Ie A La Marocaine

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«Observer comme les Chinois, analyser comme les Français, agir comme les Américains» ALAOUI Abdelmalek

REMERCIEMENT

’’

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à

M. ABAKOUY Mustapha notre professeur et notre encadrant sans qui ce travail n’aurait jamais pu voir le jour. Nous tenons à le remercier ardemment pour tous les efforts qu’il a déployés pour nous aider à mener à terme cet

humble travail. Par

ailleurs,

nous

le

remercions

aussi

pour

cette

opportunité qui a forgé davantage en nous divers principes (Solidarité, partage, persévérance …) dont nous aurons intensément besoin dans l’avenir le plus proche.

5

6

SOMMAIRE

INTRODUCTION I- L’apparition et la mise en place de l’intelligence économique au MAROC.

II- L’état des lieux de l’Intelligence Economique au Maroc. III- Les récoltes de cette mise en place… IV- Le processus de l’Intelligence économique « à la marocaine » CONCLUSION

7

INTRODUCTION

’’

Le Maroc après l’indépendance a choisi une politique d’ouverture sur l’international, et par conséquent sur un environnement incertain et complexe d’où l’intérêt de développer une démarche d’IE

’’

Discours Azzedine ELMountassir Billah : directeur général de l’agence nationale de réglementation des télécommunication octobre 2011

Les grandes entreprises adoptent cette démarche, que les PME /PMI ne maitrise pas vraiment. De nos jours depuis les années 90 les organisations ont pris conscience de l’IE pour jouer un rôle important dans la politique de sensibilisation à travers des plans, des programmes, et des conférences qui mettent l’accent sur l’importance de l’IE. Aujourd’hui, l’analyse de la situation de l’entreprise marocaine et de son environnement a pour mission de renseigner le dirigeant

sur l’état réel de son entreprise. l’IE alors, joue un rôle d’interface entre l’entreprise et son environnement tout en préservant ses informations stratégiques. Elle peut alors bâtir des stratégies de différenciation de plus en plus complexes pour préserver sa compétitivité et assurer sa pérennité. De même , l’environnement des entreprises est caractérisé par la mondialisation des marchés, le développement technologique, la complexité

des

relations,

la

multiplicité

des

acteurs

,l’augmentation des opportunités et la multiplication des risques et des incertitudes.

9

La croissance exponentielle de la masse d’information crée des opportunités mais génère en même temps des incertitudes. L’entreprise doit s’adapter à ce contexte pour se maintenir et se développer.il est évident pour elle de rechercher de nouveaux moyens pour faire face aux défis posés par l’instabilité de son environnement et l’abondance de l’information. Notre problématique se fonde sur : La pratique de l’IE au sein des entreprises marocaines Les hypothèses sont les suivants :



Les entreprises marocaines commencent à s’intéresser à l’activité de l’IE et surtout les grandes structures;



Les entreprises suivent tous les étapes du processus d’IE : Certaines entreprises accordent plus d’importance à des phases par rapport à d’autres;



Peut-être qu’elles disposent d’un département dédié à la pratique d’IE;



Et peut-être qu’elles la pratiquent de façon informelle sans pour autant disposer de département ou de service IE.

10

L’apparition et la mise en place de l’intelligence économique au Maroc : C’est

dans

compétitivité

une

optique

nationale

internationale

que

de et

l’intelligence

économique a fait son apparition au Maroc dans les années 90. Suite à la prise de conscience de son importance, il était judicieux de proposer des initiatives pour la mise en place d’une structure de veille et de démarche de l’IE, en se basant, sur les universités qui jouent un rôle moteur et opérationnel. Celles-ci ont organisé plusieurs rencontres pour montrer

son

importance

non

seulement en tant que pratique qui permet d’anticiper les opportunités d’affaire mais aussi en tant que démarche qui empêche les pertes et

réduit

les

risques

provenant

de

l’environnement. Ainsi comme pour le cas de plusieurs domaines, le Maroc s’est inspiré du modèle Français et donc devait faire face à plusieurs écueils.

11

Le premier écueil LE " TROPISME FRANÇAIS " EN IE

S

uite au rapport Martre a

Ce « tropisme français » s’est

développé une réflexion et

ainsi transformé en « maladie

une

sur

marocaine », une orientation

l’intelligence économique. Il

vers le conservatisme qui se

était important de s’inspirer

retrouve

de ce dernier et adapter

économique

ensuite la doctrine IE aux

présence française a ancré

réalités marocaines. En 2004

dans les têtes le « principe

le

de précaution » qui constitue

en

1994,

la

France

expertise

Maroc

forte

a

organisé

14

dans

l’attitude

même

conférences sur l’IE, dont

l’essence de l’IE.

pratiquement

De plus,

tous

intervenants

les

étrangers

d’un

si

la

le Maroc dispose

système

culturel



étaient français.

celui qui prend des risques a

En effet, la résistance au

une

changement

le

joueur. En d’autres termes,

A.

il

de

l’originalité et

principal

Alaoui,

constitue

frein,

en

selon

matière

position faut

se

de

mauvais

méfier

de

la mettre

d’une

sous contrôle. Le pays ne

d’intelligence

favorise donc pas l’initiative,

économique, une pratique en

la créativité et la prise de

grande

risque.

développement politique partie

héritée

de

l’époque coloniale.

12

Le second écueil LA RECHERCHE RAPIDE DE RÉSULTATS

L’

engouement pour l’IE a

permis

le

développement

rapide de cellules d’IE dans



D’autres

cellules,

les ministères et les agences

inversement,

nationales.

ce

placées dans une situation

développement accéléré a pu

où elles devaient d’abord

parfois

" faire leur preuve ",

Mais

être

contre-

productif : •

avant

de

ont

été

recevoir

Avec un développement

"

rapide, on serait en droit

première

d’attendre des résultats

parfois difficile à franchir,

rapides. Or on sait que le

certaines

calcul

retrouver sous-utilisées.

du

retour

sur

demandes

des

".

Cette

étape

étant

ont

pu

se

investissement est délicat en matière d’IE.

Résultat : certains ministères ont



pu

abandonner

cette

Certaines cellules ont été

dynamique d’implantation de

très (trop) sollicitées dès

cellules

le départ, et n’ont pu

installées trop rapidement.

d’IE,

parfois

satisfaire les demandes.

13

Le troisième écueil

O

n peut regrouper un

certain

concept d’IE qui est associé à

nombre

l’achat du matériel de haute

d’insuffisances en matière de

technologie afin de rester

politiques

d’intelligence

compétitif, qu’il y a une

économique notamment des

certaine réticence vis-à-vis

PME

sensibilisées,

de l’IE qui est l’utilisation

frilosité pour les partenariats

des NTIC. La plus part des

public-privé,

PME/PMI

non

manque

de

adoptent

et

culture du partage, opacité

préfèrent des approches de

des

institutionnels

sous-traitance et de répondre

fournissant des informations

aux exigences des donneurs

stratégiques.

d’ordre (L’un des résultats de

On peut regrouper un certain

l’enquête mené par l’IMIST).

nombre

de

Ainsi qu’une prééminence de

notamment

l’absence

circuits

points, de

la veille sur l’intelligence

culture de veille stratégique,

économique,

le

souvent comme une simple

manque

de

passerelle

considérée

entre le public et le privé.

affaire de « logiciels » ou

Un autre problème s’impose

d’outils

c’est qu’au Maroc il y a une

l’information.

de

stockage

de

mauvaise compréhension du

14

L’état des lieux de l’Intelligence

Economique au Maroc : Les prémices de l’IE au MAROC se sont manifestés aux niveaux des plans « Emergences I et II » développées dans le cadre de la mission du Cabinet McKinsey, qui visait à déterminer les "avantages compétitifs du Maroc". Cette doctrine d’intelligence économique marocaine était alors résumée dans la formule suivante : «Observer comme les Chinois, analyser comme les Français, agir comme les Américains» Il s’agissait d’observer et d’analyser les meilleures pratiques extérieures et des forces intérieures. Le Maroc est un pays aux confluents de différentes influences. Il n’est donc

pas étonnant que la doctrine d’IE vise à favoriser l’émergence d’un " marocain hybride " cherchant à capter le meilleur de ces différentes influences. Selon Abdelmalek Alaoui, cette doctrine d’intelligence économique marocaine était alors résumée dans la formule suivante : « d’observer comme les Chinois, d’analyser comme les Français, et d’agir comme les américains ». Selon les propos de M. Alaoui : 

Observer comme les

Chinois,

consiste à mettre en place un système de

surveillance du web. Internet est déjà le lieu d’expression des forces des grands groupes de pression ou des nations qui peuvent déformer l’image du secteur économique, touristique, … 

Analyser comme les Français, relève du principe de précaution. Ce principe considéré comme un " legs de la France ", doit être un élément structurel de la démarche d’IE. De même que cela doit s’accompagner d’un effort de formation de haut niveau.



Agir comme les Américains, c’est avoir le pragmatisme économique de nos amis d’outre-Atlantique. Bill Clinton a imposé le standard : il faut saisir toutes les opportunités économiques par tous les moyens légaux à disposition.

15

Les récoltes de cette mise en place

Cette nouvelle approche a pour objectif de favoriser l’émergence d’une dynamique de coopération internationale en matière de veille à travers le réseau diplomatique et commercial marocain. Citons les réussites de Maroc Télécom en Afrique subsaharienne face à

des compétiteurs européens, et le développement de cette société au rang des grandes entreprises internationales de communication. Dans les différents appels d’offres auxquels la société marocaine a répondu, un usage extensif a été fait des cartographies relationnelles et des réseaux (partie intégrante d’une démarche d’IE). Le Maroc a décidé de se doter d’institutions permettant d’organiser une politique publique d’intelligence économique au plan national et

territorial, qui ne soit pas la seule transcription de concepts pratiqués dans les pays du nord (anglo-saxon sou francophones).

M. Rachid Talbi Al Alami, ex-ministre des affaires économiques et générales a confirmé lors des rencontres internationales de Tétouan (2004) que :

’’

L’intelligence économique est un outil de performance économique, un facteur de consolidation du rayonnement du Maroc au sein du concert des nations modernes…la mise en place de dispositifs de surveillance, fournissant des informations fiables, permettant de scruter les concurrents, les opportunités d’affaires, les technologies et les nouveaux procédés ne cèdent aucunement à un effet de mode, mais correspond bien à un impératif de premier plan pour les acteurs exposés à la compétition mondiale

’’

16

A son tour M. Salaheddine Mezouar, ministre de l’industrie, du commerce et de la mise à niveau de l’économie à l’époque, avait confirmé que :

’’

L’ampleur des mutations provoquées par la globalisation des marchés ne peut plus être maîtrisée dans le cadre des organisations classiques. Creuser un avantage compétitif est conditionné par l’accès de l’entreprise à l’information stratégique dont la maîtrise et la capacité à en disposer constituent des atouts essentiels de puissance. En effet, la matière première clé, celle qui assure un avantage à l’organisation qui la détient, ne se situe plus dans les denrées, matières et sources d’énergie, mais dans l’information et le savoir

’’

L’évènement de cette économie dite du savoir contraint l’entreprise à inscrire la veille (technologique, concurrentielle, commerciale,…) au cœur de sa stratégie afin de pouvoir anticiper sur les marchés à venir, appréhender les stratégies des concurrents et diffuser correctement les informations en interne - l’Institut Marocain d’Informations Scientifiques et Techniques (IMIST) qui alerte sur les opportunités scientifiques et technologiques nationales et internationales, publie un bulletin de veille destiné aux acteurs économiques et offre un service de veille personnalisée sur demande des entreprises privées et des établissements publics ; - le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) qui a pour mission de mettre en œuvre des programmes de recherche, diffuser de l’information scientifique et technique, publier les travaux de recherche et assurer une veille technologique. - le Centre Marocain de promotion des exportations (CMPE) qui oriente et assiste les exportateurs et leur fournit l’information commerciale utile pour leurs démarches de prospection à l’étranger. L’engagement des pouvoirs publics dans une politique d’intelligence économique s’est confirmé par la création du Centre de Veille Stratégique en 2006. Rattaché à la primature, le centre a pour mission : - Essaimer et promouvoir les pratiques de l'intelligence économique et notamment de la veille dans les institutions publiques, les associations professionnelles et les entreprises. - Informer sur l'environnement économique international du Maroc particulièrement les investissements directs étrangers (IDE). D’autres initiatives privées ont été lancées pour promouvoir l’intelligence économique au Maroc telle que, la création en 2006 de l’Association Marocaine d’Intelligence Economique (AMIE). Cette association se fixe comme objectif de promouvoir l’intelligence économique, ses concepts, ses méthodes et ses outils, auprès des entreprises, administrations et associations professionnelles. Etude réalisée par CMF MENA en 2009 = Manque terrible des SI dans les E/ses Marocaines.

17

RESULTAT

Un questionnaire a été adressé à un panel de 300 entreprises marocaines, toutes tailles confondues, œuvrant dans différents secteurs d’activités. - 74 % des entreprises ne possèdent pas de services spécialisés dans la collecte et le traitement de l’information - 77 % des entreprises ne sont pas abonnées à des lettres d’informations spécialisées - 62 % des entreprises ne sont pas abonnées au Bulletin officiel (BO) - 66 % des entreprises n’utilisent pas les sites de l’Administration - 89 % des entreprises ne sont pas membres d’une association professionnelle  Le marché du conseil en IE et veille stratégique est estimé à 30 millions de MAD par an et va progresser pour atteindre 50 millions en 2050.

18

D

’autre part une étude montre que les responsables de PMI ont

conscience que l’information est un déterminant désormais clé pour le développement de l’entreprise et que la pratique de la veille devient incontournable. Mais, l’information demeure non structurée et les pratiques de la veille aléatoires, peu formalisées. Les moyens, l’organisation et les outils font défaut. Les avancées semblent plus significatives dans les grandes

structures».

Quelques

exemples

d’entreprises

faisant

de

l’intelligence économique: LE CPM LA POSTE

Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) Office National des Chemins de Fer (ONCF) SAMIR Laboratoire Public d’Essais et d’Etudes (LPEE) MEDITEL LAFARGE BMCE BANK

19

LE CPM

Plus

récemment

nous

pouvons aussi nous intéresser au cas du Crédit Populaire du Maroc qui

est

un

groupement

de

banques constitué de la Banque Centrale

Populaire

et

des

Banques Populaires Régionales.

Actuellement cette cellule fait du benchmarking, elle procède à la

comparaison

existants La veille au sein de la banque centrale populaire (BCP) a été mise en place volontairement

sur

propose

des le

produits

marché

des

et

solutions

d’amélioration des produits de la BCP.

par le département Marketing. La

direction

compte

que

s’était

la

rendue

veille

était

Objectifs : - Reconquête, démarchage et

quelque chose d’essentiel pour

fidélisation des clients.

faire face à la concurrence et

- Changer la fonctionnalité des

saisir

produits

les

opportunités.

Une

en

faisant

du

étude complète fut réalisée pour

benchmarking

instaurer une cellule de veille

- Donner des signaux à grande

(procédure et structure).

échelle, aider à prendre des

décisions

20

LA POSTE

C’est

un établissement public,

créé en1998 suite à l’entrée en vigueur

de

loi

24-96

et

la

séparation des secteurs poste et Télécommunications. Veille Stratégique » a été créé rechercher

et

-Organise et assure la mise en place

d’un

Système

d’Information permanent de suivi

Une structure « Innovation & pour

en œuvre.

collecter

l’information, ensuite l’analyser et la traiter pour la transmettre enfin au décideur qui est le consommateur de l’information dans cette structure.

observatoire de l’environnement national et international. - Identification et nomenclature des données ayant un intérêt stratégique pour pôle courrier (données économiques, agrégats économiques,

données

technologiques, évolution de la population par catégorie, …)

Objectifs :

- Organisation de la diffusion des

-Conçoit et propose le système

informations au sein du pôle

de veille globale des marchés,

courrier: liste des destinataires,

produits, technologies, activités

niveau d’accès à l’information.

des principaux concurrents et

-

autres Postes et en anime la mise

spécifique

Réalisation

d’investigation

21

Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

est

financière,

une créée

institution sous

forme

d’établissement public par le

services

Dahir du 10 février 1959.

spécialisée en termes d’outils de

La nécessité d’être à l’écoute de

veille

son environnement a amené la

pour

la

mise

en

CDG à créer un service de veille

système.

Dans

une

stratégique

étape la CDG s’est penchée sur

au

sein

de

la

direction Etude et Stratégie.

la

d’une et

société

d’accompagnement

définition

place

du

troisième

des

domaines

d’activité à veiller. La veille est récente, elle date du

début

commencé

2007. par

La

CDG

a

analyser

Objectifs : -Avoir une vision globale sur

l’existant, ensuite elle a réalisé

l’environnement de l’entreprise

une enquête auprès des filiales

-Maîtriser

pour détecter leurs besoins en

nécessaire

matière de veille. Dans une

décisions stratégique.

deuxième phase, elle a lancé un

-La veille est menée dans une

appel d’offre pour solliciter les

logique

l’information à

la

prise

d’anticipation

et

des

de

prospection.

22

Office National des Chemins de Fer

L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) est un Établissement

public à caractère industriel et commercial

doté

de

la

performantes utilisées par les

personnalité

civile

et

de

autres entreprises

l’autonomie financière, et placé

-Veille

sous la tutelle du Ministère du

surveiller les performances et les

Transport

capacités des concurrents.

et

de

la

Marine

concurrentielle

:

Marchande.

-Veille stratégique : observer et

La veille au niveau de l’ONCF est

analyser

datée

l’entreprise, en vue de saisir les

de

2002,

année

de

restructuration de l’office.

l’environnement

opportunités

et

de

réduire

l’incertitude.

Objectifs : -Veille technologique : surveiller la technologie à l’international -Veille sécuritaire : améliorer la sécurité à travers un travail de recherche des méthodes les plus

23

Une étude, menée auprès de quelques grandes entreprises ayant pour objectif l’identification des pratiques des entreprises marocaines en matière d’intelligence économique révèle que : Pour 90% des entreprises enquêtées, la direction est fortement impliquée dans la veille. (Perception du pouvoir de l’information et paradoxe du partage) Pour la plupart, cette implication se manifeste tout d’abord par la création de la cellule ou de la fonction de veille, puis par l’affectation des ressources financières nécessaires pour le fonctionnement. Parmi ces entreprises, 55% affirment que la direction peut intervenir pour fixer des thématiques et des sujets de veille.

Implication du personnel L’implication du personnel des cadres et de la force de vente (les commerciaux) dans la veille est très forte dans 80% des cas. Peu d’entreprises (trois entreprises) réalisent des formations pour leurs employés en intelligence économique. Se sont les commerciaux et les employés directement impliqués dans la veille, qui sont sensibilisés. Souvent cette sensibilisation se fait lors des réunions de travail et de façon informelle. Très peu d’entreprises effectuent des séminaires à ce sujet.

Structure : L’étude montre que 55 % des entreprises disposent d’une seule entité centrale chargée de la surveillance (centralisation de la veille). Alors que les autres disposent une activité de surveillance décentralisée au niveau des départements fonctionnels. Cette décentralisation a entraîné une faiblesse des relations et un manque de coordination entres les différentes entités existantes (À part deux entreprises).

Soutien de la hiérarchie : L’adhésion et le soutien des directions sont effectifs dans l’ensemble des cas.

24

Processus de l’IE à ‘la marocaine’ Détection des besoins La majorité des entreprises effectuent une surveillance globale et permanente de leurs environnements. Seule, la CDG, qui réalise une surveillance ciblée en définissant préalablement des thématiques et des acteurs à veiller. Il est à noter que, dans plusieurs entreprises, la détection des besoins de veille se fait par le responsable ou la cellule de veille, rarement par la direction.

Collecte de l’information Toutes les entreprises utilisent à la fois des sources formelles et informelles. Les sources formelles les plus utilisées sont : l’Internet (source gratuite), la presse et les revues spécialisés (revues scientifiques et techniques). Les bases de données payantes et les brevets, sources importantes d’information, sont moins utilisées.10% des entreprises utilisent les bases de données payantes et gratuites. Alors que les brevets sont exploités seulement par l’OCP. Par ailleurs, 30% des entreprises font appel au service des organismes spécialisés pour recueillir l’information scientifique et technique. Les sources informelles les plus utilisées sont : les concurrents, les salons et foires

et les séminaires. Les fournisseurs et les associations professionnelles sont moins utilisés. Les réseaux externes et internes (la force de vente, réseau d’experts, réseau d’agences, réseau de contact externe et collaborateurs internes) sont très utilisés pour collecter l’information informelle (70% des entreprises). Une seule entreprise, utilise un logiciel spécialisé de veille pour collecter de l’information. La raison avancée par les entreprises est relative à son coût. D’une manière générale, nous constatons que les entreprises utilisent souvent les Sources gratuites. Seulement 10% des entreprises exploitent les bases de données payantes et une seule utilise un logiciel de veille.

25

Traitement de l’information : L’étude montre que la majorité des entreprises n’utilisent pas des méthodes et des outils scientifiques pour l’analyse et l’interprétation des informations brutes collectées (À part la SAMIR qui fait appel à la prévision pour calculer sa part de marché). Pour la plupart des entreprises, le traitement de l’information s’effectue par le responsable de veille. Le recours à l’intelligence collective pour créer du sens est faible, seulement 35% des entreprises qui exploitent collectivement les informations.

Diffusion de l’information : Les voix de diffusion utilisées par les entreprises sont : le courrier électronique, l’intranet, les documents (rapports, revues) et les réunions de travail. L’utilisation de l’intranet assure une diffusion d’information à tout le monde et de manière sécurisée. L’information est parfois diffusée par l’édition des revues, elles concernent essentiellement l’information scientifique et technique. Dans la plupart des cas, l’information traitée est destinée à la direction générale sous forme d’alerte et des rapports. Il est à noter que beaucoup d’entreprises restent attentives à la création des circuits pour une meilleure circulation de l’information. Mémorisation de l’information : Les supports de mémorisation utilisés sont les supports papier et les fichiers électroniques.

L’étude montre que le support électronique domine largement : 90% des entreprises l’utilise pour stocker les informations. Les bases de données internes sont utilisées par une seule entreprise. Une seule entreprise à aborder le problème de la protection de l’information, ce qui signifie que ce sujet n’a pas encore sa place dans le processus de surveillance.

26

CONCLUSION

’’

Au niveau des petites et moyennes entreprises, il y a un grand

travail de sensibilisation pour montrer l’importance de l’intelligence économique non seulement en tant que pratique qui permet d’anticiper les opportunités d’affaires mais aussi en tant que démarche qui empêche des pertes énormes et qui réduit les risques et les menaces provenant de son environnement interne et externe.

Le concept d’intelligence économique qui fait suite aux pratiques ancestrales du renseignement commercial, a donc fait l’objet de plusieurs définitions et applications. Toutes ces définitions privilégient la maîtrise de l’information stratégique, en vue de la compétitivité et s’appuient sur la force et la densité des réseaux d’information. La compétitivité est aujourd’hui toujours plus fragile car la

mondialisation signifie une concurrence acharnée entre entreprises et entre les nations. Ce contexte a favorisé la conception de politiques publiques

d’intelligence

économique

et

territoriale,

conception

développée notamment par la France. La création de pôles de compétitivité s’inscrit également dans cette logique. Au sein de la zone francophone, le Maroc est un des pays qui a le

plus avancé dans la définition et la mise en œuvre d’une politique d’intelligence économique nationale, qui se veut originale.

27

Certes, certains pays en butte à l’extrême pauvreté comme Haïti, considèrent que la notion d’intelligence économique est une question qui ne concerne que les pays nantis, position compréhensible quand la priorité nationale est la lutte contre la misère. Néanmoins, dans cette atmosphère générale de guerre économique, nous avons vu que la francophonie, qui s’appuie sur un solide réseau et

représente un espace économique et culturel remarquable, pouvait et voulait mettre l’accent sur la coopération et le développement, tout en intégrant les valeurs historiques et culturelles des partenaires. « Guerre et paix entre les nations », ce titre d’un ouvrage célèbre de Raymond Aron pourrait assez bien résumer encore aujourd’hui l’alternative offerte à tous les partenaires-concurrents de l’activité

économique mondiale. La paix économique par la coopération, l’intelligence économique comme partage de l’informations stratégique, tel peut être le message adressé aujourd’hui par la francophonie dans un monde toujours tenté par les confrontations belliqueuses, qu’elles soient militaires ou économiques.

28

REFERENCES

Intelligence économique et guerres secrètes au Maroc ‘’Abdelmalek ALAOUI ‘’ Etude empirique sur neuf entreprises marocaines ‘’Mémoire’’ AMIE

‘’

Association

Marocaine

d’Intelligence

Economique’’ www.veille.ma/+intelligence-economique-au-maroc+.html www.porteil-ie.fr

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