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1 Université  Sidi  Mohammed  Ben  Abdellah   Faculté  des  Sciences  Juridiques,   Économiques  et  Sociales    -­‐‑FÈS-­‐‑                     Un  Mémoire  sous  thème  de:    

L’entrepreneuriat social au maroc entre les enjeux et les défis

Préparé par: Mr. BEL MRHAR Mohamed Amine Encadrant : Prof. M'HAMDI Mohamed

Année Universitaire 2013/2014

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SOMMAIRE

• Remerciements• Introduction Générale• Chapitre 1-

L’entrepreneur et l’historique de l’entrepreneuriat social.

• Chapitre 2-

Les acteurs de l’entrepreneuriat social.

• Chapitre 3-

Les enjeux et les défis de l’entrepreneuriat social, cas du maroc.

• Conclusion• Table des matières-

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« Remerciement » “Je souhaite adresser mes plus vifs remerciements à toutes les personnes qui

m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire. Tout d’abord, Monsieur M'HAMDI Mohamed, encardant de mon mémoire, pour les aides et les orientations qu’elle a bien voulu me donner et le temps qu’elle m’a consacré. Sa disponibilité et ses encouragements m’ont permis de réaliser ce travail dans les meilleures conditions. Je n'oublie pas mes parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience. Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m'ont toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire. Merci à tous et à toutes”.

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INTRODUCTION: « Les entrepreneurs sociaux ne se contentent pas de donner un poisson, ou d'enseigner

la pêche. Ils n'auront de repos que lorsqu'ils auront réussi à révolutionner l'industrie de la pêche. » Bill Drayton, Fondateur d’Ashoka » Depuis une vingtaine d’année, se développe partout dans le monde une nouvelle manière d’entreprendre, qui conjugue efficacité économique et utilité sociale, et qui ouvre des voies prometteuses dans le combat contre les problèmes majeurs de nos sociétés : l’entrepreneuriat social. Le phénomène, mondial, semble dessiner un nouveau modèle, hétérogène, qui emprunte à la fois au secteur « non profit » traditionnel et aux pratiques du « business » ancrées sur le marché, afin d’apporter des réponses nouvelles et durables aux problèmes sociaux et environnementaux. Celui-ci suscite aujourd’hui un véritable engouement tant au niveau de la recherche que de la pratique. Les entreprises sociales se sont développées à un rythme très soutenu dans les deux dernières décennies : ainsi, selon la deuxième étude réalisée dans le cadre du Global Entrepreneursip Monitor (GEM) en 2006, environ 3,2% de la population active, soit près d’1,2 millions de personnes, étaient engagées dans des activités d’entrepreneuriat social au Royaume-Uni1. L’émergence, dans le monde, de nombreux réseaux ou organisations destinées à accompagner et promouvoir l’entrepreneuriat social témoigne aussi de l’essor du phénomène : le réseau Ashoka, la Fondation Klaus Schwab pour l’entrepreneuriat social, ou encore la Fondation Skoll en sont les exemples les plus emblématiques. Dans le milieu académique, cette notoriété grandissante se traduit par le développement de centres de recherche et de formation en entrepreneuriat social dans l’enseignement supérieur : les initiatives pionnières de Harvard, Stanford, Columbia ou Oxford ont été suivies, plus récemment, par certaines des plus grandes écoles de commerce françaises (ESSEC et HEC). Si l’enthousiasme est tel, c’est que l’entrepreneuriat social apporte des réponses innovantes à des problèmes que les gouvernements, les institutions publiques ou les organismes de charité échouent à résoudre depuis bien longtemps. Dans son rapport sur le développement dans le monde 20102, la Banque Mondiale estime qu’un quart de la population mondiale a moins d’1,25 dollar par jour pour vivre, qu’1,6 milliard de personnes n’a pas l’électricité et qu’un milliard n’a pas accès à l’eau potable. Les pays développés ne sont pas épargnés : en France, 13,2 % de la population en 2006 vivait en deçà du seuil de pauvreté (considéré par l’INSEE comme 60% du niveau de vie médian soit 880 euros par mois en 2006)3. _________________________________________________

1

HARDING, R. (2006), Social Entrepreneurial Monitor, d’après les données de GEM UK 2005, London Business School School 2 , Banque Mondiale, p.8. 3 GODEFROY, P. ; PUJOL, J. et al (2009), Inégalités de niveau de vie et mesures de la pauvreté en 2006, INSEE 2009 3 Godefroy, Pujol et al, Inégalités de niveau de vie et mesures de la pauvreté en 2006, INSEE 2009

5 A l’heure de la crise financière mondiale, de la montée du chômage et de l’exclusion, de la persistance de la pauvreté, du changement climatique, des catastrophes naturelles et humanitaires (Tsunami en Asie du Sud-Est en 2005, séisme d’Haïti en janvier 2010), l’entrepreneuriat social semble donc plus que jamais d’actualité. Le succès reconnu de formules innovantes apportées par des entrepreneurs sociaux, dont les exemples les plus probants et les plus connus, sont ceux du microcrédit développé par Muhammad Yunus avec la Grameen Bank ou encore du commerce équitable, donne une nouvelle perspective d’avenir à la lutte contre les problèmes sociaux. Selon Alex Nicholls (2006)4. On devine dès à présent, dans la notion d’entrepreneuriat social, la volonté d’associer l’économique et le social ; et la notion de business model suggère un mécanisme de création de valeur. Le rapprochement de ces deux notions nous a donc conduit naturellement à nous interroger sur la problématique suivante : « Les enjeux et les défis de l’entrepreneuriat social ». Dans un premier chapitre nous mettons l’accent sur la définition et l’historique du concept entrepreneuriat social, puis dans un deuxième chapitre on va traiter les acteurs de l’entrepreneuriat social avant de finir avec un troisième chapitre les points forts et les faiblesses de l’entrepreneuriat social au Maroc.

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NICHOLLS, A. (2006), Introduction. In Social Entrepreneurship, New Models of Sustainable Change, édité par Alex Nicholls, Oxford University Press, p.2

6 Chapitre 1: L’entrepreneur et l’historique de l’entrepreneuriat social. Apparu dans les années 90, l’entrepreneuriat social, c’est avant tout une entreprise. Il désigne toute initiative privée dont la finalité sociale (réponse à un besoin social) est supérieure ou égale à la finalité économique (lucrativité). Les entrepreneurs sociaux sont des individus qui portent des solutions innovantes à des problèmes pressants de la société. Ils identifient des approches innovantes pour résoudre des problèmes qui apparaissaient souvent comme insolubles. Ces entrepreneurs ont ou développent la capacité à apporter des solutions concrètes, et à concilier l’approche économique avec des objectifs sociaux. En incarnant un modèle alternatif viable, l’entrepreneuriat social agirait donc comme un vecteur de changement5. Le domaine grandissant de l’entrepreneuriat social ne cesse pas d’attirer l’attention et la réputation. Le terme apparait dans les journaux, dans les discours politiques et économiques et c’est devenu un sujet commun dans les universités (il existe même des facultés entièrement consacré à l’étude et recherches sur l’ES). L’entrepreneuriat social est aussi au cœur de stratégie de plusieurs organisations social, y inclus les fondations Ashoka6 , Schwab7 et de Skoll8 . La raison pour cette succès en plein croissance est du d’un certain degré au travail des entrepreneurs social et la raison pour laquelle ils les font ainsi que leurs histoires remarquables. Si les gens sont attirés par l’entrepreneuriat social, c’est aussi grâce a l’intérêt qu’ils portent aux entrepreneurs sociaux comme Mohammed Yunus, lauréat de Prix Nobel en 2006 pour la transformation radicale qu’il a apporté aux communautés Bangladesh a travers le microcrédit. Mais l’intérêt de l’entrepreneuriat social dépasse le phénomène de la popularité et la fascination. Il cherche a entrainer un changement social tout en améliorant l’équilibre économique, ce qui lui mets à part des autres. Cependant toute introduction à l’entrepreneuriat sociale doit commencer avec la définition du terme entrepreneuriat car si la notion de l’entrepreneuriat reste flou, la modification donc, du terme avec la descriptive social, n’abouti pas à grande chose. _____________________________________________________ 5

http://www.skema-bs.fr/lists/skemabranding-skemacommuniquepresselist/290512-entrepreneuriat-social.pdf A propos de SKEMA Business School : Avec plus de 6000 étudiants et 23 000 diplômés, SKEMA Business School est une école globale qui, par sa recherche, ses programmes d’enseignement, sa structure multi sites internationale forme et éduque les talents dont ont besoin les entreprises du XXIe siècle. Désormais, l’école est présente sur 6 sites : 3 en France (Lille, SophiaAntipolis, Paris), 1 en Chine (Suzhou), 1 au Maroc (Casablanca) et 1 aux Etats- Unis (Raleigh) 6 Ashoka's mission is to shape a citizen sector that is entrepreneurial, productive and globally integrated, and to develop the profession of social entrepreneurship around the world. Ashoka identifies and invests in leading social entrepreneurs— extraordinary individuals with unprecedented ideas for change in their communities—supporting them, their ideas and institutions through all phases of their careers. Ashoka Fellows benefit from being part of the global Fellowship for life. Ashoka's vision is that of a global society that is able to respond quickly and effectively to social challenges everywhere. Ashoka does not accept government funding; business entrepreneurs and their foundations, corporations, individuals and volunteer chapters finance Ashoka's work. 7 La fondation Schwab pour l'Entrepreneuriat Social à été créé en 1998 par le Prof. Klaus Schwab et sa femme Hilde pour promouvoir l'innovation social partout dans le monde. Les deux sont aussi les fondateurs du forum Économique Mondial (World Economic Forum) en 1971. 8 La Fondation Skoll à été créé en 1999 par Jeff Skoll, co-fondateur d’eBay. La fondation à pour mission d'inciter les grands changements par l'investissement dans les projets des entrepreneurs sociaux et d'autres innovateurs qui cherche à résoudre les problèmes les plus pressants du monde.

7 1- Le concept de l’entrepreneuriat social: Si la facette « entrepreneuriat » est essentielle dans la compréhension du concept de l’entrepreneuriat social, il s’avère tout d’abord indispensable d’essayer de définir ce que l’on en entend par entrepreneuriat, au-delà de la désignation trop restrictive du démarrage ou de la création d’une entreprise. Il est impossible de se limiter à une seule définition de l’entrepreneuriat, tant la notion renvoie à des situations différentes selon les auteurs et les disciplines (économie, gestion, psychologie). Nous ne nous proposons pas ici de dresser un panorama complet des conceptions de l’entrepreneuriat, ce qui dépasserait largement le cadre de la réflexion de ce mémoire, mais allons tâcher d’en cerner certaines caractéristiques, afin de mieux comprendre ce qui le lie ou le différencie de l’entrepreneuriat social. Les économistes ont tenté très tôt de définir la notion d’entrepreneur. Dans la tradition française, avec Cantillon (1755) et Say (1803), l’entrepreneur est celui qui saisit une opportunité en vue de réaliser un profit, mais qui en assure les risques puisqu’il investit son argent9. L’économiste américain Knight (1921) reprend également la dimension de l’incertitude et du risque calculé qu’il place au cœur de son approche. Mais, nous devons également beaucoup, dans notre compréhension de l’entrepreneuriat, à l’école autrichienne et notamment à l’économiste Schumpeter (1947). Pour celui-ci, l’entrepreneur est un innovateur, un créateur, un agent du changement. Il insiste fortement sur l’aspect innovateur de l’entrepreneur, et sur sa participation active au développement économique par la « destruction créatrice ». L’entrepreneur n’est ni nécessairement l’apporteur de capitaux ni l’inventeur : c’est celui qui met en œuvre de nouvelles combinaisons pour apporter un changement. Une autre approche de l’entrepreneuriat est celle qui place le concept d’opportunité au cœur du problème. S’inscrivant dans la pensée de l’école moderne autrichienne (avec notamment Kirzner, 1973), les auteurs Shane et Venkataraman (2000) sont sans doute ceux qui ont le plus approfondi l’approche de l’entrepreneuriat comme détection et exploitation d’une opportunité : l’entrepreneuriat est ici un « processus par lequel des opportunités à créer des produits et des services futurs sont découvertes, évaluées et exploitées. »10. Dans une perspective plus psychologique, nombre d’auteurs se sont également intéressés à la personnalité et au comportement de l’entrepreneur : besoin d’accomplissement, d’indépendance et de liberté, goût d’entreprendre et de diriger, prise de risques, sont les principaux traits qui lui sont associés. Cette approche par les traits semble insuffisante à certains auteurs, à l’image _____________________________________________________ 9

D’après COSTER, M. (2003) Entrepreneur et entrepreneuriat, Cadres et Entrepreneuriat, Mythes et réalités, sous la direction de F. DANY, Les cahiers du GDR Cadres, Lyon, Acte de la Journée du 6 juin 2002 10 SHANE, S. ; VENKATARAMAN, S. (2000), The promise of Entrepreneurship as a field of research, Academy of Management Review , cité dans LOUE, C. ; LAVIOLETTE, M. (2006), Les compétences entrepreneuriales : définition et construction d'un référentiel, in CIFEPME (Congrès International Francophone en Entrepreneuriat et PME), HEG Fribourg Suisse, 25-27 octobre 2006

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de Gartner, qui dans un article publié en 1989 , suggère d’étudier ce que fait l’entrepreneur, et insiste sur la création d’une organisation : « La recherche sur l‟entrepreneur devrait se focaliser sur ce que fait l‟entrepreneur et non ce qu‟il est ». Dans cette approche, l’entrepreneuriat renvoie à un processus de création d’une organisation (c'est-à-dire aux activités qui permettent au créateur de combiner des ressources pour concrétiser l’opportunité en un projet ou une organisation). Néanmoins, il est intéressant de remarquer que, quelle que soit la définition donnée à l’entrepreneuriat, la dimension liée à la personnalité de l’entrepreneur est toujours présente. Enfin, beaucoup d’auteurs, à l’instar de Bruyat (1993)12 traitent l’entrepreneuriat à partir de l’acte d’entreprendre impulsé par un auteur principal (l’entrepreneur) qui parcourt un processus lui permettant, en cas de succès, de créer une entreprise susceptible de prendre peu à peu son autonomie. La conception de Bruyat s’inscrit dans ce qu’on peut appeler « une dialogique individu/création de valeur», qui lie fortement l’entrepreneur caractérisé par un engagement personnel fort et son projet ou organisation émergente. Pour essayer de concilier ces différentes approches, on peut s’aider du travail de Verstraete et Fayolle (2005)13 qui met en valeur quatre paradigmes afin de cerner le domaine de recherche de l’entrepreneuriat : l’opportunité d’affaires, la création de l’organisation, la création de valeur, et l’innovation. Ces paradigmes, qui peuvent se combiner, semblent assez bien synthétiser les différentes approches de l’entrepreneuriat dans la littérature internationale. Finalement, la lecture de toutes ces approches, sans être approfondie, nous permet déjà de repérer des mots-clés qui caractérisent l’initiative entrepreneuriale : prise de risques, incertitude, innovation, opportunité, émergence organisationnelle, combinaison de nouvelles ressources, engagement de l’entrepreneur, création de valeur, sont autant de notions sur lesquelles se fondent la démarche entrepreneuriale. Cette caractérisation de l’entrepreneuriat classique va nous apporter un éclairage utile pour comprendre la dimension entrepreneuriale de l’entrepreneuriat social que la littérature sur le sujet a mis en exergue, comme nous allons le voir maintenant. On va pouvoir constater qu’à de nombreux égards, l’entrepreneur social ressemble à l’entrepreneur classique. Mais une revue de la littérature sur l’entrepreneuriat social nous permettra également de comprendre en quoi l’entrepreneur social se différencie essentiellement de l’entrepreneur classique.

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BRUYAT, C. (1993), Création d’entreprise : contributions épistémologiques et modélisation, Thèse de doctorat en Sciences de Gestion, Université Pierre Mendés France de Grenoble 13

VERTRAETE, T. et FAYOLLE, A. (2005), Paradigmes et entrepreneuriat, Revue de l‟entrepreneuriat, vol 4, n°1, 2005

9 2- Le processus de l’entrepreneuriat social. Certains ont tenté d’apporter une définition de l’entrepreneuriat social sans faire référence à l’entrepreneur mais plutôt au processus. Opposant l’entrepreneuriat social à son pendant commercial, certains auteurs (Roberts et Woods, 2005; Marc, 1988) ont mis l’accent sur son côté novateur en termes de collecte, d’utilisation et de combinaison de ressources dans la construction, l’évaluation et la poursuite d’opportunités visant à une transformation sociale. Au lieu de les opposer, certains auteurs (Mair et Martí, 2004; Dees, 1998a) se sont intéressés aux communs dénominateurs entre ces deux formes d’entrepreneuriat autour des concepts d’innovation et de méthodes de gestion. Le Tableau B en annexe reprend les nombreuses définitions de l’entrepreneuriat social. Un élément central à toutes ces définitions ressort de ce tableau: la mission sociale.

A- La mission sociale: Exprimée en termes de création de valeur sociale, de transformation sociale ou d’impact social, la mission sociale est un critère clé, quelle que soit l’école de pensée. Plus précisément, le concept d’entrepreneuriat social renvoie aux qualités d’innovation et de créativité de l’entrepreneur, développées par l’École de l’innovation sociale, ou d’impact social dans le cadre organisationnel, évoqué par l’École de l’entreprise sociale. Selon l’approche de l’École de l’innovation sociale premièrement, l’entrepreneur social a pour but de créer de la valeur sociale et de soutenir de manière durable les améliorations sociales. L’impact social prime sur la génération de profit et de richesses. Pour l’École de l’entreprise sociale ensuite, l’impact social doit être le but premier des entreprises sociales (Boschee et McClurg, 2003). Le caractère social de l’entreprise sociale est, quant à lui, garanti par le fait que, selon cette école, elle est nécessairement une organisation à but non lucratif. La mission sociale revêt ainsi une signification aussi large que l’étendue des activités sociales dans lesquelles peuvent s’investir les organisations de ce type. Pour les membres du Réseau EMES enfin, les initiatives de l’entrepreneuriat social doivent avoir un objectif explicite de service à la communauté qui comprend des questions sociales et environnementales. Elles doivent aussi promouvoir le sens de la responsabilité sociale au niveau local. La section suivante traite de l’intensité requise du lien entre, d’une part, la finalité première de l’entreprise, sa mission sociale, et, d’autre part, les activités économiques qu’elle met en œuvre pour y parvenir.

B- Lien finalité-activités: Des deux côtés de l’Atlantique, les organisations de l’entrepreneuriat social produisent des biens et/ou des services. Deux approches imposent qu’il y ait un lien direct entre moyens et fin: l’École de l’innovation sociale et le Réseau EMES. Selon ce Réseau, la nature de l’activité économique doit être liée à la mission sociale. Dès lors, si la mission de l’entreprise sociale est de créer de l’emploi pour des personnes non qualifiées, l’activité économique elle-même supportera l’objectif d’intégration au travail; si la mission de l’entreprise sociale est de développer des services sociaux, l’activité économique consistera en la délivrance de ces services sociaux, etc. (Defourny et Nyssens, 2006). À l’inverse, l’École de l’entreprise sociale ne voit pas d’obligation à ce qu’il y ait un lien

10 direct entre la finalité sociale de l’entreprise et ses activités. Pour les partisans de cette école (chronologiquement, Skloot, 1980; Boschee, 1995; Emerson et Twersky, 1996; Dees, 1998a; Alter, 1999; Brinckerhoff, 2000; Young, 2000; Kerlin, 2006), l’entrepreneuriat social consiste en la mise en œuvre, par des organisations à but non lucratif, de dynamiques marchandes développées pour leur permettre de financer leurs activités sociales. En d’autres termes, selon cette approche, les activités de génération de revenus peuvent être liées ou non à l’activité sociale de l’organisation à but non lucratif. Entre autres, Fowler (2000) et Alter (2006) ont défini trois catégories d’activités que l’on peut qualifier de socialement entrepreneuriales. Toutes présentent un degré de relation à l’argent différent. Premièrement, “l’entrepreneuriat social intégré” fait référence à des situations dans lesquelles les activités économiques d’une organisation sont expressément destinées à générer des retombées sociales positives14. Cette catégorie d’activités rejoint les initiatives “centrées sur la mission” (“mission centric”) évoquées par Alter (2006), dont l’activité génératrice de revenus répond directement aux besoins sociaux de l’organisation à but non lucratif. Deuxièmement, “la ré-interprétation”, une variation de l’entrepreneuriat social intégré, fait référence à des situations dans lesquelles des activités existantes, non lucratives, sont utilisées de manière créative de telle sorte qu’elles réduisent les coûts pour l’organisation et/ou augmentent et diversifient les revenus de l’organisation15. Ce deuxième type d’activités fait référence aux initiatives “en lien avec la mission” (“mission related”) d’Alter (2006), dont l’activité génératrice de revenus a un rapport avec l’activité sociale de l’organisation à but non lucratif mais dont l’objectif principal est de générer du profit pour permettre à l’activité sociale de survivre. Enfin, “l’entrepreneuriat social complémentaire” fait référence à des situations où la génération de surplus financiers ne produit pas de bénéfices sociaux mais est simplement source de diversification des revenus. Les organisations à but non lucratif qui ajoutent une activité lucrative n’engendrant pas, en tant que tel, de bénéfice social, mais dont les profits peuvent être utilisés pour essuyer les dettes de la mission sociale non lucrative de l’organisation sont des exemples d’entrepreneuriat social complémentaire. Les initiatives “non liées à la mission” (“unrelated to mission”) développées par Alter (2006), dont l’activité génératrice de revenus n’a aucun rapport avec l’activité sociale de l’organisation et a pour seul objectif de générer des fonds, appartiennent à l’entrepreneuriat social complémentaire. Malgré leurs différences, les trois écoles de pensée considérées dans le cadre de cette communication présentent donc un point commun majeur: les entrepreneurs sociaux agissent et les entreprises sociales existent dans le but premier de créer de la valeur sociale. Si certains (Mair et Martí, 2004 ; Dees, 1998a) se sont attardés sur les points communs, d’autres se sont consacrés à distinguer l’entrepreneuriat social de l’entrepreneuriat traditionnel, ou commercial. Cette approche comparative fait l’objet de la section suivante. _________________________________________________ 14

Un exemple d’entrepreneuriat social intégré est celui de la Grameen Bank créée par Mohammad Yunus au Bangladesh, où, en utilisant le microcrédit, un nouveau type d’association rurale entre des femmes a vu le jour et s’est maintenu dans la durée. 15 À titre d’exemple, Fowler cite une organisation à but non lucratif aux États-Unis dont la mission fondamentale est sociale et consiste à livrer des repas à des personnes âgées infirmes. Ayant constaté, au sein de la classe moyenne, un manque de temps pour prendre soin des personnes âgées, cette organisation a commencé à proposer ses services à ces personnes, même non infirmes. Ici, les caractéristiques essentielles de l’organisation n’ont pas changé, au contraire de sa clientèle et de sa base de financement. En d’autres termes, la fonction de livraison de repas a été “réinterprétée” en passant d’un souci de nutrition dans un contexte de soins de santé, à un service qui supporte la valeur sociale de responsabilité familiale envers les plus âgés.

11 C- Entrepreneuriat social vs. commercial: Il semble que les particularités de l’entrepreneuriat social soient le résultat de facteurs contextuels externes aussi bien que de leur double objectif, social et économique. Défendant le fait que la distinction entre les deux formes d’entrepreneuriat ne serait pas dichotomique, mais plutôt continue, Austin, Stevenson et Wei-Skillern (2006) proposent, pour les distinguer, une approche systématique basée sur quatre variables différenciantes: l’inefficacité du marché, la mission, la mobilisation des ressources et la mesure de la performance. Brouard (2006) fonde sa comparaison sur les rôles sociaux et commerciaux des initiatives entrepreneuriales, comme l’illustre le Tableau 2 ci-dessous.

Tableau: Comparaison des rôles sociaux et commerciaux des initiatives entrepreneuriales.

Selon Brouard (2006), le rôle commercial est représenté par deux dimensions: la présence d’échanges commerciaux et la répartition des bénéfices commerciaux. “L’entrepreneuriat social doit attacher une importance exclusive, ou du moins majoritaire, au rôle social – le rôle commercial étant accessoire”. De plus, “il peut y avoir des échanges commerciaux mais l’entièreté ou la majorité des bénéfices commerciaux seront réinvestis dans la mission sociale plutôt que distribués aux actionnaires”. La principale différence entre entrepreneuriat social et responsabilité sociale de l’entreprise réside dans le fait que cette dernière n’accorde pas la primauté au rôle, à la mission sociale, bien qu’elle en soit consciente. Notons que cette comparaison peut varier, comme nous le verrons plus tard dans la section consacrée à la distribution du profit, en fonction de l’approche adoptée. Enfin, certains auteurs se sont penchés davantage sur la notion d’entreprise sociale. Nous investiguons ce concept organisationnel dans la section suivante.

3- L’entrepreneur social : A- Définition : Le mot entrepreneur sous-entend plusieurs choses selon les critères de la recherche faite. Ce mot qui est d'origine français et qui est définie selon le dictionnaire Petit-Robert comme celui qui entreprend.

12 Le nom entrepreneur est couramment employé pour désigner qui entame un projet de création d'entreprise ou comme est à la mode aujourd'hui pour décrire un milliardaire (souvent très jeunes) qui a réussir un projet innovateur au bout d'un certain temps (< de 5 ans au moyen). Cette notion est toujours vraie si on se concentre sur des entreprise de silicone vallée ou les "start-ups" les plus connus du monde. De manière générale, les entrepreneurs sociaux agissent pour répondre à une carence sociale en créant une organisation à but non lucratif, voire une entreprise commerciale. Hjorth et Bjerke (2006) notent que les descriptions des entrepreneurs sociaux sont individuelles ou basées sur l’effet de contraste avec leurs homologues commerciaux (Thalhuber, 1998), quoique certains (Dearlove, 2004; CCSE, 2001) insistent sur les nombreux recoupements entre les deux types d’entrepreneurs. Les chercheurs mettent tantôt en exergue l’approche visionnaire en matière de changement social adoptée par les entrepreneurs sociaux ou leur fibre éthique (Roberts et Woods, 2005; Drayton, 2002; Bornstein, 1998; Catford, 1998; Schuyler, 1998), tantôt leur rôle en tant qu’agents de changement de la société (Chell, 2007; Dearlove, 2004). Enfin, de nombreux auteurs (CCSE, 2001; Dees, 1998a; Catford, 1998) ont axé leur définition des entrepreneurs sociaux sur leur capacité à détecter des opportunités. Le Tableau A en annexe présente les nombreuses définitions de l’entrepreneur social et pointe une série de caractéristiques sur lesquelles la majorité d’entre elles s’accorde. Nous proposons des définitions de l’entrepreneur social comme suit: “L’entrepreneur social est un individu visionnaire, dont l’objectif premier n’est pas de faire du profit mais de créer de la valeur sociale, capable à la fois de saisir et d’exploiter les opportunités

qui se présentent à lui, de rassembler les ressources nécessaires à la conduite de sa mission sociale, et de trouver des solutions innovantes aux problèmes sociaux de sa communauté non

traités par le système en place. Cela l’amènera à adopter un comportement entrepreneurial inscrit dans des pratiques de gestion traditionnelles”.

B- L’entrepreneur social et l’entrepreneur commercial Malgré les nombreux recoupements entre les entrepreneurs sociaux et leurs homologues plus commerciaux, la principale différence est que “les entrepreneurs sociaux ont une vision de quelque chose qu’ils voudraient résoudre dans le secteur social ou une motivation socio-morale dans leur ambition entrepreneuriale” (Nicholls, 2008). D’autre part, les entrepreneurs commerciaux considèrent un problème d’un point de vue purement économique (Dearlove, 2004). Il est possible de comparer les deux types d’entrepreneurs selon plusieurs variables, telles que leur force, leur focus, leur mission et la manière dont ils considèrent le profit. Les entrepreneurs sociaux puisent leur force dans la sagesse et l'expérience collective plutôt que dans leurs compétences et connaissances personnelles; ils se focalisent sur la capacité de long terme davantage que sur les gains financiers de court terme; leurs idées sont limitées par la mission sociale; enfin, ils considèrent le profit comme un moyen mis au service des gens pour être réinvesti dans du profit futur, plutôt qu’une fin en soi qui doit être redistribuée aux actionnaires (Thalhuber, 1998). Enfin, Brouard (2006) ajoute que les entrepreneurs sociaux étendent le risque aux actifs de l’organisation, à l’image et à la confiance des parties prenantes et voient ainsi leur autonomie limitée par les donateurs de l’activité.

13 4- Le business model de l’entrepreneuriat social: A- Qu’est-ce que le business model? Il n’existe pas une seule définition du business model: l’examen de la littérature consacrée à la définition du business model montre qu’il existe des divergences parmi les auteurs. D’autre part, le business model est une notion transversale qui intéresse différentes disciplines des sciences de la gestion: notamment l’entrepreneuriat, le marketing, le management stratégique et la finance. Dans l’intérêt de notre travail, nous n’allons pas procéder à une analyse approfondie des différentes approches du business model dans la littérature, mais seulement passer en revue quelques unes des définitions principales qui ont été données, et chercher à en extraire les points de convergence afin d’avoir, pour la suite de notre réflexion, une conception du business model sur lequel nous pourrons nous appuyer. Avant de devenir un objet de recherche, la notion de business model est apparue dans les années 1990, en réponse aux bouleversements liés à Internet et aux nouvelles technologies de l’information. Jouison (2005) souligne la nécessité pour les start-up d’utiliser, à l’époque, la notion du business model pour convaincre les investisseurs potentiels. Le traditionnel business plan ne pouvant plus s’appuyer sur l’étude d’un marché et d’une concurrence encore inexistants en raison du caractère nouveau et innovant de l’offre, les entreprises sont parvenues à convaincre du bien fondé de leur projet par une « formulation réfléchie de leur idée, c'est-à-dire une prise de conscience de leurs affaires et du modèle sur lequel celles-ci se fondaient »16: le business model. De même, Rédis (2007) explique l’apparition du concept de business model comme « outil d‟analyse de la complexification des relations d‟affaires »17 en réponse à différents changements issus des mutations technologiques, économiques et réglementaires : notamment l’émergence de nouveaux métiers (courtage en ligne, moteurs de recherche, etc.), l’apparition de nouvelles possibilités de générer des revenus (modèles de revenus totalement dépendants de la publicité, offres groupées, offres différenciées, etc.) et la complexification des relations inter-firmes (émergence, avec les alliances, les partenariats, les accords de coopération, de commercialisation et de R & D, les franchises, les contrats de sous-traitance ou de cotraitance, de méta-réseaux entre des entreprises appartenant à des secteurs variés). Ainsi, c’est de la pratique que le terme business model a émergé, et son utilisation est souvent sujette aux amalgames : il est parfois réduit à tort avec la manière de générer des profits, ou encore confondu avec la stratégie. Tâchons de trouver une acception ou un modèle qui reprennent les caractères principaux du business model distingués par les différents auteurs. ____________________________________ 36 JOUISON, E. (2005), Délimitation théorique du business model, Communication in Colloque de l’AIMS 2005, p 2 37 REDIS, J. (2007), Le Business model : notion polymorphe ou concept gigogne ? Communication in 5ème Congrès International de l’Académie de l’Entrepreneuriat

14 B- Une approche entrepreneuriale: le business model comme conceptualisation au service de la création entrepreneuriale il semble intéressant, dans le contexte de ce travail précis, d’évoquer l’approche entrepreneuriale du business model chez Verstraete et Jouison (2007)38. Pour ces deux auteurs, le business model désigne autant le modèle que la manière dont celui-ci s’est construit. Ils estiment que la notion de business model peut s’éclairer au regard de trois théories : - la théorie des conventions39 : le business model est vu comme la première convention (et évolutive) partagée entre les différents acteurs de l’entreprise, internes ou externes, celle à laquelle l’entrepreneur doit faire adhérer les possesseurs de ressources (porteurs de projet, financeurs, clients, fournisseurs) pour les transformer en parties prenantes. L’exercice de conviction que doit réaliser l’entrepreneur pour faire adhérer à son projet s’inscrit entièrement dans cette dimension. De plus, si leur adhésion au business model en construction est nécessaire, les parties prenantes potentielles influencent l'offre par leurs attentes et exigences. - la théorie des « stakeholders »40 ou théorie des parties prenantes : « le business model est ici vu comme une conceptualisation des affaires, un ensemble montrant, à la fois de façon concrète, comment l‟argent va rentrer et, de façon plus abstraite, comment vont se dérouler les relations d‟échange avec les parties prenantes ». - et la théorie des ressources41 : l’entrepreneur sera d’autant plus convaincant qu’il transformera tôt ses ressources en compétences. « Le business model est aussi une convention sachant mettre en exergue ce qui distingue de la concurrence ». Autrement dit, au-delà de la vision, que l’on a développée plus haut, du business model comme combinaison des différents éléments permettant à l’organisation de créer de la valeur, le business model peut également être vu comme une conceptualisation, un « registre conventionnel » (Verstraete et Jouison, 2007) qui rend compte du cœur de l’affaire, dans un but de construction même de cette affaire. Cette approche pratique, développée spécifiquement dans un cadre de création d’entreprise, se révèle fort intéressante et utile dans la mesure où la démarche entrepreneuriale est au cœur de notre travail.

___________________________________________ 38 VERSTRAETE, T. ; JOUISON, E. (2007), Trois théories pour conceptualiser la notion de Business model en contexte de création d’entreprise, Communication in Congrès de l’AIMS 2007 39 Voir en Annexe n°1 « Quelques définitions », un rappel succinct sur la théorie des conventions 40 Voir en Annexe n°1 « Quelques définitions », un rappel succinct sur la théorie des «Stakeholders » 41 Voir en Annexe n°1 « Quelques définitions », un rappel succinct sur la théorie des ressources

15 C- Comment modéliser le «business model social» En entrepreneuriat, l’idée est souvent de rendre les produits, services, ou business models existants, obsolètes. Mais l’entrepreneuriat social va plus loin encore : le business model d’une entreprise sociale est déjà, en lui-même, un nouveau type de business model. D’après notre revue des différentes définitions de l’entrepreneuriat social, on peut déjà identifier deux différences fondamentales entre l’entreprise sociale et l’entreprise classique, qui posent les fondements d’un business model d’un nouveau genre: - L’entreprise sociale cherche à créer de la valeur sociale en priorité : la création de valeur économique est un outil au service de la mission sociale ; - Tous les bénéfices de l’entreprise sont réinvestis dans l’entreprise : il n’y a pas de distribution de dividendes au profit des actionnaires. On peut ainsi représenter de manière très simplifiée les modèles économiques d’une entreprise et d’une entreprise sociale de la manière suivante50:

16 Chapitre 2: Les acteurs de l’entrepreneuriat social :

Le secteur de l’entrepre- neuriat social se compose d’une multitude d’acteurs, dont les fonctions s’im- briquent les unes avec les autres. Quels sont le rôle et la place de chaque acteur dans ce secteur ? Il existe 5 catégories princi- pales d’acteurs :

1- Les entreprises sociales: Ce terme recouvre aujourd’hui une pluralité de statuts juridiques mais avec un objectif commun : celui de mettre l’Homme au cœur du projet entrepreneurial. S’associant aux formes historiques de l’économie sociale et solidaire qui recouvrent les associations, les mutuelles, les coopératives et les fondations, le terme d’entreprise sociale concerne aujourd’hui aussi des sociétés (SARL, etc.) au service d’un impact social et où les bénéfices dégagés par l’entreprise sont réinjectés. Comme toute entreprise, elles offrent des produits et services à leurs clients et bénéficiaires (service à la personne, commerce équitable, etc.). Le grand public soutient largement le secteur de l’entrepreneuriat social à travers le don et en influençant les pouvoirs publics par une action de plaidoyer. Les entreprises sociales ont pris de l’importance dans le débat politique dans de nombreux pays européens et non européens, comme en témoigne la récente «Initiative pour l’entrepreneuriat social» de la Commission européenne. Cette initiative marque une étape importante pour les décideurs politiques européens et d’autres parties prenantes impliquées dans la promotion d’écosystèmes nationaux et sous-nationaux propices aux entreprises à orientation sociale. Il est essentiel de créer un écosystème favorable aux entreprises sociales afin que celles-ci puissent déployer tout leur potentiel en contribuant non seulement à la création d’emplois, mais également en répondant à des besoins sociaux et économiques plus larges et en promouvant des sociétés davantage fondées sur la cohésion et l’inclusion.

17 Il n’existe pas, à ce jour, de vocabulaire et d’acceptation uniformes du concept d’entreprise sociale. De nombreuses définitions coexistent et un large éventail de formes d’organisation sont adoptées par les entreprises sociales à travers le monde. Cette situation complique les comparaisons internationales. L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) définit les entreprises sociales comme «toute activité privée d’intérêt général, organisée à partir d’une démarche entrepreneuriale et n’ayant pas comme raison principale la maximisation des profits mais la satisfaction de certains objectifs économiques et sociaux, ainsi que la capacité de mettre en place, dans la production de biens et de services, des solutions innovantes aux problèmes de l’exclusion et du chômage» (OCDE, 1999). L’exclusion sociale est un phénomène à multiples facettes qui ne fait pas uniquement référence à l’exclusion du marché du travail, mais également au risque d’exclusion découlant d’autres questions épineuses, telles que la santé, le changement démographique, la mobilité, la sécurité alimentaire, la pauvreté et le faible niveau d’éducation. Plus récemment, la Commission européenne a défini une entre- prise sociale comme étant «un acteur de l’économie sociale dont le principal objectif est d’avoir une incidence sociale plutôt que de générer du profit pour ses propriétaires ou ses partenaires. Elle opère sur le marché en fournissant des biens et des services de façon entrepreneuriale et innovante et elle utilise ses excédents principalement à des fins sociales. Elle est soumise à une gestion responsable et transparente, notamment en associant ses employés, ses clients et les parties prenantes concernées par ses activités économiques» [communication de la Commission, COM(2011) 682 final]. Les différentes définitions de l’entreprise sociale soulignent différents aspects de la même réalité. En Europe, les entreprises sociales sont étroitement liées à la tradition de l’économie sociale dont elles émanent. Cette tradition se fonde sur des principes et des valeurs tels que la solidarité, la primauté de la personne sur le capital ainsi que la gouvernance démocratique et participative. En Europe, l’économie sociale rassemble des entités telles que des sociétés coopératives, des associations, des mutuelles et des fondations. Les entreprises sociales peuvent avoir des formes juridiques variées dans les différents pays européens. Ces formes incluent les entreprises solidaires, les sociétés coopératives ou les coopératives sociales à responsabilité limitée, les sociétés coopératives d’intérêt collectif, telles qu’adoptées en Grèce, en Espagne, en France, en Italie et au Portugal, les sociétés à finalité sociale ou d’intérêt collectif en Belgique et les sociétés d’intérêt communautaire au Royaume-Uni. Un examen des structures juridiques et de la législation de plusieurs pays européens ayant adopté des lois nationales réglementant les entreprises sociales (notamment la Belgique, la France, l’Italie, la Pologne, le Portugal, la Finlande et le Royaume-Uni) révèle que ces lois abordent des questions communes, notamment la définition de l’entreprise sociale, la répartition des actifs, les systèmes de gouvernance et de parties prenantes ainsi que la reddition de comptes et la responsabilité vis-à-vis des parties prenantes internes et externes. Ces lois nationales proposent différentes solutions juridiques fondées sur des contextes culturels spécifiques. Trois modèles différents peuvent être identifiés selon les formes d’organisation que l’entreprise sociale peut adopter:

18 «la coopérative», «l’entreprise» et «la forme ouverte». Pour cette dernière, la législation ne prévoit pas de forme juridique spécifique, mais définit les critères devant être respectés pour que l’entreprise sociale puisse être considérée comme telle (Cafaggi et Iamiceli, 2009). Les entreprises sociales, indépendamment de leur forme sociale, peuvent généralement être distinguées des organisations bénévoles par une série de critères ou de caractéristiques, tels que ceux identifiés par le réseau EMES. Ces critères sont les suivants: une activité continue de production de biens et/ou de vente de services; un degré élevé d’autonomie; un niveau significatif de prise de risque économique; un niveau minimal de travail rémunéré; une initiative lancée par un groupe de parties prenantes; un processus de prise de décision qui n’est pas fondé sur la détention de capital; une dynamique participative impliquant les parties concernées par l’activité; une limitation de la distribution des bénéfices; un objectif explicite de service à la communauté (www.emes.net). Ces critères doivent être considérés et appliqués de manière ouverte et flexible (OCDE, 1999; Mouves, 2012). En Europe, les entreprises sociales sont actives dans un vaste éventail d’activités et dans de nombreux domaines différents, dont les services sociaux, l’enseignement, le logement, l’environnement, la culture et les arts, le tourisme, et même dans de nouveaux créneaux comme les énergies renouvelables, le commerce équitable et le transport. Le tableau 1 présente un éventail de leurs activités.

2- Les réseaux privés de financement: De formes variées, ils représentent une part croissante des sources de financement pour les entreprises sociales, en com- plément des pouvoirs publics. Les Finances solidaires sont un ensemble d'institutions qui appliquent au secteur financier les principes de l'économie sociale. Elles font partie des finances éthiques puisqu'elles appliquent des règles éthiques aux opérations financières (p. ex. principes de solidarité, de susbsidiarité). Il s'agit d'organismes de financement à statuts spécifiques qui fournissent des prêts ou des participations en capital à d'autres structures de l'économie sociale et solidaire (associations, coopératives, etc.), ou encore à des personnes exclues des circuits bancaires et financiers classiques. Elles reçoivent l'épargne de personnes souhaitant que leurs fonds soient placés dans une démarche de solidarité, et acceptant d'en retirer une rémunération un peu moins élevée. Les finances solidaires doivent être distinguées de l'investissement socialement responsable (ISR), nettement moins exigeant et quantitativement beaucoup plus développé, qui consiste à sélectionner les entreprises cotées auxquelles on prête son épargne en fonction du respect de critères minimaux de responsabilité sociale. Elles se distingue également du micro-crédit en insistant sur la destination collective et non pas individuelle de l'épargne collectée. La meilleure définition de l'objectif des finances solidaires est qu'elles cherchent à augmenter le capital social de ses destinataires. Le micro-crédit se base sur une notion d'échelle ("micro"), et non de qualité ("solidaire"), et se contente parfois d'être un palliatif individuel à l'exclusion du système bancaire traditionnel.

19 L’épargne solidaire peut être de deux approches différentes : soit une partie des revenus de votre épargne est distri- buée à une association de votre choix (partage solidaire), soit c’est une partie de l’encours qui est directement investi dans un produit d’épargne solidaire. La finance solidaire collecte l’épargne du grand public pour apporter des fonds aux entreprises sociales ; les investisseurs sociaux financent des entreprises sociales de formes commerciales, en phase de création (capital-risque philanthropique) ou au stade de maturité, en attente d’un retour social et financier sur investissement. Les fondations peuvent fonctionner comme des fonds d’investissement mais également agir sous forme de dons. Enfin, les banques de l’économie classique permettent souvent le financement et le développement de ces structures.

3- Les entreprises « classiques »: sont également une composante de ces réseaux de financement, au sens où elles s’associent à des « social business » en partici- pant financièrement à cette activité économique profitable, où la finalité est de servir au développement social de la communauté locale. Elles peuvent également nouer des partenariats, établir des relations commerciales et mettre en place du mécénat (de compétences ou financier). C'est pour relever des défis sociétaux sans cesse plus complexes que l'entrepreneuriat social a connu l'essor que l'on sait en France depuis quelques années. Son originalité a toujours été d'associer l'inventivité du secteur non marchand à la rigueur des entreprises classiques et à la mobilité des start-up. Et c'est tout naturellement que les initiateurs de ces projets ont cherché à multiplier les partenariats. Avec succès. De fait, aujourd'hui, les entreprises traditionnelles comprennent l'avantage de s'associer avec ces nouveaux acteurs d'une « autre » économie. « Avant, les entreprises étaient dans une logique de mécénat essentiellement financier. Aujourd'hui, leur démarche devient plus globale. Elles ne veulent pas seulement faire du business de façon traditionnelle, mais avoir un impact sur notre société. Et, lorsqu'elles s'engagent dans cette voie avec des entrepreneurs sociaux, elles changent complètement leur manière d'agir au quotidien, des ressources humaines à la stratégie d'achat, jusqu'au coeur de leur business »,explique Laurence Grandcolas-Lamoureux, chargée des partenariats avec les entreprises pour Ashoka. Une démarche plus durable, plus verte, plus respectueuse : tel est le nouveau credo de ces entreprises. Cette collaboration permet aussi aux entreprises d'accéder à de nouveaux marchés. « Les entreprises se tournent désormais vers des marchés qu'elles ignoraient, ceux qui se trouvent " en bas de la pyramide", les populations les plus défavorisées »,détaille Laurence Grandcolas-Lamoureux. Et les entrepreneurs sociaux sont porteurs d'innovation : « En réunissant, d'un côté, ces acteurs de terrain et, de l'autre, les entreprises, les idées émergent et sont bénéfiques pour les deux parties ! » Les grands groupes en pointe, s'associer avec des entrepreneurs sociaux séduit donc de plus en plus, mais la démarche reste le fait de grands groupes.

20 « Ces projets nécessitent généralement des financements, une équipe dédiée, la possibilité d'expérimenter sans avoir de garantie. En général, seules les structures solides peuvent se le permettre »,regrette Laurence Grandcolas-Lamoureux. Parmi les groupes qui travaillent avec des entrepreneurs sociaux, on peut citer Danone, GDF Suez, Schneider Electric mais aussi Total ou Veolia. « Ces entreprises agissent surtout dans l'approvisionnement en biens essentiels comme l'eau, l'énergie, l'alimentation, mais également la santé, l'éducation ou l'habitat »,continue-t-elle. Et les actions sont variées. A l'étranger, la fondation du groupe Hilti, spécialiste de la construction et de la rénovation de bâtiments, a mobilisé son réseau et, avec l'aide d'Ashoka, plusieurs entrepreneurs sociaux en Egypte, Inde, Colombie et Brésil pour réhabiliter des quartiers délabrés et donner un toit aux plus démunis. « Les entrepreneurs sociaux, grâce à leurs contacts, créent un maillage auprès des populations et agrègent la demande, créant un nouveau marché et permettant à ces populations d'accéder à des biens ou services de première nécessité »,commente Laurence Grandcolas-Lamoureux. En France, Carrefour a créé un véritable partenariat client-fournisseur avec l'Association nationale des épiceries solidaires (Andes). « Au départ, cette relation était avant tout financière. Puis Carrefour a décidé de devenir un de leurs fournisseurs mais aussi d'employer des personnes qui avaient réussi à se réinsérer grâce à cette association. Cette rencontre a été vertueuse à plus d'un égard ! »,sourit Laurence Grandcolas-Lamoureux. Malgré ces exemples de réussite, les rencontres entre entreprises et entrepreneurs sociaux sont encore trop rares face à la croissance des besoins. « Les codes, les cultures, le fonctionnement, tout est différent. C'est un travail au quotidien et sur le long terme qu'il faut mener pour permettre ces collaborations. »Ultime étape donc, accélérer ce mouvement. « Nous devons passer de l'expérimentation locale à la démultiplication à grande échelle pour que ces initiatives prennent de l'ampleur ! Il faut qu'entreprises et entrepreneurs sociaux comprennent que ces partenariats hybrides sont une démarche gagnant-gagnant ! »

4- Les pouvoirs publics: Selon leur échelle, ils peuvent mettre en place des mesures favorables à l’entrepreneuriat social et lancer des appels d’offres per- mettant des financements sous forme de subventions, voire créer des partenariats avec les entreprises sociales. L'État intervient directement par le biais de la Caisse des Dépôts dans le cadre du Programme d'Investissements d'Avenir (PIA), qui réserve une partie de ses ressources au secteur de l'ESS. Les aides financières peuvent se rencontrer sous forme de prêt d'honneur, de prêt à 0%, d'avance remboursable ou de subvention. La subvention est une aide financière non remboursable, accordée à une entreprise le plus souvent par une entité publique. Pour obtenir une subvention, il est possible de s'adresser à différents niveaux, selon le besoin de financement et la taille de l'entreprise. On distingue :

21 • les "subventions d'investissement", dont l'objet est d'aider l'entreprise à acquérir certains équipements, • les "subventions d'exploitation", qui viennent compléter le chiffre d'affaires lorsque l'activité entraîne des surcoûts anormaux ou n'est pas de nature à pouvoir être rentabilisée, mais que cette activité est reconnue d'utilité pour la collectivité. • les "subventions d'équilibre", destinées à combler en partie ou totalement la perte globale qu'aurait subie une entreprise sans cette subvention.

5- Les réseaux d’accompagnement: Des réseaux de lob- bying se forment depuis les an- nées 2000 visant à influer sur la législation publique afin de promouvoir un cadre d’action plus favorable aux entreprises sociales. Ces réseaux peuvent aussi prendre la forme de cabi- nets de consultants qui accom- pagnent les entreprises sociales dans les problématiques qu’elles rencontrent (business model, mesure d’impact social, etc.). Une couveuse d'entreprises est un dispositif d'accompagnement à la création d'entreprise. « Les couveuses sont des structures accueillant les porteurs de projet en amont de la phase de création effective de l’entreprise. Les couveuses permettent aux futurs chefs d’entreprise de tester leur projet de création grâce à un hébergement juridique et une offre d’accompagnement leur permettant « d’apprendre à entreprendre » dans un processus d’apprentissage et de coaching. »42 « Expérience grandeur nature »43 une couveuse d'entreprises offre la possibilité à un entrepreneur de tester son projet en grandeur réelle avant sa création, afin d'en vérifier la viabilité économique. Ce dispositif propose un coaching individuel et collectif, met en œuvre des méthodes et des outils pour développer les capacités entrepreneuriales et sécuriser le développement du projet d'entreprise. En couveuse, le porteur de projet peut prospecter, produire et vendre ses produits ou ses prestations avant la déclaration officielle de son activité. Le test en couveuse permet ainsi de se former au métier de chef d'entreprise. L'objectif d'une couveuse est de permettre à l'entrepreneur à l'essai de développer son chiffre d'affaires, d'acquérir de l'autonomie, de maitriser la gestion, de créer un réseau professionnel. Etre accompagné par un réseau pour créer une entreprise, c’est mettre plus de chances de son côté. Le taux de pérennité de la société d’un entrepreneur accompagné, hommes et femmes confondus, est largement supérieur par rapport à ceux qui entreprennent seuls. Les réseaux d’accompagnement sont un vrai bonus : ils permettent de faciliter les recherches, d’élaborer un business plan, de rencontrer d’autres créateurs et d’élargir son cercle professionnel. Pour booster l’égo ou la trésorerie de leur société, les réseaux professionnels féminins peuvent ainsi apporter un précieux soutien. Les études sur les processus d’accompagnement des créateurs d’entreprises et sur la mesure de leurs performances sont encore émergentes. ________________________________________ 42 « ZFU, développement économique et emploi dans les quartiers », Eric Raoult, Rapport du 13 juillet 2011, Paris, Ministère de la Ville, page 38, en téléchargement sur le site de la Documentation Française 43 « Couveuses d’entreprise – Accompagnement renforcé », Nouvel Economiste, 6 octobre 2011

22 L’étude restituée dans cet article s’efforce d’identifier les différents types de réseaux d’accompagnement des créateurs d’entreprise, puis d’en comparer les indicateurs de mesure des performances.

Chapitre 3- Les enjeux et les défis de l’entrepreneuriat social. 1-Les enjeux de l’entrepreneuriat social : L’entrepreneuriat social marocaine dans le sens propre du mot n’as pas encore fait l’objet des beaucoup de publications pour pouvoir en sortir une théorie, méthodologie ou analyse distincte qui lui différencie de l’entrepreneuriat classique. Par conséquent, les textes sur lesquels s’appuie notre recherche sont typiquement de l’entrepreneuriat classique au Maroc et dans certains cas ceux des associations marocaines et leurs champs d’activité.

A-L'apparition et développement de l'entrepreneuriat social au Maroc L’Entrepreneur a subi une évolution depuis l’indépendance, marocanisation oblige, le pays a vu émerger une classe d’hommes d’affaires qui ont investi dans des secteurs producteurs de richesse: textile, agro alimentaires, industrie légère. Mais ces secteurs ne peuvent pas constituer les fondements d’une économie moderne susceptible de créer la richesse et engager le pays dans un développement économique et social généralisé et ceci en raison de la mentalité profonde et dominante du commerçant marocain, prudent et frileux et privilégiant une économie de rente sans prise de risque. Cette situation a perduré jusqu’à 1990, date à laquelle on a instauré de grandes réformes structurelles qui seront à l’origine de la croissance qu’à connu le Maroc jusqu’aux nos jours. Ces réformes ont conduit à des transformations certes progressives mais certaines qui ont impulsés un réelle dynamique entrepreneuriale. Cette dynamique a favorisé la genèse et le développement d’un certain nombre de mutation au niveau de la nouvelle génération d’entreprise et d’entrepreneurs. Au Maroc aujourd’hui, l’état soutien davantage des projets d’innovation au sens institutionnel et administratif afin de promouvoir et de développer la culture entrepreneuriale. Plusieurs motifs laissent penser que l’économie marocaine ne pourra se développer sans entreprises et qu’il n’y aura pas d’entreprises sans entrepreneurs capables de les pérenniser et de les développer. En effet, parler de l’entrepreneuriat au Maroc , c’est d’abord admettre les éléments suivants : • Le potentiel entrepreneurial et social au Maroc existe • L’entrepreneur est le fruit de son milieu socioculturel. • L’environnement politique, social, culturel et économique est un facteur déterminant pour diffuser, développer la culture entrepreneuriale et motiver l’entrepreneur. Aborder ces éléments nécessite de les replacer dans des perspectives multiples, soit :

23 • Economique, a savoir liée a la stratégie de l’Etat en matière de promotion et de la culture entrepreneuriale. • Managériale, a savoir liée aux nombreux métiers et compétences mis en place dans l’environnement des porteurs d’idées et de projets (acquisitions et développement des habilites et compétences nouvelles…) • Socioculturelle, à savoir liée aux éléments culturels de l’individu et de son entourage immédiat (tout particulièrement la famille, les amis) et au milieu scolaire, lesquels influencent fortement l’entrepreneuriat • Psychologique, a savoir liée a la conscience, aux aspirations personnelles et à l’épanouissement de l’entrepreneur (statut d’entrepreneur manager et statut social). Parler de L’entreprenariat au Maroc s’est d’abord admette la cohabitation de deux catégorie, formel (entrepreneuriat d’opportunité) et informel (entrepreneuriat forcé ou de nécessité). L’entrepreneuriat de la nécessité, qui, très souvent relève d’une forme d’auto emploi « entrepreneuriat de survie ». C’est-à-dire qu’une personne n’a finalement pas d’autre choix que de créer son propre emploi généralement à domicile. L’entrepreneuriat par opportunité relève d’une intention stratégique des personnes qui ont déjà travaillé dans d’autre entreprises, et parce qu’elles ont cerné une opportunité de marché, décident de créer leur propre entreprise. Généralement, ce sont des personnes dotées d’expériences et d’un capital relationnel très développé, ce qui est parfois aussi important que le capital financier. Certes entreprenariat au Maroc bénéficie d’une certaine démocratisation. En effet, la constitution prévoit la liberté d’entreprendre et la réserve à tous les citoyens. Cependant, se situe dans un contexte chargé de multiples défis, l’accord d’association avec les payés étrangers, la lourdeur des procédures administratives, le manque de financement… exige la mise à niveau des pratiques du management plus particulièrement dans les petites et moyennes entreprises souvent dirigées par les « m’allem » (notons bien qu’au Maroc, les PME comptent plus que 90% sur le tissu économique). Dans ce cadre, des types d’entrepreneuriat sont apparues et sont devenues très dominantes au Maroc il s’agit du types: coopératif, associatif- solidaire et activité génératrices de revenus. Au voisinage et depuis l’adoption en 1983 de programme d’ajustement structurel, et le lancement dans le vaste programme de privatisation, on a assiste à l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie commerçante et industrielle, porteuse de dynamiques économiques et sociales innovantes : « l’émergence d’un nouveau groupe social, les entrepreneurs privés, signifie-t-elle l’amorce d’un processus irréversible de construction d’une société civile qui entend s’affirmer et s’organiser de manière indépendante et autonome ? » (Tangeaoui, 1993). Cette catégorie participe d’une mise en intrigue du changement politique dans le Maroc sous l’étendard de la « mise à niveau » accords libre échange « EU » puis « USA » récemment avec la chine sous la légitime de la transitologie régulièrement convoquée et qui s’inscrit le récit réformateur avec ses héros et contre héros, dont il semble que les entrepreneurs sont des figures de proue. Entrepreneuriat social : Il a pour but la promotion du changement social il vise a

24 bouleverser les règles du jeu en créant des solutions innovantes qui satisfait des besoins sociaux. Les combinaisons de ressources crées par les entrepreneurs sociaux privilégient l’impact social par rapport au profit. L’émergence de l’ES est étroitement liée à l’idée que les individus sont multidimensionnels, ils sont plus que des acteurs économiques qui maximisent le profit. Et si vous chercher une réponse définitive à ce que c’est l’entrepreneuriat social vous risquez d’être déçu. L’émergence de l’ES est porteuse de plusieurs promesses. Au sommet de l’iceberg représente un monde meilleur, affranchi de la pauvreté : Combinaison efficacité en affaires et pensée entrepreneuriale pour résoudre des problèmes sociaux. Dans les eaux profondes il y’a la promesse de redonner une dimension humaine aux acteurs économiques, une nouvelle vision de l’économie qui doit servir les hommes et non l’inverse et plus important d’agir en conséquence. Mais il revient tout de même de se poser la question : Pourquoi l’entrepreneuriat social ? Et pourquoi maintenant ? Et quel rôle pour ONG leurs subventions leur orientations marché ?? D’où parler le l’entrepreneuriat social au Maroc s’est encor prématuré. Les caractéristiques principales de l’entreprenariat social, décrites dans diverses ressources théoriques, sont les suivantes: - Mission, formulée explicitement, de créer et de conserver la valeur sociale, et de bénéficier aux communautés ; - Haut degré de risque économique et d’autonomie dans les activités liées à la production de biens et/ou à la vente de services ; - Recherche de nouvelles opportunités et d’explorations de ressources insoupçonnées afin de servir cette mission ; - Recherche de modèles durables, en se basant sur une étude de faisabilité bien élaborée - Engagement constant dans l’innovation, l’adaptation et la formation ; - Pouvoir de décision non basé sur la possession de capital ; - Nature dénotant un certain degré de participation et de collaboration impliquant diverses parties prenantes ; - Distribution limitée des profits et quantité minimale de travail rémunéré ; - Chaque individu a le pouvoir de faire changer les choses. Les diverses mutations qu’à subit L’entreprenariat au Maroc ont été mises en évidence par le Pr DRISS GUERRAOUI dans son enquête qu’il a mené auprès des entreprises marocaines. Il résulte de cette enquête (2009) que : La principale raison avancée par les entrepreneurs enquêtés est la recherche de l’indépendance et de la liberté d’agir(39% des cas), c’est là ou réside l’un des grandes mutations sociologique et culturelles de l’entrepreneuriat au Maroc, c-à-d que le choix d’entreprendre par les entrepreneurs enquêtés n’est pas du à une difficulté de trouver un emploi mais ils ont préféré la voie de l’entreprenariat en raisons des conditions qu’offre actuellement le Maroc au secteur privé et aussi par leur propre esprit d’initiative. La volonté et la motivation, sources principales de l’Entreprenariat, en effet, on ne peut pas devenir entrepreneur par hasard, il faut d’abord aimer son métier et être engagé dans « l’aventure » entrepreneuriale pour pouvoir réussir.

25 Deux facteurs sont primordiaux pour un entrepreneur quel que soit son niveau de formation. Le premier est lié à l’expérience dans le domaine où il entend exercer son activité et deuxième porte sur le capital nécessaire au démarrage de son entreprise. Ces deux facteurs doivent être accompagnés par une ferme volonté d’entreprendre et un soutien de la famille et des proches. En effet L’entreprise nécessite des moyens techniques et financiers qu’on ne peut pas acquérir par hasard. Aussi, estiment-t-ils, l’intelligence et la bonne gestion, joint à un esprit entrepreneurial et à la capacité de comprendre l’environnement dans lequel évolue son entreprise, sont, également, nécessaires pour entreprendre. Un entreprenariat en mal de rupture avec le réseau familial : Les résultats montrent, en effet que les nouvelles générations d’entrepreneurs ont du mal à rompre avec le réseau familial pour créer leurs propres entreprises (59,2% parmi les entrepreneurs enquêtés, 65,8% chez les femmes et 55% chez les hommes ont affirmé s’être appuyer sur l’aide de l’entourage familial et des institutions bancaires).

B- L’impact de l'entrepreneuriat social sur la société Les paramètres de mesure traditionnels pour les entreprises et la réussite entrepreneuriale se concentrent principalement sur la performance financière d'une entreprise et sa capacité à survivre seule. En règle générale, ces mesures de résultats des entreprises sont revenus, la rentabilité, les ventes, et le profit. ll est de notoriété générale que dans le secteur à but lucratif, la valeur est mesurée ou définie en termes financiers et le retour sur investissement (RSI) est l'indicateur le plus important de nos jours. Bornstein et Davis (2010) ont convenu et a écrit qu'il est possible d'évaluer la performance financière d'une entreprise à but lucratif avec un seul instrument : la RSI de la société. L'évaluation des performances pour les entreprises sociales Pour les entreprises sociales, cependant, l'évaluation de la performance semble être plus sophistiquée. Les indicateurs de performance traditionnels présentés ci-dessus ne sont pas souvent adaptés pour évaluer la performance des entreprises sociales. Même si ces mesures financières semblent être valides, fiables et comparables, ils ont la tendance à ignorer les résultats sociaux et environnementaux ainsi que les résultats économiques indirects. En raison du fait que les entreprises sociales poursuivent des objectifs sociaux plutôt que des objectifs financiers, dont ils ont besoin des mesures supplémentaires afin de démontrer leurs réalisations. Dees et al. à écrit que les entrepreneurs sociaux doivent maintenant prouver leurs réalisations avec "l'impact social mesurable» (2002, p.162). Par conséquent, les entrepreneurs sociaux ont besoin pour évaluer la directe ainsi que les résultats économiques indirects, social et environnemental. a- L'impact économique Les impactes directs de l'entrepreneuriat social inclus mais ne sont pas limités à la création de revenu pour les employés, de nouveaux emplois créés, et les nouvelles entreprises créées. Les résultats économiques indirects comprennent l'amélioration des compétences personnelles, des emplois supplémentaires créés dans d'autres sociétés (par exemple les fournisseurs), et une prospérité accrue de la communauté locale.

26 Deux résultats économiques doivent être expliqué plus en détail: l'augmentation des recettes fiscales pour le gouvernement local (un résultat économique direct) et les économies dans les dépenses publiques (un résultat économique indirect). La création de nouveaux emplois grâce à l'entrepreneuriat social ne bénéficie pas seulement les employés, mais elle implique aussi des avantages pour le gouvernement. À la suite de nouveaux emplois et l'augmentation des revenus personnels, les gouvernements sont en mesure de réduire leurs dépenses pour la sécurité sociale et les prestations sociales (Mair et al. 2006). En outre, les gouvernements sont en mesure de percevoir plus d'impôts auprès des employés ainsi que des entreprises. Ces deux indicateurs de résultats sont fréquemment utilisés par les entrepreneurs sociaux afin de démontrer les effets de leurs activités. Cependant, il est très chronophage et difficile à calculer les économies ou à l'enlèvement d'impôt supplémentaire par le gouvernement. b- L'impact social Les résultats directs des activités entrepreneuriales sociaux impliquent souvent la fourniture de nouveaux biens et services à la population, l'amélioration de la qualité de la vie, et la réinsertion des personnes vulnérables dans la société. Les résultats indirects comprennent les résultats sociaux de nombreux effets psychologiques tels que l'augmentation des niveaux de confiance, l'indépendance, la satisfaction, la responsabilisation, l'estime de soi et de meilleures compétences à travailler en équipe. L'entrepreneuriat social crée également des résultats environnementaux directs qui peuvent être observés dans la rénovation de bâtiments anciens et à la réduction des déchets non recyclés. Les résultats environnementaux indirects peuvent être considérés dans une attractivité accrue de la région comme un lieu à vivre et à visiter ainsi que des contributions à l’agenda du développement durable de la région ou du pays. Le tableau suivant résume les indicateurs de résultats mentionnés ci-dessus et énumère quelques-uns de plus. Tableau 1 : Les indicateurs de résultats de l'entrepreneuriat social Direct Les économiques

résultats

• • • • •

l'augmentation du revenu pour les employés création de nouveaux emplois création de nouvelles entreprises juridique augmentation du chiffre d’affaires augmentation des recettes fiscales des collectivités locales

Indirect •









Les résultats sociaux



• •

la fourniture de nouveaux biens et de services à la communauté amélioration de la qualité de la vie la contribution au capital social



l'amélioration des compétences personnelles et les perspectives d'emploi des salariés emplois supplémentaires créés dans d'autres organisations (par exemple les fournisseurs) accroissement de l'innovation et la créativité dans la communauté locale l’augmentation de flux d'argent au sein de la communauté locale l’économisations des dépenses publiques des niveaux accrus de confiance de l'individu, de l'indépendance, la motivation, la satisfaction, l'habilitation, l'estime de soi, des réseaux, et les compétences à travailler en équipe

27 •





Les résultats environnementaux

• • • • •

la rénovation de bâtiments anciens la régénération de l'infrastructure physique la réduction de déchets non recyclés lieu plus attrayant pour travailler contribution au capital de l'environnement local

• • •

l'augmentation des possibilités d'interaction sociale amélioration du dynamisme de la communauté et la région communauté plus attirant comme un endroit à vivre, travailler et visiter région plus attirant comme un lieu à vivre et visiter. contribution à l’agenda du développement durable contribution à la richesse d'environnement régional

Source: Haugh, H. in Mair et al. (2006, p. 186-187 and 196-197)

2- Les défis et obstacles et l’entrepreneuriat social: Par les défis de la globalisation de l’économie et les nouvelles attentes des marchés de capitaux à travers le monde, les entreprises social sont appelées à faire face à de nouveaux enjeux et de nouveaux risques. Les scandales financiers et les menaces qui ont ébranlé le monde économique ont fait des soucis de bonne gouvernance une priorité absolue pour les régulateurs mondiaux et locaux. La PME-PMI de quelle au Maroc l'entreprise sociale fait parti constitue le centre névralgique de l’économie marocaine, malheureusement, sa contribution reste faible. Alors que plus de 90% des entreprises sont des PMEi43, elles ne participent qu’à hauteur de 20% de la valeur ajoutée créée. Pourtant, l’ensemble de ses caractéristiques est en fait un type d’entreprise capable de remédier aux difficultés que doit surmonter l’économie nationale pour faire face aux enjeux de la mondialisation. En effet, la PME constitue un véritable levier de développement mais au Maroc sa situation reste mal cernée vu que la majorité de son tissu échappe au secteur formel. Ceci la prive de certaines opportunités que peut lui offrir son environnement.

A- Les défis et obstacles de l'entrepreneur social au Maroc Au Maroc, malgré l’importance des entrepreneurs et de l’entrepreneuriat social, peu de stratégies de développement du secteur privé offrent les moyens de découvrir et développer les entrepreneurs potentiels ou de stimuler de nouvelles sources d’entreprises social. Appelées à jouer un rôle de moteur de la croissance, les entreprises social marocaines continuent, néanmoins, à se heurter à de nombreuses contraintes, qui freinent leur développement. Les trois grands défis sont : _______________________________________________ 43

En l’absence de statistiques fiables, ce pourcentage, reconnu par la majorité des rapports officiels demeure approximatif vu le poids important de l’économie informelle au Maroc.

28 - L’absence d’infrastructures pour cette forme d’entreprenariat : Dans la région, rares sont les intermédiaires d’appui dont les entrepreneurs sociaux ont besoin pour se développer et prendre de l’envergure : incubateurs, réseaux d’investisseurs providentiels, fonds de réplication, etc.; - Les cadres législatifs et réglementaires sont trop restrictifs : Les lois régissant les marchés financiers doivent être modifiées si l’on veut inciter les fonds d’investissement social à intervenir dans la région. De plus, la législation actuelle freine l’autonomisation —à travers des modèles hybrides — des ONG, qui restent donc fortement tributaires des bailleurs de fonds; - Les traditions culturelles et les systèmes éducatifs n’offrent pas un environnement propice au développement de cette forme d’entreprenariat : Presque tout le monde s’accorde à dire que la pensée critique et les compétences analytiques sont essentielles pour bâtir une nouvelle génération d’entrepreneurs sociaux. Or les écoles de la région n’encouragent pas suffisamment cette forme de pensée et ne permettent pas aux élèves de développer leurs capacités de raisonnement. Il faudrait aussi mettre davantage l’accent sur les services communautaires afin que les entrepreneurs en herbe s’attellent aux difficultés de leurs communautés pour y apporter des solutions.44 De plus les défis auxquels fait face l'entrepreneuriat social sont ceux rencontrés par les start-ups traditionnels dans le pays. Le financement est un pierre d'achoppement, avec des obstacles bureaucratiques, manque de clarté et de la réglementation. Ces entrepreneurs se trouvent en plus confronter à des obstacles qui entravent toute promotion de l’entreprenariat tels : - Le manque de transparence dans les affaires et la permanence des rentes et des privilèges (des passe-droits, du clientélisme et parenté) constituent l’un des obstacles majeurs à la promotion de l’entreprenariat ceci se justifie par l’existence de délit d’initiés et d’accès inégal aux marchés. Ce qui pose toute la problématique de la concurrence loyale entre les entrepreneurs (équité dans l’accès à l’information, l’égalité de traitement pour bénéficier des crédits). - L’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs demeure confrontée à la persistance du fléau de la corruption qui lamine l’effort national de promotion de l’Entreprenariat, affecte le rythme de la croissance, décourage l’investissement et réduit les opportunités d’affaires. - Les obstacles relatifs à la création des entreprises au Maroc, le premier est lié au cadre institutionnel et a trait à la bureaucratie et à l’existence de monopoles et de chasses gardées, le deuxième type est à caractère économique et porte sur le coût des facteurs et la qualité de la main d’œuvre.45 Tant que les réformes de l’administration et de la justice ne voient pas une mise en œuvre effective et ne connaissent pas un rythme accéléré de réalisation, ni l’objectif de promotion de l’entreprenariat ni celui de l’attrait des investissements directs étrangers, ne pourront pas se concrétiser de façon durable et au niveau souhaité par le Maroc. ___________________________________________ 44 45

Social Entrepreneurship: Why is it Important Post Arab Spring? Nehra AMARA, Zahra RAMADAN, Sonia BOUSHABA ; L’ENTREPRENEURIAT AU MAROC

29 Tableau 2 : Principaux obstacles que rencontrent les entreprises dans les différentes étapes de la transition.

B- Quels sont les obstacles à la création d’une entreprise sociale? ETAPE 1 ETAPE 2 ETAPE 2-3 ETAPE 3 FORMEL: fiscalité, la politique d'instabilité / incertitude, les règlements juridiques • Des douanes et règlement relatifs au commerce

•Les changements fréquents de lois • L'enregistrement des entreprises d'affaires

• Non-transparence du gouvernement • droit commercial • Prestations de sécurité sociale

• Trop des permis • Les normes comptables • L’information • Besoin des conseils spécifiques (marketing, financière, psychologique) • Manque de soutien de l'Etat

INFORMEL • Attitude du Gouvernement • Mesures anti-corruption • sécurité des affaires • Manque d'une attitude positive

• Corruption • Bureaucratie • Comportement de

paiement des clients

• Trop des contrôles fiscaux • Mise en œuvre de la réglementation • Motivation /qualité éthique de la main d'œuvre

ECONOMIQUE: Financement: accès et le coût • La stabilité Macroéconomique • Inflation

• L'infrastructure physique • la faible demande de produits • Prix élevés des intrants • Fournisseurs • Taux d'intérêt élevés

• L'infrastructure • Pénurie de travailleurs • La concurrence qualifiés déloyale • La forte concurrence • Les frais de location • Les coûts salariaux • Formation en entreprise

AUTRES • La croissance des activités dans de nouveaux marchés

Tout un ensemble intégré de ressources et de compétences est nécessaire pour créer une entreprise. De plus, un environnement commercial favorable doit permettre d’utiliser le plus efficacement possible ces ressources et compétences. Créer une entreprise sociale peut se révéler plus difficile que créer une entreprise traditionnelle, étant donné les compétences nécessaires pour démarrer et gérer une entreprise dont la mission sociale est tout aussi importante que la mission économique, et la plus grande difficulté à accéder aux capitaux et au financement découlant de la compréhension limitée de l’entreprise sociale et de la valeur sociale qu’elle génère. Un environnement favorable soutenant la création d’entreprises sociales est dès lors plus important encore. Comme les entreprises sociales sont façonnées par les contextes institutionnels et culturels dans lesquels elles sont créées, les obstacles auxquels elles sont confrontées dépendent eux aussi de ces contextes. Toutefois, les obstacles sont généralement liés aux cadres juridiques et réglementaires, aux ressources financières, à l’accès aux marchés, aux structures d’aide et de développement des entreprises, ainsi qu’à la formation. Cadres juridiques et réglementaires: Une base solide pour la création d’entreprises sociales réside dans l’existence d’un cadre juridique propice et adapté à leurs besoins et particularités. De tels cadres juridiques adéquats au niveau national permettent de clarifier

30 la définition des entreprises sociales, leur mission et leurs activités. Un ensemble de règles claires peut se révéler utile pour de multiples raisons, comme ouvrir des possibilités d’allégement fiscal (visant à récompenser l’utilité sociale des entreprises sociales), régir l’accès aux marchés publics et définir les bénéficiaires d’autres formes d’aide publique aux entreprises sociales, suivant leur forme organisationnelle, leur groupe cible, leur activité, etc. Par ailleurs, des exigences particulières peuvent être imposées aux entreprises sociales, comme rendre compte de leur impact social. Les questions liées à la distribution des bénéfices et au blocage des actifs peuvent également être intégrées dans le cadre juridique. Dans les pays qui ne disposent d’aucun cadre juridique spécifique, les entreprises sociales doivent lutter pour que leur double action, à la fois sociale et économique, soit reconnue. Elles se retrouvent alors soumises à un cadre juridique et réglementaire qui ne leur convient pas. Les incitants fiscaux sont un élément important de l’environnement réglementaire des entreprises sociales. Ces incitants existent sous différentes formes à travers l’Europe. Ils récompensent généralement la mission d’utilité sociale des entreprises. Dans certains cas, ils visent à compenser la perte de productivité qu’entraîne l’embauche, par l’entreprise, de personnes moins productives en cours de réinsertion. C’est le cas des coopératives sociales en Pologne. En Belgique, il existe deux grandes mesures au niveau fédéral pour l’économie sociale: un taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réduit de 6 % pour certaines initiatives d’économie sociale et une exonération d’impôt, dans une certaine limite, pour les entreprises d’insertion. Cependant, certains pays ne proposent pas d’aide fiscale. Les entreprises sociales sont alors taxées au même taux que les entreprises commerciales, ce qui, à long terme, peut menacer leur viabilité. Même si un cadre juridique approprié est nécessaire, il est important de bien évaluer l’opportunité d’adopter une nouvelle législation et de s’assurer qu’il n’est pas plutôt préférable d’adapter le cadre existant. TUSEV, un groupe de pression turc, a conclu, après consultation avec le ministère des finances et avec le ministère du développement, que la meilleure façon de créer un environnement juridique propice aux entreprises sociales n’était pas d’adopter de nouvelles lois, mais de réglementer le cadre existant au moyen de circulaires (notes d’orientation) et de communications émises par les ministères. La reconnaissance d’une forme spécifique pour les entreprises sociales est également importante. Par exemple, le Royaume-Uni a créé une forme juridique spécifique pour les entreprises sociales, appelée Community Interest Company, qui leur permet de bénéficier d’un meilleur traitement fiscal et d’aides supplémentaires. Il est possible de contribuer de manière significative à l’amélioration du cadre réglementaire en clarifiant les règles régissant les entreprises sociales, à la fois à l’attention des entrepreneurs sociaux et des fonctionnaires de l’administration. Au Royaume-Uni, la Charity Commission, chargée des organisations caritatives, fournit sur son site une série de documents d’orientation qui précisent les lignes directrices utilisées par les fonctionnaires dans la réglementation des organismes caritatifs, y compris ceux fournissant des biens et des services (http:// www.charitycommission.gov.uk/Charity_requirements_guidance/ Charity_essentials/default.aspx; Spear e.a., 2012). Ressources financières: L’accès au capital est vital pour la création d’entreprises sociales, de la même manière qu’il l’est pour la création de la plupart des nouvelles entreprises. Les

31 entreprises sociales sont généralement financées par une combinaison de ressources marchandes (par exemple la vente de biens et de services), de ressources non marchandes (par exemple des subventions gouvernementales et des dons privés) et de ressources non monétaires (par exemple le travail bénévole). Le financement des gouvernements peut se révéler nécessaire aux premiers stades du développement et peut être réduit à mesure que les entreprises sociales grandissent et accroissent leur capacité de marché. Cependant, dans certains cas, un financement sûr à long terme est nécessaire pour les secteurs incapables de s’autofinancer, mais dont les activités fournissent des bénéfices publics et réduisent les dépenses publiques. Pour obtenir des financements supplémentaires de sources non-gouvernementales, divers produits financiers sont requis sur le marché privé correspondant au cycle de vie des entreprises sociales (du démarrage, ou même du prédémarrage, à la consolidation et à la croissance). Le prêt bancaire est l’un des princi- paux produits financiers utilisés par la plupart des entreprises classiques. Cependant, dans la plupart des pays de l’OCDE, les entreprises sociales peinent à accéder au crédit. Les organismes financiers traditionnels refusent généralement d’accorder des prêts aux entreprises sociales car elles ne remplissent pas les conditions prévues pour les clients et qu’elles ne semblent pas offrir des garanties suffisantes. Par conséquent, les entreprises sociales doivent chercher de nouveaux partenaires financiers ou revoir à la baisse leurs ambitions de développement. C’est ainsi que, dans les pays de l’OCDE, de nouveaux instruments financiers visant à soutenir les entreprises sociales sont apparus, que des critères d’investissement élargis ont été fixés pour les acteurs financiers existants et que les acteurs qui s’étaient déjà engagés à soutenir les initiatives de la société civile ont modifié leur comportement (Mendell et Nogales, 2009). Outre les innovations financières les plus récentes (par exemple l’investissement social), le rôle d’autres sources de financement évolue dans ce paysage. C’est le cas des investissements solidaires 46, des investissements liés au programme 47 et de la philanthropie de risque ainsi que des fournisseurs traditionnels de services financiers tels que la philanthropie, les organismes financiers et le financement public. Ce paysage en mutation se caractérise par une approche générale de choix d’investis- sements proactifs visant à soutenir les entreprises susceptibles d’avoir un impact social significatif tout en assurant des retours financiers sur les investissements. En effet, cette approche, généralement appelée «investissement d’impact», entend générer un impact social et environnemental tangible, de même qu’un retour financier. Parmi les nombreux produits et stratégies qui répondent à ce comportement d’investissement proactif, sept sont particulièrement prometteurs en tant que sources de financement pour les entreprises sociales: la finance solidaire, la philanthropie de risque, l’investissement institutionnel, l’investissement individuel, les instruments de fonds propres ou de quasi-fonds propres, les marchés de capitaux éthiques ou sociaux (Mendell et Nogales, 2009) et le financement collectif (crowdfunding). ______________________________________________ 46

L’investissement solidaire permet d’investir directement dans des organisations communautaires. Les institutions d’investissement solidaire utilisent les capitaux d’investissement pour financer ou garantir des prêts à des particuliers et à des organisations qui se sont vus refuser l’accès au capital par les organismes financiers traditionnels. Les institutions d’investissement solidaire fournissent généralement des formations et d’autres types de soutien et d’expertise pour garantir le succès du prêt et un retour pour les investisseurs. 47 Les investissements liés au programme sont des investissements réalisés par des organisations caritatives, des fiducies de bienfaisance et des fondations qui investissent dans des organisations qui partagent leur principal objectif.

32 La finance solidaire, telle que définie par le réseau des organisations de finance solidaire en Europe (Fineurosol), soutenu par la Commission européenne est «l’art de traiter l’argent et ses multiples facettes (épargne, investissement, crédit, gestion de compte, etc.) en ayant conscience d’une responsabilité et d’intérêts communs qui entraînent pour les uns la volonté de porter assistance aux autres» (Mendell et Nogales, 2009). La finance solidaire se caractérise par le rôle central joué par les citoyens, par la disponibilité d’instruments financiers similaires aux instruments classiques et par la variété des projets à vocation sociale ainsi soutenus. Le secteur croissant de la finance solidaire et/ou éthique représente une importante source de capitaux pour les entreprises sociales et respecte les critères recherchés par les investisseurs socialement responsables (que ce soit à travers des placements ou à travers des investissements proactifs), ce qui ouvre cette activité à un plus vaste marché d’investissements sociaux. En France, une réglementation spécifique a été élaborée pour stimuler la finance solidaire. Depuis janvier 2010, chaque entreprise française comptant plus de 50 salariés est tenue d’offrir à ses salariés un régime de retraite à orientation sociale. Ces régimes de retraite [Fonds commun de placement d’entreprise solidaire (FCPES)] investissent de 5 à 10 % de leurs encours dans des entreprises sociales ou des fonds sociaux. À la fin de 2011, les montants de ces régimes de retraite à vocation sociale s’élevaient à 1,7 milliard d’euros, dont plus de 110 millions d’euros étaient investis dans des fonds sociaux ou des entreprises sociales48. Comme les gestionnaires de fonds de pension n’ont généralement pas d’expérience dans le financement et l’investissement dans les entreprises sociales, la majorité des 110 millions d’euros sont investis dans des fonds sociaux, comme Le comptoir de l’innovation (CDI).

Source: Basé sur Mendell et Nogales (2009).

____________________________________________ (6) Pour recevoir la certification «solidaire», une entreprise doit respecter les critères suivants: être une entreprise non cotée en bourse, être enregistrée en France, employer au moins 30 % de personnes en cours d’insertion sur le marché du travail, ou avoir un statut juridique de l’économie sociale et solidaire (une entreprise sans but lucratif, une société coopérative, une fondation, etc.) où l’échelle salariale est limitée.

33 3- Attentes et visions de l’avenir: De nombreux programmes de formation en gestion ont été créés, pour améliorer les compétences dans les domaines de la comptabilité, de l’étude de faisabilité, du marketing, mais reste toujours certaines visions à remplir afin de renforcer le processus de l’entreprenariat. ü renforcer la politique publique d’appui à la création d’entreprise: fait partie des premières attentes de la grande majorité des entrepreneurs ; Cette perspective d’avenir est la voie la plus appropriée pour promouvoir ainsi l’initiative entrepreneuriale et capitaliser les opportunités importantes qui existent dans ce domaine au Maroc. En effet, l’arrivée massive des investisseurs étrangers dans un pays en pleine croissance et où plusieurs grands chantiers sont en cours de réalisation ou en projet et qui a une vision d’avenir de sa modernisation économique en est une preuve tangible, dans ce contexte, ils considèrent que le nouvel entrepreneur a surtout besoin d’encadrement, de conseils et d’information. ü Promouvoir l’initiative entrepreneuriale auprès des jeunes: Les principales mesures qui peuvent aider à promouvoir l’entreprenariat au Maroc peuvent être réparties en trois catégories. • La première catégorie est relative à l’accompagnement des jeunes à la création de leur entreprise, elle comprend la création de fonds d’aide et de soutien, la révision de la fiscalité des PME, l’encouragement à l’investissement par allègement des taxes, l’amélioration de l’accès au crédit, favoriser l’acquisition de terrain et de locaux professionnels, l’instauration d’un guichet unique et la création de forums et de rencontres pour les jeunes entrepreneurs. • La deuxième catégorie porte sur la mise à niveau de la jeune entreprise. • La troisième catégorie de mesures porte sur la sensibilisation des jeunes à l’entreprenariat, la promotion de la culture entrepreneuriale à l’école et à l’université et le développement du partenariat international avec les entreprises et les territoires étrangers. Ces trois catégories de mesures doivent être soutenues par initiatives visant à accompagner les jeunes entrepreneurs au cours de toutes les phases de la réalisation de leurs projets. ü Créer un environnement macroéconomique favorable: L’importance pour les entreprises de l’existence d’un environnement macroéconomique incitant à la création d’entreprise et ce à tous les niveaux institutionnel, économicofinancier et social. -Sur le plan institutionnel, il s’agit de la simplification des procédures pour la création de l’entreprise, la lutte contre la corruption dans l’administration, la réforme de la justices, la promotion des droits humains, de l’égalité des chances dans les affaires et l’adaptation de l’administration au rythme et aux besoins des entreprises.

34 -Sur le plan économico-financier, il s’agit de mettre en place une politique favorisant la baisse du prix du foncier, la baisse des impôts, l’accès au crédit et l’aide à la promotion des exportations. -Sur le plan social, il convient de lancer les bases d’une stratégie publique volontariste d’encouragement de l’esprit d’initiative auprès des jeunes, l’intégration de la culture de l’entreprenariat dans le système d’éducation et de formation, la promotion de la recherchedéveloppement et la promotion des études prospectives relatives à l’entreprise. A cet égard, la perception du rôle de l’Etat chez est révélatrice des problèmes que rencontrent les nouvelles générations d’entrepreneurs et d’entreprises marocains. La principale demande est la levée des obstacles majeurs à l’entrepreneuriat, l’appui financier, l’encadrement, l’accompagnement et la formation, ce qui suggère la mise en place d’une politique publique multidimensionnelle concertée et coordonnée, avec tous les partenaires de l’entreprise ü Promouvoir et renforcer la culture entrepreneuriale au Maroc Pour que l’économie marocaine puisse être compétitive et pour assurer sa croissance, il importe, d’équilibrer les formes et les types d’entreprise en encourageant, la création d’entreprises innovantes, en gérant le développement et le transfert d’autres entreprises. En tant que le projet de société, la culture entrepreneurial se doit d’etre diffusée dans tous les milieux, à commencer par les milieux familiaux et scolaires. Il faut que le savoir faire entrepreneuriale de l’état marocain facilite le développement des autres savoirs tels que le savoir faire, le savoir être, le savoir agir et le «savoir –devenir entrepreneur» Actuellement, de nombreux organismes et structures mis en place par le gouvernement contribuent au développement et à la consolidation de la culture entrepreneuriale. Ces structures de sensibilisation et d’accompagnement sont appliquées à un environnement global.

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Conclusion: A travers le monde, ils avancent des alternatives et reconsidèrent la notion même de richesse. Ils repensent le management et les outils de gestion, questionnent le capitalisme et l’économie sociale et solidaire, pour encourager leur renouvellement. La capacité à provoquer le changement se développe chez un individu avec le temps, des modestes initiatives en entraînant peu à peu de plus ambitieuses. Pour réussir à résoudre des problèmes et avancer de nouvelles solutions, nous avons remarqué que ces entrepreneurs sociaux cherchaient à appliquer les pratiques des entreprises privées et du management à des objectifs sociaux. Les outils issus du secteur privé s’imposent à eux pour pérenniser leur projet. Ils ont besoin d’un solide bagage de gestionnaire pour développer leurs idées. Il est évident que ce travail de recherche ne peut être exhaustif et appelle des compléments. Des domaines m’apparaissent nécessaires d’approfondir. D’une part l’analyse des résultats de l’économie sociale, notamment la mesure de la performance et le concept d’utilité sociale. D’autre part les entrepreneurs et leurs aptitudes et leurs capacités à créer des innovations sociales. Enfin, une recherche plus approfondie sur les outils spécifiques au management alternatif et sur les possibilités de développement de ce management encore expérimental. Concernant ce qui a été avancé dans ce mémoire, il ne s’agissait pas de presenter une simple definitions de l’enntrepreneuriat social, et de données quelques dimentions afin de mettre l’accent sur ses enjeux et défis, le point très important et d’attirer l’attention sur un type particulier d’acteur qui joue un rôle catalyseur dans le changement social. Les entrepreneurs sociaux exercent une profonde influence sur la société, mais leur fonction réformatrice demeure très mal comprise et largement sous-estimée, et on peut faire le même constat pour l’économie sociale et solidaire. Les acteurs de l’entrepreneuriat social et l’economie solidaire ont un poids important dans l’économie et ont un rôle de cohésion sociale. L’entrepreneuriat social défie de plus en plus la conception tra- ditionnelle d’entreprise dans le seul but de générer des profits. Les entreprises sociales se développent dans le monde entier, même si, en termes statistiques, il ne s’agit encore que d’une forme d’entreprise marginale. Les entreprises sociales contri- buent à aider les personnes menacées d’exclusion sociale à rester sur le marché du travail en leur proposant des formations et des activités d’insertion professionnelle. Elles répondent également aux besoins sociaux de groupes que les organismes publics peinent à atteindre.

37 Les entreprises sociales ne sont pas épargnées par l’impact de la crise économique qui frappe l’Europe et les décideurs politiques ne doivent pas penser que l’entreprise sociale peut combler toutes les carences de services générées par l’austé- rité ou créer tous les emplois nécessaires pour surmonter la crise de l’emploi. L’entreprise sociale n’est pas la panacée aux défis sociaux et économiques actuels. Cependant, elle contribue largement à les relever. Sa contribution peut être accrue par des politiques favorisant la croissance d’échelle et l’efficacité du secteur. Ces poli- tiques doivent mettre l’accent sur la création d’environnements propices au développement prospère des entreprises sociales, notamment par la promotion de l’entrepreneuriat social et l’amélioration des cadres juridiques et réglementaires, de l’accès aux marchés, des services d’aide au déve- loppement des entreprises et des structures de soutien, ainsi que de la formation et de la recherche. Il est important que les gouvernements dépassent les frontières séparant les différentes politiques et adoptent une approche systé- mique permettant de renforcer les capacités des entreprises sociales pour contribuer plus efficacement à l’inclusion sociale et à la croissance inclusive.

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Ouvrages: -DRUCKER P., Entrepreneurship in Business Enterprise, Journal of Business Policy, vol. 1, no 1,1970 -MAITRE, B. et ALADJIDI, G. (1999), Le Business model de la nouvelle économie, Edition Dunod -Virginie Seghers et Sylvain Allemand, « L’audace des entrepreneurs sociaux », Editions Autrement, 2007 -Patrick Loquet, «L’économie sociale et solidaire au service d’un projet de territoire », Collection dossiers d’expert - la lettre du cadre territorial, janvier 2004

Articles de Presse: - Alternatives Economiques, « L’économie sociale de A à Z », Guide pratique Hors Série, janvier 2006 -Creating Shared Value, How to reinvent capitalism – and unleash a wave of innovation and growth Michael E. Porter and Mark R. Kramer, Harvard Business Review, 2011 - Interdépendances, « L’entrepreneuriat social, un concept original », n°58 - Interdépendances, « L’économie sociale peut-elle garder l’avantage ? », n°61 -Le Monde, « L’économie sociale, entre valeurs et logique de marché », 3 octobre 2006 -Le Monde, « Entrepreneurs sociaux : l’efficacité économique au service des démunis », 29 janvier 2007 -Le baromètre DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL 2011, une publication dans le cadre de convergences 2015, page 5. -Social Enterprise UK (2011), Fightback Britain, Social Enterprise UK, Londres.

Etudes: -AVISE, « Etude sur l’entrepreneuriat social », octobre 2006 -BRUYAT, C. (1993), Création d’entreprise : contributions épistémologiques et modélisation, Thèse de doctorat en Sciences de Gestion, Université Pierre Mendés France de Grenoble : http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/14/48/PDF/These_Bruyat.PDF

39 -Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique, SOPHIE BACQ et PROF. FRANK JANSSEN -DEFOURNY, J. (2004), L’émergence du concept d’entreprise sociale, Reflets et perspectives, XLIII http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=RPVE&ID_NUMPUBLIE=RPVE_433&I D_ARTICLE=RPVE_433_0009 -Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008 -Jean-François Draperi, L’entrepreneuriat social, un mouvement de pensée inscrit dans le capitalisme, ACTE 1, févr. 2010 -LAMARCQ, L. (2007) L’entrepreneuriat social : vers un management alternatif, Mémoire réalisé dans le cadre du Master 1 Sciences de la Gestion, IAE de Lille, 20062007 http://www.entrepreneur-social-npdc.org/IMG/pdf/Memoire_EntrSocial-2.pdf -L’entrepreneuriat social et le développement durable : quels modèles d’affaires dans le champ social ? Amina Omrane, Chercheur associée en sciences de gestion Dynamique des Processus Entrepreneuriaux, EM Lyon Business School UREMO, Institut des Hautes Etudes Commerciales à Carthage (IHEC) -L’entreprenariat et l’innovation sociale. La perspective des acteurs. Cahier/Mémoire de l’atelier Québec – France sur l’entrepreneuriat social. -LAMARCQ, L. (2007) L’entrepreneuriat social : vers un management alternatif, Mémoire réalisé dans le cadre du Master 1 Sciences de la Gestion, IAE de Lille, 20062007 http://www.entrepreneur-social-npdc.org/IMG/pdf/Memoire_EntrSocial-2.pdf -PFE, Business Model et Entrepreneuriat social, Le défi de l’entrepreneuriat social : comment construire un business model à la fois pérenne et créateur de valeur sociale ? Juliette BROSSARD. -PFE, L’entreprenariat socialau maroc enjeux et perspectives, BADDOO, Samuel Kenneth et AWUKU, Kwasi Amano  ANNEE 2011/2012. -PFE, BORNSTEIN, D. (1998), Changing the world on a shoestring, The Atlantic Monthly Vol. 281, n°1 p. 34-39, 1998 -PFE réalisé dans le cadre du Master 1 Sciences de Gestion, parcours Management et Sciences Sociales à l’IAE de Lille - Année universitaire 2006 – 2007 -Synthèse sur l’entrepreneuriat social, L’activité entrepreneuriale en Europe. Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2013.

40 TABLE DES MATIÉRES

Sommaire........................................................................................................................-2 Remerciement ................................................................................................................-3 Introduction....................................................................................................................-4 Chapitre 1 : L’entrepreneur et l’historique de l’entrepreneuriat social…………..-6 1- Qu’est ce que l’entrepreneuriat? ..............................................................-7 2- Le processus de l’entrepreneuriat social...................................................-9 3- L’entrepreneur social ? ............................................................................-11 4- Le business model de l’entrepreneuriat social........................................-13 Chapitre 2: Les acteurs de l’entrepreneuriat social.................................................-16 1- Les entreprises sociales.............................................................................-16 2- Les réseaux privés de financement..........................................................-18 3- Les entreprises « classiques »...................................................................-19 4- Les pouvoirs publics: ...............................................................................-20 5- Les réseaux d’accompagnement: ............................................................-21 Chapitre 3- Les enjeux et les défis de l’entrepreneuriat social...............................-22 1-Les enjeux de l’entrepreneuriat social.....................................................-22 2- Les défis et obstacles et l’entrepreneuriat social...................................-27 3- Attentes et visions de l’avenir..................................................................-33 Conclusion: ……………………………………………………………………….....-36 Bibliographie………………………………………………………………………...-38 Table des matieres…………………………………………………………………...-40

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