsi un
aigle,
affranchi des liens qui le retenaient attaché à la terre, prend
son essor rapide vers les hauteurs inaccessibles.
du plus jeune de
tant de vertus décida la vocation C'était rait
— L'exemple
Vocation religieuse de saint Sabas.
8.
Rastko, plus connu sous
le
nom
depuis longtemps consacrer dans
entière au service
donné à
lui
du Seigneur.
Un
ses enfants.
de Sabas.
et
,
dési-
jour donc, après s'être
de tout
quitte à l'insu
Il
solitude sa vie tout
la
sans réserve dans une ardente prière,
son crucifix
de
le
il
monde
prend toit
le
paternel. Ses parents désolés le font chercher pai-lout. Enfin
on
trouve au
le
mont Âlhos, dans
déjà revêtu de la forme angélique
De
vu
trône, et ,
;
les
celui-ci, après les avoir congédiés, quitte son
mains levées vers
s'écrie-t-il
âmes,
les
je
salut éternel.
les sentiers
regarde plus en arrière
promesse
toi
de
la
racine de l'arbre;
porte '
de
bouche des enfants
la
ta
;
:
«
Je vous rends
,
vous qui aimez
vous rends grâce de m'avoir montré aujourd'hui
marche dans par
le ciel
ô Dieu de miséricorde
,
chemin assuré du
le
couvent de Vatopède,
retour au palais, les envoyés racontent au prince ce
qu'ils ont
grâce
le
\
hâte-
toi
;
le
et
la
:
le
la
est
ne
;
,
déjà la cognée est à
moisson blanchit, l'époux
dans
;
femme de Loth souviensvenu
de peur d'y frapper inutilement
C'est ainsi qu'on appelle
lève-toi et
Seigneur t'invite
des petits, ne tarde point
comme temps
mon âme,
pénitence
la
;
est à
la
obéis à la
l'Église orienlale l'habit religieux.
58
LES MANUSCRITS SLAVES
voix
Christ qui
(lu
te dit
Venez à moi, vous tous qui souf-
«
:
« frez et qui êtes fatigués,
doux
« est
mon
et
et je
9. Etienne renonce au monde.
Sa prière achevée,
vous soulagerai
le roi fait
Anne
son exemple
le
nom
et prit le
,
la
nom
il
désigne pour
reçoit de sa
d'Anastasie
ciel,
main V habit
'.
Siméon
où
,
il
se retira
rivalisa
dans
la
perfection évangélique avec les autres religieux.
part de son bonheur à son
de joie et l'invita à venir
méon y
com-
de Siméon. Son épouse Anne suivit
dans son couvent chéri de Stoudénitsa pratique de
saillit
et
sur tous les hénédictions les plus abondantes du
angélique avec
Il fit
,
leur
il
aîné'. Après avoir appelé sur
fils
s'approche de l'archevêque, et
il
—
appeler son épouse, ses enfants,
sa résolution de quitter le trône
son héritier Etienne, son lui et
joug
exemple.
suit son
l'archevêque Callinique et les seigneurs du pays;
munique
mon
:
fardeau léger. »
fils
bien-aimé. Sabas en tres-
le
rejoindre à Yatopcde. Si-
consentit, et dès lors, entre
le
prières, veilles, chants, tout était en
père et l'enfant, joie,
commun
:
ce fut
un
spectacle vraiment attendrissant que de voir ce vieillard cou-
ronné
rivaliser
donnant deui's
ainsi
de vertu
et
un exemple
de ferveur avec son propre
éclatant de mépris pour les gran-
de ce monde.
10. Fondation
temps après,
il
du,
1
fils
la
— Quelque
monastère de Khilandar.
trouva au centre
même
de
tagne un lieu désert appelé Khilandar, qui
propre à son
fils,
la sainte
la
Serbie, de
parut très-
lui
construction d'une église nouvelle.
Etienne, kral de toute
mon-
Il
lui
pria
donc
envoyer ce
C'est l'auteur de ce récit.
L'usage veut que le nom de relipfion commence par la même lettre. Ainsi Anne devient Anastasie; Slépliau (Etienne), Siméon; Constantin, Cyrille, et ainsi du reste. Les exceptions à cette règle sont rares. 2
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. qu'il
pour élever ce temple
fallait
Dieu
,
sous
temple\
mémoire
ce
le
qu'il
59
voulait dédier
à
vocable de VEntrée de la Sainle Vierge au
Ainsi, lui mandait-il par l'abbé iMéthode, notre
sera perpétuée dans cette contrée, et on priera pour
moi, pour vous, pour vos enfants
et
vos petits -enfants
,
de
génération en génération, et vous aurez l'honneur d'en être
fondateur
le
comme vous
l'avez été de Stoudénitsa. Faites
donc promptement ce que bénédiction.
Après
»
la
je
ma
vous demande et recevez
le kral, attendri
lecture delà lettre,
jusqu'aux larmes, se prosterna
la
face contre terre, rendit
sràce au Seigneur avec une touchante effusion de cœur,
combla 3Iéthode de présents
et alloua à
Rhilandar une rente
annuelle jusqu'à l'achèvement du couvent partie de ses propres terres. Enfin,
saluer son
père
,
de
il
,
chargea Méthode de
lui dire qu'il était trop
du monastère
associé à la fondation
;
de plus une
et
honoré d'être
qu'il n'était
que son
serviteur indigne, prêt à lui donner tout ce qu'il possédait « Qu'il prenne, ajouta-t-il,
en
môme
ce corps de terre, qu'après
n'a qu'à
commander,
11. Culte des saintes reliques.
— Méthode
Dieu
je tiens
de lui;
il
sera obéi
il
tout. »
nouveau voyage en Serbie porter à son
fils,
;
cette fois,
Siméon
bientôt
fit
le
avec sa bénédiction paternelle
aussi bien que dans les kral à
séder
la
le
,
une croix
la
la
joie
paix
du
nouvelle de l'arrivée de Métliode. Impatient de pos-
souvenir sacré du Sauveur et de son père,
processionnellement à avec
combats. Grande fut
un
chargea de
que lui-même avait toujours portée au cou dans
1
:
la piété la
la
alla
rencontre de l'higoumène, et adora
plus ardente
Les Grecs appellent ainsi
il
la fête
le
de
signe béni de
la
Présentation.
la
rédemption,
60
LES MAXUSCïïITS SLAVES
qui s'avanrnlt vers l'Eglise, nu milieu des clianls sacrés,
semblable au les
soleil
qui répand dans sa marche majestueuse
Un
douces clartés de ses rayons.
recevoir
la
relique vénérée
;
sainte croix fut célébrée en présence
du peuple, que
profondément ému. Cette journée
tacle avait
tout entière aux fêtes et
de dons
endroit fut préparé pour
une messe en l'honneur de
et
d'honneurs
la
ce spec-
fut consacrée
aux réjouissances. Méthode, chargé ,
reprit la route
de Vatopède
,
en
bénissant Notre -Seigneur Jésus- Christ et sa très -sainte
mère. 12.
Derniers moments de Siméon.
—
Siméon
avançaient d'un pas rapide dans les sentiers de
donnant l'exemple de toutes
eux
tenaient encore à
Ce
terrestres
terre; mais leurs
n'étaient pas des
,
et laissant derrière
âmes ne
hommes
:
Sabas
il
est vrai,
quittaient plus
anges
c'étaient des
ou des hommes angéliques. Ainsi s'écoula leur
,
que Dieu daignât enfin inviter Siméon au
vie, jusqu'à ce
banquet éternel, la
la
vertus
et
perfection,
de leurs frères. Leurs corps,
les plus fervents
le ciel.
les
la
et lui
remettre
couronne immortelle à
la
place d'une couronne périssable. Atteint de sa dernière
maladie,
il
appela son
fils,
ces touchantes paroles
mon ment
:
«
et
baigné de larmes,
Mon
il
lui
adressa
bien -aimé, voici riieure de
passage qui approche. Yoici Jésus -Christ, invisibleprésent, qui m'appelle. Allez chercher
Seigneur Jésus entre ses mains
,
afin que,
selon
ma
mon Ame. Appelez
la
promesse
le
mère de mon ,
je
remette
prieur et les frères.
Voici venir les serviteurs de Dieu et les troupes célestes; j'entends leurs chants
apporta l'image de sur laquelle
le
la
:
hâtez-vous,
Vierge
;
mon
filsbicn-aimé
on disposa devant
elle
!
»
On
une natte
bienheureux étendit ses membres défaillants.
DE LA LIBLIOTHÈQUE IMPÉUIALE LE
61
l'AlUS.
Les moines, plongés dans une douleur profonde, saient des adieux fraternels
et
,
priaient de se souvenir
le
d'eux dans l'éternel royaume. Alors cet soulevant un peu
douleur
la
?
Pourquoi,
dit-il,
Récitez
les prières
des agonisants.
fut suivi du cantique angélique
haut des deux, C'est ainsi que
,
:
vénérable se
êtes-vous plongés dans
un bruit semblable à un tremblement de il
homme
«
:
lui fai-
»
terre se
A
fit
ces mots,
entendre
Gloire à Dieu au plus
paix aux hommes de bonne volonté!
et
parmi
les
chants des esprits célestes
bienheureux rendit son âme au Seigneur,
le
le
,
sourire sur les
lèvres, le visage resplendissant d'une beauté indicible
'.
Translation du corps de Siméon à Stoudénitsa. Mi-
15.
racles opérés à son tombeau. et
;
— Etienne,
accablé de fatigues
de souffrances, mais plein de confiance dans
la
protection
de son père vénéré, pria son frère de transporter ses restes mortels à Stoudénitsa
même
fit
nité.
Le
clergé.
Sabas accéda à sa demande
'.
;
il
lui
savoir qu'il présiderait en personne à cette solenkral vint à
Le corps
fut
sa
rencontre accompagné de tout
déposé dans un tombeau destiné à
le
le
recevoir, et Dieu, pour glorifier sans doute son serviteur, lui
accorda
la
vertu de répandre une huile odoriférante et
d'opérer des miracles. Ainsi
un
jour, pendant que les reli-
gieux, l'higoumène Denis à leur tête, récitaient
l'office
de
minuit, un possédé, qui errait dans les montagnes, entra dans l'église,
embrassa
comme la
attiré
châsse
mauvais esprit dont
par l'odeur des vertus de Siméon, et
,
il
supplia
était
le
saint de le délivrer
tourmenté. Tous
il
du
les assistants,
unissant leurs prières aux supplications de cet infortuné
1
D'après saint Sabas, sa mort eut lieu en 1-200.
-
Ce
fut aussi
une des deruières voioatés du défuut.
,
62
LES MANUSCRITS SLAVES
s'écrièrent
Saint Siméon, ayez pitié de
:
possédé fut guéri.
le
Une
autre
Sur-le-cliamp
lui.
un homme qui ram-
fois,
pait plutôt qu'il ne marchait, fut apporté par saint
devant
châsse,
la
et aussitôt
recouvra
il
Sahas de ses
l'usage
jambes.
du
C'est encore à l'intercession
saint
que
le
pieux auteur
attribue ses succès dans les combats, ses triomphes sur ses
adversaires
même
mais qui n'ôte rien son
de
simplicité
avec cette
,
nous raconter lui-
qu'il va
les faits suivants,
,
cependant
foi
si
de nos jours,
rare
de
à l'intérêt historique
,
récit.
14. Guerres contre
Bulgares
les
de Stréza, prince bulgare. paix profonde
connu par Méditant
lorsque
,
Grecs. Ingratitude
bulgare Boril \ ce prince
roi
le
et les
— Les Serbes jouissaient d'une si
sa cruauté et sa perfidie, s'avisa de la troubler.
conquête de
la
la
Serbie
Boril allait fondre avec
,
toutes ses forces réunies sur l'héritage
en compagnie
%
Philandre
l'empereur
de
sur
ville
la
se rue sur sa proie.
du saint;
il
marchait,
de Constantinople
,
Henri
de Nissa, semblable à un lion
([ui
Alors n'ayant d'autre aide que saint
Siméon, Etienne eut recours
à
sa
prompte
et
puissante
intercession. Soudain des cris confus interrompent le silence
de
la
nuit
parition
inopinée. »
2
les
,
leur fuite,
ils
du
ennemis se dispersent de tous côtés s'entretuent les
saint qui cause
Ce même
les autres.
;
défaite
nommé
Stréza.
un
frère
Boril ou Borylas succéda à Joannice en 1207, et régna jusqu'en 1215. L'auteur serbe l'appelle (Ippnci) Hiéris. C'est le frère de Baudouin I^r,
donne Etienne, rappelle les
Grecs.
dans
C'est l'ap-
cette terreur et cette
roi Boril avait
successeur, élu eu 120G, et mort
par
uns
et
son
en 1216. Le surnom de Pliilandre, que
lui
la charité et la justice
de Baudouin, tant louée
même
63
LE LA lilDLlOTHKOUE l.yrÉRlALE DE PAUIS.
Pour échapper aux persécutions un
vint chercher
abri auprès d'Etienne.
ht avec une grande amitié;
tale
la
moitié de
la
du
Le
roi, Stréza
kral l'accueil-
jusqu'à
le
défen-
main^ et força celui-ci de
la
Bulgarie avec Prosek, sa capi-
\ Tous ces bienfaits d'Etienne ne furent payés que par
une noire ingratitude
;
il
devint l'objet de cabales indignes de
part de son protégé. D'abord
la
même
alla
il
dre contre son frère les armes à céder à Stréza
injustes
il
pria saint Sabas d'essayer
de ramener Stréza à de meilleurs sentiments ingrat resta
insensible. Alors
la foule,
le
Sa prière
armes
fut si effi-
malheureux mourut subitement, en présence de
comme
frappé par
serviteur de Dieu
le
15. Nouvelle guerre contre tre les
mais ce prince
eut recours à ses
il
habituelles, à la protection de son père.
cace, que
;
Hongrois
alliés
aux
le
'.
prince de Dralch,
Grecs.
—
Voici
con-
et
un autre
trait
non moins merveilleux. Michel, prince de Dratch ^
et
de
partie marilime de la grande
la
Dio-
clétie et
de
la
île,
située en face
Dalmatie, profitant de l'absence d'Etienne,
irruption dans ses domaines, et s'empara de
fit
kral lui parla le langage de l'Évangile;
bien injustement acquis; ensuite
le
de
la
bienheureux, auquel
il
saint Georges, cédant
il
il
Scodra\ Le
l'exhorta à rendre
confia toute l'afïaire au
avait habituellement recours. Bientôt
aux prières de Siméon, vient
à
son
Prosiakos ou Prosakos des anciens, silué sur
le fleuve Yardar. Cet événement, dit Kestimable auteur de la Turquie d'Europe ^ t. III, p. 473, eut lieu de 1209 à 1210; et il Tinterprèle à sa manière. Selon lui, «c'est saint Sabas qui aurait été Tassassin de Stréza, et ce n'est que par un abus des plus remarquables de la superstition, que le meurtre aurait été attribué à un fantôme. » Nous regrettons sincèrement de lrou\er de pareilles appréciations 1
2
dans un ouvrage d'ailleurs
si sérieux et si recommandable. Dyrrhachium, Durazzo. * .\u confluent de la Boiana et Drimtsa, et qu'il ne faut pas confondre avec ScardQna, ou Scradin, silué à l'embouchure du fleuve Kerka. 3
LES MANUSCRITS SLAVES
(ii
Un
aide. et
que
que riiigoumène Joannice
jour
remplie de fidèles
l'église était
apparaît et lui dit
deurs
Dratcli.
»
«
A la même
le
,
martyr
saint
lui
Lève- toi, va annoncer mes gran-
par ordre de Dieu
je viens,
:
:
en prière,
élail
,
ôter la vie au prince de
Michel fut frappé, dans son
lieure^
par un de ses serviteurs,
et
lit,
trouva ainsi une mort pleine
d'ignominie.
Cependant
le
démon,
cet
ennemi acharné de toute union,
ce lion qui rôde partout cherchant une proie à dévorer, sus-
Hongrie André
contre Etienne le roi de
cita
l'empe-
et
reur orec Henri Philandre. leur inspira le projet de le dépouiller de ses possessions
Il
pour se
partager. Les voilà donc qui s'avancent contre
les
Etienne, l'un venant du Nord, l'autre de l'Orient, et se diri-
geant sur Nissa, où ils
ils
devaient se réunir.
En même temps,
comme pour une entrevue. C'éMe voyant dans un danger immi-
l'invitèrent à s'y rendre,
tait
dantle temps pascal.
nent, dit
kral, j'eus recours à Siinéon
le
auprès de sa châsse
mis
de
et
«
les
dissiper
comme
le
vent dissipe
Aussitôt l'esprit de Dieu visita le sanctuaire
d'une suave odeur
entière se remplit saint distilla
une huile miraculeuse
toute l'église une
posés à
la
demander
corda
;
il
André
»
me
poussière.
l'église
,
tout
l'image nmrale du il
s'en répandit par
(jue les la
la
hommes
peine à
pré-
la recueillir.
bénédiction de Sabas. Celui-ci ,
et
il
me
me
l'ac-
prédit des succès
Sabas parlait encore, lorsque
vinrent
rendis
visible de la protection céleste,
m'anima au combat
inattendus. roi
la
si
;
et
garde des reliques avaient de
Encouragé par une marque j'allai
,
grande abondance,
si
je
;
de confondre mes enne-
et je le conjurai
les
prier Etienne de se rendre
envoyés du à Ravni.
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
65
L'entrevue des deux princes fui des plus amicales. Etienne fut
comblé des présents
on
les plus variés et les plus riches, et
fit
en son honneur des réjouissances qui durèrent douze jours.
Quant
à l'empereur grec,
que abandonné par André
toutes les issues fermées,
reux
,
grâce à
n'en fut que plus irrité, et quoiil
persista dans le dessein d'en-
une portion de
lever à Etienne
s'en retourner
il
,
Serbie. Mais, trouvant
la
de quitter Nissa et de
fut obligé
il
ignominieusement dans son empire, la
médiation du roi André
,
heu-
fort
d'y arriver sain
et sauf.
16. Éloge du saint.
en terminant, avec
le
—
Mais qui pourrait, dirons-nous
kral Etienne
tous les prodiges opérés par
compter la
les étoiles
,
qui pourrait énumérer
bienheureux? C'est vouloir
du firmament, ou
mer. Quand on y
fraie.
le
les grains
de sable de
réfléchit, l'esprit se trouble
Quelle langue racontera tes merveilles,
et s'ef-
ô vieillard
incomparable? Quelle bouche pourra dire dignement
tes
louanges? Quel esprit comprendra tes grandeurs, tes sueurs,
Que
dirai
-je donc,
moi serviteur inutile? T'appellerai-je apôtre? car
tu as été
tes veilles,
tes pénitences
,
tes
larmes
?
l'apôtre de la patrie; tu l'as retirée de l'abîme de l'impiété,
en
lui
procurant
la
grâce du baptême
;
la vertu puissante de l'Esprit- Saint.
tu l'as régénérée par
Tu
l'as
arrachée aux
séductions de l'hérésie, en lui apprenant à louer
Dieu en
trois
un
seul
personnes. Te nommerai-je martyr? Compte-
rai- je les souffrances
que tu as supportées par amour pour
Jésus -Christ, en combattant jusqu'à
la
mort
le
tyran in-
fernal, en brisant ses liens et ses filets, en exténuant ton
corps par
la mortification, et
comparerai-
m.
je
en l'arrosant de
aux docteurs de
ta
patrie?
tes
larmes? Te
Mais tu
les
o
a
66
LES .MANUrfCUlTS SLAVES
surpassés
;
qu'ils ont
commencé,
lumières
les
tu as redressé leur doctrine
tu as
répandu dans
plus pures de
nombre des héros? car
monde
le
Te
vraie foi.
la
consommé
tu as
;
entier les
mettrai -je au
monde du
tu as protégé le
ce
signe de
la
croix, étendard de ton divin capitaine; et, triomphant de
la
corruption des méchants, tu as
de
la
foi
les
tomber avec
fait
Te donnerai-je
épines de l'erreur.
la faucille
nom
le
de
prophète? car malgré l'oracle divin qui a prononcé que nul
nest prophète dans son pays tu y répands
,
une huile abondante qui guérit
chasse les démons
,
devenu
quiconque a recours à
la
une source de
ainsi
fait fleurir le
n'y as-tu pas, flambeau vivant^ répandu au loin miracles? Mais, ô
mon
très-vénéré maître
ne sachant par où commencer
tes
,
mon
louanges
Te nom-
désert
;
n'y ;
de tes
l'éclat
cœur gémit,
;
hésitent à te chanter. Je sens l'impuissance de l'oserai,
;
pour
salut
des couronnes qui ne se flétrissent point
cueilli
Toutefois, je
tien
infirmes et
les
vertu cachée de ton corps.
merai-je anachorète? N'as-tu pas as-tu pas
du
tu es le protecteur
mes
lèvres
mon
esprit.
puisque je suis ton serviteur. Salut
donc, ô bon pasteur du troupeau parlant de Jésus - Christ Salut, héros au visage resplendissant, qui,
armé de
la
croix
victorieuse, as mis en fuite les loups ravissants prêts à
vorer les brebis! Salut, docteur de
la
nouvelle
loi, toi
!
dé-
qui as
planté dans nos esprits les enseignements sublimes de l'apôtre des nations
!
Salut
,
guide assuré des vieillards, avocat
des veuves, nourricier des orphelins tien
de
la
lats,
et
Salut, maître et sou-
jeunesse; salut, secours dans
queur des ennemis céleste,
!
î
aux pâturages leur
les
dangers, vain-
Salut, échelle qui conduit à invisibles
!
Salut,
la
demeure
ornement des pré-
couronne immortelle! Salut, coopérateur des
DE LA PlIîLlOTHÈijUE IJirÉlîIALE DE TAUIS.
apôtres dans l'enseignement de
compagnon
Salut,
loi!
la
67
glorieux des martyrs! Salut, œil vigilant des solitaires, leur
maître et leur règle vivante et des religieux!
Salut, réformateur des pécheurs! Salut,
port assuré des naufragés
péché! Salut, guide du la vie éternelle
!
Salut, modèle des anachorètes
!
Salut
!
toi
,
qui brises les liens du
pont qui mène aux rivages de
ciel,
Salut, source inépuisable du salut, paradis
admirable et toujours florissant! Salut, fleur de
au parterre céleste
!
Salut
la foi
rempart spirituel de
,
la
plantée patrie
!
Salut, tige féconde, chargée des fruits delà joie véritable! Salut, grappe mûrie et pleine d'un suc délicieux qui triom-
phe de
l'ivresse
du péché! Réjouis-
toi, ô
maître vénéré;
encore une fois, réjouis-toi auprès du trône du Seigneur
Mais en
même
temps, souviens-toi,
serviteur indigne Etienne
sère
;
;
homme
vénérable, de ton
ne m'oublie pas dans
rappelle- toi que je suis plongé dans
la
quités; bénis-moi de ta sainte main,
moi qui
partage cette vie mensongère. Sois
mon
moi à marcher sur
tes traces,
sérable et inutile serviteur
joie
que
je sois
promise à ceux qui l'aiment.
Nous respectons
ces
ma mi-
fange des ai
guide
ini-
encore pour ,
apprends-
quelque indigne, quelque mi;
daigne m'accorder cette grâce et
qu'il
!
et prie le
me
Seigneur
faire goûter la
»
épanchements d'un cœur
fdial,
et
nous nous abstenons de tout commentaire. Ajoutons seulement que Dieu exauça son père, sous
le
il
nom
prit, à la
du
fils
:
à l'exemple de
de ses jours, l'habit religieux,
de Siméon.
Les deux derniers récit
la prière
fin
du manuscrit contiennent
le
d'une discussion entre un juif et un chrétien, ou
la
feuillets
Découverte des douze vendredis, faite jmr Éleuthère, Ce
LES MANCSCRITS SLAVES
68
d'une écriture
récit singulier,
ajouté postérieurement'. Le
de
lire
a été
notre manière
:
LaureC!)^, une
remplie de
ville
continuelle avec les chrétiens.
une conférence publique.
On
décliiffrer,
voici d'après
y avait dans une contrée de l'Occident
« Il
à
difiicile à
choisit
vint que
Pour en
deux philosophes,
en cas de défaite
,
,
les
;
juifs
Carmin^.
et l'on
con-
recevraient le baptême
des chrétiens. La proposition est acceptée choisissent Éleuthère
on eut recours
finir,
C'était sous l'empereur
et d'autre
de part
les juifs
appelée
,
qui étaient en dispute
juifs,
:
chrétiens
les
opposent un
lui
nommé
kentarishis. «
A
la
troisième réunion
,
où ce dernier parut accom-
pagné de son fds Maleck, lorsqu'on descendit dans fondeurs des grands livres. Dieu, qui voit
et
les
pro-
connaît tout,
vint en aide à Éleuthère. « Je vois, s'écria le juif irrité, « je vois
que
je suis vaincu
ta religion est la véritable
l'avoue; mais
fl
qu'elle a été révélée à
«
nous enseigne que
le
Moïse sur
la
Christ, prédit par nos propliètes et
Vierge Marie; cette
annoncé par vos apôtres, est né de
«
doctrine -là est vraie, je ne le nie pas, et tu
Cl
bien
«
chant
la
la
connais
toutefois tu ignores l'enseignement salutaire toules
vendredis.
»
Et à ces mots,
sant alors au fds de Kcntarisius: a ces
je
montagne. La vôtre
c(
;
,
nôtre n'en est pas moins sainte, parce
«
la
;
a
il
Sais-tu, dit Éleuthère,
choses dont ton père vient de parler.
affirmativement.
«
Nos
1
M.
Stroïef le passe sous silence.
Ne
serail-ce pas Ulyrie?
Car in.
»
Maleck répondit
ancêtres, dit -il, avaient pris
*
' C'est-à-dire
s'enfuit. S'adres-
un
69
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. chrétien instruit pour apôtre
et
,
ayant trouvé sur
dans lequel étaient marqués tous
« écrit
mirent cruellement à mort
«
l'année
«
rent de son écrit et
ils
,
Là-dessus à coup
le
il
le
les
le
;
la
il
le
s'emparè-
ils
il
d'un bout à l'autre. Tout
apprend que son
frappe d'un couteau dans
vient de ré-
fils
véler aux chrétiens la mystérieuse doctrine colère,
vendredis de
jetèrent au feu, après l'avoir lu. »
se mit à le réciter
père rentre
;
un
lui
;
transporté de
la poitrine, et
donne
se
mort à lui-même. Cependant Éleuthère consigna dans un
ce
Maleck venait de tiens.
« 1°
dis
apprendre,
Vendredi de mars
,
jour
communiqua aux chré-
et le
oii
que
:
Adam
fut exilé
du para-
pour avoir désobéi au Seigneur. 2**
«
Abel les
lui
Cet écrit contenait ce qui suit
écrit ce
,
Vendredi avant l'Annonciation à la troisième heure.
Ce
Caïn tua son frère
,
premier mort d'entre
fut le
hommes. «
5*'
Vendredi
Seigneur, à «
la
avant Pâques
,
crucifiement de
neuvième heure.
4" Vendredi avant l'Ascension, ruine de
Gomorrhe,
et
des autres villes, à
« 5" Vendredi avant la Pentecôte
riens, qui dévastèrent les les
îles.
Notre-
et
première heure.
la ,
Sodome
l'invasion
villes, et se
des
Aga-
disséminèrent dans
Ces gens montaient des chameaux,
et
buvaient
le
sang des boucs. «
6° Vendredi
du mois de juin, prise de Jérusalem, à
deux heures, du temps du prophète Jérémie. «
7" Vendredi qui précède la fête de saint Pierre, l'Egypte
est frappée
de fléaux
quième heure.
,
l'eau est
changée en sang, à
la
cin-
70
LES MANUSCRITS SLAVES
8" Vendredi avant l'Assomption
lites, et
lenr règne de soixante ans.
9° Vendredi qui précède
a
invasion des Ismaé-
,
le
jour où saint Jean-Baptiste
fut décapité, à cinq heures...
10° Vendredi avant l'Exaltation de la Croix, Moïse sé-
a
pare les eaux de
la
mer Rouge, qui
engloutit ses ennemis, à
quatre heures. 11° Vendredi avant
«
la fête
de saint André,
Élie se sanctifia et disparut dans
le
un nuage de
prophète
feu
,
pour
ne reparaître qu'au second avènement du Christ. «
12° Vendredi qui suit
des Innocents, «
fait
du Christ, massacre
Nativité
la
par ordre d'Hérode.
Ces douze vendredis
,
conclut
le
manuscrit
,
doivent
être observés par quiconque veut éviter les tourments éternels, et trouver miséricorde devant Dieu. »
Je suis porté à croire que ce récit est identique avec celui qui se rencontre dans d'autres manuscrits' tulé
Légende des douze Vendredis que
:
,
et
qui est inti-
tout chrétien doit
vénérer. N"
a.
Vol. in-12, parvo, de 195 feuillets, vélin, xiye siècle, initiales coloriées et historiées.
un manuscrit
C'est
sacerdotal" 1
Tel
est,
il
;
contient
par exemple,
le
glagolitique
véritable
,
un bréviaire
,
un
vade-mecum
missel
,
un
rituel
manuscrit qui appartient à M. Vouk KaraJjitcb,
et
que malheureusement le célèbre chansonnier serbe n'a pas fait entrer dans ses Exemples de la langue serbo-slave (Vienne, 1856 ), à cause de la difficulté que présente la lecture du texte. Le récit en question s'y trouve au nombre de douze légende? plus étranges les unes que les autres. le dire; 2 Strolef le passe sous silence. Le connaissait - il? je ne saurais ce qui est certain, c'est qu'à l'époque où il visitait les bibliothèques de Pa,
ris et
de Reims
(
c'est
-à
-
dire en 1837
),
les
manuscrits glagolitiques étaient
71
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
c'est-à-dire tout ce dont un missionnaire a besoin pour exercer
de dire que ce
Inutile
fonctions sacerdotales.
les
n'est qu'une traduction littérale de l'original latin le
comme
,
sont tous les livres liturgiques des Illyriens et des Dal-
mates catholiques. La garde porte crit
pareil dans
inexact.
la
Pendant
bibliothèque Lobkoviz
mon
charmant manuscrit; en 15o9, à Ségnia
il
par un
nommé
j'ai
,
voir à
ne contient que
pu, grâce
mon
aise ce
Psautier, écrit
le
Ivan-Jakan. M. Scha-
communiqué un calque
à qui j'ai
farik,
,
Hanka,
Prague. C'est
à
,
court séjour à Prague
obligeance de M.
à l'aimable
y a un manus-
qu'il
du
fort imparfait
manuscrit de Paris, est de l'opinion que l'un
sont
et l'autre
à peu près contemporains. Les données chronologiques que
nous fournit notre |3/£"«anw??i montrent que graphe a deviné juste, de
sortir
de
la
et
en tout cas,
elles
première moitié du xiv^
y est question de
la
Fête-Dieu, de
l'illustre
paléo-
ne permettent pas
siècle.
celle
En
effet
,
il
des onze mille
vierges martyres et des Cinq Plaies de Notre-Seigneur. Or, la fête
du Saint-Sacrement,
Urbain IV, de
sainte
fut
instituée en
et
pape
de ses compagnes ne fut introduite
qu'en 15o0. Enfin, supposant que soit
le
confirmée en 1521 sous Clément V. Celle
Ursule
du Sauveur
1264 par
contemporaine de
la fête
celle
de
des Cinq Plaies la
Lance
et
des
Clous, dont l'institution est attribuée à Innocent YI (en 15o4),
nous touchons presque à lage du manuscrit de Prague. Toutefois, remarquons-le bien, ces dates ne se rapportent qu'à
p. 23.)
canonique
,
et
n'empêchent
point
lui lettre close, comme il l'avoue ingénument lui-même. Il ne s'y que plus tard. (Voyez sa Deicri[ition des monurn. de la littérat., etc.,
encore pour Cit niis
l'institution
•2
LES MANUSCRITS SLAVES
que ces
ne fussent déjà en usage dans certaines Égli-
fêtes
ses bien
auparavant. Ajoutons que
tient pas
de données plus récentes
est
étonné
de
ne pas y trouver
le ;
manuscrit ne con-
que, loin de
par exemple
,
là
,
la
,
on fête
des Stigmates de saint François, concédée au plus tard
en 1557 frère
,
bien que
le
manuscrit
ait été fait
à l'usage d'un
mineur.
Ce dernier point
n'a pas besoin de beaucoup de preuves
:
placé en tête du bréviaire nous en fournit une
le calendrier
bien suffisante.
En
effet,
sans parler de la fête du Patriar-
che de cet ordre religieux, on y trouve, entre autres, celles
de
la
translation de son corps (en 1250),
de sainte Elisabeth de Hongrie,
dès 1260;
1540,
que l'existence de
deux
faits,
et
enfin,
les frères
une mission dès la
dite
,
la
Moldo-Valachio,
était si
1
province,
comme
Ot
vaste
pa.u' Ma.iiiyb
,
la
qu'indépendamment
—
vi-
même
de ces
mineurs avaient ouvert en Bosnie
Carniole
,
Hongrie
et
que plus tard on
Opaib
que
de tous, au moins à partir
xiif siècle
province de Bosnie embrassait alors, outre
proprement la
cette
commencement du
le
d'ailleurs
nombre des provinces de l'Ordre
cariat, est certaine de l'aveu
de
saints se retrou-
Nous savons
les htanies.
Bosnie figurait au
la
sainte Claire,
et enfin de saint Antoine de
Padoue (canonisé en 1252)'. Tous ces vent encore dans
de
la
Slavonie
,
^ Or, Bosnie
la
la
Serbie
bien d'autres pays; elle fut
On peut comparer
obligé de
la
scinder
ce calendrier avec celui qui se
trouve dans un missel latin (suppl. latin, n° 7) du xive siècle, fait aussi pour M. Delisle en parle dans ses Notes sur la Bille de la sainte les frères mineurs.
—
chapelle de Bourges. (Voyez Bibl. de l'École des Chartes, i'sévie,
t. II,
p. 154.)
Rapport sur une mission en Bosnie, accomplie en 1855, par M. Massieu de Clerval, dans les Archives des Missions scientifiques et littéraires. (T. V, 1" caliier, p. 18 et 19.) ^
Voyez
le
73
DE LA rtlBLlOTHÈQUE IMPERIALE DE PARIS.
en deux,
sous
le
nom
de Bosnie Argentée et de Bosnie
Croate \ Ainsi
le
manuscrit aura été écrit dans quelque résidence
de cette province
;
qu'il a été entre les les caractères
une inscription assez récente
et
mains d'un ragusain. Au
reste,
des manuscrits assez nombreux de
qu'on appelle khrobate ou khorvate,
et
il
la
il
atteste a tous
rédaction
peut servir de
mo-
du genre.
dèle
Les ouvrages de
une grande valeur au
cette espèce ont
point de vue liturgique, surtout à cause des textes de la
des saints Pères qu'ils contiennent. Nous allons
Bible et
indiquer rapidement ce que ce précieux manuscrit renferme
de plus important.
Nous sel et
table
un
un du
rituel.
Dans
bréviaire,
l'intérieur de la reliure,
Les
cycle pascal.
six premiers feuillets contiennent
propres aux églises slaves
vêque de
la
Prague,
Le
(
6
avril
)
;
saint
,
Métbode arche,
saint Adalbert
Venceslas (28 septembre)
moment que
,
évêque de
^
bréviaire est la partie la plus considérable et la plus
Greiderer,
Au
Moravie
et saint
un mis-
on trouve une
calendrier où nous ne remarquons pour le
les saints
1
un
l'avons dit, c'est tout à la fois
Germania Franciscana,
t. T, 1.
bas du troisième feuillet, verso, on
II,
§ G.
formule suivante contre les morsures des serpents Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit^. Amen. Cousu { Cousu f Cousu f Je vous adjure, 6 serpents, par le Dieu vivant, de nCobéir à moi, serviteur de Dieu (suit le nom... ), comme la cire obéit au feu, mma uiuia \. 3aK.innaio Bact, sMue, EoroMt et le feu à la cire. Amen. (Ulina atuBHMb, ja 6y,îTe noKopuI; Mnt pa(5y ôoïKiio (nMcpeKb), Kai;o e noKopanb bockl ornio, araabBOCKy. AMenL.) Les peuples slaves sont versés dans la magie, et très*
lit
la
:
.
-j-
-J-
—
enclins à la superstition.
Ils ont des formules de ce genre pour tous les cas poson en rencontre assez souvent dans les manuscrits. Yostokof en cite plus d'une dans sa Description du Muse'e Roumianfsof. Quant à celles qui ont pour
sibles
;
objet les serpents, qu'on consulte les Skazania rousskago rof, I. II, p. 21 et 40, 3e édit. 1841.
naroda de M. Sakha-
74
LES MANUSCRITS SLAVES
importante du volume.
Il
des du dimanche; après
omnes
du lundi, vient
Dans
le
copiste ayant oublié le verset
cession
du Saint-Esprit
sage est ainsi conçu il n*est
Domino, quoniam bonus)
cxvii® (Confiiemini
suivi des petites heures. le
matines et lau-
les
psaume cxvi (Laudate Dominum
génies), qui est le troisième des vêpres
psaume
le
commence par
le
:
,
l'a
symbole de saint Athanase,
oii
est question
il
mis au bas de
V Esprit-Saint
ni créé , ni fait
,
n'est qu'après les vêpres
la
et
du Fils;
ni engendré, mais procédant
du samedi que
pro-
page. Ce pas-
la
du Père
est
de
les laudes
Ce
*.
de lundi
reprennent leur cours. Elles se terminent par l'hymne ambrosienne Te Deinn
,
suivie de l'antienne Te decet lujmnus,
du Gloria, du Benedicite, du Magnificat, du Nunc dimitlis; puis vient
de
et
le
celle
propre des saints, précédé delà messe des anges
de
la très
- sainte Trinité
et suivi
,
de
l'office
des
morts, qui clôt cette partie du volume.
Le missel qui vient après s'ouvre par l'ordinaire de la messe.
conclusion
entendu
;
Trinitas
,
:
Ce
et tout finit
avec
après laquelle
de saint Siméon vantes
:
préparation et
de particulier, c'est
la
l'Évangile de saint Jean ne s'y trouve pas, bien
le
cantique des trois enfants
le
qu'il a
la
:
Nunc
la
prière
:
Placeat
sancta
tibi
prêtre quitte l'autel en récitant :
Benedicite omnia opéra; celui
dimitlis ; et les trois oraisons sui-
Deus qui tribus pueris, Da qua^sunius, et Deus
a quo sancta desideria. Après
les différentes
messes,
grand nombre d'oraisons par lesquelles se termine
La troisième
partie contient le rituel
romain
,
il
y a un
le missel.
commen-
çant par les cérémonies du baptême.
1
L'Église russe se sert
le Filioque.
du
même
symbole, eu retiaucliant, bien entendu,
DE LA P.FBLIOTIILQIE IMPÉRIALE TE PARIS.
La langue de
plenarium
ce
(le l'influence latine
de son mieux
Un mot
se
un
ressent
l'embarrasse
:
C'est ainsi que
prima,
a pu faire les mots suivants
initiales
accuse
le style
nous avons
etc.
,
le
au moins
du \i\^
siècle
question
la
de
la
encore que vienet
dont
les
termes techniques;
et,
sans
texte de l'Écriture sainte etdes saints Pères
la partie
Il
serait à désirer
que
l'on
pu-
du manuscrite Une version
biblique
ne peut manquer de jeter un nouveau jour sur
si
importante
Bible slave.
hommes
là
kiméiere, octaba,
haut touchant l'âge de ce manuscrit.
en a dû admettre plusieurs. bliât
heures et qu'il
circonstance à ajouter à ce que
:
Les latinismes abondent dans aucun doute,
,
qu'on voit par-ci par-là,
le xiv*^ siècle
dit plus
noua;
omilia, lectia, capiioul, misk,
:
etc.. C'est de
latines
les petites
tertsa, scheksla,
calesch (calix), oratsia, oblata, profatia vikhilia, doupleks, les
de rendre
conserve l'expression latine en
il
;
la slave.
s'appellent chez lui
nent
singulièrement
italien essayant
texte latin en langue slave.
le
façonnant à
la
on
:
dirait
75
Ce
peu étudiée du texte primitif
et si
aussi
serait
les plus capables d'apprécier
tion.
Enfin ce serait mettre
jures
du temps
,
une
des
pareille publica-
manuscrit à
le
vœu
répondre au
l'abri
des in-
qui a laissé ses traces dévastrices sur plus
d'une page.
En
attendant, nous donnons
doute à celui de selle,
t.
C'est
*
les
M.
un calque bien
Silvestre.
inférieur sans
(Voyez Paîéogr. univer-
IV.)
ici
que vient se placer V Abécédaire bulgare dont
Je n'en connais d'imprimé que
Monuments de
le
commencement du psaume
la littérature glagolitique de
M. Schafarik.
il
LSVlil, dans
76
LES MANUSCRITS SLAVES
a été question dans
l'introduclion.
Nous ne dirons que
quelques mots pour en préciser davantage l'époque.
Là-
dessus les opinions varient. Les auteurs du Nouveau traité
de diplomatique
font remonter au i\^ ou au
le
x''
siècle,
c'est-à-dire aux premières origines de l'alphabet slave'.
Dobrowski, au contraire, lui accordait à
nion
la
fidèle à sa théorie antiglagolitique,
\nf
peine l'honneur d'être du
mieux appuyée
et la plus accréditée
place au xi" ou au xii" siècle au plus tard
question est
la
même que
siècle
^ L'opi-
de nos jours
^ Au fond
le
cette
,
de l'origine des lettres glago-
celle
litiques.
Remarquons, en les lettres,
et
que, selon
la
semble être inséré dans
il
que V Abécédaire n'a pas toutes
finissant,
remarque de M. Schafarik^ manuscrit
le
latin
comme
par
accident.
Livre de prières, petit vol. in-12, très-récent et de peu
de valeur. No 13. {Ane. 10.)
Autre
les
linguœ slavicœ,
t.
I, p.
Kanonnik\ ou
recueil
708, pi. xiii, col. IX.
p. v.
Kopitar, Glagol. Cloz, p. iv, x, xxvi.
5
^
de prières appelé
Nouvemt traité de diplomatique,
ï
' Instit.
*
livre
Pamalky pisincnictvi (jlagolskeho, p. vu, Prague, 1853. On appelle canon une série d'hymnes qu'on chante ordinairement pendant matines. Elles sont au nombre de neuf, dont la seconde, où il est fait men-
du jugement dernier, est réservée pour le samedi qui précède la semaine du carnaval et pour le temps de la sainte quarantaine le reste de l'année on ne chante que huit hymnes. Chaque hymne ou ode doit avoir un certain nond)re de vers déterminé par celui des mots placés, en forme d'acrostiche, en tête de chaque série d'hymnes, et répartis parmi les neuf odes. C'est ce qui donne à ces
tion
;
chants quelque chose de régulier, qui les rend pour ainsi dire canoniques. Telle au moins selon Zonaras, l'origine du mot xavtov. (Voyez Murait Lcxîdion, cité par Daniel, dans son Codex liturg. Eccl. orientalis , t. IV, p. 706.) est,
,
LA DIBLIOTIIÈQUE ÏMPÉRÎALE DE PARIS.
t)£
àe canom.
11
n'y a que les quatorze premiers feuillets qui
Il
main;
à la
soient écrits
reste est
le
volume sont
offices
contenus dans
de
la
très -sainte Trinité;
de
la trës-saintc
le
2''
Mère de Dieu
Thaumaturge; 5°
les suivants
office ;
imprimé (1754). Les 1" office
:
du Sauveur; 5"
office
4" office de saint Nicolas le
de saint Alexis, métropolitain de
office
Moscou. Alexis vivait au xiv^ siècle. L'Église russe unie et l'Église
non unie
mis au nombre des
l'ont
célèbrent sa fête fête
de
le
12
février.
saints.
De
L'une
et l'autre
plus, les Russes font
translation de ses reliques, qui eut lieu en
la
la
1456,
sous Basile V Aveugle \
Le manuscrit de à
un nommé
la
bibliothèque impériale a appartenu
Fédor Ouchakof.
N" 14. Vol. in-l2, sur papier,
Encore un
livre
deux précédents.
commencement du
de prières, un peu plus étendu que les
En
voici le
contenu
1° Tropaire à la sainte Croix. sainte
Mère de Dieu.
4° Office
Nicolas.
—
office
de
la
—
du
2" Office de la très^
saint
du dimanche.
différentes
—
mains).
6° Office
ange gardien.
— —
de saint
— — 10° Of-
8° Office
9° Office de saint Jean-Baptiste.
de saint Jean
bien-aimé.
*
—
:
5" Matines
N.-D. ù'Odiguitrie.
1° Office
du Sauveur. fice
—
—
des martyrs (écrit par
5° Tropaire à
xviii» siècle.
le
Théologien, c'est-à-dire du disciple
11° Office de l'Annonciation.
Mère de Dieu.
— 15°
— 12° Autre
Office de la Passion.
Kulczynski, Spécimen Ecclesiœ ruthenicœ,
p. 6 et 20, éd. Roraae,
1724.
-—
LES MAMSGlUTrf iiLAYES
7$ 14" Prières pour
mourants.
—
— 15"
16" Autres prières pour
(25 mars).
ciation
bienfaiteurs.
les
— Enfui 17"
office
Prières pour les jour de l'Annon-
le
d'un saint quelconque.
Le commencement manque. Les Mémento des vivanls
volume
de
et écrits
et
des morts, ajoutés à
même main,
la
la
fm du
permeLlent d'en préci-
ser davantage l'époque. Ainsi, parmi les défunts, Adrien,
dixième
et dernier patriarche
premier lieu;
et
parmi
de Novgorod. Or, Adrien siège métropolitain de
est
nommé
de Moscou, est
les vivants, c'est
en
Job, métropolitain
mort en 1701
Novgorod en 1697,
;
et Job, élevé
au
n'est décédé qu'en
1716. Le manuscrit date donc des quinze premières années
du
siècle dernier.
On
peut présumer qu'il aura été écrit à
Novgorod ou dans quelque endroit du diocèse de ce nom.
N° d5. [Ane. 669. S.-Germ.) Vol. in-12, parvo, sur papier, xviii* siècle.
On
Ilymnaire noté. d'hynmaires les jours
:
les
distingue
en Russie
uns ne contiennent que
des fêtes
principales
;
d'autres
les
:
ainsi
celui qui contient les
carême.
Il
y en a enfin qui embrassent
intérêt. L'ancien
Vostokof, Descript.
tirent alors
le cycle tout entier
:
\
Notre volume appartient à
*
ils
hymnes propres au temps du
la
première catégorie.
considérer qu'au point de vue musical
grand
aux
on appellera hymnaire quadra-
gésimal
ce sont les innologues
sortes
se bornent
diverses parties de l'année ecclésiastique, dont leur dénomination
trois
hymnes pour
,
il
p. C50.
ne
offrirait déjà
chant de l'Église russe,
du musée Roum.,
A
il
le
un
faut bien
LA BIliLlUTHÈOLE IMi'Ér.IALE
Li£
l'avouer,
même
est,
un terrain pour
le
La
système de
la
Sous ce rapport ,
neumation
modernes de
et
mal-
,
la
un rayon
vivement dé-
si
France.
science musicale n'est pas la seule qui y soit intéressée
philologie y trouve aussi
notation
et
,
qui était par
système des abréviations les
Grâce à
sa part.
la
qui voulait que chaque syllabe eût son
,
respondant
vons
aperçoit à peine
ce genre pouvant jeter
battu parmi les liturgistes
la
l'on
ce manuscrit n'est pas sans va-
,
monument de
de plus sur
où
ainsi dire vierge
gré son âge assez récent tout
70
l'ARlS.
en Russie, presque inconnu; c'est
quelques sillons tracés d'hier.
leur,
1»E
si
loi
de
neume cor-
là-même incompatible avec
répandues ailleurs
mots dans toute leur intégrité
,
:
la
le
nous y trou-
et parfois revêtus
de
leurs formes anciennes. C'est dans des recueils de ce genre
que
le
redoublement de certaines voyelles
que dans
longtemps
encore qu'on peut constater des
tique
conservé plus
s'est
manuscrits ordinaires.
les
demi -voyelles
la
nature et
finales
(t>,
b),
C'est
là
valeur phoné-
la
dont l'usage est
im
rôle si important
lisme des idiomes slaves.
En
les
musical correspondant,
est facile d'en conclure qu'ancien-
fréquent
si
nement à
l'e
ils
,
et qui jouent
se prononçaient
muet des Français;
dérer
il
comme
et
la
golitique,
la
ou
séparément, semblables en cela
on aurait
tort
de ne pas
particularité de notre
forme d'un carré d'un
n
grec
;
lettres
Paléographie universelle,
t.
TV.
:
le
la lettre o, celle
renversé (n).
donné un fac simile de ce manuscrit*. *
voca-
voyant munies d'un signe
manière d'écrire certaines
exemple, a
le
les consi-
des voyelles.
Remarquons une autre c'est
dans
M.
hymnaire
R
:
(v), par
du
R
gla-
Silvestre a
LE3 MA^^JSCIlITs slaves
80
Parmi
les
hymnes
qui y sont contenues,
il
y en a qui se
rapportent à l'histoire des trois jeunes gens dans
Nous
naise.
les
glise orientale
four-
la
mentionnons de préférence, parce que l'E-
semble avoir pour
lection; elle y revient sans
elles
une véritable prédi-
cesse dans ses chants sacrés.
C'est qu'à travers le voile de l'histoire, sa foi y aperçoit la figure typique de
de
la
Mère Vierge,
très-sainte Trinité. Aussi,
la
ce prodige
,
l'Église russe le
mystère ineffable
et le
non contente de chanter
rendait autrefois visible aux
yeux du vulgaire. Delà une solennité religieuse, connue sous
nom
le
prend
les
de VOffice de la Fournaise,
oii le
biblique
fait
proportions d'un véritable drame. Nous y revien-
drons quelque jour. N» 16. {Ane.
\,
16
et
3339.)
Vol. in-lî, parvo, de 262 feuillets, demi-onciale, sur papier, XTi'' siècle.
Psautier, contenant
monde
sait, c'est
le
Comme
texte sacré seul.
un des ouvrages qui
se
tout le
rencontrent
le
plus fréquemment parmi les anciens manuscrits slaves, et rien de plus naturel, puisqu'il était d'un usage journalier,
non-seulement dans
le
service divin, mais encore parmi les
fidèles.
L'exemplaire en question n'offre rien de remarquable. L'écriture en est belle et soutenue, sauf vers la
fm
où
,
elle
devient plus petite. Les douze premiers feuillets contiennent les
rubriques à observer dans
la récitation
des psaumes.
copiste a mis partout des accents, invention inconnue écrit
le
B
manuscrit précédent,
et
donne à
siècles plus
dans
le
reculés.
Il
(y) par un carré la lettre
T
Le aux
comme
la
forme
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
plus lard, c'est-à-dire
qui a prévalu
81
trois
per-
traits
pendiculaires surmontés d'un trait horizontal. L'usage fré-
quent de
la
a au
voyelle
de ia
lieu
(n)
un
est
du manuscrit. Les
méridionale
l'origine
indice de
versets ne
sont
séparés que par des points rouges placés au bas des lignes.
Les
initiales
de chaque verset sont en louge
grandeur que
les
ajoutée à la tin
du volume
autres
La
lettres.
et
tal)le
de
des
la
même
matières
d'une date plus récente que
est
le texte'.
N» 27. {Ane. n" 26.) Vol. in-S» parvo, de 268 feuillets, sur papier, xviie siècle, écriture cursive.
Diurnal compris
a
été
,
copié sur l'exemplaire imprimé
préface. Cet horologe, dit
la
imprimé par ordre du
tsar
Michel Fédorovitch, chef
de la dynastie des Romanof , sous
commencé
le
8
m^ars
même année,
par
les
teurs
soins de
^ Depuis
le
patriarche Josaphat
Al (1639), jour de
archevêque de Nicomédie;
lacte, la
"il
en 1659, y Vexplicit du volume,
il
a été achevé
Jean Vladimirof Lénats
et
7 avril de
\
de ses collabora-
princeps de 1612, sortie de
l'édition
éditions
le
jour de saint George, évêque de Mitylene,
imprimerie d'Ostrog, jusqu'en 1800, ce trente
;
Théophy-
saint
L'écriture
du volume
petit
est
la
célèbre
livre a
eu
nette, et les
* D'après le catalogue de M. Louis Paris, ce psautier aurait été fait à l'usage de l'Église luthérienne du xve siècle (p. 8-2, n» 3752). Sans doute, c'est l'imprimeur qui par distraction, aura changé l'Église rntliénienne en luthérienne, ,
car Festimable auteur n'a
charactere moscovitico, *
évidemment que traduire
fait
placée en tête du manuscrit
:
Psalteriutn
l'inscription suivante,
ad usum moscoviticum, idiomate
CHUf'KaHleMb H Tpyjbi MBororptuiuaro Dsaua Bo.io,iuMepoBa cuua.IenaTCi, nHo-
semna, u npo'iiixi TpyjuBuinxcn o Focnojt. 3
et
etc.
Sopikof,
ni.
Eîiaidela
iiblio^jr. ru-sse,
t.
I, a"^
1394
et ?uiv.
6
MANUSCRITS SLAVES
LliS
,S2
marges sont parsemées de notes celui qui les a faites
dans
comparative, devenue
On
moderne. buait jadis
le
sait
le
pliilologiques. Elles accusent
un goût prononcé pour caractère dislinctif de
c'est à la
,
philologie
la
langue sacrée qu'on
attri-
mère;
à elle
privilège d'être la langue
le
méthode
la
c'est
qu'on voulait à toute force rattacher toutes les autres langues, à peu près
de nos jours on
l'école. Il
compare
le slave
garde bien d'oublier l'hébreu. lons
Oup'-<,
:
notch
,
iiMfi
)
;
En
sans-
le
grec et
le
le latin
khram (xpaM^);
k
(
po bb
nynié
vïïv,
il
se
(cy^^ÏH);
ocu-lus, oko;
vinum, vino hebr.
(nbiu-ï;)-,
changement ;hehv. darali,
rus. ogoni
,
judex, soudïa
ptitsa (uiima)-,
) ;
;
voici quelques échantil-
gultur, gortani (ropTaiiL)
;
cruor, krovi
(usMiim,)
avec
(ro.iyob);
(no4b)-, TTTstva,
pistcha (nnma)
rJ)y.,
(
pour
hebr. dour, rus. dver (Ancpi.); ignis
columba, goloub
(oroiib);
nox
le fait
L'annotateur anonyme paie son tribut aux exigences
crit.
de
comme
;
nomen, imia
(Bniio)
caméra,
;
zaman izmien ,
rus. derjava
(
AepjiiaBa)
pouvoir, etc.
Je laisse
le lecteur
penser de ces analogies ce
je ne m'en porte pas garant. Si je les cite
,
qu'il
rappeler l'attention des philologues occidentaux sur famille slave, trop
désormais
il
voudra
;
c'est plutôt pour la
grande
méconnue jusqu'à présent, mais dont
n'est pas
permis de
faire abstraction,
quand on
se livre à l'étude des langues aryennes.
Au
bas de
la
dernière page, couverte de notes incohé-
rentes et de textes bibliques, on «
M*'"'
lit
en français ce qui
S... S évoque de Nisibe, m'a dit qu'il avait
naissance avec des princes géorgiens. l'un s'est fait 1
Le nom
mahométan
est illisible.
Ils étaient
à l'instigation
du
Aiit
suit
:
con-
deux, dont
roi
de Perse,
,
DE LA BIBLIOTHÈQUE lAIPÉRIALE DE rARIS. qui
donnait
lui
garçons
le
gouvernement de
et filles, sont très-beaux.
Il
de stature gigantesque
,
Leur
dix.
piastres;
église
il
;
Les Géorgiens
Tiflis.
y a des Abchazis
ciatdiis (Tchétchènes?), etc. Ils sont très
guerre
83
un
,
Ga-
-braves gens de
seul peut tenir contre
hors de Jérusalem, a coûté trente mille
;,
y a quantité de figures en bois, et tout a passé
entre les mains des Grecs. » No 18. [Ane. n» 3.) Vol. in-fol. de 360 feuillets, sur papier, xvi" siècle.
Évangéliaire , beau volume de
premier
feuillet
bibliothèque
le
faut se rappeler
4 de mars 1730. ici la
différence qu'il y
aentrelesÉvan-
Quatre Évangiles. Les premiers contiennent
des évangiles, des actes et des épîtres, distribuées
d'après les jours des dimanches et des fêtes
pour
les Missels. C'est
nom
cette
,
comme dans
raison qu'on leur a
donné
de dominicaux ou apracos, du mot grec dont
étymologie rappelle que travaille pas. les
Le
,
géliaires et les les leçons
rédaction bulgare.
du Roy par Sa Béatitude Clirysanthe patriar-
che de Jérusalem, Il
la
nous apprend que ce livre a esté donné d la
le
dimanche
est
un jour où
la
le
belle
l'on
ne
Les Quatre Evangiles, au contraire, contiennent
quatre Évangiles en entier, l'un à
la
suite de
l'autre.
Notre manuscrit est assez récent.
Généralement
les
Quatre Évangiles;
peuple est chrétien, ques;
ils
Évangéliaires sont plus anciens que les
et la raison il
en est bien simple
ne peut se passer de
font partie intégrante
du
culte
:
dès qu'un
livres liturgi-
divin. Les faits
viennent à l'appui de cette remarque. Le plus ancien exemplaire des
Quatre Évangiles qu'on connaisse jusqu'à présent,
LES MANUSCRITS SLAVES
81
ne rcmoulo qu'au que der
y en a
il
;
(1144);
bibliollièque synodale de
la '
xii" siècle
même
Moscou
peu du xiv"
;
la
un volume rare,
c'est
est fière
de possé-
plupart sont du
Toutefois cette règle ne s'applique pas dans
rigueur aux Quatre Évangiles (jlagolitujues
,
la
est
Il
On en a qui remontent au delà du xii" existe même qui atteignent presque le x".
en
exemple
par
,
,
l'exemplaire
M. Grigorovitcb, un des Russie
découvert
slavistes les plus
siè-
Tel
publié par
et
renommés de
la
^ N° i9. [Ane. n° Vol.
in-fol.
S.
o-i.
Germ.
;
xvi^
siècle.
à la
fait
173^. L'écriture du volume
en
Coislin
Coisl.)
de 182 feuillets, sur papier,
Menées du mois d'octobre, don
inégale
même
ce qui mérite
d'être observé. cle.
xv'" *.
bibliothèque
est nette
quoique
marges sont couvertes de rubriques indiquant
les
les tons des hymnes. C'est assez dire que c'est une Menée,
appelée mensuelle ou sloujébnaïa'', parce qu'elle contient les offices
pour tous
les jours
du mois,
et qu'il
ne faut pas
confondre avec lesMénées de Dmitri Rostovski, ou les TchétïaMinéïa, espèce à'Acta sanctorum de l'Église russe. Les unes et les autres sont
partagées en autant de parties qu'il y a de
mois dans l'année. Le fonds slave possède quatre volumes de ces j\Iénées
,
toutes appartenant à la première catégorie ^
Le
moins ancien de ces volumes est celui d'octobre. Messager russe, chronique
1
Voyez
*
Vostokof, Evang. d'Ostromir, préface,
'
par * s
le
littér., p. 40,
janvier 1856.
p. vi.
Voyez les Recherches sur les monuments delà littér. paléoslare, publiées deuxième seclioii de l'Académie de Saiiit-Pôtorsbour^, !« livi-aison. Du mot s\à\c slo>ij//a lr.ij)i;r,a), qui veut dire offRC. Je croirais assez volontiers que ce soûl là les Codd. quatuor Ecclaiastici
la
officii
dont parle Moutfaucon.
88
DE LA BÎBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS. Il
D'abord,
ne
je
ferai
qu'indiquer.
s'ouvre par une fête propre à l'Eglise russe. Elle
il
correspond à
la fête
Notre-Dame du (
que
offre certaines particularités
du patronage de
la
sainte Vierge ou à
Scapulaire. C'est la fêle de
VOmophore
scapulare), en slave Pokrov (TloKpoB^), qu'on peut traduire
aussi par patronage. Cette solennité, dont l'institution semble
remonter aux origines
mêmes du
rend un témoignage éclatant à
christianisme en Russie,
tendre piété du peuple
la
russe envers la mère de Dieu. Le Synaxaire slave en raconte l'origine de la «
Un
jour,
manière suivante
André
et
' :
Épiphane, Pères vénérés
se trouvant à l'église de Blaquerne, eurent
Mère de Dieu
leur apparut entourée
et saints,
une vision
la
:
du chœur des anges,
du,
saint précurseur, de saint Jean le Théologien et de plusieurs
autres saints, et priant les larmes aux yeux son Fils pour le
du monde
salut
entier. L'église
Alors André dit à Épiphane
:
remplie de peuple.
était
Vois-tu notre reine et notre
monde
«
souveraine prier pour
«
père vénéré, répondit celui-ci
«
omophore, plus brillant que l'ambre,
« l'église. D ce
du
roi
Or,
ciel,
que ce
glorifiez
«
Et
soit
:
nom
i
le
,
de son
peuple réuni à
dans quelque endroit
où
sanctifiez le lieu
vœux.
:
«
:
«
Prolog, édition de Moscou, 1733,
il
de
la
sera invoqué, et
mon nom, exauçant
»
son tour, continue
prière suivante
clémente, m'inspirent avec
«
je la vois
je la vois couvrir
ceux qui vous glorifient en
l'église, à
la
;
— Oui,
agréez les louanges et les prières de quiconque
« leurs prières et leurs
Marie
entier?
sainte Vierge priait en ces termes
la
« invoquera votre saint « terre
le
le
Synaxaire, adresse à
Vos paroles, ô Mère la
confiance
le
très-
désir de fêter
86 «
LES MANUSCRITS SLAVES
volro
sniiit
omnpîiorc, en al)aiKlonnnnt à voire bon plaisir,
manière de
« ô trcs-niiséï'icordicuse, la «
donc qui vous
glorifient se réjouissent à la
«aussi brillantes que variées; «
et
l'ombre de vos ailes en détruisant
« tions
perverses de nos ennemis,
Que ceux
le faire.
vue de vos
vous, protégez -nous à. les conseils et les
comme
couvrir de votre
«
Sauvez-nous, nous, vos indignes serviteurs, par
«
de voire Fils
«
tous ceux qui ont recours à vous avec crainte et
« attendent
,
et
la
dans cette vie
et
foule
inten-
vous avez daigné
«
omopbore
fêtes
réunie à
dans l'autre,
l'église.
grâce
la
et avec
de vous avec confiance un prompt
nous
foi, et
et
qui
puissant
« secours. »
Telle est la légende touchant l'origine de
surprenante ci, et
!
l'Église
pourtant
grecque
la vision
fêle.
la
Chose
est tout à fait étrangère à celle-
eut heu dans
un des plus
célèbres
sanctuaires de Constantinople. Quant à l'Église russe, on le voit, dès son berceau, elle s'est placée sons le la
Reine du
Synaxaire.
ciel,
Un
cette
bonne mcre
,
patronage de
comme
l'appelle le
jour viendra, nous l'espérons, où
la
bienheu-
reuse Vierge Marie, touchée par les élans de cette dévotion si
persévérante, obtiendra pour ces enfants
la
grâce de
conciliation avec leurs frères de l'Occident, trop
la ré-
longtemps
méconnus! Mais continuons.
Au
25" du mois,
jour des
les
Menées disent simplement que
saints notaires, Marcien et
chercherait -on
d'Ostromir
(f.
deux niarlyrs,
le
prétendu
Martyre
Noutaire
que
c'est le
;
en vain y
le
calendrier
235, verso) donne comme compagnon des et
que Kopitar a changé en Coutaire. (Glag,
Cloz., p. LXiii.) Je suis tout disposé à croire qu'il n'y eut
jamais de martyr de ce
nom
,
et
que ce saint Noutaire est
le
87
DE LA BIBLTOTTIÈQTTE LMPÉRTALE DE TARIS.
produit de le
la
Grégoire
distraction ou do la négligence de
Diacre, qui a écrit
le
comme
célèbre Évangile d'Ostromir,
saint Coutaire l'est de celle de Kopitar.
Parmi
les saints
j'en trouve
,
c'est le successeur
Je pense que
premier archevêque de
immédiat de saint Sabas
Serbie. Dans
la
vêques qui ont gouverné l'Église serbe jusqu'à Joannicius, élevé à il
la
la série
,
le
moins ce que nous apprend Daniel
nom II
,
,
des arche-
depuis saint Sabas
1550,
dignité de patriarche en
n'y en a qu'un seul qui porte
d'Arsène. C'est au
prédécesseur
immé-
auteur d'une généalogie des princes
de Joannicius,
diat
aux Égli-
quel est cet Arsène?
Arsène. Mais
c'est saint
ses slaves,
est propre
un qui
serbes, encore inédite, et biographe des archevêques de la
Or
Serbie.
d'après lui, les
voici,
bes ses prédécesseurs
noms
des pontifes ser-
dans l'ordre de leur succession
,
1" saint Sabas (1217-12^21); 2" Arsène (depuis
5°
Sabas
II
7° Jacques;
dème
11**
;
;
4° Daniel
I
8" Eustache
Daniel
et
II,
;
5° Joannicius
II;
9°
12" Joannicius
IIÏ
I
,
1221);
6" Eustache
;
Sabas
:
;
10" Nico-
;
patriarche
de-
puis 1550.
Nous par
citons ce témoignage pour combler
les écrivains
de l'Occident. Lequien ne soupçonne
pas l'existence d'Arsène succéder à
fait
une lacune
saint
,
et l'auteur
Sabas un
laissée
môme
de Villyricum sacrum
nommé
Prédislas,
fils
d'Etienne Radoslas. Or, au rapport des chroniqueurs serbes, Prédislas, un des quatre prit,
en
devenant archevêque,
n'est pas exact lali
que
,
fils
que Daniel
d'Etienne (1182-1224), le
non plus de dire, II
fut
dans l'acception
la
nom de Sabas II. Il comme l'a fait Far-
premier patriarche. plus
large du
mot
ne
Il
,
à
le
fut
peu près
88
LES MANUSCRITS SLAVES
comme le
un
fut,
qui on donnait ce
siècle titre
auparavant, saint Sabas lui-même, à
uniquement parce
qu'il jouissait
d'une
grande confiance auprès du patriarche de Constanlinople, dont très
lui
accordait des pouvoirs
-étendus. Ainsi on pouvait avoir
sans en avoir la
que celui-ci
relevait, et
il
la
dignité.
Ce ne
dignité patriarcale (en
Je
me
manqué de
Que
sainteté d'Arsène.
que Joannicius qui usurpa
1550).
hâte de prévenir
n'aura pas
fut
de patriarche
le litre
une question que
ici
s'adresser à
lui-même
l'Église serbe dépose
,
le lecteur
touchant
en sa faveur,
la il
n'y a pas de doute possible. Mais est-elle également reconnue
Rome? Pour
par l'Eglise de le
loute réponse, je rappellerai
comme
prédécesseur d'Arsène, Sabas, est accepté
par cette Église; que Sabas a été jusqu'à sa
parents
et
ou Prédislas, son successeur,
mort uni au saint-siége, à l'exemple de
renommée par son attachement vraiment
envers l'Église catholique romaine
;
qu'enfin l'union, au
dire d'auteurs très-graves, dura jusqu'au xiv" siècle, elle
fort
commença
de
la
où
à s'affaiblir'. Sous Daniel II, elle devint déjà
incertaine.
comme
ses
principalement de sa mère Hélène, issue des rois
tres-chrêlicns, et fdial
II,
que
saint
En
Russie
général :
,
il
en a été de l'Église serbe
catholiques d'abord et unies à
mais trop dociles aux influences de Ryzance tre ont fini par se détacher
,
Rome
l'une et l'au-
entièrement du centre de l'unité,
après avoir toutefois donné à l'Église romaine
,
leur
mère,
des Olga et des Vladimir, des Sabas et des Arsène.
1
« Oui
Vukano
Cftp; siiccosscrunf, fiilei et obcilieiiti.x
vcl (len'qiie
et Stepliano ( frères de saint Sabas) in regnum Serbiœ deinpcr annos centum et fere v'ginti cum Ecclesia romana vol
vinculo, vcl ab ea ccrto non alieni, neque calbolit-is infesli cum sede apostolica ad brève tempus inlerruptam
commiinioncni mLnlegraverunt. » Voyez (
lllijr. sacr.,
t.
VII, p.
3'..)
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE
N» 20. [Ane. n»
8,
i2, 64o3.
89
PARIS.
I)E
)
Vol. in-12 de 349 feuillet?, dcini-onciales, sur papier, ïtii" siècle.
Quatre Évangiles de
rédaction yoiigo
la
-
slave
comme
,
l'indique l'usage assez fréquent de la voyelle nasale o/i(m).
Le
frontispice et les initiales sont coloriés; sur les tranches
du
volume, on
lit
ces
mots
neibipe cBarrciia (quatre
:
Évan-
giles).
Dans
le
calendrier, ajouté à la fin des Évangiles, je trouve
au 30 janvier saint Hippolyte, pape
et
martyr, avec
les
trois
docteurs de l'Église saint Jean Chrysostome, saint Basile
Grand
et saint
Grégoire de Nazianze. N« 21. {Ane. n"
Vol. in-4o de 122
feuil. à
3,
2828.)
o,
deux colonnes, derni-onciales, sur papier, iv^
siècle.
Méfiées de février. Cet intéressant manuscrit est de daction serbe.
Le dernier
gnement
D'abord
utile.
l'endroit où
traduis «
il
feuillet contient plus
nous apprend
nom
le
demeurait, l'époque à laquelle
la
ré-
d'un renseide l'écrivain, il
vivait.
Je
:
Par
Nicolas
il
le
la
miséricorde de
la sainte Trinité, et
du très-saint
du Kontchoul Septentrional, grand archevêque
et
thaumaturge, notre prompt secours, moi, Arsène, occupant
le
premier siège métropolitain
douze mois
,
nommés Menées
,
de
,
mon
j'ai écrit
ces livres de
plein gré et de grand
cœur. Pères saints, pardonnez-moi. Pardonnez aussi
Nicodème pécheur, qui y
ai
travaillé.
consommateur de toutes choses. 1
Mii.iocTiiio cBeibie
Amen \
Gloire
à
à
moi,
Dieu,
le
i»
ipouue n nptCBeTaro n EcinKaro apxbil€p'ta xpncTOEa n
mio,to-
TBopi^a oJT^a HUKO.iai€. cKoparo noMOinHni;a ctBepnaro. hh^c EtKOH'ioy.i-fi.MiiTponoJHTb
LE? MANUSCr.TTS SLAVES
90
Ainsi les douze volumes, dont nous iVrOVons
que
ici
celui
de
lévrier, ont été écrits par Arsène, premier métropolitain, à Kontchoul
résidant alors
même
Nous
couvent.
archevêques de
nom
d'Arsène
wf et
au
fliille
;
il
la série
au \\\f siècle
feuillet,
,
une note ajoutée plus tard au verso du
:
zélateur du royaume, au pieux
Despote de la Serbie
môme
Geiinadhis, métropolitain et
très-chrétieu Grégoire,
de Despote',
le
à saint Jean de Capistran le
,
sa vie
ma
la
fit
grâce au
,
réponse
un jour que celui-ci
sein de l'Église romaine
mieux me pendre que d'abandonner tres à la fin de
n'aura
descendant de Brankovitch. C'est ce
prince pieux et très- chrétien qui
de rentrer dans
On
des contrées maritimes.
et
pas de peine à reconnaître dans ce personnage
mina
qu'il
nous en empêcherait. Elle est écrite en très-petits
caractères et conçue en ces termes
tilre
même nom
nous ne pensons pas
n)ais
,
des
n'y en a qu'un seul qui porte le
y a eu aussi des patriarches du
il
moine du
,
chercher notre Arsène de Kontchoul parmi ces derniers.
D'ailleurs
et
dans toute
l'avons dit,
Serbie,
la
par Nicodème
et
,
carrière. » Or,
en 1456 ^
c'est-à-dire
la
le
pressait
J'aimerais
«
:
suivante
religion de
mes ancê-
George Brankovitch ter-
un
siècle
environ avant
le
patriarche serbe Arsène II. Il
s'ensuivrait que les douzcs
Menées ont
été écrites au
npbBoniitcTo.iniii ;ipceiuif€ cbxortuiiICMb " Drei)0,uioi(i .iioûorniio iianiicaxi. cu|€ lînnru bï
Mtceqi. pcKOMLi M
ut
!
:
.^a
Me
iipocTiiTC cBorbiii (.)Thii.
noTpoy,iUBii!erocoiii!i;o,u.iMb, etc.
— Dans
le
manuscrit,
npocTiiTC il
ii
Mcno rptujuaro
y a des abréviations
que
nous n'avons pas pu reproduire faute de caractères correspondants. 1
C'est-à-dire Prince.
-
Le Dictionnnire d'histoire
nement au trône en de règne. Cette
1427, et sa
et
de géograiiJdo (édition 185G) met son avèl'ioS ce qui lui fuit trente et un ans
mort en
clironolo,2:ie n'est
;
pas d'accord avec les clironiqueurs serbes
:
ceux-ci disent formellement que George le Despote mourut le 24 décembre 1450, qui fut un vendredi, à sept heures après midi, après un règne de vingtneuf ans.
DE LA BIBLTOTnÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. xiii*"
époque où
siècle,
de saint Sabas
Arsène
vivait
son disciple
et
;
91
successeur immédiat
l"',
l'exemplaire de
la
Biblio-
thèque ne serait donc qu'une copie plus récente.
Reste à savoir
le
si
saint archevêque a pris quelque part
à la rédaction des offices qui y sont contenus. Je pencherais
pour
l'affirinative
le bel office
14 du
;
au moins
lui attribuerais
-je volontiers
des saints Siméon et Sabas, qu'on y trouve au
mois. C'est un complément éloquent du récit du kral
Etienne
;
ce serait aussi une
œuvre digne d'un
disciple de
saint Sabas.
Quant au couvent de Kontchoul, son existence au xv^ et
de
au xiv^
siècle est
1435, énumérant
à celle de
Kontchoul
du kral Banski
et
Une chronique
hors de doute. les
la
serbe
higouménies (prieurés), donne
huitième place
et
;
une chrysobulle
de l'archevêque Nicodème, dans laquelle
sont cités les quatorze sièges des évêques et des higoumènes,
porte aussi celui de Kontchoul; or,
le
kral Banski n'est
mortenl517, après
autre qu'Etienne Miloutinou Ourochll,
un règne de quarante -sept ans. Sa charte ne crée point monastère
,
des églises, n'est
Au
elle le
suppose
comme nous
;
le
quelque zélé
qu'il fût
le
pour bâtir
verrons plus tard, nulle part
il
donné pour fondateur de KontchouP. bas de
la dernièi-e
page, on
lit
encore
:
«
Ces Menées
1 Le surnom de Scplenlrional, que le manuscrit donne à Kontchoul, semble indiquer l'existence d'un autre Kontchoul, situé vers le midi. En effet, de nos jours
encore on voit sur les hauteurs du mont Kopaonik non loin de Novy-pazar (ancien Rassa, capitale de la Rascie), un hameau qui porte le nom de Kontchoidik (petit Kontchoul) et quand on descend de là, vers le midi, parla plaine ,
;
fameuse bataille entre le roiserbe Lazareetle sultan Amurat,et qu'on avance dans la direction de Vrani, on trouve les collines de A'onichoul. Ces données de la géographie moderne déterminent assez la position de l'ancien couvent en question dont il ne reste plus ce semble aucune trace. En tous cas, elles nous dispensent de le chercher en Ougro- Valachie, où de Ko»sovo,lieu de
la
,
le
place Bérednikof.
,
02
LES MANUSCRITS SLAVES
ont été données en mémoire perpétuelle, par
le
Joupan Gré-
goire To..., fondateur du couvent de Saint- Nicolas
nouveau Grégoire le
couvent dont
celui de
est
évidemment donné
est
il
Ce
»
.
du précédent,
différent
et
pour fondateur n'est point
ici
Konlchoul. N"
2-2.
{Ane. n» 3, 4, 2827.)
Vol. 10-4» de 285 feuillets, sur papier, demi-onciale
commencement du
,
xv<^ siècle.
—
Menées du mois de janvier. porte une note avertissant (entre
le
troisième et
le
le
La garde de ce volume
manque un
lecteur qu'il
quatrième)
que
;
les
deux
feuillet
feuillets
volants n'y trouvent pas leur place, et que le premier, mis
sens dessus dessous
que voudra bien
se
,
n'est qu'une maculature. Mais quicon-
donner
peine d'examiner
la
volume
le
verra qu'il n'y a d'exact en tout ceci que ce qui regarde
,
la
maculature.
En ment
réalité, le
;
tout y est
le feuillet
placé au
commencement du volume, après
maculature, devrait évidemment précéder
puisqu'il iinit par
une antienne
à
la
tokion est ainsi conçu
conçus
et
:
toi
la
quatrième,
continue.
Ce théo-
qui as toujours été Vierge, tu
tu engendras sans participation d'un époux, celui
qui prit la chair d'une manière ineffable, célestes, si pures quelles soient, la face
le
très -sainte Vierge (la
troisième des matines), et que celui-ci
1
et
dont
n'osent point
les
vertus
regarder
'
BecliMeae bo qpcB-È 3aqa.ia ecn, n paa;,iaeruH HecKa.3anno Bon.ibinaeMa
aptTii ne
cMtwib
'iiiCTaa HeOociiLic cii.iw,
iipncno .rteo.
manque.
,
na
— C'est précisément
minaison du motapSii] (regarder), qui devrait commencer et qui
seule-
,
tout n'y est pas à sa place.
Ainsi la
manuscrit est complet
le
quatrième
la
n' aîc
ter-
feuillet,
,
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.
Le premier tié effacées
,
dont
feuillet,
continue
premières lettres sont à moi-
les
deuxième antienne
la
composée par saint Jean Dainascène mots
ces
difîcrente
convenait que ta voix
« Il
:
ner, etc..
K
L'un
l'autre
et
du reste du volume
93
,
on
les
commence par
ô Basile, vînt réson-
sont d'une écriture
feuillet ;
elle
;
à saint Basile^
aura ajoutés plus tard
pour compléter ce qui manquait.
Quant au il
entre
feuillet placé
et
de saint Jean
51 janvier. En
effet,
mencée au bas du
il
martyrs
,
troisième et le quatrième
puisqu'il contient l'office de saint
n'est point à sa place,
Cyr
le
complète
feuillet
280
,
la
dont on
fait
mémoire
le
cinquième antiennecom-
(verso) par les mots suivants
:
Semblables à un torrent de gloire qui suit Jésus-Christ, vous apparûtes à tous vant
les
Un
corps
comme deux
et les
sources d'immortalité, abreu-
âmes de vos douces ondes.
épilogue placé à
la fin
du volume
dit qu'il a été écrit
en 1419 par Antoine, moine du mont Athos. Cet épilogue mérite d'être reproduit genre. Le voici
«
:
Au nom du Père
coopère, et du Saint-Esprit qui le
comme modèle du
qui agrée, du Fils qui
consomme, moi, Antoine,
dernier des moines et rempli de péchés, qui n'ai d'autre
patrie
que
la
tombe
,
ni d'autres richesses
que
les
ini-
et
pre-
quités, embrasé d'amour pour saint Etienne, diacre
mier martyr, je vins
et
ayant présente
en déposer
le
la
multitude de mes péchés,
fardeau dans un couvent de son nom.
Pleins d'une confiance amoureuse envers ce saint, et voyant sa maison avec tous les livres qu'elle contenait devenue, par l'envie
de l'ennemi infernal
implorâmes son secours nous mîmes à écrire ce
,
la
proie des
flammes
,
et celui des autres saints, et
livre
nous
nous
en riionneur de saint Etienne,
LES MANUSCRITS SLAVES
94
Ce
patron.
martyr, notre
livre a été écrit l'an
règne du pieux tsar grec Manuel^
le
higouniène du couvent. Je conjure riger
me condamner
sans
pardon
'.
sous Méthode,
et
me
lecteur de
le
que Dieu
afin
,
{^^), sous
lui
cor-
accorde
le
»
L'empereur dont parle l'humble religieux ne peut être que Manuel Paléologue, qui succéda, en 1591, à Jean Paléologue, son père, et mourut en 14"2o, à l'âge de je ne
me trompe
de Saint-Étienne dont
l'Église
,
fleuve Banska-rieka
,
le
bord duquel
par Etienne Miloutin, Ouroch
(1270-1517),
Etienne se signala par
et
Athos,
le
rebâtit à
il
appelé aussi kral de Bansk
II,
il
Il
,
mais encore dans
neuf
Il3B0.K'iiiiK;Mb (OTna
uor.Mi.uii'iii
EoraibrTiio
'II'
iiiiOHOxi.
rjrfiiii).
II
,
et
sur un plan plus vaste
ii
nocn-ïu]eniil€Mb ctiiia
ii
la
u
Kyp
'lecTb.
niicauie ;ko
,
piété
la
mva. A3b
rnni)LuiciiiiK)Mb ciiexaro
jiirt/Ke pii;i
Kb CBeroMy npbiioMj'iciiiiKy
CTe'i-aiia.
MiioibiMb iirDxii ii
BiutBb
Kiii!;i;ie. JI
oôpCMCueub.
aaiia.iPiib
ii
npb-
IlMt.e
ii
iia,tc-
aomb CBCTaro npbso-
mujkc ce Kora c.iaB.iame
CBCTOMy npbBOMy'iciiiiKy
,
u cbotbih
CBCTUiib c.iyH;uTejio CTe'^aIIy
OKununoMy oti Uora bb OTiiymcuiiiG rpbxoBb u CBCiaro .îèto suio nim ciaro-iecriiBo^ib napoMb rpb'iccKHMb,
nnnra bb
MaiioiLiIi. Tor.ia Moiiacibipa toio iia-ia.ibCTiiyK; c-tuia
Mii.iiice ,vliK»
célèbre
DbciioMcujbb .miio;klctco cbouxl rjiLxoBb. iipiujoxfc
.iiobobiiw i)a;i;Aercc kb iioiy,
MO.iauie, iioTjiy.iuxpeoKunst ceu h-h iiuxua.iy
ii
pariia.iiince jiokouiiki r>o;i;iioio.
MyieiiiiKa naBiiCTiiio bDcobckoio. noîKîKCiio
Mii.iocTb-;-
;
pays
Moiiaxb, MiiororjiËiuuiii an.iomi (iim;i;o mii loT'ibCino rpoBb, H
Kb CBCTOMy xpa.My iipbBOMyieiiiiKa Kbi'BCTOMy,
les
presque tombé en ruine. Jérusalem
et
BOMJ- riiOTbiubc.iviKiiTe.iio CTe'Puay.
;K,iy
une
Au mont
Palestine.
Laure serbe de Khilandar, monument élevé par
1
dit
éleva quarante grands inonastéres
mont Athos jusqu'en
d'Etienne Niémania
éleva
il
régna quarante ans,
non-seulement en Serbie
éloignés, depuis
elle avait été bâtie
pieuse ardeur avec laquelle
la
des temples au Seigneur.
et cela
ici
destinée à recevoir ses restes mortels.
et
chronique serbe,
est
il
surnommée Banska, du nom du
question, est celle qu'on a
sur
77 ans. Si
iipo'iiiTaKHuo iiciipaB.iniiTe, a
uo
luIiiiliTO,
ciapoub a
Les mots mis entre parontlièse sont places au-dessus de d'une écriture plus récente.
.Mc'to.iiiKJ.
uo mojio h
—
w
Barb Uorb upocTii.
la
ligue, et le dernier est
DE LA BIBLIOTHÈQUE l.MrÉRIALE UE PARIS. lui
devait une église sous le vocable des saints
Parmi
les saints
du mois, nous mentionnerons
premier abbé de Rief ,
,
Anges,
un
et
\
hôpital
dose
95
vêque de
la
Nos
Serbie.
et saint
Sabas
,
saint ïlico-
premier arche-
lecteurs les connaissent déjà, en
partie au moins. Ils se rappellent ce
que nous avons
dit
de ce
dernier, en racontant la vie de son père, Etienne Niémania (v. le 11°
10).
Quand
simple religieux l'Église serbe.
ble de son faite
;
Ce
l'écrivait,
il
ici
figure
il
titre
Sabas n'était encore que
comme premier
nous rappelle
serbe célèbre sa mémoire
15
remarqua-
gouvernement, à savoir l'érection de douze évêchés,
avec l'agrément du siège romain, auquel
vêque témoigna constamment une soumission
le
pasteur de
l'acte le plus
février, avec celle
dentaux placent sa
fête
le
12
janvier,
de son père
;
et
les
le
saint arche-
filiale.
L'Église
une seconde
Russes
et les
fois
Occi-
au 14 janvier ^
Pour ce qui concerne Théodose, nous n'avons qu'à renvoyer
le
lecteur au
travail publié
n'y a qu'un point
Il
revenir
,
parle des lique
1
,
ici
même
sous ce
r Eglise russe avant
Origines catholiques de
le
titre
:
xif siècle^.
sur lequel nous croyons nécessaire de
l'orthodoxie de Théodose. L'auteur des Origines
prétendus blasphèmes contre
consignés dans
les écrits
la
religion
catho-
de lliigoumène de Kief ,
Schafarik, Annales des princes serbes, ç. 61, dans ses
Mo7wments de
et
l'une,
des Slaves du Midi. 2 On peut lire d'autres détails dans sa vie, écrite par Jean Marnavitz, évêque catholique de la Bosnie et reproduite d'abord dans les Acta sanctorum (janv., t. I, au xiv du mois, p. 979 et suiv.), puis dans le huitième volume de Vlllyricum sacrum, p. 44 et suiv. 11 en existe une autre, due litte'r.
,
à la plume éloquente de Dométien , moine non- uni; mais elle est écrite en langue slave. 3 Études, t. Il, p. 133 et suivantes. Il est question de Théodose à partir de la
page 274.
LES MANUSCRITS SLAVES
96
embrasse là-Hessiis l'opinion de Papcbroch
il
czynski
,
disant
de Kul-
et
avec ce dernier, que c'est une invention
,
orthodoxes. C'est aussi
plus récente des écrivains
manière d'envisager
la
chose. Mais quels
notre
sont ces écrits?
l'auteur de celte dissertation ne le dit pas.
à ïliéodose
,
singulier avec les autres
,
Parmi ceux qui sont attribués qui
un contraste
tait
cisément celui dont
il
s'agit.
adressée à Théodose par
grand
Latins. C'est le aurait
ou
demandé
latine.
le
duc
Il
un
a
et c'est
intitulé
est
y en
il
pré-
Questioji
:
prince Isiaslaf, touchant
les
(1054-1078)
qui
Isiaslaf I"
ces renseignements sur la religion varégue
Or, voici
le
dit-il
une
tableau que lui en
le
iàit
prétendu
Théodose. «
C'est
,
,
religion
impure
méchante. Elle
et
contient l'hérésie de Sabellius et bien d'autres encore les Latins
saints
rée,
;
ne baisent tracent
ils
ils la
mangent
foulent
ni les saintes
une croix sur aux pieds.
les choses les plus
images
,
le sol, et
Ils
\ Ainsi
ni les reliques des
après l'avoir ado-
carême;
font gras en
ils
impures, et font ce que ne fe-
raient pas des Juifs.
Dans
servent des azymes,
et ils offrent le sacrifice
la
célébration de la messe,
avec de
morte, disant que leur Dieu est un Dieu mort.
se
ils
chair
la
bapti-
Ils
sent leurs enfants par une seule immersion, au lieu d'en faire trois
;
ils
leur mettent du sel dans la bouche. Ils placent
leurs morts, la tête tournée vers l'orient 1
11
,
les
pieds vers
le
n'y a pas (riicrésie, ce semble, dont les catholiques n'aient été accusés par
les aLl^e^saires avcufrlés
de la réunion. Ainsi on les
fait à la fois
sabelliens,
ma-
cédoniens, apollinaristes, origénisles, etc. On trouve ces accusations formulées et réfutées, dans un ouvrage intitulé: Pnrœne'iis aho Nopomnienie , etc. Kracovie, 1628. Espèce à' appel à la réunion, fait
Smolriçki.
De
nu peuple
)'usse,
par
le
tous ses ouvrages, c'est peut-être le plus remarquable.
préparons une édition russe.
célèbre
Nous en
DE LA UlbLlUTllÉnUi; l.MPÉUlALE DE PAIUS.
du cotps, au
couclianf, et les bras étendus le long
bouchent
les croiser sur la poitrine, et ils leur
Les prêtres
oreilles et les narines.
rient point
97
et
les
les
lieu
de
yeux,
les
évêques nese
mais vivent en concubinage. Les évêques
,
outre, vont à la guerre
disent aussi que
le
,
et
ma,
portent des bagues au doigt.
Saint-Esprit procède du Fils
Tel est en substance cet écrit que
qu'une critique sérieuse rons, à
rejeter
et libre
les écrivains
Tbéodose
à
Ils
et ils ont
encore d'autres croyances plus perverses que celles-ci \
ne se font pas scrupule d'attribuer
en
»
russes
%
mais
ne tardera pas, nous l'espé-
comme apocryphe
mé-
et
injurieux à
où
l'auteur, quel qu'il
la
moire du saint higoumène de Kief, Signalons
-y cependant
soit d'ailleurs,
l'endroit
gémit sur ce que
les
Varègues, en inondant
la
Russie, y ont répandu partout leur hérésie, aveu important et
dont nous nous hâtons de prendre acte
de plus à ajouter à
celles
que nous
c'est
;
offre l'histoire
une preuve en faveur
des origines catholiques de l'Église russe,
23, {Ane. no 35.)
N'^
Vol. in-4o de 140 feuillets, vélin, demi-onciales, xiv-xye siècle.
Menées du mois d'août.
On
de ce beau manuscrit. Pierre
pas d'accord sur l'âge
n'est
Doubrowski
,
envoyé à Paris
en 1781), en qualité d'interprète de l'ambassiideur russe, le fait
remonter au xiif
une note
1
écrite de sa
Voyez Mémoires savants,
par Mgr Macaire, 1857, -
Il
doit ligurer
t. II,
parmi
ses
siècle,
comme
main. Stroïef
t.
p.
il
le dit
le
place
II, livraison 2e, et
lui-même dans ,
avec plus de
VHisloire de l'EfjUse russe,
102 et note 221.
œuvres complèles, dont Msf Macaire prépare uno
nouvelle édition. 111.
7
LES iMANUi^LlHlïS SLAVES
98 raison,
un
siècle plus tard (p. 49).
—
n'y est
Il
fait
mention
d'aucun saint propre aux églises slaves.
Au
bas de
la
dernière page on
lit
criture sainte, ajoutés plus lard par
quelques textes de l'É-
un moine nommé Romil,
qui se dit indiyne pécheur, plein dépassions, et défroqué (pacoAcpt). N° 24. Petit in-S"
lie
366
Aiw. n° 243.
(
)
sur papier, demi-oncialcs,
feuillets,
Actes des apôtres. Manuscrit serbe
Séguier.
Le premier
se trouvent
,
feuillet
selon l'usage
,
de
A
manque.
Chypre;
,
collection
la
la fin
Le premier
évêque de Salamine
l'autre est de saint
,
de
du volume
deux épilogues touchant
persion des apôlres par tout l'univers.
auteur saint Épiphane
xvi<î siècle.
dai^s
dis-
la
a
pour
l'île
de
Dorothée, évêque de Tyr et
martyr.
Nous avons remarqué plus haut que des livres de l'Écriture sainte le plus
dus au sein des peuples slaves sorti
;
les
Actes sont
un
anciennement répan-
c'est aussi le
premier livre
des presses russes, en 1569.
N" 2o. Vol. in-4o de 163 feuillets vélin, demi-onciales, à deux colonnes, xiiie siècle.
Ce précieux manuscrit de
la
rédaction serbe contient les
Quatre Évangiles. Le catalogue imprimé xi' siècle, et telle a été,
ce semble
,
le fait
remonter au
l'opinion de l'illustre
abbé Dobrowski \ Stroïef pense, sans toutefois oser l'a fïirmer, 1 Voici ses propres expressions Codex antiqnus, olim S. Germani , quem sœculixi conset cataloj,nis... Alterum codiccm n» 52 (c'est notre 27), sœculis aliquot juniorem esse ex leclionibus varianlibus et ipsa orthographia satis .-
liquet. {Inst.
l.
slav., p. 693.)
99
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PAlUd.
pas antérieur au xiv" siècle (p. 3); et Béredni-
qu'il n'est
kof
le croit
encore plus récent \ Ce dernier l'aura évidem-
ment confondu avec un supplément,
En
effet, le
et
autre manuscrit, portant
le
n"
52 du
dont nous parlerons bientôt. (Voyez n" 27.)
passage de saint Jean
de
dernier
,
sur lequel s'appuie
manuscrit. L'apprécia-
rednikof, est
tiré
tion de Stroïef
nous paraît aussi exagérée,
ce
Bé-
et les caractères
paléographiques, qu'il a pris soin d'énumérer, parlent plutôt
en faveur de l'opinion de Dobrowski. Pour
je
serais porté à attribuer ce manuscrit
au xiu"
part,
au
siècle
Pour que chacun pût en juger par lui-même,
plus.
serait à désirer
plus que qu'il
ma
ne
à-dire
la
le
que
le
il
texte fût publié en entier; d'autant
manuscrit menace de devenir plus incomplet
l'est déjà. Il lui
manque
vingt-trois feuillets, c'est-
valeur de trois cahiers sur vingt dont
tivement composé ^ Or,
de nouvelles lacunes
,
il
est à craindre qu'il
était
il
primi-
ne se produise
certaines feuilles étant entièrement
détachées du corps du volume, et pouvant ainsi être enlevées ou s'égarer facilement. (V.
A la fm ches et
on trouve deux synaxaires, l'un pour
les fêtes, l'autre
pour
les saints.
figurent Théodose de Kief (11
Philosophe (18 mars), dont font pas 1
le calque.)
mémoire, bien
Parmi
janvier),
les calendriers
qu'il soit apôtre
les
diman-
ces derniers
saint Cyrille
le
plus récents ne
des Slaves.
Au
bas
Journal du ministère de l'instruction publique, mai 1844. Saint -Péters-
bourg. *
let.
Ainsi le dernier cahier n'existe plus; le huitième est réduit à un seul feuilfeuillet du premier cahier manque aussi, et avec lui le com-
Le deuxième
mencement de rÉvangile (pojin Ca.iaTn.iti, ainsi
selon saint Matthieu, jusqu'au mots: genuit Salathiel
que
la fin
de
la table des
Évangiles qui
le
précédait.
Manquent encore deux feuillets dans le troisième cahier (ce sont les derniers), un dans le neuvième, quatre dans le onzième, et deux dans le douzième. (Voyez Stroïef, p. 3.)
LES MANUSCRITS SLAVES
J(M)
des pages
L'une
le texte.
Raoul,
un
y a plusieurs notes, t'crifes de
il
d'elles
qu'un jour
et
kral enleva à
nous apprend que (le
22
juillet),
nommé Taban
un
la
même main
que
le copiste s'appelait
pendant
qu'il écrivait,
ses brebis et le
sonnier. Cette note pourrait servir à déterminer
fit
pri-
du
l'âge
manuscrit. iV 2G. {Ane. no 337S.) Vol. in-8o de 154 feuillets, demi-onciales, papier, xv» siècle.
Recueil des sentences morales tirées de l'Écriture sainte, des saints Pères et des auteurs profanes grecs et latins.
Le
sacré et le profiuie y sont réunis, tout en conservant chacun
son rang
respectif.
Ainsi
la
première place
réservée aux écrivains inspirés teurs de l'Église, les écrivains
nier lieu les auteurs profanes.
;
est toujours
ensuite viennent les docecclésiastiques, et en der-
Au nombre
de ceux-ci, nous
voyons Anacréon, Aristippe, Aristote, Démocrite tliène
,
Diodore de Sicile
Hérodote, phraste
en
,
Isocrate, etc.
,
Diogène
,
Épictète
Démos-
Euripide
Ménandre, Platon, Socrate,
Le nom de chaque auteur
lettres rouges.
,
,
ïliéo-
est cité à la
Ces répertoires moraux
,
marge
qui rappellent
Marguerites, ne sont pas rares. Le
ma-
les Abeilles
et les
nuscrit est
de rédaction bulgaro- serbe (comme l'indique
l'accentuation de plusieurs mots, l'emploi des voyelles nasales, le
redoublement dos demi-voyelles finales).
soixante-dix chapitres.
La
fin
manque.
Il
contient
hV.
VtîBLIOTTfKOUE IMPÉRIALE I»E
I.A
tOl
PARl.-i.
N» 27. {Ane. n° 52 du suppl.) Vol. in-4o de 298 feuillets demi-onciales, à deux colonnes, sur papier,
xv^ siècle.
C'est le manuscrit dont nous avons parlé
(n^^o).
Il
est le dernier
du fonds
giles, les Actes et les Épîtres
il
y a un instant
slave, et contient les
Évan-
jusqu'à celle de saint Paul
,
aux Hébreux inclusivement. Dobrowski a eu parfaitement raison de
le tenir
saint Jean,
on
pour assez récent. Dans l'Évangile selon
voit,
en
premiers mots du texte grec
effet, les
rendus par une expression (v natehalié, rencontre que dans
les
bt,
qui ne se
Ha^a.rfe)
manuscrits postérieurs au xiv" siècle ;
tandis que les exemplaires antérieurs à cette époque portent
son équivalent iskoni
(
ncKonn
).
D'ailleurs,
de l'âge récent de ce manuscrit sur les spécimens qui
de jeter
les
yeux
le
rapport de l'exactitude.
chose mérite d'être signalée ici, qui a échappé à
l'attention de ces
deux savants
liturgiques appelés
paraissent être de la
existe
un
de m'occuper
;
:
macarismes
commencement du volume.
tl
suffît
ont été publiés*, bien qu'ils laissent
beaucoup à désirer sous
Une
il
,
pour se convaincre
Ils
un
c'est (
recueil
(jiaxapi(i[Aoi
) ,
d'hymnes
et placés
au
occupent seize feuillets, et
même époque que le reste du manuscrit*.
autre recueil analogue à celui dont je viens je crois utile d'en dire
quelques mots.
Il
est
Dobrowski, Insf. l. slav., p. 689-694; Stroîcf, Description, p. 33. Je donne ici, comme spécimen, l'hymne qui commence le quatrième ton, et qui se trouve aussi dans les Fragments ylagolitiqucs, publiés par M. Sch.ifarik. 1
'
La
pasGoiiniKb voici: /iptBa pa.u a,iaMb paa 6ucTb nsbcc.ieni.. .iptBa pa.U KptCTiiaro
Bb
pan Bbce.incA. WBL yr.oBbKvmb, sanoBt.ù
nptcT.'fina
HaeMb Kora HcnoBRjannjp TaAu;aroc,^, noMtnl
m.^
cTBopmaro. o)Bb:Ke Cbpacnu-
BbnHm cb npt.aBi
ca.
LES MANUSCRITS SLAVES
102
1808,
cle (n"
manuscrit grec du
commo pcnlu dans un
caclu' et
f.
grec). Le catalogue imprimé
nuscrit de la manière suivante
Codex bombycinus
«
:
quo continentur Platonis
Boistallerianus,
novem sequentium,
maolim
,
triginla
dialogi
quinque, nempe Eutyphron, etc.. In marginihus simi quinti et
xiii" siè-
décrit ce
vige-
folii
alieno plane loco, occurrit
Stychirarium Slavonicum, a prima die septemhris quo die celel)rabalurmemoria S. Symeonis Stylit?e, ad diern decimum
quartum.
Ce manuscrit,
»
ajoute le catologue, parait être
xiif siècle, et aura été acheté à
pour trente pièces
En
l'ancienne
mois dont
2
depuis
,
le
renferme
le
commencement d'un
,
époque où s'ouvrait
1" septembre
W"
année ecclésiastique, jusqu'au
du
même
jour de VEœaltalion de la croix. Les autres fêtes
,
y est
il
sept.,
mention sont
fait
S.
Mamès,
niart.
4^ jour, S. Babylas, év. et
&
phète;
jour,
fête
dédicace de
la
les suivantes
5
;
m.
;
S.
sept.,
;
:
Anthime
,
m.;
Michel; 8" jour,
9' jour, S. Joachim et
basilique de la Résurrection de
Ce curieux fragment
,
o^jour, S. Zacharie, pro-
de l'archange S.
Nativité de la S. V. Marie
13%
un Grec, appelé Nicolas,
d'or.
effet, ce texte slave
synaxaire
du
S" Anne; N.-S.
qu'on est étonné de trouver dans
un exemplaire grec de Platon,
est de rédaction bulgare
certainement postérieur au texte grec
comme
,
le
,
et
prouvent
des mots de cette dernière langue laissés au milieu du texte bulgare. Tout
sur
le
me
porte à croire que c'est une traduction faite
grec et nullement une copie faite sur un original slave
plus ancien. xiv'' siècle.
malgré
Il
pourrait appartenir au
Quelque remarquable que
l'avis
du catalogue
,
Stroïef
le
commencement du
soit ce
fragment, et
passe sous silence
,
et
103
BE LA BinUOTIIÈoUE IMPÉRIALE DE PARTS. ce qui est bien plus étonnant;, les slavisles les plus
més semblent en
avoir ignoré l'existence.
renom-
seront bien
Ils
aises d'apprendre qu'il va être publié trës-procbainement
en attendant,
ils
en trouveront
Nous venons de passer en revue
les
manuscrits du fonds
slave, grec et latin. Reste le fonds français,
courrons rapidement,
;
un calque.
ici
que nous par-
en nous arrêtant quelques instants
sur un manuscrit tcbèque, d'une grande valeur littéraire et liistorique, et qui aurait
mieux trouvé
sa place dans le fonds
slave.
C'est
F.
fi'.)
un
On
vol. in
; mixis
ment
qu'il
Schtitny
une note placée sur contient
dit plus
Evanexacte-
En
autres et
visitant,
traités
critiques il
de
y a quatre
bibliotbèque impériale, M. Palaçki reconnut sans
peine dans (
garde
historiques
r année 1420, par KheltchiçJd. la
la
avec plusieurs
religieux, mêlés à des notes
ans,
(N" 8175.
siècle.
un Traité philosophique de Thomas
en d580),
(écrit
wf
d'abord intitulé Postilla croatica in
l'avait
gelia
-4", sur papier,
la
soi
Bésedni retchi
)
- (Wsant
Postilla les E7itretiens familiers
de Scbtitny
productioîis de la littérature
,
une des plus remarquables
bobême du
des considérations pbilosophiques
nes sur Dieu,
les
anges
et
et
xiv^ siècle.
Ce sont
profondément chrétien-
l'homme, présentées en forme de
dialogue entre un père (l'auteur lui-même) et ses enfants.
Grâce à l'habitude qu'avait le chevalier-philosophe de retoucher ses ouvrages,
les
Entretiens ont eu trois rédactions
différentes. L'exemplaire de Paris contient la dernière, qui
est par conséquent très- importante (V. le calque).
Il
est à
ini
LES MANUSdRFTS SLAVES
que M. Hanouscli ne s'en
l'egretlor
soit
point servi pour son
Aualijse de la philosophie de Schdln;/, publiée d'après les
deux autres rédactions. (Prague, 1852.) Au
reste, cette
omission n'a rien qui doive nous étonner. Le pliilosophe
bohème depuis
est à peine sorti
si
des ténèbres qui l'enveloppaient
longtemps. Aussi,
à part les Entretiens,
il
n'y a de
publié jusqu'à présent que les six livres touchant les tières de religion en général,
d'une ample
et solide
rés dans les
Morceaux
le
Espérons
La seconde de Ivheltchiçki religieuses
de
que M. Erben a accompagnés
introduction, et quelques extraits inséchoisis de
Jungmann. Et cependant
nombre d'ouvrages laissés par Scbtif ny
ble'.
du xv"
siècle.
secte thaborite
la
elle
du manuscrit contient quelques
connu par
si
est assez considéra-
ne tarderont pas à trouver un éditeur.
qu'ils
partie ,
,
part qu'il prit aux guerres
la
Ce
fut
un adversaire
la
thèse
qu'il
nait l'intervention de la force
A
,
il
contrainte de
une aversion profonde pour
et le clergé, tant catholique qu'utraquiste. nifie le
mépris
domine chez
et la
lui
il
condam-
ouverte dans les affaires de
cette horreur de toute
joignait
déclaré
soutint (en l-i^O)
contre maître Jacobellus de Mies; et par laquelle
cience
écrits
alors très-puissante. Ses luttes avec
commencèrent par
religion.
ma-
En
la
lui se
la
cons-
noblesse
person-
haine de tout pouvoir. Ce sentiment
tous les autres. Aussi expose-t-il avec com-
plaisance son utopie d'une république spirituelle, dont tous les
membres
n'auraient d'autres liens que ceux de
la
cons-
cience, ni d'autres dignités ou richesses que celles que nous
donnent *
On
les
la foi
et le
nom
de chrétien. La guerre en serait
trouve ciiumcrés dansTouvroge de M. Wenzip:
inas von Srhtîfrpj, p. 6 cl «niv. Prag'iio, 1857.
:
fffvdien nber Tito-
105
DE LA Bini.lOTHLUlE IMPÉRIALE DE PARTS.
bannie à jamais, et chaque citoyen devrait se laisser immoler
armes pour
plutôt que de recourir aux
sa propre défense.
Ces principes extravagants se retrouvent aussi dans que contient
le
manuscrit en question. C'est son Traité de
composé en 1457 \ L'historiographe
la foi et la religion,
de
Bohême
la
Rome,
en parle en ces termes
'
mais Rokyçana
dit-il,
l'écrit
:
«
Xon-seulement
et le clergé thaborite
y sont
traités avec cette violence que les passions religieuses (l'au-
style
du maître
nué
d'art
verve,
tailleur', style
revêt
,
ici
ordinairement simple
des grâces inaccoutumées
;
parfois
même
il
fait
éloquence vraiment entraînante.
entendre
les
et
respire
,
une énergie qu'on trouve rarement chez
de ce temps
Le
irréligieuses) peuvent seules expliquer.
teur veut dire
déune
les écrivains
accents d'une
i>
Pierre Kheltchiçki est l'auteur de quelques autres ouvrages,
parmi lesquels importants,
de la
le Filet
foi et la Postilla sont les plus
comme V Antéchrist
est le plus antichrélien, et
peu près introuvable.
aussi, grâce à Dieu, à
Passons à un autre manuscrit (vol. in-fol.
supplément), contenant à
la fin
,
n°
de la Chine et un récit sur les Guerres avec bien que
le
en Moscovie
dos *.
Le
de
reliure porte
la
titre
l00'25Mu
une intéressante Description
complet de
la
:
Tartares,
les
Voyage ,de Suède
première partie est
:
1 La garde le fait de 1420 tandis que M. Palaçki le met entre 1440 et 1430. Nous avons adopté la date que donne ^f. Guindely dans son nouvel ouvrage intitulé: Bœhmen und Mœhren, etc.. (t. I, v. 13), et auquel nous devons la ,
plupart des renseignements sur Kheltchiçki. '
Voyez
les
Mémoires de r Académie de Vienne j section
d'histoire et
de
philosophie, juillet 1853. '
On
a souvent dit que Kheltchiçki était tailleur de profession. Cette assertion
M. SchafaVoyez Abhandlungen der bœhnnschen Gesellschaft der Wissenchaft,
paraît être dénuée de fondement. Telle est, au moins, l'opinion de rick.
{
18.
p. ^
De
Prague, 1857.) là
vient, je
croi?,
Verreiir
du catalogue qui donne
le
Voyn'je d'un
106 «
LES MANL'SfiRITS SLAVES
Cliine, c'est-à-dire description tUi site,
Kliina ou
climat
de l'étendue du royaume de Chine
,
mur
qu'au delà du
s'y trouvent, où
il
et des habitations
Moscou
royaume de Sibérie
que de
ainsi
la voie à
des autres pays éloignés par
,
par ordre du grand prince
,
mémoire
d'heureuse
propres observations
ses
,
et
Aiit
;
et tsar Alexis Mikhaïlovitch
d'après
du caractère, des moeurs
est parlé aussi
du peuple chinois
suivre en venant de le
des autres choses merveilleuses qui
et
,
du
tant en deçà
,
ouvrages, par Nicolas Spatharius
,
partie
,
partie d'après d'autres
,
Yalaque d'origine, inter-
prète en langues grecque et latine auprès dudit tsar, et dédié
par l'auteur,
à
son retour de
Chine, à Sa Majesté Tsa-
la
rienne. «
par
Transcrit les soins
rouge l'an
et
du
(cniicano) avec la bénédiction
près
1685, depuis
nière russe de compter.
la
ville capitale
7194,
création
était
et l'ouvrage présent,
contredit
la
Quant au
lécit sur les
une reproduction du
selon
la
ma-
attaché Spatharius est de
que
est sans
je crois inédit,
plus important de tous ceux
le
de Moscou,
»
L'ambassade à laquelle
1675,
et
d'Ivan Gavrilovitch Sparwenfeld, à la sloboda
néo- allemande,
salut
d'un ami,
Guerres aoec
du les
même
auteur \
Tarlarcs
livre écrit par Marlini sur
^
le
,
c'est
mêiue
sujet.
ambaxxndeur de Sw'de en Moicovie, «"lOOSS»)
comme
écrit
en
lanj^uc
moscovite (Sparw.,
distinct de rouvrjjre en question.
* Cependant il n'est pas nommé dans le précieux Aperçu de la littérdturc ecdésidslique en Russie, ouvrage de Pliilarète, évoque de Kliarkof inséré dans le R™e vol. des Mémoires savants. (Voyez n» 232, art. Nie. Simt/iarius. ) ,
2
Historié délie guerre seguile in queste ultimi anni fra Tariari e Cinesi.
Milano, 1G54.
De
bello
française.
— L'édition latine de Colojjnc, de
'fartarico in
Sinis,
la même année, est intitulée Quelques années après, parut la traduction :
107
DE LA RIBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS.
Ce présent manuscrit,
«
bre 1750. billiet
Il
gaule, a esté rapporté à
M. Soyer,
bibliothèque du roy par
la
dit la
en avait donné son
ne se trouve point.
»
hilliet
vendredi ^24 novem-
le
M. Boivin,
à feu
Le nom de Soyer
est déjà
lequel
connu
de nos lecteurs. (Voyez n° 5.)
Le Testament de Basile russe assez estimée fait
un tableau des mœurs de l'époque,
est
,
d'une main habile
Tatistchef, auteur d'une Histoire
et
expérimentée. (N° 2028. S.
1754,
Tatistchef l'écrivit en
à l'âge de quarante-huit ans,
Eugraphe
Yasiliévitch. Je regrette de
et l'adressa à
son
ne pouvoir
que l'indiquer, bien
ici
ser les Russes
fils
XII par
toire
qu'il ait
de quoi intéres-
eux-mêmes, qui en ont déjà deux éditions'.
Les autres manuscrits, les
fr.)
si l'on
excepte VHistoire de Char-
Voltaire, forment en trois
volumes un
petit réper-
de théâtre. La France y occupe une grande pince
nous y trouvons huit comédies de Monsieur Molière en un volume
(n"
traduit par Al.
,
;
réunies
suppl.), à savoir V Amour médecin,
2025
Volkof (1757)
;
Amphitryon, traduit par P. S.
1757;
(Pierre Svistounof), en
l'Avare, traduit par
J.Kro-
potof; l'École des femmes {ilM), Georges Bandin, (1757), les
Précieuses ridicules
Volkof, et Trissotin
2025. S.,
11°
-,
,
le
Sicilien ou l'amour peintre
par Soumarokof.
/'//u/fscre^
—
et
par
Ensuite, dans le
de Voltaire traduit par Svistounof /a ;
Ceinture magique, de Moîisieur Rousseau, battu
,
le
Tuteur trompé,
content, deDancourt, traduits par Volkof et ;
le
Triple
Mariage, de Destouches, traduit par Akimof (1758). Enfin n"
2026. S. contient
les pièces suivantes
vreté, de Holberg, traduitparKropotof
*
Sopikof, nos 3503 et 3504.
'
C'est-à-dire les
Femmes
savantes.
(
:
Orgueil
1757)
;
le
et
le
pau-
Jugement
LES MANUSCRITS SLAVES
108
par un
tiers,
de Soumarokof
;
Henri
et
PerniUe, comédie en
major André Narlof
trois actes,
de Holberg, traduite par
(1758);
Fleuve d'oubli, imité de Legrand
le
le
tromperie, de Soumarokof; et, pour couronner Polyeucte
,
mis
en vers russes par Nicolas
par
la Dot
;
le
tout,
Khroustchof
(1759) ^
En parcourant
cette liste,
on ne peut se défendre de penser
à l'influence que le génie français exerça autrefois et qu'il
continue à exercer sur Il
la littérature
russe.
y a aussi dans ce recueil quelques œuvres originales
sont deux tragédies de
Semire (n^âO^?),
et
Soumarokof
une pièce
fort
,
sœur de Pierre
le
la
Grand.
ce et
curieuse ayant pour titre
Nabuchodonosor.] Celle dernière est donnée
Tragédie composée par
Démise
intitulées
:
comme une
ici
princesse Sophie Alexeievna
On déclare,
en outre, que
le
présent
manuscrit eslimiqne. Aussi le garde-t-on très-soigneusement.
(Ârm. vitrée, n° 2006.) Or, ce manuscrit réputé
w?iîV/ue n'est
autre chose qu'une des productions nombreuses du célèbre
SiméonPololski, instituteur du jeune Théodore Âlexeïevitch, frère de Pierre I". le recueil
Quiconque
russe
sait le
,
peut
de Novikof\ Déplus, l'exemplaire de
la lire la
dans
bibho-
thèque, d'ailleurs nettement écrit et fort bien relié, est une copie très-récente et incomplète
quième
acte,
car elle s'arrête au cin-
au lieu d'en avoir sept.
Ajoutons qu'en dépit du point Xabuchodonosor, trice
,
du peuple
d'Israël.
titre, le
mais bien Il
héros de
l'illustre
la
pièce n'est
Judith, libéra-
ne faut point confondre l'œuvre
Ce nom, ainsi que plusieurs autres, est indiqué sur un catalogue inséré dans volumes (no 20"i5}, et contenant les pièces qu'on devait jouer au théâtre de la cour. « Ane. hibl. russe, t. Vllî, p. 187-398. *
un
(les trois
ItE
LA BIBLIOTUÈC'UE IMPÉRIALE UE PAKLS.
lOO
de Polotski, écrite en prose, avec une autre pièce en vers très
- médiocres portant
l'histoire
le
même
titre,
dont
et
des trois jeunes Hébreux jetés dans
la
le
sujet est
fournaise de
liabylone.
Arrivé au terme de cette revue
je crois devoir rappeler
,
au lecteur que je n'ai pu et voulu donner inventaire.
De
là vient
ici
qu'un simple
que bien des choses qui auraient
plus longs développements ne
mérité peut-être de
sont
qu'indiquées ou effleurées, et que d'autres sont passées en-
tièrement sous silence. Heureux fait qu'il soit,
doctes
la
si
cet essai, quelque impar-
pouvait inspirer à de plus habiles
pensée de compléter
et
et
de plus
d'achever l'œuvre que nous
n'avons pour ainsi dire qu'ébauchée.
APPENDICE.
INDICATION PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DES HAMJSCniTS SLAVES DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE 1>AUI8.
Xl^
ET
Abécédaire bulgare. (F.
SIÈCLE.
XII^ lat.
,
n°
2540),
p.
75.
XIIF SIÈCLE. Évangéliaire. (F.
si.,
n" 27.)
Recueil ascétique, contenant
mania. (F.
si.,
n" 10.)
la vie
de saint Siméon Né-
LES MANUSCRITS SLAVES
110
Xiye SIÈCLE.
du
Bréviaire glagolitique, suivi du missel et si.,
if
M.)
Commencement n«1808),
d'un
bulgare.
synaxaire
(
F.
gr.
p. 101.
Menées du mois d'août. (F.
XV Évangéliaire. (F.
si.,
n" 25.)
SIÈCLE.
n" 25.)
si.,
Menées du mois de
janvier. (F. si., n" 22.)
Menées du mois de
février. (F. si., n" 21.)
Recueil de sentences morales. (F.
si.,
n° 26.)
Entretiens familiers de Schtitny, etc. (F. p.
rituel. (F.
n" 8175),
fr.,
105. XVie SIÈCLE. Psautier. (F.
si., n"
16.)
Évangéliaire. (F. si., n° 48.)
Menées du mois d'octobre.
(F. si., n" 19.)
Écbelle de saint .lean Climaque. (F.
Recueil ascétique. (F.
Chronique russe. (F.
Actes des Apôtres. (F.
9.)
n" 8.)
si., si.,
si., n".
n" 2.)
si.,
n" 24.)
XVIF SIÈCLE. Grammatica sclavonica
scripta
per Joann.
Ugevicium
(1645) (F. lat.,n''5876), p. 56. Diclionariuin
latino-slavicum Epiphanii
Arsenii Satanoviensis (1650). (F.
si., u"
6.)
Slavenickii
et
DE LA BIKLIOTIIÈQUE IMPÉIVIALE DE
Description de n°
la
111
l'AlllS.
Chine par N. Spalbarius (I680).
(F. fr.,
J0025^),p. lOo. Quatre Évangiles. (F. Diurnal. (F.
si.,
n" 20.)
si., n" 17.)
Livre des rangs (razriadnaïa kniga). (F.
si.,
n° 5.)
Vies et actes politiques des grands-ducs de Russie. (F.
si.,
n"4.) XVIIl*^ SIÈCLE.
Grammaire
méthode russe
et
par J. Sohier
et française,
(1724). (F. sl.,n°5.)
Kanonnik, ou
Deux
livre
de prières (4754). (F.
autres livres de prières. (F. si., n°'
Hymnaire noté. (F.
si.,
12
n" 15.)
et 14.)
n° lo.)
si.,
Histoire des Scythes, par Lyzlof. (F. si., n" 1.)
Testament de Basile Tatistchef (S. p.
ft\,
n"
2028),
107. Dialogues. (F.
si.,
n" 7.)
Nabucliodonosor, tragédie de Polotski. (S. (Y.,n° 5006), p.
108.
Tous
les autres
manuscrits du fonds français.
Le MaDf.
—
liiiiit.
Julien, Lauier, Cosîiard et
C-^
ûûû uuuu ûûû
«^irmriirjsiabHPjhjnBiniT jJévUH'HTai
ÛOÎ UUtJ
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y H r^*
ioB*A<^A^pcvHi*MhN4no
^
;
r *îK4
CHEZ LES MÊMES ÉDITEURS
et d'BIstoirc, publiées
Étadps do Théologie, de Philosophie par
les
PP. Ch. Daniel
Jean Gagarin,
et
année.
De
S. J.,
même compagnie.
plusieurs autres Pères de la
:
avec
—
vol. in-S»
— Prix du volume, ,
par Mstc Luquet
,
sa fin
dans
volume.*}
10
in-8°,
Des Excellences du glorieux saint Joseph, de
—
évêque d'Hésébon.
Maldonat S. J.
—
1
et l'Université fort vol. in-8o
P.
l'art
Arsène Cahour,
de Paris au XVIe siècle, par
J.
—
Clément XIII
et littéraires,
5
de Notes
accompagnés
oratoire en France à son époque classique
S. J.
—
,
par 5
1 fort vol. in-S»,
dans
la
fr.
d'un Tableau chronologique du
et
chrétienne, par
société
P.
le
par
le fr.
Cb. 3
Clément XIT,
et :
,
fr.
P. de Bavignan, S. J., avec
le
Les papes n'ont besoin que de fa vérité.
—
2 beaux vol. 12
in-80,
Mission de Cayenae Montézon, Le même.
—
.
S. J.
—
1
de la Ciuyane française,
et
le
—
1
beau
fr.
P. de a fr.
vol. in-8°,
royaumes de
compagnie.
par
3
1 vol. in-12.
voyages et Hissions du et autres
,
fr.
M. Prat,
P. J.
vol. in-S»,
1
cette épigraphe
le
de 640 pages,
Des Études classiques Daniel, S.
Mgr Luque 2
C'hcrs-d'CEnvre d'Éloquence française
mouvement de
de
fr.'
P. Gratien
le
vol. in-12,
1
historiques, morales
par
et public sous la direction
Mère de Hieu, traduit
la
•l'-t
mariage et dans,
le
— 2 beaux
évèquc d'Hésébon.
ir
[
5
la Tocation ou Moyen d'atteindre
la vie parfaite
âe
la collaboration
beaux
4
P. Alexandre de
Rhodes,
l'Orient. Nouvelle édition, par
S. J.,
en
un Père de
fr.
la
Chine
la
menu
vol. in-S",
4 fr.
Missions de Chine. Mémoire sur l'état actuel de la mission du Kian^^r Nan (1842-1855), par le P. Brouillon, S. .1.; suivi do l.ottrfl^ s'fr. relatives à Finsurrection (1851-1855). —1 vol. in-S", I.,es
Conseils de la »iagesse
,
ou
le
Recueil des
avec des réflexions sur ces niavimos, par
Nouvelle édition
,
par un Père de
la
le
maximes de Salomon,
P. Michel Boutauld, S.
mên)e compagnie.
—
Cœur de Jésus,
Dc-siardins, S.
.T.
—
—
.\scétisme et Littéralure
,
—
par
le
IMPTl
Il'MEJf,
LAMER, COSN.MtD ET C.
c.
V. F.uj'ène
6
1 vol. in-8«,
J.
volume
2fr. 50
in-12, l,c
1
fr.
'.'K
lâsâ»
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y •^v
C\2
^
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