6 Les Formes Musicales

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Préambule :

En examinant attentivement les diverses œuvres musicales écrites ou non (improvisées) du passé, on peut constater qu’elles sont quasiment toutes structurées (organisation interne) d’une manière plus ou moins compliquée. Le but d’une œuvre musicale est de présenter sous différentes « facettes » une ou plusieurs idées d’une manière « agréable » à l’ oreille. La structure interne d’une pièce musicale peut se comparer à celle d’un roman ou d’un livre. Livre La lettre Le mot La proposition La phrase Le paragraphe Le chapitre Le livre

Pièce musicale la note Le motif La période La phrase La section Le mouvement l’œuvre en son entier

L’idée musicale correspond en général à la phrase. On distingue différents types d’idées , la mélodie ou le thème, principaux ou secondaires, les ponts, codas, codettas etc... La mélodie a un caractère en général « chantant » càd qui « peut se chanter », elle est équilibrée du point de vue tonalité et se suffit à elle-même. Le développement d’une mélodie se fait essentiellement par « extensions » , en changeant les intervalles, les durées de notes etc… Le thème au contraire pose un problème en juxtaposant des motifs relativement «éloignés » du point de vue rythmique. Ce problème de cohérence du thème demande donc à être résolu, de ce fait le thème n’est pas autonome mais exige une suite qui doit « expliquer » la structure du thème. La structure ou organisation de la pièce musicale est appelée « forme ». Pour la décrire on utilise Des lettres A, B ,C, A’,B’,C’ etc… associées aux divisions principales (sections) de la pièce. Les Lettres sont fréquemment utilisées dans le jazz pour délimiter les sections en plus de la double barre Fine de mesure. Exemples de formes :

Cette forme extrêmement répandue et souple correspond à la structure {A-B-A’} o Section A Elle est appelée « Exposition » où l’ on expose la 1ère fois les thèmes. La section A est essentiellement stable du point de vue tonal. Elle présente en Général 1 ou 2 thèmes dans des tonalités voisines. Le 2e thème outre sa tonalité Contraste avec le 1er par son caractère (chantant, rythmique, calme, violent etc…) o Section B Elle est appelée « Développement » . A.Schoenberg utilise le terme « Durchführung » qui signifie « Qui conduit à travers ou vers » ce qui correspond mieux au rôle de cette section B qui est essentiellement instable du point de vue tonal (modulant). Son objectif est de ramener le thème et la tonalité de départ par une cadence appropriée. B reprend des éléments de A et les développe dans différentes tonalités, il est rare que B introduise des éléments totalement nouveaux. La durée de la section B est très variable, elle est en général plus courte que la section A.

o Section A’ Elle est appelée « Ré-exposition ». Son but est de faire ré-entendre les thèmes de la section A avec un retour dans la tonalité de départ. Le 2e thème est en général dans la même tonalité que le thème principal (1e) contrairement à la Section A initiale. Si les thèmes sont répétés strictement comme dans la section A, on parle de forme « Da Capo » sinon les thèmes sont variés de diverses manières (rythme, harmonie, accompagnement) pour éviter la monotonie. Les sections A,B,A’ peuvent elles-mêmes être structurées en forme sonate A = {A1-B1-A’1} B = {A2-B2-A’2}, A’ = {A3-B3-A’3} etc… sur le principe des poupées russes. On peut arriver ainsi à une structure extrêmement complexe. Les sections doivent être reliées entre elles de manière naturelle des points de vue harmonique et mélodique. Pour cela on utilise des sections appelées « Ponts » qui font la jonction entre 2 sections voisines. Contrairement aux sections principales, les ponts n’ont pas de signification thématique, ce sont plutôt des enchainements de séquences, de motifs rythmiques ou mélodiques. On parle de séquence quand un groupe de notes (motif, période) est répété sur différents degrés (transposition), quand c’est l’ harmonie qui progresse en séquence, on parle de « marche d’harmonie » (Ex : C –Am-F-Dm-Bb-Gm-Eb) La musique progresse en général par « vagues » successives , on parle d’ « amplification » et de « liquidation » avec l’ atteinte d’un point culminant dit « climax » puis re-descente vers une sonorité plus calme. La musique s’amplifie quand le volume sonore augmente, le nombre de voix s’accroit, les notes montent vers l’ aigu, la complexité s’accroit, les durées de notes deviennent plus courtes, le rythme s’accélère etc… A contrario on parle de liquidation dans les cas contraires. La liquidation s’effectue en éliminant progressivement les traits principaux pour n’ arriver qu’à ne conserver que des traits élémentaires non significatifs thématiquement. La liquidation est importante pour préparer l’entrée du thème suivant. La forme sonate s’applique une pièce ou à une œuvre : Ex : Concerto : en général en 3 mouvements : Rapide –Lent- Rapide. Les mouvements Différent en caractère, le 2e mouvement contraste avec le 1er en tempo (lent) et tonalité (mineur/majeur, ton voisin). Parfois une courte transition (pont) permet d’enchainer les Mouvements presque sans interruption (cas assez fréquent chez CPE.Bach).

La structure est du type A-B-A-C-A-D-A-...-A Le refrain A alterne avec les couplets successifs B, C,D,… Le refrain A est toujours dans la même tonalité, les couplets varient en caractère (tonalité, rythme, durée…) .

La structure est du type A-A1-A2-A3… A définit le thème principal, A1,A2,A3… sont des variations construites sur l’ harmonie ou la mélodie du thème principal . On peut finir sur un rappel du thème A pour des soucis de

symétrie et de cohérence de la pièce (cas du jazz où les variations sont assez éloignées du thème, un rappel de ce dernier au final permet de boucler la « boucle » et de conclure logiquement) . Par ailleurs il est agréable de réentendre une 2e fois quelque chose qui a plu la 1ère fois. Les thèmes adaptés aux variations sont en général assez courts. Le thème est parfois joué à la basse comme dans les passacailles. Dans le jazz les variations sont jouées successivement par les différents solistes, le thème étant joué en général par l’ensemble des musiciens mais pas toujours.

La structure est du type A-B-A1-C-A2… Le thème est présenté dans la section A successivement à différentes voix , A1 , A2 sont Similaires à la section A mais dans des tonalités différentes. La fugue est construite essentiellement sur des imitations (répétitions de la même idée sur des degrés différents). Les sections B, C,… représentent des « épisodes » qui permettent de relier les sections A.. entre elles et dont elles différent en caractère . Les épisodes utilisent des séquences, ou des mélodies homophones ou semi-contrapuntiques (combinaison en parallèle d’un thème et d’une contremélodie) alors que les sections A sont absolument contrapuntiques et exploitent les possibilités de combinaison entre les différentes voix ou instruments. Vers la fin de la pièce le thème peut être présenté avec des durées des notes se réduisant créant ainsi une forme d’accélération dit « stretto » . Les entrées du thème peut se chevaucher comme Des « chevrons » etc… Quand le thème est présenté avec des notes en durées allongées avec les autres voix en durées plus courtes, le thème est appelé « Cantus Firmus ». C’est un procédé typiquement baroque que l’on trouve fréquemment dans les cantates de JS.Bach où la mélodie du choral servant de base à la cantate est jouée/chantée au soprano en cantus firmus. Les combinaisons classiques du contrepoint : 1) le thème est joué en mouvement parallèle : Le thème est imité sur un autre degré ou à l’ octave. C’est le cas type des « canons ». 2) Le thème est joué en mouvement contraire : chaque intervalle entre 2 notes du thème est répété mais dans le sens contraire (vers le haut ou vers le bas) 3) Le thème est joué en mouvement rétrograde : On joue le thème de droite à gauche au lieu de gauche à droite . 4) Le théme est joué en mouvement contraire et rétrograde : On combine les 2 précédents cas : Le thème est joué de droite à gauche et en inversant les intervalles. 5) Le contrepoint renversable : Quand 2 lignes mélodiques (voix) peuvent être permutées librement , on parle de contrepoint renversable (Ex : La basse passe au soprano, le soprano passe A la basse).

Le concerto a une structure généralement en 3 mouvements : rapide - lent - rapide Le 1er et le 3e mouvements sont dans la même tonalité Le 2e mouvement contraste avec le 1er et le 3e par le tempo et la tonalité (ton voisin, mode Mineur/majeur) et le caractère.

Le concerto met en opposition , en dialogue un soliste et l’orchestre. L’orchestre joue le thème , ce sont les « tutti », le soliste joue des épisodes ou « solis ». L’alternance « tutti »-« solis » du Concerto baroque peut parfois disparaître dans des œuvres plus modernes ou romantiques. On distingue 2 formes du concerto : Le concerto « Da Chiesa » (d’église) et le concerto « Da Camera » (de chambre). Le concerto « Da Chiesa » était en général en 4 mouvements : Lent - rapide- lent – rapide. Un des mouvements est souvent une fugue. Le concerto « da Camera » est en général en 3 mouvements (rapide-lent-rapide). Le dernier mouvement peut Etre en forme « rondo » ou bâti sur un rythme de danse (gigue par exemple).

! L’ouverture est construite sous la forme sonate avec Da capo A - B - A - B - A. La section A est écrite sur un tempo lent avec des rythmes « pointés » croche pointée- double croche. La section B est en tempo rapide et souvent construite sous la forme d’une fugue.

La suite est essentiellement construite sur la forme d’une ouverture suivi de pièces dans la même tonalité mais de caractères différents (souvent des danses : menuet, gavotte, bourrée, gigue). Voir par exemple les suites de JS.Bach ou de GF.Haendel.

" # La symphonie est en général construite en 4 mouvements dans la forme A-B-C-D A est en forme sonate est en tempo rapide ou modéré B est un mouvement lent dans un ton voisin de A C est un mouvement rapide menuet ou scherzo dans un ton voisin de A ou dans le même ton. D est un mouvement rapide dans la même tonalité que A La forme des mouvements B,C ,D est variable (souvent en forme sonate)

La sonate est en général construite en 3 mouvements parfois plus (4,5…) dans la forme A-B-C A est en général rapide (allegro) et construite sur la forme sonate B est en général lent ou modéré (adagio) sur un ton voisin de A C est en général rapide ou très rapide (allegro, presto) dans la même tonalité que A Quand il y a des mouvements supplémentaires, ceux-ci sont en général des menuets avec trio qui s’insèrent entre B et C. ce qui a donné la structure de la symphonie. A- B - C1 - (C2) - D