Les Manuscrits Slaves

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Liolav.Bb M3876II1

Martuinov, Ivan Mikhailovich Les manuscrits slaves de la Bibliothèque Impériale de Paris,

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^

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"

1^

A LES

MANUSCRITS SLAVES DE LA.

BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARI!

PAR LE D K

LA

P.

MARTI NO F

COMPAGNIE

n E

JESUS

AVEC UN CALQUE

PARl^



JULIKN, LANIER, COSiNARD ET n

iK nE

Bi;ci

1858

,

f

C«,

ÉDITEURS

^ V

t

LES

MANUSCRITS SLAVES BIBLIOTHEQUE IMPERIALE DE PARIS

III.

LliS

MANUSCRITS SLAVES UIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARLS

I

"1%

T AGUÊRE

^L JL

une chaire de langue

était créée

1

litut,

dans

de littérature slave

et

au collège de France. Aujourd'hui, l'fnsla

séance solennelle des cinq académies

(17 août 1857), vient de décerner

le

M. Miklosich, qui occupe avec

Vienne une chaire toute

éclat à

grand prix Volney à

semblable à celle que Mickiewicz a illustrée à

deux

faits

disent assez

que

l'intérêt

la

Pai'is.

Ces

France porte aux

études slaves. Elle veut se rendre compte de cette langue parlée dans ses divers dialectes, en Europe, par {)rès de quatre-vingts millions d'hommes, et de ce tuel qui s'est manifesté depuis le siècle chez les peuples

mouvement

intellec-

commencement de

notre

de cette race. C'est un puissant en-

couragement pour tous ceux qui forces, se livrent à ces études.

,

dans

la

mesure de leurs

N'est-ce pas dire

qu'il

y a

en France un public qui veut être tenu au coui'ant des

LES MANUSCRITS SLAVES

4

productions les plus remarquables de questions qui s'agitent dans qu'elles soulèvent?

nous avons

pris

Nous

monde

le

la littérature slave,

des

slave et des diseussions

l'avons pensé, et c'est pourquoi

pour objet de notre

manuscrits

travail les

slaves de la bibliothèque impériale de Paris.

Deux

motifs ont déterminé notre choix

La paléographie

intrinsèque du sujet.

mais

elle a

devant

elle

nents, parmi lesquels

veau lauréat de

vouement

un

il

apportent

éclairé et persévérant

d'un public instruit

de plus en plus

elle a

;

et intelligent

é{3ris

Des hommes émi-

compter M. Miklosich,

lui

l'Institut,

date d'hier,

slave

brillant avenir.

faut

d'abord l'intérêt

:

le

nou-

tribut d'un

conquis

parmi

le

les

dé-

sympathies

peuples slaves,

les

de leur passé et de tout ce qui se

rattache à leur nationalité.

La

solution de problèmes

im-

portants et qui piquent vivement la curiosité, dépend des

progrès que cette branche de

Ces progrès,

vœux;

il

il

ne

suffit

faut tâcher

de

science est appelée à faire.

la

pas de les appeler de les

tous nos

hâter par nos labeurs et nos

recherches. C'est par cette voie que

la

paléographie slave

verra se réaliser des résultats analogues à ceux que M. Mi-

domaine de

klosich vient d'obtenir dans le qu'il a

consignés dans sa

la

philologie

Grammaire comparée

,

et

des lanyucs

slaves.

Mais outre

cet intérêt général, le travail

entrepris en présente

un

autre

,

que nous avons

particulier à la France, et

qui lui est pour ainsi dire personnel.

Il s'agit

ventaire des richesses qu'elle possède en

fait

de faire l'inde manuscrits

slaves.

Disons -le tout de suite, ces richesses ne sont pas considérables.

Montfaucon nous a

laissé,

il

est vrai,

une longue

DE LA RIELIOTnÈQUE DIPÉRIALE DE PARIS. liste

5

des manuscrits qu'il appelle en toutes lettres Codices

slavici

qu'il

et

,

dit

avoir été portés sur les

de Saint-Germain-des-Prés en 1686. ont-ils péri

dans

les

désastres qui

de Reims? ou bien, sauvés

géliaire

Que

catalogues

sont-ils

devenus?

menacèrent l'Évan-

comme

celui-ci par

une main amie, enrichissent-ils quelque bibliothèque qui ne se doute pas des précieuses épaves qu'elle possède? C'est ce que nous ne saurions dire

sonnes

les plus

vérité,

même

est -il

aucun résultat,

et

comme

ces manuscrits

les questions

y avait

Il



satisfai-

perdus pour il

suffît

des ouvrages que la

Pour

la science.

de parcourir

les titres

les slavistes

première

ne rien dire des textes des saints Pères

sentir

docte béné-

le

auraient

peut-être;

fois

par exemple les Comédies d'Aristophane

telles sont

la

que nos investigations n'ont abouti

heureux de connaître pour

été

bibliographi-

nous sommes obligé de considérer

des quarante- cinq volumes mentionnés par dictin.

per-

par leur position de connaître

grandeur de cette perte,

la

et sur quoi les

pu nous donner aucune réponse

n'ont

sante. Toujours

à

dans

initiées

ques, les plus à

,

,

pour

et autres auteurs

ecclésiastiques, généralement assez répandus*.

Quoi

qu'il

en

de Paris

lui

a là des

textes

soit, le

donne

le

peu que possède

jour

;

bibliothèque

qui mériteraient d'être édités en

Nous ne renonçons point

un

la

pas sur celles de l'Allemagne.

à

l'espoir de

Il

y

entier.

nous en occuper

en attendant, nous nous contenions de donner un

aperçu général de tout ce dont nous avons pu par nous-

même *

constater l'existence.

Les voici

t. Il,

tels qu'ils

p. 104-2.



sont consig-nés dans la Bibliothccn bihliothecarum ms^.,

Mss. codicum slavicoruni,

etc., bibliothccœ Coisliulanae hic

LES MANT'SCRITS SLAVES

Ce

un

n'est poiiil

écrivons

:

lia'ité

de paléographie slave que nous

ce traité est encore à Aiire.

une description complète

nom

qui a immortalisé le

que viennent

et critique

,

Ce

n'est pas

dans

le

de M. Vostokof

non plus

genre de celle *,

ou de

celle

d'entreprendre deux savants professeurs de

catalogos proferimus quales ipsi, anno 1686, Parisiis adornati fuerunt. lUi vero calaloji nullo apposito

numéro

prostant.

Codices slavici. 1.

Ecclesiastici officii, cod. quatuor.

2.

Vctus Testaniciitum, cod. unus. Qu.iluor Evaiigelia, cod. unus. S. Joann. Ciimaci opéra et scala, cod. duo.

3. 4.

Joann. Clirysostomi oper., cod. deceni. Gregorii Nazianzeni oper., cod. unus. 7. S. Basilii quœdam, cod. unus.

5.

S.

C.

.S.

8. S. 9. S.

Gregorii Nysseni, cod. unus. Joann. Damasceni, cod. unus.

10. Tlieophylactus in E\angelia, cod. unus. 11. Vilit Patruni et 12. Tlieodoreti

Sanctorum, cod. très. vita; SS. Patrum, Palladius de Brachnianis

historia,

liber

,

Tobiiï, cod. unus. 13. Manuelis Palœologi dialogus 14.

Commentarius

in

cum

Persa, cod. unus.

Psalmos, cod. unus.

15. Hoiniliœ divcrsoruni,

Andntœ

Crelensis de Lazaro,cod. unus.

16. Aristoxeni moralia, cod. unus.

17. Georgii Syncelli et Theopliauis Ghronographia, cod. unus. 18.

Concilium Epliesinum, cod. unus.

19.

Gcrmani urchiepiscopi Constaiitinopolitani

serna. cod.

unus.

20. Concoidantia ciinonum, Niccphori patriarchœ Constantinopolitani cano-

nes pœniteiitialcs, Symboluin

fidci,

Joannis Jejunatoris canones pœni-

tcntialcs, cod. unus.

21. Simeonisnosi thcologi serm. cod. unus. 22. Evangelia

cum

notis

characlcrc

elegantissimo

et

antiquissimo

,

cod.

unus. 23. Catena in Lcviticura.

24. Paraîneses Patium, cod. unus. âo. Pliilo Jud;cus,cod. unus. 20. Aristophanis comicdia', cod. unus. 27. Graninialica, Epistohc Libanii, cod. unus.

28. I)iony>ii llalicarnassei antiquitales roinana;, Zozimi bisforis, cod. unu.^. 29. A!ban:isii rbuloris varia et adsersaria, ter in tribus coilitibus. *

Description

bourg,

18h-2.

des

manuscrits slaves du musée Houmiautsof.

Saint-Péters-

DB LA

MM.

Moscou,

BIin-IOTIIF.QUU;

IMPÉRIALE DE

Névostrouïef et Gorski*.

' l'AIUï^.

Un

loi travail,

au-

dessus de nos forces, n'aurait d'ailleurs d'intérêt que pour les slavistes.

Ce ne peut donc

être qu'un relevé

des manuscrits slaves, dispersés dans

de

la

qu'il

bibliothèque impériale

;

faible

peu

détaillé

les différents

fruit

fonds

de nos études

nous tarde de partager avec tous ceux qui

,

Slaves ou

non, peuvent y trouver quelque intérêt.

y a déjà plusieurs années qu'un

Il

chose de semblable.

En

quelque

slaviste a fait

sa qualité de

membre

de

la

Com~

missioîi archéographiqup de Russie, feu Serge Stroïef avait visité les principales bibliothèques

France,

de l'Allemagne et de

et rédigé sa Description des

monuments de

la

la litté-

rature slavo-russe^ , qui n'a été publiée qu'après sa mort.

(Moscou, 1841.) C'est

l'essai

mais un essai d'un mérite vrage, que je

sache

,



d'un débutant,

réel

les

il

est vrai,

d'ailleurs c'est le seul

;

manuscrits de

la

ou-

bibliothèque

de Paris soient passés en revue d'une manière un peu sérieuse.

Cet ouvrage est

écrit

en russe

français n'aura rien à regretter,

;

mais

le

lecteur

grâce au catalogue plus

complet publié dernièrement par M. Louis Paris % dont

nom

le

a depuis longtemps acquis droit de cité dans la répu-

blique des lettres slaves.

Description des manuscrits slaves de la bibliothèque synodale de Moscou. GnncaHienaMatHnKOBi ciaBano-pjivKoii .iiiTi'jjaTyriu, xpaiDiiniixcfiB'bnyû.iu'iuLlxli Onô.iioTeKaxi rcpMaHln n «tpaHqia, ai, cunMKaMU iisx piTionHCcu. CocTaBJeiio CepricMii ï

2

CTpoeBUM'b. MOCKBa, ISil. 3

Voyez

la

livraison d'avril

revue mensuelle.

1857

de son intéressant

Çahinci /(ùlorique,

LES MAN'L'SCRITS SLAVES

8

II

vA>r (rintrodnirc

4

r\.

nouveau pour

si

le

lui

,

lectour

dans un pays

français

nous croyons devoir

Ces notions

oi'ienter.

s'y

d'ailleurs

,

nous

,

donner

lui

qnelfjues notions préliminaires à l'aide desquelles

il

pourra

mettront à

jnêine d'éviter dans la suite des redites et des détails

peu

attrayants.

Puisque

nous allons parler des manuscrits slaves,

importe, avant tout, de se faire une idée précise de

dans laquelle

ils

nous appellerons

sont écrits.

La langue

;;a/eos/rtL^e;,

est celle

la

il

langue

slave ancienne

,

que

dans laquelle avaient

été faites les versions primitives de la Bible

,

des livres litur-

moyen chez

giques et des Pères de l'Église. Répandu par ce

tous les peuples slaves, devenu la langue de l'Église et de

science, le paléoslave obtint facilement sur les autres

la

idiomes slaves

la

jusqu'au delà

du xni% imprimant aux productions de

suprématie qu'il exerça depuis

littérature ecclésiastique, la seule qui existât là, je

ne

sais quel

la

la

dans ces temps-

cachet d'uniformité, qui ne contribua

pas peu à sa diffusion

gnés de

le ix^ siècle

parmi

les

membres

grande famille slave. Les

les plus

traits

éloi-

caractéristi-

ques de cette langue ancienne consistent, d'après un des slavistes les

plus éminents,

M. Yostokof

normal des sons nasaux m (on) Un jeune

,

a ou

a

',

(in)

dans l'usage ,

et

de leurs

M. Pypin, a eu riicureusc idée de réunir dans un seul les principes épars dans les nombreux écrits du célèbre arfliéolo.u:iie, et surtout dans son ^Tand ouvrage sur les manuscrits du musée Roumiantsof. Le travail de M. Pypin a été publié dans les Mémoires savants de >

corps

les

savant,

observations et

l'Académie de Saint-Pétersbourij, 185G,

t. II,

livraison 2.

DE LA BIBLIOTHÈQUE LMrÉRTALK TE PAUIS.

composés, dans h), véritables

{i,,

pour former

les

qui président à

distinction rigoureuse des

chevas slaves, soit à dérivés la

,

Les

langue.

,

nous venons de

le

des formes

et

monuments

retrouve ces caractères de sent

des mots, soit lois

permutation des consonnes, et en gé-

du système plionétique

lier

fin

la

demi- voyelles

dans l'observation exacte des

un développement plus complet

néral dans

la

la

9

la

dire

,

extérieures de

dans

littéraires

régu-

et plus

lesquels

on

langue paléoslave embras-

une durée de plus de

trois

siècles.

Toutefois, ne nous faisons pas d'illusions sur celte pureté

primordiale du paléoslave.

On

énuméré

a bientôt

les

ouvra-

ges où se retrouvent ces traits antiques et vénérables encore ceux-là

même

et

portent déjà l'empreinte des influences

locales, les traces plus

tés

;

ou moins visibles d'éléments eujprun-

au bulgare, au serbe, au russe,

etc.,

de manière qu'il n'y

en a pas un seul peut-être qui réunisse, en faveur de son caractère antique et pur de tout alliage

nimes des

slavistes. C'est qu'il

comme de ainsi

que

aryenne.

cette

le

On

la

les suffrages

una-

en est delà langue paléoslave

langue primitive dont

sanscrit et

,

les autres

trouve partout, et

elle tire

son origine

membres de

la

famille

elle n'est nulle part. Ainsi,

dans cbacun des dialectes slaves, on remarijue des caractères

de

ressemblance plus ou moins frappants avec

paléoslave; on reconnaît des traits de famille;

le

maison ne

peut affirmer son identité avec aucun d'eux.

Une

cbose cependant est certaine

numents sont anciens, plus ce caractère paléoslave.

Il

aussi

ils

,

c'est

que plus

conservent

est cui'ieux

la

les

mo-

pureté de

de suivre d'âge en

âge l'action permanente des dialectes vivants sur

la

langue

LES MANUSCIUTS SL.VVES

^0

devenue une langue immobile

écrite, bientôt

et

morte. Cette

dont on compi'end l'importance pour

intkience,

la

paléo-

graphie, s'exerçait peu à peu et ne devenait sensible qu'au

bout d'un certain temps. Ainsi, dans

c'est-à-dire au

ne se ressentait de

phe

tout au plus

qu'un

au

ix" et

x*"

l'influence locale

le

un

naître et passait sur

à côté de l'ancienne

les

peuples slaves

les limites

sol étranger,

du pays qui

exigées par

en

lui

une voie plus indi-

bulgare, par exemple, tombait entre

la

prononciation serbe, subir d'autres

faisait

de deux éléments étrangers

:

;

il

modifica-

les

passait à

portait des

(jui

La même

rien de plus naturel.

de celui qui

On

traces de

deux

ma-

diiïérents

dialectes

était familier.

lui

conçoit la confusion qui doit parfois en résulter. S'il

n'y avait que deux éléments en présence assez facile rieurs au cette

un

s'enrichissait ainsi

il

chose arrivait lorscju'un copiste avait sous les yeux un nuscrit

vu

l'avait

en apparaissait une nouvelle. Cette

il

Un manuscrit

russe qui

il

son orthographe variait;

mains d'un serbe, et, après avoir subi

tions

;

que dans l'orthogra-

altération pouvait s'accomplir aussi par recte.

texte primitif des

les

ce qui était à peu près inévitable. Lors-

,

franchissait

écrit

siècle,

chez tous

restait intact

livres sacres

commencements,

les

,

et c'est ce qui a lieu

xiv''

époque

;

siècle.

Mais

surtout au

il

dans

,

les

l'analyse en serait

manuscrits anté-

n'en est pas ainsi à partir de

xv** et

au wi*"

siècle, les

éléments

hétérogènes se multiplient et se fondent davantage, parce qu'ils ont

nombreuses, fluence,

sul)i

soit

le texte

formes primitives

l'action

soit

de causes extrinsèques plus

parce que, indépendamment de cette in-

ancien tombait en décadciicc ,

cf

,

avec elles son orthographe

perdait les ;

soit enfin

DE

IJlliLIOTnÈOUE IMPÉllIALE

L.\

parce que l'ignorance et

commence par

il

qu'il se

nuances et

étudier l'original

mélanges;

les

achevé cette pénible analyse produit

semble

sur

toile

des manuscrits du

composer

en présence

artiste

Que

;

la

il

et ce

qu'il

décompose

première n'est

saisit

le

;

il

(ait

les

qu'après avoir

pinceau et re-

l'œuvre du maître. Telle est

xv'^ et

les modifications

du \yf

,

ce

me

compte

siècle; lui aussi doit

nombreuses dues

-il?

cou-

en étudie

situation d'un slaviste qui veut se rendre

la

,

la

un

propose de copier.

leurs couche par couche jusqu'à les

il

capi'ke des copistes introduisait

le

de nouvelles variantes. Imaginez

d'un chef-d'œuvre

DE TARIS.

dé-

à l'action cons-

tante des époques, des localités, de l'arbitraire et de tant d'autres causes. Il

faut conclure, de ce

que nous venons de dire

,

que l'or-

thographe du manuscrit est un crilerium des plus importants pour en déterminer l'âge.

Communément on

variations de celte oi'tliographe en quatre catégories

comme

les rédactions

Nous avons

On

mélangées.

slave, bulgare, serbe et russe.

Chacune

ce sont

déjà parlé de

la

donne M. Vostokof, sous

la

les appelle

paléo-

d'elles a ses traits dis-

première; nous n'y

reviendrons plus. Quant aux trois autres, les

;

autant de couleurs dominantes qu'on doit retrouver

dans toutes

tinctifs.

classe les

les voici telles

à nous placer dans une question encore controversée

dont

la

solution

que

garantie duquel nous aimons ,

et

demanderait de notre part un examen

plus miîr*. M. Miklosich diffère dans la manière déclasser les inaniiscrils slaves. Lui paléoslave, russo-slave, serbeil admet quatre catégories, qu'il appelle slaTc et bulgaro-slave. (Voyez Verfjleichenrle luutlehre der s!avùchcn sprn1

aussi,

chen, p.

d'où

il

VII.

Vienne,

arrive

que

les

18j-2.)

Mais son paléos'.ave nVst pas celui de M. Vostokof, comme palooslavcs par l'un, ne le sont

manuscrits donnés

LES MAM'SCRITS SLAVES

i-2

L'orthographe bulgare a cola de caractéristique qu'elle possède

des

signes

nasales on, in le

bulgare

moderne

quoique cette

dont l'usage

^),

(<ï.,

pour rendre

particuliers

que dans

ainsi

dernière

les

conservé dans

s'est la

rende avec

voyelles

les

langue polonaise les lettres latines.

Les Français seront surpris peut-être de retrouver dans

moins développé.

slave leur système nasal, quoicpie

L'orthographe serbe confond oi'dinaircment et ia, ainsi

que

les

le

demi -voyelles

les voyelles e

finales (^, h), espèces

chevas, qui semblent n'être autre chose que les voyelles

de

o, e,

prononcées sourdement.

La

rédaction russe, enfin, est celle qu'ont suivie les livres

liturgiques imprimés

:

elle

ne connaît ni

son nasal des

le

bulgares, ni cette confusion des voyelles et de demi-voyelles

propre aux serbes. Je n'indique

ici

j'ajouterai encore

que

principaux

les points

que tous

les

et incontestés

;

manuscrits doivent être ran-

gés dans l'une de ces quatre catégories, et souvent dans plu-

comme on

sieurs à la fois,

A ce

purement paléographique, matériel

dire

le

verra par

crilerhim fondamental

la

la suite.

faut en joindre

il

et qui

du manuscrit,

matière destinée à

,

regarde

je

le

un autre

côté pour ainsi

veux dire

l'écriture et la

recevoir. Je ne dirai de cette dernière

point par rautrc. Il ne nous appartient pas de dcciiler entre ces roprcsentants des deux écoles, qu'on pourrait appeler occidentale et orientale. Toutefois, et en rendant justice à la coiniaissance profonde de l'éniinent slaviste de SaintPétersbourf?, nous remarquerons, avec le rédacteur des

Mémoires savants, que M. Vostokof n'a jamais exi)rimé d'une manière positive ce qu'il pensait des monuments |,Magoliliqnes, et de ce qui tient à la question glagolilique en général et cependant celle question est d'une importance souveraine, quand il ;

s'a;.nt

des origines de

la

langue slave. (\'oir

les

Mihnoires savants, publiés par

deuxième section de l'Académie de Saint-Pétersbourg, p. 19.)

t

II,

l.

ii,

la

1856,

DE LA WBLlOTilÈUUC DirÉRIALE DE PAULS.

que ce que tout

monde

le

sait

Quant

le papier.

qui est

la

la

et

,

que

les

anciens

qu'au vélin a succédé

à l'écriture, les paléographes slaves

distinguent trois sortes écriture posée;

à savoir,

:

manuscrits sont écrits sur vélin

13

:

l'onciale

denii-onciale et

ou oustav, c'est-à-dire

La première,

la cursive.

plus ancienne, varie d'un siècle à l'autre.

remarque principalement dans

différence se

sonnes suivantes

:

ter les voyelles

{on)

,7.

z

j,

retrouve tracées de

,

tch

,

(jk, 3,

a ou sorte

la

dans

On

'i) '.

[in),

a

en

les

con-

trois

pourrait y ajou-

(y)% qu'on

et y, ta

manuscrits

les

Cette

les

plus

anciens, ainsi que certains signes numériques. L'écriture demi-onciale, qui tient le milieu entre l'onciale et la cursive, apparaît dès la lin

très-répandue au xv* duite vers le milieu

et

du xvi"

au xvIl^ Ce qui

dentes

c'est

la

xiv*"

au xvi". Enfin

général ,

du

la

siècle

rondeur des

elle est

en est devenu

distingue des lettres

et

cursive s'est intro-

siècle, et l'usage la

,

et

deux précé-

l'abondance des

abréviations.

111 que nous CEforme de cyrilliques;

venons de dire de l'orthographe l'écriture

ne regarde que

car pour les glagolitiques

,

tres règles à établir.

*

Quant

et

do

la

manuscrits

qui forment dans

paléographie slave une branche à part,

la

les

il

y aurait d'au-

Mais ces règles ne peuvent être que

la lettre tch [i], la

forme angulaire, tout à

fait

semblable à

l'y

ma-

juscule (Y), paraît être plus ancienne que la forme arrondie. est propre aux langues slaves, dont quelques-unes le rendent par y. pourquoi j'emploie cette lettre. C'est un i très -ouvert , à peu près comme dans le oui des Français, ou le wornen des Anglais. 2

Ce son

C'est

I

MAiNUSClUÏS SLAVES

I.KS

i

de

friîit

le

nombre de manu-

consciencieuse d'un

l'cUiilc

anciens plus gi'and que ce qu'on en connaît jusqu'à

scrits

Nous nous bornerons aujourd'bui aux données

présent.

élémentaires

plus

nous

,

travail

d'y revenir dans

un

littérature glagolitiquc

en

rései'vant

plus approfondi sur

les

la

irénéral.

On que

lésait, les peuples slaves ont

la liturgie latine

;

d'autres emploient

quel que soit d'ailleurs

culier

,

nent.

Le

et

liturgies, la grec-

romaine. Quelques-uns ont adopté l'alphabet latin

et la

avec

deux

rite gréco-slave est

le

un alphabet

auquel

rite

rite

rite latino- slave,



étroites limites

il

de

la

,



la

de

la

Turquie

langue slave y est

renfermé dans

est

Dalmatie, jointe à

une partie

l'une et de l'autre

liturgique de

La langue

même;

langue latine

la

et

qui n'est autre que le

romain, avec cette différence que

substituée à

parti-

appartien-

répandu en Russie, en Galicie,

dans plusieurs contrées de l'Autriche

européenne. Le

ils

n'y a de différence que dans

la

les

del'Illyrie.

Église est

forme des

la

lettres.

Ainsi les Églises gréco-slaves se servent de l'alphabet cyrilli(jue

,

tandis que les Églises latino-slaves ont à leur usage

l'écriture

nom

glagolitique ou glagolitsa

,

connue aussi sous

le

de hiéronymieîine\

Celle-ci est de

carrée.

On

a

deux espèces, arrondie ou à

demandé

laquelle des

l'autre. Jusqu'à ces derniers

temps

deux les

lunettes, et

est antérieure à

monuments

les

plus

anciens, tels que l'Évangile d'Assémani, au Vatican, l'abé-

cédaire bulgare, à Paris, et le Glagolita Cloziamis, publié

1

Le nom de

?airit

Jcrômc

les rédaclioiis glaf^oliliqucs

cation qu'eu

donne M.

de la rcsscmbl.ince qu'offrent Vulgatc. C'est au moins Tcxpli-

lui est resté, à caiiso

de

li

Bible avec

Scliafarik, et qui

la

nous paraît

la

plus plausible.

,

DE LA Dir.LIOTllÈ0UE IMPÉUIALE DE TAUIS.

par

t'en

15

Kopitar, offrent des caraelères arrondis. C'est pour

cette raison, je le

présume, que M. Schaforik a cru nécessaire

de faire exécuter, sur leur modèle, de nouveaux caractères

Propagande de Rome, qui sont car-

différents de ceux de la

rés, et avec lesquels elle a

imprimé tant de

livres destinés à

l'usage des ïllyriens catholiques. C'est avec ces lettres rondes,

admirablement exécutées, que l'éminent glagoliste a publié ses Moiiumenls de

V ancienne

cieux pendant de ses slave

littérature glagolitique

Monuments de

\ Mais une découverte

M. Hœfler,

annoncée

et

ici

',

pré-

la littérature yougo-

récente, faite à Prague par

même',

vint jeter

une nouvelle

lumière sur cette question. Après un examen approfondi des Fragments glagolitiques

^,

M. Schafarik est

arrivé à cette

conclusion, que les deux espèces d'écriture connues jusqu'à

présent, la ronde et

la

carrée

,

ne sont que deux formes

différentes d'un type antérieur, dont ces

nent de nous révéler l'existence, sidérer

comme

primordial.

Ce

Fragments vien-

et qu'il est

permis de con-

type, en se développant sous

l'influence des modèles graphiques déjà existants, aurait pris

forme ronde ou

la

l'action

la

forme carrée

de l'élément grec ou

celle

,

suivant qu'il subissait

de l'élément romain.

Sans doute, être en possession de ce type quelque chose pas beaucoup

;

la

primitif, c'est

toutefois cette nouvelle acquisition n'avance

question des origines glagolitiques,

ment débattue parmi

les slavistes

modernes

,

et

si

vive-

dont l'im-

portance croît de jour en jour.

2

Pamatky hlaliolskelio piscmnictvi. Prague, 1853. Pamatky drcvniho piscmnictvi jihoslovanuv. Prague,

3

Études,

4

Glagolitische

1

t.

Prague, 1857.

1851.

l,p. 438.

Fragmente, herausgegcben von D' Hœfler

iind

D^ Schafarik.

LES MANLSGRITS SLATES

16

Les lettres glagolitiques

que il

les

cyrilliriiics? A

sont-elles plus anciennes,

cette question,

si

ou non,

simple en apparence,

n'y a pas encore de solution certaine. Les uns répondent

affirmativement

;

les autres, à la suite

du célèbre abbé Do-

bro\vsld, et entraînés parle poids de son autorité, tiennent le

glayolUïque pour une invention du xm'' siècle \

Il

y en a enfin

qui protestent hautement contre les exagérations de ces derniers, sans se prononcer pourtant pour l'affirmative.

pas

le lieu

d'entrer dans des détails qui trouveront

place dans

ment;

il

un

nous

que nous méditons en ce

travail spécial suiHira

elle est

C'est

la

n'est

mo-

de dire qu'à l'heure où nous écrivons,

l'écriture glagolitique est considérée

contemporaine de

Ce

mieux leur

cyrillique,

sa

pour

sœur,

le

moins comme

et qu'en tout cas

certainement de beaucoup antérieure au xm'' siècle^

un

fait

désormais acquis à

la science, et

sur lequel nous

n'insisterons pas.

Ce que nous tenons que

la

non-seulemcni par

mais encore par

la

tenant à

la

(du

elles la

l'une

an-

la

l'écriture,

phrase et par l'organisme liltéraires

appar-

qui embi'asse plus de trois

au xuf), sont en très-petit nombre.

est pas ainsi de la seconde.

c'est

sont bien distinctes l'une de

Les monuments

première période, ix*"

,

forme extérieure de

structure de

intérieur de la langue.

siècles

deux périodes

littérature glagolitique a

cienne et l'autre moderne; l'autre,

remarquer au lecteur,

à faire

Heureusement,

la

Il

n'en

bibliothèque

1 n n'est pas bien étonnant, après cela, de voir les écrivains les pins éminents de l'Occident jiartager cette opinion. Le docte et pieux auteur des Institutions liturgiques est de ce nombre, t. III, p. 12. - « Je n'hésite pas, dit M. Scbafarik en discutant Tàge des Fragments glagolitiques, je n'hésite pas de les placer entre 8G2 et 950, c'est-à-dire dans le premier siècle qui suivit iminédialcmcnt la venue ct la prédication de saint Cyrille et saint Méthode en Moravie ( p. 61 ). »

,

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMIÉIUALE DE PARIS.

de Paris possède des ccliantillons de toutes première regardé,

appartient

même

comme un

il

deux.

les

des restes

les

plus vénérables de

paléographie

la

une espèce de vade-mecum sacerdotal, qui

même

temps que ,

la

portion glagolitique du Texte

représente

la

cet

la({uolle

il

bulgare, nous avons évoqué

aperçu général. Nous voulons parler de

l'origine de l'alphabet

on a

tion

fait

du

manquerait, ce semble, quel-

est le

On nom

glagolitique.

pourquoi cet abécédaire porte

demander quel

est

du Sacre

seconde période.

En nommant V Abécédaire une question sans que chose à

la

après les découvertes de ces derniers temps,

slave;

(xiv^ siècle)

A

fameux Abeccdcmwn bulf/ancum

le

le

berceau de

la

a

souvent demandé

de

bulgare;

A

glagolitsa.

La plus

plus d'une réponse.

toutes est celle qui, sur les traces indiquées par

place en Bulgarie.

Au

c'est

cette ques-

plausible de la

dénomisim-

nation elle-même,

le

plicité, elle unit

celui d'être d'accord avec les découvertes

modernes;

une

et tout fait croire qu'elle

mérite de

deviendra

la

ou tard

tôt

vérité incontestable.

L'opinion de ceux qui croient retrouver sous cette déno-

mination l'œuvre des sectaires

nommés Bulgares ou Bogo-

miles et Patarins, ne diffère pas essentiellement de dente. éclose

Le bogomilisme, en au x^

France

oii

,

précé-

une plante vénéneuse

siècle sur le sol bulgare, et qui s'est reproduite

plus tard dans la Bosnie, la

effet, est

la

Serbie et enfin dans

la

ses adeptes ont pris le

nom

le

midi de

d'Albigeois.

Les

Bogomiles auraient donc adopté, pour leur propre usage, les

caractères hiéronymiens

vulgaire,

que.

On m.

,

comme moins

accessibles

au

grâce à leur aspect tant soit peu hiéroglyphile

voit, la question n'est pas résolue,

on se

et

2

LES MAJN'USCRITS SLAVES

^8

demande

toujours quel est l'inventeur de l'alphabet cjlago-

litique.

Quelques savants désignent saint Clément, évoque de Yélitsa^ et Bulgare d'origine; d'autres prétendent que cette

invention doit être attribuée à saint Cyrille

Clément

saint

était le disciple. Si

lui-même, dont

imporlante que

soit cette

question, nous ne pouvons que l'indiquer aujourd'hui, de crainte de dépasser les bornes assignées à ce travail

mais

;

nous nous proposons bien d'y revenir un jour. Il

m'est

ment qui

difficile

pénible.

de contenir

Le manuscrit

ici

l'expression d'un senti-

(fonds latin, n"

latin

2540)

renfermait VAbecedarium est depuis plusieurs années

au nombre des exemplaires égarés

!

Voilà du moins ce que

m'ont assuré Messieurs

les

conservateurs,

dont l'aimable

empressement à

aux demandes que

je leur ai faites

m'impose

satisfaire

devoir de

le

manuscrit en

reconnaissance. Espérons que

la

question n'est

y Èvangéliaire de Reims, raîtra

un

jour à

intéressent.

la

qu égaré

,

et qu'à

heureusement retrouvé,

si

,

M.

Silvestre a inséré

dans son édition splendide dudil Evangéliaire

et bien

avant

dans son ouvrage intitulé dernes,

;

Kopitar en

donné un dans son CUigoIila Clozianus

en 1856);

considérés dans

(Moscou, 1829).

On

s'y

nous en avons des calques qui ne

laissent rien à désirer. Tel est celui que

avait déjà

repa-

il

grande satisfaction de tous ceux qui

Par bonheur

le

l'exemple de

lui :

Les Bulgares anciens

leurs

(

publié

un auteur russe, Vénélin,

rapports

avec

en trouvera aussi un à

et

les la fin

mo-

Russes de ce

travail

Quelques mots seulement sur l'ordre que nous avons suivi 1

Au nord du mont

Atlios et de Thcssaloaique.

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉfllALE DE PARIS.

19

dans cette description des manuscrits. H n'est autre que celui

du catalogue. On

un plus

en adopter

,

rationnel, Tordre chronologique, par exemple, ou

Nous n'avons cependant pas cru devoir

celui des matières.

en

le faire, et tie

aurait pu, sans doute

voici la raison.

D'abord

,

plus grande par-

la

des manuscrits, c'est-à-dire tout ce qui forme

fonds

le

slave, est déjà catalogué, et partant peut être considéré

comme

inamovible, tandis que

le

forme qu'un accessoire. Donner

reste est peu de chose et ne la

préférence à l'ordre déjà

établi, c'est faciliter les recherches,

que chose. L'ordre chronologique nient était

:

date de

la

ce qui est bien quel-

offrait

un grave inconvé-

certains manuscrits étant incertaine

,

on

exposé à prendre, pour base de sa classification, des

conjectures. à la lin de

On

trouvera d'ailleurs un aperçu chronologique

ce travail.

nuscrits étant peu

Quant

ma-

à l'ordre des matières, les

nombreux, chacun pourra y suppléer par

lui-même. Jetons d'abord un coup d'œil sur l'ensemble de notre

modeste

collection.

Les manuscrits du fonds slave sont cata-

logués d'après les dialectes^, et sont au sept.

Les sept premiers appartiennent à

les trois suivants sont de

la

une grammaire

slave et

nous venons de parler. Enfin

;

;

onzième

est

est en

pa-

le reste

siècle).

Le fonds

Y Abécédaire bulgare

c'est

dans

que se trouvent un manuscrit tchèque 1

le

Le fonds grec possède un fragment bulgare caché

dans un manuscrit de Platon (xui° contient

;

rédaction russe

la

famille serbe

écrit avec des caractères glagolitiques

léoslave.

nombre de vingt-

le

latin

dont

fonds français

très -important et

Ce catalogue a été dressé par M. Ristisch, de Belgrade. Voir

torique, p. 81, avril 1857.

,

le

une

Cabinet his-

LES MANL'SCUITS SLAVES

20

petite collection d'ouvrages nasses, dont (juclqnes-uns sont

de nature à intéresser vivement les lecteurs français.

N"

{Ane.

1.

îi°

-IG.)

Vol. ia-40 de 253 feuillets, xyiii" siècle.

royaumes

Histoire des Scythes, c'est-à-dire des

de Kazan par

d'Astracan

,

Russes.

les

«

néanmoins que

de Crimée

Ce manuscrit, un

copié do dessus

,

lit

,

de leur conquête

et

-on

tartares

sur

original fort ancien.

»

cette histoire a été rédigée

la

garde, a été est certain

Il

en 1692, par

A-ndré Lyzlof. L'auteur dit dans

un endroit que

pris « d'écrire sur la Tartarie,

sur ses habitants

sa position géographique, sa population,

a entre-

s'il

ses rois

,

que

c'est afin

les

très- illustres souverains et tsars delà Moscovie orthodoxe,

suivant Texemple de facilement vaincre et

lement

les

Khans

leurs

même

prédécesseurs,

puissent

détruire entièrement

plus

non -seu-

tartares, mais encore les Turcs maudits,

le sultan

y compris, leur ruine devant arriver de nos jours,

d'après

les

Ecritures saintes

russe. Fiat, pat!

Le manuscrit livres,

il

»

est assez bien écrit,

Il

venir du

chapitre

des



peuple slavo-

mais incomplet

a été imprimé d'abord en

tersbourg, puis en

mœurs

et

n'y a que les trois premiers et le

quatrième.

Le

,

(Part. IIl, ch. vi, p. 194.)

1787, il

Tartares

,

:

sur cinq

commencement du

1776,

à

Saint-Pé-

à Moscou.

est question de

la religion ,

et

des

en temps de guerre aussi bien que

dans la paix, contient des détails fort intéressants.

,

M

LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.



VoL

in-fol.

de 509

21

[Ane. n" G.)

2.

feuillets, denù-oticiale

,

sur papier, du xvi« siècle.

Chronique russe commençant à l'année 1555, règne de Jean

ÏI

nommé que

1541

et finissant à l'année

,

le

dite

Terrible.

— Ce

,

règne de Jean IV, sur-

n'est qu'une partie de la chroni-

nom du

de Voskrésensk, du

couvent auquel

appartenait, quoique rédigée à Novgorod.

On

le

elle

Nes-

sait,

père de l'histoire russe (xf siècle), est l'auteur de la

tor, le

première chronique russe. continuateurs

11

d'imitateurs

,

eu beaucoup de copistes

a

;

sans les abréviateurs^ Chaque

son annaliste; Novgorod

,

de

on en compte près de mille, ville

un peu importante eut

Grande en eut plusieurs,

la

et

figurent parmi les plus estimés.

ils

Le manuscrit dont

il

s'agit est

une

très -belle copie faite

sur une de ces chroniques novgorodiennes qui avait été donnée en

couvent de

nom

la

1795

et

en 1794,

la

de

récit

la

51 chapitres

celle

,

patriarche Nicon au

dont

de Voskrésensk,

a

le

pu-

première partie de cette chro-

nique d'après un exemplaire qui tion contient

le

savoir

L'Académie de Saint-Pétersbourg

lui est resté.

blié, en

1658 par

Résurrection ou

,

lui

appartenait. Cette édi-

et finit à l'année

prétendue croisade de Magnus

,

1547 roi

,

par

le

de Suède

contre l'Église orthodoxe de Novgorod. Or, le manuscrit

de Paris est

mence mie, l'an

»

continuation du fragment publié

l'endroit

à

et

la

il

même où

:

il

com-

s'arrête l'édition de l'Acadé-

va jusqu'au lxx" chapitre, c'est-à-dire jusqu'à

1541.

Kararazin, Hist, de la Russie,

1.

1, p. xxxii. Saiut-Pclersbourç, 1818,

LES ilANUSCftITS SLAVES

22

remplis par une table des

I^os dix premioi's feuillets sont

matières très-détaillée,

et (jue Stroïef a

chapitre xxxviii'' contient, entre autres, le récit cile

de Florence. Rien de plus curieux que

ce grand

fait est

ce qu'il \

comme

présenté par

traditionnelle

En

ce sujet.

le

la

un

voici

parmi

du con-

manière dont

chroniqueur orthodoxe; et

de plus affligeant, c'est qu'elle

a

Le

l'exemplaire dit synodal\

manque dans

parce qu'elle

reproduite en entier,

devenue

est

les écrivains russes qui traitent

anonyme

échantillon. L'auteur

adresse

des reproches à l'empereur Jean Paléologue, qui se montra,

comme on «

Est-ce élever

le

respect

la

réunion des Églises.

voix à

la

dû aux Églises qui vous

la

Latins?

les

attire à

eux? Mais

manière des insensés, mais introduire dans

chant des enlacements

le

pour

sait, très-zélé

Qu'avez -vous, dit- il, trouvé de bon chez

artificiels

de voix, ce n'est pas res-

pecter la maison de Dieu. Jouer de l'orgue, sonner de la

trompette, danser avec les mains, frapper avec les pieds

y

,

mêler d'autres jeux de ce genre, qui réjouissent certaine-

ment

les

démons, voilà en quoi

ils

font consister la beauté de

leur culte. Et l'humilité et la discipline ecclésiastique sont-elles?

N'y voit-on pas

tions en fléchissant

un

pape lui-même

le

genou

seul

du pain azyme, sans ôter

sexe

,

s'ils

la

adora-

barbe

et

les

bagues?

moustaches,

voulaient plaire davantage aux personnes

et les fidèles

vont à

la



célébrer la messe avec

ses gants, et porter des

Leurs docteurs se coupent

comme

,

faire les

,

sainte table

du

accompagnés de

leurs chiens. »

Ce passage dore >

,

fait

un

singulier contraste avec la lettre d'Isi-

métropolitain de Kicf,

Cet exemplaire appartient à

la

un des héros du

concile. Elle

bibliothèque du synode de Moscou

(



1

U

).

23

DE LA niBLlOTriÈQUE IMPÉRIALE TE PARIS.

de

est datée

vants

d'Olen

la ville

de toute

la

la

grâce de Dieu, archevêque deKiefet

Russie, légat a latere du siège apostolique, à tous

de

les tidèles

la

Russie

,

de

la

Pologne , de

l'Allemagne, salut. Réjouissez-vous

la

si

de

et

,

séparées depuis

longues années, viennent de retournera l'unité primi-

tive et de rétablir la paix et la concorde.

tiens

Lithuanie

et tressaillez d'allégresse;

car l'Église d'Orient et l'Église d'Occident

de

termes sui-

les

:

Moi, Isidore, par

«

eonçue dans

et

Latins et Grecs

,

,

Russes, Serbes

Que

tous les chré-

Yalaques

et

,

et tous

ceux qui sont sous l'obédience du patriarche de Constantinoembrassent cette sainte union avec vénération

ple,

au

;

nom

de Jésus-Christ, qui a usé de sa miséricorde également envers tous

Latins.

de

qu'il

Que

même

connaît

,

n'y

ait

désormais aucune scission avec

à l'égard des Grecs

le

puisque l'Église romaine re-

,

aucune défiance, aucun doute, considèrent



sainte

dans



il

messe

comme un Grec

choses. Ainsi,

bien

véritable et en

baptême grec pour saint,

égal à celui des Latins. Qu'il n'y ait

se

et

que

possédant en se trouve-t-il

,

uns

les

reçoive de sa

main

vent faire

même

le

qu'il

et les autres

commun qu'il

,

se confesse

mêmes

les

dans un pays

y adore Notre-Seigneur,

qu'il

tx>ut

donc plus à cet égard

n'y a que des églises latines

sa propre église,

la

les

ceux-ci, de leur côté, n'hésitent point à en agir

latin,

ou

y entende

comme

au prêtre

il

la

ferait

latin et

corps de Jésus-Christ. Les Latins doi-

chose vis-à-vis des Grecs, puisque les

du pain fermenté aussi bien avec du pain azyme et que les uns et

prêtres grecs consacrent avec

que

les prêtres latins

les autres

concile

,

ne font qu'un. Ainsi a statué,

œcuménique de Florence.

»

le (>

juin

1439,

le

21

LES MANUSCRITS SLAVES

recommandons

îVous

cet écrit d'Isidore à l'attention des

catholiques qui auraient quelque saint sacrifice chez les et partant

doute sur

Russes ou chez

validité

la

du

Grecs non-miis,

les

sur celle de leur sacerdoce.

C'est, de toute

morceau, que

la

seconde partie de

sache, qui

je

la

chronique

,

le seul

publié', sans doute à

ait été

cause de l'importance du sujet. Le reste est encore inédit.

Disons cependant que nous sommes à

une édition

la

de posséder

veille

critique de toute la chronique de Voskrésensk.

Elle doit remplir le septième

volume du Recueil complet des

Annales russes, véritable monument élevé par sion archéographique

,

et

dont

Commis-

la

six premiers

les

sont déjà sortis des presses de l'Académie.

Le

volumes

texte de la

chronique de Voskrésensk sera collationné avec trois

ma-

nuscrits dont l'un, avons-nous dit, appartient à la biblio-

thèque du synode de Moscou

Moscou,

l'autre, celui

;

connu sous

est plus

le

Rostof, et le troisième, qui porte

riographe russe, a été mis à

la

des archives de

nom de la Chronique de le nom de l'illustre histo-

disposition de la

Commis-

sion par M""' Karamzin, sa veuve.

Malheureusement

la

mort a ravi à

teur en chef de

la

cette édition

nous ne savons

volume

,

et

est livré

la

science

le

rédac-

Commission, Bérednikof, qui préparait si

,

à l'heure qu'il est, le

au public. Ce qui est certain,

c'est

que

Bérednikof n'ignorait point l'existence du manuscrit

de

donc permis de présumer

tiré

Paris

'.

parti

pour son édition, que nous regrettons de ne pas avoir

Il

est

qu'il

en aura

Voyez VAnciennc bibliothèque de Novikof, 1788, t. Vf, p. 48-70. Il avait rendu compte de l'ouvrage de Stroïcf dans le Journal du ministère de Cinstruclion ijubliqw, mai 18 i4. *

-

DE

LA.

2S

BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

entre les mains. Nous y aurions appris

valeur relative de

la

recommande par

l'exemplaire parisien, qui se

la

beauté et

im-

correction de son écriture*, par des variantes assez

la

portantes, enfin par les circonstances qui l'ont capitale de la France.

Après avoir été

la

amené dans

la

propriété du prince

George Fédorovitcli Stcherbatof, homonyme de l'historien, a été

il

donné au baron de Sparvenfeld

apprend une note

de

écrite

que nous

c'est ce

;

main du prince au bas des

la

premières pages. Sparvenfeld était à

la fois

bibliophile et

ami des

lettres.

possédait plusieurs langues, entre autres le russe

11

savait

comme un homme du

ticulièrement

^

plus

;

pays et

qu'il

,

cultivait

qu'il

par-

d'un des manuscrits de Paris a

autrefois partie de sa collection

,

comme on

le

fait

verra par

la

suite.

A

partir

du

feuillet

500

jusqu'au 309"

,

on

pages ces mots, écrits en cursive du xvif Annaliste de Novgorod

dit

lit

au bas des

siècle

:

Livre

de Pierre Trou.... Le reste

y

manque. 1

II

ne

lui

s'arrête à ces 3

rum

manque, pour mots

en

être complet, qu'une partie

même

temps vinrent

du dernier chapitre, qui

enfants des voiéiodes... « Juvenis prœclarissimus, et suae gentis spes maxima, pluriinarum linjna:

les

eamquc linguam didicit Leibnitz (Voyez Dobrowski, Inst. ling. slav., \\. lx. ) s'exprimait ainsi sur son compte « Nec prœtermittcndus est D. de Sparvenfeld, insigne Sueci<£ ornamentum, qui magnis in septentrionem et meridiem ilineribus, regiopartim jussu susceptis, opima doctrinae spolia, partim ex Russia Africaque retulit, et dum veteris Gothorum gloriai monumenta vesligat niulta alla in publicum profutura collegit, et nonnulla etiam in praesentis instituti usum ad me misit, plura quoque tum de suo tum de aliène daturus, etc. [Epist., peritissimus, qui eo ipso tempore agebat Mosquac,

Rutheno



pariter, etc. »

:

,

,

t.

III, p.

173, éd. Lipsiffi, 1738.)

26

jrANUscRiTs slaves

t^t:s

N" Vol.

in-fol.

Ce volume

de 355 feuillets, sur papier, du xviie

la

Le premier

reliure.

un

est

des événements militaires qui

récit

7087 (c'est-à-dire de 1545

eurent lieu de

7051

1579)

règne de Jean IV

,

sous

le

noms

enregistrés les

à

rangs

(les

la

Russie

allemande Rougodiv

Ivan- gorod

(ville

,

une

,

Terrible

où sont

et

,

de cette espèce s'ap-

les livres

»

(razriadnaia kniga). Celui qui

nous occupe commence ainsi

duc de toute

le

,

à

rangs respectifs des chefs des régi-

et les

ments. C'est pour cela que pellent « Livres

siècle.

deux ouvrages qui n'ont de commun

contient

entre eux que

3.

:

Ivan Vasiliéviteh, grand-

bâtir en face de la frontière

fît

ville qu'il

appela de son 7iom,

La même année (1545)

de Jean).

les

Tartares firent irruption dans VUkraine; mais avec l'aide

de Dieu

ils

en furent chassés

,

et

poursuivis par Koltovski,

Sidorof, etc. L'écriture de cette première partie est soute-

nue

,

témoin

fin

la

inachevé:

lettres capitales le

,

contient

le récit

comme

a eu soin d'en avertir dans

partie

très

du volume

baron

une note placée

-renommé le

,

forte

95

de

feuillets

fabuleux des gestes d'Alexandre

porte l'original

des voyages et de

Alexandre

le

que

texte.

dernière page.

La deuxième

et

aux

est resté

manque. Le docte propriétaire du manuscrit,

an bas de

,

travail

proposait de tracer après avoir écrit

de Sparvenfeld

ou

le

les places vides destinées

le copiste se

La

mais

nette, soignée,

la

et

,

a la

narration de

la

grande gloire du grand très- vaillant

tsar

Grand; de sa bravoure, de

le

Grand,

naissance, et

gloi'icux

de Macédoine, ses

marches de

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. l'Orient à l'Occident

avec délices.

»

,

etc..

Que

celui qui le désire, l'écoute

Cette légende est fort répandue parmi les

peuples slaves. Et

comment en

autrement? Phi-

serait -il

monarque de granl signorie

lippe, ce

27

suivant l'expression

,

des romanciers normands, ne tenait-il pas en

baillie le

des Esclavons ou des Illyriens, pour ne rien dire de et

de

Macédoine? Et son

la

comme

l'appelle avec

pouvait-il rester inconnu à

comme

le

berceau de

tils,

raison

devenu

même

la

langue ancienne,

la

chants populaires, donne à ses propres

l'esprit

slave? Aussi

le

temps un

romane,

Macédoine

et qui,

rois le titre

cédonien*, surtout quand on pense que veilleux a été de tout

la

le

Grèce

V univers,

s/re de

tradilion

une race qui regarde

la

pays

dans ses de Ma-

goût du mer-

caractéristique

trait

de

héros macédonien occupe-t-il une

place distinguée parmi les types de la force créés par l'imagi-

nation slave. Sa légende se retrouve chez tous les peuples de cette race. Joseph

Dobrowski parle d'une rédaction bohème.

(Histoire de langue bohème,

Pologne

,

plus d'une

commune, portent

la

p.

Serbie ont les leurs

^ Ces rédactions

,

167, ;

les

2''

éd., 1818.) La

Russes en possèdent

tout en découlant d'une source

offrent des variantes assez considérables, et elles

un cachet

spécial qui

donne aux personnages une

physionomie qu'on pourrait appeller gréco-slave. Nous n'en 1 Ainsi, dans un chant serbe où il y est question du kral Touratch Sméclérévatch, nous lisons les passages suivants Et le seigneur kral quitta la belle :



(SméMacédoine, le lieu célèbre de Smédéréro, où. est son éclatant palais. Et ailleurs: Salut ô kral de la Macédoine, dérévo est notre Semendria.) couronne d'or de la terre, étoile brillante de la Macédoine! (Voyez Exemples de la langue serbo-slave publiés par Vouk Karailjitch, p. 6. Vienae, 1836.) Le célèbre auteur remarque qu'on comprenait sous ce nom tous les pays de la



,

,

domination serbe. 2 Le musée Roumiantsof, par exemple, en a trois que M. Vostokof analyse dans sa Description [ï\°^ 175, 431 et A3U). Slroiel' en comiite autant dans le

musée du Comte

Tolstoï (n°» 34, 110 et 104).

LES MANUSCRITS SLAVES

28

voulons pour preuve que ce

manuscrit qui nous occupe en

le

moment. Dès

sance d'Alexandre est racontée de

chez

le

même

la

Pseudo-Callisthène ou son traducteur

garderai bien de répéter

narrateur slave a présenté les

magie

la

pense pas de

latin. Je

Chez

faits.

la

devant

me

manière dont le

lui aussi,

Nectanébo

source de sa puissance, ce qui ne

,

fuir

manière que

certains détails, et je ne dirai

ici

que ce qu'il faut pour donner une idée de

exerce

La nais-

début, on voit l'influence byzantine.

le

les rois ligués contre lui.

le

Le

disvoilà

donc qui quitte l'Egypte en disant pour adieu ces paroles prophétiques: Il

est

Je pars vieillard, je reviendrai jeune

«

en Macédoine

;

le

de la reine, désolée de sa

stérilité, et

d'être répudiée par Philippe. plicité

de

la

monde un Dieu

monar(jue de l'univers. Ce l'ère

chrétienne 56:2,

Nous avons vu Nectanébo

la

>

il

l'an

mars

prophétie

il

;

et

,

fut

le 1*2

plus encore de

la

menace

Le roi magicien abuse de la sim-

trop crédule Olympias

va mettre au

homme.

bruit de sa science parvient à l'oreille

à

lui fait accroire qu'elle

devient père du futur

de

la création

5155, de

9 heures ^

en voici l'accomplissement.

,

mort depuis longtemps, précipité du haut

est

d'une montagne par Alexandre lui-même. Celui-ci arrive

en Egypte; une siège.

ville

La chaleur

un grand

lac;

il

se

trouve sur son

était excessive

tombe malade.

,

A

passage,

il

l'as-

Alexandre se baigne dans cette nouvelle, les assiégés

écrivent à son médecin, et l'engagent à mettre

fm aux

jours

1 Le manuscrit du musée Roumiantsof (no 456), cité par M. Vostokof, donne une date difTérenlc de relle-ci, mais non moins précise. Alexandre y naît au mois de janvier avec la nouvelle lune, à l'heure du lever du soleil. Au reste, l'ère adoptée par notre manuscrit n'est point celle que suivent généralement les auteurs

russes ou çrecs,

,

DE LA (lu

malade par

Une seconde y

le

29

niBLIOTIlÈQL'E I.Ml'ÉRI.VLE HE PARIS.

poison. Philippe ne se laisse pas corrompre.

au

lettre est adressée

roi

lui-même,

et

Philippe

est accusé de vouloir attenter à la vie de son maître. Elle

est lue devant le conseil réuni et en présence de l'accusé

qui est

une coupe à



main. Philippe montre au

la

lettre qu'il a reçue, et à l'instant tous les

sipés.

Alexandre vide

coupe

la

et

roi la

soupçons sont dis-

recouvre

la santé.

Le

siège

recommence. Alors une députation arrive auprès du conquérant

:

il

est prié

de ne pas comhattre ses propres sujets

prêts à se soumettre à leur souverain légitime, au

Nectanébo, au descendant de Sésostris. déclaré, la

lui

dit

couronne de

-on, que

celui sur la tête

main de Nectanébo,

la

successeur légitime et son

fils.

dre vint au centre de

ville

de Nectanébo, ci

la

»

En

tanébo, parti vieillard, revint jeune

On toire.

le Il

voit

n'y

,

c'est

a que

exemple, transformer

celui-là est son lorsque Alexan-

effet,

couronne placée dans

la

s'en détacha et tomba sur sa tête.

«

le

la

statue

main de celui-

la

C'est ainsi que Nec-

homme.

une traduction bien

»

libre

copistes slaves qui aient

les

de

de qui tombera

s'approcha de

et

fils

Les oracles ont

«

fleuve Cyclnus en

un

de l'his-

pu

,

par

lac, et le trans-

porter en Egypte.

Le voyage d'Alexandre

à

Rome

de Charlemagne à Jérusalem culier.

,

,

porte

digne pendant de celui

un cachet

Cet épisode, à peine effleuré par

dentales, prend

sous

la

plume

tout parti-

les légendes occi-

slave des proportions épi-

ques. C'est tout un récit, mais un récit dans

le

genre de ces

fantastiques contes orientaux dont les traditions slaves sont pleines.

extenso.

Je

demande

la

permission de

le

reproduire in

LES MANUSCRITS SLAVES

30 a

D'Athènes, Alexandre voulut

Romains alarmés sont

velle, les

Vite

à Aiire

:

s'ils

Dans

force.

,

ou

l)iGn s'il faut

ils

,

:

«

Hommes

Alexandre; car

c'est

s'opposer à

de

la

mon

Le

un souverain,

et

la

propre fds, que

mants

;

,

portant

la

eu d'Olymd'Egypte.

roi

un seigneur

et

gloire qu'il mérite.

»

voix de l'oracle, et ce fut une la

réception qu'ils

des couronnes ornées d'or et de dia-

ensuite cent mille

hommes, en

habits rouges brodés

puis quarante mille autres, ayant tous des branches de

;

laurier à la

main

nombre de deux

;

nonpiirae ,

),

on

mille, portant de

lui

Rome

enfin des grands pontifes de

Lorsque Alexandre

«

remit

grands cierges.

n'était plus éloigné

les

habits

au

,

du grand

que d'un stade

roi

hébreu Salo-

déposés à Jérusalem par Nabuchodonosor, lors de

prise de

cette ville

;

saints, ainsi

la

en outre, douze cents plaques d'or ornées

de pierres précieuses, dont Salomon avait enrichi

roi,

et ils

,

Alexandre.

guerriers

nion

la

Ainsi, on envoya à sa rencontre d'abord quatre mille



(

j'ai

Nectanébo,

chose merveilleuse à voir et inouïe que

d'or

par

grande Rome, ne craignez point

rendez -lui

Les Romains obéirent à

firent à

lui

dieu leur apparaît en songe,

Ainsi recevez-le avec les honneurs dus à

« à

qu'ils ont

souvenant des pieux usages

« pias, grâce à l'intervention de «

d'une grande douleur.

s'adressent à leur dieu Apollon

supplient de les éclairer.

et leur dit

cette nou-

pour délibérer sur ce

cette incertitude, se

de leurs ancêtres

<

conseil

saisis

Rome. A

doivent recevoir Alexandre avec honneur et lui

des présents

offrir

le

un

réunissent

ils

aller à

le saint

que deux couronnes , l'une venant de ce

des

même

avec douze pierres précieuses correspondant aux douze

tribus d'Isrn.ël, et dont chacune avait

une vertu particulière

;

DE LA niBLIOTUÈQUE LATTÉRIALE DE PARIS.

de

Taiitre,

reine Sibylle, aussi avec des pierres précieuses

la

On

douées de vertus magiques.

couverts de peaux de crocodiles

diamants

On

d'émeraudcs.

et

31

amena des

lui

coursiers

aux harnais étincelants de

,

armes du

aussi les

lui offrit

roi

Âgaméouscli(Agamemnon), vainqueur de Troie,

du

roi

dion

,

Alexandre Paris, et

fils

de Priam

la

;

du prince Achatamonik

celle

Pan-

toutes

deux

(?)

ornées de diamants, et dix autres; de plus, roi

et celles

lance du roi ,

bouclier

le

du

de Kheimar (?), couvert de peau d'aspic. «

Une

réception

grandement

réjouit

pareille

le

cœur

d'Alexandre. Aussi

il

ordonna à ses troupes de revêtir leurs

plus beaux habits

il

fit

ment harnachés

;

venir ses meilleurs chevaux, riche-

conduits à

et

veilleux coursier, Bucéphale

;

la

main

il

;

monta son mer-

mit sur sa tête

il

la

couronne

de Cléopàtre, reine d'Egypte, ornée de douze pierres précieuses, et c'est ainsi qu'au son des trompettes et des ins-

truments, ville

il

se mit en

la

grande

et

fameuse

de Rome.

< Lorsqu'il

et

marche vers

en approchait déjà

des rois romains vinrent

leurs chevaux, en criant

:

le

Vive

,

des guerriers, des princes

saluer le

,

sans descendre

de

Alexandre,

fils

grand

roi

de Philippe,

seigiieur de l'univers entier! et cela dit,

s'éloignèrent.

Ceux

chevaux a

qui vinrent apiès descendirent de leurs

et rendirent gloire

au grand conquérant.

Les prêtres romains se présentèrent

avaient des cierges

Alexandre, ville, ils le

ils lui

ils

et

à leur tour;

ils

des encensoirs, et après avoir encensé

rendirent aussi gloire.

Quand

il

entra en

conduisirent au temple du dieu Apollon, pour faire

les adorations accoutumées; et, les adorations faites,

offrirent les présents qui conviennent

aux

rois

,

ils lui

à savoir

de

LES MANUSCRITS SLAVES

32

l'encens et de

l'or,

d{!

écrit

dans lequel on

« et

il





est le

une, et

« brisera

un

paraîtra

grand

bélier à

au cœur de

«

chant des Perses. Et quand

venu; car <

En

même corne,

il

émoussera

il

viendra à

en

Rome,

et

les

tran-

le

y recevra

Rome,

et

l'a

il

prise sans coup férir. »

entendant cette prédiction, Alexandre versa des

larmes de

joie, ainsi

que

les

personnes de sa suite, et

il

désira

connaître l'interprétation. Alors un philosophe romain

en

lui dit

ces paroles

« l'interprétation «

cette

il

en

son temps sera venu; or, ce temps est déjà

est à

il

s'en retournera

,

grands rois de l'Orient et tous

peuples médiques (Mc^nenucTie), et

« la gloire, alors

déposé

deux cornes, auquel

«

«

une corne, qui

et qui, après avoir

,

bélier à

qu'il frappera

fera trembler tous les

remirent un

ils lui

:

orgueilleux de l'Occident

« tous les rois

Orient,

il

royaume du léopard

« brisera le

«

ce qui suit

lisait

L'an cinq mille

«

myrrhe. Ensuite

la

que

grand

«

:

je vais

roi

,

en donner,

delà bouche d'un prophète hébreu

les

Orientaux;

macédonien, dont tu es

« et

invincible

à

comme

,

que

peuples

le

ton

j'ai recueillie

deux cornes,

voici

souverain entrée à

:

c'est le

:

c'est le

médiques, ce sont

mie corne, entin,

c «

le bélier

et

écoutez

,

nommé Daniel. La

« le léopard, c'est l'Occident; le bélier à

«royaume de Perse;

Alexandre

les

royaume

car tu es vaillant

Rome

le

rend

ma-

« nifeste. «

«

Que

« tout «

la

volonté de Dieu se fasse, répondit

pénétré de joie

dépend de

puissants

Et

les

la joie

;

:

la

l'homme ne peut Providence

c'est elle

Romains

et les

;

rien par

c'est elle qui

encore qui donne

la

force

Alexandre,

lui-même,

et

renverse les

aux

faibles. »

Macédoniens se livrèrent ensemble à

pendant longtemps.

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. «

Les réjouissances duraient encore

,

lorsque les pays de

l'Occident vinrent offrir à Alexandre leurs

soumission. Alexandre les agréa, et envoyei' des troupes et des tributs

avoir laissé à

nom

son

Rome

et

hommages

el leur

leur ordonna de lui

deux

fois l'an

;

après

et

son bien-aimé Laméouch gouverner en

l'Occident tout entier

lui-même

,

il

33

pour ses troupes

,

reçu quantité d'or pour

,

et

il

continua sa marche victo-

rieuse jusqu'aux extrémités de l'Occident, jusqu'aux bords

du grand Océan, dont personne ne merveilles, et de tentrion,

là,

saurait raconter toutes les

à travers les régions inconnues

du Sep-

revint en Orient. »

il

Ce morceau une idée de

n'a pas besoin de commentaire

l'intérêt qu'il y aurait à établir

:

il

nous donne

une comparaison

entre les légendes occidentales et les légendes slaves. Pour cela,

il

faudrait

dernières

Quant

slave.

longtemps; sont

la

commencer par

éparses sur

,

à la les

le

réunir en un seul faisceau ces

vaste

terrain qu'occupe la

France, cette tâche est accomplie

MM.

travaux de

Michelant

et

race il

Talbot

y a en

preuve. Espérons qu'un travail analogue pour les

Slaves ne se fera pas attendre. Déjà nous pouvons saluer

d'heureux commencements. ner un aperçu de toutes

Un jeune

les

slaviste vient de

don-

légendes sur Alexandre, dans

un important travail qui sera bien accueilli des archéologues. Nous voulons parler de VEsquisse historique

et lit-

téraire des anciens récits et contes russes, dont l'auteur,

M. Pypin,

est déjà

connu de nos

Nous ne pensons pas que

1

Voyez

les

bourg, 1856,

le

lecteurs'.

manuscrit qui nous occupe

Bulletins de la deuxième section de rAcadémic de Saint-PétersIII, p. 177. A l'heure où nous écrivons, Touvrage est probahlc-

t.

raent imprimé.

ni.

3

LES MAiNUdClUTS tSLAVES

34

en ce moment puisse rien ajouter les collections russes

toutes les autres.

à

la

Ce

ce

que possèdent

plus nombreuses et plus riches que

,

n'est qu'une copie assez récente, faite

hâte avec peu de soin et par plusieurs mains moins élé-

De

gantes les unes que les autres. car

à

le récit

et se

ne va que jusqu'à

termine par

prince

:

et il

les

le roi

Porus,

mots suivants qui se rapportent à ce

adora Philon.

Ce manuscrit

avait été d'abord la propriété d'un

Euthyme Timoféef Meissner

puis

,

C'est

du baron de Sparvenfeld.

même

plus, elle est incomplète;

guerre contre

la

il

nommé

passa dans les mains docte bibliophile lui-

le

qui nous apprend ces détails.

No^ (xvii*

-

[Anc.n°iA.) xviii» siècle.)

Vies et actes poliliques des grands-ducs de Russie;

compilation faite d'après

commence

Chroniqueur russe. Le

le

à Rurik, et finit à

sous Jean IV,

le

et

o.

{Ane. n° 462.)

méthode russe

et

dans la bibliothèque du roi

,

1724. Tel

,

manuscrit;, écrit moitié en français, moitié

Dobrowski pensait que

ru »

c'était

russe

et

polonaise

est le titre

de ce

en russe. L'abbé

une grammaire slave

,

et

que

auteurs du Nouveau traité de diplomatique avaient

de russe

toi't

de

la qualifier

liane

un

russicam dixere,

slav., p. Lxii.)

par Jean

française,

Sohier, interprète en langue esclavonne

les savants

récit

prise de Polotsk, en lo65,

Terrible.



Grammaire

la



al

'.

L'erreur du patriarche de

slaionkam

esse

non dubito. (lasUt.

ling.

,

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE UE PARIS. la

philologie slave ne peut venir

que de ce

casion d'examiner par lui-même

le

qu'il n'a

35 pas eu l'oc-

manuscrit en question.

aurait vu que Sohier avait intitulé son ouvrage

Il

Grammaire

:

russc^ et que les Pères bénétliclins avaient eu parfaitement

raison de la donner pour

telle.

pour s'en convaincre de parcourir

Il sulïirait

la

préface de

l'auteur, écrite en

russe et en français, et adressée à Bi-

gnon (Jean -Paul),

alors président de l'Académie. Sohier y

distingue de la

manière

la

langue écrite,

:

langue des chancelleries, qu'il appelle

la

russe ou russienne

plus formelle ces trois choses

la

langue parlée ou

la

,

la dialecte

et

,

Ves-

clavon. « C'est

tendu

donc

,

dit-il,

du

style

de chancellerie que

comme

dans une méthode,

étant

le

nue-t-il, est

sa force de

un

la

style élégant et

dialecte (parlée), mais qui la

le

tire rien

emprunte

langue esclavonne

;

de

toute sa

en sorte (ju'on

secours de

la

langue

j>

C'est pour cela que Sohier a donné,

la

correspondance

la

énergique qui ne

ne peut rien écrire en russien sans

même

et

des livres. Ce style de chancellerie, conti-

beauté et son énergie de

esclavonne.

en-

seul, le plus utile et le

plus nécessaire à savoir pour l'écriture, et l'intelligence

j'ai

donner des règles dans une grammaire

traiter ici, et

comme

le dit

il

lui-

au commencement de sa grammaire, une teinture de

grammaire esclavonne, teinture bien légère,

mais suffisante pour

faire connaître, suivant

il

est vrai

son expression,

les rapports et les différences qui existent entre la dialecte et la

langue mère,

sonnes ou voyelles et des tours

«

dans

et

la

permutation de quelques con-

des terminaisons.

A

l'égard

du génie

de cette lawjue iiûre dont on doit se servir à

LES MANUSCRITS SLAVES

36 propos dans la

langue russe

la

deuxième partie de

livres ecclésiastiques le

c'est ce

de Russie

et

contenu du volume se rapporte à

que l'ouvrage a été

nombreuses

et

fait

dans

quelques exemples

langue russe.

la

les

,

tout

On

voit

par un étranger. Des inexactitudes

un système de déclinaisons très-compliqué

y en a vingt)

le

L'auteur a eu

la

(il

qu'on apprendra dans

j>

table des abréviations usitées

une

Ainsi, à part

,

ce livre.

prouvent assez. patience de donner en regard une tra-

duction latine de tous les textes russes qu'il

cite^,

en y ajou-

tant la prononciation figurée en français.

Avant de passer outre, disons quelques mots d'un manusappartenant au fonds latin

crit

sa véritable place.

ici

feuillets

C'est

in-4", en slave

et

[rf

un

5876),

et

qui trouve

cahier de soixante -douze

en latin, et ayant pour

titre

Gramniatica sclavonica scripla per Joannem Usevicium

: ^

sclavonum, celeberrimœ academiœ Parisiensis studiosum theologum. Parisiis, anno a Nativitate

Dobrowski et

il

dans

le

Dei 1645.

mentionne dans ses Institutions (p. LXii),

prétend que

emprunté

tin

le

Filii

c'est à ce

la table

manuscrit que Banduri aurait

rédigée par Oujévilsch

commentaire que ce savant

qui se

a publié sur

Porphyrogénète. [De Adminislratione hnperii,

On

se tromperait fort

si

titut,

lxh) ont

déjà

remarqué

slavon et de polonais.

A

la fin

qu'ii

du volume, Tauteur

se

nomme

Constant.

II.)

Dobrowski (Ins-



un mélange de

cités

par l'auteur en

y a

Les exemples

trouve

grammaire d'Ou-

l'on prenait la

jévitsch pour slavonne. Kopitar et après lui

'

,

Ugévicius, ce qui est plus correct.

,

37

LE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. sont

la

preuve;

et le

nièine de

titre

l'ouvi'age n'est

pas

exempt de polonisme'.

La

conclusion de

syntaxe est conçue ainsi

la

dicta de synlaxi sufficient, idque ad

B. V.

et

Amen. — vante

]\lariœ

majorem Dei gloriam

omnium

nec non sanctorum

,

Le volume

est

Et hœc

:

lionorem.

couronné par l'épigramme sui-

:

EPIGRAMMA AD LIBRUM Qui nunquara Ordine

patriis tali conspectus in oris

calamo cum partus in auras,

Lutetiae prodis

Patroniqiie

Ubere

verba liber,

clausisti sclavica

quem

sinum

gralificantis adis,

Pallas sacro lactavit

Pieridumque chori censuil

Non auctore magis, quam Fautor erat

:

tu leetare patrono

hune

speres

abunde,

esse decus, ;

fore praesidium.

JoANNEs Ugevicius, Sclavonus

Sacrœ

Quel

est ce

rides, ce

diant

la

nourrisson de Pallas

Mécène qui

recevait

théologie à Paris?

nous savons,

,

cet

theolog. studiosus.

ornement des Pié-

l'hommage d'un russe, étu-

Nous ne saurions

le dire

;

ce que

époque-là bien des Russes du

c'est qu'à cette

midi, surtout de Kief, venaient faire leurs études à

la

Sor-

bonne, aussi bien qu'à Rome.

Sur

le

dernier feuillet

dans l'ordinaire de

ment du grand

,



lit

deux hymnes prises

messe. La première se chante au

Introït

Vierge immaculée 1

la

(47P) on

;

la

titre

seconde est en l'honneur de

que

la

la

Sorbonne soutenait avec

scripta per Joannem est un polonisme, qui est bien plus seniianncana dans le titre slave que voici rpaMaiwKa c.ioBCiicuaH loannaynieBina, c.iOBHHnua, c.iaBiioi'i aKa,iCMiii IlapiiiKCKoii Bi Teo.loriH.CTi--

Grammatica

sible encore npe;hT)

mo-

:

4enTa, bx napua;y, poKV ort napojKeiua Cuiia Do;i;oro ic

,

i3.

LES MANTSCRfTS SLAVES

38 le zèle

que tout

connaît, et que l'Église grecque pro-

ses livres liturgiques, sans s'en douter peut-être*.

clame dans

Les

monde

le

voici telles

que

donne

les

le

Videmus lucem sinceram, ctum

;

manuscrit

cl

:

suscepimus Spiriium Smi-

Tn-

invenimus hicem sinceram, individuœ sanctœ

nitati capita fîeclimus

b'ujmun

est,

semper beatam

EXiSTENTEM

:

quomam et

rêvera

(sic)

immaculatam

rabiliorem Cherubim corruptione

hœc enim nos salvabil.

et

'

laudare

matrem Dei

et

Deipavaiu rs°

Deipara,

nostri,

gloriosiorem rêvera Seraphim

Beum Verhum parienlem(i. (sic)

te,

6.

te

quœ

e.

hono,

sine

peperit),

laudamus^.

[Ane. n° 2290.)

Vol. in-40 de 302 feuillets à deux colonnes, cursive du xvne siècle.

Dictionarinm latino slavicum

operi

verboriim intégra série conformatum

,

Calepini servata

studio atque opéra

Reverendorum in Christo patrum Epiphanii Sîavicîuckii

et

Arsenii Koreckii Satanoviensis, ordinis S. Basilii. Moscho-

\\x, anno reparatœ salutis 16... La date n'est pas achevée, ce doit être

I60O. (Voyez Mém, savants,

— Le manuscrit

est partagé en

dont on vient de

lire le titre,

slave;

la

deuxième,

deux

;

la

t.

III, p.

235.)

première moitié

contient le vocabulaire latin-

le slave-latin

*.

1 Voyez à ce sujet les intéressantes Lettres à une dame russe sur le dogme de l'immaculée Conception, par le PjSagarin, de la compagnie de Jésus. Paris

et

Tournai, 1857. 2

L'original porte

donne une slave.

:



(xXyjOcoç fflKO BO ncrnflny).

Cette manière de traduire

idée de la servilité avec laquelle les textes grecs ont été rendus en

Souvent on ne comprend

la traduction qu'après avoir

eu recours à

l'ori-

ginal. *

*

Tr|V ovTwç ÔcOTo'xov

(7£

Elle porte le titre suivant

[jLîYaAuvouEv :

f

cnnvTO Boropojnqy

Tfl

Be.TH'jaeMi

.Iokciikoiii C.ioBeiio-.laTiincKlii, Tpv.io.iiorilpvii

\

uno-

Kom. ApccHia n Euu*ania, Bi DorocnacaejioMT. rpaAt MocuBt cocTaB.ienuLiii (de cent

quarante-cinq pages).

^

DE LA TJIIîLTOTnKQUK IMPÉRIALE DE

Le nom d'Kpiplianc dans

annales de

les

Slavc'niçki

un des plus connus

est

littérature russe.

la

nombre d'ouvrages dont

et

doit

Il le

Au

est l'auteur.

il

temporains, ce fut un philosophe

un

tJiéoîogien distin-

du slavon

et

,

enfin rempli de sagesse et de science. Chargé

avec Arsène Satanovski, par ser les livres liturgiques prit

au grand

dire de ses con-

gué, sans égal dans la connaissance du grec

un homme

3\)

l'ARÏS.

de refaire, d'après

patriarche Nicon, de révi-

le

et surtout la Bible slave

,

Septante,

les

la

,

entre-

il

traduction alors

en usage ^

On à

un Dictionnaire philologique

a de lui, en manuscrit,

l'instar

un lexique

du Thésaurus Ecclesiasticus de Suicer; de

plus,

seul qui eût cours en

Rus-

gréco-latino-slave,

le

sie avant la publication

du dictionnaire

pof, imprimé en 1704,

à

Moscou.

Le manuscrit de Paris

n'a pas

la

trilingue de Policar-

partie grecque.

— On

distingue sur la couverture en cuir, déjà bien usée,

images des apôtres saint Pierre

évangéliques répétés plus d'une crucifix

omnis.

:

»

«

Tu



«

es

Petrus

et

Paul

et saint



Ecce agnus Dei qui,,.

»

«

Data



«

les

des textes

disposés autour

fois et

super... »

et

,

est

du

mihi

Apparuit

benignitas... » N" 7. {Ane. n» 2290.)

En

lisant la préface

de ce manuscrit

au quatrième

tières placée

feuillet,

et la table des

ma-

on s'attend à voir des

dialogues écrits dans les huit langues énumérées par l'auteur

1

;

savoir

Voyez

le

:

le

flamand

,

le français,

l'allemand, l'anglais,

Dictionnaire des écrivains ecclésiastiques,

tershourg, 18-27

;

et les

Mém.

savants, à l'endroil cité.

1. 1,

p. 175.

Saint-Pé-

40

LES MANUSCRITS SLAVES

le latin, l'espagnol, le

portugais, et

velche (ou italien).

le

Il

n'en est cependant rien; car, au lieu de ces langues, lecteur

ne trouve que

le

russe et

le

petit-russien mis en re-

le

gard. Le manuscrit n'est donc qu'un fragment incomplet

d'un ouvrage plus considérable.

Il

est

d'une date assez

récente et de peu de valeur.



8.

sur papier, du xvi» siècle.

Vol. in-S" de 226 feuillets,

Ce numéro ouvre serbe. C'est

connus par

un le

en slave pour

la

série des manuscrits de la rédaction

recueil de divers opuscules ascétiques

grand ouvrage première

la

intitulé Dobrotohibié, et publié

fois

en 1795, à Moscou.

de ce genre ne sont pas rares.

dérables.

(p. l,lol

Pierre,

opus-

les différents

citerai

que

les plus consi-

à l'ordre et à l'importance

l'église

de

Damas

la ville

dont

vui'' siècle).

et l'étude, a été

couronnée par une sorte de martyre.

Sa

vie,

partagée entre

la

langue coupée pour avoir combattu

et

il

en Arabie, où

il

la secte

termina ses jours

nuscrit présente des divergences assez

il

sous Constantin

Copronyme (au

fut exilé

est

,

).

surnommé Damascene, du nom de

évêque, gouverna

était

ne

y a

Y humble moine Pierre Damascene avec son

l'entretien de

âme

— Parmi

je

,

Le premier, quant

On

Les recueils manuscrits

joint des extraits des saints Pères.

cules que contient celui-ci

déjà

la

prière Il

eut

de Mahomet, '.

Notre

ma-

nombreuses avec

la

Vulgate. 1

dans

Voilà ce que dit de la

lui

TÉglise russe ; je tiens h en prendre acte, sans entrer

question de ridonlitc de ce saint avec Pierre Capitolicn, question d'ail-

leurs discutée dans les Acta p. 494 et suiv.)

sanctorum des PP. BoUandistes. (Octobre,

t.

II,

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE PE TARIS.

Le

marqué soixante-dix-bcpl, ne

feuillet volant,

partie

du manuscrit.

être le 5*2°

mier

traite

11

point

fait

contient la fin d'un chapitre qui doit

puis les deux cliapitres suivanls

,

Ai

de l'aumône, l'autre de

la

,

dont

le

véritable amitié

commencement du trente-cinquième, sur

;

preet le

les conversations et

le silence.

Au «

feuillet

cent trente-sept

,

nous

lisons le trait suivant

L'higoumène Martin, après avoir conféré

la

tonsure à Jean

Climaque, alors âgé seulement de vingt ans, Jean

le

Sabaïte.

Ce

ciple et lui baisa la

vieillard lava les pieds

Un

main.

des témoins,

le

higoumene du Sinaï que je viens de laver ques années après Sinaï...»

,

nommé

Etienne,

C'est

Entretien salutaire

:

comme on

Hésychius

vivait,

Jeune

mourut vers

et

à un

Quel-

les pieds.

Ce trait prophétique précède immédiatement

Hésychius avec Théodule, sur

,

:

Jean Climaque devint bigoumène du

d'Hésychius intitulé

cule

présenta à

du nouveau dis-

étant scandalisé, Jean le Sabaïte lui dit

s'en

:

l'an

la

sait,

continence

et

l'opus-

du prêtre vertus.

les

du temps de Théodose

435.

Photius parle

le

de son

ouvrage avec éloge. Mais qu'est-ce que Théodule? Est-ce un

personnage réel ou simplement, suivant l'étymologie de ce

nom

,

({uelque serviteur de

Dieu ?

L'opuscule d'Hésychius contient, en deux cent trois paragraphes, des sentences pleines d'images

On nous permettra «

Comme

ment, ni il

la

main,

et

d'un sens profond.

d'en citer quelques-unes, prises au hasard

mer Rouge

les habitants

est impossible

et

de

:

ne peut être transportée au firmala

terre se passer d'air, de

même

de retrancher les convoitises du cdMir hu-

d'en chasser les ennemis invisibles, sans l'invo-

cation fréquente de Jésus-Christ (n° 25). »

i5

LES MANI'SCUIT!^ SLAVES

Et ailleurs

:

«

Qui ne

pas concentrer

sait

Jésus, foyer de toute lumière, etc., celui-là

vertu en

la

marche dans

les

ténèbres.

nourrir dans son sein

« Flatter la chair, c'est

un serpent

(n^Sô). «

La

pluie,

en arrosant

la terre, l'amollit

Jésus, invoqué souvent, amollit ce

Quiconque regarde

le

le soleil

lumière; et quiconque regarde

,

;

ainsi le

nom

de

cœur du pécheur (n° 57). en recevra des

le ciel

de

flots

de son cœur,

sera

aussi illuminé.

Vouloir repousser les suggestions de l'esprit tentateur

«

sans

secours de Jésus-Christ, c'est vouloir traverser

le

mers sans vaisseau

Un


(n°

vaisseau pourrait -il marcher sans eau?

peut- il

veiller

les

426).

Un

esprit

longtemps sur lui-même sans exercer

la

mortification et sans recourir continuellement à Jésus-Christ

(n" 152)? »

On

le voit, c'est à

mateur de notre

Notrc-Seigneur, l'auteur

et le

consom-

que revient sans cesse

sanctification,

le

pieux

prêtre de Jérusalem, et c'est dans des ouvrages de ce genre,

d'un extérieur peu élégant,

que

les

âmes

il

est vrai, et difficiles à

manier,

pieuses, en Russie, vont chercher leur nourri-

ture spirituelle.

Le

reste

Pères, et le

le

Sinaïte.

est

composé de

volume

se termine par

au

de

saint

Athanase

salut de nos

:

La

vie de saint

de quelques autres Pores, trans-

par Paphmice, moine

homélie lons

et

des saints

un fragment de Grégoire

Remarquons -y entre autres

Onuphrius, anachorète, crite

courtes homélies

et :

ermite

(f.

194-209). Une

Mes bien- aimés, travail-

âmes, car

le

temps

est court,

etc..

DE LA BIlîLTOTHÈQUE

219-124). Fragment d'une

(f.

Chrysostome commençant la malice.

Denis oïl

i:\IPERTALE

,

Au

pécheur, a

écrit

je demeurais avec

Simon Romil Denis

et ,

,

du

milieu

ainsi

:

feuillet

DE PARIS.

liomélie de

La

le

et

:

mont Athos,

Théoctisle et

L'écrivain serait donc

*.

Jean

ce qui suit

lit

au Kakiplats sous

Thomas, par' ordre de notre père

ancien

saint

crainte de Dieu chasse

226^ on

mon père Kyr

/j-G

mes

frères

seigneur Kyr

un moine nommé

vivant avec trois autres dans un ermitage au pied

du mont Athos, Cependant

par ce Denis

ayant pour higoumène un

et

pas possible que

n'est

il

le

nommé

livre ait été écrit

son écriture est trop différente de

;

Romil.

celle

du

manuscrit.

A

partir de la

page cent cinquante-cinq,

l'écriture

surtout dans la manière d'écrire la lettre a, dont trait

dépasse des deux côtés

No

9.

la

change,

le

second

ligne

(Ane. n" 25S.

Vol. in-8o de 400 feuillets, sur papier, du

)

xvi<= siècle,

demi-onciale.

Échelle de saint Jean Climaque, suivie de quelques traités ascétiques

de

la

rédaction yougo -slave,

l'usage des voyelles redoublées

point au milieu.

— Les

sont très-répandues table. Ainsi le

;

il

et

la

comme lettre

copies de cet ouvrage

y en a

même

l'indique

a avec un

renommé

d'un âge assez respec-

musée de Roiimiantsof, par exemple, en pos-

sède six dont une remonte au

mence par une

,

de

lettre

xii' siècle.

Le volume com-

de Jean, higoumène de Raïtha, à Jean,

1 4nwHncie rpÈuinn nnca na Kai;nn.iaii-ï; no.i AeojnoM. Tyine npeôuBaxi ci. coTqeiiL MOHMi i;yp OeojKTiiCTcoMb n cb OpaiiaMii moiimh ClMouoMb ii cb OoMOMb, iio noB6.itniio

toTi^a

n rocnoAiina iiauiero uvp PoMiua cxapua.

LES MANUSCRITS SLAVES

Ai

higoumèncdu mont

Siiiaï, suivie

de

la

—Â

une préface

et

un abrégé de

vient

la suite

JeanClimaque, surnommé

moine de

Raitlia.

ayant

tières,

A la

réponse de ce dernier.

Scholastique, écrite par Daniel,

le

première

une

feuille est

ma-

table des

forme d'une échelle de trente degrés,

la

vie de

la

et

por-

tant en abrégé les titres d'autant de chapitres. Parfois, re-

marquons-le en passant,

ces titres diffèrent de ceux

texte, singularité assez rare dans les copies slaves

manuscrit ne porte pas de date précise

'.

Dou-

l'interprète

;

du

— Le

browski, dont nous avons parlé plus haut, en avait bien indi-

qué une dans une note

heureusement

au verso du

elle est effacée.

bas

ajoutée au

écrite

de

même

la

En

200 mal-

feuillet

revanche

,

;

une autre note

page nous apprend que

cette

Échelle a été achevée par Joannicius (lanyki), moine do

Xénophe, un vendredi de

semaine de Pâques.

la

On

sait

qu'il y a au mont Âthos une Laure serbe dite de Xénophon;

on connaît aussi un recueil des homélies de

saint

Jean

Chrysostome appelé Margarita, dont certains exemplaires ont été copiés

vivait au xvi'' siècle

alors

un

par ;

nommé

lanisko (Joannicius) qui

peut-être est-ce

le

même

individu, et

on aurait une donnée de plus sur l'époque du ma-

nuscrit.

A

du

partir

de Palericon

,

feuillet

241",

Sur >

En

(f.

volume contient une espèce

c'est- à-dire de petits traités ascétiques des

Pères du désert, dont voici anachorète

le

les

principaux

Vie

du B. Marc,

280).

le salut, par Pierre

Damascène

(f.

283).

parlant d'un manuscrit semblable du xii^ sicrlc (n" cxcVni),M. Vos-

toknf dit qu'il n'eu a point trouvé de pareils, ni dans la

:

première

crit slave.

fois

cm 1633 par

le

l'ori!,nnaI f^iec

publié pour

P, Raderus, S. J., ni dans aucun nuire

manus-

DE LA BIBLIÛTHÈOCJE IMPÉRIALE UE []i\

fragment de Grégoire

Un

autre fragment sans

Une

le

45

l'AUlS.

Sinaïle (f. 290).

nom

d'auteur

oOO).

(f.

exhortation adressée aux religieux par saint Basile

304).

(f.

Une tiens

autre par Siniéon le iNouveau Théologien.

de

saint

Grand

(f.

spirituels

d'Antoine

le

Macaire

l'Égyptien

Nazianze pour tième

et

la

le

jour de Pâques

quarante

et

(f.

unième de

319), Grand

f.

35^2), de saint Arsène

338). Extraits des deux homélies de

( f.

(

Entre-

le

saint Grégoire

342). C'est l'édition

de

quaran-

la

Paris

à

faite

en 1630.

Une homélie de de l'Evangile

:

saint Jean

Quand vous

Chrysostome sur ces paroles

comme

prierez, ne faites pas

les hypocrites... (Ibid.)

Enfin une instruction sur l'avancement spirituel et

une instruction aux religieux

,

par Isaac

363),

(f.

le Syi'ien

,

ana-

chorète, autrefois évêque de Ninive. Plusieurs de ces traités se retrouvent

dans

le

manuscrit que nous allons examiner.

N» 10. {Ane. n° 3o37.) In-80 de 247 feuillets, vélin, initiales,

Autre recueil ascétique cédent

,

,

xiii"=

siècle.

mais plus précieux que

le

pré-

tant par son ancienneté que par l'importance des

matières qu'il contient, et qui manquent aux meilleures collections de manuscrits slaves

connues en Russie ^ Disons

tout de suite que c'est à tort qu'on a

volume nouvellement

La *

relié le titre suivant

Vie de saint Siméon. Cette vie ne

C'est la

remarque de

mis sur

Slroïef.

en

le

dos du

lettres d'or

commence

:

qu'à I^

LES MANUSCRITS SLAVES

46 leuille

201%

et

note ajoutée au

n'occupe que quarante -trois feuillet

soixante-sixième

ce manuscrit a été acheté par

,

feuillets

ticularités propres à

la

ïhéophane du mont

langue serbe

redoublement des demi-voyelles

le

continuel de l'une à

la

finales

un

1

Au

le

offre des

par-

et l'emploi

Les majuscules sont

contenu de ce précieux

le

la

Paléographie

excellent fac-similé.

Récits des Pères sur

lement avec

dans

h)

(i.,

manuscrit, dont M. Silvestre a donné, dans universelle,

Atlios,

plus ancienne. Tel est

la

place de l'autre.

presque partout en rouge. Voici

Une

nous apprend que

Laurc serbe de Khilandari. L'orthographe

la

'.

manière de garder

la

le

recueil-

plus grand soin.

verso du feuillet vingt et un, laissé en blanc à cause

de sa trop grande ténuité, une main plus moderne a mis deux

hymnes en l'honneur du prophète

Élie

^

2. Différentes instructions sur la force à déployer dans les tentations de la chair (f. 59).

5. Exhortation sur la force

(f.

4. Qu'il ne faut pas louer ses

67).

œuvres devant

les

autres

{f.83). ^

5. Qu'il ne faut juger personne 6.

Qu'il faut veiller sur

(

90).

f.

soi-même

(f.

M6).

7. Qu'il faut accueillir les pèlerins avec douceur et charité (f.

8.

117).

De

l'humilité et de la sagesse (f.

9. Des voyants

(f.

141).

10. Les règles des Pères »

Je ne m'explique pas

Evidemment 2

il

comment

aura confondu

La première

Élie, 20 juillet.)

est

122).

les

( f.

160).

Stroïef a

deux

pu parler de

la

Vie de saint Sabas.

saints.

parfaitement conforme à l'imprime. (Voyez

l'office

de saint

,

DE L\ lilULlOTllÈuLE nirÉKIALE DE

11. Les douze préceptes d'Élienne

Éphrem

12. Homélie de saint

sur l'humilité

14. Sur

15.

mie

De

les

17.

f.

108).

progrès spirituel et

Pœmen

(f.

171).

pénitents du désert, extrait de l'Échelle spi-

pensée de

la

mort, par Siniéon de Mésopota-

189).

(f.

(f.

(

176). la

16. Sur le drie

Thébaïte

le

le

47

1G9).

(f.

15. Entretien de Moïse avec

rituelle (f.

sur

rAllIS.

même sujet,

par Théophile, patriarche

d' Alexan-

179).

La

Vie de notre saint père Siméoîi, instituteur et

docteur, seigneur

et

autocrate des pays serbe

et

porno-

riens.

Cette dernière pièce mérite, à plus d'un toute particulière. dire que

Pour en apprécier

M. Schafarik

la

titre,

une attention

valeur,

il

suffira

de

jugée digne de figurer parmi ses

l'a

Monuments de V ancienne

littérature des slaves

véritable trésor pour l'historien

,

le

géographe

du midi,

et le philo-

logue.

Cette vie du saint, dit le savant éditeur

telle

que

la

la

deuxième moitié du

Dométien, moine du mont Athos

tiers,

du même

manuscrit, a été,

le

à qui nous devons tous ces détails

certainement connue dès

plus détaillée

donne

saint, lui a

et

emprunté des passages en-

et même des expressions; or Dométien

écrivait

C'est encore dans cet écrit qu'un chroniqueur la

Serbie a pris

les

noms des

xiii° siècle.

auteur d'une autre vie

villes

en 1264.

anonyme de

conquises par Etienne

Niémania. Enfin Péialchévitch semble en avoir eu sous

les

yeux soit une copie, soit des extraits, lorsqu'il composait son histoire de

la

Serbie. (Colocœ, 1755.

)

LES MANUSCRITS SLAVES

48

L'auteur de cette vie, dont nous allons donner des frag-

ments

kial Etienne

est le

,

surnommé

,

ronné (Pervo-Yientchanny),

Grand

joiipan

en l!2^2, de

et

(ils

ou gospodar depuis

195,

1

le

premier (cou-

aîné de saint Siméon. il

fut

couronné

roi

main de rarclievêquc Méthode, avec une cou-

la

ronne que celui-ci venait d'obtenir, à sa demande, du pape Ilonoriuslll ^ et mourut six ans après (l'â^S). Ce fut un

Ses épîtres à Démétrius

prince instruit et ami des lettres.

Chomatin



,

il

qu'il était assez

de questions liturgiques

traite

versé dans

prouvent

,

On con-

littérature grecque.

la

serve cette correspondance manuscrite à la bibliothèque de

Munich ^

Un mot

maintenant sur Siméon Niémania lui-même.

Chef d'une dynastie célèbre, apnaraît dans l'histoire de auréole.

Son nom

vénère en

lui

et placé

le

souvenir du peuple, qui

son fondateur et son patron. Aussi plus d'un

deux

écrivain s'est-il exercé à retracer sa vie vertueuse. Ses fils,

Sabas

et

Etienne, furent

moire ce tribut de leur piété dire, la première pierre tres

après

laissons

le

les

premiers à payer à sa

filiale. Ils

du monument

continué.

eux ont

trouve aussi dans le

il

Serbie entouré d'une double

la

encore dans

vit

au rang des saints,

L'écrit

mé-

posèrent, pour ainsi littéraire

que d'au-

de saint Sabas se

précieux recueil de M. Schafarik. Nous

de côté, en nous bornant au travail

de son

frère.

Après quelques considérations générales, couronné annonce

qu'il

va parler de

la

le

biographe

naissance, de

la

vie et

1 Vie de saint Siméon, par Doniéticn, p. 309, cil(5o par Schafarik dans ses Antiquités slaves, X. II, p. 254. Leipzig, 1844. Voyez aussi Farlali , lllyric. sa-

crum,

t.

VII, p. 33.

8 Areliii,

Deitrœge, 2

vol.

Munich, 1804, in-S».

DE LA LIBLIOTIIÈQUE IMPÉRIALE DE

des vertus de Siméon

mauière suivante

,

Dieu

moine, à devenir

le

les

De la

se retira à

,

nommé Ryb-

mère de Notre -Seigneur

accordèrent cet enfant béni que

un jour



Serbie, de

la

Là, dans un endroit

et la très-sainte

nait à réunir

la

. Tikhoniil, poursuivi par ses

pour se soustraire à leurs cabales

et

Dioclée, son pays natal. nitsa*.

aborde sou sujet de

contrées de

les

Dioclétie et de la Travounia

^

49

d'Etienne, son double baptême.

grands troubles agitaient

frères

il

*.

Naissance

1.

et aussitôt

l'AllIS.

la

lui

providence divine desti-

portions dispersées de son patri-

pasteur,

le

docteur,

le

restaurateur de

son pays désolé ^

Comme

il

y avait dans ces contrées des prêtres latins, l'en-

fant fut baptisé suivant le rite latin. Plus tard

baptême pour

la

Léonce, dans

seconde

l'église

''

fois

de

la

,

il

reçut

de Saint-Pierre et Saint-Paul, à

Rassa'', capitale de la Serbie. Ses parents relevèrent

piété et la crainte de

la

1

Nous avons

2

Dieu

divisé le récit en

manuscrit, et nous

les

avons

le

main de l'archevêque

fait

;

ils

dans

ne se doutaient pas qu'ils

numéros, qui ne sont pas

les

mômes dans

lo

précéder de très-courts sommaires.

Travounia, Tspêouvix de Porphyrogénète, aujourd'hui ïreliinie.

Us s'appelaient Zavid Srétomir Ourosch, avait pour épouse Anne de 3

:

,

Le père de Tikiiomil, Béla franque, c'est-à-dire française

et Pervoslav. la race

d'origine. *

Situé sur le fleuve

loin de Dioclée

du

môme nom

(qui veut dire plein de poissons), non

ou Zêta.

L'année de sa naissance est incertaine saint Sabas la place en lll't. Saint Sabas répète la même ciiose; il fait même remarquer Tinterventioa étrange du nombre deux dans plus d'une circonstance de la vie de son père. Quoi qu'il en soit des autres, celle de son baptême ne doit pas passer inaperçue. Pour nous, tout ceci peut s'expliquer par Pusage assez connu de suppléer les cérémonies prescrites par PÉglise catholique. Remarquons, à celte 5

:

6

occasion, que depuis la séparation, PEglise orientale a varié touchant le baptême, et qu'elle enseigne autre chose à Pélersbourg, et autre chose à Constanlinople. ^

Aujourd'hui Novy Pazar.

ni.

4

LES MANUSCRITS SLAVES

50 préparaient à

la fois

aux anges du

ciel.

2.

un prince

prend possession de

Il

plusieurs églises

à



A

la

de

Toplitsa, de l'Ibar et

situé

,

Raschka,

la

il

bâtit

peine devenu ado-

lescent et possesseur de l'héritage paternel

bords de

un compagnon

l'héritar/e paternel, et

monastères.

et

terre et

la

sur les

se vit

il

en

butte à l'envie de ses propres frères. C'était lui tresser une triple coui'onne

:

ressentiment, et méprisant

et

lui

l'oreille

dans

se trouvant alors

Nisch), désira avoir avec

,

ce juste ne

bruit de ses vertus, de sa

Le

de son humilité parvint à

Manuel', qui,

toute pensée de

rage de Satan

la

s'appliqua qu'à plaire à Dieu.

douceur

cœur

car bannissant de son

le

de l'empereur

pays de Nisse (ou

une entrevue. Etienne se préqui, admirant sa sagesse

senta devant l'empereur grec,

précoce, le combla d'honneurs et de présents, et lui donna

en héritage perpétuel

nommés

pres domaines

Rien d'étonnant qu'il

était

et inaliénable

une portion de

Gloubotchitsa.

qu'il fut chéri des tsars

aimé par

ses pro-

le tsar

du

ciel

de

la terre

,

puis-

Notre- Seigneur Jésus-

Christ; or, chacun le sait, tout réussit à quiconque aime Dieu

de tout son cœur. Notro saint l'amour divin

,

et brûlant

,

de son côté, embrasé de

du désir de

plaire

au Seigneur,

s'appliqua avec diligence à ériger des temples à ses saints serviteurs. D'abord

il

éleva

une

église à la très-sainte Vierge

à Toplitsa, ville située à l'embouchure du fleuve Koselnitsa.

dota de terres, et y joignit un couvent de

la

femmes

confié

Il

aux

fenime

soins de son épouse

Anne, dont

forte de l'Écriture.

Quelque temps après, ne pouvant contenir

1

C'est

Manuel Comnène (1143

rable à ruuiou des Églises.

-

1180

les

)

,

vertus rappellent

la

prince qui se montra toujours favo-

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

amour pour Jésus-Christ, Etienne com-

l'ardeur de son

mence turge celle

,

de Saint -Nicolas, évêqueet thauma-

à bâtir l'église

à l'embouchure de la rivière

de

sainte Vierge.

la

accomplir

Banska

Le voyant marcher

parole de Notre-Seigneur

la

:

non

,

Celui qui s'exalte

«

grand thaumaturge

à bcâtir cette église au

prompt secours des malheureux

,

ton injurieux

:

Pourquoi

«

fais

germains que

je

et

poussés par

,

fais

pour

le

moi

seul

si

;

;

»

d'un

Lui, les re-

sur les lèvres

-il, ne vous

Seigneur

retombera que sur moi aussi pour

dit

le

-tu sans nous consulter des

et le sourire

bien-aimés,

occupé

et

et ils lui dirent

choses qui ne conviennent point à ton rang?

gardant avec douceur

»

;

saint Nicolas, le

ses frères

entrèrent en grande colère,

de

loin

pieds nus, pour

sera humilié, et celui qui s'iiumilie sera exalté

démon,

51

si je

je fais

fais le le

bien

mal ,

«

:

Frères

pas de ce

irritez ,

le

ce mal ne

bien

sera

priez plutôt le Seigneur notre Dieu

;

d'agir envers chacun de nous selon sa grande libéralité et sa

miséricorde infinie. établit aussi

sent

le

»

Et

il

acheva

une communauté de

Seigneur Dieu jour

l'église

commencée

les

frères

du

dèrent auprès d'eux l'homme de

charger de fers

ils

lui le

le

Dieu,

dans une prison

Joseph avait été jeté par ses frères dans sés,

— Cependant venin de sa

saint, ayant à leur tête

Zavid, leur aîné et alors seigneur de tout

et jeter

y

et nuit.

serpent infernal vomit de nouveau sur

rage envieuse: car

il

religieux pour qu'ils louas-

5. // est persécuté par ses propres frères. le

;

,

pays serbe, le

man-

firent saisir,

comme

autrefois

la citerne.

Insen-

oubliaient que le malheur n'atteint point ceux qui

mettent leur confiance en

Dieu! Aussi,

comme

autrefois

le chaste Joseph passa de la prison au palais et devint

le

LES MANUSCRITS SLAVES

52

chef

(le

la

lut relire

par

prison

sa

maison de Pliaraon

bras du Ïout-Pnissant de

le

placé sur

et

ce nouveau Joseph

ainsi

,

trône

le

de douleur,

qu'il élail accablé

de

la

profondeur de

Un

Serbie.

jour

adressa du Ibnd de sa pri-

il

Georges

son la prière suivante à saint

la

:

«

Grand martyr de

Jésus -Christ, invincible dans les combats, saint Georges,

vous qui avez souffert tant de blessures Jésus-Christ, et qui, attaché à

en

délivrer et

de vous guérir

et

de tourments pour

roue, le suppliâtes de vous

la

au milieu des supplices, doux

;

agneau du Christ, vous conjurâtes l'Agneau divin d'exaucer quiconque invoquerait votre nom. Et moi, qui ne suis qu'un pécheur indigne, comment oserai -je lever mes regards vers les

montagnes célestes? comment mes lèvres impures invo-

queraient-elles

le

juge terrible? Ayez donc pitié de moi,

qui suis plein de passions et de misères, obtenez du Seigneur

Jésus (|uc, selon

la

promesse

vré par vos mérites de

la

qu'il

vous a

la

grâce de

recouvra libérateur

Jésus- Christ.

sa liberté et se

une nouvelle

religieux, auxquels

il

je sois déli-

,

douleur des liens de

puisse vous servir désormais, jusqu'à

par

faite

»

mon

Sa prière

1er,

que

je

dernier soupir, fut

exaucée

,

il

hàla de bâtir en l'honiieui' de son

église, dont

donna une

règle,

il

confia le soin à des

en leur enjoignant de

louer sans cesse le glorieux martyr, secours des malheu-

reux. Saint Georges n'oublia pas son serviteur vant en est

la

;

le fait

sui-

preuve.

4. Guerre contre sort victorieux.



les

Grecs

et

Les ennemis

chasser du pays et de

le

perdre

près de l'empereur grec. Déjà

,

les

leurs alliés.

Etienne en

d'Italienne, résolus

de

le

cherchèrent un appui autroupes alliées

,

grecques,

franques, turques et autres, franchissant les frontières de ses

53

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE TARIS.

Étals, paraissaient devant

yeux

mains levés vers

et les

fond du cœur son patron m'insultent

armes

les

Etienne invoqua du

le ciel,

Jugez

«

:

,

les

lui dit-

il

ceux qui

,

défendez - moi contre leurs attaques, prenez

,

marchez contre mes persécuteurs,

et le bouclier,

mon âme

dites à

de Pantin, lorsque,

la ville

:

«

Je suis ton salut

» et saisissant le

;

signe

vivifiant de notre rédemption et une lance offerte par l'évê-

que Il

marcha d'un pas intrépide contre

il

,

y avait sur son passage, près de

une

église

prêtres

de saint Georges

chargé d'y réciter

,

il

;

les troupes alliées.

la ville

de Zviétchan ^

y envoya aussitôt un de ses

les prières

accoutumées

et

de

célébrer la messe. Or, pendant que celui-ci se repose de ses fatigues

le

,

d'un guerrier

:

glorieux martyr lui apparaît sous «

Qui es-tu?

m'appelle Georges, je suis

» lui

demande

la

forme

prêtre. « Je

martyr de Jésus - Christ. Je

le

viens combattre les ennemis de ton maître.

de la vision,

le

un grand combat eut

lieu

:

»

Le lendemain

l'ennemi fut vaincu,

anéanti, et l'un des frères du saint, qui avait pris part à cette

guerre sacrilège

,

périt

dans

les

flots.

capitale, Etienne ne cessa plus de

gneur

et sa sainte

mère

,

De

retour dans

remercier Notre

thaumaturge saint

le

sa

-Sei-

ÎNicolas et

grand martyr saint Georges.

le

5.

Une hérésie

se déclare

tion d\in concile. Zèle

vaise doctrine.



dans son royaume. Convoca-

du prince pour exterminer

Sur ces

entrefaites,

vient chez lui, et se mettant à ses

humilité

que 1

:

a

Seigneur,

je sois, à la

lui dit-il,

un de

et

mau-

ses guerriers

genoux avec une grande

quelque méchant serviteur

vue de votre piété envers Notre -Seigneur et

Sfentzanion ou Svetzanion des auteurs grecs, sur

Bulgarie

la

de la Serbie,

les confins

de l'ancienne

LES MANUSCRITS SLAVES

54 ses saints,

j'ai

osé annoncer à Votre Puissance qu'une doc-

maudite se propage dans vos

trine réprouvée, hérétique et

Aussitôt le saint

venir son archevêque

domaines.

»

ihyme,

les

higoumènes,

les prêtres,

glands

et

petits,

leur parle ainsi

et

il

fait

le

«

:

Pères

et frères,

considérez ce que je vais vous dire. Quoique je sois

mes

nier de

cependant Dieu

frères,

Eu-

clergé et la noblesse,

le

et sa très-sainte

der-

mère,

qui ne font pas acception de personnes, m'ont accordé le don

de

la

foi

dans

Trinité consubstantielle et indivisible

la

m'ont préposé à

garde de

la

zizanie.

Non,

je

mon

troupeau

sème maintenant

quel l'ennemi rusé

,

le

ils

au milieu du-

,

vous

savez

le

ne souffrirai jamais qu'on propage dans

royaume des blasphèmes contre

;

Saint-Esprit,

,

la

mon

et qu'à

l'exemple de l'insensé Arius, on divise l'indivisible et consubstantielle Trinité

nouveau

;

qu'en

la

séparant ainsi, on déchire de

robe sacrée du Sauveur. Insensés

la

qu'en suivant ses doctrines maudites, fond de l'abîme.

On

ils le

ignorent

ils

!

suivront aussi au

»

agitait encore la

question

,

lorsque la

fille

gneur orthodoxe, mariée à un de ces sectaires

d'un sei-

se présente,

,

se jette à ses pieds, lui raconte les abominations de la secte,

dont

elle avait été le

mettre un terme.

un

culte à Satan

«

témoin involontaire,

En

vérité, ajouta -t -elle,

déchu de sa gloire première,

produit au milieu du concile, et l'assemblée, fois le

il

,

d

conjure d'y ils

Etienne

Comme

prophète Éiie, enflammé d'un saint zèle pour

uns par l'exil

le ,

il

rendent la

après avoir pris l'avis de

envoie contre eux des soldats.

son du Seigneur,

par

et le

autre-

la

mai-

poursuivit ces hérétiques, et punit les

feu, les autres par divers tourments, ceux-ci

ceux-là par

la

privation des biens en faveur des

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE TARIS.

pauvres.

Le chef de

condamné

fut

aux

à

un

secte

la

(

Tesbite) eut la langue coupée, et

exil perpétuel

;

ses ouvrages furent livrés

Ainsi fut comprimée la doctrine blasphéma-

flanuiies.

toire contre l'indivisibihté des trois

6.

Nouvelle guerre conlrc

les

personnes divines \

Grecs.

— L'empereur grec

voulant s'emparer de quelques contrées de déclara

lui

guerre, dont

la

marcha avec

roi

le

Serbie

victorieux.

sortit

il

la

de Hongrie, Riza, son

fut détruit de fond en

^ qui

Sriedets

5a

,

Etienne

D'abord

allié,

comble

;

puis

il

seul assiéger Pernik^, qu'il prit et rasa jusqu'au sol.

de Stob\

villes

Lechsk, Gradets

même

le

sort

;

il

Zemlian, Velboujde, Jitomitsk

%

,

alla

Les

ScopP,

Prizrène, Nisse, Ravini, Kozel, subirent

n'en resta pas pierre sur pierre.

Les provinces de Nisse, de Prizrène, Liplian, Morava Vrani furent incorporées à

1

la

Serbie.

En

et surtout

De

de Satanaïl. C'est à ce dernier que je rapporte

l'autre côté, nous savons

que

la secte

et

outre, Etienne

On en

L'hérésie en question n'est autre que le bogomilisme.

extravagantes doctrines touchant la très-sainte Trinité, et haut.

il

contre

le culte

le

connaît les des démons,

passage cité plus

des bogomiles était à cette épo-

grâce surtout à la protection du Ban \mimpie gagna à la secte près de dix mille adeptes, parmi lesquels on comptait même l'évèque de Bosnie, Daniel. Voulcan, second en écrivit au pape Innofils d'Étionne et prince de la Datmatie et Diociétie cent III (en 1199), qu'il conjurait d'agir auprès du roi de Hongrie, alors souve-

que très-répandue dans

la

mèmc, Kouline,

zèle

à\ya\. le

Bosnie

,

,

rain de la Bosnie. Innocent

111

envoya en

effet à ce

prince des légats, qui prési-

dèrent un concile tenu probablement à Dioclée dans la même année. Mais ce concile est différent de celui dont parle notre auteur, car il n'y est fait aucune

mention de Thérésie bogomile , et le nom d'Euthyme ne se trouve point parmi ceux des évêques qui en oui signé les décrets. D'ailleurs Etienne Niémania n'était plus, depuis 1193, qu'un simple moine, et il se trouvait alors à Vatopède, au mont Athos, où (en 1197) il passa de Sloudénitsa. (Voyez Zygab. Karr. debogomilis, éd. Giessler. Gottingae, 1842. Farlatl, lllyr. sacr,, t. VII, p. 27 et suiv.) ^ Sardica des anciens, maintenant Sophia. ,



3

Pernk, aujourd'hui

*

Schtip, près des sources du fleuve Stvoxuna.

^

Ou

®

Probablement

Scopij

ville

Péfritsch, près de Philippopolis.

considérable de la Macédoine, sur le Vardar, le

même

avec Hissar d'aujourd'hui.

56

LES 3JANISCRITS SLAVES

aux Grecs

reprit

Dioclélio et

la

Dalmatie, héritage de ses

la

pères, et renversa toutes les villes qu'ils y avaient bâties, à savoir

Dan, Sardonique, Drivaste, Rosaf, Scadra, Svatch,

:

Letsin et Bari; qu'il fortifia

excepté Cataro, où

transporta sa cour et

il

^

7. Etienne promet à Dieu de quitter le

de gloire

rappela

la

présenta à

lui

se

il

;

:

parabole du riche qui amasse des biens et qui

remplit ses greniers, oubliant que son instant lui être

redemandée par

nant pour témoin

Seigneur de épouse,

— Comblé

lui-même

de puissance, Etienne rentra en

et

pensée du jugement dernier se

la

monde.

lui

la

âme

consacrer

le reste



vœu

il fit

à Notre-

de sa vie, de quitter son

-pure

et

immaculée

accomplirait le

il

peut à chaque

Créateur. Aussitôt, pre-

sainte vierge Marie,

et d'élever à la très

grâce une église,

le

vœu

"

mère de

qu'il venait

de prononcer. Il

disposa à ce grand acte par des bonnes œuvres.

se

D'abord,

il fit

construire

En même temps

fluneux monastère de Stoudénitsa.

le

de nombreuses

abondantes aumônes fu-

et

rent envoyées dans toutes les parties du

grande église de Jérusalem

PauP que,

à

et celle

monde catholique

de Saint-Pierre

Rome, Notre-Dame de Byzancc,

et bien d'autres

il

et

la

Saint-

de Saloni-

eurent part à ses pieuses libéralités

le saint roi joignit à ces

lesquelles

l'église

:

largesses d'ardentes prières

demandait sans cesse

à

Dieu

et

,

;

dans

à ses saints

faveur insigne de travailler à son propre salut, loin des

la

* Saint Sabas dit que Niémania conquit de plus les villes suivanles: Patkowo Khwostno, Podrima, Kostrcls, Drkowina, Silniça, T.ab, Ricky, Ousciika, Pomovava, Zagrinta, Liewatcli, Dielilsa, etc. (Sciiafarik,, Vie de saint Siméon,

par 2

3

sailli

Sabas. et Antiq. slaves,

t. II,

p. 270. éd.

IIocuBptnoyio.

Celle circonstance mérite d'ûtrc remarquée.

de Leipzig. 184

'i.)

57

DE LA BIBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS.

splendeurs du trône, et de suivre

le

étroite des conseils évangéliqiies.

Tout en répandant ainsi

àme devant Dieu,

son

vœu de

avait fait

céleste à laquelle

il

Sauveur dans

pressait l'achèvement

voie

la

du temple

qu'il

construire, et qui lui rappelail la Jérusalem aspirait si

il

ardemment. Ainsi un

aigle,

affranchi des liens qui le retenaient attaché à la terre, prend

son essor rapide vers les hauteurs inaccessibles.

du plus jeune de

tant de vertus décida la vocation C'était rait

— L'exemple

Vocation religieuse de saint Sabas.

8.

Rastko, plus connu sous

le

nom

depuis longtemps consacrer dans

entière au service

donné à

lui

du Seigneur.

Un

ses enfants.

de Sabas.

et

,

dési-

jour donc, après s'être

de tout

quitte à l'insu

Il

solitude sa vie tout

la

sans réserve dans une ardente prière,

son crucifix

de

le

il

monde

prend toit

le

paternel. Ses parents désolés le font chercher pai-lout. Enfin

on

trouve au

le

mont Âlhos, dans

déjà revêtu de la forme angélique

De

vu

trône, et ,

;

les

celui-ci, après les avoir congédiés, quitte son

mains levées vers

s'écrie-t-il

âmes,

les

je

salut éternel.

les sentiers

regarde plus en arrière

promesse

toi

de

la

racine de l'arbre;

porte '

de

bouche des enfants

la

ta

;

:

«

Je vous rends

,

vous qui aimez

vous rends grâce de m'avoir montré aujourd'hui

marche dans par

le ciel

ô Dieu de miséricorde

,

chemin assuré du

le

couvent de Vatopède,

retour au palais, les envoyés racontent au prince ce

qu'ils ont

grâce

le

\

hâte-

toi

;

le

et

la

:

le

la

est

ne

;

,

déjà la cognée est à

moisson blanchit, l'époux

dans

;

femme de Loth souviensvenu

de peur d'y frapper inutilement

C'est ainsi qu'on appelle

lève-toi et

Seigneur t'invite

des petits, ne tarde point

comme temps

mon âme,

pénitence

la

;

est à

la

obéis à la

l'Église orienlale l'habit religieux.

58

LES MANUSCRITS SLAVES

voix

Christ qui

(lu

te dit

Venez à moi, vous tous qui souf-

«

:

« frez et qui êtes fatigués,

doux

« est

mon

et

et je

9. Etienne renonce au monde.

Sa prière achevée,

vous soulagerai

le roi fait

Anne

son exemple

le

nom

et prit le

,

la

nom

il

désigne pour

reçoit de sa

d'Anastasie

ciel,

main V habit

'.

Siméon



,

il

se retira

rivalisa

dans

la

perfection évangélique avec les autres religieux.

part de son bonheur à son

de joie et l'invita à venir

méon y

com-

de Siméon. Son épouse Anne suivit

dans son couvent chéri de Stoudénitsa pratique de

saillit

et

sur tous les hénédictions les plus abondantes du

angélique avec

Il fit

,

leur

il

aîné'. Après avoir appelé sur

fils

s'approche de l'archevêque, et

il



appeler son épouse, ses enfants,

sa résolution de quitter le trône

son héritier Etienne, son lui et

joug

exemple.

suit son

l'archevêque Callinique et les seigneurs du pays;

munique

mon

:

fardeau léger. »

fils

bien-aimé. Sabas en tres-

le

rejoindre à Yatopcde. Si-

consentit, et dès lors, entre

le

prières, veilles, chants, tout était en

père et l'enfant, joie,

commun

:

ce fut

un

spectacle vraiment attendrissant que de voir ce vieillard cou-

ronné

rivaliser

donnant deui's

ainsi

de vertu

et

un exemple

de ferveur avec son propre

éclatant de mépris pour les gran-

de ce monde.

10. Fondation

temps après,

il

du,

1

fils

la

— Quelque

monastère de Khilandar.

trouva au centre

même

de

tagne un lieu désert appelé Khilandar, qui

propre à son

fils,

la sainte

la

Serbie, de

parut très-

lui

construction d'une église nouvelle.

Etienne, kral de toute

mon-

Il

lui

pria

donc

envoyer ce

C'est l'auteur de ce récit.

L'usage veut que le nom de relipfion commence par la même lettre. Ainsi Anne devient Anastasie; Slépliau (Etienne), Siméon; Constantin, Cyrille, et ainsi du reste. Les exceptions à cette règle sont rares. 2

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. qu'il

pour élever ce temple

fallait

Dieu

,

sous

temple\

mémoire

ce

le

qu'il

59

voulait dédier

à

vocable de VEntrée de la Sainle Vierge au

Ainsi, lui mandait-il par l'abbé iMéthode, notre

sera perpétuée dans cette contrée, et on priera pour

moi, pour vous, pour vos enfants

et

vos petits -enfants

,

de

génération en génération, et vous aurez l'honneur d'en être

fondateur

le

comme vous

l'avez été de Stoudénitsa. Faites

donc promptement ce que bénédiction.

Après

»

la

je

ma

vous demande et recevez

le kral, attendri

lecture delà lettre,

jusqu'aux larmes, se prosterna

la

face contre terre, rendit

sràce au Seigneur avec une touchante effusion de cœur,

combla 3Iéthode de présents

et alloua à

Rhilandar une rente

annuelle jusqu'à l'achèvement du couvent partie de ses propres terres. Enfin,

saluer son

père

,

de

il

,

chargea Méthode de

lui dire qu'il était trop

du monastère

associé à la fondation

;

de plus une

et

honoré d'être

qu'il n'était

que son

serviteur indigne, prêt à lui donner tout ce qu'il possédait « Qu'il prenne, ajouta-t-il,

en

môme

ce corps de terre, qu'après

n'a qu'à

commander,

11. Culte des saintes reliques.

— Méthode

Dieu

je tiens

de lui;

il

sera obéi

il

tout. »

nouveau voyage en Serbie porter à son

fils,

;

cette fois,

Siméon

bientôt

fit

le

avec sa bénédiction paternelle

aussi bien que dans les kral à

séder

la

le

,

une croix

la

la

joie

paix

du

nouvelle de l'arrivée de Métliode. Impatient de pos-

souvenir sacré du Sauveur et de son père,

processionnellement à avec

combats. Grande fut

un

chargea de

que lui-même avait toujours portée au cou dans

1

:

la piété la

la

alla

rencontre de l'higoumène, et adora

plus ardente

Les Grecs appellent ainsi

il

la fête

le

de

signe béni de

la

Présentation.

la

rédemption,

60

LES MAXUSCïïITS SLAVES

qui s'avanrnlt vers l'Eglise, nu milieu des clianls sacrés,

semblable au les

soleil

qui répand dans sa marche majestueuse

Un

douces clartés de ses rayons.

recevoir

la

relique vénérée

;

sainte croix fut célébrée en présence

du peuple, que

profondément ému. Cette journée

tacle avait

tout entière aux fêtes et

de dons

endroit fut préparé pour

une messe en l'honneur de

et

d'honneurs

la

ce spec-

fut consacrée

aux réjouissances. Méthode, chargé ,

reprit la route

de Vatopède

,

en

bénissant Notre -Seigneur Jésus- Christ et sa très -sainte

mère. 12.

Derniers moments de Siméon.



Siméon

avançaient d'un pas rapide dans les sentiers de

donnant l'exemple de toutes

eux

tenaient encore à

Ce

terrestres

terre; mais leurs

n'étaient pas des

,

et laissant derrière

âmes ne

hommes

:

Sabas

il

est vrai,

quittaient plus

anges

c'étaient des

ou des hommes angéliques. Ainsi s'écoula leur

,

que Dieu daignât enfin inviter Siméon au

vie, jusqu'à ce

banquet éternel, la

la

vertus

et

perfection,

de leurs frères. Leurs corps,

les plus fervents

le ciel.

les

la

et lui

remettre

couronne immortelle à

la

place d'une couronne périssable. Atteint de sa dernière

maladie,

il

appela son

fils,

ces touchantes paroles

mon ment

:

«

et

baigné de larmes,

Mon

il

lui

adressa

bien -aimé, voici riieure de

passage qui approche. Yoici Jésus -Christ, invisibleprésent, qui m'appelle. Allez chercher

Seigneur Jésus entre ses mains

,

afin que,

selon

ma

mon Ame. Appelez

la

promesse

le

mère de mon ,

je

remette

prieur et les frères.

Voici venir les serviteurs de Dieu et les troupes célestes; j'entends leurs chants

apporta l'image de sur laquelle

le

la

:

hâtez-vous,

Vierge

;

mon

filsbicn-aimé

on disposa devant

elle

!

»

On

une natte

bienheureux étendit ses membres défaillants.

DE LA LIBLIOTHÈQUE IMPÉUIALE LE

61

l'AlUS.

Les moines, plongés dans une douleur profonde, saient des adieux fraternels

et

,

priaient de se souvenir

le

d'eux dans l'éternel royaume. Alors cet soulevant un peu

douleur

la

?

Pourquoi,

dit-il,

Récitez

les prières

des agonisants.

fut suivi du cantique angélique

haut des deux, C'est ainsi que

,

:

vénérable se

êtes-vous plongés dans

un bruit semblable à un tremblement de il

homme

«

:

lui fai-

»

terre se

A

fit

ces mots,

entendre

Gloire à Dieu au plus

paix aux hommes de bonne volonté!

et

parmi

les

chants des esprits célestes

bienheureux rendit son âme au Seigneur,

le

le

,

sourire sur les

lèvres, le visage resplendissant d'une beauté indicible

'.

Translation du corps de Siméon à Stoudénitsa. Mi-

15.

racles opérés à son tombeau. et

;

— Etienne,

accablé de fatigues

de souffrances, mais plein de confiance dans

la

protection

de son père vénéré, pria son frère de transporter ses restes mortels à Stoudénitsa

même

fit

nité.

Le

clergé.

Sabas accéda à sa demande

'.

;

il

lui

savoir qu'il présiderait en personne à cette solenkral vint à

Le corps

fut

sa

rencontre accompagné de tout

déposé dans un tombeau destiné à

le

le

recevoir, et Dieu, pour glorifier sans doute son serviteur, lui

accorda

la

vertu de répandre une huile odoriférante et

d'opérer des miracles. Ainsi

un

jour, pendant que les reli-

gieux, l'higoumène Denis à leur tête, récitaient

l'office

de

minuit, un possédé, qui errait dans les montagnes, entra dans l'église,

embrassa

comme la

attiré

châsse

mauvais esprit dont

par l'odeur des vertus de Siméon, et

,

il

supplia

était

le

saint de le délivrer

tourmenté. Tous

il

du

les assistants,

unissant leurs prières aux supplications de cet infortuné

1

D'après saint Sabas, sa mort eut lieu en 1-200.

-

Ce

fut aussi

une des deruières voioatés du défuut.

,

62

LES MANUSCRITS SLAVES

s'écrièrent

Saint Siméon, ayez pitié de

:

possédé fut guéri.

le

Une

autre

Sur-le-cliamp

lui.

un homme qui ram-

fois,

pait plutôt qu'il ne marchait, fut apporté par saint

devant

châsse,

la

et aussitôt

recouvra

il

Sahas de ses

l'usage

jambes.

du

C'est encore à l'intercession

saint

que

le

pieux auteur

attribue ses succès dans les combats, ses triomphes sur ses

adversaires

même

mais qui n'ôte rien son

de

simplicité

avec cette

,

nous raconter lui-

qu'il va

les faits suivants,

,

cependant

foi

si

de nos jours,

rare

de

à l'intérêt historique

,

récit.

14. Guerres contre

Bulgares

les

de Stréza, prince bulgare. paix profonde

connu par Méditant

lorsque

,

Grecs. Ingratitude

bulgare Boril \ ce prince

roi

le

et les

— Les Serbes jouissaient d'une si

sa cruauté et sa perfidie, s'avisa de la troubler.

conquête de

la

la

Serbie

Boril allait fondre avec

,

toutes ses forces réunies sur l'héritage

en compagnie

%

Philandre

l'empereur

de

sur

ville

la

se rue sur sa proie.

du saint;

il

marchait,

de Constantinople

,

Henri

de Nissa, semblable à un lion

([ui

Alors n'ayant d'autre aide que saint

Siméon, Etienne eut recours

à

sa

prompte

et

puissante

intercession. Soudain des cris confus interrompent le silence

de

la

nuit

parition

inopinée. »

2

les

,

leur fuite,

ils

du

ennemis se dispersent de tous côtés s'entretuent les

saint qui cause

Ce même

les autres.

;

défaite

nommé

Stréza.

un

frère

Boril ou Borylas succéda à Joannice en 1207, et régna jusqu'en 1215. L'auteur serbe l'appelle (Ippnci) Hiéris. C'est le frère de Baudouin I^r,

donne Etienne, rappelle les

Grecs.

dans

C'est l'ap-

cette terreur et cette

roi Boril avait

successeur, élu eu 120G, et mort

par

uns

et

son

en 1216. Le surnom de Pliilandre, que

lui

la charité et la justice

de Baudouin, tant louée

même

63

LE LA lilDLlOTHKOUE l.yrÉRlALE DE PAUIS.

Pour échapper aux persécutions un

vint chercher

abri auprès d'Etienne.

ht avec une grande amitié;

tale

la

moitié de

la

du

Le

roi, Stréza

kral l'accueil-

jusqu'à

le

défen-

main^ et força celui-ci de

la

Bulgarie avec Prosek, sa capi-

\ Tous ces bienfaits d'Etienne ne furent payés que par

une noire ingratitude

;

il

devint l'objet de cabales indignes de

part de son protégé. D'abord

la

même

alla

il

dre contre son frère les armes à céder à Stréza

injustes

il

pria saint Sabas d'essayer

de ramener Stréza à de meilleurs sentiments ingrat resta

insensible. Alors

la foule,

le

Sa prière

armes

fut si effi-

malheureux mourut subitement, en présence de

comme

frappé par

serviteur de Dieu

le

15. Nouvelle guerre contre tre les

mais ce prince

eut recours à ses

il

habituelles, à la protection de son père.

cace, que

;

Hongrois

alliés

aux

le

'.

prince de Dralch,

Grecs.



Voici

con-

et

un autre

trait

non moins merveilleux. Michel, prince de Dratch ^

et

de

partie marilime de la grande

la

Dio-

clétie et

de

la

île,

située en face

Dalmatie, profitant de l'absence d'Etienne,

irruption dans ses domaines, et s'empara de

fit

kral lui parla le langage de l'Évangile;

bien injustement acquis; ensuite

le

de

la

bienheureux, auquel

il

saint Georges, cédant

il

il

Scodra\ Le

l'exhorta à rendre

confia toute l'afïaire au

avait habituellement recours. Bientôt

aux prières de Siméon, vient

à

son

Prosiakos ou Prosakos des anciens, silué sur

le fleuve Yardar. Cet événement, dit Kestimable auteur de la Turquie d'Europe ^ t. III, p. 473, eut lieu de 1209 à 1210; et il Tinterprèle à sa manière. Selon lui, «c'est saint Sabas qui aurait été Tassassin de Stréza, et ce n'est que par un abus des plus remarquables de la superstition, que le meurtre aurait été attribué à un fantôme. » Nous regrettons sincèrement de lrou\er de pareilles appréciations 1

2

dans un ouvrage d'ailleurs

si sérieux et si recommandable. Dyrrhachium, Durazzo. * .\u confluent de la Boiana et Drimtsa, et qu'il ne faut pas confondre avec ScardQna, ou Scradin, silué à l'embouchure du fleuve Kerka. 3

LES MANUSCRITS SLAVES

(ii

Un

aide. et

que

que riiigoumène Joannice

jour

remplie de fidèles

l'église était

apparaît et lui dit

deurs

Dratcli.

»

«

A la même

le

,

martyr

saint

lui

Lève- toi, va annoncer mes gran-

par ordre de Dieu

je viens,

:

:

en prière,

élail

,

ôter la vie au prince de

Michel fut frappé, dans son

lieure^

par un de ses serviteurs,

et

lit,

trouva ainsi une mort pleine

d'ignominie.

Cependant

le

démon,

cet

ennemi acharné de toute union,

ce lion qui rôde partout cherchant une proie à dévorer, sus-

Hongrie André

contre Etienne le roi de

cita

l'empe-

et

reur orec Henri Philandre. leur inspira le projet de le dépouiller de ses possessions

Il

pour se

partager. Les voilà donc qui s'avancent contre

les

Etienne, l'un venant du Nord, l'autre de l'Orient, et se diri-

geant sur Nissa, où ils

ils

devaient se réunir.

En même temps,

comme pour une entrevue. C'éMe voyant dans un danger immi-

l'invitèrent à s'y rendre,

tait

dantle temps pascal.

nent, dit

kral, j'eus recours à Siinéon

le

auprès de sa châsse

mis

de

et

«

les

dissiper

comme

le

vent dissipe

Aussitôt l'esprit de Dieu visita le sanctuaire

d'une suave odeur

entière se remplit saint distilla

une huile miraculeuse

toute l'église une

posés à

la

demander

corda

;

il

André

»

me

poussière.

l'église

,

tout

l'image nmrale du il

s'en répandit par

(jue les la

la

hommes

peine à

pré-

la recueillir.

bénédiction de Sabas. Celui-ci ,

et

il

me

me

l'ac-

prédit des succès

Sabas parlait encore, lorsque

vinrent

rendis

visible de la protection céleste,

m'anima au combat

inattendus. roi

la

si

;

et

garde des reliques avaient de

Encouragé par une marque j'allai

,

grande abondance,

si

je

;

de confondre mes enne-

et je le conjurai

les

prier Etienne de se rendre

envoyés du à Ravni.

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

65

L'entrevue des deux princes fui des plus amicales. Etienne fut

comblé des présents

on

les plus variés et les plus riches, et

fit

en son honneur des réjouissances qui durèrent douze jours.

Quant

à l'empereur grec,

que abandonné par André

toutes les issues fermées,

reux

,

grâce à

n'en fut que plus irrité, et quoiil

persista dans le dessein d'en-

une portion de

lever à Etienne

s'en retourner

il

,

Serbie. Mais, trouvant

la

de quitter Nissa et de

fut obligé

il

ignominieusement dans son empire, la

médiation du roi André

,

heu-

fort

d'y arriver sain

et sauf.

16. Éloge du saint.

en terminant, avec

le



Mais qui pourrait, dirons-nous

kral Etienne

tous les prodiges opérés par

compter la

les étoiles

,

qui pourrait énumérer

bienheureux? C'est vouloir

du firmament, ou

mer. Quand on y

fraie.

le

les grains

de sable de

réfléchit, l'esprit se trouble

Quelle langue racontera tes merveilles,

et s'ef-

ô vieillard

incomparable? Quelle bouche pourra dire dignement

tes

louanges? Quel esprit comprendra tes grandeurs, tes sueurs,

Que

dirai

-je donc,

moi serviteur inutile? T'appellerai-je apôtre? car

tu as été

tes veilles,

tes pénitences

,

tes

larmes

?

l'apôtre de la patrie; tu l'as retirée de l'abîme de l'impiété,

en

lui

procurant

la

grâce du baptême

;

la vertu puissante de l'Esprit- Saint.

tu l'as régénérée par

Tu

l'as

arrachée aux

séductions de l'hérésie, en lui apprenant à louer

Dieu en

trois

un

seul

personnes. Te nommerai-je martyr? Compte-

rai- je les souffrances

que tu as supportées par amour pour

Jésus -Christ, en combattant jusqu'à

la

mort

le

tyran in-

fernal, en brisant ses liens et ses filets, en exténuant ton

corps par

la mortification, et

comparerai-

m.

je

en l'arrosant de

aux docteurs de

ta

patrie?

tes

larmes? Te

Mais tu

les

o

a

66

LES .MANUrfCUlTS SLAVES

surpassés

;

qu'ils ont

commencé,

lumières

les

tu as redressé leur doctrine

tu as

répandu dans

plus pures de

nombre des héros? car

monde

le

Te

vraie foi.

la

consommé

tu as

;

entier les

mettrai -je au

monde du

tu as protégé le

ce

signe de

la

croix, étendard de ton divin capitaine; et, triomphant de

la

corruption des méchants, tu as

de

la

foi

les

tomber avec

fait

Te donnerai-je

épines de l'erreur.

la faucille

nom

le

de

prophète? car malgré l'oracle divin qui a prononcé que nul

nest prophète dans son pays tu y répands

,

une huile abondante qui guérit

chasse les démons

,

devenu

quiconque a recours à

la

une source de

ainsi

fait fleurir le

n'y as-tu pas, flambeau vivant^ répandu au loin miracles? Mais, ô

mon

très-vénéré maître

ne sachant par où commencer

tes

,

mon

louanges

Te nom-

désert

;

n'y ;

de tes

l'éclat

cœur gémit,

;

hésitent à te chanter. Je sens l'impuissance de l'oserai,

;

pour

salut

des couronnes qui ne se flétrissent point

cueilli

Toutefois, je

tien

infirmes et

les

vertu cachée de ton corps.

merai-je anachorète? N'as-tu pas as-tu pas

du

tu es le protecteur

mes

lèvres

mon

esprit.

puisque je suis ton serviteur. Salut

donc, ô bon pasteur du troupeau parlant de Jésus - Christ Salut, héros au visage resplendissant, qui,

armé de

la

croix

victorieuse, as mis en fuite les loups ravissants prêts à

vorer les brebis! Salut, docteur de

la

nouvelle

loi, toi

!

dé-

qui as

planté dans nos esprits les enseignements sublimes de l'apôtre des nations

!

Salut

,

guide assuré des vieillards, avocat

des veuves, nourricier des orphelins tien

de

la

lats,

et

Salut, maître et sou-

jeunesse; salut, secours dans

queur des ennemis céleste,

!

î

aux pâturages leur

les

dangers, vain-

Salut, échelle qui conduit à invisibles

!

Salut,

la

demeure

ornement des pré-

couronne immortelle! Salut, coopérateur des

DE LA PlIîLlOTHÈijUE IJirÉlîIALE DE TAUIS.

apôtres dans l'enseignement de

compagnon

Salut,

loi!

la

67

glorieux des martyrs! Salut, œil vigilant des solitaires, leur

maître et leur règle vivante et des religieux!

Salut, réformateur des pécheurs! Salut,

port assuré des naufragés

péché! Salut, guide du la vie éternelle

!

Salut, modèle des anachorètes

!

Salut

!

toi

,

qui brises les liens du

pont qui mène aux rivages de

ciel,

Salut, source inépuisable du salut, paradis

admirable et toujours florissant! Salut, fleur de

au parterre céleste

!

Salut

la foi

rempart spirituel de

,

la

plantée patrie

!

Salut, tige féconde, chargée des fruits delà joie véritable! Salut, grappe mûrie et pleine d'un suc délicieux qui triom-

phe de

l'ivresse

du péché! Réjouis-

toi, ô

maître vénéré;

encore une fois, réjouis-toi auprès du trône du Seigneur

Mais en

même

temps, souviens-toi,

serviteur indigne Etienne

sère

;

;

homme

vénérable, de ton

ne m'oublie pas dans

rappelle- toi que je suis plongé dans

la

quités; bénis-moi de ta sainte main,

moi qui

partage cette vie mensongère. Sois

mon

moi à marcher sur

tes traces,

sérable et inutile serviteur

joie

que

je sois

promise à ceux qui l'aiment.

Nous respectons

ces

ma mi-

fange des ai

guide

ini-

encore pour ,

apprends-

quelque indigne, quelque mi;

daigne m'accorder cette grâce et

qu'il

!

et prie le

me

Seigneur

faire goûter la

»

épanchements d'un cœur

fdial,

et

nous nous abstenons de tout commentaire. Ajoutons seulement que Dieu exauça son père, sous

le

il

nom

prit, à la

du

fils

:

à l'exemple de

de ses jours, l'habit religieux,

de Siméon.

Les deux derniers récit

la prière

fin

du manuscrit contiennent

le

d'une discussion entre un juif et un chrétien, ou

la

feuillets

Découverte des douze vendredis, faite jmr Éleuthère, Ce

LES MANCSCRITS SLAVES

68

d'une écriture

récit singulier,

ajouté postérieurement'. Le

de

lire

a été

notre manière

:

LaureC!)^, une

remplie de

ville

continuelle avec les chrétiens.

une conférence publique.

On

décliiffrer,

voici d'après

y avait dans une contrée de l'Occident

« Il

à

difiicile à

choisit

vint que

Pour en

deux philosophes,

en cas de défaite

,

,

les

;

juifs

Carmin^.

et l'on

con-

recevraient le baptême

des chrétiens. La proposition est acceptée choisissent Éleuthère

on eut recours

finir,

C'était sous l'empereur

et d'autre

de part

les juifs

appelée

,

qui étaient en dispute

juifs,

:

chrétiens

les

opposent un

lui

nommé

kentarishis. «

A

la

troisième réunion

,

où ce dernier parut accom-

pagné de son fds Maleck, lorsqu'on descendit dans fondeurs des grands livres. Dieu, qui voit

et

les

pro-

connaît tout,

vint en aide à Éleuthère. « Je vois, s'écria le juif irrité, « je vois

que

je suis vaincu

ta religion est la véritable

l'avoue; mais

fl

qu'elle a été révélée à

«

nous enseigne que

le

Moïse sur

la

Christ, prédit par nos propliètes et

Vierge Marie; cette

annoncé par vos apôtres, est né de

«

doctrine -là est vraie, je ne le nie pas, et tu

Cl

bien

«

chant

la

la

connais

toutefois tu ignores l'enseignement salutaire toules

vendredis.

»

Et à ces mots,

sant alors au fds de Kcntarisius: a ces

je

montagne. La vôtre

c(

;

,

nôtre n'en est pas moins sainte, parce

«

la

;

a

il

Sais-tu, dit Éleuthère,

choses dont ton père vient de parler.

affirmativement.

«

Nos

1

M.

Stroïef le passe sous silence.

Ne

serail-ce pas Ulyrie?

Car in.

»

Maleck répondit

ancêtres, dit -il, avaient pris

*

' C'est-à-dire

s'enfuit. S'adres-

un

69

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. chrétien instruit pour apôtre


et

,

ayant trouvé sur

dans lequel étaient marqués tous

« écrit

mirent cruellement à mort

«

l'année

«

rent de son écrit et

ils

,

Là-dessus à coup

le

il

le

les

le

;

la

il

le

s'emparè-

ils

il

d'un bout à l'autre. Tout

apprend que son

frappe d'un couteau dans

vient de ré-

fils

véler aux chrétiens la mystérieuse doctrine colère,

vendredis de

jetèrent au feu, après l'avoir lu. »

se mit à le réciter

père rentre

;

un

lui

;

transporté de

la poitrine, et

donne

se

mort à lui-même. Cependant Éleuthère consigna dans un

ce

Maleck venait de tiens.

« 1°

dis

apprendre,

Vendredi de mars

,

jour

communiqua aux chré-

et le

oii

que

:

Adam

fut exilé

du para-

pour avoir désobéi au Seigneur. 2**

«

Abel les

lui

Cet écrit contenait ce qui suit

écrit ce

,

Vendredi avant l'Annonciation à la troisième heure.

Ce

Caïn tua son frère

,

premier mort d'entre

fut le

hommes. «

5*'

Vendredi

Seigneur, à «

la

avant Pâques

,

crucifiement de

neuvième heure.

4" Vendredi avant l'Ascension, ruine de

Gomorrhe,

et

des autres villes, à

« 5" Vendredi avant la Pentecôte

riens, qui dévastèrent les les

îles.

Notre-

et

première heure.

la ,

Sodome

l'invasion

villes, et se

des

Aga-

disséminèrent dans

Ces gens montaient des chameaux,

et

buvaient

le

sang des boucs. «

6° Vendredi

du mois de juin, prise de Jérusalem, à

deux heures, du temps du prophète Jérémie. «

7" Vendredi qui précède la fête de saint Pierre, l'Egypte

est frappée

de fléaux

quième heure.

,

l'eau est

changée en sang, à

la

cin-

70

LES MANUSCRITS SLAVES

8" Vendredi avant l'Assomption


lites, et

lenr règne de soixante ans.

9° Vendredi qui précède

a

invasion des Ismaé-

,

le

jour où saint Jean-Baptiste

fut décapité, à cinq heures...

10° Vendredi avant l'Exaltation de la Croix, Moïse sé-

a

pare les eaux de

la

mer Rouge, qui

engloutit ses ennemis, à

quatre heures. 11° Vendredi avant

«

la fête

de saint André,

Élie se sanctifia et disparut dans

le

un nuage de

prophète

feu

,

pour

ne reparaître qu'au second avènement du Christ. «

12° Vendredi qui suit

des Innocents, «

fait

du Christ, massacre

Nativité

la

par ordre d'Hérode.

Ces douze vendredis

,

conclut

le

manuscrit

,

doivent

être observés par quiconque veut éviter les tourments éternels, et trouver miséricorde devant Dieu. »

Je suis porté à croire que ce récit est identique avec celui qui se rencontre dans d'autres manuscrits' tulé

Légende des douze Vendredis que

:

,

et

qui est inti-

tout chrétien doit

vénérer. N"

a.

Vol. in-12, parvo, de 195 feuillets, vélin, xiye siècle, initiales coloriées et historiées.

un manuscrit

C'est

sacerdotal" 1

Tel

est,

il

;

contient

par exemple,

le

glagolitique

véritable

,

un bréviaire

,

un

vade-mecum

missel

,

un

rituel

manuscrit qui appartient à M. Vouk KaraJjitcb,

et

que malheureusement le célèbre chansonnier serbe n'a pas fait entrer dans ses Exemples de la langue serbo-slave (Vienne, 1856 ), à cause de la difficulté que présente la lecture du texte. Le récit en question s'y trouve au nombre de douze légende? plus étranges les unes que les autres. le dire; 2 Strolef le passe sous silence. Le connaissait - il? je ne saurais ce qui est certain, c'est qu'à l'époque où il visitait les bibliothèques de Pa,

ris et

de Reims

(

c'est



-

dire en 1837

),

les

manuscrits glagolitiques étaient

71

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

c'est-à-dire tout ce dont un missionnaire a besoin pour exercer

de dire que ce

Inutile

fonctions sacerdotales.

les

n'est qu'une traduction littérale de l'original latin le

comme

,

sont tous les livres liturgiques des Illyriens et des Dal-

mates catholiques. La garde porte crit

pareil dans

inexact.

la

Pendant

bibliothèque Lobkoviz

mon

charmant manuscrit; en 15o9, à Ségnia

il

par un

nommé

j'ai

,

voir à

ne contient que

pu, grâce

mon

aise ce

Psautier, écrit

le

Ivan-Jakan. M. Scha-

communiqué un calque

à qui j'ai

farik,

,

Hanka,

Prague. C'est

à

,

court séjour à Prague

obligeance de M.

à l'aimable

y a un manus-

qu'il

du

fort imparfait

manuscrit de Paris, est de l'opinion que l'un

sont

et l'autre

à peu près contemporains. Les données chronologiques que

nous fournit notre |3/£"«anw??i montrent que graphe a deviné juste, de

sortir

de

la

et

en tout cas,

elles

première moitié du xiv^

y est question de

la

Fête-Dieu, de

l'illustre

paléo-

ne permettent pas

siècle.

celle

En

effet

,

il

des onze mille

vierges martyres et des Cinq Plaies de Notre-Seigneur. Or, la fête

du Saint-Sacrement,

Urbain IV, de

sainte

fut

instituée en

et

pape

de ses compagnes ne fut introduite

qu'en 15o0. Enfin, supposant que soit

le

confirmée en 1521 sous Clément V. Celle

Ursule

du Sauveur

1264 par

contemporaine de

la fête

celle

de

des Cinq Plaies la

Lance

et

des

Clous, dont l'institution est attribuée à Innocent YI (en 15o4),

nous touchons presque à lage du manuscrit de Prague. Toutefois, remarquons-le bien, ces dates ne se rapportent qu'à

p. 23.)

canonique

,

et

n'empêchent

point

lui lettre close, comme il l'avoue ingénument lui-même. Il ne s'y que plus tard. (Voyez sa Deicri[ition des monurn. de la littérat., etc.,

encore pour Cit niis

l'institution

•2

LES MANUSCRITS SLAVES

que ces

ne fussent déjà en usage dans certaines Égli-

fêtes

ses bien

auparavant. Ajoutons que

tient pas

de données plus récentes

est

étonné

de

ne pas y trouver

le ;

manuscrit ne con-

que, loin de

par exemple

,



,

la

,

on fête

des Stigmates de saint François, concédée au plus tard

en 1557 frère

,

bien que

le

manuscrit

ait été fait

à l'usage d'un

mineur.

Ce dernier point

n'a pas besoin de beaucoup de preuves

:

placé en tête du bréviaire nous en fournit une

le calendrier

bien suffisante.

En

effet,

sans parler de la fête du Patriar-

che de cet ordre religieux, on y trouve, entre autres, celles

de

la

translation de son corps (en 1250),

de sainte Elisabeth de Hongrie,

dès 1260;

1540,

que l'existence de

deux

faits,

et

enfin,

les frères

une mission dès la

dite

,

la

Moldo-Valachio,

était si

1

province,

comme

Ot

vaste

pa.u' Ma.iiiyb

,

la

qu'indépendamment



vi-

même

de ces

mineurs avaient ouvert en Bosnie

Carniole

,

Hongrie

et

que plus tard on

Opaib

que

de tous, au moins à partir

xiif siècle

province de Bosnie embrassait alors, outre

proprement la

cette

commencement du

le

d'ailleurs

nombre des provinces de l'Ordre

cariat, est certaine de l'aveu

de

saints se retrou-

Nous savons

les htanies.

Bosnie figurait au

la

sainte Claire,

et enfin de saint Antoine de

Padoue (canonisé en 1252)'. Tous ces vent encore dans

de

la

Slavonie

,

^ Or, Bosnie

la

la

Serbie

bien d'autres pays; elle fut

On peut comparer

obligé de

la

scinder

ce calendrier avec celui qui se

trouve dans un missel latin (suppl. latin, n° 7) du xive siècle, fait aussi pour M. Delisle en parle dans ses Notes sur la Bille de la sainte les frères mineurs.



chapelle de Bourges. (Voyez Bibl. de l'École des Chartes, i'sévie,

t. II,

p. 154.)

Rapport sur une mission en Bosnie, accomplie en 1855, par M. Massieu de Clerval, dans les Archives des Missions scientifiques et littéraires. (T. V, 1" caliier, p. 18 et 19.) ^

Voyez

le

73

DE LA rtlBLlOTHÈQUE IMPERIALE DE PARIS.

en deux,

sous

le

nom

de Bosnie Argentée et de Bosnie

Croate \ Ainsi

le

manuscrit aura été écrit dans quelque résidence

de cette province

;

qu'il a été entre les les caractères

une inscription assez récente

et

mains d'un ragusain. Au

reste,

des manuscrits assez nombreux de

qu'on appelle khrobate ou khorvate,

et

il

la

il

atteste a tous

rédaction

peut servir de

mo-

du genre.

dèle

Les ouvrages de

une grande valeur au

cette espèce ont

point de vue liturgique, surtout à cause des textes de la

des saints Pères qu'ils contiennent. Nous allons

Bible et

indiquer rapidement ce que ce précieux manuscrit renferme

de plus important.

Nous sel et

table

un

un du

rituel.

Dans

bréviaire,

l'intérieur de la reliure,

Les

cycle pascal.

six premiers feuillets contiennent

propres aux églises slaves

vêque de

la

Prague,

Le

(

6

avril

)

;

saint

,

Métbode arche,

saint Adalbert

Venceslas (28 septembre)

moment que

,

évêque de

^

bréviaire est la partie la plus considérable et la plus

Greiderer,

Au

Moravie

et saint

un mis-

on trouve une

calendrier où nous ne remarquons pour le

les saints

1

un

l'avons dit, c'est tout à la fois

Germania Franciscana,

t. T, 1.

bas du troisième feuillet, verso, on

II,

§ G.

formule suivante contre les morsures des serpents Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit^. Amen. Cousu { Cousu f Cousu f Je vous adjure, 6 serpents, par le Dieu vivant, de nCobéir à moi, serviteur de Dieu (suit le nom... ), comme la cire obéit au feu, mma uiuia \. 3aK.innaio Bact, sMue, EoroMt et le feu à la cire. Amen. (Ulina atuBHMb, ja 6y,îTe noKopuI; Mnt pa(5y ôoïKiio (nMcpeKb), Kai;o e noKopanb bockl ornio, araabBOCKy. AMenL.) Les peuples slaves sont versés dans la magie, et très*

lit

la

:

.

-j-

-J-



enclins à la superstition.

Ils ont des formules de ce genre pour tous les cas poson en rencontre assez souvent dans les manuscrits. Yostokof en cite plus d'une dans sa Description du Muse'e Roumianfsof. Quant à celles qui ont pour

sibles

;

objet les serpents, qu'on consulte les Skazania rousskago rof, I. II, p. 21 et 40, 3e édit. 1841.

naroda de M. Sakha-

74

LES MANUSCRITS SLAVES

importante du volume.

Il

des du dimanche; après

omnes

du lundi, vient

Dans

le

copiste ayant oublié le verset

cession

du Saint-Esprit

sage est ainsi conçu il n*est

Domino, quoniam bonus)

cxvii® (Confiiemini

suivi des petites heures. le

matines et lau-

les

psaume cxvi (Laudate Dominum

génies), qui est le troisième des vêpres

psaume

le

commence par

le

:

,

l'a

symbole de saint Athanase,

oii

est question

il

mis au bas de

V Esprit-Saint

ni créé , ni fait

,

n'est qu'après les vêpres

la

et

du Fils;

ni engendré, mais procédant

du samedi que

pro-

page. Ce pas-

la

du Père

est

de

les laudes

Ce

*.

de lundi

reprennent leur cours. Elles se terminent par l'hymne ambrosienne Te Deinn

,

suivie de l'antienne Te decet lujmnus,

du Gloria, du Benedicite, du Magnificat, du Nunc dimitlis; puis vient

de

et

le

celle

propre des saints, précédé delà messe des anges

de

la très

- sainte Trinité

et suivi

,

de

l'office

des

morts, qui clôt cette partie du volume.

Le missel qui vient après s'ouvre par l'ordinaire de la messe.

conclusion

entendu

;

Trinitas

,

:

Ce

et tout finit

avec

après laquelle

de saint Siméon vantes

:

préparation et

de particulier, c'est

la

l'Évangile de saint Jean ne s'y trouve pas, bien

le

cantique des trois enfants

le

qu'il a

la

:

Nunc

la

prière

:

Placeat

sancta

tibi

prêtre quitte l'autel en récitant :

Benedicite omnia opéra; celui

dimitlis ; et les trois oraisons sui-

Deus qui tribus pueris, Da qua^sunius, et Deus

a quo sancta desideria. Après

les différentes

messes,

grand nombre d'oraisons par lesquelles se termine

La troisième

partie contient le rituel

romain

,

il

y a un

le missel.

commen-

çant par les cérémonies du baptême.

1

L'Église russe se sert

le Filioque.

du

même

symbole, eu retiaucliant, bien entendu,

DE LA P.FBLIOTIILQIE IMPÉRIALE TE PARIS.

La langue de

plenarium

ce

(le l'influence latine

de son mieux

Un mot

se

un

ressent

l'embarrasse

:

C'est ainsi que

prima,

a pu faire les mots suivants

initiales

accuse

le style

nous avons

etc.

,

le

au moins

du \i\^

siècle

question

la

de

la

encore que vienet

dont

les

termes techniques;

et,

sans

texte de l'Écriture sainte etdes saints Pères

la partie

Il

serait à désirer

que

l'on

pu-

du manuscrite Une version

biblique

ne peut manquer de jeter un nouveau jour sur

si

importante

Bible slave.

hommes



kiméiere, octaba,

haut touchant l'âge de ce manuscrit.

en a dû admettre plusieurs. bliât

heures et qu'il

circonstance à ajouter à ce que

:

Les latinismes abondent dans aucun doute,

,

qu'on voit par-ci par-là,

le xiv*^ siècle

dit plus

noua;

omilia, lectia, capiioul, misk,

:

etc.. C'est de

latines

les petites

tertsa, scheksla,

calesch (calix), oratsia, oblata, profatia vikhilia, doupleks, les

de rendre

conserve l'expression latine en

il

;

la slave.

s'appellent chez lui

nent

singulièrement

italien essayant

texte latin en langue slave.

le

façonnant à

la

on

:

dirait

75

Ce

peu étudiée du texte primitif

et si

aussi

serait

les plus capables d'apprécier

tion.

Enfin ce serait mettre

jures

du temps

,

une

des

pareille publica-

manuscrit à

le

vœu

répondre au

l'abri

des in-

qui a laissé ses traces dévastrices sur plus

d'une page.

En

attendant, nous donnons

doute à celui de selle,

t.

C'est

*

les

M.

un calque bien

Silvestre.

inférieur sans

(Voyez Paîéogr. univer-

IV.)

ici

que vient se placer V Abécédaire bulgare dont

Je n'en connais d'imprimé que

Monuments de

le

commencement du psaume

la littérature glagolitique de

M. Schafarik.

il

LSVlil, dans

76

LES MANUSCRITS SLAVES

a été question dans

l'introduclion.

Nous ne dirons que

quelques mots pour en préciser davantage l'époque.

Là-

dessus les opinions varient. Les auteurs du Nouveau traité

de diplomatique

font remonter au i\^ ou au

le

x''

siècle,

c'est-à-dire aux premières origines de l'alphabet slave'.

Dobrowski, au contraire, lui accordait à

nion

la

fidèle à sa théorie antiglagolitique,

\nf

peine l'honneur d'être du

mieux appuyée

et la plus accréditée

place au xi" ou au xii" siècle au plus tard

question est

la

même que

siècle

^ L'opi-

de nos jours

^ Au fond

le

cette

,

de l'origine des lettres glago-

celle

litiques.

Remarquons, en les lettres,

et

que, selon

la

semble être inséré dans

il

que V Abécédaire n'a pas toutes

finissant,

remarque de M. Schafarik^ manuscrit

le

latin

comme

par

accident.

Livre de prières, petit vol. in-12, très-récent et de peu

de valeur. No 13. {Ane. 10.)

Autre

les

linguœ slavicœ,

t.

I, p.

Kanonnik\ ou

recueil

708, pi. xiii, col. IX.

p. v.

Kopitar, Glagol. Cloz, p. iv, x, xxvi.

5

^

de prières appelé

Nouvemt traité de diplomatique,

ï

' Instit.

*

livre

Pamalky pisincnictvi (jlagolskeho, p. vu, Prague, 1853. On appelle canon une série d'hymnes qu'on chante ordinairement pendant matines. Elles sont au nombre de neuf, dont la seconde, où il est fait men-

du jugement dernier, est réservée pour le samedi qui précède la semaine du carnaval et pour le temps de la sainte quarantaine le reste de l'année on ne chante que huit hymnes. Chaque hymne ou ode doit avoir un certain nond)re de vers déterminé par celui des mots placés, en forme d'acrostiche, en tête de chaque série d'hymnes, et répartis parmi les neuf odes. C'est ce qui donne à ces

tion

;

chants quelque chose de régulier, qui les rend pour ainsi dire canoniques. Telle au moins selon Zonaras, l'origine du mot xavtov. (Voyez Murait Lcxîdion, cité par Daniel, dans son Codex liturg. Eccl. orientalis , t. IV, p. 706.) est,

,

LA DIBLIOTIIÈQUE ÏMPÉRÎALE DE PARIS.

t)£

àe canom.

11

n'y a que les quatorze premiers feuillets qui

Il

main;

à la

soient écrits

reste est

le

volume sont

offices

contenus dans

de

la

très -sainte Trinité;

de

la trës-saintc

le

2''

Mère de Dieu

Thaumaturge; 5°

les suivants

office ;

imprimé (1754). Les 1" office

:

du Sauveur; 5"

office

4" office de saint Nicolas le

de saint Alexis, métropolitain de

office

Moscou. Alexis vivait au xiv^ siècle. L'Église russe unie et l'Église

non unie

mis au nombre des

l'ont

célèbrent sa fête fête

de

le

12

février.

saints.

De

L'une

et l'autre

plus, les Russes font

translation de ses reliques, qui eut lieu en

la

la

1456,

sous Basile V Aveugle \

Le manuscrit de à

un nommé

la

bibliothèque impériale a appartenu

Fédor Ouchakof.

N" 14. Vol. in-l2, sur papier,

Encore un

livre

deux précédents.

commencement du

de prières, un peu plus étendu que les

En

voici le

contenu

1° Tropaire à la sainte Croix. sainte

Mère de Dieu.

4° Office

Nicolas.



office

de

la



du

2" Office de la très^

saint

du dimanche.

différentes



mains).

6° Office

ange gardien.

— —

de saint

— — 10° Of-

8° Office

9° Office de saint Jean-Baptiste.

de saint Jean

bien-aimé.

*



:

5" Matines

N.-D. ù'Odiguitrie.

1° Office

du Sauveur. fice





des martyrs (écrit par

5° Tropaire à

xviii» siècle.

le

Théologien, c'est-à-dire du disciple

11° Office de l'Annonciation.

Mère de Dieu.

— 15°

— 12° Autre

Office de la Passion.

Kulczynski, Spécimen Ecclesiœ ruthenicœ,

p. 6 et 20, éd. Roraae,

1724.

-—

LES MAMSGlUTrf iiLAYES

7$ 14" Prières pour

mourants.



— 15"

16" Autres prières pour

(25 mars).

ciation

bienfaiteurs.

les

— Enfui 17"

office

Prières pour les jour de l'Annon-

le

d'un saint quelconque.

Le commencement manque. Les Mémento des vivanls

volume

de

et écrits

et

des morts, ajoutés à

même main,

la

la

fm du

permeLlent d'en préci-

ser davantage l'époque. Ainsi, parmi les défunts, Adrien,

dixième

et dernier patriarche

premier lieu;

et

parmi

de Novgorod. Or, Adrien siège métropolitain de

est

nommé

de Moscou, est

les vivants, c'est

en

Job, métropolitain

mort en 1701

Novgorod en 1697,

;

et Job, élevé

au

n'est décédé qu'en

1716. Le manuscrit date donc des quinze premières années

du

siècle dernier.

On

peut présumer qu'il aura été écrit à

Novgorod ou dans quelque endroit du diocèse de ce nom.

N° d5. [Ane. 669. S.-Germ.) Vol. in-12, parvo, sur papier, xviii* siècle.

On

Ilymnaire noté. d'hynmaires les jours

:

les

distingue

en Russie

uns ne contiennent que

des fêtes

principales

;

d'autres

les

:

ainsi

celui qui contient les

carême.

Il

y en a enfin qui embrassent

intérêt. L'ancien

Vostokof, Descript.

tirent alors

le cycle tout entier

:

\

Notre volume appartient à

*

ils

hymnes propres au temps du

la

première catégorie.

considérer qu'au point de vue musical

grand

aux

on appellera hymnaire quadra-

gésimal

ce sont les innologues

sortes

se bornent

diverses parties de l'année ecclésiastique, dont leur dénomination

trois

hymnes pour

,

il

p. C50.

ne

offrirait déjà

chant de l'Église russe,

du musée Roum.,

A

il

le

un

faut bien

LA BIliLlUTHÈOLE IMi'Ér.IALE

Li£

l'avouer,

même

est,

un terrain pour

le

La

système de

la

Sous ce rapport ,

neumation

modernes de

et

mal-

,

la

un rayon

vivement dé-

si

France.

science musicale n'est pas la seule qui y soit intéressée

philologie y trouve aussi

notation

et

,

qui était par

système des abréviations les

Grâce à

sa part.

la

qui voulait que chaque syllabe eût son

,

respondant

vons

aperçoit à peine

ce genre pouvant jeter

battu parmi les liturgistes

la

l'on

ce manuscrit n'est pas sans va-

,

monument de

de plus sur



ainsi dire vierge

gré son âge assez récent tout

70

l'ARlS.

en Russie, presque inconnu; c'est

quelques sillons tracés d'hier.

leur,

1»E

si

loi

de

neume cor-

là-même incompatible avec

répandues ailleurs

mots dans toute leur intégrité

,

:

la

le

nous y trou-

et parfois revêtus

de

leurs formes anciennes. C'est dans des recueils de ce genre

que

le

redoublement de certaines voyelles

que dans

longtemps

encore qu'on peut constater des

tique

conservé plus

s'est

manuscrits ordinaires.

les

demi -voyelles

la

nature et

finales

(t>,

b),

C'est



valeur phoné-

la

dont l'usage est

im

rôle si important

lisme des idiomes slaves.

En

les

musical correspondant,

est facile d'en conclure qu'ancien-

fréquent

si

nement à

l'e

ils

,

et qui jouent

se prononçaient

muet des Français;

dérer

il

comme

et

la

golitique,

la

ou

séparément, semblables en cela

on aurait

tort

de ne pas

particularité de notre

forme d'un carré d'un

n

grec

;

lettres

Paléographie universelle,

t.

TV.

:

le

la lettre o, celle

renversé (n).

donné un fac simile de ce manuscrit*. *

voca-

voyant munies d'un signe

manière d'écrire certaines

exemple, a

le

les consi-

des voyelles.

Remarquons une autre c'est

dans

M.

hymnaire

R

:

(v), par

du

R

gla-

Silvestre a

LE3 MA^^JSCIlITs slaves

80

Parmi

les

hymnes

qui y sont contenues,

il

y en a qui se

rapportent à l'histoire des trois jeunes gens dans

Nous

naise.

les

glise orientale

four-

la

mentionnons de préférence, parce que l'E-

semble avoir pour

lection; elle y revient sans

elles

une véritable prédi-

cesse dans ses chants sacrés.

C'est qu'à travers le voile de l'histoire, sa foi y aperçoit la figure typique de

de

la

Mère Vierge,

très-sainte Trinité. Aussi,

la

ce prodige

,

l'Église russe le

mystère ineffable

et le

non contente de chanter

rendait autrefois visible aux

yeux du vulgaire. Delà une solennité religieuse, connue sous

nom

le

prend

les

de VOffice de la Fournaise,

oii le

biblique

fait

proportions d'un véritable drame. Nous y revien-

drons quelque jour. N» 16. {Ane.

\,

16

et

3339.)

Vol. in-lî, parvo, de 262 feuillets, demi-onciale, sur papier, XTi'' siècle.

Psautier, contenant

monde

sait, c'est

le

Comme

texte sacré seul.

un des ouvrages qui

se

tout le

rencontrent

le

plus fréquemment parmi les anciens manuscrits slaves, et rien de plus naturel, puisqu'il était d'un usage journalier,

non-seulement dans

le

service divin, mais encore parmi les

fidèles.

L'exemplaire en question n'offre rien de remarquable. L'écriture en est belle et soutenue, sauf vers la

fm



,

elle

devient plus petite. Les douze premiers feuillets contiennent les

rubriques à observer dans

la récitation

des psaumes.

copiste a mis partout des accents, invention inconnue écrit

le

B

manuscrit précédent,

et

donne à

siècles plus

dans

le

reculés.

Il

(y) par un carré la lettre

T

Le aux

comme

la

forme

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

plus lard, c'est-à-dire

qui a prévalu

81

trois

per-

traits

pendiculaires surmontés d'un trait horizontal. L'usage fré-

quent de

la

a au

voyelle

de ia

lieu

(n)

un

est

du manuscrit. Les

méridionale

l'origine

indice de

versets ne

sont

séparés que par des points rouges placés au bas des lignes.

Les

initiales

de chaque verset sont en louge

grandeur que

les

ajoutée à la tin

du volume

autres

La

lettres.

et

tal)le

de

des

la

même

matières

d'une date plus récente que

est

le texte'.

N» 27. {Ane. n" 26.) Vol. in-S» parvo, de 268 feuillets, sur papier, xviie siècle, écriture cursive.

Diurnal compris

a

été

,

copié sur l'exemplaire imprimé

préface. Cet horologe, dit

la

imprimé par ordre du

tsar

Michel Fédorovitch, chef

de la dynastie des Romanof , sous

commencé

le

8

m^ars

même année,

par

les

teurs

soins de

^ Depuis

le

patriarche Josaphat

Al (1639), jour de

archevêque de Nicomédie;

lacte, la

"il

en 1659, y Vexplicit du volume,

il

a été achevé

Jean Vladimirof Lénats

et

7 avril de

\

de ses collabora-

princeps de 1612, sortie de

l'édition

éditions

le

jour de saint George, évêque de Mitylene,

imprimerie d'Ostrog, jusqu'en 1800, ce trente

;

Théophy-

saint

L'écriture

du volume

petit

est

la

célèbre

livre a

eu

nette, et les

* D'après le catalogue de M. Louis Paris, ce psautier aurait été fait à l'usage de l'Église luthérienne du xve siècle (p. 8-2, n» 3752). Sans doute, c'est l'imprimeur qui par distraction, aura changé l'Église rntliénienne en luthérienne, ,

car Festimable auteur n'a

charactere moscovitico, *

évidemment que traduire

fait

placée en tête du manuscrit

:

Psalteriutn

l'inscription suivante,

ad usum moscoviticum, idiomate

CHUf'KaHleMb H Tpyjbi MBororptuiuaro Dsaua Bo.io,iuMepoBa cuua.IenaTCi, nHo-

semna, u npo'iiixi TpyjuBuinxcn o Focnojt. 3

et

etc.

Sopikof,

ni.

Eîiaidela

iiblio^jr. ru-sse,

t.

I, a"^

1394

et ?uiv.

6

MANUSCRITS SLAVES

LliS

,S2

marges sont parsemées de notes celui qui les a faites

dans

comparative, devenue

On

moderne. buait jadis

le

sait

le

pliilologiques. Elles accusent

un goût prononcé pour caractère dislinctif de

c'est à la

,

philologie

la

langue sacrée qu'on

attri-

mère;

à elle

privilège d'être la langue

le

méthode

la

c'est

qu'on voulait à toute force rattacher toutes les autres langues, à peu près

de nos jours on

l'école. Il

compare

le slave

garde bien d'oublier l'hébreu. lons

Oup'-<,

:

notch

,

iiMfi

)

;

En

sans-

le

grec et

le

le latin

khram (xpaM^);

k

(

po bb

nynié

vïïv,

il

se

(cy^^ÏH);

ocu-lus, oko;

vinum, vino hebr.

(nbiu-ï;)-,

changement ;hehv. darali,

rus. ogoni

,

judex, soudïa

ptitsa (uiima)-,

) ;

;

voici quelques échantil-

gultur, gortani (ropTaiiL)

;

cruor, krovi

(usMiim,)

avec

(ro.iyob);

(no4b)-, TTTstva,

pistcha (nnma)

rJ)y.,

(

pour

hebr. dour, rus. dver (Ancpi.); ignis

columba, goloub

(oroiib);

nox

le fait

L'annotateur anonyme paie son tribut aux exigences

crit.

de

comme

;

nomen, imia

(Bniio)

caméra,

;

zaman izmien ,

rus. derjava

(

AepjiiaBa)

pouvoir, etc.

Je laisse

le lecteur

penser de ces analogies ce

je ne m'en porte pas garant. Si je les cite

,

qu'il

rappeler l'attention des philologues occidentaux sur famille slave, trop

désormais

il

voudra

;

c'est plutôt pour la

grande

méconnue jusqu'à présent, mais dont

n'est pas

permis de

faire abstraction,

quand on

se livre à l'étude des langues aryennes.

Au

bas de

la

dernière page, couverte de notes incohé-

rentes et de textes bibliques, on «

M*'"'

lit

en français ce qui

S... S évoque de Nisibe, m'a dit qu'il avait

naissance avec des princes géorgiens. l'un s'est fait 1

Le nom

mahométan

est illisible.

Ils étaient

à l'instigation

du

Aiit

suit

:

con-

deux, dont

roi

de Perse,

,

DE LA BIBLIOTHÈQUE lAIPÉRIALE DE rARIS. qui

donnait

lui

garçons

le

gouvernement de

et filles, sont très-beaux.

Il

de stature gigantesque

,

Leur

dix.

piastres;

église

il

;

Les Géorgiens

Tiflis.

y a des Abchazis

ciatdiis (Tchétchènes?), etc. Ils sont très

guerre

83

un

,

Ga-

-braves gens de

seul peut tenir contre

hors de Jérusalem, a coûté trente mille

;,

y a quantité de figures en bois, et tout a passé

entre les mains des Grecs. » No 18. [Ane. n» 3.) Vol. in-fol. de 360 feuillets, sur papier, xvi" siècle.

Évangéliaire , beau volume de

premier

feuillet

bibliothèque

le

faut se rappeler

4 de mars 1730. ici la

différence qu'il y

aentrelesÉvan-

Quatre Évangiles. Les premiers contiennent

des évangiles, des actes et des épîtres, distribuées

d'après les jours des dimanches et des fêtes

pour

les Missels. C'est

nom

cette

,

comme dans

raison qu'on leur a

donné

de dominicaux ou apracos, du mot grec dont

étymologie rappelle que travaille pas. les

Le

,

géliaires et les les leçons

rédaction bulgare.

du Roy par Sa Béatitude Clirysanthe patriar-

che de Jérusalem, Il

la

nous apprend que ce livre a esté donné d la

le

dimanche

est

un jour où

la

le

belle

l'on

ne

Les Quatre Evangiles, au contraire, contiennent

quatre Évangiles en entier, l'un à

la

suite de

l'autre.

Notre manuscrit est assez récent.

Généralement

les

Quatre Évangiles;

peuple est chrétien, ques;

ils

Évangéliaires sont plus anciens que les

et la raison il

en est bien simple

ne peut se passer de

font partie intégrante

du

culte

:

dès qu'un

livres liturgi-

divin. Les faits

viennent à l'appui de cette remarque. Le plus ancien exemplaire des

Quatre Évangiles qu'on connaisse jusqu'à présent,

LES MANUSCRITS SLAVES

81

ne rcmoulo qu'au que der

y en a

il

;

(1144);

bibliollièque synodale de

la '

xii" siècle

même

Moscou

peu du xiv"

;

la

un volume rare,

c'est

est fière

de possé-

plupart sont du

Toutefois cette règle ne s'applique pas dans

rigueur aux Quatre Évangiles (jlagolitujues

,

la

est

Il

On en a qui remontent au delà du xii" existe même qui atteignent presque le x".

en

exemple

par

,

,

l'exemplaire

M. Grigorovitcb, un des Russie

découvert

slavistes les plus

siè-

Tel

publié par

et

renommés de

la

^ N° i9. [Ane. n° Vol.

in-fol.

S.

o-i.

Germ.

;

xvi^

siècle.

à la

fait

173^. L'écriture du volume

en

Coislin

Coisl.)

de 182 feuillets, sur papier,

Menées du mois d'octobre, don

inégale

même

ce qui mérite

d'être observé. cle.

xv'" *.

bibliothèque

est nette

quoique

marges sont couvertes de rubriques indiquant

les

les tons des hymnes. C'est assez dire que c'est une Menée,

appelée mensuelle ou sloujébnaïa'', parce qu'elle contient les offices

pour tous

les jours

du mois,

et qu'il

ne faut pas

confondre avec lesMénées de Dmitri Rostovski, ou les TchétïaMinéïa, espèce à'Acta sanctorum de l'Église russe. Les unes et les autres sont

partagées en autant de parties qu'il y a de

mois dans l'année. Le fonds slave possède quatre volumes de ces j\Iénées

,

toutes appartenant à la première catégorie ^

Le

moins ancien de ces volumes est celui d'octobre. Messager russe, chronique

1

Voyez

*

Vostokof, Evang. d'Ostromir, préface,

'

par * s

le

littér., p. 40,

janvier 1856.

p. vi.

Voyez les Recherches sur les monuments delà littér. paléoslare, publiées deuxième seclioii de l'Académie de Saiiit-Pôtorsbour^, !« livi-aison. Du mot s\à\c slo>ij//a lr.ij)i;r,a), qui veut dire offRC. Je croirais assez volontiers que ce soûl là les Codd. quatuor Ecclaiastici

la

officii

dont parle Moutfaucon.

88

DE LA BÎBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS. Il

D'abord,

ne

je

ferai

qu'indiquer.

s'ouvre par une fête propre à l'Eglise russe. Elle

il

correspond à

la fête

Notre-Dame du (

que

offre certaines particularités

du patronage de

la

sainte Vierge ou à

Scapulaire. C'est la fêle de

VOmophore

scapulare), en slave Pokrov (TloKpoB^), qu'on peut traduire

aussi par patronage. Cette solennité, dont l'institution semble

remonter aux origines

mêmes du

rend un témoignage éclatant à

christianisme en Russie,

tendre piété du peuple

la

russe envers la mère de Dieu. Le Synaxaire slave en raconte l'origine de la «

Un

jour,

manière suivante

André

et

' :

Épiphane, Pères vénérés

se trouvant à l'église de Blaquerne, eurent

Mère de Dieu

leur apparut entourée

et saints,

une vision

la

:

du chœur des anges,

du,

saint précurseur, de saint Jean le Théologien et de plusieurs

autres saints, et priant les larmes aux yeux son Fils pour le

du monde

salut

entier. L'église

Alors André dit à Épiphane

:

remplie de peuple.

était

Vois-tu notre reine et notre


monde

«

souveraine prier pour

«

père vénéré, répondit celui-ci

«

omophore, plus brillant que l'ambre,

« l'église. D ce

du

roi

Or,

ciel,

que ce


glorifiez

«

Et

soit

:

nom

i

le

,

de son

peuple réuni à

dans quelque endroit



sanctifiez le lieu

vœux.

:

«

:

«

Prolog, édition de Moscou, 1733,

il

de

la

sera invoqué, et

mon nom, exauçant

»

son tour, continue

prière suivante

clémente, m'inspirent avec

«

je la vois

je la vois couvrir

ceux qui vous glorifient en

l'église, à

la

;

— Oui,

agréez les louanges et les prières de quiconque

« leurs prières et leurs

Marie

entier?

sainte Vierge priait en ces termes

la

« invoquera votre saint « terre

le

le

Synaxaire, adresse à

Vos paroles, ô Mère la

confiance

le

très-

désir de fêter

86 «

LES MANUSCRITS SLAVES

volro

sniiit

omnpîiorc, en al)aiKlonnnnt à voire bon plaisir,

manière de

« ô trcs-niiséï'icordicuse, la «

donc qui vous

glorifient se réjouissent à la

«aussi brillantes que variées; «

et

l'ombre de vos ailes en détruisant

« tions

perverses de nos ennemis,

Que ceux

le faire.

vue de vos

vous, protégez -nous à. les conseils et les

comme

couvrir de votre

«

Sauvez-nous, nous, vos indignes serviteurs, par

«

de voire Fils

«

tous ceux qui ont recours à vous avec crainte et

« attendent

,

et

la

dans cette vie

et

foule

inten-

vous avez daigné

«

omopbore

fêtes

réunie à

dans l'autre,

l'église.

grâce

la

et avec

de vous avec confiance un prompt

nous

foi, et

et

qui

puissant

« secours. »

Telle est la légende touchant l'origine de

surprenante ci, et

!

l'Église

pourtant

grecque

la vision

fêle.

la

Chose

est tout à fait étrangère à celle-

eut heu dans

un des plus

célèbres

sanctuaires de Constantinople. Quant à l'Église russe, on le voit, dès son berceau, elle s'est placée sons le la

Reine du

Synaxaire.

ciel,

Un

cette

bonne mcre

,

patronage de

comme

l'appelle le

jour viendra, nous l'espérons, où

la

bienheu-

reuse Vierge Marie, touchée par les élans de cette dévotion si

persévérante, obtiendra pour ces enfants

la

grâce de

conciliation avec leurs frères de l'Occident, trop

la ré-

longtemps

méconnus! Mais continuons.

Au

25" du mois,

jour des

les

Menées disent simplement que

saints notaires, Marcien et

chercherait -on

d'Ostromir

(f.

deux niarlyrs,

le

prétendu

Martyre

Noutaire

que

c'est le

;

en vain y

le

calendrier

235, verso) donne comme compagnon des et

que Kopitar a changé en Coutaire. (Glag,

Cloz., p. LXiii.) Je suis tout disposé à croire qu'il n'y eut

jamais de martyr de ce

nom

,

et

que ce saint Noutaire est

le

87

DE LA BIBLTOTTIÈQTTE LMPÉRTALE DE TARIS.

produit de le

la

Grégoire

distraction ou do la négligence de

Diacre, qui a écrit

le

comme

célèbre Évangile d'Ostromir,

saint Coutaire l'est de celle de Kopitar.

Parmi

les saints

j'en trouve

,

c'est le successeur

Je pense que

premier archevêque de

immédiat de saint Sabas

Serbie. Dans

la

vêques qui ont gouverné l'Église serbe jusqu'à Joannicius, élevé à il

la

la série

,

le

moins ce que nous apprend Daniel

nom II

,

,

des arche-

depuis saint Sabas

1550,

dignité de patriarche en

n'y en a qu'un seul qui porte

d'Arsène. C'est au

prédécesseur

immé-

auteur d'une généalogie des princes

de Joannicius,

diat

aux Égli-

quel est cet Arsène?

Arsène. Mais

c'est saint

ses slaves,

est propre

un qui

serbes, encore inédite, et biographe des archevêques de la

Or

Serbie.

d'après lui, les

voici,

bes ses prédécesseurs

noms

des pontifes ser-

dans l'ordre de leur succession

,

1" saint Sabas (1217-12^21); 2" Arsène (depuis



Sabas

II

7° Jacques;

dème

11**

;

;

4° Daniel

I

8" Eustache

Daniel

et

II,

;

5° Joannicius

II;



12" Joannicius

IIÏ

I

,

1221);

6" Eustache

;

Sabas

:

;

10" Nico-

;

patriarche

de-

puis 1550.

Nous par

citons ce témoignage pour combler

les écrivains

de l'Occident. Lequien ne soupçonne

pas l'existence d'Arsène succéder à

fait

une lacune

saint

,

et l'auteur

Sabas un

laissée

môme

de Villyricum sacrum

nommé

Prédislas,

fils

d'Etienne Radoslas. Or, au rapport des chroniqueurs serbes, Prédislas, un des quatre prit,

en

devenant archevêque,

n'est pas exact lali

que

,

fils

que Daniel

d'Etienne (1182-1224), le

non plus de dire, II

fut

dans l'acception

la

nom de Sabas II. Il comme l'a fait Far-

premier patriarche. plus

large du

mot

ne

Il

,

à

le

fut

peu près

88

LES MANUSCRITS SLAVES

comme le

un

fut,

qui on donnait ce

siècle titre

auparavant, saint Sabas lui-même, à

uniquement parce

qu'il jouissait

d'une

grande confiance auprès du patriarche de Constanlinople, dont très

lui

accordait des pouvoirs

-étendus. Ainsi on pouvait avoir

sans en avoir la

que celui-ci

relevait, et

il

la

dignité.

Ce ne

dignité patriarcale (en

Je

me

manqué de

Que

sainteté d'Arsène.

que Joannicius qui usurpa

1550).

hâte de prévenir

n'aura pas

fut

de patriarche

le litre

une question que

ici

s'adresser à

lui-même

l'Église serbe dépose

,

le lecteur

touchant

en sa faveur,

la il

n'y a pas de doute possible. Mais est-elle également reconnue

Rome? Pour

par l'Eglise de le

loute réponse, je rappellerai

comme

prédécesseur d'Arsène, Sabas, est accepté

par cette Église; que Sabas a été jusqu'à sa

parents

et

ou Prédislas, son successeur,

mort uni au saint-siége, à l'exemple de

renommée par son attachement vraiment

envers l'Église catholique romaine

;

qu'enfin l'union, au

dire d'auteurs très-graves, dura jusqu'au xiv" siècle, elle

fort

commença

de

la



à s'affaiblir'. Sous Daniel II, elle devint déjà

incertaine.

comme

ses

principalement de sa mère Hélène, issue des rois

tres-chrêlicns, et fdial

II,

que

saint

En

Russie

général :

,

il

en a été de l'Église serbe

catholiques d'abord et unies à

mais trop dociles aux influences de Ryzance tre ont fini par se détacher

,

Rome

l'une et l'au-

entièrement du centre de l'unité,

après avoir toutefois donné à l'Église romaine

,

leur

mère,

des Olga et des Vladimir, des Sabas et des Arsène.

1

« Oui

Vukano

Cftp; siiccosscrunf, fiilei et obcilieiiti.x

vcl (len'qiie

et Stepliano ( frères de saint Sabas) in regnum Serbiœ deinpcr annos centum et fere v'ginti cum Ecclesia romana vol

vinculo, vcl ab ea ccrto non alieni, neque calbolit-is infesli cum sede apostolica ad brève tempus inlerruptam

commiinioncni mLnlegraverunt. » Voyez (

lllijr. sacr.,

t.

VII, p.

3'..)

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE

N» 20. [Ane. n»

8,

i2, 64o3.

89

PARIS.

I)E

)

Vol. in-12 de 349 feuillet?, dcini-onciales, sur papier, ïtii" siècle.

Quatre Évangiles de

rédaction yoiigo

la

-

slave

comme

,

l'indique l'usage assez fréquent de la voyelle nasale o/i(m).

Le

frontispice et les initiales sont coloriés; sur les tranches

du

volume, on

lit

ces

mots

neibipe cBarrciia (quatre

:

Évan-

giles).

Dans

le

calendrier, ajouté à la fin des Évangiles, je trouve

au 30 janvier saint Hippolyte, pape

et

martyr, avec

les

trois

docteurs de l'Église saint Jean Chrysostome, saint Basile

Grand

et saint

Grégoire de Nazianze. N« 21. {Ane. n"

Vol. in-4o de 122

feuil. à

3,

2828.)

o,

deux colonnes, derni-onciales, sur papier, iv^

siècle.

Méfiées de février. Cet intéressant manuscrit est de daction serbe.

Le dernier

gnement

D'abord

utile.

l'endroit où

traduis «

il

feuillet contient plus

nous apprend

nom

le

demeurait, l'époque à laquelle

la

ré-

d'un renseide l'écrivain, il

vivait.

Je

:

Par

Nicolas

il

le

la

miséricorde de

la sainte Trinité, et

du très-saint

du Kontchoul Septentrional, grand archevêque

et

thaumaturge, notre prompt secours, moi, Arsène, occupant

le

premier siège métropolitain

douze mois

,

nommés Menées

,

de

,

mon

j'ai écrit

ces livres de

plein gré et de grand

cœur. Pères saints, pardonnez-moi. Pardonnez aussi

Nicodème pécheur, qui y

ai

travaillé.

consommateur de toutes choses. 1

Mii.iocTiiio cBeibie

Amen \

Gloire

à

à

moi,

Dieu,

le



ipouue n nptCBeTaro n EcinKaro apxbil€p'ta xpncTOEa n

mio,to-

TBopi^a oJT^a HUKO.iai€. cKoparo noMOinHni;a ctBepnaro. hh^c EtKOH'ioy.i-fi.MiiTponoJHTb

LE? MANUSCr.TTS SLAVES

90

Ainsi les douze volumes, dont nous iVrOVons

que

ici

celui

de

lévrier, ont été écrits par Arsène, premier métropolitain, à Kontchoul

résidant alors

même

Nous

couvent.

archevêques de

nom

d'Arsène

wf et

au

fliille

;

il

la série

au \\\f siècle

feuillet,

,

une note ajoutée plus tard au verso du

:

zélateur du royaume, au pieux

Despote de la Serbie

môme

Geiinadhis, métropolitain et

très-chrétieu Grégoire,

de Despote',

le

à saint Jean de Capistran le

,

sa vie

ma

la

fit

grâce au

,

réponse

un jour que celui-ci

sein de l'Église romaine

mieux me pendre que d'abandonner tres à la fin de

n'aura

descendant de Brankovitch. C'est ce

prince pieux et très- chrétien qui

de rentrer dans

On

des contrées maritimes.

et

pas de peine à reconnaître dans ce personnage

mina

qu'il

nous en empêcherait. Elle est écrite en très-petits

caractères et conçue en ces termes

tilre

même nom

nous ne pensons pas

n)ais

,

des

n'y en a qu'un seul qui porte le

y a eu aussi des patriarches du

il

moine du

,

chercher notre Arsène de Kontchoul parmi ces derniers.

D'ailleurs

et

dans toute

l'avons dit,

Serbie,

la

par Nicodème

et

,

carrière. » Or,

en 1456 ^

c'est-à-dire

la

le

pressait

J'aimerais

«

:

suivante

religion de

mes ancê-

George Brankovitch ter-

un

siècle

environ avant

le

patriarche serbe Arsène II. Il

s'ensuivrait que les douzcs

Menées ont

été écrites au

npbBoniitcTo.iniii ;ipceiuif€ cbxortuiiICMb " Drei)0,uioi(i .iioûorniio iianiicaxi. cu|€ lînnru bï

Mtceqi. pcKOMLi M

ut

!

:

.^a

Me

iipocTiiTC cBorbiii (.)Thii.

noTpoy,iUBii!erocoiii!i;o,u.iMb, etc.

— Dans

le

manuscrit,

npocTiiTC il

ii

Mcno rptujuaro

y a des abréviations

que

nous n'avons pas pu reproduire faute de caractères correspondants. 1

C'est-à-dire Prince.

-

Le Dictionnnire d'histoire

nement au trône en de règne. Cette

1427, et sa

et

de géograiiJdo (édition 185G) met son avèl'ioS ce qui lui fuit trente et un ans

mort en

clironolo,2:ie n'est

;

pas d'accord avec les clironiqueurs serbes

:

ceux-ci disent formellement que George le Despote mourut le 24 décembre 1450, qui fut un vendredi, à sept heures après midi, après un règne de vingtneuf ans.

DE LA BIBLTOTnÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS. xiii*"

époque où

siècle,

de saint Sabas

Arsène

vivait

son disciple

et

;

91

successeur immédiat

l"',

l'exemplaire de

la

Biblio-

thèque ne serait donc qu'une copie plus récente.

Reste à savoir

le

si

saint archevêque a pris quelque part

à la rédaction des offices qui y sont contenus. Je pencherais

pour

l'affirinative

le bel office

14 du

;

au moins

lui attribuerais

-je volontiers

des saints Siméon et Sabas, qu'on y trouve au

mois. C'est un complément éloquent du récit du kral

Etienne

;

ce serait aussi une

œuvre digne d'un

disciple de

saint Sabas.

Quant au couvent de Kontchoul, son existence au xv^ et

de

au xiv^

siècle est

1435, énumérant

à celle de

Kontchoul

du kral Banski

et

Une chronique

hors de doute. les

la

serbe

higouménies (prieurés), donne

huitième place

et

;

une chrysobulle

de l'archevêque Nicodème, dans laquelle

sont cités les quatorze sièges des évêques et des higoumènes,

porte aussi celui de Kontchoul; or,

le

kral Banski n'est

mortenl517, après

autre qu'Etienne Miloutinou Ourochll,

un règne de quarante -sept ans. Sa charte ne crée point monastère

,

des églises, n'est

Au

elle le

suppose

comme nous

;

le

quelque zélé

qu'il fût

le

pour bâtir

verrons plus tard, nulle part

il

donné pour fondateur de KontchouP. bas de

la dernièi-e

page, on

lit

encore

:

«

Ces Menées

1 Le surnom de Scplenlrional, que le manuscrit donne à Kontchoul, semble indiquer l'existence d'un autre Kontchoul, situé vers le midi. En effet, de nos jours

encore on voit sur les hauteurs du mont Kopaonik non loin de Novy-pazar (ancien Rassa, capitale de la Rascie), un hameau qui porte le nom de Kontchoidik (petit Kontchoul) et quand on descend de là, vers le midi, parla plaine ,

;

fameuse bataille entre le roiserbe Lazareetle sultan Amurat,et qu'on avance dans la direction de Vrani, on trouve les collines de A'onichoul. Ces données de la géographie moderne déterminent assez la position de l'ancien couvent en question dont il ne reste plus ce semble aucune trace. En tous cas, elles nous dispensent de le chercher en Ougro- Valachie, où de Ko»sovo,lieu de

la

,

le

place Bérednikof.

,

02

LES MANUSCRITS SLAVES

ont été données en mémoire perpétuelle, par

le

Joupan Gré-

goire To..., fondateur du couvent de Saint- Nicolas

nouveau Grégoire le

couvent dont

celui de

est

évidemment donné

est

il

Ce

»

.

du précédent,

différent

et

pour fondateur n'est point

ici

Konlchoul. N"

2-2.

{Ane. n» 3, 4, 2827.)

Vol. 10-4» de 285 feuillets, sur papier, demi-onciale

commencement du

,

xv<^ siècle.



Menées du mois de janvier. porte une note avertissant (entre

le

troisième et

le

le

La garde de ce volume

manque un

lecteur qu'il

quatrième)

que

;

les

deux

feuillet

feuillets

volants n'y trouvent pas leur place, et que le premier, mis

sens dessus dessous

que voudra bien

se

,

n'est qu'une maculature. Mais quicon-

donner

peine d'examiner

la

volume

le

verra qu'il n'y a d'exact en tout ceci que ce qui regarde

,

la

maculature.

En ment

réalité, le

;

tout y est

le feuillet

placé au

commencement du volume, après

maculature, devrait évidemment précéder

puisqu'il iinit par

une antienne

à

la

tokion est ainsi conçu

conçus

et

:

toi

la

quatrième,

continue.

Ce théo-

qui as toujours été Vierge, tu

tu engendras sans participation d'un époux, celui

qui prit la chair d'une manière ineffable, célestes, si pures quelles soient, la face

le

très -sainte Vierge (la

troisième des matines), et que celui-ci

1

et

dont

n'osent point

les

vertus

regarder

'

BecliMeae bo qpcB-È 3aqa.ia ecn, n paa;,iaeruH HecKa.3anno Bon.ibinaeMa

aptTii ne

cMtwib

'iiiCTaa HeOociiLic cii.iw,

iipncno .rteo.

manque.

,

na

— C'est précisément

minaison du motapSii] (regarder), qui devrait commencer et qui

seule-

,

tout n'y est pas à sa place.

Ainsi la

manuscrit est complet

le

quatrième

la

n' aîc

ter-

feuillet,

,

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PARIS.

Le premier tié effacées

,

dont

feuillet,

continue

premières lettres sont à moi-

les

deuxième antienne

la

composée par saint Jean Dainascène mots

ces

difîcrente

convenait que ta voix

« Il

:

ner, etc..

K

L'un

l'autre

et

du reste du volume

93

,

on

les

commence par

ô Basile, vînt réson-

sont d'une écriture

feuillet ;

elle

;

à saint Basile^

aura ajoutés plus tard

pour compléter ce qui manquait.

Quant au il

entre

feuillet placé

et

de saint Jean

51 janvier. En

effet,

mencée au bas du

il

martyrs

,

troisième et le quatrième

puisqu'il contient l'office de saint

n'est point à sa place,

Cyr

le

complète

feuillet

280

,

la

dont on

fait

mémoire

le

cinquième antiennecom-

(verso) par les mots suivants

:

Semblables à un torrent de gloire qui suit Jésus-Christ, vous apparûtes à tous vant

les

Un

corps

comme deux

et les

sources d'immortalité, abreu-

âmes de vos douces ondes.

épilogue placé à

la fin

du volume

dit qu'il a été écrit

en 1419 par Antoine, moine du mont Athos. Cet épilogue mérite d'être reproduit genre. Le voici

«

:

Au nom du Père

coopère, et du Saint-Esprit qui le

comme modèle du

qui agrée, du Fils qui

consomme, moi, Antoine,

dernier des moines et rempli de péchés, qui n'ai d'autre

patrie

que

la

tombe

,

ni d'autres richesses

que

les

ini-

et

pre-

quités, embrasé d'amour pour saint Etienne, diacre

mier martyr, je vins

et

ayant présente

en déposer

le

la

multitude de mes péchés,

fardeau dans un couvent de son nom.

Pleins d'une confiance amoureuse envers ce saint, et voyant sa maison avec tous les livres qu'elle contenait devenue, par l'envie

de l'ennemi infernal

implorâmes son secours nous mîmes à écrire ce

,

la

proie des

flammes

,

et celui des autres saints, et

livre

nous

nous

en riionneur de saint Etienne,

LES MANUSCRITS SLAVES

94

Ce

patron.

martyr, notre

livre a été écrit l'an

règne du pieux tsar grec Manuel^

le

higouniène du couvent. Je conjure riger

me condamner

sans

pardon

'.

sous Méthode,

et

me

lecteur de

le

que Dieu

afin

,

{^^), sous

lui

cor-

accorde

le

»

L'empereur dont parle l'humble religieux ne peut être que Manuel Paléologue, qui succéda, en 1591, à Jean Paléologue, son père, et mourut en 14"2o, à l'âge de je ne

me trompe

de Saint-Étienne dont

l'Église

,

fleuve Banska-rieka

,

le

bord duquel

par Etienne Miloutin, Ouroch

(1270-1517),

Etienne se signala par

et

Athos,

le

rebâtit à

il

appelé aussi kral de Bansk

II,

il

Il

,

mais encore dans

neuf

Il3B0.K'iiiiK;Mb (OTna

uor.Mi.uii'iii

EoraibrTiio

'II'

iiiiOHOxi.

rjrfiiii).

II

,

et

sur un plan plus vaste

ii

nocn-ïu]eniil€Mb ctiiia

ii

la

u

Kyp

'lecTb.

niicauie ;ko

,

piété

la

mva. A3b

rnni)LuiciiiiK)Mb ciiexaro

jiirt/Ke pii;i

Kb CBeroMy npbiioMj'iciiiiKy

CTe'i-aiia.

MiioibiMb iirDxii ii

BiutBb

Kiii!;i;ie. JI

oôpCMCueub.

aaiia.iPiib

ii

npb-

IlMt.e

ii

iia,tc-

aomb CBCTaro npbso-

mujkc ce Kora c.iaB.iame

CBCTOMy npbBOMy'iciiiiKy

,

u cbotbih

CBCTUiib c.iyH;uTejio CTe'^aIIy

OKununoMy oti Uora bb OTiiymcuiiiG rpbxoBb u CBCiaro .îèto suio nim ciaro-iecriiBo^ib napoMb rpb'iccKHMb,

nnnra bb

MaiioiLiIi. Tor.ia Moiiacibipa toio iia-ia.ibCTiiyK; c-tuia

Mii.iiice ,vliK»

célèbre

DbciioMcujbb .miio;klctco cbouxl rjiLxoBb. iipiujoxfc

.iiobobiiw i)a;i;Aercc kb iioiy,

MO.iauie, iioTjiy.iuxpeoKunst ceu h-h iiuxua.iy

ii

pariia.iiince jiokouiiki r>o;i;iioio.

MyieiiiiKa naBiiCTiiio bDcobckoio. noîKîKCiio

Mii.iocTb-;-

;

pays

Moiiaxb, MiiororjiËiuuiii an.iomi (iim;i;o mii loT'ibCino rpoBb, H

Kb CBCTOMy xpa.My iipbBOMyieiiiiKa Kbi'BCTOMy,

les

presque tombé en ruine. Jérusalem

et

BOMJ- riiOTbiubc.iviKiiTe.iio CTe'Puay.

;K,iy

une

Au mont

Palestine.

Laure serbe de Khilandar, monument élevé par

1

dit

éleva quarante grands inonastéres

mont Athos jusqu'en

d'Etienne Niémania

éleva

il

régna quarante ans,

non-seulement en Serbie

éloignés, depuis

elle avait été bâtie

pieuse ardeur avec laquelle

la

des temples au Seigneur.

et cela

ici

destinée à recevoir ses restes mortels.

et

chronique serbe,

est

il

surnommée Banska, du nom du

question, est celle qu'on a

sur

77 ans. Si

iipo'iiiTaKHuo iiciipaB.iniiTe, a

uo

luIiiiliTO,

ciapoub a

Les mots mis entre parontlièse sont places au-dessus de d'une écriture plus récente.

.Mc'to.iiiKJ.

uo mojio h



w

Barb Uorb upocTii.

la

ligue, et le dernier est

DE LA BIBLIOTHÈQUE l.MrÉRIALE UE PARIS. lui

devait une église sous le vocable des saints

Parmi

les saints

du mois, nous mentionnerons

premier abbé de Rief ,

,

Anges,

un

et

\

hôpital

dose

95

vêque de

la

Nos

Serbie.

et saint

Sabas

,

saint ïlico-

premier arche-

lecteurs les connaissent déjà, en

partie au moins. Ils se rappellent ce

que nous avons

dit

de ce

dernier, en racontant la vie de son père, Etienne Niémania (v. le 11°

10).

Quand

simple religieux l'Église serbe.

ble de son faite

;

Ce

l'écrivait,

il

ici

figure

il

titre

Sabas n'était encore que

comme premier

nous rappelle

serbe célèbre sa mémoire

15

remarqua-

gouvernement, à savoir l'érection de douze évêchés,

avec l'agrément du siège romain, auquel

vêque témoigna constamment une soumission

le

pasteur de

l'acte le plus

février, avec celle

dentaux placent sa

fête

le

12

janvier,

de son père

;

et

les

le

saint arche-

filiale.

L'Église

une seconde

Russes

et les

fois

Occi-

au 14 janvier ^

Pour ce qui concerne Théodose, nous n'avons qu'à renvoyer

le

lecteur au

travail publié

n'y a qu'un point

Il

revenir

,

parle des lique

1

,

ici

même

sous ce

r Eglise russe avant

Origines catholiques de

le

titre

:

xif siècle^.

sur lequel nous croyons nécessaire de

l'orthodoxie de Théodose. L'auteur des Origines

prétendus blasphèmes contre

consignés dans

les écrits

la

religion

catho-

de lliigoumène de Kief ,

Schafarik, Annales des princes serbes, ç. 61, dans ses

Mo7wments de

et

l'une,

des Slaves du Midi. 2 On peut lire d'autres détails dans sa vie, écrite par Jean Marnavitz, évêque catholique de la Bosnie et reproduite d'abord dans les Acta sanctorum (janv., t. I, au xiv du mois, p. 979 et suiv.), puis dans le huitième volume de Vlllyricum sacrum, p. 44 et suiv. 11 en existe une autre, due litte'r.

,

à la plume éloquente de Dométien , moine non- uni; mais elle est écrite en langue slave. 3 Études, t. Il, p. 133 et suivantes. Il est question de Théodose à partir de la

page 274.

LES MANUSCRITS SLAVES

96

embrasse là-Hessiis l'opinion de Papcbroch

il

czynski

,

disant

de Kul-

et

avec ce dernier, que c'est une invention

,

orthodoxes. C'est aussi

plus récente des écrivains

manière d'envisager

la

chose. Mais quels

notre

sont ces écrits?

l'auteur de celte dissertation ne le dit pas.

à ïliéodose

,

singulier avec les autres

,

Parmi ceux qui sont attribués qui

un contraste

tait

cisément celui dont

il

s'agit.

adressée à Théodose par

grand

Latins. C'est le aurait

ou

demandé

latine.

le

duc

Il

un

a

et c'est

intitulé

est

y en

il

pré-

Questioji

:

prince Isiaslaf, touchant

les

(1054-1078)

qui

Isiaslaf I"

ces renseignements sur la religion varégue

Or, voici

le

dit-il

une

tableau que lui en

le

iàit

prétendu

Théodose. «

C'est

,

,

religion

impure

méchante. Elle

et

contient l'hérésie de Sabellius et bien d'autres encore les Latins

saints

rée,

;

ne baisent tracent

ils

ils la

mangent

foulent

ni les saintes

une croix sur aux pieds.

les choses les plus

images

,

le sol, et

Ils

\ Ainsi

ni les reliques des

après l'avoir ado-

carême;

font gras en

ils

impures, et font ce que ne fe-

raient pas des Juifs.

Dans

servent des azymes,

et ils offrent le sacrifice

la

célébration de la messe,

avec de

morte, disant que leur Dieu est un Dieu mort.

se

ils

chair

la

bapti-

Ils

sent leurs enfants par une seule immersion, au lieu d'en faire trois

;

ils

leur mettent du sel dans la bouche. Ils placent

leurs morts, la tête tournée vers l'orient 1

11

,

les

pieds vers

le

n'y a pas (riicrésie, ce semble, dont les catholiques n'aient été accusés par

les aLl^e^saires avcufrlés

de la réunion. Ainsi on les

fait à la fois

sabelliens,

ma-

cédoniens, apollinaristes, origénisles, etc. On trouve ces accusations formulées et réfutées, dans un ouvrage intitulé: Pnrœne'iis aho Nopomnienie , etc. Kracovie, 1628. Espèce à' appel à la réunion, fait

Smolriçki.

De

nu peuple

)'usse,

par

le

tous ses ouvrages, c'est peut-être le plus remarquable.

préparons une édition russe.

célèbre

Nous en

DE LA UlbLlUTllÉnUi; l.MPÉUlALE DE PAIUS.

du cotps, au

couclianf, et les bras étendus le long

bouchent

les croiser sur la poitrine, et ils leur

Les prêtres

oreilles et les narines.

rient point

97

et

les

les

lieu

de

yeux,

les

évêques nese

mais vivent en concubinage. Les évêques

,

outre, vont à la guerre

disent aussi que

le

,

et

ma,

portent des bagues au doigt.

Saint-Esprit procède du Fils

Tel est en substance cet écrit que

qu'une critique sérieuse rons, à

rejeter

et libre

les écrivains

Tbéodose

à

Ils

et ils ont

encore d'autres croyances plus perverses que celles-ci \

ne se font pas scrupule d'attribuer

en

»

russes

%

mais

ne tardera pas, nous l'espé-

comme apocryphe

mé-

et

injurieux à



l'auteur, quel qu'il

la

moire du saint higoumène de Kief, Signalons

-y cependant

soit d'ailleurs,

l'endroit

gémit sur ce que

les

Varègues, en inondant

la

Russie, y ont répandu partout leur hérésie, aveu important et

dont nous nous hâtons de prendre acte

de plus à ajouter à

celles

que nous

c'est

;

offre l'histoire

une preuve en faveur

des origines catholiques de l'Église russe,

23, {Ane. no 35.)

N'^

Vol. in-4o de 140 feuillets, vélin, demi-onciales, xiv-xye siècle.

Menées du mois d'août.

On

de ce beau manuscrit. Pierre

pas d'accord sur l'âge

n'est

Doubrowski

,

envoyé à Paris

en 1781), en qualité d'interprète de l'ambassiideur russe, le fait

remonter au xiif

une note

1

écrite de sa

Voyez Mémoires savants,

par Mgr Macaire, 1857, -

Il

doit ligurer

t. II,

parmi

ses

siècle,

comme

main. Stroïef

t.

p.

il

le dit

le

place

II, livraison 2e, et

lui-même dans ,

avec plus de

VHisloire de l'EfjUse russe,

102 et note 221.

œuvres complèles, dont Msf Macaire prépare uno

nouvelle édition. 111.

7

LES iMANUi^LlHlïS SLAVES

98 raison,

un

siècle plus tard (p. 49).



n'y est

Il

fait

mention

d'aucun saint propre aux églises slaves.

Au

bas de

la

dernière page on

lit

criture sainte, ajoutés plus lard par

quelques textes de l'É-

un moine nommé Romil,

qui se dit indiyne pécheur, plein dépassions, et défroqué (pacoAcpt). N° 24. Petit in-S"

lie

366

Aiw. n° 243.

(

)

sur papier, demi-oncialcs,

feuillets,

Actes des apôtres. Manuscrit serbe

Séguier.

Le premier

se trouvent

,

feuillet

selon l'usage

,

de

A

manque.

Chypre;

,

collection

la

la fin

Le premier

évêque de Salamine

l'autre est de saint

,

de

du volume

deux épilogues touchant

persion des apôlres par tout l'univers.

auteur saint Épiphane

xvi<î siècle.

dai^s

dis-

la

a

pour

l'île

de

Dorothée, évêque de Tyr et

martyr.

Nous avons remarqué plus haut que des livres de l'Écriture sainte le plus

dus au sein des peuples slaves sorti

;

les

Actes sont

un

anciennement répan-

c'est aussi le

premier livre

des presses russes, en 1569.

N" 2o. Vol. in-4o de 163 feuillets vélin, demi-onciales, à deux colonnes, xiiie siècle.

Ce précieux manuscrit de

la

rédaction serbe contient les

Quatre Évangiles. Le catalogue imprimé xi' siècle, et telle a été,

ce semble

,

le fait

remonter au

l'opinion de l'illustre

abbé Dobrowski \ Stroïef pense, sans toutefois oser l'a fïirmer, 1 Voici ses propres expressions Codex antiqnus, olim S. Germani , quem sœculixi conset cataloj,nis... Alterum codiccm n» 52 (c'est notre 27), sœculis aliquot juniorem esse ex leclionibus varianlibus et ipsa orthographia satis .-

liquet. {Inst.

l.

slav., p. 693.)

99

DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE PAlUd.

pas antérieur au xiv" siècle (p. 3); et Béredni-

qu'il n'est

kof

le croit

encore plus récent \ Ce dernier l'aura évidem-

ment confondu avec un supplément,

En

effet, le

et

autre manuscrit, portant

le

n"

52 du

dont nous parlerons bientôt. (Voyez n" 27.)

passage de saint Jean

de

dernier

,

sur lequel s'appuie

manuscrit. L'apprécia-

rednikof, est

tiré

tion de Stroïef

nous paraît aussi exagérée,

ce

Bé-

et les caractères

paléographiques, qu'il a pris soin d'énumérer, parlent plutôt

en faveur de l'opinion de Dobrowski. Pour

je

serais porté à attribuer ce manuscrit

au xiu"

part,

au

siècle

Pour que chacun pût en juger par lui-même,

plus.

serait à désirer

plus que qu'il

ma

ne

à-dire

la

le

que

le

il

texte fût publié en entier; d'autant

manuscrit menace de devenir plus incomplet

l'est déjà. Il lui

manque

vingt-trois feuillets, c'est-

valeur de trois cahiers sur vingt dont

tivement composé ^ Or,

de nouvelles lacunes

,

il

est à craindre qu'il

était

il

primi-

ne se produise

certaines feuilles étant entièrement

détachées du corps du volume, et pouvant ainsi être enlevées ou s'égarer facilement. (V.

A la fm ches et

on trouve deux synaxaires, l'un pour

les fêtes, l'autre

pour

les saints.

figurent Théodose de Kief (11

Philosophe (18 mars), dont font pas 1

le calque.)

mémoire, bien

Parmi

janvier),

les calendriers

qu'il soit apôtre

les

diman-

ces derniers

saint Cyrille

le

plus récents ne

des Slaves.

Au

bas

Journal du ministère de l'instruction publique, mai 1844. Saint -Péters-

bourg. *

let.

Ainsi le dernier cahier n'existe plus; le huitième est réduit à un seul feuilfeuillet du premier cahier manque aussi, et avec lui le com-

Le deuxième

mencement de rÉvangile (pojin Ca.iaTn.iti, ainsi

selon saint Matthieu, jusqu'au mots: genuit Salathiel

que

la fin

de

la table des

Évangiles qui

le

précédait.

Manquent encore deux feuillets dans le troisième cahier (ce sont les derniers), un dans le neuvième, quatre dans le onzième, et deux dans le douzième. (Voyez Stroïef, p. 3.)

LES MANUSCRITS SLAVES

J(M)

des pages

L'une

le texte.

Raoul,

un

y a plusieurs notes, t'crifes de

il

d'elles

qu'un jour

et

kral enleva à

nous apprend que (le

22

juillet),

nommé Taban

un

la

même main

que

le copiste s'appelait

pendant

qu'il écrivait,

ses brebis et le

sonnier. Cette note pourrait servir à déterminer

fit

pri-

du

l'âge

manuscrit. iV 2G. {Ane. no 337S.) Vol. in-8o de 154 feuillets, demi-onciales, papier, xv» siècle.

Recueil des sentences morales tirées de l'Écriture sainte, des saints Pères et des auteurs profanes grecs et latins.

Le

sacré et le profiuie y sont réunis, tout en conservant chacun

son rang

respectif.

Ainsi

la

première place

réservée aux écrivains inspirés teurs de l'Église, les écrivains

nier lieu les auteurs profanes.

;

est toujours

ensuite viennent les docecclésiastiques, et en der-

Au nombre

de ceux-ci, nous

voyons Anacréon, Aristippe, Aristote, Démocrite tliène

,

Diodore de Sicile

Hérodote, phraste

en

,

Isocrate, etc.

,

Diogène

,

Épictète

Démos-

Euripide

Ménandre, Platon, Socrate,

Le nom de chaque auteur

lettres rouges.

,

,

ïliéo-

est cité à la

Ces répertoires moraux

,

marge

qui rappellent

Marguerites, ne sont pas rares. Le

ma-

les Abeilles

et les

nuscrit est

de rédaction bulgaro- serbe (comme l'indique

l'accentuation de plusieurs mots, l'emploi des voyelles nasales, le

redoublement dos demi-voyelles finales).

soixante-dix chapitres.

La

fin

manque.

Il

contient

hV.

VtîBLIOTTfKOUE IMPÉRIALE I»E

I.A

tOl

PARl.-i.

N» 27. {Ane. n° 52 du suppl.) Vol. in-4o de 298 feuillets demi-onciales, à deux colonnes, sur papier,

xv^ siècle.

C'est le manuscrit dont nous avons parlé

(n^^o).

Il

est le dernier

du fonds

giles, les Actes et les Épîtres

il

y a un instant

slave, et contient les

Évan-

jusqu'à celle de saint Paul

,

aux Hébreux inclusivement. Dobrowski a eu parfaitement raison de

le tenir

saint Jean,

on

pour assez récent. Dans l'Évangile selon

voit,

en

premiers mots du texte grec

effet, les

rendus par une expression (v natehalié, rencontre que dans

les

bt,

qui ne se

Ha^a.rfe)

manuscrits postérieurs au xiv" siècle ;

tandis que les exemplaires antérieurs à cette époque portent

son équivalent iskoni

(

ncKonn

).

D'ailleurs,

de l'âge récent de ce manuscrit sur les spécimens qui

de jeter

les

yeux

le

rapport de l'exactitude.

chose mérite d'être signalée ici, qui a échappé à

l'attention de ces

deux savants

liturgiques appelés

paraissent être de la

existe

un

de m'occuper

;

:

macarismes

commencement du volume.

tl

suffît

ont été publiés*, bien qu'ils laissent

beaucoup à désirer sous

Une

il

,

pour se convaincre

Ils

un

c'est (

recueil

(jiaxapi(i[Aoi

) ,

d'hymnes

et placés

au

occupent seize feuillets, et

même époque que le reste du manuscrit*.

autre recueil analogue à celui dont je viens je crois utile d'en dire

quelques mots.

Il

est

Dobrowski, Insf. l. slav., p. 689-694; Stroîcf, Description, p. 33. Je donne ici, comme spécimen, l'hymne qui commence le quatrième ton, et qui se trouve aussi dans les Fragments ylagolitiqucs, publiés par M. Sch.ifarik. 1

'

La

pasGoiiniKb voici: /iptBa pa.u a,iaMb paa 6ucTb nsbcc.ieni.. .iptBa pa.U KptCTiiaro

Bb

pan Bbce.incA. WBL yr.oBbKvmb, sanoBt.ù

nptcT.'fina

HaeMb Kora HcnoBRjannjp TaAu;aroc,^, noMtnl

m.^

cTBopmaro. o)Bb:Ke Cbpacnu-

BbnHm cb npt.aBi

ca.

LES MANUSCRITS SLAVES

102

1808,

cle (n"

manuscrit grec du

commo pcnlu dans un

caclu' et

f.

grec). Le catalogue imprimé

nuscrit de la manière suivante

Codex bombycinus

«

:

quo continentur Platonis

Boistallerianus,

novem sequentium,

maolim

,

triginla

dialogi

quinque, nempe Eutyphron, etc.. In marginihus simi quinti et

xiii" siè-

décrit ce

vige-

folii

alieno plane loco, occurrit

Stychirarium Slavonicum, a prima die septemhris quo die celel)rabalurmemoria S. Symeonis Stylit?e, ad diern decimum

quartum.

Ce manuscrit,

»

ajoute le catologue, parait être

xiif siècle, et aura été acheté à

pour trente pièces

En

l'ancienne

mois dont

2

depuis

,

le

renferme

le

commencement d'un

,

époque où s'ouvrait

1" septembre

W"

année ecclésiastique, jusqu'au

du

même

jour de VEœaltalion de la croix. Les autres fêtes

,

y est

il

sept.,

mention sont

fait

S.

Mamès,

niart.

4^ jour, S. Babylas, év. et

&

phète;

jour,

fête

dédicace de

la

les suivantes

5

;

m.

;

S.

sept.,

;

:

Anthime

,

m.;

Michel; 8" jour,

9' jour, S. Joachim et

basilique de la Résurrection de

Ce curieux fragment

,

o^jour, S. Zacharie, pro-

de l'archange S.

Nativité de la S. V. Marie

13%

un Grec, appelé Nicolas,

d'or.

effet, ce texte slave

synaxaire

du

S" Anne; N.-S.

qu'on est étonné de trouver dans

un exemplaire grec de Platon,

est de rédaction bulgare

certainement postérieur au texte grec

comme

,

le

,

et

prouvent

des mots de cette dernière langue laissés au milieu du texte bulgare. Tout

sur

le

me

porte à croire que c'est une traduction faite

grec et nullement une copie faite sur un original slave

plus ancien. xiv'' siècle.

malgré

Il

pourrait appartenir au

Quelque remarquable que

l'avis

du catalogue

,

Stroïef

le

commencement du

soit ce

fragment, et

passe sous silence

,

et

103

BE LA BinUOTIIÈoUE IMPÉRIALE DE PARTS. ce qui est bien plus étonnant;, les slavisles les plus

més semblent en

avoir ignoré l'existence.

renom-

seront bien

Ils

aises d'apprendre qu'il va être publié trës-procbainement

en attendant,

ils

en trouveront

Nous venons de passer en revue

les

manuscrits du fonds

slave, grec et latin. Reste le fonds français,

courrons rapidement,

;

un calque.

ici

que nous par-

en nous arrêtant quelques instants

sur un manuscrit tcbèque, d'une grande valeur littéraire et liistorique, et qui aurait

mieux trouvé

sa place dans le fonds

slave.

C'est

F.

fi'.)

un

On

vol. in

; mixis

ment

qu'il

Schtitny

une note placée sur contient

dit plus

Evanexacte-

En

autres et

visitant,

traités

critiques il

de

y a quatre

bibliotbèque impériale, M. Palaçki reconnut sans

peine dans (

garde

historiques

r année 1420, par KheltchiçJd. la

la

avec plusieurs

religieux, mêlés à des notes

ans,

(N" 8175.

siècle.

un Traité philosophique de Thomas

en d580),

(écrit

wf

d'abord intitulé Postilla croatica in

l'avait

gelia

-4", sur papier,

la

soi

Bésedni retchi

)

- (Wsant

Postilla les E7itretiens familiers

de Scbtitny

productioîis de la littérature

,

une des plus remarquables

bobême du

des considérations pbilosophiques

nes sur Dieu,

les

anges

et

et

xiv^ siècle.

Ce sont

profondément chrétien-

l'homme, présentées en forme de

dialogue entre un père (l'auteur lui-même) et ses enfants.

Grâce à l'habitude qu'avait le chevalier-philosophe de retoucher ses ouvrages,

les

Entretiens ont eu trois rédactions

différentes. L'exemplaire de Paris contient la dernière, qui

est par conséquent très- importante (V. le calque).

Il

est à

ini

LES MANUSdRFTS SLAVES

que M. Hanouscli ne s'en

l'egretlor

soit

point servi pour son

Aualijse de la philosophie de Schdln;/, publiée d'après les

deux autres rédactions. (Prague, 1852.) Au

reste, cette

omission n'a rien qui doive nous étonner. Le pliilosophe

bohème depuis

est à peine sorti

si

des ténèbres qui l'enveloppaient

longtemps. Aussi,

à part les Entretiens,

il

n'y a de

publié jusqu'à présent que les six livres touchant les tières de religion en général,

d'une ample

et solide

rés dans les

Morceaux

le

Espérons

La seconde de Ivheltchiçki religieuses

de

que M. Erben a accompagnés

introduction, et quelques extraits inséchoisis de

Jungmann. Et cependant

nombre d'ouvrages laissés par Scbtif ny

ble'.

du xv"

siècle.

secte thaborite

la

elle

du manuscrit contient quelques

connu par

si

est assez considéra-

ne tarderont pas à trouver un éditeur.

qu'ils

partie ,

,

part qu'il prit aux guerres

la

Ce

fut

un adversaire

la

thèse

qu'il

nait l'intervention de la force

A

,

il

contrainte de

une aversion profonde pour

et le clergé, tant catholique qu'utraquiste. nifie le

mépris

domine chez

et la

lui

il

condam-

ouverte dans les affaires de

cette horreur de toute

joignait

déclaré

soutint (en l-i^O)

contre maître Jacobellus de Mies; et par laquelle

cience

écrits

alors très-puissante. Ses luttes avec

commencèrent par

religion.

ma-

En

la

lui se

la

cons-

noblesse

person-

haine de tout pouvoir. Ce sentiment

tous les autres. Aussi expose-t-il avec com-

plaisance son utopie d'une république spirituelle, dont tous les

membres

n'auraient d'autres liens que ceux de

la

cons-

cience, ni d'autres dignités ou richesses que celles que nous

donnent *

On

les

la foi

et le

nom

de chrétien. La guerre en serait

trouve ciiumcrés dansTouvroge de M. Wenzip:

inas von Srhtîfrpj, p. 6 cl «niv. Prag'iio, 1857.

:

fffvdien nber Tito-

105

DE LA Bini.lOTHLUlE IMPÉRIALE DE PARTS.

bannie à jamais, et chaque citoyen devrait se laisser immoler

armes pour

plutôt que de recourir aux

sa propre défense.

Ces principes extravagants se retrouvent aussi dans que contient

le

manuscrit en question. C'est son Traité de

composé en 1457 \ L'historiographe

la foi et la religion,

de

Bohême

la

Rome,

en parle en ces termes

'

mais Rokyçana

dit-il,

l'écrit

:

«

Xon-seulement

et le clergé thaborite

y sont

traités avec cette violence que les passions religieuses (l'au-

style

du maître

nué

d'art

verve,

tailleur', style

revêt

,

ici

ordinairement simple

des grâces inaccoutumées

;

parfois

même

il

fait

éloquence vraiment entraînante.

entendre

les

et

respire

,

une énergie qu'on trouve rarement chez

de ce temps

Le

irréligieuses) peuvent seules expliquer.

teur veut dire

déune

les écrivains

accents d'une

i>

Pierre Kheltchiçki est l'auteur de quelques autres ouvrages,

parmi lesquels importants,

de la

le Filet

foi et la Postilla sont les plus

comme V Antéchrist

est le plus antichrélien, et

peu près introuvable.

aussi, grâce à Dieu, à

Passons à un autre manuscrit (vol. in-fol.

supplément), contenant à

la fin

,



de la Chine et un récit sur les Guerres avec bien que

le

en Moscovie

dos *.

Le

de

reliure porte

la

titre

l00'25Mu

une intéressante Description

complet de

la

:

Tartares,

les

Voyage ,de Suède

première partie est

:

1 La garde le fait de 1420 tandis que M. Palaçki le met entre 1440 et 1430. Nous avons adopté la date que donne ^f. Guindely dans son nouvel ouvrage intitulé: Bœhmen und Mœhren, etc.. (t. I, v. 13), et auquel nous devons la ,

plupart des renseignements sur Kheltchiçki. '

Voyez

les

Mémoires de r Académie de Vienne j section

d'histoire et

de

philosophie, juillet 1853. '

On

a souvent dit que Kheltchiçki était tailleur de profession. Cette assertion

M. SchafaVoyez Abhandlungen der bœhnnschen Gesellschaft der Wissenchaft,

paraît être dénuée de fondement. Telle est, au moins, l'opinion de rick.

{

18.

p. ^

De

Prague, 1857.) là

vient, je

croi?,

Verreiir

du catalogue qui donne

le

Voyn'je d'un

106 «

LES MANL'SfiRITS SLAVES

Cliine, c'est-à-dire description tUi site,

Kliina ou

climat

de l'étendue du royaume de Chine

,

mur

qu'au delà du

s'y trouvent, où

il

et des habitations

Moscou

royaume de Sibérie

que de

ainsi

la voie à

des autres pays éloignés par

,

par ordre du grand prince

,

mémoire

d'heureuse

propres observations

ses

,

et

Aiit

;

et tsar Alexis Mikhaïlovitch

d'après

du caractère, des moeurs

est parlé aussi

du peuple chinois

suivre en venant de le

des autres choses merveilleuses qui

et

,

du

tant en deçà

,

ouvrages, par Nicolas Spatharius

,

partie

,

partie d'après d'autres

,

Yalaque d'origine, inter-

prète en langues grecque et latine auprès dudit tsar, et dédié

par l'auteur,

à

son retour de

Chine, à Sa Majesté Tsa-

la

rienne. «

par

Transcrit les soins

rouge l'an

et

du

(cniicano) avec la bénédiction

près

1685, depuis

nière russe de compter.

la

ville capitale

7194,

création

était

et l'ouvrage présent,

contredit

la

Quant au

lécit sur les

une reproduction du

selon

la

ma-

attaché Spatharius est de

que

est sans

je crois inédit,

plus important de tous ceux

le

de Moscou,

»

L'ambassade à laquelle

1675,

et

d'Ivan Gavrilovitch Sparwenfeld, à la sloboda

néo- allemande,

salut

d'un ami,

Guerres aoec

du les

même

auteur \

Tarlarcs

livre écrit par Marlini sur

^

le

,

c'est

mêiue

sujet.

ambaxxndeur de Sw'de en Moicovie, «"lOOSS»)

comme

écrit

en

lanj^uc

moscovite (Sparw.,

distinct de rouvrjjre en question.

* Cependant il n'est pas nommé dans le précieux Aperçu de la littérdturc ecdésidslique en Russie, ouvrage de Pliilarète, évoque de Kliarkof inséré dans le R™e vol. des Mémoires savants. (Voyez n» 232, art. Nie. Simt/iarius. ) ,

2

Historié délie guerre seguile in queste ultimi anni fra Tariari e Cinesi.

Milano, 1G54.

De

bello

française.

— L'édition latine de Colojjnc, de

'fartarico in

Sinis,

la même année, est intitulée Quelques années après, parut la traduction :

107

DE LA RIBLIOTHÈOUE IMPÉRIALE DE PARIS.

Ce présent manuscrit,

«

bre 1750. billiet

Il

gaule, a esté rapporté à

M. Soyer,

bibliothèque du roy par

la

dit la

en avait donné son

ne se trouve point.

»

hilliet

vendredi ^24 novem-

le

M. Boivin,

à feu

Le nom de Soyer

est déjà

lequel

connu

de nos lecteurs. (Voyez n° 5.)

Le Testament de Basile russe assez estimée fait

un tableau des mœurs de l'époque,

est

,

d'une main habile

Tatistchef, auteur d'une Histoire

et

expérimentée. (N° 2028. S.

1754,

Tatistchef l'écrivit en

à l'âge de quarante-huit ans,

Eugraphe

Yasiliévitch. Je regrette de

et l'adressa à

son

ne pouvoir

que l'indiquer, bien

ici

ser les Russes

fils

XII par

toire

qu'il ait

de quoi intéres-

eux-mêmes, qui en ont déjà deux éditions'.

Les autres manuscrits, les

fr.)

si l'on

excepte VHistoire de Char-

Voltaire, forment en trois

volumes un

petit réper-

de théâtre. La France y occupe une grande pince

nous y trouvons huit comédies de Monsieur Molière en un volume

(n"

traduit par Al.

,

;

réunies

suppl.), à savoir V Amour médecin,

2025

Volkof (1757)

;

Amphitryon, traduit par P. S.

1757;

(Pierre Svistounof), en

l'Avare, traduit par

J.Kro-

potof; l'École des femmes {ilM), Georges Bandin, (1757), les

Précieuses ridicules

Volkof, et Trissotin

2025. S.,

11°

-,

,

le

Sicilien ou l'amour peintre

par Soumarokof.

/'//u/fscre^



et

par

Ensuite, dans le

de Voltaire traduit par Svistounof /a ;

Ceinture magique, de Moîisieur Rousseau, battu

,

le

Tuteur trompé,

content, deDancourt, traduits par Volkof et ;

le

Triple

Mariage, de Destouches, traduit par Akimof (1758). Enfin n"

2026. S. contient

les pièces suivantes

vreté, de Holberg, traduitparKropotof

*

Sopikof, nos 3503 et 3504.

'

C'est-à-dire les

Femmes

savantes.

(

:

Orgueil

1757)

;

le

et

le

pau-

Jugement

LES MANUSCRITS SLAVES

108

par un

tiers,

de Soumarokof

;

Henri

et

PerniUe, comédie en

major André Narlof

trois actes,

de Holberg, traduite par

(1758);

Fleuve d'oubli, imité de Legrand

le

le

tromperie, de Soumarokof; et, pour couronner Polyeucte

,

mis

en vers russes par Nicolas

par

la Dot

;

le

tout,

Khroustchof

(1759) ^

En parcourant

cette liste,

on ne peut se défendre de penser

à l'influence que le génie français exerça autrefois et qu'il

continue à exercer sur Il

la littérature

russe.

y a aussi dans ce recueil quelques œuvres originales

sont deux tragédies de

Semire (n^âO^?),

et

Soumarokof

une pièce

fort

,

sœur de Pierre

le

la

Grand.

ce et

curieuse ayant pour titre

Nabuchodonosor.] Celle dernière est donnée

Tragédie composée par

Démise

intitulées

:

comme une

ici

princesse Sophie Alexeievna

On déclare,

en outre, que

le

présent

manuscrit eslimiqne. Aussi le garde-t-on très-soigneusement.

(Ârm. vitrée, n° 2006.) Or, ce manuscrit réputé

w?iîV/ue n'est

autre chose qu'une des productions nombreuses du célèbre

SiméonPololski, instituteur du jeune Théodore Âlexeïevitch, frère de Pierre I". le recueil

Quiconque

russe

sait le

,

peut

de Novikof\ Déplus, l'exemplaire de

la lire la

dans

bibho-

thèque, d'ailleurs nettement écrit et fort bien relié, est une copie très-récente et incomplète

quième

acte,

car elle s'arrête au cin-

au lieu d'en avoir sept.

Ajoutons qu'en dépit du point Xabuchodonosor, trice

,

du peuple

d'Israël.

titre, le

mais bien Il

héros de

l'illustre

la

pièce n'est

Judith, libéra-

ne faut point confondre l'œuvre

Ce nom, ainsi que plusieurs autres, est indiqué sur un catalogue inséré dans volumes (no 20"i5}, et contenant les pièces qu'on devait jouer au théâtre de la cour. « Ane. hibl. russe, t. Vllî, p. 187-398. *

un

(les trois

ItE

LA BIBLIOTUÈC'UE IMPÉRIALE UE PAKLS.

lOO

de Polotski, écrite en prose, avec une autre pièce en vers très

- médiocres portant

l'histoire

le

même

titre,

dont

et

des trois jeunes Hébreux jetés dans

la

le

sujet est

fournaise de

liabylone.

Arrivé au terme de cette revue

je crois devoir rappeler

,

au lecteur que je n'ai pu et voulu donner inventaire.

De

là vient

ici

qu'un simple

que bien des choses qui auraient

plus longs développements ne

mérité peut-être de

sont

qu'indiquées ou effleurées, et que d'autres sont passées en-

tièrement sous silence. Heureux fait qu'il soit,

doctes

la

si

cet essai, quelque impar-

pouvait inspirer à de plus habiles

pensée de compléter

et

et

de plus

d'achever l'œuvre que nous

n'avons pour ainsi dire qu'ébauchée.

APPENDICE.

INDICATION PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DES HAMJSCniTS SLAVES DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE DE 1>AUI8.

Xl^

ET

Abécédaire bulgare. (F.

SIÈCLE.

XII^ lat.

,



2540),

p.

75.

XIIF SIÈCLE. Évangéliaire. (F.

si.,

n" 27.)

Recueil ascétique, contenant

mania. (F.

si.,

n" 10.)

la vie

de saint Siméon Né-

LES MANUSCRITS SLAVES

110

Xiye SIÈCLE.

du

Bréviaire glagolitique, suivi du missel et si.,

if

M.)

Commencement n«1808),

d'un

bulgare.

synaxaire

(

F.

gr.

p. 101.

Menées du mois d'août. (F.

XV Évangéliaire. (F.

si.,

n" 25.)

SIÈCLE.

n" 25.)

si.,

Menées du mois de

janvier. (F. si., n" 22.)

Menées du mois de

février. (F. si., n" 21.)

Recueil de sentences morales. (F.

si.,

n° 26.)

Entretiens familiers de Schtitny, etc. (F. p.

rituel. (F.

n" 8175),

fr.,

105. XVie SIÈCLE. Psautier. (F.

si., n"

16.)

Évangéliaire. (F. si., n° 48.)

Menées du mois d'octobre.

(F. si., n" 19.)

Écbelle de saint .lean Climaque. (F.

Recueil ascétique. (F.

Chronique russe. (F.

Actes des Apôtres. (F.

9.)

n" 8.)

si., si.,

si., n".

n" 2.)

si.,

n" 24.)

XVIF SIÈCLE. Grammatica sclavonica

scripta

per Joann.

Ugevicium

(1645) (F. lat.,n''5876), p. 56. Diclionariuin

latino-slavicum Epiphanii

Arsenii Satanoviensis (1650). (F.

si., u"

6.)

Slavenickii

et

DE LA BIKLIOTIIÈQUE IMPÉIVIALE DE

Description de n°

la

111

l'AlllS.

Chine par N. Spalbarius (I680).

(F. fr.,

J0025^),p. lOo. Quatre Évangiles. (F. Diurnal. (F.

si.,

n" 20.)

si., n" 17.)

Livre des rangs (razriadnaïa kniga). (F.

si.,

n° 5.)

Vies et actes politiques des grands-ducs de Russie. (F.

si.,

n"4.) XVIIl*^ SIÈCLE.

Grammaire

méthode russe

et

par J. Sohier

et française,

(1724). (F. sl.,n°5.)

Kanonnik, ou

Deux

livre

de prières (4754). (F.

autres livres de prières. (F. si., n°'

Hymnaire noté. (F.

si.,

12

n" 15.)

et 14.)

n° lo.)

si.,

Histoire des Scythes, par Lyzlof. (F. si., n" 1.)

Testament de Basile Tatistchef (S. p.

ft\,

n"

2028),

107. Dialogues. (F.

si.,

n" 7.)

Nabucliodonosor, tragédie de Polotski. (S. (Y.,n° 5006), p.

108.

Tous

les autres

manuscrits du fonds français.

Le MaDf.



liiiiit.

Julien, Lauier, Cosîiard et

C-^

ûûû uuuu ûûû

«^irmriirjsiabHPjhjnBiniT jJévUH'HTai

ÛOÎ UUtJ

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^

;

r *îK4

CHEZ LES MÊMES ÉDITEURS

et d'BIstoirc, publiées

Étadps do Théologie, de Philosophie par

les

PP. Ch. Daniel

Jean Gagarin,

et

année.

De

S. J.,

même compagnie.

plusieurs autres Pères de la

:

avec



vol. in-S»

— Prix du volume, ,

par Mstc Luquet

,

sa fin

dans

volume.*}

10

in-8°,

Des Excellences du glorieux saint Joseph, de



évêque d'Hésébon.

Maldonat S. J.



1

et l'Université fort vol. in-8o

P.

l'art

Arsène Cahour,

de Paris au XVIe siècle, par

J.



Clément XIII

et littéraires,

5

de Notes

accompagnés

oratoire en France à son époque classique

S. J.



,

par 5

1 fort vol. in-S»,

dans

la

fr.

d'un Tableau chronologique du

et

chrétienne, par

société

P.

le

par

le fr.

Cb. 3

Clément XIT,

et :

,

fr.

P. de Bavignan, S. J., avec

le

Les papes n'ont besoin que de fa vérité.



2 beaux vol. 12

in-80,

Mission de Cayenae Montézon, Le même.



.

S. J.



1

de la Ciuyane française,

et

le



1

beau

fr.

P. de a fr.

vol. in-8°,

royaumes de

compagnie.

par

3

1 vol. in-12.

voyages et Hissions du et autres

,

fr.

M. Prat,

P. J.

vol. in-S»,

1

cette épigraphe

le

de 640 pages,

Des Études classiques Daniel, S.

Mgr Luque 2

C'hcrs-d'CEnvre d'Éloquence française

mouvement de

de

fr.'

P. Gratien

le

vol. in-12,

1

historiques, morales

par

et public sous la direction

Mère de Hieu, traduit

la

•l'-t

mariage et dans,

le

— 2 beaux

évèquc d'Hésébon.

ir

[

5

la Tocation ou Moyen d'atteindre

la vie parfaite

âe

la collaboration

beaux

4

P. Alexandre de

Rhodes,

l'Orient. Nouvelle édition, par

S. J.,

en

un Père de

fr.

la

Chine

la

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vol. in-S",

4 fr.

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Conseils de la »iagesse

,

ou

le

Recueil des

avec des réflexions sur ces niavimos, par

Nouvelle édition

,

par un Père de

la

le

maximes de Salomon,

P. Michel Boutauld, S.

mên)e compagnie.



Cœur de Jésus,

Dc-siardins, S.

.T.





.\scétisme et Littéralure

,



par

le

IMPTl

Il'MEJf,

LAMER, COSN.MtD ET C.

c.

V. F.uj'ène

6

1 vol. in-8«,

J.

volume

2fr. 50

in-12, l,c

1

fr.

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January 2021 0