Convertibilité Libre Du Dirham

  • Uploaded by: Mohamed Sabri
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  • March 2021
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Convertibilité libre du Dirham ➢ Définitions : - La convertibilité en économie est « la possibilité d'échanger une monnaie nationale contre une monnaie étrangère, contre des devises étrangères ou contre de l'or ». La convertibilité d'une monnaie est donc cette possibilité d'échanger et d'obtenir la contre-valeur d'une monnaie en pièces, en billets ou en or à tout moment. - Désigne la possibilité de passer d'une monnaie à une autre, ou d'une monnaie à la marchandise-étalon dans laquelle elle est officiellement définie. La convertibilité peut être limitée ou illimitée, à taux fixe ou à taux variable (en fonction du marché). - La liberté d'échanger une monnaie contre une autre monnaie sans restrictions ou contrôles gouvernementaux.

➢ Selon le gouverneur de BAM :( Abdellatif Jouahri) Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghreb – BAM, a déclaré, à Washington, que le Maroc serait prêt à enclencher un processus historique, celui de rendre, librement convertible, sa monnaie, le Dirham.

Cette mesure inédite pour le Maroc et qui a, depuis plusieurs décennies, fait l’objet de recommandation au royaume, de la part du FMI, aura théoriquement pour objectif stratégique, de faciliter l’intégration de l’économie marocaine à l’économie mondiale, notamment aux marchés financiers internationaux, sur lesquels, le royaume ambitionne d’être l’un des acteurs africains les plus en vue. Abdellatif Jouahri a assisté à une réunion du FMI et de la Banque mondiale, à Washington, a déclaré que les autorités financières du royaume, vont discuter avec les responsables du FMI, du calendrier et des étapes nécessaires pour le lancement de l’abrogation de la non-convertibilité du dirham.

➢ La liberté conditionnelle du Dirham : Bank Al-Maghreb s’apprête à prendre un tournant nécessaire mais complexe dans la politique de change. Le Maroc va engager la transition vers un régime de change flexible dans les prochains mois. Il ne va pas y aller totalement, car il restera des verrous: plus de marge de manœuvre, mais pas la flexibilité totale. Les modalités et le calendrier seront arrêtés le mois prochain, a laissé entendre Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank AlMaghreb à Washington lors des réunions du printemps du Fonds monétaire international et du groupe Banque mondiale. «Si nous avons libéralisé les échanges, il est logique dans le processus des réformes économiques de déréglementer la monnaie aussi», confie Mohamed Berrada, ancien ministre des Finances, architecte du retour à la discipline budgétaire dans les années 80. Des indicateurs macroéconomiques en nette amélioration, en tout cas par rapport à leur niveau de 2012, des réserves de change assez confortables qui couvriraient 8 mois et 15 jours d’importations de biens et services à fin 2017 et un marché financier assez mature (malgré tout) ouvrent une fenêtre favorable pour la mise en œuvre de cette réforme. Mais c’est un chantier qui n’est pas aisé. La migration se fera graduellement, insistent les autorités monétaires. «Il faut préparer les fondamentaux de l’économie à pouvoir supporter les conséquences d’une libéralisation de la politique de taux de change», fait savoir Pr Berrada.

Les avantages de la transition sont nombreux. En premier lieu pour les exportations. Un taux de change plus «agile» se traduirait par un gain de compétitivité sur les marchés extérieurs. «Un régime de change plus flexible permettra de favoriser les échanges extérieurs, encourager les flux d’investissement et améliorer la compétitivité de l’économie», relève un professionnel de marché. La réforme intervient dans un contexte de ralentissement de la croissance et de difficultés dans le secteur industriel. Après sept trimestres consécutifs de morosité, les industriels ont retrouvé un peu le sourire sur les premiers mois de 2016. Mais les tracas persistent dans de nombreuses industries. En dehors des métiers mondiaux du Maroc et principalement l’automobile, les autres branches d’activité peinent à émerger. La baisse des carnets de commandes, la concurrence ou encore des délais de paiement très longs affaiblissent les entreprises et limitent leurs investissements.

➢ Le processus de la liberté du Dirham : Le processus que le Maroc compte lancer, se déroulera selon Abdellatif Jouahri, très graduellement et prudemment. Il a expliqué selon Bloomberg, que cela prendrait plusieurs années. Le Maroc envisagerait d’abord, un élargissement des bandes de fluctuation du dirham, et observera la façon dont le marché traiterait ce changement. Puis la valeur du Dirham sera graduellement laissée à définir, par les forces du marché, avec toutefois, une intervention limitée de l’Etat. Et en fin, le Dirham sera laissé aller complètement à sa libre convertibilité.

➢ Atouts et risques de la convertibilité : Théoriquement, cette libre convertibilité peut se traduire par les avantages suivants :

- amélioration de la compétitivité de l'économie nationale ; - diversification des PTF des agents économiques à l'échelle ; - rendement accru de l'épargne ; - protection contre le risque de change ; - meilleure efficacité de l'intermédiation financière nationale ; - intégration de l'économie nationale dans l'économie mondiale. Mais le processus comprend des risques inhérents à la convertibilité et d'autres liés à la situation concrète de l'économie marocaine. Volatilité de taux de change : Les variations des taux de change et des taux d'intérêt sur les marchés financiers et les marchés des changes internationaux, amènent souvent les autorités monétaires à augmenter les taux d'intérêt pour prévenir la fuite des capitaux, même si cette augmentation est contraire aux impératifs du développement économique interne. Risque de substitution des devises à la monnaie nationale : En période inflationniste, les agents économiques préfèrent substituer les devises fortes à leur monnaie nationales. Risques liés à la situation concrète de l'économie : Ils proviennent notamment du déficit des comptes extérieurs : - le taux de couverture des importations par les exportations, tourne depuis une dizaine d'années autour de 60% ;

- la fin du rééchelonnement de la dette a soumis le pays à une lourde charge des intérêts de la dette ; - le tourisme marocain connaît de sérieux problèmes ; - la progression des transferts des résidents marocains à l'étranger connaît les contrecoups des difficultés des pays d'accueil ; - dans un horizon de MT, on ne voit pas comment le déficit des comptes pourra s'améliorer ; Par ailleurs, le Maroc enregistre des taux d'inflation supérieurs à ceux de ses principaux partenaires commerciaux. Pour que ce projet réussisse, une politique dynamique du commerce extérieure, une stabilité de la croissance économique, une maitrise de l'inflation et un équilibre social, une gestion appropriée du dirham, une adaptation du tissu productif marocain est nécessaire et indispensables.

Mohamed Sabri

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