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PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOME Vin
—
3-
PARTIE
Il
a
été tiré
de cet ouvrage
:
300 exemplaires sur papier pur fil Lafuma numérotés à
la
presse de i à 200.
COLLECTION DES UNIVERSITES DE FRANCE publiée sous
le
BUDÉ
patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME
PLATON OEUVRES COMPLÈTES —
TOiME VIII
2«
PARTIE
THÉÉTÊTE
TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT PAR
Auguste DIÈS Profeaseur aux Facultés catholiques de l'Ouest.
PARIS LES BELLES LETTRES 95, BOULEVARD RASPAIL 1924
SOCIÉTÉ D'ÉDITION
«
Tous droits réiervés.
»
Conformément aux volume a
statuts de l'Association
Guillaume
soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé MM. Albert Rivaud et Louis Lemarchand d'en faire la revision et d'en sur-
Budé,
ce
veiller la
Diès.
été
correction en
collaboration
avec
M. Auguste
THEÉTÈTE
550362 VIII. 2.
—
I
NOTICE
I
LE PROLOGUE ET LES DATES
Le prologue.
Le Theelete est un dialoeue non plus t i'm narre, mais lu. La conversation qu il raveille du procès de Socrate, entre Socrate, ,
•
i
conte eut lieu, à la Théodore de Gyrène, qui professait alors la géométrie h Athènes, et un jeune élève de Théodore, Théétète. Elle fut redite par Socrate à Euclide de Mégare. Celui-ci la transcrivit
de mémoire
et profita de chacune de ses visites à Athènes pour se faire préciser les points où ses souvenirs étaient en défaut, puis, rentré chez lui, corriger et compléter sa transcription.
Ainsi le dialogue de Socrate avec Théodore et Théétète se trouva, finalement, reconstruit par Euclide avec une fidélité non le récit qu'en avait fait Socrate; parfaite. Le dialogue, et car transcrire les formules de récit eût été complication
gênante: Euclide les a donc supprimées. Cette conversation de Socrate avec Théétète, ainsi reproduite par lui sous forme de dialogue direct, une occasion s'offre à Euclide aujourd'hui d'en donner lecture à Terpsion, qui l'a entendu souvent mentionner par Euclide et a toujours eu l'idée de demander quelque
jour à en prendre connaissance. Théétète, en effet, vient de passer à Mégare. On l'emporte de Corinthe à Athènes, gravement atteint et des blessures reçues à la bataille et de la maladie contractée au camp. Les deux amis se reposeront en écoutant la lecture que fera l'esclave d'Euclide: ils retrouveront dans le jeune Théétète du dialogue, la merveilleuse
ainsi,
THÉÉTÈTE
I20
nature dont Socrate avait tout de suite eu la divination, et les
promesses que l'âge
1
.
du
a
si
glorieusement remplies.
Les discussions qu'a soulevées ce prologue intéressent directement la chro-
Lbs dâtôs. nologie
mûr •
•
Théétèle.
A quelle bataille fait-il allusion ?
Il
Platon, que deux batailles de Corinthe:
n'y a eu,
du vivant de de Némée,
la bataille
au début de la guerre de Corinthe (juin ou juillet 894); combats de l'année 869 dans l'isthme, lorsqu'Athènes envoya tous ses hoplites, avec Iphicrate, au secours de Sparte contre les Thébains. Zeller a vigoureusement défendu la première date '. Campbell la regardait comme la plus probable, sans exclure la possibilité « d'une date incertaine entre 890 et 387 (les limites de la guerre de Corinthe) » ^. Munk fut le premier, en 1867, à supposer la date de 869 et fut suivi par Ueberweg, Ed. Meyer, C. Ritter dans son Platon (19 10), enfin tout récemment par U. von Wilamowitz (1919). 2. Campbell, même en acceptant la date de 894 pour le combat visé par le prologue, était loin de placer, avec Zeller, les
composition du prologue et du dialogue entre 892 et 890.
la Il
regardait le dialogue
comme
très postérieur à cette date et,
vraisemblablement, postérieur à la République. Mais, à ceux qui regardent le dialogue comme composé après 869, Zeller, et,
à
sa suite,
Schuftess,
Susemihl objectent:
comment
Terpsion peut-il demander à Euclide de lui raconter un dialogue qui eut lieu il y a trente ans? Or Terpsion ne demande pas un récit il sait qu'Euclide a transcrit le dialogue, et cette transcription même prouve que le prologue a été composé longtemps après la date du dialogue supposé entre Socrate et Théétète. Dès lors, en effet, que Platon avait résolu de faire faire par Euclide la transmission de ce dialogue, cette transmission aurait pu être une narration directe si elle avait eu lieu peu d'années après la mort de Socrate. Rien ne s'opposait à ce que, entre 892 et 890, Euclide racontât de vive voix la rencontre survenue entre Socrate et Théétète. La fiction d'un dialogue écrit par Euclide était alors totalement inutile. Si, au contraire, c'est au bout de trente :
1.
Phil. d. Gr., If, i, 4^ éd. p. 406, note
i.
2.
The Theaetetus of Plato (i883), inlrod.,
p. lxii.
NOTICE
lai
ans que doit parvenir au lecteur la narration des entretiens entre Socrate et Théétète, Platon n'avait plus le choix qu'entre deux moyens de transmission ou une narration par plusieurs intermédiaires, comme celle du Parménide ou la lecture, au bout de ces trente ans, d'une transcription faite immédiatement après l'événement. Nous avons vu à quelles formules compliquées le Parménide devait avoir recours pour que le lecteur ne perdît point la sensation de cette chaîne d'intermédiaires. Si l'on voulait se dégager de telles complications, il fallait assurer, avec un intermédiaire unique, à la fois la vraisemblance et la fidélité d'une transmission si lointaine ainsi nous comprenons la transcription faite sitôt après le récit de Socrate, :
;
:
les corrections faites presque sous sa dictée. Le prologue, tel que nous l'avons, ne se comprend donc parfaitement qu'écrit à une date tardive et les raisons qu'il donne de la transcription en dialogue direct ne deviennent pleinement intelligibles qu'après le Parménide. Étant donnée la nécessité de le placer après l'une des deux batailles de Gorinthe, le prologue ne
peut avoir été écrit qu'après 369. 3. Mais le prologue n'a-t-il pas été ajouté après coup ? Le Théétète n'a-t-il pas été d'abord écrit comme dialogue sim-
une
on une telle Cependant hypothèse ne peut s'appuyer sur la mention faite, par le Commentaire anonyme, d'une rédaction différente du prologue, rédaction que l'auteur du Commentaire estime, d'ailleurs, inauthenplement dramatique ne peut a priori rien
?
C'est
possibilité contre laquelle
dire.
tique. Cette rédaction avait, en effet, la même étendue, à peu près, que la rédaction actuelle. Elle contenait, elle aussi, men-
d'une transcription du dialogue, puisqu'elle débutait par les mots: a Apportes-tu, jeune homme, le dia* logue qui concerne Théétète ? » Le magisiellas qui écrivit ce tion expresse
.
Commentaire n'apparaît
point, d'ailleurs, avoir fondé, sur l'existence de ce doublet, son hypothèse Çiov/.t os) d'une rédaction primitive sous forme simplement dramatique. Quelques
modernes
commis
prologue, 1.
seuls,
d'y compter Apelt, ont logique^. Cette double rédaction du supposée authentique, n'a rien en soi qui et l'on regrette
cette confusion
Anon.
même
Komm. za Platons
Theaetet (Diels-Schubart), page 4,
ligne 34-36. 2.
O. Apelt, Platons Dialog Theaetet (191
1), p.
1^8.
THÉÉTÈTE
132
suggère ou qui confirme l'hypothèse d'un dialogue simplement dramatique auquel serait venue s'adjoindre, en préface, la dédicace à Euclide. L'hypothèse n'a pour elle que l'aspect
indépendant, parfaitement isolable
et valant
par
du
soi,
dia-
logue qui suit cette dédicace. Mais cet aspect isolable du dialogue se comprend tout aussi bien s'il rentre dans un même plan de composition que la dédicace, si la dédicace a été voulue, soit immédiatement après le dialogue construit, soit même avant qu'il fût construit. A quelle date, d'ailleurs, supposera- t-on composé ce dialogue purement dramatique ? Si après le Parménide, ce n'est guère rien dire de plus que ce truisme Platon a dû penser le problème et bâtir la dis-
c'est
:
cussion avant d'imaginer les
avant
c'est
le
Parménide^
détails
de l'encadrement.
Si
faut supposer que l'allusion à la et de Socrate a été introduite après il
rencontre de Parménide coup. Mais les critères stylistiques, au moins aussi probants qu'une telle hypothèse, nous interdisent de reporter très haut avant le Parménide le dialogue dramatique en sa forme stylistique actuelle et l'hypothèse
d'un Théétète
écrit
dans
un
Théétète présent n'est ni explicable ni explicative de quoi que ce soit^ Le mieux est donc de prendre le Théétète que Platon a voulu.
autre
style
que
le
Pourquoi, dans ce I.
Que
cas, la dédicace à Euclide,
entraînant,
critères stylistiques nous interdisent de placer le un groupe chronologiquement très antérieur au Parméune des conclusions qu'a renouvelées et affermies le travail les
Théétète dans nide, c'est
de G. Ritter sur
la
Au
du Phèdre (Die Abfassungszeit des Bd LXXIII, Heft 3, avril igiS, p. 321-373).
chronologie
Phaidros, Philologus,
point de vue stylistique, G. Ritter regarde
comme
déplus en plus
justifiée la délimitation du groupe moyen étabhe par Campbell. Dans la série République, Phèdre, Théétète, Parménide, c'est seulement sur la place
du Phèdre par rapport au
Théétète et au Parménide
que
les
critères stylistiques sont insuffisants par eux-mêmes à imposer une décision. Je me sépare de G. Ritter en plaçant le Parménide avant le Théétète, mais je réjouis de voir acceptées, dans son article
me
355 et
que j'avais présentées, dans Transposition Platonicienne (Annales de l'Institut Supérieur de Philos, de Louvain, II, I9i3, p. 267-308), en faveur de l'antériorité
(p.
suiv.), les raisons internes
ma
du Phèdre par rapport au
Théétète. Pas plus dans ce dernier article que dans son Platon (I, p. 248 et suiv.), G. Ritter n'accepte l'hypothèse d'une double rédaction du Théétète.
(p. 372)
NOTICE
123
pour éviter la narration à trente ans de distance, la transcription immédiate et, pour éviter les formules narratives, même directes, dont la dernière partie du Parménide s'est déjà tota-
lement déchargée, la transcription en simple dialogue dramatique? Nous avons tout lieu de penser, avec U. von Wilamowitz, qu'Euclide a vraiment salué au passage et amicalement assisté Théétète blessé*. Mais la dédicace au fondateur de l'École Mégarique, ami des anciens jours que l'on ne veut point confondre avec des adversaires qui sont plus ou moins de ses entours, n'a rien qui ne se comprenne au lendemain du Parménide, où l'on s'est défendu contre la « gauche » zénonienne du Mégarisme, où l'on s'est ingénié à rabaisser Zenon et à faire sien celui que le Théétète « Iva regardera comme l'unité transcendante de l'Éléatisme :
ovxa nap(X£V''Sr,v
''^».
II
L'INTRODUCTION A LA DISCUSSION SUR LA SCIENCE
du Théétète{ik^ d-i5i d) "® saurait mieux se comparer qu'à celle du Charmide^. A la présentation du beau
L'introduction
^^
^* ^^
'^Char^%
Gharmide fait pendant la présentation du jeune Théétète, qui n'est beau que de la beauté de l'âme au rôle de médecin ne soignant point le corps sans l'âme, qui est le travesti dont Socrate se déguise pour ne point effaroucher le modeste ;
Gharmide
et
l'amener doucement à une discussion philoso-
phique, répond, pour I.
3.
Platon (1919, Théét., i83 e.
i'"'*
le
Socrate
éd.),
Bd
du
I, p.
Théétète, le rôle d'accou-
5ii.
3. Charm., i53a-i6ib, éd. A. Croiset. Œuvres complètes de Platon, tome II (p. 52-62). Cela ne peut faire objection contrôla date tardive du Théétète qu'aux yeux des critiques pour qui chaque période
de
la pensée platonicienne et, dans chaque période, chaque dialogue formerait comme un vase clos. Platon s'est relu, et lui, dont l'art
transpose incessamment la pensée et la manière d'autrui, n'a point négligé de se transposer lui-même. Le Cratyle nous le prouvera pour le Théétète en attendant qu'il nous le prouve pour le Sophiste.
THÉÊTÈTE
124
cheur des
esprits, qui encouragera Théétète à mettre progressivement au jour les pensées dont son âme est pleine ; aux définitions de la sagesse que le jeune Gharmide essaie
inutilement par lui-même avant de retomber sur une thèse de Gritias, sont parallèles les tâtonnements de Théétète, qui propose une série de formules inhabiles avant de songer à puissances », fruit de renseignement de une définition qui traduit la thèse Théodore, même de Protagoras. La scène, dans les deux cas, se passe dans un gymnase et nous entrevoyons, à l'arrière-plan, la «
l'exemple des
et d'arriver à
jeunesse qui l'anime. Mais, si le cadre et les situations générales sont les mêmes, l'esprit est plus élevé dans le Théétète
méandres mêmes de
cette discussion prélimiton de la conversation est plus didactique et plus sec. Au lieu d'un Socrate rentrant de Potidée, aussi jeune encore, aussi vibrant que le fougueux Critias et que les plus fervents amateurs de beauté, nous avons ici un Socrate vieillard conversant avec un autre vieillard ; ;
les
naire sont moins souples
et celui-ci est
avec
le
un
;
le
professeur, qui fait le portrait de son élève
cœur, mais aussi avec
les
mots
et sur le ton
d'un pro-
fesseur.
^
^
théétète
G'est que ce portrait de Théétète est un modèle et un symbole. Platon enseigne encore en le dessinant et en a pris les nature idéale du philosophe que traça le
éléments dans cette sixième livre de la République. G'est l'heureux et rare équilibre entre l'esprit vif, mais léger, et l'esprit pondéré, mais nonchalant et lourd d'oubli ». Ici, entre la République et le Théétète, le parallélisme est minutieux et souvent textuel K Modèle offert aux jeunes élèves de l'Académie, symbole du vrai philosophe, et symbole aussi de l'homme qui, pour Platon, incarne la philosophie, Théétète est la jeune doublure de Socrate. Nous avons vu, dans le Parménide, un jeune Socrate tout plein de l'enthousiasme dialectique, un peu semblable par avance à ce logicien tout frais initié que décrira le Philèbe: le merveilleux imbroglio de l'un et du ce
I. Rép., 5o3 c/d. Nous retrouverons le parallèle dans l'exphcation: physiologique de la mémoire (Théétète, 19^ e et suiv.), et Aristote
l'utilisera
(De Memoria, 45o
b).
NOTICE
125
il n'a de cesse multiple excite son ardeur critique qu'on ne lui ait montré, jusque dans les formes suprasensibles, cet entrelacement de contradictions ; lui aussi ne rêve que d'at;
le monde, et jeunes et vieux, dans ces impasses logiques; il s'y embarrasse tout le premier^. Ici c'est un jeune Socrate d'un modèle plus technique et pour ainsi dire
tirer tout
c'est l'apprenti formé plus livresque philosophe qui, d'une façon précise aux diverses sciences préparatoires que décrivait la République^ aborde, bien guidé, les problèmes généraux de la science. A mesure que Platon entre plus avant dans son entreprise de synthèse critique et dans sa revue historique des systèmes anciens, il semble que le Socrate qu'il a connu fasse place, dans sa curiosité, au Socrate qu'il peut seulement imaginer, plus proche par son âge de ce lointain passé. Le Socrate de Platon est comme en voie de se dédoubler. Nous avons ici Théétète, qui est, au physique et au moral, le portrait de Socrate; dans le Thééiéte encore, dans le Sophisle et surtout dans le Politique, le jeune homonyme de Socrate, qui devait, dans le Philosophe, où se serait achevé le dédoublement, servir de répondant au vieux Socrate. :
Du Théétète de son diaWue, Platon a i 'n eu bien som de ne pomt* rlaire un eleve historique. n '\y 1 rr>i i de Socrate. 11 est eleve de Théodore. Celui-ci enseignait à Cyrène, où Platon le visita, au dire de Diogène-. Il est représenté, dans le dialogue, à la fois comme ami de Socrate et comme ami de Protagoras, plus attaché de cœur à sa mémoire que capable de défendre sa doctrine. Il a Le Théétète
u- *..„..
i
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•
•
•
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^
quitté très tôt la dialectique abstraite pour les
Gomme
mathéma-
mathématicien, il est cité dans le catalogue d'Eudème après Hippocrate de Chios. Cet entourage et ses il études l'ont fait passer pour Pythagoricien figure, en effet, comme tel dans la liste de Jamblique (V. P. 267). En tout cas, il est parti de la découverte pythagoricienne sur l'incommensurabilité de la diagonale et du côté du carré pour étudier les racines de 3, 5... jusqu'à 17 et les a, nous dit Platon, « construites » devant son élève Théétète. Cet tiques.
:
Comparer avec
1.
Philhbc, i5 C-16
2.
Diog. La. (éd. Cobet),
a.
III, 6.
/?é/).
SSg
b.
THÉÉTÈTE
126
enseignement est censé être donné à Athènes même et Théodore est donc supposé y avoir fait séjour. Les sources diverses qui se sont réunies dans Suidas, entraînant au passage des souvenirs mal compris du dialogue de Platon, ont fait de ce Théétète, élève de Théodore, un double personnage, élève et « Théétète, Athénien, de Socrate et de Platon astrologue, philosophe, élève de Socrate, enseigna à Héraclée. Il cons:
les cinq solides (de Platon) comme on les vécut après la guerre du Péloponnèse. Théétète, appelle. d'Héraclée dans le Pont, philosophe, auditeur de Platon*. » Théétète n'a guère pu être élève de Platon, mais, après avoir enseigné à Héraclée, il a pu revenir à Athènes, professer les
truisit le
premier
Il
mathématiques à l'Académie
et
porter ainsi, dans la tradidans les mêmes conditions
tion, le titre d'auditeur de Platon
le porte Eudoxe. C'est la combinaison à laquelle parvient M"® Eva Sachs qui, d'ailleurs, pour préciser la date
que
vague donnée par Suidas, accepte la chronologie supposée par notre dialogue et place la naissance de Théétète aux environs de 4i5^- Platon ne s'est peut-être point demandé, en imaginant cette rencontre, si Théétète était, en 099, d'âge à soutenir avec Socrate une telle conversation. Mais que Théétète soit mort en 869, c'est l'hypothèse plus que probable imposée par notre dialogue. Or nous sommes forcés de le supposer, à cette date, en sa pleine maturité, car derrière lui des travaux considérables.
Proclus a inséré,
il
laissait
dans son Commentaire à Euclide, un
catalogue des mathématiciens, dressé par
Eudème, où,
à côté
de Léodamas de Thasos et Archytas de Tarente, Théétète est compté comme un de ceux qui « augmentèrent le nombre des théorèmes et en firent un ensemble plus scientifique^ ». Nous avons vu que Suidas dit qu'il a construit, le
premier,
les
cinq solides, c'est-à-dire
les
cinq polyèdres
Voir ces textes de Suidas dans E. Sachs, De Theaeteto Athe10. Les mots entre parenthèses sont addition de E. Sachs, s'appuyant sur le scholie i au li^Te XIII d'Euclide « tz ASYOïxcva IIÀa-tovoç i ayr[;jLa-:a » ÇEucUdis Elementa, 1.
niensi Mathematico (Berlin, igi^), p.
éd. Heiberg,
V
[1888], p. 654).
E. Sachs, op. cit.^ p. 3o, note 4. 3. Proclus, in Euclidem comment. (Friedlein, 1878), p. 66, 16. La traduction est de Tannery (Géométrie Grecque, p. 68). 2.
NOTICE
En combinant
137
donnée de Suidas avec le pasréguliers. al'introduction de 1^8 b) où « Théétète, encore (1/47 sage tout jeune, est représenté par Platon comme s'élevant au concept général de la ligne racine carrée incommensurable d'une aire rationnelle », ïannery acceptait déjà de « regarder Théétète comme le fondateur de la théorie des incommensucette
rables, telle qu'elle est exposée dans le livre X d'Euclide, avec une terminologie, toutefois, quelque peu modifiée ». D'autre part, Tannery considérait le fond du livre XIII
comme emprunté par Euclide, non pas à Eudoxe, mais à Théétète. « On a de la sorte, concluait-t-il, un ensemble de l'importance de ceux mais suffisent pour placer Théétète au rang que » Les travaux assigne le résumé historique de Proclus*.
travaux qui peuvent n'avoir point d' Eudoxe,
lui
mathématiques n'ont fait que conjugement de Tannery. Zeuthen a même attribué à Théétète les livres VII et VHI d'Euclide-. Enfin Hultsch a, le premier, attiré l'attention sur le scholie n° i au XIIP
récents sur l'histoire des
firmer
le
« dans ce livre, le XIII*, sont construits les livre d'Euclide cinq corps dits de Platon. Ils ne sont point de lui trois de ces cinq corps sont des Pythagoriciens, à savoir le cube, la pyramide, et le dodécaèdre l'octaèdre et l'icosaèdre sont de :
:
;
La dénomination solides platoniciens » est venue de la mention qu'en a faite Platon dans le T'imée. Le nom d'Euclide figure en tête du présent livre, parce que, de cette partie aussi, c'est à Euclide qu'est due la rédaction en Éléments ^ ». La part prépondérante qu'a eue Théétète dans la Théétète.
fondation de
ce
la théorie
des irrationnelles a été éclairée par
des rapprochements nouveaux entre le scholie de Proclus à la proposition 9 du X® livre d'Euclide, la version arabe du commentaire de Pappus à ce livre d'Euclide et le traité Géométrie Grecque, p. 100. Cf. aussi, pour un exposé très clair irrationnelles, G. Milhaud, Les Philosophes Géomètres de la Grèce (1900), p. iSg-iôAI.
delà question des
3. Zeuthen, Constitution des livres arithmétiques d'Euclide (Comptes Rendus de l'Acad. des Sciences de Danemark, 19 10, p. SgS et suiv.) ap. E. Sachs, p. i3. 3. Hultsch ap. Pauly-Wissowa-Kroll, article Euclide, col. 1022.
lleiher g (^orden-Gercke, Einleitung in die 427) attribue ce scholie à Pappus.
Alterlumswissenschaft, II,
THÉÉTÈTE
128
pseudo-aristotélicien sur les «lignes insécables^ ». Enfin le dernier historien de Théétète,M"^E va Sachs, a pu soutenir que Théétète était, non seulement le fondateur de la théorie des irrationnelles,
mais aussi
le
créateur de cette stéréométrie
le YP livre de la Répuencore à sa naissance'^. Je ne puis que laisser à de plus compétents que moi le jugement sur le fond de ces questions d'histoire des mathémavu que l'argumentation, d'apparence tiques. Mais nous avons
qui, au
moment où
Platon écrivait
blique, était
dialectique, de la seconde partie du Parmênide, souvent de préoccupations de cet ordre mathématique. Peut-être ne sont-elles point totalement étrangères au Sophiste lui-même, qui, au non-être, qualifié d'irra-
purement
s'inspire
tionnel (aXoyov), reconnaît, pour la première fois, une réalité sur laquelle se fonde la distinction des êtres et l'intelligibilité de leurs rapports. Dans le Thèélèle, la troisième définition de
la
science entraîne
une discussion où
le
débat
porte encore sur l'opposition entre « l'irrationnel » inconnaissable, fond de la réalité, et le tout, finalement « exprimable »,
dont
cet irrationnel est le
Il serait
mystérieux
et nécessaire
élément.
bien étrange que Platon n'eût pas vu et n'eût pas
voulu ces correspondances. Soit adresse littéraire à créer, entre des questions mutuellement étrangères, une continuité
de formules et de style, soit plutôt puissance de synthèse d'un esprit pour qui le problème de la connaissance est un et identique dans tous les ordres de recherche, Platon a vraiment rattaché le contenu propre de ce drame philosophique à la personne et aux découvertes de celui à qui ce drame est consacré en souvenir pieux ^. ^. La maieutique. ..
les parties diverses
1.
L'art avec lequel Platon sait rétablir la i,, ,. .. , .,m continuité et maintenir 1 équilibre entre .
•
.
•
d'un vaste ensemble s'affirme encore dans
La version arabe du commentaire de Pappus
français par
Woepke (Mém.
a été traduite en
présentés à l'Acad. des Sciences de Paris,
XIV, i856). 2.
8.
E. Sachs, Die fûnf platonischen Korper (Berlin, 1917), p 88-1 19, v. Wilamowitz (Platon, Bd I, p. 009) estime que la discus-
U.
sion philosophique n'a, dans ce dialogue, rien à voir ni avec la perles études du Théétète historique.
sonne ni avec
NOTICE
129
de ce large exposé sur la maïeutique avec le reste du dialogue. Les dernières paroles de Socrate en reprendront, en un vif raccourci, les idées maîtresses pour achever, par la conception de la science dont la maïeutique est le la liaison
symbole, l'encadrement de cette immense discussion. Le Socrate accoucheur des esprits, dont le rôle n'est point d'introduire du dehors dans l'âme une vérité toute faite, mais de l'amener à découvrir la vérité en elle-même originellement présente, est campé ici, dans un relief puissant, comme une
comme une réponse anticipée à tous les « merveilleux esprits d'aujourd'hui et d'autrefois » qui viendront, l'un après l'autre, au cours de la discussion, apporter leur solution au problème de la science. Cette description de la antithèse et
maïeutique recueille
et concentre toute
une
série
dispersés au" cours des précédents dialogues, et
de
traits
Campbell en
les pièces diverses ^ Le mot de maïeutique et tout le cortège de termes relatifs aux fonctions de la « délivreuse » apparaissent ici pour la première fois. Mais le dis-
a déjà noté
cours de Diotime avait montré l'universel instinct qui pousse toute vie vers la génération de la vie atteignant son but le
haut dans l'enfantement intellectuel, dans la conception de la vertu au contact de l'éternelle beauté^. La République avait décrit l'élan progressif de l'Amour continuant son ascension jusqu'à l'union avec « l'être qui est » et s'achevant dans la génération de l'Intellect et de la vérité^.
plus'
de
la vérité et
La République
aussi avait proclamé
que
le
véritable ensei-
dans l'âme d'une connaissance à elle extérieure, mais réorientation de l'âme, à la fois aversion et conversion de tout son être, loin de l'ombre où la Forme du s'agite le devenir, vers la lumière où resplendit Bien*. Le Phèdre, enfin, avait opposé, à toutes les rhétoriques savantes en procédés, l'enseignement qui est ensemencement dans les âmes de pensées qui vivront et sauront se défendre elles-mêmes ^. Ce n'est pas inutilement que la
gnement
n'est point introduction
maïeutique du Thééiète recueille 1.
2.
3. 4-
Campbell, ad locum, p. 3o, Banquet, 206 c et suiv. Rép., VI, 490 b et suiv. Ib.,
5i8b.
5. Phèdre,
277 e-278 b.
8.
ici
tous ces souvenirs et nous
THÉÉTÈTE
i3o
avant
laisse entrevoir,
du Ménon
sur la science,
les discussions
du Phédon. Platon
la
rémi-
que la conclusion de ces discussions sur la science sera purement négative. Il l'a voulue telle. On ne définit pas plus la science qu'on ne définit l'être, dans une philosophie où la science vraie n'est que le contact de l'Intellect avec l'être, où l'Intellect ne naît, à vrai dire, qu'avec et par ce contact. Mais on peut décrire niscence
et
sait
procédés de cette « psychagogie », qui oriente l'âme vers contact de plus en plus intime avec l'être, après l'avoir purifiée de toutes ses attaches avec ce qui n'est que l'ombre les
un ou
contrefaçon de
la
l'être.
III
LA DISCUSSION SUR LA SCIENCE Les grandes divisions sont nettement données par définitions successives de la science
— la
(i5i e-187 b)
—
la science est
210
:
les trois
la science est la sensation
science est l'opinion vraie (187 b-201 d) V opinion vraie accompagnée de raison (201 e-
a).
La discussion de
la
^^^ ^ç,
la plus
première définition dramatique et beaucoup aussi la plus abondante, car elle tient Exposé 36 pages d'Henri Estienne contre i4 etg les deux autres. Elle se divise naturellement en une pour partie d'exposition (i5i e-i6o e) et une partie critique (i63 a-187 b), séparées par un petit entr' acte (161 a-162 c), qui commencera d'engager Théodore dans la discussion.
Première
'
L'exposition se
fait
en
trois étapes.
la sensation est la science, est,
milée 1°
en
La réponse de Théétète
effet,
:
successivement assi-
:
A
la thèse
de Protagoras
:
l'homme
est la
mesure de
toutes choses (i5i e-i52 c). Celle-ci est développée en partant des formules du Cratyle (386 a-386 e) et sera discutée avec des arguments esquissés dans ce dialogue. Mais le Cratyle
ne
faisait
que traduire
mule de valeur
la
formule de l'homme-mesure en force qui semble
individuelle absolue de la So;a
à chacun lui est tel qu'il lui semble.
Ici «
:
paraître » est assi-
NOTICE
i3i
« être senti » et, dans tout le domaine sensible, la sensation, identique à la représentation affirmative qui la traduit spontanément (cj/^vTaata), est qualifiée science et science infaillible.
mile à
A
dont cet enseignement public de Protagoras formule rien n'est, tout devient exotérique que (i52a-i55 c). Translation et friction sont le seul fond du devenir et de l'être apparent. Génération du feu et de la chaleur, qui sont source et foyer de vie santé du corps et équilibre vital et branle éternel de la progrès intellectuel 2°
la thèse
n'est
la
:
;
;
nature, symbolisé par la « chaîne d'or » d'Homère, dévoilent, sous l'être apparent, la continuité de ce devenir mobile.
Application directe à la théorie de la connaissance relativité la sensation. La couleur, par exemple, n'appartient ni au elle n'est sujet qui la localise ni à l'objet où il la localise :
de
:
que croisement essentiellement instable, individuellement original, entre les deux mouvements dont objet et sujet ne sont que les points de départ momentanés ^ 3** A la forme d'absolue relativité que prend cette thèse de la
« parfaits initiés ». Les non-initiés sont de rude écorce qui ne reconnaissent l'être qu'à ce
mobilité chez les
réalistes
que leurs yeux voient et que leurs mains étreignent une action, une génération, cela, comme tout ce qui ne se voit point, n'a point de part à l'être. Nous nous rappellerons que, :
d'après le Craiyle (386 e et suiv.), les irpà^siç, les actes sont
une forme déterminée de
réalité
(à'v
zi sloo;
twv
ovt(ov);
que
détermination permanente et originale des natures d'actes se fonde sur la détermination stable et propre de chaque nature d'être ou forme et l'éternelle valeur d'exemplaire de
la
I
.
La logique du
sens
commun
est facilement
embarrassée par
l'exploitation éristique de ce mobile devenir : l'exemple des osselets et celui des changeantes relations d'âge, de taille ou de volume nous subtilités éristiques du Parménide et même du Phédon. première amorce, très intentionnelle, de la grande digression philosophe, dont l'avantage le plus immédiatement visible sera
ramènent aux Noter sur
le
la
le loisir
:
wç
Théétète et
Tzavu tzoXXtjv a/oXrjv àyovTe; (i54 e). L'étonnement de mot sur la curiosité admirative, mère du savoir, four-
le
comme un
de repos avant le troisième exposé. Mais ThauYîvsaXoyeîv sont comme les premières notes de ce grand couplet d'allure cosmogonique.
nit
mas,
Iris, et le
éclair
THÉÉTÈTE
i32
forme en soi (aj-rb o sgtiv x?px:'ç, 889 b). Les générane sont, dans ce petit couplet-rappel du Théétète, que forme passive de ces actes. Le mot « corps » n'apparaît
la
tions » la
pas ici. Dans le Sophiste seulement, les « Fils de la Terre » définiront naturellement la réalité comme corps, parce que l'opposition corporel-incorporel sera nécessaire pour introduire la définition de l'être, précisément par l'action et la passion. Dans le Théétète, les non-initiés, incapables de com-
prendre
les
Les les
mystères profonds du
un sensualisme
restent à
initiés,
mouvement
plus « raffinés », transposent en métaphysique
cosmogonies
et généalogies antiques.
A
mouvement. Deux grandes formes, dont
l'origine, rien que dualité se répète
la
opposées, pourrait-on dire, dont la puissance passive se rencontrent. Leur friction » est génératrice d'une dualité nouvelle et pareille-
à l'infini
:
sexualités
puissance active et
universel, en
statique et massif.
ment
la
infinie, pareillement inséparable
Ces rejetons jumeaux sont,
:
le sensible, la
sen-
comme
ceux des généalogies hésiodiques, pour une part distingués par des noms d'une sation
'.
infinie, pour l'autre part, infinité anonyme. Donc un premier mouvement, que sa lenteur même localise, et que son action répétée sur un môme patient, soumis de
variété
façon durable à « ses approches », fait générateur. Puis, par un jeu de mots hardi sur le verbe « porter », le passage de la gestation à la translation les produits engendrés sont, :
comme
portés par ce mouvement d'essence plus rapide qu'est la translation. Le Cratyle avait déjà posé (4 12 c) le principe de ces distinctions de vitesse dans le mouvement tels,
foncier de l'être. Donc la rencontre de deux de ces « mouvements lents », l'œil et quelque objet approprié, engendre simultanément la blancheur et la vision. Mais la translation de cette blancheur et de cette vision, qui sont mouvements encore et non qualité ou acte stables, ne s'achève que lorsque la vision, venant s'appliquer à l'œil, l'a fait, non plus vision, mais œil voyant, et lorsque la blancheur, venant s'appliquer à ce que nous appelons objet, l'a fait, non plus blancheur, mais blanc, et tel blanc, à savoir bois blanc ou pierre blanche.
I
.
Le terme « friction » a été employé pour la première fois à du feu (i53 a) et relie ce troisième exposé au second.
l'occasion
NOTICE
i33
Ni
les supports ni le sens de cette relation action-passion ne sont quelque chose de fixe. Rien n'est agent par soi, mais seulement dans sa relation et durant sa relation avec un
et si, entre deux termes donnes, le sens de la relapatient tion n'est point dit réversible, il l'est au moins dès que l'un ;
des termes change. Agent
un
« être »
dont
le
relations opposées. l'infinité
ici, patient là, le support n'est pas fond puisse porter successivement des
Il
mouvante de
même pas, il devient sans arrêt ces relations contraires. Le langage
n'est
qui voudrait traduire correctement ce flux incessant devrait mot « être ». Ainsi non seu-
réussir à bannir totalement le
lement l'organe
et la
qualité,
mais
les agrégats
dont sont
apparences de réalités concrètes, homme, pierre, se résolvent en jeux de relations. Alors que les non-initiés ne voient que la chose et nient la relation, les initiés divisent et mobilisent la chose en un flux de relations dont faites ces
l'orientation
thèse achevée
même ou
truire dans cette
varie incessamment.
l'ait,
Qu'il ait trouvé la
soit construite, soit aidée à se cons-
forme rigoureuse, Platon l'expose avec une Il s'en souviendra plus tard et saura Timée, par exemple, pour sa théorie de la
visible.
complaisance l'utiliser, dans
le
vision*.
Un
rappel bref de la maïeutique (167 c/d). Après quoi l'on ressortir les avantages de la thèse contre les objections vulgairement opposées à l'infaillibilité de la sensation : les fait
songes, la maladie et la folie, toutes les illusions des sens. Il ne faut point dire qu'en un même sujet deux sensations contradictoires ne peuvent être vraies. Il n'y a point un sujet,
mais, en chacun, une série inGnie de sujets qui ne subsistent que par et que durant cette relation avec l'objet. Sujet, objet n'ont leur être qu'en cette relation mutuelle. La nécessité qui les noue l'un à l'autre ne les noue à rien d'autre, et
même pas chacun d'eux à soi-même (160 b/c). conclut donc ce triple exposé en identifiant une dernière fois les trois formules d'Heraclite, de Protagoras et de
ne noue
On
Théétète
:
le flux universel,
l'homme-mesure,
la
sensation-
science (160 e).
I.
/|5 b-46 a. Cf. J.-I. Beare, Greek théories oj elemcntary Oxford, 1906, p. 44 et siiiv.
Timée,
cognition,
VIIL
2.-2
THÉÉTÈTE
i34
La Discussion.
est critique ^ ...
beaucoup plus développée '
.
\.
,;,„
,,
'^\
exposition, hlle se divise en quatre essais successifs, assez régulièrement séparés par desentr'actes. Un mot de Socrate, à la fin de la pause précédente, n'est pas
que
l
sans nous faire prévoir que ces essais de critique n'auront ni « Aucun la même origine ni la même valeur argument ne :
moi
sort de
;
je ne
fais
que
recevoir ce qu'invente la sagesse
d'autrui. » 1° Le premier essai (i6i c-i68 c) est fait d'arguments populaires ou éristiques, variantes diverses d'une formule qui
un grand
jouera
rôle dans ce dialogue
pas savoir ce qu'on sait
*
?
La réponse
de Protagoras (i66 a-i68 c). Oui, homme sache et ne sache pas le
il
:
est-il
est la
possible de
grande Apologie
est possible
même
que
une
le
même
L'impression souvenir d'une
objet.
actuelle est, en effet, tout autre que le impression passée. Le sujet, surtout, n'est jamais est
ne
infinité successive d'individus différents.
le
même
:
il
Pour chacun
de ces individus successifs, chaque sensation est individuelle et individuellement vraie. Et cela ne détruit point les différences entre les hommes car, s'il n'y a point différences de vérité, il y a différences de valeur. L'état d'une pensée, comme celui d'une plante, n'est pas plus vrai que l'état d'une il est seulement autre plus sain et plus utile. Le sage, laboureur ou médecin ou orateur, est celui qui sait opérer ;
:
l'inversion des états, substituer, à des dispositions, sensations et opinions pernicieuses, des dispositions, sensations et opiLes arguments populaires s'adressent directement à Théodore. homme est mesure, pourquoi pas le pourceau ? Si chaque individu est norme du vrai, à quoi bon enseigner ? Rhétorique et dialectique deviennent également ridicules. Et quelle extravagance que cette égalité de tous les hommes entre eux et du premier homme I
.
Si tout
venu avec
les dieux Théodore se soustrayant au débat, c'est Protagoras qui va répondre dans une petite « apologie ». De tels arguments mêlent à la question les dieux, et, de leur être ou non-être, I
ne parle ni n'écrit. de Théodore
ne
se fondent que sur la vraisemblance de Théétète serait plus exigeante (162 e). Les arguments qui suivent sont nettement caractérisés comme venant de disputeurs de métier audition d'une langue étrangère, lecture
lui
la science
Ils
:
et
:
inconnues exemple de l'homme qui, les yeux fermés, se souvient de ce qu'il a vu ou de l'homme à qui on ferme un œil et qui, donc, voit et ne voit pas.
de
lettres
;
NOTICE
i35
nions salutaires. Pour la cité comme pour l'individu, le plus de vérité d'une opinion ne veut dire que son plus de valeur. Cette théorie de l'inversion des états se donne ici comme un écho direct de la pratique éclairée, soit des agriculteurs, soit des médecins.
médecin,
la
L'Eryximaque du Banquet
même
puis invertir*.
Il
a,
sur le rôle
du
doit savoir d'abord discerner, n'y a qu'à parcourir Littré pour percevoir
théorie
:
il
que jouait la ^zTxooAq et l'àvTtjxeTaêoXri dans la pratique et la littérature médicales le Traité du Régime dans les Maladies aiguës polémique à chaque instant contre certaines le rôle
;
manières de comprendre ce « changement » que doit prole médecin ^. Mais peut-être Platon s'est-il beaucoup moins servi de la littérature médicale que de la littérature des latrosophistes l'Apologie de Protagoras a sa source la écrits même de Protagoras ^. Cette plus probable dans les se termine par une exhortation à pratiquer plus Apologie honnêtement la discussion dialectique, si l'on veut que les duire
:
gens qu'elle réfute s'en prennent, non à celui qui la conduit, allusion directe à Y Apologie de Socrate mais à eux-mêmes (i4^ c/d) et rapide indication des effets salutaires de la réfu^ tation, dont profitera largement le Sophiste (2^0) 2° Le second essai (170 a-172 b, 177 d-179 c) discute la thèse de l'homme-mesure. La discussion portera, non sur la vérité absolue de toute sensation, mais sur la vérité absolue :
.
de toute opinion. C'est la od;a qui vient au premier plan. est que la sagesse est pensée a) La croyance commune vraie (rrjv asv ao'^iav àXY|6fi Siàvoiav), et que l'ignorance est opinion fausse (']/euoY| ooçav). Accepter la thèse de l'homme-
donc dire que mon opinion est vraie pour moi et pour les autres (170 e). 6) Si la multitude pense, sur le principe de Protagoras, le contraire de Protagoras, autant le nombre de ses contradicteurs surpasse celui de ses
mesure
est
fausse
autant de fois sa Vérité est inexistante, c) Protagoras, de ceux qui contrepar son principe, accorde que l'opinion disent la sienne est vraie eux regardent son opinion comme partisans,
;
1.
Banquet, 186 d
2.
Voir Hippocratc (Littré)
:
6 otayiyvw^xtov... xaî ô {xstaSàXXetv tzoiÙîv. II, 279, 3o3 et tout le traité, p.
à 377. 3. Cf. 4.
Revue de Philologie.
Cf. aussi Protagoras,
XXXVII,
336
b.
i, p.
68-69.
2i4
THÉÉTÈTE
i36
donc la Vérité de Protafausse, leur opinion comme vraie ni ni les n'est autres, vraie, pour lui-même (171c). pour goras :
la distinction
L'appel à renouvelé
(386
commune
entre sages et non-sages,
du premier essai, était Le dernier argument nous ici
déjà dans le
Cralyle
donné, par Sextus commun à Platon et à
c/d).
est
(adv. math. VII, SSg-Sgi), comme Démocrite, « dans leurs objections à Protagoras ». D'ailleurs
Plutarque (adv.
Colot.
4, p.
1108 F) nous parle des
«
nom-
breuses et convaincantes objections » que Démocrite aurait ce écrites » contre Protagoras. VEathydème de Platon a déjà dit
(286 c) que soutenir, avec Protagoras, l'impossibilité de dire faux,. c'est « en renversant tous les autres, se renverser soimême ». Platon laisse d'ailleurs assez bien entendre l'origine composite de cette réfutation, et l'idée que Démocrite serait, ici et dans \' Euthydème , une de ses sources au moins indirectes, n'est nullement absurde en soi*. Mais la réfutation n'est point regardée comme également valable en toutes ses parties. On en retient que, d'après tous, il y a sages et nonsages que le premier venu n'est point son propre médecin \ ;
que,
si,
chaque
ment
à
chaque
cité, ce qu'elle
décrète juste est juste, ce que ne lui sera pas nécessaire-
cité croit et décrète utile
utile
(172 b). où s'amorce cet argument sur le a futur », la la longueur de la discussion et l'observation de sur remarque Théodore « nous avons loisir ^ » introduisent la grande
Au moment
digression sur le Philosophe en face des sages de ce
Les sarcasmes de Calliclès dans
monde
Gorgias contre impuissante des philosophes (482 c-486 d) sont ici transposés en éloges de la vie philosophique. D'un dialogue à l'autre, les deux couplets s'opposent et se balancent même pour leur étendue matérielle. Mais nous retrouverions, dispersés dans la République, à peu près tous les détails que Platon assemble dans cette grande antithèse du Théétète : la
(172 C-177
c).
le
la vie inutile et
gaucherie du philosophe, qui el rend ridicule dans les cours de toutes autres réunions publiques (Bép. 517 d), justice et dans
du cercle étroit de la cité tordues et rabougries » que produit l'habitude des sciences et techniques vulgaires (AqS d/e), l'élévation de sa pensée au-dessus
(496
b),
les
âmes
«
1.
Cf. Brochard, Protagoras et Démocrite (Etudes..., p. 82 et 33).
2.
Théétète, l'ji c.
NOTICE l'opposition des
deux paradigmes (5oo
187
Les expériences fond de pensées d'où
d/e).
personnelles de Platon ont dû nourrir le sortent ces oppositions du sage aux habiles de ce
monde. Mais
point de départ historique en est toujours le procès malheureux de Socrate. Il n'est pas juste de dire que le présent épisode manque à produire tout son effet parce que Platon a le
attendu
la fin
du dialogue pour nous mettre en présence de depuis les premières lignes du pro-
l'accusation de Méiétos
:
logue, la pensée de la mort prochaine de Socrate plane sur cette libre causerie de philosophie entre Socrate et Théétète sans en troubler ni la sérénité ni le tranquille « loisir »*.
Mais U. von Wilamowitz a raison quand le
dialogue « Le Philosophe » eût achevé
du
la
il
conjecture que
peinture
du sage
Théétète,^ et peut-être est-il permis
qu'esquisse l'épisode de penser que ce dialogue,
où Socrate serait venu, au lendonner la définition du philosophe, eût été, sur le plan nouveau où nous place la tétralogie, comme le pendant du Phédon. La discussion ne pouvait se renouer sans un bref résumé. L'affirmation que toute opinion individuelle est vraie ne peut plus 'se soutenir quand on considère le futur. De ce qui est, chacun a le critère en soi-même. Mais de ce qui sera, le compétent est le seul juge: médecin, musicien ou cuisinier ou, comme Protagoras, maître de « persuasion judiciaire ». Reste donc
demain de son
procès, nous
l'impression individuelle actuelle, source et des sensations et des opinions, contre laquelle, sitôt qu'elle est, on n'a plus guère de prise. Il faut donc faire l'examen de cet être fuyant. 3° Le troisième essai de critique (179 c-i8/i b) portera donc
sur la thèse
du mouvement
universel. C'est l'occasion d'un
large parallèle historique, a) Les tenants les plus vigoureux de cette thèse sont les Héraclitiens. Hermogène se plaignait
déjà que Gratyle ne voulût jamais donner de réponse terme
n'employât, comme procédé de discussion, que l'ironie (384 a). Le Socrate du même Cratyle rattachait déjà cette philosophie de la mobilité, acceptée « par la plupart des et
1. U. von Wilaraowitz trouve que la mention du procès est «soudainement jetée dans cette conversation, dont on ne nous a point dit,
par ailleurs, à quel moment Mais cf. Thééteie, i^a c. 2. Ibid., p. 235.
elle se
tient ». (Platon,
Bd
II,
281)1
THÉÉTÈTE
i38
aux cosmogonies antiques. Rhéa^ sages d'à présent » (44 1 b), et l'Océan Kronos, Télhys, étaient les sources mythiques de ce flux universel. Homère, Hésiode, Orphée en étaient les premiers chantres (4o2 b/c). Les philosophes qui le prônaient étaient dépeints comme attirés eux-mêmes dans le « tourbillon » où ils précipitaient les êtres (439 c). Platon ramasse ici, dans le raccourci puissant de ce troisième essai, et ces formules éparses et la sinueuse discussion du Craiyle. mobilité essentielle, prônée par des gens qui 6) Contre cette
n'ont pas plus d'arrêt dans leur pensée qu'ils n'en admettent dans les êtres, se dressent les Mélisse et les Parménide. Pour
un et se tient immobile en soi-même, n'ayant où se mouvoir ». Parallèle qui se donne comme de pas place l'amorce d'une discussion exhaustive. Mais la suite immédiate montrera qu'il n'est ici que pour achever le cadre historique et pour marquer les points d'attache de la discussion eux, « tout est
présente aussi bien avec Sophiste.
On
ne réfute
passé qu'avec l'avenir.
le
sion de l'éléatisme n'est ici
que que
différée la thèse
:
de
La
elle se fera
discus-
dans
le
la mobilité.
Le mouvement
est altération ou translation. Or, quand on et qu'on entend tout se meut, que par là écarter de l'être tout ce qui le stabiliserait de quelque manière que ce soit, on
dit
est bien obligé de dire que tout se meut de ces deux espèces de mouvements à la fois. L'être qui se déplacerait sans s'altérer garderait encore, en son fond intime, une stabilité. Donc l'altération doit être aussi universelle, aussi continue que la translation. Or, s'il n'y avait que celle-ci, on pourrait encore dire que ce qui s'écoule s'écoule tel ou tel. Mais toute qualité, couleur ou autre, étant elle-même mobilisée, rendue inces-
samment et,
dans
fluente et fuyante,
le sujet, divisé
il
n'y a plus nulle part d'objet ; infinité de consciences
lui-même en une
instantanées, aucune sensation n'a le temps de se poser qu'elle est déjà devenue autre. Dire que la sensation est science est
ne plus rien dire. Ne rien dire est d'ailleurs la seule ressource, car dire « ainsi », dire « pas ainsi » serait poser un état là où il n'y a qu'un flux. Un mot vague, « pas même ainsi », traduirait peut-être cette indétermination essentielle. Avant le quatrième essai un entr'acte ( 1 83 c- 1 84 b) Socrate :
,
ne
rendra point à la prière de Théétète et ne discutera point la thèse de Parménide. Plus que tous autres partisans de se
l'unité immobile,
Parménide
est
vénérable et redoutable.
NOTICE
189
C'est le souvenir qui reste à Socrate de la conversation qu'il vouloir pénétrer eut, jeune, avec le vieillard Parménide.
A
profondeurs sublimes », on risquerait de n'en comprendre ni la lettre ni surtout le sens. Discuter sa thèse serait s'exposer à une « irruption turbulente d'arguments », sous ses «
laquelle disparaîtrait la question présente, déjà si complexe. On ne pouvait mieux rappeler « l'océan d'arguments » du
de cette argumentation dialectique. (i84 b-i86 e) est encore introduit par un rappel de la maïeutique Platon multiplie ainsi les fils qui relient, à cette discussion toute négative, sinon sa définition positive de la science, au moins sa conception de la vérité présente à l'àme. Ici, précisément, quelque chose de positif est atteint par la considération du pouvoir synthétique de l'âme. Les sensations ne sont point assises en nous, une par une, comme les guerriers d'Homère dans le cheval de bois. Il y a, en nous, un centre, dont les sens ne sont que les instruments ou organes, et dont la fonction est de Parménide, ni 4°
la difficulté
Le quatrième
et dernier essai
:
percevoir les sensations isolées transmises par chaque organe, de les comparer, d'en dégager les caractères communs ^ Être et non-être, ressemblance et dissemblance, identité et différence, unité et tout
comme
nombre, tous
ces «
communs
» n'ont
d'organe propre c'est l'âme qui les perçoit, les compare et en tire les inférences nécessaires. Les impressions sont communes à l'homme et à la bête. Mais point,
les sensibles,
:
raisonnements sur les impressions en leur rapport à ne se forment qu'en l'âme. Encore tous n'en sont-ils point capables il y faut temps, labeur et « éducation ». La considération de l'utile relie ce quatrième essai aux deux premiers et spécialement à l'argument sur le futur. Ce concept de l'utile a été, au moins une fois, dans le second essai, subordonné au concept général de bien (177 d). Aussi voyons-nous ici reparaître, sous le nom de « communs », la double série qui apparaissait dans le Parménide sous le « les
l'être et à l'utile »
:
de ce passage du Théétete avec la théorie ariscommunis, cf. J. Beare, Greek théories of elementary cognition, p. 260-263. Les objets de ce sens commun sont, chez Aristote, « eiactement parallèles aux xotva de Platon » et le passage du Théétete « a très bien pu suggérer à Aristote l'idée de I.
Sur
les rapports
totélicienne
du
sensus
cette faculté spéciale » (p. 262).
THÉÉTÈTE
i4o
nom
de formes
:
d'une part concepts de valeur comme le beau mal {Théêi. i86 a, Parm. i3o b)
et le laid, le bien et le
;
d'autre part concepts proprement dialectiques ou métaphysiques, être, ressemblance, diflérence. Ce sont de tels « communs » que l'âme directement considère et compare en son
raisonnement, se demandant ce qu'ils sont et quel est leur rapport mutuel. Les impressions ne sont que l'occasion de cette confrontation. Ce n'est donc point en elles qu'est la science l'âme n'y touche jamais à l'être ni à la vérité (i86 d) elle n'y touche que dans cette perception et cette comparaison des « communs », car là elle travaille directement sur les réalités (-ept xol ovxa, 187 a). Reste à savoir comment doit s'appeler cette opération de l'âme*. :
;
Si Théétète traduit tout de suite cet acte
^®
P^^ ^"^^^ (Boià^stv) et définit la science par l'opinion vraie, c'est qu'il se réfère naturellement à la croyance commune, dont la formule était, dès le début du second essai la
àéhnmon.
^'^"^®
spontanément
:
sagesse, c'est la
pensée vraie, et l'ignorance, c'est l'opinion fausse
Bien que le rapport de la pensée et de l'opinion doive dans la présente définition, d'une fine analyse qui les bases posera psychologiques de la théorie logique du « dis-
(170
b).
être l'objet,
I.
Même
pour qui voudrait lire, dans cette page du Théétète, une du problème de la science, cette solution serait « La conmal traduite dans la phrase de Lutoslawski
solution définitive
donc assez
:
naissance n'est plus conçue
comme
simple intuition d'idées préexistantes, mais comme un produit do l'activité de l'esprit » (Plato's Logic, p. 375). Ces idées ou formes ou réalités préexistantes n'étaient atteintes, voi'aç
dans
le
Phédon, que par un travail de l'esprit, T(o zr^ç Staici, travaille encore sur des réahtés
AoYiaaà) (79 a), et l'àme,
qu'elle ne découvre qu'au prix d'un long effort et dont elle s'efforce de dégager les relations mutuelles. Cette page du Théétète ne donne ni n'exclut la traduction métaphysique du travail de l'âme sur les «
communs
». D'ailleurs cette description
du
travail direct
de l'âme
profonde qu'elle soit, qu'un moyen. Elle a prouvé subjectivement, du point de vue de la connaissance, ce que le troisième essai avait prouvé objectivement, du point de vue de la sensation n'est pas la science. Mais elle s'est arrêtée à l'asl'être pect discursif de la connaissance, pour que le jeune Théétète pût traduire cette « discursion » en Ôo^a, sur les réalités n'est,
:
si
NOTICE cours
garde encore
», la 8o;x
pure opinion. Le
ici
ilxi
son sens de connaissance de
Soçof^siv ici défini n'a
nombreux
point
rompu
ses attaches
première partie. Nous le traduisons en français par juger, faute de hardiesse à revenir au sens foncier de notre moi opiner^. Mais il n'y a aucune raison de ne pas garder, à la ô'i;a, son sens d'opinion. C'est en ce sens, d'ailleurs, que sera pris nettement le ooçàÇctv produit, dans l'esprit des juges, par l'éloquence purement persuasive, nullement instructive, du rhéteur plaidant opinio ex auditu. avec les
BoçaJ^s'.v
de
la
:
se substituant à la scientia de visu.
Comme
la définition
n'a
n'y a pas besoin de faire appel, pour la réfuter, à d'autres critères que le sens été prise qu'à la croyance
commune,
il
commun
et l'expérience commune (201 b/c). Il est donc assez inutile de penser que Platon accorde ici une valeur toute nouvelle à l'expérience, ou même de dire, avec Apelt, que Platon
contredit lui
par
ici
que
ou, tout au moins, néglige la démonstration faite pas la sensation^. Si l'on se donne
la science n'est
peu de peine pour réfuter la seconde définition de la science, peu profonde et qu'elle n'est, à vrai dire, amenée que pour permettre de poser le problème de l'erreur. C'est, en elfet, la discussion de ce problème qui constitue c'est qu'elle est
l'objet
propre de cette seconde section. Celui qui définit la
science par l'opinion vraie doit au moins pouvoir dire en quoi consiste et comment se produit l'opinion fausse^.
1
.
Arnaud, dans
au P. Mersenne, emprunte à saint Augusemploie encore ce
sa lettre
tin sa distinction entre entendre, croire et opiner, et
dernier mot dans son sens
actif.
Œuvres de Descartes (Adam-
Cf.
Tannery), IX, p. 168. 2.
Platons Dialog Theaëlet, p. 182.
La négation de cette possibilité de « juger faux » était incluse dans la thèse de l'homme mesure, dont la traduction ordinaire était, dans notre première partie toute opinion individuelle est vraie. Le Cratyle connaissait cette négation comme une théorie très répandue et très vieille (^29 d) et s'en était servi, dès le début, pour introduire on ne la thèse de Protagoras (385). Elle s'appuyait sur le principe 3.
:
:
peut dire sans dire ce qui est (A29 e-/i3i). Les sophistes de VEuthydeme avaient manié l'objection sous deux formes on ne peut parler sans dire quelque chose de déterminé, donc quelque chose qui est, :
ou
et qui dit l'êlre
l'objet
d'aucun
les
acte,
logique. Socrate
ne
êtres dit vrai
;
ce qui n'est pas ne peut être
faire l'objet d'aucune proposition alors que par l'objection présentée répondait
donc ne peut
THÉÉTÈTE
i42
La
ici par les deux points de vue sucauxquels se place la discussion. On peut considérer l'erreur dans ce que nous appellerions la pensée claire on négligera le fait d'apprendre et d'oublier, donc on laissera de côté tout ce qui est pensée inférieure ou confuse et l'on posera
division est indiquée
cessifs
:
qu'entre savoir et ne pas savoir, il n'y a pas d'intermédiaire. Alors 1° subjectivement, on ne pourra confondre une chose qu'on sait avec une chose qu'on sait, ni une chose qu'on ignore avec une chose qu'on ignore, ni une chose qu'on sait avec une chose qu'on ignore ou inversement (i 88 a- 188 c) 2° objectivement, on ne peut confondre ce qui est ni avec ce ;
qui n'est pas, car penser ce qui n'est pas, c'est ne pas penser du tout ni avec ce qui est, auquel cas l'erreur serait substitution d'être à être dans l'opinion (allodoxie). La pensée n'est, en effet, qu'un dialogue, une discussion de l'âme avec ellemême, et l'opinion n'est que le formulé d'arrêt de ce débat (190 a). Que deux termes soient présents simultanément dans ce champ de conscience claire de l'âme que représente le débat intérieur de la otavota, jamais l'opinion à laquelle aboutit ce débat ne pourra prendre l'un pour l'autre. Encore moins si l'un seulement des termes est présent. L'opinion fausse ne ;
comme populaire dans notre premier essai( ^Aéé^ 1 6 1 e) pourquoi donc enseignez-vous ? (^Euthyd. 284 a-287 a). Mais les deux sophistes donnaient déjà, du savoir, une définition qui sera corrigée ici savoir, :
:
(277 b). Enfin leur question apprend-on ce qu'on sait ou ce qu'on ne sait pas ? (276/277 a/b) contenait en germe la fameuse difficulté peut-on ne pas savoir ce qu'on sait? Nous
c'est avoir la science
:
:
l'avons vue se répéter sous diverses formes dans le premier essai {Théét. i63-i66). Ce sont les mêmes difficultés, objectives (être et non-
ou subjectives (savoir et non-savoir), que nous retrouverons ici. non -être ne seront discutées bien à fond que le Sophiste. Bien que groupant ces difficultés objectives d'une façon plus complète et plus claire que VEulhydhne ou le Cratyle, le être),
Mais dans
les difficultés sur le
Théétète développera surtout les difficultés subjectives, et le motif conducteur de cette longue discussion sera toujours la fameuse question peut-on savoir ce qu'on ne sait pas et ne pas savoir ce qu'on sait ? Ce débat sur l'erreur dans le Théétète a fait l'objet de maintes dissertations. Mais nulle part la teneur essentielle n'en a été dégagée :
plus clairement ni la portée logique et métaphysique plus sobrement définie que dans la thèse du maître français, Brochard (De l'Erreur, 2® éd. Paris, 1897, P* 16-20).
NOTICE peut donc
être définie
comme
i4S
méprise, allodoxie
ou hétéro-
doxie (188 d- 190 e).
âme où mémoire et l'oubli. On se la conservation du souvenir par deux images
Mais on peut aussi considérer l'erreur dans une l'on a de
nouveau introduit
représentera alors
la
°
Le bloc de cire et ses empreintes passeront dans courante de la psychologie, mais les premiers livres à nous connus qui les utilisent sont le De Anima et le De Memoria d'Aristote^ Que ceci soit une satire, le cliquetis successives,
i
la littérature
des oppositions multipliées entre chose qu'on sait ou qu'on ne sait pas, sensation actuelle et empreinte, sensation conforme à
l'empreinte ou non conforme à l'empreinte nous le prouverait tout seul (192-194). La description des cœurs velus, des cœurs
cœurs humides n'est certainement pas moins satirique, encore qu'une longue accoutumance à ces explications matérielles nous rende la satire moins sensible (19/4 a-195 b.) secs et des
Platon en affirme d'ailleurs nettement
la
provenance étrangère
Le gain
qu'elles permettraient serait de pouvoir dire que l'opinion fausse « n'est ni dans les sensations en leur rapport.mutuel, ni dans les pensées, mais bien dans l'ajustement
(194
c).
la sensation à la pensée » (196 c). Alors on ne devrait pas pouvoir confondre entre eux deux objets connus seulement
de
par la pensée. C'est pourtant ce qu'on fait quand on se trompe dans les nombres. 2° Puisqu'on est contraint, même dans ce moment où l'on veut définir la science et où l'on ignore ce « science », qu'elle est, de se servir continuellement du mot on va corriger la formule vulgaire (cpaatv) savoir est avoir la science, formule qui était celle des sophistes de VEuthydème probablement parce qu'elle était courante. On va dire que :
Une
savoir est posséder la science.
fois acquise,
on
la
possède
de souvenirs qui voltigent dans la mémoire comme des colombes dans un colombier. Quand on les veut reprendre pour les avoir, on se trompe on prend à la volée un souvenir pour un autre. Mais les conséquences de cette explication sont absurdes. Si Terreur vient d'une substitution de science à science, c'est la présence de la science qui nous fait errer. à
l'état
:
Application de la théorie des empreintes aux qualités de la De Mein. 4^9 b 3o-45o a Sa. Simple comparaison de la sensation avec l'empreinte d'un sceau De Anima ^24 a 19. I.
mémoire
:
:
THÉÉTÈTE
i44
pour éviter que l'effet de la science soit de nous faire ignonous mettons, dans le colombier, à côté des sciences, des non-sciences, nous nous engagerons dans une voie sans fin
Si,
rer,
:
ces sciences et non-sciences seront objets de sciences nouvelles,
en quelque nouveau colombier. l'expérience journalière des tribunaux
qu'il faudra pourchasser
Puisque,
d'ailleurs,
montre que l'opinion
vraie se produit sans la science, la
seconde définition ne peut tenir. roisi
Platon n'a point oublié de nous dire
me
^ ^ j^^ bruits des discussions philosophiques venaient souvent troubler, dans son gymnase, les études géométriques de Théétète. Celui-ci connaissait les questions habituelles de Socrate sur la science, s'était essayé souvent à les résoudre lui-même, en avait ouï donner des solutions qui ne l'avaient jamais satisfait (i48e). deiinition.
111
.
Puisque les définitions qu'il a présentées, d'ailleurs sans dogmatisme bien assuré (187 b), ne peuvent tenir, il proposera une autre définition, qui lui revient maintenant en mémoire: la science est V opinion vraie accompagnée de raison. Le lecteur habituel de Platon s'attend presque ici avoir Théétète sourire
en regardant Socrate, comme souriait Gharmide en regardant Gritias car Platon n'a pas ignoré à combien de passages de ses dialogues une telle définition ferait penser. Il veut pourtant paraître l'ignorer, et les formules discutées ici côtoieront parfois de si près les siennes que beaucoup de critiques ont cru à une palinodie, mais il les démolit avec entrain sans jamais avoir l'air de sentir qu'il s'attaquerait à ;
ses
propres principes.
La théorie son
particulière
ici
exposée regarde, en
comme une
fait, la « rai-
On
explication analytique. peut fournir la raison d'un tout en le décomposant en ses constituants premiers. On ne pourrait fournir pareille raison de ces consti»
tuants premiers qu'en les considérant, à leur tour, comme des touts dont on sait retrouver les parties composantes. S'ils sont absolument premiers, s'arrête, ils sont donnés et
ils
sont la limite où toute analyse postulés, car
non pas simplement
la sensation les atteint. Ils sont distingués les uns des autres, car ils sont nommés. Mais ce est leur seule marque dis-
nom
aucune détermination logique, même celle d'être, ne leur convient. Bien que reconnaissables, ils sont donc
tinctive
:
NOTICE
i45
inconnaissables, inexprimables en une raison, car la raison ne naît que par l'agencement de plusieurs noms. Ils sont des éléments, des lettres dont se forment les composés ou
contre, sont connaissables, expril'opinion vraie qui exprimera leur raison. était facile à Platon de jouer avec les sens multiples
syllabes.
Celles-ci,
mables, et Il
du mot mot qui
par
c'est
Xdyoç.
Nous n'avons guère, en
français,
d'autre
puisse se prêter, sans qu'on le torture par trop, à toutes ces combinaisons de sens, que le mot « raison » au
sens général
où l'emploient
les
philosophes et surtout les
mathématiciens du xvii® siècle. La raison est ici, manifestement, « la manière dont une chose en contient d'autres »,
A
l'état développé, reproduisant le nombre et l'arrangement des composants, elle est raison encore ou définition, toujours Xoyoç, et, comme ces composants n'ont que leurs noms pour
marques, ne sont que des noms, la raison est un entrelacement de noms (202 b). Ainsi la langue philosophique et la langue mathématique demeurent mêlées en cet exposé, qui présente les éléments comme dépourvus de raison ou irrationnels (a)vOY3c) et les syllabes comme pourvues d'une raison dévelbppable, donc comme exprimables (py)Tat). Il est difficile de ne pas se rappeler ici que le Socrate du
une tout autre conception et du Xoyo; et connaissance dont sont susceptibles les éléments ou Il avait bien commencé (385 c) par ne considérer, (jToi/cTa.
Craiyle avait exposé
de
la
comme
du Xoyoç, que le nom ou ovojxa et partie élémentaire même, à cet élément, une possibilité de vérité ou
reconnaître
fausseté que le Sophiste n'acceptera plus. Mais il n'avait établissant plus loin (425 a) que point laissé de se corriger en Aoyoc, raison, définition ou discours, était composé, non seulement du nom, mais aussi du verbe ou prédicat (pf^aoc) c'est sous cette forme que l'utilisera le Sop/i/s/e pour montrer la possibilité de l'erreur dans le discours. D'autre part il avait vu que l'explication étymologique remonte forcément a des noms qui sont comme les éléments des autres noms et du discours et que l'on ne peut plus considérer comme comces noms élémenposés d'autres noms {l\22 a). Mais, de
le
:
taires,
il
cherchait et trouvait encore
une
explication,
une
décomposait, à vrai dire, en de nouveaux éléments ou lettres. Mais ces lettres, indécomposables et derniers éléments, avaient encore, chacune, une vertu raison.
Pour
cela,
il
les
THÉÉTÈTE
1^6
propre et connaissable. On ne la déterminait que par un détour, par le recours à la puissance imitative du geste. La vertu propre de ces éléments leur venait donc de leur nature mimétique chaque lettre devenait comme un « mime vocal », :
et le rôle de
l'r,
de
de
l'I,
l's
était étudié avec
un humour
beaucoup de sérieux (42 2-42 7). Enfin les sylauquel labes paraissent bien, dans notre exposé, n'être exprimables qu'à la condition de posséder une raison exacte et « de nombre à nombre ». Or le Théétète devant qui on réfutera cette théorie est celui qui a introduit, dans la mathématique contemporaine se mêlait
de Platon, l'idée que certaines grandeurs incommensurables elles ont une raison que notre sont encore exprimables « sourde »^ Que Platon ait trouvé le xvii'' siècle appellera :
présent exposé tout fait chez Antisthène ou chez tout autre, ou bien qu'il l'ait reconstruit avec une certaine liberté, la théorie qui s'y présente devait, en tous cas, être envisagée par lui comme retardataire aussi bien en sa conception de l'irrationnel qu'en sa conception
du rapport de l'élément
à la
syllabe.
Dans sa teneur générale, elle est réfutée par un raisonnement dialectique où Platon reprend les distinctions subtiles du Parménide(^il\b-ili']j 167 b-i58 b) sur le tout-somme, le tout unité résultante, la partie et la totalité des parties. Ces reviendront souvent dans Aristote, et Sextus
distinctions
Empiricus
ou bien
la
les utilisera
simple
jusqu'à épuisement^. La syllabe est des éléments, ou une forme unique
somme
résultant de leur assemblage. Si forme unique, elle doit être indivisible. Elle ne sera donc pas plus connaissable que les éléments. D'ailleurs l'expérience prouve que, dans la
grammaire, dans
la
musique
et
dans toutes autres sciences.
1. Cf. Théét. 1^7 c-i 48 b, et comparer, par exemple, le scholie à la prop. II du livre X d'Euclide (JEaclidis Elementa, Heiberg, V, de Géométrie, Paris, Savreux, p. 439-442) avec Nouveaux Eléments
1667, p. 28. Le mot surdus est employé, dès la fin du xii^ siècle, par Gérard de Crémone (P. Tannery, dans Encyclopédie des Sciences mathématiques,
I
(1904), p- i38, note 22).
pour la solution donnée ici par Platon, Arist. Met. io43 io44 a, i5 a, 29 pour les apories sur partie et tout, Phys. i85 b, 11; Top. i5o a, i5-2i etcj Sextus. Adv. math., IX, 33i-358, 2.
Cf.
—
;
Hypotyp., III, 98-101, etc.
NOTICE
1^7
éléments doivent être appris avant
les
que l'élément
posé, et
la syllabe
plus connaissable que
est
ou le
le
com-
composé
(202 e-206 c). Mais la théorie qui définit la science par l'opinion vraie accompagnée de raison a négligé de nous dire ce qu'elle entend exactement par ce mot « raison ». 1° Cette raison ne peut être évidemment la simple expression vocale. Tous ceux qui peuvent parler peuvent donner l'expression de leur opinion Si cette expression purement vocale est raison, si l'adjonction de cette raison à l'opinion droite la fait science, l'opinion droite ne sera plus jamais séparable de la science. 2° Cette raison ne peut être le parcours complet, l'énuméradroite.
tion exacte des éléments
un nom
car l'enfant qui écrit correctement
;
n'en connaît toutes
les lettres
composantes que par
opinion droite et n'a point encore la science. 3° Cette raison ne peut être la différence caractéristique. L'opinion ne peut être droite qu'à la condition de porter déjà sur cette diffé-
rence caractéristique
:
la
nouvelle raison qui s'y ajoutera ne
donc qu'une doublure
sera
inutile. Si,
en demandant que
la
raison s'ajoute à l'opinion droite, on veut que cette raison ne soit plus opinion, mais connaissance, c'est là définir la science par l'opinion droite plus la science de la différence.
On
enferme
Ainsi
ainsi le défini
dans
le définisseur.
science n'est ni la sensation, ni l'opinion droite, ni l'opinion droite à laquelle viendrait s'ajouter, par surcroît, la
montrant à Théétète le donnant, à Théodore et lui, rendez-vous pour le lendemain. Pour l'instant il doit se rendre au Portique du Roi, où l'attend son accusateur la
«
raison ». Socrate termine en
bienfait de sa maïeutique et en
Mélétos.
IV LES PROBLÈMES HISTORIQUES DU THÉÉTÈTE
—
Nous avons déjà vu que d'une part, et, d'autre part, prologue, ^duTbéîme." la date tardive supposée par les caractères stylistiques du dialogue, permettaient de regarder la 1°
•«
Les dates.
THÉÉTÈTE
148
composition du Thééièle comme postérieure à l'année 869. La façon dont nous avons compris les indications du prologue nous autorise peut-être à utiliser ainsi, au point de vue chronologique, le combat près de Gorinlhe, malgré les objections forniulées par ïh, Gomperz*. Gela nous dispense en revanche d'entrer dans les discussions sur l'allusion aux panégyriques royaux composés du temps de Platon (174 a- 176 b). En tout cas, les récents travaux sur Isocrate n'ont point déplacé
date limite, 870, fixée jusqu'ici pour VÉvagoras,
la
premier panégyrique en prose à d'un contemporain^. Drerup a répondu aux doutes émis par U. von Wilamowitz et repris par H. Kaeder sur l'allusion du le bien-fondé de cette prétention d'Isocrate Théélète aux panégyriques de rois ne pourrait donc que confir-
qui
fut, d'après Isocrate, le
l'adresse
;
mer
conclusions
les
contre
les
gens qui
du prologue ^. La plaisanterie vantent de leurs vingt-cinq aïeux
tirées se
se prête guère à une utilisation chronologique, n'a pas été suivi dans son effort pour l'interpréter en allusion, soit à Agésilas de Sparte (371), soit à son fils Archédamos (36 1). Mais, une fois admis que le Thééièle est
(175 a/b) ne et
Rohde
s'il a précédé ou suivi second voyage de Sicile (367). La question, parfois si dogmatiquement résolue, ne peut être regardée actuellement comme tranchée. Si le Thééièle a dû être conçu, en sa forme
postérieur à 869, resterait à savoir le
peu après 869, aucune raison décisive ne s'oppose à ce qu'il ait été achevé et publié seulement après littéraire actuelle,
le
voyage de Sicile*. 2°
Le mode de
composillon.
— On ne peut s'empêcher
d'être
frappé par la différence qui existe, au point de vue drama-
1.
II, p. 2.
Th. Gomperz, Les Penseurs de 577, note
la
Grèce (trad. A. Reymond),
I.
Th. Gomperz,
ibid.
;
Isocrate, Or.
dans Real. Encycl., IX, 2 (19 16), 3. E. Drerup, Isocratis Opéra,
IX, 58; Mûnscher, Isokrates,
col. 2
191.
I, p.
cxliii.
que suppose l'épisode du Théélète (172 c-177 c) a été interprété et utilisé en des sens très opposés. Pour Lutoslawski, le découragement qui s'y manifeste fait écho à l'échec de Platon en Sicile. Pour Th. Gomperz, Platon ne pouvait, après ce second voyage, 4.
L'état d'esprit
manifester
prompt
un
tel
mépris pour
la
politique sans qu'un démenti
à cette dernière entreprise l'exposât à la raillerie.
si
NOTICE
i4^
tique, entre la première définition et les deux autres. Ce contraste a conduit U. von Wilamowitz à l'hypothèse suivante.
Le dialogue tout
entier
aurait été, d'abord, bâti
la discussion entière était
:
à
l'état
construite, dans cette
d'esquisse la forme de style esquisse, sur le plan et dans
que nous montre
encore la seconde partie. Discussion purement doctrinale, d'ailleurs schème approfondi au point de vue pensée, mais attendant encore la vie que lui donnerait la transformation en dialogue dramatique. Il est naturel que Platon ait pu ou ;
dû
bâtir de pareils
schèmes avant
même
de songer à en
faire
une œuvre pour le public. La mort de Théétète survint, qui valut au dialogue ses personnages et aussi la beauté dramatique de toute la première partie. Mais Platon n'eut pas le finir ce travail littéraire : pressé de partir pour la Sicile, il laissa la seconde partie à son état d'esquisse et
temps de
Au
point de vue dramatique, le dialogue eût Platon l'avait coupé à 187. Mais il tenait à donner toute la discussion sur la science ^ Une telle hypothèse est certainement séduisante. Mais on a cru, pour de pareilles
publia été
le tout.
complet
si
Parménide actuel était une œuvre inachevée et, que Platon l'a voulu tel que nous pourtant, l'avons. Nous avons vu que la seconde partie du Théétète était probablement, en plusieurs passages, un pastiche, et nous savons que Platon a toujours eu une certaine prédilection pour
raisons,
que
il
le
est évident
les morceaux purement dialectiques, lesquels sont aussi des iBuvres d'art à leur façon. Enfin une observation toute matéla digression sur le Philosophe coupe, en rielle est à faire deux moitiés presque exactement égales, l'étendue actuelle de :
notre dialogue (p. i42 à p. 173, p. 177 à 210). Elle semble donc bien avoir été placée juste à l'endroit voulu pour équi-
deux étendues de texte, et si elle a été écrite dans le achevait littérairement sa première partie, Platon où temps c'est donc qu'il n'aurait pas eu, à ce moment, l'intention de rien changer à la seconde. Nous ne pouvons guère savoir si librer ces
public pour lequel Platon écrivait alors n'a pas autant apprécié la seconde partie du Théétète que la première et n'a pas trouvé, à ces disputes logiques, autant de charmes que nous en trouvons à la lutte oratoire avec Protagoras. le
I.
Platon,
Bd
II,
spécialement p. 235. VIII.
2.-3
THÉÉTÈTE
i5o
—
Première
i° définition. doctrinal soit construction
L'arrière-plan historique du Théétète.
.
i
x
i
.•
Que
l'exposé
de Platon et
i>
"^"^ simple traduction d un système exisnous le dit lui-même claire-
tant, Platon
ment quand, pour composantes
:
conclure, il en énumère à rebours les pièces universel d'Homère, d'Heraclite et de
le flux
l'homme-mesure de Protagoras l'identificapar Théétète, de la sensation à la science. La première étape de l'exposé est déjà construction. La seconde, par un tour fréquent dans Platon, suppose un enseignement secret de Protagoras identifiant sa thèse de l'homme-mesure leurs suivants;
tion, faite
à celle
du
;
ici
« tout se
lignes, le système
».
Elle dessine déjà, dans ses grandes la troisième
Souvenirs des cosmogonies, inductions de sens comfaisait déjà le Cratyle sur les distinctions de vitesse
étape.
mun
meut
que construit si vigoureusement
que
inhérentes à la notion de mouvement, jeux de mots familiers au lecteur de Platon, ont servi à construire le bâti métaphysique sur lequel s'établit, dans cette troisième étape, la théorie relativiste de la perception. Chercher à mettre un nom précis sous une théorie ainsi « construite » est donc un peu la rétrécir indûment ^ Platon synthétise ici des tendances et plus encore peut-être que des doctrines. Savoir à a pris les éléments de cette synthèse et jusqu'à quel qui point d'élaboration certains de ces éléments avaient pu être développés dans les théories ou les ébauches de théorie qu'il
autant il
transpose serait
le vrai
problème, mais d'autant plus
difficile
exposés postérieurs qui nous présentent de pareils traits dans les doctrines contemporaines de Platon risquent
que
les
contaminés par l'exposé même du Théétète-. non-initiés, leur sensualisme massif dénie toute actioas, aux devenirs qui en sont la face pas-
fort d'avoir été
Quant aux réalité aux
sive, à tout ce
est ici
1.
qui n'est pas le concret visible et tangible.
lui-même construit comme pendant
et a
Il
repoussoir »
Les noms proposés sont très divergents Protagoras (Brochard, Antisthène (H. Raedcr, Plalons Philosc-
Etudes... p. 26 et suiv.),
—
:
—
p. 282). Aristippe et les Cyrénaïques (Schleiermacher, Dûmmler, Zeller; surtout Natorp, Archiv. f. Gesch. d.
phische Entwickelung
,
Phil. 3 (1890), p. 347-362). 2. C'est )e cas, par exemple, pour l'expcsé
Sextus Empiricus {Ado. Math., YIl, 91).
da Cyrénaïsrae dar
s
NOTICE
i5i
au relativisme savant des xou.-j'oTspGt, à ce jeu d'actions et de toute réalité concrète. Traduit en théopassions où disparaît rie logique, ce sensualisme épais effacerait, dans le discours, le verbe ou prédicat, tout comme le relativisme y ferait évale sujet. On aurait, comme tel, quelque raison d'attribuer ce sensualisme à Antisthène, qui nie la qualité abstraite, réduit la réalité à la chose et le discours à un simple assem-
nouir
blage de
noms
mal
la
Mais une attribution ainsi limitée répondrait généralité de cette attitude, qui est l'attitude du sensualisme vulgaire. spontanée 2° Dans la critique de cette première définition, les arguà
^
.
ments éristiques du premier
essai sont peut-être d' Antisthène, polémiquant, dans sa Vérité (Diog. La. IV, i6), contre la Vérité de Protagoras^. Nous avons vu que certains arguments du second essai sont au moins parallèles à ceux de Démocrite. Quant à l'Apologie de Protagoras, elle est tout probablement construite par Platon avec les doctrines authentiques du célèbre sophiste, et les travaux récents n'ont fait que rendre plus manifeste la fidélité avec laquelle Platon a traduit ce relativisme d'orientation avant tout pratique ^.
1.
Cf.,
pour
sa négation
de
la « chevalité »,
Simpl.
in
Ar. Categ.
p. 208, 29-33 (Kalbfleisch), et, pour le reste, p. i53. 2. C'était déjà l'opinion de Bonitz et de Dummler, auxquels se rallie P. Natorp ÇPlato's Ideenlehre, p. io4). 3.
Th. Gomperz
a
prétendu que l'interprétation de Platon
a,
sans
ce n'est pas voulût, « véritablement faussé l'histoire » l'homme individuel qui est mesure, mais l'homme en général ; le subjectivisme de Protagoras n'est qu'une fiction (Les Penseurs de qu'il le
:
la Grèce, I, p. 477-488). P. Natorp (Forschungen zur Geschichte des Erkenntnisproblems im Albertum, l; Archiv f. Gesch. d. PhiL, Bd III, p. 347 et suiv, ; Philologus, Bd L (N. F. IV), p. 262 et suiv. ;
Platos Ideenlehre, p. loi et suiv.) a maintenu le scepticisme de Protagoras et la vérité de l'interprétation platonicienne. Brochard (Études, p. 24-29) regarde la doctrine de Protagoras comme un relati-
visme objectif ou
réaliste. L'étude la plus complète sur Protagoras Heinrich Gomperz dans Sophistik und Rhetorik (Berlin, 126-278). Intéressante est la position prise dans le débat par
est celle de
19 T
2, p.
On retrouvera, dans les Etudes sur l'HumaSchiller (traduction Jankelevitch 1909, II'' étude de Platon à Protagore, p. 28-90) la théorie soutenue dans ses articles
le
pragmatisme moderne.
nisme de F.
antérieurs, Quarterly Review, janvier 1906
:
;
Mind, XVII, p. 520 et
THÉÉTÊTE
i5a
La seconde
définition et les
images qui servent à
l'illustrer
sont, un peu rapidement, attribuées, par P. Natorp, à l'inéRien ne prouve qu'x\ntisthène ait dû vitable x\ntisthène * » de être l'auteur de cette description « .
la
mémoire
qui reste à
On
et c'est
psychopbysiologiste chapitre d'histoire de la psychologie
faire.
beaucoup plus de chances d'en trouver les de la collection hippocratique et philosophes antésocratiques dont ces traités s'ins-
a, d'ailleurs,
matériaux dans chez
un
les
les traités
La comparaison de la sensation avec l'empreinte du sceau dans la cire se retrouve chez Démocrite, encore que, chez lui, ce soit l'air intermédiaire entre l'œil et l'objet qui pirent.
reçoive et transmette l'empreinte"^. Une autre pièce de la doctrine que Platon parodie, l'explication des qualités de la mémoire par les combinaisons diverses du sec et de l'humide,
au long dans le chapitre 35 du premier Régime, et le parallélisme est souvent textuel entre le traité hippocratique et le Théétète^. Le fond de doctrine sur lequel le médecin compilateur bâtit ses préceptes d'hygiène mentale, fond où prédomine, à côté de celles d'Empédocle et d'Anaxagore, l'influence d'Archélaos*, est le même que Platon utilise, concurremment avec l'image du bloc de cire se retrouve tout livre
Du
et l'interprétation allégorique d'Homère, pour construire cette de la mémoire, dont il amuse ses lecteurs.
psychophysiologie En revanche, la thèse qu'il est impossible de suiv.
:
(.<
dire faux »
l'Apologie de Protagoras renferme la véritable doctrine de (doctrine en réalité pragmatiste), « considérablement
Protagoras
abrégée sans doute et peut-être quelque peu modifiée dans la reproduction, et cela principalement pour cette raison manifeste que Platon n'a pas du tout compris en quoi elle consiste » (p. 48). I. Plato's Ideenlehre. p. n3, Campbell (comm. ad 194 c) ne sem-
comme probable la possibilité que la description la mémoire soit empruntée. Wohlrab (Campbell, de physiologique bien être le seul critique du Théétele qui ait p. 182, note 8) paraît de cire, pensé à Pythagore pour l'image du bloc ble pas regarder
a.
Théophraste,
De
Sensu, 5o et suiv.
;
cf.
Diels, Vorsokratiker,
3« éd., vol. Il, p. 4o-42. 3. Littré, Oeuvres d'Hippocrate, VI, p.
—
5i3-522.
G. Fredrich, Hippokratische Untersachangen, 1899, P* i33-i4i. Zeller, Die Philosophie der Griechen, Teil I, H. 2, 6« éd. (W. Nes-
4.
tlé).
1920, p. 873.
NOTICE
i53
Mais Campbell a raison de a été soutenue par Antisthène chercher l'origine immédiate de ce sophisme dans la logique la sophiséléatique, et c'était presque un lieu commun de *
.
tique^.
La thène,
troisième définition peut viser plus directement Antissi nous devons interpréter le témoignage d'Aristote
comme
attestant,
pour Antisthène,
connaissable
syllabe
et
l'élément
cette distinction entre la
inconnaissable 3.
Mais,
qu'il faille attribuer à Antisthène ou à d'autres cette définition de la science par l'opinion vraie accompagnée de raison,
que Platon a lui-même souvent employée, il semble bien que ait voulu ici dégager ses propres formules de voisinages « raison » Pour lui signifiait, dans une telle compromettants. Platon
définition, « raison causale, c'est-à-dire réminiscence »*. La réfutation ici faite n'atteint point ce sens du mot raison et laisse le
champ
libre à l'explication platonicienne de la science la réalité intelligible. :
par son objet propre
I.
Arist. Métaph.
i024
b,
32 et suiv. Cf. Th. Gomperz, Les Pen-
seurs de la Grèce, I, p. A87 ; II, p. 190 et 594» 3. Introduction au Théétete, p. xl. 3. Presque tous les critiques sont d'accord à penser que la théorie de la (c syllable connaissable » et de « l'élément inconnaissable » est d' Antisthène,
parce qu'Aristote attribue à l'école
d' Antisthène cette
on ne peut définir l'essence, parce que la définition est un on peut bien dire quelle est la qualité d'un objet, long discours mais non en quoi il consiste (Met., io43 b aS et suiv.). Aristote, en effet, vient de dire que la syllabe n'est pas simple somme des éléments (1043 b 5) et ajoutera (io43 b 27) l'essence est, comme le composé, définissable le composant ne l'est pas. Campbell (p. xxxix et suiv.) et, à sa suite, Burnet (Greek Philosophy I, p. 262) ne regardoctrine
:
;
:
;
,
comme
antisthénien, dans ce passage, que le mot sur la définition qui est un long discours et préfèrent chercher dans le pythagorisme l'origine de la théorie sur « les éléments et la syllabe ». Mais
dent
Campbell croit qu'un trait essentiel de la théorie, à savoir syllabe est, en tant qu'indéfinissable, inconnaissable, vient d'un
que la méga-
rique. 4-
Ménon 98
a.
Sur
le
rapport de cette critique du Théétete avec
me
les définitions permets de renplatoniciennes de la science, je article Vidée Platonicienne de la Science (Annales de voyer à
mon
l'Institut
p.
1
:
Supérieur de Philosophie de Louvain. Paris, Alcan, 1914,
47-153).
THÉÉTÈTE
i54
V LE TEXTE DU THÉÉTÈTE
Le
texte de la présente édition
du
Théétète est établi sur les
quatre manuscrits qui nous ont déjà servi pour le Parménide
:
Bodleianus Sg ou Clarkianus (B), copié au ix® siècle. VenetasT (append. class. 4, n° i, de la Bibliothèque 2) St. Marc), copié vers 1 100 sur le Paminas A, alors complet. i)
Pour
ces
deux manuscrits, j'ai utilisé la collation donnée Burnet (tome I) collation directe pour le pour T, dépend de l'excellente collation
par l'édition de J. Clarkianus et qui,
;
de Schanz. 3)
Le Vindobonensis
Y
(21),
qui date au
plus tôt
du
mais représente une tradition bien antérieure. (54 suppl. philos, gr. 7), qui 4) Le Vindobonensis remonte probablement au xii« siècle. Le Théétète^ comme le Parménide et le Sophi^e, fait partie des dialogues qui y sont transcrits de première main. directement sur les J'ai fait ma collation de Y et de photographies qui sont la propriété de l'Association Guillaume m'a conduit parfois à comBudé. La lecture directe de XIV® siècle,
W
=
W
W
pléter
ou
même
d'autant moins
à corriger les collations antérieures. J'ai cru nécessaire de souligner ces corrections que
mesure elles ont pu déjà être j'ignorais souvent en quelle faites par d'autres travaux et qu'en particulier je n'ai pu directement utiliser
les Vindiciae Plalonicae
de Hensel (Ber-
lin, 1906). Il n'est plus nécessaire, aujourd'hui, de justifier dans une édition du Théétète. Mais on l'utilisation de
W
verra, en consultant notre apparat, que certaines lectures excellentes, au lieu d'être appuyées, par exemple, sur une conjecture de Heusde ou autres, s'autorisent mieux de l'uniet que, malgré de très grosses fautes, garde parfois seul la trace de la bonne tradition. J'ai naturellement utilisé la tradition indirecte autant qu'il m'était possible i) le Commentaire Anonyme sur le Théé-
que témoignage d'Y,
Y
:
(papyrus 9782) édité par H. Diels et W. Schubart (Berlin, Weidmann 1905) ; 2) les citations de Jamblique, Eusèbe, Clément d'Alexandrie, Athénée, Stobée, etc. Je ne tète
NOTICE
me
i55
suis pas toujours cru autorisé à corriger la lecture
de nos
manuscrits par celle qu'offrent ces citations. Le texte que nous offre Stobée est, parfois, bien défectueux. Quand, d'autre part, Athénée, dans une citation qu'il adapte à son texte par des changements voulus, omet le dernier mot de la a pris ce mot a), on peut penser qu'il autre d'une commencement ou, plus préciphrase pour sment ici, pour le premier mot de la réponse de Théodore.
phrase qu'il cite (176 le
L'article récent de Kurt Zepernick ÇDie Exzerple des Athenaeus in den Dipnosophisten und ihre Glaubwûrdigkeit, Philologus, Bd LXXVII, h. 3/4 (septembre 1921) p. 3ii à 363), a
montré que les omissions, dont K. Zepernick met, d'ailleurs, plupart sur le compte de V Epitomator, sont très fréquentes
la
dans
d'Athénée.
le texte
J'ai
tiré
grand
profit
de l'édition Campbell ÇThe Theaete-
ofPlato with a reuised text and english notes, 2® éd. Oxford, i883) pour les quelques variantes utiles de manuscrits autres
tus
que
BTYW
,
aussi bien, d'ailleurs,
que pour
la
compréhension
générale du texte. J'ai utilisé de même la traduction et les notes d'Apelt ÇPlatons Dialog Theàtet, Philosophische Biblio-
tek,'Bd 82. Leipzig, Dùrr, 191
1).
beaucoup plus facilement, d'ailleurs, la même ici que dans le Parménide. Quand la lecture du texte règle est donnée, dans l'apparat, sans aucune mention de manuscrits et séparée de la variante seulement par les deux points, J'ai suivi,
celle de tous les manuscrits du groupe manuscrit unique mentionné après la variante. Quand deux manuscrits sont mentionnés après la variante, c'est que les deux autres manuscrits offrent la lecture du texte. J'ai pris soin, dans tous les cas où cela m'était possible, de marquer nettement l'endroit où commence et l'endroit où finit une citation du texte dans Eusèbe, Stobée, etc. de façon à me dispenser de répéter ces noms dans l'apparat quand, par exemple, la lecture de Stobée est identique à celle du texte appuyée sur tous les manuscrits, sauf le manuscrit
cette lecture
est
BTYW sauf le
,
unique ou
les
deux manuscrits mentionnés après
la
variante *
.
Qu'il me soit permis d'exprimer ici mes vifs remerciements à Bidez, qui a bien voulu consulter pour moi l'édition Gifford de la Préparation Évangélique, et vérifier les lectures d'Eusèbe, tant I.
M.
pour
le Théétète
que pour
le Sophiste.
THEETliTE [ou Sur
la science,
genre peirastique.J
PROLOGUE EUCLIDE
TERPSION
— Ne qu'arriver de campagne, Terp— EucLiDE. — C'est que pas dans tu donc Terpsion. — Où EucLiDE. — Je descendais vers renport, quand
EucLiDE.
fais-tu
la
Ou
bien y a-t-il longtemps que tu es de retour? Terpsion. Assez longtemps déjà. Je te cherchais précisément et m'étonnais de ne te pouvoir trouver. sion?
je n'étais
étais-
la ville.
?
le
contré Théétète, qu'on ramenait portant vers Athènes.
Terpsion. EucLiDE.
j'ai
du camp de Gorinthe, l'em-
— Vivant ou mort? — Vivant, mais
à
grand' peine;
car
il
durement atteint. Plus encore que de ses blessures, mal dont il s'en va, c'est l'infection qui a régné parmi troupes.
— Serait-ce
Terpsion.
est le les^
la
dysenterie? — Oui. Terpsion. — Quel homme nous perdre, que tu m'annonces EucLiDE. — Un homme de tout mérite, Terpsion, puisque,
EucLiDE.
à ce
allons
!
tout à l'heure encore, on faisait, devant moi, force éloges de sa conduite en cette bataille.
—A
Terpsion.
beaucoup plutôt
ment
n'est-il
Elclide.
cela, rien
qu'il
d'étonnant. Le surprenant serait
ne fût point ce
qu'il
est.
Mais com-
pas venu faire halte ici, à Mégare? Il avait hâte d'être chez lui car
—
;
j'ai
eu
eEAITHTOS TtEpl ETTLOr/mT^Ç, TtELpaaTLKéç.]
[fj
EYKAEIAHZ TEPM'inN EYKAEIAHZ. "ApTi, o Tepijiiov, TEPyiQN. 'EîTiEiKoàç TidtXaL. Kal ocyopàv Kal ISatjjjia^ov oTt oty^ oXéq t'
EY. Où yàp
TEP.
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TràXat èE, àypoO
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TEP.
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THÉÉTÈTE
142 c
beau
le
prier et conseiller,
157
n'a pas
il
voulu consentir. Je chemin de retour, je
donc fait conduite et, sur mon me rappelais avec émerveillement quelle divination il y avait, comme en tant d'autres paroles de Socrate, en celles qu'il a dites de lui. C'est peu de temps avant sa mort, me semble-
lui ai
;
qu'il rencontra Théétète, encore adolescent ; à le voir de près et l'entretenir, il admira vivement son heureuse nature. trouvai visiter Athènes, il raconta les entreQuand je
t-il,
me
me
d tiens échangés en leur dialogue, et qu'il valait la peine d'entendre, assurément, et me dit qu'infailliblement il deviendrait célèbre, s'il parvenait à l'âge d'homme. Terpsion. Et, d'après ce qu'on voit, Socrate disait vrai. Mais quels étaient ces entretiens ? Pourrais-tu me les
—
raconter ?
—
EucuDE. Non, par Zeus, au moins pas de tête, comme 143 a cela. Mais je mis alors par écrit, sitôt rentré, mes souvenirs immédiats. Plus tard, à mon loisir, j'écrivis au fur et à mesure
me
ce qui
revenait en mémoire, et, toutes les fois que
je retournais à Athènes, j'interrogeais à nouveau Socrate sur ce qui manquait à mes souvenirs et, rentré ici, je corrigeais
mon
travail. Si bien
s'est
trouvé transcrit.
somme
l'ensemble des entretiens
vrai je te l'ai déjà ouï conter toujours, au fait, dessein de te à les voir, bien que j'aie différé jusqu'ici. Mais
Terpsion.
et
auparavant
demander
—
qu'en
C'est
:
j'eus
qui nous empêche de les parcourir maintenant? J'ai d'ailleurs besoin de reposer, moi qui arrive tout juste de la cam-
pagne, b
—
Eh bien, j'ai moi-même poussé jusqu'à Erinos EucuDE. en accompagnant Théétète; aussi prendrai-je sans déplaisir ce moment de repos. Ainsi rentrons pendant que nous reposerons, mon esclave nous fera lecture. :
Terpsion.
— Tu
as raison.
EucLiDE.
Méthode de transcription
du dialogue.
— Voici
le volume, Terpsion. mis par écrit l'entretien c ij ^^Ç°"^ ^"^ Socrate, au lieu de
Toutefois
^^
.
n
*^^^®
/•
i'ai
,
me le raconter comme il fit, converse directement avec ceux qui, d'après son récit, lui donnaient la réplique. C'étaient le géomètre Théodore et Théétète. J'ai c voulu éviter, dans la transcription, l'embarras que produi-
0EAITHTOS
i57
142 c
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143 a
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THÉÉTÈTE
143 c
i58
sent, en s'entremêlant aux arguments, les formules de narration où Socrate note ses propres exposés par des « et moi j'aflBrmai » ou bien « et moi je dis », et les répliques de l'interlocuteur par des « il en convint » ou bien « il ne voulut point l'accorder ». Voilà pourquoi j'ai fait, de ma
transcription, un dialogue direct entre lui et ses interlocuteurs et l'ai dégagée de toutes ces formules.
— Et tu ËucLiDE. — Eh bien, Terpsion.
n'as
rien fait
là
que de conve-
nable, Euclide.
LE DIALOGUE
:
esclave,
por J^'y^^^^,
—
Gyrène plus des choses et
d
volume
et
lis.
SOCRATE THÉODORE THÉÉTÈTE Socrate.
e
le
prends
j'avais les gens de cœur, Théodore, c'est des hommes de là-bas
Si
à
demanderais nouvelles, et je voudrais savoir si d'aucuns, parmi les jeunes, y donnent diligence à la géométrie ou au reste de la philosophie. Or, à ceux de là-bas, je aussi ai-je plus vif porte moins d'amitié qu'à ceux d'ici désir de savoir quels sont ceux de nos jeunes gens à nous qui promettent de se distinguer. C'est ce que j'examine par moi-même autant que je le puis, et dont je m'enquiers en interrogeant ceux de qui je vois que nos jeunes gens recherchent le commerce. Le groupe qui se rassemble autour de toi e est considérable, et c'est justice, car, sans parler de tes autres mérites, le géomètre, en toi, vaut cet empressement. Si donc tu as trouvé, parmi eux, un jeune homme digne de mention, tu me ferais plaisir en me l'enseignant. En vérité, Socrate, et ma parole et ton Théodore. attention auront un sujet tout à fait digne d'elles si je te dis quelles qualités j'ai trouvées dans un adolescent de votre ville. Encore, s'il était beau, ne parlerais-je point sans beaucoup de frayeur, le risque étant qu'à d'aucuns je n'eusse l'air d'être il n'es4 ne m'en veuille point, son poursuivant. Or point beau il te ressemble, et pour le nez camus, et pour les yeux à fleur de tête, encore qu'il ait ces traits moins accen-
que
je te
;
—
—
—
:
144 a tués que toi. Aussi n'ai-je nulle frayeur à parler. Or sache bien que, de tous ceux que j'ai pu jamais rencontrer, et le
nombre
est
bien grand de ceux que
j'ai
— — je fréquentés,
0EAITHTOS
i58
143 c
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7 2
144 a
THÉÉTÊTE
144 a
n'ai encore constaté, chez
Apprenant avec une
iSc,
aucun, une si merveilleuse nature. dont on trouverait à peine un
facilité
autre exemple, avec cela remarquablement doux, par-dessus tout brave plus que personne, je n'aurais jamais cru possible un tel ensemble et ne vois point qu'il se rencontre. Au contraire, ceux qui ont cette acuité, cette vivacité d'esprit, cette
mémoire, ont
à la colère
b
comme tation se
;
la
du temps une
forte pente de bonds en bonds, emporter,
plupart
se laissent
ils
des bateaux sans lest et leur naturel a plus d'exalque de courage. Ceux qui sont plus pondérés ne
portent
nonchalant
les études que d'un mouvement plutôt lourd d'oubli. Mais lui va d'une allure si égale,
vers et
exempte de heurts, si efficace vers les études et les problèmes, avec une douceur abondante, avec cette effusion silencieuse de l'huile qui s'épand, qu'on s'étonne de voir, en un si jeune âge, cette façon de réaliser de tels achèvements '. si
— L'annonce entendu Théodore. — SocRATE.
est
prometteuse.
De
qui, en notre
ville, est-il le fils?
J'ai
G
le
nom, mais ne m'en souviens
plus. Mais le voici, dans ce groupe qui s'approche, tout au milieu. C'est l'heure où, dans le stade extérieur, lui et les
compagnons qui l'entourent viennent de maintenant ici.
ils
m'ont
Examine un peu
— Je
se frotter d'huile, et
leur massage terminé, de venir tu le connais.
l'air, si
connais. C'est le fils d'Euphronios de Sounion, un homme, mon ami, absolument tel que tu me décris son fils, bien réputé d'ailleurs, et qui, au fait, a laissé un avoir assurément très ample. Quant au nom de l'ado-
SocRATE.
le
lescent, je l'ignore,
d
—
Théodore. Théétète, Socrate, voilà son nom. Quant à son avoir, je crois que certains tuteurs l'ont consumé. Cela ne l'empêche point d'être, en questions d'argent, d'une liberté d'esprit étonnante, Socrate. Noble race d'homme, a ce que j'entends. Socrate. Invite-le moi donc à venir s'asseoir ici.
— Théodore. — Je
ici,
le fais à l'instant.
Théétète, on te désire
auprès de Socrate.
I. Sur la composition de ce portrait, cf. Notice, p. I24- Themislius l'imite (Pelau-Harduin, i6 D-17 A). La réglementation des mariages {Lois 773 a/e) doit assurer ce mélange heureux des tempéraments.
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THÉÉTÈTE
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SocRATE. — e
i6o
Parfaitement, Théétète. Ainsi pourrai-je
voir de face et savoir quel est mon affirme qu'il ressemble au tien. Or
visage si
;
me
car Théodore
nous avions chacun
notre lyre et qu'il les afiBrmât accordées l'une à l'autre, le croirions-nous sans plus, ou voudrions-nous examiner s'il a compétence musicale pour parler de la sorte?
Théétète. SocRATE.
— Nous — Si donc nous
ferions cet le
examen. trouvions compétent, nous
lui accorderions créance; mais, incompétent,
notre
foi.
nous refuserions
— — Et maintenant,
Théétète. SocRATE.
C'est vrai.
je pense, si cette ressemblance de visages nous intéresse, il nous faut examiner s'il parle ou 145 a ^^^ ^ l^itre de connaisseur en peinture. Théétète. C'est mon avis. Est-ce donc que Théodore serait peintre? SocRATE. Théétète. Non, autant que je sache. Et pas davantage géomètre ? SocRATE. Théétète. Si, très certainement, Socrate. Astronome aussi et calculateur et musicien, Socrate. maître en tout ce qui touche à l'éducation?
— — — — — Théétète. — A mon jugement, oui.
—
—
Socrate. Lors donc qu'il prétend que nous avons quelque ressemblance de corps, en bien ou en mal, sa parole ne mérite pas absolument que nous y donnions notre attention. Théétète. Peut-être non. b Socrate. Mais suppose que, de l'un de nous, ce fût l'âme
—
—
qu'il vantât pour sa vertu et sa sagesse? Ne serait- il pas que celui de nous qui entendrait l'éloge s'empressât
juste
d'examiner celui qu'on vante
ainsi, et
pressât, à son tour, de découvrir son
que ce dernier s'em-
âme
*
?
— bien certainement, Socrate. — Pour l'heure donc, mon cher Théétète, à
Théétète. Socrate.
Si,
toi
de découvrir ton âme, à moi de l'examiner; car sache bien que Théodore, qui en a tant loué devant moi, d'étrangers et d'Athéniens, n'a encore fait, de personne, l'éloge qu'il vient de faire de toi. I.
Ainsi, dans le Charmide (i57
d-iSg
a), à
une vive peinture de
l'éloge de sa sagesse ; et c'est pour vérifier le bien-fondé de cet éloge que l'on entreprend une définition la beauté de
de
Charmide succède
la sagesse (ato®poaj'/tj).
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THÉÉTÈTE
145 b
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Théétète. — Beaucoup d'honneur,
Socrate; mais prends
c garde qu'il n'ait plaisanté, ce disant.
—
Ce n'est point là la manière de Théodore. Veuille Socrate. donc ne point chercher à retirer ton adhésion en feignant Ce serait le contraindre à qu'il n'ait voulu que plaisanter. venir témoigner et nul ne s'aviserait de mettre en question sa parole. Aie donc plutôt confiance et tiens-t'en à l'adhésion donnée.
Théétète. Socrate.
— Ainsi
dois-je faire, cas, dis-moi:
— En ce
si tel est
ton
avis.
tu apprends, j'imagine,
avec Théodore, de la géométrie? Oui. Théétète.
d
— — De l'astronomie de l'harmonie du calcul au moins, avec ardeur. Théétète. — Je m'y mon avec Socrate. — Et moi avec tous SocR-ATE. *
et
aussi,
?
efiForce,
aussi,
lui et
fils,
ceux que je suppose compétents en quelqu'une de ces discisi passablement assuré que je sois sur le plines. Pourtant, reste, elles me laissent encore en doute sur un détail, que je voudrais examiner avec toi et avec ceux qui sont ici. Et dismoi est-ce qu'apprendre n'est pas devenir plus sage en la :
chose que l'on apprend
Théétète. Socrate.
?
— Comment nier? — Or par sagesse, le
j'imagine, que sont
la
c'est
sages les sages?
e
— Oui. — que
Théétète. Socrate.
Est-ce
cela diilere
en quelque point de
la
science?
— — LaQuoi, Ou bien ce en quoi l'on savant, n'y serait-on pas sage Théétète. — Comment possible? Socrate. — Science sagesse sont donc identiques Théétète. — Oui. Socrate. — C'est précisément ce qui définir Théétète. Socrate.
cela ?
est
sagesse. ?
serait-ce
et
Comment
science?
la
quate I.
:
la science,
?
là
.
j
•
•
"™® rend perplexe et dont je ne puis me faire, à part moi, une conception adéi
.
.
en quoi peut-elle bien consister? Saurions-
L'harmonie désigne
ici la
théorie de la musique, qui était
partie essentielle des mathématiques.
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Que répondez-vous
?
Qui, de nous,
« qui à tous le*^ parlera premier ? Mais gare à qui faute, et coups fautera, âne s'assiéra », disent les enfants qui jouent à la balle. Mais qui fera le tour sans faute sera notre roi et nous
imposera ce qu'il lui plaira de questions. Pourquoi ce silence? Est-ce que, par hasard, mon amour pour les arguments me rendrait par trop rustique, empressé que je suis à faire naître un dialogue qui établisse, entre nous, les liens d'une amitié et I)
Théodore.
d'une correspondance mutuelle
— Moins
que
rien au
^
?
monde, Socrate, un
tel
serait rustique. Mais c'est à l'un de ces jeunes gens qu'il te faut demander réponse. Je n'ai point, moi, l'usage de ce genre de colloques et, de l'acquérir, ai dépassé l'âge. C'est à eux que cela conviendrait ; ils en
empressement ne
peuvent tirer beaucoup plus de profit, car, c'est bien vrai, à la jeunesse le progrès en tout. Mais tu as entrepris Théétète ; ne le lâche point et poursuis tes questions. Socrate. Tu entends, Théétète, ce que dit Théodore» c Lui désobéir, je pense que tu ne le voudrais point, et ce serait grave manquement qu'en pareille matière, aux ordres d'un
—
homme
un plus jeune refusât d'obéir. Allons, fais-moi franche réponse quelle chose te semble être la
sage,
bonne
et
science
?
:
— — capables. Théétète. — Eh bien,
Il faut donc obéir, Socrate, Théétète. puisque vous ordonnez. D'ailleurs, si je me trompe, vous me redresserez. Socrate. Parfaitement, si, du moins, nous en sommes
il me semble que, d'abord, tout ce qu'on peut apprendre avec Théodore est sciences la géométrie, puis toutes les disciplines que tu énumérais tout à :
L'art
l'heure.
d
du cordonnier,
à son tour, et toutes les tech-
que je les prenne en leur ensemble ou bien une par une, je n'y vois que science. Le geste est noble et généreux, mon ami on Socrate. te demande un, tu donnes plusieurs simple, tu donne» niques
des
autres
artisans,
—
:
;
panaché. I.
Pour exprimer
cette « correspondance » de senti menls, Socrale qu'il s'adresse à un mathéma-
terme -poar|YOcoç. C'est ticien et que ce terme comporte aussi matique de « congruence ».
emploie
ici le
(7?ép.
546 b)
le
sens mathé-
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146 d
— —
i63
Théétète. Que veux-tu dire par là, Socrate ? Peut-être rien SocRATE. je vais pourtant t'expliquer ma pensée. Par le mot « cordonnerie », entends-tu autre chose à faire des chaussures?
la science
apprend —quiRien d'autre, — Et, par menuiserie, autre chose que science qui apprend à fabriquer tous objets en bois? Théétète. — encore, pas autre chose. Socrate. — Ce que tu dans deux n'est-ce pas ce sur quoi porte l'une ou l'autre de sciences? Théétète. — Si Socrate. — Mais ce qu'on demandait, Théétète, n'était
que
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;
Théétète. Socrate.
la
Ici
définis ainsi
les
cas,
ces
fait.
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point cela
de sciences*. Ce n'est point, en
147 a
combien
ni sur quoi porte la science, ni
:
dénombrer qu'on
t'interrogeait,
en
Mon
soi, la science.
— —
effet,
dans
la
il y a pensée de les
mais pour savoir ce qu'est^
observation n'a-t-elle aucun sens?
Théétète. Elle est parfaitement juste, au contraire. Socrate. Considère donc encore ce point. Suppose qu'on nous interroge sur quelque chose de banal et de facile renpar exemple, sur ce que peut être la boue. A répondre qu'il y a la boue des potiers, la boue des constructeurs de fours, la boue des briquetiers, ne serions-nous pas ridicules?
contre
:
Théétète. Socrate.
— Peut-être. — Ridicules d'abord, j'imagine,
de croire que comprend quelque chose à notre réponse, quand nous énonçons le mot boue, en y ajoutant la mention l'interlocuteur
des fabricants de poupées ou de n'importe quels autres artib sans. Crois-tu donc que l'on comprenne le nom d'un objet quand on ne sait pas ce qu'est l'objet? Théétète. Pas du tout. Socrate. Donc on ne comprend rien aux mots « science de la chaussure » quand on ne sait pas ce qu'est la science.
— —
I. Comparer ces tentatives préliminaires à celles par lesquelles s'engage la discussion sur la nature de la vertu clans le Ménon (71 d77 b). Ménon donnait « un essaim de vertus » (72 a), Théétète « de-
nombre c'est
» les sciences, et Socrate,
que
définir, leur
demande de
pour leur
comprendre ce que un exemple. Mais la
faire
s'essayer sur
figure et la couleur sont définies, dans le Ménon, par Socrate ici, Théétète qui va lui-même proposer en exemple et définir les « puissances ». :
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i63
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THÉÉTÈTE
147 b
i64
— Certes non. SocRATE. — Donc on ne comprend
Théétète.
pas ce que signifie la cordonnerie, pas plus, d'ailleurs, qu'aucun autre art, si l'on n'a aucune idée de la science.
Théétète. SocRATE.
— C'est — C'est
exact.
donc donner réponse ridicule à qui que de répondre par un nom d'art quelconque. C'est, en effet, se borner à répondre en c nommant une science déterminée, alors que la question était
demande
ce qu'est la science,
tout autre.
Théétète. SocRATE.
— semble — En second
bien.
11
qu'on eût eu prête,
lieu, alors
j'imagine, une réponse banale et brève, on s'en va faire détour par une route interminable. La question de la boue, par exemple, avait réponse banale, en somme, et simple :
boue est de la terre délayée par l'eau, et ne se point soucier de qui l'emploie. A ce compte, Socrate, maintenant du Théétète. elle risque bien, en moins, la question m'apparaît facile dire
que
la
—
:
présentée à nous, tout nous dissertions à deux, moi et ton homo-
effet, d'être pareille à
à l'heure,
quand
celle
qui
s'est
d nyme, le Socrale que voici. Socrate. Quelle question donc, Théétète?
—
—
,
des Irrationnelles.
Théétète. Théodore, que voici, avait ^^^*' ^^vant nous, les constructions rela-
tives à quelques-unes des puissances, de trois pieds et de cinq pieds ne sont point, considérées selon leur longueur, commensurables à celle d'un pied, et continué ainsi à les étudier, une par une, jusqu'à celle de dix-sept pieds il s'était, je ne sais pourquoi, arrêté là. Il nous vint donc en l'esprit, le nombre des puissances apparais-
montré que
celles
:
e
sant infini, d'essayer de les rassembler sous un terme unique, qui pût servir à désigner tout ce qu'il y a de puissances. Et vous avez trouvé un terme adéquat? Socrate. Théétète. A ce que je crois, oui juges-en toi-même. Socrate. Expose. Théétète. Tout ce qui est nombre fut par nous séparé en deux groupes celui qui peut se résoudre en un produit
— — —
:
—
:
d'égal par égal, nous l'avons représenté par la carré et l'avons appelé carré et équilatéral.
figure
du
0EAITHTO2
i64
0EAI. Ou
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THÉÉTÈTE SocRATE. — Bon, Théétète. — Celui
i05
cela.
comme
qui s'intercale entre
les
nombres du
en général, tout cinq, premier genre, nombre qui ne peut se résoudre en produit d'égal par égal, mais se résout toujours en plus grand par plus petit ou plus petit par plus grand et toujours constitue une figure dont l'un des côtés est plus grand que l'autre, nous l'avons représenté par la figure bre rectangulaire.
le trois, le
du
et,
rectangle et l'avons appelé
— Excellent, mais ensuite? — Toutes lignes dont
SocRATE. Théétète.
le
nom-
carré constitue
un
nombre plan Toutes
équilatéral, nous les avons définies longueurs. celles dont le carré constitue un nombre dont les
deux facteurs sont inégaux, nous les avons définies puissances, parce que, non commensurables aux premières si on considère selon leur longueur, elles leur sont commensi l'on considère les surfaces qu'elles ont puissance de former. Pour les solides, enfin, nous avons fait des disles
surables
tinctions analogues
^ .
SocRATE. — Le mieux du monde, enfants; aussi j'estime que Théodore ne sera point accusable de faux témoignage. Théétète. — Et pourtant, Socrate, question que tu me la
poses au sujet de la science, je ne saurais la résoudre
comme j'ai
longueur et la puissance. Or c'est bien, à ce que je crois, quelque chose comme cela que tu cherches voilà donc, de nouveau, Théodore convaincu de fausseté. Socrate. Et pourquoi donc? S'il t'eût vanté comme coureur en affirmant n'avoir pas encore trouvé un jeune qui te valût à la course, et que tu fusses vaincu dans une lutte de vitesse par le meilleur coureur en la force de son âge, y aurait-il, à ton avis, moins de vérité dans l'éloge qu'il aurait fait de toi? Théétète. A mon avis, non. Socrate. Mais crois- tu que la science soit ce que je disais tout à l'heure, minime découverte à faire et qui ne réclame point des esprits absolument supérieurs ? Théétète. — Au contraire, par Zeus, elle requiert, à mon fait celle
qui a trait à
la
;
—
— —
avis, les esprits les plus supérieurs.
Socrate.
Théodore I.
Voyez
— Aie
donc confiance en toi et crois bien que donne pleine carrière à
a dit chose sérieuse. Ainsi la
note placée à la
fin
du volume
(p. aôi^).
0EAITHTOS
i65
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THÉÉTÈTE
166
ton ardeur, et applique-la pour l'instant à te rendre compte de ce qu'est en fait la science. Théétète. Mon ardeur, Socrate, je suis prêt à la prouver. En avant donc, toi qui, si brillamment, viens SocRATE. de tracer la route. Prends comme modèle ta réponse à la
—
—
question des puissances, et, de même que tu as su comprendre leur pluralité sous l'unité d'une forme, efibrce-toi d'appliquer, à la pluralité des sciences, une définition unique. Théétète. Mais, sache-le bien, Socrate, maintes fois
—
déjà j'ai entrepris cet examen, excité par tes questions, dont l'écho venait jusqu'à moi. Malheureusement ni je ne puis satisfaire des réponses que en celles ni trouver, formule, je
me
l'exactitude
que j'entends formuler, ressource, __
me
, ^, La Maieutique. ..
que tu
du tourment de
délivrer
Socrate. ,
,
leurs, o
—
C'est
exiges, ni, savoir.
que tu ressens
1 heetete, mon cher nni-"x>x 1
de vacuité, mais de plénitude. Je ne sais, Socrate je ne Théétète.
—
j'éprouve.
—
Socrate.
;
Or
çà,
fais
suprême
les
dou-
j non douleurs 1
que dire ce que
ridicule garçon, n'as-tu pas ouï dire
d'une accoucheuse, qui fut des plus nobles et que des plus imposantes, Phénarète ? Je l'ai ouï dire. Théétète. Et que j 'exerce le même art, l'as-tu ouï dire aussi ? Socrate Aucunement. Théétète. Sache-le donc bien, mais ne va pas me Socrate. vendre aux autres. Ils sont, en efTet, bien loin, mon ami, de penser que je possède cet art. Eux, qui point ne savent, ce n'est pas cela qu'ils disent de moi, mais bien que je suis tout à fait bizarre et ne crée dans les esprits que perplexités. Asje suis
fils
.
— — — —
tu ouï dire cela aussi
?
— Oui donc. — T'en cause — Je prie absolument. — Rappelle-toi tous us
Théétète. Socrate. Théétète. Socrate.
dirai-je la t'en
toi
?
les
et
coutumes des
accoucheuses, et tu saisiras plus facilement ce que je veux t'apprendre. Tu sais, en effet, j'imagine, qu'il n'en est point d'encore capable de concevoir et d'enfanter qui fasse ce métier
d'accoucher
les
plus enfanter.
autres
:
seules le font celles qui
ne peuvent
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i66
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TioXXàç oOaaç evI elSel TTEpLÉXaBsç, oôtcù Kal Tàç noXXàç èmcrrfj^ac; evI Xdycp TipoaEiTiEÎv.
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'AXXà yàp o^t' auTÔç Sùva^at TtEÎCTaL l^autl Xéyco oiii' &XXou àKoOaat XÉyovxoç oîîtcûç àq
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THÉÉTÈTE
167
Théétète. — Parfaitement. SocRATE. — L'auteur de
cette loi est, dit-on, Artémis, avoir sans enfanté, reçut en partage le soin de jamais qui, n'a donc point présider aux enfantements. Aux stériles, elle donné puissance de délivreuses, car l'humaine nature a trop de faiblesse pour qu'on lui puisse donner un art là où elle n'a
point expérience mais, à celles que l'âge empêche d'enfanter, elle donna cette charge pour honorer, en elles, son image. C'est vraisemblable. Théétète. ;
— — SocRATE.
N'est-il pas vraisemblable encore et nécessaire discerner celles que qui ont conçu de celles qui n'ont point conçu soit plutôt le fait des accoucheuses que des autres ?
Théétète. SoGRATE.
— Certainement. — Les accoucheuses savent encore,
n'est-ce pas,
douleurs conduire à terme les couches difficiles et, s'il leur parait bon de faire avorter le fruit non encore mûr, provoquer l'avortement?
par leurs drogues
ou
et leurs incantations, éveiller les
les apaiser à volonté,
— — As-tu noté encore
Théétète. SocRATE.
C'est exact.
ce fait qu'elles sont les plus ^ expertes des entremetteuses parce qu'elles sont d'une extrême habileté à reconnaître quelle femme à quel homme se doit ,
unir pour mettre au jour les enfants les mieux doués? Théétète. J'ignorais cela totalement. Or sache bien qu'elles en sont plus Gères encore SocRATE. que de savoir couper le cordon. Réfléchis en efTet est-ce ou
—
—
:
non au même fruits
de
art qu'il appartient de soigner et recueillir les la terre et de connaître en quelle terre quel plant et
quelle semence se doit jeter
— Ce — Mais,
Théétète. SocRATE.
?
n'est certes
quand
il
qu'au
même
s'agit
de
la
art.
femme,
crois-tu,
cher ami, qu'autre est l'art qui prépare l'ensemencement, autre celui qui recueille ? Théétète. Ce n'est pas vraisemblable.
Socrate.
— — Aucunement vraisemblable. Mais parce qu'un
commerce sans
probité et sans art accouple
hommes et femmes
en ce qu'on appelle prostitution, une aversion pour l'art d'entremetteuses est venue aux personnes honorables que sont les I.
L'entremetteuse
vers 42.
est
souvent la « marieuse
».
Voir Ar. Nuées,
U9
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167
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150 a
THÉÉTÈTE
150 a
i68
craignent, en
effet, de choir dans le souppratique de l'art. Et pourtant c'est bien aux véritables accoucheuses et à elles seules qu'il appartiendrait, je crois, de s'entremettre avec succès.
accoucheuses
çon d'un
tel
:
elles
commerce par
la
— — Apparemment. donc jusqu'où va
Théétète. SocRATE.
V'oilà
bien supérieure est
ma
le rôle des
accoucheuses
;
fonction. Il ne se rencontre point, en
les femmes parfois accouchent d'une vaine appad'autres fois, d'un fruit réel, et qu'on ait quelque peine à faire le discernement. Si cela se rencontrait, le plus effet,
b rence
que et,
gros et le plus beau
du
travail des accoucheuses serait de faire
départ de ce qui est réel et de ce qui ne tu pas de cet avis ?
le
— — Mon
Théétète. SocRATE.
générales que
hommes
et
point. N'es-
l'est
Si fait.
le
non
art de
les
mêmes
maïeutique a
La femmes
leur.
différence et
est
qu'il
c'est les
que
attributions
âmes
délivre les qu'il sur-
en leur travail d'enfantement, non point les corps. Mais le plus grand privilège de l'art que, moi, je pratique est qu'il sait faire l'épreuve et discerner, en toute rigueur, si c'est appaveille
rence vaine et mensongère qu'enfante la réflexion du jeune homme, ou si c'est fruit de vie et de vérité. J'ai, en effet,
même
impuissance que les accoucheuses Enfanter en sagesse en mon pouvoir, et le blâme dont plusieurs déjà •
.
n'est point
m'ont fait opprobre, qu'aux autres posant questions je ne donne jamais mon avis personnel sur aucun sujet et que la cause en est dans le néant de ma propre sagesse, est blâme véridique. La vraie cause, la voici accoucher les autres est :
contrainte que le dieu m'impose ; procréer est puissance dont il m'a écarté. Je ne suis donc moi-même sage à aucun degré
d
et je n'ai,
par devers moi, nulle trouvaille qui
le soit et
que
mon âme à moi ait d'elle-même enfantée. Mais ceux qui viennent à mon commerce, à leur premier abord, semblent, quelques-uns même totalement, ne rien savoir. Or tous, à mesure qu'avance leur commerce et pour autant que accorde faveur, merveilleuse est l'allure dont
le
dieu leur en
ils
progressent,
« Socrate disait que les sages-femmes, en prenant ce métier de engendrer les autres, quittent le métier d'engendrer, elles ; que lui, par le titre de sage homme que les dieux lui ont déféré, s'était aussi défait, en son amour virile et mentale, de la faculté d'enfanter j I.
faire
0EA1TUTOS
i68
150 a
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5f) Tipcayoûyla Bvo^a, îj Ste ae^ivol oQaai al ^atai^
<|>EtiYouaL ical Tf|v TTpo^ivriaTLKfiv
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2.-5
:
THÉÉTÈTE
150 d
169
à leur propre jugement comme à celui des autres. Le fait est pourtant clair qu'ils n'ont jamais rien appris de moi, et
qu'eux seuls ont, dans leur propre sein, conçu cette richesse de beaux pensers qu'ils découvrent et mettent au jour. De leur délivrance, par contre,
le
dieu et moi
sommes
les
auteurs.
qui prouve. Plusieurs déjà l'ont méconnu, ont cru e à leur propre pouvoir et n'ont fait nul cas de moi. Ils se sont donc eux-mêmes persuadés ou laissé persuader par d'autres de me quitter plus tôt qu'ils ne devaient ils m'ont
Et
voici
le
:
quitté et non seulement ont laissé avorter tous autres germes dans leurs méchantes fréquentations, mais encore, à ceux
dont je les avais délivrés, n'ont donné que mauvais aliment, dont ceux-ci dépérirent, et, de mensonges et d'apparences vaines faisant plus de cas que du vrai, ils n'ont abouti qu'à prendre, à leurs propres yeux et aux yeux des autres, figure 151 a d'ignorants. De leur nombre fut Aristide, (ils de Lysimaque, et beaucoup d'autres. Ils reviennent parfois implorer mon commerce et sont prodigues d'extravagances. Avec certains, la sagesse divine qui me visite m'interdit de renouer commerce ; avec d'autres, elle me le permet, et ceux-ci recommencent à fructifier. Ce qu'éprouvent ceux qui me viennent fréquenter ressemble encore en cet autre point à ce qu'éprouvent les femmes en mal d'enfantement ils ressentent les douleurs, ils sont remplis de perplexités qui les tourmentent au long des nuits et des jours beaucoup plus que ces femmes. Or, ces douleurs, mon art a la puissance de les éveiller et de :
les
apaiser. Voilà donc, à leur état, quel traitement j'apporte,
il y en a, Théétète, de qui je juge qu'ils ne sont en gestation d'aucun fruit. Je connais alors qu'il n'ont, de moi, aucun besoin ; en toute bienveillance je m'entremets pour eux
b Mais
et,
grâce à Dieu, je conjecture très exactement de quelle
ils tireront profit. Il en est plusieurs que j'ai à ainsi Prodicus, accouplés plusieurs à d'autres hommes et sages et divins. Pourquoi, très cher, t'ai-je donné ces longs
fréquentation
je soupçonne, ce dont toi-même as l'idée, douleurs d'une gestation intime. Livre-toi donc à moi comme au lils d'une accoucheuse, lui-même accoucheur efforce-toi de répondre à mes questions le plus exacte-
détails? Parce
que
que tu ressens
les
;
se contentant d'aider et favoriser
Montaigne, Essais
II, xii.
de son secours les engendrants.
, ,
»
BEAITIiTOU
i69
150 d
Kal Toîç aXXotç ôojcoOaf Kal toCto èvapyèc; ôtl nctp' è(ioO
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TEpOV TOO SeOVTOÇ, àlTEXBoVTEÇ 8È Tdt TE XoLTîà E£,fHJl5XG3CTaV 8tà Tiovr)pàv auvouatav Kal Ta ûtu' e^oO ^aiEuSévTa KaKoc; TpÉ<J>ovTEç àncbXEaav,
ToO
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Kal EtScùXa
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àXrjBoOc;,
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aiÔToîç te Kal
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Toîç aXXoLc; ISoE^av àjiaBEic; Etvai. "Tlv eÎç yéyovEV 'ApiKal aXXot Ttàvu txoXXol* o5<;, ÔTav net- 151 a aT£tSr|<; o AuCTL^à)(ou Xlv
IXScùaL
E^fjç ouvoualaç Kal
TT^ç
SEé^iEvot
SpSvTEÇ, EVtoLÇ ^lÈV TO yLyv6(JlEv6v EVLOiç 8È ES,
ouvELvat, ay^oxiai 8è
Bi]
Bau^aaTa
Sat^OVLOV à-noKCùXiJEi oStol E'rTL8LS6aCTL. rià-
^iOL
Kal TiàXLV
ol è^ol auyyLyv6jji£vot Kal
toCto TauTov Taîç
oSivouat yàp Kal aTroptac; E^ntjiTtXavTai. vt^KTac; TE Kal ^^ÉpaÇ TToXù [JloiXXoV f] 'KELVaf TaUTTjV Bè. T1?)V c)8îva lyELpELV TE Kal oiTTOTiaÙELV f\ Ejif) tÉ)(vt] 8ùvaTaL. Kal oStol TLKT0i3aaL<;"
0EaLTr)TE, o*L av [lonif] 86^cûal b Ticoç EyKÙ^ovEÇ EÎvai, yvoùç otl ouSèv ejioO 8£0VTaL, Tiàvu ^lÈv
8^ ouTCùç, 'EvloLç 8é,
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THÉÊTÈTE
151 c
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;
el si,
170
examinant quelqu'une de
tes for-
mules, j'estime y trouver apparence vaine et non point vérité, et qu'alors je l'arrache et la rejette au loin, ne va pas entrer en cette fureur sauvage qui prend les jeunes accouchées
menacées en leur premier enfant. C'est le cas de plusieurs envers moi, en sont déjà, ô merveilleux jeune homme, qui, venus à ce point de défiance qu'ils sont réellement prêts à mordre dès la première niaiserie que je leur enlève. Ils ne s'imaginent point que c'est par bienveillance que je le fais ils d sont trop loin de savoir qu'aucun dieu ne veut du mal aux hommes et que, moi de même, ce n'est point par malveil;
lance que je les traite de la sorte, mais que donner assentiment au mensonge et masquer la clarté du vrai m'est interdit par toutes lois divines. Reprends donc la question à son début, Théétète essaie de dire en quoi consiste la science et garde-toi bien d'alléguer que tu n'en es point capable, car, :
si
Dieu
;
veut et
le
donne
_te
capable.
force
d'homme, tu
le
seras,
—
Théétète. Au fait, Socrate, puisque Preadère définition: toi-même m'y exhortes si vivement, il y la science •» » r . »"r»»^ ^^^^^ "® P^^^^ ^«us ses est la sensation. ^. ^^^^^ efforts pour dire ce que l'on a dans
mon
à
l'esprit. Donc, sait et, à dire la
•
»
1
•
.
jugement, celui qui sait sent ce qu'il telle au moins qu'actuellement elle
chose
m'apparaît, science n'est pas autre chose que sensation. Voilà qui est beau et noble, mon jeune ami Socrate.
—
voilà
comment
il
faut,
en
:
sa parole, faire apparaître sa pensée.
Eh bien, allons et de concert examinons si c'est là, au fait, produit viable ou apparence creuse. C'est la sensation, dis-tu, qui est la science ?
— Oui.
Théétète.
Socrate.
Première assimilation
152 a
:
rhomme-mesure e
ro agoras.
— Tu
risques, certes, d'avoir
non banale au
sujet de la science etqui, au contraire, est celle même
dit là parole
^^ Protagoras. Sa formule
est
un peu
dif-
férente, mais elle dit la même chose. Lui affirme, en effet, à peu près ceci « l'homme est la mesure de toutes choses ; pour :
qui sont, mesure de leur être pour celles qui ne sont » Tuas lu cela, point, mesure de leur non-être. probablement? Théétète. Je l'ai lu et bien souvent.
celles
;
—
0EAITHTOS
I70
aÔT6v ^aieuTiKév,
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oT6<; t' eÎ oÎîtcûç
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&v èpoTcà npodu^oO Stxqç C Kal âàv apa aKOTto\ijiEv6<;
S.
aTTOKplvaaBai*
XéyT]ç
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^i^
rioXXol yàp
ouTO SiETÉGrjaav, ôote ETTEiSàv Ttva Xf)pov aÙTÔv
Tipéç
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EÎvau,
tat ^E EÔvota toCto
àXrjBÉç, EÎxa
eïScùXov ical ^f)
f^yi^acù^aL
î57TE£,atpcù^aL Kal aTCoBocXXco,
tot6kol TiEpl Ta TtatSla.
151 c
ô
fjSr^,
Sau^dtaiE,
àTE)(vS<; S&kveiv
etol^oi Kal oûk oïov-
à<|)aLpûàjiaL,
Svteç toO ElSévai Stl
tioleÎv, Ti6ppco
oùSeIç 9e6ç B-ùavovq àvBpcùTiOLÇ, oô8' èyca Suavola toioOtov d 0Û8ÈV 8pcù^ àXXà ^OL (|;e086<; te ouy^copî^aaL Kal oXrjBèç
ouSajiSç Bé^alç. n
o\)\ oXéq t' eÎ,
jit]8£7Tot' eïtit]ç.
è^ àp^fjç, &
oSv
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ye oQtco Tiapaou TxavTl Tpéruca npoBu^EÎaBaL 8ti
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Zfl. Eu yE Kal yEvvalcoc;, S naî' y^j»^ yàp oStoç àTio<J>atvé^EVov XâyEtv 'AXXà c^spe. 8f) aÔT6 kolvtj cKEif/o^iEBa, .
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THÉÉTÈTE
452 a
171
—
Ne dit-il pas quelque chose de cette sorte SocRATE. telles tour à tour ra'apparaissent les choses, telles elles me * sont; telles elles t'apparaissent, telles elles le sont ? Or, homme, tu
l'es et
moi
:
aussi.
— —
II Théétète. parle bien en ce sens. Il est vraisemblable, au fait, SocRATE. qu'un homme suivons donc sa pensée. N'y b sage ne parle pas en l'air a-t-il pas des moments où le même souffle de vent donne, à l'un de nous, le frisson et, à l'autre, point; à l'un, léger, à :
l'autre violent?
— —
Très certainement. Théétète. SocRATE. Que sera, en ce moment, par soi-même, le f ent ? Dirons-nous qu'il est froid, qu'il n'est pas froid ? Ou bien accorderons-nous à Protagoras qu'à celui qui frissonne, il est froid qu'à l'autre, il ne l'est pas ? Théétète, C'est vraisemblable. SocRATE. N'apparaît-il pas tel à l'un et à Fautre ? Théétète. Si. SocRATE. Or cet « apparaître », c'est être senti? Théétète. Effectivement. SocRATE. Donc apparence et sensation sont identiques, c pour la chaleur et autres états semblables. Tels chacun les ;
— — — — — —
sent, tels aussi, à chacun,
d'être.
ils
risquent — Vraisemblablement. — n'y donc jamais sensation que de qui vu jamais que sensation Théétète. — Apparemment. Socrate. — donc, par Grâces,
Théétète. SocRATE.
a
Il
ce
est, et
infaillible,
qu'elle est science.
Etait-ce
Seconde assimilation: le
les
^ne somme de sagesse que ce Protagoras, \r i -i j i» ^* " ^"^"'^ ^^"^"^ ^^ ^^ énigmes pour la foule et le tas que nous sommes, tandis 1.
mobilisme
universel.
'
>
qu'à ses disciples, dans
i
le
mystère,
il
enseignait la vérité ?
é
— Qu'est-ce — Je
Théétète. là
?
par Socrate. 1.
donc, Socrate, que tu entends
vais te le dire et ce n'est certes point thèse
Celte première traduction de
la
thèse de Protagoras affirme la
Tétiiê de l'image (favcxdia) contenue dans la sensation. Elle répète textuellement la première formule du Cratyle (386 a).
OEAIÏHTOS
I7Ï
152
OôjcoOv oOto TTtaç Asyst, «<; ota
HCl.
TOKxCTa ^èv Iotiv Itxol, oîa Se avBpcoTTOç 5è au te icàyo
COL'
jièv
ToiaOTa êè a3
aoi,
<|)atverav,
EKacTTa è^iol
;
0EAI. AâyEi yàp
o3v oStcd.
Zfi. Euc6c; ^ÉvTot ao<|)6v avSpa ^f] XrjpEÎv ETiaKoXouSi^- b Cûo^EV o8v aÔT^. *Ap' ouK âvtoTE TivÉovToçàvÉ(jiov ToO auToO o ^Èv iQ^Sv ^i-yoî, o S'
0EAI. Kal
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TÔ
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THÉÉTÈTE
171
banale. Donc, un en soi et par soi, rien ne l'est; il n'y a rien que l'on puisse dénommer ou qualifier avec justesse si :
apparaîtra aussi bien petit; si lourd, léger ; et ainsi de tout, parce que rien n'est un ni déterminé ni qualiûé de quelque façon que ce soit. C'est de la tu le proclames grand,
du mouvement
translation, fait le
il
et
du mélange mutuels que
devenir de tout ce que nous affirmons être
;
se
affirmation
abusive, car jamais rien n'est, toujours il devient*. Disons qu'à cette conclusion, tous les sages à la fde, sauf Parménide, sont portés d'un mouvement d'ensemble : Protagoras,
Heraclite et Empédocle
genres de poésie, dans die
Homère. Quand
;
la
parmi les poètes, les cimes des deux comédie Epicharme, dans la tragé-
celui-ci parle
L'Océan générateur des dieux
de et leur
mère Téthys,
que toutes choses ne sont que produits du flux et mouvement ^. N'est-ce pas, à ton avis, cela qu'il veut
c'est dire
du
dire?
— — Qui
Théétète. SocRATE.
Si, à
mon
dirige un Homère, accablé sous le ridicule ?
que
Théétète. SocRATE.
—
Ce
avis.
donc, après cela, contre une
telle
armée
pourrait élever conteste sans être
serait difficile, Socrate.
— Assurément,
Théétète; puisque voici encore
indices d'où la thèse tire preuve adéquate que, le semblant d'être et le devenir, c'est bien le mouvement qui le procure ; le ne pas être et le périr, c'est bien le repos. Le chaud et le feu,
en
effet,
qui, de tout le reste, est générateur et tuteur,
lui-même engendré de la translation et de la toutes les deux sont mouvements. Ce sont bien là, les génératrices du feu ?
est
friction
:
or
n'est-ce pas,
I. Montaigne transcrit la paraphrase de Plutarque (de E apud Delphos, XVIII) « Nous n'avons aucune communication à l'être, parce que toute humaine nature est toujours au milieu entre le naître et le :
mourir, ne baillant de
qu'une obscure apparence et ombre, et opinion; et si, de fortune, vous fichez votre pensée à vouloir prendre son être, ce ne sera ni plus ni moins que qui voudrait empoignr;r l'eau; car tant plus il serrera et pressera ce
une incertaine
soi
et débile
qui, de sa nature, coule partout, tant plus tenir et empoigner. » (Essais^ II, xii). a.
Ce
il
perdra ce qu'il voudrait
panhéraclitéisme de la plus vieille pensée grecque est
une
(î^EAITHTOS
172
152 4
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.'OKEavév TE 8e6v yàvcaiv Kal ^ir^TÉpa Tr|90v TiàvTa EÏpT]KEV EKyova po?\q te Kal KtvfjaEcoç' toCto XÉyEtv
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4 post 7:poaaYop£U7]; add. xi Stob. jj d 5 làv cm. || post (Bapu Tt Stob. II d 7 ex 8È... i53 a 3 y^vÉcrÔa'. habet Eus. Praep. Euang. Eus. -aïo'. o[ Stob. : èÇaiatot XIV, ^ (733 a b) Il 6 3 IÇf); ol
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THÉÉTÈTE
i53b
178
— Elles-mêmes. — Or race des vivants leur doit Théétète. — Sans Théétète. SocRATE.
la
aussi bien sa
naissance.
conteste.
— Eh bien,
le bon état du corps, n'est-ce pas le repos et la paresse qui le détruisent, la gymnastique et le mouvement qui, le plus généralement, le conservent ?
SocRATE.
—
Théétète. SoGRATE.
Si fait.
— Mais l'âme,
n'est-ce pas l'étude et l'exercice,
mouvements encore, qui lui acquièrent les sciences, lui conservent son bon état et raméliorent; n'est-ce pas le repos, c
absence d'exercice et d'étude, qui l'empêche d'apprendre ce qu'elle a d'avance appris, le lui fait oublier ?
— Assurément. — Ainsi mouvement, tout — Vraisemblablement. — Te encore calmes
Théétète. SocRATE. l'âme et dans Théétète. SocRATB.
c'est le bien, et
l'un, le
le contraire
corps, et l'autre, c'est
le
et,
dans
*.
les dirai-je plats et les eaux états et tous les et diverses formes de repos pareils, plates que engendrent corruption et mort, tandis que le reste assure la
conservation
?
Couronnerai-je
le
tout en te prouvant de vive
force que, par la fameuse chaîne d'or, Homère ne veut rien dire d'autre que le soleil, montrant par là clairement qu'aussi
meut la sphère céleste et le soleil, tout a conserve tant chez les dieux que chez les hommes; mais, s'ils venaient à. s'immobiliser comme en des liens, toutes choses tomberaient en ruines et ce qui advien
d longtemps que
se
l'être et tout le
drait serait,
comme on
dit, le
bouleversement universel
*
?
thèse que Platon a exposée pour la première fois dans le Cratyle b-4oa d) et qu'il pourrait bien avoir construite en s'inspiranl de
(/ioi
commentaires allégoriques d'Homère. ne parlait ni d'Empédocle ni d'Epicharme, mais et citait Orphée. Notre doxographe Montaigne, et verser « comme les Danaïdes », traduit: certains
Le
Cratyle (4oab/c) mentionnait Hésiode continuant de puiser «
Homère... a
fait
l'Océan père des dieux, et Téthys la mère, pour nous montrer que toutes choses sont en fluxion, muance et variation perpétuelle. » 1. Le Cratyle (4 11 b-Zi36c) prouve la même proposition à grand renfort d'étymologies savantes tous les mots qui expriment le bien :
et l'utile
comportent
2. Cf. Iliade,
cycle
l'idée de
VHI, 18
que constitue
et
mouvement, suiv. Sur la
le devenir, cf.
etc.
nécessaire perpétuité
Phédon, 71 bj Phèdre, a45c.
du
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173
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THÉÉTÈTE
153 d
Théétète. — Mais, est
clairement
—
Socrate.
tel
à
que tu
mon
174
jugement,
Socrate, le
sens en
comme
le faut
l'expliques.
Voici donc,
mon bon
ami,
il
comprendre. Pour les yeux, d'abord, ce que tu nommes couleur blanche n'est rien de distinct en soi, ni en dehors de tes yeux, ni au dedans de tes yeux. Et ne va point la ranger en e quelque place car, dès lors, elle serait quelque part, en son rang, et serait stable, au lieu de devenir par genèse continue. Théétète. Gomment serait-ce possible ? Poursuivons l'argument de tout à l'heure et Socrate. que rien ne soit par nous posé comme étant un en soi et par soi. Nous verrons ainsi que noir et blanc et toute autre cou;
— —
yeux avec la translation propre les manifestement, engendre; et que toute couleur dont qui, 454 a nous affirmons l'être singulier n'est ni ce qui rencontre ni ce qui est rencontré, mais quelque chose d'intermédiaire, produit original pour chaque individu. Sinon, voudrais-tu souleur, c'est la rencontre des
tenir que, apparaît à
chaque couleur, telle aussi elle chien ou à tout autre animal ?
telle t'apparaît
un
Théétète. Socrate.
—
—
Par Zeus, je n'y songe point.
que rien aura, pour un autre apparence que pour toi? Serais-tu ferme à le maintenir, et ne Tes-tu pas beaucoup plus à maintenir que, même à toi, rien n'apparaît identique, vu que jamais tu n'es semblable à toi-même ? Théétète. La dernière assertion me semble plus admis-
homme,
la
Eh
bien, est-ce
même
'
— que Socrate. —
sible
b
l'autre,
Si donc ce à quoi nous nous mesurons ou ce nous touchons était grand ou blanc ou chaud, jamais le fait de tomber en une autre relation ne le rendrait autre s'il n*a, lui, subi aucun changement. Si, d'autre part, ce qui se contre-mesure ou ce qui touche avait l'une ou l'autre de ces déterminations, jamais non plus le fait qu'une autre
à quoi
chose le vient approcher ou subit quelque modification, sans que lui-même en subisse aucune, ne le rendrait autre. C'est ainsi qu'à cette heure,
mon
ami, étranges et
assertions que, sans grande violence, nous
risibles sont les
sommes
contraints
Finalement il n'y a aucune constante existence, ni de notre être, ni de celui des objets... ainsi il ne se peut établir rien de certain de l'un à l'autre, et le jugeant et le jugé étant en continuelle mutation et branle. » Montaigne, II, xii. I.
«
0EAITHTO2
174
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Tiapa^Expoù^Evov f) èc|)aT[x6^EV0v EKaaxov fjv xo\jxcûv, oôk âv au aXXou TrpoaEX86vxoc; fj xiTta86vxo<; aôx6 ^rjSèv Tia86v aXXo av èyÉVEXo. 'EtteI vOv yE, o «JjIXe, Sau^aaxà xe Kal yEXota EuxEpôç ttcùç àvayKa^6^E8a XéyEiv,
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THÉÉTÈÏE
154 b
176
comme
dirait Protagoras et d'avancer, soutenir ses doctrines.
quiconque
essaie
de
— De quelle contrainte de quelles assertions — un exemple simple
Théétète.
et
veux-tu parler ? c SocRATE. Laisse-moi te donner
très
veux dire. Soient, si tu veux, six osselets quatre^ autres mis à côté, ils font, affirmons-nous, plus que ces quatre et les dépassent d'une moitié douze mis à côté, ils font moins et sont moitié moins. Et pas moyen d'admettre que l'on parle autrement. L'admettrais-tu, et tu sauras tout ce
que
je
;
;
toi?
— — EhMoi,bien,
Théétète. SocRATE.
certes non.
à cette question de Protagoras ou de quelque autre « ô Théétète, est-il possible à quoi que ce soit de devenir ou plus grand ou plus nombreux s'il ne s'est augmenté ? », que répondras tu ? Si je réponds, Socrate, dans le sens que je Théétète. d juge satisfaire à la question présente, ma réponse est non. :
—
S'il faut considérer la question précédente, me gardant contre toute assertion contradictoire, ma réponse est oui.
Socrate.
—
C'est
très
bien, par Héra
;
c'est
divinement
répondu. Si donc, à ce qu'il semble, tu réponds affirmativement, c'est le mot d'Euripide que tu vas justifier notre :
langue sera sans reproche, notre pensée ne le sera point. Théétète. C'est vrai. Socrate. Si donc, hommes habiles et sages, nous avions, moi et toi, sur tous les secrets de la pensée promené notre examen, nous n'aurions plus qu'à nous offrir le luxe d'une
— —
e
épreuve mutuelle, qu'à nous confronter, à la mode sophistique, en un combat qui ne le serait pas moins, à faire, l'un et l'autre, cliqueter arguments contre arguments; alors que, simples gens que nous sommes, notre prime désir sera dé considérer directement ce que peuvent être, en leurs mutuels rapports, les objets de notre réflexion, si, en nous, ils sont
mutuellement d'accord ou tout à fait discordants. Théétète. Très certainement c'est là mon désir. Socrate. Et c'est le mien. Puisqu'il en est ainsi, n'est-ce pas en paix, comme gens qui ont beaucoup de loisir, que nous recommencerons notre examen et que, sans méchante 155 a humeur, en véritables critiques de nous-mêmes, nous nous demanderons ce que peuvent être ces visions qui se créent
—
—
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THÉÊTÈTE
155 a
176
en nous P Examinant la première, nous affirmerons, je pense, que jamais rien ne devient ni plus grand, ni plus petit, soit en volume, soit en nombre, tant qu'il demeure égal k soi-
même ?
N'est-ce pas exact
— —
?
Si. Théétète. En second lieu, que ce à quoi l'on n'ajoute SocRATE. ni ne retranche ne croît ni ne décroît et toujours reste
égal.
— Assurément. — Ne poserons-nous pas un
Théétète. SocRATE.
1)
troisième point
:
ce
qui, antérieurement, n'était pas, que, postérieurement, cela soit, sans être devenu et sans devenir, c'est impossible ?
— Cela — Voilà semble, donc
Théétète. SocRATE.
certes, bien impossible.
pense, bien convenues, qui, pourtant, se livrent bataille en notre âme, soit lorsque nous traitons ce problème des osselets, soit lorsque nous posons l'affirmation suivante moi, à l'âge que j'ai, trois clauses, je
:
sans avoir subi ni accroissement ni modification contraire,
en l'espace d'une année, à l'égard de toi qui es jeune, je suis maintenant plus grand et serai postérieurement plus petit, sans que mon volume ait rien perdu, le tien seulement ayant c pris augmentation. Je suis donc postérieurement ce qu'antérieurement je n'étais pas, et pourtant ne le suis point devenu; car, à qui ne devient point, être devenu est impossible et, n'ayant rien perdu de mon volume, je n'ai jamais pu devenir plus petit*. Sans compter des myriades d'exemples de ce genre, une fois admis les présents arguments. ;
Tu
j'imagine, Théétète n'es point sans
suis,
juger que tu tions.
Théétète.
étonnement signifie
;
il
me donne I.
— est est
Et j'en
je crois,
;
du moins, bien
expérience de telles ques-
atteste
les
dieux,
Socrate,
mon
inimaginable à me demander ce que cela des heures où, véritablement, y regarder
le vertige.
Ces interversions de rapports que produit
le
temps semblent
intéresser particulièrement Platon elles ont dû, d'ailleurs, offrir amDans le Parménide^ib^ a-i55 c, ple matière à l'éristique de l'époque. devient continuellement plus jeune p. 96/7), l'aîné de deux hommes :
par rapport au cadet, mais n'est jamais plus jeune. Ici, l'aîné, d'abord le soit jamais plus grand, est postérieurement plus petit, sans qu'il devenu.
f=)EAITHTOS
176
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—6
THÊÉTÈTE
155 d
d
—
SocRATE.
mon
177 n'a
manifestement
Théodore, cher, flair en te jugeant. Il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment s'étonner. La philosophie n'a point d'autre origine, et celui qui a fait d'Iris la fille de Thaumas a l'air de s'entendre assez bien en généalogie. Mais
manqué de
point
:
comprends-tu déjà quelle conséquence rattache tout cela aux que, d'après nous, Protagoras enseigne, ou n'y parviens-tu pas encore ? Théétète. Pas encore, à ce que je crois. SocRATE. Tu me sauras donc gré de t'aider à pénétrer^ dans la pensée d'un homme ou plutôt d'hommes fameux, jusqu'à la Vérité qu'ils dissimulent? doctrines
— —
„
— Comment ne sauraisvraiment un gre mfini SocRATE. — Aie donc ouvert
Théétète.
.,
.
assimilation
?
et veille
l'œil
le
relativisme absolu
à ce qu'aucun des non-initiés ne nous
entende. Ce sont des gens qui n'accor-
.
dent
ne» nïains étreindre
ne
t'en
J^ pas gre, et
:
:
l'être
qu'à ce qu'ils peuvent à plei-
les actions,
se voit point, ils se refusent à
les genèses, tout ce qui l'admettre au partage de
l'être*.
156
— A compte, sont en Socrate. —
Théétète.
ce
Socrate, tu parles là de bien
secs et bien repoussants personnages. Ils effet, mon fil» ,ioiut ce qu'il y a de plus étranger aux Muses. Il est des gens beaucoup plus délicats, de qui je vais t' exposer les mystères. Le principe originel, auquel, d'ailleurs, les théories que nous venons d'exposer se viennent toutes suspendre, est, pour eux,
celui-ci
ment,
:
le
est mouvement et rien autre que mouvemouvement revêt deux formes, en nombre
Tout
ce
et
ayant puissance l'une d'agir, l'autre leur approche et friction mutuelle naissent
infinies l'une et l'autre,
De
de pâtir.
rejetons infinis en nombre et qui vont par couples l'un est le sensible, l'autre la sensation, qui touvient éclore et s'engendre en même temps que le senjours
des
jumeaux
:
sible.
les sensations
I.
Or,
La rpa?!?
donc ont pour nous des noms,
est l'action
exprimée par le verbe
actif
tels
que
ou neutre
(Qratyle, 886/7, Sophiste, 262); la vsvâatç est le devenir passif qui en résulte. Le sujet d& ce devenir, Tobjet de cette action est la chose
0EAITHTOS
177
ZQ.
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où icaKcoç totkx^clv
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THÉÉTÊTE
156 b
178
visions, auditions et olfactions, froidures et ardeurs, plaisirs et peines, désirs et craintes, à ne nommer que celles-là. Infien effet, sont celles qui n'ont point de multitude ;
nom
nies,
sans
nombre
celles
un nom. La
qui ont
race
du
sensible, à
son tour, aux sensations, une par une, oppose un rejeton c jumeau aux visions les couleurs, à variété variété répondante ; aux auditions, en même correspondance, les sons ; aux autres sensations, les autres sensibles qui leur sont liés par nature. Que nous veut donc ce mythe, Théétète, par rapport aux :
thèses précédentes
*
?
T'en
fais- lu
quelque Théétète. — Aucune, Socrate.
idée
?
—
SocRATE. Aie plutôt l'esprit attentif à voir si nous pourrons l'amener à son achèvement. Le sens en est donc que tout cela, comme nous le disons, se meut. Or il y a vitesse lenteur en ces mouvements. Tant que le mouvement est
et
lent, c'est sur place et dans ses En telles approches, il
approches immédiates qu'il
engendre; mais les produits sont d'autant engendrés plus rapides, car ils sont portés, et la translation est leur mouvement naturel. Quand donc
d s'exerce. ainsi
œil et quelque objet à lui approprié ont, dans leur mutuelle approche, engendré la blancheur et la sensation correspon1
dante, lesquelles n'eussent jamais été engendrées si l'un ou l'autre de leurs générateurs eussent fait rencontre différente, alors, par l'effet de la translation dont sont agités, dans l'ese
pace intermédiaire, et la vision émanant des yeux et la blancheur émanant de ce qui, conjointement avec eux, engendre la couleur, l'œil est devenu rempli de vision il voit dès lors et, dès lors, est devenu non point vision, mais œil voyant. Son conjoint en cette génération de la couleur s'est, de son il est devenu non côté, rempli de blancheur point blanbois blanc, pierre blanche, tout ce dont cheur, mais blanc la surface colorable arrive à se colorer de cette couleur. Il en est ainsi du reste. Du sec, du chaud, de toutes déterminations, ;
;
:
comme théorie logique, la doctrine des non-inisupprimerait le verbe ou prédicat (&fjaa)etne laisserait subsister que le nom (ovoaa cf. Notice du Sophiste). Ici, elle est déBnie comme
(tÔ 7:pav[JLa). Envisagée tiés
;
un
« substantialisme » brutal
pour
faire
mieux
ressortir le relativisme
savant qu'on va exposer (cf. Notice du Théétète, p. i3a et suiv.). I. La doctrine des relalivistes est appelée « un mythe », parce qu'elle est exposée sous la forme et dans le style des Théogonies. Comparer l'exposition des théories de Têtre dans le Sophiste (24a c-243a).
0EAITHTO^
178
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THÉÉTÈTE
même par fait
explication se doit concevoir
soi,
nous
le disions
17^ :
tout à l'heure
des mutuelles approches
que tout
rien n'est tel en soi et ^,
que dans
le
du mouvement,
et
et ce n'est
reçoit,
son devenir et sa diversité, car cette qualité même d'agent ou de patient que revêtent des termes opposés, on ne saurait, nous disent-ils, la concevoir fixée à demeure en l'un ou en l'autre. Rien, en effet, n'est agent avant qu'au patient il soit venu s'unir, ni patient avant quelque rencontre avec l'agent : et ce qui, en telle union, est agent se montre, au contraire, en telle rencontre nouvelle, patient manifeste. La conclusion de tout cela est celle que, dès le début, nous formulions tout ne rien n'est, à titre d'unité déterminée en soi fait que devenir et devenir pour autrui être est terme qu'il faut partout supprimer encore qu'à nous, à bien des à l'instant l'habitude et le manque de et même, reprises savoir en aient imposé l'usage. Il ne faut donc point, si l'on veut parler comme les sages, accepter de dire ou quelque chose », ou « de quelqu'un » ou « de moi », ou « ceci » ou « cela » ou aucun autre mot qui fixe mais employer les « en train de devenir, expressions qui traduisent la réalité de se faire, de se détruire, de s'altérer » car, si peu qu'une expression crée de fixité, la proférer est s'offrir à la critique. :
;
:
;
or
;
:
;
Il
et
faut suivre cette règle et quand on parle des unités isolées, quand on parle des agrégats où elles s'assemblent, agré-
on donne
d'homme, soit de forme particulière-. Sont-ce là, Théétète, doctrines agréables à ton jugement et trouverais-tu plaisir à y goûter ? Théétète. Je ne sais, moi, Socrate car, toi-même, je ne puis deviner si tu exposes là opinions qui t'agréent ou si tu ne veux que m'éprouver. Socrate. Tu oublies, mon ami, que, moi, je ne sais ni ne m'approprie rien de tout cela. Ce n'est pas en moi que cela fut conçu c'est toi que j'en veux accoucher et, pour ce faire, gats auxquels
pierre, soit
de
tel
les
noms,
animal ou de
—
soit
telle
;
—
;
me
donne à goûter des sages l'un après l'autre, jusqu'à ce que ta façon de penser à toi
je
livre à ces incantations et te
amenée au jour par nos communs efforts. Ce n'est qu'après l'avoir extraite que j'examinerai si c'est du vent ou soit
1.
2.
Cf. supra, i52d. Cf. Natiee, p. i32/3 et p. i5o.
0EÂ1THTOS
179
156 e
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E^ o^PX^^ EXÉyojiEv, oôSev EÎvaL iv aÔT6 Ka9' aÛT6, àXXà TLvt oleI YLyvEaSat, t6 8' EÎvaL TiavTa)^69EV è£,aLp£TÉov, ou)( OTt T^^iELc; TioXXà Kal êipTL iqwayKaajiEBa
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11
d
THÉÉTÈTE
157 d
i8o
la vie qu'elle apporte au jour. Sois donc confiant et ferme ; fais-moi belle et virile réponse et donne, telle qu'elle t'apparaît, ta solution à mes questions.
de
— Veuille donc — Redis -moi doncinterroger.
Théétète. SocRATE.
s'il
te satisfait
qu'on refuse
qu'on n'accorde qu'un perpétuel devenir au bien, au beau et à tout ce que nous venons d'énumérer.
l'être et
— Eh bien,
Théétète.
mon
impression à t'entendre expoapparence
ser cette doctrine est qu'elle a une merveilleuse de raison et qu'il la faut admettre telle que tu
e
l'expliques.
—
Alors n'omettons point de compléter ce qui manque à mon exposé. Il y manque, au fait, l'objection des songes et des maladies celle, entre autres, de la folie et tout ce qu'on appelle aberrations de l'ouïe, de la vue ou de toute autre sensation. Tu sais, en effet, j'imagine, qu'en tous ces
SocRATE.
;
états l'on s'accorde à trouver la réfutation
158 a
de
la thèse
que nous
exposions tout à l'heure. Plus que partout ailleurs, en effet, les sensations que nous y éprouvons sont fausses et beaucoup s'en faut que ce qui apparaît à chacun soit, comme tel, réel tout au contraire, rien n'est tel qu'il y apparaît. Tu dis là vérité absolue, Socrate. Théétète. SoGRATE. Que peut-il donc, mon fils, avoir à dire après cela, celui qui pose que la sensation est science et que ce qui ;
— —
^ apparaît est à chacun ce qu'il lui apparaît ? Pour ma part, Socrate, j'hésite à dire que Théétète. je ne sais que répondre, car tu me blâmais tout à l'heure pour
—
jj
un pareil aveu. Cependant, à la vérité, je ne saurais contester que, dans la folie ou le rêve, on se fasse des opinions fausses, alors
que d'aucuns
s'y croient
dieux
et
que d'autres
s'imaginent, en leur sommeil, avoir des ailes et voler. Ne penses-tu point aussi à une autre controSocrate.
—
verse à ce sujet, spécialement relative à la question rêve et éveil I.
?
« Davantage, puisque les accidents des maladies, de la rêverie les choses autres qu'elles ne pa-
ou du sommeil, nous font paraître
aux sains, aux sages et à ceux qui veillent; n'est-il pas vraisemblable que notre assiette droite et nos humeurs naturelles ont aussi de quoi donner un être aux choses... et les accommoder à soi comme font les humeurs déréglées?... Or, notre état accommodant raissent
les
choses à soi et les transformant selon soi,... rien ne vient à nous
que
falsifié et altéré
par les sens. » (Montaigne, Essais,
II, xii).
0EAITHTOS
i8o
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0EAI.
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Totvuv TTdtXtv eX aotàpÉCTKEL tè ^i/) TL EÎvat àXXà «eI Yi-Yveo^Qat àyaSôv Kal koXov «xi ndtvxa S apTL Scrj^Ev. 0EAI. 'AXX' E^otyE, ETtEiSf) aoO aKoiio outco StE^tévToc;,
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àXXà TT&v ToOvavTLOv oôSèv Sv
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W* 6 I \i.r\ TOivuv... i58 a 7 w çaivïTat ctTzoXd5o, 38 (vol. I, p. 479)|| e i a-noAi-jZdxx^v e 2 Tôiv Te: Ts Tôjv Stob. 158 a i 7:avTÔç txaXXov 7:âv:toç Beîv Heindorf a 2 0£Î a 3 ojv 6v B* Stob. (xôcXXov àv Stob. a 6 >cai post lauxa om. Stob. a 7 tu a Stob. b 2 /] rj ot BY. d 8
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||
THÉÉTÊTE
—
TeÉÉTÈTE. SocRATE.
Quelle — Bien des
controvCTse fois, je
i8t
?
dû l'entendre-
pense, tu as
On demandait
par quelle preuve démonstrative répondre à qui voudrait savoir, par exemple, si, dans le moment présent, nous dormons et rêvons tout ce que nous pensons, ou si, bien éveillés, c'est en un dialogue réel que nous devisons. En vérité, Socrate, on cherche vainement Théétète.
—
quel indice
il
donner comme preuve
faudrait
;
car tout
ici
se
correspond exactement. Les paroles que, présentement, nous venons d'échanger, rien n'empêche que, antistrophe et se
fait
sommeil aussi, nous puissions croire les échanger; en plein rêve, nous croyons conter des rêves, étonnante est la ressemblance des deux séries. Socrate. Tu vois donc qu'élever controverse là-dessus dans
le
et lorsque,
—
puisque la distinction entre éveil et rêve est elle-même controversée et, que, égal étant le temps où nous dormons et le temps où nous sommes éveillés, en l'un et n'est pas difficile,
l'autre
temps notre âme s'acharne
à soutenir
d'alors sont tout ce qu'il y a de plus vrai
temps nous affirmons affirmons
les
Théétète. Socrate.
que
ses
ainsi,
crovances autant de
unes, autant de temps aussi nou»
les autres, et pareille est,
gie de notre affirmation
:
dans les deux
cas, l'éner-
' .
— Absolument
—
pareille.
Or, des états de maladie et de folie, il en faut dire autant, sauf que la durée, ici, n'est plus égale? Théétète. C'est juste. Socrate. Et quoi, est-ce à la longueur du temps ou à sa brièveté qu'on mesurera la vérité ?
— — Théétète. — Ce Socrate. — Mais montrer de Théétète. — Je ne
serait ridicule à tous égards.
lesquelles
I
.
Montaigne
as-tu quelque autre indice clair ces croyances sont -vraies P
pour
crois pas.
dit, lui aussi {ibid.^
:
«
Ceux qui ont apparié notre
vie à lin songe ont eu de la raison, à l'aventure, plus qu'ils ne pensaient... Nous veillons dormants, et dormants veillons. Notre raison .
âme
opinions qui lui naissent en dormant et autorisant les actions de nos songes de pareille approbaet notre
recevant
les fantaisies et
tion qu'elle fait celles du jour, pourquoi ne mettons-nous en doute si notre penser, notre agir, «st pas un autre songer, et notre veiller
quelque espèce de dormir
?.
. .
»
0K\ITHTOS
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i
0EAI. Tàttolov:
ZÛ. "O
ae ot^at àKr|!co£vai IpOTÔvTcov, tl &v TLÇ ix°'- T£Kt*r)pLov àTTo5£L£,aL, eï TLÇ ipoLTo vOv oStcoç ev TÔ TiapévTL TTOTEpov KaSsijSo^iEV Kttl TidvTa S Siavooù^EBa TToXXocKtc;
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ôvEtpaTa SokS^iev SiriyEtoGai, aTonoç
ôjiottSTr|c; ToiiTcov
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ZO.
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THÉÉTÈTE
458 e
SocRATE.
— Je
vais donc, moi,
182
te
entendre ce que,
faire
toutes là-dessus, diraient les gens qui affirment ce principe croyances, quelles qu'elles soient, sont vraies pour le sujet qui :
croit*. Ils
comme
exprimeront leurpensée, j'imagine, en des questions « ô Théétête, ce qui est totalement dift'érent
celle-ci
:
même
son opposé ? Et n'allons d'un point comprendre qu'il s'agisse objet identique sous un rapport et différent sous un autre il est totalement diffé-
aura-t-il
jamais
vertu que
:
rent ».
—
Théétète. Impossible, certainement, qu'il y ait iden459 a tité soit de puissance, soit d'autre chose, en ce qui est absolu-
ment
différent.
— Mais bien pas dissemblable qu'un Théétète. — me semble. SocRATE.
aussi
n'est-il
tel objet est
nécessaire d'avouer
?
Si, à ce qu'il
SocRATE.
— Donc tout ce à quoi
;
différent
?
Théétète. SocRATE.
— Nécessairement. — Ne disions-nous
agents étaient multiples et tout aussi bien les patients ?
les
Théétète. SocRATE.
—
arrive d'être semblable
il
ou dissemblable à soi ou à autre que nous le dirons devenir identique
lorsqu'il s'assimile, lorsqu'il se désassimile,
soi,
pas antérieurement que
même
infinis
en nombre,
et
Si.
— Et encore que, tantôt
à l'un, tantôt à l'autre s'accouplant, ce ne sont point mêmes produits, mais produits différents qu'ils engendreront ?
b
— Parfaitement. — Appliquons donc
Théétète. SocRATE.
à
moi,
comme
à
toi et à
tout le reste, cette même distinction Socrate bien portant, d'une part, et, d'autre part, Socrate malade. Dirons-nous ceci :
semblable à cela, ou dissemblable ? Par Socrate malade, est-ce un tout défini Théétète. que tu opposes à cet autre tout, Socrate bien portant ? Tu as parfaitement compris c'est cela même Socrate. que je veux dire. Il faut dire alors Théétète. dissemblable. Donc différent aussi au même titre que disSocrate. semblable ?
— — —
:
:
—
I.
C'est la seconde formule
du
Cratyle
:
vérité
du jugement qui
0EAITHTO2
i82
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158 e
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||
THÉÊTÈTE
459 b
i83
— —
Nécessairement, Thébtète. Et Socrate dormant, et tous autres états par SocRATE. c nous énuméréstout à l'heure, comportent même affirmation ? De ma part, certainement. Théétète. Tout facteur qui, de sa nature, est agent ne Socrate. va-t-il pas, quand il prendra Socrate bien portant, agir, en moi, sur un homme différent de celui sur lequel il agira prenant
—
—
Socrate
malade
?
— — — — doux agréable Théétète. — Oui. Socrate. — C'est
Gomment pourrait-il en être autrement ? Théétète. Autres donc seront, dans les deux cas, les proSocrate. duits que nous engendrerons, moi, le patient, et lui, l'agent ? Gomment donc Théétète. Or le vin que je bois Inen portant me paraît Socrate. et
!
?
eu génération, nous en somcouple agent et patient, de douceur ^ plus sensation. Elles sont en translation l'une et l'autre la sensation, qui vient du patient, a fait sentante la langue la douceur, qui vient du vin, aux entours du vin répandue, a produit dans le vin, pour la langue bien portante, et l'être
mes convenus, par
qu'il y a
le
:
;
doux. Théétète. C'est bien là, certainement, ce dont nous sommes antérieurement convenus. Socrate. Mais si l'agent a pris Socrate malade, la première chose à dire n'est-elle pas que, en vérité, ce n'est point le même homme qui fut pris ? Il était dissemblable, en effet, et le paraître
— —
quand
il
reçut l'approche,
Théétète. Socrate.
—
Oui.
— Nouveaux donc furent
les produits qu'engenaux entours ^ drèrent un tel Socrate et l'abscM-ption du vin aux entours du vin, de la langue, sensation d'amertume :
;
apparition et translation d'amertume; lui, non point amertume, mais amer moi, non point sensation, mais sentant ?
— Assurément. ;
Théétète.
accompagne l'image sensible (386 c; cf. p. 171, note i). Les formudu Tkééteîe se ramènent toutes à ce double type vérité de la sensation (lOac), de l'impression (178b) ou de l'image (i5aa, i58a) vérité du jugement où s'affirme cette apparence (i58e, 161 c,
les
:
;
c,
170a, 172b, 177c).
0EAITHTOS
i83
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THÉÉTÈTE
159 e
i84
—
SocRATE. Donc, pour moi, il n'est rien d'autre à l'égard de qui je puisse jamais devenir sentant en même façon; car 160 a autre agent fait autre sensation, modifie et rend autre le sentant. Aucune cliance non plus que cela qui m'est agent, s'unissant à
un autre
et revête le
même
patient, état ; car,
autre produit, c'est en
un
engendre jamais
lui
même
elTet
engendrant
sens nouveau qu'il s'altérera.
— — Mais moi ne deviendrai par Théétète. — Certainement non. forcément SocRATE. — D'ailleurs Théétète. SocRATE.
le
d'autre conjoint
C'est exact. ni
tel
par moi seul, ni
soi seul.
à l'égard de quelc'est deviens sentant car chose deviens, que quand je que je devenir un sentant, mais qui ne sent rien, c'est impossible. ;
de même, pour quelqu'un que l'agent devient quand il amer ou quelque chose de tel car devenir doux, mais doux à personne, c'est impossible. Théétète. Absolument. SocRATE. C'est donc, j'imagine, uniquement en ce mutuel rapport, que nous aurons, lui et moi, si nous sommes, notre être, si nous devenons, notre devenir. Son être et le mien, c'est la nécessité, en effet, qui les lie, mais ne les lie à rien d'étranger et pas davantage à nous-mêmes. L'un à l'autre liés, voilà donc l'unique liaison qui reste. Aussi, quoi que l'on déclare être, c'est à quelqu'un, de quelqu'un, relativement à C'est,
j)
devient doux ou
;
— —
quelque chose qu'il faut dire qu'il est ou, si l'on veut, qu'il devient. Mais qu'en soi et à part soi il est ou devient quelque faut ni proférer, ni accepter d'aug chose, c'est formule qu'il ne trui voilà ce que l'argument par nous exposé nous signifie ^ Théétète. C'est parfaitement exact, Socrate. SocRATE. Dès lors donc que ce qui m'est agent est à moi et :
—
—
non à un un autre ?
autre, c'est
moi
aussi
qui
le sens
;
ce n'est pas
— —
Comment supposer le contraire? Théétète. Socrate. Vraie donc m'est ma sensation, car elle est toujours de mon être à moi, et c'est à moi de juger, d'accord avec Protagoras, de ce qui m'est, qu'il est, et de ce qui ne m'est point, qu'il n'est point. I. Xrhioie (M étaph., loiob, 36 et suiv.) répondra que l'objet, bien que corrélatif à la sensation, lui est nécessairement antérieur, comme le moteur au mobile.
0EAITHTOS
i84
159
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aXXov TTOLEÎ t6v alaSavéjAEVov oÔx' ekelvo t6 tioloOv Tauxèv y^^^^^*^ toloOtov ^rjTuoT' aXXcp auvEX96v
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160
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2.-7
THÉÉTÈTE
160 c
d
i85
— —
Il semble, Théétète. Comment donc, étant exempt d'errem-, sans SocRATE. défaillance en ma pensée à l'égard de ce qui est ou devient, ne saurais-je pas là où je sens? Ce n'est aucunement supposable. Théétète. Tu as donc eu parfaitement raison de dire SocRATE.
— —
que au
la science n'est
même
sens
de toute
d'Heraclite, se le
e
pas autre chose que la sensation, et c'est
que reviennent la
et
formule d'Homère,
la
«
toutes choses
celle
de Protagoras
tribu qui les suit:
meuvent comme eaux qui courent», et « l'homme est la mesure de très sage :
toutes choses », et la sensation
de Théétète, qui déclare qu'à ce compte
celle
devient la science. Est-ce bien cela, Théétète? Nous faut-il affirmer que nous avons là, toi, ton nouveau-né, moi, un
accouchement Théétète.
réussi
dis-tu
Que — Nécessairement
Premier
essai de critique : tous les hommes se
?
Socrate.
?
oui, Socrate.
— Nous avons eu,
ce semble,
beaucoup de peine à le mettre au jour, quelle que puisse être sa valeur. Mais, l'enfantement achevé, il nous faut procéder à la fête du nouveau-né et, véritablement, promener tout alentour notre raisonnement, pour voir si ce ne serait point, à notre insu, non pas produit qui vaille qu'on le nouret que mensonge. Ou bien pensejgl g risse, mais rien que vent rais-tu qu'à tout prix il le faille nourrir parce que tien et ne le point exposer? Supporteras-tu, au contraire, qu'on en fasse la critique sous tes yeux, sans entrer en colère au cas où ton premier rejeton te serait enlevé ? Théodore. Cette patience, Socrate, Théétète l'aura il n'a l'humeur aucunement difficile. Mais, par les dieux, dis-
—
moi
:
:
serait-ce encore là
Socrate.
— Quel
une erreur? amateur d'arguments tu
franc
quelle bonté à toi, Théodore, de
me
regarder
fais et
comme un
sac
d'arguments où je n'aie qu'à puiser réponse toute prête pour te dire que c'est « encore là une erreur » Ce qui se passe en fait, tu ne l'observes point aucun de ces arguments ne sort de moi, mais toujours de celui avec qui je converse. Pour moi, je ne sais rien de plus que cette courte !
:
j^
science
:
ce qu'en fait
d'argument invente
la sagesse d'autrui,
0EAITHTOS
i85
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THÉÉTÈÏE
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186
et l'accueillir avec juste mesure. C'est ce que je maintenant encore, essayer de faire avec notre jeune homme, sans rien dire qui soit de moi. Tu as raison, Socrate fais comme tu dis. Théodore. Eh bien, sais-tu, Théodore, ce qui m'étonne SocRATE. le recevoir
vais,
— — de ton ami Protagoras Théodore. — Quoi donc? SocRATR. — Dans l'ensemble
:
?
C
a dit choses qui
il
me
plai-
chacun est, comme tel, réel. Mais le début de son discours m'a surpris. Que n'at-il dit, en commençant sa Vérité, que « la mesure de toutes choses, c'est le pourceau » ou « le cynocéphale » ou quelque bête encore plus bizarre parmi celles qui ont sensation? C'eût été façon magnifique et hautement méprisante d'entamer, pour nous, son discours. Il eût ainsi montré, alors que nous l'admirions à l'égal d'un dieu pour sa sagesse, qu'au bout du compte il n'était supérieur, en jugement, je ne dis pas seud lement à aucun autre homme, mais même pas à un têtard de grenouille. Autrement que dire, Théodore? Si à chacun est vraie l'opinion où se traduit sa sensation si, l'impression qu'éprouve l'un, nul autre ne la peut mieux juger, et si, l'opinion qu'il a, nul autre ne peut avoir plus de titres à en examiner la justesse ou la fausseté si, au contraire, comme nous l'avons dit souvent, ce ne sont que ses propres impressions que chacun, pour lui seul, traduit en opinions, impressions qui, toutes, sont justes et vraies, en quoi donc, cher ami, Protagoras serait-il sage, au point de mériter d'enseigner e les autres au taux d'énormes honoraires, tandis que nous, plus sent fort, montrant
que
ce qui semble à
;
;
dépourvus desavoir, aurions à fréquenter ses leçons à lui, bien que chacun de nous fût mesure à soi-même de sa propre sagesse ? Comment ne pas affirmer que Protagoras ne fait là que ^
des phrases pour la foule?
de
Quant
à
mes
prétentions, à celles
mon
art maïeutique, je tais de quelle dérision on les doit payer, elles, et, je pense, l'entretien dialectique avec tout son labeur. Car examiner, chercher à réfuter les
représentations
I. Platon ne fait ici qu'adapter, d'une façon plus précise et plus topique, la question que Socrate posait aux sophistes de VEuthydeme « Si nous ne nous trompons ni dans nos actions, ni dans (287 a) :
nos paroles, ni dans nos pensées, en ce cas, dites-moi par Zeus, venez-vous donner des leçons ? »
:
à qui donc,
0EAITHTOS
i86
161 b
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^Éxpov IgtIv Cç
Tcov y^prj^ocTcov
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^Èv auTov (SaTTEp 6e6v èBau^à^^o^iEv etiI apa ET\jy)(avEV wv eIç cf)p6vr|aLv ouSèv ^eXtIcov
iQ^iELc;
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fiaTpà)(ou yuptvou,
o 0£65opE
Xsyjo^Ev, 8l'
alaBrjaEcoc;
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Kocvo^iEv, OL(jiaL 8e Kal aij^Tiaaa
Il
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^iiaBcov, i^t^etc;
8r|^o\j^Evov XéyELV x6v flpcoxayopav xfjç
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187
et opinions les uns des autres alors qu'elles sont justes pour chacun, n'est-ce pas là prolixe et criard bavardage, si c'est
Vérité vraie que la Vérité de Protagoras et non pas oracle qui nous joue du fond le plus sacré de son livre ? Théodore. Socrate, l'homme m'est cher, tu viens de le dire à l'instant. Aussi n'admettrais-je point que, par mes propres aveux, on réfute Protagoras, et ne voudrais-je non *
—
plus, contredire mon opinion pour te faire contre-partie. C'est donc vers Théétète qu'il faut te retourner ; d'ailleurs, même
en la discussion présente, il s'est montré très attentif à suivre ton raisonnement. Socrate. Est-ce que, visitant Lacédémone, Théodore, si tu assistais aux palestres, tu jugerais bon de contempler la nudité des joueurs, malingre chez certains, sans venir toimême, en réplique, faire montre de ta forme en te plaçant dévêtu à leurs côtés? Théodore. ^- Et pourquoi en douter, si j'avais chance de gagner leur consentement par raisons persuasives? J'imagine bien, dans l'occasion présente, vous persuader ainsi de me laisser à mon rôle de spectateur et de ne me point tirer de force aux exercices, mais, à l'homme déjà raide que
—
je suis, préférer plus jeune et plus frais partenaire.
Socrate.
—
comme
plaît,
me
déSoit, Théodore: s'il te plaît, point ne dit le proverbe. Il nous faut donc revenir au
sage Théétète. Dis-moi donc, Théétète, pour commencer par ce que nous venons d'exposer, n'admires-tu point que, tout d'un coup, tu viennes ainsi te révéler haussé à un niveau de sagesse
que
la
que ne dépasse ni homme ni dieu ? Ou t'imagines-tu mesure de Protagoras prétende s'appliquer moins aux
dieux qu'aux Théétète.
hommes ^ ?
—
Par Zeus, je n'ai point cette idée ; et je réponds à ta question: oui, j'admire fort. Tandis que nous « ce suivions, tout à l'heure, le développement de la formule :
qui semble à chacun, cela
est,
parfaitement juste m'en apparaissait Cf. Euthydeme, 286 d
semble », teneur. Maintenant
pour celui à qui la
cela
« Est-il donc possible, selon toi, de répersonne ne se trompe ? » « C'est Dieu qui sera pour nous, émia. Les Lois diront (716 c) nemment, la mesure de toutes choses, à meilleur droit que c€t homme individuel dont on nous parle. » I.
futer quelqu'un,
:
si
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i87
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80-
THÉÉTÈTE
162 d
188
cette impression a vile fait place à l'impression Tu es jeune encore, mon cher SocRATE.
—
contraire. fils
;
aussi,
déclamation, as-tu l'oreille promple et l'acquiescement rapide. A de telles questions, en elTet, voici ce que la
pour
répondra Protagoras ou un autre à sa place « O valeureux champions, jeunes et vieux, vous êtes là faisant harangues, siégeant de compagnie, mêlant jusqu'aux dieux dans ce débat, alors que, moi, j'écarte, de mes discours et de mes écrits, :
e
toute affirmation sur' leur existence ou leur non-existence ^
Des raisons que A'os arguments,
multitude accepterait d'entendre forment cet épouvantail d'une équivalence
la
comme
absolue, sous le rapport^de la sagesse, entre l'individu humain et un individu quelconque de nos troupeaux. De démonstration, de nécessité,
il
n'y a pas trace en vos formules: vous
n'employez que le vraisemblable, argument qu'il suffirait à Théodore ou à quelque autre géomètre de prétendre employer en géométrie pour être taxé d'infériorité à l'égard du premier venu. Examinez donc, toi et Théodore, si vous accueilleriez 163 a raisons persuasives et vraisemblances comme démonstrations en si haute matière. » Théétète. Mais, que ce soit permis, Socrale, ni toi ni moi ne le dirions. Par une autre voie donc il faut conduire SocRATE. l'examen, ce me semble, d'après ta façon de raisonner à toi et à Théodore. Théétète. Par une tout autre voie. SocRATE. Prenons donc celle-ci pour examiner si, en fin
— —
— —
de compte, science et sensation sont identiques ou diflerentes. C'est à ce terme, en somme, que tendait toute notre argumentation et c'est pour y arriver
que toutes
ces étrangetés furent
mises par nous en mouvement. N'est-ce pas vrai ? Théétète. Tout à fait vrai.
—
b
Socrate.
La science aura
même
durée que
la
—
que, tout ce
Accorderons-nous
que nous sentons par
donc vue
la
sensation.
nous
le
qu par l'ouïe, tout cela, et de ce fait, savons? Par exemple, avant d'avoir appris la langue
I La formule de Protagoras nous a été conservée dans Sextus Empiricus (adv. math., IX, 56) et, plus complètement, dans Eusèbe « Des dieux, je ne puis dire ni qu'ils Prcep. evang., XIV, 3, 7) .
:
BEAITHTOS
i88
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EKaaToç tcov àvSpcbTUCov (ioaKr|oTouoOv 5e Kal àvàyKr|v ouS" fjVTtvoOv àTT65EL£,LV ^laToç àXXà TÔ ELKOTL XÉyETE )(pT^a6E, S EL eBéXol ©Eoocopoc; f) àXXoç TLÇ TÔv yEco^ETpcùV ^pcb^EVoç yEco^ETpELV, a£,Loç ouSè av
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Zkotielte ouv au te Kal ©EoScopoc; ei àîTc-
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163 a
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THÉÉTÈTE
163 b
189
des Barbares, nierons-nous entendre les bruits qu'ils profèrent ou affirmerons-nous entendre et savoir ce qu'ils disent?
Ou encore, si nous ne savions point lire, ayant les yeux sur des lettres, nierons-nous les voir ou affirmerons-nous en toute rigueur que, les voyant, nous les savons ? Théétète.
—
Cela, Socrate, que véritablement nous en entendons, nous affirmerons le savoir. Ici, forme c et couleur nous dirons les voir et savoir. Là, acuité et gravité les entendre et, par le fait même, les savoir. Mais ce qu'ensei-
voyons
et
:
:
gnent à leur sujet grammairiens et interprètes, nous ne dirons ni en avoir sensation par la vue ou par l'ouïe, ni le savoir. Socrate.
—
Excellente réponse, Théétète, et ce n'est pas peine que je t'y fasse objections, qui ralentiraient ton essor. Mais vois donc cette nouvelle attaque qui s'approche et
la
cherche par quels moyens nous la repousserons. Théétète. Quelle attaque? « Ce Socrate. Celle-ci. On te demandera, je suppose a su un ést-il encore jour, que quelqu'un possible qu'en ayant
— —
jj
:
le souvenir, au moment môme où quelqu'un ne sache pas cela même dont il se souvient? » Je fais grande phrase, ce semble, pour poser cette simple question si, ce qu'on a appris et se rappelle, on ne le sait pas ? Théétète. Comment l'admettre, Socrate? Ce serait
mémoire
il
et
en conservant
se souvient ce
:
—
monstrueux, ce que tu Socrate.
bien. Est-ce
que
vision, sensation
Théétète. Socrate.
e
dis là.
— Serait-ce donc que je parle en —
voir n'est pas,
d'après
l'air?
toi,
Examine
sentir,
et la
?
moi,
si.
D'après — Donc vu a science de ce qui a vu, d'après raisonnement de tout à l'heure Théétète. — Oui. Socrate. — Eh bien,ily a certainement quelque chose que tu appelles mémoire Théétète. — Oui. Socrate. — De quelque chose ou de rien Théétète. — De quelque chose assurément. a
celui
qu'il
pris
le
?
?
?
sont, ni qu'ils ne sont pas, ni quelle nature ils ont. Beaucoup de choses empêchent qu'on le sache et l'obscurité de la question et la brièveté de la vie humaine. » :
BEAITHTOS
i89
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163 e
190
—
Donc de ce qu'on a appris SocRATE. senti, de quelque chose comme cela? Théétète. SocRATE. Théétète. SocRATE.
et
de ce qu'on a
— Naturellement.
— Ce qu'on vu, on en souvenir? — On en souvenir. — Même yeux fermés Ou bien rien fermer qu'à perdu Théétète. — Mais étrange, Socrate, d'affirmer chose faut bien pourtant, SocRATE. — nous voulons sauver va^. l'argument précédent. Sinon, Théétète. — Pour moi, par Zeus, bien quelque soupa
a parfois
a
les
l'a-t-on
?
les
?
il
serait
pareille.
164 a
11 le
si
il
s'en
j'ai
çon, mais je ne comprends pas suffisamment
:
donne-moi
plutôt l'explication.
Socrate.
— La
voici
:
celui qui a
vu
a pris science
de ce
qu'il voyait; car vision, sensation, science, sont identiques,
nous en sommes convenus; Parfaitement. Théétète. Mais celui qui a vu, et qui, donc, a pris science Socrate. de ce qu'il a vu, s'il ferme les yeux, garde souvenir, mais ne
— —
voit point. N'est-ce pas vrai? Théétète. Si fait.
— — Mais ne pas Socrate. Théétète. — Socrate. — donc que,
^
voir, c'est ne pas savoir,
puisque
voir est savoir.
C'est vrai.
dont on a pris science, du moment qu'on ne le voit pas: hypothèse dont nous avons dit que la réalisation serait monstrueuse. Théétète. Ce que tu dis là est parfaitement vrai. Socrate. L'impossible apparaît donc se réaliser si Il
arrive
ce
tout en s'en souvenant on ne le sait pas,
— — science sensation sont affirmées identiques. Théétète. — Ce semble. faut donc dire Socrate. — Théétète. — J'en peur, donc science? Socrate. — Que et
•
différentes.
les
Il
ai
c
serait
I.
cf.
alors la
au sens de « il est perdu, il meurt i4a; Phédon, 70 A, 84 B mais, plus loin (208 d/e),
« Il s'en va » (oV/sTai)
Phiiebe,
même
C'est à son
;
»
;
le
verbe aura le sens de « s'évader w. Platon n'est, naturellement, pas seul à personnifier ainsi le Xoyoç ; cf. Gorgias (Hélène), et Aristophane (les Nuées).
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THÉÉTÈTE
164 c
191
début, semble-t-il, qu'il nous faut reprendre la question. Mais, qu'allons-nous faire là, Théétète?
— —
Théétète. Quoi donc? Nous m'avons l'air d'avoir fait comme un coq SocRATE. de mauvaise race, nous empressant, bien avant d'être vainqueurs, d'abandonner le débat pour chanter victoire. Théétète. Comment cela? A la mode des antilogiques il semble que, SocRATE. sur des accords de mots, nous avons conclu notre propre accord et que cette façon de triompher de l'argument nous a contentés. Ainsi nous qui nous défendons d'être des disputeurs et prétendons être des philosophes, nous sommes tomd bés, sans le savoir, dans les mêmes errements que ces terribles
— —
gens.
Théétète. veux dire. Socrate.
— Je ne comprends pas encore bien ce que
— Je vais donc essayer de
ce
que
je pense là-dessus.
te faire voir
Nous avons demandé
lu
clairement si,
ce qu'on
on peut ne pas le savoir. Nous avons démontré que celui qui a vu et ferme les yeux se souvient, mais ne voit pas nous avons ainsi démontré qu'à la fois il ne sait pas et pourtant se souvient, et déclaré que c'est là une impossibilité. Ainsi était anéanti et le mythe de Protagoras, et le tien, en même temps, qui identifie science et a appris et se rappelle,
;
sensation.
e
— —
Théétète. Apparemment. Socrate. Mais point réellement, j'imagine, mon cher, si du moins le père du premier mythe vivait, car lui aurait bien des paré coups mais il n'y a plus là qu'un orphelin, et nous le traînons dans la boue. D'autant que les tuteurs :
même que Protagoras lui a laissés lui refusent tout secours, notre Théodore le premier. C'est donc nous qui nous risquerons, par scrupule de justice, à lui porter secours.
—
Théodore. Ce n'est point moi, Socrate, c'est bien plu165 a tôt Callias, le fds d'Hipponicos, qui en est le tuteur. Nous avons été, nous, un peu plus prompts à quitter les arguments abstraits si
pour
la
géométrie. Néanmoins, nous te saurons gré
tu le veux bien secourir.
Socrate. secours, tel
—
que
Bien parlé, Théodore. Considère donc mon je l'apporte. A de bien plus terribles admis-
©EAITHTOS
191
KalxOL TL TIOTS ^ÉXXo^EV, S 0EaLTT]TE,
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164 c
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THÉÉTÊTE
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que tout à l'heure nous amènerait, en effet, l'inattention au sens des mots, qui, le plus habituellement, gouverne nos affirmations comme nos négations. Est-ce à toi
sions encore
que
j'adresse l'explication
ou bien
à Théétète?
— Aux deux Mais que plus jeune moins chutes seront humiliantes. réponde SocRATE. — Je pose donc plus redoutable question. La Théodore. :
à la fois.
le
ses
la
formule en est, j'imagine, à peu près ceci a est-il possible à qui sait de ne pas savoir ce qu'il sait? » Théodore. Que répondrons-nous donc, Théétète? Théétète. Que c'est bien impossible, tel est du moins :
— —
mon
avis.
SocRATE.
— Pas impossible,
si
tu poses que voir est savoir.
de l'inextricable question, du on t'enfermerait comme le où, dit, questionneur puits imperturbable qui, la main sur un de tes yeux, te demanderait si tu vois son habit avec ton œil fermé ? Théétète. Je dirai, j'imagine « avec cet œil-là, non ;
Gomment, en
effet, sortiras-tu
— —
:
avec l'autre, oui ». SocRATE. N'est-ce pas là voir
même
objet?
et,
à la
fois,
ne pas voir
le
—
Théétète. Oui, au moins d'une certaine manière. SocRATE. Je ne fais nul cas de cela, dira-t-il, et n'ai point posé de question sur la manière, mais je demande si, ce que tu sais, tout aussi bien tu ne le sais pas*. Or, en ce moment, il est clair'que tu vois ce que tu ne vois pas. Tu as accordé, en fait, que voir est savoir et que ne pas voir est ne pas savoir. De cela donc déduis quelles conséquences tu dois tirer. Eh bien, je déduis qu'il s'ensuit le contraire Théétète. de ce que j'ai posé. Socrate. Peut-être, admirable jeune homme, aurais-tu à subir bien d'autres défaites pareilles au cas où l'on te demanderait s'il y a savoir aigu et savoir obtus, savoir de près et pas de loin, savoir intense et savoir modéré, et mille
—
— —
autres choses insidieuses
où
te guetterait le fantassin léger,
I. Le discuteur éris tique, dont les questions sont autant de pièges, ne peut accepter que l'interlocuteur se fasse expliquer la question ou réponde par un « distinguo » voir, à ce propos, le débat entre Euthydème et Socrate (^Euthyd., agSb-agôd). Il y a, dispersés dans Piaton, tous les éléments d'une Logique du Sophisme. ;
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mercenaire des combats de parole. Quand tu aurais posé l'identité de science et sensation, il se jetterait sur les sensations de l'ouïe, de l'odorat et des autres sens, te réfuterait sans e te laisser de répit et ne te lâcherait point que, t'ayant stupéfié de sa tant enviable sagesse, il ne te passe le nœud autour des jambes. Te tenant alors maîtrisé, pieds et poings liés, il te rançonnerait de tout l'argent dont il vous aurait plu de convenir.
diras-tu
Quelle réplique,
peut-être, Prolagoras ? N'essaierons-
apportcra-t-il donc au secours de ses doctrines nous point de la formuler ? Théétète. J'en suis d'accord. '
—
SocRATE. ^^^ ^
—
Tout
ce
que,
pour
sa
défense, nous venons dire ainsi, il fonde Protaaoras cera là-contre, j'imagine, en grand « Voilà bien ce brave Socrate! Un et dira de nous, mépris :
enfant a pris peur, auquel il demandait si le peut, tout à la fois^ se rappeler une chose et ne
même homme
point savoir. L'enfant a pris peur et a dit non, parce qu'il ne pouvait prévoir et le bafoué, c'est moi Socrate a l'ait arguments pour démontrer cela. Mais, là-dessus, ô trop facile Socrate, voici la
:
;
Quand, d'un point de mes doctrines, c'est par voie que tu fais l'examen, si, l'interlocuteur répondant ce que j'aurais moi-même répondu, tu le bats, b c'est moi que tu réfutes s'il répond choses différentes, tu ne réfutes que l'interlocuteur. Sans plus tarder, crois-tu donc la vérité.
d'interrogation
;
qu'on t'accorde que le souvenir présent d'une impression passée est semblable impression que l'impression passée, qu'on n'éprouve plus? Il s'en faut de beaucoup. Crois-tu qu'on recule devant l'aveu que, savoir et ne pas savoir, le même peut touchant le même objet ? Ou, si l'on n'ose qu'on te cède jamais qu'identique est le sujet pendant qu'il se désassimile et le sujet avant qu'il se désassimrle? Ou plutôt qu'il y ait le sujet et non pas les sujets, plu-
homme
le
cet aveu,
qui devient infinie, pour peu, du moins, que le sujet successivement se désassimile, s'il nous faut, en chasseurs
ralité
c
ce sera du ProlaI. Cette Apolo^e ne sera pas un pur pastiche goras, mais refait et mieux fait. Socrate dira plus loin (171 d/e, p. 201) qu'il a esquissé (jTzeYpaiaasv), pour aider Protagoras, les :
lignes de résistance où sa thèse pourrait tenir le plus solidement. Pour ce. sens de jjiOYcaçpeiv, cf. Protayoras, 826 d.
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THÉÉTÈTE
166 c
194
de mots, chacun nous précautionner contre le flair de l'autre ? Ainsi, bienheureux homme », continuera Protagoras, « sois assez valeureux pour t'en prendre à ma propre thèse, si tu le peux. Apporte contre moi sensations individuelles
la preuve que ce ne sont point pures que nos sensations successives ou que,
leur in-dividualité successive accordée, n'en sort point davantage cette conséquence ce qui apparaît devient ou, s'il faut :
dire être, est pour celui-là seul à qui il apparaît. Parler ici de pourceaux et de cynocéphales, ce n'est pas seulement raison-
ner en
pourceau toi-même, mais encore engager
tes
audi-
d teurs à pareilles grossièretés contre mes écrits. En cela, tu agis mal. Car, moi, j'affirme que la Vérité est telle que je l'ai écrite
:
mesure
est
chacun de nous
et
de ce qui
est et
de
ce qui n'est point. Infinie pourtant est la diflerence de l'un à l'autre, par le fait même qu'à l'un ceci est et apparaît, à l'autre cela. La sagesse, le sage, beaucoup s'en faut que je les nie.
par quoi, au contraire, je définis le sage qui, à l'un de nous, apparaissent et sont savoir en invertir le sens de façon qu'elles lui
Voici
:
toutes choses
g
mauvaises, apparaissent et lui soient bonnes. Cette définition ellemême, ne va point la poursuivre dans le mot-à-mot de sa formule. Voici plutôt qui te fera, plus clairement encore, ce comprendre que je veux dire. Rappelle-toi, par exemple,
ce
que nous disions précédemment
:
qu'au malade un mets
qui, à l'homme bien portant, est et tout contraire le Rendre l'un des deux plus sage apparaît ï^Gst ni à faire ni, en réalité, faisable ; pas plus qu'accuser
apparaît
et est
amer
'
.
167 a
d'ignorance
le
malade parce que
ses
opinions sont de
tel
sens
et déclarer sage le bien-portant parce que les siennes sont d'un autre sens. Il faut faire l'inversion des états ; car l'une
de ces dispositions vaut mieux que l'autre. De même, dans l'éducation, c'est d'une disposition à la disposition qui vaut mieux que se doit faire l'inversion or le médecin produit :
cette inversion par ses remèdes, le sophiste par ses discours
^.
D'une opinion fausse, en effet, on n'a jamais fait passer personne à une opinion vraie; car l'opinion ne peut prononcer ce qui n'est point ni prononcer autre chose que l'impression j)
actuelle, 1.
2.
et
celle-ci
est
Cf. supra, iSgc/d. Cf. Notice, p. i34/5; et
toujours vraie. Je pense, plutôt,
comparer Gorgias, Hélène,
8, i3 et i4.
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qu'une disposition pernicieuse de i ame entraînait des opinions de même nature par le moyen d'une disposition bienfaisante, on a fait naître d'autres opinions conformes à cette ;
disposition ; représentations que d'aucuns, par inexpérience, appellent vraies; pour moi, elles ont plus de valeur les unes que les autres plus de vérité, pas du tout. Quant aux sages, ;
ami
Socrate, je suis bien loin de les aller chercher parmi les grenouilles; je les trouve, pour le corps, dans les médecins ;
pour les plantes, dans les agriculteurs. J'affirme, en effet, que ceui-ci, dans les plantes, au lieu des sensations pernicieuses qu'entraîne la maladie, font naître sensations et dispositions bienfaisantes et saines. De même, ceux des orateurs
qui sont sages et bons font qu'aux cités ce sont choses bienfaisantes au lieu de pernicieuses qui semblent justes. Toutes choses, en effet, qui à
chaque
cité,
semblent justes
et belles
lui sont telles tant qu'elle le décrète; mais le sage, au lieu de pernicieuses qu'elles peuvent être l'une ou l'autre aux cités, les fait et être et
raison, le
sembler bienfaisantes. Par
sophiste capable de donner à ses élèves
la
même
une
telle
éducation est sage et mérite large salaire de la part de ceux qu'il a élevés. Ainsi il y a des gens plus sages les uns que les autres, sans que personne ait des opinions fausses ; et toi, que le veuilles ou non, il te faut supporter d'être mesure ; car la thèse qui t'y oblige, tous ces exemples l'affirment vivante.
tu
Si tu la veux reprendre à son principe pour la contredire, contredis-la en opposant discours à discours. Si tu préières la méthode interrogative, que ce soit par interrogations c'est :
méthode qu'il n'y a point lieu de fuir plus qu'une autre elle est, au contraire, la meilleure à poursuivre pour qui ne pas conduire a du sens. Observe, en ce cas, cette règle tes interrogations en esprit d'injustice. Grande, en effet, est
là
;
:
déraison, pour qui se pose en homme soucieux de vertu, de ne s'occuper en ses discours qu'à faire injustice. Or on fait injustice en pareille matière quand on ne pratique point séparément le conteste oratoire, d'une part, et, d'autre part,
la
la
discussion dialoguée*
aussi souvent
qu'on
le
jouant et abattant l'adversaire peut; mais, au dialogue, apportant
;
là,
Dans le Protayoras (31^6 b, p. 54, trad. A. Croisct-L. Bodin), Socrale qui dit « Je croyais qu'une causerie entre gens qui se réunissent et un discours au peuple étaient deux choses distinctes. » I.
c'est
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xoûxouq xotç <|5uxolc; àvxlTTovr|pcov ala8f)aEov, aùxôv àaSEvf], )(pr)axàç Kal ûyiEivàc; alaBf^QEic; xe c
Sxav XL
xcùç 8É yE oo<po<)q XE Kal àyaSoùt; xà )(prjoxà àvxl xcov novripcùv ôiKaia
Kal E^jEtq E^TTOLEÎv, tiôXectl
pfjxopaç xatç SoKELV EÎvau TioLEÎv. 'EtteI otà
xaOxa
Kal KaXà SoKT],
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Kal EÎvat aùxf^
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aocjjôc;
xoùç TiaLSEUo^Évouç oîîxo Suvà^Evoç TtatSaycoyEiv
ao(|)Laxf]£;
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aotjsoc;
Kal
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)(pr|^àxcov xotq TtaLêEuBEtaiv.
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aocjjcùXEpol xÉ elclv EXEpoL EXÉpcùv Kal oùSeIç 8oE,à^EL, Kal aoL. èài.\f'ZE (iouXr) âàvxE ^if), àvEKXÉov
oxîxco
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8l' âpcoxrjaEcov I^oijXel, 8l'
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Epcùxf)aEov*
oùSè yàp xoOxo c})eukxéov, àXXà Tràvxcov jiàXiorxa Slcokxeov X^ VOOV E)(OVXL. rioLEL ^ÉVXOL OUXCOal' ^f] àSlKEL EV XÔ
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XEÎaSaL ^r|SÈv àXX' f\ àSLKoCvxa ev XoyoLÇ SLaxEÀELV. 'ASiKELv 8' laxlv EV xS xoLouxo, oxav XLÇ ^r) peuple; ^èv oc; àycùVL^o^Evoc;
xàq StaxpLÔàc;
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^Evoç, Kal EV ^Èv xô TTat^r) xe Kal acJ)àXXr| Ka8' oaov Sv SûvT^xat, EV 8è xw SLotXÉyEaSaL cmouSà^rj xe Kal E-navopSoL
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THÉÉTÊTE
b
195
qu'une disposition pernicieuse de l'âme entraînait des oj»nions de
même
faisante,
on
nature
par le
;
moyen d'une disposition
a fait naître d'autres opinions
bien-
conformes à cette
disposition ; représentations que d'aucuns, par inexpérience, appellent vraies; pour moi, elles ont plus de valeur les unes que les autres ; plus de vérité, pas du tout^ Quant aux sages,
ami
Socrate, je suis bien loin de les aller chercher parmi les grenouilles; je les trouve, pour le corps, dans les médecins ; pour les plantes, dans les agriculteurs. J'affirme, en effet, que ceux-ci, dans les plantes, au lieu des sensations pernic
cieuses qu'entraîne la maladie, font naître sensations et dispositions bienfaisantes et saines. De même, ceux des orateurs
qui sont sages et bons font qu'aux cités ce sont choses bienfaisantes au lieu de pernicieuses qui semblent justes. Toutes choses, en effet, qui à cliaque cité, semblent justes et belles sont telles tant qu'elle le décrète mais le sage, au lieu de pernicieuses qu'elles peuvent être l'une ou l'autre aux lui
;
sembler bienfaisantes. Par
cités, les fait et être et
raison, le
sophiste capable de donner à ses élèves
la
même
une
telle
est sage et mérite large salaire de la part de ceux a Ainsi il y a des gens plus sages les uns que les élevés. qu'il autres, sans que personne ait des opinions fausses ; et toi, que
d éducation
tu
le
veuilles
ou non,
il
te
faut supporter d'être
mesure;
car la thèse qui t'y oblige, tous ces exemples l'affirment vivante. Si tu la veux reprendre à son principe pour la contredire, contredis-la en opposant discours à discours. Si tu préfères la
méthode interrogative, que ce soit par interrogations c'est là méthode qu'il n'y a point lieu de fuir plus qu'une autre elle est, au contraire, la meilleure à poursuivre pour qui ne pas conduire e a du sens. Obser\'e, en ce cas, cette règle tes interrogations en esprit d'injustice. Grande, en effet, est :
;
:
pour qui se pose en homme soucieux de vertu, de ne s'occuper en ses discours qu'à faire injustice. Or on fait injustice en pareille matière quand on ne pratique point séparément le conteste oratoire, d'une part, et, d'autre part,
la déraison,
la
discussion dialoguée*
aussi souvent
qu'on
le
;
là,
jouant
et abattant l'adversaire
peut; mais, au dialogue, apportant
Dans le Protayoras (336 b, p. 54, trad. A. Croiset-L. Bodin), Socrate qui dit « Je croyais qu'une causerie entre gens qui se réunissent et un discours au peuple étaient deux choses distinctes. » I.
c'est
:
0EAITHÏOS
193 TrovrjpS
êo£,(4^ovTa
e£,EL
i|;u)(T](;
ÛTTo ocTtEuptac; àXr|8f] KaXoOaLV,
Ta
lyo Se
XP^^*^ <|)avT6ca-
BeXt'lcù ^ièv
tù
ac(|>oû<;,
8éo fSaTpocxouç XÉyciv, «lXXà acù^aTa taTpoOq Xéyco, KaTà 6è <|)UTà yEcopyoïic;. TToXXoO
ZcùtcpaTEÇ,
cjj'lXe
aÙTr)c;
tivec;
ôr)
ETÉpcov, àXr|8£aTEpa ÔèouSév. Kal toùç
ETEpa Twv cù
auyYEvf)
Toiauxa, a
ânoLT^CE So£,àaaL ETEpa
^aTa
167
KttTtt ^lÈv
KalTouTouq tolç (|)utoîc; àvTlnovripcov ataBfjaEcov, biav TL auTcov àaBEvf], )(pr)aTàq Kal uyuEivàc; ala8f]a£iq te c T]^lyàp
Kal E^ELÇ
Toùç SE yE
£{jiTiouELV,
TE Kal àyaSoùc;
aocJ)o\j<;
pfjTopaç Tatç TUÔXEai Ta xprjOTà oivtI tcov TTovrjpcov StKaia 80KELV ELvaL rroLELv. 'EtteI otà y' av EKocaTr] tîoXel SiKaia
auTa
Kal KaXà 8oKr],TaOTa Kal EÎvat auTî^ ecoç av
vo^l^r)'
àXX' ô aoc^bç olvtI Tiovr|pcov ovtcov auTotç EKocaTcov )(pr)aTà
Kal SoKEtv. KaTtt ÔÈ t6v auTÔv Xoyov Kal o
ETTotrjGEV ELvau
Toùç TiaLSEUo^iÉvouc;
aoc|)LaTf]c;
ao
Kal
Suvà^Evoc; TuatSaycoyEiv d
)(pT]^àTcov Toîq rtaiêEuBEtaLV.
CTO(|>cbTEpot TÉ EtaiV ETEpOL ETEpCOV Kal OÔSElq SoEjà^Ei, Kal aoi, làvTE fioùXr| làvTE ^r), ocvektéov
OÎJTCO
i|;£uSt]
ovTL ^lÉTpcû' ac&^ETat yàp ev EL
oîîtco
a£,Loc; ttoXXcov
È'x^'^*^
[jiÈv
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Xoyoq oStoç.
à^cj5ia6rjTELV,
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àvTiStE^EXSûbv EL ÔÈ
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"^fl
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Xéyç
à^ji(|)Lo6rjTEi
EpcûTrjaEcov (So\3Xel, Ôl' IpCùTfjaEOV*
Sl'
oôSè yàp toOto (|)eukt£ov, àXXà TidvTCùv jidtXLŒTa Slcùktéov
TÔ VOOV èpcoTav.
E^OVTL.
Kal yàp
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^ÉVTOL
àXoyla
tioXXt]
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^f]
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c|>àaK0VTa etul^e-
àpETfjc;
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Tàç ÔLaTpLÔàç
TTOLfjTaL,
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x<^p''-<^
^lEvoç, Kal EV [jlèv TCO Tial^î] TE Kal a(f)àXXr| Ka8' baov ôv SùvrjTaL, EV 8è tô 8i.aXÉyEa8aL a-nouSà^r) te Kal ETiavop8oL
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*
THÉÉTÊTE
196
ardeur sérieuse, y redressant rinlerlocuteur, faisant état, contre lui, de ces seules chutes qui sont dues ou à ses propres déviations ou aux mauvais entraînements de leçons antérieures. Si tu agis ainsi, c'est à eux-mêmes que ceux qui fréquentent tes entretiens s'en prendront de leur trouble et de leurs perplexités, et non pas à toi '. Ils te rechercheront et t'aimeront, mais se détesteront et, se fuyant eux-mêmes, viendront à la philosophie pour devenir autres et se dépouiller de l'homme qu'ils étaient-.
A
faire le contraire et imiter le
grand nombre, tu
recueilleras conséquences contraires, et ceux qui te fréquentent, ce n'est point philosophes, c'est ennemis de toute cette
pratique que tu les feras se déclarer quand ils seront devenus plus âgés. Si donc tu veux m'écouter, c'est dans l'esprit que
précédemment, non d'animosité, non de bataille, mais de compréhension bienveillante, qu'il te faut, siégeant ici de compagnie, sincèrement examiner ce que peut bien
j'ai dit
vouloir dire notre déclaration
:
que tout
se
meut,
et
que ce
qui semble à chacun est, comme tel, réel, à l'individu comme à la cité. C'est en partant de ces princip>es que tu examineras si science et sensation sont identiques ou diiTérentes, et non point, comme tout à l'heure, en partant du sens coutumier des expressions et des mots, qui, tiraillés par le grand nombre au gré de leurs caprices, leur fournissent le foisonnement de perplexités où, mutuellement, ils s'embarrassent. » ^ oilà,
de souj'ai pu apporter mes forces, faible secours offert sur mes faibles lui-même eût vécu, plus grande allure aurait eu
Théodore, ce qu'à ton compagnon selon
tien,
réserves. Si
sa propre défense.
— — Parole
Théodore. Tu plaisantes, Socrale alerte vigueur à secourir notre homme.
:
tu as mis belle et
bienveillante, mon ami. Mais distu as remarqué, j'imagine, ce que disait tout à l'heure adressions Prolagoras, nous blâmant qu'à un enfant nous nos arguments et, des frayeurs de l'enfant, prenions avantage
SocRATE.
moi
:
contre ses doctrines à lui, appelant cela du badinage, prônant bien haut sa a mesure de toutes choses » et nous demandant, enfin, d'examiner sérieusement sa propre thèse ? 1
23
.
Allusion aux colères soulevées par la critique de Socrate {ApoL,
c).
2.
Le
de la réfutation. Sophîsle (a3ob/c) décrira ces bienfaits
0EAITHTO2
igô
167 e
t6v TrpoCT8L0tX£Y<^H^vov, EKEÎva ^i6va aviQ IvScLKVti^evoc; xà acjxxX^axa, a aûxèç ô<J>' éauToO Kal tcov TupoTÉpcov ouvouaiôv 168 a TTapEKÉKpouaTo. *Av
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TLcxaovTaL ot TTpoaSLaTplBovTÉc; aoi Tfjç aÔTCùv Tapa)(^f^ç Kal
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aXXoL y^vé^iEvot àTtaA.XaYÔaL tcùv o" TtpàTcpov
î^aav eàv Se xàvavTia toùtcov
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xàvavTla au^iBriaeTal aoi Kal toùç ouvévxaç àvxl (J)tXoa6<|>ov ^LGoGvxaç xoOxo x6 irpay^a àTtoc})avEL<; ETTELSàv TipEaBu- b XEpot
yÉvQVxaL. 'Eàv ouv e^oI ttelÔt], o Kal TipàxEpov où Sua^Evoç oôSè ^a)^r|XLKCûc; àXX' tXEcp xî^ Siavotct
Eppf)8r),
"ç
CTuyKaSelç
XÉyo^Ev, KLVEiaBal xe
àXr|8cù<; aKÉv|;r| xt ttoxe
àTio(|)aLv6^EvoL xà nàvxa, x6 xe SokoOv EKàaxcp xoOxo Kal EÎvai ISttoxri XE Kal ttôXei. Kal ek xouxcov ETTLaKÉvpr) elxe
xaôx6v eïxE Kal aXXo
ETiuaxf)^r|
Kal aLa8r|aLc;,
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apxt EK auvrjSEiac; pr|^àxcùv xe Kal ôvojjiàxcûv, a ol TioXXol oTirj àv xu)^coaLV eXkovxeç aTTOptaç àXXr|XoL(; nav- c ttCTTTEp
xoSanàc;
TtapÉ)(ouCTL. »
TaOxa, o ©EÔScopE, xû Exatpcp aou
ELÇ |ior)6Eiav TTpoar|p£,à^r|V Kax' E^fjv Suva^iv, a^LKpà aTtà
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ExaîpE. Kat ^ol eItté* IvEvérjaàç ttou
XÉyovxoç SpXL xoO Flpoxayépou Kal ôvelSl^ovxoc; fj^iiv bxt TTp6ç TTaiStov Toùq X6youc; ttoloù^evol xcp xoO naLSôç (|)66c*> d àycovL^ol^EBa elç xà éauxoO, Kal )(apLEvxLa(i6v XLva à-noKoXcdv, oLTToaE^vuvcov SE x6 Tiàvxcùv ^Éxpov, oTTOuSàaai fi^aç SiEKEXEtiaaxo TiEpl xov auxoO X6yov
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THÉÉTÊTE
168 d
—
Théodore. Socrate?
SocRATE.
Gomment ne
197
l'aurais-je
— Eh bien, ton ordre — C'est mon désir
est-il
Théodore.
pas
remarqué,
que nous lui obéissions ?
très vif,
—
Or tu vois que tous ici, sauf toi, sont des donc nous désirons obéir à cet homme, c'est à moi et à toi de nous faire, l'un à l'autre, questions et réponses en examinant sérieusement sa thèse, afin qu'il n'ait, du moins, pas ce reproche à nous faire que ce soit par manière de jeu avec de jeunes garçons que, d'un bout à l'autre, nous avons Socrate.
enfants. Si
e
critiqué cette thèse.
—
Eh quoi, Théétète n'est-il pas", plus que beaucoup de gens à barbe longue, à même de suivre pas à pas l'exploration critique d'une thèse? Théodore.
—
Socrate.
Pourtant, pas plus à même que toi, Théopoint que, moi, je doive, à ton ami
Ne t'imagine donc
dore.
défunt, prêter tout le secours que je puis, et toi, rien. Mais allons, mon très cher, fais-nous cortège un bout du chemin, 169 a jusqu'à l'endroit exact où nous saurons si, en fin de compte, c'est à toi d'être
tous, aussi bien
de l'astronomie et reconnue.
—
Théodore.
de géométrie, ou si eux-mêmes pour juger des autres disciplines où tu as maîtrise
mesure pour
que
Il
les figures
toi, se suffisent à
n'est pas facile, Socrate,
côté de toi sans avoir à te
donner
de rester
la réplique.
assis
J'ai dit
à
une
quand je me suis vanté que tu me point dévêtir et que tu n'emploierais comme les Lacédémoniens. Tu m'as l'air,
belle sottise tout à l'heure,
m'accorderais de ne
point la contrainte au contraire, de vouloir plutôt te rapprocher de Skiron. Les Lacédémoniens, en effet, vous mettent dans l'alternative ou
b de sortir ou de vous dévêtir. Mais toi, c'est d'Antée que tu m'as l'air de plutôt jouer le rôle quiconcjue arrive, tu ne le lâches point que tu ae l'aies contraint à se dévêtir pour le :
faire face à l'assaut dialectique
' .
Socrate. — Belle image, Théodore, qui exprime
ma
maladie.
Au
fait,
je suis plus fort
par myriades déjà que je compte I
.
tel
C'est
Hercules et Thésées à
traîne et se répète le vieux professeur de maéloquent pour louer son élève, est tout dépaysé dans dialogue ; il est risible et charmant.
La comparaison
th ématiques,
UH
les
très bien
que mes modèles.
si
:
0EAITHTOS
197
168 d
0EO. ricùç yàp ouK IvEvôrjaa, S SÔKpaTEq ZO. Tl oSv keXeuelc; TTEiÔEaôaL aûxw 0EO. Z(|)6Spa ye. ;
;
;
Zfi. 'OpSç ouv OTL tocSe TTocvTa
El ouv TTELao^ESa
iG> àvSpi,
tiKtiv
aoQ TiaLSla èaiiv.
Kal aè Sel âpoTCùVTàc; te
ejjle
Kol ànoKpLvoiiÉvouc; àAAf)XoLc; tmouSàaaL auToO TiEpl tov Xoyov, "va
e
toOto yE kyj] iyKaXEÎv, oç Trat^ovTEÇ npoç aS toutov tov X6yov.
\ir\
^lEipocKia StEaKEipâ^ES'
0EO.
Tt
ou TToXXcov tol 0EatTr]Toc; {jLsydXouc;
S";
ôcv
ycùvaç E)(6vTCûv a^Etvov jiÉvcp
ETiaKoXouBrjaELE Xéyco StEpEUVcc-
;
ZO, oïou
ttcù-
'AXX" ou TL aou y£,
TÔ
jiÈv
EjjiÈ
aS>
tAé)(pL
0E6ScûpE, oc^elvgv, Mr\ oSv
teteXeutî^kôtl 6elv TiaVTl "AXX' l8l, s apLOTE, ôXlyov 169 a (jir)8EVL.
ETatpcp
TpoTTo ETiajjiuvELv, oè ôÈ ETtlanou,
2»
to\3tou auToO ecûç âv
elSco^ev elte
opa oè
Sel 5Laypa(j.^(XTcov TTÉpL ^ÉTpov EÎvaL, Vlte TiàvTEc; ô^iotcoç
aol ^Kavol ÉauToîc; elç te àaTpovojitav Kal TotXXa ov
bx]
au
ZcùKpaTEc;, aol -napaicaSfujiEvov
^x]
TTÉpL aLTLav ^X^ilÇ 5LaC|>ÉpELV.
0EO. Ou
p^Slov,
s
SLSovaL Xoyov, àXX' lyà» apTL napEXrjpriaa
oe
c|)àCTKcov
etil-
ànoSuEaSaL, Kal ou)(l ocvayKaaELv KaGocTTEp au Se ^iol Sokelç npoç tov ZKLpcova ^SXXov AaKESaniovLOL'
TpÉijJELv jioL
jif]
TELVELV.
AaKEÔaniovLOL ^Èv yàp aTiLÉvat t\ aTtoSuEaSaL b KEXsuouai, au êè KaT' 'AvTaîov tl ^jlol ^SXXov Sokeîç t6
Spav tôv yàp TipoaEXSovTa ouk àvlrjc; nplv (av) àvayKàaT]ç ànoSuaaç èv tolç Xôyoïç TTpooTTaXaîaaL. ZO. "AoLaTa y£, S 0E68copE, Tf]v voaov ^ou à-nrjKaaaç-
ôpajia
laXUpLKCÛTEpOÇ
(jlÉVTOL
Ey<à
EKEIVOV.
MupLOL yàp
]QÔr|
\XOL
e 2 'o\)-6 yc Y\\ To: toÎto ys B toi to ys T e 3 au toutov au toj tov B aÙTOu Goisl.* edd. "rôv z6 Coisl.* e 5 Ôie:
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169 a 2 c'.owfxsv TSfoasv (sed zi supra lin.) a À Te oùx as Y a 8 [j.o: a g ixiys T ojyl b 2 aaÀÀov om. b 3 av add. Heinpojva az(pp- Y axsi'p:
psuvto'xsvto
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II
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THÉÉTÈTE
169 b
qui je me
198
champions de la parole, et qui ont fait de moi beau massacre. Mais je n'en quitte point le champ c pour cela: tellement j'ai au corps un terrible amour pour cette gymnastique. Veuille donc, à ton tour, ne me point frustrer de cet assaut, qui, à toi comme à moi, sera tout bénéfice. Je ne contredis plus conduis-moi par les Théodore. chemins que tu voudras. Il me faut, en ce point, subir entièrement la destinée que tu auras ourdie et supporter l'épreuve de ta critique. Mais, au delà du terme par toi fixé d'avance, je ne saurais plus être à ta disposition. Eh bien, jusque-là suffit. Et prends bien garde SocRATE. n'allons point, sans le savoir, donner forme à une chose d enfantine à nos arguments, pour qu'on vienne, après cela, nous le reprocher encore. Je m'appliquerai donc à l'éviter autant que Théodore. suis heurté,
—
:
— :
—
je le pourrai.
SocRATE.
Second essai de critique
Frotagoras
fois
:
— Abordons
encore, par le
la
question, cette
même
point que précédemment, et voyons si nous eûmes raison ou tort. Nous supportions mal et
reconnaît vraie ^f^, ,, , ., ,. a la thèse qu elle permit a Vopinion qui dénie reprochions valeur à la sienne, l'individu de se suffire à soi-même en .
,
,
,
,
fait de sagesse; à quoi Protagoras nous concéda .que, sur la question du valoir mieux ou valoir moins, certains ont l'avantage, et que ceux-là sont les sages.
N'est-ce pas vrai? Théodore. Si fait.
aveux e
nom,
;
— —
Si lui-même, ici présent, nous faisait ces ce n'étaient point nous, ses défenseurs, qui, en son les eussions consentis; nous n'aurions plus à revenir
SocRATE. si
là-dessus pour les bien affermir. Mais, présentement, d'aucuns pourraient se trouver qui nous dénieraient toute auto-
pour conclure accords en son nom. Aussi vaut-il mieux qu'avec plus de clarté, sur ce même sujet, nous refassions nos accords; car, ici, l'écart entre le oui et le non n'est point
rité
de petite importance. Tu dis vrai. Théodore. N'allons donc point chercher d'autres arbitres SocRATE. 170 a c'est en son propre discours que nous trouverons plus court
— —
chemin
vers
une entente.
:
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169 b
'HpaicXéeq te Kal ©rjaÉec; Ivtu)(^6vtec; KapTepol npbq t6 XéyELV ^àX' EU auYK£K6(|)aaLV, àXX' è^cù ouSév tl ^ocXXov Ttq ipcoq Selvoc; evSéSuke
oîjtco
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yu^ivaGLac;. Mf] ouv ^irjôÈ au <|)8ovf]ar|c; TTpoaavaTpnj^dc^Evoc;
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0EO. OuSÈv
ETL àvTtXÉyco, àXX' ayE onr) 'GéXelç*
TaOxa EL^ap^Évr|v
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ûnèp ekelvou ô^ioXoyLaç. Alo KaXXtovcoc; aa(|)ÉaTEpov rcEpl toutou auToO 8Lo^oXoyr)aaa6af ou
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170 a
THEETETE
170 a
199
— Quel chemin? ce qui semble SocRATE. — chacun, son afBrmation, semble? bien son affirmation. Théodore. — SocRATE. — Donc, Protagoras, nous opinions que Théodore.
Celui-ci
à
:
telle est, je
lui est tel qu'il lui
crois,
C'est
là
aussi, les
nous exprimons sont opinions de l'homme ou plutôt de tous les hommes. Et nous affirmons qu'il n'y en a pas un à ne point se croire, en telle matière, plus sage que les autres, en telle autre, inférieur à certains. Pas un, au moins dans les plus grands périls, la guerre, la maladie, la tempête sur mer, à ne pas considérer comme des dieux les gens qui, en chacun de ces domaines, sont maîtres et à ne point voir d^avance en eux ses b sauveurs, alors qu'ils n'ont d'autre supériorité que celle-ci savoir*. Et toute forme, peut-on dire, d'activité humaine est pleine de gens en quête de précepteurs et de chefs, pour eux, pour tout ce qui a vie autour d'eux ou est à faire par eux, et de gens qui, par contre, se croient compétents pour enseigner, compétents pour commander. Que dire de toutes ces manifes^:
que les hommes eux-mêmes s'y révèlent persuaa, parmi eux, et delà sagesse et de l'ignorance? C'est la seule chose à dire. Théodore.
tations, sinon
dés qu'il y
— — Donc à leur estime, fausse? opinion Théodore. — Comment en douter? SocRATE. — A quoi donc, ô Protagoras, nous SocRATE.
la
sagesse est,
pensée
vraie, et l'ignorance,
c
servira ce
opinions des hommes sont toujours vraies, ou qu'elles sont tantôt vraies, tantôt fausses? L'une et l'autre réponse, en effet, a cette conséquence plausible qu'il
débat
?
Dirons-nous que
les
n'y a point toujours vérité, qu'il y a de l'un et de l'autre dans leurs opinions. Demande-toi au fait, Théodore, si vous consentiriez, quelque autre disciple de Protagoras ou toimême, à maintenir, bon gré mal gré, qu'il n'y a personne à taxer autrui d'ignorance ou à trouver fausse l'opinion d'autcui. Théodore. Cela n'est point croyable, Socrate.
—
I. Comparer avec Xénophon, Mémorables, III, 9, 10-13. On y prouve, par une énumération confuse (quiconque navigue, ou possède un champ, ou se trouve malade, etc.) que l'incompétent s'empresse toujours de faire appel au compétent. Ces lieux communs du
socratisme prennent toujours, chez Platon, sant.
un
relief
autrement puis-
BEAITIITOS
199
GEO. ricoç; Zn. OÛTcoal* S
Trou
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17
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TipoaôoKcovTaç, oôk aXXcûr Tcy 5^iac|)£povTac;
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TxdtVTa Ttou {lECxà TOLvBpôntva ^rjToiivxcov StSaaKa-
Xouç TE Kal ocpxovTaç lauTÛv te Kal tov ôiXXcov ^cScov tcov TE EoyaauGv, olo^Évcov te au iKavwv (jlèv SiSotaKELV, iKavcùv Se ap^ELV EÎvaL. Kal ev
toutolç axuaat tI aXXo
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THÉÉTÈTE
170 d
d
—
SocRATE.
Et pourtant
aoo
c'est à cette
table qu'en vient la thèse de l'homme Théodore. Comment cela?
—
conclusion inévi-
mesure
universelle.
—
SocRATE.
Quand toi, sur le décret de ton jugement intime, tu prononces, devant moi, une opinion sur quelque objet, je veux bien qu'à toi, suivant la thèse de Protagoras, cette opinion soit vraie. Mais, à nous, les autres, de ce jugement porté par toi ne nous appartient-il point ou jugerons-nous toujours vraie ton opinion? Des myriades, au contraire, n'entrent-ils pas, à chaque fois, en lice contre toi, estimant faux et ton jugement et ta
d'être juges,
e
croyance?
Théodore.
comme
dit
—
Si,
Homère,
par Zeus, Socrate, de véritables myriades, et tout ce
que des hommes peuvent créer
d'embarras m'est, par eux, suscité. Eh bien, nous faut-il dire, avec Socrate.
—
qu'alors
tes opinions,
pour
ta
sont vraies,
toi,
permission,
et,
ces
pour
myriades, fausses?
— semble que, d'après Socrate. — Mais pour Protagoras lui-même?
Théodore.
la thèse, ce soit iné-
Il
vitable.
N'est-il
pas
lui-même en venait à rejeter cette croyance en inévitable, l'homme mesure tout aussi bien que le grand nombre, qui, alors n'existe cette 171 a certes, la rejette, que pour personne Vérité que prône son livre? A supposer qu'il y croie et que si
la foule
se
refuse
d'abord, autant le
à
y
croire
nombre
avec
lui,
sais-tu bien que,
ne me semble point » semble », d'autant sa Vérité
des «
il
« il me dépassera le nombre des sera non-existante plutôt qu'existante
?
— du moins, son son non-être doit dépendre de l'opinion de chacun. Socrate. — Et puis plus élégant de Théodore.
C'est
inévitable,
voici
En
si,
le
être
ou
l'affaire.
qui concerne sa croyance à lui, la croyance des contre-opinants, estimant que c'est une erreur, est, par lui, à son propre aveu, les peut-on dire, reconnue vraie, puisque,
jj
ce
opinions de tous prononcent ce qui Parfaitement. Théodore.
— Socrate. — Donc
nue
fausse,
la
sienne propre serait, par lui, recon-
du moment que
celle
par lui avouée vraie? Nécessairement. Théodore.
le faux, est
—
est.
qui l'estime,
lui, être
dans
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THÉETÈTE
171 b
—
SocRATE. dans le faux ? Théodore. SocRATE.
Mais
les autres
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ne reconnaissent point
être
— Certainement non. — Lui, par contre, avoue que, en leur opinion Théodore. — Apparemment. SocRATE. — De tous donc, à commencer par Protacela encore,,
est vraie
:
ce qu'il a écrit l'exige. côtés
y aura contestation
ou, plutôt, de sa part à lui, ; y aura adhésion, dès lors qu'il reconnaît pour vraie l'opinion qui le contredit; dès lors, en effet, Protagoras lui-même goras,
il
il
un chien, ni le premier homme venu, n'est mesure, fût-ce d'une seule chose, s'il ne l'a pas apprise^
reconnaîtra que ni
N'est-ce pas exact? Théodore. C'est exact.
SocRATE.
— —
x\insi contestée
universellement, la Vérité de
Protagoras ne sera donc vraie pour personne autre que lui, ni pour lui.
— SocRATE. — Mais,
Théodore.
C'est traquer à outrance
:
ni pour
un ami
un
à moi,
Socrate.
moins y
a-t-il
mon
il n'est pas du tout sur la bonne poursuivions piste. Du chance que lui, plus vieux que nous, soit aussi
évident que nous
au
fait,
ami,
le
et s'il venait, tout d'un coup, ici même, à surgir de terre jusqu'aux épaules, il relèverait bien des sottises par moi proférées, probablement, et par ton adhésion confirmées, et se renfoncerait pour s'enfuir au plus vite. Mais, à nous, force est bien, j'imagine, d'user de nous tels que nous sommes et de simplement dire, en toutes occasions, ce qui nous semble. Cela étant, ne devons-nous pas, à ce moment, affirmer que
plus sage
;
la conclusion suivante s'impose à tous, quels qu'ils soient
:
y a plus sage l'un que l'autre, il y a aussi plus ignorant C'est assurément mon avis. Théodore. Ne devons-nous pas affirmer encore qu'il y a, Socrate. tout au plus, une position où la thèse pourrait tenir celle que nous avons esquissée quand nous défendions Protagoras? Dans la majorité des cas, telles semblent les choses, telles elles il
i>
— —
:
sont à chacun, chaudes, sèches, douces, et toutes autres déterminations de ce type. Mais, s'il y a des cas où l'on accordera
qu'une
tête diffère
d'une autre, dans
les
questions de santé et
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Se ûti6 y^ IkeIvou o^oXoYrjaETaL, à^(|)La6r|Tr)a£TaL, jaocXXov
TÔ TavavTta Xéyovtl
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HpoùTaYopac; auxèç OM^y^copr^asiai t^rjTE Ktiva c t6v ETTLTUXOVTa avSpCÛTIOV ^EXpOV ELVat Jir|SÈ TtEpl EVOÇ
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THÉÉTÈTE
171 e
20J
de maladie on affirmera certainement de bon gré qu'il n'est point à la portée de la première femmelette venue, du premier gamin, de la première bestiole, de se guérir soi-même en déterminant ce qui est sain pour soi, mais que, là, du moins, ou nulle part, une tête diffère d'une autre. C'est au moins mon avis. Théodore. 172 a SocRATE. DonCjCn politique aussi, beau et laid, juste et
— —
injuste, pie et impie, tout ce
que chaque
cité croit tel et
décrète
tout cela est tel en vérité pour chapour légalement cune; et, dans ce domaine, il n'y a nulle part supériorité de tel
soi,
sagesse, ni d'individu à individu, ni de cité à cité. Mais, sur utile ou nuisible qu'auront, pour elle-même, ses
r'effet
décrets, là, certes, ou bien nulle part ailleurs, on avouera que, de conseiller à conseiller, d'opinion qu'adopte une cité à
opinion qu'adopte l'autre, il y a différence sous le rapport de la vérité et l'on n'aurait point ce qu'il faut d'audace pour b affirmer que tout décret qu'une cité croit utile de porter lui sera utile envers et contre tout. C'est seulement là où j'ai dit, dans les questions de juste et d'injuste, de pie et d'im;
consent à soutenir, en toute rigueur, que rien de pie, que l'on cela n'est de nature et ne possède son être en propre; mais,
simplement, ce qui semble au groupe devient vrai dès le moment où il semble et aussi longtemps qu'il semble. Tous ceux qui «e veulent aller jusqu'au bout de la thèse de Protagoras, voilà, dirai-je, en quels sentiers ils conduisent leur sagesse. Mais, pour nous, Théodore, l'argument succède à l'argument G et, sortis d'un plus petit, un plus grand nous réclame.
Théodore.
Le philosophe et les sages
de ce
Socrate ? ^ bocRAXE.
—
—
N'avons-nous pas
loisir,
•* a uj parait. A bien des ô très vénérable fait, ami, reprises, la même réflexion m'est venue, à d'autres propos, qui s'imen toute vraisemblance, les gens pose à moi présentement ont longtemps occupé qui, aux recherches philosophiques, leur vie, quand ils viendront devant les tribunaux, y feront bien risibles*. figure de rhéteurs Théodore. Que veux- tu dire?
monde
ti
1
11 le
au
:
—
I.
Cf. Gorgias, A84c/e; Républ., bi^ d ei Notice, p. 186/7.
0EAITHTOS
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THÉÉTÈTE
172 c
2o3
—
SocRATE. Ils risquent bien, ceux-là qui ont roulé, depuis leur jeunesse, dans les tribunaux et les plaidoiries, d'être, par rapport à ceux qui furent nourris dans la philosophie et dans d les études qu'elle inspire, comme gens éduqués à servir comparés à des hommes libres.
— En donc? — En ce quoi derniers, que, à
Théodore. SocRATE.
le bien
ces
est toujours présent
:
que tu
as dit
que, leurs discours, c'est en font. Vois-nous présentement c'est déjà le loisir, et
paix, à loisir qu'ils les la troisième fois que nous
:
entamons discours après discours. Eux font de même si un sujet survient qui, à eux comme à nous, plaise mieux que le sujet en cours, et point ne leur importe longueur ou brièveté dans l'argument, pourvu seule-
ment
qu'ils atteignent le vrai. Les autres ne parlent gens à qui le loisir manque : l'eau qui s'écoule
jamais devant qu'en e eux n'attend pas^ Ils n'ont point liberté d'étendre à leur gré la nécessité est là, que tient dressée le sujet de leur discours le plaideur adverse, avec l'acte d'accusation, dont les articles, une fois proclamés, sont barrières que ne doit point franchir la plaidoirie et que consacre ce qu'ils appellent le serment :
réciproque. Ils ne sont jamais que des esclaves plaidant devant leur maître commun, qui siège, ayant en mains une plainte quelconque. Leurs contestes n'ont jamais portée indifférente, mais toujours immédiatement personnelle et, 173 a souvent, leur vie même est le prix de la course. Aussi toutes ces épreuves tendent leurs énergies, aiguisent leur finesse, les rendent savants aux paroles qui flattent le maître, aux faire qui l'enjôlent, leur font des âmes rabouet tordues. Croissance, rectitude, liberté, tout jeunes, gries
manières de
aux pratiques tortueuses, jeta en si graves dangers et si graves craintes leurs âmes encore tendres que, n'y pouvant opposer le juste et le vrai comme support, c'est tout droit au mensonge, aux réci-
l'esclavage les leur enleva, les contraignit
b procités d'injustice qu'ils se tournent, et ainsi se courbent, recourbent et recroquevillent. Aussi n'y a-t-il plus rien de sain en leur pensée quand leur adolescence se termine en virilité et que leur malice et leur sagesse est parfaite, à ce qu'ils croient. Voilà donc leur portrait, Théodore. Quant il n'est I. Cf. Alcidamas (Sur les sophistes, § ii) plus temps de méditer quand l'eau coule déjà; d'autres que nous sont les maîtres :
de l'heure
:
il
faut être prêts.
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^EyoXouç klvSùvouç Kal
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THÉÉTÈTE
ao/i:
à ceux qui forment notre chœur, veux-tu que nous les passions en revue ou que, sans nous y arrêter, nous retournions à notre argumentation, pour éviter qu'exagérant ce que
nous disions tout à l'heure, nous n'usions avec excès de notre liberté et de notre facile passage de discours à discours Cela nullement, Socrate Théodore. cette revue s'impose, au contraire. Tu l'as, en effet, si bien dit nous ne sommes point, nous qui formons ce chœur, attachés aux discours comme des serviteurs. Ce sont les discours qui sont nôtres, comme gens de maison, et chacun d'eux demeure jusqu'à ce qu'il nous plaise d'en finir avec lui. Point de juge, en effet, point de spectateur comme en ont en face d'eux le» poètes, qui, gourmandeur et commandeur, se tienne en maître^ en face de nous. Parlons donc, puisqu'il le faut, semble-t-il, et Socrate. i^
—
:
:
—
du moins,
le juges bon, parlons des maîtres du chœur ; car ceux qui n'apportent aucun génie dans leur pratique de la philosophie, à quoi bon en rien dire ? Des premiers, je pui* dire que, dès leur jeunesse, ce que, tout d'abord, ils ignorent, c'est quelle route mène à la place publique, à quel endroit se
que
toi,
trouvent et le tribunal et salles
de délibération
la salle
commune
du
conseil et toutes autres
dans
la
cité.
Les
lois, les
décisions, leurs débats ou leur rédaction en décrets, ils n'en ont ni le spectacle ni l'écho. Les brigues des hétairies à l'as-
saut des magistratures, les réunions, festins, parties agrémentées de joueuses de flûte, ils ne songent même pas en rêves à
y prendre part *. Ce qui est arrivé de bien ou de mal dans la ville, la tare qu'à celui-ci ont transmise ses ancêtres, hommes ou femmes, le philosophe n'en a nul soupçon, pas plus, dit le proverbe, que du nombre de tonnelets que remplirait la mer. Et qu'il ignore tout cela, lui-même ne le sait point car, ;
s'en abstient, ce n'est point par gloriole c'est qu'en réalité son corps seul a, dans la ville, localisation et séjour. Sa pensée, pour qui tout cela n'est que mesquineries et s'il
:
néant, dont elle ne tient compte, promène partout son vol, comme dit Pindare, « sondant les abîmes de la terre » et à pratiquer trop longtemps la phiI. Cf. le discours de Calliclès losophie, on devient ignorant des lois de la cité et des discours qu'il faut tenir dans les réunions publiques ou privées, étranger aux plai:
sirs,
aux
désirs,
aux mœurs des humains (Gorgias, 484
e).
0EAITHTOS
2o4
173
^opoO TTOTEpov fiotJXei 5LEX66vTEÇf) èocaaVTEÇTTdtXLV Tov Xéyov Tp£T[6^E6a,tvajii^ Kat, o vuvSf] EXÉyo^iEV, Xtav
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THÉÉTÈTE
173 e
2o5
mesurant ses étendues, « au terme des profondeurs célestes » poursuivant la marche des astres, et, de chaque réalité, scru174 a tant la nature en son détail et son ensemble, sans que jamais elle se laisse redescendre à ce qui est immédiatement proche.
— Que veux-tu dire par — Ainsi Thaïes observait
Théodore. SocRATE.
là,
Socrate
les astres,
?
Théodore,
regard aux cieux, venait choir dans le puits. Quelque Thrace, accorte et plaisante soubrette, de le railler, ce dit-on, de son zèle à savoir ce qui se passe au ciel, lui qui ne savait
et, le
voir ce qu'il avait devant lui, à ses pieds. Cette raillerie vaut
h contre tous ceux qui passent leur vie à philosophera C'est que, réellement, un tel être ne connaît ni proche ni voisin, ne sait ni ce que fait celui-ci, ni même s'il est homme ou s'il apparquelque autre bétail. Mais qu'est-ce que l'homme, par quoi une telle nature se doit distinguer des autres en son activité ou sa passivité propres, voilà quelle est sa recherche
tient à
et l'investigation à
laquelle
il
consacre ses peines.
Tu com-
prends, j'imagine, Théodore, ou me trompé-je? Théodore. Je comprends, et c'est vérité que tu dis.
—
—
SocRATE. Tel est donc, mon ami, dans le commerce Q privé, notre philosophe tel il est aussi dans la vie publique, je le disais au début. Quand, dans le tribunal ou ailleurs, il lui faut, contre son gré, traiter de choses qui sont à ses ;
il prête à rire non point seulement aux femmes Thraces, mais à tout le reste de la foule, de puits en puits, de perplexité en perplexité se laissant choir par manque d'expérience, et sa terrible gaucherie lui donne figure de sot. Dans les assauts d'injures, en effet, il n'a, contre personne, d'insulte appropriée à lancer, car il ne sait quoi
pieds, sous ses yeux,
que ce soit de mal de qui que ce soit il a négligé d'en d apprendre. Aussi demeure-t-il à court et apparaît ridicule. En est-on aux éloges, aux jactances dont les autres se magnifient, il n'affecte point d'en rire il en rit pour de bon et de façon :
:
I. « Je sais bon gré à la garse milésienne qui, voyant le philosophe Thaïes s'amuser continuellement à la contemplation de la voûte céleste et tenir toujours les yeux élevés contremont, lui mit en son passage quelque chose à le faire broncher, pour l'avertir qu'il serait temps d'amuser son pensement aux choses qui étaient dans les nues, quand il aurait pourvu a celles qui étaient à ses pieds. Mais la connaissance de ce que nous avons entre mains est aussi éloignée de nous, et . .
aussibienau-dessusdesnues,quecelledesastres... » Montaigne, II,
xii.
©EÂITHTOS
2o5
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»
173 e
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THÉÊTÈTE
174 d
206
si manifeste qu'on le prend pour un égaré. D'un tyran ou d'un roi s'il entend faire l'éloge, c'est de quelque pâtre, c'est d'un porcher, d'un berger, d'un bouvier qu'il croit entendre
vanter la
à raison des larges
traites qu'ils traient. C'est, d'ailleurs, pense-t-il, un plus difficile et plus sournois bétail que tyrans et rois ont à paître et à traire, et force leur
e
félicité
de devenir non moins agrestes que des pâtres, non moins dépourvus de toute éducation parce que privés de tout loisir^ dans ce parcage en pleine montagne que leur fait leur clôture est
de murailles ^ Si on lui dit qu'un homme a dix mille arpents de terre ou plus encore et que cela fait un prodigieux avoir, bien minime lui paraît ce qu'il entend là, habitué qu'il est à embrasser du regard la terre entière. Les généalogies que l'on va chantant, la noblesse d'un tel, qui, de sept aïeux riches, peut faire l'étalage, totalement obtus et courts de vision 175 a il juge ceux qui les vantent gens que leur manque d'instruction empêche de tenir constamment leur regard sur l'ensemble et de faire ce calcul que, aïeux et bisaïeux, chacun les a par myriades, myriades qu'on ne saurait nombrer, où riches et gueux, rois et esclaves, Barbares et Hellènes, ont eu dix mille et dix mille fois leur tour en la lignée de n'importe qui. Que l'on se glorifie d'une série de vingt-cinq ancêtres et qu'on se rattache à Hercule, fils d'Amphitryon, lui ne voit :
là que des chiffres étrangement mesquins. Le vingt-cinquième b ancêtre d'Amphitryon fut ce que le hasard voulut, sans et parler du cinquantième ancêtre de ce vingt-cinquième le sage se moque de ceux qui ne savent faire ce calcul ni se désenfler de la sottise qui gonfle leurs âmes. En toutes ces occasions donc il est la risée de la foule, soit qu'il porte trop haut ses dédains, à ce qu'on croit, soit qu'à ses pieds il ne sache voir et, dans le concret, reste à court. Théodore. Les choses se passent tout comme tu le dis, ;
— SocRATE. — Mais qu'un autre,
Socrate.
soit attiré
par lui vers
les
au contraire, ô
mon
ami,
hauteurs, qu'il consente à le suivre
« Oyent-ils louer I. Montaigne (I, xxiv) traduit curieusement leur prince ou un roi ? C'est un pâtre pour eux, oisif comme un pâtre, occupé à pressurer et tondre ses bêtes, mais bien plus rudement qu'un :
pâtre. » Le « loisir » que veut Platon est rempli par la société et le dialogue (Phédon, 66 b/d, Phèdre, aôg a).
humaine
0EAITHTOS
306
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207
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fais-tu ? » pour examiner fais-je ou la justice et l'injustice, leur essence respective, leur différence à l'égard de tout le reste ou leur distinc-
«
quel tort te
en elles-mêmes
tion mutuelle; que, dépassant les thèmes a si le Roi est heureux avec ses monceaux d'or » *, on aborde l'enquête sur la royauté, sur le bonheur et le malheur humains en leur sens
absolu, leur essence respective, les voies qui conviennent à
l'humaine nature pour conquérir l'un, échapper à l'autre ; lorsque, sur toutes ces questions, celui dont l'âme est petite, d aiguisée, chicanière, est tenu de donner et défendre sa réponse, c'est alors son tour de payer le talion. La tête lui tourne, de cette hauteur où il est suspendu. Son regard tombe du ciel en des profondeurs tellement inaccoutumées, qu'il s'angoisse, ne trouve plus que dire et n'arrive qu'à bredouiller. 11 est la risée alors, non point de femmes thraces ni de quelque autre gent inculte, incapable de sentir son ridicule, mais de tous ceux qui furent élevés au rebours d'une éducation d'esclaves. Ainsi se comportent l'un et l'autre, Théodore. L'un, qu'une e réelle liberté, un réel loisir ont formé, celui précisément que tu nommes philosophe, peut, sans qu'on s'en indigne, faire figure de simple et de bon à rien quand il choit en des offices serviles, et
ne point savoir, par exemple, comment
une couverture de voyage, comment
se relève
s'installe
un mets ou
s'assaisonnent en flatteries les discours. L'autre peut, de tout prompt service. Mais il ne saurait rele-
cela, faire sagace et
ver son manteau sur l'épaule droite à la façon d'un homme libre ni s'adapter à l'harmonie des discours pour dignement
176 a chanter la réalité de vie que vivent et bienheureux. I.
Le Roi, par
les
dieux et
les
mortels
excellence, c'est le roi des Perses. Cette question
est heureux » est posée par quelqu'un à Socrate dans un dialogue que paraphrase le 3® discours de Dion Chrysostome sur la Royauté. D'autre part le 4* discours de Dion (de Budé, IV^ 98 et suiv.) et le Panégyrique de Constance par Julien (86*) racontent, sur l'avarice et la richesse de Darius, des traits qui doivent avoir
« si le
Roi des Perses
une origine commune (Louis François, Essai sur Dion Chrysostome, comme source un dialogue du p. 189 et suiv.). Dion a, probablement, genre dit socratique. Qu'Antislhène en
soit l'auteur, c'est possibilité
Notre pasque M. François a raison de ne pas trop presser (p. 198). amorce pour des dialogues de sage du Théétete était une excellente ce genre, « sur la royauté, sur le bonheur et le malheur humains ^.
©EAITHTOS
307
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176 a
208
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Théodore. Si, à tous, Socrate, tu pouvais persuader ce que tu dis là comme tu me le fais à moi, il y aurait plus grande paix et moindres maux parmi les hommes. Mais il est impossible que le mal dispaSocrate. car il y aura toujours, nécessairement, Théodore raisse,
—
;
un
contraire
du
son siège parmi
bien. les
Il
est tout aussi impossible qu'il ait : c'est donc la nature mortelle
dieux
le lieu d'ici-bas que parcourt fatalement sa ronde. d'ici-bas vers là-haut Cela montre quel effort s'impose s'évader au plus vite. L'évasion, c'est de s'assimiler à Dieu dans la mesure du possible or on s'assimile en devenant
et
:
1)
:
juste et saint dans la clarté de l'esprit. C'est pourtant chose, excellent ami, qui n'est guère facile à persuader que ce n'est :
point pour les raisons prêchées par la foule qu'on doit fuir la méchanceté et rechercher la vertu, cultivant celle-ci,
pour ne point se donner réputation de méchant, mais gagner réputation d'honnête homme. Voilà bien où, moi, je vois, suivant le dicton, un conte de vieille femme. Mais, la vérité, la voici. Dieu n'est, sous aucun rapport et d'aucune façon, injuste il est, au conc traire, suprêmement juste, et rien ne lui ressemble plus que celui de nous qui, à son exemple, est devenu le plus juste la véritable habileté d'un possible. C'est à cela que se juge évitant celle-là,
:
homme, ou
bien sa nullité, son
manque
absolu de valeur
humaine. C'est cela dont la connaissance est sagesse et vertu véritable, dont l'ignorance est bêtise et vice manifeste. Tous ces autres semblants d'habileté et de sagesse, dans les divers
4
pouvoirs politiques, n'aboutissent qu'à la force brutale et, les arts, au vil métier. A celui qui commet l'injustice
dans
en ses discours ou ses actes, mieux vaut donc infiniment ne point concéder qu'il soit à redouter pour son astuce. C'est gloriole, à ces gens, qu'un tel reproche ils l'entendent en ce sens qu'ils ne sont point des verbes-creux, fardeaux inutiles de la terre, mais bien les hommes que doivent être, en une cité, ceux qui prétendent y vivre saufs. Il faut donc leur dire ce qui est vrai qu'ils sont d'autant plus réellement ce qu'ils ne se croient point, qu'au fait ils croient moins l'être. Ils ignorent, en etfet, de quelle punition se paie l'injustice, et c'est ce qu'il est le moins permis ^'ignorer. Elle n'est point, en effet, ce qu'eux pensent, et pratique l'impiété
;
:
peines de
corps et
maies morts, que, parfois,
esquivent
0EAITHTOS
2o8
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THÉÉTÈTE
176 e
209
mais punition inéluctable. e totalement leurs injustices, Théodore. Quelle punition veux-tu dire ? Deux exemplaires, cher ami, au sein de la SocRATE. réalité sont dressés l'un, divin et bienheureux l'autre, vide de Dieu, plein de misère. Mais ils ne voient point cela aussi leur sottise, leur déraison extrême les empêche de sentir 177 a qu'ils ne font que se rendre semblables au second par leurs
— —
:
;
:
actions injustes et perdre toute ressemblance avec le premier. Leur punition, c'est leur vie même, conforme à l'exemplaire
auquel
ils
Mais disons-leur que, s'ils ne de leur habileté, eux morts, ce lieu pur de recevra point qu'ici-bas ils n'auront d'autre
se font ressemblants.
se délivrent point
tout
mal ne
les
;
que leur propre ressemblance, méchants à qui les méchants tiennent compagnie en tels avertissements, ces habiles et ces roués ne croiront entendre absolument que société
:
propos d'insensés. C'est très sûr, Socrate. Théodore. Je le sais bien, mon ami. Mais Socrate. b
— —
fait,
il y a, au au moins une déconvenue qu'eux-mêmes éprouvent.
Qu'il leur
faille
s'expliquer,
d'homme à homme,
sur les choses
blâment; qu'ils consentent à être braves, à tenir bon longtemps au lieu de lâchement s'enfuir alors il est étrange de voir, excellent ami, comme ils en arrivent finalement à ne plus trouver satisfaisantes pour eux-mêmes leurs propres cette rhétorique fameuse s'en va, dirait-on, en lanthèses gueur et c'est d'enfants, au bout du compte, qu'ils font absolument figure. Ces considérations ne sont d'ailleurs que qu'ils
;
:
propos accessoires. Quittons-les ici sans quoi leur flux condébordant ensevelirait notre thème initial. Revenons donc à la question, si tu en es d'avis. A moi, Socrate, de telles considérations ne Théodore. sont point les plus déplaisantes à entendre car elles sont, pour un homme de mon âge, plus faciles à suivre. Si, cependant, tu en es d'avis, revenons sur nos pas. ;
c tinuellement
—
;
Retour à la critique: la thèse de rbomme-mesure et les assertions sur* le futur,
Socrate.
Voici donc
ce
où nous en
semble à chacun,
qui d'après eux, i>i r* 'i lois, réel,
gj^
est, a
cela semble.
—
étions de la question. Certains prônent, disions-nous, un être tout en translation
chaque
Entre autres assertions
i*> pour celui a qui
qu'ils veulent
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0EAITHTOS
309
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C
THÉÉTÈTE
177 c
21a
en toute énergie, celle qui concerne la question de justice n'est pas la moins catégorique: en toute rigueur, d ce qu'une cité a trouvé juste de décréter, cela est juste à la cité qui le décrète aussijongtemps que subsiste son décret. Quant à la question du bien, il n'en est plus un à garder le courage de maintenir jusqu'au bout l'audacieuse formule: ce qu'une cité a trouvé avantageux pour elle de décréter, cela, aussi longtemps que subsiste son décret, lui est, de fait, avantageux ^ A moins, peut-être, qu'il ne suffise de le dénommer tel. Mais ce serait vraiment se moquer du soutenir
sujet traité. N'est-il pas vrai
?
— Totalement, — SocRATE. Qu'on ne nous parle donc point du nom nom que nous avons à de recouvert par étude. Théodore. — Parfaitement. nomme de nom SocRATE. — Mais que Théodore.
a
:
c'est
faire
le
l'objet
ce
la
ce
cité
est
précisément ce qu'elle vise en posant ses lois ; et toutes ces lois, autant qu'elle peut croire et faire, c'est comme très utiles à
quand
soi-même
qu'elle les pose. A-t-elle d'autres visées
elle légifère ?
— Aucune autre. — Or but, toujours n'y où chaque manque pas bien des du moins, arrive de Théodore. — A mon manquer^. SocRATE. — Le moyen de accepter plus universelleThéodore.
d78 a
SocRATE.
atteint-elle
cas
et
le
cité le
a-t-il
?
il
avis,
lui
le^
faire
ment encore
ces conclusions serait
l'entière extension
de
la
que
la
question embrassât l'utile or elle
forme où rentre
:
jusque sur le temps à venir ^. Lorsqu'en effet nous légiférons, c'est escomptant l'utilité des lois ainsi posées dans le temps à venir. Ce qu'on escompte ainsi, l'aps'étend bien, en
peler
un futur
fait,
correcte.
serait
expression — Absolument, — Eh bien, donc quelles questions nous
Théodore. b
SocRATE.
voici
ferons à Protagoras et à tous autres qui
2.
Cf. supra, 172 a/c. Pour un parallèle exact de ce passage,
3.
Nos
1.
traités
Répuhl., 889 c.
de logique distinguent eux-mêmes entre l'extension
actuelle et l'extension possible.
genre (y£voç).
cf.
soutiennent les
Forme
(eTSoç) est, ici,
synonyme de
0EAITHTOS
^lo
177 c
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Xpévov baov ocv KÉrjTaL àcJjÉXma, TtXfjv el tlç t6 Svojia Xéyof toOto 8e Trou aKÔjji^' ocv elt) npbq 8 XÉyo^Ev. "^H oô^l ;
0EO. riàvu ye. ZO. Mf] yàp XEyÉTco
ib 8vo^ia, àXXà t6 TipSy^ia t6 ôvo- e
Jia^6^EV0V 9EC0pEtTC0.
0EO. Mf) ydcp. ZO. 'AXX' o âv
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THÉÉTÈTE
178 b
mêmes
thèses
:
«
an
Mesure de toutes choses
est
l'homme,
dites-
blanc, du lourd, du léger, et, sans aucune exception, de toutes impressions pareilles. Il en a, en
vous, ô Protagoras
:
du
en soi-même
effet, le
critère
telles
les croit, et,
il
:
par suite,
telles
donc,
les
il
les croit vraies
éprouve,^
pour
lui
et,,
pour lui, existantes. N'est-ce pas exact? Théodore. C Si fait. SocRATE. Et de celles à venir, dirons-nous, ô Protagoras, a-t-il aussi le critère en soi-même et, telles il croit
— —
qu'elles seront, est-ce que telles aussi elles deviennent pour lui, sujet de cette croyance? La chaleur, par exemple: l'un, le
patient, croit qu'il sera pris de fièvre et qu'il aura tel degré de chaleur; l'autre, le médecin, a la croyance contraire. Suivant
laquelle de ces opinions l'avenir se réalisera-t-il
?
Sera-ce sui-
deux? Au médecin le patient ne sera-t-il, finalement, ni chaud ni fiévreux; mais, à soi-même, l'un et l'autre^ ? Théodore. Ce serait vraiment ridicule. SocRATE. Mais, j'imagine, sur la douceur ou l'âcreté vant
les
— —
d future d'un vin, c'est l'opinion de l'agriculteur, non point celle du joueur de cithare, qui aura valeur? Théodore. Gomment donc! SocRATE. Et, sur la consonance ou dissonance future, le maître de gymnase ne prononcera point plus sûre opinion le musicien à que propos d'un accord que, précisément, l'instant d'après, le maître de gymnase trouvera, lui aussi^ consonant. En aucune façon. Théodore. SocRATE. Donc le futur dîneur, non cuisinier, ne peut, durant même les apprêts du festin, porter jugement qui vaille plus que celui du chef sur la saveur future. De ce qui, e actuellement, est ou bien a été savoureux à chacun, notre discussion, en effet, n'a plus à faire débat. Mais de ce qui, dans le futur, à chacun semblera ou sera, chacun est-il, pour soi, le meilleur juge ? Est-ce que tu ne serais pas, toi, Protagoras, au moins du futur effet persuasif des discours sur
— —
— —
I.
« D'ailleurs, comme le Cf. Aristole, Métaph., loio b, ii-iA en ce qui concerne les choses à venir, l'opinion de l'igno:
dit Platon,
rant n'a certainement pas une autorité égale à celle
quand il s'agit de savoir, par exemple, ne recouvrera pas la santé. »
si
le patient
du médecin, recouvrera ou
0EAITHTOS
Qn Tivà TCOV èKELVO
Ttt ttUTtt
epcùTiôç èaTiv »,
wç
cf»aTé,
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« riàVTCÛV ^lÉTpOV
XeY<^VTCùV
o PlpoTay^pa, XeuKov
ouSevoç otou ou toùv
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17
toloi3tcov" Ix^cùv
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t6 KpiTTipLov ev aÛTCû, ota -noLayEi ToiaOTa olo^evoç, TE OLETat aÛTCo Kal ovTtt. Ou^ oÛTO
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;
©EO. OUTCO. ZQ. ^H Kttl
TCOV ^eXX6vtcùv EGEoQcLi, c|)r)ao^Ev, s npcùc t6 KpLT/)pLov EV auTÔ, Kal oTa Sv olr)9p egeTaY<Spa, E\si oTov SEp^ifi* «Bat, TaOxa Kal y'Lyvs'TaL ekeIvco tS oIt^Sevtl ;
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THÉÉTÈTE
178 e
312
chacun de nous dans le tribunal, meilleur augure que Tun quelconque des profanes ? Théodore. Assurément, Socrate. Là-dessus, du moins, il se faisait fort de l'emporter sur tous. Oui bien, par Zeus, ô mon doux ami. AutreSocrate. ment personne ne fût venu, pour causer avec lui, lui donner 179 a force argent, s'il n'eût su persuader h ses auditeurs que, de
—
—
tout le futur, réalités comme opinions, ni devin ni personne autre n'était meilleur juge que lui.
Théodore. Socrate.
—
—
C'est la pure vérité.
Législation et utilité n'ont-elles pas aussi le et ne sera-t-il pas admis de tous qu'une futur, pour objet cité qui légifère, à bien des reprises, inévitablement, passera à côté
du plus
Théodore.
utile?
— Bien certainement.
—
b
Socrate. Nous ne manquerons donc point de mesure envers ton maître en lui disant que force lui sera de faire cet aveu un homme est plus sage qu'un autre et c'est le plus :
Sage qui est mesure mais que, moi qui ne sais point, force ne m'est en nulle façon d'être mesure, encore que, tout à l'heure, le plaidoyer fait en sa faveur me voulût, bon gré mal gré, forcer à l'être. ;
Théodore.
—
C'est bien là,
me
semble- t-il, Socrate,
la
plus facile prise qu'offre la thèse pourtant elle laisse prise encore en ce qu'aux opinions d'autrui elle donne valeur, alors ;
celles-ci, nous l'avons vu, à ses propres arguments, ne reconnaissent aucune sorte de vérité ^
que c
—
.
Par bien d'autres raisons encore, Théodore, elle se laisserait contraindre à désavouer ainsi l'assertion que toute opinion de qui que ce soit est vraie. Mais, quand Socrate.
s'agit de l'impression individuelle actuelle, source et des sensations et des opinions où celles-ci se traduisent, la vérité
il
telles impressions se laissera plus difficilement prendre en défaut. Peut-être, d'ailleurs, est-ce un non-sens que je dis là :
de
I. Cf. 171a et suiv. (p. 200) et Aristote, Mélaph., 1012 b, i3-i8 « Toutes ces assertions encourent donc ce reproche si souvent fait
:
:
détruisent elles-mêmes.
Celui qui dit que tout est vrai afiBrme, entre autres, la vérité de l'assertion contraire à la sienne de sorte que la sienne n'est pas vraie ; car celui qui soutient la thèse
elles
se
;
contraire prétend qu'il n'est pas dans le vrai. » Cf. aussi EuthydèmCj 286c et notre Notice, p. i36.
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0EAITHTO^
178 e
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ibid. || C i post TCoXXa^^ add, TzoXXayTJ... c 4 àXTjOeï; habet Stob. ojv Stob. Il C 2 àXoi'r) : âXX' ol'st Stob. I| îîavTÔç : -'toç Stob. || C 3 al
C
I
ante aiaôr^aetç om. Stobaei
FP
||
xau-aç
:
xauTa Stob.
THÉÉTÈTE
179 c
2i3
hors de prise elles sont, en effet, dès que le hasard les fait être*. Ceux qui les affirment évidentes et les proclament sciences auraient ainsi chance de dire ce qui est, et notre Théétète n'a point manqué de coup d'oeil en posant son idendité de sensation et science. Il nous faut donc serrer la chose d de plus près, comme nous l'ordonna le plaidoyer pour Protagoras, et faire l'examen de cet être mobile en l'auscultant si sa résonnance annonce intégrité ou fêlure. La bataille engagée autour de lui ne manque ni d'ardeur ni de
pour voir
combattants.
Troisième essai
rém^tion^du mobilisme.
mènent
le
—
d'ardeur
sur les côtes d'Ionie, elle se
:
Il
s'en faut qu'elle
manque
au contraire, d'une façon Les disciples d'Heraclite, en grandiose. effet, soutenant la thèse que nous disons, développe,
^
chœur avec une vigueur extrême.
SocRATE.
— Raison
l'examiner, en la e
Théodore.
de plus,
mon
reprenant, cette
qu'eux-mêmes nous la présentent. Très certainement. Au Théodore.
telle
—
doctrines Héraclitiennes ou,
comme
cher Théodore, pour en son principe,
fois,
fait,
tu dis,
Socrate, sur ces
Homériques
et
de plus antique provenance encore, argumenter avec les gens d'Ephèse en personne, pour autant qu'ils sont à se poser en experts, n'est pas plus possible qu'avec gens que le taon affole. Sans mentir, le mouvement que prêchent leurs livres les emporte. S'arrêter à l'argument, à la question, tranquillement attendre leur tour de répondre ou de est moins que rien habituel c'est bien pludu rien qu'au-dessous du peu qu'est le niveau de tranquillité de ces hommes. Quelque question que tu poses
180 a questionner, leur
:
tôt au-dessous
à l'un d'eux, de leur carquois, dirait-on, ils tirent formulettesénigmatiquesette les lancent comme flèches et si du sens ;
de l'une tu cherches à te rendre compte, une autre t'a déjà frappé dont le sens est changé tout à neuf-. Tu ne viendras jamais à bout de rien avec aucun d'eux, pas plus, d'ailleurs, qu'eux-mêmes entre eux, bien attentifs qu'ils sont à ne 1 La vérité de l'impression individuelle actuelle a été concédée provisoirement plus haut, 171 d (p. 200), 178 e (p. 211). 2. Cf. Notice, p. 187/8 et, pour l'image des mots-flèches, Prota.
goras, 342 e.
0EAITHTOS
2i3
179 c
ôè ouSèv XÉyco' àvoXcoxot xàp, et eTU)(ov, elalv, Kal
""lacoc;
auxàç âvapystç te eîvau Kal ETiLaTr)^aç Tocy^a av SvTa XÉyoLEv, Kal 0£aLTrjToç o8e ouk àno ctkotioO etpr)KEV aLCj8r|aLv Kal ETTLaTr|^r|v xauTèv Bé^evoç. ripoaLTÉov ol (|>àaKOVT£Ç
o3v lyV^TÉpCÛ, CKETTTÉov Tf]v
QÇ
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npOTayÔpOU XdyoÇ ETTÉXaTTE, Kal d
Tauxrjv oôatav StaKpoiiovTa eïte aaSpov cf)6£yyETaL' tAà)(^r| S' ouv TUEpl auTfjc; ou
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oxtZi-
180 a
THÉETÈTE
480 b b
rien laisser se fixer ni dans
leur
2i4 ni dans
argument
leurs
propres âmes, car ils croient, j'imagine, que ce serait là quelque chose d'arrêté; ce contre quoi ils mènent grande
guerre et, pour autant qu'ils peuvent, le rejettent de partout. SocRATE. Peut-être, Théodore, as-tu vu ces hommes au combat, mais, dans leurs heures de trêve, ne les as-tu point
—
j'imagine que
ces
— A quels
Théodore.
élèves, excellent
ami
?
Aucun
d'entre
eux n'est élève d'un autre ils poussent tout seuls, recevant, d'où que le vent souffle, leurs inspirations respectives et chacun tenant pour rien le savoir du voisin*. Eux donc, voulais-je dire, jamais ne te rendront raison ni de bon ni de :
mauvais gré ferais
un
il
:
—
faut les prendre et les étudier
comme
tu
problème'^.
SocRATE.
Ta formule
est convenable.
Quant au pro-
premiers à nous le transmettre ne furent-ils pas anciens, voilant de poésie, pour la foule, leur pensée,
blème,
d
te sont point compagnons. Et pourtant, doctrines, c'est dans le loisir qu'ils les élèves qu'ils veulent former à leur image.
ils
expliquent aux c
ne
fréquentés, car
les
les
générateurs de tout le reste des choses, Océan et ne sont qu'ondes fluentes, et que rien n'est immobile? Téthys, Ceux qui vinrent après eux, évidemment plus savants, en firent la démonstration au grand jour, à seule fin que les savetiers mêmes pussent, à les entendre, se pénétrer de leur sagesse, cesser de sottement croire qu'il y a des êtres qui sont immobiles et d'autres qui sont mus, apprendre qu'au contraire tout se meut et, de cet enseignement, reporter sur eux l'honneur. Mais j'ai failli oublier, Théodore, que d'autres leur ont opposé des déclarations contraires, par exemple
que
les
:
«
e
Immobile
est le
nom où
et tant d'autres déclarations
où
se parfait le
les
Tout 3 »
Mélisse et les Parménide
I, Les philosophes de la cité platonicienne (JRépuhl., 52ob) n'ont aussi n'ont-ils point le droit d'être des point « poussé tout seuls » « dilettantes m. :
a. « Comme ils ne posent aucun principe, ils suppriment toute discussion et toute raison » (Aristote, Métaph., io63b, ii; cf. 1006 a, i3). Le Sophkte dira (246 d) « Nous n'avons point souci de :
leurs personnes 3.
D'après
;
c'est la vérité
le texte
que nous cherchons.
»
qu'ont reconstitué Buttmann et Cobet, Parmé-
nide disait que
l'être est assujetti « à
aussi n'est-ce
que pur
nom
»
demeurer entier
(ouXov
et
àxtvT)-cdv t' 'éjAsvat
immobile xw TcdvT* ;
•
0EAITHTOS
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ISv etvat
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ToÛTco Se Ttdtvu TToXEjioCaLv,
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180
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ToiouTCûv ETEpoç EXÉpou ^a8r|Tr)ç, àXX'
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(ioijXovTat ô^otouç aûxoîç Tuoif^aai.
rioloLc; ^laSrjTaîç,
TttL ôtt68ev
^o^ ETaîpot
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C
EKaaxoç auxcov EvSouatàaac;, Kal t6v
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ETEpov o ETEpoc; oôSÈv i^yELTUL EtSÉvaL. Flapà ^lèv oSv TOliTÛÛV, OTTEp ï^a EpGv, OUK ÔcV TTOTE XocBoiÇ X6y0V O^TE £k6vTC0V oÔTE aKévTcov auToùç Se 8eî TïapocXaBovxac; ûSoriEp rtpéBXrnjia EntaKOTTEtaSaL.
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^Expicoç yE XÉyEiç.
•napEtXricjja^EV
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^ETà Tiotl^aECùc; ettlyàvEGLc; tSv àXXcùv Tl&V-
Toùç TToXXouç, Gx; 1^ 'nKEavoç TE Kttl Tr|9ùç pEii^ittTa Tuy)(àvEi Kal oùSèv
KpuTTToiiÉvcùv TCùv
Se
àpy^oLicùv
EaTr|KE, Tiapà 8è tcov ûaTÉpcov cite aoGiT£pcov àTToSELKVU^lÉVCOV, Xv Cf. Kal ol
aKUTOT^^OL aUTCOV
àvacj)av86v Tf]V ao(^i<xv
^àScoaiv aKoùaavTEc; KalTTaiiCTCùVTat i^XtStcoç otàjjiEvoL
Ta 8è KLVEÎaSau tov
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KLVELTat TL^icoaLv auToiiç ScopE, 8tl ôcXXol
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b
THEÉTÈTE
180 e
2i5
en face d'eux tous et protestent que tout est un et immobile en soi-même, n'ayant point de place en Envers tous ces gens, ami, quelle sera laquelle se mouvoir. se dressent
se tient
notre attitude
Pas à pas avançant, voilà que, sans y avoir
?
entre les deux partis nous nous voyons tombés et pris garde, nous ne trouvons recours en la fuite, si, par quelque issue,
451 a nous
le
comme
paierons
jouant aux barres,
ceux qui,
se laissent attraper
dans par
les
les
palestres, et
deux partis
entre les deux camps. Il nous faut donc, à mon examiner d'abord ceux-là mêmes auxquels nous nous sommes attaqués dès le début les fluents. S'il nous paraît y avoir valeur en ce qu'ils disent, aux efibrts qu'ils font pour nous attirer nous joindrons nos propres efforts, essayant d'échapper à l'emprise des autres mais si ceux qui immobilisent le Tout nous semblent dire plus vrai, nous chercherons chez eux notre refuge contre ceux qui meuvent jusqu'à l'imb mobile. Que si les deux partis nous apparaissent ne rien dire de convenable, nous nous donnerons le ridicule de croire qu'il y a valeur en ce que nous disons, nous, gens de rien, après tirailler
avis,
:
;
des gens vénérables par l'âge et la sagesse,
avoir, contre
prononcé un
arrêt d'exclusion. Vois donc, Théodore, avons avantage à nous risquer en un tel péril.
si
nous
—
Ce qui serait inacceptable, Socrate, ce serait Théodore. de renoncer à examiner ce que, de part et d'autre, prétendent ces
hommes.
Socrate.
—
L'examen semble s'imposer, puisque tu
désires avec tant d'ardeur.
A mon
avis, la
le
question initiale
Q de l'enquête sur le mouvement est celle-ci que peut-on jamais vouloir dire en afiBrmant que tout se meut? Voici ce que j'entends est-ce d'une seule forme de mouvement que :
:
l'on veut parler ou, comme il me paraît, de deux ? Mais que seul à donner mon avis : prends ta part de je ne sois point risque, toi aussi, pour que nous soyons associés dans la punition, si punition doit s'ensuivre. Et dis-moi : appelles-tu se
mouvoir changer de place aussi bien que tourner sur place ? Pour moi, oui. Théodore.
—
le ovo(x' lorai) tout
du Parménide, Platon cite un
devenir qu'ont imaginé les mortels (Cf. Notice
p. i^). Un tel vers se prêtait bien mal à ime citation : texte accommodé déjà ou bien l'accommode en citant
vaguement de mémoire.
0EAITHTOS
2i5
180 e
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d 6 çopav habet
THÉÉTÈTE
181 c
21&
—
Voilà donc qui sera une première forme. SocRATE. Mais, demeurant sur place, vieillir de blanc devenir noir, ou, d de mou, dur, ou s'altérer par quelque autre altération ; n'est-il pas juste de voir là une nouvelle forme de mouve;
ment?
—A du moins, — moi, à vrai
Théodore. SocRATE.
cela
me semble
dire, nécessaire. Je dis
C'est,
deux formes de mouvement altération Et tu as raison de le dire. Théodore.
voilà
:
—
SocRATE.
— Cette
juste.
donc que
et translation
distinction faite, reprenons
ici
^
.
le dialo-
gue avec ceux qui prétendent que tout se meut, et demandons « Ce tout, dites-vous qu'il se meut à la fois de ces :
e
deux mouvements, translation et altération ou qu'il se meut, là, de l'un seulement? » ici, des deux mouvements Théodore. Mais, par Zeus, je ne sais, moi, que dire. Eux, j'imagine, diront des deux mouvements à la fois. S'ils ne le disent, mon ami, ce SocRATE. qui leur mouvoir leur se aussi bien immobile, apparaîtra apparaîtra ;
— —
et
ils
meut
»
;
:
n'auront pas plus de droit à la formule qu'à la formule a tout est immobile ».
« tout
se
—
Tu dis la pure vérité. Puisque donc il faut que tout se meuve et absence de mouvement, c'est donc de qu'il n'y ait, en rien, 182 a toutes espèces de mouvement que toujours tout se meut ^. Nécessairement. Théodore. Examine donc cet aspect de leur doctrine. De SocRATE. la chaleur, de la blancheur, de toute détermination que ce Théodore. SocRATE.
—
— —
n'avons-nous pas dit qu'ils décrivaient la génération à ' translation de chacune d'elles et de la peu près comme suit sensation correspondante dans l'intervalle situé entre l'agent et le patient ; le patient devenant sentant et non point sensation ; soit,
:
1. Voir la même classification dans le Parménide (i38b/c, p. 78). Si Socrate l'enseigne à Théétète comme une nouveauté, cela ne veut point dire que notre dialogue soit antérieur au Parménide. Théétète,
Parménide, ni entendu disserter le vieux philosophe. ces formules ne sera vraie absolument. Il n'est pas vrai que tout soit immobile, si tout se meut au moins d'une espèce de mouvement. Il n'est pas >Tai, d'une façon absolue, que tout se meuve, si l'on peut dire, par exemple, que quelque chose n'est pas
lui, n'a ni lu le
2.
Aucune de
mû du 3.
mouvement
Cf. i56d/e.
d'altération.
0EAITHTOS
i»i6
ZO. ToOto TÔ aÔTÛ,
^èv Totvuv iv lorco
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^laXaKoO ytyvriTaL,
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(|)àvaL KLvr|aECùc;
S\3o 8f) XEycù TotJTca Et8r) Ktvfj-
àXXolcoaLV,
8iEX6^Evoi8tocX£ycbjiE9afj8r| toîç
FloTEpov nav te Kal ôXXoloij^evov,
(|>àaKo\jaLV KLVEÎaBaL kœI IpcoTco^iEV
oT£pcoc; KLVEÎaBai, (|)£p6(jiev6v
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OEO. 'AXrjSÉaTaTa XsyEtç. ZO. OuKoOv etielSt] KtvEÎa8aL aQoLi ^i] EVELvaL ^rjSEvt,
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THÉÉTÈTE
182 a
217
l'agent devenant qualifié et non point qualité? Peut-être cette « qualité » est-elle pour toi un nom insolite en même temps qu'incompréhensible en sa généralité globale. Je b détaillerai donc. L'agent ne devient ni chaleur ni blancheur, mais chaud et blanc. Il en est ainsi pour tout le reste, car tu le rappelles, j'imagine, ce que, précédemment, nous disions : rien n'est par soi unité définie ; agent et patient ne le sont
mais, se venant unir l'un à l'autre pour pas davantage engendrer sensations et sensibles, ils deviennent, l'un, qualifié de telles qualifications l'autre, sentant. Je me le rappelle. Comment l'aurais-je oublié? Théodore. SocRATE. Quant aux détails, n'ayons cure de savoir s'ils c les expliquent de cette manière ou d'une autre. Mais l'objet qui amena cet exposé, ne le perdons point de vue, et demandons « Tout se meut et s'écoule, telle est, n'est-ce pas, votre ;
— —
;
:
affirmation
?
i>
— Oui. — Donc des deux formes de mouvement par nous distinguées du moins, Théodore. — Gomment non, au sens meuve que tout plein du mot SocRATE. — sans que, n'y que Théodore. SocRATE.
:
translation et altération
?
c'est
si,
qu'il faut C'est
se
avait
s'il
?
translation
on pourrait dire encore ce qu'est, en son écoulement, le contenu de cette translation, n'est-il pas vrai? Oui donc. Théodore. Mais puisqu'il n'y a même pas cela de stable SocRATE. d altération,
— —
ce qui s'écoule s'écoule blanc puisque cela même change, bien que, de la blancheur en tant que telle, il y a flux et changement en une autre couleur, de façon qu'on ne la puisse prendre, sous ce rapport, en délit de stabilité, y aura-t-il
que
;
si
l'on puisse mettre un nom de couleur jamais rien sur quoi déterminée avec assurance de faire, là, correcte appellation ? Et le moyen, Socrate? Le moyen de fixer Théodore. n'importe quoi de ce genre, puisque, dès que l'on parle, aussi vite se dérobe l'objet, fluent par définition ? Socrate. Que dirons-nous alors de toute sensation quel-
—
*
—
de dire, de ce qui passe sans cesse, d'abord tel.»* Ne va-t-il pas, tandis que nous parlons, nécessairement devenir autre, se dérober, ne plus être soi ? » (Cralyle, ^Sgd). I.
« Aurait-on le droit
est qu'il est ceci, ensuite qu'il
0EAITHTOS
3 17
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Kal
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^Éjivrjaat (jir|SÈv
àXX' eE, à^cpoTÉpcov TTp6ç aXXr|Xa cruyyLyvo^iÉvcov
GEiç Kal xà ala9r)Tà aTtoTtKTOVTa xà
làq ata9ir|axTa ytyvE-
^lèv ttol'
Ta 8è ala9av6^jiEva.
aGat,
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THÉÉTÈTE
182 e e
218
conque, vision ou audition, par exemple? Qu'elles subsistent jamais en cet état de vision ou d'audition ?
— —
Il ne le faut Théodore. point dire, assurément, s'il est entendu que tout se meut. Il ne faut donc SoGRATE. point les appeler vision plutôt que non-vision, ni déterminer aucune autre sensation comme
que non-telle, si, du moins, tout se meut de toutes de mouvements. espèces Théodore. Non, en effet. Et pourtant c'est bien dans la sensation que SoGRATE. consiste la science nous l'avons affirmé, moi comme Théétète. Vous l'avez affirmé. Théodore. Ce n'est donc pas science plus que non-science SocRATE. qu'énonça notre réponse, quand on nous demandait de dire telle plutôt
—
— — —
:
ce qu'est la science.
— Vraisemblablement. — Beau résultat de notre SoGRATE.
Théodore.
183 a
effort à perfectionner
cette réponse, alors que nous nous sommes travaillés à démontrer l'universel mouvement pour, précisément, donner à la réponse un aspect correct. Et voici, ce semble, l'aspect que nous obtenons. Si tout se meut, toute réponse qu'on fera,
sur quelque sujet qu'on la fasse, sera pareillement correcte et dire qu'il en est ainsi, et dire qu'il n'en est point ainsi, ou, si tu veux, qu'il n'en devient point ainsi, pour éviter :
d'immobiliser nos fluents, ne fût-ce que dans nos formules. Ta formule est exacte. Théodore.
— — Sauf
SocRATE. ainsi ». Car b
« ainsi »
il
toutefois,
ne faut
Théodore, en
même pas
n'impliquerait plus
ses « ainsi » et « pas « ainsi », vu que
mot mouvement; dire ce
ni « pas ainsi»,
cela n'étant point davantage mouvement. Quelque autre vocable reste donc à forger pour ceux qui prônent cette doctrine,
pour l'heure, ils n'ont plus aucun terme qui s'ajuste à leur hypothèse, sauf, peut-être, que le « pas même ainsi » leur ^ serait encore le mieux adapté dans sa portée indéfinie car,
.
— C'est bien plus propre expression qui leur convienne. Socrate. — Ainsi, Théodore, de ton ami nous voilà quittes Théodore.
la
:
Cf. Aristote, Métaph., 1008 a, 3o-36. « Ils en arrivent enfin à négation pure ni ainsi ni pas ainsi. Sans quoi, il y aurait quelque chose de déterminé. » I.
la
:
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—
«
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—
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« ^f] oOtco »
—
—
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THÉÉTÈTE
183 b
219
de lui concéder que tout homme, en toutes choses, est G mesure, à moins qu'on ne dise « homme de sens ». Que science soit sensation, nous ne le lui concéderons pas davantage, du moins pas en suivant la méthode du « tout se meut », et sauf le cas où notre Théétète aurait un autre avis à formuler. fini
Théodore
.
— Excellemment
^
suJ'parmlnMe. convenu
:
prendrait
d
sitôt fin.
que
^^^^
terminé, je
^^^.'
dit , Socrate
dois
aussi
:
être
quitte de te répondre. C'était le terme la discussion de la thèse de Protagoras
—
Théétète. Point toutefois, Théodore, avant que Socrate et toi, de ceux qui proclament le Tout immobile, n'ayez achevé l'examen promis tout à l'heure. Théodore. Un jeune homme comme toi, Théétète, enseigner à des vieillards l'injustice et le mépris des conventions ? Prépare-toi plutôt à rendre raison à Socrate de ce qui
—
reste encore.
Théétète.
—
Si lui vraiment le désire. J'aurais eu pour-
tant plaisir à entendre discuter les doctrines dont je parle.
Théodore. — C'est appeler « cavaliers dans la plaine » que de provoquer Socrate aux arguments. Tu n'as qu'à faire questions et tu auras ce plaisir, Socrate. Mais je ne crois pas, Théodore, que, sur les e sujets où Théétète m'invite, je me rende à son appel. Théodore. Pourquoi ne point t'y rendre? Socrate. Sur Mélissos et les autres partisans de l'unité et de l'immobilité du Tout, j'aurais, honte certes, à risquer une enquête brutale moins de honte pourtant qu'à traiter ainsi l'unité qu'est Parménide. Car Parménide m'apparaît, comme le héros d'Homère, « vénérable à mon sens autant
—
— —
;
que redoutable^ ». J'ai approché l'homme quand j'étais bien 184 a jeune encore et lui bien vieux il m'apparut alors avoir des profondeurs absolument sublimes ^. Aussi craindrais-je que la :
teneur
même
de ses paroles ne nous restât incomprise
et
que
sa pensée ne nous dépassât bien plus encore. Ma plus grande crainte est de voir l'objet qui donna l'essor à notre argumentation, I.
la
définition de la science,
finalement abandonné
Iliade, III, 172.
a. Cf. Notice Générale, p. xni, et Notice
du Parménide,
p. 10,
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THÉÉTÈTE
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devant rinvasion turbulente des arguments, pour peu qu'on leur cède l'entrée. D'ailleurs celui qu'à cette heure nous^ réveillons est d'une complexité inimaginable le traiter en hors d'oeuvre serait lui faire injure à l'examiner à fond, il s'amplifiera jusqu'à éclipser la question de la science. Il nous faut éviter l'un et l'autre danger, mais plutôt nous tourner vers Théétète et, de ses conceptions sur la science, essayer de le délivrer par notre art maïeutique. Théodore. Il faut donc en agir ainsi, puisque bon te semble. :
;
—
Socrate.
Dernier essai de critique da
:
*
connaissance *^^^
™
n'est-ce pas
'
— Encore
toutefois, Théétète ,
sur une certaine portion
du
sujet précé-
dent retiendrai-je ton examen. C'est la sensation qui est science, as-tu répondu^
?
— —
Théétète. Oui. Socrate. Si donc l'on te demandait «Par quoi l'homme voit-il le blanc et le noir? par quoi perçoit-il, à l'audition, « l'aigu et le grave? » Tu dirais, j'imagine par les yeux et les ». oreilles par TuÉÉtÈTE. Quant à moi, oui. Socrate. La facilité dans le maniement des noms et de*^ expressions, le dédain de la précision minutieuse ne sont point, en général, indice d'un manque de race c'est plutôt le contraire qui marque l'âme serve. Mais la nécessité l'impose ei» certains cas. Elle impose, par exemple, dans le cas présent, de reprendre ce que ta réponse actuelle a d'incorrect. Réfléchis, en eflet quelle réponse est la plus correcte ? Dire que les yeux sont ce par quoi nous voyons, ou ce au moyen de quoi nous :
:
—
—
;
:
voyons
;
et les oreilles ce
par quoi nous entendons, ou ce au
moyen de quoi nous entendons ? Théétète. Ce au moyen de quoi nous percevons chaque
— sensation, penserai-je, Socrate. —
Socrate, plutôt que ce par quoi. enefTet, vraiment étrange, mon jeune ami, qu'une pluralité de sensations fussent assises en nous comme dans des chevaux de bois et qu'il n'y eût point une Il serait,
forme unique, âme ou ce que tu voudras, où toutes ensemble convergent, et par laquelle, usant d'elles ments, nous percevons tous les sensibles.
Théétète. l'autre.
comme
d'instru-
— Cette explication me semble plus vraie que
BEAITHTOS
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ou EVEKtt ô Xéyoc; Sp^r|TaL,
184 a
£TiLaTif)^r|ç TTÉpi tI ttot' ecttIv,
aCTKETTTOV YÉvr|Tai ÔTr6 tcov ETXELGKco^a^àvTOV Xdycûv, EÏ TIÇ
auTOLÇ TiEiaETaL* aXXcoç te Kal ov vOv èyEipo^EV TiXfjBEt à^i'lXavov, ELTE TLÇ Ev TxapÉpyco aKÉipExat, àvà^i' âv ttASol, EÏTE Ikovcûç, jiT^KuvéjiEvoç t6 tî^ç ETiLaTfnir|c; à(|)avteî. AeÎ
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THÉÉTÈTE
184 d
221
SocRATE. — s'il
les
Ce que je te veux faire préciser en cela, c'est y a en nous un pouvoir, toujours le même, par lequel, avec yeux comme moyens, nous atteignons le blanc et le noir
par le moyen des autres sens, d'autres sensibles, et si, interrogé, tu serais capable de rapporter tout cela au corps ? Peut-être vaut-il mieux que la réponse à cela vienne de toi et,
e
directement plutôt que d'être laborieusement cberchée par moi en ton lieu et place. Dis-moi chacun des sens au moyen :
desquels tu perçois le chaud, le sec, le léger, le doux, est-ce que tu ne l'attribues pas au corps ? Le rapportes-tu à quelque autre chose ?
—A — Accorderas-tu de bon gré qu€
Théétète. SocRATE.
rien d'autre.
ce
que tu perçois
par le canal d'une faculté t'est imperceptible par le canal 185 a d'une autre ?Que la perception qui te vient par l'ouïe ne peut te venir par la vue, que celle qui te vient par la vue ne peut te venir par le canal de l'ouïe ? Comment pourrais-je m'y refuser ? Théétète. Si donc ta pensée conçoit quelque chose qui SocRATE. appartienne aux deux perceptions à la fois, ce n'est ni par le canal du premier de ces organes, ni par le canal du second, que
— —
commune.
t'en pourrait venir la perception
— Certainement non. — Ainsi, relativement au son
Théétète. SocRATE.
premier caractère les
deux sont
commun
est-il saisi
et à la couleur, ce
par ta pensée, que tous
?
— —
Oui certes. Théétète. Et donc aussi que chacun d'eux est différent SocRATB. de l'autre, mais identique à soi-même? h Comment donc Théétète. SocRATE. Qu'ensemble ils sont deux et que chacun est
— — un Théétète. — Oui encore.
!
?
— Et leur dissemblance ou ressemblance mutuelle, l'examen es-tu capable d'en Théétète. — Peut-être. SocRATE.
faire
?
— Tout
cela donc, par quel canal, à leur sujet, Ni par le canal de l'ouïe, en effet, ni par celui de la vue ne peut être saisi ce qu'ils ont de commun. Voici encore qui témoigne de ce que nous disons s'il était ou possible de déterminer, pour tous les deux, leur salinité
SocRATE.
t'en vient la
pensée
?
:
0EAITHTOS
221
184 d
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THÉÉTÈTE
185 b
222
non-salinité, tu sais pouvoir dire ce par quoi tu la détermines, c
et ce n'est, apparemment, ni la chose d'autre.
Théétète.
—
langue SocRATE.
—
l'ouïe,
mais quelque
Naturellement. N'est-ce pas la faculté dont
est l'instrument
la
vue ni
?
Bonne réponse. Mais par quel instrument
s'exerce la faculté qui te révélera ce qui est commun à ces sensibles, comme à tout le reste, et que tu désignes par « est » ou a n'est pas » et par tous autres termes énumérés,à leur sujet, dans nos dernières questions ? A tous ces communs quels organes affecteras-tu, dont puisse se servir, comme instrument pour percevoir chacun d'eux, ce qui, en nous, perçoit?. Théétète. Tu veux parler de l'être et du non-être, de la ressemblance et dissemblance, de l'identité et de la différence, de l'unité enfin et de tout autre nombre concevable à
—
d leur sujet*. Evidemment ta question vise aussi le pair, l'impair et autres déterminations qui s'ensuivent, et, pour tout cela, tu demandes au moyen de quel organe corporel nous en avons,
par l'âme, la perception. Tu suis merveiUcusement, Théétète SocRATE.
—
à fait cela
que
—
je
:
c'est
tout
demande.
Théétète. Mais, par Zeus, Socrate, je ne saurais trouver de réponse, sinon qu'à mon avis, la première chose à dire est que les communs n'ont point, comme les sensibles, 6
d'organe propre. C'est l'âme qui, elle-même et par elle-même, m'apparaît faire, en tous objets, cet examen des communs.
—
Tu es beau, Théétète. Théodore était dans le Socrate. faux en te disant laid; car qui parle bien est beau et bon. Tu es non-seulement beau, mais bienfaisant pour moi par l'abondance d'arguments dont tu me fais quitte, s'il t' apparaît vraiment que, certaines observations, l'âme les fait elle-même et par son propre canal et, les autres, par le canal des facultés du
corps
désirais
186 a
^.
C'était là,
que tu
Théétète.
en
l'eusses
— Mais
effet,
ma
propre persuasion
;
mais je
toi-même.
c'est
bien ainsi que la chose, au moins,
m'apparaît. 1.
Cf. Notice, p. 189 et i4o, et voir comment la République (5aa bdécrit la naissance de l'idée de nombre.
536 a)
2. Faculté et organe s'équivalent ici. Cf. J. Souilhé, Etude sur terme Suvajxtç dans les dialogues de Platon, p. i64/5.
le
©EAITHTOS
222
185 b
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THÊÉTÈTE
186 a
223
SocRATE. — En quel rang poses- tu donc bien plus universelle extension qui a Théétète. — Je range, pour moi, au
l'être ?
le
objets
que l'âme
Car
c'est
*
la
lui
s'efforce d'atteindre
.
nombre de
elle-même
ces
et sans inter-
médiaire.
— Le semblable différent l'identique Théétète. — Oui. SocRATE. — Et beau, Théétète. — C'est de SocRATE.
et le
aussi
et
le
dissemblable et
?
le laid, le bien, le
le
mal
?
déterminations surtout que l'âme me paraît examiner l'être en les comparant mutuellement, quand elle met en balance, dans son calcul intérieur, telles
h passé, présent
et avenir.
— Fais
Socrate.
halte
ici.
La
sécheresse
pas par le tact qu'elle la sentira, et la mollesse
ment ?
du sec, n'est-ce du mou pareille-
—
Si. Théétète. Mais sur leur être, la dualité de leur être, leur Socrate. mutuelle opposition, l'être enfin de cette opposition, c'est l'âme elle-même qui, d'un retour fréquent sur chacun et de leur confrontation mutuelle, essaie de dégager pour nous un
—
jugement. Théétète.
— Parfaitement. — Donc, nés
sitôt et par don de nature, hommes de sensation ont c pour toutes impressions qui, pouvoir par le canal du corps, cheminent vers l'âme. Mais les raisonnements qui confrontent ces impressions en leurs rapports à
Socrate.
et bêtes
à l'utile, c'est par l'effort, avec le temps, au prix d'un multiple labeur et d'un long écolage qu'ils parviennent à se former en ceux où, toutefois, ils se forment ^ ? Absolument. Théétète. Celui-là peut-il atteindre la vérité qui n'atteint Socrate.
l'être et
— — même pas jusqu'à Théétète. — Impossible. où n'atteindra pas Socrate. — Et l'être ?
l'on
là
t-on jamais avoir science
la vérité,
pourrar
?
Le
Sophiste dira (2^3 d) que c'est « le plus grand et le chef de montrera qu'il « circule à travers tous les genres « (269 a). 2. Cf. Timée, 5ia. Pour Aristote (^Métaph., 992 a/b), la connais1.
bande
» et
sance de l'universel sera
un
pri\alège quasi-divin.
©EAITHTOS
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186 a
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)(p6vcp 8uà TioXXcov Tipay^ocTOV KalTTaL8ELac; TiapaylyvETai otç
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b
7 C 9
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THÉÉTETE
486 d d
Théétète. SocRATE.
— Comment
—
réside la
sions;
a 24
pourrait-on, Socrate? Ce n'est donc point dans les impressions que science, mais dans le raisonnement sur les impres-
car
l'être
et
la
le
vérité,
ici,
ce
semble, se peuvent
atteindre, et, là, ne le peuvent*.
— Apparemment. — Appelleras-tu donc du même nom que séparent de Théétète. — Ce ne pas Socrate. — Quel nom donc vas à l'un au entendre, odorer, Voilà mon terme quel autre trouver? Théétète. — Socrate. — Et, d'un nom général, tu appelles tout sensation Théétète. — Nécessairement. Socrate. — A qui, nous n'appartient point car d'atteindre point Théétète. — Non, Socrate. — par conséquent, Théétète. — Non ne Socrate. — Théétète, pourra donc jamais identiques. que sensation Théétète. — Et mainappparaît que non, Théétète. Socrate.
et ceci et
telles différences
cela,
serait
juste. -tu restituer
se refroidir, s'échauffer
voir,
e
?
Sentir.
:
?
:
cela
?
l'affirmons,
la vérité
;
elle n'atteint
l'être.
certes.
la science.
Ni,
plus. se
Il
faire,
et science soient
Socrate.
Il
voilà
tenant prouvé, le plus manifestement possible, que la science est différente de la sensation. 187 a
—
Encore ne fut-ce point l'objet initial de notre Socrate. ce que la science n'est point, mais bien de trouver dialogue de trouver ce qu'elle est. Toutefois ce nous est une sérieuse avance de n'avoir plus du tout à la chercher dans la sensation, mais dans l'acte, quelque nom qu'il porte, par lequel l'âme s'applique seule et directement à l'étude des êtres ^.
1
.
Cf. Phédon, 65
b
et suiv.
:
les sensations
du corps n'ont
ni exac-
titude ni clarté, et, si l'âme doit atteindre quelque chose de la vérité et de l'être, ce ne peut être que dans le raisonnement (èv Tôi Xoy(-
Sur la portée de cette solution, cf. Notice, p. 189/140, et com« Ce ne parer Malebranche, Entretiens sur la Métaphysique, V, 2 sont point nos sens, mais la raison jointe à nos sens, qui nous éclaire et nous fait connaître la vérité. »
ÇeoOa'.).
:
2. Cet acte a deux moments pensée discursive, puis intuition. Théétète n^cnvisagera que le premier. :
224
0EAITHTOS
486
ô ZcixpaTEç;
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Ttepl EKetvcov auXXoyLa^iS'
BEtaç EVTaOBa
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àKoi&ELV
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0EatTT]TE, aXaQj]aiq te Kal
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KaTacjîavÉaTaTov yâyovEV aXXo 8v
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ToiJTou yE EVEKa iqp)(6tiE8a 8ia-
XEy6^£V0l, tva EUpCO^lEV tl TIOt' OUK Igt' ETTLaTl'j^ri, àXXà TL laTLV. "O^cùç 8È ToaoOTÔv ys Trpo6£6f|Ka^Ev, wqte ^f] Ev cdaQr\OEi t6 Trapà-nav àXX' Iv ekeIvcû tco
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Y. VIII. 2.
—
12
187
THÉÉTÈTE
187 a
— Mais nom de raison de Socrate. — Tu
Théétète.
le
2 25
cet acte, Socrate, est, à ce
que
je crois, juger.
as
maintenant
1j
le croire,
ami. Considère donc
question à neuf, tout ce qui pré-
la
reprenant cède étant effacé, tu y vois quelque peu plus clair au point où tu es rendu de ton avance. Dis-moi donc encore une fois ce si,
qu'est la science.
Théétète.
Seconde définition la
science
:
—
Dire que ce soit toute ^g^^^ d'opinion, Socrate, c'est impos-Ai >•! ^^^^^' puisquil y a aussi une opinion •
est l'opinion vraie.
fausse
•
mais
;
il
•
•
y a chance que l'opinion
ma réponse. Si, progrès de la discussion modifie notre façon de voir actuelle, nous essaierons de trouver quelque autre formule. Voilà comme il faut parler, Théétète, avec Socrate. confiance, plutôt que d'hésiter à répondre, comme tu le faisais vraie soit science et mettons
en
ce soit là
que
effet, le
—
c
au début. A risquer l'épreuve, en effet, de deux choses l'une ou nous trouverons la solution que nous poursuivons, ou nous ne croirons plus autant savoir ce que nous ignorons totalement et ce ne serait certes point là un gain à dédaigner. Quelle est donc ton affirmation actuelle? Y ayant deux formes d'opinion, l'une :
;
vraie, l'autre fausse, c'est l'opinion vraie
—
Théétète. l'idée
que
je
Socrate.
m'en
—
de revenir sur d
Oui, quant à moi
:
que tu
définis science?
c'est là,
pour l'heure,
fais.
Yaut-il encore la peine, à propos de ropinion,
un point ?
— Sur quel point veux-tu dire? — Une chose me trouble maintenant
Théétète. Socrate.
qui m'a
déjà préoccupé bien des fois aussi mon embarras était grand, et à l'égard de moi-même, et à l'égard d'autrui, de ne savoir dire ce qu'est cet accident auquel nous sommes sujets et de :
quelle façon
Théétète.
il
se
produit. — Quel accident?
Le problème de l'erreur.
—
Socrate. L'opinion fausse. A bien .., * •>! . -^ .1 considérer maintenant, j hésite encore s il •
.
nous vaut mieux
la laisser de côté ou Les deux dilemmes : savoir ou bien l'examiner d'autre façon que nous ne pas savoir; ^^ l'avons fait tout à l'heure.
être ounon-etre.
rr
.
.
.
1HEETETE.
n — FouTquoi •
1
'
-x
o
hesitCT, socrate,
pour peu que l'examen apparaisse nécessaire? Tout à l'heure,
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THÊÉTÈTE
187 d
22&>
effet, quand Théodore et toi vous parliez du loisir, vous disiez e fort justement que rien, en pareilles discussions, ne nous presse
en
*
SocRATE. — Tu as raison de me rappeler ce souvenir
.
peutêtre, en eflet, n'est-il point hors de propos que nous revenions, pour ainsi dire, sur la trace. Mieux vaut, j'imagine, petit et bon achèvement que grand remuage qui n'aboutit point.
— Comment donc — Eh bien, comment, au
Théétète. SocRATE.
:
!
juste, posons-nous la
En
tous les cas où nous parlons d'opinion fausse,, où nous disons que l'un de nous juge faux, et l'autre, vrai, affirmons-nous cette distinction comme fondée en nature i^
question
?
Théétète. 188 a
— Nous l'affirmons effectivement.
—
Or ne sommes-nous pas en cette alternative, devant toutes les questions comme devant chacune, ou de savoir ou de iie pas savoir ? Qu'apprendre et oublier se placent, en effet, dans l'intervalle de ces deux termes, c'est car cela ne chose que je laisse de côté pour le présent touche en rien l'argument actuel. En ce cas, Socrate, il ne reste rien d'autre, Théétète. en chaque question, que de savoir ou ne pas savoir. SocRATE.
;
— —
N'est-il pas dès lors inévitable que tout acte Socrate. d'opinion porte ou sur ce que sait, ou sur ce que ne sait pas
forme
celui qui le
b
?
— — Or qu'on ne pas savoir sont choses impossibles. ne Théétète. — Gomment donc que, dans l'opinion Socrate. — Théétète. Socrate.
Inévitable. ce
sait,
le
ce
;
qu'on
sait pas, le savoir,
seraient-elles possibles
Serait-ce
?
fausse,
on
prendrait des choses qu'on sait, non pour cela même qu'elles sont, mais pour d'autres choses qu'on sait, et que, tout en
sachant les unes et
comme
les
autres
les autres,
— Mais impossible, — Serait-ce donc que
Théétète. Socrate.
mêmes que
on ignorerait pourtant
les
unes
?
c'est
l'on sait
Socrate.
l'on prendrait les choses d'autres que l'on ne sait point, et
pour ne connaît ni Théétète ni Socrate, venir à penser que Socrate est Théétète, ou Théétète, Socrate ^ peut-on,
I.
si
l'on
Ces allusions au «
(i5/j e,
172
c,
187
e),
digression centrale.
loisir » sont distribuées
intentionnellement
pour rattacher, au reste du dialogue,
la
grande
eEAITHTOS
326
VExai Selv
187 d
apTt yàp oô KaKwc; \e aii «xi ©e68cDpo<; èXéyETE O^oXf^C; TTÉpi, oc; OuSèv Iv TOLÇ TOlOÎaSE KaTETtElyEt. ;
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ou xaOxa EÎvat àXXà fxspa axxa Sv oTSe, ciScbç àyvoEL aS à^(|)6xEpa
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THÉÉTÈTE
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— Et comment l'imaginer
Théétète.
— Et
?
pourtant, ce qu'on sait, on ne peut le prendre pour ce qu'on ne sait pas, ni, ce qu'on ne sait pas, pour ce qu'on sait. Ce serait monstrueux. Théétète. Par quelle autre voie donc se pourrait former SocRATE. une opinion fausse ? Ces hypothèses exclues, en effet, il est
SocRATE.
—
—
impossible que se produise une opinion quelconque, puisque, de tout, nous avons ou savoir ou non-savoir et qu'en aucun des termes de cette alternative n'apparaît possible l'opinion fausse.
— —
Théétète. C'est il ne se peut plus vrai. SocRATE. Serait-ce qu'il ne faudrait point diriger notre recherche de ce point de vue, mais, au lieu de poursuivre l'opposition entre savoir et ne pas savoir, nous attacher à d l'être et au non-être ? Théétète. Que veux- tu dire ? SocRATE. celle-ci
:
— — Que
l'explication simple pourrait bien être que ce soit, affirme
l'opinion qui, sur quelque objet
ce qui n'est point,
ne peut pas ne pas être une opinion pensée où elle se forme.
soit la
—queCela encore — Comment donc
fausse, quelle
Théétète. SocRATE.
est vraisemblable, Socrate.
faire?
Que répondrons-nous,
« Est-ce là dire chose qui Théétète, à qui nous objectera soit possible à personne? Y aura-t-il un homme dont l'opi:
nion puisse énoncer ce qui n'est point, soit relativement à quelque être, soit absolument*? » Nous donc, ce semble, € à cela répondrons « Oui, si cet homme croit, et que ce qu'il croit ne soit point vrai » Ou bien que dire ? Théétète. Cela même. :
.
— — Y d'autres Socrate, Théétète. — Quoi Socrate. — Que voyant pas une. Théétète. — Et moyen une Socrate. — Mais qui
cas
a-t-il
où
pareille chose arrive?
?
l'on voie certaine chose
le
tout
en n'en
?
certaine chose voit certaine des choses qui sont. Ou bien penses-tu que l'Un soit des choses qui ne sont point ? voit
I.
Les sophistes
le
niaient (cf. Notice, p. i4i, note 3; Euihyl'a nié lui-même {Répuhl., Ix'j^^l^^'
deme, 284 a-aS-j a), mais Platon
0EAITHTOS
227
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THEETÉTE
228
— Non — Celui donc qui voit une certaine chose certaine chose qui Théétète. — Apparemment. SocRATE. — Et celui qui entend certaine chose entend une certaine chose, qui Théétète. — Oui. SoGRATE. — Et qui touche certaine chose touche une taine chose, en tant qu'une. qui Théétète. — Oui encore. SocRATE. — Or, au qui juge juge une certaine chose? Théétète. — Nécessairement. SocRATE. — Mais qui juge une certaine chose ne juge-t-il pas certaine chose qui Théétète. — Je SocRATE. — Celui donc qui juge ce qui pas ne juge Théétète. SocRATE.
certes.
voit
est.
et
est.
cer-
et
est,
fait,
est ?
l'accorde.
n'est
aucune chose. Théétète. SocRATE.
du tout
— Apparemment. — Mais, ne juger aucune chose,
c'est
ne pas juger
' .
Théétète. SocRATE.
—
Cela semble évident.
— Impossible donc de juger ce qui absolument. relativement à des Théétète. — Apparemment. SocRATE. — Juger faux donc autre chose choses qui ne sont point. Théétète. — Autre chose, ce semble. SocRATE. — Ce donc point de façon
n'est point,
soit
êtres, soit
est
n'est
cette
que nous examinions précédemment que
que juger
ni de celle
s'établit
en nous
l'opinion fausse.
— Certainement non. — Serait-ce donc de façon que nom produit ce que nous appelons de Théétète. — De quelle façon? Théétète. SocRATE.
la
ce
I
.
Malebranche dira
:
« Il est certain
voici
que
se
?
que
le
néant ou
le
faux n'est
point visible ou intelligible. Ne rien voir, ce n'est point voir; penser à rien, c'est ne point penser. » Mais, si le rapport inexistant qui constitue une fausseté ne peut être aperçu, « ce rapport, qui n'est point, peut être cru. » (Recherche de la vérité, livre IV, éd. Jules Si-
mon, n, 98;
cf. ibid., p.
398).
0EAITHTOS
328
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THÉÉTÈTE
229
—
SocRATE. Nous affirmons fausse, au ^^''^w titre de méprise, l'opinion de l'homme ^^i' confondant en sa pensée un être substttntion. avec un autre être, affirme l'un pour l'autre. Ce faisant, en effet, c'est toujours sur un être que porte son opinion, mais sur l'un en place de l'autre, et
manquer
ainsi ce
juger faux. ÏHÉÉTÊTE.
qu'on vise pourrait à bon droit s'appeler
— Ton explication me paraît
très juste. Lorsque, en effet, ce qui est beau, on le juge laid et, ce qui est laid, beau, alors on juge véritablement faux. SocRATE. Tu fais bien voir, Théétète, le peu d'estime et le peu de crainte que je t'inspire.
— Théétète. — En quoi donc spécialement? SocRATE. — Tu comptes, j'imagine, que ton
ment faux
»
« véritable-
passera sans que je l'attaque, sans que je
demande
lentement, le léger, lourdement, et tout peut autre contraire se faire, non dans le sens de sa propre nature, mais dans le sens de la nature contraire, à l'opposé de la si le
vite se
faire
sienne propre. Dispute dont je m'abstiendrai, pour ne point donner tort à ta hardiesse. Mais trouves-tu satisfaisant, comme tu l'affirmes, que juger faux soit se méprendre
— —
?
Théétète. Satisfaisant pour moi. Il est donc SocRATE. possible, d'après ta propre opide en sa nion, poser pensée une chose pour autre chose qu'elle n'est.
Théétète. SocRATE.
— —A
C'est certes possible.
la pensée qui fait cette confusion, n'est-il pas nécessaire de penser soit l'une et l'autre, soit l'une ou l'autre de ces choses ?
— — — —
Théétète.
Nécessaire assurément.
Toutes
les
deux
:
ensemble, soit l'une après l'autre. SocRATE. Excellent. Mais appelles-tu penser ce que j'apde ce ? nom pelle Théétète. Qu'appelles-tu de ce nom ? SocRATE. Un discours que l'âme se tient tout au long à elle-même sur les objets qu'elle examine. C'est en homme qui ne sait point que je t'expose cela. C'est ainsi, en effet, que je me soit
figure l'âme en son acte de penser ce n'est pas autre chose, pour elle, que dialoguer, s'adresser à elle-même les questions ;
et les réponses, passant
de l'affirmation à
la
négation.
Quand
0EAITHTOS
229
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THÉÉTÈTE
23o
soit dans un mouvement plus ou moins lent, soit dans un élan plus rapide, défini son arrêt que, dès lors, elle demeure constante en son aflirmation et ne doute plus, c'est là ce que nous posons être, chez elle, opinion. Si bien que cet acte de juger s'appelle pour moi discourir, et discours exprimé, non certes devant un autre l'opinion, un et oralement, mais silencieusement et à soi-même^. Et toi? Moi aussi. Théétète. Celui donc qui prend l'un pour l'autre s'affirme SocRATE. elle a,
même
;
— —
soi-même, ce semble, que l'un est l'autre. Comment donc! Théétète. Eh bien, rappelle-toi si jamais tu t'es dit à SocRATE. toi-même que, le plus sûrement du monde, le beau même aussi à
— —
l'injuste, juste. Ou bien encore, point capital, tu as jamais entrepris de te persuader à toi-même s'il n'est que, le plus sûrement du monde, l'un est l'autre pas vrai que, tout au contraire, pas même en rêve tu n'eus
est laid,
ou
examine
si
;
jamais l'audace de te dire à loi-même que, d'une façon totalement catégorique, les impairs sont pairs, ou de te soutenir quelque autre assertion de ce genre. Tu dis vrai. Théétète. Croiras- tu que quelque autre, en santé ou SocRATE. bien en folie, puisse oser sérieusement s'affirmer à soi-même,
— —
essayer de se persuader à soi-même que, nécessairement, le bœuf est cheval ou le deux, un ^ ?
— —
Par Zeus, je ne le crois point. Théétète. Si donc se tenir discours à soi-même est juger, SocRATE. personne ne pourra, sur l'un et l'autre tenant discours et jugeant, quand avec l'un et l'autre son âme est en contact, dire et juger que l'un est l'autre. Il faut que tu me concèdes toi-même cette formule, car voici ce que je veux dire par là personne ne juge que le beau est laid ni qu'autres opposés analogues se confondent. :
1. Cf. Sophiste, 203 e et suiv. ; et, pour ce dialogue intérieur, Philebe, 38 c/e,
2.
Même
une description vivante de
dans l'hypothèse d'un Dieu trompeur, dira Malebranche
(^Recherche de la Vérité, livre VI, éd. J. Simon, II, p. 387), «je sens... que je ne pourrais douter que je fusse ou que 2 fois 2 fussent égaux
à 4, parce que j'aperçois ces choses de simple vue sans l'usage de moire. »
la
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0EAITHTOS
23o
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190
191
THÉÉTÈTE
d
281
— Mais, Socrate, concède de Favis que tu exprimes Socrate. — Donc, opinant sur l'un impossible juge autre. que l'un, on Théétète. — Ce semble. Socrate. — D'autre part, n'opinant que sur l'un point du tout sur on ne jugera jamais que l'un vrai Théétète. — Tu sans quoi l'âme forcée Théétète.
je te
la
et je suis
là.
et l'autre,
le
et
est l'autre.
l'autre,
dis
nion*.
serait
:
même
d'avoir contact avec cela
qui est absent de son opi-
—
Socrate. Donc ni l'opinion qui porte sur l'un et l'autre, ni celle qui ne porte que sur l'un, ne peut se méprendre en e jugeant. Par suite, définir l'opinion fausse un jugement qui
prend l'un pour l'autre ne serait rien dire car ce n'est pas plus sous cet aspect que sous les précédents que se révèle en nous l'opinion fausse. Théétète. Il semble que non. Et pourtant, Théétète, si elle ne doit se révéSocrate. ler possible, nous serons contraints d'avouer bon nombre ;
—
—
d'absurdités.
— —
Théétète. Lesquelles donc ? Socrate. Je ne te les dirai point avant d'avoir parfaitement achevé mon examen. J'aurais honte, en effet, pour nous, si notre embarras sur ce point nous contraignait aux a aveux dont je parle. Mais, la découverte faite, je suppose, et délivrés de notre embarras, alors seulement nous pourrons parler de ces aveux comme infligés à autrui, nous que le ridicule ne pourra plus atteindre. Que si notre embarras
demeure sans issue, aussi ravalés, j'imagine, que gens vaincus par le mal de mer, nous laisserons l'argument nous piétiner et maltraiter à sa guise. Par une dernière issue, cependant, je trouve où faire passer notre enquête. Ecoute. Théétète. Parle sans plus d'ambages.
— — Je
nierai que nous ayons eu raison d'avouer que nous avons avoué qu'on ne peut prendre ce qu'on b sait pour ce qu'on ne sait pas et, par là, se tromper. Il y a, au contraire, quelque biais par où c'est possible. Théétète. Veux-tu parler de ce dont, moi-même, j'eus
Socrate.
ce
:
—
I
.
Nous
science ».
dirions
:
« absent de sa représentation »
ou
« de sa con-
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THÉÉTÈTE
b
33s
quand nous expliquions le fait par cet exemple-ci parfois, moi qui connais Socrate, à voir de loin quelque autre que je ne connaissais pas, je Tai pris pour Socrate, que je connais? Il se passe bien, en telle conjonctantôt le soupçon, :
ture, quelque chose de semblable à ce que tu dis là. N'avons-nous pas écarté cette explication, Socrate. parce qu'elle nous faisait, de ce que nous savons, avoir non-
—
savoir en
même
savoir
?
que — temps absolument. — Ne posons donc point comme
Théétète. Socrate,
Si,
la
solution.
En
une, au contraire, en qui nous trouverons peut-être c quelque complaisance, peut-être aussi de la résistance. Mais, dans l'extrémité où nous sommes, force est bien de ne laisser aucun argument sans le retourner en tous sens pour en faire l'épreuve. Vois donc s'il y a quelque chose à prendre dans ce que je vais dire. Est-il possible, commençant par ne point savoir une chose, d'arriver ensuite à l'apprendre? voici
Substitution de
souvenirs: les empreintes dans la cire.
Socrate. qu'il y
ait
— — Oui, Puis d'apprendre chose autre chose encore Théétète. — Pourquoi non Théétète. Socrate,
certes.
et
— Suppose donc, pour en nos âmes une
autre
?
cire
?
le
besoin de l'argument,
imprégnable
:
en l'un de
nous, plus abondante, en l'autre moins en celui-ci plus pure, en celui-là plus encrassée et plus dure ou bien, chez d d'aucuns, plus molle, ou, chez certains, réalisant une juste ;
;
moyenne.
— Très — un don,
Théétète. Socrate.
bien.
affirmerons-nous, de la mère des Muses, Mnémosyne tout ce que nous désirons conserver en mémoire de ce que nous avons vu, entendu ou nousmêmes conçu, se vient, en cette cire que nous présentons acC'est
:
cueillante
aux sensations
et
conceptions,
graver en relief
comme marques d'anneaux que nous
y imprimerions. Ce qui s'empreint, nous en aurions mémoire et science tant qu'en persiste l'image. Ce qui s'efface ou n'a pas réussi à e s'empreindre, nous l'oublierions et ne le saurions point. Soit, Théétète, Celui donc qui possède une science ainsi acquise, Socrate,
— —
quand
il
considérera quelque objet qu'actuellement
il
voit
bEAITHTOi:
232
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i3
ÏHÉÉTÈTE
191 e
on entend, examine bien juger faux. Théétète.
— Laquelle
SocRATE. —
s'il
233
une
n'aurait pas
possibilité
de
?
D'identifier ce qu'il sait, tantôt avec ce qu'il avec ce qu'il ne sait pas. Car ce sont là des hypotantôt sait, thèses qu'en nos précédentes concessions nous eûmes tort
d'avouer impossibles. Et que dis-tu maintenant? TnÉÉTÈTE. 192 a
— — Voici ce
qu'il en faut dire, en y distinguant, dès le principe, les cas suivants*. Ce qu'on sait pour en avoir le souvenir en l'âme, mais sans en avoir la sensation actuelle, le confondre avec une autre chose qu'on sait, dont on a
SocRATE.
également l'empreinte sans la sensation actuelle, est impossible. De même, ce qu'on sait, le confondre avec ce qu'on ne ou sait pas et dont on ne garde pas le sceau imprimé en soi ce qu'on ne sait point, avec ce qu'on ne sait également point ou ce qu'on ne sait point, avec ce qu'on sait. De même, ce dont on a sensation actuelle, le confondre avec quelque autre chose dont on a sensation actuelle ou ce dont on a sensation actuelle, avec ce dont on ne l'a point, ou ce dont onne l'a point, avec autre chose dont on l'a. De même, ce qu'on sait pour en avoir, cette fois, et sensation actuelle et marque concordante avec cette sensation, le confondre avec quelque autre chose que l'on sait, dont on a sensation actuelle et dont on garde également une marque concordante avec cette sensation, c'est un cas ;
;
;
1)
plus irréalisable encore, s'il se peut, que les cas précédents. Ce que, de même, on sait pour en avoir, en même temps que la sensation actuelle, le souvenir fidèle, impossible de le confondre avec ce qu'on sait aussi bien de confondre ce qu*on sait, dont ;
Q
on a sensation actuelle pareillement confirmée, avec ce dont on n'a que sensation actuelle ou ce qu'on ne sait point ni ne ;
en sensation actuelle, avec ce qu'on ne sait ni ne saisit ou ce qu'on ne sait ni ne saisit point en sensation actuelle en sensation actuelle, avec ce qu'on ne sait point ou ce qu'on ne sait point et dont on n'a point sensation actuelle, arec ce dont on n'a point sensation actuelle. Voilà tous cas saisit
;
;
où
il
est
surabondamment impossible que
Restent donc
les cas
suivants où,
si elle
que
part, se produira l'opinion fausse.
I.
Socrate so plaît à « effarer » Théétète
l'on
se doit
;
cf.
juge faux.
produire quel-
Notice, p. i^S.
BEAITHTOi]
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ataSdtVETaL' Kal
ov ^^1^ ataBàvETat* koI q ^i^ ataSocvETaL,. b \ii] alaBocvETai, Sv alaSdcvETat. Kal etl ys au Kal o ot&E «caLacaôàvEtaL Kal 8
TÔ ar|(iELOV Kaxà Tf]V
£]^EL
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Sv oTSe Kal alaSdcvETai Kal
Kal ekeIvou t6 arj^EÎov Kaxà Tf|V a'îaBrjaLV, àSuvaTcÔTEpov etl ekelvcov, el oT6v te. Kal o oTSe Kal fo] alaGocvExaL e)(cov t6 ^vr^isLou âpScùç, o
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THÉÉTÈTE
c
—
Théètète. Quels cas au comprenne un peu davantage pas à suivre. SocRATE.
— De choses
que
juste car,
;
234 ? Pour qu'au moins j'y pour l'heure, je n'arrive
l'on sait
confusion avec
faire
autres choses qu'on sait et dont on a sensation actuelle ou avec choses qu'on ne sait point, mais dont on a sensation ac;
tuelle
d
;
ou
la faire,
de choses que l'on
sation actuelle, avec autres choses a sensation actuelle.
Théètète. à l'heure.
— Voilà
qui
me
sait et
que
dont on a sendont on
l'on sait et
dépasse encore plus que tout
—
SocRATE. Laisse-moi donc te le répéter sous la forme suivante. Je sais qui est Théodore et me rappelle en moimême quel il est, et j'ai, de Théètète, connaissance analogue. N'est-il pas vrai que, parfois les voyant, parfois ne les voyant pas, parfois les touchant et parfois non, parfois les entendant
ou percevant par quelque autre sensation, parfois aussi n'ayant de vous aucune sensation, je n'en ai pas moins, de e
vous, souvenir et science en moi-même Théètète. -— Parfaitement.
?
—
SocRATE. Voici donc le premier point à comprendre dans les explications que je te veux donner on peut, de choses qu'on sait, n'avoir point sensation actuelle on peut, :
;
tout aussi bien, l'avoir.
— C'est — Ne peut-on pas
Théètète. SocRATE.
vrai.
aussi,
et,
Théètète. SocRATE. a
le
de choses qu'on ne
fréquemment ne pas même avoir sensation fréquemment, avoir seulement cette sensation ?
point,
sait
actuelle
—
Gela encore est possible. Vois donc s'il te sera maintenant plus facile suivre. Socrate, connaissant Théodore et Théètète, mais
—
ne voyant ni l'un ni l'autre et n'ayant aucune autre sensation actuelle à leur sujet, jamais en lui-même ne jugera que Théètète est Théodore. Y a-t-il, en ce que je dis, quelque chose ou rien
?
— chose, — OrQuelque exemple distingués au début. Théètète. — En Théètète. Socrate.
—
cet
et
qui est vérité. premier des cas que
était le
j'ai
effet.
Voici le second connaissant l'un de vous, Socrate. mais ne connaissant point l'autre et n'ayant sensation actuelle :
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193 a
THÉÉTÈTE
235
ni de l'un, ni de l'autre, je ne confondrai jamais celui qui m'est connu avec celui qui ne l'est point.
— — Troisième exemple
Théétète. SocRATE.
C'est juste.
:
n'ayant, ni de l'un, ni de
ne confonne m'est point connu, avec quelque
l'autre, ni connaissance ni actuelle sensation, je
drai jamais l'un, qui
autre de ceux qui ne me sont'point connus. Imagine-toi entendre une seconde fois, dans leur ensemble et leur suite, les
précédemment exposés, où jamais, sur toi et Théodore, je ne porterai jugement faux, soit que je vous connaisse ou que je vous ignore tous deux, soit que je connaisse l'xm «t ne connaisse point l'autre. Répète, en mettant « sensations », le mèroe raisonnement, si, effectivement, tu peui -cas
suivre.
— Je —
Théétète. SocRATE. l'occurrence J ai,
suis.
en
11 reste,
que
voici.
Je
fait,
sais
dans cette fameuse
que
l'on puisse juger faux en
qui tu es
cire,
qui est Théodore.
et
comme imprimées
par des
vos marques à tous deux. De loin -et de façon insuffisante vous voyant tous les deux, je m'efforce de rap-
bagues,
porter la visuelle
marque propre de chacun
que j'en
ai
;
à
la
propre sensation
faire entrer et ajuster celle-ci en sa se réalise la reconnaissance. Mais
de
propre trace afin que je viens à manquer ces ajustements comme gens qui se chaussent à rebours, j'intervertis les choses et porte la sensation visuelle que j'ai de chacun sur la marque appartenant à ;
l'autre.
Ou
bien des troubles
comme
ceux que subit
la
vision dans les miroirs, transportant à gauche ce qui est à droite, se produisent en moi et m'induisent en erreur ^ C'est alors qu'en
fait il
arrive et de prendre
une chose pour une
autre et de juger faux.
Théétète.
—
C'est,
en
effet,
vraisemblable^ Socrate.
Tu
décris merveilleusement le trouble auquel est sujette l'opinion. autre cas encore est celui où, connaissant Socrate.
— Un
l'un et l'autre et, de l'un, ayant, en plus de cette connaisnaissance, la sensation actuelle, mais ne l'ayant point de l'autre, la connaissance que j'ai du premier n'est point confornoe à cette sensation
;
cas
précédemment exposé par moi,
mais à propos duquel tu ne m'as point compris. I
.
Voir
la desCTÎption
de ce phénomène dans
le Timée,
46
a/c.
eEAITHTOS
235
5è
193 a
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d
THÉÉTÈTE
193 d
286
— Non, vraiment. — Voici donc ce que
Théétète, SocRATE. e
ayant de
je disais connaissant l'un, lui sensation actuelle, la connaissance qu'on en a :
étant conforme à cette sensation, jamais on ne confondra cet un avec quelque autre que l'on connaît, dont on a sensation actuelle,
dont
et
connaissance qu'on a
la
est,
cette
fois
encore, conforme à l'actuelle sensation. Était-ce bien cela?
— Oui. — Restait donc, en somme,
Théétète. SocRATE.
le cas
présentement
en question, où l'opinion fausse, disons nous, le
fait
suivant.
On
connaît l'un
se produit par et l'autre; on voit l'un et
194 a l'autre, ou l'on a, de l'un et de l'autre, quelque autre sensation. Mais les deux marques, on ne les a point, pour
chacun, correspondantes à sa sensation propre au contraire, on tire comme un archer maladroit, on décline du but et le ;
manque,
et c'est là ce
l'erreur.
— C'est qui s'appelle proprement — Et quand, à l'une des marques,
Théétète. SocRATE.
juste.
s'ajoute la à l'autre, point que la marque dont il n'y a point sensation soit appliquée sur la sensation actuellement présente, totalement faux est alors l'acte de la pensée.
sensation actuelle
En un mot, b
;
;
sur ce qu'on n'a jamais ni su ni perçu, impos-
ce qu'il semble, qu'il y ait ni erreur, ni opinion fausse, si, du moins, à cette heure, il y a quelque chose de sain en ce que nous disons. Mais, en ce dont nous avons et sible, à
connaissance et actuelle sensation, c'est là même que tourne et vire l'opinion, fausse et vraie tour à tour: si elle ajuste tout droit et tout franc l'empreinte voulue dans l'impression actuelle, elle est vraie
de biais
et
de travers,
elle est fausse
— donc pas Socrate, une description admireras Socrate. — Ecoute complément encore; car juger beau, mais juger faux Théétète. — Comment Théétète.
;
N'est-ce
là,
*.
belle
?
et tu
le
c
Socrate.
—
plus
est laid.
vrai est
le nier.^
Or
voici, aflirme-t-on,
d'où viennent l'un
et
I. Platon dislingue ici l'à-OTj-toaa, empreinte en relief, imago le expressa, et le -j-oc, forma impressa (Ast), moule creux. Quand -ùr.o; se présente à nouveau sous forme de sensation ou impression
s'emactuelle, la reconnaissance sera parfaite si l'empreinte-souvenir boîte exactement dans rimprcssion-scnsation.
0EAITHTOS
336
OEAi. Ou yàp
ZO. ToCto
193 d
ouv.
eXeyov, bxi ylyvcockcov t6v ETEpov Kal
\i.i\v
Kal ti^v yvcoaiv KaTà tt^v atcjSrjaLV autoO
aîaeavo^evcç, E)(cùv, oôSénoTe
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0EAI. Nat.
ZO.
riapEXELTTETo SE yÉ TTou To vCv Xsyd^Evov, £V
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t6 a|Jic|)co ytyvcbaKovTa oîv tô 194 a ar^iELco
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Kal ipEuSoç apa wvo^acjTaL.
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EIk6tcoç ys.
ZO. Kal
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jiEiQV, TCO 6È ^r),
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Sv ^ÈV
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oÎSÉ TLÇ
^ifjS'
tcov ci]-
aïaGr)<jLc;
aTToùoTiç ataS/jascoc;
Trj rcapoiiori
Kal evI
Siavota.
i^
£Tir)CT8£T0 TtcbrrOTE,
OUK
EaTLV, 6q EOLKEV, OUTE IjJEuSEaSat OÛTE IjJEuSrjÇ 86H,a, Et TL b vOv Tnt^£tc; ûyiÈç Xéyo^EV ruEpl 6è Sv ïa^iEV te Kal ataSavo-
^£8a, £V aÔTOtç T0t3T0l<; GTp£(|>ETaL Kal IXlTTETat f\ B6E,(X. Kal àXr|8f]<; yLyvo^iévr), KaTavTiKpù jàÈv Kal KaTà t6
i|;Eu8f]c;
Eu8ù Ta
oLKEÎa
àXT^Grjç, eIç riXocyta 8è Kal
OEAI.
ZO. T6
ànoTU-ncb^aTa aKoXià ipEuS/jc;.
CTUvdcyouaa
o ZÔKpaTEc;, XsyETai
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THÉÉTÈÏE
194 c
La
287
en quelque àme, profonde, abondante, lisse, pétrie comme il faut, ce qui se transmet par sensations et se vient graver en ce cœur le canal des de l'âme, ainsi appelé par Homère pour faire entendre sa ressemblance avec la cire, alors donc et en de telles âmes
l'autre.
cire est-elle,
d produit des marques pures, qui pénètrent à suffisante profondeur et acquièrent longue durée. Ceux qui les ont telles d'abord apprennent facilement et puis retiennent fidèlement,
ne font point diverger sensations et marques et ne forment, au contraire, que jugements vrais. Claires comme sont ces marques, en effet, logées à l'aise et au large, ils ont vite fait de les rapporter aux impressions originelles qui leur
enfin
celles-ci reçoivent alors le nom d'êtres et ce répondent sont de tels gens qui reçoivent le nom de sages. Cela ne te :
semble-t-il pas exact?
— Merveilleusement. — Mais d'aucuns auront
Théétète. SocRATE.
e
poète sage en toute sapience de cire impure, ou bien trop
le
;
le cœur velu, qu'a célébré d'aucuns un cœur encrassé et
humide ou trop
Le cœur
sec.
mais oublieuses le cœur sec produit les qualités inverses. En ceux donc qui l'ont velu et rude, comme pierreux, par le mélange de terre et de crasse qui l'emplit, les empreintes ne sont point du tout claires. la Point claires non plus celles des cœurs secs profondeur humides Point celles des cœurs claires, enfin, y manque. 195 a elles se fondent ensemble et vite deviennent confuses. Qu'elles soient, en outre, accumulées les unes sur les autres à cause du manque d'espace, parce que celte âme de l'âme se trouve trop petite, moins claires encore elles seront que dans les cas Voilà donc tous hommes ainsi faits qu'ils peuvent précédents faux. juger Quelque chose qu'en effet ils voient, entendent ou conçoivent, lui vile attribuer son signe propre leur est impossible: ils sont lents, se brouillent en leurs attributions et voient de travers, entendent de travers, conçoivent de travers la plupart du temps. Aussi dit-on de tels hommes qu'ils
humide
fait
les
mémoires
faciles,
;
:
:
'
.
n'ont que des idées fausses des êtres et sont des ignorants.
On
retrouvera ces classifications des types de mémoires dans De Memoria, cap. I, et dans notre Malebranche,/?ec/ierc/i€ de la Vérité, livre II, chap. vi. Mais ia plus ancienne exposition de ce genre estle chapitre 35 du premier livre du Régime. Cf. notre iVo/ic«, p. i5a. I.
Aristote,
GEAITIITOS
237 ô Krjpoq
Tou Iv
tt] ^^^xf)
^ETpicoç wpyaa^Évoc; |jiatv6^Eva eIç
f^ctQ^<î '^^
xà lovTa Stà
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tûùv aLa8r)CTECùv, âvar|-
toCto to tî^ç v|;ux'îiç « KÉap », ô Ec|5r| "O^rjTîNv ToO Kr|poO ô^otéTrjTa, t6te ^lèv Kal
poç atvLTTo^Evoç
ToÙToiç KaBapà Ta arj^EÎa EYytyvdjjiEva Kal iKavÔc; toO d f^ocSouç E^ovTa TToXuxpévidc TE ytyvETaL Kal Etalv cl toloCtcl ETTEiTa |jivr)^ovEÇ, EÎTa ou napaXAdcT(JLEV Eu^aSeîc;, Touai Tcov aloSrjaEcov Ta ari^EÎa àXXà 8o£,à2^ouï7LV aXï-|8î^. Zac|)fj yàp Kal ev EÔpu^copia ovTa Ta^ù SiavÉïiouCTLV etiI Ta
TipoûTov
auTCùv EKaaTa EK^ayEÎa,
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ovTa KaXeÎTat, Kal
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^èv ouv. TOLVuv XàcTLov TOU TO KÉap r], O 81^ ETTr|VEa£v TToiT^Tric;, f) oTav KoirpûÔEÇ Kal ^f) KaSapou toO
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SE ytyvovTai, ov Bè ctkXt]p6v, TàvavTla. Xocœlov Kal Tpa^ù XlScoSeç ti f) yî^ç f) Kdrtpou
ETTiXi^CTjjiovEc;
Oî 8è
By]
exovteç àaac|)T^ Ta SK^iayEÎa ïaxouatv. 8È Kal ol Ta 'Aaac|)f| crKXrjpà' 3à8oc; yàp ouk evl. 'Aaa<|)f] cÈ Kal ol Ta ûypdc' utto yàp toO CTuy^etaGat iol)(J) ylyvETat
CTU^^LyEtariç e^ttXeov
à^uopà. "Eàv 8È Tipoç Tïaat toutolç In' àXXrjXoov «ju^tietiTcoKOTa ^ ÔTio aTEVoxcûplaç, âàv tou a^iKpov ^ to ipuxapiov, ETL àaa(t)ÉaTEpa ekelvcûv. riàvTEÇ ouv oStol ytyvovTat oTot So£,à^ELV ETTLVOcùaLV,
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f^paSEtç TE Etat Kal àXXoTpLovo^oCvTEÇ
napopcoal te Kal TiapaKououaL Kal TrapavooOaL TxXEÎaTa, Kal KaXoOvTai au OUTOL El|;EUatl£VOt TE 8f) TCOV OVTCOV Kal à{jia8£L<;.
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-ô B\V' :
codd.
-oic ||
a
notatum)
195 a
THÉÉTÈTE
195 b
b
288
Théétète. — Tu plus exactement du monde, SocRATE. — Affirmerons-nous donc en nous des y opinions Théétète. — Très fermement. — Et des SocR Théétète, — Et des Socrate. — Nous estimons donc, dès adéquatement parles le
Socrate.
a
qu'il
fausses?
vraies aussi
vTE.
?
vraies.
lors,
établie entre nous,
comme
chose la plus certaine du monde,
de ces deux sortes d'opinions? Théétète. Gomme chose merveilleusement certaine. Socrate. Terrible, Théétète, réellement terrible et odieux risque bien d'être un bavard d'âge mûr. Théétète. Pourquoi donc ? A quel propos dis-tu cela ? c Socrate. C'est ma peine à comprendre qui m'est pénible et mon trop réel bavardage. Gomment, en effet, se servir d'un autre mot pour un homme qui tiraille en tous sens les arguments, si lourd d'esprit qu'aucune preuve ne l'ébranle, et qui, une fois engagé dans un argument, ne sait plus s'en l'existence
— — — —
dépêtrer ?
— Mais où trouves- donc, peine Socrate. — Je pas seulement de Théétète.
tu
en
toi,
motif de
?
n'ai
aussi de ce qu'il
demanderait
a
:
O
la peine. J'ai peur faudra répondre au cas où l'on me Socrate, tu as donc trouvé l'opinion fausse,
me
dans les sensations en leur rapport mutuel pensées, mais bien dans l'ajustement de la sensa-
et qu'elle n'est ni
d ni dans
les
tion à la pensée? » Oui, répondrai-je, j'imagine, me rengorgeant d'avoir, avec toi, fait si belle trouvaille. Théétète. A mon avis au moins, Socrate, ce n'est point si laid résultat que la démonstration présentement
—
achevée.
—
a Ainsi, d'après toi, » continuera le Socrate. questionneur, « l'homme que nous concevons en notre seule pensée, sans le voir, nous ne le confondrons jamais avec un cheval
qu'également nous ne voyons ni ne touchons, mais seulement concevons, sans avoir, par ailleurs, de lui, aucune sensation? » Je répondrai, j'imagine, ainsi.
e
Théétète. Socrate.
— Et tu auras — Eh bien «
que
je l'entends
bien ^
raison.
», dira-t-il,
« le onze,
qui n'est
0EAITHTOS
238
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THÉÉTÈTE
195 e
289
objet que de la pensée, ne se pourra, d'après cet argument, jamais confondre avec le douze, qu'on ne peut aussi que à toi de répondre. concevoir ? » Allons Eh bien donc, je répoudrai en tant qu'obThéétète. :
—
:
par la vue ou le tact, on peut confondre onze avec douze mais, si on ne les a que dans sa pensée, jamais, à leur sujet, on ne fera cette confusion de jugement.
jets offerts
;
196 a
—
Eh quoi ? Imagines-tu cela pour un homme comme qui prend objets de son examen cinq et sept? Je ne dis pas cinq hommes et sept hommes ou quoi que ce soit de pareil. Mais le cinq même et le sept même, présents, affirmons-nous, comme souvenirs dans la masse de cire et sur SocRATE.
qui nous nions que se puisse faire un jugement faux, y eut-il jamais homme les examinant en eux-mêmes, s'adressant à lui-même explications et questions sur la quantité qu'ils font, et finissant par dire et croire, l'un qu'ils font onze, l'autre qu'ils font douze, ou bien est-ce tout le monde qui dit et croit qu'ils font
—
douze?
il Non, par Zeus y en a beaucoup, au et que le nombre considéré devienne plus grand, plus grosse sera l'erreur ^ Car j'imagine que tu veux parler de toute espèce de nombre. Et tu as raison de le supposer. Réfléchis mainSocRATE.
Théétète.
:
b contraire, à dire onze
;
—
tenant si ce qu'on
fait alors n'est point tout simplement prendre onze le douze même, le douze imprimé dans la cire? pour Théétète. Il semble bien. SocRATE. N'est-ce donc pas là revenir à nos premiers Celui arguments? qu'affecte une telle méprise confond ce
— —
qu'il sait avec autre chose qu'il sait. Or, cela, nous l'avons là la raison contraignante
déclaré impossible, et ce fut
même
que nous apportâmes du non-être de l'opinion ç.
fausse, de ne point, en un seul et même objet, contraindre un seul et même homme à savoir et, en même temps, ne pas savoir. Théétète. C'est l'absolue vérité.
SocRATE.
— —
C'est
donc tout autre chose qu'il nous faut
I. Malebranche dit, à propos des opérations que l'on ferait par la « Lorsqu'il y aurait plusieurs nombres à ajouter ou à souspensée traire ou, ce qui est la même chose, lorsque ces nombres sont grahds et qu'on ne peut les ajouter que par parties, on en oublierait toujours :
quelqu'une. » (^Recherche de
la Vérité, II,
305/6).
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196 c
a/io
découvrir en l'acte déjuger faux qu'une divergence de la pensée avec la sensation. Si c'était cela, jamais, en effet, dans les seules pensées nous ne pourrions errer. il n'y a point d'opinion fausse,
En
réalité
donc,
ou bien
ou
bien, ce qu'on
il est possible de ne le pas savoir. tions laquelle choisis-tu?
De
ces
sait,
— Embarrassante Socrate. — Et, pourtant, Théétètk.
deux
asser-
option que tu proposes
là,
Socrate.
d
ment risque bien de ne car
il
le
faut bien tout tenter
toute honte
:
les garder toutes deux, l'argup3iat permettre. Mais, au fait, si nous entreprenions de braver
?
— En quoi faisant? — En consentant à dire quelle de chose peut bien Théétète. — Et qu'y en qui brave toute honte Socrate. — Tu semblés ne point avoir conscience que, d'un Théétète. Socrate.
sorte
cela
être
:
savoir.
a-t-il
cela
?
bout à l'autre, notre argumentation n'a été qu'enquête, sur la science, de gens qui ne savaient pas ce qi'elle peut bien être.
— J'en — Ne
Théétète. Socrate.
au contraire, parfaitement conscience. quand on ne sait rien de la science, de déclarer quelle sorte de chose e c'est que savoir? Au fait, Théétète, il y a beau temps que nous surabondons en manières vicieuses de dialoguer. Des myriades de fois nous avons dit, en effet, « nous connaissons » et « nous ne connaissons pas », « nous savons » et « nous ne savons pas » comme si nous nous fussions com.^ris l'un l'autre au moment où, de la science, nous ignorions tout encore. Mais c'est, si tu veux, jusque dans l'instant présent que nous venons de nous servir et du « ignorer » et du « comprendre », comme si l'usage en eût convenu à gens à ai,
te semblc-t-il pas alors effronté,
;
qui manque Théétète.
la science.
—
Mais de quelle façon discuteras-tu, Socrate, tu en évites l'usage? Socrate. 197 a D'aucune, tel que je suis; de plus d'une, si se j'étais un contradicteur. Si un homme de cette trempe Irouvait ici maintenant, il affirmerait bien se passer de ces si
termes
—
et,
sous nos yeux, rabrouerait vivement
mes
explica-
ne sommes que piètres gens', veux-tu que j'ose dire quelle sorte de chose c'est que savoir? A mon avis, d'ailleurs, nous y trouverons profit. tions.
Puisqu'au
fait
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—
Théétète. Ose, bien sur, par Zeus. D'ailleurs, si tu n'arrives pas à le passer de ces termes, on t'aura large indulgence.
—
SocRATE.
Posséder
et avoir,
Exemple
rp Theetete. .
du colombier. le
pas.
b
—
SocRATE.
As-tu donc entendu com-
,
,
moment
C'est, dit-on,
d'avoir la science
on
^^ent, maintenant,
—
d
t
définit le savoir ? j
» »
Peut-être
présent, je ne
quelque chose
mais, dans
;
me
le
rappelle
comme
le
fait
^.
— — Nous nous, un changement de posséder Théétète. — Quelle donc, selon entre Socrate. — n'y en peut-être aucune. Mais Théétète.
SocRATE. nous dirons
C'est vrai.
ferons,
:
léger
sera
l'un et l'autre
tique.
a
mon
— — Au
Théétète. Socrate.
différence
toi, la
?
II
d'abord entendre
et
la science.
le fait
veuille
idée avant d'en faire avec
moi
la cri-
Si, toutefois, j'en suis capable. fait,
il
m'apparaît que posséder est diffé-
Un
habit, par exemple, qu'on aurait acheté et qu'on détiendrait sans le porter, nous ne dirons point qu'on
rent d'avoir.
mais bien qu'on le possède. C'est juste. Théétète. Vois donc si l'on peut de Socrate.
l'a,
c
—
—
même
posséder la
science sans l'avoir. Tel serait le cas d'oiseaux des
champs, colombes ou autres, qu'on aurait pris à la chasse et pour qui, chez soi, l'on bâtirait un colombier où les élever. En un certain sens, j'imagine, nous pourrions affirmer qu'on les a sans cesse, puisqu'on les possède.
— —
iS
'est-ce pas vrai?
Si. Théétète. Socrate. Mais, dans un autre sens, on n'en aurait aucun. D'une puissance seulement on disposerait à leur sujet, une fois qu'en une clôture à soi on se les serait mis sous la main celle de les prendre et les avoir quand on vou:
(3
drait, attrapant tour à tour l'un ou l'autre qu'il plairait, puis le relâchant, et cela se pouvant faire autant de fois que
bon semblerait. i.
Cf. Euthydeme, 377 b; Notice, p. i43.
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197 d
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— — Par une
Théétète. SocRATE.
C'est exact.
fiction nouvelle, en réplique à cette que, précédemment, nous modelions dans les âmes en je ne sais quelle figure, fabriquons, cette fois, en chaque âme, une espèce de colombier contenant toutes variétés d'oiseaux cire
:
les
uns par bandes bien
distinctes,
les
autres par petits
groupes, le reste par unités solitaires qui vont et viennent à travers tous les autres au caprice de leur voH. e
Théétète. dra-t-il
?
SocRATE.
— Supposons donc
—
11
la
chose
faite.
Qu'en advien-
nous faut d'abord affirmer que, dans
l'en-
fant, cette cage est vide, puis, en place d'oiseaux, nous figurer des sciences. La science qu'aussitôt acquise on enferme en
on a, dirons-nous, appris par enseignement ou soi-même découvert l'objet propre dont elle est science, et cette clôture,
voilà ce
que c'est que savoir. Théétète. Soit.
198 a
—
SocRATÉ.
donner
— Maintenant,
la chasse, la
à celle qu'il plaira de ces sciences,
prendre, l'avoir,
la
relâcher
;
considère
noms cela doit s'appeler soit des mêmes noms qu'au premier moment de l'acquisition, soit de noms difféde quels
:
rents. Voici qui te fera comprendre plus clairement ce que je veux dire. L'arithmétique, en effet, est bien, d'après toi, un art ? Théétète. Oui. Socrate. Conçois -la comme une chasse aux sciences dans tout le domaine du pair et de l'impair. Théétète. Je la conçois ainsi. Socrate. C'est à cet art, j'imagine, qu'on doit d'avoir soi-même sous la main les sciences des nombres et de les pouvoir transmettre à d'autres quand on s'en fait transmetteur. Thééthète. Oui. Socrate. Or, en nos appellations, transmettre, c'est enseigner; recevoir, c'est apprendre, et avoir par le fait de posséder en ce colombier, c'est savoir.
— — — —
})
—
—
I. Nos souvenirs-idées ne sont, pas plus que nos sensations, jetés pêle-mêle ea notre esprit. La façon dont Platon figure ici leur distribution est analogue à celle dont il représentera les rapports ontol«5giques entre les Formes les unes constituant des groupes plus ou moins :
étendus, les autres faisant bande à part, d'autres « circulant à travers le reste » comme agents de liaison ou de séparation (^Sophiste, 253 c/e).
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2^3
— Parfaitement. A ce qui suit de là prête maintenant ton arithméticien accompli peut-il ne pas savoir
nombres? De tous nombres, en
effet,
il
y a, en son
sciences.
âme, Théétète. c
SocRATE.
soi-même
— Comment donc
— Un
ces
homme
tel
nombres
intérieurs,
objets externes qui ont
—
!
ou nombrer en ou nombrer quelqu'un des
peut-il jamais
nombre ?
Comment ne le pourrait-il? Théétète. Mais nombrer se définira pour nous, simpleSocRATE. ment, examiner quel nombre se trouve réalisé. Certainement. Théétète. SocRATE. Ce que cet homme sait, il apparaît donc l'examiner comme s'il ne le savait pas, lui qui, nous en sommes convenus, sait tout nombre. Il t'arrive bien d'entendre, j'imagine, de telles objections *. Cela m'arrive. Théétète. Donc nous reviendrons à l'image de la possesSocRATE. d sion et de la chasse des colombes, et nous dirons qu'il y avait là double chasse l'une, avant acquisition et visant la possession l'autre, par qui possède, mais désire prendre et avoir en mains ce que, depuis longtemps, il possède-. De même, les
— — —
— —
:
;
que l'on possédait depuis longtemps pour les avoir que l'on savait, on peut, celles-là même, les rapprendre à nouveau, revenir saisir chaque science singulière, avoir ainsi cette science que l'on possédait depuis longtemps, mais qu'on n'avait point immédiatement tangible en sa
sciences
apprises et
pensée? Théétète.
— C'est — SocRATE.
tion
de
:
vrai.
ma
C'était là, tout à l'heure, le sens de quesnoms nous servir pour parler soit de l'arithméquels
ticien qui se met en devoir de nombrer, soit du grammairien qui se met en devoir de lire? Est-ce donc en homme qui sait
1
.
Les sophistes de VEuthydeme les ont naturellement faites et se sont comme on va lo faire ici, de l'exemple des lettres quelqu'un
servis,
:
qui sait ses lettres, s'il apprend une page par cœur, n'apprend-il ce qu'il sait ? (2760-277 a/b).
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2. Platon fond ici, dans un symbole d'une clarté achevée, l'explication logique et l'image qu'il avait employées séparément dans l'Eu-
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198
THÉÉTÈTE
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2^4
qu'en telles occasions l'un et l'autre se remet en voie d'apprendre, de soi-même, des choses qu'il sait? Mais ce serait étrange, Socrate. Théétète. Affirmerons-nous donc que ce sont des choses SocRATE. va lire et nombrer, lui à qui nous qu'il ne sait point qu'il
— —
199 a avons donné de savoir toutes lettres et tous nombres? Mais cela encore serait irrationnel. Théétète. Consens-tu donc que nous disions des noms Socrate. point ne nous chaut, ni du sens où le premier venu s'amuse à tirailler le savoir et l'apprendre? Nous, qui avons défini qu'autre chose est posséder la science, autre chose l'avoir, nous affirmons que ne point posséder ce que l'on possède est
— —
:
impossible aussi n'arrive-t-il jamais que, ce qu'on sait, on ne le sache point, encore qu'à son sujet l'on puisse concevoir une fausse opinion. Ce qu'on a peut bien, en effet, n'en être :
b point la science propre, mais quelque autre prise en sa place, quand, faisant la chasse à quelque science déterminée, dans leu? vol qui se croise on se trompe et saisit l'une au lieu de l'autre. En telle occasion, donc, on s'est figuré que le onze était douze, parce que c'est la science du onze qu'au lieu de celle du douze on a prise en cette chasse intérieure, comme l'on prendrait un ramier en voulant prendre une colombe. Théétète. Voilà une explication. Socrate. Quand, par contre, c'est celle qu'on voulait
— —
c
prendre que l'on prend, alors, n'est-ce pas, on est sans erreur et c'est choses qui sont que l'on énonce en son jugement; de cette manière, il y a vraie et fausse opinion et, des difficultés qui précédemment nous chagrinaient, aucune ne nous entrave plus? Peut-être l'affîrmeras-tu avec moi. Sinon que feras- tu? J'affirme comme loi. Théétète. Socrate. Du « ne point savoir ce qu'on sait » nous voici, en effet, délivrés; car ne point posséder ce qu'on possède est conséquence à laquelle nous n'arrivons plus en aucun cas, erreur ou non-erreur. Mais plus redoutable, au fait, serait une autre conséquence qu'il me semble entrevoir.
— —
f
Ihydeme. Socrate y établissait, en effet (277e/378a), la distinction entre les deux sens d'apprendre découvrir, ou ressaisir l'objet déjà découvert ; et Ciinias comparait géomètres, astronomes et calcu:
lateurs à des chasseurs (209 b/c), mais l'image
but qu'ici.
avait
un tout autre
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THÉÉTÊTE
199 c
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— Quelle conséquence?
Théétète. SocRATE.
— Dans
sciences
d
le cas où ce serait d'une confusion que viendrait à naître l'opinion fausse.
— Et
Théétète. SocRATE.
entre-
alors?
— D'abord, un objet dont on a science,
cet objet l'ignorer non par fait d'ignorance, mais par le fait de sa propre science ; puis juger que cet objet est autre et que
même,
l'autre est lui cette
âme
comment ne
;
une
qui,
fois
serait-ce pas là grande déraison, la science lui est présente, ne
que
connaît rien, mais ignore tout?
A
suivre
une
telle raison,
en
plus d'obstacle à ce que l'ignorance venant à se produire ait pour effet de faire connaître, et la cécité, de faire voir, puisqu'aussi bien celui de la science serait de faire eflet,
ignorer.
e
—
C'est peut-être, Socrale, que nous avons eu Théétète. de ne figurer, par nos oiseaux, seulement que des sciences. Il eût fallu mettre aussi des non-sciences qui, aux science» mêlées, avec elles croiseraient leur vol à travers l'âme ainsi iort
:
chasseur prendrait tantôt science et tantôt non-science du même objet, et jugerait faux par l'effet de la non-science,.
le
vrai par l'effet de la science. 11 serait malaisé, Théétète, de SocRATE.
—
ne te point compliment. Et pourtant examine une fois encore l'explication que tu proposes. Qu'il en soit, en effet, comme tu le faire
200 a
celui qui prendra la non-science, celui-là, tu l'affirmes, jugera faux, n'est-ce pas? dis
:
— Oui. — Mais ne croira certes point juger faux. — Gomment — Au contraire pourrait-il? croira juger
Théétète. SocRATE. Théétète. SocRATE.
homme
il
le
vrai, et c'est
il
sait qu'il
qui
considérera les objets
mêmes
en
sur les-
il est dans l'erreur. Théétète. Comment donc C'est de science donc qu'il croira que son butin SocRATE. de chasse est fait, et non point de non-science *. Théétète. Evidemment.
quels
—
—
î
—
I.
L'homme,
rait la science et
quelles choses
lement
il
a dit le Charmide (171 d; cf. 1660-172 a), qui au de ses sciences et de ses non-sciences, qui saurait sait et quelles choses il ne sait pas, serait universel-
infaillible.
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xov BrjpEÙovxa xoxÈ {lèv ETUCTxrj^riv Xa^ôàvovxa, xoxè 8' àyETTLaxr]^oar\jvr|v xoG auxoO Titpi v|>£u5r] ^lèv So^à^Eiv xf] àvETTiaxrjtioCTÛvri, oXrjSfj 8e xf| ETtLax/niT].
Z£î. Où pdSj.6v y£, S 0£atxr|X£, [JlX] ânaLVELV ce' o \xkvxoi eÎtieç txoXlv ènlaKEipai. "Eaxco ^lèv yàp a>ç XéyEuç' ô 8è Xa6cbv vpEuSî] jiâv, c|>ir|ç, 8o^àaEL, 200 a 8-f] xT]v àvEmaxT]jtoaùvr)v
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SocRATE. —
Ainsi, après un long circuit, nous voici dans embarras qu'au départ. Notre critique, en effet, « Est-il b se moquera possible, excellentes gens, dira-t-il, de savoir l'une et l'autre, science et non-science, et de prendre pourtant l'une d'elles, qu'on sait, pour quelque autre de celles qu'on sait? Ou de ne savoir ni l'une ni l'autre et, la science ou non-science qu'on ne sait point, la prendre pour une autre qu'on ne sait point? Ou de savoir l'une et point l'autre et de prendre celle qu'on sait pour celle qu'on ne sait point ? Ou de croire que celle qu'on ne sait point est celle que l'on sait? Ou bien me direz-vous que sciences et nonsciences sont, à leur tour, objet de nouvelles sciences, dont le possesseur les tient enfermées en je ne sais quels nouveaux et ridicules colombiers ou bien en je ne sais quelle invenc tion de cire et, tant qu'il les possède, sait, lors même qu'il ne les a point immédiatement tangibles en son âme* ? Et vous laisserez-vous ainsi contraindre à toujours revenir au même point par des myriades de circuits sans jamais gagner d'un le
môme
:
»
A cela,
répondrons-nous? — Mais, parqueZeus, ne trouve, moi, Socrale, rien répondre. SocRATE. — Ne donc point, mon qu'avec
pas?
Tliéétète,
Ïhéétète.
je
à
serait-ce
rai-
fils,
son l'argument nous gourmande, qui nous démontre notre tort de chercher l'opinion fausse avant de chercher la science
d
et sans nous préoccuper de celle-ci? Or il est impossible de connaître la première avant de s'être fait, de ce que peut bien être la science, une conception adéquate.
Théétète.
— Force
est bien, Socrate,
sommes, de penser comme tu Socrate. e lai la
ecisi
.
preuve judiciaire.
^ ,,^
au point où nous en
dis.
— Comment donc, reprenant
début .
dehnir
,
la
la question, T)Ourrait-on ,V science? Car nous n en som.
>
mes pas encore
à renoncer, j'imagine? Théétète. Aucunement, du moment que tu ne renonces toi-même. point Dis alors de quelle façon nous la pourrions le Socrate. mieux définir sans nous contredire nous-mêmes?
— —
I
.
Le principe de ce raisonnement
argument
dit «
est le
du troisième homme ».
même que
celui
du fameux
Cf. Notice da Parménide, p. 22.
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200
THÉÉTÈTE
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cédemment, Socrate réponse.
3^7
— Comme nous avions
Théétète.
;
entrepris de le faire précar je ne trouve point, moi, d'autre
— Qu'était-ce donc? — Que l'opinion
Socrate. Théétète.
vraie est la science. Infaillible
juger vrai et, dans ce qu'il engendre, il et bons produits. beaux a que n'y Le guide qui conduisait au gué, Théétète, disait: SocuATE. « Nous verrons bien quand nous y serons. » Si, de même, ici, nous faisons notre enquête en allant de l'avant, peut201 a être ce que nous cherchons se viendra-t-il jeter en travers de notre marche et se dénoncer de soi-même. Mais, à rester sur est,
peut-on dire,
le
—
place,
on
n'éclaircirait rien.
— Tu raison allons donc de — ne brève enquête; car que où tout science un que point Théétète. — Par quels signes donc, quel Socrate. — Celui des plus grands maîtres de de Théétète.
as
sons l'enquête. Socrate.
Il
art
y a
l'avant et fai-
:
très
faut, ici,
il
la
te signifie
n'est
et
cela.
art est-ce? sagesse,
ceux que l'on appelle rhéteurs et orateurs plaidants. L'espèce de persuasion que produit leur art propre, ils ne l'obtiennent point, en effet, par enseigner, mais par faire naître telles opinions qui leur plaisent ^ 1)
Ou
crois-tu qu'il y ait des maîtres
ne fut point témoin de tel vol d'arautre violence, pouvoir, dans le temps que
assez habiles pour, à qui
gent ou de
telle
un peu d'eau, apprendre adéquatement la vérité du fait? La leur apprendre, point du tout, je crois, Théétète.
s'écoule
—
mais les en persuader. Et ce persuader, n'est-ce point, dans ta pensée, Socrate. amener à une opinion ? Comment donc Théétète. Socrate. Quand donc persuasion juste a été donnée aux faits que, seul, un témoin oculaire, et nul autre sur des juges que lui, peut savoir, en ces faits qu'alors ils jugent sur simple
—
— —
!
c audition, sur l'opinion vraie qu'on leur a donnée, dépourvu de science est leur jugement, droite est leur persuasion, puisque leur sentence est correcte Absolument. Théétète.
—
I.
?
Cf. Phèdre, 260 a, 372 e; et surtout Gorjias,
455
a.
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347
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201
THÉETÈTE
G
SocRATE. — Et pourtant non, ami; vraie
à
l'usage
du
tribunal était
248 si, du moins, l'opinion identique à la science,
jamais le juge le plus compétent ne prononcerait, sans science, une opinion droite. Or, il semble bien, au contraire, qu'elles diffèrent l'une de l'autre.
™
.
vraie
sorti
accompagnée de
—
Là-dessus, Socrate, un "lot qu'à quelqu'un j'ai ouï dire m'était
Théétète.
.,
définition: l'opinion
de mémoire
revient.
me
maintenant,
et,
vraie
disait
Il
que l'opinion accompagnée de raison est science et que, d dépourvue de raison, elle est en dehors de toute science. Ainsi les choses dont il n'y a point de raison ne seraient point objets de science c'est le terme môme qu'il employait. Mais celles qui comportent une raison seraient objets de science. raison.
:
—
Socrate. domme voilà belles paroles Mais cette division en objets de science et non-objets de science, dis-moi par quelle voie il l'établissait, pour voir si nous avons effective!
ment, toi et moi, ouï Théétète. Mais
—
la
à l'entendre exposer par suivre, e
Socrate. J'ai cru,
môme
chose en
je ne sais
un
façon.
je retrouverai par contre, autre, je crois que je pourrais si
:
— Écoute donc un songe en échange d'un songe.
moi
aussi,
entendre dire à certains que ce qu'on peut
appeler les premiers éléments, dont nous et tout sommes composés, ne comportent point de raison *.
par
soi,
reste
le
En soi et seulement nommer. Impos-
chacun d'eux se pourrait de plus, ni qu'il
sible d'en dire rien
est,
ni qu'il n'est pas
;
202 a car ce serait déjà être et non-être qu'on lui ajouterait or il ne faut rien lui accoler, si c'est lui et lui seul que l'on veut dire. Ni « même », en effet, ni « cela », ni « chacun », ni « seul », ni « ceci » ne doivent non plus que tant s'y accoler, :
d'autres déterminations similaires; car, partout circulant, à tout s accolant, elles n'en restent pas moins diilérentes de ce à
quoi elles s'ajoutent, et lui donc devrait, à supposer qu'il fût en lui-même exprimable et comportât sa raison propre, s'exprimer sans le secours d'aucune autre détermination. Or b il est impossible qu'aucun de ces éléments premiers s'exprime en une raison car il n'a rien de plus que de se pouvoir ;
I.
Cf. Notice, p. i53; Aristote, Metaph., io43 b, 28 et suiv.
;
et
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THÉÉÏÈTE
202 b
nommer: un nom, où
ils
249
Quant aux composés façon qu'ils s'entrelacent pour
voilà son seul avoir.
s'assemblent, en
même
même
façon aussi leur noms s'entrelacent une raison car c'est l'entrelacement des constituer pour noms qui fait tout l'être d'une raison. Ainsi les éléments les
former, en
:
seraient irrationnels et inconnaissables, mais saisissables par sens; mais les syllabes seraient connaissables, exprimables,
les
objets de
jugements pour l'opinion vraie. Quand donc, sans en concevoir la raison, quelqu'un s'est formé une opinion c droite de quelque objet, son âme est dans le vrai au regard de cet objet, mais elle ne le connaît pas. Qui ne peut, en effet, ni donner ni recevoir la raison d'un objet, de cet objet n'a point science. Mais qu'à ce qu'il a déjà vienne s'ajouter cette raison, alors
il
la perfection
de
rêvé entendre
?
a toutes les vertus la
science.
et j'ai dites
que
Est-ce là ou
non
possède
que tu
ce
as
— absolument — Cela donc d'après accompagnée de raison que l'opinion Théététe. — Assurément. — comme ô Théététe, qu'à SocRATE. — — nous aurions aujourd'hui mis main sur que, Théététe. SocRATE.
C'est
et poses- tu, est science ?
vraie
cela,
d
cela.
te satisfait-il
Serait-ce,
cela
depuis
l'instant,
si
ce
la
,
longtemps, tant de sages ont vieilli à chercher sans
pouvoir trouver ? Théététe. A ce qu'il me semble, au moins, Socrate, la est une définition excellente. formule présente Socrate. Vraisemblablement, elle l'est bien en fait. Que pourra- 1- il, en effet, y avoir de science en dehors de la raison et de l'opinion droite ? Une chose pourtant, en ce qu'on vient de dire, me déplaît. Théététe. Qu'est-ce donc ? Socrate. Ce qu'on y a dit, semble-t-il, de plus élégant g que les éléments sont inconnaissables et tout le genre syllabes, le
— — — —
:
connaissable.
— N'est-ce correct — C'est ce pas nous faut
Théététe. Socrate.
?
qu'il
savoir
:
nous avons,
l'on peut dire, en garants de la thèse, les modèles lui ont servi à formuler tous ses principes.
G. M.
XXYI,
Gillespie, The Logic 4, p.
478-500
et
of Antisthenes (Xrchiy
XXVII,
I, p.
17-38).
f.
mêmes qui
Gesch. d. Phil.,
BEAITHTOS
2^9
—
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Tàç Se cruXXaBàç yvcoaTotc; te Kal "ÛTav ^èv o3v avEu Xôyou
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THÉÉTÈTE
202 e
25o
Théétète. — Quels modèles? SocRATE. — Ceux que nous ofîrent
les lettres éléments qu'on ait eu autre chose en vue en formulant tout ce que nous racontons ? Théétète. ?fon, pas autre chose. :
et syllabes. Crois-tu
—
2^^ ^
Socrate.
Des éléments
—
Il
faut donc y revenir et les
inconnaissables
mettre à l'épreuve,
ou plutôt nous y
peuvent-ils faire un tout connaissa e
mettre nous-mêmes,
et voir si ce fut là,
ou non notre façon d'apprendre les lettres. Première question est-il vrai que les ,
.
:
syllabes aient
nels?
une raison
et
que
— Peut-être. — Probablement,
les
éléments soient irration-
Théétète. Socrate.
à
mon
propre
avis.
Je suppose
donc qu'on t'interroge sur la première syllabe de Socrate « Théétète », demande-t-on, « dis- moi, qu'est-ce que SO ? » :
Que répondras-tu ? Théétète. Que
— S 0. — En donc tu raison de syllabe — Je raison Socrate. — Voyons, dis-moi, en même façon, de rs. Théétète. — Et comment, d'un élément, dire éléments Socrate. Théétète.
b
c'est
et
as la
cela
la
?
le crois,
la
les
?
Socrate, l'S est une consonne, un simple bruit, comme un sifflement de la langue le B, par contre, n'a ni un son ni un bruit à lui propre, et c'est le cas de presque
Car, au
fait,
;
tous les éléments'. Aussi est-il absolument juste de les dire irrationnels, puisque ceux mêmes qui sont les plus clairs n'ont à eux que leur son, mais n'ont aucune sorte de raison.
— — — — —
Voilà donc, mon ami, un point bien établi nous en ce qui concerne la science. par Théétète. Apparemment. Et quoi ? Que l'élément soit inconnaissable et Socrate. c la syllabe, connaissable, l'avons-nous correctement démontré ? Théétète. C'est probable. Socrate. Voyons-y donc la syllabe est-elle, pour nous,
Socrate.
I.
On
:
trouvera dispersés, dans le Cratyle, les fragments d'une leur appellation (SgS e), leur diWsion suivant
théorie des éléments
:
ont un son ou un bruit, ou ni son ni bruit propres (^ajc), leur vertu sémantique (^aôc-^Syd), etc. qu'ils
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THÉÉTÊTE
203 C
aSi
les deux éléments y en a plus de deux, la totalité des une bien certaine ou forme unique issue de leur éléments, et, s'il
assemblage ? Théétète. SocRATE.
— en notre — Vois-le donc sur
idée, je crois, la totalité. deux lettres, S et 0, Elles
C'est,
forment, à elles deux, la première syllabe de mon nom. Qui connaît celle-ci ne connaît-il pas ces deux lettres ensemble ? d
— Comment donc — connaît donc — Oui.
Théétète. SocRATE. Théétète. SocRATE.
—
lui est
Eh quoi ?
inconnue,
et
ne
connaît l'une et l'autre
— Mais — Mais,
Théétète. SocRATE.
!
l'S et l'O.
Il
que l'une prise après l'autre ni l'une ni l'autre alors qu'il
Est-ce
sait-il
?
ce serait étrange et irrationnel, Socrate. s'il faut nécessairement connaître cha-
les deux ensemble, il faudra, de toute nécessité, connaître d'avance les éléments si l'on veut jamais connaître la syllabe. Et voilà cette belle raison qui
cune à part pour connaître
e
s'évade et nous échappe. Théétète. Certes, bien soudainement. C'est que nous n'avons pas su la tenir en belle Socrate.
— —
garde.
Ce qu'il aurait fallu, peut-être, c'eut été poser comme non point les éléments, mais une certaine forme
syllabe,
unique, issue des éléments, douée de sa propre unité formelle ^ et différente des éléments Théétète. Parfaitement et la vérité est peut-être en ce .
—
;
sens plutôt qu'en l'autre.
Socrate.
—
C'est ce qu'il
nous faut examiner, car
faudrait point livrer, sans plus virile défense, et si noble raison.
une
si
il
ne
grande
—
Théétète. Non, certes. Socrate. Maintenons donc notre affirmation présente 204 a forme unique issue du mutuel ajustage des éléments, voilà ce qu'est la syllabe, dans le cas des lettres et dans tous autres
—
:
cas pareillement.
Théétète. Socrate.
—
—
Parfaitement.
Elle ne doit donc point avoir de parties.
I. Aristote dira (Métaph., io4ib, 16-19) que la syllabe est quelque chose de plus que les lettres, voyelle et consonne ainsi la chair est quelque chose de plus que le feu et la terre, le chaud et le froid. ;
OEAITHTOS
25 1
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203 c
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aruaaa àvdyKr| tô ^éXXovtI ttote yvcbCTsaSaL ouXXaôrjv, Kal oÛTûûc; f\\xiM ô
KaXoç Xoyoç aTioSESpaKobc; ot^riaETai.
0EAI. Kal ^làXa yE £E,aLc|)vr|<;. ZO. Ou yàp KaXcùÇ auTÔv c|)uXàTTo^Ev. Tqv
cruXXa6f]v TLÔsaBaL ^r]
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THÉÉTÈTE
204 a
Théétète.
— Pourquoi
— En
SocRATE.
ce qui a parties, le tout la totalité des parties.
nécessairement
^^^
dialeiSaue
aSa
?
Ou
bien ce que tu entends par
est-ce encore, issue des parties, une certaine différente de la totalité des parties * ?
— Ainsi, du moins, l'entends. — Mais somme tout désignent-ils donc, ou choses chose pour identique Théétète. — Je rien de mais, sur Théétète.
je
SocRATE.
b
le tout,
forme unique
et le
la
différentes
toi,
n'ai, là-dessus,
?
la
clair;
règle que tu m'as donnée de répondre courageusement, je vais au-devant du risque et dis qu'ils sont différents.
—
SocRATE.
Le courage
l'est-elle ?
réponse Théétète.
bien placé,
est
Théétète.
— faut donc — y aurait différence entre thèse présente somme, d'après Théétète. — Oui. Socrate. — Qu'en advenir La voir.
Il
SocRATE.
La
Cela reste à voir. ainsi
Il
la
le
tout et la
?
va-t-il
totalité et la
?
somme
Que, par exemple, nous disions un, deux, c trois, quatre, cinq, six ou deux fois trois, ou trois fois deux, ou quatre plus deux, ou trois plus deux plus un en toutes ces formules exprimons-nous la même chose ou choses différentes ? Théétète. La même chose. peuvent-elles différer?
;
;
Socrate.
— — Qui
Théétète. Socrate.
nombrer,
—
que six?
— Est-ce
que, dans chacune de ces façons de pour nous, exprimait la
ce n'était pas ce six qui,
somme ? Théétète. Socrate. la totalité ?
Théétète. Socrate.
— — Et,
Si.
—
—
Ce
n'est autre
Pas autre.
maintenant, n'est-ce rien dire que dire
Si, nécessairement.
Est-ce dire autre chose
que
six ?
« quelque chose de plus » est, pour Aristote (j6., io4i b, 25 et forme comparer Théétète, infra, 2o5 d.
suiv.), cause, essence et I. Pour la définition
;
comme forme unique et distincte, Aristote, Métaph., ioi6a, 4 et 1028 b, 36 Pour cette comparaison entre les termes « tout », « somme», «c totalité », cf. Arist. Métaph., loaSb, 26-1024 a, 10.
cf.
Parménide.
i^-j
du
tout
o (p. 102)
;
0EAITHTOS
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THÉÉTÈTE
204 c
Théétète. SocRATE.
d
nombre,
— Nullement. — Donc, en toutes même
c'est la
la totalité
?
— — — —
même
la
un
somme
et
sujet, sur les constittie l'arpent et
donc, à ce
Le nombre qui
suivantes.
questions l'arpent sont la
choses constituées par
chose que nous appelons
— Apparemment. — Expliquons-nous
Théétète. SocRATE.
253^
chose, n'est-ce pas
?
Oui. Théétète. Et le nombre du stade pareillement. SocRATE. Théétète. Oui. SocRATE. De même le nombre de Tarmée et l'armée, et ainsi de suite pour toutes choses de ce genre. Car le total de leur nombre est, en chacune, la somme de leur réalité. Oui. Théétète. Mais le nombre de chacune est-il autre chose SocRATE. e
— —
ses parties ?
que
Théétète. SocRATE.
— Pas autre chose.
— Donc tout qui Théétète. — Apparemment. ce
a parties est constitué dépar-
ties?
— Mais que
Socrate. c'est
la
chose avérée,
somme.
la totalité des parties soit la somme, du nombre doit, lui aussi, être
le total
si
— D'accord. — Le tout
Théétète. Socrate.
Sans quoi
n'est
serait
il
donc point constitué de
une somme, vu
parties. qu'il serait la totalité des
— ne — La que du tout Théétète. — Oui de somme. Socrate. — virilement
parties.
Théétète.
il
Socrate.
l'est point, semble-t-il. partie peut-elle être partie d'autre chose
?
la
:
205 a
batailler, Théétète.
C'est
somme,
n'est-ce pas
quand
rien ne lui
manque
Mais
la
qu'elle est
vraiment une somme ? Théétète. Nécessairement. Socrate. Ne sera-ce pas aussi un tout, ce à quoi absolument rien ne manque ? N'est-il pas vrai aussi que ce à quoi *
— —
1.
Même
définition dans Arist. Phys., 207 a et passim.
discussion dialectique,
cf.
Sur
Parménide, p. 84 et p. 102 (notes).
celte
0EAITHTOS
253
204 c
OEAI. OôSév.
ZO. TauTÔv apa
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©EAI.
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6 5
THÉÉTÈTE
205 a
254
quelque chose manque ne sera ni tout, ni somme, puisqu'une déficience aura, sur lui, dans les deux cas, le même
même effet?
— me semble maintenant somme tout. SocRATE. — Or n'avons-nous pas que, Théétète.
qu'il n'y a
11
différence entre
dit
ties, la
somme
Théétète. SocRATE.
là
où
il
y a par-
et le tout sera la totalité des parties?
— Parfaitement.
—
l'heure
aucune
et
Revenons donc
la syllabe n'est
à ce
que
j'avais
entamé tout
à
éléments, n'est-il pas inévitable qu'elle n'ait point ces éléments comme parties, ou b qu'alors, à eux identique, au même titre qu'eux elle soit con:
si
naissable
point
les
?
— — posée Théétète. — Théétète. SocRATE.
Si fait.
N'est-ce pas
pour
différente^des éléments
—
éviter cela
que nous
l'avions
?
Si.
Eh quoi?
Si ce ne sont pas les éléments qui sont parties de la syllabe, as-tu d'autres principes à fournir qui soient parties de la syllabe sans cependant en être les
SocRATE.
éléments ? Théétète. D'aucune sorte. Si je devais, en effet, Socrate, admettre en elle quelque composition, il serait bien un peu ridicule de laisser de côté les éléments pour aller lui chercher
—
ailleurs des composants. Il serait Socrate.
—
donc absolument acquis, Théétète, c en conclusion du présent argument, que la syllabe est une forme unique et indivisible. Il semble. Théétète. Socrate. Te souviens-tu donc, mon cher, qu'il y a peu de temps nous avons accepté ce que nous prenions pour une excellente formule ? Les premiers composants dont tout le reste est fait ne comporteraient point de raison, parce qu'en soi et par soi, chacun d'eux serait incomposé. iNi en lui accolant le terme « être » on ne saurait s'exprimer correctement à ceci », car ce serait en dire son égard, ni en lui accolant choses qui sont différentes de lui, étrangères à lui, et là
— —
*
ce
même
serait
la
cause
qui
le
ferait irrationnel
naissable. I.
Cf. supra, 202 a/c, p. 248/9.
*
et
incon-
2
0EAITHTOS
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:
THÊÉTÈÏE
205 c
ÏHÉÉTÈTE. — Je m'en d
255
souviens,
— Est-ce une autre cause,
est-ce la même qui lui ? Pour moi, son indivisibilité unité de forme et son procure je n'en vois point d'autre. Théétète. C'est qu'en effet il n'y en a point, semble-t-il.
SocRATE.
SoGRATE.
— — La
ger dans la
même
syllabe ne vient-elle pas, du coup, se ranforme que lui, puisqu'à la fois elle est sans parties et formellement une ? Théétète. Absolument. Si donc la syllabe est une pluralité d'éléments, SocRATE. un tout dont ces éléments sont les parties, les syllabes seront connaissables et exprimables au même titre que les éléments, puisque la totalité des parties nous est apparue identique au
— —
tout,
— Assurément. — Si par contre, une
Théétète. SocRATE.
e
elle est,
même
au
titre la syllabe, naissables : car la
même
même
titre
et indivisible, au
l'élément sont incon-
mêmes
cause aura en eux les
effets.
— Je ne rien à dire — donc pour nous inadmissible qu'on
Théétète. SocRATE.
vois
11 est
la syllabe connaissable et
on affirme
— Oui
d'expérience
certes,
si
nous nous
fions à l'argument.
—
:
l'alphabet et la
^
musique. les lettres
A
Mais quoi ? Socrate. une explication tout opposée ne ferais-tu pas plus favorable accueil, conscient que tu es de
Argument
apprenais
dise
exprimable, et que, de l'élément,
le contraire.
Théétète.
206 a
là-contre.
*
propre expérience au temps où tu
?
— expérience — QueQuelle tu n'eus d'autre
Théétète.
?
effort, d'un bout à l'autre de ton apprentissage, que de discerner les éléments à l'œil et à l'oreille, chacun pour soi, un par un, de façon à n'être point déconcerté par leurs changements de position, soit à l'audi-
Socrate.
tion, soit à la lecture
Théétète. Socrate.
dis là est très vrai.
l'apprentissage de
la
cithare
Le Cratyle (4 a4 c) en appelle à l'exenifie de ceux qui, étudiant rythmes, partent des valeurs de chaque élément, puis de chaque
I.
les
?
— Ce tu — Avoirqueachevé
syllabe
.
©EAITHTO^:
255
0EAi.
MâtAVT^^iaL.
ZO. *H
oSv
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ocXXt]
Kal à^épiaTov auTO Etvai
GEAI. Ou yàp
Zn. OuKoOv ekeIvco, ELTtEp
©EAI.
zn. oXov
205 c
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THÉÉTÈTE
206 b
h
256
fut-il autre chose
que pouvoir suivre chaque son de l'oreille et dire quelle corde l'émettait; et ce sont bien là, tout le inonde l'accordera, les éléments de la musique?
—
Théétète. Sans conteste. SocRATE. Si donc c'est de notre propre expérience en fait d'éléments et de syllabes qu'il nous faut partir pour conjecturer le reste, bien supérieur est le genre élément pour la clarté de la connaissance, affirmerons-nous, bien plus appro-
—
prié que la syllabe à une maîtrise parfaite de chaque objet d'étude. Et qui viendra nous affirmer que la syllabe est con-
naissable et l'élément naturellement inconnaissable, celui-là,
estimerons-nous, ne teries
ou non, que plaisan-
dit, qu'il le veuille
^ .
Théétète.
— Assurément. SocRATE.
Les sens possibles du mot raison
— De
,,
,11.
.
on trou-
cela, d'ailleurs,
verait d'autres preuves,' ce •
^
me
semble. 1
i
1
Mais n oublions point, a les rechercher, voir ce ce que nous nous proposions :
que peut bien
signifier cette raison qui, s'ajoutant à l'opinion droite, engendre la suprême perfection de science.
— —
Théétète. Voyons-le donc. SocRATE. Allons, que peut-on bien vouloir nous entendre par cette raison? Elle a, ce semble, l'un des
faire trois
sens suivants.
j
— sens donc? — LeQuels premier
Théétète. SocRATE.
faire connaître clairement serait propre pensée par expression vocale articulée en verbes et en noms; ainsi qu'en un miroir ou dans l'eau, amener son opinion à se réfléchir dans le courant de l'émission vocale. :
sa
Ne
te semble-t-il
— —
point que ce soit
là
une raison
?
Théétète. A moi, si. Au moins, de celui qui fait cela, nous disons qu'il exprime. C'est donc là chose que le premier venu peut Socrate. manifester son faire, qui plus vite, qui plus lentement jugement sur quelque sujet que ce soit, s'il n'est sourd ou muet de naissance. A ce compte, tous ceux qui ont quelque :
on ne peut expliquer les propriétés I. Comparer Cratyle, 4a6a des mots dérivés que par celles des mots primitifs, et quiconque, ignorant ceux-ci, entreprend de disserter sur ceux-là, « ne dira que :
des niaiseries ».
0EAITHTOS
256 T^v
206 b
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THÉÉTÊTE
206 e e
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Théétète.
—
C'est vrai.
—
SocRATE.
La raison définie
des
point
N'allons point cependant
à la légère, comme n'avant r , 1 j-, j ^^^^ ^^*' ^^^^* ^"^ ^ donne de la science ^^ définition que nous examinons pré-
condamner
comme
•
•
énumération
207 a
257
opinion droite apparaîtront l'avoir accompagnée de raison il ne se produira plus nulle part d'opinion droite séparée delà science.
éléments.
•
1
sentement. Peut-être, en effet, n'est-ce son auteur, mais bien, à toute
cela qu'entendait
demande de définition, pouvoir, au questionneur, rendre réponse par le moyen des éléments. Gomment l'enlends-tu, Socrale? Théétète. Dans le sens où Hésiode, à propos du chariot, SocRATE. parle « des cent pièces du chariot ». Pièces que moi je ne
—
—
saurais énumérer, ni, je pense, toi non plus. Nous serions tout contents, à qui nous demanderait ce qui fait un chariot,
de pouvoir énumérer
sus, le demi-cercle
Théétète. SocRATE.
—
—
idée
que
si,
du
les
roues, l'essieu, le train de des-
siège, le
timon.
Parfaitement.
Celui-là, peut-être, aurait de
nous
la
même
nom, nous répondions en penserait que nous sommes ridi-
interrogés sur ton
l'épelant par syllabes.
Il
b cuies, jugeant, certes, droitemeat et donnant telle explication qu'actuellement nous donnons, de nous imaginer être des grammairiens, avoir et formuler en grammairiens la raison du nom de Théétète; et qu'il n'y arien, là, d'une explication scientifique: il faut qu'auparavant, éléments par éléments, on ait, avec l'opinion droite, achevé de parcourir l'objet ce que, d'ailleurs, précédemment, nous avions, je crois, déjà dit. Théétète. Nous l'avons dit, en effet. SocRATE. Que donc, sur le chariot aussi, nous avons, certes, opinion droite. Mais que celui-là seulement qui pourra, de l'une à l'autre des cent pièces, parcourir l'essence ;
—
—
c
du
chariot*, aura, par cette adjonction, ajouté la raison à l'opinion vraie et substitué, à son état de simple opinion, la I.
Comparer l'exemple de
la
montre, dans Condillac (Cours d'Ede dire, avec Platon,
tude, I, 8, p. 69-71). Mais Condillac accepterait que la science n'est pas dans l'énumération ,
même
analyse, qui
décompose
et
recompose, cherche,
complète.
elle aussi,
Son
l'essence
OEAITHTOS
357 So£,42iouaL^ TTocvTEc;
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206 e
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207 a
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5É TE ôoùpaô" à^à£,r|c; ». "A lyà» ^èv ouk av 8uvat^r|v eÎTTEÎv, otjjiaL SE ouSe ox)' oXX' ocyaTiSfJiEv âv IpcoTT^SÉvTEc; bxt laxlv a^a^a, eI e)(ol^ev
eIttelv
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Bvo^a
yEXciouc; Etvat, ôpSoùc; ^èv 8o£,à^ovxac; Kal
Xâyovxaç a Xé-
yo^iEV, OLO^Évouç Se ypa^^axiKo^x; EÎvat Kal
M.ys.iv
XÉyEiv ypajJUJiaxiKÔc; xov xoO 0EaLxr|xou ovo^axoç
Jj
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X6yov x6
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blTEp Kal EV XOÎÇ TTp6a6E TTOU Epp^lSfl.
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THÉÉTÊTE
207 c
compétence technique
du
sence
chariot
;
et la
358
science en ce qui concerne l'es-
car, par ce parcours des éléments, c'est le
parcours du tout qu'il achève. Gela ne te semble-t-il pas bonne explication, Théétète. Socrate ?
—
— Te semble-t-elle
SocRATE.
bonne
à toi, ami, et
admets-
tu que ce complet parcours des éléments soit, pour chaque objet, sa raison, et le parcours par svUabes, ou par plus grands ensembles encore, absence totale de raison? Là-dessus jj
alors nous l'examinerons. Mais j'admets cela complètement. Est-ce dans la pensée que, d'un objet quelconque, un homme quelconque a science quand il croit devoir attribuer une même chose, tantôt au même objet, tantôt à l'autre, ou quand, au même objet, il juge appartenir tantôt
dis-moi ton avis
Théétèie. Socrate.
une
—
:
^
—
chose, tantôt
Théétète. Socrate.
une autre?
— Par Zeus,
je n'ai point cette pensée. Oublies-tu alors qu'en ton apprentissage des lettres, à tes débuts, toi-même et les autres faisiez pareilles
—
fautes
?
e
—
Yeux-tu dire qu'à la même syllabe c'était tantôt telle lettre, tantôt telle autre que nous croyions appartenir, et qu'une même lettre, nous la posions tantôt dans la Théétète.
syllabe qu'il fallait et tantôt dans une autre? C'est cela même que je veux dire. Socrate.
—
Théétète. crois point
— Non, par Zeus, je ne l'oublie point et ne non plus qu'on soit parvenu à la science tant
qu'on en est encore là. Eh bien, suppose qu'en telle occasion quelSocrate. qu'un, en train d'écrire « Théétète », croie devoir écrire et 208 a écrive « THE »; et que, voulant après cela écrire « Théodore », il croie devoir écrire et écrive « TE ». Affirmeronsnous qu'il sait la première syllabe de vos noms? Mais cela fut entendu tout à l'heure entre Théétète. nous celui qui en est là ne sait pas encore. Socrate. Rien l'empêche-t-il, sur la deuxième syllabe et la troisième et la quatrième, d'en être au même point ?
—
— —
:
il ne décompose point sa montre sans observer mouvement, communiqué par un premier ressort, passe de roue en roue jusqu'à l'aiguille qui marque les heures ».
ou «
l'unité formelle, et
comment
le
258
0EAITHTOS
-
207 c
ImaTruiova Ttcpl à^ià^rjç ouataç ^E^ovivoLi, Sià gtol^elov To oXov TiepàvavTa.
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TOTÈ SE ETEpov So£,à^r| ©EAI. Ma Ai' ouK EycoyE. ;
ZO. EÎTa
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XÉyELÇ Tfjc; auxî^ç cnjXXa6f]ç totè [ièv ETEpov, TOTE Se ETEpov iqyou ^Évouc; ypoc^i^a, Kal t6 auTo totè ^èv e .
ELÇ Tr]v Tupoai^Kouaav, totè Se
ZO. TaOTa
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ou Tolvuv à^vruxovco, ouSé yÉ
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ETilaTaaSaL toùç oÔtcoç I^^ovTaç. jittL ,ZO. Tl ouv oTav Iv tw toloùtûs Kaipco « ©EalTi^Tov » ypà<|)cov TLÇ 8f]Ta Kal eT oiriTal te Selv ypà<|)ELV Kal ypdipr), ;
Kal au « 0E6Soopov te Selv ypà(|)ELV Kal Tf]v TupcbTr)v TCùv
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Q.
THÉÉTÈTE
208 a
Théétète. SocRATE.
— Rien, assurément. — Est-ce qu'alors, possédant
aSg
son parcours élé-
ments par éléments, il écrira « Théétète » avec opinion droite, quand il écrira ce nom dans l'ordre voulu? Théétète. Évidemment,
—
b
SocRATE.
— Ne sera-t-il pas alors encore dépourvu de science,
mais jugeant droitement, à en croire nos affirmations? Théétète. Si. SocRATE. Mais il aura pourtant la raison s'ajoulant à l'opinion droile. Caria marche suivie d'un élément à l'autre, il la et c'est en elle que, d'un possédait quand il a écrit commun accord, nous avons fait consister la raison. Théétète. C'est vrai. Il Socrate. y a donc, ami, une opinion droite, accomde raison, pagnée qu'on ne doit pas encore appeler science. Théétète. J'en ai peur. Socrate. Trésors de rêve donc, ce semble, que notre nouvelle richesse, où nous croyions tenir la plus authentique raison de science. Ou bien ne faut-il pas encore prononcer la c condamnation? Peut-être, en eOet, n'est-ce point cette définition que l'on choisira, mais plutôt la dernière de ces trois formes dont l'une quelconque, disions-nous, s'imposait comme définition de la raison à qui définit la science par l'opinion
— —
:
— — — —
accompagnée de raison. Théétète. Tu m'en fais souvenir heureusement: il reste encore une formule. La première était la pensée reflétée, pour ainsi dire, en image vocale. La seconde, tout à l'heure exposée, était: la marche qui, d'un élément à l'autre, progresse jusqu'au tout. Mais la troisième, comment l'exprimes-tu ? droite
—
—
Comme l'exprimerait le vulgaire avoir quelque signe à fournir qui distingue, de tout le reste, l'objet en Socrate.
La raison
:
"^^d^ffére^r^ caractéristique.
question.
—
Sur quel objet pourThéétète. donner un exemple de cette sorte de raison ? -
rais-tu
d
me
—
en exemple, si tu veux, le soleil. Tu le déterminé si Ton dit cesl suffisamment trouverais, pour toi, le plus brillant des corps qui se meuvent dans le ciel autour Socrate.
Soit,
:
de
la terre.
Théétète.
— Parfaitement.
0EAITHTOS
259
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THEETETE
208 d
260
SocRATE. — Voici donc à quoi tend
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cet
exemple, à éclairer
que nous disions tout à l'heure la dilTérence une fois saisie qui distingue chaque objet de tous les autres, c est sa raison, disent certains*, que tu auras saisie. Mais tant que tu n'atteins qu'un caractère commun, les objets dont tu posséderas la raison ne seront que les objets mêmes sur qui s'étend cette communauté, Théétète. Je comprends et voilà, ce me semble, une ce
:
— du mot SocRATE, — Donc, l'opinion ;
excellente application
raison,
à
quelconque,
autres, ce sera avoir acquis la
un
droite qu'on a sur
être
qui distingue de tous les science de ce dont on n'avait
ajouter la diflerence
le
qu'une simple opinion. Théétète. C'est bien là notre affirmation. SocRATE. Or, au fait, Théétète, j'éprouve absolument l'impression de qui s'est approché d'une peinture en perspective, maintenant que je vois de près cette formule je n'y trouve plus le moindre sens. Tant qu'elle restait à distance lointaine, elle m'apparaissait encore en avoir un. Théétète. Comment cela?
—
—
:
—
209 a
SocRATE.
—
Je vais
te l'expliquer, si j'en suis capable.
Droite est l'opinion que j'ai de toi si j'y ajoute ta raison, je te connais; sinon, je ne fais qu'opiner. Théétète. Oui. :
—
SocRATE. différence.
—
Or
la dite raison, c'était l'explication
de ta
— En — Tant que
Théétète. SocRATE.
eflet.
je ne faisais qu'opiner, n'est-ce pas ce par quoi tu diffères des autres restait absolument hors des atteintes de ma pensée?
que
— Vraisemblablement. — donc quelque caractère
Théétète. SocRATE.
je concevais, autre,
b
Théétète.
C'était
où
tu n'as pas plus de part
commun que
que n'importe quel
— Nécessairement.
I. Qui Platon -vise-t-il ici ? Campbell (Introd., p. xxxvi, et ad loc.) veut que ce soient sûrement des socratiques et probablement des Mégariques. Au fait, nous ne savons pas, et ne pouvons qu'entrevoir,
tels passages, combien de discussions antérieures ou contemporaines à Platon ont dû préparer la théorie aristotélicienne de la
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TravTocTiaaLV lycoyE,
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THÉÉTÈTE
209 b
SocRATE. — Voyons, par Zeus
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261
comment jamais, en
telle
occasion, est-ce plutôt de toi que je jugeais que de n'importe celui-là est qui d'autre? Suppose-moi faisant ces réflexions :
un
une bouche; ainsi de tous les membres l'un après l'autre. Est-ce une telle pensée qui me pourra jamais faire concevoir Théétète ou Théodore, plutôt, comme on dit, que le dernier des Mysiens?
Théétète;
a
il
nez, des yeux,
— —
Théétète. Gomment serait-ce possible? SocRATE. Que, par contre, l'objet que j'ai en pensée c n'ait pas seulement un nez et des yeux, mais le nez camus, les yeux à fleur de tête, est-ce de toi que je jugerai plutôt que de moi-même ou de tous ceux qui ont des traits pareils? Pas du tout, Théétète. Mais il faudra, je pense, avant que, sur ThééSocRATE. tète, un jugemmt se forme en mon opinion, il faudra auparavant que sa camardise, gravant en moi sa différence d'avec toutes autres camardises que j'ai vues, l'y ait déposée comme souvenir, et que, avec celle de tous autres traits
— —
qui te constituent, cette marque, demain, si je te rencontre, éveille une réminiscence et me fasse juger droitement à ton égard. d
— parfaitement — donc sur que elle-même. chaque Théétète. — Apparemment. SocRATE. — Notre adjonction de raison Théétète. SocRATE.
C'est
C'est
vrai.
la différence
porterait,
en
objet, l'opinion droite
la
à
l'opinion
donc de plus? Si, en effet, cela veut dire d'un jugement sur ce par quoi un objet diffère adjonction droite,
que
serait-ce
des autres, la prescription devient tout à
fait ridicule.
— Comment? — Là où nous
Théétète. SocRATE.
avons opinion droite de ce par quoi l'objet diffère des autres, là-même elle nous ordonne de concevoir, en outre, une opinion droite sur ce par quoi l'objet diffère des autres. A ce compte, tourner la scytale, tourner le mortier, tourner tout ce que dit le proverbe ne seraient que Sur celle-ci, cf. Métaph., VU, 12 (1037 b, 8-io38b, 35) remarquer qu'on peut traduire (io38b, 28) « la définition est la raison qui résulte des différences (Xoyoç 6 è/. 'wv S'.açopojv) et, précisément, de la dernière différence ». Platon définissait lui-même définition. et
l'espèce par le genre et la différence (^Métaph.,
:
loSga, 25).
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THEÉTETE
209 e e
263
plaisanteries insignifiantes à côté d'une telle prescription. C'est injonction d'aveugle qu'il serait plus juste de l'appeler.
Car nous ordonner de nous adjoindre choses que nous avons pour apprendre choses dont nous jugeons, cela ressemble, joliment, à de l'aveuglement. Théétète. Alors dis-moi ce que tu te proposais de dire en me posant tes questions tout à l'heure.
— SocRATE. —
Si,
mon
que
l'on connaisse, et
jeune ami, l'adjonction prescrite de non point qu'on estime par opinion la différence, ce serait chose suave que cette raison et la plus belle qu'on ait donnée de la science. Connaître, 210 a en effet, c'est, j'imagine, s'être approprié la science. N'est-il la raison exige
pas vrai?
Théétète. SocRATE.
— — Cet Si.
homme
donc,
en somme, à qui
lui
demande
ce qu'est la science, répondra que c'est l'opinion droite avec science de la différence. Car l'adjonction de raison serait cela, d'après lui.
— —
Théétète. En somme, oui. SocRATE. Or c'est pure sottise de venir nous affirmer, à nous qui cherchons la science, que c'est l'opinion droite avec science de la différence ou de ce qu'on voudra. Ainsi, Théétète, la science ne serait ni la sensation, ni l'opinion
b vraie, ni
la
raison qui viendrait, par surcroît, accompagner
cette opinion vraie.
— —
Il semble Théétète. que non. SocRATE. Sommes-nous donc encore, cher, en quelque gestation et douleur d'enfantement au sujet de la science, ou sommes-nous totalement délivrés ? Théétète. Oui, par Zeus, et, pour moi, tu m'as fait exprimer bien plus de choses que je n'en avais en moi. Et donc, en toute cette géniture, notre art SocRATE. maïeutique affirme ne trouver que du vent et rien qui vaille
—
—
qu'on l'élève? Théétète.
— Absolument.
Le bienfait ,de la maienUque. ,
,
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SocRATE.
—
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Si donc, après cela, 1
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tête, tu cherches a concevoir
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encore et „ .,1 réellement, tu conçois, de meilleures ,
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,
conceptions sera faite ta plénitude, purifiée par la présente
©EAITHTO^
262
209 e
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303
épreuve. Si, au contraire, tu demeures vide, tu seras moins lourd à ceux que tu fréquenteras, plus doux aussi, parce que, sagement, tu ne t'imagineras point savoir ce que tu ne sais pas. C'est là toute la puissance de mon art elle ne va pas plus loin, et je ne sais rien de ce que savent les autres, :
tous ces grands et merveilleux esprits d'aujourd'hui et d'autrefois. Mais cet art d'accoucher, moi comme ma mère l'avons
reçu de Dieu d
:
elle,
pour délivrer
les
femmes; moi, pour
délivrer ceux des jeunes hommes qui sont nobles ou beaux de quelque beauté que ce soit. Pour l'instant donc, j'ai rendez-
vous obligé au Portique du Roi, pour répondre à l'accusation que m'a intentée Mélétos. Mais, pour demain, Théodore, ici encore prenons rendez-vous.
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NOTE COMPLÉMENT A.IRE A THÉÉTÈTE, (^Voir
Théétète est
iA8b.
page i6o)
un jeune homme. Sa découverte ne pouvait donc
pas
être exposée par lui, dans celle conversation, avec la précision abso-
lue qu'exigerait
un
employée concorde
traité
de mathématiques. Bien que
la
langue
ici
assez souvent avec celle d'Euclide, la généralisa-
tion qu'elle sert à traduire est
un peu
=
large.
Pour Théétète, un nom-
2 X! 2. Sa puissance ou racine, bre carré parfait est équilatéral 4 parce que directement commensurable avec l'unité, est appelée pro:
prement longueur. Tout autre produit de deux facteurs est hétéro2X3. Sa puissance ou racine n'est pas directement mèque 6 commensurable soit avec la puissance ou racine des carrés parfaits, soit avec ces carrés eux-mêmes. Mais elle l'est potenliellement, parce :
que
=
la surface
que peut y 6
,
c'est-à-dire la surface
obtenue en éle-
commensurable, nombre à nombre, avec tout carré parfait et toute racine de carré parfait. Parce que potentiellement commensurables, ces dernières puissances ou racines sont donc appelées strictement puissances. Ainsi, dans une seule classe et sous
vant au carré y 6
»
est
un
seul mot, Théétète a pu rassembler les puissances qui sont longueurs et celles qui ne sont que puissances. Notre vieille langue mathématique permet de traduire littéralement là où nous avons quelque peu paraphrasé « Toutes lignes dont le carré forme un nombre hétéromèque, nous les avons définies puissances, parce que, non commensurables aux premières en longueur, elles le sont par les surfaces qu'elles peuvent ». Euclide (X) parle lui-même partout de la :
une surface donnée (5jva-a: -ô /woiov,. t; xo « Une ligne droite Henrion explique quand le carré décrit sur icelle est égal Ainsi... deux lignes sont commensurables en puissance,
ligne qui « peut »
ytopiov 6uva;i.£vT,); et notre est dite pouvoir une figure,
à cette figure.
:
lorsque non pas les lignes, mais les carrés d'icelles lignes peuvent être mesurés par une même superficie » (Les quinze livres des Eléments Géométriques d'Euclide, Paris, i532, p. 4o3/4). Aux lignes commensurables en puissance seidement, Henrion oppose les lignes commensurables en longitude. A. partir
en longueur.
du
xvii* s.,
on a
dit:
commensurables
SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »
P COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE Sous
le
patronage de l'Association Giullanme
BUDÉ
Couronnée par l'Académie Française.
—
Platon.
Œuvres
AUTEURS GRECS — Tome I (Hippias complètes.
de Socrale. mineur. — Alcibiade. — — Euthyphron. — Griton).Apologie Texte
Exempl.^
^n^^TÙ
établi et Ira-
M, Maurice Croise r, Membre de l'InsAdministrateur du Collège de France. Le texte seul. La traduction seule.
Lafuiua.
duit par titut,
Platon.
.
—
mide.
Apologie de Socrate, le texte seul. Euthyphron, Criton, le texte seul.
—
(Hippias majeur. —Tome Texte Lâches. — II
l'Institut,
— Tome la
La III,
i"
7
traduction seule.
6
25 i5 i3
9 6
19 i3
5
1 1
partie
(Protagoras).
et traduit
Membre
de
l'Institut,
texte seul.
La traduction
III, 2® partie (Gorgias. établi et traduit par M. Alfred
Membre
de
seule.
— Ménon).
— Tome
Texte
l'Institut,
Groiset,
Doyen honoraire de
la
Faculté des Lettres de Paris
16
Le
Platon.
— Tome VIII,
Texte
—
seule.
V^
établi et traduit
Théophraste.
texte seul.
La traduction
partie (Parménide). par M. A. DiÈs. .
Le
La traduction Caractères.
—
.
texte seul, seule.
Texte établi
par M. Navarre, Professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse
et traduit
Le texte seul. La traduction seule.
Eschyle.
2
2
.12
Le
Platon.
i5 épuisé.
texte seul.
par M. Alfred CroiDoyen honoraire Faculté des Lettres de Paris
Texte établi de
épuisé.
M. Alfred Ckoiset, Membre de Doyen honoraire de la Faculté des Le
SET,
6
fr,
Char-
Lettres de Paris
Platon.
7
établi et tra-
Lysis).
duit par
12
— Tome (Les Suppliantes. — Les — Les Sept contre Thèbes. — ProI
Perses.
VIII. 2.
9
—
méthée enchaîné). Texte établi et traduit par M. P. Mazon, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris
i5
Le
La traduction Le
texte de
seule.
7
chacune de ces tragédies, avec notice.
2
—
fr.
8
texte seul.
3o 17 i5
25
Hymnes, Épigrammes et Fragments choisis. Texte établi et traduit par M. E. Gahkn, Maître de Conférences à la Fa-
Callimaque.
—
culté des Lettres d'Aix-Marseille
ï3
Le
5o 6 5o
texte seul.
La traduction
7
seule,
— Tome I (Ajax. — Antigone. — — Electre). — Texte établi et Œdipe-Roi.
27 16 i4
Sophocle.
traduit par
M. Masquerat, Professeur à la Fa-
culté des Lettres de
Bordeaux
Le
texte seul.
La traduction
seule.
9
chacune de ces tragédies. Texte Tome I. Olympiques. Pindare. établi et traduit par M. Puech, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris Le texte seul. La traduction seule. Texte Pindare. Tome II. Pythiques. établi et traduit par M. A. Puech, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris
2
Le
texte de
—
36 20
18 10
—
18
76
10
22
9 8
19 17
10
22
9 8
19 17
12 1 1
20 23
10
21
20 16
4i 32
5
3o
16
33
seule.
9 8
19 17
Texte B. Haussouli.ier, Membre de l'Institut, Directeur à Vtlcole des Hautes- lîltudes, et G. Mathieu, chargé de conférences à la Faculté des Lettres de Nancy.
10
22 i3
—
—
Le
Pindare.
texte seul.
La traduction
—
—
Tome
seule.
Texte III (Néméennes). par M. A. Puech, professeur Faculté des Lettres de Paris
établi et traduit
à la
Le
Pindare.
—
ments').
M. A.
texte seul.
La traduction
seule.
Tome IV
(Isthmiques et FragTexte établi et traduit par Puech, professeur à la Faculté des
—
Lettres de Paris
Le Isée.
— Discours. — M. P. Roussel,
texte seul,
La traduction Texte établi
seule.
Lettres de Strasbourg
Le
ArîstOte.
établi
—
texte seul.
La traduction Constitution
et traduit
1
traduit par Professeur à la Faculté des et
par
d'Athènes.
—
MM.
Le
texte
La traduction
seiil.
seule.
6 5
1 1
fr.
—
—
Texte établi et traduit Discours. par M. L. Ger.net, professeur à la Faculté des Lettres d'Alger
Antiphon.
Le
—
Aristophane. liers,
Nuées).
La traduction
Tome
i5
fr.
.98
texte seul
seule.
3i
fr.
19 17
(Acharniens, CavaTexte établi et traduit par
—
I
M. Coulomb et M. Van Daele,
professeur à la Faculté des Lettres de Besançon
Le
Euripide-
—
texte de
9,3
traduction seule.
10
21
chacune de ces comédies.
4
— Tome III (Héraclès — Les Suppliantes
Ion).
/41
11
La Le
20
texte seul,
Texte traduit
et établi
par M. Léon
Parmentier, professeur à l'Université de Liège, et Henri Grégoire, professeur à l'Université de Bruxelles
20 11
4o 28
seule.
10
21
texte de chacune de ces tragédies.
4
Le
texte seul.
La traduction Le
AUTEURS LATINS
— De
Lucrèce.
la Nature.
— Tome
I
(Livres
I,
Texte établi et traduit par M. Ernout, Professeur à la Faculté des Lettres de Lille. Réirap. épuisé. Lucrèce. Tome II (Livres IV, V, VI), texte et traduction 10 épuisé. Le texte seul (Livres I-VI). 12 25 II, III).
.
—
Perse.
—
La traduction Satires.
—
seule (Livres I-VI).
Texte établi
par M. Gartatjlt, Professeur à
la
et
Faculté des
Lettres de Paris
—
Satires.
texte seul, avec
—
un
index.
La traduction Texte établi et
seule.
Le
texte seul.
La traduction
~
Discours.
Pour
— Tome
I
seule.
—
16
33
9 8
19 17
12
a5
7
i5 i3
S.
Le
Cicéron.
i5 épuisé.
(Pour Quinc-
Roscius d'Amcrie. Pour S. Roscius le Comédien). Texte établi et traduit par M. te la Ville de Mirmont, Professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux tius.
7 3
traduit
par M. DE L.vBRioLLE, Professeur à la Faculté des Lettres de Poitiers, et M. Villeneuve, Professeur à la Faculté des Lettres de AixMarseille
Ciçéron.
épuisé.
"
Réimp. épuisé. Le
Juvénal.
Réimp.
traduit
Discours.
—
texte seul.
La traduction
Tome
II
seule.
(Pour M.
TuUius. Discours contre Q. Caecilius, dit « La
6
». Première action contre G. VerSeconde action contre G. Verres, livre premier, la préture urbaine). Texte établi et traduit par M. de la Ville de Mirmont, professeur à la Faculté des Lettres de Bordeaux.
Divination
res,
i6
.
Le
—
Cicéron.
—
Discours.
La traduction
Tome
III
fr.
8
texte seul. seule.
7
33
fr.
17
5o
16
(Seconde
action contre Verres. Livre second la préture de Sicile). Texte établit et traduit par M. de :
Villede Mirmont, Professeur à des Lettres de Bordeaux Le
la texte seul.
La traduction
—
Cicéron.
Faculté
la
LA.
— Texte
L'Orateur.
établi
7
seule.
Le texte
— De
La traduction l'Orateur.
(Livre
—
I).
Le Brutus.
—
Texte établi
seule.
5 5o
texte seul.
la
texte seul.
Clémence.
—
Texte
seule.
12
25
7
i5
6
i3
12
25
7
6
i5 i3
12
25
.
établi et
une introduction et un facsimilé) par M. Préchac, Professeur au lycée Henri-IV Le texte seul La traduction seule. (avec
.7
Sénèque.
—
— Dialogues. — Tome
I
(De
établi
i4
39
texte seul.
7
traduction seule.
6
i5 i3
.
—
Dialogues.
La
Tome
Vie Heureuse, Delà brièveté de établi et traduit par
II
(De
la vie).
.
la
Texte
M. Bourgery, professeur
au lycée de Gondorcet
9
Le
texte seul.
La traduction
Sénèque.
—
seule.
— Tome III
(GonsolaM. R. Waltz. tions). Texte établi et traduit par Professeur à la Faculté des Lettres de Lyon. Dialogues.
5
i3
traduit
et
Le
—
1
6
la Colère).
par M. BourGERy, Professeur au Lycée Gondorcet..
Texte
Sénèque.
i4 12
traduit
et
La traduction
— De
seule.
à la Faculté
Le
traduit
28
6 5o
Texte
La traduction
par M. Mahtha, Professeur des Lettres de Paris
Sénèque.
11
seul.
à la Faculté des Lettres de Paris
—
i3
M. Gourbaud, professeur
établi et traduit par
Cicéron.
6
et tra-
duit par M. H. BoRNECQUE, Professeur à la Faculté des Lettres de Lille
Cicéron.
épuisé. i5
.
Le
texte seul.
La traduction
seule.
6
—
Tacite.
Histoires.
—
Tome
I
(Livres
I, II,
Texte établi et traduit par M. Goelzeh, membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris
III).
— Tome
Tacite.
cola,
la
MM.
GOELZER, BOKNEGQUE
—
Tacite.
fr.
lo
La traduction seule (Livres I-V), Dialogue des Orateurs, Vie d'AgriGermanie. Texte établi et traduit par
—
Tacite.
II (Livres IV et V) Le texte seul (Livres 1-V).
16
Annales.
traduit par
et
RaBAUD. Le texte
La traduction
—
Tome
I
seul.
seule.
(Texte établi et
M. Goelzer, Membre de
l'Institut,
Professeur à la Faculté des Lettres de Paris.
—
Pétrone.
—
Satiricon.
Le texte seul, La traduction seule. Texte établi et tra-
duit par M. Ernout, Professeur à la Faculté des Lettres de Lille
Le
16
texte seul.
La traduction seule. Œuvres. Texte établi et traduit par M. Lafaye, Professeur à la Faculté des
—
Catulle.
—
Lettres de Paris (avec index)
12
Le
texte seul.
La traduction seule. Texte établi et tral'Etna. duit par M. Vessereau, professeur au lycée
—
Le Poème de Hoche de
Versailles
Le
texte seule avec index.
Cornélius NépOS. — Texte M"o GuiLLEMiN, docteur
TibuUe.
—
Elégies.
—
La traduction
seule.
établi et traduit par es lettres
Le texte seul. La traduction seule. Texte établi
et traduit
par
M. PoNCHONT, professeur au Lycée Lakanal. Le texte seul La traduction seule.
Ovide.
—
—
L'Art d'aimer. Texte établi et traduit par M. H. Bornecque, professeur à l'Université de Lille
Le texte seul. La traduction seule. 2°
COLLECTION D'ÉTUDES ANCIENNES Sous
le
patronage de l'Association Guillaume
BUDÉ.
Histoire de la littérature latine chrétienne (ouvrage couronné par l'Académie française) par M. Pierre de Labriolle, Professeur à la Faculté des Lettres de Poitiers.
.
20
fr.
Règles pour éditions critiques, par M. Louis H A VET, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France
Sénèque Prosateur.
a
—
Études littéraires et grammaticales sur la prose de Sénèque le Philosophe par M. A. Bourgert, professeur au Lycée de Poitiers
3^
fr.
5o
i6
NOUVELLE COLLECTION DE TEXTES ET DOCUMENTS Sous
le
patronage de l'ABsociation Gnillaumc
BUDÉ,
Iuliani Imperatoris Epistulae Leges Poematia Fragmenta varia, coll., rec. L Bidez et F.
GUMONT
De
25
re metrica
graeci inediti, cong., rec, commentariis instruxit W. J. W. Koster. .
40 COLLECTION Sous
le
patronage de l'Association Gaillanme
BUDË.
cri- ^
tique et explicatif par M. O. Navarre, Professeur à l'Université de Toulouse
Sir
i5
DE COMMENTAIRES D'AUTEURS ANCIENS
— Caractères. — Commentaire Théophraste.
5-^
fr.
tractatus
i5
fr.
COLLECTION DE LITTERATURE GENERALE
Roger de Coverley et Autres Essais Littéraires, par Sir James Frazer, Traduction de M. Chou VILLE, avec une préface d' Anatole
France
7 fr.
5o
Sur les Traces de Pausanias
par Sir James Frazer, Traduction de M. Roth, préface de M. Maurice Croiset, avec une carte. .
.
.
10
Les Mémoires de Jean-Chrysostome Pasek, commentés
et traduits
par M. Paul Cazin.
.
Les Têtes de Chien par M. Ierasek, traduction et adaptation de MM. MALOUBiERet Tilsher. Guillaume Budé (1468-1540) et les Origines de l'Humanisme français, par M.
J.
Plattard, professeur à
la
Mickiewicz
et le Stanislas Szopanski
10
Faculté des
Lettres de Poitiers
Adam
10
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par 5
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